JAMBLES en BOURGOGNE

Y.L. Peyrerol

Jambles, vue générale

REMERCIEMENTS

M. le Maire B. Sarrazin a bien raison de parler de mes collabo- rateurs. Les personnes qui prendront quelque intérêt à la lecture de cet ouvrage m'en donneront peut-être le mérite, mais mon rôle en réalité est bien modeste. J'ai, depuis ma jeunesse, accumulé les notes, collationné les documents, enregistré des témoignages ; puis, ces dernières années, j'ai ordonné cette moisson de rensei- gnements et j'en ai tiré des articles parus sur «Le Courrier de Saône et Loire» de 1962 à 1971. Des lecteurs, peut être trop bienveillants, ont bien voulu me persuader qu'il y avait là, matière à faire travailler un imprimeur. Voilà qui est fait : Ma reconnaissance n'en est que plus vive envers ceux qui m'ont aidée, guidée, conseillée, documentée. Monsieur Pierre-Claude Fournier, architecte honoraire des Monu- ments Historiques de Saône et Loire qui a, de plus, ennobli ce livre par ces beaux bois gravés où se révèle son délicat talent d'artiste, Monsieur le Maire honoraire Roland Champion et son conseil qui ont voté une subvention pour m'en faciliter l'édition. Ce même M. Champion qui m'a ouvert toutes grandes les archives de la commune me permettant d'y fouiller, d'y «fouiner» oserai- je dire, à mon aise, sans oublier M. Vannier le dévoué secrétaire de mairie. Feu M. l'Abbé Vincent, curé de St. Désert et de Jambles et son successeur M. le Curé Ghizzo qui m'ont, eux, fourni la docu- mentation paroissiale et religieuse. M. le Professeur Maurice André qui, bien que Jamblois de fraîche date, s'est pris d'un violent amour pour notre village et qui m'a donné tant de judicieux conseils pour la rédaction et l'agencement des textes. Enfin, tous les autres : ceux de la tradition orale, les témoins du passé, les conteurs d'anecdotes ; le premier de tous M. Lucien Mauguin ; Mme Mathias ; Mme Nolet-Bordat. Et tous ceux qui nous ont quittés, ceux qui, au fil des pages, surgissent dans ma mémoire et dont je veux ici rappeler le souvenir avec piété et émotion ; les Jules Drain, Louis Champion, Claude Juillet, les frères Nolet, Lazare Goudard, Arthur Grillot, Jean Sarrazin etc..., et les dames : Marie Gonnot, Marie Goudard - Poulain, Marie Chateau, Augustine Poulet, Elisa Froux, Philomène Verjus, Judith Privet, Adelaide Vachet. Il furent, jamblois d'aujourd'hui, vos parents, vos grands parents, ces anciens de Jambles, de ce village bourguignon qui est pour nous le sourire de la Patrie.

PREFACE

Notre village, paisible au creux de son vallon, n'a pas été le théatre de grands évènements du passé ; L'Histoire n'a pas retenu son nom. Pourtant, que d'aventures passionnantes ont vécues nos aièux ! Le plus souvent banales, parfois étonnantes, mais toujours dignes de notre intérêt. Madame Yvonne PEYREROL nous les fait revivre dans un style alerte et en respectant scrupuleusement la vérité historique. Ces histoires jambloises constituent un recueil original qui n'a rien de commun avec les habituelles monographies souvent lassantes parce que trop exhaustives. Remercions l'auteur et ses collaborateurs de faire mieux con- naître Jambles aux Jamblois et à tous les curieux du temps passé, et de le faire mieux aimer. Le Maire : Bernard SARRAZIN

EN MANIERE D'INTRODUCTION

JAMBLES : 390 habitants, canton de GIVRY, arrondissement de CHALON- SUR-SAONE - Vignes. Voici, campé en quelques mots séchement administratifs, un village sans prétention, un simple village de chez nous qui s'étire en un long Y dans une vallée étroite où serpente un petit ruisseau, «Le Prat». Des collines, verdoyantes au printemps, sèches et brûlées sous le grand soleil d'été, barrent l'horizon : SANTON, MONT-AVRIL au gai nom printanier, CHARNAILLES et son Castel ; RENACHE et son vieux moulin, la «Chaume» des buis. Aux flancs de ces coteaux les vignes, cep par cep, poussent leur grimpette. L'église élève comme une prière son clocher roman au- dessus des maisons villageoises. Un village comme tant d'autres .... Mais pour moi, c'est bien plus et bien mieux que l'univers : c'est mon village. Nous avons tous un coin de terre que nous aimons particuliè- rement, le plus souvent c'est celui de notre enfance. Le chapelet de nos souvenirs s'égrène tout au long de la route et nous cher- chons la trace de nos pas d'enfant sur l'herbe des talus. Le ciel y semble plus bleu, l'air plus vif et les oiseaux y chantent bien mieux que partout ailleurs .... ORIGINES DE JAMBLES

Elles se perdent dans la nuit des temps. En 898, en 979 des documents mentionnent son existence «Finis Gemulensis», «Finis Jemulacensis» (Bruel — Chartes de — N 65 et 1474). En 1096 il est parlé de «GEMULA» (Perry «Histoire de Cha- lon»). En 1263 il est fait état dans le Cartulaire de St Vincent de la «vetu leprosaria de Yambles». Cet établissement hospitalier s'érigeait au lieu-dit la «Maison-Dieu», non loin du hameau de Champlain. A l'époque gallo-romaine ces lieux étaient déjà habités. Les cultivateurs en labourant leurs champs y trouvent parfois des tuiles romaines ; une voie romaine venant de la vallée des Vaux se dirigeant vers passait non loin de là. Nous faudrait-il donc placer à cet endroit le «Yambles» primitif ? Rien n'est point certain. De vieilles gens, aujourd'hui disparus, assuraient «qu'autrefois», (mais que signifiait cet «autrefois» ?, le village était bâti sur une hauteur. Quoiqu'il en soit de cette tradition orale — légende ou réalité — Jambles a dû suivre la loi de défense naturelle qui fait que nos villages se sont d'abord groupés sur des lieux élevés avant de des- cendre dans les plaines ou dans les vallées. LES REGISTRES PAROISSIAUX

La mairie de Jambles possède encore comme beaucoup d'autres communes ses vieux registres paroissiaux, le plus ancien date de 1672, le dernier est tenu jusqu'à la fin de 1792. Le Prieur de l'Abbaye bénédictine de St. Pierre de Chalon était au XVI Ile siècle seigneur de la plus grande partie du village ; l'autre partie était le fief du châtelain de Charnailles -. Jambles était donc une seigneurie ecclésiastique. Au début du XIII siècle elle appartenait à l'évêque de Chalon (1), dépendant de la «Terrerie», ensemble de 9 villages au nombre desquels étaient JAMBLES, ST. DESERT, CRISSEY, MONTAGNY etc... En 1295, Guillaume de , doyen du Chapitre de St. Vincent devint évêque de Chalon et donna au Chapitre tous les villages de la «Terrerie», dès lors Jambles fut une vidamie (2) du Chapitre de Chalon, — le lieu- dit «Le Chapitre» rappelle le souvenir de cette lointaine seigneurie. Il ne semble pas que ce fut un avantage d'appartenir à des reli- gieux ; en effet en cas de guerre le village était peu ou pas défendu, et même, lors de simples passages de troupes les habitants se plai- gnaient d'être plus exposés à être molestés : En 1470 les Jamblois «remontrent qu'ils sont sur tous les aultres, merveilleusement grevés de gens d'armes, à cause de ce qu'ils sont à gens d'église». Les jamblois étaient en majorité des vignerons, mais on trouve aussi parmi les parents, les époux, les témoins de nos vieux regis- tres, , des marchands : épiciers, bouchers ; des artisans : tonneliers, maçons, menuisiers, le forgeron et maréchal-ferrant, et aussi, des meuniers, des cordonniers, des sabotiers, des tisserands ; le maître chirurgien qui maniait aussi bien le rasoir du barbier que la lancette des saignées. Le notaire royal, le procureur de la justice, le recteur d'école faisaient figure de notables.

(1) PERRY — Histoire civile et ecclésiastique de CHALON-SUR-SAONE. (2) LE VIDAME — représentait l'évêque sur le plan temporel et commandait ses troupes. Les noms qu'ils portaient sont encore ceux de nombreuses familles de Jambles : JUILLET, NOLET, SARRAZIN, DODILLE, MAITRE, GRILLOT, GRAILLE, VANNIER, CHAMPION, DRAIN, MEUNIER et MUGNIER, FRANCOIS, FAIVRE, MAU- GUIN, THEVENOT, VACHEY ou VACHET, BAUDOT, BOUR- GEON etc... D'autres n'ont plus de représentants maintenant dans la com- mune tels : GAULT, MENAND, NIECE ou NIEPCE, VOINDROT, BERRY, BOURBON. Certains noms restent attachés à un lieu-dit, à un quartier, un monument : les terrains ou vignes situés en «Jean NIECE» (forme ancienne de NIEPCE) ; le «Quarberry», la fontaine de «Quar- berry» ; le puits GRAILLE, la croix GRAILLE.

Givry Cet ouvrage a été tiré à 500 exemplaires par R.S. imprimerie à Chalon-sur-Saône

Participant d’une démarche de transmission de fictions ou de savoirs rendus difficiles d’accès par le temps, cette édition numérique redonne vie à une œuvre existant jusqu’alors uniquement sur un support imprimé, conformément à la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012 relative à l’exploitation des Livres Indisponibles du XXe siècle.

Cette édition numérique a été réalisée à partir d’un support physique parfois ancien conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de , notamment au titre du dépôt légal. Elle peut donc reproduire, au-delà du texte lui-même, des éléments propres à l’exemplaire qui a servi à la numérisation.

Cette édition numérique a été fabriquée par la société FeniXX au format PDF.

La couverture reproduit celle du livre original conservé au sein des collections de la Bibliothèque nationale de France, notamment au titre du dépôt légal.

*

La société FeniXX diffuse cette édition numérique en vertu d’une licence confiée par la Sofia ‒ Société Française des Intérêts des Auteurs de l’Écrit ‒ dans le cadre de la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012.