La Tete Haute Livret Basse Defi
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1 Rédacteur en chef SOMMAIRE Bruno Follet* Coordination Apprentis et Lycéens au Cinéma CinéLigue Nord-Pas de Calais 3 Auteurs de ce dossier Introduction [Raphaël Nieuwjaer] Raphaël Nieuwjaer** Youri Deschamps*** 4 Remerciements Emanuelle Bercot, Générique & Synopsis [Youri Deschamps] Les Films Du Kiosque, Coralie Cournil, Cyrille Lehmann Pictanovo, Corinne Woittequand 5 Crédits photos Biographie [Youri Deschamps] Luc Roux, Les Films Du Kiosque, D.R. 6 - 9 Conception et réalisation Découpage séquentiel [Youri Deschamps] Catherine Lamaire Conseil régional Hauts-de-France 10 - 13 Copyright CinéLigue Nord-Pas de Calais Analyse du récit [Raphaël Nieuwjaer] Apprentis et Lycéens au Cinéma Nord-Pas de Calais Publication Février 2017 14 - 17 *Bruno Follet ETUDE esthétique [Raphaël Nieuwjaer] Coordinateur Apprentis & Lycéens au Cinéma pour l’Académie de Lille, Bruno Follet est intervenant professionnel en ateliers de réalisation, et formateur en écritures audiovisuelles et cinématographiques, du scénario au montage. 18 - 21 Il est aussi rédacteur, auteur et scénariste, sound designer et monteur. Approches thématiques [Raphaël Nieuwjaer] **Raphaël Nieuwjaer est critique de cinéma. Il écrit ou a écrit pour Chronic’art, Etudes, ou encore Le Magazine Littéraire. Il s’occupe depuis sa création en 2012 de la revue en ligne 22 - 23 Débordements. Il a traduit Screening sex, une histoire de la sexualité sur les écrans américains, de Linda Williams (Capricci, 2014), et a contribué à des ouvrages Analyse de séquence [Raphaël Nieuwjaer] collectifs (Breaking Bad, Série Blanche, Les Prairies ordinaires, 2014 ; Notre caméra analytique, Post-éditions, 2015). ***Youri Deschamps dirige la revue Éclipses depuis 1994 et collabore ponctuellement à plusieurs autres revues et collections d’ouvrages sur le cinéma (dont Trafic, Positif, Contrebande et CinémAction). Conférencier, animateur et programmateur de ciné-clubs, il intervient régulièrement comme formateur et rédacteur de livrets pédagogiques dans le cadre des différents dispositifs nationaux d’éducation à l’image. Il est par ailleurs l’auteur d’un livre sur Blue Velvet de David Lynch (éditions du Céfal, Liège, 2004). 2 introduction Du cinéma social Mai 2015. Le 68ème festival de Cannes va débuter. Une fois n’est pas coutume, le film d’ouverture n’est pas une production américaine prestigieuse dotée d’un casting glamour. Sur les marches, il y a certes Catherine Deneuve, Benoit Magimel et Sara Forestier, mais aussi un jeune inconnu, Rod Paradot, et des acteurs amateurs. C’est à La Tête haute, d’Emmanuelle Ber- cot, que revient le délicat privilège de lancer les festi- vités. Délicat, car rarement un film n’est autant scruté, par la presse française et internationale, qu’en cette occasion. La réception s’avèrera globalement positive – d’aucuns parlent même de « révélation » à propos de Rod Paradot, ce que viendra confirmer l’obtention d’un César du meilleur espoir masculin. Sorti dans les salles françaises le jour même de sa présentation à Cannes, le film réunira autour de 700 000 spectateurs. à Télérama : « Avec La Tête haute, je renoue avec mon le cinéma ne deviendrait-il « social » qu’à raconter des femmes et des hommes profondément investis premier élan vers un cinéma social. Ken Loach a tou- la vie des pauvres ? La bourgeoisie n’appartiendrait-elle dans leur mission. Une mission qui, de surcroît, semble Pour son troisième long métrage de cinéma, jours été l’un de mes réalisateurs préférés[.] A l’époque pas elle aussi à la société ? Si La Tête haute est un réussir, non pas simplement grâce à une bienveillance Emmanuelle Bercot a suivi les leçons du réalisme où j’ai fait la Fémis, le cinéma social n’avait pas trop la film social, c’est avant tout parce qu’il réussit à tenir les individuelle, mais aussi collective. Cette dimension est social à la britannique. Difficile en effet de ne pas cote. C’est pourtant celui qui me correspond le mieux. »1 deux bouts, et à montrer leurs interactions : l’individu sans nul doute ce qui fait de La Tête haute une œuvre penser à Ken Loach face à ce portrait, saisi au et la structure, le sujet et l’institution. très française. Dans une forme d’hommage à ces profes- plus près du quotidien, d’un enfant à fleur de peau. « Cinéma social », l’expression est lâchée. Pour cer- sions de l’ombre qui permettent à la société de « tenir », La souffrance de Malony était déjà celle de Billy, tains, il y a presque là une contradiction dans les termes. En ce sens, La Tête haute se démarque d’autres et au risque de paraître angélique, La Tête haute clame ce jeune garçon maltraité qui trouvait dans la compa- Est-ce bien du cinéma ? Ne s’éloigne-t-on pas de l’art, fictions françaises consacrées à une jeunesse en rupture. sa foi dans le service public, et prouve que le réalisme gnie d’un faucon une échappatoire à son quotidien à vouloir s’approcher trop près du réel ? Le problème n’est Non seulement il ne suit pas les tribulations d’une bande peut aussi se revendiquer de l’utopie. (Kes, 1969). De même, son sentiment d’injustice n’est pas neuf, mais mérite sans doute d’être posé. Non pour ou d’un groupe - comme Bande de filles, de Céline Sciam- pas sans lien avec celui qu’éprouvait Liam, l’adoles- dénigrer par avance tout cinéaste voulant se confronter ma (2014), ou Divines de Houda Benyamina (2016) -, cent contraint à dealer pour assurer la subsistance à l’écume du quotidien, mais afin d’évaluer pour chaque mais le parcours de Malony est indissociable de sa de sa famille (Sweet sixteen, 2002). Emmanuelle film les méthodes mises en œuvre, et ce que la camé- prise en charge par l’État. Alors que l’école, les services 1 - « Cannes vous convainc que vous valez quelque chose ». Bercot n’hésite d’ailleurs pas à revendiquer cette ra a pu saisir d’imprévisible. Le sujet en effet ne saurait sociaux ou la justice sont souvent présentés au ciné- Entretien avec Emmanuelle Bercot, par Mathilde Blottière et Aurélien Ferenczi, influence, pas toujours bien considérée dans le ciné- être une fin en soi - compte d’abord l’invention sensible. ma comme des systèmes défaillants, voire oppressifs, publié le 17 / 05 / 2015 : http://www.telerama.fr/cinema/emmanuelle-bercot-cannes- vous-convainc-que-vous-valez-quelque-chose,126562.php ma français. Comme elle l’explique dans un entretien À cela, il faut ajouter une autre question épineuse : Emmanuelle Bercot prend le parti de montrer 3 générique synopsis Malony Ferrandot fréquente le bureau de la juge pour enfants depuis ses six ans, âge auquel il fait l’objet Emmanuelle BERCOT. d’un placement provisoire en raison de l’incapacité de sa jeune mère à assurer correctement son éducation France. 2015. 119 mn. Scope. et sa scolarisation. À l’adolescence, plusieurs vols de voiture ramènent Malony dans le bureau de la juge Florence Blaque. FICHE TECHNIQUE : Bien qu’il soit suivi par un éducateur sur décision judiciaire, cette mesure d’assistance ne parvient pas Réalisation : Emmanuelle BERCOT à endiguer ses actes de délinquance récurrents. Il intègre alors un Centre Éducatif Renforcé (CER), Scénario : Emmanuelle BERCOT et Marcia ROMANO Image : Guillaume SCHIFFMAN où il apprend notamment à canaliser ses accès de violence. Là, il rencontre Tess, la fille de la directrice Montage : Julien LELOUP de l’établissement, avec laquelle il noue une relation amoureuse. Épaulé par Yann, son éducateur, Son : Pierre ANDRÉ Montage son : Séverin FAVRIAU Malony envisage de réintégrer le système scolaire, mais malgré ses efforts, cette tentative se solde par Mixage : Stéphane THIÉBAUT un échec cuisant. Le stage qu’il effectue ensuite en milieu professionnel n’est pas beaucoup plus positif, Décors : Éric BARBOZA si bien que l’adolescent se décourage et que ses rapports avec son éducateur se détériorent. Costumes : Pascaline CHAVANNE INTERPRÉTATION : Premier assistant mise en scène : Léonard VINDRY Sa situation familiale n’est guère plus réjouissante : son petit frère Toni est placé à la Maison de l’Enfance, Scripte : Isabel RIBIS La juge : Catherine DENEUVE suite à une nouvelle défection parentale. Malgré tout, Malony promet à sa mère qu’ils seront réunis tous Malony : Rod PARADOT Casting : Antoinette BOULAT, Elsa PHARAON, les trois pour Noël. Pour honorer sa promesse, il organise l’évasion nocturne de Toni à bord d’une voiture Karen HOTTOIS, Raphaëlle BECK Yann : Benoît MAGIMEL Direction de production : Hervé DUHAMEL La mère : Sara FORESTIER volée. Mais sur le chemin du retour, un accident de la route le conduit une nouvelle fois dans le bureau de Régie : Karine PETITE Tess : Diane ROUXEL la juge Blaque. Malony est cette fois-ci placé en détention préventive, où il apprend la grossesse de Tess, Production : LES FILMS DU KIOSQUE Claudine : Elizabeth MAZEV Producteurs : François KRAUS La directrice du CEF : Anne SUAREZ sa petite amie. Il est ensuite condamné à six mois de prison, dont cinq avec sursis, avec obligation de résider et Denis PINEAU-VALENCIENNE Maître Robin : Christophe MEYNET en Centre Éducatif Fermé (CEF) pour six mois. Le procureur : Martin LOIZILLON En coproduction avec : FRANCE 2 CINÉMA, Au CEF, son comportement se dégrade. Malgré l’encadrement et le suivi dont il bénéficie, l’adolescent est WILD BUNCH, RHÔNE-ALPES CINÉMA, PICTANOVO La greffière : Lucie PARCHEMAL Distributeur salles France : WILD BUNCH Gladys Vatier : Catherine SALÉE à nouveau victime de ses pulsions de violence. Un jour, il décide de fuguer et part retrouver Tess à l’hôpital, Vidéo France : WILD SIDE Malony 6 ans : Enzo TROUILLET où elle doit se faire avorter. Ludo : Ludovic BERTHILLOT Ventes internationales : ELLE DRIVER Malony réintègre toutefois le CEF de sa propre initiative. Motivé par la perspective d’un enfant qui Avec la participation de : CANAL +, Le grand-père : Michel MASIERO FRANCE TÉLÉVISIONS, CINÉ + La principale du collège : Marie PIEMONTESE finalement va naître, il effectue un stage dans une scierie, où il parvient à s’épanouir personnellement En association avec : SOFICINÉMA 10, MANON 5, et professionnellement.