Bulletin Phaethon 1997

______Volume 6

3ème trimestre

La tortue terrestre géante de Bourbon Cylindraspis borbonica Un endémique disparu de l’île de La Réunion

Publié par Nature & Patrimoine Bulletin Phaethon 1997

______Volume 6

4ème trimestre

Le Hibou de Gruchet Mascarenotus grucheti Un rapace nocturne forestier endémique Présumé disparu de l’île de La Réunion

Publié par Nature & Patrimoine Nature & Patrimoine (Association loi 1901)

L’Association Nature & Patrimoine regroupe ceux qui s’intéressent au patrimoine naturel des îles de l’Océan Indien et plus particulièrement aux milieux indigènes et à la faune endémique et protégée.

Elle a pour mission principale d’éditer des supports pédagogiques afin de sensibiliser et vulgariser les connaissances sur le patrimoine naturel de La Réunion.

L’association est ouverte aux personnes passionnées de nature, aux chercheurs, professionnels et amateurs. Nature & Patrimoine propose 4 commissions :

- Éditions Sensibilisation et vulgarisation - Sensibilisation et vulgarisation - Missions et expéditions - Études et recherches

Elle publie un bulletin “Phaethon” (4 numéros par an), destiné aux naturalistes et aux amoureux de la nature de La Réunion, mais aussi de Maurice, de Rodrigues, de Mayotte et des îles éparses. Quelques articles traitent également des autres îles de l’Océan Indien.

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Le bulletin Phaethon présente, soit en français soit en anglais, des comptes-rendus, rapports, notes et observations sur la faune des Mascareignes et des îles de l’Océan Indien. Phaethon accepte plus particulièrement des articles sur les oiseaux, mammifères, , amphibiens, poissons, mollusques, crustacés, insectes, etc. Le bulletin ouvre principalement ses colonnes aux naturalistes passionnés par la faune insulaire de La Réunion, l’île Maurice et l’île Rodrigues.

Les numéros du Bulletin Phaethon sont préférentiellement consacrés aux dernières découvertes et aux principales nouvelles concernant la faune de l’île de La Réunion et des Mascareignes. Les articles envoyés doivent être impérativement présentés sous forme de disquette informatique. S’il vous plait, indiquez votre nom et votre adresse avec vos articles. Pour toute correspondance (abonnement, article, note brève, etc.),

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Bulletin Phaethon Édition Nature & Patrimoine Directeur de la Publication et concepteur : Jean-Michel Probst Impression : Maison des Associations du Port

 1996. Nature & Patrimoine Deux hypothèses nouvelles pour expliquer la répartition étrange du Tuit-tuit Coracina newtoni J-M. Probst & K. Abhaya ------

Bulletin Phaethon, 1997, 6 : 57-58. Deux nouvelles hypothèses pour expliquer la répartition étrange du Tuit- tuit Coracina newtoni

Jean-Michel Probst & Késava Abhaya*

*Nature & Patrimoine, B.P. 279, 97 827 LE PORT cedex

La distribution actuelle étrange de l’Échenilleur (c.f. carte de nidification 1996-1997) reste inexpliquée. Si la disparition des milieux forestiers indigènes est assurément un des facteurs les plus destructeurs de la faune endémique, elle n’est pas la seule en cause. De nombreuses nuisances s’accumulent sur notre Tuit-tuit ce qui en fait un modèle de conservation des plus intéressants à étudier. À lui seul, il collectionne une bonne partie de tous les maux qui s’abattent sur la faune de notre île (Probst, thèse de doctorat, en prép.). Parmi les nuisances les plus souvent avancées on trouve :

- La disparition de la couverture forestière et la fragmentation progressive des habitats (Cheke, 1987 ; Probst, 1991, 1997) - La prédation par les mammifères introduits (Cheke, 1987 ; Probst, 1991, 1994, 1997) - La compétition avec d’autres oiseaux introduits (Barré & Barau, 1982 ; Probst, 1997) - L’envahissement des végétaux exotiques (Probst, 1991) - Le braconnage (Cherel & Al., 1989 ; Probst, en prép.) - Les feux de forêt (Probst, 1991, 1997)

D’autres hypothèses ont été avancées pour expliquer sa répartition restreinte : - La colonisation récente de l’espèce (Attié, 1993 ; Probst, en prép.) - Le micro climat favorable à l’espèce (Cheke, 1987 ; Probst, en prép.)

La répartition actuelle dans le Nord de l’île est sans aucun doute la conjonction de plusieurs facteurs limitants. Les deux hypothèses présentées ici sont également intéressantes à étudier. L’hypothèse de la population source

Chez les populations d’oiseaux forestiers, les zones de nidification sont plus ou moins denses selon divers critères qu’ils sélectionnent suivant leurs propres exigences (Watkinson &Sutherland, 1995). La plupart des espèces se répandent généralement le plus possible en atteignant les limites supportables de leur niche écologique. Dans certaines zones, les conditions optimum favoriseront une forte densité d’individus, tandis que dans d’autres endroits, les conditions défavorables entraîneront une stagnation, voir une diminution de la population (Pulliam, 1988). Dans certains cas, ces zones limites doivent donc être régulièrement approvisionnées en individus nouveaux provenant de zones plus clémentes. Cette théorie des populations sources permettrait d’expliquer en partie la distribution étrange de la population du Tuit-tuit. Incapable de coloniser d’autres secteurs de forêt indigène, nous serions dans le cas d’une population isolée de son noyau productif originel. Mis à part notre Tuit-tuit, la totalité des Coracina de l’Océan Indien se rencontrent à basse altitude. Ces habitats forestiers correspondent à des zones plus riches en insectes, et possèdent une canopée plus haute et diversifiée que celle de montagne. La zone de distribution actuelle du Tuit-tuit ne correspond donc pas à l’optimum de l’espèce et son succès reproducteur ne serait pas suffisamment productif pour coloniser les zones attenantes potentielles. Ajoutons que pour la saison de nidification 1996-1997, un secteur a été entièrement déserté pour une cause encore inconnue. Une population dimorphe déséquilibrée

Cette nouvelle hypothèse repose à la fois sur l’habitat marginal du Tuit-tuit cité plus haut et sur les conclusions d’un chercheur hollandais, Jan Komdeur (1997). Cet ornithologue a étudié la reproduction de la Rousserole des Seychelles Bebrornis seychellensis et plus particulièrement, le succès à l’envol et l’influence de la nourriture sur les nichées. Il a remarqué un contrôle naturel tout à fait étonnant de la part de cet oiseau insulaire insectivore. Cet oiseau forestier, qui ne pond qu’un seul œuf par an donne, des femelles à 88%, en cas d’abondance de nourriture et, à 77%, des mâles en cas de disette. Ainsi, la saison suivante, les jeunes mâles aideront les parents à rechercher la nourriture pour la future nichée.

page 57 Bulletin Phaethon - Volume 6 (1997) ------

Dans le cas de l’Échenilleur, ce cas d’aide aux parents a été observé trois fois (Abhaya & Probst, 1991 ; obs. pers.). Si les juvéniles qui aident les parents sont effectivement des mâles, il y aurait sans doute plus de mâles que de femelles. Cette étude ne peut toutefois être certifiée que par le baguage systématique des oiseaux, juvéniles compris. Aujourd’hui, ce travail n’est pas encore réalisable. Cependant, en se basant sur les observations de 1995 et 1996 de l’un de nous (JMP), on ne peut que noter des observations similaires. Dans un quadrat de 1 x 1 km, tous les mâles chanteurs ont été répertoriés pendant 2 saisons de reproduction. Les jeunes mâles non reproducteurs, dont certains en plumage intermédiaire chantaient aussi vigoureusement sinon plus que les mâles adultes. Y aurait-il effectivement plus de mâles ? On serait tenté de le l’écrire puisqu’il y a beaucoup plus d’observations de mâles que de femelles. Il faut toutefois rester extrêmement prudent puisque, avec l’expérience, nous remarquons que nous observons un pourcentage de plus en plus important de femelles. Bibliographie

ABHAYA, K ; & PROBST, J-M. 1991. Observation sur le nourrissage au nid et émancipation des jeunes Tuit-tuit ou Merle blanc Coracina newtoni à la Plaine des Chicots. MWAF, 1-3.

DAVIS, G.J. et HOWE, R.W. 1992. Juvenile dispersal, limited breeding sites, and the dynamics of metapopulations. Theoretical Population Biology, 41 : 184-207.

PROBST, J-M. 1991. Sur la prétendue diminution des effectifs de Tuit-tuit Coracina newtoni Pollen, 1866 – Première citation ancienne du Tuit-tuit et premiers éléments sur la répartition de l’espèce au cours de la période de nidification 1990/1991 (île de La Réunion). Rap. Interne MWAF, 1-14.

PROBST, J-M. 1994. La nidification du Tuit-tuit et celle des autres oiseaux de la Plaine des Chicots – Liste commentée et essai de la phénologie de la reproduction des oiseaux forestiers indigènes et endémiques. Rap. Dact. 1-32.

PROBST, J-M. 1997. Étude sur la biologie de la reproduction de l’Échenilleur de La Réunion Coracina newtoni . Bull. Phaethon, 5 : 37-46.

PROBST, J-M. (en prép.). Conservation de l’Échenilleur de La Réunion. Thèse de doctorat.

PULLIAM, H.R. 1988. Sources, sinks, and population regulation. American Naturalist, 132 : 652-661.

PULLIAM, H.R. et DANIELSON, B.J. 1988. Sources, sinks, and habitat selection : a land scape perspective on population dynamics. American Naturalist, 137 : 650-666.

WATKINSON, A.R. et SUTHERLAND, W.J. 1995. Sources, sinks and pseudo-sinks. Journal of Ecology, 64 : 126-130.

page 58 Liste des mollusques terrestres et fluviatiles actuels de l’île de La Réunion Griffiths, O. ; Florens, V. ; Jay, M. & J-M. Probst ------

Bulletin Phaethon, 2002, 6 : 57-60. Liste des Mollusques terrestres et fluviatiles actuels de l’île de La Réunion

Owen Lee Griffiths ; Vincent Florens ; Maurice Jay & Jean-Michel Probst

*Nature & Patrimoine, B.P. 279 97 827 LE PORT cedex

Depuis les premières descriptions de Bory de Saint-Vincent (1802), les Mollusques terrestres de l’île de La Réunion ont fait l’objet de plusieurs publications complémentaires. Une liste est dressée par Mr Deshayes (Maillard en 1863). Elle sera suivi du travail de Germain (1921), puis ceux de Brygoo (1970), de Barré et Isautier (1981). Plus récemment, Owen Griffiths publie une liste des espèces réunionnaise (1992). La dernière étude en date est axée sur la protection des mollusques (Stévanovitch, 1994). La liste présentée ici fait la synthèse des connaissances et donne les changements intervenus dans la nomenclature.

Cette liste des mollusques terrestres et fluviatiles regroupe donc les 109 espèces actuelles (les espèces éteintes ne figure pas ici). Elle peut être photocopiée et emportée sur le terrain. Des cartes de répartition sont disponibles à l’association. Avis aux amateurs !

Les espèces sont classées par familles. La deuxième colonne donne indication sur le statut de l’espèce considérée(Endémique, Indigène ou introduit). Les colonnes suivantes donne la distribution de l’espèce dans les trois îles des Mascareignes (Réu= Réunion ; Mau = Maurice ; Rod = Rodrigues).

Nous remercions ici tous ceux qui nous ont aidé ou accompagné sur le terrain. Liste des mollusques répertoriés à La Réunion

Famille des Ellobiidae Pedipes affinis Indigène ? Réu Mau Famille des Cochlicopidae Cochlicopa lubrica Introduit Réu Famille des Lauriidae (ex Pupillidae) Lauria cylindracea introduit Réu Famille des Chondrinidae Gastrocopta microscopica Indigène Réu Mau Rod Gastrocopta lienardiana Indigène Réu Mau Rod Gastrocopta lienardiana eudeli End. Réunion Réu Famille des Pupillidae Gibbulinopsis pulula End. Réunion Réu Famille des Valloniidae Vallonia sp . Introduit Réu Pupisoma orcula Introduit Réu Mau Famille des Vertiginidae Nesopupa incerta End. Réunion Réu Nesopupa mokaensis Indigène Réu Mau Nesopupa madgei Indigène Réu Mau Nesopupa micra Indigène Réu Mau Rod Nesopupa peilei Indigène Réu Mau Nesopupa vinsoni Indigène Réu Mau Nesopupa sp. Indigène ? Réu Pronesopupa sp. End. Réunion Réu

page 61 Bulletin Phaethon - Volume 16 (2002) ------

Famille des Succineidae Hyalimax maillardi End. Réunion Réu Quickia concisa Indigène Réu Mau Famille des Ferussaciidae Ferrussacia follicus Introduit Réu Mau (+) Cecilioides (Geostilbia ) mauritiana Indigène Réu Mau Rod Famille des Subulinidae Lamellaxis gracile indigène Réu Mau Lamellaxis javanicum indigène Réu Mau Lamellaxis clavulinum Introduit Réu Mau Opeas mauritianum Introduit Réu Mau Subulina octona Introduit Réu Mau Subulina striatella Introduit Réu Mau Rod Famille des Gastrodontidae (ex Zonitidae) Zonitoides arboreus Introduit Réu Mau Rod Famille des Zonitidae Oxychilus draparnaudi Introduit Réu Oxychilus alliarius Introduit Réu Nesovitrea hammonis Introduit Réu Famille des Agriolimacidae Deroceras reticulatum Introduit Réu Deroceras laeve Introduit Réu Mau Rod Famille des Arionidae Arion intermedius Introduit Réu Famille des Streptaxidae Gulella (Sinoenna) bicolor Introduit Réu Mau Gonospira versipolis Indigène Réu Mau Gonospira funicula End. Réunion Réu Gonospira bourguignati End. Réunion Réu Gonospira cylindrella End. Réunion Réu Gonospira deshayesii End. Réunion Réu Gonospira uvula endémique Réu Gonospira turgidula End. Réunion Réu Streptosele acicula Introduit Réu Mau Rod Streptaxidae sp. 1 End. Réunion ? Réu Streptaxidae sp. 2 End. Réunion ? Réu Famille des Bradybaenidae Bradybaena similaris Introduit Réu Mau Rod Famille des Helicidae Cryptomphalus (Helix ) asperus Introduit Réu Mau Rod Famille des Assimineidae Omphalotropis picturata indigène Réu Mau Omphalotropis rangii indigène Réu Mau (+) Rod Omphalotropis rubens indigène Réu Mau Omphalotropis expansilabris indigène Réu Mau Omphalotropis albolabris indigène Réu Mau Omphalotropis antelmei indigène Réu Mau Omphalotropis desjardinsi indigène Réu Mau Omphalotropis globosa indigène Réu Mau Famille des Cyclophoridae Cyathopoma sp. indigène ? Réu Famille des Tornatellinidae Elasmias cernicum indigène Réu Mau Tornatellina sp. indigène Réu Mau

page 62 Liste des mollusques terrestres et fluviatiles actuels de l’île de La Réunion Griffiths, O. ; Florens, V. ; Jay, M. & J-M. Probst ------

Famille des Endodontidae (ex Charopidae) Pilula praetumida End. Réunion Réu Famille des Helicarionidae Louisia barclayi Indigène Réu Mau Rod Louisia duponti Indigène Réu Mau Ctenophila salaziensis End. Réunion Réu Ctenophila vorticella Indigène Réu Mau (+) Rod Ctenophila (Erepta ) setiliris Endémique Réu Mau Harmogenanina argentea endémique Réu Mau (+) Harmogeniana detecta End. Réunion Réu Plegma caelatura End. Réunion Réu Cadwellia imperfecta Indigène Réu Mau Dupontia nitella Indigène Réu Mau Dupontia proletaria Indigène Réu Mau Dupontia maillardi indigène Réu Mau Dupontia minima Indigène Réu Mau Dupontia virginia indigène Réu Mau Colparion helicurion * End. Réunion ? Réu Helicarionidae sp. End. Réunion ? Réu Famille des Ariophantidae Macrochlamys indica Introduit Réu Famille des Oleacinidae Euglandina rosea Introduit Réu Mau Rod Famille des Achatinidae Achatina panthera Introduit Réu Mau Rod Achatina fulica Introduit Réu Mau Rod Famille des Veronicellidae Laevicaulis alte Introduit Réu Mau Famille des Liardetia sculpta Introduit Réu Mau Famille des Limacidae Limax flavus Introduit Réu Famille des Hydrocenidae Georissa sp. Indigène Réu Mau Famille des Auriculidae Melampus lividus indigène Réu Mau Melampus luteus indigène Réu Mau Famille des Ellobiidae Pedipes affinis indigène ? Réu Mau Laemodonta clausa indigène ? Réu Auriculastra subula indigène ? Réu Famille des Thiariidae Thiara amarula (datura) indigène ? Réu Mau Thiara scabra indigène ? Réu Mau Thiara vouamica indigène ? Réu Melanoides tubercula indigène Réu Mau Famille des Synceridae Paludinella hidalgoi indigène Réu Mau Syncera nitida indigène Réu Mau Famille des Cochlicopidae Cochlicopa lubrica introduite Réu Famille des Neritidae

page 63 Bulletin Phaethon - Volume 16 (2002) ------

Neritina gagates indigène Réu Mau Neritina mauriciae indigène Réu Mau Neritina auriculata indigène Réu Mau Neritina natalensis indigène Réu Mau Neritilia consimilis indigène Réu Mau Clithon coronata (longispina) indigène Réu Mau Septaria borbonica indigène Réu Mau Famille des Physidae Physa acuta introduite ? Réu Mau Famille des Limnaeidae Lymnaea (mauritiana) natalensis introduite Réu Mau Lantzia carinata Endémique Réu Famille des Planorbidae Helisoma duryi introduit Réu Mau Planorbarius cornea introduit Réu Gyraulus sp. indigène ? Réu Mau Famille des Ancylidae Ferrissia modesta indigène Réu Mau Bibliographie

BARRE, N. et ISAUTIER, H. 1981. Faune malacologique dulçaquicole de La Réunion et risque sanitaire ; Info Nature 18 : 57-64.

BORY DE SAINT VINCENT, J. B. 1804. Voyage dans les quatre principales îles des mers australes d'Afrique fait par ordre du gouvernement pendant les années neuf et dix de la république (1801-1802) Paris. T I; T II : 1-431; T III : 1-473 ; Buisson. 3 vol., 1 atlas.

BRYGOO, E. 1970. Mollusques terrestres et d’eau douce de La Réunion identifiés par G. Mandahl-Barth. Arch. Inst. Pasteur Madagascar, 39 (1) : 215-219.

GERMAIN, L. 1921. Faune malacologique terrestre et fluviatile des Iles Mascareignes. Gaultier & Thelbert. Paris. 1- 495.

GRIFFITHS, O.L. 1992. Checklist of the Land snails of Reunion Island. Papustyla, 77-79.

MAILLARD, L. 1863. Note sur l'île de la Réunion (Bourbon). Vol. 1 Paris. 1-343, annexes A-R, pl. 1-27.

STÉVANOVITCH, C. 1994. Protection des mollusques terrestres endémiques de La Réunion. Mus. Nat. Hist. Nat. Paris. 1-72.

page 64 Liste des mollusques terrestres et fluviatiles actuels de l’île de La Réunion Griffiths, O. ; Florens, V. ; Jay, M. & J-M. Probst ------

Liste des espèces réunionnaises

Espèce douteuse

Famille des Assimineidae

Cochlicopa lubrica (Müller, 1774) Il semble bien que cette espèce a été mentionnée pour la première fois par Brygoo (1970). À cette époque, elle avait été rangée dans le genre Assiminea et notée Assiminea sp. (Barré & Isautier, 1981). Des recherches dans les différentes cascades de Salazie nous ont permis de déterminer cette espèce dans le genre Cochlicopa . En accord avec Collette Stévanovitch (qui l’a également trouvé le 29/12/92 près d’une cascade de Salazie) nous attribuons donc cette espèce à Cochlicopa lubrica .

page 65 Inventaire des mollusques fluviatiles des zones littorales et de basse altitude de l’île de La Réunion J-M. Probst ------

Bulletin Phaethon, 1997, 6 : 61-64. Inventaire des Mollusques fluviatiles des zones littorales et de basse altitude de l’île de La Réunion

Jean-Michel Probst*

*Nature & Patrimoine, B.P. 279 97 827 LE PORT cedex Introduction

Lors d’une étude sur les proies des limicoles effectuée en 1995, une recherche systématique des mollusques fluviatiles a été entreprise dans la plupart des milieux aquatiques littoraux de l’île de La Réunion. Chaque milieu prospecté à fait l’objet d’une description sommaire, d’une liste d’espèces avec le nombre d’individus. Plus tard, un peu à la manière des limicoles, nous avons recherché ces mollusques le long des rivières. Ainsi, nous présentons ci-après cette nouvelle liste des mollusques fluviatiles qui décrit 25 espèces. Je remercie ici Owen Griffiths, Vincent Florens qui m’ont aidé à déterminer certaines espèces sur le terrain ainsi que Bernard Clement pour m’avoir montré sa collection personnelle.

Un atlas de répartition de ces espèces particulières pourra être publié. Les renseignements concernent essentiellement la situation géographique, le type d’habitat et sa valeur écologique, le nombre d’individus, la date et l’heure d’observation. Historique des travaux

Les premiers travaux sur les mollusques fluviatiles nous ont été donnés par Bory de Saint-Vincent (1804) 1. À cette époque, ce jeune naturaliste d’une vingtaine d’années décrit deux espèces nouvelles pour la Science : la Patelle de Bourbon (Septaria borbonica ) et la Thiare (Thiara vouamica ). Plus tard les travaux de Germain (1921), ceux de Brygoo (1970) et de Barré et Isautier (1981) nous renseignent sur cette faune malacologique peu connue. Plus récemment, Owen Griffiths (1992, 1996) décrit une nouvelle espèce de Limnée endémique. La dernière étude sur les mollusques de La Réunion est surtout axée sur les mollusques terrestres, mais quelques espèces fluviatiles sont également mentionnées (Stévanovitch, 1994). Liste commentée

Partant de la liste des 15 espèces de mollusques fluviatiles connues (Barré & Isautier, 1981), nous avons essentiellement prospecté les zones de stationnement des limicoles ainsi que quelques sites situés plus à l’intérieur. Cet inventaire fait apparaître dix espèces supplémentaires. Les mollusques signalés entre parenthèses () n’ont pas été retrouvés ou sont douteux. Les principales stations étudiées peuvent être regroupées dans 7 groupes : les estuaires des grandes rivières : 8 sites : les estuaires des petites rivières : 8 sites ; Les étangs littoraux : 6 sites ; les lagunes d’eau saumâtres : 15 sites ; les gravières : 5 sites ; les canaux ou fossés : 24 sites ; les cascades : 26 sites. Famille des Unionidae (Nodularia carieri ) Cette espèce, non retrouvée, serait une moule de rivière endémique de La Réunion. Elle doit être considérée comme douteuse puisqu’elle n’a été décrite qu’une seule fois avec un spécimen juvénile. Elle a été recherchée, sans succès, dans de nombreuses rivières à débit constant (notamment avec des Kayakistes de la rivière des Marsouins et des pratiquants de canyoning). Famille des Planorbidae Helisoma duryi

1 BORY DE SAINT VINCENT, J. B. 1804. Voyage dans les quatre principales îles des mers australes d'Afrique (1801-1802) Paris. T I; T II : 1-431; T III : 1-473 ; Buisson. 3 vol., 1 atlas.

page 61 Bulletin Phaethon - Volume 6 (1997) ------

Espèce introduite, de petite taille (1-2 cm), très commune dans les zones d’eau claire peu polluée. Elle se rencontre dans les étangs littoraux, les embouchures et les rivières jusqu’à 1000 mètre d’altitude.

Planorbis sp. ? C’est, à notre connaissance, une nouvelle espèce pour La Réunion qui fera l’objet d’une prochaine note dans le Bulletin Phaethon. Elle est très petite (1 x 3mm) et se rencontre dans les entrelacements des plantes aquatiques ainsi que dans les algues vertes flottantes se développant en nappes importantes au soleil. Elle est présente dans plusieurs rivières de l’île.

Planorbarius cornea Planorbe introduite de 10x20 mm, observée dans quelques ravines de l’Ouest et du Nord. Commercialisée dans par les magasins d’aquariophilie, elle s’est sans doute échappée accidentellement. Famille des Bulinidae (Bulinus cernicus ) Cette espèce anciennement récoltée à Grand Étang n’a pas été répertoriée depuis longtemps et n’est apparemment plus vivante dans ce site. Famille des Auriculidae Melampus lividus Petite espèce indigène (8 x 12 mm), se rencontrant au niveau des estuaires des rivières, généralement sous les rochers de jour et sur le sable, la litière de feuilles ou sur les rochers la nuit.

Melampus luteus Petite espèce indigène (9 x 15 mm) fréquentant le même milieu et ayant les mêmes comportements que l’espèce précédente. Famille des Ellobiidae Pedipes affinis Espèce introduite d’eau douce se rencontrant également à Maurice.

Laemodonta clausa Espèce introduite, semble très rare, observée dans quelques ravines.

Auriculastra subula Espèce introduite, également peu connue, isolée dans quelques ravines. Famille des Physidae Physa acuta Espèce introduite de petite taille (jusqu’à 1 cm). C’est une des espèces les plus communes des eaux stagnantes et courantes de La Réunion comme de Maurice. En altitude, dans les zones où la Truite a été relâchée volontairement, elle devient très rare et on ne rencontre presque exclusivement que des petits spécimens. Famille des Limnaeidae Lymnaea (mauritiana) natalensis Espèce introduite de petite taille (jusqu’à 1,5 cm). Comme l’espèce précédente, elle est également très commune et dans la plupart des cours d’eau de La Réunion de Maurice mais aussi de Rodrigues. Une précision taxonomique serait nécessaire afin d’homogénéiser les listes publiées dans les Mascareignes. Localement, elle souffre également de l’introduction de la Truite.

Lantzia carinata Cette espèce de limnée semble être la seule espèce endémique actuelle des mollusques fluviatiles de La Réunion. Trouvée par Jousseaume en 1872, elle fut retrouvée récemment par Owen Griffiths. Elle est extrêmement rare puisque deux sites seulement sont connus dans le Nord du département. Elle habite préférentiellement les cascades où alternent tantôt les zones de roches nues tantôt les zones moussues. Famille des Ancylidae Ferrissia modesta Petite espèce d’eau douce (3-5 mm) présente dans les cours d’eau bien oxygénés du Nord et de l’Est de l’île. Elle peut parfois remonter à plus de 1000 mètres d’altitude. Elle est présente dans les trois îles des Mascareignes.

page 62 Inventaire des mollusques fluviatiles des zones littorales et de basse altitude de l’île de La Réunion J-M. Probst ------

Famille des Neritidae Neritina gagates Espèce indigène, de petite taille (1 cm), très commune dans certains cours d’eau. Cette espèce est appelée « coque » ou « coquille » et est parfois consommée par les riverains. Elle se rencontre à basse altitude dans la plupart des rivières pérennes de l’île jusqu’au niveau des embouchures.

Neritina mauriciae Espèce indigène de petite taille (1 cm). Elle semble présente qu’au niveau du littoral dans les embouchures des grandes rivières de l’Est.

Neritina auriculata ? Espèce indigène des Bas de l’île à préciser.

Neritina natalensis ? Espèce indigène littorale, à préciser

Neritilia consimilis Très petite espèce indigène (2-4 mm), présente dans les grandes rivières oxygénées de l’Est de l’île.

Clithon coronata ( longispina ) Espèce indigène de petite taille (1-1,5 cm). Elle se rencontre dans les Bas, au niveau des grandes rivières pérennes de l’Est de l’île. Elle semble souffrir d’un prélèvement important puisque autour de certains îlets, on ne trouve plus que des coquilles vides.

Septaria borbonica Cette espèce est réputée endémique de La Réunion, mais nous l’avons rencontrée dans plusieurs rivières de la zone Afro Malgache. Assez commune au niveau des estuaires et des zones lagunaires. Famille des Thiariidae Thiara (datura) amarula Espèce indigène, parfois très commune dans les embouchures des rivières, dans les étangs et les cours d’eau lents.

Thiara scabra Espèce indigène ? Une précision taxonomique de cette espèce s’impose car il existe tout une gamme d’intermédiaires entre T. amarula et T. scabra.

Thiara vouamica Espèce indigène, dans la plupart des rivières des Bas de l’île.

Melanoides tubercula Espèce indigène se rencontrant principalement dans les zones de basses altitudes, dans les estuaires et les étangs, surtout dans les zones sablonneuses. Famille des Viviparidae Viviparus zonatus Espèce indigène se rencontrant dans quelques ravines du Nord et de l’Est de l’île.

Famille des Ariophantidae (Sitala sp. ) Espèce non retrouvée, à confirmer. Peut-être mal identifiée ( Machroclamys ?) Famille des Synceridae Paludinella hidalgoi Espèce indigène se rencontrant dans quelques ravines de l’Est.

Syncera nitida Espèce indigène rencontrée dans le lit d’une rivière à petit débit d’une seule ravine.

page 63 Bulletin Phaethon - Volume 6 (1997) ------

Famille des Pteriidae Pinctada sp. Espèce des estuaires, à identifier plus précisément. Famille des Assimineidae Cochlicopa lubrica (Müller, 1774) Espèce trouvée uniquement sous une cascade dans l’Est de l’île. Bibliographie

BARRE, N. et ISAUTIER, H. 1981. Faune malacologique dulçaquicole de La Réunion et risque sanitaire ; Info Nature 18 : 57-64.

BRYGOO, E. 1970. Mollusques terrestres et d’eau douce de La Réunion identifiés par G. Mandahl-Barth. Arch. Inst. Pasteur Madagascar, 39 (1) : 215-219.

GERMAIN, L. 1921. Faune malacologique terrestre et fluviatile des Iles Mascareignes. Gaultier & Thelbert. Paris. 1- 495.

GRIFFITHS, O.L. 1992. Checklist of the Land snails of Reunion Island. Papustyla, 77-79.

GRIFFITHS, O.L. 1996. Summary of the land snails of the Mascarene islands with notes on their status. Proc. Royal Society Arts et Sciences of Mauritius, 6 : 37-48.

STÉVANOVITCH, C. 1994. Protection des mollusques terrestres endémiques de La Réunion. Mus. Nat. Hist. Nat. Paris. 1-72.

page 64 Inventaire des mollusques fluviatiles des zones littorales et de basse altitude de l’île de La Réunion J-M. Probst ------

Espèce douteuse

Famille des Assimineidae

Cochlicopa lubrica (Müller, 1774) Il semble bien que cette espèce a été mentionnée pour la première fois par Brygoo (1970). À cette époque, elle avait été rangée dans le genre Assiminea et notée Assiminea sp. (Barré & Isautier, 1981). Des recherches dans les différentes cascades de Salazie nous ont permis de déterminer cette espèce dans le genre Cochlicopa . En accord avec Collette Stévanovitch (qui l’a également trouvé le 29/12/92 près d’une cascade de Salazie) nous attribuons donc cette espèce à Cochlicopa lubrica .

page 65 Phénologie de deux espèces de Procellarridae : le Puffin du Pacifique et le Puffin de Baillon à l’île de La Réunion Abhaya, K. & Probst, J.M. ------

Bulletin Phaethon, 1997, 6 : 59-60. Phénologie de deux espèces de Procellaridae : le Puffin du Pacifique et le Puffin de Baillon à l’île de La Réunion

Késava Abhaya* & Jean-Michel Probst*

* Nature & Patrimoine, BP 279, 97 827 Le Port Cedex Localisations géographiques des sites d’études

Les sites d’étude de la nidification des deux espèces de puffins ont été choisis d’après les 48 sites connus (Barau, 1978 ; Barré & Barau, 1982 ; Jadin & Billiet, 1979, Jouanin, 1987 ; Probst, 1992, 1995, 1997 & obs. pers.) :

Puffin de Baillon 46 colonies, Puffin du Pacifique 14 colonies.

La colonie de Puffin du Pacifique domine la mer au niveau du Cap de Grande Anse. L’effectif total est supérieur à 100 couples, mais nous avons principalement étudié une petite population isolée de 28 nids. L’accès à la colonie est particulièrement aisé et ce site a malheureusement fait l’objet d’un massacre stupide autour du mois de novembre 1996.

La colonie de Puffin de Baillon est située dans la ravine du Chaudron. Les colonies sont réparties dans le fond de la ravine, dans les plus hautes falaises de chaque côté de la cascade. D’après les écoutes nocturnes, son effectif est supérieur à 50 couples nicheurs. De plus divers types de contacts (visuels et auditifs) peuvent être fait aussi bien au niveau du littoral que le long de l’axe de la ravine. Présentation des deux espèces

Puffin du Pacifique (PROTÉGÉ) Puffinus pacificus

Oiseau marin indigène nichant dans de nombreuses îles de l'Océan Indien. Treize sites de nidification sont actuellement connus. Cette espèce, dont la population avoisinerait les 1000 couples, niche en colonie. Elle a été répertoriée le long des falaises littorales et dans les versants des cirques jusqu’à une altitude maximale de 700 mètres (Probst, 1995). Aucune colonie de cette espèce n’est intégrée dans une réserve naturelle. La plus petite colonie (à Petite île) est protégée par un arrêté de Biotope.

Puffin de Baillon (PROTÉGÉ) Puffinus lherminieri

Oiseau marin nicheur, la sous-espèce P. l. bailloni est endémique de La Réunion et Europa. Elle a disparu il y a une vingtaine d’année à Maurice. Cet oiseau marin compte actuellement 35 colonies et plus de 1500 couples. Le Puffin de Baillon est réparti du littoral à plus de 20 km à l'intérieur de l'île et se rencontre jusqu'à 1700 mètres d'altitude (Probst, 1995). Comme l’espèce précédente, aucune colonie de cette espèce n’est intégrée dans une réserve naturelle. Toutefois, huit colonies sont présentes dans des Réserves Biologiques Domaniales de l’Office National des Forêts.

page 59 Bulletin Phaethon - Volume 6 (1997) ------

Chronologie de la reproduction

Alors que des observations ont été collectées de 1990 jusqu’à 1997, la nidification de ces deux espèces a principalement été étudiée pendant leur période de nidification 1996/1997. Lors de cette dernière saison, les deux sites de nidification ont été visités à raison d’un contact minimum par mois en période d’absence des oiseaux et parfois à plus de dix pendant la période de reproduction. La phénologie de la reproduction a été plus précise chez le Puffin du Pacifique en raison de l’accessibilité des terriers. Pour le Puffin de Baillon, cette étude a été menée essentiellement avec les manifestations vocales et avec quelques observations réalisées dans d’autres sites similaires à la Ravine du Chaudron.

Observation du Puffin du Pacifique à Grande Anse Ce site de nidification a été découvert le 15 septembre 1990 par Jean-Michel Probst, Geoff Morgan et Mélanie Kershaw. D'après nos connaissances, les reproducteurs arriveraient sur les colonies en juillet - août et quitteraient le site de nidification vers la fin-février, début-mars.

juillet 2 observations - arrivée des adultes reproducteurs et aménagement des terriers. août 6 observations - installation des adultes reproducteurs et aménagement des terriers. septembre 8 observations - aménagement du terrier quasi-terminé, arrivée des derniers reproducteurs. octobre 9 observations - période de chant nocturne intense (formation des nouveaux couples subadultes ?). La distance entre les oiseaux chanteurs est parfois réduite à 80 cm. -1990 : Estimation totale de la colonie à plus de 300 couples. novembre 11 observations - Dans la deuxième moitié du mois, on peut déjà observer la ponte des couples les plus précoces. Chaque couple établi dans un terrier donnera un œuf unique incubé par un adulte. - Premières pontes (24/11/91 : 3 individus avec chacun 1 œuf ; 28/11/92 : 1 œuf). Ces dates de premières pontes ont également été vérifiées sur Petite île (23/11/91 : 2 individus avec leur œuf sur 9 oiseaux présents). décembre 6 observations - incubation et ponte des couples retardataires. -1991 : janvier 4 observations - Les traces des premières éclosions sont visibles à partir de la mi-janvier. Les enveloppes des œufs avec leur membrane caractéristique sont visibles aux abords des terriers. -le 10/1/92, une première éclosion est enregistrée sur le site. -le 28/1/97, 3 éclosions sont répertoriées dans la falaise du littoral. février 5 observations - élevage des jeunes poussins. La plupart du temps, un des adultes reste avec le petit poussin en duvet mais progressivement, dès la mi-février, le poussin reste généralement seul. -1991 : 3 poussins en duvet -1992 : 3 poussins en duvet -1996 : 1 poussin en duvet -1997 : 4 poussins en duvet mars 5 observations - chez le poussin, passage du duvet au premières plumes le 5/3/1996 : 3 poussins plumés avec des traces de duvet autour de la tête et au niveau des parties ventrales. avril 5 observations - Il est assez difficile d’observer un jeune qui s’envole pour la première fois de son nid. La date d’envol d’un jeune est donc effective lorsque le contact visuel a été établi avec un individu juvénile plumé et qu’au cours des visites suivantes, il n’est plus répertorié ensuite. Notons que la disparition d’un jeune individu plumé ne signifie pas pour autant le succès de son envol, des cas de prédation pouvant intervenir à n’importe quel stade de la vie de l’oiseau. -l’envol de 3 jeunes a été constaté le 1/4/91 et le 17/4/92 ainsi qu’un autre individu le 29/3/91. le 5/3/96, alors que la plupart des terriers étaient déjà vide, nous avons observé un jeune encore présent à l’entrée d’un terrier avec Matthieu Le Corre et le ?/3/1997, 3 jeunes à l’envol dans la falaise du littoral. mai

page 60 Phénologie de deux espèces de Procellarridae : le Puffin du Pacifique et le Puffin de Baillon à l’île de La Réunion Abhaya, K. & Probst, J.M. ------

2 observations - L’envol des jeunes les plus tardifs se poursuit tandis que la présence des adultes devient exceptionnelle. -1997 : 1 jeune à l’envol. En mai 1984, Harry Gruchet a également observé un jeune en provenance de la colonie de la Rivière Saint-Denis. juin 3 observations - Disparition des adultes et des jeunes. Les indices de présences sont peu à peu effacés par les précipitations et les végétaux envahissent à nouveau les entrées des terriers.

Puffin de Baillon Le suivi de la nidification du Puffin de Baillon est beaucoup plus délicate en raison des endroits inaccessibles qu’il choisit pour nicher. Sur les 35 colonies nicheuses répertoriées, toutes sont situées en falaise. Le résumé des données collectées sur le site du Chaudron est donc moins précis que pour l’espèce précédente. janvier 1989 découverte du site de nidification

septembre octobre Début de la ponte : un œuf unique par terrier novembre Ponte et incubation. décembre 1 observation - premières éclosions 1995 janvier

février

mars

octobre 1964 : Au Petit Serré dans le cirque de Cilaos, un œuf et un individu est capturé par un habitant et donné à Monsieur Jouanin.

novembre 1964 : À Grand Bassin, 3 habitants ont capturé pour Monsieur Jouanin 2 Puffins avec leur œuf et un autre œuf.

page 61 Inventaire préliminaire des tortues marines d’eau douce et de terre de La Réunion et des îles de l’Océan Indien A. Champagne ; A. Turpin & J-M. Probst

Bulletin Phaethon, 1997, 6 : 65-67. Inventaire préliminaire des tortues marines, d’eau douce et de terre de La Réunion et des îles de l’Océan Indien

Antoine Champagne*, Agnès Turpin* & Jean-Michel Probst*

* Nature & Patrimoine, BP 279, 97827 LE PORT Cedex

Les tortues sont très appréciées des réunionnais et de la plupart des habitants des îles de l’Océan Indien. Autrefois chassées à outrance, elles font l’objet aujourd’hui d’un attrait particulier et de nombreuses familles en possèdent dans leur jardin, parfois dans un bassin ou un terrarium. Cette liste n’est sûrement pas exhaustive étant donné le commerce et les communications multiples de La Réunion avec ses terres d’origines. Comme nous l’avons maintes fois observé, de nombreux propriétaires de tortue ne connaissent pas le nom de leur protégée et conserve parfois sans le savoir des espèces étonnantes (ex. Réré malgache, Tortue étoilée). Trente huit espèces ont été recensées et sont présentées ci- après. Le nom français est suivi du nom latin et de la distribution connue de ces espèces. Nous sommes à l’affût de toutes informations complémentaires.

Tortue franche Chelonia mydas Distribuée dans la majeure partie de l’Océan Indien. Quelques individus sont observés à La Réunion (Bonnet, 1985 ; Glaw & Vences, 1994 ; Probst, 1997 ; Schulz, 1994).

Tortue imbriquée Eretmochelys imbricata Distribuée dans la majeure partie de l’Océan Indien (Alderton, 1988). Observée à La Réunion, derrière la barrière de corail (Bonnet, 1985 ; Probst, 1997).

Caouanne Caretta caretta Distribuée dans la majeure partie de l’Océan Indien. Signalée à La Réunion (Alderton, 1988 ; Glaw & Vences, 1994)

Tortue olivâtre Lepidochelys olivacea Distribuée dans l’Océan Indien (Alderton, 1988), signalée à Mohéli (com. pers. M. Louette)

Tortue natator Natator depressa Distribuée autour de l’Australie (Alderton, 1988).

Tortue luth Dermochelys coriacea Distribuée dans l’Océan Indien (Glaw & Vences, 1994 ; Probst, 1997).

Tortue feuille Chelus fimbriata Captive à La Réunion (Alderton, 1988 ; Obs. pers. AC., AT. & JMP.).

Tortue boueuse d’Afrique Pelomedusa subrufa Indigène à Madagascar (Alderton, 1988 ; Obs. pers. AC.).

Tortue palustre noire Pelusios subniger subniger Indigène à Madagascar, aux Glorieuses (?), introduite à Diégo Garcia, Maurice (Alderton, 1988 ; Bour, 1984 ; Glaw & Vences, 1994).

Tortue palustre noire Pelusios subniger parietalis Endémique des Seychelles (Alderton, 1988 ; Bour, 1984).

Réré malgache Erymnochelys madagascariensis Endémique de Madagascar, captive à La Réunion (Glaw & Vences, 1994 ; obs. pers. AC.).

Tortue molle ponctuée Lissemys punctata Présente au Sri Lanka (Alderton, 1988 ; Obs. pers. JMP.).

Tortue molle du Tonkin Palea steindacheri Introduite à Maurice (Bour, 1984) et captive à La Réunion (obs. pers. AC & AT.).

page 65 Bulletin Phaethon – Volume 6 (1997)

Tortue molle de Chine Pelodiscus sinensis Captive à Maurice (Bour, 1984) et La Réunion (obs. pers. AC & AT.).

Tortue grecque Testudo graeca Captive à La Réunion (Alderton, 1988 ; Obs. pers. AC. AT. & JMP.).

Tortue étoilée Astrochelys radiata Endémique de Madagascar, introduite à La Réunion, Maurice (Bour, 1984).

Tortue à soc Astrochelys yniphora Endémique de Madagascar (Glaw & Vences, 1994 ; obs. pers. AC.). L’espèce serait captive à La Réunion, mais les 2 individus concernés n’ont pu être observés.

Tortue géante d’Aldabra Dipsochelys elephantina Endémique d’Aldabra, captive à La Réunion, Maurice, Rodrigues, Seychelles.

Tortue géante des Seychelles Dipsochelys arnoldi Endémique disparue des Seychelles (Arnold, 1979 ; Bour, 1984).

Tortue géante des Farquhars Dipsochelys sumeirei Endémique disparue des Farquhars (Arnold, 1979 ; Bour, 1984).

Tortue géante de Maurice Cylindraspis indica Espèce endémique disparue à l’île Maurice (Arnold, 1979 ; Bour, 1984).

Tortue de terre de Maurice Cylindraspis inepta Espèce endémique disparue à l’île Maurice (Arnold, 1979 ; Bour, 1984).

Tortue de terre de Rodrigues Cylindraspis vosmaeri Espèce endémique disparue à l’île Rodrigues (Arnold, 1979 ; Bour, 1984).

Tortue de terre de Rodrigues Cylindraspis peltastes Espèce endémique disparue à l’île Rodrigues (Arnold, 1979 ; Bour, 1984).

Tortue géante de Bourbon Cylindraspis borbonica Espèce endémique disparue à l’île de La Réunion (Bour, 1984).

Tortue élégante Geochelone elegans Indigène au Sri Lanka (obs. pers. JMP.), Captive à Maurice (Bour, 1984).

Tortue hiéroglyphe Homopus signatus Captive à Maurice (Alderton, 1988 ; Bour, 1984).

Tortue kinix de Bell Kinixys belliana Indigène à Madagascar (Alderton, 1988 ; Glaw & Vences, 1994 ; obs. pers. AC.).

Pyxis araignée Pyxis arachnoides Endémique du Sud de Madagascar (Glaw & Vences, 1994), captive à Maurice (Bour, 1984).

Tortue plate de Tornier Malacocherus tornieri Captive à La Réunion : un individu ramené du Kenya (Alderton, 1988 ; Obs. pers. AC.).

Tortue géométrique Psammobates geometricus Captive ancienne à Maurice (Bour, 1984) et La Réunion (obs. pers. AC.).

Pyxis à queue aplatie Pyxis planicauda Endémique de l’Est de Madagascar (Alderton, 1988 ; Glaw & Vences, 1994).

Tortue palustre de Reeves Chinemys reevesii Captive ancienne à Maurice (Bour, 1984).

Tortue boîte à sourcil jaune Cuora amboinensis Indigène à Nicobar (Alderton, 1988), captive à Maurice (Bour, 1984).

page 66 Inventaire préliminaire des tortues marines d’eau douce et de terre de La Réunion et des îles de l’Océan Indien A. Champagne ; A. Turpin & J-M. Probst

Tortue épineuse Heosemys spinosa Captive à La Réunion (Obs. pers. AT. & JMP.).

Emyde noire à trois tâches Melanochelys trijuga Indigène au Sri Lanka (Alderton, 1988).

Tortue peinte d’Amérique Chrysemys picta Captive à La Réunion (Alderton, 1988 ; Obs. pers. AC. & AT.).

Tortue de Floride Trachemys scripta elegans Introduite à La Réunion, captive à Maurice, aux Seychelles (Bour, 1984 ; Probst, 1997). Bibliographie ALDERTON, D. 1988. Turtles and Tortoises of the World. Blandford Press. London.

ARNOLD, E.N. 1979. Indian Ocean giant Tortoises : their systematics and island adaptations Phil. Trans. Roy. Soc. Lond. (B) 286 : 127-145.

BONNET, B. 1985. Les tortues marines dans les îles du Sud Ouest de l'Océan Indien. Assoc. Inst. Rech. Dev. Océan Indien, 1-69.

BOUR, R. 1984. Données sur la répartition géographique des tortues terrestres et d'eaux douces aux îles Maurice et Rodrigues. Mission à l'île Maurice et aux Seychelles 23 juillet-14 août 1983. Info nature N° 21 : 7-52.

GLAW, F and VENCES, M. 1994. A fieldguide to the Amphibians and reptiles of Madagascar. Glaw et Vences Editors, Köln, Germany, 1-480.

PROBST, J-M. 1997. Animaux de La Réunion - guide d’identification des oiseaux, mammifères, reptiles et amphibiens. édt. azalées, 1-168.

SCHULZ, H. 1994. Ponte surprise d’une tortue marine à Grand Fond. Quotidien du 14 déc.

page 67 Bulletin Phaethon - Volume 6 (1997) ______

Bulletin Phaethon, 1997, 6 : 68-70 Inventaire des reptiles indigènes de La Réunion, de Mayotte et des îles éparses (Océan Indien)

Jean-Michel Probst

* B.P. 307, 97494 Sainte Clotilde Résumé

Mis à part les oiseaux, le reste des vertébrés des Dom-Tom, de Mayotte et des îles éparses demeure trop mal connu. Que dire du petit peuple de la classe des reptiles, cette note tente de décrire les principales espèces indigènes avec leur distribution respective. Certains sont considérés comme disparu et probablement éteints, d’autres comme les tortues marines sont, dans certains endroits, réellement menacées. La zone considérée abrite 20 reptiles indigènes dont 4 tortues marines, 2 caméléons, 5 scinques, 6 et 3 couleuvres. Présentation des espèces

CHELONIIDAE

Une autre espèce, la tortue olivâtre Lepidochelys olivacea olivacea aurait été répertoriée au nord de Madagascar mais son statut devrait être précisé dans l’avenir (Louette, Comm. Pers.).

Chelonia mydas La tortue verte, représentée par la sous-espèce C. m. japonica est une tortue menacée qui a disparu de nombreux sites de ponte de l’Océan Indien. Elle se reproduit toutefois abondamment sur les îles éparses (Europa, Juan de Nova, Glorieuses et Tromelin), plus rarement à Mayotte et exceptionnellement à La Réunion.

Eretmochelys imbricata La tortue tuilée ou à carapace imbriquée est un peu plus rare et menacée que l’espèce précédente. Elle est représentée par la sous-espèce E. i. . Aujourd’hui, elle est considérée comme disparue à La Réunion et ne se reproduit plus que sur les îles éparses Juan de Nova, Europa et à Mayotte.

Caretta caretta La tortue caouanne est rare et menacée. Elle est représentée par la sous-espèce C. c. gigas et ne semble pas se reproduire dans la zone (Sud de Madagascar ?) mais est bien présente autour des îles éparses et à Mayotte. Dans cette dernière île, elle est appelée par quelques plongeur « tortue grosse tête ».

DERMOCHELYIDAE

Dermochelys coriacea Dans la zone considérée, la tortue luth est uniquement migratrice. Elle semble très rare et menacée. Quelques individus isolés seraient, de temps à autre, observés au sud de La Réunion. Ainsi, trois observations sont connues dans les eaux territoriales de notre île :

-2 captures accidentelles par des pêcheurs (en 1992 et en 1994) -1 individu observé au large de la Pointe des Galets (en 1995)

CHAMAELEONIDAE

Chamaeleo polleni Espèce de caméléon indigène présent à Mayotte, communément rencontré dans les forêts secondaires et les jardins de l’île. Suivant les auteurs, ce Caméléon serait soit C. cephalolepis soit C. polleni (c.f. Boulenger, 1887).

GERRHOSAURIDAE

page 68 Bulletin Phaethon - Volume 6 (1997) ______

Zonosaurus madagascariensis insulanus Espèce de reptile proche des scincidae endémique des Glorieuses et de Cosmolédo (Seychelles), commune dans la cocoteraie au centre de l’île.

SCINCIDAE

Cryptoblepharus boutonii bitaeniatus Espèce de petit scinque bleu, endémique d’Europa. C’est le scincidae le plus commun de l’île. Trois formes sont connues : - forme bleutée courante avec des bandes longitudinales foncé - forme bleutée avec un plus grand nombre de bandes longitudinales - forme bleue et brune sur un îlet du Grand lagon (Probst, 1996).

Cryptoblepharus boutonii gloriosus Espèce de petit scinque bleu, endémique de l’Archipel des Glorieuses. Ce serait le Scincidae le plus commun des deux espèces présentes.

Cryptoblepharus boutonii mayottensis Petite espèce de scinque, endémique de Mayotte (Blanc, 1971).

Mabuya comorensis infralineata Espèce de scinque brune, de taille moyenne, endémique d’Europa.

Mabuya maculilabris comorensis Espèce de scinque brune, de taille moyenne, endémique des quatre îles des Comores (Angel, 1942, Boettger, 1913).

Amphiglossus valhallae Espèce de scinque, endémique des Glorieuses, proche d’ A. ardouini peut-être éteint ?

GECKONIDAE

Lygodactylus verticillatus Espèce indigène présente à Europa (Probst, 1997), assez commun dans la forêt à Euphorbia stenoclada et dans une moindre mesure, dans la ceinture littorale de Pemphis acidula .

Paroedura sanctijohannis endémique de 3 îles des Comores (Mohéli, Anjouan et Mayotte) (Blanc, 1971).

Geckolepis maculata Gecko à peau écailleuse, indigène à Mayotte. Il se rencontre également dans les trois autres îles de l’archipel des Comores et à Madagascar (Louette, 1987).

Phelsuma borbonica Espèce endémique de La Réunion, séparé en deux sous-espèces, dont une P. b. mater n’est connue que de quelques stations au sud de l’île (Carte de répartition en cours).

Phelsuma inexpectata Espèce endémique de La Réunion, présente uniquement dans une portion littorale entre Grande Anse et Saint-Joseph (Carte de répartition en cours).

Phelsuma nigristriata Espèce endémique de Mayotte signalée comme vulnérable.

Phelsuma pasteuri Espèce endémique de Mayotte signalée comme vulnérable.

Phelsuma robertmertensi Espèce endémique de Mayotte peu répandue, uniquement dans quelques stations littorales.

COLUBRIDAE

page 69 Les reptiles indigènes de La Réunion, de Mayotte et des îles éparses (Océan Indien) Probst, J-M. ______

Liophidium mayottensis Cette espèce de couleuvre, endémique de Mayotte, est rare et menacée. On ne la rencontre que dans la forêt sèche autour des montagnes et dans le Sud - Réserve de Saziley (Probst, 1997).

Lycodryas sanctijohannis mayottensis Cette espèce de couleuvre, endémique de Mayotte, aurait été observée à Mayotte au début du siècle (Boulenger, 1913). Aucune observation actuelle ne semble connue, elle est donc considérée comme disparue.

TYPHLOPIDAE

Typhlops comorensis Espèce de serpent aveugle fouisseur présent dans les quatre îles des Comores (Blanc, 1971, 1972). Bibliographie

BLANC, C.P. 1972. Les reptiles de Madagascar et des îles voisines. In R. Battistini et G. Richard-Vindard (eds.) Biogeography and Ecology of Madagascar, pp. 501-611. The Hague : W. Junk.

BRYGOO, E. 1986. Systématique des lézards Scincidae de la région malgache. XVIII. Les Cryptoblepharus . Bull. Mus. Nat. Hist. Nat., Paris, ser, 4, 8 : 643-690.

CHEKE, A. S. 1984. Lizards of the Seychelles in Biogeography and ecology of the Seychelles Islands. Ch. 19 : 331- 360. Stoddart, D.R. (ed.) The Hague : W. Junk.

LE GALL, J.Y. ; LEBEAU, A. & KOPP, J. 1984. Monitoring green turtles at Tromelin and Europa (Indian Ocean) 1970-1984. Marine Turtles Newsletter, 29 : 2-5.

MATZ, G. & VANDERHAEGE, M. 1978. Guide du terrarium. Technique - Amphibiens – Reptiles. Delachaux & Niestlé, Neuchatel, 1-349.

PROBST, J-M. 1997. Compte-rendu d’un voyage ornithologique à Mayotte du 28/01 au 16/02/93 et observation sur quelques autres vertébrés Phaethon, 6 : 75-87.

REDDING. G. R. et GOODMAN, S. M. 1984. Reptile, bird and mammal remains, In : Wright, H. T. Early Seafarers to the Comoro Islands. Azania 19 : 51-54.

page 70 Contribution à la connaissance plus précise du milieu d’origine de quatre reptiles naturalisés à La Réunion avec une présentation des sous-espèces concernées. Probst, J-M. ______

Bulletin Phaethon 1997, 6 : 71-74. Contribution à la connaissance plus précise du milieu d’origine de quatre reptiles naturalisés à La Réunion avec une présentation des sous-espèces concernées

Jean-Michel Probst*

* B.P. 307, 97494 Sainte Clotilde

Introduction

Les reptiles de La Réunion ont fait l’objet de plusieurs articles (Bour & Moutou, 1982 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1995, 1997). Au cours d’une étude générale sur les reptiles de La Réunion (Probst, à paraître), la détermination de 4 nouvelles sous-espèces nouvelles a pu être faite. Une brève description de ces sous-espèces, leur distribution dans l’île et les références bibliographiques sont données pour chaque espèce. Liste commentée

Famille des Emydidae - Tortues d’eau douce Il existe 31 genres contenant 85 espèces réparties dans la zone tropicale et tempérée. Une espèce américaine a été introduite à La Réunion.

TORTUE DE FLORIDE Trachemys scripta (Shoepff, 1792) Français : Tortue à oreillettes rouges. Anglais : American Red-eared Terrapin.

Distribution dans l’Océan indien. T. s. elegans (Wied, 1839) - naturalisée à La Réunion, Maurice.

DESCRIPTION. Longueur : 15-28 cm.

IDENTIFICATION. Tortue d’eau douce avec les côtés de la tête d’oreillettes orange rouge, les parties supérieures vert clair et les parties ventrales entièrement jaune citron ou parfois marbré de vert clair.

STATUT ET REMARQUES. Espèce introduite, originaire d’Amérique, représentée par la sous-espèce T. s. elegans commercialisée par les boutiques animalières. Généralement achetées jeunes, ces petites tortues grandissent et sont souvent relâchées dans les eaux par manque de place dans le terrarium de leur propriétaire. Les mêmes observations sont constatées pour des poissons d’aquarium tropicaux que l’on rencontre çà et là dans nos ravines. Signalons qu’à côté de T. s. elegans, une autre sous-espèce est présente chez les aquariophiles de La Réunion : C. s. callirostris. Enfin une autre tortue aquatique de taille adulte a également été trouvée récemment dans la rivière de l’Est (Boulay & Probst, à paraître).

REFERENCES. Auth, 1969, 1975 ; Bour & Moutou, 1982 ; Branch, 1994 ; Matz & Vanderhaege, 1978 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997.

Famille des - Geckos Il existe 85 genres contenant plus de 800 espèces réparties dans le monde, 9 se rencontrent à La Réunion, dont 2 espèces endémiques.

GRAND LÉZARD VERT DE MADAGASCAR Phelsuma madagascariensis Gray, 1831 Français : Grand gecko vert malgache. Anglais : Madagascar day gecko.

page 71 Bulletin Phaethon - Volume 6 (1997) ______

Synonymie et principales combinaisons. Phelsuma madagascariensis grandis Gray, 1870,

Distribution dans l’Océan indien. P. m. madagascariensis (Gray, 1831) - endémique de Madagascar. P. m. boehmei (Meier, 1982) - endémique de Madagascar. P. m. grandis (Gray, 1870) - endémique de Madagascar, introduit à La Réunion. P. m. kochi (Mertens, 1954) - endémique de Madagascar.

DESCRIPTION. Longueur : 24-30 cm.

IDENTIFICATION. Se distingue aisément des autres espèces de Phelsuma par sa taille nettement plus grande, sa couleur uniforme vert pomme à peine ponctuée de quelques taches rouges dans le bas du dos.

STATUT ET REMARQUES. Le Grand lézard vert de Madagascar est représenté dans notre île par la sous-espèce P. m. grandis et sans doute P. m. madagascariensis . Introduit en plusieurs endroits depuis au moins 1994, on compte quatre petites populations disséminées dans les zones urbaines de Saint-André, de La Montagne, de Sainte-Suzanne et de Saint-Denis. Attention, un autre Phelsuma P. standini serait présent dans l’Est de l’île.

REFERENCES. Bour & Moutou, 1982 ; Girard, 1997 ; Glaw & Vences, 1994 ; Matz & Vanderhaege, 1978 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997.

LÉZARD VERT À TROIS TACHES Phelsuma laticauda Boettger, 1880 Français :Gecko vert poussière d’or. Anglais : Gold dust day gecko.

Synonymie et principales combinaisons. Pachydactylus laticauda Boettger, 1880 Zool. Anz., Leipzig, 3 : 280. Phelsuma laticauda Boulenger, 1885, Cat. Liz. Brit. Mus., ed 2, 1 : 215. Phelsuma laticauda laticauda Mertens, 1964, Senckenb. biol., Frankfurt/M., 45 : 101.

Distribution dans l’Océan indien. P. l. laticauda (Boettger, 1880) - endémique du nord de Madagascar, introduit à Anjouan, Mayotte, La Réunion et Farquhar (Seychelles). P. l. angularis (Mertens, 1964) - endémique du nord-est de Madagascar.

DESCRIPTION. Longueur : 10-13 cm.

IDENTIFICATION. Gecko vert de taille moyenne, reconnaissable à la nuque et la queue saupoudrée de jaune et les trois taches rouges du bas du dos.

STATUT ET REMARQUES. Ce gecko a été introduit de Madagascar en janvier 1975. Il est représenté à La Réunion par la sous-espèce P. l. laticauda . Ce taxon originaire de Tamatave aurait été apporté à Grand Fond (Saint-Gilles-les- Bains) sous forme d'œufs (Moutou, 1995). Aujourd'hui il est localement commun sur la plupart du littoral de Grand Fond, quelques quartiers de Saint-Gilles, l'Ermitage. Des petites populations ont été notées à Boucan Canot, la Plaine Saint-Paul et Saint-Gilles les Hauts où l’espèce semble détenir son record d'altitude (360 mètres d'altitude). Des essais d’introduction à Saint-Paul, Cambaie et la Montagne ne semblent pas avoir prospéré et sont aujourd’hui probablement éteintes. Attention, un autre Phelsuma très proche P. serraticauda serait présent dans l’île.

REFERENCES. Bour & Moutou, 1982 ; Cheke, 1975b ; Girard, 1997 ; Glaw & Vences, 1994 ; Heselhaus, 1986 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997a, 1997b.

Famille des Colubridae - Couleuvres Il existe environs 192 genres et plus de 1560 espèces réparties dans le monde ; 1 espèce a été introduite de l’Inde à La Réunion.

COULEUVRE LOUP Lycodon aulicus (Linnaeus, 1758) Français : Couleuvre loup. Anglais : Woolf Snake.

Distribution dans l’Océan indien. page 72 Contribution à la connaissance plus précise du milieu d’origine de quatre reptiles naturalisés à La Réunion avec une présentation des sous-espèces concernées. Probst, J-M. ______

L. a. aulicus (Linnaeus, 1758) - Inde, Maldives, Sri Lanka ; introduit à La Réunion, Maurice. L. a. capucinus - introduit à Christmas.

DESCRIPTION. Longueur : 45-63 cm.

IDENTIFICATION. Serpent brun jaune miel de taille moyenne, avec des motifs bruns marbrés de blanc.

STATUT ET REMARQUES. Couleuvre représentée par la sous-espèce L. a. aulicus originaire de l’Inde, introduite à La Réunion vers 1850 ; tout à fait inoffensive, mais faisant l’objet d’une étonnante crainte voire de frayeur panique à son apparition. Avec les rats et les crapauds, on la tient pour responsable de l'extinction des scinques endémiques. Dans les îles de l'Océan Indien, une espèce, L. striatus est endémique du Sri Lanka. À l'île Christmas, une autre sous-espèce, proche de notre Couleuvre loup, L. a. capucinus , a été récemment introduite. Elle est suspectée de mettre en danger un autre reptile endémique : le Serpent aveugle de Christmas Ramphotyphlops exocoeti (Boulenger, 1887).

REFERENCES. Bour & Moutou, 1982 ; Daniel, 1992 ; Fritts, 1993 ; Griffiths, 1996 ; Matz & Vanderhaege, 1978 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997 ; Rumpff, 1992. Bibliographie

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page 73 Bulletin Phaethon - Volume 6 (1997) ______

VINSON, J. et VINSON, J.M. 1969. The saurian fauna of the Mascarene Islands. Bull. Maurt. Inst. 6 (4) : 203-320.

page 74 30/1/93 : 3h30 une femelle vient juste de regagner la mer à marée descendante. Elle est venue pondre pendant la nuit et a pondu à côté de notre tente. 4/2/93 : traces fraîches de 2 femelles sur la plage de Sakouli. Note sur les oiseaux, mammifères et reptiles de Mayotte en février 1993 (Probst, 1994) Les oiseaux de Mayotte. Liste commentée des espèces ~ 3)

Tachybaptus rufficollis N7 Grêbe castagneux caponsis *29/1/93: 10 individus se déplacent par deux sur la surface du lac Dzaha. *9/2/93: 1 ind. au lac Caréhani Ph~othon loptunJs N Paille-en-queue M'nandie loptun~s.112193: 1 ind. en vol le long de la plage de Sakouli. (plusieurs ind. étaient déjà observé au même endroit la semaine dernière (com. pers. Benoist Winter) ~ 7/2193: 1 ind. en vol au nord de 1'.1ot M'tsamboro (la falaise nord offre plusieurs cavités possibies pour la nidification - fientes fraiches ?). * 1212193: 1 adulte en vol près de la falaise à 1'ouest de la plage de N'gouja (revu 3 fois dans la journée). * 1412193: 9 Paille-en-queue autour de l'Ilot Gombé Doumé. 8 ind. en vol dont 2 juvéniles et 1 ind. dans un trou de la falaise nord. .1612193: 2 ind. en vol le long des falaises de Moya à Pamandzi. Sulasp. V Fou indéterminé * 1412193: 1 ind. de grande taille en vol à 1'Est de pointe Kongo Ardoalo r~lloidosV Crabier chevelu *9/2193: 3 ind. Iancent un cris rauque à l'envol et se perchent presque 1 HOO avant de revenir sur le lac Créhani.

Ardoalaidoo N7 Crabier blanc .912193: 4 adultes au plumage blanc au lac Caréhani. â 13/2/93: 2 ad. dans la mangrove à 1'ouest de Malamani.

Butoridos striatusE Héron vert Chungamaji, M'tsungamagi rhizophor ~.2911193: -1 ind. dans une mangrove au nord de Mamoudzou. - 1 ind. sur le bord de la lagune de Fongouzou à Pamandzi. - 2 ind. dans les arbres bordant le Dziani Dzaha. M 12193: 2 ind. dans la prairie humide de Dembeni. 512193: 1 ind. dans la mangrove de Dapani. ~ 7/2193: 2 ind. à marée basse sur la plage de 1'11ot de M'tzamboro. 4912/93: 2 ind. au lac Caréhani. M 0/2/93: 2 ind. sur la plage de Sohoa. * 1212193: 1 ind. chasse des insectes le long de la rivière Kwalé. .1312193: 2 ind. dans la mangrove près de Malamani. Bubuicuhs ibis ibis N Héron garde-boeuf *2911193: 8 ind. sur le bord de la lagune de Fongouzou. 430/1/93: 12 ind. en vol vers le sud le long de la plage de la cascade Soulou, avant la tombée de la nuit (18H30). .3112193: 8H30: 3 ind. en vol vers le nord à Cascade Soulou. M 12193: -1 ind. en vol près de Kongani. -25 ind. dans une prairie à côté du croisement au nord de Dembeni. -2 ind. posés dans un arbre sur la plage de Sakouli annexe 2 page 1

Note sur les oiseaux, mammifères et reptiles de Mayotte en février 1993 (Probst, 1994) -1 8HOO: 14 ind. en vol vers le sud, le long du tombant de la plage de Sakouli.

.212193: -1 ind. en vol vers le sud au lever du jour, près de Sakouli.

-1 8H25: 18 ind. en vol le long et au dessus de la plage de Sakouli vers le sud. .312/93: -5H50: 1 ind. en direction du nord au large de Sakouli.

-6H20: 15 ind. en vol vers le nord près de Sakouli. 512/93: 39 ind. à Dembeni. 912/93: 20 ind. à Dembeni.

-1 3HOO: 1 ind. sur la plage de Sohoa. -15H30: 14 ind. au lac Caréhani.

M 212193: 1 OHOO:-1 ind. sur le terrain de football de Kwalé.

-18 ind. dans la prairie en face du carrefour nord de Dembeni.

.1312193: - 6 ind. en vol près de M'bounatsa (sud de l"'le).

- 4 ind. posés dans la mangrove près de Chirongui.

414/2193: 6 ind. dans la prairie de Dembeni.

Egroff~olb~ N? Grande aigrette molanorhynchos *30/1/93: - 8HOO: 2 ind. au nord de la lagune de Pamandzi. -1 OHOO: 2 ind. en vol au nord de Mamoudzou. .912193: 2 ind. en vol vers le sud, au sud du lac Carhéani. Ardo~ cinoro~ cinoro~ N? Héron cendré Chungayombe, Congamro *2911193: 1 ind. adulte sur le bord du lac cratère Dzaha. *2/2193: 1 Juvénile en vol vers le sud au large de Sakouli. ~ 512/93: 1 ind. posé dans la mangrove de Dapani. *712/93:1 ind. sur la plage de M'tzamboro. .10/2/93: 2 ind. explorant la marée basse à Sohoa. * 1412193: 1 ind. adulte à Dembeni. Ardos humbloti V Héron de Humblot *912193: 1 ind. juvénile au milieu du lac Dziani Caréhani. Accipitor fr~ncosoo E Autour malgache Chizinde, Bequibouri bNtus .912193: 1 ind. posé dans un manguier près de Tsingoni. *1412193: 1 ind. en vol puis posé sur la pointe Est de Mamoudzou. Cette espèce commune à Mayotte semble plus rare sur les côtes. Gdlinula chloropas N Poule d'eau karriha pyrrboros ~ 912193: 9 ind. nageant par 2 au lac Dziani Caréhani. Porphyrio ~lloni N Petite poule sultane d'Allen .912193: 1 ind. très actif au lac Dziani Caréhani. Phvi~lis squat~rola V Pluvier argenté M'tsunga magi 42911193: -lind. explorant la côte rocheuse en bordure d'une mangrove au sud de Mamoudzou. - 13 ind. Ie long du bord de la lagune de Pamandzi. - 2 ind. au lac cratère Dzaha. Charadaus hi~ticula V Grand gravelot *2911193: - 2 ind. sur une côte rocheuse, Mamoudzou. - 4 ind. dans la lagune de Pamandzi. - 5 ind. au lac cratère Dzaha. annexe 2 page 2

Note sur les oiseaux, mammifères et reptiles de Mayotte en février 1993 (Probst, 1994)

* 1512193: 1 ind. au sud de M'tsapéré.

Ch~r~drdus loschon~ultii V Gravelot de Leschnault *29/1/93: - 5 ind. dans la lagune de Pamandzi. -1 ind. au lac Dzaha, Pamandzi. *712193: 8 ind. à marée basse sur Ihlot M'tsamboro. Char~drdus tricollaris V Gravelot à triple bandeau bifronctatus 17) *2911193: 1 ind. observé dans de très bonnes conditions de visibilité aux jumelles et à la longue vue à environ 30 mètres. bec et tour de l'oeil rouge vif, fin sourcil blanc derrière l'oeil. 2 colliers bien marqués (même épaisseur que C. hiaticula) pattes de couleur jeune paille. 11hmondus ph~oopas V Courlis corlieu M'tsanga madi phwopas~ 28/1193: 2 ind.sur le rivage à côté de 1'aérodrome de Dzaoudzi. *2911193: -1 ind. dans la mangrove sud de Mamoudzou. - 9 ind. dans la lagune de Pamandzi. - 1 ind. au lac cratère Dzaha. *30/1/93: Sous la pluie, 1 ind. sur la plage de Soulou. .112193: 1 ind. dans la mangrove nord de Mamoudzou. *312193: -1 ind. à marée basse sur la plage de Dapani. - 3 ind. sur la plage de Saziley. *512/93: 3 ind. posés dans la mangrove de Dapani. *612193: 1 ind. posé à marée basse à Mtzamboro. .712/93:1 ind. sur la plage de M'tzamboro. *912193: 1 ind. sur la plage de Sohoa. * 10/2/93: 1 ind. sur la plage de Sohoa. * 1 112193: 1 ind. sur la plage de Sohoa. '1212193: 1 ind. sur la plage de N'gouja. '1312193: 35 ind. Ie long de la mangrove au passage de M'Réréni (un chien errant fait s'envoler 15 ind.). .14/2/93: 1 ind. à Dembeni. .1612193: 5 ind. Ie long de la digue de Pamandzi. Tring~ nabul~ria V Chevalier aboyeur .2911193: 32 ind. notés au même instant au lac Dzaha. Actitis hypoloucos V Chevalier guignette M'tsunga magi 29/1193: -1 ind. à la lagune de Pamandzi. -17 ind. vu en même temps au lac Dzaha, Pamandzi. .112193: 1 ind. sur la plage de Sakouli. *312/93: 1 ind. prospectant la plage de Dapani. 4512/93: 1 ind. dans la mangrove de Dapani. *612193: 3 ind. à marée basse à Mtzamboro. *712/93: 1 ind. sur la plage de M'tzamboro. *912193: 1 ind. au lac Dziani Caréhani. 10/2/93: 1 ind. sur la plage de Sohoa. ~ 1 112193: 1 ind. sur la plage de Sohoa. .1212193: 1 ind. sur la plage de N'gouja. * 1312193: 1 ind. dans la mangrove de Chirongui. Aron~ri~intorpros V Tournepierre intorpros *212193: 2 ind. en vol près de la plage de Sakouli. .712193: 8 ind. sur 1'I1ot de M'tsamboro. annexe 2 page 3

Note sur les oiseaux, mammifères et reptiles de Mayotte en février 1993 (Probst, 1994)

Calidris forruginea V Bécasseau cocorli *29/1193: 3 ind. à la lagune de Pamandzi. Storna dougallii V Sterne de Dougall *2911193: 2 ind. posés avec des Sterna bergii sur le bord de la lagune de Pamandzi (très bonne observation à 20 m). Stornobinando V Sterne pierregarin .112193: 12 ind. en vol près de la plage de Sakouli, 2 ind. pêchent en criant à quelques mètres du bord. .212193: 2 ind. sur la plage de Sakouli (un juv. fait 7 plongeons consécutifs pour 1 prise d'un petit poisson de - de 10cm l). Stoma fuscata V Sterne fuligineuse '112193: 2 ind. adultes en plumage nuptial en vol au sad d'Handréma. ~ 512/93: 8 ind. dessus noir dessous blanc en vol en direction du nord d' Hamjago (nord de Mtzamboro) ? Stornaborgii V Sterne huppée M'nandi thalassina ~ 29/1/93: 14 ind. posés avec 2 Sterna dougallii sur le bord de la lagune de Pamandzi. ~ 2/2193: 1 ind. en vol près de la plage de Sakouli. .312/93: 21 ind. posés dans la mangrove de Dapani. 512193: 40 ind. posés dans la mangrove de Dapani. 912193: 3 ind. sur la plage de Sohoa. ~ 10/2/93: 46 ind. en vol au dessus de la plage de Sohoa. .1412193: 1 5H55: 1 ind. sur la bouée au nord de pointe Kongo. Storna bongolonsis V Sterne du Bengale 28/1193: 2 ind. en vol longent la mangrove sud de Mamoudzou. ~ 612193: - 88 ind. en vol prospectent à marée basse la plage de Mtzamboro. -1 ind. en vol sur la plage de Hamjago. 712193: - 46 ind. en vol devant la plage de Mtzamboro. - 68 ind. autour de 1'flot de M'tzamboro. .812193: 12 ind. en vol entre 1''1e Blanche et M'gombani. 41412193: -1 OH20: 29 ind. à la sortie de Mamoudzou. -1 OH35: 38 ind. vers 1'I1ot de Gombé doumé. Anous tonuirostris V Noddi à bec grele * 11/2/93: 8 ind. en vol au large de Chissioi Boué. Cohmbalivia I Pigean biset .112193: 3 ind. en vol à Hamouro (nord de Brandrélé). .1 112193: 4 ind. en vol au marché de Mamoudzou. Cohmba polloni polloni N Pigeon des Comores Ndiwa *3012193: 1 ind. dans les branches supérieures d'un manguier avant cascade Soulou. .1212193: 1 ind. dans un arbre de la forêt d'Ochoungui. Stroptopolia CapiCo/N N Tourterelle vineuse Chukurukeu, Choucourou tropica 53112193: 1 ind. en vol dans la forêt de Soulou. *112193: 2 ind. au sol sur le sentier touristique de la plage annexe 2 page 4

Note sur les oiseaux, mammifères et reptiles de Mayotte en février 1993 (Probst, 1994) de Sakouli. *1212193: 4 ind. dans un Baobab à N'gouja. * 1412193: 6 ind. sur un terrain de football à Mamoudrou

Stroptopolia picturata E Tourterelle malgache Shivuhi, Shikurudongo comoronsis ~ 28/1193: 2 ind. dans la mangrove au sud de Mamoudzou. *2911193: 6 ind. au lac cratère Dzaha, Pamandzi. * 112193: 3 ind. picorant sur le sol à Sakouli. ~ 712/93: 1 ind. sur 1''1ot de M'tzamboro. *12/2193: 2 ind. à N'Gouja. Turtur tympanistria 17 Tourterelle tambourette Katoto é31/2193: 3 ind. sur le sol dans la forêt de Soulou. .112193: 2 ind. au sol à côté d'un kiosque à Sakouli. *312/93: 2 ind. dans la mangrove de Dapani. ~ 712/93: 6 ind. sur 1'I1ot de M'tzamboro. Aloctroonas sgonzini E Founingo des Comores Ninga spanzini *10/2/93: 2 ind. dans un arbre dans le bois d'Ochoungui. Agapornis cana cana I Inséparable à tête grise Kararauki, Kara raouki .312/93: 47 ind. au dortoir dans un Baobab de Sakouli. *412/93: plusieurs ind. à Saziley (com. pers. Marie Winter). *712193: plus de 6 ind. sur 1'I1ot de M'tzamboro. .1212193: 23 ind. en vol le lon~q de la rivière Kwalé. Tyto albaaffinis N Chouette effraie Bondi, Bundiyajoma *29/1/93: Une cavité en falaise est occupée par 2 ind. à l'est du lac Dzaha (cris toute la nuit, observation d'un ind. qui chasse en rase motte les Chevalier aboyeur et guignette postés sur les berges). *30/1/93: 3H00: 2 ind. entendu en même temps à Soulou. *31/1/93: 1 ind. à M'tsamboro. * 1/2/93: 1 ind. en vol sur la plage de Sakouli. .312/93: 1 ind. crie vers 4H00 du matin à Saziley. ~ 612193: 1 ind. crie dans la nuit à M'tsamboro. *712/93: non entendue à Ihlot M'tsamboro. ~ 912193: 1 ind. dans la forêt au sud de Combani. .10/2/93: 2 ind. en vol sur la plage de Sohoa. * 1212193: 1 ind. dans le village de Kani-keli. *1312193: -1 ind. en vol sur la crête M'lima (Chirongui). -1 ind. posé sur un poteau à Tsimkoura. .1512193: - 1 ind.en direction du M'tsapéré. -1 ind. au sud de Mamoudzou. Otus rutihs mayoffonsis E Petit duc malgache Chindingwinonga f 28/1193: pas de cris ni à Mamoudzou et ni dans la mangrove nord. .2911193: pas d'indice de présence au lac Dzaha *30/1/93: 3H00: 5 ind. vu en même tempsl au début du sentier menant à cascade Soulou. .31/1/93: non entendu à M'tsamboro. *112193: 20H00: - 2 ind. dans un manguier à Sakouli. vers 21H00: - 2 autres ind. au nord de M'rafeni. annexe 2 page 5

2/2/93: 2 ind. dans le même manguier à Sakouli.

*312193: pas de cris à Saziley.

*412193: non entendu à Saziley.

*512193: non entendu à M'tsamboro.

*712/93: non entendu à 1''1ot de M'tsamboro.

*812193: non entendu à Mamoudzou

~ 912193: 3 ind. Chantent derrière la plage de Sohoa.

410/2/93: 5 ind. sur le GR de Sohoa répartis sur 500m.

.1112193: 1 ind. chante derrière la tente à Sohoa.

* 1212193: semble absent entre N'Gouja et Kani Keli.

41312193: - 2 ind. à 100 m de la route à 1'ouest de Rasi Abambo.

- non entendu à Tsimkoura à Mramadoudou.

.1512193: - 2 ind. se répondent à côté de la rivière Kwalé.

- 1 ind. chante au carrefour de 1'école des manguier, Mamoudzou.

Cypsiarus parvas E Martinet des palmes N'dremahouili grivo~udi .2811193: 12 ind. au dessus d'une mangrove au sud de Mamoudzou. *2911193: plus de 10 ind. au dessus du lac cratère Dzaha. *3112193: 7 ind. en vol au dessus de la cascade Soulou. 2/2/93: 9 ind. au dessus du bois de Sakouli. ~ 10/2/93: 1 ad. nourri ses jeunes à la c~me d'un latanier au sud de Sohoa. M 312193: 5 ind. sur la route entre Kanikeli et N'gouja. Apas barbatus E Martinet du Cap mayoffonsis * 1312193: 8 ind. sur la route entre Kanikeli et N'gouja. -7 ind. au nord de Chirongui (même groupe?) Corythornis vintaiaidos E Martin pêcheur Msungamro, Moinatse joh~nn~o .2911193: 1 ind. pêche dans la mangrove sud de Mamoudzou. -1 ind. au lac Dzaha. 43112193: 1 ind. perché à côté de la cascade Soulou. *912/93: 1 ind. au lac Dziani Caréhani. .1312193: 1 ind. dans la mangrove vers Chirongui. .1512193: 1 ind. Ie long de la rivière de Kwalé. Morops suporciliosus N Guepier malgache Chunguri, N'tsougouri suporciliosus *29/1/93: 6 ind. dans la mangrove nord de Mamoudzou. .30/1/93: - 8HOO: 6 ind. au dessus de la la lagune de Pamandzi. .112193: 3 ind. dans un Baobab à Sakouli. .4/3193: quelques ind. à Saziley (com. pers. Benoist et Marie Winter). f 13/2193: 7 ind. dans la mangrove vers Chirongui. * 1612193: 3 ind. sur 1'aéroport de Dzaoudzi. Loptosomus discolor N Courol Cyrambo, Keukeu, Keoukeou discolor *212193: 1 ind. silencieux dans le bois de Sakouli. 312193: - 2 ind. en vol derrière la plage de Sakouli. - 2 ind. chantent sur la crête à 1'ouest de Saziley. *912193: 1 ind. siffle et chante au lac Dziani Caréhani. .1312193: 1 ind. sur la route entre Kanikeli et N'gouja. Ilypeipotos N Bulbul malgache Gnyantsole m~d~gascanonsis.2911193: -7 ind. dans la mangrove nord de Mamoudzou. m~dngasc~rionsis - 8 ind. au lac Dzaha. .30/1/93: 3 ind. en vol à la cascade de Soulou. *312/93: 2 ind. dans la mangrove de Dapani. annexe 2 page 6

Note sur les oiseaux, memmifères et reptiles de Mayotte en février 1993 (Probst, 1994)

~ 712/93: 1 ind. sur 1''1ot de M'tzamboro.

Pyanonotus jacoeus I Merle de Maurice * 1612193: 2 ind. perchés au sommet d'un arbre au centre de Dzaoudzi. Torpsiphono matat~ E Moucherolle malgache Bandrama, Chikitri protiosa *2911193: 2 ind. dans les cultures au lac Dzaha. ~ 30/1/93: 2 ind. dans les arbres de la cascade Soulou. *3112193: 2 ind. sur la route de M'tsangamouji. .1/2193: 3 ind. derrière la plage de Sakouli. ~ 2/2193: 3 ind. sombres et 1 en phase claire dans le bois longeant la plage de Sakouli. *412/93: 4 ind. à Saziley (1 en phase blanche). *912/93: 2 ind. dans le bois au sud du lac Caréhani. Noctanna coqueroli E Souimanga de Mayotte Mwanatsi, Suisui *2911193: 1 ind. dans un Artocarpus incisa au Lac Dzaha. *31/1/93: 4 ind. Ie long de la route de M'tsangamouji. *2/2/93: 3 ind. dans le bois de la plage de Sakouli. *312/93: 2 ind. en vol dans la mangrove de Dapani. *712193: - 2 ind. prospectant les fleurs de Grenadier Punica granatum à Mtzamboro. -2 ind. sur Ihlot de M'tzamboro. *912193: 1 ind. au lac Caréhani. Zostorops m~doraspat~no E Zosterogs malgache Nyantronga, Nyatungwa m~yoffonsis ~ 29/1193: 16 ind. dans les cultures au bord du lac Dzaha. .30/1/93: plus de 10 ind. dans la forêt de Soulou. *31/1/93: 6 ind. sur la route de M'tsangamouji. *2/2/93: plus de 10 ind. dans le bois de Sakouli. *312193: 2 ind. dans un Thespesia popuinea à Saziley. .712193: 3 ind. sur 1'I1ot de M'tzamboro. *9/2/93: 4 ind. dans le bois au sud du lac Caréhani. * 1312193: 6 ind. dans la mangrove de Chirongui. Lonchura cacullat~ 17 Sperméte à caguchon Dzimwajimwa sculat~ .412193: 3 ind. derrière la plage de Saziley. M 312193: 1 ad. nourri 2 poussins dans un nid situé à 2,30m dans un Flacourtia indica à Chirongui. P~ssordomosticus I Moineau domestique indicus ~ 28/1193: - 10 ind. à côté de la barge de Dzaoudzi. - quelques petits groupes de 5-10 ind. à Mamoudzou. * 15/2193: 3 mâles et 5 femelles se poursuivent à Passamainti. Foudia m~d~g~scarionsis 1? Cardinal malgache Veru ~ 28/1193: 3 mâles (dont 2 entièrement rouge), en plumage nuptial à la sortie de Sandavangué, Pamandzi. .2911193: 7 mâles de couleur rouge-sang de Mamoudzou à Kawéni. .112193: 8 ind. derrière la plage de Sakouli. .312193: 8 ind. dans les arbres de la réserve de Saziley. .4/2193: 5 mâles et 3 femelles à Saziley. *7/2193: 4 mâles en plumage nuptial rouge-sang sur 1'ilot annexe 2 page 7

Note sur ies oiseaux, mammifères et reptiles de Mayotte en février 1993 (Probst, 1994)

M'tsamboro. .1212193: un groupe de 14 ind. Ie long de la route de N'gouja. .1312193: un groupe de 4 femelles sans mâle à proximité à la limite de la mangrove Chironqui. * 1 512193: 2 mâles à Kwalé. Foudia ominontissima E Foudy des Comores Verou algond~o *2911193: 1 ind. à la tête rouge-orangé se distingue par son plumage en éclipse au nord de Mamoudzou? Seul individu observé possible de mâle F. eminentissima: tête, cou, gorge et croupion de même couleur orange-rouge mêlée de tâches blanches et brunes; poitrine et ventre gris -beige; dessus du dos uni brun-foncé et non "écaillé"; lorum fin et noir, dimension du bec et pattes brun-clair identique au F. madagascariensis. Acadothoros tnstis tristis I Martin triste Katouera *2811193: 12 ind. près de 1'Hotel Oasis, Mamoudzou. 2911193: -plus de 10 ind. dans la mangrove nord de Mamoudzou. - plus de 20 ind. dans les cultures au lac Dzaha. ~ 30/1/93: 1 ind. entièrement roux au dessus de la la lagune de Pamandzi. - 2 ind. chassent les crabes coureur Ocypoda cursor à la cascade Soulou. .31/1/93: un vol de 52 dans les hauteurs de M'tzamboro. M 12193: un groupe de 29 ind. à Sakouli. *212193: plus de 40 ind. dans le bois de Domoniombé. .712193: plus de 20 ind. sur 1''1ot de M'tzamboro. 812193: 66 ind. sur la pointe de Bouékoundrouni. ~ 912/93: plus de 35 ind. au lac Caréhani. .10/2/93: plus de 10 derrière la plage de Sohoa. .1112193: 1 ind. sur 1'I1ot Chissioi Boué. 51212193: 18 ind. derrière la plage N'gouja. *1312193: un groupe de 71 ind. traverse la route à 1'ouest de Kani-keli. .1412193: 2 ind. juvéniles non-volant sont le jouet de jeunes mahorais à côté du collège de Mamoudzou. .1512193: 7 ind. sur la place du marché, Mamoudzou. '1612193: 3 ind. sur 1'aéroport de Dzaoudzi. Dian~n~s wddonii E Drongo de Mayotte Railouve, Marimudu 510/2/93: 1 ind. chassant un insecte au sommet d'un Heritiera littoralis en arrière de la plage à Sohoa. *1312193: - 1 ind. vu de près dans la mangrove vers Malamani. - 2 ind. entendu vers M'Bouyouni. Corws ~Ibus 17 Corbeau-Pie Gawa, Kawa, Kwayi ~ 29/1193: 1 ind. en vol au dessus du lac cratère Dzaha. 430/1/93: - 3 ind. au dessus du marché de Mamoudzou. - 2 ind. en vol à la cascade Soulou. * 112193: 2 ind. sur la plage de Sakouli. 3/2193: 5 ind. dans un Baobab de la plage de Saziley. 612193: 3 ind. en vol au dessus de Mtzamboro. 7/2193: 2 ind. sur la plage à marée basse de 1'.1ot de M'tzamboro. 1612193: 4 ind. à Dzaoudzi. annexe 2 page 8

Note sur les oiseaux, mammifères et reptiles de Mayotte en février 1993 (Probst, 1994)

REPTILES Tortues marines: Erotmacholys imbncat~ N? Tortue à carapace imbriquée .412193: 2 ind. nageant derrière le tombant et 1 autre posée sur une tour de cora~l dans la baie de Saziley; 1 autre posée sur une tour de cora~l. 51312193: 5 tortues en mer à N'goula.

Cholonia myd~s N Tortue verte N'yomba *30/1/93: 3H30: une femelle vient de regagner la mer à marée descendante, et a pondu juste à côté de notre feu de campsl 4112193: traces fraiches de 2 femelles sur la plage de Sakouli. *312/93: 7 traces fraiches sur la plage de Saziley. é412/93: - 1 femelle retourne à la mer sur la plage de Saziley. - accouplement de 2 tortues dans la mer, 1 autre suivant derrière (2 mâle pour 1 femelle?) - 2 ind. derrière le tombant sur le fond (Saziley). 512/93: - 1 femelle retourne à la mer sur la plage de Saziley. 712/93: 2 traces sur la plage mais pas de ponte (vu 2 carcasses) à l'Ilot M'tzamboro. * 10/2/93: 1 mâle juste derrière le tombant à Sohoa. * 1312193: 6 tortues en mer à N'gouja (2 sont accompagnée par des poissons pilote). Caméléon: Cham~oleo pollani I Caméléon Taroundou *30/1/93: 1 ind. écrasé sur le sentier G.R. de Soulou. * 1512193: 1 ind. écrasé sur la route de Kwalé. *1612193: 1 ind. écrasé sur la route à Mamoudzou. Geckos:

Homidwtyhs mabouia I Gecko Kafiri Mamoudzou, Saziley, M'tsamboro Flamid~ctylus fronatus I N'Gouja Pholeum~l~c - ~da E N'Kama, N"Tsingue

Kwalé, Mamoudzou, Chirongui, M'tsamboro

Pholeuma dubia E Mamoudzou,Chirongui Phol m~d~gascarionsis /7) 17

.2811193: 1 ind. à 1'hotel Oasis ressemble à P. madagascariensis

Scinque

M~bay~ comoronsis E Scinque des Comores N'gouzi Mamoudzou,Chirongui, M'tsamboro,llot de M'tsamboro Cascade Soulou, Lac Dzaha, Saziley, N'Gouja, Sakouli Sohoa, Kwalé. annexe 2 page 9 Note sur les oiseaux, mammifères et reptiles de Mayotte en février 1993 (Probst, 1994) MAMMIFERES

Lomur fulws E Maki Komba .30/1/93: un groupe de 16 ind. mangeant des jacques mûrs à la cascade Soulou. .2/2/93: un habitant au nord de Sakouli propose à Marie d'acheter un jeune maki I *312193: 7 ind. dont un jeune accroché au dos d'un adulte derrière la plage de Saziley. é412193: - un groupe de plus de 5 ind. à Saziley. *512/93: - un groupe de 8 ind. dans le bois de Dapani. *912/93: 5 ind. sur le GR de Sohoa. 510/2/93: un groupe de 5 ind. à Sohoa. .1212193: des grognements d'un groupe de maki le long de la rivière Kwalé. 51312193: 6 ind. dont un jeune dans la mangrove, Malamani. Ptoropas sarchollonsis E Roussette N'drema comoronsis ~ 2811193: 2ind. dans un Badamier à Dzaoudzi, 9 autres traverse le Lagon en direction de Grande Terre. *2911193: 18H20: 14 ind. en vol au dessus du lac cratère Dzaha. *30/1/93: 12 ind. Ie long de la mangrove sud de Mamoudzou *31/1/93: 2 ind. en vol touche 1'eau du lagon avec les pattes arrières puis reprennent leur vol, à la plage de Soulou. ~ 512193: nombreuses roussettes à Saziley. .1212193: 98 ind. dans un fromager à Kani Keli. .1312193 89 roussette dans un fromager à côté de Chirongui. Roussattus sp .712193: 1 ind. dans un Badamier Minloptorus minor Minioptère Saziley {Sohoat; Mamoudzou?)

T~d~ne pumil~ Molosse Mdrema Saziley (Sohoa7; Mamoudzou7) VvornCu/A indica I Civette

.1312193: une trace fraiche dans la boue de la mangrove de Chirongui.

Rattus rattus I Rat noir Troutri *2811193: 1 ind. à côté de la barge à Dzaoudzi. 29/1/93: 1 ind. au marché de Mamoudzou. ~ 512/93: 1 ind. derrière la plage de Saziley. Mus muscuhs I Souris domestique Moinatroutri *712193: lind. Ie long d'une Banga, à M'tsamboro .10/2/93: 1 ind. écrasé sur la route de Sohoa. Tonroc oc~udatus I Tangue Hérisson 30/1/93: 3HOO: 3 adultes et 6 petits rayés dans la forêt de la cascade Soulou. 7/2193: 1 ind. écrasé sur la route au nord de M'tsamboro. annexe 2 page 10 Compte-rendu d’un voyage ornithologique à Mayotte du 28/01 au 16/02/1993 Probst, J-M. ______

Bulletin Phaethon, 1997, 6 : 75-85. Compte-rendu d’un voyage ornithologique à Mayotte du 28/01 au 16/02/93

Jean-Michel Probst

*Nature & Patrimoine, BP 279, 97 827 Le Port Cedex Introduction

Du 28 janvier au 16 février 1993, nous avons pu effectuer des observations littorales sur les oiseaux et quelques vertébrés de Mayotte. Les déplacements ont été effectués à pieds et chaque nuit a été passée dans la nature. Les bivouacs se sont succédés essentiellement sur les plages de sable et c’est ainsi que nous avons effectué le tour de Mayotte en ne faisant que de brèves incursions dans les sites ornithologiques remarquables. Ce rapport donne des indications sur le statut (E = endémique ; N = indigène ; I = introduit), les sites fréquentés et le comportement des 54 oiseaux rencontrés.

Une note complémentaire permettra de compléter ces observations par une liste commentée de 9 mammifères, 15 reptiles et 2 amphibiens. Cadre géographique

Située dans le Sud Ouest de l'Océan Indien entre les côtes orientales de l'Afrique et le Nord de Madagascar, l'île de Mayotte fait partie de l'archipel des Comores. Les quatre îles qui la composent ont surgi de plus de 3000 mètres de profondeur sur un arc d'origine volcanique développé chronologiquement d'Est en Ouest (Maggiorani, 1991). L'âge des îles est différent et chacune d’elle présente un stade d'évolution géologique. Mayotte, la plus ancienne remonte à 9 millions d'années. Il est intéressant de noter l'enfoncement graduel des îles du Nord au Sud.

La Grande Comore (Ngazidja) possède encore un volcan actif culminant à 2361 mètres et peu de formation corallienne.

Mohéli (Mwali) d'une altitude maximum de 790 mètres et Anjouan (Ndzuani) de 1595 mètres ont un relief érodé et une ceinture corallienne fragmentaire appelée récif frangeant.

Mayotte (Maore) qui culmine à 660 mètres est entourée d'une barrière récifale d'environ 150 kilomètres.

Le Banc de la Zelée et du Geyser forment respectivement un atoll et un demi atoll immergé associés de bancs de sable corallien.

D'une superficie de 375 km2, Mayotte forme à elle seule un petit archipel comprenant deux îles principales Grande Terre et Petite Terre mais aussi seize petits îlots.

Entourant l'île, une large ceinture corallienne presque ininterrompue est entrecoupée de douze passes dont certaines sont appréciées des plongeurs (passe en S).

Description succincte du voyage et des secteurs prospectés

L'objectif du voyage était d'observer les tortues marines, les oiseaux, les lémuriens et les roussettes afin de réaliser des planches d’histoires naturelles pour un livre sur la faune de Mayotte (Winter, à paraître). Ainsi, avec Marie et Benoît Winter, nous avons choisi de randonner et camper sur le terrain dans des sites offrant le plus d'intérêt faunistique.

page 75 Bulletin Phaethon - Volume 6 (1997) ______

Effectué entre le 28 janvier et le 16 février 1993, les déplacements journaliers ont concerné principalement des sites côtiers. Végétation

Le paysage végétal mahorais a été profondément modifié par l'homme. Sur l'ensemble de l'île, on ne peut échapper au traditionnel cocotier Coco nucifera , qui a l'étonnante particularité de régénérer naturellement. Ce phénomène déjà cité aux îles Glorieuses (Cadet, 1977) paraît étendu sur les quatre îles des Comores (com. pers. Djoiezi de Mohéli). Toutes les parties de ce palmier sont utilisées, soit pour l'alimentation, soit pour la construction ou encore pour l'artisanat.

Aux abords des villages, le bananier Musa sp. , le manguier Mangifera indica , le fruit à pain Artocarpus incisa et le Ylang-ylang Cananga odorata sont très communs.

Dans les baies, on observe parfois la formation dense de la mangrove. Cinq espèces de palétuvier ont été répertoriées : le Palétuvier rouge Rhizophora mucronata , le palétuvier blanc Avicennia marina , le Sonneratia alba , le Brugeria gymnorhiza et le Ceriops tagal (com. pers. F. Neri). Sur le littoral, en arrière des plages de sable blanc, blond, gris ou mêlé de vase rouge se trouvent les fameux baobabs Adansonia digitata . Cette espèce remarquable se trouve également dans les déserts d'Afrique. Dans le même milieu, on trouve assez communément le badamier Terminalia catappa , le toto margot Heritiera littoralis , la malvacée Thespesia populnea, le takamaka Calophyllum inophyllum . Ces arbres abritent parfois la célèbre liane donnant un haricot géant ''M'filré m'furé".

La végétation côtière abrite également de singulières espèces indigènes comme la cadoque Caesalpina bonduc, Gagnehina pterocarpa ou encore le Lomatophyllum sp. .

Le long des routes, la silhouette imposante des fromagers Ceiba pentandra et la floraison du tulipier du Gabon Spathodea campanulata charment les promeneurs.

De la forêt "naturelle", il ne reste que quelques parcelles éparpillées sur les sommets. Pourtant, les plantes envahissantes ne semblent pas jouer un rôle aussi dévastateur qu'à Maurice ou à La Réunion : la vigne maronne Rubus alceifolius est limitée à quelques fourrés au centre de l’île, tandis que le cassie Acacia leucocephala , l'avocat marron Litsea glutinosa et la corbeille d'or Lantana camara s'installent dans tous les milieux perturbés. Comme partout ailleurs, la disparition de la forêt résulte de la négligence humaine (ravages d'incendies historiques et tradition persistante de la culture sur brûlis).

Une liste succincte des végétaux a été dressée pour chaque site visité avec les noms en créole réunionnais cité par Roger Lavergne et en langue mahoraise quand cela a été possible (annexe l). La détermination de la flore de Mayotte étant actuellement en cours, il existe encore de nombreuses espèces non déterminées, voire inconnues. Certaines ne sont décrites que par un nom mahorais sans correspondance latine et réciproquement. Liste commentée des oiseaux

Tachybaptus rufficollis capensis Le Grèbe castagneux 29/1/93 : 10 individus se déplacent sur la surface du lac Dzaha. 9/2/93 : 1 ind. Au lac Caréhani.

Phaethon lepturus lepturus Le Paille-en-queue « M'nandi » 11/2/93 : 1 ind. en vol le long de la plage de Sakouli. (plusieurs ind. étaient déjà observé au même endroit la semaine dernière (com. pers. Benoist Winter) 7/2/93 : 1 ind. en vol au Nord de 1'îot M'tsamboro (la falaise Nord offre plusieurs cavités possibles pour la nidification : fientes fraîches). 12/2/93 : 1 adulte en vol près de la falaise à 1'Ouest de la plage de N'gouja (revu 3 fois dans la journée). 14/2/93 : 9 oiseaux autour de l'Ilot Gombé Doumé. 8 ind. en vol dont 2 juvéniles et 1 ind. dans un trou de la falaise Nord. 16/2/93 : 2 ind. en vol le long des falaises de Moya à Pamandzi.

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Sula sp. Fou indéterminé 14/2/93 : 1 ind. blanc de grande taille en vol, au large, à 1'Est de pointe Kongo (sans doute un Fou masqué S. dactylatra )

Ardeola ralloides Crabier chevelu 9/2193 : 3 ind. lancent un cris rauques à l'envol et se perchent presque 1 HOO avant de revenir sur le lac Caréhani.

Ardeola idae Crabier blanc 9/2/93 : 4 adultes au plumage blanc au lac Caréhani. 13/2/93 : 2 ad. dans la mangrove à 1'Ouest de Malamani.

Butorides striatus rhizophorae Héron vert « Chungamaji », « M'tsungamaji » 29/1/93 : 1 ind. dans une mangrove au Nord de Mamoudzou. - 1 ind. sur le bord de la lagune de Fongouzou à Pamandzi. - 2 ind. dans les arbres bordant le Dziani Dzaha. 1/2/93 : 2 ind. dans la prairie humide de Dembeni. 5/2/93 : 1 ind. dans la mangrove de Dapani. 7/2/93 : 2 ind. à marée basse sur la plage de 1'îlot de M'tzamboro. 9/2/93 : 2 ind. au lac Caréhani. 10/2/93 : 2 ind. sur la plage de Sohoa. 12/2/93 : 1 ind. chasse des insectes le long de la rivière Kwalé. 13/2/93 : 2 ind. dans la mangrove près de Malamani.

Bubulcus ibis ibis Héron garde-bœuf 29/1/93 : 8 ind. sur le bord de la lagune de Fongouzou. 30/1/93 : 12 ind. en vol vers le Sud le long de la plage de la cascade Soulou, avant la tombée de la nuit (18H30). 31/1/93 : 8H30 : 3 ind. en vol vers le Nord à Cascade Soulou. 1/2/93 : 1 ind. en vol près de Kongani. - 25 ind. dans une prairie à côté du croisement au Nord de Dembeni. - 2 ind. posés dans un arbre sur la plage de Sakouli - 8H00 : 14 ind. en vol vers le Sud, le long du tombant de la plage de Sakouli. 2/2/93 : ind. en vol vers le Sud au lever du jour, près de Sakouli. - 8H25: 18 ind. en vol le long et au-dessus de la plage de Sakouli vers le Sud. 3/2/93 : 5H50 : 1 ind. en direction du Nord au large de Sakouli. - 6H20 : 15 ind. en vol vers le Nord près de Sakouli. 5/2/93 : 39 ind. à Dembeni. 9/2/93 : 20 ind. à Dembeni. -13H00 : 1 ind. sur la plage de Sohoa. -15H30 : 14 ind. au lac Caréhani. 12/93 : 10H00 :1 ind. sur le terrain de football de Kwalé. -18 ind. dans la prairie en face du carrefour Nord de Dembeni. 13/2/93 : 6 ind. en vol près de M'bounatsa (Sud de l’île). - 4 ind. posés dans la mangrove près de Chirongui. 14/2/93 : 6 ind. dans la prairie de Dembeni.

Egretta alba melanorhynchos N Grande aigrette 30/1/93 : 8H00 : 2 ind. au Nord de la lagune de Pamandzi. -10H00 : 2 ind. en vol au Nord de Mamoudzou. 9/2/93 : 2 ind. en vol vers le Sud, au Sud du lac Carhéani.

Ardea cinerea cinerea N Héron cendré « Chungayombe », « Congamro » 29/1/93 : 1 ind. adulte sur le bord du lac cratère Dzaha.

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2/2/93 : 1 Juvénile en vol vers le Sud au large de Sakouli. 5/2/93 : 1 ind. posé dans la mangrove de Dapani. 7/2/93 :1 ind. sur la plage de M'tzamboro. 10/2/93 : 2 ind. explorant la marée basse à Sohoa. 14/2/93 : 1 ind. adulte à Dembeni.

Ardea humbloti N Héron de Humblot 9/2/93 : 1 ind. juvénile au milieu du lac Dziani Caréhani.

Accipiter francesae brutus E Autour malgache « Chizinde », « Bequibouri » 9/2/93 : 1 ind. posé dans un manguier près de Tsingoni. 14/2/93 : 1 ind. en vol puis posé sur la pointe Est de Mamoudzou. Gallinula chloropus pyrrhorhoa N Poule d'eau « karriha » 9/2/93 : 9 ind. nageant par 2 au lac Dziani Caréhani.

Porphyrio alleni N Petite poule sultane d'Allen 9/2/93 : 1 ind. très actif au lac Dziani Caréhani.

Pluvialis squatarola V Pluvier argenté « M'tsunga magi » 29/1/93 : 1 ind. sur la côte rocheuse en bordure d'une mangrove au Sud de Mamoudzou. - 13 ind. Ie long du bord de la lagune de Pamandzi. - 2 ind. au lac cratère Dzaha.

Charadrius hiaticula V Grand gravelot 29/1/93: 2 ind. sur une côte rocheuse, Mamoudzou. - 4 ind. dans la lagune de Pamandzi. - 5 ind. au lac cratère Dzaha. 15/2/93: 1 ind. au Sud de M'tsapéré.

Charadrius leschenaultii V Gravelot de Leschenault 29/1/93 : 5 ind. dans la lagune de Pamandzi. - 1 ind. au lac Dzaha, Pamandzi. 7/2/93 : 8 ind. à marée basse sur Ihlot M'tsamboro.

Charadrius tricollaris V Gravelot à triple bandeau 29/1/93 : 1 ind. observé dans de très bonnes conditions de visibilité aux jumelles et à la longue vue à environ 30 mètres. bec et tour de l'œil rouge vif, fin sourcil blanc derrière l'œil. 2 colliers bien marqués (même épaisseur que C. hiaticula ) pattes de couleur jeune paille. Il s’agit de la première observation pour Mayotte (Probst & Winter, 1994).

Numenius phaeopus phaeopus V Courlis corlieu « M'tsunga magi » 28/1/93 : 2 ind. sur le rivage à côté de 1'aérodrome de Dzaoudzi. 29/1/93 : 1 ind. dans la mangrove Sud de Mamoudzou. - 9 ind. dans la lagune de Pamandzi. - 1 ind. au lac cratère Dzaha. 30/1/93 : Sous la pluie, 1 ind. sur la plage de Soulou. 1/2/93 : 1 ind. dans la mangrove Nord de Mamoudzou. 312193 : 1 ind. à marée basse sur la plage de Dapani. - 3 ind. sur la plage de Saziley. 5/2/93 : 3 ind. posés dans la mangrove de Dapani. 612193: 1 ind. posé à marée basse à Mtzamboro. 7/2/93 : 1 ind. sur la plage de M'tzamboro.

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9/2/93 : 1 ind. sur la plage de Sohoa. 10/2/93 : 1 ind. sur la plage de Sohoa. 11/2/93 : 1 ind. sur la plage de Sohoa. 12/2/93 : 1 ind. sur la plage de N'gouja. 13/2/93 : 35 ind. Ie long de la mangrove au passage de M'Réréni 14/2/93 : 1 ind. à Dembeni. 16/2/93 : 5 ind. Ie long de la digue de Pamandzi.

Tringa nebularia V Chevalier aboyeur 29/1/93 : 32 ind. notés au même instant au lac Dzaha.

Actitis hypoloucos V Chevalier guignette « M'tsunga magi » 29/1/93 : 1 ind. à la lagune de Pamandzi. - 17 ind. vu en même temps au lac Dzaha, Pamandzi. 1/2/93 : 1 ind. sur la plage de Sakouli. 3/2/93 : 1 ind. prospectant la plage de Dapani. 5/2/93 : 1 ind. dans la mangrove de Dapani. 6/2/93 : 3 ind. à marée basse à Mtzamboro. 7/2/93 : 1 ind. sur la plage de M'tzamboro. 9/2/93 : 1 ind. au lac Dziani Caréhani. 10/2/93 : 1 ind. sur la plage de Sohoa. 1/12/93 : 1 ind. sur la plage de Sohoa. 12/2/93 : 1 ind. sur la plage de N'gouja. 13/2/93 : 1 ind. dans la mangrove de Chirongui.

Arenaria interpres interpres V Tournepierre à collier 2/2/93 : 2 ind. en vol près de la plage de Sakouli. 7/2/93 : 8 ind. sur 1'I1ot de M'tsamboro.

Calidris ferruginea V Bécasseau cocorli 29/1/93 : 3 ind. à la lagune de Pamandzi.

Sterna dougallii V Sterne de Dougall 29/1/93 : 2 ind. posés avec des Sterna bergii sur le bord de la lagune de Pamandzi.

Sterna hirundo V Sterne pierregarin 1/2/93 : 12 ind. en vol près de la plage de Sakouli, 2 ind. pêchent à quelques mètres du bord. 2/2/93 : 2 ind. sur la plage de Sakouli (un juv. fait 7 plongeons consécutifs pour 1 prise d'un petit poisson de moins de 10cm).

Sterna fuscata V Sterne fuligineuse 1/2/93 : 2 ind. adultes en plumage nuptial en vol au Sud d'Handréma. 5/2/93 : 8 ind. dessus noir dessous blanc en vol en direction du Nord d' Hamjago

Sterna bergii V Sterne huppée « M'nandi » 29/1/93 : 14 ind. posés avec 2 Sterna dougallii sur le bord de la lagune de Pamandzi. 2/2/93 : 1 ind. en vol près de la plage de Sakouli. 3/2/93 : 21 ind. posés dans la mangrove de Dapani. 5/2/93 : 40 ind. posés dans la mangrove de Dapani. 9/2/93 : 3 ind. sur la plage de Sohoa. 10/2/93 : 46 ind. en vol au-dessus de la plage de Sohoa.

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14/2/93 : 15H55: 1 ind. sur la bouée au Nord de pointe Kongo.

Sterna bengalensis V Sterne du Bengale 28/1/93 : 2 ind. en vol longent la mangrove Sud de Mamoudzou. 6/2/93 : 88 ind. en vol prospectent à marée basse la plage de Mtzamboro. - 1 ind. en vol sur la plage de Hamjago. 7/2/93 : 46 ind. en vol devant la plage de Mtzamboro. - 68 ind. autour de 1'flot de M'tzamboro. 8/2/93 : 12 ind. en vol entre 1''1e Blanche et M'gombani. 14/2/93 : 10H20 : 29 ind. à la sortie de Mamoudzou. -10H35 : 38 ind. vers 1'I1ot de Gombé doumé.

Anous tonuirostris V Noddi à bec grêle 11/2/93 : 8 ind. en vol au large de Chissioi Boué.

Columba livia I Pigeon biset 1/2/93 : 3 ind. en vol à Hamouro (Nord de Brandrélé). 11/2/93 : 4 ind. en vol au marché de Mamoudzou.

Columba polloni polloni N Pigeon des Comores « Mndiwa » 30/1/93 : 1 ind. dans les branches supérieures d'un manguier avant cascade Soulou. 12/2/93: 1 ind. dans un arbre de la forêt d'Ochoungui.

Streptopelia capicola tropica N Tourterelle vineuse « Chukurukeu », « Choucourou ». 31/1/93 : 1 ind. en vol dans la forêt de Soulou. 1/2/93 : 2 ind. au sol sur le sentier touristique de la plage de Sakouli. 12/2/93 : 4 ind. dans un Baobab à N'gouja. 14/2/93 : 6 ind. sur un terrain de football à Mamoudrou

Streptopelia picturata comorensis E Tourterelle malgache « Shivuhi », « Shikurudongo » 28/1/93 : 2 ind. dans la mangrove au Sud de Mamoudzou. 29/1/93 : 6 ind. au lac cratère Dzaha, Pamandzi. 1/2/93 : 3 ind. picorant sur le sol à Sakouli. 7/2/93 : 1 ind. sur 1''1ot de M'tzamboro. 12/2/93 : 2 ind. à N'Gouja.

Turtur tympanistria I Tourterelle tambourette « Katoto » 31/1/93 : 3 ind. sur le sol dans la forêt de Soulou. 1/2/93 : 2 ind. au sol à côté d'un kiosque à Sakouli. 3/2/93 : 2 ind. dans la mangrove de Dapani. 7/2/93 : 6 ind. sur 1'I1ot de M'tzamboro.

Alectroenas sganzini sganzini E Founingo des Comores « Ninga » 10/2/93 : 2 ind. dans un arbre dans le bois d'Ochoungui.

Agapornis cana cana I Inséparable à tête grise « Kararauki », « Kara raouki » 3/2/93 : 47 ind. au dortoir dans un Baobab de Sakouli. 4/2/93 : plusieurs ind. à Saziley (com. pers. Marie Winter). 7/2193 : plus de 6 ind. sur 1'I1ot de M'tzamboro. 12/2/93 : 23 ind. en vol le lon~q de la rivière Kwalé.

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Tyto alba affinis N Chouette effraie « Bondi », « Bundiyajoma » 29/1/93 : Une cavité en falaise est occupée par 2 ind. à l'Est du lac Dzaha qui chasse en rase motte les Chevaliers aboyeurs et guignettes postés sur les berges). 30/1/93 : 3H00: 2 ind. entendu en même temps à Soulou. 31/1/93 : 1 ind. à M'tsamboro. 1/2/93 : 1 ind. en vol sur la plage de Sakouli. 3/2/93 : 1 ind. crie vers 4H00 du matin à Saziley. 6/2/93 : 1 ind. crie dans la nuit à M'tsamboro. 7/2/93: non entendue à l’îlot M'tsamboro. 9/2/93: 1 ind. dans la forêt au Sud de Combani. 10/2/93: 2 ind. en vol sur la plage de Sohoa. 12/2/93: 1 ind. dans le village de Kani-keli. 13/2/93: 1 ind. en vol sur la crête M'lima (Chirongui). -1 ind. posé sur un poteau à Tsimkoura. 15/2/93 : 1 ind. en direction du M'tsapéré. -1 ind. au Sud de Mamoudzou.

Otus rutilus mayottensis E Petit duc malgache « Chidingwinonga » 28/1/93 : pas de cris ni à Mamoudzou et ni dans la mangrove Nord. 29/1/93 : pas d'indice de présence au lac Dzaha (Petite Terre) 30/1/93 : 3H00 : 5 ind. vu en même temps au début du sentier menant à cascade Soulou. 31/1/93 : non entendu à M'tsamboro. 1/2/93 : 20H00 : 2 ind. dans un manguier à Sakouli. - vers 21H00 : 2 autres ind. au Nord de M'rafeni. 2/2/93 : 2 ind. dans le même manguier à Sakouli. 3/2/93 : pas de cris à Saziley. 4/2/93 : non entendu à Saziley. 5/2/93 : non entendu à M'tsamboro. 7/2/93 : non entendu à l’îlot de M'tsamboro. 8/2/93 : non entendu à Mamoudzou 9/2/93 : 3 ind. Chantent derrière la plage de Sohoa. 10/2/93 : 5 ind. sur le GR de Sohoa répartis sur 500m. 11/2/93 : 1 ind. chante derrière la tente à Sohoa. 12/2/93 : semble absent entre N'Gouja et Kani Keli. 13/2/93 : 2 ind. à 100 m de la route à 1'Ouest de Rasi Abambo. - non entendu à Tsimkoura à Mramadoudou. 15/2/93 : 2 ind. se répondent à côté de la rivière Kwalé. - 1 ind. chante au carrefour de 1'école des Manguiers, Mamoudzou.

Cypsiurus parvus griveaudi E Martinet des palmes « N'dremahouili » 28/1/93 : 12 ind. au dessus d'une mangrove au Sud de Mamoudzou. 29/1/93 : plus de 10 ind. au-dessus du lac cratère Dzaha. 31/1/93 : 7 ind. en vol au-dessus de la cascade Soulou. 2/2/93 : 9 ind. au dessus du bois de Sakouli. 10/2/93 : 1 ad. nourri ses jeunes à la cime d'un latanier au Sud de Sohoa. 13/2/93 : 5 ind. sur la route entre Kanikeli et N'gouja.

Apas barbatus mayottensis E Martinet du Cap 13/2/93 : 8 ind. sur la route entre Kanikeli et N'gouja. -7 ind. au Nord de Chirongui (même groupe?)

Corythornis vintaiaidos johannae E Martin pêcheur « Msungamro », « Moinatse » 29/1/93 : 1 ind. pêche dans la mangrove Sud de Mamoudzou. -1 ind. au lac Dzaha.

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31/1/93 : 1 ind. perché à côté de la cascade Soulou. 9/2/93 : 1 ind. au lac Dziani Caréhani. 13/2/93 : 1 ind. dans la mangrove vers Chirongui. 15/2/93 : 1 ind. Ie long de la rivière de Kwalé.

Merops s. superciliosus N Guêpier malgache « Chunguri », « N'tsougouri » 29/1/93 : 6 ind. dans la mangrove Nord de Mamoudzou. 30/1/93 : 8HOO: 6 ind. au dessus de la lagune de Pamandzi. 1/2/93 : 3 ind. dans un Baobab à Sakouli. 4/3/93 : quelques ind. à Saziley (com. pers. Benoist et Marie Winter). 13/2/93 : 7 ind. dans la mangrove vers Chirongui. 16/2/93 : 3 ind. sur 1'aéroport de Dzaoudzi.

Leptosomus d. discolor N Courol « Keukeu », « Keoukeou » 2/2/93 : 1 ind. silencieux dans le bois de Sakouli. 3/2/93: 2 ind. en vol derrière la plage de Sakouli. - 2 ind. chantent sur la crête à 1'Ouest de Saziley. 9/2/93 : 1 ind. siffle et chante au lac Dziani Caréhani. 13/2/93 : 1 ind. sur la route entre Kanikeli et N'gouja.

Hypsipetes m. madagascariensis N Bulbul malgache « Nyantsole » 29/1/93 : 7 ind. dans la mangrove Nord de Mamoudzou. - 8 ind. au lac Dzaha. 30/1/93 : 3 ind. en vol à la cascade de Soulou. 1/2/93 : 2 ind. dans la mangrove de Dapani. 7/2/93 : 1 ind. sur 1’îlot de M'tzamboro.

Pycnonotus jocosus I Merle de Maurice 16/2/93 : 2 ind. perchés au sommet d'un arbre au centre de Dzaoudzi.

Terpsiphone mutata pretiosa E Moucherolle malgache « Bandrama », « Chikitri » 29/1/93 : 2 ind. dans les cultures au lac Dzaha. 30/1/93 : 2 ind. dans les arbres de la cascade Soulou. 31/1/93 : 2 ind. sur la route de M'tsangamouji. 1/2/93 : 3 ind. derrière la plage de Sakouli. 2/2/93 : 3 ind. sombres et 1 en phase claire dans le bois longeant la plage de Sakouli. 4/2/93 : 4 ind. à Saziley (1 en phase blanche). 9/2/93 : 2 ind. dans le bois au Sud du lac Caréhani.

Nectarinia coquereli E Souimanga de Mayotte « Mwanatsi », « Suisui » 29/1/93 : 1 ind. dans un Artocarpus incisa au Lac Dzaha. 31/1/93 : 4 ind. Ie long de la route de M'tsangamouji. 2/2/93 : 3 ind. dans le bois de la plage de Sakouli. 3/2/93 : 2 ind. en vol dans la mangrove de Dapani. 7/2/93 : 2 ind. prospectant les fleurs de Grenadier Punica granatum à Mtzamboro. -2 ind. sur Ihlot de M'tzamboro. 9/2/93 : 1 ind. au lac Caréhani.

Zostorops maderaspatana mayottensis E Zostérops malgache « Nyantronga », « Nyatungwa » 29/1/93 : 16 ind. dans les cultures au bord du lac Dzaha. 30/1/93 : plus de 10 ind. dans la forêt de Soulou. 31/1/93 : 6 ind. sur la route de M'tsangamouji. 2/2/93 : plus de 10 ind. dans le bois de Sakouli.

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3/2/93 : 2 ind. dans un Thespesia popuinea à Saziley. 7/2/93 : 3 ind. sur 1'îlot de M'tzamboro. 9/2/93 : 4 ind. dans le bois au Sud du lac Caréhani. 13/2/93 : 6 ind. dans la mangrove de Chirongui.

Lonchura cacullata sculata N ? Sperméte à caguchon « Dzimwajimwa » 4/2/93 : 3 ind. derrière la plage de Saziley. 13/2/93 : 1 ad. et 2 pullis dans un nid à 2,30m dans un Flacourtia indica à Chirongui.

Passer domesticus indicus I Moineau domestique 28/1/93 : 10 ind. à côté de la barge de Dzaoudzi. - quelques petits groupes de 5 à 10 ind. à Mamoudzou. 15/2/93: 3 mâles et 5 femelles se poursuivent à Passamainti.

Foudia madagascariensis I Cardinal malgache « Veru » 28/1/93 : 3 mâles en plumage nuptial à la sortie de Sandavangué, Pamandzi. 29/1/93 : 7 mâles de couleur rouge sang de Mamoudzou à Kawéni. 1/2/93 : 8 ind. derrière la plage de Sakouli. 3/2/93 : 8 ind. dans les arbres de la réserve de Saziley. 4/2/93 : 5 mâles et 3 femelles à Saziley. 7/2/93 : 4 mâles en plumage nuptial sur 1'ilot M'tsamboro. 12/2/93 : un groupe de 14 ind. Ie long de la route de N'gouja. 13/2/93 : 4 femelles à proximité à la limite de la mangrove Chironqui. 1 5/2/93 : 2 mâles à Kwalé.

Foudia eminentissima algondae E Foudi des Comores « Verou » 29/1/93 : 1 mâle en plumage éclipse au Nord de Mamoudzou.

Acridotheres tristis tristis I Martin triste « Katouera » 28/1/93 : 12 ind. près de 1'Hotel Oasis, Mamoudzou. 29/1/93 : plus de 10 ind. dans la mangrove Nord de Mamoudzou. - plus de 20 ind. dans les cultures au lac Dzaha. 30/1/93 : 1 ind. entièrement roux au dessus de la la lagune de Pamandzi. - 2 ind. chassent les crabes coureur Ocypoda cursor à la cascade Soulou. 31/1/93 : un vol de 52 dans les hauteurs de M'tzamboro. 1/2/93 : un groupe de 29 ind. à Sakouli. 2/2/93 : plus de 40 ind. dans le bois de Domoniombé. 7/2/93 : plus de 20 ind. sur 1''1ot de M'tzamboro. 8/2/93 : 66 ind. sur la pointe de Bouékoundrouni. 9/2/93 : plus de 35 ind. au lac Caréhani. 10/2/93 : plus de 10 derrière la plage de Sohoa. 11/2/93 : 1 ind. sur 1'I1ot Chissioi Boué. 12/2/93 : 18 ind. derrière la plage N'gouja. 13/2/93 : un groupe de 71 ind. traverse la route à 1'Ouest de Kani-keli. 14/2/93 : 2 ind. juvéniles sont le jouet de jeunes mahorais au collège de Mamoudzou. 15/2/93 : 7 ind. sur la place du marché, Mamoudzou. 16/2/93 : 3 ind. sur 1'aéroport de Dzaoudzi.

Dicrurus waldenii E Drongo de Mayotte « Railouve », « Marimudu » 10/2/93 : 1 ind. chassant un insecte au sommet d'un Heretiera littoralis en arrière de la plage à Sohoa. 13/2/93 : 1 ind. vu de près dans la mangrove vers Malamani. - 2 ind. entendu vers M'Bouyouni.

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Corvus albus N ? Corbeau pie « Gawa », « Kawa », « Kwayi » 29/1/93 : 1 ind. en vol au-dessus du lac cratère Dzaha. 30/1/93 : 3 ind. au dessus du marché de Mamoudzou. - 2 ind. en vol à la cascade Soulou. 1/2/93 : 2 ind. sur la plage de Sakouli. 3/2/93 : 5 ind. dans un Baobab de la plage de Saziley. 6/2/93 : 3 ind. en vol au-dessus de Mtzamboro. 7/2/93 : 2 ind. sur la plage à marée basse de 1'îlot de M'tzamboro. 16/2/93 : 4 ind. à Dzaoudzi. Bibliographie

ASMODE, J.F. 1993. Le Dziani Carehani, seul marais d'eau douce de Mayotte, a besoin de protection. Infos Dom-Tom. Le Courrier de la Nature n°137 : 43.

LE CORRE, M. 1992. Liste commentée des espèces d'oiseaux observées à Mayotte du 3 au 18 juillet 1992. Rapport interne du Muséum d'Histoire Naturelle. de Saint Denis. La Réunion. 1-7.

LOUETTE, M. 1988. Les oiseaux des Comores. Tervuren, Belgium : Musée Royal de l'Afrique centrale. Annales Sér. in -8, Sci. Zool. M.R.A.C. n°255 : 1-192.

NERI, F. 1993. Le Dziani Carehani (Mayotte) Principaux intérêts et nécessité de sa protection. Doc. polyc. Eaux et Forêts de Mayotte.

PROBST, J-M. 1997. Note sur la distribution littorale du Hibou de Mayotte Otus insularis mayottensis . Phaethon, 5 : 47-48.

PROBST, J-M. et WINTER, M. 1994. Première observation d'un Gravelot à triple collier Charadrius tricollaris au Lac Dzaha, Maore (Mayotte) - Ile des Comores. Working Group on Birds in the Madagascar Region, Vol. 4 n°1 : 4- 6.

PROBST, J-M. et NÉRI, F. 1996. Un site exceptionnel à préserver : Le Dziani Caréhani (Mayotte). Bull. Phaethon, 3 : 44-46.

Annexe : Autre faune répertoriée

Amphibiens Boophis tephraeomystax N Mantidactylus granulatus N

Reptiles Chelonia mydas japonica N Eretmochelys imbricata squamata N Caretta caretta N Chamaeleo polleni E ? Hemidactylus frenatus I ? Hemidactylus mabouia ? N Geckolepis maculata I ? Phelsuma laticauda I Phelsuma dubia I Phelsuma madagascariensis I Phelsuma nigristriata E Phelsuma robertmertensi E Cryptoblepharus boutonii mayottensis E Mabuya maculilabris comorensis E Liophidium mayottensis E

Mammifères

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Lemur fulvus I Pteropus seychellensis comorensis E Roussattus sp N Minloptorus minor N Tadarida pumila N Vivericula indica I Rattus rattus I Mus musculus I Tenrec ecaudatus I

Poissons Periophthalmus sobrinus N Poecilia (Lebistes) reticulata I

Myriapodes Scolopendra rarispina N Isometrus maculatus N

Araignées Idioctis intertidalis E ? Nephila comorensis E Peucetia madagascariensis E Gasteracantha comorensis

Papillon Precis rhadama

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Liste commentée des reptiles

Chelonia mydas japonica N Tortue verte 30/1/93 : 3h30 une femelle vient juste de regagner la mer à marée descendante. Elle est venue pondre pendant la nuit et a pondu à côté de notre tente. 1/2/93 : traces fraîches de 2 femelles sur la plage de Sakouli. 3/2/93: 7 traces fraîches sur la plage de Saziley. 4/2/93: 1 femelle retourne à la mer sur la plage de Saziley. - accouplement de 2 tortues dans la mer, 1 autre mâle suivant derrière - 2 ind. derrière le tombant sur le fond (Saziley). 5/2/93 : 1 femelle retourne à la mer sur la plage de Saziley. 7/2/93 : 2 traces sur la plage mais pas de ponte (vu 2 carcasses) à l'Ilot M'tzamboro.

Eretmochelys imbricata squamata N Tortue carapace imbriquée 1/2/93: 2 ind. nageant derrière le tombant et 1 autre posée sur une tour de corail dans la baie de Saziley ; 1 autre posée sur une tour de corail. 13/2/93 : 5 contacts de tortues isolées derrière « l’herbier » de N'Gouja.

Caretta caretta N Caouanne 14/2/93 : 1 ind. observé en plongée à la « passe en S ». D’après le moniteur de la palanquée, cette espèce est moins commune que la tortue verte, mais elle est régulièrement observée dans la passe en S et sur la face externe des tombants. En outre elle serait appelée « tortue grosse tête ».

Chamaeleo polleni E ? Caméléon Nous n’avons malheureusement répertorié qu’en très mauvais état, … écrasé sur la route. 30/1/93 : 1 ind. écrasé sur le sentier G.R. de Soulou. 15/2/93: 1 ind. écrasé sur la route de Kwalé. 16/2/93 : 1 ind. écrasé sur la route à Mamoudzou.

Hemidactylus frenatus I ? Petit margouillat, « Tchictchac » Cette espèce semble plutôt inféodée aux maisons. Étant donné nos campements sous tente nous n’avons pu observer qu’un seul ind. à N’Gouja et un autre à Petite Terre.

Hemidactylus mabouia ? N Grand margouillat, « Kafiri » Espèce indigène à Mayotte ? Cette espèce et celle de La Réunion sont manifestement bien différentes. Une des déterminations effectuées par les herpétologues de passage sur l’une de ces deux îles (voire les deux) sont manifestement erronées. Si les différences morphologiques des juvéniles sont probablement minimes. À vue, c’est-à- dire aux jumelles, donc sans avoir un individu en main, je n’ai constaté aucune différence notoire. En revanche, les individus adultes sont très différents. La taille des mabouia de Mayotte est beaucoup plus grande. De jour, j’ai capturé un spécimen de 16 centimètres avec une coloration en bandes marbrées. S’agit-il d’une espèce éminemment variable ? Les spécialistes devraient étudier la question. En essayant d’élucider la question j’ai pu remarquer un grand flou artistique concernait cette espèce. Suivant les îles, un nom différent est emprunté à sa synonymie : H. mabouia, H. gardinieri, H. mercatorius ? ? ? Observé à Mamoudzou, Saziley, M'tsamboro

Geckolepis maculata I ? Gecko à écailles 2/2/93 : 1 ind. sur le tronc d’un arbre à Sakouli.

Phelsuma laticauda I 28/1/93 : 8 ind. sur des Cocotiers à Mamoudzou. 29/1/93 : 4 ind. sur différents arbres au Cratère Dzaha.

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31/1/93 : 1 ind. sur un Vacoa à côté de M’tzamboro. 10/2/93 : 3 ind. sur un Cocotier sur la plage de Sohoa. 12/2/93 : 2 ind. sur un Baobab près de N’Gouja. 13/2/93 : 3 ind. sur un Cocotier près de Chirongui.

Phelsuma dubia I Gecko vert foncé 28/1/93 : 4 ind. observés sur un Cocotier à Mamoudzou. 13/2/93 : 2 ind. sur un Cocotier près de Chirongui.

Phelsuma madagascariensis I Grand gecko vert malgache 28/1/93 : 1 ind. récemment importé de Madagascar par un touriste à 1'hôtel Oasis ressemble à un jeune P. madagascariensis .

Phelsuma nigristriata E Gecko vert à flancs noirs 9/2/93 : 1 ind. déterminé d’après une photo prise à côté du Dziani Caréhani sur un Vacoa.

Phelsuma robertmertensi E Gecko vert à dorsale rouge 4/2/93 : 1 ind. déterminé d’après une photo prise à Saziley sur un Manguier.

Cryptoblepharus boutonii mayottensis E Scinque de Bouton de Mayotte Ce scinque littoral a été répertorié aussi bien dans les milieux naturels que dans les jardins situés près de l’Océan, parfois en pleine ville (Mamoudzou, Pamandzi).

Mabuya maculilabris comorensis E Scinque des Comores « N'gouzi » Cette espèce a été observée dans la plupart des sites littoraux de Mayotte : Mamoudzou, Chirongui, M'tsamboro,llot de M'tsamboro, Cascade Soulou, Lac Dzaha, Saziley, N'Gouja, Sakouli, Sohoa, Kwalé.

Liophidium mayottensis E Couleuvre de Mayotte 4/3/93 : 1 ind. observé dans la forêt sèche de la Réserve de Saziley (Probst, 1997). Liste commentée des amphibiens

Boophis tephraeomystax N 9/2/93 : plusieurs dizaines de têtards observés au Dziani Caréhani ainsi que des cris nocturnes peuvent être attribué à cette espèce.

Mantidactylus granulatus N 13/2/93 : des cris nocturnes d’au moins 10 individus ont été entendus dans un fossé près de Chirongui. Malgré notre proximité (environ 2,50 m de distance), aucun individu n’a pu être repéré.

Liste commentée des mammifères

Lemur fulvus Maki « Komba » 30/1/93 : un groupe de 16 ind. mangeant des jacques mûrs à la cascade Soulou. 2/2/93 : un habitant au Nord de Sakouli propose à Marie d'acheter un jeune maki I 3/2/93 : 7 ind. dont un jeune accroché au dos d'un adulte derrière la plage de Saziley. 4/2/93 : un groupe de plus de 5 ind. à Saziley. 5/2/93 : un groupe de 8 ind. dans le bois de Dapani. 9/2/93 : 5 ind. sur le GR de Sohoa.

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10/2/93 : un groupe de 5 ind. à Sohoa. 12/2/93 : des grognements d'un groupe de maki le long de la rivière Kwalé. 13/2/93 : 6 ind. dont un jeune dans la mangrove, Malamani.

Pteropus seychellensis comorensis Roussette des Comores « N'drema » 28/1/93 : 2 ind. dans un Badamier à Dzaoudzi, 9 autres traverse le Lagon en direction de Grande Terre. 29/1/93 : 18H20 : 14 ind. en vol au dessus du lac cratère Dzaha. 30/1/93 : 12 ind. Ie long de la mangrove Sud de Mamoudzou 31/1/93: 2 ind. en vol touche 1'eau du lagon avec les pattes arrières puis reprennent leur vol, à la plage de Soulou. 5/2/93 : nombreuses roussettes à Saziley. 12/2/93 : 98 ind. dans un fromager à Kani Keli. 13/2/93 : 89 roussettes dans un fromager à côté de Chirongui.

Roussattus sp N 7/2/93 : 1 ind. dans un Badamier

Minloptorus minor N Minioptère Saziley (Sohoa ? ; Mamoudzou?)

Tadarida pumila N Molosse « Mdrema » Saziley (Sohoa ? ; Mamoudzou ?)

Vivericula indica I Civette 13/2/93 : une trace fraîche dans la boue de la mangrove de Chirongui.

Rattus rattus I Rat noir « Troutri » 28/1/93 : 1 ind. à côté de la barge à Dzaoudzi. 29/1/93 : 1 ind. au marché de Mamoudzou. 5/2/93: 1 ind. derrière la plage de Saziley.

Mus musculus I Souris domestique « Moinatroutri » 7/2/93 : 1 ind. Ie long d'une Banga, à M'tsamboro 10/2/93: 1 ind. écrasé sur la route de Sohoa.

Tenrec ecaudatus I Tangue « Hérisson » 30/1/93 : 3HOO: 3 adultes et 6 petits rayés dans la forêt de la cascade Soulou. 7/2/93 : 1 ind. écrasé sur la route au Nord de M'tsamboro.

Nous avons également photographié d’autres animaux, plus petits. Ils ont été déterminés à notre retour à La Réunion. Ils sont présentés ci-dessous sous la forme simplifiée d’un inventaire :

Poissons : Périophtalme : Periophthalmus sobrinus Guppy : Poecilia (Lebistes) reticulata Doule de roche : Kuhlia sp.

Scolopendre : Scolopendra rarispina Scorpion : Isometrus maculatus Mygale : Idioctis intertidalis Néphile des Comores : Nephila comorensis Araignée verte à pattes jaunes : Peucetia madagascariensis Araignée à diadème : Gasteracantha comorensis Petit Précis bleu : Precis rhadama

page 88 Compte-rendu d’un voyage ornithologique à Mayotte du 28/01 au 16/02/1993 Probst, J-M. ______

page 89 Bulletin Phaethon - Volume 6 (1997) ______

Bulletin Phaethon, 1997, 6 : 86-88. Le Rossignol du Japon Leiothrix lutea (Scopoli) une espèce introduite nouvelle pour l’île de La Réunion ?

Jean-Michel Probst*

*Nature & Patrimoine BP 279, 97827 Le Port Cedex

Introduction

Le Rossignol du Japon - nom français : Léiothrix jaune ; nom anglais : Pekin Robin - Leiothrix lutea est une espèce d’oiseau de la famille des Timaliidae très appréciée par les oiseleurs. Originaire de l’inde à la Chine cette espèce colorée est élevée en volière et fait l’objet d’un commerce dans la plupart des régions du monde. Ajoutons que la plupart des marchands d’oiseaux de l’île en proposent régulièrement à La Réunion depuis un peu plus de 30 ans.

La première mention de cette espèce dans la nature m’a été donnée en 1991 par Michel Alberto. En décembre 1988, il observe dans son jardin un couple d’oiseaux qu’il ne connaît pas et qui nourrit deux jeunes. Les années suivantes aucun oiseau n’est observé. Me sachant intéressé par la gent ailée, il me raconte son histoire qui mérite d’être rapportée ici. Curieux de nature, il alerte à l’époque le Muséum de Saint-Denis qui dépêche aussitôt une personne sur place mais ne peut déterminer l’oiseau de suite et, malgré quelques relances de sa part, l’affaire reste sans suite. La description d’un petit oiseau avec un bec rouge, la gorge jaune m’a tout de suite fait penser au Rossignol du Japon. Le jour suivant apportant un livre (Martin, 1996, p. 222) représentant une illustration de l’oiseau Michel Alberto reconnaît sans hésitation son oiseau.

Plus tard, en 1994, Alix Vienne, un caméraman du CRDP me reparle de cet oiseau. Après le tournage de séquences filmées sur le Tuit-tuit, il m’apprend qu’en octobre 1992 il avait observé deux oiseaux de cage en liberté dans les rampes de Saint-François : la Veuve dominicaine et le Rossignol du Japon ! D’après lui ces deux oiseaux se rencontraient de temps à autre dans les jardins juste au-dessus de Saint-Denis.

Le 28/07/96, j’observe enfin un individu dans les jardins de l’Étang-Salé. Apparemment isolé, cet individu est connu des habitants depuis au moins un mois. Il s’agit probablement d’un individu s’étant échappé de captivité.

Si le premier oiseau, observé par Alix Vienne, a été trouvé naturalisé dans plusieurs zones de l’île, il a fait l’objet d’une publication antérieure (Probst, 1995). Ce deuxième méritait tout juste une mention ornithologique 1 jusqu’à l’observation récente d’une petite population constituée vraisemblablement de plusieurs petits groupes d’oiseaux.

1 Probst, J-M. 1996 : Timaliidae nov. gen. nov sp . p. 27. In « Liste des 47 oiseaux indigènes éteints dans les 3 îles des Mascareignes (La Réunion – Maurice – Rodrigues) ». Bull. Phaethon, 3 : 24-28. Page 86 Bulletin Phaethon - Volume 6 (1997) ______

Observations dans les Hauts du Brûlé

Les 17, 18 et 19 décembre de cette année, le Rossignol du Japon vient d’être observé dans les Hauts du Brûlé au lieu-dit de la Cascade Maniquet. Cette petite population semble connue de quelques habitants du Brûlé puisqu’un jeune braconnier rencontré sur le site tentait déjà d’en capturer à la colle. Dans ce site, on les remarque déjà par leurs petits cris doux « tii tii tii » ainsi que par des notes stridentes et flûtées (tonalité semblable au Bulbul orphée) mais plus mélodieuses un peu à la manière d’une fauvette (chant nuptial ?). Ce petit oiseau forestier se remarque aussi par son plumage très coloré : entièrement gris vert ardoisé dessus et avec la gorge jaune citron. Le bec rouge orangé est particulièrement visible. Enfin leurs déplacements ressemblent à ceux de l’Oiseau blanc, mais en un peu plus lourd. Il est difficile aujourd’hui de dénombrer cette petite population. Il est toutefois certain que cette espèce se reproduit puisque le nourrissage d’un jeune a été observé. En outre, une petite bande de 6 oiseaux maximum a été observée au moins 4 fois dans ce même site et aux alentours (il se pourrait que ce groupe de 6 soit en fait une même famille, puisque cette espèce pond 4 œufs).

Dans ce site, deux individus ont été observés en train de se nourrir de pulpe de fruit du Change écorce Aphloia theiformis . Une autre fois, un individu a été observé à terre en train de fouiller dans la litière du sol sous un Pandanus. Enfin, le bol alimentaire de proies apporté au jeune individu était composé de divers insectes noirs et relativement petits (moins d’un centimètre). Description de l’espèce

Dans la nature, le mâle et la femelle paraissent identiques. Un éleveur m’a assuré que les mâles étaient un peu plus gros et le plumage plus vif mais ce critère me semble peu évident dans la nature. Le jeune est en revanche un peu plus terne. La tête de l’adulte est gris clair à calotte brun vert jaunâtre avec une zone claire autour de l’œil et le menton jaune citron. Le bec est orangé. Les parties supérieures sont grises et cendrées légèrement bleutées. Les ailes gris bleu avec le bord des rémiges jaune orangé. Les parties ventrales sont jaunes devenant orangées sur la poitrine. Les tarses et les doigts sont rose pâle comme celles du moineau domestique. Conclusion

Dans la zone du Brûlé, le Rossignol du Japon semble fréquenter les lisières de forêts et plus particulièrement les fonds de ravine. Il semble toujours fréquenter les jardins des rampes de Saint-François. Dans sa région d’origine, on peut le rencontrer assez haut en altitude puisqu’il fréquente les forêts entre 600 et 2700 mètres d’altitude. Il peut donc éventuellement se répandre dans les forêts d’altitude de notre île et devenir la nouvelle espèce introduite de La Réunion.

Si cette espèce se nourrit principalement d’insectes, mais aussi de fruits (Change écorce), un éleveur d’oiseaux m’a appris que cette espèce saccageait parfois les nids des autres oiseaux présents dans la même volière et qu’il se nourrissait parfois d’œufs de petites espèces. Vu la petite taille de l’oiseau (taille d’un moineau), il pourrait peut-être s’en prendre aux œufs de petites espèces comme le Coutil, le Bec rose mais aussi de l’oiseau blanc et de l’oiseau lunette.

Comme après la première reproduction constatée à Saint-Leu cette nouvelle espèce naturalisée va peut-être disparaître avec les tentatives de capture des colleurs du Brûlé. Il convient de signaler ici et d’insister une nouvelle fois sur les dangers des introductions d’oiseaux. Mis à part le cas de l’oiseau blanc et de la salangane, la plupart des espèces indigènes ont vu leur zone de distribution se rétrécir de plus de 50%. Plus de 20 oiseaux ont disparu et d’autres peuvent encore suivre. La destruction du milieu et l’introduction d’espèces nouvelles sont parfois déterminantes pour la survie de certaines espèces. Ces espèces se comportent parfois différemment de leur habitat d’origine. Le Martin qui accompagne le bétail et se nourrit principalement d’insectes en Inde se nourrit davantage de fruits à La Réunion. Toujours en Inde, le Bulbul orphée qui se rencontre principalement en lisière des forêts est remplacé par d’autres espèces en forêt. À La Réunion, il envahit tous les milieux arbustifs et arborés et cause de grands dommages aux arbres fruitiers. Il pose également des problèmes de compétition alimentaire avec des oiseaux indigènes.

Malgré la beauté du plumage et le chant mélodieux du Rossignol du Japon, espérons que cette nouvelle introduction ne s’étende pas et disparaisse bientôt. On peut noter ici que l’altitude du site du Brûlé correspond tout à fait à celle de son habitat d’origine et qu’il a tout de même quelques chances d’échapper au braconnage. Toutes les observations sur cette espèce seront les bienvenues en particulier sur le site de la rampe de Saint-François qu’il serait bon d’étudier.

Page 87 Le Rossignol du Japon Leiothrix lutea (Scopoli), une espèce introduite nouvelle pour l’île de La Réunion ? J-M. Probst ______

Bibliographie

MARTIN, R.M. 1996. Oiseaux de cage et de volière. « Multiguide nature » Bordas, 1-256.

PROBST, J-M. 1995. Un nicheur nouveau pour La Réunion : la Veuve dominicaine Vidua macroura . Bull. Phaethon, 1 : 49.

PROBST, J-M. 1996. Liste des 47 oiseaux indigènes éteints des îles Mascareignes. Bull. Phaethon, 3 : 24-28.

Page 88 Écologie et conservation de l'Échenilleur de la Réunion ou Tuit-tuit Coracina newtoni J-M. Probst & J-M. Thiollay ______

Bulletin Phaethon, 1997, 6 : 89-93. Écologie et conservation de l'Échenilleur de la Réunion ou Tuit-tuit Coracina newtoni

Jean-Michel Probst* & Jean-Marc Thiollay**

*Nature & Patrimoine, BP 279, 97 827 Le Port Cedex Présentation du projet

L’Échenilleur de La Réunion Coracina newtoni est actuellement l'oiseau terrestre le plus menacé de la Réunion. Une population estimée de 120-150 couples seulement semble strictement localisée dans une surface de 16 km2 couvrant la Plaine des Chicots et la Plaine d'Affouches dans les Hauts de Saint-Denis. Bien qu'apparemment stable depuis au moins vingt ans d'après les recensements de Cheke (1976), cette population n'a cependant montré aucun signe certain d'expansion depuis au moins cinquante ans. Elle fut un moment considérée comme plus rare qu'aujourd'hui (Berlioz, 1946), mais sans doute faute de prospection suffisante. Le Tuit-tuit était autrefois bien plus largement répandu à la Réunion (Cheke, 1987) et des massifs forestiers assez semblables à ceux qu'il occupe actuellement existent encore dans plusieurs régions de l'île, y compris aux abords immédiats de son aire de répartition. En termes de recherche et de conservation, les principales questions qui se posent sont donc :

1/ Quelle est la situation actuelle de cette population, et notamment quelle est sa dynamique et quelles sont ses chances de survie ?

2/ Quelle est l'écologie de cette population et quels sont les facteurs environnementaux qui en limitent l'accroissement ou l'extension géographique ?

3/ Quelles sont les chances de réintroduction de cette espèce hors de son aire actuelle de distribution ? Quelle est la faisabilité d'une telle opération, et quelle serait la zone la plus propice ?

4/ Quels sont les modes de gestion ou de restauration du milieu (sylviculture, régénération, contrôle des espèces introduites, limitation de la chasse, du tourisme, etc.) les plus favorables au maintien de la population existante, à son développement éventuel ou au succès d'une réintroduction ?

Jusqu'à présent, seule la biologie de l'espèce a été étudiée (habitat, distribution, nombre de couples, vocalisations, régime alimentaire, nidification). Ces données sont disponibles sous formes de rapports internes mis à part la synthèse de Cheke (1987). Elles sont encore partielles et méritent un approfondissement. Elles n'ont pas suffi à expliquer la localisation de cette espèce ni à proposer des méthodes efficaces pour sa conservation.

Il convient, par conséquent, d'orienter les recherches dans le cadre des questions posées ci-dessus afin de déboucher sur une stratégie de restauration de la population et de son habitat forestier. Méthodologie

Composition floristique Distinguer la strate arborée, généralement composée d'essences indigènes de la strate basse (moins de trois mètres) où les exotiques dominent largement. Abondance relative des principales espèces en nombre de pieds et en taux estimés de couverture. Bien préciser la fréquence éventuelle des repousses d'arbres ou arbustes indigènes pour apprécier la capacité de blocage des exotiques et prendre les mesures de sauvegarde lors des opérations d'éradication Climatologie Donner pour chaque forêt étudiée et chaque étage altitudinal :

la pluviométrie annuelle (hauteur de pluie) le nombre de jours de pluie la fréquence des brouillards (jours ou heures) la température moyenne annuelle, les extrêmes et les mois concernés.

page 89 Bulletin Phaethon - Volume 6 (1997) ______Structure de la forêt Sur des surfaces échantillons de 20X20 m (ou 10 m de rayon autour de points choisis au hasard), mesurer :

-La hauteur moyenne de la canopée et celle des plus hauts émergents -Le pourcentage de recouvrement des principales strates (0-2m, 2-6m, 10-15m, 15-20m, 20-25m) par appareil optique, sinon par estimation visuelle en regroupant selon une échelle semi-quantitative (1-5%, 5-25%, 25-50%, 50-75%, >75%) -Le nombre d'arbres morts par classes de diamètre à hauteur de poitrine (1-2cm, 2,5-10cm, 10,5-20cm, 20,5-40cm, >40cm). Pour calculer ensuite le pourcentage de dominance des différentes essences -Le nombre d'arbres morts debout, leur hauteur et classes de taille, et le nombre de troncs morts couchés avec leurs classes de taille.

Sur 10 points pris au hasard dans chaque zone échantillonnée, mesurer : -La distance à l'arbre (ou grosse branche) la plus proche (10cm de diamètre dans les quatre directions perpendiculaires (N, S, E, O) -La distance du plus proche obstacle (tronc, branche, ou feuille) à hauteur des yeux parallèlement au sol, à 45° (oblique) et à 90° (verticale). Les trois visées se font à l'aide d'une longue baguette et sont répétées pour chacun des quatre points cardinaux (N,S,E,O). -Les résultats par type de forêt, étage et localité, sont donnés sous forme de moyenne ≅ SD. Échantillonnage quantitatif des ressources alimentaires Différentes méthodes sont à essayer en les adaptant aux types de proies consommées par le Coracina. Parmi celles- ci :

-Le balayage du feuillage par un filet à papillons (dix coups amples au hasard à la suite puis recueil et identification des proies) -Chasses de nuits à la lampe, sur drap, mais sur piste ou sentier forestier. Attire ainsi surtout les insectes du sous-bois à proximité et le résultat est aussi plus indépendant des conditions météorologiques sur une longue distance -Recherche dirigée dans des sites particuliers qui seraient exploités par le Coracina (épiphytes, écorces, etc.) en standardisant les relevés d'un point et d'une forêt à l'autre. Il semble que les méthodes classiques d'échantillonnage par plaques collantes ou assiettes colorées ne prennent que de petits insectes volant qui ne sont pas les proies habituelles du Coracina, de même que les pots enterrés au ras du sol (où le Coracina descend rarement). Cependant, elles méritent peut-être d'être essayées comme indicatrices de l'abondance globale des insectes. Une idée de l'abondance relative des reptiles et notamment du Genre Phelsuma est aussi importante à obtenir, non seulement parce que le Coracina newtoni pourrait en prendre assez régulièrement à l'image de l'espèce mauricienne, mais aussi pour évaluer les chances de succès d'une éventuelle réintroduction de la Crécerelle de Maurice, Falco punctatus , dont c'est la nourriture essentielle. Méthodes et succès de chasse Sur des individus en chasse active, pris au hasard et suivis pendant au minimum 60 secondes et aussi longtemps que possible sans interruption, mesurer le nombre moyen ( ≅SD) par minute des : sauts (<1m) ; vols courts (1-5m) ; vols longs (>5m) ; attaques (= tentatives de capture) ; capture réussies (+ types de proie).

-Noter séparément le temps de manipulation des proies (pour les tuer ou les avaler), déduit du temps d'observation pour les moyennes ci-dessus. -Ne pas chronométrer le même individu au même endroit deux fois de suite (à moins d'une heure d'intervalle) pour garder l'indépendance statistique des échantillons indispensable à tout test de comparaison. -Répéter ces mesures autant de fois que possible dans les différents types de forêts et étages altitudinaux (au moins les deux principaux = Bois de couleur en bas et Tamarinae en haut) ainsi que par beau temps et par temps de brouillard ou de pluie pour voir l'influence du temps sur les comportements et le succès de chasse. Influence des conditions météorologiques sur l'activité et le succès de la chasse Suivi de l'activité des oiseaux sur des périodes aussi longues que possible en séparant par tranches horaires (6-10h, 10-14h, et 14-18h). Chronométrer le temps passé en toilette, relations sociales inter- et intra- spécifiques, comportements liés à la reproduction) et noter le taux de succès de la chasse. Distinguer pour chaque tranche horaire le type de conditions météorologiques (brouillard sans pluie, pluie avec ou sans brouillard, ni pluie ni brouillard). Le but est de voir quelle mesure la nébulosité et/ou la pluviométrie sont des facteurs limitants.

page 90 Écologie et conservation de l'Échenilleur de la Réunion ou Tuit-tuit Coracina newtoni J-M. Probst & J-M. Thiollay ______Structure et démographie de la population Captures au filet japonais : essais à différentes hauteurs avec utilisation d'appelants ou repasses de chants au magnétophone. Pas de marquage ou de manipulation de jeunes au nid pour éviter les pertes. Date, localisation, durée des opérations de capture, autres espèces capturées dans le même temps. Mensurations des individus capturés : poids, longueurs d'ailes, bec, tarse, queue. Marquage : bague aluminium MNHS + bague colorée (pas de marquage alaire). Contrôles visuels fréquents de tous les individus marqués avec date, localisation, évolution du plumage, comportement (territorial, reproducteur,…). Recensement des couples (en distinguant les individus isolés, même mâles chantant, des couples formés) ainsi que des oiseaux excédentaires (avec sexe et âge, comportement et distribution). Suivi des couples cantonnés pour déterminer leur production annuelle de jeunes à l'envol et, si possible, s'ils ont tenté ou non de nicher, jusqu'à quel stade et causes d'échec. Mesures, à partir des données ci-dessus, des taux de survie par classes d'âge, des succès de reproduction, des taux, distances et époques de dispersion, de la stabilité des territoires, de l'installation éventuelle de nouveaux couples, du taux de saturation de la population, etc. Séparer les résultats par type de forêt (étage). Distribution et taille des territoires Suivi d'individus marqués aussi longtemps que possible en notant précisément sur carte les déplacements et comportements associés. Localisation sur carte des individus rencontrés et identifiés par leurs bagues. Pointage régulier par radio-tracking des individus équipés d'émetteurs. Cette technique ne sera utilisée que si les individus ne font preuve d'aucune gêne au port de l'émetteur, si les techniques de capture s'avèrent efficaces et si les crédits nécessaires à l'achat de matériel sont obtenus. Cartographie des territoires et de leur limite, avec proportion des différents types de boisement dans chaque territoire. Relations entre la taille des territoires et les types de milieux (indicateur de la valeur de chaque milieu pour l'espèce). Distribution et mouvements des individus non appariés. Poursuite du recueil des données sur la biologie de l'espèce Détermination et mesure des méthodes, strates et micro-milieux de chasse et de capture des proies Analyse du régime alimentaire par observation directe des captures et des apports au nid (les techniques traumatisantes comme les contenus stomacaux ou la méthode des colliers sur les jeunes ne sont pas recommandables sur cette population fragile) Situation des nids (hauteur, essence, position, milieu), époque de reproduction, taille et devenir des nichées, durée de l'élevage Identification des prédateurs de nids éventuels par pose de papier carbone ou autre dispositif enregistreur de traces Mesures des variations d'intensité des vocalisations en fonction de l'heure et de la saison pour l'utilisation dans les méthodes de recensement. Documents déjà réalisés ABHAYA, K. et PROBST, J-M. 1991. Observation sur le nourrissage au nid et émancipation des jeunes Tuit-tuit ou Merle blanc Coracina newtoni à la Plaine des Chicots. MWAF, 1-3.

LOUISIN, J-M. ; PROBST, J-M. & LONGIN, R. 1997. Liste commentée des oiseaux de la Plaine des Chicots (La Réunion). Bull. Phaethon, 5 : 11-19.

PAYET, M & PROBST, J-M. 1996. Premières mentions du Bulbul orphée ( Pycnonotus jocosus ) dans le territoire du Tuit-tuit ( Coracina newtoni ). Bull. Phaethon, 4 : 108.

PROBST, J-M. 1990. Observations cartographiques sur la distribution du Tuit-tuit ou Merle blanc Coracina newtoni à la Plaine des Chicots. MWAF, 1-4.

PROBST, J-M. 1991a. Contribution à l’étude sur la répartition du Tuit-tuit Coracina newtoni Oiseau endémique menacé de l’Ile de La Réunion. Rap. Int. SREPEN, 1-14.

PROBST, J-M. 1991b. Sur la prétendue diminution des effectifs de Tuit-tuit Coracina newtoni Pollen, 1866 – Première citation ancienne du Tuit-tuit et premiers éléments sur la répartition de l’espèce au cours de la période de nidification 1990/1991 (île de La Réunion). MWAF, 1-14.

page 91 Bulletin Phaethon - Volume 6 (1997) ______

page 92 Écologie et conservation de l'Échenilleur de la Réunion ou Tuit-tuit Coracina newtoni J-M. Probst & J-M. Thiollay ______

PROBST, J-M. 1992a. À propos de la recherche d’une zone de sympatrie entre le Bulbul orphée Pycnonotus jocosus et le Tuit-tuit Coracina newtoni . Rap. Interne MWAF, 1-5. In Bull. Phaethon 1996, 3 : 12-15.

PROBST, J-M. 1992b. Confirmation des nouvelles données sur l’effectif de la population de Tuit-tuit à la Plaine des Chicots, la Plaine d’Affouches, les remparts de Dos d’Ane et les pentes de la Grande Montagne. Rap. Interne MWAF, 1-16.

PROBST, J-M. 1993. Recherches bibliographiques et études préliminaires sur la densité et la biologie de l'oiseau endémique menacé : Coracina newtoni Pollen, 1866, Ile de La Réunion, Océan Indien.

PROBST, J-M. 1994a. La nidification du Tuit-tuit et celle des autres oiseaux de la Plaine des Chicots – Liste commentée et essai de la phénologie de la reproduction des oiseaux forestiers indigènes et endémiques. Rap. Dact. 1-32.

PROBST, J-M. 1994b. Une opération de sauvegarde du Tuit-tuit - établissement des limites du projet de la réserve naturelle de Roche Écrite.

PROBST, J-M. 1995. Mentions bibliographiques de 1670 à 1878, relatives à l’Échenilleur de Bourbon ou Tuit-tuit Coracina newtoni oiseau forestier endémique de La Réunion. Bull. Phaethon, 1 : 26-28.

PROBST, J-M. 1995. La présence éventuelle de l’Échenilleur Coracina newtoni dans d’autres massifs forestiers situés en dehors de sa répartition connue (île de La Réunion). Bull. Phaethon, 2 : 86-89.

PROBST, J-M. 1996. Le Tuit-tuit de La Réunion - Reportage. L’Oiseau Magazine, 44 : 33-35.

PROBST, J-M. 1997. Animaux de La Réunion - guide d’identification des oiseaux, mammifères, reptiles et amphibiens. édt. azalées, 1-168.

PROBST, J-M. (à paraître). Fiche patrimoine naturel à protéger : L’Échenilleur ou Tuit-tuit Coracina newtoni . Phaethon.

PROBST, J.M. (à paraître). Généralités sur la famille des Campéphagidae Coracina - Campochaera - Lalage - Campephaga Pericrocotus – Hemipus et présentation succincte des taxons endémiques insulaires de l’Océan Indien. Bulletin Phaethon.

PROBST, J-M. et ABHAYA, K. 1996. Carte de répartition actuelle de la saison de nidification 1995/1996 du Tuit-tuit ou Échenilleur de La Réunion. Bull. Phaethon, 4 : 110-111.

PROBST, J-M. & LOUISIN, J-M. (à paraître). Quelles sont les espèces d’oiseaux menacés à l’île de La Réunion ? Bull. Phaethon.

PROBST, J-M. ; COLAS, P. ; LIMIER, F. ; CHERON, J-L. et PRUDHOMME, J-M. 1995. Compte-rendu ornithologique de l'ouverture en canyoning de la Rivière de l'Est (La Réunion). Bull. Phaethon, 1 : 18-21.

THIOLLAY, J.M. 1996. Situation générale de l'avifaune réunionnaise. Rapport Diren, 1-13.

page 93 Bulletin Phaethon - Volume 6 (1997) ______

Bulletin Phaethon, 1997, 6 : 94-96. Note sur la mortalité naturelle de la Tortue verte Chelonia mydas sur le site de ponte d’Europa (Océan Indien)

Jean-Michel Probst

* Nature & Patrimoine, B.P. 279, 97827 Le Port cedex

Introduction

Lors de 2 missions réalisées de 45 jours sur l’îlot Europa (1994, 1995), j’ai pu collecter quelques observations sur les Tortues vertes et principalement sur les pièges mortels qu’elles rencontrent au moment de la ponte. Au préalable, nous décrivons ici une ponte se déroulant d’une manière naturelle ce qui nous permettra par la suite de mieux comprendre les moments critiques ou les risques qu’elle pourrait rencontrer lors de cet intermède terrestre délicat. Description d’une ponte sans histoire

Les observations sont décrites de la montée de la femelle sur la plage jusqu’à l’éclosion des jeunes tortues. À la tombée de la nuit (plus rarement de jour), et généralement à marée haute, la femelle adulte se hisse sur la plage pour effectuer sa ponte. Ce rite biologique traversant la nuit des temps est une étape indispensable à la continuité de l’espèce. Pour un reptile pesant parfois plus de 100 kilos, cette parenthèse hors de l’eau n’est pas sans danger.

1) La montée (10 à 30 minutes) La montée sur la plage ne pose généralement pas de problème. La femelle avance par à-coups successifs. Elle enchaîne 3 ou 4 mouvements (parfois jusqu’à plus de 10) et se repose… Elle expire bruyamment puis reprend son avancée ponctuée un peu plus loin d’autres moments de récupération plus ou moins longs suivant les individus.

2) Le balayage (environ 15 minutes) Arrivée sur le haut de la plage, hors d’atteinte des grandes marées hautes (certaines femelles montent plus hauts, derrières la ceinture végétale littorale), elle creuse un premier trou (évacuation du sable sec).

3) Le puit de ponte (environ 10 minutes) Elle commence à creuser son puit de ponte. C’est un moment d’une rare beauté. Elle, si lourde auparavant, devient délicate et, osons le dire, “artiste” tant son ouvrage et ses gestes sont harmonieux et finalement parfaits.

4) La ponte (10 à 15 minutes) Elle s’immobilise enfin et, dans la solitude de la nuit, pond, un à un, ou par petits groupes, ses œufs qui tombent, sans se casser (ils sont comme élastiques). À ce moment et à ce moment seul, on peut s’approcher et admirer cet instant hors du temps (avant ce moment, la lumière, les mouvements, le bruit la ferait retourner à l’eau).

5) Le rebouchage et le brouillage (10 à 30 minutes) Les œufs sont recouverts délicatement avec ses pattes postérieures. Puis, le rebouchage terminé, elle projette violemment du sable de ses pattes antérieures comme pour masquer l’endroit exact de sa ponte. 6) Le retour à la mer (10 minutes à plusieurs heures) La redescente de la plage et la rentrée dans l’eau de mer est parfois rapide, parfois incommensurablement long et pénible. Certaines plages, à faible déclivité, obligent la femelle à parcourir plus d’un kilomètre en reptation, parfois sous le soleil. La voir disparaître dans les vagues est un grand moment de solennité et de soulagement. Description des mortalités ayant une cause naturelle

Mortalité des femelles à terre

Plusieurs embûches sont rencontrées lors de la montée sur la plage, soit avant la ponte, soit pendant la ponte ou lors du retour à l’océan.

page 94 Bulletin Phaethon - Volume 6 (1997) ______

En cherchant une zone de ponte la carapace d’une tortue femelle peut se coincer sous les branches d’un arbuste.

Dans les zones de dunes, elles se perdent parfois loin du rivage.

En forçant un passage, il arrive qu’elle se coince entre deux rochers. Avec Mathieu Lecorre, nous avons libéré une tortue en étant obligé de casser un morceau de carapace tellement celle-ci était “soudée” au rocher. Cette tortue s’était tellement débattue pour se libérer qu’elle saignait des deux pattes supérieures. À la marrée montante, on peut s’imaginer le carnage d’un tel festin offert aux requins qui abondent dans ces eaux.

Dans l’Ouest de l’île, un peu avant la baie aux congres, le profil rocher / plage est un véritable piège à marée basse. En effet, lors de la marrée haute la tortue nage au-dessus des rochers et atteint la plage de sable. Elle pond alors ses œufs et peut revenir sans danger avec la marée haute. Mais si par malheur elle retourne à marée basse, elle trouvera en face d’elle un rocher compact trop haut et en surplomb qui l’empêchera toute tentative de l’escalader. Elle mourra d’épuisement au soleil, dévorée vivante par les crabes, les hordes de bernard-l’hermite et les corbeaux pies.

Nous avons également trouvé deux autres observations réalisées à Europa que nous n’avons pas observé nous-même (Hoarau, 1993 : page 60 et page 66) :

« La surface excessivement raboteuse d’une mini falaise de corail à proximité de la station, constituait un piège mortel pour ces gros reptiles. Il suffit en effet qu’une nageoire antérieure se coince dans une anfractuosité pour que la tortue soit immobilisée. Prisonnière, elle meurt alors à petit feu d’épuisement et d’insolation, et pourrit en empuantissant l’atmosphère environnante. Aussi faisons nous des rondes fréquentes en cette période active de ponte, pour dégager et sauver celles qui s’égaraient dans la nuit et tombaient dans ce piège. »

Mortalité des œufs et des jeunes tortues écloses non émergées

En novembre 1950, suite à une tempête cyclonique (vent à 150km/heure), la plage de sable s’est subitement creusée sous l’action des vagues : « Sur des centaines de mètres carrés le sable était recouvert d’un tapis d’œufs de tortues. Des milliers de petites balles blanches semblables à des balles de ping-pong, déterrées par le violent ressac qui avait affouillé la zone de ponte. Des milliers d’autres avaient été entraînés à la mer, tombant de terre comme une manne providentielle pour toute une faune aquatique. »

Les crabes fantômes du Genre Ocypodes vivent dans le sable des plages. Ils vivent chacun au fond d’un terrier et semblent s’attaquer aux jeunes tortues lors des premières éclosions. S’attaquent-ils également aux œufs non éclos ? Juste avant les émergences, le nombre de terriers de crabes semblent plus nombreux.

Mortalité des jeunes tortues

Lors des émergences de jour, les jeunes tortues fraîchement écloses sont généralement repérées par les oiseaux. Les corbeaux pies et les frégates les “cueillent” littéralement dès leur sortie du sable ou si elles ont pu parvenir à l’océan, à la surface de l’eau lorsqu’elles viennent respirer. Quelques observations étonnantes de Tournepierre qui retournent les petites tortues et les piquent au niveau de l’ombilic. Quelques individus s’en sortent, mais d’autres sont mortellement touchés. Les poissons carnivores capturent les petites tortues sur le platier. On observe parfois des regroupements de Carangues et de petits requins qui s’échouent presque lorsque une éclosion importante sous la pluie (donc avec très peu d’oiseaux) apporte une multitude de petites proies à la mer. Le record est détenu par une grosse Carangue qui contenait 38 petites tortues dans l’estomac ; un requin citron en contenait 18 individus frais et 3 “très digérées”.

Mortalité des adultes dans l’eau

Après l’éclosion, les tortues mâles ne retourneront plus jamais à terre. Les femelles ne reviendront sur les plages que brièvement pour y pondre leurs œufs. Ce sont des reptiles essentiellement marins et particulièrement bien adaptés à ce milieu. Leur carapace, leur grosseur et leur vitesse sous l’eau paraissent les placer hors d’atteinte des prédateurs. Toutefois certains se nourrissent parfois de tortue adulte en pleine mer.

Un Requin tigre, capturé par les militaires, contenait dans son estomac les restes luisants non digérés d’une tortue femelle adulte. La tête et les quatre membres, comme coupés au couteau, ont été trouvés en compagnie d’une tête de Mérou et d’un autre poisson indéterminé partiellement digéré. Est-ce que les tortues adultes sont capturées lorsqu’elles dorment, lorsqu’elles « hibernent » (Felger, Cliffton & Regal, 1976) ou lorsqu’elles nagent en pleine eau ?

page 95 Note sur la mortalité naturelle de la tortue verte Chelonia mydas sur le site de ponte d’Europa Probst, J-M. ______Bibliographie

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page 96 Fiche « patrimoine à protéger » Tec-tec ou Traquet de La Réunion Jean-Michel Probst

Bulletin Phaethon, 1997, 6 : 97-98. Fiche « patrimoine naturel à protéger »

Tec-tec ou Traquet de La Réunion

Jean-Michel Probst*

*Nature & Patrimoine, B.P. 279, 97 827 LE PORT cedex

L’oiseau décrit ci-après est une espèce d’oiseau forestier de l’Ordre des Passeriformes. Il fait partie de la Famille des Turdidae qui comporte 326 espèces dans le monde, dont 30 se rencontrent dans l’Océan Indien. Le Tec-tec ou Traquet de La Réunion est une espèce endémique de La Réunion.

TEC-TEC Saxicola tectes (Gmelin, 1879) Créole : Tek tek. Français : Traquet de La Réunion. Anglais : Reunion Stonechat. Allemand : Reunionkehlchen.

Distribution dans l'Océan indien. Espèce monotypique, endémique de l’île de La Réunion.

DESCRIPTION. Longueur : 11-12 cm. Poids : 11-14 g.

Adulte . Dimorphisme sexuel apparent. Le plumage des mâles est variable, des individus étant colorés différemment, certaines formes pouvant même ressembler aux femelles.

Mâle. Tête noire avec un sourcil blanc, menton et gorge blanche ; petit bec fin, noir ; iris de l’œil brun ; collier blanc interrompu au niveau de la nuque ; parties supérieures du dos brun noir à l’exception du croupion blanc ; ailes brun noir avec un petit miroir blanc sur l'aile ; parties ventrales blanches ornées d'une large tache orangée au niveau de la poitrine ; queue brun noir ; tarses et doigts noirs.

Femelle . Parties supérieures brun rayé, sourcil, menton et gorge blanc crème ; tache de la poitrine plus terne.

Immature . Plumage semblable à la femelle mais poitrine et dos brun clair perlé et écaillé de beige clair.

IDENTIFICATION. Petit oiseau forestier court et rond, brun noir dessus, blanc avec la poitrine orangée dessous. Très familier, il se perche souvent à l’extrémité des branches ou des buissons. Mesures de l’oiseau en main : Aile : 65-71 mm (mâle), 62-67 mm (femelle). Bec : 8-9 mm. Tarse : 21-22 mm.

VOIX. Le chant nuptial est assez fort mais mélodieux et souvent lancé du haut d’une branche, se poursuivant brièvement à l’envol. Le cri caractéristique « tsec-tsec » lui a donné son nom créole Tek tek.

COMPORTEMENT. Généralement solitaire, il se perche, bien droit, à l'extrémité d'une branche, d'un rocher ou au sommet d'un buisson d'où il inspecte son territoire. Volontiers familier, il accompagne un instant les promeneurs. Sur les aires de pique-nique, il se laisse souvent approcher de très près.

NIDIFICATION. La reproduction a été constatée de septembre dans les Bas ou octobre dans les Hauts jusqu’à la fin février. Son nid, généralement à terre (sur un talus, dans le renfoncement d'une souche, d'une branche morte ou sous une cavité rocheuse), est souvent caché sous la végétation (Ananas marron, touffe d’herbe). Il est construit de mousses, d'herbes et garni de plumes. La femelle pond 2 à 4 œufs (18-20 x 15-16 mm), bleu vert, plus ou moins tachetés de brun. L’incubation de 14-16 jours est assurée par les deux parents. Le nourrissage au nid des poussins jusqu'à l'envol dure de 15 à 18 jours. Le nourrissage des jeunes peut être observé jusqu'au milieu du mois de mars. Le nid le plus haut a été observé à 3050 mètres, juste sous le sommet du Piton des Neiges.

MILIEU. Le Tec-tec fréquente les forêts et les zones arbustives indigènes. Localement, il accepte également les forêts secondarisées et parfois même les jardins (Plaine des palmistes, Salazie, etc.). Il semble préférer les milieux ouverts (Tamarinaie d’ Acacia heterophylla , brande d'altitude, lisière de forêt, bord de chemin). Dans le Sud, on le trouve du

page 97 Bulletin Phaethon - Volume 6 (1997) ______littoral à plus de 2500 mètres d'altitude et, dans les massifs montagneux de l’intérieur, il est présent jusqu’au sommet du Piton des Neiges (3069 m).

ALIMENTATION. Il capture toutes sortes de proies : des insectes attrapés au vol ou à terre (larves de coléoptères, chenilles, etc...), également des araignées, des vers de terre, mollusques (Hyalimnax maillardi ). Il accepte également la plupart de la nourriture offerte ou laissée par les promeneurs.

STATUT ET REMARQUES. Le Tec-tec est une espèce endémique de La Réunion. Si elle a disparu d’à peu près un quart de l’île depuis 300 ans, elle est relativement commune le long des sentiers de randonnées et dans les clairières de la plupart des forêts de 600 à 1500 mètres d'altitude. Elle niche encore au niveau du littoral dans le Sud sauvage de l’île. Sa population est estimée à 180 000 individus. Son espèce d’origine, le Traquet pâtre S. torquata, présente trois sous- espèces endémiques de Madagascar : S. s. sibilla, S. s. ankaratrae, S. s. tsaratananae, qui ont des mesures d’aile, de tarse et de bec similaires à notre Tec-tec mais avec un poids plus important (15 à 16,5 g). Quelques autres taxons se rencontrent dans les îles de l’Océan Indien : S. s. voeltzkowi, endémique de la Grande Comore, S. caprata, présent au Sri Lanka.

NUISANCE. S’il ne semble pas souffrir du braconnage, sa nidification à terre est souvent réduite à néant par les rats, les chats et les chiens. L’entretien annuel des bords des sentiers touristiques est fatal s’il se produit de septembre à février.

NOTE. Nous avons expérimenté, avec succès, plusieurs nichoirs pour le « Tec-tec ». Plusieurs modèles sont proposés et peuvent être associé à un dispositif contre les prédateurs. Les plans de construction sont disponibles à l’association.

REFERENCES. Abhaya, 1995 ; Barré, 1983 ; Barré & Barau, 1982 ; Barré, Barau & Jouanin, 1996 ; Cheke, 1975 ; Cheke & Jones, 1987 ; Horne, 1987 ; Langrand, 1990, 1995 ; Louette, 1988 ; Nativel, Payet & Probst, 1995 ; Probst 1997.

page 98 À propos de la présence d’un hibou à l’île de La Réunion J.M. Louisin, J-M. Probst, M. Payet & B. Petit ______

Bulletin Phaethon, 1997, 6 : 99-101. À propos de la présence d'un Hibou à l'Ile de La Réunion

Jean-Marie Louisin*, Jean-Michel Probst*, Michel Payet* & Béatrice Petit*

* Nature & Patrimoine, BP 279, 97 827 Le Port cedex

Un hibou existerait à La Réunion (Renman, 1993) ! S’agirait-il du Hibou de Gruchet, c’est une hypothèse plausible. Après de nombreuses sorties nocturnes, des témoignages, etc. nous n’avons toujours pas de preuve de l’existence d’un Hibou. Nous résumons ici les connaissances sur la présence plausible de cet oiseau. Il convient donc de poursuivre les recherches en signalant qu’il n’est nul besoin de sacrifier un spécimen pour la Science, des photographies de l’oiseau suffisent. Enfin, cet article apporte quelques compléments d’informations utiles à la compréhension de celui qui veut progresser dans la recherche de cet oiseau et donne quelques références bibliographiques sur le sujet. Signalons que parmi les oiseaux indigènes insulaires, les rapaces nocturnes de la zone Océan Indien semblent avoir un représentant endémique dans presque chaque île. En effet, dans la famille des Strigidae et plus particulièrement pour le seul genre Otus, on répertorie actuellement 6 taxons endémiques 1: :

À Madagascar, O. rutilus (Langrand, 1990), À la Grande Comore, O. pauliani (Herremans, Louette & Steven, 1991), À Mayotte, Otus rutilus mayottensis (Louette, 1988), À Anjouan, O. capnodes (Safford, 1993), À Pemba, O. pembaensis (Pakenham, 1937, 1979) et aux Seychelles, O. insularis. (Penny, 1974 ; Skerrett, 1994).

Dans deux îles, certains oiseaux que les scientifiques croyaient disparus ont été retrouvés récemment 2. Aux Seychelles, le Petit Duc Otus insularis a été redécouvert en 1959 par Loustau-Lalanne. À l’époque, sa redécouverte fit sensation. Il semble que ce rapace ait toujours été connu des habitants de Mahé sous le nom créole de "Syer", ce qui signifie "scieur de bois" en référence à son chant âpre (Skerrett, 1994). À Anjouan, le Petit Duc Otus capnodes était supposé disparu depuis 1886. Il a été redécouvert récemment en juin 1992 par Roger Safford. Il est connu sous le nom de "Badanga" par les Anjouanais (Safford, 1993). Dans les trois îles des Mascareignes, on trouve encore les restes osseux sub-fossiles du genre Mascarenotus 3 :

M. murivorus (Milne Edwards, 1873) à Rodrigues, M. sauzieri (Newton & Gadow, 1893) à Maurice et M. grucheti (Mourer-Chauviré, Bour, Moutou & Ribes, 1994) à La Réunion.

Ces trois espèces sont considérées comme éteintes. Toutefois, depuis quelques années, des indices de présence de rapace nocturne ont été relevés à l'île de La Réunion. Résumé des observations collectées à La Réunion Que ce soit les premiers colons, les gens de passage ou les premiers naturalistes ayant visité l’île de La Réunion, aucun ne semble avoir jamais nommé une espèce de rapace nocturne à l'île de La Réunion. En 1974, quelques ossements, provenant des fouilles organisées à la grotte des Premiers Français (Commune de Saint Paul), sont identifiés comme appartenant à un rapace nocturne. Le peu de matériel disponible, ne concernant qu'un humérus gauche et un tibio-tarse droit, est déterminé à l'époque comme ceux d'une chouette et rattaché à l'espèce Mauricienne mieux connue sous le nom de "Tyto" sauzieri (Cheke, 1987 ; Cowles, 1987). En 1980, d'autres restes osseux de la même espèce d’oiseau sont récoltés par Roger Bour à la grotte de l'Autel près de Saint Gilles. Enfin en 1990/91/92, d'autres restes ostéologiques sont une nouvelle fois mis à jour dans un marais près de l'Ermitage lors des fouilles organisées par le Muséum d'Histoire Naturelle de La Réunion. L'étude des ossements récoltés à La Réunion, à Maurice et à Rodrigues

1 À l'île Maurice, le nom d'espèce Otus commersoni semble être une erreur et devoir s'assimiler à Otus sauzieri rebaptisé récemment Mascarenotus sauzieri (Mourer-Chauviré & Al., 1994). 2À Mayotte, depuis 1990, au moins trois observateurs différents ont cru voir un hibou de la taille du Moyen duc, donc une autre espèce que le Petit duc de Mayotte, s’agit-il d’une espèce migratrice ? 3 Le petit duc de Commerson correspond au même taxon que " Strix " sauzieri décrit par des ossements fossiles (comm. pers. Mourer-Chauviré).

page 99 Bulletin Phaethon - Volume 6 (1997) ______permet aujourd'hui la description d'un genre endémique nouveau pour les Mascareignes appelé Mascarenotus . Pour l'île de La Réunion, une espèce nouvelle est décrite : Mascarenotus grucheti (Mourer-Chauviré & Al., 1994). Le premier contact visuel connu de rapace nocturne bien vivant remonterait à 1982. Ce sont Christian et Christophe Guillermet, deux entomologistes effectuant des captures nocturnes systématiques de papillons nocturnes sur l'ensemble de l'île (Guillermet & Guillermet, 1986). Le 10/12/1982, ils observent, au Brûlé de Saint Denis, deux rapaces nocturnes qui volent et chantent autour des draps de capture. Le 6/11/1983, l’un des deux observateurs entend cette espèce au même endroit (comm. pers. C. Guillermet). Le 30/10/93, à la Plaine d'Affouches, soit à environ 2 km de la première observation et à peu près à la même altitude, Éric Renman entend et observe une silhouette de petit duc (Renman, 1993). Enfin, en 1995, alors que l’un de nous (JMP) était sur l’île Europa, une personne a téléphoné au Muséum pour dire qu'elle avait trouvé une chouette morte dans son jardin. Malheureusement, la communication n’a pas été consignée et la personne ne s’est plus manifestée par la suite. S’agissait-il d’une farce ou d’un cadavre de rapace nocturne bien réel ? En septembre 1988, un chant aurait été enregistré par Carole Attié près de la ravine de l’Entre-deux. Initialement pris pour un chant de pétrel noir, le Docteur Claude Chappuis, spécialiste passionné des chants d’oiseaux, le détermine comme un Strigidae. Le 27/10/1990, à 23h30, JMP entend une série de six cris nocturnes “tout tout“ provenant vraisemblablement d’un rapace nocturne. Cette écoute, réalisée le long de la ravine de la Patate à Durand à Ste Clotilde n’a pas été rééditée les jours suivants. Après la découverte d’une note sur un hibou capturé sur un bateau entre l’Afrique et les Seychelles, nous concluons (un peu vite) qu’il devait s’agir d’un hibou erratique. Il s’agit en fait de Bêbête tou’t, qu’il ne faut plus confondre avec un hibou (Louisin & Probst, 1996) ! En mars 1995, un nouveau chant de hibou aurait été enregistré par Carole Attié et Vincent Bretagnole dans le Sud de La Réunion… Discussion L’observation de l’un de nous (JMP) en 1990, la publication en 1993 de Renman, la détermination récente du chant par Claude Chappuis (enregistré par Carole Attié) motivent plusieurs ornithologues à rechercher l’espèce mystérieuse dans les ravines de La Réunion. D’après les différents témoignages, sa période de chant semble débuter en octobre/novembre. Cette période correspond à l'éclosion des insectes et à la période de nidification de la plupart des oiseaux indigènes forestiers. Christian Guillermet, qui, à La Réunion, a fait le plus de terrain, à la fois pendant la saison favorable des éclosions d'insectes (période de reproduction probable de notre rapace nocturne), mais aussi bien évidemment pendant la nuit (moment favorable pour les manifestations vocales et visuelles) et sur l'ensemble de l'île (Guillermet, 1979). Il n'aurait répertorié cette espèce que sur un seul site. Les cris entendus et les silhouettes entrevues de rapace nocturne ne sont pas des critères suffisants pour identifier l'espèce. D'après les différents témoignages visuels, la hauteur de ce petit hibou ne correspondrait d’ailleurs pas à la taille de Mascarenotus (comm. pers. Mourer-Chauviré) qui est plutôt proche du Hibou moyen duc. Comme l'a suggéré Dominique Strasberg après l’observation de JMP en octobre 1990, il s'agit peut-être d'une installation récente d’un Hibou. La capture, en novembre 1967, d'un petit duc d'Afrique (Otus scops senegalensis ) sur un bateau à 150 miles au nord des Seychelles tendrait à corroborer cette hypothèse. Toutefois, le cri enregistré par Carole Attié et les nouveaux enregistrements (?) de Vincent Bretagnole seraient inconnus mais analysés comme proches d’une espèce de hibou tropical. Comme nous l’a suggéré Camille Ferry lors de son passage à La réunion, nous pensons qu’il est possible que cette espèce hante toujours les ravines de La Réunion. Très discrets ces rapaces nocturnes passent généralement inaperçus. Combien de Seychellois ont observé le Petit duc des Seychelles ? Comme pour des espèces d’oiseaux récemment découvertes, si l’un de ses oiseaux est effectivement trouvé, on en trouvera peut-être un peu partout. Pour finir, nous devons citer le fait que plusieurs habitants, principalement les vieux créoles ayant parcouru les ravines et les cirques pendant la nuit, rapportent la présence nocturne d’un animal mystérieux : la Bêbête tou’t ! La détermination de cette espèce est discutée dans le prochain article. Bibliographie BENSON, C.W. 1960. The birds of the Comoro Islands : results of the British Ornithologists' Union Centenary Expedition 1958. Ibis 103b : 5-106.

BRETAGNOLE, V. & ATTIÉ, C. 1996. Comments on a possible new species of Scops Owl Otus sp. on Reunion. Bull. ABC, Vol. 3 n°1 : 36.

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page 101 Bulletin Phaethon - Volume 6 (1997) ______

Bulletin Phaethon, 1997, 6 : 102-103.

À la recherche de l'identité de "Bêbête tou't"

Jean-Marie Louisin* & Jean-Michel Probst*

*Nature & Patrimoine, BP 279, 97 827 Le Port Cedex

Le nom créole de "Bêbête tou't" semble connu au moins depuis le début du siècle par de nombreuses familles créoles. La mauvaise réputation de son chant (entre autres de porter malheur) explique que peu de recherches aient été entreprises pour en déterminer l'auteur. En 1972, l’excellent bulletin Info-Nature, de la Société Réunionnaise pour l'Étude et la Protection de la Nature, questionna ses lecteurs sur l'identité du fameux "Bêbête tout" (Arquetout, 1972). Si parmi les personnes interrogées certaines connaissent bien le nom bêbête tou’t, voir même en donnent une explication, une seule, téméraire a réussi partiellement à l’identifier.

Mais revenons en 1994, où en collaboration avec Késava Abhaya, Jean-Jacques Argoud, Samuel Couteyen, Joël Dupont, Camille Ferry, Jean-Marie Louisin, Babette Masson, Michel Payet, Béatrice Petit, Anne Probst puis Jean-Marc Thiollay, nous nous sommes mis à la recherche systématique des informations concernant ce fameux "Bêbête Tou't".

Au cours des trois dernières années nous avons donc recueilli dans toute l’île une trentaine de témoignages concernant cet animal. Les récits étaient aussi simples qu’une simple description de l’onomatopée entendue dès la nuit tombée que des histoires fantastiques d’animaux capables de se changer en d’autres formes, ou ayant des pouvoirs maléfiques. Ainsi, plusieurs fois, nous avons entendu que “Bêbête tout“ serait un esprit qui aurait la possibilité de se changer en rat, en oiseau, en Dame blanche 1. Au village de l'Entre-Deux, cette “espèce“ est aussi appelée "Merl' Kal" et à Grand Bassin : "Mizive" ou "Timize".

En faisant le tri des témoignages, nous avons tout de même été surpris par les recoupements étonnants de personnes ne pouvant pas se connaître. Force était de constater qu’il y avait bien quelque chose dans les bois, les ravines ou les zones ouvertes qui faisait « tout tout » à la tombée de la nuit, au clair de lune et parfois jusqu’au petit matin.

1) Le milieu de bêbête tou’t

En ce qui concerne les différents témoignages recueillis. Presque tous indiquent d'une part sa diminution ou sa disparition actuelle, et, d'autre part, sa réputation de "hanter" les ravines, les lisières, et les bosquets boisés de l'ouest du littoral jusqu’à environ 1000 mètres d'altitude. Une personne de La Possession nous a dit avoir entendu exactement le même chant à Madagascar.

2) La période des chants

La plupart des personnes se rappelant la période des chants étaient unanimes : surtout en octobre – novembre mais aussi décembre, janvier (un témoignage en mars). Cette période correspond à la période de nidification de la plupart des oiseaux forestiers de l’île !

3) La distribution des sites

Six sites sont régulièrement nommés et se retrouvent principalement dans la partie Nord et Ouest de l'île. Ils se répartissent du littoral à plus de 1000 mètres d'altitude :

-1 Entre Deux – Grand Bassin - Hauts du Tampon – Bas de St Pierre - Hauts de St Joseph, -2 Hauts de Saint Paul - Hauts de Saint Leu, -3 Versant de la Grande Montagne - Mafate -4 Brûlé de Saint Denis - Plaine d’Affouches -5 Haut et Bas de Sainte Marie -6 Ravines dans les Hauts du Cirque de Salazie

En 1997, nous avons réalisé, du mois de septembre à la fin mars, 26 points d’écoute d’un minimum d’une heure dans ces 6 principaux sites. Aucun contact avec un Hibou nocturne n’a pu être établi. En revanche, sans remettre en cause

1 En français la‘Dame blanche’ se rapporte parfois à la chouette effraie Tyto alba . D’après les témoignages recueillis, il semble qu’il s’agisse d’une femme fantôme, d’aspect vaporeux et de couleur blanche.

page 102 Bulletin Phaethon - Volume 6 (1997) ______l’existence plausible d’un Hibou à La Réunion (Probst, 1997), "Bêbête tou't" existe belle et bien, mais serait une autre espèce. Une hypothèse satisfaisante Parallèlement à ces écoutes nocturnes, quelques personnes, mais aussi l’article d’Info-Nature de la SREPEN et principalement le témoignage du chasseur « incroyant notoire » (Arquetout, 1972), nous ont aiguillé sur la piste des cailles. En effet, certaines personnes pensent qu’il s’agit soit de la Caille malgache Margaroperdix madagascariensis soit de la caille pays Turnix nigricollis . Les connaissances sur les cris et les chants de ces différentes espèces étant insuffisamment connus (description des chants très pauvre ou absente) nous avons écouté ces deux populations de caille, la première à Roche écrite et la deuxième à la Possession. Si la première nous a fait espérer un temps soit peu : des cris soufflés, en hou respiré et répété, pouvaient éventuellement faire illusion, l’écoute du second nous a enlevé tous nos doutes. En effet, la ‘Caille pays’, qui ne fait pas partie de la Famille des Phasianidae (qui contient les cailles vraies) mais celle des Turnicidae, nous a délivré deux sortes de cris. Un ‘tseck, tseck’ qu’elle émet lorsqu’elle est inquiète et un autre ‘tout tout’ délivré par la femelle et qui semble être un chant nuptial lancé au crépuscule et à l’aube.

Sans affirmer que toutes les écoutes nocturnes se rapportant à « Bêbête tou’t » soit uniquement la Caille pays, nous avons aujourd’hui suffisamment d’expérience pour affirmer que la plupart des chants nocturnes en « Tout tout » sont émis par le Turnix de Madagascar Turnix nigricollis , notre Caille pays . En attendant d’autres observations sur l’existence d’un rapace nocturne à La Réunion, il faut se rappeler que certains chants se rapportent à cette espèce de « caille » appelée également caille cravate ou Caille grise. Pour clore cette note, ajoutons qu’elle fait partie du Genre Turnix qui est placé dans l’ordre des Gruiformes et qui regroupe aussi dans l’Océan Indien les mésites malgaches, les râles et les poules d’eau. Bibliographie ARQUETOUT, F. 1972. "Bêbête tou't". Info nature n°6 : 25.

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SKERRETT, A. 1994. Oiseaux des Seychelles. Camerapix, 1-128.

page 103 Bulletin Phaethon - Volume 6 (1997) Nouvelles brèves ______

Bulletin Phaethon, 1997, 6 : 104. d’autrefois présentait à la fois une barrière contre les produits phytosanitaires mais aussi contre le vent, les Disparition d’une population de intempéries, etc. Gecko de Manapany dans le Afin de reconstituer cette population autrefois florissante, la reconstitution de cette haie devrait être secteur littoral de Saint-Joseph sérieusement envisagée et tout travaux d’aménagement effectués dans la zone de répartition du Lézard vert de Jean-Michel Probst* & Agnès Turpin* Manapany faire l’objet de discussion préalables avec les scientifiques. * Nature & Patrimoine, B.P. 279, 97 827 Le Port cedex Bibliographie Le Gecko de Manapany a fait l’objet d’une étude récente sur sa répartition (Bour, Probst & Ribes, 1995). BOUR, R. ; PROBST, J.M. et S. RIBES 1995. Lors de cette étude, un site particulier a attiré notre Phelsuma inexpectata Mertens 1966, le lézard attention en raison de sa densité peu commune en vert de Manapany-les-Bains (La Réunion) : individus. Le 18/11/94, sur le littoral de Saint-Joseph, données chorologiques et écologiques (Reptilia, nous avons en effet noté 82 individus en interrompant Gekkonidae). Dumerilia, 2 : 99-124. le comptage pour des raisons horaires. Après cette recherche sur sa répartition, j’ai tenté de comptabiliser PROBST, J-M. 1997. Animaux de La Réunion - guide l’ensemble de la population, située entre et la pointe de d’identification des oiseaux, mammifères, la Cayenne et la ravine des Grègues. Le 1/10/1995, j’ai reptiles et amphibiens. édt. azalées, 1-168. ainsi pu enregistrer pas moins de 105 individus disposés essentiellement sur les troncs de Vacoas mais aussi de lataniers et dans une moindre mesure sur les feuilles de Chocas vert.

Au début de cette année (1997), malgré 3 sorties et une attention redoublée, je n’ai retrouvé que 2 individus. Que s’est-il donc passé ? Quel est le facteur de cet incroyable effondrement de population ?

Du point de vue structurale, la haie arbustive délimitant il y a peu de temps encore les champs avoisinants de la bordure littorale a été presque entièrement supprimée. Les traitements des cultures agroalimentaires seraient-ils en partie responsables de cette disparition soudaine ?

On peut se rappeler qu’à Sainte Marie, la population introduite du Gecko vert de Maurice P. cepediana a disparu suite à l’épandage de produits phytosanitaires.

Peu inoffensifs lorsque la haie était dense, on peut penser que ces mêmes produits se sont répandus jusque sur le littoral en l’absence de rempart physique.

Une autre raison a été évoquée par Carl Jones (Comm. pers.) qui pense qu’il peut s’agir de collectionneurs / vendeurs qui auraient effectué leur récolte. Il est certain que notre lézard est commercialisé en Europe (notamment en France, Allemagne et Belgique) mais il semble que la disparition semble trop importante pour être attribuée à cette seule nuisance.

S’agit-il seulement de paramètres écologiques qui nous échappent encore ? Il est certain que la haie

page 103 Bulletin Phaethon - Volume 6 (1997) Nouvelles brèves ______Bulletin Phaethon, 1997, 6 : 105. Bibliographie

Observation d’un PROBST, J-M. 1997. Animaux de La Réunion - guide Canard à bosse d’identification des oiseaux, mammifères, reptiles et amphibiens. édt. Azalées, 1-168. dans la Baie de Saint-Paul

Jean-Michel Probst*, Danielle Florens * & Anne Probst *

* Nature & Patrimoine, B.P. 279, 97 827 Le Port cedex

Le 5 octobre 1992, alors que nous effectuons un comptage quotidien dans la Baie de Saint-Paul, nous observons au télescope un gros canard en vol provenant de la pointe des Galets.

L’oiseau longe le rivage des galets a environ 150 mètres du bord. Il passe devant l’antenne Oméga puis effectue une courbe au niveau de l’étang, s’élève et remonte au-dessus de l’embouchure puis revient vers la mer et se pose à environs 50 mètres de l’embouchure de l’étang.

Nous installons notre longue vue sur l’oiseau et notons les premières caractéristiques : un long cou blanc émietté de noir, surtout au niveau de la nuque, la forme étrange de la protubérance arrondie de la mandibule supérieure du bec, le plumage brun noir des parties supérieures et blanches du dessous désignent un canard à bosse adulte mâle. La forme développée de la protubérance du bec est étrange car elle désigne normalement un individu en période de reproduction.

D’où peut bien provenir cet individu ? S’agit-il d’un individu captif qui se serait échappé de captivité. D’après le directeur du Zoo et les oiseleurs contactés, cette espèce ne serait pas élevée à La Réunion. S’agit-il d’un individu erratique en provenance de Madagascar ou d’Afrique ? Les individus malgaches seraient sédentaires (Olivier Langrand, comm. pers.).

Nous essayons de nous rapprocher au plus vite de l’endroit où il se repose mais des pêcheurs qui avaient vu l’oiseau amerrir essayent de l’atteindre avec des cailloux. Aucun projectile ne l’atteint, mais il s’envole précipitamment vers le large puis, ; au milieu de la baie, se dirige vers le Cap Lahoussaye et disparaît derrière la pointe rocheuse.

L’aspect sauvage et le vol rapide de l’individu observé semblent indiquer une origine naturelle. Jusqu’à preuve du contraire, ce serait donc ici la première mention d’un individu erratique à La Réunion.

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Bulletin Phaethon, 1997, 6 : 106. Ce petit reptile, très commun malgré l’abondance des rats, semble être régulièrement recherché par au Observation de la prédation d’un moins deux oiseaux de la famille des Ardeidae. Crabier blanc En effet, le 4/1/95, sur le bord de la piste d’aviation, une observation similaire, également dans Ardeola idae de très bonnes conditions de visibilité, a permis de et de l’Aigrette dimorphe noter cette même proie au profit de l’aigrette dimorphe. Egretta dimorpha Bibliographie sur le “Scinque bleu” Cryptoblepharus boutonii LANGRAND, O. 1995. Guide des oiseaux de Madagascar. Delachaux & Niestlé, 1-415. Jean-Michel Probst* PROBST, J.M. 1996. Notes au sujet de l’observation nouvelle du Crabier blanc Ardeola idae sur * Nature & Patrimoine, B.P. 279, l’île Europa (Océan Indien). Bull. Phaethon. 97 827 Le Port cedex 4 : 106. Le Crabier blanc est une espèce de petit héron qui fréquente les milieux humides et les rivages marins de la zone afro malgache. Il a été répertorié en 1994 à Europa (Probst, 1997) et si aucun indice de nidification certain n’a pu être collecté sur place, un comportement de chasse a pu être observé.

Alors que plusieurs observations de quête alimentaire de cette espèce ont été réalisées le long du littoral ou à l’intérieur du Grand Lagon, d’autres ont été notées dans la brousse aride du centre de l’île. Comme on pouvait s’y attendre, les proies des deux premiers milieux correspondaient à des petits poissons et sans doute des crustacés (petits crabes de sable indéterminés), en revanche, il était intéressant de connaître son régime alimentaire dans la zone sèche. Une attention plus particulière a donc été décidée afin de déterminer les proies de cette espèce.

Les premières observations de Crabier blanc aux jumelles comme à la longue-vue n’ont pas permis de déterminer les proies poursuivies par ce héron. Plusieurs fois, l’oiseau totalement concentré inspectait scrupuleusement l’écorce des arbres (Euphorbia stenoclada ). Recherchait-il des insectes ? des petits geckos Lygodactylus verticilatus ?

Le 19/12/1994, alors que je poursuivais pas à pas un groupe de zostérops dans la brousse à euphorbes, je remarque un Crabier blanc adulte en plumage nuptial à environ 30 mètres. Il est très occupé par sa proie qu’il poursuit par terre. Deux coups de bec rapides dans l’herbe et il remonte doucement sa proie : un scinque bleu ! Très bien observé, le petit reptile était encore vivant et se débattait encore. Un petit coup de bec en l’air pour mettre la proie dans l’axe du bec et en trois mouvements de gosier, le scinque finit sa course dans la gorge de l’oiseau.

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Bulletin Phaethon, 1997, 6 : 107. Ravine Divon : 3 nids (5 couples) Falaises du Tremblet : 3 nids (18 ind.) Falaise Paille en queue 3 nids (4 couples) La falaise du littoral ou « Route en Grande Ravine : 2 nids (6 couples) corniche » Pointe des Châteaux : 2 nids (7 ind.) Cascade Chaudron : 2 nids (5 couples) un site de nidification de Ravine Colimaçon : 2 nids (5 couples) première importance pour le Ravine Ste Marie : 2 nids (3 couples) Ravine Charpentier : 2 nids (4 couples) Paille-en-queue Cap La Marianne : 2 nids (2 couples) à brins blancs Cap Lahoussaye : 2 nids (3 couples) Cap Champagne : 1 nid (2 couples) Pointe des Aigrette : 1 nid (1 couple) Késava Abhaya * Petite île : 1 nid (3 couples). & Jean-Michel Probst* Les 3 cirques sont également visités et possèdent * Nature & Patrimoine, B.P. 279, chacun, au moins 10 couples (Probst, 1995). D’autres 97 827 Le Port cedex sites abritent probablement des nids (vols de prospection) mais aucun nid n’a pour l’instant été Depuis 1989, la route en corniche a fait l’objet de trouvé : Falaise de Franche Terre : (4 couples) ; Rivière nombreux comptages par des observateurs locaux ou des Remparts : (5 couples). Avec ce nouveau comptage de passage (Comm. pers. R. Safford, A. Cheke, C. et vu les autres zones non prospectées, la population de Jones). Une estimation globale pour La Réunion avait Paille en queue remonte en effectif et est donc estimée déjà été avancée précédemment (Probst, 1995) mais entre 250 et 300 couples. aucun comptage précis n’avait été entrepris sur son site principal de nidification. Bibliographie Tout au long de cette falaise, en parallèle à deux études d’impact sur l’environnement qui ont été PROBST, J-M. 1995. Fiche patrimoine naturel à réalisées pour le compte de la DDE (Probst, 1996, protéger : Le Paille-en-queue ou Phaéton à 1997), nous avons suivi plus particulièrement la brins blancs. Bull. Phaethon, 1 : 29-30. nidification des oiseaux marins et notamment celle du Paille en queue, de juin 1996 à octobre 1997. Pour la PROBST, J-M. 1997. Oiseaux nicheurs et filets de première fois à La Réunion, une première évaluation protection. Étude ornithologique de la permettait de signaler une densité de 1 à 6 nids par falaise du littoral. Document DDE. kilomètre et 37 nids 1 dont 29 directement en falaise. Ces nids sont généralement installés dans des cavités PROBST, J-M. 1997. Étude faunistique de l’ensemble rocheuses, à une hauteur très variable, de 4 mètres à de la falaise du littoral de Saint-Denis à la 200 mètres. Quelques nids sont parfois placés derrière Possession. Document DDE, 1-42. une touffe de Monarhenus salicifolius ou sous un simple abri sous roche.

Cette falaise littorale abrite une population de 40 couples. Elle est donc particulièrement importante pour l’espèce puisqu’elle se situe loin devant les autres sites de nidification :

Trois Bassins : 6 nids (8 couples) Ravine Saint Gilles : 5 nids (8 couples) Ravine Fontaine : 5 nids (6 couples) Grande Anse : 5 nids (24 ind.), Rivière Saint-Denis : 5 nids (9 couples) Anse des Cascades : 4 nids (17 ind.) Piton Sainte-Rose : 4 nids (17 ind.) Falaise Saint Paul : 3 nids (5 couples) Rivière des Pluies : 3 nids (7 couples) Rivière de l’Est : 3 nids (8 couples)

1 Seul les nids certains ont été comptabilisés, 19 autres étant estimés probables ou possibles.

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Bulletin Phaethon, 1997, 6 : 108. nous a toutefois pas permis d’identifier l’espèce plus précisément. Il ne s’agissait pas du Petit Gecko gris Hemiphyllodactylus typus qui a le dessous de la queue Observation de la prédation d’un orange, ni du Margouillat blanc Gehyra mutilata , trop Bellier Ploceus cucullatus sur un large (Probst, 1997). Il est plausible qu’il s’agisse du Gecko gris des jardins Hemidactylus mabouia 1 qui gecko nocturne du Genre semble moins anthropophile que l’ H. frenatus . Hemidactylus sp. Bibliographie Michel Payet & Késava Abhaya* BARRE, N. et BARAU, A. 1982. Oiseaux de La *Nature & Patrimoine, B.P. 279 Réunion. Imprimerie Arts graphiques modernes, 97 827 LE PORT cedex St Denis, La Réunion, 1-196.

Les proies des oiseaux sont souvent difficiles à BOUR, R. et MOUTOU, F. 1982. Reptiles et déterminer. De nombreuses méthodes existent afin de amphibiens de l'île de La Réunion. Info Nature déterminer le régime alimentaire de telle ou telle 19 : 121-156. espèce. À La Réunion, un grand effort doit être entrepris afin de collecter minutieusement les PROBST, J-M. & TURPIN, A. 1995. Check-list des observations des amateurs. Ces observations amphibiens et des reptiles de La Réunion particulières sont d’ailleurs régulièrement notées dans incluant les espèces migratrices observées le « Fichier Faune », une base de données informatique depuis 1950 à 1995. Bull. Phaethon, 2 : 73- tenue par Jean-Michel Probst depuis maintenant 74. presque 10 ans. PROBST, J-M. (en prép.). Guide des Oiseaux, Le régime alimentaire du Bellier est peu connu et à Mammifères, Reptiles et Amphibiens de La peine évoqué dans Barré & Barau (1996) : Réunion. « Granivore, il attaque le maïs sur pied. Il ne dédaigne pas les fruits et nourrit ses jeunes d’insectes… Cet oiseau provoque dans son habitat d’origine d’important dégâts dans les cultures de riz, de mil et de maïs ».

Dans le Sud, on lui reproche de s’attaquer aux fleurs de vanille et de saccager toutes sortes de fleurs à nectar (Corbeille d’or, Érithrine, Tulipier du Gabon, etc.), ainsi que les feuilles de différentes espèces de palmiers (multipliant, cocotier, palmistes, etc.) lors de la construction de son nid. À sa décharge, il capture toutefois des Hannetons (l’adulte reproducteur du ver blanc) ce qui devrait le rendre plus sympathique auprès des cultivateurs.

Le 18/10/97, le long de la rivière Sainte Suzanne, en direction du site touristique de la Cascade Niagara, nous avons observé en directe la capture d’un Hemidactylus sp. dans un chou de Cocotier Coco nucifera . Alors que nous observions depuis un moment une colonie bruyante installée dans un bosquet de bambous géants. Nous nous sommes attardés sur les allées et venues des mâles pillant les jardins des alentours, de fines bandelettes végétales de palmiers.

C’est alors que nous avons observé un mâle particulièrement excité s’acharner plusieurs fois sur un 1 gecko nocturne qui lui avait échappé une première fois. NDLR : Du point de vue taxonomique, cette espèce de L’oiseau lui a assené plusieurs coups de bec, puis l’a Margouillat des jardins doit être revue par les scientifiques. En effet, appelée Hemidactylus mabouia depuis plus de 10 avalé en plusieurs fois en le présentant par la tête. ans, cette espèce ne peut être la même qu’ Hemidactylus L’observation aux jumelles, à environ 10 mètres, ne mabouia de Mayotte qui mesure 17 cm.

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Bulletin Phaethon, 1997, 6 : 109. On peut également signaler, pour conclure, l’observation accidentelle de trois autres espèces, sans Description d’un nid de Caille de doute relâchées involontairement : l’Inde Le Colin de Californie Callipepla californica : un Perdicula asiatica individu mâle capturé le 2/8/94 dans un jardin à Plateau dans les Hauts de Cailloux. Saint Gilles les Bains La perdrix rouge 1 Alectoris rufa : un individu observé le 18/12/1987 dans un champ de canne à sucre, René Brunet* en amont de Sainte Marie. La Perdicule argoondah P. argoondah : un individu *Nature & Patrimoine, BP 279, tué le 20/01/1988 au-dessus de l’Hermitage les Bains. 97 827 Le Port Cedex Cette dernière espèce est originaire de l’Inde et À La Réunion, la nidification de la Caille de l’Inde ressemble beaucoup à la Caille de l’Inde, mais ses n’avait pas fait l’objet d’observations sur sa parties supérieures sont plus rousses chez le mâle et le nidification (Barré & Barau, 1982). Cette espèce est ventre est uniformément roux chez la femelle. Si vous bien distribuée dans les savanes de l’Ouest et semble observez, vous aussi cette espèce, écrivez nous. avoir une population régulière au moins de Plateau Caillou jusque dans les Hauts de l’Hermitage. Elle aurait été introduite peu avant 1810 à l'île Maurice et Bibliographie sans doute à la même date à La Réunion. Après l’introduction de la Mangouste Herpestes edwardsii , la BARRE, N. et BARAU, A. 1982. Oiseaux de la population mauricienne a été totalement exterminée Réunion. Imprimerie Arts graphiques après 1912. modernes, St Denis, La Réunion, 196 pp.

Le 14 novembre 1997, j’ai trouvé un nid dans les PROBST, J-M. (à paraître). Animaux de La Réunion - Hauts de Saint Gilles, à l’Est d’un moulin en ruine, guide d’identification des oiseaux, juste au-dessus d’un petit canal, en provenance de la mammifères, reptiles et amphibiens. Éditions Ravine Saint-Gilles. Au pied d’une touffe d’herbe, à Azalées. l’abri du soleil, ce nid en coupe abritait 6 œufs, de forme elliptique, blanc crème. Un œuf était légèrement plus petit.

Longueur largeur 24,2mm x 19,1mm 25,4mm x 20,6mm 25,4mm x 20,2mm 25,8mm x 20,8mm 25,3mm x 20,4mm 25,7mm x 21,0mm Tableau : dimension des 6 œufs de la Caille de L’inde Perdicula asiatica

La femelle est revenue 25 minutes après le dérangement au nid et les jours suivant, nous avons observé avec J-M Probst et J-M Louisin, qu’elle continuait d’incuber ses œufs.

Enfin, je profite de cette note pour donner quelques observations d’autres espèces de l’Ordre des Galliformes. Il convient de signaler l’extinction de trois espèces ayant autrefois des petites populations naturalisées. Ainsi, trois espèces, la Perdrix bartavelle Alectoris graeca , le Francolin perlé Francolinus pintadeanus et la Caille natée Coturnix coromandelica, 1 sont aujourd’hui éteints. NDLR : Cette espèce a également été observée par Anthony Cheke.

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Bulletin Phaethon, 1997, 6 : 110. importante au niveau du nombre d'individus. Il est excessivement difficile de comptabiliser des nuages d'oiseaux qui vont et viennent en tous sens et à toute Compte-rendu ornithologique heure du jour et de la nuit. En 1976, Anthony Cheke d’une visite l'avait estimée à plus de 500.000 individus. Deux quadras réalisés au sommet de l'île ont donné à l'île aux Serpents respectivement 51 œufs dans le premier et 47 dans le (Ile Maurice) second. En observant ces mêmes quadras, on remarque que quelques individus (futurs reproducteurs?) se posent entre les nicheurs. Au niveau de l'île entière, il Jean-Michel Probst * semble que la plupart des reproducteurs avaient un Rémy Tézier * œuf, pourtant dans certaines zones, les parents & Hugues Vitry * élevaient déjà leur poussin.

* Nature & Patrimoine, B.P. 279, Noddi brun et Noddi à bec grêle 97 827 Le Port cedex Anous stolidus et A. tenuirostris Brown Noddi & Lesser Black Noddi Le 12 novembre 1994, nous visitons l'île aux Les colonies nicheuses de ces espèces ne sont Serpents pendant 4h30. Cette petite expédition permet réparties que dans le bas de l’îlot, dans une bande de filmer quelques espèces d'oiseaux marins presque ininterrompue de 20 à 50 mètres de large. Les remarquables. L’île, recouverte de guano, est individus nicheurs sont très rapprochés et des heurts dépourvue de végétation et présente en son centre un entre congénères semblent ininterrompus. vaste dôme rocheux qui culmine à 180 mètres. Remerciements Réalisée en milieu de journée, notre exploration se Je tiens à remercier le conseil d'administration de la cantonne à l'escalade droit devant nous et au tournage SRAM pour avoir pris en charge le billet d'avion et les de quelques séquences sur les oiseaux marins présents huit jours de tournage prévus ainsi que la production du sur le site. Le gros des effectifs avien arrivant le soir, film, qui a complété la prise en charge du reste de nous observons "plus sereinement" l'étagement des l’expédition et sans qui cette exploration n'aurait pu espèces sur les pentes de l'île. avoir lieu.

Les rochers surplombants les vagues servent de reposoirs aux individus immatures et les non- reproducteurs. Ensuite, la plupart des oiseaux se répartissent en bandes altitudinales de largeur diverse. De 20 à 40 mètres, 3 espèces nicheuses cohabitent bruyamment très près l'une de l'autre. Il s'agit des Sternes fuligineuses, des Noddis bruns et des Noddis à bec grêle. De 40 à 60 mètres, on ne trouve plus que la Sterne fuligineuse et le Noddi brun. Enfin presque tout le reste de l’île est recouvert par la sterne fuligineuse. Toutefois, quelques places sont occupées par le Fou masqué et dans quelques cavités de falaise par le Paille-en-queue à brins rouges. Quatre oiseaux nicheurs ont été observés en pleine période de nidification.

Fou masqué Sula dactylatra melanops Masked Booby Une petite colonie de 17 couples était représentée en petits groupes épars autour du sommet de l'île. 3 poussins en duvet et un pullus ont été observés. Les places occupées sont de petites plates-formes horizontales reconnaissables de loin car couverte de guano blanc étincelant.

Sterne fuligineuse Sterna fuscata Sooty Tern La colonie de cette espèce est de loin la plus

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Bulletin Phaethon, 1997, 6 : 111. C'est durant cette période de nidification, qui dure de juillet à février, que l'espèce est la plus fragile. Le seul passage sous une colonie entraîne une panique Un oiseau à tendance cavernicole, générale qui fait tomber œufs et jeunes à terre. Il faut la Salangane des Mascareignes donc, pour des raisons évidentes de conservation, éviter d'approcher et de photographier les colonies Collocalia francica cavernicoles à cette période. (Gmelin, 1788) Dans une prochaine note, nous ferons le point des connaissances sur les sites de nidification de cette Luc Grimaud* & espèce. Envoyez nous vos observations concernant les Jean-Michel Probst* grottes, abris-sous-roche et autres surplombs abritant une colonie ! * Nature & Patrimoine, 2 Allée Mangaron, Dos d’Ane, 97 419 La Possession Bibliographie La Salangane des Mascareignes fait partie de la Famille des Apodidés. Endémique de La Réunion et de BARRE, N. ; BARAU, A. et JOUANIN, C. 1996. Maurice, elle a la particularité de nicher quelquefois à Oiseaux de la Réunion. Les Éditions du l'intérieur des grottes, d’autres fois sous de vastes Pacifique, 1-207. surplombs rocheux. Lors de ses sorties de chasse, la Salangane fréquente principalement les ravines boisées PROBST, J-M. 1997. Animaux de La Réunion - guide mais aussi les terrains découverts et cultivés, du littoral d’identification des oiseaux, mammifères, jusqu'au sommet du Piton des Neiges. reptiles et amphibiens. édt. azalées, 1-168.

Juste avant l’arrivée des premiers souffles des dépressions cycloniques, des rassemblements de plus de 300 individus ont été notés au niveau de la mer. Généralement silencieuse en vol, elle pousse de petits cris aigus près des sites de nidification.

Dans l'obscurité des grottes, elle émet continuellement un cliquetis métallique caractéristique "trec, trec,..", proche des ultrasons, ce qui lui permet de se diriger grâce au retour de l'écho. Dans les galeries souterraines, elle utilise alors un mode de vol étonnant où elle bat très vite des ailes en avançant "au ralenti". Lorsqu'elle rencontre un obstacle inhabituel, elle s'immobilise alors quelquefois sur place en plein vol avant de choisir sa nouvelle trajectoire.

Dès le mois de juin, les Salanganes se regroupent et commencent à fréquenter leurs lieux de nidification. Les nids sont souvent accolés les uns aux autres. Ils sont formés, suivant les endroits, de lichens appelé "barbe de Saint-Antoine", de mousses ou d'hépatiques. Ils adhèrent au rocher grâce à la salive secrétée par l'oiseau. Ce sont des petits martinets asiatiques voisins de notre Salangane, la Salangane soyeuse Collocalia esculenta qui fournissent les fameux "nids d'hirondelles" appréciés par certains gourmets chinois. Ces derniers sont constitués, bien au contraire de ceux de notre salangane, presque exclusivement de salive séchée.

Dans la plupart des grandes ravines rocheuses on trouve des colonies, situées sous les grands surplombs ou dans les grottes. Les petites colonies abritent en général entre 10 et 300 nids. Quelques sites abritent plus de 1.000 nids, dont un, à Cilaos, le plus grand à notre connaissance, pourrait contenir plus de 10.000 nids !

page 111 Bulletin Phaethon – Volume 6 (1997)

Bulletin Phaethon, 1997, 6 : 112.

Les infos rapides

Bibliographie Merle blanc Coracina newtoni en Oiseaux de La Réunion. latin. Si le dossier est presque Publié en octobre 1996 par Nicolas bouclé, son adoption définitive Barré, Armand Barau et Christian traîne pour des raisons Jouanin aux Éditions du Pacifique administratives et des conflits ce petit guide ornithologique est la internes de compétence. bible des birdwatchers locaux. Il s’agit de la réédition du fameux Création de la SEOR. Cette Barré Barau datant de 1982. Le association, Société Réunionnaise texte s’est agréablement enrichi pour l’Étude des Oiseaux de La des nouvelles études et Réunion rassemble tous ceux qui connaissances acquises, tant au s’intéressent aux oiseaux de l’île. niveau des espèces éteintes que des Elle publie un bulletin : Le Taille- espèces nouvellement observées. vent, qui est soutenu par la On peut regretter l’absence de 2 DIREN. Ce bulletin paraîtra tous espèces nicheuses et de 11 espèces les trimestres. Vu le nombre de migratrices. En revanche, les page du n°1-2, ce serait donc 22 nouvelles illustrations des espèces pages en plus pour sensibiliser, migratrices et des différents accroître et dynamiser les études et plumages de quelques endémiques la connaissance générale de (Tec-tec, Oiseau gris) sont bien l’avifaune de l’île. Souhaitons un réussies. Cet ouvrage reste la bon vol à ce nouveau venu ! référence pour La Réunion et ne Un Pétrel noir adulte en vol à saurait manquer dans la la Rivière des Rempart dans le Sud bibliothèque de tous les de La Réunion. En février 1997, naturalistes réunionnais. non loin de la caverne de Cotte un individu en vol a effectué deux Animaux de La Réunion . passage le long du rempart Est. Publié par Jean-Michel Probst aux Éditions Azalées ce petit guide Articles en boutique d’identification des oiseaux, Nous avons lancé une nouvelle mammifères, reptiles et série de cartes postales sur les amphibiens de l’île vient combler oiseaux protégés (2F). un vide. Préfacé par le Président de la LPO Allain Bougrain Dubourg, Pour ceux qui désirent les n° cet ouvrage nous présente les anciens du bulletin Phaethon (1995 espèces éteintes et actuelles et 1996), il suffit de nous faire un observées dans l’île, puis dans une courrier (15F le n° pour les deuxième partie les espèces membres, 20F le n° pour les non migratrices les plus rares. C’est de membres). L’envoi se fait à la fin loin la liste la plus complète de chaque trimestre. réalisée sur l’île de La Réunion. On regrettera l’absence de Enfin, pour ceux qui désirent quelques photographies d’oiseaux les n° spéciaux, dépêchez vous, il et des planches illustrées qui nous reste quelques derniers : conviennent mieux à -n° spécial biblio, l’identification. Néanmoins ce -n° spécial Tuit-tuit. guide apporte sa contribution à la connaissance des espèces de l’île. Dernière minute De plus, il est complémentaire Un autre pétrel noir, jeune, a avec le nouveau Barré Barau été récupéré vivant, le 1 er décembre Jouanin et devrait être apprécié de 1997, à la Plaine des Cafres (Parc à tous les amoureux de la nature de moutons, 1700 mètres d’altitude) notre île. par un agriculteur qui fauchait son champ. Mesuré, photographié et Le Journal de l’île du bagué, il a été relâché par le 23/03/97 . Les Hauts de Saint- Muséum à Sainte-Marie. Denis vont se transformer en vaste réserve naturelle de 3763 hectares. J-M. L. Le projet de réserve de la Roche écrite est destiné à sauver l’oiseau endémique appelé Tuit-tuit ou

page 112 Bulletin Phaethon, 1997, 6 : 68-70

Inventaire des reptiles indigènes de La Réunion, de Mayotte et des îles éparses (Océan Indien)

Jean-Michel Probst *

*Nature & Patrimoine, 2 Allée Mangaron, Dos d'Ane, 97419 LA POSSESSION

Résumé

Mis à part les oiseaux, le reste des vertébrés des Dom-Tom, de Mayotte et des îles éparses demeure trop mal connu. Que dire du petit peuple de la classe des reptiles, cette note tente de décrire les principales espèces indigènes avec leur distribution respective. Certains sont considérés comme disparu et probablement éteints, d’autres comme les tortues marines sont, dans certains endroits, réellement menacées. La zone considérée abrite 20 reptiles indigènes dont 4 tortues marines, 2 caméléons, 5 scinques, 6 geckos et 3 couleuvres.

Présentation des espèces

CHELONIIDAE

Une autre espèce, la tortue olivâtre Lepidochelys olivacea olivacea aurait été répertoriée au nord de Madagascar mais son statut devrait être précisé dans l’avenir (Louette, Comm. Pers.).

Chelonia mydas La tortue verte, représentée par la sous-espèce C. m. japonica est une tortue menacée qui a disparu de nombreux sites de ponte de l’Océan Indien. Elle se reproduit toutefois abondamment sur les îles éparses (Europa, Juan de Nova, Glorieuses et Tromelin), plus rarement à Mayotte et exceptionnellement à La Réunion.

Eretmochelys imbricata La tortue tuilée ou à carapace imbriquée est un peu plus rare et menacée que l’espèce précédente. Elle est représentée par la sous-espèce E. i. squamata . Aujourd’hui, elle est considérée comme disparue à La Réunion et ne se reproduit plus que sur les îles éparses Juan de Nova, Europa et à Mayotte.

Caretta caretta La tortue caouanne est rare et menacée. Elle est représentée par la sous-espèce C. c. gigas et ne semble pas se reproduire dans la zone (Sud de Madagascar ?) mais est bien présente autour des îles éparses et à Mayotte. Dans cette dernière île, elle est appelée par quelques plongeur « tortue grosse tête ».

DERMOCHELYIDAE

Dermochelys coriacea Dans la zone considérée, la tortue luth est uniquement migratrice. Elle semble très rare et menacée. Quelques individus isolés seraient, de temps à autre, observés au sud de La Réunion. Ainsi, trois observations sont connues dans les eaux territoriales de notre île : -2 captures accidentelles par des pêcheurs (en 1992 et en 1994) -1 individu observé au large de la Pointe des Galets (en 1995)

CHAMAELEONIDAE

Chamaeleo polleni Espèce de caméléon indigène présent à Mayotte, communément rencontré dans les forêts secondaires et les jardins de l’île. Suivant les auteurs, ce Caméléon serait soit C. cephalolepis soit C. polleni (c.f. Boulenger, 1887).

GERRHOSAURIDAE

Zonosaurus madagascariensis insulanus Sous espèce de reptile proche des scincidae endémique des Glorieuses et de Cosmolédo (Seychelles), commune dans la cocoteraie au centre de l’île.

SCINCIDAE

Cryptoblepharus boutonii bitaeniatus Sous espèce de petit scinque bleu, endémique d’Europa. C’est le scincidae le plus commun de l’île. Trois formes sont connues : - forme bleutée courante avec des bandes longitudinales foncé - forme bleutée avec un plus grand nombre de bandes longitudinales - forme bleue et brune sur un îlet du Grand lagon (Probst, 1996).

Cryptoblepharus boutonii gloriosus Sous espèce de petit scinque bleu, endémique de l’Archipel des Glorieuses. Ce serait le Scincidae le plus commun des deux espèces présentes.

Cryptoblepharus boutonii mayottensis Petite sous espèce de scinque, endémique de Mayotte (Blanc, 1971).

Mabuya comorensis infralineata Sous espèce de scinque brune, de taille moyenne, endémique d’Europa.

Mabuya maculilabris comorensis Sous espèce de scinque brune, de taille moyenne, endémique des quatre îles des Comores (Angel, 1942, Boettger, 1913).

Amphiglossus valhallae Espèce de scinque, endémique des Glorieuses, proche d’A. ardouini peut-être éteint ?

GECKONIDAE

Lygodactylus verticillatus

Espèce indigène présente à Europa (Probst, 1997), assez commun dans la forêt à Euphorbia stenoclada et dans une moindre mesure, dans la ceinture littorale de Pemphis acidula .

Paroedura sanctijohannis Gecko endémique de 3 îles des Comores (Mohéli, Anjouan et Mayotte) (Blanc, 1971).

Geckolepis maculata Gecko à peau écailleuse, indigène à Mayotte. Il se rencontre également dans les trois autres îles de l’archipel des Comores et à Madagascar (Louette, 1987).

Phelsuma borbonica Espèce endémique de La Réunion, séparé en deux sous-espèces, dont une P. b. mater n’est connue que de quelques stations au sud de l’île (Carte de répartition en cours).

Phelsuma inexpectata Espèce endémique de La Réunion, présente uniquement dans une portion littorale entre Grande Anse et Saint-Joseph (Carte de répartition en cours).

Phelsuma nigristriata Espèce endémique de Mayotte signalée comme vulnérable.

Phelsuma pasteuri Espèce endémique de Mayotte signalée comme vulnérable.

Phelsuma robertmertensi Espèce endémique de Mayotte peu répandue, uniquement dans quelques stations littorales.

COLUBRIDAE

Liophidium mayottensis Cette espèce de couleuvre, endémique de Mayotte, est rare et menacée. On ne la rencontre que dans la forêt sèche autour des montagnes et dans le Sud - Réserve de Saziley (Probst, 1997).

Lycodryas sanctijohannis mayottensis Cette sous espèce de couleuvre, endémique de Mayotte, aurait été observée à Mayotte au début du siècle (Boulenger, 1913). Aucune observation actuelle ne semble connue, elle est donc considérée comme disparue.

TYPHLOPIDAE Typhlops comorensis Espèce de serpent aveugle fouisseur présent dans les quatre îles des Comores (Blanc, 1971, 1972).

Bibliographie

BLANC, C.P. 1972. Les reptiles de Madagascar et des îles voisines. In R. Battistini et G. Richard-Vindard (eds.) Biogeography and Ecology of Madagascar, pp. 501-611. The Hague : W. Junk.

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MATZ, G. & VANDERHAEGE, M. 1978. Guide du terrarium. Technique - Amphibiens – Reptiles. Delachaux & Niestlé, Neuchatel, 1-349.

PROBST, J-M. 1997. Compte-rendu d’un voyage ornithologique à Mayotte du 28/01 au 16/02/93 et observation sur quelques autres vertébrés Phaethon, 6 : 75-87.

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Contribution à la connaissance plus précise du milieu d’origine de quatre reptiles naturalisés à La Réunion avec une présentation des sous-espèces concernées. Probst, J-M. ______

Bulletin Phaethon 1997, 6 : 71-74.

Contribution à la connaissance plus précise du milieu d’origine de quatre reptiles naturalisés à La Réunion avec une présentation des sous-espèces concernées

Jean-Michel Probst*

* B.P. 307, 97494 Sainte Clotilde

Introduction

Les reptiles de La Réunion ont fait l’objet de plusieurs articles (Bour & Moutou, 1982 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1995, 1997). Au cours d’une étude générale sur les reptiles de La Réunion (Probst, à paraître), la détermination de 4 nouvelles sous-espèces nouvelles a pu être faite. Une brève description de ces sous-espèces, leur distribution dans l’île et les références bibliographiques sont données pour chaque espèce. Liste commentée

Famille des Emydidae - Tortues d’eau douce Il existe 31 genres contenant 85 espèces réparties dans la zone tropicale et tempérée. Une espèce américaine a été introduite à La Réunion.

TORTUE DE FLORIDE Trachemys scripta (Shoepff, 1792) Français : Tortue à oreillettes rouges. Anglais : American Red-eared Terrapin.

Distribution dans l’Océan indien. T. s. elegans (Wied, 1839) - naturalisée à La Réunion, Maurice.

DESCRIPTION. Longueur : 15-28 cm.

IDENTIFICATION. Tortue d’eau douce avec les côtés de la tête d’oreillettes orange rouge, les parties supérieures vert clair et les parties ventrales entièrement jaune citron ou parfois marbré de vert clair.

STATUT ET REMARQUES. Espèce introduite, originaire d’Amérique, représentée par la sous-espèce T. s. elegans commercialisée par les boutiques animalières. Généralement achetées jeunes, ces petites tortues grandissent et sont souvent relâchées dans les eaux par manque de place dans le terrarium de leur propriétaire. Les mêmes observations sont constatées pour des poissons d’aquarium tropicaux que l’on rencontre çà et là dans nos ravines. Signalons qu’à côté de T. s. elegans, une autre sous-espèce est présente chez les aquariophiles de La Réunion : C. s. callirostris. Enfin une autre tortue aquatique de taille adulte a également été trouvée récemment dans la rivière de l’Est (Boulay & Probst, à paraître).

REFERENCES. Auth, 1969, 1975 ; Bour & Moutou, 1982 ; Branch, 1994 ; Matz & Vanderhaege, 1978 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997.

Famille des Gekkonidae - Geckos Il existe 85 genres contenant plus de 800 espèces réparties dans le monde, 9 se rencontrent à La Réunion, dont 2 espèces endémiques.

GRAND LEZARD VERT DE MADAGASCAR Phelsuma madagascariensis Gray, 1831 Français : Grand gecko vert malgache. Anglais : Madagascar day gecko.

page 71 Bulletin Phaethon - Volume 6 (1997) ______

Synonymie et principales combinaisons. Phelsuma madagascariensis grandis Gray, 1870,

Distribution dans l’Océan indien. P. m. madagascariensis (Gray, 1831) - endémique de Madagascar. P. m. boehmei (Meier, 1982) - endémique de Madagascar. P. m. grandis (Gray, 1870) - endémique de Madagascar, introduit à La Réunion. P. m. kochi (Mertens, 1954) - endémique de Madagascar.

DESCRIPTION. Longueur : 24-30 cm.

IDENTIFICATION. Se distingue aisément des autres espèces de Phelsuma par sa taille nettement plus grande, sa couleur uniforme vert pomme à peine ponctuée de quelques taches rouges dans le bas du dos.

STATUT ET REMARQUES. Le Grand lézard vert de Madagascar est représenté dans notre île par la sous-espèce P. m. grandis et sans doute P. m. madagascariensis. Introduit en plusieurs endroits depuis au moins 1994, on compte quatre petites populations disséminées dans les zones urbaines de Saint-André, de La Montagne, de Sainte-Suzanne et de Saint-Denis. Attention, un autre Phelsuma P. standini serait présent dans l’Est de l’île.

REFERENCES. Bour & Moutou, 1982 ; Girard, 1997 ; Glaw & Vences, 1994 ; Matz & Vanderhaege, 1978 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997.

LEZARD VERT A TROIS TACHES Phelsuma laticauda Boettger, 1880 Français :Gecko vert poussière d’or. Anglais : Gold dust day gecko.

Synonymie et principales combinaisons. Pachydactylus laticauda Boettger, 1880 Zool. Anz., Leipzig, 3 : 280. Phelsuma laticauda Boulenger, 1885, Cat. Liz. Brit. Mus., ed 2, 1 : 215. Phelsuma laticauda laticauda Mertens, 1964, Senckenb. biol., Frankfurt/M., 45 : 101.

Distribution dans l’Océan indien. P. l. laticauda (Boettger, 1880) - endémique du nord de Madagascar, introduit à Anjouan, Mayotte, La Réunion et Farquhar (Seychelles). P. l. angularis (Mertens, 1964) - endémique du nord-est de Madagascar.

DESCRIPTION. Longueur : 10-13 cm.

IDENTIFICATION. Gecko vert de taille moyenne, reconnaissable à la nuque et la queue saupoudrée de jaune et les trois taches rouges du bas du dos.

STATUT ET REMARQUES. Ce gecko a été introduit de Madagascar en janvier 1975. Il est représenté à La Réunion par la sous-espèce P. l. laticauda. Ce taxon originaire de Tamatave aurait été apporté à Grand Fond (Saint-Gilles-les- Bains) sous forme d'œufs (Moutou, 1995). Aujourd'hui il est localement commun sur la plupart du littoral de Grand Fond, quelques quartiers de Saint-Gilles, l'Ermitage. Des petites populations ont été notées à Boucan Canot, la Plaine Saint-Paul et Saint-Gilles les Hauts où l’espèce semble détenir son record d'altitude (360 mètres d'altitude). Des essais d’introduction à Saint-Paul, Cambaie et la Montagne ne semblent pas avoir prospéré et sont aujourd’hui probablement éteintes. Attention, un autre Phelsuma très proche P. serraticauda serait présent dans l’île.

REFERENCES. Bour & Moutou, 1982 ; Cheke, 1975b ; Girard, 1997 ; Glaw & Vences, 1994 ; Heselhaus, 1986 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997a, 1997b.

Famille des Colubridae - Couleuvres Il existe environs 192 genres et plus de 1560 espèces réparties dans le monde ; 1 espèce a été introduite de l’Inde à La Réunion.

COULEUVRE LOUP Lycodon aulicus (Linnaeus, 1758) Français : Couleuvre loup. Anglais : Woolf Snake.

Distribution dans l’Océan indien. page 72 Contribution à la connaissance plus précise du milieu d’origine de quatre reptiles naturalisés à La Réunion avec une présentation des sous-espèces concernées. Probst, J-M. ______

L. a. aulicus (Linnaeus, 1758) - Inde, Maldives, Sri Lanka ; introduit à La Réunion, Maurice. L. a. capucinus - introduit à Christmas.

DESCRIPTION. Longueur : 45-63 cm.

IDENTIFICATION. Serpent brun jaune miel de taille moyenne, avec des motifs bruns marbrés de blanc.

STATUT ET REMARQUES. Couleuvre représentée par la sous-espèce L. a. aulicus originaire de l’Inde, introduite à La Réunion vers 1850 ; tout à fait inoffensive, mais faisant l’objet d’une étonnante crainte voire de frayeur panique à son apparition. Avec les rats et les crapauds, on la tient pour responsable de l'extinction des scinques endémiques. Dans les îles de l'Océan Indien, une espèce, L. striatus est endémique du Sri Lanka. À l'île Christmas, une autre sous-espèce, proche de notre Couleuvre loup, L. a. capucinus, a été récemment introduite. Elle est suspectée de mettre en danger un autre reptile endémique : le Serpent aveugle de Christmas Ramphotyphlops exocoeti (Boulenger, 1887).

REFERENCES. Bour & Moutou, 1982 ; Daniel, 1992 ; Fritts, 1993 ; Griffiths, 1996 ; Matz & Vanderhaege, 1978 ; Moutou, 1983 ; Probst, 1997 ; Rumpff, 1992. Bibliographie

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AUTH, D. L. 1975. Behavioral ecology of basking in the yellow-bellied turtle, Chrysemys scripta scripta (Schoepff). Bull. Fla. State Mus., Biol. Sci. 20 : 1-45.

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