Introduction à la pragmatique des effets génériques: l’horreur dans tous ses états Dominic Arsenault Université de Montréal
[email protected] Abstract Cet article pose les jalons d’une nouvelle approche théorique de la question du genre, la pragmatique des effets génériques. Cette approche permet de résoudre les problèmes qui découlent du phénomène de l’hybridité générique, une difficulté qui limite l’analyse formelle d’objets culturels d’un point de vue générique. Ce nouveau paradigme donne la primauté non pas au texte comme objet fini, mais à l’expérience de son parcours par un lecteur/spectateur/joueur. Pour la pragmatique des effets génériques, le genre s’exprime dans des effets génériques qui se manifestent ponctuellement à travers la séquence sémiotique d’un objet culturel, que le lecteur/spectateur/joueur peut reconnaître et qui modulent à la fois son horizon d’attentes et sa compréhension cognitive de l’objet. La pertinence et les ramifications de cette approche sont démontrées à l’aide d’une étude de cas qui porte sur le genre vidéoludique du survival horror. Celui-ci est déconstruit en ses deux composantes, soit le genre thématique de l’horreur et le genre ludique du survival. Chacun est étudié à travers deux jeux, Resident Evil et Diablo, respectivement emblématique et étranger au genre. Néanmoins, l’analyse des éléments formels et de la jouabilité de Diablo du point de vue expérientiel démontre que ses mécaniques de jeu et sa structure donnent lieu à des effets d’horreur et de survival qui, bien que non prioritaires, ne peuvent être écartés d’une analyse sans risquer de dénaturer l’objet.