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«Le documentaire social se distingue du do- cumentaire tout court et des actualités de la semaine par le point de vue qu'y défend nettement son auteur. Ce documentaire so- cial exige que l'on prenne position car il met les points sur les i. S'il n'engage pas un ar- tiste, il engage au moins un homme. Ceci vaut bien cela. Et le but sera atteint si l'on parvient à révéler la raison cachée d'un Docu-Club geste, à extraire d'une personne banale et de hasard sa beauté intérieure ou sa caricature, si l'on parvient à révéler l'esprit d'une collectivité d'aprés une de ses manifestations purement phy- siques. Et cela, avec une force telle que, désormais, le monde qu'autrefois nous côtoyions avec indifférence, s'offre à nous malgré lui au-delà de ses apparences. Ce documentaire social devra nous dessiller les yeux.» Jean Vigo (1905-1934) Texte écrit en 1930 pour la revue Ciné-Club. Admettons que le hasard soit purement aléatoire. Que nous nous trouvions en présence de l’un de ces événements qui se produisent subitement, sans aucun rapport avec l’environne - ment soigneusement structuré, et qui s’abattent sur l’auditeur comme sur le musicien, menaçant de lui faire perdre le fil de ses pensées. Mais peut-être que le hasard auquel réagit le mu - sicien improvisateur est malgré tout lié à la redondance léni - fiante du prévisible. Au baume que représentent les structures facilement identifiables, à l’absurdité à laquelle est forcément vouée toute structure artificielle, quel que soit le masque dont elle se pare. soient et un jalon de la musique moderne. , le guitariste (violoniste et bassiste) britan - Les réalisateurs Nicolas Humbert et Wer - nique, aime provoquer le hasard. Bien sûr, moins dans ses œu - ner Penzel ont accompagné Fred Frith dans vres structurées et ses prestations scéniques soumises aux ses pérégrinations sur les cinq continents, paramètres du rock que dans ses concerts improvisés. Mais ce dans sa quête de nouveaux partenaires, de qui est intéressant, ce n’est pas tant le hasard à proprement nouvelles sonorités, de nouvelles sources parler que la manière dont le musicien le met à profit pour d’inspiration esthétiques. Ce film est plus son esthétique propre. Lorsque des techniques insolites - par qu’un portrait superficiel, qu’une représen - exemple actionner des instrument à l’aide d’ustensiles ména - tation psycho-acoustique de Fred Frith. Il gers - s’allient à la dimension aléatoire, le résultat peut pa - raître hermétique. Lorsqu’on se rend à l’un des concerts Projection au local de la Dionyversité improvisés de Fred Frith, il faut s’affranchir de l’idée d’un fil 4, place Paul Langevin à Saint-Denis narratif unique car l’auditeur est invité à écouter les trames Vendredi 25 mars 2011 - 19 h 30 les plus diverses qui se déroulent en parallèle. Le musicien déclare n’imposer aucune structure à son pu - blic. La seule chose qu’il attend de l’auditeur est qu’il replace Au programme ce soir ce qu’il entend dans un ordre qui lui convienne. Selon Frith, 25 Mars 2011 il faut vider son esprit pour aborder l’improvisation, l’inat - tendu. Et avoir les pieds bien enracinés au sol, comme en tai- L'homme est le seul oiseau qui chi. On s’efforce alors de faire le vide, de s’affranchir des porte sa cage pensées, des projets. C’est alors que les choses viennent vers soi Animation de Claude Weiss et que l’on commence à travailler avec elles, à trouver de nou - velles sonorités, des interprétations possibles. Il ne s’agit pas Step Across The border d’une quête de nouveauté mais plutôt d’un appel à une forme Documentaire de Werner PENZEL et d’expression authentique. Et pour pouvoir exprimer cette vé - Nicolas HUMBERT rité, elle doit être personnelle, sinon ce n’est que de l’imitation. A l’origine, l’album « Step Across The Border », édité en 1990, était la bande originale du documentaire du même nom consacré à Fred Frith. Mais aujourd’hui, c’est une œuvre à part entière, l’un des CD de guitare les plus variés qui Fred Frith en concert s’attache à une personnalité obsédée par la couleur des au festival de jazz de sons, qui entraîne les instruments sur des voies insolites Moers (juin 1998) et teste l’utilité potentielle de tous les bruits du quotidien. La musique de Fred Frith est ouverte aux sonorités du monde, aussi profanes soient-elles. Le musicien ne s’inté - resse pas uniquement à la qualité musicale d’un bruit mais aussi et surtout à la manière de l’affranchir de sa banalité dans le contexte musical. Ainsi, la sonnerie entê - tante d’un réveil peut devenir le métronome d’une chanson ; le bruit d’une scie peut marquer un rythme flexible et irrégulier servant de contrepoint à la guitare, et une ca - cophonie de klaxons se muer en œuvre orchestrale. Dans le même temps, Fred Frith explore la subtilité des sons, gomme les aspérités de leur langage et les entraîne dans un nouvel univers où il les affranchit de leur fonctionna - lité ; un lieu où ils peuvent être recodés à tout moment. « Step Across The Border » illustre de façon impres - sionnante les multiples facettes de Fred Frith, sa diversité stylistique et les multiples voies et angles qu’emprunte cet infatigable explorateur de sons et de formes : l’Art-rock - qu’il avait développé dans les années 1970 avec le groupe Henry Cow - est allié ici à d’astucieux collages sonores et miniatures pop sarcastiques et pleines d’humour, et ponc - tué de passages très structurés. Ce CD est une entrée en matière idéale dans un univers riche et varié, à la croisée de l’ordre et du hasard. Harry Lachner

VITE FAIT ... VITE FAIT ... VITE FAIT .... VITE FAIT

Nés respectivement en 1958 et modernes. Un "ciné-poème" d'une cherche de nouvelles expérimen - 1950, Nicolas Humbert et Werner beauté pure avec la musique de tations musicales, Fred Frith a in - Penzel ont fondé en 1987 la so - Fred Frith, où sans tomber dans le fluencé la forme même de ce ciété Cine Nomad Filmproduktion. piège de la nostalgie - ou la des - documentaire. Ils y ont produit plusieurs courts cription nostalgique des "gens du Dans «Step Accross the Bor - métrages et essais cinématogra - voyage" - les cinéastes ont su der», complexe et spontané ins - phiques. créer une oeuvre lyrique, qui va tantané de la vie internationale de Leur filmographie commune bien au-delà d'une simple étude Fred Firth, nous voyons comment comporte notamment «Step comparative de trois modes de ses créations musicales sortent lit - Across the Border» (1990), un vies nomades, traditionnels ou téralement par tous les pores du portrait / essai de Fred Frith, modernes. Ils font une utilisation compositeur et de l'improvisateur. «Three Windows» (1999), un trip - de leur équipement et de leurs dé - Fred Frith délivre un rock cru et tyque cinématographique / portrait couvertes qui se rapproche de primordial auquel s'ajoute mu - de Robert Lax et un poème ciné - l'imagination et de la liberté des sique populaire nord-africaine, matographique, «Middle of the gens qu'ils ont rencontrés. percussions traditionnelles japo - Moment» (Winter & Winter - Film Pendant deux années, les do - naises, et techno savant new-yor - Edition, 2004) qui est le résultat cumentaristes Nicolas Humbert et kais... ce que représente Fred d'un voyage de deux ans, passé Werner Penzel ont suivi l'itinéraire Frith - et ce film - c'est la direction en compagnie des artistes du artistique du musicien britannique qu'aurait pu prendre le rock, s'il Cirque O, de nomades touaregs et Fred Frith. Compositeur, parolier avait continué à développer son du poète américain Robert Lax et instrumentiste, il pratique son côté improvisatoire. avec l'idée de s'initier à des modes art en refusant d'en limiter sa de vie nomades, traditionnels ou connaissance. Toujours à la re - F m r s m t é m c s d p E B C d p j e d H l p H t 1 e h j q a c a o o l t i a n g l x o i 9 r e u a e ' a u u a h u o r i a u a z e a

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o e u e e a a n u t e d d a i a l n l t è s i i i i o l l n n n n y a d l r r r e e e - - - - - s s s s s s t t l , , , http://fr.wikipedia.org L'homme est le seul oiseau qui porte sa cage (2008) - Claude WEISS - Sacrebleu Productions

Un monde froid. Des individus dont la tête est remplacée par une cage renfer- mant un ballon de baudruche se croisent dans les rues d'une immense cité. Tous ces individus se ressemblent et vivent de ma- nière standardisée. Certains par accès de folie ou de lucidité tentent de faire s'envo- ler leur ballon, mais chaque tentative est systématiquement vouée à l'échec... Un in- dividu va tout de même trouver le moyen de s'évader. les productions Sacrebleu Claude Weiss Suite à une formation de dessinateur- concepteur option animation à l'école Emile Cohl, Claude Weiss réalise « Une Douce illusion », sélectionné à Annecy dans la catégorie « Film de fin d'étude ». Il obtient également deux années consé - cutives le Premier Prix au concours Bé - déssiné d'Ilzach. Après différentes réalisations de film institutionnel, il se concentre sur son premier film « L'Homme est le seul oiseau qui porte sa cage » où il porte la triple casquette d'au - teur, de réalisateur et de compositeur.

Prix du public – Silhouette, Prix spécial /

du jury TV-CICDAF (Chine), Prix de la m o c .

Liberté au Festival du Film Court - Vil - d o r leurbanne, Statue d'or au Roshd Film p u e l

Festival – Téhéran (Iran), Prix du Jury b e r c

– Festival Sup de Court, 1er Prix – Kafi a s . w

(USA), Young Jury Price - Gijon (Es - w w / pagne), Novara international film festi - / : p t val (Italie). t h