UPR 403 DU CNRS, RENNES

RAPPORT SUR LA FOUILLE DU GISEMENT PALEOLITHIQUE INFERIEUR DE MENEZ-DREGAN I

CAMPAGNE DE SEPTEMBRE 1991

Fouille de sauvetage programmé, Service régional de l'Archéologie, Région Bretagne : autorisation n° 91-04 AP

Département : Finistère, Commune : Plouhinec Cadastre : section ZW n° 366, 370, 372 & hors parcelles Coordonnées Lambert II : x = 92,2 y = 353,8 N° de site : 29 197 015 AP

Responsables scientifiques :

Jean-Laurent MONNIER, Directeur de Recherche au CNRS, UPR 403, Laboratoire d'Anthropologie, Université de Rennes I

Bernard HALLEGOUET, Maître de Conférences, Laboratoire de Géographie de la Mer et des Côtes (URA 904), Université de Bretagne occidentale & associé à l'UPR 403

Chef de chantier : Stéphan HINGUANT, vacataire AFAN, rattaché à l'UPR 403

Décembre 1991 1

1. PRESENTATION DU SITE ET DES TRAVAUX ANTERIEURS.

Le gisement de Ménez-Drégan I est situé sur le littoral sud du Cap , sur la commune de Plouhinec (Finistère), en bordure de la Pointe du Souc'h et au voisinage du village de Ménez-Drégan (fig. 1 & 2). Pour éviter des confusions avec le site néolithique du Souc'h (site éponyme d'un type de poterie), c'est le nom du village qui a été retenu. Le gisement peut encore être repéré par ses coordonnées Lambert II:x = 92,2&y = 353,8. En partie en pied de falaise, donc sur le domaine public maritime et hors cadastre, il s'enracine en marge des parcelles n° 366, 370 & 372 (section ZW) (fig. 3). Le gisement (un habitat du Paléolithique inférieur) est inclu dans la falaise de la Pointe du Souc'h, balayée lors des tempêtes par les houles longues de l'Atlantique. Il n'est pas isolé, puisqu'il fait partie d'un ensemble de sites identiques répartis le long de cette côte escarpée. La Pointe du Souc'h et le promontoire de Ménez-Drégan limitent au sud-est les grandes plages de Mezperleuch et de Guendrez qui correspondent à des zones déprimées colmatées par les dépôts limoneux pléistocènes et envahies par les dunes post-glaciaires. Plus à l'ouest, au delà de l'embouchure du Goyen, ce sont les hautes falaises du sud du Cap Sizun jusqu'à la Pointe du Raz. Au sud-est et en contrebas du promontoire de Ménez- Drégan s'ouvre la crique de Porz-Poulhan. En s'éloignant vers l'est, la côte s'abaisse progressivement et passe, de Penhors à Saint-Guénolé, aux grandes formations dunaires de la Baie d'. Le substrat géologique correspond à V Orthogneiss oeillé de Porz-Poulhan (Carte géologique de la au 1/50 OOOème, feuille de Pont-Croix). Ce granité déformé comprend de nombreux phénocristaux feldspathiques. Dans la mésostase grenue, la muscovite et la biotite soulignent la foliation. Il renferme deux sortes d'enclaves (mélanocrates et leucocrates). Les minéraux accessoires (intéressants car se retrouvant dans le cortège des minéraux lourds des sédiments locaux) sont l'apatite, le grenat, le zircon et des minéraux opaques. Dans le secteur de la Pointe du Souc'h, cet orthogneiss est structuré de façon importante selon des plans orientés N 115° E qui plongent d'environ 60° vers le sud ; la linéation par microplissement de filons de quartz plonge d'environ 10° vers l'ouest. Ceci explique le débit particulier de la roche responsable de la morphologie de la côte ("en marches d'escalier") et qui a été largement exploité par l'érosion marine. La forme du gisement dépend beaucoup de cette structure du massif granitique. Ménez-Drégan I correspond à un ancien couloir d'abrasion marine de 7 à 8 m de largeur, se terminant par une grotte dont le toit s'est progressivement effondré. La présence de ces blocs gisant sur la plateforme a retardé les effets de l'érosion marine. Celle-ci a cependant dégagé tout le matériel qui occupait la partie sud du gisement et rongeait, un peu chaque année, la base du remplissage (pl. 1 & 2). Découvert en 1985 par l'un de nous (B.H.) le gisement de Ménez-Drégan I a fait l'objet en septembre 1988 d'une opération limitée de sauvetage urgent, assortie de sondages et d'une évaluation du potentiel archéologique. Cette opération a été complétée en octobre 1989, à l'occasion d'un intervention de même nature sur le site voisin de Ménez-Drégan II. Ces travaux ont consisté dans l'enlèvement et le tamisage des matériaux remaniés sur la plate-forme en avant de la coupe en falaise, matériaux provenant de l'érosion des dépôts pléistocènes et contenant en abondance de l'industrie lithique. Un nettoyage de la base de la falaise et l'amorce d'un décapage ont été également pratiqués afin de reconnaître la nature et l'importance du gisement. Entre autres éléments intéressants, la présence d'un foyer a été mise en évidence. Des prélèvements ont été faits, dès cette phase préliminaire des travaux, en vue des analyses sédimentologiques, micromorphologiques et anthracologiques. ^Ker^tèi^H^- Tréyérioën (( Kerscao i Kerlaouénan Kerandraon Ktrmarit Xänduguentej> ffohönan; Ténanros^ erscoi ,Gr?-Ménez~ KersiviahT Kervanä __ "Kergodérien V/TCh'!* , Keredarv Bremphuezl Roscâracle^ 175 iteng Irwin, Kèrvennecvyv ~ \ Brogaronéc^"^ ¿C? Kéristin y L^f^v^ (errest iVrirougodonou Rouédou, "(^Jélectty Jï^/Kèrràdénec (j lescongat- Wmpmiernï ^•Kerzugard* "rj - Betlevue Kerlambert -»%Custreïn .lesnoal 4% Ù Ke'rvitan Trébeuzec Poulguidou' Lambabu iLescran. £ Kervoazecr. Quélarnec — /~Guenvez sy* \ 64 S^m Kervélec lesvénez .esvouak'h Keribou" Rngnéôc'hji^le Créac'h .Kerôuer 'tohonan (69 Kerléin Jesvoalic r-Kè'rfréost la Gamellë: Kerglogay" Lespernou

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Fougères

Quimper Rennes

VILAINE Lorient oVannes BBUs-UD laBdiie St-Nazaire Nantes, Figure 1 : Le site de Ménez-Drégan (Plouhinec, Finistère). Localisation géographique Figure 2 : Le site de Ménez-Drégan I (Plouhinec, Finistère). Localisation géographique. Figure 3 : Le site de Ménez-Drégan I (Plouhinec, Finistère). Localisation par rapport au plan cadastral. 5

2. ORGANISATION DE LA CAMPAGNE 1991 ET DEROULEMENT DES TRAVAUX. Une décision de sauvetage programmé a été prise du fait de la dégradation progressive du gisement par l'érosion marine et aussi à cause des risques de pillage par les clandestins. A ce sujet, nous avons constaté, au printemps 1991, des traces de piochage dans les couches archéologiques, pourtant protégées par une bâche plastique recouverte de terre. Une partie du foyer reconnu antérieurement a ainsi été détruite. Une plainte "contre x" a été déposée auprès de la gendarmerie de Pont-Croix. La campagne de terrain a été effectuée du 2 au 28 septembre 1991. Le financement a été assuré par le Conseil général du Finistère et par la SDA (Ministère de la Culture). Par ailleurs, la Commune de Plouhinec, le Laboratoire d'Anthropologie de l'Université de Rennes I, l'UPR 403 du CNRS et le Musée de Penmarch (Université de Rennes I) nous ont octroyé un soutien matériel non négligeable. Nos remerciement vont également aux propriétaires des parcelles concernées (Mr et Mme Jean HENAFF) pour leur aimable coopération. L'équipe des fouilleurs, sous la direction de Stéphan HINGUANT, (vacataire AFAN) a réuni une quinzaine de bénévoles, à savoir : Anne BALQUET, Bernard BIGOT, Anne BOUCARD, Amanda BRADY (Grande-Bretagne), Jean-Pierre COLLEU, Nathalie DUDOUIT, Gesche DUKER (Allemagne), Valérie JESTIN, Mario KUSSNER (Allemagne), Grégor MARCHAND, Nathalie MOLINES, Véronique RIVIERE, Sandra SICARD, Cécile TALBO et Yannick TREBOUTA. Mr Abderrahmane ELATMANI (Professeur à l'Université Hassan II de Rabat) et Mlle Amina GAZZHI (Etudiant- Chercheur à l'Université de Bretagne occidentale) ont visité le chantier et participé à quelques travaux. Le chantier a également accueilli la Commission nationale de Cartographie géomorphologique et géodynamique, le 7 septembre, lors de son excursion annuelle dirigée par B. HALLEGOUET, ainsi que la Section Archéologie de l'Institut culturel de Bretagne, le 28 septembre. Les opérations ont débuté par un enlèvement, à la pelle mécanique (Entreprise JULES de ) du head à très gros blocs qui colmatait la dépression. Ce travail, effectué dans des conditions très satisfaisantes, a permis d'ouvrir une excavation de 5 x 9 x 4 m (soit près de 200 m3 déplacés). Il a été suivi d'un nettoyage du terrain par les fouilleurs, notamment par l'enlèvement manuel des gros blocs éboulés. A cette occasion, de nombreux artefacts déplacés par l'érosion naturelle et par les clandestins ont été recueillis. Ensuite a été implanté un quadrillage matérialisé par des fils en métal et en nylon tendus sur des pitons scellés dans les parois rocheuses. Il est prévu, en vue de la prochaine campagne, de faire construire et installer un cadre métallique rigide sur lequel le quadrillage sera fixé de façon plus stable. Les carrés de fouille ont été nommés de façon classique, par des chiffres et des lettres (figure 4). Un repère de nivellement (niveau "zéro" du chantier) a été matérialisé par un piton scellé dans la paroi sud-est. Ce témoin a été coté (B. HALLEGOUET, en collaboration avec M. LE GOFFE, technicienne de l'URA 904 du CNRS) par rapport au nivellement général de la France, soit + 12,115 m NGF. Lors de la campagne 1991, les carrés G20 à 22, H20 à 23,120 à 23, J20 à 24, K20 à 24, L21à 24, M20 à 24 et N23-24, ont été ouverts. A chaque carré est affecté un cahier d'enregistrement des coordonnées des objets relevés et des observations (orientation, pendage, nature, dimensions...). Les cotes des objets ont été prises à l'aide du fil à plomb (coordonnées X & Y) et à l'aide d'un niveau de chantier (Z assorti de la correction DZ qui correspond à la position de l'appareil par rapport au repère du chantier). Les terres enlevées ont été tamisées à l'eau (dans les mares d'eau de mer). Un levé précis du site a été effectué au tachéomètre électronique (non encore inclus dans ce rapport). Le travail a été complété par les traditionnels levés de coupes et de plans. 29- PLOUHINEC 1m* MENEZ DREGAN I

Carroyage

im

G H I J K L M N O

Coupe stratigraphique

Figure 4 : Chantier de fouille de Ménez-Drégan I (Plouhinec, Finistère). Plan du site mise en place du quadrillage et position des levés de coupes (AB & CD). [Relevé et mise au net • S. Hinguant], 7

Des prélèvements ont été faits en vue des analyses sédimentologiques, palynologiques et anthracologiques (venue sur le chantier de Mr Dominique MARGUERIE (AGORA & UPR 403, Rennes) et micromorphologiques (Mme Brigitte VAN VLIET-LANOE du Centre de géomorphologie du CNRS à Caen). En outre, la présence de silex brûlés nous conduit à prévoir des datations par thermoluminescence. A cette fin, un prélèvement a été soumis à dosage en vue d'évaluer la radioactivité ambiante (Hélène VALLADAS au Centre des faibles radioactivités du CEA/CNRS à Gif/Yvette). Les silex brûlés ont été systématiquement recueillis à part et des dosimètres seront mis en place courant 1992. Afin de ne pas retarder les opérations de terrain, les pièces lithiques extraites ont été marquées provisoirement au crayon. Courant octobre et novembre 1991, Mr Stéphan HINGANT (vacataire AFAN) a assuré, au laboratoire de Rennes, le lavage et le marquage définitif du matériel, ainsi que la mise au net des plans et coupes, préparant ainsi la rédaction du présent rapport. Chaque outil ou éclat lithique porte, dans l'ordre suivant, l'indication du gisement (initiales : MDI), du carré, de la couche et du numéro d'enregistrement de la pièce (enregistrement continu par carré, d'une couche à l'autre). En fin de campagne, le gisement a été protégé par des sacs de sable cachés sous une bâche plastique, elle même recouverte par des plaques de treillis à béton, le tout noyé sous plusieurs mètres-cubes de sable. Pour restituer l'aspect originel du site, les tas de déblais, primitivement déposés en haut de falaise, ont finalement été repoussés à la mer. Une clôture métallique a été mise en place en haut de falaise, afin de prévenir toute chute accidentelle de promeneurs, toujours nombreux sur le sentier qui longe la côte. Au plan médiatique, la fouille de Ménez-Drégan a fait l'objet de plusieurs articles dans la presse locale (Le Télégramme et Ouest-France : voir dossier en fin de rapport). Une présentation télévisée a été réalisée et diffusée par FR3-Brest (en langue bretonne) et une version en langue française a été offerte un peu plus tard au public (respectivement les 8 & 23 octobre 1991).

3. LA STRATIGRAPHIE DU GISEMENT.

Le déblayage à la pelle mécanique a fait apparaître une paroi rocheuse fortement diaclasée, inclinée vers le sud. Il a également mis au jour une "niche" latérale, formant diverticule, comblée par des matériaux sableux, qui s'est révélée être une cavité formée par l'érosion marine (à l'est du gisement). Au pied de la paroi frontale subsiste un remplissage limono-sableux dont la profondeur exacte n'a pas encore pu être évaluée, mais qui paraît colmater une cavité assez importante (présence de terriers de lapins). La falaise formerait donc surplomb et nous aurions, ici conservée, le fond d'une grotte marine. Ceci semble également confirmé par l'inversion du pendage des couches qui "plongent" nettement vers le nord-est.

Description générale du gisement : Il s'agit d'une description provisoire qui devra être complétée lors des campagnes suivantes. Des analyses sédimentologiques, palynologiques et anthracologiques sont en cours au Laboratoire d'Anthropologie de l'Université de Rennes 1. Des analyses micromorphologiques sont en cours au Centre de Géomorphologie du CNRS de Caen. La coupe sagittale côté est (fig. 8), complétée par des observations fragmentaires effectuées en contrebas sur la plateforme, permet de donner une première description générale et synthétique de la stratigraphie du gisement. 8

NNE plouhinec MENEZ DREGAN I Coupe sagittale schématique C.D H

Lieve et mise au net : S. Hinguant]. uniques apparaissant sur la section. Figure 6 : Fouille de Ménez-Drégan I. Coupe frontale selon AB (état en fin de campagne 1991). T: terriers de lapins. En noir, les outils lithiques ; en hachuré, les galets marins, [levé et mise au net : S. Hinguant). 10

Un premier cordon de galets recouvre la partie haute de la plateforme d'abrasion marine. Ce cordon inclut de grandes dalles granitiques émoussées. A son sommet existe un premier niveau d'occupation, marqué par une coloration plus sombre et par la présence d'éclats et d'outils lithiques. Un second cordon de galets (couche 6) est venu recouvrir ce premier sol d'habitat. Son sommet (fig. 5), riche en éléments cendreux et charbonneux, se marque par une couleur sombre (couche 5e). Cette couche archéologique est trèsriche e n outillage lithique. Au-dessus apparaît une succession de couches sablo-limoneuses (couches 5d' à 5a) dont le pendage s'inverse par rapport à la pente normale de la plateforme (couches inclinées vers le fond de l'anfractuosité, c'est-à-dire vers le N-NE). Les couches 5d, 5c, 5b & 5a, de couleur sombre (présence de matériaux cendreux et charbonneux), alternent avec des couches plus claires, sableuses et arénacées (5d', 5c', 5b', 5a'). Elles sont également riches en industrie lithique et peuvent être interprétées soit comme des sols d'habitat distincts, soit comme le résultat de la solifluxion à partir du sol 5e. Une couche lenticulaire, à graviers (Ls) s'intercale sous la couche 5a'. Un head lité à cailloux anguleux recouvre l'ensemble 5. Sa base (4a) comprend des blocs plus importants. Il remanie aussi des galets marins et de l'industrie lithique. Dans le carré 122 (z = - 0,67), a été observée la présence d'une couche noirâtre, moins indurée que l'ensemble, et comprenant des charbons de bois (éléments d'un sol flué ?). Un prélèvement a été effectué. Le sommet du head (couche 4) est tronqué par une surface d'érosion, peut-être d'origine marine, fossilisée sous un sable dunaire décarbonaté. La base du sable forme une croûte craquelée (couche 3b) ; cette croûte se moule sur une surface ondulée, modelée dans le head lité (action marine, éolienne ou chimique ?), composée de petites cuvettes plus ou moins reliées entre elles ; l'ensemble plonge vers la paroi de la falaise. La croûte est épaisse de 10 à 15 mm ; elle est parcourue par un réseau polygonal de fentes (dessiccation ?). Ce réseau polygonal présente des facettes plus grandes dans les fonds de cuvettes que sur les pentes ; sur ces dernières, les facettes sont plus ou moins chevauchantes, indiquant un léger déplacement (creeping ?) de l'ensemble. La partie supérieure de la couche 3, marquée par des petits horizons brun sombre (remaniements de sols humifiés ?), est déformée par la cryoturbation (couche 3a). Le sable s'est accumulé sur une grande épaisseur dans la niche d'érosion et l'effet de "soufflage" est très perceptible. Au-dessus se trouve un head à petits éléments anguleux (couche 2b), incluant une lentille limoneuse qui semble être une relique d'un dépôt loessique (couche 21). La couche 2b, légèrement litée, semble avoir joué le rôle de surface de glissement ("couche savon") lors de la mise en place de la couche 2a. Le head à très grands blocs (couche 2a) constitue le remplissage principal de la dépression. Les grandes dalles granitiques, à peine détachées du rocher, ont légèrement glissé vers le bas et reposent en position sub-verticale sur la surface de la dune Un head grossier (couche 1), à éléments anguleux de dimensions moyennes, pratiquement sans matrice limoneuse, termine le colmatage du gisement. Description de la coupe frontale (fig. 6) : Il s'agit d'un lever partiel, correspondant à l'état d'avancement de la fouille à la fin de la campagne 1991. La couche 5a, sablo-graveleuse, est de teinte brun noir (7.5 YR 3/3). Elle est riche en artefacts lithiques. 11

La couche 4 (4a + 4b) est un head à éléments anguleux fins emballant cependant quelques grands blocs en position horizontale. La couleur est brun à brun jaune (10 YR 4.5/6). Ce head remanie aussi des galets marins et de l'industrie lithique. La dune (couche 3) fossilise une surface d'érosion dessinant, dans la partie est, une large cuvette marquée par un encroûtement (voir ci-dessus). C'est un sable assez fin et bien classé, compact, de teinte brun à brun vif (7.5 YR 4.5/6) pour l'horizon 3b, orange (7.5 YR 6/7) pour l'horizon 3a', brun terne à brun vif (7.5 YR 5/5) pour l'horizon 3a qui semble légèrement humifié. A l'ouest, cette surface d'érosion est plus difficile à suivre et semble buter contre une micro-falaise entaillée dans le head. Le sommet de la dune, plus graveleux, est très déformé (cryoturbation, congélifluxion). Le head susjacent (couche 2) comprend d'énormes blocs à fort pendage, dont certains sont à peine détachés de la paroi rocheuse. La base de ce head (couche 2b) est moins grossière. Sa couleur est brun vif (7.5 YR 5/7). La lentille loessique (couche 21) qui paraît interstratifiée entre 2a & 2b et qui n'est visible que sur la coupe sagittale , est de teinte brun vif (7.5 YR 5/8).

4. STRUCTURES ET REPARTITION PLANIMETRIQUE DE L'OUTILLAGE

L'état d'avancement de la fouille et les délais de fabrication du présent rapport n'ont pas permis l'établissement de plans de répartition de l'industrie lithique. Ceux-ci seront réalisés par la suite à partir de l'enregistrement des coordonnées des pièces (cahiers de fouille par carrés et par couche) et de l'identification définitive des objets. Un relevé du niveau d'habitat correspondant au sommet du cordon de galets supérieur (couche 5e), dans le secteur des carrés 120/21, J20/21 & K20/21 (fig. 7) montre l'association de blocs ou galets rubéfiés et d'outils lithiques. Il s'agit de l'emplacement du "foyer" reconnu en 1988 et malheureusement détériorés par vandalisme. Ce foyer, à l'oeil nu, paraît riche en matériaux cendreux, en petits charbons de bois et en outillage lithique ; il est installé dans une cuvette naturelle limitée par de grandes dalles émoussées incluses dans le cordon. Aucun aménagement plus structuré n'a pu être observé. Les pièces lithiques présentes dans l'environnement immédiat du foyer (figure 7) sont les suivantes : en carré J21 : 4: éclat de galet 5: éclat de silex 6 : nucleus 7 : éclat de galet 8 : éclat de silex 9 : éclat de galet 10 : nucleus 11 : éclat de silex 12 : éclat de silex 13 : éclat de silex 14 : chopper 15 : éclat de silex 16 : éclat de quartzite 17 : denticulé sur éclat de galet 18 : éclat de silex 19 : éclat de quartzite 20 : éclat de silex 21 : éclat de galet CN O CN Figure 7 : Fouille de Ménez-Drégan I. Plan du sommet du cordon de galets (sommet de la couche 6). En noir, les outils lithiques ; en grisé, les blocs et galets rubéfiés, [levé : G. Marchand ; mise au net : S. Hinguant]. 13

6. L'INDUSTRIE LITHIQUE Environ 2220 pièces lithiques ont été cotées au cours de la campagne 1991. Il s'agit d'éclats bruts ou retouchés, de galets aménagés, de nucleus, de déchets de taille et débris divers. Il s'y ajoute les pièces issues du nettoyage de la fouille clandestine ainsi que les éclats de taille provenant des tamisages (non cotés). L'étude de ce matériel lithique est en cours. L'industrie récoltée est abondante et pétrographiquement variée : silex, grès, quartzite, schiste gréseux à chlorite, microgranite, quartz... Le débitage est assez fruste. La méthode levallois paraît absente, les éclats sont petits, avec talons rarement préparés, des bulbes souvent très marqués et des angles d'éclatement assez ouverts dans l'ensemble. Il existe aussi de très petits nucléus. Les pièces retouchées correspondent à deux ensembles bien caractérisés : - un outillage léger, sur éclats (principalement en silex), de petit module, avec des encoches, des denticulés et des racloirs de médiocre qualité, - un outillage lourd sur galets, avec chopping-tools et principalement des choppers.

7. CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES

Le site de Ménez-Drégan I appartient à un ensemble d'habitats paléolithiques situés sur le littoral sud du Cap-Sizun. Il correspond à un couloir d'abrasion marine de 7 à 8 m. de largeur, se terminant par une grotte dont le toit s'est progressivement effondré. La présence de ces blocs a retardé les effets de l'érosion marine (la mer monte actuellement, lors des tempêtes, jusque vers 11-12 m NGF). Celle-ci a cependant déjà dégagé tout le matériel qui occupait la partie sud du gisement et rongeait un peu chaque année la base du remplissage. Le nettoyage et l'enlèvement des blocs effondrés et du matériel périglaciaire constituant la falaise ont permis de mettre au jour plusieurs formations littorales, avec des sols d'habitat interstratifiés. Reposant sur le plancher du couloir d'accès à la grotte, on observe d'abord un dépôt de galets marins liés par une matrice argilo-limoneuse compacte. Ce cordon semble être l'équivalent de celui de Ruvein, au fond de la Baie d'Audierne. A la surface de ce cordon s'est développé un sol qui a livré de l'industrie lithique et des charbons. Celui-ci a été fossilisé par un nouveau cordon de galets. Un autre sol d'occupation humaine, avec beaucoup d'industrie lithique répartie en plusieurs niveaux et comportant des lits de cendres, apparaît au-dessus de cette deuxième plage ancienne. La pente de cette couche archéologique, de même que les dépôt supérieurs qui la colmatent, s'oriente vers l'intérieur de la grotte. Après l'abandon du site, un head périglaciaire s'est d'abord mis en place, puis au cours d'une nouvelle transgression marine, qui n'est pas parvenue jusqu'aux altitudes atteintes précédemment, le remplissage a été achevé par l'infiltration d'un sable d'origine éolienne. Ce sable comportant plusieurs niveaux, s'est injecté entre les blocs disloqués de la voûte de la grotte qui s'enfonce vers le nord dans la falaise, avec l'amorce d'un diverticule vers l'est. L'effondrement du toit de cet abri a été progressif et on peut observer, à plusieurs niveaux dans le remplissage, des dalles provenant du plafond. Certains de ces blocs incorporés dans les dépôts marins sont émoussés. Un énorme bloc occupant la partie nord- ouest de l'abri a été redressé à la verticale et a pivoté de 90° sous l'action des vagues qui 14

Falaise

1- Paroi du couloir _ 2- Orthogneiss de Pors-Poulhan _ 3- Plage ancienne inférieure - 4- Niveau d'occupation I _ 5- Plage ancienne supérieure _ 6- Sol d'occupation II (a et b) _ 7- Head périglaciaire _ 8- Sable dunaire -

Figure 8 : Fouille de Ménez-Drégan I, coupe schématique et interprétative du gisement [dessin : B. Hallégouët]. 15

s'engouffraient dans la grotte. L'installation des hommes du Paléolithique dans cet espace s'est faite en fonction de la disposition de ces dalles et, lors de la deuxième période d'occupation, la majeure partie de la voûte était sans doute déjà écroulée. La partie du site fouillée jusqu'à présent devait se situer en plein air, à l'entrée de l'abri, où les hommes pouvaient se réfugier durant les intempéries. Ils y ont exploité les rognons de silex et les galets des plages anciennes, à la surface desquelles ils avaient installé leurs campements. Ils y ont également allumé des feux à l'abri d'un grand bloc effondré et sans doute dans le diverticule s'ouvrant dans la partie est de la grotte. La seconde période d'occupation a dû être longue, avec cependant des périodes d'abandon durant lesquelles des érosions ont pu se développer à la surface des sols d'habitat. L'industrie appartient au Paléolithique inférieur ; elle se rattache à un groupe techno- culturel localisé sur la côte sud-armoricaine, entre Noirmoutier et , et dont le type a déjà été défini à la suite de la fouille du gisement de Saint-Colomban à Carnac. Le terme "Colombanien" a été proposé pour ces industries à caractère archaïque, caractérisées par un outillage lourd à galets aménagés (choppers essentiellement) associé à un outillage léger de facture assez médiocre, dominé par les encoches et les denticulés. Sa signification et ses rapports avec l'Acheuléen restent à préciser, mais le matériel recueilli au cours de la fouille devrait permettre de dater et de connaître plus précisément les conditions paléo- environnementales et écologiques liées à ce site. Il sera alors possible de situer sa position dans la stratigraphie régionale, et dans le contexte du Paléolithique inférieur européen. Le gisement de Ménez-Drégan présente donc un intérêt scientifique de tout premier plan, par l'originalité de son industrie (totalement inconnue jusqu'au début des années 80), par la richesse de ses couches stratifiées et par la présence de structures d'habitat. Comme l'ensemble des sites de ce type, il est en cours de destruction par l'érosion marine, ce qui justifie amplement la poursuite de cette fouille de sauvetage pour laquelle nous demandons des moyens financiers adaptés. Cette fouille doit permettre de mieux connaître et comprendre ce groupe techno-culturel du Paléolithique sud-armoricain, pour lequel le terme de " Colombanien" a été proposé (Monnier, 1989), avec pour objectifs principaux : - de mieux cerner la définition technique et typologique de ces industries - de préciser les conditions paléoenvironnementales des gisements - d'obtenir des datations objectives d'intérêt à la fois archéologique et géologique (l'âge des plages anciennes du littoral sud-armoricain est très mal connu) - de comprendre les rapports existants (ou inexistants) entre Colombanien et Acheuléen.

Références bibliographiques : MONNIER, J.L. (1989) - Acheuléen et industries archaïques dans le Nord-Ouest de la France. Publications du CERP, sous presse. MONNIER, J.L. (1991) - La Préhistoire de Bretagne et d'Armorique. Les Universels Gisserot, Editions Jean-Paul Gisserot, 123 p. 16

Planche I : Site de Ménez-Drégan I (Plouhinec, Finistère).

Etat du gisement avant la campagne de fouille 1991. On distingue, à droite, la paroi rocheuse sud-est avec ses formes d'érosion marine. A gauche est visible un grand bloc basculé et, au premier plan, des blocs également tombés de la paroi ou du plafond de la grotte et dont certains sont nettement émoussés par la mer (inclus dans la plage fossile). En arrière plan et au-dessus des couches archéologiques apparaît le head à très gros blocs qui colmate la dépression. 17 18

Planche II : Site de Ménez-Drégan I (Plouhinec, Finistère). Etat du gisement avant la campagne de fouille 1991.

Photo du haut : vue détaillée du head à très gros blocs (couche 2a) recouvrant les couches archéologiques telles qu'elles apparaissaient avant la fouille, mises au jour par l'érosion littorale.

Photo du bas : on distingue une encoche d'abrasion marine ancienne à l'extrémité de la paroi sud-est.

20

Planche ni : Site de Ménez-Drégan I (Plouhinec, Finistère).

Photo du haut : vue générale du gisement avant la fouille, depuis la plateforme marine ancienne qui surplombe le niveau des plus hautes mers actuelles.

Photo du bas : vue générale du chantier en cours (campagne 1991). 21 22

Planche IV : Site de Ménez-Drégan I (Plouhinec, Finistère).

Photo du haut : vue du gisement depuis le haut de la falaise. On distingue l'amorce du diverticule à l'extrémité de la paroi sud-est et la surface d'érosion à la base de la dune. Au premier plan apparaît la surface des couches archéologiques sous le head arénacé et, à droite, le sommet de la plage ancienne formée de galets et de gros blocs émoussés.

Photo du milieu : vue générale de la coupe frontale. A la base, la plage fossile formée de galets avec, à son sommet, un niveau d'occupation humaine marqué par sa couleur sombre (couche 5e) ; au-dessus, un empilement de couches d'occupation assez minces avec un pendage vers le fond de la grotte (couches 5a à 5d) ; au-dessus, un head arénacé avec quelques blocs anguleux (couche 4) ; au-dessus encore, et recouvrant une surface d'érosion entaillée dans le head, un sable dunaire (couche 3) surplombé par le head à gros blocs (couche 2).

Photo du bas : détail de la coupe frontale.

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Planche V : Site de Ménez-Drégan I (Plouhinec, Finistère).

Photo du haut : détail du secteur est de la fouille (diverticule). On distingue, au premier plan, la surface craquelée, en forme de cuvette, qui marque le niveau d'érosion à la base de la dune. Au second plan, la coupe sagittale et l'extrémité de la coupe frontale avec la dune (couche 3), le head feuilleté (couche 2b) et la base du head à gros blocs (couche 2a).

Photo du milieu : détail du sommet de la dune (couche 3) et de la base du head (couche 2).

Photo du bas : détail de la surface d'érosion (croûte craquelée) à la base de la dune.

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Planche VI : Site de Ménez-Drégan I (Plouhinec, Finistère).

Photo du haut : détail du head (couche 4) au sommet des couches archéologiques.

Photo du bas : vue du même head en cours de décapage.

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Planche VII : Site de Ménez-Drégan I (Plouhinec, Finistère).

Photo du haut : vue du sommet du cordon de galets surmonté par les couches d'occupation paléolithique (couches 5a à 5e) et, en arrière-plan, le head remaniant des galets marins (couche 4).

Photo du bas : couche 5e, choppers et éclat en place parmi les galets. 29 30

Planche Vin : Site de Ménez-Drégan I (Plouhinec, Finistère).

Photo du haut à gauche : vue de l'anfractuosité entre la paroi nord-ouest et le bloc effondré (carrés 122/123), au début du décapage (couche 4b).

Photo du haut à droite : le même secteur à un stade plus avancé du décapage (couche 5a).

Photo du bas à gauche : carrés I/J-21/22, sommet du cordon de galets avec les reste du foyer (couches 5e & 6).

Photo du bas à droite : un niveau d'occupation en cours de décapage, jonché de silex taillés.

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Planche IX : Site de Ménez-Drégan I (Plouhinec, Finistère).

Photo du haut : décapage de la base du head recouvrant les sols d'habitat (couche 4b). Celui-ci remanie des galets et des outils lithiques.

Photo du bas : le même secteur (carrés J23/K23) et le même niveau de décapage vu sous un autre angle.

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Planche X : Site de Ménez-Drégan I (Plouhinec, Finistère).

Photo du haut : le niveau d'habitat au sommet du cordon de galets (couches 5e & 6).

Photo du bas : détail du même secteur montrant la présence d'outils parmi les galets.

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Planche XI : Site de Ménez-Drégan I (Plouhinec, Finistère).

Photo du haut : outils sur galets et nucléus en place (couche 4b).

Photo du milieu : outils lithiques remaniés dans le head (couche 4a).

Photo du bas : choppers en place parmi les galets du sommet du cordon (couches 6/5e).

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Planche XII : Site de Ménez-Drégan I (Plouhinec, Finistère).

Photos du haut : deux choppers (échelle = 1 cm).

Photo du bas : outillage léger sur éclats de silex (racloir et denticulés). L'échelle représente 1 cm.

(CNRS UPR 403, Laboratoire d'Anthropologie, Université de Rennes I ^ (page :

CHANTIER : CARRE: NW NE FOUILLEUR : N / / V DATE: sw SE

r X Y Z DZ Z+DZ COUCHE ORIENT PEND DIM DESIGNATION

V FouillePlouhinecs archéologique s à la Pointe du Souch Le site daterait du paléolithique inférieur

Vue des travaux du haut de la falaise, à la pointe du Souch.

Les archéologues au travail sur un site vieux de 300 à 400.000 ans; il daterait du paléolithique infé

M. Jean-Laurent Monnier direc- s'y arrent, intrigués, les prome- Les fouilles sont menées sous teur du laboratoire d'anthropolo- neurs amoureux des sentiers cô- l'égide du ministère de la Culture. gie du CNRS de Rennes, son ad- tiers. Dans une dizaine de jours les joint M. Hinguant et une équipe de fouilles devraient être bien avan- bénévoles travaillent actuellement cées, et les découvertes fort inté- sur le site de la pointe du Souch, ressantes. Rendez-vous est donc une grotte marine qui daterait de pris ! 300 à 400.000 ans, soit du paléo- lithique inférieur.

Ces fouilles dureront jusqu'au 28 septembre. Le site présente une large exaction dans la falaise, Plouhinec Pointe du Souch Les fouilles archéologiques s'achèvent

Las archéologues réalisant un travail laborieux, méthodique, qui requiert beaucoup de temps.

Les fouilles archéologiques en- ler en laboratoire sur les multiples site par des méthodes basées sur peut être mené à bien que par des treprises à la pointe du Souch par échantillons recueillis. des phénomènes radio-actifs. spécialistes rompus à l'archéolo- M. Monnier, directeur de recher- Ils ont découvert des démoins gie, soucieux de la fragilité du gi- che au Laboratoire d'antropologie Le site de la pointe du Souch indiquant que le niveau de la mer sement. Ce genre de chantier tient du CNRS de Rennes, par M. Hallé- est une ancienne grotte marine, était autrefois beaucoup plus élévé lieu aussi d'école de fouilles pour goet, maître de conférence à qui appartient au Paléolithique in- qu'aujourd'hui, confirmant la pré- les jeunes, qui reçoivent ainsi une l'UBO de Brest, M. Hingant, étu- férieur et daterait de 300 à sence de deux nivaux marins su- formation sur le terrain. diant-chercheur, et des bénévoles, 400.000 ans. Les fouilles ont perposés. pour les plupart des étudiants avancé lentement, mais, normale- Les recherches visent aussi à Les fouilles de la pointe du étrangers, vont être arrêtées pro- ment, elles permettent la compré- visoirement. Elles reprendront sur reconstituer l'environnement du Souch ont bénéficié du soutien du hension de l'histoire du gisement. passé, la mer, la végétation; à dire Conseil général du Finistère, de la le terrain en 92. Les chercheurs Les achéologues espèrent pouvoir vont désormais continuer à travail- comment vivaient nos ancêtres. mairie de Plouhinec et du Musée confirmer la datation exacte du Un travail de longue haleine qui ne de Penmarc'h. La section archéologie et histoire

Samedi, les membres de la sec- Pourquoi avoir choisi la La délégation n'a pas craint tion archéologie et histoire de commune de Plouhinec ? Pour té- d'affronter les éléments déchaînés C l'Institut culturel de Bretagne sont moigner de l'importance et de l'in- à la pointe du Souch, où régnait t venus à Plouhinec et plus précisé- térêt des fouilles qui y ont été en- une forte tempête. X ment à l'allée couverte de Pors- treprises récemment. S Poulhan, au site archéologique de Le site de la pointe du Souch <î> la ointe du Souch et à celui de Ker- étaij une ancienne grotte marine signeau. Les différentes visites étaient commentées par M. Hallegouët, située en contrebas de la falaise, O elle date du Paléolithique inférieur. w maître de conférence à l'UBO de I- Cette sortie plouhinécoise est Brest, qui a participé aux fouilles Chercheurs, professionnels, l'une des deux sorties annuelles- de la pointe du Souch et par amateurs ont terminé leur périple qu'effectue cette section, qui est M. Giot, directeur de recherche au à Locro'nan, au camp de Salles, •1) une émanation du Conseil régio- CR, qui a mené celles de Kersi- ancien camp carolingien en cours o nal. gneau. de fouilles.