SECRETARIAT D'ETAT

Ministère de l'Economie, des Finances et PREFECTURE DDE: de l'Industrie MINISTERE DE DE LA REGION L'AMENAGEMENT OU TERRITOIRE MARTINIQUE ET DE L'ENVIRONNEMENT A L'OUTRE-MER

ATLAS COMMUNAL DES RISQUES NATURELS Cartographie des aléas

COMMUNE DE MACOUBA Martinique

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ATLAS COMMUNAL DES RISQUES NATURELS

Cartographie des aléas

COMMUNE :MACOUBA

MARTINIQUE

Rapport BRGM R4M96

Par O. Sedan et M. Terrier Avec la collaboration de M. Fiquet, J.M. Mompelat, Y. Siméon, P. Stollsteiner pour les levés Composition cartographique par O. Sedan et J.P. Samour

BRGM SERVICE GEOLOGIQUE NATIONAL Département Risques BP 167 - 13276 MARSEILLE CEDEX 09 - Tél.: (33) 04 91 17 74 74 - Fax : (33) 04 91 17 74 75 ANTEA AGENCE ANTILLES Immeuble Massai - Croix de Bellevue - 97200 FORT-DE-FRANCE Tél.: 05 96 71 88 68 - Fax : 05 96 63 30 46 ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DELA MARTINIQUE

SOMMAIRE

INTRODUCTION 3

NOTICE GENERALE 4

Aléa mouvements de terrain 5 Glissement de terrain - coulée boueuse 7 Chutes de blocs - Eboulement 9 Aléa inondation 11 Aléa cyclonique 15 Aléasismique 19 Failles actives 21 Effets de site : les effets dus à la topographie ou liés à la nature et à la structure du sous-sol 23 Liquéfaction 25 Aléa volcanique 27

PREMIERES RECOMMANDATIONS 31

Aléa mouvements de terrain 32 Aléa inondation 33 Aléa cyclonique 34 Aléasismique 36 Aléa volcanique 37

CARTES 38

Liste et pagination des cartes thématiques sur la première planche (C1)

r

RAPPORTS BRGM R40177 à R40207 2 ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE

INTROD UCTION

En raison de sa situation géographique et géologique, l'île de la Martinique est soumise Dans le cadre de la loi du 22 juillet 1987 et du décret d'application du 13 octobre 1990, à une large gamme de phénomènes naturels dangereux. En effet, sa position en zone l'Etat porte à la connaissance du public, par l'intermédiaire des communes, l'ensemble tropicale l'expose au passage des ouragans, tempêtes et dépressions, responsables de des phénomènes naturels pouvant faire courir un risque aux personnes et aux biens. dégâts liés au vent mais aussi à l'eau : inondations, marées de tempête, houles Cette information, essentiellement cartographique et élaborée à partir des cycloniques. connaissances scientifiques et techniques du moment, s'opère le plus souvent par l'annexion aux POS, au moment de leur réalisation ou de leur révision, d'un certain Les fortes précipitations peuvent de plus générer ou déclencher des mouvements de nombre de documents. Afin d'homogénéiser le contenu et la présentation de ce " porté à terrain : glissements, éboulements, embâcles, coulées boueuses... Ceux-ci sont connaissance ", il a été prévu de : favorisés par un relief escarpé ainsi que par la nature volcanique et l'altération souvent importante des roches. - réaliser pour chaque commune une série de cartes, accompagnées de légendes explicatives, précisant le niveau d'aléa pour des phénomènes donnés ; La Martinique appartient à l'arc des petites Antilles, lequel correspond à une situation géodynamique particulière résultant de l'affrontement de la plaque Amérique et de la - réaliser une notice d'utilisation générale, valable pour l'ensemble des communes, plaque Caraïbe, la première plongeant sous la deuxième. Cette confrontation comportant pour chaque phénomène une description de ce dernier, le type de (subduction) est responsable d'une forte activité sismique et volcanique, dont les dégât qu'il est susceptible d'occasionner, et l'explication du mode de exemples historiques sont nombreux. représentation cartographique. Une série de premières recommandations accompagne la notice. Comme en témoigne l'éruption dévastatrice et meurtrière de 1902, la Montagne Pelée, volcan actif, fait peser un risque important dans la partie nord de l'île. A la demande du Comité de pilotage des risques naturels de la Martinique, et afin de faciliter l'utilisation de ces atlas, l'ensemble des cartes a été numérisé et intégré au Chaque année, un ou deux séismes sont ressentis par la population, sans autre Système d'Information Géographique des services de l'Etat de la Martinique. conséquence que la peur qu'ils peuvent susciter. Des séismes de forte intensité, mais heureusement peu fréquents, sont toutefois susceptibles de se produire. Ils se traduiraient alors, principalement, par un ébranlement violent du sol et par des mouvements de terrain dits induits. L'ensemble du territoire pouvant être affecté, la Martinique est soumise à un aléa sismique fort.

RAPPORTS BRGM R40177 à R40207 3 ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DELA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE

NOTICE GENERALE

RAPPORTS BRGM R40177 à R40207 4 ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE

Un mouvement de terrain est un déplacement plus ou moins brutal du sol ou du sous-sol ; il est fonction de la nature et de la disposition des couches géologiques. Aléa mouvements de terrain Sous l'expression générique « mouvements de terrain » sont regroupés plusieurs types de phénomènes d'instabilité des terrains, variables en fonction du mécanisme mis en jeu (évolution de l'instabilité, vitesse du mouvement durant la phase d'instabilité majeure, surface de rupture, désorganisation des terrains, etc.). SCHEMAS DE QUELQUES TYPES DE MOUVEMENTS DE TERRAIN VISIBLES EN MARTINIQUE

Ainsi, concernant la Martinique, les principaux types de phénomènes observés et dont l'apparition peut entraîner des effets dommageables graves, sont : • les glissements de terrain, • les coulées de boue, SOI» ca vage • les chutes de blocs et les éboulements. (a) blocs isolés

discontiriuttés UthologiqueE Les glissements de terrain apparaissent préférentiellement le long de surface plane et dans tous types de matériaux. Ils et/ ou structurales correspondent au déplacement d'une masse de terrains meubles ou rocheux au long d'une surface de rupture (plane, circulaire ou quelconque). Selon la géométrie de cette surface, on peut distinguer trois types principaux de glissements : - glissement plan : mouvement au long d'une surface sensiblement plane (couche ou surface tectonique). Il se produit surtout en milieu rocheux. bourrelet de pied - glissement circulaire ou rotationnel : surface de glissement plus ou moins circulaire ; mouvement caractérisé en général par (C) l'existence d'une zone de départ nette et par un bourrelet frontal plus ou moins marqué ; le remaniement interne dépend de la nature des terrains et de l'importance du déplacement. Il se produit en particulier en terrains meubles, dans les roches discontinuité homogènes à faible cohésion ou très divisée ; Wriologlque ou structurale

- glissement quelconque : le mouvement est très semblable au précédent dans son allure externe, mais la section verticale de la bowretet de pied surface de glissement est de forme irrégulière. Il s'agit souvent d'une combinaison des deux cas précédents. frange altérée . I oucdluviale

éfoston regressiv« Les coulées apparaissent dans des matériaux meubles lorsque leur teneur en eau augmente de manière importante. La mise en front d'érosion i« glissement superficiel (par glissements ou par mouvement de ces matériaux a pour origine une perte brutale de cohésion. Ces coulées peuvent se produire à la suite d'un écroulements) glissement. *\ érosion progressive Vj vers faval (zone de coulee) Les chutes de blocs et les éboulements sont des phénomènes rapides ou événementiels, qui mobilisent des blocs de roches plus ou lmoins homogènes. Ils consistent en la chute libre ou le roulement au départ, après rupture, de blocs formés par fragmentation. (e) masse glissée

Deux autres phénomènes naturels Les laves torrentielles ont une teneur en eau plus élevée que les coulées pourraient être classés dans la boueuses et sont concentrées le long de rivière. Il s'agit d'un type de typologie des mouvements de terrain. phénomène intermédiaire entre les mouvements de terrain et les Il s'agit des laves torrentielles et de la inondations. a : chutes de blocs ; b : écroulement de falaise ; c : glissement circulaire ; d : glissement plan ; liquéfaction des sols. Ces deux types e : glissement - coulée sur forte pente; f :glissement - coulée sur faible pente de phénomènes naturels sont décrits La liquéfaction des sols, perte momentanée et totale de la cohésion des matériaux, est un phénomène particulier. Elle correspond à un effet de dans les chapitres, respectivement, site induit par la vibration sismique. aléa inondation et aléa sismique.

RAPPORTS BRGM R40177 à R40207 I ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE I EN MARTINIQUE, PLUSIEURS GRANDES ZONES SONT INDIVIDUALISÉES En Martinique, dans la majorité des cas, un glissement de terrain, dans sa phase la plus active, évolue I rapidement en coulée. Pour cette raison, nous avons regroupé ces deux types de phénomènes lors de la cartographie des aléas mouvements de terrain. I Le Nord de la Martinique correspond aux reliefs de la montagne Pelée et du Mont Conil. Les terrains correspondent à des dépôts pyroclastiques récents (nuées ardentes) ou à des lahars, qui reposent sur des coulées andésitiques massives dam le secteur du Mont Conil. Depuis le sommet du Mont Pelée jusqu'à la côte I atlantique, la pluviométrie reste importante (climat tropical humide). Par contre, côté caraïbe (entre Saint Pierre et le Prêcheur), la bande côtière est relativement sèche. Les mouvements de terrain peuvent être de type glissement ou chute de blocs. Au Nord-Est, l'instabilité des terrains concerne plus particulièrement les rives I des cours d'eau très encaissés, dont les talus peuvent atteindre plusieurs dizaines de mètres de hauteur.

I Dans la partie Sud-Est de la Martinique, les reliefs de la chaîne du Vauclin, au Sud-Est, jusqu 'au Morne Jacob, au Nord-Ouest, sont fréquemment affectés par des phénomènes du type glissement-coulée, en particulier dans la partie haute des mornes. Cela est surtout du aux pentes très fortes des versants et à la nature très argiliseuse des I terrains volcaniques altérés. Mais, dans certains cas, ce n 'est pas uniquement l'épaisseur du sol argileux qui est mobilisé : au niveau de la zone d'arrachement (zone de départ de l'instabilité), les blocs rocheux du substratum I peuvent aussi être arrachés et emportés dans la masse glissée.

A l'Ouest, des Pitons du Carbet jusqu'à la Côte Caraïbe, cette partie de la Martinique est constituée par des I nuées ardentes et des dépôts de conglomérats de type lahars, reposant sur des coulées andésitiques massives. Depuis la zone côtière, à l'Ouest, jusqu 'au hauteurs des Pitons du Carbet. la pluviométrie, et corrélativement, l'altération des terrains augmentent. La partie haute des reliefs est surtout affectée par des glissements. Cependant, certains versants présentent une pente si forte que les roches altérées sont régulièrement I déstabilisées. Lorsque le substratum rocheux est affleurant ; les terrains sont alors plutôt soumis à des chutes de blocs. Il s'agit également de la zone côtière, où la sensibilité aux chutes de blocs prédomine, les sols étant I peu épais.

Au Sud-ouest, entre Rivière-Pilote. Rivière-Salée, et la presqu 'île des Trois îlets, ¡a région est relativement I sèche, au relief moyen, les terrains rocheux (coulées volcaniques massives) sont altérés en surface. Les instabilités de terrain peuvent correspondre aussi bien à des phénomènes de type glissement-coulée que de I type chutes de blocs.

Au Sud, région de Sainte-Anne, du Marin, et partie méridionale du Vauclin, le cimat est beaucoup plus sec, les I Chutes de blocs/Eboulements terrains sont moins altérés, et les reliefs y sont plus doux. Cette partie de la Martinique se caractérise plutôt par des phénomènes de type chutes de blocs. I Mixtes Glissements/coulées Quelques références bibliographiques : Ministère de l'Environnement, Délégation aux Risques Majeurs : Le risque mouvements de terrain, collection Risque I naturel. Edition C.D.R.M. Dijon J.M. Mompelat (1994) : Unités cartographiques et évaluation de l'aléa mouvements de terrain en Guadeloupe (Antilles I françaises) - Thèse Univ. Paris 6 I I RAPPORTS BRGM R40177 à R40207 I ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE Glissement de terrain - Coulée boueuse

Le GLISSEMENT DE TERRAIN est défini comme le déplacement d'une masse de terrains meubles ou Les COULEES BOUEUSES consistent en la propagation de matériaux sans cohésion ou ayant perdu rocheux au long d'une surface de rupture par cisaillement qui correspond souvent à une discontinuité leur cohésion dès la mise en mouvement, matériaux intimement mélangés à une quantité d'eau telle préexistante. Le mouvement est engendré par l'action de la gravité, de forces extérieures (hydrauliques que la masse en mouvement a franchi sa limite de liquidité. Les matériaux susceptibles de perdre ainsi ou sismiques) ou d'une modification des conditions aux limites. leur cohésion sont des argiles, des limons, des sols, des roches décomposées ou des éboulis fins. L'eau peut pénétrer au sein des matériaux par infiltration avant le déclenchement de la coulée ou au moment de la rupture par concentration des eaux de ruissellement. Lors d'un phénomène de glissement de terrain : COULEE DE BOUE EN MARTINIQUE Les volumes de matériaux mis en jeu Lors d'un phénomène de coulée boueuse : Itemnête trnnicale IRIS. 1995ï - Photo BROM sont extrêmement variables. Ils peuvent Le depré de remaniement de la masse en mouvement est total. être parfois considérables ; on parle alors de glissement de versant. La vitesse et la distance parcourue par une coulée boueuse sont La vitesse de déplacement de la masse très variables, dépendant de nombreux facteurs comme la nature glissée est, généralement lente (quelques des matériaux, la quantité d'eau, la viscosité du mélange centimètres à quelques décimètres par eau/matériau, la topographie, la saturation en eau des sols sur an), avec des accélérations liées le plus lesquels se déplace la coulée... souvent aux mauvaises conditions météorologiques (en phase de glissement proprement dite, les vitesses peuvent Le phénomène de coulée boueuse montre presque toujours : aller de quelques dizaines à quelques > une zone supérieure élargie (rassemblement de matériaux par centaines de mètres par jour). exemple au pied d'un glissement, zone de départ de la coulée), L'extension dépend de la vitesse > un chenal d'écoulement beaucoup plus étroit et de longueur d'évolution du mouvement. Elle est GLISSEMENT DE TERRAIN, COMMUNE DU ROBERT (Photo BRGM) extrêmement variable (zone de transfert), généralement faible pour les ruptures circulaires et quelconques, et peut être > un lobe terminal (zone d'accumulation) élargi en une sorte de cône Un glissement se caractérise : beaucoup plus forte pour des glissements de déjection mais de profil convexe. plans, selon le contexte morphologique. > dans sa partie amont, par des niches d'arrachement ou crevasses, principales et latérales, avec brusque rupture de pente (pente concave) ; Déformation d'une route au niveau du bourrelet frontal

> dans sa partie aval, par un bourrelet de pied (ou frontal) à pente convexe. La poussée exercée par le bourrelet de pied se marque fréquemment par un tracé anormal des Niche d'arrachement au niveau de la maison cours d'eau en aval ; (dénivellation de plusieurs décimètres)

> par une surface topographique bosselée (ondulations, dissémination de blocs de fortes tailles,...)

Des manifestations telles que fissuration des bâtiments, arbres couchés ou inclinés, déformation du réseau routier traversant le glissement sont aussi des critères d'identification de mouvements actifs.

Selon le stade d'évolution du glissement, la GLISSEMENT DE TERRAIN, COMMUNE DU ROBERT désorganisation plus ou moins importante de la masse (Photos BRGM, novembre 1995) COULEE DE BOUE, COMMUNE DU VAUCLIN (ENSFELDER) glissée et l'importance du couvert végétal peut rendre (suite à la tempête tropicale IRIS, 1995) - Photo BRGM - ANTEA difficile la perception du glissement sur le terrain.

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L'apparition d'un glissement de terrain est le résultat de la conjonction de plusieurs facteurs qui peuvent La cartographie de l'aléa coulée boueuse est regroupée avec celle de l'aléa glissement de terrain. En effet, être: dans le contexte antillais, très souvent, un glissement de terrain évolue en glissement/coulée, puis coulée. • permanents, c'est-à-dire peu ou pas variables dans le temps (nature et propriétés mécaniques des matériaux, présence de plans de rupture préférentiels, pente des terrains, etc.), Cela est principalement du : • semi-permanents, c'est-à-dire évolutifs dans le temps (teneur en eau des matériaux, érosion en bas de • au caractère pluviométrique marqué (climat tropical), pente, action anthropique, etc.). • à la forte argilisation des terrains du fait de l'altération intense des formations volcaniques, Lorsqu'un facteur subit une forte variation dans un laps de temps très court, il peut engendrer une déstabilisation du matériau et provoquer un glissement ou réactiver un glissement préexistant. On parle • aux pentes fortes au niveau desquels sont généralement situés les phénomènes de glissement, alors de facteur déclenchant. Il peut s'agir, par exemple : d'un épisode pluvieux exceptionnel (entraînant La distinction des limites respectives de chacun des 2 phénomènes est difficile à définir au préalable. une saturation en eau et/ou une érosion exceptionnelle), d'une secousse sismique, d'une action anthropique (création de talus routier, tranchée en bas de pente...). En aval, la coulée boueuse se concentre dans le fond des ravines, son degré de liquidité devient tel qu'alors le phénomène se rapproche plutôt du phénomène type lave torrentielle ; il est alors cartographie comme cet aléa. Parmi les fadeurs prédominant pour l'occurrence des coulées boueuses, il s'agit : La détermination du niveau d'aléa ALEA DEFINITION CRITERES D'IDENTIFICATION glissements de terrain dépend de • de la faible cohésion du matériau, l'identification de traces d'activité de • du fort degré de remaniement, glissement, mais aussi de la conjonction de TRES FORT forte probabilité d'apparition de * certains facteurs permanents ou semi- • de l'augmentation de la teneur en eau et des pressions glissement de grande ampleur «" traces d'activité de glissement de grandeur ampleur permanents. Les principaux critères retenus interstitielles par des épisodes pluviométriques intenses pour l'évaluation de l'aléa glissements de notamment en montagne, FOR! • forte probabilité d'apparition de <*" traces d'instabilité nombreuses terrain sont : • de l'apport brutal d'énergie (caractère accidentel) par un glissement de faible ampleur *" pente forte à très forte (p>30°), terrain meuble, peu • le relevé d'indices d'activité de glissement, un écroulement ou par un séisme. cohérent et/ou altération profonde des matériaux mouvements, • faible probabilité d'apparition de glissement de grande ampleur • la pente des terrains, • la nature, l'épaisseur, l'altération • faible à moyenne probabilité de **" traces d'instabilité reconnues localement au niveau du des terrains et leurs propriétés, versant FAIBLE A glissement de faible ampleur, pouvant MOYEN devenir forte sous action anthropique • l'existence de plans préférentiels de "*" pente moyenne (10°< p<30°), terrain meuble, peu rupture, (surcharge, route, terrassement) cohérent et/ou altération profonde des matériaux • la pluviosité, • faible à nulle probabilité d'apparition • le drainage, de mouvement de grande ampleur • l'action anthropique. FAIBLE A NUL faible à nulle probabilité d'apparition ** pente faible à nulle de glissement de terrain * ce niveau très fort de l'aléa n'a pas été observé en Martinique

La probabilité d'apparition recouvre deux notions, temporelle et spatiale, ici seule la probabilité spatiale est prise en compte. La maison était située sur la trajectoire probabilité d'apparition faible à nulle : mouvement très localisé possible (échelle métrique à décamétrique), avec facteur du glissement - coulée de boue déclenchant (activité anthropique, sismicité, pluviométrie) probabilité d'apparition moyenne : mouvement localisé sur le versant (échelle décamétrique ou pluridécamétrique) GLISSEMENT-COULEE AU VAUCLIN probabilité d'apparition forte : sur la majorité du versant, des mouvements (d'échelle décamétrique à hectométrique) sont (tempête tropicale IRIS, 1995) susceptibles d'apparaître. Photos BRGM mouvement de grande ampleur : mouvement profond, surface de rupture à une profondeur d'ordre pluridécamétrique, volume de la masse instable mesuré en millions de m-'

Vue de l'intérieur de la maison : Les plantes mouvement de faible ampleur : mouvement superficiel ou relativement superficiel, profondeur de la surface de rupture métrique à visibles à l'intérieur de la maison ont en fait décamétrique été transportées par la coulée de boue.

RAPPORTS BRGM R40177 à R40207 8 ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE Chutes de blocs - Eboulements

Les chutes de blocs et les éboulements rocheux sont des phénomènes rapides ou événementiels mobilisant des blocs de roche plus ou moins homogènes depuis un sommet ou une pente, avec l'air pour milieu principal de transport et produisant leur dépôt sur une aire plus ou moins large au pied de la pente.

Ils consistent en la chute libre ou au roulement au départ, après rupture, de blocs formés par fragmentation, le mouvement pouvant ensuite se poursuivre par une série de rebonds de hauteur décroissante (dans le cas d'une pente régulière).

La chute de blocs ne concerne qu'un nombre réduit d'éléments ; pour les éboulements, la masse instable est beaucoup plus volumineuse.

Les blocs déstabilisés ont une trajectoire plus ou moins autonome. L'extension du phénomène est donc variable, car la distance parcourue par les blocs rocheux sera en fonction de la taille des blocs, de la raideur de la pente et de l'amortissement des chocs, etc. Les chutes de blocs se caractérisent par une forte désorganisation ou dislocation des matériaux mis en mouvement. Le volume de matériau mis en jeu est extrêmement variable, de quelques dizaines à BLOCS INSTABLES, LADESIRADE: quelques milliers de m3. possibilité de chutes de blocs ou d'éboulement Photo BRGM - ANTEA

POSSIBILITE DE CHUTES DE BLOCS OU D'EBOULEMENT LE LONG DE FALAISES COTIERES EN GUADELOUPE (Photo BRGM)

Le signe prémonitoire le plus important d'une déstabilisation de la masse rocheuse correspond à l'observation de fissures ouvertes dans la formation rocheuse à l'arrière d'une falaise ou d'une pente raide.

La présence de blocs hétérométriques, épars ou concentrés en pied de falaise ou de forte pente traduit l'existence d'éboulements ou chutes de blocs actifs ou passés.

CHUTES DE BLOCS ET EBOULEMENT (RIVIERE DU PRECHEUR, MONTAGNE PELEE, MARTINIQUE) Photo BRGM

RAPPORTS BRGM R4Ö177 à R40207 ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NA TURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE

Eboulement de la falaise côtière à Marie-Galante, provoqué par Pour que ce phénomène puisse se produire, un certain nombre de conditions doit être réuni, il s'agit : le tremblement de terre du 8 février 1843, extrait du rapport de Facteur aggravant, le Ch. Deville au Gouverneur de la Guadeloupe : phénomène sismique peut • de l'existence de blocs au sein de la formation massive fracturée ou d'une formation généraliser la mobilisation de «Qui n'a admiré, à Marie-Galante, ces belles et pittoresques blocs instables et/ou élargir hétérogène présentant une matrice meuble à grains fins, falaises de Saragot, si connues du chasseur, et dont l'escarpement l'étendue de l'aire de réception, • de facteurs favorables à la mobilisation des blocs : vertical, haut de 80 mètres, recèle d'innombrables oiseaux marins, les blocs pouvant parcourir un le Fou, le Paille-en-queue et leur reine à tous, la majestueuse trajet plus important. De plus, - topographie en falaise ou existence de reliefs rocheux fissurés ou hétérogènes dominants Frégate ? Au moment de la secousse, toute cette côte élevée, qui en provoquant leur les pentes, offre un développement d'au moins douze à quinze cents mètres, déchaussement, une secousse - orientation favorable des blocs, s'est détachée sur une épaisseur considérable, et s'est abîmée avec sismique peut provoquer la un bruit assourdissant et une horrible poussière ; la mer, toujours remobilisation de biocs déjà - présence éventuelle d'une formation sous-jacente plus meuble, déformable ou érodable, houleuse, qui vient battre ses pieds, est au loin blanche et comme éboulés et stoppés dans les - action mécanique de l'eau (pressions hydrauliques interstitielles). laiteuse par cette avalanche de marne qu 'elle a engloutie, et dont parties de l'aire de réception elle remue incessamment les débris» présentant une forte pente. L'ampleur du phénomène est liée d'une part à la quantité et au volume de blocs mobilisables, d'autre part à la surface et la topographie de l'aire de réception des blocs éboulés.

CHUTES DE BLOCS, COMMUNE DE SAINT-CLAUDE (GUADELOUPE) (Ouragan Marilyn, 1995) - Photo BRGM - ANTEA ALEA DEFINITION CRITERES D'IDENTIFICATION Le bloc éboulé est venu se substituer au poteau d'angle =** indices d'instabilité nombreux et reconnus : crevasses, fissures ouvertes FORT forte probabilité d'apparition de chutes de blocs ou •*" falaise de hauteur > 10m et découpage en blocs de la formation rocheuse susceptible de s'ébouler d'eboulement *" pente forte à très forte (p>30°), avec blocs épars déchaussés, posés sur le versant

*• falaise de hauteur <= 5m, avec fissures ouvertes dans la zone de départ FAIBLE A MOYEN faible à moyenne probabilité de chutes de blocs ou "" falaise de hauteur entre 5 et 10m, avec découpage en blocs de la formation rocheuse susceptible de d'éboulement s'ébouler

*" falaise de hauteur > 10m, avec formation rocheuse homogène et peu fracturée

«*" pente moyenne (10°< p<30°), avec blocs épars déchaussés, posés sur le versant, pouvant être déstabilisé en cas de sollicitation sismique

CHUTES DE BLOCS, faible à nulle probabilité FAIBLE A NUL •*" pente faible à nulle COMMUNE DE ABYMES (GUADELOUPE) d'apparition de chutes de Photo BRGM-ANTEA blocs ou d'éboulement

Le bloc éboulé a traversé la case.

RAPPORTS BRGM R40177 à R40207 10 ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE

Une crue correspond à l'augmentation du débit d'un cours Aléa inondation d'eau dépassant plusieurs fois le débit moyen. LES INONDATIONS DITES « PLUVIALES » peuvent concerner :

Une inondation correspond au débordement des eaux hors - les zones de stagnation des eaux de pluies, en Inondation à Fort-de-France, extrait de « l'Illustration » du 21 octobre du lit mineur à la suite d'une crue. Les eaux occupent alors le particulier en zone urbaine, où l'état et la capacité du 1865: lit majeur du cours d'eau. réseau d'évacuation pluviale est souvent le facteur « Dans la nuit du 31 août, (...). Différents types d'inondations sont susceptibles d'affecter la déterminant des inondations des quartiers les plus bas. Toute la nuit ce déluge ne discontinua pas. A cinq heures du matin, la rue Henry, qui se trouve dans le prolongement et au bas de la route et des Martinique, avec par ordre croissant de gravité : - les zones de dépression qui ne peuvent offrir aux sentiers qui conduisent au Fort-Desaix, n 'était déjà plus qu 'une rivière ; les > Les inondations dites « pluviales », eaux de pluies d'autres exutoires que l'infiltration rez-de-chaussée des maisons étaient envahis. L'hôtel du Gouvernement, qui dans le sous-sol ou l'évaporation ; celles-ci peuvent se forme l'angle de cette rue faisant face à la Savane, n 'était pas plus épargné, > Le débordement des principaux cours d'eau, trouver inondées sans qu'existent de relation avec un et l'on se voyait obligé d'enlever les meubles des salons de réception et de les monter dans les galeries du premier étage. > Les crues torrentielles, cours d'eau. Il en est de même pour les zones à pente très faible (cas, bien souvent, des zones littorales) où (...) > Les laves torrentielles et les ruptures d'embâcles. l'évacuation ne peut se faire que très lentement. A six heures, la rue du Gouvernement et la rue Heny qui, arrivé à la Savane prend le nom d'Avenue de l'Impératrice et va à la mer, roulaient leurs eaux argileuses jusque dans la baie de Fort-de-France. Quelques instants après, I Le niveau et la vitesse de l'eau sont faibles. Il y a stagnation un violent courant, venant du haut de la ville, faisait pressentir le des eaux pluviales due à une capacité d'infiltration ou débordement de la rivière Madame. ...» Le phénomène inondation est essentiellement lié en Martinique au phénomène d'évacuation insuffisante ; lorsque ce type d'inondation cyclonique. En effet, lors de dépressions tropicales ou d'ouragans, la survenance soudaine de violentes crues est à redouter. intéresse des secteurs étendus, on parle d'inondation de plaine. Plusieurs communes de la Martinique sont concernées par ce type Par ailleurs, en condition cyclonique, la submersion de zones littorales liée à la marée Ce type d'inondation n'est en général pas dangereux pour la d'inondation, en particulier au niveau des zones urbaines, où suite à de de tempête est à craindre ; ce type de phénomène est décrit dans le chapitre « aléa vie humaine, mais peut engendrer des dégâts matériels parfois fortes pluies, le réseau d'évacuation des eaux pluviales peut rapidement cyclonique ». Autre facteur de submersion littorale, il s'agit du phénomène de raz-de- être saturé par les ruissellements intenses ; de telles inondations peuvent marée ou tsunami (provoqué par un glissement sous-marin ou un séisme). Dans les lourds. concerner tout ou partie de l'agglomération. deux cas, en plus de l'action de la mer, ces phénomènes peuvent provoquer le débordement des cours d'eau qui débouchent à la mer. INONDATION PLUVIALE A FORT-DE-FRANCE (lors du cyclone Luis, 1995) - Photo METEO-FRANCE

LE DEBORDEMENT DES COURS D'EAU : Débordement de la rivière La Roxelane, à Saint-Pierre (Martinique), Suite à des pluies violentes ou durables, l'augmentation extrait du « Monde Illustré » du 27 mai 1S65 : du débit des cours d'eau peut être telle que ceux-ci <<... Nous extrayons du «Moniteur de la flotte » un récit succinct de ce peuvent gonfler au point de déborder de leur lit, pour désastre dû à un débordement de la Roxelane, rivière qui partage la ville de envahir des zones généralement de faible altitude et de Saint-Pierre en deux quartiers. faible pente (cours aval des rivières). Cette rivière, grossie par les pluies incessantes qui, depuis plusieurs semaines, Les dégâts peuvent être très élevés, et surtout, le risque de n 'ont cessé de tomber dans Vile, a ravagé toutes les propriétés situées sur les noyade existe (en particulier, lors de franchissement de deux rives, englouti ou fortement endommagé la plupart des maisons de campagne des Trois Ponts, rompu les digues et barrages, enlevé les ponts, gués lors de l'arrivée de l'onde de crue). bouleversé les quais de Saint-Pierre et sapé plusieurs maison et établissements Il s'agit généralement de débordement direct d'un cours d'eau : par publics. submersion de berges ou par contoumement d'un système Celte œuvre de dévastation a été accomplie dans la nuit du 22 au 23 avril d'endiguements limités. entre onze heures du soir et quatre heures du matin, au milieu des ténèbres de la nuit sillonnés d'éclairs, au fracas de l'orage, au bruit d'un vent strident et Le débordement indirect d'un cours d'eau peut se produire : par sous l'action incessante de torrents de pluie déchaînés de tous les points de remontée de l'eau dans les réseaux d'assainissement ou eaux pluviales ; l'horizon. par remontée de nappes alluviales ; par la rupture d'un système d'endiguement ou autres ouvrages de protection. (•••)»

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CRUE TORRENTIELLE AU NIVEAU DE LA RIVIERE AUX HERBES (BASSE TERRE, GUADELOUPE), lors du cyclone Marylin (1995) LA LAVE TORRENTIELLE est un phénomène de crue particulier, qui consiste en la Photo J.C. Gautier (in METEO-FRANCE, 1995) propagation d'un volume considérable de boue dense charriant des blocs. Des écoulements de type lave torrentielle ont un pouvoir destructeur plus important qu'une crue torrentielle de débit équivalent, en raison, essentiellement, de la quantité des matériaux LA CRUE TORRENTIFXLE se forme par charriés ainsi que de la densité du fluide qui les transporte. enrichissement du débit d'un torrent en matériaux solides qui accroissent très La lave torrentielie peut survenir le long d'une rivière lorsque : fortement son pouvoir érosif. - son bassin versant présente une partie sommitale vaste, dans des zones à fortes pentes, L'enrichissement en matériaux peut provenir de l'arrachement des berges dû - elle traverse des zones présentant un aléa mouvement de terrain affectant des formations au débit anormal du cours d'eau ou à un géologiques particulières, peu cohérentes et présentant une quantité importante de ruissellement important sur le bassin matériaux fins. versant amenant une importante charge solide. Le volume des matériaux transportés au cours d'une seule crue peut Un cas particulier de lave torrentielle est celui des lahars, liés à une crise volcanique, qui correspondent à une mobilisation par les cours d'eaux à partir des pentes supérieures du volcan de matériel d'origine être considérable. primaire (cendres, blocs) ou secondaire (matériel altéré).

UN EMBACLE consiste en l'obstruction d'un cours d'eau par la constitution d'une digue naturelle entraînant une retenue d'eau importante. La digue peut être constituée soit par des éléments solides LAVE TORRENTIELLE AU NIVEAU DE LA arrachés à l'amont et charriés par le cours d'eau, soit par l'obstruction du cours d'eau provoqué par un RIVIERE DU PRECHEUR (MARTINIQUE) glissement de terrain. Photo BRGM La lame déversante et i'affouillement de la masse obstruant le cours d'eau provoquent la rupture brutale de la digue ainsi que la propagation d'une onde de crue destructrice, onde de crue d'autant plus importante que le volume de la retenue et la hauteur de la digue avant sa rupture étaient importants.

Rupture d'embâcle dans la rivière des Vieux habitants en Guadeloupe (dans la nuit qui a suivi le tremblement de terre du 8 février 1843), extrait du rapport de Ch. Deville au gouverneur de la Martinique : << (Lettre du premier magistrat de la commune de Vieux Habitants) : Quelques faits liés à la riviere du Prêcheur en Martinique : « Dans la nuit du 8 au 9, vers les dix heures du soir, après les deux légères secousses, les habitants de la Grande-Rivière furent épouvantés par un bruit infernal. Il leur semblait que les montagnes s'écroulaient ; car leurs demeures étaient En 1902, quelques heures avant Péruption volcanique du ébranlées. Ce bruit horrible cessait par moments et ce silence solennel augmentait encore leur frayeur. (...) 8 mai qui détruisit Saint-Pierre, un lahar emporta le bourg et fit environ 500 victimes. Ce n 'est qu 'au jour que ! 'on put s'assurer que tout ce tapage avait été occasionné par une avalanche de terres et de bois En 1980, suite à un éboulement, une lave torrentielle qui, ayant arrêté les eaux dans ¡es hauteurs, avait cédé à leur amoncellement. La description queje pourrais faire des atteint la mer en emportant le pont routier au niveau du effets produits ne les dépeindrait pas. Il faut les voir par ses yeux. Imaginez-vous que plusieurs bâtiments de mille bourg. tonneaux ne chargeraient pas les bois répandus sur le rivage. Des arbres monstrueux sont placés à plus de 15 pieds au- dessus du lit de la rivière. Des marécages de boue de plus de 100 mètres de large et de 8 à 10 pieds de profondeur En janvier, 1997, un important éboulement a généré une entourent les abords de la rivière. Le passage est entièrement comblé, et ce n 'est qu 'à l'embouchure lavée par la mer lave torrentielle qui s'est arrêtée entre 1 à 2 km en qu 'on peut se hasarder de passer à pied, lorsqu 'elle est assez tranquille pour le permettre ; encore faut-il connaître le amont du bourg. Son volume a été estimé à plusieurs gué qui est fort étroit. » Une rupture d'embâcle peut se produire centaines de milliers de m3. plusieurs jours après une période de pluie En janvier 1998, un nouvel éboulement a de nouveau (...) Plus tard enfin, j'eus l'occasion d'explorer la vallée de la Grande-Rivière et d'examiner avec soin le dépôt qu 'y a laissé la généré une lave torrentielle qui s'est déversée en mer. chute des terres. Je fus frappé de la masse considérable qui a dû se presser dans cet étroit vallon. Le courant en a partout exceptionnelle ou l'apparition d'un rempli le fond, et s'est élevé à une hauteur qui a varié suivant sa largeur. Dans quelques points où le lit de la rivière se mouvement de terrain. La digue naturelle resserre en formant un coude, le torrent boueux, redoublant de vitesse, paraît avoir jailli à une grande élévation. Près du peut résister sur une plus ou moins grande bassin du Mulet, et au-dessus d'une jolie cascade, j'ai observé le niveau qu'il atteint et les arbres qu'il a déracinés à une période. hauteur d'au moins 15 mètres au-dessus du lit de la rivière. ... »

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Parmi les principaux événements catastrophiques qui ont affecté ces dix dernières années la Martinique, il s'agit :

• des importantes inondations localisées notamment dans la partie centrale de l'île, lors de la tempête tropicale KLAUS (du 3 et 4 octobre 1990) ;

• des fortes crues dévastatrices dans le Nord Atlantique (Grand Rivière) et le Nord Caraïbe (Prêcheur), lors de la tempête tropicale CINDY (14 août 1993) ; • des pluies diluviennes ayant provoqué inondations et glissements de terrain dans la moitié Sud de la Martinique lors de la tempête tropicale IRIS (26 et 27 août 1995).

La partie Nord de la Martinique est caractérisée par des rivières relativement larges et limitées par des berges assez hautes (incision importante des terrains). Ces rivières ont une capacité d'étalement ¡imitée. Par contre, étant donné la nature des terrains incisés (nuées ardentes récentes, facilement érodables), lors d'une crue, le charriage de blocs parfois volumineux peut être important. De plus, cette partie de la Martinique présente un risque élevé de dérivation de cours d'eau, en particulier au niveau des versants qui n'ont pas encore atteint leur profil d'équilibre (zone des nuées ardentes de 1902 et de 1929, de la région de Saint-Pierre et du Prêcheur, notamment).

Dans la partie centre-occidentale de la Martinique, (communes de Ducos, de Petit Bourg, et de Rivière Salée, en particulier), le phénomène d'inondation de type «pluvial » peut affecter de vastes étendues.

Dans la partie Sud-Est de la Martinique, plusieurs grandes rivières alimentées essentiellement par les reliefs de la chaîne du Vauclin (rivières Pilote, du Vauclin, du Simon, Desroses et du Robert par exemple) peuvent présenter des débordements de leur cours, et cela sur une longueur non négligeable. Crue. Aléa élevé ° Débordement. Aléa moyen Inondation pluviale. Aléa modéré Toutes les communes de la Martinique sont exposées au phénomène inondation. Par ailleurs, en Martinique, malgré le caractère saisonnier des pluies (maximum de pluviométrie en période cyclonique), aucune période ne peut être considérée comme sans risque d'inondation.

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EVALUATION DE L'ALEA ALEA DEFINITION CRITERES D'IDENTIFICATION Les principaux paramètres nécessaires pour évaluer l'aléa sont :

• La période de retour des crues, zones où les vitesses de *• Ces zones correspondent principalement au l'écoulement et/ou les hauteurs lit mineur et à ses abords immédiats • La hauteur et la durée de submersion, (berges instables). d'eau peuvent être importantes • La vitesse d'écoulement, lors des crues exceptionnelles. <*" fond des ravines ELEVE • La torrentialité du cours d'eau. zones où il est envisageable que •*" Le changement de tracé d'un cours d'eau La possibilité d'apparition d'une crue dépend de nombreux paramètres, autres que la quantité de pluie tombée : le talweg principal puisse peut se produire lors de débordements importants durant une crue répartition spatiale et temporelle des pluies par rapport au bassin versant, evaporation et consommation d'eau changer de tracé et/ou évoluer par les plantes, absorption d'eau par le sol, infiltration dans le sous-sol ou ruissellement... et pour une même exceptionnelle et/ou par suite dans son tracé (méandres). quantité précipitée, la crue apparaîtra ou non. d'accumulation ponctuelle importante d'embâcles et/ou d'apports solides On associe souvent à la notion de crue la notion de période de retour (crue décennale, centennale, millennale...), les débits et l'intensité étant d'autant plus importants que la période de retour est plus longue. <*" zones de débordement au niveau du lit MOYEN Dans ces zones, les vitesses et les Par ailleurs, les dégâts occasionnés par une inondation dépendent de plusieurs facteurs : la hauteur de hauteurs de submersion majeur lors des crues exceptionnelles submersion, la durée de submersion, les vitesses d'écoulement, le volume de matière solide transporté, l'érosion pourront être faibles voire des berges. moyennes, la durée de submersion étant limitée.

*" zone de stagnation des eaux pluviales Spécificités des zones où l'aléa est élevé : MODERE zones où les vitesses d'écoulement seront faibles voire *" zone inondée par remontée de nappe > En période de fortes pluies, étant donné le degré pluviomêtrique élevé de la Martinique, toute ravine est nulles susceptible de produire des crues à caractère torrentiel. Ces crues peuvent être favorisées par l'encombrement La possibilité d'embâcle nécessitera déplus des zones présentant à la fois des caractéristiques morphologiques telles qu'une retenue puisse se former (étranglement). Cet aléa augmentera s'il existe dans les zones amonts, un risque fort ou moyen de mouvements de terrain. La détermination de la largeur de la zone située de part et d'autre du cours d'eau et susceptible d'être affectée par l'onde de crue consécutive à une rupture d'embâcle est très difficile car elle dépend du volume de matériaux et Les zones de mangroves sont des zones saumâtres plus ou moins noyées de manière donc de la retenue. Parti est pris de l'assimiler au lit majeur du cours d'eau, tout en prenant en compte que permanente. Il s'agit aussi de zones maritimes qui sortent des territoires communaux. Ces l'étalement dans les zones basses favorise l'amortissement de l'onde de crue. zones n'ont donc pas fait l'objet d'une cartographie des aléas.

En raison même du nombre et de la variabilité des paramètres, il est particulièrement difficile de caractériser un niveau d'aléa pour ces phénomènes. Mais, étant donné le fort pouvoir érosifou destructeur de ce phénomène, du fait de sa vitesse et de la charge solide en mouvement, celui-ci correspond à un degré d'aléa élevé.

> Concernant le phénomène de lave torrentielle, on considérera que celui-ci existe le long d'une rivière lorsque • Quelques références bibliographiques : son bassin versant présente une aire de réception des eaux pluviales relativement importante, équivalente à une' Ministère de l'Environnement, Délégation aux Risques Majeurs : Le risque inondation, partie sommitale suffisamment vaste dans des zones à fortes pentes. , collection Risque naturel. Edition C.D.R.M. Dijon L'aléa sera d'autant plus élevé que le bassin versant présentera des zones à aléa mouvement de terrain Masson M., Garry G. et Ballais J.L., 1996 : Cartographie des zones inondables, approche (éboulements, glissements, coulées boueuses) important. La possibilité d'embâcle peut favoriser la formation de hydrogéomorphologique. Paris, Les Editions Villes et Territoires. laves torrentielles.

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Un cyclone est une perturbation atmosphérique tourbillonnaire, de grande échelle, Aléa cyclonique due à une chute importante de la pression atmosphérique. Les vents se dirigent vers le minimum de pression, au centre du cyclone, dans le sens des aiguilles d'une montre (dans l'hémisphère Sud), ou dans le sens inverse (dans l'hémisphère Nord).

La structure d'un cyclone : énorme masse nuageuse, deforme quasi circulaire, d'un rayon compris entre 500 et WOO km, organisée en bandes spiralées, convergeant vers la partie centrale. Le rayon de la partie la plus active est de 50 à 250 km.

Au centre : l'œil du cyclone. De diamètre compris généralement entre 20 et 35 km. A l'intérieur, les conditions sont relativement Image satellite NOAA de l'ouragan ERIKA, le 8 septembre 1997 calmes : précipitations nulles, vent faible. La Depuis les années soixante, les satellites météorologiques permettent une veille permanente pression y atteint son minimum. sur les océans. L'étude de leurs images permet de déterminer l'intensité, la trajectoire et l'évolution des phénomènes. A la périphérie immédiate de l'œil, dans le « mur » des nuages qui l'entoure : la violence des Trajectoire des cyclones conditions météorologiques est maximale. Les pluies sont diluviennes et les vents soufflant en rafales atteignent leur maximum d'intensité.

North Altarme Ocean

La transformation d'une onde en cyclone tropical ne peut se faire que si les conditions suivantes sont simultanément réalisées : Marée de tempête

• température de l'océan supérieure à 26° dans les soixante premiers mètres ;

• instabilité de l'atmosphère et forte humidité, favorisant le développement vertical de cumulonimbus ; Bouth South Indton Oet*n • faible différence entre les vitesses de vents des basses PJCHIC Oewn Atlantic Oc«an couches atmosphériques et des niveaux plus élevés, l'énergie du cyclone en formation ne pouvant alors pas se (d'après Planet Earth : Storm/Bill Hezlep 1982 Time-Life Books, Inc.) dissiper ; Les cyclones qui intéressent les petites Antilles se forment généralement au large • latitude supérieure à 5° (le mouvement tourbillonnaire des côtes de l'Afrique ou des îles du Cap Vert, traversent l'océan atlantique d'est peut alors s'amorcer grâce à la force de Coriolis). Fortes pluies en ouest en 4 ou 5 jours en se renforçant progressivement, puis incurvent leur trajectoire vers le nord-ouest, puis le nord-est, avant d'être entraînés vers l'est dans la circulation des latitudes tempérées.

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LES DIFFERENTES CLASSES DE CYCLONES Les dégâts subis par une région seront directement liés à sa distance par rapport à la Le terme de cyclone englobe les dépressions tropicales, les tempêtes tropicales et les ouragans. trajectoire du centre et à la force du cyclone. La zone la plus dangereuse se situe au voisinage de l'œil. C'est la vitesse maximale du vent, moyennée sur une minute, à l'intérieur du phénomène qui détermine généralement son classement. Ainsi, l'échelle de Saffïr-Simpson distingue : Ce phénomène météorologique destructeur est caractérisé par :

> DES VENTS TRES FORTS ET DES PLUIES DILUVIENNES. Toutes les communes de la Martinique Dépression vents moyens sur I mn < 63 km/h sont susceptibles d'être affectées par ces effets dévastateurs. tropicale Le vent souffle très fort en s'enroulant autours de l'œil. Les rafales peuvent atteindre jusqu'à 350 km/h. L'énergie libérée est proportionnelle au carré de la vitesse du vent. Ainsi des vents de 240 km/h (ouragan de classe 4) 63 km/h ¿vents moyens sur 1 mn < ¡17 km/h Tempête disposeront d'une énergie et donc d'un potentiel de destruction, 14 fois supérieurs à ceux générés par des vents de 64 Pluies très abondantes, forte houle tropicale km/h (tempête tropicale). Pour un vent de 240 km/h, la pression exercée est environ égale à 300 kg/m1. Le vent soufflant en rafales exerce des effets de percussion et de vibration très destructeurs. Un autre danger vient du Ouragan de 118 km/h ¿vents moyens sur 1 mn ¿153 km/h dégâts minimes changement à 180° de la direction des vents après le passage de l'œil : de part et d'autre de l'œil, les vents soufflent pression au centre > 980 hPa dans des directions opposées. G classe 1 pluies diluviennes, très forte houle, marée de tempête encore faible O Les précipitations sont très variables d'un cyclone tropical à l'autre. Mais les pluies sont souvent torrentielles et > O Ouragan de 154 km/h ¿vents moyens sur 1 mn S177 km/h dégâts modérés responsables d'inondations brutales et de mouvements de terrain. On admet généralement que 50% des pluies 3 classe 2 pression au centre comprise entre 965 et 980 hPa totales d'un cyclone sont dues aux énormes nuages à fort développement vertical entourant l'œil. Les langues pluies diluviennes, très forte houle, marée de tempête généralement spiralées de nuages qui s'enroulent autour de l'œil du cyclone génèrent également des pluies abondantes, parfois inférieure à 2,5 m. jusqu'à 1000 km du centre.

Ouragan de / 78 km/h ¿vents moyens sur 1 mn ¿209 km/h dégâts intenses > DES MAREES DE TEMPÊTE ET HOULES CYCLONIQUES. De tels effets affecteront plus p classe 3 pression au centre comprise entre 945 et 964 hPa spécifiquement les communes littorales. pluies torrentielles, très forte houle, marée de tempête pouvant O) atteindre plusieurs mètres par endroits. La marée de tempête est une élévation anormale du niveau de ¡a mer. Elle est provoquée conjointement par la forte O baisse des pressions au centre du cyclone et par l'intensité des vents à la périphérie de l'œil, qui repoussent l'eau à tJ-, Ouragan de 210 km/h ¿vents moyens sur 1 mn ¿248 km/h dégâts très l'avant du cyclone. L'élévation du niveau de la mer dépend fortement de la configuration du littoral, de la classe 4 pression au centre comprise entre 920 et 944 hPa intenses topographie des fonds marins et du déplacement relatif du cyclone par rapport à la côte. Les marées de tempête pluies torrentielles, très forte houle, marée de tempête pouvant représentent un danger pour les personnes et les biens implantés en bordure de mer, à très basse altitude. La hausse atteindre 4 mètres par endroits. du niveau de la mer peut avoir comme conséquence de ralentir l'écoulement des rivières, et donc de provoquer des inondations à l'intérieur des terres. Ouragan de 249 km/h ¿vents moyens sur 1 mn dégâts classe 5 pression au centre inférieure à 920 hPa catastrophiques. pluies torrentielles, houle énorme, marée de tempête > à 4 m. La houle cyclonique peut parfois être observée jusqu'à 1000 km du cyclone. Elle se propage très rapidement. Elle est de longue période et très destructrice. A l'approche du cyclone, du fait de la rotation des vents, les vagues sont énormes et croisées. En liaison avec la marée de tempête, la houle peut provoquer d'importants dégâts, jusqu'à Le nom des cyclones : Vintérieur des terres. Ses effets continuent à se faire sentir après le passage du cyclone.

Pour identifier un cyclone et connaître son rang dans l'année, les Le nombre des ouragans ayant atteint le cyclones sont baptisés de prénoms féminins ou masculins. Ainsi, stade d'ouragan de classe 4 en Martinique pour chaque région météorologique, le premier cyclone de l'année est inférieure à un par siècle (moyenne sur reçoit un prénom qui commence par un A, le second qui commence par un B et ainsi de suite, prénoms masculins et féminins alternants. une période d'observation de 3,6 siècles Les cyclones sont baptisés dès le stade de la tempête tropicale. environ - depuis 1635). Bien que depuis 1635, aucun ouragan de classe 5 n'ait Ouragan est une traduction de Hurricane venant de HU-RI-KAN. jamais été observé en Martinique, la Aux Antilles, cela signifiait «dieu du vent ». EFFETS DE LA HOULE ET probabilité d'apparition d'un phénomène DE LA MAREE DE TEMPETE EN ZONE COT1ERE Quelques synonymes du mot cyclone : hurricane (Atlantique de cette intensité n'y est toutefois pas nulle. Nord), typhon (Nord-Ouest du Pacifique), Kamikaze (Japon), Willy- NIVEAU MOYEN DL LA MER Willy (Australie)

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CARTE QUALITATIVE ET SYNTHÉTIQUE DES ZONES A RISQUES LIÉES AUX SURCOTES MARINES, Les modèles de prise en compte des effets combinés de la houle cyclonique et de la marée de tempête sont en phase de mise au point par METEO-FRANCE. PROVOQUÉES PAR LES MARÉES DE TEMPÊTE (réalisée par METEO-FRANCE) Tout le littoral martiniquais est susceptible d'être affecté par la houle cyclonique. La côte sous le vent, peu exposée en temps normal, est plus sensible à ces effets. II s'agit d'une vision schématique et globale du risque surcôtes marines de la Martinique, surcôtes uniquement liées aux effets de la marée de tempête. Pour chaque zone à risque individualisée sur la carte, le tableau joint indique les valeurs maximales de surcôtes (en cm) calculées en fonction de l'intensité du cyclone considéré, CYCLONE LUIS, LE 06/09/95 Photo METEO-FRANCE l'intensité du cyclone étant définie par son vent moyen maximum (moyenne sur 1 mn) en noeuds (kt). Front de mer à Fort-de-France : déferlement des vagues

^Intensité 50 60 70 80 90 100 110 120 130 135 Risque"\ faible 5 à 15 10 à 20 15 à 30 20 à 40 25 à 50 30 à 60 35 à 70 40 à 80 45 à 90 50 à 100 modéré 15 à 25 20 à 40 30 à 50 40 à 60 50 à 80 60 à 100 70 à 120 80 à 150 90 à 170 100 à 200 fort 25 à 50 40 à 60 50 à 90 60 à 110 80 à 150 100 à 170 120 à 200 150 à 250 170 à 270 200 à 300 très fort 50 à 75 60 à 100 90 à 130 110 à 170 150 à 200 170 à 250 200 à 300 250 à 350 270 à 400 > 300 Surcóles exprimées en cm, intensités exprimées en kt

NB Un cyclone de 70 kt correspond à un ouragan de classe 1, tandis qu'un cyclone de 135 kt correspond à un ouragan de classe 5.

HU METEO LU FRANCE Le Nord (de Schoelcher à Marigot) Zone de risque faible, les eaux profondes qui bordent cette portion de côte sont peu favorables aux marées de tempête. La surcôte résulte ici essentiellement de la baisse de pression, l'action du vent restant négligeable en ce qui concerne ce type d'effet cyclonique. Extrait de l'Histoire des Paroisses, à propos des effets dévastateurs du vent lors du cyclone qui a affecté la Martinique le 18 août 1898 : La côte atlantique (de Marigot à Macabou) « Notre bourg du François qui comptait 540 maisons, en compte près Le risque est très fort dans les baies du Robert et de la Trinité ; concernant le de 300 détruites de fond en comble et le reste n 'offre plus que des reste de la côte, il est fort à modéré. Les surcôtes sont nettement plus intenses édifices moitié ruines. Le presbytère qui venait d'être entièrement pour des cyclones passant au Sud de la Martinique. restauré demeure debout mais tout désemparé, tous les bâtiments secondaires gisent sur le sol. L 'aspect de notre église qui formait un beau vaisseau de 52 mètres de long sur 26 de large, fait mal à voir ; le clocher est tombé emportant avec lui une partie de la façade ; les nefs et Le Sud (de Macabou à Trois Ilets) ¡es transepts son! tellement inclinés, affaissés, lézardés qu 'ils n 'attendent • Risque faible ^^- qu'une prompte démolition.[...]. Le bourg du Vauclin n'existe plus ; à Le risque est faible (saufen baie du Marin et à l'anse Cafard où il est modéré) peine au milieu d'un pêle-mêle confus de décombres voit-on surgir trois ^M Risque modéré A à cause de la forme convexe des côtes et de la profondeur suffisante à ou quatre maisons à peu près debout. Les bourgs de Ducos, de Saint- v proximité de la terre. Joseph, du Morne-Rouge partagent le même sort. Ceux du Robert, du Risque fort t Gros-Morne, du Lamentin sont à moitié anéantis... Un pays entier, après une épouvantable nuit passée entre la vie et la mort, se trouve au ^ Risque très fort *i " \ La baie de Fort-de-France (de la Pointe des Carrières à la Pointe du Bout) lever du jour sans demeure et sans toit. [...]. La Martinique ressemble à un vaste cimetière où les morts se promènent avec des figures livides et Le risque augmente lorsque l'on se dirige vers le fond de la baie. Il est très des bouches affamées. » fort le long de la mangrove de Ducos à Rivière-Salée. Les surcôtes les plus RISQUE DE SURCOTES MARINES fortes sont observées pour les cyclones passant sur le Nord ou légèrement au LIEES AUX MAREES DE TEMPETE y Nord de la Martinique.

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EVALUATION DE L'ALEA OURAGAN LUIS, SEPTEMBRE 96 : DESTRUCTIONS A L'ÎLE DE SAN- MARTÍN AUX ANTILLES (photos BRGM-ANTEA)

r L'aléa cyclonique lié aux effets du r Les effets liés aux pluies vent concerne l'ensemble des communes diluviennes se traduisent martiniquaises. Les configurations locales par des inondations et des modifieront peu le niveau de cet aléa régional. La mouvements de terrain. On cartographie à grande échelle (échelle communale) se référera donc aux cartographies n'est dans ce cas pas justifiée. de ces deux autres types d'aléas.

> Les effets de type marée de tempête el houle cyclonique sont limités aux zones côtières. Selon la nature lithologique et la morphologie de la zone côtière, mais aussi Lors de l'ouragan Luis, la houle cyclonique a atteint selon la topographie des fonds sous-marins, les effets pourront être plus ou moins la hauteur maximale d'une dizaine de mètres. En importants. L'interaction entre houle et marée, deux phénomènes de genèses quelques endroits de la côte, des dégâts considérables ont été observés. différentes, reste cependant difficile à préciser. Photos de gauche : bateaux déplacés lors du cyclone (Baie des pirates) La cartographie de l'aléa cyclonique lié aux marées de tempêtes et aux houles Photo de droite : destructions de maisons cycloniques a été réalisée en tenant compte des observations faites à la suite des situées en bord de mer (Grande Case) cyclones Man lin et Luis, et en se basant sur les résultats du modèle de surcôte marine de METEO-FRANCE. Les informations cartographiées ont une valeur indicative ; elles sont destinées à une mise en garde. ALEA CARACTERISATION * Suite au passage, en 1995, des ouragans Marylin (classe 2) en Guadeloupe, et Luis Bande littorale pouvant être affectée par les impacts directs des vagues et également (classe 4) à Saint Martin et à Saint Barthélémy, plusieurs observations ont pu être faites : zone exposée aux déferlements des houles cycloniques soumise aux phénomènes d'érosion littorale. - les effets les plus destructeurs du cyclone (afïbuillement de berge, destruction de bâtiment, La largeur de cette bande varie de 10 à 25 m environ, en fonction de plusieurs déplacement d'objets massifs) ne dépassaient pas 50m en arrière de la frange littorale, cela pour (NIVEAU D'ALEA ELEVE) facteurs : nature géologique du rivage, protections artificielles, existence de barrière les zones alluviales sableuses ; au niveau des zones côtières rocheuses, les dégâts étaient plus récifale. limités ; - les effets liés plutôt à la seule marée de tempête ont été estimés jusqu'à environ 50m à Les effets directs liés aux vagues sont atténuées. La manifestation principale est une l'intérieur des terres ; l'estimation a été dans ce cas plus difficile car le phénomène de marée de zone exposée aux inondations inondation dont l'énergie et la hauteur de submersion diminuent lorsqu'on tempête est venu se superposer à celui d'inondation. causées par la boule cyclonique et s'approche du niveau topographique correspondant à la surcôte liée à la marée. La • Depuis fin 1995, METEO-FRANCE dispose d'un modèle numérique pour la prévision des les marées de tempêtes les plus largeur de cette zone a généralement été fixée en fonction des valeurs maximales de surcôtes marines qui permet d'évaluer les valeurs maximales pouvant être atteintes par fortes surcôte évaluées par METEO-FRANCE. une marée de tempête en divers points du littoral. Dans certaines zones, caractérisées par une valeur importante de surcôte marine et Le modèle numérique pour la prévision de l'amplitude des houles cycloniques n'est pas encore par une morphologie de plaine relativement étendue et à pente douce, deux niveaux opérationnel. Cette amplitude maximale et son impact restent donc aujourd'hui très difficile à d'aléa sont distingués : prévoir. Elles dépendent de la trajectoire et de la force du cyclone d'une part, de la topographie sous-marine et de la morphologie côtière d'autre part. FORT Vitesse et hauteur de submersion de ¡a Franche littorale. lame d'eau peuvent être important

Quelques références bibliographiques : ; MOYEN Vitesse et hauteur de submersion Zone en arrière de la bordure METEO-FRANCE (1995) : 1995, l'année de tous les cyclones moyenne littorale METEO-FRANCE(I995) : Estimations du risque lié aux marées de tempête en Martinique. Etude DÏRAG/ETD En raison de l'interaction étroite qu'il peut y avoir entre l'aléa cyclonique et l'aléa inondation (l'inondation par la mer gênant Ministère de VEnvironnement, Délégation aux Risques Majeurs : Le risque cyclonique, collection l'écoulement normal des eaux pluviales et accentuant le risque de débordement des rivières à l'amont), les deux types d'aléa sont Risque Naturel. Edition C.D.R.M. Dijon présentés sur des fonds cartographiques communs.

RAPPORTS BRGM R40177 à R40207 18 ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE

Aléa sismiaue

Un séisme ou un tremblement de terre se traduit en surface par des vibrations du sol. Il provient de la facturation des roches en profondeur. Cette fracturation est due à une grande accumulation d'énergie qui se libère, en créant ou en faisant rejouer des failles, au moment où le seuil de rupture mécanique des roches est atteint.

fr EFFETS DE SITE Amplification

- distance ù ¡'epicentre öu séisme) Glissement de terrain Liquéfaction

Rupture de surface Un événement sismique est caractérisé par sa Un séisme est défini par : brutalité et l'étendue de la région sinistrée, qui peut un foyer : Heu d'origine de la rupture des roches en atteindre plusieurs centaines de km2. Ainsi, en profondeur ; quelques secondes, des milliers d'êtres humains peuvent être victimes, des villes entières peuvent un epicentre : lieu de la surface terrestre situé exactement à la être détruites et l'activité économique complètement verticale du foyer, où î 'intensité du séisme est la plus arrêtée pendant de nombreux mois. importante. une magnitude : elle indique l'énergie libérée au foyer du En France, la rareté des séismes de magnitude séisme. L'échelle de Richter est une des échelles les plus supérieure ou égale à 6,0 ne doit cependant pas faire utilisées pour mesurer la magnitude. Théoriquement sans oublier qu'ils peuvent être très destructeurs, en Foyer limite, les valeurs les plus élevées observées n'ont pas particulier s'ils sont localisés près des grands dépassé 9, centres urbains. du séisme une intensité: elle correspond à l'évaluation des dégâts observés sur le terrain en un site donné. L'échelle la plus utilisée est l'échelle M.S.K., graduée de I à XII. Un même séisme sera ressenti avec des intensités différentes selon la Hormis les problèmes éventuels posés par la rupture en surface de la faille sismogène, deux types d'effets peuvent être mis en évidence : distance par rapport à ¡'epicentre et selon les caractéristiques locales (effets de site). • des effets directs, dus à la modification du mouvement vibratoire ; ils peuvent conduire à des « effets de site » ;

• des effets induits, dus à des ruptures du sol (liquéfaction ; mouvements de terrain : glissements, éboulements) qui peuvent modifier l'environnement. Quelques références bibliographiques : Ministère de l'Environnement, Délégation aux Risques Majeurs : Le Dans le cadre des atlas communaux, les zones susceptibles de subir de tels effets liés aux conditions de site ont été cartographiées. risque sismique, collection Risque naturel. Edition C.D.R.M. Dijon J. Lambert et coll. (1997)-Les tremblements de terre en France. Edit. Autre effet induit possible, le tsunami, ou raz-de-marée, pouvant être provoqué par un tremblement de terre ou une éruption volcanique. BRGM

19 RAPPORTS BRGM R40177 à R40207 ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE

La croûte terrestre est constituée de plusieurs grandes plaques qui évoluent les unes par rapport aux autres : ARC INSULAIRE FOSSE OCEANIQUE PLAQUE certaines s'écartent, d'autres convergent, et d'autres NORD-AMÉRICAINE MAQUE EURASIATKHK coulissent. Environ 90% des séismes sont localisés au voisinage des limites de ces plaques. Plaqua Cor oit»

Les séismes éprouvés par les Petites Antilles sont dus à un mouvement de subduction de deux plaques J4A9U* océaniques, la plaque amérique s'enfonçant sous la PLAQUE AFRlbUM plaque caraïbe. Ce mouvement a donné lieu à la PACIFIQUE formation de l'arc antillais. La vitesse de convergence est P1AQW relativement lente (2cm/an), mais le mouvement des NAZCA PLAQUE SUD- PLAQ rficiels inlrocruSlom INDO-AÜSTRAUINNE AME RICAINE deux plaques se traduit par une sismicité qui peut être importante, avec parfois de grands séismes au voisinage h M suûduci.on du contact des plaques. termediQires(et profonds)

A PLAQUE JUAN DE I-UCA B PLAQUE DES COCOS PLAQUE ANTARCTIQUE C PLAQUE CARAÏBE D PILQUE ARABIQUE L PLAQUE DFS PHILIPPINES ST-KITT3*1974 ANTIGUA \ 90* MOUVEMENTS DE PU QUES. FA ILLES ET SEISMES : I '.. * 18103 Alors que, en profondeur, les plaques se déplacent régulièrement de quelques millimètres à quelques centimètres par 19&5 1843 \i an, dans la partie supérieure de la croûte terrestre (30 premiers km), ce mouvement n'est pas continu. Les failles peuvent rester bloquées durant de longue période, tandis que le mouvement régulier des plaques (convergence ou \ MONTSERRAT 1845 divergence) se poursuit. Schématique ment le scénario est le suivant : 1735 La région de fa faille bloquée se déforme progressivement (déformation élastique lente) en accumulant de \ l'énergie, jusqu 'à céder brutalement ; c 'est fa rupture sismique, ¡es contraintes tectoniques se relâchent, fa faille est à nouveau bloquée, et le cycle sismique recommence. GUADELOUPE J914

Occasionnant la destruction quasi totale des habitations, le séisme de Le plus fort séisme ressenti, ..y MARIE-GALANTE 1839 a fait plus de 300 morts à Fort-de-France (alors appelée Fort-Royal). actuellement connu, des Petites Au lendemain de la catastrophe du 11 janvier 1839, au sujet de la ville de Antilles, est celui de 8 février 1843 : Fort-Royal, le Gouverneur de la Martinique rapporte au Ministre de la son epicentre est proche de l'île de la Marine et des Colonies: Guadeloupe ; sa magnitude est estimée entre 7,5 et 8,0 ; les DOMINIQUE «Hier, un peu avant le jour, un horrible tremblement de terre s'est fait intensités maximales reportées dans sentir ; il n 'a pas duré une minute, mais trois fortes secousses ont eu le ce département ont atteint le degré plus déplorable effet : la moitié de la Ville est renversée sur le sol, et le IX, causant plusieurs milliers de reste, trop ébranlé pour offrir un asile sûr à la population qui bivouaque morts, principalement à Pointe-à- en partie sur les places publiques sous des tentes improvisées à la hâte... Pitre. L'Hôpital n 'existe plus : ce qu 'il renfermait de malades a été enseveli sous ses immenses ruines, que des centaines d'hommes travaillent à La Martinique a, elle-aussi, subit déblayer. Il ne reste plus que la partie inférieure de l'ancien édifice où d'importants tremblements de terre. MARTINIQUE s'entassent les blessés que l'on apporte à tout instant du milieu des Ainsi, au cours de trois derniers ir Localisation probable des décombres où on les cherche... siècles, une vingtaine de séismes séismes fortement 1953 C'était un lugubre spectacle que cette ville perdue dans une sombre d'intensité VI à VIII est répertoriée. ressentis ou destructeurs atmosphère de poussière noire d'où s'élevait un effroyable cri de terreur Parmi les secousses les plus et de désolation...» violentes, 1727,1837,1839 et 1946, celle de 1839 fut de loin la plus 1906 meurtrière. STE-LUCI

RAPPORTS BRGM R40177 à R40207 20 ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE Failles actives Une faille active est définie comme une Lorsque qu'une faille casse, la rupture peut se propager FAILLE DE SPITAK (ARMÉNIE) fracture plane ou légèrement gauche de jusqu'à la surface du sol. L'apparition d'une faille en surface séisme de 1988 l'écorce terrestre, le long de laquelle des dépend de la profondeur du foyer (elle doit être faible), de Photo BRGM, AFPS déplacements tectoniques peuvent se l'amplitude du déplacement au foyer et de la dimension du FAILLE D'EDGCUMBE plan défaille. (Nou VELLE-ZELANDE ) produire. séisme de 1987 Suivant l'importance des déplacements relatifs des deux Lorsqu'une faille active, à l'origine d'un compartiments de la faille, les bâtiments fondés sur ces séisme, débouche en surface : structures peuvent être gravement affectés, voire totalement détruit. • elle peut induire des déplacements le long de la ligne de rupture (rupture des terrains à la surface du sol) ; Faille inverse • elle peut générer également des

mouvements vibratoires particuliers CONTRAINTE en source très proches, c'est-à-dire TECTONIQUE dans une zone de quelques centaines de mètres de part et d'autre de cette ligne de glissement éroilon rupture ; cet effet peut se traduire par cumulé

des amplifications aussi bien dans le glissement du dernier séisme Concernant la Martinique, le mouvement relatif des deux compartiments situés de pari et d'autre de certaines tailles pourrait atteindre, en surface du sol. quelques centimètres à quelques décimètres.

II EXISTE TROIS PRINCIPAUX TYPES DE FAILLES

On considère en France qu'une faille est active si elle a subi des mouvements significatifs au cours du Quaternaire, c'est-à-dire globalement lors d'une période de moins de deux millions d'années.

Faille décrochante Faille normale La reconnaissance des failles susceptibles d'engendrer des séismes repose sur divers critères liés à la sismicite et aux déformations géologiques récentes observées. La plupart du temps, les données de la

CONTRAINTE sismicite (relation indubitable entre les foyers des séismes et ¡a structure tectonique considérée) sont TECTONIQUE CONTRAINTE insuffisantes pour certifier l'activité d'une faille. Généralement, on doit aussi s'appuyer sur les TECTONIQUE preuves géologiques du rejeu récent de ces failles. Pour retrouver ces preuves de déformations tectoniques récentes, différentes méthodes de la néotectonique (tectoniques et microtectoniques, glissement cumulé morphologiques, stratigraphiques, géophysiques, etc.) peuvent être utilisées. La confrontation des données néotectoniques avec les données sismiques permet alors des interprétations glissement du glissement dernier séisme sismotectoniques. cumulé

glissement du L'identification des accidents potentiellement sismogènes repose d'abord sur une étude régionale de dernier séisme l'aléa sismique. Les failles sont localisées sur des plans à petite échelle (1/250 000 à î/î 000 000). Leur localisation à grande échelle (1/25 000 à 1/10 000) nécessite ensuite des investigations généralement très lourdes et pas toujours garanties de résultats (le tracé pouvant, notamment, être masqué en surface par certaines formations géologiques ou des aménagements anthropiques). Il est donc mal aisé de délimiter, avec précision et de manière systématique, la zone susceptible d'être affectée soit par une rupture de surface, soit par des effets en champ très proche d'une faille.

RAPPORTS BRGM R40177 à R40207 m ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE

La cartographie des failles actives proposée dans le cadre de cet atlas présente un document général à petite échelle, extrait de la synthèse sismotectonique régionale de la Martinique SCHEMA ET CARACTERISTIQUES DES FAILLES POTENTIELLEMENT ACTIVES DE LA MARTINIQUE (Godefroy et Mouroux, 1991). d'après Godefroy et Mouroux (1991)

Pour l'application des règles de construction parasismique en vigueur, la définition de la zone à neutraliser doit alors être envisagée au cas par cas pour chaque faille considérée. N° Type de Indices d'activité récente (< 5 Ma) Longueur Age des déformation formations Nom de la faille Direction volcaniques les plus 4) t a récentes Ol tr eu ^^ affectées "G m •a § S ^ t 'ob Se oa. _o c " i/ï 3 o 5 •" (*) 1 I

o ü Expressio n géophysiqu e (c f ci-contre ) o O o

1 St-Pierre - Morne Rouge NE-SW 15 22 Oui PQ Fn Oui Non

2 Carbet - Fond St Denis NE-SW 5 10 Non P ? Fn Oui Non

3 Ste Marie NE-SW 13 ? Non P ? ? Oui Non

4 Schoelcher NE-SW 7 17 Non PQ Fn Oui ?

5 Nord Lamentin NE-SW 15 100? Oui PQ Fn Oui Oui

6 NE-SW 7 ? Oui M ? Fn ? Oui

7 Caravelle NE-SW 7 ? Non O Fn ? Oui

8 Trois Ilets NE-SW 20 ? Non PQ Fn Oui Oui

9 Rivière Pilote NE-SW 8 ? Non M Fn ? Non

10 - NE-SW 10 20 Oui M Fd ? Oui

11 Belle Fontaine - Cap NW-SE 40? ? Oui PQ Fn Oui Oui Ferré

12 Piton du Carbet NW-SE 7 ? Non PQ Fn Oui Oui

13 Morne Jacob NW-SE 7 ? Non P ? Fn Oui Oui

14 Gros Morne NW-SE 4 ? Non P ? Fn Oui Oui

15 Rivière Salée NW-SE 10 20 Oui PQ ? Fn Oui Non

16 Morne Pitault - Morne NW-SE 20 ? Oui M ? Fn ? Oui Carrière

17 Côte Ouest NW-SE 5 25 Oui P ? Fn Oui Non

18 Roches Carrées N-S 4 8 Oui M ? Fn Oui Non

19 Morne Préfontaine E-W 4 ? Non M ? ? Non

Référence bibliographique : (*) PQ : Plio-Quaternaire (-5,3 Ma à actuel) ; P : Pliocène (-5,3 Ma à -1,65 Ma) ; M : Miocène (-23,5 Ma à -5,3 Ma) ; O : Oligocène (-34 Ma à -23,5 Ma) P. Godefroy et P. Mouroux, 1991 - Etude et prévention du risque sismique aux Petites Antilles, Rapport de synthèse. (**) Fn .-faille normale ; Fd .-faille décrochante Rapport BRGU n° R 32 923 Ma : Millions d'années

RAPPORTS BRGM R40177 à R40207 22 ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE

QC SllC ! les effets dus à la topographie ou liés à la nature et à la structure du sous-sol

Les irrégularités de la surface topographique et la présence de couches géologiques souterraines de nature et de géométrie variables, peuvent accroître les effets dévastateurs d'un Quatre configurations-types responsables d'amplifications locales se dégagent des séisme par modification des caractéristiques du mouvement vibratoire. observations macrosismiques, des études expérimentales et des modélisations, trois d'entre elles étant liées à des contrastes de rigidité des terrains, verticaux ou latéraux. Deux grands ensembles d'effets de site peuvent être distingués : • Les effets de site topographiques : Les sommets des buttes, les crêtes allongées, les rebords de plateaux et de falaises sont souvent le siège d'amplifications importantes, intéressant une large gamme de constructions. • Les effets de site liés à la structure et à la nature du sous-sol : Les caractéristiques mécaniques de certaines formations superficielles (densité, rigidité, compressibilité...), la géométrie de ces formations (empilement, remplissage de fond de vallée, contact tectonique ou stratigraphique) sont susceptibles de modifier le signal sismique.

formations peu rigides formations peu rigides surmontant un surmontant un substratum rigide, La vibration sismique peut être assimilée à une addition de vibrations élémentaires possédant une substratum rigide, géométrie complexe géométrie quasi horizontale amplitude et une fréquence propres. Les effets de site peuvent conduire, par rapport au mouvement aggravant le phénomène sismique de référence (dit "au rocher horizontal") à une augmentation de l'amplitude de certaines fréquences (phénomène d'amplification) et à sa diminution sur d'autres fréquences.

Exemple du site de Mexico (séisme de 1985) I ni [ion ipBCtF»* («n g) i i i i i 0.8 Amplification = 7.7 pour T=2.0 sec (Bâtiments à 20 niveaux) I I I Amplification = 3.0 I ! 0.7 I I I pour 1=0,5 set I I 0.6 (Bât à 5 niveaux) Amortissement : 5% L I I

0.5 rocher discontinuité latérale entre formations de reliefs topographiques : buttes isolées, crêtes horizontal rigidités différentes allongées, rebord de falaises ou de 0.4 plateaux... amplification 0.3 sur site Le calcul de la "fonction de transfert" permet de rendre compte, pour chaque fréquence, de ces modifications 0.2 par rapport au mouvement de référence. Ces amplifications peuvent être plus pénalisantes pour certains types de bâtiments, en fonction de leur hauteur ou de leur structure, ou au contraire affecter une large gamme de 0.1 constructions. ••••••••••••••-..™2SSUBBU k Des méthodes instrumentales ou des modèles numériques permettent de quantifier les modifications apportées 0,1 0,6 1,1 1,6 2,1 2,6 3,1 3,6 4,1 4,6 au signal et d'obtenir la fonction de transfert. On peut ainsi tenir compte des effets de site dans le calcul des structures pour l'application des règles parasismiques. T=Pé

RAPPORTS BRGM R40177 à R40207 23 ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE

Dans le cadre des atlas communaux, la cartographie de l'aléa est basée sur la comparaison des données de terrain avec les configurations-types définies ci-dessus. Deux types de zones sont délimités sur la carte de l'aléa : SEISME DE DHAMAR (YEMEN), 13 décembre 1982 Effets de site topographique dans la région de Daw ran

ALEA DEFINITION CRITERES D'IDENTIFICATION

zones où peuvent se produire des •** sommet de butte ou de crête PRESENT effets de site topographique <*" rebord de falaise

il s'agit de zone présentant deux séries lithologiques très contrastées, par rapport aux vitesses des ondes de cisaillement, PRESENT zones où peuvent se produire des la série la plus rigide correspondant au substratum : effets de site liés à la nature et la •** dans le cas où les deux séries sont subhorizontales, on estime que structure du sous-sol la série supérieure doit avoir une épaisseur d'au moins 5m ;

"* s'il s'agit d'un fond de vallée avec des dépôts alluviaux recouvrant en discordance angulaire un substratum plus rigide, la zone cartographiée englobe l'ensemble de la zone recouvert par les alluvions (avec dépassement de quelques mètres au niveau du contact affleurant sur les berges alluvions/substratum) ;

** dans le cas d'une discontinuité verticale limitant deux formations à fort contraste, la cartographie correspond à une bande de Les zones situées au pied des versants plusieurs mètres englobant de part et d'autre la zone de ont subit peu de dommages. discontinuité.

Référence bibliographique : AFPS (1993) - Guide méthodologique pour la réalisation d'études Les zones situées dans la partie supérieure des versants ont été affectées de microzonage sismique. Edit. AFPS, Saint Rémy-Lès-Chevreuse par des destructions importantes. Près de 1000 victimes (sur 3000 morts au total) se trouvaient dans ces zones au moment du séisme.

RAPPORTS BRGM R40177 à R40207 24 ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE

Liquéfaction

La liquéfaction est un phénomène qui se produit sous sollicitation sismique Extrait du rapport de Ch Deville (juillet 1843) relatif au tremblement de terre qui a affecté la Guadeloupe (éventuellement, en bord de mer sous l'effet de la houle ou par suite d'une le 8 février 1843: activité anthropique). « Sur une infinité de points, l'ondulation dont nous avons déjà parlé s'est parfaitement fait sentir, sans qu'il s'y soit déterminé aucune solution de continuité. Ce fait prouve une certaine élasticité dans le sol : mais là, Le passage d'une onde sismique provoque, dans certaines formations où la violence du choc a vaincu la résistance du terrain et cette élasticité, il y a eu fissure ou crevasse géologiques, la perte de résistance d'un matériau sableux saturé en eau, liée longitudinale. Ces fentes ont beaucoup varié en largeur et en étendue ; on en peut suivre quelques-unes unes à une augmentation de la pression interstitielle engendrée par les sur une très grande longueur. Elles constituent le fait le plus commun, celui auquel se rattachent proprement déformations cycliques. presque tous les autres. (...) On peut distinguer deux sortes de ces fentes. Les unes ont seulement crevassé le sol, et ne peuvent être La déconsolidation brutale du matériau se traduit par la déstructuration du sol, considérées par fout le monde que comme de simples effets d'écartemenls. Elles se trouvent d'ailleurs partout, dans les montagnes comme dans les plaines. rendant particulièrement instables les constructions reposant sur ces formations. D'autres ont projeté de l'eau et des matières boueuses à une hauteur qui paraît avoir atteint ïm.S0. Je sais que quelques personnes ont voulu voir dans ces dernières les effets d'émissions gazeuses. Mais, outre que l'on ne peut rien affirmer qui prouve ces émanations, je crois qu'en examinant avec soin les fissures, et les substances qui en sont sorties, on peut se convaincre qu'elles ne diffèrent réellement des premières que par les circonstances du sol où elles se sont ouvertes. Tout conduit en effet à cette conclusion. Ces crevasses se trouvent toutes, sans exception, dans les lieux bas, Le phénomène de liquéfaction concerne certaines formations et presque au niveau de la mer ou d'une rivière. géologiques, définies par : (...) Dans l'île volcanique de la Guadeloupe (...) C'est uniquement ei sans exception dans ce terrain d'alluvions •=> leur nature : sables, limons, vases, que se sont ouvertes les fentes d'où sont sorties des madères boueuses. Comme à la Grande-Terre, ces fentes ont été innombrables sur tout le versant oriental de la Guadeloupe, depuis Sainte-Rose jusqu'à Capesterre. •=> leur cohésion : formations peu compactes, (...) Mais dans toutes ces localités, sans en excepter aucune, les substances projetées ont consisté en une boue argileuse, extrêmement ténue, de couleur variant du faune sale au brun plus ou moins foncé (...) •=> leur degré de saturation en eau : la formation doit être saturée Sur les bord\ de la Lézarde, cours d'eau assez considérable, (...) des fissures dans la plaine alluviale qu'elle en eau, traverse ont rejeté un sable de transport, parfaitement semblable à celui qu'elle a laissé dans quelques parties de son lit abandonnées. •=> leur granulométrie : granulométrie uniforme, comprise entre (...) 0,05 et 1,5 mm. Quoi qu'il en soit, en examinant les traces laissées par la catastrophe du 8 février, il est aisé de se convaincre que les plus grands désordres ont eu lieu généralement sur les terrains les plus meubles, et le plus facilement désagrégeabîes. (...) Ce sera, en premier lieu, la malheureuse Pointe-à-Pitre qui, comme tout le monde le sait, était presque exclusivement bâtie sur un terrain de rapport, fait de main d'homme sur une base argileuse ou marneuse, peu On peut parfois observer des stable elle-même ; dont les maisons élevées, construites en général avec peu de soin, offraient à peine de remontées jusqu 'à la surface légères fondations. Ce seront les bourgs du Moule, du Canal, de Sainte-Anne, de Joinville, bâtis sur des des sols liquéfiés, formant de cayes madréporiques ou sur un sable calcaire à peine agglutiné ; ceux de Sainte-Rose, du Lamentin, et petits cônes caractéristiques surtout du Petit-Bourg qui reposaient au bord de mer sur un terrain d'alluvion sans consistance. Ce seront appelés volcans de boue ou les vallées alluviales de la Lézarde, de î'Osieau, de la Petite-Plaine, dont les sucreries offrent les plus grands volcans de sable. « exemples de destruction. Ce seront enfin les fissures considérables qui ont lézardé et bouleversé les plages de sable à peine agrégé qui forment l'anse Allègre, à Sainte-Rose ; l'anse de la Grande-Plaine, à la Pointe- Noire ; les environs de Saint-Louis, à Marie-Galante, et même le mouillage de la Terre-de-Haut, aux Saintes. A la Basse-Terre, les deux seules maisons qui se soient presque écroulées au moment de la secousse, se trouvent sur le cours et sur un terrain de rapport. Une foule d'habitants actuels se rappelle avoir vu une Photo USGS flaque d'eau sur l'emplacement des maisons détruites. »

RAPPORTS BRGM R40177 à R40207 25 ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE

SEISME DE MONTENEGRO, 1979 SEISME DE KOBE (JAPON), 1995 Photo BRGM- AFPS

L'identification de zones potentiellement liquéfiables passe par deux approches complémentaires : SÉISME DE CARACAS (VENEZUELA), 1967 Photo USGS - identification des zones qui se sont liquéfiées dans le passé, - identification de formations géologiques liquéfiables, à une profondeur de 0 à 25m, fondée sur la reconnaissance sur le terrain du faciès des différentes formations affleurantes, l'analyse de coupes de sondages et essais géotechniques. D'une manière générale, les formations les plus récentes sont les plus liquéfiables.

NIVEAU D'ALEA DEFINITION CRITERES D'IDENTIFICATION

zones où existent des formations •** zones qui se sont déjà liquéfiées PRESENT liquéfiables •»" zones qui renferment des formations liquéfiables affleurantes ou identifiées par sondage et probablement saturée en eau

zones où peuvent exister des ^zones où le mode de mise en place des matériaux laisse à POTENTIEL formations liquéfiables penser que le sous-sol renferme des formations liquéfiables, ces formations pouvant être saturées en eau.

zones non liquéfiables o° zone non liquéfiable du fait de la nature des formations NUL et/ou du contexte morphologique (zone non saturée en eau)

SEISME DE N11GITA (JAPON), 1964

RAPPORTS BRGM R40177 à R40207 26 ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE

Une éruption volcanique est engendrée par l'arrivée de magma à la surface de la Terre : l'épanchement de ce magma peut se faire de façon fluide ou explosive, sur une durée prolongée ou permanente. Une quantité d'énergie considérable est libérée à cette occasion. Aléa volcaniaue Les éruptions volcaniques ne sont pas identiques. Selon la nature et l'origine du volcan, leurs effets sur l'environnement peuvent être très différents. L'évaluation de l'aléa volcanique de ¡a Martinique fait actuellement l'objet de recherches scientifiques, réalisées par le BRGM et 11PG dans le cadre de contrat Les éruptions peuvent prendre diverses formes : activité solfatariennes (fumerolles), sources chaudes, gaz, chutes de blocs et de de plan Etat - Région Martinique. Les informations sur l'aléa présentées dans le cendres, avalanches incandescentes, etc. cadre des atlas communaux des risques naturels ont pu bénéficier des premiers I résultats de ces recherches (L. Stieljes, 1995, 1997 et 1998).

Les principaux types d'éruptions de la Montagne Pelée Le volcan de la Montagne Pelée, dont l'activité a une périodicité régulière, peut produire au-moins deux principaux types d'éruptions (chacun présentant ses propres scénarios)

LES ERUPTIONS "PELEENNES" : TYPE ERUPTIONS I902 ET 1929 LES ERUPTIONS "PLINIENNES"

scénario-fype : scénario-type : Précédée généralement par des éruptions Précédée par des éruptions phréatiques (explosion de nappes d'eau souterraines surchauffées), une phréatiques (explosion des nappes d'eau souterrains), éruption péléenne se caractérise par : une éruption plinienne se caractérise par de violentes - la montée d'un dôme de lave à partir duquel se produisent, explosions à cratère ouvert projetant un volumineux panache de cendres et de ponces (moins dense que - des "nuées ardentes", c'est-à-dire des avalanches incandescentes de cendres, de ponces et de blocs l'air) à des altitudes de 10 à 20 km (et (plus denses que l'air), se propageant latéralement à très grande vitesse sur les flancs du volcan (de exceptionnellement plus). 50km/h à plus de 200 km/h), Le cœur du panache s'effondre sous son propre poids, - un panache de cendres accompagnant des nuées ardentes pouvant s'élever à plusieurs kilomètres de donnant des coulées de ponces et de cendres hauteur, retombant sur une superficie plus ou moins vaste ; la direction du vent conditionne s'écoulant à très grande vitesse sur les flancs du volcan l'extension des chutes de cendres. en empruntant préférentiellement les chenaux des rivières. La partie la plus légère du tapis cendreux peut atteindre plusieurs mètres près du cratère ; elle décroît effets et dommages : progressivement, devenant décimétrique à plusieurs kilomètres, puis centimétriques à plusieurs dizaines de • la destruction est totale kilomètres du cratère. sur le trajet des nuées ardentes (cas de la ville effets et dammuges : de Saint Pierre, lors de l'éruption de 1902). Le pouvoir destructeur de ce type d'éruption est beaucoup plus important que pour les éruptions péléennes du fait de • L'endommagement la grande quantité de matériau rocheux émis et de la diminue rapidement au- violence de l'éruption qui les disperse : delà du front des nuées ; l'intensité des dommages coulées de pyroclastites (coulées de ponces, étant alors conditionnée déferlantes de la base du nuage, etc.) : destruction par : l'épaisseur des totale sur le trajet de la coulée, cendres, ainsi que par la chutes de cendres et de ponces : destruction totale au- densité et la nature des delà de 2 m d'épaisseur ; destruction entre 1 m et 2 m gaz. •*' d'épaisseur (et décroissante avec la diminution de l'épaisseur de cendres).

RAPPORTS BRGM R40177 à R40207 27 ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE

A la fin du XIXème siècle, Saint-Pierre, principale ville de la ERUPTION DE LA MONTAGNE PELEE EN 1902 (PHOTOGRAPHIES DE A. LACROIX) Martinique abritait une population de près de 26 000 habitants. Après l'éruption du matin du jeudi 8 mai 1902, la ville était totalement détruite, avec seulement deux survivants. De la baie de Saint-Pierre, le capitaine Freeman, commandant du Roddam qui venait juste d'arriver dans la rade (seul navire ayant échappé au désastre, mais non sans de graves dommages), témoigne : «Tout à coup retentit une violente détonation qui ébranla la terre et la mer. Ce fut une formidable explosion de la montagne, qui parut s'entrouvrir du sommet à la base pour donner passage à une flamme éclatante qui s'éleva dans l'air, et à une poussée formidable de nuages noirs. Ceux-ci se précipitèrent en dévalant le long des pentes de la Saint-Pierre : avant l'éruption du 8 mai 1902 montagne, descendant comme une trombe, franchissant tous les obstacles, puis, au moment d'atteindre les parties basses, ils formèrent un éventail et s'élancèrent sur la malheureuse ville qu 'ils plongèrent dam les ténèbres, ils bondirent sur les navires de la rade. A part cet éclair du premier moment, il n'y eut pas de feu : ce Jut simplement un nuage chargé de cendres et de ponces portées à une très haute température qui, en une minute et demie, franchit la distance qui sépare le volcan de la ville, détruisant et brûlant tout sur son passage. A son arrivée à la mer, sa masse souleva les flots, les petits navires furent culbutés, le Roraima couché sur le La montée de l'aiguille : côté, le Roddam à demi submergé, le Grappler coulé (...). photo. supérieure gauche, le 15 octobre 1902 photo. inférieure gauche, le ï novembre 1902 (...) photo. de droite, le 15 mars 1903 Devant mes yeux, tout le long de la côte, ce n'était que Saint-Pierre : après l'éruption du 8 mai 1902 flamme, l'enfer de Dante cent fois exagéré(...J >> La nuée ardente du 16 décembre 1902 Aujourd'hui, l'activité volcanique de la montagne Pelée arrivant à la mer est caractérisée par l'alternance d'épisodes ponceux (retombées pliniennes et coulées de ponces) et d'épisodes à nuées ardentes péléennes, associées à la mise en place de Depuis juillet 1995, le volcan de la Soufrière de l'île de Montserrat dômes visqueux. subit une importante activité volcanique, caractérisée par l'émergence d'un dôme accompagné de nuées ardentes, d'émissions de cendres et ERUPTION ACTULLLB DL LA SOLI KII.RI, de coulées de débris, ainsi que de lahars. (II R DE MONTSRRRAT) Plus de deux ans après son évacuation (début avril 1996), la population, environ 4000 personnes qui vivaient dans la région proche du volcan, reste toujours éloignée de la zone d'activité. La ville de Plymouth était, jusqu'en 1995, la principale agglomération de l'île de Montserrat. Aujourd'hui, elle est entièrement détruite.

Nuage de cendres

Quelques références bibliographiques : Lacroix A. - La Montagne Pelée et ses éruptions. Monaco. Lacroix A. - La Montagne Pelée après ses éruptions avec observations sur les éruptions du Vésuve en 79 et en 1906. Catastrophe à la Martinique. Photographies et témoignages d'époque. Edit. Dusquesnois communication - Caen Nuée ardente arrivant à la mer Jérémie J.J., Etna M. et Grugeaux M.F. (1998) - Montserrat, deux ans d'éruption et des poussières... Publication APER. Edit ; SIFAC, Soyaux.

RAPPORTS BRGM R40177 à R40207 28 ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE

Les sept aléas volcaniques majeurs (*)

LES ALEAS DIRECTS LES ALEAS INDIRECTS Ils sont liés à l'impact direct des produits d'une éruption Ils sont liés aux conséquences secondaires d'une éruption. Quatre grands types sont distingués. Ils se regroupent sous trois grands types.

Les coulées (ou intrusions) de lave Les lahars

Lesquels peuvent correspondre à :

> Des coulées de boue (majorité d'éléments boueux fins),

> Des coulées de débris (majorité de blocs dans une Les coulées pyroclastites : matrice boueuse)

> nuées de ponces et de cendres > nuées ardentes Les mouvements de terrain > nuées à cendres et à blocs Tels que : les glissements, les éboulements, les chutes de blocs, les exemple : déferlante de la base d'un avalanches de débris, ou les gigantesques effondrements des édifices nuage éruptif volcaniques.

Les retombées aériennes : Les tsunamis (ou raz de marée)

> chutes de cendres, de lapillis, de ponces > chutes de blocs (projections ZONAGE DE L'EXPOSITION POTENTIELLE A L'ALEA VOLCANIQUE balistiques) Les cartes relatives à chacun des sept types d'aléas volcaniques ont été regroupés en tenant compte des dommages de chaque type de phénomène sur chaque milieu (population, milieu construit), pour constituer une carte d'exposition potentielle à l'aléa volcanique.

Cette carte d'exposition potentielle aux phénomènes volcaniques affiche ainsi directement un zonage en 5 Les gaz : niveaux, fonction d'une part, de la vulnérabilité corporelle (population), et d'autre part, de la vulnérabilité structurelle (pour le bâti, les réseaux). > gaz carbonique > anhydride sulfurique La nature et des modes d'endommagement pour chaque zone exposée, ainsi que les mesures de prévention, sont > vapeur d'eau décrits dans les deux tableaux d'évaluation de la vulnérabilité (regroupés dans les Premières Recommandations). > autres

(*) définis par l'Association Internationale de volcanologie (ÏA VCEI)

RAPPORTS BRGM R40177 à R40207 29 ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE

CARTE D'EXPOSITION POTENTIELLE A L'ALEA VOLCANIQUE DE LA POPULATION ET DES CONSTRUCTIONS (zonage en fonction de la vulnérabilté humaine et du milieu construit)

- d'après L. STIELTJES (1997 et 1998) -

NIVEAU D'EXPOSITION MAXIMAL :

de la population Niveau Qualification H4 très élevé H3 élevé H2 moyen Hl faible très faible à nul du milieu construit (bâti, réseau de circulation) Niveau Qualification C4 très élevé C3 élevé C2 moyen Cl faible CO très faible à nul

10 Kilomètres

RAPPORTS BRGM R40177 à R40207 30 ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE

PREMIERES RECOMMANDATIONS

Au-delà du rôle informatif des atlas, une série de premières recommandations a été formulée. Elle concerne différents aspects de la gestion desrisques :

- Prévision - Prédiction.

- Aménagement du Territoire.

- Modes de construction.

- Information - Prévention.

- Plans de secours.

Ces recommandations découlent d'une collaboration régulière entre les auteurs des cartes d'aléas et les utilisateurs de ces documents : mairies (POS), services de l'Etat.

Ç> La liste de ces recommandations n'est pas exhaustive.

^ Ces recommandations résultent d'un compromis entre niveau de sécurité souhaité et faisabilité économique ; ce compromis peut être, bien sûr, adapté en fonction de la problématique.

%> En aucun cas, elles n'ont valeur de prescriptions réglementaires, l'atlas ne pouvant se substituer ou, a fortiori, être considéré comme un Plan de Prévention des Risques. ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE

Aléa mouvements de terrain : recommandations

GLISSEMENTS / COULEES CHUTES DE BLOCS / EBOULEMENTS

Aléa fort Aléa moyen Aléa fort Aléa moyen Prévision/prédiction Bulletin d'information Météo France en cas de fortes précipitations prévisibles. Pas de prévisions possibles en cas de séisme. Pour les glissements déclarés : Bulletin d'information Météo France en cas de fortes précipitations prévisibles. Pas de prévisions possibles en cas de séisme. Instrumentation du glissement: sondages, essais en laboratoire et in situ, inclinométrie, système d'alerte. Information préventive Uniquement description des phénomènes au niveau des DCS et recommandations d'ordre Description des phénomènes au niveau des Description des phénomènes au niveau des général en cas de mouvements de terrain en cours. DCS, signalisation routière. DCS. Aménagement Zone d'agglomération (bâti et Microzonage à l'échelle de la zone (1/5000 à 1/2000). • Etude de détails, • Etude de détails, infrastructure existant) Définition des moyens de stabilisation à mettre en œuvre dans les zones instables révélées • mise en place de parades actives et • mise en place de parades actives et par le microzonage. passives ou évacuation. passives. Choix politique, économique et social entre: • la mise en œuvre de ces moyens, • la destruction du bâti et le relogement, • "l'acceptation du risque". Vocation à l'aménagement urbain Inconstructibilité ou déclassement de la Microzonage à l'échelle de la zone (1/5000 Inconstructibilité ou déclassement de la • Etude de détails à l'échelle du projet, partie des zones NA (et U ?) située en aléa à 1/2000) partie des zones NA, NB, NC (et U ?) • mise en place de parades actives et fort. Constructible et adaptation du zonage POS située en aléa fort passives si nécessaire. en fonction des résultats du microzonage. Zone d'habitat dispersé Inconstructibilité ou déclassement de la Constructible sous réserve d'une étude ou Inconstructibilité de bâtiments d'habitation partie des zones NB située en aléa fort en spécifique au niveau de la parcelle: pour les zones situées sur des pentes zone NC ou ND. expertise géologue -géotechnicien. constructible sous réserve: moyennes présentant des fortes dénivelées • d'étude de détails, (hectométrique). • de mise en place de parades actives et passives. Règles de construction Sans objet. Fondations chaînées sur terrain stable. Le renforcement et la limitation des ouvertures des murs amonts peut être un des modes de Stabilisation éventuelle du talus amont. parade passive intégrée à la construction. Drainage éventuel. Limitation des infiltrations. Plan de secours Très forte probabilité de coupure des routes. Prévoir des itinéraires de contournement. Très forte probabilité d'obstruction des Probabilité d'obstruction des routes en cas routes. Prévoir des moyens de déblaiement de séisme. Prévoir des moyens de et un itinéraire de dégagement à titre déblaiement. préventif.

RAPPORTS BRGM R40177 à R40207 32 ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE

Aléa inondation : recommandations

Cours d'eau* Aléa fort Aléa moyen Aléa modéré Prévision/prédiction Bulletin d'information Météo France en cas de fortes précipitations prévisibles Information préventive Description du phénomène dans les DCS; panneaux affichant le risque dans la zone, notamment au niveau des gués.

Aménagement Zone d'agglomération (bâti et Etude spécifique pour définir les moyens Amélioration et entretien du réseau infrastructure existant) Destruction du bâti et relogement. de protection des berges, les vitesses et d'assainissement pluvial hauteurs de submersion. si faisable: • Travaux de protection si infaisable: • destruction du bâti et relogement, • ou "acceptation du risque". Vocation à l'aménagement urbain Etude spécifique pour définir les moyens Dimensionnement et réalisation d'un réseau de protection des berges, les vitesses et d'assainissement pluvial. hauteurs de submersion. si faisable: Inconstructible. • Travaux de protection si infaisable: • inconstructible. Zone d'habitat dispersé Inconstructible. Règles de construction Pas de parades. Mise hors d'eau, construction en R+l avec Mise hors d'eau. peu de biens en R.d.C. Plan de secours Evacuation de la zone dès l'alerte cyclonique N°2 Evacuation de la zone dès l'alerte cyclonique 1 (normalement personne ne doit résider dans cette zone). N°2. |

* La largeur de part et d'autre du cours d'eau est à évaluer au cas par cas, en fonction de son importance et de sa morphologie. Elle ne devrait pas être inférieure à 10 mètres.

RAPPORTS BRGM R40177 à R40207 33 ATLAS COMMUNAUX DES RISQUESNATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE

Aléa cyclonique : recommandations

Zone exposée au déferlement de la houle Zone inondable par les effets de la marée de tempête Aléa élevé Aléa élevé Aléa moyen Prévision/prédiction Bulletin d'information Météo France Le modèle de surcote marine de Météo France permet de calculer en "temps réel" en différents points du territoire le niveau de la marée de tempête en fonction des hypothèses de trajectoire et d'évolution du phénomène cyclonique. Information préventive 1 Description du phénomène dans les DCS; panneaux affichant le risque dans la zone.

Aménagement Zone d'agglomération (bâti et Au minimum, amélioration et entretien du réseau Amélioration et entretien du réseau d'assainissement pluvial infrastructure existant) • Définition de moyens de protection (digues, d'assainissement pluvial enrochements) pour diminuer la largeur de la bande Acceptation du risque ? littorale. • Destruction du bâti et relogement.

Vocation à l'aménagement urbain Etude spécifique: Dimensionnement et réalisation d'un réseau d'assainissement Nécessité de disposer de fonds topographiques à grande pluvial prenant en compte ce niveau d'aléa. échelle pour définir une cote de mise hors d'eau.

Inconstructible. Zone d'habitat dispersé Inconstructible. ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^| Règles de construction Pas de parades. Mise hors d'eau, construction en R+l avec peu de biens en Mise hors d'eau. R.d.C. Plan de secours : : Evacuation de la zone dès l'alerte cyclonique N°2 Evacuation de la zone dès l'alerte cyclonique N°2. (normalement personne ne doit résider dans cette zone).

• La largeur de part et d'autre du cours d'eau est à évaluer au cas par cas, en fonction de son importance et de sa morphologie. Elle ne devrait pas être inférieure à 10 mètres.

RAPPORTS BRGM R40177 à R40207 34 ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE

Aléa sismique : effets de site, liquéfaction

EFFETS DE SITE EFFETS DE SITE LIES A LA ZONES CONTENANT DES ZONES POUVANT CONTENIR DES TOPOGRAPHIQUES NATURE OU LA STRUCTURE DU FORMATIONS LIQUEFIABLES FORMATIONS LIQUEFIABLES SOUS-SOL Prévision/prédiction Pas de prédiction opérationnelle des séismes Information préventive Description des phénomènes au niveau des DCS. Pas d'information complémentaire spécifique à la zone en dehors de l'information générale sur la sismicité. Aménagement: PPR La distinction entre " Zones liquéfiables " et " Zones potentiellement liquéfiables " n'a d'intérêt que pour des préoccupations d'aménagement global de la commune. En effet, si les recommandations sont identiques pour les deux zones, les " Zones liquéfiables " seront plus pénalisantes, la probabilité de rencontrer des formations liquéfiables étant nettement supérieures que dans les " Zones potentiellement liquéfiables ". Zone d'agglomération (bâti et Dans le cas d'un souhait de réhabilitation Dans le cas d'un souhait de réhabilitation Dans le cas d'un souhait de réhabilitation d'une construction existante en raison de sa infrastructure existant) d'une construction existante en raison de sa d'une construction existante en raison de sa vulnérabilité au séisme, il est nécessaire de faire des investigations in situ et en laboratoire vulnérabilité au séisme, il est nécessaire de vulnérabilité au séisme, il est nécessaire de pour évaluer le type de site. calculer le coefficient t. faire des investigations (sondages par exemple) pour évaluer le type de site. Vocation à l'aménagement urbain Nécessité d'établir un microzonage Nécessité d'établir un microzonage Nécessité d'établir un microzonage sismique : sismique pour établir un zonage du sismique : reconnaissances complémentaires : coefficient T. reconnaissances complémentaires : • sondages, Les effets de site ne sont pas un facteur • sondages, • SPT, d'inconstructibilité. • cross holes, • essais en laboratoire, • géophysique, • etc. • etc. Zone d'habitat dispersé Pour les bâtiments nécessitant un calcul de Pour les bâtiments nécessitant un calcul de structure: avis d'expert, calcul de T. structure : Les effets de site ne sont pas un facteur avis d'expert pour caractériser le site (S0- d ' inconstructib il ité. S3). Les effets de site ne sont pas un facteur d'inconstructibilité. Règles de construction Prise en compte du coefficient x dans le Prise en compte du spectre spécifique du En zone liquéfiable : calcul de la structure. site dans le calcul de la structure. construction sur radier pour construction légères, construction sur pieux pour les autres. Plan de secours Pas de prise en compte spécifique de la zone dans le plan de secours séisme.

RAPPORTS BRGM R40177 à R4Q207 35 ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE

Aléa volcanique : Détermination des niveaux d'exposition de la population aux aléas volcaniques

(évaluation de la vulnérabilité humaine)

ALEAS VOLCANIQUES EVALUATION DES NIVEAUX D'EXPOSITION DE LA POPULATION MESURES DE PREVENTION PRECONISEES Règles d'expertise utilisées Indice Qualification descriptif des affections corporelles

> gaz (peu denses) HO très faible à nul • aucun danger de mort direct •=> Avant l'éruption, programme d'information préventive de la population > chutes de cendres (< 1 cm) • affections légères exceptionnelles : troubles respiratoires, irritation des muqueuses, allergies, démangeaisons, réveil d'asthme, etc. <=> Prévoir le matériel de soins et les moyens hospitaliers appropriés à proximité des zones • troubles mentaux ou psychologiques très rares exposées (mais en dehors des zones menacées) > gaz, pluies acides (peu denses) Hl faible • danger de mort exceptionnel •* Prévoir l'accueil des populations évacuées ou > retombées aériennes (1 à 20 cm) • blessures légères occasionnelles (sans séquelles ni invalidité), irritations, rougeurs, brûlures légères, etc. réfugiées > coulées, intrusions de lave • maladies occasionnelles : maux de gorge, affections pulmonaires légères, allergies, réveil d'asthme, etc. • troubles mentaux ou psychologiques occasionnels : abattement, dépression nerveuse, etc.

> retombées aériennes : cendres, lapillis, ponces H2 moyen • danger de mort pour une minorité de la population présente •=> Avant l'éruption, programme d'information (de 20 cm à 1 m préventive de la population • blessures graves occasionnelles (pouvant entraîner des séquelles ou provoquer une invalidité) : lésions, > tsunamis (amplitude inférieure à 30 cm) brûlures, etc., nécessitant des soins intensifs •=> Avant l'éruption, évacuation de la population (Plan ORSEC) • paniques, dépressions nerveuses, troubles mentaux et psychologiques courants

y retombées aériennes : chutes de blocs (dispersés), chutes H3 élevé • danger de mort pour une grande partie de la population (jusqu'à près de la moitié) de cendres (> 1 m) • blessures graves fréquentes (pouvant laisser des séquelles importantes ou provoquer des infirmités : > tsunamis (amplitude de 30 cm à 1 m) brûlures, lésions graves, etc., nécessitant des soins intensifs • troubles mentaux fréquents : paniques, dépressions nerveuses, etc.

> coulée de pyroclastites H4 très élevé • danger de mort pour la majorité (voire la quasi-totalité de la population présente) > retombées aériennes : chutes de blocs (dense), chutes de • blessures graves très fréquentes (pouvant laisser des séquelles importantes ou provoquer des invalidités) : cendres (supérieure à 1 m) brûlures, lésions graves, etc., nécessitant des soins intensifs > lahars • troubles mentaux et psychologiques nombreux : paniques, dépressions nerveuses, etc. > mouvements de terrain (de moyenne à grande ampleur) > tsunamis (amplitude supérieure à 1 m)

Références bibliographiques : L. Stieltjes (1995) - Guide de gestion des risques géologiques : risque sismique, risque mouvements de terrain, risque volcanique. Guide juridique, guides techniques (à l'usage des maires). Rapport BRGM n° R 38 197 L. Stieltjes (1997) - Vulnérabilité aux phénomènes volcaniques : méthodologie et évaluation ; Application à la Martinique. Approche préliminaire. Rapport BRGMn° R 39 117 L. Stieltjes (1997) - Vulnérabilité aux phénomènes volcaniques : méthodologie et évaluation.Application à la Martinique. Rapport d'étape 1997. Rapport BRGMn0 R 39 735 L. Stieltjes (à paraître fin 1998) - Evaluation quantitative de la vulnérabilité aux phénomènes volcaniques. Méthodologie et test applicatif sur les réseaux de la Martinique. Rapport de synthèse. Rapport BRGMn° R 40 098

RAPPORTS BRGM R40177 à R40207 36 ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE. NOTICE GENERALE

Aléa volcanique : Détermination des niveaux d'endommagement des éléments exposés aux aléas volcaniques [évaluation de la vulnérabilité structurelle du bâti (habitat, constructions diverses) et du réseau de circulation (routier, maritime, aérien)]

ALEAS VOLCANIQUES EVALUATION DES NIVEAUX D'ENDOMMAGEMENT STRUCTUREL MESURES DE PREVENTION PRECONISEES

règles d'expertise utilisées Indice Qualification descriptif des pertes matérielles

CO très faible • corrosion, décoloration légère exceptionnelle > chutes de cendres (< 1 cm) •=> Programme d'information préventive des entreprises, des services à nul • voies de circulation pouvant être rendues exceptionnellement et momentanément glissantes techniques et de la population > gaz diffus • nuages de cendres possibles dans l'espace aérien (abrasion, étouffement des moteurs) y tsunamis (amplitude inférieure à 20 cm) •=> Programme d'information préventive des entreprises, des services • visibilité réduite très rare (et momentanée) par des nuages de cendres techniques et de la population

Cl faible • abrasion, corrosion, décoloration légère occasionnelle "=> Renforcer ou protéger les parties exposées des ouvrages à vocation stratégique ou de secours > chutes de cendres (1 à 20 cm) • affaissement possible de certaines toitures légères (habitations de fortune) > gaz denses • mobilier endommagé > tsunamis (amplitude de 20 cm à 50 c m) • voirie, pistes, quais, etc., rendus glissants par quelques centimètres de cendres : visibilité parfois réduite (cendres) • signaux, matériels mécaniques, électriques ou électroniques pouvant être parfois endommagés (corrosion, abrasion, impact, colmatage, etc.)

C2 moyen • endommagement ou destruction partielle de 10 à 50 % des bâtiments : par impact, •=> Programme d'information préventive des entreprises, des services > chutes de cendres (de 20 cm à 1 m ) effondrement des toitures et de certains murs, fissuration ; déformation de gros œuvre, portes techniques et de la population et fenêtres souvent inutilisables •=> Préconiser la construction de toits à forte pente (> 20 %) et à > lahars (versant Carbet sud) • destruction quasi totale des habitations de fortune : affaissement, effondrement de toitures et couverture métallique (ne retient pas les cendres et protège de > mouvements de terrain (de faible à moyenne cloisons l'inflammation) ampleur) • mobilier fortement endommagé •=> Eviter les constructions en matériaux inflammables <=> Préconiser la construction en pierre, en terre, en acier, en pouzzolane > tsunamis (amplitude inférieure à 50 cm) • voies de circulation de surface, ouvrages généralement recouverts allant jusqu'à la perte du (matériau volcanique réfractaire) et préconiser l'emploi de ciment tracé : conduits obstrués réfractaire (en particulier celui produit avec les matériaux volcaniques • visibilité réduite locaux : cendres, ponces, pouzzolanes, etc.) • endommagement d'engins, machines, signaux, matériel (corrosion, abrasion, colmatage, •=> Préconiser le renfort des structures des ouvrages et bâtiments contre impact, etc.) les poussées latérales, dans les secteurs proches du volcan exposés à la chute de fortes épaisseurs de cendres C3 élevé • destruction partielle de la majorité des bâtiments et éléments construits ( 50 à 80 %) : > chutes de cendres (de 1 m) à 1,5 m) arrasion, effondrement, enfouissement partiel à total (submersion, etc.) •=> Programme d'information préventive des entreprises, des services techniques et de la population > tsunamis (amplitude de 50 cm à 2 m) • rupture ou obstruction importante des voies de circulation de surface (circulation quasi •=> Renforcer les parties exposées des ouvrages à vocation stratégique ou impossible sans travaux notable de déblaiement, de réfection) de secours "=> Prévoir éventuellement des moyens de repérage afin de retrouver • disparition des tracés de voirie rapidement les infrastructures et les superstructures (en cas de • endommagement important à destruction des ouvrages, signaux, etc. recouvrement par des cendres, pierres, blocs, etc.) :vannes, regards, accès, etc. > Coulée/intrusion de lave C4 très élevé • destruction quasi totale des bâtiments et constructions (> 80% du parc) : arrasion, •=> Ignifuger les réserves de carburants et de combustibles > coulée de pyroclastites effondrement, enfouissement partiel à total (inflammation, submersion, etc.) NB : en cas d'éruption, pour la zone d'indice CA (et éventuellement C3), dans le > chutes de cendres (supérieure à 1,5 m) • rupture ou obstruction généralisées des voies et ouvrages de surface : ablation, arrasion, cas où celles-ci se trouveraient situées directement sur la trajectoire du > lahars (versants péléens, versant Carbet nord) enfouissement, ensevelissement, colmatage, effondrement, etc. phénomène, il n'existe pas de mode de construction suffisamment efficace pour résister aux impacts (en particulier de type nuée ardente ou lahar) ; quel que > mouvements de terrain (de grande ampleur) • destruction totale du matériel mécanique, électrique, électronique, etc. soit le mode utilisé, la destruction risque d'être totale. > tsunamis (amplitude supérieure à 2 m)

Texte en italique : spécifique au bâti Texte sur fond gris : spécifique aux réseaux de circulation

RAPPORTS BRGM R40177 à R40207 37 ATLAS COMMUNAUX DES RISQUES NATURELS DE LA MARTINIQUE

CARTES

RAPPORTS BRGM R40177 à R40207 38 Commune: Macouba ALEA MOUVEMENTS DE TERRAIN ALEA CYCLONIQUE - ALEA INONDATION ALEA SISMIQUE (effets de site)

Aléa élevé ^B Aléa élevé Aléa élevé Aléa moyen 1 | Aléa moyen Aléa moyen Parc naturel | | Parc naturel Parc naturel * Communes ayant fait l'objet ! . Communes ayant fait l'objet Communes ayant fait l'objet d'un microzonage spécifique ' ' d'un microzonage spécifique d'un microzonage spécifique Limite de la commune ^-^* Limite de la commune Limite de la commune

Découpage des planches à 1/25 000 et 1/10 000 Pagination des planches à 1/25 000 et 1/10 000 \ Aléa Mouvement Inondation Sismique Planchea 1/25 000 de terrain Cyclonique Planché M I S Planche à 1/10 000 A C2 04 C6 1 C3 C5 C7 Lecture du tableau, exemple : 1ère coupure à 1/25 000 de la carte de l'aléa sismique Planche S-A ; page C6

BRGM

• Rapport R40196 Ci Commune: Macouba ALEA MOUVEMENTS DE TERRAIN

Glissements, coulées Glissements, coulées Chutes de blocs, éboulements Planche M-A dominants chutes de blocs, éboulements dominants Aléa fort Aléa fort Aléa fort 0.5 1 km BROM ° Aléa moyen Aléa moyen Aléa moyen 1 ^^ - " 'I' 'V- C C2 I Rapport R40196 Commune: Macouba ALEA MOUVEMENTS DE TERRAIN

ANSE DE MACOUBA

POINTE DE MACOUBA

POINTE IAHOUSSA YE PLAGE

ANSE SELLIER

HAUTEURS RI GUSE

Glissements, coulées Glissements, coulées Chutes de blocs, éboulements E Planche M-1 dominants chutes de blocs, éboulements dominants Aléa fort Aléa fort Aléa fort 200 400m BRGM Aléa moyen Aléa moyen Aléa moyen C3 Rapport R40196 Commune: Macouba ALEA INONDATION - ALEA CYCLONIQUE

Alea inondation Aléa cyclonique Planche I-A ^ Cours d'eau Aléa fort Zone exposée au déferlement de la houle Limite de zone inondable par les effets de la marée de tempête 0.5 1 km Aléa moyen Aléa modéré ruinrminn Aléa élevé *-i i i i i i -i Aléa moyen C4 Commune: Macouba ALEA INONDATION - ALEA CYCLONIQUE

ANSE DE MACOUBA

POINTE DE MACOUBA

POINTE LAHOUSSAYE '

Aléa inondation Aléa cyclonique Planche 1-1 Cours d'eau Aléa fort Zone exposée au déferlement de la houle Limite de zone inondable par les effets de la marée de tempête : 200 400m Aléa moyen Aléa modéré JÜEßAt ° rtuinmmu. Aléa élevé 1-1 " i a; Aléa moyen " C5 I Rapport R40196 Commune: Macouba ALEA S1SM1QLE

ANSE DE MACOUBA DOMINIQUE 71NTE DE VACOUBA OINTE LAHOUSSAYE

Liquéfaction des sols Planche S-A Zone contenant des Zone susceptible de contenir formations liquéfiables des formations liquéfiables Zone où peuvent se produire des effets de site fiés 0.5 1 km â la nature et à la structure du sous-sot Effets de site directs Zone où peuvent se produire des effeis •BROM ° de site topograpnîques I Rapport R40196 ce Commune: Macouba ALEA SISMIQUE

ANSE DE MACOUBA

OINTE DE MACOUBA

POINTE LÂNOUSSAYE

Liquéfaction des sols Planche S-l Zone contenant des Zone susceptible de contenir fondations liquéfiables des formations liquéfiables Zone où peuvent se produire des effete de sie Hés 200 400m à la nature et â la structure du sous-sol BRGM ° Effets de site directs Zone où peuvent se produire des effets de site topographiques C7 • Rapport R40196 ANTEA GROUPE BRGM AgenceMartinique Immeuble Massai - Croix de Bellevue - 3, avenue Condorcet - 97200 Fort-de-France - Tél. 0596.71.88.68

BRGM SERVICE GEOLOGIQUE NATIONAL Département Risques Naturels Géologiques 117, avenue de Luminy - BP 167 -13276 Marseille Cedex 9 - Tél. 04 91 17 74 74