Les Potiers De Lannilis Et De Plouvien Dans Le Finistère : L’Histoire D’Une Communauté Et Sa Production Artisanale
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Les potiers de Lannilis et de Plouvien dans le Finistère : l’histoire d’une communauté et sa production artisanale Telma Pavanelo Lannilis, le 5 février 2020. Objectifs de la recherche Moyens mis en place Les difficultés Poêlons – Sauvegarde du Patrimoine de Lannilis – Photo : T. Pavanelo, 2017. Objectifs ● Réaliser une véritable étude de synthèse sur le sujet ● Trouver les traces permettant de remonter aux origines de la production ou, au moins, le plus loin possible dans sa chronologie ● Comprendre la distribution et l’évolution des ateliers autour de la lande de Lanveur ● Recenser le plus possible de potiers sur les deux communes ● Dresser un inventaire des formes produites Moyens mis en oeuvre ● Recherche bibliographique : Jacques Cambry ; Alexandre Brongniart ; Louis Le Guennec ; Louis Franchet ; Dan Lailler ; Marie-Renée Chevalier-Kervern et Yvon Le Douget ● Sources d’archives : registres d’état civil (1794 à 1900) ; recensement de la population (1836 à 1911) ; recensement de classe (tirage au sort pour le service militaire, seulement pour la commune de Lannilis, entre 1806 et 1959) ; cadastre Napoléonien (Lannilis 1842 et Plouvien 1830) et états de section ; archives municipales de Lannilis, série J Santé publique (empoisonnement saturnin) ; Archives Départementales du Finistère, série B, inventaires après décès Lannilis XVIIIe ● Sources archéologiques – observation et collecte de mobilier et d’informations sur le terrain ● Témoignages d’anciens habitants du quartier de La Poterie ● Dossier thématique Journées du Patrimoine à Lannilis 2013 et 2014 ● Consultation des collections de céramique des musées du Léon et de Morlaix (Musée des Jacobins), ainsi que de particuliers Les difficultés : - un nombre trop important de données à traiter en peu de temps - de pistes intéressantes que prennent beaucoup de temps mais qui n’aboutissent pas - l’impossibilité d’accès à certaines données - beaucoup de parcelles inexploitables pendant les prospections (en herbe, par exemple) Prospection 2016 : - à gauche, les ruines de la maison de Guiziou, à Lanveur ; - à droite, champ labouré à Kerien. Cadre géographique de la production : - territoire marqué par la présence des deux abers - plateau d’une cinquantaine de mètres d’altitude - du point de vue géologique – massif ancien appelé Cadomien du Léon/Aber Wrac’h, dont les hauteurs sont pourvues de placages limoneux - lande inondée en hiver Extrait de la carte géologique BRGM – source : Géoportail Secteur de Lanveur – extrait de la carte IGN au 1/25000° Les origines de la production ● à quand remontent ses origines ? Certains indices font penser que des ateliers en lien à l’exploration de ces gisements d’argile pourraient remonter à l’antiquité : présence d’une voie romaine dans le secteur ; toponymes révélateurs ; trouvaille d’une pièce du IVe siècle en or dans le secteur de la lande de Lanveur. Portion de la voie romaine à Lanveur. Signalés en jaune Mauguerent et en rouge Kermoguet. Source : Géobretagne. Solidus de Gratien (367-383). Atelier de Trèves. http://www.comptoir-des- monnaies.com Une production qui remonte au Moyen Âge ? Collectif de recherches dirigé par François Fichet de Calirfontaine dans les années 1990 – Publication Ateliers de potiers médiévaux en Bretagne, par Documents d’Archéologie Française – chronologie estimée pour les ateliers de Lannilis remonterait au XIIe siècle. Indices : Pancarte de Lesneven ; mobilier recueilli sur certains sites finistériens (Motte castrale de Leskelen à Plabennec, caches médiévales, villages désertés…) Recherches menées par le groupe de recherche de l’Université de Poitiers « Archéologie du son ». Rencontre des chercheurs grâce à Francis Quiviger. Ils réalisent sur place une étude du bâti et des pots acoustiques de l’Abbaye Notre- Dame-des-Anges à Landéda. Pots insérés dans les murs de l’abbatiale au moment de sa construction (XVe siècle). En analysant des échantillons des pots sur place et les comparant à nos échantillons, ils arrivent à la conclusion que leurs pâtes ont la même composition que celle de tessons recueillis en prospection sur Mauguerent et ramassés par M. Tréguer dans ses champs à Kerdrein. Grâce à cette découverte, on peut donc affirmer que la production de Lannilis remonte au moins à la fin du Moyen Âge. Pots acoustiques photographiés en 2016 à l’Abbaye Notre- Dame-des-Anges, à Landéda. Ce que les archives nous montrent à partir du XVIIIe siècle : - les inventaires après décès peuvent nous apporter des informations sur les outils utilisés par les potiers, mais aussi sur leur niveau de vie et l’existence ou non d’une autre activité parallèle ; - les registres d’état civil nous renseignent sur les lieux-dits où on peut trouver les potiers et ils peuvent également donner des pistes sur les liens sociaux au sein de la communauté ; - le cadastre Napoléonien peut apporter des renseignements sur l’organisation des lieux-dits où se trouvaient les ateliers, la localisation de certains fours qu’existaient au moment où les plan ont été dressés et, avec les états de section, la microtoponyme (noms de champs et mention de certaines constructions comme les fours), le nom des propriétaires… - les tableaux de recensement de classe donnent en plus de la profession, l’état de santé des jeunes hommes recensés, le nom de leurs parents et, souvent, le lieu-dit où ils habitent Les inventaires après décès – Commune de Lannilis ADF 23 B 153 – Inventaire des biens de Jean Le Guen, décédé en 1723,à Moguéran. ADF 23 B 153- Inventaire des biens de Jean Le Guen : four à poterie. Archives d’État civil – communes de Lannilis et de Plouvien Archives Municipales de Lannilis. Etat Civil. Actes de décès. Décès de François Bervan, ADF 3E249 Etat civil commune de Plouvien. Acte de naissance de Guillaume au 5 floréal l’an 6 de la République (24 avril 1798). Goliès au dix-neuf brumaire l’an sept de la République (9 novembre 1798) Extrait du cadastre Napoléonien. Section C de Kerbabu, feuillet 3ème. Mairie de Lannilis, secteur d’urbanisme. Extrait du cadastre Napoléonien. Mairie de Lannilis, secteur d’urbanisme. Le four de Christophe Cloarec est entouré par le cercle rouge. Il se trouve, comme indiqué dans les états de section, sur la parcelle 1280. Archives Municipales de Lannilis. Série H : Affaires militaires. Recrutement, conscription, recensement des classes. 1H2 1841-1892, carton 115. Les ateliers autour de la lande de Lanveur - à partir de quelle date on trouve des potiers sur ces lieux-dits ? - quelles sont les familles qu’y ont vécues ? Lieux-dits situés à Lannilis Kerdrein (total de 89 potiers) - activité attestée de 1788 à 1911 ; - premier potier recensé Joseph Léost (inventaire après décès) ; - familles : Léost ; Tréguer ; Simon ; Loussouarn ; Gorven ; Le Tigréas ; L’Abat ; Pellè ; Jaffrès ; Mével ; Cléac’h ; Abarnou ; Pallier ; Jestin ; Le Roux ; Drapet ; Le Bars ; Le Hir ; Cloarec ; Alégoet ; Grojant ; Bourhis ; Le Goff ; Gouez ; Colin ; Le Fourn. Prat Torchen (total de 54 potiers) - activité attestée de 1839 à 1911 ; - premier potier recensé Guillaume Cléac’h (déclarant dans acte de décès) ; - familles : Cléac’h ; Le Fourn ; Le Bars ; Tréguer ; Jestin ; Toullic ; Largenton ; Grojant ; Gouez ; Roudaut ; Boulic ; Botquélen ; Bourhis ; Lazennec ; Le Jeune ; Dizerbo ; Alégoet ; Jacq ; Briant ; Le Hir. Kerizaouen al Lann (total de 25 potiers) - activité attestée de 1794 à 1911) ; - premier potier recensé Yves Tréguer (déclarant en acte de décès) ; - familles : Tréguer ; Léost ; Botquélen ; Simon ; Aballéa ; Labat ; Le Hir ; Le Dall ; Abarnou ; Grojan ; Guiziou ; Lescour. Menez Bras ( total de 3 potiers) - activité attestée de 1821 à 1842) ; - premier potier recensé Jean Tréguer (déclarant en acte de décès) ; - familles : Tréguer et Le Bars. Menez Bian ( total de 6 potiers) - activité attestée de 1809 à 1895) ; - premier potier recensé Marie Tigréat (acte de décès) ; - familles : Tigréat ; Pellè ; Cléac’h. Kerien (total de 40 potiers) - activité attestée de 1759 à 1906 ; - premier potier recensé Jean Kerleroux (inventaire après décès) ; - familles : Kerleroux ; Thépaut ; Guéganton ; Bianic ; Richard ; Rolland ; Le Hir ; Cloarec ; Abarnou ; Perrot ; Jestin ; Uguen ; L’Hour ; Lescour ; Guiziou ; Théréné ; Mével;Le Dall. Lanmeur ( total de 74 potiers) - activité attestée de 1815 à 1911) ; - premier potier recensé Jean-Marie Richard (déclarant dans acte de décès) ; - familles : Richard ; Riou ; Thépaut ; Le Maoguen ; Le Hir ; Charreteur ; Kergleus ; Goliez ; Mercelle ; Guiovarc’h ; Jacq ; Jaffrès ; Marzin ; Roudaut ; Guéguén ; Le Guen ; Le Dall ; Abarnou ; Le Goff ; Bellec ; Bian ; Grojan ; Nédelec ; Guiziou ; Marzin ; Boulic ; Colin ; Jestin ; Balcon ; Bergot ; Briant ; Lazennec ; Fourn ; Gouez ; Cuëff ; Cloarec. Moguéran (total de 24 potiers) - activité attestée de 1723 à 1896 ; - premier potier recensé Jean Le Guen (inventaire après décès) ; - familles : Le Guen ; Tréguer ; Jacques ; Le Barz ; Le Bian ; Jaffrès ; Dall ; Roudaut ; Colin ; Guiovarc’h ; Cabon. Kermoguet (total de 10 potiers) - activité attestée de 1808 à 1900 ; - premier potier recensé Jean Tréguer (déclarant dans acte de décès) ; - familles : Tréguer ; Mercelle ; Thépaut ; Maoguen. Toulran Bergot (total de 18 potiers) - activité attestée de 1794 à 1891 ; - premier potier recensé Jean Abarnou (déclarant dans acte de décès) ; - familles : Abarnou ; Mével ; Cléac’h ; Bouchevaro ; Aballéa ; Uguen ; Cann ; Bléas ; Cloarec ; Roudaut ; Tréguer. Carpont (2 potiers) - activité attestée en 1900 ; - un couple de potiers qui déclare le décès d’un enfant en bas âge ; - Gabriel Cabon et Marie-Yvonne