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58 ANNÉE – Nº 17750 – 1,20 ¤ – FRANCE MÉTROPOLITAINE --- MARDI 19 FÉVRIER 2002 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI
0123 éCONOMIE Faut-il mettre Enquête : l’antisémitisme en France les Etats Y A-T-IL un regain d’antisémitis- f La communauté en faillite ? me en France ? La question est posée depuis décembre 2001 avec juive s’alarme d’un la divulgation par le Conseil repré- sentatif des institutions juives de regain des agressions EMPLOI France (CRIF) de statistiques alar- mantes faisant état d’une multipli- antisémites PRÉSIDENTIELLE cation d’actes antijuifs. Notre enquête à Sarcelles (Val-d’Oise) et f Notre reportage à Jospin : une semaine dans le 19e arrondissement de pour passer de premier Paris décrit le malaise de la com- Sarcelles et à Paris munauté juive, notamment dans ministre à candidat p. 6 ses milieux religieux, qui prend f Les associations MÉDECINS peur devant des actes d’hostilité qui, ces derniers mois, ont été jus- font état d’une qu’à des incendies de synagogues. Leur coordination Des responsables communautai- « libération » de la appelle à manifester res, des élus et des militants antira- cistes constatent une « libération » parole antijuive le 10 mars p. 10 de la parole antijuive. Mais si cer- PROCHE-ORIENT tains s’alarment de la résurgence f Sur Internet, des d’un antisémitisme latent, d’autres insistent sur les répercussions du propos racistes en Les partisans d’un conflit au Proche-Orient. Une péti- « autre Israël » contre tion signée par des scientifiques tout genre la guerre de Sharon p. 2 s’inquiète des retombées de ces événements sur les rapports entre Lire pages 8 et 9 PROCÈS MILOSEVIC Juifs et Arabes en France. et le « Kiosque » page 15 Ces victimes ’ devenues témoins L’offensive des quotidiens gratuits sous haute protection. p. 14 UNE RÉVOLUTION dans la pres- lundi à Marseille n’a, en revanche, Enquête se quotidienne : alors qu’ils existent pas vu le jour. Une quarantaine Le biathlète norvégien ENTREPRISES dans de nombreux pays européens, d’ouvriers du Livre ont empêché sa les quotidiens gratuits d’information distribution. De son côté, le quoti- collectionne les médailles d’or Le développement ont fait leur apparition lundi dien régional La Provence (Hachette 18 février en France, à Paris et à Mar- Filipacchi Médias) a mis à exécution durable, mode seille. Dans la capitale, le groupe sué- son projet de contre-attaque, en ou réelle prise dois Metro, à l’origine du concept, a créant son propre gratuit, Marseille- finalement réussi à lancer son jour- plus. Financé exclusivement par la de conscience ? p. 18 nal, en défiant le Syndicat du livre publicité, ce type de presse, compo- CGT, hostile au projet. Le titre, qui sée d’articles très courts et de photos International...... 2 Entreprises ...... 18 Union européenne.... 5 Emploi-Annonces ... 20 devait initialement être imprimé sur couleur, risque de nuire avant tout France...... 6 Communication...... 21 les rotatives de France Soir, a été tiré aux journaux payants en difficulté. Société...... 8 Marchés...... 22 à plus de 160 000 exemplaires au Carnet...... 12 Aujourd’hui...... 24 Luxembourg puis acheminé dans la Lire page 21, le point de vue Abonnements ...... 12 Météorologie-Jeux... 28 Régions...... 13 Culture ...... 29 nuit vers la capitale. Le journal que de Michel Diard page 16 Horizons...... 14 Radio-Télévision...... 33 le groupe suédois comptait lancer et notre éditorial page 17 Un parti néonazi allemand doit sa survie à des agents de la police infiltrés LE NORVÉGIEN Ole Einar Björndalen (photo) est demeuré intou- BERLIN devaient entendre leurs premiers témoins le accuse le gouvernement d’avoir bâclé le dos- chable lors de l’épreuve de poursuite de biathlon disputée sur de notre correspondant 5 février. Mais deux semaines avant l’audience sier. La température montant, Ludwig Stiegler, 12,5 kilomètres. Sacré champion olympique pour la troisième fois à Tout chrétien-démocrate qu’il soit, Peter ils s’aperçurent que l’un des principaux d’entre vice-président du groupe parlementaire social- Salt Lake City, l’athlète de 28 ans a su résister aux assauts de Müller, ministre-président de la Sarre, connaît eux, Wolfgang Frenz, responsable du NPD en démocrate au Bundestag, a, à son tour, répli- Raphaël Poirée. Le Français a quand même pu se hisser à la deuxiè- son Karl Marx. « Mieux vaut une fin effroyable Rhénanie-du-Nord-Westphalie, et connu pour qué en accusant la droite d’être l’héritière de me marche du podium et espère que ce succès est une assurance de qu’un effroi sans fin », a-t-il récemment déclaré, ses écrits radicaux, était de longue date un ces partis qui, en 1933, avaient pavé la route à médaille pour l’épreuve du relais masculin qui a lieu mercredi. La paraphrasant le philosophe et suggérant qu’il informateur, sinon plus, de la police. L’examen Hitler. Sommé de démissionner, il a répondu 26e journée du championnat de France de football et la petite victoi- valait mieux arrêter au plus tôt la procédure d’in- de l’affaire fut aussitôt renvoyé. en réitérant ses accusations. re du XV de France face aux pays de Galles dans le Tournoi des six terdiction ouverte contre le Parti national-démo- Depuis, les magistrats sont allés de surprise Désormais, l’avenir de la procédure paraît nations complètent nos pages « Sports ». Lire pages 24 à 27
crate (NPD), formation néonazie qui compte en surprise, constatant que le dossier était truf- pour le moins incertaine, ce qui fait bien l’affai- / quelque 6 500 membres. Non pas qu’il ait à l’en- fé de discours incendiaires proférés par des res- re de ces responsables de la police qui esti- contre du NPD la moindre sollicitude, mais, com- ponsables néonazis qui étaient autant de maient qu’interdire le NPD rendrait sa sur- me d’autres politiciens allemands, Peter Müller « sous-marins ». Vendredi, le chef du Syndicat veillance plus difficile. Paradoxalement, le NPD en est à se dire que l’affaire est si mal engagée de la police du Bade-Wurtemberg, Dieter Ber- pourrait devoir sa survie à ceux-là mêmes qui qu’il vaut mieux tout arrêter et repartir de zéro. berich, a confirmé que, selon ses informations, étaient chargés de le surveiller. Pour ne pas atti- En janvier 2001, après une série d’agressions plusieurs déclarations attribuées au NPD rer le soupçon et monter dans la hiérarchie du racistes perpétrées par des militants d’extrê- étaient en réalité de la plume d’agents infil- parti, les infiltrés ont mis en route une procédu- me droite, le Bundestag, bientôt imité par le trés. Au dernier pointage, le dossier comporte- re d’interdiction par des déclarations tonitruan- gouvernement puis par la Chambre des Etats rait les travaux d’une bonne dizaine de ces col- tes. Mais comme ce sont des policiers qui les (Bundesrat), avait déposé auprès de la Cour laborateurs très spéciaux. Et rien n’indique ont faites, la justice se retrouve ligotée, impuis- constitutionnelle de Karlsruhe une demande que le décompte soit complet en dépit des sante à les utiliser à son profit. Conclusion : les d’interdiction du NPD avec, à l’appui, un dos- démentis du ministre de l’intérieur, Otto infiltrés constituent la police d’assurance du sier contenant les déclarations de plusieurs res- Schily, et de ses services qui, chaque fois, ont NPD, qui a tout intérêt à n’en jamais manquer. ponsables du NPD contraires aux principes de été contredits par de nouveaux comptages. la Constitution allemande. Les magistrats Il n’en a pas fallu plus pour que l’opposition Georges Marion a Palmarès La vraie figure du patinage artistique
LES FRANÇAIS ont le chic pour Fédération internationale de pati- Marie-Reine Le Gougne, c’est la osé à la se fourrer dans des situations pas nage (ISU). Pouvez-vous être plus seule chose dont on soit à peu près possibles. Lors des Jeux de Sydney, précis, lui a-t-il été demandé. «Ily sûr, a craqué, et a reconnu avoir Berlinale en 2000, Marie-José Pérec avait a des choses que je ne peux pas subi des pressions multiples. Parce réussi à attirer l’attention sur elle dire », a été sa seule réponse. Deux que nous sommes aux Jeux olympi- en quittant précipitamment l’Aus- jours plus tôt, le comité olympique ques, caisse de résonance sans équi- tralie avant même d’avoir bouclé canadien avait annoncé qu’il comp- valent. Parce que ceux-ci se dérou- un tour de piste. A Salt Lake City, tait déposer un appel auprès de lent en Amérique du Nord et que c’est une juge française de patina- l’ISU. Sur la base de faits avérés ? des athlètes canadiens sont concer- ge artistique, Marie- Reine Le Gou- « Non, de soupçons », avait répon- nés. Parce que les médias améri- gne, qui monopolise l’attention du son président. cains et canadiens se sont emparés des médias. Des soupçons, des rumeurs, des de cette affaire avec toute leur puis- Que lui reproche-t-on ? Elle se pressions, des tentatives de mani- sance de feu, après avoir décidé – serait conduite de façon « impro- pulation : bienvenue dans le mon- au nom, sans doute, de la préféren- pre » et n’aurait pas permis que de merveilleux du patinage ! Le ce continentale, car les considéra- l’épreuve de couples, enlevée par feuilleton auquel on assiste depuis tions techniques n’ont pas été pri- UN DÉBUTANT, l’Anglais les Russes Elena Berezhnaïa et lundi 11 février ne fait que repren- ses en compte – que le couple cana- Paul Greengrass, et un Anton Sikharulidze, devant les dre les ingrédients de bien des polé- dien avait été spolié. cinéaste hors norme, le Japo- Canadiens Jamie Salé et David Pel- miques précédentes, qui n’ont pas nais Hayao Miyazaki, ont été letier, soit jugée de façon équita- connu le retentissement de celle-ci. Gilles van Kote couronnés au Festival de ble, a affirmé, vendredi 15 janvier, Pourquoi cela se passe-t-il diffé- Berlin. Lire page 29 Ottavio Cinquanta, président de la remment à Salt Lake ? Parce que Lire la suite page 17 /
Afrique CFA 1000 F CFA, Algérie 35 DA, Allemagne 1,50 ¤, Antilles-Guyane 1,50 ¤, Autriche 1,50 ¤, Belgique 1,20 ¤, Canada 2,50 $, Danemark 15 KRD, Espagne 1,50 ¤, Finlande 2,00 ¤, Grande-Bretagne 1 £, Grèce 1,50 ¤, Irlande 1,50 ¤, Italie 1,50 ¤,Luxembourg 1,20 ¤, Maroc 10 DH, Norvège 16 KRN, Pays-Bas 1,50 ¤, Portugal cont. 1,50 ¤, Réunion 1,50 ¤, Suède 16 KRS, Suisse 2,40 FS, Tunisie 1,5 DT, USA (NY) 2 $, USA (others) 2,50 $. 2/LE MONDE/MARDI 19 FÉVRIER 2002 INTERNATIONAL proche-orient
Les militaires israéliens ont subi une série de revers mier - commis dans une colonie chargée des infiltrations en territoire autonome pales- au , qui a réuni, samedi, plu- qui font dire à certains commentateurs que la métho- depuis le début de l’Intifada a tué, samedi 16 février, tinien avait été tué accidentellement et un char d’as- sieurs milliers de manifestants à Tel-Aviv pour récla- de forte du premier ministre, Ariel Sharon, face aux deux adolescents et blessé une trentaine d’autres saut Merkava-3 avait sauté sur une - mer la « fin des occupations » israéliennes dans les Palestiniens mène peut-être à une . Le pre- Israéliens. Auparavant, un chef de l’unité de Tsahal dans une embuscade. Ces revers redonnent vie territoires et la création d’un Etat palestinien. En Israël, la confusion de la situation militaire alimente le doute Tsahal a enregistré ces derniers jours, face aux Palestiniens, plusieurs coups durs qui amènent des commentateurs à évoquer une impasse dans la politique du premier ministre, Ariel Sharon. Par contrecoup, le mouvement pacifiste israélien paraît regagner en énergie
JÉRUSALEM proximité d’une pizzeria, tuant que, l’officier avait été tué par l’ef- roquettes lancées depuis environ vernement, Raanan Gissin, a enfin sions décidées à Gaza en riposte aux de notre correspondant deux adolescents et blessant très fondrement d’un mur dans une mai- un an, principalement dans les colo- mis en cause les responsables pales- tirs des premières roquettes Qas- Un attentat a été déjoué en Israël, gravement une trentaine d’autres son qu’un bulldozer israélien était nies de la bande de Gaza, ces revers tiniens en indiquant que « l’Autori- sam-2, le 10 janvier. Dimanche dimanche 17 février, à proximité personnes. Il s’agissait du premier en train de raser. Dimanche, la ont particulièrement frappé l’opi- té palestinienne doit comprendre matin, le rédacteur en chef du Maa- d’une base militaire située près de la attentat-suicide jamais commis presse israélienne a révélé que des nion publique israélienne. « Israël : qu’à partir de maintenant, il n’y riv, Amnon Danker, déplorait cette ville de Hadera, au nord de Tel- dans une colonie depuis le début protections spéciales qui auraient c’est la guerre », a ainsi titré en pre- aura plus d’impunité pour ceux qui « succession de rounds de boxe qui Aviv. La police israélienne avait arrê- de l’Intifada. permis au blindé de résister à la mière page le quotidien israélien seraient activement impliqués dans commence à apparaître comme une té pour un contrôle de routine un Ces nouvelles attaques sont sur- charge d’explosifs avaient été reti- Maariv, dimanche. Comme en des activités terroristes. Si nous trou- impasse » : « on ne peut pas conti- véhicule dont a surgi un homme venues après deux revers enregis- rées pour lui permettre de manœu- écho, le premier ministre israélien, vons des éléments directs menant à nuer comme cela », assurait-il. armé, qui a ouvert le feu sur les poli- trés par l’armée israélienne dans les vrer plus facilement sur les terrains Ariel Sharon, a déclaré dimanche [Yasser Arafat], cela devra être pris Egalement critique, le chroni- ciers. Ces derniers l’ont abattu territoires palestiniens : la destruc- sablonneux de Gaza. Trois servants matin qu’« Israël n’a jamais perdu en considération ». queur militaire du Haaretz, Ze’ev avant de prendre en chasse la voitu- tion d’un char d’assaut de type Mer- avaient trouvé la mort dans l’explo- une guerre et gagnera aussi celle que Ce discours martial n’a pas sem- Schiff, a assuré que les derniers re, sans doute piégée, qui a explosé, kava-3, dans la bande de Gaza, au sion du char d’assaut. lui ont déclarée les Palestiniens. blé convaincre les principaux com- mois prouvaient, selon lui, que «le tuant le chauffeur. Cet accrochage cours d’une embuscade, et la mort Nous devrons augmenter la puissan- mentateurs israéliens. Après l’atten- gouvernement Sharon n’a pas de solu- n’a pas fait de victimes israéliennes. accidentelle d’un chef de l’unité « ’ » ce de nos opérations militaires face tat-suicide de Karnei Shomron, le tion militaire au terrorisme et à la vio- La veille, samedi, un attentat-sui- Duvdevan (« cerise » en hébreu), Coïncidant avec une résurgence au terrorisme ». Le ministre de la raid de représailles que les chasseurs lence des Palestiniens », pendant que cide avait été perpétré dans la colo- chargée des infiltrations en terri- d’attentats visant tout particulière- sécurité intérieur, Uzi Landau, a bombardiers F-16 israéliens ont son homologue du Yedioth Aharo- nie israélienne de Karnei Shomron, toire autonome palestinien, redou- ment des cibles militaires ou des précisé que « cette guerre ne s’arrê- mené sur la ville de Naplouse, en Cis- noth, Alex Fisman, évoquait «la située non loin de là, en Cisjorda- tée par les Palestiniens, lors d’une colons et avec les tirs de nouvelles tera pas aujourd’hui ou demain. jordanie, et qui s’est soldé par des minute qui précède la perte de contrô- nie. Un assaillant palestinien avait incursion dans un village de Cisjor- roquettes artisanales fabriquées Nous combattrons le terrorisme et tirs de missiles sur des bâtiments le » de la situation, que vivraient réussi à pénétrer à l’intérieur de la danie. Alors qu’il interrogeait un par le Mouvement de la résistance nous finirons par gagner ». Après la officiels n’a d’ailleurs pas témoigné selon lui les autorités israéliennes. colonie sans éveiller l’attention. Il Palestinien suspecté d’être le res- islamique (Hamas), les Qassam-2, tentative d’attentat déjouée près d’une nouvelle stratégie vis-à-vis de avait fait détonner sa bombe à ponsable local du Djihad islami- d’une portée de tir supérieure aux de Hadera, le porte-parole du gou- Palestiniens, pas plus que les incur- Gilles Paris A Tel-Aviv, les partisans d’un « autre Israël » manifestent en nombre La Qassam-2, roquette
TEL-AVIV « redoutable » ou « rudimentaire » ? de notre envoyée spéciale Les organisateurs de la manifes- JÉRUSALEM par le département d’Etat améri- tation avaient prévu large : des Mettre « fin de notre correspondant cain, dont les critiques avaient pré- banderoles et des pancartes appe- à l’occupation » C’est en janvier qu’est née la Qas- cipité la retraite israélienne. lant à « cesser l’occupation » jon- pour obtenir « la fin sam-2, un an après les premiers tirs Moins de vingt-quatre heures chaient encore le sol de l’immense du terrorisme » : de mortiers artisanaux sur les colo- après cette nouvelle incursion, l’ar- place Rabin de Tel-Aviv, alors des milliers nies israéliennes de la bande de mée israélienne se retire une nouvel- qu’en rangs dispersés les pacifis- de personnes ont Gaza. Le chef d’état-major israé- le fois des localités palestiniennes. tes israéliens quittaient l’endroit manifesté samedi lien Shaul Mofaz évoque un nouvel Le bilan de l’opération est maigre. pour se diriger vers le musée de la soir à Tel-Aviv engin d’une portée de tir de 10 kilo- Les arrestations n’ont pas permis de ville, où les attendaient des res- à l’appel mètres, qui placerait la banlieue de mettre la main sur des activistes du ponsables politiques israéliens et de la plupart Tel Aviv sous le feu du Mouvement palestiniens. des associations de la résistance islamique (Hamas). Sans être le « grand soir » espéré pacifistes du pays. A Beyrouth, un responsable en Raed Salah par les militants, la manifestation exil du Hamas, Moussa Abou organisée, samedi 16 février, à l’ap- Marzouk, affirme que de tels « mis- interdit de voyage pel de la plupart des associations siles » existent. Dans les dernières Le ministère israélien de l’intérieur pacifistes du pays, dont La Paix semaines de janvier, les autorités a annoncé, dimanche 17 février, que maintenant, pour demander la fin israéliennes multiplient les avertis- Raed Salah, le dirigeant du Mouve- de l’occupation des territoires sements : le recours à ces nouvelles ment islamique, principale organisa- palestiniens par Israël constitue armes entraînera des représailles tion musulmane israélienne, n’avait pourtant une bonne surprise pour inédites. Selon la presse israélien- pas le droit de voyager à l’étranger le camp de la paix. Plusieurs mil- ne, le sujet est même évoqué par le pendant six mois. liers de personnes (15 000 selon les pour la paix, un mouvement qui votre peuple qu’Israël, ce n’est pas Pour le reste, les avis divergent. premier ministre Ariel Sharon lors Un ordre signé par le ministre de organisateurs) se sont déplacées de demande la reprise immédiate des uniquement Sharon, Ben Eliezer [le Certains, comme Itai, un trentenai- de sa première rencontre avec trois l’intérieur Eli Yishai précise que la déci- tout le pays en dépit, ou à cause, du négociations entre les deux par- ministre travailliste de la défense] re de Tel-Aviv, défendent un hauts responsables palestiniens, le sion a été prise « sur les conseils du regain de violence de ces derniers ties, Yossi Sarid, tête de file du ou Mofaz [le chef d’état-major]. Il retrait unilatéral d’Israël ; d’autres 30 janvier, à Jérusalem. Shin Beth », le service de sécurité inté- jours. « Depuis l’arrivée d’Ariel Sha- Meretz, l’opposition israélienne y a un autre Israël et il est là », dési- préféreraient un accord négocié. Le 10 février, deux roquettes Qas- rieure israélien. Selon des sources pro- ron [le premier ministre israélien de gauche, Sari Nusseibeh, repré- gnant la foule. Mais tous croient encore en la sam-2 sont tirées depuis la bande ches de ce dernier, Raed Salah est en poste depuis un an], c’est la pre- sentant de l’Organisation de libé- paix. « Sinon, comment vivre dans de Gaza en direction d’un kibboutz soupçonné d’entretenir des liens avec mière fois qu’une manifestation de ration de la Palestine (OLP) à Jéru- ce pays ? », s’interroge une sexagé- du Néguev, sans faire de victimes ni des groupes d’activistes palestiniens. protestation atteint cette ampleur », salem, et Yossi Beilin, ancien S’exprimant en hébreu, M. Nus- naire, arrivée en Israël peu après la de dégâts. Aussitôt, le cabinet de Selon Taoufik Djebarin, représentant se réjouit un participant. La semai- ministre et « colombe » travaillis- seibeh, critiqué dans son propre guerre d’indépendance. sécurité israélien annonce une ripos- du mouvement, Raed Salah a écrit à ne précédente, les mêmes mots te, se sont succédé à la tribune. camp pour ses propos jugés trop Comme un cruel écho à leur te militaire. La création d’une zone- M. Yishai pour demander des explica- d’ordre avaient déjà rassemblé plu- S’adressant à son partenaire pales- conciliants sur le règlement du pro- demande de mettre « fin à l’occu- tampon sous contrôle israélien à tions au sujet de cet ordre. – (Reuters.) sieurs milliers d’Israéliens. tinien, M. Sarid l’a conjuré : blème des réfugiés palestiniens, a pation » pour obtenir « la fin du l’intérieur des territoires palesti- Cofondateurs de la Coalition « Nous vous demandons de dire à pour sa part affirmé que « le che- terrorisme », un attentat-suicide, le niens autonomes est même évo- min vers la paix passe par le retour premier perpétré dans une colo- quée. L’armée israélienne reprend Hamas. Aucune roquette n’a été des réfugiés dans l’Etat de Palestine nie, leur a été annoncé peu avant le contrôle des villages palestiniens découverte au cours de fouilles sys- et par le retour des colons dans le début des déclarations politi- du nord de la bande de Gaza d’où tématiques. Le 14 février, la presse l’Etat d’Israël ». Un discours ques. Deux adolescents ont été auraient été tirées les roquettes. israélienne rend compte des conclu- applaudi par les manifestants. tués à l’entrée d’un centre commer- L’histoire se répète : il y a un an, sions de l’étude des premières Venus de différents horizons cial. A Tel-Aviv, les pacifistes ont un tir de mortier artisanal en direc- roquettes. Le ton a changé. Elles (extrême gauche, gauche, centre, alors observé une minute de silen- tion de la localité de Sderot, en sont jugées désormais rudimentai- juifs, Arabes israéliens), ils se ce « à la mémoire de toutes les victi- Israël, avait entraîné la première res. Depuis, les tirs de Qassam-2 retrouvent au moins sur ces deux mes de l’Intifada ». incursion israélienne en zone auto- sont devenus presque quotidiens. exigences : le retrait des territoires nome palestinienne. Cette opéra- et la création d’un Etat palestinien. Stéphanie Le Bars tion avait été très sévèrement jugée G. P. Il y a un an, les progrès sans suite des négociations de Taba Le journal « Haaretz » a publié le détail des discussions entre Israéliens et Palestiniens
JÉRUSALEM les frontières de l’Etat palestinien à le démantèlement des implanta- s’accordent à reconnaître leur souve- de notre correspondant venir, le sort des colonies israélien- tions de la vallée du Jourdain, les raineté sur leurs lieux saints respec- En ce temps-là, les Israéliens et les nes, la question des réfugiés palesti- Israéliens entendent maintenir quel- tifs. La délimitation du Mur des Palestiniens négociaient. La publica- niens et le statut de Jérusalem. Sa lec- ques blocs importants en Cisjorda- lamentations continue toujours de tion par le quotidien Haaretz, jeudi ture témoigne de divergences persis- nie et proposent à cet effet d’en poser problème. 14 février, des minutes des discus- tantes entre les parties mais démon- annexer 6 % (compensés par des Enfin, sur la question des réfugiés sions de Taba, les dernières négocia- tre que des avancées considérables échanges de terres) alors que les palestiniens, les deux parties énumè- tions en date entre les deux parties, ont alors été effectuées par rapport Palestiniens ne sont prêts à accepter rent une série de solutions possi- a permis de mesurer le chemin par- aux discussions infructueuses de que 3,1 %. bles : le retour (en Israël, dans les ter- couru en un an, malheureusement à Camp David, en juillet 2000. ritoires israéliens destinés à être rebours. A Taba, selon M. Moratinos, les « » échangés, et dans l’Etat Palestinien), Le document, très détaillé, a été Palestiniens ne se contentent pas de Concernant Jérusalem, les deux l’installation dans le pays d’accueil rédigé par l’envoyé spécial européen critiquer les positions israéliennes, parties entérinent les idées avancées actuel ou l’émigration vers un autre Miguel Moratinos. Ce dernier n’assis- mais présentent leurs propositions, par le président Bill Clinton (souve- pays. Aucun chiffre précis n’est tait pas aux discussions tenues au leurs cartes. Cela vaut tout particu- raineté palestinienne dans les zones avancé par les Palestiniens. En mois de janvier, en Egypte, quelques lièrement pour le tracé des frontiè- peuplées en majorité de Palesti- revanche, les Israéliens parlent de jours avant la défaite d’Ehoud Barak res. Le texte stipule que « les deux niens, souveraineté israélienne dans 25 000 à 40 000 personnes autori- face à Ariel Sharon, mais le diploma- parties acceptent que, conformément les zones peuplées en majorité d’Is- sées à revenir en Israël au cours des te espagnol se faisait « débriefer » à la résolution 242 des Nations unies, raéliens). Si des divergences demeu- cinq premières années. systématiquement par les négocia- la ligne du 4 juin 1967 soit la base rent pour certaines colonies israé- Comme l’avait révélé Le Monde teurs. M. Moratinos a multiplié les pour les frontières entre Israël et l’Etat liennes du Grand Jérusalem, le prin- diplomatique, en septembre 2001, les navettes entre les deux parties dans de Palestine ». Une avancée considé- cipe de la division de la vieille ville Israéliens proposent en outre de les semaines qui ont suivi pour parve- rable pour les Palestiniens. En revan- est accepté. Déclarée « ville ouver- reconnaître « la tragédie des réfugiés nir à cette synthèse, conservée pour che, des divergences persistent à te », elle serait la capitale des deux palestiniens », selon une formulation mémoire. propos des colonies. Si le principe Etats, « Yerushalaim, capitale d’Is- qui reste en revanche à préciser. Le document passe en revue les de l’évacuation totale de Gaza fait raël, et Al-Qods, capitale de l’Etat de principaux sujets du contentieux : l’objet d’un consensus, tout comme Palestine ». Les deux parties, enfin, G. P. LE MONDE/MARDI 19 FÉVRIER 2002/3 INTERNATIONAL Philippines : des M. Koizumi lance son plan antidéflation sous l’œil de M. Bush « bérets verts » américains sont En tournée en Extrême-Orient, le chef de la Maison Blanche apporte son appui au premier ministre japonais, perçu comme meilleur soutien des Etats-Unis, tout en le pressant de sortir de l’ornière l’économie de l’archipel arrivés à Basilan
TOKYO yen vis-à-vis du dollar, dont la Ban- d’une enquête spéciale menée, BANGKOK de notre correspondant que du Japon – qui se défend de l’or- depuis novembre, par l’Agence des de notre correspondant En perte de vitesse dans les son- chestrer – espère qu’elle stimulera services financiers, seront connus en Asie du Sud-Est dages, critiqué à l’étranger pour Le président les exportations. La fermeté de en mars. Ils permettront d’avoir Après des semaines d’intenses son inaction face à l’aggravation américain George Washington est surtout destinée à une vision un peu plus précise de préparatifs, les premiers éléments de la crise économique que traver- Bush, son épouse rassurer les constructeurs automo- l’état de leurs comptes. En prévi- des forces spéciales américaines se son pays, le premier ministre Laura et le premier biles et les sidérurgistes américains, sion de ces résultats, inquiétants ont pris, dimanche 17 février, leurs japonais, Junichiro Koizumi, a ministre japonais, inquiets du regain de compétitivité pour certains établissements, le quartiers à Basilan, la petite île de annoncé au président George Junichiro Koizumi, des produits japonais. M. Bush gouvernement entend accélérer le l’extrême Sud philippin où la traque W. Bush, qui entame à Tokyo sa ont assisté, lundi, devrait cependant faire compren- rachat des créances douteuses par d’Abu Sayyaf, une bande d’islamis- tournée asiatique, que son gouver- dans l’enceinte du dre à ses interlocuteurs que les l’organisme de défaillance des ban- tes qui détient un couple d’Améri- nement avait décidé de faire porter sanctuaire Meiji, Etats-Unis sont prêts à supporter ques. La fin de l’exercice fiscal, le cains, se poursuit depuis des mois. tous ses efforts sur la lutte contre à Tokyo, à une les effets extérieurs du redresse- 31 mars, est en effet traditionnelle- Au moment même où George Bush la déflation. démonstration de tir ment de l’économie japonaise à ment l’époque où, pour améliorer effectue sa deuxième tournée en Outre les questions de sécurité, à l’arc effectuée par condition que Tokyo procède aux leur bilan, les banques liquident des Asie, le coup d’envoi est donc don- et en particulier le problème de la des cavaliers vêtus de réformes nécessaires pour sortir participations croisées. Ces opéra- né : l’Amérique s’engage, au nom Corée du Nord, l’un des trois pays tuniques de l’époque son économie de l’ornière. Wash- tions risquent d’accentuer la chute de la lutte antiterroriste, dans le formant l’« axe du Mal » selon médiévale. ington semble se ranger du côté de du marché et le gouvernement cher- Sud islamisé de l’archipel, et trente M. Bush, le grand sujet des entre- Le président Bush ceux qui sont partisans d’un règle- che ainsi à en minimiser les effets. de ses commandos sont installés en tiens entre le président américain effectue au Japon ment graduel du problème des mau- « zone opérationnelle ». Le risque et le premier ministre japonais est la première étape vaises créances des banques afin de est d’autant plus grand que la l’économie. Pour Junichiro Koizu- d’une tournée en minimiser le choc sur l’économie La question de l’injection de méfiance à l’égard de cette expédi- mi, la visite de M. Bush est cruciale Extrême-Orient, qui réelle en mettant l’accent sur la lut- fonds publics pour recapitaliser les tion est croissante. pour essayer d’apaiser les craintes doit le mener dans te contre la déflation. La résurrec- banques les plus mal en point est A Basilan – 300 000 habitants, sur l’avenir de l’économie japonai- les prochains jours tion de l’économie d’un pays qui loin de faire l’unanimité des autori- dont deux tiers de musulmans –, les se, considérée par les analystes en Corée du Sud est, en outre, le pilier de la stratégie tés financières. Elles y ont recouru « bérets verts » américains dépê- étrangers comme une « bombe et en Chine. américaine dans cette partie du en 1999 en fournissant 7 500 mil- chés sur place – 160 d’ici à la fin de financière à retardement ». monde, est essentielle pour Wash- liards de yens aux banques la semaine – sont censés instruire ington. défaillantes. Le premier ministre 7 000 soldats philippins occupés, / Cependant, le plan antidéflation assure qu’une telle mesure n’est avec une énergie très inégale, à Le plan antidéflation a été élabo- ne donne pas l’impression que le pas nécessaire. La Banque du « écraser » la bande d’Abu Sayyaf ré à la hâte à la suite des remous sur des priorités du gouvernement Koi- chiro Koizumi qui, par son pro-amé- gouvernement prend le « taureau Japon est en outre toujours réticen- qui a proposé, sans succès, de libé- les marchés provoqués par la chute zumi. Jusqu’à présent, et en dépit ricanisme, est le meilleur dirigeant par les cornes ». Il évite de recourir te à acheter davantage des bons rer ses otages contre une rançon de spectaculaire de la popularité de d’une détérioration alarmante de la que peut espérer Washington. à des mesures drastiques telles que d’Etat afin d’accroître les liquidités. plus de 2 millions d’euros. Le noyau M. Koizumi (sanctionné par l’opi- situation, il s’en tenait à une politi- Néanmoins, il doit insister sur l’ur- l’injection massive de fonds publics Ces divergences de vue risquent dur de ce groupe n’est formé que nion pour le limogeage de sa minis- que de réformes structurelles – aus- gence d’un changement de cap de dans les banques en situation délica- une fois de plus de se traduire par par une soixantaine de combattants tre des affaires étrangères, Makiko térité budgétaire afin d’enrayer un la politique économique nippone et te, voire leur nationalisation. des mesures jugées insuffisantes aguerris. Sur une île où un enfant Tanaka), et des pressions insistan- déficit énorme des finances publi- mettre en garde les dirigeants japo- Dans le cas de l’apurement du par les marchés financiers. sur deux est victime de malnutri- tes de ses partenaires au cours de la ques (130 % du produit intérieur nais contre une dépréciation du bilan des banques, les résultats Le gouvernement Koizumi sem- tion et où l’unique hôpital est vide réunion des ministres des finances brut) et privatisation des entrepri- ble avoir finalement pris la mesure de médicaments, Abu Sayyaf comp- du G 7 la semaine dernière à ses d’Etat – certes nécessaire mais des risques d’une déflation persis- te toutefois des complicités. Ottawa (Canada). Il sera annoncé à qui intervenait à un mauvais M. Powell critique les réticences européennes tante. Pourra-t-il redresser la bar- Basilan est géré par le Front la fin de ce mois mais on en connaît moment, alors que la chute des prix Les Européens « devraient cogner sur l’Irak plutôt que nous cogner dessus re ? Affaibli par la chute de sa popu- moro de libération nationale déjà les grandes lignes : accélérer aggrave la situation comptable des quand le président prononce un discours ferme et de principes », a déclaré le larité qui était sa seule force politi- (FMNL), une insurrection qui a fait l’apurement des mauvaises créan- banques, fortement endettées. L’im- secrétaire d’Etat américain, Colin Powell, voyageant avec George W. Bush, que, Junichiro Koizumi sera-t-il en la paix avec Manille en 1996 tout en ces des banques en contraignant patience des investisseurs étran- dans un commentaire sur les critiques à l’encontre de la thèse sur un « axe mesure d’imposer une nouvelle conservant ses fusils. Mais ce mou- celles-ci à une évaluation plus rigou- gers devant l’immobilisme du gou- du Mal » rassemblant l’Irak, l’Iran et la Corée du Nord. Le secrétaire adjoint à orientation à la politique économi- vement a connu une scission en reuse des prêts accordés aux entre- vernement a fait plonger, il y a une la défense, Paul Wolfowitz, a pour sa part affirmé à la chaîne de télévision que ? Le soutien de George Bush, 2001, après le limogeage de son fon- prises non performantes ; stabiliser dizaine de jours, l’indice Nikkei à Fox-TV que le président américain avait, « dans les faits, lancé une invitation qui a déclaré à la chaîne de télévi- dateur, Nur Misuari, aujourd’hui en la Bourse en évitant des opérations son plus bas niveau en dix-huit ans. au dialogue sur la manière d’agir ». La conseillère pour la sécurité nationale, sion publique NHK qu’il croyait à prison. Sur l’île, voisine, de Jolo, des de ventes spéculatives à la baisse ; Il s’est légèrement redressé à la sui- Condoleezza Rice, a déclaré à CBS-TV que M. Bush n’avait « pas pris de déci- « la vision pour l’avenir » du pre- partisans de M. Misuari font désor- et aider les petites entreprises à te de l’annonce de l’élaboration du sion sur l’usage de la force contre l’Irak ». Lors d’une conférence de presse con- mier ministre, paraît son seul viati- mais cause commune avec Abu accéder au crédit. plan antidéflation. jointe avec le premier ministre japonais, Junichiro Koizumi, lundi, M. Bush a que. Sayyaf. De sanglants affrontements Ce plan antidéflation marque un A Tokyo, George Bush va éviter indiqué qu’il espère résoudre « pacifiquement » le différend avec l’Irak, l’Iran ont eu lieu fin 2001. Samedi encore, infléchissement attendu mais tardif de tancer trop vigoureusement Juni- et la Corée du Nord mais entend garder ouvertes « toutes les options ». Philippe Pons 3 personnes ont été tuées et 48 bles- sées par l’explosion d’une bombe sur le marché de Jolo-Ville. Le président Ratsiraka affirme vouloir conjurer le spectre d’une « guerre ethnique » à Madagascar « » Enfin, sont également présents à ANTANANARIVO tion ethnique au centre de la crise, ser autour de lui les dix-huit autres l’éternelle fracture ? « C’est moins ne m’étais pas présenté, il y aurait eu Basilan quelques centaines de sol- de notre envoyé spécial sans craindre de réveiller de vieux karazabe (groupes ethniques), iden- simpliste que cela, reconnaît le prési- plusieurs candidats dans mon camp, dats-paysans d’un autre mouve- Seul dans son immense bureau, démons : M. Ravalomanana est tifiés comme les « côtiers ». Il décla- dent sortant. Disons que c’est la et mon adversaire serait passé au ment, le FMIL (Front moro islami- au premier étage du palais de Iavo- merina, tout comme la majorité re s’être présenté à l’élection prési- capitale contre les provinces. » premier tour. Comme il n’a la majori- que de libération), formé en 1978 loha, Didier Ratsiraka est à l’écoute des habitants des hauts plateaux dentielle « pour éviter un conflit eth- Cette grille de lecture permet de té ni au Parlement, ni dans les con- par des dissidents du FMNL et qui du pays. Sur sa table de travail, autour d’Antananarivo. D’origine nique. Aujourd’hui, il y a une mèche mieux comprendre le blocus écono- seils provinciaux et les mairies, il négocie depuis un an avec le gouver- deux téléphones fixes, un fax, deux malaise, cette ethnie a dominé lente allumée un peu partout dans le mique qu’ont ajouté des proches aurait dû dissoudre. Les provinces nement. A Mindanao, la grande île portables et un talkie-walkie res- Madagascar jadis grâce à sa dynas- pays : il faut l’éteindre ». de Didier Ratsiraka à la grève géné- autonomes que j’ai créées en 2001 méridionale de l’archipel, le FMIL tent muets. Mais le président mal- Il se souvient de l’avoir fait avant rale des pro-Ravalomanana dans la seraient mort-nées, or elles sont la compterait plus de 10 000 combat- gache pense savoir de quoi bruit la « Aujourd’hui, d’être porté au pouvoir en 1975, capitale : « Les barrages de route chance de Madagascar pour consoli- tants. Tout en déclarant qu’il ne capitale, à une vingtaine de kilomè- il y a une mèche lente dans son fief de Tamatave, où la ont été instaurés par réaction au dik- der l’unité nationale. » s’en prendrait pas aux quelque tres de là. Derrière les chants et les allumée un peu haine couvait entre les « côtiers » tat d’Antananarivo », explique le Son adversaire n’a peut-être pas 660 militaires américains envoyés cantiques de ses opposants, sur la partout dans le pays : et la minorité merina. En 1991, vive- président, qui met en garde contre eu la majorité absolue au premier dans le Sud – dont 400 seront basés place du 13-Mai, il croit deviner des il faut l’éteindre » ment contesté dans la capitale, il un « désastre économique ». tour, comme il le prétend, mais il à Zamboanga, port de Mindanao le bruits de bottes : « Je fais le paral- prétend avoir « dissuadé les roitelets l’a néanmoins largement devancé. plus proche de Basilan et Jolo –, le « » lèle entre l’Allemagne nazie de 1933 de province de prendre les armes ». La raison en est, selon M. Ratsira- FMIL a déclaré qu’à Basilan il « tire- et le fascisme qui pointe à nos portes, Même en 1995, après l’incendie du A ses yeux, dans l’un des pays les ka, « une fraude massive à Antana- ra en cas de débordement sur son ter- affirme-t-il. C’est une sonnette tie de reines. Les Merinas se consi- Palais des reines, dont les ruines plus pauvres du monde, une crois- narivo pour faire le trou dans la capi- ritoire » d’éléments américains ou d’alarme que je tire à l’intention de dèrent comme une élite mais, dominent encore Antananarivo, il sance soutenue et durable est la clé tale, puis conserver une avance suffi- philippins. Les « manœuvres conjoin- la haute bourgeoisie merina d’Anta- depuis l’indépendance, ils n’ont serait intervenu depuis son « exil » du problème : « Voilà pourquoi je sante malgré le vote des provinces ». tes » américano-philippines doivent nanarivo : il faut tenir compte des jamais pu installer durablement parisien pour étouffer dans l’œuf suis navré qu’on soit en train de stop- L’argent aurait été « distribué à tire- durer jusqu’en juillet. Les Améri- leçons de l’histoire. Ne permettez pas l’un des leurs à la présidence. En les règlements de comptes tribaux : per une progression économique larigot ». Enfin, grince-t-il, «ily a cains disposent du droit de riposte à un autre Hitler éventuel de vous prêtant au maire d’Antananarivo « Cela m’a coûté 16 000 francs de constante depuis cinq ans. La lutte eu le soutien des églises, qui ont une mais non de poursuite. entraîner vers l’irrémédiable. » Le une ambition à connotation ra- fax et de téléphone en une seule contre la pauvreté exige la stabilité grande influence. Bien sûr, chaque A Zamboanga, où les Améri- président malgache place la ques- ciale, M. Ratsiraka compte mobili- nuit ». Merinas contre « côtiers », politique, la sérénité, la paix civile. » chef d’Eglise et chaque religieux peut cains ont installé leur commande- Fin lettré, l’amiral cite Paul Valéry avoir sa propre opinion, mais quand ment, l’explosion d’une bombe et « l’absurde superstition du nou- on voit des prêtres et des pasteurs dans un centre commercial a bles- veau et du changement », enchaî- prêcher en chaire pour Ravaloma- sé, samedi, au moins cinq person- Au Togo, l’opposition conteste le nouveau code électoral nant : « On veut changer le prési- nana, c’est inadmissible ». Presque nes. Même si cet attentat n’est pas dent. Je l’ai souvent dit : le problème sacrilège et, visiblement, difficile à lié à la présence américaine – ce L’UE a « suspendu » son financement du scrutin législatif du 10 mars de ce pays, c’est moi. » absoudre. que l’on ignore –, il a contribué à Un problème qu’il n’envisage alourdir l’atmosphère. Les leaders ABIDJAN et avoir résidé à l’intérieur du pays révision du code électoral qui « met pas de régler de lui-même : «Sije Jean-Jacques Bozonnet musulmans de tous bords multi- de notre correspondant pendant les six mois précédant en péril le dialogue intertogolais que plient les mises en garde. La prési- L’opposition togolaise veut con- l’élection. Ces dispositions écartent nous encourageons depuis bientôt dente Gloria Macapagal Arroyo, trer « par tous les moyens légitimes » Gilchrist Olympio, tête de file du trois ans ». qui se retrouve sur la défensive, a la modification du code électoral, principal parti d’opposition, l’Union Dès le 7 février, l’Allemagne avait souhaité que la coalition antiterro- adoptée par une Assemblée nationa- des forces du changement (UFC), et demandé la « libération immédia- riste internationale se transforme le acquise au président Gnassingbé fils du premier président du Togo, te » de l’opposant Yawovi Agboyi- en une « coalition pour lutter con- Eyadéma, au pouvoir depuis trente- Sylvanus Olympio, tué en 1963 dans bo, condamné à six mois de prison tre la pauvreté » car « la terreur est cinq ans. Une manifestation de pro- le coup d’Etat qui a porté au pou- en août 2001 pour « diffamation » nourrie par la pauvreté ». testation a réuni, samedi 16 février, voir le général Eyadéma. Gilchrist envers le premier ministre togolais. Le FMNL, qui gère dans le Sud environ 2 000 personnes à Lomé. Olympio vit en exil au Ghana. Selon Le 17 janvier, l’opposant avait béné- une zone autonome musulmane Elle témoigne d’un regain de ten- Jean-Pierre Fabre, le secrétaire géné- ficié d’une ordonnance de remise de cinq provinces dont Basilan et sion à trois semaines des élections ral de son parti, « il n’a jamais con- en liberté. Contestée, cette décision Jolo font partie, redoute des inci- législatives prévues pour le 10 mars, tracté une autre nationalité, même si, a été rejetée par la cour d’appel, dents impliquant des Américains. mais qui pourraient être repoussées comme tous les exilés, il a pu bénéfi- vendredi 15 février, au motif que Le FMIL, quant à lui, est sur ses une nouvelle fois – elles auraient dû cier de passeports étrangers ». M. Agboyibo était inculpé dans une gardes : plusieurs terroristes, que se tenir en octobre 2 000. Ce scrutin autre affaire, pour « complicité d’as- les polices de la région accusent de est crucial : son bon déroulement « » sociation de malfaiteurs ». Une con- liens avec Al-Qaida, ont séjourné conditionne la reprise de la coopéra- En réaction à la modification du damnation pourrait le rendre inéli- dans ses camps ou collaboré avec tion avec l’Union européenne, sus- code électoral, adoptée le 8 février, gible. L’opposition togolaise affir- ses partisans. Il a peur que la négo- pendue depuis 1993 en raison du l’Europe a « momentanément sus- me que le président de la cour d’ap- ciation en cours d’un règlement « déficit démocratique » du Togo. pendu » sa participation au finance- pel a empêché ses deux assesseurs global avec le gouvernement phi- Le code électoral révisé introduit ment des législatives. La France, de statuer, sachant qu’ils étaient lippin soit mise en cause sous la des nouvelles dispositions, stipulant habituellement accusée par l’oppo- d’un avis contraire au sien. pression de Washington. que tout candidat doit jouir de la sition de complaisance envers le nationalité togolaise à titre exclusif général Eyadéma, a « regretté » la Théophile Kouamouo Jean-Claude Pomonti 4/LE MONDE/MARDI 19 FÉVRIER 2002 INTERNATIONAL
A Kaboul, le meurtre du ministre du tourisme M. Aznar réclame un débat compromet le fragile équilibre du gouvernement européen sur « l’axe du Mal » Des proches des ministres de la défense et de l’intérieur sont soupçonnés d’avoir participé HAMBOURG. Le chef du gouvernement espagnol, José Maria Aznar, a réclamé un débat de l’Union européenne sur la politique extérieure à l’assassinat. La prééminence des Panchiris au sein du gouvernement s’en trouve remise en cause américaine. « Dans la lutte contre le terrorisme, il ne doit pas y avoir de division au sein de la coalition internationale. Mais attaquer des soit- KABOUL l’administration. » Parmi les per- étaient montées les personnes tice sera rendue. Ils ont commis un disant “ Etats voyous ”, d’où émane soit-disant la menace, n’est pas la de notre envoyée spéciale sonnes mises en cause, et qui sont mises en cause. Son corps aurait meurtre », a-t-il souligné, en préci- même chose que de la lutte antiterrorisme », a estimé M. Aznar dans une Le meurtre du ministre afghan parties peu après en Arabie saoudi- ensuite été jeté sur le tarmac non sant qu’ils seraient jugés selon la interview publiée, lundi 18 février, par l’hebdomadaire Der Spiegel. de l’aviation civile et du tourisme, te à bord de l’avion des pèlerins, loin des pèlerins qui étaient mas- loi islamique. La crédibilité de « Nous devons discuter de la nouvelle vision de la politique étrangère amé- Abdul Rahman, jeudi 14 février figurent notamment le général sés autour de l’appareil qu’ils vou- M. Karzaï en tant que chef de l’ad- ricaine. Nous vivons un moment historique, puisque les Européens et les sur l’aéroport de Kaboul, pourrait Abdullah Jan Tawhidi, numéro laient empêcher de décoller. Pen- ministration intérimaire est en jeu. Nord-Américains doivent décider de leur alliance », a poursuivi bien être un tournant pour la fragi- deux des services de sécurité, et le dant les trois heures qu’il a passé Tout autant vis-à-vis de la popula- M. Aznar, dont le pays assure la présidence de l’Union européenne le administration intérimaire prési- général Qalandar Beg, haut respon- dans l’avion avant d’être assassi- tion, qui a besoin d’être assurée depuis le 1er janvier. – (AFP.) dée par Hamid Karzaï. Jusqu’alors sable du ministère de la défense. né, Abdul Rahman, souligne l’un que les vieux démons du passé ne tout-puissants, les héritiers panchi- de ses proches, a contacté à main- resurgiront pas, que devant ses col- ris d’Ahmad Chah Massoud, le « » tes reprises les ministères de la lègues ministres qui, comme Au Népal, une offensive maoïste légendaire commandant tadjik ori- Mais, d’après certains informa- défense, de l’intérieur et les servi- Abdul Rahman, étaient rentrés de ginaire de la vallée du Panchir, teurs, les noms livrés par le géné- ces de sécurité, mais il n’a pas l’étranger et sont aujourd’hui parti- fait au moins 128 morts sont aujourd’hui montrés du ral Fahim auraient fait l’objet d’in- reçu d’aide. Le ministre de la culièrement inquiets. doigt. Ce sont cinq de leurs pro- tenses discussions entre les Panchi- défense, Mohammed Fahim, qui « Nous savions que les Panchiris KATMANDOU. ches qui ont été publiquement ris, si bien que certaines personnes rentrait de Moscou et est passé dominaient, mais nous avions accep- Des rebelles accusés de cet assassinat, mis dans auraient été épargnées. « Le nom par l’aéroport au moment de la té dans l’intérêt de l’Afghanistan », maoïstes ont tué un premier temps sur le compte de affirme l’un de ces ministres. au moins 128 per- pèlerins en colère contre le man- « Mais ils (les Panchiris) doivent sonnes lors d’une que d’appareils pour les emmener Des soldats de l’ISAF tirent sur une famille assurer la sécurité de tout le monde, offensive lancée à Jeddah et à La Mecque. « Si la sécurité de l’Afghanistan ne s’améliore pas plus, nous nous assure- pas seulement la leur », souli- ce week-end con- Au sein du gouvernement, la frac- rons que l’ISAF [Force internationale d’assistance à la sécurité] aura, avec gne-t-il. Si Hamid Karzaï réussit à tre des objectifs ture est pour l’instant perceptible les forces afghanes, un plus grand rôle », a affirmé le chef de l’administra- imposer sa volonté au gré de la pré- gouvernemen- entre les Panchiris – ils occupent tion intérimaire, Hamid Karzaï, dimanche 17 février. L’ISAF risque pourtant sente crise, elle pourrait être l’occa- taux notamment notamment les trois ministères clés de se trouver sur la sellette à cause de ce qui pourrait bien être sa première sion pour ce Pachtoun de s’affir- dans le district de la défense, de l’intérieur et des bavure. Samedi à 1 h 20 du matin, deux soldats britanniques se trouvant mer face aux Panchiris qui « tien- d’Achham (600 affaires étrangères – et les autres. dans un poste d’observation ont ouvert le feu sur une famille afghane qui nent » jusqu’à maintenant Kaboul. kilomètres à Selon un ministre qui veut rester partait à l’hôpital de Kaboul pour un accouchement. Ce meurtre est, en tout cas, un l’ouest de Kat- anonyme, lors de la nuit qui a suivi Pour l’instant, le commandement britannique de l’ISAF maintient que les coup dur pour les Panchiris. Déjà mandou). Au le drame de l’aéroport, le ministre soldats ont essuyé des tirs. Mais, selon des sources locales proches de l’en- des craquements se font jour par- moins 49 poli- de la défense, le général Moham- quête, aucune douille n’a été trouvée à l’endroit des coups de feu. Selon ces mi eux sur l’attitude à adopter face ciers et un haut / med Fahim, et son collègue de l’in- mêmes sources, les soldats britanniques ont ouvert le feu quand le chauf- au règlement de l’affaire. « Leur fonctionnaire ont térieur, Younès Kanouni, ont feur afghan de la voiture a mis le contact, allumant les phares du véhicule. situation n’est pas simple, commen- été tués, samedi soir 16 février, dans l’attaque de locaux administratifs essayé de faire porter toute la res- Un jeune homme de vingt ans a été tué, et le chauffeur blessé ; très légère- te un membre du cabinet. S’ils et de postes de police à Mangalsen, a déclaré un porte-parole du gou- ponsabilité sur les pèlerins qui ment touchée, la jeune femme a accouché d’un garçon. – (Corresp.) acceptent le jugement de leurs amis, vernement. Selon le ministère de la défense, qui cite des témoins, une auraient lynché le ministre. Mais, ils seront sévèrement condamnés centaine de rebelles auraient été tués au cours des combats. Ces atta- ajoute cette source, « leurs explica- par les leurs. D’un autre côté, la ques sont un grave revers pour le premier ministre, Sher Bahadur Deu- tions étaient contradictoires, confu- d’un très important commandant tension, s’était toutefois adressé pression sur eux est trop grande ba, qui assurait avoir repris le dessus dans le conflit – qui dure depuis ses, et le cabinet a immédiatement panchiri a été omis, car Fahim et aux pèlerins. pour qu’ils puissent refuser. » A qua- six ans et a causé près de 2 500 morts – depuis la proclamation de l’état réalisé qu’il y avait un motif politique Kanouni n’ont pas osé », affirme La question est maintenant de tre mois de la convocation de la d’urgence et la mobilisation de l’armée (photo), en novembre, afin de ou personnel derrière ce meurtre ». l’une de ces sources. Dans une con- savoir comment va se dérouler Grande Assemblée (Loya Jirga), renforcer la police.– (AFP, Reuters.) « Vendredi matin, à l’ouverture férence de presse, dimanche l’enquête et jusqu’où vont aller les qui sera chargée de désigner un de la réunion du gouvernement, 17 février, Hamid Karzaï, le chef recherches. Deux des trois person- gouvernement transitoire pour les poursuit le ministre, Fahim s’est du gouvernement intérimaire nes enfuies en Arabie saoudite y prochains dix-huit mois, les minis- Echec d’un essai de missile levé et devant tout le cabinet a don- afghan, a toutefois affirmé qu’il y ont été arrêtées et elles devraient tres panchiris savent qu’ils auront né les noms des responsables, men- aurait « d’autres arrestations et que être extradées. Cinq autres sus- du mal à garder la part du lion antimissile aux Etats-Unis tionnant que ceux-ci étaient des pro- deux personnes en particulier pects sont en état d’arrestation à dans le cabinet, et les tensions en ches amis de lui-même, de Kanouni étaient recherchées ». Kaboul. M. Karzaï a pour sa part leur sein risquent de s’en trouver WASHINGTON. Un essai complexe d’interception multiple de missiles et de l’ingénieur Aref (le chef des Selon des témoins présents sur assuré que les assassins seraient encore plus exacerbées. par le système antimissile Patriot, dans sa version améliorée PAC, a services de sécurité), des gens du l’aéroport, le ministre a été tué à traités « très, très sévèrement. Il n’y échoué, samedi 16 février, lors d’un test au Nouveau-Mexique. L’essai Panchir, des hauts responsables de l’intérieur de l’avion dans lequel aura pas de main indulgente. Jus- Françoise Chipaux impliquait simultanément trois missiles-cibles et trois missiles intercep- teurs. L’un des trois intercepteurs, un missile PAC-2 construit par Ray- theon, a touché sa cible, en l’occurrence un avion sans pilote (drone) se déplaçant à vitesse lente. En revanche, deux intercepteurs, un autre Un ex-pilote soviétique aurait été le principal fournisseur d’Al-Qaida PAC-2 et un PAC-3 conçu par Lockheed Martin, ont manqué la leur. Le PAC-3, censé entrer en collision à grande vitesse avec sa cible, a man- UN ANCIEN officier de l’armée de l’air sovié- que chargé des affaires européennes, qui s’était ne. Deux ans plus tard, à la tête de la plus gran- qué le missile de croisière qu’il était supposé intercepter. . – (AFP.) tique, Victor Anatolevic Bout, déjà épinglé auparavant occupé au Foreign Office des ques- de flotte cargo privée du monde, forte d’une dans des rapports d’enquête des Nations unies tions africaines, « Victor Bout est un marchand soixantaine d’appareils de transport, il a trans- comme trafiquant d’armes vers des zones de de mort. Il fournit des forces rebelles ou terroris- féré la base de ses opérations, successivement, Zimbabwe : expulsion du chef conflit en Afrique, aurait été « le principal four- tes en armes en échange de diamants. Il a égale- dans plusieurs émirats de la péninsule Arabe. Il nisseur d’armes et d’équipement au réseau d’Ous- ment été le pourvoyeur des talibans et d’Al-Qai- avait alors attiré sur lui l’attention des investiga- des observateurs européens sama Ben Laden en Afghanistan », selon une da. Il faut mettre un terme à ses affaires. » Selon teurs de l’ONU, qui enquêtaient sur les viola- enquête publiée, dimanche 17 février, par The The Sunday Times, l’ex-pilote soviétique se tions des embargos décrétés à l’encontre de la HARARE. Le chef de la mission Sunday Times de Londres. serait aussi livré à un trafic d’opium depuis Sierra Leone et de l’Afrique des Grands Lacs. européenne d’observation de Le journal cite comme sources des services l’Afghanistan. Il aurait réalisé un « profit person- Dans un premier temps, Victor Bout a tra- l’élection présidentielle des 9 et de renseignement et, notamment, le MI6 britan- nel » de l’ordre de 50 millions d’euros avec ses vaillé en Afghanistan avec l’Alliance du Nord. 10 mars au Zimbabwe, le Suédois nique, pour affirmer que Victor Bout, 35 ans, livraisons aux talibans et à Al-Qaida. Ce n’est qu’à la suite du blocage de l’un de ses Pierre Schori, a été expulsé du aurait opéré « jusqu’à quatre vols par jour » vers Un mandat d’arrêt international aurait été avions sur l’aéroport de Kaboul qu’il a « changé pays (photo), samedi 16 février. A Kaboul pour livrer des armes, munitions et lancé contre lui, la semaine dernière, suite à l’ar- de côté » pour opérer au profit du régime des son arrivée à Londres en prove- même des produits chimiques toxiques au restation de plusieurs de ses associés en Belgi- talibans, frappé par un embargo de l’ONU en nance d’Harare, il a accusé, réseau d’Al-Qaida « encore quelques jours avant que. Victor Bout, qui maîtrise plusieurs langues janvier 2001. dimanche, le régime du président les attaques terroristes du 11 septembre ». étrangères, s’était installé à Ostende en 1995. Il Robert Mugabe de « serrer la Selon Peter Hain, le secrétaire d’Etat britanni- n’était alors propriétaire que d’un seul Ilyouchi- Stephen Smith vis ». « Je ne sais pas ce qu’ils veu- lent cacher, mais, de manière évi- dente, ils n’aiment pas que cer- tains d’entre nous soient là ». Les Pour le G 8, à Gênes, l’ordre de tirer avait été donné ministres des affaires étrangères de l’Union européenne devaient Par inadvertance, le ministre italien de l’intérieur a fait cet aveu tardif, provoquant un tollé se réunir, lundi, à Bruxelles, pour décider d’éventuelles sanctions
ROME tant, était très tendue. Les informa- commission d’enquête avec de main autour du palais de justice contre le Zimbabwe. – (AFP.) / correspondance tions dont je disposais citaient de plus amples pouvoirs sur les trois de la capitale, des rondes joyeuses « Au G 8 de Gênes, après la mort possibles infiltrations de terroristes jours de violences autour du G 8 à pour le « protéger ». Ils commémo- de Carlo Giuliani, j’avais donné l’or- internationaux. Le président égyp- Gênes, ont relancé le débat. Pour raient le dixième anniversaire de a FIDJI : le nationaliste George Speight, instigateur du coup d’Etat de dre de tirer sur quiconque aurait tien Moubarak nous avait avertis. le mouvement antimondialisa- l’enquête des « mains propres ». 2000 aux îles Fidji, a été condamné, lundi 18 février, par la Haute Cour à tenté de forcer la zone rouge. » A Les Américains pourront bientôt tion, Vittorio Agnoletto a réclamé Les organisateurs de ces mani- la peine capitale. Sa peine a été commuée en détention à perpétuité. – bord de l’appareil qui, vendredi prouver les moyens dont disposait la démission du ministre : « C’est festations spontanées se sont (AFP.) 16 février, le conduit à Rome Al-Qaida ces jours-là à Gênes pour la confirmation de ce que nous mobilisés avec le bouche à oreille, a AUTRICHE : l’homme fort de l’extrême droite autrichienne, Jörg après le conseil européen à Saint- un attentat contre le président Bush. disions dès le soir du 20 juillet. Il ne par courrier électronique, des Haider, s’est dit, dimanche 17 février, toujours « disponible » pour Jacques-de-Compostelle, en Espa- J’ai donc verbalement mis en alerte s’agissait ni d’un épisode de légiti- coups de fils ou des messages sur jouer un rôle dans la vie publique nationale, quelques jours après avoir gne, le ministre de l’intérieur me défense des forces de l’ordre ni les portables pour « défendre » les annoncé son retrait de la scène politique fédérale. M. Haider n’est toute- Claudio Scajola se laisse aller avec d’un hasard, mais d’un plan répres- institutions, selon eux « menacées fois pas revenu sur sa démission du « conseil de coalition », instance les journalistes et n’imagine peut- L’opinion publique sif qui prévoyait également la mort par le gouvernement ». Nombre informelle de coordination de la politique gouvernementale où siègent être pas la tempête politique qu’il de manifestants ». Piero Fassino, d’intellectuels ont adhéré à ce les cadres du FPÖ (extrême droite) et de l’ÖVP (conservateurs). – (AFP.) va soulever. est choquée. secrétaire des Démocrates de gau- mouvement. D’habitude si timide, a RUSSIE : l’ancien chef de l’Etat soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, a L’opinion publique est choquée. che, parle d’un « épisode très gra- le cinéaste Nanni Moretti, devenu ajouté sa voix aux critiques des responsables européens qui craignent L’opposition réclame la convoca- L’opposition réclame ve ». Mais la majorité de centre- une sorte de meneur, a pris la que les Etats-Unis agissent unilatéralement contre d’autres pays que tion immédiate du ministre droit serre les rangs autour du parole devant le palais de justice l’Afghanistan. « Quand ils remportent une victoire, les Etats-Unis tombent devant le Parlement. Après le som- la convocation ministre. Il fallait défendre les lea- pour lancer un appel à la défense dans un état euphorique et commencent à oublier leurs amis », a déclaré met du G 8 à Gênes, émaillé de ders mondiaux, soulignent divers de la démocratie. M. Gorbatchev, cité par l’agence Interfax. – (AFP.) graves violences, il a donc menti à immédiate représentants de Forza Italia. Rendez-vous a été pris pour les la mission parlementaire d’enquê- Dans la presse, on s’interroge jours qui viennent devant la RAI, te. Aucune disposition écrite ne du ministre devant sur les raisons d’un tel dérapage où la majorité de centre-droit s’ap- Le Vatican repousse l’ouverture contient l’ordre dont il vient de de la part d’un ministre qui, jus- prête à nommer un nouveau con- parler. Rien à ce sujet n’a été com- le Parlement qu’ici, avait réussi à les éviter. Sil- seil d’administration. Les partis de de ses archives sur Pie XII muniqué aux magistrats qui ont vio Berlusconi, qui a toujours sou- l’opposition sont hors jeu, aussi pourtant ouvert trois enquêtes dif- tenu Claudio Scajola, est resté dans la rue. La gauche paie son ROME. Le pape souhaite rendre accessibles le plus rapidement possible, férentes sur les incidents en mar- le chef de la police afin de mettre en silencieux tout au long du week- manque d’initiative et de poigne selon un communiqué du 15 février, les archives secrètes du Vatican rela- ge du sommet des pays les plus place toutes les dispositions prévues end. Pour lui, le moment choisi face au gouvernement. « Résis- tives aux relations du Saint-Siège avec l’Allemagne pendant la seconde industrialisés. par la loi pour garantir l’ordre pour revenir sur les journées du ter » est devenu le mot d’ordre et guerre mondiale. Le pape a demandé l’accélération des travaux visant à Le ministre, d’abord avec un public et la sécurité des leaders G 8 ne pouvait être pire. Dans le le geste des corna – la pitrerie de « classer » ces archives et on prévoit, pour 2003, la mise à disposition des communiqué, le lendemain, puis, internationaux présents à Gênes. pays, de Milan à Florence, de Silvio Berlusconi sur la photo des documents sur les relations entre le Vatican et l’Allemagne sous Pie XI dimanche soir, avec une interven- Les attentats du 11 septembre ont Palerme à Rome, de façon sponta- dirigeants européens réunis en (1922-1939). Pour les archives de Pie XII (1939-1958), il faudra attendre... tion au journal télévisé de la pre- ensuite confirmé ce risque. » née, les citoyens se sont organisés Espagne – le symbole de ce nou- 2005. Ces décisions entendent « mettre fin aux spéculations injustes et mière chaîne de la RAI, a tenté de Ces explications, qui intervien- pour contester le gouvernement. veau mouvement. ingrates » concernant le rôle du Saint-Siège entre 1939 et 1945, alors que minimiser ses propos : « La situa- nent quelques jours après le refus Dimanche matin, des milliers de monte la polémique sur le film Amen, de Costa-Gavras. – (AFP.) tion, après la mort du jeune manifes- de la majorité de constituer une personnes se sont ainsi donné la Salvatore Aloise LE MONDE/MARDI 19 FÉVRIER 2002/5 UNION EUROPÉENNE
ÉCHOS
Une force de police de l’UE est envoyée en Bosnie a ENVIRONNEMENT : Gérard Mestrallet, le PDG de Suez, a ren- contré Romano Prodi pour lui Commandée par un Danois, elle doit remplacer dès janvier 2003 les policiers internationaux présenter son « Appel pour la vraie bataille de l’eau ». Le de l’IPTF pour encadrer l’action des forces de l’ordre locales patron français entamait à Bruxel- les une campagne d’information PRENDRE LA RELÈVE de janvier 2003, en remplacement de des affaires étrangères, Joschka Fis- auprès des grandes institutions l’ONU, responsable de l’actuelle l’actuelle IPTF qui compte quelque cher, et son collègue des finances, internationales, qu’il espère sensibi- force internationale de police 3 300 hommes originaires (poli- Hans Eichel. Ce problème budgé- liser au fait que, si rien ne change, (IPTF) en Bosnie, ne représente ciers et gendarmes) d’une quaran- taire est d’autant plus irritant que de3à4milliards de personnes pas a priori un grand défi militaire, taine de pays et du personnel les autres difficultés à surmonter dans le monde ne disposeront pas mais pour les Européens, il s’agira local. Le mandat arrivera à échéan- pour le déploiement de la force d’un accès satisfaisant à l’eau pota- de la première manifestation con- ce à la fin de l’année. européenne en Bosnie (chaîne de ble en 2 025. Leader mondial du sec- crète de leur politique de défense Pour les Quinze, cette mission a commandement, définition des teur de la distribution et de l’ingé- et de sécurité dans sa composante un caractère symbolique et consti- objectifs, contribution des Etats nierie de l’eau, Suez se dit hostile à « gestion civile des crises ». Les tue une sorte de baptême du feu tiers et coordination avec la Com- la privatisation de ce bien naturel ministres des affaires étrangères pour une défense européenne mission européenne), sont réglées. et propose aux institutions publi- des Quinze devaient confirmer, « autonome » par rapport à ques de monter des actions en par- lundi 18 février, leur décision d’en- l’OTAN. La politique européenne tenariat, pour éviter que l’eau ne voyer une force de 450 à 480 poli- de sécurité et de défense (PESD) La force européenne aura une devienne un « nouveau facteur d’ins- ciers et gendarmes en Bosnie, dès vise un « objectif global » pré- mission différente de celle de tabilité » sur la planète. – (Corresp.) voyant la mise en place, à partir l’IPTF : c’est moins une aide sous a CONVENTION : les douze mem- de mi-2003, d’une force de réac- la forme d’une action policière bres du praesidium de la Conven- 600 gendarmes et tion rapide de 60 000 hommes, qu’une mission de conseil et de for- tion sur la refondation de mobilisable en 60 jours. Dans son mation de la police bosniaque, ce l’Union européenne se réuniront 200 policiers français volet civil, elle veut mettre sur qui justifie la baisse des effectifs de manière informelle les 22 et La France a accepté de participer pied une force de police de 5 000 engagés. « Il ne s’agit plus de se 27 février à Bruxelles, sous la pré- au projet de force de police européen- hommes, dont un millier mobilisa- substituer aux forces de police loca- sidence de Valéry Giscard d’Es- ne de 5 000 hommes, en promettant ble en 30 jours. les, mais de vérifier que celles-ci taing, pour préparer la séance de lui affecter quelque 600 gendar- assument bien les missions qui leur solennelle d’inauguration du mes (à statut militaire) et quelque sont confiées », précise un diploma- 28 février. Faisant l’état des prépa- 200 policiers (à statut civil). La mission de cette force est te européen. ratifs des travaux, le porte-parole Ce projet est supervisé, à Paris, par d’intervenir dans des opérations get envisagé n’est pas bien lourd – n’est pas mise à la charge du bud- Le chef de l’actuelle force de poli- de la Convention, le diplomate alle- le bureau « défense » du commande- de gestion de crise, par exemple 38 millions d’euros en année plei- get communautaire, elle incombe ce onusienne, le général de gendar- mand Nikolaus Meyer-Landrut, a ment des opérations de la gendarme- après ou pendant l’envoi de forces ne – mais il se trouve que celui de aux Etats membres, selon une clé merie français Vincent Cœurde- précisé que le forum de la société rie, qui est dirigé par le colonel Ber- d’intervention. Alors que la ques- la PESC (politique étrangère et de de répartition basée sur le PNB roy, passera le relais, avant l’été, à civile se mettait lui aussi en place et trand Cavallier. Cet officier supérieur tion des « arrangements perma- sécurité commune) est déjà prati- de chaque pays. L’Allemagne est un responsable de la police danoi- qu’il disposerait d’un site Internet. a été le chef d’état-major de la nents » entre l’Union européenne quement épuisé. En raclant les contre, pour des raisons facile- se, Sven Frederiksen, qui a occupé a Le site Internet de l’Assemblée légion de gendarmerie en Corse, au et l’OTAN n’est toujours pas fonds de tiroirs, il permet de finan- ment compréhensibles dans le des fonctions similaires au Koso- nationale a ouvert une rubrique moment de l’incendie des paillotes, réglée (la première aura besoin, cer quelque 28 millions, ce qui lais- contexte électoral qu’elle connaît. vo. Pour sa part, l’Allemand Wol- consacrée à la Convention sur la mais il était en congé lorsque les évé- pendant plusieurs années, des se un reliquat de 10 millions Vu son poids économique, elle gang Petrisch, haut représentant réforme de l’Union européenne nements se sont produits, en moyens et capacités militaires de d’euros. Il semble exclu de deman- paierait le plus et elle ne veut pas chargé de la mise en œuvre des qui tiendra sa séance inaugurale le avril 1999. l’Alliance atlantique), que les bud- der au Parlement européen une que l’on crée un précédent invo- accords de Dayton (1995) pour la 28 février. De nombreux docu- La France organise régulièrement gets militaires des Etats membres rallonge dans la mesure où celui- qué à chaque fois que les Quinze Bosnie, passera le flambeau au Bri- ments sont disponibles parmi les- des exercices d’entraînement com- de l’UE sont notoirement insuffi- ci, n’ayant pratiquement pas son décident de mettre en œuvre la tannique Paddy Ashdown, ancien quels la déclaration de Laeken, les muns, au camp de Saint-Astier (Dor- sants pour atteindre les objectifs mot à dire sur l’utilisation des PESC. Ses partenaires répondent chef du parti Libéral-démocrate et compte-rendus des assises sur dogne), entre gendarmes français et de la défense européenne, les fonds de la PESC, est naturelle- que ce mécanisme fait partie du expert reconnu des Balkans, qui l’avenir de l’Europe, les auditions forces de gendarmerie italiennes, por- Quinze engagent dans l’affaire la ment réticent à accroître de telles traité et que Berlin prendrait une sera en même temps représentant publiques à l’Assemblée nationale tugaises, espagnoles, néerlandaises, crédibilité de leurs ambitions en dépenses. lourde responsabilité en faisant spécial de Javier Solana, haut sur l’avenir de l’Union ainsi que turques, sénégalaises, chiliennes ou matière de sécurité. La solution la plus pratique con- capoter le projet, pour une som- représentant de l’Union européen- des fiches thématiques. Une page argentines, qui ont engagé des hom- Or, ce sont encore des problè- siste pour les Quinze à augmenter me dérisoire. ne pour la PESC. régulièrement mise à jour est mes au sein de l’IPTF aux côtés des mes financiers qui menacent de le budget de la PESC, par le biais De source allemande, on reste consacrée à l’actualité de la Con- 103 gendarmes français qui y ont été retarder le lancement de la force de l’article 28 du traité, lequel pré- confiant quant à la possibilité de Jacques Isnard vention. affectés. de police pour la Bosnie. Le bud- voit que, lorsqu’une dépense trouver un accord entre le ministre et Laurent Zecchini à Bruxelles www.assembleenationale.fr L’étau se resserre sur autour des réseaux de drogue du Bénélux Les polices des régions transfrontalières engrangent les fruits d’une meilleure coopération
LILLE dans l’art d’utiliser les frontières », ganisent. Un commissariat strictement opérationnel et trans- néerlandais de l’intérieur et de la effectuent des stages au sein des de notre correspondant régional explique le commissaire roubai- commun franco-belge est en frontalier. justice. unités antidrogue néerlandaises. Quarante et un trafiquants ou sien qui a coordonné l’opération. cours d’installation à Tournai, en Voisinage oblige, la coopération Plusieurs opérations communes dealers ont été cueillis au saut du C’est ainsi, par exemple, qu’il chan- Belgique. Des policiers, douaniers franco-belge ne date pas d’hier. franco-néerlando-belges – bapti- lit en quatre jours, fin janvier, geait de voiture ou de téléphone et gendarmes des deux pays pour- « Longtemps, elle s’est gérée à la Depuis, les services de police, de sées Victor, Estafette ou Hazel- dans la métropole lilloise, des portable tous les quinze jours, ront y travailler de concert. Un bonne franquette : les postes de douane et de gendarmerie du donck (une ville frontalière néer- deux côtés de la frontière franco- sachant parfaitement que toute autre devrait s’ouvrir ultérieure- radio des deux côtés fonctionnaient Nord-Pas-de-Calais échangent landaise) – ont également été belge. Cas d’école illustrant parfai- écoute ou interception demandée ment dans les Ardennes. Mais ce de part et d’autre de la frontière, leurs informations avec les provin- menées contre le petit trafic de tement les difficultés de la répres- par les policiers français en Belgi- genre de dispositif est difficile à raconte un fonctionnaire. Avec les ces méridionales des Pays-Bas, la masse dit « de fourmi ». Souvent sion du trafic de stupéfiants dans que exige une commission rogatoi- mettre en place, estime-t-on – en Néerlandais, en revanche, les rela- Belgique, mais aussi l’Allemagne spectaculaires, elles se sont, le les zones frontalières : ce beau re internationale, et que l’accord privé – coté français. « Le principal tions concernant le trafic de stupé- et l’Angleterre, au travers de deux plus souvent, révélées relative- coup de filet a exigé une année des parquets de Flandre, de Wallo- problème sera de décider qui va fiants étaient encore très tendues, réseaux multimédias spécialisés ment inefficaces au regard des d’enquête et de filatures, des tré- nie et de Bruxelles (tous concer- diriger une équipe aussi disparate, voire bloquées il y a six ou sept baptisés EMMI (Echange euroré- moyens déployés, estime un res- sors de patience et d’ingéniosité nés par son trafic) arrive rarement ne serait-ce que chez nous », persi- ans. » Elles ont profondément gional multimédia d’informa- ponsable français. Aujourd’hui, la de la part des services de police avant trois semaines… fle un fonctionnaire. Et, ajou- changé après la signature, le tions) et Linguanet. coopération franco-néerlandaise français et belges. te-t-il, une fois cette question 20 avril 1998, d’un accord de coo- Des réunions franco-néerlandai- dans la lutte antidrogue porte Le réseau démantelé fin janvier réglée, il faudra veiller à ce que le pération en matière de police et ses se tiennent deux fois par an essentiellement sur le renseigne- dans l’agglomération lilloise écou- En attendant une harmonisa- commissariat évite de faire double de sécurité entre le ministre de l’in- aux niveaux régional et national ment. lait à lui seul, chaque mois, depuis tion des procédures de justice emploi avec Europol ou Interpol térieur de l’époque, Jean-Pierre (la dernière a eu lieu le 24 janvier 1999, quelque 10 kg d’héroïne européennes, les enquêteurs s’or- pour se concentrer sur un travail Chevènement, et ses homologues à La Haye). Des policiers français Jean-Paul Dufour néerlandaise dans trois quartiers de Roubaix. Le « patron », un Français d’une trentaine d’années originaire de Tourcoing, vivait La politique des Pays-Bas en question dans une fermette isolée des envi- rons de Courtrai (Kortrijk), en Bel- BRUXELLES Europe, comme chaque fois, les Dialogue impossible, dans une gique. Il disposait de six entrepôts de notre bureau européen interrogations sur l’approche du Union européenne dont les mem- disposés le long de la frontière En néerlandais, cela se dit « cou- phénomène de la drogue. bres sont seulement liés par un côté belge et tenus par des « gros- lance ». C’est une approche tolé- En Belgique, Wendy Verhaegen, plan d’action négocié en 1999, sistes » qui, eux-mêmes, approvi- rante que les voisins des Pays-Bas membre du parquet d’Anvers, vague et non contraignant ? Mal- sionnaient plus d’une trentaine de traduisent, eux, par « laxisme »… déplore la collaboration trop limi- gré les échanges de policiers et de dealers roubaisiens. L’homme, qui Cette politique étonne parfois les tée des autorités néerlandaises juges, malgré les efforts faits faisait l’objet d’un mandat d’arrêt Néerlandais eux-mêmes. En dans certaines enquêtes mais intro- depuis la mise en place de l’espace international pour une autre affai- février, elle a failli coûter son porte- duit un correctif : « Il est faux d’affir- Schengen pour améliorer la coordi- re de trafic de stupéfiants, a été feuille au ministre de la justice. La mer que nos voisins sont plus tolé- nation entre les services spécialisés, identifié lors de l’une des visites relaxe de plusieurs trafiquants de rants à l’égard des réseaux et je note l’absence d’une véritable politique éclair qu’il faisait régulièrement à drogue, arrêtés à l’aéroport de Schi- même que les moyens déployés pour européenne en la matière pèse. Roubaix. Mais il a fallu plus de phol avec des quantités qui, dans les démanteler sont bien plus impor- La politique de tolérance néerlan- trois semaines à une équipe de certains cas, frôlaient les 1 000 g tants que chez nous. » Bob Keizer, daise, que traduisent les 800 coffee- vingt policiers français pour repé- voire, à une occasion, 14 kg (de conseiller au ministère de la santé, shops où l’on peut se procurer de la rer son domicile, et trois mois cocaïne) a donné lieu à de vives égrène les saisies opérées l’an der- drogue douce en quantité limitée, pour parvenir à l’arrêter. altercations au Parlement. nier : 40 tonnes de cannabis, 4 ton- reste en Europe le symbole commo- « Nos collègues belges nous ont Ce laxisme, justifié dans ce cas nes d’héroïne et 5,5 millions de de du laxisme. Elle a pourtant ses pourtant aidés d’une manière par la désorganisation temporaire tablettes d’ecstasy, ce qui a valu cotés positifs : un nombre limité remarquable. Mais les truands de des services de police et le surpeu- aux trafiquants des peines « compa- d’« usagers problématiques »,de cette espèce sont passés maîtres plement pénitentiaire, a relancé en rables à celles pratiquées dans séropositifs, le taux d’overdose le d’autres pays ». plus faible d’Europe. « Les Pays-Bas attirent-ils le crime organisé, compte tenu de leur politique en matière de Pas de quoi convaincre pourtant drogues ? Les criminels profitent plus les spécialistes, français ou belges, vraisemblablement des bonnes infras- qui pensent que ces chiffres repré- tructures du pays, de la qualité de sentent une infime partie des stupé- l’industrie chimique, de l’absence de fiants introduits en Europe par contrôles aux frontières et du volume l’une des principales entrées du con- massif de biens qui transitent par le tinent : le port de Rotterdam, où pays », estime le conseiller Bob Kei- arrivent chaque année 6 millions zer. La preuve, affirme-t-il, que de conteneurs. A l’aéroport de Schi- « les outils actuels, dont les traités phol, quelque 1 200 trafiquants ont internationaux, sont inadaptés pour été arrêtés en 2001 mais on estime rendre vraiment gérable le problème à 25 000 le nombre de passeurs en de la drogue ». provenance, notamment, des Antilles et du Surinam. Jean-Pierre Stroobants 6/LE MONDE/MARDI 19 FÉVRIER 2002 FRANCE présidentielle
Lionel Jospin pourrait annoncer sa candidature à , il a déclaré que l’arrivée de l’euro est «la cé un discours sur la devant les Tony Blair et Gerhard Schröder. Bernard Roman (PS), ’, dimanche 24 février, au terme d’une der- victoire de tous les Français ». Il doit intervenir mer- maires. Jeudi, à Lyon, il abordera le thème du déve- président de la commission des lois de l’Assemblée, nière semaine de premier ministre chargée. Dès credi, à l’Assemblée, puis devant les parlementaires loppement durable et vendredi, à Stockholm, il assis- juge que le gouvernement « n’a pas pu, ou pas voulu, dimanche, lors d’une cérémonie marquant la socialistes. Quelques heures plus tôt, il aura pronon- tera au avec mener certaines réformes jusqu’au bout ». M. Jospin passe du rôle de premier ministre à celui de candidat Le chef du gouvernement, qui pourrait se déclarer dimanche 24 février, sera sur tous les fronts au cours de la semaine : euro, décentralisation, développement durable, régulation mondiale. Il espère profiter de cette déclaration pour marquer des points dans l’opinion
TEL UN PAPILLON qui sort de sa Martin. Son entourage espère que de Pierre Mauroy. « Ce sera un rap- chrysalide, Lionel Jospin achève, cet- cette annonce lui sera profitable pel utile, une signature », résume un te semaine, sa mue de premier dans les sondages, comme à Jac- conseiller de M. Jospin. ministre en candidat. Chef du gou- ques Chirac : une semaine après sa Lionel Jospin La fin de la semaine, M. Jospin se vernement « jusqu’au bout », il sera déclaration de candidature, le chef et Laurent Fabius, consacrera à soigner sa stature inter- aussi, après la suspension des tra- de l’Etat gagne 1,5 point dans l’indi- dimanche 17 février, nationale. Jeudi 20, à Lyon, il clôtu- vaux parlementaires, le 22 février, cateur Libération (du 18 février)- lors de la réception rera la table ronde intitulée « Dialo- candidat à l’élection présidentielle. CSA-La Dépêche du Midi (réalisé les organisée par Bercy gues pour la terre », organisée par Sa déclaration pourrait avoir lieu 13 et 14 février auprès de 1 000 per- pour marquer Green Cross International, l’associa- dès le dimanche 24 février ou dans sonnes), avec 24,5 % des intentions la fin du cours légal tion de Mikaël Gorbatchev. «Ilne les jours qui suivent (Le Monde daté de vote au premier tour. Il l’empor- du franc. parlera pas que d’environnement, 17-18 février). Il quittera alors plus terait au second tour avec 53 % des L’ancien ministre mais aussi de faim dans le monde, souvent la « cage dorée » de Mati- voix, contre 47 % pour M. Jospin, de l’économie d’équilibre Nord-Sud, de l’écosystè- gnon pour le QG de campagne des tandis que Jean-Pierre Chevène- et des finances me, de la qualité de l’air, de l’eau », socialistes, situé 235, rue Saint- ment chute de 14 % à 10 %. Dominique explique-t-on à Matignon. Et com- C’est « une semaine de premier Strauss-Kahn, me la mairie de Lyon a été empor- ministre avec des activités de premier qui n’avait pas été tée par le socialiste Gérard Collomb M. Glavany invite ministre », assure son conseiller par- convié, a déclaré : en mars 2001, Lionel Jospin se ren- lementaire, Pierre Guelman, qui « Je ne suis pas dra, dans la foulée, à l’Hôtel de ville. M. Chevènement intégrera le QG de campagne le invité. Ça doit être Vendredi après-midi, il prendra la à ne pas « trahir » 28 février avec quatre autres con- un oubli. » direction de Stockholm, pour la troi- seillers du premier ministre. Il n’em- sième édition du Sommet des
Le ministre de l’agriculture, Jean pêche, chaque journée est réglée / modernisateurs : après la rencontre Glavany, futur directeur de campa- comme du papier à musique. de Florence, en 1999, puis celle de gne de Lionel Jospin, a appelé, diman- Dimanche soir, 17 février, lors de la privilégié pour sa communication. quement » s’adresser une dernière des fédérations PS va céder la place Berlin, en 2000, il retrouvera « les che 17 février, sur RCJ, à « affronter le cérémonie célébrant la disparition Le bilan de la législature (près de fois aux députés, d’autant que l’ulti- au candidat. « On était là pour occu- chefs d’Etat progressistes » – débat » avec Jean-Pierre Chevène- du franc, à Bercy – avec Laurent 220 lois adoptées) sera l’occasion de me question – attribuée selon un per le mois de février », explique Gerhard Schröder, Tony Blair, etc. ment « pour démonter ses argu- Fabius, mais sans son prédécesseur marquer sa différence avec l’ancien tourniquet à chacun des groupes André Vallini (PS). Lundi soir, La rencontre, initialement prévue ments ». « S’il ne rejoignait pas ce qui Dominique Strauss-Kahn –, le pre- premier ministre… Jacques Chirac : politiques – reviendra à un socialis- 17 février, accompagné de Julien en septembre 2001, a été reportée a toujours été son camp, il y aurait mier ministre a rendu hommage selon un calcul du cabinet du minis- te ! Le président de l’Assemblée Dray (PS, Essonne), le député de après les attentats du 11 septembre. une sorte de trahison de ses engage- aux « Français ». Ils ont su accueillir tre des relations avec le Parlement, nationale, Raymond Forni (PS), y l’Isère devait se rendre à Belfort, sur « Ce n’est ni le G8, ni l’ONU, ni l’Inter- ments de 45 ans, a-t-il souligné. Il faut l’euro de manière « ludique » et Jean-Jack Queyranne, M. Chirac a voit « un signe ». A Matignon, on les terres de Jean-Pierre Chevène- nationale socialiste. Une simple dis- non pas le combattre, mais affronter « joyeuse », s’est-il félicité, sur fond répondu à « six questions » dans réfléchit surtout au style de l’inter- ment, pour dire aux militants cussion informelle sur la gouvernance le débat avec lui pour démonter ses musical de L’Hymne à la joie.Ily l’Hémicycle, de 1986 à 1988, contre vention de M. Jospin. « Le premier qu’« en matière de sécurité, le PS n’a mondiale et la régulation », indique arguments, parce que je ne veux pas avait là des buralistes, des con- « plus de 180 » pour M. Jospin ministre ne veut pas de question télé- pas de leçon à recevoir ni de comple- Aquilino Morelle, la plume de laisser dire que, la République, il n’y a voyeurs de fonds et de nombreux entre 1997 et 2002. phonée, du style : “Qu’est-ce que xe à avoir ». M. Jospin. Les participants se con- que lui qui l’incarne. » Reprenant des retraités qui ont assuré bénévole- Le directeur de cabinet de vous avez été formidable pendant tenteront d’un « communiqué com- thèmes chers à l’ancien ministre de ment des formations à la nouvelle M. Queyranne, Bernard Rullier, cinq ans…” », prévient un con- mun » qui est « déjà adopté ». l’intérieur, M. Glavany ajoute : « Peut- monnaie. Certains ont même s’est aussi amusé à rédiger un seiller. Mercredi, entre la dernière séan- Son site Internet (Lioneljospin. être que depuis 30 ou 40 ans on a demandé à Lionel Josin de dédica- tableau en « deux colonnes », l’une Mercredi, vers 19 heures, il dira ce au Palais-Bourbon et le « pot » net) est fin prêt. Dès janvier, les oublié, dans notre pays, des valeurs cer leur manuel. rappelant les engagements pris lors aux parlementaires socialistes, qui des socialistes, M. Jospin s’exprime- noms de domaine Lioneljospin. net aussi essentielles que la discipline, le Pour la dernière fois, mardi et du discours de politique générale de fêteront la fin de législature au ra, vers 17 heures, devant l’associa- et Lioneljospin. org avaient été respect de la règle, l’autorité, la sanc- mercredi, le premier ministre assiste- M. Jospin, prononcé à la tribune de musée d’Orsay, qu’ils peuvent être tion des maires des grandes villes. réservés par un certain Henry Pra- tion (…).» Ce sont, selon lui, « des ra aux séances de questions d’actua- l’Assemblée, le 19 juin 1997, l’autre « fiers » de leur bilan. M. Jospin Son discours sera axé sur la décen- deaux. Son chef de cabinet à Mati- notions qu’il faut réhabiliter dans lité à l’Assemblée nationale, de énumérant leur « traduction » dans entre en campagne, les députés tralisation – thème cher à Jacques gnon. notre société si nous voulons nous 15 heures à 16 heures. L’Hémicycle la loi. s’éclipsent. La « dream team » des Chirac – vingt ans après les lois de mobiliser tous contre l’insécurité ». aura été, pendant cinq ans, un lieu Mercredi, M. Jospin devrait « logi- parlementaires qui faisaient le tour 1982, votées sous le gouvernement Clarisse Fabre Le calendrier des meetings Bernard Roman (PS) : « Nous n’avons pas pu – ou pas voulu – et l’équipe de campagne mener certaines réformes jusqu’au bout, je le regrette » DE 1997 à 2002, Bernard Roman me l’élu lillois. M. Roman a pour- parents avaient le droit de vote ? Je et non pas seulement dans les dépar- sont désormais prêts (PS) a été l’un des principaux tant des « regrets » : « On aurait pu ne crois pas. Le gouvernement n’a tements qui élisent au moins trois acteurs des réformes sur les institu- éviter de légiférer sur les rave-parties pas inscrit le texte [voté en première sénateurs. » Au passage, M. Roman LUNDI 18 FÉVRIER, le Parti (secrétaire générale ?) et mi-politi- tions et sur le droit de la famille, et poursuivre le dialogue avec les lecture à l’Assemblée, en mai 2000] épingle le ministre de l’intérieur socialiste ouvre officiellement son que en se spécialisant sur la forma- d’abord comme simple député du organisateurs », reconnaît-il. à l’ordre du jour du Sénat, sachant « de l’époque, Jean-Pierre Chevène- guichet à candidatures. Il ne le fer- tion tout au long de la vie qui pour- Nord, puis comme président de la Par ailleurs, certains textes ne que la droite sénatoriale y serait hos- ment » et « le Conseil constitution- mera que « fin février ». Les candi- rait être un des engagements forts commission des lois de l’Assem- sont que des compromis : «Legou- tile. Or cette loi modifie la Constitu- nel », qui n’ont « pas permis d’avan- datures individuelles ont peu de du candidat. blée nationale. Cinq ans plus tard, vernement n’a pas pu – ou pas voulu tion et nécessite l’accord des deux cer comme nous l’aurions souhaité ». chances d’aller à terme. Le dernier Alain Claeys, trésorier du PS, il dresse le bilan du « travail accom- – mener certaines réformes jusqu’au chambres », explique-t-il. Enfin, la gauche « ne doit pas à s’être mis sur les rangs, Patrick fabiusien, sera mandataire finan- pli » par le gouvernement de Lio- bout. Je suis de ceux qui le regrettent. Si la réforme du Conseil supé- avoir peur d’aborder le débat sur les Nofri, un militant des Bouches-du- cier. Jean-Christophe Cambadélis nel Jospin. Enumérant la parité, la La loi limitant le cumul des mandats rieur de la magistrature a échoué, drogues douces », plaide le prési- Rhône, ne sera pas parrainé par sa prendrait les relations extérieures limitation du cumul des mandats, appartient à la première catégorie : « c’est la faute de Jacques Chirac, dent de la commission des lois, qui fédération. Le congrès extraordi- (partis, syndicats), Michèle Sabban le quinquennat, la présomption sans l’opposition de la droite sénato- qui a empêché la tenue du Congrès dénonce « le terrorisme intellectuel naire d’investiture de Lionel Jospin les femmes et Claude Estier les rela- d’innocence, il affirme que « depuis riale – qui n’était pas pour déplaire de Versailles [le vote des députés et qui règne sur la révision de la loi de a de bonnes chances de se dérouler tions internationales. Le pôle pres- 1981, aucune législature ne peut à certains députés sur tous les bancs, des sénateurs réunis, nécessaire 1970. C’est une aberration dans tous le dimanche 3 mars, la date initiale se et communication, très convoité, revendiquer un bilan aussi exception- certes… –, je crois que nous l’aurions pour modifier la Constitution]. les sens du terme ». « Aucune étude du 10 mars ayant été abandonnée. doit faire l’objet d’arbitrages entre nel ». Quant au pacs, « il a enfin per- fait aboutir », assure le député du C’est un reniement pour Chirac. Je scientifique ne prouve que le canna- C’est juste après la sortie de son les proches du candidat, le PS et mis de sortir l’homosexualité de son Nord, qui ajoute : « Lionel Jospin serais inquiet si la droite gagnait les bis génère plus de dépendance que livre d’entretiens avec Alain Duha- l’agence Euro RSG. Marie-France ghetto. Je l’assume avec fierté ». doit proposer la fin du cumul élections, car le RPR reste partisan l’alcool ou le tabac. » Actuelle- mel, Le Temps de répondre (Stock), Lavarini, ancienne collaboratrice de Plutôt que de faire « une grande “député-maire” aux Français. » d’une justice aux ordres ». ment, raconte-t-il, la Mission inter- que M. Jospin tiendra son premier M. Jospin, aujourd’hui chargée de loi sur la famille », la gauche, dit-il, Il en va de même du vote des ministérielle de lutte contre la dro- meeting, le 7 mars, à Lille, sur les la communication du président de « a réformé le système par petites tou- étrangers non résortissants de « » gue et la toxicomanie (MILDT) terres de Martine Aubry. Les autres l’Assemblée, serait chargée des rela- ches : la prestation compensatoire, la l’Union européenne aux élections Parfois, se souvient-il, le gouver- envoie aux jeunes des « textos » – meetings sont déjà programmés, tions presse. Marie d’Ouince, protection du conjoint survivant, l’ac- locales : M. Roman « pense » que nement « n’a pas osé suffisam- messages écrits sur les téléphones chaque jeudi : Limoges, Marseille, adjointe de M. Colmou, s’occupera couchement sous X, le nom patrony- le candidat du PS « inscrira la mesu- ment ». Ainsi, la loi modifiant le portables – pour leur proposer de Bordeaux, Dijon, Rennes, Montpel- de la communication, en veilleuse, mique ». L’esclavage « est désormais re dans son programme ». « Est-ce scrutin des sénateurs est « une réfor- « faire le point sur leur éventuelle lier. Après le premier tour, Lyon est de Matignon. un crime contre l’humanité ». « Tous que les jeunes de la deuxième géné- mette » : « Le Sénat n’est pas moins dépendance ». « C’est une excellen- prévue pour la première semaine, ces textes donnent à la législature ration d’immigrés seraient autant à une anomalie qu’hier. Moi, je voulais te initiative, mais c’est fou d’en arri- le Palais omnisports de Bercy à Michel Noblecourt comme un air de référence », résu- la dérive, pour certains, si leurs imposer la proportionnelle partout – ver là ! Il n’y a pas un lycée en Fran- Paris pour la seconde, en fonction ce où l’on ne consomme pas de can- de la date du face-à-face télévisé. nabis. Et les élus continuent de jouer Le dernier meeting aura lieu confor- la politique de l’autruche ! Com- mément à la tradition du PS, à Tou- Petites phrases et grandes déclarations du chef du gouvernement à l’Assemblée ment voulez-vous que la jeunesse se louse, le jeudi 2 mai. reconnaisse dans la politique ? », Comme prévu, Jean Glavany sera DU PREMIER MINISTRE à l’As- gouvernement, et j’en suis fier ! » situation dramatique, pousseraient “juppéisais”. » M. Jospin ajoute : s’inquiète le parlementaire. directeur de campagne, mais il semblée nationale, qui dans sa f Le 17 novembre 1998, à ceux certaines personnes à faire la grève « Eh bien non, je ne me balladurise M. Roman a bien été tenté de devra quitter le ministère de l’agri- déclaration de politique générale le qui soutiennent les sans-papiers. de la faim. Il ne faut jamais jouer pas, je ne me juppéise pas. » « proposer une mission parlementai- culture. Yves Colmou, conseiller en 19 juin 1997 propose « un nouveau Lionel Jospin répond à Dominique avec la peau des autres. » Avant d’al- f Le 5 juin 2001, sur son passé re d’information sur la révision de la communication de M. Jospin, sera pacte républicain », on retiendra Voynet qui a exprimé son « désac- ler s’asseoir, il jette un regard noir à trotskiste. « J’ai bien noué des rela- loi de 1970 », mais il y a « finale- directeur adjoint. Pierre Schapira, quelques gestes, quelques formules, cord » avec le gouvernement. « Fai- la ministre verte, sur les bancs du tions [avec l’OCI] dans les années ment renoncé, à quelques mois des adjoint au maire de Paris, aura la quelques erreurs historiques (deux), gouvernement. 60. » Suite à l’enquête publiée dans échéances électorales »… responsabilité, en coordination et aussi quelques « moments » poli- f Le 28 avril 1999, l’incendie de Le Monde, Lionel Jospin reconnaît Même en cas de victoire de la avec François Rebsamen, secrétaire tiques : « Eh bien non, je ne la paillotte Chez Francis contraint avoir « marqué de l’intérêt pour les gauche à la présidentielle, le Sénat, national aux fédérations du PS, des f Le 12 novembre 1997, l’éloge le premier ministre à une déclara- idées trotkistes ». « Il s’agit là d’un iti- majoritaire à droite, pourra faire déplacements. Bertrand Delanoë, du communisme français. Quel- me balladurise pas, je tion. « Ces événements sont bien une niraire personnel, intellectuel et politi- obstacle aux réformes institution- maire de Paris, animerait le comité ques jours après la parution, chez affaire de l’Etat, puisque certains de que dont je n’ai rien à rougir »,se nelles. « Il reste toujours un moyen national de soutien, avec Catherine Robert Laffont, du Livre noir du com- ne me juppéise pas » ses services sont mis en cause, mais ce défend-il. de le contourner : si le candidat Tasca, ministre de la culture. Com- munisme, Lionel Jospin explique, n’est pas une affaire d’Etat. » f Le 9 octobre 2001, à la droite socialiste propose d’aller au bout de me en 1995, Mme Aubry et Domini- sous les applaudissements des com- f Le 2 mai 2001 , en réponse à qui s’interroge sur le pacifisme de la réforme du cumul des mandats, que Strauss-Kahn seront les princi- munistes que la révolution de deux responsables de la droite. la gauche face aux frappes améri- de celle de la justice ; s’il porte des paux porte-parole de M. Jospin. Ils 1917 « a été l’un des grands évène- Lionel Jospin observe : « L’un d’en- caines en Afghanistan. Lionel Jos- réformes institutionnelles que les pourraient être rejoints par Jean- ments de notre siècle ». re passer le message qu’en France tre eux, Serge Lepeltier [secrétaire pin répond : « Je préfère de beau- Français approuvent en l’élisant, il Marc Ayrault, le président du grou- Surtout, insiste le premier tout immigré entré irrégulièrement général du RPR], a dit que je me coup un peuple et des députés qui devra (...) proposer aux Français de pe socialiste de l’Assemblée. Anne ministre, le communisme français peut être régularisé, c’est créer un “balladurisais”. Le deuxième, Gilles avancent les yeux ouverts plutôt que dépasser l’obstacle du Sénat, par Hidalgo, première adjointe au mai- « n’a jamais porté la main sur les appel d’air formidable», explique le de Robien [député UDF de la les yeux fermés. » référendum », conclut M. Roman. re de Paris, aurait une place de libertés. Il a tiré les leçons de son premier ministre. « Je souligne l’irr- Somme], a dit que j’étais “droit dans choix, mi-administrative au QG histoire. Il est représenté dans mon esponsabilité de ceux qui, dans une mes bottes” c’est-à-dire que je me Ariane Chemin Cl. F. LE MONDE/MARDI 19 FÉVRIER 2002/7 FRANCE présidentielle Les Verts disent « oui » à une entente électorale avec le PS mais refusent de s’engager sur la législature L’assemblée générale du parti écologiste a ratifié la ligne défendue par Dominique Voynet. Malgré les désaccords programmatiques, les partisans d’une « rupture » ont été mis en minorité
NANTES pas de gaîté de cœur que je voterai tandis qu’un autre prenait comme points fondamentaux » avec le PS a de notre correspondant pour un accord électoral, mais il est référence la rupture de Jean-Pierre été étendue. Elle comprenait les Les Verts concluront un accord impossible de prendre le risque de Chevènement avec le PS, gage de transports, le partage du travail, électoral avec le PS avant les pro- laisser passer la droite avec ce que la « clarté » et de l’« efficacité » de l’abolition de la double peine, la chaines élections législatives, mais cela veut dire sur le nucléaire dans son message. « Le risque est grand taxation du gaspillage de l’énergie il n’y aura pas, dans l’immédiat, les cinq ans qui viennent », a résu- de passer dans l’opinion pour ceux et la place du nucléaire, « particu- d’accord sur un programme de mé Maryse Arditi, une des porte- qui trouvent que la place est bon- lièrement l’arrêt du retraitement législature, comme en 1997. Cette parole. Mme Voynet a été la plus ne », disait un troisième, jugeant des combustibles usés, la reconver- ligne, défendue par leur secrétaire directe : « Nous avons le choix entre contraire aux décisions d’une pré- sion des installations de La Hague et nationale, Dominique Voynet, l’a améliorer le rapport de forces ou se cédente assemblée générale la pos- l’abandon du projet EPR ». Les mili- emporté, samedi 16 février, à Nan- dire qu’il est plus confortable d’être sibilité d’un accord électoral sans tants ont ajouté l’agriculture et le tes, lors de l’assemblée générale entre nous. Qu’on se rappelle ce que « accord programmatique ». droit des étrangers, initialement extraordinaire, par 293 voix, (con- c’était que d’être un groupuscule ! qualifiés – comme les minima tre 77 et 22 abstentions). Prenant Que l’on arrête de se regarder le sociaux, les retraites, la jeunesse, acte des « engagements issus de la nombril, de couper les cheveux en Pour satisfaire l’envie d’en la coopération, le plein-emploi négociation » avec le PS, ils « cons- quatre ! Nous devons faire la cam- découdre avec le PS tout en ména- durable et la tranquillité des tatent les divergences et points de blo- pagne de Noël comme on le lui a geant une future présence des citoyens – de « points d’avancée cage » en souhaitant qu’ils puissent promis. Alors, on se met au boulot, Verts à l’Assemblée, les militants trop incertains pour faire l’objet être levés au lendemain de l’élec- oui ou merde ? » ont durci le texte soumis au vote d’un contrat d’accord en bonne et tion présidentielle. Mais ils « s’en Les partisans d’une rupture par la commission exécutive. Le due forme », mais méritant d’être tiennent à l’état actuel des offres de jugeaient au contraire celle-ci pré- mot « entente » prévu a été rempla- notés. Les « convergences » suscep- circonscriptions réservées par le PS férable à un « accord déshono- cé par celui d’« agrément », jugé tibles d’entrer dans un programme [42] », ce qui leur permet d’espérer rant » avec un PS coupable de plus neutre politiquement. Le législatif ne portent donc que sur une quinzaine de députés dans la n’avoir pas tenu ses promesses de refus de soutenir au second tour l’environnement, la défense des prochaine Assemblée nationale. 1997, en particulier sur la propor- des candidats socialistes « parti- droits sociaux et civiques, l’éduca- La nécessité de « battre la droi- tionnelle, et de refuser de s’enga- sans de l’extrême chasse » ou sensi- tion, l’économie sociale et solidai- te » et d’être présents au Parle- ger sur des bases acceptables en bles aux thèses des « lobbies re, la réforme des institutions et ment « pour peser sur les politiques 2002. « Quand on a la corde au nucléaires » a été ajouté au texte. l’action internationale. publiques » l’a emporté sur les cou, on la coupe si on veut survi- La liste initiale des « divergences autres considérations. « Ce n’est vre », expliquait un des militants, très grandes demeurant sur des Dominique Luneau Jean-Marie Le Pen élève Jacques Chirac au rang de « prince du mensonge »
LYON de notre envoyée spéciale L’important, c’est d’y croire. Et Jean-Marie Le Pen y croit. Il «ne Après avoir fait rêve pas souvent », et pourtant il en campagne, pour les a rêvé, de ce second tour à l’élec- législatives de 1993 tion présidentielle. Et, dans son et la précédente rêve, il se voyait à la traditionnelle élection manifestation du Front national présidentielle du 1er mai entouré de « cent mil- de 1995, sur le thème le personnes place de l’Opéra ».Il « mains propres et l’a confié, dimanche 17 février, à tête haute », le parti l’issue de la convention nationale d’extrême droite de son parti organisée depuis le entend cette fois samedi 16 à Lyon. Il est tellement troubler le jeu convaincu de son succès que son en mettant à nu responsable aux manifestations, les « mensonges » Jean-Michel Dubois, a demandé des deux principaux l’autorisation de manifester cette prétendants année non pas à l’Opéra, mais pla- à l’Elysée, faisant de ce de la Concorde. son actuel résident « Dans les sondages, Jean-Marie la cible principale. Le Pen n’a jamais été aussi proche de la présidence de la République », s’est exclamé le tout jeune et
bouillant directeur du Front natio- .. nal de la jeunesse, Louis-Armand de Béjary. Bruno Gollnisch, le dau- En prélude à son discours, M. Le ne serait venue au pouvoir en Fran- avant. » « Je ne m’étais pas trompé phin de M. Le Pen, s’est projeté en Pen avait prévenu qu’il allait ce. C’est lui qui, en 1981, en m’empê- en 1995 en disant que Chirac serait février 2003 en se livrant à une poli- « réserver la plupart de ses traits à chant d’être candidat, a provoqué pire que Jospin. On peut être pire que tique-fiction : M. Le Pen à l’Elysée Jacques Chirac ». Il n’a pas failli. l’élection de François Mitterrand, le mal, il l’a prouvé tout au long de et les membres du bureau politique Qualifié de « prince du menson- lui qui a provoqué sa réélection, qui ces sept années », répète-t-il en du FN au gouvernement ; la minis- ge »,de« serial menteur », décrit a amené la gauche lors des législati- ajoutant : « Pour ce qui est de l’inté- tre de l’intérieur, Mme Stirbois, comme le maître de la trahison, le ves et d’une manière éclatante lors grité personnelle, il faut bien dire que venait d’obtenir le « soutien logisti- chef de l’Etat n’a pas trouvé grâce des régionales. Si le FN n’avait pas ce n’est pas sans fondement que celle que de la marine avec un bateau par- à ses yeux. « Pourquoi Jacques Chi- été au ban de la vie politique, de M. Chirac a été mise en cause. » ti de Sangatte vers l’océan Indien rac a pris le risque de démentir les jamais la gauche » ne serait arrivée Sa charge menée, il ne restait avec à son bord 1 200 immigrés clan- rencontres que j’affirmais s’être pro- au pouvoir, estime M. Le Pen. plus à M. Le Pen qu’à appeler ses destins »… M. Le Pen a rappelé qu’à duites et qui étaient confirmées par Le président du FN passe ensuite troupes à la mobilisation. « L’histoi- ses yeux cette élection présidentiel- un de ses bras droits, M. Pasqua ? », à l’accusation de trahison. Trahison re ne repasse pas les plats et ne le représentait la « dernière chance lance-t-il. Et de poser faussement des amis politiques : « Jacques Cha- redonnera pas d’autre occasion de sauver la France et sa souveraine- la question : « En quoi le FN et Jean- ban-Delmas en faveur de Valéry Gis- d’apporter le redressement de la té ». Après, affirme-t-il, le prési- Marie Le Pen sont-ils à ce point card d’Estaing », puis M. Giscard France », s’est-il écrié, en pensant dent des Français « n’aura pas plus tabous qu’on ne puisse les rencon- d’Estaing « en faveur de Mit- peut-être à son âge… de pouvoir qu’un gouverneur d’un trer ? » « J’affirme que, sans l’action terrand ». Trahison des idées : «Il Etat américain ». de Jacques Chirac, jamais la gauche n’a jamais été gêné par ce qu’il a dit Christiane Chombeau
Alain Madelin, président de Démocratie libérale, au « Grand Jury RTL-“Le Monde”-LCI « Je représente seul le grand courant moderne, refondateur »
Vous souhaitiez que Jacques compacté. Les mêmes promesses les trahir. Donc je ne les marchan- train de changer : en ce moment, Chirac et Lionel Jospin entrent au rabais. derai pas, je ne les vendrai pas. Je un accord se dessine entre Aznar, en campagne pour pouvoir Les raisons invoquées par Jac- dis qu’elles se mériteront et qu’il y Blair et Berlusconi pour le sommet débattre projet contre projet. Le ques Chirac pour se représenter aura ou qu’il n’y aura pas un con- de Madrid, dans un mois ; un chef de l’Etat s’est déclaré lundi. vous paraissent-elles convain- trat de confiance sur le second accord pour faire de l’Europe la Le débat peut donc commen- cantes ? tour. Les Français qui auront voté zone la plus compétitive au plan cer ? Je n’en sais rien. J’attends que pour moi n’ont pas envie d’être mondial, avec un marché du tra- Jacques Chirac a déclaré sa flam- l’on puisse parler du projet et, à ce trompés. Ils voudront des engage- vail plus flexible, des réformes de me pour les Français. Parfait. Mais moment-là, je répondrai. Je suis ments forts. structure, des baisses d’impôt, ce n’est pas un projet, ça. Un pro- persuadé que c’est ce qu’attendent L’expérience de 1995, où vous l’ouverture de toute une série de jet, ce sont des propositions. Je l’ai les Français. Dans cette campa- avez soutenu M. Chirac, ne vous secteurs à la concurrence, comme vu, quelques jours plus tard, gne, je pense avoir un avantage a pas vacciné ? l’énergie. Moi, je pourrais signer devant les professionnels de santé, comparatif : celui des convictions Si le projet de 1995 avait pris un tel accord. Jospin et Chirac ne faire une sorte de repentan- et du projet. Je suis un refondateur corps, je ne serais pas candidat peuvent pas. ce. Mais c’était la même assem- et j’entends faire des propositions aujourd’hui. Si je le suis, c’est bien Si l’on en croit les sondages, blée, en mars 1995, devant laquelle de refondation de notre Sécurité qu’il y a eu un « blème ». Et com- les Français ne paraissent pas il était venu promettre que jamais sociale, de notre fiscalité, de l’Etat me il y a eu un problème, effective- prêts à vous suivre… on n’étatiserait la Sécurité sociale. et de nos institutions, là où mes ment, j’ai préféré tenir à mes con- C’est vrai que les sondages sont Or c’est ce qu’a fait Juppé et il ne concurrents, pour l’instant, ne pro- victions plutôt qu’à mon poste et décevants. Mais quand vous pre- propose pas de revenir en arrière. posent rien ou de vagues replâtra- je suis parti du gouvernement. nez réforme après réforme, je C’est la raison pour laquelle, en ter- ges. N’avez-vous pas le sentiment crois que les Français sont aptes mes de réforme, je reste sur ma Envisagez-vous de soutenir que votre difficulté à convain- aux changements et aux réformes, faim. Jacques Chirac au second tour ? cre, jusqu’à présent, vient de beaucoup plus aptes que leurs éli- Vous avez eu le sentiment que Pourquoi pas ? votre positionnement trop libé- tes. C’est ce qui légitime ma candi- Jacques Chirac reprenait les cho- Ce n’est pas une évidence ? ral ? dature. ses où elles en étaient en 1997 ? Les 3, 4 ou 5 millions de voix qui Ma candidature est légitime car Non. J’ai le sentiment qu’il a ten- se seront portées sur moi auront je représente seul, dans ce pays, le Propos recueillis dance à reprendre les promesses exprimé une exigence très forte de grand courant moderne, refonda- par Patrick Cohen, de 1986, de 1988, de 1993, de 1995, changement, de refondation. Ces teur qui existe partout en Europe. Gérard Courtois mais en modèle réduit, un peu voix, on ne peut pas les décevoir ni Regardez comme l’Europe est en et Pierre-Luc Séguillon 8/LE MONDE/MARDI 19 FÉVRIER 2002 SOCIÉTÉ racisme
Des représentants de la communauté juive s’inquiètent de Paris, l’enquête du Monde reflète la crainte , des propos racistes prolifèrent, tant sur les me. Des scientifiques juifs et arabes lancent ’ qui s’est emparée des milieux religieux. L -. d’ marqué par des « » ,sites juifs que sur les , sites musulmans. « J’ai honte agressions allant des graffitis aux incendies de synago- se révèle difficile, car ils où une école juive a d’être juif quand j’entends hurler à l’antisémitisme pour gues. 19 - sont recensés différemment selon les sources. été incendiée, ne croit pas à une poussée d’antisémitis- quelques cailloux jetés », s’indigne l’un d’eux. La banalisation des actes antijuifs, nouvelle cause de tensions urbaines L’enquête du « Monde » à Sarcelles (Val-d’Oise) et dans le 19e arrondissement de Paris décrit le malaise qui s’est emparé de la communauté juive du fait de la multiplication des « actes d’hostilité ». Ce climat s’inscrit dans un contexte général d’ethnicisation des rapports entre populations d’origines diverses
SYNAGOGUES brûlées, écoles et « On ne s’attendait pas à ça dans le portait une médaille s’est entendue Pourtant, nombre d’observateurs res grises, quelque 80 nationalités se J’ai l’impression que ces jeunes agres- bus scolaires attaqués, passants insul- quartier. La cohabitation se passait plu- dire par un jeune “Bouge de là, ton veulent croire que ces actes ne sont côtoient. Deux mosquées, six synago- sent ceux qu’ils voient comme les bour- tés… A entendre des représentants de tôt bien jusqu’alors, même si les débats étoile me gêne”. On assiste à un lent pas réfléchis et demeurent l’apanage gues et trois églises : les lieux religieux geois de Sarcelles », nuance Marc Dje- la communauté juive, un mauvais cli- s’animaient quand il était question d’Is- enracinement de l’antisémitisme. C’est de jeunes déjà marqués par la délin- sont à l’image de ce mélange. Ici aussi bali, président de la communauté, qui mat semble régner en France depuis raël », raconte Mahor Chiche, anima- vrai que les jeunes Arabes se servent du quance. « Les juifs sont plus visés aussi la tension est montée très fortement, assure avoir d’« excellents rapports » un an. La polémique a enflé depuis teur de SOS-Racisme dans l’arrondis- combat antisioniste pour justifier leurs par ce qu’ils s’en sortent mieux que les mais plus tardivement qu’ailleurs. avec les musulmans. A ses yeux, les que le Conseil représentatif des insti- sement. Depuis, la pression est retom- dérapages. » musulmans du 19e », souligne Mahor Dans le même quartier, par une nuit pouvoirs publics doivent « être en tutions juives de France (CRIF) a bée, les actes les plus violents ne se Pour le rabbin loubavitch Joseph Chiche, qui organise régulièrement de la fin juillet, deux écoles juives ont éveil » : « Il faut que la police soit en publié, le 1er décembre, une liste de sont pas reproduits. Mais le climat ne Pezner, il n’y a pas d’hésitation possi- des débats dans les lycées du quartier été visées : l’une a été cambriolée, mesure de discerner les actes antisémi- 300 « actes hostiles » commis en s’est pas assaini. ble : « Un certain tabou a lâché. » Il et des voyages au Mémorial de Caen. l’autre a reçu un cocktail Molotov et tes des autres petites délinquances. » région parisienne entre septem- en veut pour preuve les coups de fil « Tout cela se passe dans un climat d’in- des pierres. Depuis, à en croire les « Sarcelles est très stigmatisée, mais bre 2000 et novembre 2001. Un an répétés de familles insultées et mena- sécurité réelle dans l’arrondissement, autorités religieuses, la tension n’est l’antisémitisme n’y est pas plus fort après le déclenchement de la deuxiè- Les juifs du quartier ressentent un cées dans les cités, les tags sur les por- avec des règlements de comptes entre pas retombée. « Des fidèles sont régu- qu’ailleurs », jure de son côté Jeanine me Intifada en Palestine, les jeunes malaise réel. Les kippas se font plus tes des appartements. « Mes collabo- petits trafiquants de drogue. Là-dessus lièrement agressés et insultés du côté de Cohen-Haddad, conseillère municipa- Arabes de France étaient désignés rares, les enfants préférant la casquet- rateurs ne laissent plus sortir leurs fem- viennent se greffer des actes contre les la cité Chantepie. On a des gens qui ont le. « C’est vrai que des tabous ont sauté, comme les premiers responsables de te, plus discrète. Les jours de shab- me et enfants après 21 heures. » Là juifs, mais qui restent isolés », assure peur de venir à l’office du soir parce mais pas seulement contre les juifs ; aus- ce « nouvel antisémitisme ». La réali- bat, la vigilance est de mise. « Les encore, ce sont les « jeunes Maghré- M. Kabla. Mais, pour ce médecin aux qu’ils se font cracher dessus », assure si contre les Arabes et les Noirs. » té, notamment dans deux endroits gens nous rapportent les insultes qui bins » qui sont en cause. allures rondes, il ne faut pas « générali- Moché Cohen-Sabban, coprésident où la communauté juive est forte- fusent lors du passage de femmes jui- Le maire (PS), Roger Madec, ne nie ser » : « Les rapports avec la commu- de la communauté. « » ment implantée, le 19e arrondisse- ves, les enfants qui se font “traiter” à pas les faits : « Il ne faut pas faire d’an- nauté [musulmane], même si on n’est La liste des petites vexations rappor- Le constat est largement partagé : ment de Paris et Sarcelles (Val- l’école », affirme Gabriel Kabla, prési- gélisme. Nous avons dans l’arrondisse- pas pareils, se passent très bien. » tées est longue : des injures, des graffi- Saïd Rahmani, chargé des manifesta- d’Oise), semble plus nuancée. Mais la dent de l’Amicale des juifs de Jerba. ment une bande de jeunes d’origine C’est aussi l’impression qui se déga- tis sur les boîtes aux lettres, un rabbin tions culturelles à la mairie, estime peur y est présente. « Ce sont des regards mauvais, des bla- musulmane qui commettent des actes ge à Sarcelles, lieu d’implantation de harcelé tous les vendredis soir. «Ilya que « le regain de xénophobie touche Dans ce coin de l’Est parisien, de gues douteuses, renchérit M. Chiche. d’incivilité contre les juifs. Pour eux, la communauté juive séfarade depuis une recrudescence d’actes de délin- toutes les communautés ». « Dans le nombreux orthodoxes ont ouvert Il y a deux mois, une quarantaine de c’est la communauté juive qui est opu- les années 1960, où les musulmans quance qui visent la communauté. collège où je travaille, les gamins s’insul- commerces, restaurants et écoles voitures ont été rayées d’étoiles de lente et qui a tout. C’est faux, et il faut d’origine arabe ou africaine sont éga- C’est ça qui est angoissant. Mais ce ne tent régulièrement en se traitant de depuis quelques années. Le 19e arron- David, allée des Eiders. Une amie qui le dire. » lement nombreux. Au milieu des bar- sont pas toujours des actes antisémites. “Sale juif !” ou “Sale noir !”. C’est pas- dissement, déjà très mélangé, est sé dans le langage courant, et il faut lut- devenu le bastion des loubavitch. ter contre. Mais de là à y voir une bana- Hommes en costume noir coiffés Des recensements des « actes hostiles » différents selon les sources lisation de l’antisémitisme, non ! », d’un chapeau, enfants dont la casquet- Le comptage des actes des injures et graffitis, qui ne sont juive à partir des faits signalés Internet et incendies de argumente Mourad Boughanda, te masque à peine les papillotes, fem- antisémistes se révèle une pas signalés par les commissariats par des particuliers auprès synagogues. La plupart des conseiller municipal élu sur une liste mes dont les chevilles et les poignets opération délicate tant ces actes, et ne font pas l’objet de plaintes des autorités religieuses. affaires ont été « classées sans de jeunes divers gauche. Le maire, sont couverts : le paysage a lentement qu’ils traduisent une violence devant les tribunaux. Par ailleurs, Ce document inventorie tous les suite », signale l’association. François Pupponi (PS), assure avoir changé et les signes religieux ont fleu- physique ou seulement verbale, le ministère de l’éducation actes vécus comme agressifs par b UEJF et SOS RACISME. L’Union « redoublé de vigilance » : « Nous ne ri sans que les autres habitants, fran- qu’ils prennent pour cible nationale précise qu’aucun les juifs : du vol de sac à main des étudiants juifs de France et voulons pas banaliser ces actes, même çais et immigrés, manifestent d’hostili- des personnes physiques ou signalement d’actes ou de aux insultes, jusqu’aux incendies SOS-Racisme doivent publier en s’ils demeurent marginaux. J’ai deman- té. Jusqu’à l’automne 2000. des locaux, ne sont pas recensés menaces antisémites dans les de bâtiments scolaires et mars un ouvrage intitulé « Les dé à la police de prendre toutes les Dans la nuit du 13 au 14 octobre, de la même manière. établissements scolaires n’est de synagogues. Antifeujs, le Livre blanc des actes plaintes au sérieux. » Une cellule de une cinquantaine de jeunes, majoritai- b Ministère de l’intérieur. Les remonté auprès des médiateurs b MRAP. Le mouvement contre antisémites en France ». Il rendra veille a été mise en place avec les auto- rement d’origine arabe, encerclent un statistiques établies par la Place académiques ou des recteurs. le racisme et pour l’amitié entre ainsi publics 412 « actes de nature rités consistoriales du département. restaurant de la rue Manin en hurlant Beauvau font état d’une baisse b CRIF. Le Conseil représentatif les peuples a dressé un état antisémite » dénombrés de Le 20 janvier, tous les élus, toutes des « Sales juifs ! ». La bagarre avec des actes antisémites répertoriés des institutions juives de Franc des signalements d’infractions septembre 2000 au 31 janvier origines et tendances confondues, d’autres jeunes juifs venus en renfort par les services de police entre les e a publié, le 1er décembre, un à caractère antisémite effectué 2002 par les étudiants de l’UEJF, ont participé au rassemblement de la dure une heure et demie avant que la années 2000 et 2001. Les actions document recensant 330 « actes par son service juridique auprès depuis l’envoi de courrier communauté de Sarcelles destiné à police intervienne. Trois jours aupara- violentes sont au nombre de 119 d’hostilité » commis entre des parquets. L’association d’insultes à des agressions protester contre l’incendie de la syna- vant, des pierres avaient été jetées à la en 2000 contre une trentaine en le 9 septembre 2000 et a commencé des démarches d’individus et des attaques de gogue voisine de Goussainville. Pour sortie de la synagogue de la rue Henri- 2001. La statistique des menaces le 20 novembre 2001 à Paris et en auprès de la justice pour 46 faits synagogues ou d’écoles juives. montrer qu’on peut continuer à vivre Murger, et une autre avait été sacca- baisse également en passant de région parisienne. Cet inventaire constatés depuis août 2000. Un « triste décompte », que ensemble à Sarcelles. gée. Des graffitis « Mort aux juifs ! » 624 à 170. Ces chiffres, précise le avait été réalisé par le service Il s’agit essentiellement de tracts, l’organisation étudiante tient à ont fleuri sur des murs adjacents. ministère, ne tiennent pas compte de protection de la communauté inscriptions, contenus de sites distinguer du document du CRIF. Sylvia Zappi ... Sur Internet, des propos racistes en tous genres Député et maire (PS) de Créteil réalité. Je vais vous donner deux 1 (Val-de-Marne), vous avez été exemples. Dans la fameuse liste MESSAGE trouvé sur un forum musulman de J’accuse, une association de lutte contre les sites et les propos racistes. Le site cpiaj.fr.fm, qui se obligé d’interrompre votre discours des 300 actes antijuifs diffusée par discussion : « Je suis à la recherche d’un livret inti- racistes sur Internet, « un internaute musulman a définit comme « satirique », continue de déverser sous les huées, lors d’une manifesta- le CRIF, il est dit qu’une centaine tulé “Le Complexe des sages de Sion” [NDLR : il toutes les chances de tomber sur un site où, directe- un torrent de commentaires orduriers. Le minis- tion contre l’antisémitisme organisée de mezouzot [signe religieux fixé s’agit en fait des Protocoles des sages de Sion,un ment ou insidieusement, se dévoile une vision étri- tre français des affaires étrangères y est appelé au centre communautaire de votre vil- au seuil des maisons] ont été arra- faux fabriqué il y a cent ans par la police russe] quée du conflit israélo-palestinien, un mélange de « Védrine Hubert Alles », Yasser Arafat « le maca- le, le 13 janvier. Comment avez-vous chées des portes dans un immeu- que j’ai compulsé mais n’ai pas eu l’occasion de passion plus que de raison, et quelquefois un appel que à keffieh », le MRAP « le Mouvement raciste vécu cet incident ? ble de Créteil. Je connais cet lire en totalité. Qui pourrait me le procurer en me au djihad mâtiné d’antisémitisme. » ami des pourritures », l’Agence France-presse J’ai été interrompu à deux repri- immeuble. Il n’y a que 60 apparte- l’expédiant sur ma boîte ?” » Le site sur lequel est « l’Amitié France pourritures ». ses. D’abord quand j’ai cité le nom ments, et peut-être une vingtaine parue cette petite annonce est belge et se nom- « ’ » Les propos racistes sont également nombreux de Théo Klein, ancien président du de familles juives… Il ne peut y me assabyle.com. On y trouve aussi une bande Pourtant, les webmasters de plusieurs sites sur israelfr.com, un site francophone fait en CRIF ; ensuite, quand j’ai dit qu’on avoir 100 mezouzot. Les trois vidéo intitulée « Nazisme et sionisme ne font musulmans affirment prendre toutes les précau- Israël, qui se présente comme « la convivialité sur pouvait « être un ami d’Israël sans auteurs de la tentative d’effraction qu’un ». Elle superpose des images de Hitler et tions pour empêcher les dérapages antisémites. Internet pour un monde juif sans frontières ». « Y’en approuver la politique d’Ariel Sha- de la synagogue ont été interpel- de l’ancien ministre israélien des affaires étran- « Avant d’avoir accès au forum, l’internaute doit a marre de ces Reubeux nuisibles, bande de bons à ron ». Les responsables communau- lés et jugés. Ils s’appellent Mama- gères David Lévy. accepter une charte d’utilisation qui condamne le rien ! », peut-on lire sur le forum de discussion. taires étaient aussi gênés que moi dou, Dimitri et Sébastien. Aucun Cet exemple n’est pas une exception. Les pro- racisme et l’antisémitisme, insiste Saïd Branine, Un internaute explique doctement que « la repro- par ce qui s’est passé. Depuis vingt- n’est d’origine maghrébine. L’un pos antisémites sont nombreux sur les sites l’un des responsables de oumma.com, principal duction lapinesque des femmes musulmanes est un cinq ans que je suis maire de cette d’eux est le fils d’une employée estampillés musulmans. Sur islamie.com, on site musulman francophone. Il y est spécifié que les problème ». Pour un autre, « quand les Arabes se ville, j’ai noué de profondes ami- qui travaille au centre communau- peut lire dans une discussion intitulée « La stra- propos racistes ou antisémites, de même que tous les seront exterminés mutuellement, la terre reprendra tiés dans la communauté. Je lui ai taire. Je doute qu’il ait agi par anti- tégie sioniste de division des musulmans » : propos irrespectueux à l’égard des non-musulmans ses droits, la pollution ayant disparu ». L’islam, assè- toujours dit ce que je pensais. Je sémitisme. Selon toute vraisem- « L’objectif de la juiverie mondiale est de diviser et des autres religions, seront automatiquement sup- ne un intervenant, est « le fruit des délires et des ne regrette rien. Il fallait que je réa- blance, ces jeunes voulaient voler. pour régner ! Pour cela elle crée et exploite des con- primés. En outre, un système d’alerte du modéra- hallucinations d’un caravanier illettré qui a des gisse si je voulais préserver une cer- flits entre nations, religions et groupes. Ne tombons teur nous permet de supprimer un message qui con- points communs avec Marc Dutroux ». taine cohésion sociale dans ma vil- Vous ne croyez pas à une flam- pas dans son piège ! » treviendrait à ces règles. » le. Je ne peux pas laisser désigner 3 bée d’antisémitisme ? Comme le déplore Marc Knobel, président de Les sites juifs ne sont pas épargnés par la haine X. T. une certaine catégorie de la popu- Dans le quartier du Mont Mesly, lation, les jeunes d’origine maghré- où se trouve la plus forte commu- bine, comme responsables des nauté maghrébine, aucun déborde- actes commis contre des juifs en ment n’a été constaté. La mos- Des scientifiques lancent un appel pour la paix au Proche-Orient l’absence de preuves. quée est au rez-de-chaussée d’un immeuble, à côté d’une famille de Ils s’inquiètent des retombées en France du conflit entre juifs et arabes Depuis le début de l’année, une tendance Loubavitch. Il n’y a 2 école juive a été incendiée à Cré- jamais eu aucun problème. Je pen- « JE NE VOUDRAIS PAS qu’on pen- pel des chercheurs réclame « le res- tion était palpable. Parmi les inter- constitue une première, justifiée par teil et une synagogue a été fractu- se sérieusement que Créteil a été se que la voix des juifs en France est pect de la convention de Genève, le venants, des scientifiques juifs com- souci de justice et de paix, mais aussi rée. Comment interprétez-vous ces le terrain d’application d’une cam- celle de ceux qui soutiennent la politi- démantèlement des colonies, la créa- me Marcel-Francis Kahn, professeur par volonté de ne plus être stigmati- événements ? pagne dépassant la réalité locale. que de Sharon et qui crient à l’antisé- tion d’un Etat palestinien et d’une for- de médecine à Paris et porte-parole sés comme pro-Sharon. « J’ai honte La situation décrite en termes mitisme dès qu’on la critique. » Roger ce d’interposition internationale ». du collectif des citoyens d’origine jui- d’être juif quand j’entends des person- de violences ou d’actes antisémi- Propos recueillis par Salamon, professeur de santé publi- Les signataires se disent aussi ve ou arabe, et Stanislas Tomkiewi- nes hurler à l’antisémitisme pour quel- tes ne correspond pas toujours à la Xavier Ternisien que à Bordeaux, n’est pas un mili- « inquiets des retombées néfastes de cz, pédopsychiatre, survivant du ques cailloux jetés par des beurs pas tant. Mais, mercredi 13 février, il ce conflit au sein de la République ghetto de Varsovie et déporté. Ils très malins », s’insurge Roger Sala- était à la tribune de l’amphithéâtre française ». Ils entendent « montrer côtoyaient des scientifiques d’origi- mon, déclenchant un tonnerre d’ap- de l’université de Jussieu à Paris où a l'exemple du dialogue et de l'échange, ne arabe, comme la Franco-Maro- plaudissements. été lancé un appel de médecins et de surtout aux jeunes, en les mobilisant caine Wafa Skalli, professeur de bio- La cause palestinienne n’est pas scientifiques « pour une paix juste et par un combat citoyen commun con- mécanique à l’Ecole des arts et oubliée, et pas seulement dans la immédiate au Proche-Orient ». tre toutes les formes de racisme. De métiers, à Paris, et l’Algérien Brahim bouche de Brahim Senouci ou de Ce texte fait suite à une pétition même que nous disons aux Français Senouci, professeur de physique à Mireille Mendès France, retour des qui a recueilli plus de 1 000 signatu- d'origine arabe ou musulmane que l’université de Cergy (Val-d’Oise). camps palestiniens. Stanislas Tom- res en moins de trois semaines, leurs concitoyens d'origine juive ne kiewicz a résumé le sentiment géné- notamment celles d’Axel Kahn, géné- sont pas responsables des malheurs « » ral : « Le génocide juif ne justifie pas ticien, et de Léon Schwartzenberg, des Palestiniens, ajoutent-ils, nous « J’ai senti le besoin de m’engager les saloperies de l’an 2002. En 1948, cancérologue. Il se veut le complé- disons aux Français d'origine juive, et en tant que citoyen, et aussi car il est on peut à la limite comprendre, ment du manifeste des artistes pour plus généralement à l'ensemble de plus facile pour moi de faire passer le mais maintenant, ce n’est rien la paix au Proche-Orient (Le Monde l'opinion publique, que critiquer la message dans mon milieu », témoi- d’autre que l’instrumentalisation du 24 janvier). Accompagné d’un politique israélienne n'est pas faire gne Bertrand Bloch, professeur de d’un Etat colonial. » questionnaire à l’attention des candi- preuve d'antisémitisme ». médecine à l’université de Bordeaux. dats à l’élection présidentielle, l’ap- A la tribune et dans la salle, l’émo- Pour beaucoup, cet engagement Bl. F. LE MONDE/MARDI 19 FÉVRIER 2002/9 SOCIÉTÉ racisme
13 octobre 2000, Les associations antiracistes s’inquiètent TRAPPES Un incendie a d’une « libération » de la parole antijuive presque totalement détruit, mardi 10 octobre au soir, Si la Licra, Radio Shalom ou l’Union des étudiants juifs de France s’alarment de la recrudescence un pavillon abritant la synagogue d’un antisémitisme latent, SOS Racisme ou la Ligue des droits de l’homme sont plus mesurés quant aux causes de Trappes (Yvelines). Les pompiers ont mis LE DÉBAT fait rage depuis plu- plus un hasard. On est dans un cer- est le même : « La multiplication signifie pas pour certains d’abon- près de deux heures sieurs semaines. A la « une » des tain nombre d’endroits au bord de des actes depuis un an traduit un der dans le sens d’une généralisa- à se rendre maîtres magazines, dans les tribunes des l’explosion, et les pouvoirs publics changement de climat : ce qui cho- tion d’un climat antisémite. La du sinistre. quotidiens, ou encore dans les refusent de voir que les valeurs de la quait avant et n’était pas dicible ne « parole libérée », cela existe forums radiophoniques, la ques- République sont en danger. » choque plus. Le phénomène est parti- depuis longtemps dans les ban- tion revient, lancinante : la France Même inquiétude à Radio culièrement sensible dans les ban- lieues, alerte Malik Boutih, prési- vivrait-elle une nouvelle vague Shalom, qui fait état de centaines lieues », dit Yonathan Arfi, vice-pré- dent de SOS-Racisme. Selon lui, un
/ d’antisémitisme ? On a même d’appels de juifs racontant leurs sident de l’UEJF. certain discours raciste et sexiste y entendu le vice-ministre des affai- déboires à l’antenne. « Chaque atta- C’est effectivement une sorte de est revenu depuis qu’il n’y a plus de res étrangères israélien stigmatiser que est devenue une de trop, les gens « libération de la parole » qui frap- discours politique et que le ghetto la France, le 6 janvier, en la traitant n’en peuvent plus », note Bernard pe le plus les esprits. « Dans le quo- s’est installé. Le feuj est devenu le 1er décembre de « pire pays occidental pour le Abouaf, directeur de la rédaction. tidien, c’est maintenant permis de bourgeois, le friqué, et, si on est nombre d’agressions antisémites ». Le journaliste souligne surtout son dire “sale juif” à la place de “sale dans la merde, c’est à cause de lui. 2001, Alors tout le monde s’interroge. Mais faire ce constat, à ses yeux, ne DÎNER DU CRIF Particulièrement le milieu associa- signifie pas qu’il faut tomber dans Le président du tif et celui des organisations antira- Pour Dieudonné, « les juifs, c’est une secte » une vision paranoïaque comme Conseil représentatif cistes ou des droits de l’homme. « Juifs et musulmans, pour moi ça n’existe pas. Donc antisémite n’existe font certains responsables de la des institutions La Commission nationale consul- pas parce que juif n’existe pas (…) Pour moi, les juifs c’est une secte, c’est une communauté juive. juives de France, tative des droits de l’homme escroquerie. C’est une des plus graves parce que c’est la première. » L’humoris- « Est-ce qu’on est dans un proces- Roger Cukierman, (CNCDH), qui publie chaque sus habituel d’antisémitisme ou bien avait invité de te Dieudonné, candidat à l’élection présidentielle, qui avait tenu ces propos année son rapport, sorte de ther- face à un antisémitisme lié à l’exas- nombreuses dans un entretien publié le 23 janvier par Lyon Capitale, les a confirmés le personnalités de tous momètre du racisme en France, ne 7 février à Actualité juive. « Je pense aussi que la Torah est le bouclier d’inté- pération du conflit au Proche- bords, lors du dîner nie pas le phénomène. « Le pic d’ac- rêts beaucoup plus sombres que l’intérêt spirituel », a ajouté Dieudonné, qui Orient ? », s’interroge Michel Tubia- annuel du CRIF, tions antisémites est bien moindre estime encore qu’Israël, « c’est revenir à l’époque des barbares (…) Il n’y a pas na, président de la Ligue des droits à Paris (ici, le grand qu’à l’automne 2000, lors du déclen- de pays, il y a une planète sur laquelle il faut que l’on vive tous ensemble ». de l’homme (LDH), qui penche rabbin Joseph Sitruk chement de la deuxième intifada. Elie Semoun, son ancien partenaire, estime que Dieudonné est devenu pour la deuxième solution. «Ilne avec Bertrand Les chiffres demeurent cependant « une sorte de Le Pen de gauche ». faut pas laisser passer, mais on ne Delanoë, maire de les plus élevés depuis dix ans », traite pas ce racisme-là de la même Paris). reconnaît Gérard Fellous, secrétai- manière. » Et surtout ne pas faire
/ re général de la CNCDH. étonnement face à l’absence de con”. Il faut maintenant que nous d’amalgame : « Attention à ne pas Sur cette réalité, les interpréta- réaction des politiques devant cet- arrivions à reconnaître qu’un jeune faire porter le chapeau aux jeunes tions divergent grandement. Les te montée particulièrement remar- Arabe doit se faire traiter de raciste Arabes sous prétexte de quelques associations les plus proches du quée chez les jeunes issus de l’im- quand il l’est », soutient David actes dus à des marginaux ou des 31 décembre Conseil représentatif des institu- migration maghrébine. « Tout le Assouline, adjoint (PS) au maire de abrutis destructurés. Il faut que les tions juives de France (CRIF), ou monde est emmerdé. Ce n’est pas Paris chargé de la vie étudiante. organisations juives arrêtent la 2001, plus simplement à forte composan- politiquement correct de dire que le « Ce qui me fait le plus peur, ce ne surenchère. Et rappeler qu’en Fran- CRÉTEIL te communautaire, s’alarment jeune beur, celui qui est vécu comme sont pas les quelques actes visibles ce, s’il y a des gens victimes de bavu- Une classe de l’école ouvertement de cette recrudescen- une victime du système, un défavori- mais cette tendance où, de plus en res racistes, de discriminations, ce juive Ozar Hatorah, ce d’actes antijuifs. La Ligue contre sé, se comporte comme un salaud. plus, notamment dans les banlieues, sont bien les jeunes Maghrébins », à Créteil le racisme et l’antisémitisme Surtout qu’on sait que par ailleurs il des gens s’autorisent des propos anti- insiste Nacer Kettane, président de (Val-de-Marne), qui (Licra) fait ainsi remarquer qu’à est victime des contrôles au faciès », sémites sans que les autres réagis- Beur FM. accueille 400 élèves, l’automne 2000 les actes antisémi- remarque M. Abouaf. « Il faut arrê- sent. Nous qui sommes issus de l’im- Une affirmation que les prochai- de la maternelle au tes étaient visibles et répertoriés ter l’angélisme : il y a, singulière- migration, nous avons une responsa- nes données de la CNCDH, qui lycée, a été détruite dans quelques endroits ; aujour- ment parmi les Algériens, un antisé- bilité supplémentaire vis-à-vis de ces seront publiées fin mars, confir- par un incendie. d’hui la communauté perçoit un mitisme latent qui date d’avant 1962 jeunes : il faut aller au charbon et ment : le bilan de l’année 2001 est Des traces grand nombre d’incivilités « par- et a toujours fait dire aux pères : dire stop », renchérit Mehdi Lal- marqué, selon Gérard Fellous, par d’hydrocarbures tout ». « Surtout, souligne Patrick “Pour ma fille, mieux vaut un Fran- laoui, président de l’association Au « une remontée du racisme antima- ont été retrouvées. Gaubert, son président, il faut se çais qu’un juif.” » L’Union des étu- nom de la mémoire. ghrébin ». rendre compte qu’au bout de la ving- diants juifs de France (UEJF) se Le constat est partagé, mais
/ tième synagogue incendiée, ce n’est veut plus mesurée mais le constat reconnaître la levée de tabous ne S. Z. 10/LE MONDE/MARDI 19 FÉVRIER 2002 SOCIÉTÉ La Coordination nationale des médecins La remise en liberté d’un généralistes appelle à manifester le 10 mars suspect hors du commun suscite l’émotion parmi les policiers Réunis à Paris, dimanche 17 février, une centaine de représentants des médecins ont adopté une plate-forme. Ils demandent toujours une augmentation du tarif de la consultation à 20 euros L’avocat de Marc Hornec dénonce les pressions
RÉUNIE pendant plus de quatre était présent comme observateur, DANS LES COULOIRS du 36 quai veau interpellé chez lui par la 1re divi- heures dans l’amphithéâtre Florent- de nombreux intervenants ont des Orfèvres, siège de la police judi- sion de police judiciaire, dans le Coste de l’hôpital Cochin, à Paris, la exprimé leur insatisfaction à l’égard ciaire parisienne, leur nom est célè- cadre d’une enquête sur le vol à Coordination nationale des méde- de l’action des syndicats médicaux. bre depuis au moins dix ans. Les main armé de plusieurs lingots d’or cins généralistes a affiné, dimanche Après un long débat, la plate-for- trois frères Hornec, Jean-Claude, commis le 11 juin 1999, chez un 17 février, sa plate-forme revendica- me adoptée quinze jours aupara- Mario et Marc, sont suspectés par agent de change parisien. Une écou- tive. Elle fait de la dénonciation de vant, lors de la première réunion de les policiers d’être devenus, pendant te téléphonique d’un employé sus- l’avenant conventionnel signé le la Coordination, a été amendée. La cette période, les principales figures pect aurait permis de remonter jus- 24 janvier par MG-France et la Cais- revendication de la consultation à du milieu parisien. La remise en liber- qu’à un téléphone mobile apparte- se nationale d’assurance maladie 20 euros minimum a été mainte- té de Marc Hornec, le 31 janvier, a nant à Marc Hornec. un préalable à une reprise de discus- nue. Mais les délégués ont notam- suscité une nouvelle offensive con- Selon son avocat, Me Jean-Yves Lié- sion et réaffirme la revendication ment introduit la suppression de la tre la loi sur la présomption d’inno- nard, la remise en liberté de M. Hor- d’une consultation à « 20 euros lettre clé correspondant à la visite cence. Agé de 34 ans, le benjamin nec a strictement répondu aux critè- minimum ». La Coordination a éga- (le « V ») et son remplacement par des trois frères avait été écroué, le res posés par la loi. « Dans ce dossier, lement décidé qu’elle ne participe- l’addition au tarif de la consultation 21 décembre 2001, dans le cadre où il apparaît de manière annexe, pré- rait plus aux réunions avec Elisa- d’une indemnité de déplacement de d’une enquête sur une affaire de bra- cise Me Liénard, il y a une vingtaine de beth Guigou, ministre de l’emploi « 10 euros minimum » et d’une quage et de blanchiment, instruite personnes mises en examen qui ont et de la solidarité, et Bernard Kouch- indemnité kilométrique de « 1 euro par le juge Etienne Apaire. Six semai- toutes été relâchées depuis un an. On ner, ministre délégué à la santé, et minimum dès le premier kilomètre ». nes plus tard, un juge des libertés et ne pouvait donc nous opposer le trou- qu’elle se joindrait à la manifesta- Ils réclament également un mécanis- de la détention parisien décidait de ble à l’ordre public ou la concertation tion nationale des professions de me d’indexation de l’ensemble de remettre en liberté M. Hornec, esti- avec les autres mis en examen. Quant santé, le 10 mars. ces rémunérations. mant notamment qu’il présentait aux garanties de représentation, mon Quinze jours après une première D’autres points ont donné lieu à des garanties de représentation suffi- client a été arrêté chez lui. Il n’a réunion à l’invitation de la Coordi- des débats agités. Certains méde- santes. jamais cherché à prendre la fuite. » nation des Hauts-de-Seine, cette cins, comme ceux du Puy-de-Dôme « Les collègues sont écœurés, affir- Marc Hornec a été astreint à un con- assemblée était l’occasion de faire ou de la Dordogne, insistaient sur le me Dominique Achispon, secrétaire trôle judiciaire qui lui interdit de quit- le point sur le conflit des médecins « devoir » du médecin d’effectuer général adjoint du Syndicat national ter son domicile, sauf pour se rendre généralistes, qui dure déjà depuis ses gardes, quand certains de leurs des officiers de police (SNOP, majori- à son travail. Il a également dû ver- trois mois. Une petite centaine de confrères estimaient que cette taire). Ils ont l’impression qu’on veut ser une caution de 91 500 euros. médecins étaient présents, repré- réunion de dimanche entre les Cher a ainsi signalé les menaces for- « mission de service public incombe tuer la police judiciaire. Et que va-t-il Dans un entretien au Figaro du sentant 24 départements, tandis représentants du Calvados et les ini- mulées par la Caisse primaire d’as- à l’Etat ». Tous s’accordaient cepen- se passer si Marc Hornec part à l’étran- 16 février, Jean-Claude Hornec, le que 22 départements, pour beau- tiateurs de la Coordination nationa- surance-maladie et, en réaction, la dant pour demander une révision ger, ou s’il tue un passant sur un bra- frère aîné de Marc, s’indigne du coup situés dans des zones actuelle- le, moins sur des divergences de signature d’une charte de solidarité de l’article 77 du Code de déontolo- quage ? On dira encore que la police « genre de rumeur » qui court sur sa ment en vacances scolaires, fond qu’en raison de soupçons de par la quasi-totalité des médecins gie, qui rend les gardes obligatoires, n’a pas fait son travail. » « Le profil de famille. « J’ai la chance d’être le par- n’avaient pas envoyé de délégués. volonté d’hégémonie. Quelques – généralistes et spécialistes – du et réclamer la « réorganisation des l’individu n’a pas été pris en compte, rain de beaucoup d’enfants et je vous Si, dans la Charente, l’Eure ou la Sei- interventions de militants de base département. gardes à charge financière de estime Bruno Beschizza, le secrétai- assure que j’ai déjà bien assez à faire ne-et-Marne, les généralistes n’en en colère devant ce spectacle ont La réunion a également permis l’Etat ». Certains ont insisté, et obte- re général de Synergie-officiers. avec mes filleuls, indique M. Hornec. sont qu’au début de leur mobilisa- cependant ramené les protagonis- d’évaluer l’état d’esprit à l’égard des nu gain de cause, pour que la plate- C’est, une nouvelle fois, une négation Alors, quant à être le parrain de la tion, elle est très forte ailleurs. La tes sur un terrain unitaire. organisations syndicales, quelques forme retienne le caractère « option- complète du travail de procédure capitale. » Il écarte également toute participation atteint ou dépasse les fois parties prenantes des coordina- nel de la télétransmission » des accompli par les policiers. » responsabilité dans l’assassinat de 80 % des médecins dans les départe- tions. Même si, au nom de l’Union feuilles de soins électroniques, en Francis Vanverberghe, dit « le Bel- ments de la Manche, de l’Essonne, Dans de nombreux départe- nationale des omnipraticiens fran- plus de sa « juste rémunération ». « » ge », le 27 septembre 2000, à Paris, de la Mayenne, du Puy-de-Dôme, ments, les médecins ont signé des çais (UNOF) et de la Confédération Enfin, les délégués se sont sépa- Présenté par les policiers comme alors que le nom des Hornec avait de la Dordogne, des Hautes-Pyré- « pactes de solidarité » ou des let- des syndicats médicaux français rés sans finalement élire de bureau « le plus intelligent et le véritable chef été un moment évoqué par les nées ou des Hauts-de-Seine. La tres collectives demandant leur (CSMF) d’Ile-de-France, Bernard pour la Coordination, mais en dési- de la fratrie », Marc Hornec est le enquêteurs. « Je commence à trouver mobilisation est également très déconventionnement. Ces docu- Ortolan était venu « pour dire merci gnant 52 représentants régionaux. seul à avoir un casier judiciaire. Il très inquiétant que les policiers s’auto- significative dans le Calvados où la ments, parfois gardés dans des cof- de votre union » et affirmer que «le Tous vont poursuivre des actions avait été condamné à quatre ans risent un droit de suite sur les décisions coordination est à l’origine d’un site fres, sont destinés à riposter à système conventionnel est mort, il d’information pour préparer la d’emprisonnement pour recel de stu- de justice, déclare Me Liénard. C’est (www.generalistes.org), devenu d’éventuelles sanctions qui frappe- faut le changer et rouvrir les négocia- manifestation nationale du péfiants, après qu’environ 500 kg de une grave atteinte à la séparation des celui de la coordination nationale. raient des médecins appliquant le tions », même si Philippe Sopena, 10 mars. haschisch eurent été découverts, en pouvoirs. » De vives tensions se sont tarif de 20 euros pour leurs consul- chef de file des militants de 1995, dans un box loué à son nom. d’ailleurs fait sentir au début de la tations. Un représentant du Loir-et- MG-France opposés à l’accord, Paul Benkimoun Le 19 décembre 2001, il était à nou- Pascal Ceaux L’enquête sur la mort de l’instituteur de Zittersheim est close Un programme de dépistage Paul Jacquin, soupçonné d’atteintes sexuelles sur enfants, s’était suicidé lors de son interpellation, en avril 2001 du cancer colo-rectal lancé DANS CE « LIEU NEUTRE »,en encore vifs du village. La réunion a les gendarmes. Certains habitants mère d’un petit garçon de 8 ans, ce « moment neutre », Madeleine duré deux heures trente. du village laissaient entendre que victime. Certains parents ont appris BERNARD KOUCHNER, ministre délégué à la santé, vient d’annon- Simoncello a souhaité tourner une « L’enquête approfondie » ces témoins, entendus tardive- des choses. Un grand pas a été fait. cer qu’un programme de dépistage du cancer colo-rectal allait prochai- page pleine de larmes : au palais menée par la justice sur les circons- ment, avaient pu être manipulés. Mon enfant n’accusait pas, il disait nement être lancé dans douze départements français. Ce cancer tue de justice de Saverne (Bas-Rhin), tances du décès de Paul Jacquin l’a « Tout a été dit, les mots ont été qu’il n’aimait pas faire ce que le entre 15 000 et 16 000 personnes, chaque année, en France. Près de la samedi 16 février dans l’après- conduite à identifier quatre mis sur les faits », se satisfait maître lui imposait. Personne n’a moitié des personnes souffrant de cette pathologie décèdent dans les midi, Mme Simoncello, procureure enfants victimes, a rappelé souhaité la mort de M. Jacquin, cinq ans qui suivent le diagnostic, alors que 90 % d’entre elles peuvent de la République, a réuni une Mme Simoncello. Celle-ci a livré aux mais il a commis des actes répréhen- être sauvées en cas de diagnostic précoce, grâce à une analyse des sel- dernière fois les parents d’élèves parents un élément nouveau en « Tout a été dit, les sibles. » les. Un test de recherche de la présence de sang dans les selles (dénom- de Zittersheim, ce petit village à lisant des extraits des expertises Mme Simoncello a pourtant, dans mé Hémoccult II), qui permet d’identifier les sujets à risque (entre 1 % classe unique dont l’instituteur, psychiatriques de trois d’entre mots ont été mis sur la discussion, vu revenir, à l’identi- et 3 % des adultes de 50 à 75 ans), sera proposé tous les deux ans dans Paul Jacquin, soupçonné d’attein- eux, entendus à deux reprises, que, les questions que certains les départements participant à ce programme : Bouches-du-Rhône, tes sexuelles sur enfant, s’est suici- plusieurs heures durant, par des les faits », se félicite parents lui avaient posées, le Calvados, Charente, Côte-d’Or, Hérault, Haut-Rhin, Ille-et-Vilaine, dé, le 12 avril 2001, lors de son experts judiciaires, et non, comme 17 avril 2001, lorsqu’elle les avait Indre-et-Loire, Isère, Nord, Saône-et-Loire, Seine-Saint-Denis. interpellation par les gendarmes. certains le croyaient, par le seul une mère du collectif réunis une première fois au villa- L’enquête ouverte pour « recher- psychologue scolaire du secteur. ge. Ces mêmes interrogations aux- ches des causes de la mort » avait, Les déclarations des enfants, qui des enfants du silence quelles a dû aussi faire face, le Décès du troisième patient équipé depuis, divisé en deux camps le n’ont pas varié, concordent vers la 1er juin 2001, le juge d’instruction village. Elle est désormais close. gravité des faits, a encore expliqué de Zittersheim Gabriel Steffanus, qui venait de d’un cœur artificiel autonome La quasi-totalité des vingt la procureure. L’instituteur se livrer aux parents ses conclusions, familles concernées a répondu à faisait notamment masturber en à l’issue de 140 auditions. L’institu- BOBBY HARRISON, 69 ans, le troisième patient au monde à avoir l’invitation : certains parents sont classe. Dominique Debat, l’une des mères teur, avait alors résumé le magis- reçu un cœur artificiel entièrement autonome, est mort, vendredi venus pour entendre confirmer, Par ailleurs, sept enfants du Collectif des enfants du silence trat, a mêlé « séduction, perversion 15 février, à Houston (Texas), à la suite d’un accident vasculaire céré- solennellement, la réalité des victi- témoins des actes commis par le de Zittersheim. « Pour les enfants, et passages à l’acte ». Mais ni les bral. L’équipe du professeur O. Howard Frazier, chef du service de mes ; d’autres ont apporté, avec maître dans l’école ont été audi- c’est ce qu’il fallait, c’est un soulage- témoignages des quatre victimes transplantation cardiaque à l’Institut du cœur du Texas, de l’hôpital leurs doutes, les déchirements tionnés, dès le 12 avril au soir, par ment, ajoute Andrée Schwab, ni les photos pédo-pornographi- épiscopal St-Luke, lui avait greffé, le 26 septembre 2001, une prothèse ques retrouvées sur le disque dur cardiaque de type AbioCor, fabriquée par la société Abiomed, basée à de M. Jacquin, qui ont circulé de Danvers (Massachusetts). main en main ce jour-là, n’avaient Cette prothèse, constituée d’une association de titane et de plastique permis de convaincre les incrédu- polyuréthane, est actionnée par un moteur miniaturisé alimenté en les. Sous la houlette du maire du énergie par une batterie interne qui permet au malade de jouir d’une village, certains avaient même complète liberté de mouvement et d’une grande autonomie (Le Mon- constitué une Association Paul Jac- de du 5 juillet 2001). Aux Etats-Unis, six patients ont reçu cette prothè- quin, en septembre, afin, disaient- se expérimentale. Parmi eux, quatre sont décédés. L’état de santé de ils, de « défendre sa mémoire et de M. Harrison était déjà très altéré au moment de la greffe. « Des compli- faire toute la lumière » sur l’affaire. cations chez un tel patient sont très souvent inévitables, en dépit de nos A ceux-là, Mme Simoncello a meilleurs efforts », a souligné le professeur Frazier. signifié qu’il n’était point besoin d’autre chose que la justice pour « faire la lumière ». Certains conti- a JUSTICE : le tribunal de grande instance de Lille a condamné, nueront cependant de se ranger vendredi 15 février, en comparution immédiate, un jeune homme derrière la famille de l’instituteur, de 21 ans à deux mois de prison ferme pour avoir frappé un journa- qui a déposé, en mai, une plainte liste d’une équipe de télévision de France 2 et endommagé son maté- contre X pour dénonciation calom- riel, la veille au soir, dans le quartier populaire de Lille-sud. Un autre nieuse, récemment délocalisée à jeune, qui avait insulté les journalistes, a été condamné à trois mois de Nancy. prison avec sursis et à 120 heures de travaux d’intérêt général. Les « Fondamentalement, tout le journalistes de France 2 réalisaient un reportage sur les adjoints de monde reste sur sa position, tout en sécurité, et accompagnaient certains d’entre eux en patrouille. admettant que les autres puissent a PÉDOPHILIE : un père, qui abusait régulièrement de ses fils de être concernés », a confié Madelei- 11 et 13 ans lors de soirées homosexuelles, a été mis en examen, ne Simoncello à l’issue de la jeudi 14 février, avec neuf de ses amis, pour « viol en réunion » et réunion. « Les gens sont de bonne écroué. Patron d’un bar gay à Angoulême et divorcé depuis sept ans, volonté. Il reste difficile de les faire l’homme a reconnu que les faits s’étaient produits plusieurs fois se parler. A eux, désormais, de se quand il avait la garde de ses enfants. Toutes les personnes nommées prendre en charge. » Le maire du par les enfants, dont un homme se présentant comme prêtre au sein village devait être reçu par la d’une branche intégriste catholique et une jeune fille mineure à l’épo- procureure lundi matin. que des faits, ont été interpellées, mercredi, par la brigade de recher- che d’Angoulême, à Tours, Angoulême et Limoges. Nathalie Guibert LE MONDE/MARDI 19 FÉVRIER 2002/11 (Publicité) 12/LE MONDE/MARDI 19 FÉVRIER 2002 CARNET
DISPARITIONS AU CARNET DU « MONDE » – Le MMJI, – Janine Pourny, Le CDJC, sa compagne, M. Eric de Rothschild, Les familles Sandrin, Vaux, Viallard, Décès son président, Le conseil d'administration, Izoulet, Tabèze, Blanc, Günter Wand – Le conseil d'administration, L'ensemble du personnel, ont la douleur de faire part du décès de Et les membres de l'Association ont la tristesse de faire part du décès de nationale des anciennes déportées et Camille SANDRIN, Chef d’orchestre allemand, immense brucknérien internées de la Résistance (ADIR), Mme Sarah HALPERYN, chevalier de la Légion d'honneur, ont la profonde tristesse de faire part du bibliothécaire du CDJC depuis 1970. ancien joueur du Stade aurillacois décès de leur présidente, et du PUC, LE CHEF D’ORCHESTRE alle- avait pourtant donné des concerts à Née en Allemagne, réfugiée en ancien responsable de la FEN Paris, mand Günter Wand est mort, jeudi Paris après la seconde guerre mon- Geneviève Palestine pendant la guerre, Mme Sarah Halperyn s'établit en France dans les 14 février, dans sa villa des alen- diale. « J’ai beaucoup dirigé à Baden- de GAULLE-ANTHONIOZ, grand-croix de la Légion d'honneur, années 1950. Elle intégrera le CDJC peu survenu le 2 février 2002, dans sa tours de Berne, en Suisse, où il rési- Baden (…). L’officier français de l’ar- croix de guerre 1939-1945, après, où elle a travaillé pendant plus de soixante-dix-huitième année, à Montréal dait. Il avait fêté ses 90 ans le 7 jan- mée d’occupation chargé de la médaillée de la Résistance, trente ans. Modeste, rigoureuse, (Canada). vier. C’est dans le jardin de cette culture, Michel Crochot, y a entendu déportée de la Résistance disposant de connaissances maison qu’il avait chuté, à la fin du la Première de Brahms. “Il faut abso- à Ravensbrück, incommensurables, elle a accueilli des générations de chercheurs, auprès Une messe sera célébrée le mois de décembre 2001, se fractu- lument que vous fassiez cette œuvre à desquels elle a toujours fait preuve de 25 février 2002, à 14 h 30, à Laveissière rant le bras droit. Son épouse avait Paris, c’est incroyable.” Il en a donc le 14 février 2002, à l'âge de quatre- vingt-un ans. disponibilité, d'écoute et d'attention. (Cantal). alors déclaré : « Il souffre également parlé, et j’ai été invité par Gabriel Dus- Mme Halperyn a voué une partie de sa vie au CDJC, qu'elle a servi de nombreuses contusions, se sent surget aussi tôt qu’en décembre 1950. Marc Sandrin, Ses obsèques auront lieu dans inlassablement et dont elle a marqué très faible et ne peut plus parler. » Les Nous n’avions plus d’ambassade en l'intimité familiale à Collonges (Haute- l'histoire. 85, avenue Faidherbe, concerts qu’il devait donner à la tête France à ce moment-là. J’ai dirigé le Savoie). 92600 Asnières. de l’Orchestre philharmonique de Deuxième concerto de Rachmani- Le Mémorial et le CDJC doivent Berlin avaient dû être annulés à la nov avec Alexis Weissenberg, dont Un hommage lui sera rendu beaucoup à Mme Halperyn et à la ultérieurement à Paris. suite de cet accident. c’était également les débuts à Paris. génération des fondateurs (Isaac – Notre mère, grand-mère et arrière- / Schneershon, Joseph Billig, Georges Né le 7 janvier 1912 à Elberfeld, Et donc la Première de Brahms. A grand-mère, – L'association des anciens résistants Wellers, Léon Poliakov), qui ont permis en Allemagne, Günter Wand fait roi d’un petit royaume musical où partir de là, j’ai dirigé deux ou trois au CDJC d'exister en s'y engageant corps du mouvement Défense de la France des études à Wuppertal et à l’univer- l’on faisait de la musique de qualité fois par an l’Orchestre de la Société et âme, à une période où l'intérêt pour la Annemarie SEMMEL, a le profond regret d'annoncer le décès, Shoah était quasi inexistant. sité de Cologne. Il apprend la com- avec un chœur et un orchestre de très des concerts, l’Orchestre Lamoureux, le 14 février 2002, de position avec Philip Jarnach et le pia- bon niveau. Je jouais ce qui me plai- et l’Orchestre national, beaucoup Les obsèques se dérouleront le s'est endormie paisiblement dans sa cent me no avec Paul Baumgartner, à la sait, avec le nombre de répétitions plus tard, en 1972. » M Geneviève 19 février 2002, à 15 h 30, au cimetière cinquième année, le 10 février 2002. Hochschule für Musik de Cologne. necéssaires », ainsi qu’il le confiait à A la même époque, Günter Wand de GAULLE-ANTHONIOZ, du Père-Lachaise. Il travaille la direction d’orchestre Rémy Louis, dans un entretien pour fait ses débuts discographiques Le CDJC lui rendra hommage le Les familles Semmel, avec Franz von Hoesslin, à l’Acadé- le mensuel Diapason, en novem- pour une marque française : qui fut membre de son comité directeur 21 mars, à 18 h 30, dans ses locaux, et participa à la rédaction du journal 37, rue de Turenne. Voemel, mie de musique de Berlin. Le jeune bre 1990. « Gabriel Dussurget (…) m’a dit, clandestin sous le nom de Gallia jusqu'à Reimnitz, musicien emprunte alors l’itinéraire après mon premier concert parisien, son arrestation, le 20 juillet 1943. – Maurice Hochet, Astrup, obligé de tout jeune aspirant au « » que j’avais la possibilité d’enregistrer son époux, métier de Kappellmeister. D’abord Günter Wand s’est, à la fin de sa pour His Master’s Voice ou pour le Nous adressons à sa famille nos Didier et Gilles, Astrup-Chauvaux. répétiteur et chef assistant dans dif- carrière, surtout consacré aux trois Club français du disque. Plutôt des sincères condoléances. ses fils, férentes institutions de province, grands « B », Brahms, Beethoven et accompagnements de concertos dans Marlène et Brigitte, ses brus, Anniversaires de décès Wand obtient ensuite un poste de Bruckner – « Je pourrais vivre deux le premier cas, à peu près ce que je - L'Association de l'Espace Paul- Vincent, Claire, Adeline et Mélody, premier chef à Detmold, puis à cents ans que j’aurais toujours quel- voulais pour le Club français du dis- Rebeyrolle, ses petits-enfants, – Il y a un an, l’Opéra de Cologne (1939-1944). que chose à découvrir dans une parti- que, Brahms, Beethoven… J’ai choisi Le personnel de l'Espace Paul- ont le chagrin d'annoncer le décès de Après une année à la tête de l’Or- tion que je connais par cœur » –, ce dernier. Mon premier disque, en Rebeyrolle, Salvador CALABUIG Huguette HOCHET, chestre du Mozarteum de Salz- mais il n’a abordé la Cinquième sym- 1952, a été la Sérénade Haffner de Et la municipalité d'Eymoutiers, s'associent à la tristesse de la famille de nous quittait. bourg, il est nommé, en 1946, direc- phonie de Bruckner que fort tard, en Mozart, avec le Gürzenich, puis la survenu le 14 février 2002, à l'âge de teur général de la musique à Colo- 1974 ; et ce n’est que quelques mois Deuxième de Beethoven. » Mme Geneviève soixante-trois ans. Ses amis gardent toujours vivante sa gne. L’année suivante, il prend la plus tôt qu’il avait mis à son répertoi- Cinquante ans après, paraissait de GAULLE-ANTHONIOZ, fidèle amitié et dédient une pensée émue direction de l’Orchestre Gürzenich re la Neuvième symphonie de Schu- une autre version, extraordinaire, Nous nous souviendrons de sa à sa mémoire, en assurant son fils membre d'honneur gentillesse, de l'amour indéfectible Erlends de leur affection très profonde. de la ville, poste qu’il conservera bert… Cependant, à Cologne, Wand de cette Deuxième symphonie de du conseil d'administration qu'elle nous portait, mais aussi du jusqu’en 1974. Au début des devait diriger des œuvres inatten- Beethoven, à la tête de l’Orchestre de l'Espace Paul-Rebeyrolle, courage dont elle a fait preuve face à la années 1980, Wand devient pre- dues, comme les Bandar-Log de symphonique de la NDR (RCA) : le maladie. mier chef de l’Orchestre symphoni- Charles Kœchlin, la Petite symphonie chef y fait entendre une lecture à l'occasion de son décès, survenu le L'incinération aura lieu le jeudi Anatole R. ROJINSKY que de la NDR de Hambourg, avec concertante du Suisse Frank Martin, d’une netteté parfaite, nerveuse et 14 février 2002. (Le Monde du 16 février.) 21 février, à 13 h 45, au crématorium du lequel il enregistre des disques les Trois petites liturgies de la présen- fine, sans pathos, dans la lignée Mont-Valérien. nous a quittés le 18 février 2001. pour RCA. Ces interprétations, ain- ce divine d’Olivier Messiaen, ou Lon- des chefs comme Felix Weingar- – Lesigny. Masseret. Minneapolis Elle sera suivie, à 16 heures, de si que celles avec l’Orchestre phil- tano et Atmosphères du Hongrois tner, Bruno Walter ou Josef Krips. Anne-Marie Finkelstein, harmonique de Berlin, lui appor- György Ligeti à une époque où le Günter Wand se reconnaissait un (USA). l'inhumation de son urne funéraire, en même temps que celle de son fils aîné, son épouse, tent alors une renommée aussi sou- compositeur n’était pas encore très maître, un exemple, du moins : Mme Hélène Denis, Cyril et Marion Rojinsky, daine que tardive en dehors des connu. Pour autant, Wand ne se pri- Otto Klemperer, « pour sa clarté », son épouse, Thierry, Serge et Michèle Rojinsky, frontières de l’Allemagne. vait pas d’émettre des réserves sur déclarait-il au magazine allemand M. et Mme Francis Denis, ses fils et belles-filles, Parce qu’il n’aimait pas les voya- certaines œuvres d’avant-garde. Focus, du 3 octobre 1999. « Plus Mme Dominique Denis, au columbarium du cimetière des Bulvis prient tous ceux qui l'ont connu et aimé de Rueil-Malmaison. ges, Wand est en effet longtemps Ainsi le chef refusera-t-il de diriger encore que Toscanini, un tyran, ce ses enfants, de célébrer sa mémoire. Elisa et Patrice, Elisabeth, Camille, resté peu connu du grand public en la première de l’opéra Les Soldats de que je ne suis pas. » Vanessa, – La famille, dehors de son pays. Il ne fera par son ami Bernd Aloïs Zimmermann. Admiré par de jeunes collègues, ses petits-enfants, Et les proches de « Dis-toi : il est au monde un cœur exemple ses débuts aux Etats-Unis Si la France n’a redécouvert Gün- comme Simon Rattle, qui adorait se Ainsi que toute la famille et ses où je vis, et qui se rappelle. » qu’en… 1989. « A Cologne, j’ai été le ter Wand que tardivement, le chef glisser dans l’orchestre pour suivre nombreux amis, Mme Lucienne PRADOURAT, A. Pouchkine. de près et de face ses répétitions, ont la grande tristesse de faire part du née JULLIARD, décès de Günter Wand restera, avant tout et ont le chagrin d'annoncer son décès, pour beaucoup, comme un immen- M. André DENIS, survenu le 7 février 2002, à Tullins Cours se brucknérien. « Je dois faire passer député honoraire, (Isère). Raymond Lacombe l’extraordinaire émotion qu’il y a chevalier de la Légion d'honneur, PHOTOGRAPHIE dans Bruckner avec un cœur qui brû- Institutrice retraitée, elle enseigna principalement à Rabat, de 1928 à 1955. Cours technique et théorique. le mais en gardant la tête claire. » survenu dans sa quatre-vingt-unième Une grande figure de l’humanisme paysan année. Labo NB, l'art du tirage NB, L'inhumation a eu lieu à Allemont, le analyse de l'image, réflexion. Renaud Machart 11 février. Les obsèques religieuses ont eu lieu Atelier recherche et création, ANCIEN PRÉSIDENT de la Fédé- mais Luc Guyau, élu dans un mou- en l'église de Masseret (Corrèze), le 8, rue du Nord, pH. Neutre. ration nationale des syndicats d’ex- choir de poche, qui héritera de la 18 février 2002, suivies de l'inhumation 92160 Antony. Tél. : 01-43-61-47-60. ploitants agricoles (FNSEA), Ray- fonction. Entre-temps Raymond a JEAN-PAUL VESLOT, président- dans le caveau familial. mond Lacombe est mort, samedi Lacombe avait organisé, en septem- directeur général du voyagiste Kuoni La famille remercie par avance toutes – Les voyages Kuoni France, 16 février, à Rodez. Il était âgé de bre 1991, dans le calme et la dignité, France, est mort, vendredi 15 février, les personnes qui prendront part à sa L'ensemble de ses collaborateurs, Formations informatiques à domicile 72 ans. le grand rassemblement du Diman- à l’âge de 56 ans, des suites d’une lon- peine. Et le groupe Kuoni International, (prise en main du matériel, Internet, ont la douleur de faire part du décès de Petit de taille mais avec une voix che des terres de France en faisant gue maladie. Jean-Paul Veslot avait multimédia, bureautique), de stentor, Raymond Lacombe com- défiler plus de 200 000 paysans débuté sa carrière à la direction com- Vous pouvez Jean-Paul VESLOT, dépannage micro. mençait toujours ses discours en les dans les rues de la capitale. merciale de la régie Renault en 1968, nous transmettre président-directeur général Une équipe de formateurs lisant sur un ton un peu laborieux, Raymond Lacombe avait trois rejoint le groupe suisse Hotelplan en vos annonces la veille de Kuoni France, et de techniciens à votre service mais il les achevait comme des bêtes noires : l’impérialisme améri- 1970 et Airtour Euro en 1978. Il était pour le lendemain en Ile-de-France. harangues et on l’applaudissait cain – « car l’Amérique veut contrô- arrivé au sein du groupe Kuoni Fran- survenu le 15 février 2002. ALDISA debout. Avec son accent rocailleux ler l’arme alimentaire » –, la bureau- ce en 1980 comme directeur com- jusqu’à 16 h 30 La cérémonie religieuse sera célébrée Pour toute information, contactez le du Rouergue et ses phrases vibran- cratie française et bruxelloise, et mercial. Nommé directeur général, Permanence le samedi le mardi 19 février, à 10 h 30, en l'église 01-46-67-18-90. tes, il retournait un auditoire. Fils « les rêves bleus de technocrates fati- en 1987, il était devenu président- jusqu’à 16 heures Saint-Augustin, Paris-8e. d’un agriculteur aveyronnais, Ray- gués », les métropoles tentaculaires directeur général en 1991. (Lire ci-contre) mond Lacombe fut président de la « qui vident de leurs forces nos cam- Séminaires Jeunesse agricole chrétienne où il pagnes ». « Tenace et jamais intimi- COLLÈGE INTERNATIONAL rencontra sa femme, originaire des dé par le pouvoir, il était l’inventeur DE PHILOSOPHIE Ardennes. Pétri d’humanisme, son du slogan “Pas de pays sans pay- par parcours professionnel est classi- sans” », raconte Georges-Pierre e Abonnez-vous au pour 26,35 (172,84 F) mois Séminaires que : responsabilités syndicales loca- Malpel, qui fut directeur de la Bulletin à compléter et renvoyer accompagné de votre relevé d’identité bancaire ou postal à : Boyan Manchev : « Le fantasme, le les, secrétaire général de la FNSEA, FNSEA entre 1988 et 1993. Il est LE MONDE, Service Abonnements - 60646 Chantilly Cedex sujet et le sens.». puis président en 1986, succédant à vrai que Raymond Lacombe fut mai- Oui, je souhaite recevoir Le Monde pour 26,35a (172,84 F) par mois par prélèvement automatique. 28 février, 14 et 18 mars, 11 et François Guillaume devenu minis- re de son village, Camboulazet, où ❑ M. ❑ Mme Prénom : Nom : 25 avril, 16 mai, 18 h 30-20 h 30, Centre tre. Et quand il quittera cette prési- il était né le 28 novembre 1929, pen- Adresse : for Advanced Study in Sofia, 4, rue A.- dence en 1992, ce n’est ni le Cham- dant plus de quarante ans, de Code postal : Localité : Batenberg, Sofia. penois Gérard Lapie, son héritier 1959 à 2001. 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Santos, 84, San Miguel Chapultepec, (www.lemonde.fr/carnet) le détail cours légal des billets libellés en Je resterai libre de suspendre provisoire- Code postal Ville ...... …...... Mexico. des nominations, l’essentiel des lois, francs. ment ou d’interrompre mon abonnement à NOM ET ADRESSE DE L’ÉTABLISSEMENT décrets et décorations parus au Jour- tout moment. L'accès à toutes les activités du DU COMPTE A DÉBITER (votre banque, CCP ou Caisse d’épargne) nal officiel, et les adresses des sites DOCUMENTS OFFICIELS Date :...... collège est libre et gratuit (dans la ...... limite des places disponibles). publiant des documents significatifs. Le site Service-public.fr publie Signature : ...... une fiche pratique sur l’aide Renseignements sur salles, N° ...... rue ...... répondeur : 01-44-41-46-85. Autres JOURNAL OFFICIEL juridictionnelle précisant les nou- Code postal Ville ...... Au Journal officiel du samedi veaux plafonds de ressources renseignements : 01-44-41-46-80. 16 février sont publiés : applicables en 2002. IMPORTANT : merci de joindre un relevé DÉSIGNATION DU COMPTE A DÉBITER Code Etablissement Code Guichet N°de compte Clé RIB b Légion d’honneur : trois décrets http://vosdroits.service-public.fr/ d’identité bancaire ou postal, à votre autorisa- Assemblées générales tion. Il y en a un dans votre chéquier. portant nomination, promotion et ARBO/14020205-NXJUS130.html élévation dans l’ordre de la Légion Le Conseil de l’emploi, des revenus et Pour tout renseignement concernant le portage à domicile, le prélèvement automatique, les tarifs d’abonnement, etc : L'Association sportive du golf d’honneur, au titre du ministère de de la cohésion sociale a mis en ligne Téléphonez au 01.42.17.32.90 de 8h30 à 18h du lundi au vendredi. de Chantilly la défense. son étude, La longue route vers l’euro : Pour un changement d’adresse ou une suspension vacances, un numéro exclusif : 0 825 022 021 (0,15 e TTC/min) rappelle à ses membres b Monnaie : un décret portant sup- croissance, emploi, revenus, 1985-2000. “Le Monde” (USPS=0009729) is published daily for $ 892 per year “Le Monde” 21, bis, rue Claude-Bernard 75242 Paris Cedex 05, France, periodicals postage paid at que leur assemblée générale annuelle Champlain N.Y. 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La Catalogne espagnole s’intéresse au cas corse
Le président de l’Assemblée de Corse José Rossi vient d’effectuer une visite officielle à Barcelone. Les nationalistes catalans de Jordi Pujol suivent de près les débats français. Ils souhaitent aussi intégrer l’île dans un Arc des régions nord-méditerranéennes
BARCELONE sont toujours attentifs au voisin Catalogne encourage tout ce qui Le visiteur a sauté sur l’occasion. étant impressionné par le volonta- contente pas de parler de la réforme de notre envoyé spécial français. Ils s’intéressent encore va dans le sens d’une évolution Conscient, lui aussi, de l’intérêt risme – souvent critiqué dans le res- de l’Etat, mais qu’on la fasse ! » Dans l’hémicycle presque intime plus à une évolution qui, en confé- pacifique et que la Corse a « beau- limité, pour la Catalogne, d’échan- te de l’Espagne – de la politique lin- Le député de Corse-du-Sud a pu, du Parlement catalan – une « bon- rant plus de pouvoirs aux régions coup de messages positifs » à trans- ges économiques avec son île, il a guistique catalane, il juge qu’une il y a quelques mois, mesurer les bonnière », appréciera José Rossi de l’Hexagone, renforcerait le fait mettre. Néanmoins, les nationa- plaidé pour que la Corse, habituée telle politique n’est possible que résistances suscitées en France par –, les députés ont interrompu leurs régional au sein de l’Union euro- listes de Jordi Pujol savent bien à gérer des situations instables et parce qu’elle s’appuie sur un bas- une réforme appliquée à la seule travaux pour applaudir le visiteur péenne. Ainsi, M. Pujol lui-même, que leur « nation » est un géant délicates, devienne le « porte- sin de population important. Corse. Il souhaite aujourd’hui que et saluer « le peuple corse qu’il muni d’une liste écrite, a posé les politique et économique face à la avions » de cette diplomatie Quant à l’étendue des pouvoirs de le futur président de la République représente », comme l’a dit, en cata- questions les plus précises sur petite île française. De façon signifi- réalise d’emblée « l’inscription dans lan, le président du Parlement l’évolution institutionnelle de la cative, M. Pujol, aussi bien que son la Constitution d’un vrai pouvoir Joan Rigol. La scène a eu lieu dans dauphin désigné et premier minis- Quand M. Aznar s’inquiète pour Perpignan local comme partout en Europe ». le cadre de la visite officielle du pré- tre, Artur Mas, ont conclu leur Dans son édition du mercredi 13 février, le grand quotidien catalan La Van- De nouvelles avancées pour la Cor- sident (DL) de l’Assemblée de José Rossi se garde entretien avec M. Rossi exacte- guardia reproduit le témoignage de Jean-Paul Alduy (UDF), maire très « cata- se formeraient alors un volet parti- Corse à Barcelone, du mercre- ment dans les mêmes termes – et laniste » de Perpignan, sur un échange avec le président du gouvernement culier d’une réforme d’ensemble di 13 au vendredi 15 février, à l’invi- de vouloir imiter en français : « Dites-nous ce que espagnol à l’occasion du sommet franco-espagnol du 11 octobre 2001 à Perpi- des relations entre l’Etat et les tation du président de la Géné- nous pouvons faire pour vous gnan. Le maire évoquait avec José Maria Aznar la perspective d’un TGV régions. ralité (le gouvernement catalan), le « modèle catalan » : aider. » transfrontalier, qui reliera d’ici quelques années Perpignan à Barcelone : «Je M. Rossi souligne qu’un immobi- Jordi Pujol. En fait, les Catalans, gens avisés lui ai expliqué comment je voyais la chose et nos différents projets. Vous lisme français dans ces domaines ris- A première vue, en dehors de la « Nous ne sommes plus pragmatiques qu’idéologues, voyez que je le fais avec enthousiasme, c’est ma manière d’être. Aznar m’a querait de déboucher sur « de vérita- proximité méditerranéenne, les peuvent trouver un intérêt concret écouté aimablement et, à la fin, il m’a demandé : "Et vous ne craignez pas bles décrochages par rapport à la deux régions n’ont pas grand-cho- pas sur la même dans l’établissement de liens avec que vos administrés puissent demander l’annexion à la Catalogne compréhension de ce qui se passe se à voir. La Catalogne est grande la Corse. Ils redoutent notamment [espagnole] ?" Je lui ai répondu : "Monsieur le président, de nos jours, les fron- chez nos voisins » de l’UE. Il n’est 2 et peuplée (32 000 km et 6 mil- planète » que l’élargissement de l’UE vers tières, cela ne se déplace pas, cela s’efface". » d’ailleurs pas le seul à s’intéresser lions d’habitants), à l’extrême nord l’est ne comporte un risque de mar- au cas de la Catalogne : une mission de son pays, alors que la Corse, à ginalisation des régions méditerra- du ministère des finances est venue l’extrême sud du sien, est petite et Corse et, surtout, sur ses répercus- néennes. Pour parer ce danger, ils commune. Façon aussi, pour les son homologue catalan, M. Rossi récemment étudier le fonctionne- sa population plus encore sions potentielles dans l’ensemble veulent construire un Arc nord- insulaires, de vivre « l’identité dans affirme : « Cela ne me fait pas ment d’un système dans lequel, (8 000 km2 pour 260 000 habi- des régions françaises. Pour sa Méditerranée – à l’image de « l’Arc la modernité de l’échange et de rêver, mais montre bien que ce que selon les sources officielles locales, tants). La Catalogne est aussi la part, le ministre de la culture Jordi atlantique » déjà mis en place par l’ouverture ». nous faisons en Corse relève du 86 % du budget catalan sont désor- plus riche des 17 communautés Vilajoana a souligné que les échan- les régions océaniques –, où la Cor- En revanche, M. Rossi se garde domaine de l’eau tiède, et du zéro mais financés par l’ensemble des autonomes d’Espagne, tandis que ges culturels avec le Languedoc- se trouverait sa place. Cette préoc- de vouloir imiter le « modèle cata- pointé pour ce que nous faisons impôts prélevés en Catalogne… que la Corse est l’une des régions Roussillon et Midi-Pyrénées s’in- cupation a été explicitement for- lan » : « Nous ne sommes pas sur la dans l’ensemble du pays. Cela me sti- les plus pauvres de la France métro- tensifient « indépendamment de la mulée par MM. Llimona et Duarte. même planète. » Ainsi, tout en mule pour demander qu’on ne se Jean-Louis Andreani politaine. La première a le sens du France ». commerce, de l’industrie et va de M. Rossi a donc rencontré des l’avant sans ressasser les vissicitu- responsables politiques et écono- des de son passé, à l’inverse de la miques qui, tous, connaissaient seconde. Lorsque les autonomistes très bien les noms de Jean-Pierre corses évoquent, avec envie, l’éten- Chevènement ou Bernard Bonnet due des pouvoirs réglementaires et et portaient sur les deux hommes législatifs de l’exécutif nationaliste un regard proche du sien… La plu- catalan, ils se voient souvent ren- part se souvenaient encore du voyer au visage toutes ces différen- débat franco-français sur le « peu- ces. Mais les deux régions parta- ple corse », qui date pourtant de gent une fierté jalouse de leur iden- 1990-1991. Débat incompréhensi- tité. Elles ont aussi en commun ble ici, comme l’observe Joaquim d’être souvent un sujet de vif aga- Llimona, secrétaire général aux cement pour l’opinion publique relations extérieures de la Généra- des autres régions de leurs pays res- lité : la Constitution de 1978 ne fait- pectifs… elle pas de l’Espagne une nation de Au bout du compte, la Catalo- nations ? C’est encore en se réfé- gne espagnole connaît la Corse et rant au texte fondateur de 1978 s’y intéresse. Sûrement pas parce que Rafael Jorba, sous-directeur qu’une « rue de la Corse », dans le du quotidien La Vanguardia,a centre de Barcelone, semble rappe- avancé lors des discussions une ler que, dans un passé lointain, les solution pour le statut des langues destins des deux régions se sont régionales : décalquer les disposi- croisés lorsque les troupes d’un roi tions espagnoles sur les langues du d’Aragon, également roi de Catalo- royaume, l’article 2 de la Constitu- gne – entre autres —, ont débar- tion française, qui précise que la qué sur les côtes de Corse. Plutôt langue de la République est le fran- parce que, comme l’explique l’his- çais, permettrait au corse ou au torien Joan Culla, la Catalogne «a breton d’être considérés comme toujours cherché un miroir à ses pré- « des langues françaises »… occupations et à ses revendica- De son côté, Carlos Duarte, tions ». secrétaire général de la présidence Friands de tout ce qui détourne et l’un des plus proches collabora- leur regard de Madrid, les Catalans teurs de M. Pujol, souligne que la Les Catalans accusent Madrid d’opérer une recentralisation
BARCELONE lans), qui souhaitent que les de notre envoyé spécial régions espagnoles soient représen- José Rossi a effectué sa visite en tées dans les délégations espagno- Catalogne au moment même où les les aux conseils des ministres euro- relations du chef du gouvernement péens, dont l’Espagne vient de pren- régional, Jordi Pujol, et de son parti dre la présidence pour six mois. (CIU, nationaliste) avec le gouverne- Enfin, le jour même de l’arrivée de ment espagnol sont marquées par M. Rossi, mercredi 13 février, les une tension croissante entre députés de CIU à Madrid ont dépo- José Maria Aznar et celui qui a long- sé aux Cortès une proposition temps été surnommé le « vice-roi ». visant à transférer à la Généralité Les députés du Parti populaire ce qui reste des compétences de (PP, centre droit) de M. Aznar ont l’Etat en Catalogne, à l’exception la majorité absolue au parlement des affaires étrangères, des forces national, les Cortès. Ils peuvent armées et de la monnaie. Le gouver- donc se passer de l’appui des natio- nement central a immédiatement nalistes catalans ou basques repoussé cette exigence. – contrairement à ce qui a souvent D’une façon générale, les nationa- été le cas pour les différents gouver- listes catalans accusent M. Aznar nements espagnols. La Généralité d’opérer une recentralisation et de Catalogne vient ainsi d’attaquer une « régression » dans le domaine devant le tribunal constitutionnel des autonomies, tandis que le prési- une loi votée fin 2001, qui impose dent du gouvernement, après leur aux 17 communautés autonomes avoir proposé en vain, il y a peu, de du pays, en matière budgétaire, un participer au gouvernement cen- « déficit zéro ». tral, souligne que l’Etat espagnol ne Les députés du PP rejettent égale- peut pas « devenir un résidu de ment une demande des trois com- déchets ». munautés autonomes « histori- ques » (Basques, Galiciens et Cata- J.-L. A.
a ALSACE : les transports urbains strasbourgeois étaient paraly- sés par une grève, lundi 18 février, à la suite d’actes de violence contre les bus et les tramways survenus la semaine dernière. Trois rames de tramways sur environ 40 et 20 bus sur 240 étaient en circulation. a BRETAGNE : quelque 1 200 personnes, selon les gendarmes, ont manifesté, samedi 16 février, à Plouray (Morbihan), pour protester contre le projet de construction d’un incinérateur de farines carnées et les risques de pollution. 14/LE MONDE/MARDI 19 FÉVRIER 2002 HORIZONS
’ILS veulent que je témoigne à La Haye, ils doivent me préve- nir trois jours à l’avan- ce. Le temps que je me coiffe et que je m’ha- bille. Que j’aie l’air S digne. Je leur ai dit TÉMOINS aussi que je n’avais pas d’argent pour le transport. J’ai à peine de quoi sortir sur le pas de ma porte. » L’œil de Hajrije Xhema (50 ans) pétille de malice à cet instant, le Au procès de Slobodan Milosevic, c’est sur eux que tout repose. sourire découvre une rangée incomplète de dents. Elle exprime le bon sens d’une paysanne dont l’horizon se limite depuis sa naissance aux collines de la Drenica. Beaucoup sont des victimes. Traumatisées, fragiles et vulnérables Qui ne se souvient plus de la seule fois où droit, elles, au direct ; mais « cela réduit elle est allée à Pristina, distante d’une quand même beaucoup les risques », dit- cinquantaine de kilomètres. Loin des on. Une autre disposition consiste à batailles de prétoire et de la sophistication brouiller l’image du témoin sur l’écran ou de la justice internationale : se faire belle à brouiller sa voix, ou les deux ; elle n’assu- pour apparaître en public, troquer son pan- re pas non plus une totale étanchéité puis- talon bouffant pour une tenue plus que toutes les personnes présentes dans la occidentalisée… salle le voient et l’entendent. Par trois fois depuis la fin de la guerre, elle Certains témoins peuvent aussi être a été entendue par des enquêteurs du Tribu- entendus à huis clos, ce qu’ont requis par- nal pénal international de La Haye auxquels fois des responsables politiques ou des elle a raconté comment sa fille de 20 ans a militaires occidentaux. D’autres peuvent été violée avant d’être tuée par des forces témoigner dans la salle, mais dissimulés serbes durant les bombardements. Son pre- aux regards du public par un paravent ; mier témoignage, elle l’a donné alors que les d’autres s’exprimer depuis une autre salle, légistes venaient de replier la tente qui dissi- ou même un autre lieu lointain relié par mulait aux regards étrangers les opérations vidéo à la salle d’audience. Toutes ces de repêchage du corps de sa fille, d’un puits méthodes sont couramment utilisées à où elle avait été jetée des semaines aupara- La Haye. Une seule ne l’a été qu’une seule vant. En janvier 2002, une équipe d’enquê- fois par l’accusation, bien qu’elle soit auto- teurs est restée plusieurs jours avec elle, mul- risée par le règlement : c’est l’anonymat tipliant les entretiens. « Une femme s’est pré- total, où l’identité du témoin n’a même sentée et m’a dit que c’est elle qui m’accompa- pas été divulguée à la défense. « Ici, on gnerait si je devais témoigner. Elle m’a deman- n’aime pas ça ; c’est très dangereux et très dé si je voulais parler sous couvert d’anonymat contesté ; ça ne cadre pas avec le principe ou publiquement. Je lui ai dit que je n’avais d’équité », dit un responsable du greffe. pas peur, que je ferais une nouvelle guerre pour la mémoire de ma fille si les Serbes revien- AIS la vie ne s’arrête pas à nent ici. Je redirai au procès ce que j’ai déjà la déposition à l’audience. déclaré. A La Haye, Dieu me donnera la force Certains témoins auront de croiser son regard », dit-elle en parlant de encore besoin, une fois ren- Milosevic. trés chez eux, d’un soutien Ni Hajrije ni d’autres témoins potentiels Mpsychologique, d’un contact. D’autres ont albanais, rencontrés au Kosovo, ne sem- franchi un pas qui leur interdit de jamais blent redouter une quelconque forme de pouvoir y rentrer. Entre mai 1996 et mai pression de la part des Serbes. Quand bien 2001, cinquante-neuf personnes (des même quelques-uns la redouteraient-ils, témoins et leurs proches) ont ainsi été éva- Ibrahim Makolli, avocat au Conseil pour la cuées par le TPI et réinstallées dans un défense des droits de l’homme et des liber- autre pays. « Cela ne se produit, explique tés de Pristina, fait remarquer, amer, qu’«il Mme Cailloux, que lorsqu’il y a menace de y a de toute façon suffisamment de témoins mort ou situation psychologiquement vrai- des massacres ». La question de l’intimida- ment insurmontable. Le bureau du procu- tion ne semble pas se poser en général. Le reur ou la défense nous alerte. Nous leur statut du Kosovo n’est pas encore détermi- cherchons un accueil dans l’un des neuf né, mais les Albanais ne conçoivent pas pays – bientôt dix – qui ont accepté d’héber- l’avenir de leur province autrement qu’indé- ger ce genre de témoins. Le pays d’accueil pendant. Les forces serbes sont parties et fait souvent lui-même une enquête. » La per- l’OTAN est arrivée en juin 1999. Quant aux sonne déplacée y bénéficie, un peu com- habitants serbes restés au Kosovo, ils vivent me un réfugié politique, d’un appui finan- dans des enclaves isolées derrière des rou- cier, d’un logement, de l’assistance de ser- leaux de barbelés et des miradors gardés vices sociaux ; elle peut éventuellement par des soldats de la KFOR. « La seule chose obtenir la nationalité au bout d’un certain qui m’inquiète, c’est le voyage en avion », temps. Et puis, « dans quelques cas très ironise un homme de Racak, témoin de la rares », précise le greffe, le témoin a tuerie du 15 janvier 1999 dans ce village, besoin, de surcroît, d’une protection spé- maintes fois entendu par le TPI. « Une fois ciale du pays d’accueil et d’un changement là-bas je demanderai peut-être l’asile écono- d’identité. mique ! », poursuit-il sur le mode de la Pour ce qui est du Kosovo, certaines des plaisanterie. victimes qui viendront parler à La Haye Dans les procès à l’anglo-saxonne que ces prochaines semaines « ont été mises en mène le TPI, où l’instruction se fait pendant sécurité à l’étranger », selon Nehat Islami, l’audience, tout repose sur les témoins. SOUS HAUTE journaliste de Pristina. Parmi elles, la pres- Beaucoup sont des victimes, citées le plus se du Kosovo cite le cas d’une des deux sur- fréquemment par l’accusation, mais aussi par la défense. Ils viennent souvent de zones rurales, de villages dont certains n’étaient jusque-là presque jamais sortis, comme Hajrije Xhema. Au greffe du TPI, où l’on a déjà vu défiler des centaines de témoins, venant dans leur majorité de Bos- nie, mais aussi de Croatie et de quelques autres pays où ils sont réfugiés, on cite de nombreux cas de personnes qui, comme PROTECTION elle, ont besoin de témoigner mais hésitent devant l’entreprise – telle vieille femme qui ainsi que d’organiser une protection pour d’escorter les témoins jusqu’à Zurich ou à tard, après que le pouvoir eut changé de vivantes du massacre de Suva Reka, ajouté tenait absolument à être entendue mais ceux qui en ont besoin, ce qui est le cas de Vienne, où d’autres prennent le relais jus- mains à Belgrade. Ce camionneur, qui a mis à l’été 2001 dans l’acte d’accusation du TPI désespérait de ne pouvoir le faire « à cause près de la moitié d’entre eux, à des degrés qu’aux hôtels de La Haye. « Là ils sont pris son témoignage à la disposition du TPI, ne contre Slobodan Milosevic. Le nom de cer- de ses quatre poules » ; tels parents qui ne divers. Toute une série de dispositions sont en charge 24 heures sur 24 » par une équipe vit plus chez lui, en Serbie. Beaucoup tains sites où des viols massifs ont été com- savent pas comment régler tout seuls le pro- prévues à cet égard, depuis le simple qui comporte des « assistants de témoins » d’autres qui, comme lui, ont été des témoins mis ont également été maintenus secrets. blème de la garde des enfants pour quel- emprunt d’un pseudonyme lors de la déposi- s’exprimant dans leur langue, deux psycho- forcés de l’horreur, parfois les petites mains Une décision sans doute guidée par le sou- ques jours ; tel jeune homme qui espérait tion à l’audience, jusqu’à la réinstallation du logues et une assistante sociale. de l’intendance, sont déjà venus et vien- ci de protéger les victimes des projecteurs que le Tribunal « pourrait lui racheter sa dront raconter leur histoire à La Haye. médiatiques et de leur environnement. vache ; et comme ça, ça irait » ; telles fem- Le statut et le règlement du TPI prévoient Tout cela peut paraître beaucoup de sol- mes violées qui voulaient venir, puis ne le une série de dispositions pour les protéger. licitude. Mais les victimes, au TPI, n’ont voulaient plus, croyaient ne pas avoir la for- En cinq ans, 59 personnes, témoins A l’audience, 56 % seulement des témoins pas de statut propre et pas d’autre accès ce, vinrent quand même… appelés depuis le 1er janvier 1998 n’ont au Tribunal qu’en qualité de témoins. « Ce sont des gens horriblement traumati- et leurs proches, ont été évacuées par le TPI requis aucune de ces protections. La plus Elles ne peuvent pas saisir le Tribunal, se sés, obligés de raconter leur histoire six ou sept simple est le pseudonyme : on les appelle porter parties civiles, ni demander la moin- ans après [un peu moins pour les Albanais et réinstallées dans un autre pays. « A », « B » ou « C ». L’autre partie – la dre réparation. Le président du Tribunal du Kosovo]. Ils viennent pour parler au nom défense, s’il s’agit de témoins appelés par lui-même, Claude Jorda, déplore ce sort de ceux qu’ils ont perdus, pour que justice soit C’est le cas lorsqu’il y a menace de mort ou l’accusation – connaît cependant leurs qui leur est fait par le TPI et regrette de faite ou bien pour que cela ne se reproduise noms. « Quand il y a des avocats de la défen- n’avoir pas réussi à l’améliorer. Des ONG pas. Mais La Haye, c’est loin, c’est très formel, situation psychologiquement insurmontable se, ils sont garants des règles de déontologie. françaises et l’association anglaise ça fait peur. Il y a toujours une très grande ner- Avec Milosevic, il y a une incertitude contre Redress ont fourni ces dernières années vosité avant l’audience. Après, en général, ils laquelle nous ne pouvons rien. Il a le droit de un énorme travail pour qu’il en aille autre- sont soulagés », raconte Danielle Cailloux, témoin et de sa proche famille dans un autre Beaucoup de ces témoins ont besoin téléphoner et de parler de qui il veut », dit un ment auprès de la future Cour pénale ancien juge d’instruction en Belgique, qui pays que le sien et même, dans quelques cas, d’une protection. Il peut s’agir de victimes juriste du Tribunal. internationale (CPI). Relayées par le gou- dirige au TPI l’unité du greffe chargée de ces jusqu’au changement d’identité. qui là où elles vivent ne sont toujours pas à Toutes les audiences sont diffusées inté- vernement français dans les négociations témoins. « Nous ne leur disons jamais “vous l’abri de représailles ou estiment ne pas gralement par la télévision du TPI à l’exté- sur cette cour permanente, elles sont par- devez venir”, souligne-t-elle ; nous ne sommes A première fonction de l’unité l’être. Il peut s’agir aussi de témoins particu- rieur de la salle – transparence et pédago- venues à leurs fins dans une large mesure : pas là pour faire pression sur eux. » Elle parle que dirige Mme Cailloux est de lièrement « sensibles ». Pensons par exem- gie obligent. Ce n’est cependant pas tout à les victimes pourront être à l’origine des aussi d’un autre traumatisme qui les mena- soutien logistique. Le procureur ple au camionneur serbe qui fut chargé pen- fait du direct : un différé de trente minutes enquêtes que déclenchera le bureau du ce : le risque de n’être finalement pas enten- ou la défense lui remettent la lis- dant la guerre du Kosovo, ainsi que plu- est prévu justement pour le cas où le nom procureur, se faire représenter au procès, dus, parce que le juge, en accord avec l’accu- te de leurs témoins, en indiquant sieurs de ses collègues, d’une bien macabre d’un témoin protégé serait prononcé par obtenir certaines réparations. Une amélio- sation ou la défense, estime que ce n’est plus l’ordreL des auditions quatorze jours avant, mission pour effacer les traces du crime : l’un ou l’autre des intervenants, délai lais- ration que saluent les ONG, pour lesquel- nécessaire : « Là, ils sont révoltés ; cela crée et en précisant s’il faut leur procurer un convoyer dans son camion frigorifique les sant aux techniciens le temps d’effacer du les cette justice internationale doit être d’énormes problèmes. » Le service qu’elle diri- passeport ou un visa. S’il s’agit de person- cadavres d’Albanais assassinés au Kosovo, circuit cette malencontreuse révélation. avant tout celle des victimes. ge, et qui emploie quarante personnes en nes qui ne savent pas voyager seules, on les ramener à proximité de Belgrade et cou- Cette mesure est certes relative puisque permanence, est chargé d’assister les leur envoie là où elles sont l’un des cinq ler son camion dans le Danube, en avril les cent trente personnes qui ont accès à la Christophe Châtelot et Claire Tréan témoins avant, pendant et après le procès, agents de son service, dont la mission est 1999, d’où il a été repêché deux ans plus partie de la salle réservée au public ont Dessin : Nicolas Vial LE MONDE/MARDI 19 FÉVRIER 2002/15 HORIZONS KIOSQUE DANS LA PRESSE FRANÇAISE « Tout le monde peut lire “Tribune juive”. Même les juifs » a LIBÉRATION Gérard Dupuy En entrant le dernier en lice de « Le premier journal juif indépendant de langue française » fait peau neuve. Dénonçant la « partialité » de la presse, façon si voyante, Jospin prend le pari d’être à la hauteur du suspen- il donne la parole à ceux qui accusent cette dernière de « nombreux dérapages antisémites » se ainsi cultivé. Depuis cinq ans, chef d’une coalition presque DIRECTEUR de la rédaction, de faire une « presse communau- Pour sa part, le quotidien Haaretz En phase sur ce sujet avec l’opi- improvisée et dont peu se seraient Olivier Guland ne cache pas ses taire ». Il revendique haut et fort note qu’« Israël prend très au nion majoritaire dans la commu- risqués à pronostiquer la longévi- ambitions : « Faire de Tribune d’échapper aux « logiques mili- sérieux la récente vague d’antisémi- nauté, le nouveau Tribune juive té, il a offert de lui une image soi- juive le premier journal juif indé- tantes ». Pour autant, il ne se prive tisme en France, et enjoint à Paris sait pourtant trouver un ton gneusement mesurée à l’aune des pendant en langue française. » Le pas de dénoncer la « partialité » de prendre des mesures contre ce impertinent et décalé quand il rapports de force internes à son titre, racheté en janvier 2001 par supposée de la presse nationale : phénomène ». traite de la société israélienne. Il camp. Or un tel exercice est étran- l’entrepreneur Jacob Abbou, a « Nous sommes fréquemment cho- raconte le drame des prostituées ger à l’image d’un candidat à la adopté le 31 janvier une formule qués par une recension des faits et « » . venues d’Europe de l’Est. « L’Etat présidence. Ce n’est pas le candi- entièrement renouvelée, à mi- niveau du Jewish Chronicle britan- des commentaires qui nous sem- Interrogé par Tribune juive,le juif est à la traîne des pays riches en dat Jospin qui doit changer, en se chemin entre magazine et journal. nique ou du Haaretz israélien ».Il blent partiaux, peu documentés, rabbin Melchior revient sur la matière de lutte contre le proxénétis- lançant dans une trémoussante « Nous voulons faire un hebdo qui impute ce retard à « la frontière voire malveillants. » polémique qu’il a provoquée. Il me », note le bimensuel. Tribune samba médiatique, mais la chan- soit présenté comme un quoti- invisible » qui, selon lui, sépare en Tribune juive rapporte donc le qualifie d’« hystériques » les réac- juive fournit également des nou- son qu’il propose. Pour ne pas dien », précise Olivier Guland. Le France la communauté organisée point de vue de la presse israé- tions de son homologue français velles du grand rabbin de France avoir su le faire, Chirac a en partie prix a baissé de 30 francs à de la population juive au sens lienne dans la polémique qui a Hubert Védrine. Celui-ci avait Joseph Sitruk, victime d’une rup- raté son entrée en scène. Ce 2 euros. Le rythme devrait prochai- large. « Notre ambition, expli- éclaté après les déclarations du déclaré sur une radio qu’il n’était ture d’anévrisme le 5 décembre devrait être pour Jospin une rai- nement passer de bimensuel à que-t-il, est d’informer tous les juifs, vice-ministre israélien des affaires pas « choqué » de la solidarité des 2001 et hospitalisé à La Pitié- son supplémentaire de surprendre hebdomadaire. sans exclusive, mais aussi les non- étrangères, le rabbin Michael Mel- jeunes Français issus de l’immi- Salpêtrière. Selon les médecins, enfin. Dans un éditorial en forme de juifs qui, nombreux, se sentent con- chior. Celui-ci avait qualifié la gration avec les Palestiniens. il a recouvré toutes ses facultés profession de foi, Olivier Guland cernés par la culture millénaire dont France de « pire des pays occiden- Michael Melchior précise cepen- mentales et son état s’améliore de a LE JOURNAL DU DIMANCHE situe Tribune juive dans la grande nous sommes les dépositaires. » taux en matière d’antisémitisme » dant : « Je suis convaincu que la jour en jour. « Il a même tranché Jean-Claude Maurice tradition de la presse juive, qui est Le slogan choisi pour la campa- (Le Monde du 10 janvier). Dans un majorité des Français ressentent sur des points de Thora ! », confie Qui aurait parié que ce bouleverse- « l’héritière de l’épopée de la presse gne de promotion résume avec éditorial signé Uri Dan, le quoti- une profonde aversion pour l’antisé- un docteur. ment – la France abandonnant sa yiddish d’avant-guerre ». Au risque humour ce choix rédactionnel : dien Maariv affirme que « l’ombre mitisme et je suis heureux qu’il y ait monnaie séculaire – se passerait de froisser certaines susceptibili- « Tout le monde peut lire Tribune antisémite s’étend sur la presse eu des gens pour comprendre le Xavier Ternisien sans casse, dans le calme, comme tés, il déplore que la presse juive juive. Même les juifs. » Le direc- française », qui est « à l’origine de sens profond de mes propos et leur une lettre à la poste ? Ce qui sur- française n’ait pu atteindre «le teur de Tribune juive se défend nombreux dérapages antisémites ». réelle signification. » e www.col.fr/tj/ prend, c’est la vitesse du change- ment des mentalités. Voici un peu- SUR LE NET ple que l’on dit attaché à ses tradi- tions et qui envoie aux oubliettes M. Bush en Asie vu par la presse des Etats-Unis un des plus forts symboles de son Les documents cités dans cette histoire. Voici une nation qu’on chronique sont accessibles décrit frileuse face au changement directement à l’adresse Des conseils contradictoires sur la manière de gérer les relations avec Tokyo, Séoul et Pékin et qui adopte sans coup férir une www.lemonde.fr/surlenet nouvelle référence fiduciaire. Belle a Les contribuables ont jusqu’au ALORS QUE George W. Bush tre Koizumi avait défendu durant sa ment les décideurs nippons, M. Bush celle « où brandir le bâton », car leçon pour les prochaines échéan- 25 mars pour déposer leur déclara- entame sa tournée asiatique, la campagne électorale », avant de devrait quand même s’y essayer », « la politique d’ouverture en direc- ces électorales ! L’avenir n’est pas tion de revenus pour 2001. Le site presse américaine lui prodigue des s’en éloigner une fois au pouvoir, ajoute le Washington Post,ne tion de Pyongyang du président Kim au rétroviseur, au bilan, à la nostal- de l’administration fiscale a recen- conseils parfois dissonants. Les édi- résume le Los Angeles Times. serait-ce que pour ne pas « confor- Dae-jung n’a pas contribué à l’ame- gie, au ressassement des erreurs et sé les questions les plus fréquem- torialistes sont toutefois unanimes Cependant, poursuit le quotidien ter les partisans japonais de l’immo- ner à la modération ». Mais il des fautes de l’adversaire. La victoi- ment posées pour ces premiers à inviter le président à « insister sur californien, « les rodomontades de bilisme ». M. Bush doit dissuader admet que l’inclusion de la Corée re sourira à celui qui incarnera le impôts payés obligatoirement en la nécessité de réformes structurel- cow-boy ne sont pas de mise : des « les Japonais de choisir la solution du Nord par M. Bush dans son mieux le double désir – seulement euros. les »‚ notamment bancaires, lors sermons publics trop carrés ne de facilité en dévaluant le yen », « axe du Mal » a créé des tensions contradictoire en apparence – de www.impots.gouv.fr/general/faq de sa première étape japonaise : il feront qu’enhardir les opposants insiste le Wall Street Journal. avec Séoul. Pour le Washington protection et de projection dans /faq_euro_part.htm doit « appuyer le programme de conservateurs ». « Bien que les con- Le quotidien financier estime Post, il incombe avant tout au pré- l’avenir. a Les nouveautés fiscales sont redressement que le premier minis- seils présidentiels galvanisent rare- que l’étape suivante, à Séoul, sera sident américain de « clarifier »sa détaillées dans la loi de finances politique nord-coréenne : « Est-il a LCI pour 2002. prêt à négocier sans conditions ou “THE BALTIMORE SUN” (ETATS-UNIS) Pierre-Luc Séguillon www.legifrance.gouv.fr/citoyen seulement si certaines questions, A monnaie commune, gouverne- /jorf_nor.ow?numjo=ECOX0100125L comme la réduction des troupes ment économique commun ! La a Le ministère des finances en résu- nord-coréennes [massées le long formule relève du bon sens. Or elle me les principales dispositions et du 38e parallèle] sont abordées ? Est- n’est pour l’heure qu’un vœu les nouveaux barèmes. il intéressé à obtenir une ouverture pieux. Pire, à l’heure où douze www.impots.gouv.fr/ économique du Nord ou seulement pays membres basculent dans documentation/reglementaire/ à limiter ses exportations de missi- l’euro, le désordre et les divergen- ldf2002/ir/ir1.htm les ? Est-il disposé à respecter l’ac- ces économiques n’ont jamais été a Il est possible de calculer en cord-cadre de 1994 [conclu sous aussi grands dans l’Union euro- ligne le montant de son impôt. l’administration Clinton] qui pro- péenne. Laurent Fabius a pris occa- www.impots.gouv.fr/e_services mettait la construction de centrales sion du décès du franc et de l’adop- /calcul_ir/calcul-ir.htm nucléaires en Corée du Nord ? Des tion définitive et réussie de l’euro a On peut également télécharger réponses claires, même douloureu- pour appeler la mise en place d’un les formulaires à imprimer. ses, aideraient autant les gouverne- véritable conseil économique de www.impots.gouv.fr/e_services ments du Nord et du Sud.» l’Union, susceptible de mieux coor- /formulaire/Impot_revenu.htm donner les politiques économiques a Le site Patrimoine.com a mis au ’ des Quinze. Dont acte. Mais pour point un « renifleur fiscal » sup- Dernière étape, la Chine. « Au légitime et fondé que soit cet posé permettre de trouver toutes centre des préoccupations de l’admi- appel, il relève de la méthode les exonérations et réductions nistration en matière de sécurité il y Coué. possibles. aunan, note le Washington Post, www.patrimoine.com/outils/ elle a été supplantée par la Corée du a LE FIGARO renfiscal/b_renifleur_simulateur.cfm Nord pour devenir un partenaire Pierre Roussillon a Le Trésor public propose un gui- dans la guerre antiterroriste autant Les Etats-Unis font ce qu’ils disent. de complet et des démonstrations qu’un concurrent stratégique.» En Afghanistan d’abord. Aux Phi- de paiement en ligne. Cependant, « M. Bush ne peut se lippines maintenant. Mais aussi au www.telepaiement.cp.finances permettre de laisser de côté les ques- Yémen plus discrètement. Peut- .gouv.fr/accueilguide.htm tions relatives aux droits de l’hom- être bientôt en Somalie. Il n’y a là a La direction générale des impôts me ». Pour le Wall Street Journal, rien de simple, ni de « simpliste ». publie un Bulletin officiel des impôts il ferait bien d'« adopter une appro- C’est peut-être réducteur pour détaillant, chaque jour ouvrable, che plus dure envers la Chine» si Washington de ramener sa politi- les dernières dispositions applica- celle-ci « continue de vendre sa tech- que étrangère à la lutte antiterroris- bles en matière fiscale. nologie pour la fabrication d’armes te, mais il va falloir s’y faire. Geor- http://alize.finances.gouv.fr/dgiboi de destruction massive à l’Iran, à ge W. Bush s’est trouvé un ennemi /boi2002/cadliste.htm Réforme du financement des campagnes. Scandale Enron oblige, la Chambre des l’Irak et au Pakistan ». et s’est fixé pour objectif de rem- représentants a voté en faveur d’une réforme radicale du financement politique aux Etats-Unis à laquelle s’était porter la guerre. Il est temps de le [email protected] longtemps opposé le président Bush. Dessin de Mike Lane. (« Courrier international » pour « Le Monde ») lemonde.fr pour Le Monde prendre au sérieux.
AU COURRIER opposé. Par ailleurs, le premier tion des quartiers historiques de Ainsi, une étude nous révèle que et austères mineiras ou tarantas ministre avait proposé à ses minis- nos cités (…). Le vandalisme muni- les dirigeants de nos principales des provinces levantines (sud-est DES LECTEURS tres, dès janvier 2001, d’engager de cipal est la première cause de dis- entreprises ont vu, durant l’année Lorsqu’on interroge les chefs d’en- de l’Andalousie) jusqu’aux mali- telles expérimentations afin de pré- parition d’éléments du patrimoine 2000, leur rémunération augmen- treprise sur les raisons de leurs émo- cieuses alegrias de Cadiz. (…) figurer une nouvelle étape de la devant même les guerres et les ter de 36 % ! Un mieux qui laisse luments élevés, la réponse est tou- Exclusivement assimilé par les décentralisation, et, dans le domai- révolutions. On objectera que la rêveur. jours la même : « Nous avons des res- esprits incultes au monde gitan, le Les sénateurs et les députés se sont ne du patrimoine, des « protocoles décentralisation a pour but de Quelques jours plus tard, l’Observa- ponsabilités. » Mais lorsque la jus- chant andalou ancien, connu accordés pour introduire, dans une de décentralisation culturelle » ont mieux protéger le patrimoine toire national de la pauvreté nous tice les confronte à ces responsabili- depuis l’époque romaine, vanté loi qui doit encore être approuvée été signés en 2001 avec six collecti- régional. Mais tout notre passé apprend qu’en France (…) 4 mil- tés, le discours change et on par Sénèque, précepteur de Néron par le Sénat cette semaine (la loi vités (…) et d’autres vont l’être en s’inscrit en faux contre cette asser- lions de personnes demeurent en entend : « je déléguais », « je ne et natif de Cordoue, a évolué avec relative à la démocratie de proximi- 2002 (…). tion. Le patrimoine n’est pour les ce XXIe siècle naissant sous le seuil peux pas être au courant de tout », le temps, bénéficiant longtemps té), la possibilité pour les collectivi- Certes, cette décentralisation de la élus qu’un empêcheur de béton- de pauvreté (Le Monde du « je fais confiance à mes collabora- après de l’apport essentiel des tés territoriales d’expérimenter en gestion du patrimoine pose un cer- ner. Déjà, les archéologues se heur- 8 février). Par là, cet observatoire teurs ». Doit-on comprendre que les Gitans avec son aspect tragique 2002, pour trois ans maximum (sui- tain nombre de questions (clarifica- tent quotidiennement à la mauvai- soulignait combien la reprise écono- responsabilités sont acceptées en ce dans la siguiriya (…) comme avec le vi d’un bilan du gouvernement au tion des rôles, transferts de person- se volonté des maires et à la rage mique que nous avons connue qui concerne le salaire mais pas en côté joyeux et festif des légères Parlement), certaines compétences nels de l’Etat, risque de disparité des promoteurs. Il faut donc aussi n’avait pas profité aux plus pau- ce qui concerne son contenu réel ? bulerias. (…) exercées jusqu’alors par l’Etat dans territoriale). Mais le but de telles s’attendre à la disparition de l’ar- vres. Lorsqu’on recoupe ces infor- Marc Eisinger Le cante flamenco, un des rarissi- les domaines de l’inventaire et des expérimentations est bien d’éviter chéologie, les travaux qu’elle ralen- mations, le constat est saisissant, et Paris mes chants folkloriques, procédures de protection du patri- des mécanismes trop brutaux et de tit étant toujours jugés urgents. nul besoin d’être de gauche plutôt c’est-à-dire populaires, peut attein- moine. Vous évoquez à ce sujet préparer, après leur évaluation, les Jean-Louis Schumacher que de droite : les riches continuent dre un degré sublime, tragique, et une « loi surprise » qui (…) pren- bases d’un nouveau transfert de Wavrin (Nord) de s’enrichir et les pauvres s’appau- Pour qui aime le flamenco, et je pour tout dire réellement artisti- drait au dépourvu le ministère de compétences pouvant être décidé vrissent ou, pour les plus chanceux parle ici du cante pur, Robert que (…) grâce à la pureté et la la culture, avec la peur que, de manière consensuelle. d’entre eux, en sont au même J. Vidal représentait une référence richesse de ces couplets, les coplas. demain, ces tâches soient exclusive- François Deschamps N’y a-t-il donc aucun sujet digne point. Ces informations mérite- (Le Monde du 23 janvier) (…). Pen- Deux, trois ou quatre vers suffi- ment soumises à des intérêts Montpellier de ce nom susceptible de replacer raient qu’on les commente, qu’on dant vingt ans, chaque dimanche à sent pour dépeindre avec grâce et locaux (Le Monde du 9 février). les idées au centre du débat poli- les critique et seraient de nature à 12 heures sur France-Musiques, le subtilité ou sérieux et tristesse les Cet étonnement est surprenant. tique ? (…) Pourtant, à quelques engendrer un débat riche, un débat générique de guitare de Paco de sentiments amoureux, le plaisir, la D’abord, lors de cette séance, le La « décentralisation » de la pro- jours d’intervalle, deux informa- de proposition, un débat d’opposi- Lucia nous entraînait le long des misère sociale, l’amour d’une ville représentant du gouvernement (le tection du patrimoine n’est qu’une tions, deux chiffres, en disent long tion. Un vrai débat politique pour routes andalouses, dans les villa- ou d’une femme, la dureté de la ministre de l’intérieur) a pris acte façon d’abroger la loi Malraux. Or sur l’état de notre pays sans pour de véritables hommes politiques ! ges et les villes où le fandango, condition humaine (…). de l’extension de ces transferts en celle-ci a eu pour but et comme autant déclencher les commentai- Christophe Rivoallan chant de base, se déclinait de Dominique Metras matière culturelle et ne s’y est pas résultat de mettre fin à la destruc- res ou les remarques qu’il convient. Louveciennes (Yvelines) façon différente depuis les rudes Marseille 16/LE MONDE/MARDI 19 FÉVRIER 2002 HORIZONS DÉBATS
L’Italie malade de sa famille par Henri Mendras
’INQUÉTANTS filles et garçons vivent au foyer refusent de reproduire le modèle tures traditionnelles. Il semble bien réservoir de main-d’œuvre diplô- doit plus être la condition de la pro- s y m ptômes parental et ne contribuent généra- maternel et de se dépenser sans que l’esprit d’entreprise, la structu- mée disponible. Le taux d’emploi création. Il faut pousser les fem- s’accumulent lement pas aux frais domestiques. compter pour assurer le service re familiale et les institutions loca- des femmes s’est élevé dans les mes à entrer massivement sur le sur l’Italie. S’ils ont un emploi ou un petit bou- domestique de haute qualité les qui ont fait le succès de la Troi- années récentes jusqu’à atteindre marché de l’emploi, et pour cela les L’élection de lot, ce qu’ils gagnent leur sert d’ar- auquel leurs époux ont été habi- sième Italie fassent toujours défaut la moyenne européenne (55 %). décharger des tâches parentales et Berlusconi est gent de poche. Vivre chez les tués. Elles ont d’autres aspirations, dans le Sud. La comparaison avec Mais si les femmes de l’Italie du éducatives. Il faut donc que l’Etat- le signe d’une parents n’empêche pas d’avoir une fréquentent l’école de plus en plus l’Andalousie est accablante. Dans Nord se mettent à avoir un emploi, providence prenne le relais de la D dég r a dation liaison stable (plus ou moins), car longtemps. Au Nord, elles se por- le Nord, l’économie est en manque le genre de vie familial fondé sur la famille traditionnelle par des aides ultime de la démocratie : la confu- les parents laissent aux garçons, tent plus nombreuses sur le mar- de main-d’œuvre puisque le chô- mamma ne pourra se perpétuer. au logement des jeunes ménages, sion des pouvoirs économique, comme aux filles, une autonomie ché du travail. Par contraste, au mage y est l’un des plus bas d’Euro- des privilèges aux mères célibatai- d’opinion et politique trouble le complète. Sud, la situation des jeunes fem- pe. Les jeunes hommes cessent . res, en créant des crèches, des éco- jeu des institutions. Les difficultés Deux chiffres traduisent cette mes est alarmante. En 2000, leur plus tôt leurs études puisqu’ils trou- les maternelles et des garderies de de Fiat annoncent-elles une fêlure étrange vie de famille. Les jeunes taux d’emploi occupé était de 9,9 % vent aisément un emploi bien toute sorte, des congés paren- dans l’économie du nord de hommes quittent le foyer parental pour les 15-24 ans (contre 36 % au rémunéré et qu’ils vivent chez Peut-être, alors, les Italiennes se taux… Enfin, le mariage tardif l’Italie ? leurs parents. remettront-elles à avoir des en- étant un frein à la natalité, il fau- Mais le symptôme le plus grave Une immigration massive paraît fants, sauvant ainsi le pays du sui- drait que le mariage ne soit plus le et le moins souvent analysé est donc, à court terme, la seule solu- cide collectif. préalable obligé à la naissance d’un démographique : une dénatalité Les démographes prévoient une baisse tion possible. Encore faut-il préci- L’Etat-providence est aussi res- enfant, comme ailleurs en Europe. accentuée. Que l’Italie du Nord, ser quel genre d’emplois ces immi- ponsable de cette situation. Pour La structure familiale doit éclater : aujourd’hui si opulente, ait le taux de la population totale de 60 millions grés peuvent exercer. D’un côté, pouvoir se mettre en ménage, les la mamma doit mettre dehors ses de fécondité le plus bas d’Europe l’industrie n’a plus besoin de ma- jeunes doivent trouver facilement enfants le plus tôt possible. est alarmant : moins de 1 enfant à 40 millions d’ici à 2050. Aucun peuple nœuvres, mais de techniciens et des logements bon marché et donc Cette véritable révolution cultu- par femme en moyenne. A ce ryth- d’ingénieurs de plus ou moins haut petits ; or le marché du logement relle s’impose et va sans doute se me, les démographes prévoient ne peut supporter pareil traumatisme niveau ; de l’autre, le secteur tertiai- locatif est très étroit et l’Etat-provi- produire si les jeunes femmes refu- une baisse de la population totale re d’employés de niveau baccalau- dence ne fournit pas d’aide au loge- sent de reprendre le rôle et les fonc- de 60 millions à 40 millions d’ici à réat au minimum. Les petites entre- ment : seulement 20 % des ména- tions de leur mère. C’est le seul 2050. Aucun peuple ne peut sup- à 27 ans en moyenne, alors qu’au Nord) et 26,5 % pour les 25-34 ans prises commencent à former ces ges sont locataires dans le secteur espoir pour que l’Italie échappe au porter pareil traumatisme. Et l’équi- Danemark ils le quittent à 20 ans. (contre 70,9 % au Nord). Et les taux techniciens ; en revanche les gran- privé. suicide qui la menace. Cependant, libre général de l’Europe en serait Et cette tendance se renforce : de chômage global sont de 20 % au des manqueront d’ingénieurs. Visi- La condition de la femme doit cette révolution idéologique, cultu- ébranlé. entre 1990 et 1998, la part des Sud et de 5 % au Nord. blement les Albanais d’Albanie et être modifiée de fond en comble. relle et familiale ne doit pas mettre Jusqu’à présent, la forte natalité 25-29 ans domiciliés chez leurs Depuis cinquante ans, on attend du Kosovo, qui sont prêts à traver- Dans nos sociétés, il faut que les en péril la civilisation italienne. du Mezzogiorno compensait la fai- parents est passée de 40 % à 60 % le décollage économique du Mez- ser l’Adriatique, répondent mal à femmes aient très jeunes un Pour les amis de l’Italie et pour le ble natalité du Nord et la migration et celle des jeunes hommes de zogiorno, en vain : toutes les aides ces exigences. emploi si l’on veut qu’elles aient monde entier, ce serait une perte Sud-Nord assurait le maintien de 30 ans à 34 ans qui n’ont pas enco- ne servent qu’à renforcer les struc- Les femmes constituent le seul plusieurs enfants. Le mariage ne irréparable et catastrophique. l’équilibre. Depuis quelques re quitté le domicile parental a aug- années, la fécondité a brusque- menté de 18 % à 30 %. En France, à ment cédé dans les provinces du ces mêmes dates, la part des Sud : 1,3 enfant par femme en 25-29 ans vivant encore chez leurs 2000. parents est passée de 18 % à 21 %. Il faut protéger le peuple rom Les Italiens n’ont pas l’air de Second chiffre caractéristique : prendre au sérieux le danger qui le taux des naissances hors maria- les menace. Sans doute parce que, ge est le plus faible d’Europe occi- N juillet 2000, l’entrée du pays dans l’Union euro- roms ne peuvent intégrer le systè- d’école de refuser (quasi systémati- depuis un siècle, la surpopulation a dentale avec la Suisse (8,3 %), alors un groupe de péenne. me scolaire normal, ils sont dirigés quement) l’accès à un cursus scolai- nourri une forte émigration qui a qu’il est de près de 40 % en France 52 personnes, Josef Krasznai est le porte-paro- vers des écoles d’enseignement re normal pour les enfants roms. peuplé les deux Amériques et la et près de 50 % au Danemark. En Tsiganes en le des Roms de Zamoly et le prési- spécial réservé aux handicapés En octobre 1999, le gouverne- France. Ils ne peuvent concevoir moyenne, les filles se marient à p r o v enance dent de l’Organisation indépendan- mentaux ; le maire de Csor a décla- ment belge a expulsé 74 personnes un tel retournement. 28 ans et ont leur premier enfant à de Zamoly te des Roms du département de ré en toute impunité : « Je pense tsiganes d’origine slovaque. Cette Le pourquoi d’une faible ou 29 ans. Autrement dit, l’Italie est, (Hongrie), est Fejér. Il n’a pas demandé l’asile par- qu’en ce moment les Roms de Zamo- mesure a été qualifiée de « rafle d’une forte natalité reste sans avec l’Espagne, le seul pays d’Euro- E arrivé à Stras- ce qu’il veut poursuivre sa lutte en ly n’ont pas leur place parmi les Hon- organisée » par ceux qui s’oppo- réponse. Démographes et sociolo- pe où le mariage demeure le préala- bourg. C’est une historienne, Katy Hongrie, malgré les risques qu’il grois : les animaux eux-mêmes se saient à cette politique : les adultes gues donnent leur langue au chat. ble à la procréation. Katz, Israélienne d’origine hongroi- court et qu’il mesure, étant donnée débarrassent de leurs parasites » ; Dans le cas de l’Italie, il semble Les jeunes se marient de plus en se, qui leur a payé le voyage en car sa détermination à défendre les leurs maisons sont quelquefois brû- bien que ce soit la structure particu- plus tard et attendent d’avoir des de Zamoly à Strasbourg. Michel droits des Roms. Il déclarait en lées, quelquefois rasées. , lière de la famille italienne qu’il emplois stables et lucratifs, et Warchawsky, Israélien militant août 2000 : « Nous avons accepté Pour la première fois, en 2000, ’ faille mettre en cause. Or la famille d’être confortablement installés, pour la paix, a averti quelques-uns pendant des siècles le rôle de des intellectuels hongrois ont . a une importance particulière en pour avoir un enfant. De plus, ils de ses amis strasbourgeois de leur citoyens de second ordre, en nous publié un texte par lequel ils exi- . Italie, où les petites entreprises ont connu d’expérience la charge arrivée. contentant de notre situation de geaient que les minorités dispo- (). familiales sont particulièrement que représente un enfant si on sent des mêmes droits que tout - nombreuses et prospères. veut qu’il soit élevé comme ils l’ont citoyen et que les agressions physi- -. Le modèle familial, abondam- été eux-mêmes : dans leur esprit, ques et morales ne restent pas - . ment décrit par les sociologues cette surévaluation de l’enfant a La question tsigane est plus que jamais impunies. En Roumanie, en Slova- italiens, peut se schématiser, ou entraîné l’esclavage de leurs quie, en Tchéquie la situation sem- même se caricaturer, en quelques parents, et les jeunes ne sont pas européenne avec l’élargissement ble pareille. avaient été invités à se rendre à la traits. La mamma assure à son prêts à s’y soumettre. Pas question Il fallait ce très bref récapitulatif maison communale sous le prétex- foyer un service domestique de d’avoir un enfant sans être marié. de l’Union. Il y a urgence pour en arriver à ce que subissent te de les aider à régulariser leurs haute qualité : la pasta succulente, Dans les classes moyennes, la pre- en France les Tsiganes roumains, situations, pendant que la police le logement cossu et briqué tous mière naissance est souvent retar- qui sont obligés de vivre dans des allait chercher les enfants dans les les jours, la chemise fraîche repas- dée de cinq ou six ans après le Ces Tsiganes hongrois sont arri- misère. Nous ne pouvons pas permet- campements (des sous-bidonvilles, écoles. C’était la première fois sée tous les soirs pour que les jeu- mariage. Ce retard de la première vés avec un dossier juridique « en tre ce que nos aïeux ont permis en si l’expression est plus explicite) qu’un pays européen procédait à nes soient fringants. Luxes qui ren- naissance diminue considérable- béton » qu’ils ont déposé à l’Office 1944, nous n’entrerons pas dans les indescriptibles de délabrement, de une expulsion massive. Dans dent d’autant plus difficile la vie de ment les chances d’en avoir une de protection des réfugiés et apatri- chambres à gaz pendant que l’hym- misère. A côté de Paris, à Choisy-le- l’avion, des gendarmes ont eu la la mère qui a un emploi. seconde. des (Ofpra) avant de demander ne hongrois retentit. » Roi, Achères, Lieussaint-Moissy, subtile initiative d’inscrire à l’encre De son côté, le père travaille dur Les garçons ont « la bonne vie » l’asile à la France. Après des mois « Citoyens de second ordre », les Argenteuil (et en d’autres lieux), noire indélébile un numéro sur pour financer ces luxes : il a très et attendent donc que leur épouse de procédures et d’examens, leur mots sont prononcés. Des exem- des hommes, des femmes, des l’avant-bras gauche de chacune souvent deux emplois, notamment reprenne le rôle de leur mère et les demande a été jugée recevable. La ples ? L’espérance de vie des Tsiga- enfants survivent. Quel autre mot des personnes, y compris les dans le Sud. Les enfants adultes entoure de soins prévenants. Mal- Hongrie a bien sûr exercé des pres- nes hongrois est de dix à quinze utiliser, quand, par exemple à Achè- enfants. Des sanctions contre les vivent « aux crochets » de leurs heureusement, ils seront cruelle- sions pour empêcher une telle déci- ans moindre que pour le restant de res, plus de 80 personnes ne dispo- responsables d’un tel comporte- parents, jusqu’à 30 ans passés : ment déçus, parce que les filles sion, craignant qu’elle ne retarde la population ; 85 % des enfants sent que d’un seul point d’eau ali- ment crapuleux ? Aucune. Les pro- menté par un tuyau d’arrosage testations, hélas, n’ont guère (comment fait-on quand la tempé- dépassé les frontières du pays. La rature tombe sous zéro ?) Quand, Belgique a d’ailleurs été condam- dans ce même campement, l’électri- née, ce 5 février, par la Cour euro- Journaux gratuits : ceux qui ont trahi ! cité est absente et que des person- péenne des droits de l’homme à nes, aujourd’hui en France, en Strasbourg. 2002, des femmes, des hommes et La question tsigane est plus que par Michel Diard des enfants doivent faire leurs jamais européenne avec l’élargisse- besoins naturels dans la forêt à ment de l’Union. Il y a urgence. La côté du campement ? Quand les négligence des gouvernements A presse écri- mise en forme aussi. L’investisse- qu’elles délivrent aux lecteurs sont CGT, qui ose encore défendre une ordures ménagères ne sont pas européens est criminelle à l’égard te est en crise. ment rédactionnel a prouvé qu’il faciles, courtes et divertissantes. information citoyenne faisant enlevées et quand des conteneurs d’un peuple qui risque de disparaî- En France sur- fidélisait le lecteur, mais que les Dans leurs colonnes, on ne trouve- appel à l’intelligence. Ils ne peuvent débordant de détritus ne sont pas tre d’une mort lente et silencieuse. tout. Et cette gains de lectorat étaient lents. Trop ra ni mise en perspective ni enquê- tromper que ceux qui veulent bien remplacés ? La Commission européenne et les crise atteint lents selon les industriels ou les tes. Il s’agit d’une conception sim- croire à ces sornettes libérales. Ils Combien sont-ils autour de la gouvernements, sous peine de se a u jourd’ hui fonds de pension, qui ont investi pliste de l’information, proche du ne trompent ni les politiques ni les « Ville-lumière » à préférer cette discréditer, de trahir la charte fon- les journalis- dans la presse et pour qui l’informa- niveau zéro. C’est un choix éditorial éditeurs de quotidiens affichant un situation sans espoir plutôt que damentale, de retrouver un silence L tes qui recher- tion est une marchandise comme que nous ne partageons pas, parce prix facial. Alors, pourquoi leur d’envisager un retour dans leur coupable digne des années noires chent, traitent, vérifient, hiérarchi- les autres. que l’information n’est jamais neu- silence, sinon parce qu’ils y ont un pays d’origine où, tous en témoi- du siècle dernier, se doivent d’inter- sent et mettent en forme une infor- Un journal, dont la fonction tre idéologiquement. intérêt ? gnent, la situation est pire ? Envi- venir auprès des gouvernements mation de plus en plus nécessaire essentielle est d’informer, doit Il semble évident, en revanche, ron 1 500 ? Pouvons-nous ne pas hongrois, roumain, tchèque et slo- dans un monde complexifié. dépendre majoritairement de ses que les éditeurs de quotidiens dire notre indignation devant le vaque pour exiger une politique C’est le moment choisi par deux lecteurs et non de la publicité ; celle- payants suivent le dossier avec un spectacle de personnes reléguées démocratique digne de ce nom. groupes nordiques pour lancer des ci devant rester ce supplément per- (-). grand intérêt. Ils attendent des gra- au rang de bétail ? (à la SPA, En 1943, dans le ghetto de Lodz, quotidiens d’information gratuits mettant d’abaisser le prix du quoti- tuits qu’ils fassent voler en éclats chiens, chats, perroquets et pois- Reïzel Zychlinsky écrivait : « Et les en France. On notera au passage dien. En outre, en France, la presse l’ensemble des textes légaux et sons rouges sont mieux accueillis !) cieux étaient nus et vides/Tous les qu’une certaine fébrilité a atteint quotidienne repose sur un système La conscience professionnelle conventionnels du secteur. Ils atten- L’Europe et la France, en particu- cieux/Dieu avait caché sa face. » ces deux groupes, Metro Internatio- unique d’aides et de distribution. des journalistes dans des rédac- dent de Metro et de Vingt Minutes lier, vont-elles encore longtemps Soixante ans plus tard, pour les nal, contrôlé par le suédois Kinne- Or les deux projets de quotidiens tions réduites à leur plus simple qu’ils cassent ce qu’ils n’ont pas fermer les yeux, ignorer le sort indi- Roms d’Europe, les cieux sont tou- vik (associé à M6 et Pierre Bellema- gratuits vont bouleverser de fond expression (et à un rôle de mise en encore cassé pour s’engouffrer gne – voire inhumain – réservé jours nus et vides. re dans le télé-achat), et Vingt Minu- en comble le fragile équilibre, au ris- page) n’y trouvera pas son compte. dans la brèche ainsi ouverte. Au ris- avant-hier, hier comme aujour- Le temps est peut-être venu tes, filiale du norvégien Schibsted. que de précipiter sa chute, avec Les lecteurs, eux, n’auront même que de mettre un peu plus en diffi- d’hui au peuple rom ? pour les communautés juives d’Eu- Le débat autour de ces deux lan- l’aide de filiales de certains services pas le choix de la sanction économi- culté France Soir, L’Humanité, Libé- Il faut redire que le génocide des rope de se souvenir publiquement cements aurait bien failli ne pas publics (la SNCF, comme la RATP, que, puisque le journal leur sera ration et Le Parisien, titres les plus Tsiganes par les nazis n’est pas qu’à Treblinka, Chelmno, Birke- avoir lieu si deux organisations de a aidé à la création et à la diffusion offert gratuitement. Ce rôle sera directement menacés par la concur- reconnu par les pays de l’Union nau, Majdanek, dans les ghettos la CGT, Filpac et SNJ-CGT, ne de A nous Paris). dévolu aux publicitaires ! Curieux rence sauvage des gratuits. européenne, sauf par l’Allemagne de Varsovie ou de Lodz et dans s’étaient pas invitées. Les éditions de Metro et Vingt retournement de situation. Bref, politiques et éditeurs, en depuis 1991. Combien de victi- d’autres camps en Hongrie, en Ser- L’annonce du lancement des minutes actuellement réalisées à Les promoteurs d’une telle pres- abandonnant aux seules organisa- mes ? 300 000 ? Plus ? En langue bie, en Autriche ou en Allemagne deux quotidiens n’a provoqué aucu- l’étranger montrent que les édi- se ont donc cédé au « marketing tions syndicales le poids de la négo- romani, Samudaripen signifie les Roms ont subi une entreprise ne réaction, ni des pouvoirs politi- teurs ont fait le choix de ne pas éditorial » et aux recettes de la ciation avec les éditeurs de gratuits, « génocide ». Un mot à introduire d’extermination comparable à cel- ques ni des éditeurs de quotidiens rechercher l’information, mais de publicité. Ils présentent le phéno- sont en train de trahir une certaine dans notre langue comme le mot le menée contre les juifs. Il faut payants, pourtant directement s’en remettre entièrement et uni- mène comme irréversible. Et ceux conception de l’information. Ont- Shoah. protéger le peuple rom, lui accor- menacés. quement à des agences. Elles sacri- qui s’y opposent comme des rin- ils, les uns et les autres, décidé En outre, la France contrevient à der une citoyenneté européenne, La recherche de l’information et fient à ce qui apparaît comme un gards. Surtout quand il s’agit d’une d’abandonner l’objectif civique de ses propres lois lorsqu’elle n’empê- lui donner un statut, une réelle sa vérification coûtent cher. Sa effet de mode ; les informations organisation syndicale comme la la presse ? che pas un maire ou un directeur identité. LE MONDE/MARDI 19 FÉVRIER 2002/17 HORIZONS ANALYSES 0123 Bush en Asie teste « l’axe du Mal »
EN SE RENDANT successivement à Tokyo nion : un éditorialiste d’Asahi Shimbun écrit que, haussé le ton et accusé Tokyo de délibérément fai- – où il est arrivé dimanche 17 février –, à Séoul si les Japonais sont en droit de s’irriter de l’ambi- re chuter le yen afin de soutenir les exportations. Le prix de la gratuité puis à Pékin, le président George Bush se rappro- guïté des déclarations de leurs dirigeants, ils ne Pour l’administration Bush, les questions d’éco- che physiquement de l’un des trois pays formant souhaitent pas pour autant que ceux-ci se com- nomie et de sécurité sont liées : un allié nippon LA NAISSANCE d’une presse pour sa distribution. Tous les l’« axe du Mal » : la Corée du Nord. Bien que le portent comme le président américain. Le même affaibli ouvre un vide géopolitique régional dans gratuite d’information en Fran- journaux actuels, payants, sont département d’Etat se soit employé ces dernières quotidien s’inquiète dans un éditorial de « la foi lequel ne manquerait pas de s’engouffrer la Chi- ce peut apparaître, au premier soumis à ces règles strictes. Le semaines à arrondir les angles d’une déclaration alarmante en la force militaire » que manifeste ne. George Bush évitera de tancer M. Koizumi abord, comme une bonne nou- seul qui a tenté d’en sortir, par accueillie avec appréhension, sinon irritation, par l’administration de George Bush. mais, en retour au soutien réaffirmé à un premier velle pour les citoyens. Si l’on un coup de force, Le Parisien,a les deux grands alliés des Etats-Unis dans la En matière de sécurité, le gouvernement Koizu- ministre à l’avenir incertain, assorti de quelques considère que l’information est subi un long arrêt de travail au région, la Corée du Sud et le Japon, et que le secré- mi est le meilleur interlocuteur que Washington a « conseils d’ami » pour assainir la situation éco- un bien public et qu’à ce titre milieu des années 1970 et a mis taire d’Etat, Colin Powell, ait récemment réaffir- jamais eu au Japon. Le premier ministre est parti- nomique, il attend un engagement de la part de elle doit être mise à la disposi- vingt ans pour retrouver la moi- mé dans une interview au Financial Times que les san d’une extension du rôle des forces armées et Tokyo en matière de sécurité. tion de tout le monde, riches et tié de son lectorat de départ. Il a Etats-Unis étaient prêts à négocier « n’importe où favorable à l’insertion de l’archipel dans un systè- pauvres, pourquoi ne pas se voulu, l’été dernier, quitter le et n’importe quand » avec Pyongyang, ce « bé- me de défense collective que, pour l’instant, « » réjouir que soient mis en circula- système coopératif de distribu- mol » à la rhétorique belliqueuse de George Bush n’autorise pas la Constitution. L’envoi de troupes Le Japon est d’accord pour combattre la pro- tion des titres que chacun pour- tion NMPP mais a dû renoncer ne semble guère apaiser les esprits. Et il est peu japonaises en appui logistique et humanitaire à duction d’armes de destruction massive, mais il ra se procurer sans bourse à nouveau. On estime que ces vraisemblable que Washington obtiendra, l’effort de guerre américain en Afghanistan cons- est en revanche mal à l’aise lorsqu’il s’agit de sou- délier ? N’est-ce pas un moyen conditions syndicales particuliè- au-delà de formules diplomatiques d’usage, un titue un précédent. Le gouvernement doit en tenir la nouvelle politique américaine vis-à-vis de d’atteindre de nombreux non- res renchérissent d’environ soutien entier à sa « croisade » contre Pyong- outre présenter prochainement une loi sur la Corée du Nord et craint de se laisser embar- lecteurs, qui pourront ensuite, 30 % la production et la distribu- yang de la part de Séoul et de Tokyo, dont les pré- l’« état d’urgence » renforçant le rôle de l’armée. quer dans un « dangereux tandem » avec Wash- s’ils sont intéressés, se reporter tion des journaux nationaux. occupations sont différentes et qui sont partisans Junichiro Koizumi a enfin donné des gages de ington, écrit l’Asahi Shimbun. La question de la sur des journaux payants, plus Or, le groupe suédois Metro d’une approche plus nuancée de la question nord- soutien au durcissement de la position américai- Corée du Nord implique des équilibres géopoliti- complets, plus variés ? Tel est le s’imprime hors des règles de la coréenne. ne vis-à-vis de la Corée du Nord, avant même ques entre la Chine, la Corée du Sud et le Japon, principal argument de Metro, presse parisienne, au Luxem- Au Japon, M. Bush a en la personne du premier que celle-ci ne soit étiquetée « puissance du lourds de pesanteurs historiques, trop complexes l’un de ces nouveaux venus, qui, bourg, et se distribue de façon ministre Junichiro Koizumi un interlocuteur très mal » : descente policière sans précédent au siège pour qu’une formulation aussi réductrice que dans son éditorial de présenta- particulière. La concurrence est pro-américain, mais il est affaibli par une chute de l’organisation des Coréens du Nord, à Tokyo, l’« Axe du mal » puisse constituer une orienta- tion, souligne que, dans les vil- donc inégale, au sens propre : brutale de sa popularité et la détérioration de la soupçonnée d’aider financièrement Pyongyang, tion politique constructive. les où il est déjà distribué, il est Metro s’installe dans des condi- situation économique. C’est du bout des lèvres suivie de l’interception, le 22 décembre 2001, par La rhétorique de George Bush, qui ne tient pas « majoritairement lu par une tions de dumping économique que Tokyo s’est démarqué de la position de Wash- la marine japonaise d’un bateau non identifié, compte des progrès dans le rapprochement entre population jeune, active, dont et social. Autrement dit, la règle ington : M. Koizumi a déclaré au Parlement que supposé nord-coréen, qui a été envoyé par le les deux Corées accomplis depuis la visite à une importante proportion de du jeu est faussée : il ne peut y son gouvernement ne fermait pas la porte aux dis- fond en mer de Chine orientale dans des circons- Pyongyang du président sud-coréen Kim Dae- femmes, qui habituellement ne avoir deux lois sociales aussi dif- cussions avec l’Iran, l’Irak ou la Corée du Nord, tances loin d’être éclaircies deux mois après. jung en juin 2000, place Séoul en porte à faux sont pas de grands lecteurs de férentes sur le même marché. Il tandis que le porte-parole du gouvernement, Critiqué à l’étranger pour sa lenteur à remédier tant face à son allié américain que face à la Corée quotidiens ». y a là matière à interrogation Yasuo Fukuda, se contentait d’affirmer que son à la dégradation de la situation économique, le du Nord. L’offensive verbale du président améri- D’autres médias français pour les pouvoirs publics et le pays « n’utilisait pas l’expression “Axe du mal” ». Japon n’est guère en mesure de se soustraire aux cain à l’égard du régime de Pyongyang est un nou- relèvent déjà d’une telle écono- Conseil de la concurrence. Et Le suivisme officiel voile-t-il un désaccord plus exigences des Etats-Unis sur le plan de la sécurité. veau coup de massue porté, sans ménagement mie. La radio est accessible gra- matière à intervention, faute de profond ? Il est sensible dans une partie de l’opi- Au cours des dernières semaines, Washington a pour la susceptibilité coréenne, à la politique tuitement à tous les auditeurs quoi c’est tout l’équilibre du sec- d’ouverture du président Kim. Déjà en potentiels. Le Net se vante teur qui est, à terme, menacé. mars 2001, lors de la visite de ce dernier à Wash- d’avoir supprimé les barrières Au-delà des arguments éco- ington, M. Bush lui avait coupé l’herbe sous le de l’argent. Quant à la télévi- nomiques, une question de prin- Leadership pied en dépréciant ses efforts de rapprochement sion, elle ne maintient la rede- cipe est posée : n’est-ce pas avec le Nord. Cette humiliante rebuffade a donné vance que pour financer les dévaloriser l’information que des arguments aux adversaires politiques de Kim chaînes publiques. Pourtant, cet- de la rendre gratuite ? N’est-ce Dae-jung, qui prônent un durcissement envers te gratuité n’est pas sans dan- pas induire que le journalisme Pyongyang. La nouvelle « sortie » de George gers pour la presse écrite, dont n’apporte aucune plus-value ? Bush a certes été accueillie avec une calme lucidi- on sait qu’elle repose sur un Depuis le XIXe siècle, les jour- té par certains analystes politiques coréens qui équilibre fragile. La concurren- naux dépendent principale- voient dans l’amalgame Bagdad-Pyongyang- ce y est libre, légitime, souhaita- ment de deux sources de reve- Téhéran un subterfuge américain pour éviter de ble comme dans tous secteurs. nus : la contribution des lec- désigner uniquement l’Irak. Encore faut-il qu’elle s’exerce teurs et l’apport de la publicité. En étendant l’« axe du Mal » du Proche-Orient dans d’égales conditions. Renoncer à la première, c’est à l’Asie, George Bush justifie sans doute la mise La presse parisienne subit préparer le terrain d’une unifor- en place d’un système antimissile d’envergure des contraintes sociales fortes mité mortelle pour l’informa- mondiale. Il reste que la mise à l’index de la Corée tant pour son impression que tion. du Nord – dont, jusqu’à preuve du contraire, rien n’indique qu’elle ait été à l’origine d’actions terro- ristes depuis 1987 (attentat contre un avion de 0123 Korean Air) – a choqué les Sud-Coréens. Cette Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani accusation comporte le risque, à leurs yeux, de Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; provoquer un regain de tension dans la péninsu- Noël-Jean Bergeroux. Directeurs généraux adjoints : Edwy Plenel, René Gabriel le. Or, plus que les missiles que la Corée du Nord Secrétaire général du directoire : Pierre-Yves Romain exporte – préoccupation majeure de Washington –, ce sont ceux pointés sur Séoul, à une cinquan- Directeur de la rédaction : Edwy Plenel taine de kilomètres de la ligne de démarcation, Directeurs adjoints : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau qui préoccupent les Coréens du Sud. « L’attitude Secrétaire général : Olivier Biffaud ; déléguée générale : Claire Blandin américaine peut conduire à une escalade incontrô- Directeur artistique : François Lolichon Chef d’édition : Christian Massol ; chef de production : Jean-Marc Houssard lable », estime Moon Chung-in, universitaire et Rédacteur en chef technique : Eric Azan ; directeur informatique : José Bolufer conseiller du gouvernement pour la politique Rédaction en chef centrale : avec le Nord. Elle ne peut en tout cas qu’enrayer Alain Debove, Eric Fottorino, Alain Frachon, Laurent Greilsamer, Michel Kajman, davantage le processus de détente et raviver un Eric Le Boucher, Bertrand Le Gendre anti-américanisme toujours latent au Sud. Rédaction en chef : François Bonnet (International) ; Anne-Line Roccati (France) ; Pour l’instant, Washington et Pyongyang, qui a Anne Chemin (Société) ; Jean-Louis Andréani (Régions) ; Laurent Mauduit (Entreprises) ; répliqué en qualifiant les propos de George Bush Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Franck Nouchi (Culture) ; de « quasi-déclaration de guerre », s’en tiennent à Josyane Savigneau (Le Monde des Livres) ; Serge Marti (Le Monde Economie) un affrontement verbal. Mais le déploiement de Médiateur : Robert Solé troupes américaines en Afghanistan et leur retour aux Philippines en toile de fond consti- Directrice des projets éditoriaux : Dominique Roynette tuent une démonstration de force plus préoccu- Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directrice de la coordination des publications : Anne Chaussebourg Directeur des relations internationales : Daniel Vernet pante que rassurante dans une partie du monde où les Etats-Unis entretiennent déjà en Corée du Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président Sud et au Japon les plus importants contingents déployés à l’étranger (près de 100 000 hommes). Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994) Une militarisation qui ne rend que plus urgents la médiation et le dialogue. Le Monde est édité par la Société Editrice du Monde (SAS) Durée de la société : quatre-vingt dix-neuf ans à compter du 15 décembre 2000. Capital social : 145 473 550 ¤. Actionnaires directs et indirects : Le Monde SA, Le Monde et Partenaires Asso- Philippe Pons ciés, Société des Rédacteurs du Monde, Société des Cadres du Monde, Société des Employés du Monde, Fonds commun de placement des personnels du Monde, Association Hubert-Beuve-Méry, Société des Lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, Le Monde Europe, Le Monde Investisseurs, tation, voire une conception réga- un paramètre essentiel : le patinage système de jugement. Est-il normal Le Monde Presse, Le Monde Prévoyance, Claude-Bernard Participations, Société des Personnels du Monde. La vraie figure lienne du pouvoir sportif. Désor- est un sport de jugement, où le fac- que les juges soient désignés par www.lemonde.fr édité par Le Monde Interactif. mais, chaque fédération internatio- teur humain joue un rôle central. leurs fédérations nationales, celles- Président du conseil d’administration : Jean-Marie Colombani. Directeur général : Bruno Patino du patinage nale doit savoir que, quand un résul- Cela n’excuse pas tout, en particu- ci pouvant les sanctionner en les tat ne la satisfait pas, ou déplaît à lier pas la tricherie, la malhonnêteté écartant des compétitions suivantes artistique ses partenaires, elle pourra le modi- ou l’erreur volontaire. Il s’est très s’ils n’ont pas respecté les consignes fier à sa guise. L’exemple vient d’en probablement passé quelque chose données ? N’est-il pas déplorable E Suite de la première page haut. de grave autour de la patinoire d’entendre des présidents de fédéra- De toute évidence, la décision pri- olympique. Ce n’est pas la première tions parler de « leur » juge et des N° 5 En parlant de pressions, celles qui se par l’ISU et le CIO avait pour but fois. Les petits arrangements et les juges censés être neutres reconnaî- Le constat est économique, la réalité est sociale. ont été exercées sur le Comité inter- premier de mettre un terme à une luttes d’influence sont aussi cosubs- tre que défendre leurs compatriotes ENSUEL - 3,8 national olympique (CIO) et son campagne médiatique bulldozer. tantiels au patinage artistique que constitue une partie de leur rôle ? M nouveau président, Jacques Rogge, Ottavio Cinquanta, le président de le dopage au cyclisme. « Toutes les Pourquoi ne pas constituer un DOSSIER qui ne veut surtout pas voir l’institu- l’ISU, ne s’en est pas caché en décla- fédérations sont concernées, pas seu- groupe de juges de haut niveau, tion dont il a pris les rênes en rant : « L’opinion publique nous a lement les Russes, mais aussi les Cana- rémunérés par l’ISU, dont l’avenir juillet 2001 plongée dans un nou- poussés à prendre une décision rapi- diens, les Français, les Italiens, a affir- ne dépendrait pas du bon vouloir veau scandale, ont été impression- de. » Jacques Rogge a eu beau ten- mé l’ancien champion Alexandre de quelques dirigeants de fédéra- Capital et travail nantes. Et la réaction en chaîne ter de rattraper le coup en affirmant Zhulin. Chacun cherche à favoriser tion et de leur capacité à se montrer immédiate : pression exercée par le le contraire, n’ont été dupes que ses patineurs. » dociles ? Le patinage artistique y CIO sur l’ISU, afin que celle-ci livre ceux qui le voulaient bien. La chef gagnerait en crédibilité. Il y perdrait la réconciliation ? un verdict et un coupable dans les de la délégation canadienne, elle- peut-être aussi un peu de ce qui fait meilleurs délais. Pression exercée même juge de patinage, a enfoncé Le patinage artistique est un mon- son charme : le mélodrame perma- par l’ISU sur Marie-Reine Le Gou- le clou en remerciant publiquement de étriqué qui évolue en vase clos et nent, les querelles de clocher, les gne pour obtenir de celle-ci des les journalistes pour leur soutien à a pris l’habitude de régler ses querel- bruits de couloir, les luttes de clans, Il va falloir arbitrer entre intérêts individuels et collectifs aveux circonstanciés… « Je remercie ses chers Jamie et David. Seront-ce les à l’abri des regards extérieurs, tout ce qui le rend terriblement l’ISU d’avoir résolu cette affaire aussi désormais le public et la presse qui dans les coursives des patinoires. humain et irritant. Les médias eux- vite que possible », a déclaré Jacques décideront des classements ? L’un des effets positifs de l’affaire mêmes n’y gagneraient pas forcé- Rogge. « Dans ce cas, mettons un applaudi- de Salt Lake pourrait être de mettre ment. La polémique de Salt Lake a 0123 est édité par la Société Editrice du Monde (SAS). La reproduction de tout article est interdite sans Trois jours pour prendre la déci- mètre dans la patinoire, ce sera plus certaines pratiques au grand jour et permis à la chaîne américaine NBC, l’accord de l’administration. Commission paritaire des journaux et publications n° 57 437 sion de décerner aux Canadiens simple », suggère la représentante d’accélérer la nécessaire modernisa- détentrice des droits télévisés des ISSN 0395-2037 Jamie Salé et David Pelletier une américaine au conseil de l’ISU, Clai- tion de cette discipline. Cela ne se Jeux, de vendre ses derniers espa- Imprimerie du Monde médaille d’or à partager avec leurs re Ferguson. fera que si l’ISU n’en reste pas là, si ces publicitaires à prix d’or. Cette 12, rue Maurice-Gunsbourg Président-directeur général : Dominique Alduy concurrents russes, cela sans même Ce serait en effet une façon défini- elle ne se contente pas de sacrifier affaire aura au moins fait quelques 94852 Ivry cedex Directeur général : Stéphane Corre avoir recueilli de preuves formelles tive de régler les problèmes du pati- un bouc émissaire, mais mène son heureux. 21 bis, rue Claude-Bernard - BP218 75226 PARIS CEDEX 05 d’irrégularités, cela dénote un nage. Car certains ont semblé, tout enquête jusqu’au bout et entre- PRINTED IN FRANCE Tél : 01-42-17-39-00 - Fax : 01-42-17-39-26 empressement qui vire à la précipi- au long de cette polémique, oublier prend une véritable réforme de son Gilles van Kote 18/LE MONDE/MARDI 19 FÉVRIER 2002 ENTREPRISES stratégie
Il est désormais de bon ton, dans les groupes, d’affi- de PDG interrogés par le cabinet PriceWaterhouse- ques, les entreprises suivent une sorte de principe de ment durable offre des perspectives de et cher son penchant pour le - Coopers estiment que la - , même si elles n’ont pas toujours inté- n’est pas seulement un facteur de coût. Au Mali, EDF . Mode ou réelle prise de conscience ? Le monde est « vitale » pour l’entreprise. Echaudées par les gré ce que cela représente en interne. Selon Gro Har- aide les villages africains à bénéficier de l’électricité, des affaires semble pris de remords. 70 % du millier conséquences des catastrophes sociales ou écologi- lem Brundtland, présidente de l’OMS, le développe- sans abandonner le souci de rentabilité à long terme. Le développement durable, nouveau passage obligé des entreprises Certaines sociétés emblématiques intègrent les dimensions sociales et environnementales dans leur stratégie. Cette prise en compte des intérêts à long terme de la planète nécessite une redéfinition du rôle de l’entreprise. Cela devra passer par un changement des mentalités des dirigeants
LES ENTREPRISES sont-elles dédié » aux entreprises engagées de qui se modernisait. Les sociétés au-delà de leurs profits pour appré- depuis la première heure. Il racon- joint celle de Michel de Fabiani, tombées sur la tête ? Le français à respecter la société et l’environ- pétrolières, minières ou gazières hender comment ils affectent la te que, « au début des années 1990, directeur Europe de BP. « C’est un EDF aide des villages oubliés d’Afri- nement. Le 21 février, à Lyon, dé- sont allées chercher aux quatre société », a ajouté, lors de la même les entreprises qui étaient engagées véritable changement de cahier des que à recevoir de l’électricité. Un marre, à l’initiative de Mikhaïl coins de la planète l’énergie dont réunion, Richard Parsons, le pro- étaient militantes : Patagonia, The charges de l’entreprise, analyse-t-il. projet qui ne sera rentable, au Gobatchev, un sommet intitulé : le monde occidental avait besoin chain patron du géant de la com- Body Shop, les glaces Ben & Jer- Le minimum, désormais, est de pro- mieux, que dans une quinzaine « Mondialisation et développe- pour se développer. Dans les munication AOL Time Warner. rys… » Puis se fut la deuxième va- duire économiquement. Mais les ci- d’années et qui devrait être étendu ment durable : l’éthique est-elle le années 1980, les industries textiles, Des déclarations appuyées par un gue, à la fin des années 1990. Des toyens veulent qu’on mette notre au Maroc, au Brésil et en Chine en maillon manquant ? » électroniques, les groupes de sport sondage : 70 % du millier de PDG entreprises comme Nike ou Shell, expertise au bénéfice de leur déve- 2002. Le groupe pétrolier anglais En ce début 2002, il est de bon et les grands distributeurs ont utili- interrogés par le cabinet PriceWa- loppement à eux. Au-delà de notre BP participe activement à un pro- ton, dans le monde des affaires, sé la main-d’œuvre bon marché terhouseCoopers ont déclaré que raison d’être initiale. La finalité de gramme contre le sida en Afrique d’afficher son penchant pour le asiatique ou sud-américaine pour la responsabilité sociétale était Les pays émergents l’entreprise est de durer. Et si l’on du Sud. Il étudie aussi l’implanta- développement durable. La nou- produire à meilleur prix. Parallè- « vitale » pour l’entreprise. vise la durée, il faut tenir compte tion d’un programme d’éducation velle est d’autant plus réjouissante lement, le fossé économique entre Point de naïveté pour autant. Les font l’objet de toutes des aspects financiers, mais aussi de et d’hygiène au Vietnam. Lafarge, que ce ne fut pas toujours le cas. le Nord et le Sud s’est accentué et pays émergents font l’objet de tou- son impact autour. » Un change- le leader mondial des ciments, Depuis quinze ans, intellectuels et la pollution de la planète s’est te les attentions car là se situent les les attentions ment de rôle de l’entreprise qui ne annonce qu’il veut « construire un chercheurs militent pour que les aggravée. marchés du futur pour les entre- sera pas immédiat. « C’est une évo- monde durable ». Il vient de fermer entreprises ne pensent pas qu’au Le monde des affaires serait-il prises occidentales qui veulent car là se situent lution du capitalisme : pas l’exploi- en Chine, à Dujiangyan, une usine profit à court terme et intègrent pris de remords ? Certains doutes, retrouver, en Chine ou ailleurs, des tation maximale, mais le dévelop- polluante, pour construire une dans leur stratégie des préoccupa- en tout cas, taraudent les diri- croissances à deux chiffres. Peu les marchés du futur pement optimal. Cela passe par le cimenterie basée sur les normes tions environnementales et sociéta- geants des multinationales. «Le importe. Les spécialistes du déve- changement de mentalité des diri- environnementales occidentales… les. En résumé, ils bataillent pour monde riche redonne-t-il ce qu’il loppement durable n’en revien- geants, une véritable remise en ques- Jean Peyrelevade, le PDG du Cré- qu’elles ne pratiquent pas une poli- doit à la partie du monde en voie de nent pas. « Nous avons entendu à impliquées dans des scandales en- tion », poursuit M. de Fabiani. dit lyonnais, et Francis Mer, le tique de la terre brûlée et aident à développement ? Je pense que c’est New York des discours que je vironnementaux ou sociaux, se D’autres questions restent en PDG d’Arcelor, entre autres, vien- la protection de la planète. Ces con- une question légitime que nous n’aurais pas pu imaginer il y a enco- sont dotées de principes de bonne suspens : jusqu’où les entreprises nent de signer un « manifeste pour sidérations semblaient jusqu’à pré- devons nous poser », a déclaré Bill re trois ans », raconte John Elking- conduite. doivent-elles aller ? Qui va contrô- le développement durable ». Swiss sent bien loin des logiques écono- Gates, le fondateur de Microsoft, ton. Cet expert, qui a fondé il y a « Nous voyons apparaître une troi- ler ces nouveaux agissements ? Re, le numéro deux mondial de la miques. Depuis le XIXe siècle, le au World Economic Forum de quinze ans le cabinet Sustainability sième vague d’entreprises », déclare Comment le monde privé et les réassurance, crée un portefeuille cahier des charges des entreprises New York, début février. « Les diri- (développement durable en an- M. Elkington. Françoise de Bry, actions publiques peuvent-ils coha- d’investissement « exclusivement était autre : produire pour un mon- geants mondiaux doivent penser glais) à Londres, défend cette idée chercheuse en économie et coau- biter ? Sur de tels sujets de fond, teur de L’Entreprise et l’éthique, certains observateurs s’émeuvent … analyse cet engouement : « Les en- de la médiatisation trop rapide des treprises qui s’engagent désormais entreprises. Ainsi, pour le philoso- suivent une sorte de principe de pré- phe Alain Etchegoyen, « la commu- Vous êtes directrice de l’Organisation mon- Quinze ans après, de nombreuses entreprises Les grandes entreprises veulent restaurer leur caution ; elles veulent éviter une nication sur ce thème est ce qui per- 1 diale de la santé (OMS) et vous êtes à l’origine 2 embrassent la cause du développement dura- 3 image, mais ont beaucoup plus de pouvoir crise majeure dans les prochaines vertit le plus : ce qui est une fin du concept de développement durable, en 1987, ble. Comment voyez-vous cette évolution ? économique que le secteur public ou les instan- années. » Le cabinet Sustainability devient un moyen ; on entre dans le alors que vous étiez premier ministre en Norvège. Depuis le Sommet de la Terre, la conférence ces internationales. Pensez-vous que ces deux avait répertorié, en 2000, 200 rap- cynisme le plus complet ». «Ily a Pourquoi ? des Nations unies qui s’est tenue à Rio en mondes peuvent travailler ensemble ? ports d’entreprises s’engageant une demande morale nouvelle, mais La commission Brundtland, initiée par le 1992, le secteur privé a intensifié ses efforts C’est l’avenir. Les meilleurs partenariats pour un développement durable. il y a des précautions à prendre, secrétaire général des Nations unies Javier concernant les problèmes environnementaux. sont souvent ceux qui réunissent des entités Il en existerait près du double en ajoute-t-il. Tout cela doit se résou- Perez de Cuellar, devait réfléchir à des straté- Après une résistance initiale, beaucoup d’en- peu orthodoxes, à partir du moment où le rôle 2002. Les Nations unies ont mis en dre dans l’intimité. Si l’entreprise en gies environnementales à long terme pour treprises voient désormais que le développe- de chacun est respecté. Dans le domaine de la place un guide pour aider les grou- parle, tout est perverti. » que la planète puisse se développer durable- ment durable offre des perspectives de mar- santé – qui me concerne désormais au premier pes à publier ce type de document. Bernard Emsellem, président de ment pendant le XXIe siècle. ché et n’est pas seulement un facteur de coût. chef –, l’OMS a mis en place un partenariat « Les entreprises vont globale- TBWA Corporate, conseiller en Au lieu d’étudier l’énergie, la pollution… de Nous voyons également une reconnaissance très efficace pour combattre le sida, la tubercu- ment dans le bon sens », raconte communication d’entreprise, croit façon séparée, nous avons placé l’être plus importante des responsabilités commu- lose et la malaria. Cette collaboration réunit Jacqueline Aloisi de Larderel, direc- que le développement durable est humain au centre de la problématique. Nous nes, à travers les règlements nationaux et des pays en voie de développement, des Etats trice du programme environne- une lame de fond, mais avertit : nous sommes simplement demandé : de quoi internationaux, mais aussi par une autorégula- industrialisés et des multinationales. Un autre mental des Nations unies (UNEP). « Les associations sont très attenti- avons-nous besoin pour garantir que chaque tion de grandes multinationales. Cependant, exemple est l’alliance globale contre la polio, Pourtant, cet engouement soudain ves et ne vont pas se laisser raconter personne, ses enfants, ses petits-enfants et beaucoup d’entreprises se concentrent encore actuellement en cours, qui doit permettre inquiète presque. « Les entreprises des histoires. En s’affichant, les les générations à venir puissent avoir assez sur des gains à court terme et certains groupes d’éradiquer la maladie d’ici à 2005. en parlent beaucoup désormais, entreprises se donnent vraiment des de nourriture, de protection, de dignité et de ne sont toujours pas capable de travailler de mais elles n’ont pas intégré ce que contraintes. » liberté pour vivre des vies riches et construc- façon constructive sur des problèmes comme Propos recueillis par cela représente en interne », ajoute- tives ? le réchauffement de la planète. L. Be. t-elle. Une préoccupation qui re- Laure Belot Sous le manguier, quatre-vingt-dix paires d’yeux et une télé Retour sur quinze années Dans un village du Mali, EDF installe des panneaux solaires et espère être rentable dans quinze ans de prise de conscience
MOLOBALA (MALI) explique-t-il, les ONG ont déjà ins- f Le rapport Brundtland. Com- l’objet de campagnes médiatiques de notre envoyée spéciale tallé de nombreux panneaux solai- mandé par les Nations unies, et critiquant leur attitude dans les Plus un bruit sous le manguier. res en Afrique, mais quand elles sont paru en 1987, c’est le premier pays émergents. Un article sur le Quatre-vingt-dix paires d’yeux Dans le village parties, les installations n’ont plus grand événement de la courte his- développement durable, publié écarquillés regardent fixement un de Molobala, fonctionné ». Tout est conçu pour toire du développement durable dans la Harvard Business Review, au Mali, peu importe que le projet perdure : d’ici deux (sustainability, en anglais). Mettant reçoit le McKinsey Award, une dis- le programme ans, M. Lam devrait céder sa place en avant ce principe selon lequel tinction annuelle qui souligne les diffusé, l’image striée à Amadou Dicillo, un Malien, qui une entreprise doit intégrer dans réflexions qui font date pour le Seul le griot de bandes sombres s’occupe déjà de la gestion. sa stratégie des préoccupations en- monde de l’entreprise. et le son vironnementales et sociales, il fait f Les événements de Seattle. regarde approximatif : ’ grand bruit. « Cela faisait une dizai- Les violentes manifestations des le succès Les résultats sont visibles : ne d’années que ces idées existaient mouvements antimondialisation avec distance l’arrivée de la télévision 210 familles ont chez elles un pan- dans le milieu des activistes et des lors du sommet de l’Organisation est assuré. neau solaire qui alimente, en fonc- chercheurs, se rappelle John Elking- mondiale du commerce, du de l’électricité tion de la taille, deux ou trois ton, fondateur du cabinet Sustaina- 30 novembre au 3 décembre 1999, néons et une télévision. L’objectif bility à Londres, mais d’un coup, le ont marqué le monde des affaires. « est d’avoir 1 700 clients fin 2002 », concept, véhiculé par des ministres, Les multinationales ont vu « qu’el- petit poste de télévision noir et précise M. Lam. Mais le chemin est a pris une nouvelle dimension. » les avaient à faire à des lobbies très blanc. Le village malien de Moloba- semé d’embûches. « Les problèmes Cette même année est évoqué le puissants, analyse M. Elkington : la, à quelques heures de pistes du techniques ne sont rien par rapport lien entre le trou de la couche des personnes qui n’étaient pas tou- Burkina Faso, vient de plonger au reste, explique-t-il, la population d’ozone au-dessus du pôle Sud et tes opposées à une certaine mondia- dans la pénombre. Un moment a du mal à comprendre la notion de l’utilisation, dans les aérosols, de lisation, mais qui critiquaient la précis qui connaît, depuis six mois, service. » En fait, les clients ne com- chlorofluorocarbones (CFC). manière de le faire ». L’année sui- un véritable rituel : à 18 heures, au prennent pas qu’ils ne sont pas pro- f Le Sommet de la Terre à Rio. vante, 200 entreprises publient un moment où commence à émettre priétaires physiquement du pan- Organisé en 1992 par les Nations rapport et s’engagent pour un l’unique chaîne nationale, M. le neau solaire et qu’ils ne paient que unies, il est la première tentative développement durable. Le problè- maire sort de sa case sa télévision pour l’électricité et l’entretien des pour organiser et financer la sau- me reste de contrôler ce qu’elles personnelle. Il branche son poste panneaux. Leurs revenus, qui pro- vegarde écologique de la planète. affirment. sur sa nouvelle installation solaire viennent majoritairement du co- Au sommet sont adoptés un pro- f Le Sommet mondial du déve- e et invite le village à suivre les émis- ton, étant aléatoires, ils redoutent gramme d’action pour le XXI siè- loppement durable. Dix ans après sions du jour. Peu importe le pro- de ne plus pouvoir payer. « Les cle, appelé « Agenda 21 », et Rio, le deuxième Sommet de la gramme, débat politique ou dessin teuse, est en cela un bon village ment n’est pas si évident à faire familles auraient honte qu’on leur notamment, la convention sur le Terre, rebaptisé, se tiendra du animé, l’image striée de bandes témoin. passer en interne. « Ce projet est un retire le panneau, qui est symbole changement climatique global. 26 août au 4 septembre et devrait sombres et le son approximatif, le Vincent Denby-Wilkes, ancien pilote. Il faut avouer qu’il y a eu des d’un statut social », explique-t-il. f Les campagnes contre les accueillir 140 chefs d’Etat en Afri- succès est assuré. Seul le griot tout directeur de l’Agence de l’environ- discussions », explique pudique- Le dernier problème en date con- multinationales. 1995 marque, que du sud. En France, suite aux habillé de blanc, qui captivait jadis nement et de la maîtrise de l’éner- ment M. Denby-Wilkes. cerne la position des panneaux pour le groupe pétrolier Shell, un recommandations de Laurence par ses contes et ses histoires, gie (Ademe), désormais chez EDF, Sur place, la structure imaginée solaires. La SSD préfère les instal- tournant : neuf Nigérians opposés Tubiana, inspectrice générale de regarde avec distance, du fond de est l’initiateur de ce projet, qu’il est assez simple : EDF et Nuon, le ler sur les toits des cases plutôt à un projet d’implantation du grou- l’agriculture et actuellement con- la cour, l’arrivée de la concurrente porte à bout de bras. « Ce n’est ni premier fournisseur d’électricité que sur des mâts métalliques, plus pe sont exécutés ; Greenpeace seillère pour l’environnement du électricité. de l’humanitaire ni de la rentabilité des Pays-Bas, ont créé Yeelen- onéreux et donc choisis en dernier s’oppose par ailleurs à la destruc- premier ministre, dans son rapport Le groupe français EDF s’est lan- maximale, explique-t-il. Nous avons Kura – nouvelle lumière en bamba- recours. A Molobala, les deux ins- tion de la plate-forme de Brent « Environnement & développe- cé dans un projet dantesque : ai- fixé deux conditions : que le bénéfi- ra –, une société de services décen- tallations existent, ce qui préoccu- Spar, que le groupe voulait couler ment, l’enjeu pour la France » der des villages africains oubliés à ciaire de l’électricité paie et que le tralisée (SSD), à Koutiala, dans le pe le maire : « Les personnes qui en mer du Nord… La multinationa- (avril 2000), un Centre internatio- bénéficier de la lumière artificielle, projet soit rentable. » Si tout se pas- sud du Mali. Jan Lam, un barou- ont leur panneau sur le toit veulent le demande à se faire aider par nal du développement durable des villages qui ne peuvent pas se comme prévu, cette nouvelle deur de l’humanitaire, Néerlandais un mât, car cela se voit plus. » Il M. Elkington et publie, en 1998, un vient d’être créé sous l’égide de six avoir accès au réseau électrique activité gagnera de l’argent pour énergique qui a déjà travaillé pour demande que la SSD révise sa poli- rapport intitulé : « Profits et princi- ministères (dont les affaires étran- national qui ne s’aventure que le EDF… dans quinze ans. François plusieurs organisations non gou- tique. M. Lam n’avait pas prévu pes : avons-nous à choisir ? », une gères et l’économie) et de six cen- long des grandes routes. Moloba- Roussely, le PDG du groupe, croit vernementales (ONG), en est le cela. Il sourit, un brin fatigué. première pour un groupe de cette tres de recherche. la, noyé dans les champs de coton au développement durable et mar- directeur général. Il a été tenté par taille. Entre-temps, d’autres gran- et accessible par une piste caho- tèle ce message. Mais le change- le projet, « car ce n’est pas un coup, L. Be. des entreprises (Nike, Gap…) font L. Be. LE MONDE/MARDI 19 FÉVRIER 2002/19 ENTREPRISES Nationwide attaque Axa au sujet de la vente de PanEuroLife L’assureur américain reproche au français de ne pas lui avoir donné toutes les informations sur cette société soupçonnée de blanchiment
MAUVAISE NOUVELLE pour cédure, confidentielle, présente Absente en Europe, Nationwide Axa. Selon nos informations, l’assu- l’avantage de ne pas étaler le diffé- Insurance Entreprise, cinquième reur américain Nationwide, qui a rend sur la place publique. La mutuelle d’assurance-vie aux Etats- racheté la société luxembourgeoise Chambre de commerce internatio- Unis, trouve là une porte d’entrée PanEuroLife à la compagnie d’assu- nale (CCI) coiffe la Cour internatio- sur le Vieux Continent. rance française en 1999, a déposé nale d’arbitrage, spécialisée dans le PanEuroLife pèse alors 484,8 mil- un recours devant la Chambre de règlement des différends commer- lions d’euros de chiffre d’affaires, commerce internationale et deman- ciaux internationaux. soit 0,8 % du chiffre d’affaires total de notamment des dommages et d’Axa, pour un bénéfice de 7,1 mil- intérêts à Axa. Interrogée lundi « » lions d’euros. Le montant de l’opé- 18 février, PanEuroLife confirme le L’arbitrage tend à prendre une ration n’est alors pas rendu public dépôt de ce recours. Nationwide place de plus en plus importante mais plusieurs analystes estiment estime qu’Axa a « manqué de loyau- dans la vie des affaires, mondialisa- que le coût de la transaction atteint té dans la transmission d’informa- tion oblige. Longtemps réservé à environ 1 milliard de francs tions sensibles sur l’entreprise des secteurs précis comme le trans- (150 millions d’euros), Axa réali- cédée », explique un avocat, et con- port maritime ou le cinéma, l’arbi- sant une plus-value de 22 millions teste notamment le prix alors payé. trage concernerait aujourd’hui des d’euros dans ses comptes de 1999.
Nationwide estime avoir subi des milliers d’entreprises. Cette procé- PanEuroLife a été créée par / préjudices liés à l’affaire de blanchi- dure est généralement utilisée l’UAP en 1990, parce que l’assu- ment présumé au sein de PanEuro- quand les deux parties sont de reur, alors public, souhaitait déve- Life. Henri de Castries, président nationalité différente, et ne souhai- lopper l’activité d’assurance-vie au Victoire pour les licenciés de McDonald’s du directoire d’Axa, et Claude tent pas voir l’affaire jugée par un Luxembourg. Surtout, l’UAP sou- Bébéar, fondateur et président du tribunal du pays d’origine de haitait bénéficier des avantages de CE FUT le conflit le plus long de l’histoire de la res- grévistes, qui ont fêté leur victoire dimanche, avec conseil de surveillance du groupe, l’autre partie. la Libre prestation de services tauration rapide. Après 115 jours de grève et d’inter- leur comité de soutien (photo). Accusés par le gérant (LPS), un dispositif qui laisse aux ventions dans les établissements voisins, un accord d’avoir détourné plus de 150 000 euros, les cinq licen- souscripteurs français de contrats est intervenu, vendredi 15 février, entre la direction ciés sont réintégrés et les jours de grève depuis le Le grand-duché attire l’assurance-vie d’assurance-vie souscrits au Luxem- du McDonald’s du faubourg Saint-Denis à Paris et les 24 octobre 2001 seront rémunérés à hauteur de 45 %. PanEuroLife a été la première société d’assurance-vie luxembourgeoise bourg la liberté de déclarer ou non créée par une entreprise française pour bénéficier de la libre prestation de ces revenus au fisc français. C’est services (LPS), procédé qui consiste à distribuer des produits dans tous les cette pratique qui a généré, selon la La faillite de Global Crossing rejaillit pays de la Communauté européenne au travers d’un intermédiaire. PanEuro- justice, de l’évasion fiscale. Life a été créée en 1990 par l’UAP nationalisée et était présidée par Gaston Très étonnés de l’affaire de blan- sur les autres opérateurs de télécommunications Thorn, ancien premier ministre du Luxembourg et président de la Commis- chiment présumé, les propriétaires sion européenne de 1981 à 1984. Elle est aujourd’hui la principale société de PanEuroLife ont, de fait, réduit d’assurance-vie du grand-duché en LPS. la voilure. « Il n’y a plus de force LA SUSPICION pèse sur les opé- par un accroissement du chiffre boursière phénoménale, alors PanEuroLife a fait des émules, du côté des banques, à l’instar de BNP Pari- commerciale en France, où nous rateurs de télécommunications. d’affaires. Elle n’a en soi rien de même que leur chiffre d’affaires bas avec Investlife, des Banques populaires, avec Fructilife, ou des assureurs gérons le portefeuille existant tant Sur fond de l’affaire Enron, le répréhensible. Mais ce que dénon- était quasi inexistant et leur endet- comme La Mondiale ou le GAN. Ce dernier a créé sa filiale dans le grand- que l’affaire est en cours », explique dépôt de bilan retentissant de l’opé- ce M. Olofson, c’est une dérive qui tement dangereusement croissant. duché, Luxlife, passée dans le giron de Groupama depuis la privatisation du un porte-parole de PanEuroLife. rateur américain Global Crossing, a conduit les opérateurs à s’ache- Certains ont profité de leur valeur GAN. Groupama a décidé de se séparer de cette société, qui n’entre pas Un tiers des clients de la société du le 28 janvier, quatrième plus gran- ter mutuellement des capacités spéculative pour acquérir des bases dans sa stratégie à l’international, mais n’a toujours pas trouvé preneur. Grand Duché (entre 30 000 et de faillite de l’histoire des Etats- pour gonfler artificiellement leurs de clientèle susceptibles de « rem- 40 000 au total) sont d’origine fran- Unis, a provoqué une véritable chiffres d’affaires respectifs. Selon plir » ces tuyaux, qui avaient bien çaise. Pour redresser la barre, onde de choc. Depuis, les doutes M. Olofson, Global Crossing aurait du mal à trouver preneur. Ce fut le ont été mis en examen le 13 juin Rappel des faits : Axa a récupéré Richard Headley, président de sur les pratiques comptables des sur le seul deuxième trimestre cas de Qwest, qui réussit à s’empa- 2001 pour « blanchiment de capi- PanEuroLife, société luxembour- Nationwide Global, prône le opérateurs ont pesé sur l’américain 2001 pratiqué pas moins de treize rer de l’opérateur historique améri- taux aggravé ». Interrogé vendredi geoise lorsqu’elle a racheté l’UAP « changement » dans une lettre dif- Qwest comme sur le britannique « échanges fantômes ». cain USWest. 15 février, Axa ne faisait aucun en novembre 1996. Certains diri- fusée le 24 janvier sur le site Inter- Cable & Wireless. Plus générale- Le dégonflement de la bulle Inter- commentaire. geants d’Axa auraient d’emblée net de PanEuroLife. Il annonce aus- ment, la méfiance des investisseurs , 3, 360 net et la baisse continue du prix Pourquoi avoir choisi cette souhaité se débarrasser de cette si certains mouvements, notam- pénalise le secteur des télécommu- Dans ce contexte, les yeux se des transmissions sur fibre optique voie ? Nationwide l’a retenue après filiale, « jugée encombrante », mais ment le départ de Jacques Dros- nications très chahuté en Bourse. sont tournés vers les sociétés au ont dévoilé toute la fragilité finan- avoir étudié plusieurs options. en restant très discrets sur les éven- saert, administrateur directeur Les opérateurs dont la situation profil similaire à celui de Global cière de ces opérateurs. Ils voient D’abord, des tentatives de règle- tuels agissements de la société, con- général, également mis en examen financière est la plus fragile tom- Crossing. En effet, un certain nom- aujourd’hui leur survie condition- ment amiable ont été envisagées. fie un dirigeant de l’assureur à en juin. Le siège luxembourgeois bent. Vendredi 15 février, l’opéra- bre d’opérateurs, comme Qwest, née à leur trésorerie et à la possibili- Des discussions ont eu lieu entre l’époque, qui veut rester anonyme. de PanEuroLife sera également la teur de satellites Globalstar a Level3, Williams Communications, té ou non de se refinancer sur les les deux parties, en vain. Après plu- Dès 1998, Axa décide de vendre cet- tête de pont du développement de rejoint la longue liste des sociétés 360 Networks et d’autres comme marchés. Après les dénégations du sieurs semaines d’examen du dos- te société et mandate une banque Nationwide, sous la présidence de de télécommunications en dépôt Viatel, ou Carrier 1 en Europe, sont PDG de Qwest, celui de Level3, Jim sier, Nationwide a choisi d’engager d’affaires. Nationwide Global Hol- Adam Uszpolewicz, ajoute M. Hea- de bilan, trois jours après la société nés du postulat que la croissance Crowe, s’est également exprimé cette procédure arbitrale. Chacune dings, filiale de Nationwide Insu- dley, et sous la responsabilité de européenne Carrier 1. exponentielle du trafic Internet pour souligner qu’il n’avait procé- des deux parties choisit « son » arbi- rance Enterprise, annonce le rachat Philippe Iwes. Les difficultés rencontrées par allait nécessiter des besoins infinis dé en 2001 qu’à sept transactions tre, tous deux désignant un juge. de PanEuroLife en novembre 1998, Qwest, contraint jeudi 14 février de bande passante. Ils se sont donc de vente de capacité à des clients Aux yeux des entreprises, cette pro- qui devient sa filiale début 1999. Pascale Santi d’épuiser une ligne de crédit bancai- lancés à corps perdu dans la cons- auprès desquels ils avaient racheté re de 4,58 milliards d’euros, ont truction de réseaux internationaux ensuite de la capacité, et que cela mis en lumière la pression qui pèse en fibre optique. ne représentait que 2 % du chiffre sur les nouveaux entrants. Il a suffi Considérés comme des valeurs d’affaires de Level3. La compagnie d’assurances luxembourgeoise que la commission des opérations Internet, ces opérateurs ont bénéfi- de Bourse américaine, la SEC, cié un temps d’une valorisation Laurence Girard est mise en examen pour « blanchiment aggravé » demande à Qwest de lui communi- quer des documents portant sur LA SOCIÉTÉ d’assurance-vie des faits, par Gaston Thorn, ancien dirigeants de PME français, leur ses relations avec Global Crossing luxembourgeoise, PanEuroLife, premier ministre du Luxembourg offrant des placements dont la con- pour que l’accès au marché des filiale d’Axa avant d’être vendue, et président de la Commission euro- fidentialité était garantie par le emprunts à court terme se ferme, en 1998, à l’assureur Nationwide péenne de 1981 à 1984, la société droit luxembourgeois. Ce mécanis- et que se déclenche un grain bour- Global Holdings, a reçu un avis de luxembourgeoise aurait proposé me et la nature du produit finan- sier et financier. Le PDG de Qwest, EU Study mise en examen pour « blanchi- des placements financiers permet- cier pourraient, selon la justice, Joseph Nacchio, a eu beau tenter ment de capitaux aggravé », en tant tant aux bénéficiaires de frauder le constituer un circuit de blanchi- de calmer les esprits, et déclarer que personne morale, dans une fisc français, voire de blanchir des ment d’argent provenant de la frau- que la société avait agi dans les Programmes affaire instruite par la juge d’ins- fonds d’origine illicite. Selon la jus- de fiscale. Les transactions, qui règles, rien n’y a fait. Après avoir truction parisienne Dominique de tice, les dirigeants du groupe Axa, auraient porté sur plus de 150 mil- chuté de 13 %, jeudi, l’action plon- Talancé. Cette mesure a été noti- propriétaire de PanEuroLife lions d’euros, s’effectuaient, en par- geait encore de 12 % vendredi. 2002 fiée par lettre, datée du 4 février, entre 1997 et 1998, avant de reven- tie, en espèces via le compte chè- dans laquelle le représentant légal dre cette société à Nationwide Glo- ques postal de la banque Worms, Quite possibly, the most de PanEuroLife est invité à se ren- bal Holdings, disposaient d’infor- filiale de l’UAP puis d’Axa, qui assu- Il est vrai que la faillite de Global important day of your future! dre, le 8 mars, dans le bureau de la mations leur permettant de connaî- rait le transit des fonds vers le Crossing a conduit les autorités magistrate pour une première com- Luxembourg. La direction de La boursières à se pencher sur des pra- parution. Poste, alertée par les montants des tiques comptables qui pourraient Samedi 2 mars 2002 de 10h à 16h30 Dans ce courrier, la juge détaille PanEuroLife dépôts en espèces, dont l’origine se révéler douteuses. La SEC a offi- les motifs de cette mise en examen. était inconnue, avait saisi la justice ciellement annoncé l’ouverture Institut Cervantes Bruxelles Elle indique que PanEuroLife est a développé son en 1997. d’une enquête suite aux alléga- Ave. de Tervurenlaan 64 • 1040 Bruxelles, Belgique suspectée d’avoir, depuis 1996, Depuis l’ouverture de l’informa- tions de Roy Olofson, ancien vice- « apporté son concours à des opéra- activité notamment tion judiciaire, une vingtaine de président en charge des finances, Pour la troisième année consécutive, le ‘EU Study Programmes 2002’ tions de placement, de dissimulation personnes ont déjà été mises en contraint de quitter l’entreprise en rassemblera les universités offrant des cours post-universitaires d’études et de conversion de produit direct ou en direction examen, dont quelques courtiers novembre 2001. Celui-ci dénonce européennes à travers toute l’Europe. indirect de délits », tel que l’évasion et une partie de l’état-major de la vente par Gary Winnick, PDG de Cet événement est une opportunité unique pour les jeunes professionnels fiscale. Elle soupçonne également PanEuroLife. Depuis le début de cette société dont le siège est aux des commerçants, qui pourront ainsi rencontrer les responsables chargés de ces programmes la société d’avoir « facilité la justifi- l’enquête, la direction de l’établis- Bermudes, de ses actions pour d’études. cation mensongère de l’origine des artisans et dirigeants sement a contesté toute participa- 735 millions de dollars, avant la biens et des revenus des auteurs des tion « à la moindre opération de mise en faillite de l’entreprise. Il délits » et enfin d’avoir, pour ce fai- de PME français blanchiment ». fait surtout état d’un gonflement Modalités d’inscriptions : re, « utilisé les facilités procurées par Sollicité par Le Monde, lundi artificiel du chiffre d’affaires. Sont 1) Les inscriptions peuvent se faire par internet sur: www.european-voice.com/eustudy Relations publiques l’exercice de l’activité de courtiers 18 février, PanEuroLife a confirmé en cause les pratiques de vente ou Heidi Lambert 2) En faxant le talon ci-dessous dûment complété. professionnels ». tre la nature exacte des produits la réception de l’avis de mise en exa- d’échange de capacité entre les Communications ÿ Cette enquête a déjà conduit aux financiers offerts par cette filiale. men et indiqué qu’elle se refusait à opérateurs qui disposent de 3) Sur place le 2 mars au prix de 3. Tel: +32 2 732 5546 mises en examen, le 13 juin 2001, PanEuroLife a été créée, en 1990, tout commentaire sur cette déci- réseaux en fibre optique. de Claude Bébéar, fondateur et pré- par l’UAP. Tirant profit des condi- sion judiciaire. Néanmoins, la socié- Concrètement, les opérateurs sident du conseil de surveillance tions financières et fiscales avanta- té luxembourgeoise a précisé qu’el- qui ont investi dans la construction d’Axa, et d’Henri de Castries, prési- geuses offertes aux résidents non le estimait que ses produits finan- de grands réseaux optiques com- dent du directoire du groupe d’as- luxembourgeois, la société propo- ciers commercialisés étaient légaux mercialisent ce qu’il est convenu Je voudrais m’inscrire au ‘EU Study Programmes 2002’ organisé le samedi 2 mars 2002. surance, pour « blanchiment de sait à une clientèle européenne des et qu’il revenait à la personne qui d’appeler dans le jargon des télé- Puisque je ne peux pas m’inscrire à un des séminaires sur ce formulaire je peux m’inscrire capitaux aggravé ». Tous deux ont contrats d’assurance-vie ou des fait des placements et non à la com- communications un IRU (indefeasi- par internet sur www.european-voice.com/eustudy, ou éventuellement sur place le jour même. A faxer au +32.2.540.9070/71 été placés sous contrôle judiciaire. fonds d’investissement particulière- pagnie d’assurances de respecter ble right of use), c’est-à-dire un Mme de Talancé est chargée, depuis ment avantageux. L’adoption, en ses obligations fiscales. PanEuroLi- droit d’utilisation d’une fibre opti- Nom Prénom Fonction le 9 février 2001, d’une information 1994, d’une disposition communau- fe a, enfin, réitéré son étonnement que ou d’une longueur d’onde Adresse judiciaire ouverte pour « vol, escro- taire permettant de vendre des pro- sur le fait que « cette opération ait pour une période déterminée. En querie et blanchiment de capitaux duits d’assurance-vie dans toute été engagée par les autorités françai- règle générale, ces IRU sont payés Ville Code postal Pays aggravé ». Les enquêteurs sem- l’Europe a conduit PanEurolife à ses sans aucune consultation préala- comptant. Cette pratique courante Adresse e-mail blent estimer que PanEuroLife développer son activité, notam- ble des autorités luxembourgeoises ». offre le double avantage d’alléger aurait abrité un circuit de blanchi- ment en direction de plusieurs cen- le coût de construction du réseau Tél (+ code du pays) ment d’argent. Présidée, à l’époque taines de commerçants, artisans et Jacques Follorou et de se traduire immédiatement 20/LE MONDE/MARDI 19 FÉVRIER 2002 ENTREPRISES
L’escroc repenti Nick Leeson déplore La réforme des tribunaux qu’« aucune leçon n’ait été tirée » de son cas de commerce à nouveau différée Le jeune trader avait défrayé la chronique au milieu des années 1990 en ruinant son employeur, LA RÉFORME des tribunaux de commerce ne sera pas adoptée avant la fin de la législature, a officiellement reconnu vendredi 15 février la la banque britannique Barings. Il affirme vouloir devenir « consultant en risques financiers » Chancellerie. Le projet de loi rédigé par le ministère de la justice avait déjà été adopté en mars 2001 par les députés, mais, jeudi 14 février, il LONDRES d’amour-propre : il n’est pas ques- qu’une longue peine de prison vous a été rejeté sans examen par le Sénat, ce dernier estimant « que les con- de notre correspondant à la City tion d’avouer un échec. On ne peut pend au nez. Paradoxalement, le fait ditions d’une réforme viable ne sont pas aujourd’hui réunies » et « qu’il Après Enron, Allied Irish Bank confier son désarroi à personne. Il de ne pas être découvert provoque un est patent que la justice ne dispose pas aujourd’hui des moyens suffisants (AIB) : le scandale du « trader fou » faut protéger sa femme, sa famille en effet d’emballement. Vous prenez de pour appliquer cette réforme ». A la suite de ce rejet, le texte ne fera John Rusnak a fait perdre 750 mil- mentant jusqu’au bout. » plus en plus de risques. Quand vous pas l’objet d’une commission mixte paritaire, a précisé le ministère de Au restaurant branché Ivy, de Co- êtes démasqué, vous êtes dans un la justice. vent Garden, à Londres, les clients sens soulagé. La vérité a enfin écla- Les projets de réforme pour améliorer le fonctionnement de la justice interrompent leur repas quand té. » L’incapacité de ses collègues et commerciale se succèdent depuis vingt ans sans aboutir. Le projet pré- Il n’a qu’un souci : Nick Leeson rejoint la table d’hon- de ses supérieurs à noter les chan- voyait, cette fois, l’arrivée de magistrats professionnels aux côtés des neur, généralement réservée aux gements dans son comportement juges consulaires, qui sont des élus bénévoles. En dépit des aménage- expliquer ce qui se stars du cinéma ou du sport. Depuis continue de le dérouter. « A l’autom- ments sur ce point, les juges consulaires sont restés majoritairement les scandales récents d’Enron et ne 1994, trois mois avant la banque- opposés à la réforme de cette instance consulaire très critiquée. Au passe dans la tête d’un d’AIB, les télévisions déroulent route de Barings, j’étais saoul tous les début du mois de février, ils avaient engagé un nouveau mouvement pour lui le tapis rouge et les jour- soirs. J’avais une mine patibulaire. pour demander le retrait du texte. courtier qui a dérapé naux s’arrachent à coups de chè- J’étais devenu introverti, crevé. J’avais ques les souvenirs du « courtier grossi. J’étais irascible. Je quittais le
fou » qui avait ruiné la plus vieille et . . bureau de plus en plus tôt et tout le Microsoft sommé de révéler lions de dollars à la banque irlandai- la plus prestigieuse des banques monde trouvait cela normal, y se dans des opérations de change d’affaires britanniques en spéculant chose a pu se répéter. C’est atterrant compris ma femme », explique-t-il le code-source de Windows frauduleuses. On peut faire confian- à perte sur les produits dérivés de voir que la sécurité financière de alors que la limande grillée se lan- ce à Nick Leeson, le courtier britan- asiatiques. ces grandes entreprises est si laxiste. » guit dans son assiette. Il ne dévore MICROSOFT devra révéler le code- nique qui avait provoqué la déroute Sa gloire n’efface pas les ancien- S’il a des idées personnelles sur que le magnétophone : « Vous deve- source de son logiciel Windows au grou- TOURMENTES de la banque d’affaires Barings en nes cicatrices : quatre ans de prison d’autres sujets, il les cache soigneu- nez une sorte de Dr Jekyll et Mr Hyde, pe des neuf Etats américains qui ont Action Microsoft 1995, pour exploiter le filon des en total isolement à Singapour, un sement. En représentation, un seul escroc au travail, mari modèle demandé une application plus stricte en dollars à New York financiers escrocs. A 34 ans, avec cancer du côlon, le divorce deman- souci le hante, expliquer ce qu’il y a au foyer ». de la loi anti-trust à l’encontre du géant 75 Le 15 février 60,23 son regard perçant, son début d’em- dé par son épouse, le liquidateur de dans la tête d’un trader « pétant les Le gavroche de Watford rêve-t-il du logiciel, a décidé vendredi 15 février bonpoint et ses joues de bébé, l’an- la Barings qui lui retire d’office la plombs ». de nouveaux caps ? Un temps d’ar- un juge fédéral américain. Les procu- 70 cien cambiste s’amuse à incarner moitié de ses revenus provenant de rêt pour avaler son café crème : reurs de ces Etats, qui poursuivent le l’ancien délinquant en col blanc conférences hautement rémunérées « ’ » « Travailler dans la finance m’est géant informatique pour abus de posi- 65 générant de fabuleux profits tout aux quatre coins du monde… Au Il y parvient très bien : « Vous êtes interdit. J’écrirais bien un thriller tion dominante, avaient estimé qu’il en accumulant des dettes vertigi- moins notre interlocuteur aura-t-il le prisonnier de vos positions sur le financier basé sur ma mésaventure. leur était nécessaire d’avoir accès aux 60 neuses, le tout dans la plus parfaite gagné dans l’épreuve une lucidité marché des changes. Se rendre au tra- A moins que je ne devienne consul- lignes de code du logiciel pour juger de 55 illégalité : « Le fait de ne pas être pris amère, plongeant avec plaisir dans vail est un calvaire. Vous êtes proche tant en matière de risques finan- l’argumentaire de Microsoft. Ce dernier a un effet pervers, puisque cela renfor- la célébrité. Mais le regard est froid, du désespoir. Vous prenez de plus en ciers » : Leeson nous plante là avec affirme qu’il est techniquement impossi- 50 ce le sentiment de confiance en soi, la voix dénuée de toute chaleur, le plus de risques avant les dates butoirs nos questions. Le braconnier deve- ble de proposer une version épurée de SNDJFO l’idée qu’on est capable de remonter personnage dépourvu de tout charis- que sont l’audit des comptes, la venue nu garde-chasse ? La Fontaine en Windows. 2001 2002 la pente tout en se jouant des contrô- me. Les mots de l’ancien taulard des gens du siège, le règlement des aurait tiré une fable. Cette décision constitue un revers pour Source : Bloomberg les. Vous prenez vos désirs pour des coulent sans arrêt : « Aucune leçon transactions, dans l’espoir fou d’arrê- Microsoft, qui essaie par tous les réalités. C’est aussi une question n’a été tirée de mon cas et la même ter la chute. Vous êtes conscient de ce Marc Roche moyens d’éteindre les poursuites judiciaires lancé contre lui. En novembre, le département américain de la Justice, avec neuf des dix- huit Etats qui avaient porté plainte contre lui, avaient accepté un accord à l’amiable. Les neuf autres Etats ont décidé de continuer leur Les restaurateurs et cafetiers commencent une grève de la TVA action judiciaire.
RÉPONDANT une nouvelle fois à l’appel de de la Confédération paysanne en mars 2001, Dimanche soir, le ministre de l’économie, l’Union des métiers de l’industrie hôtelière l’UMIH franchit un palier en appelant à cette Laurent Fabius, a jugé que les restaurateurs Des nouvelles dettes cachées (UMIH), qui compte environ 80 000 adhérents grève de la TVA. Depuis six ans, l’organisation n’avaient pas à décider eux-mêmes du taux de sur 91 000 entreprises du secteur, les restaura- présidée par André Daguin demande que soit leur taxation. « Moi, je crois à l’Etat de droit. Et il d’Enron mises au jour teurs, hôteliers-restaurateurs, et cafetiers com- appliqué à l’ensemble de la profession le taux n’appartient pas à une profession, aussi sympathi- mencent à se mobiliser pour protester contre le de 5,5 %. Actuellement seules les ventes à que soit-elle, de décider quel est le taux de sa taxa- LE GÉANT AMÉRICAIN de l’énergie Enron a dissimulé quelque taux de TVA à 19,6 % auquel ils sont soumis. Ils emporter bénéficient de ce taux alors que la res- tion », a averti le ministre sur France 3. 3,9 milliards de dollars d’emprunts contractés auprès des entreprises décident, pour la première fois, de sortir du tauration en salle est taxée à 19,6 %. « Il y a des règles dans une société. Cela ne de Wall Street entre 1992 et 2001, en omettant de les classer parmi ses cadre légal en commençant, depuis vendredi, A chaque fois, l’UMIH s’est heurtée à une fin veut pas dire pour autant qu’il ne faut pas discu- dettes et les requalifiant d’opérations de couverture, a rapporté une « grève illimitée du paiement de la TVA à de non-recevoir de Bercy au triple motif que ter, mais il n’est pas possible que ce soit telle ou dimanche 17 février le New York Times. Au moins 2,5 milliards de dol- 19,6 % », pour ne payer que 5,5 %. son coût est trop élevé (2 à 3 milliards d’euros), telle corporation qui dise du jour au lendemain lars ont été obtenus au cours des trois années précédant le placement Après avoir fait une démonstration de force que la législation européenne ne prévoit pas “voilà ce qu’on va faire en matière fiscale” », en redressement judiciaire de l’entreprise en faillite. au Champ-de-Mars à Paris, en octobre 2000, que la restauration puisse faire l’aménagement a-t-il ajouté. Cet endettement non déclaré s’ajoute aux 8 à 10 milliards d’emprunts manifesté avec les déménageurs pour les d’une baisse de TVA et que le bénéfice pour le à court et long termes contractés au cours de cette même période, rap- mêmes raisons, reçu le soutien de la FNSEA ou consommateur n’est pas prouvé. François Bostnavaron porte le journal. Si l’entreprise avait inclu ces dettes « fantômes » dans ses bilans, elle aurait été considérée par les agences de crédit, les analystes financiers et les investisseurs comme un investissement à plus haut risque. Ces pratiques toutefois restaient conformes à la La clause de mobilité géographique sous haute surveillance réglementation comptable. « Nous commençons à réaliser que les nor- mes comptables ne sont pas suffisamment bonnes et que peut-être nous La justice vérifie non seulement sa mise en œuvre, mais aussi sa licéité devrions entièrement les réexaminer », a déclaré l’un des parlementai- res siégeant dans une commission d’enquête parlementaire, Billy Tau- mais aussi leur licéité comme l’indi- travail qu’il est forcé d’accepter. nait cependant au contestataire de zin, interrogé sur la chaîne de télévision Fox News. que un arrêt du 29 janvier : «La Non sans effets pervers. prouver le caractère fautif du com- clause de mobilité dont la validité Car si cette clause peut, quand portement patronal. Or ces arrêts n’était pas contestée permettait à on a 23 ans, évoquer San Fran- témoignent d’une inflexion : l’em- a CONTINENTAL : le fabricant japonais des pneumatiques Yoko- Droit social l’employeur d’affecter le salarié dans cisco, Montpellier ou Florence, il ployeur prenant l’initiative de la hama Rubber a annoncé, lundi 18 février, l’ouverture de négocia- une agence de province sans modi- n’est pas rare que la mobilité en mobilité, il devrait en cas de conten- tions avec son homologue allemand Continental en vue de créer une « LA CLAUSE de mobilité ne peut fier son contrat de travail. » question se limite d’abord à Châte- tieux prouver que cette mutation société commune au Japon. Baptisée Yokohama Continental Tire, elle être mise en œuvre que dans l’intérêt En l’absence de clause, la mobili- let-La Défense. Et c’est beaucoup repose sur un motif objectif. Or, devrait commencer ses activités en avril, a indiqué le quotidien écono- de l’entreprise : or la société avait té que peut imposer un employeur plus tard, lorsque le conjoint a nombre de magistrats ont le senti- mique Nihon Keizai Shimbun. muté M. X sans pouvoir justifier cette est limitée au même secteur géogra- acquis sa clientèle, et que les ment que certaines sociétés détour- a PEUGEOT : les stocks des derniers outils électriques de la mar- mutation par un motif objectif. » phique, par exemple la région pari- enfants accèdent au prestigieux nent cette clause légitime, et cher- que Peugeot ont été vendus aux enchères, samedi 16 février, à Banal côté ressources humaines, sienne : ce qui fait beaucoup pour lycée que la nouvelle tombe : la chent à se préconstituer un motif Montbéliard (Doubs), à la suite de la mise en liquidation judiciaire, l’arrêt du 23 janvier témoigne un salarié français, mais pas assez mutation à Lorient ou Munich. de rupture pour faute, contournant prononcée en septembre 2001, de Fabrication Outillage Electrique d’une évolution sensible de la Cour pour des sociétés ayant plusieurs Protestation classique du salarié : par là même tout le droit du licen- (FOE). La moitié des 163 salariés licenciés n’ont pas retrouvé d’em- de cassation. Alors que, aupara- établissements en France ou en « Je ne suis plus célibataire. » ciement économique sur le plan ploi, malgré la mise en place d’une cellule de reclassement. vant, elle appliquait sans état Europe. D’où la généralisation de Réponse techniquement aisée de individuel et collectif : pour des d’âme ces clauses contractuelles fai- cette clause qui transforme une l’employeur : « Le contrat initial est effectifs réduits, l’application sant loi entre les parties, elle sem- modification du contrat que le sala- en cours : il ne s’agit pas d’une modi- ciblée de la clause permet d’éviter a INNOGY : le groupe britannique de gaz et d’électricité a confir- ble désormais vouloir contrôler rié est en droit de refuser, en sim- fication de celui-ci mais de sa stricte plan social, ordre des licencie- mé, lundi 18 février, qu’il avait été approché en vue d’une reprise. Ces non seulement leur mise en œuvre, ple changement des conditions de application. » Refus prévisible du ments, et sévère jurisprudence sur approches « pourraient ou non conduire à une offre de reprise », a indi- salarié : faisant preuve d’une gran- la cause réelle et sérieuse en matiè- qué le groupe. Des informations publiées dans la presse du week-end REPRODUCTION INTERDITE de compréhension, l’entreprise ne re économique. citaient le géant allemand RWE comme candidat à la reprise. le licencie pas pour faute grave Le nouveau contrôle qui appa- a KIRCH : l’endettement du groupe de médias allemand, au bord (insubordination), mais lui octroie raît dans l’arrêt du 29 janvier n’est de la faillite, est deux fois plus important que prévu, affirme lundi le EMPLOI ses indemnités de rupture. Solu- pas sans rappeler les récentes mésa- Wall Street Journal Europe. Alors qu’il était jusqu’alors estimé à 6 mil- OFFRES DEMANDES tion jugée sévère pour un collabo- ventures de la clause de non-con- liards d’euros, cet endettement s’élèverait, en fait, à 13 milliards rateur n’ayant pas démérité. currence, c’est-à-dire la concilia- d’euros, d’après une étude d’une des banques créancières, que cite le Offre d'emploi à l'étranger. JH, 40 ans, diplôme bac + 2, tion entre subordination (du sala- quotidien. École française intern. gestion du personnel, rié) et libertés (du citoyen). Alors a EDF : l’entreprise publique française a renoncé, vendredi, à dépo- rech. poste bas en région PACA Jusqu’à présent, les juges limi- que loi et jurisprudence cherchent ser une nouvelle offre pour la privatisation de la compagnie tchèque de Philadelphie (Etats-Unis), ou en Afrique, titulaire rech. instit. diplômé(e)s. d'un stage en entreprise. taient leur contrôle aux conditions à limiter les empiétements de la vie CEZ. EDF refuse de verser les 200 millions de couronnes (6,3 milliards de mise en œuvre de la clause, sur professionnelle sur la vie personnel- d’euros) réclamés par le gouvernement pour obtenir l’entreprise, Tous nvx, 3 ans expér., Tél. : 04-92-27-73-69. un double terrain. Un éventuel le, la mise en œuvre tardive d’une alors que celle-ci est estimée entre 120 et 150 millions d’euros. pédagogie différenciée, anglais courant, Femme, 47 ans, infirmière détournement de pouvoir : « l’inté- clause de mobilité peut constituer a FRANCE TÉLÉCOM : l’opérateur de télécommunications va bais- pour rentrée 2002 et suivantes. en psychiatrie, diplômée 1980, ch. temps rêt de l’entreprise », évoqué dans un séisme pour le salarié qui n’aura ser de 10 à 20 % le tarif de ses liaisons louées, en vertu de deux déci- Tél. : 00-1-610-667-1284. partiel, vacations dans association, l’arrêt du 23 janvier, est le seul pas su le renégocier le moment sions officialisées, vendredi, par l’Autorité de régulation des télécom- clinique, ttes propositions. Fax : 00-1-610-667-1286. motif permettant de muter un colla- venu. On peut imaginer qu’à l’ave- munications (ART). Tél. : 01-42-45-57-14. borateur, tout règlement de comp- nir des clauses généralisées et donc a FNAC : un mouvement de grève a perturbé l’ouverture, samedi e-mail : [email protected] Port. : 06-70-83-88-06. tes d’ordre personnel et a fortiori excessives par rapport à la qualifica- 16 février et dimanche 17, de la FNAC des Champs-Elysées à Paris. Les syndical étant exclu. Second contrô- tion du salarié voient leur validité salariés réclament une hausse générale des salaires de 304 euros ainsi le du juge, encouragé par le nouvel contestée. qu’une prime exceptionnelle de 381 euros. La négociation avec la Pour vos annonces dans article L. 120-4 (« le contrat de tra- Mais mutation rime souvent direction a échoué. vail est exécuté de bonne foi »): avec promotion et large indemnisa- l’abus. Ainsi du salarié muté de tion : ainsi cette généreuse prime Paris à Tourcoing le vendredi pour d’expatriation réclamée et obtenue a CRÉDIT LYONNAIS : la banque pourrait dégager une économie L’EMPLOI le lundi, « dans un poste pouvant par un salarié muté de Nice à… d’impôt de 80 millions d’euros dans son exercice 2001, en raison de être pourvu par d’autres, alors qu’il Monaco. l’externalisation d’une partie de ses engagements sociaux, rapporte se trouvait dans une position familia- lundi L’Agefi. La banque a décidé, en décembre, d’externaliser le Tél. : 01-42-17-39-33 le critique » (femme enceinte de Jean-Emmanuel Ray paiement éventuel d’indemnités de fin de carrière et les garanties de Fax. : 01-42-17-39-25 sept mois, 18 mai 1999). (professeur de droit retraite données par le groupe, ce qui rend ces charges déductibles S’agissant de l’application d’une à l’université Paris-I fiscalement. stipulation contractuelle, il reve- Panthéon-Sorbonne) LE MONDE/MARDI 19 FÉVRIER 2002/21 COMMUNICATION
L’offensive des quotidiens gratuits d’information est engagée à Paris
Imprimé à Luxembourg et non sur les rotatives de « France Soir », « Metro » a pu être distribué lundi dans la capitale. A Marseille, ce titre a été bloqué par la CGT tandis que son concurrent, « Marseilleplus », édité par le quotidien régional « La Provence », a pu voir le jour sans entrave
DEUX nouveaux quotidiens gra- hammar, vice-président de la filiale ce, à côté d’une grande photo cou- tuits d’information sont sortis si- française du groupe suédois, leur de la chanteuse australienne multanément, lundi 18 février au annonce que, « pour garantir la Kylie Minogue, en short et chemi- matin, et un troisième n’a pas pu « Marseilleplus » qualité éditoriale du journal, Metro se roses qui lance son nouvel al- voir le jour. La bataille des gratuits (à gauche), et a créé un comité de conseillers » bum. « Photo d’affect et pas d’infor- est définitivement lancée en Fran- « Metro » (à droite), les constitué par trois journalistes con- mation », commente René Gérard, ce, alors qu’elle fait déjà rage dans deux nouveaux firmés : Christine Ockrent, Philippe rédacteur en chef du nouveau jour- plusieurs pays européens. Le grou- quotidiens Tesson et Albert du Roy. nal, qui précise pourtant qu’« il n’y pe suédois Metro, qui est à l’origi- d’information gratuits A Marseille, pour imprimer son aura pas de femme nue ». Le reste ne de ce concept de quotidiens en- au format tabloïd quotidien, Metro n’avait pas prévu des 24 pages dispense une informa- tièrement financés par la publicité, tablent sur des articles de « dispositif de secours » comme tion « nerveuse, concise, efficace », a provoqué la surprise à Paris, en très courts, souvent des à Paris. Vers 2 h 15 du matin, lundi, selon l’éditorial de présentation. lançant son titre sans prévenir. A dépêches d’agence et quand 50 000 exemplaires s’apprê- Dans le bruit des machines qui Marseille, c’est le quotidien régio- des informations taient à partir vers la métropole, un entament le tirage des 100 000 ex- nal La Provence qui, pour contrer locales, notamment de commando s’est infiltré sur les emplaires prévus, M. Gérard a sou- l’arrivée de ce nouveau type de service. Les deux titres, quais de chargement de Rotosud, ligné que le risque de « cannibali- presse, a sorti Marseilleplus,un qui se veulent l’imprimerie installée à Chateaure- ser La Provence est infime ». Selon journal gratuit de 24 pages. Dans apolitiques, nard, à 85 km de Marseille. Les jour- lui, l’arrivée des gratuits affecte le même temps, le quotidien que sont fortement illustrés naux ont été jetés au pied du quai, peu la diffusion des journaux exis- Metro avait prévu de lancer lundi par des photos couleur. sans que la police ne puisse interve- tants : il estime à 2 % ou 5 % la per- dans la ville méridionale n’a pas nir. Un responsable Filpac CGT des te envisageable « sur les 60 000 pu être distribué : une quarantaine Bouches-du-Rhône a confirmé, au numéros qu’on vend à Marseille
de personnes ont fait irruption à petit matin : « Nous avions prévenu même, et qui ne représentent que le l’imprimerie pour entraver sa sor- de façon tout à fait officielle que tiers de notre vente régionale ».Il tie. Par ailleurs, le groupe norvé- gement illustrés de photos en cou- Monde fait partie) appelait à « une tourner l’éventuel veto de la CGT. nous agirions. Les journaux gratuits ajoute que face à l’offensive du gien Schibsted se prépare aussi à leurs et de graphiques. Un cocktail réflexion (…) sur la gratuité de l’infor- Lundi matin, le journal, tiré à contenant des informations doivent groupe Metro, il était « impossible lancer prochainement son propre qui est susceptible de priver les mation ». Estimant avoir assez fait 162 000 exemplaires selon Saint- être imprimés dans des entreprises de ne pas réagir », et précise : gratuit, 20 Minutes, à Paris. journaux, surtout populaires, preuve d’ouverture, le groupe sué- Paul, était distribué à Paris par ayant le statut presse, et non le statut « Nous faisons, nous, un journal d’in- Les habitants des deux plus gran- d’une partie de leur lectorat. dois a décidé de passer à l’acte, lun- 160 colporteurs. Il était également labeur. Ils doivent aussi être distri- formation, avec dix journalistes pro- des villes de France ont désormais di. « Il y a un moment où il faut y disponible à même le trottoir en bués dans le réseau NMPP. » fessionnels, et tiré par des ouvriers la possibilité de lire un nouveau ’ aller, c’est un moyen de mettre tous certains endroits. Ainsi, à la station Edité par La Provence, filiale du Livre » CGT. Lundi, entre 7 heu- genre de quotidien, dont la finalité Après avoir parié sur un lance- les acteurs devant leurs responsabili- de métro Glacière, des Parisiens d’Hachette Filipacchi Médias res et 10 heures, en cinquante est de fournir un aperçu de l’actua- ment le lundi 11 février, Metro tés », a commenté une source pro- pressés ne pouvaient faire autre- (HFM), Marseilleplus a échappé points du centre-ville de Marseille, lité locale, nationale et internatio- avait accepté de temporiser, face che de Metro. ment que de marcher sur un tapis aux foudres de la CGT. Dimanche 80 jeunes gens revêtus de survête- nale en une vingtaine de minutes aux protestations du syndicat du Le gratuit a été imprimé au de Metro. Personne pour le distri- soir, l’état-major du principal quo- ments rouge siglés Marseilleplus maximum. Le contenu est consti- Livre mais aussi des éditeurs de Luxembourg, par Saint-Paul SA, et buer aux alentours. Le vent a dislo- tidien régional feuilletait, au pied ont diffusé le quotidien. Le gratuit tué essentiellement de dépêches journaux payants et des distribu- non à l’imprimerie de France Soir, qué peu à peu les journaux, igno- des rotatives, les premiers exem- suédois, lui, n’était pas disponible. d’agences de presse, d’une enquê- teurs. Des négociations avaient été avec lequel le groupe suédois avait rés des passants qui ne connais- plaires. La « Une » – « L’OM chan- te centrale sur deux pages, et d’in- engagées le lendemain entre Metro pourtant conclu un accord. Ce dis- sent pas le titre. Ailleurs, des col- te après la pluie » – annonce la vic- Antoine Jacob formations locales de service. De et le Livre CGT, alors que le Syndi- positif – « temporaire », assure la porteurs auraient été bousculés. toire du club de football phocéen (avec Laure Belot) format tabloïd, ces titres sont lar- cat de la presse parisienne (dont Le même source – est destiné à con- Dans un éditorial, Philippe Carl- la veille en championnat de Fran- et Michel Samson (à Marseille)
Metro est présent Yves Sabouret, directeur général des NMPP dans quinze pays b Le quotidien gratuit français « Notre mission, c’est d’être au service de la presse payante » Metro est une filiale de Metro International, qui a déjà exporté LE DIRECTEUR général des représente pas grand-chose pour sion, aux NMPP, c’est d’être au ser- libre », sans préciser s’il s’agit de qui pourrait être conclu avec n’im- ce concept – lancé le 13 février Nouvelles Messageries de la pres- les NMPP, pose essentiellement vice de la presse payante et du ré- presse payante ou gratuite. porte quelle société de transport 1995 à Stockholm (Suède) – dans se parisienne (NMPP) affirme, un débat de principe. Ce n’est pas seau. Dès lors, on peut se poser la Les responsables de Metro ou de taxis. treize pays : République tchèque, dans un entretien au Monde, que un acte ordinaire de gestion des question de l’opportunité de faire demandent-ils de distribuer les Que pensez-vous du dévelop- Hongrie, Pologne, Italie, Espagne, la demande du futur gratuit d’in- NMPP et c’est la raison pour entrer un élément dans ce système exemplaires de Metro, en le pre- pement des gratuits ? Grèce, Pays-Bas, Finlande, formation en français Metro d’inté- laquelle il faut engager sur ce point qui contribuerait à le fragiliser nant à la sortie de l’imprimerie Ce sont aux éditeurs de décider Danemark, Etats-Unis, Canada, grer le système coopératif des un débat avec les mandataires encore davantage. Ce serait con- de leur stratégie. En ayant signé un Chili et Argentine. L’édition de NMPP dépend essentiellement sociaux, qui sont les responsables traire à la raison d’exister des « Il nous paraît accord d’impression avec Metro Zurich, non-rentable, a fermé des éditeurs de presse. des coopératives [constitutives des NMPP. Il faut rappeler une éviden- difficile d’intégrer [même si le premier numéro a été début février. La direction du groupe sué- NMPP], voire envisager, pour les ce : 100 % de nos actionnaires la distribution des imprimé au Luxembourg], France b Toutes éditions confondues, dois Metro a souhaité vous ren- gérants, une saisie du conseil supé- appartiennent à la presse payante. gratuits dans le Soir obéit à sa propre logique d’en- Metro revendique « plus de contrer et vous faire une proposi- rieur des messageries de presse. Par le passé, avez-vous déjà système des NMPP » treprise. Je constate qu’à Paris les 9 millions de lecteurs », ce qui le tion pour que les NMPP distri- Nous avons expliqué aux repré- refusé de distribuer des jour- 400 000 exemplaires du gratuit dis- hisserait à la cinquième place des buent ce titre. Qu’en est-il ? sentants de Metro les raisons juri- naux gratuits ? tribué dans le métro, A nous Paris, quotidiens les plus lus au monde, A leur demande, nous avons diques et techniques pour lesquel- Oui, nous avons notamment refu- le jour de sa sortie hebdomadaire, derrière l’allemand Bild et des effectivement rencontré des diri- les il nous paraît difficile d’intégrer sé de distribuer le magazine gratuit pour les apporter jusqu’aux cen- représentent exactement l’équiva- journaux japonais. Son lectorat geants du groupe suédois Metro le la distribution des gratuits dans le de Canal+ en 1985. Il existe un pro- tres de distribution de colporta- lent du nombre d’exemplaires ven- est composé à 50 % de femmes. 13 février. Nous les avons écoutés système des NMPP. Cette deman- blème juridique : les articles 6 ge du quotidien gratuit ? dus en hebdomadaires télévisés b Basée à Londres, Metro et nous leur avons surtout expli- de intervient alors que la presse et 12 de la loi Bichet [qui encadre Ce type de prestation n’a rien à sur la capitale. A terme, ce phéno- International est cotée à New qué le système français coopératif quotidienne payante est fragilisée en France la distribution de la pres- voir avec de la distribution de pres- mène se traduira inévitablement York (Nasdaq) et à Stockholm. de distribution de la presse. Il au niveau publicitaire, à celui des se depuis 1947] imposent à chaque se. Il n’y a pas de comptabilité des par des achats en moins pour ce Elle a été dissociée en 2000 de sa s’agissait d’un échange de vues ventes et également du réseau des client de l’une des messageries invendus, pas d’argent à recou- type de presse payante. maison mère, le Modern Times avant qu’ils ne proposent un pro- diffuseurs à Paris. Faute de repre- d’avoir un prix de vente, alors que vrer. C’est une demande artificiel- Group, qui regroupe les activités jet au conseil de gérance. Une telle neurs, près de 70 kiosques ont fer- l’article 1 de la loi indique que «la le, syndicale, puisqu’en fait, il ne Propos recueillis par médias du suédois Jan Stenbeck. demande, qui économiquement ne mé l’an dernier à Paris. Notre mis- diffusion de la presse imprimée est s’agit que de faire du transport, ce Nicole Vulser La télévision Les nouveaux titres devront se faire une place sur le marché publicitaire publique italienne Pour convaincre les annonceurs français, Metro consent des rabais inhabituellement élevés « GÉNÉRALEMENT, quand un tomobile, les banques, les loisirs… étaient en effet les seuls à être en doit trouver un nouveau support débarque, il vient 16,8 % DES INVESTISSEMENTS PUBLICITAIRES DE LA PRESSE Mais les investisseurs n’iront recul par rapport à 1999 (– 1 %), nous voir pour savoir comment il Investissements publicitaires : journaux Recettes publicitaires des grands pas les yeux fermés. « Le problème tous médias confondus. nouveau président peut mener sa barque sur la rivière gratuits en France médias en 2000 numéro un, dans les gratuits, c’est la Preuve s’il en est que le marché publicitaire. Là, nous découvrons en millions de francs en millions de francs qualité de l’impression et, dans un français, et surtout parisien, est LE PRÉSIDENT de la Rai, Roberto que les gratuits s’apprêtent à sortir. second temps, du rédactionnel. Or une pièce maîtresse pour les deux Magazines Quotidiens Zaccaria, a démissionné, lors d’un Je ne sais pas comment ils ont cons- nationaux les éditions étrangères de ces jour- frères ennemis scandinaves. Ceux- conseil d’administration, samedi truit leur plan média ! Même notre naux sont inégales. Les annonceurs ci pourraient d’ailleurs avoir da- 5 815 5704 5646 Quotidiens
16 février, refusant d’être prorogé commission média, qui comprend 5 443 vont attendre de voir avant de s’en- vantage de facilités à s’imposer en 5 234 5 182 régionaux pour permettre à la nouvelle majo- 25 gros annonceurs, n’est pas au 5 067 4 480 gager », prévoit M. Bosio. province qu’à Paris, où les finan- rité italienne de choisir un nou- courant. » Gérard Noël, le vice-pré- 11 077 ces de leurs maisons mères ris- veau président pour la télévision sident de l’Union des annonceurs, quent d’être longtemps mises à publique. Vittorio Emiliani, admi- tombe des nues. Le secret qui ac- 6 610 Pour convaincre les annonceurs, contribution. « En Ile-de-France, le nistrateur de la Rai, ancien direc- compagne le lancement des quoti- Metro a mis en place une politique marché est atypique : la publicité teur du journal Il Messaggero diens gratuits en France est tel que 4 904 commerciale radicale. Son « offre régionale y est traditionnellement entre 1980 et 1987, assurera l’inté- leurs protagonistes n’ont pas solli- 5 646 de lancement » propose un rabais faible. Cela me rend sceptique à rim. Le nouveau président doit cité les traditionnels acteurs du 765 de 80 % pour l’achat de vingt publi- l’égard de tout ce que l’on voit arri- PHR Spécialisés être choisi – peut-être dès cette monde de la publicité. Un comble, Gratuits cités sur trois mois, un dumping ver : partout où ils sont présents, les semaine – conjointement par le si l’on songe que cette dernière « inhabituellement élevé sur le mar- gratuits scandinaves ne marchent président de la Chambre des dépu- constitue l’unique source de reve- 9596 97 98 99 00 01* Total : 33 482 PRESSE** ché français », précise M. Bosio. pas avec des marques mais avec de tés, Pier Ferdinando Casini, et le nus de ces publications. (hors petites annonces) En attendant, Metro comme la publicité locale », explique président du Sénat, Marcello Pera, Certaines centrales média ont Source : IREP *estimation **dont petites annonces (6 315 millions F.) 20 Minutes misent sur un porte- Michel Lallement. Le directeur gé- tous deux membres de la majorité toutefois été contactées par le nor- feuille de clients internationaux néral d’A nous Paris, qui a dégagé de centre droit de Silvio Berlusco- végien Schibsted (qui édite 20 Mi- gratuits auprès des lecteurs, pour- fusion recule chaque année, risque déjà présents dans leurs autres édi- un chiffre d’affaires de 7,77 mil- ni. M. Zaccaria avait refusé de nutes) et le suédois Metro Interna- raient toutefois s’inquiéter de celle aussi d’en pâtir encore. tions à travers le monde. « Cela lions d’euros en 2001, calcule qu’il démissionner, en juin 2001, à leur tional (Metro). Chargées d’acheter qu’ils représentent en matière « C’est une bonne opportunité peut marcher sur une courte durée, faudrait aux groupes scandinaves demande. l’espace publicitaire dans les mé- publicitaire. « Ce n’est pas une pour toucher un public jeune qui mais ils ne pourront pas tenir long- « des recettes publicitaires d’au dias pour les annonceurs, elles menace importante, estime Lucia- n’a pas l’habitude de lire des jour- temps sans rien engranger sur le moins 23 à 27 millions d’euros pour voient évidemment d’un bon œil no Bosio, directeur général adjoint naux », assure M. Bosio. Par là marché français », assure Gérard être viables, or il n’y a pas un tel a TÉLÉVISION : la direction régio- ce nouvel espace des quotidiens de Carat Expert. La plupart des même, les quotidiens gratuits pour- Gros. Ce directeur général de montant disponible ». L’exemple nale de France 3-Nice a porté gratuits d’information qui s’ouvre annonceurs qui visent le grand raient amener vers la presse dans Metrobus, la régie commerciale de d’A nous Paris pourrait toutefois plainte pour intrusion dans ses à eux. « C’est un nouveau média sur public n’investissent pas en presse son ensemble des annonceurs ap- la RATP qui édite A nous Paris, servir de modèle à Metro et locaux et atteinte à l’image de la le marché français, il y a un vrai cré- quotidienne car ça ne touche pas partenant à des secteurs qui s’y in- s’étonne d’ailleurs que les deux 20 minutes. Lancé en 1999, il a chaîne après la révélation de l’utili- neau », assure Delphine Houssay, suffisamment de gens. » Même si, téressaient très peu jusque-là, et groupes se lancent en France main- atteint un équilibre budgétaire au sation du studio du journal télévi- directrice du département presse relève Mme Houssay, « les journaux qui viseraient « les actifs de moins tenant. Lors de l’exceptionnelle bout d’un an et demi, alors qu’il sé pour des photos de charme. Cet- chez Optimedia. qui ont une problématique régiona- de 35 ans » auxquels s’adressent année publicitaire que fut 2000, les n’était pas envisagé avant 2004. te affaire a été dévoilée dans Le Les quotidiens payants, qui crai- le – comme Le Parisien – ont plus à en particulier les gratuits : la gran- investissements dans la presse gra- Journal du dimanche. gnent déjà la concurrence de ces craindre ». France-Soir, dont la dif- de distribution, la téléphonie, l’au- tuite (plus de 860 millions d’euros) José Barroso 22/LE MONDE/MARDI 19 FÉVRIER 2002 b LA TENDANCE FINANCIÈRE
Les marchés japonais doutent France Télécom sous la pression de ses engagements en Allemagne de l’administration Koizumi CHRONIQUE DES MARCHÉS TOKYO sant qu’il provoque à l’étranger ont correspondance pourtant suffi pour refroidir l’en- Le Nikkei a clôturé en légère thousiasme des marchés. Selon les L’OPÉRATEUR France Télécom a finalement rentabilité à moyen terme. Un gâteau trop petit hausse, lundi 18 février, dans l’es- analystes, le Nikkei a peu de chan- décidé de publier, lundi 18 février, un communi- L'ACTION CONSORS pour un nombre d’acteurs trop important. Le poir d’un engagement soutenu de ce de décoller des 10 000 points qué avant l’ouverture de la Bourse de Paris pour en euros à Francfort discours définitif tenu par Casino sur l’épicerie Le 18 février 11,70 l’administration Koizumi en faveur d’ici à la fin de l’année fiscale. Cer- tenter de désamorcer la bombe à retardement 14 en ligne hypothèque les chances de rachat de des réformes. La rencontre officiel- tains avancent le chiffre des que représente son engagement auprès de l’opé- Télémarket, dont les Galeries Lafayette veulent 12 le, lundi à Tokyo, entre le premier 8 000 points comme nouveau seuil rateur allemand Mobilcom. se débarrasser et dont Casino paraissait être ministre japonais Juinichiro Koizu- à la baisse, un niveau qui pourrait 10 l’acheteur le plus probable. mi et le président George W. Bush être atteint d’ici le 1er avril en cas de 8 a permis au premier d’assurer le crise bancaire, ou bien lors du pre- Actionnaire minoritaire à hauteur de 28,5 % président américain de sa détermi- mier trimestre de l’exercice 2002. de la société dirigée par Gerhard Schmid, une 6 Les spéculations sur le sort du courtier en nation à ne pas laisser le Japon La perte de crédibilité de l’admi- participation qui lui a coûté près de 4 milliards AS O ND JF ligne allemand Consors se poursuivent. Après 2001 2002 assombrir encore la conjoncture nistration Koizumi tend à accrédi- d’euros, France Télécom s’est engagé à financer Source : Bloomberg avoir contribué à la quasi-faillite de sa maison économique mondiale. ter la thèse selon laquelle seul un les projets de son allié allemand. L’opérateur mère, le modeste établissement familial C’était en perspective de cette électrochoc (de type faillites bancai- français précise que ce soutien est régi par un SchmidtBank, à la fin de 2001, la société est à rencontre que M. Koizumi avait res en chaîne) pourra mener à une accord-cadre de coopération, qui stipule son vendre. Le consortium bancaire qui a volé au déclaré, mercredi 13 février, qu’un sortie de crise, via la liquidation obligation de financer le projet de téléphonie - secours de l’institut bavarois entend clore l’opé- nouveau train de mesures anti- des sociétés moribondes et l’injec- mobile UMTS jusqu’à son lancement, à condi- Les illusions sur la rentabilité d’Internet se ration d’ici à la fin mars. Avec 565 000 clients déflationnistes serait annoncé pour tion de fonds publics. Le désintérêt tion toutefois que les deux partenaires s’accor- sont encore un peu plus évaporées, après la déci- – dont 500 000 en Allemagne –, le courtier cons- la fin mars. L’essoufflement mani- des investisseurs étrangers est un dent sur le plan d’affaires et le budget de Mobil- sion du groupe de distribution Casino de tirer le titue un acteur de premier plan dans le paysage feste de la popularité de M. Koizu- autre élément qui pousse le Nikkei com. Or France Télécom désapprouve le plan rideau de son épicerie en ligne, C-mescourses. européen des transactions boursières en ligne. mi au Japon et le scepticisme crois- à la baisse, ceux-ci étant redevenus d’affaires présenté par Gerhard Schmid qui pré- « Le potentiel d’évolution du marché des ventes Voilà quelques mois, les grandes banques se vendeurs nets sur le marché depuis voit un investissement de 11 milliards d’euros alimentaires sur Internet ou ses perspectives de seraient démenées pour en prendre le contrôle. la mi-janvier. Les valeurs bancaires dans l’UMTS. Selon France Télécom, si les deux rentabilité à court ou moyen terme ne justifient Dorénavant, les concurrents de Consors font INDICE NIKKEI sont toujours malmenées, l’oppor- parties ne parviennent pas à un accord, elles pas son maintien dans le portefeuille d’activités du preuve de prudence avant de sauter le pas. Le Depuis un mois tunité d’une nouvelle injection de peuvent engager une procédure de médiation, groupe », a expliqué Casino. recul des marchés boursiers en 2001 a rendu Le 18 févr. 10 093,25 fonds publics dans les banques res- mais Mobilcom serait in fine tenu d’appliquer la Cette décision marque une étape de l’histoire plus difficiles les perspectives de croissance des 10 400 tant d’actualité. décision de France Télécom. du commerce alimentaire sur Internet. Le pre- opérateurs de courtage en ligne. Plusieurs d’en- Dimanche, le ministre de l’écono- La balle est dans le camp de Gerhard Schmid, mier acte avait été marqué par l’échec des sites tre eux ont annoncé des plans de restructura- 10 200 mie Heizo Takenaka déclarait que qui peut à tout moment exercer son option de crées ex nihilo. Ceux-ci avaient rapidement lais- tion, afin de limiter leurs pertes. Consors a les résultats des inspections actuel- sortie (put) et contraindre France Télécom à sé la place aux groupes de distribution tradition- réduit ses effectifs et espère atteindre l’équilibre 10 000 lement menées par l’Agence de racheter ses parts. L’opérateur français serait nels, disposant d’une forte logistique. Le retrait en 2002. Quatre candidats seraient finalement 9 800 supervision financière (FSA) alors obligé de consolider la dette de 4,7 mil- de Casino montre que cette condition était sur les rangs pour s’emparer de l’ancienne star auprès des banques seraient proba- liards d’euros de l’allemand, qui devra être refi- nécessaire mais pas suffisante. « Ce n’est pas une de la Bourse de Francfort, où 35 % du capital est 9 600 blement disponibles fin mars et nancé au second semestre. Cette perspective mauvaise nouvelle pour Casino, commente un coté. La Société générale, BNP Paribas, le cour- que ce serait alors le moment de d’accroissement de la dette, qui s’élève déjà à un analyste, les perspectives de point mort ont été tier américain en ligne E-Trade et la Commerz- 9 400 décider de la politique à suivre en montant record de 64 milliards d’euros, fait fré- sans cesse reculées, le marché s’étant révélé beau- bank auraient déposé des offres. 17 22 25 30 4 7 13 matière d’assistance. mir les marchés. Le titre France Télécom a plon- coup plus restreint qu’on ne le prévoyait au janvier 2002 février gé vendredi de 5,83 % à 30,2 euros et s’inscrit en départ. » Aujourd’hui, il n’y a guère que la Laurence Girard, Stéphane Lauer Source : Bloomberg Brice Pedroletti chute de 32,74 % depuis le début de l’année. région parisienne qui offre des perspectives de et Philippe Ricard (à Francfort)
Pays Indice Dernier %var. Maxi Mini PER Pays Indice Dernier %var. Maxi Mini PER LES BOURSES DANS LE MONDE 18/2, 12h10 cours 2002 2002 cours 2002 2002 Pays Indice Dernier %var. Maxi Mini PER ROYAUME UNI FTSE 100 index 5185,60 18/2 0,06 5362,30 4/1 5038,30 7/2 17,30 cours 2002 2002 ASIE-OCÉANIE FTSE techMark 100 index 1271,12 18/2 -0,14 1569,62 4/1 1263,40 8/2 131,40 AUSTRALIE All ordinaries 3412,80 18/2 -0,22 3443,90 14/2 3322,30 18/1 SUÈDE OMX 766,73 18/2 -0,45 878,88 4/1 753,84 30/1 24,50 UNION EUROPÉENNE CHINE Shangaï B 142,30 8/2 -1,60 171,72 4/1 121,09 23/1 19,00 ALLEMAGNE DAX Index 4866,94 18/2 0,09 5352,16 4/1 4730,70 7/2 23,00 EUROPE Shenzen B 218,70 8/2 -0,04 265,91 4/1 182,43 23/1 15,80 Euro Neu Markt Price IX 985,64 18/2 -1,91 1212,43 4/1 1003,03 7/2 HONGRIE Bux 7987,35 18/2 -0,47 8162,53 4/2 7052,97 3/1 CORÉE DU SUD Composite 783,59 15/2 -1,58 796,18 14/2 690,36 2/1 AUTRICHE Austria traded 1219,58 18/2 0,04 1229,48 14/2 1109,88 9/1 13,80 ISLANDE ICEX 15 1285,74 15/2 -0,93 1298,29 15/2 1142,62 7/1 HONG KONG Hang Seng 11002,81 18/2 0,37 11919,41 7/1 10393,83 7/2 15,90 BELGIQUE Bel 20 2776,25 18/2 -0,49 2815,19 28/1 2609,61 15/1 13,00 POLOGNE WSE Wig 1363,63 18/2 -0,59 1486,23 28/1 1200,32 2/1 16,60 All ordinaries 4802,09 18/2 0,64 5104,38 7/1 4548,50 7/2 DANEMARK Horsens Bnex 267,22 18/2 -0,57 274,11 4/1 254,91 30/1 TCHÉQUIE Exchange PX 50 401,10 18/2 0,88 425,80 1/2 384,60 2/1 INDE Bombay SE 30 396,01 15/2 2,15 400,17 15/2 339,26 1/1 1,30 ESPAGNE Ibex 35 7959,80 18/2 0,50 8608,50 4/1 7645,60 7/2 17,50 RUSSIE RTS 293,55 15/2 0,51 301,45 22/1 267,70 3/1 ISRAËL Tel Aviv 100 407,55 17/2 -0,09 468,92 7/1 414,83 11/2 FINLANDE Hex General 8283,83 18/2 -0,94 9224,39 4/1 7831,04 23/1 20,60 SUISSE Swiss market 6394,10 18/2 -0,32 6460,10 7/1 6164,50 30/1 17,60 JAPON Nikkei 225 10093,25 18/2 0,45 10979,92 7/1 9420,85 6/2 26,60 FRANCE CAC 40 4369,85 18/2 -0,16 4720,04 4/1 4228,38 7/2 20,10 TURQUIE National 100 11053,42 18/2 -3,70 15071,84 8/1 10775,20 8/2 10,80 Topix 778,62 18/2 -0,34 855,09 7/1 727,91 6/2 25,90 Mid CAC 2019,49 15/2 0,92 2057,36 1/2 1929,16 2/1 14,00 AMÉRIQUES MALAISIE KL composite 721,13 18/2 -0,12 726,89 4/2 681,50 2/1 17,30 SBF 120 3027,90 18/2 -0,17 3248,59 4/1 2940,80 7/2 20,10 ARGENTINE Merval 376,15 15/2 0,19 471,34 6/2 323,69 2/1 NOUVELLE-ZÉLANDE All ordinar. 2071,84 18/2 0,15 2143,66 4/2 2050,84 3/1 SBF 250 2863,90 15/2 -1,03 3035,25 4/1 2792,59 7/2 19,80 BRÉSIL Bovespa 13229,51 15/2 -0,12 14412,54 7/1 12300,70 30/1 9,40 SINGAPOUR Straits Time 1760,74 18/2 -0,43 1808,14 1/2 1606,09 2/1 21,50 Indice second marché 2386,69 15/2 0,24 2390,99 4/2 2287,73 2/1 13,70 CANADA TSE 300 7515,30 15/2 -0,15 7875,65 7/1 7468,94 30/1 19,80 TAÏWAN Weighted 5968,61 18/2 0,72 6049,12 28/1 5375,40 17/1 23,00 Indice nouveau marché 1036,58 18/2 -1,11 1175,41 7/1 1035,52 13/2 CHILI Ipsa 96,70 15/2 0,17 102,37 4/1 94,81 12/2 THAILANDE Thaï SE 376,19 18/2 0,85 375,62 15/2 302,38 2/1 GRÈCE ASE General 2471,50 18/2 -0,69 2655,07 3/1 2479,67 15/2 14,70 ETATS-UNIS Dow Jones ind. 9903,04 15/2 -0,99 10300,15 7/1 9529,46 30/1 22,00 AFRIQUE IRLANDE Irish Overall 4859,74 18/2 -0,28 6085,03 18/1 4636,97 6/2 12,00 Nasdaq composite 1805,20 15/2 -2,07 2098,88 9/1 1772,15 8/2 49,80 AFRIQUE DU SUD All share 10920,40 18/2 -1,03 11114,00 14/2 10138,30 30/1 10,20 ITALIE Milan Mib 30 30730,00 18/2 0,07 32791,00 4/1 30133,00 13/2 18,70 Nasdaq 100 1436,70 15/2 -2,58 1710,23 9/1 1405,79 8/2 46,50 COTE D'IVOIRE BVRM 74,04 14/2 77,39 2/1 73,57 29/1 LUXEMBOURG Lux Index 1150,48 15/2 0,83 1169,48 14/1 1107,46 3/1 Wilshire 5000 10315,48 16/2 -1,09 10973,46 7/1 10077,51 7/2 PAYS BAS Amster. Exc. Index 495,48 18/2 -0,53 510,04 28/1 477,55 7/2 18,00 Standards & Poors 500 1104,18 15/2 -1,10 1176,97 7/1 1081,66 30/1 21,00 PER - Price Earning Ratio (ou cours/bénéfice) : cours de Bourse divisé par le bénéfice par action estimé pour l'exercice courant. PER : Jacques Chahine Finances ; données : la Cote Bleue. PORTUGAL PSI 20 7393,67 18/2 -0,56 7998,50 4/1 7379,27 14/2 17,30 MEXIQUE IPC 6697,67 15/2 -0,30 7011,03 1/2 6365,72 14/1 12,40 n/d : valeur non disponible.
EUROPE Lundi 18 février 12h10 FRANCFORT TOKYO NEW YORK INDICES DANONE ...... FR...... 132,60 .....-0,75 15/2 : 125 millions de titres échangés 18/2 : 560 millions de titres échangés Séance du 15/2 PHILIP MORRIS...... 51,45...... 0,88 SECTEURS EURO STOXX DEUTSCHE BANK AG...... AL...... 68,24 .....-0,31 Valeur Cours de clôture %var. Valeur Cours de clôture %var. NYSE PROCTER AND GAMBLE ...... 84,99...... 1,13 Indice % var. DEUTSCHE TELEKOM...... AL...... 15,54...... 2,17 SBC COMM INC SHS...... 37,12...... 0,27 Meilleures performances Meilleures performances 1346 millions de titres échangés AUTOMOBILE ...... 206,96...... 0,23 E.ON ...... AL...... 56,44...... 0,79 EJAY ...... 0,15 ...... 36,36 NICHIMEN INFINITY ...... 1875,00 ...... 36,36 Valeur Cours de clôture %var. TEXAS INSTRUMENTS...... 31,50 ...... -3,11 BANQUES...... 265,69 .....-0,02 ENDESA...... ES...... 16,97...... 0,12 UNITED TECHNOLOGIE ...... 69,27 ...... -0,30 INFOMATEC...... 0,12 ...... 33,33 NIPPON CHUZO...... 55,00 ...... 22,22 3M ...... 115,52 ...... -1,18 PRODUIT DE BASE ...... 209,18 .....-0,63 ENEL ...... IT ...... 6,33 .....-0,94 WAL-MART STORES ...... 60,03 ...... -0,76 MICROLOGICA...... 0,34 ...... 25,93 CLARION CO...... 96,00 ...... 21,52 AM INTL GRP...... 74,25 ...... -3,78 CHIMIE...... 333,07 .....-0,36 ENI SPA ...... IT...... 15,37 .....-0,65 WALT DISNEY COMPAN...... 23,90 ...... -1,40 BROKAT TECHNOLOGIE...... 0,05 ...... 25,00 ANDO ELECTRIC...... 480,00 ...... 20,00 ALCOA ...... 36,40...... 0,44 TÉLÉCOMMUNICATIONS ...... 402,73...... 0,47 FORTIS...... BE...... 26,95 .....-0,63 MANAGT DATA MEDIA ...... 0,18 ...... 20,00 TOKYO RADIATOR MFG...... 192,00 ...... 20,00 AOL TIME WARNER...... 26,05 ...... -4,75 NASDAQ CONSTRUCTION...... 226,88 .....-0,38 FRANCE TELECOM...... FR...... 30,69...... 1,62 CONSORS DISC BRKER...... 11,70 ...... 14,71 APIC YAMADA CORP ...... 270,00 ...... 14,89 AMERICAN EXPRESS ...... 33,68 ...... -2,60 1624 millions de titres échangés CONSOMMATION CYCLIQUE...... 123,27 .....-0,44 GENERALI ASS...... IT...... 28,42...... 0,07 HAMBURGISCHE ELECT...... 35,90...... 9,15 TOKIMEC INC ...... 93,00 ...... 14,81 AT & T...... 14,80 ...... -5,43 Valeur Cours de clôture %var. PHARMACIE...... 490,65 .....-0,58 ING GROEP CVA...... NL...... 27,98 .....-0,60 Plus mauvaises performances Plus mauvaises performances BOEING CO...... 44,90...... 0,29 ALTERA CORP...... 23,44 ...... -2,01 ÉNERGIE ...... 335,10...... 0,08 KONINKLIJKE AHOLD ...... NL...... 28,81 .....-0,31 SER SYSTEMS...... 0,46...... -23,33 FUJITA CORP ...... 27,00...... -15,63 BRISTOL MYERS SQUI...... 45,35 ...... -0,40 AMAZON.COM INC...... 13,41 ...... -3,39 SERVICES FINANCIERS...... 233,83 .....-0,39 L'OREAL...... FR...... 76,80 .....-0,07 GROUP TECHNOLOGIES ...... 2,90...... -20,55 AUBEX CORP...... 85,00...... -14,14 CATERPILLAR ...... 49,93 ...... -1,19 AMGEN INC...... 58,19...... 0,33 ALIMENTATION ET BOISSON ...... 236,42 .....-0,49 LVMH ...... FR...... 47,96 .....-0,23 COMROAD ...... 5,79...... -16,69 JAPAN STORAGE BATT ...... 218,00...... -12,80 CITIGROUP...... 44,13 ...... -3,12 APPLIED MATERIALS ...... 47,20 ...... -0,25 BIENS D'ÉQUIPEMENT ...... 346,23 .....-0,54 MUENCHENER RUECKV ...AL...... 275,48 .....-0,73 LIPRO ...... 0,05...... -16,67 CYBER MUSIC ENTMT...... 14700,00...... -11,98 COCA-COLA ...... 46,95 ...... -0,09 BED BATH & BEYOND ...... 34,38 ...... -2,02 ASSURANCES...... 307,28 .....-0,32 NOKIA OYJ...... FI...... 25,13 .....-1,22 D+S ONLINE N...... 2,30...... -14,50 KAWASAKI KISEN...... 151,00...... -10,12 COLGATE PALMOLIVE...... 56,00...... 1,74 CISCO SYSTEMS...... 17,09 ...... -2,12 MÉDIAS ...... 274,59...... 0,00 PINAULT PRINTEMPS...... FR...... 119,50...... 0,25 MOEBEL WALTHER PRF ...... 12,11...... -13,50 TOKYO AUTO MACHINE ...... 178,00...... -10,10 COMPAQ COMPUTER ...... 10,95 ...... -3,95 COMCAST CL A ...... 31,20 ...... -3,97 BIENS DE CONSOMMATION...... 369,58 .....-0,10 REPSOL YPF ...... ES...... 13,91...... 0,07 PULSION MEDIC SYST...... 3,40...... -13,49 MEDIASEEK ...... 335000,00 ...... -9,70 DOW CHEMICAL...... 30,57...... 2,52 CONCORD EFS ...... 29,03 ...... -3,23 COMMERCE ET DISTRIBUTION.....281,57...... 0,10 ROY.PHILIPS ELECTR ...... NL...... 30,61 .....-1,10 DUPONT DE NEMOURS...... 44,90...... 3,22 DELL COMPUTER ...... 25,60 ...... -4,51 HAUTE TECHNOLOGIE ...... 466,18 .....-0,69 ROYAL DUTCH PETROL ....NL...... 57,30...... 0,00 EASTMAN KODAK...... 29,59...... 1,51 EBAY...... 58,94 ...... -1,77 SERVICES COLLECTIFS ...... 290,37...... 0,16 RWE...... AL...... 41,00 .....-0,12 ENDESA ADR ...... 14,74 ...... -0,07 FLEXTRONICS INTL ...... 17,72 ...... -2,21 SAINT GOBAIN...... FR...... 168,20...... 0,12 LONDRES PARIS EXXON MOBIL ...... 38,90 ...... -0,26 GEMSTAR TV GUIDE ...... 18,30 ...... -4,79 SANOFI-SYNTHELABO ...... FR...... 72,00 .....-0,41 LES 50 VALEURS DE L'EURO STOXX 15/2 : 1240 millions de titres échangés 15/2 : 100 millions de titres échangés FORD MOTOR ...... 14,62 ...... -0,54 GENZYME ...... 46,13...... 2,49 SANPAOLO IMI ...... IT...... 11,30...... 0,80 Code Cours % var. Valeur Cours de clôture %var. Valeur Cours de clôture %var. GENERAL ELECTRIC ...... 37,11 ...... -2,34 IMMUNEX...... 28,71...... 0,31 SIEMENS ...... AL...... 65,12...... 0,20 pays /préc. Meilleures performances Meilleures performances GENERAL MOTORS...... 50,32 ...... -0,89 INTEL CORP ...... 32,29 ...... -3,15 SOCIETE GENERALE A ...... FR...... 64,70 .....-0,46 ABN AMRO HOLDING ...... NL...... 19,84 .....-0,35 LOGICA...... 5,19...... 6,13 CGIP...... 40,50...... 7,14 GILLETTE CO...... 33,23...... 0,39 INTUIT ...... 36,49 ...... -3,08 SUEZ...... FR...... 33,44 .....-0,03 AEGON NV...... NL...... 25,75 .....-0,39 TELEWEST COMM...... 0,18...... 5,88 SCOR...... 37,20...... 4,94 HEWLETT PACKARD...... 20,36 ...... -2,49 JDS UNIPHASE...... 6,07 ...... -0,16 TELECOM ITALIA...... IT ...... 9,01...... 0,78 AIR LIQUIDE...... FR...... 159,60...... 0,25 SPIRENT...... 1,48...... 5,36 MARINE WENDEL ...... 73,00...... 3,55 HOME DEPOT INC...... 50,52 ...... -2,00 LINEAR TECHNOLOGY ...... 39,45 ...... -0,65 TELEFONICA...... ES...... 12,99 .....-0,08 ALCATEL A ...... FR...... 16,27...... 1,31 BALFOUR BEATTY ...... 2,29...... 5,29 ESSILOR INTERNAT...... 38,01...... 2,73 HONEYWELL INTL...... 33,64 ...... -1,20 MAXIM INTEGR PROD...... 52,27 ...... -1,66 TIM ...... IT ...... 5,12...... 0,39 ALLIANZ N ...... AL...... 252,51 .....-0,59 MARCONI...... 0,20...... 5,13 THALES...... 39,00...... 2,63 IBM...... 102,89 ...... -4,63 MICROSOFT...... 60,23 ...... -2,35 TOTAL FINA ELF ...... FR...... 165,20...... 0,36 AVENTIS...... FR...... 83,00 .....-0,66 TOMKINS ...... 2,30...... 4,78 STREETTRACKS MSCI ...... 55,25...... 2,50 INTL PAPER...... 43,53 ...... -1,40 ORACLE CORP ...... 15,49 ...... -5,09 UNICREDITO ITALIAN ...... IT ...... 4,31...... 0,23 AXA...... FR...... 21,51 .....-0,19 IQE ...... 1,25...... 4,62 SCHNEIDER ELECTRIC ...... 55,30...... 2,50 JOHNSON & JOHNSON...... 57,24 ...... -0,10 PAYCHEX ...... 36,10...... 1,98 MUENCHENER RUECKV...NL...... 65,70 .....-2,59 BASF AG...... AL...... 40,99 .....-0,41 Plus mauvaises performances Plus mauvaises performances J.P.MORGAN CHASE ...... 30,05 ...... -0,53 PEOPLESOFT INC...... 31,00 ...... -5,63 VIVENDI UNIVERSAL...... FR...... 45,60...... 0,22 BAYER AG ...... AL...... 33,92 .....-0,21 CARPHONE WAREHOUSE...... 0,79 ...... -8,14 COMPLETEL EUROPE ...... 0,77...... -11,49 LUCENT TECHNOLOGIE ...... 5,41 ...... -7,04 QUALCOMM INC...... 37,40 ...... -6,62 VOLKSWAGEN ...... AL...... 51,81...... 0,12 BAYR.HYP.U.VERBK...... AL...... 33,22 .....-0,24 ENERGIS ...... 0,13 ...... -7,27 AVENIR TELECOM...... 1,15...... -10,16 MC DONALD'S CORP...... 26,75 ...... -0,41 SIEBEL SYSTEMS ...... 32,86 ...... -6,11 BBVA ...... ES...... 12,94...... 0,70 ZONE EURO : FR (France), AL (Allemagne), ES (Espa- LLOYDS TSB ...... 7,34 ...... -5,23 VALTECH ...... 1,85 ...... -8,87 MERCK AND CO...... 59,81...... 0,20 SUN MICROSYSTEMS...... 8,90 ...... -4,30 BNP PARIBAS ...... FR...... 105,90 .....-0,75 gne), IT (Italie), PT (Portugal), IR (Irlande), LU (Luxem- TRAFFICMASTER ...... 0,32 ...... -3,82 HIGHWAVE OPTICAL...... 2,35 ...... -8,56 MOTOROLA ...... 12,74 ...... -3,12 VERITAS SOFTWARE ...... 36,64 ...... -4,21 bourg), NL (Pays-Bas), AT (Autriche), FI (Finlande), BE BSCH...... ES ...... 8,95...... 1,13 (Belgique), GR (Grèce). BHP BILLITON...... 4,00 ...... -3,73 EQUANT...... 10,27 ...... -8,14 NORTEL NETWORKS...... 8,88 ...... -2,95 WORLDCOM...... 6,73 ...... -5,48 CARREFOUR...... FR...... 54,40...... 0,00 HORS ZONE EURO : CH (Suisse), NO (Norvège), SE SHIRE PHARMA GRP ...... 7,54 ...... -3,21 ALCATEL A ...... 16,06 ...... -6,68 PEPSICO ...... 49,88...... 0,95 XILINX INC...... 38,89 ...... -1,87 DAIMLERCHRYSLER N...... AL...... 42,47...... 0,28 (Suède), RU (Royaume-Uni), DK (Danemark). SCHRODERS NON VTG ...... 7,55 ...... -3,14 GEMPLUS INTL ...... 2,06 ...... -6,36 PFIZER INC...... 41,11...... 0,76 YAHOO INC ...... 15,67 ...... -5,43
MARCHÉ DES CHANGES 18/2, 12h10 TAUX TAUX COURANTS OR MÉTAUX Cours % var. Dollar 100 Yens Euro Livre Franc S. TAUX D'INTÉRÊTS LE 18/2 Taux de base bancaire...... 6,6 % LUNDI 18 FÉVRIER 12h10 LUNDI 18 FÉVRIER 12h10 Cours Taux Taux Taux Taux Taux des oblig. des sociétés privées ...... 5,05 % % var. LONDRES j.le j. 3 mois 10 ans 30 ans NEW YORK Taux d'intérêt légal...... 4,26 % OR FIN KILO BARRE ...... 10900,00...... 0,46 ALUMINIUM COMPTANT ($).....1366,00...... -0,83 ($) 0,75360 0,87235 1,43140 0,58850 TOKYO 3,29 3,35 5,00 5,28 OR FIN LINGOT...... 11020,00...... 0,18 ALUMINIUM À 3 MOIS ($)...... 1374,00...... -0,64 (¥) 132,71000 115,76500 189,93355 78,09555 - 3,31 4,05 4,97 4,82 Crédit immobilier à taux fixe ONCE D'OR EN DOLLAR...... 299,85...... 0,32 CUIVRE COMPTANT ($)...... 1583,10...... -1,03 PARIS ¤ 3,29 3,35 5,19 5,60 taux effectif moyen ...... 6,29 % PIÈCE 20 FR. FRANCAIS...... 63,00...... 0,96 CUIVRE À 3 MOIS ($)...... 1605,04...... -0,96 ( ) 1,14635 0,86385 1,64085 0,67460 usure ...... 8,39 % LONDRES 3,29 3,35 4,95 5,34 PIÈCE 20 FR. SUISSE ...... 62,50...... -1,42 ETAIN COMPTANT ($) ...... 3747,00...... 0,01 (£) 0,69865 0,52650 0,60935 0,41120 0,05 0,09 1,53 2,19 Crédit immobilier à taux variable PIÈCE UNION LAT. 20...... 34,09...... 0,29 ETAIN À 3 MOIS ($) ...... 3780,00...... - taux effectif moyen ...... 6,25 % ZURICH (FR. S.) 1,69810 1,27940 1,48125 2,43060 1,92 1,91 5,05 5,78 PIÈCE 10 US$...... 186,00...... 0,54 NICKEL COMPTANT ($)...... 6095,00...... -0,07 1,56 1,68 3,51 3,93 usure ...... 8,33 % PIÈCE 20 US$...... 395,00...... 1,28 NICKEL À 3 MOIS ($)...... 6030,00...... -0,13 Crédit consommation (- de 10 000 francs) PIÈCE 50 PESOS MEXICAINS...... 400,25...... 0,00 PLOMB COMPTANT ($)...... 478,55...... -1,89 taux effectif moyen ...... 15,67 % PLOMB À 3 MOIS ($)...... 487,98...... -1,44 COURS DE L'EURO EURO à 6 mois EURO à 5 jours usure...... 20,89 % ZINC COMPTANT ($)...... 768,00...... -0,68 MARCHÉS A TERME LE 18/2, 12h10 Crédit renouvelable, découverts Achat Vente Echéance Premier Dernier Contrats ZINC À 3 MOIS ($)...... 787,90...... -0,63 taux effectif moyen ...... 12,71 % 0.8772 0.8734 prix prix ouverts DENRÉES NEW YORK ...... 7,4257...... 7,4308 usure...... 16,95 % 0.92 LUNDI 18 FÉVRIER 12h10 Cours % var. ARGENT À TERME ($)...... 454,50...... 0,44 ...... 7,7465...... 7,7515 40 . 2/2 4355,00 4374,50 145433 Crédit consommation (+ de 10 000 francs) 0.8760 PLATINE À TERME ($)...... 476,00...... -0,94 ...... 9,1669...... 9,1764 0.90 . 3/2 89,05 89,06 3490 taux effectif moyen ...... 8,49 % BLE ($ CHICAGO) ...... 275,50...... -1,87 . 50 ...... 31,6701...... 32,1248 0.89 0.8748 3/2 3545,00 3562,00 9114 usure...... 11,32 % CACAO ($ NEW YORK) ...... 1484,00...... 2,48 ...... 1,6816...... 1,6842 CAFE (£ LONDRES)...... 396,00...... 2,91 0.88 0.8737 Crédit aux entreprises (+ de 2ans) ...... 1,3881...... 1,3893 10 3/2 108,02 107,88 728851 COLZA (¤ PARIS) ...... 240,00...... moyenne taux variable ...... 5,95 % PÉTROLE ...... 6,8049...... 6,8105 0.87 0.8725 MAÏS ($ CHICAGO)...... 205,00...... -0,85 usure taux variable ...... 7,93 % Cours % var. -...... 2,0609...... 2,0650 3. 3/2 96,66 96,66 590848 ORGE (£ LONDRES) ...... 615,00...... -0,80 LUNDI 18 FÉVRIER 12h10 0.86 0.8713 moyenne taux fixe ...... 6,31 % ...... 240,9423 ...... 241,7352 JUS D'ORANGE ($ NEW YORK) ...... 0,89...... 2,29 BRENT (LONDRES) ...... 19,53...... -6,29 usure taux fixe...... 8,41 % ...... 27910,0000..27966,0000 ASOND J F 11 15 3/2 9970,00 9895,00 31099 SUCRE BLANC (£ LONDRES)...... 213,00...... -0,33 WTI (NEW YORK)...... 21,46...... 0,99 ...... 117,0900 ...... 117,1400 2002 Février . 3/2 1118,00 1105,00 463650 (Taux de l’usure : taux maximum légal) SOJA TOURT. ($ CHICAGO)...... 147,80...... 0,14 LIGHT SWEET CRUDE ...... 21,50...... 0,23 b LE MONDE/MARDI 19 FÉVRIER 2002/23 MARCHÉS FRANÇAIS
Valeur Dernier Cours % var. % var. Plus Plus Divid. Code Valeur Dernier Cours % var. % var. Plus Plus Divid. Code PREMIER MARCHÉ cours préc. /préc. 31/12 haut bas net sicovam cours préc. /préc. 31/12 haut bas net sicovam EURO DISNEY ...... ◗...... 1,01 ...... 1,03...... -1,94 .....14,77 ...... 1,21...... 0,89...... n/d ...12587 SAGEM S.A...... ◗...... 64,50...... 65,50...... -1,53...... -6,18 ...... 73,50...... 63,45 .....0,60...... 7327 VALEURS FRANCAISES EUROTUNNEL ...... ◗...... 0,94 ...... 0,91 ...... 3,30....-16,81 ...... 1,18...... 0,90...... n/d ...12537 SAINT-GOBAIN...... ◗ ....168,00.....168,00...... n/d...... -0,88...... 176,50 ....161,00 .....4,30 ...12500 Lundi 18 février 11h15 FAURECIA ...... ◗...... 56,65...... 57,05...... -0,70...... -3,98 ...... 61,40...... 51,60 .....0,91 ...12114 SALVEPAR (NY)...... 52,95...... 52,40 ...... 1,05 ...... 5,37 ...... 55,95...... 50,10 .....3,05 ...12435 Valeur Dernier Cours % var. % var. Plus Plus Divid. Code F.F.P. (NY)...... ◗ ....100,40...... 99,00 ...... 1,41 ...... 3,45...... 104,80...... 94,20 .....1,80...... 6478 SANOFI SYNTHELABO ...... ◗...... 72,15...... 72,30...... -0,21....-13,90 ...... 84,30...... 69,15 .....0,44 ...12057 cours préc. /préc. 31/12 haut bas net sicovam FIMALAC...... ◗...... 44,33...... 44,20 ...... 0,29 .....10,00 ...... 44,80...... 40,01 .....0,90...... 3794 SCHNEIDER ELECTRIC...... ◗...... 54,80...... 55,30...... -0,90 ...... 1,48 ...... 57,25...... 48,28 .....1,60 ...12197 ACCOR ...... ◗...... 40,65...... 40,85...... -0,49...... -0,44 ...... 42,90...... 38,03 .....1,00 ...12040 FINAXA...... 72,20...... 74,00...... -2,43...... -8,78 ...... 83,85...... 68,00 .....2,20...... 3313 SCOR SVN ...... ◗...... 36,55...... 37,20...... -1,75 ...... 3,21 ...... 46,80...... 31,50 .....1,70 ...13030 AFFINE ...... 38,70...... 39,00...... -0,77 ...... 4,87 ...... 39,40...... 30,34 .....1,20...... 3610 FONC.LYON.# ...... 27,60...... 27,47 ...... 0,47 ...... 3,37 ...... 28,00...... 25,20 .....0,85...... 3340 S.E.B...... ◗...... 75,90...... 76,50...... -0,78 .....21,14 ...... 78,00...... 61,00 .....1,90 ...12170 AGF...... ◗...... 52,25...... 52,20 ...... 0,10...... -3,06 ...... 55,50...... 50,20 .....2,00 ...12592 FRANCE TELECOM...... ◗...... 30,60...... 30,20 ...... 1,32....-31,84 ...... 48,16...... 29,70 .....1,00 ...13330 SEITA...... 47,63...... 48,00...... -0,77...... -1,18 ...... 48,80...... 45,10 .....1,40 ...13230 AIR FRANCE GPE NOM...... ◗...... 18,10...... 18,04 ...... 0,33 .....10,09 ...... 18,40...... 16,06 .....0,22...... 3112 FROMAGERIES BEL...... 95,10...... 96,00...... -0,94...... -4,85...... 101,90...... 91,80 .....2,22 ...12185 SELECTIBAIL(EXSEL) ...... 16,21...... 16,21...... n/d ...... 1,82 ...... 16,60...... 15,80 .....1,56 ...12599 AIR LIQUIDE ...... ◗ ....159,50.....159,20 ...... 0,19 ...... 1,33...... 162,40 ....149,80 .....3,00 ...12007 GALERIES LAFAYETTE ...... ◗ ....137,10.....136,50 ...... 0,44....-10,33...... 168,90 ....125,10 .....0,60 ...12124 SIDEL...... 34,50...... 34,70...... -0,58....-31,00 ...... 53,00...... 30,25...... n/d ...13060 ALCATEL A...... ◗...... 16,28...... 16,06 ...... 1,37....-15,20 ...... 21,62...... 15,81 .....0,48 ...13000 GAUMONT # ...... 49,35...... 50,00...... -1,30 .....19,78 ...... 53,00...... 39,00 .....0,57...... 3489 SILIC ...... 155,70.....156,50...... -0,51...... -0,70...... 164,40 ....154,19 .....6,68...... 5091 ALCATEL O ...... 6,29 ...... 6,20 ...... 1,45....-18,52 ...... 9,62...... 6,20 .....0,10 ...13015 GECINA...... ◗...... 95,50...... 95,75...... -0,26 ...... 4,37 ...... 95,75...... 90,00 .....3,34 ...13151 SIMCO...... ◗...... 78,50...... 78,70...... -0,25 ...... 1,29 ...... 79,00...... 76,10 .....2,60 ...12180 ALSTOM...... ◗...... 12,69...... 12,70...... -0,08 ...... 1,60 ...... 14,69...... 12,25 .....0,55 ...12019 GENERALE DE SANTE ...... 15,40...... 15,69...... -1,85 ...... 7,24 ...... 16,40...... 13,71...... n/d...... 4447 SKIS ROSSIGNOL...... 14,20...... 14,40...... -1,39...... -1,93 ...... 15,90...... 13,65 .....0,28 ...12041 ALTRAN TECHNO. #...... ◗...... 54,25...... 54,15 ...... 0,18 ...... 6,89 ...... 56,20...... 48,50 .....0,14...... 3463 GEOPHYSIQUE...... ◗...... 39,76...... 39,53 ...... 0,58 .....12,79 ...... 41,80...... 33,16 .....1,22 ...12016 SOCIETE GENERALE ...... ◗...... 64,60...... 65,00...... -0,62 ...... 2,78 ...... 69,95...... 62,00 .....2,10 ...13080 ARBEL...... 5,40 ...... 5,05 ...... 6,93 .....74,19 ...... 7,50...... 2,92 .....0,53...... 3588 GFI INFORMATIQUE ...... ◗...... 11,00...... 11,01...... -0,09...... -8,71 ...... 13,34...... 10,73 .....0,15...... 6337 SODEXHO ALLIANCE ...... ◗...... 45,80...... 45,95...... -0,33...... -4,60 ...... 48,42...... 44,30 .....2,24 ...12122 AREVA CIP...... 180,00.....180,10...... -0,06 .....12,85...... 183,50 ....160,00...22,85...... 4524 GRANDVISION...... ◗...... 19,43...... 19,45...... -0,10 .....27,40 ...... 20,10...... 15,05 .....0,25...... 5297 SOPHIA ...... ◗...... 31,75...... 31,85...... -0,31 ...... 5,20 ...... 32,20...... 30,00 .....1,52 ...12077 ATOS ORIGIN...... ◗...... 83,75...... 84,50...... -0,89 .....13,86 ...... 87,25...... 71,15...... n/d...... 5173 GROUPE GASCOGNE...... 73,00...... 73,60...... -0,82...... -1,61 ...... 80,40...... 67,75 .....3,00 ...12441 SOPRA GROUP CB# ...... ◗...... 44,46...... 44,20 ...... 0,59 .....14,70 ...... 48,30...... 39,05 .....0,62...... 5080 AVENTIS ...... ◗...... 82,80...... 83,55...... -0,90 ...... 3,82 ...... 84,75...... 74,10 .....0,50 ...13046 GROUPE PARTOUCHE #...... 69,50...... 69,55...... -0,07...... -6,39 ...... 75,50...... 63,00 .....1,68...... 5354 SPIR COMMUNIC. #...... ◗...... 78,40...... 78,55...... -0,19 ...... 0,51 ...... 79,30...... 74,05 .....3,00 ...13173 AXA ...... ◗...... 21,48...... 21,55...... -0,32...... -8,47 ...... 25,10...... 19,41 .....2,20 ...12062 GR.ZANNIER (LY) # ...... 76,95...... 76,85 ...... 0,13...... -2,09 ...... 83,50...... 74,70 .....0,73 ...12472 SR TELEPERFORMANCE .....◗...... 24,10...... 24,35...... -1,03 ...... 2,55 ...... 27,40...... 23,03 .....0,15...... 5180 BACOU DALLOZ ...... 100,00...... 98,50 ...... 1,52 .....13,63...... 100,00...... 83,30 .....0,90...... 6089 GUYENNE GASCOGNE ...... ◗...... 85,00...... 84,05 ...... 1,13...... n/d ...... 87,50...... 84,00 .....1,50 ...12028 STERIA GROUPE #...... 31,70...... 31,50 ...... 0,63 ...... 6,37 ...... 34,50...... 28,06 .....0,48...... 7291 BAIL INVESTIS...... 133,40.....134,90...... -1,11 .....10,15...... 135,00 ....122,50 .....7,16 ...12018 HAVAS ADVERTISING...... ◗...... 8,30 ...... 8,40...... -1,19 ...... 2,09 ...... 9,58...... 7,82 .....0,17 ...12188 SUCR.PITHIVIERS...... 395,00.....389,90 ...... 1,31 ...... 2,54...... 400,00 ....361,10...12,00...... 3331 BAZAR HOT. VILLE ...... 134,80.....126,60 ...... 6,48 ...... 4,65...... 152,80 ....124,50 .....3,00 ...12547 IMERYS ...... ◗ ....116,40.....116,20 ...... 0,17 ...... 7,97...... 120,00...... 98,00 .....3,60 ...12085 SUEZ...... ◗...... 33,36...... 33,45...... -0,27...... -1,88 ...... 34,90...... 30,80 .....3,30 ...12052 BEGHIN SAY...... ◗...... 43,10...... 43,40...... -0,69 ...... 5,63 ...... 43,95...... 39,20...... n/d...... 4455 IMMEUBLES DE FCE...... 22,10...... 22,30...... -0,90 ...... 0,45 ...... 25,00...... 21,60 .....0,30 ...12037 TAITTINGER ...... 130,30.....130,30...... n/d ...... 0,30...... 140,00 ....120,00...11,62...... 3720 BIC...... ◗...... 38,21...... 38,30...... -0,23...... -0,39 ...... 40,98...... 35,51 .....0,29 ...12096 IMMOBANQUE NOM...... 127,40.....128,00...... -0,47...... n/d...... 127,40 ....127,40...... n/d...... 5793 TECHNIP-COFLEXIP...... ◗ ....135,20.....134,50 ...... 0,52...... -9,86...... 153,50 ....131,50 .....3,30 ...13170 BNP PARIBAS ...... ◗ ....105,70.....106,70...... -0,94 ...... 5,17...... 109,80...... 99,55 .....2,25 ...13110 IM.MARSEILLAISE...... 3265,00 ..3365,00...... -2,97...... -7,89...... 3520,00 ..3150,00...22,26...... 3770 TF1...... ◗...... 26,31...... 26,75...... -1,64...... -7,32 ...... 31,60...... 24,94 .....0,65...... 5490 BOLLORE...... ◗ ....243,00.....243,40...... -0,16 ...... 1,16...... 259,00 ....238,00 .....4,00 ...12585 INFOGRAMES ENTER...... ◗...... 11,05...... 11,05...... n/d....-14,67 ...... 15,98...... 10,77...... n/d...... 5257 THALES ...... ◗...... 38,52...... 39,00...... -1,23...... -0,59 ...... 39,50...... 36,35 .....0,62 ...12132 BOLLORE INV...... 53,00...... 53,10...... -0,19 ...... 3,21 ...... 55,00...... 50,50 .....0,20...... 3929 INGENICO...... ◗...... 25,30...... 25,70...... -1,56 .....11,94 ...... 26,90...... 22,50 .....0,10 ...12534 THOMSON MULTIMEDIA..◗...... 30,27...... 31,00...... -2,35....-12,26 ...... 37,15...... 30,10...... n/d ...18453 BONGRAIN...... 43,80...... 43,51 ...... 0,67...... -2,66 ...... 45,50...... 41,70 .....1,40 ...12010 ISIS ...... 141,00.....140,20 ...... 0,57....-10,75...... 160,00 ....137,00...... n/d ...12000 TOTAL FINA ELF...... ◗ ....164,70.....164,60 ...... 0,06 ...... 2,68...... 166,30 ....151,60 .....3,30 ...12027 BOUYGUES...... ◗...... 33,02...... 33,35...... -0,99....-10,27 ...... 38,80...... 30,65 .....0,36 ...12050 JC DECAUX...... ◗...... 11,00...... 11,00...... n/d....-12,35 ...... 13,78...... 10,50...... n/d...... 7791 TRANSICIEL # ...... ◗...... 33,10...... 33,06 ...... 0,12...... -4,58 ...... 40,56...... 31,50 .....0,50...... 6271 BOUYGUES OFFS...... ◗...... 41,00...... 41,40...... -0,97 ...... 2,37 ...... 43,15...... 39,30 .....1,10 ...13070 KAUFMAN ET BROAD ...... 19,00...... 19,00...... n/d .....15,15 ...... 19,19...... 16,21 .....0,82 ...12105 UBI SOFT ENTERTAIN...... ◗...... 32,01...... 32,10...... -0,28....-14,64 ...... 39,97...... 31,20...... n/d...... 5447 B T P (LA CIE)...... n/d ...... 1,16...... n/d...... n/d...... n/d ...... n/d .....0,46...... 3360 KLEPIERRE...... ◗ ....117,20.....116,90 ...... 0,26 ...... 9,22...... 117,20 ....108,20 .....2,75 ...12196 UNIBAIL (PORTEUR)...... ◗...... 60,10...... 60,00 ...... 0,17 ...... 5,34 ...... 61,80...... 54,00 .....5,00 ...12471 BULL#...... ◗...... 0,92 ...... 0,94...... -2,13....-25,20 ...... 1,27...... 0,89...... n/d...... 5260 L'OREAL...... ◗...... 76,65...... 76,85...... -0,26...... -5,25 ...... 81,90...... 75,15 .....0,44 ...12032 UNILOG...... ◗...... 75,60...... 75,50 ...... 0,13 .....10,60 ...... 77,70...... 68,55 .....0,39...... 3466 BURELLE (LY)...... 57,15...... 58,95...... -3,05 .....15,15 ...... 60,05...... 49,63 .....0,50...... 6113 LAFARGE...... ◗ ....102,40.....103,70...... -1,25...... -2,38...... 107,00...... 96,85 .....2,20 ...12053 USINOR...... ◗...... 14,90...... 15,26...... -2,36...... n/d ...... 15,85...... 12,65...... n/d ...13260 BUSINESS OBJECTS...... ◗...... 46,15...... 45,30 ...... 1,88 .....22,90 ...... 47,80...... 37,01...... n/d ...12074 LAGARDERE...... ◗...... 45,24...... 45,74...... -1,09...... -3,74 ...... 49,75...... 41,92 .....0,78 ...13021 VALEO...... ◗...... 46,40...... 46,61...... -0,45 ...... 3,57 ...... 48,85...... 42,80 .....1,35 ...13033 CANAL + ...... ◗...... 3,77 ...... 3,74 ...... 0,80 ...... 5,30 ...... 3,79...... 3,49 .....0,15 ...12546 LAPEYRE...... ◗...... 62,00...... 62,00...... n/d .....40,08 ...... 62,50...... 44,10 .....1,08 ...13051 VALLOUREC...... ◗...... 60,40...... 59,65 ...... 1,26 .....13,42 ...... 61,10...... 53,50 .....1,30 ...12035 CAP GEMINI...... ◗...... 78,70...... 79,50...... -1,01...... -2,95 ...... 90,70...... 72,70 .....1,20 ...12533 LEBON (CIE) ...... n/d...... 50,10...... n/d...... -0,19 ...... 52,00...... 48,75 .....2,30 ...12129 VICAT...... 61,00...... 61,00...... n/d ...... 3,38 ...... 61,40...... 58,00 .....0,95...... 3177 CARBONE-LORRAINE ...... ◗...... 32,21...... 32,15 ...... 0,19 ...... 7,36 ...... 32,40...... 28,60 .....1,06...... 3962 LEGRAND ORD...... 179,80.....176,00 ...... 2,16 .....24,86...... 180,00 ....143,90 .....0,94 ...12061 VINCI...... ◗...... 72,25...... 72,45...... -0,28 ...... 9,73 ...... 72,45...... 61,30 .....1,65 ...12548 CARREFOUR ...... ◗...... 54,45...... 54,40 ...... 0,09...... -6,76 ...... 58,80...... 53,10 .....0,50 ...12017 LEGRIS INDUST...... ◗...... 19,88...... 19,75 ...... 0,66...... -9,63 ...... 25,39...... 19,71 .....1,20 ...12590 VIVARTE ...... 140,00.....140,00...... n/d ...... 8,94...... 143,00 ....124,00 .....1,98 ...13041 CASINO GUICH.ADP...... 58,50...... 58,90...... -0,68...... -6,40 ...... 63,95...... 56,60 .....1,37 ...12113 LIBERTY SURF ...... 3,35 ...... 3,50...... -4,29 .....17,54 ...... 3,80...... 2,90...... n/d...... 7508 VIVENDI ENVIRON...... ◗...... 37,55...... 37,81...... -0,69 ...... 0,24 ...... 39,20...... 35,27 .....0,55 ...12414 CASINO GUICHARD ...... ◗...... 78,65...... 78,95...... -0,38...... -9,23 ...... 87,30...... 75,50 .....1,33 ...12558 LOCINDUS...... 127,50.....127,40 ...... 0,08 ...... 1,19...... 131,90 ....126,00...10,18 ...12135 VIVENDI UNIVERSAL ...... ◗...... 45,50...... 45,50...... n/d....-26,01 ...... 64,40...... 44,20 .....1,00 ...12777 CASTORAMA DUB.(LI) ...... ◗...... 57,25...... 56,45 ...... 1,42...... -1,03 ...... 61,00...... 54,25 .....2,85 ...12420 LOUVRE #...... 61,00...... 61,00...... n/d...... -2,86 ...... 63,80...... 60,00 .....1,24...... 3311 WANADOO ...... ◗...... 5,81 ...... 5,90...... -1,53 ...... 3,19 ...... 6,68...... 5,37...... n/d ...12415 CEGID (LY)...... 76,50...... 77,85...... -1,73...... -2,36 ...... 90,50...... 75,65 .....2,00 ...12470 LUCIA...... 11,45...... 11,40 ...... 0,44....-11,92 ...... 12,00...... 10,42 .....1,83...... 3630 WORMS (EX.SOMEAL) ...... 19,30...... 19,40...... -0,52...... -1,02 ...... 20,00...... 18,50 .....0,50...... 6336 CEREOL ...... ◗...... 28,85...... 29,00...... -0,52 ...... 1,40 ...... 29,37...... 28,00...... n/d...... 4456 LVMH MOET HEN...... ◗...... 47,89...... 48,07...... -0,37 ...... 4,79 ...... 49,88...... 42,15 .....0,22 ...12101 ZODIAC...... ◗...... 21,56...... 21,61...... -0,23 ...... 5,73 ...... 23,50...... 20,40 .....5,20 ...12568 CERESTAR...... ◗...... 32,50...... 32,50...... n/d ...... 5,51 ...... 32,70...... 30,70...... n/d...... 4457 MARINE WENDEL OPA...... 72,70...... 73,00...... -0,41...... n/d ...... 74,00...... 71,60...... n/d ...22053 CFF.RECYCLING ...... 43,50...... 43,00 ...... 1,16 ...... 8,75 ...... 45,20...... 38,50 .....1,30...... 3905 MARIONNAUD PARFUM...◗...... 50,35...... 50,65...... -0,59...... -7,44 ...... 57,60...... 50,20...... n/d...... 6494 CGIP OPR...... 39,00...... 40,50...... -3,70...... n/d ...... 41,00...... 35,50...... n/d ...18179 MATUSSIERE FOREST...... 9,20 ...... 9,00 ...... 2,22 ...... 3,48 ...... 9,85...... 8,15 .....0,10...... 6057 VALEURS INTERNATIONALES ZONE EURO ALTADIS...... ◗...... 18,76...... 18,85...... -0,48...... -1,67 ...... 19,75...... 17,55 .....0,56 ...12975 CHARGEURS ...... 74,00...... 75,00...... -1,33...... -1,26 ...... 75,00...... 67,00 .....2,13 ...13069 MAUREL ET PROM...... 18,90...... 18,90...... n/d .....21,93 ...... 19,50...... 15,10 .....0,91...... 5107 ◗ CHRISTIAN DIOR ...... ◗...... 36,50...... 36,70...... -0,54 ...... 5,88 ...... 37,80...... 32,50 .....0,28 ...13040 METALEUROP ...... 3,98 ...... 4,01...... -0,75 .....29,22 ...... 4,90...... 3,15 .....0,61 ...12038 AMADEUS PRIV. A ...... 7,78 ...... 7,85...... -0,89 .....18,41 ...... 7,90...... 6,44 .....0,07 ...12823 ◗ B.A.S.F. # ...... ◗...... 41,10...... 41,49...... -0,94...... -2,81 ...... 45,84...... 40,86 .....1,47 ...12807 CIC -ACTIONS A ...... 120,00.....120,00...... n/d...... -0,41...... 125,00 ....118,70 .....2,29 ...12005 MICHELIN...... 40,03...... 40,60...... -1,40 ...... 8,04 ...... 42,00...... 36,36 .....0,80 ...12126 ◗ CIMENTS FRANCAIS...... ◗...... 48,89...... 49,25...... -0,73 ...... 1,85 ...... 50,70...... 46,20 .....1,40 ...12098 MONTUPET SA ...... 13,16...... 13,15 ...... 0,08 .....26,17 ...... 15,00...... 10,50 .....0,17...... 3704 BAYER #...... 33,88...... 34,27...... -1,14...... -3,50 ...... 38,74...... 33,55 .....1,03 ...12806 ◗ ◗ COMPLETEL EUROPE ...... ◗...... 0,73 ...... 0,77...... -5,19....-37,06 ...... 1,30...... 0,71...... n/d...... 5728 CLARINS...... 64,75...... 65,20...... -0,69 ...... 2,12 ...... 67,00...... 61,00 .....1,10 ...13029 NATEXIS BQ POP...... 90,05...... 91,00...... -1,04...... -7,06 ...... 97,50...... 90,00 .....2,50 ...12068 ◗ CLUB MEDITERRANEE ...... ◗...... 48,50...... 47,80 ...... 1,46 .....18,29 ...... 50,30...... 41,52 .....1,00 ...12156 NEOPOST...... ◗...... 35,02...... 35,05...... -0,09 ...... 7,02 ...... 38,44...... 32,31...... n/d ...12056 DEUTSCHE BANK #...... 68,10...... 68,05 ...... 0,07....-14,17 ...... 82,60...... 65,60 .....0,96 ...12804 ◗ ◗ DEXIA...... ◗...... 16,62...... 16,72...... -0,60 ...... 2,59 ...... 17,40...... 14,99 .....3,23 ...12822 CNP ASSURANCES ...... 35,60...... 36,01...... -1,14...... -0,28 ...... 36,21...... 33,60 .....1,08 ...12022 NEXANS...... 19,33...... 19,50...... -0,87 .....19,24 ...... 19,97...... 16,25...... n/d...... 4444 ◗ COFACE...... ◗...... 52,10...... 52,90...... -1,51 ...... 9,91 ...... 54,95...... 46,40 .....1,75 ...12099 NORBERT DENTRES.#...... 24,90...... 24,98...... -0,32 .....11,40 ...... 27,90...... 21,52 .....0,40...... 5287 EADS(EX-AERO.MAT.)...... 13,74...... 13,96...... -1,58 ...... 0,73 ...... 14,90...... 12,52 .....0,38...... 5730 EQUANT N.V...... ◗...... 10,61...... 10,27 ...... 3,31....-21,17 ...... 14,95...... 10,22...... n/d ...12701 COFLEXIP...... n/d.....154,00...... n/d...... -3,14...... 167,80 ....145,00...... n/d ...13064 NORD-EST ...... 25,96...... 26,00...... -0,15...... -4,17 ...... 27,90...... 25,20 .....0,94 ...12055 ◗ COLAS...... 66,30...... 66,00 ...... 0,45 ...... 4,65 ...... 68,50...... 62,00 .....2,13 ...12163 NRJ GROUP...... ◗...... 19,00...... 19,30...... -1,55...... -9,26 ...... 22,95...... 18,70 .....0,15 ...12169 EURONEXT N.V ...... 20,23...... 20,25...... -0,10...... -4,80 ...... 21,50...... 20,00...... n/d...... 5777 ◗ GEMPLUS INTL ...... ◗...... 1,99 ...... 2,06...... -3,40....-29,92 ...... 3,08...... 1,95...... n/d...... 5768 CONTIN.ENTREPR...... 43,20...... 43,35...... -0,35...... -3,35 ...... 45,90...... 41,50 .....2,00...... 3664 OBERTHUR CARD SYS...... 6,43 ...... 6,60...... -2,58....-28,15 ...... 9,40...... 6,41...... n/d ...12413 ◗ CRED.FON.FRANCE ...... 14,91...... 15,14...... -1,52 ...... 2,54 ...... 15,19...... 13,05 .....0,58 ...12081 ORANGE ...... ◗...... 7,13 ...... 7,23...... -1,38....-29,96 ...... 10,74...... 7,11...... n/d...... 7919 NOKIA A ...... 25,11...... 25,34...... -0,91....-12,50 ...... 30,32...... 23,57 .....0,28...... 5838 ◗ ROYAL DUTCH # ...... ◗...... 57,35...... 57,50...... -0,26 ...... 1,23 ...... 58,80...... 52,60 .....0,53 ...13950 CREDIT LYONNAIS ...... 37,69...... 37,80...... -0,29 ...... 0,50 ...... 38,48...... 36,52 .....0,65 ...18420 OXYG.EXT-ORIENT...... 370,00.....363,90 ...... 1,68 ...... 4,51...... 375,00 ....351,00...14,68...... 3117 ◗ CS COM.ET SYSTEMES ...... 9,56 ...... 9,75...... -1,95 .....15,18 ...... 9,90...... 7,60...... n/d...... 7896 PECHINEY ACT ORD A...... ◗...... 61,00...... 61,50...... -0,81 ...... 5,35 ...... 63,80...... 57,05 .....1,00 ...13290 ROYAL PHILIPS 0.20...... 30,50...... 31,00...... -1,61...... -7,79 ...... 35,33...... 28,50 .....0,27 ...13955 ◗ SIEMENS # ...... ◗...... 65,10...... 65,20...... -0,15....-12,14 ...... 79,75...... 62,30 .....0,74 ...12805 CREDIT AGRICOLE ...... 18,94...... 18,95...... -0,05 ...... 6,46 ...... 19,18...... 17,58...... n/d...... 4507 PECHINEY B PRIV...... 56,00...... 56,00...... n/d ...... 2,94 ...... 59,60...... 52,50 .....3,31...... 3640 ◗ DAMART...... 85,00...... 82,25 ...... 3,34 ...... 5,45 ...... 85,00...... 79,50 .....3,80 ...12049 PENAUILLE POLY.#...... ◗...... 41,28...... 41,80...... -1,24 ...... 4,50 ...... 45,59...... 38,50 .....0,28...... 5338 STMICROELECTRONICS ...... 34,80...... 35,25...... -1,28...... -3,46 ...... 39,70...... 32,72 .....0,03 ...12970 ◗ ◗ TELEFONICA #...... ◗...... 12,97...... 13,00...... -0,23....-12,77 ...... 15,62...... 12,51 .....0,28 ...12811 DANONE...... 132,00.....133,60...... -1,20...... -3,64...... 139,40 ....125,20 .....1,90 ...12064 PERNOD-RICARD...... 87,25...... 87,50...... -0,29 ...... 0,28 ...... 89,90...... 82,75 .....0,80 ...12069 ◗ DASSAULT-AVIATION...... 296,00.....299,00...... -1,00...... -6,62...... 325,00 ....291,10 .....6,20 ...12172 PEUGEOT...... ◗...... 47,47...... 47,51...... -0,08...... -0,58 ...... 48,70...... 43,42 .....5,00 ...12150 UNILEVER NV # ...... 66,75...... 66,05 ...... 1,06 ...... 1,28 ...... 67,30...... 61,45 .....0,38 ...13953 DASSAULT SYSTEMES ...... ◗...... 51,15...... 51,50...... -0,68...... -5,27 ...... 58,10...... 48,42 .....0,31 ...13065 PINAULT-PRINT.RED...... ◗ ....118,70.....119,20...... -0,42....-17,91...... 154,69 ....109,50 .....2,18 ...12148 VALEURS INTERNATIONALES HORS ZONE EURO DEV.R.N-P.CAL LI # ...... 14,65...... 14,80...... -1,01 ...... 1,73 ...... 15,00...... 14,25 .....0,55 ...12423 PLASTIC OMN.(LY) ...... 72,45...... 72,45...... n/d .....22,79 ...... 83,10...... 59,05 .....2,00 ...12457 ERICSSON #...... ◗...... 4,62 ...... 4,72...... -2,12....-23,76 ...... 6,69...... 4,56 .....0,04 ...12905 ◗ DEVEAUX(LY)# ...... 67,25...... 68,50...... -1,82....-16,45 ...... 75,00...... 67,00 .....4,20...... 6100 PROVIMI...... 20,90...... 20,70 ...... 0,97...... -1,96 ...... 23,78...... 20,52...... n/d...... 4458 GENERAL ELECT. # ...... ◗...... 42,62...... 43,00...... -0,88...... -7,62 ...... 46,15...... 40,10 .....0,17 ...12943 DMC (DOLLFUS MI) ...... 7,15 ...... 7,25...... -1,38...... -4,53 ...... 8,48...... 7,00 .....0,61 ...12133 PSB INDUSTRIES LY ...... 90,90...... 87,00 ...... 4,48 ...... 1,56 ...... 90,90...... 85,00 .....3,50...... 6032 HSBC HOLDINGS...... ◗...... 13,15...... 13,00 ...... 1,15...... -1,27 ...... 13,69...... 12,32 .....0,21 ...12976 ◗ DYNACTION...... 28,60...... 28,17 ...... 1,53 ...... 6,31 ...... 29,80...... 25,41 .....0,50 ...13035 PUBLICIS GR. SA #...... 29,32...... 28,80 ...... 1,81...... -1,44 ...... 32,85...... 26,80 .....0,20 ...13057 I.B.M # ...... ◗ ....117,80.....118,90...... -0,93....-15,73...... 141,90 ....116,40 .....0,14 ...12964 ◗ ◗ EIFFAGE ...... 80,30...... 80,60...... -0,37 .....17,39 ...... 81,00...... 68,80 .....0,78 ...13045 REMY COINTREAU ...... 26,20...... 26,19 ...... 0,04 ...... 5,34 ...... 27,98...... 24,87 .....0,90 ...13039 KINGFISHER SICO...... ◗...... 6,33 ...... 6,27 ...... 0,96 ...... 0,79 ...... 6,83...... 5,86 .....0,07 ...22046 ◗ ELECT.MADAGASCAR...... 24,30...... 24,30...... n/d ...... 8,00 ...... 24,90...... 22,40...... n/d...... 3571 RENAULT ...... 46,25...... 45,99 ...... 0,57 .....16,76 ...... 46,80...... 39,30 .....0,91 ...13190 MERCK AND CO #...... ◗...... 68,60...... 68,25 ...... 0,51 ...... 1,17 ...... 69,70...... 64,50 .....0,33 ...12909 ◗ ◗ ELIOR...... 8,45 ...... 8,46...... -0,12 ...... 4,83 ...... 9,74...... 8,05 .....0,07 ...12127 REXEL ...... 63,95...... 64,55...... -0,93...... -3,03 ...... 66,90...... 58,60 .....1,61 ...12595 NESTLE SA NOM. #...... ◗ ....253,20.....253,60...... -0,16 ...... 5,94...... 256,60 ....233,10...23,42 ...13911 ◗ ENTENIAL(EX CDE)...... 27,00...... 28,00...... -3,57 ...... 6,50 ...... 29,90...... 25,35 .....0,40 ...12093 RHODIA ...... 10,18...... 10,35...... -1,64 .....13,36 ...... 10,81...... 8,87 .....0,40 ...12013 PHILIP MORRIS #...... ◗...... 58,65...... 58,50 ...... 0,26 .....11,71 ...... 58,90...... 50,40 .....0,55 ...12928 ERAMET...... 36,50...... 38,00...... -3,95 ...... 5,49 ...... 38,50...... 30,21 .....1,30 ...13175 ROCHETTE (LA)...... 12,55...... 12,62...... -0,55 .....28,06 ...... 12,90...... 11,81 .....0,18 ...12580 SCHLUMBERGER #...... ◗...... 63,75...... 63,80...... -0,08...... -0,23 ...... 65,80...... 56,00 .....0,21 ...12936 ◗ ESSILOR INTL ...... 37,84...... 38,01...... -0,45 .....11,45 ...... 38,30...... 31,20 .....3,90 ...12166 ROUGIER #...... 58,95...... 59,40...... -0,76 ...... 3,33 ...... 59,60...... 57,00 .....3,05...... 3764 SONY CORP. # ...... ◗...... 51,85...... 51,25 ...... 1,17 ...... 0,48 ...... 55,85...... 46,31 .....0,13 ...12903 ESSO...... 86,45...... 86,00 ...... 0,52 ...... 7,79 ...... 92,10...... 79,50 .....2,75 ...12066 ROYAL CANIN...... ◗ ....142,30.....141,90 ...... 0,28 ...... 5,79...... 143,50 ....133,20 .....1,10...... 3153 ◗ Cours en euros. VALEURS INTERNATIONALES ZONE EURO et HORS ZONE EURO : une sélection. EULER...... 43,40...... 44,05...... -1,48 ...... 2,11 ...... 47,40...... 41,01 .....1,40 ...12130 RUE IMPERIALE (LY)...... 1610,00 ..1564,00 ...... 2,94 ...... 3,87...... 1650,00 ..1463,00...21,19 ...12400 ◗ : valeur pouvant bénéficier du service de règlement différé (SRD). EURAZEO...... ◗...... 58,00...... 58,30...... -0,51...... -9,30 ...... 63,85...... 57,75 .....0,48 ...12112 SADE (NY) ...... 48,00...... 48,00...... n/d ...... 4,34 ...... 48,99...... 45,20 .....2,15 ...12431 Plus haut et plus bas : cours maximum et minimum depuis le 1/1/2002. n/d : valeur non disponible.
REGINA RUBENS #...... 0,45...... -10,00 MEDASYS DIGIT.SYS# ...... 1,75 ...... -7,89 NOUVEAU MARCHÉ VALTECH ...... 1,85 ...... -8,87 SECOND MARCHÉ ICOM INFORMATIQUE...... 3,49 ...... -6,93 HIGHWAVE OPTICAL...... 2,35 ...... -8,56 COCOON NOM...... 0,56 ...... -6,67 15/2 : 15 millions d'euros échangés CONSODATA ...... 11,31 ...... -8,35 0123 15/2 : 31 millions d'euros échangés EXEL INDUSTRIES ...... 37,00 ...... -6,33 Valeur Cours de clôture %var. DALET #...... 1,62 ...... -7,95 Valeur Cours de clôture %var. ANDRE TRIGANO(LY)#...... 15,00 ...... -6,25 Meilleures performances CRYO # ...... 3,22 ...... -7,74 Meilleures performances CHAINE TRAME...... 3,00 ...... -6,25 AUTOMA TECH #...... 2,35 ...... 20,51 IDP ...... 1,44 ...... -7,10 EUROPEENNE CASINOS...... 66,00 ...... 11,86 KINDY #...... 3,37 ...... -6,13 GUYANOR ACTION B ...... 0,27 ...... 12,50 Plus forts volumes d'échange VIRBAC...... 117,50 ...... 11,48 Plus forts volumes d'échange MILLIMAGES...... 8,15...... 8,67 AVENIR TELECOM #...... 1,15...... -10,16 Documentalistes et professeurs ORGASYNTH ...... 12,08...... 9,62 AB GROUPE ...... 19,50...... 0,00 AVENIR TELEC.BS00...... 0,38...... 8,57 BRIME TECHNO. #...... 32,32 ...... -1,01 UGIGRIP ...... 5,55...... 8,82 ALGECO # ...... 106,90...... 0,75 GAMELOFT COM # ...... 0,78...... 8,33 DEVOTEAM # ...... 19,95 ...... -0,25 CF2M ...... 7,50...... 8,38 ARCHOS ...... 13,85 ...... -0,36 DMS # ...... 15,20...... 7,42 EGIDE # ...... 90,90 ...... -1,30 MR BRICOLAGE...... 16,00...... 7,38 BENETEAU #...... 48,00...... 1,20 STACI #...... 1,35...... 7,14 FIMATEX # ...... 3,55...... 1,14 ● Pour mieux comprendre la presse XRT SA#...... 1,25...... 6,84 BONDUELLE...... 56,20...... 1,90 KEYRUS...... 1,07...... 7,00 FLOREANE MED.IMPL# ...... 10,15 ...... -1,26 BILLON # ...... 2,50...... 6,38 BRIOCHE PASQ.(NS)#...... 80,00...... 1,27 LYCOS EUROPE...... 0,72...... 5,88 GENESYS #...... 8,89 ...... -1,11 ● Pour animer une séance PCAS #...... 24,00...... 5,96 EUROPEENNE CASINOS...... 66,00 ...... 11,86 COM 6 ...... 1,91...... 5,52 HIGH CO.#...... 121,00 ...... -1,47 LEBLANC ILLUMINAT...... 18,50...... 5,41 HERMES INTL...... 157,00 ...... -0,51 NET2S #...... 2,99...... 4,91 HIGHWAVE OPTICAL...... 2,35 ...... -8,56 du 18 au 23 mars 2002 Le Monde vous propose sa COLETICA...... 19,90...... 5,29 LECTRA (B) #...... 5,05...... 2,02 LA TETE DS NUAGES ...... 1,08...... 4,85 ILOG # ...... 14,99 ...... -0,13 PARCOURS...... 7,89...... 5,20 LVL MEDICAL GPE...... 31,75 ...... -8,40 BUSINESS ET DECIS...... 9,48...... 4,75 INFO VISTA ...... 3,78 ...... -2,58 PRECIA (LY) #...... 10,51...... 5,00 M6-METR.TV ACT.DIV ...... 26,73 ...... -2,34 METROLOGIC GROUP #...... 48,79...... 4,59 IPSOS #...... 67,00 ...... -1,47 MANUTAN INTER...... 35,85...... 4,82 MANITOU #...... 73,00 ...... -0,54 Plus mauvaises performances MEDIDEP # ...... 27,41 ...... -1,23 MALLETTE PÉDAGOGIQUE Plus mauvaises performances MR BRICOLAGE...... 16,00...... 7,38 WESTERN TELECOM #...... 0,41...... -16,33 MILLIMAGES...... 8,15...... 8,67 STEPH.KELIAN #...... 7,20...... -24,21 PCAS #...... 24,00...... 5,96 SYNELEC #...... 9,50...... -13,64 NEURONES # ...... 3,80...... 2,70 CESAR ...... 0,52...... -13,33 PINGUELY HAULOTTE...... 10,17 ...... -1,26 STELAX ...... 0,62...... -11,43 NICOX # ...... 44,80 ...... -2,61 POUR TOUT RENSEIGNEMENT : TEAM PARTNERS GRP#...... 3,25 ...... -9,72 RALLYE...... 48,07 ...... -0,89 TEL.RES.SERVICES # ...... 1,33...... -11,33 SITICOM GROUP...... 5,14 ...... -0,77 SEEVIA CONSULTING...... 10,90 ...... -9,54 RODRIGUEZ GROUP # ...... 65,90 ...... -0,15 IXO...... 0,40...... -11,11 SOI TEC SILICON #...... 23,60 ...... -0,84 [email protected] SYNERGIE (EX SID.) ...... 25,00 ...... -9,42 SECHE ENVIRONNEM.# ...... 76,00 ...... -0,91 AVENIR TELECOM #...... 1,15...... -10,16 VALTECH ...... 1,85 ...... -8,87 Tél. : 01 42 17 34 82 INFO REALITE # ...... 0,64 ...... -8,57 TEAMLOG #...... 15,01...... 4,24 TITUS INTERACTIVE#...... 2,86...... -10,06 WAVECOM #...... 35,44 ...... -2,64 LVL MEDICAL GPE...... 31,75 ...... -8,40 VIRBAC...... 117,50 ...... 11,48
ECUR.INVEST.D/PEA 50,70 14/2 -3,00 OPTALIS DYNAMIQUED 16,97 14/2 -2,75 CIC OBLI L.T. C 15,47 14/2 ST HONORE CONV. 337,93 15/2 -0,39 REVENUS TRIMESTR. 787,34 14/2 -0,25 SICAV ET FCP ECUR.MONETAIRE C 225,32 14/2 0,32 OPTALIS EQUILIBREC 18,49 14/2 -1,70 CIC OBLI LONG T.D 15,27 14/2 -0,06 ST HONORE FRANCE 54,86 14/2 -4,12 SOLSTICE D 362,48 14/2 -0,04 ECUR.MONETAIRE D 187,69 14/2 0,33 OPTALIS EQUILIBRED 16,82 14/2 -1,75 CIC OBLI MONDE 138,33 15/2 1,31 ST HONORE PACIFI. 74,86 15/2 -6,14 THESORA C 189,11 14/2 -0,35 SÉLECTION ECUR.OBLIG.INTER. 178,46 14/2 1,12 OPTALIS EXPANSIONC 14,28 14/2 -3,96 CIC OR ET MAT 128,73 15/2 21,43 ST HONORE TECHNO 104,57 15/2 -7,76 THESORA D 157,86 14/2 -0,35 Dernier cours connu le 18/2 à 11h ECUR.TECHNOLOGIESC 37,22 14/2 -4,66 OPTALIS EXPANSIOND 13,93 14/2 -3,99 CIC ORIENT 172,99 15/2 9,33 ST HONORE VI.SANTE 375,25 15/2 -2,04 TRESORYS 47898,56 14/2 0,45 Valeur Cours date % var. en euro valeur 31/12 ECUR.TRIMESTR.D 273,29 14/2 -0,05 OPTALIS SERENITE C 17,84 14/2 -0,61 CIC PIERRE 34,56 14/2 1,67 ST HONORE WORLD LE 92,74 15/2 -3,40 Fonds communs de placements EPARCOURT-SICAV D 28,50 14/2 OPTALIS SERENITE D 15,67 14/2 -0,63 SUD-GESTION C 24,58 14/2 -0,32 DEDIALYS FINANCE 81,76 17/2 -0,36 GEOPTIM C 2346,75 14/2 0,26 PACTE SOLIDAR.LOG. 76,98 12/2 0,01 SUD-GESTION D 18,70 14/2 -4,44 DEDIALYS MULTI SEC 62,09 14/2 -1,86 Fonds communs de placements PACTE VERT TIERS-M 81,99 12/2 0,01 UNION AMERIQUE 430,60 14/2 -2,90 DEDIALYS SANTE 94,59 17/2 2,92 AGIPI ACTIONS 26,24 15/2 -1,72 ECUR.EQUILIBRE C 37,27 14/2 -0,90 Fonds communs de placements DEDIALYS TECHNO. 32,70 17/2 -7,28 AGIPI AMBITION 25,29 15/2 -0,51 ECUR.PRUDENCE C 34,60 14/2 -0,02 CIC EURO OPPORT. 30,96 14/2 0,29 STRATEG.IND.EUROPE 193,92 14/2 -5,17 DEDIALYS TELECOM 38,22 17/2 -19,24 ECUR.VITALITE 39,96 14/2 -1,74 CIC EURO PEA C 9,89 14/2 -6,69 Fonds communs de placements OBLITYS INSTIT.C 98,57 14/2 -0,45 CIC EURO PEA D 9,64 14/2 -6,67 STRATEGIE CAC 5696,50 14/2 -4,38 POSTE EUROPE C 92,78 14/2 -0,15 EURCO SOLIDARITE 225,24 14/2 -0,07 CIC FRANCEVALOR C 35,92 15/2 -4,23 STRATEGIE IND.USA 9330,43 14/2 -1,42 POSTE EUROPE D 88,49 14/2 -0,14 MONELION JOUR C 494,25 14/2 0,36 CIC FRANCEVALOR D 35,92 15/2 -4,23 POSTE GISEMENT C 199,10 14/2 -0,08 ANTIN OBLI M.T.C 154,17 14/2 -0,24 MONELION JOUR D 416,23 14/2 0,35 CIC GLOBAL C 239,76 15/2 -2,46 POSTE GISEMENT D 179,49 14/2 -0,08 ANTIN OBLI M.T.D 138,65 14/2 -2,25 Multi-promoteurs SICAV 5000 154,57 15/2 -3,86 CIC GLOBAL D 239,76 15/2 -2,46 REMUNYS PLUS 103,77 14/2 0,32 ANTIN OBLI SPREADS 187,20 14/2 0,03 LIV.BOURSE INV.D 175,94 14/2 -2,94 SLIVAFRANCE 263,50 15/2 -4,41 CIC HIGH YIELD 402,06 8/2 -0,86 BNP MONE C.TERME 2518,08 14/2 0,40 NORD SUD DEVELOP.C 522,29 14/2 0,80 SLIVARENTE 39,53 13/2 0,07 CIC JAPON 7,42 15/2 -5,23 ADDILYS C 107,93 14/2 0,39 BNP MONE PLACEM.C 13799,44 14/2 0,37 NORD SUD DEVELOP.D 403,08 14/2 0,80 SLIVINTER 151,31 15/2 -2,82 CIC MARCHES EMERG. 111,56 15/2 2,27 ADDILYS D 104,74 14/2 -1,80 BNP MONE PLACEM.D 11602,35 14/2 -3,33 TRILION 740,65 13/2 -0,95 CIC NOUVEAU MARCHE 5,24 14/2 -4,72 AMPLITUDE AMERIQ.C 25,69 14/2 -1,60 BNP MONE TRESORE. 78718,34 14/2 0,42 Fonds communs de placements CIC PEA SERENITE 171,15 8/2 0,68 AMPLITUDE AMERIQ.D 24,88 14/2 -1,62 CADENCE 1 D 154,56 15/2 -1,34 BNP OBLI C.TERME 166,58 14/2 -0,09 ACTILION DYNAMI.C 178,63 15/2 -1,75 CIC PROF.DYNAMIQUE 22,90 14/2 -2,47 AMPLITUDE EUROPE C 31,38 14/2 -2,96 CADENCE 2 D 152,88 15/2 -1,06 BNP OBLI L.TERME 34,35 14/2 -0,17 ATOUT CROISSANCE 350,19 15/2 2,35 ACTILION DYNAMI.D 168,26 15/2 -1,75 CIC PROF.EQUILIB.D 18,28 14/2 -2,19 AMPLITUDE EUROPE D 30,06 14/2 -2,96 CADENCE 3 D 152,55 15/2 -0,19 KLEBER EURO SOUV. 1974,51 14/2 ATOUT EUROPE 497,90 15/2 -3,32 ACTILION EQUIL.C 174,51 14/2 0,18 CIC PROF.TEMPERE C 135,62 14/2 -0,13 AMPLITUDE FRANCE C 80,80 14/2 -2,26 CONVERTIS C 224,28 15/2 -1,78 Fonds communs de placements ATOUT FCE ASIE 73,60 15/2 -4,71 ACTILION EQUIL.D 163,17 14/2 0,19 CIC TAUX VARIABLE 197,42 8/2 -0,06 AMPLITUDE MONDE C 223,04 14/2 -1,60 INTEROBLIG C 59,56 15/2 0,35 BNP MONE ASSOCIAT. 1843,76 14/2 0,37 ATOUT FRANCE C 186,96 15/2 -5,06 ACTILION PEA DYNAM 64,62 15/2 -2,65 CIC TECHNO.COM 75,78 14/2 -6,16 AMPLITUDE MONDE D 200,06 14/2 -1,59 INTERSELECTION F.D 72,49 15/2 -3,16 ATOUT FRANCE D 166,26 15/2 -5,05 ACTILION PEA EQUI. 162,72 15/2 -1,94 CIC USA 18,20 15/2 -2,56 AMPLITUDE PACIFI.C 15,83 14/2 4,69 SELECT.DEFENSIF C 192,31 15/2 -0,18 ATOUT FRANCE EUR.D 169,31 15/2 -4,87 ACTILION PRUDENCEC 173,06 15/2 -0,16 CIC VAL.NOUVELLES 268,82 15/2 -5,42 AMPLITUDE PACIFI.D 15,13 14/2 4,70 SELECT.DYNAMIQUE C 234,87 14/2 -1,60 ATOUT FRANCEMONDED 42,99 15/2 -4,36 ACTILION PRUDENCED 161,27 15/2 -0,16 ELANCIEL EUROD PEA 94,83 14/2 -3,88 SELECT.EQUILIBRE 2 168,08 15/2 -0,02 ATOUT MONDE 51,29 15/2 -3,33 INTERLION 236,26 14/2 0,46 ELANCIEL FR.D PEA 38,71 14/2 -3,68 SELECT.PEA 1 201,18 15/2 -1,84 BP OBLIG EUROPE 52,50 15/2 0,49 ATOUT SELECTION 98,94 15/2 -5,61 LION ACTION EURO 87,43 15/2 -3,29 EM.EUROPOSTE D PEA 29,24 14/2 -4,13 SELECT.PEA DYNAM. 139,36 15/2 -1,72 BP SECURITE 104106,85 15/2 0,44 CAPITOP EUROBLIG C 101,35 15/2 -0,06 LION PEA EURO 88,40 15/2 -3,37 ETHICIEL 104,12 14/2 0,94 SG FRANCE OPPORT.C 427,00 15/2 0,85 FRUCTIFRANCE C 79,06 17/2 -2,21 CAPITOP EUROBLIG D 83,61 15/2 -0,08 CM EUR.TECHNOLOG. 4,15 15/2 -6,53 GEOBILYS C 122,18 14/2 0,22 SG FRANCE OPPORT.D 399,81 15/2 0,85 Fonds communs de placements CAPITOP MONDOBLIG 45,52 15/2 0,88 CM EURO PEA C 21,00 15/2 -4,02 GEOBILYS D 111,40 14/2 0,23 SOGENFRANCE C 448,73 15/2 -3,64 BP CYCLEOEUROPECR. 104,44 14/2 -11,83 CAPITOP REVENUS 171,03 15/2 -1,33 CM FRANCE ACTIONSC 33,17 15/2 -4,54 INTENSYS C 20,78 14/2 0,09 SOGENFRANCE D 402,46 15/2 -4,09 BP CYCLEOEUROPECYC 111,10 14/2 0,78 DIEZE C 426,36 15/2 -3,37 CIC AMERIQ.LATINE 111,74 15/2 -2,80 CM MID-ACT.FRA 31,34 15/2 2,75 INTENSYS D 17,66 14/2 0,05 SOGEOBLIG C 113,31 15/2 -0,09 BP CYCLEOEUROPEDEF 101,17 14/2 -0,69 INDICIA EUROLAND 108,13 14/2 -4,36 CIC CAPIRENTE MT C 35,77 15/2 -0,36 CM MONDE ACTIONS C 310,36 15/2 -2,62 KALEIS DYNAM.FCE C 78,00 14/2 -2,31 SOGEPARGNE D 44,36 15/2 -0,09 BP MEDITERR.DEVEL. 55,57 14/2 -0,44 INDICIA FRANCE 354,61 14/2 -5,07 CIC CAPIRENTE MT D 26,26 15/2 -1,46 CM OBLIG.CT C 165,35 15/2 -0,06 KALEIS DYNAMISME C 216,74 14/2 -1,57 SOGEPEA EUROPE 215,42 15/2 -3,42 BP NVELLE ECONOMIE 84,20 14/2 -10,83 INDOCAM AMERIQUE 40,66 15/2 -1,66 CIC CONVERTIBLES 5,41 15/2 -1,27 CM OBLIG.LONG T. 104,04 15/2 0,05 KALEIS DYNAMISME D 209,42 14/2 -1,57 SOGINTER C 51,33 15/2 -2,96 BP OBLI HAUT REND. 110,02 14/2 1,32 INDOCAM ASIE 17,51 15/2 -1,12 CIC COURT TERME C 34,41 15/2 0,26 CM OBLIG.MOYEN T.C 341,18 15/2 -0,10 KALEIS EQUILIBRE C 201,70 14/2 -0,86 Fonds communs de placements EUROACTION MIDCAP 127,58 15/2 0,98 INDOCAM FRANCE C 322,25 15/2 -4,34 CIC COURT TERME D 26,39 15/2 -2,76 CM OBLIG.QUATRE 163,85 15/2 -0,13 KALEIS EQUILIBRE D 194,08 14/2 -0,86 DECLIC ACT.EURO 14,99 14/2 -3,35 FRUCTI EURO 50 92,53 15/2 -5,99 INDOCAM FRANCE D 264,88 15/2 -4,34 CIC DOLLAR CASH 1428,65 15/2 0,21 CM OPT.DYNAMIQUE C 30,24 15/2 -2,67 KALEIS SERENITE C 191,72 14/2 -0,33 DECLIC ACT.FSES 51,18 14/2 -2,25 FRUCTI FRANCE NM 179,20 17/2 0,20 INDOCAM MULTIOBLIG 191,93 15/2 2,26 CIC ECOCIC 361,87 15/2 -1,99 CM OPTION EQUIL.C 53,16 15/2 -1,24 KALEIS SERENITE D 184,11 14/2 -0,33 DECLIC ACT.INTLES 33,27 15/2 -3,08 Fonds communs de placements CIC ELITE EUROPE 127,25 15/2 -3,58 Fonds communs de placements KALEIS TONUS C 67,73 14/2 -2,97 DECLIC BOURSE EQ. 16,42 14/2 -1,02 ATOUT VALEUR 74,97 14/2 -4,10 CIC EPARG.DYNAM.C 2077,85 15/2 0,09 CM OPTION MODER. 19,28 15/2 -0,56 LIBERT.ET SOLIDAR. 100,43 14/2 -1,08 DECLIC BOURSE PEA 49,97 14/2 -2,09 CAPITOP MONETAIREC 193,46 19/2 0,34 CIC EPARG.DYNAM.D 1638,90 15/2 0,08 OBLITYS C 113,51 14/2 -0,49 DECLIC OBLIG.EUROP 16,60 14/2 -4,97 ECUR.1,2,3...FUTUR 50,20 14/2 -0,96 CAPITOP MONETAIRED 183,41 19/2 0,35 CIC EUROLEADERS 372,22 15/2 -5,45 OBLITYS D 111,73 14/2 -0,48 DECLIC PEA EUROPE 23,09 14/2 -3,63 ECUR.ACT.EUROP.C 17,10 14/2 -2,28 INDO.FONCIER 95,88 15/2 2,94 CIC FINUNION 177,58 15/2 0,06 PLENITUDE 41,40 14/2 -2,35 DECLIC SOG.FR.TEMP 56,93 14/2 -3,39 ECUR.ACT.FUT.D/PEA 61,54 14/2 -3,33 INDO.VAL.RES. 259,39 14/2 -2,68 CIC FRANCE C 33,65 14/2 -5,39 POSTE GESTION C 2639,62 17/2 0,42 SOGESTION C 47,43 14/2 -1,04 ECUR.CAPITAL.C 44,16 14/2 -0,18 MASTER ACTIONS 40,09 13/2 -2,67 CIC FRANCE D 33,65 14/2 -5,39 AMERIQUE 2000 125,92 15/2 -2,43 POSTE GESTION D 2339,98 17/2 0,42 SOGINDEX FRANCE 496,66 14/2 -4,78 ECUR.DYNAMIQUE + 41,39 14/2 -2,86 MASTER DUO 14,01 13/2 -1,26 CIC HORIZON C 68,19 15/2 ASIE 2000 87,52 15/2 10,56 POSTE PREM. 7167,33 14/2 0,38 ECUR.ENERGIE 42,56 14/2 -2,49 MASTER OBLIG. 30,74 13/2 -0,35 CIC HORIZON D 65,75 15/2 -0,04 NOUVELLE EUROPE 211,38 14/2 -3,54 POSTE PREM.1AN 42687,32 14/2 0,07 ECUR.EXPANSION C 14898,45 14/2 0,44 MASTER PEA 12,02 13/2 -3,29 CIC MENSUEL 1422,42 15/2 -0,58 ST HONORE CAPITALC 3634,91 14/2 0,05 POSTE PREM.2-3ANS 9222,61 14/2 -0,12 ECUR.EXPANSIONPLUS 42,56 14/2 0,40 OPTALIS DYNAMIQUEC 18,10 14/2 -2,74 CIC MONDE PEA 27,99 14/2 -0,10 ST HONORE CAPITALD 3293,67 14/2 0,05 PRIMIEL EURO C 56,41 14/2 4,05 24/LE MONDE/MARDI 19 FÉVRIER 2002 AUJOURD’HUI jeux olympiques
Les Français - paient la à l’is- patiné pour la Russie, aux côtés d’Ilia Averbukh, naire pour satisfaire sa soif de succès. ’« » étaient favoris de l’épreuve de danse sur glace sue de la danse originale, devant les Russes Irina Loba- avant qu’un changement de cavalière ne la con- , dans laquelle Didier Gailhaguet, prési- des (Etats- cheva-Ilia Averbukh et les Italiens Barbara Fusar-Poli- traigne à un . C’est à la fin de l’année dent de la Fédération française des sports de glace, Unis), qui devait se disputer lundi 18 février. Ils occu- Maurizio Margaglio. Marina Anissina a longtemps 1992 qu’elle a choisi Gwendal Peizerat comme parte- est impliqué, pourrait freiner cette acsension. Pour Marina Anissina, la voie du succès est passée par l’exil Patinage artistique b Alors que les Français Marina Anissina et Gwendal Peizerat étaient en lice pour la médaille d’or de danse, la polémique fait rage sur le rôle exact de Didier Gailhaguet, chef de la délégation française, dans l’« affaire des juges » SALT LAKE CITY sina. Ilia ne savait pas comment me se s’installe ensuite dans un centre de notre envoyé spécial l’annoncer. Pendant quelques mois, je d’hébergement et s’inscrit à l’universi- Dans les yeux verts de Marina me suis entraînée seule, sur la même té pour y apprendre le français. Les Anissina brûle une flamme mysté- patinoire que lui et Irina. Ma mère pen- premiers pas du nouveau couple rieuse. Une flamme que l’ambition A 26 ans, Marina sait que le patinage était fini pour sont si encourageants qu’ils sont pré- attise sans cesse, que la colère ravi- Anissina espère moi. » sélectionnés pour les JO de Lilleham- ve parfois, que la satisfaction apaise obtenir enfin la La patineuse n’a encore que 17 ans mer, en 1994. Mais la naturalisation rarement. Lundi 18 février, vers reconnaissance mais un caractère déjà affirmé. Elle de la jeune femme interviendra quel- 21 heures, à Salt Lake City (5 heures olympique avec son demande à une amie polyglotte de ques semaines trop tard. L’adapta- du matin, mardi 19 février, en Fran- partenaire Gwendal l’aider à écrire une lettre à deux pati- tion de Marina Anissina à son pays ce), cette flamme brillera comme Peizerat. C’est pour neurs qu’elle a remarqués : le Fran- d’adoption se révèle très pénible. «Je jamais. D’un soulagement immense cela que la çais Gwendal Peizerat et le Canadien pleurais tous les jours. Je n’avais que le si Marina Anissina et Gwendal Pei- championne a quitté Victor Kraatz. « Je voulais un partenai- patinage, je n’avais rien d’autre à fai- zerat, son partenaire, sont devenus la Russie en 1993, re qui patine bien et qui corresponde à re, je ne sortais pas. Je n’ai tenu que champions olympiques de danse rejoignant à Lyon mon âge », dit-elle. La lettre est trans- par ce que je m’étais fixé un objectif et sur glace. D’une fureur incommen- l’équipe de Muriel et mise aux intéressés par un entraîneur que je savais qu’il fallait que j’en passe surable si le titre rêvé leur a échap- Michel russe, lors du Trophée Lalique. Un par là. J’avais la haine, quelque chose pé. Depuis des années, Marina Anis- Boucher-Zazoui. mois plus tard, Marina Morel, la par- à démontrer. » Les années ont allégé sina ne vit que pour cela. « Toute Elle devra cependant tenaire de Gwendal Peizerat, décide la rancoeur, mais dans les yeux de petite, je voulais déjà devenir cham- faire face aux brutalement d’arrêter la compéti- Marina Anissina brûle toujours la pionne du monde et championne répercussions de olympique », dit-elle d’un accent « l’affaire des juges » russe qui ajoute à son charme. qui implique le Sous la menace du couple russe Championne du monde, elle président de la Marina Anissina et Gwendal Peizerat sont idéalement placés avant l’est devenue en mars 2000, à Nice. Fédération française l’épreuve de danse libre qui doit clore la compétition de danse sur glace, lun- « J’étais contente, bien sûr. Mais des sports de glace, di 18 février. Dimanche soir, ils se sont imposés dans l’épreuve de danse ori- tout de suite, je me suis dit : ce n’est Didier Gailhaguet, ginale en livrant une lumineuse prestation sur des musiques de flamenco et pas tout. Ce que je veux, c’est le titre par ailleurs de tango. Seule des neuf membres du jury, la juge polonaise leur a préféré olympique. », raconte-t-elle. Une responsable de la les Russes Irina Lobacheva et Ilia Averbukh, deuxièmes du classement géné- ambition dévorante habite Marina délégation française ral. Les Français restent cependant sous la menace de leurs dauphins : une Anissina. Pour de nombreux spor- à Salt Lake City. victoire du couple russe dans la danse libre lui assurerait le titre olympique. tifs russes, le sport a constitué une « Nous sommes sur la voie que nous nous sommes tracée depuis quatre porte d’accès à un monde matériel- ans, a déclaré Gwendal Peizerat. Nous avons réalisé notre meilleure interpré- lement plus confortable. Pas pour tation du flamenco depuis le début de la saison. » Le patineur a refusé de réa- elle. « J’ai eu une enfance gâtée, on gir aux déclarations de l’Italienne Barbara Fusar-Poli rapportées par la pres- partait en vacances sur la mer Noi- se italienne. « On est verts de rage, ils nous prennent pour des imbéciles, re, je passais tous les étés dans une aurait déclaré la championne du monde, troisième après la danse originale datcha avec ma grand-mère », con- avec Maurizio Margaglio. Pour nous, les Jeux sont perdus d’avance, car tout fie-t-elle. Marina Anissina est la est déjà arrangé pour que les Russes l’emportent. » fille de deux sportifs qui défendi- rent fièrement les couleurs de l’Union soviétique : la patineuse Iri- tion. Début 1993, Marina Anissina même ambition qui a fini par gagner na Tchernieva, sixième des JO de débarque à Lyon, où le jeune hom- son partenaire. Sapporo, en 1972, en couples, et le me s’entraîne sous la direction de « Avec Gwendal, c’est le travail joueur de hockey sur glace, Viat- Muriel Boucher-Zazoui. « Dans ma avant tout. On est partenaires, et c’est cheslav Anissin, aujourd’hui entraî- tête, je venais pour voir si ça pouvait tout. » A Lyon, la jeune femme vit neur du Spartak Moscou. coller entre nous, certainement pas dans un appartement avec sa mère, « Mes parents étaient des cham- pour m’installer en France, racon- venue la rejoindre. Aucune distrac- pions, je ne pouvais pas me permet- te-t-elle. Pour moi, les entraîneurs rus- tion ne saurait la détourner de son tre de ne pas être la meilleure, moi ses étaient les meilleurs et il était évi- but. « Toute sa vie tourne autour du aussi », glisse la jeune femme, âgée . / dent que je retournerai en Russie. Je patinage », affirme Muriel Boucher- de 26 ans. Marina Anissina s’est for- suis restée trois mois à Lyon et je me Zazoui. Si elle triomphe à Salt Lake gée dès son plus jeune âge un carac- le moteur de leur réussite. décupler la soif de réussite de la depuis et aux côtés de laquelle il occu- suis rendue compte que Muriel n’avait City, sous les yeux des dirigeants rus- tère de battante. « Elle voudrait tou- « Quand Marina est en colère, c’est jeune Moscovite et bouleverser son pait, dimanche 17 février, la deuxiè- rien à leur envier mais surtout que ses, de son ancien partenaire, de sa jours en faire plus », reconnaît avant tout contre elle-même, même si existence. Ilia Averbukh, avec lequel me place de l’épreuve de danse sur Gwendal ne partirait pas : sa vie, sa mère et de son père réunis pour l’oc- Gwendal Peizerat. Cette insatisfac- c’est moi qui suis le premier à prendre, elle avait enlevé deux titres mon- glace, derrière son ancienne partenai- famille, ses études le retenaient à Lyon. casion, Marina Anissina connaîtra tion est à l’origine des accrochages ajoute Gwendal Peizerat. Elle vou- diaux juniors, décidait de changer de re et Gwendal Peizerat. « J’avais C’était à moi de faire le sacrifice. » enfin la paix. qui ont émaillé la collaboration drait pouvoir tout contrôler. » En partenaire et d’unir sa destinée à cel- appris sa décision de la bouche d’une D’abord accueillie par la famille de entre les deux patineurs mais aussi 1992, un épisode décisif est venu le d’Irina Lobacheva, qu’il a épousée tierce personne, raconte Marina Anis- son nouveau partenaire, la jeune Rus- Gilles van Kote Didier Gailhaguet au centre des interrogations dans « l’affaire des juges » Daniela Cecarelli, vainqueur
SALT LAKE CITY présentait comme une occasion guet a rappelé, dimanche, que, sui- et que la procédure d’accusation- surprise du super-G de nos envoyés spéciaux d’interroger les différents protago- te à la réunion exceptionnelle du défense n’a pas été véritablement e « Il n’y a pas de raison de rediscuter nistes, car c’est l’organe exécutif conseil de l’ISU, jeudi 14 février, il lancée, a déclaré un membre du Ski alpin Carole Montillet s’est classée 7 de mon cas. » Contrairement à ce de la Fédération – dont fait partie ne « voyait pas très bien » son cabinet de Marie-George Buffet, qu’il voudrait laisser accroire, il Didier Gailhaguet – qui mène l’en- « implication personnelle ». Marie- la ministre de la jeunesse et des SALT LAKE CITY « Je ne suis pas une grande champion- semble pourtant que Didier Gail- quête, selon la porte-parole d’Otta- Reine Le Gougne « a dit des choses sports, présente à Salt Lake City. de notre envoyé spécial ne, souligne-t-elle. Je n’ai que 20 ans. haguet, le président de la Fédéra- vio Cinquanta. Ce dernier a confir- qui ont dépassé sa pensée », a pour- Nous souhaitons que l’on pose les Attention, temps de chien, Pernilla Wiberg, voilà une grande tion française des sports de glace mé, dimanche, que, si cette réu- suivi le président de la FFSG, se choses : les faits, les pièces à l’appui. avaient prédit les experts météo de championne. » La Suédoise aux (FFSG), doive être à nouveau nion était à l’origine centrée sur la déclarant impatient que la juge Que l’on entende les parties et que l’Utah : mélange de pluie et de neige deux titres olympiques a disputé à entendu par la Fédération interna- présentation d’un plan de réforme « parle et pas seulement sur le pro- l’on prenne une position ensuite. » en guise de décor du super-G fémi- Snowbasin la dernière grande cour- tionale de patinage (ISU) à propos du système de notation en patina- blème Didier Gailhaguet, mais sur Interrogé sur ce que ferait le minis- nin, dimanche 17 février. Tout le se de sa carrière. A 31 ans, elle se reti- ge artistique, elle devait aussi être la manière dont on l’a amené à cra- tère s’il était avéré que Didier Gail- monde peut se tromper : la piste de re sur une 12e place. consacrée à « l’examen du cas » de quer et à dire des choses énormes ». haguet a eu un comportement Snowbasin baignait sous un soleil « Je sais ce qui Marie-Reine Le Gougne. Marie-Reine Le Gougne devait anormal, ce représentant de Marie- plaisant. Dans les ateliers, les prépa- ’ Le président de l’ISU a expliqué déposer une requête pour être George Buffet a indiqué que « lors- rateurs font heureusement preuve Des trois jeunes femmes montées s’est passé, que la suspension de la juge a été entendue par l’ISU « dimanche que tous les si auront eu une répon- de plus de discernement. A l’aube, sur le podium, la moins souriante se, il faudra peut-être agir s’il y a un ils avaient relu les bulletins. Comme était Karen Putzer. La petite Italien- mais ce n’est pas problème lié à la délégation d’Etat. ils évoquaient des « conditions chan- ne, la seule à avoir une victoire en Marie-Reine Le Gougne s’est « sentie menacée » Pour le moment, rien ne le laisse pré- geantes », ils ont travaillé à la prépa- super-G à son palmarès (Saint- à moi de parler La juge française mise en cause dans le scandale de l’épreuve de couples, sager ». ration de deux paires de skis. Moritz, 2000), avait dû laisser la plus Marie-Reine Le Gougne, a déclaré « s’être sentie menacée », dans un entre- « Je suis d’une très grande séréni- De l’avis de Carole Montillet, cet- haute marche à sa compatriote. à sa place » tien au quotidien L’Equipe de lundi. Marie-Reine Le Gougne est revenue sur té. Je pourrais dire que je me balla- te neige méritait un ski en douceur Mais elle avait aussi dû encaisser les mois qui ont précédé les Jeux, mettant notamment en cause des mem- de », a fanfaroné, dimanche soir, pas un ski de combat. La nouvelle une réprimande de Deborah Compa- bres de l’ISU (Fédération internationale de patinage artistique) qui, selon Didier Gailhaguet. Un membre de championne olympique de descente gnoni. Au téléphone, la triple cham- elle, « influencent les juges en faveur du couple canadien Salé-Pelletier. A Salt l’ISU, qui a tenu à garder l’anony- rêvait d’un doublé. Elle a pris la sep- pionne olympique a menacé de Lake, la pression s’est encore accentuée ». mat, a apporté un début d’explica- tième place. Comme la Française, « botter les fesses » à sa compatriote, du rôle qu’il a pu jouer dans Le lendemain de l’épreuve de Salt Lake City, soit le 12 février, Marie-Reine tion, affirmant que le président de les principales spécialistes, de l’Autri- si elle ne « se rendait pas compte de l’« affaire » de l’épreuve de patina- Le Gougne explique avoir craqué lors de la réunion des juges. « Sous la pres- la FFSG ne risquait pas grand cho- chienne Renate Goestchl à l’Italien- son talent » et si elle n’emportait pas ge artistique du 11 février. sion, j’ai dit que j’avais agi sous la directive de la Fédération française et de se. S’il était sanctionné cela devien- ne Isolde Kostner, ont loupé ce ren- le slalom géant olympique, le 22 Dimanche 17 février, une porte- son président, Didier Gailhaguet. Je n’étais pas dans mon état normal », a pré- drait une trop grosse affaire, a-t-il dez-vous avec la gloire. février. parole d’Ottavio Cinquanta, le pré- cisé la Française, qui maintient avoir jugé « en son âme et conscience » : « Les confié en substance, ajoutant qu’il Après Carole Montillet, lauréate Chez les garçons, le grand battu sident de l’ISU, a assuré que « tou- Russes avaient été les meilleurs. » comprenait mal comment on pou- inattendue de la descente, le du super-G, couru samedi 16 février, te personne citée sera entendue » vait être à la fois chef d’une déléga- 11 février, une policière blonde et s’appelle Stephan Eberharter. dans le cadre de l’enquête initiée tion nationale et membre du con- italienne, Daniela Cecarelli, a pris de L’Autrichien a laissé échapper le pour – officiellement – éclaircir motivée par le fait qu’elle n’ait pas soir ou lundi matin » selon Didier seil d’une Fédération internationa- vitesse adversaires et pronos- titre olympique dans les derniers cette affaire, qui a conduit, à l’attri- informé le juge-arbitre de la com- Gilhaguet. « Pas de commentai- le, c’est à dire juge et partie. tiqueurs. La Romaine n’avait jamais mètres. Une porte piégeuse, en haut bution d’une deuxième médaille pétition, l’Américain Ron Pfen- re », s’est-on borné à répondre, Didier Gailhaguet, lui, a déclaré gagné de super-G auparavant. En du mur d’arrivée, l’a déséquilibré. d’or aux Canadiens Jamie Salé et ning, des pressions exercées sur dimanche soir, à la direction de « attendre avec délectation les révé- Coupe du monde, elle n’avait pu En bas, il a râlé énergiquement sur David Pelletier (qui leur a été remi- elle avant le début de l’épreuve. l’ISU. Dans la journée, Ottavio Cin- lations de Marie-Reine Le Gou- monter sur le podium que deux fois, ses entraîneurs, qui avaient omis de se, dimanche soir), et à la suspen- « Elle a admis avoir été poussée par quanta s’était dit résolu à « assurer gne », sans vouloir en dire plus. en décembre 2001 et en janvier. La lui transmettre cette information. sion provisoire de la juge française la Fédération française et son prési- à tous le droit à la défense » et à « Je sais ce qui s’est passé mais ce médaille d’argent de ce super-G, Son vainqueur, le Norvégien Kjetil- Marie-Reine Le Gougne, suspec- dent », a déclaré Ottavio Cinquan- entendre Marie-Reine Le Gougne n’est pas à moi de parler à sa place, Janica Kostelic, est une autre surpri- Andre Aamodt, n’était pas mieux tée d’avoir cédé à des pressions, ta, précisant qu’elle n’a pas dit que dès qu’elle en aurait fait la deman- a-t-il dit. Certains me prêtent déjà se. La jeune Croate – déjà champion- renseigné. « L’excès d’information émanant notamment de Didier cette pression l’a influencée au de. une forme de pression supplémentai- ne olympique du combiné, jeudi 14 nuit », a assuré le recordman des Gailhaguet. moment du vote. « Ce qui nous interpelle le plus re sur elle. » février – revient tout juste d’une gra- médailles olympiques. La réunion du conseil de l’ISU, Assurant qu’il répondra « à tou- c’est que tout cela, sous la pression ve blessure, et jusque là, elle brillait lundi 18 février, à Salt Lake City, se tes les questions », Didier Gailha- générale, est allé très vite, trop vite G.v. K., E.C. et Ph. L. C. plutôt dans les épreuves techniques. Eric Collier LE MONDE/MARDI 19 FÉVRIER 2002/25 AUJOURD’HUI sports Lyon n’a pas renoncé
Le Norvégien Ole Einar Björndalen au titre de champion s’est imposé, samedi 16 février, b dans l’épreuve Football L’OL a nettement dominé de poursuite Paris-SG (3-0) et revient à 2 points du RC Lens du biathlon, devant le Français Raphaël LYON seur lyonnais Florent Laville sur Poirée et l’Allemand de notre envoyé spécial l’attaquant Fabrice Fiorèse en Ricco Gross. Quand il était joueur, Luis Fer- début de match. Il a obtenu ainsi nandez était connu pour son carac- Invaincu sur sa pelouse depuis son troisième titre tère impulsif. Devenu entraîneur, le début de la saison, l’OL se à Salt Lake City, l’homme s’est à peine assagi. retrouve donc désormais à après le 20 km Dimanche 17 février, au stade Ger- 2 points derrière le RC Lens, qui, et le sprint, land de Lyon, l’ancien internatio- samedi 16 février, a concédé le nul sa quatrième nal a été pris d’une bouffée de colè- (1-1) face à la lanterne rouge du médaille d’or re comme rarement il lui a été don- classement, le FC Lorient. Le lea- olympique, né d’en connaître depuis son arri- der du championnat a toutefois après un premier vée à la tête du Paris-Saint-Ger- disputé un match de moins que titre sur la poursuite main, voilà quinze mois. Lyon : la rencontre Lens-Metz, qui à Nagano (Japon) en Au coup de sifflet final, l’homme avait été reportée pour cause de 1998. Il est en passe s’est précipité dans le tunnel gel, se jouera le 2 mars, au stade de réussir le grand menant vers les vestiaires ; son Félix-Bollaert. De son côté, chelem si la Norvège chemin a alors croisé celui de Jean- gagne le relais Michel Aulas, le président de e 4 × 7,5 km, dont l’Olympique lyonnais. Un flot d’in- La 34 et dernière elle est la grande sultes s’est déversé de la bouche favorite. de Luis Fernandez et peu s’en fal- journée
/ lut, d’après un témoin, pour que ne partent des coups de poing. verra se disputer Quelques instants plus tard, Jac- Raphaël Poirée a retrouvé sourire et confiance ques Santini est allé demander à l’affiche Lyon-Lens e son homologue de se calmer. Une Biathlon b Le Drômois a pris la 2 place de la poursuite et rêve d’un succès collectif en relais bordée d’injures a accueilli l’initia- tive de l’entraîneur de l’OL. «Jene l’AJ Auxerre, qui est actuellement SALT LAKE CITY dessus », a-t-il lâché entre deux de file Corinne Niogret (29 ans, rait poursuivre sa carrière jus- comprends pas toujours ce que dit troisième à 7 points de Lens, comp- de notre envoyé spécial soupirs. Deuxième médaille olym- 17 fois médaillée aux JO et aux qu’aux JO 2006 », a laissé entendre Luis Fernandez, surtout quand il est te également deux matches en « Un soulagement ? Non. Enfin pique individuelle dans l’histoire Mondiaux), côté masculin la Liv Grete Poirée, son épouse nor- énervé, comme c’était le cas ce soir. retard, l’un à Sedan et l’autre à si. » Samedi 16 février, quelques du biathlon français – Anne locomotive a pour nom Raphaël végienne, médaillée d’argent du Il a fallu protéger pas mal de gens Marseille. minutes après la fin de l’épreuve Briand avait conquis l’argent sur Poirée. 15 km du biathlon, le 11 février. dans l’environnement car il y aurait Ces différences comptables de poursuite de biathlon 15 km en 1994 à Lillehammer (Nor- Ce Drômois, venu au biathlon à C’est que, s’il assure « ne pas eu plus que des éclats de voix »,a empêchent aujourd’hui de parier (12,5 km), qui venait de voir vège) – mais première médaille l’âge de 9 ans par les hasards envier » son rival norvégien, Ole commenté le président lyonnais. sur l’identité du futur champion Raphaël Poirée décrocher la olympique individuelle pour le d’une scolarité à La Chapelle-en- Einar Björndalen – « J’ai une fem- La lourde défaite (3-0) subie, de France, d’autant que la 34e et médaille d’argent, derrière le Nor- biathlon masculin tricolore, le Vercors (Isère), s’est imposé aux me formidable que je n’échangerai dimanche, par son équipe face à dernière journée verra se disputer végien Ole Einar Björndalen, Joël trophée glané par Raphaël Poirée premiers rangs de la spécialité à pas contre ses trois médailles d’or » l’OL ne suffit pas à expliquer la l’affiche Lyon-Lens. Après avoir Besson, le directeur des équipes vient surtout faire oublier la compter de 1999, s’adjugeant dès –, Raphaël Poirée visait un sacre largement dominé le champion- de France dans cette discipline, a déroute de Nagano (Japon) en son arrivée une Coupe du monde, olympique. « L’or est le métal pour nat, les joueurs du Pas-de-Calais eu du mal à masquer l’importance 1998. Le camp français en était qu’il a à nouveau remportée en lequel j’irai à Salt Lake City », avait- Les quarts de finale doivent à nouveau creuser un que revêtait ce podium. « Cela fait revenu bredouille et ne s’était pas 2000-2001. Médaillé d’or et de il prévenu, fin 2001. écart d’au moins 4 points sur leurs quatre ans que nous sommes là- épargné une crise interne. Le farta- bronze aux championnats du mon- de la Coupe de France principaux rivaux s’ils veulent évi- ge des skis ayant tenu lieu de de 2000 (15 km départ groupé et « » Paris-SG - Lorient, unique rencon- ter un match de tous les dangers prétexte aux mauvais résultats, poursuite), il s’est adjugé deux « Cette médaille est importante. tre entre équipes de division 1 en lors de l’ultime rendez-vous de la Les agités l’opprobre avait été jeté, entre titres mondiaux en 2001 (15 km Elle permet à mon sport de grandir quarts de finale de la Coupe de Fran- saison. autres, sur les techniciens. Jugé en départ groupé et relais). en France », a déclaré celui que ce, les 9 et 10 mars, opposera les « La pression est là, reconnaît le du bocal fin de cycle, le groupe avait été A 27 ans, ce skieur « taiseux » l’on surnomme « Lucky Luke » en deux clubs les plus performants en milieu de terrain Antoine Sibiers- restructuré. qui ne supportait pas de perdre raison de sa vitesse au tir. Raphaël coupes cette saison, puisqu’ils sont ki. On est humain. On y pense. A lorsqu’il était jeune – au point d’al- Poirée s’alignera en 2003 sur des les seuls à être également encore en nous de faire abstraction de la situa- ler, de rage, crever des pneus de épreuves de ski de fond dans le lice en Coupe de la Ligue. Au vu du tion. » Joël Müller, lui, tenait à rela- « Cette médaille est un retour nor- voitures, a-t-il raconté à maintes but de s’améliorer technique- résultat du dernier match entre les tiviser : « On verra en fin de saison Sur les bords mal vu les résultats de ces dernières reprises – avait fait des JO de Salt ment. « Nous sommes, certes, une deux formations, ce tirage au sort, si ce point est gagné ou perdu. » Il du Grand années », a assuré, samedi Lake City un objectif majeur. Sur équipe de référence, mais avec de effectué, dimanche 17 février, au semblerait bien toutefois qu’il soit Lac salé (7) 16 février, Joël Besson. Depuis un le site de Soldier Hollow, avant de petits moyens », confirme Joël Bes- cours de l’émission Téléfoot (TF1), perdu. peu plus de deux ans, la France est se rattraper en poursuite, il est son, qui annonce « un budget de par Youri Djorkaeff, ne semble pas Les Lyonnais, eux, sont motivés L’ALERTE aux pickles, on ne con- devenue une nation phare du passé à côté de son sujet sur le 450 000 euros », quand les plus très favorable aux Bretons. Au Parc comme jamais. « Nous avons tous naissait pas encore. Jusqu’à la semai- biathlon. Lors des Mondiaux 2000 20 km départ groupé et sur le grosses équipes (Norvège, Allema- des Princes, Lorient, lanterne rouge en tête notre parcours de la saison ne dernière, quand un paquet aban- et 2001, les équipes de France ont sprint. « J’ai été gêné au début par gne) peuvent atteindre « jusqu’à de la D1, reste sur un douloureux dernière lorsque nous avons fini le donné dégageant une odeur suspec- ramené au total quatre médailles l’altitude », a-t-il indiqué, mais aus- 1,8 million d’euros ». Le biathlon revers (5-0), le 30 janvier, lors de la championnat sur huit victoires te a été repéré dans l’immeuble de d’or, deux d’argent et trois de si « par les broches que j’ai dans le français souffre notamment d’un 23e journée du championnat de Fran- consécutives. Il faudra peut-être fai- la garde nationale, situé à Orem, au bronze. Si les féminines ont eu, bras depuis l’accident de moto que manque de sites de tir sécurisés, ce de D1. Les autres quarts de finale re pareil pour espérer devenir cham- sud de Salt Lake City. L’alerte a aus- ces dernières saisons, pour chef j’ai eu il il y a trois ans. » « Il pour- avec des pistes permettant la prati- opposeront Libourne-Saint-Seurin pion », confie le gardien de but sitôt été donnée et l’immeuble éva- que du ski à roulettes. « Cela com- (CFA) à Bastia, vraisemblablement Grégory Coupet. cué. Avant que les démineurs inter- mence à s’organiser », tempère le au stade Chaban-Delmas de Bor- Le match de dimanche a montré viennent, le propriétaire du paquet, Un premier cas de dopage démenti directeur des équipes de France, deaux, Sedan à Strasbourg et Nîmes une équipe lyonnaise entreprenan- un soldat, s’est manifesté pour récu- Le docteur Patrick Schamasch, directeur de la commission médicale du qui cite « un plan de développe- à Monaco. te et en pleine confiance, à l’image pérer son bien : un bocal de corni- Comité international olympique (CIO), a démenti, lundi 18 février, qu’un pre- ment monté depuis un peu plus de des accélérations foudroyantes de chons et oignons macérés dans le mier cas de dopage ait été décelé pendant les Jeux de Salt Lake City, comme trois ans », avant d’insister sur l’im- son attaquant de pointe, Sidney vinaigre, qu’il avait soigneusement cela avait été annoncé quelques heures auparavant. « A ma connaissance, portance des résultats pour justi- furie de Luis Fernandez. Ce der- Govou. Révélé un soir de Ligue enveloppé pour l’offrir à un copain. aucun cas positif n’a encore été enregistré, a-t-il déclaré au Monde. Nous fier ce type d’équipements. L’or nier a le sentiment d’avoir été bat- des champions face au Bayern Même si le dispositif de sécurité avons des retours positifs du laboratoire, mais il faut que nous nous assurions olympique, à ce titre, constituerait tu de manière déloyale par Jean- Munich en mars 2001, l’internatio- déployé à Salt Lake City a réussi jus- qu’ils ne correspondent pas à des prescriptions figurant dans des dossiers un plus. Michel Aulas. Dans une interview nal Espoirs a été à l’origine des qu’à maintenant à concilier discré- médicaux que nous aurions acceptées. » Le relais masculin, mercredi donnée à la chaîne du club quel- principales occasions de l’OL, tion et efficacité, les forces américai- La commission médicale du CIO a reçu 160 dossiers d’athlètes se disant 20 février, offre une dernière occa- ques jours avant le match, le prési- offrant notamment deux passes nes sont sur les dents. Les F-16 char- asthmatiques. Vingt-cinq d’entre eux ont été rejetés. Le dernier cas d’athlè- sion : les Français sont champions dent de l’OL, qui est aussi vice-pré- décisives aux Brésiliens Sonny e e gés de surveiller l’espace aérien te positif aux Jeux olympiques d’hiver remonte à 1988 et aux Jeux de Calga- du monde en titre. sident de la Ligue nationale de Anderson (75 ) et Juninho (86 ). autour de la cité olympique sont ry (Canada), où un hockeyeur polonais avait été convaincu de dopage à la football (LNF), avait laissé enten- Remplacé en toute fin de match déjà intervenus à quatre reprises. testostérone. Philippe Le Cœur dre que le corps arbitral faisait par Pegguy Luyindula, Sidney Par trois fois, ils se sont contentés preuve de mansuétude à l’égard Govou a été ovationné par le sta- de causer une grosse frayeur à des RÉSULTATS SHORT-TRACK du PSG. de Gerland. Jacques Santini a, lui avions privés entrés par mégarde 3. Autriche, à 11 s Conséquence, « les arbitres se aussi, longuement applaudi son MESSIEURS 4. Etats-Unis, à 1 min 11 s 9 (3es) ; 5. Norvège, à dans le périmètre de sécurité. Mais, es sont chié dessus », a expliqué Luis joueur. Pendant ce temps-là, sur le SKI ALPIN 1 000 M 2 min 39 s 9 (10 ) ; 6. France, à 2 min 53 s 3 jeudi soir, ils ont intercepté et 1. Steven Bradbury (Aus), 1 min 29 s 109 (8es) ; 7. Suisse, à 3 min 25 s 7 (7es) ; 8. Japon, à Fernandez aux journalistes, avant banc voisin, le sang de Luis Fernan- accompagné jusqu’à son atterrissa- MESSIEURS 2. Apolo Anton Ohno (USA), 1 min 30 s 160 3 min 44 s 3 (4es). de rentrer sur Paris. « Ils n’ont pas dez n’en finissait pas de bouillir. SUPER-G ge un Boeing des Continental Airli- 3. Mathieu Turcotte (Can), 1 min 30 s 563 pu assumer la pression qu’Aulas a 1. Kjetil Andre Aamodt (Nor), 1 min 21 s 58 4. Hyun-soo (Cds), 1 min 32 s 519. BOBSLEIGH nes en provenance de Houston, qui 2. Stephan Eberharter (Aut), 1 min 21 min 68 DAMES MESSIEURS exercée sur eux. Il est inadmissible Frédéric Potet – selon des informations du FBI – 3. Andreas Schifferer (Aut), 1 min 21 s 83 500 M BOB A DEUX d’entendre un vice-président de la pouvait représenter une « menace 4. F. Ströbl (Aut), 1 min 21 s 92 ; 5. Solbakken 1. Yang Yang (Chn), 44 s 187 1. Christoph Langen-Markus Zimmermann (All), Ligue dire des choses pareilles. Oui, (Nor), 1 min 22 s 10 ; 6. Defago (Sui), 1 min 22 s 2. Evgenia Radanova (Bul), 44 s 252 3 min 10 s 11 terroriste ». Après vérifications, il 27 ; 7. Gruber (Aut), 1 min 22 s 35 ; 8. Rahlves 3. Chunlu Wang (Chn) 44 s 272 2. Christian Reich-Steve Anderhub (Sui), 3 min j’en veux à Aulas. Il a bien manœu- LYON-PARIS-SG 3-0 4. Charest (Can), 44 s 662 ; 5. Hallisey (USA), 10 s 20 s’agissait d’une bête erreur de com- (USA), 1 min 22 s 48 ; …15. Fournier (Fra), 1 min vré son coup. Tout comme Rocher, Championnat de France D1, 26e journée munication. Elle n’a pas vraiment 23 s 82. 44 s 679. 3. Martin Annen-Beat Hefti (Sui), 3 min 10 s 62 Bez et Tapie, il ne sera jamais un DAMES PATINAGE DE VITESSE 4. Hays-Hines (Usa), 3 min 10 s 65 ; Stade Gerland, à Lyon ; bon terrain ; fait rire les passagers du Boeing : les SUPER-G 5. Lueders-Zardo (Can), 3 min 10 s 73 ; grand monsieur du football »,a temps frais ; 38 323 spectateurs ; F-16 disposent de tout l’attirail 1. Daniela Ceccarelli (Ita), 1 min 13 s 59 MESSIEURS 6. Spies-Sagmeister (All), 3 min 10 s 84 ; poursuivi l’ancien entraîneur de arbitre : M. Ledentu 1 000 M 2. Janica Kostelic (Cro), 1 min 13 s 64 7. Stampfer-Schuetzenauer (Aut), 3 min 11 s nécessaire pour abattre un avion 1. Gérard van Velde (Pbs), 1 min 7 s 18 l’Athletic Bilbao. 3. Karen Putzer (Ita), 1 min 13 s 86 16 ; 8. Huber-Tartaglia (Ita), 3 min 11 s 64 ; BUTS civil qui menacerait de refaire le 2. Jan Bos (Pbs), 1 min 7 s 53 …13. Mingeon-Hostache (Fra), 3 min 12 s 68. Faut-il que la prestation de 4. Meissnitzer (Aut), 1 min 13 s 95 ; 5. Gerg 3. Joey Cheek (Usa), 1 min 7 s 61 e e coup du 11 septembre. (All), 1 min 13 s 99 ; 6. Dorfmeister (Aut), 1 min Damien Ledentu ait été à ce point LYON : Déhu (62 c.s.c.), Anderson (76 ), 4. Carpenter (Usa), 1 min 7 s 89 ; 5. Wennemars e A bord des avions de ligne se diri- 14 s 08 ; 7. Montillet (Fra), 1 min 14 s 28 ; (Pbs), 1 min 7 s 95 ; 6. Pearson (Usa), 1 min 7 s litigieuse ? Même pas. L’arbitre de Juninho (86 ). geant vers Salt Lake City, les passa- 8. Goetschl (Aut), 1 min 14 s 44 ; … 10. Suchet 97 ; 7. Fitzrandolph (Usa), 1 min 8 s 15 ; PROGRAMME ce match au sommet de la 26e jour- (Fra), 1 min 14 s 83. gers reçoivent l’ordre de ne pas bou- 8. Kyu-hyuk (Cds) 1 min 8 s 37 ; … 38. Kuentz née de championnat aura été pres- AVERTISSEMENTS BIATHLON (Fra), 1 min 11 s 26. 18 e e ger de leurs sièges dans les trente DAMES que parfait. Après avoir sifflé la PARIS-SG : Cristobal (54 );Heinze (63 ); minutes précédant l’atterrissage. MESSIEURS 1 000 M Ski acrobatique : finale saut dames (20 heures). bagatelle de 21 fautes en première Ronaldinho (65e). Pour être allé satisfaire un besoin 12,5 KM POURSUITE 1. Chris Witty (Usa), 1 min 13 s 83 Biathlon : relais 4 x 7,5 km dames (19 h 30). mi-temps, il a distribué quatre car- 1. Ole Einar Björndalen (Nor), 32 min 34 s 6 (2) 2. Sabine Voelker (All), 1 min 13 s 96 Saut à skis : concours par équipes (16 h 30). EXPULSION soudainement pressant hors des 2. Raphaël Poirée (Fra), 33 min 17 s 6 (1) 3. Jennifer Rodriguez (Usa), 1 min 14 s 24 Hockey sur glace : Suède-Allemagne, Russie-Fin- tons jaunes parfaitement justifiés délais impartis et avoir adressé des 3. Ricco Gross (All), 33 min 30 s 6 (2) 4. Timmer (Pbs), 1 min 14 s 45 ; 5. Friesinger lande, Etats-Unis-Biélorussie et République aux Parisiens, dont deux à l’Italo- PARIS-SG : Heinze (70e). gestes « suspects » à un autre passa- 4. Gredler (Aut), 33 min 35 s 5 (2) ;5. Rostovtsev (All), 1 min 14 s 47 ; 6. Garbrecht-Enfeldt (All), tchèque-Canada (2e tour messieurs). Argentin Gabriel Heinze pour l’en- (Rus), 33 min 43 s 1 (2) ; 6. Rottmann (Aut), 1 min 14 s 60 ; 7. Tonoike (Jap), 1 min 14 s 64 ; Danse sur glace : danse libre (1 h 15 dans la nuit ger, Richard Bizarro a déclenché l’in- 33 min 45 s 1 (4) ; 7. Maigourov (Rus), 33 min 8. Nuyt (Pbs), 1 min 14 s 65. de mardi). semble de son œuvre de destruc- LES ÉQUIPES tervention des trois agents de sécuri- 55 s 1 (3) ; 8. Hanevold (Nor), 33 min 59 s 6 (2) ; SKI DE FOND Curling : éliminatoires messieurs et dames. tion du jeu adverse. …17. Defrasne (Fra), 34 min 33 s 6 (3). LYON (entraîneur : J. Santini) : té se trouvant à bord d’un vol Delta RELAIS 4 × 10 KM 19 Luis Fernandez a vu dans cette DAMES • en provenance de Los Angeles. Les 1. Norvège, 1 h 32 min 45 s 5 expulsion la « main » de Jean- Coupet Deflandre, Müller, Laville, 10 KM POURSUITE Ski acrobatique : saut messieurs (20 heures). • 90 passagers se sont vu intimer l’or- 2. Italie, 1 h 32 min 45 s 8 Michel Aulas, raison pour laquelle Delmotte Juninho, Violeau, Linarès, 1. Olga Pileva (Rus), 31 min 7 s 7 (1 penalité) 3. Allemagne, 1h33’34"5 Ski de fond : 1,5 km messieurs (17 heures) et Carrière (Laigle, 46e) • Anderson (cap.) dre de mettre les mains sur la tête et 2. Kati Wilhelm (All), 31 min 13 s (4) 4. Autriche, 1 h 34 min 04 s 9 ; 5. Etats-Unis 1 h dames (20 heures). il pointa un doigt accusateur en (Bréchet, 79e), Govou (Luyindula, 86e). de rester dans cette position jusqu’à 3. Irina Nikoultchi (Bul), 31 min 15 s 8 (2) 34 min 5 s 5& thinsp;; 6. Russie 1 h 34 min 50 s Bobsleigh : bob à deux dames (0 h 30 dans la direction de la tribune présidentiel- 4. L. V. Poirée (Nor), 31 min 18 s 3 (4) ; nuit de mardi). l’atterrissage. Richard Bizarro ris- 1 ; 7. République tchèque, 1 h 35 min 31 s 3 ; le alors que son joueur rentrait PARIS-SG (entraîneur : L. Fernandez) : 5. Koukleva (Rus), 31 min 31 s 7 (3) ; 6. Forsberg 8. France 1 h 35 min 50 s 8. Hockey sur glace : demi-finales et matches de • que vingt ans de prison. Pour lui (Suè), 31 min 34 s (3) ; 7. Apel (All), 31 min 47 s classement dames. aux vestiaires. Le technicien pari- Alonzo Cristobal, El Karkouri (Aloisio, COMBINÉ NORDIQUE e • apprendre à se retenir ? 9 (3) ; 8. Grasic (Slo), 32 min 1 s 9 (1) ; Patinage artistique : programme court dames sien reproche, par ailleurs, à 67 ), Déhu (cap.), Heinze, Potillon e • …14. Baverel-Robert(Fra), 32 min 39 s 8 (3) ; RELAIS (1 h 15 dans la nuit de mardi). Damien Ledentu de ne pas avoir Arteta, Hugo Leal (Domi, 71 ), J. Leroy 17. Bailly (Fra), 32 min 57 s 2 (4) ; 27. Niogret 1. Finlande, 48 min 42 s 2 Patinage de vitesse : 1 500 m messieurs (21 heu- Ronaldinho (Okocha, 82e), Fiorèse. G. v. K. (Fra), 34 min 35 s 3 (3). 2. Allemagne, à 7 s 5 res). sanctionné une agression du défen- 26/LE MONDE/MARDI 19 FÉVRIER 2002 AUJOURD’HUI sports
Kersauson Le XV de France accumule les victoires mais ne convainc pas à l’assaut
Avant d’affronter l’Angleterre, le 2 mars, au Stade de France, l’équipe de rugby a battu le pays de Galles (37-33). du Trophée Mais il n’est pas sûr que cette victoire, la deuxième dans le Tournoi des six nations, ait rassuré les supporteurs français Jules-Verne
« UP YOUR ASS ! » (« Bouge ton course au grand chelem. Nul cepen- renvoi en première mi-temps. On en manque de cohésion plutôt qu’à te d’une manchette du capitaine gal- OLIVIER DE KERSAUSON, à la bar- cul ! ») Le message, en forme d’ad- dant ne pouvait imaginer qu’elle perd cinq et, sur quatre, on prend des une insuffisance d’application indivi- lois, Scott Quinnell, sur l’arrière re de son trimaran géant de monestation, était placardé, samedi serait assujettie à l’arbitrage vidéo. points derrière », reconnaissait Ber- duelle. Nicolas Brusque, les Français s’of- 34 mètres, Geronimo, a franchi, lun- 16 février, sur les tee-shirts des sup- Que des Tricolores menant de nard Laporte, déplorant l’absence Quelle qu’en soit l’ambition, com- fraient la possibilité de plier la partie di 18 février, la ligne de départ du porteurs gallois. Non, ils ne pardon- 15 points à dix minutes de la fin du du Parisien Patrick Tabacco, pré- ment roder son jeu quand depuis par l’essai « vidéo », lui-aussi, Trophée Jules-Verne, le tour du neraient pas une autre humiliation match (34-19 et 3 essais à 1), devant cieux à la retombée des balles douze mois l’équipe de France a vu d’Aurélien Rougerie (41e). Il s’agis- monde à la voile en équipage et après celle de Dublin (10-54), ni aux des Gallois dont la bravoure ne peut aériennes. défiler 57 joueurs (82 au total depuis sait de leur dernier compte juste sans escale. Le marin brestois devra joueurs, ni au Néo-Zélandais Steve décidément pas suppléer la pauvre- la prise de fonction de Bernard dans la gestion de cette rencontre. franchir au retour la ligne, virtuelle- Hansen, bombardé entraîneur du té offensive, allaient gagner une Laporte) et perdu près de la moitié A défaut de porter le jeu chez les ment tracée entre l’île de Ouessant pays de Galles il y a dix jours à pei- peur carabinée pour tout salaire. A cette lacune, pour laquelle le des vainqueurs de l’Australie, le Gallois par l’énorme coup de pied (France) et le cap Lizard (Grande- ne. Du côté des Tricolores, sortis Que, négligemment, le temps que coach proche de la surchauffe préco- 17 novembre dernier ? Comment de Damien Traille, les Tricolores ten- Bretagne) avant le 30 avril, à 19 heu- laborieusement de l’embuscade ita- l’image toute-puissante ne dénie les nisait une corvée de 100 renvois par trouver des repères offensifs, lancer tent par deux fois de partir sur le re 46 minutes et 16 secondes, s’il lienne, le manager, Jo Maso, la essais de Scott Quinnell (83e)et jour pour Thibaud Privat, s’ajoutent une attaque dans le bon timing ? petit côté de la mêlée. Et s’emberlifi- veut réussir à battre son propre jouait plus cérébral. « La force de Dafydd James (87e), ils ressuscite- les hors-jeu (Crenca dès la 1re minu- « C’est vrai, admettait Raphaël Iba- cotent. Les soucis s’annoncent et la record de l’épreuve en 71 jours, notre jeu se situe dans l’imagination. raient la nation galloise à son te), les ballons disputés au sol par nez, on soigne certainement moins le pression s’inverse. Au comble de cel- 14 heures, 22 minutes et 8 secon- Nos supporteurs nous attendent là. Et orgueil. Serge Betsen (30e et 34e), des sorties détail que les Anglais. Mais, à partir le-ci, Gérald Merceron dans ses des. Jeudi 14 février, le Français il faudra vaincre à Cardiff pour rester Il s’agit bien de négligences qui de mêlée anormalement compli- du moment où on arrive à mettre en 22 mètres tape dans l’axe du terrain Bruno Peyron et l’équipage du cata- compétitifs avant l’Angleterre, le ont empêché les Français d’enchaî- quées, trois mauvais lancers en tou- place nos lancements et que chacun et s’expose à une ultime chevauchée maran Orange qui tentaient de bat- 2 mars », confiait-il. ner plus de trois temps de jeu d’affi- che et des retards au soutien. Fautes retrouve sa place sur le terrain, on n’a galloise. « A la fin, avouera l’ouvreur tre le même record ont dû faire Va pour la victoire (37-33), qui per- lée. « D’un manque de maîtrise sur techniques que le capitaine intéri- pas de soucis. » En supériorité numé- montferrandais, je faisais n’importe demi-tour une demi-heure après met aux Français de rester dans la les fondamentaux. On n’a pas pris un maire Raphaël Ibanez attribue à un rique au retour des vestiaires à la sui- quoi parce que j’étais cuit. » avoir franchi la ligne de départ. Il En termes de coaching, Bernard était 12 h 30, lorsque la tête de mât Laporte a manqué, lui aussi, de luci- du maxi-catamaran s’est brisée dité. A l’heure de jeu, avant que le alors que le bateau marchait à Vive le libre arbitre ! XV de France ne bredouille totale- 28 nœuds (52 km/h) dans une mer ment, il décidait de remplacer son calme. Le chantier Multiplast à Van- ON AVAIT IMAGINÉ toutes sor- charme. Le charme du Tournoi, le qu’au moment où on ne voit plus financiers sont pour l’heure bien capitaine, très en vue dans le sou- nes (Morbihan) procède à la répara- tes d’histoires. Que les Français, fantasme toujours nourri que le très bien ce qui sépare la balle de la plus pesants que ceux du rugby, le tien offensif, pour offrir sa première tion du mât pour permettre à Oran- par exemple, confirment sans pitié score puisse dépendre d’une der- terre promise. Qui également peut football, donc, n’a pas encore osé sélection à Sébastien Bruno. « L’en- ge de repartir. la lente et triste glissade du rugby nière relance, d’une passe décisive, être certain que l’essai d’Aurélien recourir à un homme vidéo. Cela traîneur a peut-être présumé un peu a LOTO : résultats des tirages no 14 gallois de ces dernières années. Ou d’un acte héroïque en défense, en Rougerie soit absolument valable ? aurait empêché bien des discours tôt de l’issue de cette rencontre », effectués samedi 16 février. Pre- bref, de la succession d’instants Et, surtout, qui se serait douté que belliqueux d’après-match. Vous lâchait Raphaël Ibanez. Le sélection- mier tirage : 7, 21, 23, 37, 46, 47 ; aléatoires. le ralenti de l’un des seuls essais me direz, si les Français avaient fait neur, lui, affirmait ne pouvoir devi- numéro complémentaire : 35 . Rap- Au lieu de cela, ce que nous n’avi- accordés à l’œil nu, et donc ce qu’il fallait, jamais le sort de cet- ner que les rentrées de Fabien ports pour 6 numéros : 983 514 ¤ ; Comment un résultat ons pas prévu, c’est que le résultat humain, celui de Martin Williams, te rencontre n’aurait tenu à la Pelous ou Sébastien Bruno ne servi- 5 numéros et le complémentaire : de samedi soit suspendu à la déci- prouverait que le troisième-ligne vidéo. Pour sûr qu’il faudra une raient pas le collectif. 8 612,50 ¤ ; 5 numéros : 1 208,80 ¤ ; peut être suspendu sion d’un homme sans tête, réfugié gallois n’a, quant à lui justement, autre application, un autre engage- Nommé en tête des satisfactions 4 numéros et le complémentaire : dans son home vidéo, quelque part pas aplati ? Pourquoi, alors, cet ment physique aussi, et surtout un individuelles, Olivier Brouzet, 47 ¤ ; 4 numéros : 23,50 ¤ ; 3 numé- à la décision d’un dans le stade, ou autour, peut-être arbitre sans tête qui ne laisse plus rugby sans un seul « à peu près » deuxième-ligne de Northampton ros et le complémentaire : 4,60 ¤ ; même ailleurs, passant l’image au de place au libre arbitre n’a-t-il pas pour battre dans quinze jours le mais victime du mal du pays, s’inter- 3 numéros : 2,30 ¤. Second tirage : homme sans tête peigne fin pour décider du sort de tout fait pour prévenir l’arbitre de monstre de cet hiver, l’Angleterre. rogeait sur les faiblesses de l’Angle- 4, 31, 34, 35, 42, 47 ; numéro complé- la rencontre. Et, pourtant, qui peut champ que cet essai n’en était en Sinon, nous pouvons craindre le terre, qui venait d’écraser l’Irlande mentaire : 17 . Pas de gagnant pour affirmer aujourd’hui que Scott fait pas un ? pire de ce sommet : la grosse fes- (45-11). Bernard Laporte aussi, qui, 6 numéros. Rapports pour 5 numé- – au nom du rugby nous n’étions Quinnell n’a pas vraiment aplati ce C’est là bien sûr toute la limite sée. à l’issue du banquet, a rassemblé ros et le complémentaire : pas contre les belles surprises – ballon de la gagne galloise à la der- du système, qui ne va pas au bout son équipe en séance vidéo. Avec 14 725,70 ¤ ; 5 numéros : 1 405,50 ¤ ; que ces hommes en rouge retrou- nière minute ? Nous avons tous vu de sa raison d’existence. En pas- Philippe Guillard un programme, unique et obligatoi- 4 numéros et le complémentaire : vent une soudaine santé à défaut et revu la main de Serge Betsen qui sant, et pour en finir avec le sujet re, sur le jeu anglais. 56,80 ¤ ; 4 numéros : 28,40 ¤ ; d’un passé glorieux rien qu’en res- « aurait » pu empêcher le geste vic- qui fera débat encore bien long- e Philippe Guillard est journaliste à 3 numéros et le complémentaire : pirant l’air du pays. Question de torieux de s’accomplir. Oui, jus- temps, le football, dont les intérêts Canal+, écrivain et ancien rugbyman. François Aubel 5,40 ¤ ; 3 numéros : 2,70 ¤. LE MONDE/MARDI 19 FÉVRIER 2002/27 AUJOURD’HUI sports
Auxerre fait CHAMPIONNAT DE FRANCE DE FOOTBALL DE D1 (26e JOURNÉE) Cartons Spectateurs Les résultats Le classement Points Joués GagnésNuls Perdus MarquésEncais. Diff. J R FOOTBALL la bonne affaire Nantes01 Lille 1 Lens 52 25 15 7 3 41 17 +24 47 1 Auteur d’un match Sterjovski (70e) 2 Lyon 50 25 15 5 6 53 27 +26 27 2 plein, le Lyonnais 33 000 3 Auxerre 45 24 12 9 3 32 21 +11 40 3 Sidney Govou À SIX JOURNÉES de la fin du a contribué championnat de France de divi- Lens Lorient 4 Paris-SG 42 26 10 12 4 32 20 +12 62 3 11 à la large victoire sion 1 et alors qu’il lui reste deux e e 5 Lille 39 25 10 9 6 29 24 +5 46 4 Coridon (10 ) Darcheville (45 ) de son équipe (3-0) matches en retard à jouer, Auxerre 36 950 6 Bordeaux 38 25 10 8 7 25 20 +5 49 4 face au PSG, s’est rapproché, samedi 16 février, Troyes12 Auxerre 7 Troyes 36 25 10 6 9 32 29 +3 47 1 dimanche 17 février. d’une qualification pour la Ligue Goussé (68e) D. Cissé (5e) 8 Marseille 33 26 8 9 9 25 29 -4 40 3 Ce résultat permet des champions en s’imposant sur le Mathis (56e) 16 272 terrain de Troyes (1-2). 9 Montpellier 32 26 7 11 8 22 22 0 59 6 à l’OL de revenir A l’image de Djibril Cissé, auteur Bordeaux31 Montpellier 10 Monaco 32 26 8 8 10 27 29 -2 70 4 à deux points du leader lensois. d’un but et d’une passe décisive, la Pauleta (22e et 50e) Pataca (53e ) 11 Sochaux 32 26 8 8 10 32 35 -3 56 7 e plupart des leaders du classement Moullec (28 c.s.c.) 26 419 12 Bastia 31 26 9 4 13 28 35 -7 50 5 des buteurs ont trouvé le chemin 13 Nantes 29 26 8 5 13 24 32 -8 54 4 du but à l’occasion de cette 26e jour- Sedan00 Monaco 14 Sedan 28 24 6 10 8 26 26 0 51 1 née. Le Portugais Pauleta a réussi un doublé lors de la victoire des 16 148 15 Rennes 26 26 6 8 12 26 39 -13 54 5 Girondins sur Montpellier (3-1), Bastia30 Sochaux 16 Guingamp 26 26 6 8 12 24 42 -18 54 7 alors que Jean-Claude Darcheville 17 Metz 24 24 7 3 14 16 30 -14 50 2 Nalis (15e) 5596 s’est illustré lors de la rencontre des Vairelles (54e et 69e) 18 Lorient 24 26 6 6 14 35 52 -17 48 2 / extrêmes entre le leader, Lens, et la Guingamp Rennes lanterne rouge, Lorient (1-1). Tota- 11 La phrase : « Je ne sais pas si c'est une victoire volée, mais c'est une Bardon (31e) e lement apathique, le FC Metz s’est Le Roux (75 s.p.) victoire » 12 800 incliné à Marseille (1-0) alors que (Vahid Halilhodzic, entraîneur de Lille qui s'est imposé à Nantes 0-1) Guingamp et Rennes n’ont pu se e RUGBY départager (1-1). Grâce à sa victoi- Marseille10 Metz 27 journée Les buteurs e e e Le XV de France s’est re, l’OM est passé de la 11 àla8 Sakho (45 ) 35 000 Samedi 23 février Monaco-Guingamp 1. Pauleta (Bordeaux), imposé in extremis place. Lille, de son côté, est allé 19 buts. Montpellier-Lens Rennes-Bastia (33-37) face chercher, à Nantes, sa première vic- Lyon30 Paris-SG Paris-SG-Sedan 2. Darcheville Dimanche 24 février (Lorient), 15. toire de l’année (0-1). Déhu (62e c.s.c.) Auxerre-Nantes au pays de Galles, Anderson (75e) Lorient-Troyes Sochaux-Lyon 3. D. Cissé (Auxerre), lors de la deuxième e 38 823 Metz-Bordeaux Lille-Marseille 14. F. P. Juninho (86 ) journée du Tournoi des six nations. RUGBY BASKET-BALL ATHLÉTISME / TOURNOI DES SIX NATIONS (2e journée) PRO A (17e journée) CHAMPIONNATS DE FRANCE EN SALLE FOOTBALL Pays de Galles-France 33-37 SAMEDI : (Liévin, Pas-de-Calais) Millennium stadium, à Cardiff ; bon terrain ; Bourg-en-Bresse - Chalon-sur-Saône 62-65 MESSIEURS France temps beau et frais ; 72 500 spectateurs ; Nancy-Montpellier 80-75 60 m haies : 1. Ladji Doucouré (Viry-Evry), 7 s 68 e arbitre: M. McHugh (Irl.) Villeurbanne-Gravelines 96-76 (record de France juniors, ancien par lui-même DIVISION 2 (29 journée) LES POINTS Strasbourg-Limoges 105-85 7 s 70 en demi-finales et 7 s 79 le 3 février, à SAMEDI e Pays de Galles : 3 essais C. Quinnell (9 ), Dijon-Cholet 85-82 Stuttgart) ; 2. Sébastien Denis (Montgeron), ATHLÉTISME Ajaccio-Martigues 1-0 e e Budgett (58 ), Morgan (78 ), 3 transformations : Antibes - Hyères-Toulon 74-87 7 s 82 ; 3. Vincent Clarico (Issy-les-Moulineaux), Amiens-Gueugnon 0-0 re e e e 7 s 87. La Française Muriel Hurtis Jones, 4 pénalités : Jones (1 ,29,33,38). Paris Basket Racing - Pau-Orthez 73-52 Caen-Strasbourg 2-1 e e 3 000 m : 1. Irba Lakhal (Lille), 7 min 55 s 03 ; 2. France: 3 essais : Marsh (26 ,35), Rougerie Le Havre-Le Mans 83-89 (à gauche) remporte Châteauroux-Niort 2-1 e e e Rafieri Bouazza (Mar/Béziers), 7 min 56 s 01 ; 3. (41 ), 2 transformations : Merceron (35 ,41), Classement : 1. Villeurbanne et Pau-Orthez, Créteil-Laval 0-0 Farid Boumkais (Evreux), 7 min 58 s 34. la finale du 200 m devant e e e 31 pts ; 3. Nancy, 30 ; 4. Chalon-sur-Saône, Grenoble-Nice 1-2 5 pénalités : Traille (3 ), Merceron (22 ,40 +1, Hauteur : 1. Gregory Gabella (Aix-les-Bains), Fabe Dia et établit e e e Dijon et Gravelines, 28 ; 7. Le Mans, 27 ; 8. Paris Le Mans-Istres 2-2 49 ,70), 1 drop Merceron (32 ). 2,22 m ; 2. Joan Charmant (Bordeaux), 2,22 m ; Basket Racing et Strasbourg, 26 ; 10. Cholet, un nouveau record de France, Nancy-Nîmes 1-1 EXCLUSION TEMPORAIRE 3. Mickael Hanany (Athlé 95), 2,17 m. e 25 ; 11. Montpellier et Limoges, 24 ; 13. Wasquehal-Le Havre 2-2 Pays de Galles : S. Quinnell (40 +1). Triple saut : 1. Karl Taillepierre (Montreuil), lors des championnats de France DIMANCHE LES ÉQUIPES Hyères-Toulon, 23 ; 14. Antibes, 20 ; 15. 16,88 m ; 2. Sébastien Pincemail (Joinville), en salle qui se sont tenus Saint-Etienne - Beauvais 1-2 Pays de Galles Le Havre, 19 ; 16. Bourg-en-Bresse, 18. 16,73 m ; 3. Jérôme Romain (Bouillante) e à Liévin (Pas-de-Calais) Classement : 1. Ajaccio, 52 pts; 2. Beauvais, 52 ; (entraîneur : S. Hansen) PRO B (17 journée) 16,41 m. 3. Le Havre, 50 ; 4. Strasbourg, 49 ; 5. Nice, 46 ; K. Morgan - James, Shanklin, Marinos SAMEDI 200 m : 1. Leslie Djhone (Neuilly-Plaisance), 21 s du vendredi 15 au dimanche e 6. Le Mans, 45 ; 7. Châteauroux, 38 ; 8. Amiens, (R. Williams, 71 ), C. Morgan - Jones, Howley - Golbey Epinal-Mulhouse 80-79 03 ; 2. Jimmy Melfort (Orléans), 21 s 26 ; 3. Ladji 17 février. 37 ; 9. Gueugnon, 37 ; 10. Laval, 37 ; 11. Caen, M. Williams, S. Quinnell (cap.), Budgett - Roanne - Saint-Quentin 84-76 Doucouré (Viry-Evry), 21 s 33. e 36 ; 12. Wasquehal, 35 ; 13. Grenoble, 35 ; 14. Moore, C. Quinnell (Gough, 67 )- Antony, Vichy - Châlons-en-Champagne 97-74 400 m : 1. Marc Foucan (Martigues), 46 s 89 ; e e Nancy, 34 ; 15. Saint-Etienne, 31 ; 16. Niort, 29 ; McBryde (B. Williams, 52 ), John (D. Jones, 49 ). Rueil-Saint-Etienne 79-92 2. Laurent Claudel (Thaon), 47 s 65 ; 3. Loic 17. Istres, 29 ; 18. Créteil, 26 ; 19. Martigues, France Evreux-Brest 91-73 Lerouge (Nantes), 47 s 66. 25 ; 20. Nîmes, 24. (entraîneur : B. Laporte) Besançon-Nantes 89-72 800 m : 1. Nicolas Aissat (Albi), 1 min 50 s 69 ; NATIONAL (24e journée) Brusque - Rougerie, Marsh, Traille, Garbajosa - Reims-Maurienne 59-60 2. Florent Lacasse (Aix-en-Provence), VENDREDI Merceron, Mignoni - Harinordoquy, Hall Beauvais-Bondy 86-87 1 min 51 s 03 ; 3. Franck Barré (Dijon), Besançon-Dijon 0-0 (Audebert, 69e), Betsen - Brouzet, Privat (Pelous, Classement : 1. Vichy, 30 pts ; 2. Roanne, 29 ; 3. 1 min 51 s 39. Longueur : 1. Kader Klouchi e e (Clermont-Ferrand), 7,94 m ; 2. Emmanuel / SAMEDI 59 ) - De Villiers, Ibanez (cap., Bruno, 66 ), Besançon, Golbey Epinal, Rueil et Beauvais, 27 ; e Bangué (Sotteville), 7,90 m ; 3. Mickael Loria Sète - Boulogne-sur-Mer 1-2 Crenca (Milloud, 79 ). 7. Saint-Quentin, 26 ;8.Châlons- Calais - La Roche-sur-Yon 1-1 en-Champagne, Mulhouse, Reims, (Metz) 7,90 m. Angleterre-Irlande 45-11 Perche : 1. Romain Mesnil (Albi), 5,60 m ; Racing CP-Pau 1-0 Saint-Etienne, et Maurienne, 25 ; 13. Evreux et Twickenham ; bonne pelouse ; temps 2. Mathieu Boisrond (Viry-Evry), 5,50 m ; 3. Jean Noisy-le-Sec - Reims 0-1 ensoleillé ; 77 500 spectateurs ; arbitre: Brest, 23 ; 15. Bondy et Nantes, 22. e Galfione (Stade français) 5,50 m. Valence-Angoulême 2-1 LIGUE FÉMININE (18 journée) M. Marshall (Aus.). DAMES Clermont Foot-Angers 2-1 SAMEDI LES POINTS 60 m : 1. Odiah Sidibe (Neuilly-Plaisance), Alès-Brest 2-0 e TENNIS Angleterrre :6 essais : Wilkinson (23 ), Cohen Aix-en-Provence - Bourges 67-69 7 s 22 ; 2. Sandra Citte (Bouillante), 7 s 38 ; e e e e Le Suédois Thomas Toulouse - Saint-Maur Lusitanos 0-0 (25 ), Greenwood (33 ,56), Worsley (39 ), Kay Valenciennes-Calais 108-55 3. Sylvie Mballa Eloundou (Amiens), 7 s 43. e Cannes - Louhans-Cuiseaux 1-0 (44 ), 6 transformations : Wilkinson, 1 pénalité : Villeneuve-d’Ascq-Mondeville 69-61 200 m : 1. Muriel Hurtis (Bobigny), 22 s 75 Enqvist s’est défait Classement: 1. Toulouse, 51 pts; 2. Valence, 49 ; Wilkinson (11e). Montpellier Lattes-Sceaux 82-86 a.p. record de France (ancien record : 22 s 84 par du Français Nicolas 3. Clermont Foot, 49 ; 4. Reims, 45 ; 5. e Irlande : 1 essai : O’Gara (60 ), 2 pénalités : DIMANCHE elle-même, le 21 février 1999 à Liévin) ; 2. Fabe Escudé (7-6, 3-6, 6-1) Angoulême, 42 ; 6. Cannes, 38 ; 7. Humphreys (9e,28e). Reims-Tarbes 76-95 Dia (Amiens), 23 s 19 ; 3. Sylviane Félix Boulogne-sur-Mer, 33 ; 8. Alès, 33 ; 9. Angers, REMPLACEMENT TEMPORAIRE Nice-Bordeaux 76-59 (Noisy-le-Grand), 23 s 26. en finale de l’Open 13 32 ; 10. La Roche-sur-Yon, 31 e Irlande : Dempsey par O’Gara (41 ). Classement : 1. Valenciennes, 36 pts; 2. Bourges, 400 m : 1. Peggy Babin (Nantes), 52 s 99 ; 2. Vir- de Marseille, Allemagne LES ÉQUIPES 34 ; 3. Tarbes, 32 ; 4. Bordeaux, 30 ; ginie Fouquet (Tourcoing), 54 s 04 ; 3. Florence dimanche 17 février. e 5. Aix-en-Provence, Mondeville, Reims, et Delaune (Martigues) 54 s 52. BUNDESLIGA (23 journée) Angleterre Calais, 26 ; 9. Nice, 24 ; 10. Villeneuve-d’Ascq, 800 m : 1. Elisabeth Grousselle (Viry-Evry), SAMEDI (entraîneur : C. Woodward): e 23 ; 11. Montpellier Lattes, 22 ; 12. Sceaux, 19. 2 min 04 s 50 ; 2. Sabrina Fredon (Poitiers), Fribourg-Bayern Munich 0-2 Robinson - Healey (Balshaw, 61 ), Greenwood, e
2 min 04 s 80 ; 3. Carine Falhun (Aix-les-Bains), - / VfB Stuttgart-VfL Wolfsburg 2-1 Tindall, Cohen - Wilkinson (Hodgson, 78 ), VOLLEY-BALL e 2 min 11 s 22. Munich 1860-Hertha Berlin 0-3 Bracken (Duncombe, 78 ) - Back, Worsley, Hill e e 1 500 m : 1. Zoia Kaznovska (Ukr/Lille), Kaiserslautern-Nuremberg 2-1 (Moody, 61 ) - Kay, Johnson (cap.) (Grewcock, PRO A (21 journée) e 4 min 19 s 53 ; 2. Aurélie Coulaud (St-Etienne), Moenchengladbach-Hambourg SV 2-1 61 ) - Vickery, Thompson, Rowntree (Leonard, SAMEDI CALENDRIER e Poitiers-Montpellier 3-2 4 min 22 s 71 ; 3. Latifa Essarokh (Vanves), Lyon - Slovan Liberec (Rtc) (Eurosport, 19 h 15) ; Sankt Pauli-Bayer Leverkusen 2-2 17 ). 4 min 23 s 17. 3 000 m : 1. Carmen Oliveras Borussia Dortmund-Schalke 04 1-1 Irlande Tourcoing-Nice 3-1 Lille - Borussia Dortmund (All) (Canal+, Toulouse-Sète 1-3 (Antony), 9 min 17 s 77 ; 2. Maria Martins 18 20 h 45). DIMANCHE (entraîneur : E. O’Sullivan) : (Tourcoing), 9 min 21 s 26 ; 3. Souad Dria e e Cannes-Ajaccio 3-0 Cologne-Werder Brême 0-0 Dempsey - Murphy (Henderson, 9 , O’Gara 52 ), (Mar/Nice), 9 min 22 s. - Energie Cottbus-Hansa Rostock 3-0 Dunkerque-Tours 1-3 O’Driscoll, Maggs, Hickie - Humphreys, Stringer Poids : 1. Laurence Manfredi (Gap), 17,02 m ; Ligue des champions dames (quart de finale Classement : 1. Borussia Dortmund, 48 pts ; e Asnières-Martigues 3-1 - D. Wallace, Foley, Miller (S. Easterby, 58 )- 2. Natalia Lisovkaïa (Antony), 16,89 m ; Suite des Jeux olympiques d’hiver à Salt Lake retour) : Cannes - Pila (Pol) (Pathé Sport, e Exempt : Paris Volley 2.Bayer Leverkusen, 46 ; 3. Kaiserslautern, 45 ; O’Kelly, Galwey (cap.) (Longwell, 58 ) - Hayes, 3. Isabelle Berthoud (Lyon), 15,21 m. City (USA), jusqu’au 24 février (France 2, Classement: 1. Paris Volley, 38 pts; 2. Cannes, 19 heures). 4. Schalke 04, 42 ; 5. Bayern Munich, 41 ; 6. Shehan Hauteur : 1. Guilaine Graw (Dijon), 1,77 m ; France 3, Eurosport). Werder Brême, 40 ; 7. Hertha Berlin, 39 ; 8. e e 33 ; 3. Sète, 33 ; 24. Tourcoing, 32 ; 5. Tours, 22 (S. Byrne, 52 ), Clohessy (P. Wallace, 78 ). 2. Deborah Grapotte (Bar-sur-Aube), 1,77 m ; VfB Stuttgart, 34 ; 9. Munich 1860, 33 ; 10. Italie-Ecosse 12-29 31 ; 6. Nice, 31 ; 7. Montpellier, 29 ; 8. Poitiers, 3. Marie Collonville (Amiens) 1,77 m. VfL Wolfsburg, 30 ; 11. Hambourg, 27 ; Stade Flaminio, à Rome ; bon terrain ; temps 29 ; 9. Dunkerque, 26 ; 10. Asnières, 25 ; 11. Perche : 1. Agnès Livebardon (Montferrand), Tournois masculins de Memphis (USA), 12. Hansa Rostock, 25 ; 13. Moenchengladbach, ensoleillé et doux ; 20 000 spectateurs ; Ajaccio, 25 ;12. Martigues, 23 ; 13. Toulouse, 4,30 m ; 2. Amandine Homo (Aulnay), 4,10 m ; Rotterdam (PB), Buenos Aires ; tournois Super 12 (1re journée), jusqu’au 24 février : 23 ; 14. Fribourg, 23 ; 15. Energie Cottbus, 23 ; arbitre : M. Deaker (Nzl.) 23. 3. Julie Vigourt (Dijon), 4,10 m. féminins de Dubaï, Bogota, Memphis (USA). Wellington Hurricanes - Auckland Blues 16. Nuremberg, 22 ; 17. Sankt Pauli, 16 ; LES POINTS TENNIS Triple saut : 1. Amy Zongo (Marseille), 13,61 m ; Jusqu’au 24 février. (Canal+, 20 h 45). 18. Cologne, 15. Italie : 4 pénalités : Dominguez (10e,24e, 2. Roselise Retel (Franconville), 13,44 m ; 3. e e TOURNOI MASCULIN DE MARSEILLE 19 23 Angleterre 40 +2,44). Natahlie Jacques-Gustave (Montreuil), 13,24 m. Ecosse :2 essais : Townsend (71e), Laney (78e), Demi-finales : CYCLISME COUPE D’ANGLETERRE (huitièmes de finale) Nicolas Escudé (Fra) b. Cédric Pioline (Fra) 6-3, - SAMEDI 2 transformations : Laney, 5 pénalités : Laney e e e e e e e 7-5 ; Thomas Enqvist (Sue) b. Evgueni 29 TOUR MÉDITERRANÉEN Championnat de France de D1 (27 journée), Arsenal-Gillingham 5-2 (19 ,27,32,50,63). Championnats de France Pro A et Pro B Kafelnikov (Rus) 6-7 (7/1), 7-6 (12/10), 6-4. SAMEDI e jusqu’au 24 février : Montpellier-Lens Walsall-Fulham 1-2 EXCLUSIONS TEMPORAIRES e messieurs (18 journée). e e Finale : 4 étape : La Londe-les-Maures-Toulon (Var) : (Canal+, 17 h 15) ; Paris-SG - Sedan (TPS Star, Middlesbrough-Blackburn 1-0 Italie : Ma. Bergamasco (14 ), Dellape (50 ) Enqvist b. Escudé 6-7 (7/4), 6-3, 6-1. 1. Michele Bartoli (Ita/Fassa Bortolo), les 20 heures) ; Auxerre-Nantes ; Lorient-Troyes ; West Bromwich Albion-Cheltenham 1-0 Ecosse: Mower (14). TOURNOI MASCULIN DE COPENHAGUE 147 km en 3 h 56 min 22 s (moyenne horaire : e e Metz-Bordeaux ; Monaco-Guigamp ; DIMANCHE LES ÉQUIPES Ligue des champions (2 phase, 3 journée), Demi-finales : 36,477 km/h) ; 2. Paolo Tiralongo (Ita), à jusqu’au 20 février : Leverkusen (All) - Arsenal Rennes-Bastia (Foot+ et Superstades, Everton-Crewe 0-0 Italie : 1 min 07 s ; 3. Denis Lunghi (Ita), à 1 min 09 s ; Olivier Rochus (Bel) b. Davide Sanguinetti (Ita) (Ang) et Juventus Turin (Ita) - La Corogne (Esp) 20 heures). Chelsea-Preston 3-1 (entraîneur : B. Johnstone) 4. Mickael Boogerd (Pbs), à 1 min 14 s ; 5. e e 2-6, 6-0, 6-4 ; Lars Burgsmueller (All) b. Magnus Championnat de France de D2 (30 journée), Tottenham-Tranmere 4-0 Vaccari (Martin, 69 ) - Pedrazzi, (Canal+, 20 h 45). Larsson (Sue) 6-4, 5-7, 7-6 (7/2). Markus Zberg (Sui), à 1 min 21 s ; 6. Guido jusqu’au 24 février. Newcastle-Manchester City 1-0 Mi. Bergamasco, Stoica, D. Dallan - Dominguez Trenti (Usa), à 1 min 31 s ; 7. Danilo Di Luca 20 e Finale : (Pez, 79 ), Troncon - Ma. Bergamasco, Phillips (Ita), à 1 min 40 s ; 8. Robbie McEwen (Aus), à Espagne e Burgsmueller b. Rochus 6-3, 6-3. e e (Persico, 79 ), Bortolami - Dellape (Giacheri, 1 min 46 s ; 9. Oscar Camenzind (Sui), à Top 16 (12 journée), jusqu’au 24 février. LIGA (26 journée) e e TOURNOI MASCULIN DE VINA DEL MAR (Chili) 63 ), Checchinato - Pucciarello (Moreno, 50 ), 1 min 58 s ; 10. Eddy Mazzoleni (Ita), à SAMEDI e Demi-finales : Ligue des champions : Nantes - Manchester 24 Moscardi (cap.), De Carli (Lo Cicero, 60 ). 2 min 21 s. Athletic Bilbao-Real Madrid 2-1 Nicolas Lappenti (Equ/N.1) b. Nicolas Massu Ecosse : DIMANCHE United (Ang) (TF1, 20 h 45) et FC Barcelone FC Barcelone-Deportivo La Corogne 3-2 (Chi) 6-3, 6-4 ; Fernando Gonzalez (Chi) b. e (entraîneur : McGeechan) 5 étape : (Esp) - AS Rome (Ita) (TF1, 22 h 45). Villarreal-Valence 1-1 Nicolas Coutelot (Fra) 6/3, 6/3. Laney - Metcalfe, McLaren, Henderson, 1. Alessandro Petacchi (Ita/Fassa Bortolo), les - Réunion en salle de Liévin (France 3, 16 h 20). DIMANCHE TOURNOI FÉMININ DE DOHA (Qatar) Paterson - Townsend, Redpath (cap.) - Mower 120 km en 2 h 57 min 31 s (moyenne horaire : Alaves Vitoria-Betis Séville 0-1 e Demi-finales : 40,57 km/h) ; 2. Mario Cipollini (Ita), m.t. ; 3. Ligue des champions messieurs (quart de finale (Leslie, 71 ), Taylor, White - Grimes, S. Murray - e Osasuna Pampelune-Espanyol Barcelone 1-1 e Tamarine Tanasugarn (Tha) b. Janette Husarova retour), jusqu’au 21 février : Tours - Iraklis Championnat de France de D1 (27 journée), Stewart (Graham, 60 ), Bulloch, Smith. Stuart O’Grady (Aus), m.t. ; 4. Luca Paolini (Ita), Rayo Vallecano Madrid-Tenerife 2-0 (Svq) 6-0, 7-6 (7/2) ; Monica Seles (Usa) b. Alicia m.t. ; 5. Robbie McEwen (Aus) m.t. ; 6. Salonique (Grè) (Pathé Sport, 20 heures). matches décalés : Sochaux-Lyon (Foot+ Real Saragosse-Real Majorque 1-0 HANDBALL Molik (Aus) 6-3, 6-7 (5/7), 6-4. Chistophe Detilloux (Bel), m.t. ; 7. Eddy 21 et Superstades, 18 h 30) et Lille-Marseille FC Séville-Real Sociedad Saint-Sébastien 0-1 e Finale : Mazzolini (Ita), m.t. ; 8. Bram Degroot (PBS) (Canal+, 20 h 45). DIVISION 1 (16 journée) e Las Palmas-Valladolid 1-1 Seles b. Tanasugarn 7-6 (8/6), 6-3. m.t. ; 9. Paolo Bossoni (Ita), m.t. ; 10. Wilfried Championnat de France de D2 (30 journée), Celta Vigo-Malaga 0-0 HOMMES TOURNOI FÉMININ D’ANVERS (Belgique) Cretskens (Bel), m.t. match décalé : Gueugnon-Ajaccio (Eurosport, es Classement : 1. Valence, 44 pts ; 2. Real Madrid, VENDREDI Demi-finales : Classement général final : 1. Michele Bartoli Coupe de l’UEFA (8 de finale aller) : 17 h 15). 43 ; 3. FC Barcelone, 43 ; 4. Celta Vigo, 42 ; 5. Toulouse - Livry-Gargan 27-28 Justine Henin (Bel) b. Patty Schnyder (Sui) 1-6, (Ita/Fassa Bortolo) les 619 km en Betis Séville, 42 ; 6. Athletic Bilbao, 42 ; 7. SAMEDI 6-3, 6-4 ; Venus Williams (USA) b. Amélie 15 h 18 min 13 s ; 2. Paolo Tiralongo (Ita), à Deportivo La Corogne, 41 ; 8. Alaves Vitoria, Dunkerque-Chambéry 27-22 Mauresmo (Fra) 7-6 (7/4), 6-0. 1 min 11 s ; 3. Mickael Boogerd (PBS), à 39 ; 9. Valladolid, 36 ; 10. FC Séville, 35 . Nîmes-Nancy 26-30 Finale : 2 min 05 s ; 4. Markus Zberg (Sui), à 2 min 12 s ; Italie ACBB-Ivry 23-20 Williams b. Henin 6-3, 5-7, 6-3. 5. Danilo Di Luca (Ita), à 2 min 37 s ; 6. Eddy e Istres-Montpellier 23-29 Mazzolini (Ita), à 3 min 16 s ; 7. Guido Trenti SERIE A (23 journée) DIMANCHE ESCRIME (USA), à 3 min 31 s ; 8. Grisha Niermann (All), à SAMEDI Créteil-Sélestat 23-21 COUPE DU MONDE (La Corogne, Espagne) 3 min 45 s ; 9. Oscar Camenzind (Sui), à Juventus Turin-Fiorentina 2-1 3 min 51 s ; 10. Kevin Hulsmans (Bel), à Angers - Paris-SG 28-21 HOMMES Milan AC-Atalanta Bergame 0-0 3 min 55 s ; 11. Laurent Jalabert (Fra), à Exempt : Bordeaux Fleuret DIMANCHE 3 min 56 s. Classement: 1. Montpellier, 43 pts; 2. Créteil, Demi-finales : Brescia-AS Rome 0-0 36 ; 3. Dunkerque, 36 ; 4. Istres, 34 ; 5. Paris-SG, TOUR D’ANDALOUSIE (Ruta del Sol) Parme-Torino 0-1 Salbrechter (Aut)-Schlosser (Aut), 15-9 33 ; 6. Ivry, 31 ; 7. Chambéry, 29 ; 8. Toulouse, DIMANCHE Pérouse-Lecce 2-1 Bissdorf (All)-Ferrari (Fra), 15-10 re 29 ; 9. Nîmes, 28 ; 10. Nancy, 27 ; 11. 1 étape : Huelva-Séville (sud) : Plaisance-Venise 5-0 Finale : Livry-Gargan, 25 ; 12. Angers, 24 ; 13. ACBB, Classement général : 1. Endrio Leoni (Ita), les Udinese-Bologne 0-1 Bissdorf-Salbrechter, 15-13 24 ; 14. Bordeaux, 19 ; 15. Sélestat, 18. 153,7 km en 4 h 4 min 41 s (moyenne horaire : Hellas Vérone-Inter Milan 0-3 COUPE DU MONDE (Bonn, Allemagne) 37,6 km/h) ; 2. Erik Zabel (All), m.t. ; 3. Fabrizio DAMES Lazio Rome-Chievo Vérone 1-1 Sabre Guidi (Ita), m.t. ; 4. Steven de Jongh (Pbs), m.t. ; LIGUE DES CHAMPIONS Classement : 1. Juventus Turin, 47 pts ; 2. Inter e Demi-finales : 5. Nico Eeckhout (Bel), m.t. ; 6. Martin Garrido Milan, 46 ; 3. AS Rome, 46 ; 4. Chievo Vérone, Groupe A, 5 journée Stan. Pozdniakov (Rus)-Julien Pillet (Fra) 15-12 (Arg), m.t. ; 7. Angel Edo (Esp), m.t. ; 8. Jans 38 ; 5. Bologne, 38 ; 6. Milan AC, 35 ; 7. Hellas DIMANCHE Serguei Charikov (Rus)-Dimitri Lapkes (Blr) 15-8 Koerts (Pbs), m.t. ; 9. Werner Riebenbauer (Aut), Vérone, 32 ; 8. Torino, 31 ; 9. Lazio Rome, 30 ; Zaporodjie (Ukr)-Besançon (Fra) 27-24 Finale : m.t. ; 10. Massimo Strazzer (Ita) m.t. ; (…) 106. 10. Pérouse, 30. Larvik (Nor)-Zalau (Rou) 31-27 Pozdniakov-Charikov 15-8. Marco Pantani (Ita) m.t. 28/LE MONDE/MARDI 19 FÉVRIER 2002 AUJOURD’HUI
19 FÉV. 2002 PRÉVISIONS Oslo Stockholm 19 février 19 février Moscou Nuages Ville par ville, les minima/maxima de prévisions vers 12h prévisions vers 12h Riga température et l’état du ciel. S : ensoleillé; Lille et pluies N : nuageux; C : couvert; P : pluie; * : neige. FRANCE Le Havre Minsk Madrid...... 3/10 S Belfast Copenhague 3/13 S 0/10 S faibles Ajaccio ...... Milan ...... Reims Dublin Liverpool ...... 3/10 N 1/3 * Brest Paris Biarritz Moscou...... Varsovie Kiev 0/11 C ...... 2/7 * Strasbourg M 19 . Bordeaux ...... Munich Berlin Rennes Troyes ...... 0/9 P ...... 9/14 S Londres Amsterdam Lever du soleil à Paris : 7 h 54 Bourges Naples Orléans Brest ...... 4/10 N Oslo...... -10/-1 S Bruxelles Coucher du soleil à Paris : 18 h 16 Nantes Prague ...... 5/9 P .... 6/14 S Tours La dépression centrée au sud de l’Islande Caen Palma de M. Mulhouse ...... 4/10 C 1/6 C Odessa Cherbourg Prague ...... dirige sur le pays un flux d’ouest à nord- Bourges Dijon Strasbourg 0/7 C ...... 7/14 S Paris Vienne Clermont-F. .... Rome ouest dans lequel circule une perturba- Munich Budapest ...... 0/7 P ...... 10/16 S tion. Avec des pressions relativement éle- Dijon Séville Poitiers Nantes Grenoble ...... 3/6 N Sofia ...... 2/8 P Clermont- vées, celle-ci sera peu active. Le temps Limoges Ferrand Berne ...... 3/10 P 0/3 * Bucarest Lille St-Pétersb...... Chamonix sera nuageux et il pleuvra faiblement. Lyon Lyon ...... -1/7 C -2/2 S Milan Limoges Stockholm ...... Belgrade Seules les régions méditerranéennes Grenoble Sofia 2/7 C ...... 16/21 S Lyon ...... Ténérife bénéficieront d’un temps ensoleillé. Toulouse Istanbul ...... 2/10 S ...... 1/5 N Bordeaux Bretagne, pays de Loire, Basse-Nor- Marseille Varsovie Aurillac ...... 1/7 P 3/8 N Nancy Venise ...... Montélimar mandie. Rome Les nuages resteront présents ...... 2/12 C ...... 4/8 C toute la journée et quelques pluies fai- Nantes Vienne ...... 5/13 S Barcelone Naples Nice Madrid bles ou bruines se produiront. Le vent 2/10 P AMÉRIQUES Biarritz Montpellier Nice Paris...... Toulouse d’ouest soufflera jusqu’à 70 km/h sur les ...... 19/28 P Marseille Lisbonne Pau ...... 1/8 N Brasilia Athènes 18/27 C Tarbes côtes. Les températures de l’après-midi ...... 5/13 S Perpignan Buenos Aires Perpignan seront comprises entre 10 et 12 degrés. 22/29 S Séville Rennes...... 3/11 P Caracas ...... Nord-Picardie, Ile-de-France, Cen- ...... 4/11 P ...... 1/7 C St-Etienne Chicago Tunis tre, Haute-Normandie, Ardennes. Le 1/7 P ...... 21/24 P Alger Strasbourg...... Lima Ajaccio .... 9/15 S ciel sera très nuageux sur l’ensemble des Toulouse...... 2/9 N Los Angeles Rabat régions. Quelques pluies faibles, en parti- ...... 10/23 C Tours ...... 1/10 C Mexico -12/4 S culier sur le Nord-Picardie et les Arden- ...... Montréal Soleil Peu nuageux Couvert nes. Les températures de l’après-midi FRANCE - New York ...... -2/10 S atteindront 9 à 11 degrés. 11/12 P Cayenne ...... 25/30 S San Francisco Brèves éclaircies Averses Pluie . 12/30 S Champagne, Lorraine, Alsace, Bour- Fort-de-Fr...... 25/27 S Santiago Ch. gogne, Franche-Comté. 24/30 P ...... -3/5 S Orage Neige Brouillard Vent fort Le ciel se cou- Nouméa...... Toronto -2/13 S vrira au tout début de journée et il pleu- Papeete...... 25/30 P Washingt. DC vra faiblement. Il neigera au-dessus de Pointe-à-P...... 22/29 S AFRIQUE 500 mètres à la mi-journée, au-dessus de St Denis Réu.. 25/30 P Alger...... 6/14 P 1 000 mètres en fin d’après-midi. Les tem- ...... 19/24 S EUROPE Dakar pératures maximales seront proches de 6 22/31 P Kinshasa...... ou 7 degrés. Amsterdam.... 6/8 P Le Caire...... 10/21 C Poitou-Charentes, Aquitaine, Midi- ...... 11/18 N Athènes ...... 16/28 S 4/12 S Nairobi Pyrénées. Barcelone ...... Malgré quelques trouées, les Pretoria...... 16/24 P Belfast...... 6/10 P nuages seront très nombreux, accompa- Rabat ...... 11/19 N ...... 4/14 P gnés de quelques gouttes, en particulier Belgrade 11/16 N Tunis ...... sur le Poitou-Charentes. Les températu- Berlin ...... 1/5 P Le 20 fevrier : res seront comprises entre 9 et 12 degrés. Berne...... 0/5 C ASIE-OCÉANIE 4/9 P ...... 25/35 S Le temps sera Bruxelles ...... Bangkok Limousin, Auvergne, Rhône-Alpes. fortement perturbé Bucarest ...... -4/14 P Beyrouth...... 10/18 S avec le passage Les nuages seront présents tout au long Budapest...... 3/7 N Bombay ...... 24/33 S d'une perturbation de la journée. Quelques pluies faibles se .. 0/3 * ...... 23/28 P Copenhague Djakarta très active qui produiront, principalement sur Rhône- ...... 7/10 P ...... 16/26 S Dublin Dubaï donnera de fortes Alpes. Il neigera au-dessus de 700 mètres ...... 1/6 P ...... 17/23 P Francfort Hanoï pluies et sur le relief alpin. Les températures de 2/5 C ...... 17/21 S Genève ...... Hongkong d’importantes l’après-midi atteindront 6 à 8 degrés...... -5/2 * ...... -5/13 S Helsinki Jérusalem quantités de neige Languedoc-Roussillon, Provence- ...... Istanbul 6/17 N New Delhi ...... 13/26 S sur le relief. Alpes-Côte d'Azur, Corse. Les passa- Kiev ...... 1/6 P Pékin ...... -5/10 S Sur les régions ges de nuages élevés n’altéreront pas l’im- Lisbonne...... 8/14 S Séoul ...... -5/4 S méditerranéennes, 8/11 P ...... 25/28 P pression de beau temps. La tramontane Liverpool ...... Singapour les précipitations soufflera jusqu’à 90 km/h en rafales. Les Londres...... 6/11 C Sydney ...... 20/24 P seront rares. PRÉVISIONS POUR LE 20 FÉVRIER SITUATION LE 18 FÉVRIER À 0 HEURE TU PRÉVISIONS POUR LE 20 FÉVRIER À 0 HEURE TU températures atteindront 9 à 14 degrés. Luxembourg . -1/6 * Tokyo ...... 4/10 S L’étoile mystérieuse de l’explorateur Alvaro de Mendana de Neyra nous, dans lesquels il y avait plus de comète, c’était très probablement une Johannes Kepler). Rien, donc, ne cent Indiens. Mais ils refusèrent de comète “nouvelle”, à très longue corrobore le témoignage d’Alvaro Tous les lundis monter à bord, quoique ayant reçu période, comme celle de Hale-Bopp, de Mendana, et pour cause. datés mardi, de nous quelques petits objets de qui est apparue il y a quelques an- Au XVIe siècle, qu’ils soient chi- la vie des astres troc, et nos avances n’eurent aucun Né en 1541, nées. Il est donc peu probable que son nois, occidentaux ou arabes, tous succès ; alors on mit le bateau à la Alvaro de Mendaña orbite soit connue. » les chroniqueurs astronomiques mer pour aller à la découverte d’un Les bases de données sur les LES ÉNIGMES, parfois, arrivent de Neyra potentiels vivaient dans l’hémisphè- port. Nous louvoyâmes toute la nuit comètes ne signalent rien entre par courrier. Ainsi, un lecteur du entreprit en 1567 re Nord. Au sud de l’équateur, qui Monde, Philippe Didierjean, de jusqu’au lendemain, au grand risque 1558 et 1577. De la même manière, d’autre que les conquistadores pou- un premier voyage Paris, soumet à la sagacité des astro- d’échouer nos navires, car ces para- on ne trouve rien pour 1568 dans la vait consigner la naissance d’un dans le Pacifique nomes une anecdote tirée de l’histoi- ges sont partout semés de bas-fonds. liste des supernovae, ces étoiles astre éphémère ? Cependant, les et découvrit re de l’exploration maritime. Le Le lundi matin, 9 février, nous trouvâ- géantes qui meurent en une cata- chercheurs d’aujourd’hui pour- les îles Salomon. 19 novembre 1567, le navigateur mes le port que nous désirions, et clysmique et aveuglante explosion. raient éventuellement remonter En 1595, espagnol Alvaro de Mendana de nous y jetâmes l’ancre. Nous l’appelâ- dans le passé et, en analysant les ves- lors de son second Neyra quitte avec deux bateaux le mes le port de l’Etoile (de la Estrella), ’ tiges des anciennes supernovae pré- périple, au cours port péruvien de Callao. Sur ordre parce qu’en y entrant en plein midi Si l’astre appartient à notre sentes dans les constellations austra- duquel il mourut, du gouverneur du Pérou, ses nous avions vu briller une étoile au galaxie, le flash peut être repéré en les, retrouver l’étoile de Mendana. il explora les îles 125 hommes d’équipage et lui firmament. Nous donnâmes à l’île le plein jour et pendant plusieurs Marquises. embarquent pour l’inconnu, avec nom de Santa- Isabel. » semaines. L’apparition d’une étoile Pierre Barthélémy pour mission de voguer dans l’im- Le phénomène n’est pas que nouvelle était soigneusement consi- mense Pacifique sud à la recherche ponctuel. Il dure plusieurs semai- gnée par les astrologues, qui, depuis d’un continent hypothétique. nes, si l’on en croit le récit de Men- . . l’Antiquité, les considéraient com- LUNE DE LA SEMAINE Après plusieurs semaines de navi- dana : « Nous allâmes, le jour de me des présages de la plus haute vendredi 22 février 2002 (à Paris) gation, les premières terres appa- Pâques, dans une île située une demi- très brillante, comme si c’eût été de blement d’une comète ou d’une super- importance. Les archives chinoises raissent. Il s’agit de ce que nous con- lieue plus loin et que nous appelâ- nuit. » Quelle est donc cette étoile nova apparue dans l’hémisphère aus- ont ainsi retenu des événements de naissons sous le nom d’îles Salo- mes du nom de San-Dimas. En plein mystérieuse ? tral. Un bolide n’aurait été visible que ce genre en 185, 369, 1006, 1054 et mon. Laissons le carnet de bord de midi, au moment où nous sortions Comme l’explique Anny-Chantal pendant quelques minutes au mieux. 1181. A cette liste, il faut ajouter les Mendana relater la suite : «Un du port dans lequel nous venions de Levasseur-Regourd, professeur à Vénus peut être détectée le jour, mais supernovae de 1572 (observée par 12h33Lever Coucher 5h11 grand nombre de canots vinrent à nous arrêter, nous vîmes une étoile l’université Paris-VI, « il s’agit proba- certes pas à midi. S’il s’agissait d’une Tycho Brahé) et de 1604 (vue par le 23/02
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I Terre. Mis en place pour six ans. Carrés et cubes - 4. S’entend sur le coup. Article. II Personnel. - 5. Alliage pour les Horizontalement : poètes. Sont devenus collants. - I. Cube palindrome. III 6. On la retrouvera à la Recher- II. Somme de deux carrés. che du temps perdu. Fait feu sur IV le coup. - 7. Chausson et III. Cube. Hemingway. Mesurait les radia- IV. Cube. V tions. - 8. Une bonne dose de V. Carré. Carré. gâchis. - 9. Fouettée au dessert. Verticalement : VI Vaut de l’or. - 10. Deux points. I. Cube. Egalité sur les côtés. - 11. Est II. Carré. VII toujours là pour les conseils. III. Carré. Article. N’importe qui. - 12. IV. Carré. Somme de trois carrés. VIII Communication sans fil. V. Carré différence de deux carrés dont la somme des chiffres est un IX Philippe Dupuis carré. Complétez cette grille de nom- X SOLUTION DU N° 02 - 042 bres croisés à l’aide des définitions. Comme dans toute grille, aucun Horizontalement nombre ne commence par zéro. HORIZONTALEMENT nier. - VIII. Voyelles. Attention I. Exfiltration. - II. Tilbury. Alla. Les définitions des nombres à un aux illusions avec elle. - IX. Trop - III. Aï. Œillet. - IV. Nandou. seul chiffre ne sont pas données. I. Engagé sur la bonne voie. - II. fortement frappée au passage. Nue. - V. Clé. Ceint. Nr. - VI. Héli- Est de service à table. Casse les Son coup fait tomber. - X. ce. Eloi. - VII. Loi. Gréais. - VIII. Elisabeth Busser pieds et bien plus. - III. Plonge Grands coureurs australiens. Inespéré. Pet. - IX. To. Uuu. Mine. et Gilles Cohen dans la stupeur. Personnel. - IV. Virgile, Horace et beaucoup - X. Endettements. © POLE 2002 Ouverte à tous, mais il est diffi- d’autres lui doivent beaucoup. cile d’y entrer. N’est pas gêné par Verticalement Solution dans Le Monde du les voisins. - V. Au primaire. VERTICALEMENT 1. Etanchéité. - 2. Xi. Ale. Non. 26 février. Recherchées pour mettre fin aux - 3. Flanelle. - 4. Ibid. Ios. - 5. Lu. problèmes. - VI. Sentiment de 1. A toujours quelque chose à Occiput. - 6. Trouée. Eut. - 7. Rye. bienveillance. Mouvement dans découvrir. - 2. Poussez-le, ça sou- Grue. - 8. Inn. Ré. - 9. Talutée. Solution du problème no 261 paru dans Le Monde du 12 février. les tribunes. - VII. Fils de Rébec- lage. Consacré aux sciences Me. - 10. Ille. Lapin. - 11. Olé. Le résultat obtenu est le carré de 4 001 999. ca et d’Isaac. Posé par le bracon- naturelles. - 3. Au centre de la Noient. - 12. Naturistes. En effet, on applique avec n = 2000 la relation : (n – 1) × n × (n + 1) × (n + 2) +1=n4 +2n3 –n2 –2n+1=(n2 +n–1)2 . LE MONDE/MARDI 19 FÉVRIER 2002/29 CULTURE CINÉMA
Couronnant un débutant, l’Anglais Paul Greengrass, et un cinéaste hors norme, l’animateur japonais Miyazaki, le jury du 52e Festival de Berlin a confirmé la cure de rajeunissement prescrite par son nouveau directeur, Dieter Kosslick La Berlinale 2002, un cru osé et novateur
BERLIN dirigeant de la Fraction armée rou- de notre envoyé spécial ge), quoique plus raté. C’est finale- Un dessin animé japonais, un ment KT de Shunji Sakamoto qui morceau d’histoire contemporaine déjoue le plus brillamment les piè- traité au plus près de l’exactitude, ges posés par l’exploration de cet- un mélodrame américain engagé, te époque. Le récit de l’enlève- une comédie de mœurs allemande ment, en 1973, de l’opposant tournée en DV. Et trois films fran- coréen Kim Dae-jung (aujourd’hui çais qui n’ont que leur nationalité président de son pays) par les servi- en commun. Le jury, présidé par la ces sud-coréens avec l’appui (c’est cinéaste indienne Mira Nair, du la thèse du cinéaste) de leurs 52e Festival de cinéma de Berlin, homologues japonais évoque ce qui a décerné, dimanche 17 février que la littérature d’espionnage à son palmarès, s’est peut-être trom- donné de meilleur, les romans de pé de films, de comédiens, de met- guerre froide de John Le Carré : teurs en scène, mais il ne s’est pas même minutie, même attention trompé de festival, consacrant cha- scrupuleuse à tous les personna- cune des innovations qui ont mar- ges, même brio dans la narration. qué une édition en rupture avec le Il y a une certaine logique dans passé. l’idée que l’univers de la guerre Avec une moitié de l’Ours d’or à secrète, avec ses habitants qui Bloody Sunday de Paul Greengrass s’éloignent du commun des mor- et le prix d’interprétation masculi- tels pour hanter les franges de la ne à Jacques Gamblin pour son société et ses rituels incompréhen- incarnation du cinéaste Jean Devai- sibles, trouve enfin une traduction vre dans Laissez passer, la dimen- cinématographique grâce à un sion historienne du festival est représentant de la nouvelle généra- reconnue. Le film de Greengrass, tion japonaise, spécialiste en spec-
qui relate la mort de 13 manifes- tres et dissolution des liens entre tants de Derry (Irlande du Nord) humains. « Le dictateur », de Charlie Chaplin, a été projeté en clôture du Festival. sous les balles britanniques, le 30 janvier 1972, est paré des atours ’ du documentaire, caméra instable, Le prix d’interprétation de Jac- dialogues captés par bribes. Mais ques Gamblin, pour Laissez passer, sa matière dramatique (personna- de Bertrand Tavernier, couronne de l’anglais comme langue commu- tion grossièrement manipulatrice Der Felsen, Frites et folie, aspi- à Berlin. La moitié d’un Ours en or ges repères, chargés d’incarner cha- trois films très proches de traditions ne à tous les personnages, conden- d’une pièce de Ronald Harwood. La raient, avec plus ou moins de suc- ne déparerait pas les paysages que cune des parties ; accumulation anciennes du cinéma, traitant tous sés dramatiques qui flirtent dange- confrontation, en 1946, entre le cès, à la modernité… Comme pour traverse Chihiro au long de son d’incidents significatifs jusqu’au de la deuxième guerre mondiale. reusement avec l’approximation his- chef d’orchestre Wilhelm Furtwän- conforter l’enracinement dans le voyage. Débauche d’inventions bain de sang final) relève de la fic- Amen de Costa Gavras, par sa pon- torique) pour accomplir au bout du gler (Stellan Skarsgard) et l’officier quotidien allemand de Frites et graphiques et de mise en scène, le tion télévisuelle. Dans la même vei- dération (que ne laisse peut-être compte l’œuvre d’information et américain (Harvey Keitel) chargé de folie (abominable titre français dessin animé de Miyazaki joue ne Baader de Christopher Roth est pas deviner l’affiche) et la justesse d’alerte que le metteur en scène son procès en dénazification procè- qu’on espère provisoire de Halbe avec l’excès pour toujours l’éviter. plus audacieux, avec ses incursions de ses choix de mise en scène, fait s’était assignée. La hauteur de vue de d’une accumulation de Treppe, littéralement entre-sol, Il suffit d’attendre mercredi matin, dans l’imaginaire (jusqu’à inventer presque oublier les limites inhéren- d’Amen ressort d’autant mieux à la platitudes rendue obscène par l’usa- d’Andreas Felsen), la sélection offi- 20 février, pour voir Lundi matin une fin à la Bonnie and Clyde au tes à ce type de production (choix vision de A tort ou à raison, adapta- ge épisodique des documents tour- cielle présentait – hors compéti- dans les salles françaises et com- nés par les Alliés lors de la libéra- tion – Viel Passiert, le documentai- prendre que, de tous les choix du tion du camp de Bergen Belsen. La re que Wim Wenders a consacré au jury, celui qui a récompensé ce Le palmarès Lundi matin (France). dans A l’ombre de la haine, conclusion provisoire à ces groupe de rock de Cologne BAP. film parfaitement abouti, délicieux b Ours d’or : ex aequo, b Ours d’argent de la meilleure de Marc Forster (Etats-Unis). réflexions est venue avec la projec- En mettant en scène la cheville et vénéneux, est le seul irréfutable. Le Voyage de Chihiro, contribution artistique : b Ours d’or pour l’ensemble tion du Dictateur de Chaplin en clô- ouvrière du groupe, Wolfgang Nie- Un seul regret : il manquait sans de Hayao Miyazaki (Japon) les interprètes de 8 Femmes,de de l’œuvre : Robert Altman. ture du festival. dercke, un grand type à l’air triste, doute à la compétition officielle un et Bloody Sunday, François Ozon (France). b Ours d’or pour l’ensemble Lors de la conférence de presse Wenders a trouvé le doppelgänger film d’une ampleur suffisante pour de Paul Greengrass b Ours d’argent de sa carrière : Claudia Cardinale. qui suivit la projection d’Amen, idéal pour raconter l’histoire de secouer la planète cinéma, comme (Grande-Bretagne-Eire). du meilleur acteur : b Ours d’argent de la meilleure Rolf Hochhuth, l’auteur du Vicaire, l’Allemagne ces vingt dernières on en voit souvent à Cannes et par- b Grand Prix du jury : Jacques Gamblin musique : Antoine Duhamel pour la pièce dont est tiré le film, regret- années. Le plus allemand des films fois à Venise. Mais, sur la foi du Frites et folie, dans Laissez passer, la musique de Laissez passer de tait qu’il n’ait pas été réalisé par un de Wenders depuis des lustres est précédent 2002, on fera désormais d’Andreas Dresen (Allemagne). de Bertrand Tavernier (France). Bertrand Tavernier. Allemand. De fait, des quatre films aussi un triomphe pour la vidéo le voyage de Berlin par curiosité b Ours d’argent du meilleur b Ours d’argent b Ours d’or du meilleur court venus de RFA présentés en compé- digitale qui n’a jamais paru plus plus que par habitude. réalisateur : de la meilleure actrice : métrage : tition, seul Baader était tourné séduisante sur un grand écran. Otar Iosseliani pour Halle Berry At dawning de Martin Jones. vers le passé. Les autres, Heaven, Il y avait aussi des films étranges T. S. ... Le cinéma allemand, enfant pauvre d’un pays riche Pour votre première année en films, les jeunes et les vieux. Il y 1 tant que directeur, quels ont été avait quatre films allemands en les traits dominants de la Berlinale ? compétition et une nouvelle sec- BERLIN des Manitu (La Chaussure du mani- tant présente dans le circuit de tissement des chaînes françaises. Il y a des lignes historiques que tion baptisée « Perspective du ciné- de notre envoyé spécial tou), une parodie des westerns, de financement du cinéma. Les Län- Le ministre de la culture du chan- l’on peut deviner. L’histoire de l’Al- ma allemand ». Pour moi, il était A l’ouverture de la 52e Berlinale, Karl May, explique à lui seul les der ont tous créé des structures celier Schröder, Julian Nida Rume- lemagne, avec Amen de Costa très important de montrer La le 6 février, le chancelier Schröder 18 % de part de marché du cinéma d’aide à la production, et, au ni- lin, travaille donc sur une réforme Gavras, Laissez-passer de Bertrand Patriote, d’Alexander Kluge, qua- s’est prononcé, devant un parterre national, un record. En 2000, les veau fédéral, la Filmförderung- de ce système, s’inspirant large- Tavernier et Le Cas Fürtwangler rante ans après la publication du de vedettes, de réalisateurs et de producteurs d’outre-Rhin avaient anstalt (commission de promotion ment des pratiques françaises. A d’Istvan Szabo. Plus proche de manifeste d’Oberhausen, dont il producteurs allemands, pour un dû se contenter de 12,5 %. du cinéma) dispense des fonds col- plusieurs reprises, il a évoqué une nous, il y a aussi les années 1970, est l’un des initiateurs, un texte accroissement du financement Avec 83 longs métrages de fic- lectés grâce à une taxe sur les augmentation du taux de la taxe Bloody Sunday et l’Irlande, Baader qui a marqué la renaissance du public du cinéma. Le nouveau tion produits en 2001, la cinémato- sur les entrées. Les exploitants s’y et le terrorisme de gauche, KT et cinéma allemand. C’est un des directeur du festival, Dieter Koss- graphie allemande est loin d’être opposent pour des raisons éviden- la contestation en Corée et au symboles de cette année. Il y a aus- lick, a fait le pari de sélectionner inexistante. Mais elle reste pau- tes, et les producteurs, soucieux de Japon, ça c’est l’époque où j’étais si eu des colloques autour de l’état quatre films allemands (dont trois vre. Si le budget moyen d’un film, Les producteurs préserver l’unité de l’industrie, dans la rue. Plus généralement, la de notre cinématographie. Je suis en langue allemande) en compéti- 4 millions d’euros, est comparable préfèrent que les efforts portent sélection pour la compétition offi- content de voir que Berlin est deve- tion, une première. Et depuis deux aux chiffres français, presque les ont besoin d’abord sur les obligations des chaî- cielle a été terminée dans les nu un lieu de débat. J’aimerais que ans les principaux producteurs trois quarts des productions ne nes. Celles-ci s’abritent pour l’ins- mois qui ont suivi le 11 septembre les gens viennent ici comme pour d’outre-Rhin se sont dotés d’un disposent que de 2 millions de nouvelles sources tant derrière l’effondrement des et nous avons voulu que les films participer à un atelier. nouveau lobby, Film 20, afin d’ob- d’euros. Les gros budgets sont sou- revenus publicitaires. Le sort de présentés reflètent la diversité et tenir la mise en place d’une nouvel- vent affectés à des coproductions, de financement ces aspirations réformistes dépend la violence du monde. Notre devi- Pourquoi conclure le Festival par le politique publique. Car, pour comme les Astérix ou Amélie Pou- en grande partie de l’issue des élec- se, c’est « Vive la différence ! ».On 3 la projection du Dictateur de l’instant, tous les efforts qui ont lain, qui seront à leur sortie en pour sortir du tions de septembre 2002, et les pro- ne peut pas la faire vivre avec des Charlie Chaplin ? été faits pour sortir le cinéma alle- République fédérale comptabili- ducteurs allemands, sans l’avouer bombes, mais en se découvrant Parce que nous sommes à quel- mand de la langueur dont il souf- sées dans la part de marché des sous-développement ouvertement, semblent soucieux mutuellement. Je suis bien ques centaines de mètres du site fre depuis des décennies ont films allemands. de ne pas voir leur cause s’identi- conscient que les cinématogra- du bunker de Hitler. Nous avons échoué. Pour leur financement, les pro- fier trop étroitement au program- phies d’Amérique du Sud, d’Asie aussi montré ce documentaire terri- Le marché allemand du cinéma ducteurs allemands comptent entrées (de 2,5 %, contre 11 % en me culturel du SPD sans pour l’ins- centrale ou d’Afrique sont absen- fiant sur la secrétaire de Hitler, qui est pourtant l’un des plus impor- essentiellement sur les chaînes de France) et à une contribution des tant trouver beaucoup d’interlocu- tes cette année de la compétition, donnait l’impression d’être dans le tants au monde. On y compte un télévision. Georgia Turnow, la chaînes. Mais, fait remarquer Geor- teurs dans le camp opposé. nous n’avons pas su trouver les bunker. Et, à la fin du Dictateur,ily peu moins d’entrées qu’en France secrétaire générale de Film 20, gia Turnow, « si on additionne leur De l’autre côté du Rhin, on suit films, pour cette première année, a ce discours que prononce Cha- (177,9 millions, contre 180 mil- explique : « Parce qu’ils apportent action dans les Länder et leur action avec attention ce débat. La mise en j’ai un peu manqué de temps. plin, le coiffeur juif qui se fait pas- lions), mais le prix du billet, plus la quasi-totalité du budget, les diffu- nationale, les chaînes de télévision place d’une vigoureuse politique ser pour Hynkel. C’est exactement élevé, explique que le chiffre d’af- seurs obtiennent en échange les ne consacrent que 0,7 % de leurs publique du cinéma en Allemagne L’irruption des films allemands ce que je veux exprimer, personne faires de l’exploitation, 987,2 mil- droits sur le film pendant une très revenus – publicité pour les privées, renforcerait le camp français à l’ap- 2 est une autre nouveauté, quelle ne peut le dire mieux que lui. C’est lions d’euros, soit inégalé en Eu- longue période, ce qui interdit en- redevance pour les publiques – à la proche du réexamen des politiques en est la raison ? la fin idéale pour ce Festival. rope. Mais le cinéma allemand ne suite aux producteurs allemands de production ». Un chiffre qu’une d’aide au cinéma par la Commis- Je veux que tout le cinéma alle- détient qu’une petite part de ce gérer la carrière de leur film sur les fois encore les producteurs alle- sion de Bruxelles prévu pour 2004. mand ait sa place au Festival de Propos recueillis par marché. En 2001, les 11 millions marchés secondaires. » mands ne peuvent s’empêcher de Berlin. Les grands et les petits Thomas Sotinel d’entrées de la comédie Der Schuh La puissance publique est pour- comparer aux obligations d’inves- T. S. 30/LE MONDE/MARDI 19 FÉVRIER 2002 CULTURE
Encensé par la critique, le livre de l’auteur du Bénéficiant d’un grand succès public – 135 000 visiteurs par an –, ce lieu de mémoire de la mine « Tambour » remporte un succès considérable doit aussi accueillir d’ici à 2006 un centre de recherche géologique et ethnologique Günter Grass brise le tabou du naufrage Le Centre historique minier du « Wilhelm-Gustloff » de Lewarde, dans le Nord, s’agrandit
CINQUANTE MILLE exemplai- La plus grande catastrophe mari- LA MINISTRE de la culture, ture de l’ultime puits du bassin Dès 1971, alors que le sort du bas- et d’être proche du siège installé à res par jour commandés par les time de tous les temps n’est évi- Catherine Tasca, accompagnée Nord - Pas-de-Calais, celui d’Oi- sin est scellé à terme, l’entreprise Douai. Or c’est la société nationale libraires allemands ! Le dernier demment pas un fait divers. Ces de Michel Duffour, le secrétaire gnies, le 19 décembre 1990. nationalisée commence à stocker qui lance et finance cette opéra- livre de Günter Grass, Im Krebs- 9 000 victimes étaient des réfugiés d’Etat chargé du patrimoine et de Ensuite, sous la conduite d’an- ici archives et matériels. Pourquoi tion avant de céder la main, en gang (La Marche du crabe), promet allemands chassés de Prusse-Orien- la décentralisation, devait inaugu- ciens mineurs, il traverse les bu- avoir choisi le puits Delloye qui 1982, à une association loi de d’être un immense succès populai- tale et de Poméranie par l’avancée rer, lundi 18 février, la première reaux, la salle des pendus, la n’est pas l’un des plus représenta- 1901, dont l’Etat et les collectivités re. Le magazine Der Spiegel l’encen- de l’Armée rouge. En racontant tranche des travaux d’agrandisse- lampisterie, le hangar du triage- tifs du Nord – il n’y a pas de terril locales sont les partenaires. Deux se, lui qui avait mis son roman pré- leurs souffrances, le Prix Nobel de ment du Centre historique minier calibrage, où des équipes fémini- ni de cités minières à proximité ans plus tard, le Centre minier de cédent en miettes, au sens littéral littérature 1999 brise un tabou, au de Lewarde (Nord). Outre la visite nes séparaient à la main la pierre Lewarde est ouvert au public. du terme : sur la couverture de moins dans la gauche allemande. des nouveaux aménagements, les du charbon, avant d’atteindre la « Aujourd’hui, la forme juridique l’hebdomadaire, un montage mon- Ses héros sont des Allemands victi- membres du gouvernement au- fosse. La descente est bien enten- du centre est obsolète », assure trait Marcel Reich-Ranicki, le pape mes, et non criminels, de la secon- ront à répondre aux questions des due factice, et les galeries reconsti- La descente André Dubuc, son directeur. L’en- de la critique allemande, qui déchi- de guerre mondiale ; ils témoi- élus locaux. Ces derniers ne man- tuées. Pourtant, le parcours est gagement financier est trop lourd rait à belles dents Toute une histoi- gnent pour les 12,5 millions de queront pas, en effet, de les inter- remarquablement présenté, avec dans la fosse pour une simple structure associa- re, chronique des deux Etats alle- leurs compatriotes expulsés de roger sur les évolutions qu’ils envi- ses ambiances, ses machines, ses tive. Lewarde emploie 65 person- mands et de la réunification. Cette leurs terres par les Soviétiques. Ils sagent pour le Centre. Evolution bruits et sa pénombre. Il permet est bien représentée nes, son budget de fonctionne- fois, c’est le directeur du Spiegel lui- parlent aussi pour « la génération matérielle – une deuxième tranche d’avoir une idée assez précise des ment est de 231 700 euros, financé même, Rudolf Augstein, qui signe du silence », les Allemands de l’im- de travaux est programmée – et conditions de travail des mineurs avec ses machines, aux deux tiers par ses ressources la critique. médiat après-guerre et les soixante- juridique – ses statuts doivent être pendant deux siècles. Un labeur propres (le reste par l’Etat, la Le succès est-il dû à la qualité du huitards, qui ne voulaient rien modifiés. qui est resté très pénible et dange- ses bruits, sa pénombre région et le département du Nord). livre ? Il est écrit « de manière entendre des malheurs allemands Le Centre minier est installé sur reux, même après la mécanisation L’association pourrait se transfor- brillante et captivante », juge Der dans la guerre, afin de ne pas relati- l’ancien puits Delloye, un site de massive des années 1950. La visite, mer rapidement en établissement Spiegel . « Il laisse à désirer du point viser l’horreur des crimes nazis. 8 hectares, à quelques kilomètres qui dure près de deux heures, est immédiate et les machines de che- public de coopération culturelle littéraire et esthétique », affirme au Ceux qui tentaient un impossible de Douai. Il a conservé son chevale- un succès : 135 000 personnes vien- valement sont moins impression- (EPCC), une nouvelle structure juri- contraire le Süddeutsche Zeitung. parallèle étaient qualifiés de ment et la plupart de ses bâtiments nent à Lewarde chaque année. nantes que celles d’Oignies (elles dique, votée en décembre 2001 sur Ou plutôt à son thème ? Poursui- « revanchards ». « Pas la réunifica- de surface. Un édifice de verre et La création d’un tel Centre à aussi classées) ? Le puits Delloye, la proposition du sénateur du vant son exploration romanesque tion, la faute », disait le philosophe d’acier, imaginé par les architectes Lewarde est une idée des Houillè- dont l’exploitation venait de s’arrê- Nord, Ivan Renar (PC). Celle-ci de l’histoire allemande, Günter Walter Jens, en 1990, et Günter de l’agence Novembre, se détache res du Nord, l’une des trois bran- ter, avait l’avantage, pour les permet d’associer l’Etat et les diver- Grass raconte à travers cinq person- Grass lui faisait écho : « Qui veut nettement dans cet univers de bri- ches des Charbonnages de France. Houillères, de n’être pas trop vaste ses collectivités locales selon un nages de trois générations différen- aujourd’hui réfléchir sur l’Allema- que : c’est la nouvelle entrée du dosage qui reste à définir. La ren- tes le naufrage du Wilhelm-Gustloff, gne doit penser Auschwitz. » centre, avec son hall d’accueil, une contre entre Catherine Tasca, le 30 janvier 1945 dans la mer Balti- Plus d’un demi-siècle après la cafétéria, et en sous-sol, un audito- Un chantier inachevé Michel Duffour et les élus devrait que. Le paquebot, qui portait le défaite du Reich, Günter Grass pen- rium de 200 places. Un matériel Le Centre historique minier est un lieu de diffusion de la culture minière, permettre de mettre au point ce nom d’un haut dignitaire nazi assas- se qu’il est temps de ne plus laisser considérable a été rassemblé sur des techniques à la vie des hommes et des femmes, mais aussi un lieu de partenariat d’un nouveau type. siné en Suisse par un jeune juif, à la droite la réflexion sur ce le site, au milieu d’un réseau fer- recherche et de conservation. A ce titre, il rassemble 13 000 objets, 2,5 kilo- était parti du port de Gdynia, bapti- qu’ont enduré les Allemands : roviaire reconstitué : excaveuses, mètres d’archives, 500 000 photos, 600 films et une bibliothèque de Emmanuel de Roux sé Gotenhafen par les nazis, à côté « Jamais, dit « le Vieux » qui n’est foreuses, locomotives, wagons. 7 000 livres. Ces collections lui permettent d’alimenter sa nouvelle salle de Dantzig, la ville natale de Gün- autre que l’ombre de l’auteur dans Avant d’entreprendre le « circuit d’exposition temporaire, où des thèmes transversaux sont abordés – par Centre historique minier de Lewarde, ter Grass. Il avait 12 000 passagers La Marche du crabe, on n’aurait dû de la mine », le visiteur peut s’ini- exemple : « Femmes à la mine, femmes de mineurs », à partir du 26 avril. Le fosse Delloye, BP 39, 59287 Lewarde. à son bord. Il a été envoyé par le se taire sur tant de souffrance, sim- tier à son histoire en parcourant coût de la première tranche des travaux a été de 7,20 millions d’euros (60 % Tél. : 03-27-95-82-82. Tous les jours, fond par trois torpilles tirées d’un plement parce que notre propre fau- une exposition permanente « Les par l’Europe, 40 % par l’Etat, la région, les départements, des communes). de 13 heures à 17 heures. Dimanche sous-marin soviétique. Neuf mille te et la confession du repentir l’em- siècles du charbon », qui lui pré- Une seconde tranche, d’un montant identique, est prévue pour l’installation et fêtes, de 10 heures à 17 heures. personnes, dont 4 000 enfants et portaient sur tout le reste. » sente les « trois âges de la mine », d’une section scientifique (la formation géologique du charbon) et d’une sec- De mars à octobre, tous les jours, de adolescents ont péri, six fois plus des premières ouvertures au début tion à caractère ethnologique. Les espaces extérieurs devraient également 9 heures à 17 h 30. De 4,50 ¤ à e que dans le naufrage du Titanic. Daniel Vernet du XVIII siècle, jusqu’à la ferme- être réaménagés. Ils devraient être achevés à la fin 2006. 10,20 ¤.
Le colloque, inédit, a réuni 950 artistes et représentants d’institution Les nouveaux territoires de l’art en question à Marseille MARSEILLE Brazzaville « la récupération, le roulottes entourées de leurs jardins de notre correspondant régional détournement, la débrouillardise res- provisoires transforme immédiate- Les discours d’introduction sont tent vrais dans le domaine de l’art », ment le regard qu’on porte sur la vil- finis. Michel Duffour, secrétaire qui – quand la guerre ne vient pas le alentour. d’Etat au patrimoine et à la décentra- tout détruire – germe dans une mai- Selon Olivier Poivre d’Arvor, de lisation culturelle, qui a initié ce collo- son en construction ou dans une l’Association française d’action artis- que de trois jours « Nouveaux terri- Alliance française abandonnée. Gior- tique, toutes ces expériences de réin- toires de l’art », sait qu’il a gagné son gio Corsetti, metteur en scène ita- vestissement de terrains ou de bâti- pari : les artistes, producteurs, anima- lien, aime, lui, hanter les friches ments ont pourtant des caractéristi- teurs, créateurs qui occupent friches, industrielles : « On y sent la fatigue et ques communes. Elles sont issues squats et autres espaces incertains aussi ce silence qui est venu après un d’un mouvement spontané, elles en France, en Europe et au-delà sont énorme bruit, celui des machines et sont animées collégialement, elles venus en masse à la friche de la Belle- des hommes. » Et il croit que la créent un espace politique singulier, de-Mai de Marseille. Les 950 inscrits forme des spectacles qui naissent elles jouent avec l’esprit du lieu représentent 35 pays, et sont tous dans ces lieux de liberté est profon- qu’elles occupent. Et elles sont im- avides de débats pour cette première dément marquée par leur génie médiatement en prise avec le mou- mondiale. propre. vement international – l’affluence Edward Bond, auteur et drama- turge anglais, s’avance alors sur la tri- bune. Il regarde sa montre, et lance : Une mission interministérielle pour les friches « Le rapport entre l’art et la société En octobre 2000, Michel Duffour commandait à Fabrice Lextrait, de la fri- doit être dangereux. » Silence brutal che de la Belle-de-Mai (Marseille), un rapport sur les expériences en cours dans ce public où se côtoient artistes dans les friches de toute nature. Intitulé Une nouvelle époque de l’action et représentants des institutions culturelle, remarquablement informé, il vient d’être publié à La Documenta- culturelles. Il évoque alors la « ter- tion française. Il recommandait la tenue d’une rencontre internationale et reur de Van Gogh devant la toile blan- le déblocage de fonds pour l’aide à ces espaces d’innovation. Trois secré- che » et se met à raconter l’histoire, taires d’Etat et ministres : MM. Duffour (culture), Bartolone (politique de horrible et vraie, d’un jeune Polo- la ville) et Hascoët (économie solidaire) sont venus à Marseille lancer la nais violé par un kapo dans un camp mission interministérielle que M. Lextrait appelait de ses vœux. Elle est de concentration, à partir de la- « chargée d’apporter conseil, expertise, appui technique aux collectivités terri- quelle il est en train d’écrire une fic- toriales, aux services déconcentrés de l’Etat et aux opérateurs culturels sur les tion. Bond s’emporte, crie que rien espaces et projets artistiques qui se développent en dehors des champs institu- de ce qui se fait ici n’abolira la pri- tionnels ». Son responsable est Jean Digne, spécialiste de la décentralisation son. Et il part. Le silence qui suit est culturelle, actuellement au cabinet de Jack Lang. encore du Bond, il surplombera tous les débats qui suivent. Car on est là pour parler de ce qui Emmanuel de Véricourt, de La réellement cosmopolite aux ren- se passe dans ces interstices de ville, Baraque, anime ce qu’il appelle contres de Marseille en étant une ces « espaces reconquis » qui héber- « une friche itinérante avec roulot- preuve patente. gent souvent ce qui se fait de plus te » car il ne peut plus supporter de Le sociologue Henry-Pierre Jeudy novateur en matière de création. Phi- « voir un spectacle monté avec les s’interrogeait alors sur les étranges lippe Foulquié, animateur du Systè- mêmes méthodes que celles qu’on rapports entre les occupants de ces me Friche Théâtre, hôte du collo- dénonce sur scène ». Il veut donc nouveaux territoires et les pou- que, l’a dit en introduction : « Nous « mettre à table ceux qui le veulent et voirs publics, menacés de devenir sommes les enfants de la décentrali- qui peuvent venir demander pour- les « gardes champêtres de la sation culturelle, mais nous sommes quoi on fait de l’art aujourd’hui ».A conceptualisation ambiante ».Etil inventeurs d’autre chose. » De quoi son côté, Patrick Bouchain détaille posait cette question crue aux créa- précisément ? « De ce devenir jamais la façon dont il recense les « terrains teurs avides de reconnaissance : clos dans lequel réside la réalité de délaissés » autour des autoroutes, « L’illégalité remplacerait-elle la nos histoires », répond-il, ce qui, de des logements sociaux ou dans les subversivité de l’art qui aurait dis- l’avis général, est aussi juste que zones dont la puissance publique paru » ? Sans obtenir de réponse. flou. Des tables rondes et ateliers, ne sait plus quoi faire. Pour cet Cela a dû réjouir Philippe Foulquié tous bondés, ressort d’abord l’im- architecte qui s’emploie à ne rien qui avait lancé en introduction : «Je pression que rien ne peut se copier construire de pérenne, « le vide est souhaite que les questions restent de ces mondes singuliers, qui pour- le premier des espaces publics ».Il entières. » tant s’attirent et se reconnaissent. permet en tout cas des installations Nicolas Bissi raconte qu’au Congo comme Le Campement : la vue des Michel Samson LE MONDE/MARDI 19 FÉVRIER 2002/31 CULTURE AGENDA
Opéra La « Platée » rêvée de Rameau Mark Tompkins et Caterina s’opère la mise en scène miniature de ce or du grand théâtre des dieux vont se fracturer qui, à la manière de la grenouille bovine comme un grand navire en perdition pour de la fable, s’enflera jusqu’à l’éclate- s’échouer dans les marécages de Platée, Atlanti- Sagna, ombres et lumières ment quelques années plus tard de la de glauque et dérisoire. Quant à la chorégraphie querelle des Bouffons. de Laura Scozzi, sa vitalité exacerbée prend à L’EXTRAVAGANCE comme Si la prestation de Jean-Paul Fouchécourt son compte la violence d’un propos de séduction exercice de vérité ! De ce para- dans le rôle-titre est encore dans les qui, sous le manteau de la parodie, cache le poi- doxe, le chorégraphe Mark Tomp- mémoires, celle de Paul Agnew (à l’épo- gnard assassin d’une certaine critique sociale. kins extrait l’essence de son specta- que « simple » Thespis) n’a rien à lui Dans cet apologue en forme de ballet bouffon, cle Hommages, composé de quatre envier. De la nymphe naïve et ridicule, il l’Orchestre et les Chœurs des Musiciens du Lou- solos créés entre 1989 et 1998, pénètre l’âme navrante et ravie, rendant vre - Grenoble ne se contentent pas d’être de for- autour de quatre personnalités de avec un scrupule d’entomologiste émois midables orateurs. Ils sont aussi de remarqua- la danse qui ont marqué son par- et pâmoisons de cette Bécassine touchan- bles acteurs. La direction de Marc Minkowski, cours. Qu’il s’agisse de Vaslav te jusque dans l’expression d’une laideur vive et sensible, ironique et sensuelle, donne à Nijinski ou de la danseuse alle- qui s’ignore pour mieux se reconnaître l’œuvre la véritable force rhétorique que le théo- mande des années 1920 Valeska dans le miroir de la tromperie. Parfaite ricien Rameau appela toute sa vie de ses écrits et Gert, de Joséphine Baker ou du Le baron Grimm et Jean-Jacques Rous- antithèse, la Folie incarnée par une Mireille de ses vœux. danseur noir américain Harry Shep- seau – lesquels n’étaient pas précisément des Delunsch belle et arrogante à souhait. Une incar- pard, Mark Tompkins brandit son enjoués – auraient sans doute trouvé « subli- nation magistrale de ce que l’esprit français a Marie-Aude Roux goût du travestissement avec une me » (comme à la création de l’œuvre, en 1745) produit de plus cruellement drôle, de plus som- ironie si joyeuse, si féroce aussi, cette Platée de Rameau montée en avril 1999 brement comique, de plus radicalement lucide. « Platée », comédie lyrique de Rameau. Avec Paul qu’il aboutit à une mise à nu abso- . . par Laurent Pelly et Marc Minkowski. Véritable Un régal d’intelligence scénique et d’ingéniosité Agnew (Platée), Mireille Delunsch (la Folie, Thalie), Yann lue. Plus il se déguise, plus il se Mark Tompkins révélation musicale et dramaturgique, la pro- musicale. A tel point que les dieux mêmes en Beuron (Mercure, Thespis), Vincent Le Texier (Jupiter), révèle. Avec son truc en plumes ou (ici dans « Under my skin »), duction n’a rien perdu de son implacable cruau- pâlissent quelque peu : le rutilant Mercure de Doris Lamprech (Junon), Laurent Naouri (un satyre, Cithe- son string, ce fracasseur de clichés, éternel fracasseur de clichés. té, de son joyeux piquant ni de sa noirceur et Yann Beuron, le fringant Jupiter de Vincent Le ron), Valérie Gabail (Amour, Clarine), Franck Leguérinel toujours en train de ruer dans les de son ineffable pouvoir de nostalgie. Car ce Texier, la belle autorité de Laurent Naouri en (Momus), Orchestre et Chœurs des Musiciens du Louvre- brancards de la bienséance choré- d’un jeu de société connu de tous, e chef-d’œuvre du répertoire lyrique du XVIII siè- maître du jeu, l’impertinent Amour de Valérie Grenoble, Laurent Pelly (mise en scène), Laura Scozzi graphique depuis vingt ans, s’offre celui du pouvoir, de ses abus. Soit : cle pose un regard d’une extraordinaire acuité Gabail, le désopilant Momus de Franck Leguéri- (chorégraphie), Chantal Thomas (décors), Joël Adam tel qu’en lui-même, dans un grand une chorégraphe (mère, despote, sur l’objet opératique lui-même, au point d’en nel et jusqu’à la furie de service qu’est la Junon (lumières), Marc Minkowski (direction). Palais Garnier, dérèglement sensuel, visuel et bourgeoise) face à quatre danseurs, assurer à la fois la déconstruction (Rameau y de Doris Lamprech. place de l’Opéra, Paris-9e.Mo Opéra. Tél. : 08-92- sonore. deux hommes et deux femmes parodie à loisir les ingrédients de la tragédie Enlevée, inventive, poétiquement désespérée, la 69-78-68. De 7 ¤ à 105 ¤. Les 18, 20, 22 et 27 février à Homme ou femme, homme très (enfants, esclaves, prolétaires). lyrique) et la survie (et cela avec un raffine- mise en scène de Laurent Pelly se veut baroque 19 h 30, le 24 février à 15 heures. Photo : la grotte de Pla- femme et vice-versa, peu importe à Soit : une heure quinze de vexa- ment, un art, un brio !). A ce jeu du juge et parti au premier sens du terme. Les gradins rouge et tée © Apo Athanasiadis/Eric Mahoudeau. ce danseur, acteur, chanteur, show- tions, rivalités, chantages affectifs, man d’excellence, dont le geste bisous par-ci, coups de canne par- spectaculaire tranché réussit à opé- là, et que ça dope la création ! Infan- son ancien compagnon, Ike Turner L’esprit, lui, demeure intact : une lyrisme nordique un programme rer l’osmose entre lui et la person- tilisé, asservi, chaque danseur veut Théâtre a débuté comme guitariste à tout timba (le nom donné à la salsa à passionnant à tous égards. nalité évoquée. On croit à ce Nijins- toujours être le premier dans le faire aux origines du rock’n’roll et Cuba) d’une réjouissante énergie, Théâtre des Champs-Elysées, 15, avenue ki en pyjama à fleurs ondulant du cœur de la chef, qui manipule ses du rhythm’n’blues. Son heure de avec cuivres revigorants, rap et rock Montaigne, Paris-8e.Mo Alma-Marceau. pelvis sur une chanson de Prince, à interprètes avec ce sadisme bien- gloire avec « Madame » dans les guerriers, plus une bonne dose de Le 21 février, à 20 heures. cette Valeska boxeuse en diable veillant auquel on ne résiste pas. Phèdre années 1960 étant entrée dans frime. Un excellent groupe de Tél. : 01-49-52-50-50. De 7,5 à 45 ¤. avec ses deux cornes clignotantes De cette tyrannie ordinaire Depuis la création du Studio l’histoire, Ike Turner réapparaît de scène, très apprécié par la jeunesse sur la tête ; on aurait aimé rencon- – dont nombre d’interprètes, classi- classique, en 1982, le metteur en temps à autre avec un groupe cubaine. trer Harry Sheppard, sautant com- ques ou contemporains, témoi- scène Christian Rist poursuit son solide (deux claviers, guitare, New Morning, 7-9, rue me un cabri dans ses gros godillots, gnent régulièrement – (le Centre e Exposition qui fit découvrir la danse à Tomp- national de la danse a d’ailleurs exploration du répertoire de langue rythmique, chœurs, cuivres) et des Petites-Ecuries, Paris-10 . o kins dans les années 1970 à Paris. lancé une étude sur le métier de française, de Corneille à Novarina un vaste répertoire de classiques M Château-d’Eau. Tél. : 01-45-23-51-41. Pour en rire et pour en pleurer, danseur), Caterina Sagna tire un ou de Malherbe à Ponge. Après de la soul et du rock. Le 19 février, à 21 h 30. avoir abordé Racine en 1982 avec cette relecture fantasmée des des- constat solide mais sans grande sur- Jazz Club Lionel-Hampton, 81, boulevard Toulouse-Lautrec tins des uns et des autres compose prise, quand on sait la perversité Bérénice, il y revient avec Phèdre. e Gouvion-Saint-Cyr, Paris-17 . et l’affiche un autoportrait fulgurant. Entre qui préside parfois aux rapports Le rôle titre est interprété par o M Porte-Maillot. Tél. : 01-40-68-30-42. On les connaît par cœur, elles ont cabaret et music-hall, Mark Tomp- patrons-employés. Quelques Veronika Varga, entourée Classique Du 19 au 24 février, à 22 h 30. 21,50 ¤ été reproduites mille fois. Il kins raconte le pouvoir érotique de séquences plus perturbantes notamment de Carlos Chahine avec une consommation n’empêche, les affiches de la danse. La scène dès lors opère émaillent néanmoins la démonstra- (Thésée), Sylvie Chenus (Œnone), (renouvellement à partir de 10 ¤). Toulouse-Lautrec ne manquent comme le lieu magique de la recon- tion. Citons, celle, hilarante, où l’un Thomas Scimeca (Hippolyte). Orchestre national jamais leur effet, entre dérision et naissance de soi, de l’extase. Non des danseurs (Alessandro Bernar- Maison de la culture de Bourges, de France provocation. L’exposition, non seulement elle transfigure la réalité deschi) transforme sa danse en un place André-Malraux, Bourges (Cher). C’est au tour du chef anglais contente de les récapituler, mais elle rassemble une identité prurit sexuel totalement régressif. Tél. : 02-48-67-74-74. Du 19 février Musique Richard Hickox (rare à Paris) d’être présente des travaux préparatoires marginale, voire douloureuse. Au Dur, dur, d’être danseur ! au dimanche 3 mars. De 7,62 ¤ à 18,29 ¤. reçu ce mois-ci par l’Orchestre et des épreuves lithographiques nom de Nijinski et des autres, Hom- national de France le temps d’une avant les couleurs ou avant la mages est une déclaration d’amour Rosita Boisseau La Charanga soirée consacrée à trois œuvres lettre, ce qui permet de mieux au spectacle. majeures du tout début du comprendre l’élaboration artistique A l’inverse de la beauté apaisée HOMMAGES, de Mark Tompkins. Soul/rock Habanera XXe siècle (entre 1902 et 1908). et technique de chacune d’elles. On de Mark Tompkins, les personna- Théâtre de la Cité internationale, Du groupe qui avait mis les Après In the South (Alassio) y retrouve les cyclistes bleus de la ges de Sorelline (Petites Sœurs), 21, bd Jourdan, Paris-14e.Le autorités cubaines en colère il y a op. 50 d’Elgar composé en Italie et Chaîne Simpson, la Vache enragée spectacle de Caterina Sagna, finis- 12 février. En tournée, le 20 février Ike Turner and quelques années (son jeu de scène, l’évocation des beautés de la vallée rouge vif et, naturellement, les sent en zombies défigurés, sexuelle- à Weimar (Allemagne), le 19 mars jugé trop osé lors du Festival de la d’Andora, le Prométhée de chanteuses et chanteurs, les ment annihilés. A partir du roman à Mulhouse, le 22 à Dieppe, du 24 The Kings of Rhythm jeunesse à La Havane en 1997, fut Scriabine, un « poème du feu » que coquettes, les dandys, les cocottes de Louisa May Alcott Les Quatre au 26 avril à Marseille. Révélé au grand public comme sanctionné par une interdiction de le pianiste russe Vladimir Viardo, et les piliers de bar chers à Lautrec. Filles du docteur March, que l’on SORELLINE, de Caterina Sagna. mentor d’Anna Mae Bullock concerts de six mois), il ne reste héritier de Neuhaus et de Naumov, Fondation Dina Vierny-Musée Maillol, peut oublier sur l’étagère de son Théâtre de la Bastille, 76, rue de la e devenue Tina Turner, qui lui doit que David Calzado, le leader et devrait porter à l’incandescence. 61, rue de Grenelle, Paris-7e.Mo Rue-du- enfance, Caterina Sagna, copro- Roquette, Paris-11 . Le 13 février. En beaucoup mais n’oublie pas le créateur du groupe et Michel Quant à la Symphonie n˚ 2 de Bac. Tél. : 01-42-22-59-58. Du mercredi duite pour la huitième fois par le tournée : le 16 mars à Blois, leS caractère pour le moins irascible de Marquéz, l’un des chanteurs. Sibelius, elle viendra clore de son au lundi, de 11 heures à 18 heures. 7 ¤. Théâtre de la Bastille, s’empare 28 et 29 mars à Pau.
Sélection revues littéraires par Patrick Kéchichian Un amour à New York Doumet (sur la technique stéréosco- nom duquel certains refusent d’être que à l’égard des grands discours, Ils sont perdus dans la foule qui encombre New-York durant les fêtes de Critique pique), Arnaud Rykner (un parallèle nietzschéens. » Par l’affirmation de ceux de l’idéologie, de la science, de fin d’année. Ils se croisent fortuitement. Ils tombent amoureux l’un de C’est plus avec Proust et le petit pan de mur ce refus, il s’agit de retrouver la puis- la Loi. » Françoise Gaillard, Michel l’autre. Réussiront-ils à s’unir après être venus à bout de tous les obsta- qu’un nu- jaune)… C’est à Jean-Yves Tadié que sance de subversion et de renverse- Deguy, Guy Scarpetta, Raymond Bel- cles qu’un scénariste zélé ne manquera pas de mettre sur leur chemin ? méro d’hom- revient le soin de conclure : il déga- ment dont la pensée du philosophe lour ou Alain Finkielkraut interro- Un amour à New York relève d’un genre, la comédie sentimentale, dont mage à Na- ge six règles convaincantes pour est encore porteuse. Cet « autre gent cette « posture ». Mais le mot on devine qu’il a été programmé pour toucher un « cœur de cible » essen- thalie Sar- définir un chef-d’œuvre, et constate Nietzsche », qu’étudient notamment n’a-t-il pas, à propos de Barthes, tiellement féminin. raute qu’An- que Nathalie Sarraute les a parfaite- Paul Audi, Bernard Sichère, Mehdi quelque chose de trop volontariste ? Entre le souvenir de grands ancêtres hollywoodiens (Leo McCarey, Frank toine Com- ment appliquées. Belaj Kacem, Jean-Pierre Faye, Véro- Et ce « déplacement critique » qu’il Capra) et la distance nécessaire, semble-t-il aujourd’hui, pour faire croire pagnon et « Critique », n˚ 656-657, janvier-février. nique Bergen ou Philippe Lacoue- opérait toujours n’est-il pas juste- au spectateur que l’on n’est pas complètement dupe des histoires que Alain Roger « Nathalie Sarraute ou l’usage de l’écritu- Labarthe, n’est pas unique. Ainsi ment le signe d’un subjectivisme l’on raconte, le film de Peter Chelsom oscille entre un sentimentalisme viennent de e re », diff. Ed. de Minuit, Paris-6 , 11,50 ¤. que le souligne Marc Crépon, « toute hautement affirmé ? niais et une ironie vaguement branchée en provenance directe d’une boî- rassembler philosophie met en perspective (…) « Rue Descartes », n˚ 134, « Roland Bar- te à clichés sociologiques. Jean-François Rauger dans Criti- une certaine façon d’être dans le thes après Roland Barthes », PU F - Col- Film américain de Peter Chelsom. Avec John Cusack, Kate Beckinsale, Jeremy Piven. que. Né en L’amitié temps, qui détermine, entre autres lège international de philosophie, 20 ¤. (1 h 30). 1900 et morte en octobre 1999, Sar- choses, les modalités de son adresse raute a traversé le siècle sans l’alour- Charles Péguy (à des contemporains ou des lecteurs dir d’une œuvre monumentale. Sa Ce numéro présente une correspon- futurs) ». Nietzsche reste assuré- grande affaire fut le langage, « l’usa- dance entre Péguy et son ami Jules ment le philosophe qui vérifie le ge de la parole ». Sabine Raffy – elle- Isaac, importante pour éclairer la mieux cette affirmation. Un Nietz- même décédée avant de voir paraî- fondation des Cahiers de la quinzai- sche encore à venir, donc ? tre ce numéro qu’elle avait commen- ne. On trouvera également une série « Lignes », n˚ 7, février, « Un autre Nietz- cé de préparer –, démontre que cet- d’études sur l’édition de la « pre- sche », éd. Léo Scheer, 22, rue de l’Ar- te affaire implique fortement, jus- mière Jeanne d’Arc » et un admirable cade, 16 ¤. Feuilles qu’au malaise, le lecteur, et qu’on texte, sur « L’humanisme de Péguy » ne peut lire Sarraute sans faire soi- (1945), de Rachel Bespaloff, philo- même l’épreuve des mots, du lan- sophe existentialiste, juive ukrai- Rue Descartes d’automne gage, cette « arme quotidienne, insi- nienne, qui travailla à Paris à partir Au cours d’un colloque consacré à de Robert Aldrich dieuse et très efficace d’innombra- de 1915, s’exila en 1942 aux Etats- Roland Barthes qui eut lieu en bles petits crimes ». Toute recherche Unis, où elle mit fin à ses jours en novembre 2000 au Collège interna- de la vérité, comme le note Moni- 1949. tional de philosophie, et dont les que Gosselin-Noat, est soumise à la « L’Amitié Charles Péguy », n˚ 96, octo- actes sont reproduits dans ce cahier Suivi d’un débat tension que les mots n’apaisent pas, bre-décembre 2001, c/o Françoise Ger- de Rue Descartes, François Noudel- JEUDI 21 qu’ils amplifient au contraire. bod, 12, rue Notre-Dame-des-Champs, mann posa la question de l’héritage. avec François Ozon Dominique Rabaté souligne la mise Paris-6e,12¤. Il constata l’impossibilité d’« unifier FÉVRIER en forme par Sarraute d’un « imagi- les différentes facettes » d’une animé par naire de la parole absolument iné- œuvre continue au travers de la- Jean-Michel Frodon (Le Monde) 20 H 30 dit » ; il insiste sur le paradoxe d’un Lignes quelle « le marxiste, le sémiologue et langage rendu terriblement présent « Un autre Nietzsche ». « Autre que l’hédoniste » apparaîtrait comme un alors même qu’il est passé par le fil- quoi ou que qui ? », se demandent à seul homme. « Il semble que la diver- tre et la glaciation de l’écriture. eux-mêmes Michel Surya et Jean- sité de Roland Barthes (…) manifeste LE CINÉMA DU PANTHÉON - 13, RUE VICTOR-COUSIN 75005 PARIS Citons aussi les études de Pascale Luc Nancy en préambule de cet une posture intellectuelle, non pas Foutrier (sur Enfance), Thomas Pavel important cahier qu’ils ont agencé. seulement politique ou littéraire, (sur l’esthétique littéraire), Christian « Autre bien sûr que le Nietzsche au mais surtout un déplacement criti- 32/LE MONDE/MARDI 19 FÉVRIER 2002 CULTURE PORTRAIT
LES GENS DU MONDE
a Le violoniste Augustin Dumay , la house vient d'être nommé directeur artis- Charles Schillings tique du Festival de musique de Menton. Désigné par René Koe- ring, directeur de la musique à Radio France, en accord avec la mairie de Menton, il succède à Patrice d'Ollone, qui était égale- nomade ment délégué artistique de l'Or- chestre national de France, poste qu'il a quitté en novembre 2001. Radio France avait repris la tutelle Le DJ belge, longtemps résident au Queen artistique de ce festival, selon une convention de partenariat avec la à Paris, écume les clubs du monde entier Ville de Menton, signée le 13 juin 2001. et publie son premier album de musicien a Rudy Giuliani, l’ancien maire de New York, a été fait chevalier honoraire par la reine Eliza- beth II, le 14 février. En visite IL FUT INVITÉ chez Jean-Luc Delarue, ensuite à Scotland Yard, il s'est puisque DJ patenté (résident, en langue montré plus que dubitatif quand techno) du Queen, la boîte gay et sulfureuse f 1966 on lui a demandé ce qu’il pensait des Champs-Elysées. A « Ça se discute », on d'un programme de prévention à voulait savoir comment dansaient les célébri- Naissance à Ipamu l’essai à Londres qui traque les usa- tés et les drag-queens lors des nuits chaudes (Zaïre). gers de drogues dures en laissant du club parisien, naguère célèbre pour ses tranquilles les fumeurs de mari- « soirées mousse ». Charles Schillings, l’in- f 1983 juana : « Mon avis est d'arrêter tout vité, un grand énergumène au débit rapide Premier pas au club le monde. Une grande partie des pro- et à la timidité sanguine, dut faire en direct à blèmes de violence que nous avons la télé « un mix de trois minutes pour montrer La Chapelle de Liège. rencontré à New York étaient dus à une quinzaine de styles de musique électroni- f la marijuana. » que différents », un exercice plutôt drolati- 1995 a Le romancier américain Tom que. Charles Schillings est alors, en 1998, Devient résident au Clancy, qui faisait la promotion de l’idole des gays noctambules, « un public Queen à Paris son livre Shadow Warriors : Inside hyperchaud qui adore la fête », un univers à the Special Forces (Les Guerriers de mille années-lumière des raves contre les- f 1996 l'ombre : au cœur des Forces spé- quelles des politiques ont aujourd’hui dé- Conçoit la musique ciales), s'est dit aussi choqué que terré la hache de guerre. Schillings incarne la tout le monde par les événements tendance clubber, comme ses compatriotes du défilé du couturier du 11 septembre : « C’est difficile Laurent Garnier, élu roi au Royaume-Uni, Karl Lagerfeld. de reproduire les pensées de person- les Daft Punk ou Dimitri From Paris, DJ né nalités sociopathes. Mais je pense en Turquie de parents grecs, et pilier des soi- f 2002 que personne ne va détourner un rées Respect, fêtes voyageuses longtemps avion avant longtemps. Les stewards ancrées au Queen, puis au Twilo de Sortie de l’album et les passagers les jetteront par la New York, au Fuse à Bruxelles, etc. « It’s about », chez porte. » Après trois ans de résidence au Queen, a Mel Gibson (46 ans) se prépare Pschent. Schillings se retire au Rex, « plus petit, plus à être le lieutenant-colonel Hal ciblé, moins commercial ». Car un bon DJ Moore, qui, en novembre 1965, a doit savoir préserver son image autant que vécu, avec ses 400 hommes entou- sa patte musicale – ici, une house très mélan- que du Congo, ex-Zaïre, d’une mère d’eth- joue partout. Hier au Queen, aujourd’hui au de voix, les claps, les dix minutes où il ne se pas- rés de 2 000 Nord-Vietnamiens, gée, où les morceaux fétiches oscillent entre nie bakouba et d’un père belge, « commis- Rex, dans les soirées les plus folles et les se rien que l’impression d’un univers futuriste, une des batailles les plus sanglan- Once in a Life Time des Talking Heads, Unfi- saire de district » et deuxième génération de plus chics, mais aussi au Japon, aux Etats- d’un monde nouveau encore en suspension. » tes de l'armée américaine. L’acteur nished Sympathy de Massive Attack ou Love Schillings en terre africaine. Restée au pays, Unis, à Quimper ou sur l’île Maurice, « enfin Etudiant en philologie germanique à l’uni- vient de passer deux semaines à Will bring Us Back Together de Roy Ayers, pré- la famille maternelle du jeune homme vient les circuits normaux des clubs ». Une vie bana- versité de Liège, Charles Schillings regarde Fort Benning, en Georgie, afin de curseur du funk. Les DJ n’ont pas le besoin de fuir les fureurs guerrières de l’Afrique cen- le de DJ, donc – des avions « jusqu’à trente vers le Nord. Il croise (dans un magasin) DJ s'entraîner avec le corps d'élite des d’extériorisation des rockers ou des chan- trale, où lui-même n’est jamais retourné, par mois », des caisses de disques vinyles Koenie, résident au Café d’Anvers, club culte rangers. teurs. Ni bagouses, ni discours dévastateurs, une fois arrivé à Bruxelles « en 1967 », trois dont il achète « entre cent et deux cents exem- de la techno centre-européenne. Après six a Le romancier américain Elmore ni santiags, ni provocs. Charles Schillings a ans après l’arrivée au pouvoir du général plaires par semaine » –, une vie normale, ans passés à La Chapelle, Charles Schillings, Leonard, 76 ans, auteur de ro- des baskets, un treillis, pas de tatouages Mobutu – des photos témoignent de cette mais sans cesse en tension, commencée «à le Wallon, déserte pour le Café d’Anvers, en mans noirs, qui écrit depuis cin- apparents. Il aime la cuisine, le bon vin, les histoire croisée dans le livret du disque. l’âge de 9 ans » par l’acquisition de son pre- Flandres, « et ça, c’était assez inédit en Bel- quante ans, vient de publier son jolies femmes. Il adore mener le public et les mier disque I Can’t Do It, des Rubettes, grou- gique », dit-il. Son initiation passe ensuite 37e roman, Tishomingo Blues. Dans soirées d’exception – « celle au Mad à Lau- « » pe à casquettes. par l’Italie, « où tout était superorganisé », un entretien à l’agence Associated sanne, où j’ai mixé seul de 22 heures à 6 heu- La géopolitique a amené à la cohabitation Les magasins de disques spécialisés ont puis par Paris, où il débarque « par amour » Press (AP), il a longuement com- res du matin, celle du Funky Business d’Eind- de Melle Célarié, actrice très sexe, et de la une importance fondamentale dans la vie – le sujet le fait rougir à coup sûr. Il joue menté sa relation avec l’écriture hoven, où DJ Koenie et moi avons alterné un grand-mère, 83 ans, le temps d’un clip professionnelle de Charles Schillings. A par hasard un soir aux Folies Pigalle et (tous les jours à partir de 5 heures disque chacun pendant deux heures en mon- dévoyé, filmé en Camargue. « Elle n’avait 17 ans, il y croise un précurseur de la scène « ça explose, le Queen m’appelle, les Bains- du matin), son style, mais a refusé tant chaque fois d’intensité », le dernier fut jamais vu la mer. Elle a eu peur des vagues, on électronique belge, Bernard Dobbeleer, qui Douches ». Depuis ses mondes se croisent à d’expliquer pourquoi ce dernier pour Koenie « un titre d’Underword ». a dû interrompre le tournage à plusieurs repri- l’invite à jouer avec lui à La Chapelle, le plus l’infini, des disquaires « très spé » au monde livre était celui qu’il préférait (site : Charles Schillings a la barbe rase. Il est ses », explique le petit-fils, homme de la nuit grand club de Liège. Nous sommes en 1983, des défilés de mode où le DJ est tombé avec http://www.elmoreleonard.com). belge, élevé à Herstal, tout près de Liège. que l’on voit plus souvent dans la posture du la révolution techno n’a pas encore eu lieu une curiosité à la fois enfantine et avisée : a Le président de la Conférence « Me gusta tu color », chante en espagnol sa disc-jockey, tête penchée sur un casque coin- dans les clubs européens. Il faudra attendre « Je suis arrivé avec des bandes bricolées dans des évêques de France, Mgr Jean- copine Clémentine Célarié, sur une rythmi- cé entre le cou et l’épaule, que traversant les 1986 pour que les premiers disques de house un studio où je vois assis côte à côte Karl Lager- Pierre Ricard, a souhaité, ven- que en boucle très suggestive, dans Tengo eaux camarguaises. Que vient faire ici Clé- arrivés de Chicago, puis de Detroit, «DJ feld et Caroline de Monaco », qui rendirent dredi 15 février à Bordeaux, que le Nada, titre phare de It’s About… le nouvel (et mentine Célarié ? « Elle est venue un jour à Pierre, Phuture, Kevin Saunderson, Derrick un jugement favorable. film Amen, de Costa-Gavras, dont premier album) du DJ, opérant une reconver- une soirée, à La Démence, à Bruxelles, elle a May… » ne viennent perturber les habitudes. l’affiche suscite une polémique, et sion, fort commune aujourd’hui, du statut pris le micro, elle a chanté, puis elle m’a suivi « Sauf à Gand ou à Anvers, les patrons de Véronique Mortaigne qui dénonce le silence du Vatican de DJ à celui de musicien. Couleur café, en un peu partout. » boîte refusaient cette musique, cela ne les amu- et de Pie XII sur l'extermination l’occurrence. Charles Schillings est un métis, Sans doute Clémentine a-t-elle fait des sait pas. » Et pourtant : la house est un mira- « It's About », de Charles Schillings, conçu avec des juifs, permette d'ouvrir un né en 1966 à Ipamu, au centre de la Républi- milliers de kilomètres : Charles Schillings cle avec « ses séquences répétitives, les bribes Pompn F, 1 CD Pschent. débat d'historiens. TÉLÉVISION RADIO
f La stérilité, MARDI 19 FÉVRIER Culot d'émission mal du XXIe siècle ? Décadence… et résurrection 20 h 45, Arte f Le fado, la fatigue L’HYMNE A LA JOIE avait beau heureux étudiant à mettre enfin Ne pas manquer dans cette de l’âme forte retentir sur fond de fontaines lumi- un peu d’ordre dans sa pensée. Si Les fidèles de la série « Urgences » ne savent peut-être pas que le talen- Thema le documentaire Sans 9 h 05, France-Culture neuses, ce n’était pas une franche on abandonne les centimes, les tueux docteur Benton, alias Eriq La Salle, a plus d’une baguette à son cadu- principe ni précaution qui traite Comme le tango, le fado est un gaieté qui régnait dimanche soir à commerçants arrondiront au chif- cée. A moins de 40 ans, La Salle a interprété une trentaine de rôles et est d’une erreur médicale dont les sentiment : et comme la samba, Bercy pour célébrer la fin du franc fre supérieur et cela alimentera déjà passé plusieurs fois de l’autre côté de l’objectif, notamment pour célé- conséquences concernent des cette « sublime expression des et l’avènement de l’euro, à en l’inflation. Elémentaire, non ? Lau- brer la mémoire d’un des basketteurs les plus époustouflants que l’Amérique milliers de personnes dans le maladies amoureuses ou juger par les journaux télévisés de rent Fabius récidivait, un peu plus ait connus. Rebound (L’Etoile de Harlem), un téléfilm de la HBO créé en 1996, monde. C’est en 1938 qu’a été créé existentielles » serait le produit TF1 et de France 2. Lionel Jospin tard dans la soirée, chez Christine retrace ainsi le destin contrasté d’Earl Manigault dit « The Goat » (la chèvre), le diéthylstilbestrol (le Distilbène du syncrétisme musical et Laurent Fabius, qui jouaient en Ockrent, sur France 3, face au jeune Noir orphelin d’un quartier démuni de Harlem. Rien qu’avec son en France), une hormone de afro-européen. Venu du Brésil, quelque sorte le rôle du marié et secrétaire général adjoint du 1,82 mètre, Manigault a tutoyé les étoiles au long des années 1960. Mais com- synthèse considérée comme le fado – que l’on traduit de la mariée lors de cette petite RPR, Jean-François Copé, dont le me toute bonne légende qui se respecte, les fées nuisibles de la drogue et de un « médicament miracle » souvent par « destin » – s’est fête, n’avaient pas l’air, mais alors sourire permanent l’agaçait visi- la déchéance l’ont précipité en enfer, ruinant du même coup sa carrière et sa pour éviter les fausses couches, développé dès le début du e pas du tout, à la noce. Le premier blement. Mais ce dernier résistait vie privée… jusqu’à ce qu’il « rebondisse » en se consacrant à l’éducation des et qui est non seulement XIX siècle dans les quartiers ministre donnait même nette- au traitement. Il regimbait contre gamins de Harlem (il a été l’organisateur du Tournoi de libération de la dro- inefficace mais potentiellement populaires de Lisbonne pour ment l’impression d’assister à un le magister, contestait l’ampleur gue pendant vingt-cinq ans). Image forte, caméra virtuose et solide interpré- dangereuse. Pourquoi le pouvoir devenir un genre universel grâce enterrement. Son texte ne l’aidait des récentes baisses d’impôts et tation (Don Cheadle dans le rôle de Manigault et Eriq La Salle dans celui d’un médical s’est-il refusé à informer à des interprètes mythiques pas. « Ensemble nous avons réussi répétait que son interlocuteur de ses compagnons d’infortune) pour une narration un peu trop pétrie de sté- les patientes d’anomalies comme Maria Severa ou Amalia l’euro, et nous avons réussi l’euro n’était que la « caution de droite » réotypes mais que soulage de belles références musicales – James Brown, éventuelles chez leurs enfants, Rodrigues. Pour « La matinée parce que nous étions ensemble », de Jospin. Marvin Gaye, Otis Redding, The Temptations… – Val. C. stérilité chez l’homme ou la des autres », Catherine disait Lionel Jospin avec son air On aura quand même appris « L’Etoile de Harlem » (« Rebound »), mardi 19 février, 22 h 40, v.o., Paris femme, grossesses extra-utérines, Pont-Humbert parle de cette lugubre des grands jours. deux choses, hier soir, sur Fran- Première. Rediff. dimanche 24, 16 h 25. fausses couches ? Le film de musique douloureuse qui a Laurent Fabius était nettement ce 3. Laurent Fabius n’est pas Lau- Stéphane Mercurio, basé sur accompagné des idéologies plus flambant, dès lors qu’il était rence Boccolini, puisqu’il se refuse une enquête de Catherine Sinet, diverses. Avec Dejanirah Couto séparé de son mentor. Le jeune à affubler Jacques Chirac de ce sur- MARDI 19 FÉVRIER embarque dans les discussions démonte avec rigueur (auteur de Histoire de Lisbonne), homme qui présentait le journal nom, « le maillon faible », qui plaît entre les salariés. la mécanique qui a conduit le poète et romancier Nino télévisé de TF1 à la place de Clai- tant aux jeunes socialistes. Et un f L’Epreuve de la solidarité f « Le Parfum d’Yvonne » de l’erreur de laboratoires Judice, la chanteuse de fado re Chazal l’interrogeait successi- « culot d’émission » est le terme 14 h 05, France 5 20 h 45, CinéCinéma 1 pharmaceutiques jusqu’au Misia, et d’autres. vement sur les risques d’inflation technique qui désigne les billets Pour ces ouvriers d’une entreprise Eté 1956, dans une station secret sur ses conséquences. f Jérôme Bonaldi présentés par l’euro et sur l’op- détruits ou égarés qui ne revien- de travaux publics de l’Aube, balnéaire du lac Léman. Victor f « Meurtre mystérieux 10 h 40, Europe 1 portunité de supprimer les nou- nent jamais à la Banque de France. le passage aux 35 heures pose Chmara se lie avec un homosexuel à Manhattan » Le « M. Conso » de la télévision velles et minuscules pièces de 1 et « Il ne s’agissait pas de votre émis- beaucoup de questions. N’est-ce fantasque et s’éprend d’une jeune 23 h 45, Canal Jimmy anime désormais 2 centimes. sion », a précisé Laurent Fabius à pas une carte de crédit accordée femme qui rêve d’être actrice. Un régal de loufoquerie sur un une émission pratique sur « Rapprochez vos deux ques- l’intention de Christine Ockrent. au patron ? Les horaires de Trois êtres ayant chacun leur sujet à suspense très inquiétant. toutes sortes de sujets tions », rétorquait le ministre des On s’en doutait. Mais c’était plai- chacun risquent-ils de varier secret, un climat flou d’approches, Woody Allen, qui retrouve ici de la vie quotidienne. Conseils finances sur le ton condescendant sant, en tout cas nettement plus au gré de la direction ? Un de frôlements, d’ambiguïté, de Diane Keaton, se livre à une et astuces, chaque jour, de d’un professeur invitant un mal- drôle que la petite fête de Bercy. documentaire sans commentaire solitude. Du meilleur Leconte, réflexion renouvelée sur le thème 10 h 40 à midi, avec une équipe de Jean-Luc Cohen, qui nous malgré des faiblesses. du couple. de chroniqueurs. LE MONDE/MARDI 19 FÉVRIER 2002/33 radio-télévision LUNDI 18 FÉVRIER TF1 FRANCE 2 FRANCE 3 CANAL+ FRANCE 5 / ARTE M6
16.30 Alerte à Malibu Les requins tueurs. 17.20 JO de Salt Lake City Curling. Tournoi D ; 18.20 Questions pour un champion 18.45 La 17.00 Le Célibataire Film. Gary Sinyor. Comé- 17.05 Gaïa Les mines s’effondrent en Lorraine 17.30 Gundam Wing Face cachée. Série 17.55 17.25 18.50 & f 17.35 18.05 19.00 18.55 Série Melrose Place Marié malgré lui. Saut à skis. K120 par équipes ; Hockey sur Santé d’abord Le 19-20 de l’informa- die sentimentale (EU, 1999) En clair jusqu'à 100 % question C dans l’air Powder Park Nouveaux défis. Série The 18.15 0.50 18.55 19.55 20.25 18.40 & 19.05 19.54 Série Exclusif Le Bigdil glace. Tournoi H. Tour final. Groupe D ; Biath- tion JO : Les Jeux de Salt Lake 20.45 Daria Série Le Journal Nature Portugal, le parc national de Peneda- Sentinel La Traque. Série Le Six Minu- 19.50 Vivre com ça 19.55 Météo, Journal lon. 4x7,5 km relais D. En direct 19.50 Un City 20.05 Tout le sport 20.10 Loto Foot 20.15 19.20 + de cinéma, + de sport 19.50 Le Zap- Geres 19.45 Arte info, Météo 20.15 Reportage tes, Météo 20.05 Notre belle famille Carol 20.47 JO : Image des JO 20.50 Météo. gars, une fille 20.00 0.05 Journal, Météo. Foot 3 20.45 Météo. ping 19.55 Les Guignols 20.05 Burger Quiz. Les Sommets de l’arnaque. Documentaire. retourne à l’école. Série 20.40 Caméra Café.
20.55 Y’ ’ ’ 20.50 M M 20.55 G a 20.45 S 3 20.40 S A H - 20.50 J C B Téléfilm. Film. Claude Film. Wes Craven. Avec R aaa a Téléfilm. Thierry Chabert. Avec Charlotte de Jean-Louis Bertucelli. Avec Ludivine Sagnier, Miller. Avec Lino Ventura, Michel Serrault, Neve Campbell, Courteney Cox Arquette, Film. Alfred Hitchcock. Film. Stanley Tong. Avec Jackie Chan, Anita Turckheim, Bernard Le Coq, Bernard Yerlès Jérémy Sitbon (France, 2001). 120470 Guy Marchand. Policier (France, 1981). 248470 David Arquette. Horreur (EU, 2000) ?. 401321 Avec Laurence Olivier, Joan Fontaine, George Mui. Action (EU, 1995) %. 403215 (France, 2001). 7509050 Durant l’Occupation en 1942, une Un policier (Lino Ventura) interroge, Pendant le tournage d’un film qui Sanders. Drame (EU, 1940, N., v.o.). 9830924 Un Chinois expert en arts martiaux se Deux quinquagénaires s’aiment en jeune femme découvre un petit gar- la nuit de la Saint-Sylvestre, un nota- s’inspire des événements des deux pre- Une jeune femme se marie avec un heurte à la mafia lors d’un séjour à cachette de leurs enfants respectifs çon juif de neuf ans livré à lui-même, ble qu’il soupçonne de meurtre. Un miers Scream, des crimes horribles homme riche. Elle découvre que la New York. Jackie Chan digne succes- dont le couple est en crise... ses parents ayant été arrêtés. Elle déci- duel d’acteurs. D’après le roman sont commis. On aurait pu s’arrêter première épouse de celui-ci a disparu seur d’Harold Loyd et véritable conti- de de le mettre à l’abri, chez ses A table de John Wainwright. au deuxième épisode... dans des circonstances mystérieuses. nuateur d’une tradition bondissante parents, à la campagne. 22.25 Météo 22.30 Soir 3. D’après Daphné du Maurier. venue du burlesque muet.
22.40 Y’ Magazine 22.30 M Invités : Claude 22.55 JO S L C Curling 22.40 L R Film. 22.50 G - B 22.35 U Téléfilm. présenté par Pascal Bataille et Laurent Allègre ; Nicole Notat ; Jean-Louis Borloo ; (tournoi H) ; Hockey sur glace (tournoi H, tour Mathieu Kassovitz. Avec Jean Reno, Vincent L’espoir d’un miracle. Documentaire. Jan Rainer Matsutani. Avec Christian Oliver, Fontaine. 5880895 Christian Blanc ; Olivier Besancenot ; final, groupe C) ; Curling. Tournoi D ; Hockey Cassel. Policier (Fr, 2000) ? 5874234 Ralske (2000). 860586 Thure Riefenstein, Drago Ragutin (All. - Can., 0.15 Spécial sport Magazine. Football. Ligue Maxime Gremetz. 6157437 sur glace. Tournoi H. Tour final. Groupe D ; Hoc- 0.20 + de En aparté 1.20 Stardom Film. 1999) % 8373418 des champions (3e journée de la 2e phase). 0.35 Musiques au cœur Concert à Berlin. key sur glace. Tournoi H. Tour final. Groupe C. Denys Arcand (Fr. - Can., v.o., 2000) &. 0.15 Los Angeles Heat La fin de la trêve. Série.
1.25 Sept à huit 2.15 Reportages Mamies 1.50 Mezzo Jacques Pellen. Le grand avec une 1.15 JO de Salt Lake City Patinage artistique. 3.05 Le Journal du hard 3.20 Passions à 0.05 Court-circuit (le magazine) Le renou- % 1.10 Jazz 6 Magazine. Celia Cruz et l’orches- Miss, la France aussi 2.45 Les Errances de guitare 2.15 On aura tout lu ! 3.10 J’ai rendez- Programme libre danse ; Hockey sur glace. Saint-Domingue Film. Jean-François Roma- veau du cinéma italien ; Jean Vigo ; La Cham- tre du violoniste Alfredo de la Fé 2.10 4.30 l’amour Série 3.35 Histoires naturelles 4.35 vous avec vous 3.30 Un autre tour de France Tournoi H. Tour final. Groupe C ; Curling. Tour- gnoli. Classé x (Italie, 2001) # 4.45 Stick Baby. brée. S. Louis ; Demokratia. M. Bensmaïl ; La M6 Music 3.10 Fréquenstar Magazine. Musique 4.50 Le Droit de savoir Enquête sur & 4.00 24 heures d’info 4.15 Parlez-moi noi D ; Hockey sur glace (tournoi H, tour final, Court métrage. Bridget Bedard (2000, v.o., Flamme. R. Dyens 0.55 Les Enchaînés aaa Jacques Dutronc & 4.00 Turbo Magazine les français au volant (65 min). d’amours Désir. Documentaire [3/3] (50 min). groupe D). En différé (285 min). 45345166 20 min). Film. A. Hitchcock (EU, 1946, N., v.o., 95 min) &. (30 min). CÂBLE ET SATELLITE RADIO FRANCE-CULTURE FILMS DÉBATS 19.00 Pilot Guides. Corse, Sardaigne et Sicile. Voyage 21.00 L’Heure espagnole. Opéra comique de Ravel. 13.50 La Piste de Santa Fé aaMichael Curtiz 16.10 Le Monde des idées. Thème : Psychanalyse et 20.00 Valéry Giscard d’Estaing, le président. [2/4]. En 1999. Par l’Orchestre national et les Chœurs de 19.30 L’Economie en question. Services (Etats-Unis, 1940, N., 110 min) & Cinétoile politique. Invité : Jacques-Alain Miller. LCI L’entrée en politique. Histoire l’Opéra de Lyon, dir. Louis Langrée. Mezzo publics, monopoles et concurrence : 16.10 Une fille très avertie aaCharles Walters 22.00 L’Ecran témoin. La prostitution : faut-il punir 20.00 Chine. La Route du tigre. Voyage 21.45 L’Enfant et les Sortilèges. Fantaisie lyrique de Ravel. les grandes manœuvres. (Etats-Unis, 1959, 95 min). TCM le client ? RTBF 1 20.15 Hollywood Stories. [1/2]. Andy Warhol. Paris Première Enregistré en 1993. dir. Moshe Leiser et Patrice Caurier. 20.30 Décibels. 16.25 Les Tontons flingueurs aaGeorges Lautner. MAGAZINES 20.25 « Titanic », au-delà du naufrage. La route. Odyssée Avec Nathalie Dessay, I. Eschenbrenner. Mezzo 22.00 Journal. Avec Lino Ventura, Francis Blanche, Bernard Blier 20.55 Civilisations. Les rites funéraires. La Chaîne Histoire 22.40 Ravel. Quatuor à cordes. Enregistré en 1999. 22.10 Multipistes. (France - Italie - Allemagne, 1963, 115 min). Canal + Vert 16.10 0.10 i comme idées. Pascal Delannoy. i télévision 21.00 La Famille Grimaldi. Téva Avec Cécile Brey, Marc-André Corny (violon), Marie 22.30 Surpris par la nuit. Raison de plus. 16.35 aa 17.10 21.10 21.00 Nos vignes ont de tendres grappes Roy i politique. Hervé de Charette. i politique Chasseurs de trésor. Angkor Vat. National Geographic Poulanges (alto), Frédéric Desfossez (violoncelle). Mezzo FRANCE-MUSIQUES Rowland (EU, 1945, N., v.o., 100 min) & CineClassics 18.50 Rive droite, rive gauche. Spéciale « Nos derniers 21.00 La France. L’Université résistante. Histoire 23.40 Frédéric Chopin par Vladimir Ashkenazy. Enregistré 17.45 Anna Karénine aaaClarence Brown francs ». Paris Première 21.40 Services secrets. Prendre une balle. La Chaîne Histoire en 1983. Vladimir Ashkenazy (piano). Mezzo 20.00 La Folle Journée Haydn et Mozart (Etats-Unis, 1935, N., v.o., 95 min). TCM 19.00 Explorer. Le retour du puma. Sous le charme du 21.50 Nicolas Cage, le triomphe d’un marginal. Téva TÉLÉFILMS à Nantes. La Création, oratorio Hob XXI n˚2, 20.45 Tucker aaFrancis Ford Coppola (Etats-Unis, tigre. Sur la piste du tigre, making of. National Geographic 22.10 Charles Trenet. Une leçon de bonheur. Festival de Haydn, par le RIAS-Kammerchor et 1988, v.m., 110 min) & CineCinemas 1 21.05 Le Point. Vieillir avec son temps. Chronique d’une 23.15 Henri Vernes. Un aventurier de l’imaginaire. Planète 19.00 La Confiance des chevaux. Duwayne l’Akademie für Alte Musik de Berlin, dir. 20.45 Benny’s Video aaMichael Haneke (Autriche - souffrance ordinaire. Les portiers. TV 5 0.30 La Renaissance. [1/6]. Corps et âme. Odyssée Dunham & Disney Channel Marcus Creed, Letizia Scherrer, soprano, Jan Suisse, 1992, v.o., 110 min) ! CineCinemas 3 23.30 La Route. Invitées : Bernadette Lafont et Yamina 0.40 Régis Loisel. Planète 20.50 Le Fléau. Mick Garris [1 et 2/4] % TF 6 Kobow, ténor, Johannes Mannov, baryton. 20.45 Les Compagnons de la marguerite aa Benguigui. Canal Jimmy SPORTS EN DIRECT 23.20 Meurtre dans les hautes sphères. J. Byrum. Festival 22.00 En attendant la nuit. Jean-Pierre Mocky (Fr., 1966, N., 90 min) & CineClassics 23.00 Jazz, suivez le thème. 21.00 aa DOCUMENTAIRES 17.30 SÉRIES Smoke Wayne Wang (Allemagne - JO : Saut à skis. K 120 par équipes. Eurosport RADIO CLASSIQUE Etats-Unis, 1995, v.o., 110 min) % Paris Première 17.30 Voyage pratique. Slovénie et Croatie. Voyage MUSIQUE 19.05 MacGyver. Terrain glissant. TF 6 22.15 Les Dauphins aaFrancesco Maselli (Italie, 17.40 Champions de la nature. La baleine à bosse. TMC 19.55 Le Caméléon. Travail d’artiste. & Série Club 20.00 Les Rendez-Vous du soir. 1960, N., v.o., 100 min) & CineClassics 18.30 La Route Panaméricaine. De L. A. à El Paso. Voyage 18.00 Classic Archive. György Cziffra (piano). Mezzo 20.30 Zorro. Le tyran est démasqué. Disney Channel 20.40 Les Grands Moments du Festival 22.50 Brooklyn Boogie aaWayne Wang et Paul 18.35 Evasion. Guérande. Odyssée 18.15 Récital Vanessa Wagner. Concert. Muzzik 23.35 New York District. Meurtre à Central Park % 13ème RUE de Verbier 2001. Œuvres de Mendelssohn, Auster (Etats-Unis, 1995, v.o., 90 min). Paris Première 19.00 Big Ben. Ben Webster en Europe. Mezzo 21.00 Mithridate, roi du Pont. Opéra de Mozart. 0.05 Le Caméléon. A Stand Up Guy (v.o.). & Série Club Tchaïkovski, Prokofiev. 23.55 Le Massacre de Fort Apache aaJohn Ford 19.00 Winston Churchill. [2/4]. Vaincre ou mourir - Enregistré en 1991. Par l’Orchestre de Covent Garden, dir. 0.15 Six Feet Under. The Trip (v.o.). % Canal Jimmy 22.15 Les Rendez-Vous du soir (suite). (Etats-Unis, 1948, N., v.o., 125 min) & CineClassics L’heure de gloire 1940-1942. Histoire Paul Daniel. Avec Luba Orgonasova, Lilian Watson. Muzzik 1.10 NYPD Blue. Belle dame et vilains (v.o.). % Canal Jimmy 0.00 Les Nuits de Radio Classique. MARDI 19 FÉVRIER TF1 FRANCE 2 FRANCE 3 CANAL+ FRANCE 5 / ARTE M6
13.00 Journal, Météo 13.55 Les Feux de 13.45 Derrick Un plan diabolique. Série 14.45 13.55 C’est mon choix 14.50 Le Magazine du 14.00 Harrison’s Flowers Film. Elie Choura- 13.45 Le Journal de la santé Magazine 14.05 13.35 58 heures d’angoisse Téléfilm. Mel l’amour Feuilleton 14.45 Entre père et mère Un cas pour deux L’argent du contrat. Série Sénat 15.00 Questions au gouvernement qui. Avec Andie McDowell. Drame (Fr., 2000, L’Epreuve de la solidarité Documentaire Damski. Avec Beau Bridges (Etats-Unis, 1989) Téléfilm. Michael Tuchner. Avec John Ritter 15.50 Commissaire Lea Sommer La fiancée 16.05 Une maman formidable Rob contre DD) ? 16.10 Le Vrai Journal % 17.00 Libres 15.05 Viêtnam, retour aux sources Documen- & 15.15 Destins croisés Série 16.05 Loïs et (EU, 1991). 16.30 Alerte à Malibu 15 000 dol- du tueur. Série 16.45 Des chiffres et des let- Jimmy. Série 16.35 MNK Magazine 17.35 A toi comme le vent Film. Gavin O’Connor. Avec taire 16.05 La Venise de la Chine Documen- Clark Série 17.00 Le Pire du Morning 17.30 lars sur un ski. Série 17.25 Melrose Place tres 17.20 JO de Salt Lake City Ski de fond. 1,5 l’actu@ Magazine 17.50 C’est pas sorcier Janet McTeer. Comédie dramatique (EU, taire 17.05 Le Maître des génies L’ami des Gundam Wing Série 17.55 Powder Park Sauve- 18.15 3.00 18.20 & f 18.40 17.35 18.55 L’amour à la Mancini. Série km sprint libre D. et H. ; Hockey sur glace. Magazine Questions pour un cham- 1999) En clair jusqu'à 20.45 Daria N’Dorobos. Documentaire 100 % ques- tage périlleux. Série The Sentinel La Exclusif Magazine 18.55 Le Bigdil Spéciale Tournoi D. 1re Demi-finale. 1er groupe A - pion 18.45 La Santé d’abord 18.55 19-20 de Mauvaise nouvelle. Série 19.05 Le Journal tion 18.05 C dans l’air Magazine 19.00 Archi- faute du père. Série 19.54 Le Six Minutes, canine 19.55 Météo, Journal 20.47 JO : Image 2e groupe B. En direct 19.50 Un gars, une fille l’info 19.55 20.05 JO de Salt Lake City 19.25 + de cinéma, + de sport 19.50 Le mède 19.45 Arte info, Météo 20.15 Reportage Météo 20.05 Notre belle famille Mark est un des JO Magazine 20.50 Météo. Best of. Série 20.00 Journal, Météo. Magazine 20.00 Tout le sport 20.45 Météo. Zapping 19.55 Les Guignols de l’info. Turquie, mariages forcés. Documentaire. vrai dur. Série 20.40 Caméra Café.
20.55 I D 20.50 B 20.55 V , 20.05 F 20.40 T - , 20.50 Ç Film. Film. Norman Jewison. Ligue des champions. Magazine Roland Emmerich. Avec Will Smith, Bill Avec Whoopi Goldberg, Gérard Depardieu, Magazine présenté par Mireille Dumas. Bayer Leverkusen (All.) - Arsenal (GB). Juven- Spermatozoïdes en dan- présenté par Bernard de la Villardière. Au Pullman, Jeff Goldblum. Science-fiction (Etats- Haley Joel Osment. Comédie dramatique Invités : Etienne Chatillez, Eric Berger, Marcel tus Turin (It.) - Deportivo La Corogne (Esp.) ger. Documentaire. Ariel Camacho (France, sommaire : Une affaire classée trop vite : Unis, 1995). 7768722 (Etats-Unis, 1996) &. 963074 Rufo, Danièle Ganancia, Joëlle Goron, (2e phase, 3e journée, groupe D). 20.45 Coup 2002). 102199074 contre-enquête ; Criminels récidivistes : la Attaquée par des extraterrestres, la Un petit garçon (Haley Joel Osment) Maïwenn. 886971 d’envoi. En direct et en duplex. 326529 21.40 Thema - La Stérilité masculine - fémini- révolte des victimes ; Enfants victimes des Terre est sauvée par L’Amérique. s’invente un ami imaginaire. Un ne Débat. 22.00 Thema - Sans principe ni pédophiles : briser la loi du silence ; Corrup- Enorme et lourdement ironique film- moment sidérant : Gérard Depardieu 22.45 Football Résumé des rencontres du précaution Le distilbène. Documentaire. tion : le combat d’un témoin qui désigne des catastrophe de science-fiction. chantant « Mon manège à moi, c’est groupe C : Real - porto, Sparta Prague - Pana- Stéphane Mercurio et Catherine Sinet (Fran- coupables ; Indemnisations : le parcours du 23.25 Le Temps d’un tournage Magazine. toi ». 22.55 Météo 23.00 Soir 3. thinaïkos. 7022906 ce, 2002). combattant des victimes. 238890 23.30 V 22.50 F 23.25 JO S L C 23.30 T P, 23.00 M P 2N 22.50 L’A ’ Magazine présenté Magazine Hockey a par Laurence Ferrari. 5900971 présenté par Frédéric Lopez. Invités : Ronaldi- sur glace. Tournoi Dames (match pour la Film. Roland Emmerich. Donovan - Jewel. Magazine. 15600 Téléfilm. Tim Hunter. Avec Nicolette Sheri- nio, Roberto Assis, Michel Hidalgo. 4911109 7e et 8e places) ; Hockey sur glace. Tournoi D. Avec Mel Gibson, Heath Ledger, Mythique compositeur folk, Donovan, dan, Michael O’Keefe, Faye Dunaway, Helen 2e demi-finale. 1er groupe B - 2e groupe A ; Tcheky Karyo. Aventures (Etats-Unis - Allema- longtemps considéré comme le Dylan Cates (Etats-Unis, 1996) % 5141242 Patinage artistique. Programme court D ; gne, v.o., 2000) ?. 72883567 britannique, a rencontré, dans le Une serveuse, mère de trois fillettes, Bobsleigh. Bob à deux D ; Hockey sur glace. Un planteur du Sud (Mel Gibson) cadre de l’émission, la jeune chanteu- tente de refaire sa vie après avoir 1.20 Vol de nuit Les nouvelles du monde. Tournoi D. 2e demi-finale. 1er groupe B - 2e grou- prend part à la lutte contre les Anglais se et guitariste Jewel, comparée, elle, quitté un mari violent. Mais le couple Magazine. Invités : Jérôme Charyn, Gilles pe A ; Patinage artistique. Programme court pour venger la mort de ses enfants. à Toni Mitchell par le Times. qui occupe l’appartement voisin du Kepel, Patrick Chamoiseau, Pascal Bruckner, D ; Hockey sur glace. Tournoi D. Match pour la Grande fresque sur la guerre de l’Indé- sien lui réserve de bien mauvaises François Cheng, Nathalie Weidenfeld. 0.55 Journal, Météo 1.12 CD’aujourd’hui. 5e et 6e places. En direct (395 min). 53530906 pendance. surprises.
2.25 Spécial sport Football (Ligue des cham- 1.15 Christophe Alévêque Spectacle « Même 2.10 Stick Suckerfish. Court métrage (v.o.) ? 23.55 Animag Magazine 0.20 Bob et Marga- 0.34 Météo 0.35 Zone interdite L’enfer des pions). Retour sur les rencontres de la 3e jour- pas peur ». Au Théâtre Grévin en 1998 2.40 2.25 La Confusion des genres a Film. Ilan ret Série. Jamie Whitney 0.45 The Tragedy of prisons. Magazine. Au sommaire : Manille : née de la 2e phase 3.35 Reportages Les enfants La Pieuvre n˚8 Le Scandale. Série & 4.20 24 Duran Cohen. Comédie (Fr., 2000, DD) ? 3.55 Hamlet Pièce de W. Shakespeare. Mise en scè- des enfants en cage ; Bogota : la prison des du secret 4.00 Les Errances de l’amour Sans heures d’info 4.35 Météo 4.40 Doc Urti Aider Après la réconciliation a Film. A.-M. ne de Peter Brook. Avec Adrien Lester, Jeffery caïds 2.30 M6 Music Emission musicale espoir. Série. 4.50 Musique (20 min). l’oreille. Documentaire & (25 min). Miéville. Drame (Fr. - Sui., 2000, 75 min) &. Kissoon, Bruce Myers, Natasha Perry (130 min). (270 min). CÂBLE ET SATELLITE RADIO FRANCE-CULTURE FILMS MAGAZINES 21.00 La Fièvre de la rivière Stikine. National Geographic MUSIQUE 13.10 Le Massacre de Fort Apache aaJohn Ford 16.10 0.10 i comme idées. Sophie Coignard. i télévision 21.00 Joan Miró. Mezzo 17.45 20.35, 23.00 Bach. Toccata et Fugue BWV 565. 19.30 In vivo. Invités : Jérôme Giraudat ; (Etats-Unis, 1948, N., 110 min) & CineClassics 17.05 Les Lumières du music-hall. Véronique Sanson. 21.00 Hongrie, la fin du silence. Histoire Enregistré en 1968. Par l’Orchestre de la Radio suédoise, Hélène Barbier-Bygoo. Vers une 14.20 La Fille seule aaBenoît Jacquot (France, 1995, Bernard Lavilliers. Paris Première 21.30 Sunset Boulevard. National Geographic dir. Leopold Stokowski. Mezzo optimisation de la production des plantes. 95 min). Cinéfaz 18.10 23.10 i cinéma. Jean-François Stévenin. i télévision 21.50 Renaissance. L’éclatante pureté du passé. Odyssée 19.15 Brahms. Concerto pour piano et orchestre n˚2. 20.30 Perspectives contemporaines. 17.10 Johnny, roi des gangsters aaMervyn LeRoy 19.00 Explorer. L’invasion des serpents. Les montagnes 22.00 Zev Sternhell. [3/4]. Histoire Enregistré à Munich, en 1991. Avec Daniel Barenboïm 22.00 Journal. (Etats-Unis, 1942, N., v.m., 110 min). TCM des Mayas. Sumos, la danse des géants. Nat. Geographic 22.00 L’Inde des 1 001 trains. National Geographic (piano). Par l’Orchestre philharmonique de Munich, dir. 22.10 Multipistes. 17.10 Beau-père aaBertrand Blier (France, 1981, 22.15 Ça se discute. Comment rester enfant quand on est 22.40 Biographie. Napoléon Bonaparte, l’honneur Sergiu Celibidache. Mezzo 22.30 Surpris par la nuit. 130 min) ? Cinéfaz malade ? TV 5 de la France. La Chaîne Histoire 21.00 Daniel Harding dirige Beethoven et Brahms. 0.05 Du jour au lendemain. 18.00 aa 23.00 Benny’s Video Michael Haneke (Autriche - DOCUMENTAIRES Sidney Bechet. Planète Enregistré en 1998. Avec Christian Tetzlaff (violon). Par le FRANCE-MUSIQUES Suisse, 1992, 110 min) ! CineCinemas 1 23.00 World of Discovery. Le mystère de la baleine Mahler Chamber Orchestra, dir. Daniel Harding. Muzzik 18.55 Tucker aaFrancis Ford Coppola (Etats-Unis, 17.05 Soweto, histoire d’un ghetto. [5/6] Etats d’urgence. bleue. National Geographic 22.30 Jazz à Vienne 1999. Avec Randy Weston (piano), 18.00 Le Jazz est un roman. 1988, v.m., 110 min) & CineCinemas 3 [6/6] Espoirs et divisions. Histoire 23.00 La Grande Famine. [1/3]. La faim. Histoire Billy Harper (saxophone), Neil Clarke (batterie), 19.05 Le Tour d’écoute. 19.00 Haute société aaCharles Walters (Etats-Unis, 17.30 Voyage pratique. Sicile. Voyage 23.05 Pilot Guides. Cuba et Haïti. Voyage The Masters Gnawa (karkbars). Muzzik 20.00 Un mardi idéal. 1956, v.m., 105 min). TCM 18.00 Quatre femmes de premier plan. [2/4]. Une femme 23.05 A la découverte des récifs sous-marins. Les grands 23.15 Les Noces de Figaro. Opéra de Mozart. Par 22.00 En attendant la nuit. Michael Jarreli. 20.45 Liaisons coupables aaGeorge Cukor du Sahel, Aminata Traoré. Histoire dauphins d’Afrique du Sud. Odyssée l’Orchestre symphonique de Vienne, dir. C. Smith. Mezzo 23.00 Jazz, suivez le thème. My Melancholy (Etats-Unis, 1962, v.m., 125 min). TCM 18.00 Les Grizzlies. National Geographic 23.50 Watergate. Les mensonges du président. Histoire TÉLÉFILMS Baby. 20.45 Double messieurs aaJean-François Stévenin 18.25 « Titanic », au-delà du naufrage. La route. Odyssée 0.00 De Hongkong à Oulan-Bator. La Chine et 0.00 Extérieur nuit. & 19.00 22.40 (France, 1986, 90 min) CineCinemas 3 Pilot Guides. Le Costa Rica et le Nicaragua. Voyage la Mongolie en train. Voyage L’Etoile de Harlem. Eriq La Salle. Paris Première RADIO CLASSIQUE 20.55 L’Affaire Matteotti aaFlorestano Vancini 19.15 « Alix » Jacques Martin. Planète 0.30 Wernher von Braun. Des nazis à la NASA. Odyssée SÉRIES (Italie, 1973, 85 min) & TMC 19.45 Le Groovy Bus. [7/9]. Prague. Planète 0.55 La Bande de « Fluide glacial ». Planète 20.00 Les Rendez-Vous du soir. 22.20 Nos vignes ont de tendres grappes aaRoy 19.50 La Passion selon le peuple mexicain. Muzzik SPORTS EN DIRECT 19.05 MacGyver. La négociatrice. TF 6 20.40 Prague de Mozart à Weber. Œuvres de Rowland (EU, 1945, N., v.o., 105 min) & CineClassics 19.55 Une saison sèche impitoyable. Odyssée 20.40 Docteur Sylvestre. Un esprit clairvoyant. Festival Mozart, Gluck, Dussek, Beethoven, Kozeluh, 22.40 Rafles sur la ville aaPierre Chenal (France, 20.15 Les Grandes Rivières du Canada. Le Yukon. Planète 17.00 JO : Ski de fond. 1,5 km sprint libre dames et 20.45 Friends. Celui qui rencontrait l’auteur de ses jours Weber. 1957, N., 81 min) & Cinétoile 20.15 Hollywood Stories. [2/2]. Andy Warhol. Paris Première messieurs. Eurosport (v.m.) & Canal Jimmy 22.37 Les Rendez-Vous du soir (suite). 23.45 Meurtre mystérieux à Manhattan aaWoody 20.30 Un siècle de sport. 1940-1945. La Chaîne Histoire 18.00 Football. Coupe de l’UEFA (8es de finale aller) : 20.55 Alias. Truth be Told (v.o.). % Téva Symphonie n˚7, de Mahler, par l’Orchestre Allen (Etats-Unis, 1993, v.o., 105 min) & Canal Jimmy 20.50 Une chambre à soi. La vie de Virginia Woolf. Odyssée Valence - Servette Genève. Pathé Sport 21.35 Chambers. Rent Arrears (v.o.) & Canal Jimmy philharmonique de Berlin, dir. Bernard 0.05 La Maison des sept péchés aaTay Garnett 20.55 De Gaulle ou l’éternel défi. [2/6]. Orages 20.05 Football. Ligue des champions (2e phase, 3e journée, 22.00 Ally McBeal. Friends and Lovers (v.o.). Téva Haitink. (Etats-Unis, 1940, N., v.o., 85 min) & CineClassics atlantiques. La Chaîne Histoire groupe C) : Real Madrid - FC Porto. Canal + vert 0.05 Le Caméléon. Unforgotten (v.o.). & Série Club 0.00 Les Nuits de Radio Classique.
Les codes du CSA & Tous publics % Accord parental souhaitable ? Accord parental indispensable ou interdit aux moins de 12 ans ! Public adulte. Interdit aux moins de 16 ans # Interdit aux moins de 18 ans. Les cotes des films a On peut voir aaA ne pas manquer aaaChef-d’œuvre ou classique. Les symboles spéciaux de Canal + DD Dernière diffusion d Sous-titrage spécial pour les sourds et malentendants. 34/LE MONDE/MARDI 19 FÉVRIER 2002
Jeux de piste Des centaines d’enfants à l’abandon dans les rues de Saint-Pétersbourg LE PROBLEME, donc, ce n’est précisément les médias, à leurs pas d’être candidat. Mais de risques et périls, à ce jeu de pis- l’être au bon moment. De se tes. déclarer, dans les formes de l’art. Déjà que nous avons assez à SAINT-PÉTERSBOURG lent pas voir le problème, ils ont De choisir l’heure, le jour, le faire avec les pistes savonneuses (Russie) assez avec les leurs », explique le moment, le créneau, la ville, le des glaces, nous, pauvres Fran- de notre envoyée spéciale jeune pédiatre, qui travaille pour support, la bonne fenêtre de tir, çais. On pense ici évidemment, Macha garde un bras sous sa dou- Médecins du monde (MDM) à Saint- comme disent les chroniqueurs le répit politique nous en laisse doune, comme s’il était cassé. C’est Pétersbourg. Un millier d’enfants militaires ou spatiaux. le loisir, à l’abominable affaire plus commode, pour sniffer. De passent chaque année à la perma- Et voici le dernier, mais non le des patinoires olympiques qui temps à autre, elle se penche vers nence médicale de l’ONG : 30 % moindre, des pré-candidats, Lio- fait de notre malheureux pays la l’encolure et respire de la colle, d’entre eux avouent se droguer, nel Jospin le probable, le disponi- contrée des corrompus de la dans le sac de plastique qu’elle 21 % disent sniffer de la colle et ble, en plein remue-méninges. notation et des bourreurs d’urne tient, la main au chaud. Il fait 62 % boire de l’alcool. MDM envisa- Alors, quand, où, comment ? A olympique. Une juge, pas d’ins- – 15 degrés ce soir-là aux abords de ge de créer un centre d’héberge- Paris ? A la télévision, truction celle-là, est passée aux la station de métro Lomonossovs- ment mais, pour 16 000 enfants, la c’est-à-dire au 20 heures, mais aveux : oui, j’ai fauté, en mon kaya, dans la banlieue de Saint- capacité d’accueil n’est que d’une quel 20 heures ? En province, âme et conscience certes, mais Pétersbourg. Depuis le temps, centaine de lits. façon Avignonnade ? A l’étran- fauté. Oui, j’ai subi d’abomina- Macha connaît plus d’un repaire où Certains politiciens locaux ont ger ? A Besançon chez M. Victor bles pressions de ma fédération- trouver un peu de chaleur : aujour- suggéré une solution : puisque ces Hugo ? Ou, non, tenez plutôt à pour trouver plus de talent et de d’hui, elle va se réfugier, avec sa enfants ne veulent pas aller à l’éco- Lyon, après un petit mâchon au mérite à un couple russe qu’à un copine Tania, au sommet d’une le, pourquoi ne pas créer des cen- Café des Fédérations ? couple canadien. Oui, j’ai trahi le cage d’escalier. L’endroit est sordi- tres de travail ? D’autant que, dans
Ah comme il est dur de se serment olympique, maculant de de, les deux filles, le visage émacié, / les faits, ils sont déjà à la tâche : déclarer bon pour le service pré- mes manœuvres torves, quoique le regard torve, petites et maigri- Une tragédie sociale qui gagne toutes les villes de Russie. une partie des filles se prostituent, sidentiel ! Dur de surprendre coutumières, le virginal drapeau. chonnes pour leurs 14 ans, n’ont les garçons ramassent des bou- autant que de séduire une douce Alors là permettez qu’on rigo- plus le contrôle d’elles-mêmes. De leur discours, enfants des rues à teilles consignées, font de menus travaux sur les France tétanisée de molle impa- le. C’est, sauf votre respect, Mes- émaillé de rires incompréhensibles, tout juste Moscou, 16 000 à marchés, apprennent le métier de voleur, puis- tience ! Dur de prendre l’avis de sieurs les pourfendeurs de cor- retient-on qu’il leur arrive parfois d’aller voir Saint-Pétersbourg. qu’il faut bien vivre. Les ONG, elles, veulent pour- chacun et de tous, surtout l’avis ruption française, à se taper le leurs mères, et même de discuter avec elles, Mais toutes les vil- suivre les employeurs d’enfants. « Je n’ai jamais de Jacques Séguéla, expert à vie derrière sur la glace. Convenons « quand elles n’ont pas bu ». les sont touchées, entendu parler du moindre procès contre un en avis sur toute chose présiden- que si la juge française a failli, Svetlana a tout fait pour qu’elles abandon- dans une indiffé- employeur, ou contre un homme qui aurait abu- tielle. Dur de franchir le pas, elle ne fut point la seule. Que nent la vie des rues. En vain. L’éducatrice les con- rence quasi géné- sé sexuellement d’adolescents », déplore Alexeï quand tout le monde sait que quatre autres juges, au motif de naît depuis trois ans. Elles avaient 11 ans, elles rale. Boukharov, qui travaille pour le Bureau interna- vous allez le franchir de toute leur appartenance à un présumé sniffaient déjà. Se prostituent-elles ? « Bien sûr, « On n’aurait Saint-Petersbourg tional du travail (BIT) dans la ville. Le représen- manière et donc que l’effet de bloc de l’Est et de glace, ont privi- tous les moyens sont bons lorsqu’il faut survi- jamais vu ça autre- RUSSIE tant de l’Ipec (Programme international pour surprise ne sera rien de moins légié eux aussi le couple russe. vre. » Six ans que Svetlana fait ce métier. Des fois ! », vitupère l’élimination du travail des enfants) veut, lui, qu’absolu. Contre toute évidence sportive. Macha, des Tania, elle en connaît personnelle- Lioudmila Vielitcko, « harceler les politiciens ». « On a réussi à faire Allez, promis, on ne s’impa- Qu’en somme ce beau milieu du ment « environ 600 ». 600 enfants qui vivent qui dirige un centre évoluer les mentalités, ici et au ministère du tra- tiente pas plus que nécessaire. patinage accepte, comme une dans la rue, et qui pour la plupart ne sont pas d’apprentissage vail, dit-il, mais il faut aussi toucher l’opinion Samedi ? Cela nous va ! Diman- coutume, une simili-guerre des orphelins. Leurs parents – ou du moins leur pour jeunes filles à publique... » che ? Très bien ! Lundi ? Parfait ! glaces en blocs massifs. Est con- mère, souvent seule – ont un toit. Mais ils vivent risques. « Autrefois, L’opinion a pourtant le phénomène sous les Mardi ? Oui, quoique mercredi. tre Ouest, patinez jeunesse ! dans le dénuement, alcooliques souvent, et ils du temps de l’Union soviétique, l’Etat contrôlait, yeux. Surtout l’hiver, quand les enfants se réfu- Mercredi ? A la réflexion, jeu- Eh bien non ! Le scandale n’est ne sont pas en mesure de les élever. raconte Natalia Levdokimova, la présidente de la gient dans le métro, assis en groupes dans les di…. Allez, en route, et n’en par- pas français. Il est olympique. Un million d’enfants vivent à l’abandon en commission des affaires sociales du Parlement couloirs, un sac de plastique à la main, pour la lons plus. Cette scénarisation Universel ! Stratégique ! Et à cet- Russie et 90 % d’entre eux ont des parents, local, tous les enfants étaient enregistrés, et le colle qu’ils sniffent, l’air hagard. Selon une inventée par l’Elysée une semai- te guerre des étoiles polaires, il selon les estimations du gouvernement. Ces don- contrôle était exercé par l’école. » Et mainte- enquête de l’Ipec à Moscou, plus de la moitié ne, voulue par Matignon l’autre, faut mettre un terme. Voilà pour- nées ont été diffusées le 15 janvier, à l’occasion nant ? « L’école rejette les enfants qui ne s’adap- d’entre eux ont moins de 13 ans et presque tous montre un peu les limites de quoi nous nous permettons ici d’une rencontre entre Vladimir Poutine et la vice- tent pas à ses critères. Les fonctions éducatives « travaillent ». La plupart ont commencé à l’exercice candidato-stratégique, une suggestion : créez un jury de premier ministre chargée des affaires sociales. ont été abandonnées à la famille. » Et tant pis si 10 -11 ans. A l’époque soviétique, il était interdit au demeurant cousu de fil blanc, juges apatrides, lisses et insulai- « Ce problème n’est pas géré de façon efficace »,a la famille est incapable de les assumer. de travailler en dessous de 16 ans. Il y a six ans, qui consiste à vouloir brouiller res. Ou, alors, virez le patinage admis le président en chargeant son premier « Comment ! Tu travailles auprès des enfants la Russie a baissé le seuil à 15 ans. des pistes et à faire participer artistique des Jeux du cirque ! ministre de prendre des mesures immédiates. Le des rues ? » Mikhaïl Akimov a souvent entendu phénomène est plutôt urbain : il y aurait 50 000 ces commentaires. « La plupart des gens ne veu- Marie-Pierre Subtil IL Y A 50 ANS, DANS 0123 EN LIGNE SUR lemonde.fr f Guide culturel : http://aden.lemonde.fr a Sondages 21 bis, rue Claude-Bernard, 75242 Paris Marché de l'emploi : Un projectile nucléaire britannique express. Cedex 05. Tél : 01-42-17-20-00 ; http://emploi.lemonde.fr Site éducation : http://educ.lemonde.fr télécopieur : 01-42-17-21-21 ; Les internau- Marché de l'immobilier : LE GOUVERNEMENT britanni- veau-Mexique, à utiliser l’énergie bataille, et que l’arme atomique tes sont invi- télex : 202 806 F http://immo.lemonde.fr f que a annoncé hier son intention de nucléaire sous la forme explosive. n’est plus forcément aujourd’hui tés chaque f procéder au cours de cette année en Et l’expression d’« arme atomi- l’engin aveuglément destructeur du jour à répon- Par téléphone : 01-42-17-32-90 3615 lemonde f Australie à l’essai d’une « arme ato- que », employée par les services du temps des bombardements « straté- dre à un son- Sur Internet : http://abo.lemonde.fr Par courrier : bulletin p. 12 Sur Internet : http://archives.lemonde.fr mique » fabriquée en Grande-Breta- 10, Downing Street, ne permet guè- giques » de Hiroshima et de Nagasa- dage en ligne f Changement d'adresse et suspension : gne. Si l’on tient pour certain que re d’imaginer que les bombes britan- ki. La date de l’explosion de la pre- réalisé avec Expression-publique.com 0-825-022-021 (0,15 euro TTC/min) Le Monde sur CD-ROM : l’URSS s’est déjà livrée à des expé- niques seront destinées à améliorer mière arme atomique britannique a Votre opinion sur les élections. Débat- f 01-44-88-46-60 Le Monde sur microfilms riences du même genre, la Grande- l’irrigation des terres australiennes. n’est pas encore précisée. Elle se tez des programmes et des candidatures sur Site d'information : www.lemonde.fr 03-88-71-42-30 Bretagne est donc le troisième pays Il est vrai que le progrès survenu situera problablement en automne. http://forums.lemonde.fr rubrique Dans Site finances : http://finances.lemonde.fr f 2 dans le monde, depuis l’éclatement depuis six ans dans la technique des Le terrain d’expérience serait celui l’actualité/Les élections en France. Site nouvelles technologies : Abonnements : 01-42-17-32-90 de la première bombe atomique qui projectiles nucléaires a pu ouvrir à de Woomera, à 500 kilomètres au a Lu, vu, entendu. Retrouvez la chronique http ://interactif.lemonde.fr En vente : « La France sur le déclin ? ». eut lieu le 16 juillet 1945 à Alamo- ceux-ci le domaine tactique, limité nord d’Adélaïde. « Echos de campagne » dans la rubrique gardo, dans l’Etat américain du Nou- en quelque sorte au champ de (19 février 1952.) France du site. a Tirage du Monde daté dimanche 17- lundi 18 février 2002 : 590 890 exemplaires. 1-3 ECONOMIEMARDI 19 FÉVRIER 2002
L'AIDE A L'INNOVATION FUTURS CONJONCTURE OFFRES D’EMPLOI Soutien à la R et D industrielle EMPLOI en millions d'euros Les seize « réseaux La manne pétrolière b Gestion 300 SPÉCIAL JURISTES de recherche a permis à la Guinée et administration p. IX et X et d’innovation L’intervention des juges dans les conflits b 250 équatoriale d’obtenir Banques assurances p. XI b technologique » le plus fort taux sociaux, le développement du droit de la Ingénieurs p. XII 200 créés depuis 1998 ont de croissance mondial concurrence et du droit fiscal créent b Carrières
150 permis de rapprocher en 2001. Mais de nouvelles opportunités d’emploi internationales p. XIV et XV b 1996 1998 2000 2002 laboratoires et la croissance n’est pas pour les juristes, dans les cabinets d’avocat Collectivités Source : ministère de l'économie et des finances entreprises p. V le développement p. IV comme dans les entreprises p. VII territoriales p. XVI à XVIII
le fmi veut faire partager au secteur privé le coût des crises Faut-il mettre en restructurant la dette des pays émergents les Etats en faillite ?
sur le sujet, la crise mexicaine de faite des banquiers intéressés, sibilité, en germe, d’apurer la dette UNE BOMBE À RETARDEMENT 1995 ayant constitué un premier tout le monde semble d’accord. des pays pauvres, préféreraient, plu- coup de semonce, la dette totale Dans son rapport d’avril 2001 tôt que de recourir au FMI, la consti- bancaire des pays émergents était consacré à la réforme de l’architec- tution d’une cour indépendante rat- de près de 800 milliards de dollars ture financière internationale, la tachée aux Nations unies. D’ici à (880 milliards d’euros), estime Det- Cnuced avançait l’idée d’« associer juin, lorsque se tiendra, au Canada, lef Kotte, économiste à la Cnuced les créanciers au règlement des cri- le prochain sommet des chefs (Conférence des Nations unies sur ses en décrétant un gel temporaire d’Etat et de gouvernement, appelé le commerce et le développe- des remboursements de la dette et à examiner « l’initiative Anne ment). Or, ajoute-t-il, les banques en limitant les prêts de crise ». Krueger », discussions et négocia- privées internationales ont encais- En revanche, sur le rôle dévolu tions vont se poursuivre. sé au moins 20 milliards de dollars par an, au titre de cette prise de ris- que, durant les années glorieuses « Ce sont essentiellement les pays débiteurs qui ont précédé le coup de tor- chon, tandis que leurs pertes s’éle- qui ont supporté ce fardeau, les pouvoirs vaient à 60 milliards de dollars. « Ce sont essentiellement les pays publics étant souvent contraints de prendre débiteurs qui ont supporté ce far- deau, les pouvoirs publics étant sou- en charge la dette privée. » vent contraints de prendre en char- ge la dette privée. » au FMI, les avis sont plus partagés. Un pas décisif a été franchi Cette situation paradoxale ne Helmut Reisen, économiste au Cen- début février à Ottawa lorsque les date pas d’aujourd’hui. Il y a une tre de développement de l’OCDE, ministres des finances, réunis en dizaine d’années, Jeffrey Sachs, l’ac- est plutôt partisan d’une « cour G7, ont estimé que cette proposi- tuel directeur du Centre de déve- internationale de faillite sur le modè- tion « comporte des éléments utiles loppement international de l’uni- le des législations nationales classi- qui permettent d’aplanir les obsta- versité Harvard, avait déjà avancé ques, ce qui permettrait d’éviter les cles d’ordre juridique et pratique des hypothèses destinées à remé- procédures inefficaces, lourdes et qui s’opposent à une restructuration dier à cette situation. Ultérieure- coûteuses du traitement de la det- rapide de la dette ». Le dossier ment, d’autres économistes répu- te ». Tout en se déclarant favora- avance à grands pas. L’Argentine a D D E tés, dont le professeur Barry bles au cadre général défini par sombré trop tôt pour bénéficier de E T S T Eichengreen, ont planché sur un Mme Krueger, les organisations ses bienfaits. e n P E m A E sujet qui a fourni matière à d’inté- non gouvernementales, qui voient i l X l Y i a S T ressants rapports (Jean-Jacques dans cette nouvelle approche la pos- Serge Marti r É d R s E S Rey, 1996, Allan Meltzer, 2000). d N I e E S E d D U E T En proposant un plan plus o É R R N ll E È E 753 a V I détaillé de restructuration de la det- rs E C U 1982 L N Q E O É IN te des Etats souverains, destiné à A T P IN R N P F F E « mieux gérer et prévenir » les crises 855 E S S G S M R 0123 E U o 1984 E IS L A u N CR P E financières, de façon à « mettre en r T ES I 1 c D EN U e S Q 0 place une économie mondiale » plus : 1 089 U R 0 B PL TU 2 a DE n 1986 IL solide, Anne Krueger, numéro q ÉS u E R e D B 0 deux du FMI, sait qu’elle apporte 1255 LAN m HAÏ 0 o T IE 0 n 1988 ÉE SS 2 autant de réponses qu’elle soulève d OR U i C SIE R a 1 346 NÉ de questions nouvelles. « Nous som- Documentalistes et professeurs le DO S 9 IN INE 9 1990 ILIPP 19 mes encore loin de pouvoir présenter 1 510 PH UE 8 un projet formel. Nous y travaillons 1 969 EXIQ 9 1992 M 19 et espérons être en mesure de pou- 2 229 1994 7 voir donner bientôt des précisions 2 572 199 1996 afin d’élargir le débat sur ce dos- ● Pour mieux comprendre la presse 1999 1995 sier », promet-elle. de Mon Car débat il y a, effectivement, : Le Source sur les moyens d’endiguer de nou- veaux risques systémiques résul- ● Pour animer une séance Infographie : Le Monde tant d’une globalisation financiè- re dont on mesure à présent les enneth Lay, l’ancien de sauvetage : un versement d’un occupation : cesser d’injecter de effets de contagion. Les questions président d’Enron, peu plus de 1 milliard de dollars. l’argent public, au gré des crises se bousculent. Jusqu’où doit-on du 18 au 23 mars 2002 prestement remercié Même si son initiative n’est pas financières à répétition et par aider un pays en grave difficulté après la scandaleuse directement liée à la débâcle argen- doses massives, dans des pays en pour l’empêcher de devoir pronon- faillite de la septième tine, ainsi qu’elle s’en défend dans perdition, via le FMI, transformé cer la suspension de ses paie- entreprise américai- un entretien au « Monde Econo- en « prêteur en dernier ressort » ; ments ? Faut-il invoquer les princi- Le Monde vous propose sa ne, et Domingo Cavallo, l’ex-minis- mie », l’idée avancée pour la pre- obliger le secteur privé à prendre pes de l’article 11 de la loi améri- Ktre argentin de l’économie, empor- mière fois le 26 novembre 2001 par sa part du fardeau après avoir long- caine sur les faillites (applicable té par la tempête du peso, ont-ils Anne Krueger, premier directeur temps joué sur les deux tableaux aux sociétés) ou plutôt l’article 9 quelque chose en commun ? Oui, général adjoint du Fonds monétai- dans les pays émergents : en empo- (concernant les municipalités) ? MALLETTE le fait d’avoir été tous deux portés re international (FMI), à l’occasion chant les primes de risque lorsque Faut-il non seulement amender au pinacle de la finance internatio- d’un dîner de l’American Entrepri- tout allait bien, en obtenant, par les statuts du FMI mais aussi obte- nale avant d’avoir mordu la pous- se Institute, consiste à mettre en l’entremise des opérations de sau- nir une ratification par les Etats PÉDAGOGIQUE sière, faute d’avoir conservé la con- place une procédure de gel des vetage de la communauté interna- et, dans ce cas, quid de leur souve- fiance de leurs créanciers. Un point paiements sur les dettes insolva- tionale, le remboursement d’une raineté ? Enfin, comment conci- important les différencie toutefois : bles d’un pays membre, laquelle grande partie de leurs investisse- lier les inévitables conflits d’inté- Enron a pu se réfugier à l’abri de aurait intéressé Buenos Aires, pour ments lorsque survient la crise rêts pour le FMI, devenu à la fois l’article 11 de la loi américaine sur peu qu’elle ait existé à temps. majeure. juge des faillites et créancier du POUR TOUT RENSEIGNEMENT : les faillites alors que l’Argentine a Inspirée du Bankruptcy Act appli- A la veille de la tourmente finan- pays failli ? [email protected] coulé à pic lorsque le Fonds moné- cable aux entreprises privées, cette cière est-asiatique de 1997, vérita- Sur la mise à contribution du Tél. : 01 42 17 34 82 taire lui a retiré sa dernière bouée initiative répond à une double pré- ble point de départ de la réflexion secteur financier privé, exception II/LE MONDE/MARDI 19 FÉVRIER 2002 DOSSIER
QUESTIONS-RÉPONSES Comment impliquer le secteur privé Dette dans la résolution des crises financières Quelles ont été du Club de Paris. Cette instance les initiatives informelle rassemble les princi- paux Etats prêteurs pour une Le FMI ainsi sur des dizaines de milliards de dol- Cet éclectisme discrétionnaire respecte les autres exigences du pro- 1internationales prises négociation avec le débiteur. Le lars, le FMI et le G7 ont tenté depuis reposait sur quatre types de situa- gramme. pour résoudre les crises rôle de ces créanciers publics est que le G7 ont 1995 d’établir quelques principes tions : La gestion de la crise brésilienne d’endettement ? de trouver des solutions coor- généraux. 1. Dans certains cas, la conjonc- en mars 2000 entrait dans la deuxiè- données et durables aux difficul- tenté d’établir La première étape de ce débat tion de l’effet catalyseur d’un finan- me catégorie ainsi que le jugement Si la crise mexicaine de 1982 tés de paiement de nations commença en 1996 avec le rapport cement officiel et de l’ajustement porté à l’automne 2000 pour la cri- est considérée comme la pre- endettées. quelques du G10 (Rapport Jean-Jacques Rey) de la politique économique devrait se financière turque. La première mière grande crise de la dette Les rééchelonnements sont un sur la résolution des crises de liqui- aider le pays à retrouver rapide- restructuration de la dette argen- des pays en développement, il moyen d’alléger leur dette en grands principes dités. Son auteur préconisait alors ment un plein accès au marché. tine, en 2001, reflétait la troisième faut cependant attendre la fin reportant et, dans le cas des réé- l’introduction de clauses dans les 2. Dans d’autres situations, il con- catégorie des principes énoncés. des années 1980 pour que chelonnements concessionnels, généraux contrats d’obligations permettant venait, en tant que de besoin, d’en- L’Equateur, enfin, représentait la soient prises des initiatives en annulant des échéances dues aux détenteurs de ces titres d’être courager une démarche volontaire dernière catégorie où le FMI restait internationales reconnaissant sur la dette. Tout accord de res- représentés dans les négociations afin de surmonter les problèmes de prêt à soutenir ce pays au-delà des les difficultés structurelles de tructuration doit être précédé en cas de restructuration de l’em- coordination des créanciers. arriérés existants envers les créan- certains pays à rembourser d’un accord du FMI. Le prêt accor- prunt obligataire. Cette proposition 3. Lorsqu’il est estimé que le pays ciers privés. leurs dettes. dé par cette instance n’est géné- a crise mexicaine de ne fut pas suivie d’effet en raison regagnera un plein accès au marché Ces principes étaient énoncés, L’accord de Toronto en 1988, ralement pas très important, 1995, qui avait été présen- de l’opposition des pays émergents, dans des conditions compatibles mais leur application s’est heurtée adopté dans le cadre du G7, le mais c’est l’agrément donné à la tée comme la crise finan- ceux-ci craignant que n’en résulte avec la viabilité de sa situation exté- aux difficultés de la pratique. En e groupe des sept pays les plus politique économique qui sera cière du XXI siècle, a été un renchérissement du coût de rieure à moyen terme et un plus lar- effet, dans le cas de la Turquie et de riches, marque la première suivie par le pays qui permet le le point de départ du leurs emprunts sur les marchés ge éventail de mesures de la part la révision de son programme en d’une série de mesures visant à retour à la solvabilité. débat sur la résolution de internationaux. des créanciers privés, y compris une décembre 2000, il s’est avéré que la alléger les créances des pays en La première réunion avec un ce type de crises. Le plan de finance- Après de multiples rapports, le restructuration globale de la dette, confiance dans la capacité des auto- Lment d’urgence du FMI et l’aide bila- plus controversé étant celui d’Allan rités à appliquer le programme éco- développement vis-à-vis des pays débiteur eut lieu en 1956 pays industrialisés. Suivront les avec l’Argentine. Depuis, 1 342 térale du Trésor américain, qui tota- Meltzer sur la réforme des institu- nomique s’était amenuisée tandis accords de Naples en 1994, de accords relatifs à 77 pays ont été lisa 50 milliards de dollars, furent tions financières internationales, Le rapport que les banques retiraient leurs Lyon en 1996, qui mettent en conclus. Les pays créanciers se perçus comme un grand succès per- destiné au Congrès américain, le lignes de crédit. L’autre difficulté de place un programme ciblé sur réunissent à Paris. La présidence mettant au Mexique de retrouver le comité monétaire et financier du Jean-Jacques Rey ces principes apparaît dans les cas les pays pauvres très endettés et le secrétariat sont assurés par chemin des marchés internationaux FMI avait adopté à Prague en sep- extrêmes quand un pays doit déci- (PPTE) dont les conditions le Trésor français. des capitaux six mois plus tard, com- tembre 2000 des principes généraux (1996) a constitué der une suspension ou un sursis seront améliorées lors du G7 de Les pays endettés peuvent par paré aux sept années qu’il lui avait qui devraient gouverner, doréna- temporaire de paiement. Les pays Cologne en 1999. ailleurs négocier avec leurs ban- fallu attendre lors de la première cri- vant, l’implication du secteur privé. la première étape s’infligent des coûts économiques Les réductions de dettes peu- quiers privés dans le cadre du se de la dette, en 1982. Il était alors établi que les ressour- élevés et obligent à la fin la commu- vent désormais atteindre 90 % Club de Londres, dès lors qu’ils Cependant, ce répit fut de courte ces du FMI sont limitées et que les du débat nauté internationale à les secourir. des créances au terme d’un pro- sont parvenus à un accord de durée. La communauté financière plafonds d’accès habituels ne doi- Jusqu’à présent, il n’existait pas cessus d’éligibilité complexe rééchelonnement avec leurs internationale allait être confrontée vent être dépassés que dans des cir- alors peut être envisagée la mise en de mécanisme juridique établi qui supervisé par le Fonds monétai- créanciers publics. Créé en 1983, par la suite à une série de tourmen- constances exceptionnelles. place d’un échéancier de paiements permettrait au pays de connaître re international (FMI). 41 pays ce Club est composé de comités tes sans précédent en Asie de l’Est En outre, ni les créanciers ni les à moyen terme viable. avec une plus grande certitude les sont concernés. L’annulation consultatifs opérant pour les en 1997, en Russie et au Brésil l’an- débiteurs ne doivent attendre d’une 4. Enfin, dans des cas extrêmes, conséquences de cette déclaration de la dette est notamment banques commerciales. Ils sont née suivante, en Turquie et en intervention officielle qu’elle les une suspension ou un sursis tempo- de suspension de paiement. Les pré- subordonnée à l’adoption d’un constitués d’une douzaine de Argentine en 2000-2001, deux crises mette à l’abri de tout préjudice. raire de paiement pourrait être iné- cisions apportées par Anne Krueger, programme de lutte contre la représentants et dirigés par le non résolues à ce jour. Selon ces principes, la communauté luctable. Le FMI doit alors rester premier directeur général adjoint pauvreté. plus important prêteur. Une fois C’est dans ce contexte que le internationale devra déterminer la prêt à soutenir financièrement le depuis ses déclarations de novem- Pour la première fois, la Ban- trouvé un accord de principe, débat sur l’implication du secteur marche à suivre en fonction de l’éva- programme d’ajustement d’un bre 2001, lèvent une partie des incer- que mondiale et le FMI ont aus- chacune des banques concer- privé prend toute sa dimension. luation que fait le FMI de la capaci- pays, même s’il a des arriérés envers titudes. Même si quantité de ques- si accepté de faire une croix sur nées doit l’approuver. Contraire- Accusés par leurs détracteurs de ren- té de paiement effective du pays et des créanciers privés, sous réserve tions restent en suspens. le remboursement d’une partie ment au Club de Paris, il n’existe flouer les investisseurs privés, par le de ses chances de retrouver accès qu’il s’efforce de coopérer de bonne des prêts qu’ils avaient consen- aucun cadre organique ou secré- biais de ces interventions portant au marché. foi avec ses créanciers privés et qu’il Marc Uzan tis, mais dans une proportion tariat. Les réunions ne se tien- moindre que celle des Etats. nent pas forcément dans la capi- S’agissant du traitement des tale britannique. créances privées, la première Faillites souveraines et réduction de dette initiative revient au secrétaire Quels seraient d’Etat américain au Trésor de les pays concernés A ’ l’époque, Nicholas Brady. Il fut de mettre en place une pro- Certes, l’initiative PPTE n’est pas une procédure 6 milliards de dollars en 2001. La réduction obte- par la procédure le premier, en 1989, à proposer 3 cédure de faillite pour les Etats en crise fait son de faillite. Mais elle combine les deux techniques nue ne sera au mieux que de 54 % de la valeur dans le cas du Mexique de de mise en faillite proposée chemin dans la communauté financière interna- du rééchelonnement et du rachat de dettes assor- actuelle nette de sa dette, après pleine utilisation convertir les créances bancai- par le FMI ? tionale, l’initiative multilatérale de réduction de ties d’effacements purs et simples de certaines cré- de tous les mécanismes, traditionnels et PPTE, d’al- res en titres financiers de moin- dette conçue en 1996 pour les pays pauvres très ances, pour permettre aux pays concernés de légement de la dette. dre valeur mais garantis par Tous en théorie, mais, dans la endettés (PPTE en français) arrive progressivement retrouver un niveau d’endettement supportable, Si l’on prend le stock de la dette due aux seuls des organismes multilatéraux. situation actuelle, seuls les pays à maturité. Née au G7 de Lyon en 1996, cette ini- eu égard à leurs recettes d’exportations et à leurs créanciers du Club de Paris qui regroupent les dits émergents ou à revenus tiative – très restrictive au départ – a été « renfor- revenus budgétaires. En revanche, à la différence Etats prêteurs (soit 1,7 milliard de dollars en valeur Quels organismes intermédiaires seraient concer- cée », en 1999, pour augmenter le nombre des de la procédure de faillite qui permettrait aux actuelle nette de fin juin 1999), on constate que participent à nés. Les pays les plus pauvres ne pays éligibles et le pourcentage de réduction Etats d’obtenir une protection internationale léga- l’annulation n’a porté que sur 737 millions de dol- détiennent pas en effet de créan- autorisé. le contre leurs créanciers privés, le temps de réor- lars de crédits (toujours en valeur actuelle nette). la renégociation 2 ces privées. Leurs bailleurs sont Tous les PED ne sont pas pour autant concernés. ganiser leurs dettes, l’initiative PPTE soulage sur- Certes, l’allégement de la dette tanzanienne est de la dette ? les institutions financières multi- Encore faut-il qu’ils soient très endettés (avec un tout les pays pauvres et très endettés vis-à-vis de réel : le ratio service de la dette sur recettes budgé- latérales et les pays industriali- ratio « dette sur exportations » supérieur à 150 % leurs créanciers publics : Etats créditeurs et organi- taires sera ainsi ramené de 19 % en 2000 à 7,7 % à Au fil des ans, les programmes sés, et des procédures d’allége- ou un ratio « dette sur recettes publiques » supé- sations publiques internationales. partir de 2001. Mais l’opération n’a rien à voir avec du FMI ont servi d’étape prélimi- ment de la dette sont déjà enga- rieur à 250 %) et qu’ils aient signé un accord en Après l’Ouganda, la Bolivie et le Mozambique, la un effacement pur et simple. Quant à l’allégement naire à la restructuration de la gées depuis plusieurs années. bonne et due forme, en cours de validité, avec le Tanzanie est le quatrième pays à avoir bénéficié nominal total, qui devrait être de l’ordre de 3 mil- dette extérieure due aux Etats En revanche, cette procédure de Fonds monétaire international. Au total, 41 pays pleinement d’une réduction du stock de sa dette liards de dollars, il devra être consacré à des dépen- (réunis au sein du Club de Paris) faillite pourrait typiquement sont potentiellement éligibles dans le monde, selon l’initiative PPTE « renforcée ». Alors que les ses très contrôlées de « réduction de la pauvreté », et aux banques commerciales s’appliquer à des pays dans la mais une vingtaine d’entre eux seulement ont créanciers multilatéraux, bilatéraux et privés font dans le cadre d’un programme stratégique prédéfi- (réunies au sein du Club de Lon- situation actuelle de l’Argentine commencé à vivre un début d’application de ce en général valoir qu’ils annulent, à travers cette ini- ni avec le FMI et la Banque mondiale. dres). Dans le cas de créanciers ou de la Turquie, ou encore de processus lent et complexe. Et il aura fallu atten- tiative, 90 % de la dette extérieure d’un pays, l’exa- publics bilatéraux, le rééchelon- celle qu’ont connue la Russie ou dre six ans après le G 7 de Lyon pour arriver au mai- men attentif d’un pays montre qu’on est loin du Nicole Chevillard nement s’effectue dans le cadre le Brésil en 1998. gre résultat de quatre pays seulement ayant compte. Si l’on prend le cas de la Tanzanie, le stock Nord-Sud Export accompli l’ensemble de la démarche. total de sa dette publique était d’un peu plus de (Groupe Le Monde) Le « oui mais » des organisations non gouvernementales
pas question revendication de longue date des La branche allemande du mouve- ou d’un créancier. Ceux-ci devraient les ONG : sans que le numéro deux ques privées, « le Fonds a souvent organisations non gouvernementa- ment Jubile, dont l’expertise sert à travailler de façon transparente, con- du FMI y ait fait explicitement réfé- prêté de façon irresponsable à des dic- d’accorder les qui travaillent sur la question de beaucoup d’autres mouvements, a trairement au Club de Paris, qui rence, tous les commentateurs ont tateurs, et il lui est arrivé de recom- la dette du tiers-monde, comme le publié en janvier un texte dans aujourd’hui regroupe les bailleurs affirmé qu’Anne Krueger imaginait mander des politiques économiques au fmi un rôle Comité catholique contre la faim et lequel elle met en avant des points publics, ou encore le Club de Lon- pour les Etats une procédure cal- qu’il considère lui même comme inap- pour le développement (CCFD) ou de désaccord majeurs avec le FMI. dres pour les créanciers privés, des quée sur l’article 11 du droit améri- propriées aujourd’hui », plaide Jurg prépondérant le réseau international Jubile Sud. D’abord sur la question de l’indépen- organismes dont les réunions et les cain des faillites. Kaiser, l’auteur du texte de Jubile A côté des procédures d’annula- dance de cette cour, qui devrait réu- délibérations se tiennent dans le Or, pour les ONG, le projet doit prenant position sur le sujet. dans la tion de créances déjà engagées pour nir autour d’une même table – et en plus grand secret. Les représentants s’inspirer de l’article 9 de cette Enfin, les mouvements qui sou- les pays les plus pauvres, elle consti- théorie sur un pied d’égalité – créan- des pays endettés sont le plus sou- même loi, qui seul prend en compte tiennent les pays endettés veulent procédure de tue en effet à leurs yeux une des piè- ciers et débiteurs. Jubile rejette vent contraints d’attendre de lon- les besoins vitaux du débiteur com- aussi bousculer le calendrier. A ces essentielles du dispositif devant l’idée d’accorder au FMI un rôle pré- gues heures dans l’antichambre me préalable à tout accord avec les l’inverse du FMI, qui a laissé enten- faillite appliquée permettre aux pays endettés de trou- pondérant, comme l’a laissé enten- avant que ne tombe le verdict. créanciers. Dans leur esprit, cela dre qu’une période de deux à trois ver une porte de sortie avant qu’une dre Anne Krueger en déclarant que donnerait le droit à un pays d’éviter ans serait nécessaire avant de aux Etats crise financière ne devienne ingéra- « l’implication du Fonds serait essen- que soit remis en cause un montant donner forme au projet, ils veulent ble et ne conduise à la catastrophe. tielle pour le succès de ce processus, L’organisation Jubile dénie égale- minimum de dépenses en matière faire pression pour que, dès mainte- A l’image de l’Argentine. car il est le mieux placé pour définir ment au FMI le fait d’être le plus de santé, d’éducation et, par là nant, le cas de l’Argentine soit mis Dans le détail, cependant, les pro- ce qu’un pays peut supporter comme qualifié pour définir ce qui est ou même, cela lui offrirait la possibilité sur la table. positions d’Anne Krueger, dont les niveau d’endettement ». non supportable en matière d’endet- d’opposer un veto légal à un pro- Le sommet des Nations unies sur ’est une bonne surpri- déclarations font déjà l’objet d’une Pour cette organisation, ce serait tement pour un pays, en rappelant gramme d’ajustement structurel le financement du développement, se qu’aucune d’entre exégèse approfondie dans le milieu admettre que le FMI, lui même les échecs successifs de l’institution que pourraient être tentées d’impo- qui se tiendra à Monterrey (Mexi- elles n’attendait si tôt. des ONG, donnent lieu à plusieurs bailleur de fonds, soit en même de Bretton-Woods pour trouver une ser les institutions financières inter- que) du 18 au 22 mars, est en théorie La proposition faite, critiques. Les ONG qui réfléchissent temps juge et partie. Ce qui condui- solution définitive au problème de nationales de Washington. une occasion idéale pour cela. Mais en novembre 2001, sérieusement à ce sujet depuis la fin rait à créer une nouvelle institution la dette. C’est plutôt à des experts Dans la liste des doléances sur un les ONG savent qu’elles risquent de par le premier direc- des années 1980, en s’appuyant en faussement neutre. Elle propose, à indépendants que devrait revenir la projet dont l’esprit général n’est pas manquer de temps. A peine rentrées teur général adjoint du Fonds moné- particulier sur les travaux d’un l’inverse, la constitution d’une Cour tâche de définir des critères de soute- remis en cause, il n’est pas non plus du Forum social mondial de Porto Ctaire international, Anne Krueger, juriste de l’université de Vienne, – rattachée aux Nations unies – nabilité propres à chaque pays. question d’admettre que le FMI soit Alegre, elles n’ont plus qu’un mois d’introduire pour les Etats souve- Kunibert Raffer, défendent leur pro- composée d’experts qui ne puissent Sur ce point, il est un détail en traité comme un créancier à part, pour se ranger en ordre de bataille. rains un droit des faillites compara- pre projet de « Cour d’arbitrage être soupçonnés de représenter les apparence très technique mais qui qui n’aurait pas à appliquer les déci- ble à celui des entreprises est une internationale indépendante ». intérêts particuliers d’un débiteur revêt la plus haute importance pour sions de la cour. Comme les ban- Laurence Caramel LE MONDE/MARDI 19 FÉVRIER 2002/III DOSSIER
Anne Krueger, premier directeur général adjoint du FMI CHRONIQUE « Faciliter la restructuration de la dette par Serge Marti des Etats, sans en dicter les termes » Nouvelle
dérivés financiers complexes. Les ché secondaire lorsque le pays questions pourraient être confiées détenteurs d’obligations sont plus débiteur connaît des difficultés. à un organisme présentant les nombreux que les banques, et il est Certains, c’est vrai, profitent de tel- garanties juridiques nécessaires, Afrique plus difficile de coordonner leur les situations pour racheter au sein ou à l’extérieur du FMI. action. Il manque aussi souvent meilleur marché les obligations de La création d’une procédure dans les contrats obligataires des pays en difficulté, mais la plupart de faillite internationale devra L’AFRIQUE N’EST PAS RAN- clauses qui permettent à une majo- des investisseurs devraient faire être approuvée par tous les soft pour l’Europe, le Proche- CUNIÈRE. rité de modifier leurs conditions bon accueil à un système suscepti- membres du FMI. Est-ce possi- A la fin de décem- Orient et l’Afrique. Un plan de financières, ce qui conduit à une ble de préserver la valeur de leurs ble ? bre 2001, « Chirac l’Africain » plus pour une région vouée à situation où des opportunistes blo- créances, d’empêcher les paie- Il est certain que toute nouvelle n’avait pas jugé utile – pas plus poursuivre sa dérive ? Peut-être, quent le mouvement et poursui- ments à des créanciers privilégiés approche de la restructuration des que Lionel Jospin, d’ailleurs – de sauf que celui-ci a été dessiné vent les débiteurs pour recouvrer et d’assurer une restructuration dettes souveraines devra recueillir se déplacer à Dakar pour assister par et pour l’Afrique. Mais celle- leurs créances. Cela rend difficile la plus équitable. un très large soutien dans la com- aux obsèques de Léopold Sédar ci ne peut pas s’en sortir seule. conclusion d’un accord entre les Ce système plus ordonné aidera munauté internationale. Si nous Senghor, simple poète et chantre Pas sans que soit réglée la ques- créanciers sur une restructuration, aussi les investisseurs à distinguer devions la mettre en œuvre par un de la « négritude », avocat perma- tion du fardeau de la dette que ANNE O. KRUEGER même si la plupart d’entre eux entre bons et mauvais risques, et il amendement des statuts du FMI, nent de la francophonie, acces- Joseph Stiglitz, l’ancien écono- f Septembre 2001. Jusque-là titulaire bénéficient d’un tel accord. deviendra par conséquent plus par exemple, il faudrait qu’elle soit soirement ancien combattant et miste en chef de la Banque mon- de la chaire Herald L. et Caroline La crainte d’une restructuration facile aux pays qui conduisent une approuvée par deux tiers de nos ancien ministre de la Républi- diale, qualifie de « nouvelle inutilement désordonnée et bruta- politique économique saine d’em- 183 Etats membres représentant L. Ritch (sciences et humanités) que. Pardonnant l’affront, treize guerre froide ». Pas sans que soit le décourage indûment les pays prunter sur les marchés de capi- ensemble 85 % des droits de vote. au département de l’économie chefs d’Etat et de gouvernement poursuivie une politique d’aide débiteurs d’engager le processus. taux. Quant aux pays qui mènent Ce ne sera pas facile de mobili- de l’université Stanford, elle occupe ont accepté de se rendre à l’Ely- au développement sur laquelle Nous ne cherchons nullement à fai- une politique plus laxiste, ils ser un tel consensus, mais j’ai le sée à la mi-février pour exposer les pays riches continuent à depuis cette date le poste de premier re de la restructuration une solu- seront davantage incités à redres- sentiment que le fonctionnement le « Nouveau partenariat pour le renier leurs engagements, à directeur général adjoint au Fonds tion de facilité. Mais la mise en pla- ser le cap et risqueront moins d’ac- du système actuel suscite un large développement en Afrique » savoir le fameux pourcentage de monétaire international ce de meilleures incitations pour cumuler une dette insupportable, mécontentement et qu’il existe (Nepad), un programme de 0,7 % du produit intérieur brut f 1982-1986. Docteur en économie encourager les débiteurs et leurs suite à l’imprudence des prêteurs aujourd’hui une volonté réelle renaissance éco- fixé par l’ONU au de l’université du Wisconsin, créanciers à résoudre ces problè- privés. Tout cela devrait contri- d’envisager d’autres solutions. De nomique métissé UN EFFORT INÉGAL début des années elle a occupé pendant cette période mes d’endettement de leur propre buer à consolider et à stabiliser le fait, je ne peux que me féliciter du de dignité poli- 1970 et que seuls les fonctions de vice-présidente initiative aideraient à remettre le système financier international et soutien que nous avons reçu, tique. Chiffres de l'ADP* respectent l’Euro- (économie et recherche) à la Banque pays sur pied, tout en établissant nous éloigner d’une situation dans depuis que la question a été soule- Résultant du pour l'année 2000, en % du PIB pe du Nord et le mondiale. un terrain propice à la reprise du laquelle les problèmes d’endette- vée l’an passé, de la part d’un cer- mixage du plan Luxembourg. «La service de la dette et en limitant la tain nombre de pays industriels ou Oméga élaboré pauvreté est la gravité des crises. en développement et de divers seg- Danemark par le président Pays-Bas pire des formes Notre objectif est de proposer un « Notre objectif est de ments de la société civile. sénégalais Abdou- du terrorisme », a Pouvez-vous décrire votre pro- cadre qui serve à catalyser des Votre proposition et d’autres 1,06 laye Wade et du France assuré le prési- position de restructuration de la accords volontaires, sans qu’il faille proposer un cadre qui initiatives prises dans ce sens programme de 0,84 Etats-UnisTotal dent égyptien dette des Etats souverains ? Est- nécessairement officialiser le pro- ont été accueillies avec beau- « Renaissance de OCDE Hosni Moubarak
elle seulement due à la crise que cessus. Le volet formel pourrait con- serve à catalyser des coup de scepticisme par les mar- l’Afrique pour le 0,20 à l’occasion de traverse l’Argentine ? sister à ce que les dissidents soient chés. Pensez-vous qu’ils vont 0,10 millénaire » con- 0,32 la réunion du con- Notre action n’est guidée ni par tenus d’accepter un accord de res- accords volontaires » changer d’attitude ? çu par son homo- * ADP : Aide publique au développement tinent autour de les récents événements en Argenti- tructuration dès lors qu’il a été L’opinion des marchés varie en logue sud-afri- Source : OCDE « Chirac l’Afri- ne ni par une quelconque insatisfac- approuvé par une large majorité ment doivent être résolus soit par fait beaucoup. Nombre d’opéra- cain, Thabo Mbe- cain ». Le rappel, tion à propos du débat sur la partici- des créanciers. Pour que la plupart des défauts de paiements aux teurs reconnaissent que le système ki – deux contributions présen- intervenu sur le sol français, pation du secteur privé. Ce qui des créances aient le maximum de effets extrêmement déstabilisa- actuel ne fonctionne pas aussi bien tées au Forum économique mon- n’est pas innocent. De 0,56 % du motive notre proposition, c’est plu- valeur et pour limiter autant que teurs, soit par le renflouement des qu’il le faudrait et que la valeur de dial de Davos en jan- PIB en 1994, l’aide au développe- tôt le fait qu’il n’existe aucun possible le coût de l’opération pour créanciers privés au moyen de leurs créances sur les pays émer- vier 2001 puis, six mois plus ment consentie par la France moyen d’amener à une même table le débiteur, ce système offrirait au fonds publics. gents chute de façon excessive lors- tard, au sommet de Gênes aux pays les plus pauvres, afri- les pays et leurs créanciers pour pays débiteur une protection juridi- Votre approche soulève, sem- que ces pays sont en difficulté. Ils du G7-G8 –, ce « partenariat » cains en grande partie, a été résoudre les problèmes d’endette- que contre ses créanciers pendant ble-t-il, la question de la souve- souhaitent que le processus soit admet, sur le plan politique, la ramenée à 0,32 % en 2000. L’an- ment intolérable, dans les plus qu’il négocie la restructuration de raineté des Etats et pourrait, plus ordonné et prévisible, mais nécessité d’améliorer la gouver- née suivante, elle se situait sensi- brefs délais et de façon ordonnée. la dette. Le débiteur pour sa part parallèlement, mettre le FMI en veulent aussi l’assurance que le nance du continent et dresse, blement au même niveau, avec On a beaucoup fait ces dernières s’interdirait de puiser dans ses réser- situation de conflit d’intérêts en débiteur n’abusera pas de la protec- côté économique, la liste des une enveloppe de quelque 5 mil- années pour renforcer le système ves pour payer des créanciers privi- sa double qualité de créancier et tion juridique qui lui est offerte. mesures à prendre pour parvenir liards d’euros. financier international, mais il y a légiés ou particulièrement chica- de débiteur. Comment résolvez- Certains, bien sûr, sont moins au développement économique La honte n’est pas seulement dans ce domaine une importante neurs, et serait tenu en outre de vous ce problème ? enthousiastes. Mais ils doivent com- de l’Afrique. « françafricaine ». Elle englobe lacune à combler. Lorsqu’un pays négocier de bonne foi et d’adopter L’approche dont nous discutons prendre que la communauté inter- Un continent laissé totale- toutes les grandes puissances, à est véritablement accablé par le far- des mesures saines. laisse l’initiative au pays débiteur et nationale n’est pas disposée à ver- ment à l’écart de la mondialisa- commencer par l’Amérique. Son deau de la dette, celle-ci doit être Quels seraient les avantages de à ses créanciers. Notre objectif est ser des sommes considérables à des tion puisqu’à ce jour il n’assure dernier budget fédéral consacre restructurée d’une manière ou cette nouvelle approche pour les de faciliter la conclusion d’un pays dont la dette est insupporta- qu’à peine 2 % des exportations la part du lion à l’explosion des d’une autre. Malheureusement, les pays endettés, les investisseurs accord sur l’indispensable restructu- ble pour assurer que les créanciers mondiales et ne reçoit guère dépenses militaires, accrues de pays qui sont dans cette situation et les institutions financières ration et non d’en dicter les termes. soient remboursés. Les dettes non plus de 1 % du total des investis- plusieurs dizaines de milliards essaient souvent de retarder l’iné- internationales elles-mêmes ? Le FMI a un rôle crucial à jouer, car viables doivent être restructurées, sements directs étrangers. Un de dollars. Dans le même temps, luctable. Le pays débiteur, tout autant c’est l’enceinte dans laquelle la com- d’une façon ou d’une autre. Il s’agit espace bien éloigné aussi du « vil- l’aide des Etats-Unis à l’ensem- En plus de la réticence à affron- que les créanciers, a avantage à ce munauté internationale peut se pro- seulement de savoir si la restructu- lage mondial », où l’on mesure ble des pays subsahariens a été ter les inévitables difficultés poli- que la dette qui l’accable soit res- noncer sur la viabilité de la dette ration se fera à des conditions plus ce que « fracture digitale » veut ramenée à 77 millions contre tiques et économiques, il y a des tructurée avant que ses réserves d’un pays et sur le bien-fondé de sa ou moins draconiennes. Un proces- dire quand on sait que, en 100 millions l’année précédente, obstacles logistiques et juridiques ne soient épuisées et qu’il ne se politique économique. sus plus méthodique bénéficiera excluant l’Afrique du Sud, le con- soit 0,3 % de l’ensemble du bud- considérables. Cette évolution est soit condamné à une grave réces- Mais il est d’autres points – le pour ainsi dire à tous, et je pense tinent ne compte que get du département d’Etat. A due en grande partie au fait que les sion économique. À l’heure actuel- règlement des différends entre que les marchés se rallient de plus 500 000 utilisateurs d’ordina- titre de comparaison, l’envelop- pays ont emprunté de plus en plus le, la crainte que ces problèmes créanciers, par exemple – sur les- en plus à ce point de vue. teurs, ainsi que l’a rappelé début pe destinée à la seule Jordanie a sur le marché obligataire aussi bien d’endettement soient résolus dans quels notre conseil d’administra- février, devant le Forum de été fixée à 448 millions. Deux qu’auprès des banques, et l’ont fait la confusion entraîne aussi une tion risque en effet de se trouver Propos recueillis par Davos-New York, Jean-Philippe poids, deux mesures ? Non, sim- en recourant toujours plus à des baisse des obligations sur le mar- face à des conflits d’intérêts. Ces Serge Marti Courtois, le président de Micro- ple défense des intérêts acquis. La grande réticence des marchés financiers
les investisseurs Sans surprise, la proposition dollars à Elliott pour une dette que dans les capacités du pays qui les secteurs privé et public pour prévenir mention SD, « selective default »,à d’Anne Krueger, numéro deux du ce fonds avait acquise à 11,4 mil- solliciterait à se redresser et abouti- et réduire le nombre de cas d’insolva- l’Argentine car ce pays n’a pas payé préfèrent que FMI, de créer une législation inter- lions de dollars. Le FMI redoute rait, de fait, à espacer dans le temps bilité. Des efforts ont été faits, mais l’une de ses échéances », explique nationale permettant à un pays de désormais que d’autres fonds vau- leur retour sur le marché des capi- cela doit rester une priorité ». Jeanne-Françoise de Polignac, prési- soit renforcée se mettre en faillite virtuelle pen- tours (« vulture funds ») profitant taux. Des risques de conflits d’inté- Autre piste, un plus grand dente de Standard & Poor’s Fran- dant le temps nécessaire à la conclu- des déboires des pays pauvres s’en- rêts existent tant pour le pays recours aux clauses collectives dans ce. « Contrairement à une entreprise la coopération sion d’un accord avec ses créan- gouffrent dans cette brèche. endetté que pour le FMI. Dans le les contrats entre les pays et leurs un pays n’est pas soumis à la règleme- ciers, a été accueillie avec réticence La principale réaction est venue premier cas, « le mécanisme pour- créanciers afin que tous participent tation des faillites et peut donc choi- entre secteurs par les milieux financiers. La propo- de l’Institute of International Finan- rait pousser des pays solvables à y aux négociations suite à un défaut sir de payer certaines de ses dettes sition consiste notamment à empê- ce (IIF), organisation basée à Wash- avoir recours sous la pression de leur de paiement. Il s’agit par ce biais plutôt que d’autres ». privé et public cher que des intérêts privés met- ington qui rassemble l’ensemble opinion publique ». Le Fonds pour d’éviter qu’un bailleur tente par Auparavant, le Pakistan, l’Indoné- tent en difficulté des plans de res- des grandes banques privées opé- sa part risque de se retrouver juge tous les moyens de récupérer sa sie, la Russie avaient subi le même tructuration de la dette publique. rant sur le marché des capitaux. et partie en étant « bailleur et autori- mise. Il faut pour cela instaurer des sort. Un à deux ans plus tard, leurs Parfois avec excès, comme le révèle Dans un communiqué, son direc- té judiciaire » pour un même pays. sanctions « pour limiter les perturba- notations ont été progressivement l’exemple du Pérou. teur général, Charles Dallara, a L’IIF suggère plutot au FMI une tions lors des négociations » provo- réévaluées après renégociations des es marchés se comportent En 2000, un fonds de placement dénoncé les problèmes suscités par surveillance accrue des pays émer- quées par les fonds vautours. dettes. « Sur ces marchés, nous som- un peu comme dans le con- américain, Elliott Associates, qui la procédure de faillite. Elle « pour- gents pour mieux prévenir les ris- « Ce renforcement des clauses col- mes avant tout des observateurs : te de Pierre et le loup, ils avait acheté à bas prix une partie de rait contribuer à déprimer davanta- ques. Elle préconise un renforce- lectives ne devrait pas être préjudicia- tout ce qui contribue à une plus gran- poussent des cris d’orfraie la dette de ce pays quatre ans aupa- ge la confiance des investisseurs » ment de la coopération « entre les ble au marché de la dette, comme le de transparence est bénéfique », es- bien avant, si bien qu’on ravant, est parvenu à se faire rem- redoutaient au départ certains interve- time Mme de Polignac à l’évocation finit par ne plus les écou- bourser en priorité. En difficulté nants, il devrait le clarifier », estime de la proposition de Mme Krueger. ter vraiment. » Cette spécialiste des financière, le Pérou était alors en POUR EN SAVOIR PLUS un banquier français. A l’inverse, la Seule certitude pour ces spécialis- Lorganisations internationales évo- pleines négociations pour restructu- mise en faillite aura pour effet per- tes, la procédure de mise en faillite >L’Ordre économique mondial, (Revue Banque, février 2002, que avec ironie les réactions épider- rer sa dette extérieure. Ses créances d’Elie Cohen (Fayard, juillet 2001, 128 pages, 18,14 ¤). vers une moindre rigueur budgétai- d’un Etat souverain en grave diffi- miques que suscite la moindre ré- allaient être échangées contre des 315 pages, 19,81 ¤). >Rapport sur le commerce et le re. « Un État n’hésitera pas à augmen- culté, si elle est retenue, ne se con- forme. « Quand, en 2000, la dette du titres Brady, de moindre valeur, >Le FMI, de l’ordre monétaire aux développement, 2001 (Cnuced et ter sa dette sachant qu’il pourra se crétisera pas avant plusieurs Pakistan a été entièrement restructu- mais garantis par le Trésor améri- désordres financiers, de Michel Nations unies, mai 2001, 148 pages, mettre en faillite en cas de problèmes années en raison de sa complexité rée, les intervenants, qui, pour la plu- cain. Elliot Associates refusait alors Aglietta et Sandra Moatti www.unctad.org). et renégocier le remboursement de ses technique et des décisions de natu- part, ne s’intéressaient pas à ce pays, d’adhérer à ce plan et traînait le (Economica, mai 2000, 255 pages, >Mondialisation financière. Le emprunts. » re politique qu’elle oblige à pren- se sont alarmés d’avance en affir- gouvernement péruvien devant les 14,94 ¤). point de vue de l’Amérique latine, L’endettement de la plupart des dre, dès lors qu’elle concerne la sou- mant que cette réforme allait détrui- tribunaux. Avec succès. Bilan de >La notation financière, l’approche sous la direction de Ricardo pays est suivi et noté par de nom- veraineté d’un pays. re le marché des capitaux. Il n’en a l’opération, selon l’association Jubi- du risque de crédit, Hausman et Ulrich Hiemenz (OCDE, breux établissements. « Dès novem- rien été ! » lé, Lima a dû verser 58 millions de de Jeanne-Françoise de Polignac janvier 2000, 148 pages, 47 ¤). bre 2001, nous avions attribué la Dominique Gallois IV/LE MONDE/MARDI 19 FÉVRIER 2002 CONJONCTURE europe LES INDICATEURS ÉCONOMIQUES INTERNATIONAUX « LE MONDE»/EUROSTAT UE 15 EURO 12 ALL. BELG. ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY. UNI E.U. JAPON
Production industrielle POURSUITE DE LA BAISSE DES PRIX À LA PRODUCTION INDUSTRIELLE (nov. 2001, en %) : Sur un an – 4,2 – 4,3 – 4,5 – 9,9 4,7 – 1,9 – 5,7 – 4,7 – 4,5 n. d. n. d. Variation par rapport au mois précédent pour l'année 2001, en %, zone euro Sur un mois – 0,6 – 0,8 – 1,6– 2,1 – 2 0 – 2,6 2,2 – 0,3 n. d. n. d. Biens de consommation Biens Ensemble de l'industrie, Energie non durables intermédiaires construction exceptée Prix à la consommation (11/01) 2* 2,0* 1,5 1,5 2,9 1,4* 2,3 5,1 1 1,6 –1 1 1,0 (déc. 2001, en %) : Sur un an Sur un mois 0,2* 0,2* 0,1 0,1 0,3 0,1* 0,1 – 0,2* – 0,3 – 0,4 – 0,5 0,1 0 – 0,2 PIB en volume – 0,3 e –1 – 0,6 (2 trimestre 2001, en %) : Sur un an 1,4 (3T01) 1,3 (3T01) 0,6 1,7 2,9 2,3 1,5 2,3 2,3 1,2 – 0,7 – 1,1 Sur trois mois 0,2 (3T01) 0,1 (3T01) 0 – 0,6 0,5 0,3 0,4 0,4 0,4 0,1 – 0,8 –2 Déficit public/PIB (en %) (1999) (1999) –3 - 3,2 2000 0,3 1,2 1,3 0 – 0,3 – 1,3 – 0,3 2 4,4 1 – 7,6 juill. aoûtsept. oct. nov. déc.
Source : CDC Ixis Dette publique/PIB (en %) (1999) 2000 a EN DÉCEMBRE 2001, les prix à la production industrielle dans les douze 69,6 64,1 60,7 110,3 60,7 57,6 110,5 56,1 42,8 59,3 105,4 pays de la zone euro ont baissé de 0,3 % par rapport au mois précédent, confirmant ainsi le mouvement à la baisse observé depuis octobre. Les prix Solde commercial dans les quinze pays de l’Union ont quant à eux diminué de 0,2 % en décem- extracommunautaire (6/01) (6/01) bre 2001. Par rapport à décembre 2000, les prix à la production industrielle (en milliards d'euros, nov. 2001) – 0,6 5,5 9** 1,5** – 3,2** 1,4** 2** 2,2** – 4,6** – 42,3 8,6 ont baissé de 1,1 % dans les deux zones. Mesurée en moyenne annuelle, la hausse des prix entre 2001 et 2000 est de 2,2 % dans la zone euro. Investissement (FBCF) a EN DÉCEMBRE 2001 et par rapport au mois précédent, les prix dans le (2e trimestre 2001, en %) secteur de l’énergie ont baissé de 1,1 % dans la zone euro et de 1 % dans Sur trois mois – 0,1 – 0,4 – 1,3 1,7 3,1 0 – 0,3 – 0,9 2,1 – 1,6 – 4 l’Union européenne. Dans les deux zones, les biens intermédiaires ont diminué de 0,2 %, tandis que les biens d’investissement, les biens de n. d. : non disponible, * provisoire, ** octobre 2001 consommation durables et non durables ont augmenté de 0,1 %. pays en transition LES INDICATEURS FRANÇAIS innovation Dernier mois Variations connu surunan LE CAPITAL ÉTRANGER DOMINE LES BANQUES D'EUROPE DE L'EST LES PAYS QUI ACCUEILLENT LE MIEUX LES ENTREPRENEURS Consommation des ménages + 0,4 % (12/01) + 3,8 % Participation étrangère, en % des actifs Note obtenue sur 57 fin 2001 fin 2002 Taux d'épargne 16,4 % + 1,2*** 100 Lituanie Estonie Slovaquie Pouvoir d'achat des ménages + 0,5 % + 3,6*** Royaume-UniEtats-UnisEspagne Bulgarie 80 Pologne Pays-BasFrance Allemagne 90,4 89,9 BelgiqueItalie AutricheSuède 79 83,4 RèpubliqueHongrie tchèque Commerce extérieur 48 Lettonie 75 43 Roumanie 43 60 (en milliards d'euros) (oct. 2001) 40 39 + 1,9 + 2,4 39 38 67,6
Slovénie 37 63,5 (solde cumulé sur 12 mois) + 1,4 (11/00-10/01) + 2,5 36 59,2 56,7 40 30 41 Enquête mensuelle sur le moral 20 des ménages * –12(janv.) + 5**
0 Enquête mensuelle dans l'industrie * Source : Grouth Plus/Andersen Source : Calculs CDC Ixis Opinion des chefs d'entreprise –40(janv.) + 18** sur les perspectives générales de production a L’ENVIRONNEMENT SOCIAL ET FISCAL le plus attractif pour les a LES SYSTÈMES BANCAIRES D'EUROPE DE L'EST, entièrement publics créateurs d’entreprises est celui en vigueur en Grande-Bretagne, selon il y a encore dix ans, sont aujourd'hui quasi privatisés dans leur totalité. Le une étude réalisée auprès de 10 pays par Andersen pour Growth Plus, de pourcentage élevé de participation étrangère dans tous les pays, sauf la Slo- Création d'entreprises 23 095 (12/01) – 0,5 %*** août à septembre 2001. vénie, s'explique par la volonté des autorités locales de vendre leurs ban- ques et par l'intérêt des banques d'Europe de l'Ouest envers ces pays comp- a LA FRANCE obtient la meilleure note des pays analysés pour sa fiscali- te tenu de leur intégration prévue à l'Union européenne. Défaillances d'entreprises té des capitaux investis (par des investisseurs privés ou des sociétés de Par dates de jugement 3 194 (08/01) – 5 %*** capital-risque). Ce résultat tient également compte des avantages fiscaux a LES NEUF OPÉRATIONS DE PRIVATISATION des banques prévues pour consentis aux entreprises investissant en Recherche et développement. 2002 devraient monter la participation étrangère à plus de 55 % dans tous les * solde de réponses, CVS, en % ** solde net douze mois auparavant *** en glissement En revanche, le régime d’imposition sur les revenus et sur les gains en pays sauf la Slovénie. Dans ce dernier, elle devrait augmenter sensiblement. Source : Insee, Douanes capitaux pénalisent le résultat global. UN CHIFFRE La Guinée équatoriale, bénéficiaire +54 % et victime de la rente pétrolière d’augmentation des achats Le problème n’est donc plus de esquissée lors de la Conférence d’or par les japonais le fmi et la LA PLUS FORTE CROISSANCE MONDIALE EN 2001 pour se protéger déterminer s’il y a, oui ou non, une nationale de Bata, en septem- banque mondiale croissance exponentielle en Guinée- Evolution du taux de croissance... bre 1997. Elle prévoyait d’affecter Equatoriale, mais de savoir si cette ... du PIB ... des recettes pétrolières, en % les excédents budgétaires nés de De plus en plus inquiets sur reprochent au performance, entièrement tributai- l’augmentation rapide des recettes l’avenir du système bancaire re de l’exploitation pétrolière, peut 100 2001** 72,5 150 2001** 28,1 pétrolières au remboursement des 93,8 nippon, les épargnants japo- pays des dépenses servir de base à un développement arriérés de l’Etat, à la diversification nais redécouvrent l’or, dont la durable. Et là, rien n’est sûr ! 80 120 123,2 de l’économie et à la création d’un demande dans l’archipel aug- inconsidérées Seul pays hispanophone d’Afri- Fonds de réserve pour les généra- mente de façon spectaculaire que subsaharienne, la Guinée équa- 60 90 tions futures. depuis plusieurs mois. toriale est dotée d’une histoire et Mais il y a loin de la coupe aux Selon les données du World d’une géographie singulières. Envi- 40 60 lèvres. Dans son rapport d’octo- Gold Council (WGC), au troi- ron 80 % de ses habitants occupent bre 2001 sur la Guinée équatoriale, sième trimestre de 2001, les hampionne du mon- sa partie continentale, le Rio Muni, 20 30 le FMI note que le gouvernement Nippons ont acheté à des fins de de la croissance en tandis que sa capitale, Malabo, est de ce pays continue à accumuler de placement 22 tonnes d’or, 2001, avec une pro- située sur l’île de Bioko, au large du 0 0 des arriérés internes et externes, y soit 91 % de plus qu’un an aupa- gression ahurissante mont Cameroun, dont elle partage 1997 1998 1999 2000* 2001** 1997 1998 1999 2000* 2001** compris à son égard, alors que l’ex- ravant, sur un volume d’achat – de plus de 70 % – de le caractère volcanique, avec des Source : FMI et BEAC *estimations **prévisions cédent budgétaire a atteint 9 % du de 35 tonnes. Au cours des son produit intérieur points culminant à 3 000 mètres. PIB en 2000 ! Les investissements trois derniers mois de l’année, brut, la Guinée-Equatoriale suscite Malabo est bien plus proche du sentir et exploiter l’énorme poten- bo. Et le potentiel de production de réalisés en matière d’infrastructures ils ont investi dans 20 tonnes Ccurieusement beaucoup plus d’in- port de Douala (50 km à vol tiel pétrolier, on obtient un cocktail brut devrait s’élever à hauteur de sont critiqués pour leur faible rap- d’or (+ 54 %) sur un montant quiétudes que d’enthousiasme chez d’oiseau) que de Bata, seconde ville pour le moins surprenant. 25 millions de tonnes/an vers 2005, port coût/avantage. Les revenus total de 32 tonnes. « La de- ses partenaires économiques. Les du pays, située sur la façade atlanti- Mais qui donc songerait à cher- avant de commencer à décliner, tirés des ventes de pétrole sont loin mande a augmenté en janvier et sceptiques s’interrogeront bien sûr que de sa partie continentale. cher querelle à un tel eldorado ? La dans l’état actuel des découvertes, à d’être tous transférés à la Banque février et il ne fait aucun doute sur la fiabilité d’un taux de croissan- Mais là ne réside pas le plus inso- production pétrolière a doublé de partir de l’horizon 2015. centrale (BEAC). Ils alimentent des qu’elle sera encore plus élevée ce aussi élevé, mais force est de lite. Au pouvoir depuis 1979, le prési- 1997 à 1999 (de 3 à 6 millions de ton- Mais les censeurs internationaux comptes off shore qui permettent au premier trimestre 2002 qu’au reconnaître que, même à une ou dent Obiang Nguema s’emploie à nes), pour atteindre près de 10 mil- reprochent à la Guinée équatoriale de financer des dépenses pudique- dernier trimestre 2001 », a esti- deux dizaines de points près, la per- renouer de bons contacts avec l’Es- lions de tonnes en 2001. Si elle s’élè- des dépenses inconsidérées et un ment nommées « extrabudgétai- mé Nori Mochihara, un des formance resterait de toute façon pagne, son ex-puissance coloniale ve, comme il est probable, à 14 mil- très haut degré de corruption. La res », sans aucun contrôle. responsables de ce Conseil extraordinaire. (l’indépendance ne date que de lions de tonnes cette année, la Gui- Banque mondiale n’a accordé Le secrétariat de la zone franc lui- mondial de l’or (WGC). Confirmée par les économistes 1968). Mais son parti, le PDGE, qui née équatoriale serait en mesure de aucun prêt à ce pays depuis 1993, en même n’hésite plus à dénoncer les Ces achats ont largement de la zone franc, dont ce pays est règne à Malabo sans partage, entre- dépasser le Gabon (13,6 millions de raison de l’accumulation des arrié- « effets pervers » de la « polarisation aidé le métal jaune à franchir un membre depuis janvier 1985, cette tient depuis toujours d’excellentes tonnes en 2001) et le Congo (près rés à son égard. Le FMI avait bien de l’activité économique autour du moment à Londres la barre sym- tendance correspond donc bien, relations avec le Parti communiste de 13 millions de tonnes). Mobil, Tri- essayé, en mai 1994, de conclure un secteur pétrolier » : baisse de la com- bolique des 300 dollars l’once peu ou prou, à la réalité : celle d’un chinois et le Parti du travail de ton et la CMS-Nomeco Oil and Gaz accord avec Malabo, mais les autori- pétitivité, tensions inflationnistes, de 31,1 grammes, au début du tout petit marché (450 000 habi- Corée du Nord. Si l’on ajoute à cela (qui vient le passer la main à Mara- tés équato-guinéennes se sont agonie des secteurs productifs hors mois de février, pour la pre- tants) qui, partant de très bas, est les liens statutaires avec la France thon Oil) sont les principales compa- empressées de s’écarter des obliga- pétrole… Bref, tous les maux que mière fois depuis deux ans. en train de changer de dimension (via la Banque des Etats de l’Afrique gnies opérant respectivement sur tions convenues avec le Fonds dès peut susciter un soudain afflux de L’histoire se répète. En 1997, économique. Le PIB par tête est ain- centrale, BEAC), l’appui régulier de les champs off shore de Zafiro, qu’elles eurent obtenu, en décem- pétrodollars ! lors de la crise asiatique, l’or si passé de 373 dollars (410 euros) la coopération cubaine et la bien- Jade, Ceiba et Alba (premier gise- bre 1994, un accord de rééchelonne- avait déjà joué son rôle de pro- en 1994 (année de la dévaluation veillance des compagnies pétro- ment découvert, en 1987/1988). L’an- ment de dette avec le Club de Paris. Nicole Chevillard tection dans cette région. du franc CFA) à 3 900 dollars lières américaines à l’égard de ce née dernière, une usine de métha- Une stratégie assez cohérente de Nord-Sud Export (4 300 euros) en 2001 ! pays dont elles ont, seules, su pres- nol est entrée en production à Mala- développement avait pourtant été (Groupe Le Monde) LE MONDE/MARDI 19 FÉVRIER 2002/V FUTURS
CHRONIQUE Les « réseaux de recherche et d’innovation » par Jacques-Marie Vaslin font travailler ensemble public et privé
La fièvre les thèmes ses, grandes ou petites, aient porté leurs fruits. LE SOUTIEN PUBLIC À L'INNOVATION EST REPARTI À LA HAUSSE des travaux Parmi ceux-ci, les « réseaux de Soutien à la recherche et développement industrielle recherche et d’innovation technolo- en millions d'euros de Panama sont choisis gique » (RRIT) semblent avoir bien répondu à la demande des indus- 325 en commun par triels en faveur d’un système d’aide et de partenariat souple. Seize 300 des infor- contrent peu de succès. Il faudra fai- les laboratoires réseaux ont été créés depuis 1998. 275 mations financières. La récente re preuve de beaucoup d’imagina- Ils visent les secteurs de haute tech- faillite d’Enron aux Etats-Unis ou le tion pour retourner l’opinion publi- et les entreprises nologie (sciences de l’information, 250 calvaire que vivent les actionnaires que. Les travaux devront être finan- biotechnologies, espace) mais pas 225 d’Eurotunnel nous montrent que cés par l’émission d’un emprunt à seulement. Un réseau est en effet personne n’est à l’abri d’un place- lots, une formule qui a contribué au consacré au génie civil et un autre 200 ment hasardeux. Ce phénomène succès de Suez. Mais le canal n’a aux matériaux et procédés. n’est malheureusement pas récent. pas la cote parmi les journaux : inq ans après la publi- Ces réseaux ont fait de l’intégra- 175 cation du rapport tion des petites entreprises une A plus de 70 ans, Ferdinand de l’âge de Lesseps et les difficultés 150 Lesseps, auréolé du succès du canal techniques y sont pour beaucoup. Guillaume qui dres- priorité. Sur les 183 millions 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 de Suez, se sent pousser des ailes. Il Pour s’attirer les faveurs de la sait un tableau criti- d’euros de fonds publics accordés veut renouveler l’opération dans presse, Lesseps utilise alors des que de l’innovation aux RRIT, 40 % ont été attribués à Source : Ministère de l'économie des finances et de l'industrie l’isthme de Panama, territoire alors moyens courants à l’époque. Il nom- en France, et à quel- des PME, affirme Alain Costes, colombien. Le 15 mai 1879, le me d’abord Emile Girardin, député ques semaines des élections, l’heu- directeur de la technologie au recherche (en amont) vers les entre- trie. « Le meilleur transfert est celui Cre est au bilan. A quarante-huit ministère de la recherche. Un comi- prises (en aval) est en effet plus des hommes et des femmes », affir- Congrès international d’études du et journaliste réputé, au sein de son tunnel interocéanique se réunit à conseil d’administration. Le même heures d’intervalle, les 12 et té d’orientation fixe les thèmes de que jamais révolu. Les travaux se me Alain Costes. Comme le statut Paris. Sous la présidence de Lesseps, n’avait pas hésité à vilipender le pro- 14 février, Christian Pierret, secré- recherche prioritaires. La plupart mènent en commun. Et, pour que des chercheurs interdit le finance- il a pour objet d’étudier tous les pro- jet un an plus tôt. Ensuite, Lesseps taire d’Etat à l’industrie, et Roger- du temps, ce sont des responsables chacun y trouve son compte, «il ment de contrats à durée détermi- jets de percement d’un canal. L’ima- sort son chéquier et arrose copieu- Gérard Schwartzenberg, ministre de recherche en entreprise qui diri- est important que les laboratoires née (CDD), une enveloppe permet- gination des ingénieurs est alors sement la presse et les députés : de la recherche, faisaient le leur, gent ces comités. publics écoutent les besoins du sec- tant de rémunérer 150 étudiants sans limite : certains proposent de 104 personnes dont 26 parlementai- tout en évoquant des propositions A la différence des précédents teur socio-économique, qu’il s’agisse doctorants impliqués dans l’activi- construire des canaux comportant res sont compromises, on les nom- pour l’avenir. systèmes de transfert de technolo- d’industriels ou de sociétés de servi- té des réseaux a été incluse dans jusqu’à 120 écluses, d’autres un che- mera les « chéquards ». L’émission Les mesures budgétaires annon- gie, « ces réseaux ont regroupé des ce », insiste Alain Costes. Devan- leur budget. min de fer qui acheminerait directe- de l’obligation à lots nécessite en cées par Christian Pierret pour cet- entités auparavant très fragmen- çant d’éventuelles réactions négati- La prochaine étape sera d’éten- ment les bateaux d’un océan à effet l’autorisation de la Chambre te année montrent que la baisse tées », estime Michel Destot, dépu- ves des chercheurs, ce spécialiste dre ces réseaux : en faisant tra- l’autre, on propose même le perce- des députés. Les financiers Jacques des aides à l’innovation, enclen- vailler des équipes pluridisciplinai- ment d’un tunnel de 16 km de de Reinach et Cornélius Herz distri- chée en 1996, est désormais res d’une part, qui ne seraient long ! Le projet retenu est celui de… buent les pots-de-vin à des parle- enrayée. Le budget de 300 millions L’intégration des petites et moyennes plus franco-françaises, d’autre Lesseps, à savoir un canal à niveau mentaires pour obtenir le vote des d’euros accordé à la recherche part. Déjà les présidents des RRIT (comme celui de Suez) de 75 km de subventions. Plusieurs figures politi- industrielle par son ministère est entreprises au dispositif de transfert concernés par les technologies de long et à ciel ouvert. La construc- ques sont éclaboussées, comme très légèrement supérieur à celui l’information et de la communica- tion devrait durer 12 ans pour un Freycinet, Clemenceau ou encore le de 1996. Les technologies de l’infor- de technologie est une priorité. tion se réunissent régulièrement. coût d’environ 1 milliard de francs. ministre des finances Rouvier. La mation et de la communication Ils pourraient étendre ces con- absorbent les trois quarts de cette Sur les 183 millions d’euros tacts aux réseaux de biotechnolo- enveloppe. gie, afin de couvrir les besoins A ces aides s’ajoutent celles déga- de fonds publics accordés croissants en bio-informatique. Et Lassés par la mésaventure du gées par le ministère de Roger- au plan international, l’exemple Gérard Schwartzenberg, à savoir aux seize réseaux créés depuis 1998, du réseau français de génétique 153 millions d’euros pour le Fonds végétale Génoplante, qui a lancé canal, les Français se tourneront pour la recherche technologique, 40 % ont été attribués à des PME un appel à projets sur les mêmes 2,5 fois plus qu’il y a cinq ans. thèmes que son homologue alle- Ces mesures ne suffiront cepen- té maire de Grenoble (Isère), de la sûreté de fonctionnement des mand Gabi, pourrait servir à vers des placements plus dant pas à combler l’écart crois- auteur en 2000 d’un « Rapport sur systèmes affirme que « ce n’est pas d’autres. « L’appartenance à un sant entre la France et l’Allemagne l’innovation en France » et prési- parce que la question est posée par réseau pourrait devenir un critère ou entre la France et les pays du dent du Colloque sur l’innovation un industriel qu’il s’agit de recher- d’excellence et être pris en compte « sûrs » : les emprunts russes ! nord de l’Europe, en matière de en France organisé mardi che appliquée, à court terme. Je ne dans les évaluations », avance dépenses de recherche (publique 12 février au Palais-Bourbon. Ce sais pas ce que veut dire la distinc- Alain Costes. Des arguments de Le vieil homme reprend le monta- presse, qui se met subitement à et privée) ramenées au PIB. Mais regroupement a facilité la mise en tion entre recherche fondamentale choc pour susciter l’intérêt des ge financier qui a fait le succès de louanger le canal, n’est pas en res- qualitativement, il semble que les place de partenariats. Un vocable, et recherche appliquée ». universitaires qui n’auraient pas Suez vingt ans plus tôt : création te. Plus de 4 millions de francs de dispositifs mis en place pour renfor- que les intéressés préfèrent désor- Les RRIT ont également pour encore été convaincus. d’une société anonyme, émission l’époque, correspondant actuelle- cer les échanges entre laboratoires mais à celui de « transfert ». L’épo- fonction de faciliter la mobilité d’actions et d’obligations. Le ment à 13 millions d’euros, sont dis- de recherche publique et entrepri- que du passage séquentiel de la entre recherche publique et indus- Annie Kahn 20 octobre 1880, Ferdinand de Les- tribués aux journalistes et aux jour- seps crée la Compagnie universelle naux. L’économiste russe Arthur du canal interocéanique de Pana- Raffalovitch stigmatisera dans un ma. Les travaux débutent au début livre éponyme « l’abominable véna- de l’année 1881. lité de la presse française ». Mais l’option du canal à niveau Le vote de l’emprunt n’évite pour- Ingénieurs et chercheurs sur le pont se révèle rapidement désastreuse. tant pas la déconfiture de la Compa- Des glissements de terrain empor- gnie de Panama ; le tribunal pro- tent une partie du matériel, et les nonce la liquidation de l’entreprise les entrepreneurs ges cruciaux pour eux, mais aussi petit diminué, s’accompagnant naux » ont donc été mis sur pied, maladies, fièvre jaune et malaria, le 4 février 1889. Le scandale éclate pour ces étudiants qui, dans un d’une baisse des moyens accor- réunissant entreprises d’un même font des ravages parmi les tra- trois ans plus tard lorsqu’un antisé- en bâtiment et peu plus d’un an, une fois leur thè- dés aux centres techniques de secteur et universitaires. Le RGCU vailleurs. Les travaux progressent mite notoire, Edouard Drumond, se soutenue, se retrouveront, pour l’Etat. Parallèlement, ces centres s’inscrit dans cette démarche. Les lentement. En 1887, seulement la dénonce la ruine de 85 000 petits travaux publics nombre d’entre eux, à la recherche de recherche voyaient leur mis- projets de recherche sont définis à moitié du canal est creusée, alors épargnants, la corruption d’hom- de contrats ou d’emplois. « Une sion remise en cause par un nou- l’initiative des entreprises et des que 1,4 milliard de francs sont déjà mes politiques et le rôle des finan- ne peuvent plus première », se réjouissait Alain veau partage des tâches. Comme chercheurs « à partir de la base » engloutis dans le projet. De 1882 à ciers d’origine juive Hertz ou de Rei- Costes, directeur de la technologie dans tous les secteurs, règles de et non en fonction de programmes 1888, sept emprunts seront émis en nach. L’amalgame entre corruption laisser de côté au ministère de la recherche. concurrence obligent, la recher- définis au sommet. « Le RGCU joue Bourse. Panama se transforme en et antisémitisme va faire les choux Ces deux mondes, entrepre- che très appliquée, ne pouvant un rôle d’agitation salutaire et don- tonneau des Danaïdes. En 1887, Les- gras de la presse d’extrême droite la recherche neurs et universitaires, avaient en plus être financée sur fonds ne une visibilité forte au milieu uni- seps abandonne son projet de et servir de terreau à l’affaire effet pris l’habitude de s’ignorer. publics dans les mêmes propor- versitaire où se trouvent les compé- canal à niveau et, dans une fuite en Dreyfus. Si le procès n’aboutit qu’à fondamentale « Les entrepreneurs méprisaient les tions, devenait du ressort des tences », constate Paul Acker, de avant, fait appel à une autre célébri- une seule condamnation, un minis- étudiants des universités de génie entreprises privées. Tandis que Lafarge. té de l’époque pour construire des tre qui a eu le tort d’avouer, l’affaire civil, considérés globalement com- les laboratoires publics se concen- La mise en réseau n’est pas le écluses, Gustave Eiffel. de Panama restera gravée dans la me des cancres », raconte un parti- traient sur la recherche amont, seul avantage. L’aide financière Les travaux reprennent en 1888, conscience collective. cipant. On travaillait en vase clos c’est-à-dire plus fondamentale. qui accompagne les projets a aussi mais il faut impérativement retrou- Cédé en 1904 aux Etats-Unis l y a trois ans, il n’y avait entre ingénieurs. Conséquence : le passage de son importance. Elle atteint en ver des fonds. La France des années pour seulement 40 millions de dol- même pas d’annuaire des La volonté de rapprocher ces relais entre recherche fondamen- moyenne 25 % du budget de cha- 1880 est en crise. On est entré dans lars (206 millions de francs), le chercheurs en génie civil ! » deux univers est pourtant ancien- tale, recherche appliquée et prati- que projet. Le RGCU a ainsi bénéfi- la phase B du cycle de Kondratieff, canal sera finalement inauguré le Le 22 janvier, lors des ne. En 1983, une première tentati- ciens ne se faisait plus correcte- cié en 2001 de 4,76 millions d’euros celle de la « grande dépression » 3 août 1914. Les Français, lassés par entretiens du Réseau génie ve avait été lancée avec la création de subventions pour un coût total (1873-1896). La récession économi- les investissements aventureux, se civil et urbain (RGCU), du Corgec (Conseil d’orientation de recherche de 19,2 millions que est aggravée par le krach de tourneront à la fin du XIXe siècle François Vahl, vice-président de la de la recherche en génie civil) suivi « Le réseau génie d’euros. « Les entreprises françaises IFédération nationale des travaux en 1993 du Plan génie civil. Mais la qui exportent ont besoin d’innover, l’Union générale de 1882. Les épar- vers des placements plus « sûrs » : gnants, échaudés par la chute des les emprunts russes ! publics (FNTP), mesurait par cette mayonnaise avait visiblement du civil et urbain joue donc de faire de la recherche, ce qui actions, sont peu enclins à soutenir seule remarque le chemin parcou- mal à prendre. Les centres techni- augmente leurs besoins financiers. une nouvelle aventure financière. Jacques-Marie Vaslin est maître ru depuis la création de ce ques, les laboratoires des Ponts et un rôle d’agitation L’avantage de la procédure RGCU Les capitaux se faisant rares, les de conférences à l’IAE d’Amiens, « réseau de recherche et d’innova- chaussées, dépendant du ministère est aussi de bénéficier d’une aide emprunts du canal de Panama ren- chercheur au Criisea. tion technologique » en 1999. de l’équipement, travaillaient avec salutaire » financière », souligne Daniel Gou- Lors de cette journée destinée à les entreprises de génie civil qui, en venot, de Solétanche Bachy. faire le point sur certains travaux retour, les faisaient profiter des ment. « Soit les universités et les Mais, désormais, les entreprises de recherche menés dans le cadre résultats obtenus sur le terrain. Un laboratoires d’écoles d’ingénieurs veulent davantage qu’une mise en de ce réseau, chercheurs de labora- « processus cumulatif » avait ainsi faisaient de la recherche fondamen- réseau de spécialistes de leur toires universitaires et ingénieurs pu se mettre en place, explique tale déconnectée de la pratique, domaine. « En génie civil, le travail du secteur public ou privé ont Yann Leblais, PDG de EEG Simec- soit on essayait de mettre en place doit être pluridisciplinaire », insiste montré qu’ils avaient appris à tra- sol, société d’ingénierie spécialisée des systèmes nouveaux facilitant le Hélène Zanni, professeur à Paris- vailler ensemble. dans la construction de routes et retour d’expérience et la confron- VI. Physiciens, chimistes, mais aus- Mieux : un espace avait été réser- de tunnels, et président de Syntec tation au réel », explique Yann si spécialistes de l’environnement vé aux doctorants en deuxième Ingénierie. La recherche jugée plus Leblais. doivent mettre en commun leurs année de thèse. Leurs « posters » fondamentale, menée dans les uni- Or le mouvement en faveur compétences à une époque où l’im- montraient en une affiche l’objec- versités, n’y avait pas sa place. d’une externalisation de la recher- pact des ouvrages d’art sur la fau- tif et les premiers résultats de leur Mais trois phénomènes sont che a aussi atteint les entreprises ne et la flore est surveillé de près. recherche. Les dirigeants des grou- venus bousculer cet édifice : le de génie civil, qui ont donc ressenti Cette ouverture vers les autres pes de BTP, constructeurs d’auto- rôle de l’Etat, donneur d’ordres, le besoin de mieux connaître les disciplines devrait être l’une des routes, tunnels ou ponts, pou- prépondérant au lendemain de la laboratoires ayant les compéten- prochaines étapes du RGCU. vaient ainsi en prendre connaissan- guerre lorsqu’il s’agissait de ces qu’ils ne pouvaient plus trou- ce, nouer des contacts. Des échan- reconstruire le pays, a petit à ver en interne. Des « projets natio- A. K. VI/LE MONDE/MARDI 19 FÉVRIER 2002 TRIBUNES
Argentine : la solution américaine... LIVRES par Philippe Arnaud de 1933 par Jérôme Sgard
ontrairement à la Que s’est-il passé, concrètement, caires et sur la dette des fermiers, dos au bimonétarisme des années Un plaidoyer crise asiatique de depuis le début de décembre der- la population avait commencé à 1990 et à la dollarisation, les Argen- 1997, qui a pris tout nier, parallèlement à la crise sociale échanger ses dollars contre de l’or tins tentent en fait de reconstruire le monde par surpri- et politique ? D’abord, face à la et les sorties de capitaux s’accélé- à chaud une monnaie nationale, se, le désastre argen- pression croissante aux guichets raient. Cela laissait donc craindre dans l’urgence et l’improvisation. souverainiste tin pouvait être anti- des banques, on a contingenté la une amplification de la crise finan- C’est-à-dire, entre autres, un instru- cipé depuis un bon moment. Or, jus- conversion des dépôts en cash : les cière et une attaque spéculative sur ment dans lequel la population Cqu’à ces dernières semaines, les banques ont été placées dans un le change fixe du dollar, au demeu- accepte de libeller une bonne partie organisations multilatérales et la « corral », comme on dit en Argenti- rant surévalué. de son épargne et de ses dettes, et > Déclin et Renaissance du pouvoir presse financière internationale ont, ne. Assez logiquement, les dépo- Pour échapper à la débâcle et avec lequel on puisse conduire une de Michel Guénaire comme beaucoup d’économistes, sants craignent maintenant une ouvrir la voie au New Deal, la nou- politique économique minimale (Gallimard-Le Débat 2002, 207 p., 15 ¤). repris inlassablement l’argument spoliation à grande échelle de leur velle administration a pris d’abord – par exemple dévaluer en bon C ’, répété depuis dix ans par Cavallo épargne, qui est largement gelée une série de mesures rappelant le ordre pour rétablir la compétitivité abonnés absents ; réduits à (ancien ministre des finances et arti- pour une période indéterminée ; double « corral » argentin : l’activi- de l’économie. C’est en accroissant il y a deux volets dans le livre de ouvrir des guichets, et à la politi- san de la « dollarisation »), Menem c’est la cause principale des mani- té de toutes les banques du pays a l’usage par la population de la mon- Michel Guénaire. D’abord l’idée que du carnet de chèques quand (ancien président de la République) festations des dernières semaines. été suspendue et leur réouverture naie nationale que celle-ci sera à du déclin, qui n’est pas nouvelle. une corporation (comme celle et leurs successeurs. Ensuite, on a mis en place un con- conditionnée à une vérification de nouveau capable d’assurer un ajus- Hannah Arendt en parlait il y a des gendarmes) grogne… A cette En un mot, les Argentins seraient trôle des changes sévère : non seu- leur solvabilité ; la conversion en tement macroéconomique. presque cinquante ans dans « La impuissance publique, la presse incapables de mener une politique lement il est difficile de retirer ses or des dépôts et du cash a été inter- Il est clair que cette « stratégie Crise de la culture ». Le deuxième (en particulier la télévision) par- monétaire indépendante en raison fonds du système bancaire, mais il dite, de même que les exportations rooseveltienne » pourrait ouvrir volet est plus prospectif, et cons- ticipe. Les médias, auxquels de l’inflation passée, de la corrup- est à peu près impossible de les de capitaux. des perspectives beaucoup plus titue une réflexion sur l’avenir l’auteur consacre un chapitre, tion des institutions ou de la tenta- favorables que la dollarisation. de la notion de souveraineté, incarnent aujourd’hui cette « fin tion protectionniste. Mieux valait Mais elle sera aussi très difficile à d’autant plus digne d’intérêt que du pouvoir », par leur « capacité par conséquent dollariser volontai- L’heure de vérité sonnera lorsqu’on mener à bien. Le risque inflationnis- la mondialisation ne l’a pas ren- d’empêchement ». Le tableau, on rement l’économie et abandonner te reste fort, et il n’est bien sûr pas due caduque, au contraire. le voit, est sombre. entièrement la monnaie nationale commencera à ouvrir les deux « corrals ». possible de « pésifier » la dette exté- Qu’est devenu le pouvoir à Le 11 septembre 2001 va-t-il – le peso. En outre, pensait-on, reje- rieure. Surtout, l’Argentine est l’heure du triomphe de la World changer la donne ? Rien n’est ter la dévaluation protégerait les Rendu à sa liberté, le public beaucoup plus profondément bimo- Company ? Telle est la question moins sûr. En quelques mois, la banques contre le risque d’une ruée nétaire que ne l’étaient les Etats- que pose Michel Guénaire. Il régulation est devenue l’idée à la en masse des déposants cherchant conservera-t-il ses dépôts et ses pesos ? Unis. Depuis 1990, les deux mon- « s’est presque dissous, ou a été mode, de New York à Porto Ale- à retirer leur épargne pour la chan- naies étaient entièrement substitua- vidé de sa substance ». Jean- gre. Mais quelle régulation ? ger en dollars – soit en cash, soit en exporter. C’est un fait un second Restait, avant de dévaluer, le pro- bles, si bien que leur concurrence Marie Messier déclarait il y a L’auteur est sceptique sur un comptes bancaires à Miami. « corral ». Une fois mises en place blème des dettes indexées sur l’or, ouverte crée désormais une situa- quelque temps (Le Monde du concept aussi consensuel : « Un Le problème est que le taux de toutes ces restrictions sur les paie- comparable à celui des dettes en tion inédite et instable. C’est pour- 23 octobre 2001) : « Le temps poli- écran de fumée ». La régulation change appliqué dans le cadre du ments et les transferts monétaires, dollars, en Argentine : on a calculé quoi on cherche, par des réformes tique classique est dépassé ; il actuellement pratiquée en Eu- « currency board » (un dollar pour on a pu dévaluer : depuis le 11 jan- qu’en 1933, la dépréciation ultérieu- institutionnelles, à rendre au peso faut que le consommateur et les rope « épouse », écrit-il, le mouve- un peso) plaçait l’économie en vier, la monnaie nationale s’échan- re du change (environ 40 %) aurait un monopole sur les fonctions de industriels prennent le lea- ment de libéralisation des écono- situation de sous-compétitivité ge sur le marché libre entre 1,7 et impliqué une revalorisation arith- monnaie nationale qu’il a partagées dership. » Si l’auteur, qui est mies. Sans remettre en cause manifeste, interdisant toute repri- 2 pesos par dollar. métique des dettes représentant avec le dollar depuis dix ans. aujourd’hui avocat d’affaires, est l’anarchie globale du système. se de la croissance. Mais toute Le problème est que tout relâche- près de 90 % du PIB, bien assez L’heure de vérité sonnera lors- d’accord avec la première partie Alors, quelle direction emprun- dévaluation « compétitive » aurait ment des deux « corrals » mettrait pour détruire le système financier. qu’on commencera à ouvrir les de cette affirmation, il ne pense ter ? C’est là que les choses se apprécié d’autant les dettes en dol- un terme à cette relative stabilité. La réponse a consisté à rendre illé- deux « corrals ». Rendu à sa liberté, pas du tout, en revanche, que compliquent. Pour Michel Gué- lars détenues dans le pays, qu’en- Le gouvernement avance donc sur gales, du jour au lendemain, toutes le public conservera-t-il ses dépôts l’économie puisse constituer un naire, le « retour à l’Etat-nation » treprises et particuliers auraient une fine couche de glace, qui peut les clauses d’indexation sur l’or et ses pesos ? Si l’Etat remet en usa- pouvoir alternatif. Pas plus n’est pas seulement souhaitable, bien du mal à servir. S’ils n’y parve- se rompre au premier faux pas, incluses dans les crédits et les obli- ge la planche à billets, si les ban- d’ailleurs que les institutions il est fatal. Toute la question est naient pas, qu’adviendrait-il des mais qui est aussi en train de fon- gations, tant privés que publics. Le ques ne résistent pas ou s’il faut des internationales. de savoir quand et comment cet- banques, tenues en principe de dre : la patience de la population message était simple et de bon taux d’intérêt de 40 % ou 50 % pour Certes, constate-t-il, les multi- te « renaissance » va s’opérer… rembourser au pair les dépôts en est limitée et les restrictions aux sens : un revenu gagné et épargné soutenir le change, alors ça ne mar- nationales sont plus riches que Malheureusement les scénarios dollars ? Comment réagiraient les paiements finissent d’asphyxier en dollars (tout comme une dette) chera pas. Et dans ce cas, l’hypothè- les Etats. Mais elles n’exercent restent flous. Quelles forces déposants face à cette incertitude ? l’économie. devait être rémunéré et remboursé se de la dollarisation reviendra sur pas pour autant un pouvoir sociales, par exemple, peuvent De fait, tout cela pouvait (et peut Pour éclairer la stratégie adop- en dollars ; l’indexation ne justifiait le devant la scène : l’ultime tentati- entier. La Bourse, par exemple, faire émerger ces nouvelles for- encore) conduire très vite à une tée au cours des deux dernières aucunement une énorme plus- ve de reconstruire une monnaie « conduit à un renforcement du mes d'« autorité » que l’auteur panique absolue : non seulement la semaines, la comparaison la plus value, du fait du changement de nationale aura échoué. rôle des actionnaires, nullement à appelle de ses vœux ? Et com- population chercherait à retirer riche renvoie aux Etats-Unis de politique économique. la cristallisation d’une autorité ment prendre en compte la tous ses dépôts, détruisant ainsi les mars 1933, quand le président Roo- En Argentine, on tente aujour- dans l’entreprise ». En fait, mon- nécessité de protéger l’environne- banques, mais elle se précipiterait sevelt prit ses fonctions après trois d’hui une mesure comparable : Jérôme Sgard est spécialiste tre Michel Guénaire, le capitalis- ment de la planète, de lutter con- aussi vite sur les bureaux de chan- années de récession, de chômage c’est la « pesification » des bilans des économies émergentes me est de plus en plus anonyme, tre les paradis fiscaux ou encore ge, se débarrassant de tous ses et de crise bancaire. Au cours des bancaires, c’est-à-dire la conver- au Centre d’études prospectives « désincarné », et le gouverne- d’imposer des normes internatio- pesos. En quelques semaines, sa mois précédents, bon nombre sion en monnaie nationale des et d’informations internationales ment du monde « introuvable ». nales plus exigeantes en matière valeur pourrait se réduire à quel- d’Etats de l’Union avaient déclaré dépôts et des crédits jusqu’à pré- (Cepii) et à l’université de Quant aux Etats, ils sont aux sociale ? On reste sur sa faim… ques cents américains. des moratoires sur les dépôts ban- sent libellés en dollars. Tournant le Paris-Dauphine. Forum économique mondial à New York : parutions a SI LA GRH ÉTAIT DE LA GESTION, de Bernard Galambaud « Curieuse fonction ressources humaines, en vérité, que le discours domi- la fin du mythe par Jean-Christophe Graz nant valorise et les pratiques, le plus souvent, marginalisent. » Dès l’introduc- tion, le ton est donné et l’interrogation posée. Pourquoi le directeur des ressources humaines ne parvient-il pas à imposer la légitimité de ses u début du XXe siè- Le succès de Davos ne pouvait d’en faire son échec. Les réformes de l’incapacité du Forum à incar- conceptions et de ses pratiques au sein de l’entreprise, alors que les diri- cle, Georges Sorel se résumer au supposé complot envisagées consistent à passer du ner le lieu où pourraient se nouer geants énoncent à tout bout de champ des poncifs sur l’importance de voyait dans la grève des « maîtres du monde ». Il ne mythe spontanéiste à l’atelier de des compromis sur l’avenir du l’homme et de la compétence pour la performance de l’entreprise ? La générale le mythe tenait pas non plus à la seule pres- travail hégémonique. Trois raisons monde est le nombre décroissant réponse, selon l’auteur, réside dans l’incapacité des dirigeants à élaborer social dont avait tation de services offerte par le conduisent à rester sceptique face de chefs d’État et de gouverne- une politique de ressources humaines, et à la traduire en actes de gestion, besoin la classe Forum, à savoir aligner en trois à cette réorientation stratégique. ment des pays membres de en décisions opérationnelles s’imposant aux acteurs de l’organisation aux ouvrière pour faire la révolution. jours les rendez-vous équivalents Il y a tout d’abord l’incapacité à l’OCDE qui y participent. dépens des logiques de pouvoir ou de marché « naturellement » à l’œuvre. ADe même pour Klaus Schwab, pré- à trois mois de voyages d’affaires. élargir le cercle des personnes Enfin, les multiples initiatives pri- Car tout acte de gestion est d’abord, rappelle Bernard Galambaud, « une sident-fondateur du Forum écono- Le succès, c’était de faire croire cooptées. Après la débâcle de ses pour faire du Forum non plus action imposée par la pensée et la volonté managériale à la toute-puissance mique mondial, celui-ci serait qu’en étant là, on était suffisam- Seattle, le Forum a invité pour son un « facilitateur » mais un « cataly- du marché », dont les « lois » « ignorent le rôle du fonctionnement de l’entre- investi du pouvoir mythique de la ment important pour être associé édition 2000 une poignée de diri- seur » de changement ont débou- prise comme source d’efficacité » (éd. Liaisons, 2002, 282 p., 28 ¤). A. R. « magie des rencontres » qui, selon de près ou de loin à l’avenir du geants d’ONG à se joindre à quel- ché sur des résultats guère tangi- la devise officielle, contribueraient monde. ques représentants syndicaux. En bles. Les préoccupations conjonc- a L’ÉCONOMIE, LE TRAVAIL, L’ENTREPRISE, Université de tous à « améliorer l’état du monde ». La recette reposait sur la capaci- 2001, ils étaient une trentaine, soit turelles continuent à mobiliser l’es- les savoirs Cette conception spontanéiste té à offrir une densité de réseau environ 1 % des participants ; cer- sentiel de l’énergie des partici- Les éditions Odile Jacob poursuivent la publication des 366 conférences du changement social – qu’il soit inégalable. Les trois unités du théâ- tains d’entre eux représentaient pants. Les task forces et les conseils de l’Université de tous les savoirs qui se sont tenues chaque jour de l’an- porté par les dominés ou par les tre classique transportaient dans les ONG les plus en vue de la con- mis sur pied pour répondre aux née 2000, et ont attiré une foule d’auditeurs. Le volume 3, consacré à l’éco- dominants – renferme ses propres un état fusionnel les hautes et testation, tels Thilo Bode de enjeux plus structurels de la planè- nomie, regroupe les contributions de trente auteurs et permet de brosser contradictions. Le changement est moins hautes sphères économi- Greenpeace, Martin Kohr du Third te fonctionnent essentiellement un état d’avancement de la réflexion sur les principaux débats en cours : confiné au seul champ du possible ques et politiques de ce monde. World Network, Lori Wallach de en vase clos. Ils valent surtout com- mondialisation, poids des marchés financiers, mutations du travail, nou- des personnes mobilisées. Il peut me rampe de lancement pour la velle économie, etc. (vol. 3, éd. Odile Jacob, 2002, 469 p., 10 ¤). A. R. être l’expression de leur volonté, catégorie des Global Leaders of mais jamais celle des forces socia- Les multiples initiatives prises pour faire Tomorrow, qui ont cinq ans pour a LA DÉMOCRATIE SOCIALE EN DANGER, de Jean-François les qui les ont placées là où elles faire leurs preuves et obtenir leur Amadieu et Denis Boissard sont. Il peut trouver quelque pro- de Davos non plus un « facilitateur » mais titularisation. Là encore, on est La question est souvent posée : les relations sociales en France sont- longement institutionnel, mais pas plus près des études de cas pour elles atrophiées du fait de l’omniprésence de l’Etat, ou bien les pouvoirs s’institutionnaliser. un « catalyseur » de changement ont écoles d’administration des affai- publics ne font-ils que combler le vide laissé par les organisations syndica- Le Forum a perdu sa crédibilité res que de propositions résultant les et patronales ? Pour Jean-François Amadieu, universitaire, et Denis face à une contestation de mieux débouché sur des résultats guère tangibles d’un processus de négociation. Boissard, journaliste, la cause est entendue : c’est bien l’Etat qui empêche en mieux organisée en confondant Une direction hégémonique con- les partenaires sociaux de se développer et de gérer leurs négociations. Il la dynamique du monde avec les L’unité de lieu se jouait dans un Public Citizen ou Vandana Shiva siste à faire partager une concep- s’agit d’ailleurs, selon eux, d’une fâcheuse exception française. Dans ces intérêts matériels et les démonstra- espace clos et difficile d’accès. de la Research Foundation for tion du monde donnant substance conditions, les auteurs demandent une clarification des règles du jeu du tions de bonne volonté des élites L’unité de temps se déroulait sur Science. Mais, cette année, soit ils et cohérence à un rapport de for- paritarisme et appellent de leurs vœux une relégitimation des partenaires de la planète. Le mythe de la une durée incompressible. L’unité n’ont pas reçu de nouvelle invita- ces pouvant se projeter dans l’ave- sociaux. Vaste programme (éd. Liaisons, 2001, 86 p., 12,50 ¤). A. B.-M. « magie des rencontres » a cédé le d’action tenait dans l’absence des tion, soit ils l’ont déclinée. Pour nir. Le Forum économique mon- pas à la vision d’un camp retranché distractions des grandes capitales. eux, Porto Alegre s’est substitué à dial n’incarne guère l’avenir : ce LE PRIX EUROPÉEN DU LIVRE D’ÉCONOMIE protégeant les rendez-vous d’affai- Mais ce sont justement la densité, New York comme le lieu où il fal- terrain est déjà conquis par un À AMARTYA SEN re et la vanité des grands de ce la centralité et le confinement du lait être. autre mythe, celui de Porto Alegre. Attribué par un jury composé d’experts et de journalistes de la presse monde. Pendant des années, il fal- réseau qui en ont fait la cible privi- Il y a ensuite les difficultés crois- européenne, le Prix européen du livre d’économie 2001 a été attribué le lait être à Davos. Aujourd’hui, qui légiée du mouvement d’opposition santes à préserver la présence des 14 février par François Roussely, président d’EDF, à Amartya Sen, Prix ose encore clamer haut et fort qu’il à la mondialisation néo-libérale. politiques de haut rang, sans les- Jean-Christophe Graz est « visiting Nobel d’économie pour son ouvrage intitulé Un nouveau modèle écono- fallait être à New York ? Le problè- Les responsables du Forum sont quels le réseau perd sa qualité pre- fellow » à la School of European mique (éd. Odile Jacob). Les deux autres lauréats sont Elie Cohen pour me majeur du Forum est qu'il n'est bien conscients que ce qui a fait mière par rapport à toute autre Studies, Sussex University, L’Ordre économique mondial, essai sur les autorités de régulation (éd. ni exportable, ni réformable. son succès est aujourd’hui en train réunion d’affaires. Un indicateur Royaume-Uni. Fayard) et Pierre-Noël Giraud pour Le Commerce des promesses (éd. Seuil). EMPLOI
les perspectives d’emploi des juristes Avocats et juristes s’adaptent dans les cabinets d’avocats d’affaires comme dans aux besoins du marché les entreprises endant la crise, les affai- tivité. « Cela n’a rien à voir avec la ralentissement des demandes corres- Par ailleurs, avocats et juristes de la Sécurité sociale et des systè- res continuent. Alors crise du début des années 1990. pond plus à une position attentiste spécialisés en droit social peuvent mes de rémunération, d’épargne et restent que le volume mondial L’euphorie des dernières années a de la part des entreprises. Par envisager leur avenir sous un jour de retraite », affirme-t-il. des fusions-acquisi- été telle que l’on est plus dans une ailleurs, dans les banques et les éta- radieux. L’effet 35 heures, la loi de Autres matières porteuses, les favorables. tions et du marché des situation de retour à la normale que blissements financiers, la demande « modernisation sociale », la loi droits français et européens de la capitaux s’est effondré de crise », précise-t-il. reste soutenue pour des spécialistes sur les nouvelles régulations éco- concurrence prennent de plus en restructurations et qu’aux Etats-Unis les annonces Du côté des juristes d’entrepri- financiers et fiscaux ». nomiques (NRE), la complexité plus d’ampleur dans les opéra- Pde licenciements au sein des se, les fusions-acquisitions ont eu Méthode Coué ou réelle séré- grandissante des lois sociales, des tions au sein de l’Union, mais éga- sociales et grands cabinets d’affaires se sont un autre type de conséquences : nité ? Difficile de le savoir, tant la conventions collectives et des rap- lement avec d’autres pays. Il en va succédé depuis un an, le ralentisse- elles ont dans certains cas conduit de même pour le droit fiscal, que contentieux ment ne semble pas inquiéter les à des phénomènes de doublon ce soit en matière de fiscalité fran- avocats français. A peine admet- dans les services juridiques, avec à çaise, européenne ou internationa- internationaux tent-ils quelques ajustements de la clé des licenciements. De plus, « Aujourd’hui, il faut être le. Si le secteur a un peu levé le leur activité. le dynamisme des recrutements pied en matière d’embauches, la ont compensé « La diversification de notre activi- tenait en partie à l’émergence des recherche de candidats sur ces cré- té nous permet d’amortir les baisses juristes spécialisés dans le droit de capable d’expliquer les 35 heures neaux reste réelle. Et pas toujours la baisse soudaines dans un domaine », assure l’Internet. Avec l’effondrement de couronnée de succès. Car l’exigen- Gérard Tavernier, « senior par- la nouvelle économie, ce filon ce de double cursus, de bilinguis- des fusions- tner » du cabinet Gide Loyrette s’est épuisé. à des clients étrangers » me, d’expériences à l’étranger se Nouel, un des grands généralistes Pour autant, là encore les obser- fait de plus en pressante tant dans acquisitions. français avec 265 collaborateurs et vateurs du marché se veulent opti- profession rechigne à dévoiler ses ports sociaux justifient de plus en les cabinets d’avocats que dans les un chiffre d’affaires qui a atteint mistes. Bertrand Loubert, respon- cartes. Ce qui est certain, c’est que plus le recours à des juristes services juridiques des entreprises. près de 122 millions d’euros en 2001. sable de la commission emploi au les clignotants alarmistes de la experts en la matière. « Cette ten- « Il n’y a pas si longtemps, confie « Le marché reste soutenu. Certes, sein de l’Association française des conjoncture ont remis en scène dance n’est pas uniquement con- un chasseur de têtes spécialiste du quelques grandes opérations ont été juristes d’entreprise (Afje), parle des domaines tels que le conten- joncturelle, souligne Frédéric Fou- secteur juridique, on disait aux différées, et nous observons un léger d’un « léger tassement de l’activi- tieux d’affaires et les licencie- card, associé fondateur du cabinet futurs diplômés : “Si vous n’êtes pas changement dans la répartition té », tout en précisant qu’« il se tra- ments. Moins d’introduction en de recrutement Adwelson Hughes- bon en anglais, faites du droit des dossiers », affirme Jean-Luc duit d’abord par un gel des embau- Bourse, de fusions-acquisitions Castell. Elle répond à une deman- social, vous n’en aurez pas besoin.” Michaud, « managing partner » à ches ». Grégoire Bertin, associé mais plus de restructurations ou de croissante de conseil et de sécuri- Aujourd’hui, ce n’est plus vrai. Il Paris du cabinet anglais Freshfields fondateur chez Adwelson Hughes- d’entreprises en difficulté, permet- té juridique sur le plan social dans faut être capable d’expliquer les Bruckhaus Deringer, qui compte Castell, un cabinet de recrutement tent ainsi à la plupart des grands les entreprises de toutes tailles. Au 35 heures à des clients étrangers ! » en France 200 avocats, en relativi- spécialisé dans les fonctions juridi- cabinets d’avocats de faire le gros droit du travail, il faut ajouter aussi sant aussi le ralentissement de l’ac- ques et fiscales, précise que «le dos pendant la période actuelle. l’émergence d’un droit spécifique Catherine Rollot
DES JURISTES D'ENTREPRISES FORTEMENT DIPLÔMÉS L’expansion du droit social Enquête réalisée auprès d'une population de jeunes juristes de moins de trois ans d'expérience Titulaires d'un bac + 5 nouveaux secrétaires de CE sont nous participons aux réunions avec la mise en place dont : Sont des femmes 70 % élus chaque année, dont 70 % pren- l’employeur, pour essayer de dimi- DESS 80 % des nouvelles nent leur fonction pour la premiè- nuer le nombre d’emplois supprimés DEA 20 % Sont titulaires 2,5 % re fois et qui auront besoin, à un et négocier les mesures » du plan 18 % Bac+4 du CAPA* moment ou à un autre, d’un sou- social, précise Marcel Dumont, 82 % lois et (maîtrise) Sont titulaires tien juridique. Beaucoup de CE dis- directeur de Comité Conseils, qui d'un diplôme étranger 22 % l’intervention posent d’ailleurs d’un abonnement ne travaille que pour des CE. annuel auprès de cabinets juridi- Ce dernier aspect devrait Ont effectué au moins 90 % croissante ques, qui leur fournissent une assis- d’ailleurs connaître un fort déve- un stage professionnel tance permanente par téléphone, loppement grâce à la loi de moder- Ont déjà travaillé des juges créent fax, ou sur rendez-vous. nisation sociale qui donne aux CE Titulaires d'une formation 8,5 % universitaire en intérim Côté employeurs, un tel besoin la possibilité de proposer des so- Titulaires d’importants est sans doute aussi présent puis- lutions alternatives aux licen- d'une double Ont le statut cadre 84 % que 80 % des directeurs des res- ciements, auxquelles l’employeur 24 % formation sources humaines d’entreprises de devra répondre de manière mo- besoins Sont en CDI 84 % plus de 100 salariés estiment que tivée. Un nouveau droit pour 76 % dont : école de commerce « l’application du droit du travail est les CE… et donc un nouveau ris- Trouvent leur 1er emploi à95% plus difficile » aujourd’hui qu’il y a que de contentieux s’il estime que en moins de 6 mois 74 % une dizaine d’années, selon un son- l’employeur fournit des réponses e droit social a le vent dage IFOP/l’Institut de l’entreprise, insuffisantes. en poupe. Pour les juris- réalisé en janvier 2002, les 35 heu- La judiciarisation du droit social Source : Association française des juristes d'entreprise - déc. 2001 * Certificat d'aptitude à la profession d'avocat tes et avocats spéciali- res venant en tête des points ayant que constatent tous les juristes a sés, c’est une source iné- posé le plus de problèmes. pris naissance avec la loi sur les puisable de travail. Les « En 1999 et 2000, nous n’avons par- plans sociaux de 1993, qui fixe des conséquences de la mon- lé et raisonné que 35 heures, au obligations à l’employeur sous pei- dialisation des marchés et les évo- détriment de toute autre négocia- ne de nullité de la procédure. « Les Llutions de la conjoncture sur les tion », indique Alain Sauret. CE y ont vu un levier d’action, et la entreprises et leurs salariés impli- « C’est une loi hypercompliquée jurisprudence a imposé des sanc- quent de plus en plus fréquem- sur le plan technique, renchérit tions très lourdes » aux entreprises, ment les comités d’entreprises Gilles Bélier, lui aussi avocat constate Evelyne Bledniak, notam- (CE) et les syndicats. L’évolution auprès des employeurs. Beaucoup ment avec « l’arrêt Samaritaine » de la société suscite aussi de nou- de 1997 qui ordonne la réintégra- veaux textes, susceptibles de pro- tion des salariés licenciés. voquer des contentieux ou un « Le recours à Une tendance nourrie aussi par besoin de conseil, que ce soit la désyndicalisation. « Le recours auprès des directions, des syndi- la justice est devenu à la justice est devenu un substitut cats ou des CE. Depuis les 35 heu- au conflit ouvert, souligne Gilles res, l’actualité législative a été un substitut Bélier. Au tribunal, il y a une riche, notamment en 2001 avec les même forme de rejet de l’em- lois contre les discriminations, sur au conflit ouvert » ployeur, quelque chose de l’ordre les nouvelles régulations économi- de la messe, du sacré, comme dans ques (NRE) ou sur la modernisa- d’entreprises ont dû refaire les la grève. Et les juges eux-mêmes, tion sociale (LMS), qui donnent de accords qu’ils nous avaient soumis que ce soit au tribunal de grande nouveaux droits aux représentants pour validation. Pour nous, ce dos- instance ou à la Cour de cassation, du personnel. sier a été long et effroyablement ont accepté de jouer ce rôle-là, par Beaucoup de cabinets de juris- lourd en terme de charge de tra- un rééquilibrage˘des décisions » tes spécialistes du droit social ont vail ». Depuis 2001, l’activité des en faveur des salariés. donc dû recruter. Chez Barthélé- juristes vis-à-vis de la RTT ne por- Cependant, dans le même my et associés, par exemple, qui te plus que sur les problèmes soule- temps, la négociation semble se intervient auprès des employeurs vés par l’application des accords et développer, les employeurs préfé- et emploie 180 avocats en France, les contentieux déclenchés par les rant éviter la sanction des juges. l’effectif s’accroît de « 10 % par an syndicats non signataires, sur la « En quinze ans, le métier a changé, depuis cinq ans, et le chiffre d’affai- question des cadres par exemple. observe Rachid Brihi, avocat asso- res de 15 % », indique son prési- Un type de contentieux que l’avis cié au cabinet Grumbach. Avant, je dent Alain Sauret. « Nous sommes rendu par le Comité des droits portais la robe d’avocat pendant débordés », affirme Evelyne Bled- sociaux du Conseil de l’Europe 90 % de mon temps, contre 40 % niak, avocate auprès des syndicats contre la « discrimination » impo- aujourd’hui. Le reste du temps, je et des CE, qui a recruté un confrè- sée aux cadres par la loi sur les fais du conseil. Le métier devient re voici deux ans et cherche à en 35 heures pourrait multiplier. ainsi plus intéressant, car il s’agit de embaucher un autre. L’autre grand terrain d’exercice construire avec les représentants du De plus, selon les données du 22e des juristes en droit social est bien personnel des stratégies plus en Salon national des CE et des collec- sûr les plans de licenciements col- amont. » tivités, Ecoprise, qui s’est tenu la lectifs. « Nous assistons les CE dans semaine dernière à Paris, 4 000 la préparation de leurs travaux, et Francine Aizicovici VIII/LE MONDE/MARDI 19 FÉVRIER 2002 EMPLOI
LES INDICATEURS SOCIAUX INTERNATIONAUX « LE MONDE » / EUROSTAT europe UE 15 EURO 12 ALL. BELG. ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY. UNI E.U. JAPON DES COÛTS DE PROTECTION SOCIALE CONTRASTÉS Evolution de l'emploi au 3e trim. 2001 (en % sur un an) 1,4 1,5 1,2** 0,7 2,4 2,2 1,2 2,2 0,6 1,5** – 0,6** Dépenses de protection sociale par habitant en 1999 en «standard de pouvoir d'achat» (SPA)
Structure de l'emploi 2000 SuèdeDanemarkLuxembourg part de l'emploi salarié 72 70 77 76 54 73 65 75 81 n. d. n. d. BelgiqueAllemagneAutricheP.-B.
Italie FinlandeE.U. 15R.-U. France 8 479 part de l'emploi à temps partiel 18 17 19 21 8 17 9 41 25 13 23 7 440 7116
Grèce 6 902 6 716 6 633 6 573 6 385 5 872 5 793 Taux d'emploi 2000 (en %) EspagneIrlandePort. 5 522 5 507 Hommes + femmes (15-64 ans) 63 61 65 61 55 62 53 73 71 74 69 Hommes + femmes (55-64 ans) 38 34 37 25 37 29 27 38 51 58 63 3 588 3 648 3 512 3 416
Durée du travail salarié à temps plein 2000 (h/semaine) 40,3 39,6 40,1 38,5 40,6 38,9 38,6 39 43,6 n. d. n. d. Source : Eurostat
a LA MOYENNE EUROPÉENNE des dépenses de protection sociale Évolution du coût du travail exprimées en pourcentage du PIB (27,6%) camoufle des différences pro- (en % sur un an) 2e trim. 2001) 3,1 2,7 2,7 0,4 5,1 3,6 -1,4 5,2 4,6* 4 n. d. fondes entre les Etats. En 1999, les pourcentages les plus élevés étaient enregistrés en Suède (33 %), en France et en Allemagne (30 % environ), et les moins élevés en Irlande et dans les pays méditérranéens (de 15 % Taux de chômage en déc. 2001 à 25 %). (oct. 01) (oct. 01) (en%) a LORSQUE LES COÛTS DE PROTECTION SOCIALE sont Hommes + femmes 7,8 8,5 8 6,9 12,9 9,3 9,3 2,2 5,2 5,7 5,5 exprimés en standard de pouvoir d'achat (SPA) par habitant, les différen- moins de 25 ans 15,7 16,9 9,7 17,5 25 21,3 27,4 5,1 12,5 11,9 n. d. ces entre les pays sont encore plus prononcées : le rapport entre le Luxembourg (qui dépense le plus) et l'Espagne (qui dépense le moins) était de 2,5 pour 1 en 1999. Ce chiffre représente une réduction en compa- Part de chômage de plus raison de celui de 1990, qui s'élevait à 3,6 pour 1. Les écarts reflètent des d'un an 2000 (en%) 45 48 52 56 42 40 61 33 28 6 25 différences dans les systèmes de protection sociale, le chômage, etc.
n.d. : non disponible, **4e trim.2000, *juillet 2001 flash cereq/« le monde »
LES PROFESSIONS INTERMÉDIAIRES SONT LES MOINS SATISFAITES
Taux d'accès à la formation continue Taux d'insatisfaction % de salariés du privé ayant suivi au moins trois heures % de salariés du privé ayant déclaré de formation entre janvier 1999 et février 2000 des besoins de formation non satisfaites
54 Cadres Professions intermédiaires
45,3 Employés Ensemble
Ouvriers 31,4 30,2 28,9 26,6 20 22,2 22,7 16,7
Source : Insee-Céreq, enquête Formation continue 2000
a 22 % DES SALARIÉS du secteur privé déclarent avoir des besoins de formation non satisfaits. Les salariés qui réclament le plus de forma- tion sont ceux qui paradoxalement y ont déja le plus accès.
a CE SONT LES CADRES ET LES SALARIÉS des professions intermédiaires qui expriment le plus de besoins de formation non satisfaits, alors qu’ils en bénéficient déjà le plus. À l'inverse, les ouvriers qui accèdent peu à la formation, formulent moins de besoins insatisfaits. Le simple déplacement de l’initiative de la formation de l'employeur vers le salarié ne saurait suffire à réduire les inégalités d’accès à la formation continue. agenda
a ENVIRONNEMENT Un colloque organisé par l’Ademe sur le thème « la politique des déchets : bilan et perspectives » se tiendra mardi 19 février sous la prési- dence de Jean-Paul Mariot, député de la Haute-Saône, président du grou- pe d’études de l’Assemblée nationale sur les déchets, à la Maison de la Chimie, 28, rue Saint-Dominique, 75007 Paris, de 8 h 45 à 13 heures. Contact : Ademe 01-47-65-23-77, fax 01-46-38-31-41.
a EXPATRIATION Avenir Export et Avenir Expat font salon commun du 6 au 8 mars à Paris (porte de Versailles) : toutes les informations – ainsi que des oppor- tunités d’emploi – concernant l’investissement ou l’implantation à l’étranger, la mobilité internationale ou l’expatriation y sont rassem- blées. Renseignements : www.avenir-export.com
a RECRUTEMENT La treizième édition de Sup’Alternance, salon des formations d’ensei- gnement supérieur par la voie de l’alternance, aura lieu à Paris (espace Champerret) les 6 et 7 mars. Entreprises proposant des contrats d’alter- nance et organismes de formation organisant des cursus de ce type y seront représentés. Le 8 mars au même endroit se tiendra un Forum du premier emploi bac + 4/5, en partenariat avec l’Apec : une trentaine d’en- treprises présenteront leurs offres d’emploi. Renseignements : www.studyrama.com ou 01-41-06-59-00.
a FORMATION Le Salon de la formation, du 6 au 8 mars à Paris (porte de Versailles), accueille 200 exposants prestataires de services de formation aux entre- prises. Thèmes dominants cette année : le e-learning et la validation des acquis de l’expérience. Renseignements : www.foragora.com/fr/Salon2002/page_salon.html
a FRANCHISE Franchise Expo 2002, le Salon international de la franchise, se déroule- ra du 15 au 18 mars à Paris (porte de Versailles) : 350 réseaux de franchi- sés à la recherche de nouveaux partenaires y seront représentés. Renseignements : www.franchiseparis.com
a MANAGEMENT DES RISQUES Le colloque européen sur la « sûreté de fonctionnement des entrepri- ses industrielles » réunira, six mois après la catastrophe d’AZF à Toulou- se, les spécialistes internationaux de la sécurité industrielle, à Lyon du 19 au 21 mars. Ce colloque, organisé par l’Institut de sûreté de fonctionne- ment (ISdF) et la European Safety and Reliability Association (Esra) per- mettra, à travers des dizaines d’ateliers et de conférences, de faire le point sur l’état de l’art de la gestion des risques : doctrines, produits, règlementations présentes et...futures. Renseignements : 01-46-11-02-48 ; 01-41-49-04-04.