VIDÉODANSE 2012 DU 31 OCTOBRE AU 25 NOVEMBRE VIDÉODANSE 2012 2 VIDÉODANSE 2012

TRENTE ANS DÉJÀ À la veille de cette édition 2012, mes pensées et ma gratitude vont à Dominique Bagouet, Pina Bausch, Merce Cunningham, Odile Duboc, Vincent Druguet, Laurence Louppe et Kazuo Ohno. MICHÈLE BARGUES

“La vocation naturelle du Centre Pompidou étant l’ouverture aux nouvelles technologies, il était inévitable que Vidéodanse y trouve sa place. À partir de 1982, la manifestation charpentera, année après année, une sorte de médiathèque intermittente de la danse où, pendant quelques semaines, les amateurs viendront se nourrir des danses du monde entier. Au fil des ans, et au prix d’un travail tenace, elle débouchera sur la constitution de cata logues foisonnants.” CHANTAL AUBRY, JOURNALISTE ET ÉCRIVAIN

n 1982, alors que Merce Cunningham du travail des chorégraphes contemporains dansait ses Events dans le Forum du tout en réinscrivant leurs œuvres dans une Centre Pompidou, Vidéodanse nais perspective historique. Par l’intermédiaire sait sous le nom de Photo Ciné Vidéo de Vidéodanse, ces réalisations ont trouvé Danse. En 1983, la manifestation, un lieu de diffusion qui, aujourd’hui encore, Eintitulée Photo Vidéo Danse, eut lieu pour reste unique en son genre. Et symétrique la deuxième fois au moment où Anne Teresa ment, le public a, au fil de rendezvous De Keersmaeker interprétait Fase dans la réguliers, la possibilité d’accéder, libre Grande Salle. Enfin, en 1984, elle allait ment et gratuitement, mais aussi de manière se pérenniser sous le nom de Vidéodanse, collective, à des documents présentés dans qui traduisait le choix assumé d’un sup leur intégralité. Des œuvres qui, audelà du port jugé pauvre et déficient à l’époque. champ de la danse, accompagnent et per Aujourd’hui, ce type de support s’est gé mettent d’appréhender les évolutions de l’art néralisé, sa qualité ne fait plus débat, et et les transformations de la société. Vidéodanse a 30 ans. À l’occasion de mon départ à la fin de cette Si les films de danse sont le fruit de l’ima année et de l’anniversaire de la manifesta ginaire et du savoirfaire des réalisateurs, tion, je souhaite longue vie à Vidéodanse. ils constituent surtout de précieux témoins MICHÈLE BARGUES, RESPONSABLE DE VIDÉODANSE

VIDÉODANSE 2012 CENTRE POMPIDOU DE 11H30 À 21H30 DU 31 OCTOBRE AU 25 NOVEMBRE FORUM – 1 ENTRÉE LIBRE 3

VIDÉODANSE

Créé au Centre Pompidou en 1982, Vidéodanse fête cette année ses 30 ans. Pionnière et unique dans son genre, cette manifestation a acquis un rayonnement national et interna tional à travers ses multiples présentations hors les murs.

Ouvert à tous et en accès libre, cet événement s’adresse aussi bien à un public d’ama teurs que de professionnels. Devenu un rendezvous attendu des amoureux de la danse, Vidéodanse, en trente ans, a présenté plus de 2 500 films et 600 chorégraphes.

Pendant quatre semaines, Vidéodanse 2012 rend hommage aux artistes qui ont marqué toutes ces années. Au travers de quelque 200 films (des créations, des portraits, des documentaires, des extraits de pièces, des œuvres filmées dans leur intégralité ou des adaptations pour la caméra), inédits pour certains, seront ainsi présentées les grandes figures de la danse contemporaine.

De Kazuo Ohno, Merce Cunningham ou Pina Bausch à Maguy Marin, Anne Teresa De Keersmaeker ou Josef Nadj en passant par Robyn Orlin, Jérôme Bel, Boris Charmatz et Claudia Triozzi, 60 chorégraphes seront au rendezvous. Daniel Linehan, Nadia Beugré ou Trajal Harrell font leur apparition dans une manifestation qui, depuis son origine, n’a eu de cesse d’accompagner les jeunes talents.

Le Centre Pompidou, toujours soucieux de remplir une mission pédagogique et d’éclairer le travail des artistes, accueille avec enthousiasme de nouveaux films où les chorégraphes développent une réflexion personnelle sur leur travail.

Cette année encore, un espace original et convivial, spécialement conçu pour l’occasion, permet aux films de danse de rencontrer leur public.

ALAIN SEBAN Président du Centre Pompidou © Herman Sorgeloos “ROSAS DANST ROSAS”, ANNE TERESA DE KEERSMAEKER DE TERESA ANNE ROSAS”, DANST “ROSAS UNE AVENTURE PARTICULIÈRE

TRENTE ANS DE VIDÉODANSE, C’EST UN ÉVÉNEMENT. LA MARQUE D’UN MOUVEMENT. CELUI DE LA DANSE CONTEMPORAINE. À TRAVERS SES DIFFÉRENTES ÉDITIONS, AVEC SES FILMS NOUVEAUX ET CEUX QUI RELÈVENT DE L’ARCHIVE, GRÂCE À L’IMAGINAIRE DES RÉALISATEURS ET DES CHORÉGRAPHES PASSÉS POUR CERTAINS DERRIÈRE LA CAMÉRA, AVEC SES CRÉATIONS OU SES IMAGES DOCUMENTAIRES, UN VÉRITABLE “CABINET D’AMATEUR” S’EST CONSTITUÉ AU FIL DU TEMPS. PAR I RÈNE F ILIBERTI , CRITIQUE ET CONSEILLÈRE ARTISTIQUE “CÉDRIC ANDRIEUX”, JÉRÔME BEL © Marco Caselli Nirmal VIDÉODANSE 2012 7

vec le recul, on peut considérer que des œuvres de George Balanchine, Martha Vidéodanse a désormais sa propre Graham, Trisha Brown et Merce Cunningham histoire. Et si l’on y regarde bien, filmées par la Chaine 13. La Télévision c’est presque le récit d’une aventure. suisse romande (TSR) a confié des images de L’idée de cette manifestation est l’artiste japonais Kazuo Ohno, l’un des néeA dans des circonstances particulières. maîtres du butô. De Suède sont arrivés des À l’origine, ce festival d’images de danse films portant sur des chorégraphes tels que n’aurait dû exister qu’une seule fois. En 1982, Birgit Cullberg, Kurt Jooss ou Jiri Kylian. En Bernard Faivre d’Arcier, qui dirigeait alors , l’INA a permis de montrer des œuvres le Festival d’Avignon, avait émis le souhait de Maurice Béjart, tandis qu’Antenne 2 de montrer au public comment la danse était fournissait des documents sur Maguy Marin. filmée et diffusée sur les chaînes de télévi Par la suite, des organismes tels que l’ac sion françaises et internationales. C’est tuel Institut français ou le CNCImages de ainsi qu’une première initiative a vu le jour : culture sont également devenus des parte Anne Bedou, à cette époque conseillère naires actifs de Vidéodanse. Ces organismes danse au Festival d’Avignon, et Michèle portés à découvrir, acheter ou coproduire Bargues, sociologue chargée de mission au certains films, Vidéodanse bénéficiait de Centre Pompidou, se sont vu confier sa mise leurs acquisitions pour les présenter au en place par un concours de circonstances, public. Et réciproquement, au fil du temps les deux institutions ayant décidé de colla la manifestation a pu devenir pour eux une borer pour produire et accueillir la manifes source de découverte. tation chacune à leur tour. DE L’ARTISANAT AUX NOUVELLES TECHNOLOGIES DES DÉBUTS RICHES EN DÉCOUVERTES Différent dans sa configuration, Vidéodanse Le premier Vidéodanse a donc eu lieu en s’intitulait alors Photo Ciné Vidéo Danse et juillet 1982 à la Chartreuse de Villeneuve durait six semaines, occupant plusieurs lèsAvignon. Le second s’est déroulé en espaces du niveau 1 du Centre Pompidou, novembre de la même année, dans le foyer de la petite salle au grand foyer. Une de ses du Centre Pompidou à . La programma particularités a perduré jusqu’à aujourd’hui : tion s’était entretemps étoffée, grâce aux la volonté de rester entièrement gratuit contacts pris avec d’autres institutions telles comme cet événement l’avait été lors de sa que les universités, les centres culturels et première édition en 1982. les compagnies. Le célèbre Center for vidéo, L’aspect artisanal et inventeur pouvait se dance, performance, film, litterature, The retrouver aussi bien dans la communication, Kitchen, à , a fourni des éléments alors réalisée avec des programmes photo précieux et rares. Il y eut aussi d’autres copiés, que dans la mobilisation de ses films d’artistes issus notamment des collec acteurs. L’une de ses initiatrices, Michèle tions du Centre Pompidou. Et certains, dé Bargues, se transformait le soir en projec couverts à cette occasion, ont pu ensuite être tionniste. Hasard favorable, l’originalité de acquis par les collections du Centre. la manifestation avait retenu l’attention du Dès la première édition, on a pu voir des journal Libération qui annonçait chaque jour films de Doris Chase, Ed Emshwiller, Charles la programmation (grâce à l’attention d’une Atlas ou Nam June Paik, et des chorégraphes jeune pigiste, Isabelle Galloni d’Istria, qui tels que Pina Bausch et Alwin Nikolais, cela ensuite accompagnera la création du Théâtre grâce au matériel prêté par la chaîne alle contemporain de la danse à Paris auprès de mande ZDF. Des ÉtatsUnis sont parvenues Christian Tamet). Ainsi l’événement a connu © Gert J Van Leeuwen

JEAN CÉBRON, KURT JOOSS, PINA BAUSCH ET ERIKA FABRY PENDANT LES RÉPÉTITIONS DE “LA TABLE VERTE”, 1964

d’emblée un immense succès public, à tel révélé tout son sens, éclairant l’importance point qu’il a fallu demander à Libération de de cet événement en parfaite adéquation cesser son annonce quotidienne ! Toute la avec les autres missions du Centre Pompidou presse généraliste, et jusqu’aux journaux et contribuant à rendre visible l’aspect émi spécialisés tel Pour la Danse, a couvert nemment pédagogique de Vidéodanse, son l’événement durant des années, avec de rôle de propagateur de l’art contemporain et nombreux articles d’analyse. Un phénomène de la culture chorégraphique. devenu aujourd’hui plutôt rare. Il aura fallu trente ans de vigilance UN ESPACE DE REGARD NON CONVENTIONNEL constante, à l’image de l’essor de la danse Le dispositif, réinventé chaque année et contemporaine, pour faire exister, dévelop confié depuis près de quinze ans à l’ima per et renouveler Vidéodanse, dont les gination des architectes du Centre, a su conditions d’existence ont été maintes fois créer des espaces de vision ou d’exposition mises en péril. Pôle mineur au sein du Centre spécifiques, à la fois ludiques, attractifs et Pompidou, la manifestation n’a pas toujours conviviaux. C’est devenu, au fil du temps, été reconnue dans toutes ses dimensions une véritable fabrique du regard, ac au cœur même de sa propre structure. cueillante, décontractée et parfois assez Néanmoins, garants de la pluridisciplina drôle. Ainsi, dès 1983, à l’occasion d’une rité, les différents présidents qui se sont manifestation du collectif Frigo intitulée succédés, Jean Maheu, François Barré, Eau , Michèle Bargues eut l’idée d’installer Dominique Bozo, JeanJacques Aillagon ou une piscine dans le foyer avec ses images Alain Seban, ainsi que certains directeurs projetées sur une dizaine de moniteurs. généraux, et particulièrement Bruno L’année suivante, en complément de la pro Maquart, l’ont toujours vigoureusement sou grammation de Vidéodanse, 50 heures de tenue. Quant à l’édition du catalogue, elle a vidéo sur la culture rock étaient diffusées © Michael Bause/Courtesy Theater Hora

JÉRÔME BEL ET LA TROUPE DU THEATER HORA PENDANT LES RÉPÉTITIONS DE “DISABLED THEATER”, 2011

dans ce même foyer. Le titre évocateur, NOMADISME ET ITINÉRANCE / HORS LES MURS Europe Copy Right , posait déjà une question Dès 1993, la galeriste Shifra Shalit Intrator essentielle. En 1987, Quelques gestes de a invité la manifestation en Israël, notam à Yamagushi présentait des sé ment au Musée d’Israel à Jérusalem, ou quences filmées de tennis de table en vrant la voie pionnière des futures éditions Chine, commentées par Serge Daney, tandis de “Vidéodanse hors les murs”. En 1999, à que Jérôme Bureau, actuel responsable l’occasion de la fermeture pour travaux du sportif à Canal+, Gérard Miller, psychana Centre Pompidou, ces manifestations itiné lyste, et Paul Yonnet, sociologue, commen rantes se sont développées, en premier lieu taient l’exposition. dans les centres chorégraphiques natio Plus tard encore (1985), en collaboration naux, mais aussi dans plusieurs villes de avec Serge Daney, Gérard Lefort et Olivier France ou à l’étranger. S’adaptant à la de Seguret de Libération , ce fut une installation mande de ses partenaires et aux différentes pyramidale conçue pour Paysage du clip , un structures qui l’accueillaient, Vidéodanse programme réunissant environ 300 clips. s’est déployé dans des lieux spécifiques de L’un des phénomènes liés au dispositif était la danse, aussi bien que dans le cadre d’ex sa façon d’attirer les spectateurs. Alors que positions dans des musées, et a aussi inves peu de gens franchissaient la porte de la ti des cinémathèques ou d’autres salles de salle de cinéma, les écrans vidéo et autres cinéma (comme par exemple trois semaines moniteurs placés dans l’espace ouvert, ain de programmation au MK2 Quai de Seine, à si que les gradins, incitaient davantage le Paris, en janvier 2011). public à s’installer pour regarder des films Les publics de pays comme la Colombie ou de danse. Sans doute cela convenaitil la Roumanie, coupés pour des raisons poli mieux à l’esprit de découverte et laissait les tiques ou économiques de certaines produc curieux libres de leurs mouvements. tions internationales, ont ainsi pu, grâce 10 VIDÉODANSE 2012

aux films de danse apportés par Vidéodanse, découvrir des artistes et accéder à leurs œuvres. Vidéodanse hors les murs va donc se multiplier par une diffusion régulière et élargie à tous les continents. Des éditions vont s’organiser en Asie, à Tokyo comme à Hanoï, aux Amériques, Chicago, Mexico, mais aussi Cali et Carthagène, Bogotá, São Paulo, Rio de Janeiro, en Afrique, comme à Ouagadougou, Marrakech ou Casablanca, en Russie, à Moscou, ainsi que dans la plupart des capitales européennes. En 2010, pour l’ouverture du Centre PompidouMetz, l’artiste Jérôme Bel a été cocommissaire d’un Vidéodanse hors les murs qui s’est déroulé pendant une semaine. Jérôme Bel, dont le film Véronique Doisneau comptait parmi les “chefs d’œuvre” exposés.

ACCÉDER, RETROUVER : LA FABRIQUE DE MÉMOIRE L’obsession de la trace, la force de convic tion de Michèle Bargues, ses incessantes démarches pour retrouver des films ou des rushes à monter pour en faire des films, mais aussi pour négocier les droits – jusqu’à vingt ans de relance pour obtenir certains films – et l’apport des nouvelles technolo gies permettent aujourd’hui de montrer des documents tombés dans l’oubli ou ignorés. Le temps et l’histoire, l’actualisation du fonds relativisent certaines démarches ar tistiques et donnent d’autres perspectives à l’importance des œuvres et à leur inscription dans la mémoire collective. © Maximilian Pramatarov Si la manifestation se doit de rendre compte et d’accompagner l’émergence de nouveaux artistes et de nouvelles formes, les décès récents de plusieurs chorégraphes fonda et de porter un autre regard sur le mouve teurs, Merce Cunningham, Kazuo Ohno, Pina ment et l’image. Aujourd’hui, sa place au Bausch, Odile Duboc, renforcent encore la sein d’un grand musée d’art contemporain vocation de “passeur” de Vidéodanse. est à même de conférer au film de danse ce Au gré de son histoire, par son approche des statut particulier qui met en évidence ses œuvres chorégraphiques et des démarches liens avec l’histoire des arts plastiques et artistiques qui s’est, depuis 2000, structurée visuels. autour de différentes thématiques, Vidéo En témoigne le dernier événement placé sous danse a permis de développer une réflexion la responsabilité de Michèle Bargues avant “ANTIGONE JR.”, TRAJAL HARRELL

qu’elle ne passe le relais : une édition de la Tout comme l’acquisition de films de danse manifestation en collaboration avec l’école au sein des collections du musée national des BeauxArts de Bourges et l’artiste d’Art moderne ou les programmations spé Claudia Triozzi. À travers l’un des thèmes cifiques que propose régulièrement Vidéo explorés par Vidéodanse, une trentaine de danse en prolongement ou en parallèle aux films de danse et d’autres choisis dans les grandes expositions, ces collaborations collections du musée seront présentés dans mettent en relief la porosité des champs trois espaces de la ville. Ils retracent une artistiques, et éclairent le créatif voisinage certaine histoire de la danse. de la danse et des autres arts. © Fred Kihn

BORIS CHARMATZ ET JEANNE BALIBAR DANS ”LA DANSEUSE MALADE”

BORIS CHARMATZ “LES TEXTES NOUS PÉNÉTRAIENT DE PART EN PART”

“BONHOMME DE VENT“, DE SIMA KHATAMI, SUIT LES RÉPÉTITIONS DE “LA DANSEUSE MALADE”, SPECTACLE CRÉÉ PAR BORIS CHARMATZ ET JEANNE BALIBAR À PARTIR DE LA LECTURE DES TEXTES DE TATSUMI HIJIKATA, FONDATEUR DU BUTÔ. BORIS CHARMATZ EXPLIQUE EN QUOI LE CORPS EST LE VÉHICULE DE LA PENSÉE, DU LANGAGE ET DE LA PAROLE. PROPOS RECUEILLIS PAR F ABIENNE A RVERS VIDÉODANSE 2012 13

À quel moment as-tu senti la nécessité d’utiliser la parole et le texte dans ta pra- tique de chorégraphe et de danseur ? Boris Charmatz – C’est difficile de déter miner le moment précis : quand j’étais en fant, j’étais déjà fan de poésie sonore. Dans ma pratique de danseur, l’un des grands moments a été de participer, en 1993, au spectacle d’Olivia Grandville et Xavier Mar chand, Le K de E , d’après des textes de Kurt Schwitters. J’admirais ce dadaïste allemand, notamment sa composition de poésie pho nétique Ursonate . Dans ce spectacle, c’était la première fois que je bougeais en parlant. Ce n’était pas de la parole, plutôt des sons de poésie. Ensuite, j’ai principalement uti lisé la parole lors d’improvisations, notam ment avec Steve Paxton quand j’avais 20 ans, et comme j’avais un anglais assez approxi matif, ça m’a plu de pouvoir prendre la parole et danser sur scène, de proposer sur le plateau des choses différentes. En tant que chorégraphe, qu’as-tu voulu précisément utiliser ? La musicalité de la i la parole, la voix, le texte appa parole, le sens des mots, l’articulation raissent dès l’origine de la danse entre le langage du corps et la physicalité contemporaine – de Pina Bausch à du langage ? Maguy Marin, de Dominique Bagouet La première fois que j’ai vraiment utilisé la à François Verret ou aujourd’hui de voix, c’est dans Con forts fleuve en 1999. On S Jérôme Bel à Daniel Linehan –, dans le cas était entièrement recouverts de vêtements de Boris Charmatz, le statut du texte a ceci – des pantalons, des pulls, même sur la de singulier qu’il ne se distingue pas de la tête – et la question du corps devenait danse, mais, au contraire, la véhicule et la d’autant plus centrale qu’on ne le voyait pas. produit. On travaillait des textes de John Giorno, 14 VIDÉODANSE 2012

poète lié à la beat generation, et on les réin un peu ça qui nous a guidés. Hijikata accom terprétait avec un mélange de voix live et plit le butô en écrivant. Il fallait qu’on soit enregistrées. On utilisait aussi la voix avec seulement des porteurs, des véhicules, ce qui un son d’Otomo Yoshihide, un fantastique nous évitait de nous demander si on se dé musicien japonais, dans un moment de la tachait ou pas de sa danse. C’était le point pièce où on gelait la chorégraphie et le de départ, mais dès qu’on s’est mis à lire ses mouvement. Les poèmes pornographico textes, à les apprendre, à les dire, on s’est politiques de Giorno et l’utilisation de la rendu compte qu’ils nous pénétraient de part voix dans Con forts fleuve constituaient une en part. Du coup, on ne s’en détachait pas grosse partie du travail. J’ai utilisé la voix tant que ça… Finalement, ce n’était pas si facile d’échapper au butô. Quant à la notion de véhicule, on a pris ce “ LE CAMION PEUT SERVIR AUTANT mot au sens basique en plaçant un camion QU’UN CORPS ENTRAÎNÉ POUR sur le plateau. Je crois que les textes sont TRANSMETTRE LE BUTÔ. LE CORPS des vecteurs et le camion peut servir autant qu’un corps entraîné pour transmettre le N’EST PAS LE SEUL VÉHICULE” butô. Avec ce camion, le corps n’est pas le seul véhicule. dans d’autres pièces, mais dans celleci, et Il y a aussi ces deux moments en ouverture c’est intéressant par rapport à La Danseuse et à la fin du spectacle, avec le chien et la malade , c’était une manière de mettre du performance de la tête qui explose, qui corps ailleurs. sont des mises en danger où le corps est En 2008, à la création de La Danseuse ma- agi plutôt qu’acteur. lade , tu disais vouloir fabriquer un véhi- Tatsumi Hijikata, c’est plutôt quelqu’un de cule pour les textes du fondateur du butô, l’implosion, des espaces intérieurs. Et il Tatsumi Hijikata. Peut-on dire aussi que le fallait trouver quelque chose de l’ordre de corps est le véhicule de la pensée, du lan- l’explosion, de la déchirure. J’ai vu cette gage et de la parole ? performance de Gwendoline Robin qui se fait La première chose que j’ai eu envie de faire exploser la tête, et elle a gentiment accepté quand Isabelle Launay m’a donné les textes de nous la transmettre. Ça a été toute une d’Hijikata traduits par Patrick De Vos a été histoire parce que je voulais que Jeanne de les faire connaître et entendre. Le choc Balibar le fasse. Les actrices sont souvent de la lecture résidait dans le fait que c’était réduites à leur visage, et il fallait non pas de la grande littérature écrite par un dan la mettre en danger, mais avoir l’impression seur. Ça me faisait penser à Artaud, Bataille, de ne plus être face à l’actrice géniale que Genet et Nijinski. En danse, on s’attache tout le monde connaît, de ne plus savoir à souvent au passage du corps à un autre. qui on a affaire. Mais c’était très compliqué Quelqu’un a dansé avec Cunningham et il et après bien des essais, parfois infructueux, transmet le flambeau à un jeune danseur qui voire même dangereux, c’est finalement moi luimême le transmettra à quelqu’un qui l’ai fait. d’autre. J’ai eu l’impression que le corps Pourquoi avoir choisi une actrice, Jeanne d’Hijikata et le corps du butô étaient dans Balibar, pour ce projet ? les textes et que sa danse était aussi dans Elle m’avait invité à intervenir sur des textes ces texteslà, ce qu’on ne considère pas de Pierre Alféri pour un laboratoire de mise assez en danse, parce qu’on suppose que en scène à la Volksbühne de Berlin. J’ai eu dans les textes, il n’y a plus de corps. C’est envie de travailler avec elle et c’est là que 15 © Sima Khatami

“BONHOMME DE VENT”, SIMA KHATAMI

j’ai découvert les textes d’Hijikata. C’est Dans Bonhomme de vent , Sima Khatami devenu évident qu’il fallait qu’on œuvre met l’accent sur les moments de tension ou ensemble sur cette écriture très complexe, de risque, sur vos interrogations au cours difficile à dire, à mettre en bouche. Il fallait des répétitions. Des moments entrecoupés quelqu’un du “calibre” de Jeanne pour se d’images en noir et blanc, énigmatiques, coltiner ces textes, ça ne suffisait pas d’être comme une émanation du texte d’Hijikata. entre danseurs. Plutôt que de garder une D’où viennent ces images ? seule direction d’acteur, une manière de lire, Sima est une artiste iranienne qui a suivi les on a décidé de s’approprier les textes libre cours des beauxarts de Téhéran puis de ment. Mon idée de départ, qu’on n’a pas réa Paris. Elle aime beaucoup la danse et a filmé lisée, c’était de se dire qu’on allait d’abord Pierre Droulers, Alain Buffard, Meg Stuart… fabriquer le spectacle et qu’on mettrait les Bonhomme de vent était son projet, elle a tout textes pardessus. Qu’au fond, on ne s’occu de suite eu envie de capter les répétitions. Je perait pas de savoir quel texte serait dit à n’ai pas vu la dernière version du film, qui a quel moment. Mais ça ne fonctionnait pas. connu beaucoup d’étapes. Mais je sais qu’il y Finalement, on a fait des lectures à la table, a des plans de chez elle à Paris, en Iran, et ce que je n’aurais jamais pensé faire avant aussi des images d’archives d’Hijikata. de travailler avec Jeanne, et c’était extrême Bonhomme de vent , un film de Sima Khatami, ment instructif. le 2/11 à 16 h 25, le 15/11 à 13 h 40, lire p. 25

LES FILMS PROGRAMME | DU 31 OCTOBRE AU 25 NOVEMBRE 2012

“BODY, BODY ON THE WALL...”, JAN FABRE ET WIM VANDEKEYBUS © Jan Fabre, Wim Vandekeybus 18 VIDÉODANSE 2012

1980, UNE PIÈCE DE PINA BAUSCH 2. ID. s’invente à partir d’un nouveau 1984 – 155’ 1995 – 15’ monde tout proche. La nouvelle CHORÉGRAPHIE : Pina Bausch CHORÉGRAPHIE : Hervé Robbe vallée, c’est pour 2008, avec un INTERPRÉTATION : Tanztheater INTERPRÉTATION : Hanna Waisman, sol jaune, des Tshirts roses de Wuppertal Rachid Ouramdane moulants, du vocal. Autant de MAGICIEN : Ralf John Ernesto RÉALISATION : Hervé Robbe, petites machinations humaines BARRES PARALLÈLES : Max Walther Valérie Urréa qui enchantent cette rencontre RÉALISATION : Jolyon Wimhurst fantaisiste entre chant et Beauté et gravité des corps mouvement, qui nous parle Dans la mémoire du et des gestes ; gravité, un rien de l’utopie et des corps. IF spectateur, 1980 est ironique, des expressions et 08/11 (20h30) indissociable d’un parfum des regards. On ne saura pas d’herbe fraîche – celui de quoi est fait 2. Id ., ce 3 AVENUE DE L’ESPÉRANCE que dégageait le gazon troublant palais de l’apparence 2001 – 15’ anglais qui constituait qui est une variation sur Id. , CHORÉGRAPHIE : Rachid l’essentiel du décor. Et de spectacle avec lequel, à la Ouramdane et Julie Nioche l’étonnement provoqué par ce croisée de la chorégraphie INTERPRÉTATION : Julie Nioche fragment de nature enserré et des arts plastiques, RÉALISATION : Rachid Ouramdane dans la boîte noire d’un Hervé Robbe poursuit sa théâtre. Dès les premières remise en cause des formes Ancien danseur chez Hervé scènes, l’incongruité s’affirme traditionnelles de la Robbe, Rachid Ouramdane aussi dans l’action : un représentation. MB a dès ses débuts choisi homme en costume de ville, 02/11 (12h10) d’interroger la mémoire une soupière sur les genoux, des corps en relation à mange sa soupe en dédiant 2008 VALLÉE d’autres types de pratiques : chaque cuillerée “à maman… 2007 – 60’ photographie, vidéo, écriture. à papa…” , tandis qu’une Spectacle de Katerine Sa réflexion se poursuit femme allume un briquet, et Mathilde Monnier ici derrière la caméra. en souffle la flamme INTERPRÉTATION : Mathilde Au plus proche du corps, et chantonne : “Happy Monnier, Katerine, Julien le film accompagne la lenteur birthday to me …” Comme GalléeFerré, Natacha et la qualité de relâché du souvent chez Pina Bausch, Kouznetsova, Ifang Lin, mouvement. Cette évocation les réminiscences d’une Éric Martin, Maud Le Pladec charnelle compose enfance solitaire, douloureuse RÉALISATION : Valérie Urréa un mystérieux portrait ou idéalisée traversent chorégraphique aussi dévoilé l’ensemble de la pièce. Après avoir vu une création qu’effacé. IF Mais, plus encore que de Mathilde Monnier, Katerine 17/11 (20h30), 19/11 (19h40) de l’âge dit “tendre”, a souhaité mettre un peu c’est du passage du temps, de danse aussi, là, au milieu 498 3RD AVE. de sa fuite irrévocable qu’il des choses qu’il fait. Et la 1967 – 80’ est ici question. Et, malgré chorégraphe l’a bien compris. Avec des extraits de Scramble le charme, la séduction ou Auprès de cinq danseurs, avec de Merce Cunningham l’extrême drôlerie de telle un titre culte, Louxor j’adore , RÉALISATION : Klaus Wildenhahn situation, tel propos, le climat étiré à l’extrême dans le est à la mélancolie. Qu’une temps, en creusant les mots, Ce documentaire exceptionnel, femme danse seule, reléguée le rythme, les sons, les gestes, commenté par Klaus au lointain, qu’un groupe les bruits, la voix, c’est le Wildenhahn, nous ouvre guindé d’hommes et femmes spectacle 2008 vallée . Le tout les portes de ce qui fut le lieu en tenue de soirée prennent travaillé d’après les chansons de travail et de création tour à tour congé de leur de l’album Robots après tout . de la compagnie à New York, hôtesse par une formule La mise en scène des corps en suivant Merce Cunningham ou un geste convenu, 1980 décoiffe les icônes, décale et ses danseurs pendant est une cérémonie des adieux les genres, déjoue les postures, une des périodes les plus – adieux adressés par la les styles, interroge une notion dures économiquement pour chorégraphe à son précise, la statique, et le groupe. Le film interroge compagnon, le scénographe pourtant rien de tranquille. la fragilité de l’économie Rolf Borzik, mort en janvier Doucement déjanté et de la danse d’avantgarde aux de cette annéelà. MB subtilement recomposé, ÉtatsUnis dans les années 60 31/10 (19h20) ce drôle de show décadré et la façon dont elle affecte les

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artistes danseurs à l’intérieur lumières mouvantes des plans tournés dans les du système hiérarchique enveloppent les corps. coulisses du théâtre où elle se et des rapports de pouvoir Relâchés, pliés, portés, prépare à interpréter Jocaste. plus ou moins explicites leur agencement ouvre La voix de cette grande au sein de la compagnie. VS sur de nouveaux espaces danseuse, chorégraphe et 16/11 (15h45) de perception, formulant pédagogue qui s’est ellemême un langage de l’art vivant formée au sein de la légendaire 50 ANS DE DANSE singulièrement renouvelé. Denishawn, présente ses 2009 – 53’ Les premières pièces du danseurs et sa conception de CONCEPTION : Boris Charmatz chorégraphe suisse traitent de la danse à travers un discours INTERPRÉTATION : Thomas Caley, l’intimité et des états de corps teinté de la gravité qui la Ashley Chen, Foofwa altérés, intégrant au travail caractérise, soulignant les d’Imobilité, Banu Ogan, Valda des corps, à ce que produisent exigences physiques et morales Setterfield, Gus Solomons, les postures choisies, une qui sont imposées au danseur, Cheryl Therrien approche des arts visuels notamment pendant son VIDÉO : Sima Khatami et de la musique. IF parcours de formation. VS 05/11 (14h) 07/11 (16h35) Le monument Cunningham, visionnaire aux 150 pièces, A BREATH WITH PINA BAUSCH À L’OMBRE DU VOILE domine l’art chorégraphique 2005 – 40’ 2006 – 9’ de la seconde moitié du INTERPRÉTATION : Tanztheater Inspiré d’une chorégraphie XX e siècle. Estil possible d’en de Wuppertal de Cécile Loyer partir, pour relancer encore RÉALISATION : Hüseyin Karabey RÉALISATION : Arnaud Demuynck des expérimentations, au lieu de le confiner en hommages A Breath with Pina Bausch Ce court métrage illustre obligés ? Pour lancer ce défi, a la grâce du dernier l’alliance réussie du Boris Charmatz s’est emparé souffle. On y voit la grande mouvement dansé et de du livre somme de David chorégraphe diriger ses l’animation. De retour d’une Vaughan, Merce Cunningham danseurs, pendant la création manifestation défendant – Un demisiècle de danse , de Nefès (qui signifie la liberté du port du voile et a imaginé les trajets qui “souffle” en turc), inspirée à l’école, une mère musulmane pourraient relier entre elles par la ville d’Istanbul. On se livre à une danse symbolique les photos emblématiques la voit accrochée à ses carnets pour inviter sa fille à tomber des pièces du grand maître autant qu’à ses cigarettes le voile. Grâce à un univers américain. GM dans ce document presque graphique d’une élégante 15/11 (11h30) brut parfois, que l’on observera sobriété, À l’ombre du voile avec une certaine tendresse. aborde un sujet complexe A + B = X Pas d’interviews mais et toujours d’actualité, 2011 – 48’ des images faisant alterner en utilisant la danse comme CHORÉGRAPHIE : Gilles Jobin répétitions et représentations vecteur d’émotion. EQ INTERPRÉTATION : Isabelle Rigat, sur scène, double registre 03/11 (16h20), 22/11 (20h05) Susana Panadès Diaz, qui permet de replacer Pina Louis Clément da Costa Bausch simplement au travail, À LA RECHERCHE DE LA DANSE APPARITIONS DANS LE FILM : jusqu’au bout. SGS – L’AUTRE THÉÂTRE DE PINA BAUSCH Franko B, Ana Pons Carrera, 18/11 (18h55) 1991 – 30’ Nuria de Ulibarri, Gilles Jobin Avec des extraits de : RÉALISATION : Luc Peter A DANCER’S WORLD Arien , Kontakthof , Nelken , 1957 – 31’ Palermo Palermo , La Plainte A + B = X cueille les corps CHORÉGRAPHIE : Martha Graham de l’impératrice , Le Sacre dénudés avec une discrète INTERPRÉTATION : Martha Graham du printemps , La Table verte , lenteur. Cette équation Dance Company Walzer mystérieuse devient RÉALISATION : Peter Glushanok INTERPRÉTATION : Tanztheater une chorégraphie de signes. de Wuppertal La composition imaginée A Dancer’s World fait alterner, RÉALISATION : Patricia Corboud par Gilles Jobin reflète aussi dans un montage parallèle, les tatouages du plasticien des variations dansées par Ce documentaire retrace et performeur Franko B sur les danseurs de la compagnie, le parcours de la directrice la peau des danseurs étendus dans un studio de l’école du Tanztheater de Wuppertal. dans l’ombre. De faibles fondée par Graham, avec Images oniriques tirées des © Cie Gilles Jobin, photo Grégory Batardon

“A + B = X”, GILLES JOBIN (EN HAUT) | “AGWA”, MOURAD MERZOUKI (EN BAS) © Agathe Poupeney VIDÉODANSE 2012 21

pièces parmi les plus célèbres le sentiment de la perte, de son double rapport avec de Pina Bausch, entretiens les relations hommesfemmes. la musique d’Eugène Ysaye avec la chorégraphe, Elle analyse la démarche et de György Ligeti, et avec commentaires sur les et le processus de travail les interférences masculines spectacles illustrent une de la chorégraphe, son rapport et féminines saisies dans la œuvre hors du commun. VD à la musique, son écriture qualité gestuelle de la danse. 18/11 (13h15) qui emprunte au collage et au Scènes de séduction et danses montage cinématographique, vives alternent avec rapidité A MARY WIGMAN DANCE EVENING décrit ses techniques et renouvellent les œuvres 2009 – 33’ d’improvisation avec les contemporaines interprétées CHORÉGRAPHIE ET INTERPRÉTATION : danseurs et resitue son travail par le quatuor Arditti. FA Fabián Barba dans le contexte historique de 19/11 (20h10) RÉALISATION : Bastian Jentschke la dansethéâtre allemande. IF 18/11 (12h40) AEROS Pendant ses études à 1990 – 27’ P.A.R.T.S., le jeune créateur ABRACADABRA CHORÉGRAPHIE : Trisha Brown équatorien Fabián Barba 1998 – 37’ INTERPRÉTATION : Compagnie développe une fascination CHORÉGRAPHIE : Philippe Decouflé Trisha Brown avec Lance Gries pour l’œuvre de Mary Wigman. RÉALISATION : Philippe Decouflé et Diane Madden Au début des années 30, et la Cie DCA RÉALISATION : Burt Barr celleci avait traversé l’Atlantique pour la première Un acrobate est dans Conçu comme un carnet fois avec ses récitals de danse la danse. Il s’agit de Philippe de voyage, Aeros ne délivre expressionniste. Wigman a Decouflé. On connaît le d’ Astral Convertible que définitivement métamorphosé chorégraphe qui, à l’occasion, des fragments, des éclats la danse aux ÉtatsUnis et, se métamorphose en maître de temps volés aux répétitions, à ce jour, son œuvre exerce de cérémonie pour les Jeux à l’échauffement : au travail. toujours une forte influence olympiques ou d’autres grands Des extraits d’ Homemade , sur la vie artistique en événements festifs. On sait un film de 1966 montrant Équateur. Fabián Barba s’est moins que, formé à l’école Trisha Brown dansant penché sur Schwingende du cirque, il a autant de une caméra accrochée dans Landschaft , le cycle de danse fantaisie et d’aisance derrière le dos, alternent un moment de Mary Wigman de 1929, la caméra que sur une scène. avec la vision de Trisha composé de sept solos. Abracadabra tient de la magie vingtcinq ans après, Pour A Mary Wigman Dance visuelle. Le résultat est une reprenant ce solo. FA Evening , il s’inspire de l’œuvre féerie du regard, qui marie 12/11 (20h55) plus étendue de cette dernière. à l’ingéniosité technique un Le défi réside selon Barba monde de rêves enchanteurs AGWA dans la tension entre la et nostalgiques. IF 2008 – 27’ reconstitution et l’œuvre 04/11 (17h) CHORÉGRAPHIE : Mourad Merzouki originale. VD INTERPRÉTATION : Companhia 14/11 (16h45) ACHTERLAND Urbana de Dança 1994 – 82’ RÉALISATION : Charles Picq A PRIMER FOR PINA CHORÉGRAPHIE : Anne Teresa 1984 – 36’ De Keersmaeker Partager un fond d’eau Avec des images extraites INTERPRÉTATION : Nordine en une infinité de gobelets, de vidéos de travail réalisées Benchorf, Bruce Campbell, réceptacles de tous les par Rolf Borzik Vincent Dunoyer, Fumiyo espoirs ; attendre, infatigables, INTERPRÉTATION : Tanztheater Ikeda, Marion Levy, Cynthia que la pluie tombe pour de Wuppertal Loemij, Nathalie Million, apaiser les soifs ; danser, en RÉALISATION : Jolyon Wimhurst Johanne Saunier groupe soudé, pour conjurer RÉALISATION : Anne Teresa le sort et exprimer sa rage de Dans cet “essai télévisuel” De Keersmaeker vivre : ainsi va ce spectacle consacré à Pina Bausch, Susan qui met en scène une jeunesse Sontag explique la façon Ce film tourné avec jubilation à la vitalité intarissable. particulière de la chorégraphe dans un noir et blanc parfois Originaires des favelas de de traiter l’émotion en temps brouillé en une palette de Rio, les danseurs se sont réel et met à jour plusieurs gris restitue le spectacle prêtés au jeu d’une création de ses thèmes de prédilection : Achterland dans la justesse chorégraphique contemporaine,

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soumettant leur pratique qui est aussi une magnifique dont le rythme et la gestuelle de la breakdance au regard démonstration de voguing. mettent à mal les clichés du chorégraphe français, Puis, très vite, il suspend le véhiculés par les médias, luimême issu de la scène spectacle, prétextant un faux les dépliants touristiques hiphop (Cie Käfig). Cette départ. Les deux interprètes, et autres façons légères aventure humaine se tient à la parés de somptueuses étoles, de promouvoir l’Amérique confluence des genres : mêlant accomplissent alors d’une latine. Dans ce spectacle hiphop, capoeira, samba, démarche hiératique plusieurs composé de trajectoires, de musiques électroniques et traversées du plateau, des traversées, de lignes dans bossanova, tous inventent un gradins jusqu’au fond de l’espace et de chutes de langage commun, privilégiant scène, et s’immobilisent pour corps sourd peu à peu un une danse collective, le plus s’adresser au public : “I don’t climat métallique, urbain. souvent à l’unisson, puissante wanna be at your place !” Les sons, retravaillés en écho, et acrobatique. LH La pièce, qui n’esquisse que suggèrent par instants l’écho 01/11 (17h35) de lointaines relations avec lointain de coups de feu ou le texte de Sophocle, est de bombardements. Radicale, ANOTHER DREAM (EXTRAITS) teintée d’ironie, l’essentiel dure, austère, cette pièce 2002 – 9’ étant d’affirmer que l’on est s’appuie exclusivement sur CHORÉGRAPHIE ET INTERPRÉTATION : une “princess” , que l’on est la structure chorégraphique, Raimund Hoghe Antigone. Acte performatif la maîtrise de la composition RÉALISATION : Claudia Ball, devant lequel on s’interroge : et la qualité des interprètes Johannes Straub de qui Trajal Harrell pour maintenir un propos pourraitil être le fils ou la manifeste. Un pur joyau “I have a dream” , “J’ai un fille, la sœur endeuillée ? de résistance. IF rêve”, est le vibrant appel que Et, à ses côtés, quel rôle le 22/11 (19h40) Martin Luther King lançait en beau Thibault endosset 1963 pour la liberté et contre il ? Comme l’explique Laure L’APRÈS-MIDI D’UN FAUNE l’injustice, pour l’égalité et Dautzenberg : “Lors de son (VERSION ORCHESTRE) contre la discrimination. C’est précédent spectacle, Trajal 2007 – 12’ en écho à cette lutte pour le Harrell réalise que certains Extrait du film : Le Faune sort des Noirs dans l’Amérique ne comprennent pas les – Un film ou la fabrique des années 60 que Raimund fondements de son travail – la de l’archive Hoghe a composé cet “autre mode et l’esthétique du cool, CHORÉGRAPHIE : Dominique Brun rêve”, dans lequel l’évocation le mélange de voguing (danse d’après Vaslav Nijinski personnelle et collective d’une qui émergea sur la scène gay RÉALISATION : Antoine Châtelet, période forme l’arrièreplan de Harlem et qui s’inspirait Ivan Chaumeille d’un propos filé de pièce des magazines de mode) et de en pièce Another Dream danse postmoderne telle que Forte de l’expérience est, en effet, après Meinwärts l’on put la voir au début des traversée avec le projet et Chambre séparée , le années 60 à la Judson Church, collectif …d’un faune (éclats) dernier volet de sa trilogie temple d’Yvonne Rainer, de dirigé par le Quatuor Knust, autobiographique , un propos Trisha Brown et de quelques Dominique Brun rassemble radical dont la forme, d’une autres. Il décide alors de en 2007 une nouvelle équipe grande délicatesse, relève revenir à la base.” SGS chorégraphique autour de la d’une sorte de poésie visuelle. 05/11 (16h10), 22/11 (20h15) création du Faune – Un film MB ou la fabrique de l’archive , 15/11 (14h35) LES APPLAUDISSEMENTS fondée sur la partition Laban NE SE MANGENT PAS (EXTRAITS) élaborée par Ann Hutchinson ANTIGONE JR. 2002 – 26’ Guest et Claudia Jeschke 2012 – 39’ CHORÉGRAPHIE : Maguy Marin à partir de la notation CONCEPTION : Trajal Harrell INTERPRÉTATION : Ulises Alvarez, chorégraphique de Nijinski. INTERPRÉTATION : Trajal Harrell, Ennio Sammarco Privilégiant le jeu spatial Thibault Lac RÉALISATION : Luc Riolon entre les petites nymphes RÉALISATION : Maximilian et le faune, par rapport Pramatarov Alors directrice du Centre au duo faune/grande nymphe, chorégraphique de Rillieux la recréation conçue par Accompagné de Thibault Lac, laPape, une banlieue Dominique Brun résulte de Trajal Harrell s’engage dans défavorisée de Lyon, Maguy choix singuliers et de partis une déambulation crâneuse Marin réalise ici une pièce pris actifs s’affirmant face

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à la partition et à l’ensemble cet épisode est donc appelé qu’elle qualifie d’austère. de l’œuvre, et faisant de à devenir le numéro 7 dans Cette difficile beauté se traduit la question de l’interprétation la chronologie de la série. DL dans les images du spectacle, le moteur créatif et critique 19/11 (11h45), 21/11 (16h30), 24/11 (19h00) teintées de cette lancinante de l’acte chorégraphique. VS nostalgie qui imprègne les 10/11 (16h25), 11/11 (12h25), 24/11 (18h40) BABEL BABEL musiques du tango. Au milieu 1983 – 77’ des tables et des chaises ASCENSION CHORÉGRAPHIE : Maguy Marin d’un bar argentin, les danseurs 2000 – 17’ INTERPRÉTATION : Héléna tombent au sol et dansent CHORÉGRAPHIE : Boris Charmatz Berthelius, Luna Bloomfield, le désir, l’arrachement, INTERPRÉTATION : Julia Cima, Boris Christiane Glick, François la solitude des êtres. IF Charmatz, Vincent Druguet Leick, Roser Montlló, 05/11 (14h50), 18/11 (14h50) RÉALISATION : Alain Michard Catherine Polo, Anna Rodriguez, Karine Vyncke, BEACH BIRDS FOR CAMERA De Belfort à Montpellier, Raymond Brisson, Frédéric 1991 – 28’ Alain Michard a filmé “à Cornet, Yann de Graval, CHORÉGRAPHIE : Merce la sauvage, à la sauvette, à Michel Lecoq, JeanMarie Cunningham l’arraché cet Aatt enen tionon Rase, Adolfo Vargas RÉALISATION : Elliot Caplan en réponse à l’étonnement”. RÉALISATION : Hugues de Rosière, Le trio de danseurs, dont Olivier Morel, Maurice De drôles d’oiseaux : chacun est isolé sur le plateau Massuet, Ariane Couteur les danseurs de Merce réduit d’une structure à trois Cunningham, en justaucorps niveaux, développe en silence Pièce phare des années 80, blancs aux longues manches une gestuelle heurtée qui Babel Babel révèle en creux noires, tiennent de l’albatros, n’est pas sans évoquer le peu tout l’univers de Maguy du héron et de l’aigle des d’espace, de mouvement et de Marin : sa volonté d’affranchir montagnes. Beach Birds lien accordé au vivre ensemble le corps, de provoquer des est une pavane frémissante aujourd’hui. MB rencontres entre les êtres et sur une note sèche de piano 15/11 (12h20), 19/11 (19h55) de prendre la vie du bon côté, ou un friselis de bâton de sans jamais oublier toute la pluie, rompant la fraîcheur AUTOUR DE GRAND MAGASIN noirceur du monde. Babel du silence en harmonie 2012 – 55’ Babel commence à l’état de avec la lumière boréale RÉALISATION : Denise Luccioni nature : corps nus endormis de Marsha Skinner. Une dans l’herbe tendre d’un pré. admirable recréation pour Denise Luccioni connaît Et finit à l’état sauvage : après la caméra d’une chorégraphie Grand Magasin depuis leurs avoir construit un campement, accompagnée par la musique débuts, il y a trente ans. Entre avoir chanté et dansé, s’être de John Cage. FA autres casquettes, elle a été aimé, les dissensions ont 31/10 (15h35), 02/11 (12h50) leur première Vendeuse en pris le dessus. Les corps se titre. Un jour, invitée à parler dévêtent et s’allongent de BEAUTÉS CACHÉES, du duo, elle a dû déclarer nouveau. La solitude reprend SALES HISTOIRES forfait, tout en ayant le temps ses droits. FA 2005 – 25’ de proposer une forme de 08/11 (13h10) CHORÉGRAPHIE ET RÉALISATION : substitution : une conférence Robyn Orlin filmée illustrée d’extraits, une BANDONÉON – PINA BAUSCH INTERPRÉTATION : Gerard Bester, sorte de documentaire bricolé À BUENOS AIRES Rodney Buyeye, Richard avec les moyens du bord et 1995 – 47’ Mananela, Toni Morkel, situant Grand Magasin dans RÉALISATION : Milos Derettich, Neli Xaba un contexte artistique, une Gabriela Massuh, Gabriela famille. La version proposée Schmid “J’aime voir les Zoulous par Vidéodanse en est le danser.” À partir de cette remake actualisé et augmenté. Pina Bausch donne assertion essentielle, la Entretemps, Autour de Grand une conférence et répond chorégraphe sudafricaine Magasin est devenu le point longuement aux questions Robyn Orlin entreprend de de départ d’une série de du public argentin sur sa détourner ou de recycler portraits subjectifs d’artistes conception du travail. Elle d’anciens films et autres de la scène, intitulée Dansez, explique aussi avec douceur documentaires d’actualité neurones, riez, cellules ! De et attention comment elle a sudafricains, qu’elle numéro 0 et point d’origine, construit Bandonéon , pièce retravaille avec humour © Robert Wilson

“LA FEMME À LA CAFETIÈRE”, ROBERT WILSON

pour y dénoncer leur à la fois décrit et exhibé sur INTERPRÉTATION : Ornella Balestra, colonialisme et leur racisme scène est conscient d’être Ben Benaouisse, Lorenzo latents. Tous les clichés et exploité, de quoi il se plaint.” IF De Brabandere, Emmanuel les styles d’hier à aujourd’hui 10/11 (13h25), 17/11 (20h45), 21/11 (19h45) Eggermont, Raimund Hoghe, s’y retrouvent, joyeusement Yutaka Takei et férocement caricaturés. BOLÉRO RÉALISATION : Charles Picq Jusqu’à ce que cet étrange 1977 – 20’ film s’approche d’un véritable CHORÉGRAPHIE ET RÉALISATION : Après Le Lac des cygnes manifeste politique. IF Maurice Béjart et Le Sacre du printemps , 15/11 (18h45), 22/11 (17h) INTERPRÉTATION : Maïa Plissetkaïa Raimund Hoghe choisit de et les Ballets du XX e siècle revisiter à nouveau un grand BODY, BODY ON THE WALL… classique : Le Boléro . Hoghe 1997 – 7’ Maurice Ravel parlait de évacue d’emblée toute idée CONCEPTION : Jan Fabre, son Boléro comme d’une de performance physique. Wim Vandekeybus danse au mouvement modéré Travaillant la lenteur et l’épure INTERPRÉTATION : et uniforme marqué par le des mouvements, il privilégie Wim Vandekeybus rythme du tambour, avec l’émergence d’émotions RÉALISATION : Jan Fabre pour seul élément différentiel profondes et lancinantes. avec Wim Vandekeybus le crescendo orchestral. En Toute l’œuvre de Raimund 1961, dès la première création Hoghe consiste à travailler la Sur une musique de Frank des Ballets du XX e siècle, matière des souvenirs, d’une Zappa, Wim Vandekeybus Maurice Béjart s’attache mémoire commune. Maurice danse une sorte d’exultation à interpréter cette montée Béjart habite le spectacle physique, la dernière séquence du désir qui accompagne le par la présence de sa célèbre d’un solo que Jan Fabre a écrit mouvement musical. Le tempo interprète Ornella Balestra pour lui dans une pièce intitulée de la partition accompagne et par un hommage dansé Body, Body on the Wall… un mouvement minimal et par Lorenzo De Brabandere. Ce film saturé d’énergie et de répétitif, tout en tension. IF Mais Le Boléro n’est pas couleurs est une démonstration 10/11 (17h55) seulement une composition de visuelle de l’aliénation Ravel, c’est aussi une danse du corps, sujet central du BOLÉRO VARIATIONS espagnole du XVIII e siècle spectacle. En fait, il incarne 2008 – 108’ et un style de musique et de une idée : “Le corps qui est CHORÉGRAPHIE : Raimund Hoghe danse d’Amérique du Sud (les

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Hoghe, le monde des machines, et Levée des conflits, qui déjà travaillait la notion d’inertie, le film se concentre davantage sur les répétitions d’ enfant , une “chorégraphie pour corps inertes” où un groupe d’enfants s’abandonne totalement aux manipulations des danseurs adultes. LH 15/11 (13h15) CARMEN 1998 – 60’ CHORÉGRAPHIE : Dominique Boivin INTERPRÉTATION : Dominique Boivin, Philippe Priasso, Claude Sorin, Gisèle Greau RÉALISATION : Clément Revereno

© Robyn Orlin Dominique Boivin allie à la danse un humour “BEAUTÉS CACHÉES, SALES HISTOIRES”, ROBYN ORLIN tragicomique. Comme il a, entre autres, déjà réalisé La Danse, une histoire à ma façon, racontée comme une standards Besame mucho et le film), le couple invente pas succession de numéros de Piensa en mi …). Entremêlant à pas des prises de possession, cabaret, il fait ici une intrusion ces divers et surprenants incarnations d’un corps dans le répertoire classique boléros, le chorégraphe nous de texte plutôt qu’hommage en chorégraphiant le plus que amène à désacraliser l’œuvre imitatif. La danse, étiolée en célèbre opéra de Bizet, Carmen . de Ravel pour en atteindre le bribes de textes, vomissements Mais il n’en reprend que cœur. LH et explosions pyrotechniques, l’argument, qu’il revisite à sa 10/11 (18h15) semble malmener à l’extrême façon sur les musiques d’Alain les deux interprètes, tandis Michon. Captée en intégralité, BONHOMME DE VENT que la caméra, tout en heurts la pièce se déroule comme 2012 – 44’ et mouvements subjectifs, une sorte d’appel au rêve où À partir de la pièce de Boris exacerbe la violence de leur tous les portraits possibles Charmatz La Danseuse malade confrontation. SGS et incongrus de Carmen interprétée par Jeanne Balibar 02/11 (16h25), 15/11 (13h40) apparaissent et disparaissent et Boris Charmatz dans l’encadrement d’une Un film de Sima Khatami BORIS CHARMATZ porte. Corps et objets, danses 2011 – 26’ hybrides, taureau acrobate, Vidéaste iranienne, RÉALISATION : Hélène Bouquin de ce folklore atypique surgit Sima Khatami filme Boris une poétique de la dérision Charmatz et Jeanne Balibar Dans ce documentaire créatif empreinte d’une sorte de folie lors de la création en 2008 et ludique, la réalisatrice douce. IF de La Danseuse malade . invente une forme d’interview 10/11 (21h10) Bonhomme de vent nous performance, portrait en rapporte ainsi la fragilité esquisse pour retracer le CARMEN parfois douloureuse du lien parcours de l’interprète et 1994 – 50’ unissant les deux interprètes chorégraphe Boris Charmatz. CHORÉGRAPHIE : Mats Ek en une incarnation commune Successivement, il évoque ses INTERPRÉTATION : Ballet Cullberg des écrits du fondateur multiples spectacles pour faire avec Ana Laguna, Yvan Auzely du butô, Tatsumi Hijikata. émerger ses questionnements RÉALISATION : Gunilla Wallin S’appuyant sur ses textes récurrents, mêlant formes plutôt que sur sa danse (dont plastiques et mouvement des Fils d’Anders Ek, illustre quelques images rares sont corps : après régi , dans lequel interprète des films d’Ingmar malgré tout insérées dans il explorait, avec Raimund Bergman, et de la chorégraphe 26 VIDÉODANSE 2012

et danseuse Birgit Cullberg, de ces créations, à travers Kolb (1988), et de Bartók/ Mats Ek a étudié la danse un passionnant dialogue avec Aantekeningen réalisé à l’âge de 17 ans, tout en se la musicologue et philosophe par Annie De Clerck (1986) consacrant au théâtre pendant Bojana Cvejić qui a initié 24/11 (12h55) une dizaine d’années. Il le projet de ce livre. SGS s’oriente alors vers la danse CATALOGUE RAISONNÉ JÉRÔME BEL comme interprète, puis comme 1. FASE, FOUR MOVEMENTS chorégraphe, et développe, dès TO THE MUSIC OF STEVE REICH Édité par Les Laboratoires ses premières chorégraphies, 2010 – 83’ d’Aubervilliers, ce Catalogue un langage marqué par le Avec des extraits de Fase raisonné Jérôme Bel (1994 comique et la mise en valeur (2002), interprété par Anne 2005) rend compte, comme de la dimension émotionnelle Teresa De Keersmaeker le ferait un ouvrage d’art, du mouvement. En 1992, à et Michèle Anne De Mey, des pièces produites pendant l’invitation du gouvernement réalisé par Thierry De Mey ; dix ans par le chorégraphe. espagnol, Mats Ek est retourné de Top Shot Violin phase Série d’entretiens donnés au récit de Mérimée pour (2001), installation de ou au contraire menés par concevoir, pour le Ballet Thierry De Mey, et de Fase Jérôme Bel, captation brute Cullberg, sa version filmé en 1983 par Theo de performance ou dialogue chorégraphique de l’opéra Mittenbogaard et en 1992 entre auteurs, l’aspect le plus joué au monde, par Annie De Clerck polymorphe des documents Carmen . MB 23/11 (17h35) qui composent ce catalogue 03/11 (14h05), 10/11 (20h05) rend compte de ses intentions, 2. ROSAS DANST ROSAS tandis que se dégage CARNETS D’UNE CHORÉGRAPHE 2010 –105’ la grande cohérence d’une Avec des extraits du film démarche redéfinissant CONCEPTION : Anne Teresa De réalisé par Thierry De Mey radicalement la topographie Keersmaeker, Bojana Cvejić en 1997 et du film réalisé du territoire dansé. Revenant par Olivia Rochette et sur l’incompréhension Les quatre DVD qui GérardJan Claes au Théâtre qu’il peut susciter, Jérôme Bel accompagnent le livre d’Anne de Nîmes en 2010 nous offre tout un panel Teresa De Keersmaeker, 23/11 (19h00) d’explications, la question Carnets d’une chorégraphe de la réception par le public (2012), esquissent en quatre 3. ELENA’S ARIA étant l’un des objets de sa volets et à travers quatre 2011 – 83’ recherche et de son entreprise œuvres majeures les principes Avec des extraits d’ Elena’s esthétique. SGS et le matériel qui président Aria (2001), interprété par à l’élaboration de son Anne Teresa De Keersmaeker, CATALOGUE RAISONNÉ/ écriture précise. Présentés Tale Dolven, Fumiyo Ikeda, NOM DONNÉ PAR L’AUTEUR comme une “boîte à outil” Cynthia Loemij et Samantha 2005 – 29’ offerte aux interprètes, aux Van Wissen ; de Répétitions , Par Jérôme Bel, interrogé futurs chorégraphes ou aux réalisé par Marie André par Christophe Wavelet amateurs, ces documents (1984), avec Anne Teresa Avec des extraits du spectacle filmiques dissèquent chaque De Keersmaeker, Michèle filmé par Daniel Crétois, œuvre pour en expliciter Anne De Mey, Nadine Ganase interprété par Frédéric la structure, en isoler les et Roxane Huilmand Seguette et Jérôme Bel systèmes et les processus 24/11 (11h30) MONTAGE : Guillaume Robert d’écriture. Ce faisant, ils 11/11 (18h10), 24/11 (14h20) mettent au jour le caractère 4. CHOREOGRAPHY TO THE STRING QUARTET empirique d’un projet créatif NO 4 BY BÉLA BARTÓK CATALOGUE RAISONNÉ/ qui trouva ses moyens 2010 – 83’ JÉRÔME BEL et inventa sa forme, par Avec des extraits de 2005 – 48’ imitation et contrepoint Mikrokosmos , interprété par Par Jérôme Bel, interrogé avec la musique, élaborant Johanne Saunier et JeanLuc par Christophe Wavelet par l’expérimentation Ducourt ; de Quatuor n° 4 , Avec des extraits de Jérôme une méthodologie dont la interprété par Anne Teresa Bel, le film réalisé par Luciana chorégraphe était dépourvue De Keersmaeker, Roxane Fina et du spectacle Jérôme à ses débuts. Ces Carnets sont Huilmand, Fumiyo Ikeda et Bel filmé par Daniel Crétois aussi l’occasion de revenir Nadine Ganase ; du film MONTAGE : Guillaume Robert sur le contexte de chacune Hoppla ! réalisé par Wolfgang 11/11 (19h50), 24/11 (14h50)

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CATALOGUE RAISONNÉ/ pointue. Ce faisant, il la rend LE DERNIER SPECTACLE plus accessible et humaine, Créé en 1973, Changing Steps 2007 – 81’ et révèle au spectateur où se marque entre autres le départ Avec des extraits du spectacle loge la beauté de ce système de la danseuse Carolyn Brown. filmé par Aldo Lee en 1999 chorégraphique qui confronte Un départ qui entraîna de INTERPRÉTATION : Antonio Carallo, l’homme au hasard et à la grands changements dans Claire Haenni, Frédéric machine. SGS la compagnie : Cunningham Seguette, Jérôme Bel 12/11 (18h30) composa alors une pièce RÉALISATION : Aldo Lee traitant de la flexibilité 12/11 (11h50), 24/11 (15h40) LA CHAMBRE D’ISABELLA de l’espace et du temps, 2005 – 114’ “mais aussi de la flexibilité CATALOGUE RAISONNÉ/ MISE EN SCÈNE : Jan Lauwers du nombre des danseurs THE SHOW MUST GO ON INTERPRÉTATION : Need Company luimême” . Décliné en solos, 2007 – 39’ RÉALISATION : Nico Leunen duos, trios, quartettes et Par Jérôme Bel quintettes, le film, vidéocollage et Yvane Chapuis Le théâtre, lieu de mémoire de différentes captations Avec des extraits du spectacle par excellence, est l’occasion de la pièce, joue des limites filmé par Barbara Weissenbeck pour Jan Lauwers de entre l’intérieur du studio en 2006 questionner l’art du récit. de Wesbeth et le jardin RÉALISATION : Aldo Lee Dans La Chambre d’Isabella , aux couleurs changeantes 12/11 (13h10), 24/11 (17h) le metteur en scène anversois où les danseurs se déplacent, navigue en toute fantaisie produisant une poétique CATALOGUE RAISONNÉ/ entre autobiographie et fiction. du mouvement aux nuances PICHET KLUNCHUN AND MYSELF En hommage à son père, fluides. FA 2008 – 60’ il a luimême écrit cette 16/11 (18h25) Par Jérôme Bel, interrogé comédie où le sombre malheur par Jan Ritsema des hommes tient de la LA CLASSE MORTE IMAGES : Claire Duguet grinçante légèreté, où l’appétit 1983 – 70’ MONTAGE : Aldo Lee de la vie, de ceux qui ont CONCEPTION ET MISE EN SCÈNE : 12/11 (15h50), 24/11 (17h40) roulé leur bosse, pulse un Tadeusz Kantor mouvement follement tonique. RÉALISATION : Andrzej Wajda CÉDRIC ANDRIEUX Le spectacle, savamment 2009 – 72’ orchestré entre chansons, Fondateur du Théâtre Cricot 2 CHORÉGRAPHE : Jérôme Bel danse et jeu d’acteurs en 1955, Kantor développa RÉALISATION : Pascal Girardin remarquables, est construit au fil de ses écrits et de ses autour d’une figure centrale : créations une conception d’un Tel un anthropologue, Isabella Morandi interprétée théâtre autonome de la réalité Jérôme Bel poursuit son travail par Viviane De Muynck. Pas et de la littérature, un théâtre d’enquête au sein du milieu moins de huit interprètes, des total, qui rassemble tous de la danse. Après le ballet proches du personnage, mais les composants du spectacle, classique et Véronique aussi d’étranges représentants “mot, son, mouvement, lumière, Doisneau , la danse de ses actes et de sa pensée couleur, forme” , mais dans traditionnelle thaïlandaise l’accompagnent sur le chemin l’hétérogénéité la plus avec Pichet Klunchun d’une existence qui a traversé complète. Ennemi du théâtre and myself , le chorégraphe tout le XX e siècle. Isabella, psychologique, mais convaincu s’attaque à la danse paisiblement âgée de 103 ans, que l’acteur prime sur le contemporaine abstraite est aussi un témoin de son personnage, sa réflexion du monumental Merce temps et, surtout, elle a le mènera en 1975 au Théâtre Cunningham. Là encore, le goût du bonheur. IF de la mort où, par opposition c’est par le biais d’un simple 09/11 (15h00) à Craig et Kleist, il fait du interprète qu’il aborde un pan mannequin un modèle pour entier d’histoire de la danse. CHANGING STEPS l’acteur vivant. La Classe À mesure qu’il nous livre 1989 – 36’ morte , spectacle manifeste le trajet personnel, intime et CHORÉGRAPHIE : Merce de ce Théâtre de la mort, émouvant de Cédric Andrieux Cunningham le fit connaître en France jusqu’à la compagnie de INTERPRÉTATION : Merce où il allait marquer toute Merce Cunningham, Jérôme Bel Cunningham Dance Company une génération de metteurs met en lumière l’essentiel RÉALISATION : Elliot Caplan, en scène et chorégraphes. MB d’une esthétique exigeante et Merce Cunningham 02/11 (20h35), 09/11 (11h30) “2008 VALLÉE”, KATERINE ET MATHILDE MONNIER © Marc Coudrais VIDÉODANSE 2012 29

CODEX CORBEAU un troisième partenaire est 1987 – 26’ 2007 – 29’ invité à s’exprimer, à “réagir CHORÉGRAPHIE ET RÉALISATION : CHORÉGRAPHIE : Myriam Gourfink librement” , à faire parler sa Philippe Decouflé INTERPRÉTATION : Gwenaëlle voix silencieuse : une peinture INTERPRÉTATION : Cie DCA avec Vauthier, Kasper Toeplitz noire, brillante, fluide qui, Christophe Salengro, Vincent RÉALISATION : CND, Daniel Cretois dans le fil du geste musical Druguet, Hervé Robbe et chorégraphique, déposera Corbeau débute par un léger la trace, témoin ou empreinte, On croyait le jeune homme mouvement de l’épaule, qui du passage des oiseaux. Ainsi, branché et on rangeait peu à peu se déploie à travers par le mouvement dansé auquel volontiers son savoirfaire tout le corps en vagues il se livre au cours de cette au rayon des fantaisies successives de tensions et de improvisation – un mouvement éphémères et des gadgets. relâchements, jusqu’à envahir qui engage progressivement Pourtant, l’exubérance passée, les différents espaces : surface sa main, son visage, son bras, il reste dans ce film un sens épidermique, modelée par puis son corps tout entier –, poétique ineffable, une science l’activité des muscles que l’état que Nadj cherche à de l’image et de la concision souligne un éclairage zénithal ; atteindre est une préparation qui font défaut à nombre de espace aérien, où les membres au geste pictural. Où son productions de l’époque. C’est virtuoses trouvent des appuis “deveniroiseau” se confond un manifeste douxdingue, jusqu’ici impensables ; espace avec un “devenirpinceau”. MB un ethnoreportage sur des sonore, à l’intérieur duquel 07/11 (20h20), 21/11 (12h20) peuples imaginaires et des us se joue un vaetvient subtil et coutumes chorégraphiques entre les deux interprètes CORPS, ACCORDS échappés d’un esprit prolixe en scène (la danseuse et 2002 – 60’ et sidérant. PB le musicien Kasper Toeplitz). AVEC : Anne Teresa De 04/11 (17h35) Myriam Gourfink explore Keersmaeker et Thierry De Mey autant qu’elle exploite RÉALISATION : Michel Follin COFFEE WITH PINA les capacités physiques de 2006 – 52’ Gwenaëlle Vauthier, danseuse En 2002, Anne Teresa RÉALISATION : Lee Yanor de l’Opéra de Paris, et nous De Keersmaeker fête les 20 ans absorbe entièrement dans de sa compagnie Rosas Instants rares que de voir cet intense décortiqué de en créant une pièce, April Me , Pina Bausch s’abandonner mouvement, conçu comme qui revient à ce qui fonde face à la caméra et permettre un seul et unique équilibre son écriture chorégraphique, de pénétrer son espace intime, d’une demiheure. SGS le lien entre musique et danse. elle d’ordinaire peu encline 01/11 (13h00) Élaboration du vocabulaire à se dévoiler. Il aura fallu chorégraphique, dramaturgie l’amicale complicité de la LES CORBEAUX musicale, recherches sonores, photographe et réalisatrice 2011 – 52’ débats et réflexions sur israélienne pour révéler des CONCEPTION : Josef Nadj, l’écriture et la mise en espace, bribes de l’histoire personnelle Akosh S. Corps, accords nous plonge que Pina Bausch entretient RÉALISATION : JeanMarc Birraux dans ce temps de l’échange avec sa propre danse, avec et de la recherche, des délires son corps : “C’est dommage, Dans Les Corbeaux , et des essais, au cœur mais depuis le début je fais Josef Nadj et Akosh de la création d’une “œuvre tout ça pour danser et je Szelevényi, saxophoniste et à plusieurs voix” . IF ne danse jamais.” C’est donc polyinstrumentiste, poursuivent 23/11 (12h50) presque un retour aux sources leur conversation en se que nous propose ce film. tournant à nouveau vers la CORTEX Les séquences d’ Agua et nature de leur région natale : 1992 – 32’ de Rough Cut , saisies à Paris comme l’indique son titre, CHORÉGRAPHIE : Maguy Marin et à Wuppertal, tissent un c’est l’observation patiente, INTERPRÉTATION : Cie Maguy Marin allerretour entre l’univers minutieuse des corbeaux et, en avec Christiane Glik, Ulises de la chorégraphe et celui particulier, de l’instant fugace Alvarez de ses danseurs. On est frappé où ils se posent, où s’opère RÉALISATION : Luc Riolon par la proximité étonnante la transition entre le vol et entre tous ces corps et la la marche, qui a nourri cette Maguy Marin ne cesse de façon dont chacun en joue. AB performance. Cependant, dans fouiller cette étrange alchimie 18/11 (18h05) le dialogue danse/musique, entre le corps, la parole,

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et leur transfiguration le Ballet de l’Opéra du Rhin, LA DANSE HIP-HOP, dans la danse et le théâtre. est le fruit d’une collaboration UNE TECHNIQUE MAÎTRISÉE Depuis May B , elle observe avec Philip Glass et Sol LeWitt. 2000 – 88’ avec l’acharnement d’une Dénuée de tout effet RÉALISATION : Mohamed Athamna entomologiste ces drôles spectaculaire, la partition d’humains aux signes chorégraphique, d’une rigueur Junior Almeïda, Gabin Nuissier particuliers marqués mathématique, souligne et d’autres membres d’Aktuel par le désir tenace d’être le caractère répétitif de la Force et des Boogie Lockers vus et entendus. Cortex musique. Elle joue d’infimes démontrent l’évolution et la est un inventaire et une variations sur le nombre maturité d’un style de danse démonstration de tout ce des danseurs, les figures fondé sur la vitesse et la qui constitue un être humain et géométriques sur lesquelles précision. En s’appuyant sur fonde ses relations ils évoluent, leur orientation les commentaires de Bernard avec autrui. FA dans l’espace, leur vitesse Kesch, analyste du mouvement, 14/11 (12h10) de déplacement, la ils nous offrent une définition simultanéité ou les décalages minutieuse d’un langage CRWDSPCR qui s’introduisent entre eux… gestuel, de ses origines, de 1996 – 55’ Mais l’effet de fascination ses codes, de son vocabulaire CHORÉGRAPHIE : Merce produit par Dance tient aussi et de ses influences musicales. Cunningham à la mise en abyme suscitée Le toprock, le hoprock et INTERPRÉTATION : Cie Cunningham par le dispositif scénique qui son passepasse à 3 ou 6 pas, RÉALISATION : Elliot Caplan intègre la projection d’un film le topdance et son tétris, le noir et blanc réalisé avec smurf, le locking qui a digéré Réalisé lors de la création de les danseurs d’origine. MB les danses des années 70, CRWDSPCR , une chorégraphie 07/11 (18h45) le break avec ses figures sur l’espace luimême, défini animales, qui s’origine dans et redéfini par l’activité DANCING ON THE EDGE les arts martiaux... Conçu humaine, ce documentaire 1980 – 29’ par l’association Hypnose pour montre la manière dont Merce CHORÉGRAPHIE : Trisha Brown la transmission du hiphop, Cunningham utilise le logiciel INTERPRÉTATION : Trisha Brown ce film à vocation pédagogique Life Forms, qui n’est pour lui et sa compagnie en montre toute la richesse qu’un outil dont “les résultats RÉALISATION : Susan Dowling et la diversité. IF dépendront toujours de la 04/11 (12h20) curiosité et des compétences Célèbre protagoniste du du créateur” . L’apport de mouvement postmoderne, LA DANSE, cette technique n’étant pas créatrice d’un style où UNE HISTOIRE À MA FAÇON sans conséquence sur la dominent le relâché, la qualité 2010 – 59’ composition musicale (John pluridirectionnelle de l’espace, CHORÉGRAPHIE ET INTERPRÉTATION : King) et la conception des le geste quotidien, Trisha Dominique Boivin costumes (Mark Lancaster), Brown compose des phrasés RÉALISATION : Compagnie élaborées simultanément complexes, parfois fondés sur Beau Geste à la chorégraphie. Dans la répétition ou l’accumulation, les coulisses de l’activité et des principes presque Dominique Boivin œuvre quotidienne du maître, mathématiques. Trisha Brown dans la fantaisie. La répétitions avec la compagnie présente ellemême les axes traversée des siècles de et entretiens avec ses danseurs ou le parti pris, toujours très danse commence selon lui et collaborateurs. MB concrets, sur lesquels ont été à quatre pattes et finit sur 16/11 (19h) construites les partitions deux jambes contemporaines. chorégraphiques d’ Opal Loop , Il isole quelques figures DANCE Water Motor for Dancer and incontournables : Noverre et le 2008 – 56’ Camera , Locus/Altered . Pour ballet romantique, la folie de CHORÉGRAPHIE : Lucinda Childs Opal Loop , il s’agissait de Gisèle , les grandes pionnières INTERPRÉTATION : Ballet de l’Opéra composer des phrases à partir de la danse contemporaine, national du Rhin d’indications simples de la Loïe Fuller, Isadora Duncan, CONCEPTION : Helena Van Dantzig chorégraphe, que les danseurs Ruth St. Denis, Mary Wigman, interprétaient à leur façon Martha Graham. Car Boivin Créée en 1979, cette pièce et que la caméra reprenait est aussi à l’aise avec les multimédia, filmée lors en différé. CP fantômes qu’avec les grandes de sa récente reprise par 08/11 (19h30) personnalités comme

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Merce Cunningham ou Alwin à la peau des quatre acteurs les acteurs du Theater Hora, Nikolais, avec qui il a travaillé, danseurs, les happe. Le travail tous handicapés mentaux, ou encore le hiphop. IF des lumières et le découpage tous rompus aux techniques 14/11 (17h20) des séquences retranscrivent de l’art dramatique. Des sans morbidité l’émotion et professionnels hors normes DANSITÉ l’atmosphère brute et parfois auxquels Jérôme Bel 1978 – 12’ lancinante de ces jeux de sexe se confronte. Habitué à CHORÉGRAPHIE : François Verret et de mort. PB déjouer les attentes du public, INTERPRÉTATION : François Verret, 01/11 (20h35), 02/11 (17h45) à questionner – de manière Alain de Raucourt sensible et pertinente – RÉALISATION : JeanPaul Dupuis LA DERNIÈRE FUITE notre rapport aux codes de 1989 – 26’ représentation, le chorégraphe Le film muet, en noir et blanc, CHORÉGRAPHIE ET INTERPRÉTATION : fait tanguer ses propres avec son gros grain velouté, François Verret, Daniel préjugés sur le handicap. caresse presque les corps nus Emilfork, Anne Koren, Les nôtres aussi : ces corps qui s’entremêlent. Le silence Frédéric Leidgens imparfaits, leur énergie, leur amplifie la suspension des RÉALISATION : François Verret, spontanéité, nous les prenons portés, adoucit le contact Yves Turquier de plein fouet. Les interprètes entre les interprètes, tandis de Disabled Theater , nous que le cadrage les rapproche Anne Koren danse, Frédéric dit Bel, sont une subversion toujours plus l’un de l’autre. Leidgens écrit, Daniel Emilfork vivante du théâtre et de la La chorégraphie de François sommeille et délire à haute danse ; ils mettent en crise Verret, également interprète, voix, prostré dans un fauteuil, notre idée de l’humain. JD -D privilégie les jeux de François Verret joue à 09/11 (14h50), 12/11 (19h45) symétries, la synchronie se laisser fasciner par une des mouvements, si bien poupée de bois qu’il manipule DISPOSITIF 3.1 que les deux regards comme avec circonspection. Le temps 2001 – 55’ les deux hommes finissent est à l’exode. Tous se CHORÉGRAPHIE ET RÉALISATION : par se confondre l’un l’autre. préparent à fuir devant un Alain Buffard Le montage tout en heurts péril imaginaire et remplissent INTERPRÉTATION : Alain Buffard, ne brise jamais la continuité une carriole d’objets et Anne Laurent, Claudia Triozzi, du mouvement et du lien de couvertures. Malgré Laurence Louppe qui se tisse peu à peu entre la puissance d’évocation tous ces éléments, bercés des images, l’exode, ici, Dispositif 3.1 est une par le flux et reflux d’un poids est intérieur et la carriole configuration imaginée par qui s’abandonne au sol. SGS ne dépassera jamais les murs Alain Buffard, un parcours qui 02/11 (17h35) lépreux du hangar. Tiré met en parallèle quatre figures de Q uel est le secret ? , que du même dans un espace DEAD DREAMS François Verret qualifiait bifrontal. Le chorégraphe OF MONOCHROME MEN de “spectacle de résistance” , performer est en compagnie 1989 – 53’ le film se termine sur une de trois autres personnalités CHORÉGRAPHIE : Lloyd Newson mascarade cynique évoquant de la danse contemporaine : INTERPRÉTATION : DV8 Physical le théâtre burlesque berlinois Anne Laurent, Claudia Triozzi Theatre – Lloyd Newson, Nigel d’avantguerre. PB et Laurence Louppe. Vêtus Charnock, Russell Maliphant, 31/10 (16h45), 09/11 (13h55) à l’identique, portant la même Douglas Wright perruque blonde, ils sont RÉALISATION : David Hinton DISABLED THEATER (EXTRAIT) méconnaissables. Ce terrain 2012 – 10’ d’expérimentation se compose Un hangar, boîte de nuit CONCEPT : Jérôme Bel d’allées et venues rampantes, gay sadomaso. Quatre DE ET AVEC : Damian Bright, de travail vocal et d’une corps explorent les jeux Lorraine Meier magistrale improvisation du désir masculin, le théâtre PRISE DE VUES : Angelo Sansone sur l’art contemporain. de la violence sexuelle. Le mode choisi est celui Ensemble, ils vont jusqu’au Disabled Theater : face du jeu. Il multiplie les bout d’une nuit où le désir à nous, ceux qu’on évite trop perspectives d’approche passe par les états que souvent d’affronter. Des êtres et les détournements, procurent l’anéantissement à la sensibilité exacerbée, oblige à l’écart, au rire, et l’assujettissement du qui ont une physicalité à l’invention. IF partenaire. La caméra colle extraordinaire. Eux, ce sont 03/11 (21h05), 16/11 (14h), 17/11 (19h35) 32 VIDÉODANSE 2012

DIX ANGES, PORTRAITS ERNESTO dispositif mouvant que l’on 1988 – 33’ 2000 – 52’ peut qualifier de “sculpture CONCEPTION : Dominique Bagouet RÉALISATION : Koen chorégraphique”. FA et Christian Boltanski et Sven Augustijnen 17/11 (19h20) INTERPRÉTATION : JeanPierre Alvarez, Christian Bourigault, Sven Augustijnen signe avec FAISEUR D’IMAGES Claire Chancé, Sarah Charrier, son frère, le chorégraphe et 1998 – 15’ Bernard Glandier, Catherine performer Koen Augustijnen, CHORÉGRAPHIE : Philippe Decouflé Legrand, Orazio Massaro, le portrait sensible d’Ernesto RÉALISATION : Philippe Freling Dominique Noel, Sonia Cortès, danseur de hiphop Onckelinx, Michèle Rust français d’origine chilienne Star des années 80, Philippe RÉALISATION : Charles Picq, qui vit dans la banlieue de Decouflé s’est fait connaître Dominique Bagouet Toulouse. Ernesto, qui a été par sa conception de la l’un de ses interprètes, crée cérémonie d’ouverture des Ces miniatures, extraites aussi ses propres solos. Ses Jeux olympiques d’Albertville du Saut de l’ange et réécrites danses revisitent la gestuelle et par de nombreuses pièces pour l’image, respectent hiphop, ses défis et ses empruntant à l’univers le temps étiré de la pièce prouesses, avec des effets du cirque sa magie et ses originale composée comme un cocasses et désarmants, illusions. En quelques extraits crépuscule. La prise de vues qui manifestent sa propre de films, choisis et commentés sobre et le parti pris linéaire vulnérabilité, liée à son vécu par le chorégraphe, apparaît font la part belle à chaque et à ses origines. IF l’essentiel de son travail, personnage, permettant 22/11 (14h20) sa passion pour les images, de comprendre l’importance le charme de ses inventions. que Bagouet accordait dans FACTORY De la fabrique de génériques son œuvre à la personnalité 1993 – 16’ de films à la BD, d’Eisenstein de chacun des danseurs. Les CONCEPTION : Richard Deacon, à Clouzot, Decouflé raconte guirlandes d’ampoules et les Hervé Robbe son enfance, ses découvertes, costumes subtilement démodés CHORÉGRAPHIE : Hervé Robbe ses sources d’inspiration, son du plasticien Christian INTERPRÉTATION : Emmanuelle goût pour les formats courts. Boltanski dégagent une poésie Huynh, Françoise Rognerud, Un formidable parcours qui mélancolique à l’unisson de Rachid Ouramdane, Christian défend un propos abstrait l’écriture chorégraphique. PB Rizzo, Hervé Robbe et fantaisiste. IF 17/11 (18h05), 21/11(15h55) RÉALISATION : Jorge Leon Alvarez 04/11 (18h)

DOLLED UP (EXTRAITS) Ce document fait revivre FASE 2001 – 14’ Factory , résultat de la 2002 – 57’ CONCEPTION, SCÉNOGRAPHIE ET fructueuse collaboration avec CHORÉGRAPHIE : Anne Teresa INTERPRÉTATION : Claudia Triozzi le sculpteur anglais Richard De Keersmaeker RÉALISATION : Claudia Triozzi, Deacon. Dans ce clin d’œil INTERPRÉTATION : Michèle Anne Cécile Colle à Andy Warhol, on retrouve De Mey, Anne Teresa la volonté de se confronter De Keersmaeker “Quoi faire ?” , se demande à l’intérieur d’une démarche RÉALISATION : Thierry De Mey celle qui fut longtemps et de porter au regard du interprète dans la danse public, invité à enfiler un On sait désormais que contemporaine avant d’initier costume et à déambuler l’œuvre d’Anne Teresa son propre travail. Une librement sur le pourtour De Keersmaeker se caractérise recherche où s’imbriquent de la scène, un moment de par les rapports étroits qui corps, voix et mouvements, l’élaboration d’un travail plutôt lient l’écriture chorégraphique performances et installations que l’habituel produit fini. à la composition musicale. plastiques, objets quotidiens Loin de l’idée d’un décor à Créée en 1982, cette pièce et machines scénographiques l’intérieur duquel évolueraient emblématique, inscrite au célibataires. Des pièces qui les danseurs, le projet a pris répertoire de la compagnie, traitent le plus souvent avec un tour plus organique : ne se présente pas autrement. un humour décalé de toutes formes anthropomorphiques La danse, minimale et ces aliénations dans lesquelles plus grandes qu’un homme répétitive, est une remarquable corps et pensée se sentent et faites pour se lover, les incarnation de la musique contraints et maladroits. IF sculptures induisent une de Steve Reich. Remarquables 03/11 (18h10), 09/11 (14h20) circulation et produisent un également, l’interprétation,

PROGRAMME D F Ο © Rémi Angeli

“LES CORBEAUX”, JOSEF NADJ (EN HAUT) | “FASE”, ANNE TERESA DE KEERSMAEKER (EN BAS) © Thierry De Mey 34 VIDÉODANSE 2012

toute d’énergie et de des couleurs dans l’air apprises le plus souvent virtuosité, d’Anne Teresa et, pour eux, la couleur et la instinctivement , ainsi De Keersmaeker et de Michèle lumière dans l’espace peuvent que les notions de style, Anne De Mey, et la lecture être aussi substantielles de virilité… ou simplement que fait Thierry De Mey que sur une toile. VD l’intention qu’ils souhaitent de cette pièce. IF 02/11 (17h25) mettre dans leurs gestes. SGS 09/11 (17h25) 04/11 (11h30) GAVOTTE “HOMMAGE LA FEMME À LA CAFETIÈRE À FRANCINE LANCELOT” GLOBAL GROOVE 1989 - 7’ 1968 – 3’ 1973 – 29’ INTERPRÉTATION : Suzushi Extrait d’un montage RÉALISATION : Nam June Paik, Hanayagi, Consuelo proposé par la Cinémathèque John Godfrey de Haviland de la danse RÉALISATION : Robert Wilson Kitsch, psychédélique, Audelà des apparences, farfelu, hybride, ingénieux, Si le tableau de Paul Francine Lancelot a établi terriblement drôle : le regard Cézanne est sobre, presque un continuum entre les danses de Nam June Paik sur la monolithique, le film de populaires et celles dites danse évite comme la peste Robert Wilson évacue tout savantes, là où tant d’autres l’esprit de sérieux et, surtout, sérieux et ouvre les portes ont cherché à marquer refuse d’être en reste dès lors de la fantaisie. Sa “Femme” une distinction. Son travail qu’il s’agit de proposer des passe son temps à grimacer comparatif relève presque mouvements et de bouleverser et à mâcher fort bruyamment de l’engagement politique l’espace physique et le champ des bonbons translucides. puisqu’elle a placé sur un des perceptions. À l’aube Derrière elle, les portes même pied d’égalité les des premières productions s’ouvrent sur le passage de danses du peuple et celles vidéographiques, Nam rats gigantesques, découvrant de la société parisienne ou de June Paik s’amuse comme des éclairs orangés… FA la noblesse versaillaise. NV un fou : danse rock, danseuse 03/11 (17h15) 03/11 (14h55) d’Asie, Living Theatre, Allen Ginsberg, percussions FUSION GET YOUR FUNK ! de John Cage... FA 1967 – 7’ 2012 – 53’ 03/11 (16h30) CHORÉGRAPHIE : Alwin Nikolais RÉALISATION : Anne Closset RÉALISATION : Ed Emshwiller (assistée par Carine Demange) GROOSLAND 1989 – 27’ Si pour Merce Cunningham Il n’existe pas d’école dédiée CHORÉGRAPHIE : Maguy Marin chaque danseur est à la formation des danseurs INTERPRÉTATION : Ballet national a priori égal à un autre, de hiphop. Get Your Funk ! des PaysBas Alwin Nikolais établit une retrace une tentative belge RÉALISATION : Jan Venema équivalence en qualités de création d’école. Et entre les danseurs, les comme dans toutes les écoles, Ventrus, fessus, le téton costumes, les sons et les les élèves vont accumuler rebondi, à Groosland, lumières ; chaque élément différents cours visant à les gros sont beaux. Sous du spectacle représente un leur apporter tous les moyens de volumineux costumes médium singulier, ayant son de leur art : du popping de mousse et de caoutchouc propre registre de rythmes, à la house, en passant par le qui transforment les danseurs qu’il s’agit d’agencer avec les bboying ou la plus classique en personnages à la Botero, autres en volume extensible. danse contemporaine, hommes et femmes se Avec Alwin Nikolais il y a un la formation dispense aussi retrouvent dans la plus simple rythmecorps, un rythme des cours de dramaturgie, nudité. Sur cette terre costume, un rythmeson, un de régie théâtrale et même édénique, la chair est joyeuse rythmelumière. Ce n’est pas de production, soit toutes et les gestes expriment les par hasard si le chorégraphe les matières qui permettront sentiments les plus tendres. a fait appel à l’un des d’ouvrir ces interprètes Avec cette pièce composée sur cinéastes les plus novateurs, aux différents aspects du les Concertos brandebourgeois , Ed Emshwiller, pour la métier de danseur. Peu à peu, Maguy Marin leste le corps réalisation de ses films de ils seront amenés à interroger des danseurs du poids de la danse. Ils ont en commun l’efficacité ou les raisons chair et reformule à l’envers l’attrait pour le mouvement de certaines techniques du classique un nouvel idéal

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des corps, sans hiérarchie sera vendue puis prostituée. HIP HOP SPIRIT ni éther, un paradis de la Objet sexuel, elle devient 2000 – 27’ rondeur. PB un objet d’étude pour les RÉALISATION : JeanPierre Noury 04/11 (18h15), 19/11 (14h50) scientifiques et les peintres. et Bernard Fiou A sa mort en 1815, le zoologue HAIL THE NEW PURITAN et chirurgien Georges Cuvier Quel est l’esprit du mouvement 1986 – 82’ moule et dissèque son corps, hiphop, sa raison sociale, ses CHORÉGRAPHIE : Michael Clark et conserve ses organes qualités, ses valeurs ? INTERPRÉTATION : Cie Michael Clark génitaux dans du formol Entretiens et images RÉALISATION : Charles Atlas pour asseoir ses théories reconstituent les conceptions sur l’inégalité des races. de certains de ses acteurs “Fictiondocumentaire” Ce n’est donc pas un hasard si et l’évolution du mouvement. à la forme très libre, Hail la pièce de Robyn Orlin a été Pour le chorégraphe et the New Puritan rend compte créée en France. Grâce à la compositeur Storm, il s’agit d’une journée entière passée présence de cinq interprètes, d’une chance : accéder aux côtés de Michael Clark Vénus se démultiplie sur à une nouvelle culture et de sa troupe, chorégraphe le plateau face à de jeunes interdisciplinaire puisqu’elle qui opéra la rencontre entre acteurs français qui propose de devenir créatif danse classique et culture découvrent son histoire. VD en développant l’écriture, punk au milieu des années 80. 15/11 (20h35), 22/11 (21h15) le slam, le dessin, le graff. Entre répétitions studieuses D’autres intervenants comme et soirées folles en compagnie HERE AFTER le musicien DJ Dee Nasty du cultissime Leigh Bowery 2007 – 64’ ou le danseur Pascal Blaise qui a dessiné les costumes, CHORÉGRAPHIE ET RÉALISATION : de la compagnie Aktuel Force le film esquisse les contours Wim Vandekeybus commentent leurs expériences. d’un parcours chorégraphique INTERPRÉTATION : Ultima Vez, Ce film passionnant parcourt irrévérencieux, totalement avec Wim Vandekeybus aussi, en compagnie du peintre ivre de liberté. SGS Harry James et de bien 05/11 (12h40), 11/11 (16h50) Mots, corps et visages d’autres encore, les terrains projetés sur écran. Salves vagues de La Chapelle HAVE YOU HUGGED, KISSED AND sonores, échos de textes, où cette “rage du tag” RESPECTED YOUR BROWN VENUS jets de bâtons, élans s’est développée. IF TODAY? fulgurants de la danse, Puur , 01/11 (16h40) 2011 – 72’ spectacle dont le film est CHORÉGRAPHIE : Robyn Orlin l’adaptation, est une épopée HISTOIRE D’UNE TRANSMISSION, MONTAGE : Corinne Dardé d’aujourd’hui. Cette pièce met “SO SCHNELL” À L’OPÉRA INTERPRÉTATION : City Theatre and en scène une communauté 1999 – 54’ Dance Group Cie – Elisabeth isolée dont les membres CHORÉGRAPHIE : Dominique Tambwe Bakambamba, Ann sont dotés d’un étrange Bagouet Masina, Dorothée Munyaneza, pouvoir. Ils traversent l’espace RÉALISATION : MarieHélène Angela Simpson, Dudu Yende et le temps, se dédoublent Rebois de la scène à l’écran. Entre Parce qu’elle avait un corps réalité et fiction, les corps Après la mort de Dominique hors norme, celle qu’on vibrent d’une intense énergie, Bagouet, les danseurs appelait la “Vénus hottentote” terrible et jubilatoire. Comme de la compagnie fondent fut exhibée devant des dans les rêves, les morts Les Carnets Bagouet afin spectateurs fascinés par la parlent. Audelà des passions de transmettre la mémoire taille de ses hanches, de ses humaines, ils peuvent de son travail, par exemple fesses et de son sexe. En interroger la violence, la ici en inscrivant l’une de rendant hommage à Saartje douleur, la culpabilité, essayer ses pièces au répertoire de Baartman, Robyn Orlin explore de se souvenir et peutêtre l’Opéra de Paris. L’extrême une nouvelle fois notre rapport même de comprendre. délicatesse et la précision de à l’autre et les préjugés Cette fresque vivante la gestuelle du chorégraphe tenaces qui troublent les chorégraphiée à l’instinct comme la variété des danses relations entre Africains et nourrit la poétique de singulières de chaque Occidentaux. Esclave, née vers Vandekeybus à travers deux interprète sont transmises 1789 dans l’actuelle Afrique médias privilégiés, le théâtre directement des danseurs du Sud, Saartje Baartman est et le cinéma. IF de la création, ici Olivia emmenée en Europe où elle 02/11 (19h30), 10/11 (11h30) Grandville et Matthieu Doze, © Charles Atlas © Charles Atlas

“JUMP”, PHILIPPE DECOUFLÉ

à ceux de l’Opéra, notamment RÉALISATION : Yoshito Ohno jalonné de projets étonnants à MarieAgnès Gillot réalisés dans les espaces et Clairemarie Osta. IF Kazuo Ohno est né au Japon les plus divers – squat 14/11 (19h55), 17/11 (16h35) en 1906. Il doit sa vocation de d’amis, friches, usines –, danseur à Antonia Mercé, dite qu’il explore avec d’autres HOME la Argentina, qu’il découvre artistes. Parmi ses multiples 1994 – 17’ en 1929. Et c’est à l’âge de activités, il a créé de CHORÉGRAPHIE : Mark Tompkins 71 ans, après avoir cessé de nombreux solos. Hommages INTERPRÉTATION : Mark Tompkins, danser durant neuf ans, qu’il réunit quatre d’entre eux, Frans Poelstra, Christine lui consacre un éblouissant dont Icons qui évoque Corday, Christian Rizzo solo. Vêtu d’une robe à volant avec fantaisie la figure RÉALISATION : JeanLouis bleu et grand chapeau fleuri, de la virulente et courageuse Sonzogni, Valérie Urréa visage poudré de blanc, danseuse allemande Valeska il incarne le personnage, Gert et La Valse de Vaslav Cette captation brute garde devient ce féminin, en suggère qui ressuscite à sa manière en mémoire des moments l’essence. Le corps pris le grand Vaslav Nijinski. IF d’un joyau d’humour et de d’infimes tremblements, les ICONS 14/11 (19h20), 23/11 (16h25) désinvolture : Home est habité gestes illuminés, Kazuo Ohno LA V ALSE DE V ASLAV 23/11 (16h45) par quatre fanfarons, deux entre dans la légende au faîte balayeurs, Mark Tompkins de son art, avec une poétique L’HOMME QUI DANSE et Frans Poelstra, et deux ténébreuse empreinte de 2004 – 59’ tourtereaux, Christine Corday lyrisme ou d’expressionnisme, RÉALISATION : Rosita Boisseau et Christian Rizzo, qui ne qui traite de la mort et et Valérie Urréa, sur une idée pratiquent jamais aussi bien de la naissance. IF originale de Rosita Boisseau le contactimprovisation que 11/11 (12h35) sur Alexandrie de Claude Une thématique rarement François et peuvent, en deux HOMMAGES traitée : comment ces hommes pirouettes, déplier et remonter 1998 qui font la danse sontils leur maison en carton. Poésie ICONS concernés en tant qu’artistes de carte postale, tendresse 20’ et comment cherchentils version câlins : la danse, pour LA VALSE DE VASLAV parfois à échapper aux Tompkins, reste décidemment 18’ stéréotypes masculins ? Que l’enfance de l’art. FA CHORÉGRAPHIE ET INTERPRÉTATION : cette question soit travaillée 23/11 (16h10) Mark Tompkins implicitement dans leurs RÉALISATION : Gilles Toutevoix pièces ou que leur univers HOMMAGE À LA ARGENTINA soit d’emblée un monde 1994 – 29’ Danseur et chorégraphe d’hommes, Rositeau Boisseau CHORÉGRAPHIE ET INTERPRÉTATION : atypique, Mark Tompkins s’est penchée sur le travail Kazuo Ohno a déjà accompli un parcours d’Angelin Preljocaj,

PROGRAMME H I Ο VIDÉODANSE 2012 37

épurée, composée de gestes INSURRECTION anodins telle une marche 1989 – 43’ ou quelques mouvements CONCEPTION : Odile Duboc fluides des bras qui se et Françoise Michel fondent harmonieusement RÉALISATION : Georges Bessonnet dans l’immobilité apparente de l’environnement. C’est Créée à l’occasion du justement quand la banquise bicentenaire de la Révolution s’étiole, qu’elle s’anime française, Insurrection met du ressac des flots, en scène un ensemble de qu’apparaissent les plans du danseurs qui, suite à la chute film les plus spectaculaires : d’un de ses membres, ceux où se télescopent va exploser le cadre coercitif deux formes de mouvements, d’une chorégraphie l’activité humaine et à la mécanique implacable. la disparition de la banquise, À partir de mouvements “HAIL THE NEW PURITAN”, MICHAEL CLARK qui ne devraient pas répétitifs des jambes, se rencontrer. SGS du vaetvient latéral 07/11 (20h), 16/11 (11h55), 23/11 (12h30) de trois groupes qui agissent en canon, et de ports de bras Christian Bourigault, IN SPITE OF WISHING d’inspiration baroque, Odile Dimitri Chamblas, AND WANTING Duboc développe une écriture Mark Tompkins, Josef Nadj, 2001 – 52’ précise, quasi millimétrée, Alain Buffard, Felix Ruckert, CHORÉGRAPHIE ET RÉALISATION : métamorphosant les danseurs Kader Belarbi, François Wim Vandekeybus en automates inquiétants. Verret et Philippe Decouflé. INTERPRÉTATION : Ultima Vez L’accident qui fait tout Entre extraits de pièces avec Nordine Benchorf basculer, cet infime écart, et entretiens, chacun livre plonge l’ensemble des une parcelle de son monde In Spite of Wishing interprètes dans un joyeux intime et de son approche and Wanting , “en dépit chaos où enfin les corps se de ce délicat sujet. Ces du souhait et de la rencontrent, s’élèvent, conversations sont l’occasion volonté”, est une magistrale s’effondrent, s’affrontent, de découvrir une pensée et dissertation sur le désir. semant les bribes d’une son mouvement, celui qui Première partie d’un diptyque résistance à renouveler travaille chacun des artistes qui interroge le masculin et sans cesse. SGS concernés, et de constater se poursuit avec Scratching 19/11 (16h20), 22/11 (13h40) comment cette réflexion the Inner Fields autour du influence la création et féminin, le spectacle fait ISRAEL GALVÁN, la qualité des gestes. IF l’objet d’une adaptation filmée L’ACCENT ANDALOU 31/10 (17h55) par Wim Vandekeybus dans 2009 – 54’ un hippodrome. Avec une CHORÉGRAPHIE ET INTERPRÉTATION : ICE DREAM dizaine d’acteurs et danseurs Israel Galván 2010 – 18’ de différentes nationalités, RÉALISATION : Maria Reggiani CHORÉGRAPHIE ET INTERPRÉTATION : le chorégraphe a travaillé Daniel Larrieu “les émotions de la chair sur “Je ne me souviens pas RÉALISATION : Daniel Larrieu, scène” . Résolument tourné d’avoir voulu danser, Christian Merlhiot du côté de l’animalité et de je dansais.” Aucune prétention l’organique, les lois du désir dans le propos du danseur, Unique présence prennent ici de multiples rien de plus naturel qu’une au milieu d’un paysage directions. Les corps sont simple histoire de famille, arctique, Daniel Larrieu sous tension, aiguillonnés la transmission d’une nous invite à le suivre par différents disciples de tradition, d’un art dont dans une déambulation la vie violente et du chaos : il a bu le lait. Ce documentaire contemplative, mêlée un matériau théâtral issu de est un parcours dans l’œuvre d’inquiétude sourde précédents travaux autour d’un artiste d’exception, face à la fonte des glaces. de Pier Paolo Pasolini, Israel Galván, né flamenco, En pleine terre du Groenland, accompagné par une musique un langage qu’il ne se il oppose à l’érosion composée par David Byrne. IF contente pas d’interpréter de la banquise une danse 10/11 (12h35) magistralement, mais avec “BANDONÉON”, PINA BAUSCH © Juliette Butler “SONG AND DANCE”, MARK TOMPKINS © Antoine Girard 40 VIDÉODANSE 2012

lequel il prend tous les risques LA JEUNE FILLE ET LA MORT de conversations qui se et surtout des libertés pour en 1980 – 42’ croisent et s’entrechoquent. rénover radicalement les codes, CHORÉGRAPHIE : Maguy Marin Le documentaire de sans pour autant en INTERPRÉTATION : Cie Maguy Marin Wildenhahn est un abandonner l’essence. Il évoque RÉALISATION : Mirto Storni témoignage unique sur ses sources d’inspirations, les conditions du travail Carmen Amaya, Nijinski, Kafka, Dans une cuisine emplie artistique. VD Kazuo Ohno et le grand torero de casseroles, frigidaires 17/11 (20h50) Belmonte… IF et légumes variés, les 11/11 (11h30) personnages sont enfermés. JOSEF NADJ, DERNIER PAYSAGE Fagotés et débraillés, ils ont 2005 – 52’ JAN FABRE, MAÎTRE DU HASARD l’air tendus, épuisés. Le débit CHORÉGRAPHIE ET RÉALISATION : 1995 – 46’ de leurs paroles les rend Josef Nadj CHORÉGRAPHIE : Jan Fabre incompréhensibles. Plusieurs RÉALISATION : Peter Scholten, fois, la Jeune Fille tentera Un coin d’herbe, une terre John Heymans de leur échapper. Le groupe argileuse, quelque part fera mine de l’accompagner, en Voïvodine (exYougoslavie), Metteur en scène, plasticien, mais la pression est trop forte : et une ombre se dessine : chorégraphe, Jan Fabre le départ ne se fera pas. une silhouette, deux yeux, est aussi un grand démiurge. De la pénombre à la lumière une bouche. Josef Nadj Ce documentaire rend compte aveuglante, de la surcharge nous invite, dans une sorte de l’ensemble de son travail. de vêtements à la nudité d’autoportrait, à un voyage Expositions, spectacles, complète et de la révolte aux origines de la création happenings sont racontés à l’attendrissement, le Last Landscape . “Je suis par luimême ou commentés parcours de la Jeune Fille né dans un pays qui n’existe par des critiques spécialisés dessine toutes les couleurs plus” : dans un retour et de proches collaborateurs, du désespoir à l’approche aux sources salutaire pour accompagnés d’extraits de de la mort. La modernité de cette pièce qu’il définit pièces et de répétitions qui ce drame de Schubert permet comme un “autoportrait retracent vingt ans de création à Maguy Marin d’aborder le au paysage” , Nadj remonte artistique. Reconstitution thème ô combien contemporain le fil de son inspiration et fait pointilliste d’une œuvre des solitudes douloureuses le récit d’une représentation foisonnante, tout en tensions. IF et des communautés impossible : comment 21/11 (19h00) désolidarisées. FA figurer cet endroit désertique, 14/11 (11h30) cette lumière, ce tumulus, JÉRÔME BEL, LE FILM ce cheval qui semble attendre 1999 – 55’ JOHN CAGE Godot. Le danseurpeintre Un spectacle de Jérôme Bel 1966 – 57’ s’amuse à donner de la Un film de Luciana Fina CHORÉGRAPHIE : couleur aux sons et les Merce Cunningham percussions se font l’écho Ils entrent l’un après l’autre RÉALISATION : Klaus Wildenhahn d’une peinture dansée. EQ en silence, se placent devant 21/11 (11h30) un tableau noir et déclinent John Cage est le portrait leur identité. Nudité pour en cinéma direct de la troupe JOURS ÉTRANGES les interprètes, lenteur des menée par le couple Cage/ 2003 – 42’ gestes, dessins sur les corps, Cunningham. Il s’y dégage CHORÉGRAPHIE : radicale délicatesse du langage un portrait de groupe Dominique Bagouet inventé par Jérôme Bel, vivace avec ses “mots vides” INTERPRÉTATION : Hélène Baldini, qui parcourt l’histoire de la et ses moments creux dans Hélène Cathala, JeanCharles danse et l’emmène du côté lesquels s’engagent souvent Di Zazzo, Bernard Glandier, des arts plastiques. Grammaire des discussions concrètes Olivia Grandville, Fabrice des corps revisitée au degré sur l’économie. La caméra Ramalingom zéro de l’écriture, qui met est comme un réceptacle RÉALISATION : Myriam Copier en jeu toute l’économie du de vie, le son direct comme spectacle avec une singulière un témoin qui ne peut mentir Jours étranges jouit poésie. Pièce manifeste, et qui saisit l’aléatoire : d’une insolite liberté de ton. magistralement filmée il semble faire parler chaque Différente en cela d’autres en un seul planséquence. IF geste et laisser entendre pièces du chorégraphe 02/11 (14h55), 11/11 (20h40) chaque bribe de la multitude aux compositions savantes.

PROGRAMME J K Ο 41

Solos, duos et mouvements Daniel Larrieu, Éric Larrondo, de groupe s’enchaînent. Pascale Henrot, Françoise Deux duos de petits gestes Le chorégraphe a voulu Grolet, Christine Graz, Thierry graphiques, légèrement rendre hommage à chacun Fournier, Philippe Chevalier, accélérés, qui rappellent de ses danseurs et à leurs Dominique Boivin, Karl Biscuit le cinéma muet, et une étude propres compositions issues RÉALISATION : Charles Atlas dansée en quatuor, tout d’improvisations. De petits en variation autour d’une gestes fragiles et burlesques Petites séquences nerveuses figure : le cercle. IF rappellent le cinéma de de dansegag sur le mode 03/11 (17h) Keaton, des duos empreints d’un programme de cabaret, de désir et d’émois évoquent où danseurs et spectateurs sont KALÉÏDOSKOP/ l’univers de l’adolescence, métamorphosés en créatures LA LEÇON DE DANSE cueillie au cœur de son temps colorées par des costumes 1990 – 6’ avec ses explosions d’énergie, délirants et des maquillages CHORÉGRAPHIE ET RÉALISATION : ses troubles et ses blessures. outrés. Festival d’images Philippe Decouflé La danse se fait discrètement éclectiques pour une danse INTERPRÉTATION : Muriel Corbel, poignante, entre le sourire de haut voltage. Toute une Véronique Defranoux, Éric et les larmes. Jours étranges génération d’interprètes et Martin, Herman Diephuis, reste aujourd’hui une œuvre de chorégraphes des années 80 Philippe Decouflé particulière, un poème semble s’être donné rendez chorégraphique rock. IF vous pour ce bœuf électrique En courtes séquences, à la façon 04/11 (16h10) à La Bellevilloise. PB d’un petit dictionnaire, surgit 02/11 (17h10), 11/11 (16h10), 15/11 (17h05) une savoureuse déclinaison JOYAUX (EXTRAIT) : RUBIS de danses populaires. Une valse 2005 – 21’ JUNGLE SUR LA PLANÈTE VÉNUS à trois temps, petite, moyenne CHORÉGRAPHIE : George Balanchine (EXTRAITS) et grande. Une lambada au INTERPRÉTATION : Aurélie Dupont, 1994 – 16’ ralenti. La célèbre java exécutée MarieAgnès Gillot, Alessio CHORÉGRAPHIE ET RÉALISATION : par un trio et sur un tabouret. Carbone et le Ballet de l’Opéra Daniel Larrieu Un sirtaki pour la Grèce, national de Paris INTERPRÉTATION : Matthieu Doze, une bourrée pour la France et RÉALISATION : Pierre Cavassilas Laurence Rondoni, Daniel d’autres formes plus inédites : Larrieu, Anne Laurent le “marie clairing”, une danse Sur des partitions musicales à partir d’un magazine féminin dues à trois compositeurs De cette pièce graphique, choisi au hasard, ou le “ruban”, différents, Balanchine a composée à la façon des proche du numéro de cirque composé un ensemble de collages dadaïstes, le film et de la gymnastique. IF pièces abstraites décrivant propose trois courts extraits. 03/11 (15h40) trois états de la danse : Une façon de découvrir Émeraudes pour le ballet le travail sensible de Daniel KALÉIDOSCOPE : VALESKA GERT, romantique, Diamants pour Larrieu, la qualité d’une RIEN QUE POUR LE PLAISIR, les Ballets russes et Rubis danse épurée oscillant entre RIEN QUE POUR LE JEU pour la modern dance, gravité et fugues ludiques, 1977 – 62’ une pièce où le chorégraphe si raffinée dans sa texture RÉALISATION : Volker Schlöndorf opère une déconstruction du et son souci du détail. Le mouvement, qui préfigure les corps, son énergie, ses états, Actrice, danseuse, artiste de travaux de Merce Cunningham l’écriture de ses flux, comme cabaret, mais aussi tenancière, ou William Forsythe. Christian ses structures géométriques, l’inclassable Valeska Gert Lacroix a créé les costumes sont ici sources de réflexion (18921978) fut une figure de cette version. MB et de composition. IF pionnière de la danse moderne. 17/11 (13h55) 31/10 (12h50) Adulée par les uns, jugée scandaleuse par les autres, JUMP (HYSTÉRIQUE BOURRÉE) KALÉÏDOSKOP/ESSAIS elle fut pendant les années 20 1984 – 15’ SUR LA VITESSE EN SUPER-8 et 30 l’une des personnalités CHORÉGRAPHIE : Philippe Decouflé 1994 - 5’ phare de la scène berlinoise INTERPRÉTATION : Marcia Arrantes CHORÉGRAPHIE : Philippe Decouflé et européenne. Cependant, Barcellos, Nathalie Richard, INTERPRÉTATION : Christine l’arrivée d’Hitler au pouvoir Véronique Ros de la Grange, Bombal, Magali Caillet, la contraignit à l’exil et donna Monet Robier, Michèle Éric Martin, Irma Omerzo un coup d’arrêt à sa carrière. Prélonge, Joseph Lennon, RÉALISATION : Michel Amathieu En 1968, elle publia le récit 42 VIDÉODANSE 2012

de sa vie, Je suis une sorcière sur les scènes internationales. les stéréotypes féminins, fait Kaléidoscope d’une vie Le succès qu’elle a rencontré l’objet de ce film dans lequel dansée . Elle y revint quelques depuis sa création en 2005 La Ribot, au travail ou dans mois avant sa mort dans est aussi riche du débat qu’elle la vie quotidienne, tente de ce portrait où on la voit produit autour de cet art qu’est cerner l’objet de sa démarche. notamment reprendre et le flamenco et de ses formes “Plus le temps passe, transmettre, à l’âge de 84 ans, nouvelles. Fils de danseurs moins l’espace m’intéresse , l’un de ses plus célèbres solos, sévillans, footballeur de expliquetelle. Ce sont plutôt Mort . Un film extraordinaire, vocation, Galván électrise les petites choses, les petits tant par les archives qu’il les salles. Ce spectacle où voix, moments, l’immédiateté recèle que par l’intensité de la musique et corps se cherchent et les changements d’ambiance présence de “la” Valeska. MB et se répondent prend entre le public et mes 14/11 (20h50) parfois des chemins inattendus interventions qui retiennent pour rendre un radical mon attention.” IF KAZUO OHNO hommage critique au flamenco 05/11 (18h35), 16/11 (12h30) 1982 – 56’ des débuts du XX e siècle. CHORÉGRAPHIE ET INTERPRÉTATION : En parfaite possession de ses LECTURES POUR IMPROVISATION Kazuo Ohno puissantes racines, le danseur TECHNOLOGIES SCÉNARIO ET JOURNALISTE : s’investit en toute liberté, 1994/2011 – 10’ Pierre Biner ouvrant son vocabulaire à de CHORÉGRAPHIE : William Forsythe RÉALISATION : nouvelles postures, où courbes, RÉALISATION : William Forsythe JeanClaude Diserens cambrures et zapateados, avec Nik Haffner, Volker délestés de tout folklore et Kuchelmeister, Chris Ziegler Ce portrait de Kazuo Ohno stéréotypes, convient l’ombre retrace la longue vie du d’autres modernités, telles Dans ce court document, danseurchorégraphe et son celles du danseur Nijinski, William Forsythe explicite amour pour la Argentina, dans le célèbre Faune : de sa méthode de composition danseuse de flamenco qu’il profil, coude cassé, avantbras à l’aide de lignes animées qui vit danser, jeune homme, et paume de la main tendus rendent visibles les directions au théâtre impérial de Tokyo. vers l’avant. Interprète solo, que doivent suivre les Né en 1906, Kazuo Ohno Galván est accompagné de interprètes. Il révèle au public a essayé d’arrêter de danser deux remarquables musiciens, les volumes qui structurent la soixantaine venue, mais le guitariste Alfredo Lagos son écriture. D’une pure la danseuse ellemême lui et le chanteur David Lagos. abstraction, le geste devient est apparue dans les contours C’est à cette fête virtuose jeu de lignes, réponse ludique d’une peinture abstraite et sensible qui célèbre l’esprit à un dispositif imaginaire et lui a demandé de lui dédier pionnier et l’engagement qui invite naturellement un spectacle. Kazuo Ohno ne des avantgardes que nous à la danse. SGS s’est pas fait prier, incarnant convie La Edad de oro . IF 24/11 (18h50) luimême la Argentina. Perle 05/11 (16h50), 11/11 (14h25) rare de ce film : les seules LOURDES – LAS VEGAS archives connues montrant la LA RIBOT DISTINGUIDA (BERNADETJE) danseuse s’accompagnant de 2004 – 63’ 1999 – 64’ ses célèbres castagnettes. FA RÉALISATION : Luc Peter CHORÉGRAPHIE : Alain Platel, 07/11 (14h20), 14/11 (15h50) Arne Sierens La chorégraphe madrilène INTERPRÉTATION : Ballets C de la B LA EDAD DE ORO Maria Ribot, dite La Ribot, RÉALISATION : Giovanni Cioni 2011 – 105’ poursuit une recherche CHORÉGRAPHIE ET INTERPRÉTATION : qui assimile la réflexion Bernadetje , comédie populaire Israel Galván sur le corps à une démarche et déjantée, marie la grâce MUSICIENS : David Lagos (chant), de plasticienne. Son approche et la trivialité pour évoquer Alfredo Lagos (guitare) ironique de la danse et de la jeunesse dans tous ses RÉALISATION : Félix Vázquez la représentation, y compris états, ses élans, ses émois, sociale, du corps se développe ses désirs, rêves et fantasmes, La Edad de Oro , ici dans sa au fil de séries de Pièces dans un monde marqué par captation intégrale, véritable distinguées , “exposées” lors la mondialisation. La scène est emblème du talent d’Israel de confrontations vivantes avec une piste d’autotamponneuses Galván, a fait la réputation le public. Cet art, qui interroge où les interprètes semblent du jeune danseur d’exception les lois du marché autant que vivre en famille, parents

PROGRAMME K L Ο © Levieux

“JOYAUX”, GEORGE BALANCHINE (EN HAUT) | “KONTAKTHOF”, PINA BAUSCH (AU MILIEU) © Birgit

“THE SHOW MUST GO ON”, JÉRÔME BEL (EN BAS) © Mussacchio Laniello 44 VIDÉODANSE 2012

déboussolés, adolescents et provoque féminité et le tout n’a rien d’un livrés à euxmêmes se côtoient et masculinité hors des assemblage hétéroclite. Au dans une salutaire rage représentations attendues. IF contraire, le montage est soigné de vivre et de danse. Le parti 03/11 (20h25), 22/11 (16h20) et au premier plan, la danse pris cinématographique de de Merce, parfois démultipliée, Giovanni Cioni sort de la pièce MAY B illustre magnifiquement cette pour s’attacher aux acteurs 1983 – 81’ phrase empruntée à Einstein : danseurs, et transforme le CHORÉGRAPHIE : Maguy Marin, “Il n’y a pas de point fixe dans processus de création et la Cie Maguy Marin l’espace.” À quoi Merce ajoute : pièce en véritable fiction. IF RÉALISATION : PaulRobin “S’il n’y a aucun point fixe, 22/11 (15h15) Benhaïoun alors tout point est également fluide et intéressant.” Très MAUVAIS GENRE Maguy Marin a imaginé exactement ce que montre Paik 2004 – 41’ ce qui se passerait si dans ce portrait chorégraphique CHORÉGRAPHIE : Alain Buffard les personnages de Samuel superbe, drôle, et surtout INTERPRÉTATION : Jérôme Andrieu, Beckett s’animaient : totalement inventif. FA John Bateman, Trisha Bauman, mouvements brusques 15/11 (16h35) Alain Buffard, Régine et bestiaux où le basventre Chopinot, Steven Cohen, est le moteur essentiel, élans MERCE CUNNINGHAM & CO Herman Diephuis, Élu, grégaires chez des êtres que 1982 – 44’ Matthieu Doze, Héla Fattoumi, tout semble avoir abandonné CHORÉGRAPHIE : Virginie Garcia, Simon sinon l’atavisme impérieux Merce Cunningham Hecquet, Christophe Ives, de se fondre en tribu. Encore COMMENTAIRES ET INTERVIEW : Jennifer Lacey, Anne Laurent, inscrite au répertoire de Hervé Gauville Julie Nioche, Rachid la compagnie, cette pièce, AVEC : Merce Cunningham, Ouramdane, Pascale Paoli, dans laquelle la chorégraphe Louise Burns, Chris Komar, Mickaël Phelippeau, Cécile tentait, sans recours au Joseph Lennon, Proust, Laurence Rondoni, texte, de réconcilier univers Robert Swinston Claire Servant, Claudia Triozzi théâtral et chorégraphique, RÉALISATION : Benoît Jacquot RÉALISATION : Sophie Laly a fait le tour du monde. PB 07/11 (15h15), 14/11 (12h40) Dans ce passionnant reportage Alain Buffard a débuté commenté par Hervé Gauville, son parcours avec des pièces MERCE BY MERCE BY PAIK on découvre par petites fortement inspirées par INTERPRÉTATION : touches successives la mise le body art et les performers Merce Cunningham en œuvre d’une recherche des années 70. Good Boy , MERCE AND MARCEL artistique assurément son premier solo, est une sorte 1978 – 15’ complexe et exigeante, de manifeste autobiographique RÉALISATION : Nam June Paik qui s’avère profondément dans lequel il interroge avec Marcel Duchamp humaine dans sa manière l’identité, la mise en jeu BLUE STUDIO d’envisager les rapports entre du corps et sa représentation. 1978 – 15’ les êtres, de penser l’espace, La réflexion se prolonge dans RÉALISATION : Charles Atlas, et d’intégrer “la vie” à une Mauvais genre , multiplication Merce Cunningham écriture chorégraphique qui, par une vingtaine de du fait de son abstraction, performers des enjeux de Il y a la danse de Merce pourrait sembler exclusivement Good Boy , pièce qui “trafique Cunningham, la voix de formelle. MB avec la maladie et la fragilité John Cage, les constructions 31/10 (17h10) du corps” . Alain Buffard vidéo de Nam June Paik, déplace les interrogations les images de Charles Atlas, MERCE CUNNINGHAM, L’HÉRITAGE de ce premier travail en solo l’interview de Marcel Duchamp, 2012 – 56’ pour étudier la notion de la visite inopinée de Merce CHORÉGRAPHIE : communauté. Du solo au à Leo Castelli, des paysages Merce Cunningham groupe, de l’intime au collectif, urbains, des friselis de vagues, RÉALISATION : le corps exposé chemine vers des bébés danseurs, le MarieHélène Rebois l’extension et produit d’autres chassécroisé de taxis jaunes questionnements. Corps newyorkais, les robes MarieHélène Rebois a dénudés et reconfigurés, à volants des danseuses largement contribué à la Mauvais genre ne fait sudaméricaines, des mémoire de cet art éphémère pas dans la bonne réputation incrustations d’images : qu’est la danse. Dans

PROGRAMME M M Ο 45

L’Héritage , portrait documenté, d’un rapport singulier le rôle, volontaire ou elle s’intéresse à l’une des à soi et au monde, à partir involontaire, joué par certains figures les plus marquantes d’une expérience de porosité d’entre eux dans l’édification du XXe siècle, le chorégraphe extrême avec l’environnement. du III e Reich, ce film Merce Cunningham. À travers Il trace depuis les années 70 passionnant et richement entretiens et images d’archives une trajectoire artistique documenté montre les dérives qui recontextualisent œuvres indépendante, nourrie auxquelles sont exposées et mouvements esthétiques, de rencontres avec des les plus belles utopies, la réalisatrice met en relief artistes (Anna Halprin), mais aussi la part de négation le sens de la démarche et des intellectuels (Michel de l’histoire que recèle l’idéal, l’inventivité du grand artiste Foucault, Gilles Deleuze, Félix récurrent, de retour au américain. En perspective, Guattari) et des musiciens “paradis des origines”. MB s’esquisse une forme discrète improvisateurs (Derek Bailey 22/11 (12h45) d’adieu, hommage au travail, ou Milfrod Graves). VS au mouvement, à travers la 23/11 (13h50) MORNING SONG question de l’héritage portée à 1999 – 97’ la fois par les danseurs et par LA MONTAGNE DE LA VÉRITÉ MISE EN SCÈNE ET RÉALISATION : la Fondation qui se consacre 1996 – 52’ Jan Lauwers à la mémoire des œuvres et RÉALISATION : Henry Colomer INTERPRÉTATION : Need Company du travail du chorégraphe. avec Viviane De Muynck, Dans les propos de celui qui a Colonie utopique fondée Carlotta Sagna défriché tant de territoires du en 1900 dans le Tessin, Monte mouvement, Merce Cunningham Verità, la “montagne de Cette “chanson du matin” n’emploie pourtant jamais des la vérité”, est une émanation égrenée par Jan Lauwers termes comme avantgarde : du mouvement de Réforme décrit, au beau milieu “Ça ne m’intéresse pas de de la vie qui, à la fin du d’une cuisine familiale, qualifier les choses, de les XIX e siècle en Allemagne, les derniers spasmes mettre dans des cases. Mais prônait le retour à la nature de cette fin de siècle qui en ce qui concerne mon travail et aux origines comme moyen disparaît avec la mort personnel, j’ai toujours été de se libérer des contraintes des utopies. Le désir et ses attiré par la nouveauté.” IF de la civilisation moderne. excès : sexe, pouvoir et mort 09/11 (19h40), 16/11 (20h45) Animée par le projet de nourrissent ce théâtre du fonder une société idéale, désenchantement. Cette œuvre MIN TANAKA SUR LA ROUTE cette communauté autarcique majeure du metteur en scène DE LA DANSE EN INDONÉSIE regroupait des “rebelles et plasticien est un flamboyant 2007 – 120’ de la politique et des arts” , traité de la finitude. IF CHORÉGRAPHIE ET INTERPRÉTATION : ainsi que des adeptes du 08/11 (11h30) Min Tanaka végétarisme, du naturisme, RÉALISATION : Katsumi Yutani de l’eurythmie… et de l’amour MUSICA SARDA libre. Pour inscrire cette 1990 – extrait 5’ Le film suit le voyage expérience dans son temps, RÉALISATION : Georges Luneau de quarantecinq jours celui de la montée des du chorégraphe à travers totalitarismes, Henry Colomer En Sardaigne, musique, les îles de l’Indonésie pour s’est attaché à quatre chant et danse font partie en faire un objet rare où la membres de Monte Verità : intégrante de la vie qualité plastique de l’image, Gusto Gräser, poète et quotidienne, et les différentes la richesse du travail sonore vagabond, qui fut l’un de ses traditions s’expriment tout et la dynamique fragmentaire fondateurs ; le psychanalyste particulièrement à l’occasion du montage créent une œuvre Otto Gross, pionnier de la des festivités sociales ou bien audelà du journal révolution sexuelle ; l’écrivain religieuses. Chaque village de voyage conventionnel. libertaire et pacifiste a ses chants spécifiques, Collaborateur de Tatsumi Erich Mühsam ; enfin, l’une polyphonies, improvisations Hijikata, Min Tanaka est très des figures de la modernité accompagnées à la guitare tôt devenu danseurpaysan en danse, le chorégraphe ou à l’accordéon… et aux et fondateur d’un laboratoire et théoricien du mouvement moments de liesse, les de recherche dans une ferme Rudolf von Laban qui y fonda villageois se retrouvent dans d’Hakushu où il s’installe dans l’École pour l’art, avec l’aide la danse, toutes générations les années 80. Min Tanaka de Suzanne Perrottet et Mary confondues. MB travaille sur la construction Wigman. En stigmatisant 03/11 (15h) © Philippe Lainé

“HAVE YOU HUGGED, KISSED AND RESPECTED YOUR BROWN VENUS TODAY?”, ROBYN ORLIN

NECESITO s’approchant de la scène et, 1993 – 58’ pour finir, dialoguant avec la Inclassable, l’artiste CHORÉGRAPHIE : chorégraphie, les danseurs et Claudia Triozzi fait figure Dominique Bagouet les musiciens. Autrement dit, de proue d’un phénomène INTERPRÉTATION : Rita Cioffi, restituant le plaisir de regarder de “déterritorialisation” qui Priscilla Danton, Matthieu un spectacle vivant. FA éradique tout naturellement Doze, Olivia Grandville, 31/10 (14h35) l’idée même de cloisonnement Dominique Jegou, Catherine entre les arts. Danseuse Legrand, Sylvain Prunenec, LE NERF DU TEMPS de formation, interprète chez Fabrice Ramalingom, Juan 1991 – 16’ Odile Duboc, François Verret, Manuel Vicente et le groupe CHORÉGRAPHIE ET INTERPRÉTATION : Georges Appaix, et plus Gas Gas Gas, Sven Lava Renate Pook récemment Alain Buffard ou Polhammer RÉALISATION : Marc Guérini Xavier Le Roy, Claudia Triozzi RÉALISATION : Charles Picq a esquissé en quelques pièces Coiffée d’un bonnet requin les formes d’un genre Necesito, pièce pour Grenade et ceinte d’un tutu gonflable, qui n’appartient qu’à elle. est la dernière création de Renate Pook chante, danse À l’instar de cet instrument Dominique Bagouet. Inspirée et crie dans un lieu industriel métallique inédit sur par l’histoire araboandalouse désaffecté savamment éclairé. lequel s’ouvre le spectacle, de la ville de Grenade, Ce long solo désarticulé, Ni vu ni connu se découvre la pièce renvoie aux premiers qui se veut provocant et comme un gigantesque émois de Dominique, petit absurde, est conçu comme dispositif de distorsion, garçon, regardant émerveillé un hommage à Valeska Gert, une attraction de fête foraine un spectacle de flamenco l’excentrique danseuse où l’on viendrait contempler sur les ramblas de Barcelone. allemande des années 20. PB La Triozzi, bête de scène. Si Necesito est l’un des plus 14/11 (19h40) À la fois Monsieur Loyal, beaux films de danse qui voltigeuse, dompteuse soient, c’est sans doute que NI VU NI CONNU et fauve, elle se dédouble Charles Picq a utilisé sa 2010 – 60’ en de multiples avatars, caméra comme s’il s’agissait CHORÉGRAPHIE ET INTERPRÉTATION : reflets d’une galerie des de son propre regard, Claudia Triozzi glaces qui interroge le visible s’attardant, s’éloignant, RÉALISATION : Sophie Laly autant que l’identité.

PROGRAMME N N Ο © Giovanni Cioni

“LOURDES LAS VEGAS”, ALAIN PLATEL ET ARNE SIERENS

Avec sa voix et ses gestes dont Les Noces en 1923 les codes du spectaculaire, précis, à l’intensité sur la partition de Stravinsky. cette première pièce du puissamment sexuelle, Prenant pour départ chorégraphe donne tout élégamment politique, des noces russes paysannes, de suite le ton d’une œuvre elle excède tous les registres la chorégraphe parvient étonnante qui se pose comme pour les redéployer. à exprimer toute la teneur en rupture. SGS Danse, chant, performance, dramatique du mariage 11/11 (18h40) tout se mêle sans jamais arrangé, son aspect clanique se brouiller dans un éclair et rituel, où les dynamiques NOTRE AMOUR de pensée d’où jaillissent de groupe écrasent les 2009 – 45’ et se diffractent des images destinées individuelles. SGS CHORÉGRAPHIE : Christian Rizzo insolites. SGS 31/10 (11h30), 03/11 (13h35) INTERPRÉTATION : Philippe 03/11 (18h25), 08/11 (18h30) Chosson, Christine Bombal, NOM DONNÉ PAR L’AUTEUR Pep Garrigues, Kerem Gelebek, LES NOCES 2005 – 68’ Wouter Krokaert, Ifang Lin, 2008 – 27’ Un spectacle de Jérôme Bel Tamar Shelef et Mark CHORÉGRAPHIE : RÉALISATION : Daniel Crétois Tompkins (chant) Bronislava Nijinska RÉALISATION : Arnold Pasquier INTERPRÉTATION : Dans Nom donné par l’auteur , Ballet du Théâtre Mariinsky Jérôme Bel et Frédéric À michemin entre captation de SaintPetersbourg Seguette manipulent ou et documentaire, cette façon RÉALISATION : Denis Caïozzi déplacent une série d’objets d’appréhender le spectacle quotidiens prélevés dans un mon amour préserve le Sœur du mythique Nijinski, environnement domestique : mystère et la magie des Bronislava Nijinska a l’appartement du chorégraphe. images, y compris à travers accompli sa carrière dans Dictionnaire, patins à glace, les textes, poèmes et chansons l’ombre, mais non sans grâce. aspirateur, tapis, salière, d’amour dits par les Professeur émérite qui forma ballon, etc., se substituent interprètes hors plateau. notamment Serge Lifar, elle ainsi aux danseurs en un Toujours on en revient fut aussi chorégraphe pour ballet qui tient du rébus. à ce qui se dissimule dans la troupe de Diaghilev, créant Réflexion sur la réification la brume, ces silhouettes plusieurs ballets originaux des corps autant que sur en marche comme dans 48 VIDÉODANSE 2012

un rêve aspirées par leur que, pour le chorégraphe, OUTSIDE IN propre disparition. Si chaque la conception d’un film 1994 – 15’ danseur marque l’espace, tient à la fois d’une exigence CHORÉGRAPHIE : Victoria Marks l’habite, le structure, spatiale et chorégraphique, INTERPRÉTATION : avec David Toole Christian Rizzo met en scène d’une dramaturgie pensée et la compagnie CandoCo des duos qui nous parlent spécifiquement pour RÉALISATION : Margaret Williams de sentiments, de gestes l’image. De Forsythe, on oubliés, de liens et de ruptures, connaît les chorégraphies Dans les années 90 aux de l’histoire des corps qui virtuoses qui découpent ÉtatsUnis, wheelchair s’aiment et chutent sous les mouvements en lignes companies était le label une forme approchant celle sensuelles et fragmentées, donné aux nombreuses d’un “opéra pop”. Le spectacle mélange d’une vision à la fois troupes chorégraphiques a pour origine une question archaïque et contemporaine. qui comptaient dans leurs légèrement décalée et One Flat Thing, Reproduced membres des personnes provocante, à contreemploi de est un espace visuel handicapées. Suivant la surexposition des corps dans qui emporte par l’énergie la qualité du mouvement la vie publique et les médias : des danseurs. AB recherché par la chorégraphe, peuton encore aujourd’hui 17/11 (13h25), 19/11 (19h15) le film insiste sur les gestes parler d’amour et créer des minimaux, les expressions danses romantiques ? IF ORPHÉE ET EURYDICE du visage, les différences 31/10 (16h) 2008 – 103’ de regards. Impulsions, CHORÉGRAPHIE : Pina Bausch secousses, énergies passant OCEAN INTERPRÉTATION : Orphée : d’un individu à un autre 2011 – 100’ Yann Bridard, Eurydice : tracent un espace polyédrique CHORÉGRAPHIE : Merce MarieAgnès Gillot, Amour : au fort impact visuel. CP Cunningham Miteki Kudo, et le Ballet 15/11 (16h20) INTERPRÉTATION : Merce national de l’Opéra de Paris Cunningham Dance Company RÉALISATION : Vincent Bataillon PARK RÉALISATION : Charles Atlas 1998 – 45’ En 1975, deux ans CHORÉGRAPHIE ET INTERPRÉTATION : Charles Atlas, légendaire après son installation Claudia Triozzi compagnon des aventures à Wuppertal, Pina Bausch RÉALISATION : Association Cespi artistiques de Merce crée son deuxième Cunningham, fait plus opéradanse avec une Claudia Triozzi fait que filmer les pièces du scénographie, des lumières ses débuts en solitaire chorégraphe américain. et des costumes de Rolf dans une performance Par la perception qu’il en a Borzik. Elle réorganise décapante, Park . Elle et sa maîtrise de l’image, il la dramaturgie de l’opéra y met en jeu le corpsobjet fait comprendre au public une de Gluck autour de quatre d’une femme isolée dans danse extrêmement rigoureuse tableaux, Deuil , Violence , un vertige intérieur, et complexe. La pièce Ocean , Paix , Mort , dont le chœur inextricablement reliée conçue avec John Cage (qui se fait le thermomètre à une série d’installations décèdera en 1992, deux ans émotionnel, déclinant à base d’articles domestiques. avant la création), a été filmée ainsi différents régimes Ménage, famille, travail, en 2008. Son paysage nocturne de tensions, la raideur séduction, cette mécanique évoque un univers marin de la douleur, le déchaînement de la répétition digne hors du temps. IF de la violence, la fluidité des Temps modernes évoque 04/11 (20h25), 19/11 (13h10) de l’harmonie. Elle dédouble en quatre tableaux les aussi les personnages différentes formes d’aliénation ONE FLAT THING, REPRODUCED principaux, incarnés de la femme “moderne” 2006 – 27’ à la fois par un chanteur depuis les années 60. IF CHORÉGRAPHIE : William Forsythe et un danseur. Affichant 03/11 (17h25) INTERPRÉTATION : Cie William une dissociation entre geste Forsythe avec Dana Caspersen et voix tout en associant PAROLE DE CHORÉGRAPHES RÉALISATION : Thierry De Mey physiquement le chanteur au RAIMUND HOGHE danseur, le motif dramatique 2005 – 11’ Les œuvres de William résonne, évitant toute ALAIN BUFFARD Forsythe pour la caméra didascalie mimétique. CP 2005 – 11’ sont rares. C’est parce 01/11 (13h30) RÉALISATION : Laurent Goumarre

PROGRAMME O P Ο © Hervé Véronèse © Marc Domage

“NI VU NI CONNU”, CLAUDIA TRIOZZI “DISPOSITIF 3.1”, ALAIN BUFFARD

INTERPRÉTATION : Cie Troubleyn Laurent Goumarre, journaliste RÉALISATION : Kris Van Aert Existetil une terre commune, passionné de danse, nous un espace où créer ensemble ? livre d’un geste heureux deux Le parcours de Jan Fabre Ce qui les réunit, c’est portraits de chorégraphes est guidé par une recherche une matière : l’argile. Elle est incontournables de la scène des extrêmes dans une très présente dans la ville contemporaine. Chaque film exploration des dimensions d’origine de Josef Nadj, Kanizsa est construit selon des choix physique, spirituelle en Voïvodine, mais aussi de mise en scène, de cadrage et érotique du corps. Dans dans les œuvres en céramique et de montage singuliers, son œuvre protéiforme, de Miquel Barceló. Pour se adaptés à l’univers artistique des éléments reviennent retrouver, les deux artistes ont de chaque chorégraphe. La avec constance. Ainsi imaginé un espace précis. Un fine écoute du réalisateur sait les animaux pour Parrots mur et un sol d’argile fraîche imprégner différemment le and Guinea Pigs (“perroquets et humide. Avec eux, des outils support filmique, témoignant et cobayes”), un spectacle pour la travailler et quelques de la diversité des propos onirique et grotesque dans objets. Entre autres, de grands et des méthodes de travail. lequel l’espace est transformé vases de terre couleur brique Elle laisse aussi apparaître en laboratoire du monde et encore mous, que le peintre un souci commun à tous contemporain. Selon Jan lance sur le chorégraphe et ces artistes, le statut Fabre, “les animaux sont les qu’il modèle à même son corps, du corps dans la société meilleurs médecins, les plus sculpture vivante aux contours et un rapport à la création brillants philosophes”. Scènes surprenants, subissant qui ne s’ancre pas terribles et parfois comiques d’étranges métamorphoses dans la seule écriture qui scrutent l’animalité, sous l’impact des gestes. chorégraphique, mais dans la sauvagerie qui se cachent Paso doble se présente comme une approche de l’humain en chacun de nous. Le monde une suite de tableaux en à travers l’exploration de de Jan Fabre devient constante transformation. Le “situations” et par la mise un bestiaire explosif. IF temps écoulé, la performance en œuvre de dispositifs. VS 21/11 (19h55) dévoile sa trame, le mystère RAIMUND H OGHE 15/11 (14h25) qu’elle abrite. Des formes ALAIN B UFFARD 03/11 (20h15) PASO DOBLE les plus archaïques jusqu’à 2006 – 39’ l’ironie des gestes littéralement PARROTS AND GUINEA PIGS CONCEPTION, INTERPRÉTATION aspirés par la matière, le geste 2002 – 110’ ET RÉALISATION : Josef Nadj, de la création. IF CHORÉGRAPHIE : Jan Fabre Miquel Barceló 17/11 (18h40), 21/11 (13h15), 23/11 (11h30) © Patrick Desbois © Juliette Butler

“CARMEN”, DOMINIQUE BOIVIN “DANZÓN”, PINA BAUSCH

PATRICK DUPOND AU TRAVAIL un dispositif particulier. métaphysique une aura 1988 – 58’ Un espace circulaire qui d’ironie, un cérémonial de RÉALISATION : André S. Labarthe évoque à la fois le cirque l’absurde que le chorégraphe et le banquet, la “chambre met à l’épreuve sans jamais Tourné au plus fort de sa grande comme le monde” perdre de son talent. IF carrière, ce documentaire suit décrite par Bruno Schulz, 31/10 (18h55), 21/11 (14h55) Patrick Dupond depuis les accueille le public le temps coulisses de l’Opéra de Paris d’une expérience proche PICHET KLUNCHUN AND MYSELF jusqu’au Japon, en passant du processus de création, 2011 – 100’ par les studios de son premier et qui se déroule en trois CONCEPTION : Jérôme Bel professeur, Max Bozzoni, où temps. Dans le premier cercle, INTERPRÉTATION : Pichet Klunchun, on peut l’apercevoir à 16 ans une exposition vidéo composée Jérôme Bel dans de vieux films super8 de 24 tableaux dont l’image RÉALISATION : Jérôme Bel, exhumés. Le danseur face à bouge imperceptiblement. Aldo Lee son double juvénile offre alors Dans le second, le public un spectacle attendrissant, est invité à s’asseoir pour Deux hommes – Pichet entre les répétitions en studio, la projection d’un film en noir Klunchun, chef de file les déambulations dans Tokyo et blanc qui se poursuit par de la danse traditionnelle habitées par un mouvement une étrange chorégraphie thaïlandaise, et Jérôme Bel, de suspension légère, et les sur un minuscule podium tous deux danseurs et variations endiablées sur plein de trappes. C’est ce film, chorégraphes, divisés par scène. Avec, entre autres, qui constitue le pivot de un fossé culturel – discutent des extraits d’ Arcenciel la pièce, qui est présenté ici. de la peur, de la nudité, (Alwin Nikolaïs) et de Salomé Matériaux et techniques de la religion, de la tradition (Maurice Béjart). SGS diverses se condensent et de l’art et la manière 01/11 (11h30), 07/11 (12h20) autour de l’ambiguïté de dont les histoires peuvent la forme, rassemblant ainsi être dites dans la danse. VD LES PHILOSOPHES les multiples facettes de l’art 12/11 (16h50) (PART. 2, COURT MÉTRAGE) du chorégraphe. Dans ce 2002 – 25’ laboratoire de vision que sont PINA BAUSCH CONCEPTION ET RÉALISATION : Les Philosophes circulent 2006 – 44’ Josef Nadj constamment de nouvelles Avec des extraits de Nelken , inventions. Du pantin au clown, Nefès , Pour les enfants d’hier, Pour Les Philosophes , créé du masque à la marionnette, d’aujourd’hui et de demain … en 2001, Josef Nadj a conçu il règne dans ce labyrinthe RÉALISATION : Anne Linsel

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et à lui conférer un sens. au centre chorégraphique Ce documentaire sur Pina La représentation dansée de Montpellier au début des Bausch a ceci de particulier devient alors la possibilité années 80 – le tout premier qu’il évoque, à travers des de rejouer, de déjouer et de qui s’est ouvert en France –, interviews de la chorégraphe renouer avec cette impulsion où l’enseignement qu’il et de ses interprètes, de départ qu’on pourrait dispensa ne fut pas la moindre la souffrance et le combat appeler la vérité ou l’âme de ses actions. Tourné acharné que demande du mouvement. FA quelques mois après la mort un travail de création. 18/11 (13h45) du chorégraphe, le film donne Malgré les huées et l’insuccès la parole aux danseurs et tenace, la compagnie LA PLAINTE DE L’IMPÉRATRICE aux fidèles de son équipe dans a continué d’exister grâce 1987/1989 – 100’ un ultime hommage. Classique à son obstination ; comme CHORÉGRAPHIE ET RÉALISATION : dans sa forme, Planète l’explique l’interprète Pina Bausch Bagouet est à la hauteur historique de Pina Bausch, INTERPRÉTATION : Tanztheater de son ambition : questionner Dominique Mercy, ils étaient de Wuppertal la danse contemporaine, tout simplement persuadés son présent et sa mémoire, que ce qu’ils faisaient Une Lorelei blonde aux jambes dans le sillage d’un homme était juste. Sur le ton de la nues court dans la neige et qui cherchait à trouver “l’âme confidence, Pina Bausch avoue appelle sa maman, le visage du mouvement et la grandeur également n’éprouver aucun barré de mèches gelées. Posée du petit geste” . FA plaisir à créer et à être dans au centre d’un carrefour cerné 31/10 (13h05), 04/11 (13h50) une rigueur ascétique, aveu de banques, une femme assise que son mari et son entourage dans un fauteuil devise avec POESIA E SELVAJARIA viennent heureusement beaucoup de mondanité. On (POÉSIE ET SAUVAGERIE) tempérer. Des extraits la verra plus tard se fondre 1998 – 20’ du spectacle Bandonéon dans un troupeau de moutons, CHORÉGRAPHIE : Vera Mantero et des répétitions du Sacre s’allonger auprès d’eux, INTERPRÉTATION : Nuno Bizarro, du printemps viennent absorber leur innocence. Ana Sofia Gonçalves, Vera mettre en perspective ces Ces images, et tant d’autres, Mantero, Margarida Mestre, thèmes de la reconnaissance composent le filmportrait Frans Poelstra, Christian Rizzo et de la souffrance. Loin de Pina Bausch, La Plainte RÉALISATION : Rui De Brito de toute vision idéale de la de l’impératrice : images vie de bohème, la condition récurrentes, portes grandes Pour Vera Mantero, de l’artiste nous apparaît ouvertes sur l’imaginaire, chaque création est une alors dans sa vérité la plus bribes d’éléments de travail, expérimentation, un crue mais aussi la plus moments fauchés à l’intimité, espace ouvert à tous les admirable. LH toujours vulnérable, de débordements. Poésie 18/11 (19h35) ses interprètes. Un film et sauvagerie réagit à documentaire également, l’appauvrissement de l’esprit PINA BAUSCH EN INDE plein d’enfants nus, de forêts et à la normalisation des 1994 – 65’ crissantes de neige et de ces formes. L’artiste, accompagnée RÉALISATION : Anne Linsel personnages familiers qui de cinq performeurs, convie forment la grande famille les spectateurs à partager un Qu’y atil de commun entre de Wuppertal. FA moment de démesure. L’espace le Tanztheater de Wuppertal 22/11 (17h25) est peu à peu saturé d’objets et les danses indiennes domestiques et de matières traditionnelles ? Le film suit PLANÈTE BAGOUET alimentaires tandis qu’une Pina Bausch lors d’une tournée 1994 – 90’ folie jubilatoire s’empare de Nelken de Bombay à RÉALISATION : Charles Picq des interprètes. Un véritable Calcutta, et fournit quelques éloge du désordre. IF éléments de réponse. La forme Plus qu’un portrait, Planète 23/11 (15h50) de dansethéâtre créée par Bagouet tente de saisir la Pina Bausch et le kathakali portée de l’œuvre de POINTS IN SPACE ou le bharata natyam indiens Dominique Bagouet à travers 1986 – 55’ rendent compte de l’aptitude son histoire, l’évolution de son CHORÉGRAPHIE : Merce de la danse à élaborer un travail et de son rapport avec Cunningham langage universel, à témoigner ses interprètes, à travers aussi INTERPRÉTATION : Cie Merce d’une humanité commune l’implication de son installation Cunningham avec Helen 52 VIDÉODANSE 2012

Barrow, Merce Cunningham, “en performance” ? Après de disparaître.” Le film s’achève Chris Komar, Robert Swinston nombreuses années consacrées sur un plan évoquant la RÉALISATION : Elliot Caplan, au solo, Claudia Triozzi veut célèbre toile romantique de Merce Cunningham croiser aujourd’hui ses Caspar Friedrich, Le Voyageur différents modes d’expression contemplant une mer de Ce film s’attache à rendre (chorégraphique, vocal, nuages : la vue est la même, compte du processus même plastique) avec son travail sauf qu’ici la mer a disparu… de son élaboration et donne de pédagogie et dégager dans les nuages. SGS la parole à John Cage qui signe ainsi, en actes, les principes 9/11 (19h25), 10/11 (16h35) la musique Voiceless Essay , structurants d’une pratique à Merce Cunningham et à ses de la performance, envisagée LES PRINTEMPS DU SACRE danseurs. La chorégraphie dans une perspective 1993 – 60’ est intégralement filmée dans analytique. “Finalement, RÉALISATION : Jacques Malaterre la seconde partie. Comme on dit de moi que je performe, souvent, Merce Cunningham alors je m’interroge : Auréolée d’un parfum de a fait confiance à l’aléatoire comment performer une thèse ? scandale, la création du Sacre et laissé les hexagrammes Un livre, actif, de résistance.” du printemps de Nijinski au du Yi King décider du nombre La performance en pièces, Théâtre des ChampsÉlysées de sections dansées, de c’est donc ce que livre au public le 29 mai 1913 est sans doute danseurs et de mouvements. Claudia Triozzi. Ici, sur scène, devenue le symbole de Défiant l’ordonnancement des corps au travail, en voix, en la modernité. Le film propose spatial classique en le privant son, en pause ou errant comme un panorama de l’œuvre de centre, chaque interprète âne sans guide. Une nudité de Stravinski à travers élabore son propre espace et sa d’atelier, des modes opératoires, les différentes versions qu’en propre temporalité. Belle mise parfois déclamatoires ou ont donné cinq chorégraphes en acte de cette conviction musicaux, qui interrogent contemporains, après celle de Merce Cunningham : jusqu’au boucher et son billot. de Massine en 1920 : Mary “Je pense à la danse comme Dans Pour une thèse vivante , Wigman, Martha Graham, une constante transformation corps et objets sont autant Mats Ek, Maurice Béjart et de la vie même.” MB de prétextes à dissection Pina Bausch. Il est vrai que 16/11 (17h30) et dissertations inédites. IF l’essence même de la danse 03/11 (19h25), 16/11 (14h55), 24/11 (19h55) sert d’argument à la pièce, POUR UNE THÈSE VIVANTE à savoir son origine rituelle 2011 – 50’ PRÉLUDE À LA MER et parfois sacrificielle : CONCEPTION : Claudia Triozzi 2009 – 17’ cela peut expliquer l’attirance Avec Claudia Triozzi, les Créé et dansé par Mark naturelle des chorégraphes bouchers de la Boucherie Lorimer et Cynthia Loemij pour cette œuvreclé, Moderne/Jean Gillot (Paris XI e), CHORÉGRAPHIE : Anne Teresa audelà de la rupture entre AnneLaure Chalumeau De Keersmaeker classicisme et modernité et l’ânesse Manon, Sophie RÉALISATION : Thierry De Mey qui la caractérise. FA Delpeux (historienne de l’art), 10/11 (13h35) Arnaud LabelleRojoux Dans le paysage désertique (artiste), Lucien Mazé de la mer d’Aral asséchée PROJET DE LA MATIÈRE (tailleur de pierre) par le détournement de ses 1998 – 25’ RÉALISATION : Sylvain Labrosse fleuves en une des catastrophes CHORÉGRAPHIE : Odile Duboc environnementales les plus INTERPRÉTATION : Brigitte Partant d’expériences importantes du XX e siècle, Asselineau, Laure Bonicel, antérieures et de la relecture deux danseurs se fondent Boris Charmatz, Vincent de ses précédentes pièces, en une créature androgyne Druguet, Dominique Claudia Triozzi convoque qui réinvente la figure du faune Grimonprez, Stéphane Imbert, dans Pour une thèse vivante et, ce faisant, déplace l’enjeu AnneKarine Lescop, Pedro différents chercheurs et des de ce morceau d’histoire Pauwels, Françoise Rognerud artisans dotés de savoirfaire de la danse sur Prélude RÉALISATION : Odile Duboc, spécifiques et les invite à l’aprèsmidi d’un faune Françoise Michel à participer à sa réflexion de Claude Debussy. “Un faune sur l’écriture d’artiste. androgyne (par jeu de Odile Duboc a développé Elle leur ouvre le plateau et substitution homme/femme) se une forme d’abstraction pose, avec eux, cette question perd dans la quête impossible qui met en valeur la qualité centrale : qu’estce qu’être de retenir ce qui ne peut que du mouvement, l’acte

PROGRAMME P P Ο © Rosa Franck

“BOLÉRO VARIATIONS”, RAIMUND HOGHE (EN HAUT) | “THE MOEBIUS STRIP”, GILLES JOBIN (EN BAS) © Manuel Vason 54 VIDÉODANSE 2012

chorégraphique et la poésie INTERPRÉTATION : New York du quotidien. “Les plasticiens Ce sont les photographies de City Ballet ont tous leur univers , Charles Nègre (18201880) qui RÉALISATION : Merrill Brockway expliquetelle, et j’avais ont retenu l’attention de Daniel besoin d’une personne à même Larrieu dans la proposition de À partir de trois thèmes de créer des objets du genre relecture d’œuvres du musée interprétés par un duo de la ‘montre molle’ de Dalí. d’Orsay : leur réalisme grave, homme/femme, Balanchine Pour Projet de la matière, le contraste charbonneux a imaginé quatre variations MarieJosé Pillet a imaginé et argenté, la mélancolie décrivant les quatre humeurs des ‘plaques productives’ des compositions. Enfants de la médecine médiévale : destinées à produire de la puis adultes, les ramoneurs mélancolique, sanguine, matière, des matelas remplis des quais, saisis au bord flegmatique et colérique. d’air. Et c’est à ce contact de l’immobilité, deviennent Comme souvent chez le que les danseurs ont trouvé alors les emblèmes inattendus chorégraphe, cette création une qualité de danse que du temps qui passe. PB participe à la fois d’un fort je cherchais à obtenir.” IF 16/11 (11h50) ancrage dans la tradition 03/11 (11h30) du ballet héritée de Diaghilev QUARTIERS LIBRES et du désir de modernité PUDIQUE ACIDE/EXTASIS 2012 – 18’ qui anime l’artiste dans sa 1985 – 18’ + 27’ CHORÉGRAPHIE ET INTERPRÉTATION : recherche d’une danse libérée CHORÉGRAPHIE ET INTERPRÉTATION : Nadia Beugré du poids de la narration Mathilde Monnier, RÉALISATION : Boris Hennion dramatique. C’est sous JeanFrançois Duroure l’influence de la pensée de RÉALISATION : De Hexe L’engagement de Nadia Stravinski que Balanchine Beugré en impose. Et son solo forge sa sensibilité musicale, “Petitsenfants Quartiers libres témoigne qui joue un rôle essentiel de Cunningham” via Viola en actes de son langage dans la construction de ses Farber dont ils reçurent et de ses motivations. ballets. Sur une scénographie l’enseignement au CNDC L’artiste ivoirienne incite à et des costumes extrêmement d’Angers, interprètes l’émancipation sous toutes épurés, la danse donnée respectivement de François ses formes. Autrefois membre à voir (et à écouter) est avant Verret et Pina Bausch, de la compagnie Tché Tché tout celle d’un espace agi Mathilde Monnier et Jean remarquée dès la fin des par l’architecture vivante François Duroure firent années 90, elle poursuit son du geste, sans cesse réédifié une entrée flamboyante et chemin avec détermination. par le temps musical mémorable dans le paysage Travaillant entre l’Europe et appuyé par l’éclairage. chorégraphique français et l’Afrique – notamment Réalisée en 1975, cette des années 80 avec deux en France où on la retrouve adaptation télévisuelle duos, dont cette captation dernièrement chez Alain de l’œuvre originellement réalisée à Genève est l’unique Buffard –, elle crée des créée en 1946 est celle trace vidéographique. Leur pièces aux univers plastiques que le chorégraphe a décidé collaboration se poursuivit étonnants, qui reflètent les de garder pour les jusqu’à Mort de rire , problématiques les plus représentations scéniques en 1988. Après quoi, chacun criantes des pays défavorisés. ultérieures de la pièce. VS fonda sa propre compagnie. Aussi Quartiers libres , solo 03/11 (13h05), 07/11 (18h15), 19/11 (12h40) En 2011, ces deux pièces, manifeste, estil un véritable transmises à deux jeunes plaidoyer sous forme d’alerte QUELQUES EXTRAITS interprètes par leurs créateurs poétique, contre les problèmes DE PIÈCES DE PINA BAUSCH d’origine, ont été reprises de l’eau et de la pollution. 1990 – 58’ dans le cadre du Festival Performeuse d’exception, CHORÉGRAPHIE : Pina Bausch d’Automne à Paris. MB Nadia Beugré investit le INTERPRÉTATION : Tanztheater 05/11 (11h30) plateau et tient le public de Wuppertal en haleine dès son apparition, RÉALISATION : Kay Kirchmann QUAI BOURBON par sa seule présence. IF 1986 – 6’ 14/11 (15h30), 22/11 (20h55) Voyage dans différents CHORÉGRAPHIE : Daniel Larrieu théâtres d’Europe à la Avec Dominique Brunet, LES QUATRE TEMPÉRAMENTS découverte de l’univers Laurence Rondoni 1975 – 30’ de Pina Bausch, ce film est RÉALISATION : Luc Riolon CHORÉGRAPHIE : George Balanchine composé d’extraits de quatre

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spectacles : Palermo Palermo caché, d’une puissance La même année, l’université et son mur de parpaings, mystérieuse à laquelle sont de Bologne lui décernait unique décor qui tombe soumis les interprètes. FA le titre de doctor honoris en se fracassant à l’ouverture 21/11 (18h15) causa . Au discours qu’elle de la pièce – un spectacle prononça lors de la cérémonie créé en Italie un an avant RAINFOREST de remise du diplôme la chute du mur de Berlin – ; 1968 – 26’ viennent s’adjoindre d’autres Il la prend par la main et la CHORÉGRAPHIE : paroles de la chorégraphe, conduit au château, les autres Merce Cunningham échangées notamment lors suivent et son proscenium INTERPRÉTATION : Merce d’une rencontre publique, improvisé en piscine, fleuve Cunningham, Carolyn Brown, ainsi que des témoignages purificateur et bassin collectif ; Gus Salomons Jr. de danseurs de la compagnie. Nelken et son parterre Écrit pour la télévision Ces propos sont ponctués d’œillets, ses cascadeurs par David Oppenheim par de nombreux extraits, et ses chiensloups ; Walzer , RÉALISATION : Richard de Dido (2000), Masurca Fogo ses scènes d’adieux et ses airs Leacock, Roger Murphy, (1998) et Le Laveur de vitres populaires. Les pièces se D. A. Pennebaker (1997), prétextes à une reconstruisent alors selon analyse thématique de son une dramaturgie inédite. Quelques coussins œuvre. Ce film permet ainsi Au milieu du film, une longue argentés gonflés à l’hélium de dégager la spécificité de interview de Pina Bausch nous flottent dans l’air tandis l’écriture et du langage de la guide dans ce dédale d’images que des sonorités en basses chorégraphe, certains aspects dont la chorégraphe a le secret fréquences enveloppent récurrents (l’improvisation et qui, inlassablement, la scène et les corps des et le système des questions, traduisent le regard qu’elle danseurs de Cunningham. le traitement de la musique, porte sur l’être humain. FA (Bien) entouré d’Andy Warhol l’emploi sur scène de 18/11 (16h25) à la scénographie et de Jasper matériaux élémentaires ou Johns en conseiller artistique, naturels, tels l’eau ou la terre), QUESTA PAZZIA È FANTASTICA Cunningham a attendu mais aussi son évolution, – PAYSAGES FABRIENS le soir du spectacle pour en particulier la légèreté 1993 – 46’ que John Cage découvre la qui caractérise ses dernières RÉALISATION : Herman Van Eyken chorégraphie et puisse moduler pièces. Le film évoque et combiner la musique en également le cosmopolitisme Fasciné depuis l’enfance par observant les danseurs. Et c’est de la compagnie et ses voyages le hibou, ce veilleur silencieux notamment sous la caméra à travers le monde. MB aux yeux fixes, Jan Fabre de Richard Leacock, maestro 18/11 (17h25) reprend inlassablement du documentaire anglais, que ses danseurs : “Pas d’action, nous découvrons ce puissant “RISQUE-RYTHME” que des poses.” Travail au travail collaboratif, introduit 2007 – 80’ millimètre près, interrompu par le chorégraphe. LH CHORÉGRAPHIE : Israel Galván par de gigantesques 16/11 (17h05) AVEC Georges DidiHuberman, crayonnages au bic utilisés Israel Galván plus tard pour les décors LE REGARD DE DIDON, IMAGES : Julien Gourbeix, et les costumes. Le paysage VOYAGE EN ITALIE Sara Millot fabrien est industriel ou, 2000 – 40’ MONTAGE : Sara Millot disons, industrieux : chacun y CHORÉGRAPHIE : Pina Bausch prend sa part et s’inscrit dans INTERPRÉTATION : Malou Airaudo, Dans cette conférence le grand projet du chorégraphe, Dominique Mercy, Nazareth donnée à la Cinémathèque une trilogie intitulée The Panadero, Aida Vainieri, française en mai 2007, Minds of Helena Troubleyn , Cristiana Morganti Georges DidiHuberman mêlant théâtre, opéra et danse. RÉALISATION : Ariella Beddini examine à partir de la danse Tourné pendant les répétitions et Claudio Secco, sur une idée d’Israel Galván une poétique de la première partie, ces d’Elisa Vaccarino qui ne serait pas fondée Paysages fabriens prennent sur l’élévation des corps, mais acte de l’obsessionnelle En 1999, lors d’une résidence bien plutôt sur la relation avec méticulosité avec laquelle au Teatro Argentina di Roma, le sol. Frappes percussives le chorégraphe joue des Pina Bausch entreprend ou dessins en surface, les pieds codifications traditionnelles l’élaboration d’ O Dido , du danseur réorganisent, et les investit d’un ordre sa deuxième pièce romaine. mettent en mouvement la terre © Claude Gafner © David LaChapelle

“PUDIQUE ACIDE/EXTASIS”, MATHILDE MONNIER ET JEAN-FRANÇOIS DUROURE “RIZE”, RICHMOND TALAUEGA

pour y inscrire des figures femmes réalisatrices. ralenti pour transformer et des gestes comme le font Pionnière du cinéma leur usage quotidien l’artiste peintre et le sculpteur. expérimental américain, en actions dansées, en De cette confrontation elle incarne dans ses films mouvements chorégraphiés. IF à la matière jaillit le rythme, la fusion inédite des arts 02/11 (13h20), 15/11 (15h25) le duende qui s’empare de du mouvement que sont l’interprète flamenco et qu’il le cinéma et la danse, RIZE s’agit peutêtre ainsi de mieux et certains voient dans sa 2005 – 84’ comprendre. Tandis que démarche le pressentiment CHORÉGRAPHIE : l’historien de l’art déroule le ou l’origine du film de danse. Richmond Talauega fil de sa pensée, Israel Galván Un temps secrétaire de la RÉALISATION : David LaChapelle interrompt régulièrement chorégraphe Katherine le discours pour l’étayer, Dunham, dont le rapport aux À la suite des émeutes l’éclaircir de sa virtuosité danses traditionnelles aura raciales de limpide à partir d’une simple une profonde influence sur en 1992, une danse voit le planche où s’accomplissent son propre travail, Maya Deren jour sous forme de phénomène quelques petits miracles est aussi une femme engagée. urbain. Le krumping, hérité dansés. Enrichie d’extraits À New York, elle côtoie des danses tribales africaines de films et de reproductions différents artistes dont Marcel et alternative au mouvement d’œuvres d’art, la conférence Duchamp, Stan Brakhage hiphop, exprime à lui seul ouvre le spectateur à un et John Cage qui composera une violence que les exclus champ esthétique passionnant la musique de son film du rêve américain côtoient qui déborde les questions At Land . Maya, le prénom quotidiennement. Cette danse de style et de tradition propres qu’elle s’est choisi pour frénétique aux prouesses au flamenco. SGS sa carrière artistique, celui physiques extrêmes est aussi, 11/11 (13h05) de la déesse hindoue, signifie pour ceux qui la pratiquent, “illusion” en sanskrit. un choix de vie contre la RITUAL IN TRANSFIGURED TIME Il donne le ton de ses films. délinquance. Plusieurs groupes 1946 – 17’ Ritual in Transfigured Time , se forment, chacun avec leurs INTERPRÉTATION : Rita Christiani, avec ses apparitions de particularités chorégraphiques Frank Westbrook, Maya Deren, personnages énigmatiques, et vestimentaires. Loin des Anaïs Nin explore la psyché féminine, shows de la culture MTV, RÉALISATION : Maya Deren la sensualité et le rêve, cette danse fait rage et n’a en jouant sur l’espace de sens qu’incarnée dans une Journaliste, poète, auteur, et le temps. La caméra de puissance du corps proche Maya Deren (19171961) Deren s’intéresse aux gestes des états de transe. Elle est aussi l’une des premières et s’appuie sur des effets de porte en elle l’espoir d’une

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vie meilleure qui ne peut pas de conventions et d’a priori. à ce que la chorégraphe belge malgré tout compter sur les Cet engagement est toujours et le réalisateur britannique lendemains qui chantent. AB traité chez elle avec humour et se rencontrent le temps 01/11 (15h15), 15/11 (17h20) poésie. Dans ce documentaire d’un film et celui d’une danse. intime et artistique, peu En effet, le réalisateur, bien ROBERT WILSON: MR. BOJANGLES’ d’extraits dansés mais une que déployant d’ordinaire MEMORY, OG SON OF FIRE durée, une qualité d’écoute ses images dans des univers 1991 – 7’ et d’image qui rendent baroques, n’en a pas moins CHORÉGRAPHIE ET RÉALISATION : palpables les enjeux et les le goût pour le geste précis Robert Wilson questionnements de chacun, et pour la concordance subtile INTERPRÉTATION : Charles tant dans leur vie que dans des actions qui rythment “Honi” Coles le processus de création. IF ses films. Au foyer de l’Opéra 15/11 (19h10), 17/11 (15h05) de Gand, cette chorégraphie Mr. Bojangles’ Memory rend se déploie à travers une image hommage au célèbre danseur LES ROIS DU SUSPENS finement stylisée, éclaire de claquettes noir qui officia 2010 – 14’ la beauté de ses personnages au Cotton Club à New York, Conçu, proposé, interprété perdus dans les ambiguïtés dans les années 1920. Réalisé et réalisé par Grand Magasin : de l’amour. La chorégraphie pour l’exposition Mr. Bojangles’ Pascale Murtin et François énergique, au rythme soutenu, Memory, Og Son of Fire Hiffler apporte tout le relief à cette au Centre Pompidou en 1992, dramaturgie de l’amour. ce film est une évocation Dans ce court film Accompagnés de la Sonata imaginaire du danseur, de présentation du spectacle for Solo Violin de Béla Bartók, un voyage qui confronte Les Rois du suspens , l’image et les corps parlent la symbolique de son univers le duo Grand Magasin d’une seule voix, créant ainsi à celui, théâtral, de Robert reprend le principe un univers qui émerge par Wilson. Les éléments au cœur de leur récente pièce, la grâce des mouvements, de se côtoient les uns les autres celui de l’annonce, toute la danse et de la caméra. AB sans qu’aucune cohérence hitchcockienne, précédent 02/11 (14h40) ne vienne les assembler, chaque action et créant s’approchant ainsi plus du rêve ainsi un temps de suspens. ROSAS DANST ROSAS que de la fiction. AB L’attente du spectateur, 1996 – 58’ 03/11 (15h45) mis à contribution, devient CHORÉGRAPHIE : Anne Teresa le centre du système de cette De Keersmaeker ROBYN ORLIN, DE JOHANNESBURG écriture dramatique drôlement INTERPRÉTATION : Cie Rosas AU PALAIS GARNIER efficace. Finalement, c’est RÉALISATION : Thierry De Mey 2008 – 87’ toujours dans le décalage RÉALISATION : Philippe Lainé, et le commentaire qu’advient Thierry De Mey s’est emparé Stéphanie Magnant la pièce, en jouant autrement de l’une des pièces majeures de la distance entretenue d’Anne Teresa De Keersmaeker Petits canards et tutugirls avec le spectateur. SGS pour en faire une œuvre font partie de l’irrévérence 09/11 (14h35), 16/11 (12h15), 19/11 (11h30) cinématographique qui avec laquelle Robyn Orlin respecte strictement l’écriture traite la danse classique, ROSA chorégraphique. Tourné dans qui incarne, dans l’histoire 1992 – 16’ l’école Rito, construite à de son pays en particulier, CHORÉGRAPHIE : Anne Teresa Louvain par l’architecte Henry l’ère coloniale et l’apartheid. De Keersmaeker Van de Velde, le film atteint Or, si les temps ont changé, INTERPRÉTATION : Fumiyo Ikeda, une dimension futuriste on ne peut pas en dire autant Nordine Benchorf grâce aux images où la danse de l’économie, des mœurs, et RÉALISATION : Peter Greenaway se confronte à la géométrie bien sûr du pouvoir. L’artiste, austère de l’espace et toujours proche de ces Il y a dans l’univers s’enrichit de la succession de questions, interroge son propre chorégraphique d’Anne Teresa toutes les interprètes qui ont statut et celui des danseurs De Keersmaeker une rigueur repris les rôles créés en 1983 sur les deux continents. du mouvement et de l’espace par Michèle Anne De Mey, Ainsi metelle en scène ses qui donne à ses pièces une Fumiyo Ikeda, Adriana Boriello convictions envers la nécessité métrique impeccable et une et la chorégraphe, présentes de mettre à bas toute forme esthétique à la fois riche dans le film. IF de hiérarchie et de pouvoir, et minimale. Rien d’étonnant 09/11 (18h25), 14/11 (18h20) 58 VIDÉODANSE 2012

ROSELAND une salle houleuse, n’en a pas épuré, le petit olivier en fond 1990 – 47’ moins sombré dans l’oubli de scène, symbole d’éternité, CHORÉGRAPHIE : Wim Vandekeybus pendant la plus grande partie l’eau aux vertus purifiantes INTERPRÉTATION : Cie Ultima Vez, de ce siècle. Si le Joffrey et régénératrices, le rouge avec Wim Vandekeybus Ballet a pu présenter en 1987 sanguin d’un morceau d’étoffe, RÉALISATION : Walter Verdin, Wim une reconstitution de la la voix spectrale du compositeur Vandekeybus, Octavio Iturbe chorégraphie d’origine, c’est encadrent le spectacle. Le grâce au patient travail des chorégraphe organise une série Courses, sauts, roulades, historiens Millicent Hodson de déplacements, d’oppositions jeux collectifs, la danse de et Kenneth Archer. Et c’est et de rapprochements entre Wim Vandekeybus est ainsi grâce à la reprise du Ballet lui et son interprète. SGS faite de constantes prises de du Théâtre Mariinsky de 10/11 (15h45), 15/11 (14h45) risques qui amènent le corps SaintPétersbourg et à la aux limites de l’épuisement persévérance de Bel Air Media SELF UNFINISHED (1998) et de la conscience. Des images que ce film a pu voir le jour. FA 2007 – 58’ d’objets virevoltant dans l’air, 10/11 (14h35) Spectacle filmé à Montpellier de collisions corporelles, de en 2007 chutes, de portés acrobatiques. LE SACRE DU PRINTEMPS CHORÉGRAPHIE ET INTERPRÉTATION : Un sentiment d’urgence qui 1978 – 36’ Xavier Le Roy envahit tout l’écran. Le film CHORÉGRAPHIE : Pina Bausch RÉALISATION : Karim Zeriahen pousse cette logique de INTERPRÉTATION : Tanztheater l’extrême à son point critique de Wuppertal Entre métamorphoses et par un montage très serré, MUSIQUE : Igor Stravinski visions, avec pour seul matériau où les séquences caracolent RÉALISATION : Pit Weyrich son propre corps, Xavier Le Roy avant de s’arrêter sur des nous entraîne sur les voies duos conflictuels entre hommes De la danse, rien que de la méconnues d’un corps en et femmes. Découpages et danse. Foulée dans la terre qui perpétuelle transformation. Le cadrages insolites donnent recouvre le plateau, sur une charme terriblement enchanteur la sensation d’aborder l’univers idée superbe du scénographe de Self Unfinished est porté du chorégraphe comme Rolf Borzik. Ils sont trente, par la pensée d’un chorégraphe, en apnée constante. On passe autant d’hommes que de scientifique de formation, qui d’une action à l’autre avec femmes. On pense à la Grèce s’attache à la recherche d’un la rapidité de cette mèche antique, à ces danses offertes corps en mutation continue. d’allumage que l’on voit parfois aux dieux sur des plateaux Nourri par une rencontre avec crépiter entre deux gestes. découpés, avec la mer en le travail du vidéaste Laurent Une adaptation pour l’image contrebas. Les corps des Goldring, son solo ouvre la voix d’extraits de What the Body femmes sont à peine recouverts à de fascinantes et ludiques Does Not Remember (1987), de voiles, leurs cheveux métamorphoses corporelles. Les Porteuses de mauvaises défaits ; les hommes sont torse Tel un savant démiurge qui nouvelles (1989) et Le Poids nu : le contact entre les deux jongle avec les phénomènes, de la main (1990). PB est abrupt, violent, terrible. FA Xavier Le Roy en explore 02/11 (18h40) 10/11 (15h10) les possibilités. Ses gestes lents et curieux jouent sur LE SACRE DU PRINTEMPS SACRE – THE RITE OF SPRING les effets optiques. On dirait 2008 – 36’ 2009 – 42’ alors que ses membres ne CHORÉGRAPHIE : Vaslav Nijinski CONCEPTION : Raimund Hoghe lui appartiennent plus, qu’ils INTERPRÉTATION : CHORÉGRAPHIE ET INTERPRÉTATION : sont dotés d’une vie propre. Ballet du Théâtre Mariinsky Raimund Hoghe, Lorenzo Le chorégraphe brouille de SaintPétersbourg De Brabandere les repères visuels, les RÉALISATION : Denis Caïozzi RÉALISATION : Sandeep Mehta identifications corporelles, pour se transformer tour Signée par un quatuor célèbre Pour son Sacre du printemps, à tour en hommeinsecte, en (chorégraphie de Nijinski, Raimund Hoghe délaisse demicouple dansant (juste le musique de Stravinski, la fiction du groupe au profit bas), et autres figures étranges. argument, décors et costumes de la musique et du rituel. Dès Naissent alors des images de Roerich, Ballets russes de le départ, il innove en opposant proches du conte et des jeux Diaghilev), la version originelle une gestuelle calme, un tempo d’enfants autant que des arts du Sacre du printemps , créée lent à la frénésie violente plastiques. Sortes de sculptures le 29 mai 1913 à Paris, devant de la partition. Dans un décor vivantes qui abritent une drôle

PROGRAMME R S Ο © Katrin Schoof

“SELF UNFINISHED (1998)”, XAVIER LE ROY (EN HAUT) | “SOLO FOR TWO”, STORM (EN BAS) © Niels Robitzky alias Storm 60 VIDÉODANSE 2012

et inquiétante démesure du mouvement dans l’image nu, entre un vieil arbre chenu et produisent de multiples et du mouvement de l’image. La et la silhouette d’un bonzaï. évocations à Kafka, Egon réussite de ce film, accompagné Adepte des métamorphoses Schiele ou Giacometti. IF par la musique de Laurie et des métaphores corporelles, 04/11 (18h40), 19/11 (18h15) Anderson, un seul et stupéfiant Christian Rizzo travaille sur planséquence, tient justement une poétique de la disparition, SÉQUENCES DANSÉES DES dans ce pas de deux étonnant sur le vêtement comme habitat LONGS MÉTRAGES DE WALT DISNEY entre le regard et le geste, induisant sa propre organicité 1986 – 30’ et rend tangible le lien entre de mouvement. C’est tout RÉALISATION : Studios Walt Disney le trajet corporel du mouvement le délicat travail de présence/ et le trajet dans l’espace absence et de gestes lentement Walt Disney chorégraphe ? dessiné par les danseurs. FA modifiés que Rachid Ouramdane En droite ligne des comédies 12/11 (21h25), 19/11 (17h) développe d’un point à l’autre musicales hollywoodiennes, du plateau, selon le climat le créateur de dessins animés SHIRTOLOGIE (1997/RUSHES) sonore qui dessine ce parcours ajoute à ses récits en 2000 – 22’ minimal dans le temps de la Technicolor le chant et la danse, CONCEPT : Jérôme Bel représentation. IF alors à l’origine d’un nouveau INTERPRÉTATION : Frédéric Seguette 05/11 (12h15) genre dans l’univers de RÉALISATION : MarieHélène l’animation. C’est à la manière Rebois et Jérôme Bel SO SCHNELL du joueur de flûte que Disney 1993 – 58’ entraîne avec lui une ribambelle L’art minimal de Jérôme Bel CHORÉGRAPHIE : d’enfants et de générations déroule son langage des signes Dominique Bagouet qui (re)découvrent avec candeur grâce aux déplacements INTERPRÉTATION : les joies des paradis artificiels dans l’espace, aux attitudes Cie Dominique Bagouet made in Walt Disney. Dans corporelles et aux expressions RÉALISATION : Charles Picq ces extraits sont juxtaposées du visage, mais son propos des scènes de danse qui ouvrent est aussi soustendu par Pièce saisissante, un catalogue de souvenirs l’utilisation des Tshirts portés magistralement élaborée d’enfance coincés entre le par les interprètes, en pour l’immensité des plateaux baroque de Fantasia , les danses l’occurrence Frédéric Seguette d’opéra, So Schnell s’ouvre enjouées et domestiques puisqu’il s’agit ici de la version sur un prologue, duo dansé de BlancheNeige , Cendrillon solo de Shirtologie. Ces en silence, où l’alphabet et Mary Poppins, ou encore matériaux sont utilisés avec gestuel de Dominique Bagouet les chorégraphies animalières une ironie légère comme paraît d’une imagination sans des Aristochats et autre Bambi. des readymades, objets fin. Si la construction sonore, La danse entraîne avec elle standards portés à la dignité entre Bach et les bruits de la part d’imaginaire et de d’œuvre d’art par le seul choix l’entreprise de textile familiale fantastique qui sommeille dans de l’auteur du spectacle. arrangés par Laurent Gachet, le réel, ici pleinement intégré De la simple désignation le décor et les costumes dans l’univers du conte et à la signature, le trait d’esprit de la pièce révèlent un certain de la fable initiatique. AB du chorégraphe consiste primitivisme, la danse n’en 03/11 (15h50) à styliser la posture d’une est que plus rigoureuse : génération et son inscription les déhanchements de twist, SET AND RESET – VERSION I dans le temps. IF les poings fermés des boxeurs, 1985 – 22’ 12/11 (11h30) la course folle d’un sprinteur CHORÉGRAPHIE : Trisha Brown se conjuguent aux autres INTERPRÉTATION : Trisha Brown SKULL * CULT valeurs chorégraphiques. FA Company avec Trisha Brown, 2002 – 24’ 19/11 (15h20) Diane Madden, Stephen CHORÉGRAPHIE : Christian Rizzo Petronio INTERPRÉTATION : Rachid SOLO RÉALISATION : Susan Dowling Ouramdane 1995 – 7’ RÉALISATION : Christophe Bargues CHORÉGRAPHIE ET INTERPRÉTATION : Du décor de Rauschenberg, William Forsythe où des images défilaient sur Dans Skull * Cult , Rachid RÉALISATION : une toile tendue, créant un Ouramdane est un motard Thomas Lovell Balogh environnement mouvant, Susan énigmatique. Casqué, ganté, Dowling n’a gardé que la notion botté, vêtu de cuir noir, il se Sur une idée de Sylvie Guillem, centrale de mise en abyme présente de dos sur un plateau ce solo spécialement improvisé

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pour la caméra par William des divas de fiction, embrasse SYLVIE GUILLEM AU TRAVAIL Forsythe est le fruit d’une un squelette, disparaît 1987 – 52’ collaboration avec un jeune dans la nuit d’une seconde RÉALISATION : André S. Labarthe réalisateur britannique. naissance et autres poussières “Ça m’intéressait d’aborder la d’étoiles. Entre mobiles C’était avant que l’étoile relation entre un chorégraphe graves et propos légers, quitte son écrin en même qui ouvre sa danse à un ce solo atteint une rare qualité temps que sa prison, quand réalisateur qui en fait une autre d’émotion. Avec l’esprit Sylvie Guillem brillait sur chorégraphie en la filmant” , de dérision qui le caractérise, la scène de l’Opéra Garnier explique la danseuse. Une le chorégraphe détache la peau et initiait les balletomanes occasion exceptionnelle de voir morte de l’illusion théâtrale au vocabulaire vertigineux de William Forsythe danser. MB pour revenir à l’authenticité William Forsythe. Au travail, 17/11 (11h30) du geste. IF la caméra comme les mots 08/11 (20h), 23/11 (17h05) d’André S. Labarthe saisissent SOLO FOR TWO avec une acuité remarquable 2001 – 27’ STRANGE FISH ce qui distingue La Guillem CHORÉGRAPHIE, INTERPRÉTATION 1992 – 56’ des autres ballerines. Ce buste ET MUSIQUE : Niels Robitzky CHORÉGRAPHIE : Lloyd Newson aux épaules ciselées, ouvertes alias Storm INTERPRÉTATION : DV8 Physical au point qu’on y voit des ailes RÉALISATION : Attilio Cossu Theatre porter jusqu’au ciel de fameux RÉALISATION : David Hinton levers de jambe. Ce coude Danseur allemand pied qui ferait comprendre de renommée mondiale, À partir du proverbe à n’importe quel néophyte Storm inscrit le langage bouddhique “il n’est pas combien le travail du bas du hiphop dans un contexte nécessaire de connaître de jambe en danse classique urbain virtuel. Sur fond ce que l’on va attraper pour compose un art d’aimer. d’architecture mouvante, lancer sa canne à pêche” , Débutant sur un long travelling la danse se développe au la conquête de l’autre est circulaire qui découvre la rythme des images, tour à tour le thème central du spectacle silhouette emmitouflée et le figuratives ou abstraites. Strange Fish . La pièce met regard juvénile de la danseuse, D’abord en solo puis en duo en scène de jeunes hommes et le film déshabille peu à peu avec son corps projeté, femmes, leur quête de croyance son sujet et révèle l’humanité Storm brise les stéréotypes, et leurs désirs. Dans le film, d’une passion, éclatante interrogeant le geste ils évoluent dans un couloir, dans la froide virtuosité et le et ce qu’il contient d’énergie une salle de bar, un lieu de clairobscur de In the Middle et de sens. IF culte, le mur restant l’espace Somewhat Elevated . SGS 01/11 (17h05), 16/11 (13h30) de prédilection d’une danse 07/11 (11h30), 17/11 (14h15) qui s’y déploie et s’y heurte. FA SONG AND DANCE 01/11 (19h40) LA TABLE VERTE 2003 – 31’ 1967 – extrait 10’ CHORÉGRAPHIE ET INTERPRÉTATION : SUITE FOR FIVE CHORÉGRAPHIE : Kurt Jooss Mark Tompkins 2008 – 25’ INTERPRÉTATION : Folkwang Ballet RÉALISATION : Gilles Toutevoix CHORÉGRAPHIE : d’Essen avec Pina Bausch Merce Cunningham RÉALISATION : Peter Wright Dans Song and Dance , INTERPRÉTATION : Cie Cunningham la poésie doucement avec Cédric Andrieux LA TABLE VERTE (GRÖNA BORDET) déjantée de Mark Tompkins RÉALISATION : Charles Atlas 1970 – 37’ s’intéresse au dévoilement CHORÉGRAPHIE : Kurt Jooss de l’aprèsspectacle, cette Charles Atlas, toujours INTERPRÉTATION : Ballet Cullberg petite mort du démontage dans la proximité des œuvres avec Niklas Ek, Gert Weigelt qui met en scène les du chorégraphe américain, RÉALISATION : Kay Pollak techniciens dans les coulisses. invente pour Suite for Five Évoquant des périodes (1956) un dispositif filmique Cette “danse macabre en huit charnières de ces trente original qui se dédouble sur tableaux pour seize danseurs” dernières années, les musiques deux écrans, afin de revisiter créée en 1932 est le plus apparaissent comme par l’image l’une des pièces célèbre des drames dansés autant de réalités subjectives, les plus surprenantes de Kurt Jooss, chorégraphe au gré des métamorphoses de Merce Cunningham. IF allemand, élève de Mary du chorégraphe, qui invente 11/11 (16h25), 16/11 (20h20) Wigman. Dénonçant l’absurdité 62 VIDÉODANSE 2012

de la guerre, La Table verte mêle danse et mime, masques et dramatisation des personnages dans une atmosphère railleuse et terrible. Comme une variation sur la mort, des tableaux égrènent les conséquences de la guerre ; séparation des couples, scènes de front, exode, meurtres, exécutions, repos du guerrier. Cela nous rappelle que l’expressionnisme ne peut être réduit à l’expression de la douleur, mais qu’il commence par l’engagement politique et vise à dénoncer les bourreaux. FA LA T ABLE VERTE 07/11 (18h05), 18/11 (11h30) ; LA T ABLE VERTE (G RÖNA B ORDET ) 22/11 (19h05) TANGO 1982 – 9’ RÉALISATION : Zbigniew Rybczynski

C’est notre chouchou d’amour. Zbigniew Rybczynski, un nom tirenerf à zigouiller un clavier de machine, mais

une parfaite bandeannonce © Marc Domage en forme d’onomatopée pour célébrer un clipeur top niveau. “MAUVAIS GENRE”, ALAIN BUFFARD Ne dites plus : “Je bidouille dans la vidéo”, dites “Je zbigniewrybczynskise.” Par la fenêtre d’une pièce chichement de rêve philosophique en forme fantaisistes et juvéniles meublée, un enfant jette son de conte borgésien. GL de leurs jeux, de leurs désirs, ballon, franchit la croisée et va 03/11 (17h05) de leurs attentes. “Tout est le récupérer. Mais, lancinante possible , nous dit Bagouet , (d’où le tango), l’affaire Ballon TANT MIEUX, TANT MIEUX ! tout reste à faire.” Tant mieux, se met à bégayer, amenant 1983 – 49’ tant mieux ! FA à chacune de ses répétitions CHORÉGRAPHIE : Dominique 04/11 (15h20) un personnage supplémentaire Bagouet lui aussi absorbé par une tâche INTERPRÉTATION : Sylvie Giron, LE TANZTHEATER DE PINA BAUSCH obsessionnelle : un homme Bernard Glandier, Catherine 1998 – 50’ livre un paquet, une femme Legrand, Nuch, Angelin RÉALISATION : Christiane Gibiec sert la soupe, un type Preljocaj, Michèle Rust s’électrocute en remplaçant RÉALISATION : Dominique Bagouet, Réalisé durant sa résidence l’ampoule, un sportif fait Charles Picq à Hong Kong, ce documentaire le poirier, un couple s’envoie suit la chorégraphe dans en l’air, un chien aboie, 1983 : année déflagration l’exploration de la ville un enfant hurle. Ainsi de suite dont le film semble inventorier qui vient tout juste d’être jusqu’à un encombrement les promesses, les acquis, les rétrocédée à la Chine. affolant d’au moins quarante développements dynamiques Depuis 1990, Pina Bausch individus qui n’en finissent et les influences discrètes, crée chacune de ses pièces pas de se croiser sans jamais enfouies. La caméra capte les après un séjour dans une se rencontrer. Différence pensées intimes des danseurs, grande ville étrangère. Un dans la répétition, un pur bloc s’attarde sur les contours processus qui nourrit ses

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spectacles où elle reprend une maîtrise éblouissante ce que ces voyages inspirent du geste. Et le chorégraphe Dans Tempo ! , les danseurs à ses interprètes : habitus, développe une écriture de la compagnie La Liseuse images, fantasmes. Le Laveur d’une remarquable sobriété, sont à la fête. Le temps d’une de vitres , dont on voit de où perlent l’humour et la rengaine, ils interprètent une nombreux extraits, est issu virtuosité, et où vocabulaire série de dix danses populaires de cette étape de travail. hiphop et danse du XX e siècle. Léger et Une montagne de roses contemporaine fusionnent ludique, mis en image de façon rouges et un pont suspendu tout en restant au plus graphique, ce film évoque dans les cintres forment proche du spectateur, le ravissement des corps le décor imaginé par le de l’expérimentation en danse échappant à la pesanteur scénographe Peter Pabst. et des enjeux du monde du monde grâce aux rythmes Musiques langoureuses, d’aujourd’hui. IF familiers qui ont traversé solos bouleversants, scènes 01/11 (18h05) les générations. Java, sirtaki, traversées d’humour et rock, slow, swing, disco, de désespoir sont enchaînés TÉMOIN I, IL EST 8 HEURES madison, mambo, chachacha, dans un mouvement fluide. MOINS 4 EXACTEMENT twist sont autant de moments Ce film donne aussi une vision 1988 – 11’ volés au temps, de figures d’ensemble de la carrière de CHORÉGRAPHIE : Odile Duboc humoristiques et incisives, la directrice du Tanztheater de INTERPRÉTATION : Odile Duboc, teintées de tendresse ou de Wuppertal, avec des extraits Françoise Michel, Cécile rage de vivre. IF de pièces plus anciennes Thieblemont, Mark Tompkins 03/11 (15h05), 05/11 (15h35) (Fritz , 1974 ; Le Sacre du RÉALISATION : Contre Jour printemps , 1975 ; Komm tanz LES TEMPS TIRAILLÉS mit mir , 1977 ; Café Müller , Aubusson 1988, Odile Duboc 2010 – 52’ 1978 ; Walzer , 1982 ; Danzón , danse et virevolte tandis CHORÉGRAPHIE : Myriam Gourfink 1995 ; Nur Du , 1996) et des que Mark Tompkins chante INTERPRÉTATION : Clémence fragments d’entretiens portant au piano. Enchaînement Coconnier, Céline Debyser, sur différentes époques. IF de tours, assemblés, pas Carole Garriga, Déborah Lary, 31/10 (12h), 18/11 (15h35) chassés, courbes sur le côté… Julie Salgues, Cindy Van Acker, Le regard d’Odile Duboc Véronique Weil TELESQUAT fixe le sol, mais cherche RÉALISATION : Eric Legay 2003 – 60’ l’ivresse de la fluidité. CHORÉGRAPHIE : Bruno Beltrão Moments volés de répétition, Myriam Gourfink a développé INTERPRÉTATION ET RÉALISATION : dans un noir et blanc qui une écriture inspirée par Grupo de Rua do Niteroi dramatise les silhouettes, la notation Laban, qui lui Mark Tompkins et Cécile permet de composer des Dès l’âge de 13 ans, Thieblemont forment avec partitions chorégraphiques le Brésilien Bruno Beltrão la chorégraphe un trio dansé, qu’elle livre en temps réel pratique le hiphop chanté, déclamé, voire à ses interprètes. La pièce avant d’aborder la danse simplement marché, où se met en scène un groupe de contemporaine. En 2003, il sent la parfaite communion danseuses qui évolue entouré approche les 25 ans lorsqu’il des interprètes. Composé d’écrans où l’on peut lire peu crée Telesquat – du nom d’archives émouvantes, à peu les indications de la employé par les médecins ce court document nous chorégraphe. L’hyperlenteur brésiliens dans les années 50 permet de revoir les débuts se trouve redoublée par le pour désigner une maladie d’une des actrices majeures travail d’improvisation et par qui serait liée à l’abus du paysage chorégraphique la création musicale de Georg de télévision. Les musiques français, auprès de qui Friedrich Haas, qui intensifie de Matrix , L’Exorciste tant d’interprètes se sont encore plus la qualité de la ou Mission: impossible formés avant de déployer danse. Tenus comme par un fil deviennent les supports leur propre langage. SGS vibratoire, ces Temps Tiraillés d’étranges figures et de 03/11 (12h55) offrent une ligne ténue sur comportements inspirés laquelle faire évoluer comme de la rue ou d’univers plus TEMPO ! un mouvement astral, petite fantaisistes. Joyeux zapping, 2001 – 34’ révolution qui tente d’inverser ralentis, accélérations, CHORÉGRAPHIE : Georges Appaix l’ordre de l’écriture en danse. arrêts sur image, Beltrão INTERPRÉTATION : Cie La Liseuse SGS et ses complices possèdent RÉALISATION : Henry Colomer 21/11 (17h25) 64 VIDÉODANSE 2012

THE COST OF LIVING On retrouve dans ces tracés évoquer les travaux d’Hercule 2004 – 35’ des éléments particuliers que le monde industriel CHORÉGRAPHIE ET RÉALISATION : de l’écriture du chorégraphe peint par Fernand Léger” . Lloyd Newson suisse. Le groupe qui se Ces deux êtres de chair et INTERPRÉTATION : DV8 Physical déplace sur et entre les lignes de fer redessinent les limites Theatre du sol développe des du spectacle et réalisent une circulations horizontales et composition où la pelleteuse Doté d’un humour parfois une relation à l’environnement saisit le danseur à bras acide et imprégné de l’élan où espace, poids, texture et le corps, l’élève, le repousse, véritablement militant identité sont imprégnés d’un le fait virevolter, tandis qu’il qui caractérise nombre de mystère lié à l’intériorité. IF parvient à apprivoiser cet créations de Lloyd Newson, 02/11 (12h25) objet en passe de s’humaniser. The Cost of Living s’interroge On finirait presque par sur la notion de conformité THE SHOW MUST GO ON oublier que les mouvements et sur la perception de l’autre. 2001 – 82’ aériens de cet engin sont Conçu comme une sorte CONCEPTION ET MISE EN SCÈNE : commandés par une main de voyage où l’action déborde Jérôme Bel humaine. En hommage au sur de multiples espaces RÉALISATION : Aldo Lee discours amoureux, ces de rencontres, publics ou Transports exceptionnels privés, le film suit les rebonds The show must go on dissèque laissent entrevoir une romance du mouvement, amplifie les conventions du spectacle où l’expression “faire corps” ses cassures, insiste sur de danse par un habile procédé prend tout son sens. EQ les appuis au sol, s’appuie qui fait des dixhuit chansons 07/11 (19h40), 23/11 (12h10) sur ses chemins de traverse, qui le composent la trame ses déroutements. En passant narrative de la pièce. Ce sont TREINTAYCUATROPIECES de la rue au studio de danse, les textes de ces différents DISTINGUEES&ONESTRIPTEASE du duo académique au disco, hits, les plus écoutés partout 2007 – 150’ les rencontres se multiplient dans le monde, qui dictent aux RÉALISATION ET INTERPRÉTATION : autour de l’extraordinaire interprètes, aux techniciens La Ribot danseur David Toole et de la salle comme au public AVEC LES CAMÉRAS DE : Daniel de la riche texture de son ce qui doit être fait, ou plutôt Iturbe, Gilles Jobin, Yann mouvement qui revisite ce que le spectacle attend Marussich, Olga Mesa, la verticalité et les normes d’eux. Ici, le chorégraphe Eduardo Bonito, Riccardo posturales qui lui sont s’efface derrière le public, qu’il Rezeude, MarieHélène Rebois, associées. CP encourage à s’interroger devant Luc Peter, Javier Marquerie 01/11 (19h05), 15/11 (15h45) un spectacle où il se voit être spectateur : tout se passe Performeuse, La Ribot revisite THE MOEBIUS STRIP dans cette limite qui sépare avec un humour décapant 2002 – 26’ la salle de la scène. SGS les règles du marché de l’art CHORÉGRAPHIE : Gilles Jobin 12/11 (13h50) et les conditions de travail INTERPRÉTATION : Christine dans le spectacle vivant. Des Bombal, JeanPierre Bonomo, TRANSPORTS EXCEPTIONNELS séries de tableaux vivants de Vinciane Gombrowicz, 2007 – 22’ courte durée, qu’elle présente Gilles Jobin, Lola Rubio CHORÉGRAPHIE : Dominique Boivin dans des lieux alternatifs ou RÉALISATION : Vincent Pluss assistée de Christine Erbé dans les théâtres, s’enchaînent. INTERPRÉTATION : Philippe Priasso ; Elle se produit nue et Ici, pas de projection, conducteurs : Eric Lamy, entretient d’insolites relations d’élan, de rupture, mais William Dufresne avec des objets ordinaires : une composition qui travaille RÉALISATION : Dominique Boivin, chaise, poulet en caoutchouc, sur la qualité de la matière Guillaume Olmeta vêtements, appareil photo, etc. corporelle avec une sorte Elle réinterroge le vocabulaire de logique de cycle. Métaphore De cet improbable duo entre chorégraphique aussi bien de cet ordre fait de quiétude un danseuracrobate et une que les gestes du peintre, et d’équilibre lié au mouvement, pelleteuse, qui fait le tour du l’instantané photographique la spirale de Moebius. monde et que l’on retrouve ici ou l’usage quotidien des Habillage, déshabillage, à Kalamata, Dominique Boivin objets, créant une œuvre d’une enchevêtrements de corps, précise qu’ “une machine, dans très grande poésie. Elle nous colonnes sans fin, immobilité, sa puissance, son élégance livre ici un montage de toutes marche à quatre pattes… et sa beauté, peut aussi bien ces pièces méticuleusement

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récupérées auprès des artistes chorégraphie de Trisha Brown une question demeure : où est qui l’ont filmée au cours de sur une partition classique, passé le “moteur à eau” ? MB différentes représentations. IF L’Offrande musicale de 12/11 (19h55) 05/11 (19h40) JeanSébastien Bach. MB 12/11 (20h05) TRISHA ET CARMEN TRISHA BROWN 1988 – 13’ – JUST DANCING AROUND? TRISHA BROWN’S ACCUMULATION CHORÉGRAPHIE : Trisha Brown 1996 – 52’ WITH TALKING PLUS WATERMOTOR INTERPRÉTATION : Trisha Brown, INTERPRÉTATION : Cie Trisha Brown 1986 – 12’ Lance Cries, Diane Madden RÉALISATION : Mark James RÉALISATION : Jonathan Demme RÉALISATION : Burt Barr

Ce documentaire consacré “Parler tout en dansant Après avoir profondément à Trisha Brown présente cette danse , nous dit Trisha , renouvelé l’art chorégraphique, le parcours accompli par c’est comme ouvrir une Trisha Brown a continué la chorégraphe depuis les machine à laver à chargement d’explorer de nouveaux années 60 et les expériences frontal tout en mettant du territoires, se rapprochant avantgardistes de la Judson papier dans une machine à un temps de l’opéra. En 1986, Church à New York, où elle écrire…” Trisha parle, parle ; méditant sur ses origines côtoya Steve Paxton, Yvonne elle raconte les diverses méridionales, la chorégraphe Rainer, Lucinda Childs et circonstances dans lesquelles américaine réinvestit la figure Meredith Monk, ainsi que elle a “dansé cette danse” . de Carmen. Inspirée par la des musiciens comme Steve Et elle danse, une curieuse musique de Bizet, cette pièce Reich ou Laurie Anderson, ou articulation/désarticulation magnifiquement filmée est encore des plasticiens comme du corps. Très vite, l’attention focalisée sur un mouvement, Robert Morris ou Robert se détourne du contenu de une ligne de fuite et d’abandon Rauschenberg. Tourné dans son discours pour se fixer sans cesse recommencée. son studio de New York ou sur la manière dont la parole, Son écriture répétitive et dans sa maison de Long Island, le souffle se conjuguent minimaliste revisite la passion ce film a été réalisé pendant au mouvement. Mais passé et l’image du féminin. IF la création de M. O. , première le “stop” , le “j’arrête” final, 10/11 (20h55)

“TRANSPORTS EXCEPTIONNELS”, DOMINIQUE BOIVIN © Dominique Boivin 66 VIDÉODANSE 2012

LA TRISTEZA COMPLICE idée de la communauté. Marin et structure ses 1996 – 39’ Odile Duboc se définit avant compositions même les CHORÉGRAPHIE : Alain Platel tout comme une amoureuse plus arides, Umwelt est INTERPRÉTATION : Ballets C de la B du mouvement. Sentiment une création sur le rapport RÉALISATION : Sven Augustijnen partagé avec ses danseurs. IF entre les corps et leur 03/11 (11h55), 10/11 (16h55) “environnement”, et ce Les Ballets C de la B jusqu’à épuisement. Cette que dirige Alain Platel sont TWO THOUSAND AND THREE pièce austère s’approche de la filmés au travail. Entre plages 2005 – 53’ vision lucide et radicale que de silence et séquences CHORÉGRAPHIE : Gilles Jobin la chorégraphe met en scène composées sur des musiques INTERPRÉTATION : Ballet du Grand avec brio dans un fantastique de Purcell, la caméra se glisse Théâtre de Genève jeu de miroirs et d’illusions. au plus près des visages RÉALISATION : Ulrich Fischer Sur le plateau, une forêt de des danseurs. S’attachant panneaux glacés où les corps, à la gravité de leur regard, En 2003, Gilles Jobin au passage, se réfléchissent à leurs sourires autant qu’à répond à une commande : la en images tremblantes. leurs gestes, elle accompagne création d’un spectacle pour Tous les gestes et actions, leur mouvement. États 23 interprètes classiques du issus du quotidien, sont sensibles, parfois traversés Ballet du Grand Théâtre de construits et apparents sur d’éclats d’humour par Genève. Pour ce nouveau défi : une même ligne discontinue, où se dessine le long pleur les nappes musicales de Franz dans les intervalles entre les de La Tristeza complice . Treichler, Clive Jenkins et panneaux ou par glissements Ode à la misère qui recrée un Cristian Vogel ainsi que les sur le devant. Parfois espace commun, où s’exprime subtiles lumières de Daniel répétés jusqu’à l’évidement, le besoin du partage, il renoue Demont. Pour le chorégraphe, ils sont aussi détournés, “le fil humain”. IF cette pièce interroge, une fois subrepticement transformés 02/11 (11h30) encore, la manière dont les entre deux passages à la corps en mouvement peuvent visibilité. Éclairs oniriques TROIS BOLÉROS répondre à ce qui se passe et surréalistes qui semblent 2008 – 59’ dans le monde : guerre en échapper à l’embrigadement CHORÉGRAPHIE : Odile Duboc Irak, actions autour du G8, des corps. Espace de la CONCEPTION : Odile Duboc, etc. Two Thousand and Three perte qui recèle un vaste Françoise Michel reste pourtant un intégral potentiel de possibilités qui INTERPRÉTATION : Cyril Accorsi, travail d’abstraction auquel n’adviendront pas, le sens Brigitte Asselineau, Sophie il ne sacrifie rien de son commun s’étant perdu dans Chadefaux, Boris Charmatz, processus ou de sa matière la marche constante et la Evguénia Chtchelkova, Bruno en terme de mouvement : rapidité, la mécanisation du Danjoux, Céline Debyser, Sarah structure arrimée au sol, temps et des vies. Comment Degraeve, Vincent Druguet, corps couchés ou rampants, ne pas voir dans cette création Stéfany Ganachaud, Myriam étirés, collectivisés ou le second volet ou le pendant Gourfink, Emmanuelle Huynh, individualisés. Two Thousand occidental d’une précédente Stéphane Imbert, Eric Lutz, and Three se dévoile comme chorégraphie de Maguy Marin Blandine Minot, Geneviève l’une des plus exigeantes et consacrée à l’Amérique latine, Pernin, Agathe Pfauwadel, Alban subtiles chorégraphies de Les applaudissements ne se Richard, Luigia Riva, Françoise Gilles Jobin, une fascinante mangent pas . IF Rognerud, Sylvie Ton Nu pièce de maturité jouant 14/11 (14h) avec différents niveaux de Avec trois boléros , pièce profondeur, différentes strates UN ESPACE VIDE : MOI majeure d’Odile Duboc créée en de significations. IF 2009 – 25’ 1996, la chorégraphe propose 19/11 (17h25) CHORÉGRAPHIE ET INTERPRÉTATION : une relecture de la pièce de Nadia Beugré Ravel à travers trois versions UMWELT RÉALISATION : Gilles Toutevoix musicales et chorégraphiques. 2009 – 64’ Des brins d’histoire en CHORÉGRAPHIE : Maguy Marin Dans ce solo de 2008 évolution, un duo sur la RÉALISATION : MarieHélène qui oscille entre puissance mémoire d’une rencontre et Rebois et mouvement contenus, une chorégraphie d’ensemble Nadia Beugré se concentre pour une vingtaine d’interprètes Scellée par un art du rythme sur son intériorité. Petits pas où se dessine une certaine qui n’appartient qu’à Maguy et mouvements saccadés

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se manifestent dans un corps Walzer , 1980 et Komm Tanz Mit de la pièce Herses (une lente qui se débat presque Mir , des pièces réalisées entre introduction) – explorer les d’être confronté à un vide 1977 et 1983 et qui signent avec zones de contacts, la relation inéluctable. Comme une quête génie l’univers de Pina Bausch entre un, deux, plusieurs de l’absence, elle tente – sombre et poétique. AB danseurs, comme une étendue de combler cet espace 02/11 (13h40), 18/11 (11h40) qu’il faut labourer, attaquer, de la perte de soi. Puissance remuer, avant d’y semer quoi du mouvement, élégance UN TEMPS AUTRE que ce soit –, permet justement de l’émotion retenue, dans une 2011 – 57’ au regard de rester en surface, chorégraphie qui illustre toute CHORÉGRAPHIE : Myriam Gourfink à l’affût des changements de la pudeur des sentiments. RÉALISATION : Eric Legay lumières, des subtiles modelés Nadia Beugré, dans ce solo qui se dessinent et des cadrages d’une rare intensité, incarne Exploration du mouvement qui occasionnent de nouveaux et raconte l’itinéraire d’une dans la lenteur, diffracté liens formels. SGS femme qui porte son corps aussi bien dans l’intériorité 02/11 (15h50), 15/11 (12h40) et sa danse comme l’on porte du regard que dans de précis un lourd fardeau. Elle insuffle développements gestuels UNE MYSTÉRIEUSE CHOSE, à sa danse un souffle d’une ou dans la continuité du A DIT E. E. CUMMINGS* rare modernité et l’extrait souffle, l’écriture de Myriam 1996 – 15’ des carcans de la danse Gourfink invente des CHORÉGRAPHIE ET INTERPRÉTATION : traditionnelle. L’espace de territoires chorégraphiques. Vera Mantero la danse, ponctué de ruptures Ce documentaire, consacré RÉALISATION : Michel Jakar rythmées par les percussions à la création des Temps d’Ahmad Compaoré, se focalise Tiraillés (2009), nous éclaire Vera Mantero travaille souvent sur cette recherche d’un vide sur sa méthodologie de travail en s’inspirant de musiques, à combler. EQ et de composition, qu’étayent textes et matériaux plastiques 14/11 (15h05) des images de répétitions, dont elle explore les possibilités les témoignages des danseuses, à partir du corps. Dans ce solo UN JOUR PINA A DEMANDÉ ainsi que quelques extraits en hommage à Joséphine Baker, 1983 – 58’ de pièces plus anciennes. En elle est debout, nue, corps CHORÉGRAPHIE : Pina Bausch s’approchant des interprètes, peint en brun, mains blanches, RÉALISATION : Chantal Akerman le film tente de capter les visage fardé et perché sur des plus infimes vibrations qui sabots d’âne, elle fixe le public. C’est autant le parcours caractérisent cette danse à Les gestes, regards, mots de la réalisatrice vers la l’intensité particulière, où l’on qui lui échappent, traduisent chorégraphe que l’on découvre contemple un espace intérieur, cette “impossibilité, absence, qu’un répertoire comptant plongé dans cette autre incapacité atroce” , des mots parmi les plus belles pièces temporalité qu’initie une forme d’e. e. Cummings déclinés de Pina Bausch. Il s’agit d’absorption des corps. SGS à l’infini comme la musique d’abord d’une première 22/11 (11h50) intérieure d’un malaise impression de spectatrice qui dépasse la personnalité marquée par “une émotion UNE LENTE INTRODUCTION de la danseuse. IF très forte, proche du bonheur” , 2007 – 34’ 09/11 (13h40) selon son témoignage. Puis CHORÉGRAPHIE : Boris Charmatz la rencontre entre la caméra INTERPRÉTATION : Boris Charmatz, UNE RENCONTRE : et la danse, s’attachant Julia Cima, Vincent Dupont, JAN FABRE, KABAKOV aux moments de répétitions Myriam Lebreton, Sylvain 1997 – 36’ ou de spectacles, aux Prunenec CONCEPTION ET INTERPRÉTATION : témoignages des danseurs, RÉALISATION : Aldo Lee Jan Fabre, Ilya Kabakov jusqu’à l’apparition de Pina RÉALISATION : Peter Scholten Bausch. Le film est traversé “Les danseurs dans les films d’un parti pris discret qui devraient être nus” , affirmait Rencontre entre deux nous fait mieux sentir que, Jonas Mekas. Avec Une lente plasticiens, Jan Fabre face aux pièces de Pina introduction, cette sentence et Ilya Kabakov, réalisée Bausch, il est difficile de s’éclaire comme une évidence. à New York en 1997. Avec rester indemne. Chantal Ici, la musique s’est évanouie un ineffable sérieux et Akerman ne s’en cache pas. pour laisser place aux sons une incontestable complicité, Les images de Kontakthof des corps. Cette disparition, les deux artistes se retrouvent succèdent à celles de Nelken , loin d’appauvrir le propos dans les soussols et © Tony Dougherty

“VIEWS ON CAMERA”, MERCE CUNNINGHAM

sur le toit d’un immeuble. russes de Diaghilev entre fabrique à danseuses, choisir L’un déguisé en mouche, dans la légende. En s’appuyant d’en exposer une parmi tant l’autre en scarabée, ils sur son journal et sur des d’autres sur la grande scène dissertent jusqu’à l’absurde ouvrages récents qui lui ont de Garnier procède d’une sur la vie des insectes, les été consacrés, Elisabeth tradition initiée par Duchamp formes de civilisation, l’idée Kapnist nous offre un carnet et réinterprétée par Warhol, de vol. Un rendezvous inédit de voyage fascinant, où se le readymade. Mais le aux accents grotesques qui mêlent commentaires, images readymade de Bel est humain. nous conduit tout droit dans d’archives, reconstitutions et En lui donnant la parole, l’univers de la création et son entretiens, pour appréhender le chorégraphe permet rapport à l’enfance. MB les deux facettes du à la danseuse d’accéder 17/11 (17h30), 21/11 (15h20) personnage. IF enfin au statut de “sujet” 07/11 (17h05) dont elle n’avait que le nom ; VASLAV NIJINSKI, il transforme une retraite UNE ÂME EN EXIL VÉRONIQUE DOISNEAU en geste artistique. 2000 – 62’ 2006 – 33’ Entre performance et solo CONSEILLER ARTISTIQUE : MISE EN SCÈNE : Jérôme Bel “chorégraphié”, cette pièce Christian DumaisLvowski INTERPRÉTATION : Véronique constitue l’apothéose RÉALISATION : Elisabeth Kapnist Doisneau, Céline Talon de la carrière de Véronique RÉALISATION : Jérôme Bel, Doisneau, qui semblait Symbole de la modernité Pierre Dupouey avoir fait long feu mais finit en danse, Vaslav Nijinski en feu d’artifice. SGS est devenu un mythe : son Véronique Doisneau, 42 ans, 01/11 (12h30), 12/11 (15h15) Aprèsmidi d’un faune (1912) danseuse, prendra sa retraite figure au répertoire des plus dans une semaine. “Sujet” VIEWS ON CAMERA grandes compagnies et son (c’est son grade à l’Opéra, 2005 – 25’ Sacre du printemps (1913) inférieur à celui d’étoile et CHORÉGRAPHIE : continue d’inspirer nombre de premier danseur, supérieur Merce Cunningham de chorégraphes. Du génie à au quadrille et au coryphée), INTERPRÉTATION : Merce la folie, une dizaine d’années elle raconte sa vie, son métier. Cunningham Company auront suffi pour que le Si l’on envisage le Ballet de avec Cédric Andrieux danseur étoile des Ballets l’Opéra comme une grande RÉALISATION : Charles Atlas

PROGRAMME V V Ο © Jean-Luc Tanghe

“ZOMBIE APORIA”, DANIEL LINEHAN

VIOLIN PHASE graduelles du mouvement, Views on Camera est 1981 – 19’ exécuté à la fois par rapport une démonstration magistrale CHORÉGRAPHIE : Anne Teresa à un point ou pivot qui serait de la rencontre entre image De Keersmaeker représenté par la danseuse et danse. À l’arithmétique RÉALISATION : Wolfgang Kolb ellemême, et par rapport parfaite des mouvements à l’espace du plateau. Dans de la caméra vient se fondre Une simple et courte phrase la version de Wolfgang Kolb, celle, précisément réglée, de la musicale, interprétée au Violin Phase a été filmé en un chorégraphie de Cunningham. violon et enregistrée sur seul plan séquence, renforçant Frontale et immobile, la caméra bande magnétique montée en encore l’effet hypnotique de Charles Atlas capte les quatre boucles de longueurs qu’elle produit. MB densités des corps des légèrement différentes ; VIOLIN F ASE 09/11 (16h55) danseurs alignés sur différents lancées simultanément, VIOLIN P HASE 09/11 (17h05) plans, et crée des perspectives à l’attaque de la phrase, elles lointaines que les danseurs se décalent graduellement LA VOIX DES LÉGUMES parcourent pour laisser voir jusqu’à revenir, au bout 1982 – 9’ autrement la profondeur d’un certain temps, en phase. CHORÉGRAPHIE : Philippe Decouflé ou la proximité des corps Tel est le principe de INTERPRÉTATION : Philippe et de la danse. Périphérique Violin Phase de Steve Reich. Decouflé, Michèle Prélonge, et mobile, la caméra circule À ce principe de construction Véronique Ros de La Grange entre les danseurs, elle musicale, Anne Teresa RÉALISATION : Marc Guérini, Edith devient mouvement parmi les De Keersmaeker donne corps, Grattery, Philippe Decouflé mouvements et révèle la danse littéralement. La partition dans un espace en plusieurs chorégraphique est elle aussi Ce film, réalisé avec les moyens dimensions. AB composée de la répétition du bord, porte en germe les 16/11 (19h55) d’éléments simples ; le caractéristiques de l’univers décalage progressif de la de Decouflé, consistant à faire VIOLIN FASE phrase et la démultiplication bouger tout ce qui lui tombe 1986 – 12’ des sons sont traduits par sous la main : danseurs, CHORÉGRAPHIE : Anne Teresa l’enrichissement progressif du bien sûr, mais aussi caméra, De Keersmaeker vocabulaire chorégraphique, paysages, langage, musiques RÉALISATION : Eric Pauwels l’amplitude et l’accélération populaires, couleurs, cadres, 70 VIDÉODANSE 2012

points de vue... Le tout soudé c’est la légèreté et les jeux l’élaboration du spectacle par une fantaisie et un refus d’enfants, tendres et cruels, aquatique de Daniel Larrieu, de sérieux qui lui permettent, qui prévalent. Parmi les thèmes en mars 1986, étaient projetées mine de rien, de mettre chaque qui soustendent la pièce, il y a sur écran au bord de la piscine fois la barre plus haut... FA “l’amour, toujours” et la danse, et servaient de transition entre 04/11 (16h50) singulièrement mise en avant les scènes de cette pièce que puisque le processus de travail la presse surnomma la “Giselle VOUS DANSEZ ? mis au point par Pina Bausch, de l’an 2000”. PB CATHERINE DIVERRÈS ce système de questions posées 16/11 (11h30) 2007 – 52’ par la chorégraphe, auxquelles RÉALISATION : Hervé Portanguen les danseurs répondent sous WAW forme d’improvisations verbales 1999 – 18’ Catherine Diverrès revient et gestuelles, en est l’un des CHORÉGRAPHIE ET INTERPRÉTATION : sur la totalité de son parcours, motifs manifestes et récurrents. Myriam Gourfink depuis le bouleversement Mais, comme souvent chez RÉALISATION : Sylvain Huet provoqué par sa découverte et Pina Bausch, l’individu est mis sa rencontre avec le maître du en relation avec la communauté La danse de Myriam Gourfink, butô Kazuo Ohno – qui l’initia humaine. Ainsi, malgré sa abstraite et souvent retenue à sa “danse dans l’immobilité”, douceur apparente, Walzer dans l’immobilité, prône et depuis sa première traite de l’exil, de la perte une lenteur quasi hypnotique. chorégraphie en duo avec et de la séparation, comme vécu Travail où le regard s’aiguise Bernardo Montet, Instance , intime et comme expérience sur les lignes que dégagent avec laquelle, dès 1983, historique, liée à la guerre, gestes et postures jusqu’à elle imposait la puissance, aux guerres qui déchirent percevoir les micromouvements la gravité et l’incandescence le monde. MB de la danseuse qui semblent de son écriture. Sur les images 08/11 (15h15), VERSION COURTE 18/11 (20h20) glisser comme une saccade d’extraits de ses pièces de sons. Pour Waw , elle a – Concertino (1990), filmée WATERPROOF revêtu une robe en Skaï rouge. par Teo Hernandez, L’Ombre 1986 – 21’ Les courbes du corps, ses du ciel (1995), Corpus (1999) CHORÉGRAPHIE : Daniel Larrieu poses, évoquent des images ou encore Écho (2003) –, INTERPRÉTATION : Michel Reilhac, à la Dreyer. IF la chorégraphe livre quelques Bertrand Lombard, Daniel 22/11 (11h30) réflexions sur sa conception de Larrieu, Didier Chauvin, Alain la danse, de la création et de Buffard, Laurence Rondoni, WILLIAM FORSYTHE AU TRAVAIL la transmission de son œuvre. Claude Frémy, Anne Frémy, 1988 – 58’ Et, progressivement, Vous Dominique Brunet CHORÉGRAPHIE : William Forsythe dansez ?… dessine le portrait RÉALISATION : JeanLouis RÉALISATION : André S. Labarthe d’une artiste singulière, Le Tacon, Luc Riolon exigeante et engagée. MB Entre Francfort où il a élu 09/11 (20h35) La scène est devenue eau, les domicile, parce que “l’Histoire danseurs, amphibies. Les corps est en Europe”, et New York WALZER évoluent, comme en apesanteur, où il revient à l’invitation du CHORÉGRAPHIE : Pina Bausch sur une chorégraphie composée New York City Ballet, quelques INTERPRÉTATION : Tanztheater de manipulations subtiles heures dans la vie de William de Wuppertal et inspirée par les nouvelles Forsythe, enfant terrible 1982 – 194’ sensations d’un espace modifié. du néoclassicisme en danse. RÉALISATION : Ad’s Gravesande L’alternance de moments “Architecte du chaos, passeur 1986 – 55’ calmes et violents contribue de temps”, le chorégraphe RÉALISATION : Pina Bausch à rendre tangible l’atmosphère apparaît aussi, sous l’œil hallucinée de ce spectacle. acerbe d’André S. Labarthe, La valse est dans Walzer La lente marche d’un homme comme un éternel jeune homme, la référence absente, jamais en imperméable au fond de sympathique et pas bégueule, dansée, mais omniprésente la piscine où flottent des corps infatigable et insatiable... MB par l’intermédiaire de certaines en apnée, les scènes saccadées 07/11 (13h20), 17/11 (12h25) situations et surtout de la d’immersion soudaine, le musique – un montage de combat à la surface de l’eau WILLIAM FORSYTHE valses, de Vienne à Édith Piaf. de danseurs harnachés de – JUST DANCING AROUND? Mais, malgré le climat musical, bouées : certaines de ces 1996 – 52’ la nostalgie n’est guère de mise, images, réalisées pendant RÉALISATION : Mike Figgis

PROGRAMME V Z Ο 71

Ils ont des visages peints, ZOMBIE APORIA Pour composer ce portrait des corps déformés, des 2011 – 47’ de William Forsythe, l’un gestes mécanisés. On les CHORÉGRAPHIE : Daniel Linehan des chorégraphes les plus dirait momentanément INTERPRÉTATION : Daniel Linehan, recherchés tant par le public ressuscités d’entre les morts Salka Ardal Rosengren, que par les interprètes, ou sur le bord de trépasser. Thibault Lac Mike Figgis a passé plus de Ils sont poussiéreux, couverts RÉALISATION : Daniel Crétois six semaines dans les coulisses de terre, parfois manipulés du Ballet de Francfort. Illustré comme une pâte que l’on Zombie Aporia explore avec par des séances de répétitions sculpte. Ce sont les interprètes humour et acuité les liens et des extraits des pièces de ce Woyzeck qui n’est entre parole et corps. Comment les plus récentes à l’époque, pas une adaptation du texte le mot s’incarne, s’incorpore notamment The Loss of de Büchner, mais l’expression à la danse, par quel trajet le Small Detail et Eidos:Telos , d’un dialogue sans parole, texte devient présence. Daniel ce documentaire passionnant dans lequel l’énigmatique Linehan, jeune chorégraphe montre la part de réflexion figure du soldat Woyzeck newyorkais passé par la intellectuelle et de défi est préservée. Josef Nadj formation P.A.R.T.S. d’Anne physique qui entre en jeu dans a condensé le mystère Teresa De Keersmaeker, entouré les créations d’un homme pour de l’œuvre, sa vision et par deux interprètes tout aussi qui “la chorégraphie est une son tourment dans les corps jeunes et talentueux, déploie affaire d’organisation” . MB et les matières : bois, eau, une écriture de l’épuisement 17/11 (11h35) terre, poussière, masques toute en scansions et gestes et bandages ou vêtements rythmiquement redoublés. WOYZECK en guenilles. Il met en boîte Mise à l’épreuve d’une énergie 1998 – 62’ ou en bière ce magnifique vive qui le long de la pièce CHORÉGRAPHIE : Josef Nadj territoire littéraire où éclaire son titre, Zombie Aporia INTERPRÉTATION : Cie Josef Nadj se pratiquent le désespoir montre en quoi il est impossible RÉALISATION : Janos Kende et le meurtre. IF d’être mort vivant. SGS 09/11 (12h40), 21/11 (13h55) 04/11 (19h40), 08/11 (14h30)

“ÁGUA”, PINA BAUSCH © Juliette Butler 72

SIGNATURE LLOYD NEWSON CALENDRIER 19h05 The Cost of Living réalisation : Lloyd Newson 35’ MERCREDI 31 OCTOBRE 19h40 Strange Fish réalisation : David Hinton 56’ 20h35 Dead Dreams of Monochrome Men réalisation : David Hinton 53’ PORTRAITS DE GROUPE 11h30 Les Noces Bronislava Nijinska, réalisation : Denis Caïozzi 27’ 12h00 Le Tanztheater de Pina Bausch VENDREDI 2 NOVEMBRE réalisation : Christiane Gibiec 50’ VU PAR LA CAMÉRA 1/2 12h50 Jungle sur la planète Vénus (extraits) 11h30 La Tristeza complice Alain Platel, chorégraphie et réalisation : Daniel Larrieu 16’ réalisation : Sven Augustijnen 39’ 13h05 Planète Bagouet réalisation : Charles Picq 90’ 12h10 2. Id. Hervé Robbe, réalisation : 14h35 Necesito Dominique Bagouet, Hervé Robbe et Valérie Urréa 15’ réalisation : Charles Picq 58’ 12h25 The Moebius Strip Gilles Jobin, 15h35 Beach Birds for Camera Merce Cunningham, réalisation : Vincent Pluss 26’ réalisation : Elliot Caplan 28’ 12h50 Beach Birds for Camera Merce Cunningham, 16h00 Notre amour Christian Rizzo, réalisation : Elliot Caplan 28’ réalisation : Arnold Pasquier 45’ 13h20 Ritual in Transfigured Time 16h45 La dernière fuite François Verret, réalisation : Maya Deren 17’ Daniel Emilfork, Anne Koren, Frédéric Leidgens, 13h40 Un jour Pina a demandé réalisation : François Verret et Yves Turquier 26’ réalisation : Chantal Akerman 58’ 17h10 Merce Cunningham & Co 14h40 Rosa Anne Teresa De Keersmaeker, réalisation : Benoît Jacquot 44’ réalisation : Peter Greenaway 16’ 17h55 L’homme qui danse réalisation : 14h55 Jérôme Bel, le film un film Rosita Boisseau et Valérie Urréa 59‘ de Luciana Fina 55’ 18h55 Les Philosophes (part. 2, court métrage) 15h50 Une lente introduction Boris Charmatz, réalisation : Josef Nadj 26’ réalisation : Aldo Lee 34’ 19h20 1980, une pièce de Pina Bausch 16h25 Bonhomme de vent d’après réalisation : Jolyon Wimhurst 155’ La Danseuse malade de Boris Charmatz, un film de Sima Khatami 44’ er 17h10 Jump (Hystérique Bourrée) Philippe JEUDI 1 NOVEMBRE Decouflé, réalisation : Charles Atlas 15’ 17h25 Fusion Alwin Nikolais, UNE JOURNÉE À L’OPÉRA 1/2 réalisation : Ed Enswiller 7’ 11h30 Patrick Dupond au travail 17h35 Dansité François Verret, réalisation : André S. Labarthe 58’ réalisation : JeanPaul Dupuis 12’ 12h30 Véronique Doisneau Jérôme Bel, 17h45 Dead Dreams of Monochrome Men réalisation : Jérôme Bel et Pierre Dupouey 33’ Lloyd Newson, réalisation : David Hinton 53’ 13h00 Corbeau Myriam Gourfink, 18h40 Roseland Wim Vandekeybus, réalisation : Daniel Cretois 29’ réalisation : Walter Verdin, Wim Vandekeybus 13h30 Orphée et Eurydice Pina Bausch, et Octavio Iturbe 47’ réalisation : Vincent Bataillon 103’ 19h30 Here After chorégraphie et réalisation : Wim Vandekeybus 64’ DANSE HIP-HOP 1/2 20h35 La Classe morte Tadeusz Kantor, 15h15 Rize Richmond Talauega, réalisation : Andrzej Wajda 70’ réalisation : David LaChapelle 84’ 16h40 Hip Hop Spirit réalisation : JeanPierre Noury et Bernard Fiou 27’ 17h05 Solo for Two Niels Robitzky alias Storm, réalisation : Attilio Cossu 27’ 17h35 Agwa Mourad Merzouki, réalisation : Charles Picq 27’ 18h05 Telesquat Bruno Beltrão, réalisation : Grupo de Rua do Niteroi 60’ 73

SIGNATURE ALAIN BUFFARD SAMEDI 3 NOVEMBRE 20h15 Parole de chorégraphes réalisation : Laurent Goumarre 11’ SIGNATURE ODILE DUBOC 20h25 Mauvais genre réalisation : Sophie Laly 41’ 11h30 Projet de la matière réalisation : 21h05 Dispositif 3.1 réalisation : Alain Buffard 55’ Odile Duboc et Françoise Michel 25’ 11h55 trois boléros chorégraphie, conception et réalisation : Odile Duboc et Françoise Michel 59’ DIMANCHE 4 NOVEMBRE 12h55 Témoin I, il est 8 heures moins 4 exactement réalisation : Contrejour 11’ SIGNATURE HIP-HOP 2/2 11h30 Get Your Funk! réalisation : Anne Closset 53’ PIÈCES DU RÉPERTOIRE 12h20 La Danse hiphop, une technique maîtrisée 13h05 Les Quatre Tempéraments George réalisation : Mohamed Athamna 88’ Balanchine, réalisation : Merrill Brockway 30’ 13h35 Les Noces Bronislava Nijinska, SIGNATURE DOMINIQUE BAGOUET réalisation : Denis Caïozzi 27’ 13h50 Planète Bagouet réalisation : 14h05 Carmen Mats Ek, réalisation : Charles Picq 90’ Gunilla Wallin 50’ 15h20 Tant mieux, tant mieux ! réalisation : Dominique Bagouet et Charles Picq 49’ DANSES POPULAIRES 16h10 Jours étranges réalisation : 14h55 Gavotte “Hommage à Francine Lancelot” Myriam Copier 42’ extrait d’un montage proposé par la Cinémathèque de la danse 3’ SIGNATURE PHILIPPE DECOUFLÉ 15h00 Musica sarda extrait, 16h50 La Voix des légumes réalisation : Marc réalisation : Georges Luneau 5’ Guérini, Edith Grattery et Philippe Decouflé 9’ 15h05 Tempo ! Georges Appaix, réalisation : 17h00 Abracadabra réalisation : Philippe Decouflé Henri Colomer 34’ et la Cie DCA 37’ 15h40 Kaléïdoskop La leçon de danse 17h35 Codex réalisation : Philippe Decouflé 26’ chorégraphie et réalisation : Philippe Decouflé 6’ 18h00 Faiseur d’images réalisation : Philippe Freling 15’ JEUX D’IMAGES 15h45 Robert Wilson: Mr. Bojangles’ Memory, PLAISIRS DE LA COMPOSITION 1/2 Og Son of Fire chorégraphie et réalisation : 18h15 Groosland Maguy Marin, Robert Wilson 7’ réalisation : Jan Venema 27’ 15h50 Séquences dansées des longs métrages de 18h40 Self Unfinished (1998) Xavier Le Roy, Walt Disney réalisation : Studios Walt Disney 30’ réalisation : Karim Zeriahen 58’ 16h20 À l’ombre du voile Cécile Loyer, 19h40 Zombie Aporia Daniel Linehan, réalisation : Arnaud Demuynck 9’ réalisation : Daniel Crétois 47’ 16h30 Global Groove réalisation : Nam June Paik 20h25 Ocean Merce Cunningham, et John Godfrey 29’ réalisation : Charles Atlas 100’ 17h00 Kaléïdoskop Essais sur la vitesse en super8 Philippe Decouflé, réalisation : Michel Amathieu 5’ LUNDI 5 NOVEMBRE 17h05 Tango réalisation : Zbigniew Rybczynski 9’ 17h15 La Femme à la cafetière réalisation : LES POSTURES QUI FONT SIGNE Robert Wilson 7’ 11h30 Pudique acide/Extasis Mathilde Monnier, JeanFrançois Duroure, réalisation : De Hexe 45’ SIGNATURE CLAUDIA TRIOZZI 12h15 Skull * Cult Christian Rizzo, 17h25 Park réalisation : Association Cespi 45’ réalisation : Christophe Bargues 24’ 18h10 Dolled up (extraits) réalisation : 12h40 Hail the New Puritan Michael Clark, Claudia Triozzi et Cécile Colle 14’ réalisation : Charles Atlas 82’ 18h25 Ni vu ni connu réalisation : Sophie Laly 60’ 14h00 A + B = X Gilles Jobin, 19h25 Pour une thèse vivante réalisation : réalisation : Luc Peter 48’ Sylvain Labrosse 50’ 14h50 Bandonéon – Pina Bausch à Buenos Aires réalisation : Milos Derettich, Gabriela Massuh et Gabriela Schmid 47’ 15h35 Tempo ! Georges Appaix, réalisation : Henri Colomer 34’ 74

16h10 Antigone Jr. Trajal Harrell, JEUDI 8 NOVEMBRE réalisation : Maximilian Pramatarov 39’ 16h50 La Edad de Oro Israel Galván, réalisation : Félix Vázquez 105’ ÉCLATS DE VOIX 1/2 11h30 Morning Song mise en scène et réalisation : Jan Lauwers 97’ SIGNATURE LA RIBOT 13h10 Babel Babel Maguy Marin, 18h35 La Ribot distinguida réalisation : Hugues de Rosière, Olivier Morel, réalisation : Luc Peter 63’ Maurice Massuet et Ariane Couteur 77’ 19h40 TREINTAYCUATROPIECESDISTINGUEES 14h30 Zombie Aporia Daniel Linehan, &ONESTRIPTEASE La Ribot, avec les caméras de réalisation : Daniel Crétois 47’ Daniel Iturbe, Gilles Jobin, Yann Marussich, Olga 15h15 Walzer Pina Bausch, Mesa, Eduardo Bonito, Riccardo Rezeude, Marie réalisation : Ad’s Gravesande 194’ Hélène Rebois, Luc Peter, Javier Marquerie 150’ 18h30 Ni vu ni connu Claudia Triozzi, réalisation : Sophie Laly 60’ 19h30 Dancing on the Edge Trisha Brown, MERCREDI 7 NOVEMBRE réalisation : Susan Dowling 29’ 20h00 Song and Dance Mark Tompkins, SIGNATURE ANDRÉ S. LABARTHE réalisation : Gilles Toutevoix 31’ 11h30 Sylvie Guillem au travail 52’ 20h30 2008 vallée Katerine et Mathilde Monnier, 12h20 Patrick Dupond au travail 58’ réalisation : Valérie Urréa 60’ 13h20 William Forsythe au travail 58’

QUELQUES PIÈCES ET FILMS D’ANTHOLOGIE VENDREDI 9 NOVEMBRE 14h20 Kazuo Ohno réalisation : JeanClaude Diserens 56’ ÉCLATS DE VOIX 2/2 15h15 May B Maguy Marin, réalisation : 11h30 La Classe morte Tadeusz Kantor, PaulRobin Benhaïoun 81’ réalisation : Andrzej Wajda 70’ 16h35 A Dancer’s World Martha Graham, 12h40 Woyzeck Josef Nadj, réalisation : Peter Glushanok 31’ réalisation : Janos Kende 62’ 17h05 Vaslav Nijinski, une âme en exil 13h40 Une mystérieuse chose, réalisation : Elisabeth Kapnist 62’ a dit e. e. Cummings* Vera Mantero, 18h05 La Table verte Kurt Jooss, réalisation : Michel Jakar 15’ réalisation : Peter Wright 10’ 13h55 La dernière fuite François Verret, 18h15 Les Quatre Tempéraments George Daniel Emilfork, Anne Koren, Frédéric Leidgens, Balanchine, réalisation : Merrill Brockway 30’ réalisation : François Verret et Yves Turquier 26’ 18h45 Dance Lucinda Childs, 14h20 Dolled up (extraits) Claudia Triozzi, montage : Helena Van Dantzig 56’ réalisation : Claudia Triozzi et Cécile Colle 14’ 14h35 La Rois du suspens conception 19H00 RENCONTRE et réalisation : Grand Magasin 14’ “Vidéodanse, encore et toujours ?” 14h50 Disabled Theater (extrait) Jérôme Bel, avec Jérôme Bel, Maguy Marin, prise de vues : Angelo Sansone 10’ Claudia Triozzi, Dominique Païni, 15h00 La Chambre d’Isabella Jan Lauwers, animée par Christophe Wavelet réalisation : Nico Leunen 114’ Petite salle, Forum –1, entrée libre dans la mesure des places disponibles SIGNATURE ANNE TERESA DE KEERSMAEKER 16h55 Violin Fase réalisation : Eric Pauwels 12’ LE GOÛT DE L’AVENTURE 1/2 17h05 Violin Phase réalisation : Wolfgang Kolb 19’ 19h40 Transports exceptionnels Dominique Boivin, 17h25 Fase réalisation : Thierry De Mey 57’ réalisation : Dominique Boivin, Guillaume 18h25 Rosas danst Rosas Olmeta 22’ réalisation : Thierry De Mey 58’ 20h00 Ice Dream Daniel Larrieu, réalisation : 19h25 Prélude à la mer Daniel Larrieu, Christian Merlhiot 18’ réalisation : Thierry De Mey 17’ 20h20 Les Corbeaux Josef Nadj et Akosch S., réalisation : JeanMarc Birraux 52’ L’ART DES PASSAGES 1/2 19h40 Merce Cunningham, l’héritage réalisation : MarieHélène Rebois 56’ 20h35 Vous dansez ? Catherine Diverrès réalisation : Hervé Portanguen 52’ 75

SIGNATURE CHARLES ATLAS SAMEDI 10 NOVEMBRE 16h10 Jump (Hystérique Bourrée) Philippe Decouflé 15’ SIGNATURE WIM VANDEKEYBUS 16h25 Suite for Five Merce Cunningham 25’ 11h30 Here After réalisation : 16h50 Hail the New Puritan Michael Clark 82’ Wim Vandekeybus 64’ 12h35 In Spite of Wishing and Wanting SIGNATURE JÉRÔME BEL 1/2 réalisation : Wim Vandekeybus 52’ 18h10 Catalogue raisonné/Nom donné 13h25 Body, Body on the Wall… conception et par l’auteur montage : Guillaume Robert 29’ réalisation : Jan Fabre et Wim Vandekeybus 7’ 18h40 Nom donné par l’auteur réalisation : Daniel Crétois 68’ LE RÉPERTOIRE ET SES LECTURES 19h50 Catalogue raisonné/Jérôme Bel 13h35 Les Printemps du Sacre montage : Guillaume Robert 48’ réalisation : Jacques Malaterre 60’ 20h40 Jérôme Bel, le film 14h35 Le Sacre du printemps Vaslav Nijinski, un film de Luciana Fina 55’ réalisation : Denis Caïozzi 36’ 15h10 Le Sacre du printemps Pina Bausch, réalisation : Pit Weyrich 36’ 15h45 Sacre – The Rite of Spring Raimund Hoghe LUNDI 12 NOVEMBRE et Lorenzo De Brabandere, réalisation : SIGNATURE JÉRÔME BEL 2/2 Sandeep Mehta 42’ 11h30 Shirtologie (1997/Rushes) 16h25 L’Aprèsmidi d’un faune (version orchestre) Extrait du film : Le Faune – Un film ou la réalisation : MarieHélène Rebois 22’ fabrique de l’archive , Dominique Brun d’après 11h50 Catalogue raisonné/Le dernier spectacle Vaslav Nijinski, réalisation : Antoine Châtelet réalisation : Aldo Lee 81’ 13h10 Catalogue raisonné/The show must go on et Ivan Chaumeille 12’ 39’ 16h35 Prélude à la mer Anne Teresa réalisation : Aldo Lee De Keersmaeker, réalisation : Thierry De Mey 17’ 13h50 The show must go on 16h55 trois boléros Odile Duboc, conception : réalisation : Aldo Lee 82’ Odile Duboc et Françoise Michel 59’ 15h15 Véronique Doisneau 17h55 Boléro chorégraphie et réalisation : réalisation : Jérôme Bel et Pierre Dupouey 33’ Maurice Béjart 20’ 15h50 Catalogue raisonné/Pichet Klunchun 18h15 Boléro Variations Raimund Hoghe, and myself images : Claire Duguet, réalisation : Charles Picq 108’ montage : Aldo Lee 60’ 20h05 Carmen Mats Ek, réalisation : 16h50 Pichet Klunchun and myself Gunilla Wallin 50’ réalisation : Jérôme Bel et Aldo Lee 100’ 20h55 Trisha et Carmen Trisha Brown, 18h30 Cédric Andrieux réalisation : Burt Barr 13’ réalisation : Pascal Girardin 72’ 21h10 Carmen Dominique Boivin, réalisation : 19h45 Disabled Theater (extrait) Clément Revereno 60’ prise de vues : Angelo Sansone 10’

SIGNATURE TRISHA BROWN DIMANCHE 11 NOVEMBRE 19h55 Trisha Brown’s Accumulation with Talking Plus Watermotor ISRAEL GALVÁN ET SES SOURCES réalisation : Jonathan Demme 12’ 11h30 Israel Galván, l’accent andalou 20h05 Trisha Brown — Just Dancing around? réalisation : Maria Reggiani 54’ réalisation : Mark James 52’ 12h25 L’Aprèsmidi d’un faune (version orchestre) 20h55 Aeros réalisation : Burt Barr 27’ Extrait du film : Le Faune – Un film 21h25 Set and reset – Version I Trisha Brown, ou la fabrique de l’archive , Dominique Brun réalisation : Susan Dowling 22’ d’après Vaslav Nijinski, réalisation : Antoine Châtelet et Ivan Chaumeille 12’ 12h35 Hommage à la Argentina Kazuo Ohno, réalisation : Yoshito Ohno 29’ 13h05 “RisqueRythme” Israel Galván et Georges DidiHuberman, images : Julien Gourbeix et Sara Millot 80’ 14h25 La Edad de Oro Israel Galván, réalisation : Félix Vázquez 105’ 76

MERCREDI 14 NOVEMBRE 14h45 Sacre – The Rite of Spring réalisation : Sandeep Mehta 42’

SIGNATURE MAGUY MARIN VU PAR LA CAMÉRA 2/2 11h30 La Jeune Fille et la Mort réalisation : 15h25 Ritual in Transfigured Time Mirto Storni 42’ réalisation : Maya Deren 17’ 12h10 Cortex réalisation : Luc Riolon 32’ 15h45 The Cost of Living chorégraphie 12h40 May B réalisation : PaulRobin et réalisation : Lloyd Newson 35’ Benhaïoun 81’ 16h20 Outside in Victoria Marks, 14h00 Umwelt réalisation : MarieHélène réalisation : Margaret Williams 15’ Rebois 64’ 16h35 Merce by Merce by Paik réalisation : Charles Atlas et Nam June Paik 30’ SIGNATURE NADIA BEUGRÉ 17h05 Jump (Hystérique Bourrée) Philippe 15h05 Un espace vide : moi Decouflé, réalisation : Charles Atlas 15’ réalisation : Gilles Toutevoix 25’ 17h20 Rize, Richmond Talauega, 15h30 Quartiers libres réalisation : David LaChapelle 84’ réalisation : Boris Hennion 18’

SIGNATURE ROBYN ORLIN L’ART DES PASSAGES 2/2 18h45 Beautés cachées, sales histoires 15h50 Kazuo Ohno réalisation : JeanClaude réalisation : Robyn Orlin 25’ Diserens 56’ 19h10 Robyn Orlin, de Johannesburg 16h45 A Mary Wigman Dance Evening au palais Garnier réalisation : Philippe Lainé Fabián Barba, réalisation : Bastian Jentschke 33’ et Stéphanie Magnant 87’ 17h20 La Danse, une histoire à ma façon 20h35 Have you hugged, kissed and respected your Dominique Boivin, réalisation : Compagnie brown Venus today? montage : Corinne Dardé 72’ Beau Geste 59’ 18h20 Rosas danst Rosas Anne Teresa De Keersmaeker, réalisation : Thierry De Mey 58’ 19h20 Hommages – Icons Mark Tompkins, VENDREDI 16 NOVEMBRE réalisation : Gilles Toutevoix 20’ SIGNATURE DANIEL LARRIEU, AU FIL DE L’EAU 19h40 Le Nerf du temps Renate Pook, 11h30 Waterproof réalisation : réalisation : Marc Guérini 16’ JeanLouis Le Tacon et Luc Riolon 21’ 19h55 Histoire d’une transmission, 11h50 Quai Bourbon réalisation : Luc Riolon 6’ So Schnell à l’Opéra Dominique Bagouet, 11h55 Ice Dream réalisation : Daniel Larrieu réalisation : MarieHélène Rebois 54’ et Christian Merlhiot 18’ 20h50 Kaléidoscope : Valeska Gert Rien que pour le plaisir, rien que pour le jeu QUAND L’ŒUVRE QUESTIONNE LA CRÉATION réalisation : Volker Schlöndorf 62’ 12h15 Les Rois du suspens conception et réalisation : Grand Magasin 14’ 12h30 La Ribot distinguida JEUDI 15 NOVEMBRE réalisation : Luc Peter 63’ 13h30 Solo for Two Niels Robitzky alias Storm, SIGNATURE BORIS CHARMATZ réalisation : Attilio Cossu 27’ 11h30 50 ans de danse vidéo : Sima Khatami 53’ 14h00 Dispositif 3.1 chorégraphie 12h20 Ascension réalisation : Alain Michard 17’ et réalisation : Alain Buffard 55’ 12h40 Une lente introduction réalisation : 14h55 Pour une thèse vivante Claudia Triozzi, Aldo Lee 34’ réalisation : Sylvain Labrosse 50’ 13h15 Boris Charmatz réalisation : Hélène Bouquin 26’ SIGNATURE MERCE CUNNINGHAM 13h40 Bonhomme de vent d’après 15h45 498, 3rd Ave. réalisation : La Danseuse malade de Boris Charmatz, Klaus Wildenhahn 80’ un film de Sima Khatami 44’ 17h05 Rainforest réalisation : Richard Leacock, Roger Murphy et D. A. Pennebaker 26’ SIGNATURE RAIMUND HOGHE 17h30 Points in Space réalisation : 14h25 Parole de chorégraphes réalisation : Elliot Caplan et Merce Cunningham 55’ Laurent Goumarre 11’ 18h25 Changing Steps réalisation : 14h35 Another Dream (extraits) réalisation : Elliot Caplan et Merce Cunningham 36’ Claudia Ball et Johannes Straub 9’ 19h00 CRWDSPCR réalisation : Elliot Caplan 55’ 77

19h55 Views on Camera DIMANCHE 18 NOVEMBRE réalisation : Charles Atlas 25’ 20h20 Suite for Five réalisation : Charles Atlas 25’ 20h45 Merce Cunningham, l’héritage SIGNATURE PINA BAUSCH réalisation : MarieHélène Rebois 56’ 11h30 La Table verte Kurt Jooss, réalisation : Peter Wright 10’ 11h40 Un jour Pina a demandé SAMEDI 17 NOVEMBRE réalisation : Chantal Akerman 58’ 12h40 A Primer for Pina réalisation : Jolyon Wimhurst 36’ SIGNATURE WILLIAM FORSYTHE 13h15 A la recherche de la danse – L’autre théâtre 11h30 Solo réalisation : Thomas Lovell Balogh 7’ de Pina Bausch réalisation : Patricia Corboud 30’ 11h35 William Forsythe – Just Dancing around? 13h45 Pina Bausch en Inde réalisation : réalisation : Mike Figgis 52’ Anne Linsel 65’ 12h25 William Forsythe au travail 14h50 Bandonéon – Pina Bausch à Buenos Aires réalisation : André S. Labarthe 58’ réalisation : Milos Derettich, Gabriela Massuh 13h25 One Flat Thing, Reproduced William et Gabriela Schmid 47’ 27’ Forsythe, réalisation : Thierry De Mey 15h35 Le Tanztheater de Pina Bausch réalisation : Christiane Gibiec 50’ UNE JOURNÉE À L’OPÉRA 2/2 16h25 Quelques extraits de pièces de Pina Bausch 13h55 Joyaux (extrait) : Rubis George Balanchine, réalisation : Kay Kirchmann, 58’ réalisation : Pierre Cavassilas 21’ 17h25 Le Regard de Didon, Voyage en Italie 14h15 Sylvie Guillem au travail réalisation : Ariella Beddini et Claudio Secco réalisation : André S. Labarthe 52’ sur une idée d’Elisa Vaccarino 40’ 15h05 Robyn Orlin, de Johannesburg 18h05 Coffee with Pina réalisation : Lee Yanor 52’ au palais Garnier réalisation : Philippe Lainé 18h55 A Breath with Pina Bausch réalisation : et Stéphanie Magnant 87’ Hüseyin Karabey 40’ 16h35 Histoire d’une transmission, 19h35 Pina Bausch réalisation : Anne Linsel 44’ So Schnell à l’Opéra Dominique Bagouet, 20h20 Walzer réalisation : Pina Bausch 55’ réalisation : MarieHélène Rebois 54’

PUISSANCE DES AFFINITÉS 1/2 LUNDI 19 NOVEMBRE 17h30 Une rencontre : Jan Fabre, Kabakov réalisation : Peter Scholten 36’ SIGNATURE GRAND MAGASIN, 18h05 Dix anges, portraits conception : Dominique PASCAL MURTIN ET FRANÇOIS HIFFLER Bagouet et Christian Boltanski, réalisation : 11h30 Les Rois du suspens Charles Picq et Dominique Bagouet 33’ réalisation : Grand Magasin 14’ 18h40 Paso doble conception et réalisation : 11h45 Autour de Grand Magasin Josef Nadj et Miquel Barceló 39’ réalisation : Denise Luccioni 55’ 19h20 Factory Richard Deacon, Hervé Robbe, réalisation : Jorge Leon Alvarez 16’ PLAISIRS DE LA COMPOSITION 19h35 Dispositif 3.1 Alain Buffard, Laurence 12h40 Les Quatre Tempéraments George Louppe, réalisation : Alain Buffard 55’ Balanchine, réalisation : Merrill Brockway 30’ 20h30 3 avenue de l’espérance Rachid Ouramdane, 13h10 Ocean Merce Cunningham, réalisation : Julie Nioche, réalisation : Rachid Ouramdane 15’ Charles Atlas 100’ 20h45 Body, Body on the Wall… conception et 14h50 Groosland Maguy Marin, réalisation : Jan Fabre et Wim Vandekeybus 7’ réalisation : Jan Venema 27’ 20h50 John Cage Merce Cunningham, 15h20 So Schnell Dominique Bagouet, réalisation : Klaus Wildenhahn 57’ réalisation : Charles Picq 58’ 16h20 Insurrection Odile Duboc et Françoise Michel, réalisation : Georges Bessonet 43’ 17h00 Set and Reset – Version I Trisha Brown, réalisation : Susan Dowling 22’ 17h25 Two Thousand and Three Gilles Jobin, réalisation : Ulrich Fischer 53’ 18h15 Self Unfinished (1998) Xavier Le Roy, réalisation : Karim Zeriahen 58’ 19h15 One Flat Thing, Reproduced William Forsythe, réalisation : Thierry De Mey 27’ 78

19h40 3 avenue de l’Espérance JEUDI 22 NOVEMBRE Rachid Ouramdane, Julie Nioche, réalisation : Rachid Ouramdane 15’ 19h55 Ascension Boris Charmatz, SIGNATURE MYRIAM GOURFINK réalisation : Alain Michard 17’ 11h30 Waw réalisation : Sylvain Huet 18’ 20h10 Achterland chorégraphie et réalisation : 11h50 Un temps autre réalisation : Eric Legay 57’ Anne Teresa De Keersmaeker 82’ LE CORPS, C’EST POLITIQUE 12h45 La Montagne de la Vérité MERCREDI 21 NOVEMBRE réalisation : Henry Colomer 52’ 13h40 Insurrection Odile Duboc et Françoise Michel, réalisation : Georges Bessonet 43’ SIGNATURE JOSEF NADJ 14h20 Ernesto réalisation : Koen et Sven 11h30 Josef Nadj, dernier paysage Augustijnen 52’ réalisation : Josef Nadj 52’ 15h15 Lourdes Las Vegas (Bernadetje) 12h20 Les Corbeaux Josef Nadj et Akosch S., Alain Platel, Arne Sierens, réalisation : réalisation : JeanMarc Birraux 52’ Giovanni Cioni 64’ 13h15 Paso doble conception, interprétation 16h20 Mauvais genre Alain Buffard, et réalisation : Josef Nadj et Miquel Barceló 39’ 41’ 13h55 Woyzeck réalisation : Janos Kende 62’ réalisation : Sophie Laly 14h55 Les Philosophes (part. 2, court métrage) 17h00 Beautés cachées, sales histoires 25’ réalisation : Josef Nadj 25’ chorégraphie et réalisation : Robyn Orlin 17h25 La Plainte de l’impératrice chorégraphie PUISSANCE DES AFFINITÉS 2/2 et réalisation : Pina Bausch 100’ 15h20 Une rencontre : Jan Fabre, Kabakov 19h05 La Table verte (Gröna Bordet) Kurt Jooss, réalisation : Peter Scholten 36’ réalisation : Kay Pollak 37’ 15h55 Dix anges, portraits Dominique Bagouet 19h40 Les applaudissements ne se mangent pas et Christian Boltanski, réalisation : Charles Picq Maguy Marin, réalisation : Luc Riolon 26’ et Dominique Bagouet 33’ 20h05 À l’ombre du voile Cécile Loyer, 16h30 Autour de Grand Magasin réalisation : réalisation : Arnaud Demuynck 9’ Denise Luccioni 55’ 20h15 Antigone Jr. Trajal Harrell, réalisation : 17h25 Les Temps Tiraillés Myriam Gourfink, Maximilian Pramatarov 39’ réalisation : Eric Legay 52’ 20h55 Quartiers libres Nadia Beugré, réalisation : Boris Hennion 18’ SIGNATURE JAN FABRE 21h15 Have you hugged, kissed and respected 18h15 Questa pazzia è fantastica – Paysages your brown Venus today? Robyn Orlin, montage : fabriens réalisation : Herman Van Eyken 46’ Corinne Dardé 72’ 19h00 Jan Fabre, maître du hasard réalisation : Peter Scholten 46’ 19h45 Body, Body on the Wall… VENDREDI 23 NOVEMBRE réalisation : Jan Fabre et Wim Vandekeybus 7’ 19h55 Parrots and Guinea Pigs LE GOÛT DE L’AVENTURE 2/2 réalisation : Kris Van Aert 110’ 11h30 Paso doble conception, interprétation et réalisation : Josef Nadj et Miquel Barceló 39’ 12h10 Transports exceptionnels Dominique Boivin, réalisation : Dominique Boivin, Guillaume Olmeta 22’ 12h30 Ice Dream Daniel Larrieu, réalisation : Daniel Larrieu et Christian Merlhiot 18’ 12h50 Corps, accords Anne Teresa De Keersmaeker, réalisation : Michel Follin 60’ 13h50 Min Tanaka sur la route de la danse en Indonésie réalisation : Katsumi Yutani 120’ 15h50 Poesia e Selvajaria (Poésie et sauvagerie) Vera Mantero, réalisation : Rui De Brito 20’

SIGNATURE MARK TOMPKINS 16h10 Home réalisation : JeanLouis Sonzogni et Valérie Urréa 17’ 79

16h25 Hommages – Icons DIMANCHE 25 NOVEMBRE réalisation : Gilles Toutevoix 20’ 16h45 Hommage – La Valse de Vaslav réalisation : Gilles Toutevoix 18’ BAL MODERNE AU CENTRE POMPIDOU 17h05 Song and Dance De 14 h à 18 h, pour fêter ses 30 ans, réalisation : Gilles Toutevoix 31’ Vidéodanse vous invite au niveau -1 à un Bal Moderne Sans réservation, participation selon la limite NOUVEAUX OUTILS, NOUVELLES FORMES 1/2 des places disponibles 17h35 Carnets d’une chorégraphe : Fase, Four Movements to the Music of Steve Reich Anne Teresa De Keersmaeker, Bojana Cvejić 83’ maginé en 1993 par Michel Reilhac, 19h00 Carnets d’une chorégraphe : Rosas le Bal Moderne invite le public danst Rosas Anne Teresa De Keersmaeker, à découvrir la danse contemporaine. Bojana Cvejić 105’ I Depuis 2007, à l’initiative d’Aymar Crosnier, directeur adjoint du CNDC d’Angers, en collaboration avec Michel Reilhac, plus SAMEDI 24 NOVEMBRE d’une dizaine de danses ont été spécialement créées pour les éditions du Bal Moderne à NOUVEAUX OUTILS, NOUVELLES FORMES 2/2 Angers. Le Centre Pompidou présente celles 11h30 Carnets d’une chorégraphe : Elena’s Aria imaginées par les chorégraphes Emmanuelle Anne Teresa De Keersmaeker, Bojana Cvejić 83’ Huynh (avec Jérôme Andrieu), Claudia Triozzi, 12h55 Carnets d’une chorégraphe : Choreography Michel Reilhac (avec Volmir Cordeiro to the String Quartet N o 4 by Béla Bartók et Amaël Mavoungou) et Christophe Yves. Anne Teresa De Keersmaeker, Bojana Cvejić 83’ Chacune de ces quatre danses est transmise 14h20 Catalogue raisonné/Nom donné par l’auteur au public par son créateur en moins de Jérôme Bel, montage : Guillaume Robert 29’ 45 minutes. Ni l’âge ni l’aptitude pour la danse 14h50 Catalogue raisonné/Jérôme Bel Jérôme Bel, ne constituent un obstacle. L’important, montage : Guillaume Robert 48’ c’est de participer, de s’amuser, de danser ! 15h40 Catalogue raisonné/Le dernier spectacle Danser ces minicréations permet de se Jérôme Bel, réalisation : Aldo Lee 81’ familiariser avec la création chorégraphique 17h00 Catalogue raisonné/The show contemporaine. Pour interpréter la danse must go on Jérôme Bel, réalisation : Aldo Lee de Claudia Triozzi, les participants sont invités et Jérôme Bel 39’ à se munir d’un torchon de cuisine, élément 17h40 Catalogue raisonné/Pichet Klunchun scénique pour souligner la gestuelle. and myself Jérôme Bel, images : Claire Duguet, montage : Aldo Lee 60’ Bal Moderne est une initiative de Michel Reilhac, 18h40 L’Aprèsmidi d’un faune (version orchestre) production de ARENAL Extrait du film : Le Faune – Un film Michel Reilhac a été directeur du CNDC de 1984 à 1987. ou la fabrique de l’archive , Dominique Brun Il a ensuite été, et jusqu’en 2002, directeur général d’après Vaslav Nijinski, réalisation : du Forum des Images. Depuis 2002, il est directeur général Antoine Châtelet et Ivan Chaumeille 12’ délégué d’Arte France Cinéma, et directeur de l’Unité cinéma 18h50 Lectures pour Improvisation Technologies d’Arte France, fonctions qu’il quittera à la fin de l’année. conception et réalisation William Forsythe 10’ 19h00 Autour de Grand Magasin réalisation : Denise Luccioni 55’ 19h55 Pour une thèse vivante Claudia Triozzi, réalisation : Sylvain Labrosse 50’ Un jour Pina Ο C PHILIPPE DECOUFLÉ a demandé Abracadabra INDEX Ο DES CHORÉGRAPHES Walzer BORIS CHARMATZ Codex Ο 50 ans de danse Ο ET METTEURS EN SCÈNE Ο Faiseur d’images MAURICE BÉJART Ascension Ο Boléro Ο Jump (Hystérique Ο Bonhomme de vent Ο A Patrick Dupond Ο Bourrée) Ο Boris Charmatz Kaléïdoskop au travail Ο Ο AKTUEL FORCE Une lente Essais sur la vitesse Hip Hop Spirit Les Printemps Ο Ο Ο introduction en super8 La Danse hip du Sacre Ο LUCINDA CHILDS Kaléïdoskop/La leçon hop, une technique JÉRÔME BEL Ο Dance de danse Disabled Theater Ο maîtrisée Ο La Voix des légumes GEORGES APPAIX (extrait) MICHAEL CLARK Ο Hail the New Puritan WALT DISNEY Tempo ! Catalogue raisonné/ Ο Ο Ο Séquences dansées Le dernier spectacle ERNESTO CORTÈS Ο Catalogue raisonné/ Ernesto des longs métrages B Ο Ο de Walt Disney Jérôme Bel MERCE CUNNINGHAM DOMINIQUE BAGOUET Catalogue raisonné/ CATHERINE DIVERRÈS Ο 498 3rd Ave. Dix anges, portraits Ο Vous dansez ? Ο Nom donné par l’auteur Beach Birds Jours étranges Ο Ο Ο Catalogue raisonné/ for Camera Catherine Diverrès Necesito Ο Ο Pichet Klunchun and Changing Steps ODILE DUBOC Planète Bagouet Ο Ο myself CRWDSPCR Insurrection So Schnell Ο Ο Ο Catalogue raisonné/ John Cage Projet de la matière Tant mieux, Ο Ο Ο Ο The show must go on Merce by Merce Témoin I, il est tant mieux ! Cédric Andrieux Ο Ο Ο by Paik 8 heures moins 4 Histoire d’une Jérôme Bel, le film Ο Ο Merce Cunningham, exactement transmission, So Nom donné Ο Ο l’héritage trois boléros Schnell à l’Opéra par l’auteur Ο Merce Cunningham GEORGE BALANCHINE Pichet Klunchun Ο Ο & Co E Joyaux (extrait) : and myself Ο Ocean MATS EK Rubis Shirtologie Ο Ο Points in Space Carmen Les Quatre (1997/Rushes) Ο Ο Ο Rainforest Les Printemps Tempéraments The show must go on Ο Ο Ο Suite for Five du Sacre Véronique Doisneau Ο FABIÁN BARBA Ο Views on Camera A Mary Wigman Ο Ο BRUNO BELTRÃO F Dance Evening Telesquat Ο D JAN FABRE PINA BAUSCH NADIA BEUGRÉ Jan Fabre, 1980, une pièce Quartiers libres ANNE TERESA Ο Ο Ο maître du hasard de Pina Bausch Un espace vide : moi DE KEERSMAEKER Ο Parrots and A Breath with Achterland Ο Ο DOMINIQUE BOIVIN Ο Guinea Pigs Carnets d’une Pina Bausch Carmen Ο Questa pazzia Ο Ο A la recherche de la La Danse, une chorégraphe : Ο Ο è fantastica – Paysages danse – L’autre théâtre histoire à ma façon Choreography to the fabriens String Quartet N o 4 de Pina Bausch Transports Une rencontre : A Primer for Pina Ο by Béla Bartók Ο Ο exceptionnels Jan Fabre, Kabakov Bandonéon Pina Carnets Ο Ο Bausch à Buenos Aires TRISHA BROWN d’une chorégraphe : JAN FABRE Aeros Coffee with Pina Ο Elena’s Aria -WIM VANDEKEYBUS Ο Dancing on the Edge Body, Body Orphée et Eurydice Ο Carnets d’une Ο Ο Set and reset Ο on the Wall… Pina Bausch Ο chorégraphe : Fase, Ο – Version I Pina Bausch en Inde Four Movements to the WILLIAM FORSYTHE Ο Trisha Brown La Plainte Ο Music of Steve Reich Lectures Ο – Just Dancing around? Ο de l’impératrice Carnets d’une pour Improvisation Trisha Brown’s Ο Les Printemps Ο chorégraphe : Technologies Ο Accumulation du Sacre Rosas danst Rosas One Flat Thing, with Talking Plus Ο Quelques extraits de Corps, accords Reproduced Ο Watermotor Ο pièces de Pina Bausch Fase Solo Trisha et Carmen Ο Ο Le Regard de Didon, Ο Prélude à la mer Sylvie Guillem Ο Ο Ο Voyage en Italie ALAIN BUFFARD Rosa au travail Le Sacre Dispositif 3.1 Ο William Forsythe Ο Ο Rosas danst Rosas Ο Mauvais genre Ο – Just Dancing around? du printemps Ο Violin Fase Le Tanztheater Parole de Ο William Forsythe Ο Ο Violin Phase Ο de Pina Bausch chorégraphes Ο au travail 81

TREINTAYCUATRO Strange Fish G Ο Ο HERVÉ ROBBE PIECESDISTINGUEES The Cost of Living 2. Id. ISRAEL GALVÁN Ο Ο &ONESTRIPTEASE Factory “RisqueRythme” BRONISLAVA NIJINSKA Ο Ο DANIEL LARRIEU Les Noces Israel Galván, Ο Ο Ice Dream l’accent andalou Ο VASLAV NIJINSKI S La Edad de Oro Jungle sur la planète L’Aprèsmidi Ο Ο Ο NIELS ROBITZKY Vénus (extraits) d’un faune (version VALESKA GERT Quai Bourbon ALIAS STORM Kaléidoscope : Ο orchestre), extrait Ο Waterproof Solo for Two Valeska Gert Ο du film : Le Faune Ο Rien que pour JAN LAUWERS – Un film ou la La Chambre le plaisir, rien Ο fabrique de l’archive T d’Isabella que pour le jeu Les Printemps RICHMOND TALAUEGA Morning Song Ο Ο du Sacre Rize MYRIAM GOURFINK Ο Corbeau XAVIER LE ROY Le Sacre Ο Ο MIN TANAKA Les Temps Tiraillés Self Unfinished (1998) du printemps Ο Ο Min Tanaka Un temps autre DANIEL LINEHAN Vaslav Nijinski, Ο Ο Ο sur la route de la danse Waw Zombie Aporia une âme en exil Ο Ο en Indonésie MARTHA GRAHAM CÉCILE LOYER ALWIN NIKOLAIS Fusion MARK TOMPKINS A Dancer’s World À l’ombre du voile Ο Ο Ο Patrick Dupond Home Les Printemps Ο Ο Ο au travail Hommages : Icons du Sacre M Ο Hommages : GRAND MAGASIN/ JULIE NIOCHE Ο VERA MANTERO -RACHID OURAMDANE La Valse de Vaslav PASCALE MURTIN ET Poesia e Selvajaria Ο 3 avenue Song and Dance FRANÇOIS HIFFLER (poésie et sauvagerie) Ο Ο Autour de de l’Espérance Ο Une mystérieuse CLAUDIA TRIOZZI Grand Magasin Ο Dolled up (extraits) chose, a dit Ο Les Rois du suspens Ni vu ni connu Ο e. e. Cummings* O Ο Park MAGUY MARIN KAZUO OHNO Ο H Les Hommage Pour une thèse Ο Ο Ο TRAJAL HARRELL applaudissements ne se à la Argentina vivante mangent pas (extraits) Kazuo Ohno Antigone Jr. Ο Ο Babel Babel RAIMUND HOGHE Ο ROBYN ORLIN V Cortex Another Dream Ο Beautés cachées, Ο Groosland Ο WIM VANDEKEYBUS (extraits) Ο sales histoires Here After Boléro Variations La Jeune Fille Have you hugged, Ο Ο Ο Ο In Spite of Wishing Parole de et la Mort kissed and respected Ο Ο May B and Wanting chorégraphes Ο your brown Venus Roseland Sacre – The Rite Umwelt Ο Ο Ο today? of Spring VICTORIA MARKS Robyn Orlin, WIM VANDEKEYBUS Outside in Ο Ο de Johannesburg -JAN FABRE Body, Body J MOURAD MERZOUKI au palais Garnier Ο Agwa on the Wall… GILLES JOBIN Ο RACHID OURAMDANE A + B = X MATHILDE MONNIER -JULIE NIOCHE FRANÇOIS VERRET Ο The Moebius Strip 2008 vallée 3 avenue Dansité Ο Ο Ο Ο Two Thousand Pudique acide/ de l’Espérance La dernière fuite Ο Ο Ο and Three Extasis KURT JOOSS P W La Table verte N Ο ALAIN PLATEL MARY WIGMAN La Table verte JOSEF NADJ Lourdes Las Vegas Ο Ο La Montagne (Gröna Bordet) Les Corbeaux Ο Ο (Bernadetje) de la Vérité Josef Nadj, Ο La Tristeza complice Les Printemps dernier paysage Ο Ο K RENATE POOK Paso doble du Sacre Ο Le Nerf du temps TADEUSZ KANTOR Les Philosophes Ο ROBERT WILSON Ο La Classe morte La Femme Ο (part. 2, court métrage) Ο Woyzeck R Ο à la cafetière L Robert Wilson: LLOYD NEWSON CHRISTIAN RIZZO Ο Dead Dreams Notre amour Mr. Bojangles’ Memory, LA RIBOT Ο Ο La Ribot distinguida of Monochrome Men Skull * Cult Og Son of Fire Ο Ο 82 VIDÉODANSE 2012

RENDEZ-VOUS À VENIR

PROGRAMME VIDÉODANSE FILMS DE DANSE : QUAND L’ŒUVRE POUR LE JEUNE PUBLIC EN FAMILLE QUESTIONNE LA CRÉATION

ATELIERS DU 27 OCTOBRE AU 8 NOVEMBRE 2012 JEUDI 6 DÉCEMBRE 2012 Ο 20H Ο CINÉMA 2 Des ateliers de danse pour parents et PICHET KLUNCHUN AND MYSELF enfants (6 ans et plus) sont proposés durant Un film de Jérôme Bel et Aldo Lee les vacances de la Toussaint, dans les (2011, 100’) espaces de l’Atelier des enfants, avec pour Conception : Jérôme Bel. Interprétation : fil conducteur des extraits de films choisis Pichet Klunchun, Jérôme Bel dans la programmation de Vidéodanse. PARCOURS DU 27 OCTOBRE AU 25 NOVEMBRE 2012 Un dépliant, distribué gratuitement, FILMS DE DANSE : L’ART DES PASSAGES

invite le jeune public en famille à vivre JEUDI 10 JANVIER 2013 Ο 20H Ο CINÉMA 1 une expérience sensorielle qui le conduira LES RÊVES DANSANTS – SUR LES PAS DE PINA BAUSCH des collections du musée à l’espace de Un film d’Anne Linsel et Rainer Hoffmann projection de Vidéodanse et réciproquement. (2010, 90’) gratuit / disponible à l’accueil de Vidéodanse Ο JEUDI 7 FÉVRIER 2013 20H CINÉMA 2 et de l’Atelier des enfants Ο Ο CAROLYN CARLSON (SOLO) Un film d’André S. Labarthe (1984, 52’) Chorégraphie, interprétation : FILMS DE DANSE : VU PAR LA CAMÉRA Carolyn Carlson er JEUDI 1 NOVEMBRE 2012 Ο 20H Ο CINÉMA 1 BLUE LADY (REVISITED) LA PLAINTE DE L’IMPÉRATRICE Un film d’André S. Labarthe (2009, 72’) Chorégraphie et réalisation : Pina Bausch Chorégraphie : Carolyn Carlson (19871989, 100’) JEUDI 7 MARS 2013 Ο 20H Ο CINÉMA 2 6 € / tarif réduit 4 € / gratuit avec Ο JOHN CAGE le laissezpasser dans la limite des places Un film de Klaus Wildenhahn (1966, 57’) réservées (sinon 4 €) Chorégraphie : Merce Cunningham MERCE CUNNINGHAM, L’HÉRITAGE Un film de MarieHélène Rebois (2012, 56’) RENCONTRE Chorégraphie : Merce Cunningham MERCREDI 7 NOVEMBRE 2012 19H PETITE SALLE, FORUM –1 Ο Ο Ο 6 € / tarif réduit 4 € / gratuit avec VIDÉODANSE, ENCORE ET TOUJOURS ? le laissezpasser dans la limite des places Avec les chorégraphes Jérôme Bel, réservées (sinon 4 €) Maguy Marin, Claudia Triozzi, et le critique Dominique Païni, animée par Christophe Wavelet, critique, chercheur. Cette rencontre est organisée à l’occasion LIVRE des 30 ans de Vidéodanse. Chorégraphier pour la caméra , de Cette édition fête les 30 ans de Merce Cunningham, est le premier volume la manifestation. C’est aussi la dernière d’une collection d’ouvrages publiés à partir que signe Michèle Bargues, sa fondatrice, des “Paroles de chorégraphe” organisées qui a réuni au fil des ans un véritable par Vidéodanse au Centre Pompidou. “cabinet d’amateur” et animé avec passion Ο Merce Cunningham, Chorégraphier pour cette manifestation bouillonnante, identifiée la caméra , préface d’Annie Suquet, postface depuis longtemps comme l’un des temps de Jean Pomarès, à paraître aux éd. L’œil d’or forts du calendrier chorégraphique chaque en novembredécembre 2012 année à Paris. CHRISTOPHE WAVELET entrée libre dans la mesure des places Ο disponibles 83

MERCI

À : tous les chorégraphes, réalisateurs, interprètes et producteurs

POUR LEUR PRÉCIEUSE COLLABORATION : Marc Guiga et le CNC/Images de la culture, Patrick Bensard, Virginie Aubry et la Cinémathèque de la Danse, Stéphane Caroff, Daniel Cretois et le CND (Centre national de la danse), l’INA, le service audiovisuel du Centre Pompidou

POUR LEUR AIMABLE AUTORISATION : Jan Lauwers, La Ribot, Sophie Laly, Daniel Larrieu, 24 Images, l’Arche Éditeur, ARTE G.E.I.E., Koen Xavier Le Roy, Aldo Lee, Eric Legay, Lieurac Productions, et Sven Augustinen, les Ballets C de la B/Alain Platel, Daniel Linehan, Cécile Loyer, Denise Luccioni, Fabián Barba, Thérèse Barbanel, Jérôme Bel, Bruno Vera Mantero, Maguy Marin, Françoise Michel, Beltrão, Nadia Beugré, Pierre Biner, JeanMarc Birraux, Sara Millot, Mathilde Monnier, Josef Nadj, naïve, Dominique Boivin, Trisha Brown, Dominique Brun, Nam June Paik’s estate, Julie Nioche, JeanPierre Noury, Alain Buffard, Boris Charmatz, Lucinda Childs, Robyn Orlin, Rachid Ouramdane, Arnold Pasquier, le CNDP, Collectif Jeune Cinéma, la Cie des Indes, Eric Pauwels, Luc Peter, Charles Picq, Raphaël Attilio Cossu, Bojana Cvejic, Anne Teresa De Keersmaeker, Pillosio/l’atelier documentaire, Vincent Pluss, Thierry De Mey, Patrick De Vos, Philippe Decouflé, Maximilian Pramatarov, La RAI/Paolo Giacco et Arnaud Demuynck, Corinne Dardé, Georges Didi Ariella Beddini, MarieHélène Rebois, Luc Riolon, Huberman, Catherine Diverrès, Claire Duguet, Jan Fabre, Christian Rizzo, Hervé Robbe, la RTS Radio Télévision Mike Figgis, les Films Pénélope, la Fondation Maurice Suisse, Akosh S., JeanLouis Sonzogni, Niels “Storm” Béjart, Philippe Fréling, Israel Galván, Pascal Girardin, Robitzky, Min Tanaka, The Merce Cunningham Trust, Julien Gourbeix, Myriam Gourfink, Grand Magasin, The Forsythe Company, Marc Tompkins, Tony Shafrazi Trajal Harrell, Boris Hennion, Raimund Hoghe, Bastian Gallery/David LaChapelle, Gilles Toutevoix, Jentschke, Gilles Jobin, Sima Khatami, Wolfgang Kolb, Claudia Triozzi, Valérie Urréa, Klaus Wildenhahn, André S. Labarthe, les Laboratoires d’Aubervilliers, Lee Yanor, Karim Zeriahen

CENTRE POMPIDOU | PRÉSIDENT : Alain Seban | DIRECTRICE GÉNÉRALE : Agnès Saal DÉPARTEMENT DU DÉVELOPPEMENT CULTUREL | DIRECTEUR : Bernard Blistène | VIDÉODANSE | RESPONSABLE DE LA MANIFESTATION : Michèle Bargues | PROGRAMMATION : Michèle Bargues, en collaboration avec Myriam Blœdé (Institut ActeUMR 8218, CNRS/Université Paris 1) | CHARGÉE DE PROGRAMMATION : Evelyne Boutevin assistée de Camille Denizot, Pauline Buzaré | DIRECTION DE LA COMMUNICATION – DIRECTRICE : Françoise Pams | DIRECTRICE ADJOINTE : Stéphanie HussonnoisBouhayati | ATTACHÉE DE PRESSE : AnneMarie Pereira | DIRECTION DE LA PRODUCTION – DIRECTEUR : Stéphane Guerreiro | CONCEPTION DE L’ESPACE : Laurence Fontaine | CHARGÉS DE PRODUCTION : Malika Noui | RÉGISSEUR GÉNÉRAL : Fabrice Pleynet | RÉGISSEUR D’ESPACE : Pierre Paucton | RÉALISATION DE LA BANDE ANNONCE : Didier Coudray, Yann Bellet CATALOGUE VIDÉODANSE 2012 Pour le Centre Pompidou | COORDINATION ÉDITORIALE : Michèle Bargues en collaboration avec Myriam Blœdé et Irène Filiberti, assistée d’Amandine Froye, Fanny Kieffer | Notices de Fabienne Arvers (FA), Alexandra Baudelot (AB), Patrick Bossatti (PB), Myriam Blœdé (MB), Julie DecarrouxDougoud (JDD), Irène Filiberti (IF), Sophie Grappin Schmitt (SGS), Louise Hémon (LH), Gérard Lefort (GL), Denise Luccioni (DL), Gérard Mayen (GM), Claudia Palazzolo (CP), Elsa Quilliec (EQ), Violeta Salvatierra (VS), Nicolas Villodre (NV), Vidéodanse (VD) | Remerciement à La BâtieFestival de Genève pour l’utilisation du texte de Julie DecarrouxDougoud et aux Rencontres internationales de SeineSaint Denis pour celui de Laure Dautzenberg | COUVERTURE : image du film Pour une thèse vivante © Olivier Charlot

LES INROCKUPTIBLES | CHEF DE PROJET : Benjamin Cachot | ÉVÉNEMENTS ET PROJETS SPÉCIAUX : Laurent Girardot | RÉDACTION : Fabienne Arvers | COORDINATION ÉDITORIALE ET SECRÉTARIAT DE RÉDACTION : Fabrice Ménaphron | ICONOGRAPHIE : Maria Bojikian | CRÉATION GRAPHIQUE : Laurent Ungerer/calbum | RÉALISATION GRAPHIQUE : Nathalie Coulon | CHEF DE FABRICATION : Virgile Dalier, avec Gilles Courtois | IMPRESSION, GRAVURE : Roto Aisne SN | FAÇONNAGE : Brochure Industrielle | DIRECTRICE DE LA PUBLICATION ET DE LA RÉDACTION : Audrey Pulvar | DIRECTEUR DE CRÉATION : Laurent Barbarand | FONDATEURS : Christian Fevret, Arnaud Deverre, Serge Kaganski Les Inrockuptibles est édité par Les Éditions indépendantes, société anonyme au capital de 407 956,66 €. 24, rue Saint Sabin, 75011 Paris, n° siret 428 787 188 000 21 actionnaire principal/président Matthieu Pigasse © Les Inrockuptibles 2012. Tous droits de reproduction réservés. Supplément au n° 883 du 31 octobre des Inrockuptibles . Ne peut être vendu séparément. Les Inrockuptibles remercient les équipes du Centre Pompidou pour leur contribution à la réalisation de ce catalogue.