PRESENTATION page 3

HISTORIQUE DE L’AMENAGEMENT page 5

HISTORIQUE DE L’ENTRETIEN page 6

PRINCIPE DE L’ENTRETIEN page 7

PROGRAMME PLURIANNUEL D’ENTRETIEN page 8

L'objectif d'un tel programme est d'assurer, au meilleur coût, la pérennité des travaux d'aménagement déjà réalisés. Pour y parvenir, une planification technique et financière des interventions à effectuer est nécessaire.

Ce document, pièce essentielle à une bonne gestion de la rivière, ne constitue qu'un cadre de travail susceptible d'être modifié afin de tenir compte de travaux à venir.

PRESENTATION

1) Généralités

Le Lunain est alimenté par deux sources situées dans le département de l'Yonne sur les communes de Villeneuve-la-Dondagre et (déversoir du plan d'eau du Grand Bouilleret). Après un parcours d'environ 45 km, il conflue en rive droite, avec le à Episy (voir carte ci-contre) .

Sa pente moyenne est de 2,5 ‰ . Son cours, à sec l'été entre Montacher et Lorrez-le-Bocage, est souvent divisé en plusieurs bras alimentant de nombreux moulins. La vallée de cette rivière orientée Sud-Est/Nord-Ouest, est entourée par celles de l'Orvanne au Nord et du Betz au Sud.

La superficie totale du bassin versant du Lunain de 260 km², se situe pour les 2/3 dans le département de et Marne. Il est occupé principalement par des terres agricoles, quelques prairies et environ 30% de zones boisées.

2) Le Lunain en Seine-et-Marne

Sur environ 1200 mètres, les communes de Chéroy (89) et de Vaux-sur- Lunain (77) se partagent le cours du Lunain. Le SIVOM du Gâtinais, entretenant la partie supérieure du Lunain, et le S.I.A du Haut Lunain ont défini une limite "rationnelle" de compétence de chacun, correspondant au gué du Domaine du Bois Lunain.

3) Aspect géologique

La Vallée du Lunain est entaillée dans la craie sénonienne surmontée de terrains à dominante sablo-argileuse. Entre Montacher et Lorrez-le-Bocage, la fissuration importante de la craie se traduit par la présence de gouffres (bétoires), dans lesquels s'infiltre l'eau, ce qui conduit à un cours intermittent du Lunain.

Plus en aval, la nappe de la craie est protégée par une relative imperméabilité des sols (argiles à silex). De Nonville à Episy, le lit mineur de la rivière repose sur des alluvions tourbeuses.

4) Aspect hydraulique

En amont de Lorrez-le-Bocage, les relations étroites entre la nappe et le Lunain font varier le débit de celui-ci de 100 l/s (mars) à l'assèchement total.

Plus en aval les stations hydrométriques de Paley et d'Episy, mises en place par la DIREN (initialement, dans le cadre du SRAE Ile de France), permettent de préciser les variations de débit du Lunain.

débit moyen annuel 0,59 m3/s débit maxi mensuel 0,90 m3/s (février) débit mini mensuel 0,36 m3/s (septembre)

Le Lunain, bien que souvent divisé, ne possède pas d'affluents. Toutefois, il convient de remarquer que la succession de biefs mouliniers confère au Lunain un cours artificiel, perché et plutôt lent. Une gestion rigoureuse des ouvrages hydrauliques limiterait l'envasement et permettrait un meilleur écoulement des eaux. La nappe de la craie est largement exploitée par les communes et les établissements horticoles qui y prélèvent l'eau de consommation et d'arrosage. De plus, la SAGEP exploite les sources de Villemer et Villeron pour l'alimentation en eau potable de la Ville de Paris.

5) Aspect biologique

Le Lunain amont est une rivière peu profonde (25 cm environ), rectiligne et de faible largeur (2,50 m). Le substrat composé de vase et sable fin, associé à un cours intermittent lui interdisent l'installation d'une vie piscicole.

En aval de Lorrez-le-Bocage, le Lunain s'approfondit (jusqu'à 1 m) et s'élargit (4 à 6 m). Le substrat alors varié (cailloux, graviers, sable, phanérogames, bryophytes ...) associé à une température fraîche de l'eau (11° à 15°C) sont propices au développement des salmonidés.

La qualité générale des eaux est satisfaisante (classe 1A-1B) avec cependant des teneurs élevées en azote et phosphore. La restauration de la station d'épuration de Chéroy (en 1992) a permis une très nette amélioration de la qualité de ses rejets.

Le Lunain est classé en 1ère catégorie piscicole. Quatre sociétés de pêche privées et une Association agréée de pêche et de pisciculture "l'Epinoche d'Episy" y exercent une activité halieutique à Paley, Nanteau-sur-Lunain, Nonville, Treuzy Levelay et Episy.

La Vallée du Lunain comporte :

2 sites répertoriés dans l'inventaire ZNIEFF comme présentant un intérêt floristique et faunistique sur les communes de Nanteau-sur-Lunain, Nonville et Episy.

1 site répertorié dans l'inventaire ZNIEFF comme présentant un intérêt floristique, entomologique et ornithologique (marais d'Episy).

Ses prairies et boisements humides, ses marais et marécages, son rôle sur la nappe, font de la vallée du Lunain une zone à sauvegarder, signalée dans "l'Inventaire des zones humides d'intérêt biologique, paysager et hydrologique du Bassin du Loing - 1982". L'exploitation des sablières, le drainage des terrains et la plantation de peupliers doivent donc être réalisés avec précaution.

6) Aspect réglementaire

Le Lunain est un cours d'eau du domaine privé dont les polices de l'eau et de la pêche sont assurées par la DDAF (Direction Départementale de l’Agriculture et de la Forêt).

7) S.A.G.E. (Schéma d’ Aménagement et de Gestion des Eaux)

Le Lunain, dans sa totalité, est concerné par le projet de S.A.G.E. « LOING ». En effet, dès 1996, le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (S.D.A.G.E.) avait identifié cet ensemble comme pouvant constituer un périmètre satisfaisant de S.A.G.E.

HISTORIQUE DE L'AMENAGEMENT

De par son classement en domaine privé, le lit de la rivière appartient aux propriétaires riverains, qui en contre partie ont le devoir d'en assurer le bon entretien. Suite à l'abandon des moulins et au désintérêt de la plupart des propriétaires riverains, les communes se sont constituées en syndicat afin de se substituer à ceux-ci et rétablir le libre écoulement des eaux et éviter ainsi les inondations et leurs conséquences.

C'est ainsi qu'en application des articles L 163-1 et suivants du code des communes, ont été créés en Seine et Marne deux syndicats pour l'aménagement du Lunain (voir carte de compétence ci-contre) :

Le S.I.A du Haut Lunain créé le 30 mai 1986 par les communes de Blennes, Chevry-en-Sereine et Vaux-sur-Lunain. La commune de Lorrez-le-Bocage puis celle de Paley y ont adhérées le 10 juillet 1987.

Le S.I.A du Bas Lunain, créé le 18 avril 1991, associe les communes de Nanteau-sur-Lunain, Treuzy-Levelay, Nonville, Villemer, et Episy (3075 habitants).

Ces syndicats ont pour objet l’aménagement et l’entretien du Lunain sur le territoire des communes adhérentes.

Un arrêté préfectoral du 17 avril 1989 déclara d’intérêt général les travaux envisagés par le Syndicat Intercommunal d’Aménagement du Haut Lunain sur le territoire des 5 communes adhérentes. Puis, un second arrêté de la même date créa une servitude de libre passage sur les berges du Lunain sur le territoire de ces mêmes communes. Ces arrêtés ont été pris à la suite des enquêtes publiques déroulées du 13 février au 4 mars 1989.

De même, les travaux d’aménagement du Syndicat du Bas Lunain ont été déclarés d’intérêt général par arrêté n°92/DDAF/HY/390 après enquête publique n°92/DDAF/HY/056. Toutefois, aucune servitude de libre passage n’a été instaurée sur les rives du Bas Lunain..

Les travaux ont été réalisés en 1989-1990 pour la partie amont sur environ 14 km de rivière et de 1992 à 1994 pour le Lunain aval sur 22 km environ. Les travaux d'aménagement du SIA du Bas Lunain sont consignés dans le tableau ci-après.

De Paley à Petit Moulin, le Lunain a fait l'objet d'un aménagement piscicole visant à la réimplantation de la truite fario. Des frayères ont été reconstituées par le déversement de graviers et des blocs ont été déposés afin d'offrir un plus grand nombre d'abris à la population piscicole. Cet aménagement a été très réussi comme en témoigne le rapport de S. Lamarche, chef de brigade au Conseil Supérieur de la Pêche (nov. 1993). De tels aménagements ont été effectués pour le Lunain aval sur les communes de Nonville et Treuzy-Levelay.

Historique de l’aménagement du Lunain

par le S.I.A du Bas Lunain

Année de Tranche Lieu Détail des travaux programmation

Rétablissement de la libre circulation 1992 1ère de Nanteau-sur-Lunain à des eaux par : Episy - curage localisé - enlèvement des embâcles - restructuration des bras de liaison - traitement de la végétation rivulaire (débroussaillage, élagage des branches basses ...)

Restauration des ouvrages d’art 1994 2ème Nanteau-sur-Lunain - restauration du muret aval du pont

Treuzy-Levelay - restauration de 2 déversoirs et du vannage en amont du moulin du Buisson - restauration des perrés du pont de Launoy

Villemer - création d’un déversoir en amont du moulin de Coignet

Episy - restauration de la vanne de décharge amont de la pisciculture de Grattereau - réfection des maçonneries de la retenue du moulin d’Episy

Nonville - aménagement pisicole - réfection du soubassement du pont

HISTORIQUE DE L'ENTRETIEN

1998 secteur n°1 : Nanteau-sur-Lunain, de la limite amont de la commune à l’aval du château (confluence «canal»/Lunain), soit un linéaire total de 3600 m.

1999 secteur n°2 : de Nanteau-sur-Lunain (confluence «canal»/Lunain) à Nonville (CD 38), soit un linéaire total de 3700 m.

2000 secteur n°3 : à Nonville, du CD 38 au moulin de la Coutière, soit un linéaire total de 4450 m.

2001 aucune intervention.

2002 secteur n°4 : de Nonville (moulin de la Coutière) à Cugny (route de Villeron), soit un linéaire total de 4000 m.

2003 secteur n°5 : de Cugny (route de Villeron) à Episy (confluence avec le Loing), soit un linéaire total de 3000 m.

PRINCIPE DE L’ENTRETIEN

L’objectif de l’entretien est de maintenir le cours d’eau en bon état par l’exécution de travaux légers tels que définis dans l’actuel Code de l’Environnement :

Art. L.215-14 – Sans préjudice des articles 556 et 557 du code civil et des dispositions des Chapitres 1 er , II, IV, VI et VII du présent titre, le propriétaire riverain est tenu à un curage régulier pour rétablir le cours d’eau dans sa largeur et sa profondeur naturelles, à l’entretien de la rive par élagage et recépage de la végétation arborée et à l’enlèvement des embâcles et débris, flottants ou non, afin de maintenir l’écoulement naturel des eaux, d’assurer la bonne tenue des berges et de préserver la faune et la flore dans le respect du bon fonctionnement des écosystèmes aquatiques.

Le but de l'entretien est d'assurer au moindre coût la pérennité des travaux de restauration déjà réalisés. Bien que l'aspect hydraulique soit prioritaire, les travaux d'entretien prendront en considération les aspects paysager et piscicole.

L'entretien régulier du cours d’eau sera donc traité, dans le détail, de la manière suivante :

nettoyage du lit de la rivière par enlèvement des embâcles et curage localisé aux zones les plus envasées,

entretien de la végétation des rives par : - débroussaillage des talus de berges, - élagage des haies, des branches basses des arbres sains, gênant l’écoulement des plus hautes eaux, - tronçonnage des arbres morts risquant de basculer dans le lit de la rivière, - recépage des jeunes pousses et des anciennes souches ayant rejeté en haut de berge, afin de sélectionner les meilleurs tiges, de façon à redonner un cordon végétalisé le long de la rivière.

Tous les produits provenant du débroussaillage, déboisage et de l'enlèvement d'embâcles, tels que houppiers, branches et bois d'un diamètre inférieur à 10 cm seront brûlés. Les arbres seront coupés en grumes et mis en dépôt sur la parcelle à 4 mètres minimum de la berge.

Dispositions pratiques

Afin de faciliter le bon déroulement des travaux, les riverains sont tenus de permettre le libre passage des engins mécaniques servant aux opérations de curage et de débroussaillage et ce dans la limite d’une largeur de 6 m comptée à partir de la crête de la berge.

Sur ce passage, toute élévation de clôture, toute nouvelle plantation devra avoir été autorisée, au préalable, par le Président du syndicat. En cas d’impossibilité de passage, le syndicat se réserve le droit de demander la réalisation des travaux par le riverain, en application de l’article L 215-14 du Code de l’Environnement (voir ci-dessus) .

PROGRAMME PLURIANNEL D’ENTRETIEN

1) Définition des secteurs

En général, le retour d’entretien sur un même secteur ne doit pas excéder 5 années afin de ne pas assumer de lourds travaux de végétation. Compte-tenu du linéaire à entretenir (19 km environ) et de la fréquence de passage (5 ans), un linéaire moyen de 3,8 km doit être programmé chaque année.

Le précédent découpage, basé sur ce principe, ayant donné entière satisfaction, aucune modification n’a été apporté à celui-ci, ainsi :

secteur n°1 Nanteau-sur-Lunain, de la limite amont de la commune à l’aval du château (confluence «canal»/Lunain), soit un linéaire total de 3600 m.

secteur n°2 de Nanteau-sur-Lunain (confluence «canal»/Lunain) à Nonville (CD 38), soit un linéaire total de 3700 m.

secteur n°3 à Nonville, du CD 38 au moulin de la Coutière, soit un linéaire total de 4450 m.

secteur n°4 de Nonville (moulin de la Coutière) à Cugny (route De Villeron), soit un linéaire total de 4000 m.

secteur n°5 de Cugny (route de Villeron) à Episy (confluence avec le Loing), soit un linéaire total de 3000 m.

Ces secteurs sont schématisés sur la carte ci-contre.

2) Estimation du coût d’entretien

En référence à des chantiers analogues et en tenant compte de la diversité des faciès (agricole, mi-agricole/mi-boisé, boisé), le coût moyen d’intervention est estimé à :

2,80 euros HT / ml de rivière

Par ailleurs, il convient de budgétiser chaque année une somme supplémentaire afin de faire face aux imprévus.

DEVIS ESTIMATIF (moyenne annuelle)

N° de Nature des travaux Quantité Unité Prix Montant l’article unitaire (€) (€)

1 Entretien des berges et du lit de la rivière 3800 m 2,8 10.640 sur le secteur annuel (1/5 du linéaire).

2 Divers et imprévus. Forfait 2.500

13.140 € Total H.T

2.575,44 € T.V.A 19,6 %

TOTAL T.T.C 15.715,44 €

arrondi à la somme de 15.000 euros

Remarque : Dans la mesure où aucune modification notable ne serait apportée à ce programme pluriannuel (nature et mode de financement des travaux), il sera reconduit sous réserve de l’accord des communes adhérentes au syndicat.

MODE DE FINANCEMENT

Le plan de financement est établi comme suit :

Subvention de l’Agence de l’Eau Seine Normandie 6.000 euros (40% du montant TTC)

Subvention du Conseil Général 3.000 euros (20% du montant TTC)

Autofinancement du Syndicat 6.000 euros (le solde)

CONSEIL GENERAL de SEINE et MARNE DIRECTION DE L’EAU et de l’ENVIRONNEMENT 145, quai Voltaire 77190 DAMMARIE LES LYS Equipe Départementale d’ Assistance Technique à l’ Entretien des Rivières Maurice PIROU 01.64.14.76.43 Juin 2004