Jacques Feyder Parle Cinéma : Une Conférence De L'éminent Metteur En Scène
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Jacques Feyder parle cinéma : une conférence de l'éminent metteur en scène Autor(en): [s.n.] Objekttyp: Article Zeitschrift: Schweizer Film = Film Suisse : offizielles Organ des Schweiz. Lichtspieltheater-Verbandes, deutsche und italienische Schweiz Band (Jahr): 7 (1941-1942) Heft 99 PDF erstellt am: 01.10.2021 Persistenter Link: http://doi.org/10.5169/seals-734667 Nutzungsbedingungen Die ETH-Bibliothek ist Anbieterin der digitalisierten Zeitschriften. Sie besitzt keine Urheberrechte an den Inhalten der Zeitschriften. Die Rechte liegen in der Regel bei den Herausgebern. Die auf der Plattform e-periodica veröffentlichten Dokumente stehen für nicht-kommerzielle Zwecke in Lehre und Forschung sowie für die private Nutzung frei zur Verfügung. Einzelne Dateien oder Ausdrucke aus diesem Angebot können zusammen mit diesen Nutzungsbedingungen und den korrekten Herkunftsbezeichnungen weitergegeben werden. 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De même en Grande- de films éducatifs de valeur et de créer Il serait vain en effet d'essayer de Bretagne, le British Film Institute encourage des filmathèques locales et régionales, convaincre les directeurs de salles de la par tous moyens la création de sociétés fonctionnant en liaison avec la Section nécessité de projeter de semblables films, si cinématographiques (film societies), Centrale du existe le de à prêt. Il également une fil- on ne leur offrait pas en même temps des dont but est montrer leurs membres mathèque de ce genre auprès de Vlnstituto débouchés commerciaux et si on ne les des films d'une valeur éducative et Nacional de Cinema de Rio de technique Educativo, aidait pas à réduire au minimum le manque certaine, soit qu'ils n'aient pas eu à des établissements la dans les salles de cinéma Janeiro, l'intention à gagner qui pourrait résulter du vogue ordinaires scolaires du Brésil. En France le Musée rejet de certains films. ou qu'ils aient été édités dans une Pédagogique de l'Etat, où se trouve la fil- langue étrangère.3 Cette institution collabore Les experts recommandent ainsi vivement mathèque du Ministère, distribua (par également avec les autorités scolaires aux associations culturelles, aux écoles l'intermédiaire de ses cinquante centres affiliés) locales en vue d'organiser des séances et autres institutions privées au publiques les films éducatifs aux écoles et aux cinématographiques destinées aux enfants des ^organiser des séances spéciales et de associations d'éducation postscolaire. écoles. Au Canada, la National Film conclure à cet effet des accords locaux qui, Mentionnons aussi l'œuvre accomplie dans ce Society, créée en 1935, organise en collaboration l'expérience l'atteste, ont souvent déterminé domaine le Dopolavoro en Italie, en avec ses locaux, à Montréal, à Ottawa, par les directeurs à organiser des séances collaboration avec l'Institut National Luce. à Toronto, à Vancouver notamment, avec des programmes éducatifs ou, mieux Mais la plupart des filmathèques sont des séances cinématographiques les encore, à augmenter la valeur éducative pour principalement destinées à recevoir et à membres de ses associations. On sait quelle de leurs programmes ordinaires. D'autre assurer le prêt des films d'enseignement et influence les Ciné-Clubs de France, réunis part, ces séances constituent un apport des films éducatifs proprement dits; ce en une fédération sous la présidence de appréciable pour la recette et une excellente n'est qu'elles étendent Mme. Germaine Dulac, exercé que par exception publicité. ont sur également leurs services aux films éducatifs l'évolution artistique du cinéma en France A titre d'exemple, signalons ici l'action destinés au grand public. De toute et à l'étranger. Ces Ciné-Clubs, qui avaient déployée en Belgique par «l'Université évidence, il y a là une lacune qui demande principalement pour rôle de former l'esprit cinématographique», association qui organisa à être comblée. Les experts insistent donc critique des spectateurs, ont permis de régulièrement dans les localités importantes sur la nécessité de créer des filmathèques projeter à l'écran de nombreux films d'une du des séances de films documentaires à l'intention du grand public et de faciliter pays valeur culturelle et artistique de tout et instructifs. Ces séances eurent entre elles les échanges de films premier ordre. (A suivre.) lieu dans des cinémas publics, mais au présentant une haute valeur artistique et début de l'après-midi, c'est-à-dire aux heures culturelle. 3 Un nouvel exemple est fourni creuses pour l'exploitation normale. En par l'activité féconde de deux groupements en Norvège, il existe 86 cinémas c) Action auprès des directeurs de salles appartenant Suisse alémanique, la «Filmgilde», de à des associations de Zurich, «Le de Bâle. de cinéma. qui, différentes ma- et Bon Film», On reproche généralement à la direction des salles de cinéma, responsable du choix des films et de la composition des Jacques Feyder parle cinéma programmes, d'envisager surtout l'entreprise Une conférence de l'éminent metteur en scène. au point de vue commercial et ce faisant de sous-estimer les véritables goûts du public. Pour exercer une influence efficace Un auditoire curieux, attentif, se pressait pelle lui-même un «ouvrier de la première auprès des directeurs, il faut se rendre dans la coquette salle de l'ABC, à heure», un «artisan» dans le sens plein du compte des difficultés qu'ils rencontrent et Genève, pour écouter Jacques Feyder parlant mot, honorable et limité. Figurant, puis des données élémentaires qui régissent du cinéma, «son métier». Et ce fut acteur de films muets, il a connu cette vie l'exploitation d'une salle de cinéma. une rencontre aussi sympathique pénible des comédiens passant leur temps On ne saurait trop recommander aux ins. qu'instructive; car Feyder, modeste et hésitant à «attendre» éternellement entre les prises titutions et aux associations qui se au début, s'est révélé excellent conférencier. de vues. Attiré par tout ce qui touche la consacrent à l'éducation de la jeunesse et des Il est parfois risqué de délaisser le lieu technique et la mise en scène, il passa adultes, universités populaires, etc., d'entrer de travail pour la table d'écrivain ou de pendant ces pauses de l'autre côté de la directement en rapport avec les directeurs conférencier. Les uns, maîtres dans la caméra, pour y rester bientôt définitivement de salles, afin de conseiller leur choix et pratique, ne savent pas exprimer leurs et devenir technicien, assistant et enfin, d'attirer leur intérêt sur les films pensées, les autres, techniciens avertis, se remplaçant un collègue tombé malade, documentaires et culturels de qualité. Dans ce perdent en détails qui n'intéressent guère le metteur en scène. Il a mis «la main à la but, le Musée Pédagogique de Paris avait public. Feyder a su éviter ce danger et pâte» et appris à fond son métier, dont il invité à des représentations de très beaux captiver de suite ses auditeurs, auxquels il connaît tous les mystères. films documentaires des directeurs de salles, a conté bien des choses intéressantes. Depuis, Feyder a fait un film après des représentants de la presse et des Durant de longues années, nous avoue-t- l'autre, «Crainquebille» d'après Anatole diverses associations s'intéressant à la il, il a réalisé film sur film sans avoir beaucoup France, «Visages d'enfants», tourné dans formation du goût du public. Aux Etats-Unis, médité sur les problèmes qu'il devait le Valais, et surtout «Atlantide», réalisé il existe un grand nombre de comités résoudre pratiquement; obligé pour la durant huit mois dans le Sahara, film pour locaux (Better Film Committees) créés dans première fois de «faire le point», il est lequel il garde aujourd'hui encore une le but d'encourager la projection de films surpris, émerveillé, de l'essor prodigieux du prédilection. C'est cette œuvre qui a fait dire de qualité. Dans bien des cas, ces comités «Septième Art». Quelle puissance, quelle à Sarah Bernhardt, venue au studio dans locaux ont des sous-comités pour chaque influence que celle du cinéma, qui agit sa chaise roulante: «Quel dommage qu'on salle de cinéma de la localité, qui sur les foules rassemblées chaque soir dans ait inventé le cinéma trop tard! Quelle collaborent avec le directeur de cette salle et 76 000 salles! carrière j'aurais pu y faire!» organisent des matinées pour enfants. Le Tout d'abord, Feyder nous a retracé Un film humoristique «Les nouveaux Community Service de la Motion Picture l'évolution cinématographique dont il fut Messieurs» d'après la comédie de Robert Producers and Distributors of America se témoin dès le début, et témoin actif. Il s'ap- De Fiers et de Croisset lui a révélé la 6 Schweizer FILM Suisse force insoupçonnée de l'image; simple nibles, mais souvent heureux. Il a évoqué Dans cette galerie de célébrités, Françoise divertissement au théâtre, cette pièce prit tout d'abord le souvenir d'une gracieuse Rosay ne pouvait, bien entendu, pas au cinéma un caractère véhément, excita danseuse, la Napierskowska, qui, durant les manquer. Feyder nous assure — et nous les passions et fut jugée, par la censure, longs préparatifs pour «Atlantide», avait le croyons facilement —, qu'elle aime le une atteinte à l'ordre public.