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NOTICE HISTORIQUE

SUR

LUGNY T SES HAMEAUX

P}SCRIIltON GIÉRALE DE LA COMMUNE.

Lugny est situé à 22 kilomètres du chef-lieu du dépar- tement et de larrondissement (Mâcon), A 39 kilomètres du chef-lieu judiciaire (Chalon-sur-Saône), à 7 kilomètres et demi de la ligne de Paris A Lyon (station de Pont-de- VauxFleurvil]e) et à g kilomètres de la Saône (port de jean-de-Saônc). Il se trouve par 2° 28 25" de longitude, 46° 28 30" de latitude, à 229m. 36 daltitude. J! est le chef-lieu dun canton, borné par ceux de au nord, de Pont-de-Vaux (Ain) A lest, de Màcon-nord au sud, de et de Saint-Gcngoux à

s, Nous tenons â nouuuer dès ici, avec nos excellents collègues, MM. Garnier et Brossard, archivistes des départements de la Côte-dOr et de lAin, qui ont bien voulu nous mettre â même de tirer de leurs dépôts dintéressants détails, M, B uuilloud, laire de Lugny, et M. Creuseveau, instituteur de cette comun,m,ne, de qui, polir u,aints renseignements, nous avons dû mettre lobligeance â cou tribntion. Ajoutons que nous avons été puissamllsncu t secondé dans nos recherches aux Archives mie Saône-et-Loire. par MM. P oulalier et Poulat. Enfin nous devons des remerciements tout parciculicrs à M. Siraud qui a estimé que cette notice lie serait pas déplacée dans sou Aneeairc de 1892, si riche dailleurs en esti,iables travaux.

--L-- Document

II II II I! II III IJIIlI 11111111 III t 0000005514083 6 LUGNY ET SES HAMEAUX louest, composé de 16 communes (Azé, Bissy-la-Mftcon- n;tise , J3urgy, , Chardonna-v, Clessé, , Grcvillv, Lugny, , Péronne, Saint-Aihain. Saint-Gen- goux-de-Scissé. Saint-Nauricee-Satonnay, La Salle, Vérizet et Viré). embrassant une superficie de 14,452 hectares, avec 9.152 habitants. Le territoire de Lugny se troue presque au centre de son canton. U est limité par les communes de Cruzille, de Grevill y et de Chardonnay an nord, dUehiz y (canton de Tournus) et de Montbellet à Lest. de et de Péronne au sud, de SaintGcngoux-de-Scissé et de Bissy-la41àcon- naise à louest. Sa superficie est de 1,388 hectares qui. daprès luva- luation du revenu foncier des propriétés non bâties faite en 1884, 5e répartissaient ainsi Sol des propriétés bâties et jardins, 7 hectares Terres labourables, 378 hectares; Prairies, 92 hectares, Vignes. 350 hectares; - Bois, 451 hectares; ittures, friches, broussailles et murgers. 75- hectares Routes et chemins. 35 hectares. - Le nombre des maisons recensées lors de lévaluation du revenu des propriétés bâties faite en x888 était de j37 celui des usines était de S.

. Dans la - prelni&e division du départernent arrêtée par les députés de Saône-et-Loire à lAssemblée Nationale, le 6 février 1790, on comptait 86 cantons. Le nombre en fut réduit à 48 par un arrêté du 1 7 frira, ire in X (8 d écenshre 1 Soi). puis suecessivoinen t reporté à 49 et a50 (lois des 25 mars 1868 et 2 7 mars 1874). Aussi pendant toute ta période révolutionnaire Incarnait tIc Lrigny neut e 13 coronrunes (Azé, Bissy-la-Màeo,rnaisc, - Burgy, Clessé, FCruzilic, Lugny, Péronne, Saint-Albain, St,int-Gengonx-de-Scissé, Saint-Maurice-des-Prés, Vérizet et Viré). Chardonna y, et Mootbeltet appartenaient au canton de Tournus, La Salle à celui de Charnay-lès-Màeou et Satonnay à celui de Saint-Sorlin (Archives de Saône-et-Loire, I. L,8, M. 7.) Un décret du an mars ,86r n réuni les cornu unes (Ic Saint-Maurice-des-Prés et de Satonnay sous le non] de Saret-Maurice-dc-Salonnoy. Bray. qui avait été du canton de Salornav-sur-fluve de 171)0 à iSo,, et qui était, à cette date, entré dans celui de Cugny, n passé dans celui de Clurry en 1839. - 2. Renseignement dû à lobligeance de M. Bardenet, contrôleur principal des contributions directes. LUGNY ET SES HAMEAUX

Ce territoire, compris entre le coteau de] a Bou cherette au nord, la montagne du Château â louest, les hauteurs du bois des Sablières au sud, et arrosé par une rivière et trois ruisseaux, est assez accidenté. Le lieu habité le plus élevé, le Grand-Bois, est à 330 mètres, La rivière de la l3ourbonne prend sa source au pied du bois du Château, et coule de louest à lest vers la Saône, après avoir reçu, dans la traversée de la commune de Lugo y, les eaux du ruisseau de Bissy, venant du village du même nom, du ruisseau de lAil, venant de Collongette, et du ruisseau de Fissy, venant du hameau de ce nom. Le sol qui appartient au terrain jurassique inférieur est calcaire en général, marneux dans les -valions de Collon- gette et de Fissy, argileux dans les bois au sud de la Bern-bonne. Les parties montagneuses sont constituées par les roches éruptives (grès porphyroïde et micro-gra- nulite). Les fossiles les plus communs sont les ammonites, les pholadomies, les rynchnnelles et les térébratules. On trouvedela pierre ichaux près dit bourg.Lacouchearable varie entre o [n. 40 et o m. 5o dépaisseur. LAnnuaire de - Sa3ne-et -Loire pour 1869 signale la présence dune source ferrugineuse à Lugny. - Le bourg est bâti au pied de la montagne du Château et à la source de la Bourbonne. Les maisons sont alignées à droite et â gauche dune rue principale, perpendiculaire au chàteau, à laquelle viennent aboutir toutes les autres. Les places sont celles du Pâquier ou de la Mairie, de lEglise (ancien cimetière) et du Marché. Lugny est relié à Màcon par le chemin de grande communication n 82 et par le chemih dintérêt commun n°3, a Tournus par le chemin de grande communication n° 6; et ii la station de Pont-de-Vaux- par le chemin de grande communication n 55. Services de voitures de Lugny à Mâcon et de Lugny à la station de Pont-de-Vaux-Fleurville.

z. Il est très morcelé il comprend 6.778 parcelles. IL y a 58 propriétaires de plus de o hectare,, de plus de s hectares. rrente -deux ménages seulement, les fonctionnaires à part, oc sont pas cotés au foncier. 2. Dès 906 OH trouve mentionné lejluvins qui mentor Borboatia. (Ragut, CarI,,laire dc Saint- Vioceot-dc-ftfdron. M âcon, 1864, in-,Ç P- 207.) Elle sappelaitelait encore la Borho,scc en 1485. (Archives de Saônc-et-Loire, E. 173, a ) 3. Larène de micro-granulite est exploitée comme sable vitri- fiable. Voir la planche. 8 LIJONT ET SES HAMEAUX

il y il Lugny une justice de paix, une bHgade de eiiannerie, une recette des domaines, une perception des contributions directes, une recette des contributions indirectes, un bureau de poste et télégraphe, deux notaires, un huissier, un receveur buraliste, un médécin, un pharmacien et une sage-femme.

Il. - TvsloLooIn nes rdais 0E LA coMMUNE, HAMEAUX, - ÉCARTS ET 1.IEUXOITS. -

On noserait plus écrire aujhurdhui que u Lugnv, sui- vaut toute apparence, a emprunté on noum d dieu Lun us u 1 . il est certain que ce niot il formé ft lépoque romaine dun gentilice dont le thème serait Luriinius et de la désinence an/s qui caractérise e feindre; ou propriété immobilière individuelle au temps de llimnpire2. Un diplôme du roi Eudes et deux chartes de labbaye de Cluny mentionnent, la villa appelée Luvinracus en 891 ,en 981 4 et en 98z 5 . La chute du o, fréquente entre deux vo yelles autres que la ét l ie, se rencontre en 1219, dans un accord fait entre lévêque de Chalon et labbé dt! Clunv par les soins du prieur de Lugn (IV ... . rior Luiniaci) et de larchidiacre de Flavignv s

t. Monnicr, SIa/isliqssc de larro,,dissemenl dcJidro,z dans lAuuuairc dc Sadae-e/-Loirc pour t 824, Màcon. i8ain-i 2, P. in3, n. a. - Et encore le douze à quinze ans, on a découvert des tombes formée, de murs secs et remifer,nan t des osse,, cils. Jilles paraissent avoir appartenu là des temps très reculés.lés. Qn quelques raisons de croire que jadis il existait dans ces lieux un temple consacré -à la lune, ainsi que lindique le mioni moéuae de Lugny , e. (Id, No/i/e historique de l,trroadissen,e,zt de Mâc,s,s dans lA maaisirc dc Smréae-el -L ocre pour 1829, Mécon, 18 29, in-1 2,

2., Cest aussi létymimotogie de Lugnv-lés-, des autres Lugny de Fiance, de l.uigoy (Euro-et-Loir) et deLuvigiav (Vosges). l vinée es (d e Juz in jus) a donné de n, è me] lit" (Aisue) et Jeu- 5oy(Aube). Une erreur do Dom Bouquet (iX, 464 b) n fait signaler par M. dArbois de j uba i n i! le (Rcehcrches 55cr lor friec de la praprid/éfooeiérr eu Freiner, Paris, 1890,. in 8&, p. aj) une rifle juvi;, jerez en M à connais il fa u t lire L ovin cacas. . Dona Bouquet, Inc. cii., et Ragent. oft.cd., p. 76. 4. Berna ré et liruel. Recueil des rIzeries dc labba),e dc Cireur, t. li, Paris. aSSo, in-e, p. 6n8. . Id., ibid.,- p. 649. 6. Nous devons la connaissance de ce document à une obli- geante communication de notre savant confrère, M. A. Bruel. LUdNY ut sis HAMEAUX

• Les Tonnes françaises.aneiepnes sont Luignie en 1214 1, Lugizie en 1460 2 et finalement Lugny. Le mot néo-latin Lugnireum, calqué sur le français, apparait el•1447 . Fissy a unetymologie analogue â Lugny et vient «un gentiliee comme Fiscius 4. • On trouve la v11ip Firciacus cri dans le diplôme dEudes précité et léglise de Fisiaczis en 1119 dans une bulle pour labbaye de Tourons r. Nous voyons établie dés le commencement du XVe siècle la di!4tinction qui subsiste entre le lias et le Haut Fiss» car en 1409, on qualifiait de villages n Fissy dune part. et dautru part La Chapelle de Fis où se trouvait « e four de la fontaine n Les formes néo-latincs Fixiacum et Fzssiacum paraissent en 1447 1 et •uiôo R; les formes françaises Fisse en 1485 s et Fissey en 1547 In. Coilougelle date de lépoque franque: cest lediminutif de Collonge. nom de lieu très répandu, tiré de la présence dune co/o,ziea ou habitation de serf laboureur du Vil siècle au Xc. - Des chartes de labbaye de Cluny mentionnent la villa appelée Colougicas et Colongetas cri 11 et 1019 12, L:s final a disparu à tort de la cforme française Colongete en 1485 12; il aurait dû se onserver comme dans les Collonges issus de calcin cas.

i. Guigne et Bernard de Lug,tv, de Luignie et nu,, Lugeai! (Chant. J.c Mdco,,nais.géograph(e Jzis/arzq;cc, Paris et Mâcon, 1884, in-1:, p. j72), figurent û cette date et non en I:I (Id,, ibid. I connue témoins t(un acte pour labbaye (le Cluny. (Coin- nlullicatiul, de M. A. 13 mcl. ) :. Archives dc Mùcon, FF. 4. non fol. j. Archives de Saône-et-Loire, E. j3. n 8. - 4. Faseillas (de Fassies) n donné Foissy (Côte-dOr). 5. Archives de Saôn e-et-J.oi re, H. 178, n j . copie. 6. Archives de Màcon,FF. 3, fol. VTlItXV-V1lIXV1. 7. Archives dé Saône-et-Loire, E. ;,, n 8. R. Archives de Mâcon, PU. 4, non foi. n. Archives de Saône-et-Loire, E. 173. iV 1. tu. Archives (le Micon, PU. 3, fol. IX"Xl. se. liernard et Bruel, ap. cil., t. iii. p. 18:. 12. Id,, ibid., P. Ml- 13. Archives de Saline-et-Loire. E. 173, n z. 10 LUGNY ET SES HAMEAUX • Vermilla! est Vermoillet en 1547 1 et Vermeillat en 1689 2 Maclieron avait son orthographe actuelle dès 1467. - Pouot se lit Troupeau dans Cassini (1763). Sa situation sur un monticule indique quil faut rapprocher ce nom des Poybe de Dresse. Le Grand-Bois et La Garenne, non plus que Saint- Pierre, ancien ermitage, nont besoin dtre commentés. Le Bouchet rappelle le voisinage «un bouquet de bois. • Les moulins ont conservé en général les noms de leurs anciens possesseurs. Le moulin Burdeau est appelé au milieu du XVJII siècle Bardeau. Bourdean, de Bordeaux . Le moulin Vallerof est dit de Valeraux CO 1493 ", Velcro! et Valerea,e au XVII1 siècle ", Valleret en I8o9. - Le moulin Quillet et le moulin de lEtangse rencontrent aussi u milieu (lu XVI11° siècle 8. On trouve encore, à cette époque, le Mon lin neuf , le moulin Pou, en 1er, le moulin Pernette qui est peut-étre le moulin Pernin du plan cadastral, et le moulin de la Doleic ou moulin de la Maigrette, alias Maingrettc ° Parmi les écarts disparus, on peut signaler la grange de Champfrecaut, Chamfrecaut, Çhauifreeos!, Champ- fricot, Chea,yj5forco!, Chia-e;;fonos, C/;amfoureo, Chai,- Joreaud, k Collongette, qui existait encore air dernier il et qui tenait vraisemblablement son nom «anciens possesseurs, les de Gilbert, seigneurs de Champ- frecaud u en Bresse,".

1. Archives de Miicon, F?. 3. fol XIlsxll. Archives de Saline -et-Loire, G. 378, n 10. - Vermeil se dit des lieux où il se trouve des vers. (Littré. Dictionnaire lie lei langue frez,,caisr. t. II, partie, Paris. i8a, in-4, P. :468.) . Archives dc Micon. FF. 7, fol. XLIII. 4. Archives de Lugny, GG. o. peniin. s-- .Arcluves de Saùue-et-i.oirc, E. 349, le 3. copie. - (s. Archives de Lugny, loc. cil. 7. Plais cadastral. (Archives de Saône et-Loire, série P.) 3. Archives de Lugny, lac, cil. 9. 158 (Id.) so. td. r. Archives de Lugny, GG. t, et zo. passùo. t:. Commune (le T.hurey, arrondissementde de . 13. Habitaient Collongette noble Jean Gilbert, écuyer. en ,6o: (Archives de Saôue-ct .Loirc, G. 378, n 6) noble Pierre de. Gilbert, époux de Marie de Doretal, en 1638 et en 164:. (Archives de Lugny, GG t); demoiselle Françoise (de) Chanforcaud, femme de noble François de La Tour, en 1635 (Id., ibid.) LUGNY ET SES HAMEAUX I f Les désignations de lieuxdits qui figurent aux plans cadastraux dressés en f809 et en 1841 1 , remontent à toutes les époques de lhistoire. Elles sont tirées, en générai de la situation des terres (A lAbime. Sur la Baisse, A la Baratonne, le Bas de l3rinchamp, En Beau- regard, le Bois Barrot 2 , Bois du devant, Près le Bouchet, le Carruge du Russon, Sur la Chapelle, Chavonnot , Sur la Cueillie, Sur les Combes, Sur la Croix de Bois, Cul-Plain, Derrière Charvanson. le Devant, Entre deux Biefs, Sous le Fiez, Au Grand Chemin, Sur la Grange, Sur Laveau , Sous la Plante, Au Rebas 1 la Reculée, Sous Saint-Pierre, Sous le Chemin tominunal. les jeunes Taillis sous ].a Ruche, Sur les Teppes, le Turreau de la Roue , la Vigne derrière, les Vignes du Cul) ; de leurs dimensions (le Grand Bois, le Grand Champ, la Grande Coupe, la Grande Plante, le Grand Quartibr, le Grand Taillis, Aux Grandes Terres, Longerau , Prés Lion °, Petites Teppes, Au Tarey, le Tarillot ") de laspeet ou de la configuration du terrain (A la Baisse, A la Bosse, Aux Combes, A ].a Blanehe,Aux Crets °, Aux Creux de Chassaigne, le Creux à la Reine, le Creux Noyers, Cul-Plain 13, A lEpinglier, lEsse, le Parterre, le Pertuis du Mont , A la Platière, Au Pontagu, Au

i, Archives de Saône-et-Loire, série P. 2. Dans une situation transversale, comme lie ne. Carrefour de chenil us. 4 . Diminutif (le chavon (bout, fui). - En Chatooneux en 1809. . Fond, extrémité. 6. In vallée. 7. Rebat, écho. (Codefrov, liiclionnaire de lancicnoc laa,,e fr,rucaise, t. VI, Paris. 1889, in-4, p. 66.) Il y a effective,nc,it uh double écho cil endroit. S. 11 faut en rapprocher le Bois la Roux (i 809). Oi, trouve en 1 5 4Es Terseaulde lie (Archives de Mdcon, if. 3, fol. IX "V) etZ Ph-1er dc e Roc (Id., ibid., f61. IXiLVII.) 9. Longue raie; elle a environ 500 métres de longueur. On trouve .Lo;sqereau en 1493 (Archives. de Saône-et-Loire, E. 11 3, copie.) 10. Petits Prés. u Ho Terruillel en Y5.17. (Archivesives dc M kon, if. 3, fol. XII I.) Diminutif de s terrai] s (lcrrale, champ). - Au Tcrs-illol en r8og. 12. Terrains élevés et incultes. 3.Plastics, plat. 14. A rapprocher de lers le Mon? en I 547.(Àrcitives de Màcon, FF. 3, fol CC.) le LUONT ET SES HAMEAUX

Rait 1, Aux Terres Quarrées, En Vaugelle 1): de la nature du sol (le Bois des Sablières, les Boulets 1, Au Bourbillon, la Mouille, Aux Murgiers, la Perrière, Taillis de la Pérale) de son degré de fertilité (Aux Bennes, les Condeinincs, En Raraz , La Taupièrc ); de sa culture, de sa végétation, de son emplantement (Aux Arbrelins, les Beluses 1 , En Blotte 9, la Bouche- rette i n ,les Brossesu Turreaux, le Brûléis, A la Bruyère, Aux Champs, En la Chardonniére, les Charmes, Aux Chataigneraies, Aux Chènevières, En Crépigny 113, Au Creux de Chassagne, Aux Creux de Chassaigne ", Au Creux - Noyers, Aux Crux u, Aux Essards, lEssard Martin, lEssard Pàc1uier, Aux Etroubles 56, la Fa 17, la Friche du Fiez, les Geniévres, la Jonchère , En Mépily 15, les Nkvres s, A la Plante, les Plantes, 1a Prairie, Pré du Lin, Prés Pommicrs,En Saul y,le Sorbier, les Souchots, Au Surot, Aux Teppes, Aux Terres, Sur les Tillets, Tronches communales, A la Verchère, A la Verne, Aux Vessaules); do lécoulement des eaux (le

• t. Aux Raies. - t • a. Petite vallée. Terres do Boulet en 1809. 4. Paniers a raisin. . Terres productives. (Larchey, DJCIiOJ,IIQbC des rom,, Paris; 188o, iji-12, P. 109.) 6. Végétation rare. 7. Tas de blé. 8. Prunelles. Es Belouses en j (Archives de Mâcon, PI. 1. fol. Xll"J.) . Mots, hlnste, motte de terre produ ite par le labour, (Gode- froy 3 op. cri., t I, Paris. 188,, in-(, P. 665.) ao. Di niinutif dé honchet, petit bois. t,. Broussailles. n, i minutif de breuit. En fin tillé en 1547 (Archives de Macon, FF. , fol. CC. 13. Crépinière, épine-vinette. l4. Centrera, chênaie. 15. Crue, accrue, extension «un bois. 16. Esteule, estrade. estrouble, chaume. (Godefroy, Q. cil., t. III, Paris, 188, iii-4, p .6l-) 17. Psgns, hêtre, La F517 en 1493 (Archives tk Saêne-et-Loire, E. 349, n,, copie.) Ro,., de la Grand 14r en 1809. i8. Jearicirire en 1809. 1g. Mcspilelusrs , lieu pI aillé de néfliers. De nié nie Sa lice! ri n (saulaie, de salis, saule) a donné Saulcy (Aube). zo. Bar ivyèvrc en 1547. (Archives de Màcon FF. 3, fol. IX"X.) Nom fréquent qui sapplique toujours à des prairies do des terres basses et humides. LUGNY ET SES HAMEAUX 13

Carruge du Russon I, le Chariot, Ez Chanots, Pré de lEtang). Beaucoup ont comme qualificatifs des noms «hommes (Au Champ Fouillot, Au Champ Layet. Au Champ Martin, Champ Valuer, Aux Chapuis 2, Chez Colas, Derrière chez Lucquet, Sur chez J-Iugon. les Crets Carterot , lEssard Martin, lEssard Pr\quier, En Margrand , Pré Chapeau, Pré Guerry, les Prés Rachassin, les Prés Va]lerot, le Quart Martin, Sur Renaud, En Sirnonin, les Terres (le Burdeau, les Terres Millet), ou des noms danimaux (A la Charre des Loups, le Chevrier, Au Papillon, Pré des Anes, les Renardières, Terre de la Cabriole). Quelques-unes rappellent lancien domaine ro yal (le Creux il la Reine), le régime de la féodalité (le Bois du Fiez, la Friche du Fiez, A ]il Sous le Fiez), les propriétés des seigneurs (En Cinpoint ), celles des abbés de Tournus (Vignes lAbbé), des curés (Terre du Curé), et des chapelains (Terre de Saint- Hubeau O), diverses constructions (Sur la Croix de Bois, Sur les Granges, Au Meurot, la Planchette, Pré du Pont, les Prés de la four, Terre du Four, Aux Vignes de la Mure). Létymologie de certaines dentre elles est dune iden- tification particulièrement difficile. Telles Au Bégoin,llois de la Douze, Aux Brailles; Brinchamp (Bronchanip en 1493 , En Brinehand en 1809). Chansanvy , Char- vanson (Charbenson de Fissey, bois communal, en 1 47 , les Chircs (Aux Prés des Chires en 1809), la Couarle (Aux Terres de la Couarle en 1809), A la Folie, En Foumeriole °, les Fratiéres Il , Au Mouler, les Pedu- res, Au R iduré, Raussin (Eu Rossan, En Rossans, En

r. Russon, petit ruisseau, a. Vers les Chapuys en 1547. (Archives de Mcon, FF.;, fol. IX"XlX,) 3. Se rencontre comme nom dhomme dès (Archives de Saônc-et-Loire, E. n 3, cOpie.) 4. Margucran, Margerait. 5. Saint-Point. Cf. § V. 6. Saint-Thibaut. Cf. § XI. . Archives de Saône-et-Loire. E. 349, n 3, copie. 8. Aujourdhui Champ San,,5. 9. Archives (le Mâcon, F1 , fol. CC. ro. Aujourdhui En Fremiale. ii. Fraterie, lieu infect. (Godefroy, op.. rit., t. IV, Paris. 1885, 14 WON? ET SES HAMEAUX

Rossain Cfl 1547 , Au Ronsin en 1809), Aux Tanchelis, Vers Thoux (Vers Tours et Vers Toux en 1547 , Aux Vertouts en 1809).

III. - ORIGINES DE LA COMMUNE.

J.àaC de pierre nest représenté Lugny, jusquà présent du moins, què par une hache polie, en jadéite, qui mesure o 113.095 de la lame au talon, et o m.o55 dans sa plus grande largeur. Elle a été trouvée au Tarillot Du temps de loccupation romaine,« n signalé une faux en fer, qui figure au musée (le Tournus et dont les dimen- sions, dapriis le catalogue imprimé de cet établissement, sont les suivantes D. 0,96. L. o.o6 u 4. On aurait,en outre, trouvé ait de Fissy des monnaies (le Dèce, Victorin, Postume. Tétrieus I, Gallien, Claude le Gothique, Valentinien J (de 249 à 375 de notre,ére) n Lépoque burgonde a fourni deux importants cimetières, qui malheureusement ne semblent pas avoir été fouillés méthodiquement. Ils Ont été explorés par M. Le Grand de Mercev et par lui décrits dans le bulletin de la Soeidt,i des amis des arts et des sciences de Tour,, us 6. Citons les passages -essentiels de sa net(!, ceux qui étant descriptifs paraissent les moins sujets â contestation A lest du village (de Fissy), au sommet du coteau, est situé lancien cimetière lieudit aux Chapuys et aux petites Teppes. il occupait jadis plus dun hectare... Le sol y est générale- ment rocheux mais par intervalles on trouve un calcaire en décomposition, tendre et friable, dans lequel les cer- cueils ont été déposés. Il le courant du mois de janvier 1882, pour lélar- gissernent dun chemin, on a entamé le sol des petites Teppes et fait quelques découvertes. Dabord, un mur. ss centimètres dépaisseur, en pierres de petit appareil

I. Archives de Mâcon, FF. 3, fol. VIIIXXXV, lXx1III et IXUXVIII. - Raus, ras, roseau, chaume. (Godefroy, op. cil., t. VII. Paris, en cours de publication, in-Ç, p. 340.) s. Archives de Mcon, F)?. 3, fol. IX-XI et CC. . Nous devons tous nos reme rcienients â M. llouillnud, maire de Lugiiv, qui a bien voulu faire entrer cet objet dans notre collection. 4. Catalogue dit- musée de Tdnrnus, Macon, 1886, insm, p. 90, D 53. . Le Grand de Mercey. Voir plus loin. 6. Tournus, 1882, in-8, P. 13 et suiv. - !.00NY ET SES HAMEAUX liées au mortier de sable et de chaux. Une Série dassises régulières alterne avec un rang de petits moellons échan- tillonnés placés obliquement et parallèles. Il y avait, dans les déblais, du charbon de bois, des cendres, des os brûlés, des tessons de poterie romaine, un fragment de sonnette, une monnaie de lempereur Postume (257 a. ap. J.-C.) JMP. C. POSTVMVS P. F. AVG. Revers MTNER. FAVTR., et une hachette en fer burgunde. cc Au nord du mur reposaient un cercueil monolithe et trois sépultures sous dalles ït parois maçonnées. Le premier est une auge funéraire creusée daplomb dans un bloc de pierre calcaire tendre extrit dun banc situé dans le massif qui est :i louest du hameau, :i Char- vançon. Ce cercueil est plus large â la tête quaux pieds de 24 centimètres. Le couvercle est dune seule pièce et affleure tes bords. Il présente verticalement, tout autour, une plate—bande de tu centimètres de hauteur, et en dessus trois pans, dont deux inclinés et celui du milieu horizontal . Ce moimment est dune mauvaise exécution il «est québauché à la broche ou avec un marteau i pointes très léger, car les stries sont irrégulières et tor- tueuses. Il ne portait ni marques ni inscriptions. « Il renfermait le squelette dun individu de 30 ans environ, de taille moyenne, u Des trois autres cercueils placés au midi, â.quelques décimètres du premier, deux noffraient aucun intérêt. Le troisième renfermait le squelette dun individu (dune jeune femme P) de zo à 25 ans, de petite taille 2 Nous avons trouvé, dans la région du bassin, un cercle brisé, en fer, de o79 de tour, renforcé sut plus dun tiers de sa circon- férence. Dans cette partie, lobjet a 8 millimètres sur 6 et samincit progressivement des deux côtés jusquaux deux extrémités, où il na plus que , millimètres sur 3. Ce cercle semble avoir rempli le but dun ressort tendant zi refermer la circonférence et â opérer une pression clans la direction (lu centre, il était enveloppé dune étoffe en biais sur les fils de laquelle loxyde de fer sest moulé très fidèlement. Du côté droit du squelette, nous avons trouvé deux bou- clettes â ardillons, en cuivre, dont une reposait sur la face antérieure (lu col du fémur.

I. « Longueur, r"qS, profondeur, 0"43 largeur à la tète. oo, aux picUs, 046 lépaisseur moyenne est de OO95. Pans du cou- vercle, 0"2 5 du côté de la tête, o"ao di, côté des pieds, où il est coupé en sifflet sur u23 de long u. s. u Par exception cette sépulture était orientée du midi au nord. » 16 EUGNY ET SES HAMEAUX r Ces boucles sont de forme rcctangulaiit elles sont suivies dune garniture [lui fait charnière en embrassant le tourillon sur lequel tourne lirdillon. Cest une feuille de cuivre repliée sur elle-même qui enveloppait une lanière qui devait avoir 2 millimètres dépaisseur, main- tenue par un rivet en fer 1 Ces objets ont conservé quelques traces dune argon- turc légère. Les boucles présentent aux quatre angles un petit ornement composé dun point dans un petit cercle cela parait obtenu avec une mèche (le vilebrequin le pointdu centre qui correspond au pivot de loutil est gravé plus en creux que le cercle qui lentoure. La garniture de la boucle est plus ornementée ses trois bords libres sont dentelés ensuite est gravé, en un seul trait, un encadre- ment carré dont les quatrc-angles sont reliés par une ligne droite (croix de saint Andrtfl au centre, où se croi- sent ces lignes, la tète dun rivet en fer dut faire leffet dune perle. Affleurant les bords intérieurs de lencadre- ment, sont répétés, trois par trois, les petits ornements qui figurent aux angles des boucles « Quelle était lutilité de ce cercle en fer associé il deux petites boucles ? Nous navions pas encore complétehient vidé le cercueil de la terre et des objets quil renfermait, quun ouvrier qui enlevait nos déblais nous présenta une plaque de fer mince quil venait de trouver à nos pieds centimètres de longueur, 3 1/2 de largeur, brisée dun côté, figurant do lautre un demi-rond. Si nous avions trouvé cette plaque en contact avec le reste, la question était facile à résoudre cétait un brayer (bandage her- niaire) avec toutes ses pièces. Mais la plaque nous est arrivée de seconde main. Si nous écartons lidée chirurgi- cale, nous trouvons hïnécessairementun détail du costume. Un petit cercle en fer, situé â 15 centimètres environ un- dessous de la taille, enveloppait cet ancien bourguignon, tenant le vêtement écarté et arrondi . A 30 mètres de là environ, au sud-ouest, dans un cercueil sous dalles, à parois maçonnées, un squelette diommue portait à la première phalange du petit doigt de de la main gauche une bague en bronze dune facture

r. o Longueur des boucles oor, largeur nen, épaisseur 000s, longueur des garnitures &027, largeur O0I4. t o Ces objets sont de lindustrie burgonde,.. Nous devons ce renseignement précis à M. G. deMortillet. o - 3 . Nous tenons û -répéter ici que nous entendons laisser à M. Le Grand de M e rcey labsolue responsabilité tic ses hypothèses. LUGNY ET SES HAMEAUX

assez commune. Cest un anneau plat t régulier, épais de millimètre, large de 3, Un chaton massif, sans cise- lures ni creux, &étend sur le corps de la bague sur S millimètres, de même largeur que le corps de celle-ci. De chaque côté du chaton sont gravés en creux sept chevrons et trois traits transversaux. o A quelques mètres plus loin, on atteint la limite sud- ouest du cimetière. Nous y avons fouillé cinq cercueils sous dalles qui ne nous ont rien donné dint&essant. Dans ces parages on trouve quelquessquelettes inhumés sim- plement dans la terre. A 0m20 à peu prèi, au-dessus dun de ces squelettes, vers le milieu du corps, se trouvait un vase contenant quelques fragments de vertèbres dun quadrupède et dos du croupion dun volatile. Ce vase est fait au tour, se profile sur des lignes droites; le pied et les rebords seuls sont arrondis. Il présente, sous la panse, deux bandes circulaires cannelées à la roulette et trois traits enlevés en creux parallèles aux premiers. Ce vase est en terre rouge mal cuite, colorée au dedans et au dehors en brun foncé I. Deux autres squelettes auraient été inhumés dans la position verticale. Lun avait la tête appuyée sur une tuile creuse dans laquelleavait été déposée une petite urne de la Inème fabrique que le vase décrit ci-dessus, mais dune forme allongée. Terre rouge peu cuite, une couche de couleur brun-foncé â lextérieur. Ornements quatre petites bandes circulaires cannelées û la roulette, dont trois sous le col et une sous la panse 2. La position verticale de ces deux squelettes nous étonne, au point de vue du mode de sépulture ; cest un fait que nous navons pas vérifié. « Dans ces parages, qui semblent correspondre à lex- trémité sud-ouest de lancien cimetière, restait un lambeau de terre inexploré. Nous lavons fait fouiller. Nous avons trouvé, à un niveau correspondant à celui des fonds des sépultures sous dalles, des squelettes inhumés- dans l terre, horizontalement, et orientés, comme les autres, au soleil levant. Dans la région des membres inférieurs, trois fois sur la même ligne nous avons remarqué des tessons de poterie ; ils étaient entassés en assez grand nombre et

z. e Diamètre do pied, 0"075 à 005; à partir du pied le vase atteint su,, maximum de panse, o168 diamètre à lorifice, oi hauteur totale, &o9o. ii z. Diamètre du pied 1 ooj â partir du pied le vase atteint son anaxinlu,n de diametre, 0079 diamètre à lorifice, oo56 hauteur totale, 0ii8 i. iS l.UGNY ET SES HAMEAUX dans un rayon assez restreint pour que nous pensions que le vase y fut déposé jadis en entier. Ces vases sont façonnés a la main et non au tour, dune pâte noire et grossière mélangée de franicnts de calcaire, très peu cuits « Il y a quelques années,, M- J-M. Bouilloud, actuelle- filent maire de Lugnv, faisant faire des dfrichements dans son domaine de Saint-Pierre, mit a découvert plu- sieurs sépultures sous dalles. Dans lune se trouvaient quatorze grains de collier en verre de couleur, pour la plupart côtelés (de six et huit côtes de melon), de dia- mètres inégaux compris entre 7 et aS millimètres- Six jouent assué bien lambre transparent les autres sont verts, bleus et noirs. De ce nombre deux grains figurent de petites torches en pâte noire ils sont incrustés, sur le pourtour, dun feston en zigzags. A pointes, dun émail bleu dazur sur Fun etjaune clair sur le second. Ces objets sont de provenance burgunde... » 2 De lépoque franque passons au moyen âge- Nous trou- verons dans les cartulaires de léglise Saint-Vincent de Mâcon, des abbayes de Cluny et de Tournus, plusieurs mentions de Lugny, de Collongette et de Fissy.

M. de Mortillet pense quils appartiennent à la poterie - t , il gauloise avant la conquète. La Plupart de ces objets sont conservés au musée de Tournus primé (p 3 et 94) Ils sont ainsi décrits au Catalogue in] Lusv. - N Si. s Sémui.TURBS r.ALLo]LOMÀINE ET LsURflO%OE DE Brayer, cerceau en fer de 0,79 de pourtour, o,oSS-o,006, avec plaque et boucles en bronze, trouvé aux Chapuys, comm une de Fissy. IV ou V siècle. - N 82. Quatorze grains de collier eu émail, cercueil sous dalle de Saint- Pierre, commuons de Fiesy. Vsiècls.—N83 Hachette burgonde en fer trouvée aux Clmapuys,Coll} mufle de Fissy, près dunsarcophage ni000lyte, V siècle, L. 0.105. L. o,oSo. E. o,oe8. - N 84. Vase funéraire en terre rouge coloré en dehors et en dedans brun fonce, trouvé aux ChapuSs. H. 0,090. - N" 8-86. Vases funéraires en terre rouge semblables au précédent,trou\és à Fissy.H.o,07.L o, r 5.—N87. Vase funéraire en terre rouge, rétréci dans le haut, forme conique, coloré en dehors et en dedans en brun foncé. H. o, m8. - N 88. Vase funéraire eu terre rouge, rétréci dans le haut, forme conique, orné de larmes eu relief, coloré en brun foncé. - N , 89. Petit vase, forme évasée, en terre grise rougeète, - non vernissée, steppes de Fissy. H. 0o75. I). or - N 90. Petit vase en terre jaune peinte en rouge, sépulture des steppes de Fissy. H. o,o;è. U - o,oSo. - N 9m. Vase plat en terre rouge très évasé et peu cuit, sépulture des y. H. o,058 j). 0,130. - N g. Cràoe burgonde trouvésteppes à de Fissy. Fiss - N 4. Petit taureau eu terre blanche friable ou p lètre, montage, trouvé 1 Pissy. L. 0,12 5- LTJGNY ET SES HAMIiAUX

flabord, en 894, ic roi Eudes confirma un acte par lequel Franco, évêque de Nevers, abandonnait ai un nommé Rocco, quatre mcix en culture et une terre en friche À Fissy, outre divers biens dépendant de léglise Saint-Cyr dudit Ne yera, en échange du deux mcix, lun A Collonge, lautre à Lugny. Lusufruit de ces derniers était réservé, leur vie durant, â la femme dudit Rocco, Quarta, et à leurs enfants, Raciilfus et Leutrada, qui sengageaient ii payer dix sous de cens annuel au curé dudit Saint-Cyr et lui laisser, après eux, lesdits mcix amendés 1. En 98r, Vuilibt ytus, fils dun autre Vuilibert ris, donna â labbaye de Clun y , ce quil possédait ii Lugny, un mcix avec ses appartenances, des champs,des vignes, des prés, des bois, la source dudit Lugny, un moulin, des ver- chères, des terres en culture et en friche Lannée sui- vante, labbé May cul, échangea 3 tout cela avec Dodo et sa femme Girbcrga, contre des biens et des droits â La Chassagne 4. En 982, Rodhertus, prêtre, donna aussi â Cluny ses terres, vignes, prés, bois, pâcages et moulins de Lugny Enencore, Hum bertus et Qirbcrgia, son épouse, lui assurèrent, au premier décès de Ion deux, leur mcix de Collongétte 6. En 1019, Ténia et ses fils, Waruifus et Vualterius, déguerpirent à labba ye certaines terres dont ils lui avaient contesté la propriété etquelle tenait de Raculfus, notamment au lieu de Collongette . En 1119, une bulle du pape Calixte II confirma labbaye (le Tournus dans la possession de toutes ses églises, entre autres de celle de Fisay au diocèse de Mâcon 8.

r. Raut, 0fr. tif., p. 75 et 76. 2. Bernard et Bruci, op. cii., L. II, p. 6o8 et 6n9. 3. Id., ibid., P 653 et 6;. 4. Lieudit, commune de Lburnand. ç; Bernard et Bruel. o). cii., P. 68 et 649. 6. Id.. t. III, Paris, f884, in-4, p. r8a et 183. 7. Id., ibid., p. 742743. 8. Archives de Saène-et-Loire. H. 178, n r. — Ce fait de la possession de léglise de Fissy par labbaye de Tournus, nous donne penser quon ne peut identifier (Cllavot, op. cii., p. 14) avec Fissy le Finiciacus ou Ficinisrc.us dont léglise avait été donnée vers 920 par Arlebaldus et sa fe,,,n,e Arsendis, à labbaye de Cluny (Bernard et Bruel, op. lit-, t. I, Paris, 1876, in-4, P. 06.) Il y a là une errei , r de scribe il faut lire Siniciacus (Scnnccé) co,n,ne da Tus les chartes n 2n27. 3028, 2277, 2325, 2330. 2364, etc., du ,né,nc recueil. Co - LUOXY ET SES HAMEAUX

Enfin, un état des revenus dia chapitre de Saint-Vin- cent de Macon à Vérizet et dépendances, dont la rédac- tion est attribuée au XII siècle par le savant auteur de la préface du Cari suaire, nous apprend que le mcix de Bernard de iISSy pavait sept deniers et quen outre il devait peut-être la inarcscalicia 1 et le cowplaeiium.gene- talc2.

IV LE DOMAI2ΠROYAL.

La châtellcnie de Vérizet,dont dépendaient autrefois (aç3) douze paroisses (Bissy_la_Mâconnaise, Blanot. Clessé, Lugn\, Monthellet, Péronne, Saint-Albain, Saint- Gengoux-de-Scissé. Saint-Mauris et Champagne, La Salle, Vérizet, Viré) 1 appartenait depuis 1171 la fois et par moitié au roi de Fiance et à lév&1ue de Màcon. Henri J\T engagea, en 1396, ses droits à Jean de Chandon, premier prtsident du la cour des aides, qui les revendit la même année à Pierre Chesnard, grénetier des greniers i-sel 4e N âcon 1 .Ils passèrent ensuite et successivement â Zacharie Pelez, seigneur de Marigny, lieutenant en Féleetion dudit Mâeon (i) ,à jean.BaptisteChevillard-Morin (iôo) et àjean Galopin, bourgeois de Cluny (J623), qui sen dessaisit en faveur de lévêque en r624. Celui-ci réunit ainsi les deux phrtions de la châtellenie et les conserva jusquà la Révolution. - Les ténementiers dcda châtellenie étaient, au commun- cernent du XV siècle, justiciables du Roi, astreints au guet du château (le \Térizet,â sa défense et à son entre- tien °. Ils payaient, en outre, un droit de garde, acquitté à la Saint-Martin dhiver tantôt en nature et tantôt en argent.

i. ci Droit quavaient les seigneurs de prendre du foin, de lavoine, etc., pour la nourriture de leurs hcvaux o. (Chavot, préface du Car? sUaire de Sciai-Vinceoi. op e,?., p. CII.) 2. t Cette redevance peut être prise dans Ic sens de foaginsn, droit dû an seigncui pour chaque feu o, (Id , ibid.) . Archives de Saône et-Loire, G. 109, n 16. . Id., E. 350r n a, copie. . Id., G. no. n 6. Id. . Id.. G. 110, n,4. 8. Id., G. 1 loi I 25.. 1 40. . Id., G. eo8, n ii, et 109.

LUIINY-ET SES HÂiEAUX 21 lie À 1410, il ny avait que trois .ténementiers de la chktellenie Jeannette, veuve (le Jean Guynoyre, alias Saulvaige, taxée û 3 dersni parisis - jean Ver- rier, à 6 deniers parisis — Pierre Pasquaul, à z deniers Parisis . Ait de Fissy, que ion- distinguait de celui de La Chapelle de Fis,sy il y avait, en 1409-1410, vingt-trois ténementiers Etienne Lanibert — Gùichard Lambert —jean Lainbert Guillaume Lagev - Huguenin Gore- boud ou .Gorrevoux — Anne, femme (le ,feànnet du Carrouge — Guvette, veuve de jean Fraignauit - Philibert Grimovre. ou Grinoire, ou Guinovre ;— Benoit Girond — Benoite. veuve de Jean Giroud -jean Gorrehout — (juieharde de Lorme, veuve de Hugueniu Michelet Guillaume - ou Guili eniet I3rer.: — Guil] lume (le j:Mrnie - Jean du Pont — Benoite, veuve de Guillaume Gorreboult - Colas A La Langue; — Guillaume Chevret — Renaud Guincher - Jean Chapotet — Huguenin de La Verriêre - noble jean de Filiens (Feillens) - Philibert Guinoyre le jeune A La Chapelle de Mn cinq ténementiers en 1410 Guicharci Lambert - Etienne Lambert; jean Bénechçt, alias Maschureaul — Guillaume des Prev, alias Bon \7 iii aie Jean Saulvaige,a lias Guinovre. 3. A Fissy et à La Chapelle de Fissv la garde était pavée, soit en argent, soit en avoine, soit en cire. Jean de Lugnv était châtelain pour le Roi en 1467. En 1525, la recette dela châtellenie séleva pour Champ- vent, Lugnv et Fissv, au total suivant : avoine, 2 cOupes Coupes combles, 12 coupes 1/5 coupes rases argent, jo blancs, 3 deniers parisis ; cire, u livre u/z, i quarteron, /6 et i/S de livre °. -

V. - LA SEIÛNEtJRIE DE

Nous navons quun dénombrement de la seigneurie de Lugny, celui que donna jean de Lugny en 153g. - il y déclare u tenir nuire le Rov, en soit dc

r. Archives de Mco,,. FF, i. fol. Xl1u_X!IxxII. 2. id., F?. . fol. VIlInXIIII-lX"XVIj. ;. 10., fol IXIdXVJII.CCI. . Id.. if. (u et . 5. Archives dc Saônc-ct-Loire, G. 09, n 9. • LUGNY ET SES HAMEAUX

Masconnoys, en foy et hommage i° la terre et seignorie de Lugny en toute justice, haulte, moyenne et basse, mère, mixte et impère, à charge de n comparoir au rièrer han audict lieu de Mascon, et y faire le debvoir et service tel quil luy plairacommander n, ladite seigneurie valant Son livres tournoisde ferme par an, n sur quov fault dis- traire laterre et seignorie (le Bissy-la-Masconnovse, tenue (par ledit Jean) de Monseigneur lEvesque de Mascon, de la valleur de deux cens livres tourno ys de rante annuelle t; « les diesmes en ladicte terre et seignorie de Lugiiv. tant de bled que de vin, que ledict seigneur tient en foy et hommage dudiet seigneur évesque, de valleur et estima- tion chascun an de la somme de cent livres tournovs i. Le terrier qui a dû étre fait en suite des lettres de réno- vation obtenues par Claire-Françoise de Saulx-Tavannes, daine de Lugny, en 1675, 2 ayant été malheureusement détruit , nous manquons de détails sur la nature et le produit des droits seigneuriaux qui frappaient lès habi- tants. 13e bonne heure les seigneurs avaient cherché k saffran- chir des charges de leur terre pour nen conserver que les avantages. Ainsi on voit -jean de Saul,t-Javannes demander, en 1599, à être rayé des rôles de larrière-ban où il a été compris « quo y que, pour les dignitez quil tient et services quil a faictz, il soit exempt 4. Lexercice de la justice devait peu rapporter. Des rentes, cens et servis nous savons peu de chose. Jean de Ltigny, damoiseau, seigneur du château Ou maison forte digé, vendit à M Humbert de Montla- Ferté, licencié ès lois, cito yen de Mâcon et aux enfants de feu Philibert de Mont-la-Ferté. frère dudit Humbert, à raison de 200 livres tournois, puis leur reprit à cens, moyennant 13 livres i/â par an, les rentes, cens et servis avec la justice haute, moyenne et basse, quil avait con- servés tant à Lugny quà Fissy En 1756, les cens donnèrent en argent; 1,093 livres, sous; en grains, in bichets et 6 coupes de froment,

x. Archives de Satine-et-Loire, E. 319, n 4. 2, Archives de Saônc-et-Loire, B. ,208, n 3. 3, Le tu novembre 1793, P.hiiihert Munier, notaire à Lugny, remit au conseil général tic la commune plusieurs terriers, dont celui de la seigneurie de i.ugn)- signé A La Martine, qui furent ussitèt brûlés su r la place de larbre de la liberté. (A rch ivcs de .Lugny, I), r,) • 4 . Archives de Saône-et-Loire, B. 934, n i. . Archives de Satine-et-Loire, E. n 8, LIJGNY ET SES HAMEAUX

6 bichets et 8 coupes davoine, 6 coupes dorge, 2 coupes de fèves, coupe de noix Les lods naturellement étaient variables. La balle, pu appartenait ait à raison de ses droits de foires et marchés , était affermée, Cfl 755, 200 livres par an et 6 poules à la Saint-Martin 1• Le droit «usage clans les bois de , quavaient anciennement les. seigneurs, à cause de leur terre de Lugn, daprès la déclaration de Jacques de Lugny, insérée au terrier de l3raneion en iiy, dut tomber assez tôt en désuétude. Au seigneurde Lugny appartenaient égal enient, draison de sa baronnie, le tiers avec le seigneur de et les habitants de Fleurville du droit de passage sur la Saône audit Fleurville,et la totalité de celui de Saint-jean- le-P.riche Le territoire de la paroisse comprenait deux diniages k la fin du XV siècle: Fun appartenait au curé; Vautre. pour 5/8 à Liébaud. chevalier, scigneurde Lugnv, et pour 318 à Jean, damoiseau, seigneu r de Saint-Point , réservé le peu revenant au cellérier de labbaye de Tournus, au chapelain de Sainte-Catherine de léglise de Lugny et au

i. Archives de lAin, E. 167, 1 7. En 1757 il était de ce chef imposé au rôle des viigtiàlnes pour la somme de 18 sous 3 deniers. (Archives de Saône-et-Loire, C. 732.) 3. Archives de lAin, E. 167, n7.seigneu- Les vieilles halles riales cii buis viennent détre remplacées par one construction neuve (1891). . Archives de la Côte-dOr. 13. j an: j. s. Les droits à percevoir avaient été réglés par des arrêts du conseil dElat au mois davril 1747. Voici le tarif appliqué nu bac de Saint-Jean-le- Priche par piéton, 6 d. par cavalier, j s. par cheval, mule ou autre bête de sonaine, chargée eu non chargée, y compris le conducteur, s s. parc haise ou autres voitures attelées dun cheval, j s.. 6 d, par litière, carosse, coche, charrette ou claarriet attelés de deux chevaux, mulets ou boeufs: s.: par cheval, mulet ou boeuf da uguae station auxdites voitures, 6 d. par boeuf nu vache, 6 d. ; par porc uu chèvre, d. par cent do moutons ou brebis, 8 s., 4 d. Les personnes qui étai ieut dans les voitures, ainsi que les marchandises, ne payaient de droits que pour lesdites voi- tures. (Archives de Saône-et-Loire, II. L. :, Mécon.) 6. Ce seigneur ne possédait ai Lugny que quelques cens, rentes et servis, avec la portion (le justice haute, moyenne et basse y afférente. (Archives de Saône-et-Loire, E. 349, li 3.) LUGNY ET SES HAMEAUX

recteur de lhôpital Saint-Jacques de Mâcon 1 . A la suite dune contestation survenue en 1493 entre les trois codé cimateurs principaux, touchant les novales quavaient levées les seigneurs, et que revendiquait le curé, celui-ci renonça non-seulement aux novales de question mais encore â lindemnité quil réclamait, soit aolivrcs tournois par an depuis la date de sa nomination (1477) . Les dîmes étaient évaluées en 1685 celle du seigneur, ,o bichets de blé et 30 poinçons de vin celle du curé, t 8 ânées de blé celle de labbé, à une Anée de blé et. - une botte devin Voici le produit, en 1768, des dîmes tant grosses que menues de la seigneurie. Grain froment, 51 ânées blondée, 3 ânées, 8 coupes; orge, ânéc, iz coupes; fèves, 4 Anées ; pois, z ânées ; pesettes, 2 coupes; turquie, Anées. Vin première cuvée, 34 feuillettes deuxième cuvée, 31 feuillettes ; troisième cuvée, 22 feuillettes . Le seigneur ne payait pas de frais damas pour lesdites dunes. « et cnsuitte il faisoit encore livrer sesden- rées aux ports(lui lui plaisoit; cette livraison se faisoitpar les emphitéotes, en compensation de certains pâturages accordés par M. Labaume dans ses bois et prés en faveur des habitants de Lugny » En 1790, le fermier de la baronnie déclara que la dîme se percevait si Tonie et quelle produisait année commune « 70 asnées de bled froment, 7 asnées de feives, -6 asnées de turquis, r asnée dorge, 3 coupes 4e poids,5 coupes 4e 900 poignées de chanvre, Pesettes , 3 coupes de nantilles, 4 gros pallier de froment et 80 bottes de vin, le tout à la mesure de Tournus . La recette totale faite à Lugn y pendant les sept ans (février ,75t-février 1758) de la gestion de M. Gilbert Séméraire, régisseur des-biens de la comtesse de Montre- vel, a été de 67.906 livres, 3 sous, in deniers, soit des baux, 19.309 livres, 6 sous, et de te qui nétait pas affermé, 48,595 livres, 17 sous, jo deniers

Il En 1687 le curé acquit la dime de labbaye de Tournus qui était située à Fissy quant aux deux autres dimes ecclésiastiques, ellesparaissent avoir été « anglobées par les seigneurs dans la leur s. (Archives de Lugny, D. s, délibération du as avril 1792.) 2. Archives de Saône-et-Luire, E. 349, n 3. Archives de Saône-et-Loire, C. 6a, if 4 . Archives de lAin, E. 179, n 16. 3..Archives. de Lugisy, D. s, délibération du as avril sa. 6. Archives de Saône-et-Loire, Q. Déclarations de diues. Archives de lAin, E. 16, n 3; LIJGMY ET SES HAMEAUX

En 1778, M. de Montrevel amodia, moyennant 8,600 livres par an, plus éoo livres de pot-de-vin et 240 livres pour les frais, « la grosse grange scituée au bourg de Lugnyet dépendances,—la petite grange, sans battiments, - la dixme telle que le seigneur est dans luzage de la percevoir, sçavoir le bled k -Fonsiéme gerbe et le vin à la dousiùmc benne, — le grand grenier étant sur la cave des mulets en entrant dans la cour du château et celle qui est derrière les grandes écuries donnant surie bois,— un logement pour le fermier, - la basse-cour où sont les tpves et deux pressoirs, sous la réserve de la plus petite, du colombier et du jardin qui fait fasse à cette basse- cour, - le reguin des prés de Laveau et de Nièvre, - -enfin les bestiaux qui composent le chetel dudit domaine, — réservé audit seigneur les pailles de froment, blonde et seigle, qui proviendrontdc la dixme, les challoux et bal- loux 1 desdites pailles, sa grande igne, une petite vigne ut une terre,deux- Vautres vigiles, les bois taillis, forêts et la dixme desdites vignes . » - La même année M. de Montrevel amodia, à . raison-de 3,600 livres par an, plus 240 livres détrennes, le domaine de Bissy-la-Mftconnoise, ensemble les dixmes et droits de dixmes qui en dépendent et qui se lèvent dans le terri- toire dudit Bissy et de Charcuble pour ce qui dépend dudit Bissy seulement, avec les bléries et couppes de feu, - un autre domaine situé audit Biss y et dépendances,— la tour de Boye et battiments en dépendants, les deux cuves, les prés, dixmes des bleds, vins; tramys et chanvres,. ensemble les blairies , et poules de feu dues tant par les habitants dudit Bove que de Ban-ion a , - les quatre. domaines duG.rand-13ois, prés, terres, vignes et dépen- dances situés dans la paroisse de Lugny, - enfin la moitié des fumiers provenants des écuries de Lugny dudit sei- gneur, —reservé les bois taillis, de même que tous les ehalloux (et) balloux provenant de la battue des dixmes dudit Lugny . » Une lettre écrite à la comtesse de Montrevel, par M.

I. Glunies et gl n,nelles, a. Archives de Saône-cl-Loire, E.;9. n 33. ,, Cest plutôt, croyons-nous, et quoiquen dise un mémoire imprimé conservé aux Archives de tAin (E. 15 8), ranime seigneur de Bissy que comme baron de Lugny. que M. de Montrcvel était décimateur de lloye -et de Banzon. Labbaye de Cluny éleva en 1784 des prétentions sur une partie de ces dîmes (Id.) . Archive, de Saône-et-Loire, E. 349, n 34, 26 LUGNY ET SES HAMEAUX

Poncet, curé de Lbgny, C 13 août 1745,. nous apprend ce que les seigneurs pensaient à cette époque de leurs sujets « ... . ai trouvé deux inventaires... Dans lun il y a un accord entre le seineur de Lugny et les habitans de Fissy pour ]es bois de «la Reculée et de Charvanson, et un accord avec les hahitans de Lugny et le seigneur dudit lieu pour la renonciation de tous les droits quils :uoient prétendut avoir sur les bois de Lugny pour le glandage et vaine pâture... Vous êtes leur darne et maî- tresse, et par conséquent leur protectrice, et leur tenés lieu de pasteur; eux sont vos serviteurs et vos brebis. Vous savés mieux que moi, Madame, quil est bon den prendre la laine, mais en laisser la racine L..

VI. - LES SEIGNEURS.

La seigiwurie de Lugny a été le berceau dune ancienne et illustre maison de chevalerie dont on disait en manière de proverbe Nest pas oyseau de bon nid Qui na plume de Lugny. Elle portait pour armes dazur â trois quintefeuilles dor, posés deux et un, et sept billettes de même, posées trois, une et trois. Par des acquisitions, des alliances et des héritages elle posséda, outre Lugny. les fiefs dIgé,de Montbellet, de Flacé; de Ruffey, de Loise et de Lessard2. Seguin de Lugny, évêque de Mâcon de 1242 â 1262, et Robert de Lugny, chancelier des dues de Bourgogne en 136o, sont sans doute de ses membres. La ligne directe, celle des barons de Lugny, dont se sont séparées trois branches, celles des seigneurs de Ruffey et Lessard, de Loise. dlgé et Monthellet, part de. J osserand de I.ugny, au milieu (lu XIV siècle s, et séteint avec Jean de Lugny au milieu du XVP.

,, Archives (le lAin. E. ,8. n 37. a. Arcelin, ludicaleur héraldique et généalogique du Méconnais, Paris et Mâcon, 1866, in-8 rn, art. Ligny sic). . Archives de la Côte-dOr, 13. 1408, 4 . Les documents actuellement connus ne permettent pas de roi ion te r plus haut. - LUGNY ET SES RAMEAUX

La terre de Lugny passa successivement depuis cette époque aux Chabot, aux Saulx-lavannes I et aux La 13aume-Montrevel3. Voici la série des seigneurs T. - josserand de Lugny, chevalier, seigneur dudit lieu, vivant en 1340, testa en 1368 et mourut, laissant de Marguerite, dame de Pizav, Jean, qui suit. II. - jean 5 (le Lugnv, chevalier, seigneur dudit lieu, époux de Jeanne, daine de Nanton et de Ruffey, dont il eut Jacques, qui suit. j ri - Jacques de Lugny, chcvalier, seigneur dudit lieu, de Jtuffev, de Lessard, dAllerey et de Gissey, marié le 27 juin 1431 avec Catherine de , dont il eut Lié- baud, qui suit. Il avait 40 ans en 1442 °. Iv. - Liébaud 1 de Lugny, chevalier, seigneur dudit lieu et de Lessard:épousa le 26 février 1467 Agnès de Lévis, puis Philiberte de Saint-Irivier, dame en partie

i. Armes dor â trois chabots de gueules. La branche desanar- s de Mireheau écartelait au deuxième, de Luxembourg, qui est Èdargent au lion de gueules, armé, lanipassé et couronné dur, la queue fourchée et passée en sautoir au troisième, de Baux, qui est de gueules à une étoile de seize rais dargent.(Arcelin, ofi. cil,, art. Chabot). Armes dacur au lion dor couronné de naéiaie. (Arcelin, op. rit., art. Saulx-Tavan ses.) 3 . Armes dor à la bande vivrée dazur. Cimier un cygne dargent. Supports cieux griffons dor. Cri La Baume f (Arcelin, OP . cil.. art. Bauiue-Montrevel.) - . Nous la donnons daprès Guichenon (Hisloii-r de Brasse. Lyon 16o, in-f, Généalogies, p. 31 et 5ç, , de Bourgogne, l)ijon. 173g-1781, vol. in-P; L Il. P . log et suiv., et Moréri. Grand Diclionuaire historique. Paris, 1732, 6 vol. in-f , art. Bau,ne-Montrevel, Chabot et Saulx). On trouvera en note lindi- cation des sources de divers renseignements puisés ailleurs que dans ces trois ouvrages. s. Jacques, dtsprès Saint-Julien, Asztiqui/cq de frmescoa, Paris, 1580, in-t, P. 313. 6.Voir J .....Bazin, Un épisode du passage des écorcheurs en Cha- lonnais ( ij8), extrait des 3fé,uoires de la Société bo::rgiiqnoune de ,géoqra/ahic et dhistoire, t. VI. Dijon, s. d. in-r,, p. 12, . On trouve son non orthographié 1, iohardus. .1 iotnsudus (A rcls i vos de lu Côte-dOr, B. aaai), Liéhault Id.. B. as8, i). J.shaudus, Lih.auldus, Lihaudius et Libaudinus (Archives de Saàne-et-Loire. E. n 3.) S. Marguerite, daprès Saint-julien, nt. cil.. p. 313. 28 LUGNY ET SES HAMEAUX

de l3ranges. Il eut du premier lit, Jean Il, qui suit. Il vivait encore en :1493 V. - Jean II de Lugny. chevalier, seigneur dudit lieu et du Lessard, épousa le 24 février 1505 Catherine de Rossillon, dont il eut Jean ITT, (lui suit. VI. - Jean UI de Lugn, chevalier, seigneur dudit lieu, comte de Brancion, baron de Saint-Trivier, de ]3ranges, de l3laignac, de Lessard et de Sag, testa en 1552 . Il épousa en premières noces (le 8 mai 1530), Catherine, darne de Saint-Trivier et de llranges. dont il eut Aimé-Charles, comte de Brandon, baron de , (le Blaignac. de Lessard et de Sag y , mort sansalliance en secondes noces (le 25 avril 1542), Françoise de Polignac, dont il eût Françoisee qui suit. Françoise de Polignac, dame de Lugny, figure comme partie dans diverses causes civiles plaidées au bailliage de Mùcon en 1565, i66, 1577 et 1579. VII. — Françoise de Lugny, dame dudit lieu, (le Bran- ges et de Lessard, comtesse de Braneion, épousa en 1558 3 François Chabot, marquis de Tylirebeau, comte de Charny, baron (le Brion et de itontaine-Française, sei- gneur de l3eaumont.sur-Vingeanne et de Charroux, i qui elle donna Catherine, qui suit. Elle mourut probablement • en 166 °. VIII. - Catherine Chabot, darne de Lugny, épousa le 14 janvier 1579 jean de Saulx, vicomte deTavannes, baron de Sully et d, seigneur de La Narche et du Val- Saint-Julien, gouverneur dAuxonne, puis lieutenant du Roi dans lAuxerrois, et maréchal de ,-qui testa en 1629. Elle lui donna Charles, (lui suit, et mourut en .1587. Dun second mariage(12janvier 1595) avec Gabrielle des Prez. de Montpezat, Jean de Saulx eut, entre autres enfants, deux fils qui, suivant Pérard (on. cil), prirent le titre de vicomtes de Lugny Henri, né en 1597, m;ir-

1. Archivesdc Saône-et-Loire, E. 790. 2. Archives de Saône-et-Loire, E. 349, n 3. . I I devait âtre déjà mort (voir plus loin) à lépoque (15(7-x569 où lInvenlairc des archives de la Cdte-d.Or(B.5a73) lui fait adresser par le procureur du Roi au bailliage de Micon, une e injonction de produireire les lettres de la qualité de sa niai son, pour fine, connaitre sil était de ceux à qui il était permis d exercer 1:, religion prétendue réformée. » 4. Archives de Saône-et-Loire, B. S;g, 840, 854 et 861. . Archives de Saône-et-Loire, B. 840. fl 1. G. Id. 1.1305? ET SES HAMEAUX

quis de Mirebeau, seigneur de Sully, «Igornay et du Val- Saint-julien, lieutenant général pour le roi en Bourgogne, mort en 1653, etJacques, né en iôoo, seigneur de Ville- franeon , colonel du régiment de Navarrcï, mort au siège de Montauban en 1621. Jean de Sau]x figure comme par- tie dans une cause civile plaidée au bailliage de Mâcon en 16092 IX. - Charles de Saulx, Marquis et seigneur de Lugny, comte de Brancion , vicomte de Tavannes, baron de Lessard et Montpont, seigneur de Chérizet et autres lieux, commandant pour le Roi du château de Lourdon, bailli du Mâconnais épousa Philiberte dOccors de La Tour, dame de Lieufranc, dont- il eut Claude-François, qui suit, et une fille, Claire-Françoise, (lui suit. Il figure tomme partie dans diverses causes civiles pliédées au bailliage de Mâcon en 1596, 1598, iôxo et 1625 6 . Sa veuve y figure en 1633°, tuais il était mort dés 1630 1 ; le 4 mars 1639 elle reprit le fief de Lugn y en qualité de mère et• baillistre de ses enfants 8 e mourut en 1648°. X. - Claude-François de Saulx, marquis et seigneur de Lugny, comte de I3rancion, vicomte de Tavannes, mort au mois de septembre 1646 sans alliance. XI. - Claive-Françoise de Saulx, marquise et dame de Lugnv, comtesse de Brancion et de Cruxille 10 épousa le 2 janvier1647 Char] es-Françoisde La Baume,et lui donna, entre autres enfants, Jacques Marie, marquis de Saint-. Martin, comte de Montrevel et de Brancion, né en 1649h1, père par Adrianne-Philippine-Thérêse de Lannoy, de Melchior-Esprit, qui suit. Chat-les --François mourut ait mois de mai 1666. Claire-Françoise reprit le fief de Lugny le 28 avril 1673 12; elle resta daine de Lugny jusquà son décès (mai soi).

r. Et non Viilcfranron comme dit Moréri. 1. Archives de Saône-et-Loire, B. 969. ;. Et non Briadcon connue dit Moréri. Ses lettres de provision sont du ,i décembre 1616. (Archives de Saône-et-Loire, B. 1089.) ç. Archives de Saône-et-Loire, B. 915, 926, 97 et 1043. - 6. Id., B. 1079. 7. Pérard, oft.ri!., t. II. p. 475. S. Archives de la Côte-d Or, B, 10737. q. Archives de Saône-et-Loirc. G. 378, n 8. le. Elle clollna un dénombrement du comté de Cruzillc en 1673. Arcl1ives de Saône-et-Loire, E. Inventaire des fiefs du Méroun(j,s.) - ii. Archives de Lugny. 0G. i. 11. Archives de Saône-et-Loire, E. I,zvenlaire des fiefs dit Mû- connois. LUGNY ET SES HAMEAUX

XII. - Melchior-tsprit de La Baume, comte de Mon- trevel, baron de Lugny, Marboz et autres lieux, maréchal des camps et armées du Roi, né en 1679, épousa en 1731 Marie-Florence du Châtclet de Lomont, dont il eut Ho- rent-Alexandre-Melehior, qui suit. Melchior-Esprit mourut en janvier 1740 Marie-Florence en octobre 17701. XIJI. - Florent-Alexandre-Melchior de La Baume, comte de Montrevel, seigneur de Lugnv, colonel du régi- ment de i\iontrevel (ancien de Bern). député de la noblesse du Mâconnais aux 11tats généraux de 17892, rn en 1736, épousa en 1752 Mademoiselle de Choiseul-Che- vlgny, et en 1769 Mademoiselle de Gramont, reprit le fief de Lugny le 12 mars 1774 3 et fut condamné â mort le ig messidor an il juillet 1794) par le tribunal révolution- naire de Paris, comme complice dune conspiration tramée A la prison du Luxembourg où il était détenu. U na pas laissé de descendance •,

J.F.

Le château de Lugny, très fort au moyen âge, était flanqué de plusieurs tours et ceint de fossés remplis dçau parla source qui jaillit au pied de la montagne. Il avait subi, vers 1368, dit-on , les dévastations dune compa- gnie décorcheurs.

z. Archives de Lugny et de Mâcon. GG.,passim Dans un document de la fin du XVIIP siècle (1788), le der- nier seigneur de Lugn y, o très haut et très puissant seigneur Mon- seigneur Florent-Alexnndre-Melchinr de La Baume, dOccnrs, dAgnust et deVesq o est qualifié compte du Saint-Enzpire,Mnntre- vel, Cruzilles e autres places. marquis de Suint-Martin -le-Chdtel, Biolières et dépcndances,haron de 1Ahbergenicnt,Lugnv,Leyssard, Vésines, Âsnières, Ma ruez. Foissiat, Chètellet, Saint-ttienus-du- Bois, .Saint-EtiennesurReyssouze, l3nnrepos, Cliay et autres places, seineur de Chales, Tourterelles, Nobles, Marce,, Genai, Liefra ne, (Jcvigney et autres seigue LI ries, maréchal des camps et armées du Roy, chevalier de lordre royal et militaire de Saint- Louis, et encore chevalier dhonneur au parlement de Bezançon (Archives de Saône-et-Loire, E. 349. n ;6.) 3. Archives de Saône-et-Loire. E. Inreotaire des fiefs dit Ma- connais. 4. Archives de Lugny, GG.. passim. - Gloria, Le Comte de Montrevel (1p6-J;94) dans les Annales de lAcadémie de Mâcon. 2 série, t. I, M écon, 1878, in-S, p. 297 et suiv. 5. Meunier. Notice historique de rarro,sdissement de Mâcan dans lAnnuaire de Sac,,-et -Loire pour 1829, Mâron, 1829, ll-I 2, p- 132. LUGNY ET SES HAMEAUX

A partir du XVJr siècle il cessa dêtre habité dune manière continue par ses seigneurs. Les de La Baume- Montrevel, notamment, lui préféraient leur château de Challes cil Bresse, leurs hôtels de Paris et de Mâcon. Ils ny venaient plus guère qua la saison des chasses « M. le comte de Montrevel. écrit le 28 octobre j M. André, commissaire â terriers, de Pont-de-Vaux, â M. de Fitte, lieutenant-colonel dinfanterie, à Mâcon, M. le comte de Montrevel est actuellement À Lugny, où il a grande com- pagnie Mgr lEvêque d en fait partie avec M. de La Combe, capitaine clans le régiment de Ber]» Lincendie du château, en 1789, népargna que les deux tours de lentrée, le colombier et une partie des communs. Nous avons de ce déplorable événement plusieurs récits quon lira tous, malgré redites et longueurs, avec un égal intérêt.. Cest dabord le procès-verbal du comité de r.ugnv Le jour dbyer (27 juillet 1789), environ les trois heures de laprès-midy, tous les habitants de la paroisse émeutés et sassemblant de toutes parts par leffry et le bruit des cloches dé toutes les paroisses voisines et tous munis de fourches et tridants, aprirent quune troupe de brigands rouloient dans les paroisses, renversoient , les châteaux, les mcttoient au pillage, ainsy que tout les papiers terriers, et on leur assura quils étoient au nombre de plus de douze cents. Quoique déterminé âles repousser par violence, pour ne pas souffrir lentrée dans leur paroisse, on répendit le bruit que si quelquun si opposoit, il set oit tué et incendié, et quautrement il seroit â labry de toutes insultes, et nexigeoicnt seulement des habitants que du vin et de la nourriture, Alors les voix sélevèrent quil falloit prendre ce dernier party, et poser toutes armes dcffenssivcs, avec dautant plus de raison que le nombre des habitants nétoit pas en assés grande force pour les repousser, et quil falloit éviter un carnage qui ne manqueroit darriver. A peine prirent-ils cette résolu- tion quarrivèrent de toutes parts et en différentes troupes lesdits brigands. Alors les habitants dudit bourg de Lugny sempressèrent k faire défoncer des tonneaux de vin sous les halles, se pourvurent de pain et de fromage pour assoupirleur rage, et les invitèrent à ne pas les maltraiter et respecter toutes leurs propriétés et leurs vies. La première bande sintroduisit t la cure et demanda à M. le

t, Archives de lAin. E. 1932 n p. LUGNY ET SES HAMEAUX curé sil navoir pas des terriers. Celui-cy les appaisa par le vin quil offrit et largent quil avoir. Ils boivent, ils mangent. Une autre bande se réunie. On les invite de venir sous les hales se raffraichir, nais ils ne veulent point accepter quaprès avoir détruit le château. On les invite de nen rien faire ils sy refusent et menacent ceux qui sy opposeraient; ils vont eux-mèmes sonnerla cloche, ensuitte sintroduisent dans le château, munis de barres de fer, de tridants, de fuzils, de pieux en bois. L en arrive dautres de toutes parts, qui courent également au château. Enfin ils cassent, ils brisent les portes, fenêtres et toix, cassent les meubles, les jettent par les fenêtres, ainsy que les papiers, et tout est au pillage. Les habitants du bourg, spectateurs de toutes ces horreurs et tremblant dessuyer le même soit, les invitent et prient de ne pas mettre le feu, que les fourages leur sont utils pour la nourriture des bestiaux; ils lobtiennent dune partie de ces brigands, qui vinrent boire ; ils sempressent â les- servir pour arrêter leurs brigandages, mais lautre partie étant dans le château, mettent le feu dans une chambre des archives, et linstant daprès on vit bientôt tout embrazé et détruit. Pendant cet incendie ils vinrent boire et manger ; dautres sintroduisent dans la maison du sieur Lécuycr, commissaire cassent et brizent les vitres et partie des meubles. Ils veulent mettre le feu; lesdits habitants les prièrent dt nen rien faire, quils feroient brûler toutes les maisons du bourg, et que dailleurs cette maison nappartenoit pas au commissaire. On leur donne de largent et lon parvient â sauver cette maison. Ces malheureux, après avoir bu et mangé, se détachent par troupes, et sintroduisent dans les maisons. Les sieurs curé, prieur, vicaire, le sieur Munier, control- leur, et autres, répendent de largent quils leur donnent sur leur demande sur la place. Ensuitte on veut brûler le controlle et la maison de M. le prieur. Le bruit sen répend; ils courent ; M. Munier, controlleur, alors rentre chês lui pour les contenir par le vin et nourituré. Tous les citoyens après les avoir bien traité ont été mis tout à contribution pour largent. Quant ils ont arrêté les uns, les autres succèdent et font ranssonner, de manière que toute la nuit se passe dans. -cette crize dhorreur, et chacun éprouve dans sa maison cette série. Le jour arrive. Quelquuns des brigands sétant endormis se réveillent ils reviennent â la charge chés ledit M. Munier, control-

z. Commissaire aux droits seigneuriaux. -LUdNY ET SES HA1kAUX

leur, veulent lincendier. JI les traite de nouveau; ils demandent de largent, il finit de vuider sa bource, et, nayant plus rien. il offre ses habits et ses meubles, en les priant de ne pas incendier, et leur observant que le controlle et ses minettes de notaire sont des dépôtspublics et renferment leur sûreté et leurs propriétés. Enfin il les calme. Ils font les mêmes scènes dans les autres maisons du bourg et chês M Ni. les curé et prieur, qui, dépourvus aussy dargent, offrent leur vie. Alors ils se déterminent àpartir, envoyent pour cet effet sonner la cloche, sassem- blent et forcent tous lbs habitants de venir avec eux, quils ont des ordres pour ravager les châteaux, et que Sils refusent, ils les tuent et mettent le feu dans leurs maisons. lis les saisissent par le col ils disent quils ne partiront pas sans eux, et que sils séchappent, ils revien- dront tout mettre ii feu et à sang... Lesdits habitants délibèrent entreux ils veullent refuser, mais, nouvelles menaces des brigands, de manière que la plus grande partie sont forcés de partir avec eux... Nous avons vu dans cette matinée (28 juillet .1789), arriver et passer des hommes atroupés de toutes arts et en grand nombre au bourg dudit Lugn y sinformant de ]a marche des pré- cédents brigands et quils disoient aller joindre, et qui nous ont égallement fait contribuer... Depuis et ledit jour (28 juillet 1789), nous avons pris la résolution de nous réunir et de pfendre toutes sortes darmes offenssives et deffenssives dont nous pourrons nous pourvoir, afin de nous garentir de nouveaux brigandages et de repousser la force, et cela sous le titre de milice bourgeoise et de vola via ires. . Depuis et le mercredy 29 juillet, environ 1heure de midy plusieurs cultivateurs de cette paroisse étant dans les champs se sont retirés dans lintérieur de ce -bourg en nous assurant que les habitants de Mont- belet, Viré et Vérixet, tous réunis, a-voient conserté de se joindre aux attroupements de la veille pour se rendre â Cluny et quils vouloient passer par Lugny pour mettre a terre le colombier, incendier les gerbes de la dixme du seigneur, briller les registres du contrôle des actes et faire encore contribuer les citoyens... Ces derniers sétant mis en ordre de bataille â lentrée-du bourg de Lugny, ont apperçu un nombre dhommes paroissant être environ deux cent cinquante, les uns munis de battons et pieux en bois, dautres, de fourches, de goyards et de fossilles.. Tous les citoyens sous les armes ont marché en avant contreux. Les sieurs Aniiel et Munier, commendant et major, accompagnés (le lavant-garde (et) de M. Ducher, prieur, armédunebroche â rôtir faute dautre arme il LUGY ET SES HAMEAUX formèrent en tête une barrière, et il fut enjoint auxdits habitants de ivlontbelet de se retirer, sinon quà la moindre résistance ils ne pourroient sempêcher de faire feu... Après beaucoup de propos ils se décidèrent fr sen retour- ner, et la troupe de Lugny sous les armes suivie de plu- sieurs femmes munies de cendre dans leurs tabliers dans lintention de leur jetter aux yeux, les pourchassa hors de leur paroisse etjusquaux limites de celle de Montbelet, parce que plusieurs dentreux disqient quil faudroit bien en passant à Nacheron arranger les bfttirnents du domaine do sieur Munier, controlleur, qui est si déterminé â aïeux repousser... Pendant ces intervalles dautres habitants attroupés venoicnt de droite et de gauche par dautres chemins â Lugnv, que nous avons soupçonnés être de Viril et de Virizet, mais qui se replièrent dans la crainte dêtre fuziliés ...... a plupart des brigands arrivés â Lugny se sont dit être des habitants de Verré, digé, Saint- Nauris. Az il, Saint-Gengoux-de-Seisss, Péroné, Bissi. Viré, Cruzille. Vérizet. De ce nombre étoient beaucoup de jeunes gens domestiques en fureur, criant Vive le tiers suai !, ((lisant) quils av oient à vo yager trois mois pour renverser les châteaux, brûler les terriers, les con- trôles, qui1 y avoit des ordres pour cela, qui] falloit leur donner de largent pour faire leur voyage et des soutiers, quils vouloient avoir la tète du sieur i.,éeuyer. commis- saire, et la porter au bout dun piquet. De ce nombre la pluspart se disoit capitaines, et en demandant de largent, donnant des coups de barre de fer contre les meubles, assument quen leur en donnant, il narriveroit point de mal L.. \Toici maintenant la déposition faite par W Philibert Munier, notaire royal et contrôleur des actes à Lugnv, en présence de M. Jean Dela ye, conseiller aux bailliage et présidial de Mâcon, chargé de linstruction de laffaire Le lundi 27juillet, sur environ les quatre heures du soir, il vit fondre sur la paroisse -(le Lugny une bande énorme de brigands recrutès dans toutesles paroisses cir- convoisincs, telles que Verré, Igé, Domanges, Saint- Maurice Axé, Pérenne, Saint-Gengoux-de-Scissé, Cru- zille, Bissy-la-Màconnaise, Martailly.Viré.. Ces gens, au nombre denviron huit cents 2 , ( qui) arrivoient par pelotons

r. Archives de Màcon, FF. 67. Je 64. c. Douze ou quinze cents brigands, dépose Joseph Leg.;i s huis- sier royal Û Lugoy. (Archives de Saône-et-Loire, B. 1717, n 64, P. «7) LiIONT ET SES HAMEAUX détachés, sans paroitre conduits par aucun chef _général, se mirent aussitôt à tout briser et jetter parles fenêtres dans le château, puis y mirent le feu, ainsi que dans les bûcher, écurie et fenil, tant et si bien que le tout fut entièrement brûlé, sans ligard aux représentations de tout ce quil y avoit dhonnête dans la paroisse... Toutes ces bandes différentes se répandirent dans les maisons du bourg de Lugny; chacune delles exigea dans chaque maison qui plus qui moins de contribution, dont le relevé se trouve monter à environ trois mille six cents livres... Lui, déposant, pour sa part, censé comme contrôleur avoir des fonds chez lui, fut contraint de donner à une foule de gens, quil ne pourroit nombrer, jusquà concur- rence de six cent dix-huit livres, indépendamment des frais énormes quil fit, ainsi que tous les habitans du lieu, pour faire boire et manger ces gens la pendant quinze heures... En général ces gens étoient armés de barreaux de fer i et avoient le ton le plus menaçant, ne pariant que de brûler et tuer 2 ceux-ci qui se refuseroient â les satis- faire.,. Cette bande partie, fut remplacée le mardi matin par une autre moins nombreuse descendue du côté de irancion et paroisses voisines, laquelle bande exigea de nouveau des vivres et de largent... Les habitans du bourg employèrent le reste du mardy à se former en milice bourgeoise, dans la crainte dessuyer de nouvelles incur- sions, ce dont ils se trouvèrent fort bien le lendemain sur les trois heures après midi, lorsquils eurent à repousser la paroisse entière de Montbelet, quils forcèrent les armes à la main à sen retourner dans ses foyers, et sur les menaces quelle avoit fait de brûler rI Macheron en sen retournant les bâtiments du déposant les conduisi- rent jusquau-delà de la fourche de Lugn... A linstant où ils reppussoient ainsi les gens dé Montbelet, une quin- zaine dhabitans de Viré, descendant la montagne et effrayés de la réception quils faisoient aux étrangers, la remontèrent bien vite... Il en futde même dune huitaine dhabitans de Grevilly... Il a été témoin de lindispensa- ble nécessité où se sont trouvés quelques-uns des plus

i. « Ces brigands navoiont que des massues de bois et des barres de fer quils avoicnt prises dans les différents châteaux quils venoient de dévaster, » (Relation du curé de Bissy-la.Miconnaise. Voirlus loin.) a. Jean Geoffroy, garde c1e M. du Montrevel, dépose quo menacé et poursuivi par des gens â lui inconnus qui vouloient attenter à sa vie, il ne trouva de salut que dans la fuite.., (Arclsi vos de Saônc-et-Loire. B. 1717, n 64, p 3.) 36 LUGNY ET SES HAMEAUX

braves gens de Lugny den partir avec les brigands, sur les menaces terribles quils leur faisoient de les tuer ou incendier sils sy refusoient. . En général ces gens disoient avoir des ordres du Roi pour se conduire ainsi pendant trois mois . Ces déclarations concordent exactement avec le récit quun autre contemporain M. Dubost, curé de Bissy-la- Mâconnaise, a consigné sur ses registres paroissiaux t. . . . A six heures et demie du soir les brigands quittent ma maison pour se rendre à Lugni, où plus de deux cents .autres qui étoient venus par Péronne les avoicnt devancés. Ils pénètrent dans le château de M. de Montrevel. bri- sent les portes, les glaces, les vitraux et tous les meubles, jettent les débris par les fenêtres. Un nommé Comb y qui huit jours après se pendit lui-même 2 à un arbre dans la forêt de buis, monte sur le donjon qui étoit fort élevé et très beau. abat les girouettes. On ne voit de tout côté que destruction. Enfin on met le feu au château. 3. La flamme étoitsi grande entre une et deux heures de la nuit, que jaurois pu lire à ma fenêtre à la lueur du feu. Dans vingt-quatre heures ce château bien meublé fut tout pillé et brûlé on ne vit plûs que des cheminées en lair et des murs calcinés par le feu ou noircis par la fumée; il ny resta rien, pas même des gonds. Toutes les paroisses voisines accoururent, non pour donner des secours, mais pour mal faire ou pour butiner. Le mardi 28 juillet on voyoit passer le long de mon jardin plus de monde quun jour de foire, qui revenoient chargés de toutes sortes de meubles... Pendant la nuit du 27 au 28 les brigands qui la passèrent k Lugni, mirent â contribution tous les bour- geois, et emportèrent de cette paroisse environ3,000 livres. Le 28, â huit heures du matin, ils partirent 4 ...

j . Archives de Saône-et-Luire- E. 1717, n 64. pages 27-3. m. Il aurait plutôtde été pendit. daprès 1m déposition de M. Claude Duchcr, prieur Lnguy. (Archives de Saône-et-Loire, B. 1717, n (4. P . 20.) 3. il A cinq o" six endroits différents n. dépose M. Claude Ducher. (Lot. cil.) 4. Archive, de I) issy-la-Mèco,mnm i se, série GG.. année 1772. - LUGNY ET SES HAMEAUX 37

VIIJ. - LES FIEFS DE LA DOUZE ET DE LA TOUR DE LA SIAIGRETTE

Ces fiefs étaient à cheval suries paroisses de Lugny, de I3urgy et de Vérizet. lis appartenaient tous deux, en 1485, ï un seul seigneur. François du Tb v, damoiseau. Mais au XVIIc siècle ils étaientfondusensemble sousle nom du pre- mierdentre eux et avaient des coseigneurs.Lune des moi- tiés fut reprise par Armé (le Tvleaux, le 12 janvier 1647, et par MathieuAymard de Montval , Comme mari de Marie- Thérèse de Meaux, le 1° mai 1775. Lautre fut reprise par Nicolas Larme, le 1cr décembre 1670, par Huherte Paisseaud si sa veuve, le 14 août 1683. par Antoine Pais- seaud, le 2 aoùt 1694, et par Thomas Paisseaud. ]e 29 mai 1704 6 ; elle fut possédée ensuite par Antoine Moisson 1, par Marie-Anise de Lablesonniére 8. sa veuve, par .Fran- çois Pelletrat s, sieur de Bordes (1747) °, et par Louis- Gérard Pelletrat de Bordes (1779) En 1 4 85. François du Thy asservisa la seigneurie i François Penaud, marchand de Mâcon, moyennant

j, Peut-être à ces deux nounsfaut-il en ajouter Lui troisième. On lit en effet dans lasservisage de 1485 Franrisces de Th), . dorni- nus de Doea, dAvena et de Terre de la Megrete ici parrocizia LzeKniaci (Archives de Saône-et-Loire. E. 173, n i.) Cet Averse est sans doute le lieudit Les AVOIOCS, coinlillunle de Mor,tbeIlel. 2. Armes dazurà en chevron dor. accompagné en chefide deux étoiles de nième, et en pointe dut, trèfle de même aus si. Timbre u ne couronne de comte. Supports deux lions. Devise : Pro 1o et Pee, (Arcelin, op. ci!. art. Meaux.) j, Armes dazur û un lion dor issant duns roc dargent.(Id., art. Aymard.)- 4. Archives de Saône-et-Loire, E. Inre,:laine des fiels du Mérou- il OiS. . Armes dazur à une palisse dor accompagnée de deux arbres arrachés et écottés de mènne. Les Paiseeaud ont, été anoblis, par lettres patentds du 5juillet 1699, en la personne dAntoine, cosei- gneur de la Douze. (Arcelin , op. cil., art. Paisseaud.) 6. Archives de Saône-et-Loire. E.. oc. cil. -. Armes dazur i trois fasces dor. (A rcel in ,op. ci!.. art. Moisson.) kAmies dor à uue ancre de sable. (Id. art. Lahletonnkre.) 9. Armes dazur à un chevron dor, accompagné de trois crois- sants de même, deux en chef et un en pointe. Supports deux levriers. Devise Fides et Patrie. (Id.,art. PcI letrat.) 10. Archives de Saône-et-Loire. F. 440, n 37. in. Id., n 84. 38 LUGNY ET SES HAMEAUX la somme de deux cents livres tournois doutrage et une rente annuelle de dix livres, cinq sous. Elle com- prenait j cette époque : la tour dite de laMaigrete, ayant deux étages (soleria), et couverte en tuiles, avec sa cour, les fossés et les murs autour des bâtiments et des granges, plus un verger attenant auxdits fossés, le tout sûr Lugny; le pré dit du Sorbier. sur Lugny, contenant la place â six moyaux de foin ; le pré dit de la Tour, sur Lugny ,contenant la place â qua- torze rnoyaux de foin ; les moulin et battoir dits le malin à la Maigrete, sur Lugny, avec le pré attenant, contenant la place â une brouettée de foin; une teppe de vigne de quarante ouvrées, sur Lugny, lieudit Vers la Chapelle de Fisse; un pré, sur Burgy, lieudit En J.exelou- seau, contenant une charretée de foin: un autre pré, dit des Coches , sur Burgy, contenant la place à quatre rnoyaux de foin un autre pré, dit le prd de Près Ncuf, sur l)urgy, contenant la place â deux moyaux de foin plusieurs bois, tant sur Lugny que sur Vérizet ; une terre, sur Burgy, lieudit Oit du Tel, contenant six poses (posas); un bois, sur Burgv, contenant six poses; une terre sur Vérizet, lieudit En Vaulx, contenant quatre poses un bois sur Vérizet. lieudit Ou Trambereau 3, contenant dix journaux ; enfin des teppes, sur Burgv, lieudit En Crosùre des Assignaulx, contenant quarante poses de terre i. La composition nen avait guère varié au XVIP siècle, daprès le dénombrement fourni par Aymé de Meaux (1647). Çelui-ci déclara quelle cc ne pouvost valoir que 80 ou ton livres par an pour les deux conseigneurs, à raison (lue les moulin et battoir sont de grand entretien, et que les bois sont en meschant pais et situation, lnings de rivière ou chairaire, et sont la plus grande partie en buissons s. En 1772 « 1e moulin de la M aigrette, étant â eau, roulant et travaillant, avec lécluse et prise deau, plus un battoir, â chanvre et grain joignant ledit moulin, une maison,

Aujourdhui sur Burgy. 2. Le pré des Courbes, daprès le dénombrement de 1647. (Ar- chives , de la Côte-dOr, B. 10760.) Au Trcmblercc,u, daprès le dénom brement de 1647. Aujour- d hui bois du Tornhereaw, sur Burgy. 4. Archives de Saône-et-Loire, E. 173, . Archives de la Côte-dOr, 13. 10760. Les dénombrements de 1683 (id. B. 108 9), et de 1704 (id. B. 109::), sont la reproduction du précédent. L4GNY ET SES HAMEAUX cour et écurie, plus environ dix â douze coupées de prés, quinze de terres, cinq de vignes, et une autre terre den- viron quatre coupées et de,n y s, étaient amodiés par MM. Pelletrat (le Bordes et Aymard de Montval A raison de 348 livres, par an L Les coseigneurs de l it ayant émigré pendant la Révolution, leurs biens furent confisqués et vendus ratio- internent, le ta frimaire an V pour ce qui appartenait aux Ayrnard de Montvat 2 et le 26 vendémiaire an VI pour ce qui était des Pelletrat de Bordes a.

,IX. - LÉGLISE.

Léglise actuelle de Lugnv a été bâtie 4 sur lemplace- ment de lancienne, de 1824 A 1826. Celle-ci avait une orientention contraire; le portail regardait le couchant, du côté du château le chevet était tourné vers le bourg, ait Autant quon en peut juger par le plan assez grossier que nous avons retrouvé cet édifice remontait à Fépoque romane. Il était en forme de croix latine. La porte principale, cri cintre, était décorée de moulures. Les trois nefs, longues au total de 46 pieds, larges de 36, étaient divisées en quatre travées par des piliers crucifor- mes, et éclairées p?r de petites fenêtres qui donnaient peu de jour . A lextrémité orientale du collatéral du sud se trouvait la porte secondaire. Le transept, de ,nénle lar- geur que la grande nef, mesurait 16 piedscarrés, portait le clocheret souvrait par des baies ogivales sur les deux cha- pelles qui constituaient ses bras, des bras inégaux la

r. ArhiveS de Saône-et-Loire, E. 140, n 74. Archives de grène-et-Loire, Q. Ventes de biens nationaux, reg. ,8. n 39. . Id., reg. :8, n" 13 et .14. La dépense avait été évaluée à 19.985 fr.. 69 c ladjudica- tion4. fut tranchée à 17,750 fr. et le déennipte.. arrêté à 21,303 fr., 94 c. (Archives de Saône-et- Loire. série O., l.ugny.) .Archives de Saône-et-Loire,B. 1316, fl 31 6. Id., C. 405, il 10. 7. La chapelle seigneuriale était dailleL,rs considérée (1648) comme indépendante de léglise s . . . La chapelle et oratoire de long temps et antiquité constrnict tout proche le claasteau et niai- son forte de Lugny, joignant et tenant devers midy à lesglise dudict lien et appellé la clrajprllr du c/èaslcau ....(Id., G. 378, n 8.) LUGNY ET SES HAMEAUX chapelle du Rosaire au nord, longue de 19 pieds, large de 12, voûtée en arête au sud, la chapelle seigneuriale Placée sous le vocable des saints Claude; Nicolas,Georges, et de sainte Catherine, mesurant r5 pieds carrés 1/2 et percée dune petite porte au couchant; Le choeur se coin- posait dUne partie droite terminée par une abside qui présentait.en plan la forme dun arc de cercle très sur-. baissé; il donnait accès dans une petite sacristie Située au midi. Dès la fin du XV11° siècle léglise était en mauvais état « Le 9avril 1698 •nous avons visité léglise parois- siale de St-Denis de Lugnv, écrit larchiprêtre de Vérizet. Pour le service de ladite église il (y) a dclix messets fort usés et un rituel romain. On introduit souvent des bancs en léglise sans fondation ny consentement du sieur curé, y en ayant actuellement trente ou davantage de cette nature. Les fabrieiens ne veulent rendre aucun compte (le leur administration, ne fournissant pas même bien souvent le nécessaire pour le luminaire. quoy quils ayent esté invités dy satisfaire dans les prônes publics et en parti- culier. La voûte du chœur du costé de bize commence â se pourrir, et une chappelle de même costé menace ruine dans la voûte. Le degré de la grande porte de léglise est entièrement ruiné et impracticable . Il n y a aucun livre de chant. Le cimetière est ouvert de trois costés. en sorte que le bestail y entre tous les jours-. Il ny n point de purificatoires, n y de bonnet quarré. Et tout le couvert de léglise est en ruine, en sorte quil y pleut partout . » Nouvelle visite en 1705 « ... Le grand autel, avec une pierre sacrée et un tabernacle doré, accompagné dun retable, avec une image du Sauveur dans le jardin des olives; six chandeliers de cuivre un calice avec la patène, dargent, doré dedans un ciboire dargent, sans dorure un très beau soleil dargent une pixide dargent; les vaisseaux des saintes huiles, détain un crucifix en relief sur lautel; la lampe de cuivre qui éclaire par les soins de Mr le comte de Montrevel ; un encensoir de cuivre,

s. Archives de Saône-et-Loire, C. 404, n 7. ,. On avait déjà procédé en 1687-88 à une reconnaissance des travaux à exécuter à léglise et au presbytère. (Archives de la Côte-dOr, C. agio.) . Le curé déclare, eu 1705, quil u sert de piturage à toutes sortes danimaux ; pendant les foires et les ma reliez il est repli de pourceaux. » (Archives de Saôsic-ct-Loire, G. 378, n 14 bis.) 4 , Id., G. 378, n 13. . En marge n Ne fournit plus dhuile. u LUGNY ET SES HAMEAUX avec sa navette; un daix de ligature A fond dargent; la croix pour les processions, fort ancienne; une bannière fort bonne de damas rouge avec les images de la sainte Vierge et saint Denis un bénitier de fonte pour donner leau bénite ; six corporaux, huit purificatoires, douze lavabo, vingt-huit nappes dautel, deux grandes nappes de communion, six aubes, dont trois sont hors dusage, trois surplis aussi hors dusage ; deux messels, dont lun est hors dusage, un petit antiphonaire, un rituel appar- ti:nant â M le Curé; une petite croix de cuivre pour les offrandes ; une clochette que lon porte aux processions; un pavillon de camelot violet, avec le devant dautel de même étoffe; un autre pavillon de toute couleur, fort ancien et très usé un devant dautel de tapisserie, fait â ,léguille, à fleurs vertes; un autre devant dautel de liga- ture à fond dargent et fleurs rouges, avec des bandes de tapisserie et un petit pavillon de même étoffe ;un autre devant dautel de damas à fond blanc et fleurs rouges une chasuble de brocard A fond dargent et fleursde soye de toutes couleurs mêlées dun peu dor, avec lé voile et la bourse de même étoffe ; une autre chasuble d6 damas à fond blanc à fleurs rouges, avec le voile;une chasuble violQtte dune petite étoffe de soye â fleur, avec un voile de camelot; une chasuble de camelot vert, ave-c son voile et sa bourse de même étoffe, "ne autre chasuble de came- lot rouge: avec son voile et sa bourse de même étoffe, ledites deux chasubles toutes neuves ; une chasuble blanche de tafetas gofré, avec son voile et la bourse de métre étoffe une autre chasuble de tdfetas blanc, fort vieille une chazubie noire de camelot, avec une croix blanche aussi camelot; une petite bourse au petit métier à fond dargent pour porter le saint viatique; un devant dautel avec un pavillon de toile, avec plusieurs ouvrages àfleur(s); trente-trois petits tableaux,la pluspart de papier battu donnés par M" de La Baume pourorner la chapelle où repose le saint Sacrement le jeudi saint ; une niche garnie de plusieurs diamants faux et cristaux donnée pour le inéine usage par feu M" de Saint-Martin ; les fonds baptismaux en bon état et garnis despuis peu de pointes de fer; le choeur voûté et bien pavé, sur lequel est le clocher, oû il y a deux cloches, dont lune est éventée ; la voûte du côté de bize menace ruine, qui est causée par les habitans qui prennent leur chemin sur le couvert de ladite vo,te pour aller au clocher; le choeur depuis peu fermé dune balustrade de fer, dont le sieur curé a fait les avances la nef pavée depuis peu, sans voûte, ni laiul5ris, les deux ailes voûtées dans ladite nef plusieurs LUGNY ET SES HAMEAUX

bancs sans fondation, ni permission I une chaire â prê- cher en mauvais état. Une chapelle à côté du clocher, sous le vocable de saint Nicolas et de sainte Catherine, fondée par le seigneur de Lugnv et desservie une partie par M le Curé et Vautre par M jean Renaud, chapelain, dans laquelle les chapelains nous ont déclaré ny pas dire la messe depuis deux ans à cause des vitres et fenétres ruinées par un orage ; il ny a quune nappe appartenant ;L chapelle sur lautel de ladite chapelle il y adans un petit retable un tableau représentant un crucifix, avec les images de saint Nicolas et de sainte Catherine les orneniens de ladite chapelle consistent en un calice dar- gent avec sa patène, doré dedans ; deux chandeliers de bois noir; une chazuble fort ancienne dun brocard à fond dor à fleurs veloutées ; une autre , chasuble de ligature blanche et rouge; une autre, de ligature à fleurs vertes une autre noire, de gros camelot; six purificatoires, deux corporaux, trois aubes; lune toute neuve, de toile fine, avec une dantclle, donnée par feu M dÂntouerre une autre de toile fine, fort ancienne, et une autre de grosse toile, hors dusage; un crucifix dyvoire; un petit messel, qui a esté coupé et relié. Il y a (lu côté de lévangile une autre chapelle sous le vocable de Notre-Dame-du-Rozire; sut lautel est lancien tabernacle de léglise deux chan- deliers de cuivre; deux devant(s) dautel, dont lun est hors dusage ; un confessional dans ladite chapelle, fort mauvais et très incommode. Il y a dans ladite chapelle une fondation de neuf livres au profit de Al l le Curé, faite par feu Pierre Blanchard, chargée de douze messes. Pour

i. (i Quand je pris possession de la cure, déclare M. l.escuye, le pavé de léglise était entièrement ruiné. Cette ruine avait été causée par la facilité avec laquelle on accordait la sépulture dans léglise ruoien nant un écu que lon promettait et que la pluspart ne paloient point. Mais depuis que le pavé a été rétabli, je nai point souffert quon ait enterré personne dans léglise, sinon ceux ui ont fait une fondation dun écu dc . rente à perpétuité au profit le léglise... Il y avoit aussi dans le choeur quatre ou cinq bancs que jai Ôté insensiblement. Il eu reste encor six ou sept dans la nef, qui ne sont point fondez, et pour lesquels ceux qui les occu- pent neveulent paier qucun droit. Il y en a trois ou quatre pour lesquels on paie vingt sols par an. Ainsi il serait à propos que la luy fùt égale .....(Archives de Saône-el-Loire, G, 378, n 14 bis.) n. En marge z c Rétablie i,. - En 177f, la chapelle n restait toujours fermée, même lorsque le seigneur était absent e. (Archi- ves de Saône-et-Lnire, H. 1316, n 35.) 3. flAnthouard, - LUGMY ET SES HAMEAUX 43 la fondation du Rozaire faite par feu Madame dAucors s, qui estoit anciennement de dix-huit livres, elle est réduite û quatre livres. Une confrairie établie par les mission- naires, sans autre fondation. Le luminaire consiste en un petit terrier, renouvellé depuis peu, (lui ne rendoit. (file sept û huit livres, plus en deux commets de rente deus par les héritiers de Pierre Artaud, dont lhoirie est jacente, et en un pré admodsé quatre livres, situé En Racliassin... 1..a parroisse est composée de quatre hameaux et cinq cents communiants... Le sieur curé nous a encor pré- senté une aube de toile fine, avec un point au bas, deux surplis aussi de toile fine, une chasuble détoffe de soye ii fleur(s) couleur de cerize, avec sa bourse de même étoffe, trois voiles de calice, lun blanc de tafetas brodé, lautre dune moire blanche garni dune dantelle dor et dargent, trois pales de calice très propres, un gros messel relié en maroquin de levant, un petit graduel et unantipho- raire, un grand diurnal doré sur tranche et relié en maro- quin noir, trois bonnets quarrez, tous lesquels ornements appartiennent audit sieur curé... Nous avons encor trouvé dans léglise une chappe de moire dargent... li y a encor un grand crucifix entre le choeur et la nef ... On ne remédia pas vite au déplorable état de lédifice, En 1759, la chapelle du Rosaire dut être provisoirement étayée et interdite au public; mais cest en :1769 seulement que lon décida de lit dy ajouter une tourelle contenant un escalier pour monter au clocher , de blan- chir léglise, et de réparer le presbytère. La dépense fut évaluée à i,livres,i8 sous , et]adjudication tranchée Û 1,000 livres en ce qui était à la charge des habitants et des propriétaires forains de la paroisse, et n, 338 livres en ce qui était, pour cause de malfûçons, à la charge de len- trepreneur des travaux exécutés audit presbytère en 17581 En 1788 il fallut encore reprendre plusieurs chambres de la maison curiale. la couverture (laves et charpente), dune partie de léglise et la clôture du cimetière, sans

z. M" de La Tour dOceors, femme de Charles de Saulx- Tavannes. Cf. f V! s. Depuis la Révolution le curé de l.ugny dessert en outre les deux communes de Bissy-la-Mâeonnaise et Burgy. j. Archives de Saône-et-Loire, G. 378, n 14. 4. t Lon donnera à cette tour six pieds de diamètre et environ quarente-cinq pieds de hauteur, eom,pris la fondation les murs seront dun pied dépaisseur ». ( Id. ,-C. 404, n 31. s. Id., ibid., n 8. 6. Id., ibid., n" 9 et ii. LUGNY ET SES HAMEAUX

compter les réfections du choeur et du cloeher,qui incom- baient au seigneur en sa qualité de gros décirnateur de la paroisse. Les habitants accueillirent anal la proposition de faire cette dépense nouvelle sélevant ï la somme de 1,078 livres au total peu de monde vint en délibérer; on repoussa certains articles du devis on constata que le presbytaire (était) en bon état, composé de sept chambres et cabinets, dont quatre pièces avec cheminées, de trois caves, quatre grediers, évier, écurie, four, grande cour, appendix, tinnalier, et vaste jardin s enfin, on soutint (lue « ce (nétait) que par envie de lapartdu sieur curé de mettre les habitants en dépenses inutiles et superflues quil ne (cessait) de réclamer et de leur occa- sionner des fraix 2. s Le curé taxa cette délibération doJnjustiee o et de « mauvaise foi. » Tout, disait-il, avait étéii réglé dans le désordre de lignorance. Il accusait u lesprit de chicanne » de ses paroissiens et lanimosité personnelle du procureur doffice Munier « qui a présidé à lassemblée, qui en a inspiré les résolutions et en a apporté le plan tout rédigé. (il) est lennemi du sieur curé , avec lequel il est en procès pour des droits curiaux 4 que tout le monde paye. il nen faut pas davan- tage pour donner la clef de toutes les mauvaises défaites quon trouve dans la dernière délibération Les travaux furent néanmoins exécutés Le curé renonça zk exercer les fonctions sacerdotales dater du 19 novembre 17931 et les objets du culte furent vendus le 18 frimaire an 111 8 Lég]ise de Saint-Denis devint le temple de la Raison. En lan VJJ, le receveur des domaines nationaux du canton en inventoria commesuit leanobilier: «Au clocher, une cloche du poid denviron 146 graves,7,438 décigraves .

r, Archives de Saône-et-Loire, C. 405, n" I, 2, 3, iI et r,. e. Id., ibid.. n 3. Cf,g X. 4. Les droits réglés en zéo,(cf. X) que M. Maréchal dut faire consacrer par un nouvel arrêt (Archives de Saône-et-Loire, G. 378, ii . Id., C.405, n 4 et ao. 6. Id., C. 404, n 19. 7. Arcl,ives de Lugny, D. I. 8. Id., ibid. 9. Les officiers municipaux avaient déjà remis aux commis- saires à la réception des cloches, du cuivre et du fer à Mùcon. le zo frimaire in lr,les ,riatiéres dor et dargent, le 27 friuiaircde la LUOXY E! SES HAMEAUX

Dans ledit temple, qui a très nécessairement été réservé pour la tenue des assemblées communales du canton, la célébration des fêtes républicaines et des mariages, un tas de charbon de la cotitée denviron une bâche, qui avoit été fabriqué pour lextraction du salpêtre ; plus un autel en pierre nuiront, sur lequel il y a une pierre, de taille,, et au pied deux marchepieds en pierre de taille ; plus une chère il appé au mure; plus douze boiseries dau- tel; plus un cadre de tableau; plus un confessionnal: plus une croix en pierre; plus un aubénitier en pierre; plus un autre aubénitier aussy en pierre ; plus un autre autel en pierre de taille, avec sa boiserie, un grand cadre de tableau à deux collonnes en bois et deux marches-pieds aussy en bois, avec un porte-vase de même nature ; plus une boiserie appée autour dune chapelle, avec un banc, le tout en bois. Dans la sacristie, une commode à deux portes et trois tiroires non fermant à clef, dé bois noyer mis use, dans laquelle il ny a rien; plus douzes chandel- liers en bois sur laditte commode; un fallot en fert blanc et déux pots à fleurs en bois. » Le tout était estimé 123fr.. 75e. 1. li ny a dans léglise de.Lugny «autre objet digne de lattention des archéologues et des amateurs quun bas- relief, peut-être un retable, en pierre,dont on a heureuse- ment assuré laconservation en le plaçantdans le baptis- tère. Mais on a cédé au mauvais goût du jour en le peinturant de tons crus et criards qui, nétait la naïve exécution du sujet, donneraient à croire quil nous vient de la rue Bonaparte en droite ligne. Nous pouvons, grâce à un excellent dessin quen a pris M. J . Ferret, en ,86o. et que cet artiste distingué a bien voulu mettre il notre disposition, le placer sous les yeux mêmes de nos lecteurs. B mesure j m, 86 de long sur o m., 89 de large ; )es figures ont 0m., 42 de hauteur. Jésus-Christ y est repré- senté au milieu des douze apôtres. Chacun deux est placé sous un dais de style flamboyant et tient, avec un livre

nième nnnee une cloche pesant 56o livres,et 90 livres de cuivre». En lan VI J, il y avait encore à Lugny s une autre cloche », dépo- sée s dans le tinallier (le la basse-cour du cy-devant chàteau, (pro- venant) du donjon dudit château (et) pezant environ 48 graves, 9,146 décigra½s, estimée aofr. s (Archives de Saène-et-Loirc,Q. -Domaines nationaux. Inventaires de meubles.) 1. Id., ibid. - 2. Il y n quelques mutilations. - 46 LUGY ET SES HAMEAUX

tantôt ouvert, tantôt fefmé, son emblème habituel ou linstrument de son martyre. ils se présentent dans lordre suivant S. THA. Saint Thomas, appuyé peut-être sur la hampe dune pique. S. BARE. Saint Barthélemy, avec un couteau. S. MAE. Saint Mathieu, avec une équerre. S. 1ACOE. Saint Jacques le Mineur,-avec une massue. S. ANA. Saint André, appuyé peut-être sur sa croix. S. PRE. Saint Pierre, avec ses clefs. S. V. T. MO. Salvator Mundi. jésus-Christ tenant le globe du monde. S. 105. Saint Jude, avec un calice supportant un petit animal fantastique représentant sans doute le démon . S. PAVE. Saint Paul, avec son épée. S. lACE. Saint Jacques le Majeur, muni de son bâton de voyage et coiffé dun bonnet de pèlerin. S. PilE.. Saint Philippe, tenant probablement le bâton dune. croix S. SIMON. Saint Simon, avec une scie. S. MA. Saint Mathias tenant peut-être le manche de la hache qui servit â le décapitér. Lincorrection de ces inscriptions na dégales que la grossièreté de la facture et la lourdeur des personnages. Cependant lensemble, â premiuêre vue surtout, ne manque pas de vie, ni doriginalité. Limagier qui a sculpté ce morceau la signé de son monogramme sur la scie de saint Simon, et la daté de 1528 â deux endroits, sur léquerre de saint Mathieu et sous le Christ. A côté de ce dernier millésime, figure un blason dans lequel on voit trois croissants posés deux et un. Nous ne connaissons quune famille du Mâconnais qui ait eu des armes de ce genre dazur â trois croissants dor), les Cadot, originaires de £ôurnus, à qui lhéritière de la branche bâtarde des barons de Sennecey apporta, par son mariage avec Pierre Cadot, les seigneuries de Scivoliêre (), de Baron, de Rabutin et de Cham- plecy 1 Les anciennes cloches, baptisées en 1752, la grosse

r. Voir la planche. Saint Jean lévangéliste a de même comme attribut un calice surmonté dun dragon ailé, saint .Benoit un calice doù sortent trois2, serpents, saint Conrad un calice où se voit un scorpion.- - ;. Arcelin, ofi. rit., art. Cadot. -J

C)

I)

-o

q)

C) LUGNY ET SES HAMEAUX 47 Marie-Florence et la petite Alcxandre-Mciclzior I, été refondues en 1825 et remplacées par deux cloches nouvelles payées 7,000 francs et pesant lune ,000, lautre 750 kilos

X. - LES CURS.

La cure devait être, à lorigine, un prieuré dépendant de labbaye de Clun y. Nous avons signalé déjà ( li) lac- cord fait en 1219 entre lévêque de Chalon et labbé de Cluny par les soins de W..., prieur de Lugny, et de M.., archidiacre de Flavigny. Voici. depuis ce W..., les curés de Lugny dont nous avons pu retrouver les noms. - 1477. Pierre Michel-. 1537. jean Fêvreh. ????. Michel de Lagadrilliére1. ????. Pierre Grâce. sôoi. Jean Monnyer. 1633. N. l)ejoux. 1637. N. de La Couro. 1640. jean Gilet. 1652.N. Chapuys. iôôo. François Lacroix. 166i. Simon Mathion. 166, IBenoit Humbert. 167. Ferréol Ihevenez. 1678. jacques Gilet. 169. j ean-Clrrysostinnc Lescuyer. 1719. François Poncet. 1758. Vincent-Augustin Temporal. 1767. Pierre Maréchal.

r. Archives de Lugny, GG. ii. ,. Archives de Saône-et-Loire, série O., Lugny. . Probablement Guillaume ( Wil/etmus. Vui//c/rnus). 4. Archives de Saône-et-Loire, E. 349, n-3, copie. 5. Id., ibid. 6 Id., G. 3787 ..6. . Id., ibid. 8. Id., G. 378, n 5. ç. A partir dN. Dejoux nous avons dressé la liste ci-dessus laide des archives de Lugny (GG, 1-14). ro. Daprès une note de M. Maréchal, curé, quon trouve au dernier feuillet du cahier des archives de Lugn y coté GG. 5. 48 LIJGNY ET SES HAMEAUX

1803. N; Martin; 1863. Florent-Alexandre-Me]chior Verdure. 1816. Etienne l3ouillard. 1836. Pierre-Alexis Couvert. 1840. Jean Morin. 1845. Jean-Claude Naulin. 1854. Jacques Brun. ,880. Thomas Debiese. 1882. Jacques-Denis Dufétre. Dès anciens, nous savons peu de chose. Pierre Michel était chanoine de léglise collégiale Saint- Paul de Lyon. En 1493, il administrait la cure de Lugny depuis seize ans, et avait plusieurs vicaires, dont lun Pierre Michel. était son homonyme et son neveu1. Ferréol Thevenez est mort en 1678". Jean Gilet avait 70 ans, quand il mourut en 1682 . Jacques Gilet est mort en ,6741. .François Poncet, prêtre de lOratoire, mourut âgé denviron 75 ans en r755 Pierre Mai-échal nous est mieux connu. M. Temporal, de Pont-de-Vaux, le représente, dans une, lettre k M. de Fitte, major, demeurant chez M. de Montrevel, en date du 12 février 1772 comme un , t homme ingrat et fan- faron n 7 . il fut, en tous cas, le héros dun esclandre qui remua fort Lugny vers 1771 et sur lequel tout un curieux dossier nous est heureusement parvenu. Voici laffaire. Nous en empruntons lexposé au pro- cureur doffice du seigneur, M. Munier, qui écrit k M. de Fitte, le i8 avril 1771 u Il est.k propos de vous instruire dune çhicanne déplacée que fait aujourdhuy M. le. curé de Lugny aux officiers de justice de M. de Montrevel, et qui regarde personnellement ce dernier, k loccasion des deux bancs qui luy appartiennent comme haut-justicier et qui sont placés dans larrière-coeur 8 de léglise dudit . A partir de Pierre Maréchal, notre liste a été continuée par ?t Creuseveau, instituteur. ,. Archives de Satine-et-Loire, E. 349, n 3, copie. 3. Archives de Lugny, GG. 6. . Id., ibid. 5. Id., GG. . 6. Id., GG. ii. 7. Archives de lAin, E. i;, n 2. 8. A lentrée du transept. Ces bancs étaient adossés a la balus- trade qui fermait la nef ,; lun, celui de gauche, mesurait cinq pieds, deux pouces de long, sur trois pieds de large; lautre, celui de droite, mesurait quatre pieds, dix pouces de long, sur deux pieds et demi de large4Archives de Satine-et-Loire, B. 1 3 16 , ,t as.) WON? ET SES HAMEAUX - 49 Lugny.,. Pendant votre dernier séjour à Lugnv, jeu lhonneur de vous instruire que ces deux bauds étoient toujours Occupés par une multitude de paysans, et quil seroit, plus dessert quils le fussent par les officiers du seigneur qui le représentent... Je vous demanday votre agrément pour les occuper avec les autres officiers et pour nous éviter la disgrâce de faire sortir les paysans lui avoient coutume de si placer, je vous demanday aussi la permission de les faire fermer, ce (lue vous mavez accordé... Depuis ce temps jav occupé avec le greffier lun de ces bancs, qui est celuy qui touche la chapelle de M. le cointe... 1 Dimanche der- nier, 14 du courant, le sieur curé, toujours pour aller contre son seigneur et chercher â luy ôter ses droits en attaquant ses officiers qui sont fait pour les maintenir, après la grande messe et sur la place publique maresta avec le sieur Gornmeret, greffier, et dun ton audacieux nous demanda en quelle quallité et quel pouvoir nous avions pour occuper ]e banc dont sagit et den faire sortir ses paroissiens 2 lorsquils y étoient placés avant nous... Je luy fit réponce... Le curé se livra comme il luy est ordinaire, à des sottisses il fut assés osé de dire (lue le seigneur ne se manifèste pas assés envers son église, quil entendoit que ces bancs fussent occupés par ses paroissiens paysants de préférence aux officiers, et que si on récidive de vouloir leur faire vuider, il cessera tout office, plaidera avec son seigneur, et chatiera ses officiers,.. Il est donc question aujourdhuy de se montrer, parce que le droit de banc dans léglise appartient au patron et à lhaut-justicier...a u - Et le ç mai suivant :ss... Comme Brunet, votre concierge, avec Pressemoy, charpentier , verdoient attacher les harinoiries du seigneur sur ses deux bancs, le sieur curé si Opposait, courut à la sacristie se revestir dun surplis et dune étole, et revint prés des bancs et

t. Celui de droite. M Manier, dit le curé, en a expulsé avec hauteur diffé- rents particuliers, 1Ième des malades. Tout le public en s mur- muré... .. (Archives de Saône-et-Loire, B. s16, n 30.) 3. Archives de lAin, E. 193, n 6. 4. Charpentier à Pontde-Vaux, les ouvriers de Lugny sétant refusés à exécuterez lordre du seigneur. (Archives de Saànc-et- Loire, B. 1,1 16, n 24 et av.) 11 était, déclare le curé, épris de vin et arme darmes tranchantes ". (Id., ibid., n 30.) l . Le 4 niai à 8 heures du soir. (id,. B. 1316, n 4.) LUGNY ET SES HAMEAUX ouvriers, et leur réitéra ses deffenses et sonna sur eux le toquesin, qui effraya tout le peuple, et qui accourut alors eh foule à léglise... n M. de Montrevel adressa immédiatement une plainte au lieutenant criminel du bailliage et à lév&Iue de Mâcon. Au premier il remontrait que « la conduitede ce curé est très répré)ensible. Non content de faire une injure à son seigneur il sest revêtu des habits sacerdotaux et a sonné lui-même le tocsin... Il a faitson possible. pour élever une sédition dans la paroisse... Cest â M. le Procureur du Roi, --chargé de la vindicte publique, de faire prononcer les peines que méritent cette prp- phanation des habits sacerdotaux et le tumulte occa- sionné par le tocsin ; mais cest au supliant à pour- suivre la réparation de linjure qui luis été faite et à faire cesser les empêchements quapporte le curé fi ce quil jouisse des droits qui lui appartiennent... il est le seul seigneur en toute justice de Lugny et en cette qualité il a seul le droit davoir bancs dans le choeur; les habitants ne peuvent avoir banc que dans la nef ... 1 Lorsque le sieur Munier vint Li léglise, à la rumeur excitée par le tocsin, le sieur curé hazarda entre autres propos indé- cents et déplacés.ÇuC le seigneur de Lugni vavoit quà se croire encore en droit de lui venir p asser son tpée à travers du corps dans isgIisc, et un particulier qui laccompagnoit pour lors dit à 13 rouet, concierge au CI), L- teau Si votre nial Ire, mou an, i, vous o rdon n oit de venir voler le saint sacrement à T4glise, vous le ferUs donc Tous ces procédés, voies de fait et propos de la part du sieur curé de Lugni annoncent un caractère emporté,vio- lent et séditieux qui semble mériter toute lanimadversion de la justice... o M. Maréchal. de son ehté, demanda au lieutenant cri- minel réparation de tous les scandales commis dans son église tant par M Munier, que par Brunet, (lu ouvriers dont ils se sont fait assister... » ii déclarait n que la situation des lieux ne perniettoit pas quon ferma lesdits

i Archives de lAin, li. x93, Le curé dit quil fit « tinter la cloche pour avoir des témoins n (Archivçs •dc Saône et-Loire, B. r316, fl 304 Archives de Saône.et-Loire, B. 16 zb, n ,s. ;. M. Mainsonnat, avocat, docteur en droit canon. (Id., B. 1316 n aS.) id., B. 1116, ,ca3.. - LUGNY ET SES HÂnF;cjx

bancs, les portes devant battre sur leiittrée du choeur déjà trop etrolte; que le seigneur avant une chapelle attenante au choeur. tris spatieuse, commode et pourvue «un très - grand banc, il «en Pouvoir raisonnablement prétendre un au choeur ; quà la rigueur il nen pouvoit exiger quun, et quon lui laisseroit lun des deux en question, dés quil cii auroit fait loption enfin quon naccordoit aux seigneurs patron ou haut-justicier un banc au choeur que pour y recevoir les honneurs qui leurs sont dus, tels (lue leau bénite et le pain bénit, et que ledit seigneur ayant tou- jours reçu ces honnetus dans sa chapelle, il ne paroissoit Pas convenable de lassujettir à les venir recevoir dans le banc ... t Sans droit. sans raison, on veut sériger en inaitre clans son église noise permet d y entrer la nuit, et sans lumière on manque ouvertenlent fi tous les égards quexigeoient le lieu saint et le caractère (lit curé un valet le tire a plusieurs et différentes reprises par le bras et son surpelis aux représentations les plus raisonnables et dictées par la modération méme il répond par des propos audâcieux louvrier Pressemoy se vante hautement que rien ne sera capable de suspendre lexé- cution des ordres du dit seigneur, et que sil luiavoil ftlit dordonije, de dtfrruire léglise, elle sernil ,ibba/ue dans demie leure. Ces particuliers sont excités et enhardis par le sieur Munier,.., qui a été mandierà Mâcon cet ordre (de M. de Montrevel), qui est essentiellement son ouvrage, qui lui devenoit même ndcessaire pour autoriser, excuser et couvrir les entreprises, indécences, excès et scandales qui! sétoit permis à léglise depuis le comniencenlent davril, en élevant sous le nom de M. de Montrevel. I;, prétention desdits bancs, dont ce seigneur I Iavoit jamais rien témoigné personnellement, et en la soutenant par des traits de vanité. de hauteur et de suffisance aussi multipliés quinconcevables,,. Lentreprise dl-Jéliodore voulant agir de force et enlever par lordre du roy Séleucus les deniers du tronc du temple de Jérusalem fut non-seulement sans succès par la seule opposition des prêtres revêtus de leurs étoles sacerdotales, mais encore sévèrement punis par, leffet de leurs prières. Pour peu que M° Munier, Brunet et Pressernov qxami- nent avec attention ce fragment de lhistoire sacrée, ils. sy reconnoitront trait pour trait ils conviendront mme quils ont trop exactement joué les personnages des

j Àrcl,ivcç de Saône-et-foirc B. r316. n ;o. I,UCNY ET SES HAMEAUX

Sirnon, des Héliodor e et de leurs satellites pour ne pas avoir mérité toute leur récompense... Le lieutenant criminel ordonna une information - écrivit, Quant k lév&lue, qui était collateur delaciire. il de Paris, au comte de Nôntrevel: u Lopiniftre indocilité de votre curé ne mérite aucun mtnageIflent... je me réserve devenger ma querelle vis-à-vis de luy... o Le curé se vantait quil obtiendrait gain de cause ja), été très mal édifié, écrit Temporal à M. de Fitte (Pont-de-Vaux,« 17 juillet 1771), dentendre dans la ville les propos très déplacés que les père et mère du sieur Maréchal tiennent sur le procez quil at avec son seigneur. Ils influent sur les gens un peu sens és jusquà faire croire que M. de Montrevel a tort et quil en payera bien les violons.., o Mais il dut en rabattre, et fut condamné u en six livres daumône aplicables au profflt des pauvres dela parroisse de Lugny et aux dépens pour tous dommages et intérétsr.M Une importante transaction passée en .1602, k la suite de longs procès entre les habitants de Lugny et leurs curés, avait réglé les devoirs et les droits de ces der- niers:... Tous tenans feu et lieu en la paroisse de Lugny sont tenuz et doibvent paier annuellement et per- pétuellement au sieur curé une coppe de bled froment. mesure tierce de Torres, bon bled et loyal, payable à chascune.feste Sainet-Martin dhivert, et ce k recoignois- sanee perpétuelle de ladministration, cure et charge qua lediet curé comme pasteur ayant cure sur son troupeau, administration et prières que journellement faict pour ses paroissiens, selonlusaige quil en a coustume faire... Et nultre confesseït estre tenu, paier audict curé chascun an, pour chascun tenant feu et lieu, troys deniers tornois dont les douze font le sala, et ce à chascune feste de Toussainctz, - pour la eonvàcation et cène qui, se souloit faire en lesglise dAzé le mardy suyvanct après ladicte leste de T,oussainctz et â présent remis de lauctoritè de Monseigneur le révérend évesque de Mascon au lieu de

x. Archives de Saône-et-Loire, B. 13 aé, 0 30 bis. Id., ibid., n ,, 28 et p. 3. Du 17 mai 3771. (Archives de lAin, E. 183. n . Id., E. 193, Il . Du 24 mars 1772. (Archives (lc Saéne-ct-Loire, B. 1316, n ,6.) 6. En 1790, le curé évaluait le produit des cozipesede feux et des jerbes dévangile à 14 inées de blé par au. (Arehivet de Saùne- et-Loire G. 378 : n LUGNY ET SES HAMEAUX 53 Viii set o ledict sieur curé assiste ou commet homme pour y assister... Plus confessent debvoir audictcuré les susdictz qualifiiez que dessus pour chascun mesnage six œufz, convertis en une deniye douzaine, et ce à chascun jour de Pasques charnel, que lesdictz paroissiens ont appeliez antiennement les œuf de lerg ces dhieu audiet curd Item confessent debvoir pour chascun desdictz paroissiens qui communicqtient aux sainctz sacremens de lEucaristie, assavoir cinq deniers tornois, desquelz les troys sont pour les salaire, cène et aultres frais que supporte lediet curé à la susdicte administration, et deux deniers tornois pour la cire du luminaire qui sapplicque et faict en ladicte esglise... Plus confessent debvoir chascun tenant feu et "Cu. sçavoir ceulx (lui recuillent du bled en leurs fondz-une gerbe de bled froment, bonne et suffizante. et les aultres qui ne recuillent aulcun bled troys sulz tomais payables à la récolte des fruietz ou chascune feste Marie- Madeleyne, et ce pour les prières, ensemble Févangille (lue ledict curé doibt dire chaseun jour pour la conserva- tien des fruietz despuis la Saincte-Croix en may jusques à lautre leste Saincte-Croix deseptembre, que lesdidtz Paroissiens ont appelIez antiennernent la gerbe ddvan- gifle... item seront tenuz lesdictz paroissiens de paier audict sieur curé, pour la sépulture de chascun chef dhostel déceddé, la somme de dix solz tomais, qui sèront semblablement piliez pour chascune femme, ifiz et fille excédans laage de sept ans, et pour la messe qui se dira en commémoration des trespassez, deux solz, six deniers •tornois, (et pour les) petitz enfans au-dessoubz dudict aage de sept ans, polir chascun déceddé cinq deniers tornnis, et pour la messe, six deniers, a condition touteffois que lediet sieur curé sera tenu aller avec la croix et eaue héniste jusquesS au domicilIe des déceddez exeédans ledict aage de ept ans,et les assister avec les priéres jusques en Fesglise ou seront faictes les sérémonies des funérailles accoustumez, sans que ledict curé soit tenu de fomnir le luminaire, et quant aux petitz enfans nexcédant ledict aage de sept ans lesdictz habitans seront tenuz les apporter jusques aux ]imittes du cymetière, 00 ledict sieur curé les via recepvoir avec la croix, eaue béniste et aultres priéres comme dessus est dicL.. Item lesdict-, habitans confessent que pour chascun mariage qui se solempnisera en ladicte esglise, pour la bénédiction, admi- nistration des sacremens et confession oriculaire, que )esdicts mariez ensemblen,ent paieront audict sieur curé, sçavoir une poulie bonne l et suffizante pour le droict que doibt lespousée audict curé, et cinq solz tomais pour la 54 LOOXY ET SES HASIEAUX - bénédiction nuptialle et messe qui se dict par ledict curé, lequel curé a aussy le droict de prendre trexe deniers que chascun marié mect à la bourse de son espouse en satis faction de la bénédiction que faiet lediet curé de Ianeau des espousailles selon la bonne coustume.. Plus pour la remise de ehaseun paroissien qui va demeurer ailleurs et change de paroisse, pour avoir tesmoingnageavoir vescu catholicquement au giron de rostre mère saincte Esglise en ladicte paroisse; paiera pour lediet droict appeflé vulgairement .7e rcc.eddo, la somme de dix solz terrais... Moyennant lesquelles choses susdictes ledict sieur curé et ses successeurs à ladvenir seront tenuz faire leur debvoir ii la desserte de ladicte cure, assavoir de chanter et faire chanter aux jours de festes solempnellcs les matines, grand messe et vespres, les jours de dimanche Veau béniste, grand messe et vespres, su y a gens qui puissent aider à faire lediet service, chantera et fera les processions des lestes Dieu - et misons accoustuindes. et généralleinent le service accoustumé faire tant par lediet sieur curé que ses prédécesseurs... De plus sera tenu ledict sieur curé dire ou faire dire et célébre r la messe accoustumée célébrer lorsque les femmes accou- chées des enfans sont relevées. laquelle messe se dict le samedi, et aura ledict curé, pour son salaire. deux solz, six deniers pour la messe et six deniers à loffertoire selon la coustume, estant par exprès convenu que si lediet sieur curé est requis «aller dire messe en la chappelle de Fissy pour les femmes ludict Fissy seullement, il sera tenu dy aller faire le service en lu) paiant par eh ascune femme, coulait diet est, deux solz, six deniers pour la messe, six deniers pour loltertoyre et à disné audiet sieuril curé... Item sera tenu ledict sieur curé de fournir ses frais honorablement dung cierge bénist cliascun an aux veilles -de Vasques et bénédictions des fondz,.. Finallement ledict sieur curé et ses successeurs seront tenez annuellement et perpétuel- lement forilir aux festes solempnelles deux torches qui seront allumées et portées ardantes fi la messe et vespres (quand lediet) sieur curé faict les cérémonies de lancens pat .lesglise (et les) chappelles dudict lieu... n Voici [:indication des biens et revenus déclarés par le curé en exécution des lettres patentes du Roi du mois de février 1790 « 10 Le presbytère, entre cour et jardin,

t. Archives rie Saône-et-Loire, G. 378, n 0 6. Id., G. 378,51 :5. LuGsv ET SES HAMEAUX

composé dune cuisine et lévier, de deux chambres à feu, des cabinets, un sallon, avec caves et greniers, item dun appentis pour retirer les gerbes et les deux cuves appar- tenantes â la cure, écurie, tour et colombier le tout, clos de mur, contient quatre coupées et demie. 2° Un canton de dixme de bled, vin, chanvre, maïs et fèves, situé t Macheron, le tout payable donze i la douzaine. 3" Une autre partie de dixme sur Fissy cédée aux curés de Lugny pour payement de la portion congrue par MM. deSaint- Philibert de Tournus, consistante en bled, etc., et payable comme lautre dixme. 4° La dixine du domaine - dit Grand-Bois appartenant zt M. le comte de Montrevel. payable comme sus est dit. ° Des novales éparces dans Lx totalité de la paroisse, notemment En Murier et &un- champ, payables comme la dixme. 6 Cinq tonneaux de vin avec un bichet et demi de bled froment payable par W le curé de Burgy- (i la charge den four.slr les ton- neaux), et ce pour tenir lieu de la huitième partie de la dixme dudit Burgy 1 ?j ui appartenoit â la cure dudit Lugny °. Un pré dit En Rachassin,eontenant environ six coupées, dont une parcelle appartient â lit 80 Un pré dit Vallerot, aussi de six coupées. Ces deux prés sont estimés cinquante-trois livres, naxant jamais pu en trouver daventage dans les amodiations... 9° Un pré au midi de la cure, de deux coupées et demie, rendant à peine cinq quintaux de foin année commune, (cédé) â la cure â la charge (lecélébrer deux messes basses. ao° Trois andins de pré appellé Pré du Pont, rendant â peu près un quintal et demi. 110 Une terre appe-Ilée Ez iedure, de huit coupées de semence, mesure de Tournus. en tète de laquelle se trouent dix ouvrées de vigne produisantes. année commune, trois tonneaux. 12° Une vigne aussi appelléc Ez Pedure, prés le village de \Termeillast, con- tenant quatre ouvrées, ne rapportant presque plus rien. 13° Une terre appellée A la Folie, contenant quatre cou- pées. 14° Autre terre anpellée Au Tarillot, contenant

i. Avant lérection de Bnrgy en cure (i 7S), lcsdimes de cette Paroisse appartenaient polir un huitième au curé de Logny, pour le reste an curé de Vérizet. aux chanoines de Saint-vincent (le iàcon et lu chapelain du Temple de Mercey. Après lérection (1720), le curé de Lugny abandon na sa part au curé de uioyenua.it la ,dfasion déclarée. (Archives de Saène-et-Loire, G. 339, n se). s. Les - officiers municipaux évaluaient en 10 e produit annuel de toutes ces dunes il 1.440 livres environ. (Archives - de Saône-et-Loire, série. Q Déclarations de di mes.) - -. 56 LUGNY ET SES HAMEAUX trois coupées. 15° Une vigne denviron sept ouvrées située à Bissy-!a.Màconnaise, appellée En Grenier item une terre appellée A la Rochette contenant deux cou- pées et demie, donnée à la cure de Lugny parle seigneur dudit lieu; à la.charge de chanter un De pvofznzdis tous les dimanches et la litanie de la sainte Vierge à chaque fête de ]a sainte sVierge et le jour de la fête du Rosaire. 16° Un terrier contenant cjuarente reconnaissances commençant par celle de MM- les relligieux de Cluny et finissant parcelle (de) 1W de Borde pour des biens quil possède à Burgy, ledit terrier estimé trente livres pour la prestation, dont le recouvrement est difficile â faire, ledit terrier comprenant des articles dispersés de Lugny, l3urgy, Fraye, Lisse, Chissey et hameaux en dépendants. 72 17" Une fondation (faite par le seigneur de Lugny) de - messes basses portant redevence pour acquit dicelle (de) la sommede 36.livres. aS° Une (autre)fondation,faite par le seigneur, dune messe basse avec bénédiction tous les jeudys, appellée vulgairement lange lingua, portant rente de 50 livres (réduite â) 22 livres, isol. , La fon- dation de Pierre Blandhard. 8 livres, réduite â il livres, -18 sols, (emportant) droit «avoir un banc dans léglise. zo° Fondation de 6 livres annuellementdue(s) parles héri- tiers de demoiselle Jeanne Brunet, à la charge de dire trois grandes messes et trois messes basses et de payer vingt sols ala fabrique pour droit de banc. 2" Autre rente de 6 livres (de la fondation de) Buguette Bonvillain et son mari,.. 2r Une fondation de 3 livres par an crée par 5r Antoine Varenne... 23° Une rente de io livres annuellement crée par M" la présidente Folliard... 24 0 Une rente annuelle de 2 livres reconnue le 21 juillet 1741 par le 5r Alabernarde, bourgeois... 25" Fondation de 3 livres faite par honnête Aubain Pioche et Claudine Bonin, son épouse... 26° Une fondation de s livres annuellement â la charge de dire une grand messe et de donner la bénédic- tion du saint Sacrement le jour de la Nativité saint Jean-

s Les terres de la cure furent vendues nationalement les li mars is et f prairial an VI. (Archives de Saône-et-Loire, Q. Ventes de biens nationasix. reg. 59, n et reg. 78, n"73, 74 et 75.1 ,. Le 28 nivôse an II, joseph Chaverot, notaire à Lugny. remit à la municipa lité trois terriers de la cure de Luguy, 1 un de a(io,, signé Blanchard, un autre de 1765, signé Animé, le dernier dc 1767, signé Chaverot, le terrier du luminaire dudit I.ugny, signé aussi Chaverot, plus un bail des revenus de la cure passé en 1774. dont le hrCslement sur la place de larbre de la liberté rut aussitôt ordonné. (Archives de Lugny. D. s.)

ET SES HAMEAUX

Baptiste, pour quoi 3 livres au profit du sieur curé et 2 livres au profitde la fabrique. 270 Reconnaissance de rente annuelle de 4 livres, 4.sols. par Gabriel Guio net, â la charge de dire six messes basses dans la chapelle de Fissy conformément i la réduction faite par Fordon- nance de Mgiueur lévêque de Mâcon. 28° Autre rente annuelle de 3 livres crée par dame Françoise Blan- chard, épouse de s jean-Baptiste Alabernarde... 290 Une reconnaissance de rente annuelle de 3 livres faite par Mt Edouard Lacroix, notaire â Lugnv.. 300 Une rente annuelle de 5 livres crée par Charles Guillemot, ancnui- sier â Lugnv et Marie Barraud, sa femme, et ce pour nurne somme léguée-par Jacques Bonnot... 31° Une autre rente annuelle de 3 livres constituée par Charles Guillemot... 1 » - Nous pouvons établir, dapi-ès la même déclaration, quelles étaient exactement â la veille de la Révo- lution les ressources annuelles du curé de Lugny et ses charges. Ressources. - s. Produit moyen 2 du bail des droits et - biens de la cure. . . : ...... ...... i 600 I. 2. Deux bottes de vin etsept ânées de blé ik ajouter audit produit ...... 324 I. 3. Deux cents -poignées de chanvre â - ajouter au même produit.,. ;...... 24 1. 4. Cent douzaines doeufs ...... 25 1. 5. Le terrier ...... 30 I. 6. Les prés ...... 155. 7. La terre dEx Pedures ...... 22 l.,,o S. 8. Rente sur le trésor roal ...... 22 1., j S. 9. Fondations. , . , ...... 86 I. 10. Casuel ...... 24 I. - Total ......

j. Les fondations dont le texte: nous j été conservé sont celle dAubin Trécourt, notaire royal et lieutenant en la justice de Lugny, en 166:, celle de Charles Guigue, charyentier à Vermillai e,, 1689, celle de Claudine l.oyasse, veuve de Jacques Bonnot, en 1716, et celle des confrères de S, Baptiste, en 7747. (Archives do Sai,ne-et-Loire. G. 378. u 9, 10, x6 et 19.1 2. Quand M. Maréchal fut non) mué, en 1767, le tout était amodié .300 livres de nouveaux actes furent successivement passés en 5768 et en 1774 à raison de 1,605 et de e,000 livres, sans compter les deux hottes (le vin, les sept àm,ées de blé et les deux cents poignées de chanvre. (Archives de Saènc-et-Loiré, G. 378, n" :o. ai et : 5.) - LUGNY ET SES HAMEAUX

Charges. i. Acquittement des fondations et traite- ment dun vicaire ...... 500 I. z. Paiement des décimes ...... 192 1. Total ...... 692 1. Reste 1,537 L, 6 s.

Un état du produit de la récolte de 1790 complétera utilement les indications qui précédent. . Douze ;nées de blé froment provenant de la dime, à ...... 48 1. ïànte. 2. Deux ânées de blondée, de même provenance, à...... 36 1. 1ftnée. 3. Une ànée de mais, de môme provenance, ...... i8 I. lânde. - 4. Huit coupes «avoine, du même provenance, à ...... 1. la coupe. Deux ânées de froment pro- venant des terres------48 I. fAnée. 6. Trois coupes de féves pro- - venant de la dîme, il ...... i L, 16 S. lacoupe. .. Uneânée etdemie de blépro- venant de la réfusion de la dime de Burgy, :i ...... 36 1. lànée. 8. Six ânées de froment prove- nant des coupes de feux, â ------48 1, lànée. q. Vente de la paille ...... 120 I. - o. Vente du chanvre ------48 1. Total ...... 1,237 I., 8s- i i. Dix-huit tonneaux devin pro- venant de la dîme. - 12. Cinq tonneaux de vin prove- nant de la réfusion de la dîme de Burgy. 13. Deux tonneaux et demi pro- venant des vignes. Soit vingt-cinq tonneaux et une feuillette, dont il faut déduire une botte» pourentretien et souti- rage », ce (lui fait vingt-trois ton- neaux et demi, à ...... y6 I. la botte. Total ...... 1,228 I. T.(j GN y 1.1 SES HA2II1AUX

Produit total, 2,553 1., 8 s,, dont il y a heu de défalquer 103 L, 10 S . pour les s tonneaux 1, 71v 1. poUr les « frais damas s et 34 L. o s. pour la n li raison du vin», soit 2091. Reste 2,304 I., 8 s 1

XI. - LES CIIAPEI,LENIES, LES CONFRÉRIES, LERMITAGE,

La chapelle de léglise paroissiale où étaient inhumés les seigneurs et qui avait été avant 1493 (cf. V) fondéepar eux sous ic vocable de saint Nicolas, de saint Claudc, de saint Georges et d e sainte Catherine, devait avoir deux titulaires à la présentation et nomination desdits seigneurs et â la collation des évêques de Mâcon". Le curé de Lugn y était généralement lun des deux chapelains, mais à condition dentretenir à ses frais un vicaire qui ne pouvait être Vautre chapelain. Voici les bénéficiers dont nous avons trouvé trace. 61. Dont de Rouée, religieux en labbaye de Saint-Sein&. 161. Bugues Bourbon°. ????. Antoine Blanchard, prêtre, de Bissv-la-Mftcon- nais,,,, ????. Antoine Girard, curé dEtrigny5. 15i8. François-Louis Trécourt et Claude Nonnaina. :r6. Claude joubert °. 166g. Jacques Gilet". 1688. j ean Regna nid. 1759. Salonion-Miehel Arcelin, curé de 13ergesserinta.

z. Archives de Saùne-et-Loire, G. 378, if 23. Archives de Saône-ct-Lojre, G. 578, 1f 7 bis. j. Autrement le vicaire était â la charge (lu seigneur. (Archives de l.ugiy. 1). j , délibération du 2i avril 1791.) . Archives de Saône .ct-Loire, G. 37 8, le 8. . Id., G. 3 7 8 1 n 7 6. Id., ibid., n 7 bis. 7 . Id., ibid., n 8. & Id.. ibid. 9. Id,, ibid. In. Archives de Lngny, GG Il. Id., GG. 4. Il, Id.. GG. 6, 13. Archiv es de Saône-et-Loire, G. 378 1 if 17.

6o s.00Nv irr SES HAMEAUX 1727. Joseph Choppin 1728. Antoine Ducasse 1752. Jacques Mabire _1762. Claude Ducher . Catherin de Reliée avait été nommé par Françoise de Polignac. 11 mourut en 1 6 1 et fut remplacé la même année par Hugues Bourbon Antoine l3lanchard se montra négligent dans laccent- plissement de ses devoirs i • - - Antoine Girard, bachelier et maître ès arts eniuniver- sité de l3ourgcs, avait été précepteur de Claude-François de Saulx-Tavisnnes, seigneur de Lugny L Jean Regnauld motrut en 1719 et Joseph Choppin en 1727 . Jacques Mabire, lui aussi, avait été choisi en i pour faire léducation° dun futur seigneur de Lugny, le der- nier des Montrevel. Le curé, M. Poncet, écrivait de lui en 1752 « je doute, Madame la comtesse, si jamais vous avez eu pour chapelain un si excellent sujet Antoine Ducasse mourut en 1751, â lâge denviron 6 ans 1 . - Françoise de Polignac avait déjà par testament (1590) fondé deux messes et trois absoutes par semaine en léglise de Lugny3 mais Philiberte dOccors de ].,a Tour, veuve de Charles de Saulx. peu de temps avant sa mort (1648) arrêta les obligations des deux chapelains et assura leurs revenus. ils devaient 10 Dire chaque se-

Archives de Lugny, GG. g. a. Id., ibid. 3. Id., CG. il. . Id., GG. s,. ç. Archives de Saàne-etLoire. G. 378, n 7 et 7 bis. 6. Id., ibid., n 8. 7. Id. S. Arcluves de Lugny, CG. 9. . Id., ibid. o. On lui assurait une pension viagère de 1 ,000 livres exempte de toutes charges plus, léducation terminée, un apparte- nient noublé, une douzaine de rouverts dargent, et une écuelle couverte, (Lettre de M. Mabire, chanoine,, secrétaire général du 32.) diocèse de Bayeux. 3 sIs 1773. Archives de l Aie. E-77,11- 31 et ai. Dasss la niésise lettre il deissandait que lon posAi la grille, haute do 3 pieds, large de 6 i/: de la eh apelle seigu eu riasle. (Archives de lAin. E. 77, n 30.) t,. Archivesde 1ugnv, GG. ii. 53. Archives de Saône-et- Loire, G. 578. n 18, LUGNY ET 5115 HAMEAUX 6 mairie en la chapelle seigneuriale neuf messes basses sonnées (compris les quatre fondées «ancienneté I), savoir, Fun cinq etlauts-e quatre alternativement. 20 Sarranger de manière â dire tous les jours une messe publique à laquelle on attendra les seigneur du dame jusqu j r heures pen- dant le criréme et les jours de jeflne. et en temps ordinaire jusquà o heures. 3° Dire deux messes, chacun la sienne, et ce, sans augmenter le nombre total des messes par eux dues,ies jours du saint Nom de Jésus, de saint Joseph, de saint Claude, de sainte Anne de saint Philibert, des saints Anges Gardiens, de saihte Françoise, de sainte Catherine de sainte ]3arbe et de saint Nicolas. 40 Faire un service solennel â trois grandes messes (du saint Esprit, de Notre-, Dame et des Morts), le premier de lan pour les seigneurs et dames de Lugny, et les jours anniversaires de Charles de Sau)x, de Claude-François de Saulx, de Claire de Vy, daine de Lieufranc, mari, fils et mère de ]a bienfaitrice, et lejour anniversaire de celle-ci. ° Appeler pour officier lesdits jours avec eux le curé de Lugny et deux autres prêtres, et, après la célébration des cinq messes, donner audit curé 20 sous et à diner ou 30 sous en tout, et à chacun desdits deux prêtres ao sous et à dîner ou 20 sous en tout. 6° Assister alternativement ledit curé aux offices des dimanches et fêtes solennelles et à la bénédiction du saint Sacrement fondée par le testament de Charles de Saulx (lui se donne tous les jeudis. 70 Faire dire, cil de vacance, de maladie ou dabsence, trois messes les semaines où ils cil cinq et deux celles où ils en devaient quatre. 8 0 Allouer, sur leurs revenus communs. 12 livres â celui dentre eux qui enseignait le plain chant aux enfants de la paroisse. 9° Paver, à leur réception, chacun la somme de 6 livres applicable à lentretien des - ornements et habits de ladite chapelle 2. - Les seigneurs avaient, lorigine, constitué, pour la desserte de leur chapelle, une rente de ôe livres , « la- 1. Ces quatre messes se disaient alors, par tolérauce, ailleurs que dans ].a n. Archives deSaène-et-Loire, G. 378, n" 8 et r8.1 3 . Une autre rente de 20 livres affectée sur la terre dOr,es à ladite chapelle donna lieu en 1 575 à un procès plaidé au bailliage de Chalon entre François Chabot et Françoise de Polignuc, dame de Lugny, au nom de Catherine Chabot, joints ai chapelain, dune Pair, Philiherle de Cl,astenay, épouse du sieur de Saint-André. au nom de Jean-Baptiste de La Baume, dautre part. Les demandeurs durent renoncer à ia.prétendue rente et payer aux défendeurs 250 livres de donamages et intérèts. (Archives de Saône-et-Loire, . 5153, n 1, fol. LXXVI.LXXVIII,.) 62 LUONY ET SES HAMEAUX quelle Hz assignèrent sur la terre de La Courtine I assise en lAuxois. distante dc Lugny de vingtht t heue(s), 50mme quy â la vérité seroict bastante et sufirnict. déclare Dom Catherin de Rouée en 161, Il estoiet la peine et les fraieta que font tous les ans les chapelains âl aler lever en ung lieu sir eslongné, qui sont telz quavant qitilz soient de retour Hz en ont quasy consommé une grande partie Aussi laliénèrent-ils, la même année, au profit de noble Claude de Rollée, seigneur de Chavy2. Les libéralités dePhiliberte dOccors Lie T_a Tour, en 1648, portèrent les revenus de la chapelle â 380 livres par aI . Cest, â peu de chose près, le chiffre que nous trouvons dans une déclaration fournie par le comte de Montrevel au mois de janvier 1725 140 livres de rente prove- nant de lamodiation du fief de La Maison-aux-Moines, paroisse de Saint-Thibaud en Auxois, par acte (de) 1713, duquel fief dépendoit une broussaille amazagée au prix de 36 livres 1, qui nontjatflais esté payées parce que les habi- tans de Saint-Thibaud sen sont emparés... 2° 16 livres de rente sous le principal de 400 livres dues par Claude. et Antoine i3araud. de Cruziille, par tontract (de) 1720... 14 livres de rente sous le principal de 280 livres due(s) par Claude Aubiauc de Dyo, par acte (de 724)... " Un petit terrier 6 de quatre litres environ de rente qui se lèvent à Charcubles, paroisse. de.Bissy-la-Màeonn Oise- .. 228 livres de rente due(s) par le comte de Montrevel -5°à cause de plusieurs remboureements de principaux pro- vends, entre autres, de laliénation de la rente noble (dun) dcuay bichet de bled (â) Chénse y et du domaine de .Lor- nant, lequel domaine avoir est&ceddé aux chapelains au lieu de la rente de 8o I. sous le Principal de 2.400 livres de laliénation du fief de, Courtine, ledit contrat de rente de

z. Le revenu de cette terre consistait en ci rentes, dixnaes et justice o. (Archives de Saône-et-Loire, G. 378 1 n 7 bis.) s. id. ibid., n°7. 3. Id.. ibid., n 8. - . Elle donnait 3.000 livres, dont a,4o0 devaient être placées â intérêts, et 600 enaploy&s o tant pour le logement des chapelains que polir les ornemens, livres et luminaires de la chapelle. o (Id.) • Id.,ibid., n 15. 6. 1.e o novembre 1793, Philibert blinder, notaire à T-ugny, remit au conseil général de la commune plusieurs terriers, dont la minute et la grosse de celui de la o chapelle de Saint-Georges o, signé Alabe marée et Muu ier. qui furent aussitôt brillés sur la place de larbre de la liberté. (Archives de Lugny, D. r.) LUGNY ET SES HAMEAUX

228 livres (de 1714)... 6 0 A Lugny, une maison (sans jardin) consistant en deux chambres, lune haute et lautre basse, pour le logement des deux chapelains, en laquelle il y a des réparations â faire pour plus de 150 livres ....7° On joint icy la rente de 36 livres données par Madame de Polignac pour laccomplissement de sa fondation, laquelle rente se partage par tiers entre le sieur curé de Lugny et les deux chapelains 2,, » En 1785, les prés, terres et moitié de dime (perçue â la vingt-et-unième) de la terre et seigeurie de La Maison- isux-Moines, étaient, réservé les cens, servis, et autres rentes foncières, amodiés par le chapelain 4 â raison de 8.8 livres par an et fi charge dy faire exercer la jus- tice haute, moyen ne et basse . Claude Ducher accusait au total 3,146 livres de revenus en 1790 TI déclarait en même temps avoir pour charges de dire cinq messes par semaine ordinairement et trois en cas de maladie ou dabsence; dire la messe au colla- teur â son heure ;faire cinq services par an et y inviter trois prêtres, ce (lui peut revenir moyennement à 30 livres, mn sous réparer sa maison ; payer- les décimes du dio- cèse fi raison de 49 livres, w sous. Reste net s ,o66 livres Il y avait au XVIII siècle trois confréries au moins fi Lugny. Celle du Rosaire, instituée par les missionnaires n, était, lors de la visite de larchiprêtre de Wrizet. en 1705, rétablie depuis environ deux ans. Elle avait sa chapelle dans léglise (cf. IX) Celle du Saint-Sacrement fonctionnait â la même époque Enfin, celle de Saint-jean-Baptiste, composée de tous les habitants de Lugny qui avaient ce saint pour patron, fon- dait, en 1747, une grande messe avec bénédiction du saint Sacrement le jour de ].a dudit saint Jean et une messe basse le lendemain I. Sa valeur locative était de 5o livres en 179K. (Archives de Saône-et-Loire.Saône-et-Loire: G. 3-8. u 23.) Elle fut vendue nationalement le (, floréal lxi VI. 4. Ventes de biens nationaux, reg. 29, n 25.) Id., G..378, si 18. 3. Les deux chapellenies avaient été fondues en une. (Id.. G. 378, . Id., ibid., n ma. Archives de Màcon, P. . . Archives de Mâcon, P. n 6. Archives de Saône-et-Loire, G. 378. n 14. icI. 8. Id., ibid.. n 39. LUQNY ItT atS HAMEAUX

Lermitage de Saint-Pierre doit remonter, â en juger parce qui reste de la construction primitive et par la statue quon voit encore dans sa niche, au milieu du XVtP siècle. Il avait une chapelle o le curé de Lugny disait plusieurs messes de fondation t. Frère jean Forûtou Fourré, natif deChcvrayen Poitou, y était ermite depuis environ 40 ans, quand il mourut, âgé de 88 ans, en 1726. Frère Pierre-Romain Comnierçon, sou successeur (1732), se maria en 738, devint boulanger (1739). puis « faiseur dhosties o, et mourut, âgé de 18 ans, en 174e. Il avait résidé ;ï Lugny pendant environ 20 ans Lermitage «était déjà plus habité, en 1788, que par des familles de vignerons 4. Quant â lexistence dune abbaye A Lugnv, aucun document nen justifie lhypothèse r.

MI. - L ADMINISTRATION COMMUNALE.

Lorsque, sous lancien régime, les habitants avaient A délibérer de leurs affaires communes, ils se réunissaient en assembke générate soit au-devant des soit à lentrée du b oui g1. Ils élisaient tous les ans trois échevins, syndics1 et col- lecteurs, un polir Lugny, tin pour Collongette, un pour Fissy, qui administraient la paroisse. Celle-ci avait des con,n,unitates dès 1485 10. Elle amodia en 1774 la carrière de la Boueherette qui était ouverte depuis environ vingt ans".

i. Archives de Saône-et-Loire, n" r; et 14. . Id., ibid., n r; et 14. Archives de Lugny, GG. 9. 3. Archive, de Lugny, GG. 9 et in. 4. Id., GG. i. On s trouvé près du château, dans un champ qui porte encore le no,], de Terre des Nones, des matériaux dun grand bâti- nient, ce qui a fortifié lopinion reçue par tradition quil y avait eu en cet endroit un couvent de femmes. » (Monnier, Nous.- historique de îarrondisse,nent de Mâco,, dans lAunuaire de Saône-et-Loire Pour 1829, Mâcon, 1819, in-12, P. ip.) 6. Archives de Saône-et-Loire, G. ;yS, n 6 et Cç 404, n 4 . - . Id.. C. 405, n 5 . - 8. Id., C. 404, fl 3 et 4. 9. Id., C. 405, 11.. 10. Id., E. 173, n l -x r. Id.. C. 404,fl 17 et 18.

IIUGNY FT SES IJÀMEAUX 65 Lassiette et la levée des impositions, la gestion des deniers patrimoniaux5, incombaient également â ces magistrats. Nous pouvons comparer le chiffre des impôts directs payés par la paroisse et la commune, ;i cent ans «inter- valle, sous lancien régime et sous le régime nouveau. En 785: Taille ...... 3,7471. 10 S. 2d. 2. Capitation ...... 470 17 3. Vingtième des revenus ...... 1,364 7 » 4. Vingtième des offices 1 17 » .. Vingtième «industrie ...... » » 6. Taillon et étapes ...... 571 » 7. Garnisons ...... 778 » » 8. Subsistance et exemption 519 » » 9. Don gratuit ...... 317 » » so. Octroi ...... 288 » » 1. Arrêts du Conseil de 1643, 2773 et 1778 ...... 216 » » 12. Arrêt du Conseil de 1772 ...... 864 P » Total ...... 9,137 12 » En s38 ,. Contribution foncière, personnelle. mobilière, portes et fenêtres .....20,325 f. » 2. Patentes ...... 3,"43 73 c. 3. Voitures, chevaux, mules et mulets 442 8o 4. Billards, ...... 54 » . Vérification des poids et mesures ai 90 ô. Taxe des biens de mainmorte ...... 336 » Total ...... 24,453 43 5

1. Archives de Saône-et-Loire. C. 404 1 n" 12 et 55. 2. Id., C. 405, 0" 17-31. ,. Les cenlribnlions indirectes ont remplacé les aides dautrefois. EnLugny payait 96 livres daides ( Archives (le Saône-et- Loire, C. s.) 4 . Archives de Saône-et-Loire, C. 587. passim, et 838, 1176. 5, Les privilégiés, cest-â-dire le seigneur et le curé, étaient exempts de la taille et de la capitation. Mais les seigiscnrs étaient Portés è un rôle spécial pour le vingtième des revenus ainsi, en 1 757, la paroisse de Lugny était taxée de ce chef à r,n38 livres, sous, r deniers, et la comtesse de M ontrevel 749 livres, U sous, deniers (Id., C. 572.) 6 . Payé par les deux notaires. Archives de Saône-et-Loire, série P. - 8. 11 ne faudrait pas, de ce total, inférer que les charges ont été 66 LUOXY ET 9115 HAMEAUX La communauté «avait aucune fdette en i666 I. Les recettes sélèvent, au compte de Lugny, â 79 livres- 5 sous en 1772, etA 52 livres en 1782 les dépenses â 102 livres, 10 SOUS et â 73 livres, 17 SOUS . Au compte de Fissy, les recettes ii 37 livres, so sousen 1777, et â iz livres,- - sous en 1778 les dépenses â44 livres, 3 Soins, 3 deniers, 10 - Il fa 27 livres, $ sous, 3 deniers . En 1886 , le budget de la commune sest équilibré par 5751 fr. dé recettes et 15,370 fr. de dépenses. 1790 - fut constituée â grand peine et neut pas de faciles débuts. La vieille lutte entre le procureur et le curé (cf. § IX et X) qui troubla longtemps encore la commune 1 ; la rivalité de deux gardes nationales, lune formée par le comité dés 1789, lautre nommée par la municipalité en 1790 , cellt-lé libérale, réactionnaire celle-ci, la seconde refusant de disparaitre devant lit première, qui seule était légale il nen fallait pas davantage polir amener de regrettables conflits au sein de la population. Hpureuscment et grâce â lasage intervention du Directoire, qui fit dabord tran- cher la question de droit par lassemblée générale des .officiers des gardes nationales du district et procéder

plus considérables en i88 quen 1785. Cest le contraire qui est la vérité, car dabord, la valeur de largent a beaucoup diminué depuis un siècle, et ensuite, au premier total il faut ajouter les droits élevés perçus parles seigneurs et le clergé. i. Archives de la Côte-dOr, C. aS;;. - - a. Archives de Saône-et-Loire, C. 405, t" r; et 20, 3. Id., ibid., 11" 26 et 27. . Id., série O• . Archives de Saône-et-Loire. Il. L. 4 . Ni. 6. Le maire qui, avec le curé, tenait pour la nouvelle, parce que le procureur était lninse de lancienne,avait été jusquà dire de celle- ci ii Voilà nue belle milice nationale 1 Je veux les mener et les rangerai bien,» En reva nehe, les amis de ladministration se usten- u. daient traiter de e inunicipalaux" et de doguins Ils préten- daie,ut que le sieur M unier sétait vanté de brrr sur mx comme sur des loups, que le sieur Sannois avait dit e Que les bougres daristocrates ayent à filer droit; nous avons lordre de leurscouper le col ii. On se taxait de e mauvais citoyens u, de ii canailles » et de voleurs e. On avait été jusquà échanger des u gestes nenaçants et à prédire quon ni ettroit u quelques tètes à terre .(Archives de Saône-et-Loira1 II, L. 4. R.) - LUGNY ET SES HAMEAUX ensuite 1 â une élection réguli&e, il ny eut pas de sang versé 1. Lapaisement se fit peu àpeu. On planta solennellement le 13mai 1792 1 à Lugnv larbre de la Liberté, « un chûne, orné (les couleurs favorittes de la nation et surmonté dun bonnet de fer blanc peint en rouge, en forme demblémcp, le 22 pluviôse an II, à Collongette, larbre de la Mon- fagne. Le 20 nivôse an Ii, on célébra avec enthousiasme la prise du Port de la Montagne (ci-devant Toulon), par des feux de joie sur la place de larbre de -la Liberté et sur celle de larbre de Montagne, puis par un banquet civique au temple de la Raison Eùtin on fonda une société populaire qui assura le triomphe pacifique des idées révolutionnaires. Cest au temple de la Raison que se tenaient à cette époque les assemblées cantonales. Quânt âladministration municipale, elle sinstalla dans les bâtiments du pres- bytère 6. La mairie actuelle na été construite queu 1868-69 ; elle a coûté, suivant le procès-verbal dadjudi- cation des travaux, 30,3x6 fr., 65 e. Voici la liste des maires de Lugny depuis 1790 jusquà nos jours - Benoît Cotessat, 1790; JosephCliaverot, Ml III; Philibert Munier, an V; Claude-Melehior Ala- bernarde. an X]1I ; Jacques Latour, 1814; Claude Olivier, 814; Claude-Melchior Alabernarde, j8i5 ; Eenri-joseph Tugnot, s ; Jean-Jacques Blanchet, 1827; josepls- Adolphe Meunier, 830 ;Claude Péchard, 1846; Antoine

1. Le 27 juillet 1791. t Archives de Saône-et-l.oirc, I. L. , Il. L. a, II. L. 4,passim, Archives de Lugny, OE r, passim. 3 ;1,e 1 4 juillet , â 111 euro des vdpres,on apprit que le sieur Meunier avoit donne ordre â ses satellites de mettre deux ou trois balles dans leurs fusils peut- mettre des mutins â la raison,,. Ledit Meu,,ier entra à vespres. au 4 verset, ver deux tambours hatants la générale, dont un de,ec, étant pierrot chez des charlatants, était rusé de quatre pistolets. .. s (Arclsives de I.ugn y, D. ..) 4. Au chêne ,,iort on substitua, le ,8 ventôse an H, un peuplier. La plantation eut lieu sur la ci-devant place des ensuite il fut dressé des tables pour un banquet civique qui se termina par (les chansons républiquaines et les cris répétés de Vite la l?e0,c- blique Vite les Sans-euloues I Vite la Monjagne I » (Archives de Lugny, D. i . Ici., ibi . -. - 6. Archives de Saône-et-Loire, série Q. Domaines nationaux. Inventaires de meubles. 7. La subvention de lEtat a été de 8,000 fr. celle du dépar- te,ssenr, de 1500 fr. Archi-es le Sasssie.-et-lnjre. 0. ., Lugnv.) 68 I.UGNY ET SES HAMEAUX Tète, 848; Joscph-Adolplle Meunier, 1852 Claude P&hard, 1869; jean Léger, 5870 joseph-Adoiphe Meunier, 1871; Claude ]3oflin. 86; jcah-?tlarie J3ouiI- loud-lvlaillet, iSSi Clailde ionin, 1884 Jean-Marini ]3ouilloud-MSuIlet, 1886. -

XIII.— INSTRUCTION PRIMAIRE ET ASSISTANCE pu]3LTQur.

Le premier ihaitre décole que nous trouvions h Lugny avant la Révolution est Nicolas Drouot, en 1765 il eut un successeur, en 1769. dont nous ne savons M T quune chose, cest quil avait un grand nez; « le Curé, écrit, le 21 février, Claude Ducher, chapelain. à Mn- de Montrevel, M le Curé présentoit (au) maitre décole qui vient sétablir à Lugny la table moyennant zoo livres par an, ce quil na pas accepté, doù nous pouvons conclure quil ne voit pas si long que son n qui est assés grand2. Peut_tatre sagit-il dAlexis Poncit ou Ponc y qui était en fonctions en 1790 et 1791 - Le 10 germinal an ii, Ic citoyen Louis Mouton, de Commune-Affranchie (Lvon), fut nommé instituteur sur la présentation de laSociété populaire de i..ugny. Après lui, M. 13oissonnat, installé le 15 ventôse an IX dans une des chambres du presb ytère et partageant avec le curé son jardin.reçutun traitement annuel de 150 francs avec autorisation de percevoir une rétribution mensuelle de 50 centimes sur chaque élève apprenant à t lire et de i franc sur chaque élève apprenant à « lire, écrire et chiffrer t • Puis viennent MM. Martoret Ç????), Mangin (iBos), Carrouailie (i8i6), Dubost (1818), janaud (1825), \erpi- net (1848), Pierre (r86o),Creuseveau (1881). Linstruction des filles a été confiée à des religieuses jusquen 1879, époque a laquelle a été créée une école laïque. Les institutrices qui sy sont succédé sont M" joc cotton (189), Gaugey (1879), Lafav(188o),Litaudon Rollet(1885).

,. Archives de Lngny, GG. n. 2. Archives nIelAin, . i9, c i8. . Archives de Luguy. GG. 14. Archives de Saône-et-Loire, Il. L. 4. R. 4. Archives de Lugny, D. s. 5. Con,n,unicntios, de M. Crcuseenu. LuGE Y ET SES HAMEAUX

En 188, on a doté Fissy dune école mixte de hameau dont les maîtresses ont été M tm55 ferret (1885) et Lange- lin (89o). Par leurs, testaments en date des 15 septembre 1694 I et 26 novembre 17392, M. Jacques Gilet, curé de ].ugny, chapelain de Saint-Nicolas et Sainte-Catherine dudit Lugn y, et de Saint-Barthélemy et Saint-Jean de Clessé. et M. Melchior-Esprit de LaBaume-Montrevel léguérent aux pauvres de la paroisse, Fun 40, lautre 1,00) livres. Dans la seconde moitié du XVII1 siècle. en 1770, fonctionnait â Lugn y une oeuvre chat-itable, /e tain des pantrcs, probablement de fondation seigneuriale, cal M11O de Montrevel était appdéc â en désigner les béné- ficiaires . Le bureau de bienfaisance, créé cantonal en i$i6, de- venu communal en 1818, a vu son budget se balancer, en a886, par 618 fr., 20 C. de recettes et de dépenses. Une société de secours mutuels aété instituée à Pissy, en 1881. Deux subdivisions de sapeurs-pompiers, lune à Lugny, lautre â Fissy, assurent les secours en cas dincendie. Celle de Lugny. qui date de 1863. a une caisse de secours mutuels.

XIV. - AGRICULTURE, INDUSTRIE, COMMERCE.

En 168 les habitants déclaraient que e leurs terres estant difficiles à cultiver, à eaue que cest un terroir fort. il faut ordinairement six boeufs pour labourer. Leur parroisse a environ trois quarts de lieue de circuit, estant située au bas dune montaigne et entourée de bois quileurs causent annuellement des nielles et des reslcs. (Ils) recueillent bled, froment, febve et vin. lous les prés estant possédés par les seigneurs et bourgeois, ils sont obligés dachepter du foing pour leur uzage pour faire paitre leurs bestiaux, ils nont autre cliampéage que eelluy

1. Archives de Saône-et-Loire, n" II et 12. Z. Id., B. 1 376, et non 1386. (11. Gloria, Je Comte de Montp-evc/, da,,, Annales de lAeadhssie dc Aident,, les 1878, in-8• 1 p. 298, n. 44 Par suite dune antre erreur typographique, 1e testament est daté, Alans le môme travail, du n4 novembre. . Archives de lAin, If. n" 3 5 et 36. I. Archives de Saône-et-Loire, série X.

l.U135Y ET SES 1-LAMEAUX

de les mener dans les prés du seigneur après la seconde herbe levée, et pour cest effect payent ceux qui mennent leur bestail dans lesdits prés chacun une coupe davoine-, comme aussi ils les mennent dans- un bois partie brous- saille et dhaute fuste, de la contenue denviron quatre cens coupées entreux commun, dans lequel ils prennent du bois pour leur uzage... Au XVe siècle, les terres et les bois se mesuraient à Lugnv par journaux et par panses ou Poses, les vignes, les curtils et les teppes par owurhs, les prés par andains et par soii,,,es. En i68. la couke de terre valâit w livres, louvrde.de vigne i livres et la place à nu char de foui 150 livres. Le prix de lhectare de terrain, qui avant linvasion phxlloxérique, se maintenait entre 7,500 et ç,000 francs, varie aujourdhui entre z.on et z,000 francs. Lhectare dc pré qui atteignait 10,000 francs est descendu û 7,500. Toutes les cultures réussissent à Lugny. Lesvignesvonttoujours occupé leprelflierrang; elles cou vraient jusquà lapparition du ph y lloxéra, en i88o, le tiers du territoirè, soit environ 5oo hectares, et produisaient annuellement, à raison de 25 hectolitres devin par hectare, 12.500 hectolitres valant au total 350,000 oo,000 francs. En huit ans ( 1 880- 1 88 7), le terrible fléau avait détruit tout le vignoble. Depuis 1883, 40 hectares ont été reconstitués à raide de cépages amtricains, dont le rendement est de beaucoup supérieur A celui des plants anciens, car en 189m, sans la grêle et selon toute apparence, la récolte attrait atteint le chiffre de 50 A 6o hectolitrespar hectare. Voici un tableau des progrès annuels de la destruction et de la reconstitution du vignoble (i88o-i8qo). Destruction. Reconstitution. 1880 ...... 25 hect s i885...... » 1882 ...... 20 » Il - ôe 0 30 a - 1884 ...... 20 mm - 71) e885...... 53 z h. 25 ,886..,,...... ,.:.;...... 232 S » I 1887 ...... 15. 4 75 1888._ ...... 6 1889...... — 6 Il .12

j, Archives de Saône-et-Loire, C. 56,, n 4. . Archive; de Màcomi-, FF. ;, passim. - . Archives de Saône et-Loire, C. 56:, n 4 . - 1.00Kv ET SES HAMEAUX

Les vins sont en général de bonne qualité. Au XVIIP siècle on considérait comme « fins » ceux des Crets, de la Grand Vigne et de Saint-Pierre; on apprécie surtout. aujourdhui. ceux de la Grand Vigne, de Sur laGrange et du Pertuis du Mont. Les céréales, les tubercules, les racines et ]es fourrages ont gagné ce que les vignes ont perdu. • Nous donnons ci-dessous un tableau qui indique la sur- face ensemencée de chaque culture en 5895 et le rende- nient moyen par hectare pendant une période de dix années (r88i-i8go). Culture Surface. Rendement. Blé ...... 100 hectares. 15 hectol., 50 Avoine ...... 60 35 Orge ...... 5 20 Colza ...... H • Fèves ...... 20 20 Pois ...... 2 » I Pommes de terre. .....o 57 quint. ni . Betteraves ...... 50 300 Carottes ...... Prés ...... lo5 62 qu. lfl. 50 Trèfle ...... 45 37 Luzerne ...... 25 50 Sainfoin ...... 45 25 è Les bois couvrent A peu pr s un tiers du territoire de I.ugn (451 hectares) il appartiennent par moitié 6 la commune et â des particuliers. I.essnce dominante est le chêne. Puis viennent silccessivcnient le charme le hêtre, le châtaignier, le tremble, laune, lacacia, laubour, lalisier, le plane, lorme, le frêne, le noisetier, le cor- nouiller, le marsault, le pin, le pieéa, le mélèze. Aceque nous avons déjàditde la valeur des denrées sous laneienrégime( X)ajoutons quen 1751, le vin commun se vendait 23 livres le tonneau.le froment13 livres la Mondée, le seigle 16 livres la blondée ll, et quen 1790 lânte de froment était estimée 36 livres, la botte de vin36 livres, la douzaine doeufs 5 sous-1. Les principaux phénomènes athmosphériques funètes â lagriculture dont nuso avons trouvé trace sont les hivers rigoureux de 1709-1754, 1870-1871, 1879-1880, 1890-

1, Archives de lAin, E. i7q, n 16. - t. Archives de lAin, E. i6, n 7. . Archives de SaôneeL-Loire, G. 378. n• t.

LIJGNY ET SES HAMEAUX

• 1891 les gelées de 1789 1 et de lan V; les grêles de 1 7562,777 3 . 1859, 1872, 1891 ;]es pluies et les inondations de i68, 1840, 1845, 1882 ; la cyclone de 1879 et celle de 1889. Lindustrie est peu développée à Lugny. Lexploitation des carrières de pierre, notamment celles de Charvanson, de la ]ioucherettc, de jean-de-Lys et de. la Garenne, yest même actuellement suspendue. AuX\TIIIC siècle il y avait des tuiliers et des distilla- teurs à Lugnv, et on faisait du charbon au Grand-Bois On a conservé ic souvenir dune filature de coton et dune - fabrique de carreaux-mosaïques 6 établies sans succès dans le bourg au commencement de ce siècle. Les huit établissements recensés comme usines en 888 sont: six moulins à farine , dont quatre surla Bourbonne et deux sur lAil, une huilerie et un four à chaux. En 168, il- y avait à Lugn y quatre foires, et toits les lundys marchés despuis la Saint-Denis jusques au. Car naval La foire de .Saint-Nicolas était très importante à raison des transactions qui se faisaient alors sur le chanvre, dont aujourdhui «ailleurs, la culture est presque complètement abandonnée elle durait trois jours. Les droits de ces foires et marchés appartenaient, nous.lavons dit, aux seigneurs je. Il y a aujourdhui six foires par an (le z février, le 12 mars, Je 23 avril, le lundi de la Peiltecôte , le 29 août, le 6 décembre) et un marché par semaine (le vendredi). Les unes et les autres sont alimentés par le commerce des grains, des bois, des vins, du bétail, des volailles, du beurre, des, oeufs, du fromage, de la viande, des étoffes et de la mercerie.

j . Archives dè Saône-et Loi rc, G. 378, n 25. Id., C. 372. . Id., C. 40, n 25. 4 . Dans une lettre adressée le t; septembre 1768 à la comtesse de Montrevcl, M. Ducher. chapelain, qualifie de s déluge » la pluie de cette année-là. (Archives de lAin, 8. T79, n 13.) . Archives de ,Lugny, 6G,. passim. 6. Celte dernière occupait une trentaine douvriers en (Ragut, Statistique du département de Sadnc-et -Loire t. Il, Mâcon, iS;8., I •) Cf. I. - 8. 11 y en avait 8 en ,8;8.( agut, op. ci!., t. Il, p. III.) j. Archives de Saône-et-Loire, C. 562, n 4. 10. Cf. § V. .LUGNY ET SES HAMEAUX

XV. - STATISTIQUE DE LA POPULATION.

Au mois de décembre 1478, le bailli fit procéder à une « cerche des feux ,, du Mâconnais. Le mardi 22. Guillaume Fallût, jean Carnier, Jean des Noyers et Claude Lestienne, de Lugny,se prêsentérentscen lostellerie de la Croix-Blanche n, àTournus,pour donner â Guillaume J omard. maître des comptes â Dijon, déclaration des feux dudit Lugny. Le rôle comprend 57noms, parmi les- quels Pierre Carnier, franc archer, et Louis Freteaul, bordelier. Deux siècles après, le nombre des feux avait prelque quadruplé on en recensait i88 en 16851. Cela représentait 590 communiants en io. On comptait i.ri8 habitants en 181. Lemaxi,numa été atteint avec 1,368 Ofl 1872. il n y en a plus actuellement, par suite de lémigration des familles de vignerons, que 1.097. dont 347 électeurs, répartis entre 384 ménages. Voici le détail des résultats du dernier dénombrement (1891) Le bourg, 552. lias Fissy, 123. Haut Fissy, 99. Collongette, 103. Vermillat, Si. Macheron, 39. - Poupot. 33. Le Grand-Bois, 21. La Garenne, ir. Le louchet. 9. Moulin Guillet, 8. I Moulin Burdeau, 6. Moulin de la Maigrette, 4. Moulin Vallerot, 4. Moulin de IEt;tng, o: La population a été plusieurs fois décimée par la peste au mo yen âge. Mais la mortalité na pas été très grande pendant le fameux hiver de 709-.I7I0. En 1730 une viO-

i. Arcluves dc la Côte-dOr, B. 1592. 2. Archives de Saône-et-Loire, C. 56n, n• 4, . lé.. G. 378, fl 14. - . Y compris le moulin Peft,in. s. Archives dc Lugny, GC. 8., LUÛNY tT SES HAMEAUX lente épidémie de petite vérole à sévi sur les enfants. Il Y a encore eu beaucoup de décès de ces derniers de 1745 17472. Pas de centenaire. Le plus grand âge, 99 ans, a été atteint par Louise jaget en a 785 1. - Familles importantes au XVII siéce : Alabernarde, ]3aboud, Blanchard, Bonnin, Bonviliain, Chevrier.Flachot. Fougnon, Guvonnct, jeandet, Lamberet, Large , Legrand, Létienne, Michelet. Namariii, Pichet, Pioche, Poizat, Trécourt, \Tallier, Vigeolle. Principales, familles du X\J 11 siècle Artaud, B;Lraud, Ilataillard, Biat, ]3ouillin, l3ouillouçl, Boyaux, Brunet, Butillard, Garterot, Chalandon, Chavériat, Cordioux, Cotessat, Crépeau, Dard, Dernigncux, Ferret, Fréteau. Gambut, Gauthercsn, Go y, Grandry, Grigne, GuiIle,naud, Guilloire, Hugon , Hunibert, j acquelin, - Juillet. Lacrou. Lagadrilliére, Jétourneau, Lovasse, Lucquet, Maitre. Maranchon, Mayaudon, Ménétrier, Méplain, Michel, Mulcey, Nain, Nnnnain, Nuzillat, Poncet, Preslemoy, iavot, Renaud, Ruet, Sallil, Tachon, Talemard, Ehi- baudet, Thurissé, Truchot, , Vérot,Vialet,Vulcain Les jeunes gens de la classe 1890, qui onttiré au sort en 891, étaient au nombre de 7. En f731 dv avait dans la paroisse 23 garçons de 16 à 40 ans avant ait cinq pieds de taille et Sc trouvant en état de servir mais 10 seulement furentappelés, cette nième. année, à tirer au sort pour le départ dun milicien Ils se, rendirent à la mairie de Clunv. Autant de billets pliés quil y avait de conscrits furent placés dans un chapeau celui qui portait le mot milicien échut à François Pioche 7 qui se vit aussi- tôt déclaré i au service de Sa Majesté a, et dut se tenir aux ordres du Roi," à peine dêtre traité comme déserteur et davoir la tète cassée° u. -

r. Archives de Lugny, CG. w. Id., ibid., Archives de Lugny, GG. i. . li ne faut pas attacher ii lorthogra phe de ces n mus. - qui s beaucoup varié dail lenrs, - plus dimporLance que ne lui en donnais nt autrefois les cures dates leurs registres paroissiaux. . La durée du service était de cinq ans. 6. ArchiVes de Saéne-ct-Loire, C. 697. n 37 et 19. LIJGNY ET SES HAMEAUX

XVI. —. LES lIA MEA EX

Nous avons énuméré déjà ( NV ) les hameaux dont se compose ]a commune de Lugn. Les particularités que nous avons notées sur quelques-uns «entre eux sont en nombre restreint. - Collongette.— M. Ferret, professeur de dessin âAlâcon. a bien voulu nous communiquer les estampages de dpux inscriptions quil a relevées à Collongette en 1856. Les pierres sur ]esquelies elles ont été gravées doivent pro- venir de lancienne église de Lugny. La première nhus parait attribuable au XI siécic PRE SENTIS TVNVLI » P31 tERHVŒO. g SVSClPEMVN E R E CO 1€ S T X 13V LI FXCTVM POST FLEB1LEFvNvs Cc quil faut lire Presealis tuintiiz. Pater Saga, suscic In un us, Erc conestahuli Factum, post fiebilc fun us. On peut traduire « Père Hugues 2 agrée le- don du présent tombeau fait au frais du connétable 3 après tes pleurables t funérailles,

. La partie inférieure de cette dernière ligne est mutilée ; nous avons pu la restituer daprès ce qi, il en reste. a. Peut-être un prieur-curé de Lugity. . Celui de labbaye de Cluny sans doute. ( Cf. Ducange, Clos- sariwrn media, cl intima, la tin ilot js, éd. Di dot, t. 11, 1842, in-4, art. - Cornes slahuli,P. 462.) . V. Godefroy, o. cil., t. VI Paris, 1886. in-4, P. 238; LUGNY ET SES HAMEAUX

La seconde est de 1518

- (tov6Ctvf - qvi biront bevo renient pater iioftcr et 7Vve maria cailTcront cent -o jovr6 be parbon bonne par xjofore ne\unage carbi naf be ra cc(i3inpetrc par be 1916 vafier fan mit Jc XVIII H Autrement Toits ceuix qui diront dévotement Pater noster et Ave Maria gaigneront cent jouis de pardon, donné par Christofoic Neti-inage cardinal de Ara Ccli, impétré par Denys Valier, lan mil V° X VIII. Fissy. - Les habitants de Fissv possédaient, on la vu (1l etv), < les bois dela Reculée et de Charvanson ,,.Cest de lun ou de lautre de ces biens, sans doute, quil agit dans la lettre suivante écrite, le 14 juin 1748. paE M.Pon- cet, curé de Lugny, A la comtesse de Montrcvel « Le sieur Michel ruine en frais vos habitans de Piss y et veut leur enlever prés de cent coupées de bois taillis quil prétend lui appartenir, et sen est emparé après leur avoir fait plus dc cent écus de frais. Lesmisérablcs ne se sont pas défendus, et il a obtenu un jugement par défaut qui lenvoye en possession il a fait borner sans le consente- ment et en labsence des habitans... Un nouveau procès fut, ï cause des mémos bois, sou- tenu contre Pierre Michel, bourgcôis de Nâcon, en j jacques Demigneux,comme mandatairc,etClatide Guvon- net, en qualité rie syndic, allèrent, au cours de laffaire. prendre lavis de Mç André, commissaire feudiste âJPont- de-Vaux, et lui offrir au nom de la communauté, en échange de ses bons conseils, dabord un pairede poulets (de) 15 sols n, et ensuite des n oeufs (pour) j8 sols

l. Cliristc,phe Nuni;,li, italien, génér:il des fr&o, nineurs, promu cardinal-prôtre tIc Sainte-Marie «Ara Cadi on 1517, mort e, i,8. 113e Mas-Latrie, T,isor dc c/zronologie, dhistoire et dc géographie, Paris, 1889, in-i, col, 1:13.) 2. Archives de lAin, E. 18:, u 38. 3, Archives de SaAno-ct-Loire. C. 405, n 22 et 39. LUONY ET SES. HAMEAUX

Ce hameau avait dés ]e XII , siècle une église (cf. Il). La chapelle qui la remplacée na aucun caractère architec- tural nous n y voyons :i signaler- quune petite crédence en pierre,terJilinée supérieurement par lin arc en accolade et qui parait de la n du XV siècle ou du commencement du XVI. Les derniùres grosses réparationsdatent de 1823. La cloche a été fondue en 1872. Les objets du culte vendus le i frimaire an III, ne se composaient que du un mauvais tapis vert, une mauvaise chasuble noire, deux morceaux de drap et camelot et deux morceaux de soye », qui furent adjugés à plusieurs citoyens pourla somme totale de 6o livres, 5 sous. En lan VII le receveur des domaines nationaux du canton inventoria comme il suit le peu de mobilier quil y trouva Au clocher, une cloche du poix denviron 48 la Q, 1 46 décigraves.Dans chapelle alliénableetseu- lement soumissionnée, la corde de laditte cloche plus un autel en niuru re,sur laquelle il 3 , a deux pierres de tailh dessous un marchepied aussy en pierre de taille, dessus ledit autel deux gradins sur lesquels il y a deux collonnes et le dessus (Fun cadre tout brisé, deux saintes Vierges, deux crucifix, une niche pour une sainte Vierge, deux pots de fleurs et quelques autres boiseries dautel brisées, le tout en bois plus un vieux meuble tout brisé en bois chesne ; un autre meuble auss y en chesne avec une serrure sans clef renfermant un pupitre en bois; un banc en bois chesne; deux autres bancs en bois chesne une planche, quelques boiseries et un aubénitier en pierre n. Le tout était estimé 32 fr3.

E Archives de Saône-et-Loire, 0. 2., Lugnv. m. Archives de Ligny,D. r. ;. Archives de Saône-et-Loire, Q. Domaines nationaux. Inven- taires de meubles. TABLE DES MATIÈRES

Description générale de la roarmu ne ç II. - Etynrologie des rouis de la cotuirzn>re. /,anreazgx. écarts et liezixdits ...... g III. - Orurures etc la cor,,,,, une ...... 14 IV. - Le domaine royal ...... 20 V. - La seigneurie de Lirgny ...... VI. - Les seigneurs ...... VII. - Le château ...... 30 VIII. - Les fie» de la Doore et de la 77 ur de la 2vlaigrette. 3 IX. —Léglise ...... 39 X. - Les curée...... - 47 XI. - Les chapelleri les, les confréries, lermitage...... 59 XII, - L ado, la ist ra t ion com,,zunale ...... 64 XIII. - lnst,uctio,, primaire et assistance publique ...... 68 XLV. - Agriculture, ind,,strie, eolu;ne;ce ...... 69 XV. - Statistique etc la population ...... 73 XVI. - Les hameaux...... M A CON. - 1MPh IMEII1 t GFNE1I A LE X. PEItEOCX ET C° Jtû••f.•t .ri • • Ç;. .PrÇt F.

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t, t,. NOTICE HISTORIQUE

SUR LUGNY

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SES HAMEAUX

PAR L. LEX

Archiviste du département de Saône-et-Loire, Bibliothécaire de la ville de Mâcon.

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MA C ON.

BELHOMME, LIBRAIRE ÉDITEUR

1892