Suivis Des Milieux Aquatiques Suite a L'incendie Survenu
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SUIVIS DES MILIEUX AQUATIQUES SUITE A L’INCENDIE SURVENU SUR LES SITES DES ENTREPRISES LUBRIZOL ET NL LOGISTIQUE (Rouen) LE 26 SEPTEMBRE 2019 Résultats des analyses d’octobre 2019 sur les prélèvements post-incendie Objet : La présente note détaille les résultats des mesures réalisées en octobre 2019 à la suite de l’incendie survenu sur les sites des entreprises Lubrizol et NL logistique, sur les substances spécifiquement recommandées par l’INERIS, et plus largement sur un ensemble d’autres substances dont l’agence surveille la présence dans les eaux de surfaces et souterraines. La liste des points suivis en octobre ainsi que la méthodologie détaillée de traitement des données par l’agence sont en annexe. Ces traitements reposent sur la comparaison des concentrations quantifiées en post incendie avec les valeurs maximales observées et/ou les valeurs-seuils pour les substances pour lesquelles elles ont été définies (concentration sans effet prévisible pour l’environnement- PNEC). Ce qu’il faut retenir : 30% des résultats des principales familles chimiques suivies sont quantifiés sur les cours d’eau et un peu moins de 20% pour les eaux souterraines (le résultat est quantifié quand la concentration est suffisamment importante pour être mesurée avec un niveau de confiance acceptable). Globalement, sur les stations mesurées, peu de substances présentent des concentrations supérieures aux repères disponibles sur chaque station (rapport aux valeurs antérieurement observées et aux valeurs seuils quand elles existent). Parmi celles-ci, les métaux/métalloïdes et les HAP sont les familles les plus quantifiées en situation post- incendie ainsi que des dioxines sur 2 stations. Parmi ces dépassements, les métaux sont les plus fréquents. - Pour les cours d’eau, hors fer et manganèse, les dépassements concernent 13 stations sur lesquelles jusqu’à 5 métaux sont rencontrés à des concentrations supérieures aux maxima des 4 dernières années (cas de l’Epte et du Robec mais les métaux concernés ne sont pas les mêmes). Sur l’ensemble des stations concernées par ces dépassements, le lithium présente le plus grand nombre de dépassements par rapport aux maximales (8 stations) mais d’ampleur très variable d’une station à l’autre. Le cobalt vient ensuite en termes de quantifications fortes (6 stations). Le zinc présente un très fort dépassement, à la fois de sa valeur maximale historique et de sa PNEC, sur la station du Robec à Rouen et une valeur forte sur la station de la Morette à Gournay-en-Bray. - Dans les eaux souterraines, les dépassements des valeurs historiques en métaux et HAP sont plus fréquemment observés au niveau des deux points d’eau à Lannoy-Cuillère (nickel et chrome avec des valeurs fortes) et à Saint-Etienne du Rouvray (5 métaux en dépassement modéré). - Les résultats d’octobre en fer et manganèse présentent de fortes valeurs sur quelques stations non suivies antérieurement pour ces paramètres. Les teneurs peuvent probablement s’expliquer par une présence naturelle élevée dans les eaux (fonds géochimique). Les HAP en dépassement se concentrent sur 2 stations cours d’eau et sur une source : le ruisseau du Bievredent (12 HAP) et l’Aubette à Saint Léger du Bourg Denis (8 HAP). Pour les eaux souterraines, la source de la vallée de la Bresle (à Lannoy) se démarque avec 3 HAP en dépassement. ©Agence de l’eau Seine-Normandie-2019 Page 1 Deux dioxines ont été quantifiées en octobre sur 2 stations (sur les 13 stations mesurées pour ce paramètre) : l’Aubette à St Léger du Bourg et le Cailly au Houlme. Il n’y a pas d’historique pour les dioxines sur eau, ces stations sont à suivre dans le temps. Les phtalates sont très peu nombreux et ne dépassent pas ou très peu les valeurs maximales déjà mesurées pour les cours d’eau et pour les eaux souterraines. De même les ions sulfates sont en dépassement léger sur 4 stations. Pour le benzène et ses dérivés, seul un seul composant, le N-Butylbenzenesulfonamide, est présent sur 4 stations cours d’eau. Les substances de cette famille ne sont pas quantifiées dans les eaux souterraines au cours de la campagne d’octobre 2019. Les polychlorobiphényls (PCB) mesurés sont ne donnent pas de résultats notables. Aucun n’a été quantifié pour les eaux de surface. L’analyse des eaux souterraines à Saint-Etienne du Rouvray fait ressortir une quantification pour le paramètre PCB 52, mais la concentration mesurée est inférieure au maximum observé sur la période 2012-2019. Enfin, les furanes, les chloroalcanes et les chloroanilines, les COHV, solvants chlorés ainsi que 4 composés polybromés retardateurs de flamme sont des familles dont les composés suivis n’ont pas été quantifiés au cours de la campagne d’octobre. Sur les deux stations en Seine prélevées 5 jours après l’accident et situées en amont et en aval des sites de Lubrizol et NL Logistique (mais pas directement sous influence), l’empreinte chimique sur les HAP et les métaux se situe dans la fourchette haute de l’historique pour certaines molécules, sans pour autant sortir des valeurs déjà observées. Globalement, les dépassements identifiées ne présentent pas de cohérence géographique significative, ni au sein du suivi d’eau superficielle, ni dans le croisement avec les eaux souterraines. Cependant, les cartes montrent qu’il convient d’apporter une attention à l’amont des bassins de l’Epte et de l’Andelle, le Cailly et l’Aubette pour les dioxines, ainsi que la source de la Bresle à Lannoy pour les eaux souterraines. Pour la Seine, les résultats ultérieurs pourront permettre de dresser un bilan plus complet. ©Agence de l’eau Seine-Normandie-2019 Page 2 I. Commentaires et points d’attention La physico-chimie Les paramètres physico-chimiques sont le plus souvent dans la fourchette des valeurs observées antérieurement. 5 stations présentent cependant des dépassements légers par rapport à la valeur maximale de leur historique respectif, notamment pour les orthophosphates (cf. tableau n°1). A noter que la station de la Béthune à Dampierre est située en aval du panache de fumée. Données Code Code sandre Valeur max de la Nom station - eau superficielle Nom paramètre postincendie station paramètre chronique quantifiées 03174795 LA MORETTE A GOURNAY-EN-BRAY 1433 Orthophosphates (PO4) 0,35 mg(PO4)/L 0,33 mg(PO4)/L 03174825 LE RUISSEAU D'AUCHY A FERRIERES-EN-BRAY 1433 Orthophosphates (PO4) 1,5 mg(PO4)/L 1,2 mg(PO4)/L Demande Biochimique en 03178319 LE RUISSEAU DES VIVIERS A MAUQUENCHY 1313 oxygène en 5 jours 2,9 mg(O2)/L 2,7 mg(PO4)/L (D.B.O.5) 03200435 LE ROBEC A ROUEN 2 1433 Orthophosphates (PO4) 0,28 mg(PO4)/L 0,27 mg(PO4)/L 03211950 LA BÉTHUNE A DAMPIERRE-SAINT-NICOLAS 1433 Orthophosphates (PO4) 0,33 mg(PO4)/L 0,3 mg(PO4)/L Tableau n°1 : résultats des mesures post-incendie des paramètres physico-chimiques présentant des valeurs supérieures à la valeur maximale de l’historique dans les cours d’eau Le suivi des eaux souterraines fait également apparaitre des dépassements légers par rapport à la valeur maximale historique pour 4 points d’eau pour les paramètres hydrogénocarbonates et orthophosphates (cf. tableau n°2) Données Code sandre Valeur max de la Code station Nom station - eau souterraine Nom paramètre postincendie paramètre chronique quantifiées Hydrogénocarbonates 333,00 00606X0081/S CRESSONNIERE D.35 (BEAUSSAULT-76) 1327 331,00 mg(HCO3)/L (HCO3) mg(HCO3)/L SOURCE MINERALE DU CASINO DITE LA Hydrogénocarbonates 169,00 00782X0138/HY 1327 146,00 mg(HCO3)/L CARDINALE (FORGES-LES-EAUX-76) (HCO3) mg(HCO3)/L SOURCE DU LAVOIR - CHEMIN RURAL N.2 00783X0009/HY DE POMMEREUX A 1433 Orthophosphates (PO4) 24,00 mg(PO4)/L 23,000 mg(PO4)/L GAILLEFONTAINE(POMM PUITS DU SYNDICAT DE BEZANCOURT(LE 00785X0001/F 1433 Orthophosphates (PO4) 0,22 mg(PO4)/L 0,20 mg(PO4)/L MESNIL-LIEUBRAY-76) Tableau n°2 : résultats des mesures post-incendie des paramètres physico-chimiques présentant des valeurs supérieures à la valeur maximale de l’historique dans les eaux souterraines L’ion sulfate Sur les 21 mesures faites en post-incendie, toutes ont donné un résultat quantifié. 4 stations présentent un résultat supérieur à la valeur maximale historique cf. tableau n°3 et carte n°1). Code Données Nom Valeur max de la Code station Nom station - eau superficielle sandre postincendie paramètre chronique paramètre quantifiées 03174615 LE RUISSEAU D'HALESCOURT A HAUSSEZ 1338 SO4-- 33 mg(SO4)/L 32,3 mg(SO4)/L 03174695 LA RIVIÈRE DE MÉSANGUEVILLE A DAMPIERRE-EN-BRAY 1338 SO4-- 45 mg(SO4)/L 40,2 mg(SO4)/L 03174795 LA MORETTE A GOURNAY-EN-BRAY 1338 SO4-- 29 mg(SO4)/L 27,7 mg(SO4)/L 03178319 LE RUISSEAU DES VIVIERS A MAUQUENCHY 1338 SO4-- 40 mg(SO4)/L 28,9 mg(SO4)/L Tableau n°3 : résultats des mesures post-incendie de l’ion sulfate présentant des valeurs supérieures à la valeur maximale de l’historique dans les cours d’eau La carte n°1 montre que l’amont du bassin de l’Epte présente les plus fortes concentrations, notamment celles qui dépassent les valeurs historiques : maximales, moyennes ou percentile 90. Un point de forte concentration se trouve également en amont du bassin de l’Andelle. ©Agence de l’eau Seine-Normandie-2019 Page 3 SO4 - sulfates Concentrations mesurées en octobre 2019 Carte n° 1 : répartition géographique des concentrations de l’ion sulfate dépassant les valeurs historiques mesurées en post-incendie Dans le cadre du suivi des eaux souterraines, on observe également un dépassement léger de la concentration maximale historique au niveau du point d’eau 00607X0228/F près d’Haudricourt (cf. tableau n°4). Code station Nom station – eau souterraine Code Nom Données Valeur max de la sandre paramètre postincendie chronique paramètre quantifiées 00607X0228/F SAINT-OUEN (HAUDRICOURT-76) 1338 SO4-- 7 mg(SO4)/L 6.9 mg(SO4)/L Tableau n°4 : résultats des mesures post-incendie de l’ion sulfate présentant des valeurs supérieures à la valeur maximale de l’historique dans les eaux souterraines ©Agence de l’eau Seine-Normandie-2019 Page 4 Les métaux Sur les cours d’eau, les métaux représentent 520 mesures au mois d’octobre en post-incendie qui ont abouti à 294 résultats quantifiés, soit un taux de 56,5 %.