D'une Guerre À L'autre : L'opportunisme De Georges Simenon
SIMENON, LE PASSAGER DU SIÈCLE : SÉANCE PUBLIQUE DU 23.XI.2002 D’une guerre à l’autre : l’opportunisme de Georges Simenon PAR JACQUES CHARLES LEMAIRE Amicus Plato, sed magis amica veritas. Comme en témoignent d’abondance Je me souviens et Pedigree, deux récits autobiographiques que Georges Simenon a écrits, au cours de la seconde guerre mondiale, sur son enfance, le souvenir de la pauvreté1, d’une satisfaction résignée à l’égard du « strict nécessaire2 » comme aimait à le répéter Henriette, la mère du futur romancier, de même que la réminiscence des temps de privation et d’asservissement3, imposés par l’occupation allemande, ont marqué en profondeur la conscience du jeune adolescent4. Dans son for intérieur, mû par une révolte contre la soumission des siens (des « petites gens5 ») envers un destin médiocre, 1 Voir aussi Georges Simenon, Quand j’étais vieux***, Paris, Presses de la Cité, 1970, p. 52, 85 et 106. 2 Henri-Charles Tauxe, De l’humain au vide. Simenon. Essai de micropsychanalyse appliquée, Paris, Buchet-Chastel, 1983, p. 200 ; Patrick Marnham, De man die Maigret niet was. De biografie van Georges Simenon, traduit de l’anglais par Tinke Davids, Amsterdam, De Arbeidspers, « Open Domein », 25, 1992, p. 49. 3 Georges Simenon, Je me souviens, p. 86, Un banc au soleil, Paris, Presses de la Cité, 1977, p. 39, La Femme endormie, Paris, Presses de la Cité, 1981, p. 81, Les Petits Hommes, Paris, Presses de la Cité, 1976, p. 89, 92 et 105. 4 Roger Stéphane, Portrait-souvenir de Georges Simenon, Paris, Tallandier, 1963, p. 51 et 54.
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