TOURISME D’Une Psychose Les Raisons Qui Brouille Karl-Johan Persson, Les Esprits INTERVIEW CEO Deh&M Airbnb Fait Aux Hôteliers Bizz
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INTERVIEW www.trends.be Karl-Johan Persson, ÉCONOMIE ET FINANCES • 38E ANNÉE • N°34 • € 5,50 • P509559 • 22 AOÛT 2013 CEO de H&M L’EOLIEN VATIL RUINER LA WALLONIE ? 4,5 milliards dans Les producteurs Les raisons le vent d’ici 2020: s’en mettent-ils d’une psychose contrat d’avenir plein qui brouille > ou gâchis ? les poches ? les esprits HIGHTECH TOURISME Dans les coulisses Comment Airbnb fait d’une écurie de F 1 de l’ombreaux hôteliers Bizz I M A G E G L O B E / J O N A S H A M E R S STARTER : ALLOCLOUD LE TÉLÉPHONE DANS LES NUAGES Adieu centrales téléphoniques! Désormais, toutes les communications peuvent passer par le «cloud». «Jusqu’à présent, les sociétés achetaient ou louaient un central à un opérateur, puis se voyaient octroyer des lignes. Notre produit permet de remplacer tout cela par le ‘cloud’», explique Ivan Gérard, cofondateur d’ALLOcloud. L’entreprise 29 l’admet sans complexe: elle veut faire de l’ombre à Belgacom en séduisant les PME. «Nos tarifs sont de 40 à 80% moins EUROS chers», assure son fondateur. Tout cela grâce à la «voix sur IP» (VoIP), une technique de communication via Internet qui par mois et par existe depuis un bail. «Là où nous innovons, c’est au niveau de l’étendue des services. Un exemple: une firme est basée collaborateur: tel est le prix minimum sur deux sites. Si l’un des collaborateurs situé dans le bâtiment A est absent, un autre travaillant dans le bâtiment B pour un appareil peut prendre l’appel!» standard ALLOcloud propose par ailleurs de relier postes fixes, smartphones, lignes personnelles et fax à un d’ALLOcloud, seul numéro. Le serveur localise la personne et transmet l’appel sur l’appareil approprié. «On peut aussi y asso- en ce compris 500 minutes d’appel. cier un parlophone, qui permet de voir qui se présente à la porte et d’ouvrir même si on n’est pas dans les locaux», poursuit-il. Le système offre également une fonctionnalité de chat, une messagerie interactive, ainsi que la possibi- lité d’acheter des numéros internationaux. «Cela permet d’avoir une présence virtuelle à l’étranger: le client étran- ger peut appeler un numéro local et la communication est gratuite pour celui qui la reçoit.» Le tout moyennant un abonnement mensuel incluant 500 minutes par collaborateur. «Nous avons créé ce produit à la demande de sociétés, explique Ivan Gérard. Nous sommes actifs dans toute la Belgique, avec quelques clients en France. Les PME représentent un marché gigantesque. Si nous étions prétentieux, nous dirions que la mort de Belgacom approche (sourire).» zMÉLANIE GEELKENS WWW.TRENDS.BE | 22 AOÛT 2013 55 BIZZFESTIVALS DANS LES COULISSES FINANCIÈRES DES ÉVÉNEMENTS MUSICAUX DE L’ÉTÉ Une concurrence qui La saison des festivals touche à sa fin. Si l’été 2013 fut, pour la plupart, un grand cru, les organisateurs n’en restent pas moins confrontés à des difficultés en tous genres: concurrence accrue, cachets artistiques mirobolants, sponsors moins généreux... Le prix des tickets d’entrée en fait les frais. Certains ont plus que doublé depuis le début des années 2000. Et ce n’est pas près de s’arrêter. MÉLANIE GEELKENS ukkelpop? Sold out. Dour? Cette année marquerait-elle un nou- la belle saison par des internautes. Sans Werchter? Idem. Les orga- veau départ? Pas sûr. Car les difficultés compter les appels du pied de rendez- nisateurs d’Esparanzah! se qui se dressent sur le chemin des orga- vous européens (les Eurockéennes ou les sont réjouis d’une«année nisateurs persistent. La crise n’épargne Vieilles Charrues en France, voire le exceptionnelle». Couleur pas le secteur. «On ressent certainement Sziget à Budapest, qui ne cache pas son PCafé a enregistré un record d’affluence plus de difficultés qu’il y a cinq ou 10 ans ambition d’attirer des mélomanes venant (82.000 entrées). Les 90.000 tickets pour vendre des billets», estime Charles de tout le continent). «C’est la mentalité belges pour Tomorrowland ont été Gardier, co-organisateur des Francos. low cost. On n’hésite plus à prendre l’avion écoulés en moins d’une heure. Pour sa «Il y a eu un gros changement dès pour aller voir un concert», observe deuxième édition, le Ronquières Festi- 2009-2010. Les gens se sont montrés Damien Dufrasne, l’homme fort de Dour. val a attiré 21.000 personnes, soit 9.000 moins enclins à acheter des places. On Une concurrence à la marge, qui reste de plus que l’année précédente. Bref, vend aussi plus de tickets un jour que bien moins importante que celle créée alors que la saison des ren- chez nous «par de plus en dez-vous musicaux de l’été Bénéfices des asbl/sociétés organisatrices des festivals (2012) plus de communes ou d’élus touche doucement à sa fin, qui ont envie de lancer leur la cuvée 2013 semble avoir Festival Bénéfices manifestation, poursuit-il. été un grand cru. Dour Music Festival 350.288 euros C’est un effet de mode. Mais Toutefois, malgré ces The Factory (Pukkelpop) 144.216 euros c’est regrettable. Quelqu’un BELGA succès de foule, l’industrie Live Nation (Werchter) 8.004.895 euros qui fait de la politique a des festivals n’est pas tout Les Ardentes (chiffres de 2011) 219.884 euros tendance à surestimer le à fait imperméable aux ID&T (Tomorrowland) 1.604.834 euros prix du cachet artistique et difficultés financières. Ces Zig Zag (Couleur Café) -685 euros fausse ainsi la donne.» dernières années, rares Festival des Musiques de Bruxelles 373.759 euros Une concurrence d’au- sont ceux qui n’ont pas (Brussels Summer Festival) tant plus «déloyale» qu’elle clôturé une édition dans Belgomania (Francofolies de Spa) -421.590 euros est généralement davantage le rouge. Une perte de SOURCE : BNB + TRENDS-TENDANCES subsidiée. Et que l’accès y 421.590 euros pour les Francofolies de de pass pour toute la durée de l’événe- est parfois gratuit. «Cela nous fait beau- Spa en 2012, de 124.934 pour les Ardentes ment», ajoute Jean-Yves Laffineur, fon- coup de tort», juge Denis Gerardy, pro- en 2010, de 421.092 pour le Brussels dateur d’Esperanzah!. grammateur du BSF. «Cela laisse enten- Summer Festival (BSF) en 2011, de 62.340 dre que ce que nous faisons peut ne pas pour le Pukkelpop en 2008... Dour sem- Effet de mode coûter de l’argent», enchaîne Charles ble jouer aux montagnes russes: 350.288 La morosité économique généralisée Gardier, des Francofolies. euros de bénéfices en 2012 contre 907.920 semble cependant n’avoir joué qu’un rôle Or, question frais, aucun ne va (logi- en 2011 et 240.477 l’année précédente. mineur. Le vrai coupable? La concur- quement) en diminuant. Location et Quant à Esperanzah!, ses organisateurs rence. En 2012, plus de 600 événements montage des scènes, technique, sécurité, ont même songé à tirer leur révérence musicaux (fêtes de village incluses) transport, électrification du site, rému- en 2011, suite à trois bilans négatifs. avaient été recensés en Belgique durant nération du personnel, éventuelle loca- 56 22 AOÛT 2013 | WWW.TRENDS.BE tistes sont en vacances en août), ce qui donne un nombre de dates limité, ana- lyse Damien Dufrasne. Des groupes vont donc être disponibles 10 à 15 soirs pour toute l’Europe.» Et tout le monde se les arrache. Car la qualité de l’affiche (cou- plée, dans une moindre mesure, à la météo) reste la condition de base d’une édition réussie et donc lucrative. A moins de pouvoir vendre des tickets en comp- i se paie ca$h tant uniquement sur sa renommée, ce PUKKELPOP TOMORROWLAND Entre 2000 et 2013, le prix du «pass» Les 90.000 tickets réservés aux est passé de 2.600 francs belges Belges pour Tomorrowland ont été (65 euros) à 165 euros. écoulés en moins d’une heure. IMAGE GLOBE Malgré ces succès de foule, l’industrie qu’un Werchter ou un Pukkelpop peu- vent par exemple se permettre. Mais pré- des festivals n’est pas tout à fait imperméable cisément parce que leur nom garantit du aux difficultés financières. beau monde sur scène. Il faut donc mettre le prix. Surtout si l’on veut une exclusivité. Et d’autant que tion d’emplacements, etc. Toutes ces pour gagner plus. Quitte à devenir moins certains festivals européens – en parti- dépenses périphériques coûtent de plus rares et donc moins attractifs aux yeux culier ceux des pays de l’Est – ont pris en plus cher et grèvent les budgets des du public. Un chanteur qui se produit l’habitude de faire des offres farami- événements. «Aussi, les festivaliers se sur une seule scène fera vendre plus faci- neuses. Nombre d’organisateurs n’hési- montrent toujours plus exigeants», glisse lement les billets d’entrée au festival qui tent pas à jouer le jeu de la surenchère. Denis Gerardy. l’accueille que s’il est présent lors de trois Les agents s’en frottent les mains. «Il dates. n’est pas rare d’entendre dire: ‘Untel me Tourner plus pour gagner plus C’est aussi là que la concurrence exa- donne 30.000. Tu mets plus?’ Person- Sans parler des cachets des artistes, cerbée entre à nouveau en scène. «Les nellement, je refuse catégoriquement qui augmentent aussi fortement que leurs festivals se déroulent majoritairement d’entrer dans ce jeu-là, mais c’est une ventes de disques s’érodent (lire l’enca- du jeudi au dimanche durant les deux pratique courante, déplore Jean-Yves dré p. 58). Il font le choix de tourner plus mois d’été (Ndlr,même si beaucoup d’ar- Laffineur.