Les Pôles De Développement Du PDLGII En Haute Guinée : Une Dynamique Socio -Économique Intercommunale Prometteuse, Un Atout Pour La Décentralisation En Guinée
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Capitalisation des pôles de développement des préfectures de Kouroussa et Siguiri Les pôles de développement du PDLGII en Haute Guinée : une dynamique socio -économique intercommunale prometteuse, un atout pour la décentralisation en Guinée odile Balizet 2012 Capitalisation des pôles de développement des préfectures de Kouroussa et Siguiri Avant propos L’expérience en pôle de développement économique est une stratégie permettant le regroupement de plusieurs collectivités locales réunies par une solidarité naturelle et bénéficiant de potentialités communes pour la gestion de proximité en vue de promouvoir le développement socioéconomique durable. Monsieur Alhassane CONDE Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation 2 Avertissement aux lecteurs Ce document est le fruit d’une réflexion collective avec les principaux acteurs impliqués dans les pôles de développement. : au niveau de l’état guinéen : Secrétaires généraux du ministère, 3 secrétaires généraux et receveurs des Communautés rurales. Maires, élus, techniciens des collectivités locales, représentants de la société civile en particulier des pôles de Kiniéro, Norassoba et Doko, au niveau de l’équipe technique du PDLG II, la cellule d’appui technique et les 9 secrétaires techniques de pôles ainsi que le partenaire stratégique du PDLGII le PACV2 et la cellule d’appui conseil des plates formes multifonctionnelles ATC. L’ensemble de ces acteurs a souhaité faire partager cette expérience aussi bien dans ses réussites que ses difficultés, sous forme d’un document à l’adresse de l’ensemble des acteurs impliqués de près ou de loin dans la décentralisation et le développement local. Par cette capitalisation de l’expérience pilote des pôles de développement, ils espèrent contribuer à la réflexion mais aussi à la mise en œuvre de la décentralisation et du développement local en Guinée et plus largement de la sous région. Qu’ils soient tous remerciés de cette volonté de partager une expérience qui ouvre la voie sur les stratégies de développement socio économiques locales reposant sur l’intercommunalité et la concertation. Sommaire Présentation de la zone d’intervention du PDLG et du processus P 5 à 9 4 1 de décentralisation Présentation de la démarche du PDLG P 10 à 12 Genèse des pôles P 13 à 17 Présentation des pôles, P 18 à 20 2 La démarche et les outils de mise en œuvre des pôles P 21 à 26 3 Le dispositif de développement des capacités et d’appui conseil P 26 à 33 L’appui au développement économique local et à la création P 34 à 40 4 d’emploi 5 Le relèvement des finances locales P 41 à 46 Des résultats et des points forts P 47 Une forte dynamique de solidarité et de cohésion sociale P 47 à 50 6 Les infrastructures marchandes une innovation et un pari P 50 à 54 réussi pour les collectivités 7 Les difficultés et les risques P 55 Les perspectives P 56 à 57 En conclusion, la parole aux acteurs P 58 I.LE CADRE DU PROJET 1. 1 Principales caractéristiques de la zone : La Haute Guinée, ou Région de Savanes occupe le tiers du pays dans sa partie nord- est. Elle couvre un fragment du plateau manding qui continue en république du Mali. Elle est arrosée par le fleuve Niger et ses nombreux affluents. Avec son climat sec, elle présente une végétation de savane typique. La population active est surtout employée par ordre d’importance dans : L'agriculture, l’élevage, la pêche, la sylviculture, l’industrie les mines, l’artisanat, le commerce, la restauration et l’hôtellerie, … Ces activités sont exercées essentiellement dans le secteur informel (plus de 80% des emplois). La préfecture de Siguiri La Préfecture de Siguiri compte 13 Collectivités Locales décentralisées dont 12 5 Communautés Rurales de Développement (CR) et une Commune Urbaine Siguiri dont la population est estimée à 32450 habitants en 2005 ce qui la place au 15 ème rang des villes de Guinée. La préfecture de Siguiri est située en Haute Guinée. Elle est la plus grande préfecture du pays avec 18 400 km2. Créée en 1888, elle est également l’une des plus vieilles. Elle fait frontière avec la république du Mali au nord et la préfecture de Kankan au sud. Sa position de zone pré-sahélienne lui confère un climat de type soudano-sahélien avec une moyenne pluviométrique assez faible (1 100 mm) Ces bassins confèrent à la Préfecture un relief en deux grands ensembles : les plaines fluviales du Niger et du Tinkisso très favorables à l’agriculture et les monts et plateaux intérieurs arrosés par le bassin du Sénégal aux sols ferralitiques et squelettiques, plus pauvres mais riches en gisements aurifères. Aujourd’hui comme naguère, l’or joue un rôle déterminant dans l’économie de la préfecture de Siguiri. Il y est exploité dans le Bouré, une région aurifère qui, avec le Bambouk, en territoire Malien, a fait la fierté et la richesse des empires du Ghana et du Mali entre le 11e et le 15 e siècle. Marchand traditionnel d’or au marché de Tomboko (Sous préfecture de Doko) De cette histoire, les populations de la préfecture ont gardé une longue tradition d’orpaillage. Cette place de l’or dans l’économie préfectorale a pris des dimensions plus importantes avec son exploitation industrielle par la Société Ashanti Goldfields 6 depuis 1996. C’est dans la sous-préfecture de Kintinian à 33 km de Siguiri que sont installées les usines de la Société Ashanti Goldfields, où près de 500 ouvriers et cadres travaillent. Les activités économiques dans la Préfecture de Siguiri concernent principalement le secteur agricole (l’agriculture, l’élevage, la pêche, la sylviculture, etc ) qui compte plus de 200 000 actifs avec près de 90% des emplois. Le bitumage de la nouvelle route nationale reliant le port de Conakry au Mali a donné un souffle nouveau aux activités socioéconomiques. La ville est devenue plus accessible et, à la faveur de l’exploitation industrielle des mines d’or, on y assiste à une grande affluence d’immigrants venus de partout en Guinée et des pays limitrophes. Le résultat est un bond démographique, accompagné d’un certain dynamisme commercial soutenu surtout par un secteur informel très florissant. La préfecture de Kouroussa La Préfecture Kouroussa est située au cœur de la Haute Guinée. Elle est limitée au Nord-Ouest/Nord- Est par les Préfectures de Dinguiraye et Siguiri, à l’Ouest par la Préfecture de Dabola, à l’Est par la Préfecture de Kankan, et au Sud/Ouest par les Préfectures de Kissidougou et de Faranah. Le climat est de type sub- soudanien avec une moyenne pluviométrique annuelle de 1 540 mm. Le réseau hydrographique comprend essentiellement le bassin du Niger et de ses affluents qui confère à la zone un relief de plaines et de plateaux favorables à l’agriculture et à une végétation assez diversifiée. Cadre humain et organisation administrative : Selon les résultats du recensement général de la population et de l’habitation de1996, la préfecture de Kouroussa dispose d’une population de près de 180 000 habitants. Avec 10,7 habitants/km², la Préfecture de Kouroussa se caractérise par la plus faible densité de population de toute la Haute Guinée Celle-ci est essentiellement concentrée à Cisséla (qui abrite le plus important marché de la 7 région) et dans les localités de Douako, Sanguiana et Kouroussa La Préfecture de Kouroussa compte 13 Collectivités Locales décentralisées dont 12 Communautés Rurales de Développement (CR) et une Commune Urbaine, Kouroussa, la préfecture dont la population était estimée à 12300 en 2005 ce qui la place en 25 ème position des villes de Guinée (2005) . Les activités économiques Les activités économiques dans la Préfecture de Kouroussa concernent le secteur agricole qui compte plus de 118 000 actifs avec plus de 93% des emplois. Les activités du secteur non agricole portent sur l’artisanat, le commerce, l’industrie, les mines et le tourisme et le loisir et représentent moins de 10% des emplois. Les principales activités de la Préfecture sont concentrées à Kouroussa-centre et au niveau des CR dans les principaux marchés hebdomadaires. 1.2 La décentralisation en Guinée La Guinée a généralisé le processus de décentralisation à l’ensemble du territoire national depuis une quinzaine d’années. En effet, le territoire guinéen est aujourd’hui entièrement organisé en collectivités décentralisées de base avec 304 communautés rurales de développement (CR) comprenant 1700 districts ruraux et 38 communes urbaines (CU) regroupant plus de 500 quartiers urbains et Conakry elle même, dotée d’un statut particulier. Cette organisation administrative est reconnue par l’ensemble des acteurs institutionnels (État, élus, leaders communautaires, société civile et partenaires au développement). De ce point de vue, le processus de décentralisation semble irréversible. Des acquis incontestables ont été obtenus dans le domaine de la réalisation des infrastructures sociales. L’ensemble des collectivités décentralisées bénéficient actuellement d’une relative autonomie financière et sont dotées d’un organe délibérant et d’un organe exécutif. Il s’agit : du conseil communal, du maire et de ses adjoints pour les communes urbaines, (ii) du conseil communautaire, du président, du vice-président et du trésorier pour les CR. Des compétences générales sont reconnues aux communes et aux CR dans plusieurs domaines du développement local soit en matière d’élaboration, vote et exécution du budget et des comptes, gestion de l’État civil et du domaine public, de l’éducation et de la santé. Les ressources des collectivités proviennent de la fiscalité locale : impôts directs, taxes diverses et revenus du domaine ou exceptionnellement de subventions, dons, legs et emprunts. Au niveau central, l’autorité juridiquement compétente pour exercer la tutelle sur les collectivités décentralisées est le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité (MIS). L’exercice effectif de cette tutelle se fait par délégation de pouvoir aux représentants du Gouvernement au niveau déconcentré (gouverneurs, préfets et sous-préfets) qui jouent le rôle de tutelle rapprochée.