en santé services sociaux éducation www.lepointensante.com Volume 15, numéro 1 - Édition Été 2019

Q & R exclusif avec le trio en santé et services sociaux

Traitement du Vieillissement et Deux modèles trouble d’anxiété troubles neurocognitifs inspirés des généralisée (TAG) majeurs : favoriser « Villages Alzheimer » l’intégration des services 2 Volume 15, SOMMAIRE Numéro 1

4 L’actualité en santé, en bref 26 Maison l’Étincelle et projet Guy Sabourin Humanitae – Deux modèles inspirés des Villages «Alzheimer» 6 Vieillissement de la population et au Québec troubles neurocognitifs majeurs : Karine Limoges une opportunité à saisir pour favoriser une intégration 32 L’évaluation et le traitement des services aux aînés et du trouble d’anxiété généralisée à leurs proches (TAG) et des inquiétudes Philippe Voyer excessives chez les personnes âgées 12 Questions à … Danielle McCann Sébastien Grenier Par Le Point 35 Hygiène, salubrité et 15 Questions à … développement durable : Par Le Point portrait de la situation Marc Beauchemin 17 Questions à … Par Le Point 39 Soutien à la certification, maisons des aînés et changement 20 Les nouvelles du réseau de culture Karine Limoges Karine Limoges

Journalistes Martin Laverdure Abonnements Le Point en santé Karine Limoges 514 239-3629 Version électronique : et services sociaux [email protected] [email protected] 1360, avenue de la Gare, en santé 1 an (4 numéro) = 24,95$ e services sociauxGuy Sabourin 2 étage éducation Développement www.lepointensante.com/ [email protected] Mascouche, QC, en santé et projets spéciaux abonnement/ Canada J7K 2Z2 services sociaux Directeur de production Christian Grenier Dépôt légal éducation Michel Gagnon 514 277-4544, poste 233 Bibliothèque et Archives Tous droits réservés. 514 277-4544, poste 229 [email protected] nationales du Québec Le contenu de la revue, [email protected] Graphisme Bibliothèque nationale en tout ou en partie, ne peut être reproduit sans Éditeur Ventes Denise Du Paul du Canada Normand Bouchard André Falardeau autorisation de l’éditeur. [email protected] 514 277-4544, poste 239 ISSN 1911-7221 [email protected]

3 L’actualité en santé, en bref

Guy Sabourin Journaliste

Retour annoncé du Commissaire à la santé La CAQ avait promis de remettre le poste de Commissaire à la santé sur ses rails, fonction qu’avait éliminée le ministre Barrette. Ce sera chose faite en juin 2019, nous apprenait La Presse en mars. La nouvelle ministre de la Santé, Danielle McCann, a lancé le processus menant à son embauche au début mars. Ce nouvel observateur indépendant devra notamment prendre en compte les aspects économiques des décisions gouvernementales et voir si les Québécois « en ont pour leur argent ». Il pourra émettre des recommandations pour améliorer l’accessibilité aux soins et leur qualité. Il pourra se prononcer sur certains phénomènes et se montrer critique, par exemple envers la prescription massive de Ritalin.. Cette importante fonction veut asseoir une gouvernance moderne et transpa- rente du réseau de la santé et des services sociaux.

« Biais de spécialité » dans les lignes directrices Les lignes directrices qu’utilisent les cliniciens dans leur pratique ne sont pas toujours fondées sur les faits. En révisant les mêmes lignes directrices à travers le monde, au même moment et basées sur les mêmes études, deux chercheurs américains ont constaté des différences et même des contra- dictions. Leur découverte a été présentée en éditorial dans le Canadian Medical Association Journal de mars 2019. Quel que soit le pays, les médecins recommandent souvent des procédures et des traitements pour lesquels ils sont formés, ce que les chercheurs appellent un biais de spécialité. En agissant ainsi, ils favorisent le surdiagnostic, le traitement excessif et exacerbent les coûts des soins de santé. C’est pourquoi les lignes directrices doivent être issues de panels multidisciplinaires, indépendants et libres de tout conflit d’intérêts.

Les bactéries multirésistantes grimpent dans les rideaux séparateurs Les établissements de santé se débattent depuis longtemps avec des bactéries multirésistantes. Selon une récente étude du Centre médical de l’Université du Michigan, les écrans d’intimité entre les lits hébergent souvent ces bactéries résistances. Sur un total de 1 500 prélèvements sur les rideaux de 625 chambres, au Michigan, 22 % comportaient des bactéries multirésistantes, qui se retrouvaient sur le patient la plupart du temps. Il s’agissait d’entérocoques résistant à la vancomycine (14 % des cas), de bactéries à Gram négatif résistantes (6 %) et du staphylocoque doré résistant à la méticiline (5 %). L’Institut national de santé publique du Québec recommande depuis 2012 de nettoyer ces rideaux au moins une fois par mois et de les changer au départ d’un patient porteur d’un micro-organisme, entre autres.

4 Toxique, le milieu de travail de la santé ? La question a été soulevée dans Le Devoir, en avril. Des employés aimeraient dénoncer publique- ment des failles de leur milieu, mais ne le font pas, car un climat de peur règne encore dans le réseau. Ils ne veulent pas se placer en porte à faux avec leur « devoir de loyauté », tel qu’inscrit dans le Code civil. Danielle McCann, ministre de la Santé et des Services sociaux, a pourtant assuré publiquement que le temps des représailles était fini, lors du Forum de la relève étudiante pour la santé au Québec. Les acteurs de première ligne devraient pouvoir critiquer de bonne foi certaines dérives de leur milieu, renchérit le professeur de droit de l’Université Laval, Jean-Philippe Lampron. Le devoir de loyauté a le dos large, selon lui, et on s’en sert trop souvent pour décourager les gens de critiquer leur établissement, ce qui nous prive collectivement d’une information pertinente.

Plateforme Reacts au CIUSSS du Nord-de-l’Île de Montréal Dans le but de poursuivre et d’intensifier son virage numérique, le CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Mon- tréal vient d’adopter la plateforme de communication Reacts, un outil de messagerie instantanée, de partage et de transfert sécurisé de fichiers, de vidéoconférence et d’évaluation des compétences. L’outil intègre aussi la réalité augmentée et la superposition d’images, ce qui permet aux profes- sionnels géographiquement éloignés de collaborer à distance en temps réel. L’information qu’ils échangent reste confidentielle. Ils peuvent l’utiliser par exemple pour soigner des plaies à distance, faire de la télééchographie ou de l’assistance en téléchirurgie. La plateforme mise au point par le cardiologue Yanick Beaulieu, fondateur de Technologies innovatrices d’imagerie, est certifiée par le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec et est appuyée par l’Association médicale canadienne.

L’Institut de l’œil des Laurentides vendu au réseau public Le CISSS des Laurentides a acheté le bâtiment et les équipements de l’Institut de l’œil des Laurentides, à Boisbriand, pour aller plus vite et pour 7 M$ de moins que ce qu’aurait coûté la construction d’un nou- veau bâtiment, selon le PDG, Jean-François Foisy. Le but : hausser dès l’automne 2019 l’offre de service et réduire les listes d’attente en ophtalmologie pour la région des Laurentides. Le CISSS a 2 600 patients qui attendent une chirurgie de la cataracte et 11 000 personnes en attente d’une consultation. Avant cet achat, les clients de l’Institut de l’œil devaient payer les services. À partir de l’automne, ils seront couverts par la RAMQ. L’achat comprend aussi tout l’équipement d’ophtalmolo- gie de fine pointe de la clinique. Des médecins du CISSS offriront les services.

Soins virtuels en perspective L’Association médicale canadienne, le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada et le Collège des médecins de famille du Canada se penchent activement sur la possibilité d’offrir des consultations médicales et des soins virtuels par le biais de la tablette et du téléphone intelligent. Ils travaillent aussi sur un permis d’exercice valide dans toutes les provinces canadiennes afin que des patients orphelins puissent recevoir des soins à distance par le biais d’outils virtuels et par des professionnels pas forcément dans la même province. Les patients éloignés des établissements de santé ou à mobilité réduite pourraient y gagner, de même que la population en général, pour renouveler une ordonnance, vérifier l’état d’une plaie, compléter un rendez-vous de suivi ou obtenir des conseils pour un problème de santé.

5 Vieillissement de la population et troubles neurocognitifs majeurs : une opportunité à saisir pour favoriser une intégration des services aux aînés et à leurs proches

Les démographes ont prédit depuis longtemps le vieillissement de la population qui touche la société Auteur : Philippe Voyer québécoise. Celui-ci perdurera au-delà de l’année Professeur titulaire, faculté des sciences infirmières 2060. La croissance de la population est particuliè- Université Laval rement marquée dans le groupe des 85 ans et plus. Collaborateurs : Nouha Ben Gaied Cette croissance spécifique mettra une pression cer- Directrice recherche et développement et qualité des taine sur le système de santé en raison de la perte services, Fédération québécoise des sociétés Alzheimer Christelle Bogosta d’autonomie graduelle caractéristique de ce groupe Fondation Maisons Gilles-Carle d’âge, associée à un taux de prévalence élevé de Christophe Cadoz Directeur SAPA, CISSS des Laurentides troubles neurocognitifs majeurs. Judith Gagnon Présidente, Association québécoise de défense des droits Comment, dans ce contexte de vieillissement et des personnes retraitées et préretraitées Sébastien Barrette des défis de soins qui nous attendent, pouvons- La Maison l’étincelle, Verdun nous aspirer à l’amélioration des services aux aînés Josée Chouinard Directrice SAPA, CISSS Chaudière-Appalaches et à leurs proches ? Qui plus est, le Québec est Sylvie Garneau frappé par une pénurie de main-d’œuvre dans le Présidente, Comité des résidents du Centre d’hébergement secteur névralgique des soins de longue durée. du Roseau. Martyne Audet Dans les prochaines lignes, vous retrouvez un Responsable des affaires scientifiques et universitaires résumé des solutions proposées lors de la confé- Groupe Patrimoine Noëlla Goyet rence présentée lors du dernier colloque Pour le Maison Mémoire du Cœur, Saint-Charles-Borromée Mieux-être des aînés, tenu à Lévis, le 11 avril 2019. Ramona Mincic Centre Évasion, Montréal

6 Entre 2011 et 2041, le nombre d’aînés atteints d’un trou- de jour ont pour effet de diminuer le fardeau et d’ac- ble neurocognitif majeur (TNCM) passera de 107 000 à croître le bien-être psychologique. Il faut donc tout 310 000. Des chercheurs (Laliberté-Auger et coll., 2015) mettre en œuvre pour augmenter l’offre de places en indiquent à ce sujet qu’en 2050 près de 200 000 places centres de jour, voire même innover en s’inspirant de la en hébergement seront nécessaires pour accommoder Suisse (https ://www.primeroche.ch) qui a implanté les besoins des aînés. Autrement dit, pour suffire à la des centres de jour, de soir, de nuit et de répit à domi- demande grandissante de lits d’hébergement, le Qué- cile dans un modèle intégré faisant place aux services bec devra créer 3045 nouvelles places en hébergement publics, communautaires et privés. par année pendant 40 ans. Selon ces chercheurs, la pression économique de la création de ces places pour Sur le plan qualitatif, le secteur public fait un excellent les contribuables québécois sera insoutenable. Ceci peut travail, mais sur le plan quantitatif, les listes d’attente faire peur, mais on peut aussi voir cela comme une belle sont beaucoup trop longues. De plus, on limite le service opportunité pour changer notre façon de faire en s’inspi- à une fois par semaine et il est invariablement offert rant des meilleurs modèles internationaux. Il faut insister le jour. Les ressources communautaires sont également ici sur le fait que le statu quo est impossible. Il faut donc présentes et bien vivantes sur le terrain. Les Maisons trouver des solutions. Gilles-Carle, les Sociétés Alzheimer, la multitude d’orga- nismes financés par les Appuis régionaux, l’organisme La première solution : les services Baluchon Alzheimer, le centre Évasion de Montréal, les en- communautaires et l’aide à domicile treprises d’économie sociale d’aide à domicile (EESAD), Le premier enjeu est de favoriser le maintien à domicile des aînés atteints d’un TNCM le plus longtemps possible. De cette façon, on en retrouvera moins qui auront besoin d’un lit en hébergement. Or, pour cela il faut prendre soin Entre 2011 et 2041, des proches aidants et non pas uniquement des aînés atteints de TNCM. À ce sujet, les centres de jour (Lee et le nombre d’aînés coll., 2019) ont pour effet chez l’aîné atteint de TNCM de favoriser une meilleure qualité de vie, un ralentisse- atteints d’un trouble ment des pertes cognitives, un accroissement de l’auto- nomie de la personne, et de diminuer les problèmes de neurocognitif majeur comportements et l’usage des psychotropes. De plus, les (TNCM) passera de centres de jour ont pour effet de diminuer la demande de lits d’hébergement. Pour les proches aidants, les centres 107 000 à 310 000

7 etc., supportent avec succès les familles et augmentent collaboration des professionnels de la santé, Humanitae leur qualité de vie en opérant des centres de jour, en est un modèle unique, adapté à la réalité québécoise. offrant du répit et en prodiguant des soins à domicile. Il innove en favorisant la synegie entre le privé, le public Toutefois, par manque de soutien financier adéquat, ces et le communautaire. À Humanitae, on retrouve des piliers de la communauté ne peuvent pas aller aussi loin chambres personnalisées avec des salles de bain privées; qu’ils le voudraient. Qui plus est, ils consument beau- des maisonnées dont l’apparence est résidentielle, de coup trop de leur précieuse énergie à la recherche de nombreuses salles thématiques, des salles familiales financement, plutôt qu’à exercer leurs nobles missions. privées, un rez-de-chaussée qui inclut une salle de jeux Puisqu’ils offrent un service essentiel pour le système pour les enfants, un parc, un jardin, un bar, un salon de de santé et que le Québec a grandement besoin d’eux, beauté, un magasin général, etc. Mais, comme Humani- ils ne devraient pas avoir à demander la charité. tae repose exclusivement sur des fonds privés, les coûts d’hébergement et l’accès à ces services demeurent éle- La deuxième solution : offrir une seule vés. Pourtant, le coût du « produit » Humanitae est in- maison aux aînés atteints de TNCM férieur à celui du « produit » CHSLD financé par les Lorsque l’autonomie cognitive de l’aîné décline et que contribuables québécois. ses besoins augmentent, il devient difficile, voire im- possible pour certains de réintégrer leur domicile. La La troisième solution : donner une vie de l’aîné devient alors parsemée de passages entre allocation financière directement aux aînés l’hôpital, la résidence pour personnes âgées avec soins, Les proches aidants des aînés atteints d’un TNCM rap- les ressources intermédiaires, l’hôpital de nouveau et, portent qu’ils aimeraient une aide financière pour choi- éventuellement, le CHSLD. C’est ce qu’on pourrait appe- sir les services dont ils ont besoin (Morrisby et coll., ler le carrousel des transitions, et les conséquences né- 2018). Le Conference Board du Canada (2019) qui a fastes de cette balade sur la santé sont démontrées. Il analysé la situation canadienne conclut que les mesures faut faire cesser ce système pour les aînés québécois et d’aides financières actuelles sont inéquitables, sous- leurs proches aidants. Il faut créer une nouvelle appro- utilisées et insuffisantes. Il suggère d’instaurer une al- che appuyée par les données scientifiques et s’inspirer location aux personnes en perte d’autonomie et leurs des expériences internationales telles que les villages proches afin de corriger cela et d’aider les personnes Alzheimer ou d’autres modèles internationaux et offrir à demeurer à domicile le plus longtemps possible. Ac- un seul et dernier milieu de vie aux aînés atteints de tuellement, des aînés dont l’ISO-SMAF est de 10 peu- TNCM. Pionnier du concept de « Villages Alzheimer », vent demeurer autant en CHSLD qu’à domicile. Or, le les Pays-Bas ont fait la démonstration qu’on peut faire gouvernement versera en services à l’aîné en CHSLD différemment et mieux. Les activités qui favorisent le l’équivalent de 7000 $ par mois, alors que celui vivant maintien de l’autonomie et la socialisation sont au ren- avec le même profil à son domicile recevra en services dez-vous dans ces « Villages » : fermettes, cafés, parc l’équivalent de 570 $ par mois. On comprendra qu’il de- pour enfants, ateliers, etc. Les effets de ces milieux sur vient difficile dans ces conditions de mettre en applica- les aînés atteints de TNCM ont été démontrés sur le plan tion notre politique « Chez soi : le premier choix » avec scientifique (Calkins, 2018). une aide aussi faible.

Comme présenté lors du Colloque, le Québec propose Rêvons un peu… Imaginons que le Québec instaure une enfin un tel exemple de milieu devie avec la résidence allocation financière à l’aîné atteint d’un TNCM, en se Humanitæ qui accueillera, à terme, 170 personnes basant sur son niveau d’autonomie et donc son profil atteintes de TNCM qui seront accompagnées du début ISO-SMAF, soit un début d’équité entre les aînés, in- jusqu’à la fin de la vie. Humanitae se distingue par dépendamment de leur milieu de vie. En reprenant l’application des approches prodiguées selon les plus l’exemple d’un ISO-SMAF de 10, le gouvernement ver- récentes données probantes. Grâce aux collaborations serait alors à cette personne la somme de 3200$ par avec la Société Alzheimer de Québec, notamment pour mois pour qu’elle puisse avoir accès à des services d’aide son aide dans la création du Centre d’accompagnement et de soutien. Le coût pour l’état demeure certes in- Humanitae et le CIUSSS de la Capitale-Nationale pour la férieur à celui de vivre en CHSLD, mais l’aidera tout de

8 même à demeurer le plus longtemps à domicile. Ceci Les divers acteurs du public, communautaires et privés sera notamment possible, grâce aux organismes com- devront faire preuve d’innovation et de qualité pour munautaires qui pourront délaisser les collectes de fonds offrir les meilleurs soins et l’accompagnement le plus pour se consacrer davantage à leurs expertises, soit de adapté pour soutenir les aînés et leurs proches aidants donner des services aux aînés atteints de TNCM et leurs à demeurer le plus longtemps possible dans le milieu proches. En effet, ces groupes pourront augmenter leurs de vie qu’ils auront choisi. S’ils ne rendent pas des ser- offres de services comme un centre de jour ou de soir, vices à la hauteur, l’aîné et le proche aidant auront la du répit à domicile ou des soins à domicile. Dans un capacité financière d’aller ailleurs. contexte de pénurie de main-d’œuvre, il faut utiliser le plein potentiel de toutes les organisations qui sou- En conclusion, il est impératif de se doter aujourd’hui d’un haitent en faire plus. modèle de soins et d’hébergement qui favorise les par- tenariats et stimule la créativité. Les futurs aînés de Qui plus est, une allocation aurait pour effet de non seu- 2050 sont les acteurs de l’écosystème d’aujourd’hui; ils lement augmenter l’offre du secteur communautaire, goûteront au fruit de leur proactivité ou aux effets de leur mais elle donnerait aussi un accès aux aînés atteints de inaction. Il n’en tient qu’à nous d’agir avec vision et de TNCM à des résidences comme à Humanitae. En effet, nous donner des ailes. Le Québec peut faire mieux et plus ! l’allocation additionnée au crédit d’impôt du gouverne- ment ferait en sorte que pour un ISO-SMAF de 10, la mensualité pour un résident serait de 2151$. À chaque Sources : fois qu’un résident choisit un milieu de vie équivalent à Calkins, M.P. (2018). From research to application: Supportive Humanitae, il n’occupera évidemment pas une place en and therapeutic environments for people living with dementia. CHSLD, mais en plus, le contribuable québécois fera une The Gerontologist, 58, S1, S114-S128.

économie mensuelle de 3884 $ par mois, par résident. Laliberté-Auger, F., Côté-Sergent, A., Décarie, Y., Duclos, Faut-il le rappeler, le statu quo est non viable économi- J.Y., Michaud, P.C. (2015). L’utilisation et coût de l’hébergement quement. Ainsi, il faut trouver des solutions concrètes avec soins de longue durée au Québec, 2010 à 2050. Chaire et pérennes. Cette proposition permettra notamment : de recherche Industrielle Alliance sur les enjeux économiques des changements démographiques en partenariat avec • Une offre augmentée, diversifiée et accrue en qualité l’Université Laval et l’UQAM.

à l’ainé atteint de TNCM et à son proche aidant; Le Conference Board du Canada (2019). Mesures pour offrir un • D’offrir des services de qualité aux ainés par les meilleur soutien aux aînés et à leurs proches aidants. Rapport Mars. Ottawa. https://www.conferenceboard.ca organismes communautaires qui pourront y consacrer tout leur temps; Lee, W.T., Yim, E.S., Choi, H.S., Chung, J. (2019). Day care vs home care: effets on functional health outcomes amon long- • Une baisse de la demande de lits en CHSLD auprès terme care beneficiaries with dementia in Korea. International des CISSS et CIUSSS; Journal of Geriatric Psychiatry, 34, 97-105.

• La création de lits d’hébergement par des organismes Morrisby, C., Joosten, A., Ciccarelli, M. (2018). Do services meet communautaires et privés et ainsi le Québec pourra the needs of people with dementia and carers living in the community? A scoping review of the international literature. voir se multiplier une gamme étendue de services International Psychogeriatrics, 30(1), 5-14. d’hébergement.

9 PUBLIREPORTAGE Carnet santé Québec : l’outil de suivi de sa santé par excellence !

Carnet santé Québec est un service du gouvernement du Québec qui permet aux citoyens de consulter leurs informations de santé en ligne. Gratuit, facile à utiliser et sécuritaire, il favorise leur autonomie et facilite leur accès aux soins et aux services de santé. Il est accessible à l’adresse suivante : carnetsante.gouv.qc.ca.

Grâce à un service d’authentification sécuritaire, • s’inscrire et modifier leur inscription au Guichet d’accès les citoyens peuvent : à un médecin de famille.

• consulter leur liste de médicaments servis en Carnet santé Québec est évolutif : au fil du temps, pharmacie; d’autres services s’ajouteront à ceux déjà disponibles • consulter leurs résultats de prélèvements; selon les priorités établies et les besoins des utilisateurs. • consulter leurs rapports d’imagerie médicale; Quelques informations en vrac • prendre un rendez-vous en ligne en médecine de • Un délai de 30 jours est prévu entre le moment où famille à l’aide du service Rendez-vous santé Québec, le professionnel de la santé reçoit un rapport de pré- l’annuler au besoin et voir l’historique de leurs lèvement ou d’imagerie médicale et sa diffusion dans rendez-vous; Carnet santé Québec. Ce délai lui permet de prendre connaissance des résultats, de communiquer avec son patient et de le rencontrer, si nécessaire.

10 PUBLIREPORTAGE

• Les médicaments ainsi des citoyens présentant différents profils de la société que les résultats de québécoise ont été sélectionnés et ont pu tester le prélèvements et d’ima- service en amont. Durant ces tests, les participants ont gerie médicale qui commenté librement le service, en ont testé la facilité sont présentés dans d’utilisation et ont proposé certaines solutions. Cette Carnet santé Québec étape a été cruciale pour le projet, puisque la RAMQ proviennent du Dossier a pu s’assurer de la convivialité du service et modifier santé Québec (DSQ). certains de ses aspects avant son ouverture à un plus grand groupe. La RAMQ donne la parole aux utilisateurs • Seul le citoyen a accès à son carnet de santé. Les depuis le commencement du projet et elle continue de professionnels de la santé ayant accès au DSQ doivent les écouter au quotidien. passer par ce dernier pour y consulter les informations des patients qu’ils rencontrent. La RAMQ a aussi rencontré les intervenants du réseau de la santé et leurs fédérations afin de leur présenter le • Pour s’inscrire à Carnet santé Québec, les citoyens projet, d’écouter leurs préoccupations et de susciter leur doivent respecter les critères d’admissibilité suivants : adhésion. ° Avoir une carte d’assurance maladie Carnet santé Québec en bref Avoir 14 ans ou plus (le carnet d’un enfant de moins ° Carnet santé Québec est en voie de devenir la référence de 14 ans est intégré à celui de ses parents) en matière de santé au Québec. Il encourage la prise en ° Ne pas être sous tutelle, sous curatelle ou dans une charge de celle-ci par les citoyens, en plus de faciliter situation où une autre personne les représente l’accès à leurs informations de santé pour une plus grande autonomie. • Depuis la mise en ligne de Carnet santé Québec : La mise en ligne de ce service est la première étape ° plus de 396 000 personnes s’y sont connectées; d’un projet de plus grande envergure, qui s’échelonnera ° plus de 53 000 commentaires ont été reçus sur plusieurs années et qui aura assurément des réper- et analysés; cussions positives sur toute la société. ° 65,82 % des utilisateurs ont donné 4 ou 5 étoiles au Ce chantier s’inscrit dans le cadre du virage numérique service (5 étant la note d’appréciation la plus élevée.) entrepris par le gouvernement du Québec. L’objectif est Les citoyens engagés dans le projet de faire du patient un partenaire important du système de santé québécois et de lui offrir une prestation de Durant les travaux d’élaboration de Carnet santé Québec, services électroniques renouvelée. la RAMQ a tout mis en œuvre pour offrir un outil prati- que, convivial et attrayant. C’est dans cette optique que Pour plus d’information : carnetsante.gouv.qc.ca.

Vous n’êtes pas encore inscrit ? Pour vous inscrire à Carnet santé Québec : 1. Rendez-vous au carnetsante.gouv.qc.ca 2. Cliquez sur le bouton « Inscription » 3. Faites la demande de votre clé d’activation, qui vous sera envoyée par la poste 4. Une fois votre clé d’activation reçue, terminez votre inscription avec clicSÉQUR, puis accédez à vos informations de santé!

11 QUESTIONS À ... Danielle McCann

Le Point : Vous étiez sur le terrain, dans le Le Point : Voyez-vous comme une victoire per- secteur de la santé, il n’y a pas si longtemps, sonnelle l’entente entre le Collège des médecins quel avantage cela vous donne-t-il à gérer le et les infirmières praticiennes spécialisées qui ministère de la Santé et des services sociaux permet désormais à ces dernières de poser des qui vous a été confié ? diagnostics ?

Danielle McCann (D.M.) : Évidemment, le fait d’avoir D.M. : C’est d’abord une victoire pour les Québécois. travaillé une trentaine d’années dans le réseau de Ils vont avoir accès à des professionnel(le)s compé- la santé me donne l’avantage de bien connaitre son tent(e)s. La population aime les IPS, ils réclament fonctionnement. J’ai aussi connu les nombreuses depuis des années qu’elles puissent exercer pleine- réformes de structures qui ont touché le réseau au ment leur profession. Il faut souligner aussi la grande cours des années. Ces réformes – qu’elles aient été ouverture du Collège des médecins. Je pense aussi bonnes ou mauvaises – ont eu des impacts certains que c’est beaucoup leur victoire. Nos médecins de sur les professionnels en santé, sur le personnel en famille ne suffisent plus à la tâche. Ils reconnaissent général. C’est probablement cette expérience du que l’arrivée d’IPS avec des pouvoirs accrus, qui sont réseau qui a déterminé mon ambition pour la santé davantage autonomes, va leur permettre de vider en me joignant au parti de François Legault : faire une le guichet d’accès. réforme de l’accès, plutôt qu’une réforme de structure. Les Québécois sont fiers de leur réseau de la santé… Le Point : Comment vous y prendrez-vous pour quand ils parviennent à y accéder ! Les gens du réduire les heures supplémentaires, améliorer terrain, qu’ils soient auxiliaires, travailleurs sociaux, le quotidien et la sécurité des infirmières en infirmiers, infirmières, préposés aux bénéficiaires, etc, milieux de soins ? aiment leur travail. Le cœur que tous ces profession- D.M. : Le temps supplémentaire obligatoire dans le nels mettent au service des patients est toujours là. réseau de la santé, c’est un enjeu depuis plus de 10 Mais les dernières années, marquées par une réforme ans. Aucun des gouvernements qui nous a précédé de structure, des compressions budgétaires, ont nui n’a vraiment montré d’ouverture pour régler ça. Nous, aux conditions de travail. Notre réseau a besoin de dès cette année, nous avons ajouté 200 millions $ réparations, mais il n’y a pas de baguettes magiques : pour l’ajout de personnel soignant, 15 M$ pour la pour véritablement réformer l’accès, ça va prendre du formation de préposés aux bénéficiaires. Et, pour faire temps. Du temps, de l’argent et une vision : celle de face à la pénurie de personnel qui touche toute la mon gouvernement. société dans un contexte de plein emploi, notre

12 ministre des Finances a bonifié le programme pour travailleurs Le Point : Quel est votre plan pour de 60 ans et plus. Je crois que de nombreux infirmiers et infir- attirer les étudiants vers des carrières mières, qui ont quitté le réseau au cours des derniers mois et dans le milieu de la santé et des des dernières années, ont le goût de venir aider leurs collègues, services sociaux ? de venir soigner les Québécois ! Les réformes de structure de l’ancien gouvernement ont fait mal au personnel. Nous avons D.M. : Ce n’est pas un plan, c’est une vision, besoin de tout le monde pour prendre soin des patients, pour une philosophie : rendre les professions de que le personnel se sente valorisé et évite l’épuisement. la santé attrayantes à nouveau ! Ça passe par un changement de ton d’abord, mais aussi par une amélioration des conditions de tra- vail. C’est ce que nous allons faire! Comme je l’ai mentionné, en ajoutant du personnel soignant (200 M$), en mettant en place des mesures pour former des préposés aux bé- néficiaires (15 M$), en travaillant de concert avec l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec et le Collège des Médecins pour déployer le plus complètement possible nos IPS (Infirmières praticiennes spécialisées).

Toutes ces mesures visent à alléger le fardeau des professionnels de la santé sur le terrain, leur charge de travail. Il faut offrir de la stabilité dans les horaires, etc. C’est tout à fait en lien avec les travaux que nous menons en ce moment avec la FIQ entre autres, des travaux qui visent la diminution rapide du temps supplémentaire obligatoire – et son abolition à l’intérieur de notre mandat. J’ai demandé aux PDG d’établissements de procéder à une surdotation des postes et au rehaussement des postes de préposés aux bénéficiaires et d’infirmières.

Le personnel des hôpitaux, des cliniques, des CLSC, il faut en prendre soin. Il faut que ces hommes et ces femmes de cœur – qui ont des enfants, des familles – puissent organiser leur vie personnelle afin de venir travailler le cœur en paix et se consacrer complètement à leur travail.

Le Point : Quels sont vos objectifs de diminution de l’attente dans les urgences et comment entendez-vous régler ce problème qui persiste de gouvernement en gouvernement ?

D.M. : Actuellement, le temps d’attente avant de voir un médecin à l’urgence est environ

13 de 2 h 20. Notre gouvernement veut le D.M. : Nous sommes arrivés en poste il y a 6 mois environ. Nous ramener, d’ici 4 ans, à 90 minutes. Bien sûr avons entendu la détresse du personnel de soin. L’impatience pour y arriver, il faut d’abord un changement des patients qui n’arrivent pas à avoir accès – dans des délais de réflexe, de culture chez les patients. raisonnables – à nos services en santé. Je le répète : nous devons Quand on a un problème mineur, ce qu’on réparer notre réseau de la santé, nous devons prendre soin du appelle un P4, P5, il faut aller en clinique. personnel. Je crois que ça dit tout.

Bien entendu, il faut pour cela que les Le Point : Qu’aimeriez-vous avoir réalisé d’ici la fin de cliniques – que ce soit en CLSC, en GMF, votre mandat ? etc. – aient des plages disponibles pour D.M. : Tous nos engagements en santé! Rien de moins! voir les patients orphelins. C’est exacte- ment l’idée qu’on avait en tête quand nous avons lancé les cliniques d’hiver en janvier : demander au réseau d’élargir les heures de services, d’ouvrir des plages pour les patients orphelins (il y en a 500 000 en ce moment au Québec).

On a fait le bilan de cette première année récemment : 29 000 Québécois ont profité de ce nouveau service. C’est un succès qui nous convainc de répéter l’expérience l’hiver prochain. Cette fois-ci, nous allons cependant nous préparer plus tôt afin d’être capables d’ouvrir les cliniques d’hiver dès décembre.

Nous souhaitons aussi que chaque Québécois puisse voir un médecin ou un profession- nel de la santé en 36 heures quand il est malade.

Afin d’augmenter la capacité de prise en charge, il va falloir revoir le mode de rémunération des médecins de famille. En ce moment, ils sont payés à l’acte. Nous voulons aller vers la capitation, c’est-à-dire que les médecins seront payés en fonction du nombre de patients qu’ils prennent en charge – au sein d’une équipe médicale (qui elle sera composée, c’est selon, de travail- leurs sociaux, d’IPS, d’infirmiers(ères), de psychologues, etc.). C’est comme ça que nous arriverons à une véritable réforme de l’accès pour tous les Québécois !

Le Point : Nommez un aspect positif et un aspect négatif de la dernière réforme du Dr Gaétan Barrette.

14 QUESTIONS À ... Lionel Carmant

Le Point : Vous étiez sur le terrain dans le sec- niveau technologique, budgétaire, qu’humain. Nous teur de la santé il n’y a pas si longtemps, quel avons constaté que l’on a imposé une solution sans se avantage cela vous donne-t-il à être ministre préoccuper des acquis et des impacts dans le réseau délégué à la Santé et aux Services sociaux ? des autres solutions.

Lionel Carmant (L.C.) : Comme vous le savez, j’ai La mise en place d’un dossier clinique informatisé travaillé 24 ans comme neurologue pédiatrique. dans chaque point de service des établissements de J’ai consacré toute ma carrière comme médecin aux santé et de services sociaux est une priorité pour enfants ayant des troubles neurologiques comme notre gouvernement pour offrir de meilleurs services l’épilepsie ou encore des troubles du spectre de l’au- à la population. Suite aux dépôts des planifications tisme. À Sainte-Justine, j’ai mis en place le programme des différentes organisations du réseau le 30 avril de dépistage des troubles neuro-développementaux 2019, un comité d’experts sera mis à contribution afin appelé C.I.R.E.N.E. Devant le succès de la plateforme, de nous permettre de présenter la ou les meilleures j’ai voulu que tous les enfants du Québec puissent pistes de solution. en bénéficier. Le Point : Comment entrevoyez-vous l’avenir du Ce programme est aujourd’hui devenu Agir Tôt qui système de santé avec le développement rapide sera déployé à la grandeur du Québec dès cette des technologies de l’information et de l’intelli- année. Je suis entré en politique pour le bien-être et gence artificielle ? la protection des enfants afin que chacun d’entre eux puisse aller au bout de son plein potentiel. Je crois L.C. : La révolution digitale offre des possibilités pro- pouvoir amener des solutions de meilleures pratiques metteuses en permettant de connecter les différents qui, au lieu d’impacter mes 2000 patients, pourront acteurs du réseau et en offrant un accès direct pour avoir un impact sur tous les enfants du Québec. les citoyens. Le plan que nous souhaitons déployer vise à contribuer à l’amélioration de la qualité et de Le Point : Pourquoi avez-vous tourné le dos à la la performance des soins de santé et des services solution Cristal-Net au profit de la concurrence sociaux, notamment par : d’entreprises privées, quelle est la stratégie que vous préconisez ? • une meilleure disponibilité des données relatives à la santé des citoyens; L.C. : Tout d’abord nous n’avons pas tourné le dos à Cristal-Net. Le gouvernement précédent a sous-estimé • interopérabilité du système de santé et des services les efforts au déploiement de Cristal-Net tant au sociaux dans le réseau pour garantir une meilleure

15 prise en charge des patients mobiles et pour favori- les expertises, qui soutient l’innovation et qui contri- ser l’échange mutuel d’expertise; bue à la création de la richesse pour le Québec tout en utilisant les meilleures mesures de sécurité pour • l’utilisation des systèmes d’information déjà acquis assurer la protection des renseignements personnels qui seront immédiatement mis à contribution; et de la vie privée. • un système centré sur les citoyens et adapté Le Point : Qu’aimeriez-vous avoir réalisé d’ici à leurs besoins; la fin de votre mandat ? • un environnement technologique qui permettra à L.C. : Mes objectifs sont clairs. En tant que ministre la population de jouer un rôle actif à l’amélioration délégué à la santé, mais également aux services des soins de santé; sociaux, je vais travailler sans relâche pour la protec- • une gouverne participative et orientée sur les tion des enfants. Tant à la DPJ que dans le système de résultats et mettre en place une stratégie nationale la santé, je veux renforcer la première ligne et l’accès des systèmes d’information de santé et des services aux soins, entres autres grâce aux outils technolo- sociaux. giques à notre dispositions, et ce pour toute la popu- lation, mais surtout pour les clientèles vulnérables. Nous voulons mettre en place un modèle qui est Je crois profondément qu’un réseau qui peut bien centré sur le citoyen, qui mutualise les efforts et s’occuper de ses plus vulnérables pourra s’occuper de tout le monde comme il se doit.

PLÉNIÈRE

16 QUESTIONS À ... Marguerite Blais

Le Point : Qu’est-ce qui vous a motivé à revenir Il était essentiel pour moi d’ajouter cet élément à l’orga- en politique ? Croyez-vous que votre expérience nigramme politique. Lorsque j’ai demandé à monsieur est un avantage pour vous ? Legault s’il souhaitait faire une Politique nationale pour les proches aidants, sa réponse fut instantanément Marguerite Blais (M.B.) : En 2015, j’ai quitté la positive. C’est à ce moment que j’ai su que mon retour politique suite aux décès successifs de mon frère et en politique allait avoir un réel impact, non seulement de mon mari. Il est important de mentionner que j’ai pour les aînés, mais aussi pour les proches aidants. agi à titre de proche aidante pour ce dernier jusqu’à la J’étais prête pour ce défi, car je suis d’avis que c’est à toute fin de sa vie, et je dois vous dire que ce fût une l’Assemblée nationale qu’il m’est possible de réelle- aventure extraordinaire. J’ai véritablement compris ce ment changer les choses au bénéfice des aînés et que signifiait la proche aidance, et bien que ce fût une des proches aidants du Québec. expérience inoubliable, j’ai pu saisir l’ampleur des défis auxquels les proches aidants font face à tous les jours. Je dois reconnaître que mon expérience à titre de ministre responsable des Aînés, de 2007 à 2012, me permet d’avoir une connaissance plus étendue des enjeux relativement aux aînés, et je suis d’ailleurs en mesure de cerner l’évolution des différents dossiers. Aujourd’hui, je suis en politique afin de prendre action pour protéger les aînés. Que ce soit en matière d’héber- gement, de vieillissement actif, de gériatrie sociale ou de proche aidance, les besoins sont grands. Nous avons beaucoup de travail à faire et je suis plus motivée que jamais d’offrir aux aînés du Québec la qualité de vie qu’ils méritent.

Le Point : Quelles sont vos préoccupations rela- tivement aux résidences pour personnes âgées ? Comment croyez-vous y remédier ?

M.B. : Je suis conscience qu’il y a actuellement beau- coup trop de résidences qui ferment leurs portes, et je vous assure que je suis avec attention chacune d’entre elles. Il faut minimiser les impacts auprès des résidents et de leurs proches, et faciliter leur transition vers leur

17 nouveau milieu de vie. À titre de ministre responsable but de diminuer les fermetures de ces dernières. J’ai des Aînés et des Proches aidants, ma priorité est non confiance que ces mesures seront applicables, d’ici seulement d’assurer la sécurité des personnes âgées quelques mois, au bénéfice des propriétaires de RPA vivant dans les résidences privées, mais aussi de favo- et des aînés concernés. riser la pérennité des résidences à travers les petites Comme vous pouvez le constater, communautés au Québec. nous sommes en action ! J’aimerais ajouter que nous travaillons sur plusieurs Le Point : Les conditions de vie dans les CHSLD dossiers, comme le programme de subvention d’ins- sont souvent décriées, quel milieu souhaitez- tallation des gicleurs. Nous avons aussi lancé les travaux vous pour les aînés de la prochaine génération ? visant à corriger les irritants au Règlement sur la certi- fication des RPA. Par ailleurs, malgré des centaines de M.B. : Au Québec, la proportion des aînés de 65 ans fermetures de RPA survenues au cours des dernières et plus était de 5,8 % en 1961 et de 18,5 % en 2017, années, jamais la loi n’a été appliquée concernant l’obli- alors qu’on estime que cette proportion sera de 25,2 % gation de l’exploitant en cas de cessation des activités en 2031. Il nous est donc essentiel d’améliorer l’acces- de donner un préavis d’au moins six mois. J’ai demandé sibilité en CHSLD, car trop d’aînés sont déjà en attente fermement à ce que la loi soit appliquée, et depuis d’une place. Notre gouvernement a la volonté de janvier, tel est le cas. réparer cette situation en créant 2600 places au cours du premier mandat. Il est important de préciser que le mieux-être des aînés est un objectif partagé avec les autres ministères. Par Le 18 octobre dernier, un mandat clair m’a été confié, exemple, le projet de loi 16 déposé par la ministre des celui d’améliorer la qualité de vie des aînés et leur Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH), Andrée bien-être. Mes visites surprises dans les CHSLD me Laforest, permettra de simplifier les démarches des permettent notamment de constater les enjeux sur le personnes âgées en cas de contestation d’un bail. Ce terrain, pour ensuite formuler des directives qui soient projet de loi permettra aussi aux petites municipalités représentatives des réels besoins des personnes âgées, de subventionner des RPA de leur territoire, dans le comme du personnel, en CHSLD.

18 Nous visons à changer la culture au sein de ces éta- Le Point : Qu’aimeriez-vous avoir réalisé d’ici blissements pour offrir à nos aînés un style de vie qui la fin de votre mandat? soit sain. M.B. : Mon souhait le plus profond est celui d’assurer À titre d’exemple, en janvier dernier, j’ai annoncé que la bienveillance des aînés et la reconnaissance des la première phase de la démarche Optimisation des proches aidants à l’échelle du Québec. pratiques, des usages, des soins et des services – Antipsychotiques (OPUS – AP) a obtenu des résultats Je pense aussi au caractère permanent de nos démar- probants, démontrant les effets positifs d’une dépres- ches actuelles et à venir. Je souhaite que la Politique cription d’antipsychotiques auprès des résidents de nationale pour les proches aidants inspire et mobilise CHSLD atteints de symptômes comportementaux la société québécoise pour souligner formellement et psychologiques de la démence. l’apport considérable des proches aidants et l’aspect déterminant de leur engagement. La vision inclusive La phase 2 de ce projet sera donc déployée, au béné- proposée repose sur la nécessité de reconnaître le fice des aînés. De plus, le 26 février dernier, j’ai eu le travail des proches aidants, sans égard à l’âge ou à la plaisir d’annoncer un financement de 10 M$ par année nature de l’incapacité des personnes qu’ils soutiennent. pour le déploiement du nouveau Programme québécois de soins buccodentaires et de soins d’hygiène quoti- Je suis confiante que nous réaliserons l’ensemble de diens de la bouche dans les CHSLD du Québec. Ce sont nos engagements, que ce soit en matière de proche des exemples qui montrent que notre volonté d’offrir aidance, de gériatrie sociale et d’hébergement. Notre des conditions de vie améliorées à nos aînés en CHSLD gouvernement a proposé aux Québécois du change- se traduit en actions. ment, et nous leur donnerons.

Le Point : Quelle est votre vision de la future maison des aînés ?

M.B. : Malgré des données alarmantes, le précédent gouvernement ne s’est jamais doté d’aucune stratégie pour l’hébergement des personnes âgées en lourde perte d’autonomie. Cette situation est pour le moins préoccupante et malheureuse. Le modèle des CHSLD ne répond plus aux attentes de la société québécoise, et ces établissements n’offrent pas toujours le milieu de vie accueillant, chaleureux et bienveillant auquel les aînés devraient avoir droit.

Notre gouvernement a beaucoup d’ambition en ce qui a trait aux futurs milieux de vie de nos aînés. Nous avons une vision humaine et empreinte de bienveillance pour les maisons des aînés, mais dans l’ensemble de nos actions.

J’aurai le bonheur d’annoncer le concept de Maisons des aînés prochainement, au grand bonheur de l’en- semble des Québécois. Le moment est venu de revoir en profondeur la façon dont le Québec prend soin de ses aînés et de mettre en place un véritable projet de société, soit le chantier de toute une génération.

19 LES NOUVELLES DU RÉSEAU

La passion et le leadeurship Karine Limoges de Pierre Paul Milette Journaliste reconnus

Fort de plus de 35 ans d’expérience et d’engagement dans le secteur de la santé, Pierre Paul Milette a été récompensé le 25 avril du prix excellence Raymond- Carignan 2019.

Cette haute distinction, décernée par l’Association des cadres supérieurs de la santé et des services sociaux, permet de reconnaître la passion et le leadeurship qui animent Pierre Paul Milette, direc- teur général adjoint (DGA) programme santé physique générale et spécialisée au CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de- Montréal. Carole Trempe, PDG de l’Association des cadres supérieurs de la santé et des services sociaux, Pierre Paul Milette, lauréat, DGA programme santé physique générale et spécialisée et Directeur « C’est avec émotion que je reçois le prix des services multidisciplinaires au CIUSSS Centre-Sud-de-l’Île-de Montréal, et Sonia Bélanger, PDG Raymond-Carignan qui souligne la qua- du CIUSSS Centre-Sud-de-l’Île-de Montréal. lité de l’ensemble de la carrière et les réalisations significatives d’un gestion- naire de haut niveau au sein du réseau de la santé et des services sociaux du nommé chevalier de l’Ordre national du Québec en 2009, la même année Québec. [J’ai] connu au tout début de que son décès. ma carrière cet homme de cœur, un hu- maniste, qui m’a grandement inspiré et, Pierre Paul Milette a commencé sa carrière en tant que technicien en élec- en ce sens, c’est avec une grande humi- trophysiologie médicale à la Cité de la Santé de Laval, avant d’accéder au lité que je reçois ce prix », a réagi poste de chef de service. Au fil de sa carrière, il a occupé plusieurs postes le récipiendaire, dans une lettre de de cadre supérieur, la fonction de directeur général du Centre de réadapta- remerciement. tion Lucie-Bruneau, puis il a décroché le poste de DGA à la suite de la plus récente réforme. Rappelons que Raymond Carignan était un gestionnaire médicohospitalier de Parmi ses plus marquantes réalisations, citons sa contribution dans le dos- haut niveau reconnu pour la profondeur sier de désignation d’institut universitaire pour les établissements en réa- de sa réflexion et sa volonté de faire daptation physique alors qu’il était au Centre de réadaptation Lucie-Bruneau évoluer le système hospitalier. Il a été ainsi que dans le récent projet de transformation de l’Hôpital Notre-Dame qui, sous la direction de M. Milette, est devenu un hôpital général et spé- cialisé à vocation communautaire.

20 LES NOUVELLES DU RÉSEAU (suite)

Le meilleur article scientifique 2018 écrit au CHU de Québec- Université Laval

Éric Boilard, docteur en microbiologie et infectiologie, et son équipe de recherche au CHU de Québec-Université Laval ont remporté le prix Cozzarelli pour la qualité scien- tifique et l’originalité de leur article Platelets release pathogenic serotonin and return to circulation after im- mune complex-mediated sequestration, publié dans la prestigieuse revue américaine Proceedings of the Natio- nal Academy of Sciences en 2018.

« Nous avons découvert que les plaquettes, que l’on connait bien pour leur rôle dans la prévention des saignements, ont aussi un rôle très important dans la réponse immuni- taire face à des bactéries et à des virus lorsqu’ils entrent dans la circulation sanguine lors d’une infection. Nous avons constaté qu’elles participent à l’activation des cel- lules immunitaires comme les globules blancs lorsqu’il y a une infection », a expliqué Dr Boilard, par communiqué.

Cette découverte change drastiquement la manière dont les plaquettes sont perçues, en plus d’ouvrir la porte à de nouvelles recherches sur leur rôle dans plusieurs maladies.

« La National Academy of Sciences est une organisation de promotion de la science reconnue internationale- ment, et voir nos chercheurs recevoir le prestigieux prix Cozzarelli montre l’excellence de calibre international et le caractère novateur des travaux qui se font au Centre de recherche du CHU », s’est réjoui Martin Beaumont, président-directeur général du CHU de Québec.

Éric Boilard Docteur en microbiologie et infectiologie

21 LES NOUVELLES DU RÉSEAU (suite)

PRATIQUE EN RÉGION ET COLLABORATION INTERPROFESSIONNELLE Le doctorat en médecine offert à Lévis et Rimouski dès 2022

La construction de deux pavillons d’enseignement à l’apprentissage », a souligné Daniel Paré, président- Lévis et à Rimouski dédiés au programme de doctorat en directeur général du CISSS de Chaudière-Appalaches. médecine de l’Université Laval a obtenu le feu vert du gouvernement, qui investit dans cette initiative 37 M$. Les deux nouveaux établissements, situés respective- ment à l’Hôpital régional de Rimouski et à l’Hôtel-Dieu Le projet permettra d’implanter en région le préexter- de Lévis, devraient recevoir leurs premières cohortes de nat en médecine (trois premières années du doctorat) 18 étudiants à partir de septembre 2022. Ce projet en ainsi que de déployer, dans tout l’Est-du-Québec, l’ex- partenariat entre l’Université Laval et sa faculté de mé- ternat longitudinal intégré (deux dernières années du decine, le CISSS de Chaudière-Appalaches, le CISSS du doctorat). De plus, il a pour l’objectif le développement Bas-Saint-Laurent et l’Université du Québec à Rimouski des compétences liées à la collaboration interprofes- (UQAR) vise à valoriser et à promouvoir la pratique mé- sionnelle, en intégrant notamment des étudiantes dicale en région et en milieu rural. infirmières praticiennes spécialisées (IPS) formées à la pratique en région. « Grâce à ce partenariat unique, nous nous assurons non seulement de faciliter le recrutement, mais également « Les futurs médecins sauront tirer profit d’une immer- de contribuer de façon concrète à la formation, aux ap- sion clinique qui se distingue par un modèle d’organi- titudes et aux compétences particulières que requiert sation axé sur la cohésion médicale et la collaboration la pratique médicale en région », a mentionné Isabelle multidisciplinaire qui favorisent le développement et Malo, présidente-directrice générale du CISSS du Bas- Saint-Laurent.

Sophie D’Amours, rectrice de l’Université Laval, Daniel Paré, PDG du CISSS Chaudière-Appalaches, Isabelle Malo, PDG du CISSS du Bas-Saint-Laurent, Harold Lebel, député de Rimouski-Neigette, Danielle McCann, ministre de la Santé et des Services sociaux, Denis Tardif, député de Rivière-du-Loup, Marie-Ève Proulx, ministre déléguée au Développement économique régional et ministre responsable des régions de la Chaudière-Appalaches, du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, Pascal Bérubé, député de Matane-Matapédia, Jean-Pierre Ouellet, recteur de l’Université du Québec à Rimouski, Dr Julien Poitras, doyen de la Faculté de médecine de l’Université Laval.

22 LES NOUVELLES DU RÉSEAU (suite)

CISSS DES LAURENTIDES

Temps partiel jusqu’à 4 jours/ semaine pour les infirmières et inhalothérapeutes

Le personnel infirmier et les inhalothérapeutes du CISSS la clientèle ainsi que les échanges à l’intérieur même des Laurentides peuvent désormais rehausser volontai- des équipes de soins. Tout le monde y gagne ! », note rement leur poste à temps partiel jusqu’à concurrence Jean-François Foisy, président-directeur général du CISSS de quatre jours par semaine, sans devoir passer par un des Laurentides. processus d’affichage. Mario Cianci, directeur des ressources humaines, ajoute : L’entente, survenue entre le CISSS des Laurentides et la « L’initiative offrira des conditions de travail plus stables Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec et permettra de diminuer le recours aux heures supplé- (FIQ), permet d’assurer une certaine stabilité pour le per- mentaires et à la main-d’œuvre indépendante. » sonnel de la catégorie 1. En plus d’améliorer les condi- tions de travail, elle renforce les équipes de soins qui œuvrent auprès des usagers soignés et hébergés en installations.

« Lorsque les usagers reçoivent des soins, l’un des as- pects appréciés est de pouvoir compter sur du personnel qui connait notre réalité. Quand les équipes sont stables, cela facilite la communication entre notre personnel et

23 LES NOUVELLES DU RÉSEAU (suite)

Julie April reçoit le prix Collègue exceptionnel

Julie April, infirmière clinicienne au CLSC de Rivière-du- La soirée, tenue devant près de 275 personnes à Ri- Loup, a été récipiendaire du prix Collègue exceptionnel, mouski, a également récompensé l’équipe Curiethérapie à l’occasion de la cérémonie des Prix Distinction du de la prostate, qui s’est mérité le prix Performance Centre intégré de santé et de services sociaux du Bas- d’équipe; Joannie Boilard, technicienne en éducation St-Laurent. spécialisée au Centre Thérèse-Martin, qui a reçu le prix Employé innovateur; Dre Émilie Desrosiers, chirurgienne me M April s’est ainsi illustrée par son influence positive générale à l’Hôpital Notre-Dame-du-Lac, qui a raflé le auprès de ses collègues, elle qui brille par son respect, prix Médecin remarquable; et Marie-Josée Proulx, chef sa communication et son efficacité. Reconnue parmi ses de service de l’analyse financière, dans la catégorie Lea- pairs pour son partage des connaissances et son adop- der d’exception. tion des meilleures pratiques de soin, Julie April s’est grandement investie au cours de la dernière année dans La 3e édition des prix Distinction, qui célèbre le lea- le développement de rencontres adaptées auprès de la dership, l’excellence et l’innovation des employés, a en- clientèle pour le dépistage et la prévention des ITSS. core une fois rallié un bon nombre de participants ayant soumis pas moins de 60 candidatures.

Isabelle Malo, PDG, Carolyne Dubé, chef de service, Julie April, infirmière clinicienne et lauréate, Hugues St-Pierre, président du conseil d’administration, et Annie Leclerc, directrice des ressources humaines, des communications et des affaires juridiques.

24 LES NOUVELLES DU RÉSEAU (fin)

Bonification du projet de modernisation de l’Hôpital régional de Saint-Jérôme

L’agrandissement de l’Hôpital régional de Saint-Jérôme prévoit désormais l’ajout de 136 lits, d’unités de soins, d’un centre mère-enfant et le rehaussement des diffé- Le projet initialement dévoilé au coût de 200 M$ par rents services de support nécessaires au bon fonction- le précédent gouvernement Couillard en 2018 visait la nement des installations. Le gouvernement Legault en modernisation du plateau technique chirurgical. Inscrit a fait l’annonce le 23 mai. au Plan québécois des infrastructures, il est confié à la Société québécoise des infrastructures et l’échéancier Le centre mère-enfant sera adapté aux nouvelles pra- devrait rester le même – les travaux « réalisés en une tiques, et bénéficiera de chambres selon le modèle tra- seule phase » devraient être terminés en 2027. vail-accouchement-récupération-post-partum. Les soins critiques, l’imagerie et d’autres services seront égale- Cet agrandissement doit répondre à la croissance démo- ment visés par une bonification de leurs installations. graphique que connait ce secteur.

Mario Lafambroise, député de Blainville, Sylvie D’Amours, ministre responsable de la région des Laurentides, Danielle McCann, ministre de la Santé et des Services sociaux du Québec, , député de Saint-Jérôme, Jean-François Foisy, président-directeur général du CISSS des Laurentides, , députée de Les Plaines.

25 MAISON L’ÉTINCELLE ET PROJET HUMANITAE Deux modèles inspirés des « Villages Alzheimer » au Québec

Une petite table bistro judicieusement installée devant une fresque dépeignant un petit café parisien; un coin épicerie avec des fruits, légumes et autres denrées ainsi qu’un sac à l’effigie de Métro bien en vue; un aquarium où se prélassent des poissons colorés; une cage d’oiseaux où les gazouillis égayent la pièce; un Karine Limoges Journaliste spacieux salon doté d’un téléviseur à écran plat, d’un foyer électrique et d’une bibliothèque débordant de livres et de jeux.

Photo : Gracieuseté/Philippe Voyer

Le décor est planté pour recevoir les aînés en résidence. de vie et installée à même la ressource intermédiaire Mais ce lieu n’est pas n’importe quelle résidence. Il s’agit Notre-Dame-de-la-Paix, qui accueille les personnes en fait d’une ancienne unité transitoire de récupération âgées atteintes d’un trouble neurocognitif majeur, fonctionnelle (UTRF) à Verdun reconvertie en un milieu comme l’Alzheimer.

26 Bienvenue à la Maison l’étincelle. Un projet privé libre- murales, qui donnent l’impression d’être tantôt dans une ment inspiré du concept néerlandais de « Villages Al- épicerie de quartier, tantôt dans un grand parc ver- zheimer », dont les Pays-Bas sont l’un des précurseurs. doyant ou attablé dans un bistro parisien, ce que l’on appelle des îlots occupationnels artistiques. Un autre projet similaire, mais de plus grande ampleur, a vu le jour à l’aube du printemps du côté du quartier De plus, chaque chambre ou « maisonnée » de résident Lebourgneuf à Québec : le projet Humanitae. Dans ce est aménagée avec soin, à l’image de celle de leur an- milieu de vie de douze espaces, où règnent deux cienne maison qu’ils ont dû quitter. « Les résidents ap- « maisonnées » par étage, on offre un environnement « portent leur mobilier, ils conservent ainsi leurs repères, comme à la maison » aux résidents atteints d’Alzheimer la chambre est installée comme elle l’était à la maison », et autres troubles de la mémoire, un centre de jour avec ajoute Mme Paré. accompagnement, des services de répit aux proches ai- Photo : Gracieuseté/Philippe Voyer dants ainsi que des activités de simulation cognitive.

« Au projet Humanitae, on veut prolonger la vie comme « chez soi », avant la maladie. Chaque maisonnée a une thématique qui cadre avec les champs d’intérêt de nos résidents », explique Nathalie Paré, directrice générale d’Humanitae. Infirmière de métier, elle mentionne toute l’importance de ne pas déraciner les gens, de leur offrir un milieu de vie adapté où ils pourront vivre jusqu’à la fin.

Dans cet univers de type « Village Alzheimer », le réel et l’irréel se côtoient dans un décor agrémenté de mo- bilier et d’accessoires juxtaposés à de grandes fresques

Photo : Gracieuseté/Philippe Voyer

Sébastien Barrette, promoteur de la Maison l’étincelle

27 Cette similarité des chambres permet de soutenir la mémoire. Si le résident entre par mégarde dans une aujourd’hui une liste d’attente de deux ans. Et, devant chambre qui n’est pas la sienne, il reconnaîtra que l’engouement, les promoteurs se préparent à repro- e celle-ci ne lui appartient pas. Les portes ont chacune duire le concept au 6 étage afin d’offrir plus de 30 leur « adresse » et leur couleur, encore là pour stimu- places supplémentaires. ler la reconnaissance. D’autres portes, utilisées par le « Nous avons vu une opportunité avec la fermeture de personnel de l’établissement, sont camouflées dans le l’UTRF et, sachant qu’il y a beaucoup d’aînés avec des décor mural. problèmes cognitifs, nous avions la capacité d’innover, de faire autrement pour répondre aux besoins démo- Photo : Karine Limoges graphiques de la population aînée, qui va en augmen- tant et qui nécessite des soins spécialisés », résume Sébastien Barrette, promoteur de la Maison l’étincelle.

De fait, près de 140 000 Québécois vivent actuellement avec une atteinte cognitive majeure, un chiffre qui pas- sera le cap de 300 000 en 2041.

Avant d’accepter de collaborer à deux projets privés, Philippe Voyer tenait à s’assurer que le bien-être des aînés prime sur l’ambition de faire de l’argent des pro- moteurs. Parmi ses conditions initiales : que le prix fixé pour les résidents soit basé sur l’lso-SMAF (Système de Philippe Voyer, environnement mesure de l’autonomie fonctionnelle), qu’il n’y ait pas de surfacturation. Un décor lumineux, sans être surchargé, qui aide ces r résidents à ne pas oublier, et même à diminuer leur D’ailleurs, ce dernier avait été mandaté par le D Gaétan anxiété. Barrette, précédent ministre de la Santé, pour évaluer le projet Humanitae à Québec. Le Groupe Patrimoine, Volonté d’être guidé par un expert développeur du projet, a ensuite recontacté Philippe Les deux environnements ont été soigneusement éla- Voyer pour être guidé par ses précieux conseils tant sur borés en fonction de résultats probants soutenus par le plan de l’architecture que du design, des pratiques de des études scientifiques, à la lumière des conseils et dotation évolutive qu’au chapitre de la formation. suggestions de l’expert en soins infirmiers gériatriques, En échange, l’expert en gériatrie a demandé au promo- Philippe Voyer. teur de mettre en place des bourses étudiantes pour À l’automne 2017, les discussions se sont amorcées entre que ses étudiants à la maîtrise et au doctorat complè- M. Voyer et les promoteurs de la Maison l’étincelle. « Je tent leur projet entre les murs de l’établissement. voulais démontrer que les résidents qui pourraient être Rez-de-chaussée unique au monde en CHSLD se retrouvent ici à se promener, bien manger, ne pas vivre d’anxiété, à chercher des interactions et Pour le projet Humanitae, étant une nouvelle construc- à aller à l’extérieur. Vivre l’Alzheimer, ce n’est pas être tion, le promoteur a pleinement profité de l’avantage obligé de vivre avec des contentions physiques, des de partir de zéro pour s’inspirer des Green House amé- antipsychotiques et que ce soit la fatalité de la vie », ricains. Le projet – un investissement de 33 M$ – pro- exprime-t-il. pose six réelles maisonnées, deux par étage avec 12 à 15 chambres, chacune ayant une salle de bain privée, Le promoteur a investi 200 000 $ pour créer cet environ- une salle familiale avec cuisine complète, salon, salle à nement dédié à dix résidents, sans garantie que le pro- manger, balcon privé, lit escamotable pour les familles jet allait fonctionner. Inaugurée il y a un peu plus d’un qui peuvent coucher sur place. an, victime de son succès, la Maison l’étincelle cumule

28 Photo : Gracieuseté/Philippe Voyer Sur place se trouve également une fermette, un lac avec des poissons pour pêcher, un espace jardinage, des foyers au gaz, un magasin général ainsi qu’un sa- lon de beauté. « C’est une autre planète complètement, commente-t-il. C’est comme un mini-village. »

Avec les idées de Philippe Voyer, le promoteur a conçu un rez-de-chaussée où se trouve, par exemple, un ga- rage intérieur avec une pompe à essence Texaco. Il a fallu s’adapter ainsi en raison de la neige qui ensevelit Québec cinq mois par année. De plus, il a élaboré tout un concept d’avant et d’arrière-scène.

« L’entrée des résidents et des familles n’est pas la D’autre part, il y a un rez-de-chaussée que M. Voyer qua- même entrée que celle des employés ni celles du centre lifie d’« unique au monde pour faire de l’occupationnel d’accompagnement ou du centre de livraison – il n’y a », avec une section bar et une partie tables bistro de jamais de croisement entre le fonctionnel et les rési- style Paris, où les familles s’arrêtent pour le 5 à 7 du dents et leur qualité de vie », illustre-t-il. vendredi pour écouter des chansonniers ou participer à des soirées karaoké, une salle de billard et une grande Autre innovation au Québec, dans les cuisines d’Huma- salle de jeu pour enfants, qui peut accueillir les garde- nitae, on offre le « manger-main », des bouchées- ries environnantes et même la progéniture des em- cocktail proposées aux personnes Alzheimer qui ne ployés, par exemple lors de tempêtes de neige qui force savent plus s’alimenter à la fourchette. « Quand ils ne la fermeture des écoles. sont plus capables, on leur propose d’emblée de les alimenter, mais il y a une étape entre les deux : c’est Photo : Gracieuseté/Philippe Voyer faire avec les mêmes aliments des bouchées-cocktail », explique M. Voyer.

Il s’agit du premier endroit au Québec et le deuxième au Canada où on donne le manger-main, indique-t-il, une pratique pourtant bien établie en France et en Suisse.

« La science démontre que cette pratique favorise la prise de poids et la dignité de la personne qui peut manger à son rythme et risque moins de s’étouffer. Des projets au privé qui veulent se distinguer, comme Humanitae et l’Étincelle que je conseille, vont nous per- mettre de faire avancer le Québec d’au moins 15 ans. »

Modèle actuel déficient Au projet Humanitae, Philippe Voyer le martèle : « Par rapport à des projets de centres Alzheimer que j’ai visités aux Pays-Bas, en on veut prolonger la vie France, en Suisse, en Belgique, en Australie, en Au- triche et en Italie ou même le modèle Green House comme « chez soi », aux États-Unis, le contraste est majeur actuellement. Notre approche [au Québec] ne fonctionne pas, n’est avant la maladie. pas adéquate. Les aînés font des transitions : entre le domicile, les RPA, les ressources intermédiaires. Il y a constamment du déracinement. »

29 Pour avoir collaboré à deux « projets-vitrines » du mi- nistère de la Santé visant à transformer CHSLD Faubourg et Sainte-Monique en CHSLD Alzheimer afin d’y étudier ... des projets comme l’impact d’un environnement approprié sur la qualité de Humanitae coûtent moins vie de ces aînés, M. Voyer note que les résultats scien- tifiques démontrent, après un an, que « malgré l’avan- cher qu’un CHSLD public cement de la maladie, ces gens sont plus mobiles, plus actifs, exercent plus d’activités occupationnelles, les fa- milles sont plus satisfaites, le personnel aussi ». Photo : Gracieuseté/Philippe Voyer « On valorise différemment le quotidien dans ces milieux-là », commente-t-il.

Concrètement, à Humanitae et à l’Étincelle, l’expert en gériatrie affirme avoir déjà observé que des résidents qui ne parlaient plus ont repris la parole, certains qui étaient inactifs et avaient cessé de s’alimenter ont re- commencé à manger, d’autres qui étaient agressifs ont amélioré leurs comportements et il rapporte que des cas fronto-temporals lourds se sont complètement transfor- més dans un milieu de vie adapté.

« C’est ça le plus difficile, de briser et changer les men- talités. Parce que les gens se disent qu’on ne peut pas faire mieux, que ce n’est pas vrai qu’on s’est trompé de- À titre d’exemple, il note la technologie de caméra avec puis 30 ans. Oui ! Notre modèle ne fonctionne pas. Il faut un détecteur acoustique implantée au projet Humani- qu’on se l’admette pour faire différemment. » tae, une technologie qui préserve la sécurité des ré- sidents et permet à la famille de voir leur proche en La transition pour moins cher toute transparence. Pour changer le modèle, Philippe Voyer croit qu’il faut « D’un point de vue économique et démographique, rallier les forces vives en santé, faire des projets de dé- le modèle actuel n’est pas viable. Il ne fonctionne pas, monstration ainsi que contribuer à la naissance de par- tenariats public-privé-communautaires. « Le projet de il ne produit pas de la qualité, il faut le changer ! mar- Maisons des Aînés avance bien selon moi, mais ça va tèle-t-il. Il existe des modèles plus économiques qui prendre plus que juste celles-ci. Il faut augmenter l’ac- donnent plus de qualité. Les modèles performants, en compagnement à domicile, qu’il y ait des centres de Suisse, en France, en Norvège ont en commun d’être jour et des services de répit. » toujours en partenariat public-privé. »

Photo : Gracieuseté/Philippe Voyer L’expert en gériatrie est catégorique : des projets comme Humanitae coûtent moins cher qu’un CHSLD public puis- que c’est supporté directement par les résidents. En CHSLD, un résident avec un Iso-SMAF de 10 doit payer 6 000 $ par mois pour habiter le projet Humanitae tandis qu’au public, il en coûtera de 7 500 à 9 800 $ par mois.

« Ce n’est pas plus cher, c’est le mode de financement qui fait que juste les riches peuvent se payer ça, déplore M. Voyer. Le gouvernement pourrait décider d’investir et de faire un projet comme Humanitae. Ça va coûter moins cher et ça va être accessible à la population, mais il faudra changer absolument tout. »

30 La clé pour aider l’aîné réside dans une allocation à la perte de l’autonomie, estime Philippe Voyer. Il s’agit Photo : Gracieuseté/Philippe Voyer d’ailleurs de la conclusion1 d’un rapport sorti en mars dernier du Conference Board du Canada qui, après avoir analysé différents scénarios, affirme qu’il faut opter pour une allocation qui couvre au moins 50 % des besoins des aînés et des proches aidants en matière de soins à domicile et soins de longue durée afin de faire face au vieillissement de la population tout en étant plus équitable.

« Il faut investir dans les soins à domicile au maximum, dans la variété des services autant d’accompagnement, en centre de jour, de soir, de nuit qu’en répit pour les proches aidants – juste avec cela, beaucoup de gens vont demeurer longtemps à domicile. Il faut également donner des moyens au milieu communautaire qui fait actuellement des miracles. »

Une idée à suivre pour la Maison des aînés Quant aux Maisons des aînés promises par le gouver- Il faut également nement, elles pourraient s’inspirer des concepts de la donner des moyens au Maison l’étincelle ou du projet Humanitae et s’adres- seraient plutôt à la clientèle qui se dirige de manière milieu communautaire prévisible vers la perte d’autonomie, par exemple avec un diagnostic de Parkinson, de maladie pulmonaire obs- qui fait actuellement tructive chronique (MPOC) ou d’insuffisance cardiaque. des miracles. » « Quand ils arrivent à un stade où ils ne peuvent plus rester à domicile, la maladie évolue à une certaine vi- tesse. Alors, en les logeant dans une Maison des aînés au début de la maladie, il n’y aura pas de transition entre une ressource intermédiaire (RI) et un CHSLD. Ce serait l’équivalent d’un regroupement RI-CHSLD dans un milieu de dix places, toutes par maisonnées », évoque M. Voyer.

On laissera cependant au gouvernement la latitude de dévoiler en temps et lieu la forme que prendra la Mai- son des Aînés qui, à la lumière des conseils de Philippe Voyer, pourrait fort bien ressembler aux dérivés des « Villages Alzheimer » proposés à la Maison l’étincelle et au projet Humanitae.

Notons par ailleurs que les promoteurs de la Maison l’étincelle auront également l’occasion de bâtir à neuf un projet de « Village Alzheimer » à Terrebonne, à l’angle des autoroutes 40 et 640.

1. https://www.cma.ca/sites/default/files/pdf/health-advocacy/Mesures-pour-offrir-un-meilleur-soutien-aux-a%C3%AEn%C3%A9s- et-%C3%A0-leurs-proches-aidants-f.pdf

31 L’évaluation et le traitement du trouble d’anxiété généralisée (TAG) et des inquiétudes excessives chez les personnes âgées

Sébastien Grenier, M.Ps., Ph. D. Psychologue clinicien spécialisé en psychogériatrie Professeur adjoint (sous octroi) au département de psychologie, Université de Montréal Chercheur boursier FRQ-S J2 Centre de recherche de l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal (CRIUGM) Directeur du Laboratoire d’Étude sur l’Anxiété et la Dépression gÉRiatrique (LEADER : www.laboleader.ca)

L’anxiété se caractérise par des anticipations catastrophiques qui paralysent la vie des gens qui en souffrent. Parmi tous les troubles d’anxiété existants, le trouble d’anxiété généralisée, communément appelé TAG, est sans contredit un des plus handicapants.

Le TAG se caractérise par la présence d’inquiétudes exces- TAG, il faut d’abord identifier les symptômes, ce qui n’est sives à propos de différents sujets (p. ex., avoir une mala- pas toujours facile à faire. En effet, ce trouble passe sou- die, un accident d’automobile, tomber et se blesser, etc.) vent sous silence. et par la présence de différents symptômes dérangeants comme des tensions musculaires ou des problèmes de Une des raisons est que, contrairement à une fracture fa- concentration inexpliqués. cilement visible sur une radiographie, aucun test médical ne permet de diagnostiquer la présence d’anxiété géné- Selon différentes études, le TAG toucherait près de 5 % ralisée. Pour poser un diagnostic de TAG, le professionnel des 65 ans et plus et serait associé à plusieurs consé- de la santé doit se fier à son jugement clinique, aux pro- quences sévères, dont la présence de dépression, de pos tenus par son patient âgé et aux témoignages fournis douleurs chroniques, de difficultés de sommeil ainsi qu’à par les membres de la famille. l’apparition de troubles de la mémoire. La personne âgée qui souffre d’un TAG se trouve donc exposée à d’autres Or, les personnes âgées ont souvent tendance à soma- problèmes qui ne font qu’empirer sa condition. tiser leurs états émotionnels, ce qui a comme effet de camoufler leur anxiété. En effet, il est plutôt rare qu’une Afin d’éviter une détérioration de la santé physique et personne âgée (surtout si elle est âgée de 85 ans et plus) mentale, les personnes âgées aux prises avec un TAG se plaigne de souffrir d’anxiété ou d’inquiétudes exces- doivent être traitées adéquatement. Avant de traiter le sives; elle aura plutôt tendance à dire par exemple qu’elle

32 a mal aux jambes ou qu’elle souffre de migraines chro- Une alternative aux médicaments est la psychothéra- niques. Le professionnel de la santé doit donc décrypter pie, notamment la thérapie cognitivo-comportementale les propos de son patient et poser des questions sup- (TCC). Des études ont démontré que la TCC était efficace plémentaires qui permettront d’identifier les symptômes pour traiter l’anxiété et les inquiétudes excessives chez du TAG. Par exemple, il peut demander à la personne les aînés. Durant une TCC, les personnes apprennent à âgée et à son entourage si elle a tendance à s’inquiéter remplacer leurs pensées non aidantes qui maintiennent de façon répétée ou excessive à propos de plusieurs su- leurs inquiétudes (p. ex., si je sors, je vais tomber et me jets. Les symptômes du TAG sont décrits dans le tableau blesser) par des pensées encourageantes (p. ex., je vais suivant : sortir et faire attention…).

LE TROUBLE D’ANXIÉTÉ GÉNÉRALISÉE (TAG) Un autre objectif de la TCC est d’enseigner aux personnes des stratégies qui les aideront à mieux gérer leurs in- quiétudes (p. ex., affronter les situations incertaines au 1) Inquiétudes excessives à propos de différents sujets lieu de les éviter). présents, la plupart du temps, depuis au moins 6 mois. Pour pouvoir suivre une TCC, les personnes âgées doivent 2) Les inquiétudes sont accompagnées d’au moins avoir accès à un psychologue ou psychothérapeute qui trois des symptômes physiques/cognitifs suivants : maîtrise cette approche thérapeutique, ce qui n’est pas toujours facile en région éloignée. Même dans les grands - Tensions musculaires / douleurs centres urbains comme Montréal, Québec ou Sherbrooke, - Nervosité ou agitation l’accès à la psychothérapie demeure limité. - Fatigue chronique - Irritabilité - Difficultés de concentration - Problèmes de sommeil (insomnie)

Il est important de mentionner que plusieurs personnes âgées présentent des inquiétudes excessives sans rem- plir tous les critères diagnostiques du TAG. On dit alors qu’elles souffrent d’un TAG sous-clinique.

La présence d’un TAG sous-clinique peut, au même titre qu’un TAG clinique (tous les critères diagnostiques sont respectés), affecter le fonctionnement et diminuer la qua- lité de vie des gens qui en souffrent.

Le TAG sous-clinique n’est donc pas automatiquement moins sévère ou handicapant qu’un TAG clinique et - devrait conséquemment être pris au sérieux et traité rapidement.

Parmi les traitements disponibles sur le marché, il y a les calmants (p. ex. AtivanMC et RivotrilMC) et les antidé- presseurs (p. ex., PaxilMC et EffexorMC). L’efficacité de ces médicaments n’est cependant pas optimale, car plusieurs d’entre eux provoquent des effets secondaires indési- rables (p. ex., étourdissements, bouffées de chaleur, développement d’une dépendance, etc.) qui peuvent devenir aussi dérangeants que les symptômes du TAG.

33 Bien que l’intervention s’effectue à distance, le participant n’est jamais laissé à lui-même durant les 15 semaines Avant de traiter d’intervention. En effet, un accompagnateur (étudiant en psychologie) communique avec lui par téléphone une fois le TAG, il faut d’abord par semaine (20-30 minutes) afin de s’assurer que tout se déroule bien. Son rôle n’est pas d’effectuer une psy- identifier les chothérapie, mais de s’assurer que les modules ont été lus, que les exercices ont été effectués et, au besoin, de répondre aux questions d’ordre technique (p. ex., expli- symptômes, ce qui quer les exercices mal compris). n’est pas toujours L’utilisation d’un accompagnateur non professionnel (lay provider) est une solution pour désengorger le système facile à faire. de la santé et répondre au manque d’accessibilité à la psychothérapie. Bien que celui-ci n’effectue pas de la psychothérapie dans le cadre de notre projet de recher- che (le participant traite lui-même ses inquiétudes et En fait, deux choix s’offrent à la personne âgée anxieuse : son anxiété à l’aide de lectures et d’exercices), sa pré- elle peut attendre plusieurs mois avant de voir un psycho- sence est une source de motivation inestimable pour la logue dans le réseau public ou commencer une psycho- personne âgée anxieuse. Elle ne se sent pas seule dans thérapie en bureau privé. Elle devra alors payer de sa son traitement ! poche les séances de psychothérapie, ce qui n’est pas toujours réaliste, surtout pour les aînés à faible revenu ou Pour participer à notre étude, la personne doit être n’ayant pas d’assurance privée. âgée de 60 ans et plus et présenter de l’anxiété ou des inquiétudes difficiles à contrôler concernant plusieurs su- Il faut compter au moins 1500 $ pour 15 séances de TCC, jets ou situations de la vie courante. Elle doit aussi être un montant qui décourage souvent les plus âgés. en mesure de lire et parler le français et d’utiliser un té- léphone. Les critères d’admissibilité sont vérifiés à l’aide Par ailleurs, même si l’aîné a les moyens financiers pour d’entrevues téléphoniques effectuées par notre équipe défrayer les coûts d’une psychothérapie, il est possible d’évaluateurs dûment formés. Les accompagnateurs sont qu’aucun psychologue ne puisse le traiter adéquatement, aussi formés et supervisés par des psychologues d’expé- et ce, pour différentes raisons (le psychologue le plus près rience. Si vous désirez de plus amples informations au se trouve à 100 km, aucun psychologue à proximité n’est sujet de notre étude, pour référer un aîné que vous spécialisé en TCC, TAG et vieillissement, des problèmes connaissez ou pour vous inscrire, contactez notre équipe de mobilité empêchent l’aîné de se déplacer, etc.). de recherche localisée dans votre région : Afin de contourner ces difficultés et favoriser l’accessibilité Région de Montréal (Université de Montréal) : à la psychothérapie, nous avons récemment commencé (514) 340-3540, #4788 un projet de recherche qui a comme objectif de tester Région de Québec (Université Laval) : l’efficacité d’un autotraitement à distance spécifiquement (418) 656-2131, #408115 conçu pour soulager les inquiétudes excessives des per- sonnes âgées. Région de Sherbrooke (Université de Sherbrooke) : (819) 821-8000, #65634 La personne âgée qui s’inscrit à notre programme de 15 semaines apprend à mieux gérer ses inquiétudes exces- sives de façon autonome à domicile à l’aide d’un manuel contenant des lectures et exercices. Elle n’est donc pas En effet, le TAG passe obligée de se déplacer pour aller voir un psychologue ou psychothérapeute. De plus, le programme est offert gra- souvent sous silence. tuitement puisqu’il s’agit d’un projet de recherche financé par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC).

34 Hygiène, salubrité et développement durable : portrait de la situation

Dans le réseau de la santé et des services sociaux (RSSS), des efforts sont faits afin de rendre les activités plus écores- ponsables. Et les services d’hygiène et salubrité ne font pas exception. Portrait de la situation de ces services à l’égard du développement durable. Marc Beauchemin Analyste des procédés administratifs et de l’informatique, Direction du génie biomédical, de la logistique et de l’approvisionnement, ministère de la Santé et des Services sociaux

Le contexte Cibles importantes de réalisation de l’action Dans le plan d’action de développement durable 2016- 2020 du Ministère de la Santé et des Services sociaux, Rédaction et diffusion d’un sondage sur les pratiques il a été décidé d’inclure au moins une action en hygiène de nettoyage, de désinfection et d’utilisation des et salubrité. Les services d’hygiène et salubrité du ré- fournitures des établissements publics du RSSS seau ont un impact sur l’environnement, surtout à deux Rédaction et diffusion d’un rapport de recomman- niveaux : dations portant sur les pratiques de nettoyage, de désinfection et d’utilisation des fournitures dans • Ils utilisent des produits chimiques, et des chiffons, les établissements publics du RSSS des vadrouilles etc. pour les tâches de nettoyage et de désinfection; Avant d’atteindre la deuxième cible, soit de pouvoir pro- • Ils distribuent de grandes quantités de fournitures poser des recommandations, il était nécessaire d’obte- (savon à main, papier hygiénique etc.). nir un portrait des pratiques des services d’hygiène et salubrité du réseau. Nous avons donc formé un comité Il y a donc un potentiel de réduction des quantités et de travail composé principalement de responsables en de l’impact environnemental de ces produits. Considé- hygiène et salubrité. Voici les noms des personnes qui rant ces différents éléments, nous avons élaboré l’action ont travaillé sur ce comité, jusqu’à maintenant : suivante : • Bruno Dubreuil, Institut de Cardiologie de Montréal Évaluer les pratiques de nettoyage, de désinfection et • Alain Lamarche, CISSS de la Montérégie-Est d’utilisation des fournitures distribuées par les services • François Jacques, CIUSSS de la Mauricie-et- d’hygiène et salubrité des établissements du réseau de du-Centre-du-Québec la santé et des services sociaux, afin de réduire les im- • Manon Lapalme, CISSS de la Montérégie-Centre pacts environnementaux de ces dernières. • Carl Chouinard, CHU de Québec-Université Laval • Martine Therrien, MSSS Cette action comporte deux cibles principales : Voir le • Danielle Sicotte, ex-accompagnatrice tableau ci-contre. • Marc Beauchemin, MSSS

35 Au travail ! Les sondages ont été informatisés sur le logiciel Survey Pour débuter nos travaux, nous avons tenté de recueillir Monkey, avec l’aide de la Direction des technologies de de la documentation sur les aspects de développement l’information du MSSS. Ils ont été validés, d’abord par les durable en hygiène et salubrité. Bien que nous n’ayons membres de notre comité, puis par un groupe de testeurs trouvé qu’un seul sondage, nous avons quand même de l’exécutif de l’Association Hygiène et Salubrité en Santé obtenu plusieurs documents pertinents. (AHSS). Nous avons finalement envoyé les sondages aux gestionnaires en hygiène et salubrité du réseau le 4 mai Avant de rédiger les questions du sondage, nous avons 2018 et nous avons ensuite compilé les données. voulu identifier les principaux thèmes à exploiter. Quatre thèmes ont été trouvés pour les pratiques de nettoyage/ Les résultats désinfection : choix des produits de nettoyage, choix des Au bilan des réponses reçues, pour le sondage plus général équipements, procédures opérationnelles et formation. sur les pratiques durables et l’empreinte écologique, 44 Pour les fournitures et ressources, plusieurs thèmes ont sondages ont été complétés tandis que 76 sondages ont été identifiés, dont les suivants : papier à main, savon à été remplis sur les pratiques de nettoyage/désinfection, main, aérosols. et d’utilisation des fournitures.

Nous avons ensuite rédigé les différentes questions du Précisons que le deuxième sondage pouvait être rempli sondage, en organisant plusieurs discussions télépho- jusqu’à trois fois par un même répondant, soit pour cha- niques avec les membres du comité. Nous avons pris la cune des missions suivantes : centres hospitaliers (CH), décision de créer deux sondages plutôt qu’un : un son- centres locaux de services communautaires (CLSC) et cen- dage sur les aspects plus généraux du développement tres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD). durable, et un deuxième sondage sur des éléments plus techniques. Le premier sondage contenait 12 questions Dans cet article, il serait laborieux de présenter tous les et le deuxième, 46. résultats des deux sondages. Toutefois, les résultats de certaines questions pertinentes seront présentés et discutés.

36 Résumé des résultats de questions pertinentes du sondage 1*

Question/réponse Résultat A. Selon vous, quels impacts sur l’environnement ont les activités de nettoyage/désinfection ? • Beaucoup d’impacts 82 % • Peu d’impacts 18 % • Pas d’impact 0 % B. Pour vous, le développement durable, c’est : (plusieurs réponses possibles) • Un engagement de tous et chacun 93 % • Une approche qui nécessite un changement de culture organisationnelle 84 % • Une obligation sociale et économique qui protège l’environnement 77 % • Une notion abstraite, donc difficile à implanter 2 % • Une mode 0 % C. Vous croyez que les produits « verts certifiés » en hygiène et salubrité sont : (plusieurs réponses possibles) • Moins dommageables pour l’environnement et la santé du personnel et des patients 77 % • Moins efficaces que les produits réguliers 52 % • Plus coûteux que les produits réguliers 50 % * Les résultats ont été arrondis (pourcentages).

Nous avons d’abord évalué la perception des répondants concernant les impacts sur l’environnement des activités de nettoyage/désinfection. Selon les résultats obtenus à la question A, les gestionnaires en hygiène et salubrité semblent conscients de l’impact environnemental de leurs activités. Nous avons ensuite voulu connaître la perception du développement durable (question B). Il y avait possibilité de choisir plusieurs réponses. Peu de gens ont choisi Une notion abstraite, donc difficile à implanter ou Une mode, ce qui est rassurant. La question C nous a permis d’obtenir les impressions des répondants concernant les produits « verts certifiés ».

Nous allons maintenant regarder certains résultats du sondage 2 (page suivante) sur les pratiques de nettoyage, de désinfection et d’utilisation des fournitures.

Nous avons voulu connaître les principaux produits verts utilisés par les services d’hygiène et salubrité (question D). Les résultats nous ont permis de constater que les gestionnaires en hygiène et salubrité utilisent une gamme assez large de produits « verts certifiés ».

À la question F, nous voulions connaître les embûches à l’utilisation des produits verts en hygiène et salubrité. Les résultats obtenus nous ont permis de constater que le processus d’appel d’offres semble être un frein important à l’utilisation des produits verts.

Nous avons aussi demandé aux répondants de nous indiquer le pourcentage de fibres recyclées dans leur papier à main (question G) : 61 % des personnes ont répondu qu’elles ne le savaient pas. Cette information semble donc dif- ficile à obtenir. Il y a deux causes possibles. Soit les compagnies de papier à main pourraient améliorer l’affichage de cette information sur leur produit, soit plusieurs papiers à main ne contiennent pas de fibres recyclées.

En conclusion Les deux sondages réalisés ont permis de situer les services d’hygiène et salubrité au niveau de leurs pratiques de nettoyage, de désinfection et d’utilisation des fournitures distribuées. L’ensemble des résultats des deux sondages nous procure une banque d’informations intéressantes sur ces pratiques. Ces informations nous permettront main- tenant d’identifier des recommandations porteuses, qui peuvent être implantées et qui ont un impact concret sur le développement durable.

C’est la deuxième cible que nous devons maintenant atteindre…

37 Résumé des résultats de questions pertinentes du sondage 2*

Question/réponse Résultat D. Quels produits « verts certifiés » en hygiène et salubrité utilisez-vous ? (plusieurs réponses possibles) • Détergents 72 % • Dégraisseurs 55 % • Nettoyants à vitre 50 % • Produits pour les planchers (cire, etc.) 46 % • Désinfectants 45 % • Produits de gestion parasitaire 12 % • Aucun 8 % E. Quels principes de développement durable privilégiez-vous pour vos produits en hygiène et salubrité? (plusieurs réponses possibles) • Produits biodégradables et/ou contenant des ingrédients moins toxiques 70 % • Produits très concentrés 59 % • Fabricants et distributeurs locaux (gaz à effet de serre) 24 % • Grands contenants (pouvant être transvidés) 15 % • Aucun principe particulier 12 % F. Quelles sont les raisons qui rendent difficile l’utilisation de produits « verts certifiés » en hygiène et salubrité ? (plusieurs réponses possibles) • Processus d’appel d’offres 59 % • Efficacité moindre 58 % • Prix élevé 45 % • Difficulté à convaincre les intervenants impliqués 32 % • Manque d’informations 24 % G. Veuillez choisir le pourcentage (%) de fibres recyclées contenues dans votre papier à main. • Plus de 75 % 32 % • De 51 % à 75 % 4 % • De 26 % à 50 % 3 % • De 1 % à 25 % 0 % • 0% 0 % • Je ne sais pas 61 %

* Les résultats ont été arrondis (pourcentages).

38 Marguerite Blais conclut le colloque sur une note d’espoir

Soutien à la certification, maisons des aînés et changement de culture

Karine Limoges Journaliste

La ministre des Aînés et des Proches aidants Marguerite à un projet de financement pour la formation de person- Blais a livré un discours de clôture inspirant et empreint nel en résidences privées pour aînés et en ressources d’empathie envers les professionnels qui œuvrent au intermédiaires. De plus, les petites municipalités Amies mieux-être des aînés, le 11 avril, lors de la 3e édition des aînés de 6 200 citoyens et moins pourraient même du colloque Pour le mieux-être des aînés. Devant un bénéficier d’enveloppes budgétaires pour soutenir finan- auditoire de 550 participants, elle a promis que son cièrement les rénovations de petites résidences. gouvernement simplifiera le processus de certification des résidences privées pour aînés et soutiendra mieux Soins de qualité l’ajout de gicleurs. Alors que le thème du colloque était « la qualité au ser- vice des aînés », Marguerite Blais a souligné être sen- « La nouvelle certification des RPA n’est pas simple pour sible au changement de culture qui doit s’opérer dans tout le monde, a-t-elle souligné. Nous sommes en train les milieux de soins pour aînés, dont les CHSLD. « Les de revoir le programme pour assouplir le financement personnes placées doivent recevoir les mêmes soins de à l’installation de gicleurs – une annonce en ce sens qualité et services nonobstant où elles se trouvent. Il sera faite très prochainement. » Cette perspective a été faut embaucher du personnel – dont des éducateurs accueillie par une salve d’applaudissements. spécialisés –, diminuer les antipsychotiques, bref il faut Mme Blais a par ailleurs mentionné que son ministère s’occuper de nos personnes âgées et en prendre soin travaillait de pair avec le ministre du Travail, , jusqu’à la fin. »

39 Elle a également abordé l’idée de Maison des aînés de cas, j’étais comme ça quand j’ai perdu mon mari. Les son gouvernement qui ne doit pas être seulement faite hommes, surtout, ne se reconnaissent pas comme de brique et de bois. « Nous cherchons une signature proches aidants, et il y en a beaucoup. Nous devons les architecturale distinctive, une philosophie à implanter voir, et les accueillir différemment. » entre ses murs. Nous devons redonner le bonheur de vivre aux aînés, leur permettre de bien manger, de voir Une politique sur les soins de longue durée est égale- des œuvres d’art, de ne pas séparer les couples qui ment dans les cartons de la ministre, qui estime que veulent vivre ensemble. » nous devons en tant que société nous projeter sur dix ans, nous doter d’une vision à long terme pour les soins La ministre a glissé au passage qu’il s’agirait de petites en hébergement. « On veut faire de la gériatrie sociale, maisons, sous forme d’îlots occupationnels, comme le car les taux de solitude et d’isolement sont parmi les projet Humanitae inauguré à Québec la veille du col- plus élevés au Québec, avec les organismes comme Les loque, ou des pavillons alternatifs pour les jeunes Petits Frères. Nous avons un devoir social à faire. » personnes handicapées vivant avec des pertes cogni- tives, qui sont prisonniers de leur corps, mais pas de Marguerite Blais a affirmé qu’elle allait soutenir la mis- leur tête. « Ces personnes ont besoin de loisirs, de sion de Chloé Sainte-Marie – sa « muse » – de favoriser sortir, de liberté, de vivre différemment. » la naissance de Maisons Gilles-Carle dans différentes régions du Québec pour donner du répit aux proches Soutien aux proches aidants aidants d’aînés. Son allocution s’est finalement dirigée vers l’apport des « Appelez-moi Marguerite, et non Madame la Ministre, proches aidants auprès des aînés, ces aidants pour les- ce prénom qui en grec ancien signifie « perle ». Pour quels une politique est en préparation. faire un collier de perles, ça en prend plusieurs, et je « Ces personnes sont épuisées, tombent parfois ma- veux fabriquer avec vous un immense collier de perles lades et ont besoin de répit, même si elles pensent afin de bâtir un monde meilleur pour nos aînés », a-t- qu’elles sont capables de tout faire seules. C’était mon elle conclu sur une note d’espoir.

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