Syndicat Eau & Assainissement des 3 Cantons Bérangère CHEVRANT-BRETON

Nappe alluviale du

Diagnostic du territoire préalable au plan d’action territorial (2008-2012)

Partenaires Techniques Partenaires Financiers Conseil général des Pyrénées-atlantiques Union européenne Chambre d’agriculture des Pyrénées-Atlantiques CasDar Ministère de l’Agriculture Conseil régional Aquitaine Agence de l’eau Adour Garonne Diagnostic validé par le Comité de pilotage en Version n°2 date du 8 avril 2008

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 SOMMAIRE

1- Fiche d’identité du diagnostic ...... 6

2 - Les enjeux « eau » du territoire ...... 8

2-1 Vis-à-vis de l’AEP, enjeu prioritaire du 9ème programme ...... 8

2-1-1 Une nappe alluviale sollicitée pour l'eau potable ...... 8

a) Liste des captages AEP sur le territoire du PAT ...... 8

b) Une atteinte différée de l’objectif de bon état au titre de la Directive Cadre sur l'eau ...... 9

c) Une nappe classée en ZOS ...... 9

d) Des captages prioritaires ...... 9

e) Des arrêtés préfectoraux qui s'appliquent sur les périmètres de protection .. 9

2-1-2 Un enjeu de reconquête et de protection de la qualité de la ressource en eau10

2-1-3-Présentation des 5 champs captant d’eau potable ...... 12

a) Le Syndicat Eau et Assainissement des 3 cantons pour l’eau potable ...... 14

b) Le syndicat intercommunal de l’eau potable de Gave et Baïse ...... 17

c) Le Syndicat Intercommunal de l’ Eau Potable de Jurançon ...... 20

d) La Régie des Eaux de la ville de Pau ...... 23

e) Le Syndicat Mixte du Nord-Est de Pau ...... 24

2.2 Vis-à-vis de l’Etat écologique (sens DCE) du cours d’eau / des milieux ...... 28

2.3 Vis-à-vis de l’usage loisirs aquatiques ...... 30

2.4 Vis-à-vis de l’Etat chimique (sens DCE, qualité) hors enjeux AEP ou autres usages 30

3 - Contexte ...... 32

3.1 Délimitation de la zone ...... 32

3-1-1 Référence du territoire nappe alluviale du gave de Pau (zone d’influence de la masse d’eau souterraine) ...... 32

3-1-2 Communes et intercommunalités : les structures administratives concernées par le PAT ...... 33

3.2 Contexte physique et influences sur les problématiques de l’eau ...... 34

2

Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 3-2-1 Les caractéristiques géologiques du territoire ...... 34

3-2-2 les caractéristiques pédologiques du territoire : un contexte particulièrement vulnérable aux transferts de contaminants vers la nappe ...... 35

3-2-3 Répartition de l’occupation des sols sur ce territoire ...... 36

3-2-4 les réseaux de mesures de la qualité de l'eau ...... 38

a) les eaux souterraines ...... 38

b) les eaux superficielles ...... 41

3.3 Contexte agricole ...... 42

3.3.1 Sur l'ensemble du territoire du PAT ...... 42

a) Données générales sur la profession agricole : ...... 42

b) Données sur les surfaces agricoles (d'après PAC 2004) ...... 45

c) Irrigation ...... 46

d) Une activité d'élevage localisé à l'amont ...... 46

e) Organismes économiques et débouchés ...... 48

f) Les pratiques agricoles ...... 48

3.3.2 Le contexte agricole au niveau des champs captants ...... 53

a) Les caractéristiques des exploitations ...... 54

b) L’Occupation des sols agricoles : une dominance de maïs avec des proportions variables de prairie ...... 55

c) Les produits phytosanitaires utilisés : nature des produits, répartition par usages et par couverts végétaux ...... 56

d) Les produits phytosanitaires utilisés : stratégie, choix des produits et des doses utilisées ...... 58

e) Couvertures hivernales et bandes enherbées ...... 59

f) Entretien des Zones Non Agricoles (ZNA), des bordures et des fossés par les agriculteurs ...... 61

3.4 Collectivités et autres acteurs du territoire, influences sur l’eau ...... 64

3-4-1 Les pratiques des collectivités du territoire ...... 65

a) Organisation des services communaux :...... 66

3

Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 b) Traitements effectués : ...... 66

c) Familles de produits et choix des substances utilisées ...... 66

d) Quantités et doses utilisées: l’efficacité prime ...... 67

e) Stockage, nettoyage, gestion des emballages vides et des produits phytosanitaires non utilisés ...... 67

f) Techniques alternatives ...... 67

g) Les attentes des collectivités vis-à-vis du PAT: ...... 68

3-4-2 Pratiques phytosanitaire des autres acteurs (CG, DDE, SNCF, etc.) ...... 68

3-4-3 Le jardinage des particuliers est en développement constant mais leurs pratiques sont à modifier et faire évoluer…...... 69

4 - Bilan / Evaluation des actions passées et en cours ...... 72

4.1 Actions de conseil, animation, communication sur le volet agricole ...... 72

4-1-1 Formations sur la fertilisation raisonnée ...... 72

4-1-2 Plan Prévisionnel de Fumure individuel ...... 73

4-1-3 Essai sur la valorisation des effluents d’élevage ...... 73

4-1-4 Communication ...... 74

4-1-5 Gestion des intercultures ...... 74

4-1-6 Diagnostic pulvérisateur ...... 75

4.2 Analyse de l’équipement des exploitations et collectivités ...... 75

4-2-1 Les investissements du pack mini : ...... 77

4-2-2 Les autres investissements phytosanitaires ...... 78

4-2-3 Les investissements hors phytosanitaires ...... 79

4-2-4 Conclusion des dossiers AILPP ...... 80

4-2-5 Point sur la mise aux normes des élevages : PMPOA1 et PMPOA2 (Programme de Maîtrise des Pollutions d’origine Agricoles) ...... 80

4.3 La dynamique agri-environnementale sur le territoire la contractualisation de CTE, CAD et MAEt ...... 82

4-3-1 CTE et CAD ...... 82

4-3-2 Les Mesures agroenvironnementales territorialisées ...... 83

4

Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 4.4 Présence d’une réglementation spécifique sur le PAT : la règlementation « Zone Vulnérable » ...... 86

4-5 Actions déjà mises en œuvre au niveau des collectivités et des particuliers ...... 86

5 - Définition des priorités d’action ...... 88

5

Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 1- Fiche d’identité du diagnostic

Porteur du diagnostic : le Syndicat Eau &Assainissement des Trois Cantons

Animatrice du territoire : Bérangère CHEVRANT-BRETON du Syndicat Eau &Assainissement des Trois Cantons, pour l’ensemble des collectivités suivantes : Syndicat Intercommunal de l’Eau Potable de Gave et Baïse Syndicat Eau &Assainissement des Trois Cantons Syndicat Intercommunal de l’Eau Potable de Jurançon Régie des Eaux de la ville de Pau Communauté d’Agglomération de Pau Pyrénées Syndicat Mixte du Nord-Est de Pau

Diagnostic réalisé en 2008

Périmètre du territoire : 64 communes de la zone vulnérable de la nappe alluviale du Gave de Pau (masse d'eau 5030)

Figure 1 : périmètre du Plan d’action territorial (contours vert)

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 Les partenaires techniques du PAT :

Les organismes professionnels agricoles et de formation en agriculture -La Chambre d’Agriculture des Pyrénées Atlantiques - La FDSEA, -l’ADASEA, -le journal « le Sillon » -le CIVAM 64 : Centre d'Initiatives pour Valoriser l'Agriculture et le Milieu rural - l’établissement public local d’enseignement et de formation professionnelle agricole des Pyrénées Atlantiques: LEGTA, LPA CDFAA, CFPPA -Le Centre Régional de la Propriété Forestière ou CRPF

Les associations d’agriculteurs : - ASA SIPEL (société d’irrigation de la plaine du Lagoin) - ASA du Baniou

Les Organismes économiques agricoles : - Euralis, -Maïsadour, - LUR BERRI, -Vivadour, -Danone, -Arvalis, Institut du Végétal -la Fromagerie des Chaumes, - les Ets BERGERET, - les Ets LARRIEU, - les Ets LACADEE, - la S.A.M.S.A. GUICHENUY, - la S.A LACOUSTILLE., - les Ets AUGUSTIN

Les collectivités et leurs organismes ressources -la Communauté De l’Agglomération de Pau Pyrénées -le pôle environnement et le pôle agriculture du Conseil Général des Pyrénées Atlantiques -la Communauté de Communes de -le Syndicat Mixte de Développement de la Région d’Argelès-Gasost (SMDRA) -le Service voiries du Conseil Général : la DAEE -le Centre National de la Fonction Publique Territoriale - la Maison des Communes

Les organismes ressources pour l’information et la formation du grand public - le Centre de Documentation et d’Initiatives pour l’Environnement du Béarn (CDIE) -le Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement -Lacq odyssée -l’APESA (association pour l’environnement sud-aquitain) -le Bureau des Initiatives pour l’Environnement -Fun science -associations de jardiniers amateurs sur le territoire : Jardiniers de

Date de validation du diagnostic par le comité de pilotage : le 8 avril 2008 N° Version du document. 2

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012

2 - Les enjeux « eau » du territoire

2-1 Vis-à-vis de l’AEP, enjeu prioritaire du 9ème programme

2-1-1 Une nappe alluviale sollicitée pour l'eau potable Le territoire du PAT recouvre une partie de la masse d'eau souterraine nappe alluviale du Gave de Pau n°5030, fortement exploitée pour la production d'eau potable (environ 17 % de la production d'eau potable du département des Hautes-Pyrénées). Les captages des 5 collectivités productrices d'eau potable sont réparties sur 4 champs captants; 3 prélèvent directement dans cette nappe tandis que le 4ème sollicite un aquifère plus profond (sables sous molassique, masse d'eau n°5082) en communication avec la nappe alluviale.

Bien que les prélèvements du champ captant Bordes-Angaïs soient réalisés dans l'aquifère des sables sous molassique (n° 5082), l'enjeu du PAT est la préservation de la qualité de la nappe alluviale (n°5030). En effet, comme expliqué ultérieurement (§ 2-1-3-e), c'est la teneur en nitrates et pesticides de la nappe alluviale qui, dans le contexte actuel, conditionne la teneur en nitrates et pesticides dans la nappe des sables sous molassiques au niveau du champ captant de Bordes Angaïs.

a) Liste des captages AEP sur le territoire du PAT

Champ masse d'eau captant Syndicat AEP Puits - communes Code BSS concernée P6 Mazères-Lezons 10305X0011/F6 P8 Mazères-Lezons 10305X0013/F8

P9 Mazères-Lezons inexploité 10305X0014/F9 P10 Mazères-Lezons inexploité 10305X0015/F10 SIEP Jurançon 5030 P11 Mazères-Lezons 10305X0016/F11 P12 Mazères-Lezons 10305X0017/F12 P13 Mazères-Lezons 10305X0074/P13

P14 10305X0079/P14 MAZERES LEZONS P16 10305X0081/P1 P17 Meillon 10305X0240/P17 Ville de Pau P1 - 10305X0075/P1 5030

F1 Bordes 10306X0036/F1 F2 Bordes 10306X0033/F2 S. Nord est Bordes F3 Bordes 10306X0034/F3 5082

BORDES F4 Bordes 10306X0035/F4

P1 Artix 10046X0089/P P2 Artix 10046X0090/P2 3 Cantons 5030

P3 Labastide Cézéracq 10046X0091/P3 ARTIX P4 Bésingrand 10292X0024/P4

8

Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 P1 10293X0004/P1

P4 Arbus 10293X0036/P4 P5 Tarsacq 10293X0035/P5 Gave et Baïse P7 Arbus 10293X0037/P7 5030 P8 Arbus 10293X0038/P8 TARSACQ P9 Arbus 10293X0039/P9 P10 Arbus 10293X0047/P10

b) Une atteinte différée de l’objectif de bon état au titre de la Directive Cadre sur l'eau le projet de SDAGE 2010-2015 fixe les échéances suivantes à la nappe alluviale du Gave de Pau pour atteindre le bon état:

- 2015 pour le bon état quantitatif. Les prélèvements réalisés sur la nappe sont compensés par les apports naturels.

- 2027 pour le bon état qualitatif. La contamination par les nitrates sera lente à résorber compte-tenu de l'inertie du milieu et de la nécessaire évolution des pratiques agricoles.

c) Une nappe classée en ZOS Dans le projet de SDAGE 2010-2015, la mesure D2 désigne la nappe alluviale du Gave de Pau (masse d'eau souterraine 5030) comme une zone à objectifs plus strict (ZOS) au titre de l'amélioration de la qualité des eaux brutes destinées à la production d'eau potable. Cette mesure prévoit que "la qualité des eaux brutes sera améliorée par la mise en œuvre des dispositions qualitatives et quantitatives décrites dans les orientations B (partie pollutions diffuses) et E (partie gestion des étiages). A l'intérieur de ces zones, les prescriptions de l'article L211-3-5° du Code de l'Environnement seront mise en œuvre pour les captages prioritaires figurant dans la liste D2 élaborée selon les critères nationaux".

d) Des captages prioritaires Les puits F3 et F4 de champ captant de Bordes appartiennent à la liste B des captages prioritaires de la mesure D2 de projet de SDAGE 2010-2015.

e) Des arrêtés préfectoraux qui s'appliquent sur les périmètres de protection Chacun des champs captants du PAT dispose d'un arrêté préfectoral qui définit les périmètres de protection au sein desquels sont règlementées toutes les activités qui pourraient avoir un impact polluant sur l’eau.

Champs captant Maître d'ouvrage année arrêté observations préfectoral

Mazères Lezons SIEP Jurançon 1987 Couvert hivernal recommandé

Ville de Pau 1987

9

Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 2006 Couvert hivernal obligatoire sur Bordes S. Nord est périmètre rapproché

SEA des 3 2005 Couvert hivernal obligatoire sur Artix Cantons périmètre rapproché

SIEP Gave et 1980 Pas de périmètre éloigné défini Tarsacq Baïse Couvert hivernal recommandé

2-1-2 Un enjeu de reconquête et de protection de la qualité de la ressource en eau

Sur le territoire du PAT, 42 points de mesures (forage AEP et réseau de suivi du Conseil général en particulier) permettent de disposer d'un bon niveau de connaissance de la teneur en nitrates de la nappe alluviale (pour plus de détails se reporter au § 3-2-4 a) et de son évolution saisonnière. Il en ressort les principaux éléments suivants: La teneur en nitrates est en général faible (< 15 mg/l) au niveau de la basse terrasse. La proximité du Gave autorise des échanges importants entre le cours d'eau et sa nappe d'accompagnement. Les parcelles cultivées sont moins présentes; la saligue peut localement offrir une protection à la nappe.

La teneur en nitrates est élevée (> 40 mg/l) au niveau des hautes terrasses. Les facteurs d'explication sont de plusieurs natures:

o Hydrogéologique: La nappe n'est pas protégée des phénomènes de lessivage (sols peu épais et très perméable); l'épaisseur de la nappe est plus faible et son renouvellement moins rapide; des apports par infiltration de ruissellement peuvent localement exister au niveau des coteaux; les échanges avec le Gave sont très faibles.

o Anthropique: les pratiques de fertilisation sont insuffisamment maîtrisées; la monoculture généralisée du maïs laisse, le plus souvent, les sols nus en hiver et favorise le lessivage des excédents azotés liés à la fertilisation et à la minéralisation de l'azote des sols. Lorsque la fréquence d'analyses est élevée (piézomètres du réseau du Conseil Général), des variations saisonnières marquées peuvent être observées sur certains puits (cf. illustrations dans la suite du document). Les teneurs les plus élevées sont observées aux périodes de lessivage. Au sein d'un même champ captant, la teneur en nitrates est très corrélée à la proximité des parcelles agricoles (cf. 2-1-3 b pour illustration) et à la proximité du Gave.

Les teneurs en nitrates les plus élevées dans la nappe alluviale sont observées en amont de la zone du PAT au niveau de Bordes. La teneur moyenne est supérieure à 65 mg/l et a même dépassé ponctuellement 75 mg/l ces dernières années.

10

Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 Figure 1 bis - Evolution des teneurs en Nitrates dans la nappe alluviale duGave de Pau Lestelle (réseau de mesures du Conseil général des Pyrénées-atlantiques) Baudreix L.

80 Bœil

Bordes

70 P.

Forage Pardies

60

Uzos P803 50 Mazères

CMA R. 40

Arbus 30

Concentrationsenmg/l Siros stade

Valeur Guide Tarsacq 20 Labastide

Besingrand

10 Lendresse

Baudreix STEP

0 juin-01 déc.-01 juil.-02 janv.-03 août-03 mars-04

La connaissance de la qualité de la nappe vis-à-vis des produits phytosanitaires est plus récente et moins exhaustive; elle repose notamment sur le réseau de surveillance du Conseil Général (cf. graphique ci-dessous). Jusqu'en 2003, l'utilisation généralisée de l'atrazine dans les stratégies de désherbage du maïs s'est accompagnée d’une contamination de la nappe par cette molécule et ses métabolites. L'interdiction d'utilisation de cette molécule après 2003 a entraîné une réduction plus ou moins lente de sa concentration selon les secteurs et une amélioration globale de la qualité de la nappe. La Simazine, dont l'utilisation est interdite depuis septembre 2003 a été retrouvée a des teneurs parfois importantes jusqu'en juin 2005. La Terbuthylazine (à Lescar et Artiguelouve), le Diuron (à Lendresse) et l'Amétrine ont également été retrouvés de façon ponctuelle. Sur certains forages de champs captants, quelques molécules de substitution utilisées en désherbage de maïs, ont été détectées sous forme de trace (cf. suite du diagnostic).

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 Figure 1 ter

Un double enjeu est donc poursuivi à l’échelle de la nappe alluviale du gave : la restauration de la qualité de l’eau vis-à-vis des nitrates et la protection de sa qualité vis-à-vis des produits phytosanitaires.

2-1-3-Présentation des 5 syndicats d’eau potable

Echanges entre le gave de Pau et la nappe alluviale : des fonctionnements hydrogéologiques qui peuvent différer d’un puits à l’autre

Au préalable, on peut rappeler que les échanges d’eau d’un milieu vers l’autre sont régis par les différentiels de pression, le courant d’eau allant du milieu hypertonique au milieu hypotonique/ en dépression. Différents facteurs interviennent donc pour expliquer les échanges :

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 Le niveau d’eau du gave : la situation crue ou étiage. En période de crue du gave, l’eau a tendance à s’écouler vers la nappe et inversement en période d’étiage :

Sens d'écoulement de l'eau période de crue

nappe phréatique

substratum lit du gave substratum

période d'étiage

nappe phréatique

substratum lit du gave substratum Le pompage au niveau d'un puit crée une dépression localement au niveau de la nappe et provoque un phénomène d’appel d’eau qui peut accentuer les échanges Gave/rivière.

Dans le cadre de l'état des lieux de la Directive cadre sur l'eau, le bureau d'étude Burgeap a résumé comme suit le fonctionnement général de la nappe. « La piézométrie de la nappe est connue localement par les relevés effectués par EDF en 1957 et 1960, par l’institut de géodynamique en 1976 et 1980 et par la DDASS ensuite dans l’environnement proche de Pau. En amont d’Assat, les courbes piézométriques indiquent la présence d’échanges entre le Gave et la nappe, tantôt dans un sens, tantôt dans un autre, selon les secteurs et les saisons. En aval, les courbes piézométriques montrent un écoulement parallèle à celui du Gave avec un gradient hydraulique identique à celui-ci (de l’ordre de 5‰). Ces courbes s’infléchissent en bordure des coteaux, signe de l’existence d’un flux en provenance de ceux-ci. En aval de la ville de Pau, la piézométrie indique l’existence d’une alimentation de la masse d’eau par les vallées des affluents du Gave. Certains ouvrages introduisent des variations au niveau des écoulements souterrains : - dans le secteur de , le seuil construit en 1984/85 retient légèrement la nappe, provoquant une diminution de la pente à son amont et une augmentation de celle-ci à son aval. - Les pompages de Tarsacq-Arbus induisent des reculées dans les courbes piézométriques ».

Compte tenu de ces éléments, la localisation des champs captants et de leurs ouvrages cherche à concilier plusieurs préoccupations:

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 - recherche des secteurs les plus productifs (forte transmissivité) - protection contre les différentes formes de pollutions. La pollution de la nappe par les nitrates d'origine agricole a poussé les syndicats AEP à se rapprocher du Gave en forant dans la saligue bien que d'autres inconvénients puissent alors exister (sensibilité plus grandes aux pollutions du Gave, risque d'érosion, lutte contre les plantes invasives,…).

Identification et description des points de captage d’eau potable et des périmètres de protection des 5 syndicats d’eau potable, et leurs caractéristiques

17% de l’eau potable nécessaire pour pourvoir aux besoins des Pyrénées Atlantiques est prélevée sur le territoire du PAT dans la nappe alluviale du gave de Pau ou une nappe captive plus profonde située sous la nappe alluviale. Ces prélèvements d’eau potable sont réalisés par 4 syndicats d’eau potable et la ville de Pau sur 4 champs captant (la régie des eaux de la ville de Pau possède un puits qui se situe sur le champ captant du Syndicat Intercommunal des Eaux de Jurançon… les 2 champs captants sont confondus).

a) Le Syndicat Eau et Assainissement des 3 cantons pour l’eau potable

Les chiffres clefs 24 communes 5 300 abonnés 12 000 personnes desservies 1 250 000m3 pompés 96 300m3 importés, 7 000m3 exportés 1 350 000m3 mis en distribution Rendement hydraulique de 67% 4 puits équipés pour 14 500m3/jour 5 330 m3 de stockage 498,454 km de conduites et branchements

Gestionnaire : La SAUR

Masse localisation Puits Code BSS d'eau S.I.E.A. des 3 P1 Artix 10046X0089/P 5030 Terrasse abandonné Cantons P2 Artix 10046X0090/P2 5030 Terrasse P3 Labastide Cézéracq 10046X0091/P3 5030 Terrasse abandonné P4 Bésingrand 10292X0024/P4 5030 Gave

Un arrêté préfectoral de protection des captages est a été signé le 6 avril 2005. Chaque puits a un périmètre de protection immédiat d’une centaine de mètres carrés. Les quatre puits ont un périmètre de protection rapproché unique et une zone sensible unique, respectivement de 148ha et 603 ha. Etats des eaux brutes : Pour le SIEA des 3 cantons une double problématique vis- à-vis des nitrates et des produits phytosanitaires

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 Les quatre puits d'adduction d'eau potable du syndicat se situent sur la rive droite du Gave de Pau, à 20 km en aval de Pau. Ils puisent tous l'eau dans la nappe alluviale.

Figure 2: carte de localisation des puits (bulles rouges) du syndicat des 3 cantons et de délimitation de la zone sensible (punaises jaunes)

Seuls les puits P2 et P4 fonctionnent quotidiennement, pendant 20h, le P4 assurant 75% de l'alimentation et le P2 25%. Le P1 et le P3 ont cessé d'être utilisés à partir des années 90, respectivement à cause d'un taux de nitrates trop important, et pour cause d’ensablement.

Les puits P1, P2 et P3 ont été forés en 1976 et 1977; le P4 a été implanté en 1991 à proximité du Gave (70 m) afin de limiter les contaminations dues aux activités agricoles. Il est néanmoins extrêmement vulnérable aux crues, contaminations bactériologiques et pollutions ponctuelles; et est aussi particulièrement menacé par la Renouée du Japon (Fallopia japonica) dont les racines très robustes sont capables de descendre jusque dans les drains du puits et de les envahir. Le P2, quant à lui, est plus menacé par les pollutions d’origine agricole, du fait du fonctionnement hydrodynamique de la nappe alluviale à cet endroit (cf. Echanges avec le Gave dans le paragraphe sur l’hydrogéologie).

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 Présence de nitrates

Les puits P1, P2, P3 situés sur la terrasse sont contaminés par les nitrates. Le piézomètre de Labastide Cézéracq du Conseil général (Figure 3) illustre l'évolution de la teneur en nitrates au niveau de la terrasse. La concentration en nitrates varie dans l’année en fonction des périodes de lessivage et d'apports azotés (fertilisation et/ou minéralisation). Les teneurs maximales qui dépassent les 50mg/l, semblent néanmoins en diminution.

Nitrates dans la nappe du Gave de Pau 70 Labstide-Cézéracq piézo CG 60 Bésingrand piézo CG

50

40 mg/l

30

20

10

0 sept.-01 sept.-02 sept.-03 août-04 août-05 août-06 août-07

• Bésingrand: teneur faible, proximité du Gave

• Labastide: teneur moyenne, variation Données CG64 saisonnière

Figure 3 : teneur en nitrates dans la nappe alluviale au niveau de Besingrand et Labastide Cézeracq

Le puits P4 (proche du Gave) présente une teneur en nitrates bien plus faible (analogue à celle du piézomètre de Bésingrand du Conseil général); il est indispensable pour maintenir par dilution un taux de nitrates inférieur à la norme toute l'année (50mg/l). De part sa proximité avec le Gave, ce puits est néanmoins soumis à d'autres contraintes : risques d'inondation, d'érosion, de contamination bactériologique et d'envahissement par la Renouée du Japon.

Présence de produits phytosanitaires de façon saisonnière

De 2000 à 2006, le nombre d’analyses n’a pas cessé d’augmenter, et la fréquence de détection annuelle de diminuer. De 2000 à 2006, seulement sept molécules ont été détectées, dont quatre en 2006. Parmi ces quatre molécules, trois n’étaient pas recherchées avant 2006 (tébuconazole, diméthénamide, bentazone). L’atrazine, la déséthyl-atrazine et la simazine ont été quantifiées quasiment tous les ans depuis qu’on a commencé à les chercher.

C’est au mois de juin 2006 que sont détectées le plus grand nombre de molécules et les fréquences de détection par molécule sont maximales à cette période là.

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 Figure 4 : teneur en atrazine et atrazine deséthyl de la nappe alluviale à Labastide Cézeracq

Nappe alluviale Gave de Pau - Labastide Cézéracq Nappe alluviale Gave de Pau - Labastide Cézéracq Atrazine Atrazine déséthyl

0.3 0.2 0.25 0.15 0.2

0.15 Série10.1 Série1

µg/l µg/l 0.1 0.05 0.05 0 0 19/04/01 01/09/02 14/01/04 28/05/05 10/10/06 22/02/08 19/04/01 01/09/02 14/01/04 28/05/05 10/10/06 22/02/08

Bien que l'utilisation de l'atrazine soit interdite de puis 2003, il persiste un bruit de fond pour cette molécule et sa molécule de dégradation (la deséthyl atrazine) sur toute l’année, avec des pics liés aux périodes où la pluviométrie est forte, au printemps principalement.

b) Le syndicat intercommunal de l’eau potable de Gave et Baïse

Les chiffres clefs de Gave et Baïse 34 communes 12 000 abonnés 30 000 personnes desservies 3 900 000m3 pompés 2 100 000m3 facturés, rendement hydraulique de 59% 1 500 000m3 domestique et 600 000m3 industriels 7 puits équipés pour 14 500m3/jour 2 puits projetés portant la production totale à 17 500m3/jour

44 ouvrages de stockage ou reprise pour une capacité totale de 14 000m3 soit près d’1m3 de stockage par habitant. 1200km de réseau en comptant les branchements qui sont très importants dans certaines communes Gestionnaire : La SAUR

Masse situation Puits Code BSS d'eau P1 Tarsacq 10293X0004/P1 5030 P4 Arbus 10293X0036/P4 5030 S.I.E.P. Gave et Baïse P5 Tarsacq 10293X0035/P5 5030 P7 Arbus 10293X0037/P7 5030 P8 Arbus 10293X0038/P8 5030 P9 Arbus 10293X0039/P9 5030 P10 Arbus 10293X0047/P10 5030

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012

Figure 5: localisation des puits (gouttes rouges) du SIEP de Gave et Baïse et délimitation du champ captant (punaises jaune)

L’aquifère est la nappe alluviale du gave de Pau. Protection des captages : un arrêté préfectoral de déclaration d’utilité publique de 1980 délimite un périmètre rapproché mais n’a pas prévu de périmètre de protection éloigné.

Etat des eaux brutes du syndicat de Gave et Baïse : une vulnérabilité vis-à-vis des produits phytosanitaires Sur la dizaine de puits que compte le syndicat, la moitié se situent en terrasse et l’autre moitié au bord du gave dans la saligue. Les puits situés en terrasse, les plus proches des parcelles agricoles exploitées (P8 notamment), sont ceux qui présentent les plus fortes contaminations par les nitrates et les pesticides.

Avant l'interdiction d'utilisation de l'Atrazine, cette molécule était retrouvée au niveau du P8 à des teneurs élevées qui pouvaient dépasser la norme eau potable (0,1 µg/l). Depuis l'interdiction de l'Atrazine, sa concentration dans la nappe et celle de ces métabolites

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 diminuent lentement. Maintenant, l’utilisation de molécules beaucoup plus variées et plus dures à analyser (les seuils de quantification sont plus importants) perturbe l’image que l’on peut se faire à travers les analyses. En 2006 et 2007, des traces de métolachlore, 2-4D, 2- 4-MCPA et mécoprop ont été retrouvées de façon ponctuelle.

P8 - Atrazine 0.45 0.4 0.35 0.3 0.25 0.2 0.15 0.1 0.05 0 06/12/99 19/04/01 01/09/02 14/01/04 28/05/05 10/10/06 22/02/08

Figure 6 : teneur en Atrazine du puits P8 du SIEP de Gave et Baïse

De par la proximité des puits avec le Gave, la pollution par les nitrates est moins problématique que pour d’autres zones du territoire et ne concerne que les puits les plus proches des parcelles agricoles.

Le graphe de la figure 7 montre néanmoins une augmentation régulière de la concentration en nitrates dans le P8 qui atteint 30 mg/l.

Par ailleurs, des puits contaminés par les hydrocarbures en provenance de la route ont du être abandonnés.

mg/l Nitrates - Gaves et Baïse Figure 7 : teneurs en nitrates des puits du 50 SIEP de Gaves et Baïse 45 Arbus P8 • Teneur faible ou moyenne 40 Tarsacq P5 en nitrate globalement Arbus P7 • L’effet de localisation des 35 parcelles (proximité ou 30 non du gave) et des 25 activités anthropiques est 20 primordial : P5 est proche 15 du gave, P8 et P7 sont 10

bordés de champs de 5

maïs. 0

août-97 août-98 août-99 août-00 août-01 août-02 août-03 août-04 août-05 août-06 août-07 août-08

août-96 sept.-95

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 c) Le Syndicat Intercommunal de l’ Eau Potable de Jurançon

Les chiffres clefs du syndicat de Jurançon 17 communes adhérentes au SIEP, 25 communes desservies par le SIEP 25 884 clients desservis 8 puits en activité (de 9 à 22m de profondeur) Capacité totale des puits réunis : 1 233 m3/h 24 réservoirs 13 985 m3 de stockage 849,179 km de réseau d’eau potable 100% d’analyses conformes Volumes produits en 2006 : 6 634 272 m3 Volumes facturés : 4 500 063 m3 Rendement du réseau : 70,6%

Gestionnaire : La SOBEP (société Béarnaise des Eaux potables) filiale du groupe Lyonnaise des Eaux- Suez

Puits Code BSS Masse d'eau P6 Mazères-Lezons 10305X0011/F6 5030 P8 Mazères-Lezons 10305X0013/F8 5030 P9 Mazères-Lezons 5030 inexploité 10305X0014/F9 P10 Mazères-Lezons 5030 SIEP Jurançon inexploité 10305X0015/F10 P11 Mazères-Lezons 10305X0016/F11 5030 P12 Mazères-Lezons 10305X0017/F12 5030 P13 Mazères-Lezons 10305X0074/P13 5030 P14 Rontignon 10305X0079/P14 5030 P16 Meillon 10305X0081/P1 5030 P17 Meillon 10305X0240/P17 5030 Le réseau est alimenté par les forages de la nappe alluviale du gave de Pau, en rive gauche du cours d’eau. Le champ captant regroupe 10 puits en activité. Le traitement auquel sont soumises les eaux extraites de cette nappe est une désinfection au chlore gazeux.

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012

Figure 8 : localisation des puits du SIEP de Jurançon (gouttes rouges) et périmètre de protection (pics jaunes)

Le terrain dans lequel sont forés ces puits est composé d’alluvions aquifères très riches en galets et graviers de nature surtout siliceuse. La couche alluvionnaire dont l’épaisseur varie entre 10 et 30 mètres recouvre un substratum imperméable constitué d’une formation conglomératique argilo-marneuse, dite « Poudingues de Jurançon ».

Dans le souci de préserver la qualité de l’eau potable, le syndicat de Jurançon a mené depuis une vingtaine d’années une politique d’achat de toutes les parcelles situées à l’intérieur du périmètre rapproché des puits. Ces terres souvent cultivables sont transformées en prairies et sont ensuite mises à disposition des agriculteurs pour l’entretien et l’exploitation de la ressource fourragère par le biais de conventions.

La qualité de la ressource est surveillée en continu par une station d’alerte constituée d’un truitomètre. Le principe en est le suivant : un aquarium comprend des truitelles dont l’activité est mesurée automatiquement. En cas de pollution accidentelle, certaines truitelles meurent, la baisse d’activité au sein de l’aquarium est alors détectée et provoque l’envoi d’une alarme téléphonique auprès du service d’astreinte.

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 Etats des eaux brutes du SIEP Jurançon: une bonne qualité globale même s’il reste une petite vulnérabilité vis à vis des produits phytosanitaires

On observe une influence plus importante du gave sur la nappe, du fait des différents seuils qui retiennent l’eau du Gave localement. On se retrouve alors dans le cas de figure de ce qui arrive en période de crue. Les échanges d’eau se font du gave vers la nappe, la nappe est donc diluée par le gave.

D’autre part, sur cette zone, l’agriculture est moins intensive que sur les autres champs captants du territoire, on y trouve davantage de prairies et moins de culture de maïs, les intrants (fertilisation et phytosanitaires) sont donc moins importants. Enfin, le SIEP de Jurançon possède presque toutes les parcelles des périmètres rapprochés de ses puits (exception faite du dernier Nitrates dans la nappe alluviale forage dont les démarches Figure 9 : teneur en nitrates de la nappe alluviale au niveau de sont en cours) et a mis ses Mazères50 Lezons (SIEP Jurançon terrains à disposition à des 45 agriculteurs en imposant un cahier des charges 40 Mazères - piézo CG64 respectueux de 35 l’environnement. 30 25

Sur cette zone, les mg/l concentrations de nitrates 20 mesurées sont toujours 15 inférieures à 15mg/. Les 10 parcelles du périmètre 5 rapproché sont en herbe. 0 sept.-01 sept.-02 sept.-03 sept.-04 sept.-05 sept.-06 sept.-07

Sur ce champ captant, l’urbanisation croissante due à la proximité de la ville de Pau constitue une pression non négligeable pour la ressource. La problématique des produits phytosanitaires en zone non agricole pour l’entretien des voiries, espaces verts ou jardins privés est primordiale. Une contamination de la nappe via les eaux superficielles a été constatée. Au niveau de Mazères-Lezons, on observe un impact direct d’un ruisseau : le canal des Moulins sur la nappe. Il se charge en pollution en traversant des zones urbaines et des zones agricoles et la véhicule jusqu’à la nappe en s’infiltrant rapidement lors de son passage sur des terrains très filtrants.

Durant l’été 2000, des analyses de contrôle ont révélé la présence de pesticides sur les forages du champ captant de Mazères. Une campagne de prélèvement systématique a été mise en place par la SOBEP. Elle a confirmé la présence de pesticides, présence qui s’est progressivement atténuée à l’automne 2001, jusqu’à repasser sous la limite autorisée. La campagne de contrôle réalisée depuis 2002 n’a pas révélé de non-conformité pour les pesticides. Il n’y a pas eu de non-conformité pour les pesticides cette année non plus.

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012

d) La Régie des Eaux de la ville de Pau

Les chiffres clefs du puits d’Uzos 25 communes desservies par la régie de la ville de Pau 13 500 abonnements 85 000 personnes desservies Débit moyen journalier de 1500 m3/j Volume prélevé en 2006 : 554 000m3 Le puits d’Uzos est un complément à la source d’eau principale de la ville de Pau: une résurgence à Rébénacq, la source de l’œil du Neez Le puits d’Uzos =6% des 9 350 000m3/an d’eau produite par la régie de la ville de Pau

Gestionnaire : la ville de Pau

Le puits BSS 10305X0075/P1 de la Ville de PAU est situé rive gauche du Gave de PAU sur le territoire de la commune d'UZOS.

L'eau est prélevée dans la nappe alluviale du Gave par pompage dans un puits à drains rayonnants. La station de pompage est équipée de deux pompes d'une capacité de 250 m3/h chacune auxquelles s'ajoute une pompe de secours.

L'eau pompée à UZOS fait l'objet d'un traitement simple : désinfection au chlore gazeux en tête de réseau.

Etats des eaux brutes par rapports à la pollution par les nitrates et produits phytosanitaires De 1999 à 2006 la teneur moyenne en nitrates varie entre 14 et 15mg/l. Les valeurs oscillent entre 8 et 21mg/l. Une légère augmentation de la teneur est à noter au fil des années. Néanmoins les données disponibles sur le piézomètre du CG64 (Code BSS 10305X0234/PZ) dont la fréquence d'analyses est plus élevée et la situation plus proche des parcelles agricoles montrent une contamination saisonnière marquée de la nappe par les nitrates (cf. figure 10)

Parmi l’ensemble des pesticides, seule l’atrazine a été détectée. La norme a été respectée, sauf en 2000, 2001 et 2002 sur une période de l’année. Il est à noter que les eaux distribuées sur la Ville de PAU résultent d’un mélange entre les eaux produites au puits d’UZOS et celles provenant de l’usine de production d’eau potable de Guindalos (provenant d’une résurgence).

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 Nitrates dans la nappe du Gave de Pau

80

70 Uzos piézo CG64 Uzos P1 60

50

mg/l 40

30

20

10

0

août-96 août-97 août-98 août-99 août-00 août-01 août-02 août-03 août-04 août-05 août-06 août-07 août-08

sept.-94 sept.-95

F Figure 10 : teneur en nitrates dans la nappe alluviale du gave au niveau d’Uzos (puits d’eau potable et pièzomètre à proximité du puits en bordure d’un champ cultivé)

e) Le Syndicat Mixte du Nord-Est de Pau

Le Syndicat Mixte d'Alimentation en Eau Potable du Nord-Est de Pau (SMNEP) approvisionne en eau potable des collectivités regroupées en syndicats intercommunaux et des communes de l'Est et du Sud du département des Pyrénées Atlantiques. Il utilise 5 ressources distinctes dont le champ captant de Bordes Angaïs constitué de quatre forages. Ce champ captant situé sur le territoire du PAT contribue à 36 % de la production d'eau potable du syndicat.

Les chiffres clefs du SMNEP 11 collectivités adhérentes au SMNEP 165 communes desservies par le SIEP 29 386 abonnés desservis (70 844 habitants) 8 puits en activité (de 9 à 22m de profondeur) 58 points de livraison (dont 15 délivrent 85 % du volume livré) 3 ouvrages de stockage (réservoirs de , Sedzère et ) 5 ressources distinctes : *sources des Aygues : eau de source captée gravitairement (production journalière moyenne de 11 760 m3) * usine d'Arthez d' : eau de surface prélevée dans la rivière l'Ouzom (production journalière moyenne de 2 750 m3) *champ captant de Bordes-Angaïs : forages situés dans la nappe des sable de l’Eocène (production moyenne journalière de 8 740m3) *captage de Baudreix (débit de 180m3/h et teneur en nitrates faible :4,5mg/l) *forage de Burosse-Mendousse : forage situé dans les sables sous molassiques (production journalière moyenne de 722 m3) 1 réseau d'adduction de 130 km

Gestionnaire : la SAUR

Captages de Bordes-Angaïs 4 puits : débits d’exploitation des 4 puits groupés de 498 m3/h 2 063 000m3 ont été produits pour 2006 sur le champ captant de Bordes-Angaïs

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 Puits Identité BSS Masse d'eau Situation F1 10306X0036/F1 5082 S. Nord est Bordes F2 10306X0033/F2 5082 F3 10306X0034/F3 5082 Captage prioritaire F4 10306X0035/F4 5082 Captage prioritaire

Figure 11 : le champ captant de Bordes-Angaïs : les 4 puits sont situées dans la pointe au nord d’Angaïs, 3 puits sont dans la forêt

Les 4 forages du champ captant de Bordes Angais réalisés en 1985 prélèvent dans les sables sous-molassiques de l’Eocène-Paléocène (masse d'eau souterraine 5082) à une centaine de mètres de profondeur. Ils devaient être complétés par 2 autres forages à gros débit exploitant la nappe alluviale du gave de Pau (masse d'eau 5030) à Baliros et Pardies. Les contraintes techniques, économiques et administratives liées à la réalisation de ces ouvrages ont conduit à une surexploitation du champ captant de Bordes Angaïs (fonctionnement permanent entre 20 et 24h par jour de 460 à 500m3/h) entraînant une baisse de la production aquifère et la venue du sable dans le réseau.

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 Les problèmes suivants affectent la qualité de l’eau potable et le fonctionnement des ouvrages:

- présence de matières en suspension (sable fin) dans l‘eau des forages, la baisse progressive du niveau de la nappe,

- teneur en nitrates élevée en augmentation (40 mg/l en moyenne); les projections à partir d'une modélisation de la teneur en nitrate montre que la valeur des 60 mg/l serait dépassée avant 2010 - présence de composés organo-halogénés volatils dans les forages F1 F3 F4 et en moindre mesure F2

Tous ces désordres et l’augmentation de la demande en quantité de la ressource en eau ont conduit au développement de nouvelles ressources et à la construction du forage de Baudreix en bord du gave de Pau en 2004. Ce forage permet d’améliorer et de mieux garantir la distribution d’eau en qualité et quantité à partir de la station de traitement de Bordes.

Au niveau du champ captant de Bordes, la teneur en nitrates et pesticides de la nappe des sables de l'Eocène-Paléocène dépend étroitement de celle de la nappe alluviale du Gave. Il existe en effet des transferts de la nappe alluviale vers la nappe de l'Eocène qui ont été estimés en amont de Pau à 1 m3/an par m2 d’interface, cette dernière étant évaluée à 15 km2. La mise en production du champ captant a par ailleurs amplifié ce phénomène.

L’eau de la nappe alluviale du gave, utilisée principalement pour l'irrigation et les usages domestiques privés, est de qualité médiocre. Comme sur le reste du territoire, l’aquifère est vulnérable aux pollutions d'origine superficielle. La concentration moyenne en nitrates est de 65-70mg/l toute l’année avec des pics à 100mg/l; elle ne descend jamais en dessous de 60mg/L. Les teneurs en atrazine et déséthyl atrazine étaient jusqu'en 2005 de l'ordre 0,06 µg/l.

Teneur en nitrates - nappe du Gave de Pau 100 Baudreix Labarrère piezo CG64 90 Baudreix step 80 Bordes F G Pau 70

60

50 mg/l 40 30 20 10

0 19/04/01 19/04/02 19/04/03 18/04/04 18/04/05 18/04/06 18/04/07

Figure 12 : teneur en nitrates dans la nappe alluviale au niveau du champ captant de Bordes Angaïs et Baudreix.

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 La figure 12 illustre le phénomène de dilution de l’eau de la nappe par l’eau du gave. A "Baudreix step" au bord du gave (courbe rose), la teneur en nitrates est inférieure à 10mg/l , en s’éloignant du Gave l’effet de dilution s’amoindrit (courbe bleue) et disparaît en haute terrasse à Bordes (courbe jaune).

La nappe des sables de l’Eocène-Paléocène présente une concentration en nitrates comprise entre 25 mg/l et 50 mg/l selon les puits (cf. figure 12bis). Cette teneur a augmenté entre 1985 (10 mg/l) et la fin des années 1990 et semble actuellement stabilisée.

Figure 12 bis - Teneur en nitrates dans les sables de l'Eocène-Paléocène Cette évolution est liée à la (DDASS 64) mise en production du mg/l champ captant de Bordes 50 qui a modifié les conditions de circulation et d'équilibre 40 entre les 2 nappes. 30 Les prélèvements par les forages provoquent une 20 aspiration de la nappe alluviale qui communique 10 Bordes F1 Bordes F2 Bordes F3 Bordes F4 avec la nappe des sables de l'Eocène au niveau des 0 zones d'affleurement. La 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 nappe des sables est peu à peu contaminée par les nitrates présents dans la nappe alluviale.

Les 4 schémas de la figure 13 extraits du hors série hiver 2002 de la Revue de l'Agence de l'Eau Adour Garonne illustrent ces phénomènes.

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012

Figure 13 – fonctionnement du champ captant de Bordes

On ne retrouve pas de produits phytosanitaires dans la nappe des sables de l'Eocène. Ceci est probablement lié aux caractéristiques physico-chimiques des matières actives qui n’ont pas la même solubilité que les nitrates, sont de taille plus importante et des molécules polarisées. Elles ont donc tendance à s’adsorber à la matière organique et à l’acide humique dans le complexe argileux. La couche argileuse située entre les deux nappes doit les retenir.

Les puits F3 et F4 de champ captant de Bordes appartiennent à la liste B des captages prioritaires de la mesure D2 de projet de SDAGE 2010-2015.

2.2 Vis-à-vis de l’Etat écologique (sens DCE) du cours d’eau / des milieux

10 masses d'eau superficielles dont 4 pour leur totalité sont concernées par le territoire du PAT (Figure 13bis).

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012

Figure 13 bis : Masses d’eau superficielles Le tableau ci-dessous du PAT reprend les caractéristiques de ces masses d'eau (d'après annexe 6 du Projet de SDAGE). Une seule masse d'eau (437 – Ouzom) a été estimée en bon état écologique au moment de l'état de lieux. 2 masses d'eau (903A et 903B), bien que présentant un risque de non atteinte de bon état écologique (RNABE), disposent d'une échéance 2015 pour atteindre le bon état. Pour les 7 masses d'eau restantes, l'échéance a été repoussée à 2021.

D'après les données recueillies lors de l'état des lieux DCE, l'activité agricole a été identifiée comme une source de dégradation de l'état écologique sur les masses d'eau suivantes: . Lagoin (MESU n° 423) . L' (MESU n°243) . Luzoué (MESU n° 431) . Bayse (MESU n°432)

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 Tableau : Objectif de bon état écologique des masses d'eau superficielles (d'après annexe 6 du Projet de SDAGE).

N° Masse Nom Evaluation du Objectif bon Observations % linéaire d'eau risque état écologique concerné écologique par PAT

277C Le Gave de Pau (Ousse - RNABE 2021 Hydromorpho, rejets domestiques 100 % Bras du Gave) et industriels

423 Le Lagoin RNABE 2021 Hydromorpho, rejets dom et 100 % industriels agro-alim, maïsisculture

903A Le Gave de Pau (Bez au RNABE 2015 100 % confluent de l'Ousse)

903B Le Gave de Pau (grotte de RNABE 2015 Biologie serait bonne après 100 % Béthararam - Béez) expertise complémentaire

243 L'ousse MEFM Bon potentiel - Hydromorphologie, rejets 79 % 2021 domestique maïsiculture 277 B Le Gave de Pau bras du RNABE 2021 Hydromorphologie, rejets 13 % Gave - Clamondé) domestiques et industriels

424 Le Luz RNABE 2021 Hydromorphologie 70 %

425 Le Béez RNABE 2021 Déclassement par P 9 %

431 Le Luzoué RNABE 2021 rejets domestsiques et 19 % industrielles viticulture, maïsiculture 432 La Bayse RNABE 2021 Hydromorphologie, 21% prélèvements,viticulture

437 L'Ouzom Bon état 2015 7 %

L'enjeu du PAT étant la protection de la qualité de la nappe alluviale du Gave de Pau, il n'est pas prévu d'action particulière sur les 4 masses d'eau superficielle impactées par les activités agricoles.

2.3 Vis-à-vis de l’usage loisirs aquatiques

Au titre de la directive Baignade, il n'y a pas de classement du Gave de Pau. Par contre, des activités nautiques (canoé-kayak, sports d'eau vive, …) sont développés en amont de la ville de Pau et de Lestelle Bétharam). Sur le Gave de Pau, les activités agricoles n'ont pas de répercussion sur les usages loisirs aquatiques.

2.4 Vis-à-vis de l’Etat chimique (sens DCE, qualité) hors enjeux AEP ou autres usages

L'état des lieux DCE a classé 3 masses d'eau en Bon état (903A, 903B et 437) et 7 autres en RNABE. Les 10 masses d'eau concernées par le territoire disposent néanmoins toutes d'un objectif de bon état chimique en 2015. L'activité agricole ne constitue pas un facteur de déclassement pour ces masses d'eau qui sont contaminées par des pollutions métalliques.

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 Il convient de signaler par ailleurs que la teneur en nitrates dans le Gave de Pau est faible (<10mg/l) et qu'elle n'est pas à l'origine de la contamination de la nappe (figure 13ter).

Figure Teneur en Nitrates - Gave de Pau mg/l (données CG40, Agence de l'Eau) 13ter 20 18 G.Pau - Assat G. Pau à Labastide Cézéracq 16 G. Pau à G. Pau à Abidos 14 12 10 8 6 4 2

0

janv.-94 janv.-95 janv.-96 janv.-97 janv.-98 janv.-99 janv.-00 janv.-01 janv.-02 janv.-03 janv.-04 janv.-05 janv.-06 janv.-07 janv.-08 janv.-93 Tableau : Objectif de bon état chimique des masses d'eau superficielles (d'après annexe 6 du Projet de SDAGE).

N° Masse Nom Evaluation Objectif Observations % d'eau du risque bon état concerné chimique chimique par PAT

277C Le Gave de Pau (Ousse -Bras RNABE 2015 Pollution 100 % du Gave) métallique

423 Le Lagoin RNABE 2015 100 %

903A Le Gave de Pau (Bez au Bon état 2015 100 % confluent de l'Ousse)

903B Le Gave de Pau (grotte de Bon état 2015 100 % Béthararam - Béez)

243 L'ousse RNABE 2015 79 %

277 B Le Gave de Pau bras du Gave RNABE 2015 Pollution 13 % - Clamondé) métallique

424 Le Luz RNABE 2015 70 %

425 Le Béez RNABE 2015 9 %

431 Le Luzoué RNABE 2015 19 %

432 La Bayse RNABE 2015 21%

437 L'Ouzom Bon état 2015 7 %

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012

3 - Contexte

3.1 Délimitation de la zone

3-1-1 Référence du territoire nappe alluviale du gave de Pau (zone d’influence de la masse d’eau souterraine)

Le territoire retenu pour le Plan d’Action Territorial correspond à la nappe alluviale du gave de Pau (Masse d'eau souterraine 5030) sur la partie concernée par les captages d’eau potable, de Lestelle Bétharram à Mourenx.

Figure 14 : délimitation du territoire du PAT de la nappe alluviale du gave de Pau

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 Par souci de compréhension du dispositif et compte tenu du classement en zone vulnérable des communes du secteur, le territoire proposé correspond aux 64 communes classées en Zone vulnérable à l’amont de Mourenx.

La figure 14 représente le territoire du Plan d’Action Territorial et ses différents zonages - les communes prioritaires, situées à l’aplomb de la nappe alluviale ; l’impact des activités humaines sur la qualité de l’eau est directe (pratiques agricoles et des pratiques en matière d’entretien des voiries et des espaces verts…) - les champs captants (ou zones sensibles) pour l’alimentation en eau potable, ils déterminent des zones « ultra-priotaires », pour lesquels des mesures agro- environnementales territoriales (MAET) sont proposées dès 2008 aux agriculteurs.

3-1-2 Communes et intercommunalités : les structures administratives concernées par le PAT

Le territoire du Plan d’Action Territoriale inclus 64 communes regroupées dans 7 communautés de communes. Il s’étend sur 47 485 ha et compte 192 000 habitants. 50 communes sur 64 ont moins de 2000 habitants, sur le territoire du PAT il s’agit donc majoritairement des communes rurales, 7 communes ont entre 2000 et 4000 habitants, 4 communes ont entre 4000 et 10 000 habitants, 2 communes ont plus de 12 000 habitants, et la ville de Pau se démarque du reste avec 82 500 habitants.

Les Intercommunalités du territoire :

La carte ci-contre présente les 7 communautés de communes auxquelles appartiennent les communes de la zone du plan d’action.

Figure 15 : représentation des intercommunalités du territoire

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012

Quelques éléments clefs sur les structures intercommunales du territoire (pour certaines structures, une partie seulement de leurs communes appartiennent à la zone du PAT):

Nb de Superficie Nb Compétences pour l’entretien Structure intercommunale communes en ha d’habitants des voiries et espaces verts La Communauté d’Agglomération de Pau 14 18 463 153 070 Les communes pour la voirie Pyrénées et les espaces verts

Communauté de communes Gave et Coteaux 7 5 861 5 716 Les communes pour la voirie et les espaces verts

Communauté de communes de Lacq 16 11 660 16 625 La communauté de commune pour les voiries et espaces verts, les communes pour les stades Communauté de communes Miey de Béarn 14 11 000 - voirie et PLR communauté de commune - espaces verts : les communes Communauté de communes 8 17 083 7467

Communauté de communes d’Ousse Gabas 13 6 686 Les communes pour la voirie et les espaces verts

Communauté de communes de Vath vielha 24 27 757 22 100 Les communes pour la voirie et les espaces verts

3.2 Contexte physique et influences sur les problématiques de l’eau

3-2-1 Les caractéristiques géologiques du territoire

L'unité pédopaysagère que nous considérons est la « Plaine Alluviale du Gave de Pau ». Les roches qui constituent le matériau alluvionnaire de la vallée du Gave de Pau proviennent d'alluvions fluviatiles et fluvioglaciaires du Quaternaire, en partie issues du démantèlement de la chaîne pyrénéenne. Trois terrasses alluvionnaires peuvent être individualisées. L’essentiel des Figure 15bis - Coupes géologiques des terrasses en amont et aval de Pau, alluvions est Issues de l’ « Etude globale de l’aquifère des alluvions du Gave de Pau, attribué au würm. SOGREAH/ANTEA, 1995 » Les alluvions des trois terrasses se comportent comme un aquifère unique dont l'épaisseur est maximale au niveau de la basse terrasse (saligue). Mais les différences

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 de texture et de porosité des différentes terrasses induisent des caractéristiques hydrodynamiques légèrement différentes pour chaque compartiment.

Au pied des coteaux, se trouve la terrasse alluviale la plus ancienne, constituée des alluvions du würm I, qui s'élève entre 8 et 20m au-dessus du cours actuel du Gave, et est caractérisée par la présence d’abondants galets de granite et de schiste plus ou moins altérés.

L'altération diminue ensuite en passant par la terrasse moyenne puis la basse terrasse (saligue). La première se situe de 5 à 10m environ au-dessus du Gave, elle est constituée d'alluvions du würm II. La basse terrasse généralement occupée par la saligue (terme signifiant forêt alluviale), est formée d'alluvions du würm III et s'étend de 2 à 5 m au-dessus du Gave, elle se situe intégralement en zone inondable. Sur cette dernière, les matériaux peu altérés sont plus grossiers (galets et blocs), ce qui se traduit par une perméabilité plus forte et des vitesses d'écoulement plus élevées. D’ailleurs cette terrasse a été fortement exploitée par des gravières.

Le substratum du Gave est composé de formations imperméables, la plupart du temps Flysch du crétacé ou molasse tertiaire (IDAHBA, février 1987).

3-2-2 les caractéristiques pédologiques du territoire : un contexte particulièrement vulnérable aux transferts de contaminants vers la nappe

La plaine alluviale comporte deux unités typologiques de sols (IDAHBA, février 1987)

La première, à proximité du gave de Pau, est un "Fluviosol sableux", épais, neutre à basique, saturé en profondeur, avec des galets en profondeur". Ce type de sol comporte deux horizons.

Les horizons de surface et médians qui sont épais au total de 30 à 80 cm, de texture limono-sableuse avec une tendance argileuse plus ou moins marquée. Ils comportent des quantités élevées d’éléments grossiers, et ont une très bonne porosité, ainsi qu’une perméabilité assez élevée (53 mm/h minimum). Ce paramètre permet d'avoir une idée de l'aptitude d'un réservoir à se laisser traverser par l'eau sous l'effet d'un gradient hydraulique.

Les horizons d’altération de la roche mère, plus profonds et d'environ 2m d'épaisseur, comportent 80% d’éléments grossiers, dans une matrice sableuse, alternant éventuellement avec des horizons de sable fin ou de sable grossier dépourvus d’éléments grossiers, la porosité y est très développée, la perméabilité à saturation est en général supérieure à 100mm/h.

La réserve utile (RU) de ces sols oscille de 40 à 85 mm sur 40 à 80 cm d’épaisseur. Les horizons de surface sont peu sensibles à la battance, même dans le cas des sols à texture limono-sableuse la contrainte reste faible. Il y a très peu de ruissellement de surface dans ces sols, puisque la pente est très faible et que la perméabilité de surface est importante. Ces sols sont donc très sensibles d’un point de vue des transferts hydriques verticaux de polluants puisqu'un polluant de mêmes caractéristiques physiques que l'eau mettrait à peine une journée pour atteindre la nappe.

La deuxième, dans les zones plus éloignées du Gave, se trouve un "Brunisol fluvique sablo-limoneux acide sur galets du Gave". Ces sols sont moins fréquents, ils sont un

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 peu plus évolués que les précédents. L'épaisseur du sol est comprise entre 60 et 80 cm. La texture est limono-sableuse à sablo-limoneuse, la teneur en éléments grossiers est importante. La porosité est élevée, mais moins que dans l'unité précédente. La perméabilité à saturation est plus faible oscillant entre 20 et 50 mm/h. Par contre, l'aptitude dispersante de l'horizon profond est toujours très forte avec peu de contraintes vis-à-vis des écoulements hydriques verticaux.

En se rapprochant des talus qui délimitent la plaine alluviale de basses terrasses, il existe une très légère pente transversale, mais les risques de ruissellement sont encore très faibles. La réserve utile de ces sols est légèrement supérieure à celle des sols précédents. Le risque de battance est aussi un peu plus élevé, et comme précédemment le sol a un fort pouvoir de transfert.

Globalement, les sols sont très filtrants sur l'ensemble de la plaine alluviale du Gave de Pau et particulièrement sur les sols où s'étend la zone sensible. En effet, la perméabilité des sols est importante, il y a un fort taux d'éléments grossiers dans la texture, et la RU est relativement faible. Des données éparses sur les taux de matière organique dans les sols (issues d'analyses de sol fournies lors des entretiens), font état de taux assez faible (de 1.2 à 2%), ce qui constitue encore un facteur aggravant le risque d'infiltration.

Sur ces sols, le ruissellement peut être considéré comme négligeable comparé à l'infiltration. Les critères favorisant la circulation latérale de l'eau dans les sols sont aussi négligeables. La sensibilité à la battance, et la présence d'horizons imperméables, qui favorisent le ruissellement hypodermique, sont inexistantes, tout comme l'hydromorphie qui favoriserait le ruissellement par refus d’infiltration.

3-2-3 Répartition de l’occupation des sols sur ce territoire

L'occupation des sols du territoire du PAT est caractérisée par:

. une urbanisation importante qui se concentre sur la nappe (figure 16) . des espaces boisés qui persistent sur les coteaux et sur certaines berges du Gave au travers de la saligue (figure 17). . une agriculture tournée vers l'élevage à l'amont et la maïsiculture à l'aval (figure 18).

L'urbanisation L’urbanisation a des répercussions sur la qualité de l’eau par le biais:

. des rejets d’eaux usées (qu’on soit en assainissement collectif ou non collectif) et des eaux pluviales qui peuvent être polluées . des produits phytosanitaires utilisés pour l'entretien des voieries, espaces verts communaux et privatifs.

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 Sur la figure 16, les zones grisées correspondent aux Figure 16 : carte de l’urbanisation du territoire zones urbaines du territoire du PAT (d’après Corinne landcover) du plan d’action territorial. La communauté d’agglomération de Pau constitue le réseau le plus dense au centre du territoire. Ressortent ensuite sur l’extrémité gauche du territoire la communauté de commune de Lacq qui comporte un grand tissu industriel, et en amont de Pau, la communauté de Vath Vielha.

Les espaces boisés Les espaces boisés sont très présents sur la partie sud du territoire; cela correspond à la traditionnelle « saligue » qui pousse sur les berges du gave de Pau et au boisement des coteaux. La prairie est également présente sur la partie sud du territoire et au niveau des zones de relief, les cultures étant implantées tout le long des terrasses qui longent le gave.

Figure 17 : Occupation du sol par la forêt sur le territoire du PAT (d'après Corinne landcover 2000)

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012

L'activité agricole Sur le territoire, l'activité agricole est caractérisée par:

. la monoculture de maïs, utilisatrice d'engrais azotés et de produits phytosanitaires pour le désherbage, qui laisse les sols nu l’hiver.

. la présence d'élevages sur l'amont du territoire qui génèrent des effluents dont une mauvaise utilisation peut être à l'origine d'une pollution par les nitrates.

Figure 18 : Occupation du sol par l'activité agricole (d'après Corinnelandcover 2000)

En rose clair et foncé les zones de cultures, tandis que les prairies apparaissent en vert.

3-2-4 les réseaux de mesures de la qualité de l'eau

a) les eaux souterraines

Sur le territoire du PAT, 46 points de mesures permettent de suivre la qualité des eaux souterraines. Ils prélèvent tous sur la nappe alluviale du Gave de Pau (5030) sauf 4 sur la nappe des sables, calcaires et dolomies de l'éocène-paléocène captif sud Adour Garonne (5082). Une surveillance importante basée sur les critères de potabilité de l’eau est mise en œuvre conjointement par la DDASS, le Conseil Général et chacun des gestionnaires des captages.

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 La DDASS fait ses analyses dans le cadre du Réseau de surveillance sanitaire de la qualité des eaux potables, et suit les recommandations fixées par le Code de la Santé Publique (Ministère de la santé et des solidarités, 2007), elle réalise en outre des analyses supplémentaires à sa charge car une seule analyse est obligatoire sur les eaux brutes et deux sur le point de mise en distribution. Les résidus de pesticides sont analysés depuis 2000, avec l'atrazine et la simazine, sur les eaux en sortie de la station de production. A partir de 2002, la déséthyl-atrazine a aussi été analysée. C’est seulement en 2004 que la liste des résidus de pesticides analysés s’est étoffée, et que des analyses ont aussi été réalisées sur les eaux brutes des puits. Depuis 2004, la liste des molécules analysées est complétée tous les ans. Les substances actives à analyser sont renseignées par le SRPV, qui donne une liste des molécules susceptibles d’être utilisées selon les types de cultures rencontrées. Les dates sont approximativement choisies de façon à correspondre aux périodes où sont utilisés les produits phytosanitaires, leur ajustement dépendant des disponibilités du personnel.

Le Conseil Général, réalise des analyses dans le cadre du Réseau Directive Cadre Européenne sur l’Eau, anciennement nommé Réseau Patrimonial, depuis 2002. Il réalise 10 à 12 analyses de nitrates par an et deux campagnes d'analyses complètes par an comprenant les pesticides. Une des analyses est faite en période d’étiage de la nappe (septembre-octobre) et l’autre en période de crue (avril-juin). Le but de ce suivi est d'être représentatif de la qualité de l'aquifère. La liste des pesticides à chercher est fournie par l’Agence de l’Eau, cette liste est choisie de façon à être à peu près homogène au niveau européen. Là aussi la liste des molécules analysées ne cesse d’augmenter.

L’Agence de l’Eau réalise des analyses de pesticides, dans le cadre du Réseau Phyto, sur de nombreux ouvrages depuis 2006. Ces analyses sont réalisées dans les points du réseau suivi par le département qui met ses piézomètres à disposition de l’agence de l’eau. Cinq campagnes d'analyses sont réalisées par an, aux mêmes dates environ pour tous les points de prélèvements, et 112 molécules sont recherchées à chaque fois et sur de nombreux points d'analyses. Ces analyses étant très complètes et le jeu de données concernant toute la région, cela nous permettra de comparer nos données à ce qui est trouvé au niveau régional.

Les échantillons d'eau à analyser sont prélevés par des techniciens du laboratoire d'analyse pour l'Agence de l'Eau, et par des techniciens de leurs services pour la DDASS et le Conseil Général. Les échantillons sont placés dans des flacons en verre brun. Avant de réaliser l'échantillonnage, le technicien du Conseil Général prend soin de renouveler trois fois le volume d'eau contenu dans le puits, à l'aide d'une pompe. Le technicien de la DDASS demande parfois la mise en marche des puits qui ne sont pas en fonctionnement, mais ceci n’est pas fait systématiquement. Ce renouvellement permet de s’assurer que l'eau prélevée est d'une qualité représentative de la qualité de l’ensemble de la nappe.

En parallèle, les différents fermiers (la SAUR pour Artix, Bordes Angaïs, Gave et Baïse et la SOBEP pour Jurançon) responsables de l’exploitation des puits, du traitement de l’eau et de sa distribution, assurent toute une série d’autocontrôles (souvent imposés car ce sont des organismes certifiés en démarche qualité).

Le tableau ci-dessous reprend les différents forages dont la qualité est suivie et les données disponibles sur le portail d’accès aux données sur les eaux souterraines ADES (http://www.ades.eaufrance.fr/).

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 Station de mesures en eau souterraines sur le PAT

nitrates Pesticides Maître d’ouvrage Puits - communes Code BSS masse d'eau

P6 Mazères-Lezons 10305X0011/F6

P8 Mazères-Lezons 10305X0013/F8

P9 Mazères-Lezons inexploité 10305X0014/F9

P10 Mazères-Lezons inexploité 10305X0015/F10 SIEP Jurançon P11 Mazères-Lezons 10305X0016/F11 5030

DDASS P12 Mazères-Lezons 10305X0017/F12

P13 Mazères-Lezons 10305X0074/P13

P14 Rontignon 10305X0079/P14

P16 Meillon 10305X0081/P1

P17 Meillon 10305X0240/P17 Ville de Pau 5030 DDASS P1 - Uzos 10305X0075/P1

F1 Bordes 10306X0036/F1

S. Nord est Bordes F2 Bordes 10306X0033/F2 5082 DDASS F3 Bordes 10306X0034/F3

F4 Bordes 10306X0035/F4

P1 Artix 10046X0089/P

SIEA3 Cantons P2 Artix 10046X0090/P2 5030 DDASS P3 Labastide Cézéracq 10046X0091/P3

P4 Bésingrand 10292X0024/P4

P1 Tarsacq 10293X0004/P1

P4 Arbus 10293X0036/P4

SIEP Gave et Baïse P5 Tarsacq 10293X0035/P5

P7 Arbus 10293X0037/P7 5030 DDASS P8 Arbus 10293X0038/P8

P9 Arbus 10293X0039/P9

P10 Arbus 10293X0047/P10

Lendresse stade 10045X0183/P

Besingrand Pz 6 10046X0136/PZ

COARRAZE 10522X0030/ERH LABASTIDE-CEZERACQ 10292X0110/P ARTIGUELOUVE 10293X0151/F SIROS 10293X0152/P ARBUS 10293X0153/F TARSACQ piézo 10293X0154/PZ

LESCAR 10294X0129/F 5030 Conseil général des ASSAT 10305X0083/S1 Pyrénées-

Atlantiques BOEIL-BEZING 10305X0228/F PARDIES 2 10305X0229/F PARDIES 1 10305X0231/F BALIROS 10305X0232/F UZOS 10305X0234/PZ MAZERES 10305X0235/PZ BAUDREIX 2 10306X0245/F Baudreix Labarrere 10306X0246/F BORDES 10306X0247/F

LESTELLE 10522X0193/PZ

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012

b) les eaux superficielles

Actuellement, 7 stations de mesure de la qualité de l'eau des rivières sont implantées sur le territoire du PAT. Dans la cadre de la mise en œuvre de la Directive cadre sur l'eau 3 nouvelles stations vont être implantées. Les stations sont réparties dans les réseaux de mesure suivants: . RCD64: réseau complémentaire départemental (CG64) . RCO: réseau complémentaire opérationnel (maîtrise d'ouvrage en cours de discussion) – évaluation des améliorations liées aux actions mises en place dans le cadre du SDAGE-PDM . RCA: réseau complémentaire Agence (Agence de l'eau Adour Garonne) . RCS: réseau complémentaire de surveillance (Agence de l'eau Adour Garonne) – suivi de l'état des milieux aquatiques

Masse d'eau n° Station Réseau Nitrates Pesticides

243 - Ousse 214200 - Buisson RCD64 Oui Oui

214320 - Barzun RCA Oui Non

423 - Lagoin A créer en 2008 RCO Oui Oui

432 - Bayse A créer en 2008 RCO Oui Oui

211900 - Blazy RCS Oui Non

431 - Luzoué A créer en 2008 RCO Oui Oui

903A Gave de Pau 215200 - Assat RCS Oui Non

277C Gave de Pau 214000 – Lescar RCA / RCO Oui Non

277B Gave de Pau 213000 – Artix RCA Oui Non

212000 – Abidos RCS Oui Oui

210000 - RCA / RCO Oui Oui

La teneur en nitrates est en général mesurée une dizaine de fois par an. La fréquence d'analyse des pesticides est plus faible et centrée autour des périodes de traitement.

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 3.3 Contexte agricole

3.3.1 Sur l'ensemble du territoire du PAT

Les données présentées par la suite font référence d’une part à la zone du PAT dans sa globalité et d’autre part à la zone prioritaire. Le paragraphe 3.3.2 détaille ces informations à l'échelle des champs captants retenus pour la mise en œuvre des MAET.

a) Données générales sur la profession agricole :

Données (d'après RGA 2000) PAT Dont Zone prioritaire

Nombre d’exploitations 1394 952 Nombre d’exploitations 607 382 professionnelles Nombre de chefs d’exploitations 1571 1034

Agés de moins de 40 ans 313 192 Agés de 40 à 55 ans 595 348 Agés de plus de 55 ans 559 399 Figure 19 Exploitations agricoles

1000 800 570 600 400 217 200 382 225 0 Zone prioritaire zone non prioritraire

exploitations non professionnelles exploitations professionnelles

Près de 1 400 exploitations sont situées sur la zone, cependant seules 44 % sont dites professionnelles1 sur la zone PAT et à peine 40 % dans la zone prioritaire. La population agricole est composée de beaucoup de petites exploitations avec beaucoup de doubles actifs ou retraités. Ainsi, plus des 2/3 des communes ont moins de 50 % d’agriculteurs dits professionnels, notamment sur les zones de champs captant (cf. figure 19). Ce contexte est lié à une assez forte pression urbaine de l’agglomération paloise et de la zone de Lacq comme en témoigne la part de la SAU dans la surface des communes (cf. figure 20).

1 La statistique agricole désigne comme "professionnelle, les exploitations disposant d'une surface équivalent à 12 ha de blé (environ 13 ha de maïs).

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 Figure 20

Age des exploitants (RA 2000)

600

Cette proportion élevée d’agriculteurs doubles-actifs 500 247 160 représente une difficulté majeure parce qu’il s’agit d’un 400 public moins disponible, souvent moins technique et qui 300 fait faire à l’entreprise beaucoup de travaux. De ce fait les 121 200 399 entrepreneurs de travaux agricoles représentent un 348 public cible important que ce soit comme relais 100 192 d’information ou comme praticien du terrain. Les 0 exploitations professionnelles les plus nombreuses sont moins de 40 ans de 40 et 55 ans plus de 55 ans situées dans la limité sud de la zone, sur la zone de Zone prioritaire zone non prioritraire piémont ou dans la zone non prioritaire.

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012

Cette population est aussi vieillissante puisque les plus de 55 ans représentent plus de 38 % des chefs d’exploitations (42 % en zone prioritaire). Sur la période 2000/2005, il n’y a jamais eu plus de 3 installations par commune et une large majorité des communes n’a eu aucune installation, il s’agit en général de celles ayant le moins d’exploitations professionnelles. Enfin l’évolution de nombre total d’exploitations entre 1988 et 2000 (RGA) est en nette baisse sur l’ensemble de la zone (cf. figure 21) et les secteurs où ce nombre descend peu sont en fait les communes où la baisse s’est déroulée antérieurement.

Les enquêtes menées dans le cadre du suivi de la directive nitrate (en 1998, 1999, 2004 et 2007) confirment le vieillissement de cette population agricole ainsi qu’une diminution du nombre d’exploitants. Le niveau de formation dans nos échantillons était BEPA ou équivalent pour plus de 60 % des agriculteurs. Ceux ayant moins que le BEPA sont en général âgés de plus de 50 ans.

Figure 21 : évolution du nombre d’exploitations par commune

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 b) Données sur les surfaces agricoles (d'après PAC 2004)

Assolement (d'après PAC 2004) Données (en ha) Zone Dont Zone 14 000 PAT prioritaire Oléo-protéagineux 12 000 SAU 24 090 14 045 32% 10 000 Gel Surface maïs 14 339 7 789 Surface irriguée 3 015 2 722 8 000 24% Surface fourragère dt prairie Céréale à paille 457 290 6 000 Céréale à paille Surface fourragère 6 671 4 342 (essentiellement 4 000 67% 59% maïs prairie) 2 000

Gel 1 647 960 0 Oléo-protéagineux 49 34 Zone non prioritaire Zone prioritaire

La SAU de la zone représente plus de 24 000 ha dont 14 000 en Z.P (Zone Prioritaire). Cela représente environ 30 % de la surface communale du PAT.

Sur le territoire du PAT, la SAU moyenne des exploitations est faible (17,28 ha); au niveau de la Zone prioritaire elle est encore plus réduite (14,75 ha). Elle s'explique essentiellement par la présence de nombreuses petites exploitations de doubles actifs. Par comparaison, sur le secteur global de la zone vulnérable des Gaves (gave de Pau et gave d’Oloron), la surface moyenne des exploitations professionnelles serait proche de 50 ha (données enquêtes CA 64, 2004/2007).

L'assolement est dominé par le maïs qui couvre 59 % de la SAU en Zone Prioritaire et 67% sur le reste du PAT (cf. figure 22). Il s’agit essentiellement d’une Figure 22 zone de monoculture de maïs avec très peu de rotation dans les assolements (céréales à paille, oléo-protéagineux peu présents). Entre les différentes enquêtes menées sur les assolements 2003 et 2006, les pourcentages de surface des différentes cultures n’ont que très peu variés. Les surfaces en prairies sont plus présentes sur les coteaux et la zone de piémont.

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012

Enfin les céréales à paille ont légèrement augmenté suite aux sécheresses de 2003, 2005 et 2006. Néanmoins les évolutions récentes du prix du maïs et les pluies du printemps 2007 qui ont entraîné de très mauvais rendements de céréales à paille, tendent à limiter fortement ce léger essor.

L’année 2008 est aussi une année où le gel PAC n’est plus obligatoire. Un certain nombre d’hectares de jachère vont être remis en culture, et essentiellement sous forme de prairie pour les éleveurs, voire en maïs pour certaines. Ce phénomène sera néanmoins restreint parce qu’il s’agit de manière générale de mauvaises terres, moins propices à la culture du maïs.

c) Irrigation

Les irrigants sont au nombre de 300 environ sur la ZP. L’irrigation est assurée en partie collectivement au travers de 5 ASA regroupant 162 irrigants pour 1538 ha, et pour le reste en irrigation individuelle. Les quelques 300 irrigants sont tous destinataires de l’avertissement hebdomadaire irrigation de la Chambre d’Agriculture. En ZP, 20 % de la SAU est irriguée qui correspondent environs à 35 % de la surface en maïs. Sur la zone c’est essentiellement le maïs qui est irrigué, on trouve peu de cultures légumières irriguées. Figure 23 Les zones d’irrigation sont situées sur la plaine de Nay, au niveau et autour du champ captant du syndicat du Nord-Est ainsi qu’entre Pau et Artix notamment en amont du champ captant d’Artix (cf. figure 23)

Données (IPG 2005) PAT Dont Zone prioritaire d) Une activité d'élevage localisé à l'amont Nb elevages porcins 25 7 Les élevages présents sur la zone sont de type Nb place 18 606 2 538 bovin, que ce soit lait ou viande. La quantité d’engraissement d’UGB N produite est de 18 800 et Nb place de truies 2 228 105 principalement située en amont du gave de Pau Nb ateliers Bovin lait 196 113 sur les zones du piémont pyrénéen et à densité Nb vaches laitières 7 599 4212 urbaine plus faible. Les autres élevages restent Nb ateliers Bovin Viande 174 121 peu représentés sur la zone ou alors hors zone Nb bovins viande 3 912 2 598 prioritaire. Le nombre d’ateliers ovin est à Nombre d’atelier mixte 147 86 relativiser puisque de nombreux ateliers ovins Nb ateliers Ovin 163 120 situés dans les zones périurbaines n’ont que Effectifs ovin 4 200 3 135 quelques têtes, plus pour l’entretien de Nb ateliers gavage 20 2 parcelles que pour la production. Ce qui n’est Nb éleveurs PAG 2 1 pas le cas de la zone piémont. Nb éleveur et gaveur 6 0

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012

Figure 24

Globalement la pression azotée organique reste faible sur la zone, inférieure à 100 kg/ha. Seules deux communes dépassent le seuil des 170 U. Les quantités d’effluent produites peuvent être gérées sur la zone (figure 24).

Les productions animales sont valorisées par des structures locales.

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 e) Organismes économiques et débouchés La majorité des productions végétales est achetée par les coopératives et négoces locaux, et est soit transformée pour l’alimentation animale soit exportée, notamment vers l’Espagne. Il n’existe pas de valorisation sous production de qualité, type IGP ou AOC, hors filières animales.

Les organismes économiques présents sur le territoire sont les suivants: Les coopératives agricoles : Euralis, Lur Berri, Maïsadour, Vivadour Les négoces : Ets Lacadée, Ets Larrieu Les laiteries : 3A, Danone, la Fromagerie des Chaumes Les groupements d’éleveurs : CELPA, ADELGA

Au niveau des CUMA, on dénombre 11 CUMA sur la zone représentant 358 agriculteurs.

Ces acteurs locaux de l’agriculture sont sollicités afin de démultiplier la sensibilisation et le conseil. f) Les pratiques agricoles

Les enregistrements D'après une enquête auprès de 50 exploitations de la zone vulnérable, l’enregistrement des pratiques de fertilisation est effectif pour 87 % des agriculteurs (source CA 64, 2007), à 17 % par informatique. Cet enregistrement s’est généralisé au cours des 4 dernières années. Les agriculteurs plus âgés ou doubles actifs restent les moins sensibilisés à la traçabilité de leurs pratiques. Depuis 2006 et dans le cadre de la conditionnalité des aides PAC, tout agriculteur doit enregistrer ces pratiques phytosanitaires.

La Fertilisation La dose moyenne d’azote minéral apportée par hectare de maïs est de 159 U, chiffre en baisse de 12 U depuis 2003. Les écarts entre agriculteurs et parcelles tendent à diminuer. Sur les parcelles de maïs recevant des effluents d'élevage, l’apport moyen est de 161 U d'azote organique par hectare. Globalement les apports organiques entraînent une diminution des apports minéraux d’azote de 30 U/ha comme le confirme le calcul du solde azoté. Le solde azoté correspond à la différence entre les apports d’azote (minéraux, organique et le sol) et les exportations par la culture (rendement x coefficient d’exportation). Donc plus le solde est important plus les risques de pollution par les nitrates sont importants. Le calcul du solde azoté sur notre échantillon révélait un solde moyen de 40 U en 2006 sur le maïs avec des écarts importants entre exploitations. Les soldes les plus importants ont été calculés pour des exploitations d’élevage hors sol (porcin et palmipède) où la prise en compte de la valeur fertilisante des effluents n’a pas été suffisante (cf. graphe ci-dessous).

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 16 120 14 100 12 80 10 Soldes 8 60 azotés 6 Rendement 40 4

20 Rendement en qx/ha Rendement

Nombre Nombre d'agriculteurs 2

0 0

> 170

-10 à 9 -10

10 à 29 10 à 49 30 à 69 50 à 89 70

90 à 109 90

-50 à -31 -50 à -11 -30

110 à 129 110 à 149 130 à 170 150

On note une fertilisation excessive essentiellement liée à une mauvaise prise en compte de la valeur des effluents sur quelques élevages hors sol; une autre partie des excès provient, chez d'autres, de rendements inférieurs aux objectifs en raison des conditions climatiques de l’année. En 2006 70 % des exploitations de l'échantillon présentaient un solde excédentaire d'au moins 30 U/ha.

En terme de fertilisation, 20 % des parcelles reçoivent un engrais de fonds avant semis, 81 % sont fertilisées au semis avec un engrais starter et toutes sont fertilisées au stade 6/8 feuilles, soit avec de l’ammoniac sous forme gazeuse, de la perlurée ou de l’azote liquide.

Cependant depuis 1997, on constate une baisse substantielle des engrais utilisés, notamment des engrais de fond, parce qu’il y a une meilleure prise en compte des effluents, un développement généralisé des analyses de sol, un développement des engrais starters et surtout la généralisation des plans prévisionnels de fumure réalisés par 70 % des agriculteurs.

La protection des cultures En Avril 2007, 60 % des exploitants possédaient un local phytosanitaire, 10 % d’entre eux étaient en cours de réalisation. 43 % des agriculteurs utilisaient des protections (masque, gants…) lors des traitements (enquête CA64 – 2007). Les principaux produits phytosanitaires utilisés concernent le désherbage du maïs. Le désherbage vise deux types d’adventices : les graminées et les dicotylédones. Toutes les parcelles de maïs sont désherbées chimiquement (hors agriculture biologique) soit au moment du semis « en pré-levée » soit au stade 2-3 feuilles du maïs en post- levée, la première solution étant nettement plus utilisée. Un désherbage ultérieur peut être effectué, soit en rattrapage pour les levées plus tardives d’adventices, mais aussi pour lutter contre le liseron. Ce second passage se fait à vue. Par exemple en 2006, 69 % des parcelles enquêtées l’ont été.

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 Les produits utilisés

Désherbants anti- Désherbants anti- Taux d’utilisation Taux global graminées dicotylédones Isard Lagon 19,5% 33% 13,5% Lasso MT Lagon 12% 28,5% Boréal 6% 4,5% Acajou 3% Wing 1,5% Prowl 1,5% Dual Gold 9% 12% Lagon 3% Harness 10% 10% Lasso MT + Isard 4,5% 4,5% Milagro Callisto 4,5% 4,5% Aliseo gold Lagon 3% 3% safeneur Wing 3% 3% Lasso GD Merlin 1,5% 1,5% Total 100% 100%

Principales matières actives utilisées sur maïs en 2006 (enquête CA64- 2007) 45 40 35 30 25 20

%parcelles 15 10 5 0

aclonifen Alachlore Bénoxacor Flufénacet isoxaflutoleAcétochlore nicosulfuronmesotrione S-metolachlore Dimethenamid Dimethenamid-p Pendiméthaline

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 Trois matières actives étaient principalement utilisées en 2006 dont une qui est retirée en 2008. Le choix des produits de désherbage s’est restreint aux cours des dernières années mais continue à offrir tout de même suffisamment de possibilités et de familles différentes. La concentration sur certains produits dans des zones localisées est en partie du à une logique de distributeurs.

Le maïs reçoit aussi un insecticide afin de lutter contre les ravageurs du sol (notamment taupin). Il s’agissait principalement jusqu’en 2007 du DOTAN (désormais retiré du marché). L’insecticide était appliqué sur 82 % des parcelles. Les ravageurs du sol restent très présents dans le département et dans la zone du PAT. Les produits disponibles sur le marché ont quasiment tous disparus (dotan, gaucho…). Pour 2008, le traitement de semence Cruiser a une autorisation temporaire. Les techniques alternatives de lutte contre ces ravageurs n’existent pas à ce jour. Enfin pour lutter contre les limaces les 2/3 des agriculteurs environ ont recours à un limacide une fois par an.

Globalement depuis 2004 il ressort une concentration des molécules utilisées en lutte chimique compte tenu de la disparition de nombreux produits du marché. Les produits sont utilisés en général à la dose homologuée, peu souvent à moindre dose. Le désherbage alternatif n’est que peu pratiqué. Les raisons avancées sont nombreuses : peu de souplesse d’utilisation par rapport aux fenêtres pédoclimatiques, débit de chantier plus faible, technicité plus importante, investissement coûteux. La lutte chimique reste la norme à ce jour.

Travail du sol et itinéraire cultural Du point de vue du travail du sol, 88 % des parcelles enquêtées en zone vulnérable étaient en labour. La technique de culture « sans labour » est utilisée plus spécifiquement sur les zones de coteaux plus argileux. Enfin la monoculture de maïs pose la question des sols nus en hiver. Les couverts hivernaux ont plusieurs fonctions dont celles de piéger l’azote excédentaire à l’automne (notamment lorsque le rendement objectif n’a pas été atteint), de limiter les phénomènes de battance et de ruissellement. Les précédentes enquêtes ont montré qu’environ 38 % de la SAU restait en sol nu l’hiver. En fait entre 10 et 15 % de la sole est implantée en couverts hivernaux, après la culture de maïs. En zone vulnérable en Pyrénées-Atlantiques, l’arrêté préfectoral impose la mise en place d’une CIPAN lorsque le rendement objectif n’est pas atteint (> 15 q/ha d’écart) et que la récolte s’effectue avant la 10 octobre. Dans le cas où la récolte est plus tardive, l’arrêté impose un « mulching » de la parcelle. Enfin lorsque le Plan Prévisionnel de Fumure est respecté, la gestion hivernale est laissée libre. Cette réglementation permet de limiter l’effet des excès d’azote d’automne liés à de mauvais rendements. Par contre dans le cas de récoltes tardives, la mise en place de couverts hivernaux s’avère difficile voire improductive au regard des conditions de sol et de climat, c’est le principal frein au développement des couverts hivernaux sur les zones de monoculture de maïs.

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 Concernant les bandes enherbées le long des cours d’eau, nous ne disposons pas de données exhaustives mais seulement des résultats de l’enquête de 2007. Sur l’échantillon enquêté, 87 % des cours d’eau étaient bordés par une bande enherbée d’au moins 5 m de large (contre 34 % en 2004). A moins d’une étude exhaustive sur l’ensemble des cours d’eau concernés, l’approche ne pourra qu’être approximative à l’aide d’un échantillon représentatif.

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012

3.3.2 Le contexte agricole au niveau des champs captants

Les paragraphes qui suivent reprennent les principaux éléments du diagnostic réalisé dans le cadre de l'appel à projet pour la mise en place de MAET 2007.

Zone Syndicats Surface SAU Assolement Nombre Commune AEP (ha) (ha) exploitatio s ns concernée (estimation s ) Artix Artix SIAEP 3 556 345 maïs grain 43,4% 20 Besingrand Cantons maïs fourrage 9,9% exploitations Labastide- céréales à paille 0,0% Cézeracq dont 15 P temporaire 5,8% Labastide- professionnel P permanente 4,8% Monréjeau Jachères 12,0% les légumes (dont maïs doux) 22,0%

Arbus Tarsacq SIAEP Gave 273 90 maïs grain 38,3% 36 Tarsacq et Baïse maïs fourrage 3,9% exploitations céréales à paille 2,9% dont 15 P temporaire 11,8% professionnel P permanente 37,8% les Jachères 3,0% légumes 0,0%

Mazères- Mazère -SIAEP 400 97 maïs grain 33,3% 30 Lezons s-Uzos Jurançon maïs fourrage 4,80% exploitations Uzos -Ville de Pau céréales à paille 2,5% dont 15 Rontignon professionnel P temporaire 16,50% Meillon les P permanente 34% Jachères 1,5% légumes 4,8%

Angaïs Bordes SM AEP NE 1144 885 maïs grain 65,80% 162 de Pau maïs fourrage 4,50% exploitations Boeil- céréales à paille 1% dont 59 Bezing professionnel P temporaire 11,40% Borderes les P permanente 8% Bordes Jachères 8% légumes 0% Lagos TOTAL 2 373 1 417 Données du tableau tirées de l’exploitation du recensement agricole 2000 (Rq : le maïs doux est compté en « légume »

Les données disponibles pour les 4 zones sont assez homogènes, et tirées de 3 études réalisées par des stagiaires de la chambre d’agriculture en 2005 pour ce qui concerne

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 Mazères-Uzos et gave et Tarsacq, et une stagiaire du syndicat eau et assainissement des 3 cantons en 2007 pour Artix. De façon globale, nous pouvons regrouper ces 4 zones du territoire 2 par 2 en ce qui concerne leurs caractéristiques agricoles : Sur les plaines d’Artix et de Bordes, la monoculture de maïs est tout à fait majoritaire et dominante, et les exploitants sont agriculteurs à titre principal. A Tarsacq et Mazères, le maïs reste une culture importante, mais on trouve une forte proportion de prairies. Par ailleurs, les exploitants agriculteurs à titre principal sont minoritaires on trouve une proportion importante de doubles actifs et de retraités. En ce qui concerne la ville de Pau, le puits se situe en amont de certains puits du SIEP de Jurançon, la façon dont sont gérés les terres du périmètre de protection a certainement un impact sur la qualité de l’eau pompée par Jurançon. Une petite étude devra être menée sur ce contexte particulier. a) Les caractéristiques des exploitations

La zone d’Artix : une majorité d’agriculteurs à titre principal Pour la majorité des exploitants de la zone (2/3), l'agriculture constitue leur activité principale (67%). Les autres sont doubles-actifs.

A Tarsacq, une forte proportion de doubles-actifs et de retraités A Tarsacq, la majorité des exploitants de la zone sont doubles actifs et travaillent sur le bassin de Lacq. ¼ des agriculteurs sont retraités, ¼ sont agriculteurs à titre principal, ½ sont doubles actifs. Les agriculteurs retraités ou sur le point de prendre leur retraite font faire l’intégralité des travaux par l’entreprise. Les parcelles de la zone sont très morcelées et de petite taille. Il n’y a pas eu de remembrement sur la zone. Les exploitations elles-mêmes sont de petite taille.

A Mazères une forte proportion de doubles-actifs et de retraités Les exploitants à titre principal et non retraités sont minoritaires. Pour ceux là, la taille des exploitations est plus importante (en moyenne 21 ha pour les exploitants actifs à titre principal et 12 ha pour les autres) avec souvent un cheptel bovin. On trouve près d’un tiers d’exploitants à la retraite, et ¼ d’exploitants qui sont des doubles actifs.

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 b) L’Occupation des sols agricoles : une dominance de maïs avec des proportions

variables de prairie

A Artix : le maïs domine L’assolement est décrit dans le schéma qui suit, au niveau orientation économique des exploitations on trouve globalement 53% de grandes cultures, 33% de polyculture élevage, et 13% d’élevage extensif.

Le maïs et les prairies occupent la plus grande part de la SAU (respectivement 60 et 16%), ce qui est typique de la région.

A Tarsacq, la prairie domine La prairie domine sur ce secteur et ensuite, la culture majoritaire est celle du maïs. La double activité des exploitants est très importante sur la zone. Ils ont souvent un élevage sur l ‘exploitation ce qui explique les 51% de prairie.

A Mazères une dominante prairiale suite au rachat des terrains du périmètre rapproché par le syndicat d’eau potable de jurançon

Dans la zone, le maïs n’est pas la culture prédominante et ce en raison du rachat des terres par le SIAEP de Jurançon. Les agriculteurs ont droit d’exploiter les terres sous certaines conditions.

A Bordes: le maïs domine

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 c) Les produits phytosanitaires utilisés : nature des produits, répartition par usages et par couverts végétaux

En matière d’utilisation de produits phytosanitaires, les produits de désherbage du maïs sont prédominants dans les 4 zones en quantité comme en nombre d’hectares, insecticides et fongicides sont négligeables ce qui est normal puisque le maïs est la culture prédominante.

En effet, cette céréale est particulièrement sensible aux adventices puisque, au contraire des autres, elle n'est pas capable de taller pour compenser une diminution de densité en début de végétation. Les insecticides visent les larves de taupins qui se nourrissent aux dépens des racines de la plante, et qui sur ces basses terrasses relativement humides, se plaisent particulièrement. Les molluscicides visent les limaces, très présentes du fait de la pluviométrie importante et des températures douces. Ces deux ravageurs attaquent le maïs dès le stade plantule, les dégâts (symptômes sur la plante) qu'ils provoquent sont synonymes de dommages (sur les récoltes) puisque les pieds de maïs sont détruits. Et ces dommages ne pouvant pas être compensés en cours de végétation, ils engendreront des pertes économiques. Les traitements sur maïs sont réalisés systématiquement en préventif

Type de substances utilisées : les herbicides dominent

Les herbicides représentent la majorité des spécialités commerciales utilisées sur la zone d’alimentation du champ captant d’Artix (cf figures ci-dessous) Ceci n'a rien d'étonnant puisque la culture prédominante est le maïs.

Répartition par usage des quantités de substances actives utilisées sur la zone sensible en 2006 (%) pour Artix

Répartition par usage des quantités de substances épandues pour Tarsacq

Catégorie de produits phytosanitaires (en pourcentage de la quantité épandue)

7% maîs désherbage

17% tabac desherbage 1% tabac fongicide tabac inhibiteur 75% tabac insecticide traitement du sol 56

Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 La majorité des agriculteurs utilisent les mêmes produits car ils s’approvisionnent au même endroit et reçoivent le même conseil.

Répartition par usage des quantités de substances Catégorie de produits phytosanitaires (pourcentage de la quantité épandue) épandues pour Mazères 61% 3% La prairie recouvre la majorité des terres de la zone et ne nécessite pas de traitements sinon des désherbages sélectifs qui ne sont pas pratiqués ici, les produits les plus utilisés sont des désherbants 36% maïs. Les céréales à paille représentent également 0,2% une surface importante, les désherbages avant mise desherbage avant mise en culture en culture représentent le quart des interventions insecticide limaces effectuées maïs desherbage traitement du sol

Répartition des substances utilisées sur les différents couverts : le maïs est le plus consommateur, mais les zones non agricoles viennent ensuite

Répartition par type de couvert des quantités de substances actives utilisées sur la zone sensible en 2006 (%) pour Artix

Entretiens et ZNA correspondent aux entretiens de ZNA mises en œuvre, respectivement par les collectivités et par les agriculteurs.

On note qu’à Artix, 20% des quantités de substances actives utilisées sont destinées à l'entretien des Zones Non Agricoles (ZNA) ceci est dû au fait que les spécialités commerciales employées pour le désherbage total sont particulièrement concentrées. Le maïs grain est la culture sur laquelle est épandue la plus grande quantité de substances actives, ce qui est évident puisqu'il s'agit de la culture la plus présente sur cette zone.

Quantités à l’hectare de substances actives utilisées sur les différents couverts végétaux en 2006 (g/ha) à Artix

En ramenant les quantités utilisées à la surface traitée on s’aperçoit que les zones non agricoles entretenues par les collectivités («entretiens») sont les surfaces qui reçoivent les plus grandes quantités de traitements à l’hectare. Elles sont suivies par la culture de maïs doux. Cela est dû aux exigences de qualité imposées sur la récolte.

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 C'est en avril qu'ont été majoritairement utilisés les produits phytosanitaires, avec la moitié des quantités totales de substances actives, puis en juin avec le quart et en mai avec environ 15%.

Les Zones Non Agricoles constituent le couvert végétal qui reçoit le plus de traitements à l'hectare. Les traitements prépondérants sont les traitements herbicides sur cultures et ZNA. La majorité des traitements sont réalisés en avril mai, période où les précipitations sont les plus importantes.

d) Les produits phytosanitaires utilisés : stratégie, choix des produits et des doses utilisées

Tous les traitements phytosanitaires (herbicides, insecticides, molluscicides) sont réalisés de façon assez systématique, et choisis par habitude, au semis. Ce qui explique les parts importantes de substances actives utilisées en avril, mai et juin, puisque la majorité des semis de maïs ont été réalisés en avril-mai, et ceux de maïs doux en juin, et les traitements de rattrapage de maïs se font aussi en juin.

Il y a globalement peu d’ajustement des doses d’herbicides aux conditions locales. Pour le traitement de rattrapage, une minorité d’agriculteurs prennent en compte des critères locaux pour décider de traiter ou pas (composition de la flore, et conditions pédoclimatiques).

Tous les agriculteurs font attention aux conditions météorologiques avant de traiter, particulièrement à la pluie et au vent.

La pression de pollution liée à l’utilisation des produits phytosanitaires est donc concentrée sur une période étroite de l’année correspondant au semis de maïs.

Trop peu d’agriculteurs mettent en place des actions pour limiter le désherbage chimique avec par exemple le traitement par tâches dans les champs ou le désherbage mécanique, ne serait-ce que pour les zones non agricoles (où moins de la moitié des agriculteurs fait du désherbage mécanique).

Les produits utilisés sont homogènes puisque ce sont les techniciens, de principalement trois coopératives, qui les choisissent. Le critère de choix de ces produits repose avant tout sur leur efficacité, ce qui conduit à utiliser les mêmes produits d'une année sur l'autre, comme le Dotan, qui a bénéficié d'une dérogation dans la région dès son interdiction en 2004. Cette homogénéité des traitements, dans l'espace et dans le temps, augmente considérablement le risque d’apparition de résistances des organismes visés par les traitements, ainsi que la pression de pollution par substance active, risquant plus de causer des dépassements de valeurs-seuils AEP, que si les traitements étaient diversifiés.

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 Itinéraire ARTIX TARSACQ MAZERES technique conseil du technicien de la en fonction du conseil du choix des produits par choix produits coopérative technicien de la habitude herbicides Au semis, tous les traitements coopérative ou de la flore l’appel au technicien n’est sont réalisés par habitude et pas majoritaire systématiquement choix de la dose dose maximale homologuée tendance à préconiser utilisation de la dose d'herbicide des doses inférieures à la maximale homologuée et dose homologuée parlent même d’un dosage « à vue de nez ». adaptation la moitié des agriculteurs en désherbages de fonction du stade de dvt rattrapage adventice et culture, teneur en MO du sol actions pour limiter une minorité d’agriculteurs le désherbage déclare faire des traitements chimique, par tâches pour le rattrapage le tiers pratique un désherbage mécanique en ZNA traitements systématiquement en préventif insecticides bulletins techniques reçoivent quasiment tous mais aucun agriculteur ne lit les ils ne s’en servent pas, les bulletins techniques ou ne traitements sont réalisés par les reçoit habitude

e) Couvertures hivernales et bandes enherbées

Parmi les facteurs influençant les transferts des pesticides et les nitrates vers les eaux superficielles, les pratiques culturales ont une part importante et en particulier les pratiques qui visent à réduire le phénomène d’érosion et de lessivage. En effet, « le maintien de couverts végétaux ou de résidus de cultures et l’amélioration de la stabilité structurale ou au moins sa préservation limitent le ruissellement. Les apports de matière organique et le choix approprié des travaux du sol sont de telles pratiques.

De même, l’installation de bandes de terrain portant une végétation permanente comme les bandes enherbées dont l’efficacité dans la rétention des herbicides a été largement démontrée. En effet, Les bandes enherbées sont de bons moyens pour éviter les pollutions d’eau de surface dans la mesure où il y a un système racinaire actif capable de dégrader ou d’absorber les molécules de produits phytosanitaires.

Cela permet également de conserver une distance de sécurité lors des pulvérisations (coups de vent pouvant dévier le produit dans le cours d’eau par exemple).

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 A Artix, le couvert hivernal est devenu obligatoire

Artix, le couvert hivernal est devenu obligatoire depuis 2006 sur les surfaces du périmètre de protection rapproché avec l’arrêté préfectoral de protection des captages.

Le syndicat Eau et Assainissement des 3 Cantons va indemniser les agriculteurs pour l’implantation de couverts hivernaux sur le périmètre de protection rapproché.

Mais le reste de la zone sensible ne fait pas l’objet de dispositif particulier c’est pourquoi le dispositif des MAET pourrait être un outil pertinent. En effet, cette pratique qui était jusqu’alors facultative est devenue une obligation en 2006 avec l’application de l’arrêté préfectoral du périmètre de protection.

Les agriculteurs implantent essentiellement des céréales de consommation comme l’orge, le triticale, l’escourgeon, le blé et une minorité implante du Ray-Grass ou un mélange de variétés proposé par Euralis.

A Tarsacq, le couvert hivernal est fortement encouragé

A Tarsacq, la politique du syndicat d’eau potable a été d’encourager par des indemnités à l’hectare l’implantation de couvert hivernaux dans le périmètre de protection rapproché, d’où une forte proportion d’implantation.

La moitié des agriculteurs de la zone implante un couvert hivernal qu’ils détruisent ensuite mécaniquement par labour ! (27 ha de ray grass, 16 ha de triticale).

La principale motivation outre le fait de piéger les nitrates, est la subvention versée par le syndicat aux agriculteurs lorsqu’ils implantent un couvert hivernal sur les terrains situés sur le périmètre de protection rapproché. Certains agriculteurs l’implantent également pour des raisons de stocks de foin ou de céréales pour le bétail, ils ne broient pas le résultat de cette culture mais l’exporte et réalisent alors de la culture « dérobée ».

En ce qui concerne les zones enherbées : en dehors de l’implantation des 3% de la surface SCOP en bandes enherbées obligatoire, les agriculteurs n’en implantent pas.

A Mazères, les couverts hivernaux restent assez marginaux A Mazères, la zone rapprochée est implantée en prairie, et autour, l’implantation de couvert hivernaux reste assez marginale mais moins d’ 1/3 des surfaces de la zone restent en sol nu durant l’hiver.

Sur la zone, seulement 1/6 de la surface possède une culture dérobée, ce qui représente 10.5 ha appartenant à trois exploitations. Toute la couverture hivernale est implantée en ray-grass après maïs et est destinée à l’alimentation des bovins, que ce soit sous forme d’ensilage ou packagé.

Le syndicat d’eau potable n’a pas, contrairement au syndicat de la zone de Tarsacq de compensation financière pour l’implantation d’une culture hivernale. Cependant, si cette couverture hivernale n’est pas toujours présente derrière le maïs, il faut rappeler que

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 Précautions prises par rapport au cours d'eau l’essentiel des terres de la zone ne sont pas à ( nbre d'exploitations) 5 5 nu durant l’hiver étant donné qu’elles sont implantées en prairie ou céréales d’hiver.

Précautions prises par rapport à la présence 2 de cours d’eau 4 Dispositif d'éloignement par rapport au cours d'eau Pas de dispositif d'éloignement par rapport au cours d'eau Dans l’ensemble, les distances par rapport au Prairie en bord de canal cours d’eau, ici le canal d’irrigation, sont pas de point d'eau à proximité respectées. f) Entretien des Zones Non Agricoles (ZNA), des bordures et des fossés par les agriculteurs

Les Zones Non Agricoles peuvent être entretenues soit par les agriculteurs ou par les techniciens des collectivités. Dans les 2 cas de figure les pratiques sont assez divergentes.

Sur l’ensemble des 4 zones, la majorité des exploitants entretient les bordures de manière chimique. Les traitements sont faits à la tâche. Quelques agriculteurs brûlent les herbes et ronces pour entretenir leurs bordures.

L’entretien mécanique ne représente qu’un tiers de l’entretien des fossés et bordures. Il y a certaines dérives au niveau désherbage des fossés et ruisseaux : l’utilisation de fonds de cuve provenant de désherbages en champ donc des produits non appropriés à cet usage.

A Tarsacq, le désherbage se fait toujours jusqu’au bord du fossé ou de l’ancien canal d’irrigation. Il n’y a pas de distance de sécurité et bien que le canal soit vide la plupart de l’année, il se remplit lors de forte pluies d’où un risque de pollution.

Type d'entretien des bordures (nbre d'exploitations) Types d’entretien à Mazères et produits utilisés par les agriculteurs 4 5

7

50% mécanique-50% chimique chimique mécanique

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 g) Caractéristiques de chacun des champs captants

Substances actives Spécialité commerciale utilisée utilisées pour le nettoyage Note pour le nettoyage des bordures des bordures Glyper glyphosate Garlon triclopyr - fluroxypyr Surfaroc 2,4-D - triclopyr interdit Dulcaroc ? ? Freeland glyphosate Glyphostar glyphosate Basta glufosinate d'ammonium Sémille clopyralid - triclopyr

Les caractéristiques de la zone d’Artix et de Bordes

points positifs points négatifs Amélioration envisageables sur le matériel et les Contexte intrinsèquement très sensible aux pollutions dispositifs permettant de limiter les sources de Occupation du sol et pratiques phytosanitaires à contaminations potentielles risques Respect des conseils du technicien Suivi de la qualité de l’eau pouvant être amélioré Adaptation du désherbage de rattrapage en fonction sensibilité des agriculteurs vis-à-vis des enjeux du contexte local pour une partie des exploitants (type environnementaux restreinte et taille adventice, sol…) Marges très restreintes au niveau qualitatif : Le couvert hivernal (ou mulching quand récolte trop modalités de migration/dégradation des substances tardive) est devenu obligatoire dans le cadre de actives très mal connues, grande variabilité + l’arrêté préfectoral sur le périmètre de protection coopératives qui uniformisent la donne rapproché

Les caractéristiques de la zone de Tarsacq

points positifs points négatifs

Les retraités non exploitants faisant faire les travaux Du point de vue investissement ou amélioration du par l’entreprise qui possède un système d’injection matériel de traitement, le statut de double actif est directe au semis, les risques de pollution ponctuelle et souvent un frein qui s’ajoute à la faible superficie des diffuse sont considérablement réduits. Les personnes exploitations. Les exploitants ne voient pas l’intérêt retraitées exploitante envisagent de faire à l’avenir d’investir dans un quelconque matériel, vu également appel à l’entreprise. les prix à la vente du maïs. Le but de ces exploitations est surtout de pouvoir conserver leurs Analyses d’eau négatives sur les molécules terres.(périphérie de Pau) recherchées. Étalonnage des pulvérisateurs peu ou pas pratiqué Utilisation d’une dose souvent inférieure à la dose homologuée Dosage par habitude

Dans l’ensemble, appel aux conseils du technicien de

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 la coopérative d’approvisionnement et respect des produits et doses homologués.

Mise en place d’une couverture hivernale détruite mécaniquement encouragé sur périmètre rapproché par une prime à l’hectare du syndicat d’eau potable

Les caractéristiques de la zone de Mazères

points positifs points négatifs

Pour l’entretien des bordures et fossés : Les Le fait qu’il y ait beaucoup d’exploitants retraités et spécialités commerciales sont variées bien qu’elles sans succession sur la zone est un frein à la volonté soient le plus souvent à base de glyphosate donc il n’y de changer quoi que ce soit en matière de pratiques a pas de réelle variété du point de vue des substances agricoles, qu’elles soient liées aux produits actives. phytosanitaires ou non.

Beaucoup de prairie au niveau du périmètre Pour l’entretien des bordures et fossés : -Le rapproché, désherbage chimique pourrait être diminué et surtout évité au bord du canal ou dans les fossés. Certains Moins d’1/3 des surfaces de la zone restent nues fossés sont en effet entretenus mécaniquement alors l’hiver que d’autres le sont chimiquement (au glyphosate).

On constate l’emploi de produits interdits par manque d’information

La politique menée par la ville de Pau sur le périmètre de protection du puits d’Uzos est méconnue et peut- être qu’aucune action n’est mise en place pour limiter les pollutions diffuses. Or le puits de Pau est enclavé au milieu des puits de Jurançon d’où un impact direct difficile à évaluer sur la qualité de l’eau brute à Jurançon.

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 3.4 Collectivités et autres acteurs du territoire, influences sur l’eau

La France est le 1er consommateur européen et le 3ème au monde de pesticides. L'agriculture est dans la ligne de mire mais les jardins ne sont pas en reste : 10% des pesticides sont utilisés par les jardiniers amateurs et par les collectivités pour la gestion des espaces verts et des entretiens de voiries.

En France, l’usage des phytosanitaire non agricole se réparti de la manière suivante:

Répartition des tonnages de pesticides non agricoles en France selon les utilisateurs (pesticides minéraux compris)

Laure MESSAGER, stagiaire à la direction de l’eau du ministère de l’environnement et du développement durable d’avril à septembre 2006, a réalisé une étude sur « l’utilisation de pesticides en zone non agricole : bilan des offres de formation et de conseil ». Dans cette étude, elle indique que la part des pollutions non agricoles est significative, notamment en raison du manque de formations et de conseils à destination des utilisateurs de produits et de leurs interlocuteurs (à dire d’experts, 80% des applicateurs non agricoles ne savent pas utiliser le matériel de pulvérisation).

Malgré l’introduction d’une mention « Emploi autorisé dans les jardins » indispensable pour la vente de produits non professionnels, dont ne bénéficient que les produits les moins dangereux pour la santé, les traitements non agricoles génèrent un risque sanitaire et environnemental plus fort que les traitements agricoles, à même quantité de matières actives utilisée.

Laure MESSAGER constate qu’il existe un manque crucial de formations spécifiques et de conseils pour les utilisateurs non agricoles de produits phytosanitaires : les vendeurs sont souvent peu abordables et les conseils techniques sont souvent peu pertinents. 46% des jardiniers amateurs n’utilisent pas correctement les produits, près de 40% en ont seulement quelques notions.

Finalement, peu d’actions recensées (voire aucune pour certains acteurs) ne répond totalement aux besoins identifiés. Une offre de formation et de conseil existe, mais n’est pas toujours en adéquation avec les besoins des utilisateurs (amateurs ou professionnels).

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 Pour réduire l’utilisation de produits phytopharmaceutiques et mieux les utiliser, des conseils plus nombreux et plus pertinents devraient être fournis, dont elle résume les thèmes en fonction des publics dans le tableau suivant :

3-4-1 Les pratiques des collectivités du territoire

Une étude du GRAP Aquitaine (Groupe Régional d’Action contre la Pollution des eaux par les produits phytosanitaires) sur l’utilisation des phytosanitaires par les communes donne les informations suivantes • 50 tonnes de produits phytosanitaires sont utilisés chaque année sur la région. • dont 82 % en herbicides (glyphosate, diuron, aminotriazole…). Les cibles sont des surfaces majoritairement imperméables (ce qui entraîne un transfert rapide et direct des produits vers les eaux superficielles).

Les spécialités commerciales employées pour le désherbage total sont particulièrement concentrées. En ramenant les quantités utilisées à la surface traitée on s’aperçoit que les zones non agricoles entretenues par les non agriculteurs (collectivités et particuliers) sont les surfaces qui reçoivent les plus grandes quantités de traitements à l’hectare ! Sur le champs captant d’Artix où Sarah STAUB a enquêté au

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 cours de l’été 2007 sur les pratiques phytosanitaires en zone agricole et en zone non agricole, on constate que 20% des quantités de substances actives utilisées sont destinées à l'entretien des Zones Non Agricoles (ZNA). Aucune technique de désherbage non chimique n'est actuellement mise en œuvre par les collectivités mais les techniciens prennent connaissance des conditions météorologiques, surtout concernant la pluviométrie.

Un diagnostic a été réalisé en 2006 sur les 14 communes gestionnaires d’espaces verts de la communauté d’agglomération de Pau Pyrénées, il en ressort les éléments suivants :

a) Organisation des services communaux : Les communes fonctionnent uniquement en régies avec leur personnel et elles passent par des prestations ponctuelles pour : •Les traitements et tailles contre la chenille processionnaire •Les traitements contre le tigre du platane •La démoustication •L’entretien ponctuel (bords de voies ou de pistes cyclables) confié à des CAT Elles disposent de peu de personnel au regard des espaces à traiter (0.0015 agents/habitant et 0.2 agents/km de voirie en moyenne). Le personnel exécutant est très peu formé aux pratiques phytosanitaires (hors information interne) par contre l’encadrement direct ou indirect est souvent « spécialiste » en espace verts (formation scolaire en lien direct, certificat d’applicateur, expérience dans le domaine)

b) Traitements effectués : La majeure partie des traitements est destinée à des surfaces imperméables : voiries, trottoirs, allées… Le reste vise des bordures perméables et des allées stabilisées. Le cimetière reste l’espace le plus traité après les voiries. Cela confirme les données régionales. Les fossés et bordures de cours d’eau sont bien respectés depuis les réglementations récentes. Les surfaces traitées ne sont pas du tout connues, ce qui ne permet pas la maîtrise des dosages. L’objectif de désherbage strict perd du terrain oralement mais reste une réalité sur le terrain

c) Familles de produits et choix des substances utilisées 90 % des produits épandus sont des herbicides. Prédominance des glyphosates et glyphosinates du fait de leur non-classement au tableau des toxiques (impression de produit « propre ») et des arguments des vendeurs seuls conseillers à disposition des communes. Peu de produits sélectifs, essentiellement des systémiques (foliaires et racinaires) Présence de DIURON L’application des insecticides est souvent confiée à des prestataires, pour des interventions ponctuelles. Les fongicides sont très rares. Les agents en charge de l’entretien des espaces communaux et de la voirie doivent définir leurs besoins et passer des marchés publics pour l’achat des produits phytosanitaires. Les critères de choix des produits restent réduits à l’efficacité et au coût, ils n’intègrent pas les critères intrinsèques aux substances actives ou relatifs à une réflexion globale de stratégie de traitements de développement durable. La toxicité environnementale n’est jamais prise en compte.

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 Les cahiers de traitements sont rares, jugés inutiles du fait de la gestion périodique et systématique des traitements (même pratique tous les ans). Les pratiques d’application sont divers (traitements par tâches ou traitements en plein, systématiques). Le prix du produit n’est pas le critère de choix principal, c’est plutôt l’efficacité annoncée (/dosage) et parfois la toxicité humaine. La plupart des communes se fient uniquement aux conseils des vendeurs locaux pour choisir leurs produits. De ce fait elles changent très souvent de produit pour le « nouveau de la gamme ».

d) Quantités et doses utilisées: l’efficacité prime Les doses utilisées sont variables selon les communes (de 1 à 10 l/km voirie/an). Les services annoncent une baisse constante des quantités épandues suite au coût des produits et aux dosages recommandés de plus en plus faibles (mais efficacité contestée par les services).

Les doses appliquées sont les doses homologuées, sachant qu’ils utilisent, en général, un matériel qui ne permet pas de régler la vitesse d’épandage, et donc d’avoir une idée précise des quantités utilisées. L’étalonnage du matériel est peu pratiqué et rarement par l’utilisateur du matériel (chef de service, vendeur)

e) Stockage, nettoyage, gestion des emballages vides et des produits phytosanitaires non utilisés Stockage : Les plus grosses communes disposent d’une armoire ou d’un local de stockage dédié aux phytosanitaires ou à défaut à tous les toxiques. Tous les critères de sécurité ne sont pas respectés (rétention et ventilation notamment)

Nettoyage : Il est réalisé en fin de journée ou après changement de produit. L’eau de rinçage issue du réseau public n’est pas traitée avant rejet : •Rejet direct à égout ou au fossé (8/14), parfois après séparateur à hydrocarbures •Épandage sur la cour des ST ou autre surface à traiter (6/14)

Emballages vides de produits phytosanitaires (EVPP) et Produits phytosanitaires non utilisés (PPNU) : Ne sont éliminés que les emballages vides. Les produits périmés ou déclassés sont utilisés jusqu’au bout car ils sont chers et qu’aucun contrôle n’est réalisé. Le principal mode d’élimination était la collecte spécifique ADIVALOR gratuite annuelle (50%) mais cette collecte va devenir payante et le flux va se reporter sur la collecte des ordures ménagères (qui était déjà utilisée à 40%). La collecte annuelle Adivalor ne convenait pas à certaines communes qui ne peuvent pas stocker les emballages mais aussi à celles qui ne s’approvisionnent pas chez Euralis (dépôt en centre Euralis et donc contact avec les vendeurs de la marque).

f) Techniques alternatives Des méthodes mécaniques sont mises en pratique pour limiter les interventions au désherbant:

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 –Eparage / Tonte, Passage rotofil, Passage balayeuse Les méthodes thermiques sont connues mais non utilisées à cause du coût d’acquisition élevé, la nécessité de passages importants et à cause du peu de retours d’expérience. Les techniques de protection des plantations restent rares et réservées aux massifs floraux : Bâches, paillages, plantes couvre-sol. A Pau une expérience particulière est menée avec la lutte intégrée dans les serres

g) Les attentes des collectivités vis-à-vis du PAT: Face au manque d’actions pertinentes pour aider les collectivités dans l’amélioration de leurs pratiques en matière de produits phytosanitaires, celles-ci ont émis lors de l’enquête au sein de la communauté d’agglomération de Pau Pyrénées les attentes suivantes : La mise en place de formations in situ, très concrètes et adaptées au contexte et aux moyens locaux. Les collectivités sont en attente d’une formation spécialisée et « indépendante des vendeurs » sur les produits, les méthodes d’application, l’adéquation situation /dose, régulière, à intégrer au parcours de l’agent. La sensibilisation des élus et du grand public : les responsables et agents sensibilisés au problème de pollution diffuse ne peuvent faire évoluer leurs pratiques que si les élus sont eux aussi sensibilisés et informés des méthodes alternatives. Il faut également sensibiliser le grand public qui réclame le traitement systématique et lui apprendre à tolérer les « mauvaises herbes ». L’acquisition de références, mise en place de démonstrations et de tests de matériel / produits sur des surfaces et durées significatives. Des démonstrations de techniques alternatives L’organisation de groupement de commandes de produits et de matériel afin d’optimiser les tarifs. Des échanges d’expériences entre communes. L’organisation d’une récupération systématique et gratuite des emballages par les fournisseurs (via plusieurs sites locaux et pas uniquement 1 fois par an chez Euralis). Des outils fournis clé en main, comme des articles pré-écrits intégrables à des bulletins communaux, par exemple.

3-4-2 Pratiques phytosanitaire des autres acteurs (CG, DDE, SNCF, etc.) Les pratiques recensées au cours de rencontres avec la SNCF et le conseil général montrent qu’une prise de conscience de la nécessité de pratiques plus respectueuses de l’environnement est en cours. Cependant, cette prise de conscience se fait plus ou moins vite et le critère économique reste la priorité pour l’ensemble des structures et organismes en charge d’entretien.

Entretien des routes Pour le désherbage des bas côtés sur les voiries, on observe une différence de pratiques entre les grandes voies entretenues par le département ou la compagnie des Autoroutes du Sud de la France et les voies internes dont les communes ont la charge. En effet sur les grands axes, le désherbage mécanique (fauche, épareuse…) se répand, mais sur les voies internes où la végétation n’est pourtant pas plus importante, la pulvérisation systématique reste la pratique dominante et est source de pollution diffuse.

Entretien du chemin de fer En ce qui concerne le chemin de fer, l’infrastructure appartient au Réseau Ferré de France. La voie Toulouse- traverse dans toute sa longueur le territoire du PAT et parcourt 48,6 km. Elle longe même la rive droite du gave de Pau sur territoire de la communauté d’agglomération de Pau Pyrénées et travers e le champ captant d’Artix.

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 La sécurité et la visibilité (des signaux pour les conducteurs et au niveau des passages à niveau pour les usagers) sont les 2 objectifs prioritaires qui dictent les pratiques en matière d’entretien des voies. Sur la voie Toulouse-Bayonne les pratiques sont les suivantes : passage d’un « train désherbeur grand rendement » géré au niveau national pour toutes les grandes lignes. A cela, se rajoute un entretien plus ponctuel, chimique, mécanique ou manuel des talus réalisé par des entreprises locales en fonction d’un plan de désherbage imposé par la SNCF suite à l’observation de la voie. L’entreprise décide du dosage et du choix du produit en respect avec la règlementation phytosanitaire en vigueur. Du débroussaillage mécanique a été mis en place depuis 1997. La part d’entretien mécanique réalisée est fonction des budgets qui lui sont alloués et qui ne sont pas suffisants. Derrière un entretien mécanique, l’année suivante il y aura obligatoirement entretien chimique pour maintenir les remblais

Sur les voies qui sont secondaires, les pratiques sont les suivantes : passage d’un train désherbeur régional qui fait réalise 2 campagnes de désherbage : une au printemps, une à l’automne et dont le responsable est basé à Bordeaux, puis désherbage complémentaire à l’automne et au printemps par une entreprise locale selon un plan fixé par la SNCF

La responsable de l’entretien de la portion de voie Montaut-Bayonne contactée dans le cadre de la mise en place du PAT, et sensibilisée à la problématique de qualité de la nappe alluviale doit se renseigner pour voir ce qui peut être mis en place au niveau du champ captant d’Artix, et sur ce qui est fait précisément lorsque la voie longe le gave de Pau, (où à priori c’est le train national qui est en charge de l’entretien).

Les agents SNCF sont formés ou pour ceux qui ne le sont pas ils le seront d’ici fin 2008 sur les spécificités des produits phytosanitaires, leur emploi, leurs risques… En matière de suivi des risques chimiques, pour les applicateurs, un suivi médical est réalisé sur les agents.

A la pollution diffuse engendrée par les produits phytosanitaires se rajoute la pollution diffuse due aux hydrocarbures et les métaux lourds rejetés par les véhicules et lessivés sur les routes par les précipitations. Cette pollution arrive ensuite jusqu’à la nappe car ces eaux sont souvent envoyées dans des fossés filtrants ou pire des puisards sous voirie d’où une infiltration dans la nappe et pollution de cette dernière faute d’une gestion adaptée de ces eaux pluviales. La gestion des eaux pluviales est trop souvent une préoccupation de second ordre, qui passe après la gestion des eaux usées. Ce phénomène va en s’accroissant avec l’urbanisation grandissante autour de Pau.

3-4-3 Le jardinage des particuliers est en développement constant mais leurs pratiques sont à modifier et faire évoluer…

Quelques chiffres clefs sur l’activité du jardinage en France

(source : Baromètre Groupe J / Efficience 3, sur la base de 12 000 ménages)

86% des produits phytosanitaires utilisés en zone non agricole sont utilisés par les particuliers

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 89% des Français disposent d’un espace de jardinage (terrasse, balcon, rebord de fenêtre fleurissable, jardin) lié à leur habitat principal et 58% ont chaque mois en moyenne pratiqué au moins une activité de jardinage :

60% des ménages ont un jardin, 77% des jardins ont une pelouse et 38% des jardins ont un coin potager

Une majorité de personnes a plus de 500m2 de jardin.

20 % ont moins de 250 m2 25 % ont de 250 m2 à 499 m2 25 % ont de 500 m2 à 999 m2 19 % ont de 1 000 m2 à 2 499 m2 11 % ont plus de 2 500 m2

Quelques chiffres sur l’économie du « jardinage »

(Sources : PROMOJARDIN, GROUPE J UNIBAL (activité jardinage et surfaces) CETELEM, EUROMONITOR pour le marché européen. )

Le chiffre d’affaire en 2006 de tout ce qui touche au jardinage était de 5, 907 milliards d’euro TTC. Cette consommation équivaut

à 1,12 fois la consommation en équipement de micro informatique à 3/4 des dépenses des ménages en TV Hi-fi au 2/3 de la consommation des ménages en sport au 1/3 de celle du bricolage hors jardinage.

Ce chiffre d’affaire a connu de croissance de 0,6 % d’évolution en un an (entre 2005 et 2006) et une croissance de 11 % en cumul sur 5 ans. Sur le plan européen, la France est en 2ème position, derrière l’Allemagne et réalise ¼ du chiffre d’affaire réalisé par l’ensemble des principaux pays européens.

L’application et la distribution de produits phytosanitaire est particulièrement bien implantée sur le territoire le long du gave de Pau…

On recense 31 applicateurs agréés (utilisateurs professionnels) de produits phytosanitaires sur le territoire (source www.e-agre.gouv.fr): - 13 sont des entrepreneurs de travaux agricoles et forestiers - 9 sont des entreprises de paysagisme - 9 sont des applicateurs qui font de la désinfection, désinsectisation, dératisation

On recense 45 distributeurs (points de vente) de produits phytosanitaires sur le territoire dont: - 6 jardineries : « truffaut », « côté jardin », « jardiland »

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 -12 grandes distributions, généralistes type, Géant, Carrefour, ou des GMS de bricolage ou de matériaux de construction - 14 libres services agricoles type « Gamm’ vert », « Point vert »

La zone commerciale qui s’étale de Lescar à Pau le long de la route nationale est particulièrement riche en jardineries, libres services agricoles et grandes surfaces de distribution où les particuliers trouvent en libre service une large gamme de produits phytosanitaires. Cette forte représentation sur le territoire des distributeurs de produits phytosanitaires est accentuée par la présence du siège social d’Euralis (à qui appartiennent les établissements « point vert ») dans cette même zone.

Des jardiniers amateurs très présents sur le territoire de l’agglomération de Pau qui mettent en œuvre de mauvaises pratiques phytosanitaires, faute d’informations adaptées

80% des habitats individuels ont un jardin enherbé à minima. La pratique du jardinage d’agrément (peu de jardinage « alimentaire ») est en développement constant et s’appuie en grande partie sur les produits proposés par les jardineries. Les produits utilisés sont très variés (herbicides et insecticides principalement) et rarement adaptés (pas de lien problème/produit) car les particuliers bénéficient de peu de conseils précis (renvoi vers des traitements systémiques, génériques…). Les espèces plantées sont rarement locales et souvent fragilisées (peu adaptées au climat, issues de culture de serre) et demandent donc beaucoup plus de traitements. L’acceptation de la mauvaise herbe est très faible dans et hors de la propriété privée, ce qui induit une forte pression sur les services des communes pour un désherbage systématique et très régulier.

Le compostage individuel est en place sur 15% des foyers ce qui est une première étape de sensibilisation aux méthodes de jardinages propres.

Nous ne disposons pas de plus de données chiffrées propres au territoire du PAT, mais la problématique des pratiques des particuliers en matière de jardinage est malheureusement assez homogène partout en France : un engouement croissant pour le jardinage, une grande méconnaissance du monde végétal, du sol, et des phénomènes de transfert de la pollution vers l’eau, un conseil effectué essentiellement par les vendeurs de produits phytosanitaires, le tout aboutissant généralement à l’emploi de produits inadaptés et à des doses trop élevées, et donc à la pollution des sols et masses d’eau environnantes. Selon le WWF, les particuliers sont responsables de 25% de la pollution des eaux, et engendrent une pollution par unité de surface bien plus importante que les agriculteurs.

Laure MESSAGER dans son étude sur l’utilisation des produits phytosanitaires en zone non agricole constate que peu de formations sont dispensées aux jardiniers amateurs. Par contre, ces utilisateurs ont accès à un foisonnement de conseils, variables en format et en contenu.

On observe un grand besoin d’information des particuliers qui agissent mal non pas de façon intentionnelle, mais faute d’informations :

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 Les traitements à l’aide de pesticides sont trop fréquemment effectués alors qu’ils ne sont pas nécessaires : plus de la moitié des problèmes observés sur les jardins potagers ne sont pas dus à des maladies ou des parasites mais à des excès d’irrigation ou des carences en éléments minéraux.

les produits utilisés ne sont pas toujours adaptés au parasite ou à la maladie visés ; les quantités apportées sont trop souvent excessives, surtout lorsque la surface à traiter est petite ; les délais d’application de produit avant récolte ne sont pas toujours respectés.

4 - Bilan / Evaluation des actions passées et en cours

4.1 Actions de conseil, animation, communication sur le volet agricole

Afin de faire le point sur les actions entreprises sur la zone, nous ferons un point sur l’ensemble de la zone vulnérable puisque les actions réalisés jusqu’à ce jour ne différenciaient pas de priorité au sein des zones vulnérables du département Gave de Pau et Gave d’Oloron.

4-1-1 Formations sur la fertilisation raisonnée La Chambre d’Agriculture mène depuis la mise en place des zones vulnérables un programme de formation sur la fertilisation raisonnée, l’objectif étant de rendre les agriculteurs indépendants pour la réalisation de leur Plan Prévisionnel de Fumure (PPF).

Ces formations sont généralement menées sur deux ½ journées à une semaine d’intervalle. Lors de la première demi-journée, la méthodologie du plan prévisionnel de fumure ainsi que le raisonnement de la fumure phospho-potassique sont présentés. Il est demandé ensuite aux agriculteurs une application de ces méthodologies pour la deuxième demi-journée. Ainsi le cas de chaque exploitant est abordé, des échanges entre agriculteurs se développent. D’autre part, les résultats des essais sur la valorisation des effluents d’élevage sont discutés.

Depuis 2004, environ 15 stages ont été organisés dans ce cadre, réunissant près de 100 agriculteurs.

La FDSEA a organisé en 2005 avec la Chambre d’Agriculture des sessions de formation, sur le volet PPF qui ont mobilisé environ 300 agriculteurs sur 19 stages.

Enfin au niveau des partenaires, Euralis organise depuis 2004 des stages d’une demi- journée pour ces adhérents en zones vulnérables (cahier de fertilisation, PPF) et touche à peu près 250 adhérents chaque année.

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 4-1-2 Plan Prévisionnel de Fumure individuel

La Chambre d’Agriculture a essentiellement développé cette prestation dans le cadre du PMPOA.

En ce qui concerne les partenaires l’ADASEA réalise depuis 2006 des suivis individuels.

Il est difficile de donner un nombre d’agriculteurs suivis et conseillés par les structures de développement. On ne peut se baser que sur les enquêtes sur échantillon afin de donner une image. Lors de l’enquête 2007, 62 % des agriculteurs déclaraient recevoir un conseil technique sur la fertilisation de manière régulière, 9 % parfois et 30 % jamais aucun conseil de fertilisation. Le conseil provient à 90 % des coopératives et négociants qui restent des partenaires essentiels pour la sensibilisation et le conseil technique par leur présence sur le terrain.

70 % des agriculteurs interrogés en 2007 ont affirmé utiliser le plan prévisionnel de fumure (ou le bilan azoté) pour gérer leur fertilisation azotée à la parcelle.

4-1-3 Essai sur la valorisation des effluents d’élevage

Depuis 2000 la Chambre d’Agriculture mène chaque année 6 essais sur la valorisation des effluents d’élevage en zone vulnérable. 2 sites sont situés sur le territoire du PAT. L’objectif de ce programme est de sensibiliser les agriculteurs à une bonne gestion de leurs fumiers et lisiers, de mieux estimer leur richesse fertilisante, notamment d’un point de vue azote. Ce sont des essais pluriannuels.

Le tableau ci-dessous résume le programme d’essais menés jusqu’à présent. Les résultats font l’objet de rapports spécifiques annuels disponibles. Ils sont utilisés lors des formations mais aussi pour des articles de sensibilisation dans la presse agricole.

Commune Zone Vulnérable Type effluent Période

Argagnon Gave de Pau Fumier bovin lait 2000-2005

Castétis Gave de Pau Fumier Poulet 2000-2004

Labastide Monréjeau Gave de Pau, Zone Fumier bovin lait 2000-2006 PAT prioritaire

Léren Gave d’Oloron Lisier Canard 2002- en cours

Ossenx Gave d’Oloron Compost DV-fumier BV 2005- en cours

Lucgarier Gave de Pau, Zone Lisier Bovin lait 2006- en cours PAT

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 Nord Est Lisier Porc 2002-2006

Nabas Gave d’Oloron Compost fumier BV 1998-2002

Valorisation du lisier de canard sur maïs (Lisier enfoui, 50 m3/ha) 200

150

100

50 Rendements (q/ha)

2002 0 2003 2004 Rien Lisier seul Lisier + 40 Lisier + 60 Lisier + 90 Lisier + 2005 2006 U U U 120 U 2007 moyenne

D’autre part la FD CUMA a développé en partenariat avec l’Agence de l’Eau Adour Garonne et la Chambre d’Agriculture un programme intitulé Valorbag et dont l’objectif était de sensibiliser les CUMA d’épandage d’effluents situées en zones vulnérables. Il s’agissait de réunir les adhérents des différentes CUMA, tout d’abord en salle pour aborder la question des enregistrements de fertilisation et de la démarche du PPF, puis sur le terrain pour des démonstrations de réglage des épandeurs et des tonnes à lisier. Ce programme concernait 4 territoires : , Baigts de Béarn, Préchacq- et Léren. Sur chaque territoire étaient conviés tous les adhérents des 6 à 7 CUMA du voisinage ayant une activité fumier ou lisier (environ 80 adhérents par territoire).

4-1-4 Communication De manière régulière, la Chambre d’Agriculture participe à des Assemblées Générales (syndicats…), des réunions d’agriculteurs (CUMA, groupage d’achat…) afin de traiter de la question des Zones Vulnérables et de la fertilisation raisonnée. Cette sensibilisation est complétée par des articles récurrents dans la presse spécialisée.

4-1-5 Gestion des intercultures

Sur ce point il n’y a pas de formations spécifiques mais une sensibilisation générale au travers des formations sur la fertilisation ou par la mise en place d’essais intercultures

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 comme en 2004 à Labastide Monréjeau (zone Prioritaire du PAT). La sensibilisation passe aussi par des articles réguliers dans la presse agricole.

Durant l’hiver 2007-2008 un essai a été mené en partenariat avec le Lycée agricole de Pau- sur les couverts hivernaux et une restitution « bout de champs » a eu lieu le 13 mars dernier. Une publication spécifique des résultats est en cours de réalisation.

4-1-6 Diagnostic pulvérisateur Les diagnostics de pulvérisateurs sont réalisés par différents organismes sur le département :

o La Chambre d’Agriculture

o La FD CUMA, via Top Machine 40

o Des artisans conventionnés au nombre de 6 sur le département

o Les coopératives, via un prestataire indépendant, dans la cadre de leurs productions sous contrat (maïs semence, légumes)

Plus de cinquante diagnostics pulvérisateurs ont été réalisés dans la zone depuis 2001. L’état général des appareils est bon et en amélioration constante avec un parc matériel qui se rajeunit. Quelques diagnostics supplémentaires ont probablement été réalisés par les organismes économiques auprès de leurs adhérents producteurs de cultures sous contrat.

4.2 Analyse de l’équipement des exploitations et collectivités

D’un point de vu mise aux normes phytosanitaires, la zone vulnérable a fait l’objet d’un programme spécifique de l’Agence de l’Eau Adour Garonne : Aides aux Investissements de Lutte contre les Pollutions Phytosanitaires (AILPP) en 2006. Ce programme qui concernait donc le gave de Pau et le gave d’Oloron a débouché sur la réalisation de 74 dossiers d’aide pour 108 diagnostics réalisés. Pour la zone du PAT proprement dite, 20 dossiers AILPP ont été réalisés en 2006 (112 864 euros d'aide) et 7 dossiers PVE en 2007. Les 20 exploitations aidées par l'AILPP exploitaient 1177 ha.

Il est impossible de faire à ce jour le bilan uniquement sur ces dossiers là, la synthèse qui suit a été effectuée sur l’ensemble des dossiers AILPP déposés en 2006.

Synthèse des dossiers déposés dans le cadre de l’action AILPP :

Ces 74 dossiers représentent 142 agriculteurs pour une surface agricole de 5 200 ha environ. A noter que ce sont 108 diagnostics environnementaux qui ont été réalisés dans le cadre de ce programme, 34 exploitations ne sont pas allées au bout de la démarche. Les raisons sont multiples : peu d’investissements nécessaires, délais de dépôt de dossier trop court, autres investissements prioritaires…

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 Le montant total des investissements prévus est de 1 203 088 € pour un montant éligible total de 875 714 €. La différence s’explique notamment sur l’achat des pulvérisateurs neufs et la mise en conformité des locaux phytosanitaires puisque seulement 50 % du montant était éligible.

L’AEAG a retenu sur ce montant total d’investissement une aide globale de 437 838 € avec un taux d’aide de 50 %.

La répartition des investissements

Les investissements se répartissent selon différentes catégories :

Ceux liés au « pack mini », à savoir le minimum demandé à tous les agriculteurs souhaitant déposer un dossier (pulvérisateurs aux normes, local, discontinuité hydraulique et diagnostic du pulvérisateur)

Les investissements liés aux phytosanitaires mais « non obligatoires »

Les investissements qui concernent la traçabilité

Les investissements en lien avec le stockage des matières dangereuses (hydrocarbures, engrais)

L’amélioration des épandages d’engrais

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 4-2-1 Les investissements du pack mini : Dans le tableau suivant, le coût/agriculteur est le coût moyen pour les agriculteurs faisant cet investissement (soit Coût total/nb agri).

Type d’investissement Nombre Coût total Coût moyen d’agriculteurs /agriculteur

Diagnostic du pulvérisateur 66 6 260 95

Diagnostic de l’atomiseur 3 450 150

Aménagement d’un local 47 79 554 1 693 phytosanitaire

Vidange 1 5 581 5 581

Cuve rinçage 18 9 156 509

Manomètre 1 255 255 Aménagement Anti-gouttes 3 1 915 638 du pulvé Lave-mains 13 2 130 164

Incorporateur 14 10 497 750

Non détaillé 1 1 750 1 750

Discontinuité hydraulique 44 25 434 578

Le principal investissement est le diagnostic du pulvérisateur et de l’atomiseur. Pour rappel, si l’agriculteur avait fait un diagnostic il y a moins de 2 ans, celui-ci n’était pas rendu obligatoire. Le local est prévu dans 63 % des dossiers. Dans les autres cas, soit le local était déjà existant soit l’aménagement ne nécessitait pas de demande de financements (matériel de récupération par exemple).

Pour la mise aux normes des pulvérisateurs, les principaux investissements sont la cuve de rinçage et le bac incorporateur, puis enfin le lave-mains. Quand les investissements sont trop lourds pour la mise aux normes, les exploitants se sont orientés vers l’achat de pulvérisateurs neufs.

Enfin pour assurer la discontinuité hydraulique, les agriculteurs sont partis sur 3 solutions principalement : le volucompteur à arrêt programmable, la cuve d’eau intermédiaire et le clapet anti-retour.

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 4-2-2 Les autres investissements phytosanitaires

Type d’investissement Nombre Coût total Coût moyen d’agriculteurs /agriculteur

Achat pulvérisateur neuf 36 260 450 7 235

Achat atomiseur neuf 2 62 680 31 340

Achat enjambeur 2 42 300 21 150

Aménagement aire de 3 10 563 3 521 remplissage /lavage

Pulvérisateur en combiné 14 145 329 10 381

Amélioration pulvérisation 2 1 302 651

Traitement des effluents 16 75 424 4 714

Amélioration Rinçage 2 618 309 du pulvérisateur Hauteur rampe 4 10 790 2 698

DPAE 5 15 742 3 148

Buses anti-dérive 14 3 923 280

Injection directe 2 9 300 4 650

Lance de lavage 17 5 676 334

Protection de l’utilisateur 28 8 492 303

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 Plus de la moitié des agriculteurs ont profité du programme pour renouveler leur matériel de pulvérisation, que ce soit un pulvérisateur à rampe, un atomiseur ou un enjambeur. Il est à noter que l’achat d’un outil neuf est couplé fréquemment avec l’achat de buses anti-dérive.

On assiste également au développement des équipements combinés, en général la mise en place d’un système de pulvérisation sur le semoir. Cet outil conforte le traitement de désherbage du maïs puisque celui-ci est effectué dans les meilleures conditions et garantit une efficacité optimale.

Environ 20 % des dossiers intègrent un système de traitement des effluents phytosanitaires (le phytobac). Peu d’agriculteurs sont partis sur une aire de remplissage/lavage sans intégrer ce type de traitement. Cependant, les investissements se sont aussi portés sur des lances de lavage qui équiperont les pulvérisateurs et qui permettent de travailler entièrement sur les parcelles et d’éviter ainsi la construction d’une aire de lavage avec traitement des effluents phytosanitaires.

Enfin près de 50 % des exploitants ont investi dans des équipements de protection de l’utilisateur.

4-2-3 Les investissements hors phytosanitaires

Type d’investissement Nombre Coût total Coût moyen d’agriculteur /agriculteur s

Logiciel de traçabilité 16 13 958 872

Outil d’aide au raisonnement 7 14 475 2 068 des pratiques

Sécurisation du stockage des 48 121 200 2 525 hydrocarbures

Sécurisation du stockage des 4 23 802 5 961 engrais

Amélioration des épandeurs 2 5 028 2 514 d’engrais

Epampreuse 1 11 700 11 700

Le programme AILPP était aussi ouvert à des investissements liés à d’autres domaines que le domaine des phytosanitaires, il s’agissait notamment de sécuriser le stockage des matières dangereuses (hydrocarbure, engrais), d’améliorer la traçabilité et de promouvoir les outils d’aide à la décision et d’améliorer l’épandage des engrais.

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 65 % des dossiers comportaient un investissement lié à la sécurisation du stockage des hydrocarbures, à savoir l’achat d’un cuve double paroi ou l’achat ou la construction d’un bac de rétention. Le succès de cet investissement, qui n’était pas une priorité du programme, montre le besoin des exploitants dans ce domaine ajouté au fait que les questions étaient en outre nombreuses sur ce sujet. De grosses améliorations vont être réalisées afin de sécuriser et donc de limiter les risques de pollution. C’est un domaine où les efforts doivent être soutenus.

Les exploitants ont aussi été assez nombreux à partir sur des logiciels de traçabilité ou d’aide à la décision. Ces nouveaux outils dans le monde agricole prennent peu à peu de l’ampleur et répondent à une demande à la fois réglementaire et pratique pour les agriculteurs.

4-2-4 Conclusion des dossiers AILPP Le programme AILPP a été sollicité de façon importante par les agriculteurs qui ont investi majoritairement sur des outils d’améliorations des traitements (matériels de traitements neufs ou amélioration de l’existant), sur le local phytosanitaire et la discontinuité hydraulique.

Au-delà des obligations du « pack mini », le renouvellement de matériel de traitements trop vieux pour être mis aux normes explique cette orientation générale vers du matériel neuf. Même si les investissements phytosanitaires ont été les plus importants, ceux concernant le stockage des hydrocarbures reflètent aussi une préoccupation majeure des exploitants.

4-2-5 Point sur la mise aux normes des élevages : PMPOA1 et PMPOA2 (Programme de Maîtrise des Pollutions d’origine Agricoles)

Afin d’accompagner les investissements des élevages dans leurs travaux de lutte contre la pollution, l’Etat, les collectivités et les Agences de l’eau ont mis en place le programme de maîtrise des pollutions d’origine agricole (PMPOA).

PMPOA1 – pour les élevages les plus importants entre 1995 et 2001 18 élevages situés sur les communes du PAT ont réalisé entre 1995 et 2006 des travaux de lutte contre les pollutions dans le cadre du PMPOA1. Il s'agit essentiellement d'élevages laitiers et porcins de taille importante.

PMPOA2 - réservé aux exploitations en zone vulnérable à partir de 2002 La mobilisation des éleveurs pour bénéficier d'un accompagnement financier dans le cadre du PMPOA2 a été relativement limitée. Ainsi sur les communes du PAT, seuls 101 élevages ont participé à ce dispositif parmi lesquels 47 ont déposé une demande d'aide pour réaliser des travaux. 27 exploitations n'ont bénéficié que d'une pré-étude permettant d'identifier leur situation vis-à-vis de la réglementation et 27 autres ont en plus réalisé un projet agronomique leur permettant de valoriser convenablement leurs effluents.

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Ce sont ainsi 119 élevages qui ont participé à des niveaux d'implication divers au PMPOA. Il ressort ainsi que sur le PAT, l'implication des éleveurs depuis 10 ans dans les dispositifs d'accompagnement financiers a été faible. Cette faible mobilisation malgré l'existence de contraintes réglementaires liées à la zone vulnérable semble s'expliquer par plusieurs éléments: - nombre de très petits élevages et de pluriactifs, - situation économique difficile en élevage porcin et élevage laitier limitant les capacités d'autofinancement, - faible implication des responsables professionnels dans la promotion des dispositifs d'accompagnement.

Pour les élevages qui ne disposeraient pas de capacités de stockage suffisantes et qui ne pourraient investir, il pourra être proposé dans le cadre du PAT une réflexion sur leur assolement afin d'étendre les périodes d'épandage (prairie, cultures d'automnes, …).

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 4.3 La dynamique agri-environnementale sur le territoire la contractualisation de CTE, CAD et MAEt

4-3-1 CTE et CAD Il n’a pas été possible de disposer auprès de l’ADASEA du bilan des CTE et CAD à l’échelle du PAT. Néanmoins, nous disposons des données au niveau de la zone MAET des 4 champs captant.

Les chiffres clefs permettant d’illustrer la dynamique de contractualisation sur des mesures agroenvironnementales dans ces 4 zones jusqu’alors étaient les suivants :

Zone d’Artix Zone deTarsacq Zone de Mazères Uzos Zone de Bordes

CTE

2 contrats souscrits en 2000 6 2 0 2 1 contrat ‘’ ‘’ 2001

7 contrats ‘’ ‘’ 2002

CAD

2 contrat ‘’ ‘’ 2004 2 0 0 3

3 contrats souscrits en 2005

Pour les CTE (contrat territorial d’exploitation) les mesures ont porté sur des thèmes très proches des objectifs que l’on se fixe pour le présent dossier des MAET. Il s’agissait de thèmes en lien avec la préservation de la qualité de la ressource en eau potable, la lutte contre la pollution diffuse, avec la modification de pratiques dans l’itinéraire technique de la culture de maïs. Implantation d'une culture intermédiaire sur sol laissé nu en hiver, Remise en état des berges de cours d'eau, Modifier les techniques de lutte en maïs, Adapter la fertilisation en fonction des résultats d'analyse, Diminuer les surfaces en sol nu l'hiver, Localisation pertinente du GEL PAC, Analyse des effluents d'élevage et pesée des épandeurs.

Pour les CAD (contrat d’agriculture durable) : les mesures adoptées sur ces zones ont été plus variées, et la dernière correspond également à notre problématique actuelle : Races locales équines et asines menacées de disparition conduites en race pure Préservation de la diversité végétale en améliorant le potentiel pollinisateur entomaphile

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 Développement de la protection intégrale (achats auxiliaires) Races locales équines et asines menacées de disparition conduites en race pure Implantation d'une culture intermédiaire pièges à nitrates, modifier les traitements : grandes cultures, adapter la fertilisation en fonction des résultats d'analyse, modifier les traitements : grandes cultures

Remarque : Il apparait que la zone de Mazères n’a fait l’objet d’aucun CTE ou CAD, ce qui n’est pas surprenant étant donné les caractéristiques agricoles de la zone Les agriculteurs retraités et doubles actifs dominent, et l’urbanisation gagne chaque année du terrain. On peut donc légitimement s’attendre à retrouver une faible ou une absence de contractualisation pour les MAET dans cette zone sans une démarche offensive et des propositions attractives.

4-3-2 Les Mesures agroenvironnementales territorialisées

4 Mesures Agroenvironnementales Territorialisées sont ouvertes à la contractualisation pour les parcelles situées sur les 4 champs captant depuis février 2008. Ces mesures sont les suivantes :

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MAET 4: Fertilisation ramenée à 125/90/160 dont en minéral:60/60/60

Montant 76€/ha /an

•Absence de destruction des prairies permanentes engagées, un seul renouvèlement par travail superficiel en 5 ans

•Un seul retournement prairie temporaires en 5 ans Prairie

Absence de désherbage chimique (sauf traitements localisés lutte chardons, rumex, plantes envahissantes)

A l’heure actuelle, nous n’avons pas de prévisions des contractualisations potentielles pour 2008, et sur la motivation des agriculteurs à adhérer au dispositif des MAET. Les agriculteurs

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 qui ont participé aux groupes de travaux pour leur élaboration ont émis beaucoup de réserves vis-à-vis du manque d’attractivité des indemnités liées aux MAET.

4.4 Présence d’une réglementation spécifique sur le PAT : la règlementation « Zone Vulnérable »

Le territoire couvert par le PAT est situé en zone vulnérable, il existe donc une réglementation spécifique sur l’ensemble de ces communes.

Le troisième programme d’action (celui en cours) est défini par l’arrêté préfectoral du 26 janvier 2004. Il fixe des mesures applicables pour la période 2004-2008 dans les zones vulnérables des Pyrénées-Atlantiques

Les principales mesures de celui-ci sont

o l’établissement d’un plan de fumure prévisionnel et la tenue à jour d’un cahier d’épandage des fertilisants azotés organiques et minéraux par îlot cultural

o le respect des distances par rapport à des endroits sensibles (habitations, cours d’eau, points de captage,…)

o le respect des dates d’épandage selon les cultures, notamment l’interdiction d’épandre du lisier sur sol nu avant le 1er mars

o le respect des prescriptions liées à la capacité de stockage des effluents d’élevage

o l’implantation de CIPAN dans le cas de dépassements du solde azoté par rapport au plan prévisionnel de fumure

o le respect du plafond d’azote organique à 170 kg/ha/an de surface agricole utile.

Chaque année la DDAF procède à des contrôles terrain auxquels nous n’avons pas pu accéder.

4-5 Actions déjà mises en œuvre au niveau des collectivités et des particuliers

Au niveau de la Communauté d’agglomération de Pau Pyrénées, la sensibilisation et la formation des agents et des responsables entretien des communes a commencé depuis 2005. La commune de Pau et celle de Lescar doivent mettre en place un plan de désherbage pour fin 2008 avec l’aide d’un stagiaire.

A travers l’action test toxique du gave de Pau, menée depuis 2006 dont l’objectif est la lutte contre la pollution du gave par les métaux lourds et les substances toxiques, les communes et les structures intercommunales du PAT situées en bordure du gave ont été sensibilisées à l’impact de leurs pratiques en matière d’entretien de voiries et d’espaces verts. Il s’agira donc dans le PAT pour ces communes là de prendre le relais de ce qui a déjà été proposé et

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 d’aller plus loin en proposant des formations spécifiques et la mise en place d’un plan de désherbage.

En ce qui concerne les particuliers, après un tour d’horizon des différentes structures intervenant en matière d’éducation à l’environnement, il apparaît que seul le public des enfants a été jusqu’alors touché, et sur des thèmes généralistes du cycle de l’eau. Aucune action ou animation spécifique à destination des adultes n’a encore été réalisé sur le territoire sur la thématique des produits phytosanitaires et de leur impact sur l’environnement et l’eau.

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5 - Définition des priorités d’action

Bilan des pressions polluantes sur la nappe alluviale du gave de Pau : Le tableau ci-dessous reprend les principaux facteurs de risque en matière de pollution diffuse.

Facteurs limitant les risques de transferts : Facteurs aggravant les risques de transferts :

• Pas de variations quantitatives importantes de la • nature des sols : sols très filtrants nappe • Nappe superficielle • Pas de risque de ruissellement ou d’écoulements latéraux • Occupation des sols

• Saligue autour des puits (Artix, Gave et Baïse), Maïsiculture prédominante (Artix, Bordes- ou forêt (syndicat mixte du nord-est de Pau) Angaïs)

• terres non traitées/non cultivées sur le PPR de Maraîchage à proximité de la zone sensible Jurançon (syndicat mixte du nord-est de Pau)

• Obligation ou incitation à l’implantation de Voie ferrée, route nationale, (Artix, Gave et cultures dérobées ou hivernales (Artix,Gave et Baïse) Baïse) Communes/développement urbanisation (Jurançon, gave et Baïse) • Pluviométrie : la teneur en nitrates de la nappe alluviale est directement liée à la pluviométrie, et notamment celle qui suit l’épandage de matière organique ou d’apport d’engrais minéral.

• Manque d’informations et de connaissances des applicateurs en zone non agricole et produits phytosanitaires facilement accessibles (nombreux distributeurs sur la zone)

Compte tenu des principaux éléments qui ressortent du diagnostic, (cf tableau ci-dessous), nous distingueront 3 zones de niveau décroissant dans la mise en œuvre de notre plan d’action : -la zone des MAET, correspondant aux champs captants, ou zone sensible. Cette zone est dite « ultra-prioritaire ». Toutes les activités anthropiques localisées sur ce territoire sont directement impactantes pour la qualité de l’eau de la nappe alluviale. Sur ces zones, celle-ci est prélevée pour être utilisée pour la consommation humaine. Un arrêté préfectoral règlemente certaines activités sur le périmètre de protection rapproché uniquement. Les

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Plan d’Action Territorial de la nappe alluviale du gave de Pau – 2008-2012 agriculteurs exploitants des terrains dans ces zones, les communes et organismes y effectuant de l’entretien de voiries et d’espaces verts constitueront un public prioritaire.

-la zone prioritaire, correspond à l’ensemble des communes se situant en aplomb de la nappe alluviale du gave de Pau. L’impact des activités anthropiques influence là encore directement la qualité de l’eau de la nappe alluviale. La différence avec la zone précédente vient du fait qu’il n’y a pas de prélèvement à destination de la consommation humaine dans la nappe à ces endroits là.

-la zone globale du PAT : le secteur du gave de Pau est situé en zone vulnérable. Aussi dans un souci de lisibilité du programme, il a semblé logique d’étendre le PAT aux communes inclues dans la zone vulnérable et voisines des communes de la zone prioritaire.

Le PAT se décline en 2 volets : un volet pollution d’origine agricole et un volet pollution d’origine non agricole. Les pratiques contribuant à la pollution de la nappe par les nitrates sont les pratiques de fertilisation des cultures de maïs. En matière de pollution par les produits phytosanitaires, la contribution est variable en fonction des secteurs. Dans les zones où l’urbanisation gagne, les pratiques des collectivités et des particuliers peuvent vite s’avérer très pénalisantes pour la qualité de l’eau. Sur les zones plus rurales, les pratiques agricoles sont également à surveiller de près. Dans tous les cas, la forte propension des terrains au lessivage est un facteur aggravant le transfert de la pollution. Contrairement aux zones où le transfert de polluants s’effectue par ruissellement, il n’y a pas de parcelles plus contributives que d’autres, la zone est assez homogène au niveau pédologique : les terrains sont très filtrants.

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