Direction Départementale de l’Equipement Plan de Prévention du Risque Inondation sur l’Agoût en amont de

SOMMAIRE

1. INTRODUCTION 1

1ère PARTIE : PRESENTATION GENERALE DU PPR

2. CONDITIONS D’ENTREE EN APPLICATION 2

2.1 VALEUR DU PPR PAR RAPPORT AUX DOCUMENTS 2 2.2 PROCÉDURE D’ÉLABORATION ET ENTRÉE EN VIGUEUR 2

3. INTERETS ET UTILISATION DES PPR 4

3.1 SIMPLICITÉ ET PRAGMATISME 4 3.2 UTILISATION PRATIQUE DES PPR 4

4. CHAMP D'APPLICATION DES PPR 5

4.1 UTILISATION DES PPR 5 4.2 VALEUR ET PORTÉE JURIDIQUE 5 4.3 CONSÉQUENCES SUR L'UTILISATION ET L'OCCUPATION DES SOLS 6 4.4 CONSÉQUENCES EN MATIÈRE D'ASSURANCE 6

5. CONTENU DU PPR ET METHODOLOGIE D'ELABORATION 7

5.1 DÉFINITIONS PARTICULIÈRES 7 5.1.1 NOTION D'ALÉA 7 5.1.2 NOTIONS DE VULNÉRABILITÉ ET D'ENJEUX 7 5.1.3 NOTION DE RISQUE NATUREL 7 5.2 MÉTHODE D'ÉLABORATION DU PPR 8 5.3 RÈGLES GÉNÉRALES D'ÉLABORATION 8 5.4 CONTENU RÉGLEMENTAIRE D'UN DOSSIER DE PPR 8 5.5 CONNAISSANCE DE L'ALÉA ET DES ENJEUX 9 5.6 TYPES DE RISQUES NATURELS 9

2ème PARTIE : NOTE RELATIVE A L'ANALYSE DES ALEAS, DES ENJEUX ET AUX PRINCIPES DE ZONAGES

6. NOTIONS FONDAMENTALES 11

7. CLASSIFICATION DU RISQUE 11

8. CAS PARTICULIER DES CHAMPS D'EXPANSION DES CRUES 12

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3ème PARTIE : PRESENTATION DU PPR DES COMMUNES SUR L'AGOUT EN AMONT DE CASTRES

9. PREAMBULE 14

10. DEMARCHE GENERALE SUIVIE POUR L'ETUDE 14

10.1 PHASE 1 : DÉTERMINATION DES OBJECTIFS DE L'ANALYSE 14 10.2 PHASE 2 : ANALYSE HYDROGÉOMORPHOLOGIQUE ET CARTOGRAPHIE DE L'ALÉA 15 10.3 PHASE 3 : PROJET DE PPR 15 10.3.1 DÉTERMINATION DE L'ALÉA 15 10.3.2 PROJET DE CARTE DES ZONAGES 16 10.4 PHASE 4 : ÉTABLISSEMENT DES DOCUMENTS RÉGLEMENTAIRES 17 10.4.1 PROJET DE RÈGLEMENT 17 10.4.2 CARTE DE ZONAGE 17

11. PRESENTATION GENERALE DU PERIMETRE CONCERNÉ 18

11.1 PÉRIMÈTRE GÉOGRAPHIQUE 18 11.2 CONTEXTE GÉOGRAPHIQUE 18 11.3 CONTEXTE GÉOLOGIQUE 21 11.4 CLIMAT ET PRÉCIPITATIONS 21 11.5 OCCUPATION DES SOLS ET AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE 22 11.6 ACTIVITÉS SOCIO-ÉCONOMIQUES 22

12. DESCRIPTION DES PHENOMENES NATURELS 22

12.1 NATURE DES PHÉNOMÈNES PRIS EN COMPTE 22 12.1.1 LE RISQUE INONDATION 23 12.1.2 LES CRUES TORRENTIELLES 24 12.2 PRINCIPAUX PHÉNOMÈNES HISTORIQUES 25 12.3 INFLUENCE DES BARRAGES HYDROÉLECTRIQUES SUR LES CRUES DE L’AGOÛT 27

13. PRESENTATION DES CONCEPTS UTILISES 27

13.1 NOTION D'ALÉA 27 13.2 NOTIONS DE VULNÉRABILITÉ ET D'ENJEUX 27 13.3 NOTION DE RISQUE NATUREL 28

14. DETERMINATION DE L'ALÉA INONDATION 28

14.1 GÉNÉRALITÉS SUR L'ANALYSE DES INONDATIONS 28 14.2 ETAT DE LA CONNAISSANCE DES PHÉNOMÈNES D'INONDATION 28 14.3 MÉTHODE HYDROGÉOMORPHOLOGIQUE 29 14.4 HIÉRARCHISATION DE L'ALÉA 30 14.5 DÉTERMINATION ET CARTOGRAPHIE DES HAUTEURS ET VITESSES D’EAU 30 14.5.1 ELABORATION DES CARTES DE HAUTEURS D’EAU 30 14.5.2 ELABORATION DES CARTES DE VITESSES 31

15. ANALYSE DES ENJEUX ET DE LA VULNERABILITE 32

15.1 LOCALISATION DES ZONES D’ENJEUX 32 15.2 RECENSEMENT DES ÉQUIPEMENTS SENSIBLES ET EXPOSÉS 32

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16. PRINCIPE DE ZONAGE ET DE RÉGLEMENTATION RELATIF AU RISQUE 33

ANNEXES

BETURE CEREC MLe/TA9018 Août 2002 1⎝ρε ΠΑΡΤΙΕ

ΠΡΕΣΕΝΤΑΤΙΟΝ ΓΕΝΕΡΑΛΕ ∆Υ ΠΠΡ Direction Départementale de l’Equipement 1 Plan de Prévention du Risque Inondation sur l’Agoût en amont de Castres

1. INTRODUCTION

La Loi du 2 février 1995, dite Loi Barnier (décret d’application n°95-1089 en date du 5 octobre 1995), a institué un nouveau document en matière de renforcement de la protection de l'environnement : le Plan de Prévention des Risques naturels, désigné généralement sous la forme de PPR.

D’une manière générale, cette démarche exprime notamment les principes suivants :

ƒ la notion de développement durable doit être intégrée dans les projets d'aménagement,

ƒ à ce titre, il convient de préserver les champs d'expansion des crues,

ƒ le principe de précaution prévaut : les zones déjà concernées par un phénomène naturel peuvent l'être à nouveau,

ƒ les aménagements de protection contre les phénomènes et plus particulièrement contre les inondations sont destinés à protéger l'existant mais pas à permettre l'urbanisation ; en cas de dysfonctionnement de la protection, le risque ne doit pas se trouver aggravé par un accroissement des enjeux.

L’objet de cette présentation est de rappeler les caractéristiques générales d’un PPR, son champ d’application et sa portée juridique.

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2. CONDITIONS D’ENTREE EN APPLICATION

2.1 Valeur du PPR par rapport aux documents

Le PPR se substitue, quand ils existent, aux documents suivants :

„ Plans d’Exposition aux Risques (PER),

„ Plans de Surfaces Submersibles (PSS),

„ Périmètres de Risques de l’article R111-3 du Code de l’Urbanisme.

Toutefois, certains documents subsistent :

„ le Porter à Connaissance élaboré par les Services de l’Etat lors des procédures de Plans d’Occupation des Sols et de schémas directeurs,

„ la prise en compte des risques dans des documents d’urbanisme,

„ l’application de l’article R111-2 du Code de l’Urbanisme.

2.2 Procédure d’élaboration et entrée en vigueur

Les étapes successives de la procédure sont les suivantes :

ƒ prescription du PPR sur une commune ou un ensemble de communes par arrêté préfectoral. Cet arrêté détermine le périmètre d'étude et la nature des phénomènes pris en compte. Il désigne le service qui sera l'instructeur du document,

ƒ notification aux mairies des communes concernées et publication au recueil des actes administratifs de l'Etat dans le département, ces deux opérations étant effectuées par le service de l'Etat chargé de l'instruction du PPR,

ƒ élaboration du projet de PPR sous le contrôle du service instructeur,

ƒ avis des conseils municipaux des communes concernées,

ƒ enquête publique,

ƒ approbation du PPR par arrêté préfectoral,

ƒ publication et entrée en vigueur du PPR.

Les étapes successives de la procédure sont résumées sur le synoptique de la page suivante :

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PRESCRIPTION DU PPR PAR ARRETE PREFECTORAL

Détermination du périmètre d'étude et de la nature des risques pris en compte

Désignation du service de l'Etat instructeur

Notification aux maires des communes concernées

Publication au recueil des actes administratifs de l'Etat dans le département

ELABORATION DU PROJET DE PPR

Note de présentation : secteur concerné, nature des phénomènes et leurs conséquences

Documents cartographiques

Règlement

AVIS DES CONSEILS MUNICIPAUX

ENQUETE PUBLIQUE

APPROBATION PAR ARRETE PREFECTORAL

PUBLICATION

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3. INTERETS ET UTILISATION DES PPR

3.1 Simplicité et pragmatisme

La caractéristique majeure des PPR par rapport aux Plans d'Exposition aux Risques (PER) est son caractère pragmatique. En effet, cet outil remplace des procédures jugées trop lourdes et trop chères à mettre en œuvre, ce qui limitait la portée de la démarche.

Le Ministère de l'Environnement souhaite, avec les PPR, que les communes puissent disposer d'un outil d'aide à la décision à la fois facile et moins cher à établir, qui intègre la nouvelle réglementation en matière d'environnement , traduite notamment par la loi sur l'Eau et qui trouve son expression dans les Schémas Directeurs d'Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE).

Dans ces conditions, le Ministère de l'Environnement insiste sur deux aspects complémentaires :

ƒ la loi et son décret d'application doivent être mis en application de manière pragmatique,

ƒ le PPR doit être un document simple et lisible par tous pour une mise en œuvre rapide et efficace.

3.2 Utilisation pratique des PPR

Les possibilités d'intervention sont importantes :

ƒ le règlement du PPR s'applique sur l'urbanisme même dans les zones non directement exposées aux risques,

ƒ tous les types de construction sont concernées pour leur réalisation, leur utilisation ou leur exploitation (y compris les ouvrages),

ƒ la prise en compte de mesures de prévention, de protection et de sauvegarde pour la collectivité et les particuliers,

ƒ les PPR concernent tant les projets que l'existant.

Enfin, le PPR représente un renforcement des moyens d'application : des mesures peuvent être rendues opposables, mais le PPR peut aussi rendre obligatoire la mise en œuvre de certaines mesures dans un délai de cinq ans.

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4. CHAMP D'APPLICATION DES PPR

4.1 Utilisation des PPR

Le PPR peut servir de base à l'information de la population ainsi qu'à la mise en œuvre de mesures anticipées (en attendant l'approbation définitive du PPR) notamment grâce aux cartes qu'il contient. Il présente de plus un intérêt certain dans le cadre de l'élaboration ou de la révision des Plans Locaux d’Urbanisme (PLU).

Enfin, par le biais du règlement, le PPR permet d'imposer des interdictions ou des prescriptions de tous ordres au cas par cas. Le PPR pourra permettre de fixer des règles pour l'évacuation des populations ou l'intervention des secours. Il pourra amener à imposer aux propriétaires des travaux de prévention contre les risques et conditionner la réalisation d'ouvrages non seulement à des études préalables spécifiques aux risques, mais aussi à des travaux de prévention des risques.

4.2 Valeur et portée juridique

Le PPR est établi en application de la loi n°87-565 du 22 juillet 1987 relative à l'organisation de la sécurité civile, à la protection de la forêt contre l'incendie et à la prévention des risques majeurs et notamment des articles 40-1 à 40-7 issus de la loi n°95-101 du 2 février 1995 relative au renforcement de la protection de l'environnement. C'est donc un outil réglementaire qui vise à limiter pour la collectivité les conséquences des catastrophes naturelles en terme de pertes humaines et financières.

Le PPR permet ainsi de réglementer le développement des zones concernées, y compris dans certains secteurs non exposés aux risques forts par des prescriptions de toute nature pouvant aller jusqu'à l'interdiction totale de toute construction ou d'aménagement. Le PPR a donc pour objet de délimiter les zones exposées aux risques et de définir, dans chacune de ces zones, les mesures destinées à réduire les atteintes tant aux personnes qu'aux biens.

Le PPR approuvé vaut, dans ses indications et son règlement, servitude d'utilité publique. Il doit être annexé au Plan d'Occupation des Sols de la commune s'il existe, conformément à l'article L 126-1 du Code de l'Urbanisme (article 40-4 de la loi du 22 juillet 1987).

Comme toute servitude d'utilité publique, les dispositions d'un PPR prévalent sur celles du POS en cas de contradiction.

La mise en conformité du POS avec les dispositions du PPR n'est pas réglementairement obligatoire. Elle est cependant nécessaire lorsque les documents divergent pour rendre cohérentes les règles d'occupation du sol.

L'indemnisation des catastrophes naturelles est régie par la loi du 13 juillet 1982 qui impose aux assureurs, pour tout contrat d'assurance dommages aux biens ou véhicules, d'étendre leur garantie aux effets de catastrophes naturelles.

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4.3 Conséquences sur l'utilisation et l'occupation des sols

Afin de réglementer le développement des zones, la loi permet d'imposer tout type de prescriptions s'appliquant aux constructions, aux ouvrages, aux aménagements ainsi qu'aux exploitations agricoles, forestières, artisanales, commerciales ou industrielles.

L’article 40-5 de la loi du 22 juillet 1987 stipule que le fait de construire ou d’aménager un terrain dans une zone interdite par ce plan ou de ne pas respecter les conditions de réalisation, d’utilisation ou d’exploitation prescrites par ce plan est puni des peines prévues à l’article L.480-4 du Code de l’Urbanisme.

Toutefois, en application de l’article 40-1 de la loi du 22 juillet 1987 :

ƒ les travaux de prévention imposés sur l'existant, constructions ou aménagements régulièrement construits, conformément aux dispositions du code de l'Urbanisme, ne peut excéder 10 % de la valeur du bien à la date d'approbation du plan,

ƒ les travaux d'entretien et de gestion courante des bâtiments implantés antérieurement à l'approbation du plan demeurent autorisés sous réserve de ne pas augmenter les risques ou la population exposée.

4.4 Conséquences en matière d'assurance

L’indemnisation des catastrophes naturelles est régie par la loi du 13 juillet 1982 qui impose aux assureurs, pour tout contrat d’assurance dommages aux biens ou véhicules, d’étendre leur garantie aux effets de catastrophes naturelles.

La mise en vigueur d'un PPR n'a pas d'effet automatique sur l'assurance des catastrophes naturelles. Le code des assurances précise qu'il n'y a pas de dérogation possible à l'obligation de garantie pour les "biens et activités existantes antérieurement à la publication de ce plan".

Cependant, le non respect des règles du PPR ouvre deux possibilités de dérogation pour :

ƒ les biens immobiliers construits et les activités exercées en violation des règles administratives du PPR en vigueur lors de leur mise en place,

ƒ les constructions existantes dont la mise en conformité avec des mesures rendues obligatoires par le PPR n'a pas été effectuée par le propriétaire, l'exploitant ou l'utilisateur.

Ces possibilités de dérogation sont encadrées par le code des assurances et ne peuvent intervenir qu'à la date normale de renouvellement du contrat, ou à la signature d'un nouveau contrat. En cas de différend avec l'assureur, l'assuré peut recourir à l'intervention du Bureau Central de Tarification (BCT) relatif aux catastrophes naturelles.

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5. CONTENU DU PPR ET METHODOLOGIE D'ELABORATION

5.1 Définitions particulières

5.1.1 Notion d'aléa

L'aléa d'un phénomène naturel en un lieu donné se définit comme la probabilité de manifestation d'un événement d'intensité donnée. Dans une telle approche, la notion d'aléa est donc la conjugaison de deux facteurs :

ƒ l'intensité du phénomène : elle est estimée la plupart du temps à partir de l'analyse de données historiques et de données de terrain,

ƒ la fréquence du phénomène ou sa probabilité d'occurrence qui exprime la probabilité d'observer tel événement d'intensité donnée au moins une fois au cours d'une période fixée. Cette notion ne peut être cernée qu'à partir de l'analyse statistique de données historiques sur une période suffisamment longue.

Par ailleurs, il faut noter que la probabilité de réapparition ou de déclenchement actif d'un événement, pour le phénomène naturel qui nous intéresse (inondation) présente une corrélation étroite avec certaines données météorologiques telles que la hauteur des précipitations cumulées sur le bassin versant au cours des dix derniers jours, puis des dernières vingt quatre heures, la neige rémanente, la grêle... pour les crues de plaine et les crues torrentielles.

5.1.2 Notions de vulnérabilité et d'enjeux

La notion de vulnérabilité exprime le niveau de conséquences prévisibles d'un phénomène naturel sur les enjeux (présence de personnes, de biens ou d'activités). Ainsi, la vulnérabilité d'un site est déterminée en fonction du caractère habité ou non de ce site, de l'importance socio-économique des dégâts éventuels (mise en chômage technique, ruines d'ouvrages ou d'installations...) et concernant les biens, les personnes et le milieu naturel (risque technologique, formation d'embâcles, coupure d'accès..).

5.1.3 Notion de risque naturel

Le risque naturel est déterminé par l'ampleur des conséquences d'un phénomène donné compte tenu de l'aléa et des enjeux présents sur le site.

Le risque résulte donc du croisement des informations relatives à l'aléa et à la vulnérabilité.

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5.2 Méthode d'élaboration du PPR

Le Ministère de l'Environnement insiste sur la simplicité que doivent revêtir les études d'aléas. La mise en œuvre rapide de mesures efficaces en dépend. Le PPR présente un caractère modulable et pourra de toute façon être complété ultérieurement.

Il devrait donc être établi sur la base des informations disponibles.

Les aspects essentiels de la démarche sont :

ƒ une analyse bibliographique,

ƒ une validation sur le terrain en concertation avec les communes,

ƒ une analyse des enjeux faite conjointement avec les élus,

ƒ la définition d'un zonage et d'un règlement adapté et concerté en mesure de garantir la sécurité des biens et des personnes sans bloquer tous les aménagements nécessaires à la vie des habitants et de la commune.

5.3 Règles générales d'élaboration

Les conditions d’élaboration d’un PPR sont caractérisées par une procédure qui se veut simple et efficace. La décision finale revient au Préfet à qui la loi confie la responsabilité d’approuver le PPR. En cas d’urgence et après information des maires, le Préfet peut également rendre immédiatement opposables certaines mesures du projet de PPR (article 40-2 de la loi du 22 juillet 1987).

L’élaboration du PPR doit être conduite en associant étroitement les élus locaux et en informant clairement la population.

5.4 Contenu réglementaire d'un dossier de PPR

Le dossier du présent PPR contient les documents suivants :

ƒ une note de présentation qui précise le secteur géographique concerné, la nature des phénomènes considérés, leurs conséquences possibles au vu de l'état des connaissances actuelles et des enjeux,

ƒ des documents graphiques (carte hydrogéomorphologique au 1/10 000, carte des hauteurs d’eau au 1/5 000, carte des vitesses d’eau au 1/5 000, carte des aléas au 1/ 5000, carte des zonages au 1/5 000 et au 1/10 000),

ƒ un règlement qui arrête les mesures d'interdiction et les prescriptions (article 16, 1er et 2ème de la loi Barnier de 1995), les mesures de prévention, de protection et de sauvegarde (article 16, 3ème), les mesures concernant l'aménagement, l'utilisation ou l'exploitation des constructions et des ouvrages (article 16, 4ème).

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Ont été également joints au dossier :

− un plan de situation de la zone d’étude,

− un plan de localisation du secteur d’étude.

Les cartes peuvent également servir de base à l'information des autorités et des populations, à la mise en œuvre des mesures transitoires (application de l'article R 111-2 du Code de l'Urbanisme, application anticipée du PPR), à la mise en compatibilité des Plans d'Occupation des Sols.

5.5 Connaissance de l'aléa et des enjeux

La connaissance du risque, qui est l'étape préalable indispensable à l'élaboration du PPR, se traduit par l'établissement de cartes des aléas évalués soit, à partir de l'étude historique et bibliographique, soit par application de méthodes éprouvées portant sur des événements de référence.

Cette connaissance peut se traduire par :

• une carte des aléas à l’échelle 1/5 000, qui présente une hiérarchisation de ces aléas en fonction de l'intensité des phénomènes. La carte des aléas est établie à partir de cartes hydrogéomorphologiques, d’exploitation de données historiques, de reconnaissance de terrain et de simulations hydrauliques (cas de la commune de ),

• un recensement des enjeux après visite sur le terrain et en concertation avec les élus.

5.6 Types de risques naturels

Le type de risque étudié dans le présent PPR concerne :

− les inondations de l’Agout et de ses affluents.

Les inondations ont été analysées à partir d’observations de terrain, de l’interprétation de photographies aériennes et d’enquêtes.

BETURE CEREC MLe/TA9018 Août 2002 2⎝µε ΠΑΡΤΙΕ Νοτε ρελατιϖε ◊ λ∋αναλψσε δεσ αλεασ ετ δεσ ενϕευξ ετ αυξ πρινχιπεσ δε ρεγλεµεντ Direction Départementale de l’Equipement 11 Plan de Prévention de Risque Inondation sur l’Agoût en amont de Castres

6. NOTIONS FONDAMENTALES

L'élaboration des Plans de Prévention des Risques naturels (PPR) s'appuie sur trois notions essentielles :

− les aléas des phénomènes naturels qui sont hiérarchisés en fonction de leur intensité et du danger qu'ils représentent pour les biens, les personnes et l'environnement,

− les enjeux et la vulnérabilité sur une commune sont appréhendés :

∗ pour la situation actuelle, en considérant les zones d'habitat individuel et collectif, les bâtiments publics, les espaces de loisirs, les terrains de camping, les zones d'activité, les commerces, les sites industriels... et en prenant en compte les dégâts matériels, humains et environnementaux potentiels en fonction de l'aléa,

∗ pour les projets, en concertation avec les communes, en identifiant le niveau de l'aléa sur le secteur, en tenant compte de l'intérêt socio-économique et de la nature des projets.

− le risque qui correspond au croisement des informations relatives à l'aléa et aux enjeux.

La loi prévoit et recommande la négociation dans la détermination du risque, qui se traduit par une carte de zonage associée à un règlement. Ce dernier précise ce qui est autorisé, ce qui est interdit et les prescriptions à respecter par les particuliers et la commune. La loi permet toutefois des exceptions aux principes d'inconstructibilité, visant à ne pas remettre en cause la possibilité pour les occupants actuels de mener une vie ou des activités "normales". Elle permet en particulier des exceptions pour les centres urbains.

7. CLASSIFICATION DU RISQUE

La classification du risque se fait en considérant deux types de zones :

ƒ la zone rouge qui regroupe :

− les zones non urbanisées de façon dense, qui constituent des espaces privilégiés d’expansion de crues et qu’il convient donc de préserver en tant que tels,

− la totalité des zones submersibles par des crues rapides et imprévisibles où l’alerte et donc la mise en sécurité des personnes sont impossibles à assurer , et ce quel que soit la gravité de l’aléa.

Dans ces zones, l’objectif est de ne pas augmenter la vulnérabilité et de maintenir les capacités naturelles d’épandage des crues. Il s’agit alors de ne pas créer de nouveaux obstacles à l’écoulement et au stockage des eaux, de ne pas aggraver les hauteurs d’eau ou les vitesses de courant. Cependant, des extensions modérées, destinées à maintenir la vie sociale ou une activité existante, pourront y être tolérées selon certaines conditions et sous réserve qu’elles n’accroissent pas la vulnérabilité.

BETURE CEREC MLe/TA9018 Août 2002 Direction Départementale de l’Equipement 12 Plan de Prévention de Risque Inondation sur l’Agoût en amont de Castres

ƒ la zone bleue est une zone d’enjeux collectifs liés à l’existence et au développement d’une urbanisation dense, et soumise à un aléa faible, c’est à dire où l’on a pour la crue de référence les caractéristiques suivantes :

− hauteur inférieure ou égale à 1 m et vitesse inférieure ou égale à 0,5 m/s ou − vitesse inférieure ou égale à 1 m/s et hauteur inférieure ou égale à 0,5 m dans cette zone, l’objectif est d’admettre certains types de constructions si celles ci ne contribuent pas à occuper l’espace de façon significative vis à vis d’une crue comparable à la crue de référence (Plus Hautes Eaux Connues). Les prescriptions ont pour but de préserver les biens et les personnes, mais aussi de ne pas générer une augmentation du risque (et donc de la vulnérabilité) aussi bien localement qu’en d’autres points du territoire.

8. CAS PARTICULIER DES CHAMPS D'EXPANSION DES CRUES

Le principe général de conservation des champs d'expansion de crues de rivières conduit à proscrire toute construction ou remblai en zone inondable. Ainsi, au niveau du PPR, les champs d'expansion des crues représentent des zones d'enjeux à préserver et sont, d'une manière générale, classées en zone rouge au niveau du règlement. Toutefois, comme indiqué plus haut, il convient de tenir compte des besoins de la commune ; en fonction de ses projets, et sous réserve qu'ils se situent dans des zones d'aléa faible et qu'ils ne puissent pas être déplacés vers d'autres zones, certains secteurs inondables pourront être classés en bleu (donc aménageables avec prescriptions). Dans ces conditions, il est indispensable d'identifier ces projets avant la fin de l'élaboration et l'approbation du PPR.

BETURE CEREC MLe/TA9018 Août 2002 3⎝µε ΠΑΡΤΙΕ Πρεσεντατιον δυ ππρ συρ λ∋αγουτ εν αµοντ δε χαστρεσ Direction Départementale de l’Equipement 14 Plan de Prévention de Risque Inondation sur l’Agoût en amont de Castres

9. PREAMBULE

La Direction Départementale de l'Equipement du , par l'intermédiaire de son Service de l'Habitat, de l'Aménagement et de l'Urbanisme, a lancé une étude d’élaboration du Plan de Prévention du Risque Inondation sur l'Agout et de ses affluents en amont de Castres.

Cette étude concerne les communes de : Angles, Barre, , Brassac, , Castelnau-de- Brassac, , Esperausses, Ferrières, , Lacaune, , , Lamontelarie, , Margnes, Montfa, Montredon-Labessonnie, Moulin-Mage, Murat-sur-Vèbre, , Roquecourbe, , Saint Germier, Saint-Jean-de-Vals, Saint-Pierre-de-Trivisy, Saint-Salvy-de-la- Balme, , Viane.

Cette étude consiste essentiellement à :

− réaliser les études hydrogéomorphologiques, − et à établir le projet de PPR.

Ce présent chapitre s'attache à présenter de façon claire et synthétique cette étude.

10. DEMARCHE GENERALE SUIVIE POUR L'ETUDE

La méthodologie d’établissement des documents s’appuie sur le « Guide méthodologique pour l’élaboration des Plans de Prévention des Risques » établi par les Ministères de l’Equipement et de l’Environnement en 1999.

10.1 Phase 1 : détermination des objectifs de l'analyse

Cette première phase visait à préciser les compléments d'étude nécessaires pour approfondir la connaissance de l'aléa inondation par rapport à la cartographie informative des zones inondables du bassin du Tarn établie en 1997 pour la DIREN Midi-Pyrénées.

La démarche a consisté à :

• établir une synthèse sur le niveau actuel de connaissance des phénomènes d'inondation sur la zone d'étude,

• relever les éléments susceptibles de jouer un rôle particulier dans les conditions d'inondation, et notamment les facteurs aggravants tels que les formations d'embâcles potentielles,

• dresser un bilan des zones vulnérables considérées dans leur globalité,

BETURE CEREC MLe/TA9018 Août 2002 Direction Départementale de l’Equipement 15 Plan de Prévention de Risque Inondation sur l’Agoût en amont de Castres

• identifier les secteurs où la connaissance de l'aléa apparaît insuffisante, compte tenu de la vulnérabilité des sites et de points singuliers susceptibles de perturber localement les écoulements (ouvrages de franchissement de capacité insuffisante, endiguements, retenues hydroélectriques...).

Nous avons établi la carte des secteurs homogènes où la connaissance de la zone inondable est suffisante, où les hauteurs d’eau et les vitesses ont pu être évaluées à partir de documents existants et par calculs simples, des secteurs où des études complémentaires ont été nécessaires par affinement d’hydrogéomorphologie, par travaux topographiques ou par modélisation.

Enfin, une carte de localisation des zones de formation potentielle d'embâcle a été réalisée ; elle permet de localiser les zones sensibles dans lesquelles une hausse des hauteurs d'eau en cas d'embâcle peut s'avérer très significative.

10.2 Phase 2 : analyse hydrogéomorphologique et cartographie de l'aléa

Après analyse des hauteurs de crues mesurées aux stations hydrographiques, recherche et recensement de plaques de crues et de témoignages, une première enquête de terrain suivie d'une interprétation de photographies aériennes, la détermination du contour des zones inondables a pu être réalisée.

Cette approche hydrogéomorphologique a permis de délimiter les zones soumises à des crues très fréquentes, fréquentes et exceptionnelles. Les informations recensées, analysées et validées ont été transcrites sur fond de plan IGN à l’échelle du 1/10 000.

10.3 Phase 3 : Projet de PPR

10.3.1 Détermination de l'aléa

Nous avons attaché une attention particulière à la présentation des méthodes utilisées pour la détermination de l'aléa inondation en veillant au respect de la méthode et de la qualité d'analyse, conformément aux guides méthodologiques en vigueur.

Dans le présent PPR, le niveau d’aléas (fort ou faible) a été déterminé en fonction de l’intensité des paramètres physiques de l’inondation de référence. Ces paramètres correspondent aux hauteurs d’eau et aux vitesses de l’eau. Ainsi, des cartes de hauteurs d’eau et de vitesses d’eau ont été établies dans les zones à enjeux à l’échelle 1/5 000.

Les zones à enjeux retenues correspondent :

− aux zones U des POS et MARNU (zones densément urbanisées), − zones densément urbanisées des communes sans document d’urbanisme.

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Les communes où ont été retenues des zones à enjeux sont : Burlats, Roquecourbe, Brassac, Castelnau de Brassac, Ferrières, Lacaze, Vabre et Lacaune.

Afin de pouvoir calculer les hauteurs et les vitesses d’eau, des levés topographiques ont été nécessaires.

Ces levés topographiques ont consisté à :

− nivellement des plaques de crues (préalablement identifiées lors de la phase 2), − nivellement des ouvrages de franchissement, − profils en travers tous les 80 m environ.

Pour lever certaines incertitudes, le recours à une modélisation hydraulique a été nécessaire pour la commune de Lacaune. Cette modélisation consiste à reproduire les écoulements connus pour simuler des inondations pour une crue centennale.

A l'issue de ces analyses nous avons établi les cartes des aléas. L’aléa a été qualifié (fort ou faible) en fonction de la hauteur et de la vitesse d’eau selon le tableau ci dessous :

Vitesse 0 à 0,5 m/s 0,5 à 1 m/s > 1 m/s Hauteur 0 à 0,5 m Aléa faible Aléa faible Aléa fort 0,5 à 1 m Aléa faible Aléa fort Aléa fort > 1 m Aléa fort Aléa fort Aléa fort

10.3.2 Projet de carte des zonages

Ici, il s'agit de la transcription de la superposition des risques et des vulnérabilités en un document cartographique résultant directement de l'analyse précédente. Ces principes répondent aux trois objectifs principaux des PPR :

ƒ améliorer la sécurité des personnes, ƒ limiter les risques de dommages aux biens et aux activités, ƒ ne pas aggraver la situation en cas d'événement rare ou exceptionnel.

A ces trois principes généraux correspondent une série de mesures de type interdictions et prescriptions définies dans le règlement.

L'analyse a été menée en une succession d'étapes :

ƒ détermination des champs d'application en différenciant :

∗ les zones directement exposées aux risques (identifiées à partir des cartes des aléas),

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∗ les zones non exposées mais qui participent par aggravation potentielle de la situation ou augmentation des risques (identifiés à partir des cartes des aléas),

∗ les ouvrages, aménagements et exploitations en place ou prévus dans ces deux types de zones, en ce qui concerne leur construction et leur exploitation,

ƒ définition d'objectifs et d'une typologie de prescriptions à l'échelle de la parcelle en fonction de l'aléa, du niveau de risque et des enjeux,

ƒ identification de recommandations par type de secteurs,

ƒ présentation d'un projet de zonage (et de règles associées).

D'une manière générale, tous les types de recommandations sont examinés, qu'elles débouchent sur des interventions locales ou globales ou qu'elles se traduisent par des prescriptions ou interdictions spécifiques, afin d'atteindre les objectifs du PPR.

Tous ces éléments sont présentés et discutés avec l'ensemble des intervenants.

10.4 Phase 4 : établissement des documents réglementaires

Cette phase a pour objet de préparer la concertation qui sera menée par le service instructeur du PPR et correspond donc aux projets de règlements associés aux cartes des zonages.

10.4.1 Projet de règlement

Le projet de règlement élaboré, par la Direction Départementale de l’Equipement du Tarn en concertation avec des représentants de communes, s'appuie essentiellement sur les résultats de la démarche précédente.

Il reprend les principes présentés précédemment en proposant leur application pratique et leur transcription au niveau réglementaire dans le PPR (document opposable après son approbation).

10.4.2 Carte de zonage

Le projet de carte des zonages du PPR porte le repérage de zones homogènes désignées dans le règlement.

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11. PRESENTATION GENERALE DU PERIMETRE CONCERNE

11.1 Périmètre géographique

Le PPR concerne la totalité des territoires des 29 communes citées ci dessous et situées dans le département du Tarn.

Ce territoire correspond à une superficie de :

Angles 8 560 hectares Margnes 1 790 hectares Barre 1 510 hectares Montfa 1 070 hectares Berlats 1 050 hectares Montredon-Labessonnie 11 090 hectares Brassac 2 390 hectares Moulin-Mage 1 510 hectares Burlats 3 260 hectares Murat-sur-Vebre 9 390 hectares Castelnau-de-Brassac 7 290 hectares Nages 4 710 hectares Escroux 1 020 hectares Roquecourbe 1 670 hectares Esperausses 1 220 hectares Senaux 470 hectares Ferrières 1 190 hectares Saint Germier 420 hectares Gijounet 1 510 hectares Saint-Jean-de-Vals 480 hectares Lacaune 9 140 hectares Saint-Pierre-de-Trivisy 3 610 hectares Lacaze 4 620 hectares Saint-Salvy-de-la-Balme 1 840 hectares Lacrouzette 2 880 hectares Vabre 2 840 hectares Lamontelarie 2 160 hectares Viane 3 840 hectares Le Bez 3 210 hectares

Soit un total de 95 740 hectares

Un plan de situation du secteur d’étude est située page suivante ainsi q’un plan de localisation.

11.2 Contexte géographique

En amont de Castres, l’Agoût draine un bassin versant d’environ 920 km². Ce bassin versant se caractérise par un paysage de moyenne montagne : présence de vallées plus ou moins encaissées, monts de Lacaune (altitudes variant entre 600 et 1 200 m), collines.

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11.3 Contexte géologique

D’un point de vue géologique, le secteur d’étude se situe dans quatre ensembles géomorphologiques :

ƒ Plateaux et collines sur schistes : secteurs de Roquecourbe, Vabre… ; le relief se compose de plateaux et de collines (300 à 600/700 m d’altitude) souvent fortement entaillés par les cours d’eau (Agoût et Gijou). Certaines vallées sont très encaissées (le long de la route départementale 55) avec des pentes fortes à très fortes avec la présence d’abrupts et d’affleurements rocheux.

ƒ Hautes collines et monts sur granites : ces roches magmatiques mises en place au cours du plissement hercynien (250 à 350 millions d’années). Dans le Sidobre, on trouve des boules de granites entassées constituant des chaos granitiques. L’Agout a fortement entaillé ces massifs granitiques donnant un relief plus accentué à pentes fortes.

ƒ Hautes collines et monts sur gneiss et migmatites (partie Sud Est du secteur d’étude : Lamontelarie, Angles, Le Margnes…) : zones situées à des altitudes entre 600 et 1 200 m. pentes faibles à fortes en fonction de l’importance du cours d’eau.

ƒ Hautes collines et monts sur schistes (partie Nord et Centre : Lacaune, Viane, Barre, Moulin Mage…) : zones situées à des altitudes entre 600 et 1 100 m ; présence de versants à pente forte due à un entaillement important des massifs par l’Agoût en particulier.

11.4 Climat et précipitations

Globalement, la région est caractérisée par des hauteurs de précipitations assez élevées (supérieures à 1 300 mm par an).

L’Agoût est soumis à deux types de crues en fonction de leur origine météorologique :

ƒ les averses méditerranéennes de Sud Est, poussées par les ventes d’Autan ou l’extension du « marin » languedocien, frappent surtout le haut bassin (régions de Murat sur Vèbre, Angles) sur lequel les averses peuvent déverser plus de 200 mm en 24 heures ; de caractère orageux, ces pluies vont en s’atténuant vers le Nord et vers l’Ouest, c’est à dire vers le Ségala tarnais, le Montredonnais et le Castrais. De façon tout à fait exceptionnelle, ces fortes averses peuvent s’étendre sur les régions citées précédemment. Ce cas s’est produit lors de la crue de 1930,

ƒ les perturbations atlantiques poussées par des vents d’Ouest ou Nord Ouest qui donnent des pluies plus persistantes et plus généralisées mais d’intensité horaire et journalière moins important (de l’ordre de 30 à 80 mm par jour) ; l’ensemble du Castrais et les montagnes de l’Agout sont sous l’averse, mais les secteurs les plus touchés sont en principe ceux qui font face à l’Ouest (effet orographique) : Sidobre, région de Brassac, Ouests des Monts de Lacaune, plateaux du Montredonnais.

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11.5 Occupation des sols et aménagement du territoire

En ce qui concerne l’occupation des sols, les prairies et les forêts, notamment sur les pentes fortes, dominent le paysage. Dans les vallées, les espaces disponibles sont consacrés aux terres agricoles (cultures et élevage).

En terme d’urbanisation, le secteur d’étude se caractérise par un habitat situé au niveau des bourgs ou des hameaux des communes.

Les principales voies de circulation sont :

ƒ la route départementale D 58 reliant Castres à Burlats, ƒ la route départementale D 89 reliant Castres à Roquecourbe ƒ la route départementale D 55 reliant Roquecourbe à Vabre ƒ la route départementale D 53 reliant Brassac à Ferrières et à Le Bez ƒ la route départementale D 622 reliant Castres à Brassac, Brassac à Castelnau de Brassac, Castelnau de Brassac à Lacaune en passant par le Col de la Bassine (885 m), Lacaune à Moulin Mage puis Moulin Mage à Murat sur Vèbre (d’Ouest en Est), ƒ la route départementale D 62 reliant Moulin Mage à Nages ƒ la route départementale D 81 reliant Lacaze à Viane, Viane à Gijounet et Gijuounet à Lacaze

11.6 Activités socio-économiques

Sur le secteur d’étude, les principales activités socio-économique sont :

ƒ exploitation forestière (Brassac…) ƒ exploitation de granites (Burlats, Roquecourbe, Lacrouzette) ƒ élevage piscicole (Brassac, Castelnau de Brassac, Lacaze, Lacrouzette, Le Bez, Nages, Vabre) ƒ scierie (Castelnau de Brassac, Nages) ƒ filaterie (Lacrouzette, Roquecourbe) ƒ boucherie-charcuterie, salaisons (Lacaune, Moulin Mage) ƒ tourisme : camping

12. DESCRIPTION DES PHENOMENES NATURELS

12.1 Nature des phénomènes pris en compte

L'objectif du présent Plan de Prévention des Risques naturels est de prendre en compte les phénomènes suivants :

- inondation par débordement de l’Agoût et de ses affluents,

- crues torrentielles des petits affluents de l’Agoût.

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12.1.1 Le risque inondation

12.1.1.1 Mécanismes du phénomène d’inondation

Dans le cas des crues inondantes de l’Agoût et de ses affluents, les phénomènes naturels à l’origine de leur formation sont le plus souvent des averses méditerranéennes de Sud Est de caractère orageux (régions de Murat, Angles…), soit des pluies plus persistantes et plus généralisées liées à des perturbations atlantiques (secteurs les plus touchés : montagnes de l’Agoût, Sidobre, région de Brassac, Ouest des Monts de Lacaune, plateaux du Montredonnais).

Rappelons de plus que le ruissellement dépend directement de la nature et de la couverture des sols, ainsi que des pentes.

L’Agoût s’écoule la plupart du temps dans une vallée très encaissée dans laquelle l’étendue du lit majeur est très limité. Dans les zones où le champ d’expansion est plus étendu (en aval de Brassac, amont et aval des communes de Lacaze et de Roquecourbe), ces champs d’expansion de crues doivent impérativement être maintenues pour atténuer l’effet inondation par écrêtement des débits de pointe de crue en aval.

De même que pour l’Agoût, le Gijou s’écoule dans une vallée encaissée ; en amont de la commune de Viane à la confluence du Gijou et du Gijoussel et en aval, le champ d’inondation est plus étendu et ces zones d’expansion de crues doivent impérativement être maintenus.

12.1.1.2 Type d’inondation

Les inondations sont de type « inondations rapides », c’est à dire avec une montée des eaux de plusieurs décimètres par heure. D’une manière générale, la formation d’inondations rapides est favorisée par les conditions d’averse intense à caractère orageux sur des vallées étroites, sans effet notable d’amortissement ni de laminage, et avec une forte pente du cours d’eau.

La brièveté du délai entre la pluie génératrice de la crue et le débordement résultant rend assez difficile l’avertissement des populations menacées. D’une manière générale, les risques pour la vie des personnes et l’intégrité des biens s’en trouvent augmentés, même si parfois une certaine « culture du risque » peut compenser cette difficulté.

12.1.1.3 Effets et conséquences

Les dommages causés par les inondations ont de multiples causes, dont la principale est la submersion par une lame d’eau plus ou moins importante pendant une durée plus ou moins longue.

Au phénomène de submersion, il faut ajouter en général des facteurs aggravants comme :

- les phénomènes d’érosion, de dépôts de matériaux et parfois de déplacement du lit ordinaire (cas de la crue de l’Agoût en décembre 1995 au camping du Roussy à Lacrouzette : creusement d’un deuxième lit avec arrachement en grande quantité d’arbres),

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- le transport et le dépôt de produits indésirables (produits polluants, matières toxiques, citernes…),

- la formation et la rupture d’embâcles : les matériaux flottants transportés par le courant (arbres, buissons mais aussi caravanes et véhicules divers) s’accumulent en amont des passages étroits et s’y enchevêtrent au point de former de véritables barrages (embâcles) qui surélèvent fortement le niveau de l’eau. La rupture brutale éventuelle de ces embâcles provoque une onde puissante et dangereuse en aval,

- la surélévation de l’eau en amont des obstacles et les augmentations locales des vitesses d’écoulement.

Les effets de telles catastrophes sont multiples et affectent les hommes, les biens et l’environnement :

 Effets sur les hommes : noyade, électrocution, blessures, isolement ou déplacement de personnes…. Les services de secours spécialisés considèrent que la vie humaine est gravement menacée lorsque la hauteur d’eau dépasse un mètre ou lorsque la vitesse du courant dépasse 0,50 m/s avec une hauteur d’eau de 50 cm au moins,

 Effets sur les biens : destruction, détérioration ou endommagement de bâtiments, de caravanes, de voitures, d’ouvrages et d’infrastructures (ponts, routes, digues…), paralysie des services publics, perte de bétail ou de cultures…,

 Effets sur l’environnement : endommagement voire destruction de la flore et de la faune, pollutions diverses (poissons morts, déchets toxiques…) pouvant aller jusqu’au déclenchement d’accidents technologiques.

12.1.2 Les crues torrentielles

12.1.2.1 Mécanismes des écoulements torrentiels

Les torrents sont des cours d’eau à pente forte à très forte, qui présentent des débits irréguliers et des écoulements très chargés en matériaux fins et grossiers. Ils sont générateurs de phénomènes d’inondation accompagnés d’érosion et d’accumulations massives au niveau de cônes de déjection.

Dans un même torrent, on peut rencontrer les formes d’écoulement suivantes :

Š écoulements fortement concentrés en matériaux et de toutes tailles (laves torrentielles),

Š écoulements hyper-concentrés,

Š écoulements chargés simples (charriage et suspension classique),

Š écoulements d’eaux claires.

12.1.2.2 Localisation des écoulements torrentiels

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Les torrents peuvent être le siège des mécanismes cités précédemment dans tout ou partie de leur bassin versant, généralement constitué par :

- des versants et/ou un bassin de réception où se forment les écoulements et leur charge solide,

- un chenal d’écoulement de longueur très variable à pente forte,

- un cône de déjection.

Dans le bassin des torrents, on peut donc observer les phénomènes suivants :

Š érosion très importante sur les versants et le bassin de réception,

Š affouillements intenses et apports solides dans le chenal et sur le cône de déjection,

Š crues et débordements très rapides rendant l’alerte difficile sinon impossible,

Š déplacements brusques du chenal sur le cône de déjection en l’absence de dispositifs de fixation adaptés (endiguement et entretien du chenal).

Dans le secteur d’étude, il existe un certain nombre de cours d’eau dont le régime est peu connu et où les crues sont très rapides et imprévisibles. Ces cours d’eau peuvent être en crue alors que la rivière principale ne l’est pas ceci du fait d’un bassin versant peu important et d’une réaction rapide suite à des pluies localisées ou de violents orages.

12.1.2.3 Effets et conséquences

Le danger induit par une crue torrentielle provient non seulement de la rapidité du courant, mais aussi des matériaux charriés qui se déplacent à forte vitesse et deviennent de véritables projectiles. La soudaineté du phénomène accroît encore le risque. Les effets produits sont multiples et affectent aussi bien des hommes que les biens : personnes blessées, bâtiments détériorés ou détruits, engravement de champs….

12.2 Principaux phénomènes historiques

Le tableau ci dessous dresse un état des débordements de l’Agoût et de ses affluents qui ont pu être observés. Cette liste est non exhaustive ; tous les évènements ne sont pas répertoriés ainsi que les communes qui ont été touchées par ces évènements.

Principales inondations dans le secteur d’étude

Année Date Hauteur Cours d’eau et communes Dommages d’eau (en m) concernés

1861 18 octobre 7,56 Agout à Brassac Graves dégâts aux riverains Pont neuf emporté

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1875 12 et 13 4,30 Agout à Brassac septembre

1930 Mars 4,80 Agout à Brassac Dégâts aux habitations, aux activités industrielles et aux terres agricoles

1930 Mars 2,88 Gijou au pont de Vabre

1930 Mars 7,00 Agout à La Cazalie

1930 Mars 5,10 Agout au Pont de Dégâts à des habitations Roquecourbe RD 30 coupée

1930 Mars 6,85 Agout à Burlats Dégâts aux habitations, aux activités

1930 Mars 8,20 Agout au Pont des Salvages

1940 Décembre 2,96 Gijou à Vabre

1969 Ruisseau de l’Enréveillé à Dégâts subis par le casino Lacaune 1981 Décembre Gijou à Vabre Dégâts subis par l’entreprise FORCLA Inondations de caves ou sous sols des habitations anciennes sur une bande pouvant s’étendre jusqu’à 20 m du bord rive gauche

1981 Décembre Gijou à Lacaze Inondations de caves ou sous sols des habitations anciennes sur une bande pouvant s’étendre sur 10 m environ rive droite

1982 Ruisseau de Candoubre à RD 162 coupée Murat sur Vèbre 1987 Octobre Ruisseau de Vèbre à Obstruction du lit par des branchages Murat sur Vèbre Quelques dégâts aux habitations et aux terres agricoles

1995 Décembre Agout à Lacrouzette Dégâts au camping Le Roussy

1996 Décembre 2,20 Agout à La Cazalie RD 55 coupée

Quelques photographies de ces inondations sont jointes en annexe 5.

Les grandes crues historiques de l’Agoût sont les crues de mars 1930 et de décembre 1996.

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12.3 Influence des barrages hydroélectriques sur les crues de l’Agoût

L’influence des barrages sur les crues de l’Agoût est une question capitale qui a donné lieu à de nombreuses polémiques.

Les pouvoirs publics dans le Tarn soulignent que les barrages ne sont pas écrêteurs de crues importantes, ils ont pour seul effet de faire perdre la mémoire des petites crues en les écrêtant mais pas les grandes crues. En effet, la vocation des barrages est la production d’électricité et non la protection contre les crues.

13. PRESENTATION DES CONCEPTS UTILISES

13.1 Notion d'aléa

L'aléa d'un phénomène naturel en un lieu donné se définit comme la probabilité de manifestation d'un événement d'intensité donnée. Dans une telle approche, la notion d'aléa est donc la conjugaison de deux facteurs :

„ l'intensité du phénomène „ la fréquence

Par ailleurs, il faut noter que la probabilité de réapparition ou de déclenchement actif d'un événement du phénomène naturel qui nous intéresse présente une corrélation étroite avec certaines données météorologiques telles que :

• la hauteur de précipitations cumulées sur le bassin versant aux cours des dix derniers jours, puis des dernières vingt-quatre heures, la neige rémanente, la grêle... pour les crues de plaine et les crues torrentielles.

Ainsi, le type d'aléa du phénomène naturel est étroitement couplé à l'aléa météorologique.

13.2 Notions de vulnérabilité et d'enjeux

La notion de vulnérabilité exprime le niveau de conséquences prévisibles d'un phénomène naturel sur les enjeux (présence de personnes, de biens ou d'activités). Ainsi, la vulnérabilité d'un site est déterminée en fonction du caractère habité ou non de ce site, de l'importance socio-économique des dégâts éventuels (mise en chômage technique, ruine d'ouvrages ou d'installations...) et concernant les biens, les personnes et le milieu naturel (risque technologique, formation d'embâcles, coupure d'accès...).

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13.3 Notion de risque naturel

Le risque naturel est déterminé par l'ampleur des conséquences d'un phénomène donné compte tenu de l'aléa et des enjeux présents sur le site.

Le risque résulte donc du croisement des informations relatives à l'aléa et à la vulnérabilité.

14. DETERMINATION DE L'ALEA INONDATION

Les méthodes d'analyse et de hiérarchisation de l'aléa dépendent directement du niveau de connaissance historique et technique du phénomène.

L’ensemble des zones inondables du secteur d’étude a été cartographié à partir de la méthode hydrogéomorphologique, puis nous avons déterminé les hauteurs d’eau et les vitesses d’eau dans les zones à enjeux.

14.1 Généralités sur l'analyse des inondations

Les méthodes de connaissance du risque hydraulique sont bien connues et utilisées depuis longtemps, même si elles ont subi une évolution récente avec les apports des modèles informatiques. Les sources de la connaissance sont essentiellement de trois types :

Š la mémoire des hommes : archives, enquêtes, laisses de crues historiques...,

Š la mémoire du sol sous la forme de la topographie et de la géomorphologie de la vallée,

Š les études techniques.

Ces connaissances permettent de localiser l'aléa inondation sous la forme de zones inondables pour un événement de référence et, d'avoir une bonne appréciation qualitative et souvent quantitative du phénomène.

En terme d'intensité, les grandeurs significatives sont les hauteurs d'eau et les vitesses d'écoulement. En terme de fréquence, on parle de crue centennale pour désigner une crue qui intervient en moyenne tous les cent ans. Un point important à noter ici est la notion de crue de référence : il s'agit de l'événement le plus fort du point de vue hydrologique (donc avec le débit le plus fort et les hauteurs d'eau les plus élevées) entre la plus forte crue observée (et parfois identifiée avec les repères de crues et divers documents graphiques) et la crue de référence centennale qui résulte d'analyses techniques.

14.2 Etat de la connaissance des phénomènes d'inondation

Les différentes études qui ont été réalisées sur le secteur d’étude sont les suivantes :

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Š cartographie informative des zones inondables du bassin du Tarn établie en 1999 à l'échelle 1/25 000 qui délimite le contour des zones inondables.

Š "Etude hydraulique de l'Agoût et détermination de protections sur la commune de Brassac", 1997, SOGELERG-SOGREAH qui s'appuie sur une modélisation mathématique et la simulation d'une crue de fréquence centennale,

Š étude générale sur la prévention contre les inondations liées au ruissellement pluvial urbain et aux crues torrentielles, 1995, BCEOM,

Š étude de détermination sommaire des zones prioritaires face au risque d’inondation sur plusieurs cours d’eau du département du Tarn dont l’Agoût, 1995, BCEOM.

La loi impose de prendre pour référence les plus hautes eaux connues (PHEC) ou la crue centennale si celle ci est supérieure aux PHEC. Concernant l’Agoût en amont de Castres, dans sa partie aval c’est la crue de mars 1930 qui est prise comme référence, et dans sa partie amont, c’est celle de 1861.

L’ensemble des documents cités plus haut, des reconnaissances de terrain et l’analyse des photo- aériennes nous ont servi à l’élaboration de la carte de l’aléa inondation.

14.3 Méthode hydrogéomorphologique

L’analyse hydrogéomorphologique a été effectuée à partir de l’interprétation de photographies aériennes, d’observations de terrain et d’enquêtes. Cette étude consiste à étudier la plaine alluviale et le fonctionnement naturel du cours d’eau, c’est à dire à identifier les traces laissées par les crues.

Elle permet de distinguer avec précision :

„ les zones inondées annuellement (crues très fréquentes) correspondant au lit mineur,

„ les zones inondées tous les 5 à 15 ans (crues fréquentes) correspondant au lit moyen,

„ les zones inondées plus rarement (crues exceptionnelles) correspondant au lit majeur ou limite des Plus Hautes Eaux Connues.

Tous les aménagements d’origine anthropique et susceptible de modifier le fonctionnement hydraulique ont été repérés : digues, ponts, remblais, seuils, barrages.

La cartographie hydrogéomorphologique établie à l’échelle du 1/10 000 fait donc apparaître les éléments suivants :

- zones d’inondation (crues très fréquentes, crues fréquentes et crues exceptionnelles), - les écoulements des crues (chenaux de crue, encaissant), - les aménagements (ponts, digues,…), - les repères de crues (hauteur atteinte par la crue, date).

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14.4 Hiérarchisation de l'aléa

Comme indiqué au paragraphe 14.1, l’aléa est hiérarchisé en fonction des notions d’intensité des phénomènes. Dans le cas du risque d'inondation, les intensités prises en compte sont relatives à la hauteur d'eau et la vitesse d'écoulement dans le cas de la crue de référence.

Les vitesses de courant sont considérées comme des facteurs aggravants qui peuvent moduler les classement établi à partir des hauteurs. En particulier, l’aléa devient fort même si la hauteur d’eau reste inférieure à 50 cm dès que la vitesse représente un danger.

La hiérarchisation de l’aléa en niveau faible ou fort est déterminé par le « croisement » des informations de hauteurs d’eau et de vitesse d’eau selon le tableau suivant :

Vitesse 0 à 0,5 m/s 0,5 à 1 m/s > 1 m/s Hauteur 0 à 0,5 m Aléa faible Aléa faible Aléa fort 0,5 à 1 m Aléa faible Aléa fort Aléa fort > 1 m Aléa fort Aléa fort Aléa fort

14.5 Détermination et cartographie des hauteurs et vitesses d’eau

La détermination des hauteurs d’eau et des vitesses d’eau est faite à partir de l’étude hydrogéomorphologique et d’une étude hydraulique simplifiée.

Cette étude hydraulique simplifiée permet :

- de déterminer la ligne d’eau de la crue de référence - la cartographie des hauteurs d’eau - la cartographie des vitesses d’eau

Nous avons réalisé des cartes de hauteurs d’eau et de vitesses d’eau dans les zones à enjeux.

Les zones à enjeux retenues correspondent :

− aux zones U des POS et MARNU (zones densément urbanisées), − zones densément urbanisées des communes sans document d’urbanisme.

Les communes où ont été retenues des zones à enjeux sont : Burlats, Roquecourbe, Brassac, Castelnau de Brassac, Ferrières, Lacaze, Vabre et Lacaune.

Ces cartes ont été établies à l’échelle cadastrale 1/5 000.

14.5.1 Elaboration des cartes de hauteurs d’eau

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Afin d’élaborer les cartes de hauteurs d’eau, nous avons exploité les données suivantes :

- repères de crues (laisses ou plaques) recensées, repérées et nivelées, - cartographie de l’aléa hydrogéomorphologique, - plan topographique sur fond cadastral établi par un géomètre expert.

Pour lever certaines incertitudes, le recours à une modélisation hydraulique a été nécessaire pour la commune de Lacaune. Cette modélisation a consisté à reproduire les écoulements connus pour simuler des inondations pour une crue centennale du ruisseau de l’Enréveillé. Malgré le recours à cette modélisation, une cartographie des hauteurs d’eau n’a pu être établie. En effet, la configuration des lieux ne permet pas d’apporter des résultats réalistes et donc exploitables. En effet, la couverture du cours d’eau en amont de la commune dans une section de 1,1 m² puis de 1,8 m² dans le centre ville, la densité des habitations rendent difficiles la détermination précise des hauteurs d’eau ; en effet, des formations d’embâcles sont probables provoquant ainsi des débordements et écoulements préférentiels impossibles à évaluer.

Sur le fond cadastral, nous avons ensuite établi la carte des hauteurs d’eau selon le découpage suivant :

- 0 à 0,5 m - 0,5 à 1 m - 1 à 1,5 m - 1,5 à 2 m - 2 à 3 m - > à 3 m.

14.5.2 Elaboration des cartes de vitesses

Dans une plaine alluviale, les crues laissent des traces dans la géomorphologie du lit ordinaire du cours d’eau et de sa plaine inondable ; ces traces diffèrent selon la puissance et la fréquence des crues.

L’analyse des photo-aériennes et des observations de terrain permettent de :

- recenser les phénomènes d’érosion ou de sédimentation dans le champ d’inondation, - de cartographier les chenaux d’écoulement.

L’élaboration de cette cartographie a été effectuée à partir des données suivantes :

- la géomorphologie des vallées, - du débit estimé à partir de la hauteur d’eau, de la topographie, des coefficients de rugosité et de la pente (application de la formule de Manning Strickler).

Sur le fond cadastral, nous avons ensuite établi la carte des vitesses d’eau selon le découpage suivant :

- 0 à 0,2 m/s - 0,2 à 0,5 m/s - 0,5 à 1 m/s - > à 1 m/s.

BETURE CEREC MLe/TA9018 Août 2002 Direction Départementale de l’Equipement 32 Plan de Prévention de Risque Inondation sur l’Agoût en amont de Castres

Remarque : dans le cas de la commune de Lacaune, les hauteurs d’eau n’ayant pas été différenciées, les vitesses d’eau n’ont pu être déterminées.

15. ANALYSE DES ENJEUX ET DE LA VULNERABILITE

Le niveau de risque est déterminé en fonction de l'aléa mais aussi des enjeux locaux et de la vulnérabilité concernant les biens et les personnes.

L'identification des enjeux est une étape clé de la démarche qui permet d'établir un argumentaire clair et cohérent pour la détermination du zonage réglementaire et du règlement associé. Elle correspond à une démarche appréhendant d'une part, la vulnérabilité des biens et des activités, mais aussi et surtout la sécurité des personnes, les conditions d'intervention des secours, la préservation des conditions d'écoulement et d'expansion des crues, la gestion des zones non exposées au risque mais pouvant l'aggraver.

L'analyse des enjeux et de la vulnérabilité est faite à partir d'enquêtes de terrain et en concertation avec les services de l'Etat.

15.1 Localisation des zones d’enjeux

Les principales zones d’enjeux dans le secteur d’étude sont les zones habitées où la concentration humaine est importante.

Par ailleurs, on peut distinguer :

- les bourgs de Roquecourbe (en rive droite), Burlats et au lieu dit Les Salvages, Brassac, Lacaze (en rive droite) et Vabre (quelques habitations en rive gauche),

- les vallées inondables avec des terres agricoles menacées et un risque de submersion par les eaux lors de fortes crues (Castelnau de Brassac, Lacaze, Moulin Mage…),

- les terrains de camping situés en bordure de l’Agout (Brassac, Lacrouzette).

15.2 Recensement des équipements sensibles et exposés

Il existe un certain nombre d’éléments sensibles à prendre en compte :

- les voies de circulation RD 58, RD 81, RD 55, RD 53, RD 622, RD 162, RD 62 localement submersibles,

- il est nécessaire d’assurer la protection des réseaux électriques et téléphoniques par une mise hors d’eau ou une étanchéification. Leur bon fonctionnement est en effet particulièrement important en cas de crise,

BETURE CEREC MLe/TA9018 Août 2002 Direction Départementale de l’Equipement 33 Plan de Prévention de Risque Inondation sur l’Agoût en amont de Castres

- les terrains de camping (caravanes immobilisées à l’année par exemple).

16. PRINCIPE DE ZONAGE ET DE REGLEMENTATION RELATIF AU RISQUE

La logique de zonage est issue de la circulaire interministérielle du 24 janvier 1994 qui définit la politique de l'Etat pour la prévention des inondations et la gestion des zones inondables. Cette circulaire pose le principe de l'interdiction de toute construction nouvelle là où les aléas sont forts et exprime la volonté de contrôler strictement l'extension de l'urbanisation dans les zones d'expansion des crues. La circulaire d'application pour les PPR "inondation" du 24 avril 1996 reprend les principes de celle du 24 janvier 1994 pour la réglementation des constructions nouvelles, et précise les règles applicables aux constructions existantes. Elle permet des exceptions aux principes d'inconstructibilité visant à ne pas remettre en cause la possibilité, pour les occupants actuels, de mener une vie ou des activités normales. Elle permet en particulier des exceptions pour les centres urbains.

Dans le cas du secteur d’étude, l’ensemble des risques a été cartographié en deux types de zones représentées par deux couleurs (rouge et bleu). A chaque type de zone correspondent dans le règlement les prescriptions appliquées et les dispositions spécifiques à prendre :

ƒ la zone rouge (zone de risque fort) qui regroupe :

− les zones non urbanisées de façon dense, qui constituent des espaces privilégiés d’expansion de crues et qu’il convient donc de préserver en tant que tels,

− la totalité des zones submersibles par des crues rapides et imprévisibles où l’alerte et donc la mise en sécurité des personnes sont impossibles à assurer , et ce quel que soit la gravité de l’aléa.

Dans ces zones, l’objectif est de ne pas augmenter la vulnérabilité et de maintenir les capacités naturelles d’épandage des crues. Il s’agit alors de ne pas créer de nouveaux obstacles à l’écoulement et au stockage des eaux, de ne pas aggraver les hauteurs d’eau ou les vitesses de courant. Cependant, des extensions modérées, destinées à maintenir la vie sociale ou une activité existante, pourront y être tolérées selon certaines conditions et sous réserve qu’elles n’accroissent pas la vulnérabilité.

ƒ la zone bleue est une zone d’enjeux collectifs liés à l’existence et au développement d’une urbanisation dense, et soumise à un aléa faible, c’est à dire où l’on a pour la crue de référence les caractéristiques suivantes :

− hauteur inférieure ou égale à 1 m et vitesse inférieure ou égale à 0,5 m/s ou − vitesse inférieure ou égale à 1 m/s et hauteur inférieure ou égale à 0,5 m dans cette zone, l’objectif est d’admettre certains types de constructions si celles ci ne contribuent pas à occuper l’espace de façon significative vis à vis d’une crue comparable à la crue de référence (Plus Hautes Eaux Connues). Les prescriptions ont pour but de préserver les biens et les personnes, mais aussi de ne pas générer une augmentation du risque (et donc de la vulnérabilité) aussi bien localement qu’en d’autres points du territoire,

BETURE CEREC MLe/TA9018 Août 2002 Direction Départementale de l’Equipement 34 Plan de Prévention de Risque Inondation sur l’Agoût en amont de Castres

„ la zone blanche correspond aux autres secteurs où en l'état actuel de la connaissance des phénomènes naturels, les risques ne sont pas avérés ou redoutés.

A noter dans le secteur d’étude, toutes les zones inondables par les affluents de l’Agoût (hors zones à enjeux) ont été classés en zones de risque fort faute de connaissances et de prévisions possibles.

BETURE CEREC MLe/TA9018 Août 2002 ANNEXES

¾ Tableau récapitulatif des plans par commune

¾ Extrait de la loi du 2 février 1995 (Loi Barnier)

¾ Décret du 5 Octobre 1995

¾ Circulaire du 24 avril 1996

¾ Photos ANNEXE 1 Tableau récapitulatif des plans par commune ANNEXE 2 Extrait de la loi du 2 février 1995 (Loi Barnier) ANNEXE 3 Décret du 5 octobre 1995 ANNEXE 4 Circulaire du 24 avril 1996 ANNEXE 5 Photos ANNEXE 6 Note relative aux écoulements dans la commune de Lacaune ANALYSE DES ECOULEMENTS DE CRUE ET DES DEBORDEMENTS POSSIBLES DANS L’AGGLOMERATION DE LACAUNE, en vue de l’établissement d’une cartographie PPR

(les numéros entre parenthèses et en italique renvoient aux sites localisés sur la carte explicative)

La ville de Lacaune est installée dans un vallon partiellement occupée par des calcaires primaires plus ou moins karstifiés, assortis de cavités souterraines, qui perturbent plus ou moins les écoulements de surface. Ceux-ci est encore plus perturbés par les aménagements anthropiques, notamment la traversée de l’agglomération par un système d’aqueducs, réalisés entre 1960 et 1975. La vallée occupée par l’agglomération, y compris le centre ville, est celle de l’Enréveillé. En fait, tant la carte IGN au 1/25.000e que la pratique du terrain nous montrent qu’il existe deux ruisseaux principaux, qui trouvent leur jonction (désormais canalisée et souterraine) à 200m au NNO du bureau de poste de Lacaune, au bas de l’avenue Jean-Jaurès :

1. L’Enréveillé-Est, celui qui est le plus évident dans un premier temps. Il descend du versant nord des Monts de Lacaune (lieu-dit la Caussade) et dispose d’un b.v. de 3 km² lorsqu’il entre en milieu urbain proprement dit, au niveau du terrain de sport de l’avenue du Montalet. Il est ensuite souterrain jusqu’aux HLM à l’ouest du collège. Mais la complexité et l’anthropisation à outrance de ce parcours, que nous allons analyser, rend quasiment impossible la simple application de méthodologies classiques, hydrogéomorphologiques ou hydrauliques. L’Enréveillé-Est est lui-même constitué de deux branches qui descendent en pente forte du secteur du Plo de la Lauze : la branche la plus orientale se forme au pied du Pech de Calmejane (1) et dévale sur le Thioys ; la seconde, d’égale importance, passe non loin de la Métairie-Neuve. A 400m en aval de celle-ci, le ruisseau est amené à passer sous le remblai (2) de la voie communale qui mène au Thioys, remblai prolongé par un gros apport de déblais situé devant l’atelier de M.Vidal. Face à l’entrée du busage (parement amont du remblai) se dresse ainsi un obstacle en terre de 4m de hauteur. Assortie d’une grille amovible, la buse d’entrée fait 1m de diamètre, ce qui est suffisant en période normale, mais peut ne pas suffire lors de gros abats d’eau, surtout si des produits végétaux commencent à obturer le passage ; mais nous ne disposons pas de témoignage sur une telle situation qui se serait éventuellement produite. Quoi qu’il en soit, il s’agit d’un site de rétention fortuit, d’une capacité de 800 à 900 m3 en l’état, apte à protéger partiellement l’aval. Plus bas, au S.O. du domaine de Constance, les deux branches se réunissent et se confortent de l’appoint de venues d’eau temporaires ou pérennes ou de petites dérivations à usage agricole de peu d’importance, sauf en cas d’averse intense. Arrivant dans l’axe du nouveau stade (3), et à quelques mètres de la ceinture en remblai de celui-ci, le ruisseau a été dévié et busé en souterrain. Cet aménagement débute par une entrée verticale de Ø 0,8m suivie d’un coude. Le passage est donc moins important que sous le remblai du Thioys. Or le remblai qui protège le stade proprement dit est peu élevé par rapport à cet orifice d’entonnement. On ne voit donc pas comment, tôt ou tard, les eaux du ruisseau en crue ne se déverseraient pas sur la piste et la pelouse du stade ; certes, sous faible épaisseur et sous faible courant puisque, par définition, le terrain est plat et va répartir tout de suite la lame d’eau sur une large surface… Au-delà, canalisation enfouie et perturbations dans le talweg inondable (4) caractérisent le secteur (en pleine transformation) de l’ancien aérium Saint-Michel. La zone inondable est évidente, mais perturbée par des travaux de dépôts et de terrassement. Etape suivante (5) : l’entrée dans la canalisation souterraine sous l’avenue du Montalet (ancien terrain de sport). L’orifice d’entrée est insuffisant pour les soubresauts hydrologiques : 1,10 x 1,60m, dont la partie basse est occupée par une grille qui retient en permanence des feuilles et petites branches. De surcroît cette entrée est immédiatement suivie par un coude brusque. Cet éventuel obstacle fait évidemment figure de bassin de rétention (de plusieurs centaines de m3 en l’état, mais plus performant s’il était aménagé). Lorsqu’il est plein (le risque d’embâcle étant évident), les eaux se déversent sur la route et regagne le virage de la D622 (6). Par le passé, existait semble-t-il un ou deux regards au droit de la charcuterie O.Antoine aujourd’hui désaffectée. En tout cas, il en existe un, immédiatement en aval de ce bâtiment (7), lequel est l’objet de nombreux dysfonctionnements. En effet, d’une canalisation de 1,20 x 1,10m on passe à un rétrécissement de 0,50 x 0,50m, et ce sur une centaine de mètres de longueur, dans le bas des jardins de M. Barthès et C. Bru. Nous n’entrerons pas dans les polémiques ou commentaires qu’ont échangés les maires successifs de Lacaune avec ces propriétaires quant à l’opportunité de travaux d’agrandissement du conduit enterré, à réaliser en fonction des droits ou devoirs des uns ou des autres. Apparemment le problème n’est pas nouveau. Même en l’absence de déversement au point (6), les régurgitations sont fréquentes à partir du regard (7). Elles se sont produites notamment aux dates suivantes : 1987 ( ?) 10 septembre 1989, 12 août 1991, 22 août 1994, 31 août 1994 05 décembre 1996 ; ce qui veut dire qu’il ne s’agit pas d’événements décennaux… Les eaux de débordement empruntent le bas des deux jardins, en arrière des murettes de clôture, et se reversent sur l’avenue de Naurois par les entrées des portails (photos fournies par M.Maurel). Une murette de 2 ou 3 décimètres sépare le bas de la propriété Bru de celle de M.Cros, immédiatement en aval (8). Cette hauteur est tout à fait insuffisante pour éviter les submersions autour de la maison de M.Cros (jusqu’à 60cm en 1994, comme le montre une photo) et même dans la maison (10cm). Le surplus des eaux passe dans la rue par le portillon (qu’il est difficile d’ouvrir dans ces cas là) ou par surverse derrière le Casino. Tandis que la conduite souterraine s’élargit à nouveau sous la propriété de M.Cros et au-delà (casino), entonnant facilement les eaux de la conduite étroite d’amont, les débordements de surface poursuivent leur trajet sur la voirie (avenue de Naurois) et ont tendance à tourner à droite, dans la rue Henri Antoine(9), si l’on en juge par les photos de décembre 1996. La chose se confirme aisément au vu des relevés topographiques effectués par le géomètre Labonne, qui a coté le carrefour Norois/Antoine 20 à 30cm plus haut que la rue H.Antoine à une trentaine de m du carrefour, c’est-à-dire à l’aplomb de la réapparition du ruisseau à l’air libre, dans la partie est du jardin public (10). Le jardin public constitue un 3e bassin de rétention, puisqu’il s’agit d’une cuvette, laquelle est parfois amenée à se remplir du fait de l’insuffisance de l’orifice de sortie sous l’ancienne charcuterie Barthès. Des travaux récents ont cependant permis d’agrandir ce passage. Selon notre estimation, la cuvette du jardin public peut contenir autour de 2000m3 avant un éventuel débordement en cas d’événement d’exception. Ce débordement ne peut se faire que du côté de l’avenue de Naurois (11), et non du côté nord, beaucoup plus haut. Les crues contemporaines, en tout cas, se sont arrêtées dans le jardin public.

1 bis. Risque de ruissellement d’eaux pluviales descendues des quartiers Bel Air et Al Causse (12) : L’ensemble de cette colline située au nord du secteur que nous venons de décrire s’est fortement urbanisé au cours des 30 dernières années. Les eaux pluviales de voirie descendent vers l’avenue de Lattre qui ceinture ces hauteurs. En cas d’averse violente (même si elle de courte durée), il est possible que les caniveaux et les bouches d’égout ne suffisent plus. Le lieu prédisposé à déverser se trouve alors en aval immédiat du magasin Catena, le trottoir étant moins haut (bateau) et le virage n’étant pas relevé sur l’extérieur, d’autant que cette sortie se trouve sur l’extrados. Il est donc à redouter des déversements vers le tennis, ou vers la propriété de M.Cros ou celle de M.Bru.

1 ter. Apport latéral du ruisseau de la Sagne : Le grand vallon en pente, ouvert au N.E. de l’agglomération de Lacaune est parcouru par un ru qui descend vers le jardin public. Son b.v. est peu étendu ( ) mais suffisant pour répercuter le fruit d’averses intenses. Il est donc logique de l’affubler de zones inondables, même si elles sont peu larges. En aval de la voie qui dessert les ateliers municipaux (qui n’est pas en remblai), ce ru traverse un bassin (habituellement plein, donc sans rôle régulateur), avant de parcourir une prairie humide où il est pris en charge par un puits vertical (13) et une conduite souterraine qui le mène jusqu’à l’Enréveillé, dans le bas de l’avenue Henri Antoine. Le talweg est donc sans écoulement pérenne en aval du puits de captage du ruisseau. Pour autant, son caractère naturel de talweg demeure, avec les risques que cela comporte en cas d’averse violente, d’autant que la route qui est en virage au-dessous n’est pas non plus en remblai (pas de rétention). L’axe du ruissellement éventuel conduit directement les eaux vers le bâtiment de la charcuterie industrielle Antoine. Au delà, c’est la rue Henri Antoine qui prend le relais (14). Pour autant, ce type d’événement est de fréquence rare, les deux personnes interrogées dans la charcuterie n’ayant pas souvenance d’une quelconque inondation au cours des dernières années (l’ancienneté des témoignages ne permettant pas de remonter très loin dans le temps).

Ces deux apports latéraux (1bis et 1 ter) participent évidemment à l’accumulation des eaux dans le jardin public. Et nous avons déjà signalé que son trop plein ne pouvait s’épancher qu’en contournant la charcuterie industrielle par le sud, c’est-à-dire en débordant sur l’avenue de Naurois (15). Voyons donc comment les choses peuvent se dérouler en cas de crue exceptionnelle

2. L’inondation de voirie en aval du jardin public En cas d’événement majeur, il est à prévoir que le débordement de surface, tout en circulant sur l’avenue de Norois de façon pelliculaire mais rapide, s’épanchera rapidement vers la droite (nord) au travers de deux points bas constitués par deux entrées privées donnant sur les espaces libres en contrebas de la voirie, correspondant aux n°27 et 29 de l’avenue de Norois (16,17). Toutefois, les vestiaires de la charcuterie industrielle n’ont jamais été inondés au cours des dernières années, signe que le jardin public a bien joué son rôle régulateur. Avec la réserve d’usage : les témoignages ne concernent que la période contemporaine. Si la totalité des eaux n’a pu ainsi quitter l’avenue de Naurois au travers de ces deux entrées, le surplus va poursuivre sa route vers la première rue qui tourne à droite et qui descend (rue Joseph Landes , 18) et accessoirement, de la même façon jusqu’à la suivante (rue Jean-Baptiste Cavaillès, mêmes conditions, 19). Il semble peu vraisemblable d’imaginer une submersion de la voirie au-delà vers l’ouest. En aucun cas, les eaux ayant inondé l’avenue de Naurois et l’ayant quitté dans les conditions ci-dessus ne regagneront à nouveau cette avenue, mais se dirigeront vers le point bas ou axe déprimé du boulevard Jean-Jaurès dans sa partie orientale. Ce cheminement est dans la logique de la topographie naturelle avant anthropisation du site, puisque ce boulevard est créé sur l’axe du talweg et qu’il recouvre l’Enréveillé-est.

Cependant, aux dires des habitants du quartier, notamment M.Fieu, présent depuis 1961 au n°23 du boulevard Jean-Jaurès (20), jamais pareille situation ne s’est produite de manière suffisamment nette pour qu’il soit lui-même inondé. Précisons que c’est devant chez lui que se trouve un tampon ou regard (plaque de fonte circulaire) permettant d’accéder au ruisseau en aqueduc. On ne peut que constater que le travail de l’époque avait été bien conçu, et que l’entonnement a été correctement dimensionné (2.20 x 1,80m), d’autant que le tracé est en ligne droite sous le boulevard, assorti d’une pente marquée (4m de descente pour 200m de parcours, soit 2%). En adoptant un coefficient de rugosité (Manning) de 50, on arrive à une capacité de débit de l’ordre 5,5 m3/s… Toutefois, M.Viala, entrepreneur à Lacaune, qui a parcouru la totalité de l’aqueduc en période d’étiage, nous a dit avoir constaté des secteurs plus étroits ou plus bas, dans lesquels il avait dû progresser accroupi… Il se peut qu’il y ait eu des rehausses du fond par dépôt. Quoi qu’il en soit, nous avons considéré que ce secteur était sujet à de possibles inondations de surface à partir de débordements localisés en amont, beaucoup plus qu’à des inondations directes le long de l’Enreveillé. Dans le même ordre d’idées, on doit donc émettre des doutes sur la capacité des orifices évacuateurs des eaux superficielles en voirie (bouches et grilles égout), probablement incapables de faire retourner à l’aqueduc les débordements en voirie. En conséquence, tout l’axe déprimé et les points creux situés de part et d’autre de l’Enréveillé couvert méritent d’être classés inondables par événement exceptionnel. Il est par ailleurs logique de prendre les précautions d’usage en bordure des axes de voirie que nous avons cartographiés inondables, pour ce qui concerne notamment les sous-sols et les rez-de-chaussée de plain-pied (les interdictions ou prescriptions seront édictées dans le règlement). Ce qui justifie les ilôts en zone bleue.

La confluence des deux ruisseaux se situe au bas du boulevard Jean-Jaurès (21) Deux tampons permettent d’observer la configuration et les dimensions de l’aqueduc. Avant d’aller au-delà de ce point, examinons la situation sur la seconde branche, l’Enrévéillé-sud.

3. L’Enréveillé-sud : Ce cours d’eau descend également des crêtes des Monts de Lacaune au sud de la ville. La carte IGN et l’observation du terrain montrent clairement qu’il est fait, en réalité, de trois branches principales : 1. Le ru qui passe au lieu-dit les Cabanes, descendu du Plo de la Lauze (22) 2. Le ru qui passe au lieu-dit Plo de Pinel, descendu du Plo des Parcs (23) 3. Le ru de la Fontfranque, qui draine une partie du versant nord du Roc des Ecus (24). Ces trois éléments convergent en forte pente vers les premières maisons de la ville de Lacaune, dans le quartier dit de Peyruc. Les branches 1 et 2 unissent leurs eaux avant d’entrer dans un busage situé à une vingtaine de m au NE de la maison la plus orientale de Peyruc (25). Ce busage circulaire de Ø 0,80m est évidemment très insuffisant pour entonner des débits de crue d’un bv que nous avons estimé à 3,25 km² ; et ce, sans qu’il soit nécessaire d’avancer des calculs hydrauliques, d’autant qu’une grille amovible est apposée devant l’entrée. Même constatation pour le ru, nettement plus modeste, de la Fontfranque, que l’on a forcé à entrer en conduite souterraine (26) derrière les maisons (sud) de Peyruc, par un entonnement de Ø 0,30m, ce qui est tout aussi insuffisant, même pour un b.v. de 0,4 km². A titre de comparaison, ce dimensionnement correspond à deux ou trois bouches d’égout classiques et la surface du b.v. à celle de l’ensemble du centre ville de Lacaune… Les deux canalisations se rejoignent sous la voirie de Peyruc et dès lors coulent dans un large aqueduc de section rectangulaire (1,70 x 1,50m, avec des variations locales possibles, mais c’est l’ordre de grandeur). Il est visible à partir d’un tampon situé dans la rue Rhin et Danube (27) que nous avons fait soulever par les employés municipaux : le chenal est bien conçu et propre ; les eaux coulenet rapidement... Il s’avère, en toute logique, que le cheminement rapide des eaux de débordements occasionnels sur voirie s’arrête dans le secteur relativement déprimé qui se situe devant le n°8 de cette rue (28), au carrefour avec celle du Callaret. En effet, le vallon recoupe juste en aval l’énorme remblai de l’ancienne voie ferrée, ce qui induit cette sorte de cuvette topographique qui centralise les eaux de surface de la voirie. Les établissements Fourgassié ont eu 1,50m d’eau dans leur remise (mais nous n’avons pas pu en connaître la date). Certes, le remblai de la voie ferrée est percé par la rue en tunnel (29), mais ce dernier n’occupe pas le talweg, ce qui fait qu’il est nettement plus élevé (de 1,70m environ) que le point 28. C’est dire que tant que cette hauteur d’eau n’est pas atteinte dans le site en creux, aucun déversement n’est possible par le tunnel routier. Le site en creux fait donc figure de bassin de rétention, pouvant stocker près de 1000m3, très protecteur pour l’aval, puisque la surverse n’a pas eu lieu au cours des événements contemporains. Malheureusement, il implique l’inondation de maisons et ateliers… En effet, alors que l’aqueduc souterrain pourrait entonner ici la totalité des débits, il n’est que mal raccordé aux écoulements de surface de la voirie, qui ne peuvent y descendre qu’au travers de grilles ou bouches insuffisantes, notamment une grille à plat, de 0,40 x 0,40, au point le plus bas du quartier, laquelle doit sûrement se boucher en partie lors des événements qui nous intéressent, par les petits débris végétaux ou autres. La vidange de ce secteur en crue se fait néanmoins en « un certain temps », dès que s’arrête le ruissellement de voirie venue du haut de Peyruc, la totalité des eaux pouvant à nouveau passer dans les entrées des busages.

Situation à redouter en aval du tunnel, en cas d’averse intense sur le b.v. de l’Enréveillé-sud : les photos aériennes de 1947 dont dispose la DDE montrent évidemment le remblai VF mais surtout le cours non couvert du ruisseau jusqu’à la rue de la République. Il est facile d’en reconstituer le tracé en surface. Une averse très intense verrait une surverse par le tunnel au nord du remblai ; les eaux vireraient à droite juste à la sortie du tunnel (30) et se dirigeraient vers le quartier du temple par le dédale des ruelles et des courettes matérialisant le talweg naturel. On ne peut savoir quelle serait la destinée ultérieure de ces eaux, piégées derrière le rideau de bâtiments des n° pairs de la rue de la République. Certes, l’aqueduc est largement calibré dans ce secteur central de la ville, un tampon permettant de le vérifier devant le n°12 de la rue de la République, face à la poste : on y découvre un ruisseau propre, au fond non encombré, dont le chenal bâti (côtés et toit) occupe une section de 2,50 x 1,80m, avec une pente marquée. Les choses avaient été bien faites à l’époque, là aussi. Le tronçon assez court (200m) qui va de la poste à la confluence avec l’Enrévéillé-est est bien perceptible dans le paysage urbain. Même bien calibré, on ne peut que rester vigilant aux abords de ces chenaux artificiellement enterrés, d’autant qu’il s’agit d’un axe déprimé naturellement, lequel peut être inondé par des trop-pleins de voirie du noyau urbain le plus ancien.

4. La partie aval Le talweg et la canalisation enterrée sont bien nets au-delà de la confluence. Ils sont jouxtés par un ensemble de terrains ou de rues basses, et ce, de part et d’autre de l’avenue Edouard Barbey (route de Viane), dont l’ancien pont enjambe le ruisseau caché. On est ici en aval d’un bassin-vesrant qui commence à devenir important, et le fait que le ruisseau emprunte un sillon karstifié n’autorise pas à affirmer que ses eaux s’enfouissent dans les profondeurs, empêchant toute crue. Un peu plus en aval, d’ailleurs, M.Fusiès se souvient d’avoir vu la zone du lycée inondée à plusieurs reprises avant la construction de ce dernier (fin des années 60), mais aussi avant la construction de l’aqueduc dans ce secteur aval. Il faut remarquer que les versants à présent urbanisés de la partie occidentale de Lacaune envoient leurs eaux pluviales dans ce sillon. Certes, tout se passe bien tant que les averses ne sont pas excessivement intenses ; sinon il est possible que les eaux de ruissellement urbain ne trouvent pas la possibilité d’entrer en totalité dans l’aqueduc de l’Enréveillé, même s’il existe une marge de manœuvre dans celui-ci. C’est pour cette raison que nous avons cartographié des risques d’inondabilité de part et d’autre du talweg, jusqu’aux limites de l’encaissant naturel ici bien visible, une fois faite l’abstraction de l’urbanisation. Des points creux plus ou moins isolés sont perceptibles en rive droite (31)(32) et en rive gauche (33). Pour le reste, il ne serait à redouter qu’une inondation de faible épaisseur étant donné la constance d’une pente forte vers l’aval, si le bâti ne créait pas localement des obstacles aggravants.

CONSIDERATIONS COMPLEMENTAIRES A PROPOS DES EVENEMENTS PLUVIEUX SUR LACAUNE :

Il est assez surprenant qu’aux dates des crues signalées chez M.Cros et au jardin public, (10 septembre 1989, 12 août 1991, 22 août 1994, 31 août 1994), les relevés pluviométriques journaliers ne fassent pas état de pluies très fortes : il y a même seulement 30mm le 12 août 1994. Et ce, alors qu’à d’autres dates, on trouve des totaux nettement plus importants, entre 100 et 140mm, lesquels n’ont pas – semble-t-il - provoqué de désordres trop importants. Il est étonnant de constater que l’Enreveillé-Est a débordé en amont du casino le 5 décembre 1996 pour une pluie de 50mm, alors que rien n’est signalé le 14 octobre de la même année pour 132,5mm… Peut-être alors faut-il trouver une explication dans l’une des deux causes suivantes : - le total millimétrique s’est produit non sur 24h mais en un temps beaucoup plus bref (1 à 3 h pour l’essentiel de ce total), ce que ne peut faire apparaître les relevés de Météo . - il y avait saturation préalable assortie de précipitations dans les jours qui précèdent (mais s’agissant de cas estivaux, sauf un, nous restons dubitatif sur cette seconde possibilité).

17. POUR LA DDE DU TARN, SHAU-BEGAE François GAZELLE Le 31 décembre 2002