“Territoire Européen de la Culture” Edouard David « Il faut relancer l’agriculture » L’auberge du Coustet Saint-Léger pratique

Edouard David a été élu maire de Saint- de susciter de nouvelles vocations chez les « véritable complexe d’accueil » Le petit territoire montagneux est constitué Léger en 1983 après avoir œuvré pour sa jeunes en créant sur le territoire les condi- d'un cirque dominant le vallon Est/ouest ; commune au sein du conseil municipal tions optimales pour développer une agri- de La Vignasses, le Riou petit affluent du depuis 1971. Certainement très influencé culture de montagne (maraîchage bio, par ; la vallée du Var limite à l'ouest; au nord par le parcours glo- exemple). A noter Tête de La Faye (1 177 m) et contreforts de Saint-Léger rieux de sa tante que ce bassin sert la Tête de Pibossan (1 618 m); à l'est brèche du col de Saint-Léger (1 070 m); au sud Zoé David, premiè- également de réser- …entre tradition et modernité crête de la Lette (1 518 m). re femme du dépar- ve incendie puisque L'accès au village se fait par la route pitto- 3 tement à être élue 600 m sont réser- resque du col Saint-Léger venant de Puget- maire. Depuis le vés aux hélico- Théniers. début de son man- ptères intervenant dat, la municipalité sur des feux alen- en place a engagé tours. Principales festivités* la commune dans Premier week-end d'août : la voie d’un renou- La liaison St- Célébration de la fête patronale de la St Jacques. veau ancré dans le Léger -Daluis respect des tradi- Ce qui n’était Tout au long de l’année : tions. « Dès le qu’une piste, des journées à thème sont organisée, notamment autour du Pain et de sa fabri- L'auberge communale du Coustet, classée Logis de , propose cation (la fête du pain : le pain est pétri à la main dans la "mastre", on rallume départ, la priorité a proche du chemin une cuisine traditionnelle, possède 7 chambres confortables et un le four à bois communal, et on cuit le pain à l'ancienne ; moisson à la faucille ; été mise sur le muletier dans les gîte d'étape de 24 lits en deux dortoirs pour les groupes et les ran- foulage du blé avec des chevaux) développement des années 1970 est donneurs. * De nombreuses animations sont organisées toute l’année. structures d’accueil aujourd’hui une 4 apparte- afin de favoriser le tourisme. Aujourd’hui, route goudronnée sur la partie de la com- ments la commune affiche, au sein même du vil- mune de Saint-Léger permettant un meublés lage, une capacité d’accueil, optimisée à désenclavement du village répondant louables à travers la création d’un hôtel communal, aussi bien à un développement touris- la semaine. Si l’on en croit, Nicole des appartements et Sprenberg, c’est mission réussie pour des gîtes (24 lits). Jean-Louis Ambaud, gérant du com- Parallèlement à cette plexe d’accueil. « Il est parvenu à préoccupation, la recréer l’ambiance conviviale que j’ai municipalité ne perd connue dans mon enfance à pas de vue la vocation l’époque où ma famille était propriétaire des lieux », explique la petite-fille Coste. Le lieu est également une vitrine de la haute technologie offrant la possibilité aux personnes première de son villa- hébergées de profiter d’une communication internet haut débit puisque le village s’est récem- ge : l’agriculture. Afin ment équipé d’une liaison Wifi. de retrouver cette tra- dition, a été réalisé en 2005 un bassin d’irri- A la découverte de Saint-Léger Informations pratiques gation d’une capacité Parce que le tourisme vert se développe, te de son environnement (sources sulfu- Maire : Edouard David de 2400m3. « Aujourd’hui la commune tique d’envergure qu’à un impératif de il est nécessaire d’entretenir les espaces reuses). L’édition d’un topo guide s’ins- Mairie Village Saint-Léger : 06260 Saint-Léger compte malgré son petit territoire, une sécurité. « Cette liaison assurant une ruraux et fores- crit dans cette trentaine d’hectares irrigables et exploi- communication routière entre les deux tiers pour satisfai- démarche d’ac- Tél/Fax : 04 93 05 10 00 tables à proximité du village ». L’idée est vallées est primordiale car elle permet de re les attentes des compagnement à E-mail : [email protected] finaliser un circuit touris- nouvelles popula- travers la création tique Cians-Daluis, mais tions saisonnières. de trois chemins de également de sortir d’une Ainsi, après de découverte (Léo, Auberge du Coustet : 04 93 05 11 90 situation de cul de sac, pré- nombreux et Caprix et Tétra), Écomusée : 04 93 05 07 38 judiciable notamment pour importants amé- pour que chacun E-mail : [email protected] nagements en puisse mieux des raisons de sécurité», Site Internet : www.ecomusee-roudoule.fr précise le maire rappelant forêt communale, apprécier le monde la crue de 1994, obligeant pour préparer son rural, la forêt, la Maison de Pays : 04 93 05 05 05 avenir (piste d’ac- faune et la flore les gens du haut var a Site Internet : www.provence-val-dazur.com Photos : DR -Septembre 2005 cès, plantation de plusieurs milliers (forêt de pins et de hêtres) de la commu- emprunter cette voie pour d’arbres), Saint-Léger souhaite désor- ne. Ce guide est disponible à l’auberge s’échapper. mais amener les visiteurs à la découver- du Coustet. Un village agricole Honoré de la médaille des justes Arthur Douhet, “Saint-Léger, havre de tranquilité” Le patrimoine bâti Situé entre la vallée du Var et la vallée de la Accessible uniquement par une petite route gée durant cette période critique de l’organi- Jeune doyen du village, Arthur Douhet est né à Roudoule, Saint-Léger, perché à 1000 mètres se terminant en cul de sac, l’entrée du village sation de la vie du village. Ne pouvant révéler Saint-Léger en 1927, comme ses deux parents avant Eglise Saint-Jacques le Majeur d’altitude, est un petit village étalé sur 461 était gardée pendant la seconde guerre mon- aux instances départementales et cantonales lui, perpétuant ainsi la tradition familiale. Cet enfant L’édifice date du XII ème siècle et XVI°. En 1717 alors hectares à flanc de coteau, proche des diale par le pont la présence de du pays est revenu à Saint-Léger pour y goûter une que l’église paroissiale menace de tomber en ruine, sa Gorges de Daluis. Entouré de prairies, de suspendu. Si plus de trente retraite paisible après avoir travailler de longues voûte et sa nef sont réparées grâce à la générosité d’un forêts de pins et de hêtres, Saint-Léger est bien que la gar- personnes sup- années dans le milieu hospitalier de la région. « A Saint-Léger on y est bien, le pays est joli, la nature bourgeois du pays, Raphaël Douhet qui prend alors à sa situé dans un environnement verdoyant nison alleman- plémentaires de en poste à sans risque, elle me plaît et en plus on vit en famille ». charge la totalité des travaux. L’église conserve de magnifique, propice à un tourisme naturel Puget-Théniers prit l’initiative cette époque une chaire en plâtre. Rénovée et crépie en de qualité. Saint-Léger, inhabité en 1471, est depuis 1943, de falsifier les 1963, la belle petite église de style roman rustique, res- actuellement peuplé de 68 Saint Légeois et n’osa jamais le coupons desti- Un Saint-Jacques patriotique et Rupublicain taurée à nouveau en 1999, propose une exposition per- situe son développement entre tradition et franchir de peur nés à l’autorisa- manente de reproductions photographiques de modernité. C’est un des rares villages où La statue du saint patron des lieux à l’écharpe tricolore pro- de ne plus reve- tion de mouture retables de Bréa en association avec l’Ecomusée de La l'agriculture est encore bien présente. Une vient du prieuré de Saint-Léger, dont les biens sont nationa- nir. Bénéficiant de grain (les Roudoule. La clé est disponible à l’auberge du Coustet. identité réaffirmée à l’entrée du village à lisés et mis aux enchères en 1795. Le prieur devient alors de sa situation quantités de fonctionnaire en prêtant serment à la République, et reçoit un travers l’exposition de vieux outils agricoles. d’enclave géographique, Saint-Léger devient farine étaient alors distribuées en fonction du appointement de l’Etat pour l’exercice de son ministère. Deux durant cette période, un lieu d’asile pour des nombre de personne vivant au foyer). De leur versions viennent expliquer l’écharpe tricolore passée à la populations juives, sémites ainsi que des per- côté les villageois pratiquaient l’abattage statue du Saint patron du village, Saint-Jacques. Est-ce un L’Escolo sonnes persécutées en raison de leurs opi- clandestin tandis que les meuniers faisaient témoignage de l’attachement des villageois au sentiment L'Écomusée a été fondé en 1986 dans le villa- Un passé mouvementé nions politiques. Cette action de sauvegarde fonctionnaient le moulin la nuit pour nourrir révolutionnaire et républicain ou un témoignage patriotique ge de Puget-Rostang par une bande d'amis prit, en dépit des risques encourus par les la population. Jusqu'en 1760, date du Traité de Turin, la vallée de français pendant la période sarde jusqu’en 1860. Cette cou- soucieux de conserver le patrimoine culturel habitants et des sacrifices engendrés, un la Roudoule et St Léger, en frontière de la Savoie, tume unique en France a été maintenue a travers les âges. du Pays de la Roudoule, et réunit aujourd'hui caractère spontané mobilisant l’ensemble des appartiennent à la France et font partie de la sept villages, dont Saint-Léger. Au cœur du vil- villageois. En 1989, les réfugiés présents à Provence. Le 24 mars 1760, St Léger revient au lage, le musée de « l’Escolo » abrite une Saint-Léger durant cette période ont rendu Comté de , possession du Roi de Piémont- Village de tolérance exposition permanente. On peut y voir reconstituée une classe du début du XXème siècle, hommage au dévouement de l’ensemble de Sardaigne. Les gens continuent néanmoins à par- Le buste de la Marianne trône à la Mairie tan- avec tous les objets utilisés à l'époque, depuis les pupitres aux stylos plumes, en passant la population du village en faisant décerner ler le Provençal, même si le village est devenu dis que la Vierge à l’enfant orne l’église par les cahiers et les blouses d'écolier. Ce matériel a été rapporté par des anciens élèves l’une des plus hautes distinctions de l’Etat "savoyard et sarde". De 1793 à 1814, St Léger paroissiale. Ces deux statues noires ont été et instituteurs ayant fréquenté l’école communale du village, fermée en 1974. En parallè- d’Israël, la médaille des Juste, à Madame Zoé redevient français... puis sarde de 1814 à 1860 ! réalisées et offertes à la commune par le, une exposition pédagogique renseigne également le visiteur sur l'histoire et la vie quo- David, à l’époque secrétaire de mairie, char- En 1860, par référendum, les 38 votants inscrits à Marguerite Grosco, réfugiée avec ses parents tidienne dans ce village de montagne exposant à ce titre de nombreux objets faisant réfé- St Léger votent à l'unanimité le "oui" pour le rat- pendant la guerre à Saint-Léger. Ces deux rence plus particulièrement au travail forestier et agricole en particulier aux moutons. tachement à la France. symboles sont l’expression d’un sentiment Cette salle d’exposition donne sur la terrasse de l’auberge. En 1823, des bornes sont placées tout le long de la Trois hommes et un chambis fort de tolérance. frontière ; elles séparent aujourd'hui les Alpes de Le chambis, c’est cette pièce de bois tordu à chaud Haute-Provence et les Alpes-Maritimes. Celle située sur la commune de Saint-Léger se trou- La stèle de 1875 en V renversé, qui maintient la sonnaille au cou des ve près d'une balise des chemins de randonnée autour de St Léger, en haut de laquelle on brebis. Charles Aillaud utilise principalement du bois reconnaît le sanglier Léo ! L'original de cette borne se trouve au pied de l'escalier de la mai- Située place de l’église, cette stèle provient d’une croix de cytise aubour (Cet arbre à grandes grappes de rie. Ce passé mouvementé explique une curiosité administrative : le village de St Léger du jubilé, qui était placée dans l’ancien cimetière. fleurs jaunes peut atteindre une dizaine de mètres appartient aux Alpes-Maritimes, alors que sa forêt communale, sur le massif en face, est L’iconographie représente certains instruments de la pas- mais buissonne si le terrain est défavorable. Ses située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence ! sion du Christ, qui sont traditionnellement, le marteau, feuilles sont composées de trois folioles, velues et les clous, la lance, le bâton, l’éponge, les tenailles, les glauques en dessous) coupé de préférence à la lune mains, l’échelle, les verges et la couronne d’épines sou- vieille pour éviter que le bois ne se mite. Autrefois, vent placés aux côtés d’objets rappelant les épisodes Une Coseigneurie avec Daluis les fabricants de Chambis débitaient les planchettes ayant précédé la passion. de cytise à la hachette avant de les reprendre à la plane. Aujourd’hui ils utilisent une scie. « La première mention du castrum « Santi malgré le dépeuplement de Saint-Léger en Les planchettes de cytise sont alors mises à tremper dans un cuvier, dans une eau à ébulli- Laugerii date de 1262. La commanderie 1471, du notamment aux nombreuses tion pendant une vingtaine de minute pour les ramollir ». La hospitalière de La Croix-Sur-Roudoule cite résurgences de la grande peste de 1348. Si forme en U évasée est donnée de manière très simple. Le four à pain rénové Saint-Léger comme l’une des propriétés de l’Ordre conserve ses droits, les seigneurs Charles Aillaud plie la planchette sur son genou, protégé par l’Ordre. Les terres sont partagées en cosei- locaux concèdent les leurs au prévôt de une vielle couverture de « mieja lana ». Au lieu de ligaturer L’ancien four communal situé au cœur du village gneurie avec le seigneur de Daluis. Ils se Glandèves en 1585, puis au seigneur de la forme avec du fil de fer, il a conçu un système qui permet a été rénové pour animer la fête du pain annuel- répartissent les droits de haute, de moyen- Daluis, René de Castellane et à ses descen- à la fois de cintrer le bois et de le maintenir en forme. Un fois le et d’autres manifestations. A l’occasion de ces ne et de basse justice ainsi que les droit dants de la fin du XVIè siècle à 1670. Le fief le U mis en place, un deuxième homme recourbe les deux rendez-vous festifs, ce four à bois ancestral est banaux sur le four et le moulin. Saint-Léger appartient ensuite au seigneur de La extrémités au moyen d’une clef, de fabrication artisanale, for- rallumé pour cuire le pain, tartes, rôtis à l’ancien- a été probablement établi pour contrôler Gaude, Claude Villeneuve puis à Antoine mant ainsi les ailes. Un troisième plante deux taquets de fer ne…Une exposition permanente des anciens l’un des axes principaux de communication Gaston Achardan-Achiardi en 1783. pour conserver la forme définitive. Les chambis seront ainsi outils utilisés de la moisson à la fabrication du pain y est présentée. La clé est disponible à vers Daluis. La coseigneurie se maintient maintenus une semaine. Quelques vues de Saint-Léger l’auberge du Coustet.