Les « Bitchois », Siedler Malgré Eux
PHILIPPE WILMOUTH Les « Bitchois », Siedler malgré eux 48 Dans un éditorial du journal Le Lorrain paru en Le 1er décembre 1940, la Moselle est rattachée à la 1945, son auteur expliquait que « le mot Siedler Sarre et au Palatinat pour constituer le Gau Les « Bitchois », [n’avait] pas bonne presse en Moselle. Le colon était Westmark. une invention chère au cœur des Boden und Kulturämter (offices des biens-fonds et de culture) Les évacués embarquent dans des trains de Siedler malgré eux inventés par le pangermanisme nazi… Dans voyageurs 6 et remontent vers l’est par la vallée les Siedler fut comprise une catégorie de Lorrains du Rhône, généralement en trois nuits et quatre […] : ce furent nos Bitchois 1. » Depuis la jours, via le centre de triage de Saint-Dizier Libération, ce terme de « Bitchois » qualifie les (Haute-Marne) 7. Les retours sont échelonnés entre habitants de dix-huit communes des cantons de le 17 août et le 12 octobre 1940. Volmunster et Bitche, qui, en novembre 1940, furent placés par les autorités allemandes sur les terres des expulsés comme des «coucous qui vont nicher dans le nid d’un autre oiseau2 », en l’occur- rence des hirondelles 3 revenues après cinq ans d’exil. 1 – Le Lorrain, 28 mars 1945. Article signé d’un pseudonyme, Pourquoi plus de 9 000 Mosellans ont-ils été « Ruffin ». expulsés de chez eux vers d’autres terres mosel- 2 – L’expression est d’Albert Grosse, dans Jacques Gandebeuf, lanes ? Comment s’est organisée leur installation ? Le Silence rompu, Metz, éd. Serpenoise, 1995, p.
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