Journal N° 2 A4
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Le journal de la Cousinade Ollivro Le journal de la cousinade paraîtra 3 fois. Numéro 2 - Mars Avril 2014 LA FAMILLE S’AGRANDIT ans le premier numéro du journal de la cou- paroissiaux et les registres d’Etat civil, nous ren- sinade nous indiquions que Pierre Ollivro et controns également de nombreuses personnes dont D Mauricette Tavel avaient 5 enfants. Depuis des parents portaient le patronyme Ollivro. Et c’est à les recherches se sont poursuivies. Avec l’aide du chaque fois des souvenirs qui refont surface, des pho- centre Généalogique 22 et notamment Danielle Le tos et documents transmis de génération en généra- Conte (une petite cousine de Plémy !) la famille tion qui nous sont confiés. Nous les numérisons afin compte désormais 12 enfants, ce qui n’était pas ex- de les préserver. Certains seront présentés lors des ceptionnel à l’époque; 8 filles et 4 garçons nés entre journées de la Cousinade les samedi 28 et dimanche 1729 et 1750. Il est précisé dans les registres parois- 29 juin. Citons notamment les livrets militaires de siaux de Plumieux Emmanuel Ollivro que Mathurine est de la classe 1882, décédée en 1730 dont nous avons pu- dans la forêt de Coë- blié la photo avec tlogon, dans la hutte Marie Victoire Moy de sabotier de son dans le numéro 1 ; père. En effet, les celui de Louis Marie sabotiers se dépla- Ollivro, né à Langast çaient de forêt en en 1881 de la classe forêt en fonction du 1901, et mobilisé le bois disponible : hê- 12 aout 1914 ; celui tre, aulne, bouleau, de Louis Marie, de la noyer... nécessaire à classe 1915, né en la fabrication des 1895 à Morieux et sabots. Des enfants mort en 1933 des sont donc nés à Plu- suites des gazages mieux, l’Hermitage- pendant la guerre Lorge, Plédéliac, Lanfains, Saint-Brandan, Plémy, 14/18. Nous avons aussi des documents de moments pour ceux dont nous connaissons le lieu de naissan- plus heureux avec les photos de mariages, de baptê- ce. Nous ne savons toujours pas d’où viennent Pierre mes, de communions. et Mauricette mais leurs trois premiers enfants sont C’est aussi des témoignages oraux que nous collec- nés à Plumieux, en limite du département actuel du tons. Ainsi, Pierre Richecœur époux d’Odette Ollivro, Morbihan (les départements n’existaient pas à l’épo- nous a raconté ses trois saisons qu’il fit à Jersey en que) ce qui pourrait indiquer que Pierre et Mauricet- 1948, 1949 et 1950 que nous publions en page 3. Car te venaient du sud Bretagne. pour Jersey aussi les choses ont avancé. Nous som- Si nos recherches se poursuivent dans les registres mes en contact avec nos cousins des îles anglo- normandes et l’Angleterre et échangeons informations et documents. Bien entendu les Ollivro de Jersey seront présents à la cousinade. Pour mieux correspondre avec nos cousins anglais, nous publions le Jour- nal de la Cousinade en s 22 es départementale Coëtlogon. Archiv langue anglaise. Jacky LLIVRO, au bois de ès de Mathurine O Acte de déc Signature de François Ollivro LES OLLIVRO ET LE TRAVAIL SAISONNIER À JERSEY . lusieurs membres de la famille Ollivro ont participé au travail saisonnier à Jersey et quelques-uns se sont installés à Jersey au cours de cette période. P Emmanuel né en 1881, François Marie né en 1884, Eugénie Anne Marie née en 1886, derniers des 15 enfants de OLLIVRO Louis Marie et HELLOCO Marie Rose sont partis au début des années 1900. Eugénie était donc très jeune. Emmanuel et Eugénie se sont installés sur l’île. Emmanuel s’est marié à Clémence Huaut. Ils ont eu 9 enfants, tous nés bien sûr à Jersey. Le sixième enfant, George Alain est né en 1924, s’est marié avec Yvonne Rabet, née à Jersey de parents français. Trois enfants sont nés de cette union, Danila Yvonne, née en 1955, Roger George et Victoria Elizabeth Louise née en 1960. François Marie a fait pendant plusieurs années les saisons et s’est marié à Marie Françoise Tholomé, née en France, à Groslay (Val d’Oise). Leur premier enfant Odil est né à Jersey. Nous ne savons pas (pour l’instant) où sont nés Hélène et Francis. Leur quatrième enfant, Georges Ollivro est né le 11 mai 1923 à Saint-Malo. Marin sur le bateau "l’Anjoué", il périt en mer, au large de Casablanca le 9 janvier 1945. Sa nièce, Marie Joëlle a entrepris de longues démarches afin que le nom de Georges Ollivro, mort pour la France , soit inscrit sur le cénotaphe de la Pointe Saint-Mathieu dans le Finistère. Guillaume RABET et Angélique GORVEL natifs de Plœuc, grands parents maternels de Danila OLLIVRO épouse SI- MON, petite fille de Emmanuel OLLIVRO ont émigré dans les années 1870. Pierre RICHECŒUR époux de Odette OLLIVRO à fait 3 saisons 1948- 49 -50 et nous donne son témoignage sur ses sé- jours à Jersey. Avant lui, son père, prénommé également Pierre, à également fait plusieurs saisons. A Langast, notamment au Breil, on se souvient encore d’un OLLIVRO, anglais, venu il y a 15 ou 20 ans à la recherche de ses origines. LLLEEE TRAVAIL SAISONNIER ETETET LLL’’’ÉMIGRATION BRETONNE VERS JERSEY 1850 / 1950 'émigration temporaire de quelques milliers de saisonniers chaque année débute vers les années 1850. Elle connaît son apogée à la fin du XIX ème siècle, est ralentie dans les années suivant la première guerre mon- L diale puis pendant les années 1930, avant de connaître une dernière remontée après la deuxième guerre mondiale. Le mouvement diminue doucement à partir des années 1950 pour n'être plus que symbolique après les années 1960. L'essor de la migration se fait en parallèle avec le développement de la culture de la pomme de terre qui demande de nombreux bras pen- dant la période de récolte. Jersey ne possède pas de réserve de main d’œuvre pour l'arracha- ge des pommes de terre primeurs , les agri- culteurs de Jersey font venir des travailleurs français : normands et principalement bretons. La Bretagne du XIX ème siècle est essentielle- ment rurale. Paysans et journaliers subsistent grâce à des activités annexes, telles que la pê- che, le filage, le tissage, les travaux des forges, les forêts, le maquignonnage. La cause déter- minante de l'exode rural est la ruine puis l'ar- rêt de ces activités d'appoint et pour certains Costarmoricains le travail saisonnier à Jersey est le moyen d'échapper à la misère. 3000 à 3500 travailleurs saisonniers sont embauchés chaque année sur l’île de Jersey. Les principaux ports pour la traversée sont Saint-Brieuc et Saint-Malo pour la Bretagne, Granville et Carteret pour la Normandie . D'Armor ou d'Argoat, du Trégor ou du pays de Lannion, de la région de Saint-Brieuc au pays du Méné, de Bégard ou de Mur de Bretagne, de nombreux ouvriers, femmes et hommes, prennent le chemin de Jersey en embarquant à Saint-Brieuc- Le Légué sur les vapeurs de la ligne régulière ou de Tréguier sur des petits voiliers. Ce travail saisonnier génère une émigration importante au cours de cette période. Dans la première décennie du XX ème siècle, point culminant de cette émigration, 1 habitant sur 9 est d'origine française. (6011 pour 52576 habi- tants soit 11,4 %, recensement 1901). Cette présence française est principalement rurale (aux deux tiers). Les Bretons et les Normands se rendent sur l'île pour les 6 à 7 semaines de la saison des pommes de terre. Les plus entreprenants trouvent du travail pour l’été et l'automne (avec les foins et la récolte des tomates) Suite page 3 Suite de la page 2 puis pour l'hiver (pour s'occuper du bétail). Ils peuvent régulariser leur situation en demandant un nouveau visa au consulat. A partir de 1918 un contrat de travail est obligatoire pour venir travailler à Jersey. Tous les Français qui s'installent comme agri- culteurs viennent d'abord comme simples ouvriers agricoles. Ce sont les conditions locales, les occa- sions existantes qui poussent certains à rester sur place alors que leurs compagnons reprennent le bateau pour la France. Malgré des conditions difficiles sur le plan social imposées par le pays d'accueil et malgré une cer- taine hostilité, les immigrants français adhèrent à Ouvriers bretons à Jersey. (La Chronique de Jersey du 6 juillet 1912). des valeurs et des modes de vie contraignants et leur intégration à la population jersiaise s'effectue rapidement. Les enfants de Français nés sur l'île deviennent citoyens jersiais à leur majorité en vertu du droit du sol en vi- gueur à Jersey. Réf : - l'émigration française vers Jersey 1850 1950 Michel MONTEIL Publications de l'Université de Provence. 2005 - l'émigration bretonne Marcel LE MOAL Coop Breiz. 2013 PPPIERRE RICHECŒUR, SAISONNIER ÀÀÀ JJJERSEY Mon père, avant moi, a fait les saisons à Jersey, pendant bras en moins. La ferme, c’était à une dizaine d’années. J’avais 10/12 ans quand il a com- Saint-John, les deux premières an- mencé. Il allait toujours dans la même ferme. A Jersey, nées et à Sainte-Marie la troisième «le dimanche mon père animait les bals dans la cour de la ferme car année. il sonnait de la vielle. Il y avait une différence d’âge entre Je me suis marié en 1945. J’habitais Plaintel. Nous avions 3 vaches et le patron et la patronne. Elle avait aussi des moutons que je mettais dans la ferme, de moitié, à "mi- deux ans de plus que moi et lui 71 ou profit " : la brebis m’appartenait, mais si elle avait deux agneaux, il 72 ans.