DOCUMENT D 'OBJECTIFS DU SITE I13 (FR8201735), ETABLI PAR UN COMITE DE PILOTAGE LOCAL SOUS L'EGIDE DU PREFET DE L ’I SERE
"LANDES, TOURBIERES ET HABITATS ROCHEUX DU MASSIF DU TAILLEFER"
Volume 1 : Document de compilation
AAooûûttt 22000022
Financé par l'Etat : Ministère de OPERATEUR : Fédération l'Aménagement du territoire et de Rhône-Alpes de Protection l'Environnement de la Nature, section Isère
Document d'objectifs du site I13 (FR8201735), établi par un comité de pilotage local sous l'égide du Préfet de l’Isère
"Landes, tourbières et habitats rocheux du Massif du Taillefer"
Opérateur / maître d’œuvre du document d’objectifs :
Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature, section Isère (FRAPNA Isère)
Chargée de mission en charge de la coordination : Hélène FOGLAR Chargés d’études : Nicolas JAEGER et Philippe MESTELAN
En collaboration avec :
Le Conservatoire Botanique National de Gap-Charance pour l’apport d’une partie des données phytosociologiques et l’assistance de Jean-Charles VILLARET sur le terrain.
L’association Drac Nature (anciennement « Association de Défense de la Qualité de la Vie en Région de la Mure : ADQVRM), et en particulier Gilbert BILLARD, pour leur connaissance naturaliste du site depuis de nombreuses années
Contrôle de la bonne exécution de la mission :
Direction Départementale de l’Agriculture et de la Forêt de l’Isère (DDAF Isère) Direction Régionale de l’Environnement Rhône-Alpes (DIREN Rhône-Alpes)
Nous tenons à remercier chaleureusement l’ensemble des personnes ayant contribuées, dans le cadre des groupes de travail, des entretiens individuels et du comité de pilotage, à l’élaboration de ce document d’objectif.
NB. : Ce travail correspond à l'état des connaissances actuel des espèces et des milieux naturels du massif i du Taillefer. Il peut présenter des lacunes et évoluer dans le temps.
Document d’objectifs Natura 2000 “ Landes, tourbières et habitats rocheux du Massif du Taillefer ” Volume 1/4 : Document de compilation page n°2/2
Document d'objectifs du site I13 (FR8201735), établi par un comité de pilotage local sous l'égide du Préfet de l’Isère
"Landes, tourbières et habitats rocheux du Massif du Taillefer"
Volume 1 : Document de compilation (Inventaire des activités humaines, inventaire des données du patrimoine naturel, bibliographie)
Volume 2 : Document de synthèse (Bilan et objectifs de gestion)
Volume 3 : Cartes
Volume 4 : Annexes (Relevés botaniques)
Document d’objectifs Natura 2000 “ Landes, tourbières et habitats rocheux du Massif du Taillefer ” Volume 1/4 : Document de compilation page n°3/3
SOMMAIRE I. Inventaire des activités humaines ______5 A. Données historiques ______5 1. Données démographiques ______5 2. L'agriculture ______7 3. Les autres activités humaines ______8 B. Les communes______9 C. Le foncier ______18 D. Le bâti ______19 1. Les accès au massif ______19 2. Le bâti sur le site ______19 3. Le bâti à proximité immédiate du site ______20 E. Le pastoralisme______20 F. Les activités de loisirs______22 1. Les différentes activités de loisirs ______22 2. Les sentiers ______23 a) Les sentiers principaux ______23 b) Les sentiers annexes ______24 c) Les sentiers d’accès au site ______25 G. L’activité sylvicole ______25 1. Les pistes forestieres ______26 2. Les forets______26 II. Inventaire des données du patrimoine naturel______28 A. Données biologiques générales ______28 1. Données géographiques______28 2. Données climatologiques______28 3. Données géologiques______28 4. Les différents types de milieux naturels ______29 5. Les Z.N.I.E.F.F.______30 B. Les espèces______31 1. Les critères de patrimonialité ______31 2. Les espèces observées sur le site______33 a) Les espèces végétales ______33 b) Les espèces animales______36 C. Les milieux naturels ______43 1. Méthodologie de recensement et de cartographie des milieux naturels sur le site______43 2. Les milieux naturels sur le site ______43 D. Les milieux naturels d’intérêt communautaire ______53 1. Liste des milieux naturels d’intérêt communautaire ______53 2. Les zones humides remarquables ______55 3. Proposition d’un nouveau périmètre du site ______57 E. Description des milieux naturels d’intérêt communautaire______59 1. Critères utilisés pour décrire les habitats d’intérêt communautaire ______59 2. Les Fiches habitat ______59 3. Tableau synthétique de l’enjeu pour chaque milieu d’intérêt communautaire______140 F. Les milieux humides hors Directive Habitats ______141 Bibliographie ______144
Document d’objectifs Natura 2000 “ Landes, tourbières et habitats rocheux du Massif du Taillefer ” Volume 1/4 : Document de compilation page n°4/4
I. Inventaire des activités humaines
A. Données historiques
1. Données démographiques
Le peuplement humain
Les sépultures découvertes au col d'Ornon, à la Pallud, au cours du XIX ème siècle, le mobilier funéraire qu'elles contiennent permettent de dater la fixation des hommes à 6 siècles avant notre ère. Les traces de l'occupation romaine demeurent dans les noms de lieux. Ornon viendrait du bas latin Anoure qui signifie le seigle. Le nom du Carrelet à Oulles viendrait du latin Quadrum qui signifie confins. En fait l'occupation humaine semble s'être intensifiée au Bas et Haut Moyen Age. La Morte est ainsi une terre de défrichement pour la culture de l'avoine et du seigle qui fut crée au début du XIII ème siècle, Guigues VII délimitant le territoire en 1256.
Un désenclavement tardif
Avant 1938, la vallée de la Roizonne est la seule voie d'accès à La Morte. L'isolement est d'autant plus marqué que pour rejoindre La Mure il faut franchir le col de Mallissol. La Morte est alors à 62 Km de Grenoble. En 1938, la construction de la départementale 114 depuis Séchilienne permet un accès plus rapide. Oulles est une des dernières communes de France à avoir été désenclavée. Avant 1964, Oulles n'est reliée à Ornon et à la Paute que par des sentiers empruntant le flan oriental du Taillefer. Le passage du col d’Ornon, en revanche, est ancien. C'est une voie de circulation vitale entre l'Oisans, le Valbonnais, la Matheysine et le Trièves où les échanges pastoraux sont nombreux.
Evolution de la démographie
Le niveau de peuplement le plus important se situe en 1846 pour les communes de Chantelouve (224 habitants), de Lavaldens (647 habitants) et La Morte (322 habitants). Les communes d'Oulles et d'Ornon connaissent leur plus fortes populations à la même époque (respectivement 1851 avec 266 habitants et 1861 avec 648 habitants).
Le bilan du recensement de 1846 fait état de 2801 personnes pour l’ensemble des 6 communes. Le déclin est lent jusqu'à la veille de la première guerre mondiale et à partir de 1911 il se précipite, avec une population qui vieillit. En 1968, ce chiffre n'atteint que 648 soit une perte de 76,8%. Actuellement l’exode se ralenti et certaines communes voient même leurs effectifs augmenter de façon significative.
(voir tableau page suivante)
Document d’objectifs Natura 2000 “ Landes, tourbières et habitats rocheux du Massif du Taillefer ” Volume 1/4 : Document de compilation page n°5/5
Ornon Lavaldens Chantelouve La Morte Oulles Livet et Gavet 1846 647 224 322 1851 266 1861 648 1975 82 158 82 69 25 2127 1982 68 184 60 84 8 1936 1990 87 131 72 142 9 1464 1999 140 139 75 139 16 1384
Tableau des données démographiques disponibles entre 1846 et 1999
Evolution démographique des communes du Taillefer
2500
2000
Ornon Lavaldens 1500 Chantelouve La Morte Oulles Livet et Gavet nbd'habitants 1000
500
0 années de recencement 1846 1851 1861 1975 1982 1990 1999
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2. L'agriculture
Des conditions physiques difficiles
L'altitude élevée des hameaux, environ 900 mètres en moyenne, est peu favorable aux cultures. De plus l'orientation générale Nord-Sud des vallées étroites donne un ensoleillement médiocre. Le phénomène d'ombre portée des sommets entraîne sur certains secteurs pendant l'hiver une absence de soleil de plusieurs mois. Les hommes occupent principalement les fonds de vallées ; la surface des terres cultivables est fort réduite et cela d'autant plus que les vallées sont toujours étroites. Cette pénurie de terres cultivables a contraint les hommes à conquérir les premières pentes liasiques mais aussi cristallines. Elle explique ainsi la mise en valeur des cônes torrentiels et des cônes d'avalanches alimentés par des roches cristallines donc peu fertiles. Le travail d'épierrement atteste le souci permanent des agriculteurs d’étendre le domaine exploitable. Les sols sont en général médiocres avec une forte proportion de rochers et de terres incultes. En revanche les sols sédimentaires et les fonds de vallée offrent de bon terrains de cultures ; à Oulles et Ornon, les terrains sur les sédiments du lias sont d’autant plus propices que l’exposition est favorable.
Une zone de transition marquée par la polyculture traditionnelle
La région du Taillefer est un pays de transition entre les Alpes du Nord et les Alpes du Sud. Bien que situées sur le versant oriental du Taillefer, Oulles et Ornon rappellent déjà l'Oisans auquel elles sont rattachées administrativement. Les communes de Chantelouve et de Lavaldens appartiennent au Valbonnais qui est considéré comme une enclave des Alpes du Sud dans les Alpes du Nord. Ces communes ont produit autrefois de la fenasse tout comme les Alpes du Sud voisines. Malgré l'altitude les céréales ont toujours occupé une place importante. En 1970 la céréaliculture occupe une place de second plan, le seigle et le blé servant à alimenter les volailles et à engraisser les agneaux. Les influences méridionales se traduisent aussi par un troupeau ovin et caprin important. La Morte, en revanche, avec son élevage bovin et ses revenus forestiers rappelle les Préalpes du Nord. La région, du temps de son isolement, a vécu en autarcie. C'est là un caractère commun à toutes les vallées intra-alpines, qui a imposé pendant des siècles une polyculture vivrière. La nécesseité d'autarcie imposait des productions diversifiées : pomme de terre, chanvre, légumes, betteraves… Le paysage est marqué par la présence de nombreux arbres fruitiers isolés : pommiers, poiriers, pruniers, cerisiers, noyers. La vigne a complètement disparue. Avant 1880, elle remonte la vallée de la Roizonne jusqu'à Chabotte. Les cultures commerciales apparaissent de bonne heure. Sous l'influence des pays du Drac, La Valette et Chantelouve commercialisent la fenasse. A Oulles et à Ornon, les graines de raves et de choux alimentent la balle du colporteur.
Les cultures fourragères, les herbages
Les prairies artificielles ont toujours occupé une grande partie du territoire, sauf à Oulles et Ornon où les prairies naturelles abondent près des villages. Dans toutes les communes les herbages l'ont toujours emporté sur les cultures. A Oulles, en 1918, les terres labourables couvrent 60 ha alors que les prairies artificielles et naturelles occupent 98 ha. Les prairies étaient alors fauchées jusqu'à une altitude voisine de 2000 mètres. Ces anciens prés de fauche apparaissent encore aujourd'hui dans le paysage.
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L'élevage
Le cheval a été beaucoup utilisé dans le pays du Taillefer. Seule la commune d'Oulles employait plus de mulets et d'ânes. L'élevage de porcs a tenu autrefois une grande place. Ainsi à Chantelouve, en 1913, on compte 130 porcs à l'engrais et 30 porcelets de moins de 6 mois. Le troupeau bovin n'a cessé de s'accroître jusqu'en 1900, au détriment du troupeau ovin. Si autrefois chèvres et ovins occupaient une grande place, dès 1850 les bovins se multiplient : posséder des vaches étaient alors un signe extérieur de richesse. L'élevage était destiné à la production laitière. Toutefois, les fruitières n'ont eu dans ce pays du Taillefer qu'une activité restreinte. Les difficultés d'écoulement des produits fabriqués ont entraîné leur fermeture. Le ramassage du lait est devenu alors difficile et coûteux. Depuis 1900, le déclin du cheptel bovin est continu. Chantelouve, qui en 1918 avait 270 vaches ne possèdent plus qu'une trentaine de vaches en 1969.
Les alpages
La montée du bétail vers les alpages est très ancienne. Des textes du XIV ème siècle relatent des conflits entre les communautés à propos des alpages. Les alpages du Taillefer, domaine du cristallin au tapis végétal discontinu, sont de qualité médiocre. De plus ils sont peu équipés et d'accès difficile : l’absence de routes carrossables ne permet pas d'inalper les vaches à lait. En 1970 les alpages sont sous-exploités et même pour certains, abandonnés. Les moutons et les chèvres ont occupé autrefois une place importante dans l'économie des vallées alpines. C'est au cours des XVIII ème et XIX ème siècles que le cheptel a été le plus important. A la fin du XIX ème siècle, les troupeaux ovins et caprins sont en recul alors que les bovins prennent de plus en plus de place. De nos jours les moutons retrouvent une importance grandissante et supplantent les bovins. Les communes d'Oulles, Ornon et de la Morte reçoivent des transhumants depuis fort longtemps.
3. Les autres activités humaines
L'exploitation du bois
Les archives communales abondent de textes relatifs à la forêt. Ces textes font état d’une exploitation trop intense de la forêt par certaines communautés. Cette forêt a toujours eu un rôle économique important, même si elle a une valeur très variable et si l’exploitation est mal aisée. Dans le passé, cette forêt a fourni aux communautés le bois de chauffage et le bois d’œuvre. Aujourd’hui, elle constitue d’importants revenus communaux grâce à l’amélioration des dessertes forestières et sa conversion en futaie.
Les ardoisières et les mines
Les ardoisières permettent une activité extractive depuis 1700 à Ornon, avec une activité intense au XVIII ème et XIX ème siècles. Avant 1914, les ardoisières sont une activité qui occupe les agriculteurs 5 mois par ans pendant la morte saison. Après une période d’exploitation par de petites entreprises faisant appel à une main d’œuvre étrangère, la seconde guerre mondiale met un terme à cette activité. Document d’objectifs Natura 2000 “ Landes, tourbières et habitats rocheux du Massif du Taillefer ” Volume 1/4 : Document de compilation page n°8/8
Les mines de plomb et de cuivre sont situées sur les communes d'Oulles et de Livet et Gavet. La concession fut instituée en 1848 et est abandonnée à la première guerre. Elle est constituée de deux filons principaux: le filon d'Oulles à la naissance du torrent de l'Infernet situé à une altitude de 1500 à 1800 mètres et le filon d'Hercule. Des carrières de serpentine , situées à la Morte, au lieu-dit de "la Chinarde" étaient utilisées comme marbre vert. Leur exploitation a cessé depuis 1914. La mine de plomb argentifère du Brouffier a donné son nom au Pas de la Mine. Son exploitation remonte au 19 ème siècle et au début du vingtième siècle ; elle fut abandonnée en raison de l’appauvrissement du filon en profondeur.
B. Les communes
Voir carte n° 2
La commune de Chantelouve est incluse dans le périmètre du Site d'Importance Communautaire transmis par la Direction Régionale de l'Environnement à l'Europe. Toutefois, la commune n'est propriétaire que de 15 hectares sur le site, sur un versant raide non utilisé par les brebis, qui plus est au niveau d'un alpage (Côte Belle) dont la location est payée par l'éleveur à la commune d'Ornon. L’inventaire des milieux naturels, détaillé au chapitre II, ne permettra pas d’identifier des habitats à enjeu dans ce secteur. Par conséquent, l'opérateur propose d'exclure cette commune du périmètre Natura 2000 afin de simplifier le processus de concertation. Cette commune ne sera donc pas traitée dans ce paragraphe.
Commune de Livet et Gavet
Canton : Le Bourg d'Oisans Superficie : 6197 ha Population de 1999: 1384 habitants
Maire : M. Claude RAVIER
Surface concernée par Natura 2000
Périmètre transmis à l’Europe : 741,3 ha Nouveau périmètre proposé par l’opérateur : 920,2 ha
Plan d'Occupation du Sols sur le site
Dans le hameau du Poursollet, une petite zone NDb doit permettre la construction de 4 nouveaux chalets dont la surface hors œuvre ne dépassera pas 40 m 2. Le reste des parcelles est en ND.
Foncier
Document d’objectifs Natura 2000 “ Landes, tourbières et habitats rocheux du Massif du Taillefer ” Volume 1/4 : Document de compilation page n°9/9
Syndicat du Petit Galbert : 159,4 ha Section communale de Gavet Clavaux : 693,8ha Commune de Livet et Gavet : 7,9 ha Commune d’Oulles : 61 ha (lieu dit « Le pré d’Ornon »)
La quasi-totalité de la surface du territoire communal sur le site appartient à une association de propriétaires privés: le Syndicat du Petit Galbert et à une section communale : la section Gavet- Clavaux.
Le Syndicat du Petit Galbert est une association loi 1901 composée de 47 propriétaires. Le syndicat est propriétaire de la zone du lac Fourchu et du lac Canard. Le syndic est Mme TEXIER. Le syndicat dispose de revenus suivants : - la location de l'alpage au Groupement Pastoral du Taillefer (chevaux), - la location du droit de pêche sur le lac Fourchu et le lac Canard à l'Union des Pêcheurs de Grenoble, - la location du droit de chasse à l'ACCA de Livet-et-Gavet.
La section Gavet-Clavaux est administrée par une commission syndicale (6 élus et 1 président) sous tutelle du Conseil Municipal. Elle est propriétaire de 689 hectares (plateau du Poursollet, forêt de Bérard et flanc nord du Petit Taillefer). Le Président en est M. BETHIER. Un budget annexe au budget de la commune est établi pour la section Gavet Clavaux. La section dispose également d’autres revenus : - la location de l'alpage au Groupement Pastoral du Taillefer (bovins), - la location du droit de pêche sur le lac du Poursollet à l'association des pêcheurs de Bourg d'Oisans, - la location du droit de chasse à l'ACCA de Livet-et-Gavet, - les coupes de bois.
Développement touristique
Le déclin industriel de l'après-guerre a précipité la chute démographique de la commune (moins 37,6% entre 1968 et 1990). L’accès au massif du Taillefer à partir du village de Livet Gavet, par les pentes raides de la vallée de la Romanche, est très peu pratiqué. Les retombées économiques de la fréquentation touristique sur le massif sont donc mineures.
Le Bâti
Il y a deux hameaux sur la portion du territoire communal de Livet et Gavet incluse dans le site : les chalets du Poursollet (une trentaine de chalets dont les propriétaires sont regroupés en Association des Propriétaires des Chalets du Poursollet) et les chalets de la Barrière (une vingtaine de chalets). Le hameau du Poursollet possède deux buvettes devant lesquelles passe le GR50. La bergerie reconstruite en 1950 suite aux dommages de guerre est habitable. Il n'y aura plus de constructions supplémentaires à l'exception de quatre nouvelles autorisations prévues par les documents d'urbanisme.
Document d’objectifs Natura 2000 “ Landes, tourbières et habitats rocheux du Massif du Taillefer ” Volume 1/4 : Document de compilation page n°10/10
Au niveau du Pré d’Ornon, une cabane pastorale, propriété de la section Gavet Clavaux, a été utilisée depuis 1978 par le foyer de ski de fond de Livet et Gavet. Le bail qui a expiré le 31 décembre 2000 n’a pas été renouvelé.
Activités humaines
Au niveau du lac du Poursollet, la facilité d’accès dû à la proximité de la route induit une forte fréquentation avec les problèmes suivants :
- dégradation du site liée à l’absence de toilettes, - présence de nombreux déchets de pic nique à évacuer, - capacité limitée du parking, - fréquence du camping sauvage, - piétinement parfois excessif de la végétation autour du lac.
De nombreuses interdictions ont été votées par la commission syndicale de Gavet-Clavaux : interdiction de camper, d'allumer des feux, de pratiquer la randonnées équestres, de se baigner, de promener des chiens non tenus en laisse. Le ramassage des champignons est réservé aux habitants de la commune de Livet-et-Gavet. Une barrière a été installée à l'entrée de la piste forestière qui mène du parking du Poursollet aux Chalets de la Barrière. Seuls les propriétaires des Chalets de la Barrière et des Chalets du Poursollet peuvent désormais emprunter cette piste qui était autrefois intensément fréquentée. Le problème de la dégradation du Pré d'Ornon par le passage de véhicules tout-terrain a été résolu par l'aménagement d'une ancienne piste forestière contournant la prairie. Pour limiter le risque de feux, les colonies de vacances ne sont pas acceptées. Il y a une très forte fréquentation sur les plateaux du Fourchu et du Grand Galbert (accès par le GR 50 ou par les Chalets de la Barrière). Cet afflux estival produit entre 100 et 150 Kg de déchets qui sont enlevés chaque année. Le syndicat du Petit Galbert s'est dégagé de sa responsabilité en matière de baignade par la pose de panneaux sur le site et la publication de l'interdiction de baignade dans des journaux locaux.
L’atterrissage des petits avions de tourisme sur le plateau à proximité du lac Fourchu (voir page 22 « les activités de loisir ») occasionne une gêne pour les propriétaires du Syndicat du Petit Galbert ainsi que pour les randonneurs. La perturbation sur la faune n’a pas été évaluée.
Association communale de chasse agréee de Livet-et-Gavet compte une centaine d’adhérents, en grande majorite des habitants de la commune. Le versant Taillefer, hors forêt domaniale, est loué par des habitants de la commune à l’exclusion du secteur du pied de "la Côte".
Le pastoralisme (alpage de 80 bovins) et l'exploitation de la forêt sectionale Gavet-Clavaux sont les principales autres activités sur cette partie du site.
Document d’objectifs Natura 2000 “ Landes, tourbières et habitats rocheux du Massif du Taillefer ” Volume 1/4 : Document de compilation page n°11/11
Commune d'Oulles
Canton : Le Bourg d'Oisans Superficie : 1439 ha Population de 1999 : 16 habitants
Maire : M. Joseph VIEUX
Surface concernée par Natura 2000
Périmète transmis à l’Europe : 629,8 ha Nouveau périmètre proposé par l’opérateur : 660,6 ha
Plan d'Occupation des Sols sur le site
Inexistant
Foncier
Commune d’Oulles : 660,6 ha
Il est à noter que la commune d’Oulles est propriétaire de 61 ha sur la commune de Livet et Gavet.
Développement touristique
La commune est encore relativement enclavée et elle ne peut, pour l'instant, prétendre attirer une population permanente conséquente. Le développement touristique est largement freiné par le manque de moyens et la volonté de conserver la tranquillité des lieux. A noter l'existence d'un restaurant dans le village et un projet d'inscription au PDIPR (avec balisage et restauration) du sentier du Col de la Buffe.
Le Bâti
Le refuge du Taillefer est utilisé en principe deux mois par an à temps plein. En 2001, le refuge n'a pas ouvert. Du refuge du Taillefer est le point de depart de plusieurs randonnées dont le Grand Galbert et le Taillefer. Le GR 50 « Tour du Haut Dauphiné » passe égalemnt par le refuge. Plusieurs secteurs sont remarquables sur cette partie du site Natura 2000 ; on peut citer la Séa, le Mont Pichet ou les baignoires du Ruisseau de l'Echaillon. La bergerie des Aiguillots (sur le plateau du Grand Galbert) et le Chalet communal du Carrelet sont réservés au berger.
Activités humaines
Le sentier qui conduit d'Oulles au refuge du Taillefer en passant par le Col de la Buffe est en mauvais état et devrait prochainement faire l'objet de travaux de restauration dans le cadre du
Document d’objectifs Natura 2000 “ Landes, tourbières et habitats rocheux du Massif du Taillefer ” Volume 1/4 : Document de compilation page n°12/12
PDIPR. Le plateau du Grand Galbert est très peu fréquenté et ne comporte qu'un seul sentier balisé (des Chalets de la Barrière au sommet du Grand Galbert). Le pastoralisme (alpage du Grand Galbert: plus de 2000 brebis) et l'exploitation de la forêt communale d'Oulles (au niveau de la forêt du Pré d'Ornon) sont les principales autres activités humaines sur cette partie du site.
Commune d'Ornon
Canton : Le Bourg d'Oisans Superficie : 2367 ha Population de 1999 : 140 habitants
Maire : M. Jean-Noël BERLIOUX
Surface concernée par Natura 2000
Périmètre transmis à l’Europe : 541,4 ha Nouveau périmètre proposé par l’opérateur : 575,2 ha
Plan d'Occupation des Sols sur le site
Parcelles en ND
Foncier
Commune d’Ornon : 575,2 ha
Développement touristique
Ornon a développé une petite activité de sports d'hiver et réussit à maintenir un certain niveau de population. Elle possède plusieurs atouts : un paysage propice à la villégiature et une position stratégique puisque son col est le lieu de passage obligé pour les relations Oisans- Valbonnais/Matheysine/Trièves. La commune d’Ornon est une des portes d’accès principales au massif du Taillefer. Le village compte plusieurs gîtes d'étapes et restaurants.
Le Bâti
La Bergerie de la Jasse, petite et ancienne, est très utilisée et les problèmes de détérioration sont importants. La cabane de Côte Belle est réservee à l'éleveur qui loue l'alpage pour entreposer du matériel et du sel.
Activités humaines
Le pastoralisme constitue la principale activité économique (alpages ovins du Grand Galbert et de Côte Belle).
Document d’objectifs Natura 2000 “ Landes, tourbières et habitats rocheux du Massif du Taillefer ” Volume 1/4 : Document de compilation page n°13/13
La piste forestière qui mène de la Grenonière à Basse-Montagne est interdite à la circulation par arrêté municipal (barrière sans cadenas). Au parking (non-aménagé) de la Grenonière, 30/40 véhicules peuvent se garer ; l’affluence crée toutefois des problèmes liés à l'absence de toilettes et de poubelles. En partant de Basse-Montagne, deux sentiers permettent de rejoindre le plateau des lacs: le GR 50 et le sentier le long du Rif Garcin.
Le ski de randonnée ainsi que l’escalade des cascades de glaces sont pratiqués a partir de la Grenonière. Des motos vertes fréquentent parfois également le site.
Commune de Lavaldens
Canton : Valbonnais Superficie : 5672 ha Population de 1999 : 139 habitants
Maire : M.Roger COINTE
Surface concernée par Natura 2000
Périmètre transmis à l’Europe : 601,6 ha Pas de nouveau périmètre proposé par l’opérateur
Plan d'Occupation des Sols sur le site
Parcelles en ND ou NC (zone agricole protégée)
Foncier
Commune de Lavadens : 601,6 ha
Développement touristique
Le développement de sentiers labellisés inscrits au PDIPR indique une volonté de développement touristique. Celle-ci est encore largement freinée par le manque de moyens et la souhait de conserver la tranquillité des lieux.
Le Bâti
La cabane des Rémioux, en mauvais état, sert uniquement à l'éleveur comme entrepot de sel pour les brebis.
Activités humaines
Document d’objectifs Natura 2000 “ Landes, tourbières et habitats rocheux du Massif du Taillefer ” Volume 1/4 : Document de compilation page n°14/14
Il n'y a pas de sentiers balisés sur la portion du territoire communal incluse dans le site Natura 2000. Les chemins existants sont fréquentés esentiellement par les chasseurs et l'accroissement de leur fréquentation n'est pas souhaité. Toutefois, un chemin intéressant à réouvrir sur le plan touristique est celui du vallon de l'EMAY. Les aménagement touristiques existants ne sont pas situés sur le site Natura 2000. Le fond du vallon de Vaunoire à été interdit à la circulation ; un parking de 30 places (utilisé également pour le débardage du bois) a été maintenu. La fréquentation est importante avec des ballades à la journée en aller-retour. La commune héberge deux colonies de vacances au Villard. Le camping sauvage est toléré dans le vallon. La faible fréquentation n'a pas posé de problème majeur jusqu'à ce jour.
L'alpage de Côte Belle, dont la commune d'Ornon est propriétaire, comprend le secteur de Clôt Beaumont ; une partie de cet alpage déborde sur la commune de Lavaldens. La cabane de Plancol servait autrefois pour le berger ; elle n'est désormais plus utilisée que par les randonneurs. L'alpage du Taillefer est loué par Messieurs Frenay et Pelaz.
La forêt n'est pas incluse dans le site Natura 2000. La forêt du massif du Taillefer située sur Lavaldens est communale. Elle est géré par l'O.N.F. de Valbonnais. Le secteur de Sert Bérard est classé en zone de protection et non exploité. Une piste d'accès réalisée avec le R.T.M. est en cours de réalisation. Le revenu des forêts communales est faible à cause de la productivité réduite (versant Sud et difficultés d'exploitation). Une zone domaniale est cadastrée sur un secteur contiguë à la Morte. La route d'accès à cette forêt démarre sur la commune de la Morte.
Commune de La Morte
Canton : Valbonnais Superficie : 1918 ha Population de 1999 : 139 habitants
Maire : M. Alain MISTRAL
Surface concernée par Natura 2000
Périmètre transmis à l’Europe : 286,9 ha Nouveau périmètre proposé par l’opérateur : 417,8 ha
Plan d'Occupation des Sols sur le site
Parcelles en ND
Foncier
Commune de La Morte : 471,8 ha
Développement touristique
La Morte, autrefois commune essentiellement agricole, est devenue une commune touristique. Le tourisme hivernal est particulièrement développé avec la station de sports d'hiver de l'Alpe
Document d’objectifs Natura 2000 “ Landes, tourbières et habitats rocheux du Massif du Taillefer ” Volume 1/4 : Document de compilation page n°15/15 du Grand Serre. La commune compte notamment plusieurs gîtes et hôtels, des centres de vacances, un rocher d'escalade, des tables de pique-nique, des sentiers balisés pour les raquettes, un réseau de sentiers labellisés au titre du PDIPR et un arboretum. Ce développement touristique a permis d’éviter un déclin démographique tel qu’il a pu être observé dans certaines communes voisines.
Le Bâti
Les cabanes du Louvet et du Brouffier sont ouvertes au public.
Activités humaines
Le sentier de Grande Randonnée G.R. 50, le sentier de Comboursière au sommet du Taillefer et les sentiers du PDIPR sont très fréquentés. L'O.N.F. réalise le plus grand linéaire d'entretien des sentiers. L'armée avec sa base militaire effectue également des travaux d'entretien. Des améliorations de fléchage et de remise en état des sentiers ont été réalisées dans le cadre du PDIPR. Il y a peu de V.T.T. ; grâce à la multiplicité des pistes, aucun parcours n'est balisé pour cette activité. Le centre équestre utilise très peu le versant du Taillefer. Des animations sont parfois réalisées par des gardes du Parc National des Écrins. Les services du R.T.M. et de l'O.N.F. ont crée un arboretum comprenant des essences exotiques en 1990. Des classes de neige et des classes vertes l'ont visité lors de visites encadrées par un garde forestier.
Toute la partie haute du versant du Taillefer est propriété de la commune. Les bois sont soumis au régime forestier et gérés par l'O.N.F. Leur accessibilité est bonne. Ils produisent un bois d'altitude de qualité. La partie domaniale est située en limite de la commune avec La Valette.
Depuis 1990 il n'y a plus de location des montagnes. L'ancienne charge s'élevait à 700 moutons (montagne qui comprenait le Clôt de Beaumont). La remise en place du pâturage sur la zone du Louvet se heurte au problème de la pollution des sources de captage. L'activité de pâturage est aujourd'hui concentrée sur les pistes de la station. L'abandon du pâturage induit une pousse importante de ligneux notamment au niveau de la zone du Louvet.
Le lac du Brouffier, propriété communale, est loué à l'Union des pêcheurs de Grenoble. Un alevinage régulier y est pratiqué. La cabane est en libre usage pour les randonneurs et les pêcheurs.
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Le Taillefer est donc un massif peu peuplé puisque les communes, appartenant aux cantons de Bourg-d'Oisans et de Valbonnais, ne comptent, au total, que 4814 habitants (RGP de 1990). Par ailleurs, des disparités sont à signaler entre les communes les plus enclavées peu axées vers le développement touristique (par manque de moyens ou par désir de tranquillité) et celles qui, s'appuyant sur leurs richesses naturelles, paysagères,... essaient de trouver leur voie dans le développement touristique.
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C. Le foncier
Le tableau et le graphique ci-dessous représentant la synthèse des status fonciers par propriétaires sur le site Natura 2000 du Taillefer. Les surfaces se rapportent au nouveau périmètre proposé par l’opérateur.
Propriétaire Surface (hectares) commune de Livet-et-Gavet 7,9 syndicat du Petit Galbert 159,4 commune de La Morte 417,8 commune de Lavaldens 601,6 commune d'Ornon 575,2 commune d'Oulles 722,3 section Gavet-Clavaux 693,8 Total 3178,0
Répartition du foncier sur le site Natura 2000 du Taillefer
syndicat du commune de Petit Galbert Livet-et-Gavet 5,0% section Gavet- 0,2% Clavaux commune de 21,8% La Morte 13,1%
commune de commune Lavaldens d'Oulles 18,9% 22,7% commune d'Ornon 18,1%
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D. Le bâti
1. Les accès au massif
Le massif du Taillefer connaît durant les mois d'été une fréquentation touristique importante. En été, recherché pour son caractère sauvage, ses paysages et ses lacs, il est apprécié par les randonneurs et autres amoureux de la nature. On y, accède relativement facilement, par deux routes en très bon état.