3 Mars 2017 À L’Hôtel Des Ventes De Vendôme Les Numéros Suivants Aux Limites Indiquées Et Aux Conditions Habituelles De Vente
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ROUILLAC AUTOGRAPHES VENDÔME – LUNDI 3 AVRIL 2017 ORDRE DE VENTE AUTOGRAPHES Lundi 3 avril, 10h Correspondance d’Apollinaire, littérature 1 - 19 Archives et photographies de la famille de Castellane –Talleyrand 20 - 36 Souvenirs historiques de la famille de Castellane-Talleyrand 37 - 66 Archives musicales de la famille Ceillier dont Schumann, Liszt, Saint Saëns, etc 70 - 96 Documents historiques 100 - 133 EXPERT Thierry Bodin Tél. 01 45 48 25 31 (n°1 à 19) LIVRES, BD Lundi 3 avril, 14h CARMEN CRU 160 - 187 LIVRES 300 - 461 EXPERT Jean-Paul Veyssière (CNES) Tél. 06 08 92 50 37 (n°300 à 461) VENTE LIVE SANS FRAIS ADDITIONNELS INSCRIPTIONTION OBLIGATOIRE PREALABLE www.rouillac.com Lundi 3 avril 2017 Ventes aux enchères à 10h AUTOGRAPHES et DOCUMENTS HISTORIQUES Hôtel des Ventes Route de Blois - 2, rue Albert Einstein - 41100 VENDÔME EXPOSITIONS Vendredi 31 mars de 14h à 17h. Samedi 1er avril de 10h à 12h. Lundi 3 avril de 9h à 10h. PAIEMENT COMPTANT - FRAIS 20% TTC www.rouillac.com photos HD, liste complète et résultats sur notre site internet www.rouillac.com Tours (37000) Vendôme (41100) Paris (75006) 22, boulevard Béranger Route de Blois 41, bd du Montparnasse 02 47 61 22 22 02 54 80 24 24 01 45 44 34 34 [email protected] OVV n°2002-189 Fax : 02 54 77 61 10 CORRESPONDANCE d’APOLLINAIRE, LITTÉRATURE Guillaume APOLLINAIRE Lettres à Mireille Havet (1898-1932) Ensemble exceptionnel de lettres de guerre d’Apollinaire à la jeune « poyétesse » prodige, accompagné d’un manuscrit de calligrammes et de rares épreuves de Case d’armons. Ces lettres ont été publiées dans Guillaume Apollinaire / Mireille Havet, Correspondance (Montpellier, 2000). 2- Guillaume APOLLINAIRE. MANUSCRIT autographe signé de 7 CALLIGRAMMES, [1914 ?] ; 1 page oblong in-4 au crayon. EXCEPTIONNEL MANUSCRIT DE SEPT CALLIGRAMMES, regroupés en deux ensembles, qui seront publiés comme « Idéogrammes lyriques » dans Les Soirées de Paris, n° 26-27, juillet-août 1914, avant d’être recueillis en 1918 dans Calligrammes. Paysage animé : comprend les 4 calligrammes publiés dans Les Soirées de Paris sous ce titre, devenu Paysage dans l’édition, avec des variantes, et présentés horizontalement : « Voici la maison »… avec des variantes dans le dessin et la disposition des lettres ; « Cet arbrisseau »… ; « Amants »… avec des variantes dans le dessin et la disposition des lettres ; « Un cigare »… Nature morte : comprend les 3 calligrammes publiés sous le titre Cœur couronne et miroir, ici alignés horizontalement, avec des variantes dans la disposition des lettres et le graphisme : « Mon cœur est pareil »… ; « Les rois qui meurent »… ; « Dans ce miroir »…, signé au centre. Ce manuscrit a pu être remis par Apollinaire à Mireille Havet en 1914, lors d’une des visites qu’elle rendit à Apollinaire. Au dos, Mireille Havet a inscrit dans un coin cinq fois le mot « suicide ». 5000-6000 3- Guillaume APOLLINAIRE. L.A.S. AVEC DESSIN, [Nîmes 3 janvier 1915], à sa « chère petite Mireille » HAVET ; 2 pages in-8 à l’encre violette, dessin à la mine de plomb. BELLE LETTRE ILLUSTREE D’UN AUTOPORTRAIT EN UNIFORME D’ARTILLEUR DEVANT SA BATTERIE ET SON CHEVAL. [Apollinaire était alors à Nîmes où, après son engagement volontaire, il a été inscrit dans le peloton des élèves-brigadiers.] Il revient de permission de trois jours à Nice où il s’est « bien amusé » (il y avait retrouvé Louise de Coligny, « Lou »). « Mes éperons et mon étui à revolver ont eu un grand succès avec mes houseaux dans une ville où il n’y a que de l’artillerie lourde. Je vous envoie mon portrait approximatif avec mon étui à revolver, mon sabre, mon fouet, mon cheval et un canon. Tout ça est épatant et s’il me tarde que ce soit fini, c’est plutôt à cause de mes amis et de la liberté qui manque un peu aux simples soldats, car sans ça c’est épatant d’être militaire et je crois que c’est un vrai métier pour un poète. J’espère être bientôt gradé. Alors la vie sera plus chic. Vous savez qu’il n’y a que les femmes et les civils qui s’occupent de la guerre, nous autres nous nous en foutons. J’espère devenir en peu de temps bon cavalier, car on ne nous ménage pas sans cela et tout le temps sans étrier, trois fois des chevaux qui ruaient m’ont fait partir en bombe, une fois sur une sale route pleine de cailloux pointus, mais me suis rien fait. Tout de même faut être solide ici. Mais à la caserne on ne s’embête pas, pas de temps pour cela. Je deviens d’une brutalité merveilleuse. L’autre jour en promenade le cheval de mon voisin a rué et cassé la jambe au jeune homme qui me suivait, ça ne m’a causé aucune émotion. Je crois qu’après la guerre, il faudra pas que des poilus m’em….ent. Ne vous souciez pas de la guerre. Elle durera longtemps, il faut en prendre son parti et arranger sa vie comme si la guerre devait durer toujours, comme ça quand la paix arrivera ce sera une bonne surprise. Vous, ma chère Mireille, travaillez. Tâchez d’écrire quelque part, il y a beaucoup de place à prendre et il y en aura encore ». Il va s’habiller « pour sortir en ville. Comme élève brigadier je ne fais pas de corvées et ne prends pas de garde, vous voyez si c’est chic »... Sur son retour de Nice, il s’est arrêté à Marseille, où il a « vu les troupes Hindoues. C’était épatant. Je vous embrasse plus que d’habitude et bonne année ». Il signe : « Guillaume Apollinaire ». 10000-15000 4- Guillaume APOLLINAIRE. L.A.S., Nîmes 4 février 1915, à sa « chère petite Mireille » HAVET ; 4 pages in-12. JOLIE LETTRE DE L’ELEVE ARTILLEUR A LA JEUNE POETESSE. « Mon derrière dont vous prenez souci va bien, je vous remercie de prendre ainsi de ses nouvelles ». Il cite Molière : « Mais pour l’amour du grec souffrez qu’on vous embrasse », et ajoute : « De tout mon cœur comme vous faites vous-même. D’ailleurs le grec est fort employé en artillerie où les lettres de l’alphabet grec servent à désigner des mesures angulaires comme le millième, par exemple, qui s’indique par µ. Moi, je manie le µ avec dextérité ainsi que l’a déclaré hier le commandant du dépôt. D’ailleurs on va faire venir huit obus et je vais commander un tir quoique simple conducteur, mais je prépare mon brevet de chef de section pour tâcher d’être sous-lieutenant dès que je serai sur le front ». Il pense qu’« il y en a encore pour plusieurs années, peut-être deux, peut-être plus. Je souhaite moins, mais le moyen d’y croire. Intéressez-vous donc un peu à cette guerre extraordinaire. Au demeurant, j’aimerais, c’est vrai, effeuiller la marguerite auprès de vous, mais il faut se faire une raison. Et puis comme je n’ai pas de petite fiancée, autant effeuiller les jours de guerre pour qu’ils s’en aillent plus vite ». Et il prie Mireille de le recommander à son oncle le préfet du Gard [Louis Hudelo] : « comme ça il pourrait me faire avoir des permissions ». Il la charge de saluer sa mère, sa sœur, et toute la famille… « Idéogrammes [c’est-à-dire Calligrammes] sont restés sous presse. Mon secrétaire est infirmier à Amiens, il m’écrit de fort belles lettres, mais pas aussi jolie que la vôtre bien qu’un peu décousue. Ne rêvez pas trop les yeux fixes. Quand vous verrai, vous dirai ce que cela indique. Si n’écrivez pas pour les imprimeurs, écrivez pour vous ». Il espère bien la « revoir après la guerre lon laire, ma petite Mireïo. C’est ici en plein le pays de Mireille. Mais j’ai pas encore eu l’occasion d’aller à Arles. Donc vous embrasse. […] Saluez la colombe du colombier ». Il signe : « G. de Kostrowitzky 2e c.c. 38e art. camp. 70e batt. Nîmes ». 2000-2500 5- Guillaume APOLLINAIRE. L.A.S. « Guillaume » avec POEME, Nîmes « 7 mars 1914 » [pour 1915], à sa « chère petite Mireille » HAVET, « Le Colombier, Les Mées, Menars (Loir et Cher) » ; 1 page et demie in-4 à en-tête du Café Tortoni, enveloppe autographe signée « G. de Kostrowitzky ». BELLE LETTRE GALANTE AVEC UN POEME. « Je tâche de comprendre, mais suis bouché, faut qu’on m’explique bien les choses. En tout cas, si vous m’embrassez et pensez que je ne vous rendrai pas de baisers encore plus passionnés vous vous mettez votre joli doigt dans l’œil. Je vous les rends donc furieusement, en artilleur comme vous dites si bien. C’est du pétrole flambant, ma vieille, mais y a pas de tache, tu sais ! Mais alors il faut m’écrire plus souvent car si vous vous amusez à me percer le cœur (car c’est bien du mien qu’il s’agit, n’est-ce pas, petite masque ? Quoiqu’il en soit, mettons que c’est le mien !) si donc vous jouez à me percer le cœur, faut panser la blessure ». Il ne sait où on va l’envoyer, peut-être aux Dardanelles : « Et toujours pas de petite fiancée. Bien que vous ayez une très mauvaise opinion des artilleurs, c’est comme ça. Et vous, sûrement pas de petite fiancée (êtes pas à Mitylène !) mais peut- être bien un grand fiancé ? » Il ne sait plus écrire de lettre, « et cependant fais poèmes presque chaque jour. Y aura du laurier pour votre génie, petite fille dans ma prochaine lettre, le laurier c’est la fleur de Nîmes, y a pas de fleurs dans la garrigue, pas de vraie fleur du moins, mais le laurier y abonde.