Île-De-Batz Enez
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Page 1 sur 9 GNE : Sortie du mardi 2 au jeudi 4 Avril 2019. Mercredi 28 novembre 2018 Île de Batz On dit ‘’BA’’. Et pas que l’Île de Batz, puisqu’il y a aussi : Morlaix, Carantec, Roscoff, Belle-Isle-en-Terre. C’est un vrai plaisir, d’avoir autant de matière à traiter sur un même document et de recourir à divers ouvrages de la bibliothèque d’abord. Voici ce qu’il en est, à commencer par le but principal de notre sortie, l’île de Batz. Mercredi 3 avril 2019. Île-de-Batz Enez Vaz Quinze îles sont associées sous le vocable « Îles du Ponant », le mot ‘’ponant’’ désignant la forme ancienne de couchant (du soleil). L’association crée en 1971 s’est donnée pour but de maintenir les communautés insulaires actives aux îles remplissant trois caractéristiques : 1) Avoir une population permanente ; 2) Être assez importante pour être constituée en commune ; 3) Ne pas être reliée au continent par un lien fixe (Noirmoutier, Ré, Oléron, ne remplissent pas ces critères). L’Île de Batz, appartient aux îles de la Manche (Chausey, Bréhat, Batz), alors que les douze autres se situent sur la façade atlantique. Et comme il s’agit d’une île, je donne en premier ses coordonnées, avant de parler du reste : 48° 44’ 43’’ nord 4° 00’ 35 ouest La commune d’Île de Batz appartient aussi à la Communauté de communes du « Haut-Léon Communauté », créée le 1er janvier 2017, comptant 31 505 habitants et regroupant les communes suivantes : Saint-Pol-de-Léon (6 584 habitants), Cléder (3 770), Île-de-Batz (470), Lanhouarneau (1 323), Mespaul (930), Pouénan (2 490), Plouescat (3 471), Plougoulm (1 772), Plonévez-Lochrist (2 333), Roscoff (3 354), Santec (2 350), Sibiril (1220), Tréflaouénan (507), Tréflez (931). Par ailleurs l’île appartient à la « Ceinture dorée » que forment les Communes, continentales, de Plougoulm, Sibiril et Cléder au point de vue agriculture. Page 2 sur 9 Carte IGN au 1/25 000e : 0515 Est. Canton de Saint-Pol-de-Léon. L’île se trouve à environ 2 milles nautiques de Roscoff (3,700 km). Le bras de mer est traversé par de violents courants. Jusqu’à 4 nœuds (7,4 km, 0h 15 après BM ou PM). Elle mesure environ 3,5 km de long pour 1,5 km de large. Son pourtour mesure environ 12 km. 320 hectares. 168 hectares sont cultivés, dont 139 en culture de légumes primeurs. 470 Batziennes et Batziens (ou Îliennes et Îliens). Altitude de 0 m à 33 m. §§§§§ Blasonnement : BLASON : D’or au lion morné (Ni griffes, ni langue, parfois sans queue) de sable (Noir) en abîme (Au centre) accompagné de 12 mouchetures d’hermine du même (Identiques) mises en gironné (En cercle) accolées par les pointes. Etymologie : Albert DAUZAT est muet sur l’origine du nom de cette commune et il dit pour Batz-sur-Mer (Nom identique) qu’il est d’origine obscure, car il n’a pas d’explication. Sans aucune preuve, cela pourrait venir de bazh ou vazh (bâton en breton), qui serai le bâton de pèlerin de Pol Aurélien. Pol Aurélien débarque avec plusieurs moines au VIe s. à Ouessant, il longe les côtes du Léon et se fixe à l’Île-de- Batz. Désigné plus tard évêque du Léon par Childebert 1er (Roi de Paris de 511 à 558), Pol Aurélien évangélise les foules, forme des prêtres, organise le diocèse. Il est vénéré en tant que l’un des sept fondateurs de la Bretagne. Ses reliques se trouvent dans la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon. Le nom de la commune-île est attesté sous la forme de Insula bassa (île basse), il faut dire que vue du large l’île, qui ne dépasse pas 33 m, se confond avec le continent : Insula battha en 884, Ecclésia Bath Pauli en 1158 et 1185, Baz Insula en 1265, Ylle de Bast en 1296, Baza Insula en 1330, Ile de Baz Paul en 1371 et 1472 , Isle de Batz Paul en 1587. Histoire : Les renvois numérotés renvoient à la carte, en fin d’article, peinte à la gouache par Nicolas ROUALEC, un Îlien. Protohistoire : Batz n’était qu’une presqu’île jusqu’à l’âge du fer (Vers - 800, jusqu'au 1er siècle), elle était ensuite accessible à marée basse depuis le continent jusque vers le XIe s. Dès l’âge du bronze le site est habité. Des épées, haches et un torque (collier celte) ont été trouvés à l’Ile Verte (1), entre Roscoff et Batz, ainsi que des tombes, visibles dans le jardin Georges DELASELLE, confirment cette supposition d’insularité tardive. Histoire : La période romaine n’a laissé de trace qu’une petite meule à grain trouvée à Roc’Higou (2). Page 3 sur 9 En 857, les envahisseurs normands, investissent l’île (ou la presqu’île) et en 878 le viking Hasting fait de Batz un poste avancé pour ses expéditions sur le continent. A son départ en 882, le monastère fondé par Pol Aurélien est complètement détruit. Vers 950 l’église est reconstruite. Ses vestiges forment l’actuelle chapelle Sainte-Anne (3). En 884, Wrmonoc, hagiographe de Pol Aurélien, évoque le péage de Golban, et le passage de chariots attelés de bœufs. Avec l’insularité, les habitants se regroupent autour de Porz-Kernoc (4), une anse protégée de la mer par des récifs. Au XIIe s. les hommes sont tous marins et les femmes cultivent la terre. En 1296, Philippe IV ‘’Le Bel’’ (règne de 1285 à 1314) qui soupçonne les ports bretons de fournir armes et vivres aux Anglais, fait évacuer l’île de ses habitants qui ne peuvent revenir que pour la moisson, avec un seul jour de vivres. La guerre de succession de Bretagne qui se déroule de 1341 à 1354, au cours de la guerre de Cent ans (1337- 1453) voit Edouard III d’Angleterre se proclamer roi de France. Jean II de MONTFORT, prétendant au duché de Bretagne contre son demi-frère Jean III de Bretagne, lui prête hommage-lige et nomme Richard III FitzAlan, comte d’Arundel, Gouverneur de Brest en 1374. En 1388, Richard IV FitzAlan, son successeur, envahit et occupe Batz avec les troupes anglaises. L’île est d’ailleurs envahies par les Anglais de nombreuses fois 1559, 1587… Ces guerres engendrent la misère et la déchristianisation sur le littoral de Léon et dans l’île, où Michel LE NOBLEZ entreprend l’évangélisation en 1610, à la manière de Saint-Pol dont il se proclame le disciple. Une école de fille est attestée sur l’île en 1664. Sous le règne de Louis XIV (règne de 1643 à 1715) VAUBAN fortifie l’île, des batteries sont établies pour protéger la rade entre l’île et Roscoff, et le commerce avec l’Angleterre voisine est bloqué ainsi que pendant la guerre de 7 ans (1756-1763), sous le règne de Louis XV (de 1715 à 1774). Toutefois les armateurs d’Honfleur et de Fécamp continuent d’envoyer à Batz des navires pêcher le maquereau qui abonde. Mais, soudainement cette ressource disparait vers 1770 et l’économie locale est irrémédiablement bouleversée et dès avant la Révolution, l’île se réoriente vers l’agriculture, fertilisée par le goémon, alors que la cure était en 1786, la plus pauvre du diocèse de Léon, puisqu’elle n’atteignait pas la portion congrue (du latin ‘’Congru’’ [convenable ou correct, le SMIC de l’époque]). Durant la période révolutionnaire, les guerres contre les Anglais imposent une présence militaire de plus en plus importante sur l’île. Quatre batteries de côte sont édifiées pour protéger le chenal qui, de par sa position, offrait en mouillage sûr aux convois et aux corsaires. L’île devient commune en 1790. Yves TREMINTIN, nait à Batz le 17 février 1778, mousse sur la Révolue, il fait naufrage en 1794. Alors qu’il se trouve sur le corsaire l’Amitié, il est capturé par les Anglais et passe cinq ans sur les pontons britanniques. Libéré en 1802, il devient pilote côtier, mais il est à nouveau capturé en 1811. Pilote, en 1823, il se bat en Espagne et navigue sur la Zelée, une gabare transportant de la poudre de Brest à Cadix. En 1824, il navigue sur la corvette la Lamproie, qui arraisonne une felouque grecque, le Panayoti. L’enseigne de vaisseau BISSON est chargé, accompagné de quinze hommes, dont TREMINTIN, de conduire la prise et de naviguer de concert avec la frégate la Magicienne sur laquelle sont regroupés les prisonniers grecs. Alors qu’ils se trouvent aux abords de l’île de Stampalia, deux corsaires grecs parviennent à s’échapper et à donner l’alerte aux autres corsaires. Le Panayoti est alors attaqué par deux navires corsaires et BISSON ordonne de mettre le feu aux poudres, ce qui fait sauter les trois bateaux. Bien que blessé TREMINTIN et quatre autres marins sont récupérés par la Magicienne. Il est soigné au Val de Grâce, promu enseigne de vaisseau, avec solde à vie, décoré de la Légion d’honneur. Puis il retourne à Batz, où il est surnommé « Chevalier ». Il meurt le 3 juin 1862. Le 17 novembre 1808, Philippe ROBIN, maire de Batz disparait sans laisser de trace. L’affaire est signalée au préfet, mais elle ne semble importante qu’aux Îliens. En 1817, le tribunal civil de Morlaix accrédite la thèse d’un assassinat sur le témoignage, non vérifié, de trois marins libérés des geôles anglaises accusant des soldats du général JUNOT (Jean- Antioche JUNOT, 1771-1813, duc d’Abrantès, dit « Tempête ») de retour du Portugal, en casernement sur l’île.