RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE

Honneur– Fraternité– Justice

Ministère de l’Environnement et du Développement Durable

Cellule de Coordination du Programme National Changement Climatique

FINANCE PAR LE READINESS Version finale DU FONDS VERT POUR LE CLIMAT

Mai 2020 Préface

En Mauritanie, bien que les émissions de gaz à effet de serre (GES) demeurent très faibles, la tendance observée depuis 2015 est à l’augmentation. Les effets déjà perceptibles du changement climatique (sécheresses, inondations, insécurité alimentaire, érosion de la biodiversité, recul du trait de côte), affecte les principales ressources naturelles et les écosystèmes, déjà fortement dégradés sous l’effet de la pression anthropique. Les populations rurales dont les moyens d’existence sont tributaires de ces ressources sont les plus touchées. Pour faire face à ces défis, le pays s’est engagé, dans le cadre de sa contribution déterminée au niveau national à réduire de 22% ses émissions de GES d’ici 2030. Cette ambition repose essentiellement sur le développement des énergies renouvelables (60% du mix énergétique en 2030), le transport de masse et le programme national de reboisement (3000 ha/an). Les priorités nationales en matière d’adaptation portent sur la protection des villes du littoral contre les risques d’immersion marine, la restauration de la biodiversité et des écosystèmes, le développement de l’agroécologie, l’accès à l’eau et le renforcement de la résilience des populations vulnérables. Pour garantir ce niveau d’ambition en matière d’adaptation, la Mauritanie devra investir plus de 9,37 milliards de dollars avec l’appui de la communauté internationale. Pour autant, les défis persistent pour asseoir une vision du développement plus intégrée et cohérente, à même de placer notre pays sur une trajectoire sobre en carbone et résiliente au climat. Dans ce sens, les efforts doivent être orientés vers une meilleure prise en compte des besoins d’adaptation et des objectifs d’atténuation dans la Stratégie Nationale de Croissance Accélérée et de Prospérité Partagée (SCAPP, 2016-2030) qui constitue le cadre national de référence pour la planification du développement du pays. L’intégration de la dimension climatique dans les stratégies sectorielles et locales devrait également être améliorée. Le Ministère de l’environnement et du développement durable (MEDD) a bénéficié du programme de préparation « Readiness » du FVC qui vise le renforcement de l’engagement et des capacités des parties prenantes, y compris l’Autorité Nationale Désignée, en vue d’améliorer l’accès aux financements climatiques. Ce programme Readiness a aussi, permis d’élaborer le programme-pays pour le Fonds Vert Climat que j’ai le plaisir de vous présenter ici. Il s’agit d’un cadre de partenariat stratégique qui fixe les priorités nationales en matière de lutte contre le changement climatique pour les six prochaines années (2020 -2025). Ces priorités concernent tous les secteurs vulnérables et/ou émetteurs de GES tels que l’agriculture, l’élevage, l’environnement, la pêche, l’habitat, l’hydraulique, le transport, et l’énergie. Ce programme a été élaboré selon une démarche participative de consultation avec les principaux acteurs publics, le secteur privé et la société civile qui a permis d’identifier un portefeuille de projets prioritaires.

1 J’ai bon espoir que ce programme-pays nous permette d'accéder à des ressources importantes pour financer nos priorités d’investissement en matière d’adaptation et d’atténuation et soutenir ainsi la réalisation de la Contribution déterminée nationale qui est l’instrument clé de la mise en œuvre de l’Accord de Paris.

Marieme Bekaye

Ministre de l’Environnement et du Développement Durable

2 Théorie de Changement du Programme Pays de la Mauritanie au GCF

Figure 1 : Théorie de changement du PPM

3 Fiche signalétique pays

Président de la République MOHAMED OULD CHEIKH EL GHAZOUANI

Premier Ministre Ismaïl Ould Bedda Ould Cheikh Sidiya

Ministre de l’Environnement et du Développement Durable Marieme Bekaye

GCF NDA/ Focal point / CCPNCC Sidi Mohamed El Wavi

Données physiques Superficie 1 030 700 km2 Population (ONS ,2016) 3 805 6391 (2016) – 4,42 Mo2 (2017) Projections 5 Mo en 2030 et 7,4 en 20503 Accroissement de la population urbaine 4,4% par an

Façade maritime Environ 754 km Climat Saharien au nord et sahélien au sud, généralement chaud et sec, doux en bordure de l'Océan Atlantique avec quatre mois de saison de pluie (de juin à septembre) Précipitations annuelles moyennes : 109,9 mm en 2014 Terres agricoles (ha) Terres irrigables 137 000 Cultures extensives pluviales 250 000 Décrue (naturelle et contrôlée) et derrière 100 000 barrages Horticulture 12 000 Oasis 19 687 Environnement Forêts 2200 km2 Biodiversité . Parc National du Banc d’Arguin, PNBA . Parc National du Diawling, PND . Parc National d’Awleygat, PNA Réserves de biosphère 0,7 % du territoire national - Réserve biosphère transfrontalière Mauritanie-Sénégal Emission des gaz à effet des serres (Année 2015)

1 Annuaire statistique 2016, Direction des statistiques économiques et des comptes nationaux, Service des statistiques générales et de l’environnement, Office national de la statistique, Ministère de l’économie et des finances. 2 https://databank.worldbank.org/data/views/reports/reportwidget.aspx?Report_Name=Country Profile&Id=b450fd57&tbar=y&dd=y&inf=n&zm=n&country=MRT 3 id. no.1

4 Emissions anthropiques nettes de gaz à 9944,618 Eq-CO2, soit 2,5 tonnes Eq-CO2 par habitant effet de serre, GES Emissions secteur de l’AFAT 6537,452 Gg Eq-CO2 soit 65,74% Emissions du secteur de l’énergie 3307,944 Gg Eq-CO2 soit 33,26% Emissions Déchets 0.78% Emissions procédés industriels et utilisation 0.22% des produits, PIUP Données économiques Taux de chômage estimé (2014) 12,85% (enquête EPCV) et 10,1% en 2012 PIB4 5,02 milliards de $US dont 23% secteur agricole, 28% industrie, 48% services ;42% export et 69% imports Donnée de base 20165 (en million MRO) Balance commerciale - 175 408,7 Exportations 494 405,3 Importations -669 813,9 Services et revenus (nets) -159 166,7 Transferts courants 86 625,4 Solde des transactions courantes -247 950,0

Pauvreté6 Indices Années 2000 2004 2008 2014 Seuil de pauvreté (en milliers de MRO) 72,6 94,6 129,6 169,45 Incidence de la pauvreté (global, %) 51 46,7 42 31 Profondeur de la pauvreté (global, %) 19,3 15,3 14,5 9,4 Sévérité de la pauvreté (global, %) 9,6 6,9 6,9 4,1 Indice de Gini 39 39,3 38 34 Incidence de la pauvreté à Nouakchott (%) 29,2 25,9 15,6 14,4 Incidence de la pauvreté en milieu urbain (%) 28,5 28,9 20,8 16,7 Incidence de la pauvreté en milieu rural (%) 66,2 59 59,4 44,4

4 https://databank.worldbank.org/data/views/reports/reportwidget.aspx?Report_Name=CountryProf ile&Id=b450fd57&tbar=y&dd=y&inf=n&zm=n&country=MRT 5 Annuaire statistique, 2016 6 id. no. 1 et 8

5 Résumé analytique

Le programme pays de la Mauritanie (PPM) au Fonds Vert pour le Climat (GCF) est le cadre de partenariat stratégique d’échanges et de concertation entre le pays et le Fonds. Il guide la mobilisation des ressources du GCF devant contribuer au financement des activités d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre et d’adaptation au changement climatique en Mauritanie durant les six prochaines années (2020-2025).

Le programme-pays a été élaboré dans le cadre d’un projet Readiness, financé par le GCF et coordonné par la Cellule de Coordination du Programme National de Changement Climatique (CCPNCC). Il a impliqué l’ensemble des parties prenantes du pays, selon un démarche en trois étapes qui a comporté : (i) une analyse des priorités du pays telles qu’inscrites dans les stratégies et cadres de développement et de développement durable ; (ii) la consultation des parties prenantes lors d’un atelier de travail et de plusieurs réunions bilatérales ; et (iii) un atelier de concertation avec les Parties Prenantes dont une journée d’analyse des projets et programmes collectés et une journée de validation des projets retenus.

Le PPM est établi pour une période de six années, de 2020 à 2025, pour cadrer avec les objectifs de développement du pays et les échéances internationales de mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable. Il fera l’objet d’une évaluation à mi-parcours en 2022 pour tirer les leçons utiles de deux années de mise en œuvre et pour prendre les mesures nécessaires pour adapter le PPM aux évolutions notamment en termes de préparation des parties prenantes à l’accès aux financements climat.

En effet, l’élaboration du programme pays a révélé des besoins importants se rapportant à la poursuite des activités de renforcement des capacités autant de la CCPNCC que des autres parties prenantes impliquées dans l’adaptation et l’atténuation du changement climatique. Ces renforcements de capacité concernent autant les ressources humaines que les données scientifiques relatives à l’étude et au suivi du climat et de ses évolutions.

Trente-trois projets ont été collectés auprès des parties prenantes. Ces projets ont été évalués au regard des critères d’investissement du GCF et de critères spécifiques nationaux, en particulier, l’identification d’une entité accréditée et le degré de maturité du projet, de l’idée à la note conceptuelle ou/et le document de projet. Il en a résulté un portefeuille de 15 projets dont les notes conceptuelles respectives ont été élaborées ou sont en cours d’élaboration avec des entités accréditées déjà identifiées.

Le PPM comprend également un portefeuille de six activités de Readiness pour répondre aux besoins de renforcement des capacités de la CCPNCC, de renforcement des connaissances sur le climat et sur le secteur de l’eau, la préparation et la structuration de la société civile et du secteur privé en termes d’accès au GCF.

Au regard du profil de développement du pays, le portefeuille de projets du PPM est essentiellement constitué de projets d’adaptation et les instruments financiers sont quasi-exclusivement des demandes de dons.

Les projets d’adaptation sont pour la plupart dans le secteur de l’agriculture et des ressources en eau ; quatre projets visent l’adaptation et l’atténuation toujours essentiellement dans le secteur agricole et de l’élevage avec des composantes d’introduction des énergies renouvelables, et un projet vise l’atténuation. C’est un projet régional porté par la BIRD sur l’électrification hors réseau.

Le plan d’action du PPM est planifié sur deux années, 2020 et 2021. Ce plan d’action comprend les activités de Readiness pour 2 millions de $US, les appuis à la préparation de projet pour 5,5 millions

6 de $US et les investissements pour 180,5 millions de $US, soit un total général de 188 millions $US sur les deux années.

La Mauritanie est, par ailleurs, impliquée dans trois projets régionaux portés par la Banque mondiale/BIRD, le FIDA et l’OSS. La partie du budget allouée à la Mauritanie n’est pas comprise dans le budget du PPM, car cette information n’a pas été obtenue à l’heure où nous finalisons ce programme.

Le PPM sera suivi à l’aide d’un set d’indicateurs de résultat et une évaluation sera initiée dès le second semestre 2022. Cette évaluation à mi-parcours doit permettre d’actualiser le programme et de définir le plan d’action pour les deux années suivantes au regard de l’état d’avancement de l’élaboration et de maturation des documents de projets et programmes, les résultats des appuis préparatoires et ceux des activités de préparation du pays à l’accès au financement du GCF, en particulier, et climatique, en général.

Profil du développement de la Mauritanie

Au bout de quinze années de mise en œuvre de cadres stratégiques de réduction de la pauvreté, la Mauritanie a accompli des progrès significatifs dans la voie de développement socio-économique. Le taux de pauvreté n’a cessé de diminuer, passant de 51% en 2000 à 31% en 2014. L’indice de développement humain a évolué, lui aussi, de 0,347 en 1980 à 0,506 en 2014 ; il est classé 161ème sur 195 pays en 20187. L’accès aux services de base s’est nettement amélioré.

Pour autant, les défis persistent. Ils ont été à la base de la Stratégie Nationale de Croissance Accélérée et de Prospérité Partagée (SCAPP, 2016-2030) qui a pris en compte les forces et les faiblesses identifiées et s’est défini trois leviers convergents comme objectifs stratégiques :

. Promouvoir une croissance forte, inclusive et durable ; . Développer le capital humain et l’accès aux services sociaux de base ; . Renforcer la gouvernance dans toutes ses dimensions. La vision d’avenir, intitulée « la Mauritanie que nous voulons en 2030 » est concrétisée en trois plans quinquennaux dont le premier plan d’actions, 2016-2020, comporte 15 chantiers stratégiques et 59 interventions prioritaires.

Au regard des réalisations, il apparaît que la politique économique menée au cours de la période 2016-20188 a permis de juguler l’inflation et de contenir l’impact négatif du secteur extractif sur le reste de l’économie, à travers la redynamisation du secteur non extractif.

La SCAPP est une stratégie parapluie qui englobe tous les secteurs de développement du pays ; elle constitue le cadre de référence et de cohérence des politiques de développement socio-économique durable du pays : elle a pris en compte, dans son élaboration, des stratégies et plans d’action sectoriels existants. Les provisions de ces cadres stratégiques relatifs au CC concernent, en général et plus particulièrement, l’adaptation au changement climatique ; elles s’inscrivent, pour la plupart, dans les axes stratégiques de préservation, restauration et protection des ressources naturelles.

Sur le plan institutionnel, les Départements sectoriels en charge de ces stratégies sont étroitement impliqués dans le programme national sur le changement climatique ; ils sont représentés dans la task-force à travers les points focaux sectoriels qui ont participé au processus d’élaboration du

7 http://hdr.undp.org/sites/default/files/hdr_2019_overview_-_french.pdf, page 30 8 Rapport intermédiaire de mise en œuvre de la SCAPP durant le biennium 2016-2017

7 programme pays GCF par leurs contributions aux ateliers de travail organisés et aux réunions bilatérales.

Profil climatique de la Mauritanie

Pays Non Annexe 1 de la CCNUCC, la Mauritanie appartient à la zone du Sahel africain la plus touchée par les sécheresses récurrentes depuis 1968. La désertification qui en a résulté est d’autant plus forte que l’effet du climat, conjugué à l’action de l’homme, a entraîné des conséquences directes sur un milieu déjà très précaire. La vulnérabilité du pays au changement climatique touche l’ensemble des secteurs vitaux de l’économie nationale.

En ratifiant la CCNUCC, la Mauritanie s’est engagée résolument dans le processus mondial de lutte contre le réchauffement climatique par la limitation des émissions de GES et la mise en place de stratégies d’adaptation compatibles avec sa politique de développement durable.

En 20189, le total d’émissions de GES de la Mauritanie est estimé à 9944,618 Eq-CO2, soit 2,5 tonnes Eq-CO2 par habitant. Ces émissions sont négligeables par rapport aux émissions globales mondiales, elles n’en représentent que 0,015%.

La plus grande contribution à ce total d’émissions provient de l’AFAT et de l’énergie. Ces deux secteurs totalisent 99% des émissions. Les secteurs déchets et « procédés industriels et utilisation des produits » (PIUP) sont des émetteurs marginaux, comparables avec les deux secteurs précédents, avec respectivement 0,78% et 0,22%.

Le méthane (CH4) est le premier GES émis en Mauritanie avec 210,904 Gg de CH4, soit 5272,60 Gg Eq- CO2, ce qui représente 53,02% des émissions. Le dioxyde du carbone (CO2) occupe la deuxième place avec une émission de 2819,49 Gg, soit 28,35% de l’émission totale. Il est suivi par l’hémioxyde d’azote (N2O).

Les émissions des gaz à effet de serre direct, exprimées en termes de potentiel de Réchauffement Global(PRG), sont globalement en nette progression, passant de 3481,213Gg Eq-CO2 en 1990 à 9944,618 Gg Eq-CO2 en 2018, soit une augmentation de 185,67%.

Le taux moyen d’augmentation annuel était de 3,4%, cette allure étant largement supérieure au taux de croissance démographique annuel de la population qui était pour la même période de 2,7%. Cet écart s’explique par la politique publique d’amélioration de l’accès aux services de base des populations rurales. Cette tendance est plus marquée dans les émissions sans AFAT avec un taux moyen annuel de 4,3%. Cette évolution rapide des émissions est principalement liée à celle du CO2.

Pour contrecarrer cette évolution, la SCAPP prévoit le renforcement du mix énergétique par l’augmentation de la part des énergies renouvelables, notamment dans le milieu rural à travers l’installation de pompes solaires et dans la consommation urbaine par le renforcement des parcs éolien et solaire des villes de Nouakchott et . De même, la SCAPP prévoit un chantier prioritaire de développement des ressources ligneuses, d’une part, par un reboisement massif et, d’autre part, par leur préservation en remplaçant le bois-énergie par le gaz butane et rendre ainsi aux ressources forestières leur fonction de puits de carbone.

Cette orientation se retrouve dans le portefeuille de projets du PPM dont la plupart des projets se rapportent à l’agriculture, à l’élevage et à l’accès à l’eau, avec des composantes d’introduction des énergies renouvelables pour l’exhaure.

9 Second rapport national de mise à jour des inventaires des gaz à effet de serre – BUR2

8 Par sa Contribution Déterminée Nationale, la Mauritanie s’est engagée à participer pleinement à l’effort de la communauté internationale, en mettant à disposition, sous forme conditionnelle, un potentiel d’atténuation d’environ 33,56 millions de tonne Eq-CO2, soit 22,3%par rapport aux émissions projetées à la même année, selon le scénario de référence (cours normal des affaires), pendant la période 2020-2030.

Pour réaliser ces ambitions d’atténuation des GES en 2030, la Mauritanie aura besoin d’une enveloppe financière globale de 9,3 milliards de Dollars US dont 88%, équivalent à 8,2 milliards de Dollars US, devra provenir de l’appui international.

En matière d’adaptation, les besoins en financement sont de 9,4 milliards de Dollars US.

Le profil climatique de la Mauritanie fait ressortir des besoins importants en termes de renforcement des capacités en matière de collecte, traitement et analyse des données météorologiques et climatiques, et d’études de la vulnérabilité des populations et des secteurs de développement, pour appuyer la prise de décision en matière de priorités d’adaptation et d’atténuation.

La Mauritanie a, par ailleurs, élaboré son évaluation des besoins en technologies pour l’atténuation et pour l’adaptation. Les techniques nécessaires y sont définies et priorisées. Le budget nécessaire est estimé à 776,4 millions de $US pour l’adaptation et 269 millions de $US pour l’atténuation.

9 Table des matières

PREFACE------1 RESUME ANALYTIQUE ------6 INTRODUCTION GENERALE------15 I- TRAJECTOIRE DE DEVELOPPEMENT DURABLE, SOBRE EN CARBONE ET RESILIENT AU CLIMAT, DE LA MAURITANIE ------18

1.1. PROFIL DEVELOPPEMENT ------18 ------18 ------19 1.1.1. Situation macro-économique générale A- Présentation de la SCAPP ------19 1.1.2. La SCAPP, cadre stratégique global de développement du pays B- Bilan de mise en œuvre du premier plan d’action de mise en œuvre de la SCAPP------22 C - Prévisions 2020-2025------26 D- Besoin de financement du plan d’action de la SCAPP------26 E- La SCAPP et les autres stratégies sectorielles ------27 1.2. PROFIL CLIMATIQUE------28 ------28 ------30 1.2.1. Emissions de gaz à effet de serre et secteurs émetteurs ------32 1.2.2. Tendances des émissions ------34 1.2.3. Ambitions d’atténuation de la Mauritanie ------37 1.2.4. Vulnérabilité au changement climatique 1.3 LES REPONSES DE LA MAURITANIE AU DEFI DU CHANGEMENT CLIMATIQUE------38 1.2.5. Ambitions de la Mauritanie en matière d’adaptation 1.3.1 Cadres nationaux------38 1.3.2 Engagements régionaux------45 1.3.3 Accès aux financements------45 1.4 DEFIS ET OPPORTUNITES------46 II- LE PROGRAMME PAYS ET LES ENGAGEMENTS AVEC LE GCF ------48

2.1. LES DISPOSITIONS INSTITUTIONNELLES ------48 2.2 ROLE ET CONTRIBUTIONS DES PRINCIPALES PARTIES PRENANTES A L’ELABORATION DU PPM------50 2.3 IDENTIFICATION DES PRIORITES DU PAYS POUR LE PPM------52 2.4 PORTEFEUILLE DE PROJETS DU PPM ------53 2.5 LE PIPELINE DE PREPARATION DU PAYS (READINESS) ------60 III- PLAN D’ACTIONS 2020-2023 ------66 IV- SUIVI-EVALUATION DE LA MISE EN ŒUVRE DU PPM------67 CONCLUSION ------68 ANNEXES------69

ANNEXE 1 : LISTE DES PROJETS RECUEILLIS AUPRES DES PARTIES PRENANTES------69 ANNEXE 2 : FICHES DES PROJETS RETENUS ------71 ANNEXE 3 : CADRE DE REFERENCE DES ENGAGEMENTS DU GOUVERNEMENT------116 ANNEXE 4 : FEUILLE DE ROUTE VERS L’ELABORATION DU PLAN NATIONAL D’ADAPTATION ------123

10 Liste des tableaux

Tableau 1 : Evolution de l’accès aux services de base entre 2004 et 2014-2015______20 Tableau 2 : Indicateurs macroéconomiques SCAPP ______21 Tableau 3 : Emissions des GES directs de la Mauritanie______29 Tableau 4 : catégories sources clés des émissions dans les principaux secteurs émetteurs ______29 Tableau 5: Emission direct des GES en Mauritanie entre 1990 et 2018 ______30 Tableau 6 : Projections des émissions de GES en Mauritanie 2015-2030 ______31 Tableau 7 : Ambitions en matière d’atténuation ______32 Tableau 8 : Besoins en financement pour l’adaptation sectorielle ______37 Tableau 9 : Communications nationales et IGES élaborés et soumis par la Mauritanie ______38 Tableau 10: Besoins de l’ONM ______41 Tableau 11 : Besoins en financement des technologies d’atténuation et d’adaptation______43 Tableau 12 : Intégration des mesures adaptation et atténuation de la CPDN dans la SCAPP, 2016-2030 _____ 43 Tableau 13 : Quelques financements climatiques mobilisés par la Mauritanie ______45 Tableau 14 : Analyse SWOT de l’accès au financement climatique en Mauritanie ______46 Tableau 15 : Principaux engagements de la Mauritanie avec les mécanismes de financement de la CCNUCC _ 48 Tableau 16 : Mise en relations des engagements de la Mauritanie avec le GCF ______49 Tableau 17 : Synthèse des consultations engagées avec les parties prenantes (PP) pour l’élaboration du PPM 51 Tableau 18 : Plan d’action pour la mise en œuvre du PPM ______66 Tableau 19 : Liste des projets recueillis auprès des parties prenantes ______69

Liste des figures

Figure 1 : Théorie de changement du PPM...... 3 Figure 2 : Etapes d’élaboration du Programme Pays de la Mauritanie (PPM ...... 16 Figure 3 : SCAPP – Plan d’actions quinquennal 2016-2020 ...... 21 Figure 4 : Réseau de stations d’observation de l’ONM...... 42

11 Liste des acronymes

ACCMR Adaptation au CC en Milieu Rural ACCVC Adaptation au CC des Villes côtières ADA Agence pour le Développement Agricole AEP adduction en eau potable AFAT affectation des terres et foresterie, AMESD The African Monitoring of Environment for Sustainable Development BAD Banque africaine de développement BIRD Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement BM Banque Mondiale BMZ The German Federal Ministry for Economic Cooperation and Development BTP Bâtiments et Travaux Publics BUR Rapport biennal actualisé sur les émissions de GES CCNUCC Convention cadre des Nations-unies sur le changement climatique CDHAHRSC Commissariat aux Droits de l'Homme, à l'Action Humanitaire et aux Relations avec la Société Civile CDN Contribution Déterminée au Nivea National CES/DRS Conservation des eaux et des sols et drs - Défense et restauration des sols CILSS Comité Permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel Comité Permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel CN communications nationales CNEDD Conseil national de l’environnement et du développement durable CNEDD Comité Technique de l’Environnement et du Développement Durable CNEDD Conseil National de l’Environnement et du Développement Durable CPDN Contribution Prévue Déterminée au Nivea National CREDD Comités régionaux de l’environnement et du développement durable CSA Commissariat à la sécurité alimentaire, , CTEDD Comité technique de l’environnement et du développement durable DIMS Développement d'un système de gestion amélioré et innovant pour des moyens de subsistance durables résilients au climat en Mauritanie EBT Evaluations des Besoins en Technologies climatiques ENDA Environnement et Développement du Tiers Monde FAO Organisation pour l'Alimentation et l'Agriculture FEM Fonds pour l'environnement mondial FIDA Fonds international de développement agricole GCF Fonds vert pour le climat (de par son acronyme anglais) GES Gaz à Effet de Serre Gg Gigagramme GIEC Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat GIZ The Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit HABIDEM Habitat et Développement en Mauritanie IGES inventaires de gaz à effet de serre IGMV Initiative de la Grande muraille verte IHPC indice harmonisé des prix à la consommation IUCN union internationale pour la conservation de la nature MASEF Ministère des Affaires Sociales, de l'Enfance et de la Famille MDR Ministère du Développement Rural

12 MEDD Ministère de l'Environnement et du Développement Durable MET Ministre de l'Equipement et des Transports MHA Ministre de l'Hydraulique et de l'Assainissement MPME Ministère du Pétrole des Mines et de l’Energie MID Ministère de l'Intérieur et de la Décentralisation MHUAT Ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de l'Aménagement du Territoire MIDEC Ministère de l'Intérieur et de la Décentralisation MJS Ministère de la Jeunesse et des Sports MPEM Ministère des Pêches et de l'Economie Maritime MRV système de mesure, de notification et de vérification NAMA Nationally Appropriate Mitigation Action ODD Objectifs de Développement Durable ONG Organisation Non Gouvernementale ONM office National de la Météorologie ONS Office Nationale de la Statistique ONU Organisation des Nations Unies OSS Observatoire du Sahara et du Sahel P2RS Programme de renforcement de la résilience à l'insécurité alimentaire et nutritionnelle récurrente au Sahel PADEL Projet de Gestion des Parcours et de Développement de l'Elevage PAN/LCD Plan d’Action National de Lutte Contre la Désertification PARSACC Amélioration de la résilience des communautés et de leur sécurité alimentaire face aux effets néfastes des changements climatiques PAM Programme alimentaire mondial PASK ii Projet de lutte contre la pauvreté dans l'Aftout sud et le Karakoro PDDO Programme de Développement Durable des Oasis PFS/CC points focaux sectoriels changement climatique PGDP PGIVC Programme de Gestion Intégré des Villes Côtières PIB Produit intérieur brut PIUP procédés industriels et utilisation des produits PMA les Pays les Moins Avancés PNBA Parc National du Banc d’Arguin, PNA Plan National d’Adaptation PNDA Plan national de développement agricole PNDE Plan national de développement de l’élevage PNDS Plan National de Développement Sanitaire PNED Plan d’Action National en Energie Domestique PNUD Programme des Nations Unies pour le développement PNUE Programme des Nations unies pour l’environnement PPM Programme Pays de la Mauritanie PPP Partenariat public-privé PRAPS Projet Régional d'Appui au Pastoralisme au Sahel SAM Société des aéroports de Mauritanie SCAPP Stratégie nationale de croissance accélérée et de prospérité partagée SDSR Stratégie de développement du secteur rural SGG Secrétariat général du Gouvernement SNADEA Stratégie de Développement du Secteur de l’Eau et de l’Assainissement

13 SNEDD Stratégie nationale pour l’environnement et le développement durable SNIM Société Nationale Industrielle et Minière SNSA stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire (SNSA) SNSA Stratégie nationale de sécurité alimentaire TCN Troisième communication nationale UE Union européenne UICN Union internationale pour la conservation de la nature $US Dollars Etats Unis

14 Introduction générale

Le programme pays de la Mauritanie (PPM) au Fonds vert pour le climat (GCF, de par son acronyme anglais) est le cadre de partenariat stratégique d’échanges et de concertation entre le pays et le Fonds. Il guide la mobilisation des ressources du GCF devant contribuer au financement des activités d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre et d’adaptation au changement climatique de la Mauritanie durant les cinq prochaines années, 2020-2025.

Le programme pays a été élaboré en étroite concertation avec l’ensemble des parties prenantes du pays selon une démarche en trois étapes (cf. Figure n° 2) qui a comporté :

. Une analyse des priorités du pays telles qu’inscrites dans les stratégies et cadres de développement et de développement durable au premier rang desquels la Stratégie Nationale de Croissance accélérée et de Prospérité Partagée (SCAPP, 2016-2025) qui oriente le développement économique et sociale du pays, d’une part, et la Contribution Déterminée au niveau National (CDN, 2020-2030) qui engage la Mauritanie dans sa participation aux efforts mondiaux pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre et l’adaptation au changement climatique, d’autre part ; . Une consultation des parties prenantes lors d’un atelier de travail organisé le jeudi 14 mars 2019 à Nouakchott. Plusieurs réunions bilatérales ont été ensuite organisées entre le 18 et le 31 mars 2019, puis entre les 25 et 28 novembre 2019. Ces réunions ont poursuivi les efforts de mobilisation des parties prenantes pour l’élaboration des fiches projets et programmes examinées et évaluées en vue de l’établissement du portefeuille du PPM, puis pour la validation des projets et programmes retenus ; . Un atelier de concertation avec les Parties Prenantes, organisé à Nouakchott en deux temps : une journée d’analyse des projets et programmes collectés (le lundi 27 mai 2019) et une journée de validation (le jeudi 30 mai 2019). Les projets retenus pour constituer le portefeuille du PPM ont été sélectionnés au regard des critères d’investissement du GCF et de critères spécifiques nationaux, en particulier, l’identification d’une entité accréditée et la maturité de l’idée de projet.

15 Figure 2 : Etapes d’élaboration du Programme Pays de la Mauritanie (PPM

La théorie de changement du PPM (cf. Figure n° 1) est basée sur les principaux éléments suivants :

. La situation de départ est marquée par une prise en compte du changement climatique peu effective dans les stratégies et programmes de développement du pays, en raison, en premier lieu, d’un manque de financement spécifique pour l’intégration des mesures d’adaptation et de celles d’atténuation dans les différents plans d’actions et programmes de développement. En second lieu, le pays souffre d’un manque de capacités humaines, techniques et scientifiques pour appréhender les phénomènes induits par le changement climatique en termes de vulnérabilité des écosystèmes, des populations et des infrastructures, et pour envisager les mesures d’adaptation nécessaires pour renforcer leur résilience. . Nonobstant ces difficultés, le pays s’est résolument engagé dans la prise en charge du défi du changement climatique et la contribution aux efforts internationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) et d’adaptation à leurs effets négatifs. . Ainsi, l’objectif global du PPM est d’appuyer les efforts du pays dans sa trajectoire de développement durable, sobre en carbone et résilient en changement climatique. . Les objectifs spécifiques sont : o Mobiliser les financements nécessaires pour la mise en œuvre des projets portés par des entités accréditées internationales et régionales en cours d’élaboration ;

16 o Consolider la préparation de la Mauritanie pour accéder au GCF (Readiness) à travers la mise en œuvre de 5 projets de Readiness spécifiques aux secteurs publics prioritaires, au secteur privé et à la société civile. Le document « Programme-Pays de la Mauritanie au GCF » est structuré autour des étapes d’élaboration du PPM telles que décrites ci-dessus. Il reprend le format proposé par le Secrétariat du GCF et comprend les parties suivantes :

. La première partie, après cette introduction, présente les profils de développement et climatique du pays et leur cohérence autour de la trajectoire de développement durable vers un développement sobre en carbone et résilient au climat. Elle comporte également la description du contexte institutionnel mis en place pour l’atteinte de cet objectif, une analyse des données météorologiques et de la gestion des connaissances climatiques du pays, ainsi que les principales priorités retenues par l’évaluation des besoins en technologies (EBT) d’adaptation et d’atténuation. Cette première partie se conclut par les défis et les opportunités identifiés dans cette trajectoire de développement choisie par le pays ; . La deuxième partie expose les engagements pris par la Mauritanie avec le GCF et les dispositions prises par le pays pour mettre en œuvre ces engagements en termes d’environnement institutionnel, scientifique et technique. Elle se conclut par la description du portefeuille de projets et programmes retenus dans le PPM, ainsi que les activités de préparation prévues pour accompagner le pays dans la mise en œuvre d’un environnement habilitant à l’accès aux financements du GCF ; . La troisième partie est consacrée à la définition du Plan d’action 2020-2023. En effet, le PPM est défini pour une période de cinq années en ce qui concerne ses objectifs global et spécifiques. Cependant et compte tenu de la dynamique actuelle dans le pays marquée par un fort engagement pour améliorer le climat d’investissement climat dont il est attendu des résultats à court terme, il est proposé d’établir le plan d’action pour les deux premières années et de réaliser une évaluation à mi-parcours qui permettra notamment de définir le plan d’action pour les trois années suivantes, au vu des résultats obtenus et des évolutions constatées ; . La quatrième et dernière partie propose un ensemble d’indicateurs de résultats pour assurer le suivi du PPM au cours de sa mise en œuvre. Le plan d’action du PPM est planifié sur deux années, 2020 et 2021. Ce plan d’action comprend les activités de Readiness pour 2 millions de $US, les appuis à la préparation de projet pour 5,5 millions de $US et les investissements pour 180,5 millions de $US, soit un total général de 188 millions $US sur les deux années.

La Mauritanie est, par ailleurs, impliquée dans trois projets régionaux portés par la Banque mondiale/BIRD, le FIDA et l’OSS. La partie du budget allouée à la Mauritanie n’est pas comprise dans le budget du PPM car cette information n’a pas été obtenue à l’heure où nous finalisons ce programme.

Le PPM sera suivi à l’aide d’un set d’indicateurs de résultat, et une évaluation sera initiée dès le second semestre 2012. Cette évaluation à mi-parcours doit permettre d’actualiser le programme et de définir le plan d’action pour les deux années suivantes au regard de l’état d’avancement de l’élaboration et de maturation des documents de projets et programmes, les résultats des appuis préparatoires et ceux des activités de préparation du pays à l’accès au financement du GCF, en particulier, et climatique, en général.

17 I- Trajectoire de développement durable, sobre en carbone et résilient au climat, de la Mauritanie

1.1. Profil développement

1.1.1. Situation macro-économique générale10

Pays essentiellement désertique, la Mauritanie dispose de grandes étendues pastorales et de seulement 0,5 % de terres arables. Avec environ 4 millions d'habitants (2018) et une densité de 3,9 personnes au kilomètre carré, c’est le quatrième pays le moins densément peuplé d’Afrique. En 2020, sa population urbaine sera plus importante que celle rurale avec 52,8 % de citadins, contre 48,3 % en 2013.

En 2018, la croissance économique a poursuivi sa reprise. La croissance du PIB suit une trajectoire à la hausse depuis 2015, passant de 3 % en 2017 à 3,6 % en 2018. Cette progression a été tirée par l’activité robuste des télécommunications, des transports, de l’électricité et du secteur primaire. En revanche, le secteur extractif continue de freiner la croissance. Compte tenu de la croissance démographique (environ 2,8 %), la reprise économique reste insuffisante et ne se traduit que par une hausse de 0,8 % du revenu réel par habitant. Cette situation compromet les progrès accomplis en matière de réduction de la pauvreté entre 2008 et 2014.

La situation budgétaire s'est encore renforcée en 2018. La poursuite du rééquilibrage budgétaire a permis de transformer le déficit de 0,2 % du PIB en 2017 en un excédent de 1,5 % en 2018. Cet excédent est enregistré pour la première fois depuis 2013. En revanche, les termes d’échange défavorables, combinés avec des problèmes de production persistants dans les industries extractives, ont aggravé le déficit du compte courant, qui est passé de 14,3 % du PIB en 2018 à 18 % du PIB en 2018. Malgré le creusement du déficit, le financement a été assuré par une hausse des investissements directs étrangers liés à l’exploration gazière offshore et des flux financiers des secteurs extractifs.

Les perspectives économiques à moyen terme sont favorables. La croissance devrait augmenter pour atteindre une moyenne de 6,2 % sur la période 2019-2021. Cette croissance devrait être tirée par la poursuite de l’expansion du secteur primaire, le renforcement du secteur des services grâce à la mise en œuvre des réformes structurelles et la hausse de la production minière.

Ce cadre macroéconomique robuste devrait se renforcer à condition que le gouvernement maintient sa prudence budgétaire ; ce qui contribuerait à maîtriser la dette publique. L'amélioration des termes de l’échange grâce à l’augmentation des prix internationaux du fer devrait atténuer les pressions externes et permettre à la Banque Centrale de répondre aux besoins de financement.

Sur le plan social, la Mauritanie a connu une période de croissance soutenue entre 2008 et 2014, qui s’est accompagnée de progrès significatifs sur le plan du bien-être des ménages. La croissance réelle des dépenses des ménages s’élevait en moyenne à 1,52 % par habitant et par an. Toutes les catégories de revenu en ont bénéficié, et le pays a enregistré une nette réduction du taux de pauvreté, qui a reculé de 44,5 à 33 % sur cette période. L’amélioration des niveaux de vie a été plus

10http://www.banquemondiale.org/fr/country/mauritania/overview

18 marquée pour les populations vivant dans la pauvreté et l’extrême pauvreté que pour le reste de la population. Les inégalités ont par conséquent diminué : le coefficient de Gini, qui mesure les disparités de revenu dans une population donnée, a baissé de 35,3 à 31,9 entre 2008 et 2014. Ces avancées s’expliquent par la hausse de la production, de la productivité et des revenus enregistrée dans les zones rurales à la suite de la restructuration du secteur de l’agriculture et de l’élevage, ainsi que par d’autres facteurs tels que les migrations internes et l’évolution des prix relatifs.

Certaines catégories de la population mauritanienne n’ont toutefois pas bénéficié de ces progrès, tandis que le pays est à la traîne en ce qui concerne un grand nombre d’indicateurs sociaux. La pauvreté n’a pas reculé à Nouakchott, probablement en raison des migrations vers les zones urbaines, la capitale attirant les populations les plus pauvres. Les taux d’activité et d’emploi n’ont pas progressé, et ceux qui sont exclus du progrès social, notamment les jeunes, les femmes et les travailleurs pauvres, sont de plus en plus marginalisés. Le taux de scolarisation des enfants de 6 à 11 ans est de 55 % seulement, un tiers des ménages vivent dans des logements précaires, et seule 38 % de la population s’éclaire à l’électricité.

Sur le plan politique, un référendum constitutionnel a supprimé, en 2017, le Sénat, créé des conseils régionaux pour le développement local, modifié l’hymne et le drapeau nationaux, et fusionné diverses instances au sein d’un Haut Conseil de la Fatwa et des Recours Gracieux. Lors des élections législatives, municipales et régionales de septembre 2018 qui ont suivi le référendum, le parti au pouvoir, l'UPR, a obtenu 91 députés (sur un total de 157), 12 conseils régionaux (sur 13) et 177 communes (sur 219).

Des élections législatives, régionales et municipales ont été organisées les 1er et 15 septembre 2018 pour renouveler les représentants au Parlement, élire les premiers conseillers régionaux des collectivités territoriales régionales11 et renouveler les conseils des collectivités locales municipaux aux différents échelons de l’administration territoriale avec une très bonne proportion des femmes et des jeunes. Les élections présidentielles qui ont succédé à la représentation locale, tenues au mois de juin 2019, ont porté Son Excellence Monsieur Mohamed Cheikh EL Ghazouani à la Présidence de la République, consacrant ainsi une alternance paisible de l’institution présidentielle et le renforcement de la démocratie au niveau national.

1.1.2. La SCAPP, cadre stratégique global de développement du pays

A- Présentation de la SCAPP

Au bout de quinze années de mise en œuvre de cadres stratégiques de réduction de la pauvreté, la Mauritanie a accompli des progrès significatifs dans la voie de développement socio-économique : la croissance économique réelle entre 2001 et 2015 a été en moyenne de 4,5% portée principalement par les activités extractives, les bâtiments et travaux publics (BTP), les transports et communication, et par les services. La croissance a été particulièrement soutenue entre 2011 et 2015 avec un taux réel estimé de 5,2%, tirée par la vitalité du secteur BTP et la hausse des prix des minerais.

Le taux de pauvreté n’a cessé de diminuer, passant de 51% en 2000 à 31% en 2014. L’indice de développement humain a évolué, lui, de 0,347 en 1980 à 0,506 en 2014 alors que le classement du

11 Conseils régionaux supprimés en 1978 à la suite du 1er Coup d’Etat militaire contre le régime civil des années d’indépendance du pays de 1960.

19 pays est passé de la 161ème place en 2015 à la 156ème place en 2015. L’accès aux services de base s’est nettement amélioré (cf. tableau n° 1)12.

Tableau 1 : Evolution de l’accès aux services de base entre 2004 et 2014-2015 Secteurs 2004 2014-2015 Education . Préscolaire 5,0% 9,3% . Formation technique et 1902 apprenants 7602 apprenants professionnelle . Enseignement supérieur 11474 étudiants 25454 étudiants . Analphabétisme 46,9% 36,3% Santé Eau & Assainissement . Desserte / Urbain 42,5% (localité de plus de 150 . Raccordement 47,5% hab.) . Assainissement (Absence 25,8% de toilettes dans les 35,1% logements) Electricité . Taux d’éclairage à partir de l’électricité 30% 38% . En milieu urbain 76,9% . En milieu rural 2,3% Source : SCAPP, Volume 1 : Diagnostic social, économique, institutionnel et environnemental (Auteurs)

Pour autant, les défis persistent. Le diagnostic établi en 2014-2015 en préparation de la Stratégie nationale de croissance accélérée et de prospérité partagée (SCAPP, 2016-2030) en a relevé les principaux dont, en particulier : . La diversification de l’économie et la promotion du secteur privé en vue de réduire la vulnérabilité du pays face aux chocs économiques exogènes et sa dépendance vis-à-vis de l’aide au développement ; . Le renforcement des capacités des ressources humaines et la modernisation de l’administration ; . L’accès aux services de base, notamment l’eau potable, l’assainissement et l’électricité ; . La lutte contre les menaces environnementales. L’élaboration de la SCAPP 2016-2030 a pris en compte les forces et les faiblesses identifiées dans ce diagnostic, elle a été basée sur les enseignements tirés de la mise en œuvre du Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (2001-2015) pour pallier les insuffisances et relever les défis du développement du pays. Ainsi, trois leviers convergents constituent les objectifs stratégiques retenus par la SCAPP : . Promouvoir une croissance forte, inclusive et durable ; . Développer le capital humain et l’accès aux services sociaux de base ; . Renforcer la gouvernance dans toutes ses dimensions. La vision d’avenir, intitulée « la Mauritanie que nous voulons en 2030 », promue par la SCAPP13, vise à réaliser une croissance économique forte, inclusive et durable, en vue de satisfaire les besoins

12Stratégie Nationale de Croissance Accélérée et de Prospérité Partagée, SCAPP, 2016-2030, Volume 1 : Diagnostic social, économique, institutionnel et environnemental. 13SCAPP 2016-2020, Volume 2

20 essentiels de tous les citoyens et leur assurer un mieux-être. Cette vision est concrétisée en trois plans quinquennaux dont le premier plan d’actions, 2016-2020, comporte 15 chantiers stratégiques et 59 interventions prioritaires.

Figure 3 : SCAPP – Plan d’actions quinquennal 2016-2020

Le premier plan d’actions de la SCAPP reposait sur les objectifs de croissance indiqués dans le tableau no.2.

Tableau 2 : Indicateurs macroéconomiques SCAPP (Source : cadrage macroéconomique Septembre 2018)

Prévisions SCAPP (%) Réalisations (%) Indicateurs macroéconomiques 2016 2017 2016 2017 Taux de croissance réel du PIB 3,1 4,1 1,8 3 Taux de croissance réel du PIB (hors 3,5 3,9 2,1 3,9 pétrole) Taux de croissance réel du PIB (hors 3,4 4,2 2,0 4,4 industries extractives) Taux de croissance réel du PIB extractif 0,3 8,9 0,7 -7,1 Taux d’inflation moyen annuel 1,5 2,6 1,5 2,3

21 B- Bilan de mise en œuvre du premier plan d’action de mise en œuvre de la SCAPP, 2016-2020 Evolution de l’économie nationale

Le bilan de l’année 2018 a permis de dresser un portrait plus favorable que la programmation, notamment en raison d’une reprise inattendue du secteur minier et d’une relance de l’activité économique hors secteur extractif. La croissance économique réelle est demeurée soutenue, pour se situer à +3,6% contre +3,1% en 2017, après avoir été de +1,8% en 2016. En dépit des contreperformances notamment observées par la SNIM (production de 10,709 millions de tonnes en 2018 contre 11,813 millions de tonnes en 2017) et les industries manufacturières, cette croissance a été essentiellement tirée par : - Une dynamique favorable du BTP à travers la poursuite des projets d’infrastructures ; - L’intensification de l’activité du sous-secteur de la pêche et la bonne tenue des sous-secteurs de l’agriculture et de l’élevage, en liaison avec la bonne pluviométrie et le développement de l’irrigué. En 2018, le secteur Le secteur primaire (agriculture, élevage, pêche) a enregistré un taux de croissance de +7,2% après avoir réalisé des résultats moins soutenus en 2017 (4,1%). Cette dynamique a été essentiellement liée aux résultats exceptionnels enregistrés par la campagne agricole, au regain d’activité du sous-secteur de la pêche et d’une bonne tenue de l’élevage en liaison avec la bonne pluviométrie. ; - L’extension de la base productive de TASIAST qui devrait augmenter substantiellement la production aurifère. Les exportations de la Société ont marqué une évolution de 3% pour se situer à 243.241 onces, combinée avec une bonne tenue des cours de l’or sur la période (+2,2%), permettant ainsi aux recettes en devises de la société de marquer une hausse de 5,2% pour se situer à 313 millions USD. - L’amélioration de l’activité des services privés (Transports, Télécommunications, etc..). En ce qui concerne l’exécution budgétaire de l’année 2018, ellee s’est traduite par une bonne mobilisation des recettes de l’Etat hors dons et pétrole, qui ont atteint 49,26 Milliards MRU soit une évolution de 7,7% par rapport à 2017.

S’agissant des dépenses publiques, elles ont atteint 50,6 Milliards MRU en 2018, marquant ainsi une légère augmentation de 2,5% par rapport à 2017, reflétant ainsi une politique budgétaire maîtrisée sur la période. Cette bonne maîtrise des dépenses, combinée avec la hausse des recettes, s’est traduite par une nette amélioration du déficit budgétaire (hors dons et pétrole) qui a représenté - 0,8% du PIB non extractif en 2018 contre -2,4% du PIB en 2017.

La politique monétaire est restée prudente, axée sur la maîtrise de l’inflation, malgré les pressions inflationnistes intervenues au courant de l’année 2018. En effet, mesurée par l’Indice National des Prix à la Consommation (INPC), l’inflation a marqué une nette reprise pour se situer à 3,2% en glissement annuel en 2018, contre seulement 1,2% en 2017. En moyenne annuelle, l’inflation s’est située à 3,1% à fin décembre 2018 contre 2,3% sur la même période en 2017, soit une hausse modérée. La masse monétaire a connu une progression de 13,8%, pour s’établir à 71 milliards MRU, soit quasiment le même niveau de progression qu’en 2017.

Leviers stratégiques de la SCAPP

Le coût de financement du plan d’actions 2016-2020 est estimé à 10,5 milliards de dollars US dont 29% (3 milliards) sont mobilisés sur les ressources propres du pays, alors que 19% (2 milliards) sont à mobiliser au titre de projets en partenariat public-privé (PPP) et, le reste, 5,52 milliards de dollars US (53%) à mobiliser avec l’appui des partenaires au développement.

22 Le rapport de mise en œuvre du plan d’actions de la SCAPP au titre de l’année 2018 a évalué les actions réalisées au cours de la période 2016-2018. Au regard des secteurs prioritaires identifiés dans la Contribution Déterminée au niveau National (CDN), les réalisations intéressantes à propos du PPM sont celles relatives aux leviers stratégiques no.1 (Promouvoir une croissance forte, inclusive et durable) et no.3 (Renforcer la gouvernance dans toutes ses dimensions)14.

Levier stratégique 1 : Croissance forte, durable et inclusive Au niveau de la promotion d’une agriculture à la fois productive, compétitive et durable, la production et les superficies mises en valeur ont augmenté, aussi bien pour l’agriculture irriguée que pour les cultures pluviales en 2018. Dans l’ensemble, la production brute rizicole (toutes saisons confondues) a atteint 322.590 tonnes, soit une augmentation de 30,7% par rapport à l’année 2017, permettant ainsi d’accroître la valeur ajoutée de l’agriculture à 28,7% en 2018. Ce résultat a été atteint grâce à l’aménagement d’axes hydrauliques, au désenclavement des zones de production, la mise en place d’un système de financement de campagne agricole à travers le Crédit Agricole de Mauritanie et la protection de la production du riz national par l’augmentation de la taxe sur le riz importé et la protection des frontières contre le commerce illicite de riz. Au niveau de pluvial, La production brute en céréales traditionnelles est estimée à 106.298 tonnes, soit un taux d’augmentation de 76% par apport à la production de la campagne 2017-2018.

Avec une croissance réelle de 2% en 2018, le secteur de l’élevage s’est assez bien comporté pendant la période de soudure de 2018, induite par le déficit en pâturage observé en 2017, grâce à la vigueur des dépenses d’alimentation de bétail et l’amélioration de la santé animale qui ont considérablement soutenu le maintien de stock du cheptel, auxquelles s’ajoute une pluviométrie exceptionnelle dans les zones agropastorales du pays.

En outre, Le secteur de l’élevage, à lui seul, représente plus du cinquième du PIB, soit 21,2% en 2018, mais son taux de croissance est plutôt resté à 2% ces deux dernières années 2017 et 2018 au rythme de croissance enregistré l’année précédente, soit 5% en 2016. De même, la dynamique voulue par la SCAPP, à travers une meilleure intégration du secteur et le développement des chaines de valeurs dans ses différentes filières, n’est pas vraiment enclenché.

Le secteur des pêches enregistre une nette augmentation du produit des exportations qui ont atteint la valeur de 30 milliards MRU en 2018 contre 20,6 milliards MRU pour la même période de 2016. La croissance du secteur de la pêche est sur un sentier ascendant depuis 2016 pour atteindre 12,7% en 2018 tandis que le poids du secteur dans la valeur ajoutée globale varie peu et se situe à 2,5% en 2018. Au niveau des exportations globales des produits de pêche, leur valeur, estimée à environ 39 090 871 860 N-UM en 2018, a augmenté de 38,02% entre 2017 et 2018 tandis que leur volume a progressé de 35,55%. Le chiffre d’affaire dégagé par le secteur est estimé à plus de 900 millions de dollars US en 2018, contre 450 millions en 2014. Quant au niveau du secteur minier, il y a lieu de noter que la valeur des exportations minières s’élève à 1,015 milliard USD en 2018, enregistrant une progression de 3,1% par rapport à 2017. Quant à la croissance de la valeur ajoutée du secteur de l’extraction des minerais métalliques, elle accuse un recul de 3,3% en 2018, creusant encore davantage la baisse de 1% enregistrée en 2017, reflétant les contreperformances de la SNIM dont la production a baissé de 9,3% en 2018

14 Les réalisations ci-après indiquées sont extraites du Rapport annuel de mise en œuvre du plan d’actions de la SCAPP pour les années 2016/2017

23 Les retombées économiques et financières du secteur pétrolier et minier sont globalement importantes malgré les difficultés traversées par le secteur minier au niveau du recul des quantités de fer produites et exportées mais dont les prix ont évalué favorablement. La mise en valeur des potentialités a connu des évolutions positives à travers les contrats d’exploration et de production signés dans le domaine du pétrole.

Levier stratégique 3 : Renforcement de la gouvernance

S’agissant du levier n° 3, c’est l’axe « environnement et développement durable » qui intéresse le PPM. L’accent a été mis sur la protection de la nature de manière générale tant par la lutte contre la pollution et le changement climatique que par la conservation de la biodiversité et le contrôle environnemental.

Dans le cadre de la dynamique du changement climatique, plusieurs projets sont en cours de réalisations dont le projet de développement d’un système innovant d’adaptation aux changements climatiques (DIMS/MEDD 2018-2021) qui couvre quatre wilayas et le projet d’adaptation et de résilience des zones humides continentales aux changements climatiques (ANGM/MEDD 2019-2022) qui couvre quant à lui trois wilayas.

En matière de préservation et valorisation des ressources naturelles, les campagnes nationales de protection des pâtures et de lutte contre les feux de brousse durant la période 2016-2018 ont été marquées par l’ouverture de nouveaux réseaux de pare-feu mécaniques et manuels, la plantation de zaï forestiers, la régénération des espaces sylvopastoraux, l’Installation de comités villageois de sensibilisation et de lutte contre les feux de brousse, la mise en œuvre des programmes relatifs à la protection des espaces pastoraux et à la lutte contre l’érosion, la production et la distribution de plants d’arbres fruitiers locaux.

La conservation des eaux et des sols (CES) a concerné 560 ha, particulièrement par la réalisation de cordons pierreux mis en place par la main d’œuvre de populations locales (dont 35 % femmes).

Sur la plan législatif, la Mauritanie a adopté un ensemble de textes en faveur de la protection et de la gestion durable des habitats et des ressources naturelles. Ces textes visent à concilier les impératifs écologiques avec les exigences du développement économique et social. Ils imposent des prescriptions environnementales relatives à la protection des différentes composantes du milieu naturel et stipulent que les activités susceptibles d’avoir des effets sensibles sur l’environnement, sont soumises à une autorisation préalable du Ministre de l’Environnement et du Développement Durable.

D’autres chantiers mis en œuvre dans le cadre des leviers n° 1 et n° 3 présentent un intérêt particulier pour le PPM en ce sens qu’ils favorisent la mise en place d’un environnement favorable à l’intégration du CC dans les stratégies sectorielles et les plans de développement. Il s’agit en particulier de ce qui suit :

. Le chantier de promotion du secteur privé et d’amélioration du climat des affaires. Le gouvernement a continué à mettre en œuvre la feuille de route visant à mettre en place des conditions idéales pour entreprendre. Cette politique volontariste a permis au pays de gagner, rien que pour l’année 2017, 10 places dans le classement du Doing Business, notamment en raison de l’adoption de la loi sur le code des droits réels, la mise en place d’un

24 processus de création d'entreprises en conformité avec les standards internationaux, l’amélioration du traitement des demandes d’agrément aux régimes privilégiés du Code des Investissements et l’adoption de la loi relative au Partenariat Public-Privé (PPP) et ses décrets d’application. . Le chantier des infrastructures de soutien à la croissance. Une part importante du programme de développement et d’entretien des infrastructures structurantes a été réalisée. Il s’agit particulièrement des infrastructures énergétiques (augmentation de la capacité de production de l'énergie renouvelable, construction de centrales éolienne et solaire), du transport (désenclavement intérieur et extérieur du pays), de l’hydraulique (accès à l’eau potable et construction d’infrastructures hydrauliques), des TIC et de l’artisanat. . Les interventions diverses du chantier stratégique d’une meilleure résilience des couches les plus vulnérables ont connu des avancées significatives. Des progrès ont été enregistrés dans le développement du secteur de l’hydraulique et de l’assainissement durant la période 2016- 2018 du premier plan d’action de la SCAPP, en particulier dans le domaine de l’accès à l’eau potable, et c’est grâce à l’accélération du processus de construction d’infrastructures de base, de gros projets hydrauliques ont été réalisés (Aftout Sahli) ou en cours (Dhar, Aftout Chergui, etc.). Dans le domaine de l’habitat, de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire, le Département a poursuivi un important programme de construction de bâtiments et d’équipements publics au profit des divers secteurs (construction de logements économiques et de logements sociaux, en plus de l’aménagement et de la viabilisation de parcelles destinées à l’habitat). La politique culturelle adoptée a mis en valeur la riche et grande diversité culturelle qui constitue une source de force et de fierté nationale, pour améliorer les conditions de vie des populations et contribuer à la lutte contre la pauvreté, à travers des activités créatrices de richesse, d'opportunités et d’emplois. Le Commissariat à la Sécurité Alimentaire, CSA, prend en charge des filets sociaux qui intègrent la Stratégie nationale de protection sociale. L’Agence Tadamoune, faisant de l'accès à l'éducation le principal ascenseur social pour toute lutte contre la pauvreté et les séquelles de l’esclavage, a procédé à la mise en place au profit des populations cibles d’infrastructures scolaires et sanitaires complètes, d’importantes infrastructures d’accès à l’eau potable et de logements sociaux décents. Elle a également accompagné ses efforts de renforcement de l’offre sanitaire et d’éducation, par une importante action visant à stimuler la demande de ces services et consistant en la mise en œuvre du programme national des transferts sociaux «Takafoul» dont l’objectif principal est de renforcer l’investissement des 100 000 ménages les plus pauvres dans leur capital humain. . Le chantier stratégique de promotion de la participation citoyenne des femmes et la lutte contre les discriminations basées sur le genre où le gouvernement a mis en œuvre plusieurs programmes. Il est à noter que, dans le domaine de la promotion de la femme, des actions ont été opérées en faveur d’une politique garantissant l’institutionnalisation du genre et une meilleure implication des femmes dans la vie publique, tout comme plusieurs activités de promotion du bien-être de la femme ont été poursuivies. Il ressort de l’examen des réalisations au niveau des leviers et chantiers de la SCAPP que les principaux progrès intéressant le PPM se rapportent à :

. La promotion des PME ; . La promotion des partenariats public-privé (PPP) ; . L’élargissement et renforcement des capacités de production au niveau des secteurs agricole, minier et énergétique (en particulier énergie renouvelable) ;

25 . L’amélioration des espèces pour l’élevage ; . La nationalisation et la création d’emplois au niveau du secteur de la pêche ; . L’extension de l’accès aux secteurs de l’éducation, de la santé, de l’eau potable et de l’assainissement, de l’habitat décent et de l’électricité suite aux réformes menées et à l’édification d’infrastructures nouvelles dans ces différents domaines ; . Le renforcement de la résilience des populations à travers des filets sociaux, notamment les transferts monétaires, visant à améliorer la sécurité alimentaire et à réduire la pauvreté ; . L’adoption de la nouvelle stratégie de développement (SCAPP) en phase avec les ODD ; . La protection de la nature, la lutte contre la pollution et la lutte contre les effets du changement climatique. Cependant et malgré les progrès enregistrés, plusieurs défis persistent dont, en particulier :

. Les objectifs de croissance économique sont en deçà des prévisions de la SCAPP ; . Le complément des financements reste à mobiliser ; . Le manque de formation des ressources humaines qualifiées ; . La réduction des impacts environnementaux, y compris ceux dus aux changements climatiques.

C - Prévisions 2020-2025

Le rapport de mise en œuvre de la SCAPP 201815 détaille les réalisations pour chacun des 15 chantiers stratégiques, et liste les principaux besoins de financement de son plan d’action et les orientations pour la période 2018-2020 qui ont été confirmées par la politique générale du Gouvernement (Annexe 3). En dépit de l’identification claire du défi posé par le changement climatique pour le développement de tous les secteurs du pays, la nécessité de sa prise en compte pour l’atteinte d’un développement bas carbone et résilient au climat n’est explicitement soulignée que pour les secteurs « classiques » d’atténuation et d’adaptation (agriculture, élevage, énergie, accès aux services de base : électricité, eau, assainissement, santé).

Ainsi, le changement climatique n’est pas suffisamment intégré dans les dispositions prises, dans la SCAPP, pour le développement des infrastructures de soutien à la croissance, comme les bâtiments et travaux publics, les transports, le tourisme, etc. En effet, seul le domaine de la production de l’énergie prévoit des efforts spécifiques pour atténuer les émissions en axant l’évolution de la production énergétique vers un mix énergétique où la part des énergies renouvelables devra atteindre 22% à l’horizon 2025.

D- Besoin de financement du plan d’action de la SCAPP

Les prévisions du programme d’investissement public (PIP) portent sur un montant de 144,47 milliards MRU pour la période 2018-2020 dont le financement qui reste à rechercher représente 52,7%. L’équivalent de 37% de cette enveloppe est supporté sur des ressources nationales tandis que 43% proviennent de prêts, 17% de dons et 3% de quasi-dons.

15 Rapport de la mise en œuvre de la SCAPP pour l’année 2018.

26 E- La SCAPP et les autres stratégies sectorielles

La SCAPP est une stratégie parapluie qui englobe tous les secteurs de développement du pays ; elle constitue le cadre de référence et de cohérence des politiques de développement socio-économique durable du pays. Elle a pris en compte, dans son élaboration, des stratégies et plans d’action sectoriels existants. D’un autre côté, et depuis quelques années, plusieurs stratégies sectorielles ont intégré la problématique du changement climatique en alignement au cadre de programmation nationale qu’était le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CLSP) qui a évolué, en 2016, en SCAPP.

Ainsi, plusieurs stratégies peuvent être citées, comme :

. La Stratégie de Développement du Secteur Rural (SDSR) : . Le Plan National de Développement Agricole (PNDA) 2016-2025 . Le plan national de développement de l’élevage (PNDE) 2018-2025 . La Stratégie de Développement du Secteur de l’Eau et de l’Assainissement (SNADEA, 2016- 2030) ; . La Stratégie Nationale pour l’Environnement et le Développement Durable (SNEDD) 2017- 2021 ; . La stratégie de gestion responsable pour un développement durable des pêches et de l’économie maritime, 2015-2019 ; . La stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire (SNSA) et son plan d’action ; . La Stratégie et plan d’action de mise en œuvre de l’Initiative de la Grande Muraille Verte (IGMV) ; . Le Plan d’Action National de Lutte Contre la Désertification (PAN/LCD). Les prévisions de ces cadres stratégiques relatives au CC concernent, en général et plus particulièrement, l’adaptation au changement climatique ; elles s’inscrivent, pour la plupart, dans les axes stratégiques de préservation, restauration et protection des ressources naturelles. Ainsi, la dimension CC est inscrite dans : . L’Axe n° 4 de la SDSR « Gestion participative des ressources naturelles » qui vise la prévention des changements climatiques et leurs conséquences, notamment sur l’usage des ressources hydriques ; . Les programmes n° 1 « intensification et diversification de la production agricole » et n° 2 qui cible la gestion durable des ressources naturelles du PNDA ; . Le programme n° 1 du PNIA/SA qui vise la restauration et le maintien de la fertilité des sols ; . L’un des principaux axes du plan d’action de la SNEDD qui vise l’adoption d’un plan national d’adaptation et de séquestration de carbone ou/et de réduction des émissions de GES ; . L’objectif spécifique n° 1 de gestion durable des terres de l’IGMV ; . L’objectif opérationnel n° 3 « Faire autorité au niveau mondial dans le domaine des connaissances scientifiques et techniques concernant la désertification, la dégradation des terres et l’atténuation des effets de la sécheresse », et plus précisément les résultats attendus 1 et 4 qui assurent le suivi des conditions biophysiques et la vulnérabilité corrélative du pays, ainsi que l’interaction entre l’adaptation au changement climatique (sécheresse) et la remise en état des terres dégradées, du PAN/LCD.

27 Ces différentes stratégies sont en cours de mise en œuvre et n’ont pas fait encore l’objet d’évaluation. Les autres cadres de politiques sectorielles n’évoquent le changement climatique que d’une manière implicite : . La stratégie et plan d’action du Ministère du Pétrole, de l’Energie et des Mines ; . Le Plan National de Développement Sanitaire (PNDS 2012-2020) ; . La stratégie sectorielle de l’équipement et des transports, 2011-2025 ; . La stratégie de l’habitat, de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire ; . La stratégie du commerce de l’industrie et du tourisme ; . Le Plan d’Action National en Energie Domestique (PNED). Les principaux chantiers prévus dans le plan d’action de mise en œuvre de la SCAPP reprennent les actions prévues dans les stratégies sectorielles ci-dessus listées, avec les limites d’intégration du changement climatique soulignées dans le chapitre précédent.

Sur le plan institutionnel, les Départements sectoriels en charge de ces stratégies sont étroitement impliqués dans le programme national changement climatique ; ils sont représentés dans la task- force à travers les points focaux sectoriels qui ont participé au processus d’élaboration du programme pays GCF par leur participation aux ateliers de travail organisés et aux réunions bilatérales.

1.2. Profil climatique

1.2.1. Emissions de gaz à effet de serre et secteurs émetteurs En 2018, les émissions nettes de gaz à effet de serre « GES » de la Mauritanie sont estimées à

9944,618 Gg Eq-CO2 (à base de dioxyde de carbone « CO2 », de méthane «CH4 », d'oxyde nitreux «

N2O », et des hydrocarbures perfluorés « HFC »), soit 2, 5 tonnes Eq-CO2 par habitant.

Le secteur de l’AFAT reste dominant avec 6537,452 Gg Eq-CO2 soit 65,74 %, suivi de celui de l’énergie qui produit 3307,944 Gg Eq-CO2 soit 33,26%. Les deux secteurs totalisent 99 % de cette émission. Quant aux secteurs procédés industriels et utilisation des produits « PIUP » (environ 0,22%) et déchets16 (environ 0,78%), ils se présentent comme des secteurs marginaux, non comparables avec les deux secteurs précédents que sur une échelle logarithmique.

Fig. RE.1. Emissions des GES en 2018 par secteur en Gg Eq-CO2

16Par suite de la faible humidité dans les décharges à déchets et la faible teneur en éléments fermentescibles couplée au faible niveau d’industrialisation du pays

28 La plus grande contribution à ce total d’émissions provient du secteur de l’agriculture, affectation des terres et foresterie (AFAT) qui représente ainsi le secteur émetteur le plus important, avec 65,74 % ; il est suivi du secteur de l’énergie avec 33,26%. Ces deux secteurs totalisent 99% des émissions. Les secteurs déchets et « procédés industriels et utilisation des produits » (PIUP) sont des émetteurs marginaux, comparables avec les deux secteurs précédents uniquement sur une échelle logarithmique, avec respectivement 0,78% et 0,22%.

Tableau 3 : Emissions des GES directs de la Mauritanie

Emissions (Gg) Emissions CO2 Emissions (Gg) Equivalents (Gg)

Catégories Net CO2 CH4 N2O HFCs PFCs SF6 NOx CO COVNM SO2 Total des émissions et absorptions nationales 2819,494 5272,6 1841,938 10,538 0 0 0,539 8,986 10,336 0,293 1 ÉNERGIE 3241,751 32,275 33,972 0.000 0 0 0 0 0 0 2 PROCÉDÉS INDUSTRIELS ET UTILISATION DES 11,532 0,00075 0 10,538 0 0 0 0 10,336 0,293 PRODUITS (PIUP) 3 AGRICULTURE, FORESTERIE ET AUTRES USAGES DES -447,423 5236,075 1748,664 0 0 0 0,539 8,986 0 0 TERRES (AFAT) 4 DÉCHETS 13,633 4,25 59,302 0 0 0 0 0 0 0 Source : BUR (2019)

Dans le secteur AFAT, les sources-clés sont la fermentation entérique qui représente la source dominante des émissions de méthane, les terres forestières restant forestières et la gestion du fumier. Dans le secteur énergie, les sources-clés comportent quatre catégories dont le transport routier, les industries manufacturières et construction et les industries énergétiques. (cf. Tableau n° 6)

Tableau 4 : catégories sources clés des émissions dans les principaux secteurs émetteurs (AFAT et Energie)

Inventory Year: 2018

Emissions CO2 Emissions (Gg) Equivalents (Gg) Emissions (Gg)

Catégories Net CO2 CH4 N2O HFCs PFCs SF6 NOx CO COVNM SO2 Total des émissions et absorptions nationales 2819,494 5272,6 1841,938 10,538 0 0 0,539 8,986 10,336 0,293 1 ÉNERGIE 3241,751 32,275 33,972 0.000 0 0 0 0 0 0 1.A combustion de carburant 3241,751 32,275 33,972 0 0 0 0 1.B Émissions fugitives 0 0 0 0 0 0 0 2 PROCÉDÉS INDUSTRIELS ET UTILISATION DES PRODUITS 10,538 0 0 0 0 10,336 0,293 11,532 0,00075 0 (PIUP) 2.A Industrie minérale 0 0 0 0 0 0 0,293 2.C Industrie du métal 1,946 0,00075 0 0 0 0 0 0 0 0 2.D Produits non énergétiques 9,586 0 0 0 0 10,336 0 2.F Utilisations de produits comme substituts de substances 10,538 0 0 0 0 0 appauvrissant l’ozone 2.H Autres (veuillezspécifier) 0 0 0 0 0 0 0 3 AGRICULTURE, FORESTERIE ET AUTRES USAGES DES TERRES 0 0 0 0,539 8,986 0 0 -447,423 5236,075 1748,664 (AFAT) 3.A Bétail 5228,15 0 0 0 0 0 3.B Terres -457,361 0 0 0 0 0

3.C Sources agrégées et sources d’émissions non-CO2 9,938 7,95 1748,664 0,539 8,986 0 0 4 DÉCHETS 13,633 4,25 59,302 0 0 0 0 0 0 0 4.C Incinération et combustion à l’air libre des déchets 13,633 4,25 0,894 0 0 0 0 4.D Traitement et rejet des eaux usées 0 0 58,408

29 1.2.2. Tendances des émissions

Entre 1990 et 2018, l’évolution totale des émissions directes de GES, exprimées en équivalent CO2 révèle une tendance à l’augmentation, passant de 3481,21 Gg en 1990 à 9944,32 Gg en 2018, soit une augmentation de 185,67%. Tableau 5: Emission direct des GES en Mauritanie entre 1990 et 2018 Années 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

Total des émissions en 3481,21 6645,95 3560,48 10510,69 7428,71 4531,00 4200,75 4822,36 5181,52 5202,60 4807,38 4855,61 5070,98 10716,18 5319,93 Gg Eq-CO2

Années 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018

Total des émissions en 6114,72 5646,32 6150,90 9200,24 8838,80 7460,18 7167,84 7684,99 7797,71 7992,75 8271,77 8668,20 8968,53 9944,32 Gg Eq-CO2

Le taux moyen d’augmentation annuel était de 6,74%, Cette allure est largement supérieure au taux de croissance démographique annuel de population qui était pour la même période de 2,7% ; cet écart s’explique par la politique publique d’amélioration de l’accès aux services de base des populations rurales. Cette tendance est plus marquée dans les émissions sans AFAT avec un taux moyen annuel de 5,61%. Cette évolution est marquée aussi par des irrégularités, avec des fortes émissions en 2007 et 2009, correspondant aux années de mise en service de deux nouvelles centrales électriques (Wharf et Arafat II) et des années de baisse des émissions (hors AFAT) correspondant aux années de faible taux de croissance.

La figure 4 montre la différence entre l’évolution des émissions avec l’AFAT et celle sans AFAT. Cette dernière est presque régulière avec des taux de croissance proches de la demande pressante de développement.

Figure 4. Emissions totales des GES en Eq-CO2, avec AFAT (courbe) et sans AFAT (histogramme)

Le secteur d’AFAT occupe la seconde place dans l’évolution des émissions avec 160,87% entre 1990- 2018. Cette tendance est liée aux programmes curatifs pour réduire les impacts des sécheresses, ainsi à la régénération relative des écosystèmes particulièrement les parcours, suite à la succession des années relativement pluvieuses durant les deux dernières décennies. L’évolution des émissions

30 du secteur AFAT retrace fidèlement les conséquences des sécheresses des années 70 avec les pertes considérables du stock de carbone causées par la désertisation.

Figure 5. Tendance des émissions GES par secteur en Eq-CO2

Suivant le scénario de référence (Business as Usual ou BAU de la CPDN)17, les émissions totales de GES en Mauritanie passeront de 7152,99 Gg Eq-CO2 en 2015 à 18843,96 Gg en 2030 (CPDN), soit plus du double (163,4%). Cette augmentation est fortement soutenue par le secteur de l’énergie dont les émissions subiront une multiplication par 5 (suite à l’évolution de la demande en énergie de 8% par an), soit une augmentation de 509,84%. Le secteur de l’AFAT connaitra un doublement de ses émissions avec 163,68% ; le secteur des déchets connaitra la plus grande évolution avec 6913,3%.

Tableau 6 : Projections des émissions de GES en Mauritanie 2015-2030 (scénario de référence)

Secteurs Emissions Eq-CO2 (Gg) 2010* 2015 2020 2025 2030 Total des émissions nettes (après 6618,918 7564,160 10002,220 15668,600 18843,960 séquestration) Energie 2293,741 2920,750 4384,050 9253,700 11694,420 Procédés industriels et utilisation des 14,565 20,155 25,819 25,592 27,878 produits AFAT 4309,630 4600,000 5537,560 6326,600 7053,830 Déchets 0,981 23,256 54,789 62,710 67,832 * Année de référence – Source Rapport national CPDN, 2015

Cette évolution rapide des émissions est principalement liée à celle du CO2 qui passe de 1952,544 Gg en 2010 à 10532,68 Gg en 2030. Cette situation s’explique par : (i) la grande ambition de la Mauritanie de valoriser ses réserves de Gaz de Pétrole liquéfié (GPL) via la génération électrique partagée avec le Mali et le Sénégal ; et (ii) la tendance à une dégradation accrue des formations forestières (-5000 ha/an), les faisant ainsi passer de l’état de puits à celui de source d’émissions en 2030. Pour contrecarrer cette évolution, la SCAPP prévoit le renforcement du mix énergétique par l’augmentation de la part des énergies renouvelables, notamment dans le milieu rural à travers l’installation de pompes solaires et dans la consommation urbaine par le renforcement des parcs

17 La marge inférieure de l’intervalle du BAU a été actualisée sur la base de l’IGES de la Quatrième Communication Nationale

31 éolien et solaire des villes de Nouakchott et Nouadhibou. De même, la SCAPP prévoit un chantier prioritaire de développement des ressources ligneuses par un reboisement massif tout le long du tracé de la Grande Muraille Verte soutenu par le programme ambitieux de l’Agence Panafricaine (AGMV) en même temps que leur préservation par le remplacement du bois-énergie par le gaz butane, pour rendre aux ressources forestières leur fonction de puits de carbone.

Malgré le faible potentiel de réduction des émissions de GES du sous-secteur de l’élevage, la SCAPP prévoit de multiplier l’effort de réduction des émissions à travers l’insémination artificielle pour l’amélioration de la productivité du cheptel et la multiplication des centres techniques et la facilitation d’accès des éleveurs à ce service. Cette action pourra réduire à long terme les effectifs du bétail sans réduire le niveau de rendement des produits d’élevage mais aussi les émissions des GES à condition qu’elle soit associée à un déstockage régulier.

1.2.3. Ambitions d’atténuation de la Mauritanie

Par sa Contribution Déterminée Nationale, la Mauritanie s’est engagée à participer pleinement à l’effort de la communauté internationale, en mettant à disposition, sous forme conditionnelle, un potentiel d’atténuation d’environ 33,56 millions de tonne Eq-CO2, soit 22,3%par rapport aux émissions projetées à la même année, selon le scénario de référence (cours normal des affaires), pendant la période 2020-2030. Cette atténuation globale provient des projets majeurs couvrant l’ensemble des secteurs émetteurs (cf. tableau n° 7).

Seuls 12% de cette réduction potentielle des émissions pourront être réalisés par les moyens propres du pays (part inconditionnelle de la Contribution). La nature de cette partie inconditionnelle porte essentiellement sur : . Les efforts du pays pour améliorer l’environnement réglementaire et législatif en faveur d’un développement sobre en carbone et résilient au climat, comme, par exemple, la révision du régime de taxation des véhicules en faveur des catégories de transport en masse ; . Les actions prioritaires d’accès aux services de base pour réduire la pauvreté rurale : électrification rurale, équipement des points d’eau avec des pompes solaires, etc. La plus grande partie, représentant 88% de la Contribution, correspond à la part de réduction des émissions conditionnée à l’appui international (part conditionnelle de la Contribution).

Tableau 7 : Ambitions en matière d’atténuation Atténuation Secteur Projets/Programmes Coût M$US Horizon 2030 Consolidation du programme EOLMA (150 MW) -2006.64 210 Energie Utilisation (650 MW) du photovoltaïque pour les centrales -2097.43 1365 renouvelable solaires Sous Total ER -4104.08 1575 Substitution du Fioul par le GPL dual 1000 MW -2585.06 450 Normalisation du secteur du transport -2197.64 1.4 Energie Réalisation du train du Sud -2931.65 6811 conventionnelle Tram de Nouakchott -892.70 200 Sous total EC -8607.04 7462.4 Total Energie -12711.12 9037.4 Electrification du train du Sud (Lubrifiants) -13.70 0.4 Procédés Réglementation des SAO -16.80 0.4 industriels Total PIUP -30.50 0.4

32 Reboisement et boisement en vue de la restauration des -7051.54 31.13 forêts classées Foresterie Conservation des forêts et des terres forestières -11464.42 70.28 Protection des écosystèmes naturels et lutte contre la -1915.55 20.68 dégradation Substitution du diesel par l’électrification hydraulique dans -- 11 Agriculture le pompage d’eau pour l’irrigation Total AFAT -20431.51 133.09 Incinération des déchets solides à des fins énergétiques à Déchets -386.19 111 Nouakchott Total -33559.32 9281.89 La mise en œuvre des projets d’atténuation proposés nécessite des moyens en termes de capacités, de technologies, de cadres règlementaire et institutionnel et de moyens financiers. Compte tenu de ses capacités actuelles, seule une contrepartie de ces projets peut être assurée par les moyens propres de la Mauritanie. Les actions d’atténuation dans le secteur AFAT considérées ici sont celles relatives à la mise en œuvre de législations et réglementations (mise en défens) et ne nécessitent pas des investissements très lourds au regard du potentiel de réduction des émissions qu’elles représentent (cf. Tableau n° 8, un investissement de 133 Mo $US pour une réduction de plus de 20 mille tonnes). Ceci reflète la capacité d’absorption du pays des financements orientés vers les activités de reboisements qui ne dépasse guère les 3000 ha par an. En ce qui concerne le secteur de l’élevage, responsable au premier degré des émissions de GES du pays, plusieurs projets et mesures ont été alternativement mis en œuvre dans l’espoir de trouver une issue à l’alimentation du bétail sans renoncer à la conduite extensive du troupeau adaptée aux écosystèmes sahélien et saharien dominants du pays aux ressources pastorales pauvres et tributaires de la pluviométrie. Si à l’origine, l’amélioration des races (vache) était visée dans la CPDN comme une solution de contournement aux émissions de GES dans l’AFAT, c’est dans l’hypothèse que la productivité de l’animal pourrait résoudre les besoins en lait de l’éleveur mais aussi de la reproduction. Mais cette mesure était très limitée, en même temps qu’elle ne suffit pas, elle seule, sans l’accompagnement d’un déstockage des autres catégories d’animaux moins productifs. Les initiatives anciennes (PADEL de la BAD18) et en cours (PRAPS de la Banque Mondiale et P2RS de la BAD) n’ont pas poussé plus loin cette mesure19.

Pour réaliser ses ambitions d’atténuation des GES en 2030, la Mauritanie aura besoin d’une enveloppe financière globale de 9,3 milliards de Dollars US dont 88% (équivalents à 8,2 milliards de Dollars US.) devra provenir de l’appui international.

18 L’expérience du PADEL compte un seul centre d’insémination () et son résultat est de moins de 200 individus à nos jours. 19 Cette extension a produit deux centres supplémentaires ( et Mahmouda) avec une capacité moyenne de moins de 20 portées annuelles.

33 1.2.4. Vulnérabilité au changement climatique

Les tendances climatiques observées en Mauritanie entre 1945 et 2010 montrent un réchauffement net et une baisse drastique des pluies20comme le montrent les indicateurs suivants.

Confirmation de réchauffement à travers les données observées (faibles températures)

Faibles températures : ces indicateurs sont exprimés par deux indices, un nocturne « nuits froides » et un diurne « jours froids ». En Mauritanie, la fréquence des faibles températures est une tendance à la baisse de manière significative dans la plupart des stations (65%). Cette tendance à la régression touche plus les nuits froides avec -4nuits par décennie à et -3 nuits à Rosso et . Tandis que la réduction constatée dans les jours froids ne dépasse guère les deux jours par décennie (cas de la station de Nouadhibou, ou un jour à Rosso). Les vagues de chaleur et de froid : Les séries climatiques mettent en évidence l’accroissement de cet indicateur en Mauritanie quand bien même 6 stations montrent une tendance de faible diminution des vagues de chaleur sans signification statistique. Le maximum d’augmentation des vagues de chaleur est observé à Rosso, avec 5journées par décennie, suivi d’Aioun, avec 3journées, et de Kiffa, avec 2 journées. La station de Zouérate présente le maximum de tendance à la diminution des vagues de chaleur, avec environ 1 journée par décennie (il faut noter que cette station manque d’homogénéité des données climatiques suite au transfert de la station de Fdérik à environ 15Km). En conclusion, les vagues de froid en nette baisse et celles de chaleur en accroissement dans toute les zones d’étude démontrent un réchauffement confirmé en Mauritanie. Cette tendance est corroborée par les scénarii MCG avec une augmentation générale de la température en Mauritanie pour l’horizon 2050 donnant un maximum, dans les parties continentales, de plus de 2°C, cette partie se limite au niveau des Majabat El Koubra dans le HADCM3. Quant à l’ECHAM4, l’augmentation des températures de plus de 2°C concernera l’Est et le centre du pays.

20Scénario climatique de la CN4, 2019

34 Le secteur du littoral reste le moins touché avec moins de 1,5°C dans le HADCM3 et un peu plus de 1,5°C dans l’ECHAM4 pour l’horizon 2050.

Température ECHAM4, horizon 2050 Température HADCM3, horizon 2050 La sécheresse : Les données de pluie dans les stations synoptiques montrent une allure générale à la baisse progressive des précipitations en Mauritanie. Le niveau de la signification statistique de cet indicateur est très élevé dans la plupart des stations (92%). La spatialisation de cet indicateur permet de voir de près la situation dans chacune des zones comme cela pourrait se lire dans la carte ci-contre :

 Les deux Hodhs et l’Assaba ont connu une régression de pluie d’environ -1,5 à -2 mm par an ;  Dans le bassin versant du Gorgol « ouest de l’Assaba est du Gorgol »), la diminution des pluies est confirmée entre -1,5 à 2mm par an à l’est du bassin et de -1 à -1,5 mm à l’ouest ;  Dans le Brakna et le sud-ouest du Tagant, entre -1,5 à -1 mm au Tagant et le nord du Brakna, et -0,5 à -1 mm par an au sud et au centre du Brakna.  Dans les Wilayas de l’Adrar et l’Inchiri, la régression des pluies était progressive de l’ouest vers l’est, allant de -0,5 à -1 mm par an dans l’Inchiri à plus de -1,5mm par an dans l’est de l’Adrar.

Les modèles de circulation générale confirment cette tendance nette à la régression des pluies en Mauritanie. Les sorties de l’ECHAM4 sont les plus pessimistes, avec une régression inférieure à -20% de la normale de référence (1961-1990) pour l’horizon 2050 pour le B2 et un peu plus dans le A2. Les sorties du modèle HADCM3 sont plus optimistes avec -17% au centre de l’Adrar comme maximum de réduction prédite à l’horizon 2050. L’application sectorielle de ces sorties du modèle HADCM3 donne les résultats suivants pour l’horizon 2050 dans les cartes ci-après.

Pluies ECHAM4, horizon 2050 Pluies HADCM3, horizon 2050

35 Ainsi, les scénarios climatiques rapportés dans la CN4, 2019, la Mauritanie devra connaître une forte exposition socio-économique et écologique au changement climatique qui vont engendrer d’importants impacts. Cependant, ces impacts, pour considérables et préjudiciables qu’ils soient, restent encore faiblement documentés ; ce qui limite grandement l’évaluation des coûts socio- économiques qui en résulteraient. A ce sujet, le pays a enregistré pour la première fois en 2015, dans le cadre de l’AMCC1 financé par l’Union Européenne, la production d’une carte de vulnérabilité de deux Wilayas (Brakna et Assaba) qui a grandement facilité l’identification des activités d’adaptation aux impacts occasionnés par le changement climatique dans tous les secteurs socioéconomiques ou presque. La mise en œuvre en cours du processus de préparation du PNA (Plan National d’Adaptation) financé par le Fonds Vert Climat et exécuté par la CCPNCC/MEDD conjointement avec le PNUE viendra dans les trois prochaines années (2020-2023) compléter ce déficit d’information.

Jusque-là, les impacts des changements climatiques sont appréciés selon des jugements d’experts basés soit sur l’observation in situ, soit sur l’exploitation des données générales fournies par le Groupe International des Experts du Climat (GIEC) ; ils affectent tous les secteurs de l’économie, comme indiqués ci-après (source : CN4, 2019):

1. Les impacts sur les ressources en eau seront significatifs et se traduisent par une baisse générale des précipitations de l’ordre de 10 à15% avec les conséquences prévisibles sur l’agriculture, la santé et le bien-être des populations ; mais aussi par des retards et intensité des pluies, des hausses de température ayant une incidence directe sur la nappe phréatique et les eaux de surface. 2. Les impacts sur l’agriculture se traduisent par une importante perte des semis et des récoltes, une baisse de la productivité et de la production, un stress hydrique des plantes et une dégradation et érosion des terres, ainsi qu’une extension de la zone aride vers le sud du pays ; en particulier, le système pluvial et cultures derrière barrages seront fortement affectés entrainant souvent l’apparition des fléaux et ennemis dévastateurs des cultures. 3. Les impacts sur l’élevage se traduiront par une aggravation de la situation actuelle, marquée par la dégradation de la productivité du cheptel induite par les sécheresses récurrentes, la rareté et l’éloignement des espaces pastoraux et des points d’eau. Cette situation est le résultat de l’effet du réchauffement global et des prélèvements abusifs de la biomasse qui impactent sensiblement le niveau actuel déjà de la sécurité alimentaire. La convergence de ces différents facteurs affecte le mode de conduite des troupeaux, avec en particulier, le développement périurbain et la mise en œuvre de programme d’amélioration de races 4. Sur l’habitat, l’urbanisme et l’aménagement du territoire, les risques d’intrusion marine et d’inondation des infrastructures et des villes côtières sont importants. Les catastrophes climatiques qui toucheraient la zone côtière affecteront la croissance économique de la Mauritanie, pays où le littoral représente à la fois un écosystème singulier et le principal pôle de développement économique. Dans la partie continentale, les risques d’ensablement des villes et villages, cumulées aux sécheresses, induisent la concentration des populations autour des zones humides, l’atomisation des établissements humains le long des axes routiers et le développement de l’exode rural vers les grandes villes. 5. Les impacts sur les ressources naturelles comportent la régression du couvert végétal ligneux et herbacé, sous l’effet des sécheresses chroniques et de la pression anthropique, l’accentuation de la désertification, la disparition d’espèces forestières et biologiques et la réduction du potentiel pastoral pour le bétail provoquant ainsi un exode rural massif vers les grands centres urbains ;

36 6. Les impacts sur la pêche seront également importants aussi bien pour la pêche océanique que la pêche continentale (fleuve Sénégal et mares) entrainant des pertes de production et même parfois la disparition de métiers ;

7. Les impacts sur la santé concerneront aussi bien l’aggravation de la situation nutritionnelle préoccupante que l’augmentation de la prévalence des pathologies nutritionnelles favorisant, ainsi, l’apparition des maladies infectieuses et parasitaires chez les enfants de moins de cinq ans. Sur plusieurs années, le pays a enregistré des canicules le long des massifs montagneux du Tagant et de l’Assaba, causant des mortalités chez la frange du troisième âge et des morts de soif. 1.2.5. Ambitions de la Mauritanie en matière d’adaptation

Sur la base des orientations (scénarios climatiques et socioéconomiques) et explications (articulation vulnérabilité et adaptation) de l’équipe d’experts multidisciplinaires du MEDD, les initiatives proposées par les différents secteurs pour réduire la vulnérabilité des systèmes naturels et socio- économiques et prendre en charge les impacts du changement climatique visent à :

. Assurer un taux de couverture des besoins alimentaires de 117 % pour le riz, 75% pour les céréales traditionnelles, 160% pour le lait, 126% pour la viande blanche ; . Réaliser des réseaux d’assainissement (eaux usées et pluviales) des villes de Nouakchott, Rosso, , Kiffa, Nouadhibou, Néma, Aioun, Timbédra, Akjoujt, Atar ; . Assurer un ensemencement aérien des terres dégradées (10 000 ha/an) pour favoriser la régénération du milieu naturel ; . Réhabiliter et gérer d’une manière intégrée et durable les zones humides contre les effets des CC ; . Réaliser le projet d’adduction en eau potable (AEP) dans 4 wilayas de la zone nord du pays ; . Renforcer les capacités pour le suivi et la gestion des pêches continentales ; . Promouvoir la pisciculture pour améliorer la sécurité alimentaire dans les zones rurales ; . Protéger les villes de Nouakchott et de Nouadhibou contre les risques d’immersion marine et d’ensablement ; • Renforcer la nutrition et la santé des ménages vulnérables. Le Plan National d’Adaptation (PNA) appuyé par le GCF, en cours de préparation au MEDD avec l’appui du PNUE et impliquant l’ensemble des départements ministériels et partenaires prenantes, apportera plus de précisions et des données/analyses sur les besoins d'adaptation dans un délai de six mois à un an. Le Tableau no 13, du Chapitre E « Cohérence SCAPP-CDN », montre comment ces initiatives ont été programmées dans la SCAPP.

Les besoins en financement pour l’adaptation sont ainsi de 9,4 milliards de Dollars US (cf. Tableau n° 9).

Tableau 8 : Besoins en financement pour l’adaptation sectorielle Besoins en financement Secteurs (en million de dollars US) Agriculture 843.00 Eau et assainissement 1500.00 Elevage 36.40

37 Habitat, urbanisme et aménagement du territoire 5000.00 Environnement et développement durable (Protection de la 133.00 nature) Pêche et économie maritime 1644.00 Santé 221.00 Total adaptation 9377.40 Source : Rapport CPDN national (2015)

1.3Les réponses de la Mauritanie au défi du changement climatique 1.3.1 Cadres nationaux a- Engagements nationaux

Pays Non Annexe 1 de la CCNUCC, la Mauritanie appartient à la zone du Sahel africain la plus touchée par les sécheresses récurrentes depuis 1968. La désertification qui en a résulté est d’autant plus forte que l’effet du climat, conjugué à l’action de l’homme, a entraîné des conséquences directes sur un milieu déjà très précaire. La vulnérabilité du pays au changement climatique touche l’ensemble des secteurs vitaux de l’économie nationale.

En ratifiant la CCNUCC, la Mauritanie s’est engagée résolument dans le processus mondial de lutte contre le réchauffement climatique par la limitation des émissions de GES et la mise en place de stratégies d’adaptation compatibles avec sa politique de développement durable. Elle a soumis à la CCNUCC quatre communications nationales (CN) en 2000, 2004, 2012 et 2019. La quatrième Communication nationale a été validée en juin 2019.

En tant que PMA, la Mauritanie a élaboré son Programme d’action national pour l’adaptation (PANA)21 en 2004. Elle a réalisé 3 inventaires de gaz à effet de serre (IGES). Le premier rapport biennal national de la Mauritanie a été produit en 2015, il a couvert la période 1990-2012 ; 2012 étant l’année de référence et 1990, l’année de base (cf. Tableau no.10).

Tableau 9 : Communications nationales et IGES élaborés et soumis par la Mauritanie Année de Année de Rapports Période Publication référence base 1ère Communication nationale / 1er IGES 1994 2001 2ème Communication nationale /2° IGES 2000 1994 1994-2004 2008 3ème Communication nationale / 3° IGES 2010 1990 1990-2010 2014 BUR1 (mise à jour 3° IGES) 2012 1990 1990-2012 2015 4ème Communication nationale / 4° IGES 2015 1990 1990-2015 2019 Prévue en BUR2 mise à jour 4°IGES (en cours) 2017 1990 1990-2017 2020 La Mauritanie a entamé en juillet 2019 l’élaboration du PNA avec un financement du GCF, dans le cadre de la préparation du pays au financement climat. La feuille de route élaborée à l’occasion de l’atelier de lancement du projet prévoit notamment la prise en charge des besoins du pays en matière d’études sur la vulnérabilité des secteurs économiques et des populations, ainsi que ceux relatifs à la gestion des catastrophes naturelles.

21https://www4.unfccc.int/sites/NAPC/Country%20Documents/Parties/PANAMAURITANIE.pdf

38 Auparavant et au cours de l’année 2018-2019, la Mauritanie a conduit une évaluation des besoins technologiques pour l’adaptation et l’atténuation. D’une manière générale, la Mauritanie a suivi scrupuleusement les recommandations et les décisions émises par les Conférences des Parties de la CCNUCC, en particulier sur le cadre pour l’adaptation, en mettant en place le cadre institutionnel, législatif et réglementaire pour contribuer efficacement aux efforts globaux d’adaptation au changement climatique. En revanche, la Mauritanie n’a pas de système de mesure, de notification et de vérification (MRV) pour pouvoir bénéficier des transferts de technologie dans le cadre de Mesures d’atténuation appropriée au niveau national (NAMA, en anglais) qui restent à développer. La Mauritanie entend bénéficier des opportunités fournies par le GCF pour pallier ces manques et compléter ainsi le cadre de son action contre le changement climatique (Actions Readiness N° 3, page 61). B - Cadre institutionnel La Mauritanie s’est dotée d’un Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD) en septembre 2017 avec un statut de département à autonomie entière. Le dispositif de coordination du développement durable est organisé par le Décret n° 156/2012 qui définit les organes de coordination et de concertation intersectorielle sur l'environnement et le développement durable, aux niveaux institutionnel, politique et technique et aux échelles de gouvernance nationale et régionale, à travers : . Le Conseil National de l’Environnement et du Développement Durable (CNEDD) est un conseil d’orientation qui se prononce sur les politiques, stratégies et programmes de travail, ainsi que sur les rapports d’exécution et donne des orientations nécessaires pour une gestion plus efficiente de l’environnement et du développement durable. Organe multisectoriel, il est placé sous la présidence du Premier Ministre et constitue le premier niveau de pilotage et de concertation multisectoriels dans le domaine de l’environnement et du développement durable ; . Le Comité Technique de l’Environnement et du Développement Durable (CTEDD) et les Comités Régionaux de l’Environnement et du Développement Durable (CREDD) sont des organes subsidiaires du CNEDD qui ont en charge la concertation, la coordination et l’appui sur le terrain pour assurer la jonction harmonieuse entre les niveaux stratégiques et opérationnels de la mise en œuvre de la planification nationale de l’environnement et du développement durable22. Le CTEDD est présidé par le Secrétaire Général du ministère chargé de l’environnement et du développement durable et se compose des représentants sectoriels des thématiques environnementales dites de plateforme intersectorielle (Article 15 du décret 156/2012).

Par ailleurs, la Mauritanie ambitionne de faire évoluer le système de suivi-évaluation sectoriel existant pour qu’il soit, à terme, en mesure de mener les actions (a) des émissions de GES ou des réductions attribuées à une mesure d’atténuation particulière (politiques, programmes, mesure ou projet) ; (b) du soutien climatique connexe (fourni par le gouvernement ou reçu des partenaires ou encore dans une forme de financement du marché) ; (c) du transfert de technologie et du renforcement des capacités pour permettre la mise en œuvre d’une action ou mesure

22Stratégie Nationale de l’Environnement et du Développement Durable, SNEDD, août 2017

39 d’atténuation ; (d) du co-bénéfice ou avantages pour le développement durable associé aux mesures d’atténuation. Il constituera ainsi l’ossature du système MRV.

Pour ce faire et pour assurer le suivi-évaluation de la CDN, le renforcement des capacités des systèmes de suivi-évaluation du plan national de l’environnement et du Développement Durable existants au sein du MEDD et des autres départements impliqués pour assurer une conduite concertée et harmonisée des progrès réalisés dans sa mise en œuvre est nécessaire.

Les forces et les faiblesses du cadre institutionnel d’accès au financement climatique de la Mauritanie sont données par l’analyse SWOT dans le tableau 15. La priorité des faiblesses à prendre en compte pour identifier les activités de Readiness à inclure dans le présent PPM a été discutée avec les Parties Prenantes lors des ateliers de travail organisés par la CCPNCC au cours de son élaboration.

C - Données météorologiques et gestion des connaissances climatiques

En Mauritanie, la collecte, le traitement et la diffusion des données météorologiques relèvent de la mission de l’Office national de la météorologie qui a été créé en décembre 2006.

La collecte des données météorologiques a débuté dans les années 60 du siècle dernier. En 1994, la gestion des stations météorologiques était confiée à la Société des Aéroports de Mauritanie (SAM) puis à la Cellule nationale de la météorologie mise en place en 2004 au sein du Ministère de l’équipement et des transports.

Pour remplir sa mission, l’ONM s’appuie sur un réseau de stations d’observation réparties sur tout le territoire national (cf. figure n° 5) comprenant : . 13 stations d’observation synoptique dont 11 stations automatiques ; . 6 stations agrométéorologiques ; . 5 stations automatiques d’observation marine réparties le long du littoral (Port de Nouakchott, PK 144, Nouadhibou, Arkeiss et Mamghar) ; . Plus de 500 postes pluviométriques ; . Une station d’imagerie satellitaire ; . Une station d’application environnementale dans le cadre du programme africain, The African Monitoring of Environment for Sustainable Development (AMESD). L’ONM fait face à de nombreuses difficultés qui entravent la réalisation de sa mission. Parmi ces difficultés, le manque de personnel qualifié, ainsi que le manque de moyens techniques pour le suivi, l’entretien et l’amélioration des réseaux d’observation limitent grandement son champ d’action. Les moyens de calcul et les compétences disponibles ne lui permettent pas aujourd’hui de produire des scénarios climatiques spécifiques au pays, d’élaborer des études sur le climat ou de gérer les connaissances climatiques.

Ces études et ces connaissances constituent pourtant un besoin important ; elles seraient, en effet, d’une grande utilité pour affiner les connaissances sur les vulnérabilités des écosystèmes et des populations au changement climatique qui, comme nous le soulignons plus haut, restent très générales et peu documentées, seulement appréciées par les experts en se basant sur les scénarios établis par le Groupe international d’études du climat (GIEC) pour l’Afrique, à une échelle globale.

40 Tableau 10: Besoins de l’ONM

Besoins de renforcement des capacités Actions prioritaires

Renforcement des capacités des services . Dotation de la Direction de la météo en ressources météorologiques et hydrologiques pour suffisantes pour la conduite d’un programme appuyer la mise en œuvre de programmes cohérent d’observation systématique ; nationaux d’adaptation . Soutien financier pour renforcer les activités liées à l’observation systématique Former les prévisionnistes et techniciens . Former les prévisionnistes sur l’interprétation des météorologues sur les techniques de modèles de prévision prévisions Acquérir et installer des stations . Couvrir la zone nord-est du pays (zone de automatiques d’observation Lemgheity, Est de l’Adrar et du Tagant) Acquérir et installer des stations sur le long . Installer des stations marine à Tanit et N’Diago du littoral Acquérir et installer des stations aux deux . Installer des stations à Adel , , Hodhs, au Guidimagha et Assaba Aoueinat Zbel, , Guérou, El Ghaira Acquérir et installer des pluviomètres . Installer des pluviomètres dans toutes les automatiques Moughataa Moderniser les moyens de . Relier toutes les stations synoptiques avec le télécommunication entre les stations et le système COROBOR à NKC centre de collecte Organiser des sessions de formation dans . Former 20 techniciens météorologues pendant 09 une école de la place (ENS) pour former mois en collaboration avec l’ENS des techniciens météorologues Former deux cadres de l’ONM sur la . Produire des scénarii climatiques sur une échelle décente d’échelle plus fine 10-50 Km Former les observateurs et réhabiliter les . Réhabiliter les stations d’observation en altitude de stations d’observation en altitude Néma, Zouérate, Atar et Kiffa Construction d’une base de données . Organiser des ateliers de sensibilisation sur le CNSC, fiables et la formation du personnel sur le et dialogues et échanges avec les différents traitement des données partenaires nationaux pour mieux saisir leurs besoins en matière d’information météorologique et climatique Adapter des modèles de prévision au . Former les cadres et acquérir les unités contexte national informatiques capables de tourner des modèles Moderniser les outils de prévision et . Adapter des algorithmes spécifiques à la Mauritanie former les prévisionnistes sur et acquérir un radar météorologique l’interprétation des images satellitaires et images radar Appuyer la recherche scientifique par la . Création des bibliothèques virtuelles et développer création des labos le partenariat avec les universités Mener l’étude de faisabilité . Identifier les zones cibles et les partenaires pour accompagner l’ONM les premières années (Source : ONM,2019) Le MEDD envisage de soumettre une requête de financement au GCF pour pallier ce déficit en données, en compétences et en expertises climatiques à travers le projet n° 4« Amélioration de l’information sur le climat et de l’alerte précoce multi-aléas pour la résilience en République Islamique de Mauritanie » avec le PNUE.

41 D’un autre côté, le processus d’élaboration du PNA prévoit l’élaboration d’un Plan national des risques climatiques pour la prévision précoce des catastrophes naturelles (Annexe 4, Feuille de route du PNA).

Figure 6 : Réseau de stations d’observation de l’ONM

D - Besoins en technologies climatiques d’adaptation et d’atténuation

Les évaluations des besoins en technologies climatiques (EBT) d’adaptation et d’atténuation ont démarré en décembre 2017 dans le cadre d’un projet financé par le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) et mis en œuvre par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) et le centre UNEP/DTU Partnership en collaboration avec le Centre régional Environnement et Développement du Tiers Monde (ENDA – Energie).

Le choix des secteurs prioritaires découle d’une décision prise lors de l’atelier de lancement du projet EBT par les participants en concertation avec les principales parties prenantes au regard des secteurs prioritaires d’adaptation et d’atténuation : l’agriculture, les parcours et forêts, l’énergie et les déchets.

Les technologies retenues et les coûts estimatifs pour leur transfert et maîtrise sont donnés par le tableau n° 11 ci-après.

42 Venant quatre années après l’élaboration de la CDN, les EBT ont permis de revoir certaines estimations financières des actions d’adaptation et d’atténuation comme, par exemple, celles relatives à l’adaptation dans le secteur AFAT et de corriger certaines données sur les émissions.

Les plans d’action définis dans ces évaluations ne sont pas encore mis en œuvre, et la stratégie de mobilisation des ressources, pour ce faire, n’est pas encore définie.

Tableau 11 : Besoins en financement des technologies d’atténuation et d’adaptation

Secteurs Technologies Coûts Technologie solaire photovoltaïque connecté au réseau 878 340 € 60 MWc Energie Technologie éolienne connectée au réseau 100 MWc 514 340 € Technologie Cylindroparabolique 1 144 340 € Incinération des déchets ménagers et assimilés à 360 000 $US Nouakchott et Nouadhibou Atténuation Projet pilote de compostage des déchets agricoles et du fumier dans les zones rurales (300 composants entre 3 et 190 000 $US Déchets 10 m3) Projet pilote de promotion de la technologie de méthanisation du fumier dans les communautés rurales 230 000 $US des zones agro-pastorales de la Mauritanie Pompage solaire 4 983 000 $US Agriculture Collecte des eaux pluviales 15 238 630 $US Semences améliorées 12 330 000 $US Adaptation Fixation des dunes 232 553 600 $US Parcours & Réserves fourragères 287 000 $US Forêts Foyers améliorés 15 292 900 $US

E - Cohérence SCAPP et CPDN

D’une manière générale, les mesures d’atténuation et d’adaptation prévues dans la CPDN ont bien été prises en compte dans la SCAPP. Certaines de ces mesures prioritaires ont été traduites en projets dans le premier plan d’action quinquennal de la SCAPP, 2016-2020.

Tableau 12 : Intégration des mesures adaptation et atténuation de la CPDN dans la SCAPP, 2016-2030 Type : Atténuation (Att.) – Adaptation (Adap.) Secteurs Type CPDN SCAPP / Autres Stratégies Consolidation du programme . Production de l’électricité à partir du gaz Att. EOLMA (150 MW) . Production de l’énergie éoliennes 100 MW et de Utilisation (650MW) du l’énergie solaire 50 MW Att. photovoltaïque pour les . Réalisation de la ligne Nouakchott- Akjoujt- Atar- centrales solaires Zouerate Substitution du Fioul par le GPL . Installation de la ligne Nouakchott- Néma, avec un Att. raccordement au réseau de l’OMVS au niveau de Energie dual 1000 MW Normalisation du secteur du Kayes (Mali) Att. transport . Projet d’électrification des zones de productions Att. Réalisation du train du Sud agricoles (à partir du réseau de l’OMVS) . Projet d’électrification des zones de pêche . Centrales hydroélectriques de l'OMVS Att. Tram de Nouakchott . Promotion des énergies renouvelables (solaires et éoliennes) en milieu rural et urbain Procédés Att. Electrification du train du Sud industriels Att. Réglementation des SAO

43 Reboisement et boisement en Att. vue de la restauration des forêts classées Promotion de l’énergie domestique dans le but de Conservation des forêts et des Foresterie Att. réduire la pression sur les ressources ligneuses terres forestières Protection des écosystèmes Att. naturels et lutte contre la dégradation . Facilitation de l’accès à l’énergie, en particulier Substitution du diesel par d’origine éolienne et solaire Agriculture Att. l’électrification dans le . Equipement solaire de pompage pour 900 ha (40% pompage d’eau pour l’irrigation superficies avec puits) Incinération des déchets Déchets Att. solides à des fins énergétiques à Nouakchott Une augmentation des taux de couverture des besoins alimentaires de 68% à 119 % en riz, de 1% à 11% en blé, de 44% à 60% en céréales traditionnelles, de 20% à 32% Taux de couverture des besoins en oignon, de 1,37 % à 8% en pommes de terre et de 34% Agriculture Adap. alimentaires à 63% pour les autres produits maraîchers, de 67% à 94% en dattes, et de 40% en sucre Aménagement de 46 705 ha Curage des principaux axes hydrauliques . Aménagement de points d'eau pour l’abreuvement. Installation de 70 forages et puits pastoraux, surcreusement de 90 marres ; . Mise en place d’un système d’alerte précoce sur les Développement des filières Elevage Adap. crises pastorales ; animales . Amélioration des performances du cheptel avec les techniques de l’insémination artificielle et de transfert d’embryons . Restauration des pâturages naturels Réseaux assainissement, eaux . Assainissement des villes (Nouakchott et Assainissement Adap. usées et eaux pluviales (10 Nouadhibou) agglomérations) . Assainissement familial par l’approche ATPC Environnement et . développement Mise en défens et gestion des parcours . Protection des pâturages contre les feux de brousse durable (protection Adap. Ensemencement aérien . Promotion des AGR en rapport avec la gestion de durable de l’environnement l’environnement) . Réhabilitation et gestion intégrées et durables des Ecosystèmes Adap. Gestion des zones humides zones humides contre les effets du changement naturels climatique Adduction eau potable (4 . Projets AEP : Réalisation de 600 nouveaux points Eau Adap. wilayas) d’eau (forages et barrages). Renforcement des capacités . Construction des ports de pêche artisanale Adap. suivi et gestion des pêches . Construction de chambres froides continentales Pêches . Réhabilitation du lac et installation d’un Adap. Pisciculture projet intégré de pisciculture . Initier un projet de pisciculture à Sélibabi . Protection des villes côtières contre les risques Protection des deux capitales Catastrophes d’immersion marine et d’ensablement Adap. contre intrusion marine et . Réhabilitation ou remédiation liée à la dégradation naturelles ensablement du littoral au niveau de Nouakchott et Nouadhibou . Projet d’appui à la santé maternelle et infantile 2017- 2020 ; . Amélioration de la couverture de l’assurance Nutrition et santé des ménages Santé Adap. maladie particulièrement pour la population vulnérables indigente en vue de la CSU ; . Projet de développement des infrastructures (Génie civil, RH, Médicaments, 0FOSA de base…).

44 1.3.2 Engagements régionaux L’engagement de la Mauritanie est aussi celui de l'Afrique, des Pays Arabes, des Pays les Moins Avancés et du groupe 77+la Chine, qui considère, à ce titre, l’adaptation comme priorité et œuvre sans relâche pour la mise en œuvre rapide de l’Accord de Paris qui représente pour la Mauritanie le seul instrument crédible, ambitieux et réaliste, pour inverser la tendance actuelle.

1.3.3 Accès aux financements La Mauritanie a pu accéder ces dernières années à une batterie de projets changement climatique. Sans être exhaustif et pour donner une idée sur le niveau des financements climatiques, ci-après un tableau qui récapitule les projets essentiels réalisées ces dernières années.

Tableau 13 : Quelques financements climatiques mobilisés par la Mauritanie

Titre du Projet Source de Montant Financement Adaptation au CC des Villes côtières (ACCVC) / BMZ 6,5 M Euros GIZ/MEDD Adaptation au CC en Milieu Rural (ACCMR) / BMZ / UE 2 M. euros GIZ/MEDD Alliance Mondiale contre le CC / GIZ et UE 4 M. euros PNUD/MEDD Amélioration de la résilience des communautés et Fonds pour 7,8 M. USD de leur sécurité alimentaire face aux effets l’Adaptation néfastes du changement climatique (PARSACC) / PAM/MEDD Renforcement des capacités, connaissances et SCCF/FEM 4,9 M. USD technologies pour la résilience climatique des pays en développement vulnérables (STRC) / PNUE/MEDD Projet de Développement Durable des Oasis / SCCF/FEM 4,19 M. USD FIDA/MA PASK II/FIDA/MA FPMA 3,5 M. USD Amélioration des investissements du secteur de FPMA/FEM/ 6,35 M. USD l'eau destinés à la résilience des ressources MHA pastorales et forestières des régions méridionales de Mauritanie (REVUWI) / BAD/MHA Programme pour renforcer la résilience et DFID 5 M. GBP l’adaptation aux phénomènes extrêmes et aux catastrophes liées au climat / OXFAM et ACF Agence Nationale de la Grande Muraille Verte Etat 1,5 M USD

Projet Gestion Durable des Terres, de l’Eau et des FPMA/FEM 6,35 M. USD Forêts / BM/MEDD (PGDP) Projet Zones Humides / UICN/MEDD FPMA/FEM 5 M. USD Projet Bassins Versants / FAO/MEDD FPMA/FEM 5M. USD Programme Régional d'Appui au Sahel (PRAPS) / BM 45 M USD CILSS/MA

45 Programme de renforcement de la résilience à BAD 40 M USD l'insécurité alimentaire et nutritionnelle récurrente au Sahel (P2RS) /MA Développement d’un système de Prestation FPMA/FEM 5 M. USD Améliorée et Innovante pour les moyens de subsistance résiliente au changement climatique (DIMS) / PNUE/MEDD Programme microfinancements Phase FEM 2 ,2 M USD opérationnelle 6 du FEM / SGP-PNUD

1.4 Défis et opportunités La Mauritanie s’est dotée d’un cadre institutionnel, législatif et réglementaire conséquent qui répond à ses engagements à l’échelle internationale de la CCNUCC, de l’Accord de Paris et des autres accords multilatéraux pour l’environnement, ainsi qu’à ses engagements régionaux en Afrique et dans le Monde Arabe. Le pays s’est doté d’un arsenal juridique (loi portant code de l’environnement adoptée en 2000, Stratégie nationale de développement durable (2017), Plan d’actions national pour l’environnement, stratégie de promotion des énergies renouvelables, Plan de lutte contre la désertification, nouveau code forestier, etc.) qui rationalise son action dans ce domaine. Elle a, en particulier, élaboré sa CDN qui définit les efforts consentis par le pays pour participer à l’action mondiale contre le changement climatique, autant sur le plan de l’atténuation des émissions que de l’adaptation. Ces efforts sont largement traduits dans la SCAPP 2016-2020 qui définit le cadre stratégique du développement du pays (cf. Tableau n° 12 ci-dessus), ainsi que dans les cadres de programmation et de planification de l’appui apporté par les principaux partenaires au développement à sa réalisation (cf. Tableau n° 13 ci-après). Toutefois, la capacité du Gouvernement à institutionnaliser l’adaptation et l’atténuation au changement climatique reste difficile, malgré l’existence d’un cadre politique et institutionnel favorable mutualisant le traitement des questions environnementales, de développement durable et de changement climatique. Les principales raisons en sont les suivantes : (i) un accès limité aux connaissances pouvant servir à éclairer les processus de planification résilients au climat ; (ii) une capacité technique limitée pour mettre en œuvre des politiques, stratégies et plans favorisant l'adaptation au changement climatique ; et (iii) la capacité financière limitée et l'absence des structures financières requises pour coordonner et financer la planification intersectorielle de l’action climatique. (Tableau 13). Tableau 14 : Analyse SWOT de l’accès au financement climatique en Mauritanie

Forces Faiblesses I Profil de développement . Défis persistants limitant le développement du N . Plan d’assainissement budgétaire (2016-2017), secteur privé : accès limité aux financements, T stabilité économique et amélioration de conditions de concurrence peu équitable, E l’efficacité de la politique monétaire compétences limitées de la main d’œuvre R . Promotion du secteur privé, axe stratégique de locale, services aux entreprises limités et N la SCAPP porté par l’amélioration du climat bureaucratie peu efficace, coût de E d’affaires raccordement à l’électricité très élevé23

23 Banque Mondiale, 2019

46 S Profil climatique . Taux de croissance potentiel à augmenter . Données collectées à l’occasion de la . Pas de système de MRV et pas de NAMA préparation des CN, BUR, etc. sectoriel Dispositif institutionnel . Pas d’études détaillées et spécifiques de la . Ratification de la CCNUCC et mise en œuvre des vulnérabilité des écosystèmes, des secteurs et recommandations conséquentes des CdP : 4 des populations Communications nationales, 3 IGES, 2 BUR, . Pas de système de collecte, de traitement et de PANA en 2004, EBT en 2019, Mécanisme diffusion des données climatiques pour d’endossement des projets FEM et FA, PNA en l’élaboration de scénarios climatiques échelle cours (lancé en 2019), Organe de coordination et nationale et locale de concertation interministérielles (Décret . Très peu de compétences nationales dans le no.156/2012) domaine des sciences du climat (un seul . Systèmes de suivi-évaluation des politiques expert !) sectoriels . Très peu de compétences nationales dans le Sources de financements domaine de l’accès au financement climatique. . PMA éligible aux différents fonds de la CCNUCC Opportunités Menaces . Présence et actions de la plupart des agences de . Agitation politique et situation sécuritaire dans E développement, des organisations la région X internationales et des institutions financières en . Sensibilité exacerbée aux impacts du CC dans la T Mauritanie région E . Dynamique régionale et africaine en faveur de la . Volatilité des prix des matières premières R mise en œuvre de la CCNUCC, de l’Accord de (baisse du prix des exportations minières et N Paris, des ODD et de l’Agenda 2063 de l’Union augmentation du prix du pétrole conduisant à E Africaine l’augmentation des subventions sur les S carburants).

47 II- Le programme pays et les engagements avec le GCF

2.1. Les dispositions institutionnelles Le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable (MEDD) a désigné la Cellule de Coordination du Programme National de Changement Climatique (CCPNCC) créée par Arrêté du Ministre n° 1364 en date du 24 mars 2009 comme point focal de la Convention-Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique et point focal du GCF. La CCPNCC s’appuie sur une task-force composée par les points focaux sectoriels changement climatique (PFS/CC) désigné par chaque ministère, ainsi que par les représentants de la société civile et du secteur privé. Elle dispose également d’un réseau d’experts indépendants issus du milieu académique et universitaire pour conduire des études et recherches spécifiques à son activité d’argumentaire, de plaidoyer, d’information et de sensibilisation. Le réseau de PFS/CC au sein des départements ministériels contribue à améliorer la mise en œuvre des objectifs de la Convention et à intégrer la problématique du CC dans les activités sectorielles. Le mécanisme de non-objection a été mis en place par note de service n° 683, selon une méthodologie définie dans le cadre de la première activité de préparation du pays, réalisée au cours de l’année 2018. Ce mécanisme s’appuie sur le processus d’endossement déjà existant au sein du MEDD pour les projets du FEM et du FA. En effet, le pays s’est doté, dès juin 2014, des mécanismes nécessaires pour accéder aux sources de financement mises en place dans le cadre de la CCNUCC, notamment celles spécifiques au groupe des pays les moins avancés dont il fait partie (cf. Tableau n° 16).

Tableau 15 : Principaux engagements de la Mauritanie avec les mécanismes de financement de la CCNUCC

Mécanismes CCNUCC Projets en cours . Activités habilitantes (CN, IGES, BUR, etc.) Fonds pour . Adaptation au CC et moyens de subsistance dans trois régions l’Environnement arides de la Mauritanie, LDCF, ONU-Environnement, 2019 - Mondial CNOEZA . Projet de gestion intégrée des écosystèmes pour le développement humain durable en Mauritanie, Fonds fiduciaire, FAO, 2018 . Adaptation des zones humides continentales et résilientes au CC, LDCF, Agence Nationale de la Grande Muraille Verte, 2019 . Promotion des mini-réseaux durables dans les provinces mauritaniennes grâce aux technologies hybrides, Fonds fiduciaire FEM, MEDD, 201524 . Développement d'un système de gestion amélioré et innovant pour des moyens de subsistance durables résilients au climat en Mauritanie – DIMS, 2017 - CCPNCC . Amélioration des investissements du secteur de l'eau destinés à la résilience des ressources pastorales et forestières des régions méridionales de Mauritanie – REVUWI, MHA – 2016

24https://www.thegef.org/projects-faceted?f%5B0%5D=field_country%3A105

48 . Projet de restauration des axes et zones d’écoulements hydrographiques dégradées et leurs sous-bassins versants des Wilayas du sud-est mauritanien pour la résilience des moyens de subsistance des communautés résidentes – PRAHS - AGMV . Renforcement des capacités de base pour la mise en œuvre, le suivi et la déclaration des accords multilatéraux sur l’environnement (AME) dans le contexte des objectifs de développement durable (ODD) en Mauritanie, multi-Focus, approuvé en 2018 (GEF6) -CNOEZA . Renforcer les capacités, les connaissances et l’appui technologique pour renforcer la résilience climatique des pays en développement vulnérables,2013 – CNOEZA Fonds d’adaptation . Renforcer la résilience des communautés aux effets néfastes du CC sur la sécurité alimentaire en Mauritanie, Programme d’alimentation mondiale25 - PARSACC

D’autres parts, le changement climatique fait partie des thématiques transversales qui sont intégrées dans la plupart des cadres de partenariat qui oriente la planification de l’aide apportée par les partenaires techniques et financiers du pays (Tableau 17).

Tableau 16 : Mise en relations des engagements de la Mauritanie avec le GCF et les cadres de programmation et de planification des principales entités accréditées et autres partenaires pertinents

Nom Partenaires Domaine d’action / Secteurs Cadre d’action en Efforts pour intégrer les principaux Mauritanie engagements avec le GCF Banque Mondiale Ressources minières, Cadre partenariat Adaptation ressources halieutiques et pays pour la RIM Atténuation pastorales, urbanisation, pour la période Genre capital humain couvrant les exercices 2018- 202326 Banque Africaine de Transformation de Document de Agriculture intelligente Développement l’agriculture stratégie pays face au climat Energie électrique, en 2016-202027 Electrification hors particulier, sous-secteur réseau ressources énergétiques renouvelables FIDA Insécurité alimentaire et Note de stratégie Maîtrise des ressources nutritionnelle pays 2017-201828 naturelles, résilience

25 https://www.adaptation-fund.org/project/enhancing-resilience-of-communities-to-the-adverse- effects-of-climate-change-on-food-security-in-/ 26 http://documents.worldbank.org/curated/en/714491560316178352/Mauritania-Country-Partnership- Framework-for-the-Period-of-FY18-FY23 27 https://www.afdb.org/fr/documents/project-operations/country-strategy?field_keywords_tid=335 28 https://www.ifad.org/documents/38711644/40077965/note%20de%20strat_C3_A9gie%20de%20pays%20_%2 0mauritanie%20_%20approved%20in%20scriptoria%20with%20new%20template_0006-104- 4707.pdf/582d536b-1674-48e7-b3ef-b2a20242ac78?1517981341667

49 Institutions représentant les face au changement ruraux pauvres climatique Développement approche filière Banque Islamique de Programme de Non disponible29 Non indiqué Développement modernisation et de développement du secteur minier et industriel Projet de développement de l’irrigation Union Européenne Sécurité alimentaire et Accord de Intégration des agriculture durable Cotonou thématiques Etat de droit Fonds européen transversales (genre, CC, Santé pour le ODD, etc.) Société civile développement Programme indicatif national 2014-202030 AFD Favoriser l’accès aux services Non disponible31 Intégration des essentiels (eau potable & thématiques assainissement, transversales (genre, CC, restructuration secteur ODD, etc.) énergie, construction d’une centrale hybride / Kiffa) Gouvernance Développement local et rural Développement durable KFW – GIZ Démocratie, société civile et Non disponible32 Protection des administration publique ressources marines, Politique environnementale, côtières et terrestres protection et gestion des Adaptation au CC en ressources naturelles milieu rural Gestion des ressources naturelles

2.2 Rôle et contributions des principales parties prenantes à l’élaboration du PPM L’élaboration du PPM a été réalisée dans le cadre de l’Activité n° 2 de préparation du pays au financement climat dans un appui accordé par le GCF à la Mauritanie en 2018.

L’Activité n° 2 est basée sur le principe de participation et d’inclusion, mis en œuvre selon un calendrier serré de concertation avec les parties prenantes qui se sont mobilisées, à chaque occasion, avec beaucoup de motivation et d’intérêt (Tableau 18). Ces concertations ont été précédées par une

29 https://www.isdb.org/news/the-islamic-development-bank-provides-us-121-million-to-participate-in- financing-of-two-development-projects-in-mauritania 30https://eeas.europa.eu/sites/eeas/files/20150422_fr.pdf 31https://www.afd.fr/fr/page-region-pays/mauritanie 32https://www.giz.de/en/worldwide/28455.html

50 formation sur l’accès au financement climatique dans le cadre de l’Activité n° 1 du même programme Readiness, du 14 au 16 août 2018.

Tableau 17 : Synthèse des consultations engagées avec les parties prenantes (PP) pour l’élaboration du PPM

Catégories de PP Date consultation Type / Objectif de la Produit / résultat consultation Toutes (secteur public, Jeudi 14 mars 2019 Atelier de lancement Rapport de l’atelier secteur privé, SC) du processus Information des PP sur d’élaboration du PPM : le processus de – Information sur les planification avec le procédures de GCF planification avec le Validation du profil GCF – Profil climatique développement et du et profil profil climatique du développement du pays et secteurs pays – Priorités prioritaires pour le PPM Secteur public – Entre le 15 mars et le Réunions bilatérales Identification des Société civile 20 mai 2019 projets à retenir pour le PPM Toutes (secteur public, Lundi 27 mai 2019 Atelier de travail : Liste des projets et secteur privé, SC) critères de sélection et programmes et priorisation des projets critères de priorisation à retenir pour le PPM Toutes (secteur public, Jeudi 30 mai 2019 Atelier de discussion Validation de la liste secteur privé, SC) sur la sélection des des projets et projets et programmes programmes et identification des activités de Readiness pour le PPM Porteurs de projets et Du 25 au 28 novembre Réunions bilatérales – Compléments entités accréditées 2019 Echanges d’information sur l’état impliquées dans les électroniques ou/et d’avancement des projets du PPM téléphoniques projets retenus dans le PPM et précisions sur les activités de Readiness identifiées

. A la suite de l’atelier de lancement du processus d’élaboration du programme pays pour le GCF organisé en mars 2019 à Nouakchott et des réunions bilatérales qui ont suivi, la CCPNCC a collecté 33 fiches de projets (Annexe 1) réparties en : . 1 Fiche Readiness (Secteur hydraulique) . 18 Fiches Adaptation . 6 Adaptation/Atténuation . 1 Atténuation . 7 projets de R&D ou autres axes non spécifiés . En matière de nature de financement demandé, ce sont les demandes de don qui prédominent. . Quant à la taille des projets, la taille micro-projet est dominante avec : . 18 projets de moins de 10 Mo de $US

51 . 11 projets entre 10 et 50 Mo de $US . 3 projets dont le budget est supérieur à 200 Mo de $US, mais ce sont des projets régionaux. . Ces fiches ont été examinées et classées au regard des critères suivants, définis avec les parties prenantes lors de l’atelier du 27 mai 2019 : . Les six critères d’investissement du GCF dont l’alignement aux priorités nationales et les capacités de mise en œuvre ont été considérés comme deux critères séparés ; . La maturité du projet et le délai « raisonnable » pour élaborer une requête recevable ; . L’existence d’une entité accréditée disposée à porter la requête de financement auprès du GCF et impliquée dans son élaboration. Les projets sélectionnés s’inscrivent dans les priorités retenues pour le portefeuille GCF (agriculture et énergie, plus orientée sur l’adaptation que sur l’atténuation), alors que les programmes Readiness se rapportent aux besoins identifiés en matière de renforcement de capacités (de la CCPNCC et des autres parties prenantes) et de renforcement des connaissances (climat et ressources naturelles).

2.3 Identification des priorités du pays pour le PPM Le profil de développement élaboré en première partie de ce document montre que l’intégration du changement climatique dans les stratégies et programmes de développement du pays reste, malgré les efforts soutenus de la SCAPP et des stratégies sectorielles et horizontales, peu effective. Deux principales causes sont identifiées :

. Les financements pour l’intégration des mesures d’adaptation et d’atténuation dans les plans d’action et programmes de développement sont insuffisants ; . Les moyens humains, techniques et scientifiques pour appréhender les impacts du CC sur les populations, les écosystèmes et les infrastructures sont également insuffisants. . Le profil climatique du pays montre que les secteurs les plus émetteurs du pays sont l’agriculture et l’énergie. Dans le contexte économique et social du pays, les besoins en adaptation sont plus importants que ceux pour l’atténuation, et se rapportent principalement à l’augmentation de la résilience des populations, des écosystèmes et des secteurs productifs aux aléas climatiques.

En conséquence, la stratégie d’intervention du PPM, telle que présentée dans la théorie de changement en page 2 du présent document, est axée sur la prise en charge des besoins des deux secteurs prioritaires à travers les projets les plus mâtures pour être soumis au GCF au cours des trois prochaines années, et sur le renforcement des capacités de la CCPNCC et des autres parties prenantes, en complémentarité avec les actions prévues dans le cadre de l’élaboration du PNA.

Le PPM est ainsi orienté vers les deux produits suivants :

. La mobilisation des financements nécessaires à la mise en œuvre des projets et programmes dans les secteurs prioritaires identifiés ; . La consolidation de la préparation du pays à l’accès au financement GCF, en particulier, et au financement climatique, en général, de toutes les catégories de parties prenantes (secteur public, secteur privé et société civile).

52 2.4 Portefeuille de projets du PPM Titre du Projet 1 Description Entité accréditée Délai de Soumission Renforcer la sécurité en eau Renforcer la sécurisation de l’approvisionnement en eau en vue OSS PPF : mars 2020 pour les communautés vivant d’accroître la résilience des communautés à travers la préservation, FP : avril 2021 dans les écosystèmes l’exhaure et la mobilisation des eaux et l’amélioration de la Entité d’exécution montagneux de l’Adrar dans le gouvernance de sa gestion au niveau local et national GWP contexte du CC

Impact Stratégique Financement Total Etat Adap. (1,5) et (2,6) 10 Mo $US Note conceptuelle à valider Actions Responsable Délais Validation de la note conceptuelle MDR Janvier 2020 Soumission de la note conceptuelle OSS 1er trimestre 2020 Soumission PPF OSS 1er trimestre 2020 Soumission FP OSS 1er trimestre 2021

Titre du Projet 2 Description Entité Accréditée Délai de Soumission Amélioration de l’information Amélioration de la prise de décision fondée sur des données factuelles ONU-Environnement PPF : Juillet 2020 sur le climat et de l’alerte et des services durables d’information sur le climat FP : Juillet 2021 précoce multi-aléas pour la Entité d’exécution résilience en RIM MEDD

Impact Stratégique Financement Total Etat Adaptation (1,6) 2 et 4 20 Mo $US Note conceptuelle en cours Actions Responsable Délais Finalisation de la note conceptuelle ONU – Environnement Juin 2020 Soumission de la note conceptuelle ONU – Environnement Juillet 2020 Requête PPF ONU – Environnement Juillet 2020 FP ONU – Environnement Juillet 2021

53 Titre du Projet 3 Description Entité Accréditée Délai de Soumission Renforcement de la résilience Le projet vise à renforcer le cadre stratégique de gestion intégrée et ONU-Environnement PPF : juillet 2020 des écosystèmes et des durable des terres dégradées et des ressources en eau en vue FP : juillet 2021 populations dans quatre pôles d’améliorer la résilience des systèmes de production agricole et Entité d’exécution régionaux du Nord de la animale en milieu aride. MEDD Mauritanie Impact Stratégique Financement Total Etat Adaptation (1,8) (2,5) (4,7) 22,5 Mo $US Note conceptuelle soumise au GCF en sept 2019 Actions Responsable Délais Commentaires du Secrétariat du GCF Sec/GCF Commentaires reçus et intégrés Elaboration PPF en cours ONU-Environnement et MEDD Juillet 2020 Elaboration de la requête de projet ONU-Environnement et MEDD Juillet 2021

Titre du Projet 4 Description Entité Accréditée Délai de Soumission Programme d’appui à la Le projet vise la transition vers une agriculture résiliente à faibles Banque Mondiale NC : décembre 2020 transformation agricole émissions de carbone dans la région de Brakna-Ouest. Il constitue l’un FP : juillet 2021 (PATAM) des trois volets d’un programme de soutien de la transformation de l’agriculture en Mauritanie dans le contexte de l’adaptation au CC. Il Impact Stratégique comportera des actions de régénération des sols, de reboisement et Financement Total Etat de contrôle phytosanitaire. Adap. : (1,7) – (3,6) 11 Mo $US NC en cours d’élaboration Att. : (4,9) avancée Actions Responsable Délais Finalisation des études de faisabilité et des missions d’identification pays Banque Mondiale – Equipe projet Mars 2020 Soumission de la note conceptuelle Juin 2020 Elaboration et soumission FP Banque Mondiale – Equipe projet Juillet 2021

54 Titre du Projet 5 Description Entité Accréditée Délai de Soumission Programme de développement Le projet contribue à la mise en place du plan de développement des Banque Mondiale NC : Décembre 2020 intégré de l’agriculture et de entreprises pour le climat qui met l’accent sur l’agriculture intelligente FP : Juillet 2021 l’élevage en zones pluviales face au climat, l’adaptation et le renforcement de la résilience de (PDIAE/ZP) l’agriculture et des systèmes alimentaires au CC à plusieurs niveaux, ainsi que la réduction des émissions de gaz à effet de serre, dans 7 Impact Stratégique régions (wilayas) pauvres du pays. Financement Total Etat Adap. (1,7) et (3,6) 50 Mo $US (dont 21 millions Grant Un consultant sera engagé GCF) en janvier 2020 pour l’élaboration de la note conceptuelle. Actions Responsable Délais Finalisation des études de faisabilité Banque Mondiale – Equipe projet Octobre 2020 Soumission de la note conceptuelle Banque Mondiale – Equipe projet Décembre 2020 Elaboration et soumission FP Banque Mondiale – Equipe projet Juillet 2021

Titre du Projet 6 Description Entité Accréditée Délai de Soumission Renforcer la résilience des Adaptation des systèmes agro-sylvo-pastoraux dans la zone FAO FP : Juillet 2020 moyens de subsistance au CC et sahélienne Entité d’exécution la sécurité alimentaire des MEDD communautés agro- sylvopastorales du sud-ouest de la Mauritanie Impact Stratégique Financement Total Etat Adaptation (1,5) (2,6) (4,7) 34,5 millions de USD (dont 21 Note conceptuelle soumise millions don GCF) au GCF le 4 juillet 2019 Réponse reçue le 6 août 2019 Actions Responsable Délais Mise en place d’une équipe projet pour l’élaboration du FP FAO Janvier 2020 Elaboration de la FP Equipe projet / FAO Juillet 2020

55 Titre du Projet 7 Description Entité Accréditée Délai de Soumission Mettre en place des pôles verts Renforcer la résilience des écosystèmes au CC par des pratiques de IUCN NC : février 2020 et de développement pour mises en défens et de restauration des sols et de lutte contre la Entité d’exécution FP : février 2021 renforcer la résilience au CC désertification, et améliorer les conditions de vie des communautés NAFORE (ONG) des écosystèmes et des cibles par le développement de pratiques agricoles et pastorales systèmes de production agro- résilientes aux effets du CC et des activités génératrices de revenus pastoraux de deux communes compatibles avec la gestion durable des ressources naturelles. de la Wilaya du Brakna en Mauritanie Impact Stratégique Financement Total Etat Adaptation (1,7) 5 Mo $US NC soumise à UICN pour contrôle de qualité. Commentaires UICN parvenus à Naforé Actions Responsable : Délais Intégration des commentaires IUCN et traduction en anglais de la NC Antenne UICN Mauritanie Février 2020 Elaboration et soumission de FP Antenne UICN Mauritanie-NAFORE Février 2021

Titre du Projet 8 Description Entité Accréditée Délai de Soumission Amélioration de la résilience Ce projet vise à améliorer la résilience des villes et des communautés PNUD NC : décembre 2020 des villes au CC et l’innovation au changement climatique en construisant des infrastructures et des FP : juillet 2021 dans la construction immeubles plus sûrs, verts et durables, au moyen de solutions Entité d’exécution ONU-Habitat d’équipements durables en technologiques et socioculturelles innovantes. Mauritanie Impact Stratégique Financement Total Etat Atténuation (1,7) (3,5) 25 Mo $US Accord entre le Ministère de l’habitat, de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire (MHUAT) et ONU-Habitat / PNUD pour entamer l’élaboration de la note conceptuelle du projet Actions Responsable Délais

56 Elaboration de la note conceptuelle et des études de faisabilité préliminaire ONU-Habitat Juin 2020 Suivi des discussions et des activités entre ONU-Habitat, le PNUD CCNPCC avec le Min. Habitat Juillet 2021

Titre du Projet 9 Description Entité Accréditée Délai de Soumission Gestion résiliente au CC de Recharge des aquifères et gestion durable des sols PNUD A définir l’approvisionnement en eau et Gestion adaptative des ressources et de la demande en eau des ressources dans les wilayas Entité d’exécution de Hodh el Chargui, Hodh el MEDD Gharbi, Assaba et Tagant Impact Stratégique Financement Total Etat Adaptation (1,5) (2,6) (4,7 23 Mo $US Note conceptuelle soumise au GCF Actions Responsable Délais Actions à identifier avec le porteur CCPNCC – MEDD – PNUD A définir

Titre du Projet 10 Description Entité Accréditée Délai de Soumission Amélioration de l’activité Le projet vise à renforcer la résilience des écosystèmes oasiens et à ADA - Maroc A définir économique et la fixation des améliorer les moyens d'existence des populations des oasis d'Afrique femmes dans les oasis de du Nord face au changement climatique par la mise en œuvre de Entité d’exécution Dhaya et de Ziyara à travers la mesures concrètes d'adaptation et d'atténuation. SOS - OASIS lutte contre la dégradation des terres, le pompage de l’eau et l’irrigation économe de l’eau, Atar-Adrar Impact Stratégique Financement Total Etat Adaptation 1 – 2- 4 9,5 Mo $US Note conceptuelle soumise Atténuation 1 - 3 au Secrétariat du GCF Actions Responsable Délais Négociations en cours entre le GCF et ADA-Maroc pour étendre son accréditation aux projets régionaux ADA-Maroc - GCF Décembre 2019 Suivi de l’élaboration de la FP CCPNCC avec SOS - OASIS Juillet 2020

57 Titre du Projet 11 Description Entité Accréditée Délai de Soumission Amélioration de la résilience Le projet vise à renforcer la résilience de la population autochtone UICN A définir des populations autochtones et Imraguen et des écosystèmes du Parc National du Banc d’Arguin de l'écosystème du Banc (PNBA) face aux effets du changement climatique. Entité d’exécution D'Arguin PNBA/SGG Impact Stratégique Financement Total Etat Adaptation (1,5) (2,6) (4,7 Mo $US Actions Responsable Délais Actions à identifier avec le porteur PNBA/SGG - A définir

Projets/Programmes régionaux

Titre du Projet 12 Description Entité Accréditée Délai de Soumission Projet d’investissement dans la Le projet intégrera les risques liés au climat dans le dialogue, les Banque Mondiale FP : juillet 2020 résilience des zones côtières politiques et stratégies nationales et effectuera des investissements pour l’adaptation au dans les secteurs vulnérables des zones cibles particulièrement Entité d’exécution changement climatique (WACA exposées aux risques climatiques identifiés. MEDD ResIP-CCA) Le projet comporte trois composantes dont une axée sur le Impact Stratégique renforcement de la coopération régionale entre les 7 pays concernés Financement Total Etat Adaptation (1,8) (4,6) 382 Mo $US Note conceptuelle soumise au GCF Actions Responsable Délais Elaboration FP Equipe projet / Banque Mondiale Juillet 2020 Définir la partie du budget pour la Mauritanie CCNPCC avec MEDD et BM Juillet 2020

Titre du Projet 13 Description Entité Accréditée Délai de Soumission Programme transfrontalier Renforcer la résilience des écosystèmes oasiens et à améliorer les OSS FP : avril 2020 pour améliorer la résilience des moyens d'existence des populations des oasis d'Afrique du Nord face écosystèmes oasiens et des au changement climatique par la mise en œuvre de mesures Entité d’exécution moyens de subsistance en concrètes d'adaptation et d'atténuation. MEDD Afrique du Nord Impact Stratégique Financement Total Etat

58 Adaptation (1,7) 2 et 4 60 Mo $US Note conceptuelle soumise Atténuation (4,9) le 20 novembre 2019 au Secrétariat du GCF Actions Responsable Délais Négociations en cours entre le GCF et l’OSS pour envisager une programmation du projet multi-phases OSS – GCF Décembre 2019 du fait que le budget total du projet (60 Mo $US) dépasse le seuil d’accréditation de l’OSS (10 Mo $US) Suivi et définition de la partie du budget réservé à la Mauritanie CCNPCC – OSS Avril 2020

Titre du Projet 14 Description Entité Accréditée Délai de Soumission Projet régional d’électrification Promotion des produits solaires hors réseau à faibles émissions auprès BIRD A définir hors réseau (ROGEP) des ménages, des entreprises et des institutions publiques Promotion de nouveaux modèles d’affaires pour promouvoir Entité d’exécution l’utilisation des systèmes d’électrification hors réseau dans les ECREEE institutions publiques et les applications à des fins productives Impact Stratégique Financement Total Etat Adaptation (2,5 600 Mo $US Non connu Atténuation (1,5) Actions Responsable Délais A identifier avec le porteur CCNPCC – Min. Energie A définir

Titre du Projet 15 Description Entité Accréditée Délai de Soumission Programme africain de Ce programme vise à améliorer, à renforcer et à intensifier les FIDA A définir financement des risques pratiques et techniques actuelles qui augmentent la capacité climatiques : renforcer la d’adaptation de la petite agriculture (ASAP). Entité d’exécution résilience des petits exploitants MDR agricoles face aux effets du changement climatique en Afrique – Phase 1 Impact Stratégique Financement Total Etat Adaptation (1,7) (2,8 421 Mo $US A identifier Actions Responsable Délais A identifier avec le porteur CCNPCC – MDR A définir

59 2.5 Le pipeline de préparation du pays (Readiness) En avril 2014, à l’occasion de la préparation du BUR 1 et plus tard en septembre 2015 lors de la préparation de la CPDN en perspective de l’Accord Climat de Paris, le réseau de points focaux sectoriels a été étendu aux représentants des différentes structures déconcentrées et sous-tutelle en charge des données d’activités, appuyée en cela par l’équipe des experts indépendants du MEDD. L’objectif final est de favoriser la prise en charge totale par les départements de la préparation de leurs plans stratégiques respectifs d’inventaires et de formulation de stratégies d’atténuation des émissions de GES et d’adaptation au changement climatique du secteur à court, moyen et long, termes.33

Cette responsabilisation ne peut être effective et efficace que si les départements disposent des capacités nécessaires pour intégrer la dimension changement climatique dans leurs planification et projections. Outre les besoins en termes de capacités humaines, ceci implique également des besoins en termes de connaissances et de savoirs. Comme souligné précédemment, les impacts du changement climatique sur les différents secteurs en Mauritanie ne sont pas aujourd’hui suffisamment étudiés pour en définir la vulnérabilité et asseoir les options d’adaptation sur une information et des données pertinentes à même d’éclairer la prise de décisions. Le PNA prévoit d’engager des études sur la vulnérabilité mais à des échelles qui restent globales par rapport à certains besoins des secteurs en la matière.

Ainsi, par exemple, le secteur de l’hydraulique a clairement indiqué le manque de connaissance sur les impacts du changement climatique sur les ressources en eau comme une contrainte importante dans la planification des infrastructures hydrauliques du pays. Le renforcement des capacités du personnel du Département est également un complément nécessaire pour assurer une meilleure prise en compte des orientations de la CCPNCC et du point focal sectoriel au sein de son Département.

De même, le secteur privé a clairement soulevé le manque de connaissance du Patronat en matière d’impact du changement climatique mais également, voire surtout, en termes d’opportunités de financement climatique et d’aptitude à monter des projets à même de mobiliser ce type de financement. Des sessions spécifiques de formation et d’accompagnement dans l’élaboration de projets bancables ont été revendiquées spécifiquement pour le secteur privé pour compléter la formation dont il avait bénéficié en août 2019.

La société civile en Mauritanie est très active mais peu structurée. Un grand nombre d’associations interviennent dans les secteurs en lien avec le changement climatique, en particulier les secteurs prioritaires de la CPDN, de la SCAPP et du PPM : l’agriculture et l’énergie. Son apport dans la mise en œuvre de la CPDN et de la SCAPP n’est pas à démontrer. Cependant, pour que son action soit effective et efficace, la société civile en Mauritanie mériterait un accompagnement en termes de structuration de réseau, de renforcement de capacités et de montage de projets.

Par ailleurs, la mise en œuvre de la SCAPP aborde les deux dernières années du premier plan quinquennal de sa mise en œuvre qui est prévue sur trois plans quinquennaux. Ainsi, l’élaboration du prochain plan quinquennal devra être entamée au cours de l’année 2020, pour le prochain

33 Premier BUR, 2015

60 quinquennat 2021-2025. Des mesures d’appui préparatoire devront être envisagées pour appuyer l’élaboration du prochain plan quinquennal de la SCAPP dans l’objectif d’en assurer la dimension climato-sensible. Cette préparation devra comporter des actions de formation / sensibilisation / information du réseau des correspondants sectoriels de la SCAPP, des études d’évaluation de la vulnérabilité spécifique à certains secteurs, comme le BTP, le tourisme ou encore les transports et les déchets, en tant que secteurs émergents dans la SCAPP.

Ces actions de renforcement des capacités et des connaissances des secteurs public et privé ne peuvent être considérées que dans une dimension nationale de coordination, de synergie et de subsidiarité qui relève de la compétence et de la mission de la CCPNCC. Force est de constater que la Cellule ne dispose actuellement ni des moyens humains ni matériels pour mener à bien cette mission. Rien que sur le volet examen des fiches de projet en vue de l’octroi de la lettre de non- objection, ce sont actuellement le Coordinateur de la CCPNCC et un expert, ancien cadre du MEDD retraité, qui assument seuls cette charge en plus de leurs activités régulières. Pourtant, cette action pour être effective en termes d’alignement du projet examiné avec les cadres et priorités nationaux nécessiterait des compétences humaines pluridisciplinaires de haut niveau, fortement motivées et suffisamment disponibles pour ce faire.

Outre le renfort en compétences humaines pour l’examen des projets et l’élaboration de rapports pertinents devant aider le processus d’octroi de la LNO, la CCPNCC nécessiterait le renforcement de ses moyens techniques pour la mise en place d’un tableau de bord sur le financement climatique mobilisé au niveau du pays et le suivi de la mise en œuvre de la CDN.

Les efforts de préparation de la Mauritanie devront donc se poursuivre dans le sens de : . La mise à niveau de la CCPNCC (équipe de la Cellule, task-force et réseau d’experts) ; . Le renforcement des capacités et des connaissances des PFS (points focaux sectoriels) des secteurs publics prioritaires (agriculture et hydraulique, énergie et mines, transports et déchets) en matière de financement climatique et accès au GCF ; . Le renforcement des capacités et la mobilisation du secteur privé sur les projets climatiques structurants ; . Le renforcement des capacités et la structuration de la société civile pour l’accès au GCF.

61 Pipeline de programme de préparation pays (Readiness)

Activité Readiness n° 1 Description Entité d’exécution Délai de Soumission Renforcement des . Formation du réseau d’experts indépendants de la MEDD / CCPNCC Juin 2020 capacités de la CCPNCC CCPNCC en matière d’élaboration de requêtes pour le GCF pour qu’ils soient capables d’apporter une expertise conséquente au mécanisme de non- Financement Total Etat objection et de suivi-évaluation des projets et 300 000 $US Définition des activités programmes . Renforcer les capacités du secteur privé en matière d’identification et d’élaboration de documents de projets pour le GCF : Formation des entrepreneurs et étude spécifique sur les contraintes et les opportunités d’accès du secteur privé aux financements climat . Renforcer les capacités du secteur public en matière d’élaboration des requêtes de financement au GCF : Formation des points focaux sectoriels et des agents de l’administration centrale sectorielle . Renforcer les capacités de la société civile en matière d’accès au financement climatique : étude spécifique sur les capacités de la société civile et son organisation pour identifier les voies et les moyens pour sa mise en réseau, ses besoins en formation, en organisation, etc. . Accompagnement de la Caisse des Dépôts et de Développement (CDD) (entité secteur public) à l’accréditation Actions Responsable Délais Elaboration de la requête Readiness CCPNCC Juin 2020

62 Activité Readiness n° 2 Description Entité d’exécution Délai de Soumission Intégration du changement . Formation des élus locaux et régionaux et de Ministère de l’Intérieur Juin 2020 climatique dans les l’administration régionale sur le CC et les opportunités de processus de planification financement climat du développement à . Développement d’outils d’intégration du CC dans les Financement Total Etat l’échelle locale et régionale processus de planification du développement local et 300 000 $US Définition des activités régionaux . Renforcement des capacités de l’administration centrale en matière d’encadrement et d’orientation des échelons local et régional pour l’intégration du CC et des opportunités de financement climat Actions Responsable Délais Elaboration de la requête de Readiness Ministère de l’Intérieur avec la Juin 2020 CCPNCC

Activité Readiness n° 3 Description Entité d’exécution Délai de Soumission Amélioration de la . Réalisation des investigations et études nécessaires GWP Juin 2020 connaissance de la pour l’amélioration de la connaissance de la ressource Ministère de l’Hydraulique ressource en eau et des . Identification des leviers d’action sur tous les plans cadres institutionnels et (institutionnel, légal, gouvernance, procédures de Financement Total Etat légaux pour une intégration planification, mobilisation et suivi des investissements, 400 000 $US Définition des activités de la question climatique etc.) pour une meilleure intégration de la question dans la planification, le développement des climatique dans le secteur de l’eau politiques et . Cycles de formation des acteurs et des gestionnaires de l’investissement dans le l’eau sur tous les aspects liés au renforcement de la secteur de l’eau, dans la résilience climatique du secteur de l’eau région de l’Adrar (compréhension du problème, évaluation des impacts, identification des actions d’adaptation, évaluation

63 économique de ces actions, leur intégration dans les mécanismes de planification sectorielle, leur programmation, mobilisation des fonds, mise en œuvre et suivi-évaluation). . Sensibilisation et plaidoirie auprès des groupes cibles (élus locaux, parlementaires, média, etc.) . Mise en place des équipements de suivi et d’évaluation de la ressource en eau. Actions Responsable Délais Elaboration de la requête de Readiness GWP avec le Ministère de Juin 2020 l’Hydraulique

Activité Readiness n° 4 Description Entité d’exécution Délai de Soumission Renforcement des capacités . Evolution des systèmes de suivi-évaluation sectoriels vers un MEDD / CCPNCC Juin 2021 de la CCPNCC système MRV : Etude de base pour caractériser l’existant et préciser les besoins, mise en œuvre des recommandations de l’étude, formation des acteurs et mise en place des outils Financement Total Etat nécessaires. 400 000 $US Identification des . Formation d’experts MRV (au moins deux) : formation par besoins l’action et stages . Formation expert archivage de la base des données et équipement CCPNCC pour l’archivage des données et informations climatiques . Formation de la task-force et du réseau d’experts indépendants de la CCPNCC en matière de suivi-évaluation / atténuation . Etude pour l’identification des secteurs porteurs NAMA . Accompagnement des Entités candidates à l’accréditation sur le processus d’accréditation et la ou les Banque(s) déjà proposée(s) à l’accréditation . Sensibilisation du secteur privé sur l’accès aux finances climatiques Actions Responsable Délais

64 Elaboration de la requête Readiness CCPNCC Juin 2021

Activité Readiness n° 5 Description Entité d’exécution Délai de Soumission Renforcement des capacités . Formation par l’action et par l’encadrement : identification CDHAHRSC / CCPNCC Juin 2021 de la société civile en de projets porteurs de la société civile, élaboration des matière d’accès aux sources études de base, élaboration de notes conceptuelles et de financement climatiques portage des projets (au moins deux projets) Financement Total Etat . Renforcement des capacités du Commissariat aux Droits de 300 000 $US Identification des l’homme, à l’Action Humanitaire et aux Relations avec la besoins Société Civile (CDHAHRSC) en matière d’intégration du CC et des opportunités de financement climat dans les processus de dialogue, de concertation et de partenariat avec la société civile Actions Responsable Délais Elaboration de la requête Readiness CDHAHRSC / CCPNCC Juin 2021

Activité Readiness n° 6 Description Entité d’exécution Délai de Soumission Renforcement des capacités . Formation par l’action et par l’encadrement : identification Union Nationale du Patronat Juin 2021 du secteur privé en matière de projets porteurs du secteur privé, élaboration des études Mauritanien - UNPM d’accès aux sources de de base, élaboration de notes conceptuelles et portage des financement climatique projets (au moins deux projets) Financement Total Etat . Renforcement des capacités du Patronat mauritanien en 300 000 $US Identification des matière d’intégration du CC et des opportunités de besoins financement climat dans les processus de dialogue, de concertation et de partenariat avec la société civile Actions Responsable Délais Elaboration de la requête Readiness Patronat Mauritanie /CCPNCC Juin 2021

65 III- Plan d’actions 2020-2023

La mise en œuvre du PPM se fera en deux étapes définies par une évaluation à mi-parcours de l’état d’avancement de mise en œuvre du PPM. La première étape, de trois années, comportera sur l’élaboration des requêtes d’investissement déjà entamée avec les entités accréditées, les requêtes de PPF pour les projets suffisamment mâtures et la poursuite des efforts de préparation du pays au financement GCF et climat, en général. L’évaluation à mi-parcours, au cours de l’année 2022, permettra de prendre en compte les évolutions dans l’environnement institutionnel de mise en œuvre, les résultats des deux premières années de préparation et de renforcement des capacités de toutes les catégories de parties prenantes y compris la CCPNCC (Readiness), ainsi que des financements du GCF mobilisés afin d’introduire les correctifs nécessaires pour atteindre les objectifs du PPM.

Tableau 18 : Plan d’action pour la mise en œuvre du PPM Actions 2020 2021 2022 Readiness Readiness 1 : Mise à niveau de la CCNPCC (y compris 0,3 accompagnement des entités à l’accréditation, une par exercice Readiness) Evaluation à mi- Readiness 2 : Intégration CC dans la planification régionale parcours et et locale réajustement du PPM Readiness 3 : Amélioration connaissance / Eau 0,40,3 Readiness 4 : Mise à niveau CCNPCC Readiness 5 : Renforcement capacités société civile 0,3 Readiness 6 : Renforcement capacités secteur privé 0,4 Total budget Readiness 1 1 0,3 Requête PPF Projet n° 1 – OSS/GWP/MHA – PPF à soumettre mars 2020

Projet n° 2 – PNUE/MEDD – PPF à soumettre juillet 2020 1 Projet n° 3 – PNUE/MEDD - PPF soumis au GCF et commentaires reçus le 9/12/2019 2 Total budget PPF 5,52,5 Propositions d’investissements Projet n° 4 (PATAM) BM/MADR – NC décembre 2020 – FP juillet 2021 Projet no.5 (PDIAE/ZP) BM/MADR – NC Décembre 2020 – FP 11 avril 2021 Projet n° 1 OSS/GWP/MAH 50 Projet n° 2 – PNUE/MEDD – PPF à soumettre juillet 2020 Projet n° 3 – PNUE/MEDD - PPF soumis au GCF et 10 commentaires reçus le 9/12/2019 20 Projet n° 6 – FAO/MEDD – Formulation du PF en cours 22,5 Projet n° 7 – IUCN/NAFORE – NC Février 2020 – FP février 2021 34,5 Projet n° 8 – PNUD/Min. Habitat – NC Décembre 2020 – FP 5 juillet 2021 Total budget investissements 34,5 14625 Budget total 41 147

66 IV- Suivi-évaluation de la mise en œuvre du PPM

Indicateurs Cibles Sources de vérification Objectif général du PPM : Appuyer les efforts du pays dans sa trajectoire de développement durable . Réduction des émissions de GES obtenue A définir Document de projet par la mise en œuvre des projets financés . Nombre de bénéficiaires parmi les A définir Document de projet personnes vulnérables Objectif spécifique n° 1 : Mobiliser les financements nécessaires à la mise en œuvre des projets et programmes . Nombre de PPF aboutis Site Web GCF . Nombre d’investissements accordés Site Web GCF Objectif spécifique n° 2 : Consolider la préparation de la Mauritanie à l’accès au GCF, en particulier, et au financement climat, en général Site Web GCF et . Nombre d’activités de préparation réalisées 6 CCPNCC . Nombre de bénéficiaires des actions de 500 par CCPNCC formation (par catégories de PP, âge et sexe) catégories . Nombre de notes conceptuelles de projets 2 CCPNCC élaborées par la SC . Nombre de notes conceptuelles de projet 2 CCPNCC élaborées par la SC

67 Conclusion

La Mauritanie s’est résolument engagée dans la voie du développement durable, sobre en énergie et résilient au changement climatique. Sa contribution déterminée nationale à l’effort de la communauté internationale pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris offre un potentiel d’atténuation d’environ 33,56 millions de tonnes Eq.CO2 à l’horizon 2030, soit environ 22,3% par rapport aux émissions projetées à la même année, selon le scénario de référence (cours normal des affaires). Parallèlement à ses efforts d’atténuation, la Mauritanie s’engage sur un grand nombre d’actions d’adaptation des secteurs et populations les plus vulnérables au changement climatique. Les besoins en financements internationaux estimés pour ce faire sont de 17,6 milliards de Dollars US dont 9,4 milliards pour l’adaptation et 8,2 milliards pour l’atténuation. La Mauritanie entend bénéficier des sources de financement climatique disponibles et, en particulier, le Fonds Vert pour le Climat lui apparaît comme une opportunité importante pour appuyer la mise en œuvre de sa CDN. Dans ce cadre, le pays a souscrit au programme Readiness du GCF dans le cadre duquel est élaboré le programme-pays de la Mauritanie (le PPM). Le PPM 2020-2025 est le cadre stratégique de concertation et d’échanges avec le Fonds Vert pour le Climat. Il doit permettre d’assurer, d’une part, la prévisibilité des fonds requis par la Mauritanie pour la mise en œuvre des projets et programmes d’atténuation et d’adaptation, et, d’autre part, la cohérence de ces projets et programmes avec les stratégies de développement du pays. L’élaboration du PPM a mobilisé toutes les parties prenantes à l’échelle centrale du secteur privé, de la société civile et du secteur privé. Le processus participatif a mis en relief les défis qui restent à prendre en charge pour un accès facilité aux financements climat notamment en termes de capacités humaines et scientifiques. Ainsi, le plan d’action du PPM comprend trois principales composantes : . La première concerne les appuis Readiness qui doivent être mis en œuvre dans les deux prochaines années pour répondre aux besoins des parties prenantes dont la CCPNCC en termes de renforcement de capacités ; . La seconde concerne les appuis à la préparation des projets pour l’élaboration des requêtes de financements des projets dont les notes conceptuelles ont été soumises ou sont en cours de soumission au GCF ; . La dernière et troisième partie concerne les requêtes de financement (Financial Proposal) qui sont en bonne voie d’aboutir dans les deux prochaines années. Le budget total est de 188 millions de $US dont 2 millions de Dollars US pour les activités de Readiness, 5,5 Mo pour les appuis de préparation de projets et 188 millions de $US pour les projets d’investissements. Ce budget ne comprend pas les budgets prévus pour la Mauritanie dans les projets d’investissements régionaux actuellement en cours de préparation par la Banque Mondiale, le FIDA, l’OSS et la BIRD. Du fait qu’il n’ait pas été possible d’accéder actuellement à ces informations, la CCPNCC va poursuivre les échanges avec les entités accréditées et les porteurs de projet nationaux pour suivre l’état d’avancement des activités d’élaboration de ces requêtes et préciser au fur et à mesure les données du PPM, en vue de son actualisation en 2023 lors de l’évaluation à mi-parcours prévue pour préciser des besoins pour les trois dernières années au vu de l’état d’avancement des notes conceptuelles en cours d’élaboration et des approbations reçues du GCF sur les notes déjà présentées.

68 Annexes

Annexe 1 : Liste des projets recueillis auprès des parties prenantes Tableau 19 : Liste des projets recueillis auprès des parties prenantes Titre Projet Type Porteur Entité Maturité Budget Type Accréditée total Financement Adap./A MDR BAD NC soumise 11 Don tt. au GCF Programme d’appui à la transformation agricole en Adap. MDR BM NC en cours 50 Don Mauritanie (PATAM Programme de développement intégré de l’agriculture et de R&D MDR FAO (identifiée Idée 0,142 NP l’élevage en zones pluviales mais non Programme d’assistance pour la impliquée) surveillance Spodoptera de la frugiperda prévention contre la chenille légionnaire d’automne ( ) R&D MDR Non identifiée Idée 10 Don en Mauritanie Projet de création d’une banque de gènes nationale pour la conservation des ressources phyto- génétiques pour une agriculture Pilote MDR NI Idée 5 Don résiliente et durable Projet d’aménagement de la mare R&D MDR NI Idée 12 Don de Mahmouda Gestion des ressources naturelles en milieu rural à travers la Adap. MHA OSS/GWP-Med NC en cours 10 Don recherche et le développement de rédaction Renforcer la sécurité en eau pour les communautés vivant dans les écosystèmes montagneux de l’Adrar en Mauritanie dans le Adapt/ MHA NI Idée 30 Don contexte du CC Atten. Amélioration de l’accès à l’eau et réduction des coûts d’approvisionnement en eau à travers la généralisation des stations de pompage solaires dans Readine MHA OSS/GWP-Med NC en cours 1,2 Don les systèmes d’eau ss d’élaboration Appui à l’intégration du CC dans les politiques, la programmation et la mobilisation des fonds pour les actions d’adaptation dans le secteur Adap. MET NI Idée 1,5 Don de l’eau Assistance agrométéorologique opérationnelle aux wilayas du Guidimakha, du Brakna et du NI MET NI Idée 5 Don Gorgol Mise en place du cadre national des Adap. MEDD PNUE NC en cours 20 Don services climatiques d’élaboration Amélioration de l’information sur le climat et l’alerte précoce multi- aléas pour la résilience en Adap. MEDD PNUE NC soumise 22,5 Don Mauritanie au GCF Renforcement de la résilience des écosystèmes et des populations dans quatre pôles régionaux du Adap. MEDD BM NC soumise 382 Don Nord de la Mauritanie au GCF Projet d’investissement dans la résilience des zones côtières pour l’adaptation au CC (WACA ResIP- CCA)

69 Adap. MEDD FAO NC soumise 21,0 Don au GCF Projet de renforcement de la résilience des moyens de subsistance au CC et la sécurité alimentaire des communautés agro-sylvopastorales du sud-ouest Adap. MEDD PNUD NC en cours 23 Don de la Mauritanie Projet de gestion résiliente au CC de l’approvisionnement en eau et des ressources dans les wilayas de Hodh el Chargui, Hodh El Gharbi, Adapt/ MEDD OSS NC / GCF 10 Don Assaba et Tagant Atten. Projet « Oasis résilientes » NI MIDEC NI Idée 3,5 Don

Renforcement des capacités des autorités administratives, des élus NI SGG NI Idée 9 Don et autres acteurs locaux Appui du PNBA comme site de référence d’observation et de suivi des effets du CC au niveau local, Adap/At MPEM BIRD NC / GCF 600 Non préciser national et international ten. Projet régional d’électrification Atten. Privé NI Idée 9,5 Don hors réseau Préservation des ressources ligneuses à travers la promotion des énergies alternatives, telles que Adapt/A ONG IUCN NC en cours 5 Don le gaz et le butane tten. NAFORE de rédaction Projet de mise en place des pôles verts et de développement pour renforcer la résilience au CC des écosystèmes et des systèmes de production agro-pastoraux de deux communes de la Wilaya du Brakna Adap. ONG ADA-Maroc NC / GCF 9,44 NP en Mauritanie SOS Amélioration de l’activité Oasis économique et la fixation des femmes dans les oasis de Dhaya et de Ziyara à travers la lutte contre la dégradation des sols, le pompage propre de l’eau et l’irrigation économe en eau, Atar-Adrar- Adap/ MHUAT ONU-Habitat Idée 25 Don Mauritanie Atten. Amélioration de la résilience des villes au changement climatique et l’innovation dans la construction d’équipements durables en Adap. ONG NI Idée 1 Don Mauritanie Globe Améliorer les capacités techniques des ONG nationales pour répondre aux besoins d’adaptation et de résilience des communautés face Adap. MASEF NI NC (à vérifier) 7,5 Don aux menaces liées au CC Projet de mise en place de cinq mutuelles de santé communautaire au profit des femmes résiliente dans wilayas de l’Assaba, du Brakna, du Gorgol et des deux Adap. MASEF NI NC (à vérifier) 3 Don Hodhs Institutionnalisation de l’approche Adap. MJS NI Idée 1,65 Don genre et environnement Projet d’insertion des jeunes et Adap. MJS NI Idée 1,125 Don promotion des emplois verts Projet de renforcement des capacités des habitants de la ville de Nouakchott dans le domaine de 70 l’adaptation au CC Adap. MJS NI Idée 1,54 Don Projet de reboisement et de fixation des dunes de sable dans les zones menacées par l’avancée des sables Adap. MDR FIDA NC / GCF 421 NP mouvants Programme africain de financement des risques climatiques : renforcer la résilience des petits exploitants agricoles face aux effets du CC en Adap. HABIDE NI Idée 0,6 NP Afrique – Phase 1 M Construire des habitats adaptés aux modes de vie des populations vulnérables, aux nouvelles contraintes du réchauffement climatique, intégrant les systèmes énergétiques renouvelables en insistant sur l’utilisationtypha des matériaux locaux de construction (argile et paille de ) par Adap. CDHAHR NI Idée 2 Don l’approche HIMO SC Implication de la société civile au renforcement de la résilience des populations et la lutte contre la migration due au climat Annexe 2 : Fiches des projets retenus Projet n° 1

Programme Secteur Public X

Projet X Secteur Privé

Titre projet/programme : Renforcer la sécurité en eau pour les communautés vivant dans les écosystèmes montagneux de l’Adrar en Mauritanie dans le contexte du changement climatique Thématique sectorielle Sécurité de l’approvisionnement en eau Identification Porteur du projet : Direction de l’Hydraulique – Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement Stade d’avancement Idée Proposition de financement X Note conceptuelle Mise en œuvre Aire d’impact stratégique du GCF Atténuation Adaptation Réduction des émissions Augmentation de la résilience Production et accès à l’énergie X Moyens de subsistance des communautés Transport à faible émission X Santé, sécurité alimentaire et qualité de l’eau Forêt et affectation des terres X Infrastructures et construction Bâtiment, villes, industries et équipement X Ecosystèmes et services climatiques

71 Financement en million de $ US Coût total estimatif : 10 Millions $ US Montant GCF : 10 Millions $ US Co-financement identifié : Instruments financiers X Dons Investissements Prêt concessionnel Garantie de risques

Arrangement institutionnel Entité accréditée (si déjà identifiée) : Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) Entité d’exécution (si différente du porteur) : DHA + GWP-Med Partenaires de mise en œuvre (si identifiés) : Description du projet Problématique/Besoin/Opportunité L’accès à l’eau est un défi majeur pour le pays. Plus particulièrement, dans les régions arides du nord, les nappes disponibles sont discontinues et soumises à des risques d’assèchement dus à la réduction de leur recharge sous l’effet de la perturbation des régimes hydrologiques engendrés par les changements climatiques. En effet, outre la réduction des moyennes pluviométriques, les pluies deviennent plus torrentielles provoquant l’augmentation des ruissellements et la limitation des infiltrations. Par conséquent, la mobilisation de l’eau devient plus coûteuse nécessitant des forages plus profonds et des transferts d’eau sur des distances plus longues. Par ailleurs, la connaissance insuffisante des ressources en eau présente entrave une planification et une programmation optimales des investissements à apporter au secteur. Enfin, et en dépit de la prise de conscience récente sur les questions climatiques et leurs impacts sur le secteur de l’eau, leur intégration dans les politiques et cadres légaux et institutionnels reste limitée, ne favorisant pas une action cohérente en matière d’adaptation au changement climatique. Objectifs principal et spécifiques Le projet a pour objectif de renforcer la sécurisation de l’approvisionnement en eau en vue d’accroître la résilience des communautés au niveau des Moughataas d’Atar, d’, de et de , à travers la préservation, l’exhaure et la mobilisation des eaux et l’amélioration de la gouvernance de sa gestion au niveau local et national. Résultats attendus - Les cadres institutionnel, légal et politique de gouvernance et de gestion des ressources eau face aux aléas climatiques est mis à niveau et plus performant ; - Les capacités techniques des institutions en charge de l'approvisionnement en eau face aux aléas climatiques sont renforcées ; - Les capacités de stockage, de mobilisation et le réseau de distribution à Atar, Aoujeft, Ouadane et Chinguetti sont étendues, et la gestion du réseau améliorée ; - Des démonstrations de pratiques d'adaptation au changement climatique à petite et moyenne échelles pour la gestion des ressources en eau dans les Moughataas d’Atar, d’Aoujeft, de Ouadane et de Chinguetti sont mises en œuvre ; - Les connaissances et informations sur la ressource en eau sont améliorées et diffusées ; - De nouveaux produits fondés sur les leçons apprises (Knowledge products) à l’intention des décideurs, des communautés et des partenaires au développement générés et diffusés.

72 Composantes - Composante 1 : Renforcement du Cadre Institutionnel de Gestion des Ressources en eau dans un contexte de changement climatique ; - Composante 2 : Développement de moyens de subsistance durable et résilient au climat dans les Moughataas d’Atar, d’Aoujeft, de Ouadane et de Chinguetti par l’amélioration de l’approvisionnement en eau ; - Composante 3 : Gestion des connaissances. Principales actions / activités à mettre en œuvre - La mise à niveau des cadres politique, institutionnel et règlementaire ; - La mise en place d’équipements de reconnaissance et de suivi des ressources en eau, la modélisation des nappes et l’évaluation des apports hydrologiques dans les Moughataas d’Atar, d’Aoujeft, de Ouadane et de Chinguetti ; - L’élaboration de plan de GIRE au niveau de la wilaya ; - La construction d’ouvrages communautaires pour lutter contre le ruissellement et l’ensablement des bas-fonds, favoriser la recharge des nappes, collecter et valoriser les eaux de pluies ; - La construction et /ou la réhabilitation d’ouvrages de mobilisation, de stockage et de distribution d’eau (forages, réservoirs, réseaux) dans les Moughataas d’Atar, d’Aoujeft, de Ouadane et de Chinguetti ; - L’appui à la gouvernance locale pour la gestion des infrastructures mises en place ; - Le renforcement des capacités des acteurs intervenant dans le secteur de l’eau à l’échelle nationale et locale ; - La réalisation des actions de sensibilisation, de communication et de plaidoirie pour la prise en considération du changement climatique et la mise en œuvre des actions d’adaptation.

Projet n° 2

Programme Secteur Public X Projet x Secteur Privé Titre projet/programme : Amélioration de l'information sur le climat et de l'alerte précoce multi-aléas pour la résilience en République Islamique de Mauritanie

Thématique sectorielle Observation systématique Identification Porteur du projet : Ministère de l'Environnement et du Développement Durable

Stade d’avancement Idée Proposition de financement X Note conceptuelle Mise en œuvre

Aire d’impact stratégique du GCF Atténuation Adaptation Réduction des émissions Augmentation de la résilience Production et accès à l’énergie X Moyens de subsistance des communautés Transport à faible émission X Santé, sécurité alimentaire et qualité de l’eau Forêt et affectation des terres Infrastructures et construction Bâtiment, villes, industries et équipement X Ecosystèmes et services climatiques

73 Financement en million de $ US Coût total estimatif :20 Montant GCF :20 Co-financement identifié : Instruments financiers x Dons Investissements Prêt concessionnel Garantie de risques

Arrangement institutionnel Entité accréditée (si déjà identifiée) : UNEP Entité d’exécution (si différente du porteur) : Ministère de l'Environnement et du Développement Durable (MEDD) ; Partenaires de mise en œuvre (si identifiés) : Office National de la Météorologie (ONM)

Description du projet Problématique/Besoin/Opportunité La Mauritanie - située dans la région Afrique de l’Ouest - couvre une partie des régions du Sahel et du Sahara. En raison de sa position géographique, la Mauritanie est particulièrement vulnérable aux impacts du changement climatique, tels que l'élévation du niveau de la mer, le réchauffement de l'océan et la variabilité météorologique accrue. la Mauritanie n’a actuellement pas la capacité suffisante pour fournir des services d’information climatologiques adéquats pour la planification et la mise en œuvre d’interventions d’adaptation dans tous les secteurs économiques et à tous les niveaux de gouvernance. Les défis en Mauritanie incluent la non-disponibilité de données qualitatives, des équipements obsolètes et le manque de canaux de communication pour les utilisateurs finaux et ceux qui ont besoin d'alerte précoce. Un système d’alertes précoces multi-aléas pourrait réduire le nombre de décès et permettre à 60% de la population engagée dans l'agriculture de protéger ses moyens de subsistance.

En outre, le faible niveau de sensibilisation et le manque de produits d'information sur le climat exploitables entravent la réduction des risques de catastrophe. Le « Programme Alliance Mondiale contre le Changement Climatique (AMCC) Mauritanie » a déployé des efforts dans ce sens, dans deux des treize régions de la Mauritanie. Il est nécessaire de s’appuyer sur les services d’information climatologiques mis au point dans ces deux régions (Assaba et Brakna) et d’intensifier cette réalisation, ainsi que dans l’ensemble du pays. La Mauritanie compte actuellement 20 stations météorologiques réparties sur 1 030 000 km2 dans le pays, ce qui est particulièrement rare. Ce manque de données a été cité comme l'une des raisons pour lesquelles la mobilité du sable dans la région du Sahara est encore mal comprise. L’Office météorologique national ne compte que trois prévisionnistes, et la Mauritanie n’a recours à aucun modèle national de prévision numérique du temps. Le pays s'appuie sur des informations à faible résolution provenant de sources externes, telles que le Barcelona Dust Center, qui fournit des prévisions avec une résolution de 10 km2. La Turquie a récemment inclus la Mauritanie dans sa zone d’avertissement préalable aux tempêtes de sable et de poussière. Il existe d’importants obstacles à un système d’alerte précoce efficace et à des produits d’information climatologiques appropriés, tels que le manque d’équipement moderne, des obstacles à la diffusion de l’information, tels que des prévisions non disponibles tous les jours de la semaine, et un manque de communication efficace des informations sur les risques et des alertes rapides à la base. Communautés. La solution préférée. Les solutions d'adaptation durable aux dangers induits par le climat et aux vulnérabilités au changement climatique soulignées ci-dessus nécessitent des informations et des prévisions climatiques exploitables, afin que la Mauritanie puisse intégrer ces informations à la planification des efforts futurs d'atténuation de la sécheresse et de lutte contre la désertification. Pour résoudre les problèmes décrits ci-dessus, le projet proposé du GCF mettra en place un cadre

74 stratégique pour des services d'information sur le climat durable, appuyé par des cadres institutionnels, juridiques, politiques et de planification, ainsi que par l'engagement du secteur privé. En outre, le projet produira et facilitera l’utilisation d’une série de produits d’information climatologique adaptés aux utilisateurs finaux et mènera des activités de sensibilisation des communautés sur les risques climatiques et des interventions d’adaptation appropriées. Le projet mettra en place un système d’alertes précoces multirisques pour l'ensemble du pays, protégeant les vies et les moyens de subsistance dans les zones urbaines et rurales. Cela finira par accroître la résilience et améliorer les moyens de subsistance des communautés. Le projet s'inscrit dans une série de priorités et de plans sectoriels clés, notamment le Plan d'action pour l'environnement et le développement durable de la Mauritanie (PANEDD, 2017- 2022) et soutiendra la gestion durable des ressources naturelles. Il est également aligné sur la stratégie nationale clé pour l'environnement et le développement durable (SNEDD, 2017-2030) et la Stratégie Nationale pour la Croissance Accélérée et la Prospérité Partagée de la Mauritanie (SCAPP) 2016-2030. Objectifs principal et spécifiques Le projet vise à améliorer les moyens de subsistance des populations grâce à un changement de paradigme en faveur d'une planification et d'une prise de décision fondées sur des données factuelles, elles-mêmes fondées sur des services durables d'information sur le climat. Cet objectif sera atteint grâce aux quatre composantes suivantes du projet et aux produits connexes. Résultats attendus/Produits • Produit 1.1 : cadres institutionnels, politiques et juridiques pour les services d'information sur le climat et l'alerte rapide. L’incorporation de données climatiques dans la future politique maximisera les avantages et l’efficacité, par exemple, en dépenses d'infrastructure. • Produit 1.2 : Accès, analyse et utilisation des informations climatiques. Le Cadre mondial pour les services climatologiques (GFFCS) servira de modèle pour encourager les meilleures pratiques en matière de normalisation de la production, de la gestion et du partage de données. • Produit 1.3 : Cadre financier pour la durabilité des services d’information climat. Explorer les moyens de maintenir les services au-delà de la durée de vie du projet, y compris les fonds publics et la commercialisation d'informations climatologiques. • Produit 2.1 : appui technique pour l'amélioration des observations climatiques basé sur l'analyse des écarts. • Produit 2.2 : amélioration de la capacité et de l'infrastructure de surveillance hydrométéorologique. Par exemple, augmentation du nombre de postes d'observation hydrométéorologiques avec rapport télémétrique. • Produit 2.3 : Recherche, modélisation et prévision basées sur l’impact renforcées. Fournir des données climatologiques aux instituts de recherche et renforcer les capacités des universités. Acquisition de puissance de calcul et de logiciels, ainsi que formation à l’utilisation afin de fournir des prévisions fréquentes et précises. • Produit 2.4 : Évaluation harmonisée de la vulnérabilité et établissement de rapports sur les impacts du changement climatique. Incorporation d'informations et de prévisions climatiques à d'autres ensembles de données pour évaluer les zones / populations / actifs particulièrement exposés aux risques, afin d'informer la prise de décision et les priorités en matière de réduction des risques de catastrophe. • produit 2.5 : Produits d’information climatologiques sur mesure. Évaluation des besoins des parties prenantes et production de produits climatiques personnalisés pour répondre aux besoins de l'utilisateur final. Mise en place d'un mécanisme de retour d'information pour modifier les produits de services climatologiques en fonction de l'évolution des besoins des parties prenantes afin de garantir la durabilité du projet. • Produit 3.1 : évaluation des risques de risques fréquents, estimation de l'impact, système de surveillance, de cartographie et d'alerte. Veiller à la collecte, à l'analyse et à la diffusion des données en temps opportun afin de garantir un temps de préparation maximal. La liste de contrôle de l'OMM pour MHEWS fournit un cadre de développement. Les avertissements au début

75 de la sécheresse, tels que les conseils sur la conservation de l'eau, sont essentiels pour atténuer les effets. Pour les catastrophes les plus graves, telles que les inondations et les tempêtes de poussière, des avertissements exploitables peuvent donner le temps nécessaire à des préparatifs, tels que le déplacement à une altitude supérieure, le déplacement du bétail à l'intérieur ou même la récolte précoce des cultures. • Produit 3.2 : diffusion et communication d'informations sur les risques climatiques et de messages d'alerte rapide. Cela devrait inclure des mécanismes de retour d'information pour encourager les améliorations itératives. Évaluation de la meilleure façon de relayer l'information à différentes communautés, afin de maximiser la sensibilisation en cas d'urgence. Les avertissements peuvent être diffusés via plusieurs mécanismes, tels que les journaux, Internet, la télévision, la radio et les téléphones mobiles. • produit 4.1 : Sensibilisation de la communauté, éducation et sensibilisation sur les risques climatiques. Éducation sur la meilleure façon de se préparer à la sécheresse, aux tempêtes de sable et aux crues-éclair, en ce qui concerne la protection de la vie, du bétail et des cultures. • Produit 4.2 : renforcer les capacités des communautés pour faire face aux risques et aléas climatiques. Les exemples incluent la gestion communautaire des ressources naturelles en période de sécheresse, ainsi que des pratiques agricoles, telles que des cultures résistantes à la sécheresse et des pratiques d'irrigation optimales. Seulement 0,6% des terres mauritaniennes sont arables. Par conséquent, le renforcement des capacités des communautés en matière de lutte contre la désertification sera crucial pour améliorer la résilience.

Composantes Composante 1 - Services d'information sur le climat renforcés, soutenus par les institutions, mécanismes de coordination, politiques, réglementations et cadre financier ; Composante 2- Observations, suivi, modélisation et prévision améliorés du climat et de ses impacts sur la Mauritanie ; Composante 3 - Système d'alerte précoce multirisques pour la Mauritanie (MHEWS) ; Composante 4 - Meilleure résilience des communautés aux risques climatiques. Besoins en accompagnement pour lever les contraintes à l’investissement

Projet n° 3

Programme Secteur Public X Projet X Secteur Privé

Titre projet/programme : Renforcement de la résilience des écosystèmes et des populations dans quatre pôles régionaux du Nord de la Mauritanie

Thématique sectorielle Restauration écosystèmes dégradés et communautés en perte de résilience Identification Porteur du projet : MEDD

Stade d’avancement Idée Proposition de financement Note conceptuelle X Mise en œuvre

Aire d’impact stratégique du GCF Atténuation Adaptation Réduction des émissions Augmentation de la résilience Production et accès à l’énergie X Moyens de subsistance des communautés

76 Transport à faible émission X Santé, sécurité alimentaire et qualité de l’eau Forêt et affectation des terres Infrastructures et construction Bâtiment, villes, industries et équipement X Ecosystèmes et services climatiques

Financement en million de $ US Coût total estimatif : USD 22.5 million Montant GCF : USD 20.0 million Co-financement identifié : Instruments financiers X Dons Investissements Prêt concessionnel Garantie de risques

Arrangement institutionnel Entité accréditée (si déjà identifiée) : Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) Entité d’exécution (si différente du porteur) : MEDD Partenaires de mise en œuvre (si identifiés) :

Description du projet Problématique/Besoin/Opportunité. Les changements climatiques observés se traduisent par un intense processus de désertification en Mauritanie, qui exerce une pression supplémentaire dans les oasis extrêmement fragiles du Sahara et déplace les conditions désertiques plus au sud, menaçant le pays, très fragile, et les terres les plus fertiles et peuplées de la région sahélienne. Le processus de désertification induit par le changement climatique est effectué dans un contexte d’urbanisation robuste et mal géré. Poussé par un ensemble complexe de facteurs, il s’agit d’élargir les pôles régionaux, qui deviennent des hybrides ruraux-urbains complexes avec des populations très vulnérables au changement climatique. Ce projet se concentre sur quatre hubs ou pôles régionaux le long de la bande du pays où le processus de désertification est plus sévère. En particulier, du Nord au sud et de l’ouest à l’est, le projet se concentre sur Aoujeft, dans la province d’Adrar ; Rachid, dans la province de Tagant ; Tamchekett, dans la province de Hodh El Gharbi ; et NEMA, dans la province de Hodh El Chargui. Le projet proposé vise à accroître la résilience aux impacts actuels et projetés du changement climatique des populations vivant dans ces centres, contribuant en même temps à stopper la désertification qui se déplace plus au sud. En ce sens, elle vise à faire en sorte que la sensibilisation et les connaissances sur les impacts, les risques et la vulnérabilité au changement climatique soient significatives et qu’elles soient stratégiquement intégrées dans la planification et la mise en œuvre du développement participatif aux niveaux méso et micro et que, sur cette base, les investissements substantiels sont réalisés de manière systémique sur le terrain pour accroître la résilience, y compris la réhabilitation des terres, l’infrastructure et la gestion de l’eau, et des moyens de subsistance adaptés et diversifiés. Pour faciliter cela, le projet vise également à renforcer l’environnement propice à l’intégration des changements climatiques dans les politiques, stratégies et directives nationales clés. Objectifs principal et spécifiques Le projet proposé vise à accroître la résilience aux impacts actuels et projetés du changement climatique des populations vivant dans les centres régionaux ruraux-urbains en croissance d’Aoujeft, Rachid, Tamchekett et NEMA le long de la bande la plus vulnérable de la Mauritanie (la frontière méridionale du Sahara-la frontière septentrionale du Sahel), contribuant en même temps à stopper la désertification qui se déplace plus au sud et qui affecte les terres très fragiles et les plus fertiles du pays et les plus grands investissements. Résultats attendus  L’environnement habilitant de chacun des 4 hubs est renforcé ;

77  La résilience des communautés et des écosystèmes des 4 hubs est renforcée ;  Les leçons apprises sont bien documentées et disséminées. Composantes : Composante 1 : Renforcement du cadre stratégique de gestion intégrée et durable des terres dégradées ; Composante 2 : Gestion durable et intégrée des ressources en eau ; Composante 3 : Renforcement de la résilience de la productivité agricole et animale en milieu aride ; Composante 4 : Augmentation des revenus générés des activités non traditionnelles. Principales actions / activités à mettre en œuvre : 1. Mettre en application des modes de gouvernance et de gestion de l’eau adaptés au milieu aride ; 2. Intégrer le changement climatique dans les plans et stratégies régionales et locales de gestion des 4 Hub ; 3. Intégrer le changement climatique dans les plans et stratégies de gestion des ressources naturelles ; 4. Développer des techniques d’adaptation de fixation des dunes et de réhabilitation des terres dégradées ; 5. Développer les infrastructures et dispositifs de collecte des eaux de ruissellement, soutenus par des pratiques de gestion résilientes des ressources en eau ; 6. Les capacités de stockage et de mobilisation des réseaux hydrographiques réhabilitées et renforcées ; 7. Promouvoir les variétés agricoles et espèces agroforestières et animales résilientes au milieu aride ; 8. Promouvoir une gestion adéquate des connaissances empiriques en matière de changements climatiques aux résultats intégrés dans les politiques, stratégies et lignes directrices nationales d’aménagement du territoire et de gestion locale des ressources naturelles ; 9. Promouvoir la dimension économique des stratégies d’adaptation. Besoins en accompagnement pour lever les contraintes à l’investissement :  Volonté politique, appropriation sociale et engagement moral ;  La sensibilisation, l’information sur le climat, les technologies et les pratiques diffusées au niveau local sont plus largement promues et acceptées ;  Outils de planification adéquats mis en œuvre aux niveaux méso et micro ;  La connaissance à institutionnaliser dans le pays ;  Des ressources financières adéquates.

Projet n° 4

Programme x Secteur Public x Projet Secteur Privé

Titre projet/programme : Programme d'appui à la transformation agricole en Mauritanie (PATAM)

Thématique sectorielle Résilience des communautés au CC Identification Porteur du projet : Ministère du développement rural

Stade d’avancement Idée x Proposition de financement x Note conceptuelle Mise en œuvre

78 Aire d’impact stratégique du GCF Atténuation Adaptation Réduction des émissions Augmentation de la résilience x Production et accès à l’énergie x Moyens de subsistance des communautés Transport à faible émission x Santé, sécurité alimentaire et qualité de l’eau Forêt et affectation des terres Infrastructures et construction x Bâtiment, villes, industries et équipement x Ecosystèmes et services climatiques

Financement en million de $ US Coût total estimatif : 11 millions de $ US Montant GCF : 10 millions de $ US Co-financement identifié : 1 million de $ US Instruments financiers x Dons Investissements Prêt concessionnel Garantie de risques

Arrangement institutionnel Entité accréditée (si déjà identifiée) : BAD Entité d’exécution (si différente du porteur) : MEED Partenaires de mise en œuvre (si identifiés) :

Description du projet Problématique/Besoin/Opportunité Le projet d'appui à la transition vers une agriculture résiliente à faibles émissions de carbone en Mauritanie (P-STRALAM) dans la région du Brakna-Ouest fait partie intégrante du premier volet d'un programme plus vaste relevant du Ministère du Développement Rural et intitulé «Programme de soutien à la Transformation de l'Agriculture en Mauritanie dans le contexte de l'Adaptation au Changement Climatique (PATAMACC), qui regroupe trois projets : (i) Projet d'Appui à la Transformation Agricole en Mauritanie (PATAM), soumis au financement du Groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD) et du Fonds Spécial du Nigéria (FSN) (ii) l’actuel projet est soumis au Fonds Vert pour le Climat, et iii) projet d'appui à la riziculture soumis au financement de la BID (programmé pour 2019). Le premier projet (PATAM), est actuellement au stade de mise en œuvre en ce qui concerne les financements de la BAD, les accords de prêt sont déjà signés et les conditions du premier décaissement sont en cours de mise en œuvre. Pour les financements de la BID le rapport d’évaluation sera finalisé en juillet 2019 et l’accord du prêt sera signé en décembre 2019. Ce programme multisectoriel vise à contribuer à résoudre les problèmes liés au développement de l’agriculture et de l’agroalimentaire dans le pays. Le programme comporte une section spécifiquement consacrée à la promotion de l'esprit d'entreprise chez les jeunes et les femmes, en raison de l'importance économique et sociale de ces deux couches de la population nationale. En outre, le programme principal souhaite adopter, par le biais de ce projet, des mesures d'adaptation appropriées pour lutter contre le changement climatique, favoriser la résilience et augmenter la production agricole tout en réduisant les émissions de GES. La Mauritanie appartient à la zone sahélienne la plus touchée par des sécheresses récurrentes depuis 1968. La désertification qui en résulte est d'autant plus forte que les effets du climat, combinés aux actions humaines, ont eu des conséquences directes sur un environnement déjà très fragile, y compris la détérioration des conditions socio-économiques générales du pays et de l'environnement physique. La vulnérabilité du pays au changement climatique affecte donc tous

79 les secteurs vitaux de l'économie nationale. L'agriculture dépend directement de variables climatiques, telles que la température et les précipitations, qui déterminent le choix de la culture pour un lieu spécifique, le choix des cultivars / variétés et le moment choisi pour la plantation / semis. Cette dépendance directe aux variables climatiques rend le rendement agricole extrêmement vulnérable aux changements climatiques. Toute modification de ces variables climatiques peut modifier la productivité agricole de différentes manières. L'agriculture en Mauritanie joue un rôle vital dans l'économie nationale (formelle et informelle) en maintenant les moyens de subsistance en milieu rural et la sécurité alimentaire. Les principaux défis pour le développement de ce secteur agricole sont principalement (i) la nécessité d'étendre les surfaces cultivées pour compenser les faibles rendements, (ii) le développement de sols pauvres en éléments nutritifs et (iii) l'adaptation des cultures aux conditions climatiques, y compris des pluies légères et irrégulières. Dans la zone du projet (Brakna Ouest), caractérisée par un climat sahélien sec et chaud, ces effets du changement climatique et de la pression anthropique ont exacerbé l'incidence de la désertification, de la dégradation des écosystèmes naturels et de la réduction de la productivité des terres agricoles et pastorales, provoquant ainsi un exode rural massif vers les grands centres urbains (Nouakchott, Nouadhibou, Rosso, etc.). La plupart des communautés de la région ont été gravement touchées par ces effets, en particulier les groupes vulnérables, tels que les femmes, les jeunes et les petits agriculteurs de subsistance. Les principaux risques liés au changement climatique pour l'agriculture dans la zone du programme ont les conséquences suivantes sur : • l'environnement naturel en réduisant la production agricole et les réserves d'eau ; • l'environnement physique résultant de précipitations faibles et variables, de sols pauvres, de températures élevées, de vents secs et sableux ; • le bien-être des populations, y compris des agriculteurs, conduisant à l'insécurité alimentaire, à la réduction des moyens de subsistance, à la pauvreté, à l'accès limité à l'eau, à la disparité des revenus, au manque d'opportunités économiques et productives réalisables.

Le projet intervient dans une zone d'extrême pauvreté (16 points de plus que le taux de pauvreté national) et est soumis à des aléas climatiques difficiles. Il s’inscrit dans la perspective d’une meilleure adaptation au cc et de consolidation et d’extension des résultats concluants du PAHABO, ainsi que la promotion des bonnes pratiques. Il porte une attention particulière à l'adaptation aux effets du changement climatique et aux jeunes et aux femmes, considérés comme un groupe cible privilégié, car ils ont fait preuve d'une grande réceptivité et d'une dynamique impressionnante, en s'organisant en diverses coopératives et associations très proactives. Le projet est bien aligné sur les priorités de développement nationales définies dans la déclaration de politique générale du gouvernement pour 2015-2019, la stratégie de croissance accélérée et de prospérité partagée (SCAPP) 2016-2030, le plan de développement agricole national (PNDA) pour la période 2016-2025, la Stratégie nationale pour l’environnement et le développement durable (SNEDD) à l’horizon 2021 (qui constitue le cadre de référence de la politique nationale en matière de climat), le troisième Plan d’action national pour l’environnement et le développement durable (PANEDD III), qui couvre la période 2017-2021, le Plan national d'adaptation, ainsi que la Contribution déterminée au niveau national (CDN) de la Mauritanie sur le changement climatique (2015). Objectifs principal et spécifiques . Augmenter la capacité d’adaptation des communautés au cc . Rendre les communautés de la zone d’intervention du projet plus adaptées aux impacts induits par la mise en œuvre des autres volets du programme . Restaurer les écosystèmes agricoles et forestiers pour les rendre plus résilients au CC Résultats attendus 1. Impact potentiel : la réduction des émissions de CO2 eq sera estimée lors de l'élaboration de la

80 proposition de financement. Les interventions du projet toucheront 42 600 personnes, ce qui représente 60% de la population du Brakna ouest. 2. Potentiel de changement de paradigme : • Innovation : Utilisation de techniques agricoles traditionnelles résilientes au climat, y compris pour la conservation des sols, l’introduction du pompage solaire pour l'irrigation et les foyers améliorés. • Potentiel de partage des connaissances et des enseignements tirés : le projet comprend des activités spécifiques de renforcement des capacités et de communication, afin de partager les connaissances et les enseignements tirés (composante 4 et mesures d'accompagnement). • Contribution à la création d'un environnement favorable : il y aura des activités génératrices de revenus (AGR), telles que l'introduction d'espèces forestières à haute valeur commerciale et nutritionnelle. En ce sens et selon le Code forestier, l’État peut céder le droit à la gestion forestière (80% des recettes vont au fonds de l’association locale et 20% au fonds de la communauté). En outre, des technologies résilientes qui s'attaqueront aux impacts des risques climatiques sur l'agriculture seront introduites pour améliorer la productivité et générer des revenus supplémentaires. Enfin, les pompes solaires et le biogaz (individuel/collectif) réduiront chaque année les coûts énergétiques des agriculteurs et des éleveurs. • Contribution au cadre réglementaire et politique : le projet soutiendra les réformes de la structure de propriété foncière, du code forestier, du code de l'eau, etc., parallèlement à PATAM, afin de les adapter aux objectifs du projet. • Réduction des risques d'investissement : le projet montrera comment les revenus des agriculteurs augmenteront grâce à l'adaptation au CC. De même, l'introduction d'EE et d'ER permettra de réduire leurs coûts énergétiques. 3. Développement durable : • Co-bénéfices économiques : (i) Il y aura une importante création d'emplois pendant la durée des travaux car ceux-ci sont très intensifs dans les activités manuelles ; (ii) des économies d'énergie seront réalisées (grâce aux pompes solaires, au biogaz et aux foyers améliorés) ; (iii) la contribution indirecte à la durabilité des revenus, grâce à une agriculture résiliente, à l'agroforesterie et à l'élevage (par le biais de clôtures) ; et (iv) augmentation de la valeur du foncier grâce à l'amélioration de la qualité des terres restaurées. • Co-bénéfices sociaux : amélioration des conditions de santé grâce à des foyers performants. Meilleure connaissance de l'agriculture résiliente, de l'agroforesterie et des énergies propres. • Co-bénéfices environnementaux : Amélioration de la qualité du sol. Amélioration des services écosystémiques (produits, sous-produits) et de la biodiversité (ce sont des forêts protégées avec des espèces végétales menacées). • Impact du développement sensible au genre : La région est caractérisée par une présence importante de femmes dynamiques. Le grand succès des activités féminines de PAHABO reflète le dynamisme des femmes et leur nature entrepreneuriale. Ainsi, plus de 40 coopératives de femmes ont été mises en place autour de périmètres horticoles féminins puis structurées en un « Groupement d'Intérêt Economique » (GIE) pour la valorisation des produits horticoles et l'accès aux marchés. Cette dynamique, qui sera consolidée par ce projet en termes de résilience au CC et de sécurisation du potentiel de production, s'est traduite par une amélioration palpable des conditions de vie, de la santé des ménages et de la scolarisation des enfants. Composantes et principales activités à mettre en œuvre Composante 1 : Mise en œuvre d'une agriculture et d'une agroforesterie intelligentes face au climat. Les principales réalisations et activités prévues dans ce volet sont les suivantes : 1) Introduction de techniques d’agriculture et d’agroforesterie innovantes et résilientes, telles que le zaï, les cordons pierreux, les diguettes ou l’irrigation au goutte-à-goutte, ainsi que l’introduction et la promotion d’espèces et de variétés de céréales (sorgho, par exemple) adaptées au CC. 2) Développement et mise en œuvre de techniques de conservation de l'eau et des sols /

81 protection et restauration des sols visant à lutter contre l'érosion et à maintenir la matière organique et à préserver les propriétés physiques du sol. 3) Sécurisation des berges de sept marigots qui seront curés (Koundi, Ndiandé, Bangui, Lougué, Sidi Yowkel, Ngalang et Ballalbour) sur 140 km de frontières. 4) Actions de lutte contre l'envasement (fixation des dunes, mise en place de ceintures vertes et de brise-vent). 5) Actions mécaniques (faucardage des racines) contre la prolifération des plantes aquatiques envahissantes (Typha). Le projet achètera au moins une machine (une pelle dragueuse amphibienne) pour continuer dans le futur avec cette activité. • Composante 2 : Restauration, protection et préservation des six forêts classées du Brakna Ouest. Les activités proposées sont (i) le reboisement, (ii) la défense assistée de la régénération naturelle (clôture pour empêcher le bétail d'entrer) et (iii) la protection contre la surexploitation et la dégradation. Cette composante contribuera principalement à l'atténuation du CC. • Composante 3 : Promotion des technologies des énergies renouvelables (ER) et de l'efficacité énergétique (EE) : 1) Faciliter l’accès des agriculteurs et des éleveurs à l’acquisition d’équipements de pompage solaire, tant au niveau individuel que communautaire, pour l’irrigation de périmètres agricoles, ainsi que de forages / puits pastoraux (en remplacement des pompes à diesel). 2) Pour améliorer l'efficacité énergétique et réduire la consommation de bois de feu, le projet envisage : (i) la promotion de foyers de cuisson améliorés afin de réduire la quantité de bois et de charbon utilisée ; et (ii) le développement de biogaz à partir de déchets d'élevage. • Composante 4 : Renforcement des capacités et coordination du projet. (i) Former, guider et engager les agriculteurs et les éleveurs à adopter et à mettre en œuvre des pratiques résilientes au climat (production / transformation / stockage / commercialisation) ; ii) élaborer, reproduire et mettre en œuvre des systèmes participatifs de gestion de l'agriculture résiliente au climat, faisant intervenir des agriculteurs et des jeunes formés localement ; iii) dresser les inventaires et documenter les connaissances traditionnelles et les meilleures pratiques agricoles axées sur une productivité respectueuse de l'environnement afin de faire face à la variabilité climatique et aux phénomènes météorologiques extrêmes ; et (iv) Intégrer le CC dans les politiques sectorielles et les plans de développement communautaire. Besoins en accompagnement pour lever les contraintes à l’investissement Les différents projets sont couverts financièrement.

Projet n° 5

Programme Secteur Public x Projet Secteur public

Titre projet/programme : Développement Intégré de l’Agriculture et de l’Élevage en Zones Pluviales

Thématique sectorielle Développement rural Identification Porteur du projet : Ministère du Développement Rural

Stade d’avancement X Idée En cours d’évaluation (financement de 40 millions de dollars en cours de négociation avec BM pour certaines composantes et un reliquat de 10 millions à rechercher auprès du Fonds vert pour le Climat Note conceptuelle Réalisée

82 Aire d’impact stratégique du GCF Atténuation Adaptation Réduction des émissions Augmentation de la résilience Production et accès à l’énergie X Moyens de subsistance des communautés Transport à faible émission X Santé, sécurité alimentaire et qualité de l’eau Forêt et affectation des terres x Infrastructures et construction Bâtiment, villes, industries et équipement x Ecosystèmes et services climatiques

Financement en million de $ US Coût total estimatif : 50 millions de $ US Montant GCF : 10 millions de $ US Co-financement identifié : 40 millions de $ US Instruments financiers X Dons Investissements x Prêt concessionnel Garantie de risques

Arrangement institutionnel Entité accréditée (si déjà identifiée) : BM Entité d’exécution (si différente du porteur) : Ministère du Développement Rural Partenaires de mise en œuvre (si identifiés) : Banque Mondiale

Description du projet Problématique Ces cinq dernières décennies, l’ensemble des continents a connu des fluctuations majeures du climat ayant fait et font encore l’objet de nombreuses études aussi bien sur leur pérennité que sur leur gravité. Ces perturbations climatiques ont provoqué des catastrophes naturelles dévastatrices : cyclones, ouragans, fonte de glaciers, pluies diluviennes, inondations, glissements de terrains, sécheresses sévères etc. Besoin : nécessité de mettre en place des stratégies d’adaptation à moyen et à long terme. 1. Opportunité : Le Plan de développement des entreprises pour le climat en Afrique met l'accent sur l'agriculture intelligente face au climat, c’est-à-dire l'adaptation et le renforcement de la résilience de l'agriculture et des systèmes alimentaires au changement climatique à plusieurs niveaux, et la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) provenant de l'agriculture. Le projet contribuera à ce Plan de développement (i) en veillant à ce que des mécanismes d’adaptation soient appliqués aux sites où la disponibilité en eau augmenterait, et (ii) en mettant en place des pratiques qui soutiendront la conservation des sols et des paysages, le tout en vue de garantir que la résilience climatique de la production est améliorée à la suite de l'intervention du projet. Objectif principal : Ce cadre de résilience vise de façon spécifique à renforcer les capacités et les méthodologies de planification de l’action locale par le biais de l’apprentissage collectif au profit des parties prenantes. Dans ce cadre, l’objectif du Projet est d’«améliorer la productivité de l’agriculture et de l’élevage et de renforcer la résilience des ménages ruraux bénéficiaires dans les zones pluviales ciblées».

Objectifs spécifiques 2. L’un des principaux objectifs du CPP est d’aider la transition vers un modèle de croissance plus inclusif, diversifié et résilient tirant parti de la richesse des ressources naturelles de la

83 Mauritanie comme suit : a. En élargissant les possibilités de diversification économique avec des interventions visant à augmenter la productivité dans les activités traditionnelles d’élevage, de pêche et agricoles ; en améliorant les conditions de vie des ménages grâce à l'accès aux services de base ; et en permettant leur participation accrue à l'activité économique qui soutiendra davantage la croissance ; b. En favorisant la qualité et l'accès des tranches les plus vulnérables de la population à l'éducation, la santé et la protection sociale. Ce qui renforcera l'employabilité des jeunes et des femmes ; et c. En soutenant les améliorations de la gouvernance économique pour optimiser la mobilisation des capitaux et des dépenses publiques, pour créer des opportunités pour le secteur privé et pour renforcer la transparence du secteur minier. Résultats attendus : le partage de l’information et des savoirs, la vulgarisation des approches et des méthodes déployées par les différents utilisateurs, femmes, paysans, associations et coopératives, et d'autre part, des élus. Les parties prenantes peuvent utiliser de nouvelles technologies et compétences d’adaptation ; elles peuvent aussi utiliser l’information et les stratégies adaptatives disponibles. Composantes : 3. Composante 1. Accroissement de la productivité et de la résilience (12,00 MUSD). Cette composante appuierait l'intensification de la production agricole grâce à une meilleure gestion des eaux de surface et à de meilleures pratiques agronomiques, y compris l'utilisation d'intrants améliorés, tels que des semences certifiées. L'accent serait mis sur les cultures sèches traditionnelles, telles que le mil, le sorgho et le niébé. Cette intensification impliquerait l'introduction de pratiques de gestion du paysage intégrant l'élevage sédentaire à la production agricole. Le bétail entretenu dans un environnement plus contrôlé, sur des pâturages ou des enclos clôturés, causerait moins de dégâts aux cultures et à l'environnement naturel. Un soutien à l’amélioration génétique et à de meilleures pratiques d’élevage conduirait idéalement à des troupeaux plus petits d’animaux plus productifs. Des efforts seraient faits pour améliorer la valeur ajoutée des ressources existantes et introduire de nouvelles techniques, telles que la fabrication de foin ou d'ensilage pendant et après la saison des pluies, une meilleure collecte et valorisation des résidus de récolte par déchiquetage renforçant l’appétence et la digestibilité pour les animaux. Les possibilités d’amélioration de la gestion de l’eau seraient étudiées par le projet (par exemple, gestion des eaux de ruissellement en concertation avec le ministère chargé de l’hydrologie, de la micro-irrigation des cultures intensives, en particulier pour les femmes, des mécanismes de distribution de l’eau pour atteindre les cultures en zones sèches, les arbres fruitiers et le bétail). Les résultats attendus seraient des populations et des paysages plus résilients au changement climatique grâce à des méthodes de production plus diversifiées et intensives. Une attention particulière serait accordée à la participation des communautés à la conception des activités locales et au choix des activités sous-sectorielles à soutenir. Cependant, les activités mettraient toujours l'accent sur les aspects liés à l'amélioration de la productivité, à la gestion du paysage et aux moyens de subsistance. 4. Composante 2. Activités de soutien à la commercialisation et de création de revenus (5,00 MUSD). Cette composante serait axée sur les activités génératrices de revenus et la création d'emplois le long des premiers segments des chaînes de valeur de l'agriculture et de l'élevage, et ciblée sur les populations les plus vulnérables (principalement les femmes, les jeunes et les rapatriés). Le projet appuiera un mécanisme de subvention pour financer des projets à petite échelle visant à développer une activité promouvant : (i) la commercialisation de produits traditionnels, bénéficiant des apports de la première composante (par exemple des céréales secondaires comme le niébé, le fourrage, des produits horticoles, le lait, y compris le lait de chamelle, la viande rouge) ; (ii) des activités commerciales innovantes (par exemple création

84 d’élevages de volailles, récolte de gomme arabique, production d’huiles ou de poudres médicinales) ; ou (iii) des services généraux qui soutiennent l’économie agricole locale, tels que le labour, le transport ou la transformation. 5. Composante 3. Appui institutionnel, gestion de projet et composante d’intervention d’urgence - (3,00 MUSD). Cette composante fournirait un appui au suivi, à la mise en œuvre et au développement institutionnel du projet. De cette manière, le projet contribuera à renforcer la capacité des institutions gouvernementales et des prestataires de services privés à répondre aux besoins de la population des zones pluviales. Dans la mesure du possible, l’acquisition de nouvelles technologies et méthodologies s’appuierait sur l’expérience des pays voisins dans la mise en œuvre du programme de productivité agricole de la Banque Mondiale pour l’Afrique de l’Ouest (PPAAO). En outre, une composante d’intervention d’urgence (CERC) reflétant les pratiques en cours en Mauritanie sera développée au cours de la préparation, en collaboration avec l’équipe de protection sociale chargée des mécanismes de financement des interventions d’urgence dans le pays. Principales actions / activités à mettre en œuvre . Construction d’ouvrages pour une meilleure gestion des eaux de surfaces et introduction des nouvelles techniques d’irrigation ; . Modernisation et rentabilisation de la gestion du potentiel en élevage ; . Intensification, modernisation, diversification et intégration des modes de productions agropastorales ; . Préservation des ressources naturelles (eaux et sols) ; . Promotion et Appui des activités en amont et aval de la production agropastorale. Besoins en accompagnement pour lever les contraintes à l’investissement Préciser lors du PPF la meilleure approche pour la mise en œuvre des composantes du projet

Projet n° 6

Programme Secteur Public x Projet x Secteur Privé

Titre projet/programme : Renforcer la résilience des moyens de subsistance au changement climatique et la sécurité alimentaire des communautés agro-sylvopastorales du sud-ouest de la Mauritanie

Thématique sectorielle Identification Porteur du projet : Ministère de l'Environnement et du Développement Durable

Stade d’avancement Idée Proposition de financement x Note conceptuelle Mise en œuvre

Aire d’impact stratégique du GCF Atténuation Adaptation Réduction des émissions Augmentation de la résilience Production et accès à l’énergie x Moyens de subsistance des communautés Transport à faible émission x Santé, sécurité alimentaire et qualité de

85 l’eau Forêt et affectation des terres Infrastructures et construction Bâtiment, villes, industries et équipement x Ecosystèmes et services climatiques

Financement en million de $ US Coût total estimatif : A préciser encore Montant GCF : 21 millions $US Co-financement identifié : Instruments financiers Dons Investissements x Prêt concessionnel Garantie de risques

Arrangement institutionnel Entité accréditée (si déjà identifiée) : FAO Entité d’exécution (si différente du porteur) : MEDD Partenaires de mise en œuvre (si identifiés) :

Description du projet

Problématique/Besoin/Opportunité

En Mauritanie, les conditions climatiques sèches ont considérablement augmenté au cours des 40 dernières années. La durée de la saison des pluies a diminué de plus de deux semaines (13%) entre 1981 et 2010 par rapport à la période de 1951 à 1980 (Ministère de l'Environnement et GIZ, 2016). Une analyse des tendances des données de température annuelles au Trarza (Yacoub et Tayfour, 2018) a montré que les températures augmentaient au rythme de 0,2 à 0,4 °C / décennie.

Selon la Banque Mondiale (2019), les précipitations réduites et de plus en plus irrégulières ont entraîné une diminution des récoltes et du cheptel et exercé des pressions sur des ressources en eau. La sécheresse a également réduit la mobilité du bétail, entraînant la dégradation des pâturages et des forêts par le surpâturage, ce qui a de graves conséquences sur les régimes d'érosion éolienne et hydrique et, par conséquent, sur le bien-être des activités agricoles et pastorales locales. Au cours des 10 dernières années, trois sécheresses graves en 2010, 2011 et 2017 ont touché 3 893 774 personnes.34.

En ce qui concerne la projection des températures, les systèmes agricoles du sud-ouest de la Mauritanie devraient connaître une augmentation de 3,1 à 3,5 °C selon le scénario RCP 8.5 (ESCWA et al., 2017). Outre l'augmentation générale de la température, le nombre de jours très chauds (Tmax> 40 °C) devrait augmenter de 35,4 jours entre 2040-2059 (par rapport à la période de référence 1986-2005) (Banque Mondiale, 2019).

Les causes profondes et les obstacles à l'adaptation au changement climatique ont été identifiés lors de consultations menées entre 2017 et 2018 dans les communautés agro-sylvopastorales du Trarza, Brakna, Guidimakha et Gorgol :

34Emergency Events Database (EM-DAT), accédé en 20 janvier, 2019.

86 (i) Capacité limitée (en personnel qualifié) des institutions gouvernementales régionales et locales pour élaborer et mettre en œuvre des politiques fondées sur l'analyse d'impact et de risque du CC. Par conséquent, il s’agit d’un manque de capacité pour convertir l'urgence et le potentiel pour un bilan commun de pays durable et planifier pour soutenir la sécurité alimentaire des communautés et des parties prenantes. (ii) Capacités limitées (informations, compétences pratiques, intrants et outils) des communautés locales des Wilayas pour adapter les activités agro-sylvopastorales (y compris l'élevage, les foresteries et les cultures) aux changements climatiques observés et prévus. (iii) Capacité limitée des communautés à commercialiser les PFNL en tant que moyen de diversification des revenus à la ferme, résistant au climat, nécessaire pour accroître la résistance aux températures croissantes et à des régimes de précipitations plus erratiques (qui affectent négativement certaines cultures de base mais ne nuisent pas autant aux ressources forestières et à des écosystèmes plus diversifiés). (iv) Capacité limitée des communautés à s'organiser en coopératives pour améliorer l'accès au marché des PFNL. Ce manque d'organisation entrave leur accès au système de crédit public / privé, au support technique fourni par les services de vulgarisation et à leur capacité à mieux se positionner dans la chaîne de valeur des PFNL. Pour les PFNL, les activités des petits exploitants se limitent actuellement à la récolte et à la livraison des produits aux grossistes qui fixent leurs prix. (v) Le paysage agro-sylvo-pastoral dégradé compromet la résilience du système aux CC. Les pressions anthropiques / agricoles entraînent la dégradation, en particulier des pâturages et des ressources en arbres. En particulier, les arbres sont souvent utilisés comme aliments pour le bétail pendant la saison sèche, ainsi que pour la production de bois de chauffage et de charbon de bois, fournissant 70% de l'énergie domestique. La mobilité du bétail est également limitée, ce qui accroît la pression sur les systèmes agro-sylvo- pastoraux déjà dégradés. La perte d'arbres entraîne à son tour une érosion accélérée par le vent et l'eau, avec des implications pour la production agricole. Pour soutenir la résilience au niveau systémique, la loi sur le code pastoral (rédigée par les éleveurs eux- mêmes dans le but de trouver un accord avec les agriculteurs sur l'utilisation des ressources naturelles, et adoptée en 2000) devra être appliquée. Objectifs principal et spécifiques

Résistance accrue des moyens de subsistance les plus vulnérables dans la zone sahélienne de la Mauritanie au climat, grâce à une adaptation des systèmes agro-sylvo-pastoraux basée sur les écosystèmes

Résultats attendus Résultat 1.1: Les capacités des institutions gouvernementales sont renforcées par l'intégration de considérations relatives à l’ACC dans les politiques et programmes (adoptés et à venir) et des services de vulgarisation. Résultat 1.2: capacité d’adaptation au CC est renforcée grâce aux services de vulgarisation et à la planification participative de l'ACC Résultat 2.1: Les moyens de subsistance sont renforcés par des pratiques agricoles adaptées au climat Résultat 2.2: Paysages agro-sylvo-pastoraux restaurés pour soutenir la résilience des systèmes au changement climatique Résultat 2.3: La résilience au climat des moyens de subsistance en milieu rural est renforcée par la diversification des revenus à la ferme.

87 Composantes Composante 1. Amélioration du cadre réglementaire et renforcement des capacités pour la résilience au changement climatique Composante 2. Moyens d'existence durables et résilients au changement climatique à travers des paysages agro-sylvo-pastoraux restaurés Principales actions / activités à mettre en œuvre . Formations organisées à l'intention du personnel technique national des entités gouvernementales ; . Élaborer et mettre en œuvre des ateliers qui renforceront les connaissances sur les approches de gestion agro-sylvo-pastorale intégrées et basées sur les écosystèmes ; . Organiser des réunions pour élaborer et mettre en œuvre la loi pastorale élaborée par les communautés pastorales ; . Développer et dispenser des formations pratiques aux agents de vulgarisation responsables des services de vulgarisation communautaires sur ACC (formation de formateurs) ; . Développer et mettre en œuvre des plans d’adaptation de la Wilaya pour les moyens de subsistance et les systèmes agro-sylvo-pastoraux ; . Organiser des réunions régulières entre différents groupes d’utilisateurs des ressources naturelles et de représentants des gouvernements afin d’améliorer les canaux de communication et de négociation ; . Fournir des formations aux agriculteurs sur l'agriculture de conservation et les pratiques agroécologiques et agro-forestières, y compris la gestion durable des sols et de l'eau. La formation liée à l'eau portera sur la gestion des précipitations de plus en plus irrégulières afin de garantir une disponibilité stable d'eau douce ; . Fournir des variétés de cultures tolérantes au stress (température élevée) et indigènes et aider les communautés à organiser leurs propres banques de semences ; . Organiser des réunions intercommunautaires et inter-Wilayas (communautés du projet et des autres Wilayas) pour échanger des expériences, des bonnes pratiques et des leçons apprises dans le processus d'adaptation des pratiques agricoles au CC. Cela sera pertinent pour la dimension pratique de la vulgarisation des pratiques à d’autres Wilayas et au-delà de la Mauritanie ; . Réhabilitation des parcours associés aux couloirs d'élevage (300 000 ha) ; . Création et réhabilitation de couloirs d'élevage (3000 km) ; . Élaboration de plans d'utilisation des sols et de maintenance des infrastructures pour les couloirs d'élevage et valorisation du fourrage ; . Substituer 45 000 tonnes par an de charbon de bois provenant de sources forestières non durables par du charbon de bois de Typha australis35 . Former, entretenir et encadrer environ 100 communautés (notamment en introduisant de nouveaux outils permettant aux femmes de participer à la récolte des PFNL), . Organisation de chaînes de valeur durables et résilientes au climat.

35 Selon une étude de l'Institut de l'Enseignement Technologique Supérieur (ISET) de Rosso, l'un des partenaires identifiés pour le projet, la demande annuelle de charbon de bois en Mauritanie est d'environ 90 000 tonnes, tandis que le potentiel de production durable du charbon de typha est d'environ 150 000 tonnes par an. Le typha est une plante envahissante qui affecte négativement les écosystèmes et les pêcheries côtières et riveraines. Son exploitation aura donc d'importants avantages pour l'environnement et le développement.

88 Projet n° 7

Programme Secteur Public Projet x Société civile x

Titre projet/programme : « Mettre en place des pôles verts et de développement pour renforcer la résilience au changement climatique des écosystèmes et des systèmes de production agro-pastoraux de deux Communes de la Wilaya du Brakna en Mauritanie ».

Thématique sectorielle Identification Porteur du projet : ONG NAFORE

Stade d’avancement Idée Proposition de financement x Note conceptuelle Mise en œuvre

Aire d’impact stratégique du GCF Atténuation Adaptation Réduction des émissions Augmentation de la résilience Production et accès à l’énergie X Moyens de subsistance des communautés Transport à faible émission Santé, sécurité alimentaire et qualité de l’eau X Forêt et affectation des terres Infrastructures et construction Bâtiment, villes, industries et équipement X Ecosystèmes et services climatiques

Financement en million de $ US Coût total estimatif : 5 millions de $ US Montant GCF: 4,5 million de $ US Co-financement identifié : 0,5 MILLIONS USD Instruments financiers X Dons Investissements Prêt concessionnel Garantie de risques

Arrangement institutionnel Entité accréditée (si déjà identifiée) : IUCN Entité d’exécution (si différente du porteur) : Partenaires de mise en œuvre (si identifiés) : MINISTERE DE L'ENVIRONNEMENT ET DU DEVELOPPEMENT DURABLE

Description du projet Problématique/Besoin/Opportunité En Mauritanie, les systèmes de production agro-sylvo-pastoraux forêt tiennent une place de choix dans la lutte contre la pauvreté en milieu rural. L’agriculture est fortement tributaire de la pluviométrie, soit directement (culture sous pluie), soit indirectement (Irriguée) à travers les ressources en eau nécessaires. Elle est aussi dépendante des températures de l`air, des vagues de chaleur, des vents : paramètres devant connaître des modifications significatives les années/décennies à venir. Il s’agit donc d’un secteur particulièrement vulnérable aux changements climatiques. Il a été montré que les déviations climatiques constatées ces dernières décennies ont impacté non

89 seulement l`agriculture sous pluie, à travers les irrégularités temporelles des pluies, mais aussi la culture derrière les barrages. En effet, le démarrage tardif de la saison pluviale a induit des apports tardifs d’eau dans les barrages avec un déficit en eau pour l’inondation des plaines cultivables situées derrière les barrages. Parmi les impacts attendus des changements climatiques sur l’agriculture, on trouve en particulier : . La variation des dates de démarrage et de fin de la saison des pluies, entraînant une fluctuation de la longueur de la saison des pluies, ce qui se traduit alors par des retards dans l’installation de la saison, ainsi que des arrêts prématurés des pluies ; . La modification pour l'agriculture et l'alimentation des cycles de croissance des végétaux avec des influences néfastes sur les récoltes ; . La modification de la répartition et de la superficie des terres cultivables avec pour conséquence une accélération de la déforestation à vaste échelle ; . Une baisse des rendements des cultures ; . Des problèmes d’insécurité alimentaire qui devraient constituer une problématique majeure pour le pays ayant pour incidence immédiate une aggravation de la pauvreté ; laquelle, sans intervention aussi rapide, ira en s’aggravant à cause du taux de croissance démographique qui est de l’ordre de 2,4%. Le potentiel des pâturages, dépendant essentiellement de l’écosystème sahélien et l’écosystème de la zone du fleuve, s’élève à 13.848.000 hectares, soit environ 14 % de la superficie totale du pays. Les pâturages connaissent des dégradations liées à des pressions animales localisées en lien avec la non accessibilité de zones pastorales. Parmi les impacts directs des changements climatiques sur les ressources pastorales, on peut citer : . La diminution des productions fourragères qui constituent la base de l’alimentation du cheptel, elles sont fortement tributaires des conditions climatiques, notamment de la pluviométrie ; . La baisse de la nappe phréatique et le tarissement précoce des mares, ce qui pose des problèmes d’abreuvement au cheptel ; . La diminution et la détérioration du tapis herbacé ; . La difficulté d’accès à l’aliment bétail ; . La réduction et la dégradation des pâturages (insuffisance). Les impacts indirects et socio-économiques des changements climatiques sur les ressources pastorales se manifestent par : - La flambée des prix du bétail et de la viande liée à la chute de l’offre due aux mortalités occasionnées par les sécheresses/inondations ; - La reconversion d’un nombre important d’éleveurs nomades en sédentaires ; - La baisse des revenus des éleveurs ; - La modification de la composition des troupeaux à travers un remplacement progressif des bovins par de petits ruminants et des camelins. Les impacts des CC sur ce secteur viennent s’ajouter à d’autres pressions et fragilités qui caractérisent déjà l`élevage en Mauritanie dont, en particulier, le secteur forestier, qui joue également un rôle déterminant dans la vie socio-économique des populations. Il fournit d’importants biens et services (plus de 80% des besoins énergétiques, les produits alimentaires et pharmaceutiques, l’écotourisme, la conservation de la biodiversité, l’amélioration du cadre de vie, etc.). Les populations rurales tirent plus de 80% de leurs revenus de l’exploitation des ressources

90 naturelles. La forêt est un secteur porteur dans plusieurs domaines (pharmaceutique – sécurité alimentaire – commerce – artisanat). Les connaissances permettant de caractériser la forêt en Mauritanie et son évolution restent très limitées, voire inexistantes. En effet, aucun inventaire national des ressources ligneuses du pays n’a été réalisé. Tous les chiffres disponibles sont des estimations de la FAO qui a estimé en 2010, le couvert végétal forestier à 242.000 ha contre 415.000 ha en 1990, et pour les terres boisées à 3.060.000 ha contre 3.110.000 ha, soit une déforestation de 5.000 ha/an pour les forêts et de 10.000 ha/an pour les autres terres boisées (FAO, 2010). Les espèces forestières sont de faible valeur commerciale et sont caractérisées par une croissance lente et un mauvais état sanitaire. Les volumes forestiers sont estimés à 20 m³/ha pour les forêts et à 10 m³/ha pour les terres boisées et la biomasse foliaire des forêts s’élève à plus de 2 tonnes de matière verte/ha (FAO, 2010). Près de 20 % des forêts sont classées (48.000 ha en 2002) et trois d’entre elles, sur 30 d’une superficie totale de 5.100 ha, disposent de plans d’aménagement et sont gérées par les communautés forestières locales (ONG et coopératives forestières), avec l’appui de certains projets d’Etat. Les plantations forestières seraient supérieures à 25.000 ha (absence de données fiables). Toutes les forêts du pays subissent les pressions animale et humaine et satisfont les besoins croissants des populations en pâturages surtout en période de soudure, bois de service pour l’énergie domestique et en produits forestiers non ligneux. A ceci, s’ajoutent des perturbations liées aux termites, aux feux de brousse, aux tempêtes et à la sécheresse. Les formations naturelles productives se localisent principalement au sud et au sud-est du pays, au bord du fleuve Sénégal et dans les zones humides, avec un taux d’accroissement annuel estimé à 0,16 m3/ha/an. Ces peuplements se composent de forêts claires, savanes arborées à arbustives. Le nord du pays est désertique, avec des formations naturelles peu productives. Ces formations naturelles ont subi de profondes modifications résultant de la synergie des facteurs climatiques et anthropiques (défrichements agricoles, coupe abusive du bois, surpâturage, feux de brousse, ...). Ces dernières décennies, la régression de la pluviométrie, l`augmentation des températures de l`air, des fréquences et intensités des épisodes de sécheresses/inondations ont impacté négativement les formations forestières. La forêt est utilisée principalement pour le bois énergie et secondairement pour le pâturage aérien. Par ailleurs, elle est dégradée voire détruite le long des cours d’eau, suite aux défrichements. La Wilaya du Brakna, quant à elle, est caractérisée par des ressources hydriques déjà aléatoires et contraignantes : conditions climatiques et pédologiques sévères et l’enjeu de l’eau (ressources en eau limitées à cause d’une évaporation très importante et d’un apport pluviométrique assez faible). Ce caractère aléatoire et contraignant des ressources hydriques remet en question les modes de vie des populations et leurs moyens de subsistance. Les vulnérabilités sus-décrites constituent des contraintes majeures pour le développement économique et social de toute la Wilaya. Les domaines majeurs impactés par le changement climatique, sont principalement l’agriculture, l’élevage (pastoralisme) et les forêts. Objectifs principal et spécifiques Objectif global du projet L’objectif global du projet est d’appuyer deux communes de la Wilaya du Brakna en Mauritanie pour renforcer la résilience au changement climatique des écosystèmes et des systèmes de production agro-sylvo-pastoraux, par la mise en place de pôles verts et de développement durable, à travers une approche holistique de gestion locale des ressources naturelles résilientes et la restauration des sites d’intérêt écologique et biologique à fort potentiel de séquestration des gaz à effet de serre. Ce projet va atteindre cet objectif à travers une combinaison d’interventions axées sur le renforcement de la gestion intégrée et la mise en place d’outils de gestion durable des ressources naturelles impliquant les groupes les plus vulnérables, notamment les jeunes et les femmes.

91 Objectifs spécifiques du projet Les objectifs spécifiques du projet sont les suivants : • Renforcer les capacités des communes et des agro-pasteurs de la zone cible dans le domaine du changement climatique et la gestion intégrée participative des ressources naturelles ; • Renforcer la résilience des écosystèmes au changement climatique, grâce à des pratiques de défense et de restauration des sols et de lutte contre la désertification ; • Améliorer la capacité de séquestration des gaz à effet, par des opérations de reboisement et de mise en défens de sites à haut potentiel de régénération naturelle ; • Améliorer les conditions de vie des communautés cibles, par le développement de pratiques agricoles et pastorales résilientes aux effets du changement climatique et d’activités génératrices de revenus compatibles avec la gestion durable des ressources naturelles. Résultats attendus - Intégrer le risque climatique dans les plans de développement communal et de gestion des ressources en eau, pastorales et forestières ; - Développement des activités génératrices compatibles avec la gestion durable des ressources naturelles ; - Promouvoir, par la sensibilisation sur le changement climatique, les bonnes pratiques de gestion participative des ressources naturelles résilientes ; - Lutte contre l’ensablement et la dégradation des sols ; - Sensibilisation des populations sur le rôle et l’utilité de l’arbre ; - Création de périmètres de reboisement ; - Amélioration de la production agricole ; - Amélioration de la production pastorale. Composantes Composante 1 : Renforcement des capacités des parties prenantes ; Composante 2 : Renforcer la résilience des parcours et des forêts et amélioration de la capacité de séquestration des gaz à effet de serre ; Composante 3 : Amélioration de la résilience des moyens de subsistance des communautés. Principales actions / activités à mettre en œuvre - Intégrer la dimension changement climatique dans les plans de développement communal des deux communes cibles ; - Elaborer des plans de gestion des ressources naturelles des zones cibles ; - Intégrer la dimension climatique dans les plans de gestion ; - Formation sur la vulnérabilité des ressources pastorales et forestières au CC ; - Formation sur la collecte et la conservation du fourrage ; - Formation en GDT ; - Formation en techniques culturales résilientes ; - Introduction des semences hâtives ; - Lutte contre l’ensablement et la dégradation des sols ; - Fixation des dunes de sable ; - Régénération assistée des forêts dégradées ; - Restauration des terres à vocation forestière par des travaux de CES/DRS ; - Restauration des parcours ; - Mise en défens des espaces pastoraux ; - Enrichissement des parcours par des techniques de CES/DRS ; - Sensibilisation des populations sur le rôle et l’utilité de l’arbre ; - Création de périmètres de reboisement ; - Mise en place de pépinières de production de plants ; - Distribution de plants forestiers et fruitiers pendant la semaine nationale de l’arbre ;

92 - Reboisement villageois ; - Reboisement en milieu scolaire ; - Mise en place de brise-vent autour des périmètres agricoles ; - Création d’arborétums villageois ; - Amélioration de la production agricole ; - Introduction de semences hâtives ; - Mise en place de parcelles démonstratives de CES/DRS ; - Mise en place de jardins maraîchers ; - Développement de l’agroforesterie ; - Mise en place de systèmes d’irrigation ; - Amélioration de la production pastorale ; - Hygiène et conservation du lait ; - Amélioration génétique ; - Mise en place d’unités d’embouche ; - Création de mini laiteries ; - Valorisation des ressources naturelles ; - Mise en œuvre de l’approche EbA ; - Développement des filières de produits forestiers non ligneux ; - Sélection des activités génératrices de revenus avec les bénéficiaires ; - Formation des bénéficiaires à la gestion des fonds ; - Mise en œuvre des activités génératrices de revenus.

Projet n° 8

Programme Secteur Public Projet Secteur Privé

Titre projet/programme : Amélioration de la résilience des villes au changement climatique et l’innovation dans la construction d’équipements durables en Mauritanie

Thématique sectorielle Identification Porteur du projet : Ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de l’Aménagement du Territoire (MHUAT)

Stade d’avancement x Idée Proposition de financement Note conceptuelle Mise en œuvre

Aire d’impact stratégique du GCF Atténuation Adaptation Réduction des émissions Augmentation de la résilience x Production et accès à l’énergie Moyens de subsistance des communautés Transport à faible émission x Santé, sécurité alimentaire et qualité de l’eau Forêt et affectation des terres x Infrastructures et construction x Bâtiment, villes, industries et équipement x Ecosystèmes et services climatiques

93 Financement en million de $ US Coût total estimatif : 25 millions Montant GCF : Co-financement identifié : Instruments financiers Dons Investissements Prêt concessionnel Garantie de risques

Arrangement institutionnel Entité accréditée (si déjà identifiée) : MHUAT Entité d’exécution (si différente du porteur) : MHUAT Partenaires de mise en œuvre (si identifiés) : ONU-Habitat

Description du projet

Problématique/Besoin/Opportunité

La Mauritanie, vaste pays de 1 030 000 km2 et l’un des pays les moins développés, situé en Afrique du Nord-Ouest, a une croissance démographique annuelle de 2,77%. Sa population était de 3.538.990 en 2013 (dernier recensement). Le nombre d'habitants atteindra 5 millions en 2030 et 7,5 millions en 2050 (Rapport NAP, 2015). La Mauritanie, étant l’un des pays les plus arides du Sahel, subit la sécheresse, la désertification, les fluctuations quotidiennes de la température et la présence accrue de sel dans les zones de construction. Les deux tiers du pays ont un climat saharien. Les températures diurnes dépassent 38 °C dans la plupart des régions pendant plus de 6 mois de l'année. Les impacts futurs du changement climatique dans le pays devraient inclure : i) des précipitations plus irrégulières et imprévisibles ; ii) une plus grande fréquence de sécheresses ; et iii) augmentation des températures annuelles moyennes. L'urbanisation s'accélère plus rapidement en Mauritanie, en raison de plusieurs politiques complémentaires qui contribuent au regroupement des localités et à la migration des populations vulnérables des oasis isolées vers les villes et les grands centres urbains : Nouakchott, Nouadhibou, Rosso, etc. Afin de prendre les mesures appropriées pour limiter les effets du changement climatique et promouvoir les efforts nationaux de lutte contre la désertification, il est important de soutenir les institutions nationales, les entreprises du secteur privé, les organisations de la société civile et les associations de communautés afin de mieux comprendre les normes, les meilleures pratiques et les mécanismes pour promouvoir la résilience durable et la construction verte dans les zones urbaines et autres établissements humains.

Objectifs principal et spécifiques L'objectif principal de ce projet est d'améliorer la résilience des villes et des communautés au changement climatique en construisant des infrastructures et des immeubles plus sûrs, verts et durables, au moyen de solutions technologiques et socioculturelles innovantes, qui bénéficieront à tous les citoyens, y compris les personnes handicapées, les enfants et les personnes âgées Objectifs spécifiques Les objectifs spécifiques sont :

94 1. Renforcer la collaboration multisectorielle et multi-acteurs pour une urbanisation coordonnée efficace et la conception d’outils et de normes d’urbanisme intégré et de développement territorial pour la préservation de la biodiversité et des terres arables : a) Création d'un groupe consultatif technique multi acteurs sur l'urbanisation durable et la réduction des émissions de gaz à effet de serre ; b) Créer un cadre de collaboration entre la fonction publique, le secteur privé et les communautés pour promouvoir et financer des solutions innovantes pour la résilience des villes et des communautés au changement climatique et la réduction de leur empreinte écologique ; c) Entreprendre un diagnostic écologique des centres urbains, des agglomérations rurales et des localités regroupées ; d) Organiser un colloque sur la participation du secteur privé et du monde universitaire à la protection à moyen et à long terme de la biodiversité et à la construction écologique d'infrastructures et de bâtiments. 2. Mettre en place un système de gestion des connaissances et de l'information sur l'urbanisation et le changement climatique aux niveaux national, régional et municipal, afin de promouvoir un suivi et des rapports coordonnés sur les performances ; 3. Développer des cartes interactives des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) et de l’empreinte écologique aux niveaux municipal et régional ; 4. Planifier et concevoir des solutions innovantes pour la conception de bâtiments écologiques et respectueux de l'environnement, de quartiers verts et d'espaces verts écologiques, de systèmes de gestion des eaux pluviales alternatifs aux niveaux municipal et local; 5. Construire un système et une infrastructure de gestion durable des déchets à Nouakchott, Nouadhibou et Rosso ; 6. Construire des infrastructures pilotes de drainage durable et vert dans les zones prioritaires des zones basses de Nouakchott, Nouadhibou et Rosso ; 7. Développer des quartiers inclusifs, plus sûrs et plus verts dans des localités groupées sélectionnées a) Augmenter la végétation ; b) Protéger les sols ; c) Aménager des espaces publics verts ; d) Développer l'énergie éolienne ; e) Développer les panneaux solaires. Résultats attendus

- Amélioration de la résilience au changement climatique dans certaines villes et communautés grâce à la mise en place d'équipements, à une meilleure planification / conception urbaine et de meilleurs plans d'urgence. - Les administrations nationales et locales et les communautés urbaines sont formées et éduquées pour prendre des mesures en faveur du climat. - Amélioration de la planification et de l’accès aux services urbains de base. - Amélioration des conditions de santé (Co-bénéfices).

95 Principales actions / activités à mettre en œuvre Ce projet développera des outils localisés, du matériel de formation et d’éducation, organisera des ateliers de sensibilisation et de renforcement des capacités, afin de renforcer les capacités du gouvernement national, des gouvernements locaux et des autres parties prenantes concernées. Les connaissances sur le changement climatique et la gestion de l'information seront mises en place. Les données climatiques et urbaines seront collectées et surveillées. Des évaluations de la vulnérabilité seront effectuées. Sur la base des résultats des activités susmentionnées, le projet intégrera les politiques d’adaptation des villes et des communautés aux plans et politiques nationaux et locaux pertinents. Ce projet améliorera le système actuel de gestion de l'eau et des eaux usées. Les activités comprendront l’aménagement des bassins versants, la mise en place d'un système de réutilisation des eaux usées, l'amélioration de l'infrastructure actuelle d'approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées ; concevoir et construire de nouvelles infrastructures de traitement de l'eau et des eaux usées résistantes au climat et élaborer des plans d'urgence en cas de rupture d'approvisionnement. Ce projet mettra également en place un système de gestion des vagues de chaleur : développer l'urbanisme, l'aménagement urbain et le code de la construction, améliorer les bâtiments actuels, les espaces urbains et les espaces communautaires, afin 1) d'atténuer l'effet d'îlot thermique urbain et 2) d'assurer un environnement intérieur et extérieur sûr lors des vagues de chaleur ; 3) mettre en place un système d'alerte rapide en cas de canicule ; et 4) élaborer des plans d'urgence en cas de canicule.

Projet n° 9

Programme Secteur Public x Projet x Secteur Privé

Titre projet/programme : Gestion résiliente au changement climatique de l'approvisionnement en eau et des ressources dans les Wilayas de Hodh El Chargui, Hodh El Gharbi, Assaba et Tagant.

Thématique sectorielle Résilience des communautés au CC Identification Porteur du projet : Ministère de l'Environnement et du Développement Durable

Stade d’avancement Idée Proposition de financement X Note conceptuelle Mise en œuvre

Aire d’impact stratégique du GCF Atténuation Adaptation Réduction des émissions Augmentation de la résilience Production et accès à l’énergie X Moyens de subsistance des communautés Transport à faible émission X Santé, sécurité alimentaire et qualité de l’eau Forêt et affectation des terres Infrastructures et construction Bâtiment, villes, industries et équipement X Ecosystèmes et services climatiques

96 Financement en million de $ US Coût total estimatif : 23 MILLIONS USD Montant GCF : 21 MILLIONS USD Co-financement identifié : 02 MILLIONS USD Instruments financiers Dons x Investissements Prêt concessionnel Garantie de risques

Arrangement institutionnel Entité accréditée (si déjà identifiée) :PNUD Entité d’exécution (si différente du porteur) : MEDD Partenaires de mise en œuvre (si identifiés) :

Description du projet Problématique/Besoin/Opportunité La Mauritanie connait une désertification avancée touchant près de 75% de son territoire et un profil écologique extrêmement vulnérable aux aléas climatiques. Cette vulnérabilité est notamment induite par des épisodes de sécheresses endémiques qui sévissent depuis le début des années 70 et une alternance marquée entre une courte saison humide et une longue saison sèche qui dure de 8 à 10 mois. Les données de pluie dans les stations synoptiques montrent une allure générale à la baisse progressive des précipitations en Mauritanie sur une plage allant de 0.5 à 2 mm/an. Aussi, la tendance générale est à l’augmentation de la longueur de la période sèche de l’ordre de 47 jours par décennie à Nouadhibou, 23 jours à Zouerate et Bir-Moghrein, et de 15 jours à Akjoujt (zone hyper aride). Elle tend vers les 10 jours par décennie dans les autres stations. Ces sècheresses ont eu pour conséquence, dans les Wilayas du Hodh El Chargui, du Hodh El Gharbi et du Tagant, le tarissement des nappes phréatiques, l’assèchement des oasis, la dégradation des sols, l’avancée de la désertification, la dégradation du couvert végétal, le manque d’humidité suffisante dans le sol pour les cultures et la végétation, la décimation d’une grande partie du cheptel et de la faune sauvage, la famine et l’exode rural vers les centres urbains d’une grande partie des familles, la disparition d’une grande partie de la végétation arboricole et herbacée et l’accentuation de la désertification. Dans ces wilayas, les sources de moyens de subsistance et de nourriture sont l’agriculture pluviale et les ressources ligneuses. De même, l’approvisionnement en eau potable provient de puits et forages. Ainsi avec l’aggravation de l’aridité des sols, l’assèchement des oasis et le recul de la nappe phréatique, la pauvreté s’est accrue dans les zones rurales de ces Wilayas. Les projections climatiques présagent de conditions climatiques plus que favorables à un allongement et une plus grande intensité des périodes sèches et une plus grande fréquence des épisodes de sécheresse. En effet, pour l’horizon 2050, les modèles (MCG) font ressortir une tendance nette à la régression des pluies. Les sorties de l’ECHAM4 sont les plus pessimistes, avec une régression inférieure à -20% de la normale de référence (1961-1990). Cette réduction des précipitations sera accompagnée d’une augmentation générale de la température sur l’ensemble du territoire avec un maximum de plus de 2°C (HADCM3) dans le désert des Majabat El Koubra (Grandes Traversées) (nord-est), accentuant l’évapotranspiration des maigres ressources en eau. Selon la Troisième Communication Nationale, les impacts des changements climatiques seront significatifs et se traduiront par une baisse générale des ressources en eau de l’ordre de 10 à 15%, avec une dégradation de la qualité des eaux, une baisse des niveaux piézométriques et la salinité des eaux en zones côtières, un dérèglement du régime des oueds et une réduction de la capacité des barrages à cause des précipitations concentrées et l’envasement accéléré par érosion et des eaux de surface plus chaudes, moins aérées, à débits plus réduits et donc moins capables de diluer et de biodégrader certaines pollutions. Les impacts se traduiront, également, par une importante dégradation des terres et de l’érosion, ainsi qu’une extension de la zone aride vers le sud du pays.

97 La superficie des terres arables, la longueur des saisons de culture et le rendement par hectare seront largement affectés à la baisse, en particulier dans les zones arides et semi-arides. Ainsi, le rendement de l’agriculture sous pluie pourrait, dans le pire des cas, être réduit de moitié d’ici à 2020. Au niveau de l’élevage et des ressources naturelles, la situation prédominante sera marquée par une rareté des espaces pastoraux et des ressources ligneuses sous l’effet du réchauffement global et les prélèvements abusifs par effet anthropique. La confluence de ces différents facteurs affecterait sensiblement le niveau actuel déjà très fragile de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition et partant accentuerait l’incidence de la pauvreté et de la morbidité. Objectifs principal et spécifiques L'objectif du projet est de renforcer la résilience des communautés des Wilayas (régions) du Hodh El Chargui, Hodh El Gharbi et Tagant à la variabilité et au changement climatique grâce à l'amélioration de la capacité de recharge des nappes phréatiques et de l’humidité des sols, ainsi que la promotion d’une utilisation des ressources en eau et en terres résiliente au climat. Résultats attendus Résultat 1 : les capacités de recharge des aquifères et la gestion durable des sols dans des zones spécifiques des Wilayas du Hodh El Chargui, Hodh El Gharbi et Tagant sont améliorées. Résultat 2 : la gestion adaptative des ressources et de la demande de l’eau est renforcée pour une meilleure adaptation aux risques du changement climatique des communautés. Composantes A développer encore Principales actions / activités à mettre en œuvre . Renforcement de la capacité de recharge des nappes et de l’humidité des sols afin d’en réduire l’aridité. Construction de retenues artificielles des eaux pluviales dans certaines zones bien choisies ; . Développement d’un modèle intégré de gestion de l’approvisionnement et de la demande de l’eau basé sur des technologies d’exhaure de l’eau efficientes ; . Gestion de l’exhaure informée par le climat et l’état des ressources en eau, la gestion de la demande d’eau par les communautés ; . Promotion de méthodes d’utilisation des ressources en eau efficientes ; . Recyclage des eaux usées et leur réinjection directe dans les nappes phréatiques ; . Acquisition d’équipements performants d’exhaure de l’eau ; . Développement d’un modèle numérique de gestion de l’approvisionnement en eau ; . Sensibilisation sur la nécessité de préserver la ressource et de l’innocuité des eaux usées réinjectées dans la nappe ; . Réalisation de formation sur des méthodes économes d’utilisation de l’eau ; . Promotion, acquisition et installation d’équipements d’irrigation efficiente (goutte à goutte) ; . Renforcement du cadre règlementaire, politique et institutionnel de la gestion de l’eau ; . Acquisition d’informations climatiques requises pour la gestion résiliente des ressources en eau. Besoins en accompagnement pour lever les contraintes à l’investissement

98 Projet n° 10

Programme Secteur Public Projet Société civile x

Titre projet/programme : « Amélioration de l’activité économique et la fixation des femmes dans les oasis de Dhaya et de Ziyara à travers la lutte contre la dégradation des sols, le pompage propre de l’eau et l’irrigation économe en eau » (Atar-Adrar-Mauritanie)

Thématique sectorielle Développement durable des oasis Identification Porteur du projet : ONG SOS-OASIS

Stade d’avancement Idée Proposition de financement X Note conceptuelle Mise en œuvre

Aire d’impact stratégique du GCF Atténuation Adaptation Réduction des émissions Augmentation de la résilience X Production et accès à l’énergie X Moyens de subsistance des communautés Transport à faible émission X Santé, sécurité alimentaire et qualité de l’eau Forêt et affectation des terres Infrastructures et construction X Bâtiment, villes, industries et équipement X Ecosystèmes et services climatiques

Financement en million de $ US Coût total estimatif : 9,44 millions de $ US Montant GCF : 9,44 millions de $ US Co-financement identifié : Instruments financiers x Dons Investissements Prêt concessionnel Garantie de risques

Arrangement institutionnel Entité accréditée (si déjà identifiée) : Agence de Développement Agricole (ADA) – Maroc Entité d’exécution (si différente du porteur) : Partenaires de mise en œuvre (si identifiés) :

Description du projet Problématique/Besoin/Opportunité Les terres cultivables de l’Adrar sont soumises depuis des décennies à une dégradation sans cesse croissante qui s’aggrave sous l’effet des changements climatiques. En effet, les vagues de sécheresse des années 60 à 80 puis des années 2000 ont eu des conséquences fâcheuses sur l'environnement et ont modifié profondément le mode de vie des populations. Les cataclysmes ont poussé ses populations vers l'exode (ou migration environnementale) et ses corollaires que sont le chômage et la paupérisation. Face à cette situation, les oasis ont été le dernier refuge pour certaines populations et surtout les femmes. Pour s'y maintenir, elles doivent combattre la désertification, la baisse du niveau des nappes phréatiques, la mortalité des palmiers dattiers, arbustes et herbacés, la difficulté d'approvisionnement en eau, celle de son pompage et la perte de la valeur pastorale des parcours

99 de leurs maigres bétails. Par ailleurs, les populations de la zone souffrent de l’insuffisance notoire des ressources en eau et l'absence de mobilisation et de gestion efficiente du peu d’eau disponible. Aussi, les principales activités de la population dans la zone sont l'agriculture (oasienne et maraîchère) et l’élevage qui sont tous touchés par le manque d'eau. Son exhaure exige de la population, à grande majorité féminine, beaucoup d'efforts humains ou l'utilisation de moyens rudimentaires pour puiser l'eau. La zone d’intervention du projet se situe au centre de la zone aride, dans la partie centre nord de la wilaya de l’Adrar qui couvre une superficie de 215.300 km2 dont 73% soumis à un climat saharien et 27 % à un climat désertique. Les vents forts, de provenance continentale, soufflent de janvier à septembre, avec une dominance absolue des directions Nord et Nord-Est. Une accalmie est observée d'octobre à décembre. Les températures annuelles évoluent entre 42,0°C (juillet) et 12,7°C (décembre). La saison des pluies est sous l'influence de la mousson. Elle s'étend de juillet à septembre-octobre. La pluviosité est très irrégulière dans le temps et dans l'espace. On recueille dans la zone des totaux annuels variant de 40 à 100 mm du Nord au Sud. Aussi, les principales activités de la population dans la zone sont l'agriculture (oasienne et maraîchère) et l’élevage qui sont tous touchés par le manque d'eau, la difficulté de son exhaure et l'absence de gestion efficiente du peu d’eau disponible. C’est donc pour pallier ces différentes contraintes que SOS-OASIS a initié le présent projet : « Amélioration de la résilience de l’activité économique, face aux changements climatiques, pour la fixation des agropasteurs dans les oasis de Dhaya et Ziyara /Atar-Adrar-Mauritanie » qui se justifie pour renforcer la résilience des communautés ciblées et de leurs écosystèmes vulnérables aux risques liés au changement climatique. Ce projet intègrera les risques climatiques et les approches de résilience associées dans les politiques et plans nationaux. C’est dans ce cadre, et conscient de l’importance du rôle de la société civile, que notre structure a déjà mis en œuvre, et compte bien le faire à l’avenir grâce à l’appui de ses partenaires, des activités de conservation et préservation des ressources naturelles. Le présent projet est prioritaire par rapport à la Stratégie de Croissance Accélérée et de Prospérité Partagée (SCAPP) 2016-2030 adoptée par le Gouvernement de concert avec ses partenaires au développement : - Levier 1 SCAPP : Promouvoir une croissance forte, durable et inclusive, à travers notamment « la Promotion de la diversification et la transformation économiques par la diminution de sa vulnérabilité aux chocs exogènes liés, entre autres, aux changements climatiques ». - Levier 3 SCAPP : Renforcer la gouvernance dans toutes ses dimensions, à travers notamment la mise en place de stratégies intégrées de développement pour la préservation et valorisation des ressources naturelles, la résilience face aux changements climatiques et la prévoyance des mesures de réduction des risques de catastrophes. - Il est également prioritaire au regard des autres référentiels programmatiques sectoriels et thématiques, notamment la SNDD, le PANE et le PANA. Objectif principal et spécifiques . Augmenter la résilience des populations (femmes, jeunes) et des écosystèmes en zone oasienne, face aux changements climatiques ; . Améliorer leurs outils et leur savoir-faire pour la gestion durable des ressources. Plus spécifiquement, il s’agira de : . Protéger les palmiers dattiers contre l’ensablement, l’érosion et les courants d’eau ; . Améliorer la qualité des sols pour une meilleure production des cultures sous palmiers, ainsi que le maraîchage ; . Disponibiliser l’eau potable et aux fins d’irrigation, pour les populations, en limitant les efforts fournis par les femmes, les jeunes et autres producteurs ; . Améliorer les conditions de vie des femmes oasiennes et lutter contre la migration, par l'augmentation du potentiel productif en dattes et en légumes ; . Renforcer les capacités des acteurs locaux et conscientiser les populations sur la nécessité

100 de préserver leur environnement et gérer de manière rationnelle les ressources naturelles. Résultats attendus  Capacités de restauration et de gestion durable des ressources développées ;  Revenus des populations de la zone du projet améliorés ;  Migration vers les grands centres urbains maîtrisée, surtout pour les femmes ;  Techniques efficientes de Gestion Durable des ressources naturelles internalisées. Impacts potentiels Changement de paradigme potentiel. Le projet produira des effets considérables au-delà de son achèvement. Tout d’abord, il contribuera de multiples façons à la création et au renforcement des connaissances et de l’apprentissage sur le climat : a. Au niveau local, le projet informera les communautés des risques climatiques existant dans leur zone et les impliquera dans la détermination de mesures de résilience appropriées ; b. Le projet aura un impact substantiel sur tous les secteurs en rassemblant différents secteurs économiques (agriculture, élevage, hydraulique, énergie, ressources naturelles), pour examiner les impacts du changement climatique sur chacun d’eux et pour alimenter collectivement l’élaboration des politiques mutuellement résilientes dans tous les secteurs. Deuxièmement, le projet soutiendra des activités qui amélioreront les environnements favorables à la gestion intégrée et durable des zones oasiennes. En effet, le projet investira dans la capacité technique de résilience en fonction des besoins des communautés et écosystèmes. De manière spécifique, le projet garantira la soutenabilité de ses résultats après son achèvement à l’aide d’un système de réplication concertée avec les acteurs concernés (MEDD notamment). Développement durable potentiel. Le projet contribue de manière substantielle à la gestion durable des ressources naturelles, et son approche est de les conserver pour renforcer la résilience en zone oasienne. Grâce à ses investissements physiques, le projet protègera la zone d’intervention contre des pertes potentiellement considérables de terres et de ressources naturelles (causées par des sécheresses, inondations et érosion). Les interventions du projet, telles que les seuils de ralentissements et les digues, le reboisement et la conservation des écosystèmes, créeront des externalités positives qui protègeront les habitats pour la biodiversité, ainsi que les ressources dont dépendent les moyens de subsistance des communautés locales (rechargement de la nappe, ...). Besoins des bénéficiaires. Le projet cible des zones oasiennes vulnérables au climat, mises en évidence les évaluations techniques qui ont tenu compte des effets biophysiques et socioéconomiques des aléas climatiques divers. Les communautés les plus vulnérables (femmes et jeunes) et les actifs ayant le plus de valeur pour les communautés seront aidés à s’adapter aux risques les plus critiques liés au changement climatique, et le projet accordera une attention au renforcement de la capacité institutionnelle d’intégration des risques climatiques et de mesures de résilience dans les secteurs vulnérables : principalement les ressources naturelles. Appropriation par le pays. Le projet s’appuiera sur l’expérience de SOS-OASIS, du MEDD, de l’AND et de l’ADA en faveur du renforcement de la résilience au changement climatique et aux risques de catastrophes. Un processus impliquant activement SOS-OASIS, l’ADA, l’AND et autres structures publiques, privées et de la société civile renforcera l’appropriation du projet par la Mauritanie. Efficience et efficacité. La programmation synergique et systématique du financement avec le tissu des projets et son intervention dans le domaine et dans l’aire géographique du projet renforcera sa viabilité

101 économique, autrement dit son efficience et son efficacité. Composantes et activités Le projet s’articule en quatre composantes : i. Améliorer les techniques d’exhaure et de gestion de l’eau : Construction de 20 seuils, développement de l’utilisation des pompes solaires (60 mini-systèmes), (60 réserves d’eau) et du goutte-à-goutte (60 mini-systèmes) ; ii. Diversifier les sources de revenus pour améliorer les conditions de vie des femmes vulnérables aux CC : AGR féminines de maraîchage (200 ha aménagés et protégés), conservation et commercialisation (200 unités) ; iii. Améliorer la résilience de l’écosystème oasien et agropastoral face aux CC : Réalisation d’activités conservatrices et antiérosives et reboisement pour la lutte contre la désertification (clayonnage et reboisement de 200 ha) ; iv. Renforcer les capacités locales : identification et mise en œuvre de mesures d'atténuation et d’adaptation, sensibilisation, communication, formation, suivi, études/assistance technique, coordination.

Projet n° 11

Programme Secteur Public x Projet x Secteur Privé

Titre projet/programme : Amélioration de la résilience des populations autochtones et des écosystèmes du Banc d’Arguin

Thématique sectorielle Résilience au changement climatique Identification Porteur du projet : PNBA/SGG

Stade d’avancement Idée Proposition de financement x Note conceptuelle Mise en œuvre

Aire d’impact stratégique du GCF Atténuation Adaptation Réduction des émissions Augmentation de la résilience x Production et accès à l’énergie x Moyens de subsistance des communautés Transport à faible émission x Santé, sécurité alimentaire et qualité de l’eau x Forêt et affectation des terres x Infrastructures et construction Bâtiment, villes, industries et équipement x Ecosystèmes et services climatiques

Financement en million de $ US Coût total estimatif : 9,9 millions USD Montant GCF : 9 millions USD Co-financement identifié : Instruments financiers x Dons Investissements Prêt concessionnel Garantie de risques

102 Arrangement institutionnel Entité accréditée (si déjà identifiée) : Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) Entité d’exécution (si différente du porteur) : PNBA/SGG Partenaires de mise en œuvre (si identifiés) :

Description du projet Problématique/Besoin/Opportunité La plaine littorale s’est formée au cours de la seconde partie de l’Holocène, à partir de 6500 ans avant le présent (6500 BP). A la fin de la transgression post glaciaire, la mer a atteint un rivage différent de l’actuel. En l’espace de 6 millénaires, la plaine littorale s’est formée par la pro gradation d’unités sédimentaires principalement sableuses dérivées des apports par le vent à partir du vaste Sahara. Ces unités sédimentaires sont de deux sortes : des cordons littoraux sableux de faible hauteur formés par le remaniement des sables par l’action de la mer (dérive littorale) et des sand-flats étalés par l’action conjointe des vagues et de la marée. Il en résulte une succession de paléo rivages et de zones intertidales progradantes, dont la chronologie de mise en place est connue par la datation au radiocarbone d’un ensemble considérable d’amas coquilliers néolithiques supportés par les cordons littoraux. Un caractère essentiel de toute la plaine littorale est son extrême platitude. Ce caractère résulte de plusieurs facteurs qui additionnent leurs effets. Outre l’apport sableux constant tout au long de la fin de l’Holocène, le Banc d’Arguin a connu une évolution du niveau marin particulière. La courbe de remontée du niveau marin y est plate. Après avoir atteint son niveau actuel vers 6700 ans BP, la mer demeure à ce niveau avec pour seules variations, celles liées à la marée ou aux événements météo-marins de surcote et décote en fonction des phénomènes météorologiques (tempêtes de mousson, par exemple). L’ensemble de la plaine est donc une vaste étendue très peu élevée et qui peut facilement être inondée lors d’événements de surcote. En raison du régime hydrologique du Golfe du Banc d’Arguin, à caractère lanugo-estuarien, l’ensemble des eaux qui remplissent à chaque cycle de marée la zone maritime du PNBA provient du large. Le trait de côte qui régresse en plusieurs endroits, est exposé à la fois à la fréquence des marées et aux impacts probables de l’élévation du niveau marin. Les îles et îlots sont sans doute des indicateurs pertinents des effets engendrés par le changement climatique au niveau du PNBA. Ils sont directement touchés, même certains sont menacés de disparition, privant des colonies d’oiseaux de leur habitat L’ouverture en 2013 d’une brèche au nord du PNBA (la rupture du cordon à l’origine de cette invasion marine), fournit le cadre singulier et idéal d’un laboratoire, pour les études des changements climatiques et particulièrement pour l’étude de la dynamique de reconquête par la mer d’une zone aride et désertique. Il est donc primordial de prévenir tout risque vis-à-vis des enjeux humains et patrimoniaux à l’image des sites remarquables du Banc d’Arguin (Grivaud, 2012). Le site est donc idéal pour évaluer la vulnérabilité de ces zones aux impacts des changements climatiques en Afrique occidentale et à l'échelle mondiale. En conséquence, il est nécessaire d’entreprendre maintenant un suivi scientifique approfondi de l’évolution de la lagune afin de mieux comprendre les dynamiques naturelles liées aux changements des apports sédimentaires et de la montée du niveau de la mer. Un caractère essentiel de toute la plaine littorale du Parc National du Banc d’Arguin qui s’est formée au cours de la seconde partie de l’holocène (6500 BP) est son extrême platitude qui, résulte de la conjonction de plusieurs facteurs. Outre l’apport sableux constant tout au long de la fin de l’Holocène et, à partir de vers 6700 ans BP, le Banc d’Arguin subit les seules variations, liées à la marée ou aux événements météo-marins de surcote et décote en fonction des phénomènes météorologiques (tempêtes de mousson, par exemple). L’ensemble de la plaine est donc une vaste étendue très peu élevée et de faible bathymétrie (Clavier et al, 2011) qui est ainsi, soumise aux effets du changement climatique (van Gils., 2011) notamment, l’érosion et l’élévation du niveau

103 global de la mer qui peuvent être amplifiés par les conditions météorologiques extrêmes. Le PNBA, habité par une population autochtone de pêcheurs Imraguen dont les moyens de subsistance dépendent de la pêche, est vulnérable aux effets du changement climatique, Les villages du Parc sont exposés aux risques d’inondations consécutives à l’élévation du niveau de la mer au moment des grandes marées et amplifiée par le régime de vents. Depuis 2008, certains villages subissent des inondations récurrentes qui, à terme, menacent leur existence. La Mauritanie s’est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 22,3 % entre 2020 et 2030. Pour atteindre son objectif, le cumul des émissions évitées selon les mesures d’atténuation proposées est d’environ 33,56Mt CO2 eq. La part de CO2 séquestré sur la période 2020-2030 par les écosystèmes marins du PNBA atteindrait 7,3 Mt CO2eq soit 22 % du cumul des émissions de GES évitées visé dans l’Accord de Paris. Le PNBA joue donc un rôle fondamental dans le processus de mise en œuvre de l’Accord de Paris, il convient donc de l’intégrer dans le CDN de la Mauritanie. Les résultats montrent que le Banc d'Arguin contribue de 9 à 13% des consommations totales de l'écosystème ; il est ainsi à l'origine d'environ 23% de la production totale de l'écosystème et de 18% des captures. Les simulations Ecosim montrent que l'introduction d'une nouvelle flotte dans le Banc d'Arguin, aurait des impacts importants sur les espèces à forte dépendance du Banc, ce qui entraînerait une diminution de 23% des captures actuellement réalisées en dehors de l’AMP.

Objectifs principal et spécifiques L’objectif général est de renforcer la résilience de la population autochtone de pêcheurs Imraguen et des écosystèmes du PNBA face aux effets du changement climatique. 4.2 Objectifs spécifiques du projet Objectifs spécifiques : - Renforcer la résilience des communautés de la population autochtone de pêcheurs Imraguen vis-à-vis du changement climatique - Améliorer la résilience des écosystèmes marins et côtiers du PNBA vis-à-vis du changement climatique - Suivre et analyser la dynamique des écosystèmes marins et côtiers du PNBA dans un contexte de changement climatique; Résultats et/ou impacts attendus

Composantes Composante 1 : Résilience des populations autochtones vis-à-vis des effets du CC Composante 2 : Résilience des écosystèmes du banc d’Arguin face au Changement Climatique Composante 3 : Gestion des connaissances et système d’observation Composante 4 : Système d’assainissement et lutte contre la pollution Composante 5 : Appui institutionnel Principales actions / activités à mettre en œuvre - Besoins en accompagnement pour lever les contraintes à l’investissement

104 Projet n° 12

Programme Secteur Public x Projet x Secteur Privé

Titre projet/programme : Projet d’investissement dans la résilience des zones côtières pour l’adaptation au changement climatique (WACA ResIP- CCA)

Thématique sectorielle Ce programme est initié par 6 Pays : Identification Porteur Bénin, Côte d’Ivoire, Sénégal, Togo, du projet Mauritanie (Ministère de l'Environnement et du Développement Durable)

Stade d’avancement Idée Proposition de financement x Note conceptuelle Mise en œuvre

Aire d’impact stratégique du GCF Atténuation Adaptation Réduction des émissions Augmentation de la résilience Production et accès à l’énergie X Moyens de subsistance des communautés Transport à faible émission Santé, sécurité alimentaire et qualité de l’eau Forêt et affectation des terres Infrastructures et construction Bâtiment, villes, industries et équipement X Ecosystèmes et services climatiques

Financement en million de $ US Coût total estimatif : 382 millions Montant GCF : 200 millions Co-financement identifié : Instruments financiers Dons Investissements Prêt concessionnel Garantie de risques

Arrangement institutionnel Entité accréditée (si déjà identifiée) : Banque Mondiale Entité d’exécution (si différente du porteur) : Partenaires de mise en œuvre (si identifiés) :

Description du projet Problématique/Besoin/Opportunité Dans la mesure où elles hébergent un tiers de la population de l’Afrique de l’Ouest et représentent 42 % de son PIB, les zones côtières constituent le cœur socioéconomique de la région. La croissance démographique et les facteurs de stress anthropiques associés exercent une pression énorme sur les ressources côtières. En outre, la région fait partie des points chauds face aux effets du changement climatique. De nombreux pays côtiers africains sont vulnérables à l’élévation du niveau de la mer, aux inondations et à une aggravation de l’érosion, qui constituent des risques immédiats et à long terme pour les moyens de subsistance, les biens et les ressources naturelles. Le projet renforcera la résilience des communautés et des zones côtières les plus vulnérables aux risques liés

105 au changement climatique dans cinq pays ouest-africains. Il intègrera les risques climatiques et les approches de résilience associées dans les politiques et plans nationaux, et mettra en place des mesures structurelles de résilience pour faire face à l’élévation du niveau de la mer, aux phénomènes climatiques extrêmes et aux inondations au niveau local. Le projet sera intégré au Programme de Gestion du Littoral Ouest-Africain (WACA – West Africa Coastal Areas Management Program) et s’appuiera sur sa structure de mise en œuvre. Objectifs principal et spécifiques Le projet proposé contribuera directement au Programme WACA, qui vise à renforcer la résilience de zones et communautés ciblées du littoral ouest-africain. Plus spécifiquement, le projet intègrera les risques liés au climat (p.ex. élévation du niveau de la mer, inondations et évènements météorologiques extrêmes) dans le dialogue les politiques et stratégies nationales, et il effectuera des investissements physiques dans les secteurs vulnérables des zones cibles particulièrement exposées aux risques climatiques identifiés. Résultats attendus Le projet produira des effets considérables au-delà de son achèvement. Tout d’abord, il contribuera de multiples façons à la création et au renforcement des connaissances et de l’apprentissage sur le climat : a) Au niveau local, le projet informera les communautés côtières des risques climatiques existant dans leur région et les impliquera dans la détermination de mesures de résilience appropriées ; b) Au niveau local, il appuiera la génération et la collecte de données nécessaires au suivi des paramètres du changement climatique et de leur incidence sur le littoral, et à développer des services d’information (progiciels TIC) pour éclairer la prise de décision sur le changement climatique dans les secteurs vulnérables (transports, développement urbain et ressources naturelles) ; c) Les réformes de politiques contribueront à la gestion durable des zones côtières et les interventions au niveau local fourniront des exemples pratiques ; d) Le projet aura un impact substantiel sur tous les secteurs, en rassemblant différents secteurs économiques (développement urbain, transports, ressources naturelles) pour examiner les impacts du changement climatique sur chacun d’eux et pour élaborer collectivement des politiques mutuellement résilientes dans tous les secteurs.

Deuxièmement, le projet soutiendra des activités qui amélioreront les environnements favorables à la gestion intégrée et durable des zones côtières. Dans chaque pays, le projet investira dans la capacité technique d’évaluation des risques et d’élaboration de mesures résilientes, qui permettra au pays d’opérer les changements politiques et institutionnels nécessaires à mesure que les besoins des communautés et économies côtières évoluent. De manière spécifique, le projet garantira la soutenabilité de ses résultats après son achèvement à l’aide de la plateforme WACA : a) en tant que mécanisme pour la réplication future d’investissements réussis effectués dans le cadre du WACA ResIP-CCA ; b) en tant qu’outil permettant d’attirer de nouveaux partenaires pour mobiliser des ressources à grande échelle nécessaires pour s’attaquer aux problèmes côtiers en Afrique de l’Ouest. Composantes Composante 1 : Renforcement de l’intégration régionale. Composante 2 : Renforcement des politiques et du cadre institutionnel nationaux. Composante 3 : Consolidation des investissements physiques et sociaux nationaux Composante 4 : Coordination nationale. Principales actions / activités à mettre en œuvre Le projet proposé n'aura pas d'activités spécifiques dans la composante 1. Cependant, étant donné que le projet WACA ResIP comprend des activités spécifiques dans cette composante, et que les deux projets (WACA ResIP et WACA ResIP-CCA) font partie du même programme WACA, le projet

106 proposé bénéficiera des activités régionales de WACA ResIP. Plus précisément, le projet bénéficiera du partage de connaissances et d’expertise sur les mesures de résilience efficace à travers la plateforme régionale WACA, et mobilisera des institutions régionales pour la mise en œuvre de ces mesures au niveau national. . Les activités prévues pour les autres composantes sont les suivantes : - Examiner et analyser les principaux plans et stratégies au niveau national pour approfondir l’inclusion des risques climatiques à moyen et à long terme dans les secteurs économiques clés du littoral ; - Soutenir la mise en œuvre des cibles des CDN relatives à l’adaptation des zones côtières des pays ; - Renforcer le Comité côtier intersectoriel de chaque pays afin d’identifier et anticiper les risques partagés entre plusieurs secteurs et d’élaborer des approches de résilience climatique mutuellement bénéfiques dans les zones côtières ; - Fournir des formation set des activités de renforcement des capacités nécessaires aux niveaux national et sous-national pour l'intégration des risques liés aux changements climatiques et des mesures de réponse dans les Évaluations d'impact sur l'environnement (EIE). - Établir des partenariats avec des instituts de recherche et des universités pour mieux prévoir les effets du changement climatique et des vulnérabilités sur les systèmes de zones côtières en mettant l'accent sur les besoins d'information climatique pour les interventions dans chaque pays.

Projet n° 13

Programme Secteur Public x Projet x Secteur Privé

Titre projet/programme : Oasis résilientes

Thématique sectorielle Développement durable des oasis Identification Porteur du projet : Ministère de l'Environnement et du Développement Durable

Stade d’avancement Idée Proposition de financement x Note conceptuelle Mise en œuvre

Aire d’impact stratégique du GCF Atténuation Adaptation Réduction des émissions Augmentation de la résilience x Production et accès à l’énergie x Moyens de subsistance des communautés Transport à faible émission x Santé, sécurité alimentaire et qualité de l’eau Forêt et affectation des terres Infrastructures et construction x Bâtiment, villes, industries et équipement x Ecosystèmes et services climatiques

Financement en million de $ US Coût total estimatif : 10 000 000 Montant GCF :10 000 000 Co-financement identifié : Instruments financiers

107 x Dons Investissements Prêt concessionnel Garantie de risques

Arrangement institutionnel Entité accréditée (si déjà identifiée) : Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) Entité d’exécution (si différente du porteur) : MEDD Partenaires de mise en œuvre (si identifiés) :

Description du projet Problématique/Besoin/Opportunité La Mauritanie est pays extrêmement vulnérable au changement et à la variabilité climatique en raison de sa sensibilité et de son exposition aux aléas climatiques. Les principaux risques climatiques auxquels font face ces oasis sont l'augmentation de la fréquence et de l'intensité des événements extrêmes, l'augmentation de la variabilité interannuelle et la distribution spatiale et temporelle des précipitations. Le déficit en eau qui prévaut pendant la majeure partie de l’année rend les eaux de surface rares, souvent de mauvaise qualité et fortement influencées par l’ampleur du ruissellement ; ce qui entraîne l’abaissement des eaux souterraines, le déclin continu du niveau statique des puits et une salinité accrue de l’eau. Le phénomène d’ensablement semble également s’aggraver du fait de l’accélération du processus de désertification des régions présahariennes entourant les oasis. La dégradation des oasis entraîne un cycle de dégradation de l'environnement, d'appauvrissement des populations, de migrations et de conflits. Les sécheresses successives de ces dernières années et la hausse des températures ont gravement affecté ces oasis, aggravant ainsi la vulnérabilité climatique de leurs agroécosystèmes et de leurs communautés rurales. En fait, les oasis de l'Adrar, du Tagant et de l'Assaba assurent la subsistance d'environ 164 677 personnes par le biais de l'agriculture et de l'élevage, activités très sensibles au climat. Objectifs principal et spécifiques L’objectif général de ce projet est de renforcer la résilience des oasis cibles, vulnérables aux effets du changement climatique tout en améliorant les moyens de subsistance des communautés oasiennes. Résultats attendus/impacts potentiels 1. Impact potentiel : L’impact attendu du projet sur l’atténuation sera obtenu grâce à l’amélioration des méthodes de gestion des terres d’oasis contribuant à la réduction des émissions et au renforcement des politiques et stratégies de gestion durable des écosystèmes oasiens aux niveaux institutionnel et juridique. En ce qui concerne les impacts du projet proposé sur l'adaptation, l'objectif principal est de renforcer la résilience des écosystèmes d'oasis et la capacité d'adaptation de leurs groupes de population les plus vulnérables, tout en appliquant une approche tenant compte de la problématique hommes-femmes. Le projet comprend un volet de renforcement des capacités et de sensibilisation, axé sur les menaces climatiques et la réduction des risques. 2. Potentiel de changement de paradigme : les principaux résultats du projet incluent l’élaboration d’une stratégie de gestion des oasis et d’un plan directeur, ainsi que la révision du cadre réglementaire régissant la gestion de ces écosystèmes. Cela constituera donc une base pour la reproduction et l’extension à l’échelle nationale des résultats du projet. En outre, le projet vise à développer une approche innovante de la gestion des oasis en promouvant l’agroforesterie et la chaîne de valeur des produits d’oasis innovants. Ces résultats spécifiques contribueront largement à la durabilité des résultats du projet et à leur appropriation par la population ciblée et les bénéficiaires. 3. Potentiel de développement durable: en ce qui concerne les avantages du projet, il est prévu que cette proposition génère trois avantages communs: i) avantages économiques communs, en créant de nouveaux emplois, en améliorant la productivité des exploitations oasiennes et leur rendement, en favorisant l'approche intégrée et la garantie d'un minimum d'accès au marché pour les

108 bénéficiaires, la promotion de l'approche de la chaîne de valeur et la création d'un fonds renouvelable pour les petits entrepreneurs ; ii) des avantages sociaux connexes, en créant un environnement favorable pour que les petits exploitants d’oasis puissent développer leurs capacités et les revenus, l'amélioration de la préservation du patrimoine culturel oasien et la garantie de l'accès aux ressources en eau par les groupes vulnérables; iii) avantages environnementaux, par la restauration, la protection et la gestion des sols des écosystèmes d'oasis, par une approche de gestion durable des ressources en eau et par la protection de la biodiversité des oasis ; iv) impact du développement sensible au genre, le projet se concentrera sur la dimension du genre, afin de garantir l'équité dans les activités génératrices de revenus problèmes d'accès et de renforcement des capacités. 4. Besoins des bénéficiaires La dégradation est due à plusieurs contraintes : succession de sécheresse, désertification, problèmes de santé des palmiers dattiers, salinité, surpâturage, tirage incontrôlé de la végétation naturelle, pompage excessif et illégal, urbanisation, tous les problèmes énumérés ci-dessus sont fortement exacerbés par les effets du changement climatique. Cela rend la population locale de l'oasis plus vulnérable aux impacts du changement climatique. Par conséquent, un besoin important d'actions concrètes pour le développement d'oasis et de mesures d'adaptation au changement climatique est impératif pour préserver cet actif naturel en Mauritanie. 5. Appropriation par le pays : comment le projet s'aligne sur les stratégies/politiques du pays (CDN, PAN, NAMA, etc.). Le projet contribuera à la réalisation des objectifs de planification du développement social et économique du pays, conformément aux principaux programmes et stratégies Dans le domaine agro-pastoral, des efforts considérables pour améliorer la résilience des agriculteurs et des pasteurs aux impacts du changement climatique ont été déployés sous forme de développement hydro-agricole, de soutien aux campagnes agricoles (commercialisation des produits agricoles et assurance climat), d'amélioration des races locales et la promotion de l'agriculture familiale. 6. Efficience et efficacité : La répartition du budget du projet entre les 3 composantes principales montre l’importance de la composante institutionnelle et réglementaire qui permettra d’ancrer le projet et ses résultats pour une meilleure efficacité de la mise en œuvre et une durabilité des résultats. La composante 2, qui met l'accent sur les mesures d'adaptation et d'atténuation, améliorera l'appropriation des résultats du projet par les populations bénéficiaires, tout en s'appuyant sur une approche participative qui rend le projet plus rentable. Enfin, la troisième composante, axée sur le renforcement des capacités et la sensibilisation, contribuera à l’efficacité du projet. Composantes/ Principales actions / activités à mettre en œuvre La mise en œuvre de ce projet se fera à travers trois composantes principales et une composante d’accès sur la gestion du projet : • Composante 1 : Amélioration des politiques et des stratégies de gestion durable des écosystèmes oasis par le renforcement institutionnel et juridique. Cela comprend l’analyse et le diagnostic des cadres législatif et réglementaire relatifs à l’espace oasien et à sa protection, ainsi que la proposition de textes réglementaires tenant compte du CC. • Composante 2 : Mise en œuvre d'actions de gestion, de conservation et d'amélioration des oasis intégrant des mesures d'adaptation et d'atténuation. Cela comprend la diversification des systèmes de culture dans les oasis et la mise en œuvre de stratégies de gestion intégrée de l'eau, de la terre et du bétail. • Composante 3 : Sensibilisation, formation et communication pour une gestion concertée, intégrée et durable des écosystèmes d'oasis. Cela inclut l'élaboration de formations sur les principaux thèmes de l'approche participative, la protection de la biodiversité, la gouvernance des ressources naturelles, les technologies de gestion durable des terres et la diversification des moyens de subsistance. Besoins en accompagnement pour lever les contraintes à l’investissement

109 Projet n° 14

Programme Secteur Public

Projet x Secteur Privé

Titre projet/programme : Projet Régional d'Électrification Hors Réseau (ROGEP)

Thématique sectorielle Identification Porteur du projet : Bénin, Burkina Faso, République du Cap-Vert, Cameroun, République Centrafricaine, Tchad, Côte d'Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée Bissau, Liberia, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, et Togo, Mauritanie (Ministère du Pétrole de l'Energie et des Mines)

Stade d’avancement Idée Proposition de financement x Note conceptuelle Mise en œuvre

Aire d’impact stratégique du GCF Atténuation Adaptation Réduction des émissions Augmentation de la résilience x Production et accès à l’énergie x Moyens de subsistance des communautés Transport à faible émission x Santé, sécurité alimentaire et qualité de l’eau Forêt et affectation des terres Infrastructures et construction Bâtiment, villes, industries et équipement Ecosystèmes et services climatiques

Financement en million de $ US Coût total estimatif : Montant : 600 millions USD Montant GCF : 150 millions USD Co-financement identifié : Instruments financiers x Dons Investissements x Prêt concessionnel Garantie de risques

Arrangement institutionnel Entité accréditée (si déjà identifiée) :Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD) Entité d’exécution (si différente du porteur) : Partenaires de mise en œuvre (si identifiés) :

110 Description du projet Problématique/Besoin/Opportunité Plus de 60 % de la population du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest n'ont pas accès à l'électricité. Sur les 395 millions d'habitants que compte la région, environ 151 millions seulement ont accès à l'électricité aujourd'hui, dont 67 % vivent en milieu urbain. Selon les estimations, environ 244 millions d'habitants n'ont pas accès à l'électricité, dont 70 % vivent en milieu rural. Cela signifie que dans la plupart de ces pays, l'accès à l'électricité reste limité et se concentre pour l'essentiel dans les zones urbaines. Les progrès réalisés dans les technologies de l'énergie solaire photovoltaïque (PV), particulièrement dans les systèmes solaires hors réseau, permettent de transformer de manière considérable l'accès à l'électricité dans la région d'Afrique subsaharienne (SSA)36, en particulier pour les populations vivant dans les zones reculées et éloignées du réseau de distribution. Le taux d'électrification des institutions publiques comme les écoles et les centres de santé est également très faible, et les efforts déployés pour électrifier ces installations ont été insuffisants. Selon une étude récente réalisée par l'UNESCO en 2014, les données recueillies dans 46 pays d'Afrique subsaharienne ont montré que « la grande majorité des écoles affirment ne pas avoir accès à l'électricité dans presque tous les pays. En revanche, les données sur l'accès à l'électricité dans les centre de santé sont rarement collectées, et signalées dans le cadre d'une initiative multi- pays limitant la possibilité de rendre compte de manière exhaustive de l'état d'électrification de tous ces centres de santé dans les pays cibles du projet ». Les discussions menées entre l'équipe en charge des pratiques de santé à la Banque Mondiale et les clients indiquent un faible taux d'électrification des établissements de santé, en particulier dans les domaines des soins de santé primaires et de santé maternelle et infantile. La plupart de ces établissements utilisent des groupes électrogènes diesel pour l'électricité, sans prévisions budgétaires adéquates pour couvrir l'ensemble des coûts de fonctionnement et de maintenance. Le manque d'accès à l'électricité non seulement entrave le développement socio-économique général de la région, mais contribue à augmenter les émissions de gaz à effet de serre, en raison de la dépendance accrue des populations et des institutions aux combustibles à forte teneur en carbone, tels que le bois de chauffe, l'essence et le diesel, etc. pour satisfaire leurs besoins énergétiques de base. Bien que les innovations dans les technologies solaires photovoltaïques et dans les modèles d'affaires aient permis d'améliorer l'accès à l'électricité dans nombre de pays, l'Afrique de l'Ouest reste encore à la traîne en matière d'électrification. Quelques grands pays d'Afrique de l'Ouest avec une économie dynamique ont commencé à attirer les investissements privés dans le secteur de l'énergie hors réseau, mais le rythme de l'électrification reste cependant faible par rapport aux fonds commerciaux importants qui peuvent être levés par ces entreprises privées. Économies fragmentées et de petites tailles, populations dispersées dans les zones rurales, variété des politiques commerciales et faible accès au financement sont quelques exemples des obstacles majeurs auxquels font face le secteur de l'énergie hors réseau et le secteur privé dans la région. Objectifs principal et spécifiques Le projet vise à informer les potentiels utilisateurs finaux sur les nombreux avantages des produits solaires hors réseau de haute qualité à travers la production de supports de sensibilisation des

36 Le climat est favorable : Développer les solutions d'électrification solaire hors réseau en Afrique subsaharienne, 2016

111 consommateurs et la conduite de campagnes de sensibilisation des consommateurs dans les pays cibles du projet visant le changement de comportement en faveur de l'adoption des produits d'électrification hors réseau Résultats et/ou impacts attendus Potentiel d'impact Limitation : Le projet permettra de fournira des services d'électrification aux ménages, aux entreprises et aux institutions publiques, avec des technologies solaires hors réseau à faibles émissions. En conséquence, l'adoption des technologies solaires hors réseau réduira l'empreinte carbone des utilisateurs finaux. Adaptation : Les ménages bénéficiaires du projet ROGEP cesseront d'utiliser les sources d'énergie traditionnelles à forte teneur en carbone, telles que la biomasse, le kérosène, etc. pour satisfaire leurs besoins énergétiques de base, réduisant ainsi leur exposition aux effets nuisibles pour la santé et l'environnement, avec au final une résilience accrue. Changement de paradigme Contribution à la création d'un environnement favorable : Le projet développera un nouveau marché solaire hors réseau en Afrique de l'Ouest en éliminant les obstacles et en incitant les entreprises du solaire hors réseau à intégrer le marché. Harmoniser les politiques, renforcer l'environnement favorable en créant les dispositifs d'aide à l'entrepreneuriat et de limitation des risques, fournir l'accès au financement pour les entreprises et les utilisateurs finaux sont des activités qui faciliteront l'inclusion du secteur privé dans la fourniture d'accès à l'électricité. Développement durable Retombées bénéfiques sur le plan social : L'amélioration de l'accès à l'électricité peut entraîner de meilleurs résultats en matière de santé et d'éducation. Par exemple, les avantages en matière de santé peuvent augmenter grâce à la réduction des combustibles fossiles pour l'éclairage et l'électrification des centres de santé. En matière d'éducation, l'utilisation d'un système solaire domestique par exemple peut augmenter le temps passé à étudier à la maison ou dans les écoles. Retombées bénéfiques sur le plan économique : Les utilisateurs finaux pourront utiliser leurs équipements solaires hors réseau pour améliorer les capacités génératrices de revenus par exemple, heures de services prolongées, en utilisant des systèmes solaires pour stimuler la productivité agricole, etc. L'industrie des services d'électricité solaire hors réseau permettra également de créer des emplois à travers la chaîne de valeur. Impact sur le développement sensible au genre : les résultats en matière de santé des femmes s'amélioreront en réduisant la dépendance à l'égard des combustibles solides polluants et inefficaces et en œuvrant pour des cliniques de santé bien éclairées. L'éducation des filles se verra améliorée également dans la mesure où elles se verront déchargées de toute responsabilité d'aide à la collecte de combustible et pourront étudier plus longtemps à la maison grâce à l'éclairage. Composantes Composante 1 – Soutien au développement accéléré du marché régional (financement proposé : subvention régionale de l'IDA de 20 millions USD, et financement du GCF de 50 millions USD) Composante 2 - Accès au financement (proposition de crédit de l'IDA d'un montant de 140 millions USD et proposition de prêt privilégié du GCF de 100 millions USD) Principales actions / activités à mettre en œuvre . Soutenir la mise en œuvre au niveau régional des cadres stratégiques et réglementaires pour les systèmes d'électrification hors réseau ; . Soutenir le développement d'un écosystème régional pour permettre une croissance

112 durable du secteur de l'énergie hors réseau ; . Partager les informations de veille stratégique et faciliter les échanges entre les différentes parties prenantes ; . Libérer la demande au niveau régional à travers des campagnes de sensibilisation des consommateurs et de promotion ; . Éliminer les contraintes d'approvisionnement par le renforcement des capacités des banques, des institutions financières et autres acteurs ; . Explorer de nouveaux modèles d'affaires pour promouvoir l'utilisation des systèmes d'électrification hors réseau dans les institutions publiques et les applications à des fins productives concernés.

Projet n° 15

Programme x Secteur Public x Projet Secteur Privé

Titre projet/programme : Programme africain de financement des risques climatiques: renforcer la résilience des petits exploitants agricoles face aux effets du changement climatique en Afrique - phase I

Thématique sectorielle Résilience des agriculteurs au CC Identification Porteur du projet : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Gambie et Tchad

Stade d’avancement Idée Proposition de financement x Note conceptuelle (format GCF) Mise en œuvre

Aire d’impact stratégique du GCF Atténuation Adaptation Réduction des émissions Augmentation de la résilience Production et accès à l’énergie x Moyens de subsistance des communautés Transport à faible émission X Santé, sécurité alimentaire et qualité de l’eau Forêt et affectation des terres Infrastructures et construction Bâtiment, villes, industries et équipement Ecosystèmes et services climatiques

Financement en million de $ US Coût total estimatif : 421,141 Montant GCF : 112 ,088 Co-financement identifié : Instruments financiers Dons Investissements Prêt concessionnel Garantie de risques

Arrangement institutionnel Entité accréditée (si déjà identifiée) : FIDA Entité d’exécution (si différente du porteur) : MDR Partenaires de mise en œuvre (si identifiés) : MEDD

Description du projet

113 Problématique/Besoin/Opportunité L'agriculture est l'un des secteurs les plus vulnérables et les plus exposés aux phénomènes climatiques extrêmes et aux effets du changement climatique. Elle contribue à environ 24% des émissions de GES (CCNUCC, 2017). La production et la productivité agricoles en Afrique sont entravées par de fréquentes catastrophes naturelles, notamment des inondations, des sécheresses, des maladies, des pluies intenses, des incendies de forêt et des invasions de criquets. Les projections de changement climatique suggèrent que les conditions climatiques en Afrique vont s'aggraver entre 2021 et 2050, les températures moyennes grimperont de 1 à 2 °C dans la région (PNUE, 2017), ce qui entraînera une fréquence encore plus grande de phénomènes climatiques extrêmes, à impacts négatifs sur la production alimentaire. Les petits exploitants agricoles sont extrêmement vulnérables aux risques climatiques et les impacts des changements climatiques alimentent un cercle vicieux de pauvreté et de vulnérabilité. Cependant, en adoptant les mesures et solutions appropriées pour l'agriculture, les petits exploitants peuvent s'adapter efficacement et de manière intégrée aux défis posés par le changement climatique. Pour faire face aux risques et à la vulnérabilité liés au changement climatique dans les petites exploitations agricoles, le FIDA, en partenariat avec la Banque Africaine de Développement et le Programme Alimentaire Mondial, propose le « Programme de financement des risques climatiques en Afrique : renforcer la résilience des petits exploitants face aux effets du changement climatique en Afrique ». Les 7 pays sélectionnés sont des pays partenaires du FIDA et sont tous des pays sahéliens exposés à la désertification, à des sécheresses récurrentes et à la baisse des précipitations. Par exemple, le Sahel et le bassin du Tchad sont confrontés à la quatrième urgence majeure liée à la sécheresse en moins de dix ans. La crise actuelle est le résultat de précipitations tardives et irrégulières, qui ont entraîné une baisse des récoltes de 25% en moyenne au Burkina Faso, au Tchad, au Mali, en Mauritanie, au Niger et au Sénégal. Cela a conduit les prix des denrées de base à augmenter de 50% par rapport à la même période de l'année dernière, et des solutions de développement à long terme résilientes au changement climatique sont nécessaires, en particulier dans les zones rurales. Pour atteindre cet objectif, le programme permettra aux petits exploitants agricoles pauvres et vulnérables de s’adapter à la vulnérabilité liée au climat et à leurs gouvernements, aux risques liés au climat. Cela se fera en adoptant une approche intégrée dans la petite agriculture qui associe la préparation aux risques climatiques à l'atténuation des risques climatiques et aux transferts financiers des risques climatiques, tout en optimisant les investissements et les programmes de base du FIDA, de la Banque Africaine de Développement (BAD), du Programme Alimentaire Mondial (PAM) et Oxfam America. Objectifs principal et spécifiques Ce programme vise à améliorer, à renforcer et à intensifier les pratiques actuelles de gestion des risques climatiques en introduisant une approche intégrée qui dresse l'inventaire et combine : i) la vaste expérience du programme du FIDA pour l'adaptation de la petite agriculture (ASAP), la plus grande source mondiale des financements dédiés à l'appui de l'adaptation des petits agriculteurs pauvres au changement climatique ; ii) le programme novateur de financement des risques de catastrophe en Afrique (ADRiFi) mis au point par la BAD, pour jouer un rôle clé dans la promotion du financement des risques de catastrophes sur le continent initiaux ; et iii) l’Initiative R4 pour la résilience rurale (R4) du PAM et d’Oxfam America, qui permet aux agriculteurs les plus pauvres d’avoir accès à une assurance index météo en participant aux activités de réduction des risques actuellement mises en œuvre au Burkina Faso, en Éthiopie, au Sénégal et dans d’autres pays. Pour faire face plus efficacement à la variabilité climatique et aux effets du changement climatique sur les petites exploitations agricoles, ce programme élargira et reproduira les approches du FIDA, de la BAD et du PAM en matière de résilience climatique, au-delà des mesures de réduction des risques, et s'orientera vers une approche intégrée de gestion des risques climatiques (I-CLIMA). Il visera à renforcer l'efficacité du financement climatique en mettant l'accent non plus sur les interventions humanitaires postérieures à une catastrophe, mais sur le renforcement de la résilience des petits

114 exploitants agricoles, par la promotion d'un ensemble intégré de produits et de services de gestion des risques climatiques pour les différentes chaînes de valeur agricoles et systèmes alimentaires, en Afrique. Grâce à l'approche I-CLIMA, le FIDA redéfinit la coopération en matière de gestion des risques liés au climat en combinant des approches et des pratiques éprouvées avec des innovations émergentes et des enseignements pour améliorer les résultats concrets obtenus sur le terrain. Résultats attendus Le programme profitera directement à 1 000 000 petits exploitants et indirectement à 5 000 000 de 7 pays africains : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Gambie et Tchad. Résultat 1 : Préparation aux risques liés au changement climatique, planification et renforcement des capacités ; Résultat 2 : Amélioration des investissements d'adaptation pour la petite agriculture ; Résultat 3 : la population cible a accès à un ou plusieurs produits d'assurance via différentes modalités d'acquisition, notamment des actions de réduction des risques de catastrophe. Composantes et principales actions/ activités à mettre en œuvre •Composante 1. Évaluation des risques climatiques et préparation : Les activités de cette composante viseront à soutenir la production d'informations probabilistes, de données scientifiques et de cartes de risques améliorées pertinentes pour le changement climatique à partir d'informations satellitaires. Ces données seront utilisées pour élargir la couverture d'assurance, concevoir et adopter des technologies agricoles intelligentes face au climat et identifier les investissements dans les infrastructures publiques nécessaires pour atteindre les priorités en matière d'agriculture résiliente face au climat et de gestion des risques issues des projets nationaux des sept pays, ainsi que les initiatives connexes. Il s'agira également de procéder à des évaluations et à des prévisions, afin d'améliorer l'efficacité des systèmes de réponse aux urgences agricoles, d'accroître la densité des réseaux de collecte de données, grâce à l'installation de mini-stations pluviométriques synoptiques automatiques et à la calibration des équipements acquis. Il soutiendra la collecte et le traitement des données climatologiques et les efforts visant à les rendre plus accessibles aux décideurs gouvernementaux et aux petits exploitants. • Composante 2. Mesures et options de réduction des risques climatiques : Elle comprend : la promotion de la gestion des terres et des pratiques et technologies agricoles sensibles au changement climatique, sensibles au genre et aux jeunes ; augmenter la disponibilité de l'eau et l'efficacité de son utilisation pour la production et la transformation agricoles de petites exploitations ; et renforcement de la capacité de gestion des risques et des catastrophes climatiques à court et à long terme et de la réduction des pertes de récoltes dues aux catastrophes météorologiques. Cela implique également d'adapter les installations de stockage après récolte et d'autres infrastructures rurales pour les rendre plus résistantes au climat et mieux protéger les aliments, l'eau et l'assainissement, ainsi que l'amélioration des systèmes de drainage et des ponceaux le long des routes de desserte. Les liens des agriculteurs avec les services financiers locaux (microfinance), les lignes de crédit et les programmes d’achat local de produits destinés aux petits agriculteurs, à savoir ceux produits pendant la saison morte, seront également renforcés. • Composante 3. Transferts des risques climatiques : Les activités de cette composante viseront à renforcer et à consolider les institutions d'assurance agricole et à adapter les produits et services d'assurance aux réalités nationales et locales. L’un des résultats de l’intervention sera l’amélioration de la capacité des pays participants à financer les systèmes et les interventions de gestion des risques de catastrophe, y compris les mécanismes de transfert des risques, en tant qu’instruments permettant d’assurer le décaissement plus rapide des fonds à la suite d’événements climatiques extrêmes. Les interventions renforceront également la capacité des pays à évaluer les risques, les coûts et les mesures d'adaptation aux risques climatiques qui en découleront (à mettre en œuvre à la fois ex ante et ex post). Un plan efficace basé sur des données climatiques fiables, associé à des réponses efficaces et rapides au niveau national, permettra d'améliorer la sécurité alimentaire et de réduire le nombre de femmes et d'hommes confrontés à l'insécurité alimentaire à la suite d'événements climatiques extrêmes. Six des pays participants (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Gambie) ont été inclus dans

115 le pool de risque d’Africa Risk Capacity Ltd. Pour la saison agricole 2017-2018, avec un total de 6 850 000 bénéficiaires prévus. La Gambie bénéficiera de l’aide ADriFi pour payer ses primes d’assurance macro. Avec l'appui du PAM 4R, le programme testera l'intégration de la micro et macro assurance, afin de renforcer l'efficacité des mécanismes de transfert de risque. Cette participation accrue des pays au groupe de risque permettra aux petits exploitants plus vulnérables d’être couverts par une assurance à moindre coût.

Annexe 3 : Cadre de référence des engagements du gouvernement Les grandes lignes de la politique générale du Gouvernement qui entend mettre en œuvre au cours des cinq prochaines années, le projet du Président de la République, Son Excellence Mohamed OULD CHEIKH EL GHAZOUANI visant à construire un Etat fort et moderne, où tous les citoyens jouissent de l’équité et de la justice, dans la paix et la stabilité.

Préservation de l’environnement - Intégrer les questions environnementales dans toutes les politiques publiques et honorer l’ensemble des engagements du pays au titre des différents agendas dans ce domaine ; - Renforcer la gouvernance environnementale et le cadre juridique du développement durable ; - Accorder une importance particulière à l’adaptation aux changements climatiques et l’amélioration de la résilience des populations, la prévention et la réduction des risques de catastrophes naturelles, la lutte contre toutes les formes de pollutions et la préservation de la biodiversité et de l’intégrité des écosystèmes sensibles ; - Réduire les émissions de gaz à effet de serre ; - Elaborer un plan national d’adaptation au changement climatique - Mettre en œuvre le plan d’aménagement du littoral. - Poursuivre les efforts de fixation des dunes et de reboisement (1 500 ha/an) afin d’inverser la tendance à la désertification et à la dégradation des terres ; - Mettre en œuvre un plan national sécheresse - Préparer et promulguer une loi relative à la gestion, au contrôle et à l’élimination des déchets ménagers solides et, à la définition d’un schéma organisationnel mutilateurs.

Agriculture - Mener une réforme foncière juste et équitable pour garantir aux communautés locales l’accès à la terre et permettre au secteur privé national et international d’investir massivement et durablement dans le secteur agricole ; - Aménager des superficies desservies par le projet Canal d’Aftout Essahili, le fleuve Sénégal et ses différents affluents ; - Développer des infrastructures hydro agricoles, - Désenclaver les zones de production agricoles ; - Mettre un système de financement du secteur agricole (banque agricole, assurance agricole, fonds de garantie et de bonification) ; - Développer les filières agricoles et améliorer leur compétitivité.

Elevage Faire de la complémentarité entre l’agriculture et l’élevage une priorité. Les efforts dans ce domaine porteront sur l’augmentation des enveloppes budgétaires destinées à l’élevage afin de : - Améliorer la santé animale, - Promouvoir l’intensification de l’élevage,

116 - Diversifier les races et encourager la production laitière, - Favoriser l’installation de moyens modernes d’abattage et de production laitière, - Valoriser les sous produits d’abattage et favoriser leur transformation.

Pêches

- Mettre à jour de la stratégie Nationale de Gestion durable de la ressource; - Aménager des points de Débarquement sur le littoral (M’haijratt, Tiwilit, PK93 et PK144), - Construire le port de pêche et le complexe industriel du PK 28 avant la fin du mandat, Aménagés le port de N’Diago avant 2020 - Doter l’ensemble des infrastructures de débarquement des services essentiels afin de favoriser le développement des activités de traitement et de transformation des produits halieutiques - Mettre en place un fonds de financement de la pêche artisanale, - Créer un régime fiscal spécial (incitatif) au niveau des ports, notamment celui de Tanit, - Renforcer les plateformes de distribution de poisson (SNDP), en généralisant les moyens de stockage frigorifique à toutes les Moughataa du pays ; - Étendre l’activité de la société des Chantiers Navals de Mauritanie (CNM) dans la zone sud avec augmentation de la cadence de production des bateaux type artisanal et côtier. Cette politique s’accompagner d’importants efforts visant : - La préservation et la diversification des ressources exploitables, - L’amélioration de la gestion de la capacité de pêche, - Le développement de nouveaux mécanismes pour une meilleure gestion des affaires maritimes, - La promotion du produit de la pêche continentale et de la pisciculture, - Le renforcement des capacités opérationnelles de l'action de l'Etat en mer, - L’élaboration d’un plan de formation adapté aux réalités et besoin du secteur et garantissant une rapide insertion et le renforcement de la présence et du rôle de la Mauritanie au sein des organisations sous régionales et internationales.

Energie - Poursuivre les programmes d’exploration des gaz dans les eaux territoriales, - Mettre en place tous les éléments nécessaires pour maximiser les retombées de cette ressource sur l’économie nationale. - Mettre en place un système de formation professionnelle et technique et des programmes de recyclage et de renforcement des capacités afin d’assurer le plus grand impact possible de l’exploitation du gaz sur l’offre d’emploi ; - Renforcer les aptitudes des entreprises nationales pour qu’elles soient en mesure de profiter des contrats de sous‐traitance induits par l’exploitation des gaz - Poursuivre avec détermination la réforme de la SOMELEC de manière à améliorer la qualité du service et de réduire les coûts de l’électricité. - Favoriser la production de l’électricité à partir du gaz, dans le cadre de la composante domestique du Projet gazier GTA Ahmeim (Le mix énergétique sera amélioré en portant la part des énergies renouvelables dans la production à 60% à travers l'achèvement du parc éolien de Boulenouar et l’augmentation du parc solaire) - Mettre en place un système moderne de transmission et de transport de l'électricité dans les principaux centres de consommation et accélérer la stratégie de raccordement de zones de production au réseau électrique.

Hydraulique

117 - Mettre en place d’une politique de gestion durable des ressources en eau. - Mobiliser des eaux de surface, pour alimenter les zones qui se trouvent sur un biseau sec ou qui souffrent d’un stress hydrique. - Réaliser des projets visant à alimenter les wilayas qui se trouvent dans le voisinage du fleuve. - Engager les réformes qui s’imposent pour réorganiser en profondeur la SNDE et l’hydraulique villageoise pour un meilleur service des usagers et un moindre coût pour la collectivité. - Engager un important programme d’alimentation en eau potable de toutes les villes pour lesquelles une source est clairement identifiée et l’ensemble des localités rurales à l’horizon 2025. - Mettre en place des politiques de maintenance des installations et de restauration et de valorisation des puits.

Transport - Donner la priorité à (i) la modernisation et préservation des infrastructures et équipements existants, (ii) l’organisation du secteur des transports terrestres, (iii) l’amélioration de la sécurité routière - Construire et/ou réhabiliter de plus de 1000 km de routes, - Apporter une réponse durable à la problématique de transports urbains à Nouakchott et dans les grandes villes par la construction de 300 km de voiries urbaines.

Santé - Construire de nouveaux hôpitaux à Aioun, , Tijikja et Selibaby, ; - Réhabiliter 23 centres de santé et 52 points de santé. Le niveau des services disponibles dans les hôpitaux ; - Mettre en place un équipement de base et des éléments appropriés pour offrir une meilleure prise en charge des malades au niveau des centres et points de santé. - Encadrer et suivre les établissements de santé privés dans le but d’assurer la normalisation de la tarification des soins médicaux et la réglementation du double exercice des personnels dans le public et le privé ; - Mettre en place un système d'assurance maladie universelle. En attendant la mise en place de ce système, il offre un traitement gratuit aux familles pauvres couvertes par « Takavoul » qui bénéficieront de la gratuité des soins. - Mobiliser des ressources supplémentaires pour financer les services de santé destinés aux malades indigents ; - Mettre en place un système équitable et efficient de gestion et de renforcement des capacités des personnels médical et paramédical, et à améliorer leurs conditions de travail - Envisager rapidement la gratuité des soins d’urgence. - Prendre les mesures pour préserver la santé des citoyens et leur assurer la disponibilité de médicaments de qualité à des coûts abordables - Signer des contrats programmes avec les hôpitaux et les structures sanitaires qui définissent clairement les responsabilités et les droits de chaque partie

Habitat - Mettre en œuvre une réforme foncière globale, inclusive et processuelle. - Prendre des mesures nécessaires pour assurer la rigueur dans l’application de la réglementation relative aux conditions de délivrance de services publics et à la gestion urbaine

118 - Doter les villes de l’intérieur de cadres urbains adéquats et d’infrastructures nécessaires pour favoriser l’attractivité nécessaire pour une nouvelle dynamique de développement local - Parachever la restructuration des quartiers précaires de Nouakchott et procéder à l'intensification de la lutte contre le phénomène de la « Gazra », pour permettre la délimitation et la matérialisation du périmètre urbain de la ville de Nouakchott - Poursuivre le programme national de regroupement des localités - Mettre en œuvre des politiques volontaristes d’aménagement du territoire, pour tirer le maximum de profits des dotations factorielles et des infrastructures structurantes existantes - Mettre en service le port multifonctions de N’diago et celui de Tanit de manière à constituer des noyaux de pôles de développement - Offrir une plateforme d’activités compétitives, intégrant les différentes chaines de valeur des économies halieutiques, pétrolières et gazières - Mettre en œuvre d’ambitieux programme de construction et de réhabilitation des infrastructures religieuses, culturelles , administratives, scolaires, d’enseignement technique, professionnel et supérieure, en plus des infrastructures sanitaires, marchandes, sportives et de jeunesse.

Lutte contre la pauvreté et cohésion nationale - Lancer un nouveau programme d’habitat social dénommé « DARI » pour la construction de 10.000 logements économiques au profit des habitants des quartiers précaires des grandes villes. - Offrir des milliers d’opportunités de formation et d’emploi pour les jeunes des quartiers précaires - Créer une agence chargée de concevoir et de mettre en œuvre des programmes ambitieux visant à promouvoir le développement socio‐économique des couches défavorisées, une enveloppe de 20 milliards d’ouguiyas sera consacrée à cette agence, pour renforcer les moyens de production, le pouvoir d’achat des pauvres, leur accès à l’éducation, à la santé, à l’eau potable, à un habitat décent et à l’énergie - Etendre le programme de cash transfert TAKAFOUL pour toucher 100.000 ménages et pour lesquels le transfert trimestriel passera de 1500 à 3600 MRU ; - Evaluer le programme EMEL et prendre les mesures nécessaires pour garantir son efficience. - Lancer le nouveau programme ‘’CHEILA’’ destiné à la modernisation des communes et Adouaba les plus pauvres pour offrir des services intégrés d’éducation, de santé, de logement, d’aménagements hydroagricoles, de semi-mécanisation de l’agriculture, d’énergie, de financement de la micro‐entreprise et de formation professionnelle.

Promotion féminine - Mettre en œuvre un programme national de bien‐être familial axé sur la promotion de la cohésion et de la stabilité de la famille, la lutte contre la violence domestique, le renforcement de la protection des enfants, la promotion de comportements sains et la gestion rationnelle des ressources au sein de la famille - Organiser un recensement spécifique des personnes handicapées Secteur minier - Diversifier la production de ce secteur à travers l’exploitation des mines d’uranium, de phosphate dans le respect des normes sécuritaires et dans le cadre d’une gestion transparente et durable des ressources minières. Protection civile - Apporter l’appui nécessaire à la protection civile pour lui permettre d’être en mesure de s’acquitter de sa mission dans un contexte caractérisé par l’émergence de nouveaux risques

119 liés à l’urbanisation galopante, au développement industriel et aux changements climatiques. Investissement - Améliorer la qualité des investissements publics et leur orientation vers les secteurs porteurs, - Mettre en œuvre d’une politique monétaire équilibrée entre les objectifs de croissance et de stabilité des prix, la diversification de l’économie et la conduite de réformes structurelles permettant d’améliorer la compétitivité et de stimuler l’investissement privé. - Mettre en place un modèle économique plus centré sur l’investissement privé, sur le développement du capital humain et sur le développement de l’industrie et les services et dans lequel l’Etat se concentre sur les nombreuses missions régaliennes - Lutter efficacement contre le chômage, en particulier celui des jeunes et des femmes (Sur le Quinquennat le taux moyen de croissance du PIB sera d’environ 7 % par an et l’inflation sera contenue à moins de 4%. Cette croissance sera compatible avec la gestion durable de nos ressources). Emploi - Mettre en œuvre une stratégie d’emploi qui permet de créer des dizaines de milliers de nouveaux emplois de qualité de manière inclusive et équitable. ; - Prendre des mesures concrètes, en concertation entre les différents départements ministériels et les autres structures concernées, pour améliorer l’adéquation de la formation avec les besoins du marché du travail ; - Instaurer, dans le cadre d’un partenariat public‐privé, un programme annuel d’employabilité des jeunes, particulièrement dans les secteurs porteurs.

Décentralisation - Mettre en œuvre de manière effective, et dans les meilleurs délais, les mesures relatives au transfert des compétences et des moyens financiers aux collectivités territoriales (régions et Communes) en vue de permettre à ces autorités d’élaborer et de mettre en œuvre leurs plans de développement.

Partenariat entre le Public et le Privé. - Mettre en place un véritable cadre de concertation et de Partenariat entre le Public et le Privé.

Secteur privé - Mettre en place un conseil supérieur de l’investissement présidé par le Président de la République - accélérer les réformes visant à améliorer le climat des affaires à travers : (i) la professionnalisation de la justice commerciale, (ii) la simplification des procédures judiciaires et administratives liées aux affaires, (iii) la redynamisation de l’arbitrage comme mode de résolution des conflits liés aux affaires (iv) la réforme de la législation du travail pour plus de flexibilité, (v) le respect des règles de la concurrence à travers l’élimination des monopoles de production et surtout d’importation et , (vi) l’amélioration de l’offre et de la qualité des facteurs de production et la réduction de leurs coûts. - Prendre toutes les dispositions nécessaires pour la suppression des contraintes et goulots d’étranglement qui font obstacle à la promotion des investissements privés, tant nationaux qu’étrangers - Assainir le système financier national et assurer la stricte application de la loi bancaire, notamment la séparation du capital et de la gestion de la banque

120 Société civile - Finaliser le projet de loi sur la société civile et procéder à la mise en place d'un mécanisme dédié à sa régulation et à son suivi en plus de la restructuration du fonds de professionnalisation des ONG et de l'opérationnalisation de la plateforme des acteurs non‐ étatiques.

Education et développement du capital humain - Donner une priorité absolue à la mise en œuvre d’ambitieux programmes en matière d’éducation, de formation, de promotion des services sanitaires et sociaux, de lutte contre les disparités sociales, la pauvreté et la vulnérabilité, de soutien aux groupes défavorisés et au renforcement de la cohésion familiale. - Augmenter la part du secteur de l’éducation dans le budget de l’Etat pour atteindre 20% avant 2024. - Mettre l’accent sur la qualification des enseignants, en renforçant leurs compétences, et en améliorant leurs formations et conditions morales et matérielles de travail. - Restructurer les écoles de formation des enseignants et élargir leur capacité d’accueil. - Augmenter la rémunération des enseignants méritants. - Recruter de nouveaux enseignants pour résorber les déficits dans ce domaine. - Analyser les disfonctionnements de la carte scolaire actuelle et prendra les mesures adéquates pour rationaliser l’utilisation des moyens humains et matériels du secteur. - Renforcer les inspections et la mise en place de mécanismes permettant de gérer et de suivre les établissements d'enseignement et les cheminements de carrière des enseignants. - Mettre en place des mesures pour que l'éducation soit obligatoire jusqu’à l’âge de 14 ans, dans le cadre d'une politique visant à lutter contre la déperdition scolaire, en particulier celle des filles. - Mettre en place de cantines scolaires et de moyens de transport scolaire en plus de la distribution de bourses. - Faire de l’enseignement technique un véritable facteur d’intégration professionnelle répondant aux besoins de l’économie nationale en main‐d’oeuvre qualifiée. Pour ce faire, l’offre de formation professionnelle qualifiante sera élargie et les partenariats public‐privé dans ce domaine, renforcés. - Offrir à 40 000 jeunes mauritaniens l’opportunité de suivre une formation professionnelle de haute qualité. - Elargir les filières dans les formations techniques aux domaines maritime, agricole, vétérinaire, industriel, du bâtiment et des travaux publics, aux professions et technologies de l’information et de la communication et au commerce et services. - Promouvoir un enseignement supérieur en mesure d’accompagner l’évolution des connaissances et de contribuer efficacement, au développement durable. - Augmenter la capacité d’accueil de l’école polytechnique - Orienter la recherche scientifique vers les questions liées au développement du pays ; - Encourager le secteur privé à investir dans son financement, en particulier dans les domaines de la recherche appliquée. - Opérationnaliser le Haut Conseil de la Recherche et l’Innovation - Mettre en place un fonds de financement pour encourager la recherche et l’innovation. - Mettre en place d’un centre de formation aux métiers de la petite enfance - Mettre en place d’un programme progressif d’unification de l’enseignement fondamental à partir de 2020‐2021. Commerce

121 - Réorganiser et moderniser le secteur du commerce, à travers la mise en place d’un registre central du commerce et de règles strictes de concurrence pour assurer la protection des consommateurs. - Adopter une loi spécifique à la protection du consommateur pour la lutter contre les ententes et les abus de position dominante et les pratiques commerciales déloyales.

Tourisme - Encourager le développement des infrastructures touristiques, le développement de la formation aux métiers du tourisme - Mettre en place une politique de promotion de la destination Mauritanie à travers la promotion des produits touristiques naturels et culturels, notamment les sites historiques et archéologiques - Mettre en place une stratégie nationale de promotion de l’artisanat

Immigration clandestine - Poursuivre la politique de contrôle stricte aux frontières et le suivi rapproché du flux des étrangers, à travers la maîtrise des points d'entrée et la rigueur dans l'application de la réglementation relative à la carte de résidence ; - Doter en moyens humains et matériels les corps en charge de la lutte contre l'immigration clandestine ; - Renforcera la capacités d’intervention et favoriser la mutualisation des informations avec les pays voisins. .

122 Annexe 4 : Feuille de route vers l’élaboration du Plan National d’Adaptation (PNA)

COMPOSANTE 1. Capacité technique et institutionnelle pour formuler et mettre en œuvre le processus PNA 1.1 Formulati 1.1.1 Initier et lancer le processus PNA avec une appropriation politique et communautaire de haut niveau pour faciliter la formulation on et et la mise en œuvre du PNA, y compris des réunions de haut niveau avec les décideurs des parties prenantes : politiques, mise en parlementaires, organisations de jeunesse et communautés locales. œuvre du . Livrable: Compte rendu de l’atelier de lancement du PNA processus . Calendrier : A réaliser au cours du 1er semestre 2019, avant juin 2019. à travers 1.1.2 Cartographie Cela comprendra les ministères-clés chargés de tous les secteurs vulnérables au changement climatique : MEDD ; le pays. MEF ; MDR ; MS ; MHA ; MHUAT ; MET ; MPEMi ; MPEMa ; MIDEC ; MASEF ; MCIT ; CDHAHRSC37 ; PNBA38 ; ainsi que toutes les institutions non gouvernementales concernées : secteur privé, milieu universitaire, société civile y compris groupes de jeunes et groupes de femmes.des parties prenantes : Sur la base des ressources existantes, mettre à jour la cartographie des parties prenantes, afin d’identifier et de définir clairement les rôles et responsabilités individuels des parties prenantes. . Livrables : Cartographies des parties prenantes et comptes rendus ou notes de renforcement des capacités. . Calendrier : À compléter, avant décembre 2019. . 1.1.3 Elaborer une feuille de route, y compris une stratégie de plan de communication à déployer lors du processus de préparation du PNA. . Livrable : feuille de route NAP et stratégie de communication. . Calendrier: A réaliser avant fin décembre 2019. 1.2 Renforce 1.2.1 Procéder à une analyse des lacunes et à une évaluation des capacités du cadre institutionnel existant pour évaluer les forces et les ment des faiblesses des capacités et des ressources existantes nécessaires pour s’engager efficacement dans le processus du PNA. capacités . Livrable : Analyse des écarts et rapports d’évaluation des capacités. des . Calendrier : A compléter dès le premier semestre de 2019, avant fin juin 2019. parties . prenantes 1.2.2 Renforcer les capacités des élus, des décideurs et du personnel technique des institutions publiques compétentes, grâce à une pour faire formation sur mesure sur: (i) la vulnérabilité climatique actuelle de chaque secteur ; (ii) de revisiter les politiques et les progresse institutions actuelles, afin de veiller à ce que les changements climatiques soient pris en compte par le Gouvernement de r le manière rigoureuse, en utilisant les meilleurs éléments de preuve disponibles ; et (iii) une approche standardisée de la mise en processus œuvre du processus du PNA. du PNA . Livrable : Des sessions de formation pour les élus et décideurs.

37 Commissariat aux Droits de l’Homme, à l’Action Humanitaire et aux Relations avec la Société Civile. 38 Parc National du Banc d’Arguin (PNBA) sous-tutelle du Secrétariat Général de la Présidence de la République

123 aux . Calendrier : A réaliser tout au long de la durée du projet. niveaux . national 1.2.3 Renforcement des capacités des groupes vulnérables (y compris les femmes, les jeunes et les autres groupes vulnérables), en et collaboration avec les principaux ministères, par exemple le MASEF, le MIDEC, MDR, MHA, MS et des OSC pour assurer leur régional participation active au processus du PNA à tous les niveaux. (Wilaya). . Livrable : Campagnes de sensibilisation. . Calendrier : A réaliser tout au long de la durée du projet. 1.3 Les 1.3.1 Evaluer les lacunes et les besoins de toutes les stratégies, politiques, plans, programmes et rapports sectoriels. lacunes et . Livrable : Rapport d’analyse des écarts et besoins de tous les secteurs. les . Calendrier : A réaliser avant la fin de la 2ème année, avant décembre 2020. besoins 1.3.2 Identifier et évaluer les obstacles aux stratégies d’adaptation au changement climatique, aux politiques, aux plans et à la mise en évalués œuvre des projets ; et anticiper les obstacles potentiels au processus du PNA. Élaborer une stratégie visant à remédier aux pour le obstacles identifiés sur la base des enseignements tirés du PANA, de la CDN et d’autres processus sectoriels pertinents liés au processus changement climatique. du PNA (y . Livrable : Stratégie de surmonter les obstacles à l’adaptation au changement climatique. compris . Calendrier : A réaliser au cours des prochains 21 mois, prenant fin septembre 2020. les revues 1.3.3 Elaborer et mettre en œuvre une stratégie pour l’examen périodique des politiques, stratégies et plans sectoriels et périodiqu intersectoriels, y compris l’intégration, de manière itérative, de : (i) des informations actualisées sur le climat ; (ii) les es) et le enseignements tirés de l’intégration préalable du changement climatique dans ces stratégies et plans ; (iii) les enseignements tirés système de la mise en œuvre préalable de ces politiques, stratégies et plans ; et (iv) les connaissances générées par les programmes de d’examen recherche et d’études à long terme mis en œuvre dans le cadre de la Composante 3. périodiqu . Livrable : Stratégie de revue périodique des politiques, stratégies et plans. e des . Calendrier : A réaliser au cours des 2 prochaines années, jusqu’à fin décembre 2020. stratégies . établies 1.3.4 Elaborer un plan national pour la prévention des risques climatiques, y compris l’amélioration des systèmes d’alerte précoce et la capacité des services d’hydrométéorologie aux conseils sur les impacts météorologiques sur les infrastructures. . Livrable : Plan national de prévention des risques climatiques. . Calendrier:A réaliser au cours des 2 prochaines années, jusqu’à fin décembre 2020. 1.4 Program 1.4.1 Sensibiliser le secteur privé aux priorités nationales en matière d’adaptation au changement climatique et des possibilités mes de d’investissement pour accroître la résilience des entreprises au changement climatique. sensibilisa . Livrable : Campagnes de sensibilisation. tion et . Calendrier : A réaliser au cours des 15 prochains mois prenant fin en mai 2020. d’éducati .

124 on sur le 1.4.2 Sensibiliser le public au changement climatique par le biais du système éducatif en intégrant l’adaptation au changement processus climatique dans les activités au niveau des écoles et des universités. de PNA . Livrable: Campagnes de sensibilisation conçus et . Calendrier : A réaliser au cours des 15 prochains mois prenant fin en mai 2020. mis en . œuvre 1.4.3 Développer et mettre en œuvre au moins une campagne de sensibilisation dans chaque wilaya pour les autorités locales, les OSC dans tout et les communautés locales sur : (i) les priorités nationales en matière d’adaptation au changement climatique ; le pays, y . (ii) les scénarios climatiques ; et (iii) possibilités d’intégrer l’adaptation au changement climatique dans les processus de planification compris le du développement local. développ . Livrable : Campagnes de sensibilisation. ement de . Calendrier : A réaliser au cours des 15 prochains mois prenant fin en novembre 2020. matériel . de 1.4.4 Elaborer des procédures pas à pas ou un manuel de formation, selon qu’il conviendra, pour intégrer les priorités d’adaptation communi dans la planification du développement local. Diffuser la procédure ou le manuel aux intervenants locaux, y compris les Autorités cation et des wilayas et Moughataas, et les OSC. de . Livrable: Manuel ou procédures de formation. formation . Calendrier : A réaliser au cours des 15 prochains mois prenant fin avril 2021. . . COMPOSANTE 2. Gestion des connaissances et de l’information sur les changements climatiques

2.1.Un système 2.1.1 Effectuer une analyse des lacunes et une évaluation des besoins pour un système d’information pleinement opérationnel et d’information durable en Mauritanie. En particulier, évaluer la capacité de l’Observatoire national des régions arides (CNOEZA) nouvellement climatique établi à cet égard. durable (suivi, . Livrable: Rapport d’analyse des écarts modélisation, . Calendrier: A réaliser au cours des 2 prochaines années, jusqu’à fin décembre 2020. prévision et 2.1.2 Améliorer les systèmes de connaissances et de gestion de l’information sur les changements climatiques afin de garantir que diffusion) l’information atteigne les utilisateurs finaux, y compris les communautés locales/rurales en Mauritanie, sur la base du système établi pour existant en place au sein du MEDD. renseigner sur . Livrable: Amélioration du système de gestion des connaissances et de l’information sur les changements climatiques l’adaptation au . Calendrier: A réaliser au cours des 2 prochaines années, jusqu’à fin décembre 2020. changement 2.1.3 Développer et maintenir une base de données pour compiler et centraliser les informations sur le changement climatique, afin climatique, y d’éclairer le processus du PNA. compris un . Livrable: La base de données sur les changements climatiques est opérationnelle.

125 plan . Calendrier: A réaliser au cours des 33 prochains mois, jusqu’à fin septembre 2021 d’exploitation 2.1.4 Elaborer et mettre en œuvre un mécanisme de coordination pour améliorer l’accès aux données et leur partage (y compris la et d’entretien à collecte et l’analyse des données). long terme . Livrable: Mécanisme de coordination. . . Calendrier A réaliser au cours des 2 prochaines années, jusqu’à fin décembre 2020. 2.1.5 Former le personnel de l’Office National Météorologique, du MEDD et d’autres ministères et départements compétents sur: (i) en utilisant des équipements de suivi du climat; (ii) utiliser plusieurs sources de données climatologiques pour élaborer des scénarios climatiques ; (iii) élaborer des scénarios et des modèles d’impact ; et (iv) l’amélioration des Archives de la base de données. . Livrable: Formation. . Calendrier : A réaliser au cours des 30 prochains mois, jusqu’à fin juin 2021. 2.1.6 Elaborer et mettre en œuvre une stratégie de fonctionnement et de maintenance du système de gestion de l’information sur le climat. . Livrable : Stratégie de fonctionnement et de maintenance du système de gestion de l’information sur les changements climatiques. . Calendrier A réaliser au cours des 30 prochains mois. 2.2.Les options 2.2.1 Adapter le système d’analyse coûts-avantages (CBA) existant au contexte mauritanien. Utiliser le système CBA pour réviser les d’adaptation options d’adaptation dans le PANA et la CDN en examinant la perspective à long terme, ainsi que les coûts et avantages examinées et économiques, écosystémiques et sociaux pour les impacts involontaires des interventions d’adaptation en Mauritanie. évaluées au . Livrable: Rapport d’analyse coûts-avantages. moyen d’une . Calendrier : A réaliser au cours des 36 prochains mois. analyse coûts- . avantages. 2.2.2 Définir les critères nationaux de priorisation pour la mise en œuvre des options d’adaptation fondées sur : (i) les besoins de développement ; (ii) la vulnérabilité climatique ; (iii) les risques climatiques ; (iv) les plans existants ; et (v) valorisation des biens et services écosystémiques. . Livrable: Critères nationaux. . Calendrier : A réaliser au cours des 36 prochains mois. 2.3.Connaissances 2.3.1 Effectuer un bilan pour identifier les lacunes dans les informations disponibles au niveau national et sectoriel sur les projections et informations climatiques et analyses de la vulnérabilité climatique. sur le . Livrable : Rapport bilan. changement . Calendrier: A réaliser avant fin décembre 2019. climatique . générées. 2.3.2 Combler les lacunes constatées en effectuant des projections climatiques complémentaires et des analyses de la vulnérabilité climatique.

126 . Livrable : Projections climatiques et analyses de la vulnérabilité climatique actualisées. . Calendrier : A réaliser avant fin décembre 2019. COMPOSANTE 3. Stratégie de mobilisation des ressources pour éclairer sur les investissements d’adaptation à moyen et long terme.

3.1.Évaluation des 3.1.1. Entreprendre une étude économique détaillée pour combler les lacunes en matière d’information et estimer les coûts coûts de mise en œuvre des interventions d’adaptation incluses dans les politiques, stratégies et plans intersectoriels et d’intégration thématiques mis à jour au titre de la Composante 1. de l’adaptation Livrable: Évaluation économique au changement climatique Calendrier: A réaliser avant fin juin 2020 dans les politiques et planifications 3.2. La stratégie de 3.2.1. Coordonner avec le Mnistère de l’Economie et des Finances (MEF) l’identification des nouvelles sources publiques, privées, financement bilatérales et multilatérales de financement du climat pour répondre aux besoins d’adaptation évalués au titre de la pour Composante 2. l’adaptation en Livrable : Rapport sur les sources financières Mauritanie . mobilise les Calendrier : A réaliser dans les prochains 18 mois. ressources de 3.2.2. Elaborer une stratégie de financement de l’adaptation pour : (i) accéder à de nouvelles sources de financement de l’adaptation ; financement et (ii) examiner et renforcer la structure des mécanismes de financement existants ; (iii) intégrer l’adaptation aux changements critique les climatiques dans le budget de planification national ; et (iv) soutenir la canalisation efficace des fonds entre les secteurs selon les mécanismes de priorités d’adaptation identifiées dans la composante 2. Cette activité sera menée en étroite collaboration avec le MEF. . financement Livrable: Stratégie de financement de l’adaptation. . existants Calendrier : A réaliser dans les prochains 21 mois. 3.2.3. Elaborer des trousses de formation et former du personnel technique du MEDD et autres ministères compétents pour renforcer la capacité des parties prenantes en charge de la mise en œuvre de la stratégie de financement de l’adaptation. . Livrable: Ateliers et kits de formation. . Calendrier : A réaliser dans les prochains 27 mois. 3.2.4. Elaborer des outils et une méthodologie pour suivre les dépenses publiques en matière d’adaptation au changement climatique en Mauritanie. . Livrable: Outils de suivi des dépenses publiques pour l’adaptation au climat . Calendrier: A réaliser dans les prochains 24 mois.

127 3.2.5. Elaborer deux à trois notes conceptuelles du GCF pour accéder au mécanisme de préparation du projet pour l’élaboration de propositions de financement complètes pour : i) l’installation d’un système d’information climatique pleinement opérationnel et durable en Mauritanie ; et II) aborder d’autres priorités d’adaptation identifiées dans les PANA et les CDN. . Livrable: Au moins deux notes conceptuelles du GCF. . Calendrier : A réaliser dans les prochains 33 mois. 3.2.6. Organiser une table ronde de donateurs pour discuter du financement des projets d’adaptation prioritaires mis en évidence dans la CDN, PANA, PANE et la SCAPP. . Livrable: Comptes rendus des réunions et plans d’action. . Calendrier : A réaliser dans les prochains 27 mois. 3.3.Programmes 3.3.1. Développer et mettre en œuvre un programme de recherche et d'étude à long terme en collaboration avec des organisations de recherche compétentes, telles que l'Université de Nouakchott-El Asriya, l'ISET, l'ENS, le Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la et d’études à Recherche Scientifique et des Technologies de l’information et de la communication et d'autres institutions publiques (IMROP, long terme CNRADA, CNERV, etc.) et privées compétentes, afin d'évaluer l'efficacité des interventions d’adaptation passées, présentes et pour futures, afin de renseigner la planification nationale à long terme de l’adaptation. renseigner les Livrable : Comptes rendus de réunions et plans d'action. investissement . Calendrier : A compléter dans les prochains 36 mois. s futurs dans . l’adaptation 3.3.2. Identifier les projets d'adaptation passés et en cours en Mauritanie (sur la base des travaux des projets catalysés par les PANA) à pour tous les inclure dans le programme de recherche à long terme de l'activité 3.3.1. secteurs Livrable: Rapport de revue des projets . Calendrier: A compléter dans les 9 prochains mois. 3.3.3. Mettre en place de nouvelles équipes de recherche et des comités de pilotage et renforcer les équipes existantes de projets d'adaptation au changement climatique pertinents. Examiner et éventuellement réviser le protocole d'accord existant entre le MEDD et l'Université de Nouakchott. Livrable: Equipes de recherche et comités de pilotage opérationnels . Calendrier: A compléter avant la fin du projet. 3.3.4. Entreprendre une cartographie des parties prenantes pour identifier et définir clairement les rôles et responsabilités des parties prenantes dans la mise en œuvre, la maintenance et le suivi des projets pertinents. Livrable: Cartographie des parties prenantes . Calendrier: A compléter dans les 9prochains mois. 3.3.5. Élaborer des plans d’entreprise et des modèles financiers, en collaboration étroite avec le secteur privé, afin de démontrer la

128 valeur financière des biens et services écosystémiques aux communautés locales et aux différents secteurs. Livrable: Plans d'affaires et modèles financiers . Calendrier : A compléter dans les 30 prochains mois. 3.3.6. Concevoir et mettre en œuvre une plate-forme de partage d'informations et de connaissances pour la diffusion des connaissances générées par la recherche à long terme à un large éventail d'institutions et de secteurs publics, qui seront intégrées aux politiques dans le cadre du processus de révision périodique établi au titre de la composante 1. Ce processus comprendra : la diffusion des premiers résultats pendant la durée du projet. Livrable: Partage d'informations et plateforme de connaissances opérationnelle . Calendrier : A compléter avant la fin du projet

COMPOSANTE 4. Système de suivi et évaluation du processus PNA

4.1.Système de 4.1.1. En coordination avec le DPCID, élaborer et mettre en œuvre un système de suivi et de révision du processus des PAN suivi et en Mauritanie, comprenant : i) des indicateurs de performance aux niveaux national et local ; ii) objectifs à court, moyen et long d’évaluation terme ; iii) surveiller et examiner les outils et les modèles ; iv) évaluer la planification ; et v) les actions de suivi. établi Livrable : Système de Suivi et évaluation opérationnel . Calendrier : A compléter avant fin décembre 2019 4.2.Les 4.2.1. Élaborer des lignes directrices, des outils et du matériel de formation pour le personnel technique des institutions représentants gouvernementales concernées (MEDD, MPEM, MA, ME, MHA, MS, MHAT et autres ministères et départements clés) afin de des faciliter la collecte, l'analyse et la diffusion de données. gouvernement Livrable : Directives, outils et matériel de formation sur le Suivi et Evaluation s nationaux et . Calendrier : A compléter dans les prochains 21 mois locaux et les 4.2.2. Organiser une formation technique à l’intention du personnel des institutions publiques concernées (y compris intervenants Wilayas et Moughataas et leurs autorités) sur la réalisation des activités de suivi et d’examen du processus PNA. Cette activité formés à la ciblera le personnel du MEDD et de la CCPNCC, ainsi que les autres ministères et départements responsables des thématiques. mise en œuvre Livrable: Ateliers de formation du système de suivi et . Calendrier : A compléter dans les prochains 27 mois. d’évaluation du 4.2.3. Mener une campagne de sensibilisation (au profit des ONG, des organisations de la société civile et des PNA en communautés locales) sur le système de suivi et d’examen, et dispenser une formation au niveau local pour atteindre les Mauritanie. objectifs de performance.

129 . Livrable : Campagne de sensibilisation. . Calendrier : A compléter au cours des 30 prochains mois. 4.3.Rapports 4.3.1. Élaborer le plan national d'adaptation (PNA) basé sur les priorités d'adaptation sectorielles et régionales par le biais d’avancement d'un vaste processus de consultation des parties prenantes. du PNA et . Livrable : Le document du PNA. matériel de . Calendrier : A compléter au cours des 30 prochains mois. communication 4.3.2. Diffuser les principales conclusions et les leçons tirées du PNA, ainsi que les solutions proposées pour surmonter les sur la obstacles. Les plateformes concernées comprennent les portails nationaux, les réseaux de parties prenantes nationaux et locaux formulation, la et d’autres réseaux internationaux pertinents, tels que les portails PNA, GSP NAP et les médias de la CCNUCC. mise en œuvre, . Livrable: Les principales conclusions et les enseignements tirés du PNA téléchargés sur les différents portails et plateformes. le financement . Calendrier : A compléter avant la fin du projet (36ème mois). et le suivi du 4.3.3. Développer et mettre en place un système de documentation et d’analyse du processus PNA à mener régulièrement PNA en et au-delà de la durée de vie du projet. Les résultats seront : (i) diffusés aux parties prenantes au niveau national et au niveau Mauritanie des Wilayas concernées ; (ii) intégrés au système de suivi et évaluation du processus PNA ; et (iii) diffusés sur les portails produits, pertinents. validés et Livrable: Système de documentation et d'analyse du processus PNA. disséminés . Calendrier : A compléter avant la fin du projet (36ème mois). 4.3.4. Produire et diffuser des clips vidéo et des documentaires en arabe et en français sur la mise en œuvre du processus PNA en Mauritanie, via les chaînes de télévision nationales. . Livrable: Clips vidéo et documentaire. . Calendrier: A compléter avant la fin du projet (36ème mois). 4.3.5. Soumettre le document PNA de la Mauritanie à la CCNUCC et le présenter aux parties prenantes nationales et internationales, y compris lors des réunions internationales liées au changement climatique. Livrable: Document NAP, comptes rendus, présentations, rapports. . Calendrier : A compléter avant la fin du projet (36ème mois). 4.3.6. Procéder à l’endossement du PNA par le Parlement pour lui accorder la portée nationale et le mandat d’application. Livrable: PNA approuvé. . Calendrier : A compléter avant la fin du projet (36ème mois).

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