DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE Ik
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ISSN 0249-3088 Année 1988. - No 36 [2] A. N. (CS.) 02424755 Samedi 5 novembre 1988 DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE t lld'U,e'M ik F‘' ASSEMBLÉE NATIONALE CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958 9e Législature PREMIÈRE -SESSION ORDINAIRE DE 1988-1989 (410 SÉANCE) COMPTE RENDU INTÉGRAL 2e séance du vendredi 4 novembre 1988 es 1754 ASSEMBLÉE NATIONALE - 2e SÉANCE DU 4 NOVEMBRE 1988 SOMMAIRE PRÉSIDENCE DE M . LOÏC 8OUVARD chargé des grands travaux, aux questions de : M . le rap- porteur spécial, Mme le rapporteur pour avis, MM . Charles Metzinger, Bernard Schreiner (Yvelines). 1 . Loi de finances pour 1989 (deuxième partie) . - Suite Jean-Pierre Bequet, Michel Péricard, • Jean Proriol, de la discussion d'un projet de loi (p. 1755). François d'Aubert, François-Michel Gonnot, Christian Kent, Michel Françaix, Roland Carraz, Mme Frédérique Culture, communication, grands travaux et Bicentenaire Bredin. Culture et grands travaux M. le ministre . M. Charles Josselin, rapporteur spécial de la commission des finances. Etats B et C (p . 1779) Mme Françoise de Panafieu, rapporteur pour avis de la Les crédits inscrits à la ligne « culture et communication » commission des affaires culturelles. des états B et C seront mis aux voix à la suite de l'examen des crédits du ministère délégué chargé de la MM . Jean-Jack Queyranne, communication. Jacques Toubon, Guy Hermier, Alain Griotteray, Etat D ..- Adoption par scrutin (p . 1779) Jean-Paul Fuchs. Renvoi de la suite de la discussion à la prochaine séance. MM . Jack Lang, ministre de la culuture, de la communica- tion, des grands travaux et du Bicentenaire Jacques Toubou, Mme le rapporteur pour avis. 2. Renvoi pour avis (p. 1779). Réponses de t:1. le ministre et de M. Emile Biasini, secré- taire d'Etat auprès du ministre de la culture, de la com- munication, des grands travaux et du Bicentenaire, 3. Ordre du jour (p. 1780). ASSEMBLÉE NATIONALE - 2 e SÉANCE DU 4 NOVEMBRE 1988 1755 COMPTE RENDU INTÉGRAL PRÉSIDENCE DE M . LOÏC BOUVARD, vice-président Il convient en effet nue l'on mesure mieux l'importance que revêtent les grands travaux . En quelques années, ils vont cer- La séance est ouverte à quinze heures. tainement modifier un peu le paysage, et pas seulement t culturel, de Paris, et pas seulement de Paris. J'aurai l'occa- M. le président . La séance est ouver e. sion d'y revenir. Ce qui me parait essentiel, monsieur le ministre, est que ces crédits-là devraient permettre de surmonter, à tout le moins de gérer mieux, des contradictions que l'on retrouve dans tous les budgets, mais plus encore dans le vôtre, et qui s'appellent, par exemple, Paris-province, patrimoine et LOI DE FINANCES POUR 1989 culture vivante, recherche de l'excellence et nécessité de l'accès à la culture pour tous. (DEUXIÈME PARTIE) Le débat Paris-province est très ancien et l'accusation de parisianisme se retrouve à peu près dans chaque rapport Suite de la discussion d 'un projet de loi concernant la culture ; j'y ai d'ailleurs consacré un chapitre du mien . Il revêt une certaine importance, car il renvoie à un problème d'aména g ement du territoire, au cours de l'année M. le président. L'ordre du jour appelle la suite de la qui vient. Si j'apporte cette dernière précision, c'est parce que discussion de la deuxième partie du projet de loi de finances la conception que je me fais de mon travail de rapporteur pour 1989 (n os 160, 294). m'amène à ne pas limiter mon intervention au seul examen du budget mais à en assurer le suivi d'une année sur l'autre, CULTURE, COMMUNICATION, et tous les rapporteurs auraient probablement intérêt à uti- liser la même méthodologie. GRANDS TRAVAUX ET BICENTENAIRE Quoi qu 'il en soit, il est vrai que, cette année encore, les institutions les plus « lourdes » bénéficient de moyens subs- CULTURE ET GRANDS TRAVAUX tantiels . C'est le cas au Grand Louvre, dent la seconde tranche va peser au total 3 milliards de fr..ucs, et pour M. le président . Nous abordons l'examen des crédits du laquelle presque 550 millions de francs seront engagés en ministère de la culture, de la communication, des grands tra- 1989 . C'est le cas encore de l'Opéra de la Bastille qui per- vaux et du Bicentenaire, concernant la culture, et du secréta- mettra de doter la capitale d'un outil essentiel en mature riat d'Etat chargé des grands travaux. d'art lyrique, le Palais Gamier se réservant une activité cho- La parole est à M . Charles Josselin, rapporteur spécial de régraphique plus marquée . C'est le cas, enfin, de Beaubourg la commission des finances, de l'économie générale et du qui continue à mobiliser près de 300 millions de francs en Plan, pour la culture. crédits de fonctionnement. Tout cela, nos concitoyens doivent le comprendre, est M. Charles Josselin, rapporteur spécial. Monsieur le prési- nécessaire au rayonnement international de la France . Et j'ai dent, monsieur le ministre de la culture, madame le ministre pu observer, à l'occasion des contacts que j 'ai noués aussi chargé de la communication, monsieur le secrétaire d'Etat bien avec M . Pierre Sergé, nouveau responsable des théàtres chargé des grands travaux, mes chers collègues, la brièveté à de l'Opéra de Paris, qu'avec M. Maheux, responsable du laquelle je suis contraint me conduira à limiter mon propos à Centre Georges-Pompidou, que ces institutions étaient peut- quelques observations mais, au risque d'amputer un peu le être plus connues à l'étranger qu'elles ne le sont en France. temps déjà réduit dont je dispose, je voudrais vous dire le Néanmoins, monsieur le ministre, une interrogation plaisir qui est le mien de retrouver presque quinze ans plus demeure à laquelle je veux vous rendre attentif : l'équilibre tard un budget que j'ai, si j'ose dire, beaucoup aimé, en tout est-il vraiment atteint entre l'effort financier demandé aux cas le secteur qui le concerne, tant il est vrai que les budgets contribuables de Paris et celui qui l'est en province ? de la culture qu'il m'a été donné de rapporter ne m 'ont pas toujours transporté d'enthousiasme . Le fait que vous prési- II est vrai que ce budget permet de réduire un peu le désé- diez, Jack Lang, aux destinées de ce ministère ne fait qu'aug- quilibre entre Paris et la province . J'observe, par exemple, menter ma satisfaction. que 300 millions de francs supplémentaires sont inscrits en 1989 pour les interventions hors Paris et que 100 millions Première observation, et elle est essentielle, le budget de la sont prévus au titre des grandes opérations culturelles dans culture augmente de 12,5 p . 100 hors aide à la presse, celle-ci les régions, dont la moitié pour les musées . Et je vous ren- étant rattachée aux crédits de la communication. voie à mon rapport écrit - distribué ce matin, trop tardive- 12,5 p. 100 d'augmentation ! Nous savions bien l'intérêt ment certes, mais c'est le lot commun de tous les rapports que le Président de la République accordait à ce secteur. budgétaires - pour y puiser d'autres exemples. Nous savions qu'il fallait sortir des deux années difficiles En dépit de ces progrès, la question reste posée, même s 'il i auxquelles avait correspondu la gestion précédente . Mais est vrai que les Parisiens ne sont pas les seuls usagers des nous savons aussi, et je lui rends publiquement hommage à grandes institutions culturelles . Nous savons en effet l'effort cet égard, l 'effort considérable accompli par le ministre de la obligé des contribuables de province pour accompagner et culture pour mobiliser sur l'ambition qui était la sienne de soutenir les projets que leurs élus viennent leur proposer . Je donner à son ministère les moyens financiers requis. Pour me donne donc comme objectif pour l'an prochain d'exa- user d'un mot qu'il n'aime certainement pas, il a parfaite- miner plus en détail, en tenant compte du potentiel fiscal, la ment réussi ce travail de lobbying, au demeurant nécessaire : part consacrée par chaque contribuable à l'action culturelle c'était pour la bonne cause. selon les régions et les départements . Paris vaut toutes les messes du monde en matière culturelle . Mais les Parisiens, 12,5 p. 100 d'augmentation ! La culture est ainsi classée au eux aussi, doivent y participer normalement . Et quand je dis second rang des priorités, tout de suite après la recherche. les Parisiens, je pense à l'ensemble de l'Ile-de-France, car je Et l'augmentation reste encore de 10,4 p . 100, si l'on n'oublie pas que, dans les contrats de Plan Etat-régions, seule excepte les grands travaux de ce budget . A cet égard, je veux 1'11e-de-France n'avait pas fait figurer la culture parmi ses dire à M . Biasini tout l'intérêt que j'ai pris à nos entretiens . priorités . 1756 ASSEMBLÉE NATIONALE - 2. SÉANCE DU 4 NOVEMBRE 1988 M. Bernard Schreiner (Yvelines). Très juste ! aussi, nécessité de fixer quelques limites . En d'autres termes, il faut se demander s'il est toujours indispensable que la M. Charles Josselin, rapporteur spécial. Autre contradic- meilleure distribution Soit celles oui reornunr Ire vol- " _ :-". tion que n,:,tee •• .._ ;pet,p _ _ . .. - ..inuuv.; r-, uc .~_ati autel a. cneres au monde. surmonter, l'opposition traditionnelle entre patrimoine et J'ai apprécié la volonté de M . Sergé de donner davantage culture vivante . On peut d'ailleurs se demander s'il n'y a pas leur chance aux chanteurs nationaux ou, plus généralement, à là une ligne de partage entre deux conceptions de la culture.