Bulletin Phaethon 1999

______Volume 10

4ème trimestre

Le Solitaire Threskiornis solitarius Un oiseau endémique disparu de l’île de La Réunion

Publié par Nature & Patrimoine Bulletin Phaethon 1999

______Volume 10

3ème trimestre

Le Scinque de Bojer Gongylomorphus bojeri un considéré disparu de l’île de La Réunion Le dernier spécimen capturé sur l’île remonte à 1839

Publié par Nature & Patrimoine Nature & Patrimoine (Association loi 1901)

L’Association Nature & Patrimoine regroupe ceux qui s’intéressent au patrimoine naturel des îles de l’Océan Indien et plus particulièrement aux milieux indigènes et à la faune endémique et protégée.

Elle a pour mission principale d’éditer des supports pédagogiques afin de sensibiliser et vulgariser les connaissances sur le patrimoine naturel de La Réunion.

L’association est ouverte aux personnes passionnées de nature, aux chercheurs, professionnels et amateurs. Nature & Patrimoine propose 4 commissions :

- Éditions Sensibilisation et vulgarisation - Sensibilisation et vulgarisation - Missions et expéditions - Études et recherches

Elle publie un bulletin “Phaethon” (4 numéros par an), destiné aux naturalistes et aux amoureux de la nature de La Réunion, mais aussi de Maurice, de Rodrigues, de Mayotte et des îles éparses. Quelques articles traitent également des autres îles de l’Océan Indien.

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Nouvelles sur la faune des Mascareignes et des îles de l’Océan Indien.

Recommandations aux auteurs

Le bulletin Phaethon présente, soit en français soit en anglais, des comptes-rendus, rapports, notes et observations sur la faune des Mascareignes et des îles de l’Océan Indien. Phaethon accepte plus particulièrement des articles sur les oiseaux, mammifères, , amphibiens, poissons, mollusques, crustacés, insectes, etc. Le bulletin ouvre principalement ses colonnes aux naturalistes passionnés par la faune insulaire de La Réunion, l’île Maurice et l’île Rodrigues.

Les numéros du Bulletin Phaethon sont préférentiellement consacrés aux dernières découvertes et aux principales nouvelles concernant la faune de l’île de La Réunion et des Mascareignes. Les articles envoyés doivent être impérativement présentés sous forme de disquette informatique. S’il vous plait, indiquez votre nom et votre adresse avec vos articles. Pour toute correspondance (abonnement, article, note brève, etc.),

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Bulletin Phaethon Édition Nature & Patrimoine Directeur de la Publication et concepteur : Jean-Michel Probst Impression : Maison des Associations du Port

 1999. Nature & Patrimoine Bulletin Phaethon Volume 10 - 1999

Sommaire

Articles

Probst, J-M. – Guide préliminaire des reptiles sédentaires de l’île de La Réunion et des îles éparses avec une liste des espèces migratrices et erratiques répertoriées depuis dix ans...... 57-91

Turpin, A. & Probst, J-M. – Note sur des crustacés décapodes signalés dans la toponymie locale ...... 92-94

Dubois, S. – Les oiseaux et les reptiles indigènes à La Réunion entre 1669 et 1672...... 95-102

Dérand, D. – Discours du 21 décembre 1999 à la Préfecture - Décoration de l’Ordre National du Mérite...... 103-105

Probst, J-M. - Fiche patrimoine naturel à préserver : Le Zostérops gris ou Oiseau blanc Zosterops borbonica ...... 106-107

Nouvelles brèves

Probst, J-M. – Peut on expliquer la disparition rapide du Solitaire et des autres oiseaux endémiques à La Réunion ?...... 108

Abhaya, K. – La Caille de Chine à La Réunion...... 109

Probst, J-M. – L’Iguane vert Iguana iguana une nouvelle espèce de reptile naturalisé à La Réunion...... 110

Zitte, A. & Probst, J-M. – Observation de deux Glaréoles des Maldives à La Réunion...... 111

Barbancey, S. & Probst, J-M. - Les infos rapides...... 112 Bulletin Phaethon Volume 10 – n°3 (3 ème trimestre 1999)

Sommaire

Articles

Probst, J-M. – Guide préliminaire des reptiles sédentaires de l’île de La Réunion et des îles éparses avec une liste des espèces migratrices et erratiques répertoriées depuis dix ans...... 57-91 Bulletin Phaethon Volume 10 – n°4 (4 ème trimestre 1999)

Sommaire

Articles

Probst, J-M. – Guide préliminaire des reptiles sédentaires de l’île de La Réunion et des îles éparses avec une liste des espèces migratrices et erratiques répertoriées depuis dix ans...... 57-91

Turpin, A. & Probst, J-M. – Note sur des crustacés décapodes signalés dans la toponymie locale ...... 92-94

Dubois, S. – Les oiseaux et les reptiles indigènes à La Réunion entre 1669 et 1672...... 95-102

Dérand, D. – Discours du 21 décembre 1999 à la Préfecture - Décoration de l’Ordre National du Mérite...... 103-105

Probst, J-M. - Fiche patrimoine naturel à préserver : Le Zostérops gris ou Oiseau blanc Zosterops borbonica ...... 106-107

Nouvelles brèves

Probst, J-M. – Peut on expliquer la disparition rapide du Solitaire et des autres oiseaux endémiques à La Réunion ?...... 108

Abhaya, K. – La Caille de Chine à La Réunion...... 109

Probst, J-M. – L’Iguane vert Iguana iguana une nouvelle espèce de reptile naturalisé à La Réunion...... 110

Zitte, A. & Probst, J-M. – Observation de deux Glaréoles des Maldives à La Réunion...... 111

Barbancey, S. & Probst, J-M. - Les infos rapides...... 112 Prix : 20,00 F Bulletin Phaethon Volume 10 – 1999 4ème trimestre

Sommaire

Articles

Turpin, A. & Probst, J-M. – Note sur des crustacés décapodes signalés dans la toponymie locale ...... 92-94

Dubois, S. – Les oiseaux et les reptiles indigènes à La Réunion entre 1669 et 1672...... 95-102

Dérand, D. – Discours du 21 décembre 1999 à la Préfecture - Décoration de l’Ordre National du Mérite...... 103-105

Probst, J-M. - Fiche patrimoine naturel à préserver : Le Zostérops gris ou Oiseau blanc Zosterops borbonica ...... 106-107

Nouvelles brèves

Probst, J-M. – Peut on expliquer la disparition rapide du Solitaire et des autres oiseaux endémiques à La Réunion ?...... 108

Abhaya, K. – La caille de Chine à La Réunion...... 109

Probst, J-M. – L’Iguane vert Iguana iguana une nouvelle espèce de reptile naturalisé à La Réunion...... 110

Zitte, A. & Probst, J-M. – Observation de deux Glaréoles des Maldives à La Réunion...... 111

Barbancey, S. & Probst, J-M. - Les infos rapides...... 112 Bulletin Phaethon Volume 10 – 1999 3ème trimestre

Guide préliminaire des reptiles sédentaires de l’île de La Réunion et des îles éparses avec une liste des espèces migratrices et erratiques répertoriées depuis dix ans

Probst, J-M.

PROBST, J-M. 1999. Guide préliminaire des reptiles sédentaires de l’île de La Réunion et des îles éparses avec une liste des espèces migratrices et erratiques répertoriées depuis dix ans. Bull. Phaethon, 10 : 57-91. Guide préliminaire des reptiles sédentaires de l’île de La Réunion et des îles éparses avec une liste des espèces migratrices, erratiques répertoriées depuis 10 ans J-M. Probst ------

Bulletin Phaethon, 1999, 10 : 57-91. Guide préliminaire des reptiles sédentaires de l’île de La Réunion et des îles éparses avec une liste des espèces migratrices et erratiques répertoriées depuis 10 ans

Jean-Michel Probst*

*Nature & Patrimoine, B.P. 279, 97 827 LE PORT cedex

Depuis les dernières synthèses sur le sujet (Bour & Moutou, 1982 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997, 1999 ; Probst & Turpin, 1995), plusieurs espèces de reptiles sédentaires, migrateurs ou erratiques ont été découverts à l’île de La Réunion (Cheke, 1975 ; Moutou, 1995 ; Guillermet, Couteyen & Probst, 1998 ; Probst, 1999). D’autres publications ont fait l’objet de précisions quant à leur classification taxonomique, distribution ou biologie (Bour, Probst & Ribes, 1995 ; Turpin & Probst, 1997, 1998, Probst, 1999). Nous proposons ici un texte synthétisant les dernières données sur les reptiles sédentaires, mais aussi migrateurs ou erratiques afin de proposer dans les années à venir un livret présentant les différentes espèces de La Réunion et des îles éparses. Une petite monographie présente les espèces sédentaires. Les espèces migratrices ou erratiques sont simplement nommées et brièvement décrites. Pour établir la liste des Amphibiens et Reptiles, nous avons suivi les travaux de Frost, (1985), de Duellman (1993), de Glaw et Vences (1994), King & Burke (1989), Mattison (1989), Iverson (1992) et Frank & Ramus (1995). Les références bibliographiques seront publiées intégralement dans le livret destiné à la vente (Probst & Al., en prép.).

Ordre des Cheloniens

Famille des Cheloniidae - Tortues marines Il existe 5 genres contenant 7 espèces dans le monde, dont 5 fréquentes l’Océan Indien et 4 espèces se rencontrent parfois dans les eaux réunionnaises. Une seule, qui était considérée comme disparue, est revenue pondre à nouveau sur nos plages, au moins deux fois depuis 1990.

TORTUE VERTE Chelonia mydas (Linnaeus, 1758) Français : Tortue franche. Anglais : Green turtle.

Synonymie et principales combinaisons. Testudo mydas LINNAEUS 1758 : 197. Testudo macropus WALBAUM 1782 (nomen illegitimum). Testudo marina vulgaris LACÉPÈDE 1788 (nomen subst. pro T. mydas L.). Testudo cepediana DAUDIN 1802 Chelonia mydas SCHWEIGGER 1812. Caretta cepedii MERREM 1820 (nomen subst. pro T. cepediana DAUDIN). Chelonia lachrymata CUVIER 1829. Euchelus macropus GIRARD 1858. Chelonia midas BOCAGE 1866 (ex erreur) Mydas viridis GRAY 1870. Chelone mydas BOULENGER 1889 : 180. Natator tessellatus MCCULLOCH 1908. Chelonia mydas STEBBINS 1985 : 105 ; ENGELMANN et al. 1993 ; CONANT & COLLINS 1991 : 76.

Distribution dans l’Océan Indien.

page 57 Bulletin Phaethon – Volume 10 (1999) ------

Autrefois rangée dans la sous-espèce C. m. japonica, la Tortue franche ou verte que l’on rencontre dans l’Océan Indien est aujourd’hui considérée comme une espèce monotypique. Elle est distribuée dans la zone tropicale et équatoriale de l’Océan Indien.

DESCRIPTION. Longueur de la carapace : 80-125 cm. Poids : 130-160 kg.

Dimorphisme sexuel perceptible. Mâle . Tête large avec 2 écailles préfrontales, face et dessous généralement jaune ; carapace ovale, massive, dossière brun vert avec 4 paires d’écailles costales ; plastron blanc jaunâtre ; membres supérieurs et postérieurs en « nageoire » ; longue queue dépassant de l’arrière de la carapace. Femelle . Identique au mâle mais avec une queue beaucoup moins développée. Juvénile. Modèle réduit des individus adultes, de teinte variable, la majorité des individus observés sont généralement à dominance vert clair avec une écaillure jaspée dessus et blanc jaunâtre dessous ; le bord arrière de la carapace crénelé.

IDENTIFICATION. Grosse tortue marine à carapace verte ou brun vert plus ou moins aplatie. Elle se distingue de la Tortue tuilée Eretmochelys imbricata par l’unique paire d’écailles préfrontales de la tête (2 paires chez la Tortue tuilée), les écailles de la dossière jointes et non imbriquées, la tête plus large et l’absence de bec formé par la mandibule supérieure. On peut la confondre avec la Tortue caret Caretta caretta gigas , mais cette dernière possède 5 paires (rarement 6) d’écailles costales sur la carapace (4 chez la Tortue verte et la Tortue tuilée).

ACTIVITÉ. Espèce marine passant les premières années de sa vie en plein océan à la recherche de nourriture. Adulte, la Tortue verte résidera près des côtes, à faible profondeur, broutant principalement les herbiers de phanérogames et/ou des algues marines. À la maturité sexuelle, elle entamera périodiquement des trajets longs et précis de plusieurs centaines de kilomètres vers son lieu de naissance pour s’y reproduire. Là, elle nage lourdement et lentement devant les plages et se reposant sur les fonds sableux avant ponte. Parfois, elle remonte à la surface pour se réchauffer au soleil.

REPRODUCTION. Ovipare, une Tortue verte pond tous les trois à cinq ans. Dans les colonies importantes, les pontes sont observées toute l’année, la majeure partie étant toutefois réalisée sur une période de 4 mois durant l’été (novembre à février) ou l’hiver austral (mai à août) selon les sites. Après l'accouplement, les femelles surveillent temporairement la plage et se reposent au fond de l’eau. Si elles ne perçoivent pas de dérangements, elles montent (2 à 5 fois), généralement la nuit avec la marée haute. Après avoir choisi un site propice (ni trop humide ni trop sec), elle creuse un trou, puis un petit puit. Elle y dépose soigneusement ses œufs (total des pontes : 50-240) sphériques, blancs. L’incubation est plus ou moins longue suivant les conditions météorologiques. Au bout de 45-90 jours, les jeunes tortues fraîchement écloses remontent vers la surface du sable et rejoignent immédiatement la mer. La croissance des jeunes est rapide puisqu’ils atteignent environ 50 centimètres en quatre ans. La température élevée semble favoriser l'éclosion de sexe femelle. Maturité sexuelle entre 8-15 ans.

MILIEU. Espèce marine côtière effectuant une longue migration entre le lieu de ponte et son aire de nourrissage. Fréquente de préférence les eaux peu profondes riches en herbiers marins. La Tortue verte est distribuée dans les zones tropicales et subtropicales, occasionnellement dans les eaux tempérées des océans (200 à 300 femelles se reproduiraient encore en Méditerranée). Dans l'Océan Indien, on la trouve autour de la plupart des îles tropicales, même si elle ne s'y reproduit plus aussi abondamment qu'autrefois sur les îles colonisées par l’homme. Les îles éparses françaises sont des sanctuaires permettant à plusieurs milliers de tortues vertes femelles de pondre chaque année.

ALIMENTATION. La Tortue verte adulte est principalement végétarienne. Les juvéniles se nourrissent également de zooplancton, de petits poissons, de mollusques de crustacés et de méduses.

STATUT ET REMARQUES. Espèce indigène qui se reproduisait autrefois en grand nombre sur les plages de La Réunion. Ses autres noms de Tortue « franche » et de Tortue « à soupe » indiquent bien que cette espèce était régulièrement chassée. Bien que considérée comme éteinte, deux pontes ont été constatées depuis 1994. Le 13 mai 1994, au soir, sur la plage de Grand Fond (Saint-Gilles), une femelle pond 108 œufs. Le 15 août, soit 93 jours plus tard, au même endroit, une petite tortue fraîchement éclose a pu être observée (Troadec, comm. Pers.). En 1988, une tentative de ponte avait déjà été répertoriée sur la plage de l'Étang-Salé. De plus, de nombreuses tortues, dont certaines sédentaires, sont régulièrement observées près des côtes réunionnaises. Si de nombreux sites de ponte de la Tortue verte ont disparu des côtes de l’Océan Indien (La Réunion, Maurice, Rodrigues, Madagascar, Grande Comores, Anjouan), certaines colonies plus ou moins importantes sont actuellement menacées (Madagascar, Mayotte, Grande Comore, Mohéli, Anjouan, Seychelles). Toutefois, bien que quelques îles n’aient plus de Tortues (Maurice, Rodrigues), on observe dans quelques cas une augmentation progressive des pontes. Ce serait le cas des îles Glorieuses, Juan de Nova et même peut être La Réunion. Sa diminution catastrophique et finalement sa disparition en limite d’aire de répartition l’inscrit sur la liste des espèces protégées de la convention de Washington.

page 58 Guide préliminaire des reptiles sédentaires de l’île de La Réunion et des îles éparses avec une liste des espèces migratrices, erratiques répertoriées depuis 10 ans J-M. Probst ------

NOTE. Depuis 2 ans, l'IFREMER de La Réunion a entrepris un programme de réintroduction dans le milieu naturel de tortues vertes captives provenant du ranch de Saint-Leu. L’étude associée doit permettre la capacité des tortues franches, après plusieurs années de captivité, à acquérir des comportements assurant leur survie et leur participation au renouvellement naturel des populations sauvages. Équipées d'émetteur Argos, ces tortues immatures âgées de 5 ans ont réalisé des trajets océaniques similaires entre La Réunion et Madagascar. Après plusieurs mois de suivi, les premiers résultats ont montré que les jeunes tortues captives ré-acclimatées ont la capacité de vivre dans le milieu naturel, leur comportement étant comparable à celui des tortues sauvages du même âge. Ajoutons qu’une protection de certaines plages de sables, l’absence d’éclairage ou la modification des flux lumineux vers la l’océan, permettrait sans doute sa re-colonisation naturelle.

REFERENCES. Airdoi, 1985 ; Bonnet, 1985 ; Bonnet, Le Gall & Lebrun, 1985 ; Bour & Moutou, 1982 ; Bosc & Legal, 1986 ; Branch, 1994 ; Dérand, 1994 ; Glaw & Vences, 1994 ; Hubert, 1993 ; Hughes, 1970, 1973, 1974a, 1974b, 1982 ; Iverson, 1992 ; Lebeau, Gobert & Durand, 1978 ; Lebeau & Al., 1979 ; Le Gall& Hugues, 1987 ; Le Gall, Lebeau & Kopp, 1984, 1985 ; Le Gall, Château & Bosc, 1985 ; Le Gall & Al., 1986 ; Matz & Vanderhaege, 1978 ; Moutou, 1983 ; Poisson, 1999 ; Probst, 1997, 1999 ; Servan, 1976 ; Roos, Guyomard & Ali, 1997 ; Roos, Pelletier & René, 1998 ; Roos, Ciccione, Pelletier & René, 1999 ; Servan & Fretey, 1984 ; Staub, 1970 ; Vergonzanne, Servan & Batori, 1976 ; Villiers, 1958.

CAOUANNE Caretta caretta (Linnaeus, 1758) Anglais : Loggerhead turtle.

Synonymie et principales combinaisons. Testudo caretta LINNAEUS 1758 : 197 Testudo nasicornis LACÉPÈDE 1788 Testudo caouana LACÉPÈDE 1788 (nom. subst. pro T. caretta L.) Chelonia multiscutata KUHL 1820 (?) Testudo corianna GRAY 1831 (ex erreur) Caouana elongata GRAY 1844 Thalassochelys caretta BOULENGER 1889 Caretta caretta STEJNEGER 1904 ; STEBBINS 1985 : 105 ; CONANT & COLLINS 1991: 76.

DESCRIPTION. Longueur : 80 cm.

STATUT ET REMARQUES. Espèce migratrice indigène, sans doute présente autour de l’île ou dans les eaux territoriales de La Réunion. La présence d’un immature a été filmée dans le grand lagon à Europa. À Mayotte, cette espèce au cou large est appelée « Tortue grosse tête ».

TORTUE CARET Eretmochelys imbricata (Linnaeus, 1766) Anglais : Hawksbill turtle.

Synonymie et principales combinaisons. Testudo imbricata LINNAEUS 1766 Chelonia radiata CUVIER 1829 Eretmochelys imbricata AGASSIZ 1857 Chelone imbricata BOULENGER 1889 Eretmochelys imbricata STEBBINS 1985 : 107 ; ENGELMANN et al. 1993 ; GLAW & VENCES 1994 : 229

DESCRIPTION. Longueur : 70 cm.

STATUT ET REMARQUES. Espèce migratrice indigène observée de temps à autre autour de La Réunion et des îles éparses. Plusieurs pontes ont été observées et photographiées à Mayotte (Winter, comm. pers.).

TORTUE OLIVÂTRE Lepidochelys olivacea (Eschscholtz, 1829) Anglais : Kemp’s ridley turtle.

page 59 Bulletin Phaethon – Volume 10 (1999) ------

Synonymie et principales combinaisons. Chelonia olivacea ESCHSCHOLTZ 1829. Caretta olivacea RÜPPELL 1835 : 7. Chelonia dussumierii DUMÉRIL & BIBRON 1835 : 557. Chelonia subcarinata RÜPPELL in GRAY 1844 (nomen nudum). Caouana rüppelli GRAY 1844 (nomen nudum). Caouana olivacea GRAY 1844: 53. Caouana dessumierii SMITH 1849 (ex errore) Lepidochelys dussumierii GIRARD 1858: 437. Lepidochelys olivacea GIRARD 1858: 435. Thalssochelys olivacea STRAUCH 1862: 63. Caouana olivacea GÜNTHER 1864: 52. Caretta olivacea STEJNEGER 1907: 507. Caretta remivaga HAY 1908. Caretta caretta olivacea SMITH 1931. Lepidochelys olivacea olivacea MERTENS & WERMUTH 1955 ; STEBBINS 1985: 106 ; LINER 1994 ; GLAW & VENCES 1994: 229.

DESCRIPTION. Longueur : 50 cm.

STATUT ET REMARQUES. Espèce migratrice très rare, signalée dans le canal du Mozambique (Louette, comm. pers.). Aucune donnée ne semble connue pour La Réunion, mais sa présence dans nos eaux territoriales est plausible (Poisson, 1999).

Famille des Dermochelyidae - Tortues luths Il existe 1 seul genre comprenant une seule espèce dans le monde. Très rare, cette espèce se rencontre parfois dans les eaux réunionnaises.

TORTUE LUTH Dermochelys coriacea (Vandelli, 1761) Anglais : Leatherback turtle.

Synonymie et principales combinaisons. Dermochelys coriacea (VANDELLI 1761) Testudo coriacea LINNAEUS 1766 : 350 Testudo arcuata CATESBY 1771 Testudo lyra LACÉPÈDE 1788 Testudo tuberculata PENNANT 1801 (in SCHOEPFF) Chelonia lutaria RAFINESQUE 1814 Sphargis mercurialis MERREM 1820 (nom. subst. pro. T. coriacea LINNAEUS) Dermochelis atlantica LESUEUR 1829 (nomen nudum) Dermatochelys porcata WAGLER 1830 (nomen subst. pro. T. coriacea LINNAEUS) Sphargis coriacea GRAY 1831 Dermatochelys coriacea GÜNTHER 1864 Sphargis coriacea var. schlegelii GARMAN 1884 : 303 Dermochelys coriacea BOULENGER 1889 Sphargis angusta PHILIPPI 1899 Dermochelys coriacea STEBBINS 1985 : 107 ; CONANT & COLLINS 1991 : 77 ; ENGELMANN et al 1993 ; LINER 1994 ; GLAW & VENCES 1994 : 229

DESCRIPTION. Longueur : 200 cm.

STATUT ET REMARQUES. Espèce très rare, la Tortue luth est une espèce pélagique qui se rencontre parfois au large des côtes de La Réunion. De 1996 à 1998, 33 données ont été récoltées par des palangriers réunionnais (Poisson, 1999).

Famille des Emydidae - Tortues d’eau douce Il existe 31 genres contenant 85 espèces réparties dans la zone tropicale et tempérée. Une espèce américaine a été introduite à La Réunion.

TORTUE DE FLORIDE Trachemys scripta (Shoepff, 1792) Français : Tortue à oreillettes rouges, Trachémyde écrite.

page 60 Guide préliminaire des reptiles sédentaires de l’île de La Réunion et des îles éparses avec une liste des espèces migratrices, erratiques répertoriées depuis 10 ans J-M. Probst ------

Anglais : American Red-eared Terrapin.

Synonymie et principales combinaisons. Emys elegans WIED, 1839 Emys holbrooki GRAY, 1844 Emys sanguinolenta GRAY, 1855 Trachemys lineata GRAY, 1873 Chrysemys scripta var . elegans, BOULENGER, 1889 Pseudemys scripta elegans, CAGLE, 1944 Trachemys scripta elegans , IVERSON, 1986

Distribution dans l’Océan Indien. T. s. elegans (Wied, 1839) - naturalisée à La Réunion, Maurice.

DESCRIPTION. Longueur : 15-28 cm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible (les mâles sexuellement matures développent un crochet sur le devant du pied qui leur servent à tenir la femelle durant l’accouplement ; femelle plus grande que le mâle). Tête vert clair marbrée de lignes jaunes, vertes et noires avec des oreillettes orange rouge derrière l’œil ; iris vert barré d'un trait horizontal noir ; carapace écaillée vert clair, parties ventrales jaune citron parfois avec quelques taches en ocelles, vert clair ; queue vert clair mêlée de jaune ; membres supérieurs et postérieurs munis de doigts palmés vert clair marbré de jaune. Juvénile. Semblable à l’adulte, mais de taille plus petite et avec des couleurs moins contrastées.

IDENTIFICATION. Tortue d’eau douce avec les côtés de la tête d’oreillettes orange rouge, les parties supérieures vert clair et les parties ventrales entièrement jaune citron ou parfois marbré de vert clair.

ACTIVITÉ. Généralement dans l’eau, elle plonge à la moindre alerte. Elle est difficile à observer. Toutefois, elle est moins méfiante lorsqu’elle se repose de longs moments immobiles sur la berge, sur une racine ou un galet.

REPRODUCTION. Les femelles pondent 2 à 3 fois par an, 8-15 œufs, parfois 25 (20-32 mm ; 6-8 g), blancs. Les nids sont creusés à la tombée de la nuit dans un sol sableux et humide ; incubation entre 2-3 mois.

MILIEU. La Tortue de Floride est naturalisée dans les étangs de Saint-Paul, de Bois Rouge, dans la ravine des Lataniers, l’estuaire de la ravine à Marquet et la rivière de l’Est. Elle préfère les cours d’eau calmes avec un fond boueux, les marais et les plaines inondées, là où la végétation est abondante.

ALIMENTATION. Omnivore, cette petite tortue se nourrit dans la nature d’insectes et de mollusques aquatiques, de poissons morts ; les adultes se nourrissent plutôt de plantes aquatiques.

STATUT ET REMARQUES. Espèce introduite, originaire d’Amérique, représentée par la sous-espèce T. s. elegans commercialisée par les boutiques animalières. Généralement achetées jeunes, ces petites tortues grandissent et sont souvent relâchées dans les eaux par manque de place dans le terrarium de leur propriétaire. Les mêmes observations sont constatées pour des poissons d’aquarium tropicaux que l’on rencontre çà et là dans nos ravines. Signalons que 13 espèces de tortues sont captives dans notre île. Une autre sous-espèce de Tortue de Floride est présente chez les aquariophiles de La Réunion : C. s. callirostris (plastron recouvert de lignes foncées) . Enfin, une autre espèce de tortue d’eau douce de la famille des Chelydridae, la Tortue alligator Macrochlemys temminckii (Harlan, 1835) proche de la taille adulte, a également été trouvée dans la Rivière de l’Est (Boulay & Probst, 1998).

NOTE : Enfin, une autre espèce de tortue d’eau douce de la famille des Trionychidae, Palea steindachneri (Siebenrock, 1906) est naturalisée à l’île Maurice.

REFERENCES. Auth, 1975, 1988, 1989 ; Bonin, Devaux & Dupré, 1998 ; Boulay & Probst, 1998 ; Bour & Moutou, 1982 ; Branch, 1994 ; Champagne, Turpin & Probst, 1997 ; Matz & Vanderhaege, 1978 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997, 1998, 1999 ; Weidensaul, 1991.

Ordre des Squamates

Famille des Agamidae - Agames

page 61 Bulletin Phaethon – Volume 10 (1999) ------

Il existe 53 genres et plus de 300 espèces réparties en Afrique, l’Asie et l’Australie ; 2 espèces ont été introduites et se sont naturalisées à La Réunion.

AGAME DES COLONS Agama agama (Linnaeus, 1758) Français : Agame africain, Margouillat des colons. Anglais : Rock Agama.

Synonymie et principales combinaisons. Lacerta agama LINNAEUS 1758 : 207 Agama colonorum DAUDIN 1802 : 358 (nomen substitutum pro Lacerta agama) Agama colonorum BOULENGER 1885 : 356 Agama colonorum BARBOZA DU BOCAGE 1895 Agama picticauda PETERS 1877 Agama agama agama LOVERIDGE 1936 Agama agama agama MERTENS 1941 : 278 Agama agama MANTHEY & SCHUSTER 1999 : 21

Distribution dans l’Océan Indien. Les spécimens observés à La Réunion seraient originaires de l’Afrique du Sud.

DESCRIPTION. Longueur : 25 à 50 cm.

Adulte. Dimorphisme sexuel perceptible (mâle plus coloré et plus grand que la femelle). Mâle. Tête large et triangulaire, rouge brique, avec une légère crête nucale ; corps d’aspect cylindrique, gris foncé ou brun foncé ; moitié de la queue rouge, le reste gris brun foncé ; parties ventrales plus claires, blanc grisâtre ; longue queue plus ou moins rougeâtre, une fois et demi plus longue que la mesure du museau au bas du corps, à section nettement compressée chez le mâle adulte ; doigts longs et effilés, terminés par des griffes. Femelle. Tête grise, parfois ornée de rayures, vert pâle ; flancs, gris cendré, marqués, pendant la période nuptiale d’une bande longitudinale orangée plus ou moins vive ; reste du corps gris cendré ; longue queue brune une fois et demie plus longue que la mesure du museau au bas du corps, à section nettement cylindrique chez la femelle adulte. Juvénile. Tête bariolée de fins liserés, vert pâle ; corps plus petit avec une teinte brun gris, plus pâle, et parfois marquée d’orange sur les flancs.

IDENTIFICATION. Reptile de taille moyenne, un peu plus grand que l’agame asiatique Calotes versicolor , plus foncé et avec des taches rougeâtres sur la tête et la queue pour le mâle et sur les flancs pour la femelle.

ACTIVITÉ. Généralement en petits groupes lâches contenant un mâle dominant et plusieurs femelles ; souvent immobile, et très farouche défendant constamment son territoire contre des éventuels prétendants.

REPRODUCTION. La reproduction a été constatée au moins à La Réunion par la présence de nombreux juvéniles présents toute l’année. Dans son pays d’origine il y a 2 pontes de 7-12 œufs (15-18 x 10-12 mm), blancs ; déposés dans la terre humide ; incubation de 40 jours ; à la naissance, les juvéniles mesurent 53-59 mm.

MILIEU. L’agame des colons fréquente les zones littorales, friches, jardins, savanes comportant des blocs rocheux et des petits arbustes, parfois très près des activités humaines.

ALIMENTATION. Essentiellement insectivore : Lépidoptères (chenilles de papillons), Coléoptères, Orthoptères (grillons, sauterelles, Blattoptères), également des fleurs, des fruits, des petits reptiles () et enfin, plus rarement, des œufs d’oiseaux ; à l’occasion, il peut également se nourrir de charognes (2 observations).

STATUT ET REMARQUES. L’agame des colons a été introduit récemment, sans doute vers 1997. Le noyau de la population étant plus important au niveau du Port de la Pointe des Galets, il a probablement été introduit avec des marchandises en provenance de l’Afrique du Sud. Cette espèce est distribuée sur la plupart du littoral sud-africain. En 1998, lorsque la population a été découverte, trois zones de distribution littorale ont pu être identifiées dans l’ouest de l’île. La population de l’agame des colons semble circonscrite à la zone littorale et jusqu’à 100 mètres d’altitude.

REFERENCES. Auerbach, 1988 ; Branch, 1994 ; Breuil & Mayeur, 1993 ; Guillermet, Couteyen & Probst, 1998 ; Matz & Vanderhaege, 1978 ; Obiamiwe & Constance, 1987 ; Probst, 1999.

AGAME ARLEQUIN Calotes versicolor (Daudin, 1802)

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Créole : Caméléon. Français : Agame asiatique, Agame de l’Inde. Anglais : Bloodsucker, Common garden lizard.

Synonymie et principales combinaisons. Agama versicolor Daudin, 1802, Hist. Nat. Rept., vol. 3, p. 395, pl. 44. (typ loc. : Inde). Calotes versicolor Jerdon, 1853, J. Asiat. Soc. Beng., vol. 22, p. 470. Calotes versicolor Boulenger. 1885, Cat. Liz. Brit. Mus., vol. 1, p. 321. Calotes versicolor Asana 1931, J. Bombay N. H. Soc., vol. 34, p. 1041. Calotes versicolor Smith, 1935, Faun. Brit. India, Rep., vol. 2, p. 189-193. Calotes versicolor Deraniyagala, 1953, Col. Atlas Vert. Ceylan, p. 54.

Distribution dans l’Océan Indien. Espèce monotypique présente au Sri-Lanka et Andamans, introduite à La Réunion, Maurice et Rodrigues.

DESCRIPTION. Longueur : 25 à 50 cm.

Dimorphisme sexuel non perceptible (mâle nuptial reconnaissable à une marque rouge plus ou moins étendue au niveau de la tête). Adulte. Tête brun clair, parfois ocre ou jaune vert avec une crête sur la nuque, menton plus clair ; iris orangé ; dos de couleur variable suivant les individus, généralement brun clair marbré de brun foncé parfois teinté de jaune vert, crête dorsale ; longue queue (supérieure à la longueur du museau jusqu’à à la base de la queue) ; doigts effilés et longs terminés par des griffes. Juvénile. Semblable à l’adulte mais de taille réduite.

IDENTIFICATION. Reptile brun clair, marbré de zones plus foncées, de taille moyenne avec une crête dorsale plus développée au niveau de la nuque.

ACTIVITÉ. L’agame asiatique se rencontre généralement en petits groupes lâches. Les individus sont souvent immobiles, exposés sur un promontoire au soleil (galet, tronc d’arbre mort, extrémité d’une branche). Sans arrêt sur leur garde, ils s’observent de loin et défendent hardiment leur territoire. Ils grimpent très bien aux arbres et s’y réfugient souvent au moindre danger.

REPRODUCTION. L’agame asiatique est ovipare. Sa reproduction a été constatée à La Réunion. La ponte de la femelle est de 6-14 œufs (14-15 x 8-9 mm), blancs. Elle les dépose juste sous la surface d’un substrat terreux ou sablonneux. L’incubation dure de 69 à 76 jours.

MILIEU. Zones littorales, cultures, vergers, plantations, espaces verts, allées forestières, haies, zones arbustives entre 0 et 800 mètres ; l’Agame semble éviter la forêt indigène profonde.

ALIMENTATION. Essentiellement insectivore l’agame capture des insectes à l’affût (Lépidoptères, Coléoptères). Il consomme également des fleurs, des fruits, des petits reptiles (geckos) et enfin, plus rarement, des œufs d’oiseaux.

STATUT ET REMARQUES. Espèce introduite de Java en 1865 avec un chargement important de boutures de canne à sucre. En 1900, des individus de l’île de La Réunion furent introduits à Maurice, puis de cette dernière à Rodrigues en 1990. L'agame asiatique a pris la niche écologique des Scinques, ces lézards endémiques que l'on rencontrait principalement sur le littoral et probablement jusque vers 500-600 mètres d'altitude. Son comportement vis à vis de l’agame des colons est actuellement à l’étude. Les deux espèces semblent relativement pacifiques. Pour l’instant, elles se partagent le milieu : l’agame des colons occupe plutôt la strate herbacée et l’agame asiatique se réfugie dans les arbustes.

REFERENCES. Asana, 1931, 1941 ; Bour & Moutou, 1982 ; Daniel, 1992 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1996, 1997, 1999 ; Vinson & Vinson, 1969 ; Vinson, 1976.

Famille des Chamaeleontidae - Caméléons Il existe 5 genres contenant 131 espèces dans le monde, dont 57 sont endémiques de Madagascar ; 1 espèce malgache a été introduite et s'est naturalisée à La Réunion.

ENDORMI Chamaeleo pardalis (Cuvier, 1829) Français : Caméléon panthère de Madagascar.

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Anglais : Chameleon.

Synonymie et principales combinaisons. Chamaeleon pardalis Cuvier, 1829, Règne Anim., ed. 2, p.60 (terra typica : Ile Maurice). Chamaeleon pardalis Duméril & Bibron, 1936, Herpet. gén., vol. 3, p. 228. Chamaeleon pardalis Boulenger, 1887, Cat. Liz. Brit. Mus., vol. 3, p. 454. Chamaeleon pardalis Angel, 1921, Bull. Mus. Hist. Nat. Paris, vol. 27, p. 331, fig. 5. Chamaeleon pardalis Angel, 1942, Mém. Ac. Malgache, vol. 36, p. 165, pl. 6, fig. 7. Chamaeleo pardalis Bourgat, 1967, Vie et Milieu, séries C : Biologie Terrestre, vol. 18, p. 221-230, fig. 1-4.

Distribution dans l’Océan Indien. Espèce monotypique, endémique de Madagascar, introduite à La Réunion, Maurice.

DESCRIPTION. Longueur : 25 à 52 cm.

Dimorphisme sexuel prononcé. Mâle. La coloration des individus est très variable, changeante suivant le milieu et l’humeur des individus : parfois à dominance grise, bleue ou verte. Le type le plus courant est généralement vert brillant, avec de petites taches rouges, jaunes et parfois bleues le long de la tête et de l'arête dorsale ; petites taches blanches sur les parties latérales ; queue préhensile ; doigts groupés par deux et soudés en pince ; les mâles sont les plus grands et peuvent atteindre 52 cm. Femelle . De taille plus petite avec une coloration plus discrète, généralement ocre ou orangée. Juvénile . De taille nettement plus petite, avec la tête plus carrée et une coloration ocre jaune semblable à la femelle.

IDENTIFICATION. Reptile de taille moyenne se déplaçant très lentement. La coloration des individus et principalement des mâles est très variable et souvent en relation avec le biotope : à dominante verte, certains individus peuvent être plus ou moins blanchâtre, brunâtre ou noirâtre.

ACTIVITÉ. Espèce généralement isolée, souvent immobile, le corps aplati latéralement, à l’affût d’une proie éventuelle ; très territoriaux, les mâles ne tolèrent aucun autre individu à proximité. Lorsqu'ils sont dérangés, ils prennent un air menaçant en ouvrant largement les mâchoires et soufflent bruyamment.

REPRODUCTION. Ovipare, cette espèce se reproduit de décembre à mai. La période des amours débute par les approches du mâle interrompues par des observations immobiles prolongées. Après des préliminaires durant souvent plusieurs heures, l’accouplement dure environ 30 minutes. Il a généralement lieu dans le bas d’un buisson ou dans les herbes. Sans tarder, il est aussitôt suivi par l’isolement de la femelle. La ponte a lieu 30 à 45 jours après. Elle est constituée par 12 à 46 œufs blancs qui sont déposés dans la terre, dans un petit terrier. L’éclosion des petits intervient entre 159 et 384 jours (suivant les conditions météorologiques). Les juvéniles mesurent environ 55 mm à la naissance et sont tout de suite autonomes.

MILIEU. Espèce liée à la présence d’arbres ou arbustes : jardins, bords des étangs, bois, haies, etc. Plus commun dans les ravines et les fourrés arbustifs près de l’eau.

ALIMENTATION. Essentiellement insectivore, l’Endormi consomme essentiellement des insectes (Orthoptères, Odonates, Blattoptères, Coléoptères, Lépidoptères, Diptères, Isoptères) Également des araignées et plus rarement des jeunes grenouilles, des geckos et des petits agames et des petits caméléons.

STATUT ET REMARQUES. Espèce introduite de Madagascar à La Réunion vers 1830. Le Caméléon est commun dans la région Ouest de l’île. Autrefois limité à la région de Saint-Paul, il se rencontre aujourd’hui tout autour de La Réunion, du littoral à 800 mètres (un record d’altitude à Dos d’Ane à 1100 mètres). Curieusement, alors que l’espèce est introduite, elle figure, auprès des espèces indigènes, sur la liste ministérielle des espèces protégées de l’île de La Réunion. Également introduite à Maurice ou elle semble moins vigoureuse. Certains auteurs la rangent dans le genre Furcifer.

Note. D’autres espèces de caméléons vivent dans les îles de l’Océan Indien : C. tigris aux Seychelles, C. cephalolepis et C. polleni aux Comores (proche de C. zeylanicus du Kerala) et 57 espèces endémiques de Madagascar.

REFERENCES. Bourgat, 1967, 1969, 1970 ; Bour & Moutou, 1982 ; Brygoo, 1971, 1978 ; Glaw & Vences, 1994 ; Moutou, 1983 ; Nougier, 1971 ; Probst, 1997, 1999 ; Schmidt, 1988 ; Vinson & Vinson, 1969 ; Winter , 1995.

Famille des - Geckos

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Il existe 85 genres contenant plus de 800 espèces réparties dans le monde, 9 à La Réunion, dont 2 espèces endémiques.

LÉZARD BLANC Gehyra mutilata (Wiegmann, 1835) Créole : Margouya, Lézar blan. Français : arboricole blanc. Anglais : Eastern House Gecko.

Synonymie et principales combinaisons. Hemidactylus (Peropus) mutilatus WIEGMANN, 1835. Nova Acta Acad. Leop. Vol. 17, p. 238. Hemidactylus pristiurus WIEGMANN 1834 (nomen nudum) Hemidactylus (Peropus) mutilatus WIEGMANN 1834 Hemidactylus Peronii DUMÉRIL & BIBRON 1836 Peropus (Dactyloperus) Peronii FITZINGER 1843 Peropus mutilatus FITZINGER 1843 Peripia Peronii GRAY 1845 Hemidactylus peronii CANTOR 1847 Hemidactylus platurus BLEEKER 1857 (nomen nudum) Dactyloperus insulensis GIRARD 1857 : 195 Hemidactylus platurus BLEEKER 1859 Gecko pardus TYTLER 1865 Peropus packardii COPE 1869 : 319 Peripia mutilata GÜNTHER 1873 Hemidactylus Navarri DUGÉS 1884 Gehyra mutilata BOULENGER 1885 : 148 Peropus mutilatus STEJNEGER 1907 : 180 Gehyra beebei DE ROOIJ 1915 Gehyra insulanus UNDERWOOD 1954 Hemidactylus navarii GUIBÉ 1954 Peropus multilatus (sic) MCKEON 1978 Gehyra mugtilata (sic) PERNETTA & BURGIN 1980 Gehyra harrieti WELLS & WELLINGTON 1985 Gehyra packardii WELLS & WELLINGTON 1985 Gehyra mutilata LINER 1994 ; GLAW & VENCES 1994 : 277 ; MANTHEY & GROSSMANN 1997 : 230

Distribution dans l’Océan Indien. Espèce monotypique largement répandue dans les îles de l'Océan Indien : Sri Lanka, Madagascar, La Réunion, Maurice, Rodrigues, Seychelles, Laquedives.

DESCRIPTION. Longueur : 10-13 cm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible. (Mâle avec les écailles fémorales pointillées). Adulte. Coloration variable suivant l'ensoleillement. Coloration diurne . Tête triangulaire et museau rond, plus ou moins grise à brun rose ; peau d'apparence fragile ; parties supérieures brun gris clair avec quelques points blancs et d'autres brun noir ; parties ventrales plus claires teintées de jaune ; queue à section plate et large à la base, après un rétrécissement devenant progressivement ronde ; membres postérieurs munis de 5 doigts libres, bien développés et élargis à leur extrémité, portant des lamelles adhésives terminées par une griffe. Coloration nocturne . Corps coloré de rose clair d’aspect translucide. Juvénile . Semblable à l'adulte mais de taille réduite et avec des points jaunes et roses qui disparaissent progressivement jusqu'à la taille adulte.

IDENTIFICATION. Le plus grand et le plus large des geckos nocturnes ; corps massif de couleur variable, apparaissant rosée ou jaunâtre la nuit, et brun foncé, plus ou moins ponctué de taches claires le jour ; queue plate en dessous et légèrement pincée à la base. genre de petit rire "guek guek guek".

ACTIVITÉ. Nocturne, le Margouillat blanc commence à chasser les insectes peu avant la tombée de la nuit et se déplace aisément sur les murs et les plafonds, même sur les vitres. On le rencontre principalement sous les sources lumineuses qui attirent ses proies favorites : les petits insectes. Le jour, il se cache dans une fissure d'un mur, derrière un volet ou entre deux cloisons. Très territoriaux et sédentaires, les mâles défendent leur territoire alors que les femelles se tolèrent et se déplacent plus facilement.

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REPRODUCTION. Ovipare. Peu documentée, la reproduction du Margouillat blanc a été constatée de septembre à mars. La ponte est de 2 œufs (10 x 11 mm) à coquille calcaire, blanc crème, de forme légèrement ovale. Ils sont généralement déposés à quelques temps d'intervalle dans de petits recoins (boîtier électrique, serrure). Parfois plusieurs femelles utilisent le même site de ponte. Une incubation de 50-70 jours a été notée en terrarium. Les juvéniles qui en sortent mesurent 38-49 mm.

MILIEU. Dans la plupart des maisons de l'île, du littoral jusqu'à 500 mètres et localement jusqu'à 850 mètres.

ALIMENTATION. Petits insectes nocturnes (Lépidoptères, Diptères), araignées.

STATUT ET REMARQUES. Espèce introduite du Sud de l'Asie (région indochinoise, Sri Lanka, Myanmar, Thaïlande) également présente en Australie. Le Lézard blanc était déjà mentionné par Bory de Saint Vincent qui parcourut l'île en 1801. C'est le gecko nocturne le plus répandu dans les maisons, observé dès la tombée de la nuit, souvent près des sources lumineuses. Là, il chasse à l’affût, tantôt immobile, tantôt courant le long des murs ou « collé » aux plafonds, à la recherche de petits insectes et de papillons nocturnes. Il est également présent sur plusieurs îles de l'Océan Indien : Maurice, Rodrigues, Madagascar, Seychelles, Sri Lanka, Laquedives.

REFERENCES. Bour & Moutou, 1982 ; Glaw & Vences, 1994 ; Matz & Vanderhaege, 1978 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997, 1999 ; Vinson & Vinson, 1969.

MARGOUILLAT DES MAISONS Hemidactylus frenatus Schlegel in Duméril & Bibron, 1836 Créole : Margouya, Tak tak Français : Gecko gris des maisons, Gecko verruqueux des maisons. Anglais : Asian House Gecko.

Synonymie et principales combinaisons. Hemidactylus frenatus SCHLEGEL in DUMÉRIL & BIBRON 1836, in Dum & Bibr., Erp. Gen. III p. 366. Hemidactylus (Pnoepus) Bojeri FITZINGER 1843 Hemidactylus vittatus GRAY 1845 Hemidactylus punctatus JERDON 1853 Hemidactylus fraenatus BLEEKER 1857 Hemidactylus inornatus HALLOWELL 1861 Hemidactylus pumilus HALLOWELL 1861: 502 Gecko caracal TYTLER 1865 Gecko chaus TYTLER 1865 Hemidactylus longiceps COPE 1869: 320 Hemidactylus hexaspis COPE 1869: 320 Hemidactylus papuensis [MACLEAY] 1877 Hemidactylus tristis SAUVAGE 1879 Hemidactylus nigriventris LIDTH DE JEUDE 1905 Hemidactylus bowringii STEJNEGER 1907: 172 Hemidactylus fragilis CALABRESI 1915 Hemidactylus vandermeer-mohri BRONGERSMA 1928 Hemidactylus mabouia BARBOUR & LOVERIDGE 1929 (partim) Hemidactylus okinawensis OKADA 1936 Hemidactylus vandermeermohri WERMUTH 1965 Hemidactylus auritus POEPPIG (in OBST) 1977 Pnoepus papuensis WELLS & WELLINGTON 1985 Pnoepus frenatus WELLS & WELLINGTON 1985 Pnoepus bojeri WELLS & WELLINGTON 1985 Pnoepus vittatus WELLS & WELLINGTON 1985 Pnoepus punctatus WELLS & WELLINGTON 1985 Pnoepus inornatus WELLS & WELLINGTON 1985 Pnoepus pumilus WELLS & WELLINGTON 1985 Pnoepus caracal WELLS & WELLINGTON 1985 Pnoepus fragilis WELLS & WELLINGTON 1985 Hemidactylus frenatus LINER 1994 ; GLAW & VENCES 1994: 277 ; MANTHEY & GROSSMANN 1997.

Distribution dans l’Océan Indien. Espèce monotypique, présente au Sri Lanka, Madagascar, La Réunion, Maurice, Rodrigues, Seychelles, Amirantes, Saint-Brandon, Cargados Carajos.

DESCRIPTION. Longueur : 9-11 cm.

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Dimorphisme sexuel peu perceptible. (Mâle avec les écailles fémorales pointillées). Adulte. Coloration variable suivant l'ensoleillement. Coloration diurne . Tête triangulaire et museau rond, brun gris clair parcouru de lignes brunes plus foncées ; pupille verticale ; peau fragile légèrement granuleuse et parcourue de bandes longitudinales brun foncé ; parties supérieures brun gris clair avec le sommet des protubérances blanc ; parties ventrales plus claires ; queue portant des tubercules saillants ; membres postérieurs avec 4 doigts libres visibles, le cinquième presque inexistant ; doigts élargis caractéristiques des geckos, portant des lamelles adhésives terminées par une griffe. Coloration nocturne . Coloration du corps, rose clair d’aspect translucide. Juvénile . Identique à l’adulte mais de taille inférieure.

IDENTIFICATION. Petit lézard nocturne de la famille des Gekkonidae ; gris brun, parfois moucheté de taches noires et blanches. Il ressemble au Margouillat des jardins, mais la peau de son dos est plus lisse, légèrement granuleuse ; un des critères de détermination est l'absence de tubercule sur la nuque et l'occiput. Le 5ème doigt des pattes postérieures est très court. Les petites protubérances sont disposées en rangées (2-8) longitudinales ; vue de très près, la queue cylindrique du Margouillat des maisons est couverte de petites protubérances plates et lisses. Manifestations vocales répétées "tac tac tac".

ACTIVITÉ. Nocturne. Essentiellement dans les maisons, parfois sur les murs extérieurs et plus rarement sous l'écorce des arbres et sous les rochers.

REPRODUCTION. Ovipare. La femelle dépose plusieurs fois par an, une ponte de 2 œufs (9-10 x 10-11 mm), blancs. L'éclosion intervient après 6 semaines d'incubation. Les jeunes mesurent 27-34 mm à la sortie de l'œuf.

MILIEU. Espèce très liée aux activités de l'homme puisqu'on la trouve essentiellement dans les maisons, les bâtiments et les ouvrages d'art.

ALIMENTATION. Essentiellement insectivore : Lépidoptères, Diptères, Orthoptères (Grillons, sauterelles) mais aussi des araignées et parfois de petits geckos.

STATUT ET REMARQUES. Espèce introduite à vaste répartition ; à La Réunion on la trouve le plus souvent à basse altitude ; commune dans les maisons ou aux abords immédiats, parfois dans les fissures des ponts ou d'édifices construits. Le Margouillat des maisons se rencontre dans la plupart des îles de l'Océan Indien : Maurice, Rodrigues, Madagascar, Cargados Carajos, Chagos, Seychelles, Amirantes, Sri Lanka mais également au Sud de l'Inde, en Malaisie, en Chine, en Corée et dans de nombreuses îles de l'Océan Pacifique.

REFERENCES. Bour & Moutou, 1982 ; Glaw & Vences, 1994 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997, 1999 ; Vinson & Vinson, 1969.

CHICHAK Hemidactylus mabouia (Moreau de Jonnès, 1818) Anglais : House Gecko.

Synonymie et principales combinaisons. Gekko mabouia MOREAU DE JONNÈS 1818 : 138 Gekko incanescens WIED 1824 : 101 Gecko tuberculosus RADDI 1823 (syn. fide LOVERIDGE 1947), Gekko armatus WIED 1824 (syn. fide LOVERIDGE 1947) Gecko aculeatus SPIX 1825 : 16 Gecko cruciger SPIX 1825 Gekko incanescens WIED 1825 (syn. fide LOVERIDGE 1947) Hemidactylus tuberculosus FITZINGER 1826 : 105 Gecko mabuia CUVIER 1829 : 54 (nomen substitutum pro Gecko mabouia) Hemidactylus mabouia DUMÉRIL & BIBRON 1836, 4 : 362 Hemidactylus (Tachybates) mabuya FITZINGER 1846 Hemidactylus (Tachybates) armatus FITZINGER 1846 Hemidactylus platycephalus PETERS 1854 (syn. fide LOVERIDGE 1947) Hemidactylus mabouia GUICHENOT 1855 : 12 Hemidactylus sakalava GRANDIDIER 1867 : 233 (syn. fide LOVERIDGE 1947) Hemidactylus exaspis COPE 1868 Hemidactylus frenatus var. calabaricus BOETTGER 1878 (syn. fide LOVERIDGE 1947) Hemidactylus benguellensis BOCAGE 1893 (syn. fide LOVERIDGE 1947)

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Hemidactylus tasmani HEWITT 1932 (syn. fide LOVERIDGE 1947) Hemidactylus mabouia SCHWARTZ & HENDERSON 1991 : 414 ; CEI 1993 ; LINER 1994 ; GLAW & VENCES 1994 : 278 ; MEIRTE, 1999.

Distribution dans l’Océan Indien. H. m. mabouia (Moreau de Jonnès, 1818) - Madagascar, Comores, Mayotte, Glorieuses, Juan de Nova, Sri Lanka, Maldives.

DESCRIPTION. Longueur : 12-17 cm.

IDENTIFICATION. Gecko nocturne de taille moyenne de la famille des Gekkonidae. Coloration variable mais généralement barrée de 5 bandes dorsales grises rappelant la couleur du lichen, interstices blanchâtres ou beiges ; peau verruqueuse sur les parties supérieures et la queue ; 5ème doigt des pattes postérieures développé ; protubérances disposées en rangées (9-18) longitudinales ; tubercules nettement convexes et striés.

STATUT ET REMARQUES. Espèce de l’Afrique de l’Est, peut-être indigène aux Glorieuses, aux Comores et à Madagascar. Cette espèce se rencontre près du littoral, plutôt à l'extérieur des maisons, sous les pierres et les écorces (tronc de cocotier). On le trouve également dans les régions africaines du Kenya, du Tanganyika jusqu'au Mozambique. Dans les Mascareignes, elle a été longtemps confondue avec le margouillat des jardins H. brookii (Comm. pers. Carl Jones & Nick Arnold).

REFERENCES. Glaw & Vences, 1994 ; Meirte, 1999.

MARGOUILLAT DES JARDINS Hemidactylus brookii (Gray, 1845) Français : Gecko de Brook. Anglais : Brook’s Gecko.

Hemidactylus Brookii GRAY 1845 Hemidactylus tytleri [TYTLER 1865] Hemidactylus guineensis PETERS 1868 : 640 Hemidactylus affinis [STEINDACHNER 1870] Hemidactylus kushmorensis [MURRAY 1884] Hemidactylus gleadowi [MURRAY 1884] Hemidactylus stellatus [BOULENGER 1885] Hemidactylus murrayi [GLEADOW 1887] Hemidactylus tenkatei [LIDTH DE JEUDE 1895] Hemidactylus togoensis [WERNER 1897] Hemidactylus luzonensis TAYLOR 1915 Hemidactylus neotropicalis SHREVE 1936 Hemidactylus angulatus THYS VAN DER AUDENAERDE 1967 Hemidactylus trokii ELTER 1981 (nomen nudum) Hemidactylus brookii SCHWARTZ & HENDERSON 1991 : 413 ; LINER 1994

Distribution dans l’Océan Indien. Espèce présente à La Réunion, Maurice, Zanzibar, Pemba, Maledives, Sri Lanka.

DESCRIPTION. Longueur : 10-13,5 cm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible (mâle avec les écailles fémorales pointillées). Adulte. Coloration variable suivant l'ensoleillement. Coloration diurne . Tête triangulaire et museau rond, brun gris clair parcouru de lignes brunes, plus ou moins foncées ; pupille verticale ; peau fragile très verruqueuse et marbrée de brun foncé ; parties supérieures brun gris clair avec le sommet des protubérances, blanc ; parties ventrales plus claires ; queue nettement verruqueuse à section ronde ; membres postérieurs avec les 5 doigts libres visibles ; doigts élargis caractéristiques des geckos, portant des lamelles adhésives terminées par une griffe. Coloration nocturne . Corps coloré de rose clair d’aspect translucide. Juvénile . Identique à l’adulte mais de taille inférieure.

IDENTIFICATION. Petit gecko nocturne de la famille des Gekkonidae. Peau grise à brune très verruqueuse ; 5ème doigt des pattes postérieures développé ; protubérances disposées en rangées (9 à 18) longitudinales ; tubercules nettement convexes et striés. Coloration diurne avec des petites taches brunes longitudinales.

page 68 Guide préliminaire des reptiles sédentaires de l’île de La Réunion et des îles éparses avec une liste des espèces migratrices, erratiques répertoriées depuis 10 ans J-M. Probst ------

ACTIVITÉ. Nocturne. Comme le Margouillat des maisons, mais plutôt dans les cultures, les friches, le long des troncs d’arbres et dans les jardins.

REPRODUCTION. Ovipare. Constatée en février, mars et mai. La femelle pond dans l'humus des feuilles, parfois dans le tronc pourri ou derrière une écorce. Les œufs (9-10 x 11-13 mm), blancs, sont déposés par 2 et sont parfois soudés l'un à l'autre. L’incubation varie de 38 à 44 jours. À la sortie de l'œuf, les juvéniles mesurent 28-36 mm.

MILIEU. Presque exclusivement sous l'écorce des arbres et sous les rochers ; toutefois, lorsque le site est très favorable (nombreuses caches et nourriture abondante) on trouve le Margouillat des jardins à l'intérieur des maisons. Sur le littoral, presque toutes les maisons sont ainsi colonisées par les 4 espèces de geckos nocturnes.

ALIMENTATION. Insectivore, il capture, dès la nuit tombée, des petits Lépidoptères, Diptères attirés par la lumière. Il ne dédaigne pas les araignées et les jeunes geckos.

STATUT ET REMARQUES. Espèce introduite à La Réunion. Origine incertaine car à vaste répartition tropicale : Afrique (Sénégal, Togo, Angola, Cape Vert, Tanzanie, Gambie, Eritrée, Ethiopie, Mali, République Centre africaine, Côte d’Ivoire, Cameroun, Soudan) ; également en Asie (Inde Thaïlande, Maldives, Péninsule Malaise, Sri Lanka, Birmanie, Pakistan, Bangladesh, Népal, Indonésie, Bornéo) ; aussi en Amérique et dans l’Océan Pacifique (Mexico, Haïti, Antilles, Cuba, Hispaniola, Puerto Rico, Port-Au-Prince, Trinidad et la Colombie). Cette espèce était confondue avec H. mabouia beaucoup plus grand. Il existe quatre sous-espèces et il conviendra de la déterminer prochainement. Elle a probablement été introduite de l’Inde où c’est l’espèce la plus commune des geckos nocturnes. Anciennement nommée Hemidactylus mercatorius et H. mabouia , c'est l'un des petits geckos les plus communs de l'île. On l’observe près du littoral, plutôt à l'extérieur des maisons, sous les pierres et les écorces.

REFERENCES. Bour & Moutou, 1982 ; Glaw & Vences, 1994 ; Kluge, 1969 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997, 1999 ; Vinson & Vinson, 1969.

MARGOUILLAT À QUEUE JAUNE Hemiphyllodactylus typus (Bleeker, 1860) Créole : Margouya. Français : Gecko à queue jaune de Bleeker.

Synonymie et principales combinaisons. Ptyodactylus gracilis BLEEKER 1860 Platydactylus crepuscularis BAVAY 1869 Spathodactylus mutilatus GÜNTHER 1872 Lepidodactylus crepuscularis BOULENGER (partim) 1883 Spathoscalabotes mutilatus BOULENGER 1885 Lepidodactylus ceylonensis BOULENGER 1887 Hemiphyllodactylus ceylonensis STEJNEGER 1899 Hemiphyllodactylus crepuscularis STEJNEGER 1899 Hemiphyllodactylus leucostictus STEJNEGER 1899 Lepidodactylus auranticus SHELFORD 1901 Lepidodactylus aurantiacus BARBOUR 1912 Hemiphyllodactylus insularis TAYLOR (fide BROWN & ALCALA 1978) 1918 Hemiphyllodactylus margarethae [BRONGERSMA] 1931 Hemiphyllodactylus typus typus SMITH 1935 Hemiphyllodactylus albostictus LAZELL 1989 Hemiphyllodactylus typus MANTHEY & GROSSMANN 1997: 239

Distribution dans l’Océan Indien. H. t. typus (Bleeker, 1860) - La Réunion, Maurice, Rodrigues. H. t. auranticus (Beddome) - Sri Lanka.

DESCRIPTION. Longueur : 6-8 cm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible (mâle avec les écailles fémorales pointillées). Adulte. Coloration variable suivant l'ensoleillement. Coloration diurne . Tête allongée surmontée d'un museau fin, brun gris assez foncé ; œil avec la pupille verticale ; parties supérieures légèrement granuleuses, marbrées de brun jaune ; parties ventrales plus claires, jaunâtre ; queue à section ronde, brune avec le dessus tachetée de jaune et le dessous orange à rouge ; petits membres

page 69 Bulletin Phaethon – Volume 10 (1999) ------avec les postérieurs ne possédant que 4 doigts libres visibles (le cinquième est une simple protubérance) ; doigts élargis caractéristiques des geckos, portant des lamelles adhésives terminées par une griffe. Coloration nocturne . Corps coloré de rose et de brun. Juvénile . Identique à l’adulte mais de taille inférieure.

IDENTIFICATION. Petit gecko nocturne au corps allongé et aux petits membres lui donnant une silhouette étrange et disproportionnée ; petite tête ; aspect général allongé, mince vers l'avant et plus large vers l'arrière ; petites pattes ; semble n'avoir que 4 doigts, le petit doigt externe est réduit à une petite protubérance. Il se rencontre parfois sur les vieux troncs d'arbres crevassés, sur le tronc des Palmiers, ou sur les murs extérieurs des maisons, plus rarement, à l'intérieur.

ACTIVITÉ. Nocturne. Le Margouillat à queue jaune ne se rencontre qu'à la nuit tombée soit seul soit en couple.

REPRODUCTION. Ovipare. La femelle pond ses œufs par 1 ou 2, libres dans des milieux très variés : creux d'un mur, fissures de rochers, derrière une écorce, dans un panneau de circulation. Ils peuvent être également collés à un support : derrière une porte ou dans les persiennes d'un volet). Ponte de 1-2 œufs (5-7 x 6-9 mm) blancs, allongés. Les juvéniles fraîchement éclos mesurent de 33 à 38 mm.

MILIEU. Généralement arboricole, il est souvent répertorié sur les Palmiers, les Manguiers et les Tamarins de l'Inde. On le rencontre plutôt dans les jardins, mais sa présence (œufs) a été décelée en limite de forêt primaire et le long des champs de canne à sucre. Se rencontre également dans quelques maisons du littoral.

ALIMENTATION. Insectivore. Il se nourrit, comme les autres margouillats de petits insectes et d'araignées.

STATUT ET REMARQUES. Espèce introduite passant souvent inaperçue, se trouvant sur les arbres et aux abords des maisons. Sans être commun, le Margouillat à queue jaune est pourtant régulièrement répertorié sur tout le littoral réunionnais. Le point d'observation le plus haut se situe à 600 mètres d'altitude à Basse Vallée. Il partageait un site de ponte d’une autre espèce, le Gecko vert des forêts borbonica mater . Plusieurs prédateurs ont consommé cette espèce : le chat, la musaraigne musquée et le Gecko à bandes P. lineata . Le Margouillat à queue jaune est une espèce discrète également présente à Maurice, à Rodrigues, au Sri Lanka, dans le Sud de l'Inde, le Sud-Est de l'Asie et dans de nombreuses îles des Philippines et de l'Océanie.

REFERENCES. Bour & Moutou, 1982 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997, 1999 ; Vinson & Vinson, 1969.

LYGODACTYLE D’EUROPA Lygodactylus verticillatus Mocquard, 1895

Synonymie et principales combinaisons. Lygodactylus verticillatus MOCQUARD 1895. Lygodactylus verticillatus KLUGE 1993. Lygodactylus verticillatus GLAW & VENCES 1994: 282.

DESCRIPTION. Longueur : 45 mm.

Dimorphisme sexuel imperceptible. Adulte. Tête brune marbrée de brun et noir ; ensemble du corps brun avec des taches brun noir et d’autres blanchâtres, proche de la couleur des lichens des arbres. Juvénile. Non connu.

IDENTIFICATION. Petit gecko marbré de blanc clair et de brun noir.

ACTIVITÉ. Espèce diurne, alternant des phases d’activités rapides puis immobiles. Se cache très vite en cas de danger et compte sur son mimétisme pour échapper aux prédateurs.

MILIEU. Cette petite espèce se rencontre sur les troncs, les branches d’ Euphorbia stenoclada , et parfois sur les rochers en cacarénite.

ALIMENTATION. Le Lygodactyle d’Europa semble essentiellement insectivore.

RÉPARTITION. Distribuée à Madagascar et sur l’îlot d’Europa.

STATUT ET REMARQUES. Espèce endémique d’Europa et du Sud Est de Madagascar. Relativement abondante à Europa, l’espèce se rencontre essentiellement dans la forêt d’Euphorbe au centre de l’île. De nombreuses espèces se rencontrent à Madagascar (nous avons pu observer L. rarus dans l’Ankarana), et sur quelques autres îles de l’Océan

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Indien : L. capensis pakenhami à Pemba, L. heterurus à Nosy Bé. Le Genre Lygodactylus Gray, 1864 est constitué par 40 espèces distribuées essentiellement en Afrique, Madagascar (17 espèces) et des îles éparses.

REFERENCES. Glaw & Vences, 1994.

GRAND LÉZARD VERT DE MADAGASCAR Phelsuma madagascariensis (Gray, 1831) Français : Grand gecko vert malgache. Anglais : Madagascar day gecko.

Synonymie et principales combinaisons. Gekko madagascariensis GRAY 1831. Phelsuma sarrube (WIEGMANN 1834). Phelsuma madagascariensis martensi MERTENS 1962. Phelsuma madagascariensis grandis GRAY, 1870. Phelsuma madagascariensis GLAW & VENCES 1994 : 290.

Distribution dans l’Océan Indien. P. m. madagascariensis (Gray, 1831) - endémique de Madagascar. P. m. boehmei (Meier, 1982) - endémique de Madagascar. P. m. grandis (Gray, 1870) - endémique de Madagascar, introduit à La Réunion. P. m. kochi (Mertens, 1954) - endémique de Madagascar.

DESCRIPTION. Longueur : 24-30 cm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible (mâle nettement plus grand que la femelle et portant des écailles fémorales pointillées). Adulte. Tête large, vert pomme avec parfois une tache de rouge du museau à l'œil ; parties supérieures, vert pomme, avec quelques taches rouges dans le bas du dos ; parties ventrales, vert pâle ; queue et membres vert clair. Juvénile. Tête et corps mouchetés de rouge avec la queue annelée de rouge.

IDENTIFICATION. Se distingue aisément des autres espèces de Phelsuma par sa taille nettement plus grande, sa couleur uniforme vert pomme à peine ponctuée de quelques taches rouges dans le bas du dos.

ACTIVITÉ. Diurne. Espèce généralement solitaire ou en couple. Les mâles sont territoriaux et s'affrontent pour conquérir une femelle.

REPRODUCTION. Elle a pu être constatée par la présence de plusieurs juvéniles en mars et en avril. La femelle pond 1-2 œufs blancs toutes les 4-6 semaines. L'incubation dure entre 60 et 80 jours et les jeunes, fraîchement éclos, mesurent 3 à 5 cm. Durée de vie d'environ 7 ans.

MILIEU. Le Grand lézard vert malgache se rencontre généralement sur les murs intérieurs et extérieurs des maisons ou sur les troncs d'arbres des jardins. À Madagascar, dans leur milieu naturel, on les rencontre également dans la forêt primaire.

ALIMENTATION. Le Grand Lézard vert malgache se nourrit de pulpe de fruits (mangue, papaye, goyavier, bananier, etc.), il capture également des insectes et des jeunes geckos.

STATUT ET REMARQUES. Le Grand lézard vert de Madagascar est représenté dans notre île par la sous-espèce P. m. grandis qui partage avec une autre sous-espèce (P. m. kochi ) la taille la plus grande du Genre actuel de Phelsuma . Depuis 1994, cette grande espèce s’est échappée de la captivité et se rencontre naturalisée en plusieurs endroits de l'île. Actuellement on compte 5 petites populations disséminées dans les zones urbaines de Saint-André, Sainte Suzanne, La Montagne et à Saint-Denis. Un exemplaire vivant est visible à l’Insectarium de La Réunion.

REFERENCES. Bour & Moutou, 1982 ; Börner & Minuth, 1984 ; Girard, 1997 ; Glaw & Vences, 1994 ; Krause, 1993 ; Kuchling, 1993 ; Matz & Vanderhaege, 1978 ; Mertens, 1954, 1963 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997, 1999 ; Schleich, 1984 ; Trombetta, 1981.

LÉZARD VERT À TROIS TACHES Phelsuma laticauda Boettger, 1880

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Français : Gecko vert à trois taches rouges. Anglais : Gold dust day gecko.

Synonymie et principales combinaisons. Pachydactylus laticauda BOETTGER 1880. Zool. Anz., Leipzig, 3 : 280. Phelsuma laticauda BOULENGER, 1885. Cat. Liz. Brit. Mus., ed 2, 1 : 215. Phelsuma laticauda laticauda MERTENS, 1964. Senckenb. biol., Frankfurt/M., 45 : 101. Phelsuma laticauda KLUGE 1993 ; GLAW & VENCES 1994 : 294.

Distribution dans l’Océan Indien. P. l. laticauda (Boettger, 1880) - endémique du nord de Madagascar, introduit à Anjouan, Mayotte, La Réunion et Farquhar (Seychelles). P. l. angularis (Mertens, 1964) - endémique du nord-est de Madagascar.

DESCRIPTION. Longueur : 10-13 cm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible (mâle plus grand que la femelle et portant des écailles fémorales pointillées). Adulte. Tête, vert clair avec le front barré de trois lignes rouges espacées rejoignant les yeux de chaque côté de la face ; cercle orbital jaune à l'exception de la partie supérieure, bleu turquoise ; iris brun, pupille ronde, noire ; parties supérieures, vert pomme, saupoudrées de jaune au niveau de la nuque avec le bas du dos marqué de trois bandes rouges devenant progressivement moucheté vers l'attache de la queue ; parties ventrales blanches teintées de jaune ; queue, vert clair, saupoudrée de jaune ; membres, jaune brun pâle, mouchetés de brun et de rouge clair. Juvénile. Semblable aux adultes avec le corps vert pâle et les couleurs jaune et rouge moins contrastées.

IDENTIFICATION. Gecko vert de taille moyenne, reconnaissable à la nuque et la queue saupoudrée de jaune et les trois taches rouges du bas du dos.

ACTIVITÉ. Diurne. Des 4 espèces de Phelsuma introduites à La Réunion, c'est celle qui s'est le mieux adaptée au littoral Ouest de l'île. Dans certaines zones, on peut rencontrer un ou plusieurs individus à chaque arbre ou arbuste prospecté.

REPRODUCTION. Constatée d'octobre à mai. La femelle pond généralement 2 œufs blancs (7-9 x 8-10 mm), plus ou moins adhésifs. L'incubation dure entre 40 et 56 jours et les jeunes, fraîchement éclos, mesurent 3 à 4 cm. En captivité, la maturité sexuelle a été atteinte après une période de 10-12 mois.

MILIEU. Le Lézard vert à trois taches se rencontre sur le littoral ouest et ne semble pas dépasser 350 mètres d'altitude. Parmi les arbres, il apprécie principalement, les Cocotiers, les Chocas verts, les Chocas bleus les Bananiers et les Vacoas mais on le rencontre tout aussi bien le long des palissades des jardins, sur les murs extérieurs et intérieurs des maisons.

ALIMENTATION. Il se nourrit de pulpes de fruits, de nectar de fleurs, d'insectes et d'araignées. Des individus semi- domestiqués lèchent le sucre sur la table de la cuisine ou tout autre aliment sucré (jus de fruit, coca-cola, purée de pomme).

STATUT ET REMARQUES. Espèce introduite de Madagascar en janvier 1975 ; elle aurait été introduite de Tamatave à Grand Fond (Saint-Gilles les Bains) sous forme d'œufs. Aujourd'hui elle est localement commune sur la plupart du littoral de Grand Fond, quelques quartiers de Saint-Gilles, L'Ermitage. Son record d'altitude semble être à Saint-Gilles les Hauts, à 350 mètres).

REFERENCES. Bour & Moutou, 1982 ; Cheke, 1975b ; Girard, 1997 ; Glaw & Vences, 1994 ; Heselhaus, 1986 ; Mertens, 1963 ; Moutou, 1983, 1995 ; Probst, 1997, 1999.

LÉZARD VERT À BANDES Phelsuma lineata Gray, 1842 Français : Gecko vert à bande. Anglais : Day Gecko.

Synonymie et principales combinaisons. Phelsuma lineatum GRAY 1842, Zool. Misc., London. Pt. IV : 57. Pachydactylus lineatus BOETTGER, 1879, Abh. Senckenb. Naturf. Ges., Frankfurt/M., 11 : 37. Phelsumia lineata var. bifasciata BOETTGER 1913.

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Phelsuma lineata chloroscelis MERTENS 1962. Phelsuma lineata lineata MERTENS, 1962, Senckenb. biol. Frankfurt/M., 43 : 98. Phelsuma lineata LOVERIDGE, 1942, Bull. Mus. Comp. Zool., Cambridge, Mass. 89 : 451. Phelsuma minuthi BÖRNER 1980 (statut incertain). Phelsuma lineata lineata GLAW & VENCES 1994 : 294.

Distribution dans l’Océan Indien. P. l. lineata (Gray, 1842) - endémique de Madagascar. P. l. bifasciata (Boettger, 1913) - endémique de Madagascar ; introduit à La Réunion. P. l. dorsivittata (Mertens, 1964) - endémique de Madagascar. P. l. punctulata (Mertens, 1970) - endémique de Madagascar. P. l. bombetokensis (Mertens, 1964) - endémique de Madagascar.

DESCRIPTION. Longueur : 11-15 cm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible (mâle plus grand que la femelle et portant des écailles fémorales pointillées). Adulte. Dessus de la tête, vert foncé, avec une tache rouge entre les deux yeux, délimité par un fin liseré, brun rouge, passant du museau à l'œil ; menton et gorge blanc avec le bord de la mandibule inférieure jaune ; cercle orbital vert, iris brun orangé, pupille ronde, noire ; parties supérieures vert foncé à l'exception de la nuque et du bas du dos moucheté de rouge ; flancs marqués d'une bande noire soulignée d'une bande jaune citron ; parties ventrales blanches ; queue vert foncé parfois teintée de bleu turquoise et saupoudrée de points rouges ; membres brun vert pâle mouchetés de brun rouge clair dessus et blanc jaunâtre dessous. Juvénile. Coloration vert pomme plus pâle et moins contrastée que l'adulte.

IDENTIFICATION. Gecko vert de taille moyenne avec une bande noire soulignée d'une bande jaune sur les flancs ; taches rouges du bas du dos informes parfois comme rayées.

ACTIVITÉ. Diurne. Se rencontre souvent en couple sur les arbres ou en petits groupes sur les murs des maisons.

REPRODUCTION. En captivité, la femelle peut pondre jusqu'à 6 fois par an, 1-2 œufs (9 x 7 mm), blancs adhésifs. À 28°, l'incubation dure entre 40-45 jours (à 25° environ 60 jours). Les jeunes, fraîchement éclos, mesurent 40 à 43 mm et leur coloration ressemble déjà à celles des adultes. En captivité, la maturité sexuelle a été atteinte après une période de 7-9 mois.

MILIEU. On le rencontre essentiellement sur les palmiers. Sur ce reposoir, le Lézard vert à bande se tient préférentiellement sur la feuille centrale droite, encore enroulée. Il apprécie également les bananeraies et les massifs denses de Sanseveria . Sur les murs des maisons, ils recherchent les situations plus hautes et jouent à cache-cache avec le soleil.

ALIMENTATION. Le Lézard vert à bande est très opportuniste et s’adapte à toutes sortes de nourritures sucrées : fruits (mangue, papaye, goyavier, bananier, etc.), il boit en léchant des gouttes d’eau ou en aspirant 8 à 15 gorgées en plongeant son museau à la surface de l’eau. Occasionnellement, il peut capturer de jeunes margouillats (Hemiphyllodactylus typus ).

STATUT ET REMARQUES. Lézard vert introduit vers 1940, représenté par la sous-espèce P. l. bifasciata endémique de la côte Est de Madagascar. Cette sous-espèce est localisée dans l'Est de La Réunion dans une propriété privée au milieu d'un champ de canne à sucre et dans une ravine près du littoral (Commune de Sainte-Marie). Quelques individus relâchés à La Montagne n'ont pas fait souche.

REFERENCES. Bour & Moutou, 1982 ; Börner, 1972, 1980 ; Cheke, 1975 ; Girard, 1997 ; Glaw & Vences, 1994 ; Matz & Vanderhaege, 1978 ; Meier, 1975, 1989, 1993 ; Mertens, 1963, 1973 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997, 1999 ; Tomey, 1976.

LÉZARD VERT DE MAURICE Phelsuma cepediana Milbert, 1812 Français : Gecko vert mauricien. Anglais : Mauritius blue-tailed day Gecko.

Synonymie et principales combinaisons. Gekko cepedianus MILBERT, 1812, Tent. Syst. Amphib., p. 43 (terra typica : Maurice).

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Phelsuma inunguis (CUVIER 1817). Gekko cepedianus MERREM, 1820, Tent. Syst. Amphib., p. 43 (terra typica : Maurice). Phelsuma cepedianus (Merrem) 1825, Ann. Philos. London, 26 : 199. Phelsuma trilineatum GRAY 1842. Phelsuma cepedianum GRAY, 1845, Cat. Liz. Brit. Mus., p. 166. Phelsuma cepedianum BOULENGER, 1885, Cat. Liz. Brit. Mus., 1 : 211. Phelsuma inunguis LOVERIDGE, 1942, Bull. Mus. Comp. Zool. LXXXIX (10) : 448-449. Phelsuma cepediana MERTENS, 1962, Senck. biol., 43 : 92. MERTENS, 1963, Bull. Mauritius Inst., 5 (7) : 300. MERTENS, 1966, Senck. biol., 47 (2) : 96-97. 297. Phelsuma trilineata RAXWORTHY & NUSSBAUM 1993. Phelsuma cepediana KLUGE 1993 ; GLAW & VENCES 1994.

Distribution dans l’Océan Indien. Espèce monotypique endémique de Maurice, introduite à Madagascar et La Réunion.

DESCRIPTION. Longueur : 12-15 cm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible (mâle plus grand que la femelle et portant des écailles fémorales pointillées). Adulte. Coloration verte se transformant parfois en bleu turquoise. Tête, vert foncé, avec le front portant une large tache rouge ainsi qu'une ligne rouge du museau à l'avant de l'œil ; nuque tachée de larges marques rouges (généralement 3 ou 4) ; iris brun, pupille ronde, noire ; parties supérieures vertes avec trois lignes dorsales tachetées de marques rouges devenant de plus en plus petites en direction de la queue ; flancs verts sans taches rouges ; queue verte avec des reflets bleu turquoise ; parties ventrales vertes, légèrement plus pâles et teintées de jaunâtre ; membres, vert pâle, teintés de jaune clair, moins contrasté que le reste du dessus du corps et mouchetés de brun rouge clair. Juvénile. Semblable à l'adulte avec des couleurs plus pâles.

IDENTIFICATION. Lézard vert de taille moyenne avec de larges taches rouges alignées en trois bandes dorsales longitudinales. Les individus teintés de bleu turquoise sont tout simplement magnifiques et pour beaucoup d'herpétologues c'est alors le Phelsuma le plus beau du genre.

ACTIVITÉ. Gecko diurne. Les mâles sont très territoriaux et plus agressifs que la majorité des espèces.

REPRODUCTION. En captivité, les femelles pondent 6-8 fois par an, 2 œufs blancs. À 28°, l'éclosion intervient au bout de 40-45 jours. À la sortie de l'œuf, les juvéniles mesurent environ 4 cm.

MILIEU. Dans les jardins, il apprécie particulièrement les troncs de Papayer, les Bananiers et les Cocotiers. Également sur les murs intérieurs et extérieurs des maisons.

ALIMENTATION. Le Lézard vert mauricien se nourrit de pulpes de fruits (Bananier, Manguier, Goyavier, Papayer), de nectar de fleurs (Bois de chandelle, Vacoas), d'insectes (Diptères, Coléoptères, Orthoptères) et d'araignées.

STATUT ET REMARQUES. Espèce introduite en 1960, originaire de l'île Maurice. La première population introduite aux pépinières de La Mare (Commune de Sainte-Marie) aurait fortement diminué suite au passage du cyclone de Firinga en 1989. Ensuite, elle aurait entièrement disparu à la suite de pulvérisations de produits phytosanitaires pour les champs de canne à sucre situés en bordure du site. Une autre population existe à La Montagne, mais ne semble pas aussi étendue que la précédente. Cette même espèce a également été introduite à Madagascar.

REFERENCES. Bour & Moutou, 1982 ; Girard, 1997 ; Glaw & Vences, 1994 ; Matz & Vanderhaege, 1978 ; Mc Keown, 1993, 1996 ; Milbert, 1812 ; Mertens, 1963 ; Moutou, 1983 ; Pasteur & Bour, 1992 ; Probst, 1997, 1999 ; Vinson, 1976.

LÉZARD VERT DES FORÊTS Phelsuma borbonica Mertens, 1966 Créole : Lézard vert des Hauts. Français : Gecko vert de Bourbon. Anglais : Reunion Day Gecko.

Synonymie et principales combinaisons. Phelsuma cepediana borbonica MERTENS, 1966, Senckenb. biol. ,Frankfurt, 47 (2) : 97. (type loc. Le Brûlé - déposé au Muséum de Senckenberg, Francfurt). Phelsuma agalegae CHEKE, 1975, Mauritius Inst. Bull., Port Louis, 8 : 33-48. Phelsuma borbonica borbonica CHEKE, 1982, Senckenb. biol.,Frankfurt/M.,62 : 1.

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Phelsuma borbonica agalegae CHEKE, 1982 Senckenb. biol.,Frankfurt/M.,62 : 1. Phelsuma borbonica KLUGE 1993. Phelsuma borbonica mater MEIER, 1995, Salamandra, Rheinbach, 31 (1) : 35. Fig. 4-5.

Distribution dans l’Océan Indien. P. b. borbonica (Mertens, 1966) - endémique du nord et de l’est de l’île de La Réunion. P. b. mater (Meier, 1995) - endémique de la région de Basse Vallée au Sud de La Réunion. P. b. agalegae (Cheke, 1975) - endémique des deux îles d'Agalega.

DESCRIPTION. Longueur : 114-165 mm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible (mâle légèrement plus grand que la femelle, coloration plus contrastée et queue parfois bleu turquoise). Adulte. Tête large, bleue et verte avec la mandibule supérieure bordée de rouge, un croissant bleu turquoise surmonté d’une autre bande, rouge à l’avant des yeux ; dessus de la tête, moucheté de petites taches rouges ; cercle orbital vert clair, (bleu ciel dans sa partie supérieure chez P. b. mater ) ; iris brun noir ; dessus du corps vert avec deux bandes latérales plus claires, parsemé de taches rouges qui s’épaississent vers la queue ; flancs, vert pâle à blanc, traversés d’une bande mouchetée de rouge ; parties ventrales, vert clair à l’exception du bas-ventre et de la queue jaune orangé (mis à part de rares exceptions, blanchâtres tachetées de gris et de rouge foncé chez la sous-espèce de Basse vallée). La coloration de la queue varie du bleu turquoise au vert pomme ; membres antérieurs et postérieurs, beiges, mouchetés de brun rouge. Juvénile. Légèrement plus petit et de couleur dominante vert pomme plus uniforme sur l’ensemble du corps.

IDENTIFICATION. Le Lézard vert des forêts a un corps trapu, de coloration variable, généralement vert foncé, avec le dessus du dos parsemé de taches rouges et la queue bleu turquoise. Il est possible de rencontrer des individus à dominance parfois bleue ou presque noire. Les individus rouge orangé (principalement au niveau de la tête) sont probablement de vieux individus. La sous-espèce P. b. mater se reconnaît grâce au cercle orbital bleu turquoise et aux parties ventrales blanchâtres mêlées de taches rouge foncé.

ACTIVITÉ. Diurne. Généralement localisé en petits groupes de 4 à 10 individus. Le centre du site occupé désigne généralement l’emplacement de la zone de ponte. Au niveau des lisières des forêts l’Agame Calotes versicolor capture parfois de jeunes Geckos verts des forêts. Les adultes émettent de temps à autre un grincement à peine audible.

REPRODUCTION. La reproduction est constatée toute l’année mais principalement de septembre à mars. Dans les Bas, on enregistre au moins huit à dix pontes par an (peut être plus), de 2 œufs (9-13 x 10-14 mm), blanc pur, de forme plus ou moins ronde et étroitement collés à leur support. On les trouve souvent agglutinés à d’autres pontes dont l’ensemble peu atteindre parfois plus de 200 œufs ; les sites de ponte sont installés dans des endroits très divers : arbres crevassés (Vacoas Pandanus utilis, P. montanus ), fissures de rocher, tubes PVC de pluviomètre, panneaux et intérieurs des poteaux utilisés pour la publicité ou la signalisation routière, poteaux télégraphiques et électriques, coffrets d’EDF, intérieurs des maisons, etc. La durée d’incubation varie de 90 à plus de 100 jours. À l’éclosion, les jeunes, mesurent 44- 55 mm. Ils sont de couleur gris foncé, mêlés de vert pâle avec une ligne latérale plus claire et recouvert d’une fine membrane blanchâtre, le dessous de la queue varie de l’orange à rouge.

MILIEU. On le rencontre essentiellement dans la forêt indigène humide entre 200 et 1300 mètres et exceptionnellement sur le littoral ou jusqu’à 1600 mètres. Des individus sédentaires ont parfois élu domicile dans des maisons, des boîtiers météorologiques en pleine forêt, des blocs rocheux, des poteaux électriques, des panneaux de signalisation routière, etc. Dans les jardins créoles, il semble particulièrement apprécier les Pandanacées et les Palmiers qui servent parfois de site de ponte. Dans le milieu naturel, il apprécie les Vacoas, les Bois de chandelles, Bois maigres, Grand Natte ; localement, on le rencontre sur les Jamrosas. Autrefois distribuée dans toutes les forêts de l’île du littoral jusqu’à 1400 mètres, l'espèce est maintenant localisée et circonscrite à des petites zones. Un groupe d'arbres, un ensemble de poteaux électriques, un bloc rocheux particulier, abrite un groupe familial contenant une dizaine d'individus.

ALIMENTATION. Le Lézard vert des forêts se nourrit d’insectes (chenilles et adultes de Lépidoptères), nectar de fleurs (Gaertnera vaginata, Chassalia coralioides, Pandanus montana ) et fruits d’espèces végétales indigènes (Pandanus montana, Eugenia buxifolia, Syzygium borbonicum ).

STATUT ET REMARQUES. Espèce endémique de La Réunion, le Lézard vert des forêts fait partie du patrimoine réunionnais à préserver. Il est essentiellement localisé dans le Nord, l’Est et le Sud de l’île (secteur de la Plaine des Chicots à Vincendo). Toutefois quelques sites actuels et un site sub fossile montrent qu’il était présent dans l’Ouest. Il a

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été trouvé à 10 mètres d’altitude à Basse Vallée et à Sainte Rose, à moins de 100 mètres à la Grande Chaloupe et la Rivière des Pluies. Les records d’altitude sont situés dans le Nord à 1400 mètres à la Plaine des Chicots, à 1420 mètres dans la ravine des Colimaçons et à 1450 mètres à la Plaine d’Affouches. Deux autres sites dans l’Ouest, malheureusement non retrouvés, auraient existé à 1500 mètres dans une ravine dans les Hauts de Saint-Leu et à 1600 mètres sur une planèze dans les Hauts du Tévelave. Il semble préférer les secteurs humides recevant plus de 2 mètres de pluie par an. Il est parfois recouvert par 1, 2 ou 3 petits parasites, rouge vif, qui se promènent sur son corps voir à l’intérieur des tympans. Depuis peu de temps le monde scientifique a séparé notre Lézard vert des forêts en 2 sous- espèces endémiques : P. b. borbonica se trouve dans la région Nord et Est de l'île et P. b. mater se rencontre dans le Sud. Le gecko d’Agalega P. b. agalegae est parfois considéré comme une espèce à part entière. Le Lézard vert des forêts est inscrit sur la liste des espèces protégées de l’île de La Réunion (Arrêté ministériel du 17 février 1989).

CONSERVATION. Principalement pour la sous-espèce P. b. mater, il serait possible de construire des enclos grillagés anti rat et anti chat dans quelques zones de forêts indigènes bien choisies. On pourrait tout aussi bien mettre en place des zones de ponte protégées. Enfin, suite à une étude de faisabilité, une réintroduction de petites populations pourrait être suivie dans une puis en cas de succès plusieurs zones aménagées et protégées.

REFERENCES. Anon. 1969 ; Börner, 1972 ; Bour & Moutou, 1982 ; Cheke, 1975a, 1982 ; Lehr, 1992 ; Girard, 1995, 1997 ; Glaw & Vences, 1994 ; Matz & Vanderhaege, 1978 ; Mc Keown, 1996 ; Meier, 1995 ; Mertens, 1963 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1995, 1996 , 1997, 1998, 1999 ; Vinson, 1975 ; Vinson & Vinson, 1969.

LÉZARD VERT DE MANAPANY Phelsuma inexpectata Mertens, 1966 Français : Gecko vert de Manapany. Anglais : Manapany Day-Gecko.

Synonymie et principales combinaisons. Phelsuma vinsoni vinsoni MERTENS, 1966, Senckenb. biol., Frankfurt/M., 47 (2) : 87. Phelsuma vinsoni inexpectata MERTENS, 1966, Senskenb. biol., vol. 47 (2) : 106-107. Fig. 2. Phelsuma ornata inexpectata MERTENS, 1970, Senckenb. biol., Frankfurt/M., 51 : 12. Phelsuma inexpectata BOUR, PROBST & RIBES, 1995, Dumerilla vol. 2 : 99-124.

Distribution dans l’Océan Indien. Espèce monotypique, endémique de La Réunion.

DESCRIPTION. Longueur : 85-115 mm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible (mâle légèrement plus grand que la femelle, coloration plus contrastée et queue parfois bleu turquoise). Adulte. Dessus de la tête, vert pomme, assez clair, avec trois bandes longitudinales rouges filant de l’œil à l’arrière de la nuque ; ligne transversale rouge au-dessus de la mandibule supérieure et une autre barrant le front ; en arrière de l’œil jusqu’à l’attache des membres supérieurs, bande noire liserée de blanc ; reste du dessus du corps vert clair parsemé de petites taches rouges ; queue parfois bleu turquoise ; dessous variable soit blanc crème soit jaunâtre à l’exception du menton au cou et de la queue brun clair ; pattes brun jaune parsemées de petites taches brun rouge. Juvénile. Se différencie par la petite taille (moins de 7 cm), et la coloration vert pomme plus pâle dominante.

IDENTIFICATION. Gecko au corps gracile, de coloration variable, généralement vert clair, parsemé de petites taches rouges sur l’ensemble du corps.

ACTIVITÉ. Espèce diurne qui se rencontre principalement sur les troncs des arbres (Vacoas), les feuilles lisses (Bananier) et localement dans les maisons.

MILIEU. Le Gecko de Manapany fréquente principalement les zones littorales plantées de Vacoas Pandanus utilis, de Cocotiers Coco nucifera, de Papayers, Carica papaya, de Chocas verts Furcraea foetida et de bananiers Musa sp . Dans une moindre mesure on le rencontre sur les Badamiers Terminalia catappa, parfois sur les rochers ou dans l’herbe. Très localisé dans le Sud Est de l'île, on le rencontre principalement dans la région littorale de Manapany et de Saint Joseph. Ajoutons que les bandes littorales de Vacoas semble être à elles seules, une niche écologique idéale. Il se nourrit du nectar des fleurs, de la pulpe des fruits, des insectes qui sont attirés par sa fraîcheur ou qui s’y cachent. Il pond ses œufs dans les trous du tronc, dans les interstices des feuilles et entre les racines. Enfin, il s’y cache en cas de danger, de pluie, ou pour passer la nuit.

ALIMENTATION. Le Lézard vert de Manapany se nourrit principalement d’insectes (petits papillons), nectar de fleurs et fruits (de Vacoas, Cocotiers, Lataniers, Bois de Chandelle, Papayer, Manguier et Chocas verts).

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STATUT ET REMARQUES. Espèce endémique de La Réunion qui est restreinte à une petite bande littorale dans le sud-ouest de l’île de Grande Anse à Saint-Joseph, du littoral à 400 mètres d’altitude. Une étude génétique actuellement en cours sur toutes les espèces des Mascareignes a récemment confirmé son statut d'endémique, remis en cause par certains auteurs qui le rangeaient comme une sous-espèce du Gecko de Vinson P. ornata, endémique de l'île Maurice. Le Lézard vert de Manapany est inscrit sur la liste des espèces protégées de l’île de La Réunion (Arrêté ministériel du 17 février 1989).

CONSERVATION. En motivant certains habitants de la région de St Joseph et de Manapany, cette espèce pourrait être aisément protégée dans des petites zones grillagée, anti chat et anti rat placée dans des jardins de particuliers. En dehors de ces zones de protection forte, la plantation de Vacoas, de Lataniers et de Cocotiers est vivement conseillée. Sa translocation pourrait être prévue dans des zones littorales riches en vacoas.

REFERENCES. Anon. 1969 ; Börner, 1972 ; Bour & Moutou, 1982 ; Bour, Probst & Ribes, 1995 ; Girard, 1997 ; Glaw & Vences, 1994 ; Mertens, 1963 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997, 1999 ; Rösler, 1983 ; Vinson, 1975 ; Vinson & Vinson, 1969.

Famille des Iguanidae – Iguanes Dans le monde, cette famille est représentée par 8 genres et environs 600 espèces. Les taxons sont distribués dans toute la plupart des zones tropicale (Amérique, Inde, Galapagos, Fiji, Madagascar, etc.).

IGUANE VERT Iguana iguana (Linnaeus, 1758)

Synonymie et principales combinaisons. Lacerta Iguana LINNAEUS 1758 : 206 Iguana minima LAURENTI 1768 Iguana tuberculata LAURENTI 1768 Iguana coerulea DAUDIN 1802 Iguana vulgaris LINK 1806 Iguana sapidissima MERREM 1820 Iguana squamosa SPIX 1825 Iguana viridis SPIX 1825 Iguana coerulea SPIX (non DAUDIN) 1825 Iguana emarginata SPIX 1825 Iguana lophryoides SPIX 1825 Prionodus iguana WAGLER 1828 Hypsilophus tuberculatus WAGLER 1830 Iguana (Hypsilophus) rhinolophus WIEGMANN 1834 Hypsilophus Rhinolophus FITZINGER 1843 Hypsilophus tuberculatus FITZINGER 1843 Iguana Hernandessi JAN 1857 (nomen nudum fide SMITH & TAYLOR 1950) Iguana iguana CONANT & COLLINS 1991: 95 ; SCHWARTZ & HENDERSON 1991: 419 ; LINER 1994

DESCRIPTION. Longueur : 85-115 mm.

STATUT ET REMARQUES. Espèce introduite récemment à La Réunion, observée deux fois dans le milieu naturel (Cirque de Cilaos et le Grand Brûlé). Toute information sur cette espèce (alimentation dans la nature, preuve de reproduction, prédation, etc.) nous intéresse. Considérée comme insectivore dans son jeune âge puis végétarien à l’âge adulte, cette espèce risque peut-être de causer des dégâts à la flore indigène ?

REFERENCES. Barbancey & Probst, 1998 ; Probst, 1999.

Famille des Gerrhosauridae – Gerrhosaures Le Genre Zonosaurus est représenté uniquement dans la zone afro Malgache.

ZONOSAURE MALGACHE Zonosaurus madagascariensis (Gray, 1831)

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Synonymie et principales combinaisons. Cicigna madagascariensis GRAY 1831. Gerrhosaurus bifasciatus DUMÉRIL & BIBRON 1839. Zonosaurus madagascariensis insulanus BRYGOO 1985 ; GLAW & VENCES 1994 : 303.

Distribution dans l’Océan Indien. Z. m. insulanus (Brygoo, 1985) – endémique de l’Archipel des Glorieuses et Cosmolédo.

STATUT ET REMARQUES. Le Zonausaure malgache de la famille des Gerrhosauridae est un reptile proche des Scincidae dont la sous-espèce Z. m. insulanus est endémique de la Grande Glorieuse et de Cosmolédo (Seychelles). D’après les météorologues effectuant des missions sur l’Archipel des Glorieuses, il est réputé commun dans la cocoteraie au centre de la Grande île.

REFERENCES. Cheke, 1984 ; Glaw & Vences, 1994 ; Gray, 1831.

Famille des Scincidae – Scinques Dans le monde, cette famille est représentée par environs 85 genres et plus de 1270 espèces. Les taxons sont distribués dans toute la plupart des zones tropicales (continents et îles comprises). Suite à la colonisation humaine des îles, de nombreuses espèces se sont éteintes.

SCINQUE DE BOUTON Cryptoblepharus boutonii (Desjardins, 1831) Anglais : Bouton’s Skink.

Synonymie et principales combinaisons. Scincus boutonii DESJARDINS, 1831. Ann. Sci. nat. vol. 22, p. 298-299. (type loc. île Maurice). Ablepharus Peronii DUMÉRIL & BIBRON, Erp. Gén., vol. 5, p. 813-817. Ablepharus Boutonii STRAUCH 1868. Ablepharys boutonii (Desj.) BOULENGER, 1887. Cat. Liz. Brit. Mus. vol. 13, p. 347. Cryptoblepharus boutonii GLAW & VENCES, 1994 : 308.

Distribution dans l’Océan Indien. C. b. boutonii (Desjardins,1831) – endémique de l’Ile Maurice et La Réunion. C. b. gloriosus – endémique de l’Archipel des Glorieuses. C. b. aldabrae – endémique d’Aldabra. C. b. bitaeniatus – endémique d’Europa. C. b. cognatus – endémique de Nosy Bé (Madagascar). C. b. ater – endémique de la Grande Comore. C. b. mohelicus – endémique de Mohéli. C. b. degrijsi – endémique d’Anjouan. C. b. mayottensis – endémique de Mayotte.

DESCRIPTION. Longueur du corps présumée : 80-120 mm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible, coloration éminemment variable.

Forme brune : Adulte. Tête fine, brun foncé ou gris argenté et d’aspect brillant sur le dessus, gris clair aux reflets bronzés dessous ; parties supérieures parcourues de lignes longitudinales mouchetées de brun noir ; parties ventrales, blanc grisâtre ; doigts fins, gris foncé. Forme bleue : Adulte. Tête fine, brun clair ou gris argenté et d’aspect brillant sur le dessus, gris clair aux reflets bronzés dessous ; parties supérieures, bleue turquoise, parcourues de lignes longitudinales, brun noir et argentées ; parties ventrales blanc grisâtre ; doigts fins gris foncé. Juvénile. Semblable à l’adulte mais de dimension nettement inférieure.

IDENTIFICATION. Petit lézard gris argenté avec des reflets luisants apparaissant lors des mouvements rapides de l’.

ACTIVITÉ. Ce scinque, très vif, se cache furtivement entre les fissures des rochers au moindre danger. À Maurice, il est généralement assez difficile à observer. Moins craintif sur les îlots satellites, il reste parfois immobile. Il est conseillé d’observer ses déplacements de loin aux jumelles.

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MILIEU. Autrefois, le Scinque de Bouton de La Réunion fréquentait probablement le même milieu que l’espèce mauricienne (Vinson & Vinson, 1969 ; Tonge, 1990). Ses habitats favoris sont les parties basses de l’île : la savane arborée de l’Ouest, les rochers du littoral et même la zone intertidale des marées. Aujourd’hui, il semble isolé dans un seul site marginal, une falaise maritime.

ALIMENTATION. Essentiellement insectivore (Homoptères, Diptères), également des araignées.

STATUT ET REMARQUES. Le Scinque de Bouton, de la famille des Scincidae, est représenté par une sous-espèce C. b. boutonii endémique des Mascareignes. Il était considéré comme disparu à La Réunion, mais une petite population vient d’être redécouverte récemment dans le Sud de l’île. Il est toutefois encore présent à Maurice (Palmar, Pointe Lafayette, Cap Malheureux) et sur quelques îlots satellites (île de la Passe, Coin de Mire, île Plate, îlot Gabriel, île Ronde). D’après la répartition des individus mauriciens, cette espèce était probablement distribuée dans la région littorale de l’île de La Réunion. D’après Carl Jones, il aurait diminué et disparu à la suite de l’introduction des rats Rattus rattus et R. norvegicus , des chats Felis catus et des agames Calotes versicolor . De plus une prédation importante semble exister avec les espèces de Scinque plus grosses que lui. Plus de 30 sous-espèces existent dans de nombreuses régions tropicales : Afrique (C. b. africanus ), Madagascar (C. b. cognatus, C. b. voeltzkowi ), Australie, Nouvelle Guinée, Micronésie, Mélanésie, Polynésie.

RÉFÉRENCES. Arnold, 1980 ; Bullock, 1986 ; Desjardins, 1831 ; Jones, 1993 ; Maillard, 1863 ; Probst, 1996, 1997 ; Tonge, 1990 ; Vinson & Vinson, 1969.

SCINQUE D’EUROPA Mabuya maculilabris (Gray, 1845) Anglais : Speckled-lipped Skink.

Synonymie et principales combinaisons. Euprepis maculilabris GRAY 1845: 114. Euprepes notabilis PETERS 1879. Euprepes albilabris MÜLLER 1885. Mabuia (sic) maculilabris BOULENGER 1887: 164. Mabuya maculilabris SCHMIDT 1919: 525. Mabuya polytropis ANGEL, GUIBÉ & LAMOTTE 1954 Mabuya maculilabris maculilabris DE WITTE 1953 : 23 ; BRYGOO 1981.

Distribution dans l’Océan Indien. M. m. infralineata - endémique d’Europa. M. m. albotaeniata - endémique de Pemba. M. m. comorensis - endémique des Comores. M. m. casuarinae - endémique de l’île Casuarina.

DESCRIPTION. Longueur du corps présumée : 180-240 mm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible. Adulte. Dimorphisme sexuel non perceptible. Tête brune ; pupille ronde ; parties dorsales et queue, brun foncé ; parties ventrales, brun clair ; pattes brunes, munies de longs doigts fins. Juvénile. Semblable à l’adulte, mais de taille inférieure.

IDENTIFICATION. Scinque brun de taille moyenne.

ACTIVITÉ. Espèce diurne.

MILIEU. À Europa, ce scinque se rencontre plutôt dans la forêt arbustive au centre de l’île (Euphorbia stenoclada, Ficus marmorata, etc.). Quelques rares individus ont été observés autour de la station et sur la piste d’aviation.

ALIMENTATION. Essentiellement insectivore (termites).

STATUT ET REMARQUES. Espèce de scinque à distribution essentiellement africaine dont 2 taxons se rencontrent dans les îles du Canal du Mozambique. Il est divisé en 5 sous-espèces dont une, M. m. infralineata est endémique d’Europa. Dans l’île, on le rencontre essentiellement dans la forêt à Euphorbes où il semble rare. Il est probable que cette espèce souffre d’une importante prédation de la part des rats.

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RÉFÉRENCES. Malzy, 1966 ; Probst, 1997.

SCINQUE DES GLORIEUSES Amphiglossus valhallae (Boulenger, 1909) Anglais : Glorioso’s Skink.

Synonymie et principales combinaisons. Sepsina valhallae BOULENGER 1909 : 299. Scelotes valhallae BRYGOO 1980. Amphiglossus valhallae BRYGOO 1983 ; GLAW & VENCES, 1994.

Distribution dans l’Océan Indien. Espèce monotypique, endémique des Glorieuses.

DESCRIPTION. Longueur du corps présumée : 170-200 mm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible. Adulte. Dimorphisme sexuel non perceptible. Tête brun clair tachetée et barrée de brun foncé ; nuque brun clair ornée de 3 à 4 collier brun foncé ; corps allongé filiforme brun clair parcouru de lignes transversales plus foncées ; pattes avant très courtes, pattes arrières de taille moyenne, terminées par des doigts fins. Juvénile. Description inconnue.

IDENTIFICATION. Ce scinque de taille moyenne a un corps très allongé avec des petites pattes très réduites au niveau des membres supérieurs.

MILIEU. Probablement la forêt sèche littorale et les zones sableuses avec des rochers.

ALIMENTATION. Essentiellement insectivore.

STATUT ET REMARQUES. Le Scinque des Glorieuses est une espèce endémique de l’Archipel des Glorieuses. Elle a sans doute disparu ou se trouve en danger d’extinction éminente. Au début du siècle, cette espèce de scinque se rencontrait sur l’île principale et sur l’île du Lys. Une espèce proche, A. ardouini (Mocquard, 1897) se rencontre à Madagascar. Le Genre Amphiglossus est constitué par 28 espèces dont 26 se rencontrent à Madagascar et deux espèces aux Comores dont celle des Glorieuses.

RÉFÉRENCES. Brygoo, 1980 ; Probst, 1997.

Famille des Hydrophiidae - Serpents marins Il existe 17 genres contenant 61 espèces réparties pour la plupart dans l’Océan Indien, l’Indonésie et l’Océan Pacifique. Une espèce a été répertoriée récemment à La Réunion.

SERPENT CORAIL ORIENTAL Pelamis platurus (Linnaeus, 1766) Anglais : Flat tail, Yellowbelly Sea Snake.

Synonymie et principales combinaisons. Anguis platura LINNAEUS 1766 : 391. Hydrus bicolor SCHNEIDER 1799 : 242. Hydrophis bicolor SCHNEIDER 1799. Pelamis platuros [sic] DAUDIN 1803 : 361. Pelamis bicolor DAUDIN 1803 : 366. Pelamis schneideri RAFINESQUE 1817 : 432 (nom. subst.). Hydrophis pelamis SCHLEGEL 1837 : 187 (nom. subst.). Pelamis ornata GRAY 1842 : 60. Pelamis bicolor var. variegata DUMÉRIL, BIBRON & DUMÉRIL 1854 : 1337. Pelamis bicolor var. sinuata DUMÉRIL, BIBRON & DUMÉRIL 1854 : 1338. Hydrophis (Pelamis) bicolor alternans FISCHER 1856 : 63 (nom. subst. pro P. variegata). Hydrus platurus BOULENGER 1896: 267 ; STEJNEGER 1907 : 439. Pelamis platurus SMITH 1943 : 476 ; PETERS & OREJAS-MIRANDA 1970 : 239 ; STEBBINS 1985 : 224 ; LINER 1994 ; GLAW & VENCES 1994 : 350 ; MURPHY, COX & VORIS 1999.

Distribution dans l’Océan Indien

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Espèce monotypique répertoriée à Madagascar, Maldives ; erratique à La Réunion.

DESCRIPTION. Longueur : 50 à 88 cm.

La coloration est très variable. Trois colorations principales ont été observées le long des côtes indiennes. Généralement les parties supérieures sont noires, bleu noir ou brunes, les parties ventrales sont généralement jaunes, la queue plate étant mouchetée de noir.

STATUT ET REMARQUES. Espèce indigène erratique, des côtes américaines aux côtes africaines et de la Tasmanie au Japon. Un spécimen a été capturé accidentellement le 24 avril 1999 par un pêcheur à la ligne de Saint- Paul. L’individu mesurait environ 60 centimètres, il se distinguait par la coloration bleu noir des parties supérieures et les parties ventrales jaune citron. La queue aplatie, blanche marbrée de noir est caractéristique de l’espèce. Il s’agit donc de Pelamis platurus une espèce de serpent marin pélagique de la Famille des Hydrophiidae. Ces serpents sont très venimeux. Ce venin redoutable serait du type myotoxique (par opposition aux serpents venimeux terrestres qui sont du type neuro ou hémotoxique). L’action de la morsure sur l’homme serait indolore et l’action du poison lente. En revanche, leurs proies, essentiellement des poissons, sont tuées en quelques secondes. Il consommerait également des œufs de poissons. En Inde, les femelles mettent bas des jeunes déjà constitués. Une ou plusieurs espèces du Genre Laticauda (L. laticauda et L. colubrina ) de la même famille auraient déjà été signalées au Sri Lanka, aux Comores, aux Seychelles à Madagascar et à Maurice. Toutefois, à La Réunion et à notre connaissance, il s’agit de la première mention certaine d’un serpent marin pour notre île.

REFERENCES. Cleave, 1994 ; Daniel, 1992 ; Frobes, MacKeith & Peberdy, 1995 ; Robyns de Schneidauer, 1982.

Famille des Typhlopidae - Serpents aveugles Il existe 3 genres contenant 163 espèces réparties dans la majeure partie de la zone tropicale ; 1 espèce a été introduite à La Réunion.

SERPENT DE TERRE Ramphotyphlops braminus (Daudin, 1803) Français : Typhlops, Serpent aveugle. Anglais : Common Blind-snake.

Synonymie et principales combinaisons. Eryx braminus DAUDIN 1803 Ophthalmidium tenue HALLOWELL 1861 Tortrix russelii MERREM 1820 Typhlops russeli SCHLEGEL 1839 Argyrophis truncatus GRAY 1845 Onychocephalus capensis SMITH 1846 Typhlops (Typhlops) inconspicuus JAN 1863 : 11 Typhlops (Typhlops) euproctus BOETTGER 1882 : 479 Typhlops limbrickii ANNANDALE 1906 Typhlops braminus STEJNEGER 1907 : 260 Typhlops braminus BOULENGER 1920 Glauconia braueri STERNFELD 1910 Typhlops braminus SMITH 1943 Typhlops pseudosaurus DRYDEN and TAYLOR 1969 Typhlina braminus MCDOWELL 1974 Ramphotyphlops braminus NUSSBAUM 1980 ; CONANT & COLLINS 1991 : 144 ; LINER 1994.

Distribution dans l’Océan Indien. Espèce monotypique introduite à Madagascar, Comores, La Réunion, Maurice, Rodrigues, Seychelles.

DESCRIPTION. Longueur : 14-17 cm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible. Adulte . Tête ronde, brun foncé, constituée de 7 larges écailles ; œil minuscule, iris noir ; corps cylindrique avec les parties supérieures et ventrales brun foncé à brun rouge (300-350 dorsales) ; queue à extrémité ronde. Juvénile. Semblable à l’adulte mais de taille inférieure.

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IDENTIFICATION. Le Serpent de terre ressemble plus à un ver de terre qu’à un serpent. Son corps vermiforme est généralement brun foncé parfois brun rouge, avec des écailles très polies ce qui lui donne un aspect brillant.

ACTIVITÉ. Vie principalement souterraine, les petits yeux du Serpent « aveugle » lui permettent sans doute de distinguer seulement les différences de luminosité.

REPRODUCTION. Le Serpent de terre serait ovipare ou vivipare suivant les individus. Espèce parthénogénétique, on ne rencontre que des femelles qui pondent des œufs fertiles. Le Typhlops peut se reproduire aisément dans un pot de fleur ce qui le dissémine rapidement dans la plupart des jardins et même sur les balcons d'immeubles. Peu d’informations ont été collectées. Sa ponte serait de 2-7 œufs blancs, l’incubation et la taille des juvéniles est inconnue.

MILIEU. Espèce très discrète, elle vit essentiellement sous la terre, l’humus des feuilles ; elle se rencontre généralement sous les pots de fleurs ou sous les souches et les pierres après la pluie. Le Serpent aveugle est principalement abondant à basse altitude autour des ravines et des points d'eau. Il se rencontre sur presque tout le littoral jusqu’à 700 mètres d’altitude (un record à la Plaine des Palmistes à 950 mètres).

ALIMENTATION. Le Serpent de terre se nourrit de petits insectes, principalement des Termites, des larves d'Orthoptères, coléoptères, de Diptères, mais aussi d’autres invertébrés (ver de terre).

STATUT ET REMARQUES. Le Serpent de terre est une espèce originaire de l'Inde, introduite vers 1875. Ce serpent primitif est tout à fait inoffensif. Très commun dans les Bas, il passe souvent complètement inaperçu. À cause de son habitat souterrain et à sa silhouette, il se confond ainsi avec un ver de terre.

REFERENCES. Bour & Moutou, 1982 ; Daniel, 1992 ; Gruber, 1989 ; Matz & Vanderhaege, 1978 ; Hoffstetter, 1946 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997, 1999 ; Vinson & Vinson, 1969 ; Wright & Wright, 1967.

Famille des Colubridae - Couleuvres Il existe 292 genres et plus de 2500 espèces réparties dans le monde. 1 espèce a été introduite de l’Inde à La Réunion.

COULEUVRE LOUP Lycodon aulicus (Linnaeus, 1758) Français : Couleuvre loup. Anglais : Wolf Snake.

Synonymie et principales combinaisons. Coluber aulicus LINNAEUS 1758 : 220. Lycodon unicolor BOIE 1827 (fide SMITH 1943). Lycodon subfuscus CANTOR 1839 (fide SMITH 1943). Lycodon atropurpureus CANTOR 1839 (fide SMITH 1943). Lycodon aulicus GÜNTHER 1864. Ophites aulicus WALL 1921. Lycodon aulicus SMITH 1943: 263 ; LANZA 1999.

Distribution dans l’Océan Indien. L. a. aulicus (Linnaeus, 1758) - Inde, Maldives, Sri Lanka ; introduit à La Réunion, Maurice, Seychelles. L. a. capucinus - introduit à Christmas.

DESCRIPTION. Longueur : 45-63 cm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible. Adulte. Tête ovale légèrement triangulaire, brune couleur de miel, avec les côtés du cou blanc jaunâtre ; œil rond, noir ; parties supérieures marquées de taches brunes et marbrées de blanc crème ; parties ventrales claires, beige crème. Juvénile. Semblable à l'adulte mais de taille inférieure.

IDENTIFICATION. Serpent brun jaune miel de taille moyenne, avec des motifs bruns marbrés de blanc.

ACTIVITÉ. Essentiellement nocturne, on la rencontre seule, plus rarement par deux dans les arbres et arbustes de la côte, parfois dans les habitations.

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MILIEU. Dans la nature, on la trouve principalement dans les interstices des végétaux (Cocotier, Vacoas), parfois dans les cavités des souches, sous l’écorce, également dans les rochers ou sous les pierres ; toutefois les rencontres les plus connues sont faites dans les maisons jouxtant un jardin ou un espace vert (principalement sur les dessus de portes, de volets, dans les meubles de cuisine et de salle de bain). La Couleuvre loup fréquente principalement les zones arborées et rocheuses du littoral jusqu'à 900 mètres d’altitude. Une donnée à 1100 mètres (Dos d'Ane).

ALIMENTATION. Le régime alimentaire de la Couleuvre loup comprend essentiellement des geckos (Gehyra mutilata, Hemidactylus frenatus, H. mabouia ) et parfois des espèces du genre Phelsuma (P. laticauda, P. inexpectata ), des petits agames (Calotes versicolor ). Les individus élevés en terrarium acceptent les souris nouveau-nés. En Inde, elle consomme également des scinques et des petites souris.

STATUT ET REMARQUES. La Couleuvre loup est représentée par la sous-espèce L. a. aulicus originaire de l’Inde. Elle a été introduite à La Réunion vers 1850. Elle est tout à fait inoffensive, mais elle fait l’objet d’une étonnante crainte, voire de frayeur panique à son apparition, sans doute à cause de ses petites dents très pointues. Avec les rats et les crapauds, on la tient pour responsable de l'extinction des scinques endémiques. Dans les îles de l'Océan Indien, une espèce, L. striatus est endémique du Sri Lanka. À l'île Christmas, une autre sous-espèce, proche de notre Couleuvre loup, L. a. capucinus , qui a été récemment introduite, est suspectée de mettre en danger un autre reptile endémique : le Serpent aveugle de Christmas Ramphotyphlops exocoeti Boulenger, 1887.

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Bulletin Phaethon, 1999, 10 : 92-94. Note sur les crustacés décapodes signalés dans la toponymie locale

Agnès Turpin* & Jean-Michel Probst*

* Nature & Patrimoine BP 279 ; 97827 Le Port Cedex Introduction

La toponymie réunionnaise est riche en renseignements sur la faune des temps anciens. Indirectement, elle nous renseigne sur sa répartition des espèces disparues, parfois sur les mœurs des premiers colons (Turpin & Probst, 1998). Tout d’abord, nous avons relevé tous les termes désignant les animaux inscrits sur les cartes IGN. Puis, nous nous sommes efforcés de rapprocher chaque désignation à une espèce et de proposer les appartenances. Cette note s’est donc intéressée aux mentions concernant les crustacés décapodes et plus particulièrement aux chevrettes, camarons et autres crevettes d’eau douce.

Sur les 104 indications de lieux qui portent des noms d’animaux ou des pratiques liées aux animaux, nous avons relevé 8 termes se rapportant à la Classe des Crustacés. Ils concernent essentiellement la chevrette et la chevaquine . Le tableau ci-dessous indique les noms des lieux où ces noms sont mentionnés, la carte 1/25 000ème concernée, le code utilisé pour l’Atlas de répartition des espèces (Probst, 1995), ainsi que le type de nom, la longitude, la latitude et l’altitude de la station.

Nom de la station code carte Carte 1/25 000 carte Type Longitude Latitude Altitude

Bras chevrettes 4405 RT St-Pierre/Cilaos V19 H 148 39 650m Bras des chevrettes 4403 RT St-Benoit/St-André AR47 V 170 67 185m Bras des chevrettes 4403 RT St-Benoit/St-André AR48 H 170 68 100m Bras des chevrettes 4403 RT St-Benoit/St-André AW43 H 175 63 Bras des chevrettes 4406 RT Piton de La Fournaise AT12 H 172 32 710m Ch. bassin chevrette 4405 RT St-Pierre/Cilaos AB6 L 158 26 193m Sour. bas. chevrettes 4406 RT Piton de La Fournaise AP5 H 168 25 430m Ravine chevaquine 4402 RT St-Denis/Mafate/Salazie U34 H 147 54 1100m

Tableau 1 : Lieux dits désignant les crustacés décapodes (crevettes et camarons)

Légende : lieu-dit non habité (L), les noms liés à des détails hydrographiques (H) et les noms de villes, village, hameaux (V).

Les noms de lieux empruntés aux crustacés peuvent se diviser en deux groupes :

-Ceux utilisant le mot « chevrette » : Bras chevrette, Bras des chevrettes, chemin bassin chevrette, source du bassin des chevrettes, -Ceux utilisant le mot « chevaquine » : ravine chevaquine.

Chevrette « Bras chevrette, Bras des chevrettes, chemin bassin chevrette, source du bassin des chevrettes »

Dans notre île, le terme de chevrette ne désigne pas une petite chèvre, mais une grande espèce de crevette d’eau douce, mesurant entre 7 et 20 centimètres de long (sans les pinces, parfois très longues).

Dans l’Atlas des poissons et des crustacés d’eau douce de La Réunion (Keith, Vigneux & Bosc, 1999), quatre espèces sont répertoriées. D’après les noms créoles actuels, il pourrait s’agir d’un camaron, d’une écrevisse ou de deux chevrettes. On les rencontre dans les larges embouchures des rivières comme dans les petites ravines, bassins, sources et même dans de minuscules vasques isolées au milieu d’une falaise 1.

Nom de l’espèce Embouchure Rivière de et littoral l’intérieur

1 En 1994, nous avons observé, avec Gérard Lambert, des individus dans une vasque de la falaise littorale de Saint-Denis.

page 92 Bulletin Phaethon - Volume 10 (1999)

Chevrettes Macrobrachium australe (Guérin & Méneville, 1838) X X Macrobrachium hirtimanus (Olivier, 1811) X X

Camaron Macrobrachium lar (Fabricius, 1798) XX

Écrevisse Macrobrachium lepidactylus (Hilgendorf, 1879) X X

Tableau 2 : Noms scientifiques des Chevrettes, Camarons et écrevisses de l’île de La Réunion

Toutes ces espèces sont indigènes, M. hirtimanus serait même endémique des Mascareignes (La Réunion et Maurice). Elles sont réparties autant dans les embouchures que dans les rivières de l’intérieur. Leur activité est principalement nocturne et elles se cachent sous les pierres pendant la journée.

Bien que le terme chevrette puisse s’appliquer à l’une ou l’autre de ces quatre espèces, nous pensons que, vu le nombre important des lieux hydrographiques portant ce nom, la localisation géographique et vu la répartition homogène de l’espèce la plus répandue, il pourrait s’agir plutôt de M. australe également appelée “Grand bras”.

Chevaquine « Ravine chevaquine »

Le terme de chevaquine est un nom créole qui désigne une petite crevette d’eau douce. D’après les connaissances réalisées dans ce domaine (Keith, Vigneux & Bosc, 1999), 5 crustacés d’eau douce sont concernés. Ils mesurent en moyenne de 1 à 6 centimètres de long. Aujourd’hui, le terme de crevette est donné à deux espèces tandis que celui de chevaquine est donné sans distinction à trois espèces différentes :

Nom de l’espèce Embouchure Rivière de et littoral l’intérieur Crevettes Atyoida serrata (Bate, 1888) XX Palaemon concinnus Dana, 1852 X-

Chevaquines Caridina nilotica (Roux, 1833) X- Caridina serratirostris De Man, 1892 X- Caridina typus Milne-Edwards, 1837 XX

Tableau 3 : Noms scientifiques des Crevettes et Chevaquines de l’île de La Réunion

Ces espèces sont indigènes et se rencontrent pour la plupart dans les estuaires et pour deux d’entre elles, dans les rivières de l’intérieur de l’île.

La position du site de la ravine chevaquine dans le Cirque de Mafate, son altitude et la répartition de la crevette bouledogue Atyoida serrata comme de la Chevaquine de Milne-Edwards, laisse donc penser qu’il s’agit d’une de ces deux espèces (voire les deux). Le terme de chevaquine, encore employé pour la dernière espèce nommée Caridina typus , penche toutefois un peu plus en sa faveur.

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page 93 Note sur les crustacés décapodes signalés dans la toponymie locale A. Turpin & J-M. Probst

Bull. Phaethon, 8 : 70-74.

page 94 Bulletin Phaethon - Volume 10 (1999)

Classe des oiseaux

Nous avons relevé 48 termes se rapportant aux oiseaux. Ils concernent essentiellement la faune ancienne. Ils sont, dans certains cas, très utiles puisqu’ils renseignent sur la distribution ancienne de ces espèces dont certaines n’ont pas encore été trouvées sous formes d’ossement dans les fouilles organisées par le Muséum.

roche des oiseaux

Fouquet Bassin fouquet Bras fouquet enclos fouqué

Aigrette Aigrettes, les Bassin des Aigrettes Bassin des Aigrettes pointe des aigrettes ravine des aigrettes

Egretta dimorpha

Cormoran Bassin Cormoran les Cormoran

Butor ou Héron strié Butor, le Butor, le Piton du butor ravine du butor rivière du butor

Butorides striatus

Aux Seychelles, le Butor désigne un arbre introduit originaire de l’Inde, la Casse Cassia fistula (Friedmann, 1994).

Flamant îlet flamand

Canard Bras canard

Papangue Bras de Papangue forêt départementale de Piton Papangue Piton Papangue Piton Papangue Piton Papangue Piton Papangue Piton Papangue ravine papangues

Poule d’eau mare à poule d'eau

page 95 Note sur les crustacés décapodes signalés dans la toponymie locale A. Turpin & J-M. Probst

Pigeon

Bassin Pigeons Bras Pigeon

Merle Bras des Merles Bras des Merles Bras des Merles Piton des Merles plaine des merles ravine des merles ravine fond merle

Oiseau blanc Bras Oiseau Blanc

Hirondelle Bassin des Hirondelles Bassin des Hirondelles Bassin des Hirondelles hirondelles, les source des hirondelles source des hirondelles

Bengali Bengalis

Martin mare à martin mare à martin

Bellier ravine bélier

Coq ravine du coq chantant

Classe des mammifères

Nous avons relevé 33 termes se rapportant aux mammifères. Ils concernent essentiellement les premières espèces introduites et sans doute les endroits où il était susceptible de les chasser.

Bassin Souris, LE Bras castor Bras cochon mare aux cerfs pic des chèvres

page 96 Bulletin Phaethon - Volume 10 (1999) piton cabris piton cabris piton de chat pitons des cabris Piton des cochons plaine des Makes plaine des marsouins plateau cochons plateau cochons pointe de la ravine des chèvres ravine bouc ravine cochon ravine cochon ravine des cabris ravine des cabris ravine des cabris ravine des chèvres ravine des chèvres ravine des chèvres ravine des chèvres ravine des chèvres ravine souris chaude rein de bouc roche du pas de cabri source cabris trou à cabris trou du cochon le Zèbre

page 97 Les oiseaux et les reptiles indigènes à La Réunion entre 1669 et 1672 S. Dubois

Bulletin Phaethon , 1999, 10 : 95-102. Les oiseaux et les reptiles indigènes à La Réunion entre 1669 et 1672

Sieur Dubois

Présenté et annoté par Jean-Michel Probst (Nature & Patrimoine, BP 279, 97 827 Le Port Cedex)

Introduction

Dubois était un personnage important de l’île Bourbon. Il a donné des instructions dans de nombreux domaines lié à l’aménagement du territoire, aux cultures, à la faune et à la flore de l’île. Si nous sommes très heureux de consulter sa liste d’oiseaux, nous avons été parfois quelque peu surpris, par ses prises de position sur ses recommandations concernant l’esclavage.

Il a effectué deux voyages dans l’île :

- Le premier n’a duré que 24 jours en août 1969, - le deuxième a duré 18 mois, de mars 1671 à septembre 1672.

Les commentaires de Dubois sont essentiellement connus pour ses descriptions d’oiseaux (Barré, Barau & Jouanin, 1996). Toutefois, quelques commentaires concernent les mammifères et les reptiles. C’est par exemple lui, qui, le premier, indiquera la présence des lézards endémiques de l’île de La Réunion. Liste des espèces

« Il n’y a aucun reptile ni bête venimeuse dans l’île, seulement de petits scorpions ; mais la piqûre n’en est pas venimeuse. Il y a aussi des lézards. »

Il est possible que dans les premiers temps de la colonisation, les reptiles étaient particulièrement abondants sur le littoral et dans la plupart des parties basses de l’île. Les lézards de Dubois étaient probablement un ou plusieurs Scincidae endémiques (3 espèces de Scinques Leiolopisma borbonica, Gongylomorphus bojeri, Cryptoblepharus boutonii ) ou peut être un ou les deux Gekkonidae endémiques (2 lézards verts actuels Phelsuma borbonica, P. inexpectata ).

« Après avoir séjourné 24 jours sur l’île Bourbon, et que nos malades eurent recouvré leur santé, nous levâmes l’ancre chargé des rafraîchissements de cette terre à savoir : des cochons, cabris et poules, pigeons et autre gibier ; oignons, citrouilles, choux, laitues et pourpier, avec plusieurs tortues de terre et 24 tortues de mer vivantes... »

Il s’agit de la Tortue verte Chelonia mydas qui était distribuée à l’époque, dans la plupart des îles de l’Océan Indien. Les populations innombrables de La Réunion, Maurice et Rodrigues ont disparu après l’exploitation par les premiers habitants.

« Toute l'île est remplie de Tortues de terre qui sont une des bonnes mannes de cette île. Elles ont le cou long et la tête faite comme les tortues d'Europe ; une grosse queue et quatre pieds. Elles ont deux à trois pieds [65 à 98 cm] de long, un pied et demi de large [49 cm] ou environ et plus d'un pied d'épaisseur [33 cm]. Une de ces tortues porte un homme sur son dos, et c'est tout ce qu'un homme peut faire que d'en porter une. La chair de cette tortue est comme celle du bœuf et les tripes ont le même goût. Le foie de ces tortues est fort gros ; c'est un des plus délicat morceau que l'on puisse manger. Qui en aurait de même en France ferait bonne chère les jours maigres. Il y a à manger pour quatre personnes en un de ces foies. Aux côtés des flancs de ces tortues il y a des pannes que l'on prend pour fondre, dont on fait de l'huile qui ne fige jamais. Cette huile est aussi bonne pour toutes choses que le bon beurre : c'est le beurre de cette île. Ces pannes rendent ordinairement deux pots d'huile [3.7 l], plus ou moins si la saison permet de trouver de ces tortues grasses car elles ne le sont pas toujours. Cette huile est merveilleuse pour frotter les membres

page 95 Bulletin Phaethon – Volume 10 (1999) affligés ; je m'en suis servi dans ma paralysie et m'en suis bien trouvé. Vingt personnes de bon appétit peuvent se rassasier en un repas d'une de ces tortues. [...] Les tortues de terre pondent leurs œufs comme celle de mer; ils éclosent de même. »

L’espèce mentionnée est la tortue géante Cylindraspis borbonica qui était endémique de La Réunion. Elle a disparu progressivement entre 1840 et peut être début 1900.

«Il y a aussi des Aigrettes blanches et grises, et des Cormorans.»

Bien qu’aucun ossement sub fossile n’a encore pu être trouvé, il s’agit certainement de deux espèces d’oiseaux d’eau qui nichait probablement près l’un de l’autre (Louisin, Probst & Brial, 1999) :

La première espèce est l’Aigrette dimorphe Egretta dimorpha est encore présente à Madagascar, Mayotte et les îles éparses.

La deuxième espèce est le Cormoran africain Phalacrocorax africanus qui se rencontrait autrefois à La Réunion et à Maurice. On rencontre une sous-espèce P. a pictilis endémique à Madagascar et la sous-espèce nominale P. a. africanus en Afrique.

« Butors ou grands gosiers, gros comme des gros chapons, mais fort gras et bons. Ils ont le plumage gris, tacheté de blanc à chaque plume, le cou et le bec comme un héron et les pieds verts, faits comme pieds de poulets d'Inde. Cela vit de poissons. »

À n’en pas douter il s’agit du Héron bihoreau de Dubois Nycticorax duboisi qui était endémique de La Réunion. Le plumage tacheté correspond aux individus juvéniles du Genre Nycticorax , qui étaient sans doute plus facile à capturer dans les marais. Il a sans doute disparu avec les autres oiseaux d’eau, peu après 1700. La description du matériel ostéologique a été publiée récemment par Cowles (1994).

« Solitaires. Ces oiseaux sont nommés ainsi parce qu'ils vont toujours seuls. Ils sont gros comme une grosse oie et ont le plumage blanc, noir à l'extrémité des ailes et de la queue. À la queue, il y a des plumes approchant celles de l'autruche. Ils ont le cou long et le bec fait comme celui des bécasses, mais plus gros, les jambes et les pieds comme les poulets d'Inde. Cet oiseau se prend à la course, ne volant que bien peu. C'est un des meilleurs gibiers de l'île. [...] Tous les oiseaux de cette île ont leur saison chacun en divers temps, étant six mois dans le plat pays et six mois dans les montagnes, d’où revenant, ils sont fort gras et bon à manger. Je réserve les oiseaux de rivière et les solitaires, les perdrix et les oiseaux bleus qui ne changent point. »

Il s’agit ici du fameux Solitaire Threskiornis solitarius qui était un ibis endémique de La Réunion. Plusieurs témoignages anciens sont répertoriés. Des ossements ont également été trouvés ainsi qu’un bec (Probst, 1995). Cette dernière découverte a bouleversé l’hypothèse que le Dodo de La Réunion était une forme apparentée à celle de Maurice (Mourer-Chauviré, Ribes & Bour, 1995a, 1995b ; Louisin, 1996).

« Flamants. Ce sont de grands oiseaux de la hauteur d'un homme à cause de leur cou et de leurs jambes qui sont très grandes. Ils ont le corps gros comme des oies et le plumage blanc et noir au bout des ailes. Ces oiseaux ont la chair rouge ; ils sont très bon et délicats. [...] J’ai déjà dit que pour avoir des oiseaux il ne faut qu’une baguette pour en faire tel abatis que l’on veut, réservé les oies et flamants qu’il faut tuer à coup de fusil.

Cette espèce était le Flamant rose Phoenicopterus ruber roseus dont de nombreux ossements et témoignages ont été mis à jour et publiés.

« Oies sauvages, un peu plus petites que les oies d'Europe. Elles ont le plumage de même, mais le bec et les pieds rouges. Elles sont très bonnes. [...] J’ai déjà dit que pour avoir des oiseaux il ne faut qu’une baguette pour en faire tel abatis que l’on veut, réservé les oies et flamants qu’il faut tuer à coup de fusil. »

Cette espèce fortement apparentée à l’Oie d’Égypte a été baptisée Oie de Kervazo Alopochen kervazoi . Elle était endémique de La Réunion.

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« Canards de rivière, plus petits que ceux d'Europe, ayant le plumage comme les Sarcelles. Ils sont bons. »

Le Canard de rivière a été baptisé Sarcelle de Théodore ou encore Sarcelle des Mascareignes Anas theodori Comme son deuxième nom le laisse supposer, il était endémique de La Réunion et Maurice. À ce sujet, il convient de corriger une erreur souvent colportée. Plusieurs auteurs considéraient le « Canard de rivière » de Dubois comme le Canard de Meller Anas melleri (Vinson, Coquerel, Carié, Berlioz) naturalisé à Maurice. Nous savons aujourd’hui que le Canard de rivière est bien une sarcelle endémique des Mascareignes. D’après Cécile Mourer-Chauviré, l’espèce d’origine pourrait être la Sarcelle grise dont les ossements paraissent très proches. Trois sous-espèces sont connues : Anas gibberifrons gracilis (Buller, 1869) en Nouvelle-Guinée, Nouvelle-Calédonie, Australie et Nouvelle Zélande, A. g. albogularis (Hume, 1873) qui niche à Andamans et A. g. gibberifrons (Müller, 1842) distribué à Java et dans les Célèbes. La plupart de ces populations sont sédentaires, toutefois la sous-espèce australienne effectue parfois des mouvements saisonniers plus ou moins important à l’intérieur de l’Australie ou à Christmas et Coco Keeling.

« Il y a trois sortes d’oiseaux de rapine qui font bien du tort au gibier de l’île et aux volailles des habitants. Les premiers sont nommés papangues. Ils sont gros comme des chapons, faits au surplus comme des aigles. Ils ne font point de difficulté de décoiffer le monde ; car en volant ils passent à raser la tête, et de leur main ou griffes emportent chapeau et bonnet. Si c’est une femme, qui ait du blanc à sa coiffure, ils l’accommodent mal. Ces oiseaux détruisent bien du cochon et du cabri, emportent les petits qu’ils peuvent attraper et les mangent. Ces papangues valent bien une volaille au pot, mais on en mange très peu, y ayant beaucoup d’autre meilleur gibier.

À n’en point douter et comme le dit lui-même Dubois la première espèce est notre Papangue actuel Circus maillardi .

Les seconds sont nommés Pieds Jaunes, de la taille et forme des faucons. Ils font bien du tort aux volailles des habitants et au gibier de l'île.

La deuxième espèce est certainement un faucon et non pas, comme il a été colporté pendant trop longtemps, un jeune Papangue puisque Dubois indique bien qu’ils sont de taille et forme des faucons. Il s’agit donc du Faucon de Dubois Falco duboisi .

Les troisièmes sont des émerillons qui, quoique petits, ne laissent pas d'emporter des poulets et les manger. »

La troisième espèce est également un faucon, noté plus petit (l’Émerillon européen est en effet plus petit que la plupart des autres espèces du même Genre Falco ). Sans plus de précision, sans dessin, croquis ou mieux des restes sub fossiles, elle reste énigmatique. Nous pouvons toutefois suggérer qu’il s’agissait peut être d’une espèce de faucon endémique disparue mais ceci est peu probable car l’île de La Réunion est relativement jeune, assez exiguë et accueillait déjà 3 rapaces sédentaires (Papangue, Faucon de Dubois et Hibou de Gruchet) et probablement autant sinon plus de rapaces migrateurs (faucons d’Éléonore, concolore, hobereau). Bien que Dubois exagère sur la prédation des rapaces, il est possible que la mention de capture de poulets (plutôt de poussins ?), cette espèce soit le Faucon d’Éléonore Falco eleonorae ? qui se nourrit parfois de petits oiseaux (Obs. pers. d’une chasse non victorieuse d’oiseaux blancs en 1994).

« Râles des bois. »

Il s’agit certainement du Râle d’Auguste Dryolimnas augusti dont les ossements sub fossiles ont été découverts par Pierre Brial et moi-même dans une caverne située dans les Hauts de Saint-Gilles (Brial & Probst, 1998 ; Probst, 1997, 1998).

« Poules d’eau, qui sont grosses comme des poules. Elles sont toutes noires et ont une grosse crête blanche sur la tête. »

Cet oiseau d’eau est sans conteste Fulica newtoni de la famille des Rallidae. Cette foulque était endémique de La Réunion et Maurice. Elle a disparu peu après 1700 dans nos deux îles. Il est probable qu’elle se rapprochait de la Foulque à crête F. cristata (Gmelin, 1789) encore présente en Afrique du sud et à Madagascar ; la foulque de Newton s’en distinguait par la crête blanche (non rouge) au sommet de la tête ; à Maurice, de nombreux ossements appartenant à plus de 20 individus ont été retrouvés à la Mare aux Songes. Le nom ancien de « poule d'eau » espèce décrite par

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Dubois était bien la Poule de Newton et non la Poule d’eau actuelle Gallinula chloropus qui a une plaque frontale rouge (non blanche).

« Oiseaux bleus, gros comme des Solitaires. Ils ont le plumage tout bleu, le bec et les pieds rouges, faits comme pieds de poule. Ils ne volent point, mais ils courent extrêmement vite, tellement qu'un chien a peine d'en attraper à la course. Ils sont très bons (beaux). [...] Tous les oiseaux de cette île ont leur saison chacun en divers temps, étant six mois dans le plat pays et six mois dans les montagnes, d’où revenant, ils sont fort gras et bon à manger. Je réserve les oiseaux de rivière et les solitaires, les perdrix et les oiseaux bleus qui ne changent point. »

Espèce solitaire, très discrète, ne s’envolant que rarement au ras de la végétation. D’après Dubois l’Oiseau bleu n’effectue pas de mouvement migratoire comme la plupart des oiseau. Ce trait de caractère rejoint les habitudes de la Poule sultane takahé qui reste sédentaire tout au long de sa vie. Chez cette espèce de Nouvelle Zélande, seuls les jeunes partent à la conquête d’un nouveau territoire dans lequel il se fixera par la suite. Cette espèce est pour l’instant énigmatique. Toutefois, de nombreux naturalistes pensent qu’il peut s’agir ici de l’espèce afro-malgache Porphyrio porphyrio ?

«Petites perdrix grises, grosses comme cailles. On les prend à la course.»

Le plumage de cette caille est insuffisamment décrit et cette espèce reste énigmatique. Néanmoins, il s’agit peut-être de la caille pays Turnix nigricollis , endémique de Madagascar. La couleur grise d’une partie des parties ventrales, l’ensemble du plumage pailleté de grisâtre et surtout l’absence d’autre « caille grise » dans la zone semble indiquer cette espèce.

«Bécasses faites comme en Europe.»

Il est probable que Dubois comme les naturalistes chasseurs de l’époque devaient tout à fait connaître les différentes espèces de bécasses et de bécassines distribuées un peu partout en Europe. Le fait que la Bécasse des bois Scolopax rusticola (Linnaeus, 1758) ne migre que dans le nord de l’Afrique sans dépasser le désert du Sahara et qu’elle n’a été observée qu’accidentellement aux îles Andamans (au nord-est de l’Océan Indien) nous laisse penser que Dubois a soit observé une bécasse endémique aujourd’hui disparue, soit un limicole, soit encore, un ibis autre que le Solitaire comme l’Ibis falcinelle (Louisin, 1996). Pendant longtemps, ces divers oiseaux, pourtant de familles différentes, ont tous été mentionnés « Bécasse » avant d’être placés dans leurs familles respectives. Plusieurs ibis ont été décrits premièrement comme des bécasses Scolopax (3 espèces d’ibis) par de très grands taxinomistes comme Boddaert ou Linné (Probst, 1997).

Sans éléments nouveaux, témoignages ou mieux, de matériel ostéologique, l’identité de cette espèce reste énigmatique. Au premier abord, il nous paraissait possible qu’une confusion de noms d’oiseaux : Bécasse, « Bé gasse » et finalement « Gasse » aient contribué à désigner un tout autre oiseau. En effet, le « Gasse » à Maurice et à Rodrigues 1 désigne notre Butor ou Héron vert Butorides striatus (Cheke, 1981). Mais pourquoi Dubois aurait jugé bon d’ajouter la mention « faite comme en Europe » ? n’y a pas de Butorides en Europe, mais il y a effectivement des bécasses. Un doute persiste toutefois avec l’Ibis falcinelle car il y en a également en Europe.

La Bécasse que nomme Dubois reste donc un oiseau énigmatique. Il s’agirait soit d’une espèce endémique nouvelle Scolopax duboisi (?) soit d’un ibis falcinelle Plegadis falcinellus (?) , soit encore du Courli corlieu Numenius phaeopus ou d’une autre espèce migratrice ancienne (il y avait autrefois beaucoup plus d’oiseaux qu’aujourd’hui et la migration devait être beaucoup plus importante qu’aujourd’hui.

« Pigeons sauvages, dont tout est rempli, ... d'un rouge roussâtre. Ils sont un peu plus gros que les pigeons d'Europe et ont le bec plus gros, rouge à l'extrémité proche de la tête, les yeux bordés de couleur de feu ainsi que les faisans. Il y a une saison où ils sont tellement gras qu'on ne leur voient point de croupion. Ils ont très bon goût. »

Il s’agit de Nesoenas duboisi un pigeon rose endémique dont un proche représentant, le Pigeon des mares N. mayeri subsiste encore en petites populations à Maurice.

1 À La Réunion, plus précisément à Saint-Louis, un pêcheur de l’étang du Gol nommait « Bécasse » notre Butor actuel mais aussi les petits limicoles de passage.

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« Pigeons sauvages, dont tout est rempli, les uns ayant le plumage couleur ardoise... Ils sont un peu plus gros que les pigeons d'Europe et ont le bec plus gros, rouge à l'extrémité proche de la tête, les yeux bordés de couleur de feu ainsi que les faisans. Il y a une saison où ils sont tellement gras qu'on ne leur voit point de croupion. Ils ont très bon goût. »

Il s’agit de Alectroenas sp. une espèce de Founingo bleu ardoisé dont le Genre était répandu dans la zone afro- malgache.

« Ramiers et tourterelles, comme on en voit en Europe, et aussi bons. »

Ces deux espèces ne sont pas assez décrites pour être totalement identifiées. Selon toute vraisemblance, le Ramier serait la Tourterelle malgache Streptopelia picturata et la tourterelle une tourterelle sans doute disparue Colombidae sp. nov sp ? (Abhaya, Payet & Probst, 1996).

« Perroquet un peu plus gros que des pigeons, ayant le plumage de couleur de petits gris, un chaperon noir sur la tête, le bec fort gros et couleur de feu.»

Cette espèce de perroquet classée dans les « autres sortes de perroquets, qu'on ne mange point » est le fameux Mascarin Mascarinus mascarinus . À l’époque, il a été décrit par plusieurs naturalistes, des peintures, des spécimens naturalisés. Des ossements sub fossiles ont été récemment exhumés d’au moins trois sites réunionnais.

« Perroquets de même grosseur, ayant la tête, le dessus des ailes et la queue couleur de feu.»

D’après la description du plumage de cette perruche, elle devrait être placée dans la famille des Psittacidae. Elle a été décrite uniquement d’après le témoignage de Dubois. Une espèce proche, la Perruche Alexandre, présente un plumage similaire. Cette espèce actuelle est distribuée dans deux îles de l’Océan Indien : Psittacula eupatria eupatria (Linnaeus, 1766) au Sri Lanka et P. e. magnirostris (Ball, 1872) aux Andamans. Une autre sous-espèce éteinte, P. e. wardi se rencontrait autrefois aux Seychelles. L’espèce réunionnaise, probablement endémique pourrait être nommée Psittacula « Necropsittacus » borbonicus .

« Perroquets gris, qui sont aussi bons que des pigeons. [...] Il y a aussi des chenilles dans certaines saisons qui incommodent beaucoup. Les moineaux, perroquet gris, pigeons et autres oiseaux, les chauves-souris, font bien du tord, tant aux grains qu’aux fruits. ».

Espèce endémique de La Réunion et de Maurice, il s’agit probablement du Perroquet gris de Benson Lophopsittacus bensoni. Appelé également perroquet noir ou Vasa noir (Coquerel, 1864, 1867), il aurait disparu vers 1870, sans doute à cause de la déforestation, de la chasse et de l’introduction de prédateurs. Une espèce voisine, le Perroquet bleu de Maurice L. mauritianus a également disparu dans l’île voisine.

« Perroquets verts, gros comme des pigeons, ayant un collier noir. [...] Perroquets tout verts, de la même grosseur. »

Ce perroquet est la Perruche verte des Mascareignes Psittacula eques qui présente deux sous-espèces : P. e. eques (Boddaert, 1783), endémique de La Réunion disparue vers 1740 et P. e. echo (Newton, 1876), endémique de Maurice survivant à l’heure actuelle dans quelques forêts mauriciennes (population estimée à une trentaine d'individus).

« Perroquet des trois façons comme ci-dessus, qui ne sont pas plus gros que des merles »

Cette espèce d’inséparable était probablement très proche sinon la même espèce que celle que l’on trouve actuellement à Madagascar : l’Inséparable afro malgache Agapornis cana.

« Merles et Grives »

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La conjonction de coordination « et » indique bien qu’il s’agit de deux espèces, sans doute de même forme et de même taille qu’en Europe. Un peu plus loin il signale un seul oiseau lorsqu’il signale « Huppes ou Calendres ». Pour le premier oiseau, il s’agit du Merle pays Hypsipetes borbonica . La deuxième est probablement le Tuit-tuit Coracina newtoni . Si cette information était confirmée, elle prouverait à elle seule que le Tuit-tuit était présent à basse altitude et donc sans doute dans la majeure partie de l’île (Probst, 1999).

« Ces moineaux ont le plumage comme ceux d'Europe, réservé que les mâles étant en amour, ont la gorge, la tête, le dessus des ailes couleur feu. [...] Il y a aussi des chenilles dans certaines saisons qui incommodent beaucoup. Les moineaux, perroquet gris, et autres oiseaux, les chauves-souris, font bien du tord, tant aux grains qu’aux fruits.».

Cette espèce est probablement le Cardinal de Bourbon Foudia bruante endémique de La Réunion. Toutefois, une polémique sur l’existence et le statut de cette espèce est entretenue depuis longtemps. En effet, suivant l’interprétation du texte de Dubois (1672), certains auteurs défendent que le « moineau aux couleurs de feu » est un cardinal endémique, d’autres qu’il s’agit de l’espèce actuelle F. madagascariensis. Une analyse de l’ADN des individus réunionnais et malgaches permettrait de clore le débat. Dans l’attente, nous penchons, comme Anthony Cheke, pour l’espèce endémique. En effet, si l’on lit le témoignage de Dellon (1685) : « On les voit souvent tomber dans les pots et les plats et brûler leurs ailes au feu que l’on allume dehors, le soleil fatiguant assez dans les plus fraîches habitations... » ce comportement s’applique à une espèce endémique qui n’a pas eut de contact avec l’homme et qui de ce fait est très vulnérable et donc s’éteindrait rapidement. De plus, en 1806, l’introduction du Cardinal malgache a été introduit à La Réunion (Cheke, 1987).

« Huppes ou Calendres, ayant un bouquet blanc sur la tête, le reste du plumage blanc et gris, le bec long et les pieds comme un oiseau de rapine. Ils sont un peu moins gros que des pigeonneaux. C'est encore un bon gibier quand il est gras. »

Il s’agit certainement de la Huppe de Bourbon Fregilupus varius , endémique de La Réunion, a longtemps vécu près des hommes, puis tout d’un coup, a disparu rapidement. Il est possible que sa disparition soit intervenue à la suite d’une maladie virale (Probst, 1999).

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page 101 Bulletin Phaethon – Volume 10 (1999)

La Réunion Maurice Rodrigue - - Pterodroma sp.* Pterodroma aterrima - P. aterrima * ? Pterodroma baraui - - - Pterodroma a. arminjoniana - Puffinus p. pacificus Puffinus p. pacificus Puffinus p. pacificus Puffinus l. bailloni (éteint)** - Fregata ariel aridensis** Fregata a. aridensis** - Phaethon r. rubricauda Phaethon r. rubricauda Phaethon l. lepturus Phaethon l. lepturus Phaethon l. lepturus - Sula abbotti* Sula abbotti* - - Sula sula rubripes** - Sula dactylatra melanops - Phalacrocorax africanus* P. africanus* - Nycticorax duboisi* N. mauritianus* N. megacephalus* Butorides striatus rutenbergi B. s. rutenbergi B. s. rutenbergi Egretta dimorpha* Egretta dimorpha* - Threskiornis solitarius* - - Phoenicopterus ruber roseus** P. r. roseus** - - Phoeniconaias minor - Alopochen kervazoi* A. mauritianus* - Anas theodori* Anas theodori* - Aythya innotata* ? - - Circus m. maillardi C. m. alphonsi** - Falco duboisi* Falco punctatus - Dryolimnas cuvieri* D. cuvieri* - - Aphanapteryx bonasia* Erythromachus leguati* Porphyrio caerulescens* - - Gallinago sp.* - - Gallinula chloropus pyrrhorrhoa G. c. pyrrhorrhoa - Fulica newtoni* Fulica newtoni* - - Sterna fuscata nubilosa S. f. nubilosa - - Sterna dougallii Anous stolidus pileatus A. s. pileatus A. s. pileatus - Anous t. tenuirostris Anous t. tenuirostris - - Gygis alba monte Nesoenas duboisi* Nesoenas mayeri Nesoenas rodericana* Alectroenas sp.* Alectroenas nitidissima* - - Raphus cuculatus* Pezophaps solitaria* Mascarinus mascarinus* - - - Lophopsittacus mauritianus* - Lophopsittacus bensoni* Lophopsittacus bensoni* - Necropsittacus borbonicus* - - Psittacula eques eques** Psittacula eques echo Psittacula exsul* Agapornis sp.* Mascarenotus grucheti* M. sauzieri* M. murivorus* Collocalia francica Collocalia francica Phedina b. borbonica Phedina b. borbonica Coracina newtoni Coracina typica Saxicola tectes - - - - Timalinae n.g. n. sp.* Terpsiphone b. bourbonnensis Terpsiphone b. desolata - - - Acrocephalus rodericanus Zosterops b. borbonica Zosterops b. mauritiana - Zosterops olivacea Zosterops chloronothos - Hypsipetes borbonica Hypsipetes olivacea H. rodericana* Foudia bruante* Foudia rubra Foudia flavicans Fregilupus varius* - Necropsar rodericanus* Tableau 1 : Liste des oiseaux indigènes actuels et disparu des Mascareignes

page 102 Discours du 21 décembre 1999 à la Préfecture Décoration de l’ordre National du Mérite D. Dérand ______

Bulletin Phaethon, 1999, 10 : 103-105.

1 Discours de Didier Dérand du 21 décembre 1999 à la Préfecture Décoration de l’Ordre National du Mérite

Madame la Ministre Monsieur le Préfet Messieurs les Présidents de la Région et du Département Mesdames et Messieurs

C’est pour moi un grand honneur de recevoir une telle distinction ; mais aussi une grande joie de la recevoir de vos mains Madame la Ministre : vous savez, je pense, que les écologistes de La Réunion vous aiment bien.

Je dois dire que j’ai été le premier surpris en recevant la proposition émanant de votre ministère. À vrai dire j’ai commencé par éclater de rire. C’est vrai quoi : le “terroriste de l’écologie” décoré, c’est un peu le monde à l’envers !

Et puis un gros doute m’est venu : le fax n’étant pas signé, ce devait sûrement être une blague d’un de mes amis écologistes de métropole. J’ai donc appelé le numéro indiqué. Et là, une dame très sérieuse et un peu vexée m’a assuré que non, avec l’air de se demander : “mais d’où il sort celui là ?”

Ce qui me semble plus important au-delà de ma seule personne, c’est que cette distinction représente quelque part une reconnaissance officielle du travail de l’ensemble des associations de protection de l’environnement de La Réunion, et surtout, pour nous tous, un énorme encouragement.

Car il est dur de défendre l’environnement à La Réunion, Madame la Ministre : nous sommes très peu nombreux, et nous avons souvent l’impression de prêcher dans le désert. De plus, le fait d’être fréquemment perçu comme des obstacles par les responsables locaux, plutôt que comme des réels partenaires, n’est pas toujours évident à assumer.

Faut-il le rappeler, nos associations sont constituées de citoyens bénévoles qui prennent sur leur temps de loisirs, sur leurs obligations familiales, souvent même sur leur temps de travail et sur leurs finances personnelles, pour faire progresser une cause à laquelle ils croient.

Il y a environ 35 ans, en 1962/1963, M. Raymond Hoarau, maire de l’époque, faisait raser au "bulldozer" la presque totalité du lagon corallien situé au niveau de la plage de Saint-Pierre. Motif : son médecin lui avait recommandé pour sa santé la pratique de la natation, mais il n’arrivait pas à nager dans le lagon sans s’égratigner sur le corail. À l’époque, les massifs coralliens s’étendaient pratiquement jusqu’au sable de la plage.

Heureusement, les mentalités ont depuis quelque peu évolué et, grâce notamment à l’État et aux collectivités, plusieurs projets importants sont en cours de réalisation. Je pense, par exemple, au dossier de Réserve Naturelle Marine.

Reste que la tâche à accomplir dans notre île est immense. Et les urgences sont nombreuses. On pourrait citer pêle- mêle :

- Une gestion des déchets toujours balbutiante - La pollution des rivières et du milieu marin par les effluents urbains, industriels et agricoles - La déforestation, l’érosion des sols et le cortège de nuisances qui accompagnent (incidence économique, sécheresse, destruction des coraux)

1 N.D.L.R. : Le 21/12/99, dans la salle de la Préfecture, Didier Dérand a été décoré par Madame la Ministre Dominique Voynet de la médaille des Chevaliers d’Honneur en raison de ses engagements dans la protection de la nature. Nous reproduisons ici son discours emprunt d’humour et de réalisme.

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- Le manque criant de station d’épuration, les structures existantes étant saturées depuis longtemps – quand elles sont fonctionnelles - Le braconnage, véritable institution, etc, etc…

La volonté, les projets et les rêves ne manquent pas chez les bénévoles. Ce qui fait cruellement défaut par contre, ce sont comme toujours les moyens humains et matériels. Trop peu de personnes acceptent de donner un peu d’elles- mêmes pour une cause souvent ingrate, et les moyens financiers des associations sont pratiquement inexistants.

Personnellement, j’ai toujours été passionné par la mer et par la faune sauvage. Je continuerai donc à m’impliquer, avec la plus grande énergie, dans la lutte contre le braconnage et le commerce illicite de la faune, et dans la protection du milieu marin à La Réunion.

Il me semblerait très utile, à ce propos, de mettre en place localement un cycle de formation au droit de l’environnement, accessible à tout public : membres d’associations, étudiants, service de police et de gendarmerie, etc…

D’autre part, quoi de plus simple mais, en même temps de plus beau et de plus satisfaisant, que de prendre sa pioche, de planter un arbre, de l’arroser et de le voir grandir ? Ce ne sont pas les représentants de l’ONF qui me contrediront, s’il y en a parmi nous.

Un programme de reboisement généralisé me semble une nécessité vitale à La Réunion, d’autant qu’il y a là source abondante d’emplois pérennes n’exigeant qu’un minimum de qualification. C’est là encore un type d’initiative auquel j’aimerais prendre part.

Plus près de mon activité de pharmacien, je pense également à la réalisation d’un guide illustré sur les champignons de La Réunion. À ma connaissance, un tel ouvrage n’existe pas encore. Pourtant la demande existe, tant au niveau du public que des pharmaciens d’officine.

Jusqu’à présent, lorsqu’un patient m’apportait à la pharmacie des champignons à identifier, ma méthode « infaillible » consistait, après avoir éliminé toute éventualité de spécimen mortel, à les cuisiner moi-même en omelette pour essai. Reste que je conseille à personne ce genre de méthode, qui m’a valu de passer quelques nuits extrêmement agitées avec des maux de ventre et des diarrhées épouvantables…

Enfin, ceux qui me connaissent n’ignorent pas ma passion, parfois envahissante, pour les tortues marines. Il semblerait que de plus en plus La Réunion soit appelée à jouer un rôle moteur au niveau régional dans la connaissance et la conservation de ces espèces menacées. Monsieur le Délégué à l’IFREMER et Monsieur le Directeur du Centre d’Étude et de Découverte des Tortues Marines seront plus à même de vous en parler en détails, Madame la Ministre.

Pour ma part je souhaiterais vivement pouvoir participer au programme de recherches "tortues marines" développé par ces organismes.

Je comprends tout à fait que, du fait de mon engagement de plusieurs années contre l'exploitation commerciale des tortues marines à la Ferme Corail, certaines personnes aient pu me garder de l'animosité ou du moins une certaine méfiance. Le contraire eût été étonnant.

Je ne renie ni mon engagement ni mes idées. Reste que, pour moi, tout cela appartient définitivement au passé. Mon vœu le plus cher est que nous puissions mettre de côté les vieilles rancunes et œuvrer tous ensemble pour une meilleure connaissance et une meilleure préservation de ces espèces menacées, dans la zone Sud-Ouest de l'Océan Indien.

Ayant suivi une formation scientifique sur ce sujet en Afrique du Sud, puis mené à bien un travail de recherche de plusieurs mois en Australie, travail qui fut sanctionné par l'obtention d'un diplôme universitaire Français sur l'écologie des tortues marines, j'ai pu acquérir certaines compétences, et le cas échéant, dans un cadre de bénévolat, d'en faire profiter ceux qui le souhaiteraient.

Pour finir, il me faut même ajouter que si je suis là ce soir, dans de telles circonstances, c'est en grande partie de la faute de …ma maman, qui nous a toujours appris, depuis tout petits, à aimer et à respecter les animaux, la mer, et la beauté de la nature, autant de choses sans lesquelles -selon moi- la vie sur notre bonne vieille terre ne vaudrait pas la peine d'être vécue. Bibliographie à consulter

page 104 Discours du 21 décembre 1999 à la Préfecture Décoration de l’ordre National du Mérite D. Dérand ______

DERAND, D. 1994. Le scandale des tortues vertes, Ile de La Réunion. Science et Nature, juin 94, 20.

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Bulletin Phaethon, 1999, 10 : 106-107. Fiche « patrimoine naturel à protéger »

L’Oiseau blanc Ou Zostérops gris des Mascareignes

Jean-Michel Probst*

* B.P. 279, Nature & Patrimoine 97 827 Le Port cedex

L’oiseau décrit ci-après est une espèce d’oiseau forestier de l’Ordre des Passeriformes. Il fait partie de la Famille des Zosteropidae qui comporte 76 espèces dans le monde dont 10 se rencontrent sur quelques îles de l’Océan Indien. L’Oiseau blanc ou Zostérops gris des Mascareignes est représenté par une sous-espèce endémique de La Réunion.

OISEAU BLANC Zosterops borbonica (Boddaert, 1783) Créole : Tilit, Lilit, Bek fen (La Réunion), Pic pic, Zozo maniok (Maurice). Français : Oiseau gris, Zostérops des Mascareignes. Anglais : Mascarene Grey White-eye. Allemand : Maskarenbrillenvogel. Espagnol : Pajaro de Mascarena.

Distribution dans l’Océan Indien. Z. b. borbonica (Boddaert, 1783) - endémique de La Réunion. Z. b. mauritiana (Gmelin, 1789) - endémique de Maurice.

DESCRIPTION. Longueur : 9-12 cm. Poids : 5,5-11 g.

Adulte . Dimorphisme sexuel non perceptible. Plumage variable avec chez certains individus, des races géographiques (dominances brunes, grises ou brun gris).

Phase brune. Tête brune ; petit bec fin ; iris brun rouge ; dessus brun foncé ; parties ventrales brun clair avec un liseré blanc au niveau de l’attache de l’aile ; croupion blanc ; aile et queue brunes et grisâtres ; tarses et doigts gris clair.

Phase grise. Tête uniformément grise ; dos et parties supérieures gris foncé ; petit bec fin ; iris brun rouge ; parties ventrales grises plus claires, parfois avec un liseré blanc au niveau des axillaires ; croupion gris, parfois blanc sale ; aile et queue grises asses foncées et teintée de brun ; tarses et doigts gris clair (Bourg Murat, Piton de la Fournaise).

Phase intermédiaire. Tête grise ; dos et parties supérieures gris foncé ; petit bec fin ; iris brun rouge ; parties ventrales gris clair avec une tache brune et un liseré blanc au niveau de l’attache de l’aile ; croupion blanc ; aile et queue grises à peine plus foncées ; tarses et doigts gris clair.

Immature . Plumage semblable à l’adulte mais à dominance brune dessus et à dominance brun gris dessous ; bec jaune clair ; ailes et rectrices moins développées.

IDENTIFICATION. Ce petit oiseau gris brun possède, la plupart du temps, un anneau blanc autour de la queue rejoignant le croupion et les sous-caudales (une forme est entièrement grise). La coloration est très variable suivant les régions et parfois même entre les membres d’un même groupe. Certains oiseaux présentent une forme albinos. Mesures de l’oiseau en main : Aile : 52-60 mm (mâle), 51-59 mm (femelle). Bec : 12-16 mm. Tarse : 17-22 mm. Queue : 39-45 mm.

COMPORTEMENT. Espèce très active, généralement en groupe (5 à 20 individus, parfois à plus de 200) en dehors de la saison de reproduction. L’oiseau gris compose généralement la base des groupes plurispécifiques se déplaçant dans les forêts. Pendant l’intersaison, il descend le long des ravines arborées. Lors de la recherche de nourriture, il pratique parfois le vol sur place.

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NIDIFICATION. Elle a été constatée d’août à janvier (décalage d’environ un mois entre les Hauts et les Bas de l’île). Le nid, d’aspect fragile, est une coupe profonde suspendue à l’extrémité d’une branche d’un arbre introduit (Filaos Casuarina equisetifolia , Tamarin Tamarinus indica , Faux poivrier Schinus terebentifolius ) ou d’un arbre indigène (Tamarin des Hauts Acacia heterophylla ). Il peut aussi être installé au milieu d’un arbuste bas (Branle vert Philippia montana, P. arborescens, Fleur jaune Hypericum lanceolatum ). Il est constitué de fines brindilles, de mousses, de poils, de fibres végétales et de graminées. La ponte est de 2-4 œufs (17-19 x 13-14 mm ; 1-2 g.), bleu pâle. L’incubation est assurée par les deux parents et dure de 10-12 jours.

MILIEU. Plutôt forestier, il s'accommode également des zones arbustives d’altitude ou des zones de savanes dans lesquels subsiste quelques buissons. Il niche également en pleine ville dans les espaces verts et dans les jardins particuliers.

ALIMENTATION. L’oiseau blanc est essentiellement insectivore (Diptères, Lépidoptères, Orthoptères, Hétéroptères, Coléoptères, Odonates). Il est également amateur de pulpe de fruits forestiers (Aphloia theiformis, Bertiera rufa, Dyospiros sp., Pittosporum senacia, Psiloxylon mauritianum ) de fruits d’espèces introduites (Fuchsia magellanica, Lantana camara, Psidium cattleianum, Schinus terebinthifolius, Sysygium jambos ). Il est également nectarivore. On le rencontre près des bosquets d’arbres et arbustes de fleurs indigènes. Comme l’Oiseau vert, il consomme parfois le nectar des fleurs indigènes (Agauria buxifolia, A. salicifolia, Dombeya ferruginea, Dombeya sp., Forgesia racemosa, Gaertnera vaginata, Hypericum lanceolatum, Sophora denudata, Trochetia granulata, Dombeya sp. ) et celui des fleurs introduites (Erythrina variegata, Plumeria rubra, Cuphea ignea, Hedychium flavescens, H. gardnerianum, Alamanda cathartica, Acalypha hispida, Calistemon citrinus, Agave vera-cruz ).

STATUT ET REMARQUES. L’oiseau gris est représenté par la sous-espèce Z. b. borbonica, endémique de La Réunion. Avec une population estimée à plus de 450 000 individus, c’est l’oiseau endémique le plus commun de l’île et le seul qui se soit adapté si bien à la présence humaine. Des troupes d’oiseaux se sont parfaitement adaptées aux jardins des villes et viennent régulièrement aux mêmes heures se faire arroser sous le jet d’eau du jardinier. Une sous-espèce proche Z. b. mauritiana se rencontre à Maurice. L'oiseau gris est inscrit sur la liste des espèces protégées de l’île de La Réunion (Arrêté ministériel du 17 février 1989).

REFERENCES. Barré & Barau, 1982 ; Barré, Barau & Jouanin, 1996 ; Cheke, 1975 ; Cheke & Jones, 1987 ; Couteyen & Ivoula, 1996 ; Gill, 1973 ; Horne, 1987 ; Langrand, 1995 ; Louette, 1988 ; Probst, 1996, 1997, 1998 ; Sibley & Monroe, 1993 ; Staub, 1988.

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Bulletin Phaethon, 1999, 10 : 108. lettres écrites des îles de France et de Bourbon pendant les années 1817, 1818, 1819 et 1820. J.L.J. Brière. Paris. 1ère édit. Ladvocat Libraire Peut-on expliquer la disparition éditeur (2 ème édition, coll. Mascarin, ARSTC, rapide du Solitaire et des autres 1990), 1-490.

oiseaux endémiques BRIAL, P. et PROBST, J-M. 1998. Note sur une à La Réunion ? nouvelle espèce de râle endémique disparue de l’île de La Réunion. Bulletin Phaethon, 8 : 10. Jean-Michel Probst* COWLES, G.S. 1994. A new genus, three new species *Nature & Patrimoine, B.P. 279, and two new records of extinct holocene birds from 97 827 LE PORT cedex Reunion Island, Indian Ocean. Geobios, 27, 1 : 87- 93. L’extinction des oiseaux à La Réunion est choquante par sa soudaineté. Si l’on ne sait toujours MOURER-CHAUVIRE, C.; BOUR, R.; MOUTOU, F. et pas aujourd’hui combien d’espèces endémiques ont RIBES, S. 1994. Mascarenotus nov. gen. (Aves, réellement disparu depuis l’installation permanente de Strigiformes), genre endémique éteint des l’homme - on en découvre encore récemment (Cowles, Mascareignes et M. grucheti n. sp., espèce éteinte 1994 ; Mourer-Chauviré, Bour & Ribes, 1995 ; Brial & de La Réunion. C. R. Acad. Sci. Paris, 318 (2) : Probst, 1997) - on remarque que bon nombre d’espèces 1699-1706. se sont éteintes soudainement. Le Solitaire en est un bon exemple, décrit pour la première fois par Castleton PEIRCE, M.A., CHEKE, R.A. et CHEKE, A.S. 1977. en 1613, il disparaîtra, d’après Billiard (1822), un peu A survey of blood parasites of Birds in the plus de 100 ans plus tard. Dans le même laps de temps, Mascarene islands, Indian Ocean. The Ibis, V. 119 12 autres espèces se sont également éteintes. Les (4) : 451-461. cormorans, bihoreaux, tourterelles, pigeons, perruches, etc. ont disparu sans faire de bruit. D’autres, comme la PROBST, J-M. (en prép.). Conservation de Huppe de Bourbon, ont continué à vivre près des l’Échenilleur de La Réunion. hommes puis se sont aussi éteints brusquement. La chasse, la destruction du milieu et l’introduction de WARNER, R.E. 1968. The role of introduced diseases in mammifères introduits sont des causes majeures aux the extinction of the endemic Hawaiian avifauna. extinctions, mais elles n’expliquent pas tout. Comme il Condor, 70 : 101-120. a été démontré à Hawaii (Warner, 1968), il est plausible qu’un agent pathogène importé par l’homme soit le responsable ultime d’une extinction d’oiseaux. La cause de disparition avancée à Hawaii est possible dans notre île 1 comme dans de nombreuses régions du monde. On peut rappeler que les maladies aviaires atteignant les oiseaux sauvages peuvent être Voir si tous ces oiseaux n’ont pas une surface de peau simplement dues à l’introduction d’oiseaux de volière, nue, ce que l’on appelle vulgairement, les porteur de la variole aviaire. Les moustiques, parties molles d’un oiseau (lores, pattes, également introduits à La Réunion, n’ont plus qu’à etc.) faire le lien entre les espèces introduites et les indigènes. Des populations animales isolées, n’ayant Voir également la présence des moustiques plus près pas de réponses immunitaires peuvent ainsi disparaître des milieux humides et dans les forêts de bas rapidement de la surface du Globe. Signalons qu’une étude dans ce sens a été réalisée à Maurice (Peirce, Cheke & Cheke, 1977).

Le Solitaire terrassé par la piqûre d’un moustique ? Une hypothèse à ne pas négliger. Bibliographie BILLIARD, A. 1822. Voyages aux colonies orientales ou

1 De même, cette explication peut être une de celles avancées pour expliquer la distribution étrange de l’échenilleur (Probst, en prép.).

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Bulletin Phaethon, 1999, 10 : 109. atlas de répartition de la faune de La Réunion. Bull. Phaethon, 2 : 103-104.

La Caille de Chine Coturnix BARRE, N. ; BARAU, A. et JOUANIN, C. 1996. chinensis Oiseaux de La Réunion. Les éditions du à La Réunion Pacifique, 1-207. DODILLE, N. 1990. Journal d’un colon de l’île Késava Abhaya* Bourbon (Renoyal de Lescouble) – Volume 1 (1811-1825) ; Vol. 2 (1826-1830) ; Vol. 3 *Nature & Patrimoine, B.P. 279, (1831-1838). L’Harmattan, éditions du Tramail, 97 827 LE PORT cedex 1-1501.

La Caille de Chine est une espèce introduite dont la PROBST, J-M. 1997. Animaux de La Réunion - guide sous-espèce nominale C. chinensis chinensis est d’identification des oiseaux, mammifères, originaire de l’Inde. Elle est réputée rare à La Réunion. reptiles et amphibiens. édt. azalées, 1-168. Elle affectionne particulièrement l’arrière des étangs, là où alternent les secteurs denses de végétation herbacée, les zones de terre nue et les flaques d’eau temporaires. De ce fait, elle a effectivement été observée à proximité de quatre étangs littoraux.

Elle peut toutefois se rencontrer dans d’autres types de milieux puisqu’elle a également été répertoriée dans la savane de l’Ouest, en dessous de Saint-Gilles les Hauts et dans le lit de la Rivière des Galets.

L’introduction de cette caille à La Réunion n’est pas connue avec précision, mais elle aurait déjà été introduite en 1827 : Renoyal de Lescouble la note le samedi 24 février 1827.

« Pendant qu’on était à gratter (la terre), plusieurs cailles sont parties d’entre nos jambes. J’en ai saisi une que j’ai envoyé de suite à Émilie par Hélène qui est passée à la maison » (Dodille, 1990).

Le dessin de la caille du manuscrit original est représentée avec une bavette blanche et la partie ventrale foncée. Ces critères d’identification se rapportent à la Caille de Chine Coturnix chinensis .

Sa répartition dans l’île reste mal connue. Seuls, 6 secteurs (1 km x 1 km) ont été notés. Il serait intéressant de collecter d’autres données sur cette très belle espèce, qui est beaucoup plus foncée (presque noire de loin) que le dessin représenté dans l’excellent livre sur les oiseaux de La Réunion de Barré, Barau & Jouanin (1997). Vous pouvez envoyer vos observations en suivant les indications primordiales pour notre banque de données (Abhaya & Probst, 1995) : indiquer la date, le lieu de l'observation, le nom de l'espèce observée, le nombre d'individu (si possible le sexe ou l'âge de l'oiseau), le statut d’oiseau nicheur (indice de nidification). Comme nous le faisons habituellement, chaque observateur sera associé à la découverte. Bibliographie

ABHAYA, K. et PROBST, J-M. 1995. Prendre des notes de terrain en vue de la réalisation d’un

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Bulletin Phaethon, 1999, 10 : 110. 2500. Ils ont été introduits en Floride et à Hawaii où ils sont maintenant naturalisés.

L’Iguane vert Toute information sur la présence de cette espèce à Iguana iguana La Réunion nous intéresse (contacter l’association). À l’intention des passionnés de reptiles ou de une nouvelle espèce de reptile conservation, nous effectuerons prochainement une naturalisé « battue » dans ce même site et une recherche le long de la route d’éventuels individus écrasés (cette sortie à La Réunion ? n’est pas conseillée aux enfants, les grands mâles sont réputés dangereux). Jean-Michel Probst*

*Nature & Patrimoine, B.P. 279, Bibliographie 97 827 LE PORT cedex BARBANCEY, S. & PROBST, J-M. 1998. Infos rapides. Un Iguane en liberté. Bull. Phaethon, La première mention d’un Iguane en liberté à La 8 : 112. Réunion semble être celle collectée en mars 1998 (Barbancey & Probst, 1998). À l’époque, un couple de GUILLERMET, C. ; COUTEYEN, S. & PROBST, touristes a été rencontré dans le Cirque de Cilaos. Leur J.M. 1998. Une nouvelle espèce de reptile observation d’un individu « sorti du lit de la rivière, naturalisé à La Réunion : L’Agame des colons courant sur les galets et disparaissant dans la Agama agama . (Linnaeus). Bull. Phaethon, vol. végétation » et leurs yeux écarquillés semblaient 8 : 67-69. suffisants pour admettre qu’ils avaient bien vu quelque chose d’étonnant. La couleur et la taille de l’animal MILLEFANTI, M. 1998. L’Iguane, Iguane vert et les nous avaient fait conclure, après une rapide enquête autres iguanes, Éditions de Vecchi, 1-95. auprès des animaleries, a un Iguane vert probablement échappé de captivité.

Le 18 décembre 1999, dans l’enclos du Grand Brûlé, le long de la RN2, un mâle Papangue vient d’être observé s’envolant avec un reste d’Iguane vert dans les serres. La proie observée, en partie masquée par les serres de l’oiseau, est vert foncé. Il ne s’agit pas des Genres Chamaeleo , et Calotes car la longueur de la queue et la grosseur de la patte arrière sont trop importantes. La couleur verte élimine le Genre Agama connu uniquement de l’Ouest de l’île (Guillermet, Couteyen & Probst, 1998). Une recherche des restes de ce spécimen où la Papangue a décollé reste veine.

Il est plausible que toute la partie manquante de l’animal ait été entièrement consommée sur place. Si tel était le cas, l’Iguane vert serait donc quelque part dans l’enclos. Une rapide prospection sur le lieu d’envol du Papangue n’a pas permis de relever la présence d’autres individus ou même du moindre indice de présence.

D’après Millefanti (1998), l’Iguane vert peut mesurer dans sa région tropicale d’origine (Amérique) jusqu’à 2,5 mètres de longueur et peser jusqu’à 8 kilogrammes. Son régime alimentaire est essentiellement végétarien. Il serait un grand consommateur de fruits tropicaux et particulièrement friand de feuilles et de fleurs d’Hibiscus. Ils apprécient le climat tropical caractérisé par une moyenne annuelle de 25° et une pluviométrie annuelle d’au moins 1500 et

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Bulletin Phaethon, 1999, 10 : 111. externes de la queue moins allongées et par les cris moins démonstratifs. Observation de deux Glaréoles des Maldives Distribution à La Réunion La Glaréole des Maldives est une espèce monotypique qui ne présente pas de variation Alain Zitte* & Jean-Michel Probst** géographique. Elle est distribuée en Asie centrale, depuis la Mongolie jusqu’à l’Inde, le Pakistan, le long * Cise, chemin Law Waï, La Saline les Bains, des côtes indiennes et le Sri Lanka (Barré & Barau & 97 460 Saint Paul Jouanin, 1996). Dans l’Océan Indien, elle migre aux Maldives, Laquedives, Andamans, Coco Keeling et ** 2 Allée Mangaron, Dos d’Ane, 97 419 La Possession Christmas. Plus au sud, elle est considérée comme une migratrice rare aux Seychelles et accidentelle à Introduction Maurice et à La Réunion. La Glaréole des Maldives Glareola maldivarum Bibliographie (Forster, 1795) est un limicole migrateur de la famille des Glareolidae. Jusqu’alors, un seul individu avait été BARRE, N. ; BARAU, A. et JOUANIN, C. 1996. capturé en novembre 1966 à l’étang Bois Rouge Oiseaux de La Réunion. Les éditions du (Sainte Suzanne) mais depuis cette date aucune autre Pacifique, 1-207. observation n’avait été réalisée (Barré & Barau & Jouanin, 1996). Toutefois, le 16 décembre 1989, à PROBST, J-M. 1995. Recensement des limicoles et Maurice un individu est observé à Terre Rouge (Probst, des oiseaux d’eau à l’île Maurice avec une 1995). mention particulière de deux espèces peu ordinaires : le chevalier gris Heteroscellus Le 4 décembre 1997 nous avons eu la chance brevipes et le Bécasseau tacheté Calidris d’observer un individu tournant au-dessus des bassins melanotos . Bull. Phaethon, 2 : 68-72. de la station d’épuration de l’Ermitage. Nous décidons d’installer un affût et réalisons quelques photographies. Un peu plus tard, le 10 décembre de la même année, deux individus se reposent à l’aube dans « l’anse aux limicoles » de l’étang du Gol. Dans l’après-midi, ce sont sans doute les deux mêmes oiseaux qui tournent au-dessus du bassin de l’usine sucrière de Saint-Louis. Description de l’espèce

D’une longueur de 23-24 cm, le dimorphisme sexuel des adultes est peu perceptible (les mâles adultes ont les rectrices externes légèrement plus longues). Les individus observés étaient en plumage non nuptial. La tête, légèrement brun gris contraste avec le dessous du bec et gorge beige crème bordée d’un liseré foncé. Le bec est petit, recourbé, gris avec la base rouge. L’iris de l’œil est brun foncé, entouré d’un fin liseré blanc. Le dessus des ailes est nettement brun foncé, le dessous plus roux noisette, bordé de noir. La poitrine est brun grisâtre, le ventre blanc jusqu’au sous-caudales. Une tache blanche est visible au niveau du croupion. Enfin, les tarses et les doigts sont brun noir.

Observée de loin, on peut dire que la Glaréole des Maldives ressemble à une grosse hirondelle. De plus près, elle se distingue de la Glaréole malgache par la gorge claire, la tache blanche du croupion plus large et la queue échancrée. Elle se distingue plus difficilement de la Glaréole à collier G. pratincola par les rectrices

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Bulletin Phaethon, 1999, 10 : 112.

Les infos rapides

Observations attaché à la collaboration de deux Le Quotidien du 1/11/99 . Un autres compétences : un illustrateur ‘albatros’, en fait un Labbe (2 ème auteur) et un scientifique (3 ème subantarctique portant une bague auteur). Ce guide est un des du Muséum de Paris a été meilleurs qui ait été publié sur le découvert le 30 octobre à sujet. Même si une centaine proximité du port de Sainte-Marie. d’espèces sont passées à la trappe (on compte plus de 400 espèces de Un ami plongeur, sous-marin, requin dans le monde), cet ouvrage nous a assuré avoir rencontré recense les espèces les plus dernièrement, le Grand Cachalot communes et se termine par un Physter macrocephalus au large de index des noms scientifiques et La Réunion ! Si l’espèce était bien vernaculaires. supposée dans nos eaux territoriales, il s’agit d’une Visite d’Anthony Cheke observation digne d’être publiée L’île de La Réunion, comme dans notre revue. Une note est en l’île Maurice et l’île Rodrigues ont préparation. Nous en profitons eu le privilège d’accueillir pour rappeler que nous n’avons Anthony Cheke, célèbre toujours pas de document sur le ornithologue anglais et auteur fameux Rorqual bleu principal de la bible des ornithos Balaenoptera musculus, l’espèce des Mascareignes : Studies of animale la plus grande de notre Mascarene Island birds. Sa visite planète et également observable nous a permis de sillonner l’île dans nos eaux. avec Julian Hume pour prendre des clichés et des croquis pour un futur Bibliographie livre sur les espèces disparues des Atlas des poissons et des Mascareignes. Nous avons eu crustacés d’eau douce de La l’occasion d’observer et écouter les Réunion. Publié en 1999 par P. nouvelles espèces introduites : la Keith, E. Vigneux et P. Bosc par le Veuve dominicaine, le Rossignol Muséum National d’Histoire du Japon. Signalons qu’au cours Naturelle. Préfacé par Anne France d’une exploration d’un milieu Didier (Directrice de la DIREN littoral, un autre Scinque de Réunion) cet ouvrage est le Bouton aurait été observé par premier du genre (2 autres sont en Julian Hume. préparation : Atlas des amphibiens Cartes postales et Reptiles – Atlas des Mollusques Une série de cartes postales sur fluviatiles) et est salué par les oiseaux et les reptiles protégés l’ensemble des naturalistes locaux. de La Réunion est disponible à Chaque espèce est décrite avec ses l’Association. traits principaux, sa biologie et sa distribution. Une carte de Dernière minute Une série de répartition, un dessin ou une petits films sur la nature à l’île de photographie complète la petite La Réunion va être diffusée monographie. On regrettera prochainement sur RFO. Réalisée l’absence du Tanichtis albonube par Inédit Production et prévu pour naturalisé dans quelques cours les enfants, les sujets aborderons d’eau de l’île. Ce petit guide est des thèmes aussi variés que : la très intéressant et très agréable à pollution, les espèces disparues, les parcourir et devrait figurer dans plantes, les insectes, les reptiles, toutes les bibliothèques scolaires et les oiseaux… Nous vous des amoureux de la nature de l’île. conseillons surtout ceux traitant de la flore et la faune locale Tous les Requins du Monde – (endémique et indigène) mais aussi 300 espèces des mers du Globe sur les espèces envahissantes . Publié en 1999 par Géry Van Attention, chaque petit film de 2 Grevelynghe, Alain Diringer et minutes 30” sera projeté 3 fois par Bernard Séret aux éditions jour (cf. votre programme télé). Delachaux et Niestlé. Après sa S.B. & JMP. thèse de médecine sur les accidents liés aux requins le 1 er auteur s’est

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Bulletin Phaethon, 1999, 10 : 57-91.

Guide préliminaire des reptiles sédentaires de l’île de La Réunion et des îles éparses avec une liste des espèces migratrices et erratiques répertoriées depuis 10 ans

Jean-Michel Probst*

*Nature & Patrimoine, B.P. 279, 97 827 LE PORT cedex

Depuis les dernières synthèses sur le sujet (Bour & Moutou, 1982 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997, 1999 ; Probst & Turpin, 1995), plusieurs espèces de reptiles sédentaires, migrateurs ou erratiques ont été découverts à l’île de La Réunion (Cheke, 1975 ; Moutou, 1995 ; Guillermet, Couteyen & Probst, 1998 ; Probst, 1999). D’autres publications ont fait l’objet de précisions quant à leur classification taxonomique, distribution ou biologie (Bour, Probst & Ribes, 1995 ; Turpin & Probst, 1997, 1998, Probst, 1999). Nous proposons ici un texte synthétisant les dernières données sur les reptiles sédentaires, mais aussi migrateurs ou erratiques afin de proposer dans les années à venir un livret présentant les différentes espèces de La Réunion et des îles éparses. Une petite monographie présente les espèces sédentaires. Les espèces migratrices ou erratiques sont simplement nommées et brièvement décrites. Pour établir la liste des Amphibiens et Reptiles, nous avons suivi les travaux de Frost, (1985), de Duellman (1993), de Glaw et Vences (1994), King & Burke (1989), Mattison (1989), Iverson (1992) et Frank & Ramus (1995). Les références bibliographiques seront publiées intégralement dans le livret destiné à la vente (Probst & Al., en prép.).

Ordre des Cheloniens

Famille des Cheloniidae - Tortues marines Il existe 5 genres contenant 7 espèces dans le monde, dont 5 fréquentes l’Océan Indien et 4 espèces se rencontrent parfois dans les eaux réunionnaises. Une seule, qui était considérée comme disparue, est revenue pondre à nouveau sur nos plages, au moins deux fois depuis 1990.

TORTUE VERTE Chelonia mydas (Linnaeus, 1758) Français : Tortue franche. Anglais : Green turtle.

Synonymie et principales combinaisons. Testudo mydas LINNAEUS 1758 : 197. Testudo macropus WALBAUM 1782 (nomen illegitimum). Testudo marina vulgaris LACÉPÈDE 1788 (nomen subst. pro T. mydas L.). Testudo cepediana DAUDIN 1802 Chelonia mydas SCHWEIGGER 1812. Caretta cepedii MERREM 1820 (nomen subst. pro T. cepediana DAUDIN). Chelonia lachrymata CUVIER 1829. Euchelus macropus GIRARD 1858. Chelonia midas BOCAGE 1866 (ex erreur) Mydas viridis GRAY 1870. Chelone mydas BOULENGER 1889 : 180. Natator tessellatus MCCULLOCH 1908. Chelonia mydas STEBBINS 1985 : 105 ; ENGELMANN et al. 1993 ; CONANT & COLLINS 1991 : 76.

Distribution dans l’Océan Indien.

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Autrefois rangée dans la sous-espèce C. m. japonica, la Tortue franche ou verte que l’on rencontre dans l’Océan Indien est aujourd’hui considérée comme une espèce monotypique. Elle est distribuée dans la zone tropicale et équatoriale de l’Océan Indien.

DESCRIPTION. Longueur de la carapace : 80-125 cm. Poids : 130-160 kg.

Dimorphisme sexuel perceptible. Mâle. Tête large avec 2 écailles préfrontales, face et dessous généralement jaune ; carapace ovale, massive, dossière brun vert avec 4 paires d’écailles costales ; plastron blanc jaunâtre ; membres supérieurs et postérieurs en « nageoire » ; longue queue dépassant de l’arrière de la carapace. Femelle. Identique au mâle mais avec une queue beaucoup moins développée. Juvénile. Modèle réduit des individus adultes, de teinte variable, la majorité des individus observés sont généralement à dominance vert clair avec une écaillure jaspée dessus et blanc jaunâtre dessous ; le bord arrière de la carapace crénelé.

IDENTIFICATION. Grosse tortue marine à carapace verte ou brun vert plus ou moins aplatie. Elle se distingue de la Tortue tuilée Eretmochelys imbricata par l’unique paire d’écailles préfrontales de la tête (2 paires chez la Tortue tuilée), les écailles de la dossière jointes et non imbriquées, la tête plus large et l’absence de bec formé par la mandibule supérieure. On peut la confondre avec la Tortue caret Caretta caretta gigas, mais cette dernière possède 5 paires (rarement 6) d’écailles costales sur la carapace (4 chez la Tortue verte et la Tortue tuilée).

ACTIVITÉ. Espèce marine passant les premières années de sa vie en plein océan à la recherche de nourriture. Adulte, la Tortue verte résidera près des côtes, à faible profondeur, broutant principalement les herbiers de phanérogames et/ou des algues marines. À la maturité sexuelle, elle entamera périodiquement des trajets longs et précis de plusieurs centaines de kilomètres vers son lieu de naissance pour s’y reproduire. Là, elle nage lourdement et lentement devant les plages et se reposant sur les fonds sableux avant ponte. Parfois, elle remonte à la surface pour se réchauffer au soleil.

REPRODUCTION. Ovipare, une Tortue verte pond tous les trois à cinq ans. Dans les colonies importantes, les pontes sont observées toute l’année, la majeure partie étant toutefois réalisée sur une période de 4 mois durant l’été (novembre à février) ou l’hiver austral (mai à août) selon les sites. Après l'accouplement, les femelles surveillent temporairement la plage et se reposent au fond de l’eau. Si elles ne perçoivent pas de dérangements, elles montent (2 à 5 fois), généralement la nuit avec la marée haute. Après avoir choisi un site propice (ni trop humide ni trop sec), elle creuse un trou, puis un petit puit. Elle y dépose soigneusement ses œufs (total des pontes : 50-240) sphériques, blancs. L’incubation est plus ou moins longue suivant les conditions météorologiques. Au bout de 45-90 jours, les jeunes tortues fraîchement écloses remontent vers la surface du sable et rejoignent immédiatement la mer. La croissance des jeunes est rapide puisqu’ils atteignent environ 50 centimètres en quatre ans. La température élevée semble favoriser l'éclosion de sexe femelle. Maturité sexuelle entre 8-15 ans.

MILIEU. Espèce marine côtière effectuant une longue migration entre le lieu de ponte et son aire de nourrissage. Fréquente de préférence les eaux peu profondes riches en herbiers marins. La Tortue verte est distribuée dans les zones tropicales et subtropicales, occasionnellement dans les eaux tempérées des océans (200 à 300 femelles se reproduiraient encore en Méditerranée). Dans l'Océan Indien, on la trouve autour de la plupart des îles tropicales, même si elle ne s'y reproduit plus aussi abondamment qu'autrefois sur les îles colonisées par l’homme. Les îles éparses françaises sont des sanctuaires permettant à plusieurs milliers de tortues vertes femelles de pondre chaque année.

ALIMENTATION. La Tortue verte adulte est principalement végétarienne. Les juvéniles se nourrissent également de zooplancton, de petits poissons, de mollusques de crustacés et de méduses.

STATUT ET REMARQUES. Espèce indigène qui se reproduisait autrefois en grand nombre sur les plages de La Réunion. Ses autres noms de Tortue « franche » et de Tortue « à soupe » indiquent bien que cette espèce était régulièrement chassée. Bien que considérée comme éteinte, deux pontes ont été constatées depuis 1994. Le 13 mai 1994, au soir, sur la plage de Grand Fond (Saint-Gilles), une femelle pond 108 œufs. Le 15 août, soit 93 jours plus tard, au même endroit, une petite tortue fraîchement éclose a pu être observée (Troadec, comm. Pers.). En 1988, une tentative de ponte avait déjà été répertoriée sur la plage de l'Étang-Salé. De plus, de nombreuses tortues, dont certaines sédentaires, sont régulièrement observées près des côtes réunionnaises. Si de nombreux sites de ponte de la Tortue verte ont disparu des côtes de l’Océan Indien (La Réunion, Maurice, Rodrigues, Madagascar, Grande Comores, Anjouan), certaines colonies plus ou moins importantes sont actuellement menacées (Madagascar, Mayotte, Grande Comore, Mohéli, Anjouan, Seychelles). Toutefois, bien que quelques îles n’aient plus de Tortues (Maurice, Rodrigues), on observe dans quelques cas une augmentation progressive des pontes. Ce serait le cas des îles Glorieuses, Juan de Nova et même peut être La Réunion. Sa diminution catastrophique et finalement sa disparition en limite d’aire de répartition l’inscrit sur la liste des espèces protégées de la convention de Washington.

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NOTE. Depuis 2 ans, l'IFREMER de La Réunion a entrepris un programme de réintroduction dans le milieu naturel de tortues vertes captives provenant du ranch de Saint-Leu. L’étude associée doit permettre la capacité des tortues franches, après plusieurs années de captivité, à acquérir des comportements assurant leur survie et leur participation au renouvellement naturel des populations sauvages. Équipées d'émetteur Argos, ces tortues immatures âgées de 5 ans ont réalisé des trajets océaniques similaires entre La Réunion et Madagascar. Après plusieurs mois de suivi, les premiers résultats ont montré que les jeunes tortues captives ré-acclimatées ont la capacité de vivre dans le milieu naturel, leur comportement étant comparable à celui des tortues sauvages du même âge. Ajoutons qu’une protection de certaines plages de sables, l’absence d’éclairage ou la modification des flux lumineux vers la l’océan, permettrait sans doute sa re- colonisation naturelle.

REFERENCES. Airdoi, 1985 ; Bonnet, 1985 ; Bonnet, Le Gall & Lebrun, 1985 ; Bour & Moutou, 1982 ; Bosc & Legal, 1986 ; Branch, 1994 ; Dérand, 1994 ; Glaw & Vences, 1994 ; Hubert, 1993 ; Hughes, 1970, 1973, 1974a, 1974b, 1982 ; Iverson, 1992 ; Lebeau, Gobert & Durand, 1978 ; Lebeau & Al., 1979 ; Le Gall& Hugues, 1987 ; Le Gall, Lebeau & Kopp, 1984, 1985 ; Le Gall, Château & Bosc, 1985 ; Le Gall & Al., 1986 ; Matz & Vanderhaege, 1978 ; Moutou, 1983 ; Poisson, 1999 ; Probst, 1997, 1999 ; Servan, 1976 ; Roos, Guyomard & Ali, 1997 ; Roos, Pelletier & René, 1998 ; Roos, Ciccione, Pelletier & René, 1999 ; Servan & Fretey, 1984 ; Staub, 1970 ; Vergonzanne, Servan & Batori, 1976 ; Villiers, 1958.

CAOUANNE Caretta caretta (Linnaeus, 1758) Anglais : Loggerhead turtle.

Synonymie et principales combinaisons. Testudo caretta LINNAEUS 1758 : 197 Testudo nasicornis LACÉPÈDE 1788 Testudo caouana LACÉPÈDE 1788 (nom. subst. pro T. caretta L.) Chelonia multiscutata KUHL 1820 (?) Testudo corianna GRAY 1831 (ex erreur) Caouana elongata GRAY 1844 Thalassochelys caretta BOULENGER 1889 Caretta caretta STEJNEGER 1904 ; STEBBINS 1985 : 105 ; CONANT & COLLINS 1991: 76.

DESCRIPTION. Longueur : 80 cm.

STATUT ET REMARQUES. Espèce migratrice indigène, sans doute présente autour de l’île ou dans les eaux territoriales de La Réunion. La présence d’un immature a été filmée dans le grand lagon à Europa. À Mayotte, cette espèce au cou large est appelée « Tortue grosse tête ».

TORTUE CARET Eretmochelys imbricata (Linnaeus, 1766) Anglais : Hawksbill turtle.

Synonymie et principales combinaisons. Testudo imbricata LINNAEUS 1766 Chelonia radiata CUVIER 1829 Eretmochelys imbricata AGASSIZ 1857 Chelone imbricata BOULENGER 1889 Eretmochelys imbricata STEBBINS 1985 : 107 ; ENGELMANN et al. 1993 ; GLAW & VENCES 1994 : 229

DESCRIPTION. Longueur : 70 cm.

STATUT ET REMARQUES. Espèce migratrice indigène observée de temps à autre autour de La Réunion et des îles éparses. Plusieurs pontes ont été observées et photographiées à Mayotte (Winter, comm. pers.).

TORTUE OLIVATRE Lepidochelys olivacea (Eschscholtz, 1829) Anglais : Kemp’s ridley turtle.

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Synonymie et principales combinaisons. Chelonia olivacea ESCHSCHOLTZ 1829. Caretta olivacea RÜPPELL 1835 : 7. Chelonia dussumierii DUMÉRIL & BIBRON 1835 : 557. Chelonia subcarinata RÜPPELL in GRAY 1844 (nomen nudum). Caouana rüppelli GRAY 1844 (nomen nudum). Caouana olivacea GRAY 1844: 53. Caouana dessumierii SMITH 1849 (ex errore) Lepidochelys dussumierii GIRARD 1858: 437. Lepidochelys olivacea GIRARD 1858: 435. Thalssochelys olivacea STRAUCH 1862: 63. Caouana olivacea GÜNTHER 1864: 52. Caretta olivacea STEJNEGER 1907: 507. Caretta remivaga HAY 1908. Caretta caretta olivacea SMITH 1931. Lepidochelys olivacea olivacea MERTENS & WERMUTH 1955 ; STEBBINS 1985: 106 ; LINER 1994 ; GLAW & VENCES 1994: 229.

DESCRIPTION. Longueur : 50 cm.

STATUT ET REMARQUES. Espèce migratrice très rare, signalée dans le canal du Mozambique (Louette, comm. pers.). Aucune donnée ne semble connue pour La Réunion, mais sa présence dans nos eaux territoriales est plausible (Poisson, 1999).

Famille des Dermochelyidae - Tortues luths Il existe 1 seul genre comprenant une seule espèce dans le monde. Très rare, cette espèce se rencontre parfois dans les eaux réunionnaises.

TORTUE LUTH Dermochelys coriacea (Vandelli, 1761) Anglais : Leatherback turtle.

Synonymie et principales combinaisons. Dermochelys coriacea (VANDELLI 1761) Testudo coriacea LINNAEUS 1766 : 350 Testudo arcuata CATESBY 1771 Testudo lyra LACÉPÈDE 1788 Testudo tuberculata PENNANT 1801 (in SCHOEPFF) Chelonia lutaria RAFINESQUE 1814 Sphargis mercurialis MERREM 1820 (nom. subst. pro. T. coriacea LINNAEUS) Dermochelis atlantica LESUEUR 1829 (nomen nudum) Dermatochelys porcata WAGLER 1830 (nomen subst. pro. T. coriacea LINNAEUS) Sphargis coriacea GRAY 1831 Dermatochelys coriacea GÜNTHER 1864 Sphargis coriacea var. schlegelii GARMAN 1884 : 303 Dermochelys coriacea BOULENGER 1889 Sphargis angusta PHILIPPI 1899 Dermochelys coriacea STEBBINS 1985 : 107 ; CONANT & COLLINS 1991 : 77 ; ENGELMANN et al 1993 ; LINER 1994 ; GLAW & VENCES 1994 : 229

DESCRIPTION. Longueur : 200 cm.

STATUT ET REMARQUES. Espèce très rare, la Tortue luth est une espèce pélagique qui se rencontre parfois au large des côtes de La Réunion. De 1996 à 1998, 33 données ont été récoltées par des palangriers réunionnais (Poisson, 1999).

Famille des Emydidae - Tortues d’eau douce Il existe 31 genres contenant 85 espèces réparties dans la zone tropicale et tempérée. Une espèce américaine a été introduite à La Réunion.

TORTUE DE FLORIDE Trachemys scripta (Shoepff, 1792)

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Français : Tortue à oreillettes rouges, Trachémyde écrite. Anglais : American Red-eared Terrapin.

Synonymie et principales combinaisons. Emys elegans WIED, 1839 Emys holbrooki GRAY, 1844 Emys sanguinolenta GRAY, 1855 Trachemys lineata GRAY, 1873 Chrysemys scripta var. elegans, BOULENGER, 1889 Pseudemys scripta elegans, CAGLE, 1944 Trachemys scripta elegans, IVERSON, 1986

Distribution dans l’Océan Indien. T. s. elegans (Wied, 1839) - naturalisée à La Réunion, Maurice.

DESCRIPTION. Longueur : 15-28 cm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible (les mâles sexuellement matures développent un crochet sur le devant du pied qui leur servent à tenir la femelle durant l’accouplement ; femelle plus grande que le mâle). Tête vert clair marbrée de lignes jaunes, vertes et noires avec des oreillettes orange rouge derrière l’œil ; iris vert barré d'un trait horizontal noir ; carapace écaillée vert clair, parties ventrales jaune citron parfois avec quelques taches en ocelles, vert clair ; queue vert clair mêlée de jaune ; membres supérieurs et postérieurs munis de doigts palmés vert clair marbré de jaune. Juvénile. Semblable à l’adulte, mais de taille plus petite et avec des couleurs moins contrastées.

IDENTIFICATION. Tortue d’eau douce avec les côtés de la tête d’oreillettes orange rouge, les parties supérieures vert clair et les parties ventrales entièrement jaune citron ou parfois marbré de vert clair.

ACTIVITÉ. Généralement dans l’eau, elle plonge à la moindre alerte. Elle est difficile à observer. Toutefois, elle est moins méfiante lorsqu’elle se repose de longs moments immobiles sur la berge, sur une racine ou un galet.

REPRODUCTION. Les femelles pondent 2 à 3 fois par an, 8-15 œufs, parfois 25 (20-32 mm ; 6-8 g), blancs. Les nids sont creusés à la tombée de la nuit dans un sol sableux et humide ; incubation entre 2-3 mois.

MILIEU. La Tortue de Floride est naturalisée dans les étangs de Saint-Paul, de Bois Rouge, dans la ravine des Lataniers, l’estuaire de la ravine à Marquet et la rivière de l’Est. Elle préfère les cours d’eau calmes avec un fond boueux, les marais et les plaines inondées, là où la végétation est abondante.

ALIMENTATION. Omnivore, cette petite tortue se nourrit dans la nature d’insectes et de mollusques aquatiques, de poissons morts ; les adultes se nourrissent plutôt de plantes aquatiques.

STATUT ET REMARQUES. Espèce introduite, originaire d’Amérique, représentée par la sous-espèce T. s. elegans commercialisée par les boutiques animalières. Généralement achetées jeunes, ces petites tortues grandissent et sont souvent relâchées dans les eaux par manque de place dans le terrarium de leur propriétaire. Les mêmes observations sont constatées pour des poissons d’aquarium tropicaux que l’on rencontre çà et là dans nos ravines. Signalons que 13 espèces de tortues sont captives dans notre île. Une autre sous-espèce de Tortue de Floride est présente chez les aquariophiles de La Réunion : C. s. callirostris (plastron recouvert de lignes foncées). Enfin, une autre espèce de tortue d’eau douce de la famille des Chelydridae, la Tortue alligator Macrochlemys temminckii (Harlan, 1835) proche de la taille adulte, a également été trouvée dans la Rivière de l’Est (Boulay & Probst, 1998).

NOTE : Enfin, une autre espèce de tortue d’eau douce de la famille des Trionychidae, Palea steindachneri (Siebenrock, 1906) est naturalisée à l’île Maurice.

REFERENCES. Auth, 1975, 1988, 1989 ; Bonin, Devaux & Dupré, 1998 ; Boulay & Probst, 1998 ; Bour & Moutou, 1982 ; Branch, 1994 ; Champagne, Turpin & Probst, 1997 ; Matz & Vanderhaege, 1978 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997, 1998, 1999 ; Weidensaul, 1991.

Ordre des Squamates

Famille des Agamidae - Agames

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Il existe 53 genres et plus de 300 espèces réparties en Afrique, l’Asie et l’Australie ; 2 espèces ont été introduites et se sont naturalisées à La Réunion.

AGAME DES COLONS Agama agama (Linnaeus, 1758) Français : Agame africain, Margouillat des colons. Anglais : Rock Agama.

Synonymie et principales combinaisons. Lacerta agama LINNAEUS 1758 : 207 Agama colonorum DAUDIN 1802 : 358 (nomen substitutum pro Lacerta agama) Agama colonorum BOULENGER 1885 : 356 Agama colonorum BARBOZA DU BOCAGE 1895 Agama picticauda PETERS 1877 Agama agama agama LOVERIDGE 1936 Agama agama agama MERTENS 1941 : 278 Agama agama MANTHEY & SCHUSTER 1999 : 21

Distribution dans l’Océan Indien. Les spécimens observés à La Réunion seraient originaires de l’Afrique du Sud.

DESCRIPTION. Longueur : 25 à 50 cm.

Adulte. Dimorphisme sexuel perceptible (mâle plus coloré et plus grand que la femelle). Mâle. Tête large et triangulaire, rouge brique, avec une légère crête nucale ; corps d’aspect cylindrique, gris foncé ou brun foncé ; moitié de la queue rouge, le reste gris brun foncé ; parties ventrales plus claires, blanc grisâtre ; longue queue plus ou moins rougeâtre, une fois et demi plus longue que la mesure du museau au bas du corps, à section nettement compressée chez le mâle adulte ; doigts longs et effilés, terminés par des griffes. Femelle. Tête grise, parfois ornée de rayures, vert pâle ; flancs, gris cendré, marqués, pendant la période nuptiale d’une bande longitudinale orangée plus ou moins vive ; reste du corps gris cendré ; longue queue brune une fois et demie plus longue que la mesure du museau au bas du corps, à section nettement cylindrique chez la femelle adulte. Juvénile. Tête bariolée de fins liserés, vert pâle ; corps plus petit avec une teinte brun gris, plus pâle, et parfois marquée d’orange sur les flancs.

IDENTIFICATION. Reptile de taille moyenne, un peu plus grand que l’agame asiatique Calotes versicolor, plus foncé et avec des taches rougeâtres sur la tête et la queue pour le mâle et sur les flancs pour la femelle.

ACTIVITÉ. Généralement en petits groupes lâches contenant un mâle dominant et plusieurs femelles ; souvent immobile, et très farouche défendant constamment son territoire contre des éventuels prétendants.

REPRODUCTION. La reproduction a été constatée au moins à La Réunion par la présence de nombreux juvéniles présents toute l’année. Dans son pays d’origine il y a 2 pontes de 7-12 œufs (15-18 x 10-12 mm), blancs ; déposés dans la terre humide ; incubation de 40 jours ; à la naissance, les juvéniles mesurent 53-59 mm.

MILIEU. L’agame des colons fréquente les zones littorales, friches, jardins, savanes comportant des blocs rocheux et des petits arbustes, parfois très près des activités humaines.

ALIMENTATION. Essentiellement insectivore : Lépidoptères (chenilles de papillons), Coléoptères, Orthoptères (grillons, sauterelles, Blattoptères), également des fleurs, des fruits, des petits reptiles (geckos) et enfin, plus rarement, des œufs d’oiseaux ; à l’occasion, il peut également se nourrir de charognes (2 observations).

STATUT ET REMARQUES. L’agame des colons a été introduit récemment, sans doute vers 1997. Le noyau de la population étant plus important au niveau du Port de la Pointe des Galets, il a probablement été introduit avec des marchandises en provenance de l’Afrique du Sud. Cette espèce est distribuée sur la plupart du littoral sud-africain. En 1998, lorsque la population a été découverte, trois zones de distribution littorale ont pu être identifiées dans l’ouest de l’île. La population de l’agame des colons semble circonscrite à la zone littorale et jusqu’à 100 mètres d’altitude.

REFERENCES. Auerbach, 1988 ; Branch, 1994 ; Breuil & Mayeur, 1993 ; Guillermet, Couteyen & Probst, 1998 ; Matz & Vanderhaege, 1978 ; Obiamiwe & Constance, 1987 ; Probst, 1999.

AGAME ARLEQUIN Calotes versicolor (Daudin, 1802)

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Créole : Caméléon. Français : Agame asiatique, Agame de l’Inde. Anglais : Bloodsucker, Common garden lizard.

Synonymie et principales combinaisons. Agama versicolor Daudin, 1802, Hist. Nat. Rept., vol. 3, p. 395, pl. 44. (typ loc. : Inde). Calotes versicolor Jerdon, 1853, J. Asiat. Soc. Beng., vol. 22, p. 470. Calotes versicolor Boulenger. 1885, Cat. Liz. Brit. Mus., vol. 1, p. 321. Calotes versicolor Asana 1931, J. Bombay N. H. Soc., vol. 34, p. 1041. Calotes versicolor Smith, 1935, Faun. Brit. India, Rep., vol. 2, p. 189-193. Calotes versicolor Deraniyagala, 1953, Col. Atlas Vert. Ceylan, p. 54.

Distribution dans l’Océan Indien. Espèce monotypique présente au Sri-Lanka et Andamans, introduite à La Réunion, Maurice et Rodrigues.

DESCRIPTION. Longueur : 25 à 50 cm.

Dimorphisme sexuel non perceptible (mâle nuptial reconnaissable à une marque rouge plus ou moins étendue au niveau de la tête). Adulte. Tête brun clair, parfois ocre ou jaune vert avec une crête sur la nuque, menton plus clair ; iris orangé ; dos de couleur variable suivant les individus, généralement brun clair marbré de brun foncé parfois teinté de jaune vert, crête dorsale ; longue queue (supérieure à la longueur du museau jusqu’à à la base de la queue) ; doigts effilés et longs terminés par des griffes. Juvénile. Semblable à l’adulte mais de taille réduite.

IDENTIFICATION. Reptile brun clair, marbré de zones plus foncées, de taille moyenne avec une crête dorsale plus développée au niveau de la nuque.

ACTIVITÉ. L’agame asiatique se rencontre généralement en petits groupes lâches. Les individus sont souvent immobiles, exposés sur un promontoire au soleil (galet, tronc d’arbre mort, extrémité d’une branche). Sans arrêt sur leur garde, ils s’observent de loin et défendent hardiment leur territoire. Ils grimpent très bien aux arbres et s’y réfugient souvent au moindre danger.

REPRODUCTION. L’agame asiatique est ovipare. Sa reproduction a été constatée à La Réunion. La ponte de la femelle est de 6-14 œufs (14-15 x 8-9 mm), blancs. Elle les dépose juste sous la surface d’un substrat terreux ou sablonneux. L’incubation dure de 69 à 76 jours.

MILIEU. Zones littorales, cultures, vergers, plantations, espaces verts, allées forestières, haies, zones arbustives entre 0 et 800 mètres ; l’Agame semble éviter la forêt indigène profonde.

ALIMENTATION. Essentiellement insectivore l’agame capture des insectes à l’affût (Lépidoptères, Coléoptères). Il consomme également des fleurs, des fruits, des petits reptiles (geckos) et enfin, plus rarement, des œufs d’oiseaux.

STATUT ET REMARQUES. Espèce introduite de Java en 1865 avec un chargement important de boutures de canne à sucre. En 1900, des individus de l’île de La Réunion furent introduits à Maurice, puis de cette dernière à Rodrigues en 1990. L'agame asiatique a pris la niche écologique des Scinques, ces lézards endémiques que l'on rencontrait principalement sur le littoral et probablement jusque vers 500-600 mètres d'altitude. Son comportement vis à vis de l’agame des colons est actuellement à l’étude. Les deux espèces semblent relativement pacifiques. Pour l’instant, elles se partagent le milieu : l’agame des colons occupe plutôt la strate herbacée et l’agame asiatique se réfugie dans les arbustes.

REFERENCES. Asana, 1931, 1941 ; Bour & Moutou, 1982 ; Daniel, 1992 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1996, 1997, 1999 ; Vinson & Vinson, 1969 ; Vinson, 1976.

Famille des Chamaeleontidae - Caméléons Il existe 5 genres contenant 131 espèces dans le monde, dont 57 sont endémiques de Madagascar ; 1 espèce malgache a été introduite et s'est naturalisée à La Réunion.

ENDORMI Chamaeleo pardalis (Cuvier, 1829) Français : Caméléon panthère de Madagascar.

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Anglais : Chameleon.

Synonymie et principales combinaisons. Chamaeleon pardalis Cuvier, 1829, Règne Anim., ed. 2, p.60 (terra typica : Ile Maurice). Chamaeleon pardalis Duméril & Bibron, 1936, Herpet. gén., vol. 3, p. 228. Chamaeleon pardalis Boulenger, 1887, Cat. Liz. Brit. Mus., vol. 3, p. 454. Chamaeleon pardalis Angel, 1921, Bull. Mus. Hist. Nat. Paris, vol. 27, p. 331, fig. 5. Chamaeleon pardalis Angel, 1942, Mém. Ac. Malgache, vol. 36, p. 165, pl. 6, fig. 7. Chamaeleo pardalis Bourgat, 1967, Vie et Milieu, séries C : Biologie Terrestre, vol. 18, p. 221-230, fig. 1-4.

Distribution dans l’Océan Indien. Espèce monotypique, endémique de Madagascar, introduite à La Réunion, Maurice.

DESCRIPTION. Longueur : 25 à 52 cm.

Dimorphisme sexuel prononcé. Mâle. La coloration des individus est très variable, changeante suivant le milieu et l’humeur des individus : parfois à dominance grise, bleue ou verte. Le type le plus courant est généralement vert brillant, avec de petites taches rouges, jaunes et parfois bleues le long de la tête et de l'arête dorsale ; petites taches blanches sur les parties latérales ; queue préhensile ; doigts groupés par deux et soudés en pince ; les mâles sont les plus grands et peuvent atteindre 52 cm. Femelle. De taille plus petite avec une coloration plus discrète, généralement ocre ou orangée. Juvénile. De taille nettement plus petite, avec la tête plus carrée et une coloration ocre jaune semblable à la femelle.

IDENTIFICATION. Reptile de taille moyenne se déplaçant très lentement. La coloration des individus et principalement des mâles est très variable et souvent en relation avec le biotope : à dominante verte, certains individus peuvent être plus ou moins blanchâtre, brunâtre ou noirâtre.

ACTIVITÉ. Espèce généralement isolée, souvent immobile, le corps aplati latéralement, à l’affût d’une proie éventuelle ; très territoriaux, les mâles ne tolèrent aucun autre individu à proximité. Lorsqu'ils sont dérangés, ils prennent un air menaçant en ouvrant largement les mâchoires et soufflent bruyamment.

REPRODUCTION. Ovipare, cette espèce se reproduit de décembre à mai. La période des amours débute par les approches du mâle interrompues par des observations immobiles prolongées. Après des préliminaires durant souvent plusieurs heures, l’accouplement dure environ 30 minutes. Il a généralement lieu dans le bas d’un buisson ou dans les herbes. Sans tarder, il est aussitôt suivi par l’isolement de la femelle. La ponte a lieu 30 à 45 jours après. Elle est constituée par 12 à 46 œufs blancs qui sont déposés dans la terre, dans un petit terrier. L’éclosion des petits intervient entre 159 et 384 jours (suivant les conditions météorologiques). Les juvéniles mesurent environ 55 mm à la naissance et sont tout de suite autonomes.

MILIEU. Espèce liée à la présence d’arbres ou arbustes : jardins, bords des étangs, bois, haies, etc. Plus commun dans les ravines et les fourrés arbustifs près de l’eau.

ALIMENTATION. Essentiellement insectivore, l’Endormi consomme essentiellement des insectes (Orthoptères, Odonates, Blattoptères, Coléoptères, Lépidoptères, Diptères, Isoptères) Également des araignées et plus rarement des jeunes grenouilles, des geckos et des petits agames et des petits caméléons.

STATUT ET REMARQUES. Espèce introduite de Madagascar à La Réunion vers 1830. Le Caméléon est commun dans la région Ouest de l’île. Autrefois limité à la région de Saint-Paul, il se rencontre aujourd’hui tout autour de La Réunion, du littoral à 800 mètres (un record d’altitude à Dos d’Ane à 1100 mètres). Curieusement, alors que l’espèce est introduite, elle figure, auprès des espèces indigènes, sur la liste ministérielle des espèces protégées de l’île de La Réunion. Également introduite à Maurice ou elle semble moins vigoureuse. Certains auteurs la rangent dans le genre Furcifer.

Note. D’autres espèces de caméléons vivent dans les îles de l’Océan Indien : C. tigris aux Seychelles, C. cephalolepis et C. polleni aux Comores (proche de C. zeylanicus du Kerala) et 57 espèces endémiques de Madagascar.

REFERENCES. Bourgat, 1967, 1969, 1970 ; Bour & Moutou, 1982 ; Brygoo, 1971, 1978 ; Glaw & Vences, 1994 ; Moutou, 1983 ; Nougier, 1971 ; Probst, 1997, 1999 ; Schmidt, 1988 ; Vinson & Vinson, 1969 ; Winter , 1995.

Famille des Gekkonidae - Geckos Il existe 85 genres contenant plus de 800 espèces réparties dans le monde, 9 à La Réunion, dont 2 espèces endémiques.

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LEZARD BLANC Gehyra mutilata (Wiegmann, 1835) Créole : Margouya, Lézar blan. Français : Gecko arboricole blanc. Anglais : Eastern House Gecko.

Synonymie et principales combinaisons. Hemidactylus (Peropus) mutilatus WIEGMANN, 1835. Nova Acta Acad. Leop. Vol. 17, p. 238. Hemidactylus pristiurus WIEGMANN 1834 (nomen nudum) Hemidactylus (Peropus) mutilatus WIEGMANN 1834 Hemidactylus Peronii DUMÉRIL & BIBRON 1836 Peropus (Dactyloperus) Peronii FITZINGER 1843 Peropus mutilatus FITZINGER 1843 Peripia Peronii GRAY 1845 Hemidactylus peronii CANTOR 1847 Hemidactylus platurus BLEEKER 1857 (nomen nudum) Dactyloperus insulensis GIRARD 1857 : 195 Hemidactylus platurus BLEEKER 1859 Gecko pardus TYTLER 1865 Peropus packardii COPE 1869 : 319 Peripia mutilata GÜNTHER 1873 Hemidactylus Navarri DUGÉS 1884 Gehyra mutilata BOULENGER 1885 : 148 Peropus mutilatus STEJNEGER 1907 : 180 Gehyra beebei DE ROOIJ 1915 Gehyra insulanus UNDERWOOD 1954 Hemidactylus navarii GUIBÉ 1954 Peropus multilatus (sic) MCKEON 1978 Gehyra mugtilata (sic) PERNETTA & BURGIN 1980 Gehyra harrieti WELLS & WELLINGTON 1985 Gehyra packardii WELLS & WELLINGTON 1985 Gehyra mutilata LINER 1994 ; GLAW & VENCES 1994 : 277 ; MANTHEY & GROSSMANN 1997 : 230

Distribution dans l’Océan Indien. Espèce monotypique largement répandue dans les îles de l'Océan Indien : Sri Lanka, Madagascar, La Réunion, Maurice, Rodrigues, Seychelles, Laquedives.

DESCRIPTION. Longueur : 10-13 cm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible. (Mâle avec les écailles fémorales pointillées). Adulte. Coloration variable suivant l'ensoleillement. Coloration diurne. Tête triangulaire et museau rond, plus ou moins grise à brun rose ; peau d'apparence fragile ; parties supérieures brun gris clair avec quelques points blancs et d'autres brun noir ; parties ventrales plus claires teintées de jaune ; queue à section plate et large à la base, après un rétrécissement devenant progressivement ronde ; membres postérieurs munis de 5 doigts libres, bien développés et élargis à leur extrémité, portant des lamelles adhésives terminées par une griffe. Coloration nocturne. Corps coloré de rose clair d’aspect translucide. Juvénile. Semblable à l'adulte mais de taille réduite et avec des points jaunes et roses qui disparaissent progressivement jusqu'à la taille adulte.

IDENTIFICATION. Le plus grand et le plus large des geckos nocturnes ; corps massif de couleur variable, apparaissant rosée ou jaunâtre la nuit, et brun foncé, plus ou moins ponctué de taches claires le jour ; queue plate en dessous et légèrement pincée à la base. genre de petit rire "guek guek guek".

ACTIVITÉ. Nocturne, le Margouillat blanc commence à chasser les insectes peu avant la tombée de la nuit et se déplace aisément sur les murs et les plafonds, même sur les vitres. On le rencontre principalement sous les sources lumineuses qui attirent ses proies favorites : les petits insectes. Le jour, il se cache dans une fissure d'un mur, derrière un volet ou entre deux cloisons. Très territoriaux et sédentaires, les mâles défendent leur territoire alors que les femelles se tolèrent et se déplacent plus facilement.

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REPRODUCTION. Ovipare. Peu documentée, la reproduction du Margouillat blanc a été constatée de septembre à mars. La ponte est de 2 œufs (10 x 11 mm) à coquille calcaire, blanc crème, de forme légèrement ovale. Ils sont généralement déposés à quelques temps d'intervalle dans de petits recoins (boîtier électrique, serrure). Parfois plusieurs femelles utilisent le même site de ponte. Une incubation de 50-70 jours a été notée en terrarium. Les juvéniles qui en sortent mesurent 38-49 mm.

MILIEU. Dans la plupart des maisons de l'île, du littoral jusqu'à 500 mètres et localement jusqu'à 850 mètres.

ALIMENTATION. Petits insectes nocturnes (Lépidoptères, Diptères), araignées.

STATUT ET REMARQUES. Espèce introduite du Sud de l'Asie (région indochinoise, Sri Lanka, Myanmar, Thaïlande) également présente en Australie. Le Lézard blanc était déjà mentionné par Bory de Saint Vincent qui parcourut l'île en 1801. C'est le gecko nocturne le plus répandu dans les maisons, observé dès la tombée de la nuit, souvent près des sources lumineuses. Là, il chasse à l’affût, tantôt immobile, tantôt courant le long des murs ou « collé » aux plafonds, à la recherche de petits insectes et de papillons nocturnes. Il est également présent sur plusieurs îles de l'Océan Indien : Maurice, Rodrigues, Madagascar, Seychelles, Sri Lanka, Laquedives.

REFERENCES. Bour & Moutou, 1982 ; Glaw & Vences, 1994 ; Matz & Vanderhaege, 1978 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997, 1999 ; Vinson & Vinson, 1969.

MARGOUILLAT DES MAISONS Hemidactylus frenatus Schlegel in Duméril & Bibron, 1836 Créole : Margouya, Tak tak Français : Gecko gris des maisons, Gecko verruqueux des maisons. Anglais : Asian House Gecko.

Synonymie et principales combinaisons. Hemidactylus frenatus SCHLEGEL in DUMÉRIL & BIBRON 1836, in Dum & Bibr., Erp. Gen. III p. 366. Hemidactylus (Pnoepus) Bojeri FITZINGER 1843 Hemidactylus vittatus GRAY 1845 Hemidactylus punctatus JERDON 1853 Hemidactylus fraenatus BLEEKER 1857 Hemidactylus inornatus HALLOWELL 1861 Hemidactylus pumilus HALLOWELL 1861: 502 Gecko caracal TYTLER 1865 Gecko chaus TYTLER 1865 Hemidactylus longiceps COPE 1869: 320 Hemidactylus hexaspis COPE 1869: 320 Hemidactylus papuensis [MACLEAY] 1877 Hemidactylus tristis SAUVAGE 1879 Hemidactylus nigriventris LIDTH DE JEUDE 1905 Hemidactylus bowringii STEJNEGER 1907: 172 Hemidactylus fragilis CALABRESI 1915 Hemidactylus vandermeer-mohri BRONGERSMA 1928 Hemidactylus mabouia BARBOUR & LOVERIDGE 1929 (partim) Hemidactylus okinawensis OKADA 1936 Hemidactylus vandermeermohri WERMUTH 1965 Hemidactylus auritus POEPPIG (in OBST) 1977 Pnoepus papuensis WELLS & WELLINGTON 1985 Pnoepus frenatus WELLS & WELLINGTON 1985 Pnoepus bojeri WELLS & WELLINGTON 1985 Pnoepus vittatus WELLS & WELLINGTON 1985 Pnoepus punctatus WELLS & WELLINGTON 1985 Pnoepus inornatus WELLS & WELLINGTON 1985 Pnoepus pumilus WELLS & WELLINGTON 1985 Pnoepus caracal WELLS & WELLINGTON 1985 Pnoepus fragilis WELLS & WELLINGTON 1985 Hemidactylus frenatus LINER 1994 ; GLAW & VENCES 1994: 277 ; MANTHEY & GROSSMANN 1997.

Distribution dans l’Océan Indien. Espèce monotypique, présente au Sri Lanka, Madagascar, La Réunion, Maurice, Rodrigues, Seychelles, Amirantes, Saint-Brandon, Cargados Carajos.

page 66 Guide préliminaire des reptiles sédentaires de l’île de La Réunion et des îles éparses avec une liste des espèces migratrices, erratiques répertoriées depuis 10 ans J-M. Probst ------

DESCRIPTION. Longueur : 9-11 cm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible. (Mâle avec les écailles fémorales pointillées). Adulte. Coloration variable suivant l'ensoleillement. Coloration diurne. Tête triangulaire et museau rond, brun gris clair parcouru de lignes brunes plus foncées ; pupille verticale ; peau fragile légèrement granuleuse et parcourue de bandes longitudinales brun foncé ; parties supérieures brun gris clair avec le sommet des protubérances blanc ; parties ventrales plus claires ; queue portant des tubercules saillants ; membres postérieurs avec 4 doigts libres visibles, le cinquième presque inexistant ; doigts élargis caractéristiques des geckos, portant des lamelles adhésives terminées par une griffe. Coloration nocturne. Coloration du corps, rose clair d’aspect translucide. Juvénile. Identique à l’adulte mais de taille inférieure.

IDENTIFICATION. Petit lézard nocturne de la famille des Gekkonidae ; gris brun, parfois moucheté de taches noires et blanches. Il ressemble au Margouillat des jardins, mais la peau de son dos est plus lisse, légèrement granuleuse ; un des critères de détermination est l'absence de tubercule sur la nuque et l'occiput. Le 5ème doigt des pattes postérieures est très court. Les petites protubérances sont disposées en rangées (2-8) longitudinales ; vue de très près, la queue cylindrique du Margouillat des maisons est couverte de petites protubérances plates et lisses. Manifestations vocales répétées "tac tac tac".

ACTIVITÉ. Nocturne. Essentiellement dans les maisons, parfois sur les murs extérieurs et plus rarement sous l'écorce des arbres et sous les rochers.

REPRODUCTION. Ovipare. La femelle dépose plusieurs fois par an, une ponte de 2 œufs (9-10 x 10-11 mm), blancs. L'éclosion intervient après 6 semaines d'incubation. Les jeunes mesurent 27-34 mm à la sortie de l'œuf.

MILIEU. Espèce très liée aux activités de l'homme puisqu'on la trouve essentiellement dans les maisons, les bâtiments et les ouvrages d'art.

ALIMENTATION. Essentiellement insectivore : Lépidoptères, Diptères, Orthoptères (Grillons, sauterelles) mais aussi des araignées et parfois de petits geckos.

STATUT ET REMARQUES. Espèce introduite à vaste répartition ; à La Réunion on la trouve le plus souvent à basse altitude ; commune dans les maisons ou aux abords immédiats, parfois dans les fissures des ponts ou d'édifices construits. Le Margouillat des maisons se rencontre dans la plupart des îles de l'Océan Indien : Maurice, Rodrigues, Madagascar, Cargados Carajos, Chagos, Seychelles, Amirantes, Sri Lanka mais également au Sud de l'Inde, en Malaisie, en Chine, en Corée et dans de nombreuses îles de l'Océan Pacifique.

REFERENCES. Bour & Moutou, 1982 ; Glaw & Vences, 1994 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997, 1999 ; Vinson & Vinson, 1969.

CHICHAK Hemidactylus mabouia (Moreau de Jonnès, 1818) Anglais : House Gecko.

Synonymie et principales combinaisons. Gekko mabouia MOREAU DE JONNÈS 1818 : 138 Gekko incanescens WIED 1824 : 101 Gecko tuberculosus RADDI 1823 (syn. fide LOVERIDGE 1947), Gekko armatus WIED 1824 (syn. fide LOVERIDGE 1947) Gecko aculeatus SPIX 1825 : 16 Gecko cruciger SPIX 1825 Gekko incanescens WIED 1825 (syn. fide LOVERIDGE 1947) Hemidactylus tuberculosus FITZINGER 1826 : 105 Gecko mabuia CUVIER 1829 : 54 (nomen substitutum pro Gecko mabouia) Hemidactylus mabouia DUMÉRIL & BIBRON 1836, 4 : 362 Hemidactylus (Tachybates) mabuya FITZINGER 1846 Hemidactylus (Tachybates) armatus FITZINGER 1846 Hemidactylus platycephalus PETERS 1854 (syn. fide LOVERIDGE 1947) Hemidactylus mabouia GUICHENOT 1855 : 12 Hemidactylus sakalava GRANDIDIER 1867 : 233 (syn. fide LOVERIDGE 1947) Hemidactylus exaspis COPE 1868 Hemidactylus frenatus var. calabaricus BOETTGER 1878 (syn. fide LOVERIDGE 1947)

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Hemidactylus benguellensis BOCAGE 1893 (syn. fide LOVERIDGE 1947) Hemidactylus tasmani HEWITT 1932 (syn. fide LOVERIDGE 1947) Hemidactylus mabouia SCHWARTZ & HENDERSON 1991 : 414 ; CEI 1993 ; LINER 1994 ; GLAW & VENCES 1994 : 278 ; MEIRTE, 1999.

Distribution dans l’Océan Indien. H. m. mabouia (Moreau de Jonnès, 1818) - Madagascar, Comores, Mayotte, Glorieuses, Juan de Nova, Sri Lanka, Maldives.

DESCRIPTION. Longueur : 12-17 cm.

IDENTIFICATION. Gecko nocturne de taille moyenne de la famille des Gekkonidae. Coloration variable mais généralement barrée de 5 bandes dorsales grises rappelant la couleur du lichen, interstices blanchâtres ou beiges ; peau verruqueuse sur les parties supérieures et la queue ; 5ème doigt des pattes postérieures développé ; protubérances disposées en rangées (9-18) longitudinales ; tubercules nettement convexes et striés.

STATUT ET REMARQUES. Espèce de l’Afrique de l’Est, peut-être indigène aux Glorieuses, aux Comores et à Madagascar. Cette espèce se rencontre près du littoral, plutôt à l'extérieur des maisons, sous les pierres et les écorces (tronc de cocotier). On le trouve également dans les régions africaines du Kenya, du Tanganyika jusqu'au Mozambique. Dans les Mascareignes, elle a été longtemps confondue avec le margouillat des jardins H. brookii (Comm. pers. Carl Jones & Nick Arnold).

REFERENCES. Glaw & Vences, 1994 ; Meirte, 1999.

MARGOUILLAT DES JARDINS Hemidactylus brookii (Gray, 1845) Français : Gecko de Brook. Anglais : Brook’s Gecko.

Hemidactylus Brookii GRAY 1845 Hemidactylus tytleri [TYTLER 1865] Hemidactylus guineensis PETERS 1868 : 640 Hemidactylus affinis [STEINDACHNER 1870] Hemidactylus kushmorensis [MURRAY 1884] Hemidactylus gleadowi [MURRAY 1884] Hemidactylus stellatus [BOULENGER 1885] Hemidactylus murrayi [GLEADOW 1887] Hemidactylus tenkatei [LIDTH DE JEUDE 1895] Hemidactylus togoensis [WERNER 1897] Hemidactylus luzonensis TAYLOR 1915 Hemidactylus neotropicalis SHREVE 1936 Hemidactylus angulatus THYS VAN DER AUDENAERDE 1967 Hemidactylus trokii ELTER 1981 (nomen nudum) Hemidactylus brookii SCHWARTZ & HENDERSON 1991 : 413 ; LINER 1994

Distribution dans l’Océan Indien. Espèce présente à La Réunion, Maurice, Zanzibar, Pemba, Maledives, Sri Lanka.

DESCRIPTION. Longueur : 10-13,5 cm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible (mâle avec les écailles fémorales pointillées). Adulte. Coloration variable suivant l'ensoleillement. Coloration diurne. Tête triangulaire et museau rond, brun gris clair parcouru de lignes brunes, plus ou moins foncées ; pupille verticale ; peau fragile très verruqueuse et marbrée de brun foncé ; parties supérieures brun gris clair avec le sommet des protubérances, blanc ; parties ventrales plus claires ; queue nettement verruqueuse à section ronde ; membres postérieurs avec les 5 doigts libres visibles ; doigts élargis caractéristiques des geckos, portant des lamelles adhésives terminées par une griffe. Coloration nocturne. Corps coloré de rose clair d’aspect translucide. Juvénile. Identique à l’adulte mais de taille inférieure.

IDENTIFICATION. Petit gecko nocturne de la famille des Gekkonidae. Peau grise à brune très verruqueuse ; 5ème doigt des pattes postérieures développé ; protubérances disposées en rangées (9 à 18) longitudinales ; tubercules nettement convexes et striés. Coloration diurne avec des petites taches brunes longitudinales.

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ACTIVITÉ. Nocturne. Comme le Margouillat des maisons, mais plutôt dans les cultures, les friches, le long des troncs d’arbres et dans les jardins.

REPRODUCTION. Ovipare. Constatée en février, mars et mai. La femelle pond dans l'humus des feuilles, parfois dans le tronc pourri ou derrière une écorce. Les œufs (9-10 x 11-13 mm), blancs, sont déposés par 2 et sont parfois soudés l'un à l'autre. L’incubation varie de 38 à 44 jours. À la sortie de l'œuf, les juvéniles mesurent 28-36 mm.

MILIEU. Presque exclusivement sous l'écorce des arbres et sous les rochers ; toutefois, lorsque le site est très favorable (nombreuses caches et nourriture abondante) on trouve le Margouillat des jardins à l'intérieur des maisons. Sur le littoral, presque toutes les maisons sont ainsi colonisées par les 4 espèces de geckos nocturnes.

ALIMENTATION. Insectivore, il capture, dès la nuit tombée, des petits Lépidoptères, Diptères attirés par la lumière. Il ne dédaigne pas les araignées et les jeunes geckos.

STATUT ET REMARQUES. Espèce introduite à La Réunion. Origine incertaine car à vaste répartition tropicale : Afrique (Sénégal, Togo, Angola, Cape Vert, Tanzanie, Gambie, Eritrée, Ethiopie, Mali, République Centre africaine, Côte d’Ivoire, Cameroun, Soudan) ; également en Asie (Inde Thaïlande, Maldives, Péninsule Malaise, Sri Lanka, Birmanie, Pakistan, Bangladesh, Népal, Indonésie, Bornéo) ; aussi en Amérique et dans l’Océan Pacifique (Mexico, Haïti, Antilles, Cuba, Hispaniola, Puerto Rico, Port-Au-Prince, Trinidad et la Colombie). Cette espèce était confondue avec H. mabouia beaucoup plus grand. Il existe quatre sous-espèces et il conviendra de la déterminer prochainement. Elle a probablement été introduite de l’Inde où c’est l’espèce la plus commune des geckos nocturnes. Anciennement nommée Hemidactylus mercatorius et H. mabouia, c'est l'un des petits geckos les plus communs de l'île. On l’observe près du littoral, plutôt à l'extérieur des maisons, sous les pierres et les écorces.

REFERENCES. Bour & Moutou, 1982 ; Glaw & Vences, 1994 ; Kluge, 1969 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997, 1999 ; Vinson & Vinson, 1969.

MARGOUILLAT A QUEUE JAUNE Hemiphyllodactylus typus (Bleeker, 1860) Créole : Margouya. Français : Gecko à queue jaune de Bleeker.

Synonymie et principales combinaisons. Ptyodactylus gracilis BLEEKER 1860 Platydactylus crepuscularis BAVAY 1869 Spathodactylus mutilatus GÜNTHER 1872 Lepidodactylus crepuscularis BOULENGER (partim) 1883 Spathoscalabotes mutilatus BOULENGER 1885 Lepidodactylus ceylonensis BOULENGER 1887 Hemiphyllodactylus ceylonensis STEJNEGER 1899 Hemiphyllodactylus crepuscularis STEJNEGER 1899 Hemiphyllodactylus leucostictus STEJNEGER 1899 Lepidodactylus auranticus SHELFORD 1901 Lepidodactylus aurantiacus BARBOUR 1912 Hemiphyllodactylus insularis TAYLOR (fide BROWN & ALCALA 1978) 1918 Hemiphyllodactylus margarethae [BRONGERSMA] 1931 Hemiphyllodactylus typus typus SMITH 1935 Hemiphyllodactylus albostictus LAZELL 1989 Hemiphyllodactylus typus MANTHEY & GROSSMANN 1997: 239

Distribution dans l’Océan Indien. H. t. typus (Bleeker, 1860) - La Réunion, Maurice, Rodrigues. H. t. auranticus (Beddome) - Sri Lanka.

DESCRIPTION. Longueur : 6-8 cm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible (mâle avec les écailles fémorales pointillées). Adulte. Coloration variable suivant l'ensoleillement. Coloration diurne. Tête allongée surmontée d'un museau fin, brun gris assez foncé ; œil avec la pupille verticale ; parties supérieures légèrement granuleuses, marbrées de brun jaune ; parties ventrales plus claires, jaunâtre ; queue à section ronde, brune avec le dessus tachetée de jaune et le dessous orange à rouge ; petits membres avec les

page 69 Bulletin Phaethon – Volume 10 (1999) ------postérieurs ne possédant que 4 doigts libres visibles (le cinquième est une simple protubérance) ; doigts élargis caractéristiques des geckos, portant des lamelles adhésives terminées par une griffe. Coloration nocturne. Corps coloré de rose et de brun. Juvénile. Identique à l’adulte mais de taille inférieure.

IDENTIFICATION. Petit gecko nocturne au corps allongé et aux petits membres lui donnant une silhouette étrange et disproportionnée ; petite tête ; aspect général allongé, mince vers l'avant et plus large vers l'arrière ; petites pattes ; semble n'avoir que 4 doigts, le petit doigt externe est réduit à une petite protubérance. Il se rencontre parfois sur les vieux troncs d'arbres crevassés, sur le tronc des Palmiers, ou sur les murs extérieurs des maisons, plus rarement, à l'intérieur.

ACTIVITÉ. Nocturne. Le Margouillat à queue jaune ne se rencontre qu'à la nuit tombée soit seul soit en couple.

REPRODUCTION. Ovipare. La femelle pond ses œufs par 1 ou 2, libres dans des milieux très variés : creux d'un mur, fissures de rochers, derrière une écorce, dans un panneau de circulation. Ils peuvent être également collés à un support : derrière une porte ou dans les persiennes d'un volet). Ponte de 1-2 œufs (5-7 x 6-9 mm) blancs, allongés. Les juvéniles fraîchement éclos mesurent de 33 à 38 mm.

MILIEU. Généralement arboricole, il est souvent répertorié sur les Palmiers, les Manguiers et les Tamarins de l'Inde. On le rencontre plutôt dans les jardins, mais sa présence (œufs) a été décelée en limite de forêt primaire et le long des champs de canne à sucre. Se rencontre également dans quelques maisons du littoral.

ALIMENTATION. Insectivore. Il se nourrit, comme les autres margouillats de petits insectes et d'araignées.

STATUT ET REMARQUES. Espèce introduite passant souvent inaperçue, se trouvant sur les arbres et aux abords des maisons. Sans être commun, le Margouillat à queue jaune est pourtant régulièrement répertorié sur tout le littoral réunionnais. Le point d'observation le plus haut se situe à 600 mètres d'altitude à Basse Vallée. Il partageait un site de ponte d’une autre espèce, le Gecko vert des forêts Phelsuma borbonica mater. Plusieurs prédateurs ont consommé cette espèce : le chat, la musaraigne musquée et le Gecko à bandes P. lineata. Le Margouillat à queue jaune est une espèce discrète également présente à Maurice, à Rodrigues, au Sri Lanka, dans le Sud de l'Inde, le Sud-Est de l'Asie et dans de nombreuses îles des Philippines et de l'Océanie.

REFERENCES. Bour & Moutou, 1982 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997, 1999 ; Vinson & Vinson, 1969.

LYGODACTYLE D’EUROPA Lygodactylus verticillatus Mocquard, 1895

Synonymie et principales combinaisons. Lygodactylus verticillatus MOCQUARD 1895. Lygodactylus verticillatus KLUGE 1993. Lygodactylus verticillatus GLAW & VENCES 1994: 282.

DESCRIPTION. Longueur : 45 mm.

Dimorphisme sexuel imperceptible. Adulte. Tête brune marbrée de brun et noir ; ensemble du corps brun avec des taches brun noir et d’autres blanchâtres, proche de la couleur des lichens des arbres. Juvénile. Non connu.

IDENTIFICATION. Petit gecko marbré de blanc clair et de brun noir.

ACTIVITÉ. Espèce diurne, alternant des phases d’activités rapides puis immobiles. Se cache très vite en cas de danger et compte sur son mimétisme pour échapper aux prédateurs.

MILIEU. Cette petite espèce se rencontre sur les troncs, les branches d’Euphorbia stenoclada, et parfois sur les rochers en cacarénite.

ALIMENTATION. Le Lygodactyle d’Europa semble essentiellement insectivore.

RÉPARTITION. Distribuée à Madagascar et sur l’îlot d’Europa.

STATUT ET REMARQUES. Espèce endémique d’Europa et du Sud Est de Madagascar. Relativement abondante à Europa, l’espèce se rencontre essentiellement dans la forêt d’Euphorbe au centre de l’île. De nombreuses espèces se

page 70 Guide préliminaire des reptiles sédentaires de l’île de La Réunion et des îles éparses avec une liste des espèces migratrices, erratiques répertoriées depuis 10 ans J-M. Probst ------rencontrent à Madagascar (nous avons pu observer L. rarus dans l’Ankarana), et sur quelques autres îles de l’Océan Indien : L. capensis pakenhami à Pemba, L. heterurus à Nosy Bé. Le Genre Lygodactylus Gray, 1864 est constitué par 40 espèces distribuées essentiellement en Afrique, Madagascar (17 espèces) et des îles éparses.

REFERENCES. Glaw & Vences, 1994.

GRAND LEZARD VERT DE MADAGASCAR Phelsuma madagascariensis (Gray, 1831) Français : Grand gecko vert malgache. Anglais : Madagascar day gecko.

Synonymie et principales combinaisons. Gekko madagascariensis GRAY 1831. Phelsuma sarrube (WIEGMANN 1834). Phelsuma madagascariensis martensi MERTENS 1962. Phelsuma madagascariensis grandis GRAY, 1870. Phelsuma madagascariensis GLAW & VENCES 1994 : 290.

Distribution dans l’Océan Indien. P. m. madagascariensis (Gray, 1831) - endémique de Madagascar. P. m. boehmei (Meier, 1982) - endémique de Madagascar. P. m. grandis (Gray, 1870) - endémique de Madagascar, introduit à La Réunion. P. m. kochi (Mertens, 1954) - endémique de Madagascar.

DESCRIPTION. Longueur : 24-30 cm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible (mâle nettement plus grand que la femelle et portant des écailles fémorales pointillées). Adulte. Tête large, vert pomme avec parfois une tache de rouge du museau à l'œil ; parties supérieures, vert pomme, avec quelques taches rouges dans le bas du dos ; parties ventrales, vert pâle ; queue et membres vert clair. Juvénile. Tête et corps mouchetés de rouge avec la queue annelée de rouge.

IDENTIFICATION. Se distingue aisément des autres espèces de Phelsuma par sa taille nettement plus grande, sa couleur uniforme vert pomme à peine ponctuée de quelques taches rouges dans le bas du dos.

ACTIVITÉ. Diurne. Espèce généralement solitaire ou en couple. Les mâles sont territoriaux et s'affrontent pour conquérir une femelle.

REPRODUCTION. Elle a pu être constatée par la présence de plusieurs juvéniles en mars et en avril. La femelle pond 1-2 œufs blancs toutes les 4-6 semaines. L'incubation dure entre 60 et 80 jours et les jeunes, fraîchement éclos, mesurent 3 à 5 cm. Durée de vie d'environ 7 ans.

MILIEU. Le Grand lézard vert malgache se rencontre généralement sur les murs intérieurs et extérieurs des maisons ou sur les troncs d'arbres des jardins. À Madagascar, dans leur milieu naturel, on les rencontre également dans la forêt primaire.

ALIMENTATION. Le Grand Lézard vert malgache se nourrit de pulpe de fruits (mangue, papaye, goyavier, bananier, etc.), il capture également des insectes et des jeunes geckos.

STATUT ET REMARQUES. Le Grand lézard vert de Madagascar est représenté dans notre île par la sous-espèce P. m. grandis qui partage avec une autre sous-espèce (P. m. kochi) la taille la plus grande du Genre actuel de Phelsuma. Depuis 1994, cette grande espèce s’est échappée de la captivité et se rencontre naturalisée en plusieurs endroits de l'île. Actuellement on compte 5 petites populations disséminées dans les zones urbaines de Saint-André, Sainte Suzanne, La Montagne et à Saint-Denis. Un exemplaire vivant est visible à l’Insectarium de La Réunion.

REFERENCES. Bour & Moutou, 1982 ; Börner & Minuth, 1984 ; Girard, 1997 ; Glaw & Vences, 1994 ; Krause, 1993 ; Kuchling, 1993 ; Matz & Vanderhaege, 1978 ; Mertens, 1954, 1963 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997, 1999 ; Schleich, 1984 ; Trombetta, 1981.

LEZARD VERT A TROIS TACHES

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Phelsuma laticauda Boettger, 1880 Français : Gecko vert à trois taches rouges. Anglais : Gold dust day gecko.

Synonymie et principales combinaisons. Pachydactylus laticauda BOETTGER 1880. Zool. Anz., Leipzig, 3 : 280. Phelsuma laticauda BOULENGER, 1885. Cat. Liz. Brit. Mus., ed 2, 1 : 215. Phelsuma laticauda laticauda MERTENS, 1964. Senckenb. biol., Frankfurt/M., 45 : 101. Phelsuma laticauda KLUGE 1993 ; GLAW & VENCES 1994 : 294.

Distribution dans l’Océan Indien. P. l. laticauda (Boettger, 1880) - endémique du nord de Madagascar, introduit à Anjouan, Mayotte, La Réunion et Farquhar (Seychelles). P. l. angularis (Mertens, 1964) - endémique du nord-est de Madagascar.

DESCRIPTION. Longueur : 10-13 cm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible (mâle plus grand que la femelle et portant des écailles fémorales pointillées). Adulte. Tête, vert clair avec le front barré de trois lignes rouges espacées rejoignant les yeux de chaque côté de la face ; cercle orbital jaune à l'exception de la partie supérieure, bleu turquoise ; iris brun, pupille ronde, noire ; parties supérieures, vert pomme, saupoudrées de jaune au niveau de la nuque avec le bas du dos marqué de trois bandes rouges devenant progressivement moucheté vers l'attache de la queue ; parties ventrales blanches teintées de jaune ; queue, vert clair, saupoudrée de jaune ; membres, jaune brun pâle, mouchetés de brun et de rouge clair. Juvénile. Semblable aux adultes avec le corps vert pâle et les couleurs jaune et rouge moins contrastées.

IDENTIFICATION. Gecko vert de taille moyenne, reconnaissable à la nuque et la queue saupoudrée de jaune et les trois taches rouges du bas du dos.

ACTIVITÉ. Diurne. Des 4 espèces de Phelsuma introduites à La Réunion, c'est celle qui s'est le mieux adaptée au littoral Ouest de l'île. Dans certaines zones, on peut rencontrer un ou plusieurs individus à chaque arbre ou arbuste prospecté.

REPRODUCTION. Constatée d'octobre à mai. La femelle pond généralement 2 œufs blancs (7-9 x 8-10 mm), plus ou moins adhésifs. L'incubation dure entre 40 et 56 jours et les jeunes, fraîchement éclos, mesurent 3 à 4 cm. En captivité, la maturité sexuelle a été atteinte après une période de 10-12 mois.

MILIEU. Le Lézard vert à trois taches se rencontre sur le littoral ouest et ne semble pas dépasser 350 mètres d'altitude. Parmi les arbres, il apprécie principalement, les Cocotiers, les Chocas verts, les Chocas bleus les Bananiers et les Vacoas mais on le rencontre tout aussi bien le long des palissades des jardins, sur les murs extérieurs et intérieurs des maisons.

ALIMENTATION. Il se nourrit de pulpes de fruits, de nectar de fleurs, d'insectes et d'araignées. Des individus semi- domestiqués lèchent le sucre sur la table de la cuisine ou tout autre aliment sucré (jus de fruit, coca-cola, purée de pomme).

STATUT ET REMARQUES. Espèce introduite de Madagascar en janvier 1975 ; elle aurait été introduite de Tamatave à Grand Fond (Saint-Gilles les Bains) sous forme d'œufs. Aujourd'hui elle est localement commune sur la plupart du littoral de Grand Fond, quelques quartiers de Saint-Gilles, L'Ermitage. Son record d'altitude semble être à Saint-Gilles les Hauts, à 350 mètres).

REFERENCES. Bour & Moutou, 1982 ; Cheke, 1975b ; Girard, 1997 ; Glaw & Vences, 1994 ; Heselhaus, 1986 ; Mertens, 1963 ; Moutou, 1983, 1995 ; Probst, 1997, 1999.

LEZARD VERT A BANDES Phelsuma lineata Gray, 1842 Français : Gecko vert à bande. Anglais : Day Gecko.

Synonymie et principales combinaisons. Phelsuma lineatum GRAY 1842, Zool. Misc., London. Pt. IV : 57. Pachydactylus lineatus BOETTGER, 1879, Abh. Senckenb. Naturf. Ges., Frankfurt/M., 11 : 37.

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Phelsumia lineata var. bifasciata BOETTGER 1913. Phelsuma lineata chloroscelis MERTENS 1962. Phelsuma lineata lineata MERTENS, 1962, Senckenb. biol. Frankfurt/M., 43 : 98. Phelsuma lineata LOVERIDGE, 1942, Bull. Mus. Comp. Zool., Cambridge, Mass. 89 : 451. Phelsuma minuthi BÖRNER 1980 (statut incertain). Phelsuma lineata lineata GLAW & VENCES 1994 : 294.

Distribution dans l’Océan Indien. P. l. lineata (Gray, 1842) - endémique de Madagascar. P. l. bifasciata (Boettger, 1913) - endémique de Madagascar ; introduit à La Réunion. P. l. dorsivittata (Mertens, 1964) - endémique de Madagascar. P. l. punctulata (Mertens, 1970) - endémique de Madagascar. P. l. bombetokensis (Mertens, 1964) - endémique de Madagascar.

DESCRIPTION. Longueur : 11-15 cm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible (mâle plus grand que la femelle et portant des écailles fémorales pointillées). Adulte. Dessus de la tête, vert foncé, avec une tache rouge entre les deux yeux, délimité par un fin liseré, brun rouge, passant du museau à l'œil ; menton et gorge blanc avec le bord de la mandibule inférieure jaune ; cercle orbital vert, iris brun orangé, pupille ronde, noire ; parties supérieures vert foncé à l'exception de la nuque et du bas du dos moucheté de rouge ; flancs marqués d'une bande noire soulignée d'une bande jaune citron ; parties ventrales blanches ; queue vert foncé parfois teintée de bleu turquoise et saupoudrée de points rouges ; membres brun vert pâle mouchetés de brun rouge clair dessus et blanc jaunâtre dessous. Juvénile. Coloration vert pomme plus pâle et moins contrastée que l'adulte.

IDENTIFICATION. Gecko vert de taille moyenne avec une bande noire soulignée d'une bande jaune sur les flancs ; taches rouges du bas du dos informes parfois comme rayées.

ACTIVITÉ. Diurne. Se rencontre souvent en couple sur les arbres ou en petits groupes sur les murs des maisons.

REPRODUCTION. En captivité, la femelle peut pondre jusqu'à 6 fois par an, 1-2 œufs (9 x 7 mm), blancs adhésifs. À 28°, l'incubation dure entre 40-45 jours (à 25° environ 60 jours). Les jeunes, fraîchement éclos, mesurent 40 à 43 mm et leur coloration ressemble déjà à celles des adultes. En captivité, la maturité sexuelle a été atteinte après une période de 7-9 mois.

MILIEU. On le rencontre essentiellement sur les palmiers. Sur ce reposoir, le Lézard vert à bande se tient préférentiellement sur la feuille centrale droite, encore enroulée. Il apprécie également les bananeraies et les massifs denses de Sanseveria. Sur les murs des maisons, ils recherchent les situations plus hautes et jouent à cache-cache avec le soleil.

ALIMENTATION. Le Lézard vert à bande est très opportuniste et s’adapte à toutes sortes de nourritures sucrées : fruits (mangue, papaye, goyavier, bananier, etc.), il boit en léchant des gouttes d’eau ou en aspirant 8 à 15 gorgées en plongeant son museau à la surface de l’eau. Occasionnellement, il peut capturer de jeunes margouillats (Hemiphyllodactylus typus ).

STATUT ET REMARQUES. Lézard vert introduit vers 1940, représenté par la sous-espèce P. l. bifasciata endémique de la côte Est de Madagascar. Cette sous-espèce est localisée dans l'Est de La Réunion dans une propriété privée au milieu d'un champ de canne à sucre et dans une ravine près du littoral (Commune de Sainte-Marie). Quelques individus relâchés à La Montagne n'ont pas fait souche.

REFERENCES. Bour & Moutou, 1982 ; Börner, 1972, 1980 ; Cheke, 1975 ; Girard, 1997 ; Glaw & Vences, 1994 ; Matz & Vanderhaege, 1978 ; Meier, 1975, 1989, 1993 ; Mertens, 1963, 1973 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997, 1999 ; Tomey, 1976.

LEZARD VERT DE MAURICE Phelsuma cepediana Milbert, 1812 Français : Gecko vert mauricien. Anglais : Mauritius blue-tailed day Gecko.

Synonymie et principales combinaisons.

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Gekko cepedianus MILBERT, 1812, Tent. Syst. Amphib., p. 43 (terra typica : Maurice). Phelsuma inunguis (CUVIER 1817). Gekko cepedianus MERREM, 1820, Tent. Syst. Amphib., p. 43 (terra typica : Maurice). Phelsuma cepedianus (Merrem) 1825, Ann. Philos. London, 26 : 199. Phelsuma trilineatum GRAY 1842. Phelsuma cepedianum GRAY, 1845, Cat. Liz. Brit. Mus., p. 166. Phelsuma cepedianum BOULENGER, 1885, Cat. Liz. Brit. Mus., 1 : 211. Phelsuma inunguis LOVERIDGE, 1942, Bull. Mus. Comp. Zool. LXXXIX (10) : 448-449. Phelsuma cepediana MERTENS, 1962, Senck. biol., 43 : 92. MERTENS, 1963, Bull. Mauritius Inst., 5 (7) : 300. MERTENS, 1966, Senck. biol., 47 (2) : 96-97. 297. Phelsuma trilineata RAXWORTHY & NUSSBAUM 1993. Phelsuma cepediana KLUGE 1993 ; GLAW & VENCES 1994.

Distribution dans l’Océan Indien. Espèce monotypique endémique de Maurice, introduite à Madagascar et La Réunion.

DESCRIPTION. Longueur : 12-15 cm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible (mâle plus grand que la femelle et portant des écailles fémorales pointillées). Adulte. Coloration verte se transformant parfois en bleu turquoise. Tête, vert foncé, avec le front portant une large tache rouge ainsi qu'une ligne rouge du museau à l'avant de l'œil ; nuque tachée de larges marques rouges (généralement 3 ou 4) ; iris brun, pupille ronde, noire ; parties supérieures vertes avec trois lignes dorsales tachetées de marques rouges devenant de plus en plus petites en direction de la queue ; flancs verts sans taches rouges ; queue verte avec des reflets bleu turquoise ; parties ventrales vertes, légèrement plus pâles et teintées de jaunâtre ; membres, vert pâle, teintés de jaune clair, moins contrasté que le reste du dessus du corps et mouchetés de brun rouge clair. Juvénile. Semblable à l'adulte avec des couleurs plus pâles.

IDENTIFICATION. Lézard vert de taille moyenne avec de larges taches rouges alignées en trois bandes dorsales longitudinales. Les individus teintés de bleu turquoise sont tout simplement magnifiques et pour beaucoup d'herpétologues c'est alors le Phelsuma le plus beau du genre.

ACTIVITÉ. Gecko diurne. Les mâles sont très territoriaux et plus agressifs que la majorité des espèces.

REPRODUCTION. En captivité, les femelles pondent 6-8 fois par an, 2 œufs blancs. À 28°, l'éclosion intervient au bout de 40-45 jours. À la sortie de l'œuf, les juvéniles mesurent environ 4 cm.

MILIEU. Dans les jardins, il apprécie particulièrement les troncs de Papayer, les Bananiers et les Cocotiers. Également sur les murs intérieurs et extérieurs des maisons.

ALIMENTATION. Le Lézard vert mauricien se nourrit de pulpes de fruits (Bananier, Manguier, Goyavier, Papayer), de nectar de fleurs (Bois de chandelle, Vacoas), d'insectes (Diptères, Coléoptères, Orthoptères) et d'araignées.

STATUT ET REMARQUES. Espèce introduite en 1960, originaire de l'île Maurice. La première population introduite aux pépinières de La Mare (Commune de Sainte-Marie) aurait fortement diminué suite au passage du cyclone de Firinga en 1989. Ensuite, elle aurait entièrement disparu à la suite de pulvérisations de produits phytosanitaires pour les champs de canne à sucre situés en bordure du site. Une autre population existe à La Montagne, mais ne semble pas aussi étendue que la précédente. Cette même espèce a également été introduite à Madagascar.

REFERENCES. Bour & Moutou, 1982 ; Girard, 1997 ; Glaw & Vences, 1994 ; Matz & Vanderhaege, 1978 ; Mc Keown, 1993, 1996 ; Milbert, 1812 ; Mertens, 1963 ; Moutou, 1983 ; Pasteur & Bour, 1992 ; Probst, 1997, 1999 ; Vinson, 1976.

LEZARD VERT DES FORETS Phelsuma borbonica Mertens, 1966 Créole : Lézard vert des Hauts. Français : Gecko vert de Bourbon. Anglais : Reunion Day Gecko.

Synonymie et principales combinaisons. Phelsuma cepediana borbonica MERTENS, 1966, Senckenb. biol. ,Frankfurt, 47 (2) : 97. (type loc. Le Brûlé - déposé au Muséum de Senckenberg, Francfurt).

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Phelsuma agalegae CHEKE, 1975, Mauritius Inst. Bull., Port Louis, 8 : 33-48. Phelsuma borbonica borbonica CHEKE, 1982, Senckenb. biol.,Frankfurt/M.,62 : 1. Phelsuma borbonica agalegae CHEKE, 1982 Senckenb. biol.,Frankfurt/M.,62 : 1. Phelsuma borbonica KLUGE 1993. Phelsuma borbonica mater MEIER, 1995, Salamandra, Rheinbach, 31 (1) : 35. Fig. 4-5.

Distribution dans l’Océan Indien. P. b. borbonica (Mertens, 1966) - endémique du nord et de l’est de l’île de La Réunion. P. b. mater (Meier, 1995) - endémique de la région de Basse Vallée au Sud de La Réunion. P. b. agalegae (Cheke, 1975) - endémique des deux îles d'Agalega.

DESCRIPTION. Longueur : 114-165 mm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible (mâle légèrement plus grand que la femelle, coloration plus contrastée et queue parfois bleu turquoise). Adulte. Tête large, bleue et verte avec la mandibule supérieure bordée de rouge, un croissant bleu turquoise surmonté d’une autre bande, rouge à l’avant des yeux ; dessus de la tête, moucheté de petites taches rouges ; cercle orbital vert clair, (bleu ciel dans sa partie supérieure chez P. b. mater) ; iris brun noir ; dessus du corps vert avec deux bandes latérales plus claires, parsemé de taches rouges qui s’épaississent vers la queue ; flancs, vert pâle à blanc, traversés d’une bande mouchetée de rouge ; parties ventrales, vert clair à l’exception du bas-ventre et de la queue jaune orangé (mis à part de rares exceptions, blanchâtres tachetées de gris et de rouge foncé chez la sous-espèce de Basse vallée). La coloration de la queue varie du bleu turquoise au vert pomme ; membres antérieurs et postérieurs, beiges, mouchetés de brun rouge. Juvénile. Légèrement plus petit et de couleur dominante vert pomme plus uniforme sur l’ensemble du corps.

IDENTIFICATION. Le Lézard vert des forêts a un corps trapu, de coloration variable, généralement vert foncé, avec le dessus du dos parsemé de taches rouges et la queue bleu turquoise. Il est possible de rencontrer des individus à dominance parfois bleue ou presque noire. Les individus rouge orangé (principalement au niveau de la tête) sont probablement de vieux individus. La sous-espèce P. b. mater se reconnaît grâce au cercle orbital bleu turquoise et aux parties ventrales blanchâtres mêlées de taches rouge foncé.

ACTIVITÉ. Diurne. Généralement localisé en petits groupes de 4 à 10 individus. Le centre du site occupé désigne généralement l’emplacement de la zone de ponte. Au niveau des lisières des forêts l’Agame Calotes versicolor capture parfois de jeunes Geckos verts des forêts. Les adultes émettent de temps à autre un grincement à peine audible.

REPRODUCTION. La reproduction est constatée toute l’année mais principalement de septembre à mars. Dans les Bas, on enregistre au moins huit à dix pontes par an (peut être plus), de 2 œufs (9-13 x 10-14 mm), blanc pur, de forme plus ou moins ronde et étroitement collés à leur support. On les trouve souvent agglutinés à d’autres pontes dont l’ensemble peu atteindre parfois plus de 200 œufs ; les sites de ponte sont installés dans des endroits très divers : arbres crevassés (Vacoas Pandanus utilis, P. montanus), fissures de rocher, tubes PVC de pluviomètre, panneaux et intérieurs des poteaux utilisés pour la publicité ou la signalisation routière, poteaux télégraphiques et électriques, coffrets d’EDF, intérieurs des maisons, etc. La durée d’incubation varie de 90 à plus de 100 jours. À l’éclosion, les jeunes, mesurent 44- 55 mm. Ils sont de couleur gris foncé, mêlés de vert pâle avec une ligne latérale plus claire et recouvert d’une fine membrane blanchâtre, le dessous de la queue varie de l’orange à rouge.

MILIEU. On le rencontre essentiellement dans la forêt indigène humide entre 200 et 1300 mètres et exceptionnellement sur le littoral ou jusqu’à 1600 mètres. Des individus sédentaires ont parfois élu domicile dans des maisons, des boîtiers météorologiques en pleine forêt, des blocs rocheux, des poteaux électriques, des panneaux de signalisation routière, etc. Dans les jardins créoles, il semble particulièrement apprécier les Pandanacées et les Palmiers qui servent parfois de site de ponte. Dans le milieu naturel, il apprécie les Vacoas, les Bois de chandelles, Bois maigres, Grand Natte ; localement, on le rencontre sur les Jamrosas. Autrefois distribuée dans toutes les forêts de l’île du littoral jusqu’à 1400 mètres, l'espèce est maintenant localisée et circonscrite à des petites zones. Un groupe d'arbres, un ensemble de poteaux électriques, un bloc rocheux particulier, abrite un groupe familial contenant une dizaine d'individus.

ALIMENTATION. Le Lézard vert des forêts se nourrit d’insectes (chenilles et adultes de Lépidoptères), nectar de fleurs (Gaertnera vaginata, Chassalia coralioides, Pandanus montana) et fruits d’espèces végétales indigènes (Pandanus montana, Eugenia buxifolia, Syzygium borbonicum).

STATUT ET REMARQUES. Espèce endémique de La Réunion, le Lézard vert des forêts fait partie du patrimoine réunionnais à préserver. Il est essentiellement localisé dans le Nord, l’Est et le Sud de l’île (secteur de la Plaine des

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Chicots à Vincendo). Toutefois quelques sites actuels et un site sub fossile montrent qu’il était présent dans l’Ouest. Il a été trouvé à 10 mètres d’altitude à Basse Vallée et à Sainte Rose, à moins de 100 mètres à la Grande Chaloupe et la Rivière des Pluies. Les records d’altitude sont situés dans le Nord à 1400 mètres à la Plaine des Chicots, à 1420 mètres dans la ravine des Colimaçons et à 1450 mètres à la Plaine d’Affouches. Deux autres sites dans l’Ouest, malheureusement non retrouvés, auraient existé à 1500 mètres dans une ravine dans les Hauts de Saint-Leu et à 1600 mètres sur une planèze dans les Hauts du Tévelave. Il semble préférer les secteurs humides recevant plus de 2 mètres de pluie par an. Il est parfois recouvert par 1, 2 ou 3 petits parasites, rouge vif, qui se promènent sur son corps voir à l’intérieur des tympans. Depuis peu de temps le monde scientifique a séparé notre Lézard vert des forêts en 2 sous- espèces endémiques : P. b. borbonica se trouve dans la région Nord et Est de l'île et P. b. mater se rencontre dans le Sud. Le gecko d’Agalega P. b. agalegae est parfois considéré comme une espèce à part entière. Le Lézard vert des forêts est inscrit sur la liste des espèces protégées de l’île de La Réunion (Arrêté ministériel du 17 février 1989).

CONSERVATION. Principalement pour la sous-espèce P. b. mater, il serait possible de construire des enclos grillagés anti rat et anti chat dans quelques zones de forêts indigènes bien choisies. On pourrait tout aussi bien mettre en place des zones de ponte protégées. Enfin, suite à une étude de faisabilité, une réintroduction de petites populations pourrait être suivie dans une puis en cas de succès plusieurs zones aménagées et protégées.

REFERENCES. Anon. 1969 ; Börner, 1972 ; Bour & Moutou, 1982 ; Cheke, 1975a, 1982 ; Lehr, 1992 ; Girard, 1995, 1997 ; Glaw & Vences, 1994 ; Matz & Vanderhaege, 1978 ; Mc Keown, 1996 ; Meier, 1995 ; Mertens, 1963 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1995, 1996 , 1997, 1998, 1999 ; Vinson, 1975 ; Vinson & Vinson, 1969.

LEZARD VERT DE MANAPANY Phelsuma inexpectata Mertens, 1966 Français : Gecko vert de Manapany. Anglais : Manapany Day-Gecko.

Synonymie et principales combinaisons. Phelsuma vinsoni vinsoni MERTENS, 1966, Senckenb. biol., Frankfurt/M., 47 (2) : 87. Phelsuma vinsoni inexpectata MERTENS, 1966, Senskenb. biol., vol. 47 (2) : 106-107. Fig. 2. Phelsuma ornata inexpectata MERTENS, 1970, Senckenb. biol., Frankfurt/M., 51 : 12. Phelsuma inexpectata BOUR, PROBST & RIBES, 1995, Dumerilla vol. 2 : 99-124.

Distribution dans l’Océan Indien. Espèce monotypique, endémique de La Réunion.

DESCRIPTION. Longueur : 85-115 mm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible (mâle légèrement plus grand que la femelle, coloration plus contrastée et queue parfois bleu turquoise). Adulte. Dessus de la tête, vert pomme, assez clair, avec trois bandes longitudinales rouges filant de l’œil à l’arrière de la nuque ; ligne transversale rouge au-dessus de la mandibule supérieure et une autre barrant le front ; en arrière de l’œil jusqu’à l’attache des membres supérieurs, bande noire liserée de blanc ; reste du dessus du corps vert clair parsemé de petites taches rouges ; queue parfois bleu turquoise ; dessous variable soit blanc crème soit jaunâtre à l’exception du menton au cou et de la queue brun clair ; pattes brun jaune parsemées de petites taches brun rouge. Juvénile. Se différencie par la petite taille (moins de 7 cm), et la coloration vert pomme plus pâle dominante.

IDENTIFICATION. Gecko au corps gracile, de coloration variable, généralement vert clair, parsemé de petites taches rouges sur l’ensemble du corps.

ACTIVITÉ. Espèce diurne qui se rencontre principalement sur les troncs des arbres (Vacoas), les feuilles lisses (Bananier) et localement dans les maisons.

MILIEU. Le Gecko de Manapany fréquente principalement les zones littorales plantées de Vacoas Pandanus utilis, de Cocotiers Coco nucifera, de Papayers, Carica papaya, de Chocas verts Furcraea foetida et de bananiers Musa sp. Dans une moindre mesure on le rencontre sur les Badamiers Terminalia catappa, parfois sur les rochers ou dans l’herbe. Très localisé dans le Sud Est de l'île, on le rencontre principalement dans la région littorale de Manapany et de Saint Joseph. Ajoutons que les bandes littorales de Vacoas semble être à elles seules, une niche écologique idéale. Il se nourrit du nectar des fleurs, de la pulpe des fruits, des insectes qui sont attirés par sa fraîcheur ou qui s’y cachent. Il pond ses œufs dans les trous du tronc, dans les interstices des feuilles et entre les racines. Enfin, il s’y cache en cas de danger, de pluie, ou pour passer la nuit.

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ALIMENTATION. Le Lézard vert de Manapany se nourrit principalement d’insectes (petits papillons), nectar de fleurs et fruits (de Vacoas, Cocotiers, Lataniers, Bois de Chandelle, Papayer, Manguier et Chocas verts).

STATUT ET REMARQUES. Espèce endémique de La Réunion qui est restreinte à une petite bande littorale dans le sud-ouest de l’île de Grande Anse à Saint-Joseph, du littoral à 400 mètres d’altitude. Une étude génétique actuellement en cours sur toutes les espèces des Mascareignes a récemment confirmé son statut d'endémique, remis en cause par certains auteurs qui le rangeaient comme une sous-espèce du Gecko de Vinson P. ornata, endémique de l'île Maurice. Le Lézard vert de Manapany est inscrit sur la liste des espèces protégées de l’île de La Réunion (Arrêté ministériel du 17 février 1989).

CONSERVATION. En motivant certains habitants de la région de St Joseph et de Manapany, cette espèce pourrait être aisément protégée dans des petites zones grillagée, anti chat et anti rat placée dans des jardins de particuliers. En dehors de ces zones de protection forte, la plantation de Vacoas, de Lataniers et de Cocotiers est vivement conseillée. Sa translocation pourrait être prévue dans des zones littorales riches en vacoas.

REFERENCES. Anon. 1969 ; Börner, 1972 ; Bour & Moutou, 1982 ; Bour, Probst & Ribes, 1995 ; Girard, 1997 ; Glaw & Vences, 1994 ; Mertens, 1963 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997, 1999 ; Rösler, 1983 ; Vinson, 1975 ; Vinson & Vinson, 1969.

Famille des Iguanidae – Iguanes Dans le monde, cette famille est représentée par 8 genres et environs 600 espèces. Les taxons sont distribués dans toute la plupart des zones tropicale (Amérique, Inde, Galapagos, Fiji, Madagascar, etc.).

IGUANE VERT Iguana iguana (Linnaeus, 1758)

Synonymie et principales combinaisons. Lacerta Iguana LINNAEUS 1758 : 206 Iguana minima LAURENTI 1768 Iguana tuberculata LAURENTI 1768 Iguana coerulea DAUDIN 1802 Iguana vulgaris LINK 1806 Iguana sapidissima MERREM 1820 Iguana squamosa SPIX 1825 Iguana viridis SPIX 1825 Iguana coerulea SPIX (non DAUDIN) 1825 Iguana emarginata SPIX 1825 Iguana lophryoides SPIX 1825 Prionodus iguana WAGLER 1828 Hypsilophus tuberculatus WAGLER 1830 Iguana (Hypsilophus) rhinolophus WIEGMANN 1834 Hypsilophus Rhinolophus FITZINGER 1843 Hypsilophus tuberculatus FITZINGER 1843 Iguana Hernandessi JAN 1857 (nomen nudum fide SMITH & TAYLOR 1950) Iguana iguana CONANT & COLLINS 1991: 95 ; SCHWARTZ & HENDERSON 1991: 419 ; LINER 1994

DESCRIPTION. Longueur : 85-115 mm.

STATUT ET REMARQUES. Espèce introduite récemment à La Réunion, observée deux fois dans le milieu naturel (Cirque de Cilaos et le Grand Brûlé). Toute information sur cette espèce (alimentation dans la nature, preuve de reproduction, prédation, etc.) nous intéresse. Considérée comme insectivore dans son jeune âge puis végétarien à l’âge adulte, cette espèce risque peut-être de causer des dégâts à la flore indigène ?

REFERENCES. Barbancey & Probst, 1998 ; Probst, 1999.

Famille des Gerrhosauridae – Gerrhosaures Le Genre Zonosaurus est représenté uniquement dans la zone afro Malgache.

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ZONOSAURE MALGACHE Zonosaurus madagascariensis (Gray, 1831)

Synonymie et principales combinaisons. Cicigna madagascariensis GRAY 1831. Gerrhosaurus bifasciatus DUMÉRIL & BIBRON 1839. Zonosaurus madagascariensis insulanus BRYGOO 1985 ; GLAW & VENCES 1994 : 303.

Distribution dans l’Océan Indien. Z. m. insulanus (Brygoo, 1985) – endémique de l’Archipel des Glorieuses et Cosmolédo.

STATUT ET REMARQUES. Le Zonausaure malgache de la famille des Gerrhosauridae est un reptile proche des Scincidae dont la sous-espèce Z. m. insulanus est endémique de la Grande Glorieuse et de Cosmolédo (Seychelles). D’après les météorologues effectuant des missions sur l’Archipel des Glorieuses, il est réputé commun dans la cocoteraie au centre de la Grande île.

REFERENCES. Cheke, 1984 ; Glaw & Vences, 1994 ; Gray, 1831.

Famille des Scincidae – Scinques Dans le monde, cette famille est représentée par environs 85 genres et plus de 1270 espèces. Les taxons sont distribués dans toute la plupart des zones tropicales (continents et îles comprises). Suite à la colonisation humaine des îles, de nombreuses espèces se sont éteintes.

SCINQUE DE BOUTON Cryptoblepharus boutonii (Desjardins, 1831) Anglais : Bouton’s Skink.

Synonymie et principales combinaisons. Scincus boutonii DESJARDINS, 1831. Ann. Sci. nat. vol. 22, p. 298-299. (type loc. île Maurice). Ablepharus Peronii DUMÉRIL & BIBRON, Erp. Gén., vol. 5, p. 813-817. Ablepharus Boutonii STRAUCH 1868. Ablepharys boutonii (Desj.) BOULENGER, 1887. Cat. Liz. Brit. Mus. vol. 13, p. 347. Cryptoblepharus boutonii GLAW & VENCES, 1994 : 308.

Distribution dans l’Océan Indien. C. b. boutonii (Desjardins,1831) – endémique de l’Ile Maurice et La Réunion. C. b. gloriosus – endémique de l’Archipel des Glorieuses. C. b. aldabrae – endémique d’Aldabra. C. b. bitaeniatus – endémique d’Europa. C. b. cognatus – endémique de Nosy Bé (Madagascar). C. b. ater – endémique de la Grande Comore. C. b. mohelicus – endémique de Mohéli. C. b. degrijsi – endémique d’Anjouan. C. b. mayottensis – endémique de Mayotte.

DESCRIPTION. Longueur du corps présumée : 80-120 mm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible, coloration éminemment variable.

Forme brune : Adulte. Tête fine, brun foncé ou gris argenté et d’aspect brillant sur le dessus, gris clair aux reflets bronzés dessous ; parties supérieures parcourues de lignes longitudinales mouchetées de brun noir ; parties ventrales, blanc grisâtre ; doigts fins, gris foncé. Forme bleue : Adulte. Tête fine, brun clair ou gris argenté et d’aspect brillant sur le dessus, gris clair aux reflets bronzés dessous ; parties supérieures, bleue turquoise, parcourues de lignes longitudinales, brun noir et argentées ; parties ventrales blanc grisâtre ; doigts fins gris foncé. Juvénile. Semblable à l’adulte mais de dimension nettement inférieure.

IDENTIFICATION. Petit lézard gris argenté avec des reflets luisants apparaissant lors des mouvements rapides de l’animal.

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ACTIVITÉ. Ce scinque, très vif, se cache furtivement entre les fissures des rochers au moindre danger. À Maurice, il est généralement assez difficile à observer. Moins craintif sur les îlots satellites, il reste parfois immobile. Il est conseillé d’observer ses déplacements de loin aux jumelles.

MILIEU. Autrefois, le Scinque de Bouton de La Réunion fréquentait probablement le même milieu que l’espèce mauricienne (Vinson & Vinson, 1969 ; Tonge, 1990). Ses habitats favoris sont les parties basses de l’île : la savane arborée de l’Ouest, les rochers du littoral et même la zone intertidale des marées. Aujourd’hui, il semble isolé dans un seul site marginal, une falaise maritime.

ALIMENTATION. Essentiellement insectivore (Homoptères, Diptères), également des araignées.

STATUT ET REMARQUES. Le Scinque de Bouton, de la famille des Scincidae, est représenté par une sous-espèce C. b. boutonii endémique des Mascareignes. Il était considéré comme disparu à La Réunion, mais une petite population vient d’être redécouverte récemment dans le Sud de l’île. Il est toutefois encore présent à Maurice (Palmar, Pointe Lafayette, Cap Malheureux) et sur quelques îlots satellites (île de la Passe, Coin de Mire, île Plate, îlot Gabriel, île Ronde). D’après la répartition des individus mauriciens, cette espèce était probablement distribuée dans la région littorale de l’île de La Réunion. D’après Carl Jones, il aurait diminué et disparu à la suite de l’introduction des rats Rattus rattus et R. norvegicus, des chats Felis catus et des agames Calotes versicolor. De plus une prédation importante semble exister avec les espèces de Scinque plus grosses que lui. Plus de 30 sous-espèces existent dans de nombreuses régions tropicales : Afrique (C. b. africanus), Madagascar (C. b. cognatus, C. b. voeltzkowi ), Australie, Nouvelle Guinée, Micronésie, Mélanésie, Polynésie.

RÉFÉRENCES. Arnold, 1980 ; Bullock, 1986 ; Desjardins, 1831 ; Jones, 1993 ; Maillard, 1863 ; Probst, 1996, 1997 ; Tonge, 1990 ; Vinson & Vinson, 1969.

SCINQUE D’EUROPA Mabuya maculilabris (Gray, 1845) Anglais : Speckled-lipped Skink.

Synonymie et principales combinaisons. Euprepis maculilabris GRAY 1845: 114. Euprepes notabilis PETERS 1879. Euprepes albilabris MÜLLER 1885. Mabuia (sic) maculilabris BOULENGER 1887: 164. Mabuya maculilabris SCHMIDT 1919: 525. Mabuya polytropis ANGEL, GUIBÉ & LAMOTTE 1954 Mabuya maculilabris maculilabris DE WITTE 1953 : 23 ; BRYGOO 1981.

Distribution dans l’Océan Indien. M. m. infralineata - endémique d’Europa. M. m. albotaeniata - endémique de Pemba. M. m. comorensis - endémique des Comores. M. m. casuarinae - endémique de l’île Casuarina.

DESCRIPTION. Longueur du corps présumée : 180-240 mm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible. Adulte. Dimorphisme sexuel non perceptible. Tête brune ; pupille ronde ; parties dorsales et queue, brun foncé ; parties ventrales, brun clair ; pattes brunes, munies de longs doigts fins. Juvénile. Semblable à l’adulte, mais de taille inférieure.

IDENTIFICATION. Scinque brun de taille moyenne.

ACTIVITÉ. Espèce diurne.

MILIEU. À Europa, ce scinque se rencontre plutôt dans la forêt arbustive au centre de l’île (Euphorbia stenoclada, Ficus marmorata, etc.). Quelques rares individus ont été observés autour de la station et sur la piste d’aviation.

ALIMENTATION. Essentiellement insectivore (termites).

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STATUT ET REMARQUES. Espèce de scinque à distribution essentiellement africaine dont 2 taxons se rencontrent dans les îles du Canal du Mozambique. Il est divisé en 5 sous-espèces dont une, M. m. infralineata est endémique d’Europa. Dans l’île, on le rencontre essentiellement dans la forêt à Euphorbes où il semble rare. Il est probable que cette espèce souffre d’une importante prédation de la part des rats.

RÉFÉRENCES. Malzy, 1966 ; Probst, 1997.

SCINQUE DES GLORIEUSES Amphiglossus valhallae (Boulenger, 1909) Anglais : Glorioso’s Skink.

Synonymie et principales combinaisons. Sepsina valhallae BOULENGER 1909 : 299. Scelotes valhallae BRYGOO 1980. Amphiglossus valhallae BRYGOO 1983 ; GLAW & VENCES, 1994.

Distribution dans l’Océan Indien. Espèce monotypique, endémique des Glorieuses.

DESCRIPTION. Longueur du corps présumée : 170-200 mm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible. Adulte. Dimorphisme sexuel non perceptible. Tête brun clair tachetée et barrée de brun foncé ; nuque brun clair ornée de 3 à 4 collier brun foncé ; corps allongé filiforme brun clair parcouru de lignes transversales plus foncées ; pattes avant très courtes, pattes arrières de taille moyenne, terminées par des doigts fins. Juvénile. Description inconnue.

IDENTIFICATION. Ce scinque de taille moyenne a un corps très allongé avec des petites pattes très réduites au niveau des membres supérieurs.

MILIEU. Probablement la forêt sèche littorale et les zones sableuses avec des rochers.

ALIMENTATION. Essentiellement insectivore.

STATUT ET REMARQUES. Le Scinque des Glorieuses est une espèce endémique de l’Archipel des Glorieuses. Elle a sans doute disparu ou se trouve en danger d’extinction éminente. Au début du siècle, cette espèce de scinque se rencontrait sur l’île principale et sur l’île du Lys. Une espèce proche, A. ardouini (Mocquard, 1897) se rencontre à Madagascar. Le Genre Amphiglossus est constitué par 28 espèces dont 26 se rencontrent à Madagascar et deux espèces aux Comores dont celle des Glorieuses.

RÉFÉRENCES. Brygoo, 1980 ; Probst, 1997.

Famille des Hydrophiidae - Serpents marins Il existe 17 genres contenant 61 espèces réparties pour la plupart dans l’Océan Indien, l’Indonésie et l’Océan Pacifique. Une espèce a été répertoriée récemment à La Réunion.

SERPENT CORAIL ORIENTAL Pelamis platurus (Linnaeus, 1766) Anglais : Flat tail, Yellowbelly Sea Snake.

Synonymie et principales combinaisons. Anguis platura LINNAEUS 1766 : 391. Hydrus bicolor SCHNEIDER 1799 : 242. Hydrophis bicolor SCHNEIDER 1799. Pelamis platuros [sic] DAUDIN 1803 : 361. Pelamis bicolor DAUDIN 1803 : 366. Pelamis schneideri RAFINESQUE 1817 : 432 (nom. subst.). Hydrophis pelamis SCHLEGEL 1837 : 187 (nom. subst.). Pelamis ornata GRAY 1842 : 60. Pelamis bicolor var. variegata DUMÉRIL, BIBRON & DUMÉRIL 1854 : 1337. Pelamis bicolor var. sinuata DUMÉRIL, BIBRON & DUMÉRIL 1854 : 1338. Hydrophis (Pelamis) bicolor alternans FISCHER 1856 : 63 (nom. subst. pro P. variegata).

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Hydrus platurus BOULENGER 1896: 267 ; STEJNEGER 1907 : 439. Pelamis platurus SMITH 1943 : 476 ; PETERS & OREJAS-MIRANDA 1970 : 239 ; STEBBINS 1985 : 224 ; LINER 1994 ; GLAW & VENCES 1994 : 350 ; MURPHY, COX & VORIS 1999.

Distribution dans l’Océan Indien Espèce monotypique répertoriée à Madagascar, Maldives ; erratique à La Réunion.

DESCRIPTION. Longueur : 50 à 88 cm.

La coloration est très variable. Trois colorations principales ont été observées le long des côtes indiennes. Généralement les parties supérieures sont noires, bleu noir ou brunes, les parties ventrales sont généralement jaunes, la queue plate étant mouchetée de noir.

STATUT ET REMARQUES. Espèce indigène erratique, des côtes américaines aux côtes africaines et de la Tasmanie au Japon. Un spécimen a été capturé accidentellement le 24 avril 1999 par un pêcheur à la ligne de Saint-Paul. L’individu mesurait environ 60 centimètres, il se distinguait par la coloration bleu noir des parties supérieures et les parties ventrales jaune citron. La queue aplatie, blanche marbrée de noir est caractéristique de l’espèce. Il s’agit donc de Pelamis platurus une espèce de serpent marin pélagique de la Famille des Hydrophiidae. Ces serpents sont très venimeux. Ce venin redoutable serait du type myotoxique (par opposition aux serpents venimeux terrestres qui sont du type neuro ou hémotoxique). L’action de la morsure sur l’homme serait indolore et l’action du poison lente. En revanche, leurs proies, essentiellement des poissons, sont tuées en quelques secondes. Il consommerait également des œufs de poissons. En Inde, les femelles mettent bas des jeunes déjà constitués. Une ou plusieurs espèces du Genre Laticauda (L. laticauda et L. colubrina) de la même famille auraient déjà été signalées au Sri Lanka, aux Comores, aux Seychelles à Madagascar et à Maurice. Toutefois, à La Réunion et à notre connaissance, il s’agit de la première mention certaine d’un serpent marin pour notre île.

REFERENCES. Cleave, 1994 ; Daniel, 1992 ; Frobes, MacKeith & Peberdy, 1995 ; Robyns de Schneidauer, 1982.

Famille des Typhlopidae - Serpents aveugles Il existe 3 genres contenant 163 espèces réparties dans la majeure partie de la zone tropicale ; 1 espèce a été introduite à La Réunion.

SERPENT DE TERRE Ramphotyphlops braminus (Daudin, 1803) Français : Typhlops, Serpent aveugle. Anglais : Common Blind-snake.

Synonymie et principales combinaisons. Eryx braminus DAUDIN 1803 Ophthalmidium tenue HALLOWELL 1861 Tortrix russelii MERREM 1820 Typhlops russeli SCHLEGEL 1839 Argyrophis truncatus GRAY 1845 Onychocephalus capensis SMITH 1846 Typhlops (Typhlops) inconspicuus JAN 1863 : 11 Typhlops (Typhlops) euproctus BOETTGER 1882 : 479 Typhlops limbrickii ANNANDALE 1906 Typhlops braminus STEJNEGER 1907 : 260 Typhlops braminus BOULENGER 1920 Glauconia braueri STERNFELD 1910 Typhlops braminus SMITH 1943 Typhlops pseudosaurus DRYDEN and TAYLOR 1969 Typhlina braminus MCDOWELL 1974 Ramphotyphlops braminus NUSSBAUM 1980 ; CONANT & COLLINS 1991 : 144 ; LINER 1994.

Distribution dans l’Océan Indien. Espèce monotypique introduite à Madagascar, Comores, La Réunion, Maurice, Rodrigues, Seychelles.

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DESCRIPTION. Longueur : 14-17 cm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible. Adulte. Tête ronde, brun foncé, constituée de 7 larges écailles ; œil minuscule, iris noir ; corps cylindrique avec les parties supérieures et ventrales brun foncé à brun rouge (300-350 dorsales) ; queue à extrémité ronde. Juvénile. Semblable à l’adulte mais de taille inférieure.

IDENTIFICATION. Le Serpent de terre ressemble plus à un ver de terre qu’à un serpent. Son corps vermiforme est généralement brun foncé parfois brun rouge, avec des écailles très polies ce qui lui donne un aspect brillant.

ACTIVITÉ. Vie principalement souterraine, les petits yeux du Serpent « aveugle » lui permettent sans doute de distinguer seulement les différences de luminosité.

REPRODUCTION. Le Serpent de terre serait ovipare ou vivipare suivant les individus. Espèce parthénogénétique, on ne rencontre que des femelles qui pondent des œufs fertiles. Le Typhlops peut se reproduire aisément dans un pot de fleur ce qui le dissémine rapidement dans la plupart des jardins et même sur les balcons d'immeubles. Peu d’informations ont été collectées. Sa ponte serait de 2-7 œufs blancs, l’incubation et la taille des juvéniles est inconnue.

MILIEU. Espèce très discrète, elle vit essentiellement sous la terre, l’humus des feuilles ; elle se rencontre généralement sous les pots de fleurs ou sous les souches et les pierres après la pluie. Le Serpent aveugle est principalement abondant à basse altitude autour des ravines et des points d'eau. Il se rencontre sur presque tout le littoral jusqu’à 700 mètres d’altitude (un record à la Plaine des Palmistes à 950 mètres).

ALIMENTATION. Le Serpent de terre se nourrit de petits insectes, principalement des Termites, des larves d'Orthoptères, coléoptères, de Diptères, mais aussi d’autres invertébrés (ver de terre).

STATUT ET REMARQUES. Le Serpent de terre est une espèce originaire de l'Inde, introduite vers 1875. Ce serpent primitif est tout à fait inoffensif. Très commun dans les Bas, il passe souvent complètement inaperçu. À cause de son habitat souterrain et à sa silhouette, il se confond ainsi avec un ver de terre.

REFERENCES. Bour & Moutou, 1982 ; Daniel, 1992 ; Gruber, 1989 ; Matz & Vanderhaege, 1978 ; Hoffstetter, 1946 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997, 1999 ; Vinson & Vinson, 1969 ; Wright & Wright, 1967.

Famille des Colubridae - Couleuvres Il existe 292 genres et plus de 2500 espèces réparties dans le monde. 1 espèce a été introduite de l’Inde à La Réunion.

COULEUVRE LOUP Lycodon aulicus (Linnaeus, 1758) Français : Couleuvre loup. Anglais : Wolf Snake.

Synonymie et principales combinaisons. Coluber aulicus LINNAEUS 1758 : 220. Lycodon unicolor BOIE 1827 (fide SMITH 1943). Lycodon subfuscus CANTOR 1839 (fide SMITH 1943). Lycodon atropurpureus CANTOR 1839 (fide SMITH 1943). Lycodon aulicus GÜNTHER 1864. Ophites aulicus WALL 1921. Lycodon aulicus SMITH 1943: 263 ; LANZA 1999.

Distribution dans l’Océan Indien. L. a. aulicus (Linnaeus, 1758) - Inde, Maldives, Sri Lanka ; introduit à La Réunion, Maurice, Seychelles. L. a. capucinus - introduit à Christmas.

DESCRIPTION. Longueur : 45-63 cm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible. Adulte. Tête ovale légèrement triangulaire, brune couleur de miel, avec les côtés du cou blanc jaunâtre ; œil rond, noir ; parties supérieures marquées de taches brunes et marbrées de blanc crème ; parties ventrales claires, beige crème. Juvénile. Semblable à l'adulte mais de taille inférieure.

IDENTIFICATION. Serpent brun jaune miel de taille moyenne, avec des motifs bruns marbrés de blanc.

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ACTIVITÉ. Essentiellement nocturne, on la rencontre seule, plus rarement par deux dans les arbres et arbustes de la côte, parfois dans les habitations.

MILIEU. Dans la nature, on la trouve principalement dans les interstices des végétaux (Cocotier, Vacoas), parfois dans les cavités des souches, sous l’écorce, également dans les rochers ou sous les pierres ; toutefois les rencontres les plus connues sont faites dans les maisons jouxtant un jardin ou un espace vert (principalement sur les dessus de portes, de volets, dans les meubles de cuisine et de salle de bain). La Couleuvre loup fréquente principalement les zones arborées et rocheuses du littoral jusqu'à 900 mètres d’altitude. Une donnée à 1100 mètres (Dos d'Ane).

ALIMENTATION. Le régime alimentaire de la Couleuvre loup comprend essentiellement des geckos (Gehyra mutilata, Hemidactylus frenatus, H. mabouia) et parfois des espèces du genre Phelsuma (P. laticauda, P. inexpectata), des petits agames (Calotes versicolor ). Les individus élevés en terrarium acceptent les souris nouveau-nés. En Inde, elle consomme également des scinques et des petites souris.

STATUT ET REMARQUES. La Couleuvre loup est représentée par la sous-espèce L. a. aulicus originaire de l’Inde. Elle a été introduite à La Réunion vers 1850. Elle est tout à fait inoffensive, mais elle fait l’objet d’une étonnante crainte, voire de frayeur panique à son apparition, sans doute à cause de ses petites dents très pointues. Avec les rats et les crapauds, on la tient pour responsable de l'extinction des scinques endémiques. Dans les îles de l'Océan Indien, une espèce, L. striatus est endémique du Sri Lanka. À l'île Christmas, une autre sous-espèce, proche de notre Couleuvre loup, L. a. capucinus, qui a été récemment introduite, est suspectée de mettre en danger un autre reptile endémique : le Serpent aveugle de Christmas Ramphotyphlops exocoeti Boulenger, 1887.

REFERENCES. Boulenger, 1915 ; Bour & Moutou, 1982 ; Daniel, 1992 ; Deoras, 1965 ; Fritts, 1993 ; Griffiths, 1996 ; Matz & Vanderhaege, 1978 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997, 1999 ; Rumpff, 1992 ; Wright & Wright, 1967. Bibliographie

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page 86 Bulletin Phaethon - Volume 10 (1999) Nouvelles brèves

Bulletin Phaethon, 1999, 10 : 110. Toute information sur la présence de cette espèce à L’Iguane vert La Réunion nous intéresse (contacter l’association). À l’intention des passionnés de reptiles ou de Iguana iguana conservation, nous effectuerons prochainement une « battue » dans ce même site et une recherche le long une nouvelle espèce de reptile de la route d’éventuels individus écrasés (cette sortie naturalisé n’est pas conseillée aux enfants, les grands mâles sont à La Réunion ? réputés dangereux).

Jean-Michel Probst* Bibliographie

*Nature & Patrimoine, B.P. 279, BARBANCEY, S. & PROBST, J-M. 1998. Infos 97 827 LE PORT cedex rapides. Un Iguane en liberté. Bull. Phaethon, 8 : 112.

La première mention d’un Iguane en liberté à La GUILLERMET, C. ; COUTEYEN, S. & PROBST, Réunion semble être celle collectée en mars 1998 J.M. 1998. Une nouvelle espèce de reptile (Barbancey & Probst, 1998). À l’époque, un couple de naturalisé à La Réunion : L’Agame des colons touristes a été rencontré dans le Cirque de Cilaos. Leur Agama agama. (Linnaeus). Bull. Phaethon, vol. observation d’un individu « sorti du lit de la rivière, 8 : 67-69. courant sur les galets et disparaissant dans la végétation » et leurs yeux écarquillés semblaient MILLEFANTI, M. 1998. L’Iguane, Iguane vert et les suffisants pour admettre qu’ils avaient bien vu quelque autres iguanes, Éditions de Vecchi, 1-95. chose d’étonnant. La couleur et la taille de l’animal nous avaient fait conclure, après une rapide enquête auprès des animaleries, a un Iguane vert probablement échappé de captivité.

Le 18 décembre 1999, dans l’enclos du Grand Brûlé, le long de la RN2, un mâle Papangue vient d’être observé s’envolant avec un reste d’Iguane vert dans les serres. La proie observée, en partie masquée par les serres de l’oiseau, est vert foncé. Il ne s’agit pas des Genres Chamaeleo, et Calotes car la longueur de la queue et la grosseur de la patte arrière sont trop importantes. La couleur verte élimine le Genre Agama connu uniquement de l’Ouest de l’île (Guillermet, Couteyen & Probst, 1998). Une recherche des restes de ce spécimen où la Papangue a décollé reste veine.

Il est plausible que toute la partie manquante de l’animal ait été entièrement consommée sur place. Si tel était le cas, l’Iguane vert serait donc quelque part dans l’enclos. Une rapide prospection sur le lieu d’envol du Papangue n’a pas permis de relever la présence d’autres individus ou même du moindre indice de présence.

D’après Millefanti (1998), l’Iguane vert peut mesurer dans sa région tropicale d’origine (Amérique) jusqu’à 2,5 mètres de longueur et peser jusqu’à 8 kilogrammes. Son régime alimentaire est essentiellement végétarien. Il serait un grand consommateur de fruits tropicaux et particulièrement friand de feuilles et de fleurs d’Hibiscus. Ils apprécient le climat tropical caractérisé par une moyenne annuelle de 25° et une pluviométrie annuelle d’au moins 1500 et 2500. Ils ont été introduits en Floride et à Hawaii où ils sont maintenant naturalisés.

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Bulletin Phaethon, 1999, 10 : 57-91.

Guide préliminaire des reptiles sédentaires de l’île de La Réunion et des îles éparses avec une liste des espèces migratrices et erratiques répertoriées depuis 10 ans

Jean-Michel Probst*

*Nature & Patrimoine, B.P. 279, 97 827 LE PORT cedex

Depuis les dernières synthèses sur le sujet (Bour & Moutou, 1982 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997, 1999 ; Probst & Turpin, 1995), plusieurs espèces de reptiles sédentaires, migrateurs ou erratiques ont été découverts à l’île de La Réunion (Cheke, 1975 ; Moutou, 1995 ; Guillermet, Couteyen & Probst, 1998 ; Probst, 1999). D’autres publications ont fait l’objet de précisions quant à leur classification taxonomique, distribution ou biologie (Bour, Probst & Ribes, 1995 ; Turpin & Probst, 1997, 1998, Probst, 1999). Nous proposons ici un texte synthétisant les dernières données sur les reptiles sédentaires, mais aussi migrateurs ou erratiques afin de proposer dans les années à venir un livret présentant les différentes espèces de La Réunion et des îles éparses. Une petite monographie présente les espèces sédentaires. Les espèces migratrices ou erratiques sont simplement nommées et brièvement décrites. Pour établir la liste des Amphibiens et Reptiles, nous avons suivi les travaux de Frost, (1985), de Duellman (1993), de Glaw et Vences (1994), King & Burke (1989), Mattison (1989), Iverson (1992) et Frank & Ramus (1995). Les références bibliographiques seront publiées intégralement dans le livret destiné à la vente (Probst & Al., en prép.).

Ordre des Cheloniens

Famille des Cheloniidae - Tortues marines Il existe 5 genres contenant 7 espèces dans le monde, dont 5 fréquentes l’Océan Indien et 4 espèces se rencontrent parfois dans les eaux réunionnaises. Une seule, qui était considérée comme disparue, est revenue pondre à nouveau sur nos plages, au moins deux fois depuis 1990.

TORTUE VERTE Chelonia mydas (Linnaeus, 1758) Français : Tortue franche. Anglais : Green turtle.

Synonymie et principales combinaisons. Testudo mydas LINNAEUS 1758 : 197. Testudo macropus WALBAUM 1782 (nomen illegitimum). Testudo marina vulgaris LACÉPÈDE 1788 (nomen subst. pro T. mydas L.). Testudo cepediana DAUDIN 1802 Chelonia mydas SCHWEIGGER 1812. Caretta cepedii MERREM 1820 (nomen subst. pro T. cepediana DAUDIN). Chelonia lachrymata CUVIER 1829. Euchelus macropus GIRARD 1858. Chelonia midas BOCAGE 1866 (ex erreur) Mydas viridis GRAY 1870. Chelone mydas BOULENGER 1889 : 180. Natator tessellatus MCCULLOCH 1908. Chelonia mydas STEBBINS 1985 : 105 ; ENGELMANN et al. 1993 ; CONANT & COLLINS 1991 : 76.

Distribution dans l’Océan Indien. Autrefois rangée dans la sous-espèce C. m. japonica, la Tortue franche ou verte que l’on rencontre dans l’Océan Indien est aujourd’hui considérée comme une espèce monotypique. Elle est distribuée dans la zone tropicale et équatoriale de l’Océan Indien.

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DESCRIPTION. Longueur de la carapace : 80-125 cm. Poids : 130-160 kg.

Dimorphisme sexuel perceptible. Mâle . Tête large avec 2 écailles préfrontales, face et dessous généralement jaune ; carapace ovale, massive, dossière brun vert avec 4 paires d’écailles costales ; plastron blanc jaunâtre ; membres supérieurs et postérieurs en « nageoire » ; longue queue dépassant de l’arrière de la carapace. Femelle . Identique au mâle mais avec une queue beaucoup moins développée. Juvénile. Modèle réduit des individus adultes, de teinte variable, la majorité des individus observés sont généralement à dominance vert clair avec une écaillure jaspée dessus et blanc jaunâtre dessous ; le bord arrière de la carapace crénelé.

IDENTIFICATION. Grosse tortue marine à carapace verte ou brun vert plus ou moins aplatie. Elle se distingue de la Tortue tuilée Eretmochelys imbricata par l’unique paire d’écailles préfrontales de la tête (2 paires chez la Tortue tuilée), les écailles de la dossière jointes et non imbriquées, la tête plus large et l’absence de bec formé par la mandibule supérieure. On peut la confondre avec la Tortue caret Caretta caretta gigas , mais cette dernière possède 5 paires (rarement 6) d’écailles costales sur la carapace (4 chez la Tortue verte et la Tortue tuilée).

ACTIVITÉ. Espèce marine passant les premières années de sa vie en plein océan à la recherche de nourriture. Adulte, la Tortue verte résidera près des côtes, à faible profondeur, broutant principalement les herbiers de phanérogames et/ou des algues marines. À la maturité sexuelle, elle entamera périodiquement des trajets longs et précis de plusieurs centaines de kilomètres vers son lieu de naissance pour s’y reproduire. Là, elle nage lourdement et lentement devant les plages et se reposant sur les fonds sableux avant ponte. Parfois, elle remonte à la surface pour se réchauffer au soleil.

REPRODUCTION. Ovipare, une Tortue verte pond tous les trois à cinq ans. Dans les colonies importantes, les pontes sont observées toute l’année, la majeure partie étant toutefois réalisée sur une période de 4 mois durant l’été (novembre à février) ou l’hiver austral (mai à août) selon les sites. Après l'accouplement, les femelles surveillent temporairement la plage et se reposent au fond de l’eau. Si elles ne perçoivent pas de dérangements, elles montent (2 à 5 fois), généralement la nuit avec la marée haute. Après avoir choisi un site propice (ni trop humide ni trop sec), elle creuse un trou, puis un petit puit. Elle y dépose soigneusement ses œufs (total des pontes : 50-240) sphériques, blancs. L’incubation est plus ou moins longue suivant les conditions météorologiques. Au bout de 45-90 jours, les jeunes tortues fraîchement écloses remontent vers la surface du sable et rejoignent immédiatement la mer. La croissance des jeunes est rapide puisqu’ils atteignent environ 50 centimètres en quatre ans. La température élevée semble favoriser l'éclosion de sexe femelle. Maturité sexuelle entre 8-15 ans.

MILIEU. Espèce marine côtière effectuant une longue migration entre le lieu de ponte et son aire de nourrissage. Fréquente de préférence les eaux peu profondes riches en herbiers marins. La Tortue verte est distribuée dans les zones tropicales et subtropicales, occasionnellement dans les eaux tempérées des océans (200 à 300 femelles se reproduiraient encore en Méditerranée). Dans l'Océan Indien, on la trouve autour de la plupart des îles tropicales, même si elle ne s'y reproduit plus aussi abondamment qu'autrefois sur les îles colonisées par l’homme. Les îles éparses françaises sont des sanctuaires permettant à plusieurs milliers de tortues vertes femelles de pondre chaque année.

ALIMENTATION. La Tortue verte adulte est principalement végétarienne. Les juvéniles se nourrissent également de zooplancton, de petits poissons, de mollusques de crustacés et de méduses.

STATUT ET REMARQUES. Espèce indigène qui se reproduisait autrefois en grand nombre sur les plages de La Réunion. Ses autres noms de Tortue « franche » et de Tortue « à soupe » indiquent bien que cette espèce était régulièrement chassée. Bien que considérée comme éteinte, deux pontes ont été constatées depuis 1994. Le 13 mai 1994, au soir, sur la plage de Grand Fond (Saint-Gilles), une femelle pond 108 œufs. Le 15 août, soit 93 jours plus tard, au même endroit, une petite tortue fraîchement éclose a pu être observée (Troadec, comm. Pers.). En 1988, une tentative de ponte avait déjà été répertoriée sur la plage de l'Étang-Salé. De plus, de nombreuses tortues, dont certaines sédentaires, sont régulièrement observées près des côtes réunionnaises. Si de nombreux sites de ponte de la Tortue verte ont disparu des côtes de l’Océan Indien (La Réunion, Maurice, Rodrigues, Madagascar, Grande Comores, Anjouan), certaines colonies plus ou moins importantes sont actuellement menacées (Madagascar, Mayotte, Grande Comore, Mohéli, Anjouan, Seychelles). Toutefois, bien que quelques îles n’aient plus de Tortues (Maurice, Rodrigues), on observe dans quelques cas une augmentation progressive des pontes. Ce serait le cas des îles Glorieuses, Juan de Nova et même peut être La Réunion. Sa diminution catastrophique et finalement sa disparition en limite d’aire de répartition l’inscrit sur la liste des espèces protégées de la convention de Washington.

NOTE. Depuis 2 ans, l'IFREMER de La Réunion a entrepris un programme de réintroduction dans le milieu naturel de tortues vertes captives provenant du ranch de Saint-Leu. L’étude associée doit permettre la capacité des tortues franches, après plusieurs années de captivité, à acquérir des comportements assurant leur survie et leur participation au renouvellement naturel des populations sauvages. Équipées d'émetteur Argos, ces tortues immatures âgées de 5 ans ont réalisé des trajets océaniques similaires entre La Réunion et Madagascar. Après plusieurs mois de suivi, les premiers

page 58 Guide préliminaire des reptiles sédentaires de l’île de La Réunion et des îles éparses avec une liste des espèces migratrices, erratiques répertoriées depuis 10 ans J-M. Probst ------résultats ont montré que les jeunes tortues captives ré-acclimatées ont la capacité de vivre dans le milieu naturel, leur comportement étant comparable à celui des tortues sauvages du même âge. Ajoutons qu’une protection de certaines plages de sables, l’absence d’éclairage ou la modification des flux lumineux vers la l’océan, permettrait sans doute sa re-colonisation naturelle.

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CAOUANNE Caretta caretta (Linnaeus, 1758) Anglais : Loggerhead turtle.

Synonymie et principales combinaisons. Testudo caretta LINNAEUS 1758 : 197 Testudo nasicornis LACÉPÈDE 1788 Testudo caouana LACÉPÈDE 1788 (nom. subst. pro T. caretta L.) Chelonia multiscutata KUHL 1820 (?) Testudo corianna GRAY 1831 (ex erreur) Caouana elongata GRAY 1844 Thalassochelys caretta BOULENGER 1889 Caretta caretta STEJNEGER 1904 ; STEBBINS 1985 : 105 ; CONANT & COLLINS 1991: 76.

DESCRIPTION. Longueur : 80 cm.

STATUT ET REMARQUES. Espèce migratrice indigène, sans doute présente autour de l’île ou dans les eaux territoriales de La Réunion. La présence d’un immature a été filmée dans le grand lagon à Europa. À Mayotte, cette espèce au cou large est appelée « Tortue grosse tête ».

TORTUE CARET Eretmochelys imbricata (Linnaeus, 1766) Anglais : Hawksbill turtle.

Synonymie et principales combinaisons. Testudo imbricata LINNAEUS 1766 Chelonia radiata CUVIER 1829 Eretmochelys imbricata AGASSIZ 1857 Chelone imbricata BOULENGER 1889 Eretmochelys imbricata STEBBINS 1985 : 107 ; ENGELMANN et al. 1993 ; GLAW & VENCES 1994 : 229

DESCRIPTION. Longueur : 70 cm.

STATUT ET REMARQUES. Espèce migratrice indigène observée de temps à autre autour de La Réunion et des îles éparses. Plusieurs pontes ont été observées et photographiées à Mayotte (Winter, comm. pers.).

TORTUE OLIVATRE Lepidochelys olivacea (Eschscholtz, 1829) Anglais : Kemp’s ridley turtle.

Synonymie et principales combinaisons. Chelonia olivacea ESCHSCHOLTZ 1829. Caretta olivacea RÜPPELL 1835 : 7. Chelonia dussumierii DUMÉRIL & BIBRON 1835 : 557. Chelonia subcarinata RÜPPELL in GRAY 1844 (nomen nudum). Caouana rüppelli GRAY 1844 (nomen nudum). Caouana olivacea GRAY 1844: 53. Caouana dessumierii SMITH 1849 (ex errore)

page 59 Bulletin Phaethon – Volume 10 (1999) ------

Lepidochelys dussumierii GIRARD 1858: 437. Lepidochelys olivacea GIRARD 1858: 435. Thalssochelys olivacea STRAUCH 1862: 63. Caouana olivacea GÜNTHER 1864: 52. Caretta olivacea STEJNEGER 1907: 507. Caretta remivaga HAY 1908. Caretta caretta olivacea SMITH 1931. Lepidochelys olivacea olivacea MERTENS & WERMUTH 1955 ; STEBBINS 1985: 106 ; LINER 1994 ; GLAW & VENCES 1994: 229.

DESCRIPTION. Longueur : 50 cm.

STATUT ET REMARQUES. Espèce migratrice très rare, signalée dans le canal du Mozambique (Louette, comm. pers.). Aucune donnée ne semble connue pour La Réunion, mais sa présence dans nos eaux territoriales est plausible (Poisson, 1999).

Famille des Dermochelyidae - Tortues luths Il existe 1 seul genre comprenant une seule espèce dans le monde. Très rare, cette espèce se rencontre parfois dans les eaux réunionnaises.

TORTUE LUTH Dermochelys coriacea (Vandelli, 1761) Anglais : Leatherback turtle.

Synonymie et principales combinaisons. Dermochelys coriacea (VANDELLI 1761) Testudo coriacea LINNAEUS 1766 : 350 Testudo arcuata CATESBY 1771 Testudo lyra LACÉPÈDE 1788 Testudo tuberculata PENNANT 1801 (in SCHOEPFF) Chelonia lutaria RAFINESQUE 1814 Sphargis mercurialis MERREM 1820 (nom. subst. pro. T. coriacea LINNAEUS) Dermochelis atlantica LESUEUR 1829 (nomen nudum) Dermatochelys porcata WAGLER 1830 (nomen subst. pro. T. coriacea LINNAEUS) Sphargis coriacea GRAY 1831 Dermatochelys coriacea GÜNTHER 1864 Sphargis coriacea var. schlegelii GARMAN 1884 : 303 Dermochelys coriacea BOULENGER 1889 Sphargis angusta PHILIPPI 1899 Dermochelys coriacea STEBBINS 1985 : 107 ; CONANT & COLLINS 1991 : 77 ; ENGELMANN et al 1993 ; LINER 1994 ; GLAW & VENCES 1994 : 229

DESCRIPTION. Longueur : 200 cm.

STATUT ET REMARQUES. Espèce très rare, la Tortue luth est une espèce pélagique qui se rencontre parfois au large des côtes de La Réunion. De 1996 à 1998, 33 données ont été récoltées par des palangriers réunionnais (Poisson, 1999).

Famille des Emydidae - Tortues d’eau douce Il existe 31 genres contenant 85 espèces réparties dans la zone tropicale et tempérée. Une espèce américaine a été introduite à La Réunion.

TORTUE DE FLORIDE Trachemys scripta (Shoepff, 1792) Français : Tortue à oreillettes rouges, Trachémyde écrite. Anglais : American Red-eared Terrapin.

Synonymie et principales combinaisons. Emys elegans WIED, 1839 Emys holbrooki GRAY, 1844 Emys sanguinolenta GRAY, 1855 Trachemys lineata GRAY, 1873 Chrysemys scripta var . elegans, BOULENGER, 1889 Pseudemys scripta elegans, CAGLE, 1944 Trachemys scripta elegans , IVERSON, 1986

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Distribution dans l’Océan Indien. T. s. elegans (Wied, 1839) - naturalisée à La Réunion, Maurice.

DESCRIPTION. Longueur : 15-28 cm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible (les mâles sexuellement matures développent un crochet sur le devant du pied qui leur servent à tenir la femelle durant l’accouplement ; femelle plus grande que le mâle). Tête vert clair marbrée de lignes jaunes, vertes et noires avec des oreillettes orange rouge derrière l’œil ; iris vert barré d'un trait horizontal noir ; carapace écaillée vert clair, parties ventrales jaune citron parfois avec quelques taches en ocelles, vert clair ; queue vert clair mêlée de jaune ; membres supérieurs et postérieurs munis de doigts palmés vert clair marbré de jaune. Juvénile. Semblable à l’adulte, mais de taille plus petite et avec des couleurs moins contrastées.

IDENTIFICATION. Tortue d’eau douce avec les côtés de la tête d’oreillettes orange rouge, les parties supérieures vert clair et les parties ventrales entièrement jaune citron ou parfois marbré de vert clair.

ACTIVITÉ. Généralement dans l’eau, elle plonge à la moindre alerte. Elle est difficile à observer. Toutefois, elle est moins méfiante lorsqu’elle se repose de longs moments immobiles sur la berge, sur une racine ou un galet.

REPRODUCTION. Les femelles pondent 2 à 3 fois par an, 8-15 œufs, parfois 25 (20-32 mm ; 6-8 g), blancs. Les nids sont creusés à la tombée de la nuit dans un sol sableux et humide ; incubation entre 2-3 mois.

MILIEU. La Tortue de Floride est naturalisée dans les étangs de Saint-Paul, de Bois Rouge, dans la ravine des Lataniers, l’estuaire de la ravine à Marquet et la rivière de l’Est. Elle préfère les cours d’eau calmes avec un fond boueux, les marais et les plaines inondées, là où la végétation est abondante.

ALIMENTATION. Omnivore, cette petite tortue se nourrit dans la nature d’insectes et de mollusques aquatiques, de poissons morts ; les adultes se nourrissent plutôt de plantes aquatiques.

STATUT ET REMARQUES. Espèce introduite, originaire d’Amérique, représentée par la sous-espèce T. s. elegans commercialisée par les boutiques animalières. Généralement achetées jeunes, ces petites tortues grandissent et sont souvent relâchées dans les eaux par manque de place dans le terrarium de leur propriétaire. Les mêmes observations sont constatées pour des poissons d’aquarium tropicaux que l’on rencontre çà et là dans nos ravines. Signalons que 13 espèces de tortues sont captives dans notre île. Une autre sous-espèce de Tortue de Floride est présente chez les aquariophiles de La Réunion : C. s. callirostris (plastron recouvert de lignes foncées) . Enfin, une autre espèce de tortue d’eau douce de la famille des Chelydridae, la Tortue alligator Macrochlemys temminckii (Harlan, 1835) proche de la taille adulte, a également été trouvée dans la Rivière de l’Est (Boulay & Probst, 1998).

NOTE : Enfin, une autre espèce de tortue d’eau douce de la famille des Trionychidae, Palea steindachneri (Siebenrock, 1906) est naturalisée à l’île Maurice.

REFERENCES. Auth, 1975, 1988, 1989 ; Bonin, Devaux & Dupré, 1998 ; Boulay & Probst, 1998 ; Bour & Moutou, 1982 ; Branch, 1994 ; Champagne, Turpin & Probst, 1997 ; Matz & Vanderhaege, 1978 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997, 1998, 1999 ; Weidensaul, 1991.

Ordre des Squamates

Famille des Agamidae - Agames Il existe 53 genres et plus de 300 espèces réparties en Afrique, l’Asie et l’Australie ; 2 espèces ont été introduites et se sont naturalisées à La Réunion.

AGAME DES COLONS Agama agama (Linnaeus, 1758) Français : Agame africain, Margouillat des colons. Anglais : Rock Agama.

Synonymie et principales combinaisons. Lacerta agama LINNAEUS 1758 : 207 Agama colonorum DAUDIN 1802 : 358 (nomen substitutum pro Lacerta agama) Agama colonorum BOULENGER 1885 : 356

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Agama colonorum BARBOZA DU BOCAGE 1895 Agama picticauda PETERS 1877 Agama agama agama LOVERIDGE 1936 Agama agama agama MERTENS 1941 : 278 Agama agama MANTHEY & SCHUSTER 1999 : 21

Distribution dans l’Océan Indien. Les spécimens observés à La Réunion seraient originaires de l’Afrique du Sud.

DESCRIPTION. Longueur : 25 à 50 cm.

Adulte. Dimorphisme sexuel perceptible (mâle plus coloré et plus grand que la femelle). Mâle. Tête large et triangulaire, rouge brique, avec une légère crête nucale ; corps d’aspect cylindrique, gris foncé ou brun foncé ; moitié de la queue rouge, le reste gris brun foncé ; parties ventrales plus claires, blanc grisâtre ; longue queue plus ou moins rougeâtre, une fois et demi plus longue que la mesure du museau au bas du corps, à section nettement compressée chez le mâle adulte ; doigts longs et effilés, terminés par des griffes. Femelle. Tête grise, parfois ornée de rayures, vert pâle ; flancs, gris cendré, marqués, pendant la période nuptiale d’une bande longitudinale orangée plus ou moins vive ; reste du corps gris cendré ; longue queue brune une fois et demie plus longue que la mesure du museau au bas du corps, à section nettement cylindrique chez la femelle adulte. Juvénile. Tête bariolée de fins liserés, vert pâle ; corps plus petit avec une teinte brun gris, plus pâle, et parfois marquée d’orange sur les flancs.

IDENTIFICATION. Reptile de taille moyenne, un peu plus grand que l’agame asiatique Calotes versicolor , plus foncé et avec des taches rougeâtres sur la tête et la queue pour le mâle et sur les flancs pour la femelle.

ACTIVITÉ. Généralement en petits groupes lâches contenant un mâle dominant et plusieurs femelles ; souvent immobile, et très farouche défendant constamment son territoire contre des éventuels prétendants.

REPRODUCTION. La reproduction a été constatée au moins à La Réunion par la présence de nombreux juvéniles présents toute l’année. Dans son pays d’origine il y a 2 pontes de 7-12 œufs (15-18 x 10-12 mm), blancs ; déposés dans la terre humide ; incubation de 40 jours ; à la naissance, les juvéniles mesurent 53-59 mm.

MILIEU. L’agame des colons fréquente les zones littorales, friches, jardins, savanes comportant des blocs rocheux et des petits arbustes, parfois très près des activités humaines.

ALIMENTATION. Essentiellement insectivore : Lépidoptères (chenilles de papillons), Coléoptères, Orthoptères (grillons, sauterelles, Blattoptères), également des fleurs, des fruits, des petits reptiles (geckos) et enfin, plus rarement, des œufs d’oiseaux ; à l’occasion, il peut également se nourrir de charognes (2 observations).

STATUT ET REMARQUES. L’agame des colons a été introduit récemment, sans doute vers 1997. Le noyau de la population étant plus important au niveau du Port de la Pointe des Galets, il a probablement été introduit avec des marchandises en provenance de l’Afrique du Sud. Cette espèce est distribuée sur la plupart du littoral sud-africain. En 1998, lorsque la population a été découverte, trois zones de distribution littorale ont pu être identifiées dans l’ouest de l’île. La population de l’agame des colons semble circonscrite à la zone littorale et jusqu’à 100 mètres d’altitude.

REFERENCES. Auerbach, 1988 ; Branch, 1994 ; Breuil & Mayeur, 1993 ; Guillermet, Couteyen & Probst, 1998 ; Matz & Vanderhaege, 1978 ; Obiamiwe & Constance, 1987 ; Probst, 1999.

AGAME ARLEQUIN Calotes versicolor (Daudin, 1802) Créole : Caméléon. Français : Agame asiatique, Agame de l’Inde. Anglais : Bloodsucker, Common garden lizard.

Synonymie et principales combinaisons. Agama versicolor Daudin, 1802, Hist. Nat. Rept., vol. 3, p. 395, pl. 44. (typ loc. : Inde). Calotes versicolor Jerdon, 1853, J. Asiat. Soc. Beng., vol. 22, p. 470. Calotes versicolor Boulenger. 1885, Cat. Liz. Brit. Mus., vol. 1, p. 321. Calotes versicolor Asana 1931, J. Bombay N. H. Soc., vol. 34, p. 1041. Calotes versicolor Smith, 1935, Faun. Brit. India, Rep., vol. 2, p. 189-193. Calotes versicolor Deraniyagala, 1953, Col. Atlas Vert. Ceylan, p. 54.

Distribution dans l’Océan Indien. Espèce monotypique présente au Sri-Lanka et Andamans, introduite à La Réunion, Maurice et Rodrigues.

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DESCRIPTION. Longueur : 25 à 50 cm.

Dimorphisme sexuel non perceptible (mâle nuptial reconnaissable à une marque rouge plus ou moins étendue au niveau de la tête). Adulte. Tête brun clair, parfois ocre ou jaune vert avec une crête sur la nuque, menton plus clair ; iris orangé ; dos de couleur variable suivant les individus, généralement brun clair marbré de brun foncé parfois teinté de jaune vert, crête dorsale ; longue queue (supérieure à la longueur du museau jusqu’à à la base de la queue) ; doigts effilés et longs terminés par des griffes. Juvénile. Semblable à l’adulte mais de taille réduite.

IDENTIFICATION. Reptile brun clair, marbré de zones plus foncées, de taille moyenne avec une crête dorsale plus développée au niveau de la nuque.

ACTIVITÉ. L’agame asiatique se rencontre généralement en petits groupes lâches. Les individus sont souvent immobiles, exposés sur un promontoire au soleil (galet, tronc d’arbre mort, extrémité d’une branche). Sans arrêt sur leur garde, ils s’observent de loin et défendent hardiment leur territoire. Ils grimpent très bien aux arbres et s’y réfugient souvent au moindre danger.

REPRODUCTION. L’agame asiatique est ovipare. Sa reproduction a été constatée à La Réunion. La ponte de la femelle est de 6-14 œufs (14-15 x 8-9 mm), blancs. Elle les dépose juste sous la surface d’un substrat terreux ou sablonneux. L’incubation dure de 69 à 76 jours.

MILIEU. Zones littorales, cultures, vergers, plantations, espaces verts, allées forestières, haies, zones arbustives entre 0 et 800 mètres ; l’Agame semble éviter la forêt indigène profonde.

ALIMENTATION. Essentiellement insectivore l’agame capture des insectes à l’affût (Lépidoptères, Coléoptères). Il consomme également des fleurs, des fruits, des petits reptiles (geckos) et enfin, plus rarement, des œufs d’oiseaux.

STATUT ET REMARQUES. Espèce introduite de Java en 1865 avec un chargement important de boutures de canne à sucre. En 1900, des individus de l’île de La Réunion furent introduits à Maurice, puis de cette dernière à Rodrigues en 1990. L'agame asiatique a pris la niche écologique des Scinques, ces lézards endémiques que l'on rencontrait principalement sur le littoral et probablement jusque vers 500-600 mètres d'altitude. Son comportement vis à vis de l’agame des colons est actuellement à l’étude. Les deux espèces semblent relativement pacifiques. Pour l’instant, elles se partagent le milieu : l’agame des colons occupe plutôt la strate herbacée et l’agame asiatique se réfugie dans les arbustes.

REFERENCES. Asana, 1931, 1941 ; Bour & Moutou, 1982 ; Daniel, 1992 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1996, 1997, 1999 ; Vinson & Vinson, 1969 ; Vinson, 1976.

Famille des Chamaeleontidae - Caméléons Il existe 5 genres contenant 131 espèces dans le monde, dont 57 sont endémiques de Madagascar ; 1 espèce malgache a été introduite et s'est naturalisée à La Réunion.

ENDORMI Chamaeleo pardalis (Cuvier, 1829) Français : Caméléon panthère de Madagascar. Anglais : Chameleon.

Synonymie et principales combinaisons. Chamaeleon pardalis Cuvier, 1829, Règne Anim., ed. 2, p.60 (terra typica : Ile Maurice). Chamaeleon pardalis Duméril & Bibron, 1936, Herpet. gén., vol. 3, p. 228. Chamaeleon pardalis Boulenger, 1887, Cat. Liz. Brit. Mus., vol. 3, p. 454. Chamaeleon pardalis Angel, 1921, Bull. Mus. Hist. Nat. Paris, vol. 27, p. 331, fig. 5. Chamaeleon pardalis Angel, 1942, Mém. Ac. Malgache, vol. 36, p. 165, pl. 6, fig. 7. Chamaeleo pardalis Bourgat, 1967, Vie et Milieu, séries C : Biologie Terrestre, vol. 18, p. 221-230, fig. 1-4.

Distribution dans l’Océan Indien. Espèce monotypique, endémique de Madagascar, introduite à La Réunion, Maurice.

DESCRIPTION. Longueur : 25 à 52 cm.

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Dimorphisme sexuel prononcé. Mâle. La coloration des individus est très variable, changeante suivant le milieu et l’humeur des individus : parfois à dominance grise, bleue ou verte. Le type le plus courant est généralement vert brillant, avec de petites taches rouges, jaunes et parfois bleues le long de la tête et de l'arête dorsale ; petites taches blanches sur les parties latérales ; queue préhensile ; doigts groupés par deux et soudés en pince ; les mâles sont les plus grands et peuvent atteindre 52 cm. Femelle . De taille plus petite avec une coloration plus discrète, généralement ocre ou orangée. Juvénile . De taille nettement plus petite, avec la tête plus carrée et une coloration ocre jaune semblable à la femelle.

IDENTIFICATION. Reptile de taille moyenne se déplaçant très lentement. La coloration des individus et principalement des mâles est très variable et souvent en relation avec le biotope : à dominante verte, certains individus peuvent être plus ou moins blanchâtre, brunâtre ou noirâtre.

ACTIVITÉ. Espèce généralement isolée, souvent immobile, le corps aplati latéralement, à l’affût d’une proie éventuelle ; très territoriaux, les mâles ne tolèrent aucun autre individu à proximité. Lorsqu'ils sont dérangés, ils prennent un air menaçant en ouvrant largement les mâchoires et soufflent bruyamment.

REPRODUCTION. Ovipare, cette espèce se reproduit de décembre à mai. La période des amours débute par les approches du mâle interrompues par des observations immobiles prolongées. Après des préliminaires durant souvent plusieurs heures, l’accouplement dure environ 30 minutes. Il a généralement lieu dans le bas d’un buisson ou dans les herbes. Sans tarder, il est aussitôt suivi par l’isolement de la femelle. La ponte a lieu 30 à 45 jours après. Elle est constituée par 12 à 46 œufs blancs qui sont déposés dans la terre, dans un petit terrier. L’éclosion des petits intervient entre 159 et 384 jours (suivant les conditions météorologiques). Les juvéniles mesurent environ 55 mm à la naissance et sont tout de suite autonomes.

MILIEU. Espèce liée à la présence d’arbres ou arbustes : jardins, bords des étangs, bois, haies, etc. Plus commun dans les ravines et les fourrés arbustifs près de l’eau.

ALIMENTATION. Essentiellement insectivore, l’Endormi consomme essentiellement des insectes (Orthoptères, Odonates, Blattoptères, Coléoptères, Lépidoptères, Diptères, Isoptères) Également des araignées et plus rarement des jeunes grenouilles, des geckos et des petits agames et des petits caméléons.

STATUT ET REMARQUES. Espèce introduite de Madagascar à La Réunion vers 1830. Le Caméléon est commun dans la région Ouest de l’île. Autrefois limité à la région de Saint-Paul, il se rencontre aujourd’hui tout autour de La Réunion, du littoral à 800 mètres (un record d’altitude à Dos d’Ane à 1100 mètres). Curieusement, alors que l’espèce est introduite, elle figure, auprès des espèces indigènes, sur la liste ministérielle des espèces protégées de l’île de La Réunion. Également introduite à Maurice ou elle semble moins vigoureuse. Certains auteurs la rangent dans le genre Furcifer.

Note. D’autres espèces de caméléons vivent dans les îles de l’Océan Indien : C. tigris aux Seychelles, C. cephalolepis et C. polleni aux Comores (proche de C. zeylanicus du Kerala) et 57 espèces endémiques de Madagascar.

REFERENCES. Bourgat, 1967, 1969, 1970 ; Bour & Moutou, 1982 ; Brygoo, 1971, 1978 ; Glaw & Vences, 1994 ; Moutou, 1983 ; Nougier, 1971 ; Probst, 1997, 1999 ; Schmidt, 1988 ; Vinson & Vinson, 1969 ; Winter , 1995.

Famille des Gekkonidae - Geckos Il existe 85 genres contenant plus de 800 espèces réparties dans le monde, 9 à La Réunion, dont 2 espèces endémiques.

LEZARD BLANC Gehyra mutilata (Wiegmann, 1835) Créole : Margouya, Lézar blan. Français : Gecko arboricole blanc. Anglais : Eastern House Gecko.

Synonymie et principales combinaisons. Hemidactylus (Peropus) mutilatus WIEGMANN, 1835. Nova Acta Acad. Leop. Vol. 17, p. 238. Hemidactylus pristiurus WIEGMANN 1834 (nomen nudum) Hemidactylus (Peropus) mutilatus WIEGMANN 1834 Hemidactylus Peronii DUMÉRIL & BIBRON 1836 Peropus (Dactyloperus) Peronii FITZINGER 1843 Peropus mutilatus FITZINGER 1843 Peripia Peronii GRAY 1845 Hemidactylus peronii CANTOR 1847

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Hemidactylus platurus BLEEKER 1857 (nomen nudum) Dactyloperus insulensis GIRARD 1857 : 195 Hemidactylus platurus BLEEKER 1859 Gecko pardus TYTLER 1865 Peropus packardii COPE 1869 : 319 Peripia mutilata GÜNTHER 1873 Hemidactylus Navarri DUGÉS 1884 Gehyra mutilata BOULENGER 1885 : 148 Peropus mutilatus STEJNEGER 1907 : 180 Gehyra beebei DE ROOIJ 1915 Gehyra insulanus UNDERWOOD 1954 Hemidactylus navarii GUIBÉ 1954 Peropus multilatus (sic) MCKEON 1978 Gehyra mugtilata (sic) PERNETTA & BURGIN 1980 Gehyra harrieti WELLS & WELLINGTON 1985 Gehyra packardii WELLS & WELLINGTON 1985 Gehyra mutilata LINER 1994 ; GLAW & VENCES 1994 : 277 ; MANTHEY & GROSSMANN 1997 : 230

Distribution dans l’Océan Indien. Espèce monotypique largement répandue dans les îles de l'Océan Indien : Sri Lanka, Madagascar, La Réunion, Maurice, Rodrigues, Seychelles, Laquedives.

DESCRIPTION. Longueur : 10-13 cm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible. (Mâle avec les écailles fémorales pointillées). Adulte. Coloration variable suivant l'ensoleillement. Coloration diurne . Tête triangulaire et museau rond, plus ou moins grise à brun rose ; peau d'apparence fragile ; parties supérieures brun gris clair avec quelques points blancs et d'autres brun noir ; parties ventrales plus claires teintées de jaune ; queue à section plate et large à la base, après un rétrécissement devenant progressivement ronde ; membres postérieurs munis de 5 doigts libres, bien développés et élargis à leur extrémité, portant des lamelles adhésives terminées par une griffe. Coloration nocturne . Corps coloré de rose clair d’aspect translucide. Juvénile . Semblable à l'adulte mais de taille réduite et avec des points jaunes et roses qui disparaissent progressivement jusqu'à la taille adulte.

IDENTIFICATION. Le plus grand et le plus large des geckos nocturnes ; corps massif de couleur variable, apparaissant rosée ou jaunâtre la nuit, et brun foncé, plus ou moins ponctué de taches claires le jour ; queue plate en dessous et légèrement pincée à la base. genre de petit rire "guek guek guek".

ACTIVITÉ. Nocturne, le Margouillat blanc commence à chasser les insectes peu avant la tombée de la nuit et se déplace aisément sur les murs et les plafonds, même sur les vitres. On le rencontre principalement sous les sources lumineuses qui attirent ses proies favorites : les petits insectes. Le jour, il se cache dans une fissure d'un mur, derrière un volet ou entre deux cloisons. Très territoriaux et sédentaires, les mâles défendent leur territoire alors que les femelles se tolèrent et se déplacent plus facilement.

REPRODUCTION. Ovipare. Peu documentée, la reproduction du Margouillat blanc a été constatée de septembre à mars. La ponte est de 2 œufs (10 x 11 mm) à coquille calcaire, blanc crème, de forme légèrement ovale. Ils sont généralement déposés à quelques temps d'intervalle dans de petits recoins (boîtier électrique, serrure). Parfois plusieurs femelles utilisent le même site de ponte. Une incubation de 50-70 jours a été notée en terrarium. Les juvéniles qui en sortent mesurent 38-49 mm.

MILIEU. Dans la plupart des maisons de l'île, du littoral jusqu'à 500 mètres et localement jusqu'à 850 mètres.

ALIMENTATION. Petits insectes nocturnes (Lépidoptères, Diptères), araignées.

STATUT ET REMARQUES. Espèce introduite du Sud de l'Asie (région indochinoise, Sri Lanka, Myanmar, Thaïlande) également présente en Australie. Le Lézard blanc était déjà mentionné par Bory de Saint Vincent qui parcourut l'île en 1801. C'est le gecko nocturne le plus répandu dans les maisons, observé dès la tombée de la nuit, souvent près des sources lumineuses. Là, il chasse à l’affût, tantôt immobile, tantôt courant le long des murs ou « collé » aux plafonds, à la recherche de petits insectes et de papillons nocturnes. Il est également présent sur plusieurs îles de l'Océan Indien : Maurice, Rodrigues, Madagascar, Seychelles, Sri Lanka, Laquedives.

REFERENCES. Bour & Moutou, 1982 ; Glaw & Vences, 1994 ; Matz & Vanderhaege, 1978 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997, 1999 ; Vinson & Vinson, 1969.

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MARGOUILLAT DES MAISONS Hemidactylus frenatus Schlegel in Duméril & Bibron, 1836 Créole : Margouya, Tak tak Français : Gecko gris des maisons, Gecko verruqueux des maisons. Anglais : Asian House Gecko.

Synonymie et principales combinaisons. Hemidactylus frenatus SCHLEGEL in DUMÉRIL & BIBRON 1836, in Dum & Bibr., Erp. Gen. III p. 366. Hemidactylus (Pnoepus) Bojeri FITZINGER 1843 Hemidactylus vittatus GRAY 1845 Hemidactylus punctatus JERDON 1853 Hemidactylus fraenatus BLEEKER 1857 Hemidactylus inornatus HALLOWELL 1861 Hemidactylus pumilus HALLOWELL 1861: 502 Gecko caracal TYTLER 1865 Gecko chaus TYTLER 1865 Hemidactylus longiceps COPE 1869: 320 Hemidactylus hexaspis COPE 1869: 320 Hemidactylus papuensis [MACLEAY] 1877 Hemidactylus tristis SAUVAGE 1879 Hemidactylus nigriventris LIDTH DE JEUDE 1905 Hemidactylus bowringii STEJNEGER 1907: 172 Hemidactylus fragilis CALABRESI 1915 Hemidactylus vandermeer-mohri BRONGERSMA 1928 Hemidactylus mabouia BARBOUR & LOVERIDGE 1929 (partim) Hemidactylus okinawensis OKADA 1936 Hemidactylus vandermeermohri WERMUTH 1965 Hemidactylus auritus POEPPIG (in OBST) 1977 Pnoepus papuensis WELLS & WELLINGTON 1985 Pnoepus frenatus WELLS & WELLINGTON 1985 Pnoepus bojeri WELLS & WELLINGTON 1985 Pnoepus vittatus WELLS & WELLINGTON 1985 Pnoepus punctatus WELLS & WELLINGTON 1985 Pnoepus inornatus WELLS & WELLINGTON 1985 Pnoepus pumilus WELLS & WELLINGTON 1985 Pnoepus caracal WELLS & WELLINGTON 1985 Pnoepus fragilis WELLS & WELLINGTON 1985 Hemidactylus frenatus LINER 1994 ; GLAW & VENCES 1994: 277 ; MANTHEY & GROSSMANN 1997.

Distribution dans l’Océan Indien. Espèce monotypique, présente au Sri Lanka, Madagascar, La Réunion, Maurice, Rodrigues, Seychelles, Amirantes, Saint-Brandon, Cargados Carajos.

DESCRIPTION. Longueur : 9-11 cm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible. (Mâle avec les écailles fémorales pointillées). Adulte. Coloration variable suivant l'ensoleillement. Coloration diurne . Tête triangulaire et museau rond, brun gris clair parcouru de lignes brunes plus foncées ; pupille verticale ; peau fragile légèrement granuleuse et parcourue de bandes longitudinales brun foncé ; parties supérieures brun gris clair avec le sommet des protubérances blanc ; parties ventrales plus claires ; queue portant des tubercules saillants ; membres postérieurs avec 4 doigts libres visibles, le cinquième presque inexistant ; doigts élargis caractéristiques des geckos, portant des lamelles adhésives terminées par une griffe. Coloration nocturne . Coloration du corps, rose clair d’aspect translucide. Juvénile . Identique à l’adulte mais de taille inférieure.

IDENTIFICATION. Petit lézard nocturne de la famille des Gekkonidae ; gris brun, parfois moucheté de taches noires et blanches. Il ressemble au Margouillat des jardins, mais la peau de son dos est plus lisse, légèrement granuleuse ; un des critères de détermination est l'absence de tubercule sur la nuque et l'occiput. Le 5ème doigt des pattes postérieures est très court. Les petites protubérances sont disposées en rangées (2-8) longitudinales ; vue de très près, la queue cylindrique du Margouillat des maisons est couverte de petites protubérances plates et lisses. Manifestations vocales répétées "tac tac tac".

ACTIVITÉ. Nocturne. Essentiellement dans les maisons, parfois sur les murs extérieurs et plus rarement sous l'écorce des arbres et sous les rochers.

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REPRODUCTION. Ovipare. La femelle dépose plusieurs fois par an, une ponte de 2 œufs (9-10 x 10-11 mm), blancs. L'éclosion intervient après 6 semaines d'incubation. Les jeunes mesurent 27-34 mm à la sortie de l'œuf.

MILIEU. Espèce très liée aux activités de l'homme puisqu'on la trouve essentiellement dans les maisons, les bâtiments et les ouvrages d'art.

ALIMENTATION. Essentiellement insectivore : Lépidoptères, Diptères, Orthoptères (Grillons, sauterelles) mais aussi des araignées et parfois de petits geckos.

STATUT ET REMARQUES. Espèce introduite à vaste répartition ; à La Réunion on la trouve le plus souvent à basse altitude ; commune dans les maisons ou aux abords immédiats, parfois dans les fissures des ponts ou d'édifices construits. Le Margouillat des maisons se rencontre dans la plupart des îles de l'Océan Indien : Maurice, Rodrigues, Madagascar, Cargados Carajos, Chagos, Seychelles, Amirantes, Sri Lanka mais également au Sud de l'Inde, en Malaisie, en Chine, en Corée et dans de nombreuses îles de l'Océan Pacifique.

REFERENCES. Bour & Moutou, 1982 ; Glaw & Vences, 1994 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997, 1999 ; Vinson & Vinson, 1969.

CHICHAK Hemidactylus mabouia (Moreau de Jonnès, 1818) Anglais : House Gecko.

Synonymie et principales combinaisons. Gekko mabouia MOREAU DE JONNÈS 1818 : 138 Gekko incanescens WIED 1824 : 101 Gecko tuberculosus RADDI 1823 (syn. fide LOVERIDGE 1947), Gekko armatus WIED 1824 (syn. fide LOVERIDGE 1947) Gecko aculeatus SPIX 1825 : 16 Gecko cruciger SPIX 1825 Gekko incanescens WIED 1825 (syn. fide LOVERIDGE 1947) Hemidactylus tuberculosus FITZINGER 1826 : 105 Gecko mabuia CUVIER 1829 : 54 (nomen substitutum pro Gecko mabouia) Hemidactylus mabouia DUMÉRIL & BIBRON 1836, 4 : 362 Hemidactylus (Tachybates) mabuya FITZINGER 1846 Hemidactylus (Tachybates) armatus FITZINGER 1846 Hemidactylus platycephalus PETERS 1854 (syn. fide LOVERIDGE 1947) Hemidactylus mabouia GUICHENOT 1855 : 12 Hemidactylus sakalava GRANDIDIER 1867 : 233 (syn. fide LOVERIDGE 1947) Hemidactylus exaspis COPE 1868 Hemidactylus frenatus var. calabaricus BOETTGER 1878 (syn. fide LOVERIDGE 1947) Hemidactylus benguellensis BOCAGE 1893 (syn. fide LOVERIDGE 1947) Hemidactylus tasmani HEWITT 1932 (syn. fide LOVERIDGE 1947) Hemidactylus mabouia SCHWARTZ & HENDERSON 1991 : 414 ; CEI 1993 ; LINER 1994 ; GLAW & VENCES 1994 : 278 ; MEIRTE, 1999.

Distribution dans l’Océan Indien. H. m. mabouia (Moreau de Jonnès, 1818) - Madagascar, Comores, Mayotte, Glorieuses, Juan de Nova, Sri Lanka, Maldives.

DESCRIPTION. Longueur : 12-17 cm.

IDENTIFICATION. Gecko nocturne de taille moyenne de la famille des Gekkonidae. Coloration variable mais généralement barrée de 5 bandes dorsales grises rappelant la couleur du lichen, interstices blanchâtres ou beiges ; peau verruqueuse sur les parties supérieures et la queue ; 5ème doigt des pattes postérieures développé ; protubérances disposées en rangées (9-18) longitudinales ; tubercules nettement convexes et striés.

STATUT ET REMARQUES. Espèce de l’Afrique de l’Est, peut-être indigène aux Glorieuses, aux Comores et à Madagascar. Cette espèce se rencontre près du littoral, plutôt à l'extérieur des maisons, sous les pierres et les écorces (tronc de cocotier). On le trouve également dans les régions africaines du Kenya, du Tanganyika jusqu'au Mozambique. Dans les Mascareignes, elle a été longtemps confondue avec le margouillat des jardins H. brookii (Comm. pers. Carl Jones & Nick Arnold).

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REFERENCES. Glaw & Vences, 1994 ; Meirte, 1999.

MARGOUILLAT DES JARDINS Hemidactylus brookii (Gray, 1845) Français : Gecko de Brook. Anglais : Brook’s Gecko.

Hemidactylus Brookii GRAY 1845 Hemidactylus tytleri [TYTLER 1865] Hemidactylus guineensis PETERS 1868 : 640 Hemidactylus affinis [STEINDACHNER 1870] Hemidactylus kushmorensis [MURRAY 1884] Hemidactylus gleadowi [MURRAY 1884] Hemidactylus stellatus [BOULENGER 1885] Hemidactylus murrayi [GLEADOW 1887] Hemidactylus tenkatei [LIDTH DE JEUDE 1895] Hemidactylus togoensis [WERNER 1897] Hemidactylus luzonensis TAYLOR 1915 Hemidactylus neotropicalis SHREVE 1936 Hemidactylus angulatus THYS VAN DER AUDENAERDE 1967 Hemidactylus trokii ELTER 1981 (nomen nudum) Hemidactylus brookii SCHWARTZ & HENDERSON 1991 : 413 ; LINER 1994

Distribution dans l’Océan Indien. Espèce présente à La Réunion, Maurice, Zanzibar, Pemba, Maledives, Sri Lanka.

DESCRIPTION. Longueur : 10-13,5 cm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible (mâle avec les écailles fémorales pointillées). Adulte. Coloration variable suivant l'ensoleillement. Coloration diurne . Tête triangulaire et museau rond, brun gris clair parcouru de lignes brunes, plus ou moins foncées ; pupille verticale ; peau fragile très verruqueuse et marbrée de brun foncé ; parties supérieures brun gris clair avec le sommet des protubérances, blanc ; parties ventrales plus claires ; queue nettement verruqueuse à section ronde ; membres postérieurs avec les 5 doigts libres visibles ; doigts élargis caractéristiques des geckos, portant des lamelles adhésives terminées par une griffe. Coloration nocturne . Corps coloré de rose clair d’aspect translucide. Juvénile . Identique à l’adulte mais de taille inférieure.

IDENTIFICATION. Petit gecko nocturne de la famille des Gekkonidae. Peau grise à brune très verruqueuse ; 5ème doigt des pattes postérieures développé ; protubérances disposées en rangées (9 à 18) longitudinales ; tubercules nettement convexes et striés. Coloration diurne avec des petites taches brunes longitudinales.

ACTIVITÉ. Nocturne. Comme le Margouillat des maisons, mais plutôt dans les cultures, les friches, le long des troncs d’arbres et dans les jardins.

REPRODUCTION. Ovipare. Constatée en février, mars et mai. La femelle pond dans l'humus des feuilles, parfois dans le tronc pourri ou derrière une écorce. Les œufs (9-10 x 11-13 mm), blancs, sont déposés par 2 et sont parfois soudés l'un à l'autre. L’incubation varie de 38 à 44 jours. À la sortie de l'œuf, les juvéniles mesurent 28-36 mm.

MILIEU. Presque exclusivement sous l'écorce des arbres et sous les rochers ; toutefois, lorsque le site est très favorable (nombreuses caches et nourriture abondante) on trouve le Margouillat des jardins à l'intérieur des maisons. Sur le littoral, presque toutes les maisons sont ainsi colonisées par les 4 espèces de geckos nocturnes.

ALIMENTATION. Insectivore, il capture, dès la nuit tombée, des petits Lépidoptères, Diptères attirés par la lumière. Il ne dédaigne pas les araignées et les jeunes geckos.

STATUT ET REMARQUES. Espèce introduite à La Réunion. Origine incertaine car à vaste répartition tropicale : Afrique (Sénégal, Togo, Angola, Cape Vert, Tanzanie, Gambie, Eritrée, Ethiopie, Mali, République Centre africaine, Côte d’Ivoire, Cameroun, Soudan) ; également en Asie (Inde Thaïlande, Maldives, Péninsule Malaise, Sri Lanka, Birmanie, Pakistan, Bangladesh, Népal, Indonésie, Bornéo) ; aussi en Amérique et dans l’Océan Pacifique (Mexico, Haïti, Antilles, Cuba, Hispaniola, Puerto Rico, Port-Au-Prince, Trinidad et la Colombie). Cette espèce était confondue avec H. mabouia beaucoup plus grand. Il existe quatre sous-espèces et il conviendra de la déterminer prochainement. Elle a probablement été introduite de l’Inde où c’est l’espèce la plus commune des geckos nocturnes. Anciennement nommée Hemidactylus mercatorius et H. mabouia , c'est l'un des petits geckos les plus communs de l'île. On l’observe près du littoral, plutôt à l'extérieur des maisons, sous les pierres et les écorces.

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REFERENCES. Bour & Moutou, 1982 ; Glaw & Vences, 1994 ; Kluge, 1969 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997, 1999 ; Vinson & Vinson, 1969.

MARGOUILLAT A QUEUE JAUNE Hemiphyllodactylus typus (Bleeker, 1860) Créole : Margouya. Français : Gecko à queue jaune de Bleeker.

Synonymie et principales combinaisons. Ptyodactylus gracilis BLEEKER 1860 Platydactylus crepuscularis BAVAY 1869 Spathodactylus mutilatus GÜNTHER 1872 Lepidodactylus crepuscularis BOULENGER (partim) 1883 Spathoscalabotes mutilatus BOULENGER 1885 Lepidodactylus ceylonensis BOULENGER 1887 Hemiphyllodactylus ceylonensis STEJNEGER 1899 Hemiphyllodactylus crepuscularis STEJNEGER 1899 Hemiphyllodactylus leucostictus STEJNEGER 1899 Lepidodactylus auranticus SHELFORD 1901 Lepidodactylus aurantiacus BARBOUR 1912 Hemiphyllodactylus insularis TAYLOR (fide BROWN & ALCALA 1978) 1918 Hemiphyllodactylus margarethae [BRONGERSMA] 1931 Hemiphyllodactylus typus typus SMITH 1935 Hemiphyllodactylus albostictus LAZELL 1989 Hemiphyllodactylus typus MANTHEY & GROSSMANN 1997: 239

Distribution dans l’Océan Indien. H. t. typus (Bleeker, 1860) - La Réunion, Maurice, Rodrigues. H. t. auranticus (Beddome) - Sri Lanka.

DESCRIPTION. Longueur : 6-8 cm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible (mâle avec les écailles fémorales pointillées). Adulte. Coloration variable suivant l'ensoleillement. Coloration diurne . Tête allongée surmontée d'un museau fin, brun gris assez foncé ; œil avec la pupille verticale ; parties supérieures légèrement granuleuses, marbrées de brun jaune ; parties ventrales plus claires, jaunâtre ; queue à section ronde, brune avec le dessus tachetée de jaune et le dessous orange à rouge ; petits membres avec les postérieurs ne possédant que 4 doigts libres visibles (le cinquième est une simple protubérance) ; doigts élargis caractéristiques des geckos, portant des lamelles adhésives terminées par une griffe. Coloration nocturne . Corps coloré de rose et de brun. Juvénile . Identique à l’adulte mais de taille inférieure.

IDENTIFICATION. Petit gecko nocturne au corps allongé et aux petits membres lui donnant une silhouette étrange et disproportionnée ; petite tête ; aspect général allongé, mince vers l'avant et plus large vers l'arrière ; petites pattes ; semble n'avoir que 4 doigts, le petit doigt externe est réduit à une petite protubérance. Il se rencontre parfois sur les vieux troncs d'arbres crevassés, sur le tronc des Palmiers, ou sur les murs extérieurs des maisons, plus rarement, à l'intérieur.

ACTIVITÉ. Nocturne. Le Margouillat à queue jaune ne se rencontre qu'à la nuit tombée soit seul soit en couple.

REPRODUCTION. Ovipare. La femelle pond ses œufs par 1 ou 2, libres dans des milieux très variés : creux d'un mur, fissures de rochers, derrière une écorce, dans un panneau de circulation. Ils peuvent être également collés à un support : derrière une porte ou dans les persiennes d'un volet). Ponte de 1-2 œufs (5-7 x 6-9 mm) blancs, allongés. Les juvéniles fraîchement éclos mesurent de 33 à 38 mm.

MILIEU. Généralement arboricole, il est souvent répertorié sur les Palmiers, les Manguiers et les Tamarins de l'Inde. On le rencontre plutôt dans les jardins, mais sa présence (œufs) a été décelée en limite de forêt primaire et le long des champs de canne à sucre. Se rencontre également dans quelques maisons du littoral.

ALIMENTATION. Insectivore. Il se nourrit, comme les autres margouillats de petits insectes et d'araignées.

STATUT ET REMARQUES. Espèce introduite passant souvent inaperçue, se trouvant sur les arbres et aux abords des maisons. Sans être commun, le Margouillat à queue jaune est pourtant régulièrement répertorié sur tout le littoral

page 69 Bulletin Phaethon – Volume 10 (1999) ------réunionnais. Le point d'observation le plus haut se situe à 600 mètres d'altitude à Basse Vallée. Il partageait un site de ponte d’une autre espèce, le Gecko vert des forêts Phelsuma borbonica mater . Plusieurs prédateurs ont consommé cette espèce : le chat, la musaraigne musquée et le Gecko à bandes P. lineata . Le Margouillat à queue jaune est une espèce discrète également présente à Maurice, à Rodrigues, au Sri Lanka, dans le Sud de l'Inde, le Sud-Est de l'Asie et dans de nombreuses îles des Philippines et de l'Océanie.

REFERENCES. Bour & Moutou, 1982 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997, 1999 ; Vinson & Vinson, 1969.

LYGODACTYLE D’EUROPA Lygodactylus verticillatus Mocquard, 1895

Synonymie et principales combinaisons. Lygodactylus verticillatus MOCQUARD 1895. Lygodactylus verticillatus KLUGE 1993. Lygodactylus verticillatus GLAW & VENCES 1994: 282.

DESCRIPTION. Longueur : 45 mm.

Dimorphisme sexuel imperceptible. Adulte. Tête brune marbrée de brun et noir ; ensemble du corps brun avec des taches brun noir et d’autres blanchâtres, proche de la couleur des lichens des arbres. Juvénile. Non connu.

IDENTIFICATION. Petit gecko marbré de blanc clair et de brun noir.

ACTIVITÉ. Espèce diurne, alternant des phases d’activités rapides puis immobiles. Se cache très vite en cas de danger et compte sur son mimétisme pour échapper aux prédateurs.

MILIEU. Cette petite espèce se rencontre sur les troncs, les branches d’ Euphorbia stenoclada , et parfois sur les rochers en cacarénite.

ALIMENTATION. Le Lygodactyle d’Europa semble essentiellement insectivore.

RÉPARTITION. Distribuée à Madagascar et sur l’îlot d’Europa.

STATUT ET REMARQUES. Espèce endémique d’Europa et du Sud Est de Madagascar. Relativement abondante à Europa, l’espèce se rencontre essentiellement dans la forêt d’Euphorbe au centre de l’île. De nombreuses espèces se rencontrent à Madagascar (nous avons pu observer L. rarus dans l’Ankarana), et sur quelques autres îles de l’Océan Indien : L. capensis pakenhami à Pemba, L. heterurus à Nosy Bé. Le Genre Lygodactylus Gray, 1864 est constitué par 40 espèces distribuées essentiellement en Afrique, Madagascar (17 espèces) et des îles éparses.

REFERENCES. Glaw & Vences, 1994.

GRAND LEZARD VERT DE MADAGASCAR Phelsuma madagascariensis (Gray, 1831) Français : Grand gecko vert malgache. Anglais : Madagascar day gecko.

Synonymie et principales combinaisons. Gekko madagascariensis GRAY 1831. Phelsuma sarrube (WIEGMANN 1834). Phelsuma madagascariensis martensi MERTENS 1962. Phelsuma madagascariensis grandis GRAY, 1870. Phelsuma madagascariensis GLAW & VENCES 1994 : 290.

Distribution dans l’Océan Indien. P. m. madagascariensis (Gray, 1831) - endémique de Madagascar. P. m. boehmei (Meier, 1982) - endémique de Madagascar. P. m. grandis (Gray, 1870) - endémique de Madagascar, introduit à La Réunion. P. m. kochi (Mertens, 1954) - endémique de Madagascar.

DESCRIPTION. Longueur : 24-30 cm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible (mâle nettement plus grand que la femelle et portant des écailles fémorales pointillées). Adulte. Tête large, vert pomme avec parfois une tache de rouge du museau à l'œil ; parties supérieures, vert

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IDENTIFICATION. Se distingue aisément des autres espèces de Phelsuma par sa taille nettement plus grande, sa couleur uniforme vert pomme à peine ponctuée de quelques taches rouges dans le bas du dos.

ACTIVITÉ. Diurne. Espèce généralement solitaire ou en couple. Les mâles sont territoriaux et s'affrontent pour conquérir une femelle.

REPRODUCTION. Elle a pu être constatée par la présence de plusieurs juvéniles en mars et en avril. La femelle pond 1-2 œufs blancs toutes les 4-6 semaines. L'incubation dure entre 60 et 80 jours et les jeunes, fraîchement éclos, mesurent 3 à 5 cm. Durée de vie d'environ 7 ans.

MILIEU. Le Grand lézard vert malgache se rencontre généralement sur les murs intérieurs et extérieurs des maisons ou sur les troncs d'arbres des jardins. À Madagascar, dans leur milieu naturel, on les rencontre également dans la forêt primaire.

ALIMENTATION. Le Grand Lézard vert malgache se nourrit de pulpe de fruits (mangue, papaye, goyavier, bananier, etc.), il capture également des insectes et des jeunes geckos.

STATUT ET REMARQUES. Le Grand lézard vert de Madagascar est représenté dans notre île par la sous-espèce P. m. grandis qui partage avec une autre sous-espèce ( P. m. kochi ) la taille la plus grande du Genre actuel de Phelsuma . Depuis 1994, cette grande espèce s’est échappée de la captivité et se rencontre naturalisée en plusieurs endroits de l'île. Actuellement on compte 5 petites populations disséminées dans les zones urbaines de Saint-André, Sainte Suzanne, La Montagne et à Saint-Denis. Un exemplaire vivant est visible à l’Insectarium de La Réunion.

REFERENCES. Bour & Moutou, 1982 ; Börner & Minuth, 1984 ; Girard, 1997 ; Glaw & Vences, 1994 ; Krause, 1993 ; Kuchling, 1993 ; Matz & Vanderhaege, 1978 ; Mertens, 1954, 1963 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997, 1999 ; Schleich, 1984 ; Trombetta, 1981.

LEZARD VERT A TROIS TACHES Phelsuma laticauda Boettger, 1880 Français : Gecko vert à trois taches rouges. Anglais : Gold dust day gecko.

Synonymie et principales combinaisons. Pachydactylus laticauda BOETTGER 1880. Zool. Anz., Leipzig, 3 : 280. Phelsuma laticauda BOULENGER, 1885. Cat. Liz. Brit. Mus., ed 2, 1 : 215. Phelsuma laticauda laticauda MERTENS, 1964. Senckenb. biol., Frankfurt/M., 45 : 101. Phelsuma laticauda KLUGE 1993 ; GLAW & VENCES 1994 : 294.

Distribution dans l’Océan Indien. P. l. laticauda (Boettger, 1880) - endémique du nord de Madagascar, introduit à Anjouan, Mayotte, La Réunion et Farquhar (Seychelles). P. l. angularis (Mertens, 1964) - endémique du nord-est de Madagascar.

DESCRIPTION. Longueur : 10-13 cm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible (mâle plus grand que la femelle et portant des écailles fémorales pointillées). Adulte. Tête, vert clair avec le front barré de trois lignes rouges espacées rejoignant les yeux de chaque côté de la face ; cercle orbital jaune à l'exception de la partie supérieure, bleu turquoise ; iris brun, pupille ronde, noire ; parties supérieures, vert pomme, saupoudrées de jaune au niveau de la nuque avec le bas du dos marqué de trois bandes rouges devenant progressivement moucheté vers l'attache de la queue ; parties ventrales blanches teintées de jaune ; queue, vert clair, saupoudrée de jaune ; membres, jaune brun pâle, mouchetés de brun et de rouge clair. Juvénile. Semblable aux adultes avec le corps vert pâle et les couleurs jaune et rouge moins contrastées.

IDENTIFICATION. Gecko vert de taille moyenne, reconnaissable à la nuque et la queue saupoudrée de jaune et les trois taches rouges du bas du dos.

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ACTIVITÉ. Diurne. Des 4 espèces de Phelsuma introduites à La Réunion, c'est celle qui s'est le mieux adaptée au littoral Ouest de l'île. Dans certaines zones, on peut rencontrer un ou plusieurs individus à chaque arbre ou arbuste prospecté.

REPRODUCTION. Constatée d'octobre à mai. La femelle pond généralement 2 œufs blancs (7-9 x 8-10 mm), plus ou moins adhésifs. L'incubation dure entre 40 et 56 jours et les jeunes, fraîchement éclos, mesurent 3 à 4 cm. En captivité, la maturité sexuelle a été atteinte après une période de 10-12 mois.

MILIEU. Le Lézard vert à trois taches se rencontre sur le littoral ouest et ne semble pas dépasser 350 mètres d'altitude. Parmi les arbres, il apprécie principalement, les Cocotiers, les Chocas verts, les Chocas bleus les Bananiers et les Vacoas mais on le rencontre tout aussi bien le long des palissades des jardins, sur les murs extérieurs et intérieurs des maisons.

ALIMENTATION. Il se nourrit de pulpes de fruits, de nectar de fleurs, d'insectes et d'araignées. Des individus semi-domestiqués lèchent le sucre sur la table de la cuisine ou tout autre aliment sucré (jus de fruit, coca-cola, purée de pomme).

STATUT ET REMARQUES. Espèce introduite de Madagascar en janvier 1975 ; elle aurait été introduite de Tamatave à Grand Fond (Saint-Gilles les Bains) sous forme d'œufs. Aujourd'hui elle est localement commune sur la plupart du littoral de Grand Fond, quelques quartiers de Saint-Gilles, L'Ermitage. Son record d'altitude semble être à Saint-Gilles les Hauts, à 350 mètres).

REFERENCES. Bour & Moutou, 1982 ; Cheke, 1975b ; Girard, 1997 ; Glaw & Vences, 1994 ; Heselhaus, 1986 ; Mertens, 1963 ; Moutou, 1983, 1995 ; Probst, 1997, 1999.

LEZARD VERT A BANDES Phelsuma lineata Gray, 1842 Français : Gecko vert à bande. Anglais : Day Gecko.

Synonymie et principales combinaisons. Phelsuma lineatum GRAY 1842, Zool. Misc., London. Pt. IV : 57. Pachydactylus lineatus BOETTGER, 1879, Abh. Senckenb. Naturf. Ges., Frankfurt/M., 11 : 37. Phelsumia lineata var. bifasciata BOETTGER 1913. Phelsuma lineata chloroscelis MERTENS 1962. Phelsuma lineata lineata MERTENS, 1962, Senckenb. biol. Frankfurt/M., 43 : 98. Phelsuma lineata LOVERIDGE, 1942, Bull. Mus. Comp. Zool., Cambridge, Mass. 89 : 451. Phelsuma minuthi BÖRNER 1980 (statut incertain). Phelsuma lineata lineata GLAW & VENCES 1994 : 294.

Distribution dans l’Océan Indien. P. l. lineata (Gray, 1842) - endémique de Madagascar. P. l. bifasciata (Boettger, 1913) - endémique de Madagascar ; introduit à La Réunion. P. l. dorsivittata (Mertens, 1964) - endémique de Madagascar. P. l. punctulata (Mertens, 1970) - endémique de Madagascar. P. l. bombetokensis (Mertens, 1964) - endémique de Madagascar.

DESCRIPTION. Longueur : 11-15 cm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible (mâle plus grand que la femelle et portant des écailles fémorales pointillées). Adulte. Dessus de la tête, vert foncé, avec une tache rouge entre les deux yeux, délimité par un fin liseré, brun rouge, passant du museau à l'œil ; menton et gorge blanc avec le bord de la mandibule inférieure jaune ; cercle orbital vert, iris brun orangé, pupille ronde, noire ; parties supérieures vert foncé à l'exception de la nuque et du bas du dos moucheté de rouge ; flancs marqués d'une bande noire soulignée d'une bande jaune citron ; parties ventrales blanches ; queue vert foncé parfois teintée de bleu turquoise et saupoudrée de points rouges ; membres brun vert pâle mouchetés de brun rouge clair dessus et blanc jaunâtre dessous. Juvénile. Coloration vert pomme plus pâle et moins contrastée que l'adulte.

IDENTIFICATION. Gecko vert de taille moyenne avec une bande noire soulignée d'une bande jaune sur les flancs ; taches rouges du bas du dos informes parfois comme rayées.

ACTIVITÉ. Diurne. Se rencontre souvent en couple sur les arbres ou en petits groupes sur les murs des maisons.

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REPRODUCTION. En captivité, la femelle peut pondre jusqu'à 6 fois par an, 1-2 œufs (9 x 7 mm), blancs adhésifs. À 28°, l'incubation dure entre 40-45 jours (à 25° environ 60 jours). Les jeunes, fraîchement éclos, mesurent 40 à 43 mm et leur coloration ressemble déjà à celles des adultes. En captivité, la maturité sexuelle a été atteinte après une période de 7-9 mois.

MILIEU. On le rencontre essentiellement sur les palmiers. Sur ce reposoir, le Lézard vert à bande se tient préférentiellement sur la feuille centrale droite, encore enroulée. Il apprécie également les bananeraies et les massifs denses de Sanseveria . Sur les murs des maisons, ils recherchent les situations plus hautes et jouent à cache-cache avec le soleil.

ALIMENTATION. Le Lézard vert à bande est très opportuniste et s’adapte à toutes sortes de nourritures sucrées : fruits (mangue, papaye, goyavier, bananier, etc.), il boit en léchant des gouttes d’eau ou en aspirant 8 à 15 gorgées en plongeant son museau à la surface de l’eau. Occasionnellement, il peut capturer de jeunes margouillats (Hemiphyllodactylus typus ).

STATUT ET REMARQUES. Lézard vert introduit vers 1940, représenté par la sous-espèce P. l. bifasciata endémique de la côte Est de Madagascar. Cette sous-espèce est localisée dans l'Est de La Réunion dans une propriété privée au milieu d'un champ de canne à sucre et dans une ravine près du littoral (Commune de Sainte-Marie). Quelques individus relâchés à La Montagne n'ont pas fait souche.

REFERENCES. Bour & Moutou, 1982 ; Börner, 1972, 1980 ; Cheke, 1975 ; Girard, 1997 ; Glaw & Vences, 1994 ; Matz & Vanderhaege, 1978 ; Meier, 1975, 1989, 1993 ; Mertens, 1963, 1973 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997, 1999 ; Tomey, 1976.

LEZARD VERT DE MAURICE Phelsuma cepediana Milbert, 1812 Français : Gecko vert mauricien. Anglais : Mauritius blue-tailed day Gecko.

Synonymie et principales combinaisons. Gekko cepedianus MILBERT, 1812, Tent. Syst. Amphib., p. 43 (terra typica : Maurice). Phelsuma inunguis (CUVIER 1817). Gekko cepedianus MERREM, 1820, Tent. Syst. Amphib., p. 43 (terra typica : Maurice). Phelsuma cepedianus (Merrem) 1825, Ann. Philos. London, 26 : 199. Phelsuma trilineatum GRAY 1842. Phelsuma cepedianum GRAY, 1845, Cat. Liz. Brit. Mus., p. 166. Phelsuma cepedianum BOULENGER, 1885, Cat. Liz. Brit. Mus., 1 : 211. Phelsuma inunguis LOVERIDGE, 1942, Bull. Mus. Comp. Zool. LXXXIX (10) : 448-449. Phelsuma cepediana MERTENS, 1962, Senck. biol., 43 : 92. MERTENS, 1963, Bull. Mauritius Inst., 5 (7) : 300. MERTENS, 1966, Senck. biol., 47 (2) : 96-97. 297. Phelsuma trilineata RAXWORTHY & NUSSBAUM 1993. Phelsuma cepediana KLUGE 1993 ; GLAW & VENCES 1994.

Distribution dans l’Océan Indien. Espèce monotypique endémique de Maurice, introduite à Madagascar et La Réunion.

DESCRIPTION. Longueur : 12-15 cm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible (mâle plus grand que la femelle et portant des écailles fémorales pointillées). Adulte. Coloration verte se transformant parfois en bleu turquoise. Tête, vert foncé, avec le front portant une large tache rouge ainsi qu'une ligne rouge du museau à l'avant de l'œil ; nuque tachée de larges marques rouges (généralement 3 ou 4) ; iris brun, pupille ronde, noire ; parties supérieures vertes avec trois lignes dorsales tachetées de marques rouges devenant de plus en plus petites en direction de la queue ; flancs verts sans taches rouges ; queue verte avec des reflets bleu turquoise ; parties ventrales vertes, légèrement plus pâles et teintées de jaunâtre ; membres, vert pâle, teintés de jaune clair, moins contrasté que le reste du dessus du corps et mouchetés de brun rouge clair. Juvénile. Semblable à l'adulte avec des couleurs plus pâles.

IDENTIFICATION. Lézard vert de taille moyenne avec de larges taches rouges alignées en trois bandes dorsales longitudinales. Les individus teintés de bleu turquoise sont tout simplement magnifiques et pour beaucoup d'herpétologues c'est alors le Phelsuma le plus beau du genre.

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ACTIVITÉ. Gecko diurne. Les mâles sont très territoriaux et plus agressifs que la majorité des espèces.

REPRODUCTION. En captivité, les femelles pondent 6-8 fois par an, 2 œufs blancs. À 28°, l'éclosion intervient au bout de 40-45 jours. À la sortie de l'œuf, les juvéniles mesurent environ 4 cm.

MILIEU. Dans les jardins, il apprécie particulièrement les troncs de Papayer, les Bananiers et les Cocotiers. Également sur les murs intérieurs et extérieurs des maisons.

ALIMENTATION. Le Lézard vert mauricien se nourrit de pulpes de fruits (Bananier, Manguier, Goyavier, Papayer), de nectar de fleurs (Bois de chandelle, Vacoas), d'insectes (Diptères, Coléoptères, Orthoptères) et d'araignées.

STATUT ET REMARQUES. Espèce introduite en 1960, originaire de l'île Maurice. La première population introduite aux pépinières de La Mare (Commune de Sainte-Marie) aurait fortement diminué suite au passage du cyclone de Firinga en 1989. Ensuite, elle aurait entièrement disparu à la suite de pulvérisations de produits phytosanitaires pour les champs de canne à sucre situés en bordure du site. Une autre population existe à La Montagne, mais ne semble pas aussi étendue que la précédente. Cette même espèce a également été introduite à Madagascar.

REFERENCES. Bour & Moutou, 1982 ; Girard, 1997 ; Glaw & Vences, 1994 ; Matz & Vanderhaege, 1978 ; Mc Keown, 1993, 1996 ; Milbert, 1812 ; Mertens, 1963 ; Moutou, 1983 ; Pasteur & Bour, 1992 ; Probst, 1997, 1999 ; Vinson, 1976.

LEZARD VERT DES FORETS Phelsuma borbonica Mertens, 1966 Créole : Lézard vert des Hauts. Français : Gecko vert de Bourbon. Anglais : Reunion Day Gecko.

Synonymie et principales combinaisons. Phelsuma cepediana borbonica MERTENS, 1966, Senckenb. biol. ,Frankfurt, 47 (2) : 97. (type loc. Le Brûlé - déposé au Muséum de Senckenberg, Francfurt). Phelsuma agalegae CHEKE, 1975, Mauritius Inst. Bull., Port Louis, 8 : 33-48. Phelsuma borbonica borbonica CHEKE, 1982, Senckenb. biol.,Frankfurt/M.,62 : 1. Phelsuma borbonica agalegae CHEKE, 1982 Senckenb. biol.,Frankfurt/M.,62 : 1. Phelsuma borbonica KLUGE 1993. Phelsuma borbonica mater MEIER, 1995, Salamandra, Rheinbach, 31 (1) : 35. Fig. 4-5.

Distribution dans l’Océan Indien. P. b. borbonica (Mertens, 1966) - endémique du nord et de l’est de l’île de La Réunion. P. b. mater (Meier, 1995) - endémique de la région de Basse Vallée au Sud de La Réunion. P. b. agalegae (Cheke, 1975) - endémique des deux îles d'Agalega.

DESCRIPTION. Longueur : 114-165 mm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible (mâle légèrement plus grand que la femelle, coloration plus contrastée et queue parfois bleu turquoise). Adulte. Tête large, bleue et verte avec la mandibule supérieure bordée de rouge, un croissant bleu turquoise surmonté d’une autre bande, rouge à l’avant des yeux ; dessus de la tête, moucheté de petites taches rouges ; cercle orbital vert clair, (bleu ciel dans sa partie supérieure chez P. b. mater ) ; iris brun noir ; dessus du corps vert avec deux bandes latérales plus claires, parsemé de taches rouges qui s’épaississent vers la queue ; flancs, vert pâle à blanc, traversés d’une bande mouchetée de rouge ; parties ventrales, vert clair à l’exception du bas-ventre et de la queue jaune orangé (mis à part de rares exceptions, blanchâtres tachetées de gris et de rouge foncé chez la sous- espèce de Basse vallée). La coloration de la queue varie du bleu turquoise au vert pomme ; membres antérieurs et postérieurs, beiges, mouchetés de brun rouge. Juvénile. Légèrement plus petit et de couleur dominante vert pomme plus uniforme sur l’ensemble du corps.

IDENTIFICATION. Le Lézard vert des forêts a un corps trapu, de coloration variable, généralement vert foncé, avec le dessus du dos parsemé de taches rouges et la queue bleu turquoise. Il est possible de rencontrer des individus à dominance parfois bleue ou presque noire. Les individus rouge orangé (principalement au niveau de la tête) sont probablement de vieux individus. La sous-espèce P. b. mater se reconnaît grâce au cercle orbital bleu turquoise et aux parties ventrales blanchâtres mêlées de taches rouge foncé.

ACTIVITÉ. Diurne. Généralement localisé en petits groupes de 4 à 10 individus. Le centre du site occupé désigne généralement l’emplacement de la zone de ponte. Au niveau des lisières des forêts l’Agame Calotes versicolor capture parfois de jeunes Geckos verts des forêts. Les adultes émettent de temps à autre un grincement à peine audible.

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REPRODUCTION. La reproduction est constatée toute l’année mais principalement de septembre à mars. Dans les Bas, on enregistre au moins huit à dix pontes par an (peut être plus), de 2 œufs (9-13 x 10-14 mm), blanc pur, de forme plus ou moins ronde et étroitement collés à leur support. On les trouve souvent agglutinés à d’autres pontes dont l’ensemble peu atteindre parfois plus de 200 œufs ; les sites de ponte sont installés dans des endroits très divers : arbres crevassés (Vacoas Pandanus utilis, P. montanus ), fissures de rocher, tubes PVC de pluviomètre, panneaux et intérieurs des poteaux utilisés pour la publicité ou la signalisation routière, poteaux télégraphiques et électriques, coffrets d’EDF, intérieurs des maisons, etc. La durée d’incubation varie de 90 à plus de 100 jours. À l’éclosion, les jeunes, mesurent 44- 55 mm. Ils sont de couleur gris foncé, mêlés de vert pâle avec une ligne latérale plus claire et recouvert d’une fine membrane blanchâtre, le dessous de la queue varie de l’orange à rouge.

MILIEU. On le rencontre essentiellement dans la forêt indigène humide entre 200 et 1300 mètres et exceptionnellement sur le littoral ou jusqu’à 1600 mètres. Des individus sédentaires ont parfois élu domicile dans des maisons, des boîtiers météorologiques en pleine forêt, des blocs rocheux, des poteaux électriques, des panneaux de signalisation routière, etc. Dans les jardins créoles, il semble particulièrement apprécier les Pandanacées et les Palmiers qui servent parfois de site de ponte. Dans le milieu naturel, il apprécie les Vacoas, les Bois de chandelles, Bois maigres, Grand Natte ; localement, on le rencontre sur les Jamrosas. Autrefois distribuée dans toutes les forêts de l’île du littoral jusqu’à 1400 mètres, l'espèce est maintenant localisée et circonscrite à des petites zones. Un groupe d'arbres, un ensemble de poteaux électriques, un bloc rocheux particulier, abrite un groupe familial contenant une dizaine d'individus.

ALIMENTATION. Le Lézard vert des forêts se nourrit d’insectes (chenilles et adultes de Lépidoptères), nectar de fleurs ( Gaertnera vaginata, Chassalia coralioides, Pandanus montana ) et fruits d’espèces végétales indigènes (Pandanus montana, Eugenia buxifolia, Syzygium borbonicum ).

STATUT ET REMARQUES. Espèce endémique de La Réunion, le Lézard vert des forêts fait partie du patrimoine réunionnais à préserver. Il est essentiellement localisé dans le Nord, l’Est et le Sud de l’île (secteur de la Plaine des Chicots à Vincendo). Toutefois quelques sites actuels et un site sub fossile montrent qu’il était présent dans l’Ouest. Il a été trouvé à 10 mètres d’altitude à Basse Vallée et à Sainte Rose, à moins de 100 mètres à la Grande Chaloupe et la Rivière des Pluies. Les records d’altitude sont situés dans le Nord à 1400 mètres à la Plaine des Chicots, à 1420 mètres dans la ravine des Colimaçons et à 1450 mètres à la Plaine d’Affouches. Deux autres sites dans l’Ouest, malheureusement non retrouvés, auraient existé à 1500 mètres dans une ravine dans les Hauts de Saint-Leu et à 1600 mètres sur une planèze dans les Hauts du Tévelave. Il semble préférer les secteurs humides recevant plus de 2 mètres de pluie par an. Il est parfois recouvert par 1, 2 ou 3 petits parasites, rouge vif, qui se promènent sur son corps voir à l’intérieur des tympans. Depuis peu de temps le monde scientifique a séparé notre Lézard vert des forêts en 2 sous- espèces endémiques : P. b. borbonica se trouve dans la région Nord et Est de l'île et P. b. mater se rencontre dans le Sud. Le gecko d’Agalega P. b. agalegae est parfois considéré comme une espèce à part entière. Le Lézard vert des forêts est inscrit sur la liste des espèces protégées de l’île de La Réunion (Arrêté ministériel du 17 février 1989).

CONSERVATION. Principalement pour la sous-espèce P. b. mater, il serait possible de construire des enclos grillagés anti rat et anti chat dans quelques zones de forêts indigènes bien choisies. On pourrait tout aussi bien mettre en place des zones de ponte protégées. Enfin, suite à une étude de faisabilité, une réintroduction de petites populations pourrait être suivie dans une puis en cas de succès plusieurs zones aménagées et protégées.

REFERENCES. Anon. 1969 ; Börner, 1972 ; Bour & Moutou, 1982 ; Cheke, 1975a, 1982 ; Lehr, 1992 ; Girard, 1995, 1997 ; Glaw & Vences, 1994 ; Matz & Vanderhaege, 1978 ; Mc Keown, 1996 ; Meier, 1995 ; Mertens, 1963 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1995, 1996 , 1997, 1998, 1999 ; Vinson, 1975 ; Vinson & Vinson, 1969.

LEZARD VERT DE MANAPANY Phelsuma inexpectata Mertens, 1966 Français : Gecko vert de Manapany. Anglais : Manapany Day-Gecko.

Synonymie et principales combinaisons. Phelsuma vinsoni vinsoni MERTENS, 1966, Senckenb. biol., Frankfurt/M., 47 (2) : 87. Phelsuma vinsoni inexpectata MERTENS, 1966, Senskenb. biol., vol. 47 (2) : 106-107. Fig. 2. Phelsuma ornata inexpectata MERTENS, 1970, Senckenb. biol., Frankfurt/M., 51 : 12. Phelsuma inexpectata BOUR, PROBST & RIBES, 1995, Dumerilla vol. 2 : 99-124.

Distribution dans l’Océan Indien.

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Espèce monotypique, endémique de La Réunion.

DESCRIPTION. Longueur : 85-115 mm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible (mâle légèrement plus grand que la femelle, coloration plus contrastée et queue parfois bleu turquoise). Adulte. Dessus de la tête, vert pomme, assez clair, avec trois bandes longitudinales rouges filant de l’œil à l’arrière de la nuque ; ligne transversale rouge au-dessus de la mandibule supérieure et une autre barrant le front ; en arrière de l’œil jusqu’à l’attache des membres supérieurs, bande noire liserée de blanc ; reste du dessus du corps vert clair parsemé de petites taches rouges ; queue parfois bleu turquoise ; dessous variable soit blanc crème soit jaunâtre à l’exception du menton au cou et de la queue brun clair ; pattes brun jaune parsemées de petites taches brun rouge. Juvénile. Se différencie par la petite taille (moins de 7 cm), et la coloration vert pomme plus pâle dominante.

IDENTIFICATION. Gecko au corps gracile, de coloration variable, généralement vert clair, parsemé de petites taches rouges sur l’ensemble du corps.

ACTIVITÉ. Espèce diurne qui se rencontre principalement sur les troncs des arbres (Vacoas), les feuilles lisses (Bananier) et localement dans les maisons.

MILIEU. Le Gecko de Manapany fréquente principalement les zones littorales plantées de Vacoas Pandanus utilis, de Cocotiers Coco nucifera, de Papayers, Carica papaya, de Chocas verts Furcraea foetida et de bananiers Musa sp . Dans une moindre mesure on le rencontre sur les Badamiers Terminalia catappa, parfois sur les rochers ou dans l’herbe. Très localisé dans le Sud Est de l'île, on le rencontre principalement dans la région littorale de Manapany et de Saint Joseph. Ajoutons que les bandes littorales de Vacoas semble être à elles seules, une niche écologique idéale. Il se nourrit du nectar des fleurs, de la pulpe des fruits, des insectes qui sont attirés par sa fraîcheur ou qui s’y cachent. Il pond ses œufs dans les trous du tronc, dans les interstices des feuilles et entre les racines. Enfin, il s’y cache en cas de danger, de pluie, ou pour passer la nuit.

ALIMENTATION. Le Lézard vert de Manapany se nourrit principalement d’insectes (petits papillons), nectar de fleurs et fruits (de Vacoas, Cocotiers, Lataniers, Bois de Chandelle, Papayer, Manguier et Chocas verts).

STATUT ET REMARQUES. Espèce endémique de La Réunion qui est restreinte à une petite bande littorale dans le sud-ouest de l’île de Grande Anse à Saint-Joseph, du littoral à 400 mètres d’altitude. Une étude génétique actuellement en cours sur toutes les espèces des Mascareignes a récemment confirmé son statut d'endémique, remis en cause par certains auteurs qui le rangeaient comme une sous-espèce du Gecko de Vinson P. ornata, endémique de l'île Maurice. Le Lézard vert de Manapany est inscrit sur la liste des espèces protégées de l’île de La Réunion (Arrêté ministériel du 17 février 1989).

CONSERVATION. En motivant certains habitants de la région de St Joseph et de Manapany, cette espèce pourrait être aisément protégée dans des petites zones grillagée, anti chat et anti rat placée dans des jardins de particuliers. En dehors de ces zones de protection forte, la plantation de Vacoas, de Lataniers et de Cocotiers est vivement conseillée. Sa translocation pourrait être prévue dans des zones littorales riches en vacoas.

REFERENCES. Anon. 1969 ; Börner, 1972 ; Bour & Moutou, 1982 ; Bour, Probst & Ribes, 1995 ; Girard, 1997 ; Glaw & Vences, 1994 ; Mertens, 1963 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997, 1999 ; Rösler, 1983 ; Vinson, 1975 ; Vinson & Vinson, 1969.

Famille des Iguanidae – Iguanes Dans le monde, cette famille est représentée par 8 genres et environs 600 espèces. Les taxons sont distribués dans toute la plupart des zones tropicale (Amérique, Inde, Galapagos, Fiji, Madagascar, etc.).

IGUANE VERT Iguana iguana (Linnaeus, 1758)

Synonymie et principales combinaisons. Lacerta Iguana LINNAEUS 1758 : 206 Iguana minima LAURENTI 1768 Iguana tuberculata LAURENTI 1768 Iguana coerulea DAUDIN 1802 Iguana vulgaris LINK 1806 Iguana sapidissima MERREM 1820 Iguana squamosa SPIX 1825

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Iguana viridis SPIX 1825 Iguana coerulea SPIX (non DAUDIN) 1825 Iguana emarginata SPIX 1825 Iguana lophryoides SPIX 1825 Prionodus iguana WAGLER 1828 Hypsilophus tuberculatus WAGLER 1830 Iguana (Hypsilophus) rhinolophus WIEGMANN 1834 Hypsilophus Rhinolophus FITZINGER 1843 Hypsilophus tuberculatus FITZINGER 1843 Iguana Hernandessi JAN 1857 (nomen nudum fide SMITH & TAYLOR 1950) Iguana iguana CONANT & COLLINS 1991: 95 ; SCHWARTZ & HENDERSON 1991: 419 ; LINER 1994

DESCRIPTION. Longueur : 85-115 mm.

STATUT ET REMARQUES. Espèce introduite récemment à La Réunion, observée deux fois dans le milieu naturel (Cirque de Cilaos et le Grand Brûlé). Toute information sur cette espèce (alimentation dans la nature, preuve de reproduction, prédation, etc.) nous intéresse. Considérée comme insectivore dans son jeune âge puis végétarien à l’âge adulte, cette espèce risque peut-être de causer des dégâts à la flore indigène ?

REFERENCES. Barbancey & Probst, 1998 ; Probst, 1999.

Famille des Gerrhosauridae – Gerrhosaures Le Genre Zonosaurus est représenté uniquement dans la zone afro Malgache.

ZONOSAURE MALGACHE Zonosaurus madagascariensis (Gray, 1831)

Synonymie et principales combinaisons. Cicigna madagascariensis GRAY 1831. Gerrhosaurus bifasciatus DUMÉRIL & BIBRON 1839. Zonosaurus madagascariensis insulanus BRYGOO 1985 ; GLAW & VENCES 1994 : 303.

Distribution dans l’Océan Indien. Z. m. insulanus (Brygoo, 1985) – endémique de l’Archipel des Glorieuses et Cosmolédo.

STATUT ET REMARQUES. Le Zonausaure malgache de la famille des Gerrhosauridae est un reptile proche des Scincidae dont la sous-espèce Z. m. insulanus est endémique de la Grande Glorieuse et de Cosmolédo (Seychelles). D’après les météorologues effectuant des missions sur l’Archipel des Glorieuses, il est réputé commun dans la cocoteraie au centre de la Grande île.

REFERENCES. Cheke, 1984 ; Glaw & Vences, 1994 ; Gray, 1831.

Famille des Scincidae – Scinques Dans le monde, cette famille est représentée par environs 85 genres et plus de 1270 espèces. Les taxons sont distribués dans toute la plupart des zones tropicales (continents et îles comprises). Suite à la colonisation humaine des îles, de nombreuses espèces se sont éteintes.

SCINQUE DE BOUTON Cryptoblepharus boutonii (Desjardins, 1831) Anglais : Bouton’s Skink.

Synonymie et principales combinaisons. Scincus boutonii DESJARDINS, 1831. Ann. Sci. nat. vol. 22, p. 298-299. (type loc. île Maurice). Ablepharus Peronii DUMÉRIL & BIBRON, Erp. Gén., vol. 5, p. 813-817. Ablepharus Boutonii STRAUCH 1868. Ablepharys boutonii (Desj.) BOULENGER, 1887. Cat. Liz. Brit. Mus. vol. 13, p. 347. Cryptoblepharus boutonii GLAW & VENCES, 1994 : 308.

Distribution dans l’Océan Indien. C. b. boutonii (Desjardins,1831) – endémique de l’Ile Maurice et La Réunion. C. b. gloriosus – endémique de l’Archipel des Glorieuses.

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C. b. aldabrae – endémique d’Aldabra. C. b. bitaeniatus – endémique d’Europa. C. b. cognatus – endémique de Nosy Bé (Madagascar). C. b. ater – endémique de la Grande Comore. C. b. mohelicus – endémique de Mohéli. C. b. degrijsi – endémique d’Anjouan. C. b. mayottensis – endémique de Mayotte.

DESCRIPTION. Longueur du corps présumée : 80-120 mm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible, coloration éminemment variable.

Forme brune : Adulte. Tête fine, brun foncé ou gris argenté et d’aspect brillant sur le dessus, gris clair aux reflets bronzés dessous ; parties supérieures parcourues de lignes longitudinales mouchetées de brun noir ; parties ventrales, blanc grisâtre ; doigts fins, gris foncé. Forme bleue : Adulte. Tête fine, brun clair ou gris argenté et d’aspect brillant sur le dessus, gris clair aux reflets bronzés dessous ; parties supérieures, bleue turquoise, parcourues de lignes longitudinales, brun noir et argentées ; parties ventrales blanc grisâtre ; doigts fins gris foncé. Juvénile. Semblable à l’adulte mais de dimension nettement inférieure.

IDENTIFICATION. Petit lézard gris argenté avec des reflets luisants apparaissant lors des mouvements rapides de l’animal.

ACTIVITÉ. Ce scinque, très vif, se cache furtivement entre les fissures des rochers au moindre danger. À Maurice, il est généralement assez difficile à observer. Moins craintif sur les îlots satellites, il reste parfois immobile. Il est conseillé d’observer ses déplacements de loin aux jumelles.

MILIEU. Autrefois, le Scinque de Bouton de La Réunion fréquentait probablement le même milieu que l’espèce mauricienne (Vinson & Vinson, 1969 ; Tonge, 1990). Ses habitats favoris sont les parties basses de l’île : la savane arborée de l’Ouest, les rochers du littoral et même la zone intertidale des marées. Aujourd’hui, il semble isolé dans un seul site marginal, une falaise maritime.

ALIMENTATION. Essentiellement insectivore (Homoptères, Diptères), également des araignées.

STATUT ET REMARQUES. Le Scinque de Bouton, de la famille des Scincidae, est représenté par une sous-espèce C. b. boutonii endémique des Mascareignes. Il était considéré comme disparu à La Réunion, mais une petite population vient d’être redécouverte récemment dans le Sud de l’île. Il est toutefois encore présent à Maurice (Palmar, Pointe Lafayette, Cap Malheureux) et sur quelques îlots satellites (île de la Passe, Coin de Mire, île Plate, îlot Gabriel, île Ronde). D’après la répartition des individus mauriciens, cette espèce était probablement distribuée dans la région littorale de l’île de La Réunion. D’après Carl Jones, il aurait diminué et disparu à la suite de l’introduction des rats Rattus rattus et R. norvegicus , des chats Felis catus et des agames Calotes versicolor . De plus une prédation importante semble exister avec les espèces de Scinque plus grosses que lui. Plus de 30 sous-espèces existent dans de nombreuses régions tropicales : Afrique ( C. b. africanus ), Madagascar ( C. b. cognatus, C. b. voeltzkowi ), Australie, Nouvelle Guinée, Micronésie, Mélanésie, Polynésie.

RÉFÉRENCES. Arnold, 1980 ; Bullock, 1986 ; Desjardins, 1831 ; Jones, 1993 ; Maillard, 1863 ; Probst, 1996, 1997 ; Tonge, 1990 ; Vinson & Vinson, 1969.

SCINQUE D’EUROPA Mabuya maculilabris (Gray, 1845) Anglais : Speckled-lipped Skink.

Synonymie et principales combinaisons. Euprepis maculilabris GRAY 1845: 114. Euprepes notabilis PETERS 1879. Euprepes albilabris MÜLLER 1885. Mabuia (sic) maculilabris BOULENGER 1887: 164. Mabuya maculilabris SCHMIDT 1919: 525. Mabuya polytropis ANGEL, GUIBÉ & LAMOTTE 1954 Mabuya maculilabris maculilabris DE WITTE 1953 : 23 ; BRYGOO 1981.

Distribution dans l’Océan Indien. M. m. infralineata - endémique d’Europa. M. m. albotaeniata - endémique de Pemba.

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M. m. comorensis - endémique des Comores. M. m. casuarinae - endémique de l’île Casuarina.

DESCRIPTION. Longueur du corps présumée : 180-240 mm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible. Adulte. Dimorphisme sexuel non perceptible. Tête brune ; pupille ronde ; parties dorsales et queue, brun foncé ; parties ventrales, brun clair ; pattes brunes, munies de longs doigts fins. Juvénile. Semblable à l’adulte, mais de taille inférieure.

IDENTIFICATION. Scinque brun de taille moyenne.

ACTIVITÉ. Espèce diurne.

MILIEU. À Europa, ce scinque se rencontre plutôt dans la forêt arbustive au centre de l’île ( Euphorbia stenoclada, Ficus marmorata, etc.). Quelques rares individus ont été observés autour de la station et sur la piste d’aviation.

ALIMENTATION. Essentiellement insectivore (termites).

STATUT ET REMARQUES. Espèce de scinque à distribution essentiellement africaine dont 2 taxons se rencontrent dans les îles du Canal du Mozambique. Il est divisé en 5 sous-espèces dont une, M. m. infralineata est endémique d’Europa. Dans l’île, on le rencontre essentiellement dans la forêt à Euphorbes où il semble rare. Il est probable que cette espèce souffre d’une importante prédation de la part des rats.

RÉFÉRENCES. Malzy, 1966 ; Probst, 1997.

SCINQUE DES GLORIEUSES Amphiglossus valhallae (Boulenger, 1909) Anglais : Glorioso’s Skink.

Synonymie et principales combinaisons. Sepsina valhallae BOULENGER 1909 : 299. Scelotes valhallae BRYGOO 1980. Amphiglossus valhallae BRYGOO 1983 ; GLAW & VENCES, 1994.

Distribution dans l’Océan Indien. Espèce monotypique, endémique des Glorieuses.

DESCRIPTION. Longueur du corps présumée : 170-200 mm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible. Adulte. Dimorphisme sexuel non perceptible. Tête brun clair tachetée et barrée de brun foncé ; nuque brun clair ornée de 3 à 4 collier brun foncé ; corps allongé filiforme brun clair parcouru de lignes transversales plus foncées ; pattes avant très courtes, pattes arrières de taille moyenne, terminées par des doigts fins. Juvénile. Description inconnue.

IDENTIFICATION. Ce scinque de taille moyenne a un corps très allongé avec des petites pattes très réduites au niveau des membres supérieurs.

MILIEU. Probablement la forêt sèche littorale et les zones sableuses avec des rochers.

ALIMENTATION. Essentiellement insectivore.

STATUT ET REMARQUES. Le Scinque des Glorieuses est une espèce endémique de l’Archipel des Glorieuses. Elle a sans doute disparu ou se trouve en danger d’extinction éminente. Au début du siècle, cette espèce de scinque se rencontrait sur l’île principale et sur l’île du Lys. Une espèce proche, A. ardouini (Mocquard, 1897) se rencontre à Madagascar. Le Genre Amphiglossus est constitué par 28 espèces dont 26 se rencontrent à Madagascar et deux espèces aux Comores dont celle des Glorieuses.

RÉFÉRENCES. Brygoo, 1980 ; Probst, 1997.

Famille des Hydrophiidae - Serpents marins

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Il existe 17 genres contenant 61 espèces réparties pour la plupart dans l’Océan Indien, l’Indonésie et l’Océan Pacifique. Une espèce a été répertoriée récemment à La Réunion.

SERPENT CORAIL ORIENTAL Pelamis platurus (Linnaeus, 1766) Anglais : Flat tail, Yellowbelly Sea Snake.

Synonymie et principales combinaisons. Anguis platura LINNAEUS 1766 : 391. Hydrus bicolor SCHNEIDER 1799 : 242. Hydrophis bicolor SCHNEIDER 1799. Pelamis platuros [sic] DAUDIN 1803 : 361. Pelamis bicolor DAUDIN 1803 : 366. Pelamis schneideri RAFINESQUE 1817 : 432 (nom. subst.). Hydrophis pelamis SCHLEGEL 1837 : 187 (nom. subst.). Pelamis ornata GRAY 1842 : 60. Pelamis bicolor var. variegata DUMÉRIL, BIBRON & DUMÉRIL 1854 : 1337. Pelamis bicolor var. sinuata DUMÉRIL, BIBRON & DUMÉRIL 1854 : 1338. Hydrophis (Pelamis) bicolor alternans FISCHER 1856 : 63 (nom. subst. pro P. variegata). Hydrus platurus BOULENGER 1896: 267 ; STEJNEGER 1907 : 439. Pelamis platurus SMITH 1943 : 476 ; PETERS & OREJAS-MIRANDA 1970 : 239 ; STEBBINS 1985 : 224 ; LINER 1994 ; GLAW & VENCES 1994 : 350 ; MURPHY, COX & VORIS 1999.

Distribution dans l’Océan Indien Espèce monotypique répertoriée à Madagascar, Maldives ; erratique à La Réunion.

DESCRIPTION. Longueur : 50 à 88 cm.

La coloration est très variable. Trois colorations principales ont été observées le long des côtes indiennes. Généralement les parties supérieures sont noires, bleu noir ou brunes, les parties ventrales sont généralement jaunes, la queue plate étant mouchetée de noir.

STATUT ET REMARQUES. Espèce indigène erratique, des côtes américaines aux côtes africaines et de la Tasmanie au Japon. Un spécimen a été capturé accidentellement le 24 avril 1999 par un pêcheur à la ligne de Saint- Paul. L’individu mesurait environ 60 centimètres, il se distinguait par la coloration bleu noir des parties supérieures et les parties ventrales jaune citron. La queue aplatie, blanche marbrée de noir est caractéristique de l’espèce. Il s’agit donc de Pelamis platurus une espèce de serpent marin pélagique de la Famille des Hydrophiidae. Ces serpents sont très venimeux. Ce venin redoutable serait du type myotoxique (par opposition aux serpents venimeux terrestres qui sont du type neuro ou hémotoxique). L’action de la morsure sur l’homme serait indolore et l’action du poison lente. En revanche, leurs proies, essentiellement des poissons, sont tuées en quelques secondes. Il consommerait également des œufs de poissons. En Inde, les femelles mettent bas des jeunes déjà constitués. Une ou plusieurs espèces du Genre Laticauda ( L. laticauda et L. colubrina ) de la même famille auraient déjà été signalées au Sri Lanka, aux Comores, aux Seychelles à Madagascar et à Maurice. Toutefois, à La Réunion et à notre connaissance, il s’agit de la première mention certaine d’un serpent marin pour notre île.

REFERENCES. Cleave, 1994 ; Daniel, 1992 ; Frobes, MacKeith & Peberdy, 1995 ; Robyns de Schneidauer, 1982.

Famille des Typhlopidae - Serpents aveugles Il existe 3 genres contenant 163 espèces réparties dans la majeure partie de la zone tropicale ; 1 espèce a été introduite à La Réunion.

SERPENT DE TERRE Ramphotyphlops braminus (Daudin, 1803) Français : Typhlops, Serpent aveugle. Anglais : Common Blind-snake.

Synonymie et principales combinaisons. Eryx braminus DAUDIN 1803 Ophthalmidium tenue HALLOWELL 1861 Tortrix russelii MERREM 1820 Typhlops russeli SCHLEGEL 1839 Argyrophis truncatus GRAY 1845

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Onychocephalus capensis SMITH 1846 Typhlops (Typhlops) inconspicuus JAN 1863 : 11 Typhlops (Typhlops) euproctus BOETTGER 1882 : 479 Typhlops limbrickii ANNANDALE 1906 Typhlops braminus STEJNEGER 1907 : 260 Typhlops braminus BOULENGER 1920 Glauconia braueri STERNFELD 1910 Typhlops braminus SMITH 1943 Typhlops pseudosaurus DRYDEN and TAYLOR 1969 Typhlina braminus MCDOWELL 1974 Ramphotyphlops braminus NUSSBAUM 1980 ; CONANT & COLLINS 1991 : 144 ; LINER 1994.

Distribution dans l’Océan Indien. Espèce monotypique introduite à Madagascar, Comores, La Réunion, Maurice, Rodrigues, Seychelles.

DESCRIPTION. Longueur : 14-17 cm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible. Adulte . Tête ronde, brun foncé, constituée de 7 larges écailles ; œil minuscule, iris noir ; corps cylindrique avec les parties supérieures et ventrales brun foncé à brun rouge (300-350 dorsales) ; queue à extrémité ronde. Juvénile. Semblable à l’adulte mais de taille inférieure.

IDENTIFICATION. Le Serpent de terre ressemble plus à un ver de terre qu’à un serpent. Son corps vermiforme est généralement brun foncé parfois brun rouge, avec des écailles très polies ce qui lui donne un aspect brillant.

ACTIVITÉ. Vie principalement souterraine, les petits yeux du Serpent « aveugle » lui permettent sans doute de distinguer seulement les différences de luminosité.

REPRODUCTION. Le Serpent de terre serait ovipare ou vivipare suivant les individus. Espèce parthénogénétique, on ne rencontre que des femelles qui pondent des œufs fertiles. Le Typhlops peut se reproduire aisément dans un pot de fleur ce qui le dissémine rapidement dans la plupart des jardins et même sur les balcons d'immeubles. Peu d’informations ont été collectées. Sa ponte serait de 2-7 œufs blancs, l’incubation et la taille des juvéniles est inconnue.

MILIEU. Espèce très discrète, elle vit essentiellement sous la terre, l’humus des feuilles ; elle se rencontre généralement sous les pots de fleurs ou sous les souches et les pierres après la pluie. Le Serpent aveugle est principalement abondant à basse altitude autour des ravines et des points d'eau. Il se rencontre sur presque tout le littoral jusqu’à 700 mètres d’altitude (un record à la Plaine des Palmistes à 950 mètres).

ALIMENTATION. Le Serpent de terre se nourrit de petits insectes, principalement des Termites, des larves d'Orthoptères, coléoptères, de Diptères, mais aussi d’autres invertébrés (ver de terre).

STATUT ET REMARQUES. Le Serpent de terre est une espèce originaire de l'Inde, introduite vers 1875. Ce serpent primitif est tout à fait inoffensif. Très commun dans les Bas, il passe souvent complètement inaperçu. À cause de son habitat souterrain et à sa silhouette, il se confond ainsi avec un ver de terre.

REFERENCES. Bour & Moutou, 1982 ; Daniel, 1992 ; Gruber, 1989 ; Matz & Vanderhaege, 1978 ; Hoffstetter, 1946 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997, 1999 ; Vinson & Vinson, 1969 ; Wright & Wright, 1967.

Famille des Colubridae - Couleuvres Il existe 292 genres et plus de 2500 espèces réparties dans le monde. 1 espèce a été introduite de l’Inde à La Réunion.

COULEUVRE LOUP Lycodon aulicus (Linnaeus, 1758) Français : Couleuvre loup. Anglais : Wolf Snake.

Synonymie et principales combinaisons. Coluber aulicus LINNAEUS 1758 : 220. Lycodon unicolor BOIE 1827 (fide SMITH 1943). Lycodon subfuscus CANTOR 1839 (fide SMITH 1943). Lycodon atropurpureus CANTOR 1839 (fide SMITH 1943). Lycodon aulicus GÜNTHER 1864.

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Ophites aulicus WALL 1921. Lycodon aulicus SMITH 1943: 263 ; LANZA 1999.

Distribution dans l’Océan Indien. L. a. aulicus (Linnaeus, 1758) - Inde, Maldives, Sri Lanka ; introduit à La Réunion, Maurice, Seychelles. L. a. capucinus - introduit à Christmas.

DESCRIPTION. Longueur : 45-63 cm.

Dimorphisme sexuel peu perceptible. Adulte. Tête ovale légèrement triangulaire, brune couleur de miel, avec les côtés du cou blanc jaunâtre ; œil rond, noir ; parties supérieures marquées de taches brunes et marbrées de blanc crème ; parties ventrales claires, beige crème. Juvénile. Semblable à l'adulte mais de taille inférieure.

IDENTIFICATION. Serpent brun jaune miel de taille moyenne, avec des motifs bruns marbrés de blanc.

ACTIVITÉ. Essentiellement nocturne, on la rencontre seule, plus rarement par deux dans les arbres et arbustes de la côte, parfois dans les habitations.

MILIEU. Dans la nature, on la trouve principalement dans les interstices des végétaux (Cocotier, Vacoas), parfois dans les cavités des souches, sous l’écorce, également dans les rochers ou sous les pierres ; toutefois les rencontres les plus connues sont faites dans les maisons jouxtant un jardin ou un espace vert (principalement sur les dessus de portes, de volets, dans les meubles de cuisine et de salle de bain). La Couleuvre loup fréquente principalement les zones arborées et rocheuses du littoral jusqu'à 900 mètres d’altitude. Une donnée à 1100 mètres (Dos d'Ane).

ALIMENTATION. Le régime alimentaire de la Couleuvre loup comprend essentiellement des geckos ( Gehyra mutilata, Hemidactylus frenatus, H. mabouia ) et parfois des espèces du genre Phelsuma ( P. laticauda, P. inexpectata ), des petits agames ( Calotes versicolor ). Les individus élevés en terrarium acceptent les souris nouveau-nés. En Inde, elle consomme également des scinques et des petites souris.

STATUT ET REMARQUES. La Couleuvre loup est représentée par la sous-espèce L. a. aulicus originaire de l’Inde. Elle a été introduite à La Réunion vers 1850. Elle est tout à fait inoffensive, mais elle fait l’objet d’une étonnante crainte, voire de frayeur panique à son apparition, sans doute à cause de ses petites dents très pointues. Avec les rats et les crapauds, on la tient pour responsable de l'extinction des scinques endémiques. Dans les îles de l'Océan Indien, une espèce, L. striatus est endémique du Sri Lanka. À l'île Christmas, une autre sous-espèce, proche de notre Couleuvre loup, L. a. capucinus , qui a été récemment introduite, est suspectée de mettre en danger un autre reptile endémique : le Serpent aveugle de Christmas Ramphotyphlops exocoeti Boulenger, 1887.

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