Cherrueix (35)
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EXTENSION Dl PORT MYTILICOLE DE VIVIER S/ MER - CHERRUEIX (35) Document Final de Synthèse Elisabeth VEYRAT (Responsable d'opération, AFAN Grand-Ouest) Novembre 1997 I I EXTENSION DU PORT DE VIVIER S/ MER - CHERRUEIX Ille-et-Vilaine (35) Domaine Public Maritime Coordonnées Lambert : Abscisse : 297,65 / Ordonnée : 1108,60 Responsable de l'opération : Elisabeth VEYRAT (AFAN antenne inter-régionale Grand-Ouest) L'opération archéologique : Autorisations de fouille : - n° 97.054 (1ère tranche, du 21/07/97 au 01/08/97) - n° 97.062 (2ème tranche, du 25/08/97 au 30/09/97) Nature de l'opération : Fouille d'évaluation / surveillance de travaux Raison de l'urgence : Travaux d'aménagement du port mytilicole Conducteur d'opération : Direction Départementale de l'Equipement Maîtrise d'ouvrage : Syndicat intercommunal mytilicole de la Baie Maître d'œuvre : Cabinet Stucky Financement : Syndicat intercommunal mytilicole / Etat Intervenants administratifs : Service Régional de l'Archéologie : Anne VILLARD Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines : Michel L'HOUR Collaboration scientifique : Catherine BIZIEN-JAGLIN (Centre de Recherche Archéologique d'Alet) Olivier BAUCHET (AFAN Antenne Centre-Ile de France) Problématique archéologique : Zone d'estran à l'extérieur de la digue dite de la Duchesse Anne. Possibilité de structures archéologiques de nature maritime (épaves de transports maritimes) ou littorale (défense des rives) médiévales ou modernes. Résultats scientifiques : Pas de découverte archéologique dans la zone concernée par les travaux. Données géomorphologiques. SOMMAIRE INTRODUCTION p. 1 CONTEXTE GÉOLOGIQUE ET GÉOMORPHOLOGIQUE p 2 1. Présentation générale p. 2 2. Evolution géologique et sédimentaire de la baie p. 2 CONTEXTE ÉCONOMIQUE p 9 1. La mytiliculture au Vivier s/ mer p. 9 2. Données environnementales p. 9 CONTEXTE HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE p 11 1. L'occupation préhistorique p. 11 2. Protohistoire et période gallo-romaine p. 11 3. Période médiévale p. 12 4. La période moderne p. 14 L'OPÉRATION ARCHÉOLOGIQUE p 19 1. Justification du suivi archéologique des travaux p. 19 2. Mode opératoire p. 22 3. Les résultats scientifiques p. 23 CONCLUSION p 27 BIBLIOGRAPHIE p 28 Figure 1. Carte générale de la partie occidentale de la baie du Mont-Saint-Michel (à partir de la carte 1GN 2500è) introduction Le présent rapport fait le bilan de l'opération archéologique conduite lors des travaux d'extension du port mytilicole des communes du Vivier-sur-Mer et de Cherrueix (Ille-et-Vilaine). Cet aménagement, réalisé dans la zone de l'estran sur la rive orientale du biez du Vivier, comprend la réalisation d'un terre-plein et de bâtiments, le creusement d'une tranchée de canalisation et le terrassement d'un bassin d'eau de mer sur une surface d'environ 1,5 hectare. Seul ce dernier aménagement a fait au demeurant l'objet d'un suivi archéologique. La présence de structures historiques à proximité de la zone de localisation des travaux et la rareté des opérations d'archéologie préventive sur l'estran a conduit les services concernés du Ministère de la Culture à demander une opération archéologique préalable aux travaux de construction du port mytilicole du Vivier-sur-Mer. En vertu de la localisation du site dans le Domaine Public Maritime, le Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous- Marines (DRASSM) a procédé à la première instruction du dossier. L'existence d'une circulaire interne du Ministère de la Culture déléguant aux Services Régionaux de l'Archéologie la gestion des dossiers archéologiques de la zone de l'estran lorsque l'utilisation des techniques de plongée n'est pas requise, a conduit le DRASSM à transmettre le suivi du dossier auprès du Service Régional de l'Archéologie de Bretagne. Le terrassement de la réserve d'eau de mer du nouveau port mytilicole a été réalisé en deux tranches de travaux, soit du 21 juillet au 1er août 1997, puis du 26 août au 17 octobre 1997. Compte-tenu du calendrier de déroulement des travaux, de l'extrême mobilité des sols gorgés d'eau et du type de terrassement projeté, l'intervention archéologique s'est conformée aux souhaits du maître d'oeuvre en abandonnant toute opération préventive préalable par sondages mécaniques systématiques, au profit de la seule surveillance des terrassements. Celle-ci a été confiée à l'Association pour les Fouilles Archéologiques Nationales (AFAN) qui a missionné l'auteur de ce rapport pour l'ensemble de la durée des travaux. Néanmoins, le retard pris dans le terrassement du bassin d'eau de mer, additionné à l'absence de découverte archéologique pendant les deux premiers mois de l'opération a conduit la surveillance archéogique a s'interrompre avant la fin des travaux de décaissement. Le suivi archéologique du creusement d'une tranchée d'adduction d'eau sur près d'un kilomètre dans la zone de l'estran, initialement planifié à la fin du terrassement du bassin, a également été abandonné au vu des résultats de la surveillance de ce dernier. 1 Bassins versants Baie du Mont Saint-Michel Sée : 472 km* 500 km2 (50 000 ha) Sélune : 1 014 km2 Couesnon : 1108 km* Guyoult : 69 km2 .. 1 5 km Baie du Mont Saint-Michel • ' } Pointe de Champeaüx j , v K . Pointe du Grouin • •• . ï T. ' çji^- Cancale T o o % j? Avranches xêfxlx1:''-' ' Partie lion estuarienne \ Partie estuarienne Mont Saint-Michel Le Vivier s-Mer/ iretagne Estran Polders récents Marais salés 240 km2 (24 000 ha) 28 km2 (2 800 ha) 40 km2 (4 000 ha) Marais de Dol : 120 km2 (12 000 ha) (marais blanc : 10 500 ha, marais noir : 1 500 ha) Figure 2. La baie du Mont-Saint-Michel. (Publié par J.C. LEFEUVRE, Préface de Baie du Mont-Saint-Michel et marais de Dol ; milieux naturels et peuplements dans le passé, Les Dossiers du CeR.A.A., supplément n°R) CONTEXTE GÉOGRAPHIQUE, GÉOLOGIQUE ET GÉOMORPHOLOGIQUE 1. Présentation générale Le projet d'aménagement portuaire est localisé sur le territoire des communes du Vivier-sur- Mer et de Cherrueix, sur la frange septentrionale du marais de Dol, dans la partie occidentale de la baie du Mont-Saint-Michel (cf. Figure n°l). Les communes du Vivier-sur-Mer et de Cherrueix occupent respectivement les rives occidentale et orientale du biez du Vivier, ou chenal du Guyoult, exutoire de quatre des sept rivières principales du marais de Dol, soit, d'ouest en est, le Biez de Cardequin, le Guyoult, le canal des Planches et la Banche. Le biez, dont la présence a permis le développement du port du Vivier, a créé une petite zone estuairienne au contact de la Manche. Inscrite depuis 1979 sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO, la baie du Mont-Saint- Michel forme une entité environnementale et géomorphologique remarquable. Sa superficie de 500 km2, sa position au fond du golfe normano-breton et surtout l'importance de son marnage, exceptionnel en Europe et engendrant des conditions sédimentaires et maritimes spécifiques, ont justifié qu'y soit conduit depuis plusieurs années un vaste programme d'études pluridisciplinaires. Conséquence directe du marnage, lequel peut atteindre une variation de hauteur d'eau de 13,60 mètres entre le niveau des plus basses et des plus hautes mers, une vaste zone intertidale occupe une grande partie de la baie. C'est en effet un estran d'environ 250 km2, large de huit kilomètres à la Chapelle-Sainte-Anne, qui se découvre au cours des grandes marées basses. La partie terrestre de la baie, formée des terres colmatées colonisées par l'homme, se compose principalement du marais de Dol et des marais de la zone orientale et des basses vallées des trois rivières, la Sée, la Sélune et le Couesnon (cf. Figure n°2). De loin le plus étendu avec 120 km2 contre 15 pour la partie Est, le marais de Dol regroupe deux entités géographiques différentiables par la nature du sol : marais noir tourbeux dans une petite partie sud et marais blanc à base de tangue argileuse dans une large zone nord. 2. Evolution géologique et sédimentaire de la baie Le substrat de la baie du Mont-Saint-Michel est formé par des schistes briovériens anciens, et délimité par trois affleurements rocheux culminants à 80 m NGF : gneiss et schistes à l'ouest vers Saint-Malo et Cancale, granité au sud à Saint-Broladre et granité également à l'Est, vers Avranches et Champeaux (cf. Figure n°3). Plusieurs études, conduites entre autres par Marie-Thérèse Morzadec-Kerfourn, Bruno Câline, Chantai Bonnot-Courtois et l'équipe du Centre Régional d'Archéologie d'Alet, se sont 2 1 V/A Schiste« !*• * 1 Granite Í ' 1 Auréole métamorphique associée au granite h-»*--*-~| Micaschiste« et Cneiss (~ - 1 Ha rai a 1 • 1 j IXine« : % Terrains Quaternaire« 1 1 Polder« Ptc de Çhampeaux fMÎ Herbus {' 1 Bancs sableux Récif (bioconstruction) — / Cours d'eau Chenaux de marée ' Filandres Mcgarides Pie du Grouin . t: : ;'. Il Bouchots à moules t ,VJ Parcs à huitrea ligne du îéro marin y Courbes topographiques (en m. NGF) & Villes Routes principales \ S" '• Bec d'^daine/T VRANCHES LomtielainLJe . ' ^^ )A / ( ^Roche A W tótS 'v herbus herbus Ch. Ste-Anne-1 rx "o Cherrueix o La Fresnais St-Broladre X 4 4 4 4 Z7+ 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 o 4444 4 444 \ 4 4 4 4 4 4 Q> 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 DOL-DE-BRETAGNE 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 4 PONTORSON 4 4 4 4 4 4 s'''/'/ Figure 3. Géologie de la baie en 1979 (CALINE, B. - 1982) intéressées à la formation géologique et sédimentaire de la baie du Mont-Saint-Michel, tant en ce qui concerne son domaine maritime que la partie terrestre.