Attac Cadtm Maroc Pour La Souveraineté Alimentaire Au Maroc
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ATTAC CADTM MAROC POUR LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE AU MAROC ETUDE DE TERRAIN SUR LES POLITIQUES AGRICOLES ET LE PILLAGE DES RESSOURCES Coordination : Aziki Omar Dépôt Légal : 2020MO1667 ISBN : 978-9920-9547-7-8 Date de publication : Décembre 2020 Imprimerie : Sudpub Communication SOMMAIRE REMERCIEMENTS 6 INTRODUCTION 7 INTRODUCTION MÉTHODOLOGIQUE 15 ENQUÊTE DE TERRAIN : RÉGIONS D’INTERVENTION, AXES ET MÉTHODOLOGIE 18 CHAPITRE 1 : RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE DE TERRAIN AVEC LES PAYSANS ET PAYSANNES 25 SEULEMENT TROIS FEMMES AGRICULTRICES DANS NOTRE ENQUÊTE DE TERRAIN 26 DES PAYSANS ÂGÉS 29 FORMES D’ORGANISATION DES PETITES PAYSANNES 43 CHAPITRE 2 : PRINCIPAUX PROBLÈMES ET REVENDICATIONS GÉNÉRALES DES PETITS PAYSAN 45 RÉGION DE DRÂA 46 GRANDE RÉGION DE SKOURA 49 RÉGION SOUSS-MASSA 56 RÉGION DE TADLA 73 PRINCIPAUX PROBLÈMES GÉNÉRAUX DES PETITS PAYSANS DANS LA RÉGION DE TADLA 74 PRINCIPALES REVENDICATIONS GÉNÉRALES DES PAYSANS DANS LA RÉGION DE TADLA 76 RÉGION DU GHARB 82 RÉGION DU LOUKKOS 89 CHAPITRE 3 : BILAN DE L’ENQUÊTE DE TERRAIN AUPRÈS DES OUVRIÈRES ET OUVRIERS AGRICOLES DU SOUS 95 DONNÉES GÉNÉRALES 96 CONDITIONS DE TRAVAIL 96 CONCEPT DE LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE 101 L’EXPÉRIENCE SYNDICALE AU SEIN DES OUVRIER·ES AGRICOLES 109 CONCLUSION GÉNÉRALE 112 CHAPITRE 4 : LES MANIFESTATIONS DU SYSTÈME D’ACCAPAREMENT DES RICHESSES ET D’APPAUVRISSEMENT DES PETITS AGRICULTEURS 113 ACCAPAREMENT DES TERRES AGRICOLES 114 LE PLAN NATIONAL DE L’EAU À L’HORIZON 2030 124 CHAPITRE 5 : LES ÉLÉMENTS DE LA POLITIQUE LIBÉRALE DANS L’AGRICULTURE 147 LA POLITIQUE AGRICOLE DE L’INDÉPENDANCE JUSQU’AU DÉBUT DU PROGRAMME D’AJUSTEMENT STRUCTUREL (1960-1981) 148 L’ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE (OMC) ET LE CONTENU DES POLITIQUES NÉOLIBÉRALES DANS L’AGRICULTURE 156 LE PLAN MAROC VERT 163 ACCENTUATION DE LA DÉPENDANCE ALIMENTAIRE 164 SYSTÈME DETTE 165 SYSTÈME D’ACCAPAREMENT ET ASPIRATIONS DE PETITS PAYSANS ET OUVRIERS AGRICOLES À LA DÉMOCRATIE 168 CHAPITRE 6 : L’ALTERNATIVE POPULAIRE : LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE 171 LE MOUVEMENT INTERNATIONAL DES PAYSANS, MARINS PÊCHEURS ET OUVRIER·E·S AGRICOLES (LA VIA CAMPESINA) ET L’ALTERNATIVE À LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE 172 POSTFACE 185 REMERCIEMENTS L’association ATTAC Maroc présente ses remerciements à toutes les personnes qui ont contribué à aplanir les difficultés de l’enquête de terrain et à la réussite des rencontres régionales sur la souveraineté alimentaire dans les cinq régions agricoles (Drâa, Souss, Tadla, Gharb et Loukkos), objets de la présente étude. Ceux et celles qui ont contribué par leur temps, leurs réseaux de contacts, leurs informations, ainsi que leurs contributions aux différents débats : à savoir, les petits paysans et paysannes (ainsi que des marins pêcheurs de la région du Souss), les ouvrier·res agricoles, les militants·e·s de : • L’Union marocaine du travail • La Fédération nationale du secteur agricole (dont le syndicat national des ouvriers agricoles) affilié à l’Union marocaine du travail, • Le Syndicat national des petits paysans et professionnels forestiers relevant également de l’Union marocaine du travail, • Le Syndicat national des marins de la pêche côtière et de la pêche hauturière, • La Confédération démocratique du travail, • Différentes coordinations locales, • Associations militantes, • Partis de la gauche progressiste (Fédération de la gauche démocratique, Parti Annahj Addimocrati et le courant Almounadila). ATTAC Maroc salue également toutes les organisations qui lui ont fourni leur locaux pour pouvoir organiser les rencontres régionales : à savoir l’Association unifiée des paysans de Skoura Idelsane (Complexe culturel de Skoura), l’Union marocaine du travail à Agadir, l’Union marocaine du travail à Béni Mellal, (la Confédération démocratique du travail et la Fédération de la gauche démocratique qui ont a mis leurs locaux à la disposition d’ATTAC suite à l’interdiction par les autorités locales d’organiser la rencontre au siège la Chambre d’Agriculture), ainsi que la Confédération démocratique du travail à Sidi Slimane (L’Union marocaine du travail a également mis son siège à notre disposition). L’association ATTAC Maroc salue également toutes les résistances pour le droit à la terre et aux ressources dans toutes les régions de notre pays (Rif, Midelt, Béni Mellal, Sud-Est, Sud-Ouest, Souss et El Gharb …). Elle dénonce la répression de l’État à l’égard des hommes et femmes qui luttent et réitère son engagement dans toutes les mobilisations et formes de solidarité avec les détenus et inculpés. Pour cette traduction française, ATTAC Maroc tient à remercier vivement Lucile Daumas et Claude Quémar pour leur relecture et leurs remarques. 6 INTRODUCTION L’association Attac Maroc, à travers l’étude de terrain présentée ici, a cherché à établir les conditions qui ont permis aux grands capitalistes d’accaparer les terres, les ressources hydriques et autres ressources naturelles. La politique agricole libérale mise en œuvre a encouragé, par diverses subventions publiques et facilités fiscales, les cultures d’exportation intensives qui épuisent les sols. Cela n’a cependant pas permis d’équilibrer la balance commerciale agricole, les exportations ne couvrant qu’environ 47 % des importations en moyenne pour la décennie 2008-2017, période de mise en œuvre du Plan Maroc vert. Les céréales constituent plus du tiers de ces importations. Le pilier principal de ce plan est la création de grandes exploitations intégrées, agricoles, commerciales, industrielles et exportatrices auxquels la majorité des petits et moyens paysans sont agrégés (les ‘agrégations’ du Plan Maroc vert), au risque d’intensifier leur paupérisation, même s’ils continuent à résister pour produire des cultures vivrières qui sont, elles, marginalisées par le Plan ; ces agrégations s’appuient également sur l’exploitation d’ouvriers et ouvrières agricoles dans les pires conditions, légalement entérinées par le Code du travail en vigueur. L’État a pour cela mis en place tout un arsenal juridique visant à : • Faciliter l’accaparement par les grands capitalistes des terres collectives appartenant aux tribus (mobilisation d’un million d’hectares de ces terres pour mettre en œuvre des projets d’investissement agricole, dont l’immatriculation de 5 millions d’hectares à l’horizon 2020 afin d’en faciliter l’appropriation privée) ; • Poursuivre l’accaparement du domaine forestier (la délimitation administrative du domaine forestier) ; • Développer des projets d’investissement capitaliste d’exportation concernant l’arganier, dans les régions du Sud-Ouest, notamment le Souss et la région d’Essaouira, et la destruction des traditions de son exploitation collective : projet de plantation de 10 milliers d’hectares « d’arganiers agricoles » ; • Aménager des espaces pastoraux au profit des grands nomades propriétaires des troupeaux de chameaux et de bétails (promulgation de la Loi n°13-113 relative à la transhumance pastorale, à l’aménagement et à la gestion des espaces pastoraux et sylvopastoraux). L’État a également consolidé ses dispositifs répressifs et judiciaires afin de réprimer les manifestations des petites paysannes et de la population affectée (arrestations et procès de militants et militantes) organisées en réponse à cette avancée capitaliste dans les régions du Souss, du Sud Est, du Gharb (Sidi Slimane), de Midelt, du Tadla (Béni Mellal et Khénifra) et du Rif. Des marches nationales ont été organisées à Casablanca, le 25 novembre 2018, à Rabat, le 17 février 2019, à Tiznit, le 24 mars 2019, et de nouveau à Casablanca le08 décembre 2019 pour dénoncer les différentes atteintes de l’État aux droits collectifs à la terre, aux forêts, aux parcours, aux richesses minières et autres, et ce à l’initiative de la Coordination Akal (terre) pour la défense du droit de la population à la terre et aux ressources. L’ampleur des manifestations a 7 montré la volonté populaire de continuer la lutte, et pour ce faire plusieurs coordinations locales ont vu le jour dans les régions du Souss et même parmi les Marocains résidents à l’étranger. La présente étude se base sur une enquête de terrain menée dans cinq grandes régions agricoles, Drâa, Souss, Tadla, Gharb et Loukkos, et sur des débats issus de rencontres régionales élargies tenues au sein de ces régions avec des hommes et des femmes issus de la petite paysannerie, du prolétariat agricole , ainsi que d’autres acteurs locaux sur les effets de ce modèle agricole visant à développer les profits d’une minorité capitaliste cupide au détriment de la majorité des couches populaires. L’étude a ainsi permis de dégager collectivement des éléments d’une alternative possible fondée sur la notion de souveraineté alimentaire. Le premier chapitre présente des synthèses de l’enquête de terrain réalisée auprès des petits paysans et paysannes et la comparaison des résultats obtenus au niveau des cinq régions agricoles. Il fait ressortir l’étendue de la souffrance que vivent vit aujourd’hui la petite paysannerie confrontée à un taux important d’analphabétisme, au manque de services de base de santé, de sécurité sociale (retraite et couverture médicale), et des infrastructures nécessaires (routes…), ce qui, par voie de conséquence, entraîne la détérioration de leurs situations économique et sociale. Il montre ainsi le caractère fallacieux de la propagande officielle selon laquelle le Plan Maroc vert dans l’agriculture contribue à la promotion de la population rurale. En dépit du faible niveau de leur revenu annuel et de l’intensité de leur pauvreté, nous ressentons chez eux un sentiment extraordinaire de fierté