Etablissement National d' Enseignement Supérieur Agronomique de Dijon
Formation Initiale ITA Option Productions Animales
Mémoire de fin d’Etudes
Ingénieur de l'ENESAD formation initiale
Un outil pour la filière ovine laitière en Pyrénées Atlantiques Elaboration d'un système d'indicateurs de suivi
CHILE Kévin
29 septembre 2008
Maîtres de stage : Maître de mémoire : Jean Marc ARRANZ Joseph BONNEMAIRE Olivier CLEMENT
Remerciements
Je remercie en premier lieu mes maîtres de stage, Jean Marc ARRANZ et Olivier CLEMENT, ainsi que Joseph BONNEMAIRE, tuteur de mémoire, pour leur soutien et surtout pour la confiance qu'ils m'ont accordé tout au long de ce travail, grâce à quoi j'ai ainsi pu bénéficier de la plus grande autonomie.
Merci également à toute l'équipe de la SAGA et de l'Institut de l'Elevage, qui m'a suivi et prodigué de nombreux et judicieux conseils : Bernard BIBE, Jean Michel ASTRUC, Emmanuel MORIN et Julie LABATUT.
Je remercie Claude SOULAS, directeur du CDEO, pour m'avoir accueilli et avoir été disponible pour répondre à mes interrogations.
Un grand merci à tout le personnel du CDEO et tout particulièrement : Jean Noël, Jean Pierre et Bertrand, supporters méritants, Ximun, Betti, Philippe, Letcho, Patricia, Maritxu, Haïzea et les autres. Merci aux contrôleurs qui m'ont emmené avec eux sur les élevages du Pays Basque et du Béarn.
Bien sûr, une attention toute particulière à Odile, pour qui je garde la plus sincère amitié.
Enfin, je remercie l'ensemble des stagiaires du CDEO pour les bons moments passés ensemble et la bonne ambiance instaurée durant ces six mois. Amanda, courage, l'hiver est doux au Pays Basque.
Merci à toutes les personnes qui m'ont accordé de leur temps.
Bon courage à vous tous.
SIGLES UTILISES
ADER : Accompagnement au maintien et au Développement de l'Entreprise en Ruralité AFC : Analyse Factorielle des correspondances AREOVLA : Association Régionale des Eleveurs Ovins Viande et Lait d'Aquitaine AOC : Appellation d'Origine Contrôlée BB : Basco Béarnaise BDNI : Base de Données Nationale d'Identification CAE : Communauté Autonome d'Euskadi CAOSO : Coopérative Agricole Ovine du Sud Ouest CDEO : Centre Départemental de l'Elevage Ovin CDPB : Conseil de Développement du Pays Basque CG 64 : Conseil Général des Pyrénées Atlantiques CIOP : Coopérative d'Insémination Ovine des Pyrénées CLO : Contrôle Laitier Officiel CLS : Contrôle Laitier Simplifié CNAG : Commission Nationale de l'Amélioration Génétique CNIEL : Centre National Interprofessionnel de l'Economie Laitière CR : Conseil Régional CREOM : Centre de Recherche et d'Expérimentation sur les Ovins et la Montagne DA : Déclaration d'Aptitude EDE : Etablissement Départemental de l'Elevage ELB : Euskal Laborari Batasuna ES : Entreprise de Sélection FCO : Fièvre Catarrhale Ovine FDSEA : Fédération Départementale des Syndicats d'Exploitations Agricoles FEDER : Fonds Européen de Développement Régional GDS : Groupement de Défense Sanitaire GIS : Groupement d'Intérêt Scientifique ICHN : Indemnité Compensatoire des Handicaps Naturels INRA : Institut National de la Recherche Agronomique IPHB : Institution Patrimoniale du Haut Béarn IA : Insémination Artificielle IPG : Identification Pérenne Généralisée MDD : Marque De Distributeur MSU : Matière Sèche Utile MTN : Manech Tête Noire MTR : Manech Tête Rousse OI : Ossau Iraty OS : Organisme de Sélection PA : Pyrénées Atlantiques PAC : Politique Agricole Commune PBC : Prime à la Brebis et à la Chèvre PCO : Prime Compensatrice Ovine POCTEFA : Programme Opérationnel de Coopération Territoriale Espagne France Andorre RA : Recensement Agricole RMT : Réseau Mixte de Technologies SAGA : Station d'Amélioration Génétique des Animaux SCEES : Service Central des Enquêtes et Etude Statistique SCLO : Syndicat de Contrôle Laitier Ovin des Pyrénées
SIQO : Signe d'Identification de la Qualité et de l'Origine TB : Taux Butyrique TP : Taux Protéique UMO : Unité de Main d'Oeuvre UPRa : Unité pour la Promotion et la sélection de la Race
Liste des figures
Figure 1: Répartition des éleveurs selon les cantons du département (Arranz et al, 2006) 2 Figure 2 : Conduite du troupeau en Pyrénées Atlantiques (source : Arranz et al, d'après Institut de l'élevage 2002) 2 Figure 3 : répartition des effectifs de brebis laitières en PA en 2007 (source EDE cheptels de +100 brebis) 3 Figure 4 : Répartition des cheptels de race locales selon le type de contrôle et la race (source EDE / CDEO 2007) 4 Figure 5 : schéma des acteurs et parties prenantes de la filière ovine laitière des Pyrénées Atlantiques 4 Figure 6 : étapes de la démarche prospective / indicateurs de suivi filière 8 Figure 7 : cantons les plus concernés par la filière (au moins 10 élevages de 25 brebis laitières par canton) source RA 2000 14 Figure 8 : Représentation graphique en étoile des scores obtenus par les scénarios pour 2000 / 2007 26 Figure 9 : Représentation graphique en étoile du scénario"La métamorphose" sur 2000 / 2007 26 Figure 10 : Représentation graphique en étoile du scénario "terroirs et signes de qualité" sur 2000 / 2007 26 Figure 11 : Représentation graphique en étoile du scénario "Reliques et lambeaux" sur 2000 / 2007 27 Figure 12 : Représentation graphique en étoile du scénario "Qualité double : nature et aliments" sur 2000 / 2007 27 Figure 13 : Représentation graphique en étoile du scénario "L'eurocercle pyrénéen" sur 2000 / 2007 27 Figure 14 : représentation graphique en étoile des scores obtenus par les scénarios selon la modélisation 29 Figure 15 : représentation graphique en étoile du scénario "La métamorphose" selon la modélisation 29 Figure 16 : représentation graphique en étoile du scénario "Reliques et lambeaux" selon la modélisation 29 Figure 17 : tableau de bord de la durabilité (source : Patrick MADEC, les indicateurs de développement durable, d'après le site Internet "IISD") 37 Figure 18: Proposition de représentation d'un tableau de bord filière OL 64 37
Liste des tableaux
Tableau 1 : Etat des lieux sur le renseignement des indicateurs de suivi filière ovine laitière 64, septembre 08 20 Tableau 2 : résultats de la grille d'indicateurs pour 2000-2007 : scores des différents scénarios 25 Tableau 3 : Calcul des notes obtenues pour les scénarios sur 2000 / 2007 25 Tableau 4 : résultats de la grille d'indicateurs sur modélisation : scores des différents scénarios 28 Tableau 5 : Calcul des notes obtenues pour les scénarios sur modélisation 28
RESUME Titre: Un outil pour la filière ovine laitière en Pyrénées Atlantiques. Elaboration d'un système d'indicateurs de suivi. Au terme de 30 années de construction autour des races locales Manech Tête Rousse, Manech Tête Noire et Basco Béarnaise et des produits de qualité que sont l'Ossau Iraty et l'agneau de lait, la filière ovine laitière se trouve aujourd'hui en face d'inquiétudes sur son avenir. Un premier éclairage sur les orientations possibles s'est concrétisé autour des cinq scénarios de prospective filière et de leur traduction génétique. L'objectif aujourd'hui poursuivi est de situer la filière en regard de ces futurs possibles et parallèlement de poser les bases d'un tableau de bord de la filière. La mise en place d'une méthodologie d'élaboration d'un système de suivi constitue la première phase de ce travail dont l'aboutissement est une grille de 64 indicateurs. Leur variation d'amplitude sur 2000-2007, l'agrégation et la représentation qui en ont été faites permettent de constater que la filière prend l'orientation du scénario libéral à outrance, dont l'occurrence se traduit autour d'indicateurs tels que la chute du nombre d'éleveurs, l'intensification des systèmes d'élevage, la perte de vitesse de la MTN, l'augmentation progressive des effectifs de brebis Lacaune ou encore les faibles performances économiques des SIQO. Suite aux entretiens avec les interlocuteurs de la filière élargie aux acteurs et utilisateurs du territoire, les indicateurs ont servi de matière à réflexion sur l'intérêt et la manière de mettre en place un tableau de bord de la filière. L'utilité d'un tel outil est partagée par chacun mais sa mise en place nécessite encore du travail autour du choix d'indicateurs pertinents soutenus et co-construits par l'ensemble de la filière, en intégrant des enjeux de durabilité en terme de territoires mais aussi de performances économiques. Enfin, l'étude tend à démontrer que l'avenir de l'élevage ovin laitier des PA ne se réalisera qu'autour d'une filière cohésive et cohérente.
Mots clefs : brebis laitières, indicateurs, prospective, outil de suivi, filière, races locales
ABSTRACT Title: Implementation of a monitoring tool based on indicators for the Pyrenees Atlantiques sheep dairy production sector. After a thirty-year-development period around local breeds – the Manech Tête Rousse (Reddish Head Manech), the Manech Tête Noire (Black Head Manech) and the Basco Béarnaise together with top quality productions such as the Ossau Iraty and the suckling lambs – the sheep dairy production sector is nowadays worried about its future. A first insight into possible orientations led to five scenarios for the prospective sector and its genetical implementation. Today, the target is to place it according to these possible orientations and, at the same time, to lay the foundations for a monitoring tool of this sector. The setting up of a development methodology for a system of follow-up indicators represents the first stage of this work which should result in a grid of 64 indicators. Their amplitude range over 2000- 2007, as well as the aggregation and the representation it conveys, enable us to point out that the sector is heading for an extremely liberal scenario of which occurrence can be seen through indicators such as the plummeting of the number of breeders, the intensification of the breeding system, the decrease of the Black Head Manech, the steady increase in the number of Lacaune ewes or also the poor economic results of the SIQO (quality and origin identification signs). Further to interviews carried out among people in charge of the sector and among users of the territory too, the indicators provided food for thought regarding the interest and the way of setting up a monitoring tool for the sector. Indeed, the interest and the use of such a tool is shared by everyone but it's still necessary to work on its implementation and, above all, on the choice of relevant indicators supported and co-built by the whole sector, without forgetting the sustainability at stake not only as far as the territory is concerned but in terms of economic achievements too. To conclude, the survey tends to show that the future of the dairy sheep in the Pyrénées Atlantiques department is bleak unless there is a cohesive and coherent sector to make it come true.
Key-words : dairy ewes, indicators, prospective, monitoring tool, sector, local breeds
INTRODUCTION 1
1. QUELLE ORIENTATION DONNER A LA GENETIQUE DANS UNE FILIERE CONTRASTEE AUX OBJECTIFS MULTIPLES ? 2
1.1. L'élevage ovin laitier dans les Pyrénées Atlantiques ou comment concilier performance de production, patrimoine et qualité? 2 1.1.1. Les systèmes dans le contexte géographique, historique et culturel 2 1.1.2. Trois races locales, deux produits phares 4 1.1.3. Acteurs et parties prenantes 6 1.1.4. Le rôle du CDEO dans le pilotage de la génétique 8 1.1.5. Conclusion 8
1.2. Un lieu ouvert de débat pour les organismes de la filière : le GIS iD64 9 1.2.1. Rôle et place du GIS dans la filière 9 1.2.2. Comment orienter les débats : la prospective comme élément de réponse 10 a) Pourquoi une démarche prospective ? 10 b) Présentation de la démarche et des scénarios 10
1.3. Comment utiliser la prospective comme socle d'un outil d'aide à la décision? 11 1.3.1. Des indicateurs issus des scénarios de la prospective 11 1.3.2. Demande du GIS et du groupe ressource pour poursuivre la démarche 11 1.3.3. Problématique et hypothèses 11
2. MISE EN PLACE D'UNE GRILLE D'INDICATEURS ISSUS DES SCENARIOS GLOBAUX DE LA PROSPECTIVE 14
2.1. Situation en avril 2008 : une grille de 62 indicateurs accompagnés de leurs fiches synthétiques 14
2.2. Appropriation des indicateurs 15 2.2.1. Actualisation des fiches synthétiques et travail autour de la pertinence des indicateurs 15 2.2.2. Identification des sources de données 16 2.2.3. Choix d'une typologie spatiale et temporelle de référence 17
2.3. Renseignement des indicateurs 20 2.3.1. Contacts avec les fournisseurs de données 20 2.3.2. Appropriation de la grille par les organismes concernés 21 2.3.3. Des différences notables d'accessibilité 22 2.3.4. Réflexion sur le passage d'indicateurs théoriques à des indicateurs utilisables 28 2.3.4.1. Qualités générales attendues des indicateurs 28 2.3.4.2. Quelles qualités attendre d'indicateurs de suivi filière ? 28
2.4. Interprétation de la grille 29 2.4.1. Une pondération simple basée sur un système de signes 29 2.4.2. Proposition d'un système de pondération plus complexe 30
2.5. Opérationnalité de l'outil 32 2.5.1. Choix d'une représentation attractive 32 2.5.2. Résultats sur la période 2000-2007 32 2.5.3. Modélisation d'une situation critique 36
3. POURQUOI ET COMMENT ALLER VERS UN TABLEAU DE BORD ? ELEMENTS DE REPONSE. 42
3.1. Une demande de la filière : la création d'une base de données. 42 3.1.1. Pourquoi une base de données ? 42 3.1.2. Comment la mettre en place ? 43
3.2. La grille d'indicateurs comme socle à un tableau de bord filière 45 3.2.1. Choix d'indicateurs pertinents 45 3.2.2. Méthodes possibles d'agrégation 48 3.2.3. Mode de représentation 49
3.3. Une confrontation régulière nécessaire à l'évolution de l'outil 51 3.3.1. Poursuite des partenariats 51 3.3.2. Négociations pour la fourniture de données 51
4. PERSPECTIVES OUVERTES PAR LES INDICATEURS. LIMITES ET INTERETS DE L'EXERCICE. 53
4.1. La filière aujourd'hui en regard des informations obtenues. Et demain ? 53 4.1.1. Etat des lieux actuels 53 4.1.2. Utilisation de l'outil et des scénarios génétiques 54
4.2. Pertinence de la grille 55
4.3. Suites à donner au travail 56
CONCLUSION 56
INTRODUCTION
A l'heure où les grandes évolutions mondiales s'affirment, notamment au niveau économique (mondialisation des marchés) et au niveau environnemental (prise de conscience d'une perte progressive de patrimoine), le paysage agricole français doit s'adapter. Et dans ce paysage, c'est le monde de l'élevage qui supporte le plus de conséquences : crise des marchés de la viande, remise en cause des équilibres du marché laitier, suppression progressive des aides directes à la production, augmentation exponentielle des intrants, ouverture à la concurrence du dispositif de la génétique, attentes sociétales de plus en plus fortes sur la qualité des produits… Ces phénomènes, accompagnés en outre par une situation sanitaire nationale difficile, ont conduit aujourd'hui à une véritable crise de confiance chez les éleveurs. La filière ovine laitière des Pyrénées Atlantiques n'est pas épargnée par ce contexte. Véritablement construite à partir des années 70 avec la sélection des races locales pour la production laitière, et parvenue en 2007 à un rythme de croisière, la filière veut se donner les moyens d'anticiper l'avenir pour prendre les meilleures orientations. Faisant suite à un travail de prospective destiné à éclairer les stratégies possibles pour la sélection des races locales, l'objectif aujourd'hui poursuivi est de rassembler professionnels, scientifiques et acteurs territoriaux autour d'un outil de suivi de la filière, en vue d'élaborer des stratégies communes.
Pour répondre à ce but, l'étude a tout d'abord consisté à collecter et rassembler les données existantes les plus pertinentes dans un suivi global de la filière. Ces données ont permis ensuite d'élaborer un système d'indicateurs permettant de situer la filière par rapport aux futurs possibles inscrits dans les scénarios de prospective. Enfin, des éléments de réponse ont été apportées quant à l'élaboration à partir de ces indicateurs d'un tableau de bord de la filière, pour permettre d'une part une analyse des évolutions prises et d'autre part favoriser une meilleure cohésion de la filière grâce au partage et à la co-construction de l'outil.
1. Quelle orientation donner à la génétique dans une filière contrastée aux objectifs multiples ?
1.1. L'élevage ovin laitier dans les Pyrénées Atlantiques ou comment concilier performance de production, patrimoine et qualité?
1.1.1. Les systèmes dans le contexte géographique, historique et culturel
Les Pyrénées Atlantiques font partie des trois grands bassins de production et de transformation du lait de brebis en France, et se place en deuxième position en terme de volumes collectés, transformés et commercialisés, derrière le Rayon de Roquefort et devant la Corse. C'est aussi la deuxième zone en terme de nombre d'éleveurs de brebis laitières qui sont aujourd'hui environ 2200 pour un cheptel de plus de 481 000 têtes (Millet, 2006).
Le département est aujourd'hui partagé en zones qui conditionnent largement les systèmes d'élevages. Les différents découpages géographiques sont nombreux sur le département selon les critères pris en compte. Le suivant pourra cependant être retenu : - les montagnes basques et béarnaises, espaces traditionnels de transhumance et de transformation fromagère à la ferme ou dans les cayolars (cabanes de bergers). La transhumance est pratiquée par près des trois quarts des éleveurs, qui utilisent parcours et pâturages collectifs, pour une durée de 100 à 120 jours en moyenne. - les coteaux basques, où sont situés la majorité des sièges d'exploitations. Dans la plupart des cas (75%), les troupes de brebis laitières sont associées à des bovins viande (Blonde d'Aquitaine) et dans une moindre mesure à des équins (24%). Ces exploitations sont de type polyculture élevage, de taille moyenne (25 à 27 ha de SAU). - le piémont, où siègent des exploitations plus productives et davantage tournées vers la maïsiculture.
Il faut noter que, si l'on considère la géographie administrative (découpage utilisé pour le versement des aides ICHN) plus de 80% des éleveurs de brebis laitières sont situés en zone de montagne et haute montagne, et que 51% des élevages sont concentrés sur 4 cantons, comme l'indique la figure 1. (Arranz et al , 2006). Ainsi, pour la majorité des exploitations, la faible importance des surfaces, liée à leur faible productivité fourragère et à leur chargement important, a pour effet de rendre la zone fortement dépendante de l'achat de fourrages extérieurs, ce malgré la pratique de la transhumance .
Si les systèmes sont marqués par leur concentration en montagne et leur mixité, ils sont aussi caractérisés par leur forte saisonnalité. Les luttes et inséminations artificielles ont lieu aux mois de mai et juin, avant la transhumance, de façon à faire agneler les brebis à la descente de la montagne, début novembre. La traite débute environ un mois après les mises bas, et fait suite au sevrage des agneaux qui seront commercialisés comme agneaux de lait. La production laitière s'étale ainsi en moyenne de début décembre à début juillet, avec un pic de productivité aux mois de janvier et février (cf. figure 2). Les brebis en lactation sont menées en bergerie et pâturage hivernal ; dès le mois de mai les brebis taries montent en estive (Arranz et al , 2006)
On peut établir une approche de classement des systèmes de production selon la typologie établie par l'Observatoire économique de la filière ovine laitière en Pyrénées Atlantiques (Millet, 2007) :
Figure 1: Répartition des éleveurs selon les cantons du département (Arranz et al , 2006)
Figure 2 : Conduite du troupeau en Pyrénées Atlantiques (source : Arranz et al, d'après Institut de l'élevage 2002)
- Trois groupes livreurs en races locales : o les traditionnels transhumants : petites structures en zone de montagne soumises à de fortes contraintes, surfaces fourragères à base de prairies naturelles avec chargement apparent élevé et donc des achats importants de fourrages, large part de la transhumance (4-5 mois) et mises en pension hivernales, première mise à la reproduction à 2 ans. o Les intermédiaires transhumants : structures en zone de piémont proche de la montagne avec possibilité de développement de cultures, transhumance de 3-4 mois et mise à la reproduction de 1 à 2 ans. o Les non transhumants : structures moyennes, plutôt en zones de coteaux, avec intensification fourragère et développement du maïs, peu ou pas de transhumance, mise à la reproduction à 1 an. - Les transformateurs fromagers - Les livreurs en race Lacaune
Enfin, il ne faut pas oublier que la filière est marquée par son contexte historique et culturel. En effet, l'attachement au patrimoine local est très fort dans le département, surtout au Pays Basque, et la volonté de rester nombreux sur le territoire explique le nombre important de structures et le taux d'installations de jeunes plus élevé qu'ailleurs, particulièrement en montagne. Les installations sont par ailleurs facilitées par un système de transmission du patrimoine spécifique au Pays Basque : traditionnellement, le jeune qui reprend ne rachète pas la part de ses frères et sœurs.
L'économie agropastorale est très ancienne, avec des sociétés montagnardes souvent organisées par vallées, un élevage peu spécialisé jusqu'à la fin du XIXème siècle avec une production de fromage ancienne mais non dominante. La vocation laitière de la filière se dessine au cours du XXème siècle sous l'impulsion des industriels du Rayon de Roquefort. Dans les 50 dernières années, cette économie se modernise, mais malgré de réelles évolutions, certaines pratiques traditionnelles se maintiennent jusqu'à aujourd'hui (transhumance, écobuage, mise en pension…).
L'élevage donc fait partie de la tradition basque et béarnaise, fromagère chez ces derniers tandis que les basques ont plutôt une tradition de livreurs et l'attachement à la montagne est un élément essentiel du contexte local. L'agropastoralisme a toujours affiché un dynamisme fort au travers de la transhumance, la fabrication de tommes de montagne, l'entretien des territoires par l'écobuage et le débroussaillage mécanique. Cependant, les mutations de la dernière décennie au niveau des aides publiques, de la pression foncière, de l'intensification des productions, des conflits entre usagers… tendent aujourd'hui à fragiliser ces territoires. (Charte de développement durable montagne basque, 2008).
1.1.2. Trois races locales, deux produits phares
Le maintien et le développement des races locales de brebis laitières est une caractéristique majeure de la filière. Ces races sont au nombre de trois : la Basco-Béarnaise (BB), la Manech Tête Rousse (MTR) et la Manech Tête Noire (MTN). (cf. figure 3).
Ces races sont présentes historiquement sur le département et présentent une réelle unité depuis la mise en place du schéma de sélection en 1975. On retrouve essentiellement la Basco-Béarnaise (issue d'une fusion des races Basquaise et Béarnaise) en Béarn et en Soule, la MTN caractérise plutôt les systèmes transhumants tandis que la MTR, devenue aujourd'hui
Figure 3 : répartition des effectifs de brebis laitières en PA en 2007 (source EDE cheptels de +100 brebis)
la plus productive des trois, se retrouve de façon majoritaire dans les exploitations plus intensifiées du piémont et des coteaux du Pays Basque.
Ce sont des brebis rustiques, adaptées à l'utilisation de la montagne. Au niveau performance de production, si l'on prend les chiffres du Contrôle Laitier Officiel (CLO), la BB présente une moyenne de 153 L de lait par brebis sur 141 jours de traite, la MTN 134 L en 138 jours et la MTN 175 L en 149 jours. (Aguerre et al , 2007). A titre de comparaison, aucune des races n'a dépassé le seuil des 100 L de lait produits en moyenne par brebis avant le milieu des années 90.
En terme d'effectifs les trois races ne sont pas menacées puisqu'on trouve sur le département en 2007, 76 447 BB, 96 944 MTN et 261 426 MTR (cf. figure 3), avec une tendance d'effectifs de MTN à la baisse, souvent au profit des effectifs de MTR. En terme d'élevages, on dénombre 335 éleveurs de BB (dont 76 en CLO, 29 en CLS), 384 éleveurs de MTN (56 en CLO, 8 en CLS) et 1010 éleveurs de MTR (219 en CLO, 103 en CLS). La répartition est représentée en figure 4 (source EDE BDNI, cheptels ≥ 100 brebis, et CDEO campagne 06/07). Seuls les cheptels de plus de 100 brebis sont ici représentés ; les données PBC indiquent 2118 éleveurs de brebis laitières sur le département en 2006.
La Lacaune fait depuis quelques années son entrée dans le département, et certains éleveurs n'hésitent pas à choisir cette race, meilleure laitière, au détriment des races locales. On compte aujourd'hui 31 315 brebis et 105 cheptels de plus de 100 brebis (source EDE BDNI 2007).
Des productions tournées vers la qualité
L'élevage d'ovins lait des PA se caractérise par une production sous SIQO (Signe d'Identification de la Qualité et de l'Origine) au travers du fromage AOC Ossau Iraty et du Label Rouge Agneau de Lait des Pyrénées.
La transformation du lait de brebis est assez diversifiée : Pur Brebis des Pyrénées en pâtes pressées non cuites réparties entre AOC et fromages de marques, PPNC en lait de mélange, pâtes molles… Les agneaux sont vendus en partie sous LR "Agneau de lait des Pyrénées", label amené à évoluer en IGP, en majeure partie à destination du marché espagnol pour les fêtes de fin d'année.
1.1.3. Acteurs et parties prenantes
La filière ovine laitière 64 est structurée d'une part autour des producteurs mais aussi de différents organismes qui peuvent être acteurs internes de la filière ou parties prenantes, c'est- à-dire plutôt externes à la filière. La figure 5 permet ainsi d'établir schématiquement un panorama de la filière.
Il est intéressant de constater que les collectivités territoriales, que sont le Conseil Général, le Conseil Régional Aquitaine, mais aussi les communautés de communes ou le Conseil de Développement du Pays Basque, sont de plus en plus sollicitées à s'impliquer activement dans la filière (intégration des collectivités territoriales à l'OS, démarche pour être signataires de la convention du GIS en sont deux exemples).
HCL CLO CLS
800 688 700 600 500 400 300 230 219 220 200 76 103 nombresd'élevages 56 100 29 8 0 BB MTR MTN
Figure 4 : Répartition des cheptels de race locales selon le type de contrôle et la race (source EDE / CDEO 2007)
Figure 5 : schéma des acteurs et parties prenantes de la filière ovine laitière des Pyrénées Atlantiques
Ces différents organismes, jusque là parties prenantes, peuvent être dans l'avenir amenés à devenir des acteurs à part entière de la filière.
Ces acteurs "à part entière" sont la clef de voûte de la filière et les premiers interlocuteurs des producteurs : Chambre d'agriculture (à noter un trait spécifique : la création d'une chambre d'agriculture parallèle pour le Pays Basque), Interprofession, Syndicat de défense de l'AOC, GDS, transformateurs laitiers, groupements de producteurs d'agneaux, syndicats agricoles… En ce qui concerne les syndicats, deux sont majoritaires sur le département : la FDSEA et ELB, syndicat des éleveurs basques, et les divergences politiques sont toujours à considérer lorsque l'on aborde la question de l'agriculture départementale.
Enfin, parmi ces organismes, deux jouent un rôle particulier dans l'émergence du travail de pilotage de la filière : le GIS iD64 et le CDEO.
1.1.4. Le rôle du CDEO dans le pilotage de la génétique
Le Centre Départemental de l'Elevage Ovin tel qu'il existe aujourd'hui est une société coopérative agricole, restructurée en 2004 en fusionnant les activités de quatre organismes responsables du contrôle laitier et de l'appui technique aux éleveurs, de l'insémination artificielle, de la réalisation d'études filière mais aussi de l'animation pastorale (CDEO, SCLO, CIOP, SICA CREOM). Le CDEO abrite aussi l'UPRa, responsable des schémas de sélection des trois races locales. Dans le cadre de la nouvelle loi d'orientation agricole, le CDEO est amené à devenir une ES et l'UPRa une OS.
Les objectifs de sélection sont les mêmes pour les trois races et ont évolué au fil des années : la quantité de lait par brebis au démarrage du schéma de sélection (1975-1995), la quantité et la qualité du lait (TB, TP) depuis la fin des années 90 et enfin la résistance tremblante à partir de 2001. Ces critères ont largement évolué depuis la mise en place des schémas, ce qui prouve leur efficacité. Toutefois, il faut noter que les coûts générés sont importants en raison : - de la faible taille des troupeaux en CLO, qui impacte sur les charges liées à la création du progrès génétique, qui nécessite de réaliser les mesures des critères de sélection sur un nombre suffisant de brebis. - de la mise à la reproduction à deux ans des agnelles en système montagnard (répercussion sur les résultats de testage) - de la difficulté d'utilisation des IA en montagne, - des problèmes sanitaires, hier tremblante et aujourd'hui Agalaxie contagieuse et Fièvre Catarrhale Ovine, dont les répercussions sur la base de sélection posent des problèmes notamment pour l'entrée de jeunes mâles en testage. (CDEO, 2003)
1.1.5. Conclusion
Si ces éléments laissent apparaître une filière à priori cohérente, il convient de constater que des points d'interrogation existent : - au niveau des performances de production : aujourd'hui les races locales ne permettent pas de fournir le lait nécessaire au marché du Pur Brebis puisque 14 millions de litres ont encore été importés sur la dernière campagne (Millet, 2007). L'intérêt pour la filière de parvenir à une autosuffisance laitière est toutefois discutable du fait des conséquences en terme de prix du lait, de marge de manœuvre pour les
transformateurs qui achètent du lait moins cher en Espagne et en Aveyron, enfin en terme de débouchés pour les producteurs fromagers. - au sein des races locales : les trois schémas de sélection présentent des différences d'efficacité significative. Si la MTR reste performante, la MTN a du mal à trouver sa place dans le contexte actuel avec une efficacité globalement moindre et plus variable qu'en MTR, des résultats moins bons à l'IA, qui engendre une crise de confiance des sélectionneurs dans le schéma. Par ailleurs, le coût du schéma MTN impacte grandement quant à son avenir. - au niveau des produits : les fromages de marque des 8 entreprises de collecte et de transformation laitière se vendent aujourd'hui mieux que les fromages sous AOC Ossau Iraty : une différence de 40 centimes sur le prix moyen au kilo est constatée entre la famille des Pur Brebis Pyrénées (PBP) et celle des "PBP dont AOC" sur 2006. En terme de transformation, l'AOC ne représente que 32% des produits sur le total PPNC (Pâtes Pressées Non Cuites) et pâtes molles (source Interprofession, 2007). - L'AOC lui-même a connu une situation difficile, alimentée par les syndicats FDSEA et ELB, dans le cadre de la restructuration du cahier des charges. Jugé trop rigide par la FDSEA, les points de divergence concernaient surtout l'alimentation des animaux : interdiction de l'ensilage et de la ration complète pendant la traite et limitation de la quantité d'aliments achetée hors zone AOC. - au niveau de l'espace : quel avenir pour l'utilisation de la montagne et le devenir des cayolars dans un contexte de diminution de la transhumance ?
1.2. Un lieu ouvert de débat pour les organismes de la filière : le GIS iD64
1.2.1. Rôle et place du GIS dans la filière
Créé en 2003, le Groupement d'Intérêt Scientifique de Recherche sur les ovins lait des Pyrénées Atlantiques, dénommé iD64, se veut une interface entre les organisations professionnelles et la recherche. Dans une filière tiraillée par les enjeux syndicaux, la mise en cohérence des besoins de recherche / développement appliqué est un objectif majeur. Tous les organismes suivants sont aujourd'hui impliqués dans le fonctionnement et l'animation du GIS: Interprofession, syndicat AOC, CDA 64, CDEO, GDS 64, AREOVLA, CNBL, Institut de l'Elevage, INRA. Au-delà de ça, le GIS est un outil de concertation avec les partenaires scientifiques et techniques que sont l'INRA (SAGA Toulouse notamment) et l'Institut de l'Elevage. Enfin, l'année 2009 sera l'occasion d'un rapprochement avec les autres GIS via la création d'un RMT (Réseau Mixte Technologique) "Filières fromagères valorisant leur terroir". Il est également envisagé d'élargir la convention du GIS aux collectivités territoriales (CR Aquitaine, CG 64) et à l'Université de Pau et des pays de l'Adour.
L'objet du GIS est d'être un lieu de débat et de concertation pour la filière dans le but de promouvoir son développement. Dans ce cadre, il anime et coordonne des projets de recherche inscrits autour de trois axes d'étude : animal et plante, qualité des produits, viabilité des exploitations. (Arranz, 2008)
1.2.2. Comment orienter les débats : la prospective comme élément de réponse
a) Pourquoi une démarche prospective ?
En 2003, l'UPRA des races ovines laitières des Pyrénées dépose auprès du GIS la demande de se pencher sur les orientations à donner aux schémas de sélection et aux outils d'accompagnement technique auprès des éleveurs, en prenant en compte les incertitudes et les ruptures possibles, ce à l'horizon 2020. C'est dans le cadre de difficultés liées à la remise en cause des axes de sélection par certains éleveurs ainsi qu'aux difficultés à trouver des financements pour les actions de sélection. Il fallait reformuler un projet de sélection, partagé par l'ensemble des producteurs et bien situé dans les contextes économique et territorial. C'est donc dans le cadre d'une étude de prospective que le GIS a répondu à ces attentes, le but étant d'obtenir un balayage des futurs possibles et contrastés de la filière : les "futuribles" (Jouvenel, 1993).
b) Présentation de la démarche et des scénarios
La démarche initiale a été la production des scénarios de la prospective, à partir desquels ont été ensuite élaborés les scénarios génétiques, qui sont une traduction des scénarios généraux. Les scénarios ont été élaborés par un groupe plénier de 33 membres des organisations professionnelles aidé par un groupe ressource de 8 scientifiques et techniciens.
La méthode de prospective retenue (analyse morphologique) a consisté dans un premier temps à dégager les variables influentes du système pour les regrouper en composantes : "Environnement lointain", "Races, sélection et techniques", "Systèmes d'élevage", "Acteurs et territoires", "L'élevage ovin laitier". Les hypothèses motrices de chaque composante ont permis de dégager les variables influentes et les variables dépendantes pour aboutir à des micros scénarios, ou scénarios partiels, qui après recoupement ont finalement donné les 5 scénarios globaux de la prospective (cf. annexe 1). Ces scénarios ont pour libellé : - La métamorphose - Terroirs et signes de qualité - Reliques et lambeaux - Qualité double : nature et aliment - L'euro cercle pyrénéen
La suite du travail a été de se servir de ces scénarios pour repenser le devenir des races locales, les objectifs de sélection et l'organisation future des outils de sélection.
La traduction génétique en terme d'objectifs, critères et organisation de la sélection est restituée dans les cinq scénarios génétiques, qui correspondent aux scénarios de la prospective et qui sont respectivement : "Manech tête rousse et Lacaune en concurrence", "Trois races locales pour un terroir", "La fin de la sélection collective des races locales", "La diversité des races locales : une chance pour le territoire", "Un seul schéma pour la Latxa et la Manech" (cf. annexe 2).
1.3. Comment utiliser la prospective comme socle d'un outil d'aide à la décision?
1.3.1. Des indicateurs issus des scénarios de la prospective
Les premiers résultats de la démarche de prospective ont été présentés au sein du CDEO, au niveau du GIS, du CNBL (et donc aux autres bassins de production du lait de brebis) puis élargi aux collectivités territoriales, au Conseil Général des Pyrénées Atlantiques lors de la réunion du 20 juillet 2006 à Bayonne au cours de laquelle a été émise la suggestion d'affecter des probabilités de réalisation aux scénarios.
Le groupe ressource a choisi en réponse la construction d'indicateurs devant répondre à deux objectifs : permettre de situer l'avancement dans le temps des scénarios et permettre d'avoir un suivi de la filière, partagé et éventuellement analysée de façon collective.
Plutôt que d'affecter des probabilités d'occurrence aux scénarios, les indicateurs permettent en effet un suivi évolutif de données fournies par les acteurs de la filière eux mêmes. L'objectif étant d'utiliser la prospective comme aide à la décision, il était important que chacun puisse s'approprier et se reconnaître dans l'outil qui allait être créé.
C'est ainsi qu'une première liste de 62 indicateurs classés par thèmes (politiques, produits, actions collectives, espaces et territoires, éleveurs et exploitations et animaux) a pu voir le jour.
1.3.2. Demande du GIS et du groupe ressource pour poursuivre la démarche
Pour la suite de la démarche, l'idée était de concrétiser ces indicateurs sous la forme d'un outil auquel tous les acteurs impliqués auront participé (en fournissant et en validant les indicateurs) et qu'ils pourront utiliser comme appui à l'élaboration de leur stratégie
Cet outil basé sur une grille d'indicateurs devra avoir deux niveaux d'application concrète : - la situation par rapport aux scénarios de la prospective, dans le but notamment d'orienter la génétique grâce aux scénarios génétiques, - un tableau de bord filière, destiné à compléter les observatoires déjà mis en place, permettant de servir de pilote, d'analyse de la situation et de "sonnette d'alarme" pour les acteurs des organisations professionnelles.
L'idée sous jacente est bien d'avoir une mesure de l'efficacité de la filière, synthétique et moins fragmentée, à usage interne mais aussi accessible et utile aux autres acteurs, en particulier les collectivités territoriales. La figure 6 fournit un récapitulatif des étapes de la démarche.
1.3.3. Problématique et hypothèses
La filière se trouve aujourd'hui à un carrefour : - d'un côté, les schémas de sélection ont atteint leurs objectifs initiaux, l'AOC commence à être connue et reconnue sur les marchés, la filière est structurée autour d'organisations professionnelles auprès desquelles les éleveurs s'impliquent. - mais d'un autre côté, le contexte évolue : économique, politique (contexte PAC), sanitaire mais aussi sociétal et environnemental.
Figure 6 : étapes de la démarche prospective / indicateurs de suivi filière
De la prospective, les partenaires du GIS ont retenu un scénario composite consensuel construit essentiellement autour du scénario 2. Mais ils sont aussi conscients, compte tenu des incertitudes actuelles et futures, qu'il faut agir pour rester dans ce scénario ou savoir s'adapter si son maintien s'avère trop problématique.
Dans le but de savoir vers quels objectifs les organismes professionnels et techniques devront s'orienter, la problématique suivante est apparue :
Comment construire un outil permettant de se situer dans les futurs possibles de la filière ? Comment faire en sorte que chacun des acteurs concernés s'y reconnaisse et s'y implique ?
Les hypothèses sur lesquelles s'est appuyé le travail sont les suivantes - il existe un grand nombre de données collectées au niveau national, régional et départemental mais il existe peu de synergies entre elles. - l'accessibilité aux données est un point clef dans la construction d'indicateurs répétables dans le temps. - pour une utilisation collective, l'outil doit à la fois se montrer simple et pertinent.
2. Mise en place d'une grille d'indicateurs issus des scénarios globaux de la prospective
2.1. Situation en avril 2008 : une grille de 62 indicateurs accompagnés de leurs fiches synthétiques
La première liste d'indicateurs (annexe 3) élaborées par le groupe ressource a été présentée au groupe plénier et validé par celui-ci en décembre 2007. Cette liste compte alors 62 indicateurs répartis selon les thèmes suivants : - Politique (16) : indicateurs relavant de l'évolution des aides publiques européennes et locales, - Eleveurs et exploitations (11) : indicateurs relatifs aux systèmes d'élevage, - Actions collectives (11) : permet de mesurer la cohésion de la filière ainsi que la dynamique transfrontalière, - Animaux (4) : indicateurs relatifs à la sélection et au sanitaire, - Produits (16) : partie technico-économique, - Espace et territoire (4) : indicateurs dont le critère est la gestion des territoires concernés par la filière ainsi que leur dynamique et dynamisme.
Pour établir ces indicateurs les membres du groupe ressource se sont partagés les scénarios ou composantes de la prospective. Il peut donc exister des indicateurs redondants. Par ailleurs, ce ne sont pour l'instant que des indicateurs issus d'une réflexion théorique, c'est- à-dire non confrontés à la réalité du terrain. Bien que théoriques, l'attention a toutefois été portée de proposer des indicateurs proches de ceux déjà existants en favorisant au maximum l'accessibilité supposée. Enfin on s'aperçoit que si certains sont bien représentés (Politiques et Produits) d'autres le sont beaucoup moins comme par exemple la partie Espace et Territoire qui ne compte que 4 indicateurs ; l'idée de la construction de l'outil étant notamment d'intéresser les collectivités territoriales au travail, il y avait donc un problème de ce point de vue là.
Des fiches synthétiques accompagnent les indicateurs. Elles permettent de renseigner : - le descripteur : il s'agit du critère que l'indicateur permet de mesurer - le scénario d'origine de l'indicateur - son libellé et son numéro, qui permet une identification plus rapide - le lien avec le scénario d'origine - l'interprétation : c'est le sens que doit prendre l'indicateur pour réaliser le scénario - la valeur aux dates de référence - les limites permettant de mesurer lorsque c'est possible, sinon au moins de connaître les biais de l'indicateur - le lien avec d'autres données ou indicateurs - les différentes sources de données envisageables et leur périodicité quand elle est connue - l'utilité de la donnée actuellement - la catégorie de l'indicateur - les remarques : critiques et compléments apportés par chaque co-constructeur.
2.2. Appropriation des indicateurs
2.2.1. Actualisation des fiches synthétiques et travail autour de la pertinence des indicateurs
Un premier travail pour construire des indicateurs pertinents à partir de l'ébauche qui était déjà en place a été de retravailler le format des fiches synthétiques. Les rubriques concernant les liens des indicateurs aux scénarios ont été conservées. Toutefois, une question se posait quant à définir l'évolution que devait prendre l'indicateur pour réaliser le scénario (rubrique Interprétation) : en effet, cela ne permettait ni de prendre en compte les autres évolutions possibles ni de rendre compte de l'effet de l'indicateur sur les autres scénarios. Deux choix sont effectivement possibles :
- des indicateurs mono scénarios, c'est à dire des indicateurs discriminants et spécifiques d'un scénario, qui permettent d'établir des liens forts avec l'un ou l'autre des scénarios et d'avoir une grille simple à lire. L'inconvénient se situe par rapport à la pertinence du sens que l'on donnera à l'indicateur car un critère donné a une influence sur chacun des éléments de la prospective, à quelques rares exceptions près (indicateur sur les DOCOB ou sur le transfrontalier).
- des indicateurs multi scénarios, dont l'évolution impactera de façon différente (sens, poids) sur la situation par rapport à chacun des 5 scénarios. Le but reste bien d'analyser la réalité pour savoir dans quel scénario on se trouve.
Les fiches synthétiques devant servir de base de travail, et donc permettre de s'orienter vers un choix de pondération comme vers l'autre, il a été décidé de faire figurer l'évolution de l'indicateur et de l'interpréter. Cette interprétation (stable, hausse, baisse, augmentation ou diminution critique, effet de seuil) est estimée à partir de l'évolution de la valeur sur la période de référence.
Choisir une évolution implique un choix de seuils. Ceux-ci sont soumis à la discussion. Dans l'état actuel des fiches synthétiques, il s'agit de choix intuitifs à la seule responsabilité du rédacteur de ce mémoire. Une phase d'appropriation collective ou individuelle sera donc à réaliser.
Les fiches synthétiques ont été détaillées, permettant ainsi d'avoir un état des lieux de l'indicateur. Apparaissent ainsi une définition précise de l'indicateur, incluant la donnée prise en compte et son mode de calcul le cas échéant, la zone de référence sur laquelle porte l'indicateur et la période prise pour mesurer l'évolution. La source de l'indicateur est explicitement mentionnée ainsi que sa périodicité de mise à jour et son accessibilité. A partir de la fiche qui l'accompagne, tout utilisateur doit être en mesure d'avoir les moyens de rentrer en possession de l'indicateur.
Enfin une rubrique " ! " a été ajoutée. Cette dernière entend signaler les valeurs critiques que peut prendre un indicateur, et qui pèseraient fortement sur l'ensemble de l'outil. C'est une sorte de "sonnette d'alarme".
Remaniement des indicateurs :
La liste des indicateurs initiaux du groupe ressource a été redéfinie de façon à exprimer plus clairement certains libellés, éviter les indicateurs redondants, faire face aux manques. Cette étape de construction des indicateurs s'est faite en collaboration avec les rédacteurs référents du groupe ressource et en amont du travail avec les possesseurs de données.
Thème Espaces et Territoires : Les quatre indicateurs existants ne suffisaient pas à rendre compte de la dynamique des territoires concernés par la filière ni de l'impact de celle-ci sur les différents cantons. Les indicateurs de ce thème doivent permettre de mesurer des critères de plusieurs niveaux : environnement, vie sociale, paysages… Dans cette optique, des indicateurs ont été ajoutés : "évolution de la population sur les cantons les plus concernés par la filière", "typologie des cantons", "perturbation du marché des terres agricoles".
Thème Animaux : Ce thème a été ré-intitulé "Races, sciences et techniques" car son objectif est non seulement de permettre une vue d'ensemble de la population de brebis laitières, mais aussi de rendre compte des avancées en terme de sélection et de recherche ; y ont été inclus des indicateurs tels que l'autofinancement du CDEO ou le budget R&D alloué aux races locales.
Indicateurs à problèmes
Certains indicateurs apparaissent avant même de chercher à les renseigner comme nécessitant d'aller plus loin dans la recherche de données adéquates. Le problème peut venir de l'accessibilité de la donnée mais aussi de la mesure que l'on va donner à un indicateur formulé pour un critère sélectionné. En effet, certains intitulés sur le papier ne correspondent pas à une réalité concrète, ou alors qui n'a pas été clairement définie. C'est par exemple le cas de l'indicateur d'embroussaillement : cet indicateur n'avait pas de sources de données clairement identifiées, seulement des hypothèses. Après vérification ou non de ces hypothèses, il a fallu modifier cet indicateur en cherchant le compromis entre la mesure la plus juste du critère et les données existantes et accessibles. Cela pose donc en premier la question de l'identification des possesseurs de données.
2.2.2. Identification des sources de données
Une fois les critères établis, le renseignement des indicateurs nécessite de lister les possesseurs potentiels de données. Ceux-ci peuvent être des experts, c'est-à-dire des acteurs impliqués dans la filière qui sont supposés disposer de la donnée pour le fonctionnement propre de leur structure (exemple du prix du lait de brebis pour l'Interprofession). Il peut également s'agir de structures institutionnelles qui généralement, quand la donnée n'est pas confidentielle, partagent certaines statistiques pour le grand public.
Identifier l'origine des données, au-delà du simple fait de la connaissance de leur existence ou non, conditionne également la question de leur accessibilité. Or, il faut garder en tête que construire des indicateurs doit rester un exercice le moins complexe possible et dans cette optique essayer de simplifier au plus les étapes de construction. Ainsi, si l'on reprend l'exemple de l'indicateur d'embroussaillement, on s'aperçoit que l'idée de partir de l'analyse de
photos satellites apparaît difficile dans le cadre d'un exercice reproductible et désirant s'inscrire dans la durée pour la simple raison que ces photos sont onéreuses, restreintes à une typologie géographique contraignante et sans certitude de reproductibilité. Devant un problème de ce type, il s'agit alors d'envisager d'autres méthodes de collecte d'information : recoupement de différentes sources, évaluation d'experts… On pourra même envisager de créer une nouvelle source de données, si l'on n'a pas d'autre moyen de mesurer un critère donné.
Lors de cette phase de travail, on s'aperçoit pour la majorité des cas que plusieurs sources de données sont disponibles pour un même indicateur. Tout d'abord, il convient d'identifier le possesseur "principal" ou le producteur source de l'info : en effet, c'est souvent un seul et même acteur qui détient la donnée et se charge de la diffuser et de la partager pour des acteurs secondaires situés en aval. On choisira donc en premier lieu ce possesseur principal puisque, à priori, en supprimant les intermédiaires, on supprime également les risques d'accumulation des biais sur la donnée. Mais certaines sources sont indépendantes et détiennent chacune une mesure possible du critère. Deux choix sont possibles :
- soit prendre au minimum deux sources, indépendantes l'une de l'autre pour éviter les risques de consanguinité, de manière à pouvoir mesurer les biais qui existent sur la donnée. Par exemple, pour les indicateurs prenant en compte les effectifs de brebis laitières en Pyrénées Atlantiques, trois sources sont possibles : les données de l'Interprofession ovine laitière 64, les déclarations PBC / PCO et l'IPG (Identification Pérenne Généralisée). Les trois sources comportent des biais connus (éleveurs hors systèmes primes, non adhérents à l'Interprofession, éleveurs avec seulement 3 ou 4 brebis, brebis non traites…) et toutes ne sont pas pérennes (cas des données primes avec le découplage des aides) ou d'un niveau de fiabilité constant dans le temps (IPG). L'idée était de se donner les moyens de ne pas partir sur une source unique qui peut s'avérer fausse dans l'avenir sans moyen de s'en apercevoir.
- soit prendre une source pour un indicateur, de façon à pouvoir d'une part économiser du temps et de l'énergie dans la recherche de la donnée et d'autre part avoir des indicateurs bien spécifiques avec un possesseur unique auprès duquel on pourra négocier la donnée, au vu des biais précédemment évoqués. Ces biais seront partie intégrante de la qualité donnée à la fiabilité de l'indicateur.
Le compromis choisi dans le cadre de la méthodologie proposée ici est de prendre une source principale d'information, la plus exhaustive et la plus légitime possible, et de mentionner les sources secondaires qui permettront de quantifier des évolutions contrastées ou des anomalies sur la donnée. Il faut donc faire un choix sur la source et rapporter dans la fiche synthétique les limites et les alternatives qui s'y rapportent.
2.2.3. Choix d'une typologie spatiale et temporelle de référence
Construire un système d'indicateurs nécessite de poser des bornes, dont les premières correspondent à une zone géographique déterminée ainsi qu'à une échelle de temps sur laquelle on se basera pour la phase de renseignement.
La zone d'étude sur laquelle porte la grille d'indicateurs dépend tout naturellement des objectifs donnés à l'outil lui-même. Dans le cadre du travail présent, le but est de construire un outil pour la filière ovine laitière en Béarn et Pays Basque. Celle-ci est construite autour de différentes échelles : - le contexte national de l'élevage de brebis laitières, et de l'élevage en règle générale. Le monde de l'élevage est ainsi dépendant de la politique agricole européenne et de la politique agricole française appliquées à l'échelon local. C'est pourquoi, notamment dans le thème Politiques, on trouvera des indicateurs dont la portée sera nationale ou européenne (ex : évolution du budget PAC de l'UE). - l'échelle locale, sur laquelle porte directement la filière, ou plus généralement le système à partir duquel sont tirés les critères dont les indicateurs sont la mesure. Il s'agit ici du département des Pyrénées Atlantiques, voire même d'une zone un peu plus restreinte car 80% des éleveurs de brebis laitières sont en zone de montagne. - l'échelle transfrontalière, qui est particulière à notre étude, et autour de laquelle est notamment construite une partie des indicateurs des thèmes Actions Collectives et Politiques. La zone de référence prise en compte sera donc le département des Pyrénées Atlantiques, voire uniquement les cantons les plus concernés par la filière pour certains indicateurs du thème "Espace et Territoire" (figure 7). Les cantons pris en compte sont ceux détenant au moins 10 élevages de 25 brebis laitières minimum, sur base du RA 2000.
Une fois les seuils spatiaux déterminés, il convient d'accorder toute son importance au choix de la période de référence sur laquelle va porter l'étude. Dans le cas d'indicateurs de suivi, comme c'est le cas ici, cette période doit être suffisamment étalée pour mesurer des évolutions sensibles et pérennes. Sensibles, car certains indicateurs ne bougent significativement que sur une période donnée (comme la variation du nombre de brebis par exemple) et pérennes, car les évolutions du monde agricole sont soumises à de fortes fluctuations saisonnières (évolution de la part de fourrage acheté par exemple), ce qui empêche de prendre un pas de temps d'une année. Il a donc été convenu de prendre un délai d'au moins 5 ans et la période 2000-2007 a semblé la plus judicieuse : - en terme d'accessibilité : les statistiques 2007, voire 2006, sont pour une large part accessibles à cette date et celles d'avant 2000 difficiles à manier, parfois à retrouver, en raison de leur existence ou non, mais aussi des changements de logiciels et de modes de traitements des données qui font que l'on n'aurait pas retrouvé les mêmes critères qu'aujourd'hui. - En terme de représentativité, puisque les dernières mutations du monde agricole que ce soit au niveau des aides publiques (réforme de la PAC) ou du sanitaire (tremblante, agalaxie contagieuse) ont eu lieu durant cette période.
Le choix de la période 2000-2007 implique une recherche de la variation de valeur de l'indicateur sur ce pas de temps mais pas nécessairement son obtention, chaque indicateur ne pouvant avoir une date et un délai unique car cette date est forcement variable. Par ailleurs, si ces seuils temporels sont fixés pour l'étude, les indicateurs sont destinés à être renseignés de façon périodique, pour avoir une analyse des évolutions au fil du temps.
Figure 7 : cantons les plus concernés par la filière (au moins 10 élevages de 25 brebis laitières par canton) source RA 2000
2.3. Renseignement des indicateurs
2.3.1. Contacts avec les fournisseurs de données
Le renseignement des indicateurs passe par une phase de recueil des données que l'on sait ou que l'on suppose exister pour la mesure d'un critère ; cette phase est également l'occasion de valider les indicateurs choisis par les experts contactés qui peuvent être des professionnels de la filière ou des décideurs (élus) au niveau des territoires par exemple.
Les données peuvent être issues : - de base de données institutionnelles déjà existantes : INSEE, indicateurs de la DIACT - de données produites par les organisations professionnelles : suivis d'activité, tableaux de bord internes - d'estimations à dire d'experts : ces estimations sont corroborées par des tendances connues mais pas forcement traduites par des chiffres. Ainsi, pour l'indicateur de pression sur les milieux, on mesure un critère d'embroussaillement des territoires par des variables corrélées : pratiques d'écobuages, nombre d'éleveurs et d'animaux, girobroyage… - d'enquêtes auprès des fournisseurs supposés.
A partir du panorama des acteurs et des parties prenantes de la filière, on identifie les principaux fournisseurs potentiels de données. La méthode de contact choisie est simple : présentation de la démarche et de la demande par téléphone et message mail, avec envoi des principaux documents permettant de comprendre le travail entrepris : scénarios de la prospective et liste d'indicateurs.
Ce premier contact doit être suivi d'un entretien, lorsque cela est possible, de façon à discuter de façon plus efficace autour de la pertinence des indicateurs et les modifier le cas échéant. Au-delà de cela, l'entretien est l'occasion d'intégrer les interlocuteurs à la démarche future, thème abordé dans la 3 ème partie de cette étude. Les entretiens sont non directifs.
Ce travail n'est pas de moindre importance ; il demande en effet du temps et de l'énergie pour mobiliser des acteurs souvent confrontés à des réalités de terrain dont la gestion doit être immédiate, comme c'est le cas de l'agalaxie contagieuse aujourd'hui, situation de crise pour chacun des professionnels de la filière. Les questions plus prospectives, de long et moyen terme, sont alors souvent reléguées au second plan, d'autant plus lorsqu'elles ne présentent pas de retombées concrètes et immédiates.
La liste de contacts établie (cf. annexe 4) permet d'identifier : - la qualité professionnelle des interlocuteurs - les niveaux hiérarchiques et donc les capacités à agir en tant que décideur - l'intérêt porté à l'étude : du fournisseur de données unique à la partie prenante. Par approfondissement des contacts, l'idée est aussi de savoir si l'interlocuteur sera à même de fournir la donnée sans que cela ne nécessite un effort trop important de l'organisme chargé de la récolter.
2.3.2. Appropriation de la grille par les organismes concernés
La phase de renseignement des indicateurs permet de les remodeler et d'avoir une grille pertinente par modification du critère à mesurer, ajout d'indicateurs manquants selon les acteurs concernés, suppression d'indicateurs inutiles ou dont la mesure est inexistante.
Les principales modifications, par thème, apportés à la liste 0 d'indicateurs (cf. annexe 3) par les interlocuteurs sont présentées ci-dessous.