Sur Les Traces De La Grande Guerre À Saint-Pol-Sur-Ternoise
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Sur les traces de la Grande Guerre à Saint-Pol-sur-Ternoise 2,7 km www.ternois-tourisme.com 02 Régiment d’artillerie gagnant7 marsla gare 1916 de- chargement,VAL_314_064 LE TERNOIS DANS LA GRANDE GUERRE Comme la plupart des communes du Nord-Pas-de-Calais, celles du Ternois ont été liées de près, ou de loin, au terrible conflit qui s’est déroulé à quelques dizaines de kilomètres. a situation géographique Slui vaut d’être un territoire idéalement situé dès que le front se stabilise au cours de l’automne 1914. Même si le Ternois est dans la « zone non-occupée », la présence militaire est ininterrompue, française jusqu’en mars 1916, puis britannique jusqu’en 1920. Bénéficiant d’un « proche éloignement » des Fronts d’Artois et de la Somme, le territoire Locomotive blindée en gare de Saint-Pol, 1915 - VAL_314_066 voit passer des centaines de milliers d’hommes : ses enfants Saint-Pol-sur-Ternoise, d’action s’étend sur le qui sont mobilisés, des militaires lieu idéal pour organiser secteur de l’Artois, son quartier allant au front ou en revenant, le front général est donc installé à Saint-Pol. mais aussi des présidents, des rois, des princes, une reine, des Située au cœur du réseau routier Lorsque l’armée française est maréchaux, des généraux... et tant et ferroviaire, la ville de Saint- relevée par l’armée britannique de réfugiés fuyant les combats. Pol est identifiée rapidement par en mars 1916, c’est la 3rd british l’armée française pour devenir une army, qui prend ses quartiers à Il faudra nourrir, loger, soigner, base arrière propice à accueillir Saint-Pol. La transition s’effectue organiser, entraîner, transporter ses quartiers généraux. La ligne de du 16 février au 14 mars 1916. Le toute cette masse humaine, actrice, Front se stabilisant, la 9ème armée 14 mars à 8h00, le Général d’Urbal ou victime de ce terrible conflit. française est divisée afin de créer passe le commandement de son Ce territoire devient ainsi une le détachement d’armée Maud’huy secteur au général Allenby de la 3rd véritable fourmilière, une usine le 1er octobre 1914. Ce détachement british army. La présence militaire pour assurer et faire la guerre. est renommé 10ème armée le britannique sera effective à 5 octobre 1914, et son rayon Saint-Pol jusqu’en 1920. 03 QG de la 10ème armée, bureau1915 -du VAL_314_012 courrier, LA PRÉSENCE DES ARMÉES, FRANÇAISE PUIS BRITANNIQUE e quartier général de la 10ème le maréchal French, le général progressivement la quasi-totalité Larmée est installé dès le 6 de Castelnau et le général Joffre. du département (camps, dépôts, octobre 1914 au tribunal (détruit hôpitaux...). Le Grand Quartier en 1944) et dans une demeure Lorsque les britanniques prennent Général (General Head Quarter- (aujourd’hui, bâtiments de la Poste), la relève, ils continuent à utiliser GHQ) est basé dans le Pas-de-Calais, actuelle place Georges Graux, les bâtiments aménagés par les à Saint-Omer, puis à Montreuil. dans une autre demeure de la rue français, et appliquent une méthode de Fruges et autres lieux dans la qui leur permet d’en accroître Comme pour l’armée française, le ville. Le général de Maud’huy et le l’efficacité en utilisant des éléments Ternois est un secteur permettant général d’Urbal s’y succèdent. Ce préfabriqués et standardisés (tentes, aux britanniques et aux souverains dernier reçoit les visites du prince baraquements, ateliers, dépôts...) qui de se rapprocher du front. Le roi Alexis de Serbie en avril 1915 et vont être construits sur le Ternois. du Monténégro est accueilli au du Président de la République, château de Brias par le général Raymond Poincaré, en octobre 1915. Allenby en novembre 1916, ainsi que plusieurs officiers espagnols Le général Foch étant nommé, en mars 1917. Le roi Georges V le 4 octobre 1914 commandant passe à plusieurs reprises dans le en chef adjoint de la zone nord, Ternois : il séjourne plusieurs jours supervise cette 10ème armée. Il est au château de Brias en 1916, visite venu à plusieurs reprises sur le le tankodrome à Erin le 7 juillet secteur pour définir, notamment, 1917, avec la reine Mary et le prince les grandes offensives d’Artois. Britanniques chargeant des camions devant la de Galles, rend visite aux troupes à gare, 1916 - VAL_314_060 Le 29 novembre 1914, il réunit Frévent en mars 1918. Le roi Albert les généraux Pétain, Fayolle et Le Pas-de-Calais représente pour de Belgique inspecte des troupes Barbot à Saint-Pol afin de préparer les britanniques le point d’entrée au château de Brias le 14 mai l’offensive de décembre sur la de toute sa logistique militaire. 1917. Le prince de Galles passe au colline de Notre-Dame de Lorette. Hommes, munitions et matériels château de Hautecloque en février de la British Expeditionary Force 1917. Le prince de Siam visite la En mai 1915, il séjourne au château (BEF) arrivent sur le littoral pour Trench mortar school à Ligny- de Brias, et y reçoit le prince de être dirigés vers la ligne de front. Saint-Flochel le 20 septembre 1917 Serbie, le roi Albert de Belgique, Au cours du conflit, la BEF investit comme Georges V le 9 août 1916. 04 Sur le marché, rue de la Mairie,VAL_314_079 1916 - LA VIE QUOTIDIENNE Même si cette partie du Pas-de-Calais échappe à l’occupation, la vie économique est bouleversée, la vie politique est inexistante et la vie quotidienne est perturbée. l n’y a plus de presse à lire car français et britanniques « offre » Iles journaux « Le Petit Saint- des cortèges de prisonniers Polois », « L’Abeille de la Ternoise » allemands, prises d’armes, parades… et « Le Journal de Saint-Pol » et permet de maintenir un certain ne sont plus publiés pour ne niveau économique. En effet, les pas être soumis à la censure. militaires cantonnant sur Saint-Pol Un des premiers contacts entre les dépensent dans les commerces, habitants du Ternois et la guerre marchés et cafés de la ville. Certains est sans doute l’arrivée massive commerçants, flairant les bonnes Maisons bombardées, rue de la France, de réfugiés. Fuyant les zones affaires, ont été recadrés par les 21 mars 1918 - IWM Q 58385 occupées et les zones de combat, autorités militaires qui dénonçaient Saint-Pol a été la cible de les populations en exil bouleversent une inflation non justifiée. bombardements allemands. Rue la vie quotidienne rurale du de la France on dénombre 11 secteur. Des convois automobiles Des prisonniers allemands ont été victimes (dont 8 enfants) le 21 mars et ferroviaires sont organisés pour assignés à effectuer des taches 1918, puis rue Wathieumetz, une acheminer les réfugiés sur Saint- dans la ville : balayer les rues, quinzaine de victimes le 23 mars. Pol, en vue de les transporter œuvrer à l’abattoir ou transporter Les bombardements font aussi vers la Normandie notamment. des blessés dans les hôpitaux. des victimes au sein de l’armée. Le La présence de militaires Même à l’arrière du front, 27 mars un train militaire quittant la gare de Saint-Pol est touché, avec à son bord 18 australiens : 16 sont tués sur le coup, 2 survivent. Au total, 41 victimes civiles sont à dénombrer à Saint-Pol, ce qui lui a valu de recevoir la Croix de guerre. Il est à souligner qu’en ces temps difficiles, d’heureuses rencontres se concrétisèrent par des mariages : 40 avec des militaires français, 16 avec des militaires britanniques. Convoi de prisonniers descendant la rue d’Arras, 1914 - CHT 05 Hôpital britannique de "Tout-Vent",IWM Q1917 4722 - LES HÔPITAUX Les systèmes de soins militaires sont organisés en fonction de la proximité des zones de combats et des urgences à traiter. es blessés pouvant supporter en novembre 1916 pour les soldats 1916 à juin 1919 : le 12th Stationary Lun déplacement sont envoyés en permission de passage à hospital, dit « Tout-Vent ». à l’arrière-front par train sanitaire Saint-Pol. Ils pouvaient y dormir, ou par convois automobiles. s’y laver et s’y restaurer en attendant le train du lendemain. Les français, de novembre 1914 à mars 1916, installent les structures Contrairement aux français suivantes : Hôpital complémentaire qui installent les hôpitaux dans temporaire n°81, collège (rue de des bâtiments existants, les Béthune) et au magasin aux tabacs britanniques utilisent des bâtiments (rue Wathieumetz) ; Hospice-hôpital préfabriqués et installent un civil, place du marché aux grains ; important complexe sur le champ Magasin des tabacs transformé en hôpital Ambulance 10, hôpital de la Croix- de course, rue de Canteraine de juin - Carte Postale Rouge, institution Saint-Louis (rue du pont Simon) ; Hôpital infirmerie, sur le domaine de la gare ; Infirmerie- Témoignage cantine de la Croix-Rouge, gare. « 14 avril 1917. Vu passer un train sanitaire bondé de blessés anglais de la bataille de l’Artois qu’on commence à nommer la victoire d’Arras. Blessés couchés dans leur linge. Vu aussi défiler environ 200 blessés anglais et écossais qui sortent de l’hôpital de Tout-vent. Ils allaient lentement vers la ville, encore tout souillés de la boue beige du champ de bataille, tête ou bras entourés de pansements blancs, une étiquette épinglée sur le côté gauche de la poitrine. Allure fatiguée mais fière. Pas un mot, pas une plainte. » Emmanuel Molinié, receveur des finances à Saint-Pol. Hôpital infirmerie de la Croix Rouge, à la gare - CHT Ces hôpitaux accueillent aussi des civils. « Une femme [...] vit un éclat Après le départ des troupes de bombe traverser sa fenêtre, déchiqueter son matelas et lui faire une françaises en mars 1916, la Croix- forte entaille à la jambe. Un cycliste courut jusqu’à l’hôpital de Tout-vent.