Plouhinec (29)
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UPR 403 DU CNRS, RENNES RAPPORT SUR LA FOUILLE DU GISEMENT PALEOLITHIQUE INFERIEUR DE MENEZ-DREGAN I CAMPAGNE DE SEPTEMBRE 1991 Fouille de sauvetage programmé, Service régional de l'Archéologie, Région Bretagne : autorisation n° 91-04 AP Département : Finistère, Commune : Plouhinec Cadastre : section ZW n° 366, 370, 372 & hors parcelles Coordonnées Lambert II : x = 92,2 y = 353,8 N° de site : 29 197 015 AP Responsables scientifiques : Jean-Laurent MONNIER, Directeur de Recherche au CNRS, UPR 403, Laboratoire d'Anthropologie, Université de Rennes I Bernard HALLEGOUET, Maître de Conférences, Laboratoire de Géographie de la Mer et des Côtes (URA 904), Université de Bretagne occidentale & associé à l'UPR 403 Chef de chantier : Stéphan HINGUANT, vacataire AFAN, rattaché à l'UPR 403 Décembre 1991 1 1. PRESENTATION DU SITE ET DES TRAVAUX ANTERIEURS. Le gisement de Ménez-Drégan I est situé sur le littoral sud du Cap Sizun, sur la commune de Plouhinec (Finistère), en bordure de la Pointe du Souc'h et au voisinage du village de Ménez-Drégan (fig. 1 & 2). Pour éviter des confusions avec le site néolithique du Souc'h (site éponyme d'un type de poterie), c'est le nom du village qui a été retenu. Le gisement peut encore être repéré par ses coordonnées Lambert II:x = 92,2&y = 353,8. En partie en pied de falaise, donc sur le domaine public maritime et hors cadastre, il s'enracine en marge des parcelles n° 366, 370 & 372 (section ZW) (fig. 3). Le gisement (un habitat du Paléolithique inférieur) est inclu dans la falaise de la Pointe du Souc'h, balayée lors des tempêtes par les houles longues de l'Atlantique. Il n'est pas isolé, puisqu'il fait partie d'un ensemble de sites identiques répartis le long de cette côte escarpée. La Pointe du Souc'h et le promontoire de Ménez-Drégan limitent au sud-est les grandes plages de Mezperleuch et de Guendrez qui correspondent à des zones déprimées colmatées par les dépôts limoneux pléistocènes et envahies par les dunes post-glaciaires. Plus à l'ouest, au delà de l'embouchure du Goyen, ce sont les hautes falaises du sud du Cap Sizun jusqu'à la Pointe du Raz. Au sud-est et en contrebas du promontoire de Ménez- Drégan s'ouvre la crique de Porz-Poulhan. En s'éloignant vers l'est, la côte s'abaisse progressivement et passe, de Penhors à Saint-Guénolé, aux grandes formations dunaires de la Baie d'Audierne. Le substrat géologique correspond à V Orthogneiss oeillé de Porz-Poulhan (Carte géologique de la France au 1/50 OOOème, feuille de Pont-Croix). Ce granité déformé comprend de nombreux phénocristaux feldspathiques. Dans la mésostase grenue, la muscovite et la biotite soulignent la foliation. Il renferme deux sortes d'enclaves (mélanocrates et leucocrates). Les minéraux accessoires (intéressants car se retrouvant dans le cortège des minéraux lourds des sédiments locaux) sont l'apatite, le grenat, le zircon et des minéraux opaques. Dans le secteur de la Pointe du Souc'h, cet orthogneiss est structuré de façon importante selon des plans orientés N 115° E qui plongent d'environ 60° vers le sud ; la linéation par microplissement de filons de quartz plonge d'environ 10° vers l'ouest. Ceci explique le débit particulier de la roche responsable de la morphologie de la côte ("en marches d'escalier") et qui a été largement exploité par l'érosion marine. La forme du gisement dépend beaucoup de cette structure du massif granitique. Ménez-Drégan I correspond à un ancien couloir d'abrasion marine de 7 à 8 m de largeur, se terminant par une grotte dont le toit s'est progressivement effondré. La présence de ces blocs gisant sur la plateforme a retardé les effets de l'érosion marine. Celle-ci a cependant dégagé tout le matériel qui occupait la partie sud du gisement et rongeait, un peu chaque année, la base du remplissage (pl. 1 & 2). Découvert en 1985 par l'un de nous (B.H.) le gisement de Ménez-Drégan I a fait l'objet en septembre 1988 d'une opération limitée de sauvetage urgent, assortie de sondages et d'une évaluation du potentiel archéologique. Cette opération a été complétée en octobre 1989, à l'occasion d'un intervention de même nature sur le site voisin de Ménez-Drégan II. Ces travaux ont consisté dans l'enlèvement et le tamisage des matériaux remaniés sur la plate-forme en avant de la coupe en falaise, matériaux provenant de l'érosion des dépôts pléistocènes et contenant en abondance de l'industrie lithique. Un nettoyage de la base de la falaise et l'amorce d'un décapage ont été également pratiqués afin de reconnaître la nature et l'importance du gisement. Entre autres éléments intéressants, la présence d'un foyer a été mise en évidence. Des prélèvements ont été faits, dès cette phase préliminaire des travaux, en vue des analyses sédimentologiques, micromorphologiques et anthracologiques. ^Ker^tèi^H^- Tréyérioën (( Kerscao i Kerlaouénan Kerandraon Ktrmarit Xänduguentej> ffohönan; Ténanros^ erscoi ,Gr?-Ménez~ KersiviahT Kervanä __ "Kergodérien V/TCh'!* , Keredarv Bremphuezl Roscâracle^ 175 iteng Irwin, Kèrvennecvyv ~ \ Brogaronéc^"^ ¿C? Kéristin y L^f^v^ (errest iVrirougodonou Rouédou, "(^Jélectty Jï^/Kèrràdénec (j lescongat- Wmpmiernï ^•Kerzugard* "rj - Betlevue Kerlambert -»%Custreïn .lesnoal 4% Ù Ke'rvitan Trébeuzec Poulguidou' Lambabu iLescran. £ Kervoazecr. Quélarnec — /~Guenvez sy* \ 64 S^m Kervélec lesvénez .esvouak'h Keribou" Rngnéôc'hji^le Créac'h .Kerôuer 'tohonan (69 Kerléin Jesvoalic r-Kè'rfréost la Gamellë: Kerglogay" Lespernou .ÇvtKêrîngard KerrérovJ 'Porz-^h Cervouéret 9oulhan Pi : OI. d'Qitêssat/ /. Anglo-Normandes -Bellevue .Sf-MalDP Fougères Quimper Rennes VILAINE Lorient oVannes BBUs-UD laBdiie St-Nazaire Nantes, Figure 1 : Le site de Ménez-Drégan (Plouhinec, Finistère). Localisation géographique Figure 2 : Le site de Ménez-Drégan I (Plouhinec, Finistère). Localisation géographique. Figure 3 : Le site de Ménez-Drégan I (Plouhinec, Finistère). Localisation par rapport au plan cadastral. 5 2. ORGANISATION DE LA CAMPAGNE 1991 ET DEROULEMENT DES TRAVAUX. Une décision de sauvetage programmé a été prise du fait de la dégradation progressive du gisement par l'érosion marine et aussi à cause des risques de pillage par les clandestins. A ce sujet, nous avons constaté, au printemps 1991, des traces de piochage dans les couches archéologiques, pourtant protégées par une bâche plastique recouverte de terre. Une partie du foyer reconnu antérieurement a ainsi été détruite. Une plainte "contre x" a été déposée auprès de la gendarmerie de Pont-Croix. La campagne de terrain a été effectuée du 2 au 28 septembre 1991. Le financement a été assuré par le Conseil général du Finistère et par la SDA (Ministère de la Culture). Par ailleurs, la Commune de Plouhinec, le Laboratoire d'Anthropologie de l'Université de Rennes I, l'UPR 403 du CNRS et le Musée de Penmarch (Université de Rennes I) nous ont octroyé un soutien matériel non négligeable. Nos remerciement vont également aux propriétaires des parcelles concernées (Mr et Mme Jean HENAFF) pour leur aimable coopération. L'équipe des fouilleurs, sous la direction de Stéphan HINGUANT, (vacataire AFAN) a réuni une quinzaine de bénévoles, à savoir : Anne BALQUET, Bernard BIGOT, Anne BOUCARD, Amanda BRADY (Grande-Bretagne), Jean-Pierre COLLEU, Nathalie DUDOUIT, Gesche DUKER (Allemagne), Valérie JESTIN, Mario KUSSNER (Allemagne), Grégor MARCHAND, Nathalie MOLINES, Véronique RIVIERE, Sandra SICARD, Cécile TALBO et Yannick TREBOUTA. Mr Abderrahmane ELATMANI (Professeur à l'Université Hassan II de Rabat) et Mlle Amina GAZZHI (Etudiant- Chercheur à l'Université de Bretagne occidentale) ont visité le chantier et participé à quelques travaux. Le chantier a également accueilli la Commission nationale de Cartographie géomorphologique et géodynamique, le 7 septembre, lors de son excursion annuelle dirigée par B. HALLEGOUET, ainsi que la Section Archéologie de l'Institut culturel de Bretagne, le 28 septembre. Les opérations ont débuté par un enlèvement, à la pelle mécanique (Entreprise JULES de Douarnenez) du head à très gros blocs qui colmatait la dépression. Ce travail, effectué dans des conditions très satisfaisantes, a permis d'ouvrir une excavation de 5 x 9 x 4 m (soit près de 200 m3 déplacés). Il a été suivi d'un nettoyage du terrain par les fouilleurs, notamment par l'enlèvement manuel des gros blocs éboulés. A cette occasion, de nombreux artefacts déplacés par l'érosion naturelle et par les clandestins ont été recueillis. Ensuite a été implanté un quadrillage matérialisé par des fils en métal et en nylon tendus sur des pitons scellés dans les parois rocheuses. Il est prévu, en vue de la prochaine campagne, de faire construire et installer un cadre métallique rigide sur lequel le quadrillage sera fixé de façon plus stable. Les carrés de fouille ont été nommés de façon classique, par des chiffres et des lettres (figure 4). Un repère de nivellement (niveau "zéro" du chantier) a été matérialisé par un piton scellé dans la paroi sud-est. Ce témoin a été coté (B. HALLEGOUET, en collaboration avec M. LE GOFFE, technicienne de l'URA 904 du CNRS) par rapport au nivellement général de la France, soit + 12,115 m NGF. Lors de la campagne 1991, les carrés G20 à 22, H20 à 23,120 à 23, J20 à 24, K20 à 24, L21à 24, M20 à 24 et N23-24, ont été ouverts. A chaque carré est affecté un cahier d'enregistrement des coordonnées des objets relevés et des observations (orientation, pendage, nature, dimensions...). Les cotes des objets ont été prises à l'aide du fil à plomb (coordonnées X & Y) et à l'aide d'un niveau de chantier (Z assorti de la correction DZ qui correspond à la position de l'appareil par rapport au repère du chantier). Les terres enlevées ont été tamisées à l'eau (dans les mares d'eau de mer).