MINISTÈRE DU DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL ET SCIENTIFIQUE

BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES

CONTRIBUTION A L'ETUDE HYDROGEOLOGIQUE DE LA PLAINE DE MONTELIMAR (26)

par

G. BLONDEAU

\

SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL

B.P. 6009 - 45018 ORLÉANS CEDEX - Tél. (38) 66.06.60

Service géologique régional JURA - ALPES

B. P. 6083 . 69604 VILLEURBANNE / Croix-Luizet - Tél. (78) 52.26.67

74 SGN O59 JAL Lyon, Février 1974 R E S U M E

Le présent rapport a été publie sous forme de mémoire de thèse de Doctorat de 3ème cycle par Gilbert BLONDEAU.

Ce travail a été réalisé au cours'd'un stage de longue durée au B.R.G.M. S.G.R. JURA-ALPES. 11 a été financé sur crédits E.R.H. au titre de l'Arrondissement minéralogique de LYON.

2 La plaine de MONTELIMAR est un amphithéâtre de. 200 km Environ. qui s'est formé a l'intérieur du DI01S, en bordure de la vallée du Rhone, et débouchant sur celle-ci à la hauteur de la ville qui lui a donné son nom.

Le climat de la région est rhodanien, a influence méditeirranéemui. Sur les 970 mm de précipitations atmosphériques que reçoit annuellement MONTELIMAR, l'été (juin à dout), en reçoit 185 contre 360 à l'automne (septembre a novembre). L'evaporation annuelle atteint 600 a 660 turc et se manifeste surtout, en été3 où elle est conditionnée par les chaleucs les plus fortes de l'année, de sorte qu'il st. produit un déficit en une période où les besoins en eau des cultures sont fondamentaux.

Les ressources en eaux souterraines potentielles et exploitables que renferment Íes reliefs ceinturanr la plaine se localisent essentielle- ment dans les formations de calcaire compact et les éboulis de pente. Les niveaux calcaires productifs se trouvent dans la forêt de Marsanne, au Nord de la plaine, et dans les versants de la partie Sud-Est. Les éboulis se répartissent Lout autour de la plaine. Les sources qu'ils engendrent présen- tent les qualités essentielles d'etre perennes et parfaitement pot.abl.es. Mais les débits sont faibles : 1 a 3 1/s généralement. Elles ont été néan- moins captées pour l'alimentation en eau potable de la population de la plaine. Ensemble, elles tii?-bifcen.f en moyenne 25 1/s. En ce qui concerne plus précisément la nappe des alluvions du Roubion et du Jabron, l'établissement de diverses cartes (cartes en courbes isopièzes, carte des variations de la surface piézométrique entre deux périodes de l'année, carte de la profondeur de la nappe, carte des trans- missivités) apporte de nombreux renseignements : l'alimentation de la nappe se fait par les nappes d'éboulis périphériques ; son épaisseur, en période de basses eaux, est de 2 ä 3 m en moyenne, ce qui est très faible. La pro- fondeur est de 6 à 8 m en moyenne et permet une exploitation généralement simple.

Parmi l'ensemble des puits ayant fait l'objet de l'inventaire des ressources hydrauliques, une soixantaine environ est utilisée pour irriguer 3 les cultures, mais les débits obtenus dépassent rarement 80 m /h. Ces puits se localisent généralement dans des zones où la perméabilité des alluvions est relativement la meilleure et qui sont réparties sur les principaux axes d'écoulement, près du Roubion et dans les régions basses des plaines de Cléon d'Andran et de Sauzet d'une part, et dans la partie centrale du couloir du Jabron d'autre part.

Des évaluations ont permis de situer la valeur de la transmissi- -2 -12 vité dans les meilleurs cas entre 10 et 10 m /s. D'après l'ensemble des résultats enregistrés, il apparait que le débit maximum exploitable en un point ne peut'dépasser 200 m /h.

Enfin, les analyses chimiques de différents prélèvements de la nappe et des sources ont montré le rapport étroit existant entre la miné- ralisation de l'eau et la nature lithologique et le type de perméabilité de la roche réservoir. En l'absence d'installations industrielles dans la région, il n'existe pas de sources de pollution et l'eau présente des caractéristiques de potabilité satisfaisantes. TABLE DES MATIERES

Pages

INTRODUCTION

1 - SECTEUR_ETUDIE_=_LIMITES 10

2 - SÇKEMA_MORPH0LOGIOUE_ET_STRyÇTyRAL 12

21 - BORDURES 12 22 - LA PLAINE PROPREMENT DITE 14

3 - GEOLOGIE 19

31 - CARTE GEOLOGIQUE 19 32 - STRATIGRAPHIE 19 33 - APERCU TECTONIQUE ET PALEOGEOGRAPHIQUE ¿6

4 ~ CLIMATOLOGIE 49 41 - STATIONS METEOROLOGIQUES 49 42 - CHOIX DES DONNEES 50 43 - LES VENTS 53 44 - TEMPERATURE 53 45 - ENSOLEILLEMENT 55 46 - PRECIPITATIONS 55 47 - DEFINITION DU CLIMAT DE MONTELIMAR 55 48 - VEGETATION 5 6 49 - EVAPOTRANSPIRATION ANNUELLE 56 410 - EVAPOTRANSPIRATION POTENTIELLE ET BILAN D'EAU MENSUELS 59

l 5 - L XSS2L0GIE=DE=SyRFACE 66 51 - INTRODUCTION 66 52 - LES RIVIERES ET LEURS AFFLUENTS 66 53 - DONNEES SUR LE DEBIT DU ROUBION ET DU JABRON 67 54 - MOYENNES RELATIVES AUX ENREGISTREMENTS DES LIMNIGRAPHES ftft 55 - JAUGEAGES DU ROUBION 71 56 - DEBIT DU JABRON A ET A MONTELIMAR EN 1968-1969 73 2 -

Pages

6 ~ S22S2SE2t29íl=2^=E2EMA|í2NS=ANTERTElIRES=:AUX=:ALLyVinNS 77

ANCIENNES=a_j:=-

61 - INTRODUCTION 77 62 - FORMATIONS PEU PERMEABLES 78 63 - FORMATIONS PERMEABLES EN GRAND 78 64 - FORMATIONS PERMEABLES EN PETIT ET A MAUVAISE OU MOYENNE 83 PERMEABILITE 65 - TERRASSES ANCIENNES - ALLUVIONS DE LA RIMANCHE ET DE LA 92 CITELLE 66 - CONCLUSIONS 95

1 - HYDRgGEOLOGIE=DES=ALLyVigNS=ANCIENNES=a=J:=ET_2ECENTES=a=2=py 97

71 - INTRODUCTION - METHODE D'ETUDE 97 72 - SUBSTRATUM DES ALLUVIONS ¡ni 721 - Cartes des isohypses du substratum j 01 722 - Rôle hydrogéologique du substratum - 1OÎ

73 - TYPE DE NAPPE !O3 74 - CARTE EN COURBES 1S0PIEZES 105 741 - Introduction 105 742 - Caractéristiques générales 107 743 - Nappe du Roubion 108 7431 - Nag£e_de_Cl_éon_d_|_Andran_ 108 7432 - Nap_£e_de_Sauzet 113

744 - Nappe du Jabron et du Vermenon 117 745 - Communications entre les deux nappes 121 746 - Conclusions 123

75 - CARTE DES VARIATIONS DE LA SURFACE PIEZOMETRIOUE DE LA NAPPE 124 DES ALLUVIONS 751 - Introduction 124 752 - Méthode d'étude 124 753 - Observations penó rai es 127 754 - Facteurs conditionnels des fluctuations de la surface 127 pié zone i:r i que 755 - Variations de la surface piezométrique 128 - 3 -

, / . . . Pages

76 - RAPPORTS ENTRE NAPPES ET RIVIERES 129 761 - Introduction 129 762 - Sous-bassin du Roubion 131 763 - Sous-bassin du Jabron 135 764 - Conclusion 137

77 - EXPLOITATION DE LA NAPPE DES ALLUVIONS 138 771 - Introduction 138 772 - Les données 138 773 - Zones de prélèvement 139 774 - Expression de 1'exploitabilité de la nappe par la transmissivitél40 775 - Carte des transmissivités 147 776 - Limites de la validité de la carte des transmissivités 150 777 - Régions nécessitant des compléments de recherche 151 778 - Exploitation actuelle de la nappe 153 779 - Perspectives d'exploitation '54

78 - CONCLUSION SUR LA NAPPE DER ALLUVIONS DU ROUBION ET DU JABPON 157 8 ~ ffiíS^Mívil 155 81 - METHODE D'ETUDE 159 82 - MESURES PHYSICO-CHIMIQUES 160 821 - Température des eaux 160 822 - pH 162 823 - Résistivité 164 83 - ANALYSES CHIMIQUES 169 831 - Chlorures 169 832 - Sulfates 172 833 - Carbonates 176 834 - Nitrates 177 835 - Alcalino-terreux 178 836 - Alcalins 180 837 - Autres corps dissous 180 838 - Diagramme en losange 183 839 - Les rivières et leurs affluents 183 84 - CONDITIONS D'UTILISATION DE LA NAPPE PHRTATTOUF POUR L'IRRIGATION 185 85 - CONCLUSION 187 _ 4 -

TABLE DES FIGURES

Figure Page

1 Situation de la région étudiée 9 211 Schéma morphologique et structural '' 222 Coupe nord-sud du Vallon Vermenon - Jabron '5 3211 Coupe géologique de la bordure nord-ouest de la plaine '-0 3214-1 Coupe géologique aux sources de 22 32 ] 4—2 Coupe géologique au Pas du.Bridón 24 3215 Coupe géologique dans les gorges du Lanson 26 3216 Coupe géologique au sud d' 28 3223-1 Coupe géologique à l'est de la carrière du Fau ^2 3223-2 Coupe géologique de la rive sud du Jabron au sud-est de Montboucher J4 3223-3 Coupe géologique de la colline du château de Blayn 35 323112-1 Coupe géologique de la carrière du château de Blayn ^o 323112-2 Coupe géologique de la carrière de Montboucher J- 323112-3 Coupe géologique de la carrière de Montboucher ' 3232 Schéma montrant la formation des alluvions en contrebas du massif de la forêt de Marsanne 331 Coupe géologique nord-sud de la plaine de Montêlimar 41 Emplacement des stations hydrométriques et météorologiques 43 Rose des vents à la station météorologique d'Ancône - Montêlimar 44-1 Températures annuelles moyennes à Ancône-Montélimar 44-2 Moyennes mensuelles des précipitations, de l'insolation de la 54 température et de 1'evaporation 410 Evaporation potentielle mensuelle moyenne 41O2-] Bilan d'eau mensuel d'après la méthode de Thornthwaite (avec Etp calculée d'après la méthode Turc). 4102-2 Bilan annuel moyen de l'eau 4103 Bilan d'eau mensuel d'après la méthode de Thornthwaite M (avec Etp calculée d'après la méthode de Thornthwaite) 55-1 Jaugeages effectués sur le Roubion et le Jabron à Montêlimar 69 55-2 Jaugeages effectués dans le bassin du Roubion et du Jabron en ~]C\ Août 1963 - 5 -

• • • / • • •

F i gur e Page

61-1 Schema récapitulatif de la succession verticale des formations yf, géologiques 71 Liste des points apportant des données autres que la pié- gg zométrie 721 Carte du substratum des alluvions 102 742 Carte en courbes isopièzes de la nappe des alluvions jpg 74313 Carte de la profondeur de la nappe des alluvions ]]] 753 Carte des variations de profondeur de la nappe des \2b alluvions 761 Jaugeages effectués dans le bassin du Roubion et du Jabron J3Q au cours de l'été 1969 774-1 Courbe de remontée du pompage au point 866-2-1 ]^2 774-2 Forage 866-3-50 : courbe rabattement - logarithme du temps ^3

774-3 Forage 866-3-50 : descente sur piézomètres j^/+ 774-4 Forage 866-3-50 : courbe de remontée 145 775 Carte des transmissivités \4g 8231 Carte des résistivités J53 8312 Carte de la minéralisation en chlorures et en sulfates ]j^ 838 Diagramme d'analyse d'eau en losange ¡32

ANNEXES

31 Carte géologique 61-2 Carte indiquant le comportement hydrogéologique supposé des diverses formations 731 Carte de localisation des points B.R.G.M. mentionnés dans le texte et des coupes 222, 331 et 3211 752 Limnigramme enregistré sur le puits 866-2-98 - 6

INTRODUCTION

Alors que les vallées débouchant sur le Rhône à partir de VALENCE sont largement ouvertes sur celui-ci, la plaine de MONTELIMAR est une région de contraste. A l'intérieur du relief subalpin, entourée de collines, elle est en effet isolée du couloir rhodanien avec lequel elle ne communique que par les vallons des deux rivières qui la traversent, le Roubion et le Jabron son affluent, qui confluent à MONTELIMAR. Elle doit son existence à deux facteurs qui se sont superposés : c'est, en partie, une plaine d'effondrement, mais aussi une plaine d'érosion. Le Roubion et le Jabron ont recouvert de cail- loutis le fond de cette dépression en deux épandages distincts séparés par une barrière de collines peu élevées.

La population vit dans un système d'habitat dispersé. Ses ressources dépendent de deux facteurs : d'une part l'activité commerciale du centre important qu'est MONTELIMAR, d'autre part l'agriculture qui s'est bien développée sur les terrains alluvionnaires et qui comprend des cultures ma- raîchères, fruitières, céréalières et fouragères.

Certaines de ces cultures, notamment les fruits et le maïs, nécessitent une grande quantité d'eau pour mener à bien leur mûrissement et améliorer rendement et qualité. Or, MONTELIMAR est soumis à un climat à tendance méditerranéenne : les précipitations y sont minimales en été, et maximales en automne. La sécheresse est d'autant plus marquée en été que la chaleur atteint son maximum durant cette période. C'est dire que la répartition dans le temps des précipitations est en disharmonie avec les nécessités d'un développement optimum des cultures. Les pluies automnales surviennent trop tard. En certains points, les agriculteurs arrosent les cultures au moyen de pompages pratiqués dans des puits. La présence d'une nappe d'eau de faible profondeur étant ainsi mise en évidence, il importait donc de procéder à un inventaire des ressources hydrauliques de la région afin de prévoir leur utilisation éventuelle à des fins agricoles. C'est cette étude qui a été de- mandée par le Service Régional de l'Aménagement de l'Eau de la région Rhône-Alpes au Bureau de Reche-jehes Géologiques et Minières (S.G.R. Jura-Alpes) - 7 -

Le domaine à étudier comprenant deux regions bien différenciées par leur morphologie, terrains bordiers ceinturant la plaine d'une part, et épandage alluvial d'autre part, le moyen d'étude allait être différent suivant le type de région envisagé. Les bordures elles-mêmes faisant partie d'unités hydrogéologiques dont l'extension dépasse largement à l'extérieur de la plaine, il n'en a été observé que les manifestations se produisant dans la plaine elle-même, c'est-à-dire la part qu'elles prennent dans les divers facteurs du fonctionnement hydrogéologique de. l'ensemble des terrains de la plaine, et, en premier lieu, leurs rapports avec la nappe des alluvions.

Il a donc été procédé à un inventaire des principales sources, et, par suite, à la détermination de l'intérêt hydrogéologique de chacune des forma- tions constituant les versants. En ce qui concerne la plaine alluviale elle- même, elle a été observée par l'intermédiaire des puits, dont le nombre et la répartition géographique se sont avérés satisfaisants.

Au total 620 points d'eau ont été ainsi inventoriés. Les puits de la plaine alluviale ont fait l'objet de deux tournées supplémentaires destinées à permettre de préciser les mouvements de la nappe dans l'espace et le temps. Les données recueillies pour chacun de ces points ont été portées sur des fiches analytiques, qui sont centralisées au Service Géologique Régional Jura-Alpes du B.R.G.M. (43 boulevard du 11 Novembre, 69100 VILLEURBANNE).

Les mesures effectuées dans les puits ont été utilisées pour édifier des cartes illustrant les facteurs propres à la dynamique de la nappe. Des contacts ont été établis avec les exploitants des puits afin de disposer du maximum de renseignements concernant le rendement des puits utilisés à des fins agricoles. Ces données, bien qu'elles soient sujettes à caution, ont été- indispensables pour aborder la question des possibilités d'exploitation de la nappe.

Enfin, des analyses chimiques, faites par le S.R.A.E., complètent ce travail, en apportant les indications indispensables sur la qualité des eaux en vue de leur consommation.

• « • / • • • - 8 -

Le plan de cet exposé sera le suivant : Après une présentation de la région comportant les limites du secteur étudié et ses caractéristiques géographiques dominantes, viendront deux chapitres exposant la géomorphologie et la géologie.

Un chapitre consacré à la climatologie donnera une évaluation de 1'évapotranspiration. Un petit nombre de données hydrométriques a permis d'ap- porter quelques indications sur l'hydrologie.

L'étude hydrogéologique elle-même est divisée en deux parties : d'abord les formations constituant la ceinture de la plaine, ensuite la nappe des alluvions du Roubion et du Jabron. Cette seconde partie comportera une des- cription du substratum, un essai d'explication du mode d'alimentation et des mouvements de la nappe, enfin quelques considérations sur l'exploitation de la nappe.

Le chapitre consacré à 1'hydrochimie terminera cet exposé. - 9 - SITUATION DE "LA ZONE ETUDIEE Fig.1

tu

Volrcos © layons

"Limite dit liussu* du RowTnoM- et du, Jobi*oit,

sVsXV Zone étudiée

1/5Ôû OOO - 10 -

CHAPITRE I

SECTEUR ETUDIE

Le bassin versant du Roubion et du Jabron est orienté Est-Ouest, direction générale de l'écoulement de ces deux rivières. La morphologie du relief le divise naturellement en deux zones distinctes :

- en aval, à l'Ouest, la plaine de MONTELIMAR ne présente pas de grandes variations de relief et ne dépasse pas l'altitude de 250 m.

- par contre, à l'Est, la zone amont est plus élevée et découpée par le réseau hydrographique. La montagne de Couspeaux bordant le bassin du Roubion, à l'Est, culmine ä 1 606 m. Le Jabron est encaissé au coeur du synclinal perché de dont les bords dépassent 900 m.

Les deux rivières passent d'une région à l'autre par des gorges étroites.

La superficie totale des bassins du Roubion et du Jabron esc de 628 km2. Le secteur d'étude de la plaine, bien délimité par la morphologie des versants, est une bande de terrain de 20 km de long sur 10 à 15 km de large qui s'étend sur 2 70 km2.

A l'Ouest, de ROYNAC à ESPELUCHE, en passant par MONTELIMAR, la limite du secteur se confond avec celle de l'ensemble des deux bassins versants (Fig. 1). A l'Est, d1ESPELUCHE à ROYNAC, en passant par PONT-DE-BARRET, elle se trouve en deçà de la zone montagneuse.

Depuis MONTELIMAR en direction du Nord-Est, elle est constituée par une série de buttes peu élevées précédant la Forêt de Marsanne qui culmine à 576 m. A l'Est, elle est marquee par les cuestas de ROYNAC et de PUY-SAINT-MARTIN, qui sont relayées par le bombement de PONT-DE-BARRET. Au Sud, la cuesta du synclinal de Dieulefit ferme la plaine, elle atteint 921 m à la Tournelle, point le plus élevé du secteur. Schéma morphologique et structural montrant les sub- divisions de la plaine et • , i , ' ii 1 1 1 1 1 1 ses bordures 1 1 ^ 1 1 ,1 1 1 1 1 1 1 111/- \ 1 1 1 ij— \ LEGENDE

r~T Relief calcaire i i

PLAINE DE

C L E O N D' AN DR A N Relief marneux ou argilo- sableux

\ 1 I I I PLAINE DE lili SAUZET \ 1 1 I ECHELLE 0 1 2 3 ¿ 5 Km l 1 1 1 1 1

La Batie-RoUand I I I I I

DE SYNCLINAL DE DI EULE FIT

BfûM. - Û7.73 - 12 -

CHAPITRE 2

SÇHEMA_M0RPHQLOGIQUE_ET_STRyÇTyRAL

21 - Bordures

A partir de MONTELIMAR la plaine s'évase vers l'Est et vers le Nord-Est. Ces deux directions sont liées à des phénomènes tectoniques.

211 - Massif de la Forêt de Marsanne

Au Nord, le contact avec le massif de la Forêt de Marsanne, grossièrement rectiligne et orienté S.O - N.E, a pour origine une faille, dite faille de Marsanne, dont le jeu, d'une amplitude de 500 m environ, a provoqué l'élévation du compartiment nord et l'affaissement du compartiment sud (Fig. 21I).

La Forêt de Marsanne, formée par les marnes et les calcaires de 1'Hauterivien, du Barrémien et de l'Aptien inférieur, domine la plaine formée par les marnes de l'Aptien supérieur par inversion du relief. Elle a été entaillée profondément par l'érosion qui a donné naissance ä des ravins dont le fond est comblé par des éboulis. Au Sud, des vallées la morcellent en plusieurs ilôts (vallées de et de Condillac). L'hétérogénéité et l'alternance de ses assises n'a pas permis la formation d'escarpements, aussi la forme générale est celle d'un dôme aux versants généralement arrondis, rarement abrupts. Cette même forme a permis l'édification d'un sol qui a fa- vorisé le développement d'une végétation forestière et. arbustive dense.

Le réseau hydrographique est assez développé dans cette région. Les vallées de Savasse et de Condillac, remplies de sédiments sableux sont drainées par des ruisseaux permanents. Dans la partie nord-est, la présence des niveaux calcaires barrémo-aptiens a permis le développement d'une circulation aquifère karstique qui se manifeste par des sources.

212 - Anticlinal de; Puygiron et synclinal de Dieul ef i t

Au Sud et au Sud-Est la plaine butte sur les reliefs formés par les structures de Puygiron et de Dieulefit. - 13 -

L'anticlinal de Puygiron, orienté Est-Ouest est bien marqué par son coeur en calcaire bédoulien dégagé par l'érosion. La couverture de crétacé supérieur gréso-calcaire a reculé au Sud où elle forme une cuesta discontinue, aux niveaux inclinés vers le Sud. A l'Ouest, deux dômes montrent la continuité des deformations dans l'axe de l'anticlinal. A l'Est les mêmes assises de crétacé supérieur constituent l'ossature du synclinal de Dieulefit : sur son flanc nord, on retrouve la cuesta, ici plus élevée, qui domine la plaine. Orienté Est-Ouest, du moins dans sa partie occidentale, le synclinal a son axe à peu de choses près aligné sur celui de l'anticlinal. Cette inversion tectonique est illustrée par les changements de direction de la cuesta qui enveloppe les deux structures : elle est dirigée d'Ouest en Est au Sud de l'anticlinal, puis s'infléchit vers le Nord-Est au passage au synclinal, pour reprendre la direction générale Ouest-Est en bordure Nord de celui-ci.

La cuesta forme une falaise abrupte et élevée dans la région d' (près de 1000 m). Son altitude décroît rapidement vers l'ouest pour se maintenir à 400-500 m après le passage du Jabron. Elle perd simul- tanément son aspect de corniche pour prendre un relief plus adouci.

Le réseau hydrographique est ici faiblement développé. Les ruisseaux les plus importants prennent leur source dans la formation cénomano-turonienne au sud de la cuesta qu'ils traversent en position obséquente, par des ravins étroits.

213 - Bordure Est

A l'Est, la plaine est dominée par un ensemble de reliefs ne présentant pas l'unité structurale des bordures nord-ouest et sud. Il n'y a pas de continuité dans la nature des terrains qui sont affectés par des mouvements tectoniques localisés.

Au Sud, l'anticlinal de PONT-DE-BARRET butte sur le synclinal de Dieulefit. Comme celui de Puygiron, il a une ossature calcaire. Un réseau de failles le déforir-e et l'ampute au Nord. Cette discontinuité le met en contact avec les formations cénomaniennes de PUY-SAINT-MARTIN, dispo- sées en gradins, aux contours arrondis, les terrains ctant ici marneux. - 14 -

A ROYNAC, l'albien a un faciès calcaro-gréseux mis en relief par une cuesta. Celle-ci est relayée jusqu'à la Forêt de Marsanne par une cuesta calcaire de l'oligocène. Elles ont toutes deux une disposition tabulaire horizontale ou subhorizontale, au-dessus des marnes de l'aptien qu'elles préservent de l'érosion.

22 - La_p_laine

Ainsi délimitée par cette ceinture, la plaine se présente comme un plan incliné vers l'ouest. Sa pente générale, mesurée de PONT-DE-EARRET (altitude 240 m), à MONTELIMAR (altitude 80 m), est de 0,7 %, ce qui est relativement fort pour une plaine d'épandage ; elle est en effet sept fois supérieure à celle de la vallée du Rhone ä la hauteur de MONTELIMAR, ce qui montre bien le caractère torrentiel des ruisseaux qui la draînent.

La superficie des épandages alluviaux est d'environ 70 km^ pour le Roubion et de 40 km^ pour le bassin Jabron - Vermenon. Le reste de la sur- face de la plaine est constitué, d'une part par des glacis s"étalant aux pieds des bordures, recouverts le plus souvent par des colluvions, d'autre part, au centre, par une succession de collines marquant la subdivision en dsux sous-bassins. L'ensemble a une superficie de 230 km2 dont 200 environ sont cultivés.

221 - Plaine du Roubion

S'étendant largement au S.O. et surtout au N.E, elle se rétré- cit en son milieu dans la région de et de Bonlieu du fait de l'élar- gissement des collines jouxtant les deux sous-bassins. On peut donc la diviser en deux parties qui présentent des caractères différents : plaiiie de Clcon d'Andran au N.E et plaine de Sauzet au S.O.

2211 - Plaine_de_Cléon_d_|_Andran

La plaine proprement dite, qui s'étend sur les allu- vions du Roubion présente l'aspect particulier d'un cône de déjection disposé en quart de cercle orienté vers l'Ouest et vers le Mord. Le centre géométrique de ce cône se situe au niveau de , c'est-à-dire au débouché du Roubi.on dans la plaine de Cléon. Sa pente, uniforme et régulière, est de 0,83 %. Il COUPE N.S. AU NIVEAU DU VILLAGE DE ST. GERVAIS S/ROUBION MONTRANT LES RAPPORTS EXISTANT ENTRE LE SUBSTRATUM ET LE RECOUVREMENT PLIO-QUATERNAIRE DANS LE VALLON JABRON- VERMENON R. Verraenon St Gervais R. Jabron 158 m Calot 215 m !63 m S/Roubion

. 200 ai CO

150

20 m MJ Eboulis et colluvions 200m \2J Alluvions récentes L'échelle des hauteurs est multipliée par 10 (^\ Alluvions anciennes

Cailloutis villafranchiens xa

Pliocene

Ln S.'ó/? JZ/,?J. . Û7.73 I butte au Nord-Ouest sur le glacis marneux, situé au pied de la Forêt de Marsanne, dont la pente est supérieure à 3 %. Au contact du cône de déjec- tion et du glacis, se situe une dépression, laquelle est occupée par le principal affluent du Roubion en rive droite, l'Ancelle. Cette dépression s'élargit en amont, entre l'épandage de Cléon au sud et les pentes marneuses qui précèdent la cuesta oligocène au nord.

Au N-E, au pied de la bordure albo-cénomanienne, s'étend la dépression de PUY-SAINT-MARTIN. Le passage de l'une à l'autre se fait brusquement sans l'intermédiaire d'un glacis : les pentes atteignent des valeurs de 30 ä 40 %. La dépression s'étend sur moins de 2 km en long et en large et sa pente vers l'Ouest est de 0,75 %, donc inférieure à celle du cône de déjection. Le chenal de l'Ancelle,- qui la traverse, assure la continuité avec la dépression précédente.

La caractéristique de la plaine de Cléon est donc de présenter le Roubion comme une rivière circulant en position excentrée par rapport au creux de la vallée, lequel est occupé par l'Ancelle. Le Roubion est en position perchée par rapport à son affluent : au méridien de Cléon, le niveau du Roubion se trouve à plus de 10 m au-dessus de celui de l'Ancelle. Cette situation aura des répercussions sur' le plan hydrogeclogique.

2212

L'ëpendage alluvial ne se présente pas comme une terrasse aussi plate que dans le cas précédent, mais il montre des dénivel- lations. Ainsi la région comprise entre le Roubion et le Manson forme une dépression dont les cotes les plus basses sont au niveau du Roubion, au Nord.

222 - Plaine alluviale du Jabron et du Vermenon

De son point de départ à l'Est de CHAROLS, jusqu'à sa termi- naison à MONTELIMAR, c'est un couloir s'étiranu sur 18,5 km de long et de 1 à 2,5 km de large. Il est re-sseré entre les collines de SAINT-GERVAIS et de KUNTB0UCI1ER au Nord, et les contreforts de La cuesta cénom-ino-turonienne - 17 -

et l'anticlinal de PUYGIRON au Sud. Il présente la particularité d'être axé non sur le Jabron, mais sur son affluent principal le Vermenon. La pente est de 0,8 %.

A la différence de la large extension des alluvions du Roubion, l'ëpandage s'est ici localisé le long d'un chenal étroit. Le Jabron le draine dans la partie aval, à l'Ouest de MONTBOUCHER seulement ; en amont, il est excentré, et reste en bordure sud, où il a creusé son lit dans le substratum marneux aptien (Fig. 222).

Ce chenal débouche à l'Est sur le bassin du Roubion où il est brutalement interrompu sous forme d'une fa] aise dominant de près de 30 mètres le Roubion qui coule en contrebas. De là, jusqu'à 2 km en aval, il présente l'aspect d'une vallée morte. Il est alors irrigué par des ruisseaux tempo- raires, le Morgón, le Bramefaim et le Vermenon, dont l'importance est réduite par rapport à la taille de la vallée et qui ne peuvent être à l'origine de sa formation. La vallée a donc été creusée, puis remblayée par un cours d'eau aujourd'hui disparu qui venait du Nord-Est.

223 - Zone de séparation des deux sous-bassins du Roubion et du Jabron

De MONTELIMAR à CIIAROLS un alignement de collines orienté O.S.O. - E.N.E. sépare les deux sous-bsssins. S'étendant sur une longueur de 16 km, cette bande n'a que 1 km de large environ, sauf en son milieu où elle peut atteindre 3 km. La dénivellation par rapport à la plaine ne dépasse pas 90 m. Ces collines sont des témoins épargnés par l'érosion des terrains déposés par les différentes incursions marines depuis et y compris 1'aptien. Certaines sont surmontées par des terrasses fluviátiles quaternaires qui les ont applanies. Ainsi, de part et d'autre de MONTBOUCHER, le plateau de Géry et le "Patis" sont formés par des sables et des argiles pliocenes coiffés par des terrasses caillouteuses. Dans le triangle LA BATIE, BONLIEU, CHAROLS, elles sont formées par des pointements marneux, gréseux ou argileux, donnant au relief un modelé variable. Dans cette région la séparation entre les deux bassins n'est pas toujours nette. De part et d'autre de la ligne de séparation, il existe une différence de niveau entre la plaine du Jabron et celle du Roubion, la première étant plus élevée que l'autre. Cette différence - 18 -

s'accroît d'aval en amont pour atteindre 30 mètres à CHAROLS. Or, entre ces collines, la baisse d'altitude de cette limite peut être telle qu'elle se trouve approcher et même atteindre le niveau de la plaine du Jabron. Morpho- logiquement, il n'y a plus alors de barrage entre les deux bassins. La possibilité de communications dans le sens Jabron-Roubion est à envisager, non seulement à partir de ces critères morphologiques, mais aussi compte tenu des caractères lithologiques, au niveau de la ligne de partage des eaux, qui seront observés plus loin. - 19 -

CHAPITRE 3

GEOLOGIE

31 - Carte géologique (Fig. 31 hors texte)

Cette carte reprend les contours de la feuille au 1/80 000 PRIVAS (n° 198). Elle comporte toutefois quelques modifications concernant les ter- rains récents qui sont de deux ordres. D'abord sur le plan stratigraphique, certains terrains qui étaient attribués au Miocène appartiennent en fait au Pliocene, et sont indiqués comme tels sur la carte. En outre, et ceci in- téresse le Quaternaire exclusivement, des précisions sont apportées sur les contours des terrains et sur la diversité des faciès. Notamment, des cônes de déjection sont figurés au Sud, et des faciès de colluvions, constitués essentiellement par la grèze, apparaissent au Nord.

32 - Stratigraphie

La série commence ici avec le Crétacé inférieur dont l'étage le plus ancien est 1'Hauterivien.

321 - Crétacé

3211 - Hauterivien

II forme le soubassement de la Forêt de Marsanne, à l'Ouest de laquelle il est visible (vallées de Savasse et de Condillac). (Fig. 3211).

Seuls les niveaux supérieurs sont représentés dans la région. Il s'agit d'une alternance de calcaires gris-noirs en bancs de 0,20 - 0,40 m et de marnes ou de marno-calcaires en bancs de même couleur et de même épaisseur.

L'épaisseur maximum de l'étage représente dans le secteur est de 150 m environ. COUPE DE LA BORDURE NW DELA PLAINE DE MONTELIMAR, PARTANT DU PLATEAU DE SAVASSE ET ABOUTISSANT A 15 km AU NORD DU VILLAGE DE MARSANNE

Plateau de Sava Kse Serre du mouton Les Chaber ts Vallée de 170 m 400 m Forêt de Marsanne Savasse Vallée de Condillac r H 5001 C 1 fD ^

Echelle 1/50 000

Pliocène

M Miocène

CI Bédoulien et sommet du Barrémien

Cil Barrémien 00 NJ C 111 Hauterivien o I - 21 -

L'Hauterivien est fossilifère (Ammonites)

3212 - Barrémien

II est visible dans la Forêt de Marsanne où il est en continuité sur 1'Hauterivien.

Il présente un caractère identique à celui-ci qui est l'alternance calcaires-marnes. Cependant le faciès est ici moins marneux que le précédent. Le calcaire, plus pur, est disposé en bancs compacts et durs de 0,50 m d'épaisseur, de couleur blanche, grise ou bleue à patine blanche. Les marnes ne figurent plus ici que sous forme de fines passées grisâtres de 5 à 10 cm d'épaisseur. Comme 1'Hauterivien, le Barrémien contient des Ammonites. L'épaisseur du Barrémien est de 150 à 180 m.

3213 - Ap_tien

II comprend deux sous-étages bien différenciés : le Bédoulien calcaire et le Gargasien marneux.

32131 - Bédoulien

II forme les assises supérieures de la Forêt de Marsanne, le bombement de. PONT-DE-BARRET et l'anticlinal de PUYGIRON. Il est représenté par des calcaires cristallins ou crayeux, beiges ou blancs, parfois lités et disposés en bancs d'épaisseur variable, atteignant parfois plusieurs mètres. Sous l'effet de la gélivation il se débite en éléments anguleux.

Son épaisseur est de 80 m environ dans la Forêt de Marsanne ; mais l'ensemble barrémo-bédouiien du bombement de PONT-DE-BARRET présente 300 m de calcaires.

32132 - Gargasien

Bien représenté, i] affleure à la périphérie de la plaine et au centre.

Le faciès le plus courant qui constitue l'es- - 22

Fig.32U-1

COUPE AU NIVEAU DES SOURCES DE ROYNAC ( ALBIEN ) Coordonnées : x = 807,07 A Y « 264,81

z = 350

Calcaire gréseux microconglomératique, beige environ 20m, formant un banc.

• • .'•'•'. ••'.'• '.'•

* ' '. • '-•' .' •*• •'•'. *

'•'• •"'•.'•'•'•

• ' • • • r •'.'-•-.•- Marnes gréseuses et glauconnieuses noires avec altérations latérales de calcaire finement gréseux,beige, 6m Grès moyen glauconnieux gris verdâtre, 3m Grès grossier glauconuieux jaunâtre, 3m Grès grossier à microconglomératique grin, 4m Grès fin glauconnieux, 2m

Marnes grises finement gréseuses.Bel émuj tes, 12m visibles (elles ont vraiscmblabi ciacij i Iü à 20ih, et reposent sur des marnes bleues-noires, à passées marno-calcaircs vraisemblablement

Les trois sources de Roynac sont alignées au con- tact de 1 et 2. Pas de pendage. Danes horizontaux.

: 07.75 - 23 -

sentiel de ce sous-étage est celui de marnes noires, ou bleues-noires, quel- quefois jaunes. A l'affleurement elles ont un débit parallêlépipëdique, parfois en boules, quelquefois feuilleté. Ce faciès présente des intercalations fréquentes :

- de calcaire marneux disposé en bancs peu épais (0,30 m environ) - de bancs calcaires très finement gréseux.

Il contient parfois des passées franchement sableuses ou gréseuses.

Par ailleurs, des marnes jaunes reposent sur le calcaire bédoulien de la colline située au nord de ST MARCEL LES SAUZET. Leur âge exact n'a pas été défini, mais il est vraisemblable qu'elles constituent la zone de transition du Bédoulien au Gargasien.

J. PASCAL signale en effet des marnes jaunes au sommet du Bédoulien de la Forêt de Marsanne.

Au sommet, le Gargasien passe progressivement aux marnes gréseuses de l'Albien.

Epaisseur : le sondage SNPA réalisé en 1959 au S-E de MARSANNE (866-3-1) a recoupé les marnes sur 300 m. Mais il a été fait au pied d'une butte le dominant de 100 m. Il faut donc compter un minimum de 400 m d'épaisseur. Dans la région de l'anticlinal de PUYGIR0N, entre le coeur bédoulien et la bordure sud de Crétacé supérieur, on peut l'estimer à 450-500 m.

Hauterivien, Barrémien et Bédoulien sont le résultat d'une sédimentation calme et monotone au sein d'une zone maritime dont le fond est en subsidence et qui appartient au domaine vocontien. Au Gargasien les conditions changent et la sédimentation se fait en milieu plus profond et devient plus néritique.

3214 - Albien

II affleure à l'Est dans la région de ROYNAC et le - 24 Fig. 32U-2

COUPE DU PAS DU BRIDÓN B (CENOMANO-TURONIEN)

T . I Calcaire micro-spathique en petits bancs, beige intercalation silicei.ses vers le sommet. 12m

I.I.I Calcaire un peu gréseux, beige, lm Grès blancs, fin à poches sableuses, 2m Calcaire gréseux verdâtre, lm Grès grossier, calcaire grisâtre, 5m

Grès moyen, calcaire beige, 4m Grès grossier, beige verdâtre, 2m

Calcaire spathique, rosâtre en petits bancs de 5-30cm. 10m T~ I , ' I . I _L Grès blanc, calcaire, s trat ifications obiiques. 4m

Calcaire gréseux beige. 2m Grès grossier, calcaire beige. 3m Calcaire beige. 2m

Grès, calcaire grossier beige. 6m

Calcaire gréseux verdâtre en petits banca, óm

Grès glauconnieux,calcaire. 7m

Calcaire gréseux blanc. 3m

Marno-calcaires finement gréseux, verdâtres. Débris d'inscerames. 8m

Marnes gris noires avec passées calcaires, fine- ment gréseuses de 20~50cm. 50m Le passage do 1'Albion au Cénoinanien se trouve dans cet ensemble, vraisemblablement à 2üm des marno-calcaires.

Pendage 15g. Direction S.E, - 25 -

long de la bordure sud de la plaine.

Les faciès présentent une variété plus grande que les étages précédents : ils sont marneux, sableux, gréseux et même calcaires.

A ROYNAC, reposant sur les marnes sombres du Gargasien, il est composé par des marnes finement gréseuses à Bêlemnites auxquelles se superposent des grès grossiers à ciment parfois calcaire. On passe ainsi pro- gressivement des faciès fins à des faciès grossiers (Fig. 3214-1). Cette caractéristique sédimentologique se retrouve au sud d'Espeluche.

A EYZAHUT,1 l'Albien est une série de grès glauconieux intercalés de sables marneux verts.

Entre SOUSPIERRE et SALETTES, il commencerait sur les marnes aptiennes par une série sableuse comportant à la base un micro- conglomérat .

Au PAS DU BRIDÓN, il est formé par des marnes grises à passées calcaires. Le faciès grëso-sableux a disparu (Fig. 3214-2). Les grès apparaissent de nouveau à l'Ouest de PORTES-EN-VALDAINE. Au Sud d'ESPELUCHE, la base de la coupe D (Fig. 3216) montre des marnes gréseuses grises, puis des grès microconglomeratiques et des sables grossiers.

L'épaisseur de l'Albien est d'environ 200 m à EYZAHUT, maximum qui ait été observe.

Dans la région d'ESPELUCHE, au-dessus des grès grossiers albiens sensu stricto on trouve un ensemble sableux qui a été attribué au Vraconien. Le sable y est fin a grossier, grisâtre, micacé, dépourvu du glauconie. Son épaisseur est de 50 mètres environ.

Les conditions de sédimentation changent du Gargasien à l'Albien : le rivage, représenté par la bordure du Massif Central, est affecté par des mouvements qui, déclenchent une sédimentation détritique importante. - 26 Fig. 3215

COUPE DANS LES GORGES DU LANSON AU S.SE DE PORTES EN VALDAINE (CENOMANIEN)

1 • Calcaire beige spathique un peu gréseux 12-15m.

Gres hétérogranulaire, un peu glauconnieux verdâtre. 4m

Calcaire marneux gris clair. 10m environ

Alternance de marnes grises finement gréseuses et de calcaires marneux en bancs de 0.50m. Les bancs calcaires sont plus abondants et plus épais vers le sommet. 150m environ.

Sable grossier marneux glauconnieux vert foncé visible (Albion) à 200m environ sous le niveau 1 Limite Albicn-Cénoinanien non visible.

Pendage 15g. Direction S.E

- ÀIP£S!. Û7. 75 _ 27 -

3215 - Cénomanien

II constitue en partie les assises de la cuesta ESPELUCHE-EYZAHUT. Il affleure aussi à l'Est de PUY-ST-MARTIN.

Dans cette dernière région il se présente sous forme d'une série de marnes gris-noires à intercalations marno-calcaires.

En ce qui concerne le Cénomanien de la cuesta Sud, on retrouve ce faciès à SOUSPIERRE, à la base, en continuité avec l'Albien, d'après J. SORNAY. Au-dessus, il se poursuit par des calcaires blanchâtres ou verdâtres parfois gréseux (Fig. 3214-2).

De même, dans les gorges du Lanson, on observe le faciès mamo-cal caire, coiffé par un banc de grès glauconieux qui marquerait le passage au Turonien (Fig. 32 15).

Par contre, en bordure de la Citelle, il est formé uni- quement par un grès grossier compact glauconieux. Plus à l'Ouest ce dernier faciès disparaît.

Il y a donc opposition entre la base à dominante marneuse et le faciès des assises supérieures qui sont gréseuses et calcaires.

La base du Cénomanien n'a pas été observée, Au Pas du Bridón, J. SORNAY place la limite entre l'Albien et le Cénomanien à l'intérieur des marnes noires à passées marno-calcaires. Les géologues de la S.N.P.A. la situent au contact des derniers grès de l'Albien et des marnes, contact qui n'a pas été vu. Dans ces conditions l'épaisseur n'est pas évaluée avec précision : 100 m et peut-être plus dans les gorges du Lanson, 60 m environ au Pas du Bridón.

Comme pour l'Albien, les conditions de sédimentation ne sont pas constantes : calmes au Cénomanien inférieur, troublées au - 28 Fig. 3216 COUPE DE LA FALAISE AU SW D'ESPELUCHE

D Grès fin,calcaire gris micacé à bancs 0,30-0,50111 ;-. •.••;.•;-.• ".. : intercalés de lits (0,05) de craie rosâtre Tf-^rr- •!•••••••> Grès hétérogranulaire glauconnieux jaune. 3m

•• :•.•••%•

; I1-• • .| • ' • .| • : •'.' | Calcaire finement gréseux blanc. 3m - • • •-1 • -• • • • • I

• • 1 • - • i • I.-. • 1 •: . :'-:4f-ir Grès calcaire verdâtre glauconnieux. 2m ..(,-.. ...-.I...... --

...•..,..,-),,

••!••••• • * •.,-. -i .-••••- | •: Calcaire cristallin finement gréseux blanc. 30m

Grès calcaire fin blanc glauconnieux avec passées de cherts et de grès jaune de 10cm. Diaclases orientées 60g, excavations 20m

. J

* 4ë *• * *

Marnes sableuses grises micacées à Bélémnites. Ensemble sableux gris micacé. 35m environ

Sable jaune un peu argileux. 2m Sable hétérogranulaire gris. 5m

Sable hétérogranulaire blanc à jaune micacé. 8ni

Sable grossier vert glauconnieux ferrugineux. 3m Sable graveleux jaunâtre.2m

Grès spathique microconglomératique glauconnieux beige. 12ra

Grès très fin marneux micacé en bancs de 0,10 à lm. 15m

Sable gris marneux micacé. 10m ne 1 à 6 Turonien, ensuite Vraconien et Albien. Pendaae uénéral 20a. Direction S-SE - 29 -

Cénomanien supérieur. Des mouvements tectoniques s'intercalent entre les deux. Le Cénomanien supérieur présente un caractère régressif.

3216 - Turonien

II forme la partie supérieure de la cuesta ESPELUCHE- EYZAHUT. Les faciès sont peu variés : grès et calcaires.

Au-dessus d'EYZAHUT, au CHATELARD, il comprend des grès grossiers blancs et des calcaires cristallins beiges.

Au PAS DU BRIDÓN, il est formé par des calcaires et des grès en bancs alternant, à couleur beige dominante. Les faciès mixtes calcaro-grèseux sont fréquents. Au sommet de la coupe (Fig. 3214-2), des intercalations de cherts bruns en petits bancs de 0,10 m d'épaisseur apparais- sent dans le faciès calcaire.

Au Sud d'ESPELUCHE, le Turonien présente de haut en bas (Fig. 3216) une série calcaro-grèseuse où des bancs de grès fins glau- conieux alternent avec des bancs de calcaires finement gréseux, puis des calcaires cristallins finement gréseux blancs, et enfin des grès calcaro- crayeux fins et blancs à intercalation de cherts et de grès jaunes.

J. SORNAY a divisé le Turonien en deux sous-étages : le Ligérien qui comprend des grès et des calcaires disposés en plaquettes à intercalations de cherts gris ou bruns et l'Angoumien formé par des calcaires gréseux intercalés localement de silex noirs. Le premier forme les affleurements observés, mais le deuxième n'a pas été reconnu avec certitude.

La base du Turonien est marquée par l'apparition des cherts dans les grès et les calcaires du crétacé supérieur. Au Pas du Bridón elle se situerait un peu plus bas selon J. SORNAY. Le sommet de l'étage n'a pas été observé. L'épaisseur maximum dans la région se situe vraisemblablement dans la falaise d'EYZAIlUT. Au Pas du Bridón elle est d'au moins 80 m. Le Turonien, comme le Cénomanien, est une période instable pendant laquelle des mouvements du Massif Central ont perturbé les condi- tions de sédimentation.

322 - Tertiaire

A la suite d'une phase tectonique, la mer se retire au Coniacien, et la région est intensément érodée. Aux phases marines du Crétacé succède la phase continentale de 1'Eocène qui n'est pas représenté ici.

3221 - Oligocène

II affleure sur la plate-forme située au Nord de ROYNAC et dans la partie Sud du secteur, derrière la cuesta cénomano-üuronienne où il forme le plateau de REAUVILLE. Dans les deux cas il est en plate-forme structurale et il est trangressif sur le crétacé. Il est constitué par des dépôts lagunaires.

Il est représenté au Nord uniquement par 1'Aquitanien : marnes verdâtres sur 15-20 m environ à la base puis calcaires et marno-calcaires crayeux blanchâtres à gastéropodes, sur 8 - 10 m.

Au Sud, la transgression Oligocène commence avec le Stampien formé par des calcaires marneux blanchâtres ä verdâtres sur 5-6 m, puis se poursuit avec 1'Aquitanien formé par deux bancs calcaires, le premier grisâtre ä gastéropodes, le second beige, caverneux, siliceux, épais d'envi- ron 12 m.

3222 - Miocène

32221 - Burdigalien

II marque le retour de la mer par le golfe rhodanien. Il n'est représenté que par quelques buttes témoins éparses dans la plaine. - 31 -

Au Nord de la Laupie, au sommet de la butte Marchaut, il affleure sous forme de calcaire coquiller et de grès glauconieux.

Les collines au Sud de BONLIEU sont recouvertes par des témoins burdigaliens formés par des grès grossiers zoogènes et mar- qués par la présence d'Ostrea Crassissima.

Entre ST GERVAIS et CHAROLS, le Burdigalien présente une série argilo-sableuse grise surmontée par des grès calcaires à débris de coquilles.

Le Burdigalien témoigne d'une sédimentation en eau peu profonde et à caractère littoral.

32222 - Vindobonien

A la suite de travaux récents (cf. ci-dessous), il est apparu que les terrains cartographies sur la carte au 1/80 000 sous le sigle m3 appartiennent non au Vindobonien mais au Pliocène. Il s'agit des collines de MONTBOUCHER et de la colline du Chateau de Blayn, entre MONTELIMAR et ST MARCEL-LES-SAUZET. Mais.il n'y a aucune certitude concer- nant les terrains affleurant dans la vallée de Condillac. En l'absence de datation, ces terrains sont conservés dans la molasse vindobonienne.

Ils sont représentés par des sables jaunes feldspathiques et micacés, légèrement argileux et présentant vers le sommet des passées gréseuses. Le comblement' de la vallée de CONDILLAC par les sables molassiques s'est effectué sur 50 m au minimum.

Au Nord de la Laupie, la butte Marchaut montre dans sa partie Ouest des sables grossiers beiges â stratifications entrecroisées. - 32 Fig. 3223-1

COUPE DE L'EMPRUNT DE L'AUTOROUTE A L'EST DE LA CARRIERE DU FAU

Coordonnées : x = 795,31 F y = 251,95

z = 116 *vj>-3D

_ "(6) t t

i Limon jaune un peu graveleux. 0,50m 2 Galets essentiellement calcaires. Quelques galets gréseux et siJiceux, dans sable grossier jaune. 3,50m 3 Idem mais plus argileux jaune, lm 4 Idem à 2 . 3ra 5 Marne jaune litée un peu sableuse micacée. 0 à 0,30m Marne gris-bleu compacte. Passées sableuses et micacées. 4m visible (PIiocène)

5-6 visibles dans la carrière du Fau

. 07.73 - 33 -

3223 -

Au cours de la campagne de sondages de reconnaissance jalonnant le tracé de l'autoroute A7 effectuée en 1963, des recherches de datation par microfaune ont été faites sur des échantillons prélevés dans des sondages forés dans la colline de MONTBOUCHER. Ces recherches ont livré des fossiles pliocenes et non miocènes (rapport BURGEAP n° 366). Les faciès de la colline de MONTBOUCHER ont été retrouvés par les sondages de l'auto- route dans la vallée de Savasse, la plaine de Sauzet, et la plaine du Jabron. R. BALLESIO, en 1967, a relevé des fossiles pliocenes au flanc de la colline de Blayn (la coupe E a été faite 200 m au nord de ce point). La datation de divers échantillons prélevés dans les déblais de puits ou sur le terrain a également confirmé qu'il ne s'agissait pas de miocène (datations effectuées par R. BALLESIO). J'ai donc attribué au Pliocène tous les terrains figurant sur la carte au 1/80 000 dans le triangle MONTELIMAR, ST MARCEL-LES- SAUZET, LA BATIE ROLLAND, et qui étaient considérés jusque là comme étant miocène.

Le Pliocène est formé par un ensemble argilo-sableux divisé traditionnellement en deux étages : à la base le Plaisancien ä domi- nante argileuse et bleu, au sommet l'Astien à dominante sableuse et jaune.

Les argiles bleues de la base affleurent peu, car elles sont recouvertes par les terrains qui leur succèdent stratigraphi- quement ou par des alluvions. Elles sont visibles dans une carrière au S.O de MONTBOUCHER (Fig. 3223-1) et par endroits sur les berges du Jabron (Fig. 3223-2) : elles sont compactes et présentent des passées argilo- sableuses micacées. Ce faciès sableux a été rencontré dans la plupart des sondages de l'autoroute, au même titre que le faciès argileux, et quantita- tivement il est apparemment aussi important que lui.

Les sables jaunes ont été observés en bordure des collines de MONTBOUCHER et de Savasse (Fig. 3223-3). Ils sont jaunes ou gris, micacés, fins, feldpathiques et présentent des passées gréseuses en bancs, en boules ou en plaquettes. Ils contiennent des intercalations argileuses. - 34 Fig. 3223-2

COUPE DE LA RIVE SUD DU JABRON AU SE DE MONTBOUCHER

Coordonnées : x = 797,33 y = 251,90

Jabron z = 111

1 Limon jaunâtre. 2m 2 Gravier sableux jaune (galets calcaires). 2m environ 3 Marne feuilletée jaune et grise. 0,50m 4 Sable fin micacé jaune à passées gréseuses lni 5 Marne sableuse micacée bleue. 2,50m 6 Marne grise, lm 7 Sable gris compacte. 1,50m 6 Marne bleue compacte (lit du Jabron). lm visible

3 à 8 : Pliocène

1 et 2 : alluvions anciennes

7¿//?/.A¿/>£$'. Û7.73 - 35 - Fig. 3223-3

COUPE DU PLIOCENE DE LA COLLINE DU CHATEAU DE BLAYN

Coordonnées x - 795,56 y = 256,70

= 150 Argile grise. 7m

Sable très fin micacé beige. Plaquettes gréseuses, lm Alternance de sable fin jaune micacé à poches gréseuses et d'argile grise micacé. 4ra Sable fin jaune micacé à poches gréseuses. 3m Argile sableuse jaune. 4m Argile grise. O,50m

Sable jaune micacé en bancs de 0,10m à galets d'ar- gile. Pasree? argileuseïentre lesbancsde sable. 3¿50m

lOin environ non visibles

Argile grise. 2m Sable fin jaune micacé. 1,50m Argile grise et jaune. 4m Sable fin micacé jaune. 2m Argile grise. 2m visibles

Pendage subhorizontal

* Non visible, vraisemblablement argileux. 6m

. O7.V5 - 36 -

Les affleurements et les sondages montrent que le Plio- cène est constitué par une alternance de sables et d'argiles, avec leurs in- termédiaires argilo-sableux, disposés en bancs ou en lentilles. Stratigra- phiquement il est malaisé de faire une division, il n'y a pas de passage net de la couleur bleue à la couleur jaune, mais des intrications de ces deux couleurs. Les sondages montrent en profondeur des faciès à couleur bleue dominante, et les affleurements une couleur jaune ou grise. C'est le seul critère de distinction qui puisse être établi en l'absence de précisions micropaléontologiques. La tendance actuelle est de considérer les argiles plaisanciennes et les sables astiens comme des faciès souvent superposés dans le domaine méditerranéen, mais pouvant passer latéralement de 1'un à l'autre (d'après R. BALLESIO).

Les faciès bleutés indiquent des conditions de dépôt en milieu réducteur (les argiles bleues contiennent quelques passées ligni- teuses), les faciès jaunes une sédimentation en milieu oxydant. Comme les variations de faciès latérales et verticales, qu'elles soient naturelles ou qu'elles proviennent de discordances, sont fréquentes, les conditions de sédimentation variaient assez rapidement dans l'espace et dans le temps.

Les faciès du Pliocène de la plaine de MONTELIMAR sont variables et montrent une instabilité du milieu de sédimentation : faciès marins francs, littoraux et même lagunaires.

Le Pliocène s'est étendu vraisemblablement dans toute la plaine de MONTELIMAR, mais il a été érodé par les rivières traver- sant la plaine qui n'ont laissé finalement que des témoins entre les deux bassins du Roubion et du Jabron (R. BALLESIO signale des argiles bleues au S.E. de ST GERVAIS).

La base du Pliocène n'a pas été observée. Son épaisseur est variable, la profondeur du golfe que la mer pliocène a envahi, n'était pas constante (un témoin aptien affleure entre MONTELIMAR et MONTBOUCHER). Des sondages de l'autoroute les plus profonds au niveau du Roubion, atteignent la cote 85 dans la même formation des argiles sableuses bleues, et la colline de Savasse, à côté, montre des sables jaunes à la cote 160. On peut - 37 -

donc envisager des comblements supérieurs à 75 m.

Le Pliocène se termine par des épandages caillouteux visibles ä la butte Saint-Rome, à l'Est.

323 - Quaternaire

II comprend d'une part les dépôts alluvionnaires, d'autre part les éboulis de pente et les colluvions.

3231 -

32311 - Terrasses anciennes

323111 - Les cailloutis villafranchiens de la carte au 1/80 000 reportés sur la carte géologique comprennent au S.E de ST GERVAIS des galets de calcaire et de grès glauconieux, et sur le plateau de Savasse des galets de quartzite. Leur importance en superficie est faible et leur rôle hydrogéologique négligeable.

323112 - Terrasses attribuées au Rissien supérieur

- Le plateau de Savasse : la terrasse est constituée par des galets de calcaire, de roches cristallines enrobées dans de l'argile rouge ou du sable argileux. Son épaisseur est variable : de 2 à 7,50 m sur la colline de Blayn (Fig. 323112 - 1). Elle ravine les sables et les marnes pliocenes, mais aussi le Crétacé inférieur qui ne se trouverait par endroits qu'a 1 ou 2 m de profondeur (rapport BURGEAP R. 366) .

- Le plateau de Géry : la terrasse présente deux niveaux différents par la nature des galets : à la base elle contient des galets à dominante cris- talline (granite altéré, gneiss etc...), au sommet les galets sont surtout calcaires (Fig. 323112-2 et 323112-3). Le niveau de base est consolidé loca- lement par une précipitation secondaire de calcaire donnant des lentilles conglomératiques compactées. L'épaisseur de l'ensemble est variable, et > peut atteindre 15 m. - 38 - COUPE DE LA CARRIERE DU CHATEAU DE BLAYN ( EMPRUNT A L'AUTOROUTE) Rg.323112.1

H Coordonnées x = 795,40 y = 256,62

z = 156 Galets (calcaires dominant, mais beaucoup de granite kaolinisé, gneiss, silex) enrobés dans argile rouge. 2,50m Galets identiques enrobés dans sable argileux gris. 0 à 4,50m 3 Marnes grises litées. 0 à 3,50m 4 Sable gris marneux. Ira et plus

3 et 4 : Pliocène

COUPE 50mA \1 EST Coordonnées : x = 795,46 y = 256,83 w

1 Idem au 1 coupe précédente. 2,50m 2 Argile sableuse compacte rouge. 0,60n 3 Idem au 2 coupe précédente 4 Lentille sableuse 5 Marnes grises 6 Sable gris marneux 5 et 6 : Pliocène

¿S'- O7.73 - 39 -

Fig.323112-2

COUPE DE LA CARRIERE DE MONTBOUCHER

Coordonnées : x = 795,38 y = 253,54

1 Terre végétale rouge. 0,20m 2 Niveau conglomératique à galets calcaires et silex. Ciment argilo- sableux rouge, lin 3 Niveau conglomératique à galets cal- caires surtout, et galets de quartzite et silex. Passées sableuses. 2,50m 4 Niveau conglomératique identique au précédent mais irrégulièrement, cimente par du calcaire sableux. Fas de passées sableuses. 1,50m 5 Sable argileux verdâtre et rouge à passées argileuses. Passe latéralement vers le sud à un banc de galets et de graviers à éléments calcaires et gra- nitiques. Stratifications entrecroisée?, 2,50m Niveau conglomératique à galets de cal~ caire, granite altéré, gneiss, quartzi L> roulés à subanguleux. Blocs ayant jus- qu'i à 0,30m de longueur. Ciment calcaire discontinu sauf à la base. Passées remplies de calcite. 4,ô0ni 7 Niveau conglomérat ique à galets calcaire et cristallins. Stratification oblique. Passées sableuses. 5in 8 Marnes j aunes.

.71//PJ. - Û7.73 Fig. 323 112- 3 COUPE DE LA CARRIERE DE MONTBOUCHER

Coordonnées x = 795,60 y = 253,36 z = 161

1 Terre végétale brune à galets. 0,30m 2 Niveau conglomératique friable à galets en majeure partie calcaires. Quelques galets de quartzite, et silex. Taille : 15 à 20cm au maxi- mum. Epaisseur : 2,50m. Ciment de sable grossier, lentilles argilo- sablcuses vertes ou jaunes. 3 Marne friable verte et jaune. Inclu- sions crayeuses. 0,20m 4 Sable moyen jaunâtre feldspathique. 0,50m 5 Niveau conglomératique friable à galet en majeure partie cristallins (gra- nite kaolinisé, gneiss). Galets roulép de quartzite et de calcaire, dans sable identique au précédent. Epaisseu 4,50m 6 Niveau graveleux à petits galets (0 5 cm) non cimenté, 0,50m 7 Niveau conglomératique à gros galets de même nature que 5 (taille supé- rieure à 5cm). 3,50ra visible.

Les niveaux 2 et 3 correspondent aux niveaux 3 et 4 de la coupe précédente d'une part, et les bancs 4 et 5 aux bancs 5 et 6 de l'autre coupe.

. oy.75 - 41 -

- Le plateau de Bondonneau (anciennement terrasse des Trappistines) : la terrasse est formée ici par des galets quartzitiques et cristallins noyés dans de l'argile rouge à jaune à passées sableuses. Son épaisseur est de 9 à 10 m environ. Elle repose sur des éboulis marneux et calcaires du Crétacé.

Ces trois terrasses, situées à 155-165 m d'altitude, sont à 80-90 m au-dessus du Rhône.

L'hétérogénéité de leur composition lithologique provient de la plu- ralité de leur origine : le plateau de Savasse et celui de Boudonneau ont une composition à peu près équivalente dans laquelle les galets d'origine cristalline entrent pour la majeure part. Ils montrent une influence rhoda- nienne exclusive. Le plateau de Gêry, situé entre les deux est plus riche en éléments calcaires, il peut être considéré comme le témoin d'une ancienne confluence entre le Rhône et le Roubion. Le bassin du Roubion ne comporte en effet aucune roche cristalline, mais uniquement des couches sédimentaires dont les seules qui soient résistantes sont des calcaires et des gres.

323113 - Terrasse attribuée au Rissien inférieur

Elle constitue la pointe Ouest du plateau de Géry. Elle est formée de galets calcaires et quartzitiques, parfois consolidés par le même type de précipitation calcaire que pour la terrasse voisine. Elle repose sur des sables pliocenes. Son altitude est de 125 m et elle domine le Rhône de 50 m.

32312 - Alluvions anciennes

Par leur étendue elles occupent l'essentiel des formations quaternaires de la région.

- Dans la plaine de Cléon d'Andran : elles forment, on l'a vu au chapitre précédent, une terrasse plane. Elles sont constituées surtout par des galets de calcaire, mais aussi de grès, noyés dans une matrice de sable grossier hêtcrogranulaire plus ou moins argileux. La taille des éléments est variable, elle est maximum près de CHAROLS où elle peut atteindre 30 cm ; elle diminue vers l'Ouest. - 42 -

L'épaisseur des alluvions atteindrait 18 m au maximum au Sud de Cléon. Elle varie de 5 à 15 m en moyenne et a tendance à augmenter du Nord vers le Sud. Les alluvions grossières sont recouvertes par une couche limoneuse brune ou rouge de faible épaisseur, (les labours remontent le gravier par endroits).

- Dans la plaine de Sauzet : l'épandage ne forme pas une terrasse aussi plane. La nature des alluvions est identique. Cependant elles sont moins grossières. Elles sont recouvertes par une couche limoneuse brune ou jaune d'épaisseur variable (0,50 à 3 m) . Elles peuvent présenter des passées inter- médiaires fines. L'épaisseur est moindre que dans la plaine de Cléon, elle varie de 5 m à 12m.

- Dans le vallon du Vermenon et du Jabron : elles présentent toujours une formation graveleuse, dans laquelle la tendance calcaire l'emporte sur la tendance siliceuse. Elle contient localement des passées sableuses. L'épais- seur est variable, elle est vraisemblablement maximum à l'ENE de la Batie- Rolland où elle pourrait atteindre 18 m et peut-être plus. Vers CHAROLS elle est de 10-15 m. Elle diminue vers l'Ouest : 5 à 6 m à la hauteur de MONTBOUCHER.

Cet épandage alluvial se trouvant spatialement plus élevé que celui de la plaine du Roubion, lui est donc antérieur. Comme le vallon du Vermenon débouche en amont sur le Roubion, on peut imaginer qu'il s'agit d'une ancienne vallée du Roubion qui l'aurait empruntée avant de couler dans son bassin ac- tuel, et qui l'aurait comblée de ses alluvions. Le Jabron coulait sans doute plus au Nord, après son débouché dans la plaine à la Bégude de Mäzene, et participait aussi à cet alluvionnement.

32313 - Cônes de déjection

Les torrents provenant des formations cénomano- turoniennes au sud, ont déposé dans la plaine les matériaux qu'ils ont arrachés aux versants du synclinal de Dieulefit. C'est le cas du Ruisseau de Brive, du Lanson, et du Ruisseau de Salettes. Les alluvions roulées se distinguent bien des éboulis. Leur épaisseur est faible et ne dépasse pas quelques metres. Fig. 3232 SCHEMA MONTRANT LA FORMATION DES COLLUVIONS EN CONTRE-BAS DU MASSIF DE LA FORET DE MARSANNE

NW SE

1) Calcaire barrémo - bédoulien s'

Marnes du gargasien

Eboulis

A) Colluvions

. Û7.75 L'extension des cônes de déjection du Lanson et du Ruisseau de Salettes qui sont les plus grands atteint 2 km en longueur.

32314 - Alluvions récentes a2

Elles sont formées par des galets calcaires et gréseux et une matrice sableuse. Elles contiennent localement des len- tilles sableuses et argileuses. Une couche limoneuse d'épaisseur variable les recouvre. Dans la plaine de Cléon, à l'Ouest de BONLIEU, elles atteignent 9 m d'épaisseur. Dans la plaine de Sauzet, elles ont 5 à 6 m, le limon super- ficiel pouvant atteindre 3 m. Dans la basse vallée du Jabron l'épaisseur est identique aux alluvions de la plaine de Sauzet.

32 32 - Eboulis_et_colluvions

II y a lieu de distinguer les éboulis de pente A 1 des colluvions A 2 qui ont été entraînées par glissement à des distances plus grandes. Les premiers s'accumulent au pied des pentes et sont à l'origine des secondas lorsque la pente du sol s'y prête et que des conditions climati- ques particulières se produisent.

Les éboulis de pente concernent les terrains durs, tels que calcaires et grès. Les terrains plus tendres, marnes et sables, donnent moins fréquemment des éboulis car n'étant pas gélifs, ils sont entraînés par le ruissellement. Les éboulis s'observent par conséquent au pied de la falaise cénomano-turonienne et des massifs du crétacé inférieur, c'est-à-dire la Forêt de Marsanne notamment.

En contrebas de la falaise cénomano-turonienne, ils sont constitués par des blocs de taille variable, mais qui peuvent dépasser plusieurs mètres cubes, comme c'est le cas dans les éboulis récents où ils sont bien visibles. Les éboulis anciens sont consolidés par un remplissage argilo-sableux, et la végétation s'y est développée.

La grèze est une forme d'éboulis particulière aux calcaires du Crétacé inférieur. Ceux-ci, sous l'action de la gélivation se débitent en petits éclats qui s'accumulent en contrebas des pentes sur plu- -.5- Ftg.331

COUPE GEOLOGIQUE DE LA PLAINE DE MONTELIMAR suivant le méridien 2 G 81

Mt.Peyrieux 275m R.Roubion 138 m R.Jobron U2m Mt Laroche 380 m

R.Vermenon US m Mt Coste Chaude 289m R.Citelle 225 m Forêt de Marsanne Plateau de Réauville

Faille de Marsanne Anticlinal de Puygiron Synclinal de Dieulefit

LEGENDE

m OLIGOCENE CS TURONIEN C5-3 CENOKANIEN C2-1 ALBIEN C I GARGASIEN Cil BEDOULIEN ET SOMMET DU BARREMIEN C III BARREMIEN C IV HAUTERIVIEN CV VALANC-INIEN

Echelle 3 km

7¿'/PJ. 41 P£S.07.73 sieurs mètres d'épaisseur. Elle est représentée dans la Forêt de Marsanne où elle date des dernières glaciations. Un remplissage d'argile beige la col- mate plus ou moins. Par endroits elle est compactée par des cristallisations calcaires secondaires. Le plus souvent elle est litée.

Les colluvions A2 sont constituées nécessairement par des éléments relativement petits pour que leur transport soit rendu possible, aussi ne proviennent-elles que d'éboulis ou de formations à éléments de taille réduite. Elles recouvrent notamment les bordures de la Forêt de Marsanne (Fig. 3232) : vallées de Savasse et de Condillac, glacis de Sauzet et de Marsanne. Elles y sont constituées par les éléments de la grèze, transportés à la faveur de pentes assez fortes par des phénomènes de solifluxion. Plus précisément, au nord de la Laupie, au lieu - dit Quince, elles sont formées par une alternance de grèze et d'argile graveleuse, en couches de 0,50 m d'épaisseur. La taille réduite des éléments a permis leur transport sur des distances parfois supérieures à 2 km de leur point d'origine. L'épaisseur des colluvions diminue rapidement au fur et à mesure que leur distance à leur point d'origine augmente ; elle est de 2 m en moyenne.

La dépression de PUY-ST-MARTIN, à l'Est de la plaine, montre en surface un revêtement argilo-sableux dont l'origine peut être at- tribuée à un colluvionnement provenant du versant cënomanien.

33 - Ap_erçu_ tec tonique

331 - Principales directions des accidents

Deux sont particulièrement évidentes :

- La direction SO-NE avec la faille de Marsanne dont le jeu s'est produit entre l'Oligocène et le Burdigalien. Son rejet est de 500 m environ. Elle apparait distinctement au NE de Marsanne (Fig. 331). Plus au SE vers Sauzet et Montélimar les recouvrements tertiaires et quaternaires ne permettent pas d'affirmer sa continuité dans cette direction. Cependant, une faille, qui peut lui être raccordée, car elle a la même direction et se trouve dans son prolongement a été retrouvée dans la vallée du Rhône, à partir - 47 -

des sondages de la Compagnie Nationale du Rhône. Elle pourrait encore se prolonger sur la rive droite du Rhône au Nord de Viviers, par une faille dont la direction est identique. La faille de Marsanne ne serait alors que la partie terminale d'un long et profond accident, d'âge plus ancien, et. qui aurait rejoué à la fin de l'Oligocène.

Au Nord de la faille, la Forêt de Marsanne se présente comme un monoclinal orienté vers le S-SE et à pendage faible à subhorizontal.

— La direction Est-Ouest qui apparaît au Sud aussi clairement avec le synclinal de Dieulefit et l'anticlinal de Puygiron.

Les autres accidents tels que le dôme de PONT-DE-BARRET, et la faille Nord-Sud à l'Est de PUY-ST-MARTIN, qui n'est pas sûre, seraient dus à des manifestations tectoniques locales.

332 - Aperçu paléogéographique

Jusqu'au Coniacien la région appartient au domaine marin. A la fin de cette période se produisent des mouvements amenant la formation du synclinal de Dieulefit. La mer se retire, l'érosion entre en activité jusqu'au début de l'Oligocène.

Au Stampien et à 1'Aquitanien, la région est envahie par des lacs et des lagunes sur un paléorelief crétacé, et il est possible que les faciès du plateau de Roche-sur-Grane au Nord aient été en continuité avec ceux du plateau de Réauville au Sud. A la fin de cette période, à la suite des mouvements tectoniques qui ont donné la faille de Marsanne, une nouvelle phase d'érosion reprend, et avant le Burdigalien l'aspect de la cuvette de MONTELIMAR était peu différent de ce qu'il est actuellement.

Au Miocène, nouvelle transgression marine sur un paléorelief crétacé et oligocène. Les dépôts molassiques envahissent la plaine, mais après le retrait de la mer ils sont intensément erodes car il n'en reste plus que quelques témoins; avant la dernière incursion marine, la dépression a encore tendance à s'approfondir. La dernière transgression marine, au Pliocène, se produit sur une morphologie peu différente de l'actuelle. Fig. EMPLACEMENT DES STATIONS HYDROLOGIQUES ET METEOROLOGIQUES

ANCONE / O / | MONTELIMA'R

LEGEN DE

O Station météorologique

^ Limnigraph e

ECHELLE 1/200 000

6 8 km -\ 1

JU/?À. AIP£S!. ÛY.75 - 49 -

CHAPITRE 4

CLIMATOLOGIE

L'étude du climat de la région de MONTELIMAR a déjà été faite par le service de Météorologie Nationale d'ANCONE-MONTELIMAR, puis par l'Institut de Géographie appliquée de STRASBOURG. Les renseignements apportés ici comporteront donc uniquement quelques rappels et des données complémentaires de ces études.

41 -

Les données météorologiques sont fournies par les six stations suivantes (Fig. 41 ) :

- ANCONE-MONTELIMAR (précipitations, températures, ensoleillement, vents, evaporation depuis 1921). - DIEULEFIT (précipitations et températures depuis 1952) - CREST (précipitations depuis 1921) - (précipitations depuis 1957) - MARSANNE (précipitations depuis ¡958) - (précipitations depuis 1961)

Seule la station de MARSANNE se trouve à l'intérieur du secteur, les autres sont toutes situées à la périphérie : CREST à 11 km au NE de ROYNAC, DIEULEFIT à 8 km à l'E-S-E de SOUSPIERRE, BOURDEAUX à 10 km à l'E-S-E de PONT-DE- BARRET, MONTJOYER sur le méridien de LA BATIE à 2 km de la limite sud du sec- teur, ANCONE à 2 km au N.O de MONTELIMAR.

Des pluviomètres ont été installés plus récemment par le Groupement de Vulgarisation Agricole de la plaine de MONTELIMAR, et par le Service Régional de l'Aménagement des Eaux dans certaines localités de la plaine, mais leurs données ne sont pas encore exploitables. - 50 -

42 - Choix_des_données

La station de MARSANNE donne des renseignements incomplets portant seulement sur la pluviométrie et depuis une période récente. De plus, sa situation particulière ne permet pas de considérer ses relevés comme repré- sentatifs de toute la plaine. Elle se trouve en effet au pied de la Forêt de Marsanne qui l'abrite des intempéries venant de l'Ouest. Il faut donc adopter un ensemble de données valables pour l'ensemble de la plaine ä partir des stations citées.

En ce qui concerne la pluviométrie des corrélations ont été faites entre la station d'ANCONE-MONTELIMAR et les autres stations de la façon suivante : elles portent sur la comparaison des données pluviométriques pendant la période de fonctionnement de chacune d'elles et des données de MONTELIMAR pendant la même période. La comparaison des moyennes donne les résultats suivants :

CREST (47 ans) : 830 mm MONTELIMAR : 967 mm DIEULEFIT (13 ans) : 891 mm MONTELIMAR : 940 mm MONTJOYER (12 ans) : 881 mm MONTELIMAR : 949 mm MARSANNE (12 ans) : 804 mm MONTELIMAR : 956 mm BOURDEAUX ( 7 ans) : 827 mm MONTELIMAR : 928 mm

La forte moyenne pluviométrique observée dans la vallée du Rhône à MONTELIMAR diminue vers l'Est rapidement, c'est ce qui résulte de ce tableau. Cependant cette variation tient peut-être autant à la situation des pluviomètres, aux résultats influencés par des microclimats, qu'à une varia- tion des conditions climatiques générales.

DIEULEFIT et BOURDEAUX sont situés au fond de vallées encaissées. MONTJOYER montre une diminution qui ne peut se traduire uniquement que par des influences méditerranéennes, sa situation doit donc être particulière. Seule la station de CREST présente des influences différentes de celles de MONTELIMAR.

Comme les données, à part celles de CREST, sont relativement récentes, il serait erroné d'accorder aux chiffres une valeur stricte. Il est préférable - 5! - Fig.

STATION METEOROLOGIOUE DE MONTELIMAR

ANCONE Rose des vents PÉRIODE D'OBSERVATION 19/.7-57

N

V£A/7?

JL//P4- TEMPERATURES MOYENNES ANNUELLES DE 1921 A 1968 ( SAUF 1954 ) Station météorologique d'Ancône

1921 1925 1930 19A0 1950 1960 1968

I - 53 -

de considérer une diminution progressive de la pluviométrie d'Ouest en Est dans la plaine, diminution qui ne doit pas descendre à moins de 5 % de la valeur moyenne enregistrée à MONTELIMAR.

En ce qui concerne les températures, les résultats de MONTELIMAR sont applicables à la plaine sans hésitation ; la station de D1EULEFIT donne des moyennes équivalentes.

Toutes les autres données de MONTELIMAR (ensoleillement, vent, etc...) seront tenues comme valables pour l'ensemble de la plaine, en l'absence d'autres enregistrements.

43 - Les vents

La répartition spatiale des vents à la station de MONTELIMAR observée sur une période de 17 ans montre un maximum pour le vent du Nord, appelé ici "bise". Sa fréquence est de 51 %. Le vent du Sud vient en deuxième position avec 14 %. Les autres directions sont les vents du S.O et du N.E, dont la répartition respective est de 3 % et de 4 %. La fréquence des calmes est de 25 % soit le quart du temps d'observation (Fig. 43).

Le vent du Nord se manifeste surtout en hiver et en été, les vents du Sud et du Sud-Ouest au printemps.

44 - Les températures

Pour une période d'enregistrement de 47 ans la moyenne observée est de 12°7 (Fig. 44-1).

Le mois le plus froid est janvier (moyenne : 4°2). L'augmentation de la température est régulière jusqu'au mois de juillet qui est le plus chaud (moyenne : 22°3) . Août (moyenne : 21°6) est à peine moins chaud que juillet (Fig. 44-2). MONTELIMAR-STATION METEOROLOGIQUE D'ANCÖNE I -399-

NOMBRE MENSUEL MOYEN 1 D'HEURES D'INSOLATION ( 1926Í1968=37 ans) EVAPORATION MOYENNE MENSUELLE EN mm (|i928-1968 SAUF J.F.M.N.D.) (Evap. Piche )

20 200-

TEMP IRATURE MENSUELLE M OYE; •1928) EN °C ¿

10- •469- t

PLUVIOMETRIE MENSUELLE (1921-1 368) ENnn 31 (JQ -9 G- J F M A M J N D - 55 -

45 - Ensoleillement

Ses données suivent une courbe parallèle à celle de la thermoraétrie : les mois les plus ensoleillés sont juillet en premier lieu devant juin et août- Mais l'automne est moins exposé que le printemps. Le mois le moins ensoleillé est décembre (Fig. 44-2). Le nombre moyen annuel d'heures d'ensoleillement pour une période de 37 ans est de 2524 (annexe).

46 - Précipitations

461 - Répartition annuelle

Pour la période d'observation allant de 1921 à 1968 la moyenne annuelle des hauteurs d'eau recueillies à MONTELIMAR est de 967 mm. Cette tranche d'eau est inégalement répartie au cours de l'année (annexe). Septembre est le mois le plus arrosé avec 137 mm, alors que le minimum se situe en juillet (45 mm) (Fig. 44-3). La saison la plus arrosée est l'automne (sept., oct., et novembre) avec 361 mm, la minimum est l'été (juin, juillet, août) avec 185 mm. Le printemps présente un maximum secondaire (mars, avril, mai).

462 - Fréquence des pluies

II est intéressant de noter que ces précipitations ne sont pas régulièrement réparties. Le nombre de jours de pluie est de 110 par an. En hiver et au printemps, les précipitations sont quantitativement inférieures a celles de l'automne, mais s'étalent dans le temps sur un nombre de jours plus grand. Les pluies d'automne sont donc les plus violentes de l'année.

47 - Définition_du_climat_de_MONTELIMAR

En résumé, les données qui viennent d'être énoncées permettent de situer le climat de MONTELIMAR dans un cadre général : il se trouve à la limite du climat rhodanien et du climat méditerranéen : - 56 -

— les influences rhodaniennes se manifestent par le mistral qui donne à la température une moyenne relativement peu élevée ; — les influences méditerranéennes sont marquées par la quantité et l'inégalité de la répartition des précipitations.

Au point de vue agricole les précipitations sont importantes mais mal réparties. En hiver et au printemps elles sont suffisantes. Mais en été le déficit est très important et il est aggravé par une forte évapo-transpiration du fait des températures élevées et de l'importance de l'ensoleillement. Les pluies d'automne sont abondantes mais trop brutales et trop violentes pour être totalement efficaces.

48 - Végétation

Elle présente deux aspects bien différents selon qu'il s'agit de la plaine ou de sa bordure montagneuse.

La plaine alluviale et ses bordures marneuses ou argilo-sableuses sont presque entièrement recouvertes par des cultures variées : céréales, primeurs, fourrages ; les arbres fruitiers sont en pleine extension (essen- tiellement pêches et pommes). Ces cultures, lorsqu'elles ne sont pas couvrantes, n'empêchent pas l'érosion de s'exercer surtout lorsque le soi est en pente. C'est encore plus net, en lisière de la plaine, sur les pentes recouvertes de grèze ou de caill'outis, où ces cultures font place à la vigne et à la lavande. L'érosion y est encore, plus active.

La bordure est envahie, quand la topographie permet à un sol de se former, par des arbustes et des formations buissonnantes. Les arbres peuvent aussi prendre une certaine extension, feuillus essentiellement et conifères.

49 - Evagotransgiration_annuelle_moYenne

Elle a été calculée à partir des formules établies par R. TURC et A. COUT/'GNE. Celles-ci tiennent compte de la température moyenne annuelle et de la hauteur moyenne des précipitations annuelles,valeurs qui sont celles - 57 -

obtenues à MONTELIMAR.

Formule de TURC : D = . .w • avec L = 300 + 25t + 0,05t3 V0,9 + -^2

(D, déficit d'écoulement et P, précipitations sont exprimés en mm, t, température, en degrés C.)

On trouve D = 602 mm

Formule de A. COUTAGNE : D = P-ÀP2 avec A = 0,8+0,14t et la condition suivante : — < P< —rr D et P sont exprimés en mètres, o A ¿. À t en degrés C ;

On trouve D =590 mm

Ces formules sont à utiliser avec les réserves d'usage. Elles ne tiennent pas compte d'un certain nombre de facteurs dépendant de la géologie et de la climatologie. Tous ces facteurs sont supposés avoir une action constante.

Les deux méthodes donnent des résultats presque identiques puisque le premier diffère du deuxième de 2 % seulement. Il semble que l'on puisse, au premier abord, admettre comme déficit d'écoulement la valeur approximative de 600 mm.

Cette quantité représente environ 60 % d'évapotranspiration, c'est- à-dire un coefficient d'écoulement égal à 40 %. Ce coefficient diffère peu de celui donné par L. VIVAS (L. VIVAS : Etude hydro]ogique du bassin du Roubion), pour le bassin du Roubion en amont de Soy ans et qui est de 43 %. Si l'on veut tenir compte de la différence, celle-ci peut s'expliquer soit par le relief plus accidenté du basin amont qui facilite le ruissellement plus que dans la plaine, soit tout simplement par la marge d'erreur que contiennent des résultats donnés par estimation et des formules empiriques. STATION METEOROLOGIQUE DE MONTELIMAR-ANCONE EVAPORATION PICHE EVAPOTRANSPIRATION POTENTIELLE D'APRES LA FORMULE DE TURC „ „ ,, LA METHODE DE THORNTHWAITE

/ \

/ \ /

/ — \ \

.y' \ y / \

1 / 1 / y y s \ s y ^>

2) J F- M A M ) J ï \ S C) N 6 00 I - 59 -

410 - L^éva£otrans2Íratign_£otentielle_et_le_bilan_en_eau_mensuel

La station de MONTELIMAR est équipée d'un évaporomètre Piche qui fonctionne depuis 1928 (annexe). Mais les relevés des mois de janvier, février, mars, novembre et décembre sont irréguliers et ils n'ont été faits que sur des périodes allant de 9 ans au minimum pour février, à 23 ans au maximum pour novembre. Malgré cela la moyenne annuelle a été évaluée, elle se monterait à 1 848 mm, soit près du double de la tranche d'eau qui tombe à MONTELIMAR.

Cette evaporation est évidemment la plus forte en juillet (272 mm), mois le plus chaud et le plus ensoleillé (Fig. 410). Elle est très mal répartie tout le long de l'année : variant peu au printemps, elle croît fortement en été. Avec juillet, les mois de juin et août sont les plus ensoleillés, les plus chauds, les plus venteux : le vent le plus fréquent, on l'a vu, est le mistral qui est sec. Enfin 1'evaporation décroît rapidement en automne.

4101 - L'évapotranspiration potentielle d'après L. TURC

L'évapotranspiration potentielle (Etp) mensuelle est évaluée d'après L. TURC, au moyen de la formule suivante :

m » °'40 «tïîi* (IS + 50) avec t = température moyenne mensuelle Ig = radiation globale moyenne en petites calories par cni^ de surface horizontale et par jour pendant le mois.

Ig = IgA (0,18 + 0,62-jj-) avec : IgA énergie de radiation qui atteindrait le sol si l'atmosphère n'exis 2 tait pas, exprimée en petites calories par cm de surface horizontale pour le mois considéré.

h = durée astronomique du jour ( ) ( j F M A M J J : A S 0 N D Année )

( ) ( Etp 17 27 55 : 87 116 . 140 156 133 94 : 54 34 17 930 ) J . Précipitations 58 54 75 71 90 55 45 85 137 111 113 76 970 ( Var.Rés. eau sol ; -16" -26 -58 43 57 ) / ) , Réserve eau utile 100 100 100 ; 84 58 0 0 0 43 100 100 100 ) ( Evap. effective 17 27 55 87 1 16 113 45 85 94 54 34 17 744 ) , Déficit 27 11! 48 186 ? ( Excédent (=pp-Ev) 41 27 20 79 59 226 ) )

TABLEAU 4 102 - 1

BILAN D 'FAU MENSUEL D'APRES METHODE DE THORNTHWAITE

(Etp calculée d'après méthode de TURC)

I H = durée d'insolation

— = insolation relative n IgA et h sont données par des tableaux. Elles sont fonction de la lati- tude. Des abaques dressées par le Génie Rural permettent d'obtenir les résul- tats plus simplement que par le calcul (1).

Lorsque l'humidité relative de l'air (h.r.) est inférieure en moyenne à 50 %, on multiplie la valeur de l'Etp par le terme suivant : (1 + —=^ '—')• Ce terme intervient exceexceptionnellemen¡ t en et il est tout à fait négligeable à MONTELIMAR.

L'Etp obtenue de cette façon est largement inférieure à 1'evaporation Piche qui est celle d'une nappe d'eau libre. Elle atteint la moyenne annuelle de 930 mm, valeur proche de la hauteur des précipitations. Elle est bien répartie pendant l'année entre le maximum de Juillet et les minimum de Janvier et de Décembre.

4102 - Le bilan d'eau mensuel d'après la méthode de THORNTHWA1TE (avec Etp calculée par la méthode de TURC)

II est établi à partir de. l'Etp mensuelle calculée et des précipitations, et tient compte, au départ d'une réserve d'eau superficielle dans le sol estimée à 100 mm par THORNTHWAITE (tableau 4102-1).

En janvier, février, mars, les précipitations sont supé- rieures à l'Etp (Fig. 4102-2). L'évaporation réelle est égale à l'Etp. L'excédent est disponible pour le ruissellement et l'infiltration. En avril, mai et juin, l'Etp est supérieure aux précipitations. L'évaporation EV entame alors les réserves du sol, pour les absorber complètement en juin, où il se produit même un déficit (différence entre Etp et EV). Ce déficit, appelé déficit agricole est la quantité d'eau nécessaire au sol et à la végétation qui ne peut être apportée que par irrigation. Il est important aux mois de juillet et août, mais il apparaît des juin, date où l'irrigation commence à être pratiquée dans la plaine.

(1) TURC L., GOBILLOT T., HLAVEK R. , LECARPENTIER C: Cartes d'évapotranspi- ration potentielle - Interprétation et utilisation Bull. tech. du G.R. n° 60 STATIÇN DE MONTEUMAR-ANCÔNE - Bilan moyen annuel de l'eau d après la méthode de Thornthwaite , pour Etp d'après la formule de Turc

160- uo i120 À 100 m \\\ 80 \V\ i 60- 1 ri — Il ¿0- 20'

0 s 0 N D J ' F M A M j J A S 0 N D 7? £íp

¿?¿Sr/r¿/T/UA' A ¿A V£-6£r/iT/OA/ DS ¿A JP£SEJSV£ SA/ ta soi JÛV /= o Ce déficit se poursuit en juillet et en août, mois pendant lesquels 1'evaporation Ev absorbe la totalité des précipitations. La réserve en eau du sol est reconstituée grâce aux pluies importantes de septembre et d'octobre, largement supérieures à l'Etp. En novembre et en décembre le bilan est de nouveau excédentaire. L'excédent des mois d'hiver est disponible, en plaine, surtout pour l'infiltration, et il sert à l'alimentation de la nappe d'eau souterraine.

Cette méthode donne pour l'Ev une valeur forte : 744 mm alors que le calcul direct par les formules de TURC et de COUTAGNE donnait 600 mm. Cette augmentation sensible provient des valeurs données à l'Etp. L'estimation de la réserve d'eau superficielle fixée à 100 mm ne peut être mise en cause, car, même en admettant qu'elle soit nulle (ce qui ne cor- respondrait pas à la réalité), l'Ev n'atteindrait pas la valeur donnée directement par la formule de TURC. Cette méthode, établie à partir de don- nées climatiques nombreuses, semble donner un résultat trop fort.

4103 - L'évaporation potentielle et le bilan en eau mensuel calculés par la méthode de Thornthwaite

Thornthwaite évalue l'évaporation potentielle par la formule suivante : Etp = Cta Etp est 1'évapotranspiration mensuelle en centimètres pour un mois fictif de 30 jours et une durée théorique d'ensoleillement de 12 h sur 24.

t est la température moyenne mensuelle pour le mois consi- déré.

C et a sont fonction d'indices thermiques.

En pratique des tableaux et des abaques permettent d'éviter de longs calculs.

L'Etp donnée ici est moins importante que celle donnée par la méthode de TURC, elle est de 738 mm (Tableau 4103). De même la valeur de : J F M A M J J A S 0 N D Année )

( Etp : 9 14 32 52 84 113 138 125 88 52 22 9 . 738 ) K. Précipitations : 58 54 75 71 90 55 45 85 137 : 111 113 76 970 i ( Var. rés. eau sol : -58 -42 49 51 ) , Réserve eau utile : 100 100 100 100 100 42 0 0 49 100 100 100 } ( Evap. effective : 9 14 32 52 84 113 87 85 88 52 22 9 647 ) Déficit 51 40 : »' I ( Excédent v : 49 40 43 19 14 : 8 91 67 : 331 ) ( : )

.TABLEAU 4 103

BILAN D'EAU MENSUEL D'APRES METHODE DE THORNTHWAITE

(Etp calculée d'après méthode de Thornthwaite) - 65 -

1'evaporation réelle Ev est plus faible que la précédente : 647 rnm. Il n'est pas possible non plus d'adopter ces chiffres plus que les autres. Dans le cas présent, la méthode de THORNTHWAITE présente une lacune : le mois de juin n'admettrait pas de déficit, ce qui ne semble pas correspondre avec la réalité.

4104 - Valeurs adoptées pour l'Ev et l'Etp

En définitive, ä partir des diverses méthodes qui viennent d'être présentées, il convient d'établir des valeurs de l'Etp et de l'Ev. Bien entendu, les méthodes qui viennent d'être utilisées sont toutes criti- cables du fait même qu'elles sont empiriques et qu'elles ne font pas appel à toutes les données qui conditionnent 1'evaporation. Et il n'est pas logi- que de fixer un seul chiffre comme étant définitif, aussi est-on obligé de situer l'Etp et l'Ev à l'intérieur de fourchettes dont les écarts sont évidemment très larges.

L'Ev obtenue par la méthode de TURC donne une valeur plus forte que celle calculée par les formules directes, celle qui est obtenue d'après la méthode de THORNTHWAITE s'en rapproche beaucoup plus. Des facteurs climatologiques tels que la durée de l'ensoleillement, la répartition inégale des précipitations, le mistral, laissent à penser que l'Ev a une valeur su- périeure à celles fournies par les formules directes. Aussi l'Ev adoptée ici sera de 600 ä 660 mm par an.

Quant à l'Etp la logique commande de choisir un moyen terme entre les résultats fournis par les deux méthodes, soit 800 à 880 mm par an.

Il faut ajouter que ces résultats, établis à partir de don- nées climatologiques moyennes portant sur plusieurs années, ne sont appli- cables qu'à une année présentant des caractéristiques proches de l'année moyenne. D'une année à l'autre, 1'evaporation peut varier selon l'écart à la moyenne de ces données. - 66 -

CHAPITRE 5

HYDROLOGIE DE SURFACE

51 - Introduction

L'équipement en appareils hydrométriques sur le Roubion et le Jabron est trop récent pour qu'il soit possible de rendre compte avec précision du régime de ces deux rivières. Une étude portant sur le débit du Roubion à , c'est-à-dire juste en amont de la plaine de MONTELIMAR, a déjà été faite à partir de données obtenues sur une échelle lirnnimétrique pendant une période de 17 ans (L. VIVAS : Etude hydrologique du bassin du Roubion) . Le présent chapitre se bornera donc à examiner les résultats enre- gistrés par les limnigraphes ainsi que les jaugeages qui ont été faits par le SRAE de la Drôme.

52 - Les_rivieres_et_leurs_affluents

521 - Le Roubion

II circule dans la plaine en décrivant de nombreux méandres à l'intérieur d'un lit majeur qu'il a creusé dans ses propres alluvions. De ce fait, il est constamment en liaison avec la nappe phréatique qui joue un rôle important dans les variations de débit qui se produisent le long de son cours. Ce facteur sera examiné plus loin.

Son principal affluent, pour le débit, est l'Anc.elle. Ce ruisseau draîne d'abord les assises marneuses du Cénomanien, à l'Est de PUY-SAINT-MARTIN, de telle sorte qu'il peut être à sec à l'étiage dans cette- partie de son cours. Il coule ensuite dans les alluvions de la plaine de Cléon d'Andran où il est alimenté par les sources de la Forêt de Marsanne et la nappe phréatique. Le débit à la confluence est le tiers ou le quart de celui que le Roubion présente à MONTELIMAR.

La Rimandoule, ruisseau torrentiel provenant des formations crétacées de la cuesta sud, a un régime très irrégulier. Nul, ou presque en été, son débit croît sensiblement en saison humide, tout en restant - 67 -

inférieur à celui de l'Ancelle.

Les autres affluents, ruisseau de Salettes, Saillac, Merdary, Manson, sont à sec ou à peu près pendant l'été.

522 - Le Jabron

II présente la particularité de couler sur la majeure partie de son cours, en sortant du synclinal de Dieulefit, dans les marnes de l'Aptien d'abord, du Pliocène ensuite. Ce n'est qu'à la hauteur de la confluence du Vermenon que les alluvions forment son lit jusqu'à MONTELIMAR.

Les affluents ont tous un débit très modeste, voire •inexistant à l'étiage. Sur la rive nord, le Vermenon coule d'abord dans un relief accidenté où son débit reste faible (quelques litres par seconde). Dans la plaine, il décrit des méandres creusés dans les alluvions qui com- blent le vallon. C'est dans cette partie de son cours que son débit augmente sensiblement par drainage de la nappe phréatique.

Sur la rive sud, le ruisseau de Brive, le Lanson et la Citelle sont des torrents qui prennent leur source dans les séries calcaro- grèseuses de la pointe Ouest du synclinal de Dieulefit. Leur apport, à l'étiage, est pratiquement inexistant.

53 - Données_sur ¿e _dJ;M. t _ dji JlojjbJ. on jît_djj_J ajaron

531 - Equipement hydrometrique

Un limnigraphe fonctionne sur le Roubion, à SOYANS, depuis le 10/11/1964. Plus récemment, depuis le début de 1969, un autre limnigraphe a été installé au pont de l'autoroute A 7 au sud de Saint-Marcel-les-Sauzet. Mais ses enregistrements sont considérés comme douteux et surtout en période de basses eaux. - 68 -

Sur le Jabron, il existe deux limnigraphes situés, l'un à SOUSPIERRE, l'autre à MONTELIMAR, qui fonctionnent, le premier depuis le 6/1/1965, et le second depuis le 17/4/1968. La comparaison des débits aux deux stations permettra de faire quelques observations sur les variations du débit sur le cours même du Jabron.

Tous ces limnigraphes sont exploités par le SRAE de la région Rhône-Alpes (1). Le dépouillement des relevés des trois limni- graphes de SOYANS, SOUSPIERRE et MONTELIMAR a été fait jusqu'en 1969 compris.

532 - Jaugeages

Des jaugeages faits par le SRAE donnent des indications supplémentaires. Ces mesures ont été faites essentiellement sur le Roubion et le Jabron en 1968-69 à MONTELIMAR et sur l'ensemble du réseau hydrogra- phique au cours de deux campagnes en août 1968 et juillet 1969.

54 - MoYennes_relatives_aux_enregistrements_des_limnigra2hes

A titre indicatif, il est intéressant de signaler quelques chiffres concernant les débits du Roubion à SOYANS et du Jabron à SOUSPIERRE.

541 - Moyennes du Roubion

D'après les données de SOYANS durant les périodes 1926-1940 et 1965-1969, l'étiage se place au mois d'août alors que la plus forte moyenne mensuelle est observée en février-mars. Entre 1965 et 1969, la moyenne annuelle a été de 1,7 m-Vs soit un débit spécifique de 9,03 1/s/km . Les moyennes mensuelles extrêmes sont 3,09 m-Vs (débit spécifique : 16,6 l/s/km^) en février et 0,37 nr/s (débit spécifique : 1,98 l/s/km^) en août. La surface du bassin versant est de 186

Pour l'ensemble du bassin il va de soi que les périodes de minima et de maxima sont les mêmes, les conditions climatiques variant peu du haut-bassin au bas-bassin.

(1) : SRAE Rhône-Alpes 40 rue E. Herriot 26000 VALENCE - 69 -

TABLEAU 55-1

JAUGEAGES EFFECTUES SUR LE ROUBION ET LE JABRON A MONTELIMAR

( S R A E )

ROUBION Date Débit 1/s

22/02/68 3.284 13/11/68 2.719 27/11/68 2.609 10/12/68 1.695

JABRON

22/02/68 621 03/05/68 571 1 1/05/68 807 11/06/68 647 04/07/68 191 18/07/68 75 23/07/68 0 04/09/68 712 13/11/68 .864 12/01/69 ,377 12/02/69 ,287 25/02/69 ,746 27/02/69 ,502 04/03/69 .760 21/04/69 1 .441 - 7n -

TABLEAU 55-2

JAUGEAGES EFFECTUES DANS LE BASSIN DU ROUBION ET DU JABRON

( S R A E Août 1968 )

BASSIN DU ROUBION

Désignation Lieu Débit 1/s ROUBION Pont-de-Barret 267 MERDARY : Confluence avec le Roubion eau morte MERDARY (drain autoroute A 7) id 1 SAILLAC id 0,5 ANCELLE ; id 100 MANSON : Ferme Croze 43,5 Canal d'irrigation de CHAROLS Pont-Vert 63,5 au Manson \ Ruisseau de Salettes : Confluence avec le Roubion sec RIMANDOULE 12,5 RIMANDOULE Confluence avec le Roubion sec Canal d'irrigation de MONTELIMAR: Ferme Chanu 55 ROUBION Saint-Marcel-les-Sauzet (Aut.A7) 95 ROUBION Montélimar 348 ROUBION : Soyans 521,5 ROUBION : Montélimar 519,5

BASSIN DU JABRON

JABRON Souspierre 125 VERMENON Ferme Aubert 17 CITELLE Confluence avec le Jabron 0,5 CITELLE Ferme Grel 20,5 LANSON Débouché dans la plaine 10,5 LANSON Confluence avec le Jabron sec Ruisseau de BRIVE Débouché dans la plaine 7,5 Ruisseau de BRIVE Confluence avec le Jabron 5,5 JABRON Montélimar 35,5 Canal d'irrigation de la Bégude Ancien moulin de la Bégude 35 JABRON Souspierre 141 JABRON Montélimar 120 - 71 -

542 - Moyennes du Jabron

A SOUSPIERRE, pendant la période 1965 - 1969, les débits mensuels minima et maxima se placent comme pour le Roubion, en août et en février : 0,24 m^/s en août (débit spécifique 2,75 1/s/km ) et 1,14 m^/s en février (débit spécifique : 13,3 1/s/km ). Le module annuel est de 0,67 m^/s, soit un débit spécifique de 7,77 1/s/km . La surface du bassin 2 versant est de 86 km . Les debits spécifiques sont du même ordre de gran- deur que ceux du Roubion à SOYANS.

55 - Jaugeages_du_Roubion

Ils ont été faits à MONTELIMAR et au pont de l'autoroute A7 d'une part, sur l'ensemble du réseau hydrographique d'autre part. Cette dernière série sera examinée dans un autre chapitre, pour la détermination des rap- ports entre le Roubion et la nappe phréatique.

Les mesures effectuées au pont de l'autoroute A7 à ST-MARCEL-LES- SAUZET, du moins celles de 1969, indiquent une augmentation de débit par rap- port aux indications données les jours correspondants par le limnigraphe de SOYANS et une évolution parallèle. Une comparaison plus poussée par les débits spécifiques se heurte à la détermination de la surface du bassin versant au niveau du pont de l'autoroute qui est rendue délicate par l'absence de points de repère en plaine.

Ces mesures montrent aussi que l'étiage de l'été peut se prolonger éventuellement jusqu'au coeur de l'automne.

Les jaugeages faits à MONTELIMAR. donnent une idée du débit du Roubion à la sortie de son bassin versant (Tableaux55~l et 55-2). Une comparaison avec les débits enregistrés à SOYANS est ici moins risquée mais elle ap- pelle quelques réserves car elle ne porte que sur un nombre limité de mesures. - 72 -

Pour l'établir, les débits spécifiques théoriques correspondant au bas-bassin, c'est-à-dire en aval de SOYANS, ont été calculés à partir de la différence entre les débits mesurés à MONTELIMAR et les débits moyens journaliers enregistrés à SOYANS les jours considérés. Ces débits spécifiques donnent la part de l'apport du bassin en aval de SOYANS dans le débit du Roubion à MONTELIMAR.

Jaugeages Débit Débit Débit Débit ( Date à spécifique à spécifique spéci fique Montélimar (bassin total) Soyans amont aval Soyans 1/s l/s/km2 1/s 1/s/km2 l/s/km2

! 22/02/68 3 284 7,7 1300 7 8,3 ( 07/08/68 348 0,8 380 2 Í 21/08/68 520 1,2 510 2,7 0 ( 13/11/68 2 719 6,4 2125 11 ,4 2,5 ! 27/11/68 2 609 6,1 1460 7,8 4,8 ( 10/12/68 1 695 3,5 1010 5,4 2,9 [ 18/07/69 1 183 2,8 770 4,1 1,7

Tous les débits mesurés à MONTELIMAR sont supérieurs à ceux de SOYANS, ce qui est normal à priori, à l'exception de ceux d'août 1968 qui sont fortement influencés par les prélèvements agricoles. Mais le plus remarquable, c'est que, hormis la mesure du 22/02/1968, tous les débits spécifiques du bas-bassin sont bien inférieurs à ceux du haut-bassin. Il y a donc une différence considérable entre les apports respectifs des deux parties du bassin versant du Roubion.

Ce phénomène peut être lié au changement de physiographie de ces deux parties : l'une escarpée et valonnée, est moins sujette à 1'evaporation et favorise plus le ruissellement que la seconde qui, en comparaison, est très plate.

Cette diminution du débit observée sur quelques exemples est ä rapprocher de ce qui se produit simultanément dans le bassin du Jabron. - 73 -

56 - Débit du_Jabron_â_SOUSPIERRE=et_à_MONTELIMAR_enJ_968-69

Les données concernant le Jabron sont plus nombreuses que dans le cas précédent et autorisent à faire des comparaisons plus précises, qui porteront non sur des débits instantanés et journaliers, mais sur des moyennes mensuelles. Ces moyennes suppriment les différences que risquent de comporter des mesures de débit instantané par rapport au débit moyen des jours où elles ont été faites ; d'autre part, elles portent sur des périodes plus longues, donc plus sûres.

La méthode est la même : pour bien faire apparaître les dif- férences, les débits spécifiques afférents au bassin en aval de SOUSPIERRE ont été calculés et comparés aux débits spécifiques afférents au bassin en amont de SOUSPIERRE.

Débit Débit Débit Précipi- Précipi- ) spécifique spécifique spécifique tations tations ) . Montélimar Souspierre aval Souspierre Montélimar Dieulefit ) I 1/s/km2 1/s/km2 1/s/km2 mm mm i

1968 MAI 4,24 5,65 3,22 : 1 11,2 126,3 \ JUIN 2,87 4,73 1,54 34,1 63,5 ; JUILLET 0,39 2,12 9,1 4,1 ; AOUT 0,68 2,27 120,2 149,6 i, SEPTEMBRE 3,12 2,46 3,58 267,3 '' 90,6 i OCTOBRE 3,29 2,84 3,61 84,3 65,1 ; NOVEMBRE 9,34 10,45 8,54 : 133,9 138,8 ; DECEMBRE 3,45 4,82 2,45 54,8 60,6 ^

1969 JANVIER 11,19 15,84 7,80 94,4 92,5 ; FEVRIER 15, 15 16,44 14,22 81,9 69,8 j MARS 15,89 17,88 14,46 92,3 80, 1 i AVRIL 8,67 11,18 6,87 73,2 55,6 i MAI 8,34 12,88 5,09 96,2 82,0 ^ JUIN 4,63 9,87 0,86 83,5 139,5 i JUILLET 3,04 7,45 : «,i 68,8 j AOUT 1,22 4,67 80,8 97,6 i, SEPTEMBRE 2,31 4,85 0,40 : 187,1 71,6 ; OCTOBRE 1,95 3,69 0,70 35,2 28,5 ; NOVEMBRE 5,82 13,73 0, 15 65,5 175,8 ' DECEMBRE 5,28 8,97 2,62 16,4 29,8 ; ANNEE 1969 6,95 10,63 4,32 951,6 991,6 ) - 74 -

Exception faite des mois de septembre et octobre 1968, le débit spécifique en aval de SOUSPIERRE est inférieur à ce qu'il est en amont. Com- me dans le cas du Roubion, la partie basse du bassin versant où se trouve la plaine alluviale, apporte une contribution au débit du Jabron qui est proportionnellement moindre que celle de la partie haute.

Les précipitations mensuelles à MONTELIMAR et à DIEULEFIT figurent en regard des débits spécifiques mensuels. Les stations de MONTELIMAR et de DIEULEFIT peuvent être considérées comme étant caractéris- tiques, la première, de la plaine alluviale, la seconde, de la partie haute du bassin. La station de MONTJOYER donne des renseignements incomplets. Il ressort qu'en 1968, les variations du débit spécifique d'amont en aval sont liées aux différences entre les précipitations enregistrées à MONTELIMAR et à DIEULEFIT.

En 1969, les débits spécifiques de SOUSPIERRE sont en général considérablement supérieurs à ceux de MONTELIMAR et il n'y a plus aucun parallélisme entre les débits spécifiques et les précipitations, les chutes d'eau étant plus fortes à MONTELIMAR 7 mois sur 12. Et si , au total de l'année, DIEULEFIT est plus arrosé que MONTELIMAR, la différence est ab- sorbée par les mois d'étiage, juillet et août, au cours desquels les débits spécifiques ne sont pas significatifs.

Le changement de courbes de tarage des deux limnigraphes d'une année à l'autre, est à l'origine de cette rupture. Les enregistrements de 1968, qui ne sont pas significatifs, masquent un problème que posent par contre les données de 1969 qui sont plus conformes à la réalité. C'est donc de ces dernières qu'il sera tenu compte.

La différence observée, ou plutôt, ce qui est plus explicite, le rapport entre les débits spécifiques d'une zone à l'autre augmente considé- rablement, pendant l'année 1969, à partir du mois de juin. Ceci pourrait faire supposer que les prélèvements en sont la cause. Mais le phénomène se poursuit pendant l'automne alors que l'irrigation est arrêtée. Bien entendu, des données s'étalant sur plusieurs années permettraient de mieux aborder la question. On verra plus loin qu'il n'y a pas lieu de suspecter des pertes éventuelles dans le substratum des alluvions. - 75 -

Un canal, dont la prise se trouve sur le Vermenon peu en amont de la confluence avec le Jabron, prélevé une partie des eaux de ces deux rivi- ères et les restitue totalement ou en partie au Jabron en aval du limnigra- phe de MONTELIMAR. Mais son débit, qui ne représente guère que 10 % environ du débit du Jabron, n'est pas assez important pour compenser le déficit du débit spécifique en aval de SOUSPIERRE.

En conclusion, il serait nécessaire de multiplier les jaugeages du Roubion à MONTELIMAR, en réalisant un programme de mesures périodiques destiné à préciser les variations de son débit à la sortie du bassin. Le Roubion est surtout connu dans la plaine pour ses crues dévastatrices qui ont nécessité des aménagements de son lit. - 76 Fig. 61-1 SCHEMA RECAPITULATIF DE LA SUCCESSION VERTICALE DES DIVERSES FORMATIONS REPRESENTEES DANS LA PLAINE DE MONTELIMAR

QUATERNAIRE Terrasses

PLIOCENE Sables et argiles 80 m

00 m MIOCENE Sables 70 m OLIGOCENE Marnes et calcaires 25 m

TURONIEN Calcaires et grès 120 m

Marnes à la base ] L^-I CENOMANIEN 100 m Calcaire et grès au sommet)

Sable 20 m

Marnes à la base TT-^ ALBIEN /200 m ggyr Grés et marnes au sommet)

Marnes noires ^F^s^X GARGASIEN à passées marno-gréseuses 450 m

BEDOULIEN Calcaire compact 80 m envi

Calcaire et calcaire marneux BARREMIEN 150 m environ.

THAUTERIVTEN Calcaire marneux - 77 -

CHAPITRE 6

HYDRgGEOLgGIEDESFQRMATIONSANTERIEyRESAyX

61 - Introduction

Plutôt que d'examiner séparément chacune des formations au point de vue du comportement hydrogéologique, celles-ci seront regroupées selon leurs affinités. Le critère d'étude sera le type et le degré de perméabilité. Ces caractéristiques sont déduites de l'observation des faciès lithologiques d'une part, et du comportement hydrogéologique des points d'eau (valeurs et variations des débits) d'autre part. Dans quelques cas, des valeurs numé- riques de la perméabilité permettront de les expliciter. Mais il s'agit d'une classification ne faisant appel qu'à des facteurs qualitatifs. La carte géologique, qui comporte des indications l'ordre général sur la lithologie, a été utilisée comme support de cette représentation. Ce travail a abouti à l'édification d'une carte où le comportement hydrogéologique se superpose au fond lithostratigraphique (Fig. 61-2 hors texte).

Quatre degrés de perméabilité seront retenus, groupant les forma- tions géologiques en quatre ensembles :

- les formations peu perméables - les formations perméables en grand - les formations perméables en petit et à moyenne ou mauvaise perméabilité - les formations perméables en petit et à bonne perméabilité (exclues de ce chapitre).

Cette étude hydrogéologique, divisée en quatre parties, revient en fait à examiner d'abord essentiellement le rôle hydrogéologique des bordures, puis, en dernier lieu, les nappes alluviales (cf chapitre suivant). - 78 -

62 - Les_formations_£eu_£erméablGS

II s'agit, d'une part, des assises de deux étages dont la composi- tion lthologique est essentiellement marneuse, 1'Hauterivien et le Gargasien, d'autre part, de l'Albien et du Cénomanien, qui ne sont marneux que par endroits seulement.

L'Hauterivien, marno-calcaire dans son ensemble, est peu favorable ä des circulations aquifères en grand. S'il existe des petites sources au- tour des massifs dont il forme le soubassement (Forêt de Marsanne), celles- ci sont liées aux éboulis.

Le Gargasien est uniquement marneux et donc pratiquement impermé- able. Il présente exceptionnellement des petites sources.

L'Albien et le Cénomanien sont constitués par un faciès marneux à passées marno-calcaires au Sud-Est et à l'Est. Ils forment le substratum imperméable de l'ensemble calcaro-grèseux aquifëre du Cénomanien et du Turonien du synclinal de Dieulefit.

Dans ce paragraphe seront aussi rangés le Stampien et 1'Aquitanien, marneux et marno-calcaires, dont l'extension et le rôle hydrogéologique sont négligeables.

63 - Format^ons_p_erméables_en_grand

Ce sont les formations constituées par des bancs calcaires diacla- sés qui font l'objet de circulation d'eau de type karstique. Elles sont re- présentées par trois ensembles stratigraphiques :

- le Barrémien et le Bédoulien - l'Albien - le Cénomanien et le Turonien

631 - Barrémien et Bédoulien

Bien qu'ils forment d'importants reliefs à PONT-DE-BARRET - 79 -

et à PUYGIRON, ce n'est que dans la Forêt de Marsanne que leur rôle d'aquifère apparaît nettement. La tectonique en est la cause. Le Crétacé inférieur calcaire de PONT-DE-BARRET et de PUYGIRON se présente sous forme de dôme ou d'anticlinal. Cette morphologie permet une infiltration profonde à l'intérieur des structures, jusqu'à ce que l'eau atteigne un substratum imperméable. Elle est susceptible de circuler dans les formations calcaires du Crétacé inférieur tant que celles-ci sont sujettes à karstification et que les conditions tectoniques le permettront. Cette circulation se fera donc éventuellement sous la couverture des marnes du Gargasien qui bordent ces structures.

6311 - Anticli_nal_de_Puy_giron

Cet anticlinal est bien le siège de circulations d'eau : le ruisseau qui le traverse du Sud au Nord, à l'Ouest de PUYGIRON, s'infiltrait totalement à un moment où il débitait très peu (juillet 1968). L'eau pénètre en profondeur car il ne se manifeste pas de sources sur les flancs de l'anticlinal. Elle se dirige vers le Nord et vers le Sud de l'anti- clinal. Au Nord, sous la couverture de Gargasien qui est le substratum de la plaine alluviale. Au Sud, l'eau s'écoulerait à l'intérieur du synclinal de Dieulefit. Théoriquement, le synclinal contiendrait une nappe captive entre les niveaux peu perméables de 1'Hauterivien et du Gargasien, ces deux étages présentant des faciès qui ne varient pas latéralement dans cette région.

Signalons qu'un forage profond de la S.N.P.A., prati- qué en 1959 sur le plateau de Savasse (866-2-3), a traversé dans le Barrémien une série de calcaire fracturé ou caverneux contenant de l'eau douce. Le deuxième sondage exécuté dans la plaine par la S.N.P.A., peu de temps avant le précédent, sur le glacis bordant le massif de Marsanne, au Sud du village, a retrouvé le même étage, mais, ici, il n'est plus aquifère.

Les niveaux calcaires du Crétacé inférieur ont été retrouvés par endroits dans la vallée du Rhône sous la couverture alluvion- naire, c'est-ä-dire à des cotes de l'ordre de 70 m environ. Il paraît logique d'envisager un écoulement souterrain d'Est en Ouest, depuis la plaine de

• • • / • • • - 80 -

MONTELIMAR jusqu'à la vallée du Rhône, et qui atteindrait la nappe alluviale de cette dernière. Si ce phénomène particulier d'alimentation de la nappe a été signalé au Nord de MONTELIMAR, près de l'Homme d'Armes, nous manquons de renseignements en ce qui concerne le Sud de la ville. Rappelons que la faille de Marsanne se prolonge jusqu'à MONTELIMAR, ce qui pourrait avoir pour conséquence d'amener des perturbations dans cet écoulement, ou éven- tuellement de le favoriser au contraire.

6312 - Massif_de_la Forêt_de_Marsanne

Le Massif de la Forêt de Marsanne présente une surface de 15 km^ environ de terrains susceptibles de jouer le rôle de réservoir. Cet ensemble comprend les terrains situés depuis la vallée de Condillac au S-0 jusqu'à Combemaine au N-E (le bois de la Dame, dépendant du bassin de la Drôme, n'a pas été inclus dans le Massif). Les terrains fissurés ou karstifiés ont une épaisseur comprise entre 250 et 300 m.

A Marsanne, Barrémien et Bédoulien se présentent, on l'a vu, sous forme d'un monoclinal légèrement incliné vers le S-S.E. et tron- çonné par la faille de Marsanne. Les faciès de ces étages se prêtent aux phénomènes d'altération chimique et de circulations karstiques : séries de bancs calcaires compacts, diaclasés, à l'intérieur desquelles les terrains peu perméables sont pratiquement inexistant puisque les marnes ne figurent éventuellement que sous forme de fines passées.

Deux sources mettent en évidence leur rôle hydro- géologique :

- Source de Babauin (842-7-4) : elle se trouve à flanc de coteau dans le Barrémien. L'émergence, divisée en plusieurs exutoires, s'étale sur une dizaine de mètres entre deux bancs calcaires. L'eau est peu minéralisée, elle est moins riche en carbonates que la nappe des alluvions du Roubion. C'est une source hétérotherme (14° le 28/6/68, 10°5 le 6/2/69), ce qui indiquerait une circulation proche de la surface du sol, du moins sur la fin du parcours de l'eau. Débit : 2 1/s à l'étiage, jusqu'à 8 1/s en crue. - Source de Parizot (842-7-6) : elle est localisée dans un petit ravin entaillant la Forêt de Marsanne. Bien que le captage se trouve dans les ëboulis, la source a une origine karstique, l'émergence se trouvant dans la roche en place, sous les éboulis (renseignements obtenus auprès de la D.D.A.)» au niveau de bancs de calcaire crayeux barrémo-bédoulien. Débit : 1,5 1/s à l'étiage, 2,5 1/s en crue.

Ces deux sources sont captées par la commune de Marsanne. Elles constituent deux manifestations, observables sur le flanc sud de la Forêt de Marsanne, des circulations d'eau qui se produisent dans les assises calcaires du Crétacé inférieur de ce massif. L'absence de couverture marneuse offre à l'impluvium une capacité d'infiltration sur l'ensemble de la surface de l'affleurement.

6313 - Role_hy_drogéologiq^je_de_la_faille_de_Marsanne

Les terrains aquifères de la Forêt de Marsanne sont bordés à l'Est par la faille du même nom qui met en contact les niveaux inférieurs avec les assises marneuses de l'Aptien supérieur. Au Sud de Parizot, et le long de la faille, jusqu'à Marsanne, l'existence de sources tendrait ä faire attribuer à cette faille un rôle de drain. L'écoulement de l'eau dans les formations karstiques serait bloqua par la faille, cana- lisé par elle, et dirigé vers le Sud-Ouest. A la faveur de dénivellations du Gargasien, l'eau s'écoulerait au-dessus du barrage constitué par les marnes, s'infiltrerait dans la grèze, d'où elle ressortirait par endroits. Au delà de Marsanne, le rôle hydrogéologique de la faille disparaît : les formations karstiques diminuent d'épaisseur et l'accident ne met plus en contact que les marno-calcaires de l'Hauterivien avec les marnes de l'Aptien supérieur. L'absence de source de trop-plein au point de jonction de ces deux étages, en surface, ne donne pas à penser que la faille joue un rôle important.

632 - Albien

Cet étage présente rarement: un faciès à dominante calcaire. - 82 -

Cependant, à ROYNAC et à ESPELUCHE, au-dessus des marnes sableuses qui le caractérisent, il montre un banc de calcaire microconglomêratique dont l'épaisseur est de 12 m à ESPELUCHE et de 20 m environ à ROYNAC. A ESPELUCHE, le pendage général vers le Sud des assises crétacées ne permet pas de con- naître le rôle hydrogéologique de ce banc. A ROYNAC, il forme une cuesta horizontale. Entaillée par des fissures, et malgré sa faible épaisseur, il sert de réservoir, comme le montre une série de trois sources alignées à sa base, à 1,2 km au N-N.E du village (842-8-1).

Ces sources se situent au flanc du coteau dominant le village. A la base, du banc, des marnes sableuses peu perméables servent de substratum. C'est au contact de ces deux bancs que se situent les trois émergences, à des intervalles de 50 m environ (Fig. 3214-1). Ces sources, qui étaient à l'origine du ruisseau de Bériane, ne l'alimentent plus que par leur trop-plein, elles sont en effet captées par la commune de ROYNAC. Le débit total est de 3 1/s à l'étiage.

633 - Cënomanien et Turonien

Sur la cuesta limitant le secteur au Sud, le Cénomanien ob- servé est calcaro-grèseux à l'Est de Salettes, alors qu'au Sud-Ouest la base est envahie par un faciès marno-calcaire. Au-dessus du Cénomanien, le Turonien assure la continuité des faciès calcaires et gréseux, les grès étant presque toujours calcaires. Il termine la série de la cuesta. L'épais- seur de l'ensemble diminue d'Est en Ouest, elle dépasse 300 m à EYZAHUT, elle est inférieure à 100 m à ESPELUCHE.

Les faciès de grès grossiers et les formations calcaro- grèseuses permettent l'infiltration des eaux de pluies. L'eau peut y circuler, elle a tendance à être canalisée vers l'intérieur du synclinal et non vers l'extérieur. En effet, les ruisseaux de cette région, alimentés par le ruissellement et les eaux souterraines, prennent leur source, on l'a vu, dans le synclinal de Dieulefit et dans son prolongement ouest et non à partir de la cuesta. Il y a quelques exceptions à cette règle dont la plus importante est constituée par les sources d'EYZAHUT (866-4-42). - 83 -

Ces sources sont situées au pied de la formation cënomano- turonienne qui domine le village d'EYZAHUT. Il y a plusieurs exutoires dis- posés sur une longueur de 30 m environ au contact de l'Albien marno-gréseux et du Cénomanien. Les émergences apparaissent au sommet de l'Albien, entre des bancs de grès marneux. L'analyse chimique confirme qu'il s'agit bien d'une source d'origine cénomano-turonienne. Effectivement, une source située à l'Est de Poët-Laval, à l'intérieur du synclinal, dans le Turonien, présente des caractéristiques chimiques ä peu près identiques à celle d'EYZAHUT. Ces sources sont captées et n'alimentent plus le ruisseau de Salettes que par leur trop-plein. La température de l'eau est assez basse (9° le 21/9/68). Le débit moyen est de 8 1/s, il passe à 3 1/s à l'étiage.

Autres sources d'origine karstique :

- La source de Portes-en-Valdaine (866-7-3) : elle se trouve à 2 km au Sud du village, dans les gorges du Lanson. L'aquifèra est consti- tué par un banc de grès grossier surmonté par des calcaires gréseux et qui repose sur les derniers bancs de la série marno-calcaires du Cénomanien. Les gorges entaillent ces couches parallèlement à la direction du pendage de sorte que l'aquifère est lui aussi recoupé, ce qui provoque la manifes- tation de la source. Celle-ci se trouve au contact des grës et des marnes, à 1 m environ au-dessus du Lanson. Débit : 0,7 1/s.

- La source du Colombier (866-6-86) : elle a été captée dans le lit de la Citelles, à 500 m en aval du hameau du Colombier. Le captage a nécessité le détournement du lit du ruisseau. La source jaillit entre des bancs de calcaires crayeux du Turonien. L'hypothèse d'une résurgence de la Citelles en provenance du haut-bassin du ruisseau n'est pas à exclure. Débit : 8 1/s environ.

64 - Les_formatipns_£ermeables_en_p_eti^_et_a_moYenne ou_mauyaise

p_ e rme ab i_l i t é

Ce groupe comprend d'une part les étages à faciès sableux, argilo- sableux, et marno-grèseux, (c>est-à-dire Albien, Miocène et Pliocène) et les éboulis et colluvions d'autre part. - 84 -

641 - Albien

Mis à part le faciès calcaire qui est un cas particulier, 1'Albien se présente sous forme de sables argileux alternant avec des grès (EYZAHUT), ou de marnes (LA BEGUDE), ou encore de marnes gréseuses qui sont le faciès le plus répandu. Tous ces faciès sont peu perméables et ne favorisent pas l'infiltration. L'alimentation de 1'Albien se fait de deux manières : directement, au niveau des affleurements par l'impluvium, et indirectement, par percolation de l'eau provenant des terrains sus- jacents. La base du Cénomanien, fréquemment marneuse, sert de substratum aux circulations d'eau des calcaires fissurés et n'en laisse qu'une faible partie s'infiltrer jusqu'à l'Albien. Au sein de celui-ci, l'écoulement s'effectue lentement et assure, à la faveur de la pente généralement forte des affleurements, l'alimentation de petites sources. Le débit des exutoires est toujours faible et variable, il répond lentement aux pluies, diminue d'intensitié ou même tarit à l'étiage.

L'Albien de la région d'EYZAHUT, gréseux et sableux est le faciès aquifère le plus perméable de l'étage. Il assure l'alimentation du ruisseau de Salette par de nombreux "sourcins" (avec les sources d'Eyzahut) et du Rioussec, petit ruisseau intercalé entre le précédent et la Rimandoule. Ces "sourcins" ne se localisent pas à un niveau préférentiel : ainsi aucune source n'a été observée à la base de la formation. Il n'est donc pas pos- sible de poser l'hypothèse d'un déversement d'une nappe par trop-plein. Le faciès grèso-sableux d'EYZAHUT qui est lenticulaire ne constitue pas néan- moins un piège stratigraphique pour les circulations d'eau. Il est vraisem- blable qu'il communique en profondeur avec d'autres faciès perméables.

Au Sud d'ESPELUCKE, surmontant l'Albien marneux et gréseux, le Vraconien présente un faciès sableux aquifère. On a vu que le pendage des couches ne favorisait pas la formation de sources. Cependant, au lieu- dit Biscarat, des conditions tectoniques locales sont à l'origine d'une source, captée par la commune d'ALLAN (866-6-2), qui débite 3,5 1/s environ. Une faille N-S, parallèle au pendage des couches met en contact le Vraconien sableux à l'Ouest avec l'Albien marno-grëseux à l'Est, et canalise ainsi des écoulements d'eau. Ceux-ci seraient le témoin du trop-plein d'une nappe dont l'aquifère est constitué par le Vraconien, et qui est alimenté directe- - 85 -

ment par l'impluvium et indirectement par le Turonien calcaire et gréseux, fortement diaclasé qui lui est superposé, le Cénomanien n'existant pas ici.

642 - Miocène

Les terrains sableux qui sont attribués au Vindobonien ont une extension résuite : ils sont limités au seul témoin de la vallée de Condillac. Ces sables, qui ressemblent à ceux du Pliocène, à grain fin moyen et légèrement argileux, ont une perméabilité vraisemblablement peu différente, soit 10 m/s environ.

La situation du Vindobonien au fond d'une vallée lui permet de bénéficier d'une double alimentation : précipitations et ruissellement sur les versants. Ne présentant pas de passées argileuses apparentes, il favorise uns percolation profonde de l'eau : la surface piézomètrique at- teint, suivant les endroits, une profondeur de 10 à 20 mètres. L'épaisseur de la formation n'étant pas connue, celle de la nappe ne peut être chiffrée.

Le Vindobonien présente un intérêt global non négligeable puisqu'il donne naissance à un petit ruisseau, le Saillac. Mais la nappe ne peut être exploitée en permanence qu'au moyen de captages alimentés par des drains. C'est ce qui a été fait au fond du ravin occupé par le. Saillac où un captage prélève partiellement, ou même totalement en été, les eaux destinées à s'écouler naturellement par le ruisseau. Ce captage alimente la commune de SAUZET (débit moyen estimé : 2 1/s, à l'étiage : 1 1/s). Les puits ne peuvent servir au plus qu'à alimenter les fermes.

643 - Pliocene

Le faciès qu'il présente est hétérogène : c'est, on l'a vu plus haut, une alternance de sables et d'argiles disposés en bancs ou en lentilles, avec de fréquents passages latéraux des uns aux autres. Cette diversification donne lieu, selon les conditions stratigraphiques locales, à des conditions variables de gisement de l'eau souterraine. Des mesures de perméabilité, faites par les Ponts et Chaussées (essis Lefranc), ont — S — 7 donné les résultats suivants : 1 à 6.10 m/s pour les sables, 5.10 à - 86 -

1.10 m/s pour les faciès argilo-sableux (sondages SOLETANCHE et rapports BURGEAP R 353 et R 419). Le réservoir le plus favorable étant constitué par les sables, l'eau se concentrera plus facilement dans les faciès sableux et donnera plusieurs nappes indépendantes ou non, superposées les unes aux autres selon la disposition des argiles. Ces nappes seront libres ou capti- ves, elles pourront communiquer entre elles éventuellement. Ces conditions ont été observées aux collines de Montboucher, localement, dans la région du village, au Sud-Ouest de celui-ci, où trois nappes superposées ont été mises en évidence. Sur les bordures nord et sud de ces collines, les nappes s'écoulent soit ä l'intérieur même du Pliocène dans les versants, soit à la faveur de sources disposées à différents niveaux, et au débit faible et irrégulier (0,2 1/s environ au maximum). Le Pliocène des collines de Montboucher, du fait de la perméabilité médiocre de l'aquifère et de son extension réduite, ne présente qu'un intérêt restreint. Les puits n'y peu- vent être utilisés qu'à des fins domestiques seulement. Quelques galeries drainantes y ont été creusées mais elles ne donnent pas plus d'eau que les sources.

644 - Les éboulis

Ils prennent une grande extension sur les bordures Nord et Sud de la plaine : Forêt de Marsanne et cuesta cênomano-turonienne. Localisés en contrebas des pentes, et au fond des ravins, ils bénéficient du ruissellement des versants dont ils sont issus. L'origine de leur maté- riel est essentiellement calcaire et gréseuse, les vides laissés entre les divers éléments des cailloutis sont comblés plus ou moins complètement par des argiles ou des limons. Ils sont donc assez perméables et constituent de bons réservoirs. Aussi donnent-ils naissance à des sources à bon débit.

6441 - Bordure_de_la_Forêt_de_Marsanne

- Source de la Laupie (866-2-77) : c'est une des sources du ruisseau Charivari, située entre SAUZET et Serre-Vidal, à 3 km au Nord du village de la LAUPIE. Elle se trouve dans une dépression creusée dans 1'Hautorivien et comblée par des ëboulis calcaires et marno-calcaires. - 87 -

C'est une émergence de la nappe de cette formation quaternaire. L'alimenta- tion est assurée par le ruissellement provenant des versants et de l'écoule- ment du ravin qui prolonge la dépression en amont. Débit moyen : 2 1/s, à l'étiage : 0,6 1/s. Source captée.

- Source d'Aiguebrouille (866-3-4) : elle est située au fond d'un ravin entaillant la Forêt de Marsanne à 2,5 km au Sud-Est de Marsanne, au lieu-dit la Rue. C'est un drain installé en travers du vallon, à l'intérieur des éboulis qui en comblent le fond. La nappe des éboulis alimentait auparavant un ruisseau partiellement asséché depuis le captage. Débit moyen : 2 1/s, en crue : 4 1/s.

- Source de Fresneau (842-7-3) : elle se trouve dans le ravin débouchant sur le village de Marsanne. Son origine n'est pas certaine, car elle se situe sur un flanc du ravin,non dans le creux, ce qui peut laisser penser qu'il s'agit d'une source d'origine karstique sous une couverture peu épaisse aussi bien que du déversement d'une nappe d'éboulis. L'exutoire, qui se trouve dans la grèze, est masqué par l'amé- nagement du captage (qui date de 1928). Débit : 0,7 1/s à l'étiage, 1,5 1/s en crue.

6442 - Les sources de la borduresud

A Salettes, le Vermenon et le Bramefaim, issus des éboulis de la cuesta cénomano-turonienne, prennent leur source en plusieurs points. Mais le débit en chacun d'eux est peu important.

- Source de la Touche (866-7-2) : Elle se trouve dans un ravin, creusé dans le Turonien, débouchant au sud du village. Le magasin est constitué vraisemblablement par les éboulis accumulés dans le ravin (l'exutoire de la source, captée par la commune, n'a pas été observé). Débit d'étiage : 1 1/s.

- Source des Trappistines : C'est un captage situé dans un ravin débouchant sur la rive sud de la Cite]les. Le drain est une galerie creusée dans les éboulis et reposant sur la roche en place, le - 88 -

Turonien. Cette source alimente un couvent de Trappistines qui se trouve, à 5 km au N.O d'ESPELUCHE. Débit d'étiage estimé : 3 1/s - Source hétérotherme (14°5 le 16/9/68, 10°5 le 6/2/69) .

- Les sources du Poët Laval et du Bridón. Elles sont situées dans le synclinal de Dieulefit, donc en dehors du secteur, mais elles sont captées pour l'alimentation en eau potable de la plaine de MONTELIMAR. Elles donnent une idée sur l'importance des sources du synclinal qui alimen- tent le Jabron. Celle du Poët Laval, captée ä 2 km à l'Ouest de ce village a un débit d'étiage de 6 1/s (866-8-4). Celle du Bridón est située dans des éboulis aux creux d'un ravin, au sud du Pas du Bridón. Débit d'étiage : 8 1/s. Débit moyen 10 1/s environ (866-8-1).

6443 - Anticlinal_de_Puy_giron

Une source (866-6-30), est située en contrebas d'éboulis de la partie occidentale de l'anticlinal de Puygiron. Le front des éboulis est entaillé par le Jabron et l'eau se déverse directement de l'émergence dans la rivière. L'alimentation de la nappe peut être complétée par des circulations d'eau en provenance de l'anticlinal.

645 - Colluvions

Elles ont été ëtudiéas dans la partie nord du secteur, où elles sont en continuité avec les alluvions du Roubion. Au sud,e±les sont inexistantes.

Les phénomènes érosifs, et en particulier le gel, qui ont affecté les affleurements calcaires du Crétacé, ont eu des effets différents selon qu'il s'agit du Crétacé inférieur ou du Crétacé supérieur. Cela tient ä la différence de constitution des calcaires, les premiers allant jusqu'à donner des éclats très petits, alors que les deuxièmes ne donnent que les blocs ou des plaquettes. - 89 -

Le transport des premiers a donc été facilité, et c'est pourquoi les colluvions se trouvent le plus fréquemment en bordure des affleurements du Crétacé inférieur et en premier lieu de la Forêt de Marsanne.

Les colluvions ont une perméabilité faible, car elles contien- nent de l'argile : argile de décalcification essentiellement, dans le cas de la "grèze" qui s'étale au pied de la Forêt de Marsanne, argile prove- nant des marnes aptiennes et cénomaniennes dans les régions de ROYNAC et de PUY-SAINT-MARTIN.

6451 - La_vallée_de_Savasse

Creusée dans les séries calcaires du Crétacé inférieur, elle a été occupée au Pliocène par un bras de mer partant au sud du golfe formé par la plaine de MONTELIMAR et rejoignant le sillon rhodanien au nord, à . Les sédiments argilo-sableux du Pliocène sont inter- calés de passées d'éboulis calcaires provenant des versants. La couche de grèze superficielle ne dépasse pas 3 m d'épaisseur. L'aquifère est consti- tué par le Pliocène, bien qu'il soit très argileux, et par la grëze de surface selon la position des niveaux imperméables du pliocène. La nappe se raccorde en aval avec celle des alluvions du Roubion qu'elle alimente. La perméabilité du Pliocène et de la Grèze étant médiocre, la nappe n'offre d'autres possibilités que l'alimentation domestique locale.

6452 - Les_coll.uvions_de_la_régLon_de_Sauzet

Cette région est le glacis bordant au nord la plaine de Sauzet. Il est entouré de collines constituées par des terrains géologiquement différents : Le Serret à l'Ouest, est formé par le Bédoulien calcaire, au Nord, le Serre du Mouton appartient aux marnes et aux calcaires de 1'Hauterivien et du Barrémien ; à l'Est les collines de La Laupie et du lieu-dit Marchaut présentent les faciès marno-calcaires de l'Aptien plus ou moins recouvertes de lambeaux tertiaires, molassiques ou calcaires. Des témoins molassiques sont accrochés au flanc de ces coteaux, ou enfoncés et recouverts de grèze dans les vallons qui les séparent comme c'est le cas au col de Gentil. Le glacis lui-même est formé de "grèze" bien visible au Nord de Sauzet. Sur le dernier témoin molassique cité, son épaisseur est de 3 mètres. Entre Sauzet et la Laupie, à Grange-Blanche, elle est recouver- te par une couche limoneuse et repose sur des sables et des gres molassiques. Le substratum de la grèze n'est peut-être pas uniquement molassique. Les deux témoins observés ne suffisent pas pour assurer sa continuité d'Est en Ouest. Dans ces conditions, la molasse serait relayée par son substratum de Crétacé inférieur. Il faut alors considérer le rôle de la faille de Marsanne : dans la région au Nord de la faille, le substratum serait formé par de 1'Hauterivien et du Barrémien, au Sud par de l'Aptien, qui affleure à moins de 1 km au sud du village de Sauzet.

En tant que magasin, la-grèze n'a un rôle que dans la partie Ouest de cette région. La nappe phréatique est à faible profon- deur ; elle est captée superficiellement entre ST MARCEL-LES-SAUZET et SAUZET. Deux captages ont des débits irréguliers pouvant approcher 1 1/s. L'alimentation permanente de ces captages ne peut être assurée que par la présence en amont, au nord de SAUZET, de témoins molassiques suffisamment importants pour emmagasiner l'eau ; leur vidange ne se ferait que lentement du fait de leur faible perméabilité.

A l'Est la "grèze" est dispersée dans une argile grise imperméable ; l'aquifère est alors constituée par les sables et les grès molassiques sous-jacents. La nappe est captive en certains endroits sous cette couverture argileuse (puits 866-2-59).

6453 - R§gion_de_Marsanne

La "grëze" s'étend largement au pied du massif de la Forêt de Marsanne, exception faite de la région de "Peyrieux" et de "Rouveyre" où son extension a été limitée par le barrage formé par deux buttes en marnes aptiennes, dont le "Mont Peyrieux". De part et d'autre de celui-ci, les cou- lées se sont répandues jusqu'à l'Ancelle ou ses abords. L'épaisseur de la grèze est variable. A l'Ouest du Mont Peyrieux, au lieu-dit "Les Reatouincs" elle est de 7 m environ (puits >866--2-73) ; à l'Est, au lieu-dit "Bongara" elle n'est que de 1 m. Elle atteindrait son maximum à l'Est immédiat du vil- - 91 -

läge de MARSANNE, où elle dépasserait 15 m (puits 842-7-3). D'une façon géné- rale, cette épaisseur a tendance à diminuer d'amont en aval. Le substratum de la grèze a été observé ou reconnu en plusieurs points : il s'agit des marnes noires de l'Aptien. Ces observations, ainsi que la présence de buttes témoin de cet étage, permettent de penser qu'il est en continuité sous la grèze. Il ne semble pas y avoir ici d'intercalations de terrains molassiques•

L'aquifère est donc constitué uniquement par la grèze. Malgré une pente assez forte, sa perméabilité assez mauvaise ne favorise pas un écoulement rapide, qui se fait par l'intermédiaire d'une nappe phréatique d'épaisseur variable et discontinue. En bordure du massif de la Forêt de Marsanne des sources posent l'hypothèse du rôle d'hydrogéo- logique de la faille de Marsanne déjà abordée, en plus de celle des éboulis.

Au Sud de la source Parizot, plusieurs sources s'ali- gnent dans la grèze. à des distances allant jusqu'à 1,5 km du massif calcaire. Elles trouvent des exutoires non à la faveur de dénivellations mais vraisem- blablement plutôt grâce à des variations de perméabilité de la grèze. Celle- ci, même à l'état éboulé, présente des niveaux plus riches en argile et donc moins perméables, pouvant canaliser les circulations d'eau. L'origine de ces sources est à chercher d'abord dans la source Parizot qui n'a pas été entièrement captée et dont le reliquat percoie en aval, ensuite dans ]a faille de Marsanne' et son décrochement au niveau de Parizot qui mettent en contact un biseau de calcaire fracturé et karstique avec des terrains imperméables.

Dans la zone aval, la pente est plus faible, la nappe phréatique se raccorde avec celle des alluvions. Sa profondeur est faible, elle est de l'ordre du mètre et atteint rarement deux mètres. L'épaisseur de l'aquifère est ici très faible au-dessus des marnes qui sont superficiel- lement altérées. Cette nappe ne présente pas d'intérêt sinon pour les puits à usage domestique. - 92 -

6454 - Région_de_ROYNAC

Les colluvions comprennent des matériaux calcaires et gréseux. Elles sont très argileuses et peu perméables. Il n'y a pas de nappe phréatique à proprement parler, mais un sol saturé d'eau à faible profondeur. Le toit des marnes aptiennes est à une profondeur variable.

6455 - Dep_ression_de_PUY-SAINT-MARTIN

C'est une région très plate, tapissée par un revête- ment argilo-sableux d'épaisseur variable (de 0 à 10 mètres?). Les ruisseaux qui la parcourent et qui sont intermittents ont nécessité un aménagement particulier : leurs cours se situant au niveau du sol, ils ont dû être endigués. Ils s'étalaient donc dans la dépression auparavant au lieu de la drainer. Le matériel argilo-sableux arraché au versant situé à l'Est de PUY-SAINT-MARTIN s'est répandu sur un substratum qu'il a recouvert et non raviné. Cette hypothèse n'exclut pas un remaniement du substratum pour justifier la formation de ce complexe argilo-sableux ; les marnes de l'Aptien contiennent à ce niveau des passées gréseuses. Dans cet ensemble peu perméable et faiblement pente, l'eau se déplace très lentement. La profondeur de la surface piézomètrique est comprise généralement entre 0,50 m et 2 mètres de profondeur. La nappe affleure par endroits pour donner des sources et des marécages.

65 - Alluvions

651 - Terrasses rissiennes

6511 - Plateau_de_Savasse

La terrasse présente une perméabilité variable selon l'importance qu'y prend l'argile dans le remplissage alluvial. Elle ne contient pas de niveaux imperméables ayant une extension importante, et l'eau d'infiltration percole jusqu'à la base de la formation, c'est-à-dire jusqu'au Pliocène. Cette observation est valable pour la colline de Blayn, où la terrasse ne contient pas de nappe. A l'Ouest de la route Dô'bis, - 93 -

la profondeur de la surface piézomètrique (de 8 à 12 m) semble indiquer que l'aquifère n'est pas la terrasse, en admettant que celle-ci ait une épais- seur peu variable par rapport à celle rencontrée à Blayn.

6512 - Plateau_de_Gëry_

Les remarques précédentes sont valables ici. La surface piézomètrique est très profonde (14 à 16 m). La terrasse ne contient pas d'écran imperméable aux infiltrations. Elle peut constituer un réservoir dans la mesure où le dernier niveau pliocène est imperméable. Ces observations sont valables pour la terrasse du Pâtis à l'Est et la terrasse aRII qui ne sont pas aquifères.

6513 - P1§teau_de_Bondonneau

II existe ici une nappe phréatique, libre et à faible profondeur (entre 2 et 6m). L'aquifère est constitue par la ter- rasse elle-même, à la différence des plateaux précédents. Elle repose sur un substratum, argileux et marneux, dont le faciès varie en profondeur et qui est formé vraisemblablement par des éboulis de Crétacé inférieur sur une dizaine de mètres environ. Les alluvions de cette terrasse, formées de galets noyés dans une matrice argilo-sableuse, ont une perméabilité- variable généralement médiocre. Cependant, à l'Ouest immédiat de la butte de la Gardette elle devient suffisamment bonne pour permettre une irriga- tion locale. Mais c'est une exception, la nappe du plateau de Bondonneau ne peut généralement satisfaire que des besoins domestiques.

Entre la butte de Notre-Dame de Mont ceau et la cuesta sud, la terrasse a une perméabilité relativement bonne, permettant par endroits une irrigation locale très limitée.

Les autres terrasses anciennes ont un rôle hydrogéo- logique négligeable compte tenu de leur étendue réduite.

• • • / • • • 652 - Cônes de dejection

Ils sont situés sur la bordure sud, en contrebas de la cuesta cénomano-turonienne, sur le glacis formé par les marnes de l'Aptien. Les ruisseaux qui sont à l'origine de leur dépôt marquent, comme le Jabron, une reprise d'érosion et creusent de nouveau leur lit dans les marnes. L'alimentation en eau de ces cones de déjection se fait par l'impluvium et par le ruissellement uniquement. L'épaisseur des dépôts est de 3 à 5 m environ en ce qui concerne les épandages du Lanson et du ruisseau de Brive, elle est variable et peut atteindre 8 m pour celui du ruisseau de Salettes.

La composition de leur matériel à éléments calcaires et gréseux dans une matrice sableuse provenant du Cénomanien et du Turonien leur donne une perméabilité relativement bonne. Ils constituent des réser- voirs permettant de tirer des débits de 1 à 3 m^/h, supérieurs aux besoins de l'alimentation domestique.

Ces épandages sont marqués à leur base, sur le Jabron et sur le Roubion, par des sources, dont la plus importante est la source de Mazade (866-4-38).

Cette source est située sur les berges du Roubion et de son affluent, le Rioussec, petit ruisseau intermittent drainant le cône de déjection du ruisseau de Salettes dans la partie Est. Le substratum de marnes noires formant la rive du Roubion, la source se trouve au-dessus du niveau du Roubion. Elle se présente sous forme d'une émergence diffuse qui s'étale le long du contact alluvions-substratum, en bordure du Rioussec et du Roubion, sur une cinquantaine de mètres environ. Deux autres émergences se localisent l'une dans le lit du Rioussec même, l'autre en bordure. En amont de ces sources le ruisseau est sec sur une partie de son cours. L'écoulement de l'eau dans le cône de déjection est canalisé vers les sources par la morphologie du substratum qui se redresse de part et d'autre, à l'Est et à l'Ouest.

Les sources de Mazade ont pour origine le Rioussec, mais en partie seulement, car leur débit est: supérieur à l'écoulement de celui- - 95 -

ci plus en amont ; le reste provenant de la partie centrale du cône de déjection.

Le débit de la source est difficile ä chiffrer en raison de la dispersion de l'exutoire. Au 6/6/68 je l'avais évalué à 6 1/s environ, mais à l'étiage il baisse considérablement, ce qui a écarté les projets d'un captage éventuel.

653 - Alluvions de la Rimandoule et de la Citelles

6531 - Lesalluvionsdela

Les conditions hydrogéologiques ne sont pas favorables forte pente' du sol et du substratum (2,5 %), faible épaisseur des alluvions (2-4 m), êtroitesse de la vallée. L'utilisation de la nappe n'a qu'un intérêt domestique local.

6532 - Les_alluvions_de_la_Çitelles_à_E5PELUCHE

Elles se sont étalées en amont d'un seuil de la Citelles situé entre deux collines. La configuration du relief leur assure une bonne alimentation : écoulement provenant de la terrasse du Plateau de Bondonneau à l'Ouest, et ruissellementsur les pentes marneuses aptiennes à l'Est. Cependant, ces alluvions, dont l'épaisseur ne dépasse pas 6 m, ont une perméabilité médiocre. De plus, la surface piézomètrique est affectée par d'importantes variations de niveau saisonnières liées au drainage par le ruisseau. Ici aussi l'intérêt de la nappe est limité.

66 - Conclusion

De cet inventaire hydrogéologique, il ressort que, parmi les formations perméables, exception faite des alluvions du Roubion et du Jabron qui tapissent le fond de la plaine, deux d'entre elles se distinguent des autres par leurs propriétés. Il s'agit du crétacé calcaire et des éboulis quaternaires. Ces deux faciès ont l'avantage d'affleurer et de s'é- tendre sur de grandes surfaces, au nord dans le massif de la Foret de Marsanne, et au sud dans la cuesta cénomano-turonicnne. Ils sont donc - 96 -

bien alimentés par les précipitations. Les éboulis comblent les canons creusés dans ces massifs et bénéficient du ruissellement de l'eau qui ne s'est pas infiltrée dans le karst. La perméabilité de ces roches permet à l'eau de s'infiltrer rapidement, et par leur extension, elles emmagasi- nent un volume d'eau suffisant pour qu'elles ne puissent pas se vider en l'espace d'une année : les sources auxquelles elles donnent naissance voient leur débit décroître en saison sèche, mais elles ne tarissent pas. C'est ce qui justifie le captage des sources les plus importantes pour l'alimentation en eau des communes de la plaine de MONTELIMAR.

Les autres formations présentent des conditions moins favorables, soit qu'elles aient une perméabilité médiocre, soit qu'elles aient une extension réduite, soit que la tectonique ait modifié leur comportement hydrogéologique. - 97 -

CHAPITRE 7

HYDR0GE0]=,gGIE==DES==;ALLyVigNS==ANCIENNES=_a¿=:=ET==REC|NTES__a2

DU ROUBION ET . DU JABRON

71 - INTRODyCTigN===M|THODE_D^ETUDE

Jusqu'à présent nous avons examiné les faciès lithologiques pré- sentant des caractéristiques hydrogéologiques d'un intérêt restreint ou nul, compte-tenu de leur valeur propre ou de l'importance de leur représentation dans la région.

L'étude de la nappe des alluvions du Roubion et du Jabron, néces- site un développement suffisamment important pour faire l'objet d'un chapi- tre particulier. L'intérêt hydrogéologique des alluvions ainsi que leur large extension justifie cette séparation.

Cette étude comprendra plusieurs parties, les premières seront consacrées aux caractéristiques générales de la nappe : substratum des al- luvions, type de nappe (nappe libre ou nappe captive), écoulements globaux, rapports avec les rivières. La dernière aura pour objet les possibilités d'exploitation de la nappe.

Tour couvrir l'ensemble de la plaine de MONTELIMAR, le recensement de plus de 600 points d'eau a été nécessaire, parmi lesquels 380 ont été retenus qui se situent dans l'aquifère. Il s'agit de puits fermiers ayant fait l'objet de relevés piézometriques. Certains d'entre eux ont fourni des renseignements de deux ordres : coupes géologiques et exploitabilitë instantanée (Tableau 71).

A la suite de cet inventaire, deux tournées de relevés de mesures ont été faites, la première en août 1968, la seconde en janvier 1969. Ces mesures ont permis d'édifier une carte en courbes isopièzes correspondant ä l'étiage de 1968 et une carte des variations de la surface piézometrique entre cette période sèche et une autre humide. Ces deux cartes sont à la base de l'étude globale de la nappe. Une ébauche de carte des transmissivités PUITS APPORTANT DES DONNEES AUTRES QUE LA PIEZOMETRIE LEGENDE 1 n° BRGM du point d'eau 2 cote du sol en mètres 3 coupe géologique (de haut en bas) 4 nature et âge du substratum (m b P : marne bleue Pliocène, m n G ou m j G : marne noire ou jaune Gargasien) 5 cote du substratum en mètres 6 cote en mètres de la surface piézomètrique en août 1968 7 débit estimé ou mesuré (M) en mètres-cube par heure 1 : 2 3 4 5 6 7 »66-2 1 : 79 Limon jaune 0,50 m, gravier 1 m, sable jaune 0,50 m, gravier 3,50 m :m b P 91,50 : 107 M 59 ; 128 Limon brun 1,50 m, limon argileux 1 m, sable argileux 2 m, sable j aune 2,50m, grès jaune 127, 10 ; 30 91 ': 99, 50 Terre végétale, alluvions 95,40 . 20 101 r 111 " Terre vég. limoneuse 0,30m, limon jaune graveleux 5,10 m, gravier 2,10 m m b P 104,50 105 ; 60 105 \ 100 Limon jaune, gravier 5 m environ m b P 97 : 40 108 : 102, 50 " Limon argileux bleu 1 m, gravier 101 ; îoo ! 13 ': 110 Terre vég. 1,30 m, gravier 108 : 40 : 120 1 i 1 Limon gris, gravier m b P 105 107,30 ; ioo 127 '. 120 m b P 113 146 : 128 Terre vég. 0,60 m, gravier 'm n G 122 123,30 ; 80 162 \ 107 : Limon sableux beige 3 m, gravier sableux 3 m 103,70 : 50 : 173 1 14 Terre vég., gravier m b P 105 108 50 174 . 1 108,0 Terre vég., gravier 107,50 70 180 ; 114 Terre' vég., gravier 108,80 20 182 . 1145,0 Terre sableuse brune 2,50 m, gravier sableux 107 108,90 40 i 183 116 Terre vag. im, gravier sableux 0,40m, argile sableuse lm. gravier lm, argile sableuse0,50m m b P 108,50 110,60 gravier 3,50 m 00 1 140,90 Limon graveleux 1,50 m, gravier I m m b P : 138,40 138 139 Limon brun 0,80 m, gravier sableux 141 Terre vég. 0,50 m, gravier 7 m 137 144 Terre vég. rouge 0,50 m, gravier sableux m b P 137 147 Terre vég. 0,80 m, gravier 6 m m b P 140

187 Terre vég. argileuse 1,70m, argile sableuse 1,90m, gravier sableux 6,80m, argile 1,20 m, m n G 174 176,20 gravier 1,20 m 185 Terre vég., gravier et sable 8 m env. m n G 161 Terre vég., gravier 10 m env. 153,40 142 Limon sableux, gravier ¡39,40 148 Terre vég. 0,30 m, argile grise 1,50 m, gravier argileux 3,50 m m n G 143 153 Terre argileuse rouge, gravier m n G 144,50 148,60 157,50 L imon noir, gravier m n G 152 154,20 170 . Terre vég. noire 1 m, gravier sableux 1 m m n G 168 168,40 v 140 " Terre vég. argileuse 0,80m, gravier sableux 3,5.0m, sable 0,90m, gravier sableux 4,40 m m n G 130,50 139,20 154 Terre vég. gravier sableux sur 5 m 151,30 164 ' Terre argileuse rouge, gravier sableux m n G 151 152,30 179 . Terre vég., gravier argileux m n G 170 170,10 150 Terre vég., i,50 m, gravier m j G 143 145,50 ¡53,50 Terre vég., rouge 0,70 m, gravier sur 8 m 146,80 155 Terre vég., gravier sur 8 m 148 157 Terre vég. 1,80 m, gravier 6 à 7 m 149,30 161 Terre vég., gravier sur 8 m 153,40 158 Terre vég., gravier 151,20 164 Terre. vég. rouge 0,40 m, gravier 11 m 154 168 Terre vég., gravier m j G 156 160,10 170 Terre vég., gravier compacté m n G 167 167,70 174 Terre vég., 0,50 m, gravier 172,50 182 Limon 1,50 m, gravier argileux jaune 4,50 m m n G 176 179,70 180 Terre vég., 0,30 m, gravier argileux jaune m n G 171 173,90 200,50 Limon sableux 1,20 m, gravier sur 9 m 192,40 203,50 Terre vég., gravier sur 10 m 194,90 193 Terre vég., gravier 1,40 m m n G 190,40 198 Terre vég., noire 0,40 m, gravier argileux m n G 190 193,20 193,50 Terre vég., 0,80 m, gravier 4,50 m m n G 188 192,20 142,50 Limon brun à rouge à galets 0,80 m, gravier 4,70 m, argile noire 0,80m, gravier jaunel,70 ' 139,30 162 Gravier 150,50 142 Terre vég., 0,30 m, gravier 140 161 Gravier m n G 156,60 157,60

181 Terre vég., lm, argile grise et jaune 0,60m, gravier sableux 3,50m, sable 178,90 199 Terre vég. 1 m, gravier sableux avec gros galets à la base 7,50 m m n G 190,50 192,60 198 Limon brun, gravier m n G 191,50 192,70

90,50 Limon 2 m, gravier

93 Terre vég. gravier, sable rouge au fond 89,70 1 16 Terre vég., gravier m b P 110 1 10,80 1 18 Terre vég., gravier 6 m m b P 1 10 11 1,50 120 Terre vég., gravier, sable jaune argileux m b P 114 : 117,30 125 Terre vég., gravier, sable jaune ; 120,80 128 Terre vég., gravier, sable 121 138 Terre vég. 0,30 m, gravier 4 m env. m b P 134 134,80 156 Terre vég. 0,50 m, argile rouge à gravier 3,50 m et plus 150

187 Terre vég., gravier m n G 182 184,40 - 101 -

a été dressée en fonction d'éléments concernant l'exploitation de certains puits.

La confrontation de ces deux documents de résultats permettra de déterminer et de localiser des zones particulièrement favorables pour l'ex- ploitation de la nappe.

72 - SUBSTRATUM=DES=ALLUVIONS

721 - Carte des isohypses du substratum

Elle a été établie à partir d'une soixantaine de points, sondages ou puits, qui ont rencontré le substratum des alluvions. Ailleurs, au niveau des puits avoisinant ces points, elle a été complétée par extrapo- lation. C'est dire que les profondeurs du substratum attribuées à la grande majorité des puits ne sont qu'approchées. D'une manière générale la carte des isohypses donne des indications hypothétiques, et. plutôt que de vouloir en tirer des renseignements précis, il vaut mieux n'y voir qu'une allure très générale de la morphologie du substratum (Fig. 72 1).

Un tracé en pointillé indique le passage probable du substra- tum pliocène à l'Ouest, au substratum aptien à l'Est. Il ne marque pas la limite orientale de la transgression du Pliocène.

Les affleurements du substratum, portés sur la carte et qui. encadrent les épandages alluviaux ne sont pas tous formés par des terrains imperméables. C'est le cas du Pliocène et de la terrasse a R I. Mais leur perméabilité est nettement inférieure à celle des alluvions du Roubion et du Jabron, et en comparaison ils peuvent être considérés comme constituant leur substratum.

722 - Rôle ^ydrogéologique du substratum

Dans la partie est de la plaine, c'est-à-dire celle où les alluvions reposent sur le Gargasien, le substratum est imperméable exception faite de l'anomalie du hameau de Fenouillet, dans la plaine de ;AK!L UU bUbblKAIUM Utb rf'-î* ALLUVIONS - 103 -

Cléon, qui sera examinée en annexe, mais qui n'est pas confirmée.

Dans la partie ouest, le Pliocène peut aussi être considéré comme constituant un substratum imperméable pour la nappe des alluvions. La carte des variations du niveau de la nappe ne révèle pas de pertes bien localisées. Cependant, s'il est logique d'exclure des écoulements importants à l'intérieur du Pliocène, cet étage contient néanmoins une nappe de faible débit.

Il n'est pas impossible aussi qu'entre les deux formations, Aptien et Pliocène, subsistent des témoins de sables molassiques qui joue- raient le rôle de réservoir pour des nappes captives.

73 - TYPE DE NAPPE

Pour des raisons concernant son comportement dynamique ainsi que ses possibilités éventuelles de captage, il est utile de savoir si une nappe est libre ou captive.

731 - Plaine de Cléon d'Andran

L'épandage des alluvions anciennes comprend : à la base un ensemble constitué par des galets et du gravier enrobés de sable plus ou moins argileux, qui est recouvert par une couche de limon. Le recouvrement limoneux atteint 3 m, mais il est par endroit si mince que les labours font remonter à la surface le gravier sous-jacent. L'épaisseur des alluvions est relativement importante et la surface piézomètrique s'établit bien au-dessous du niveau limoneux, même aux hautes eaux. La nappe est libre dans cette partie du bassin du Roubion. Il y a cependant quelques exceptions :

- Au Nord et au Nord-Est de Cléon d'Andran. l'épaisseur de 1'aquífere diminue jusqu'à 3 mètres et même 1 mètre et la nappe en période humide est semi-captive sous la couche limoneuse superficielle.

— A l'extrémité Ouest et plus précisément moins de 1 km à l'Est du pont de la route D6 sur l'Ancelle, la nappe est maintenue captive sous un niveau imperméable a 5,50 m (puits 866-3-47 qui offre de bonnes - 104 -

possibilités de débit - Voir situation fig. 731 hors-texte).

— Il est nécessaire de signaler un cas particulier relatif au rôle tenu par les alluvions récentes de l'Ancelle. C'est une bande de limons argileux noirs, large d'une centaine de mètres environ, axée sur 1' Ancelle et de 2,50 mètres d'épaisseur. Cette couche recouvre les alluvions grossières, réservoir de la nappe qui est maintenue captive. La nappe n'est pas complètement isolée de l'Ancelle dont le lit entaille les alluvions limoneuses sur une profondeur de 2 mètres, parfois plus, de telle sorte que la saignée atteint l'aquifère.

- Enfin, dans la zone de passage de la plaine de Cléon à celle de Sauzet, entre Bonlieu et la Laupie, la nappe est captive dans les alluvions récentes du Roubion. Sur la rive nord, celles-ci comprennent 8 mètres de gravier recouverts par 1 mètre de limon (lieu-dit Les Reyniëres, puits 866-3-50 qui offre aussi un débit important). La nappe alimente ici un ruisseau dont le débit, à son confluent avec l'Ancelle était de 69 1/s le 25/07/1969. Rive sud, la nappe est artésienne en saison humide (puits 866-3-96).

732 - Plaine de Sauzet

La coupe des alluvions est à peu près identique au schéma décrit plus haut. Le gravier est surmonté par un ensemble de niveaux limoneux plus ou moins argileux avec éventuellement des passées de sable ou même de gravier. L'épaisseur de ce recouvrement varie de 1 à 4 mètres et dépasse exceptionnellement 4 mètres dans le cas des alluvions anciennes. Elle est comprise entre 0,20 mètres et 3 mètres dans le cas des alluvions récentes qui sont plus homogènes. Faute d'un nombre suffisant de données qui serait nécessaire dans une région où les variations latérales de faciès sont rapides les conclusions seront fragmentaires.

La nappe, semi-captive sous la couche limoneuse superficielle, est généralement libre à l'étiage et captive en saison humide. Un cas paraît certain : elle est captive en permanence dans la région du Manson au Nord de Montboucher. - 105

733 - Vallon du Vermenon et du Jabron

L'alluvionnement comprend ici des couches de gravier inter- calés avec de rares passées d'argile ou de sable et surmontées par une cou- che limoneuse. Comme dans les cas précédents la nappe ne pourrait être captive que sous ce dernier niveau. Mais cela ne se produit pas, soit que la nappe soit trop profonde, soit que le recouvrement soit trop mince.

74 - CARTE_EN=COURBES=ISOPIEZES

741 - Introduction

7411 - Définition

Les courbes isopièzes donnent la forme de la surface piézomëtrique, qui dépend des conditions d'écoulement des eaux souterraines. Cette morphologie est liée aux caractéristiques de l'aquifère et de son substratum. La carte piézomëtrique permettra d'établir les directions d'é- coulement préférentiel et de déterminer des zones privilégiées en ce qui concerne l'exploitation de la nappe.

7412 - Etablissement_de_]a_carte

Les mesures qui ont servi ä l'établissement de la carte ont été faites du 12 au 26 août 1968, en 12 jours de travail effectif. Des précipitations sont intervenues pendant cette période. En effet, les 16 et 17, il est tombé une hauteur d'eau de 54 mm à MONTELIMAR qui a provoqué une remontée de faible amplitude de la surface piézomëtrique. Mais cette perturbation est négligeable et la carte est bien caractéristique de l'étiage 1968.

Plus importante est la question de la validité de la cote des repères à partir desquels les mesures ont été prises. Le SRAE de VALENCE a procédé au nivellement de 26 puits de la carte 866-2 qui ont été utilisés pour la carte piézomëtrique. Il existe le plus souvent une différence entre les mesures faites par le SRAE et mes évaluations effectuées au moyen de la carte IGN au 1/20 000. La répartition du nombre de puits en fonction de la valeur de cette différence de cote s'établit CARTE EN COURBES ISOPIEZES DE LA NAPPE DES ALLUVIONS (12.26 août 1968

LEGENDE AXE DE DRAINAGE COURBE iSOPtEZE ET COTE EN m DES COURBES 5 m

COURBE ISOPlEZE DES HAPPES DU PLIOCENE- PLATEAU DE SAVA5SE El -ET DE TERRASSE CU P.1"EAU DH SCNEONNEA'J

¿tC^zhxsJÏ • %y^^'it .; - 107 -

ainsi : Pas de différence : 4 0 < différence < 1 mètre : 11 1 m < différence ^ 2 " : 7 2 m < différence < 3 " 4

En admettant que la fréquence du nombre de puits dans chaque catégorie ainsi définie Soit une donnée applicable à l'ensemble des points repères utilisés pour l'établissement de la carte, les rapports seraient les suivants :

Pas de différence : 15 % de 0 à 1 m : 44 % de 1 à 2 m : 26 % de 2 à 3 m : 15 %

La valeur de cette variation est inférieure à 1 mètre dans 44 % des cas, ce qui est peu perceptible sur la carte piézo-- mètrique où l'espacement des courbes est de 5 mètres. Par contre, lorsque la différence dépasse 2 mètres, l'écart entre le tracé établi par trian- gulation et le tracé réel peut prendre des valeurs iinportantes.

Mais comme ce cas est relativement peu fréquent, il est tout à fait valable d'adopter les mesures prises dans leur ensemble. C'est pourquoi la carte en courbes isopièzes est bien le reflet de la surface piézomètrique, malgré les quelques approximations qu'eue peut comporter. Bien entendu, il a été tenu compte des modifications apportées aux cotes des puits ayant fait l'objet du nivellement.

742 - Caractéristiques générales

La forme et l'espacement des courbes isopiëzes permet de préciser les caractéristiques globales de l'écoulement souterrain : - le régime de l'écoulement n'est pas uniforme ; - la forme à concavité vers l'aval des courbes montre une alimentation de la nappe alluviale par les bordures et un drainage par les cours d'eau ; - 108 -

- la morphologie de la surface piézomètrique épouse approxi- mativement celle du substratum. La pente des profils de dépression est aussi celle du substratum : 0,7 % pour la nappe du Roubion et 0,8 % pour celle du Jabron et du Vermenon (Fig. 742).

743 - Nappe du Roubion

7431 - Nap_p_e_de Çléon_d^Andran

Deux zones se différencient selon la direction de l'écoulement, qui définissent deux structures élémentaires :

- une zone comprenant- la région située au Nord de la route D6 et la dépression de Puy-Saint-Martin, - la seconde s'étend au Sud de la D6.

74311 - Partie Nord de la plaine de Cléon d'Andran

Les courbes ont une forme généralement concave qui indique une alimentation de la nappe par la bordure de la plaine et un axe de drainage axé sur l'Ancelle. L'alimentation se fait donc par l'écou- lement en provenance des versants marneux qui se redressent à la périphérie de la plaine. Elle apparaît mal au Sud de Marsanne, sur la rive nord de l'Ancelle, où l'interruption du tracé des courbes est liée, à l'absence quasi totale d'aquifère, en l'occurence le recouvrement de grèze sur le glacis marneux.

Le drainage de la nappe axé sur l'Ancelle ne surprend pas, la dépression de l'Ancelle qui atteint les plus bas ni- veaux dans la plaine de Cléon, ne fait que répercuter la dépression du toit du substratum sous-jacent.

Les courbes assez régulièrement espacées donnent au profil de dépression une pente assez régulière et inférieure à la moyenne générale. La petite moyenne de la nappe est de 0,6 %, les variations du gradient sont faibles : le minimum et le maximum sont res- pectivement de 0,5 % dans la dépression de l'Ancelle et de 0,65 % dans celle - 109 -

de Puy-Saint-Martin.

Dans la région de Puy-Saint-Martin, l'espa- cement relativement grand des courbes ne peut être lié qu'à un débit d'écou- lement faible car la perméabilité des colluvions est mauvaise.

Dans la partie la plus septentrionale de la dépression de l'Ancelle, au lieu-dit Tourmentine, le débit augmente alors que le gradient diminue, la perméabilité est donc croissante. De là jusqu'à la courbe 140, le gradient croît, la perméabilité a donc tendance à diminuer alors que le débit d'écoulement est important. Par contre, le gradient diminue de nouveau en aval de cette courbe et la perméabilité devrait aug- menter. Ainsi, deux zones se distinguent à priori par un accroissement de la perméabilité de l'aquifère : la partie moyenne et la partie basse de la dépression de l'Ancelle.

Cependant, il faut tenir compte du role presque nul joué par la rive nord du ruisseau dans l'alimentation de la nappe : les courbes sont incomplètement inscrites ou même tronquées lors- qu'elles buttent sur le substratum. Le dessin de la carte est alors insuf- fisant, l'interprétation est plus malaisée et la démonstration moins évi- dente, d'où les réserves qu'il faut émettre sur la réalité de ces zones.

74312 - Partie sud de la plaine de Clêon

Ici la forme des courbes n'a pas la même unité : au lieu d'observer une concavité d'ensemble vers l'aval, elles sont concaves ou convexes et l'écoulement est plus dispersé, sauf évidem- ment dans le couloir en amont de Charols. Autre différence, la pente, de la nappe est plus forte (0,75 %).

De Pont-de-Barret à Charols, la nappe s'avan- ce d'Est en Ouest dans un chenal creusé par le Roubion dans les marnes noires du Gargasien. Malgré l'absence de points d'observation sur la ma- jeure partie de cette vallée, il est évident que l'alimentation se fait ici par l'intermédiaire des versant imperméables et par la confluence de la Rimandoule. -110-

Au débouche de ce couloir dans la plaine, au Sud de Cléon, les courbes isopièzes sont rapprochées entre elles : le substratum s'approfondissant brusquement, le gradient augmente. Une alimen- tation de la nappe par le Roubion se dessine sur la rive droite. Les rares renseignements obtenus dans cette région donneraient aux alluvions une perméabilité relativement mauvaise, ce qui constituerait une raison sup- plémentaire pour expliquer l'augmentation du gradient.

Au Sud-Est du village les courbes deviennent convexes vers l'aval alors que le gradient diminue pour prendre une valeur faible (0,5 %) entre les courbes 165 et 170. Ce changement est dû, au Nord à une dépression du toit du substratum ; malgré l'absence d'informations, la convexité de la courbe 165 au sud permet de supposer que cette dépression se prolonge et la diminution du débit unitaire ne dépendrait pas d'une augmentation de la perméabilité, mais ce n'est qu'une hypothèse.

En aval, les courbes se resserrent, et le gradient passe à 1,5 %. Puis l'espacement des courbes croît progressivement jusqu'à la courbe 140. La valeur du gradient atteint un minimum de 0,5 % entre le Roubion et l'Ancelle. Le profil de dépression de la nappe prend une forme hyperbolique. Les courbes sont concaves vers l'aval et un axe de drainage, dirigé vers le Roubion, se dessine au Nord de Bonlieu, le long duquel la perméabilité et le débit croissent. Ainsi une zone aux propriétés hydrogéologiques privilégiées apparaît à l'Ouest de la struc- ture sud de la nappe de Cléon. Entre l'axe de Bonlieu et celui de l'Ancelle, la zone de passage montre un écoulement divergent et par suite une perméa- bilité inférieure en valeur.

Les deux structures élémentaires se termi- nent donc à l'Ouest par deux zones disposant non seulement d'une perméabi- lité relativement bonne, mais encore d'un débit d'écoulement important. Cette dernière caractéristique correspond à la réduction de la section de la nappe inhérente au rapprochement des deux versants qui la canalisent vers l'Ouest. Ces deux zones convergent dans le chenal marquant le passage de la plaine de Cléon à la plaine de Sauzet. Les courbes y sont plus rap- prochées car le débit d'écoulement est plus fort, d'autant plus que la nappe est captive. Dans la région comprise entre Bonlieu et la Laupie, à ÜAKIt Uh KKUhUNUbUK Üb LA NAPPE DES ALLUVIONS (août68} LEGENDE

V ¡V • \ k '<-'•-- COURSE D'EGALE PROPOHOELTR PAR RAPPORT AU SOL CE LA SURFACE PIEZOMEIRIQUE i PROFONDEUR DE LA SURFACE P:EZCMETRIp.UE f AU POINT CONSIDERE y,i:..„ :A •••:;=• :• • •/-•;;••„. .•.•.•.*••'

EOUIDISTANCE DES COURBES : 7 M « -:•' '

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laquelle se rattachent les deux zones déjà déterminées, les propriétés de l'aquifère confèrent à la nappe la possibilité d'être exploitée.

L'alimentation de la nappe sur le versant sud de la plaine n'apparaît qu'imparfaitement du fait de la rareté des points de mesure dans les alluvions de la rive sud du Roubion. Cependant, il est possible d'affirmer, d'après la nature lithologique des collines bordant le Roubion et les quelques mesures piézomètriques qui y ont été faites, que l'écoulement s'effectue bien du Sud vers le Nord en direction des alluvions.

74313 - Puissance et profondeur de la nappe

La puissance de la nappe étant, comme la perméabilité, un facteur du débit exploitable, il y a lieu de connaître l'épaisseur des alluvions mouillées surtout dans les zones qui viennent d'être déterminées pour leur perméabilité. Cependant, cette caractéristi- que ne peut être évaluée qu'au niveau des puits qui ont atteint le substra- tum, ailleurs elle est estimée par défaut.

A l'étiage d'août 1968, la hauteur d'eau est de 2,50 mètres en moyenne. Elle est variable suivants les endroits ; elle atteint son minimum dans la région de Cléon d'Andran : au Nord du vil- lage elle est de .1 à 2 m, au Sud-Ouest, elle est de 1 m, et devient prati- quement nulle lorsque le toit du substratum pointe vers le. sol (lieu-dit Riosset). Dans la partie centrale de la plaine elle est de 2 m environ.

A la périphérie, à proximité de l'Ancelle et du Roubion, l'épaisseur augmente. Au Nord-Ouest, dans la dépression de l'Ancelle, la nappe butte sur le glacis du massif de la Forêt de Marsanne qui la fait dévier vers le Sud-Ouest. La pente du substratum est tres faible et le drainage sous l'Ancelle est insuffisant pour écouler les ap- ports venant de l'Est : l'épaisseur des alluvions mouillées n'est pas in- férieure à 2,50 m et peut dépasser 4 mètres.

Le maximum se trouve à l'Ouest, dans les al- luvions modernes du Roubion, avec 9 mètres (puits 866-3-50 - Situation fig. 731 hors-texte). La largeur de la nappe est ici réduite à son minimum. — 113 —

Au Sud-Est, au débouché du couloir Pont-de- Barret - Charols, l'épaisseur serait de 6 mètres ; plus en aval au hameau de Fenouillet, elle est supérieure à 4 mètres. C'est l'approfondissement du toit du substratum qui forme une dépression où 1'épaississement de la nappe est accentué par les infiltrations du Roubion qui coule en lisière.

La profondeur de la nappe, qui présente un intérêt pour l'exploitation, est de 2 à 5 mètres au Nord de Cléon et au voisinage de l'Ancelle (Fig. 74313). Elle est maximum au centre de la plaine (13 - 15 mètres). Au Sud, près du Roubion, elle est de 7 à 12 mètres. Entre Bonlieu et la Laupie, dans les alluvions modernes, la où la nappe est captive, la surface piézomètrique est à moins de 1 mètre.

74314 - En conclusion, la carte montre les caracté- ristiques essentielles suivantes :

- une alimentation par la périphérie : nappe des colluvions et écoulement sur les terrains imperméables. - un écoulement dirigé d'abord vers l'Ancelle puis orienté vers l'Ouest. Il est globalement divergent et aboutit finale- ment à deux drainages latéraux qui convergent à l'Ouest. - en première approximation, deux zones où l'aquifère présente un intérêt par sa situation et sa perméabilité : conver- gence du Roubion et de l'Ancelle, et, avec réserves,Ancelle moyenne.

7432 - Nap_ge_de_Sauzet

74321 - Généralités

L'aspect de la surface piézomètrique diffère.

largement du schéma précédent par sa simplicité : toutes les courbes ont une concavité orientée vers l'aval. Elles marquent, comme les isohypses du substratum, la forme en cuvette de cette partie du bassin du Roubion. Deux observations s'imposent d'emblée :

- 1'alimentation de la nappe est assurée par l'écoulement provenant des reliefs ceinturant la plaine, et, bien entendu, - I 14 -

par la nappe de Cléon. - les directions de l'écoulement de la nappe convergent, et le drainage s'effectue des bordures vers l'intérieur.

74322 - Alimentation

Elle se fait, au Nord, à l'Ouest et au Sud par des nappes voisines qui sont marquées par les courts intervalles sépa- rant les courbes. La valeur importante du gradient hydraulique (plus de 5 %) s'explique par la mauvaise perméabilité des. aquifères (Pliocene et collu- vions). La diminution du gradient à l'Est de Sauzet confirme l'existence, sous les colluvions d'un aquifëre dont la perméabilité est supérieure à celle de la "grèze". Il s'agit de la molasse miocène.

Le long du versant est, ce fort gradient ne se retrouve pas ; le passage des marnes noires des collines de Bonlieu aux alluvions se fait sans l'intermédiaire d'éboulis, et l'eau s'infiltre immédiatement dans les alluvions après ruissellement.

74323 - Axe de drainage des alluvions modernes

L'écoulement de la nappe admet un axe de drainage principal subrectiligne orienté Nord-Est-Sud-Ouest, partant d'un point situé à mi-distance entre Sauzet et la Laupie et aboutissant à l'en- trée du goulet dans lequel est encaissé le Roubion jusqu'à Montélimar. Il se trouve intégralement dans les alluvions modernes du Roubion. Sa direction est aussi celle du Roubion, mais seulement au Sud de Sauzet ; à l'Est de cet axe la direction générale de l'écoulement est orientée d'Est en Ouest, alors qu'à l'Ouest elle est dirigée du Nord vers le Sud. Cette disposition préfigure une alimentation du Roubion par la nappe dans la partie Sud-Ouest.

Le long de cet axe, la pente du profil de dépression est très régulière, et sa valeur est de 0,6 %. Ce chiffre représente la valeur minimum de la pente de la nappe dont la moyenne est de 0,66 %. Comme l'alimentation est importante, le débit d'écoulement est fort, et la perméabilité est bonne. Cette caractéristique s'accroît entre les courbes 105 et 95 où le gradient n'est plus que de 0,5 %. La — 115 —

région axiale déterminée par le lieu géométrique des points de convergence de ces courbes apparaît ainsi comme une zone privilégiée.

74324 - Alluvions anciennes

Ici, aucun axe de drainage secondaire ne se dessine dans un réseau de courbes aux contours irréguliers. Deux zones caractérisées localement par une ample-convergence de l'écoulement et un gradient faible se distinguent néanmoins : au Nord de Montboucher les courbes 105 et 110 dessinent chacune un demi-cercle ouvert vers l'aval. Le gradient, très fort en amont, décroît jusqu'à devenir inférieur à 0,5 % dans le cas de la courbe 110, oü la nappe est captive. Dans ce dernier cas, le profil de dépression prend une forme hyperbolique, le débit augmente et la perméabilité de même. La zone délimitée par la courbe 105 a une sur- face réduite, et, adossée au plateau de Géry peu perméable, son aire d'ali- mentation est peu étendue ;elle est donc moins intéressante que celle qui est circonscrite par la courbe 110.

74325 - Epaisseur des alluvions mouillées - Profon- deur de la nappe

L'épaisseur des alluvions mouillées, plus constante que dans la nappe de Cléon, est généralement comprise entre 2 et 3 mètres environ, rarement inférieure â 2 mètres. Le substratum est ici moins accidenté. Dans la première zone favorable, celle des allu- vions modernes, elle varie de 2 m à 3,50 mètres. Dans la région du Manson elle est comprise entre 2 et 4,50 m. Cette dernière valeur (puits 866-2-175) serait le maximum pour la plaine de Sauzet, mais la nappe est captive et la charge au-dessus du toit de l'aquifère est de 1 mètre environ.

Au Sud de la Laupie, l'épaisseur de la nappe est de 2 mètres ; à 1 km du village, au Sud-Est, dans les alluvions modernes, elle dépasse 3,50 m, ce qui confirme l'épaisseur importante de l'aquifère de la nappe captive dans la région de transition, entre la Laupie et Bonlieu.

La faible profondeur de la nappe, qui est -116-

de 1,50 m à A,50 m dans les alluvions récentes à 1'Ouest»permet une exploi- tation facile. Dans les alluvions anciennes, qui ne forment pas une terrasse plane, elle est plus variable et généralement plus importante : faible dans les dépressions (3 m au "Plot"), forte sur les hauteurs (10 m, au niveau de l'ëminence marquant, au centre de la plaine, la séparation du bassin du Manson avec celui du Roubion). La moyenne est de 6 m. Le maximum, exceptionnel, de 12 mètres, est atteint en bordure des alluvions modernes, au Sud.

74326 - Remarque sur une hausse locale de la surface piézomètrique

Le long d'une bande de terrain orientée Sud-Ouest-Nord-Est, allant du lieu-dit le Monard au lieu-dit Cressin, longue de près de 4 km et large de 0,6 à 1 km, la surface piézomètrique, au lieu de suivre la baisse générale de niveau enregistrée dans le reste de la plaine par rapports aux mesures faites en mars 1968 au cours de l'inventaire des ressources hydrauliques, est remontée au contraire. Cette variation, peu sensible sur le bord nord, atteint un maximum de 0,50 m au centre et au Sud. La bordure sud de cette bande est ä peu près confondue avec le tracé du Manson, en aval du lieu-dit le Pont-Vert. En amont, cette ligne suit la route D 128.

Cette zone de variation, bien délimitée, recoupe la direction de l'écoulement de la nappe qui est orientée d'Est en Ouest. Il ne s'agit donc pas d'une onde progressant dans le sens d'écoulement de la nappe. Il ne peut s'agir non plus d'une onde liée à une augmentation momentanée mais importante de l'alimentation en provenance des collines bordières au Sud Est et à l'Est, les conditions géologiques et cliraatologiques ne s'y prêtant pas. L'explication tient ä une cause artificielle : le Manson est relié au Roubion par un canal non bâti dont la prise sur le Roubion se trouve en aval de Charols et qui se jette dans le Manson au Pont Vert. Son tracé dans la plaine de Sauzet rejoint la D 128 qu'il longe jusqu'au Pont Vert. Le canal fonctionne de mai à sep- tembre, à une période où le Manson tarit et il est utilisé, par des déri- vations locales, pour l'irrigation des cultures. Le 27/07/ 19 69, il débi- — 117 —

:ait 110 1/s à la hauteur de Saint-Gervais, et, le 07/08/1968, 65 1/s au 'ont-Vert. Ainsi l'alimentation de la nappe est provoquée par l'infiltra- :ion des eaux du canal et ses dérivations, les manifestations de ce phénomène sont plus accentuées sur la rive nord que sur la rive sud puisque la nappe s'écoule d'Est en Ouest, c'est-à-dire de la seconde rive vers la première. ]ette zone ne se prolonge pas jusqu'au Roubion à l'Ouest car les prélèvements absorbent la quasi-totalité du débit du canal qui rejoint rarement le Roubion.

Cette alimentation artificielle, dans la zone :onsidérée, compense non seulement la baisse de la nappe en saison sèche jui peut être évaluée à 0,50 m de hauteur d'alluvions mouillées, mais encore elle fait monter la surface piézométrique de 0,50 m. Le gain se nonte ainsi à 1 m environ. Cette hausse, importante à l'échelle de la nappe les alluvions de la plaine de MONTELIMAR, a deux conséquences : d'une part, ane modification de la représentation de la surface piézométrique sur la carte, mais assez peu marquée du fait de la forte pente du profil de la îappe ; d'autre part, une augmentation de l'épaisseur des alluvions mouillées lui atteint au maximum 25 %. Aussi, les chiffres annoncés plus haut sur l'épais- seur et la profondeur de la nappe sont ceux de l'inventaire des ressources lydrauliques lorsqu'ils portent sur la zone litigieuse, comme c'est le cas jour la zone privilégiée reconnue au Nord de Montboucher.

74327 - Conclusion

La plaine de Sauzet se présente, pour la circulation de l'eau souterraine, comme une cuvette inclinée présentant un col dans la partie basse ; l'écoulement se fait de l'extérieur vers l'inté- rieur avant d'être canalisé par le col.

Deux zones privilégiées apparaissent près du goulet, dans la région basse : l'une axée sur le Roubion, et la seconde en contrebas des collines de Montboucher.

744 - Nappe du Jabron et du Vermenon

744) - Généralités -118-

La dépendance de la morphologie de la nappe vis-à- vis de la morphologie du substratum est encore plus apparente ici que dans le cas de la nappe du Roubion : l'écoulement est canalisé par une gouttière étroite ; la largeur moyenne de l'aquifëre est de 1,3 km environ. Le mini- mum est de 800 mètres dans la partie la plus élevée et le maximum est de 3 km au Nord-Ouest de la Bégude. Un examen d'ensemble de la carte montre deux caractéristiques :

- Les courbes isopiëzes sont plus rapprochées que celles de la nappe du Roubion, la pente moyenne du profil de dépression est plus forte.

- Les courbes sont concaves vers l'aval, excepté dans la région comprise entre le village de la Batie-Rolland et le point de confluence du Jabron et du Vermenon où elles se renversent et deviennent convexes. Cette variation de la morphologie de la surface piézomètrique divise naturellement l'étude de la nappe en trois parties : avant, pendant et après ce changement.

7442 - De_Charols_à_la_Batie_-_Rolland

Les courbes ont une forme parabolique dont l'ouver- ture est tournée vers l'aval. L'alimentation provient des versants latéraux, quand ils existent. En effet, dans la région où l'aquifère est limité au Sud par la gorge du Jabron, celui-ci recueille l'écoulement de toute la rive méridionale.

La nappe admet un seul axe de drainage qui se confond avec celui du chenal. Cette caractéristique de drainage reste inchangée quand le vallon s'élargit vers le Sud.

Dans la région comprise entre l'axe du chenal et la Bégude-de-Mazenc et qui se situe en contrebas de la colline de Chateauneuf-de-Mazenc, la surface piézomètrique est affectée d'un gradient très faible entre les courbes 195 et 190, par comparaison avec l'espacement moyen séparant les autres courbes. La région enveloppée par la courbe 195 présenterait ainsi une bonne perméabilité et pourrait donc être considérée comme une zone privilégiée pour l'exploitation, en exnrimnnt une réserve -119-

concernant son alimentation car celle-ci prend son origine sur une surface très peu étendue.

Le long du couloir lui-même l'espacement des courbes varie peu. C'est le cas du Planas, région comprise entre Charols et la confluence du Vermenon et du Bramefaim, où la valeur du gradient est supé- rieure à 0,8 %. L'écoulement y est donc régulier.

Jusqu'à la Bâtie, le gradient présente des variations locales, sauf dans la région du village où il décroît de la courbe 165 à la courbe 145. Le minimum est de 0,5 % entre les courbes 155 et 150, au lieu-dit "Les Bruges". Le débit d'écoulement est à peu près constant et la perméabilité va en croissant vers l'aval. Cette zone, centrée sur l'axe de drainage, représente la deuxième zone privilégiée, mais avec plus de certitudes que la précédente.

A la hauteur de la Bâtie, la nappe est canalisée dans un détroit de 800 m de large seulement créé par un pointement du substratum au Sud. La présence à ce niveau d'un captage ancien destiné à l'alimentation de la ville de M0NTELIMAR (866-3-123) est due à la conjonc- tion de deux facteurs : rétrécissement de la section d'écoulement et dimi- nution d'épaisseur des alluvions. Le 22/8/1968 il débitait 35 1/s.

7443 - De_l§;_Batie-Rolland_à_la_conf luence du_Jabron_et du

A partir de la Bâtie, le substratum remonte et forme une dorsale longée latéralement au Nord et au Sud par les chenaux du Vermenon et du Jabron. Le chenal du Vermenon diminue en largeur et en profondeur par rapport à ce qu'il était en amont de la Bâtie.

La forme des courbes, convergentes à leurs extrémités, divergentes au centre, indique :

- une alimentation par les versants, sauf lorsqu'elle est court-circuitée au Sud par le Jabron, - deux axes de drainage marginaux le long du Jabron et du Vermenon. - 12O -

L'alimentation de la partie médiane de la nappe ne procède plus que de l'écoulement provenant de l'amont, et le débit décroît. Le gradient augmente, il prend des valeurs qui dépassent parfois 1 %. Il y a cependant une exception : dans le prolongement de la zone favorable de la Bâtie, la zone comprise entre les courbes 140 et 135, présenterait une bonne perméabilité. Il est donc possible de délimiter une zone favora- ble pour l'exploitation, centrée sur le point d'inversion de la forme des courbes piézomètriques, et qui s'étend de la courbe 160 à la courbe 135. La diminution du débit de la nappe, sur l'axe médian, à partir de la Bâtie, se fait au profit des deux ruisseaux.

7444 - De_la_Çonfluence_du_Jabron_et_du_Vermenon_a_Montélimar

Les deux axes de drainage se rejoignent, et, simulta- nément, la forme des courbes s'inverse : elles reprennent leur concavité orientée vers l'aval jusqu'au débouché du vallon dans la vallée du Rhône.

La nappe est toujours alimentée par les versants : nappe du Pliocène du plateau de Géry et nappe de la terrasse a R I du plateau de Bondonneau. La concavité des courbes indique en amont un drai- nage par le Jabron, alors qu'en aval un équilibre s'établit entre la rivière et la nappe de sorte qu'aucun axe de drainage ne s'individualise. Mais le nombre de points de mesure, trop faible dans cette région, et l'approxima- tion faite sur les cotes, ne permettent pas de garantir un tracé de cour- bes reflétant correctement la morphologie de la surface piëzomëtrique.

Le toit du substratum changerait aussi d'aspect : il perdrait sa forme de chenal pour devenir relativement plat.

Le gradient, inférieur à la pente moyenne de la nappe, reste constant. L'écoulement vers l'aval se fait lentement mais le débit augmente ; la perméabilité a donc tendance à croître dans la der- nière partie de l'aquifère. Cette région constitue la dernière zone privi- légiée reconnue par l'examen de la carte piézomètrique.

7445 - Ep_aisseur_et_p_rofondeur de la nap_£e

L'épaisseur des alluvions mouillées est assez mal - 121 -

connue le long de l'axe de drainage où les renseignements donnés par les puits sont très incomplets. Cependant des évaluations permettent d'affirmer qu'elle augmente d'amont en aval sauf vers la fin où la nappe est drainée : de 1 à 2 mètres au Planas elle passe à 2,50 mètres à Fontemieu, puis, jusqu'à la confluence du Vermenon et du Jabron, elle est de 3 mètres. Au delà, elle n'est plus que de 2 à 3 m.

Les variations de profondeur de la nappe sont plus importantes : 6 à 13 m au Planas, puis 16 mètres au maximum entre les Basses Blaches et les Bruges, enfin 5 à 9 mètres jusqu'à MONTELIMAR.

745 - Communications entre les deux nappes

7451 -

Cette question particulière des rapports entre la nappe du Jabron et celle du Roubion a été placée dans la partie concernant la carte en courbes isopièzes. C'est en effet cette carte ainsi que des mesures piézomètriques faites en des points précis qui permettent d'y répondre.

Nous avons vu plus haut qu'une différence d'altitude sépare la vallée du Vermenon et du Jabron de la plaine du Roubion. Nulle à la confluence du Roubion et du Jabron, elle augmente d'Ouest en Est pour passer à 30 mètres à Charols. L'éventualité d'un écoulement du bassin du Jabron dans celui du Roubion avait donc été envisagée.

7452 - Manifestations_visibles_de_ces_communicatT_ons

Des indices existent : d'une part deux sourcins au flanc de la falaise de Charols qui domine le Roubion, d'autre part un ruis- seau intermittent qui s'écoule dans le canal d'irrigation Charols-Manson, à 2,8 km au Sud-Ouest de Charols. Si les sourcins ont une origine sûre qui est la nappe du Vermenon, il n'en est pas de même pour le ruisseau. Celui- ci a en effet son bassin versant propre, d'une surface de 0,6 km2, et son écoulement ne dépend donc pas seulement d'un apport éventuel du bassin du Jabron, mais aussi des précipitations. - 122 -

7453 - Gëologie_des_relefs_sé£arant_les_deux_bassins

Entre Charols et la Batie-Rolland, le substratum de la nappe du Vermenon est formé par les marnes noires de l'aptien. Elles n'affleurent pas sur la bordure nord du vallon, de Charols à la butte St-Rome, où elles sont recouvertes par des témoins albiens et tertiaires, marneux ou argilo-sableux qui sont peu perméables. Mais ils ne forment pas une série de reliefs continue : à l'Est de la butte St-Rome s'étend la dépression du ruisseau mentionné plus haut, et qui sera appelée dépression de Darce. Elle s'ouvre au Planas au Sud et s'élargit vers le Roubion au Nord. Sa largeur, au Planas, est de 200 m environ. Le recouvrement sablo- limoneux y cache les terrains sous-jacents. Par érosion régressive, cette dépression s'agrandit vers le Sud en entaillant la plaine alluviale du Planas.

De la butte St-Rome au lieu-dit St-Andéol, au Nord de la Bâtie, les marnes aptiennes remontent et sont nettement en relief par rapport au centre de la vallée. Dans cette partie de la zone de sépa- ration des deux bassins, elles forment un écran imperméable.

Enfin de St Andéol à Montélimar, la séparation est faite par les assises argilo-sableuses du pliocène qui sont elles-mêmes aquifères et dont les nappes alimentent les deux nappes d'alluvions ce qui interdit les communications.

7454 - La_dép_ression_de_Darce

Le ruisseau a un régime irrëgulier, il est sec à l'étiage, mais répond aux pluies. Il n'y a donc pas d'écoulement permanent d'une nappe à l'autre qui soit observable. Mais il est possible que cet écoulement soit souterrain. La piézomëtrie permet d'avancer une hypothèse : deux puits ont été visités en bordure Est et Ouest de la dépression, sur le versant Vermenon (866-3-157 et 162, situation fig. 731). Entre août 1968 et janvier 1969, la surface piézomètrique était montée dans les deux puits ; la nappe ne s'écoule pas en permanence par le seuil de Darce. Mais la variation était inégale : 2 mètres au puits est contre 1 mëtre au puit ouest. - 123 -

II peut alors s'agir d'une communication qui s'effec- tuerait seulement en période de crue de la nappe. Or dans les puits environ- nants de la plaine du Vermenon, la remontée de la nappe phréatique a dépas- sé largement 1 m. La nappe s'infiltrerait donc dans le recouvrement et s'écoulerait vers le versant Roubion, mais seulement lorsqu'elle atteint un certain niveau.

En conclusion : II existe des communications dans la région amont du chenal du Vermenon, mais elles sont quantitativement peu importantes et n'influent pas sur les débits respectifs des deux nappes. En effet, elles n'apparaissent pas sur la carte piézomètrique.

746 - Conclusions sur la carte en courbes isopiëzes

L'alimentation de la nappe des alluvions se fait, en plus de l'apport direct par les précipitations qui s'infiltrent, par l'apport latéral des bordures ou des rivières : écoulement des nappes voisines du Pliocène (plateau de Savasse et de Montboucher), de la molasse (vallée de Condillac), de terrasses anciennes (plateau de Bondonneau) de la grèze, etc..., apport du Roubion à son arrivée dans la plaine de Cléon, apport des canaux non bâtis (Charols-Manson).

La nappe est pentée, ce qui exige, sur la carte, un écart minimum de 5 mètres entre les courbes. La vitesse d'écoulement de la nappe doit être relativement élevée.

L'épaisseur des alluvions mouillées est faible : 2,50 mètres en moyenne. Pour qu'il soit possible de procéder à des prélèvements par pompage, l'aquifère devra compenser cette insuffisance par une augmentation de la perméabilité. L'implantation de points d'exploitation serait liée par hypothèse à la détermination par la piézometrie de zones favorables dans le cas où on ne disposerait d'aucune donnée quantitative.

L'examen de la carte permet de dégager, par comparaison, les endroits où la perméabilité des alluvions serait supérieure à la moyenne : - 124 -

Nappe du Roubion

Clêon d'Andran : - Zone de convergence du Roubion et de l'Ancelle - Ancelle moyenne (avec réserves)

Sauzet : - Axe du Roubion - Zone au Nord de Montboucher

Nappe du Jabron et du Vermenon - Environs de la Batie-Rolland - Bas Jabron - Zone de la Bégude-de-Mazenc (avec réserves)

75 - CARTE_DES_VARIATIONS=DE_LA=SURFACE=PIEZOMETRIQUE=DE_LA=NAPPE

DES ALLUVIONS

751 - Introduction

La carte des variations de la surface piézomëtrique entre deux dates données est le résultat de la comparaison de deux cartes piézo- métriques correspondantes. Elle représente la différence entre deux séries de mesures. Mais elle fait apparaître les fluctuations du niveau de la nappe plus clairement que ne le ferait la superposition des deux cartes : les courbes d'égale variation sont plus lisibles que le déplacement des courbes isopiëzes d'une carte piézomëtrique à l'autre. De plus elle comporte des indications quantitatives qui sont exactes puisque le degré d'incertitude intervenant dans l'estimation de la cote de chaque point considéré est levé. Aussi la carte en courbes isopiëzes de la deuxième tournée piézomëtrique n'a t-elle pas été dressée. Cependant, l'interpré- tation de la carte des variations ne peut se faire sans une confrontation avec la carte piézomëtrique dont elle est le complément.

752 - Méthode d'étude

Les fluctuations de la surface piézomëtrique ont été observées au niveau d'un puits de la plaine de Sauzet (866-2-98) clans lequel a été placé,du 14/01/î 969 au 22/06/1969, un limnigraphe. Les résultats de cet enregistrement: sont exposés en annexe. Ils montrent - 125 -

essentiellement : une décroissance régulière de la hauteur d'eau dans le temps, et quelques remontées de la surface piézomètrique liées à des précipitations ayant une hauteur minimum donnée, (fig. 752 hors texte).

En ce qui concerne la carte elle-même, pour que la représentation cartographique soit expressive, l'amplitude de la varia- tion doit être la plus grande qui soit enregistrée. Aussi convient-il de procéder aux mesures lorsque la nappe se trouve aux stades extrêmes. C'est ce qui a été tenté.

La carte piézomètrique, on l'a vu, est représentative de la nappe à l'étiage.

Les mesures relevées au cours de la deuxième tournée piézomètrique, ont été faites du 15 au 25 janvier 1969 après la période de précipitations qui s'étend du 7 au 14 janvier et pendant laquelle la hauteur d'eau enregistrée a été de 73,8 mm à MONTELIMAR. Des précipitations, d'une quantité équivalente sont tombées à BOURDEAUX, DIEULEFIT, MARSANNE et MONTJOYER, pendant cette période. La plaine de Montélimar a donc été entièrement couverte et la nappe a été susceptible de remonter en tous points. Durant cette tournée il n'a plu que le 18, jour où est tombé une hauteur d'eau de 10 mm environ à chacune de ces 5 stations. La surface pié- zomètrique n'a pas varié au niveau du puits où était installé le limnigraphe et le diagramme a marqué un palier. Mais ceci ne signifie pas que la sur- face piézomètrique soit restée uniformément stationnaire. Cependant, en admettant que la baisse maximum de la nappe soit de 1 cm par jour, elle ne dépasserait pas en tout 10 cm, ce qui est négligeable.

La remontée maximum de la nappe est survenue à la fin du mois de mars, mais elle n'a été supérieure que de 0,30 m> à celle qui a été enregistrée pendant le relevé des mesures, alors que la varia- tion entre août 1968 et l'enregistrement de janvier 1969 a été de 1,20 m. La remontée de janvier, qui représente les 4/5 de la différence entre les niveaux extrêmes de la surface piézomètrique, peut être considérée comme représentative de la nappe en période humide. CARTE DES VARIATIONS DU NIVEAU DE LA NAPPE DES ALLUVIONS ENTRE AOUT 1968 ET JANVIER 1969

COURBE O'EBAlE VARIATION DE HAUTEUR DE LA SURFACE PIEZQMETRIQuE EN m

COURBE D'EGALE VARIATION SUPPOSEE DES COURBES - 0.5m COURBE 0 EGAIE VARIATION DE HAUTEUR DE LA SURFACE PlEZOMETRIOUE DE LA NAPPE DU PLIOCENE - 127 -

753 - Observations genérales

Le niveau de la nappe n'a baissé nulle part, ce qui ne sur- prend pas à priori (Fig. 753).

L'amplitude de la remontée n'est pas uniforme à l'intérieur de chaque sous-bassin. Ces différences de variations atteignent au maximum 1 mètre sur une distance de 100 mètres. Les deux cas extrêmes de variation entre août 1968 et janvier 1969 se situent dans la nappe du Roubion, le maximum entre St-Gervais et Charols où elle est de 4 mètres (puits 866-3-89), le minimum au Sud de la Laupie où elle est nulle (puits 866-2-147).

Les remontées les plus importantes se localisent en général en amont (plaine de Cléon d'Andran et le Planas). Inversement, les plus faibles se trouvent en aval (plaine de Sauzet et Sud de Montboucher). En effet, la vidange de la nappe se manifeste plus à l'étiage, dans les régions amont qui ne sont pas alimentées, alors que la permanence de l'écoulement de la nappe maintient relativement le niveau de la surface piézomètrique en aval.

754 - Facteurs conditionnels des fluctuations de la surface piézomètrique

Nous pouvons distinguer deux ensembles de facteurs, dépen- dants ou non des caractéristiques de l'aquifère.

Les premiers sont liés aux caractéristiques physiques de l'aquifère et plus particulièrement aux caractéristiques des vides. Ils sont exprimés par la porosité efficace ou par la perméabilité qui est une fonction directe de la granulomètrie et de la porosité.

Les autres facteurs sont climatiques ou artificiels : - les précipitations en saison humide : à l'échelle régio- nale elles sont également réparties sur la surface de la plaine et on peut admettre que leur effet est le même partout, - 1'evaporation en saison sèche : elle diminue avec la profondeur, mais, sauf exception, on peut aussi considérer que son action - 128 -

s'exerce uniformément sur l'ensemble de la plaine, - alimentations locales de la nappe par des infiltrations en provenance de rivières et canaux fonctionnant l'été, - prélèvements locaux dans la nappe en été pour les besoins agricoles.

755 - Variations de la surface piézomëtrique

Les variations de niveau de la nappe dans les différentes unités de la plaine sont examinées en détail en annexe. Elles sont résumées ci-dessous.

Dans la plaine de Cléon d'Andran les variations les moins importantes sont situées au centre, sur l'axe de l'Ancelle, et à la conflu- ence de l'Ancelle et du Roubion. Dans les trois cas, il s'agit de zones marquées par des axes de drainage de la nappe. Le rôle de la porosité, donc de la perméabilité est donc ici prépondérant. La variation maximum, au Sud, serait liée à une perte de la nappe dans le substratum. Le phéno- mène serait compensé en saison humide par les précipitations et les infiltrations du Roubion.

Dans la plaine de Sauzet d'autres facteurs entrent en jeu : alimentation en été par un canal au Sud de la Laupie compensant la baisse estivale. Au Sud-Est la forte baisse serait liée ä une insuffisance de l'alimentation en été de la nappe. Ailleurs, les variations ont des causes non individualisées et elles résultent de l'interaction de plu- sieurs phénomènes vraisemblablement.

Enfin, dans le vallon du Jabron et du Vermenon, trois variations locales seulement trouvent une explication simple : en amont, au Planas, la nappe serait, alimentée par des infiltrations de ruisseaux en hiver. Un peu plus bas, aux Blaches, les variations inférieures à 1 mètre dépendraient d'infiltrations d'un canal. Près de MONTELIMAR enfin, la faible variation enregistrée serait liée ä une augmentation de la perméabilité. - 129 -

L'interprétation de la carte des variations est à prendre avec quelques réserves. Les origines des mouvements sont diverses, de plus, les effets de chacune d'entre elles ne sont pas mesurables. La carte apporte des compléments aux conclusions tirées de l'interprétation de la carte en courbes isopièzes. Les autres interprétations de la carte des variations appartiennent le plus souvent au domaine de l'hypothèse.

76 - RAPPORTS=ENTRE=NAPPES_ET=RIVIERES

761 - Introduction

L'étude de la carte piézomètrique d'une nappe phréatique donne les grandes lignes de l'écoulement souterrain qui est fonction non seulement des caractéristiques de l'aquifère et de son alimentation en général mais aussi des échanges intervenant entre la nappe et la riviere dont elle dépend en particulier. Ces rapports tiennent une place suffisamment importante dans les mécanismes de l'hydrodynamique de la nap- pe alluviale pour qu'ils fassent l'objet d'une étude particulière.

En pratique ils sont estimés en fonction des variations de débit de la rivière autres que celles qui ont pour origine les apports des affluents. Ces variations ont été mesurées par des jaugeages, ou bien observées seulement dans quelques cas évidents, lorsque le débit de la rivière tarit.

Les observations ont été faites au cours du mois d'août 1968 au cours de la première tournée piézomètrique ; quant aux jaugeages, ils ont été effectués pendant le mois de juillet 1969 (Tableau 761). Certains de ceux-ci, qui sont utilisés, non à titre de démonstration, mais à titre indicatif, ont été faits en août 1968. En 1968, juillet a été sec (9,1 mm à MONTELIMAR, 13,8 mm à BOURDEAUX, et 4,1 mm à DIEULEFIT) et si août a été très humide (120,2 mm à MONTELIMAR, 144,2 mm à BOURDEAUX et 149,6 mm à DIEULEFIT), les jaugeages ont été faits avant les plus grosses précipitations, et les rivières n'ont pas été influencées, ou du moins très peu. En 1969, après un mois de juin très arrosé (83,5 mm à MONTELIMAR, 149,8 mm à BOURDEAUX et 139,5 mm à DIEULEFIT), juillet n'a - 130 -

TABLEAU 761

JAUGEAGES EFFECTUES DANS LE BASSIN DU R0UBI0N ET DU JABRON

( S R A E été 1969 )

BASSIN DU ROUBION

Date Désignation Lieu Débit 1/s

16/7 ROUBION Pont-de-Barret 935 - ROUBION Charols 1013 - ROUBION Saint-Gervais 700 17/7 ROUBION Bonlieu 697 - ANCELLE Confluence avec le Roubion 304 - ROUBION La Laupie 1063 18/7 ROUBION Saint-Marce1-lès-Sauzet 1028 - Canal de Montélimar id sec - ROUBION Montélimar 1 183 - MANSON Pont-de-Manson 15 - : MERÜARY Saint-Marcel-lès-Sauzet 21 25/7 Ruisseau des Reyniëres Confluence avec l'Ancelle 69 ROUBION Montélimar 573 Canal de Montélimar Saint-Marcel-lès-Sauzet 28 - : Canal de Charo Is au Manson . Saint-Gervais 1 12 29/7 : ROUBION Montélimar 394 - . Canal de Montélimar Saint-Marcel-lès-Sauzet 48 5/8 " ROUBION Pont-de-Barret 343 - : ROUBION : Montélimar : 395 - ' Canal de Montélimar \Saint-Marcel-lès-Sauzet 78 12/8 : ROUBION : Montélimar 415 Canal de Montélimar Saint-Marcel-lès-Sauzet 1 17

'BASSIN DU JABRON

18/7 : JABRON Montélimar 572 23/7 JABRON Souspierre 469 - JABRON Puygiron 369 - I CITELLE Confluence avec le Jabron 10 - Canal de Montélimar Pont de l'autoroute A 7 164 JABRON id 296 - 131 -

pas présenté de variations importantes par rapport S la moyenne, mais l'essentiel des précipitations est tombé pendant la première semaine.

Les rivières n'ont pas enregistré d'étiages importants en 1969, mais les jaugeages ont été faits pendant une période qui n'a pas été perturbée par des pluies parasites. Les points de jaugeage ont été choisis après interprétation de la carte piézomètrique et des observations sur le terrain. Pour faciliter le repérage, ils se situent souvent au franchisse- ment des rivières par des ponts. Tous ont été exécutés par le SRAE de la région Rhône-Alpes.

762 - Sous-bassin du Roubion

7621 - De_P_ont-de-Barret_â_Charols

Le débit du Roubion entre ces deux villages passe de 920 1/s à 1010 1/s (16/07/1969). La rivière est encaissée et elle est alimentée par la nappe et les apports de la Rimandoule et du ruisseau de Salettes. Il arrive que ceux-ci soient secs à la confluence, mais leur écoulement est occulte, car ils débitent en amont (6/8/1968).

7622 - De_Charols_a_Saint-Gervais

Le Roubion coule sur le substratum des alluvions a Charols, ce qui fait de ce village un point de jaugeage privilégié : A Saint-Gervais, le débit n'est plus que de 700 1/s (16/7/1969). En tenant compte du prélèvement de 110 1/s débité par le canal Charols-Manson (15/7/1969), le Roubion accuse un déficit de 200 1/s sur une distance de 5,2 km. Le 15/8/1968, il était à sec au pont de Saint-Gervais alors qu'il coulait à Charols et à Bonlieu. Cette alimentation des eaux souterraines aux dépens du Roubion s'explique par l'approfondissement de la nappe au débouché de la rivière dans la plaine à Charols, et éventuellement à la perte du hameau de Fenouillet.

7623 - De_Saint-Gervai_s_a_Bonlieu

Le débit mesuré à Bonlieu, où il est de nouveau de - 132 -

700 1/s (17/7/69) parait se maintenir. Mais une dérivation située sur la rive Nord, en bordure des alluvions anciennes entraine une petite diminution par rapport au débit mesuré à Saint-Gervais : II s'agit d'un canal dont la prise se trouve en amont de Bonlieu et qui rejoint le Roubion à 1 km en aval du village. Son débit, non mesuré, a été estimé à 40 1/s. Aux erreurs de mesure près, il apparaît que les échanges entre la nappe et le Roubion se soldent par une faible alimentation de celle-là par celui-ci, ce qui corrobore l'observation faite le 15/8/1968. Le choix de Bonlieu comme point de jaugeage n'a pas été fixé par hasard, mais en raison de cette dernière observation.

7624 -

Cette section du cours du Roubion présente un inté- rêt particulier. En effet, la rivière qui coulait jusqu'à présent au Sud de la plaine de Cléon, traverse intégralement la zone de transition s'ou- vrant sur la plaine de Sauzet, en conservant son orientation Ouest-Nord- Ouest, jusqu'à se heurter à la butte de la Laupie. Par contre, la nappe, d'après la forme des courbes isopièzes, franchit cette région, comme cela était prévisible, selon une direction Ouest-Sud-Ouest à Ouest. Il en résulte un croisement des deux flux dont il convient d'explorer le mécanis- me.

Au pont de la Laupie le débit du Roubion passe à 1060 1/s (17/7/1969). Cette augmentation est essentiellement due à l'Ancelle, dont l'apport, mesuré à la confluence, en amont du pont, est de 300 1/s (17/7/1969) et au canal déjà signalé plus haut qui ne déverse plus que 10 à 20 1/s dans le Roubion. Il reste néanmoins un gain de 40 à 50 1/s réalisé aux dépens de la nappe.

Une première hypothèse consiste à admettre des rela- tions mixtes entre la nappe et la rivière, la première ne faisant que transiter superficiellement dans la seconde au cours de son écoulement vers l'Ouest. Le rapport de l'alimentation du Roubion en provenance de la rive nord par les pertes s'infiltrant par la rive sud serait excédentai- re et justifierait le gain mesuré au jaugeage de la Laupie. - 133 -

Cette explication ne tient pas compte des observations présentées au début de ce chapitre selon lesquelles la nappe est captive dans les alluvions récentes du Roubion et de l'Ancelle. Ces alluvions imperméables superficiellement, isolent le Roubion de la nappe et les rendent indépendants. Dans ces conditions la nappe s'écoule sous le Roubion. L'excédent du débit du Roubion noté à la Laupie proviendrait de la zone d'alimentation de Bonlieu qui s'étendrait en aval tant que la per- méabilité des alluvions récentes le permettrait. Dans cette zone les rap- ports mixtes ne seraient pas exclus.

Remarque : Le rétrécissement de la section d'écou- lement de la nappe dans cette région a pour conséquence une remontée de la surface piézomètrique, qui se manifeste par la présence de deux exu- toires importants déjà signalés : le ruisseau des Reynières sur la rive Nord et le captage de la ville de MONTELIMAR sur la rive Sud. Le débit total fourni par la nappe en ces deux points à l'étiage est de 130 1/s.

7625 -

Ce pont avait été choisi à l'origine comme point de jaugeage intermédiaire entre la Laupie et Montélimar pour contrôler le débit du Roubion, lequel, d'après certaines observations, était supposé être en augmentation régulière. Or il n'est que de 1030 1/s (18/7/1969), c'est-à-dire qu'il diminue ou du moins il varie peu.

Dans cette section du cours du Roubion quelques éléments permettent de préciser son rôle de drain de la nappe sur sa rive Nord, ce qui a été observé en deux points. La forme des courbes isopièzes ne confirme pas clairement cette fonction, mais, par suite du nombre restreint des points de mesure, leur tracé manque de précision. Les rapports avec la rive Sud sont différents, mais relèvent du domaine de l'hypothèse : le captage de la ville de MONTELIMAR, à 200 m au Sud de la rivière (866-2-153) qui débite 70 1/s environ à l'étiage, créeun cône de dépression dans la nappe qui provoque un déversement local des eaux du Roubion ; ensuite jusqu'au point de Sauzet environ, le niveau de la rivière paraît être supérieur à celui de la surface piézomètrique, ce qui - 134 -

impliquerait un transfert vers le Sud, sans qu'il soit possible de confirmer cette différence de niveau par des mesures précises.

Il y aurait une autre perte dont l'origine est différente : elle tient â la modification apportée au profil du Roubion par la construction du pont de l'autoroute A 7. L'aménagement comporte une chute de 4 mètres qui engendrerait une baisse artificielle de la surface piézomètrique en amont du pont ; d'où une infiltration probable d'une partie des eaux du Roubion qui court-circuite le jaugeage. Le bilan de l'interaction de l'alimentation et des pertes serait négatif et expli- querait ainsi la baisse du débit.

7626 - Du_p_ont_de_l^autoroute_a_MONTELIMAR

Au terme de la traversée de son bassin, le Roubion débite 1180 1/s (18/7/1969). Déduction faite des affluents le Merdary et le Manson qui apportent respectivement 21 et 15 1/s, l'augmentation est de 120 1/s. L'observation de la carte piézomètrique laissait prévoir cette alimentation du Roubion par la nappe des alluvions et du Pliocène.

7627 -

A son débouché dans la plaine, le débit de l'Ancelle est très faible, -voir nul à l'étiage. Elle s'infiltre dans la dépression de Puy-Saint-Martin et reste à sec jusqu'à la confluence du ruisseau de Lorette. Celui-ci reçoit le trop-plein de plusieurs sources venant de la forêt de Marsanne et il n'est jamais à sec. D'après la topographie et la piézométrie il est prévisible que l'Ancelle draine la nappe. C'est ce que confirme un jaugeage effectué à la confluence avec le Roubion : le débit était de 100 1/s au 7/8/1968. Une fois enlevée la part du ruisseau des Reynières (60 à 70 1/s) il reste encore un débit de 20 ä 30 1/s, supérieur à celui des sources qui alimentent l'axe Ancelle-Lorette. La nappe phréa- tique n'est donc pas uniformément captive sous l'Ancelle, mais il existe des points de communication par lesquels la nappe se déverse dans le ruisseau. - 135 -

763 - Sous-bassin du Jabron

7631 - De SOUSJDÏerre_à_Puy_giron

Le Jabron coule dans les marnes de l'Aptien. A Puygiron le jaugeage a été fait en amont des prises des deux canaux bâtis qui rejoignent le Vermenon. Les apports latéraux sont nuls en juillet : au Nord, la nappe, bien qu'elle soit surélevée par rapport au Jabron, n'est pas drainée par lui ; au Sud, les apports sont négli- geables. Le débit qui est de 470 1/s (23/7/1969) à Souspierre diminue jusqu'à 370 1/s à Puygiron. La dérivation dont la prise se trouve au hameau Le Sage et qui servait à alimenter un ancien moulin de la Bégude réduit le débit du Jabron. Ce canal, qui sert actuellement pour l'irri- gation, circule dans la plaine alluviale jusqu'à moins de deux kilomètres de la Bâtie, et il se jette par des dérivations dans le Vermenon ou le Jabron lorsque ses eaux ne sont pas totalement utilisées. Au 8/8/1968 il ne prélevait que 35 1/s sur les 125 1/s écoulés par le Jabron à Souspierre à cette date. Son débit réglable, peut être beaucoup plus important et dépasser les 100 1/s, ce qui expliquerait cette perte considérable indé- pendante de la géologie.

7632 — De_Puy_giron_au_£ont_de l_^autoroute A 7

Au niveau de l'autoroute le débit du Jabron est de 295 1/s (23/7/1969) auxquels il faut ajouter les 165 1/s véhiculés par un canal partant du Vermenon peu avant que celui-ci se jette dans le Jabron et qui se déverse à Montélimar à la coiifluence du Roubion et du Jabron.

Il faut noter que la majeure partie des eaux du Vermenon provient du Jabron par l'intermédiaire des deux canaux cimen- tés qui ont leur prise à Puygiron. Le débit total est donc de 460 1/s. Cet accroissement est lié non seulement au Vermenon mais aussi au déver- sement, visible en certains endroits, de la nappe dans les deux ruisseaux. La part directe de la Citelles est faible (10 1/s). - 136 -

7633 - Du_j)ont_de_l^autoroute_à Montélimar

A la hauteur du limnigraphe de MONTELIMAR, le débit a été mesuré le 18/7/1969, soit 5 jours avant les autres jaugeages faits sur le Jabron, et il était de 570 1/s. Le débit moyen écoulé ce jour là, indiqué par le limnigraphe, était de 490 1/s. En admettant que le débit ait été constant pendant cette journée, on peut évaluer la différence due à la sous-estimation du débit par le limnigraphe à 80 1/s. Pour les faibles débits l'erreur d'appréciation du limnigraphe ne varie pas, aussi, le 23/7, le débit du Jabron peut être estimé à 295 1/s, l'ap- pareil enregistrant 215 1/s. En comptant le canal qui écoule 165 1/s, le débit total serait en fait de 460 1/s environ, et il n'y aurait pas de variation entre l'autoroute et Montélimar. Cependant, ce n'est pas toujours le cas : En effet, le 22/8/1968, le Jabron était sec sur une partie de son cours, alors qu'il coulait en amont dans les marnes, d'où diminution du débit. Le canal, qui déviait en partie les eaux du Jabron, et les prélèvements pour l'arrosage, non chiffrables, mais d'autant plus importants que la sécheresse était marquée cette année-là, entrent en partie ou en totalité dans cette réduction du débit.

La nappe est à faible profondeur dans cette partie du couloir, et 1'evaporation y est d'autant plus active. La baisse est suffisamment importante pour que la surface piézométrique ait tendance à descendre au niveau du lit du Jabron, ou même à des cotes inférieures. Il faut donc considérer à l'étiage soit un équilibre entre la nappe et la rivière, soit une alimentation de la première par la seconde.

7634 - Le Vermenon

En août 1968 le Morgón et le Bramefaim coulaient faiblement mais s'infiltraient et rejoignaient la nappe dès leur arrivée dans le couloir. Celui-ci était donc une vallée sèche jusqu'à la conflu- ence du Vermenon au lieu-dit Fontemieu. Quant au Vernsenon, son écoulement était sporadique. Comme les ruisseaux précédents, il s'infiltre dans ses alluvions mais il réapparaît>ensuite pour disparaître de nouveau. A partir de la Bâtie, il coule sans interruption jusqu'au Jabron : jaugé le 8/8/68 - 137 -

à la ferme Aubert, avant qu'il ne reçoive les eaux du Jabron apportées par les deux canaux déjà mentionnés, son débit était de 17 1/s. Ces irrégula- rités du cours du Vermenon tiennent aux différences de niveau entre son lit et la surface piézométrique : l'écoulement se produit quand le premier recoupe la seconde. Il se manifeste à la faveur d'émergences situées dans le lit même du ruisseau ou bien latéralement. Notons enfin que, en amont de la Bâtie, les relations avec la nappe sont mixtes, puisque l'écoulement de la nappe, au niveau du ruisseau, est dirigé du Nord-Est vers le Sud- Ouest .

764 - Conclusion

En ce qui concerne le Roubion, les jaugeages donnent des éclaircissements sur les relations d'interdépendance qu'il entretient avec la nappe phréatique. Il commence par drainer la nappe jusqu'à Charols. Ensuite, dans les deux plaines de Cléon et de Sauzet, il a tendance à alimenter la nappe dans la première partie de son cours, pour la drainer dans la seconde, l'alimentation se produisant surtout dans la plaine de Cléon et le drainage dans celle de Sauzet. Au total, la balance de ces échanges s'équilibre, et si son débit, à MONTELIMAR, est supérieur à ce qu'il est à son arrivée dans la plaine, c'est à l'Ancelle qu'il le doit.

A l'échelle du bassin, la comparaison des débits spéci- fiques à Pont-de-Barret et à Montélimar confirme les remarques déjà faites dans le chapitre consacré à l'hydrologie : le débit spécifique à Pont-de- Barret qui est de 3,8 l/s/km2 (valeur à peu près équivalente à celle notée à SOYANS : 4,1 1/s/km2), passe à 2,8 1/s/km2 à MONTELIMAR. Cependant, il faut noter que, du 16 au 18/7/1969, le débit journalier a baissé de 110 1/s au limnigraphe de SOYANS et que, par conséquent, le débit à MONTELIMAR au- rait été le 16, non de 1180 1/s, mais voisin de 1300 1/s, ce qui porte, le débit spécifique pour le bassin versant à 3 l/s/km2, mais c'est encore insuffisant. Il y a donc lieu de porter le déficit sur le compte de 1'eva- poration et des prélèvements.

Il n'est pas possible de tirer une conclusion précise sur les variations du débit du Jabron. Il est vraisemblable que, en période - 138 -

très sèche, les prélèvements et 1'evaporation soient suffisamment importants pour que la baisse de la nappe soit plus marquée et pour provoquer ainsi des infiltrations du Jabron. Les rapports sont liés au cli- mat et à ses conséquences indirectes (pompages) dans la région en aval de Montboucher. Les anomalies du débit ont été déjà signalées dans le chapitre traitant de l'hydrologie de surface.

Dans les deux cas, celui du Roubion et surtout celui du Jabron, des confirmations ou des éclaircissements seraient apportés par des jaugeages effectués en dehors des mois de juillet et d'août, en raison des perturbations qui leurs sont liées.

77 - |XPLOITATION=DE_LA=NAPPE=DES=ALLUVIONS

771 - Introduction

Cette dernière partie, arrivant après l'étude globale de la nappe, se propose de déterminer les ressources exploitables que la nappe autorise. A partir des données obtenues sur l'exploitation des puits, les valeurs des transmissivités évaluées en chacun de ces points seront réunies et reportées sur une carte qui sera la synthèse des connaissances sur 1'exploitabilité de la nappe. Mais il ne s'agit ici que de disponibi- lités locales. Aussi, un essai d'estimation du volume de la nappe et des réserves disponibles qu'elle offre en général sera tenté.

772 - Les données

Sur les 380 puits qui ont été retenus pour l'étude de la nappe des alluvions au cours de l'inventaire des ressources hydrauliques, 62 au moins sont utilisés pour l'irrigation (32 pour la nappe du Roubion, 30 pour la nappe du Jabron et du Vermenon). Il ne s'agit pas d'un maximum sur l'ensemble de la plaine mais d'un nombre concernant uniquement l'inven- taire. Les autres puits relevés sont généralement des puits fermiers très anciens, non équipés pour cet usage et ]e plus souvent non testés. - 139 -

Quelques mesures ont été faites par la Société de l'auto- route de la vallée du Rhône (SAVR) sur quelques puits fermiers à proximi- té du tracé de l'autoroute en 1965. Le débit de la pompe utilisée était faible (de l'ordre de 10 m3/h) et variable, de plus la durée du pompage n'excédait pas 45 minutes. Les résultats, bien qu'ils ne soient pas techniquement exploitables, ont donné tout de même quelques indications : dans plus d'un cas sur deux, les puits testés offrent à priori des pers- pectives d'exploitation, et il n'est pas possible de se prononcer sur les autres. Mais il est significatif de noter que la plupart des puits creuses récemment dans des régions jugées favorables (axe du Roubion, zone située au Nord de Montboucher, convergence Roubion-Ancelle, axe du Vermenon) pour irrigation exclusivement se sont révélés être productifs.

Les données ont été recueillies auprès des agriculteurs et les débits annoncés ont donc été évalués en fonction du type de pompe uti- lisée et sur des durées de pompage relativement courtes (inférieures à la journée). Mais ils peuvent être tenus pour valables, car ils sont souvent annoncés plutôt par défaut que par excès. La valeur des débits de ces puits varie de 20 m3/h pour les moins favorisés à 150 m3/h pour les mieux placés.

En plus des puits, les résultats obtenus par deux pompages complètent les données ponctuelles. Ils ont été implantés près du Roubion, l'un peu en amont du goulet de MONTELIMAR (866-2-1), l'autre entre Bonlieu et la Laupie (866-3-50).

773 - Les zones de prélèvements

Les points de prélèvements sont portés sur la carte des transmissivités. Certains d'entre eux n'ont pas fait l'objet de dossiers BRGM en l'absence de renseignements. La localisation de ces points concorde en général avec les zones à bonne perméabilité relative qui ont été déter- minées par l'examen de la carte en courbes isopièzes. Les coïncidences qui ressortent le plus clairement se situent dans les régions suivantes : - 140 -

Nappe du Roubion

- Cléon d'Andran : convergence du Roubion et de l'Ancelle - Sauzet : axe du Roubion Nord de Montboucher

Nappe du Jabron et du Vermenon

- Nord Ouest de la Bégude - environs de la Bâtie

Les débits les plus importants ne sont obtenus qu'en des puits qui se trouvent dans les 3 zones suivantes : convergence Roubion- Ancelle, axe du Roubion et environs de la Bâtie.

La zone de l'Ancelle moyenne n'apparaît pas, faute de données. Par contre, l'existence de pompages le long du vallon Vermenon- Jabron et surtout en amont de la Bâtie montre d'abord qu'une zone favora- ble se dessine au Planas que la carte piézomëtrique ne faisait pas apparaî- tre,ensuite que le vallon, pris dans son ensemble présente un intérêt certain. Les quelques cas de points isolés ne signifient pas pour autant qu'il s'agit d'exceptions mais qu'ils se trouvent aussi bien dans des régions où les renseignements sont incomplets. D'ailleurs, le débit obte- nu en ces points est toujours peu important.

774 - Expression de 1'exploitabilité de la nappe par la trans- missivité

Les possibilités d'exploitation en un point, puits ou sondage, sont fonction de deux facteurs : la perméabilité de Darcy K de l'aquifère et la puissance H de la nappe en ce point. Ces deux caracté- ristiques locales de la nappe sont réunies en une seule expression glo- bale, la transmissivitë T = KH.

Dans le cas présent la perméabilité K n'est pas connue, la hauteur des alluvions mouillées l'est dans quelques cas approximative- ment. Une évaluation approchée de la transmissivitë est cependant possible au moyen de deux autres caractéristiques qui sont plus facilement mesura- bles : le débit Q et le rabattement A qui est fonction du débit au point - 141 -

consideré.

D'après Dupuit, l'écoulement d'une nappe vers un puits, en régime d'équilibre, s'exprime ainsi :

Q = 1,366 K -, - avec H puissance de l'aquifère lg R^ r h hauteur d'eau dans le puits pour le débit Q R rayon du cône de dépression r rayon du puits

Cette formule s'exprime aussi de la façon suivante :

K 1366 (H* h*) SOlt 1,366 (H* - h*) SOlt K 1,366 x 2HA avec (H2 - h2) = (H - h) (H + h) soit approximativement : (H2 - h2) = 2HA

Ql87 Q ^7 d'où Tr~ - ,7 JA" ~ A X —3 et en ad'inettant 7 ^ 100°

T~ A

(Q s'exprime en m /s,A en mètres, et T en m2/s)

Cette formule qui donne une valeur de T approximative, représente le débit spécifique. Elle est d'autant plus valable que le rabattement A est petit et que H est grand.

Les valeurs de Q et A sont connues dans le cas de 25 puits et de 2 pompages, soit 27 points au total. En ce qui concerne les puits, les données recueillies sont des mesures ou des évaluations notées par les propriétaires de chacun d'entre eux. Elles contiennent une marge d'erreur plus ou moins importante mais à peu près certaine qui se réper- cute sur la valeur de la transmissivité. Notamment, le rabattement est le plus souvent sous-estimé, ce qui conduit à une surestimation de la trans- missivité. FORAGE D'EAU DE MONTELIMAR (S2); 866.2.1 ; .i.i I ! ' • POMPAGE DES 8 ET 9.01.63 • i

fO.

Q. DETERMINATION DE LA TRANSMISSMTE PAR LA COURBE C DE REMONTEE A/logi : ; ;.;

O= 0,017 m3/s •T= °'183Q = 0,011 m2/s c=0,27 - ! c

-1,00

"T"

-0,50

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I ; ! I ! ' • I

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i i ¡ i ! I ! ! i ! i I i I I í i FORAGE^ DE 'BONLÏEUK Dr&rrie)! 866.3.50 : ESSAI DEDEEiT A8h DU ; 30.S ;Àu; 2.7.71 : , i DESCENTE SUR PIEZOKETRES. - -

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Le pompage 866-2-1 a été fait pour tester les possibilités d'exploitation des alluvions modernes du Roubion en vue de l'alimentation de la ville de MONTELIMAR (8 et 9 janvier 1963). Les besoins étant supé- rieurs au débit optimum, il a été abandonné. La transmissivité calculée d'après la courbe de remontée (méthode de Theis) est de 1,2.10 z m/s (Fig. 774-1).

Le deuxième test, au puits 866-3-50, a été fait pendant une dizaine d'heures le 26/7/1968. Il sert actuellement à l'alimentation de la commune de BONLIEU. La transmissivité obtenue d'après la droite rabattement-logarithme du temps est de 1,1.10 m^/s (méthode de Theis). Ce point a été étudié de façon plus approfondie en 1971. A côté du puits un forage a été fait dans lequel a été pratiqué un essai de débit (Fig. 774-2, 3 et 4). Pendant 48 h, du 30/6 au 2/7, ce forage a débité 208 m3/h. La transmissivité, calculée d'après différentes courbes, est de l'ordre de 4,2 à 9,6.10"2 m2/s. Ce résultat, acquis au moyen d'un essai de débit plus précis que le précédent, parce que portant sur une durée plus longue, est aussi plus exact.

Notons que l'alignement des points sur les graphiques change de direction en cours de pompage. Aucune observation particulière, n'a été notée pendant que s'effectuait cet essai qui permettrait d'avan- cer une explication sur cette variation.

Les transmissivités évaluées au niveau des 25 puits sont les suivantes :

ROUBION n° BRGM T(m2/s) SauEet 866-2-59 1 ,5.10"3 2 Cléon 866-3-10 5,3.10"3 91 2,8. lu" 2 47 1,8.10-2 108 4,7. lu" 51 4,4.10"2 1 13 5,5. iO"3 53 7,3. 10"2 120 3,9. IQ"2 55 1 ,4.10"2 162 2,3. 10-2 63 6,7.ÎO"3 173 Z ,0 .ID"2

~1 É i r\ -J - 147 -

JABRON-VERMENON

866-3-122 1,5.10~2 866-5- 8 1,7. 10-2 129 5,5.10~3 6- 9 6,8. 10-2 130 2,6.10-2 2-2 43 2 ,1. 10-2 132 5,5.10-2 2-245 3 IQ"3 2 169 l,5.10~2 3- 2 1,5.lu" 3- 3 1,2. IQ"2

—3 —2 Ces résultats sont compris entre 1,5.10 et 6,8.10 pour la nappe du Roubion, et entre 3.10 et 7,3.10 pour celle du Jabron, Mais il serait illusoire de les admettre tels quels puisqu'ils contiennent une marge d'erreur tendant à les surestimer. Aussi, est-il préférable, et plus réaliste, de répartir ces valeurs en deux groupes : les transmis- sivitës supérieures à 10 m/s et les autres qui sont comprises entre 10"2 m2/s et 10"3 m2/s.

775 - Carte des transmissivités

Cette carte comporte deux indications : d'une part les points où la transmissivité a été évaluée et qui sont indiqués par un figuré spécial parmi l'ensemble des points productifs, d'autre part la délimitation des deux zones d'égale transmissivité à partir de ces points (Fig. 775) . Le nombre limité de ceux-ci rend le tracé des contours assez incertain, aussi est-il indiqué en pointillé. Chacune de ces limites en- globe ou sépare des zones sur lesquelles sont portées les valeurs de la transmissivité. Mais cela ne signifie pas que cette valeur est atteinte en tout point de la région considérée. La ligne où la transmissivité est de 10~3 nr/s est plus ou moins approximative, et son tracé fait surtout appel au bon sens : dans les régions où la transmissivité est supposée inférieure à 10 rn^/s, les renseignements portent en effet sur des puits improductifs ou ayant donné des résultats peu intéressants, mais n'ayant pas fourni dans tous les cas les données numériques nécessaires pour évaluer la transmissivité.

Dans certains cas la carte est interprétée, lorsque les données sont rares ou même inexistantes. La zone 'le 1 'AneeIle moyenne LEGENDE

POINT DE PRELEVEMENT DANS LA NAPPE POUR USAGE AGRICOLE

POINT DE PRELEVEMENT OU LA TRANSMISSJVITE A ETE EVALUEE

PERIMETRE OU DES RECHERCHES SUPPLEMENTAIRES SERAIENT NECESSAIRES

r ;;

V- ECHELLE D 500 1000 m - 149 -

remarquée sur la carte en courbes izopièzes a été incluse dans une zone où la transmissivité est connue. Il en est de même au Sud de la Laupie, à l'intérieur d'un périmètre qui contient un captage de Montélimar et un point de prélèvement productif. La délimitation des zones remarqua- bles pour la valeur de la transmissivité ne dépend pas de critères litho- logiques : les alluvions anciennes sont susceptibles de présenter des caractéristiques équivalentes à celles des alluvions modernes comme c'est le cas dans le vallon du Vermenon et du Jabron. Dans le sous-bassin du Roubion, néanmoins, les zones remarquables sont plutôt centrées sur les alluvions récentes, sans qu'il soit possible d'en faire une règle. Mais il est évident que des critères morphologiques, tels que la réduction de la section d'écoulement ou de drainage le long d'un chenal, sont détermi- nants, lorsqu'ils favorisent une augmentation de l'épaisseur des alluvions mouillées.

Application : calcul du débit de la nappe

En supposant le cas idéal où la transmi ssivitë est connue en tous points et égale à la valeur portée sur la carte, la perméabilité K T qui lui correspond est calculée immédiatement : K = —, (où H1 est la hauteur d'eau au point considéré) et le débit de la nappe est :

Q = K iHL i : gradient de la nappe L : longueur de la section H : hauteur moyenne de la section

En prenant de nouveau le cas de la courbe isopièze 105 de la nappe de Sauzet, en adoptant comme gradient moyen 0,6 %, et en admet- tant comme transmissivité, pour le calcul de K, la valeur déterminée par l'essai de pompage 866-2-1 qui est la plus valable dans la région, on aura :

K = ~, = 4 x 10"3m/s (avec T = 1,2. 10"2 m2/s et H' =3 m) H et Q = TïïoTT x Tôïïo x 2'5 x 4>20° = 0>25 m3/s (avec n = 2>5 m

et L = 4.200 m)

Soit Q = 250 1/s - ISO -

ou 60 1/s par kilomètre de longueur de la section d'écoulement. Ce résultat donne une évaluation sujette a critique; Elle paraît être supérieure à la réalité. En effet, dans cette région, c'est la nappe qui alimente le Roubion. Or, l'augmentation de débit de celui-ci n'est que de 120 1/s (7626) entre l'autoroute A 7 et MONTELIMAR, et la nappe devrait donc débiter 130 1/s dans le chenal dont la largeur n'est que de 700 m. Pour que cela soit réalisable, il faut admettre une augmentation considérable de la hauteur d'eau, ce qui n'est pas à exclure, car les rares données dans la partie terminale de la plaine n'apportent aucun éclaircissement. Mais on peut admettre aussi que le débit de la nappe est inférieur au chiffre précédent au cas ou il se produirait des pertes dans le substratum.

776 - Limites de la validité de la carte des transmissivités

Tout d'abord, à l'intérieur des zones qui sont délimitées, la carte ne donne que des valeurs optimales de la transmissivité et tous les points d'eau ne présentent pas ces valeurs, qui peuvent être considé- rées comme étant inférieures dans certains cas. En outre, la carte, si elle couvre à peu près entièrement la nappe du Jabron et du Vermenon, n'englobe qu'en partie celle du Roubion où les données sont incomplètes. C'est le cas de la plaine de Cléon où, par endroits, au centre et au Sud, la trop grande profondeur de la nappe constitue un obstacle à des tests éventuels par les moyens couramment employés localement.

Dans le cas du chenal Vermenon-Jabron, il ressort que la nappe est susceptible d'être exploitée tout le long du couloir, avec cependant des zones préférentielles : le Planas-Fontemieu, la Batie- Rolland et la partie basse du Jabron. Dans les régions intermédiaires, les données sont insuffisantes puisqu'elles se limitent à quelques points d'exploitation seulement. La zone située en amont, entre Fontemieu et les Bruges est mal connue : dans l'axe de drainage, la nappe est trop profonde pour qu'elle puisse être exploitée avec les moyens locaux. Néanmoins com- me l'exploitation de la nappe se pratique dans les alentours de cette zone intermédiaire, en amont, le long du Vermenon, et en aval, il est logique de supposer que la partie axiale présente des caractéristiques - 151 -

sinon équivalentes, du moins proches.

Les données sont plus nombreuses pour le deuxième inter- valle, entre la Batie-Rolland et le bas Jabron, où la nappe est à profon- deur réduite. Elles se répartissent sur un éventail de possibilités iné- gales suivant les points inventoriés. Mais en considérant la moyenne des possibilités offertes par l'ensemble des points testés, il était normal de ranger cette partie de la nappe du Jabron dans une zone à transmissivité —9 2 globalement moyenne, inférieure à 10 m /s.

Dans la plaine de Cléon d'Andran, la limite entourant la —9 9 zone de transmissivité inférieure à 10 m /s est inspirée de la carte piézométrique et de la carte de variations de la surface piézométrique. Elle suppose à priori une décroissance de la transmissivité vers l'Est.

777 - Régions nécessitant des compléments de recherches

En ce qui concerne la nappe du Roubion, la carte laisse des espaces vides importants. Cette absence d'indications provient soit d'une lacune de données dans des régions dépourvues de puits, soit de données incomplètes, mais le plus souvent jugées défavorables.

Dans la plaine de Cléon d'Andran, entre la zone de l'Ancelle moyenne et la route D 6, s'étend une bande de terrain orientée Sud-Ouest-Nord-Est de près de 3 km^ de surface, totalement dépourvue de points d'eau. Au Sud de cette bande, le long de la route D 6, d'après la carte de variations de la nappe, se trouverait une autre bande, orientée Est-Ouest, dans laquelle les alluvions auraient une bonne perméabilité. Par contre, au Sud, et jusqu'au Roubion, la perméabilité serait médiocre et malgré une épaisseur assez forte de la nappe, les alluvions ne consti- tueraient pas un aquifère susceptible d'être exploité. Ceci serait d'autant plus vrai dans la région limitrophe du Roubion, où la nappe est alimentée par la rivière, et dans laquelle un colmatage des alluvions est à craindre.

Dans la plaine de Sauzet, la rive nord du Roubion entre Saint-Marcel et la Laupie est à peu près dépourvue de points d'eau et les - 152 -

connaissances sur cette bande d1alluvions sont à peu de chose près inexistantes.

Au Sud du Roubion, dans la région centrale de la plaine de Sauzet, (lieux-dits la Richarde, Larra), l'insuffisance de renseignements ne permet pas de conclure négativement. L'alimentation artificielle de la nappe en saison sëche, par le canal Charols-Manson maintient le niveau d'eau et par suite favorise la transmissivité.

Enfin, dans le goulet aboutissant, à l'Ouest, à MONTELIMAR, le seul point d'eau noté est productif (45 m /h) ; de plus l'alimentation de la nappe dans ce secteur est importante et régulière. Ces deux facteurs positifs incitent à espérer une transmissivité de l'ordre de 10~^ m^/s, mais qui resterait à confirmer par plusieurs points.

Pour aboutir à une connaissance plus complète de la nappe des alluvions du Roubion, il faudrait tester, soit par des pompages, soit par des' sondages électriques, les secteurs suivants :

- le couloir Pont-de-Barret-Charols - la partie nord et centrale de la plaine de Cléon - dans la plaine de Sauzet, la rive nord du Roubion, et Ja région centrale, en incluant aussi la région située au Sud de la Laupie qui demande à être confirmée ; enfin le goulet de MONTELIMAR.

Mais il ne faut pas attendre des recherches éventuelles plus que les résultats déjà acquis. Les conditions optimales sont réunies, semble-t-il, à la confluence Roubion-Ancelle. Seul le goulet de MONTELIMAR peut offir l'équivalent.

Quant à la nappe du Vermenon et du Jabron, il serait néces- saire de posséder des données supplémentaires dans sa partie inférieure, en aval de la zone de la Batie-Rolland, et plus précisément à l'Ouest de la confluence du Jabron et du Vermenon où les points d'observations sont rares. - 153 -

778 - Exploitation actuelle de la nappe

Les prélèvements effectués sur la nappe phréatique sont de deux types : permanents ou saisonniers.

Les premiers sont peu nombreux, il s'agit des deux captages destinés à l'alimentation de la ville de MONTELIMAR, à la Laupie et à la Batie-Rolland qui datent, le premier de 1869, le second, de 1890. Les volumes d'eau de ces captages qui ne sont pas restitués a la nappe sont, en moyenne, de 75 1/s pour le premier et de 50 1/s pour le second. Le débit peut augmenter considérablement mais le surplus est alors restitué par les trop-pleins. Annuellement, ces deux captages tirent respectivement 2,3. 106 m3 et 1,5.106 m3, soit un total de 3,8.106 m3.

Les prélèvements saisonniers correspondent aux pompages que font les agriculteurs pour l'irrigation, dans les puits ou dans les rivières et les canaux. Comme les demandes et les possibilités sont variables d'un point d'eau à l'autre, le volume global d'eau extrait du sol ne peut être calculé avec exactitude. En faisant néanmoins des évalua- tions grossières, on peut l'estimer ainsi : en admettant que 70 points d'eau productifs en tout, débitent chacun 20 m/h, 8 heures par jour pendant 3 mois, le volume d'eau pompée serait de 1 million de mètres-cube. En admettant encore que le quart de ce volume retourne à la nappe, ce chif- fre est ramené à 750 000 m3 (400 000 environ pour la nappe du Roubion et 350 000 pour celle du Jabron et du Vermenon). Le volume d'eau prélevé sur la nappe pour l'irrigation ne représenterait que le cinquième du volume capté par la ville de MONTELIMAR.

Au total,les prélèvements effectués sur la nappe phréatique se monteraient approximativement à 4,5 millions de mètres-cube par an. A titre de comparaison, l'alimentation en eau des épandages alluviaux, uniquement par les précipitations efficaces, représente, après déduction de 1'évapotranspiration, 350 mm environ, soit près de 40.10 m , c'est- à-dire 8 ä 9 fois plus. - 154 -

Une estimation des réserves en eau de la plaine de MONTELIMAR a été tentée à partir de courbes de tarrissement établies pour le Roubion et le Jabron. Les résultats obtenus n'ont pas été rete- nus, soit que les données aient été insuffisantes, soit qu'elles aient abouti à des résultats jugés fantaisistes.

779 - Perspectives d'exploitation

L'exploitation de la nappe est possible tant que les prélèvements effectués par pompage et par captage sont compensés chaque année, en période humide par une recharge dite réserves régulatrices. Si le volume des pertes par prélèvement n'est pas compensé par le gain des réserves régulatrices, les réserves géologiques sont entamées et la nappe devient déficitaire d'une année à l'autre ; son volume diminue et la poursuite de l'exploitation à ce rythme devient dangereuse, non seule- ment pour le volume des réserves, mais aussi pour l'équilibre naturel.

La diminution inter-saisonnière des réserves régulatrices d'une nappe est liée à 1'evaporation et ä l'écoulement de la nappe par gravité, et éventuellement à l'exploitation. Le volume d'eau qui s'écoule comprend une fraction particulière qui est destinée ä l'alimentation des rivières drainant la nappe. Depuis que les prélèvements existent, on peut admettre que leur effet sur la dynamique de la nappe procède du mécanisme suivant :

Les prélèvements ponctionnent une tranche d'eau de la nappe qui correspond en partie ou en totalité au volume alimentant les rivières. Cette tranche d'eau ainsi dérivée provoque un déficit qui sera enregistré uniquement par les rivières dont le débit diminuera. Mais, pour la nappe, ces conditions aboutissent au même résultat, qui sera une baisse de niveau identique. Cette baisse sera donc compensée normalement par les réserves régulatrices.

Si, par contre,les prélèvements sont supérieurs à ce volume, les rivières alimenteront la nappe ou bien elles s ' ¿issécheront si elles étaient alimentées exclusivement par la nappe. Dans le premier - 155 -

cas, la nappe ne baisse plus, dans le deuxième, elle continuera à baisser jusqu'à un point critique. Celui-ci se matérialise lorsque la nappe descend au-dessous du niveau le plus bas qu'elle atteint normale- ment juste avant que la recharge se produise. Les réserves régulatrices apportent ä la nappe une recharge annuelle complète tant que la surface piézométrique reste au-dessus de ce niveau. C'est-à-dire tant que les réserves géologiques ne sont pas affectées. A l'origine, il faut évidem- ment que les réserves régulatrices soient supérieures au volume des prélèvements, ce qui paraît évident.

Le volume des réserves régulatrices est égal à l'accrois- sement du volume de la nappe entre son niveau le plus bas à l'étiage et son niveau le plus haut en saison humide. L'a remontée d'août 1968 à janvier 1969 est en moyenne de 1,50 m pour la nappe du Roubion et de 1 m pour celle du Jabron-Vermenon. En supposant une porosité efficace de 8 % aux alluvions du Roubion et de 10 % à celles duJabron, les réserves seraient de 3,5 millions de mètres-cube pour la nappe du Roubion et de 4 millions de mètres-cubes pour celle du Jabron.

Les prélèvements s'effectuant aux dépens des réserves destinées à l'écoulement, il faut donc estimer d'abord le volume d'eau soustrait à ces réserves par 1'evaporation.

L'evaporation sera plus active en certains points du bassin, notamment sur les versants, soit que l'eau s'y infiltre très peu, s'ils sont peu perméables, soit qu'ils comportent des nappes peu profondes quand ils sont recouverts de colluvions. De plus, la végétation forestière est concentrée presqu'exclusivement sur le pourtour de la plaine et fait l'objet, d'une forte évapotranspiration.

Par contre, la nappe des alluvions est bien moins affectée, et si 1'evaporation s'y exerce, c'est d'abord sur l'eau du sol superficiel provenant des précipitations qui est primitivement destinée à 1'alimenter: eau gravifique et eau capillaire. Un volume d'eau important est ainsi soustrait à l'alimentation de la nappe"; mais il n'est pas à déduire du volume des réserves régulatrices. - 156 -

Les volumes d'eau évapores ont donc à priori pour origine essentielle les versants de la plaine et, au centre de celle-ci, la zone d'évapotranspiration du sol.

Cette hypothèse permet de considérer que la majeure partie des réserves régulatrices de la nappe des alluvions est disponible pour l'écoulement. On peut donc penser que 1'evaporation absorbe le tiers environ du volume de ces réserves.

Dans ces conditions, il ne resterait plus que 5,7 millions de mètres-cube pour la nappe du Roubion et 2,6 millions de mètres-cube pour celle du Jabron. En comparaison, les prélèvements annuels se montent à 2,7 millions de m^ pour la première, et 1,9 millions de m^ pour la seconde.

Les réserves régulatrices ne seraient pas extraites, et un accroissement des pompages est possible théoriquement. Mais, si la marge de sécurité est importante dans le premier cas, elle l'est beaucoup moins dans le deuxième. Cette différence vient de ce que les prélèvements supposés sont de volumes presque identiques dans les deux sous-bassins, alors que le volume des nappes alluviales varie considérablement de l'un à l'autre.

Dans le cas de la nappe du Roubion, l'exploitation peut être accrue, notamment dans la région de Bonlieu, bien alimentée, et dans la plaine de Sauzet. Les chiffres avancés plus haut incitent à se montrer plus réservé pour le vallon Jabron-Vermenon. Les rivières, ou plutôt les ruisseaux qui le traversent, diminuent de débit à tel point qu'ils peuvent tarir en été, et même définitivement dans le cas de la partie du Bramefaim qui se trouve en plaine, en amont de la confluence avec le Vermenon. L'alimentation de ces drains n'est pas assurée en été. Le niveau de la nappe a certainement baissé sans contrepartie dans la région du Planas. La prudence demande de ne pas augmenter trop brutalement le nombre de points de prélèvement dans la plaine alluviale du Jabron et du Vermenon. - 157 -

Les canaux utilises pour l'irrigation jouent un rôle tres important dans l'alimentation de la nappe phréatique en la rechargeant en saison sèche, principalement le canal Charols-Manson et le canal de l'ancien moulin de la Bégude.

78 - CONCLUSION

L'établissement de plusieurs cartes comportant des indications sur les conditions de gisement de la nappe phréatique et des caractéris- tiques de l'aquifère conduit à émettre quelques observations.

L'exploitation de la nappe se produit et peut s'effectuer pen- dant les mois secs de l'été. Elle se localise dans certaines régions où sont réalisées certaines conditions : la réduction de la longueur de la section de la nappe, et une position sur un axe de drainage sont deux facteurs essentiels. Le premier amène un accroissement de l'épaisseur de la nappe, tandis que le second est lié à une augmentation de la permé- abilité. La conjonction de ces deux facteurs favorise une élévation de la valeur de la transmissivité, caractéristique synthétique de l'explcita- bilité d'une nappe en un point. C'est le cas de la nappe du Roubion, dans la région de passage de la plaine de Cléon à celle de Sauzet, notamment, où la nappe est captive par surcroît.

Le cas de la nappe du Vermenon et du Jabron est différent : l'axe de drainage provient non des caractéristiques de l'aquifère, mais de la morphologie. Mais, malgré cet aspect particulier, la perméabilité d'ensemble des alluvions est suffisante, et elle est aussi globalement meilleure que celle des alluvions du Roubion.

Les puits exploités pour l'agriculture fournissent des débits dépassant exceptionnellement 100 m-'/h ; cependant, les possibilités réel- les de quelques puits de la nappe du Roubion ne sont pas connues, car les tests ont été faits avec des pompes au débit limité. Mais il est certain qu'un débit de 200 m /h soit le maximum qui puisse être extrait en un - 158 -

point du fait de la faible épaisseur de la nappe. Des essais de débit seraient nécessaires pour confirmer les débits annoncés par les agricul- teurs, dans la région de l'axe du Roubion, dans la plaine de Sauzet.

Les prélèvements par pompage ne présentent pas de difficultés dans la plaine de Sauzet où la profondeur moyenne de la surface piézo- métrique est de 6 mètres. Dans la plaine de Cléon, au Nord-Est de Bonlieu où la profondeur est de 10 mètres environ, ils deviennent plus délicats, de même dans le vallon du Vermenon et du Jabron où des pompes aspirantes et refoulantes sont utilisées, notamment en- amont de la Batie-Rolland.

La totalité de la plaine de MONTELIMAR a été couverte par l'inventaire des ressources hydrauliques, mais certains endroits ne comportent pas de puits : dans la plaine de Sauzet, le goulet de Montélimar et la rive nord du Roubion qui pourraient offrir des perspectives dignes d'intérêt, dans la plaine de Cléon, le centre de la moitié nord et dans la plaine du Jabron, la région au Sud de Montboucher. En d'autres points, telles les régions centrales et nord-est de la plaine de Sauzet les don- nées sont incomplètes. Ces régions demanderaient à être investiguées au moyen de sondages électriques ou d'essais de pompages.

Des régions présentent peu d'intérêt par leur situation et par la faible perméabilité des alluvions. C'est le cas de la région sud-est de la plaine de Sauzet et de celle située à l'Est et au Sud de Cléon d'Andran. - 159 -

CHAPITRE 8

HYDRO - CHIMIE

81 - METHODE D'ETUDE — _ ——= — — — = — =z— zz—zz

L'étude des caractéristiques chimiques des eaux souterraines de la plaine de MONTELIMAR a été menée en deux temps. Au cours d'une tournée, faite en septembre 1968, j'ai visite 130 points d'eau, puits et sources, selon un canevas beaucoup plus large que ne l'était la maille de l'inven- taire des ressources hydrauliques. Sur chaque échantillonnage, j'ai fait, immédiatement après le prélèvement, les mesures de la température et du pH, et, dans la journée au plus tard, la mesure de la résistivité.

Le pH a été établi par méthode colorimétrique à l'aide d'un comparateur de pH à tubes, et la résistivité au moyen d'un pont de Wheatstone sur lequel était branché un appareillage acoustique.

Ces mesures physico-chimiques n'ont pas été toutes suivies par des analyses chimiques. Celles-ci ont porté sur des points d'eau répartis suivant une maille encore plus large que la précédente. Leur choix a dépendu aussi des résultats enregistrés dans les mesures de la résistivité. Lorsqu'elle varie peu, quelques puits sont choisis comme témoin de la miné- ralisation de la région considérée ; les autres points relevés sont ceux où la résistivité présente une valeur anormale par rapport à la moyenne notée dans cette région. De cette manière, les valeurs moyennes de la minéralisation sont établies comme le sont aussi les anomalies.

Toutes les sources périphériques ayant fait l'objet au préalable de mesures physico-chimiques ont été analysées.

Les prélèvements et les analyses chimiques ont été faits par le Service Régional de l'Aménagement des Eaux de la région Rhône-Alpes, en plusieurs fois, de février à mai 1969. Les points d'eau analysés sont au 160 -

nombre de A4. De plus cet organisme a complété cette étude par l'analyse du Roubion et du Jabron en plusieurs points de leur cours, ainsi que celle de leurs principaux affluents, soit 17 analyses en plus. Le labo- ratoire départemental de la Drôme a procédé à l'analyse de 8 points d'eau en janvier 1969.

Ces analyses comprennent la détermination des cations et des anions qui entrent habituellement dans la composition de la minéralisa- tion d'une eau naturelle, et de corps particuliers dissous : oxygène, fer, et silice. Elles reprennent les mesures physico-chimiques : températures> pH, résistivité. Le magnésium n'a pas été mesuré dans tous les cas, et, de ce fait, les analyses n'ont pas pu être toutes contrôlées par la balance ionique. Lorsque Mg a été mesuré, il apparaît que les cations ont été vraisemblablement surestimés.

Les ions entrant dans la composition des sels dissous seront étudiés séparément, les anions d'abord, les cations ensuite, et enfin les trois corps dissous déjà nommés (O-,, Fe++, SiO^) . A l'intérieur de ces trois ensembles, les points d'eau seront tous examinés globalement. Les résultats figurent non seulement sur un tableau général, mais aussi sur des diagrammes (type Schoeller-Berkalof). Chacun de ces diagrammes comprend la représentation de trois ou quatre points d'eau voisins l°s uns des autres dont il est ainsi possible de comparer la composition chimique.

82 - MESURES_PHYSICO=CHIMIQUES_DES_EAyX=SgUTERRAINES

821 - Température

8211 - Mesures_de_sep_tembre_J_968

En ce qui concerne la nappe des alluvions, la température relevée est celle qui règne au fond du puits où est fait la mesure, c'est-à-dire à un niveau variable de la nappe suivant les points considérés. - 161 -

Dans la nappe de Sauzet, la température varie de 15°5 à 19° selon les endroits, les valeurs les plus fréquentes se situant à 16°5 - 17°. Les minima sont notés dans les puits les plus profonds (8 m environ) alors que les maxima proviennent des puits les moins profonds (2 m environ)• En règle générale la température diminue lorsque la profondeur de la nappe augmente. 18°5 est la température moyenne de l'air en septembre à MONTELIMAR.

Dans la nappe de Cléon d'Andran, les variations vont de 14°5 à 18°. Elles dépendent de la même façon de la profondeur de la nappe, et si la moyenne est inférieure, c'est que la nappe est plus profonde.

Sur le plateau de Montboucher, plus exposé thermi- quement, la température moyenne est plus élevée : 16 ° à 17°.

Enfin, dans le cas de la nappe du Jabron et du Vermenon, la moyenne se situe entre 15°5 et 18°. Les remarques faites au sujet de la nappe du Roubion sont valables ici.

Quant aux sources périphériques, leur température, mesurée en juin ou en septembre, se situe entre 13°5 et 14°5. A Eyzahut l'eau a une température exceptionnellement basse (9° en septembre 1968).

8212 - Mesures_de_^969

En février, mars, et avril 1969, les températures notées par le SRAE dans les puits où sont prélevés des échantillons desti- nés à être analysés sont en baisse notable par rapports aux précédentes. Les observations suivantes se dégagent de l'ensemble de ces mesures : les minima, 8° et 9°, appartiennent aux puits les moins profonds qui avaient enregistré les températures les plus fortes en septembre, alors que les maxima, 12° et 13°, sont relevés dans les puits les plus profonds où la température était la plus basse. En hiver et au printemps la température s'accroît lorsque la profondeur de l'eau augmente. Les variations de la température à l'intérieur de la nappe s'inversent d'une période de l'année à l'autre. - 162 -

8213 - Conclusión

D'après ce qui précède, la tendance de la température est de se maintenir en profondeur et de varier sensiblement en surface. Superficiellement la nappe suit les variations saisonnières de la tempé- rature de l'atmosphère. D'après l'ensemble des variations qui ont été observées il semble que la température reste constante à 10-15 mètres de profondeur ; à ce niveau, qui est la limite de la zone d'hétërothermie, elle serait de l'ordre de 13° à 14° en permanence. Il en résulte que les périodes où la température s'uniformise verticalement se placent vers le milieu du printemps et de l'automne.

822 - Le pH

8221 - Mesures_de_sep_tembre_2968

Dans la nappe du Roubion, les mesures s'étendent dans un intervalle allant de 6,9 à 7,2, la majorité des points donnant 7,0 et 7,1. Sur le plateau de Montboucher, les valeurs du pH de la nappe du Pliocène sont de 7,1 à 7,4. Quant à la nappe du Jabron les résultats sont équivalents à ceux de la nappe du Roubion : 6,8 à 7,2, avec une majorité de points à 7,0.

Le pH de la nappe des alluvions de la plaine est donc neutre. En admettant que l'eau du sol en cours d'infiltration est plus chargée en acides, acide carbonique et acides humiques, son agressivité s'atténue au cours de la percolation dans le sous-sol. Le che- minement de la nappe ne modifie pas le pH qui reste constant le long du trajet d'Est en Ouest.

Les sources, comme la nappe, ont un pH neutre (7,0 et 7,1).

8222 - Mesures_de_lj)69

Les résultats obtenus par le SRAE diffèrent peu des CARTE DES RES1STIVITES DE LA NAPPE DES ALLUVIONS

LEGENDE

• 86S-I-Í.5 POIS! B.R-6.M.

1450 RESISTIVUE (EN ohm Am)

-Ç- r\Ç\ COURBE APPROXIMATIVE D'EGALE

^^ ' RESIS1|VITE

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precedents. La nappe du Roubion est toujours voisine de la neutralité, avec cependant une légère tendance à la basicité pour la nappe de Sauzet où le pH est un peu supérieur à 7. Celui de la nappe du Jabron est neutre. Par contre les quelques sources mesurées ont un pH proche de 8.

Les points d'eau, puits ou sources, analysés par le laboratoire départemental de la Drome ont un pH légèrement supérieur à 7.

En général les résultats des deux séries de mesures se recoupent. L'eau souterraine de la plaine est neutre ou faiblement alcaline, ce qui concorde bien avec la lithologie à dominante calcaire de l'environnement géologique.

823 - Résistivité

8231 - Mesures_de_|%8

Les résultats des mesures faites en septembre 1968 ont été portés sur la carte (Fig. 8321 ). De l'ensemble de ces mesures il se détache des variations géographiques suffisamment marquées pour qu'il ait été possible de faire apparaître une zonalité de la résistivité. Cette caractéristique est surtout valable pour la nappe du Roubion ; elle est moins nette pour la nappe du Jabron.

82311 - Plaine de Cléon d'Andran

On y distingue trois parties : au Nord- Est d'abord, dans la région de Roynac et de Puy-Saint-Martin, la résis- tivité prend une valeur égale ou inférieure à 1.000 ohm/cm, au Sud-Ouest ensuite, dans la majeure partie de ce secteur, elle est comprise entre 1.200 et 1600 ohm /cm, en bordure du Roubion enfin, elle s'accroît encore et dépasse même en un point 2.000 ohm/cm.

• ••/**• - 165 -

Cette zonalité signifie que la nappe, dans sa partie amont, est plus minéralisée que dans sa partie aval. De Puy- Saint-Martin à la Laupie, la minéralisation décroit dans le sens de l'écou- lement. La zone de résistivité inférieure à 1.000 ohm/cm s'étend sur les épandages d'éboulis et de colluvions à dominante argileuse et marneuse de la bordure Nord-Est de la plaine. Les résistivités notées dans la nappe de la grëze issue du massif de Marsanne sont nettement plus élevées puisqu'elles avoisinent 2.000 ohm/cm. Dans la nappe des alluvions au Sud-Ouest les résistivités sont aussi plus élevées. Il faut donc rapprocher la minéralisation de la nappe de la nature lithologique du terrain à l'in- térieur duquel elle circule. Les colluvions argilo-marneuses noires seraient susceptibles de fournir encore une quantité notable de sels, bien qu'elles aient été déjà lessivées au cours de leur formation et de leur transport.

Mais un autre facteur est à considérer ici : la nappe des colluvions est bien moins profonde que celle des alluvions. La surface piézométrique se trouve à moins de 2 mètres de la surface et la nappe fait l'objet d'une evaporation plus active qui favorise la con- centration en sels dissous.

La résistivité a cependant une autre ori- gine dans quelques cas. Il s'agit de pollutions locales dans des puits fermiers qui sont engendrées par les déchets de ferme. Mais il s'agit d'exceptions qui se limitent à 2 puits seulement, l'une des deux n'étant d'ailleurs pas sûre.

Les basses résistivités se maintiennent au Sud-Ouest sur la lisière de l'épandage des colluvions dans les alluvions pour augmenter ensuite dans cette direction. Mais cette augmentation se fait plus lentement le long de l'axe de l'Ancelle, région par laquelle s'écoule le flux en provenance de la nappe des colluvions. La minéralisa- tion y diminue progressivement d'Est en Ouest pour atteindre une valeur moyenne équivalente à celle de la nappe des alluvions en général. Cette décroissance a pour origine une dilution régulière par les nappes de la - 166 -

grèze et des alluvions qui viennent, l'une du Nord, l'autre de l'Est et du Sud-Est et qui sont moins minéralisées. Mais elle ne provient pas d'une fixation, par les alluvions, des sels dissous dans la nappe, les alluvions étant elles-mêmes chargées de sustances solubles.

Au Sud, près du Roubion, les résistivités sont en hausse en comparaison du reste de la nappe. Cette augmentation, liée aux infiltrations du Roubion dont la rêsistivité moyenne est largement supérieure à 2.000 ohm/cm se dessine à partir de Charols et se poursuit jusqu'au delà de Bonlieu. Si, de Pont-de-Barret et jusqu'à Charols, il se confirme bien ainsi que la rivière n'alimente pas la nappe et que l'inverse se produit ensuite en aval, les hautes valeurs obtenues dans la région de Bonlieu impliquent des échanges entre le Roubion et la nappe qui sont en contradiction avec les résultats de la piézométrie dans ce secteur.

82312 - Plaine de Sauzet

Les valeurs moyennes enregistrées dans la plaine de Cléon se retrouvent ici dans la partie nord-est. Il n'y a donc pas de changement au cours du passage de la nappe de la haute plaine à la basse plaine. Mais, au Sud-Ouest, la rêsistivité prend une valeur remarquable par sa constance et qui se situe à 1550-1580 ohm/cm. Par contre, à l'approche du Roubion elle fléchit nettement. Enfin, sur le pla- teau de Montboucher,elle prend des valeurs élevées. Dans ce dernier cas, il est évident que c'est la faible amplitude du trajet de l'eau qui en est la cause, ou une des causes. Mais il est impossible que cela se répercute au Nord dans la nappe des alluvions. Le rapport de l'étendue des deux nappes s'y oppose ; de plus, la seconde s'étale en dehors de la zone d'influence de la première. Le changement de substratum sous les alluvions, à l'Est, ne paraît pas avoir de conséquence sur l'augmentation de la rêsistivité de la nappe puisque celle-ci ne se poursuit pas jusqu'au Roubion.

> La chute de la rêsistivité observée en bordure de la rivière n'est pas liée à des infiltrations de celle-ci, dans - 167 -

une partie de son cours où, précisément, elle est alimentée par la nappe. De plus, la résistivité du Roubion est toujours supérieure à celle de la nappe malgré une baisse sensible intervenant en aval de la confluence de l'Ancelle.

82313 - Nappe du Jabron

Le cas est différent car, d'un point d'observation à l'autre, les variations notées sont plus grandes, la résis- tivité est moins homogène et l'ensemble ne présente pas de variations régulières. Malgré tout il est possible de faire une division au niveau de la Batie-Rolland : en amont les valeurs sont comprises entre 1000 et 1500 ohm/cm, alors qu'en aval elles dépassent 1500 ohm/cm mais avec une baisse sous cette valeur près de MONTELIMAR. Comme cela se produit dans le cas de la nappe de Sauzet, la simultanéité du changement de substratum et de l'augmentation de la résistivité est fortuite, et il n'y a pas à faire de rapprochement entre les deux, comme on le verra plus loin.

8232 - Mesures_de_2969

Les résistivités déterminées par le SRAE en février et mai 1969 sur les échantillons destinés à être analysés marquent, dans la nappe du Roubion, une évolution variable suivant les endroits par rap- port aux valeurs-relevées l'année précédente. Dans la plaine de Cléon, la résistivité est plus forte et notamment à l'Ouest, de sorte que la zonali- të est conservée. Par contre, les valeurs de la plaine de Sauzet ne dif- fèrent pas beaucoup des précédentes et, malgré le nombre restreint de mesures, la progression observée sur la carte est bien moins évidente.

Dans le cas de la nappe du Jabron, la résistivité augmente relativement peu en moyenne, les valeurs se situent à 1400-1500 et la division tracée à la Batie-Rolland disparait ici.

Quant aux prélèvements faits aux sources périphéri- ques plus spécialement examinées par le SRAE et le laboratoire départe- mental de la Drome, ils présentent une minéralisation globalement infé- - 168 -

rieure à celle de la nappe. La résistivité dépasse fréquemment 2.000 ohm/cm. Le faciès de la roche magasin est déterminant. Les sources de terrain calcaires et gréseux ont une résistivité supérieure à celles des terrains marneux et argileux. Le maximum est atteint par les sources d'origine karstique. Le minimum appartient à la source de Rochefort (866-7-24) avec 1150 ohm/cm, mais c'est un cas particulier. Il s'agit d'un "sourcin" extrêmement minéralisé qui est issu des marnes du Garga- sien, ce qui est exceptionnel. Il présente la particularité de contenir du fer qui précipite à l'état d'hydroxyde ferrique non loin de l'émer- gence .

8233 - Çonclusion_sur_la_rësistivité

A la suite des diverses séries de mesures qui ont été faites, la résistivité de la nappe des alluvions présente les carac- téristiques suivantes :

- elle est rarement inférieure à 1000 ohm/cm, ce qui représente une minéralisation importante, ce cas ne s'observant que dans la région de Puy-Saint-Martin et de Roynac.

- elle est exceptionnellement supérieure à 2000 ohm/cm.

- sa valeur moyenne se situe à 1400 ohm/cm , 1500 ohm/cm ce qui caractérise une eau assez minéralisée, mais bien en rapport avec la porosité d'interstices des alluvions.

- l'eau est rapidement en équilibre physico-chimique avec les alluvions car elle ne suit pas une diminution progressive au cours du cheminement de la nappe.

- elle présente une zonalité dans la nappe de Cléon mais qui s'estompe dans la nappe de Sauzet. - 169 -

83 - ANALYSES_CHIMIQUES

L'usage, dans un exposé d'hydrochimie, est d'examiner les variations de rapports caractéristiques tels — ou jrr • La méthode utilisée ici est différente. Les concentrations en ions seront examinées quantitativement et qualitativement une par une, et ceci pour trois raisons :

- Mg++ n'a pas été analysé dans un certain nombre de cas ;

- les rapports ne font pas apparaitre les différences de minéralisation entre les sources de la périphérie et la nappe des alluvions ;

- il n'y a pas assez de points analysés dans la nappe des al- luvions pour envisager d'étudier une évolution de ces rapports tout au long du parcours de la nappe.

831 - Chlorures

8311 - Sources

La teneur des sources périphériques est très faible 5 à 10 mg/1 dans le cas majoritaire où la roche réservoir est en calcaire, qu'il s'agisse de karst ou d'éboulis. Dans les autres cas, lorsque la nappe qui est à l'origine de la source est en liaison avec des terrains marneux ou argileux, elle est plus forte mais n'atteint pas 20 mg/1, sauf dans le cas de la source de Rochefort (34 mg/1).

8312 - Nap_p_e_des alluvions

Les chlorures dissous dans la nappe sont en quantité plus grande. La minéralisation varie d'un point à un autre. Elle est de 9 à 54 mg/1 mais la moyenne est comprise dans l'intervalle 17,5 - 26 mg/1 ou entrent plus de la moitié des puits. Mais elle est un peu plus forte dans la nappe du Jabron. LAK I t Ut-LA niNtKALlÖAI IUÍN ^.Sí VFig. 8312 , EN SULFATES ET EN CHLORURES DE LA NAPPE DES ALLUVIONS LEGENDE -. . • «66-1-31 POINT B.R.6.M. " ' 40 TENEUR EN SULFATES |ENmj/ll 37 TENEUSEN CHLORURES (EN mjA) ,__ COUR9E APPROXIMATIVE D'ÉGALÉ •50" TE NEUR EN SULFATES COURBE APPROXIMATIVE D'EGALE TENEUR EN CHLORURES

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Dans le cas de la nappe du Roubion, il ressort de la répartition des teneurs en chlorures que (Fig. 8312) :

- le long du Roubion toutes les valeurs vont de 9 à 17 mg/1, elles forment un ensemble remarquable, inférieur à ce qu'elles sont partout ailleurs ;

- au Nord-Est et au Sud-Ouest de cette bande de ter- rain, les valeurs sont supérieures à 18 mg/1 ;

- de ces deux zones délimitées ainsi, nappe de Cléon et nappe de Sauzet, c'est la première qui a la minéralisation moyenne la plus forte ;

- enfin, dans la région de Puy-Saint-Martin et de Roynac, la concentration en chlorure est très inégalement répartie, et, si on y trouve des valeurs élevées, la moyenne n'est pas assez importante pour qu'une unité se détache comme c'est le cas pour la résistivité.

La dernière observation montre que les colluvions sont à peine plus chargées en chlorure que les alluvions, et il en résulte que les basses résistivités ne sont pas liées à la teneur en chlorures.

La bande transversale alignée sur le Roubion pré- sente une minéralisation qui pourrait être rapprochée de celle de la rivière sur la partie comprise entre Pont-de-Barret et le point de Sauzet. La concentration en chlorures du Roubion, qui croit régulièrement, reste faible néanmoins : 6 à 10 mg/1. Si cela est valable dans la plaine de Cléon, c'est moins évident dans la plaine de Sauzet (puits 866-2-128) où la résistivité diminue et où la concentration de diverses substances dissoutes qui seront vues plus loin est importante. D'après la. comparaison de la composition chimique des eaux, il ressort que le Roubion n'alimente pas la nappe. La courbe isochlore qui représente la teneur 18 mg/1 pré- sente la particularité de s'aligner avec le sens d'écoulement de la nappe, mais c'est un phénomène isolé qui parait plutôt être le fait du hasard. Partout ailleurs l'évolution du chlore ne présente une telle unité. - 172 -

Sur le plateau de Montboucher, la teneur est variable, mais plus basse en moyenne que celle de la nappe de Sauzet, et en rapport avec les fortes valeurs de la rësistivité. Le point 866-2-191 est perturbé par des pollutions fermières.

Dans le cas de la nappe du Jabron, les valeurs ne sont pas inférieures à 19 mg/1, en excluant le plateau de Bondonneau dont la nappe est moins chargée, mais elles ne dépassent pas 38 mg/1. La variation de la teneur, le long du chenal, se fait en dents de scie, et ici, encore moins que pour le Roubion, il n'apparait de zonalité. Le changement de substratum ne joue donc aucun rôle. Par corrélation, l'augmentation constatée dans la plaine de Sauzet ne lui est pas imputable.

8313 - Conclusion

La comparaison entre les concentrations des sources et de la nappe alluviale fait ressortir le rôle tenu par la nature litho- logique de la roche-réservoir. Les sources issues de terrains calcaires ou gréseux sont les moins chargées. Elles se différencient, d'une part des sources provenant de terrains marneux ou comportant de l'argile, d'autre part de la nappe des alluvions dont les teneurs sont assez voisines. Il est donc bien évident que les minéraux argileux constituent le support pré- férentiel des chlorures.

En ce qui concerne plus précisément la nappe des alluvions, la minéralisation n'est pas constante sauf peut-être dans la plaine de Sauzet. La nappe du Roubion, prise globalement; présente une légère diminution de la minéralisation d'Est en Ouest, ce qui n'est pas sans analogie avec les variations de la résistivité portées sur la carte.

Il résulte des analyses des chlorures que les eaux de la plaine de Montélimar en comportent un taux normal et qu'elles sont parfaitement consommables sur ce point précis.

832 - Sulfates

• ••/••• - 173 -

8321 -Sources _p_érip_hériç[ue s

La teneur est très faible. Elle ne dépasse pas 10 mg/1 dans le cas où les sources sont issues de roches calcaires. Elle augmente lorsque l'aquifère contient de l'argile (866-2-77, 866-2-84), et elle est maximum à la source de Rochefort (866-7-24) : 170 mg/1. Les valeurs des concentrations et les différences existant entre elles présen- tent une certaine similitude avec celles des chlorures.

8322- Nap_p_e des_alluvions

La répartition des valeurs relevées dans la nappe du Roubion se fait selon un ordre tel qu'il est possible de faire ressortir plusieurs zones délimitées par les courbes d'égale concentration de 50 et 100 mg/1. Ces deux lignes découpent la nappe de Cléon en trois parties :

- Au Nord-Est, englobée par la ligne 100, sont grou- pées les plus fortes teneurs qui aient été enregistrées et qui atteignent au maximum 300 mg/1. Les colluvions cèdent une quantité de sulfates qui est en concordance avec les faibles valeurs de la résistivité notée, aux alentours de Puy-Saint-Martin et de Roynac. La richesse de la miné- ralisation, en sulfates comme dans d'autres domaines, est à rapprocher de la manière selon laquelle s'effectue l'écoulement de la nappe dans les alluvions : ceux-ci ne présentent qu'une perméabilité très faible qui tend à ralentir le mouvement de la nappe. Cette caractéristique dynamique est encore accentuée par le gradient de la nappe, lequel est lié à la pente du revêtement colluvial et qui est une des plus faibles de toutes celles qui ont été notées dans le bassin du Roubion. Le temps de contact entre la nappe et son réservoir est donc très long alors que la surface de contact est rendue considérable par la petitesse de la taille du grain. Enfin un phénomène purement chimique intervient vraisemblablement. Les marnes noires du crétacé (de l'aptien au cénomanien) sont sulfureuses com- me en témoigne la présence d'ammonites pyriteuses. Les colluvions issues de ces marnes sont traversées par l'eau atmosphérique qui est saturée en oxygène, et qui percole jusqu'à la nappe. L'oxygène provoque une

• • • / • • * - 174 -

oxydation des sulfures dont la conséquence est la formation d'acide sulfurique. Ensuite, après attaque du calcaire que contiennent les colluvions, cet acide peut aboutir à la formation de sulfate de calcium. Ces réactions peuvent être représentées de la façon suivante :

2 FeS + 9/2 02 + 2 H20 + Fe^ + 2 SO^

2 SO4H2 + 2 CO3Ca -• 2 SO4Ca + 2 C02 + 2 H20

Cette origine expliquerait que la nappe des colluvions soit plus chargée en sulfates que les sources issues des marnes qui sont moins alimentées en oxygène. Elle paraît plus vraisemblable qu'une dis- solution d'évaporites dont la présence n'a pas été constatée dans les séries marneuses du crétacé.

- au Sud, la courbe 50 marque une baisse considéra- ble de la teneur en sulfates. Entre les deux courbes, s'étend une zone intermédiaire qui atteint le Roubion a Charols.

- enfin, dans la partie sud-ouest, la baisse se pour- suit pour atteindre le minimum de 20 mg/1.

En passant dans la plaine de Sauzet, la nappe voit la concentration augmenter puisque dans la partie ouest la teneur dépasse de nouveau 50 mg/1.

Ces variations rappellent globalement celles des chlorures, tout en étant beaucoup plus accentuées. Si elles se produisent d'amont en aval dans l'ensemble de la nappe du Roubion, elles sont souvent indépendantes du sens de l'écoulement. Il en est ainsi dans la nappe de Cléon où les courbes définissant les différentes zones prennent par en- droits une disposition parallèle aux filets d'eau. Il apparaît notamment que la zone intermédiaire considérée dans sa partie orientale n'est pas influencée par la zone à forte concentration, ce qui fait ressortir, près de Charols, une région assez minéralisée qui s'étend peut-être plus loin

• ••/••• - 175 -

vers l'Est. Or, dans cette région, la nappe est plus particulièrement alimentée par le Roubion dont la teneur en sulfates à ce niveau est comprise entre 20 et 28 mg/1, ce qui l'amène à diluer les sels dissous plus que ne le ferait la nappe elle-même. Autrement dit la nappe serait plus chargée en sulfates si elle ne recevait pas les infiltrations du Roubion.

La diminution des teneurs d'Est en Ouest est donc liée à une dilution provoquée par les eaux du Roubion d'une part, mais aussi, et cela est évident, par les précipitations atmosphériques.

Sur le plateau de Montboucher les valeurs sont fai- bles, sauf au point 866-2-191, comme dans le cas du chlore. Dans la plaine du Jabron les écarts sont moins importants puisque les mesures se répartis- sent dans l'intervalle 37 à 85 mg/1 avec un point à 120 mg/1. Ces chiffres sont ceux qui ont été déjà rencontrés dans la nappe du Roubion et ils ca- ractérisent bien la minéralisation par des alluvions par opposition au rôle chimique des colluvions. La répartition des différentes valeurs ne présente pas d'homogénéité ou d'évolution qui soient remarquables. La courbe d'égale teneur de 50 mg/1 permet de diviser le couloir Jabron-Vermenon en une succession de zones de baisses et de zones d'augmentation alterna- tives de la concentration qui ne sont pas significatives.

8323 - Conclusion

La minéralisation en sulfates est étroitement dépendante de la pétrographie de l'aquifère. Comme pour les chlorures, ce sont les argiles et les marnes les roches les plus riches en sulfates dont se charge l'eau qui est en contact avec elles.

Dans l'ensemble les teneurs des points d'eau analy- sés sont peu élevées et notamment les sources. Seuls font exception les puits de la région de Puy-Saint-Martin et de Roynac où l'eau est par endroits à la limite de la potabilité.

• • • / • • • - 176 -

II faut signaler le caractère nocif des eaux conte- nant une trop grande proportion de sulfate de calcium dissous sur les conduites en ciment : il se forme des sulfoaluminates de calcium hydra- tés, qui, en gonflant, peuvent amener la destruction totale du béton.

Remarque : Le rapport —p=-=— n'apporte pas L KJ A. d'éléments nouveaux sinon qu'il fait mieux apparaître l'abondance des sulfates par rapport aux chlorures. A part de fortes valeurs dans l'Est de la nappe de Cléon (jusqu'à 8) il se maintient entre 1 et 3 sans pré- senter d'évolution particulière qui soit notable tout au long du chemi- nement de la nappe.

833 - Les carbonates ou titre alcalimétrique complet

II convient de préciser tout d'abord que l'ion mis en évidence est HCO3~, les analyses n'ayant pas décelé de C03 .

8331 - Sources périphériques

Les sources les moins concentrées sont Eyzahut (866-4-42) et Babouin (842-7-2) avec 274 mg/1, soit un titre alcalimétrique complet (TAC) de 22,45. Les autres sources ont des teneurs comprises entre 329 mg/1 pour la Touche(866-7-2 - TAC : 26,45) à 396 mg/1, pour Roynac (842-8-1 - TAC :'32,5), exceptionnellement Rochefort atteint 543 mg/1 (TAC : 44,5). Les roches réservoirs contenant toutes du carbonate de calcium en plus ou moins grande quantité, c'est au type de perméabilité qu'il faut attribuer les différences relevées dans les concentrations : ainsi les sources d'origine karstiques sont moins riches que les autres, celles notamment qui proviennent d'éboulis.

8332 - Miriéralisation_de_la_nap_p_e_des_alluvions

Les valeurs relevées pour chacun des puits sont équivalentes à celles des sources de terrains perméables en petit, elles sont comprises entre 300 et 400 mg/1 en général. - 177 -

En ce qui concerne la nappe des alluvions du Roubion, les concentrations les plus fortes s'observent une fois de plus dans la région de Puy-Saint-Martin et de Roynac où elles avoisinent et dé- passent même 400 mg/1 : 438 mg/1 au puits 842-7-12 (TAC : 35,9). La minéralisation décroit dans le centre et dans la partie ouest de la plaine de Cléon jusqu'à descendre ä moins de 300 mg/1 : 256 mg/1 au puits 866-3-62 (TAC : 21). Puis, la teneur moyenne est de nouveau en augmentation dans la plaine de Sauzet. Ces variations rappellent la géo- graphie de la minéralisation des autres anions déjà vus, et il ne s'agit pas d'un cas particulier.

Les colluvions argilo-marneuses se prêtent beaucoup mieux à une dissolution du carbonate de calcium que les alluvions, qui comportent une part importante de calcaire, mais sous forme de galets présentant une surface de contact avec l'eau plus réduite.

Dans la nappe du Jabron et du Vermenon, les concen- trations sont du même ordre que dans la nappe du Roubion mais elles se ré- partissent sans ordre particulier.

8333 - Conclusion

Les remarques faites pour les précédents anions sont valables, qu'il s'agisse du rôle de la lithologie de l'aquifère ou de l'évolution des teneurs.

En ce qui concerne la potabilité les diverses valeurs qui ont été trouvées sont celles d'eaux relativement riches en bicarbona- tes, mais cela ne les rend pas impropres à la consommation.

834 - Nitrates

8341 - Différentes valeurs_de la_concentrat ion

Les sources périphériques sont très pauvres en

• • • / • • « - 178 -

nitrates, lesquels n'existent le plus souvent qu'à l'état de traces, ou font même parfois défaut.

La nappe des alluvions est beaucoup plus chargée puisque les teneurs vont de quelques milligrammes à 50 mg/1. Dans certains cas cette teneur dépasse 100 et même 200 mg/1 (866-3-14, 866-2-191, 866-2-171) mais il s'agit de pollutions locales dont la zone d'influence n'atteint pas les points d'eau analysés en aval.

8342 - Origine des_nitrates

La grande différence de concentration observée entre les sources et la nappe des alluvions pose le problème de l'origine des nitrates. Au niveau du sol des micro-organismes produisent de l'ammonia- que, lequel est rapidement oxydé à l'état nitreux, puis nitrique. Cette dernière combinaison est la plus stable. Mais les nitrates ainsi formés, s'ils sont abondants dans le sol, diminuent considérablement en profondeur, car ils sont absorbés par les végétaux (Schoeller). Ceci se vérifie bien dans le cas des sources mais c'est moins évident pour la nappe des alluvions.

L'utilisation des engrais azotés pour l'agriculture augmente la teneur en nitrates du sol. En admettant qu'ils soient répandus en excès à la surface du sol, les végétaux n'en absorbent qu'une partie et le reste sera .entraîné par percolation jusqu'à la nappe. Celle-ci serait ainsi minéralisée artificiellement.

L'absence de nitrates dans les nappes des sources provient de ce que le sol n'est pas ou peu cultivé sur le pourtour de la plaine et qu'il ne reçoit pas d'engrais.

De toute façon , la teneur en nitrate de la nappe des alluvions n'est pas un obstacle à sa consommation, sauf, bien entendu, dans le cas des points d'eau pollués.

835 - Alcalino-terreux

8351 - Calcium - 179 -

Dans un environnement géologique calcaire et marneux le calcium est lié essentiellement aux bicarbonates HCO3~ et sa teneur devrait être en rapport avec les tendances suivies par ceux-ci. En effet les sources les moins riches sont Eyzahut (80 mg/1) et Babouin (86 mg/1). Les autres en contiennent de 100 à 125 mg/1, alors que Rochefort en compte 204.

Dans le cas de la nappe des alluvions du Roubion, c'est toujours dans la région de Puy-Saint-Martin et de Roynac que sont réunies les plus fortes valeurs qui avoisinent 200 mg/1. La décroissance de la minéralisation est très nette dans le centre de la plaine de Clêon et en bordure du Roubion, où elle descend jusqu'à 100 mg/1. Dans la plaine de Sauzet enfin, une hausse sensible (130 à 160 mg/1) termine ce schéma.

La nappe du Jabron, avec des teneurs variant de 110 à 160 mg/1 présente une concentration qui est du même ordre.

Le calcium est l'élément dominant dans les eaux souterraines de la plaine de Montélimar, qui sont ainsi relativement riches en calcaire. Mais cela n'atténue pas la potabilité de ces eaux.

8352 - Magnésium

Cet élément a été mesuré sur des échantillons prélevés en février et en mai 1969, mais non en mars ni en avril, de sorte qu'une partie des résultats de la nappe du Roubion et la totalité de ceux de la nappe du Jabron font défaut.

La différence de teneur entre les sources et la nappe apparaît moins ici, les plus faibles valeurs (4 à 5 mg/1) appartenant aux deux catégories, cependant la nappe est plus concentrée en moyenne. Les valeurs les plus fortes dépassent de peu 10 mg/1. Le magnésium est un élément peu représenté dans la nappe du Roubion et dans les nappes de bordure, et on peut transposer sans risques ces résultats à la nappe du Jabron. - 180 -

8353 - Degré_h£drotimétriç[ue

Le titre hydrotimétrique réunit en une seule expres- sion les teneurs en calcium et en magnésium d'une eau. Il n'a pas été mesuré directement, mais obtenu par calcul. Dans le cas présent, il dépen- dra surtout de la teneur en calcium. Les chiffres les plus bas appartien- dront donc aux sources karstiques (23°). Les autres sources ont un titre allant de 25° à 35°, alors que celui de la nappe du Roubion varie de 30° à 45° suivant les endroits. Dans l'ensemble il est relativement élevé, et il en résulte que les eaux sont généralement assez dures.

836 - Les alcalins Na+ et K*

8361 - Sodium

II n'y a pas de différence importante parmi les sour- ces qui en contiennent de 6 à 20 mg/1. Par contre, le sodium est en quan- tité plus abondante dans la nappe des alluvions où la teneur varie de 23 à 70 mg/1. C'est dans la région de Roynac et de Puy-Saint-Martin qu'elle est la plus chargée. Le reste de la nappe du Roubion accuse une baisse sensible, mais c'est la seule variation d'ensemble qui soit notable. La nappe du Jabron est un peu moins minéralisée en moyenne. Les concentrations en sodium sont peu importantes en général.

8362 - Potassium

C'est l'élément le moins abondant. Sa teneur est parfois inférieure à 1 mg/1 comme cela a été noté dans plusieurs sources. Les concentrations de la nappe sont généralement inférieures à 5 mg/1 et dépassent rarement 10 mg/1.

837 - Autres corps dissous

8371 - Silice > La teneur des sources varie de 5 à 25 mg/1. Les - 181 -

sources les moins riches sont celles qui ont une origine karstique. Mais c'est la seule distinction qui ressorte de l'ensemble.

Dans la nappe du Roubion la minéralisation varie de 10 à 15 mg/1. Mais elle augmente dans la région de Puy-Saint-Martin et de Roynac où elle passe à 20-30 mg/1. Cette variation, qui se produit dans le même sens que celle des sels dissous déjà observés, tendrait à prou- ver que la forte minéralisation de la nappe des colluvions tient aussi à un facteur dynamique en plus du facteur minéralogique, ce facteur dynami- que étant constitué par le lent cheminement de la nappe.

Dans la nappe du Jabron, la concentration est comprise entre 15 et 30 mg/1, c'est-à-dire un peu plus forte que dans la nappe du Roubion.

8372 - Phosp_hates

Sauf deux cas exceptionnels, ils sont inexistants.

8373 - Fer_dissous

II est inexistant sauf dans le cas de la source de Rochefort. Des indices ferrugineux ont été observés dans les colluvions de, la région Nord-Est de la plaine du Roubion et dans des chenaux latéraux du Roubion entre Pont-de-Barret et Charols.

8374 - Oxygène

Les sources de la périphérie de la plaine sont saturées en oxygène dissous ou bien en contiennent une quantité proche de la saturation.

La nappe des alluvions présente généralement des conditions identiques. La nappe du Roubion compte cependant quelques valeurs assez basses et notamment dans la région de Puy-Saint-Martin et de Roynac. - 182 - B.R.G.M. Fig. 838 DIAGRAMME D'ANALYSE D'EAU

Hydrogeologie (US. 9—h fêtai Surrt/)

• 866.2.105 o 866.2.182 • 866 . 3 . 52 $ 866.3 . 38 * 842 . 7 . 2 • 866 . 7 . 2 - 183 -

En admettant comme concentration limite inférieure le chiffre de 5 mg/1, l'eau de certains puits n'est pas consommable (866-2-230, 866-2-171, 866-2-52b, 866-3-14, 866-3-38, 866-4-4, 866-4-9, 866-4-22, 842-7-12).

838 - Diagramme en losange

Contrairement au diagramme du type Schoeller, les diagram- mes chimiques en losange ne représentent pas la composition quantitative d'une eau, mais une comparaison des principaux constituants dont la teneur est exprimée en pourcentage par rapport à la minéralisation totale. Les valeurs portées font apparaître, l'importance relative des différents ions les uns par rapport aux autres. Les caractéristiques de la qualité d'une eau sont ainsi définies immédiatement.

Les points figurés correspondent à des puits de la nappe du Roubion (Sauzet : 866-2-105 et 866-2-182, Cléon : 866-3-52 et 866-3-38) et aux sources Babouin (842-7-4) et la Touche (866-7-2). Les sources au caractère presqu'exclusivement bicarbonaté calcique se déta- chent du groupe des quatre autres points représentatifs de la nappe qui sont marqués par la présence d'autres cations (Fig. 838).

839 - Les rivières et leurs affluents

8391 - Le_Roubion

Quatre prélèvements ont été faits qui sont localisés

à Pont-de-Barret, à l'amont de la confluence avec l'Ancelle, au pont de Sauzet et près de Montélimar.

Deux faits essentiels se détachent immédiatement des analyses :

- Le Roubion est moins riche en substances minérales dissoutes que la nappe des alluvions ; - la minéralisation croît régulièrement de - 184 -

Pont-de-Barret à Montélimar.

Par rapport à la nappe, l'eau du Roubion présente les caractéristiques suivantes : le pH, qui est égal à 8, est supérieur, la résistivité de même ; les ions et les corps dissous suivants sont en quantité moindre : CO3H~, Ca++, Mg++, Cl", SiO2 et surtout NO3 , par contre les concentrations en S04 , Na+ et K+ sont du même ordre. En tant qu'eau superficielle non polluée et animée d'un mouvement turbulent, le Roubion est sursaturé en oxygène dissous.

Avant de déboucher dans la plaine, il doit son origine et son alimentation à des nappes dont les aquifères sont les mêmes que ceux qui donnent naissance aux sources de la périphérie de la plaine. Les dépots alluvionnaires sont peu étendus dans le haut-bassin et le role éventuel tenu par les nappes de ces dépôts ne peut être que très réduit.

Dans ces conditions le Roubion arrive dans la plaine pourvu d'une minéralisation moins concentrée qu'elle ne l'est dans la nappe de ses alluvions.

L'augmentation de la minéralisation qui se produit au fur et à mesure que la rivière s'écoule dépend de deux facteurs : d'abord de l'apport de ses affluents, l'Ancelle surtout, et à un degré moindre, le Merdary, le Saillac et le Manson. Ces ruisseaux sont alimen- tés par la nappe des alluvions ou par les nappes latérales de colluvions. La Rimandoule, à peine plus minéralisée que le Roubion, ne joue qu'un role négligeable. Le deuxième facteur tient au drainage qu'effectue le Roubion sur la nappe.

8392 - Le_Jabron

Les prélèvements ont été faits en 1969, en deux temps et en trois endroits : à Souspierre en mai, entre les confluences avec le Vermenon et avec la Citelles en mars, enfin au pont de la D.169 en mars - 185 -

et en mai. Les eaux du Jabron sont nettement plus calcaires que celles du Roubion. Comme elles, elles sont moins minéralisées que les nappes alluviales qu'elles traversent.

La minéralisation du premier et du troisième prélè- vements de mai est à peu près constante, mais au pont de la D.169 l'échan- tillon de mars était plus riche que celui de mai.

En mars, la minéralisation décroît du point amont au point aval de la confluence du Jabron et de la Citelles. Cette diminu- tion, à peine perceptible est à rapprocher de la minéralisation de la Citelles qui est moins riche que le Jabron.

De Souspierre à la Citelle , le Jabron reçoit le Lanson et le ruisseau de Brive d'une part, le Vermenon d'autre part. Les prélèvements de ces affluents ont été faits en février et en mars, mais on admettra qu'ils sont valables au mois de mai pour expliquer les teneurs du Jabron relevées au cours de ce mois. Le ruisseau de Brive et le Lanson sont moins chargés que le Jabron, mais le Vermenon, alimenté par la nappe des alluvions l'est beaucoup plus, et les effets contraires se compensent. Le résultat global est que la quantité de sels dissous varie peu de Souspierre à Montélimar. Il faut noter la présence le long du cours du ruisseau de Brive et du Lanson de quelques travertins.

L'influence directe de la nappe sur le Jabron n'est pas très apparente, car le trajet durant lequel la nappe alimente le Jabron avant le dernier point de prélèvement, est très court.

84 - CONDITIONS D'UTILISATION DE LA NAPPE POUR L'IPPIÇATTON

La minéralisation de l'eau du sol se concentre sous l'action de 1'evaporation et par absorption des racines qui ne puisent que relativement - 186 -

peu de sels solubles. Il en résulte que, en dehors de la zone des racines, l'eau devient de 3 à 10 fois plus concentrée que lorsqu'elle est répandue en surface. On conçoit donc l'intérêt qu'il y a à connaître la minéralisa- tion d'une eau d'irrigation.

Une eau destinée à des sols cultivés n'a pas en elle-même une qualité définie. Son utilisation possible dépend de la nature du sol et du genre de culture pratiquée. En effet une eau peut ne pas être bonne dans un terrain imperméable alors qu'elle conviendra bien à un terrain plus perméable. Dans l'ensemble, le recouvrement limoneux alluvial de la plaine présente une perméabilité moyenne, à l'exception des sols marneux de la périphérie, mais qui sont.rarement cultivés.

On utilise comme premier critère la conductivité : d'après les normes américaines, une conductivité maximum de 2250 microhm-cm, soit une résistivité minimum de 440 ohm-cm est tolerable pour des terrains à bon drainage. C'est le cas des eaux de la nappe phréatique qui sont bien loin d'atteindre ce chiffre, et ä plus forte raison des eaux des sources des versants de la plaine, mais ces sources ne débitent pas assez et ne sont pas captées pour l'irrigation.

Les principaux anions, bicarbonates, sulfates, chlorures, ont une action faible sur le sol et généralement peu nocive. Ce sont les cations qui jouent un role important : la quantité de sodium fixée par le sol et en équilibre avec l'eau d*irrigation est déterminante et aussi, dans une certaine mesure, celle du magnésium. De ces valeurs dépendent les proprié- tés physiques du sol et en particulier sa perméabilité. Au point de vue chimique, une augmentation de la teneur en Na présente un danger d'alca- linisation.

Un coefficient comportant les teneurs des différents cations fixe la limite à ne pas dépasser ; il correspond au pourcentage de sodium :

7 Na = (Na + K) 100 Ca + Mg + K + Na > et le chiffre de 60 % est considéré comme la limite maximum. - 187 -

La teneur en Mg de la nappe des alluvions n'est pas connue dans tous les cas, mais il s'avère que même lorsqu'elle est maximum, le rapport reste bien loin du pourcentage fixé.

85 - CONCLUSION

L'importance de la minéralisation des eaux souterraines dépend de la lithologie et de la perméabilité de l'aquifère. La lithologie d'abord : les minéraux argileux sont le premier support des sels suscep- tibles d'être dissous. La perméabilité ensuite : moins l'aquifère est perméable, plus la surface de contact avec l'eau est grande, plus le temps de contact est long et la dissolution aura tendance à se prolonger.

Ainsi les points d'eau les moins riches en sels dissous sont les sources de calcaire karstique dont la teneur globale est de 400 mg/1. Les autres sources en contiennent 500 mg/1 alors que dans la nappe des alluvions cette teneur varie de 500 à 700 mg/1, ce dernier chiffre étant dépassé dans les colluvions de Puy-Saint-Martin et de Roynac où le poids total approche 1 g/1.

Lorsque la nappe passe des colluvions aux alluvions la diminution de la concentration des substances dissoutes est beaucoup plus perceptible que les variations qui se produisent à l'intérieur de la nappe des alluvions, Cette diminution provient de la dilution qu'amènent les infiltrations des précipitations atmosphériques tandis que les changements intervenant dans la concentration des différents ions sont vraisemblablement imputables à des modifications de la lithologie des alluvions.

Les eaux souterraines de la plaine de Montélimar sont des eaux bicarbonatées calciques qui présentent les qualités requises pour leur consommation. Cependant, la nappe des alluvions est plus exposée que les nappes de la bordure où la population, source de pollution, est de faible importance : alors que les sources sont parfaitement satisfaisantes, la nappe alluviale est sujette par endroits à des pollutions par infiltrations

• #•/••* - 188 -

qui se produisent au niveau de certaines fermes. Il s'agit donc de pol- lutions chimiques très localisées qui ne prêtent pas à conséquence. Il n'y a pas d'industrie installée dans la région et des pollutions à grande échelle ne sont pas à craindre. - 189 -

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Documentation B.R.G.M.

Documents S.N.P.A. ANNEXES

á la

Contribution a l'étude hydrogéologique de la plaine de Montélimar

par

G. Blondeau - 1 -

SOMMAIRE DES ANNEXES Pages

Al - D|AGRAMME=D:|:ENREGISTREMENT=D^yN=LIMNIGRAPHE 3

INSTALLE DANS UN PUITS ======r======s Ail - But 3

Al2 - Emglacement_du_limnigraghe 3

Al3 - Diagramne_de_l¿enregisûrement 4 A131 - Caractéristique de l'enregistrement 4 A132 - Corrélations avec la pluviométrie 4 A133 - Aspect du diagramme 4 A134 - De l'origine de l'enregistrement 5 au maximum de février A135 - Du maximum de février au maximum de mars 5 A136 - Du maximum de mars à la fin de l'enregistrement 6 A137 - Conclusions sur les mouvements verticaux de 7 la nappe Al4 - A£p_lications_gratiques 7

A141 - Vitesse d'infiltration 8 A142 - Porosité efficace 9 A143 - La vitesse de l'écoulement de la nappe 9

A144 -vConclusion "^

A2 - CARTE=DES=VARIATIONS=DE=LA=SURFACE=PIEZOpTRigUE * •

D1=LA=NAPPE=DES=ALLUVIONS

A2 1 - Napp_e_du_Roubion ' 1

A211 - Nappe de Cléon d'Andran j ] A2111 - F§Çteurs_de_la_remontëe_du_niveau j j

de l'eau

• ••/•• Pages

A2112 - Ças_£articulier_de_la_"£rotub|rance" '^

du hameau de Fenouillet

A212 - Nappe de Sauzet ' xh

A2121 - Observations générales '^

A2122 - Partie_est_de_la_2laine_de_Sau2et 15

A21221 - Variations maximales ° A21222 - Variations minimales 15 A2123 - Par_tie_ouest_de_la_£laine_de_Sauzet 16

A22 - Na22§_du_Jabron_et_du_Vermenon ]6

A221 - La remontée au Planas ]j kill - Du Planas à la Batie-Rolland 17 A223 - De la Batie-Rolland à Montélimar " 18

A23 - Conclusions 18 - 3 -

è_O_E_X_E_S

A1 gIAGRAMM|_=D^ENREGISTREMENT==D^yN==LIMNIGRAPHE

ÎNSTALLE==DANS==UN==PUITS

All - But

Un limnigraphe a été placé dans un puits de la plaine de Sauzet, du 14 janvier au 22 juin 1969. L'enregistrement des fluctuations de la surface piézométrique a permis d'étudier les mouvements de la nappe et de déterminer les facteurs les plus importants qui les conditionnent.

A12 - Emplacement_du_limnigrap_he

Le choix a tenu compte de deux facteurs. Le premier est d'ordre hydrogéologique : pour apprécier les mouvements intrinsèques de la nappe à partir d'un seul témoin, il était nécessaire que celui-ci se trouve à l'abri d'influences parasites. Il devait donc être placé dans une région de la nappe qui ne soit pas alimentée par une rivière ou un canal, ou qui ne se situe pas trop près d'une zone d'alimentation.

La nécessité de tenir compte de pertes éventuelles par le substratum n'était pas évidente au moment de l'installation, car la piézo- métrie n'avait révélé aucune anomalie nette. A posteriori, il est possible d'affirmer qu'aucun phénomène local de perte important n'intervient, qui perturbe les mouvements de la nappe.

Le deuxième facteur est d'ordre pratique : le puits devait être inutilisé. Le point retenu (puits 866-2-98) remplit ces conditions.

D'après la carte piézométrique il appartient à une zone d'écou- lement de la nappe vers la rivière, bien qu'étant situé à moins de 1 km du Roubion ; ensuite il est suffisamment loin du Manson qui véhicule à partir du mois de mai les eaux du canal Charols-Manson pour que l'enre- gistrement ne soit pas influencé par des infiltrations parasites ; enfin,

• ••/•*« - 4 -

l'origine des filets d'eau le traversant est bien éloignée, dans le plateau de Montboucher, au Sud du lieu-dit "La Robertière", en un point où l'ali- mentation ne dépend uniquement que de l'impluvium.

A13 - Diagrarnme_de_l^enregistrement

Al31 - Caractéristique de l'enregistrement

II s'agit d'enregistrement mensuels, exception faite du premier, réalisé en une semaine, et ramené à l'échelle du mois, qui sont raccordés bout à bout. Le diagramme indique la profondeur de la surface piézométrique à partir de la margelle du puits dont la hauteur au-dessus du sol est de 0,70 m. Les cotes du sol et du substratum sont respective- ment 105,50 et 99 environ. Le rapport des variations verticales du diagram- me à celles de la surface piézométrique est de 1/25, et la vitesse de rotation du tambour de l'appareil est de 1,2 cm/jour.

A132 - Corrélations avec la pluviométrie

Les précipitations journalières relevées à la station de Montélimar ont été portées en bas du diagramme. Mais les corrélations qui sont faites entre les précipitations et les remontées de la nappe ap- pellent quelques réserves : la distance entre le limnigraphe et la station météorologique est de 5,5 km, d'où la possibilité d'un décalage dans l'horaire des précipitations et d'une différence entre les quantités d'eau tombées à Montélimar et à l'emplacement du limnigraphe.

A133 - Aspect du diagramme

Le diagramme est une courbe lentement décroissante, inter- rompue par des variations vers le haut plus ou moins brusques et d'ampli- tude variable. Les mouvements de la surface piézométrique sont donc de deux ordres : d'une part une baisse lente et régulière de la nappe ; d'autre part, des remontées rapides. Le premier correspond à une vidange progressive de la nappe, dont l'alimentation décroît au fur et à mesure

• • * / • • • - 5 -

que se produit le passage de la période humide hiver-printemps à la période sèche de l'été.

Les secondes sont dépendantes de l'alimentation directe de la nappe par les précipitations les plus intenses et les plus longues, comme le montre le rapprochement entre la courbe et les hauteurs d'eau tombées. Parmi ces remontées, trois modifient sensiblement la forme de la décroissance de la courbe. Elles se placent à l'origine de l'enregis- trement et pendant la dernière semaine du mois de février et du mois de mars. L'étude de l'enregistrement sera divisée en 3 parties, chacune d'entre elles commençant par un de ces maxima.

A134 - De l'origine de l'enregistrement au maximum de février

Au point de départ, le 14 janvier, la hauteur d'eau de la nappe est en cours d'augmentation, elle ne se stabilise que le 16. Le palier se prolonge jusqu'au début de février, ensuite la surface piézo- mêtrique amorce une baisse régulière. Or, il a plu abondamment du 7 au 14 janvier : 73,8 mm sur les 94,3 mm de la hauteur d'eau tombée au cours de ce mois qui a été plus arrosé que d'habitude (moyenne : 58,3 mm).

Le sol étant très faiblement pente à ce niveau et l'évaporation négligeable en cette période de l'année, la totalité des précipitations s'infiltre, et une part importante percole jusqu'à la nappe. L'élévation du niveau de l'eau accuse un net ralentissement quel- ques heures après la fin des précipitations, avant de s'arrêter le 16. Par la suite, la nappe n'est pas affectée par des mouvements sensibles, sinon qu'elle présente une baisse très lente (10 cm du 4 au 23 février, soit 0,5 cm par jour). Les précipitations n'ont donc pas été suffisamment importantes pour l'atteindra.

A135 - Du maximum de février au maximum de mars

La baisse de la surface piézomëtrique est brusquement interrompue le 23 février par une hausse rapide atteignant d'abord 25 cm en 15 heures, et qui s'arrête le 26 au maximum de 37 cm. La descente

• • • / • • • - 6 -

s'amorce aussitôt après (Icm/jour) jusqu'à un palier qui dure du 9 au 16 mars, puis la nappe remonte régulièrement jusqu'au 23.

Il pleut chaque jour du 18 au 24 février sauf le 20, alors que les dernières pluies notables remontent au 28 janvier. Du 18 au 22 février, la hauteur cumulée des précipitations est de 26,3 cm, mais il apparaît qu'elle est insuffisante pour toucher la nappe. Par contre, les pluies continues du 23 et du 24, qui totalisent 54,4 mm, pénètrent dans un sol en cours de saturation et parviennent en tout ou en partie jusqu'à la nappe. La hauteur d'eau qui percole diminue au fur et à mesure qu'elle atteint la nappe, et, la montée de l'eau, d'abord rapide, diminue progressivement de vitesse, enfin la nappe se stabilise.

Du 13 au 19 mars, il tombe 54 mm d'eau qui se répartis- sent sur ces 7 jours. D'une part la saturation du sol se fait moins rapi- dement, d'autre part, le volume d'eau qui percole est moindre ; le niveau s'élève alors plus régulièrement.

A136 - Du maximum de mars à la fin de l'enregistrement

La nappe accélère sa remontée le 24, à raison de 7 cm/jour jusqu'au 26, date où elle se stabilise. Elle atteint alors le maximum d'épaisseur noté par l'enregistrement : 3,90 mètres. Elle amorce ensuite une diminution de hauteur qui se ralentit le 14, la vitesse passant de 1 cm/jour à 0,5 cm/jour environ. La décroissance se poursuit régulièrement à ce rythme jusqu'à la fin de l'enregistrement, avec seulement de petites hausses les 27 avril, 6 mai et 18 juin, mais après chacune d'elles, la baisse reprend au même rythme.

Le maximum de mars est lié aux précipitations du 22 et du 23 dont la hauteur est de 26 mm. Leur effet sur la nappe est plus sensible que celles de la semaine précédente, car elles pénètrent dans un sol déjà saturé, mais il est aussi moins net que celles du 23 février qui étaient plus intenses. - 7 -

Par la suite, les précipitations espacées et peu impor- tantes n'agissent plus sur la nappe sauf dans 3 cas. En effet, les 31,5 mm des 21 et 22 avril surviennent après un mois de sécheresse quasi-totale et n'arrivent pas à saturer le sol. Par contre, les 27 avril, 6 mai et 18 juin, les hauteurs d'eau tombée sont suffisantes pour atteindre la nappe. L'absence de variations de la surface piézométrique le 25 et sur- tout le 30 mai, alors que les chutes d'eau enregistrées pendant cette période sont notables, ne s'explique pas à moins de la mettre sur le compte d'une pluviométrie inférieure au chiffre donné par la station de Montélimar.

A137 - Conclusions sur les mouvements verticaux de la nappe

Les conclusions qu'on peut tirer de l'examen de ce diagram- me sont en premier lieu que les mouvements ascensionnels de la surface piëzométrique ne sont liés qu'à un seul facteur : les précipitations. L'alimentation de la nappe par le canal Roubion-Manson commence en mai trop tardivement, pour produire un effet sur l'enregistrement qui s'ar- rête le 22 juin. L'amplitude des variations dépend du degré de saturation du sol, et de la hauteur tombée et de son intensité : le maximum de février est plus marqué que celui de mars.

En second lieu, le régime des baisses succédant aux trois maxima présente des variations. La vitesse de la descente de la surface piézométrique est variable, parfois nulle lorsque la courbe devient une droite horizontale. Les vitesses de baisse prennent deux valeurs qui sont environ 1 cm/jour et 0,5 cm/jour, et il est à noter que la plus forte intervient lorsque le niveau de la nappe est le plus élevé, c'est-à- dire à la suite des maxima de février et de mars. La vidange de la nappe n'obéit à aucune loi, elle se fait par à-coups sauf durant les deux der- niers mois où elle est régulière, si on ne tient pas compte des interrup- tions liées à des remontées d'importance réduite.

Al4 - Ap_2lications_p_ratigues

Les résultats des corrélations entre les précipitations et les - 8 -

fluctuations de la surface piézométrique qui leurs sont liées, et l'ana- lyse de la forme de l'enregistrement trouvent une application dans la détermination de quelques caractéristiques de l'aquifère et de la nappe qui le traverse.

Al41 - Vitesse d'infiltration

Connaissant l'heure où se produit une remontée de la nappe et l'heure ou commence l'averse qui la déclenche, on en déduit im- médiatement la vitesse d'infiltration, puisque la profondeur de la nappe est donnée à tout instant par le limnigraphe. Dans la pratique cette évaluation se heurte à une question préalable qui est la teneur du sol en eau de rétention avant la pluie considérée ; l'infiltration sera d'autant plus rapide que la saturation du sol sera sur le point d'être atteinte. Nous distinguons deux cas : vitesse d'infiltration dans le sol contenant le minimum d'humidité pendant la période d'observation, et vitesse de percolation lorsque le volume d'eau des interstices des allu- vions est suffisant pour s'écouler par gravité.

La première a donc été évaluée ä partir de la dernière remontée de la nappe qui a été enregistrée le 18 juin. Il pleut 26,7 mm entre 1 h 15 et 7 h 10, puis 5,9 mm entre 8 h 45 et 20 h 10. L'eau atteint la nappe à 17 h, soit après 16 h de descente par gravité. La profondeur de la nappe étant de 3,10 m, la vitesse d'infiltration correspondante sera donc de 20 cm/heure environ. Cette valeur ne peut "être prise que comme indication générale, puisque le sol est supposé être relativement sec compte tenu du climat de juin, et elle n'est valable que pour les averses consi- dérées .

La seconde a été calculée sur les données pluviométriques afférentes à la remontée du 23 février. Celle-ci s'amorce à 23 h. La répar- tition dans le temps des précipitations continues du 23 et du 24 est la suivante :

7 h 15 - 13 h • 4,2 mm 13 h - 19 h : 8,8 mm 19 h - 1 h 27 mm 1 h - 7 h 12 mm 7 h - 10 h 30 2,4 mm soit 54.4 mm - 9 -

Les précipitations des jours précédents jouent un role dans la saturation du sol. La hauteur d'eau nécessaire pour arriver à cette saturation qu'on ne peut pas déterminer dans le cas présent, peut être estimée au regard des autres précipitations, notées au bas de l'enre- gistrement, qui ont déclenché ou non un mouvement de la nappe. Cette valeur est d'environ 30 mm. Comme il a plu 26,3 mm les 5 jours précédents, on peut admettre que l'eau percole à partir de 13 h. Dans ces conditions elle met 10 h pour atteindre la nappe qui se trouve à 3,05 mètres de profondeur, c'est-à-dire qu'elle percole dans le sol au point considéré à la vitesse de 30 cm/heure.

A142 - Porosité efficace

Les données pluviométriques précédentes, qui ont servi à l'évaluation de la vitesse de percolation sont aussi utilisables pour tenter un essai d'estimation de la porosité efficace au point considéré. La hauteur d'eau ayant percole jusqu'à la nappe, et qui est de 50 mm, pro- voque une élévation du niveau de l'eau égale à 37 cm. La porosité efficace aurait donc ici une valeur de 13 % environ. C'est un chiffre élevé pour des alluvions à la granulométrie hétérogène. Si on admettait qu'elle soit inférieure, et égale à 10 % par exemple, il faudrait reconsidérer la vitesse de percolation ; l'infiltration efficace commencerait vers 19 h au lieu de 13 h et cette vitesse serait alors beaucoup plus forte : 76 cm/h. Ce chiffre exagérément grand semble-t-il (il est égal à 18 mètres/jour), correspondrait à une valeur de la porosité efficace qui, de son côté, serait plus raisonnable.

La difficulté qu'il y a à faire concilier ces deux carac- téristiques montre bien le degré d'approximation des méthodes qui viennent d'être utilisées.

A143 - La vitesse de l'écoulement de la nappe

La dernière partie du diagramme, à partir du 14 avril, se présente sous un aspect particulier. C'est un alignement de droites - 10 -

parallèles séparées par des décrochements provoqués par des montées de faible amplitude de la surface piézométrique. En faisant abstraction de ces accidents, c'est-à-dire en excluant toute précipitation supérieure à 30 cm, la décroissance est linéaire. La baisse de la nappe se fait donc à vitesse constante pendant plus de deux mois.

Du 14 avril au 22 juin, la profondeur de la nappe passe de 3,55 mètres à 3,84 mètres, soit une baisse de 29 cm. En ne tenant pas compte des trois remontées parasites des 27 avril, 6 mai et 18 juin, dont le total se monte à 13 cm, elle serait de 42 cm en 70 jours, c'est-à- dire 0,6 cm/jour, ou 18 cm/mois ou encore 2,20 mètres/an. Au 14 avril, l'épaisseur des alluvions mouillées est, en admettant que le substratum est à la cote 99, de 3,65 m, d'où le temps théorique de vidange de la nappe à la vitesse de 2,20m/an : 1,7 an ou 1 an et 8 mois. Le filet d'eau aboutissant au puits a pour origine le plateau de Montboucher, au Sud du lieu-dit "La Robertière", il s'étend sur une longueur de 3,6 km. La vites- se théorique de l'écoulement de la nappe en cours de décrue, en admettant que le gradient soit constant, serait de 2,1 km/an, soit 5,8 m/jour.

Ce résultat, établi par extrapolation à partir d'une période de deux mois, prête évidemment à contestation puisqu'il propose une vitesse de décrue constante. Cependant, on peut l'admettre pour une courte période s'étendant sur la fin du printemps, mais non pour la durée complète d'une décrue dont la représentation graphique est une courbe.

A144 - Conclusion

Les résultats numériques obtenus sont très sujets à caution. Ceux qui dépendent des précipitations contiennent deux approxima- tions : d'une part la simultanéité supposée des précipitations à Montëlimar et au point d'implantation du limnigraphe, d'autre part la hauteur d'eau nécessaire pour saturer le sol.

Quant à la vitesse d'écoulement de la nappe, sa déter- mination repose sur un cas particulier de représentation graphique. Il n'est pas possible de l'adopter comme vitesse moyenne de la nappe en général. -11-

A2==CARTE=DES=VARIATigNS_DE=LA=SURFACE

PIEZOMETRigyE=DE=LA=:NAPPE=DES=ALLyVIONS

A21 - Na2£e_du_Roubion

A2 1 1 - Nappe de Cléon d'Andran

A2111 - Facteurs_de la remontée_du niveau de_lVeau

La carte des variations présente un aspect parti- culier. Une zone centrale, dans laquelle la remontée, de l'ordre du déci- mètre, est la plus faible, est entourée par quatre zones périphériques ou le gain de la nappe est le plus important puisqu'il dépasse deux mètres.

Pour tenter d'expliquer ces différences, il est préférable d'examiner d'abord le jeu de facteurs simples, susceptibles d'intervenir dans cette remontée de la nappe, en les prenant séparément :

- Les précipitations en saison humide atteindront la nappe d'autant plus facilement que la profondeur du niveau piézométrique sera plus faible. Les remontées les plus importantes se manifesteront là où est réalisée cette condition, et cela ne se vérifie théoriquement qu'au Nord de Cléon. Les précipitations seront donc supposées être réparties uniformément sur la surface des alluvions et avoir un effet égal en tous endroits sur les remontées de la nappe.

- L'évaporation en saison sèche : son action dépend de la profondeur de la nappe : elle augmente lorsque celle-ci dimi- nue et inversement. Selon cette supposition et en admettant que les al- luvions aient une lithologie homogène, la nappe devrait atteindre sa pro- fondeur maximum dans la zone centrale. Or c'est au Sud de Cléon, où se trou- ve un écart important, qu'elle est la plus profonde. Le rôle de l'évapora- tion dans les fluctuations locales de la nappe n'apparaît donc pas clairement, - 12 -

mais il peut intervenir globalement sur l'ensemble de la nappe. En première approximation, c'est essentiellement l'eau de rétention, ou en cours d'infiltration après des précipitations dans les couches super- ficielles du sol qui est affectée par 1'evaporation.

- Les prélèvements : ils sont localisés dans la région de Bonlieu, mais leur influence n'apparaît pas sur la baisse de la nappe en été.

- La prosité efficace et la perméabilité : lorsque la porosité d'un terrain aquifère décroît, par exemple dans le sens d'écoulement de la nappe, celle-ci a tendance à augmenter d'épaisseur. Cette tendance s'accroît lorsque le volume de la nappe augmente. L'éléva- tion de la surface piézomêtrique en saison humide sera donc plus importante dans les zones où la porosité efficace décroît que dans celles où elle augmente. Inversement l'observation des différences dans la valeur de la variation de hauteur devrait permettre d'identifier ces différentes zones. Comme la perméabilité est liée à la porosité efficace, on peut envisager un parallélisme entre les variations de porosité efficace et les variations de perméabilité. De cette façon les observations faites sur la carte devront confirmer les conclusions tirées de l'examen de la carte piézomêtrique.

En effet, les quatre zones périphériques ne se juxtaposent pas avec les zones perméables déterminées sur la carte piézo- mêtrique, mais elles se trouvent sur des zones à perméabilité moyenne. Elles ne se juxtaposent pas dans tous les cas avec des zones à perméabilité apparemment mauvaise et notamment avec celle qui se manifeste au niveau des courbes isopièzes 155, 160 et 165 au sud de la route D6.

Quant à la zone centrale, sa situation n'est pas en rapport avec une des zones privilégiées qui ont été déterminées, mais elle coïncide tout de même avec un axe de drainage secondaire.

Enfin, dans la région comprise entre le Roubion et l'Ancelle, à proximité de leur confluence, là où la perméabilité tend à s'accroître, la remontée prend une amplitude moyenne qui diminue vers l'Ouest, ce qui tend à justifier le rôle tenu par la perméabilité.

En conclusion sur l'origine des différences intervenant, selon les endroits, dans la remontée de la nappe, les pré- cipitations et 1'evaporation sont deux facteurs qui devraient avoir des effets complémentaires. Le premier, en provoquant une montée de la nap- pe en saison humide, et le second, en la faisant baisser en saison sèche, tendent à accroître l'amplitude de la variation d'août à janvier. Mais il n'est pas possible, en définitive, de les apprécier. Par contre, les manifestations des variations de la perméabilité des alluvions constituent un facteur à l'effet plus clairement apparent parce que bien localisé.

En un point précis, l'apparition d'un phénomène particulier prend une place prépondérante. Il s'agit de la zone méridio- nale où l'écart est maximum.

A2112 - Cas_p_articulier_de la "

deFenouillet

Cette partie de la plaine de Cléon est traversée par le Roubion et il est naturel d'envisager une alimentation de la nappe par la rivière. En effet, c'est ce qui se passe en amont, où la faible va- riation du niveau de l'eau est liée à une rechargé permanente. La protu- bérance elle-même peut témoigner d'une recharge après un arrêt durant l'été 1968 en admettant que les eaux du Roubion s'infiltrent totalement en amont de la protubérance au cours de cette saison.

Une seconde hypothèse consiste à supposer, en plus de l'alimentation par le Roubion, l'existence d'une perte de la nappe dans le substratum. En effet la protubérance est centrée sur un point, en l'occurence le puits 866-3-89, et non disposée parallèlement au lit du Roubion qu'elle recoupe. Ensuite, elle est moins étendue à l'Est, d'où vient l'alimentation, qu'à l'Ouest où le déficit ne s'amortit que progres- sivement, ce qui pourrait expliquer sa dissymétrie. De même, sur la carte piézométrique l'intervalle séparant les courbes s'accroît au niveau du point de la perte. En saison humide, les précipitations et l'augmentation - 14 -

des débits du Roubion et de la nappe compensent en grande partie -sinon totalement, en acceptant une grande marge d'erreur dans l'estimation des cotes topographiques- cette perte.

. En admettant l'hypothèse de la perte, celle-ci peut avoir plusieurs origines :

- Le substratum gargasien présente un niveau perméable. Il existe en effet des passées sableuses dans les marnes noires, mais elles sont peu épaisses, lenticulaires et surtout extrêmement rares. Cette hypothèse ne peut donc être retenue.

- Les alluvions cachent un accident tectonique, faille ou dôme anticlinal qui ferait apparaître le bédoulien calcaire dont la couverture marneuse aurait été érodée. Le substratum de la nappe pourrait être ainsi perméable en grand.

L'hypothèse de la perte devrait être confirmée. D'abord, il serait nécessaire de disposer de plusieurs cartes de variations de la nappe, établies sur plusieurs années pour préciser la forme et la situation de la protubérance. Ensuite, et surtout, l'accident tectonique invoqué nécessiterait, pour vérification, l'implantation d'un certain nombre de forages (4 au minimum) à l'emplacement et autour du centre sup- posé de la perte. Cette dernière condition est imperative. En effet, les travaux de recherches de la SNPA n'ont rien révélé de particulier dans cette région.

A212 - Nappe de Sauzet

A2I21 - Observâtions_générales

La carte des variations change d'aspect de la plaine de Cléon à celle de Sauzet. L'homogénéité apparente qui caracté- rise la première ne se retrouve'pas dans la seconde. C'est cependant cette différence qui permettra d'avancer plusieurs hypothèses relatives

• • • / • • • - 15 -

aux diverses formes de remontée dans la plaine de Sauzet en traitant comme des cas particuliers les zones de variations les plus remarquables par leur étendue et par l'importance de l'écart enregistré.

La ligne d'égale remontée de 1 mètre qui tra- verse la carte suivant une diagonale Nord-Ouest-Sud-Ouest, permet une division arbitraire : à l'Est de celle-ci deux zones de fortes remontées encadrent une zone stable, à l'Ouest le contraste est moins marqué.

A2122 - PfEtie_est_de_la_£laine_de_Sauzet

A21221 - Variations maximales

Au Nord, d'abord, de part et d'autre de la butte de la Laupie. Un facteur possible serait le changement de terrain aquifère : la perméabilité augmente rapidement au passage des éboulis et de la molasse aux alluvions.

Dans l'angle Sud-Est ensuite. Ici, le déficit de l'alimentation apparaît. Dans les collines de Bonlieu, le bassin du Manson ne dépasse pas 1,5 km de long vers l'Est et il forme à lui seul l'aire d'alimentation, car, à l'extrême Sud, il n'y a plus d'ar- riëre pays. Deuxième facteur : les alluvions contiennent une fraction im- portante d'argile sableuse diminuant la perméabilité de l'aquifëre.

A2I222 - Variations minimales

Entre le secteur précédent et la butte de la Laupie s'étend une vaste zone où la remontée a été faible (moins de 0,50 m), voire nulle. La partie Sud-Est de cette zone privilégiée se superpose à la bande de terrain soumise aux infiltrations du canal Roubion-Manson. Mais la zone d'influence du canal est plus étendue, on l'a vu, que la surface où avaient été enregistrées les remontées entre mars et août 1968, et il est parfaitement possible d'admettre la superposi- tion des deux zones. D'où il résulte que la recharge de la nappe en saison

• * m / • • • - 16 -

humide dépasse de peu l'alimentation artificielle à l'étiage par les infiltrations du canal et de ses ramifications.

En lisière du Roubion, au Nord, le captage de la Laupie crée automatiquement une dépression dans la nappe qui nécessite une réalimentation permanente par la rivière. Les infiltrations latérales dans la nappe sont très localisées et elles ne ressortent pas dans la carte piézomêtrique.

A2123 - Partie £uest_de la_Plaine_de_Sauzet

Les minima observés ne se répartissent pas le long de l'axe de drainage du Roubion si ce n'est dans sa partie Sud et encore débordent-ils nettement vers l'Est. Le rôle régulateur de cet axe n'apparaît pas et il est masqué par un phénomène spécifique de l'endroit.

En contrebas du plateau de Montboucher, les varia- tions sont irrégulières alors que la vidange de la nappe des terrains pliocenes, rendue extrêmement lente en raison de la mauvaise perméabilité, devrait assurer une alimentation régulière de la nappe se manifestant par des variations homogènes.

La construction de l'autoroute A7, dont le tracé est orienté Nord-Sud au voisinage du village de Montboucher au ras duquel il passe, n'a pas influencé l'écoulement de la nappe comme le confirment des mesures faites avant son édification.

En conclusion, dans cette région ouest de la plai- ne de Sauzet, l'origine des variations ressort moins clairement et il est vraisemblable que plusieurs facteurs se surajouttent les uns aux autres, prélèvements,perméabilité et evaporation.

A22 - Na2ge_du_Vermenon_et_Jabron

On distingue quatre régions le long du vallon d'Est en Ouest, qui s'individualisent par la spécificité de la variation. - 17 -

A221 - La remontée au Planas

La remontée enregistrée au Planas dépasse 3 mètres. Elle forme une protubérance dissymétrique qui rappelle celle du hameau de Fenouillet. En admettant qu'il se produise ici une autre perte, son origine serait mal définie, car les terrains encadrant le chenal sont marneux et il est presque certain que le substratum est aussi marneux, comme c'est le cas à Fontemieu.

La dernière hypothèse est d'admettre non pas une perte sensible surtout en saison sèche, mais une alimentation anormalement forte en saison humide. Les ruisseaux Morgón et Bramefaim s'infiltrent or- dinairement dans les alluvions du vallon. En saison humide leur débit augmente fortement, ils s'infiltrent totalement dans une région où la per- méabilité augmente et qui coïnciderait avec la protubérance.

A222 - Du Planas à la Batie-Rolland

Plus à l'Ouest, entre la confluence Vermenon-Bramefaim et la Bâtie, on distingue principalement une zone disposée le long du Jabron où la variation est supérieure à 1,50 mètre, et une autre, plus centrale où elle est inférieure à 1 mètre.

La première dépend d'une alimentation qui se limite à l'impluvium. En ce qui concerne la seconde, deux explications sont vala- bles : d'une part une perméabilité relativement bonne, d'autre part une alimentation en saison sèche, par l'infiltration des eaux d'un canal. Celui-ci est branché sur le Jabron, entre Souspierre et la Bégude, au hameau le Sage, et il se jette, lorsqu'il n'est pas totalement utilisé, dans le Vermenon ou le Jabron par des dérivations situées peu en amont du lieu-dit "les Bruges". Son fonctionnement pendant l'année s'étend sur une période allant de mai à septembre. Le 7/8/1968, il débitait 35 1/s à la Bégude. - 18 -

A223 - De la Batie-Rolland à Montélimar

A la hauteur de la Bâtie les variations sont inférieures à 1 mètre. Le captage situé au Nord du village et qui est destiné ä la ville de Montélimar régularise la hauteur d'eau de la nappe à ce niveau. La der- nière partie du couloir Jabron-Vermenon, à l'Ouest de la confluence des deux ruisseaux, se caractérise par son homogénéité, la surface piézométri- que demeurant à peu près stable. L'augmentation de la perméabilité déjà supposée à partir de la carte piézométrique, peut en être la cause. Une autre raison peut résider dans la situation même de cette zone : elle est la terminaison du vallon alluvial et son alimentation est assurée, quel- que soit la saison, par l'écoulement de la nappe.

A23 - Conclusions

La carte de la remontée de la nappe, apporte certains éléments qui confirment les observations faites sur la carte en courbes isopièzes, et des nouveaux qui n'étaient pas ou peu perceptibles sur cette même carte. Cependant sauf dans les cas précis, qui sont des anomalies éviden- tes de l'écoulement de la nappe, les raisons des variations ne sont pas toujours clairement apparentes et elles appartiennent le plus souvent au domaine de l'hypothèse. Elles seraient évidemment mieux définies si l'aquifère et son substratum étaient mieux connus. LISTE DES TABLEAUX ANNEXES

ANCONE - MONTELIMAR : Insolations mensuelles et annuelles

ANCONE - MONTELIMAR : Températures moyennes mensuelles et annuelles

ANCONE - MONTELIMAR : Hauteurs des précipitations mensuelles et annuelles

ANCONE - MONTELIMAR : Evaporation Piche mensuelle et annuelle

MONTJOYER ; MARSANNE : Hauteurs des précipitations mensuelles et annuelles

BOURDEAUX ; DIEULEFIT :

Hauteurs des précipitations mensuelles et annuelles

Tableaux d'analyses chimiques d'eau

Diagrammes Schoeller-Berkalof d'analyses chimiques ANCONE - MONTELIMAR

Insolations mensuelles et annuelles en heures, de 1926 à 1968 (sauf 1954)

J F M : A M J J A S : 0 N D Année 4 t 1926 : 254 391 . 345 • 253 : 178 83 102 192 7 : 120 : 165 : 160 : 285 : 280 276 : 307 : 257 : 215 : 229 110 . 60 . 2464 1928 : 151 172 : 127 : 188 : 268 311 332 : 344 : 249 : 139 90 1 10 2481 1929 : 122 162 : 263 : 251 . 327 320 363 316 245 : 150 107 123 2749 1930 : 110 : 92 : 161 : 159 : 219 268 . 310 : 303 : 239 : 170 126 . 67 . 2224 1931 : 102 165 : 154 . 224 : 239 337 333 255 : 241 : 174 92 161 2507 1932 : 123 176 155 206 245 25 7 243 317 224 : 15 1 126 38 2261 1933 : 105 . 148 : 212 : 277 . 284 253 346 347 197 . 175 99 64 2507 1934 • 117 171 : 142 : 160 314 307 368 291 276 . 202 109 98 2555 1935 . 137 154 234 201 230 318 336 263 246 144 72 79 2414 1936 : 84 : 117 : 153 . 142 : 233 264 274 341 215 : 230 106 1 11 2270 1937 99 1 13 : 127 227 272 284 357 305 210 : 157 150 59 2360 1938 116 55 265 322 207 297 323 284 178 169 115 74 2405 1939 : 81 • 176 : 182 : 187 193 269 307 263 203 : 145 125 76 2307 1940 121 106 192 212 254 261 321 324 170 • 140 127 1941 93 189 207 250 262 315 275 265 169 82 148 1942 118 110 : 167 199 . 260 313 334 . 274 . 221 : 202 122 95 2421 1943 81 169 : 263 274 303 290 335 175 : 161 1 1 1 80 1944 183 1 14 260 234 297 292 298 1 16 100 115 1945 :1 18 164 : 210 284 302 346 35 7 :256 269 : 201 126 . 98 2631 1946 106 157 182 227 191 253 351 303 269 . 190 121 73 2423 1947 1 19 92 139 312 263 330 352 308 257 163 177 83 2595 1948 90 153 277 201 251 303 313 •275 257 . 217 174 129 2640 1949 . 142 223 245 258 202 347 383 320 246 . 216 126 84 2792 1950 105 115 258 223 287 368 369 324 264 . !97 107 63 2680 1951 96 11 1 152 238 185 315 373 . 272 266 . 140 107 104 2359 1952 117 159 . 175 271 327 361 400 302 242 162 90 99 2703 1953 1 15 172 264 231 345 234 348 328 326 169 122 67 2622 1955 61 119 257 341 292 285 344 315 289 . 219 169 120 2769 1956 132 165 165 213 318 324 328 287 266 189 117 100 2603 1957 163 119 227 233 277 253 369 306 263 234 89 88 2621 1958 92 141 167 214 297 276 330 319 256 194 99 52 2437 1959 132 173 154 210 307 325 352 313 204 165 133 94 2563 1960 129 144 143 292 337 324 297 302 225 125 110 74 2501 1961 78 178 292 232 289 305 325 338 275 156 96 99 2663 1962 109 136 184 247 291 245 382 370 259 198 97 1 12 2653 1963 1 1 1 111 157 216 332 270 344 284 188 212 89 89 2403 1964 138 120 161 209 305 329 373 311 225 172 : 125 66 2534 1965 106 165 179 249 303 32 1 332 324 192 173 79 102 2525 1966 102 93 255 212 300 . 328 325 272 291 135 124 110 2547 1967 125 119 21 1 274 274 • 334 376 326 225 220 121 133 2738 1968 148 100 238 250 243 303 360 256 207 193 99 64 2461

Moy. • 115 : 136 • 201 : 234 : 273 :>298 : 339 303 : 236 : 177 : 112 : 92 : 2524 ANCONE - MONTELIMAR

Températures moyennes mensuelles et annuelles notées sous abri de 1921 à 1968(sauf 1954)

: J : F : M • A M : J : J : A : S 0 : N • D Année

1921 6,3 4,8 8,7 : 1 1,8 16,8 :20,8 :24,8 :21,3 20,3 16,2 6,3 5,2 13,6 1922 4,6 6,2 8,7 : 10,6 18,5 :20 :20,7 :22,2 16,2 12,6 6,5 5,6 12,7 1923 4,4 7,5 9,2 : 11,4 14,4 : 16,5 :23,7 :23,5 18 15,2 8 4,9 13,1 1924 5,5 3,3 9,7 13,1 17,8 •20,3 :22,8 : 18,9 17,1 13,7 9,8 5,4 13,1 1925 6,3 7 9,6 11,6 15,5 20,2 : 2 1,2 :21 15,3 14 6,2 4,9 12,7 1926 4,2 9,8 10,4 12,3 13,7 17,1 : 21,6 :22,3 20,3 14,8 10,5 4,2 13,4 1927 4,8 6,4 9 12,9 . 16,7 18,9 :20,6 : 20,1 17,2 12,6 9 4,4 12,7 1928 6,1 7,5 8,9 11,1 13,5 19 : 25,1 :24 18,8 13,2 9 4,6 13,4 1929 1,7 1,3 8,8 10,5 15,9 20,9 :23,4 : 21,8 20,7 13,9 8,9 6,8 12,9 1930 7,3 4,1 9,8 . 1 1,5 14,6 21, 1 :20,4 : 21,2 19,1 13,7 10,9 5,4 13,3 1931 4,5 4,2 8,7 13,4 16 20,9 :21 ,6 :20,l 15,1 12,8 9,8 3,1 12,5 1932 5,4 2 7,9 10,3 14,3 17,8 : 19,8 :22,5 20,2 12,6 9,6 7 12,4 1933 2,8 5,7 9,8 13,1 15,5 17,3 :22,9 :24,3 19,5 14,6 7,7 0,8 12,8 1934 3,9 4,3 8,3 12,1 17,1 19,7 :23,5 :20 19,4 13,6 6,6 7,7 13 1935 2,8 6,7 8,4 11,2 14 20 :23,4 :20,8 18,5 12,7 9,5 5,1 12,8 1936 7,9 6,6 9,4 10,9 15,8 18,6 : 21,2 :22,4 19,5 10,8 8,3 5,6 13,1 1937 7,3 8,5 7,7 12,3 17 20,4 :22,9 :22,9 19,1 14,2 8,1 4 13,7 1938 4,7 4,7 11,1 10,4 13,7 20,3 : 21,5 :21,4 17,9 13, 1 11,3 3,5 12,8 1939 6 6,3 6,2 12,5 13,2 18,8 :20,5 :21,3 17,5 13,1 11,2 3,9 12,5 1940 . 0,4 6,7 9,5 11,6 .15,7 18,5 :20 :20,6 18 12,8 8,7 0,4 11,9 1941 0,2 6,3 9,2 10,2 12,7 19 :22,4 : 19,9 16,8 12, 1 8,6 3,5 11,7 1942 0,2 1,5 10,8 12,7 .15,4 20,5 :22,9 :22,5 20,6 15,8 8,6 5,7 13,1 1943 : 6,5 6,9 . 10,3 13,4 .17,5 20,1 :22,6 :22,7 19,2 : 15 ,6 6,9 5,4 13,9 1944 : 6,2 3,6 7,5 13,8 : 15,8 19,4 :21,9 :21,8 17,9 .11,8 8,1 3,9 12,6 1945 : 1,4 8,4 . 10,1 14 : 16,8 21,5 :24,6 : 21,6 19 : 1 4,3 7,4 5,7 13,5 1946 2,4 . 8,1 8,9 14 : 15,5 18,7 :23,1 :21,8 18,7 .13, 1 . 7,7 3 12,9 1947 . 1,8 4 : 9,6 13,3 : 16,8 20,9 :23,8 :23,9 19,3 : 1 4,4 10,7 4,3 13,6 1948 : 6,2 5,8 11,9 12,8 : 16,9 19,2 :20 :21,2 17,3 : 13,8 . 8,6 5,4 13,3 1949 : 5,7 : 6,7: 7,2 •14,2 : 14,5 20,4 :24,4 :23,5 22,1 : 15 ,2 : 7,4 6,3 14 1950 : 4,2: 7,2' 9,7 10,7 : 16,8 21,8 :25,2 :22,9 18,1 : 13,7 : 9,3 2,1 : 13,5 1951 : 5,8 6,9 . 8 11,7 : 14,1 19,1 :21 ,8 :20,8 19 : 12,9 : 10,5 : 5,5 13 1951 : 2,6 : 3,9 .10,9 12,9 : 16,6 21,8 :25,3 :22,3 .16,4 : 1 3,4: 7,1 5 : 13,2 ' 1053 : 1,6• 4,4 : 9,2 12,5 : 17,3 : 18,6 :22,2 :22,7 .19,5 : 14,2 • 7,5 : 8,3 13,2 1955 : 6,3• 5,9 • 7,3 15,2 : 18,9 22 :21,7 :18,3 .12,4 : 12, 4 : 8,1 . 7 : 13 1956 : 6 : 3,5. 8,4 10,4 :17 17,4 :21,2 :20,6 : 1 8,9= 11,7 : 6,2 5,8 . 11,7 1957 : 3,6 : 8,4: 1 1,4 12 : 14,2 18,9 :21,7 :21,1 : 1 8,2: 1 3,6: 8,2 5 : 13 1958 : 4,7: 6,7• 7,2 10 : 17,2 .18,5 :2 1,5 :22,3 20,1 : i 2, 8: 7,5 • 5,2 : 12,9 1959 : 4,2 6 : 10,8 11,9 : 15,9 19,9 :24,2 :2I,3 : 1 9,5: 1 3,9 : 7,9 : 6,9 : 1 3S ó 1960 : 4,3. 6,8: 10, 1 12,1 : 1 7 ,7.20,9 :20,2 :19,8 : 16,8 : 13,3 : 9,3 : 3,8 : 12,9 1961 : 4,3 : 9,1: 10,2 14,6 : 15 ,3 20,3 :21,8 :21,7 :21,6 : 1 4, 7: 7,8 : 6 : 13,9 1962 : 6,7: 4,8: 6,4 1 1,8 : 14,5 19 :22,4 :23,6 : 18,7 : 1 3, 7: 6,7 : 1,5 : 12,4 1963 : 0,4: 1,8: 8,6 12,7 : 15,8 18,8 :22,5 :19,6 :17,5 : 1 3,5:1 1 : 2 : 12,1 1964 : 2,9 : 7,4: 8 12,5 : 17,1 20,5 :23,9 :20,8 : 18,6 :ll,5 : 8,3 : 4 : 13 1965 : 5,2 : 3,1 : 8,5 11,3 : 15,7 19,8 :21 :21 :16,1 : 14,4 : 8,5 : 5,8 : 12,6 1966 : 3,4: 8,8 : 8,3 :12,9 : 16,3 20 :20,4 :20,6 :20,5 : 15 ,7 : 4 : 5,8 : 13,1 1967 : 4,3: 6,9 : 10,1 .11,7 :15,3 18,5 :23,9 :21,8 : 17,9 :16 : 9 : 2,9 : 13,2 1968 : 3 : 6,8: 8,9 12,5 :14,5 19 :21,7 :19,7 : 16,7 : 15,2 : 7,9 : 3,8 : 12,5 • • Moy. ! 4,2 .12,1 : 18 ,5 : 8,5 : 5,7 : 9,1 : 15,7 19,5 :22,3 :21,6 : 1 3,7 : 4,5 : 12,7 ANCONE - MONTELIMAR

Hauteurs des précipitations mensuelles et annuelles de 1921 à 1968 (sauf 1954)

J F M A M J J A S 0 N D Année ç 440 1921 60,4 3,2 16 44, - 97 14,5 6,5 129,6 36 3 y - 193 18 c 1922 125,2 35 74 64 62 ,4 71,5 22,7 1639 -* 70 94,8 38,7 57,8 Ö8U, 7 ,1 , -> ,1 c 55 ,7 1 10 268 58,5 854 1923 4,1 65,5 17,7 148, -» 71 ,2 2,3 5,4 47 ,1 1924 41,2 51 ,5 81,8 27 33J 31,6 94 77,1 225 161,4 68,8 51 ,5 944 1925 33,7 99,6 65,7 79,7 138 13,5 50,3 139,6 90 59,2 21 ,2 21 ,2 812 1926 36,1 82,2 59,2 67 144 34,3 9 1, - 95,9 198,6 398,8 1,3 1 127 7 1927 31,3 33,7 198,8 34 74 8 130,6 175,2 300,7 1289 - 45 116,7 148,9 1418 1928 47,6 10,6 187,4 123,8 58 ,6 4,8 7 83,2 125,8 260,5 79,3 81,1 1069, 7 1929 20 8,6 0 49,7 63 ,9 16,8 4,5 60,1 42,1 191,1 38 78,3 573, 1 1930 104,7 1 18,6 81 105,8 227 2 94, 42,2 31 286,5 51,8 91 ,1 64,8 1308, 7 1931 34,4 8,9 73 3 29,1 157,4 7,6 48 104,2 180,2 144,4 139,9 54 981, 4 1932 106,5 1 81',9 92,4 161 77,6 121,4 181,7 113 22,4 68,7 150,3 1 177,9 1933 46,5 17,9 83,4 39,6 52,5 25,1 48 3,5 313,6 185,6 215 ,3 78,9 1 109,9 1934 15,2 1 1,4 135,8 252, -> 40 59,1 94,2 54,1 39,5 82,5 251 ,1 135,9 1171,3 1935 10,3 36,2 77,8 48,8 115, 1 19,1 229,5 165,6 238,2 200,1 303,2 152,7 1599 1936 138,4 90,8 100,6 183,7 48,7 64,3 14,8 3 35,7 9,6 78,3 30,5 804, 4 1937 109,1 53,2 171,8 79,9 81,2 67,6 17,4 0 169,4 159,4 68,3 32,3 1003,6 1938 18,2 16,2 6,9 0 141,5 59,8 75,7 30,8 153,3 16,6 137,8 78,7 736,5 1939 86,9 63,4 28,8 158,7 82,3 85,5 39 77,4 53,7 97,7 45,9 107,8 922, 1 1940 102,8 22,5 60,3 54,2 92 187,5 39,6 23 129 129,7 82 ,2 35,8 958, 6 1941 101,8 43,8 93,9 100,4 128,2 124,7 57,1 52 91 ,4 68,9 162 10,8 1055 1942 51,8 30,5 31 ,9 69,9 60,2 2,2 14,1 38,2 289 ,1 183,2 72 ,7 !66,9 1010 1943 62,4 14,7 33 3 30,5 45,8 14,7 66,8 52 ,8 268 ,1 170,9 62 ,6 174,4 997, 6 1944 1,8 38,6 1,1 33,2 48,3 26,5 52,5 9 145,2 207 ,7 34 ,4 68,8 667, 4 1945 24,8 6,9 21 7 20 ,5 94,8 21 5,8 88 47,8 106 2 43 ,7 94,7 575, 9 1946 13,5 .17 127, 2 55 ,6 207,6 64,2 1,5 208 6 68 6 105 ,5 75 8 19,5 964,6 1947 22 122,6 116, 7 17 3 54,8 63 73,5 51 72 7 90 ,7 67 ,3 59 8!0,2 1948 244 5 ,2 99,6 163 5 173,3 35,2 62,2 173 1 208 9 173 6 3 3 95,1 1437 1949 25 0 ,7 HO,8 29 9 116,5 2,3 12,4 46 57 9 58 1 148 6 127,6 735,8 1950 45,9 79 ,2 36,9 50,6 101,5 4,6 4,9 76 281 1 63,9 1 18,7 57,9 921,2 1951 88,9 155 6 127,9 29,6 248,7 47,4 32,4 205, 8 95 2 137 3 239 3 37,7 1445,9 1952 38,3 8 2 42,8 52 80, 1 36,3 3,5 96,2 61 7 148,2 106,2 90 763,5 1953 1,9 2 4 1,4 41 35,6 98,6 43 130,8 226 4 169 4 20 46,3 815,8 1955 177,2 87 ,2 40,6 0 75,1 159,4 37,1 106,4 10 3 124,8 197,6 74,1 1089,9 1956 75,8 24 1 179 77,4 91, 1 40,9 41,7 60 232,9 54,4 15, 1 69J 961 ,5 1957 28 94 8 66,6 100,2 36,4 170 1 1,4 28,3 39,2 17 117,6 167,3 876,8 1958 24,1 23 1 50,5 71,3 37,8 82,7 53,2 77,2 238,3 1 18,7 39,9 175,1 991,9 1959 9,1 49,4 139, 1 113, 1 74,7 31,3 72,8 59,6 48,3 109,8 145,9 103J 956,2 I960 116 87,9 160,7 H,2 20, 1 111,3 86,8 83,4 283,9 184,8 170,4 72,7 1389,2 1961 81,7 37, 1 o,6 82,4 81,3 30,2 23 2, 1 50,8 103,4 1 12 73,8 678, 4 1962 52,7 91,4 52,4 68,7 26,8 23,4 4,2 6.1,3 84,2 74,3 88,4 61,1 688,9 1963 81,5i 85,2 49,8 75,5 30,9 1 10,6 58,6 182,2 108,3 28,9 172, 1 80 1063,6 1964 14,6 157, 3 186 87,8 103,2 42 1 1,2 168,3 143,4 85,5 35,2 43 1077,5 1965 85, 1 9,5 1 16,4 9,8 54,9 47,2 90J 99 306,2 82, 1 84 55,3 1039,6 1966 44,8 152,7 7,8 103,9 57,5 43,8 18,9 22,4 20,7 206,5 137,4 31 ,6 848 1967 37,2 102,2 28,3 23,4 118,4 51,4 14,9 111,8 30, 1 28,3 195,4 124 750,8 1968 15,9 1 14 12,2 73,7 HI, 9 34,1 9,1 120,2 267, 3 84,3 133,9 54,8 1031,4

Moy. 58, 3i 53,6 75, 1: 70,8. 89,8 54,9 45,3 84,7 137,5 1 10,8 113,2 75 ,7'966, 7 ANCONE - MONTELIMAR

Evaporation Piche mensuelle et annuelle en rom, de 1928 à 1968

!F!M!A!M!J!J!A!S!O!N!D! Année I j i ¡ j | 1 ¡ i j ! i i 1928 ! 94 ! i 100 i 126 i 117 i 182 i 420 ! 480 i 160 ! 106 i 68 ¡ i 1591 1929 j 143 ! 144 i 296 ! 291 i 295 j 421 i 447 j 441 i 294 ! 167 ; 115 i 131 i 2356 1930 ! 137 j 160 i 174 ! 125 ! 148 i 166 ! 246 ! 233 1 176 i 102 j 120 i 67 ! 1 196 1931 ! 102 1 161 ; 148 i 226 ¡ 208 t 295 i 378 j 188 j 177 1 149 ! 56 j 103 i 1621 1932 i 71 ! 124 i 158 ! 152 ! 121 ! 160 i 157 i 235 ¡ 158 ! 93 i 69 j 44 ! 107Ó 1933 i 16 i 128 ! 138 ¡ 201 ¡ 204 i 218 i 328 ! 404 i 200 I 79 I 56 ! 62 i 1634 1934 i 94 1 137 i 141 i 95 ! 209 ¡ 228 ! 349 ! 219 I 165 ! 123 ! 81 j 40 i 1388 1935 ! 123 i 1 19 i 184 j 164 ! 166 I 250 ! 102 i .222 1 284 ! 98 ! 60 ! 79 i 1286 1936 i 61 1 97 i 123 i 93 j 163 i 197 i 262 i 309 ! 184 j 149 ! 78 ! 72 ! 135 7 1937 ! 75 1 105 i 127 i 148 i 172 ! 207 ! 303 t 317 ! 204 ! 115 ! 67 ! i 1466 1938 ! ! j 204 ! 245 i 143 I 201 ! 248 ! 254 i 101 j 75 ! 65 i i 1267 1939 j ! i 131 i 136 i 153 i 160 i 220 ! 200 ! 140 i 104 ! 125 i i 1 1 13 1940 ! j j 171 ! 172 i 183 j 162 I 207 ! 271 i 135 i 77 i 84 j i 1207 1941 j ! i 147 ! 156 ! 156 i 153 i 227 ! 181 i 180 ! 103 i 58 j i 1 156 1942 I ! ! 140 i 131 i 165 ! 302 ! 401 i 348 ! 251 i 166 ! j I 1764 1943 i i 187 ! 264 ! 204 i 370 i 296 1 341 i 156 I 116 I 83 j 77 j 17 47 1944 ¡ ! i i 246 j 267 ! 302 1 320 i 250 ! 125 j 77 ! 64 ! 1 1587 1945 ! ! ! 157 ! 182 i 163 i 241 ! 359 j 249 I 145 i 136 ! 62 i i 1648 1946 ! j ! ! 141 ! 92 i 171 i 311 1 241 i 130 i 97 t 60 i j 1 183 1947 ! j i 138 ; 184 | 164 i 250 ! 262 i 245 i 189 i 101 i 101 i 96 i 1395 1948 i 52 i j 204 j 143 j 124 ! 168 I 296 i 117 1 137 j 103 i ! i 1008 1949 ! t ; ! 168 ! 157 I 290 i 382 ! 341 i 164 ! 106 I 64 ! 58 i 1608 1950 ! i ! j 138 ! 161 ! 211 ! 351 ! 264 t 163 i 9! ! 74 i ! 1379 1951 I ¡ i 109 I 139 i 91 i 153 i 230 I 151 1 129 ! 74 j 83 ! I 967 1952 i i ! 138 ! 159 ! 227 ! 258 i 382 ! 195 ! 138 i 85 ! ! ! 1444 1953 ! t i ¡ 152 i 228 ! 146 i 236 ! 283 ! 170 ! 80 ! i • 1295 1954 ! ! ! 100 j 159 i 164 I 198 i 273 ¡ 168 j 127 ! 124 i 93 i 91 i 1213 1955 i j ¡ i 240 ! 155 j 137 ! 186 ! 181 i 174 ¡ 1 11 ! i i 1 184 1956 ! ! i j 137 1 183 ! 194 ! 203 i 168 ! 98 j 75 j i 1 1058 1957 ; i i j 135 i 170 ! 1 10 ! 214 i 208 i 164 I 133 i i i 1134 195.8 j ! i j 155 ! 167 i 196 ! 198 ; 217 i 134 ¡ 102 i i 1 1169 1959 i j j ! 131 ! 166 i 219 1 302 ! 246 ! 94 i 102 i ! ! 1260 1960 i ! ! i 223 ! 262 ! 232 ! 204 ! 154 1 110 ! 76 i i ! 1261 1961 ! ! ! ! 126 ! 168 j 188 ! 251 ! 279 ! 167 ! 108 1 i 1 1282 1962 i j ¡ ! 150 ! 162 ! 2 45 ! 314 i 290 1 151 i 99 i ! i 141 1 1963 ! i ! j 132 i 217 | 121 ! 166 i 109 i 92 i 109 t i i 946 1964 I ! i i 123 ! 157 i 216 1 302 i 194 ¡ 100 1 77 i j i 1170 1965 ; ¡ ! i 130 I 174 ! 196 i 186 i 201 ! 87 ! 49 i i ¡ 1024 1966 ¡ ! i ! 103 ! 153 ! 179 ! 210 ! 188 i 174 i 84 ! j t 1092 1967 i ! ! ; 161 i 142 j 195 ! 255 j 199 i 1 12 i 95 j i j 1177 1968 1 i I j 142 i 148 ¡ 178 i 245 i 163 i 98 i 80 ! ! 1 1031 i i ; i | j ¡ i ! i j i i Mov. ¡ 95 j 130 ! 155 ¡ 162 i 168 ; 21 1 I 272 I 238 i 162 i 102 i 77 i 76 i BOURDEAUX (alt.: 410m)

Hauteurs des précipitations mensuelles et annuelles de 1961 à 1968

1 ! ! i ! I i i ~ i ! ! ! ! ! 17,5! 2,2!111,9! 76,1! 36,1! 33,1! 4 ! 28 ! 94,5! 90,6! 84,4! j 47 j 64,lj 51,7j 75,2j 67,6j 16, lj 5,7j 23,4j200,7j 52,5j 43,8jlO3,5j 651,5 ! 68,3! 67,2!1O2,8! 50,2! 54,3! 1 10,3! 47,7 ! 163 ! 99,2! 46,2!124,7! 64,9! 998,8 1964 j 5,8¡ 91,6j133,9j 35,2j 67,7; 27,ij 4,3jlO3,8j 70,lj107,5; 29,6j 45 j 721,6 1965 ! 40,5! I 1,1 ! 105,7 ! 22,7! 44 ! 22,6! 79,7! 62,3!250,6! 35,3! 79,3! 79,4! 833,2 1966 j 39,9¡ 155,1J 9,lj 85,4j 70,5 j 33,6jl26,3j 38,4j 23,7¡209,7j116,7j 54,9j 963,3 1967 ! 35,8! 75,8! 36,8! 34,5 ! 100, 1 ! 102,3! 21,4! 49,1! 47,3! 34,3!155,8! 39 ; 1 ! 732,1 1968 j 29,lj 91,9,! 23,7j 67,5j136,4j 61,2j 13,8jl44,2j 76,6j 53,6jl22,7j 65,4j 886,1 Moy . j 42,2j 72,2¡ 57,5j 59,6j 75 j 62,lj 44,8j 55 j 85,lj 72,3j102,1J 64,3j 826,6

DIEULEFIT (alt. : 442 m)

Hauteurs des précipitations mensuelles et annuelles de 1952 à 1968 (sauf 1955)

!J!F!M!A!M!J!J!A!S!O!N!D! Année !!!!!!!!!!!!! 1952 ! ! 12,3! 50,2! 43,6! 66,8¡ ]9,Ü 19,3-' 157,2-' 70,6¡173,8! 94,2!I53,3! 1953 j 9,6j 30,8j 0,9 j 47,7j 23,6jl41,lj 34,3J 35,7J 280,2J 104,3," 18,9¡ 42,6," 769,7 1954 ! 42,2! 68,2!lO6,5¡ 70,5Ü22,2! 71,7! 24,5? 102 ¡ 53,2¡ 61,9-' 55,4!108,6! 884,9 1956 j 90 j 8,4¡181,6J101,6J 84 j 99,7J 30 j 63,4J149,6J 95,9,' 66,5,' 68 j 978,7 1957 ! 39,5! 98,7! 49, 1 ! 152,9! 43,8Ü51,8! 5,9¡ 32,9¡ 44,2! 9,2¡ 70,1! 80,3! 778,4 1958 j 28,6j 25,lj 52,4j 90,8j 35,7¡ 69,7¡ 52,3J 49,3J177 j 85,9Í 25,sÍ 135,6Í 828,2 1959 ! 6,1! 45.9Ü49, 1Ü34,9! 61.3! ! 25, 1 ! 43,4¡ 99,5*163 ! 129,9! 144,4! !!!!!!!!!!!!! 1960 jll6,6jlOl,2J154,4j 21,lj 9,3j106,3j 81,7J 96,8j338,1j198,1J228,6J 46,lj 1498,4 1961 ! 19,2! 10,8! ] ,2' 124,8 ! 84,2! 31,3! 46,7! 20,5¡ 43,2¡ 89,9!121,6! 47,2! 640,6 1962 j 60,9j 79 j 55,5j 74 j 25,2j 14,3J 42,5J 37,3¡111 j 53, 1 i 61 | 87,5¡ 701,3 1963 ! 65,6! 76,1 ! 100,7¡ 55,4! 42,4*100,2! 29,8¡205 ¡129,6¡ 47,1! 96,1! 60,8!I008,8 1964 j 17,2J133,4jl80,7J 43,2j 46,9j 23,8 j 86,9¡ 6,9¡ 64,7¡ 85,9¡ 34,8¡! 35,4.1 759,8 1965 ! 52,7! 13 ¡112,l! 14,3¡ 25,2! 19,5! 92,4-' 70,8¡235,4! 45,5! 72,1! 66,6! 819,6 1966 j 39,ljl48,7j 5,lj 91,lj 68,9j 27,9¡110,6J 26 j 30,5¡ 229 ¡101,21 56,ij 934,3 1967 ! 41 ! 86,7! 60,7-' 40,3! 92,7¡ 96,4! 10. 1 ! 39,2¡ 59,3¡ 35,3! 15 7 ! 27,6! 746,1 1968 j 22, 1 j 105,9 j 25 j 52,7JI26,3J 63,5,* 4, 1 i 149,6," 90,6,' 65,lj 38,8J 60,6 í 804,3 Moy. j 43,4j 60,5j 80,3J72,4 j 59,9¡ 65,lj 43,5J 71 J123.5J 96,4J 85,7¡ 76,2J 868,1 MONTJOYER (alt.: 224 m)

Hauteurs des précipitations mensuelles et annuelles de 1957 à 1968

!J!F!M!A!M!J!J!A!S!O!N!D! Année ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! 1957 !15 ! 88 ! 68,7! 109, 1 ! 28,1¡148,4! 4,8! 16,8« 27,3¡ 19, 1 ! 126,5 ¡ 114,4! 766,2 1958 ; 19,9 j 28,5j 62, lj 67,9j 20 j 73,8; 41,9; 64,4j236,9j104,8j 40,3jl48,6j 909,2 1959 ! 8,9 ! 43,1 ! 118,9!1 11,4! 30,6! 28,7! 22,8! 60,8! 30,7 ! 122,1 ! 131,3 ! 111,8! 821,1 1960 ¡72,6 j103,2¡174,8; 9,3¡ 13,2j 50 j 74,6; 87,1¡3 11,1j176,7*208,9j 56 j 1357,5 1961 !74,4 ! 25,7! ! 136,9! 88,1! 65,2! 13,5! 6,4! 33,3! 85,3¡129,2! 45,7¡ 1962 ¡63,7 j 91 j 59,1j 67,9j 25,3j 26,6j 5,1¡ 33 j150,5 j 64,3j 88,8j 47 j 722,3 1963 !72,6 ! 88,5! 62,4! 98,4! 41,7! 82.,5! 51,3!288,8! 88,8! 37,3!100,2! 82,1! 1034,6 1964 j16,4 j168,2 j 166,1j 79,3 j 85,4j 24, 1 j 16,6 j 69,9 j124,3j 79,7j 41,3j 49,2j 920,5 1965 !61,2 ! 14,9!145 ! 3,4! 16,3! 26,3! 39 ! 86,7 ! 167,2! 72,5! 72,1! 76,9! 781,5 1966 ¡29,4 j100,7 j 3,9 j 95,2j 54,6j 24,4j 42,7j 38,7 j 30,4j238,9 j 127,2j 36,6j 822,7 1967 !34,3 ! 101, 1 ! 21,5! 24 ! 99,5! 47,4! 13,3! 22,3! 35,6! 36,9! 138,2 ! 13,8! 587,9 1968 j 13,8 j 1 31, 4!, 9,6 j 78,4j 97,8 j 92,8j 2,5 j 143,1 j 181 j 91,ljll5,2; 53 j 1009,7 !!!!!!!!!!!!! Moy. ¡39,9 J 82 J 63,5¡ 73,4!, 50 J 57,5¡ 27,3¡ 71,5 J 1 18,1J 94,1¡1O1,6¡ 69,6¡ 881,1 • ••••• •••• •••

MARSANNE (alt.: 280 m)

Hauteurs des précipitations mensuelles et annuelles de 1957 à 1968

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1959 ! 13, 1960 j 58, 1961 ! 77,6! 41,7! 3,4! 97,8¡ 83 ! 40,4¡ 24,7! o ! 35,7¡ 87,8¡1O6,3! 59,8¡ 658,2 1962 j; 52,5¡! 66,666,6? j 44,8¡; 76,3! 37,3¡! 45.945,9¡ j 1.61,6¡¡ 27.327,3",! 90.390,3¡! 666 !j 67.367,3J! 48.l48,i!j 624 ! 65,9! ! 71,9! 78,9 j 23 ¡158,7! 5 6,6 ! 17 1,9 '- 84,4! 36, 1 ! 116,6 ! 67,2! 1964 j 17,1j124,3 j157,6 j 83,8¡ 70,8¡ 25,8J 7,7 j115,4 | 98,5 j 57,lj 38,3J 41,9j 838,3 1965 ! 66,5! 6,1 ! 140,2 ! 6,3¡ 80,8¡ 52,6¡ 70,7¡ 94,6¡267,4! 67,4! 79,8! 85 ! 1017,4 1966 j 38,9¡ 42,9j 3,1¡ 80, l! 85,6¡ 69,7,; 38,7¡ 13,2J 46.3J298 ¡143,3 j 35 ¡ 894,8 1967 ! 45,7! 50 ! 58,3! 69,6¡122 ! 51,1¡ 15,4 ! 50,7¡ 25,7! 24,8h59,4l 5,6¡ 678,3 !!!!'!!!!!!!! 1968 J 29,7 ; 1 13,2 ; 13,5 ¡ 69,8!lO2,2¡ 72,3¡ 15 ", 98,3¡274,1¡ 75,8¡ 92,7,' 57 ¡ 1010,4 • •••.•••••••a Moy. !!!!*!!!!!!!J 44,8', 59,7¡ 73,8¡ 73 ! 59, 1 ¡ 66,2¡ 34,2¡ 67,5¡117,2¡ 92, 1 ¡ 107,3,! " 61,5¡ 857,9 • •••.••••••• • ANALYSES CHlrlIQl'ES 11 I I II .- ne- t. ,o¡.. .•— t,t. i» ! t !r{iltt(v. Ca" •e rH BCO3- àa »at.t SÎOj 1 prtli*. Mdlat \ ohr/ra •K/l •*l/l . Mi** ! n 02 I mtll s,,,„. «*V1 ; 0 16,» 1.38 16,67 0.725 1.68 O.O6 10.3 0,3 23 0,32 362 5.606 • «.* 0,13 15.» i 10,2 94 S 0 6.2.69 10•3 7.9 1.960 120 6 6.1 0.5 M.3 0,5 0.78 0,02 3 0,16 10 0,21 372 6.1 23 0,n>6 10,2 76 : O.«3 «•.»-:-:« - 2• 6.9 1. ISO 204 10,2 23.« 1.93 31.75 2,23 3,52 0,09 36 0.99 170 3.5« 54) 8.9 I« 5.«9 8.0 73 : 0 «66-7-36 i - 9* 3 7.»3 1.770 125 6,25 6.S 0.4 20,12 0,«7 0,78 0,C2 15 0,42 20 0.42 335 11.4 0,183 25 17« «,69 0.009 10.3 97 : ».5 0 842-7-4 i 10"3 a.i 2.510 86 «,3 5.6 0,45 a,62 0.37 0,70 0,01« > 0,1« 3 0.O6 0.6 323 25 a**-7-: - - 7.9 2.220 98 «.9 6.2 0.35 5,73 0.25 0.7B 0,02 3 0,14 3 0.06 3,29 318 20 t - - ».0 3.110 118 3,9 10.2 0.B4 20,12 0.8Í 2.3« 0,06 5 0,14 0.02 6,19 O.013 "¿lili.. ! 0.O24 7 20 .J O.Î; 1.93 U,O3 0.17 33 0.73 225.7 3.7 1.3 MO X l«¿i», C-nr d. b.rr.t) t 3.«.69 10•2 «.1 2.470 74 3.7 250,1 O.O33 108 I 7.» 34,5 1,1 3.91 0,1 0,22 73 1.56 6.1 2.2 •iit-.j.>ilt (:• i:s) ; 11 a.i 2.0A0 B7 4.33 j

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