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59, rue Louis Pasteur Louis rue 59, Numéro d’urgence européen : 112 : européen d’urgence Numéro

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INFORMATIONS PRATIQUES INFORMATIONS

disponible sur demande en mairie. en demande sur disponible

architecturales urbaines et paysagères du quartier Saint-André réalisé par le CAUE 76, 76, CAUE le par réalisé Saint-André quartier du paysagères et urbaines architecturales

la promenade peut s’effectuer en utilisant également le cahier de recommandations recommandations de cahier le également utilisant en s’effectuer peut promenade la

vallonnées du quartier, ouvrants vers des panoramas surprenants. Pour en savoir plus, plus, savoir en Pour surprenants. panoramas des vers ouvrants quartier, du vallonnées

représentatifs d’un courant. Les promenades dans ce quartier serpentent les rues rues les serpentent quartier ce dans promenades Les courant. d’un représentatifs

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qui doit être mise en exergue et conservée. Ainsi, ce dépliant évoque ces styles styles ces évoque dépliant ce Ainsi, conservée. et exergue en mise être doit qui

résidentiel, son évolution urbaine rapide offre étonnamment une diversité architecturale architecturale diversité une étonnamment offre rapide urbaine évolution son résidentiel,

une architecture qui mérite que l’on s’y intéresse. Autrefois bucolique, aujourd’hui aujourd’hui bucolique, Autrefois intéresse. s’y l’on que mérite qui architecture une La topographie si particulière du quartier Saint-André offre à ce territoire une histoire, histoire, une territoire ce à offre Saint-André quartier du particulière si topographie La

Quartier Saint-André

Mont-Saint-Aignan

PATRIMOINEPATRIMOINE URBAIN URBAIN GUIDE DÉCOUVERTE QUARTIER SAINT-ANDRÉ | 4 ITINÉRAIRES COMMENTÉS | CARTE 1 : 5 000 | 4 ITINÉRAIRES COMMENTÉS

PARCOURS 3 PRÉSENTATION Cette promenade dans les rues résiden- Le Conseil d’Architecture d’Urbanisme de la Ville. Loin de ne s’intéresser qu’au tielles du quartier permet d’apprécier la et d’Environnement de Maritime patrimoine ancien, il permet d’éveiller diversité architecturale présente. Aéré (CAUE 76), dont la commune de le regard sur la qualité du patrimoine et calme, ce parcours est un bol d’air Mont-Saint-Aignan est adhérente, a urbain présent au sein de ce quartier et dominical. réalisé un cahier de recommandations invite à la préserver lors des travaux de architecturales urbaines et paysagères réhabilitation, entretien ou construction. durée : 1h distance : 3,2km du quartier Saint-André (disponible sur demande auprès de la Mairie de Ce travail nous a donné envie de Mont-Saint-Aignan). Premier travail de proposer, sur cette base, des itinéraires ce genre sur le territoire de la commune de découvertes de ce patrimoine urbain. de Mont-Saint-Aignan, il précède celui qui Bonne découverte ! PARCOURS 1 sera ensuite réalisé sur les autres quartiers Patrice Colasse, maire de Mont-Saint-Aignan À deux pas du centre urbain, le dépayse- ment est saisissant avec ses sentiers au caractère champêtre. Bénéfi ciant d’un calme rare et d’une végétation domi- nante, les chemins offrent aux prome- neurs un cadre reposant et des points de vue singuliers sur Rouen et son relief. Des maisons modernes et rurales se côtoient tout au long de la promenade.

durée : 45min distance : 2,4km

Départ : intersection sente Loiseau et École Berthelot. Rejoindre le rond- impasse Loiseau. Prendre l’impasse Loiseau, Départ : point du chemin des Cottes. Emprunter la sente des Bulins, le Mont à Cat, l’impasse la rue des Terrasses, tourner à gauche rue de Clères, la rue de la Renardière, puis la rue des Tilleuls, suivre la rue Ernest Lesueur, des Bulins pour revenir au point de départ. puis tourner rue de la Fraternité. Tourner à droite pour emprunter le chemin des Cottes. Au carrefour tourner rue du Maréchal Joffre. Suivre les rues G. Clémenceau, d’Hostel, Maréchal Joffre, A. Borgnet. De retour au carrefour, monter rue des Bulins pour passer par la rue Beauséjour.

PARCOURS 4 Cette partie du quartier permet de découvrir de nombreuses maisons typiques du XIXe siècle. On y découvre les premières voies de circulation, les premières mesures d’urbanisme, ainsi LÉGENDE qu’une grande diversité architecturale. PARCOURS 2 durée : distance : Itinéraire sportif épousant les reliefs du 1h30 2,6km Maisons de style Académique terrain, ce parcours vous permet la décou- parvis de l’église Saint-André. Maisons de style Art nouveau verte de sentes piétonnes dérobées. Une Départ : Emprunter la rue E. Fortier jusqu’à la rue du promenade attentive permet de saisir des Maisons de style Anglo-normand Puits commun, puis rue de Tivoli. Emprunter points de vue lointains, des vues sur les la rue de la Corderie, de la Paix. Tourner à Maisons de style Arts & crafts coteaux boisés, sur Rouen et ses édifi ces droite rue de Sébastopol pour rejoindre les rues religieux, la Seine, ainsi que sur de belles Maisons de style années 1930 Malatiré, de l’Alma, Mazurier. Remonter par maisons en brique des années 1970. Maisons de style années 1960 les rues E. Fortier, Bazière, Loiselier, Henault, Vigné et rue des Œufs brodés. Redescendre e durée : 1h distance : 1,6km Maisons de style XXI siècle par la rue des Bulins, la rue Saint Vincent, puis la rue Hénault pour revenir à l’église. Maisons de style Île de Départ : Maison des associations. Prendre le Maisons en bande chemin des Cottes, la sente des fonds Thirel, la rue du Pdt Kennedy, la rue du Belvedère. Maisons jumelées la rue des Fougères, puis l’avenue Galieni, Maisons de style chaumière Emprunter sur quelques mètres la rue des fonds Thirel pour rejoindre en contrebas à Maisons à ossature bois droite la rue des Terrasses. D Point de départ des itinéraires de découverte 1 1 Itinéraires de découverte

Points de vues MOGOMA® 2013 CARTOGRAPHIE : MOGOMA | CONCEPTION : CNOSSOS COORDINATION | TEXTES : MONT-SAINT-AIGNAN PHOTOS : DROITS RÉSERVÉS

ccartoguide_msa.inddartoguide_msa.indd 1 110/06/130/06/13 09:2809:28 L’ARCHITECTURE DU QUARTIER SAINT-ANDRÉ

Le cahier des recommandations architec- Dans le même esprit, on découvre éga- turales, urbaines et paysagères réalisé lement quelques maisons évoquant des par le CAUE (76) permet de repérer divers chalets en bois des Alpes suisses : de styles architecturaux présents au sein larges débords de toit supportés par des du quartier Saint-André. La typologie aisseliers, un soubassement en pierre ainsi élaborée distingue les maisons de de taille, ainsi que l’utilisation quasi la fin du XIXe début du XXe siècle, les systématique du bois. maisons de style « régionaliste » et les maisons « modernes » à travers différentes La maison d’inspiration époques. Il vise à préserver les qualités Arts and Crafts hétéroclite d’habitations. Chaque pro- architecturales du quartier et permet de Ces maisons, construites pour la plupart Avant 1914 : vue d’ensemble du quartier Saint-André en construction priétaire construisait sa maison sans Ancienne villa de l’armateur Jules Roy porter un nouveau regard sur l’environne- dans les années 1930 sont postérieures attendre, aucune concertation collective ment urbain. au style arts and crafts (1860/1910), n’était faite pour gérer l’acheminement mais elles s’apparentent à celui-ci par UN PEU D’HISTOIRE... Beauséjour ; celle-ci est décrite comme Cette urbanisation se poursuit tout au Jusqu’en 1850 environ, le quartier du gaz, l’évacuation des eaux usées, etc. e certaines de leurs caractéristiques : « la plus belle section du quartier Saint- long du XX siècle. Dans les années était un espace dédié à l’agriculture. André (...) construite sur les versants sud 1940, la partie basse du quartier Saint- composées d’un rez de chaussée en Grâce à l’effervescence du quartier de la Entre labours et pâtures, on trouvait les La commune de Mont-Saint-Aignan se quartier demeure également un lieu de et ouest du coteau des Bulins ». André a perdu son caractère rural et maçonnerie, leur principale caractéris- gare de Rouen, d’autres voies se dessi- typologies caractéristiques des corps compose à l’origine de deux hameaux : promenade et de dépaysement apprécié l’urbanisation se poursuit à compter des tique est la toiture à quatre pans qui nent dans le paysage. Les rues Gamelin, de fermes. À proximité des chemins de le Mont-aux-Malades et le village. Le aux portes de la ville de Rouen, où de Les préoccupations hygiénistes de années 1960 vers le du quartier englobe les façades du premier étage de Hénault, Loiselier (~1910) sont réalisées terre, l’on retrouvait des bâtis éparses, quartier Saint-André, qui ne prendra ce nombreuses guinguettes bordent des l’époque conduisent à adopter des voiries vers le secteur des Bulins. façon à créer un ensemble unique. avec de plus larges voies, une cohérence représentatifs de l’habitat normand : une nom qu’après la construction de l’église sentes champêtres. vastes, aérées et bordées d’arbres. Cela d’ensemble et non plus à l’unité. structure faite de colombages, remplis éponyme, est demeuré jusqu’à la fi n du se traduit notamment par la disposition Avec ce nouveau développement, il e d’un traditionnel torchis, surmontée XIX siècle un vallon rural occupé par Le quartier est, au départ, tourné vers voulue par la mairie pour l’actuelle est devenu nécessaire de construire En parallèle de ce développement, la par une toiture d’ardoises artisanales. quelques fermes, en particulier sur la Rouen, sans lien avec la paroisse Saint- avenue Galliéni, inaugurée en 1875 en de nouvelles structures publiques : ville se dote d’équipements publics qui Aujourd’hui, il est encore possible partie haute correspondant aujourd’hui Aignan, située sur le plateau. Encore tant que « route neuve » et rebaptisée en existante à proximité des tennis des e vont donner au quartier son identité et d’admirer certaines bâtisses présentes au secteur des Bulins. La partie basse du largement rural à la fi n du XIX siècle, il hommage au militaire du même nom. Cottes, l’école maternelle Berthelot fut son nom. depuis le XVIIe siècle, notamment rue de quartier accueillait pâtures, herbages, offre des terrains fonciers conséquents détruite en partie et reconstruite en animaux... Son développement est carac- permettant le développement de l’urba- Tivoli. Celles-ci ne sont pas l’objet d’un Le confort de vie se démocratise : on 1982. La maison des associations voit repérage cartographique. téristique de l’essor des villes en France nisation. Dès l’origine, il accueille à la dote les maisons de l’eau courante, du le jour en 1979 offrant un lieu culturel. e La ferme Bertrand avant – après à la fi n du XIX siècle. fois des familles bourgeoises s’installant gaz de ville, de l’électricité, ainsi que Une annexe de la mairie ouvre en 1994 sur des parcelles de grande taille et bourgade à l’extrémité de la commune d’une belle orientation. L’accessibilité remplaçant le local fermé quelques Le quartier Saint-André conserve son réalisant des maisons luxueuses ainsi LES MAISONS DE LA FIN de Mont-Saint-Aignan, dont il dépend » au quartier devient plus aisée grâce au années plus tôt. E caractère rural jusqu’à la fi n du Second que des personnes plus modestes DU XIX SIÈCLE/DÉBUT (L’architecture et la construction dans tramway passant à proximité. Nombre de Empire (1870). Cette période corres- (artisans, commerçants, employés, petits DU XXE SIÈCLE l’ouest, n°10, octobre 1909, p.114.) commerces et échoppes s’installent : on Le développement de l’urbanisation pond au développement des villes en rentiers…). C’est le commencement de en retrouve disséminés à travers le quar- se poursuit aujourd’hui en utilisant les France. Avec la révolution industrielle la plus importante étape d’urbanisation Cette mutation est impulsée par un tier, majoritairement le long du chemin terrains plus diffi ciles d’accès, issus Les maisons de style académique La maison de style Île-de-France et le développement de mouvements du quartier qui restera marquée par une particulier (M. Piquerel) réalisant sur ses des Cottes et ses environs immédiats de divisions parcellaires. Leur aména- Ce sont des maisons typiques de la Présentes principalement dans le haut hygiénistes, l’urbanisation sort du cadre véritable diversité sociale. Celle-ci se terrains une opération immobilière. Vers (bars-guinguette du grenadier, auberge gement fait appel à l’ingéniosité des période de développement du quartier du quartier ainsi que dans le secteur des des remparts des villes qui en avaient traduit en matière architecturale : dans le 1860, la viabilisation des lots construc- Saint-Aignan, ainsi que des commerces architectes contemporains. Saint-André. Elles correspondent à la Bulins, elle apparaissent dans les années jusqu’alors marqué la limite. À Rouen, quartier des maisons modestes voisinent tibles achevée, cette opération a permis de bouche). réalisation de grandes et luxueuses 1970. Implantées en milieu de parcelle, la démolition des murailles, commencée avec de luxueuses villas. la création de trois voies nouvelles dont demeures bourgeoises mais aussi ces maisons sont orientées de façon à au XVIIIe siècle, s’achève. L’urbanisation les noms sont un hommage aux victoires des maisons en bandes ou accolées. bénéfi cier d’une luminosité constante ; s’étend en premier lieu dans les lieux Les chemins ruraux, étroits et boueux, se militaires françaises pendant le Second Mitoyennes deux à deux, celles-ci forment elles s’organisent autour d’un plan pouvant accueillir des fi latures : les transforment peu à peu en chemins car- Empire (rues de Crimée, de Sébastopol un ensemble cohérent donnant l’illusion rectangulaire, et présentent des façades vallées en bordure du et du rossables, essentiellement dans la partie Inexistant à proximité immédiate, la et rue de la Paix). Elles sont gérées et d’une grande maison bourgeoise. enduites blanches, rythmées par des , puis la rive gauche où s’installent sud du quartier. En effet, les seules voies nécessité d’un édifi ce cultuel se fait pres- fi nancées par les acquéreurs des lots. ouvertures en plein cintre. L’étage, incor- les faubourgs ouvriers. La bourgeoisie qui existaient avant le XIXe siècle étaient sente. Conçue en 1895 par l’architecte Le cahier des charges prévoyait qu’elles poré par une toiture haute à la Mansart, rouennaise s’établit en premier lieu simplement des prolongements des rues Barthélémy, l’église Saint-André marque soient closes tous les soirs par des bar- dispose de lucarnes alternant dimensions dans les quartiers ouest de Rouen puis existantes de Rouen « le Chemin des un tournant dans l’histoire du quartier. rières, réservant ainsi la jouissance aux et formes variables. L’aspect esthétique au sein du quartier Saint-André, dans la Cottes est à lui seul, tout ensemble, L’importance et la symbolique sont telles seuls habitants. est renforcé par un jeu de frontons, de partie basse à proximité de la gare. Ce rues, quartier, voire même une petite que ce nom est repris pour désigner cette formes triangulaires ou arquées. portion de territoire.

Dans le même temps, l’éducation enfantine se démocratise : la loi de 1882 impose aux parents l’instruction des enfants. La nécessité d’avoir un lieu d’apprentissage Mont-Saint-Aignanais s’impose afi n d’éviter que les écoliers ne Le restaurant Saint-André situé rue du Puits-commun, à l’angle du chemin des Cottes se rendent à Rouen. Inaugurée en 1909, l’école Berthelot va structurer le quartier, renforcer son identité. GUERRE DE CRIMÉE La maison de style chaumière Afi n de répondre aux besoins de la Ces maisons, bâties principalement dans Les constructions se distinguent par croissance urbaine, dans l’harmonie et le secteur haut des Bulins, évoquent le La guerre de Crimée oppose de 1853 leurs caractéristiques techniques et leurs l’hygiène, le législateur intervient pour paysage rural traditionnel de ce quartier. à 1856 l’Empire russe à une coalition ornements architecturaux mais présentent anticiper l’évolution de l’urbanisation. D’une apparence visuelle proche des comprenant l’Empire Ottoman et le un caractère homogène du fait de l’utilisa- La loi dite « Cornudet » crée en 1919 la chaumières traditionnelles, ces maisons tion massive de la brique et de l’ardoise, procédure de lotissement. Elle impose une Royaume-Uni, l’Empire français de s’en éloignent pourtant par de nombreux matériaux de prédilection de l’époque. cohérence et une logique d’ensemble : les Napoléon III et le royaume de Sardaigne. traits : des ouvertures plus grandes, une infrastructures routières sont réalisées en Vers 1850, les visées de la Russie sur La maison de style Art nouveau circulation intérieure en adéquation avec Rue étroite avec une des plus anciennes maisons encore visible notre façon d’habiter d’aujourd’hui. premier, les divisions parcellaires sont l’Empire Ottoman « l’homme malade de On découvre dans les rues étroites du prévues selon un découpage précis. Les l’Europe » alarment le gouvernement quartier quelques maisons inspirées par le maisons pouvaient être construites sur style Art nouveau, principalement dans le britannique qui ne peut tolérer la 220 000 hommes, et les pertes totales des ÉTYMOLOGIE DES NOMS DE RUES différentes années, et de fait, avec une sud du quartier. La qualité architecturale Onomasticon des rues du Quartier Saint-André architecture hétéroclite. présence des Russes à Constantinople belligérants ont été de 240 000 morts (dont ne fait aucun doute : les grands volumes et dans les détroits permettant l’accès une très grande part de maladies). Cette sont surmontés de toitures élancées. Les nouvelles voies sont désormais plus à la Méditerranée. La fl otte turque est guerre a été marquée par l’apparition de Ce style se caractérise surtout par la larges. Sinueuses, elles épousent les détruite par l’escadre russe dans le port nouvelles armes, l’utilisation du chemin reliefs des monts du quartier. Cela crée Plus tard, on inaugure de nouvelles voies également de nouvelles perspectives de Sinope, le 30 novembre 1853. Les de fer et du télégraphe ainsi que l’emploi qui évoquent également des victoires sur les coteaux de Bois-Guillaume et la alliés décidèrent alors de débarquer en d’anesthésiques en chirurgie. Sur le militaires de la guerre de Crimée : la rue vallée de Rouen, axées sur la Cathédrale Crimée (correspondant aujourd’hui au plan politique, l’Angleterre a bloqué la et l’impasse d’Inkermann ainsi que la rue La maison en bois Notre Dame. Dans l’ancienne rue des sud du territoire Ukrainien) et d’attaquer progression russe vers les Détroits ; la Ces maisons s’apparentent à un style de l’Alma. promenades, renommée rue Ernest Dans une trame structurée et régulière, le principal port russe de cette mer, France de Napoléon III en a tiré un prestige nord américain ou scandinave de la fi n Lesueur en 1927 (en hommage à l’an- du XXe siècle. on retrouve des voies de faibles largeurs cien maire décédé deux ans plus tôt), on Sébastopol. Après les victoires de l’Alma, moral incontestable : la honte des traités avec des parcelles de taille souvent retrouve le premier lotissement à fl anc Balaklava, Inkerman, la paix est signée de 1815 est effacée. Le Proche-Orient inégale sans cohérence d’ensemble. de colline, en contrebas de l’avenue dans le cadre du traité de le 30 mars et les Balkans entrent dans la sphère On peut apercevoir des différences Galliéni. C’est en 1926 que la seconde 1856. Les effectifs des Alliés ont atteint d’infl uence française. de hauteur de bâti, une absence opération prend place du côté de la rue d’alignement. Tout cela crée un réseau

Le chemin des Bulins subtilité des ornementations, faites de La dénomination des voies de circulation CURIOSITÉS de la rue et de l’impasse de la Corderie courbes contrastant avec la raideur des permet d’apporter une lecture de l’histoire où étaient installés des fabricants de murs en pierre de taille, qui apportent des villes. Mont-Saint-Aignan n’échappe cordages. Celle-ci vit son dernier artisan, Dans l’espace urbain, en perpétuelle une fi nesse dans le travail d’exécution. On pas à cette règle. Voici quelques explica- Justin Piquet, fermer son commerce en LES MAISONS MODERNES évolution, il est possible d’apercevoir des retrouve des motifs inspirés de la nature tions éclairant l’origine des noms de rue 1901, alors installé depuis Juin 1891. vestiges, toujours présents, du passé du taillés dans la masse, des variations de À TRAVERS LES ÉPOQUES du quartier Saint-André. quartier. matériaux et de couleurs, mais aussi des Les hommages aux personnalités locales céramiques polychromes qui rythment les Certaines appellations proviennent des sont également très présents essentiel- La maison des années 30 façades des maisons. Quelques maisons sont typiques de anciens usages des lieux. Il en va ainsi : lement dans la partie la plus ancienne LES OCTROIS l’architecture des années 30 qui privilégie du quartier. Outre les noms des grands une architecture plus fonctionnelle. Ce Du chemin des Cottes : occupée par les personnages nationaux tels que Georges L’octroi était un impôt indirect perçu, à LES MAISONS DE STYLE e style s’oppose radicalement aux styles migrants venus du nord de l’Europe, la Clémenceau, le Maréchal Joffre, le partir du XVIII siècle par les communes RÉGIONALISTE À TRAVERS précédents, de par son aspect épuré vallée de Seine et ses coteaux boisés Maréchal Galliéni, on retrouve des frappant l’importation de certaines mar- et inspiré de formes géométriques portent encore les vestiges de cette hommages à des personnalités locales chandises sur leur territoire. comme le Le restaurant-guinguette “Au Grenadier” LES ÉPOQUES classiques. Avec l’apparition du béton, on époque. Nommé à l’origine hameau des impliquées dans l’essor du quartier. Les vin, l’huile, le sucre, le café, etc. Les voit émerger des maisons aux murs lisses Cottes pour prendre l’appellation de maires sont à l’honneur : la rue Pierre villes édifi aient pour le percevoir des LES GUINGUETTES La maison de style anglo-normand « AUX ŒUFS BRODÉS » et blancs, rythmés par des ouvertures quartier Saint-André que l’on connaît Bazière, élu de 1876 à 1883, puis de « barrières d’octroi » établis aux points Alors que les courants architecturaux aujourd’hui, l’origine étymologique d’entrée. Cette contribution permettait dites bandeau, des poteaux offrant une 1884 à 1894. Cette rue fut destinée à Il existe, à Mont-Saint-Aignan, une rue visible aujourd’hui). Là, il se consacre Le quartier Saint-André était riche de dits classiques sont très présents dans provient du mot « Kot » signifi ant « petite initialement l’entretien des remparts alternance de pleins et vides, des ouver- prolonger la rue Pajot. Une portion de la au nom surprenant : la rue des œufs entièrement à broder des œufs. Son plusieurs guinguettes. On peut s’amuser le quartier, on découvre une multitude habitation ». Rappelant le cottage anglais, des villes. tures circulaires et des toits-terrasses. rue de la Corderie, renommée Auguste brodés. Elle tient son nom de l’activité, travail est d’une extrême précision et à retrouver la trace d’anciennes enseignes de maisons d’inspiration régionaliste. le chemin des Cottes illustre l’environne- Borgnet en 1907, rend hommage à l’an- qui semble unique au monde, inventée fi nesse : perçant les œufs vides de trous commerciales qui constituent ainsi des Ce style (1890-1950), représenté en ment et l’aspect originel du quartier. cien conseiller, combattant qui obtenu la par M.Nephtalie Kahn (1865-1949). faits au foret (on peut en trouver jusqu’à vestiges précieux témoignant de l’usage Normandie par des architectes de renom La maison des années 60 légion d’honneur. En 1927, la rue Ernest Originaire d’Alsace, il arrive à Rouen en 5000 sur les plus belles pièces), il les antérieur des lieux. tel que Pierre Chirol, est singulier. Bien que ce style soit peu représenté dans Cette notion de nature est très présente Lesueur évoque ce maire de Mont-Saint- 1887 pour entrer comme dessinateur brodait de fi ls de soies avec minutie et le quartier, il est possible de découvrir et a véritablement contribué au dévelop- Aignan. Une autre rue commémore, dès dans une fabrique de tissus de Rouen. précision. Il connu une certaine célébrité On peut encore voir, bien qu’effacée par Il semble que l’inspiration anglo- des maisons typiques des années 60, en pement de la partie Nord du quartier. On avril 1945, la mémoire de Jean Lanctuit, Il tient ensuite une affaire de demi-gros dans les années vingt à trente au cours le temps, l’inscription « Noces et festins. normande soit la première référence à totale rupture avec l’aspect traditionnel découvre des rues évoquant un passé résistant qui fut arrêté par la Gestapo en entre 1900 et 1920. Retiré des affaires, desquels il participa au salon des Arts A.Maignan» toujours visible sur une s’implanter dans le quartier. D’aspect de l’habitat. La volumétrie, l’organisation champêtre : vallonné, l’un des sommets 1941 et exécuté en avril 1945. Edouard il s’installe dans une maison qu’il se décoratifs de Paris en 1925, à l’expo- maison de rue Fortier. À cet endroit se et d’influence balnéaire, ces maisons interne, les matériaux contrastent avec se nomme le « mont-Renard », serpenté Fortier, sénateur de Seine-inférieure, fait construire à Mont-Saint-Aignan et sition Universelle de Paris en 1937. Il tenait le Grand Restaurant Saint-André. évoquent les maisons de villégiatures l’environnement proche. Sur un plan le par des rues telles que la rue de la élu en 1898, spécialiste des questions qu’il baptise « aux œufs brodés » (cette refusa de vendre ses œufs et légua très prisées pour l’époque. Bien que le plus souvent rectangulaire, le rez-de- Renardière ou la rue de la Garenne. agraires et commerciales, voit son nom inscription en mosaïque est toujours une très grande partie de sa collection En haut de la rue des Bulins, à la place béton soit le matériau de prédilection, les chaussé est composé de deux espaces : porté par la partie basse du chemin des au Muséum d’Histoire Naturelle de parements visibles sont en pierre de taille, un ouvert sur l’extérieur qui accueille une De la rue des Guérets : vestige des anciens de la pharmacie se tenait une autre guin- Cottes en 1915, où il habita au numéro Rouen, où une partie de celle-ci y est avec remplissages de moellons et silex, place de stationnement de véhicules, puis labours, cette dénomination était utilisée guette : Le grenadier. Ce bar-restaurant 10 de la rue pendant 35 ans. toujours visible (salle des oiseaux au assemblage traditionnel normand. L’effet un espace clos employé pour les pièces pour décrire un champ labouré, mais non champêtre était autrefois le lieu privilégié 3e étage). Il fut déporté à Drancy à l’âge est poussé à son paroxysme avec de faux de services. Les pièces de vie sont essen- ensemencé, équivalent à une jachère. de promenades dominicales. On retrouve La rue Victor Morin évoque le souvenir de 80 ans, en janvier 1943, puis hospita- aujourd’hui un témoignage de cette colombages peints, rythmant les façades, tiellement disposées à l’étage unique de De la rue des Bulins : à l’origine, un bulin de cet Abbé et ancien curé du Mont-aux- lisé à l’hôpital Rotschild. Complètement époque : on aperçoit sur la façade de la le plus souvent aux niveaux supérieurs. ses constructions. ou un boulin est une cavité creusée dans Malades qui impulsa la construction de ruiné, il se retira dans une maison à pharmacie une peinture représentant un On peut noter la spécifi cité de l’inspi- une paroi ou encore un pot de terre l’église Saint-André. Personnage impor- Mesnil-Esnard ou il est décédé en 1949. soldat anglais du second empire en pleine ration outre : le bow-window. cuite employé pour y loger des volatiles tant, on trouve sa tombe à proximité de bataille. Élément représentatif de l’Angleterre, d’élevage. Ainsi, on peut supposer que l’édifi ce. cette ouverture avançant vers l’extérieur ce chemin pouvait être jonché ponctuel- permet une meilleure luminosité, ainsi Rouen n’échappa pas à cette mesure. On lement de colombiers ou de pigeonniers, qu’une sensation d’être à l’extérieur, tout retrouve encore aujourd’hui les vestiges architecture généralement issue d’un Les explications qui figurent en conservant un confort moderne. de cet impôt en limite du territoire Mont- corps de ferme. dans cette brochure proviennent Saint-Aignanais : les barrières d’octroi. En notamment des sources suivantes, fonte, et implantées à chaque entrée de De la rue du Puits commun : on peut ima- bien plus complètes et détaillées: ville, les vestiges existants dans le quar- giner qu’à fl anc de colline, les sources ◗ Cahier de recommandations tier Saint-André sont situés dans le bas de n’étaient pas nombreuses. Cette rue architecturales, urbaines et la rue de l’Alma, ainsi que dans le haut de devait amener à un des rares points d’eau paysagères, CAUE 76 mars 2013 la rue Malatiré : on y retrouve les inscrip- e du quartier. ◗ Boudin C., Macqueron P., Mont- Les maisons du XXI siècle tions « Octroi de Rouen, n° 39 ». C’est en Les systèmes constructifs, les matériaux Saint-Aignan Naissance d’une ville, partie cette exemption de taxe qui peut offrent aux architectes une multitude de Les activités, les personnages qui ont Éditions des Falaises, Rouen, 2011. justifi er l’essor de la construction dans possibilités qui permettent de s’adapter contribué au développement de la ville et Deschamps Ph., Gay F.-J., Mont- le quartier Saint-André où les matériaux au mieux à des sites aux contraintes notamment de ce quartier sont honorés. Saint-Aignan : hier, aujourd’hui, MIL de construction étaient exonérés d’octroi multiples (relief, interstices, réglemen- Certains noms évoquent les activités éditions, 1982. (briques, silex...). tations thermiques...). Des extensions qui s’exerçaient anciennement au sein ◗ Études Normandes n°2/2010 contemporaines viennent parfois compléter du quartier Saint-André. Il en va ainsi Saint-André : Histoire d’un quartier des constructions plus anciennes. On peut encore lire l’enseigne “Noces & Festins” de l’agglomération rouennaise

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