Entre Les Rolling Stones Et Les Who, Un Duel Forcément Épique
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SAMEDI 27 SEPTEMBRE 2014 LE JOURNALDUJURA RIFFS HIFI 25 NOSTALGIE (1) Lesmeilleursalbums live des années 70 (1970–1974) JON LORD L’hommage de ses pairs au grand claviériste Décédé en 2012,Jon Lord avait déjà quitté Deep Purple. Sespotes du Entre les Rolling Stonesetles groupe ne l’ont cependant pasoublié. Pasplus que ses amis tout court. En marsdernier,ils ont tenu àhonorer sa mémoireauRoyal AlbertHall. Dans une salle archicomble, le groupe au complet,mais aussi BruceDickinson (Iron Maiden), Rick Wakeman (le clavier barbant Who,unduelforcémentépique de Yes) et l’ancien Jam Paul Weller ysont allés de leur vibrant hommage. En compagnie des ex-Whitesnakeetsix-cordistes prodiges Bernie Marsden et Micky Moody,del’ex-Purple Glenn Hughes,tous cesgens se sont défoncés.Résultat?Undouble CD live intitulé MARCEL GASSER «Celebrating Jon Lord at the RoyalAlbertHall» (distribution Phonag Records). Un pur joyau pour les fans de Purple. Un disque est consacré Les grands albumsdel’his- uniquement au groupe, même si pour «Hush», Deep Purple est rejoint toiredurock sont souvent des par Dickinson,Wakeman, Mardsen et Moody.L’autreCDfait la part albums live.Cela s’explique ai- belle aux guests, qui reprennent des morceaux où notreLordqui a sément: c’est en effet sur rejoint l’autreest impliqué. Pasdedoute, il peut reposer en paix!Pour scène, sansles artificesdustu- les accros,cet hommage est également disponible en double DVD. dio,qu’un grand groupedonne souvent sa pleinemesure. Mais il est difficile d’êtreexhaustif. NEWMODEL ARMY Et encoreplus d’êtreobjectif. L’honneur du rock britannique Le lecteurtrouveracertaine- Ici, on atoujourseuunfaible pour New Model Army.Parce qu’on les a ment injuste de ne pas trouver vus 15 fois? Parceque c’est un groupe maudit,scandaleusement dans la listetel ou tel album snobé par la presse rock francophone? Bon, on vous adéjà indiqué qui mériteraitàses yeux d’y fi- deux bonnes raisons.Une, plus valable, veut que New Model Army est gurer.Ouaucontraired’y trou- un groupe culteausens œcuménique du terme. Un gang sauvage et ver des albumsqui,àses yeux, beau, guerroyant sans répit depuis 1980.Utile rappel aux esprits n’ont rien àyfaire. Ainsi, ne fi- oublieux,laNew Model Army,lavraie, était celle des hordes gurent pas danscette listeles horriblement puritaines d’Oliver Cromwell. Puritains,les NMAnelesont groupes qui, pour des raisons pasvraiment.Mais,mieux que le plus possédé des alchimistes,ils diversesetpour la période con- mélangent avec bonheur post-punk,indie, folk et même un alternatif cernée,furent meilleurs en qui serait intelligent.Lenouveau disque s’appelle «Between wine and studio que sur scène,quitte à blood»: il contient deux CD,unstudio et un live consécutif àlatournée produireunlive mémorable et au précédent album, «Between dog and wolf». New Model Army, ultérieurement. LesWho àl’époque de «Live at Leeds»: Sauvages,mais beaux aussi... LDD eux,sesituent parmi les loups.Question de chant,peut-être, aussi. NMA? Un album et un groupe rock majeurs, simplement! Meilleursenstudio Leeds», 1970 et «MagicBus», mais les ver- compositions du groupe y Des Doors,onpréférera Même ceux qui n’apprécient sions CD ultérieures en propo- sont: «Stray CatBlues», «L.A. Woman» (1971) à«Ab- pasforcément les Who concè- sent 14,dont «ICan’t Ex- «Street FightingMan», «Sym- SANSEVERINO solutely Live» (1970);deFree dent qu’ils furent le plus grand plain», un morceau qui pathyfor the Devil», «Jumpin’ L’héritage français àlasaucemanouche «Fireand Water»(1970) à groupe de scène du monde, au résume en deux riffs toute la Jack Flash»,«HonkyTonk Wo- Un type qui s’inspiredustyle manouche ne peut pasêtremauvais. «FreeLive» (1971); de Frank moins jusqu’à la mortdeKeith quintessence du rock. John man», «MidnightRambler»… Garsàpartdans la galaxie de la chanson française, Sanseverino a Zappa «One Size Fits All» Moon en 1978.Ce«Live at Entwistle est décédé en 2002, Beaucoup estiment que ces aussi de la mémoire. Donc de la culture. Sondernier CD,«Le petit bal (1975) au live «Roxy&El- Leeds» est un petitmiracle: mais mêmedécimée, la horde morceaux n’ont plusjamais été perdu» (distribution Sony Music) se veut un hommage aux grandes sewhere»(1974); de Steppen- enregistréàl’occasion d’un sauvage tournetoujours. si bien interprétés par la suite. chansons françaises du temps jadis.«Ce petit chemin», de Mireille, ça wolf «Monster»(1969) à concertdans une petite salle Pour les réfractairesaux al- Acette époque,Jagger était en- vous dit quelque chose? Et «En sortant de l’école», d’après Prévert? «SteppenwolfLive» (1970); de de l’université de Leeds, il bumslive,lechef-d’œuvre in- coreunchanteur de rock qui se Plus fort encore: «Un dur,unvrai, un tatoué», popularisé par Fernandel. WishboneAsh «Argus» (1972) n’étaiteneffet pasdestiné àde- contournabledes Who reste mettait au service du groupe, «Roses blanches», par ailleurs, rappelleraàplus d’un(e) les Fêtesdes à«LiveDates» (1973); de Blue venir un album. Ce soir-là, le «Who’s Next»,1971 et pas la caricaturedelui- mères d’antan. Pour toutes cesperles,Sanseverino aajoutéune ÖysterCult «Agents of For- groupe joua donc sans aucune 2. TheRolling Stones: «Get mêmequ’il est devenu. Les sacrée dose de swing.Ycompris dans «Routenationale7», de tune» (1976) au live«On your pression, c’est-à-direavec pa- YerYa-Ya’s Out», 1970 guitares sont acides,cinglan- l’immense Trenet.Lequel avait justement apporté le swing en France. Feet or on your Knees» (1975). nache. Un vrai moment de Sortiaprès les deux grands tes;Keith Richards et Mick Un disque incontournable, enfin! PIERRE-ALAIN BRENZIKOFER D’autres chefs-d’œuvre live grâce. classiquesdugroupe que sont Taylor se partagent noblement s’éloignent trop du cadreim- Sans sophistication, la prise «Beggars Banquet» (1968) et le boulot: du grand rock, pur et parti: c’est le cas du groupe Co- de son restitue àmerveille la «Let it Bleed» (1969), ce grand dur. losseum avecson «Colosseum puissance,lahargne et l’éner- album live aceci d’émouvant Pour les réfractaires aux al- Live»(1971), précurseur du gie dégagées par ces quatreen- queles Rolling Stones yjouent bums live, le chef-d’œuvre in- jazz-rock. Et en avantpour le ragés.Laversion vinylede sans savoir qu’ilssont en train contournable des Rolling Sto- classement! l’époque ne contenait que six de devenir les plusgrands de la nes reste «Beggars Banquet», 1. TheWho:«Liveat titres,dont «MyGeneration» planète.Laplupart des grandes 1968. ÀSUIVRE LA PLAYLISTDE... Laurent Kleisl PUBLICATION Vies et mortd’une icône du rock [email protected] IQ «The Road of Bones –Special Edition» (2014) Taylor ou l’incroyable fureur de Vince Aprèstrois décennies àcroupir dans l’obscuritédel’arrière-scène du rock anglais,IQaméritélelabel culte. Et avec «The Road of Bones», il Cetteannée,lerock’n’roll fête prématurés et par accident, de sants. quin’était pas prêt –qui vrai- l’honoreavec grâce. Aucune surprise, mais des compositions très ses soixante ans,ladate unani- deux ténors du genre, Eddie La déferlante Taylor débuta semblablement ne l’ajamais relevées baignées dans une ambiancetypique d’IQ,sorte de rock mement reconnue de sa créa- Cochran et Buddy Holly.Eny en 1961 et s’acheva àpeine été –etqui le rejeta pouradorer urbain hyperémotionnel. La «Special Edition», agrémentée de tion étant le 5juillet 1954,jour ajoutant le départdePresley à deux ans plus tard, le reste de une vague yé-yésans saveur. 50 minutes de bonus originaux,tape même dans le merveilleux.Enfin, de l’enregistrement de «That’s l’armée et le fait que Chuck sa pauvrecarrières’effilochant Mais surtout sans violence ni pour les amateursdepur néo-prog.Les autres passeront leur chemin. all right (Mama)» par Elvis Berry purgeait une peine de dans des contrats foireux, émeutes.Showman extraordi- Presley,accompagné de Scotty prison,que Little Richardavait come-backs loupés et délires naire, Taylor aégalement eu le OPETH «Pale Communion» (2014) MooreàlaguitareetBill Black changé de crémerie et que d’alcool et de drogue. tortden’êtrequ’un chanteur et Du death metal desdébuts, il ne resterien, si ce n’est une certaine àlabasse. Gene Vincent n’était déjà plus Vince Taylor ne futjamais, de pas également un compositeur. forme de noirceur.Fidèle àson prédécesseur,«Heritage», ébauche Pourtant, le rock avait déjà que l’ombredelui-même,le sonvivant, reconnu comme le Finalement, ses seuls faits d’ar- parue en 2011,«Pale Communion»est un sommet, une synthèse de failli disparaîtreàl’aube des an- rock’n’roll était condamné. véritable roidurock, alors que mes seront d’avoir composé le 45 années de «prog» àlafois douce, tortueuse et violente. LesSuédois nées soixante suite aux décès, ses concerts étaient déjà des légendaire«Brand NewCa- d’Opeth portent au Valhalla les créations de leur guide Mikael Akerfeldt. Une carrièresabotée modèles d’un genredont s’em- dillac» et d’avoir été l’inspira- Mais c’était compter sans parèrent les Who et les Kinks teur du personnage de Ziggy STEVEROTHERYBAND «Live in Rome» (2014) Brian Maurice Holden, un An- deux ans plus tard, les Clash et Stardust créé par David Bowie. Le guitaristedeMarillion réinventel’utilitéd’une tournée. Jadis,avant glais d’une vingtaine d’années, les Sex Pistols quinze ans de devenir un rendez-vous marketing,les concerts servaient àroder la revenu des Etats-Unis pour ap- après.Vince Taylor fut, bien Un témoignage poignant musique avant l’entrée en studio.Avec «Live in Rome», successeur de porter la bonne parole dans avanttout le monde,unpré- «Vies et mortdeVince Tay- «Live in Plovdiv», paru en début d’année, Steve Rotheryprépare une Europe qui n’avaitpas en- curseur de ce qu’est l’esprit lor» (Fayard) est un livresigné artistiquement et financièrement la sortie de son premier album solo coreembrayé.Vince Taylor se- même de cette musique.Une Fabrice Gaignault. Ce n’est pas à instrumental, «Ghost of Prypayt». Afairefrissonner une six-cordes. rait son nom de scène et il allait révolte permanente contre proprement parler une biogra- faireplier le Vieux Continent l’établissement et les règles en phie du personnage.Plutôt un U2 «SongsofInnoncence» (2014) en l’absence des pères fonda- général.