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Université de Bourgogne U. F. R. SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES THESE Pour obtenir le titre de Docteur de l’Université de Bourgogne HISTOIRE DE L’ART MODERNE Par Mickaël ZITO le 29 novembre 2013 Les Marca (fin XVIIe – début XIXe siècles). Itinéraires et activités d’une dynastie de stucateurs piémontais en Franche-Comté et en Bourgogne. *** Directeur de thèse Mademoiselle Paulette CHONÉ, Professeur (ém.) à l’Université de Bourgogne Jury : Monsieur Pascal JULIEN, Professeur à l’Université de Toulouse II-le Mirail, rapporteur Monsieur Pierre SESMAT, Professeur à l’Université de Lorraine, rapporteur Madame Catherine CHEDEAU-ARABEYRE, Maître de conférences à l’Université de Franche-Comté Madame Alessandra ZAMPERINI, Professeur à l’Università degli Studi di Verona (Italie) AVERTISSEMENT Nous proposons dans la première partie de ce volume les biographies des membres de la famille Marca ainsi qu’un arbre généalogique qui prend en compte les sculpteurs étudiés. La seconde partie est constituée des pièces justificatives (P. J.) que nous avons classées en deux groupes. Nous avons d’abord présenté les documents relatifs aux chantiers, puis quelques pièces d’archive relatives à la vie des artistes, dont les inventaires dressés après les décès de Pierre Jean Baptiste II et Joseph Marie Marca. Le classement suit l'ordre chronologique. Les pièces d’archive que nous proposons sont inédites. Signalons que le recouvrement difficile de nombreuses signatures n’a pas permis de les lire et nous ne les avons donc pas systématiquement reportées. 1 PARTIE I BIOGRAPHIES DES SCULPTEURS MARCA 2 MARCA Giacomo Giuseppe Nous n’avons pas beaucoup d’informations à son sujet. Il est le père de Jean Antoine Marca. Il réalise avec son fils les décors en stuc de Bettole Sesia dans le Piémont, entre 1687 et 1692. Une mention dans les archives d’un notaire de Varallo indique qu’il est déjà mort en 17121. 1 sASV, Notaire Giovanni Battista Bertolini di Campertogno, m. 9857. 3 MARCA Giovanni Antonio ou Giovanni Antonio Zanolo detto de Marcha ou Antonio di Campertogno ou Jean Antoine voire Antoine « M[aît]re sculpteur en plastre »2, « Architecte et travaillant en stuque. »3 Né en 1665 à Mollia, il est le fils de Giuseppe Giacomo Marca et est issu d’une famille composée de sept enfants : Giovanni Battista, Maria Marta, Giovanni Alberto, Giovanni Maria, Pietro Giacomo Battista (né en 1677), Lorenzo Nicolao (né vers 1670) et lui-même. Il épouse Cristina Guala del Molino, une habitante de Mollia. Ce couple a eu de nombreux enfants, nous en comptons huit : Giovanni Battista (né en 1702), Maria Maddalena (née en 1699), Gioconda, Giacomo Francesco (1697-1773), Pietro Giovanni, Giuseppe Antonio (1704-1763), Maria Domenica (1708) et Nicolao Lorenzo (1711- 1736). Les archives de la commune de Varallo, ont livré des informations à son sujet, notamment les différentes acquisitions qu’il a faites au fil des années. Ainsi, nous savons que le 24 janvier 1718, le 27 janvier 1718 et le 1 février 1718, il achète des partielles de terrain à la Grampa de Mollia4. En 1720, il achète une maison5, en 1725 un autre lopin de terre6. Lors de ces transactions, ses frères Giovanni Battista et Pietro Giacomo sont souvent présents en tant que témoins. Connu dans le Piémont, il est cité comme « stuccatore ed architetto di Campertogno »7 soit « stucateur et architecte de Campertogno ». Jean Antoine Marca, considéré comme : « […] une des figures les plus représentatives dans l’art du stuc […] »8, travaille dans différentes églises dans les régions du Piémont septentrional et dans le Jura. Les années de formation 1675 – 1695 ? 2 A.D.J. 5E 286-159. 3 A.D.J. 5E-217. 4 sASV, Notaio Giovanni Battista Bertolini di Campertogno, m. 9858. 5 sASV, Notaio Giovanni Battista Bertolini di Campertogno, m. 10016. 6 sASV, Notaio Giovanni Battista Bertolini di Campertogno, m. 10017. 7 C. Debiaggi, Dizionario degli artisti valsesiani dal secolo 14. al 20, Varallo, 1968, p. 108. 8 « E une delle figure piu rappresentative nell’arte dello stucco, che diede nel secolo XVIII degli esempi veramente splendidi nella valle. ». Id. 4 « Giovanni Antonio Zanolo detto de Marcha », ainsi apparaît son nom complet dans des papiers conservés aux archives notariales de Varallo9, est également connu sous le nom simplifié de Giovanni Antonio Marcha ou Jean Antoine Marca en français. Il est né en 1665 à Mollia près de Campertogno, entre Varallo et Alagna, dans la Vallée Supérieure de la Valsésia. Il exerce la profession de stucateur entre le dernier quart du XVIIe siècle et le premier tiers du XVIIIe siècle. Il se distingue également en tant qu’architecte. Figure très active dans la région septentrionale du Piémont, il est considéré par l’historien de l’art italien Luigi Mallè comme « […] probablement le plus brillant stucateur de la Valsésia […] »10, tandis que Casimiro Debiaggi le désigne comme « […] une des figures les plus représentatives dans l’art du stuc […] »11 de cette région d’Italie. A l’heure actuelle, nos connaissances nous permettent de situer la réalisation de ses premières œuvres vers la fin du XVIIe siècle alors que l’artiste est âgé d’une vingtaine d’années. C’est dans l’actuelle province de Vercelli que nous avons localisé ses œuvres les plus anciennes. Elles apparaissent pour nous comme ses premiers travaux et ont été réalisées durant la fin du siècle. D’abord, nous le retrouvons à Bettole Sesia, situé à environ 40 kilomètres au sud-est de Mollia puis probablement à Roasio en 1695. En 1697, un certain « Giovanni Antonio di Campertogno », en qui il faut très certainement reconnaître Jean Antoine Marca, réalise un retable à Valdengo12, près de Biella. Deux ans plus tard, il est actif à Bioglio situé à une dizaine de kilomètres. Malheureusement, nous ignorons tout de son activité et de sa production avant cette période. A Bettole, son père laisse lui aussi sa signature sur un des chapiteaux en stuc, mais il n’apparaît plus sur les chantiers suivants. Nous pouvons peut-être en déduire que Jean Antoine travaille à son compte à partir de l’extrême fin du XVIIe siècle. Ainsi, les ouvrages de Valdengo et de Bioglio font certainement partie des premiers travaux réalisés de façon autonome par l’artiste. Il a probablement commencé à apprendre le métier de stucateur vers l’âge de 10 ans comme bon nombre de ses contemporains et tout comme eux, il a fort bien pu quitter son maître autour de ses 20-25 ans. Or, aujourd’hui cette période d’apprentissage est 9 sASV, Notaire Giovanni Battista Bertolini di Campertogno, m. 9857. Informations communiquées par les frères Giuseppe et Paolo Sitzia. 10 L. Mallè, Figurative Art in Piedmont: From the seventeenth century to the nineteenth, Turin, volume 2, 1972, p. 193. 11 C. Debiaggi, op. cit., p. 108. 12 D’après les comptes de la fabrique de la paroisse. Voir D. Lebole, La scultura : arte sacra nella diocesi di Biella, Biella, 2007, p. 212. 5 encore couverte de très nombreuses zones d’ombre. Le constat que nous pouvons faire est le même que celui dressé par Elise Charabidze, au sujet des sculpteurs alpins, dans sa thèse sur les retables du Piémont et de la Savoie : « très peu de renseignements sont parvenus jusqu’à nous sur la façon dont étaient formés les artistes, et notamment les sculpteurs, qui réalisèrent les retables alpins […] »13. Ainsi, nous ignorons auprès de qui et où a été formé Jean Antoine et plusieurs hypothèses sont envisageables. A-t-il travaillé et appris les rudiments du métier dans le cadre d’une pratique familiale comme le font plus tard ses enfants et les générations suivantes ? Nous n’avons retrouvé que très peu d’informations au sujet de ses oncles, ou de son père Giacomo Giuseppe, déjà mort en 1712 comme l’indiquent des documents conservés à Varallo. Cependant, les signatures laissées par les artistes sur les stucs à l’intérieur de l’église de Bettole Sesia nous indiquent que ce dernier est lui aussi stucateur. Ce chantier est la preuve d’une collaboration entre Jean Antoine et son père. Est-ce la preuve d’une formation en vase clos ? Cela n’aurait rien de surprenant puisque les générations suivantes adoptent cette pratique très courante. Il ne faut pas oublier que le stuc fait également partie des matériaux utilisés par les artistes de cette vallée. Les stucateurs cohabitent avec de nombreux sculpteurs comme les Gualaz, les Martel ou encore les Todesco qui travaillent le bois que l’on trouve en abondance dans les régions alpines. Cette tradition est évoquée dans l’ouvrage Artisti Valsesiani, artisti del legno : La scultura in Valsesia dal XV al XVIII secolo14. Les flux migratoires valsesians observés très tôt prouvent que des sculpteurs en stuc, dès le XVIe siècle quittent la région à la recherche de travail15. Au cours du XVIIe siècle, plusieurs stucateurs valsésians sont actifs. Il s’agit de Pietro et de Giovanni Antonio Seletti, d’Antonio Gaieto, de Carlo Rocco Gilardi ou encore de Pietro Giuseppe Martello16. Cette tradition se perpétue au cours du siècle suivant et la liste augmente. En plus des Marca, nous retrouvons Pietro Allegra, Francesco Durio, Antonio Fontana, Carlo et Francesco Fontana, Antonio Jacchetti, Carlo Iotti, la famille Martello, Giovanni Battista Molino, Pietro Sartorio ou encore Carlo, Antonio, Giovanni et Pietro Zaninetti17. Il n’est donc 13 E. Charabidze, Les retables des Alpes de Piemont-Savoie aux XVIIe et XVIIIe siècles, Thèse de doctorat d’Histoire de l’art moderne dirigée par Christian Michel, Université Paris X – Nanterre, 2009, p. 88. 14 G. Testori, S. Stefani Perrone, Artisti Valsesiani, artisti del legno : La scultura in Valsesia dal XV al XVIII secolo, Borgosesia, 1985. 15 E. Rizzi (a cura di), Lingua e communicazione simbolica nella cultura walser, actes du VIe colloque international, Gressoney-Saint-Jean, 14-15 octobre, Gressoney-Saint-Jean, 1988, p.