Commission Locale d’Analyse et d’Information sur le Risque Séchilienne – CLAIRS

le mardi 25 juin 2013 en Préfecture

DOSSIER DE PRESSE

Contact presse : 04.76.60. 33.44

Pourquoi une Commission Locale d’Analyse et d’Information sur le Risque Séchilienne – CLAIRS ?

Présidée par le préfet la CLAIRS rassemble des élus, des représentants d’associations, des experts, des politiques, des industriels, des médias et des services de l’État.

Elle a pour objet le suivi du risque majeur d’éboulement des ruines de Séchilienne et l’information des populations. Elle s’est réunie pour la 1 ère fois, le 23 février 1994. Il n’y a pas de périodicité établie. La CLAIRS s’est réunie pour la 9ème fois, le 29 juin 2011.

L’exercice de sécurité civile « PSS Séchilienne » du 27 novembre 2012, la révision du plan de secours spécialisé et l’activité très importante que connaît la zone frontale des Ruines, justifient la tenue d’une nouvelle réunion « CLAIRS » le 25 juin 2013.

Qui est membre de la CLAIRS ?

Conseil régional

• M. le président du Conseil Régional

Parlementaires

• Mme. Marie-Noëlle Battistel – députée de l’Isère • M. Michel Issindou – député de l’Isère • M. Michel Destot – député – maire de • Mme Annie David - sénatrice

Conseil général de l’Isère

• M. le Président du Conseil Général • M. le Conseiller Général du canton de et maire de St Barthélémy de Séchilienne • M. le Conseiller Général du canton de Bourg d’ et maire du Freney d’Oisans

Collectivités locales

• M. le maire de St Barthélemy de Séchilienne • M. le maire de Vizille • M. le maire de Pont de Claix • M. le maire de Séchilienne • M. le maire de • M. maire de Notre Dame de Mésage • M. le maire de Champ sur Drac • M. le maire de St Pierre de Mésage • Mme. le maire de • M. le maire de Claix • M. le maire de Bourg d’Oisans • M. le maire d’Allemont

• M. le maire d’Auris en Oisans • M. le maire de Besse en Oisans • M. le maire de Clavans en Haut Oisans • M. le maire du Freney d’Oisans • M. le maire de la Garde • M. le maire d’ en Oisans • M. le maire de Livet et Gavet • M. le maire de Mizoën • M. le maire de Mont de Lans • M. le maire de • M. le maire d’ • Mme. le maire d’ • M. le maire d’Oz en Oisans • M. le maire de St Christophe en Oisans • M. le maire de • M. le maire de Venosc • M. le maire de Villard Reymond • M. le maire de Villard Reculas • M. le maire de Villard Notre Dame • M. le maire de Villar d’Arêne (05) • M. le maire de La Grave (05)

Services de l’État

• Mme. la ministre de l’écologie, du développement durable des transports et du logement - Direction générale de la prévention des risques • Mme la directrice régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) • M. le chef de l’unité territoriale de la DREAL de l’Isère • M. le chef du service prévention des risques de la DREAL • M. le directeur départemental des territoires • M. le directeur départemental des services d’incendie et de secours • M. le colonel, commandant le groupement de gendarmerie • M. le chef du service de restauration des terrains en montagne (R.T.M.) • M. le directeur territorial départemental de l’Isère de l’Agence Régionale de Santé • M. le colonel, chef de l’état-major de la zone sud-est • M le directeur des relations avec les collectivités - Préfecture • Mme le chef du service de l’information et de la communication interministérielle-Préfecture • M. le directeur centre d’études techniques de l’équipement (C.E.T.E.) de Lyon • M. le chef de la mission inter-services de l’eau et de la nature (MISEN) • M. le chef de la mission interministérielle des risques naturels et technologiques (MIRNaT) • M. le directeur départemental de la protection des populations

Partenaires institutionnels

• M. le président de la chambre de commerce et d’industrie de Grenoble • M. le directeur régional de -Télécom • M. le président du S.I.E.R.G. • M. le président du SYMBHI • M. le président de la commission locale de l’eau Drac • M. le président de la communauté de communes du sud grenoblois

Comité d’experts

• Monsieur Marc Panet, président du comité d’expert

Associations

• M. le Président de l’association des quartiers du Péage de Vizille • M. le Président de l’association de développement touristique de l’Oisans • M le président du comité d’action des ruines • M. le Président de l’Institut des risques majeurs (IRMA) • M. le président du Pôle alpin d’études et de recherche pour la prévention des risques naturels

Industriels

• M. le Directeur de l’établissement Arkéma à Jarrie • M. le Directeur de l’établissement Cézus à Jarrie • M. le Directeur de l’établissement Air Liquide France Indutrie à Jarrie • M. le Directeur de l’établissement des Papeteries de Vizille à Vizille • M. le Directeur de l’établissement Vencorex à Pont de Claix • M. le Directeur d’EDF – Unité de Production Alpes

Médias

• M. le Directeur de France Bleu Isère

Quel est le contexte?

Face au risque d’éboulement des Ruines de Séchilienne, l’État a mis en place depuis 1985 une surveillance instrumentée en temps réel, sous responsabilité du Centre d’Études Techniques de l’Équipement (CETE) de Lyon. Cette surveillance est toujours active.

Au titre de la sécurité civile, l’État a, notamment, procédé à la réalisation d’un merlon de protection puis à l’évacuation, par expropriation, du quartier de l’Ile Falcon, à Saint Barthélemy de Séchilienne.

Le plan de secours établi en 2004 retenait comme conséquences principales, en cas d’éboulement rocheux de 3 millions m³ :

• la coupure de la RN91 (maintenant RD1091) • la création d’un barrage naturel en fond de vallée dont la rupture entraînerait une onde inondant les communes aval, voire dans les hypothèses les plus défavorables, l’inondation des plates-formes chimiques de Jarrie et Pont de Claix situées en entrée sud de l’agglomération grenobloise.

Les éléments de connaissance du risque ont évolué depuis 2008 amenant ainsi à reconsidérer le risque à la baisse en termes d’impacts potentiels et d’enjeux de sécurité civile.

En effet la modélisation, réalisée par la Compagnie Nationale du Rhône en 2008, montre une érosion progressive du barrage naturel qui se formerait sur la Romanche en cas d’effondrement. Il n’y aurait pas de rupture brutale du barrage ni d’impact significatif sur les communes en aval, notamment Vizille et les communes d’implantation des plates-formes industrielles du sud grenoblois, comme envisagé initialement.

Le scénario dimensionnant est celui défini pour le court terme par les rapports du collège d’experts et notamment le dernier rapport PANET III de janvier 2009, en tenant compte par ailleurs des différentes études engagées par le SYMBHI (Syndicat Mixte des Bassins Hydrauliques de l’Isère), maître d’ouvrage des parades hydrauliques.

L’éboulement le plus probable est appelé à se produire en plusieurs phases, pour un volume total inférieur ou égal à 3 millions de m³.

Dernier éboulement

Un important éboulement s’est produit au niveau de la zone frontale du versant instable des Ruines de Séchilienne le samedi 27 avril 2013, d’un volume total estimé à environ 1000 m3.

Au cours du vendredi 26 avril a débuté un épisode pluvieux relativement intense (65 mm en 6 jours entre le 26/04/2013 et le 01/05/2013). Les 26 et 27 avril, les intensités des précipitations sont restées moyennes, néanmoins, l’éboulement s’est propagé dans la partie inférieure de la zone frontale, puis dans le cône d’éboulis (avec un gros bloc d’environ 15 m3 arrêté sur le cône pratiquement à mi-pente). Un gros bloc s’est propagé au-delà de la Romanche et a été arrêté par le merlon.

Cet éboulement n’a pas modifié le comportement d’ensemble de la zone frontale. Les vitesses au sommet de la zone frontale restent aujourd’hui relativement élevées. D’autres éboulements, d’un volume équivalent voire légèrement supérieur, sont toujours possibles au sommet de la zone frontale à l’occasion d’événements pluvieux, même d’intensité faible à moyenne.

Quels sont les enjeux actuels ?

Vulnérabilités et enjeux de sécurité civile :

Il n’y a pas d’enjeux majeurs aux populations et aux sites industriels du sud grenoblois, au regard d’un risque revu à la baisse, comme indiqué précédemment.

Les enjeux sont actuellement liés :

• A la circulation routière de la RD1091, dans l’attente de la déviation ; • A la desserte de l’Oisans et de la poursuite des activités économiques • A la formation d’un possible nuage de poussière au moment de l’éboulement. Une zone dite ‘’sous nuage’’ a donc été établie par précaution. Dans ce secteur, le DOS peut ordonner comme consigne une mise à l’abri momentanée, si besoin.

La population concernée en sera informée par anticipation. Le suivi technique permanent du site par le CETE et le présent dispositif garantissent en effet l’anticipation des mouvements et dès lors, de la réponse opérationnelle.

Les parades anticipées :

Une déviation routière de la RD1091 , perchée en rive gauche de la Romanche sur la commune de Saint-Barthélémy-de-Séchilienne. Elle sera réalisée sous maîtrise d’ouvrage du Conseil Général de l’Isère de sorte que celle-ci ne puisse être impactée par l’éboulement (mise en service automne 2014).

Des parades hydrauliques, sous maîtrise d’ouvrage SYMBHI, consistant en des travaux de rehaussement et de confortement des digues pour faire face à une crue centennale sur le secteur (550 m³/s). Celle-ci est majorée du sur-débit induit par une érosion du barrage naturel formé en travers de la Romanche lors de l’éboulement de 3 millions m³ (50 m³/s). Cette opération est alliée à des travaux dans le lit mineur de la Romanche (arasement d’une partie des bancs végétalisés et suppression d’un seuil) pour permettre un transit hydraulique entre les digues de 600 m³/s (fin des travaux prévue en fin de l’année 2015).

L’emplacement du site :

Quelles sont les actions des partenaires institutionnels ?

La surveillance du site par le CETE DE LYON de Lyon

Le groupe “Risques rocheux et mouvements de sols” du CETE de Lyon est chargé, en permanence, du suivi et du contrôle de l’évolution du phénomène pour le compte de l’État. Ce suivi est assuré tout au long de l’année 7j/7j – 24h/24h, même en dehors d’une éventuelle situation de crise.

La surveillance de la totalité de la zone en mouvement est réalisée de manière globale par quatre dispositifs indépendants et complémentaires : les dispositifs automatisés extensométriques, optiques, radar et météorologique.

Un logiciel (GESSRI) développé spécifiquement pour gérer de manière structurée l’ensemble des données assure le pilotage des acquisitions, le transfert des informations, la mise à disposition des données, la délivrance d’alertes sur dépassement de seuils à destination de l’équipe CETE de Lyon chargée du suivi du site (3 agents sont reliés en permanence, par téléphone portable, au dispositif de suivi du site). Ces agents peuvent consulter les données en temps réel.

Les résultats des mesures sont exploités en continu par le CETE de Lyon. Ils permettent de détecter les signes précurseurs des éboulements et de formuler un pronostic concernant le délai jusqu’à la rupture.

Relevés de mesures à partir du versant opposé

Des relevés-radar et des photos satellites

Le Plan de Secours Spécialisé (PSS) risque d’éboulement des « Ruines de Séchilienne » prévu et activé par le Préfet

Le PSS Séchilienne, approuvé par arrêté préfectoral le 12 février 2013, établit le dispositif d’alerte et de mise en sécurité des personnes susceptibles d’être concernées par le risque d’éboulement des “Ruines de Séchilienne”. Il se substitue au PSS du 4 décembre 2004.

Le préfet de l’Isère a la responsabilité du déclenchement du plan de secours dans ses différentes phases. Il en devient le directeur des opérations de secours (DOS). Il a sa disposition un poste de commandement fixe, le centre opérationnel départemental (COD) et un poste de commandement opérationnel (PCO).

Les acteurs :

Le COD est l’organe de commandement du préfet (ou de son représentant). Il est placé sous son autorité. Dès lors que le préfet en décide l’activation (après mise en place d’une cellule de veille, si besoin), le COD est situé en préfecture de l’Isère, à Grenoble.

Le PCO, situé à la mairie de Saint Barthélémy de Séchilienne, permet le commandement tactique des opérations dans la zone d’opération.

Le chef de PCO définit les besoins, notamment en soutien et/ou secours en liaison avec les autorités locales et les exprime au COD. Il prend en compte la situation météorologique du moment et toutes informations utiles en termes de prévision.

Le DOS et le chef du PCO sont entourés des représentants des services compétents qui les conseillent et les informent :

• CETE de Lyon • Collège d’experts • DDT • Conseil Général • SDIS et SAMU • DREAL • Gendarmerie + DDSP • ARS • DIR CE et DIR MED • DDPP + DDCS • DDSD EN Inspection académique • Météo-France • EDF • France Télécom – RTE – ERDF • SNCF • société des autoroutes AREA • ADRASEC • DMD • Services de la préfecture (communication, sécurité civile...)

Les niveaux du plan :

► Phase 2 : vigilance renforcée

Le CETE de Lyon informe la DDT et la préfecture / SIDPC dès lors que l’un au moins des critères suivants est atteint : vitesse, persistance éboulements.

o Critère de vitesse :

Dépassement de la valeur 7,5 pour le paramètre défini comme suit : rapport entre la vitesse journalière du jour considéré et la vitesse journalière moyenne sur l’année N-1 (1er juillet au 30 juin) sur au moins trois capteurs appartenant à la liste suivante : C1, C2, A13, E3, A23, G2, G6 et J1.

o Critère de persistance d’éboulements :

Persistance d’éboulements significatifs de l’ordre de quelques centaines de m3 à quelques milliers de m3 (a priori identifiés et ayant engendré une mise en vigilance de 1er niveau) ou éboulement de plus de 10 000 m3.

Le collège d’ experts est mobilisé.

La vigilance renforcée peut être éventuellement levée (décision du préfet sur avis des experts du collège d’experts et/ou du CETE de Lyon) après une analyse des courbes de déplacement des capteurs et visite sur le terrain.

► Phase 3 : préoccupations sérieuses

La phase de préoccupation sérieuse est activée par le Préfet en fonction de l’évolution des critères de suivi. : le délai avant une rupture marquée passe à moins de 3 jours (72 heures). La situation est celle d’une logique de divergence, de non réversibilité du comportement de la zone frontale concernée par un possible éboulement rocheux de 3 millions de mètres cubes.

L’avis des experts du collège et/ou du CETE de Lyon est fondé d’après l’analyse du comportement du phénomène, en particulier l’accélération des déformations, le risque d’éboulement d’un grand volume (~1 million de m³) et la concomitance de critères extérieurs tels que l’annonce d’une crue au moins décennale de la Romanche et/ou une alerte météo orange ou rouge.

La posture de préoccupation sérieuse est levée par le Préfet en fonction de la situation.

Le développement de ces informations vise à permettre au préfet de décider toutes mesures adaptées, par anticipation autant qu’il est possible.

► Phase 4 : danger imminent et Phase 5 : éboulement majeur constaté

- Danger imminent

Le passage en situation de danger imminent, sans autres phases préalables apparaîtrait comme une situation d’exception dans la mesure où le suivi permanent de l’activité du site doit permettre une anticipation opérationnelle conduisant, préalablement à l’éboulement, à l’activation des phases précitées : vigilance renforcée, préoccupation sérieuse et danger imminent.

Le pronostic du déclenchement de l’éboulement est de l’ordre de 36 heures.

Cette situation est celle d’une possible divergence rapide du phénomène

Les mesures prises en phase 4 puis 5 :

• Informer- Alerter les maires

• Garantir la sécurité les populations : si besoin mesure de confinement temporaire pour les populations de la zone sous nuage définie au chapitre 1 – cf carte interdiction des accès, voire exceptionnelle mesure d’évacuation temporaire, si besoin en cas de crue particulièrement forte et simultanée)

• Faire assurer le relais d’alerte et la mise en sécurité des intervenants sur les chantiers : par les maîtres d’ouvrages, Conseil Général pour la ‘’ déviation de la RD 1091’’ et le SYMBHI pour les ‘’parades hydrauliques’’

• Interdire et contrôler: - les abords du site de l'éboulement, - le fond de vallée entre, à l'Ouest, le carrefour RD10 91/route des RIVOIRANDS (exclus), à l'Est, la voie de desserte du lotissement du GRAND-SERRE (incluse) - prendre toute mesure complémentaire pour l’interdiction d’accès au secteur

• Gérer les conséquences sur la circulation routière

• Prendre en considération les conséquences d’un isolement partiel ou total de l’Oisans :

• Considérer les conséquences d'une éventuelle atteinte des captages d'eau potable

Vue du site avec vue sur , la RD 1091, la Romanche et le site de surveillance du CETE