Guadeloupe Vol
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CARIBBEAN FOOD CROPS SOCIETY SOCIETE CARAÏBE POUR LES PLANTES ALIMENTAIRES Twenty fifth Annual Meeting 1989 25e CONGRES ANNUEL Guadeloupe Vol. XXV D'U N ELEVAGE INTRODUIT AU SYSTEME AGRAIRE GUYANAIS J.P. GACHET SAD-GUYANE Centre de Recherches agronomiques des Antilles et de la Guyane BP 709 97387 KOUROU CEDEX I - INTRODUCTION En 1975 lorsqu'est lancée «l'OPERATION GUYANE»(BUMIDOM, 1975, 1976) qui, rappelons-le visait, sur la base d'une émigration massive, à créer en l'espace de dix ans, 5 000 emplois dans les secteurs de l'agriculture et de la forêt et 5 000 autres emplois dans les secteurs de l'industrie du bois, des mines et des services, la GUYANE se présente ainsi : - 55 000 habitants dont 60 % concentrés dans l'île de CAYENNE - 3 750 ha de surfaces cultivées dont 62 % étaient occupés par des cultures annuelles pratiquées dans le cadre de l'abattis itinérant derrière défriche forestière, - 2 000 têtes de bovins qui assuraient environ 5 % de la consommation locale qui était satisfaite par des importations de métropole et de différents pays latino-américains. L'élevage bovin à viande vadevenir, un élément central de ce qui s'appellera bientôt le Plan Vert. Cet élevage se constituera sur la base d'éléments importés : bétail, semences, matériel et d'un certain nombre de migrants. Cet élevage est endifficulté depuis le tout début de sa mise en place. Celles- ci n'ont fait que s'exacerber et se généraliser au fur et à mesure que les installations se multipliaient et que les financements se tarissaient. Du fait de la très grande diversité de son peuplement, de la multiplicité des itinéraires qui ont conduit en GUYANE, dans l'agriculture et à la pratique de l'élevage bovin, on peut mettre en évidence une très grande diversité de modalités d'émergence de cet élevage et de son insertion dans le système agraire guyanais. L'analyse fine de cette diversité devrait nous permettre, c'est ma conviction, de déterminer à quelles conditions techniques, éco- nomiques, sociales et humaines un nouveau système technique, un nou- veau système agraire peuvent émerger et se reproduire dans un territoire isolé mais ouvert à de nombreux courants migratoires. 104 II - PREMIERE APPROCHE DE L'ELEVAG E BOVIN VIANDE 21 Répartition régionale des troupeaux et origine des éleveurs Nous utilisons les derniers inventaires réalisés pour l'ensemble du cheptel et qui datent de fin 1986. (tableau 1 et figure 1). Nous nous limitons aux troupeaux ayant 10 femelles et plus soit environ les 2/3 des exploitations ayant des bovins-viande et près de 99 % des effectifs de femelles et toutes catégories. Troupeaux de plus de 100 femelles : ils sont au nombre de 25 et détiennent 71,6 des femelles et 70 % d'entre eux sont situés à l'Ouest de CAYENNE. 64 % de ces troupeaux appartiennent à des migrants d'origine française dont la moitié est groupée dans les trois communes de MACOURIA, MONTSINERY et KOUROU. 24 % appartiennent à des Guyanais et sont situés pour les 2/3 à l'Est de CAYENNE. Troupeaux de 50 à 99 femelles : au nombre de 17 ils regroupent 17,9% des femelles. Il y a parmi eux une majorité d'éleveurs guyanais dont la moitié est installée sur la commune de ROURA, au plateau de Nancibo, périmètre aménagé dans des conditions discutables au début des années 80. Troupeaux de 10 à 49 femelles : au nombre de 31 ils rassemblent 9,6 % des femelles. Ils appartiennent pour les 2/3 à des Guyanais et les 2/3 de ces élevages sont situés sur les communes de MONTSINERY, MACOURIA, KOUROU, SINNAMARY et IRACOUBO qui ont été dans le passé d'im- portantes régions d'élevage. 22 - Liaison de l'élevage bovin-viande avec d'autres productions et d'autres activités Nous nous sommes limités aux exploitations ayant un troupeau allaitant de plus de 50 femelles car nous ne disposions pas d'une connaissance suffisante pour l'ensemble du groupe ayant de 10 à 49 femelles. On observe : -12 exploitations seulement sur 42 sont spécialisées dans l'élevage et elles possèdent près de 30 % des femelles. Huit d'entre elles ont un effectif de plus de 100 femelles (dont quatre de plus de 200) et sept appartiennent à des migrants et à une ferme-pépinière, 105 Effectifs femelles au 31/12/86 ST LAURENT IRACOUBO KOUROU REMIRE REGINA TOTAL % ΜΑΝΑ SINNAMARY MACOURIA MATOURY St GEORGES > 100 femelles % MONTSINERY % Nombre d'élevages 6 2 10 3 2 25 34,2 Effectifs 1235 «.Ο 459 9,3 2097 42,5 780 15,8 367 7,4 4938 72,5 Origine des lCG,3MFxx 2 MFx 1 CG, ICA 2 CG, 3MFx 2 CG 6 CG 1CA éleveurs 2 MF S MF ' 16MF, 2ME >50 <100 femelles Nombre d'élevages 4 3 3 6 I 17 23,3 Effectifs 298 24,4 230 18,9 206 16,9 432 35,4 53 4,3 1219 17,9 Orgine des éleveurs 1 CG,2 MF, 2 CG, 1 MF, 1 CG, 2 MF 5 CG, 1 ME 1 CG 10 CG, 5 MF 1 ME 2 ME 10<50 femelles Nombre d'élevages 4 7 14 5 1 31 42,5 Effectifs 88 13,5 176 27,0 239 36,7 108 16,6 41 6,3 652 9,6 Origine des 3 CG, 1 MF 6 CG, 1 CA 8CG.1 CA, 5 CG 1 MF 20 CG,2 CA éleveurs 5 MF 7 MF Origine des éleveurs : χ dont 1 Ferme Pépinière 73 100 xx dont 2 " " 6809 100 CG : Créoles Guyanais CA : Créoles Antillais MF : Migrants Français (ont été intégrés dans cette catégorie les différentes fermes pépinières) ME : Migrants Etrangers figure 1 LOCALISATION DES ELEVAGES* BOVINS A VIANDE SURINAM ORIGINE DES ELEVEURS riz AMARY Maroni, origine des ιleveur s 4^ 1 1 crιole s guyanais β® ) 2 crιole s antillais 3 migrants français 4 migrants étrangers autres formes d'activité agricole • abattis amérindiens * abatti s boni s (rιfugiιs ) -^-villag e h'mon g • effectif de * jardin s crιole s haοtien s femelles >1 0 semences B ^ 'anrin llf PI ire; oVoduits veto - le troupeau allaitant est associé dans des proportions assez égales soit à un autre atelier animal (8 cas) qui est de nature variable, soit à une production végétale (10 cas) elle aussi variable (le citron vert, ou lime, était une production promue par le Plan Vert). Dans 3 cas l'élevage a été installé dans le cadre d'une exploitation plus ou moins ancienne. - dans 9 cas l'élevage est associé à une activité extra-agricole et pour 5 d'entre eux cette activité préexistait à l'introduction de l'élevage. Dans la limite des informations disponibles nous estimons sue la quasi totalité des troupeaux ayant de 10 à 49 femelles sont associés à une ou plusieurs autres productions végétales et animales et/ou à une activité extra-agricole et ce quelle que soit l'origine des agriculteurs. 23 - Projets et itinéraires Depuis bientôt deux ans les éleveurs sont confrontés à une crise aiguë, financière et commerciale. Face à cette crise les éleveurs ont développé des stratégies d'adaptation que nous avons résumées dans le tableau 3. Là encore nous avons du nous limiter aux exploitations ayant plus de 50 femelles sur lesquelles nous disposions d'un flux régulier d'informations. Seuls 8 éleveurs - dont 6 migrants d'origine française - sur 42 ont pris des initiatives diverses qui expriment qu'ils ont encore un projet sur leur élevage et leur exploitation. Ils possédaient fin 86 près de 20 % des effectifs de femelles, 4 parmi eux avaient des effectifs de plus de 200 femelles. Trois seulement parmi eux se consacraient exclusivement à l'élevage. Les initiatives prises en matière d'élevage ont été diverses mais ont concerné principalement la commercialisation. Douze éleveurs n'ont pris aucune initiative repérable quant à l'évolution de leur élevage. Mais certains d'entre eux ont introduit de nouvelles produc- tions (lapin, ovins, maraîchage par exemple) ou ont diversifié leurs activités en profitant des opportunités créées par la relance spatiale et le démarrage de grands chantiers (transport, aménagement de pistes). Ces diverses initiatives ont été principalement le fait de migrants. Enfin pour faire face aux difficultés et obtenir un peu de trésorerie de subsistance sans compromettre totalement l'avenir, 13 éleveurs ont décapitalisé plus ou moins fortement. Ce mouvement a lourdement pesé sur les cours des animaux. 108 Tableau 2 : Place de l'élevage bovin dans des systèmes de production et d'activités Effectifs femelles Bovin-Viande Bovin-Viande Bovin-Viande Bovin-Viande Bovin-Viande au 31/12/86 seulement Product, animales Product, végétales + + >100 PA+PV Activités non agricol 6 créoles Guyanais 1 1 2 2 (caprin) citrons verts (import) 1 Créole Antillais 1 (porcs, ovins, caprins volailles,maraîchage agrumes) 16 Migrants Français 7xx 4x 3x 2 (2 porcs, 1 ovin, 1 citrons verts (salariat, pêche) aquaculture) 2 Migrants Etrangers 1 1 ovin (entreprise déforestag 10 créoles Guyanais 4 3 1 2 (canne, poivre, (porc, maraîchage) (bâtiment immobilie citron vert) 5 Migrants Français 2 1 2 (lait, porc) (lapins, maraîchages) (service, hôtellerie 2 Migrants Etrangers 2 (riz, maraîchage) TOTAL 12 28,6 % 8 19 % 10 23,9 % 3 7,15 % 9 21,4% Nb de femelles 1832 29,7 % 1325 21,5 % 1214 19,7% 382 6,2 % 1421 23 % concernées Effectifs bovins totaux au 31/12/86 3368 26,4 % 2405 18,8 % 2373 16,6 % • 754 5,9 % 2959 23,2 % χ Dont 1 Ferme-pépinière xx Dont 2 Ferme-pépinière 109 Tableau 3 : Projet sur lélevage bovin viande et évolution des activités Attitude concernant l'élevage Diversification Effectifs femelles au Initiative en matière de Statuquo Décapitalisation Disparition Autres Autres 31/12/1986 production et /ou de productions activités commercialisation >100 Créoles Guyanais 2 3 1 1 Créoles Antillais 1 Migrants Français 5 5 4 2x 1 3 Migrants étrangers 1 1 2 >50 <100 Créoles Guyanais 3 3 4 Créoles Antillais Migrants Français 1 3 1 1 2 Migrants Etrangers 2 Total 8 19% 12 28,5 % 13 30,95 % 9 21,4% 2 8 Effectifs femelles 1612 26,1 % 1657 26,9 % 1777 28,8 % 1128 18,3% concernées t dont 1 ferme pépinière 3 éleveurs ont investi dans l'achat d'une boucherie 5 éleveurs ont investi dans l'achat ou l'aménagement d'un véhicule pour le transport d'animaux 5 éleveurs dont importé des reproducteurs Limousins 110 Enfin 9 éleveurs ont cessé toute activité et ont liquidé leur cheptel.