Benjamin Corgnet, Le Nouveau Chef D'orchestre
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29/09/2021 16:24 https://racingstub.com Cette page peut être consultée en ligne à l'adresse https://racingstub.com/articles/17670-benjamin-corgnet-le-nouveau-chef-d-orchestre Benjamin Corgnet, le nouveau chef d'orchestre 5.0 / 5 (8 notes) 04/07/2017 05:00 Transferts Lu 6.547 fois Par nitro 8 comm. © schillou Devenu professionnel après être resté longtemps amateur, Benjamin Corgnet est un joueur pétri de talent lorsque son corps le laisse s'exprimer. Laissé libre par Saint-Etienne après quelques saisons compliquées, il s'est engagé pour trois ans avec le Racing, qui tient peut-être son nouveau maestro. Benjamin Corgnet fait partie des joueurs doués qui sont passés à côté des centres de formation. Cependant, il n'est pas, comme Mathieu Valbuena, Antoine Griezmann ou Franck Ribery, un joueur qu'on a refusé. Au contraire, c'est lui qui a dit non. Alors qu'il avait la possibilité de rejoindre le centre de formation de l'Olympique lyonnais à l'âge de 10 ans, ses parents ont préféré qu'il privilégie ses études, déclinant ainsi l'offre des Gones. Il fait ses classes dans un autre olympique, moins prestigieux, celui de Saint-Genis-Laval, ce qui l'amène ensuite à rejoindre l'US Millery-Vourles à l'âge de 18 ans, alors que le club évolue en DH. Il y restera quatre saisons sans jamais vraiment penser devenir footballeur professionnel. Il dit lui même avoir la vie d'un jeune normal entre études, soirées et match de foot entre amis le week- end. Mais Benjamin Corgnet a du talent, beaucoup de talent, et c'est lorsqu'il arrive à Chasselay en 2009, à l'âge de 22 ans que tout va s'accélérer pour lui. En CFA 2, il commence à attirer l’œil de certains recruteurs qui sont charmés par sa qualité technique et sa vision du jeu. Ainsi, à peine six mois après son arrivée dans le club rhodanien, il se fait remarquer par Ghislain Anselmini, un recruteur de la région: « dès qu'il avait le ballon, il se passait toujours quelque chose. Je me rends compte qu'il a un potentiel énorme et qu'il n'a rien à faire en CFA 2. » Au détour d'une rencontre hasardeuse avec Patrice Carteron, alors entraîneur de Dijon, l'ancien joueur reconverti dans la découverte de jeunes pépites arrive à décrocher un essai de trois jours. En un seul entraînement, Patrice Carteron est bluffé et au soir du premier jour d'essai, il appel Anselmini pour lui dresser les louanges d'un Corgnet qui, selon ses propres mots, « a explosé tout le monde à l'entraînement. » Il n'en faut pas plus pour que le club lui pose une proposition de contrat de deux ans sur la table. Dès lors, on peut raisonnablement penser que l'heure de connaître le monde professionnel a sonné pour Benjamin Corgnet. A ceci près qu'il n'est pas un joueur lambda qui serait prêt à tout sacrifier pour signer un contrat professionnel, loin de la. Pour lui, l'important, c'est de se faire plaisir entre pote sur le gazon, de réussir ses études et d'assurer son avenir. Alors que beaucoup sont séduit par ses talents de footballeur, il semble paradoxalement être le seul à ne pas avoir conscience du potentiel qu'il a entre les pieds et surtout, l'homme a ses priorités. Il décline l'offre de Dijon tout en signant un pré- contrat avec le club bourguignon afin de passer son BTS d'opticien, qu'il obtiendra tout en offrant la montée en CFA à Chasselay. L'été approche et Benjamin Corgnet n'échappera cette fois plus à son destin et signe un contrat de deux ans à Dijon le 1er juillet 2010. Tout s'enchaîne alors très vite pour le Lorrain de naissance, qui supporte le FC Metz (chacun ses défauts...). A l'instar de ses performances dans les divisions amateurs, il ne faudra que quelques mois au néo-Bourguignon pour se faire bien voir. Rapidement titulaire indiscutable, il enchaîne les bonnes prestations et se voit offrir une prolongation de contrat au mois d'octobre 2010... soit trois mois après avoir signé son premier contrat pro. Il faut dire qu'il est le maître à jouer d'une équipe de Dijon qui enchaîne les bonnes prestations et qui se met tranquillement en route pour la L1. Avec 32 match joués, dont la grande majorité en tant que titulaire, il terminera la saison avec un but marqué et quatre passes décisives. Ces performances lui vaudront d'être nominé aux trophées UNFP du meilleur joueur de L2 lors de cette saison 2010-2011, tout en étant dans l'équipe type du championnat. Arrivé en Ligue 1, le challenge est de taille pour cet enfant du football amateur qui compte bien poursuivre sur sa lancée. Enfin conscient de ses capacités, il explose et se révèle aux yeux de la France en surnageant dans une équipe pourtant très faible. Bien qu'il ait inscrit huit buts accompagné de deux passes décisives et qu'il soit l'une des révélations de cette saison, il ne pourra pas empêcher la relégation de Dijon. Mais après avoir goûté à la Ligue 1, le natif de Thionville s'y sent bien et veut y rester. Patient comme à son habitude, les semaines passent et il débute la nouvelle saison en Ligue 2 en inscrivant trois buts lors des trois premiers match. Ce n'est que lors de la dernière journée du mercato que sa situation va se décanter pour mettre le cap sur l'ouest de la France. Christian Gourcuff vient le chercher pour le ramener à Lorient, où tout le monde pense qu'il va continuer de grandir. Lui même ne s'en cache pas, et il a choisi le club merlu principalement pour cet aspect: « Lorient est une des équipes qui a le plus beau jeu en France. Avec un entraîneur qui a donné leur chance à énormément de joueurs, qui les fait progresser [...] je sais que j’ai encore énormément de choses à apprendre et je suis convaincu que Lorient est le meilleur club pour me faire progresser rapidement. » Car si le nouveau Racingman a des qualités techniques au dessus de la moyenne, le fait de ne pas avoir fait de centre de formation l'handicape sur d'autres aspects. Il sait qu'il a besoin de progresser tactiquement et rejoint donc la Bretagne afin de poursuivre son apprentissage. Acheté pour une somme de 6 millions d'euros, les attentes sont très grandes autour de lui, Lorient n'ayant pas l'habitude d'investir autant d'argent sur un joueur. Les sollicitations médiatiques affluent et certains, dont son ancien entraîneur à Dijon et quelques professionnels de l'enflammade express' commencent à parler de l'équipe de France. Une prédiction trop prématurée pour un joueur ayant fait une bonne saison en Ligue 1 et qui aura du mal à confirmer les saisons suivantes. Si il ne regrette pas son passage en Bretagne, il est considéré comme un flop et ne fera pas long feu dans l'ouest de l'hexagone. En effet, avec 25 matchs joués, il n'est jamais pleinement rentré dans le système de Christian Gourcuff. Le 4/4/2 à plat de ce dernier ne correspond pas vraiment aux qualités de Corgnet, qui a du mal à s'exprimer. Gourcuff-père n'est pas pleinement satisfait du rendement du joueur, et indique à ses dirigeants qu'il ne s'opposerait pas à une offre où toutes les parties s'y retrouveraient. Bingo pour Saint Etienne qui le convainc rapidement de revenir dans sa région d'adoption avec un projet séduisant pour compléter la liste des bons arguments. S'apprêtant à découvrir l'Europe et rejoignant une équipe qui souhaite s'imposer sur le long terme dans le haut du classement français, la progression continue pour Corgnet en dépit d'un passage à Lorient peu réussi. Arrivé dans le Forez, ses premiers matchs sont compliqués et pour cause, Christophe Galtier le fait jouer en position d'ailier droit, ce qui ne lui convient pas du tout. Après ces essais peu concluants, il est de retour à son poste de prédilection en étant replacé numéro 10. Il réalise à nouveau de bonnes performances bien que le style de jeu plus défensif prôné par son coach lui corresponde moins. Il achève la saison avec un total honnête de sept buts et une passe décisive en 28 matchs. C'est la saison suivante que les galères vont commencer avec des problèmes musculaires qui interviennent au début de la saison 2014/2015. Il joue moins et commence à perdre sa place dans le 11 stéphanois, une situation qui continue dans la même trajectoire lors de la saison suivante. Les blessures et les mauvais matchs s'enchaînent ce qui l'amène à disparaître peu à peu du groupe des Verts. Par intermittence, il a toujours quelques coups d'éclats mais ces derniers sont trop rares pour le faire revenir dans la course aux titulaires. Au début de la saison 2016/2017, Christophe Galtier lui fait comprendre qu'il ne compte pas sur lui, mais Benjamin Corgnet n'en tient pas vraiment compte. Disposant d'une situation confortable dans le Forez, il préfère rester et se battre pour gagner sa place, sans succès. Avec une dizaine de matchs au compteur, dont seulement trois titularisations, il ira même faire un tour par l'équipe réserve en CFA 2. Son acharnement a tout de même fini par payer puisqu'il est revenu dans le groupe en fin de saison pour y jouer quelques matchs.