Diagnostic Du Territoire De Lannilis
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Janvier 2012 Diagnostic du territoire de Lannilis Résumé du Volet Territoire 1 L’édito du maire : Lannilis est une commune littorale en expansion, chef lieu de canton offrant de nombreux services, dynamique en termes d’emploi, de démographie… Claude Guiavarc’h, Pour mieux maitriser son développement, la commune Maire de Lannilis élabore aujourd’hui un Plan Local d’Urbanisme qui définira sa configuration pour les prochaines années. Elle s’engage également/parallèlement dans un Agenda 21, à l’image d’autres collectivités, pour s’inscrire dans la démarche initiée au niveau international pour concilier ce développement et les enjeux futurs (réchauffement de la planète, lien social, cadre de vie, développement économique…). Son but est qu’au travers des trois piliers du Développement Durable que sont le social, l’environnement et l’économie, on se laisse interpeller, interroger sur les décisions prises ou à prendre, le travail au quotidien … Pour que toutes les actions de la mairie s’inscrivent sur la voie d’un développement responsable répondant au mieux aux problématiques futures... Vous trouverez ci-après le résumé du diagnostic du territoire, réalisé en concertation avec les associations, les partenaires de la commune (collectivités, CCI, agences de développement…), les acteurs économiques, des habitants. Ces regards croisés permettent d’avoir une vision parfois surprenante mais réaliste de notre commune, sur laquelle s’appuieront les actions actuelles ou futures que rassemblera l’Agenda 21. C’est un outil intéressant que je vous invite à parcourir. Si cela vous intéresse, vous pouvez également consulter le diagnostic complet (125 pages) en mairie, ou en le téléchargeant sur le site internet de la commune. 2 I) Le contexte local : éléments de diagnostic Lannilis… 5 200 habitants, la terre, agricole ; les abers, ostréicoles et touristiques… des entreprises renommées, des commerces vivants… une petite ville attractive dans un cadre de vie exceptionnel, le tout à 20 minutes de Brest… Pourtant, elle est aussi au confluent d’intérêts très diverses, parfois antagonistes… et les années à venir seront déterminantes dans sa trajectoire : des choix de développement devront être faits… Pour réaliser ces choix en mesurant leurs conséquences, quoi de mieux qu’un agenda 21 local ? Petit retour dans l’histoire… Si de nombreux vestiges (tumulus, urnes funéraires, ou encore monnaie en or, bronzes, borne milliaire de l’époque romaine) montrent que Lannilis est habitée depuis des millénaires ; le nom de la commune lui-même témoigne de l’installation au cinquième siècle d’une nouvelle sorte d’arrivants : les moines de Grande Bretagne. Chassés par l’invasion saxonne, ils traversent la Manche et viennent fonder les sept grands évêchés bretons et de nombreuses paroisses, qui deviendront les communes à la Révolution. Ils ont laissé une profonde empreinte sur le territoire, ne serait-ce que dans la toponymie (dont Lann Iliz, le territoire où est l’église) et les découpages administratifs. Mais cette empreinte ne peut être réduite à ces deux éléments, elle est beaucoup plus profonde et a marqué également les mentalités et usages bretons, notamment ici, dans le Léon, où la tradition et la religion catholique ont eu – et gardent encore – une importance si grande. La position de carrefour qu’occupe Lannilis et la présence des deux abers permettant une invasion maritime (anglaise, normande,…) lui donnait depuis toujours une grande importance militaire, ce qui explique le grand nombre de châteaux et mottes féodales du territoire (dont beaucoup ont disparu aujourd’hui). Il y avait une bonne vingtaine de manoirs et autant de chapelles vers 1400 dans la paroisse de Lannilis ! Peu à peu, la noblesse locale s’éloigne de Lannilis pour les grandes villes, permettant aussi à la bourgeoisie, de plus en plus fortunée, de la remplacer dans la gouvernance locale. Potiers, boulangers et tisserands lannilisiens étaient en effet très réputés, et exportaient dans toute la basse Bretagne. L’élevage de chevaux et la culture du lin participaient également à ce dynamisme économique de la commune. Le grand marché de Lannilis et ses concours de bovins attiraient ainsi beaucoup de visiteurs de toute la côte, dans un rayon d’une vingtaine de kilomètres, et était en concurrence avec celui de Lesneven. A cette époque, le port de Paluden servait déjà au débarquement de blé, bois, épices, sel… La commune avait donc déjà un réel rayonnement dans tout le Nord- Finistère. 3 La place grandissante de Brest dans la contrée à partir du XVIIe siècle changea les usages et attira peu à peu la population et les connaissances vers elle. Le 19ème siècle apportât de nombreux changements à Lannilis : amélioration de la voirie urbaine et rurale, construction d’un hospice, d’une mairie, d’une église, des ponts de Paluden et de Tréglonou, de plusieurs écoles, arrivée de la gendarmerie, de l’éclairage public… Le Docteur Augustin Morvan, maire de 1856 à 1870, conseiller général et député, a marqué la commune durablement pendant cette période. Au début du 19ème siècle, la population agglomérée (au bourg) n’était que de 600 habitants environ (sur les plus de 3000 que comptait la commune). Ce n’est qu’au milieu du 20ème siècle que les proportions vont s’inverser et qu’on trouvera une population plus nombreuse au bourg qu’à la campagne. A partir des années 1970, les lois interdisent les constructions en campagne hors agglomération et hors résidence principale d’agriculteurs. On note également depuis cette époque une diminution du nombre moyen d’habitants par logement et des familles nombreuses à la campagne (3,57 personnes par foyer en 1968, 2,64 en 1999, 2,35 en 2012). Lannilis dans son bassin de vie : Située dans la zone d’emplois1 et dans l’aire urbaine2 de Brest, la commune de Lannilis a une géographie très particulière, qui en influence le développement et lui impose un certain nombre de contraintes. Ainsi que le font remarquer les entrepreneurs dont le marché est national ou international, le Nord-Finistère est très excentré par rapport au reste de la Bretagne, et plus encore de la France ou de l’Europe… ce qui entraine des contraintes logistiques très importantes, voire même des surcoûts et des aménagements des horaires des salariés. 1 Une zone d'emploi est un espace géographique à l'intérieur duquel la plupart des actifs résident et travaillent, et dans lequel les établissements peuvent trouver l'essentiel de la main d'œuvre nécessaire pour occuper les emplois offerts. Le découpage en zones d'emploi constitue une partition du territoire adaptée aux études locales sur le marché du travail. Le zonage définit aussi des territoires pertinents pour les diagnostics locaux et peut guider la délimitation de territoires pour la mise en œuvre des politiques territoriales initiées par les pouvoirs publics ou les acteurs locaux. (Source : INSEE) 2 Une aire urbaine est un ensemble de communes, d'un seul tenant et sans enclave, constitué par un pôle urbain, et par des communes rurales ou unités urbaines (couronne périurbaine) dont au moins 40 % de la population résidente ayant un emploi travaille dans le pôle ou dans des communes attirées par celui-ci. (Source : INSEE) 4 Par contre, au niveau local, la position de Lannilis reste privilégiée. Si sa proximité de Brest est un atout important, la qualité du maillage routier qui l’enserre en est un autre, primordial. En effet, au croisement de routes départementales reliant Brest à Plouguerneau, ou encore Lesneven au Conquet par Ploudalmézeau, entre Landéda et Plouguerneau… la commune est en fait un véritable carrefour du Nord-finistère. Cette situation stratégique est renforcée par la proximité de la mer : la commune est littorale, même son territoire est en fait un plateau très agricole bordé de deux abers qui lui permettent d’accueillir un port (Paluden) et des ostréiculteurs. Sa position au sein de la Communauté de Communes du Pays des Abers (CCPA), bassin de vie comportant 38 000 habitants, trois communes de plus de 5 000 habitants, et plusieurs autres entre 3 et 4 000 habitants, lui donne un dynamisme important, et potentiellement de nombreux échanges et collaborations intercommunaux. L’organisation intercommunale est assez multipolaire, aucun « pôle principal » ne s’imposant de lui-même. Au sens de l’INSEE, cette année 2010 a été un tournant dans l’organisation territoriale de la contrée : aujourd’hui, Lannilis et Plouguerneau sont statistiquement une même unité urbaine3. Cependant, la réalité du terrain n’est pas encore à l’unité des deux communes, et aucune des trois grandes communes de la CCPA (avec Plabennec) ne ressort comme pôle principal. La crainte d’en voir un émerger semble d’ailleurs paralyser quelque peu les relations intercommunales, et entraine une dispersion des services, commerces et infrastructures entre les trois pôles… qui en devinennent concurrents. Cette communauté de communes, née de la fusion du SIVOM de Ploudalmézeau et du Syndicat des Abers avec la Communauté de Communes de Plabennec en 1997, semble en fait avoir gardé une optique de mutualisation de services et pas encore de territoire de projet… Son territoire apparait cependant comme pertinent aux yeux de la majorité des acteurs qui le composent. 3 Cela signifie donc que les deux cités se sont rejointes dans une continuité urbaine, avec une distance entre deux habitations n’excédant pas 200 mètres. 5 Le Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT) du Pays fait de Lannilis un « pôle d’équilibre structurant à consolider », c'est-à-dire qu’il répond « aux besoins habituels d’une population de l’ordre de 15 000 habitants tant pour les services marchands courants que les services de santé, éducatifs (collèges) et commerciaux ». Au sein de la CCPA, Lannilis a une position assez particulière puisque malgré un nombre d’habitants inférieur à Plabennec, elle a une vitalité économique équivalente.