Annales Du Gâtinais, Volume 4
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ANNALES DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE GATINAISDU TOME QUATRIÈME JONTAINEBLEAU IMPRIMERIE DE ERNEST BOURGES 32, rue de l'Arbre-Sec, 3a IÔÔb ANNALES DE LA SOCIÉTÉ HISTORIQUE & ARCHÉOLOGIQUE DU GATINAIS SÉANCE DE LA SOCIÉTÉ TENUE A FONTAINEBLEAU(SEINE-ET-MARNE), LE 29 MARS i885. M. Edmond Michel, président, ouvre la séance à 2 heures. En quelques mots, il retrace les efforts tentés jusqu'à ce jour par la Société, montre le résultat déjà brillant auquel elle est parvenue, et remercie les collaborateurs auxquels on doit plus spécialement de lire des Annales instructives et variées. Il constate la présence de 18 membres de la Société, et présente les excuses de 10 autres personnes. Le secrétaire lit le compte rendu de la précédente séance, tenue à Gien (28 septembre 1884), qui est adopté. Il donne ensuite, en sa qualité de trésorier, l'état des finances de la Société après la deuxième année écoulée. L'archiviste-bibliothécaire indique les dons faits à la biblio- thèque de la Société, et les volumes parvenus par voie d'échange. La Société s'associe au vœu formulé par d'autres corps savants pour la conservationdes arènes de Lutèce; elle vote, sur la proposition de MM. Weber et Cordier, une médaille de vermeil qui sera décernée au concours musical de Fontai- nebleau, en son nom. Il est donné lecture d'une lettre du ministère de l'instruction publique, invitant la Société à se faire représenter à la Sor- bonne, au prochain congrès des sociétés savantes; M. Devaux, de Pithiviers, et M. Le Roy, de Montargis,sont désignés à cet effet. Le second seul s'y est rendu et a fait une courte com- munication sur les substructions romaines des environs de Montargis. M. Edmond Michel communique des notes historiques sur Dordives, Nangis et Fontenay-sur-Loing; il est donné lecture d'un travail de M. André sur Buno-Bonnevaux (Seine-et-Oise), que l'Assemblée accueille avec intérêt, ainsi que quelques autres notices de moindre étendue. La séance est levée à 4 heures. SÉANCE GÉNÉRALE ANNUELLE TENUE A PITHIVIERS (LOIRET), LE 25 MAI 1885. Le matin, à 10 heures 1/2, visite de la ville et particulièrement des ruines de l'ancienne collégiale Saint-Georges. Quelques personnes se hasardent, non sans difficulté,à visiter la crypte, qui mérite une étude archéologiquetoute particulière. A i heure, la réunion se tient dans l'une des salles de l'hôtel de ville, mise gracieusement à la disposition de la Société par notre confrère M. Thomas, maire de Pithiviers. 37 personnes sont présentes. M. Edmond Michel, président sortant, est réélu à l'unanimité. M. Siméon Luce (*), membre de l'Institut, professeur à l'École nationale des Chartes, est nommé à l'unanimité membre d'honneur de la Société. Une proposition de M. Boution, tendant à ce que chaque membre soit muni d'un diplôme ou d'une carte d'entrée, est mise aux voix et repoussée. Il est décidé à une forte majorité que la séance générale annuelle se tiendra en 1886 à Nemours (Seine-et-Marne), le lundi de la Pentecôte. La lecture de plusieurs travaux, sur Saint-Maurice-sur- Fessard, par M. Putois, et sur les souterrains d'Ormes, près Pithiviers, par M. Martellière, est écoutée avec une religieuse attention et intéresse vivement l'auditoire. La séance est levée à 3 heures. Après la séance, la plupart des assistants ont pris place dans des voitures à destination d'Yèvre-le-Châtel. Là, MM. Martel- lière et Devaux ont fait à leurs confrères, avec la plus entière bonne grâce et une parfaite connaissance des lieux, les hon- neurs de ces ruines imposantes. La visite d'Yèvre-le-Châteln'a guère duré moins de deux heures. La journée avait été utilement remplie. SÉANCE DE LA SOCIÉTÉ TENUE A CHATILLON-SUR-LOING (LOIRET), LE 20 SEPTEMBRE i885. Le matin, à i heures, visite de la propriété de M. le comte de Dauvet; MM. Eugène et Paulin Tonnellierfont admirer aux membres présents les beaux restes de l'ancien château de Châtillon. A 2 heures 1/2, séance dans une grande salle attenant à l'hôtel de ville, sous la présidence de M. Edmond Michel. 33 personnes sont présentes. 7 s'étaient fait excuser. M. Tonnellier lit une notice étendue et très étudiée sur l'ancien Hôtel-Dieu de Châtillon; puis il est donné lecture d'un travail de M. l'abbé Bernois sur la seigneurie de Courcelles-le- Roi, qui est très remarquée par les auditeurs. L'Assemblée repousse une proposition de M. Léon Marlet tendant à ce que la Société vote une somme à titre de subven- tion pour la statue qui doit élevée à Coligny sur l'une des places de Paris. Le secrétaire donne d'amples renseignements sur les pro- chaines publications de la Société, inscrit quelques membres nouveaux, et le président lève la séance à 4 heures 1/4. A l'issue de la séance, et sur l'invitation de M. Becquerel, la plupart des assistants vont admirer sa belle collection de ta- bleaux, d'autographes, de faïences et d'antiquités, conservée avec tact et comprise avec goût. Tous manifestent à l'aimable et hospitalierpropriétaire leur gratitude et leur satisfaction. La séance générale annuelle de la Société est fixée au 14 juin 1886 (lundi de la Pentecôte); la réunion se tiendra NEMOURS (Seine-et-Marne). SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE DU GATINAIS 2e Année (1884). EXPOSÉ DE LA SITUATION FINANCIÈRE au 27 mars i885. SAINT MATHURIN LÉGENDE. RELIQUES, PÈLERINAGES. ICONOGRAPHIE. ANS la série d'études que j'entreprends sur Larchant, il me faut réserver une place importante au saint auquel cette ville doit sa renommée et la plus grande partie de son intérêt, à saint Mathurin', dont les reliques vénérées à Larchant pendant tout le moyen âge at- tiraient, à certains jours, une véritable affluence de pèlerins. Mon travail se divisera naturellement en trois chapitres. Dans le premier je résumerai, comparerai et dis- cuterai ce que les hagiographes et les liturgistes nous ont conservé touchant la vie de ce saint per- sonnage ce sera, si l'on veut, l'histoire critique de son histoire, illustrée suivant l'expression consacrée de la reproduction des plus anciennes gravures le représentant. Dans le deuxième, je réunirai des détails histo- i. Je conserve ici l'orthographe reçue généralement, tout en avouant que j'ignore pourquoi l'on n'écrit plus Maturin, comme autrefois.J'aurai d'ailleurs l'occasion de revenir sur la question onomastique. riques sur les reliques de saint Mathurin, leurs di- verses translations, les miracles qu'on leur attribue et la dévotion dont elles furent l'objet à Larchant et ailleurs. Dans le troisième enfin, peut-être le plus intéres- sant, je donnerai, aussi complète qu'il me sera pos- sible,l'iconographie ancienne du personnage statues et statuettes, vitraux, tableaux, plombs, groupant ici tous ceux que j'ai pu recueillir de ces petits monu- ments archéologiques connus sous le nom de mé- reaux, médailles et enseignes de pèlerinages. Quoique mon butin ne soit pas dès à présent abso- lument pauvre, je compte un peu, pour enrichir ce' dernier chapitre, sur la bienveillancede mes confrères en archéologie, et surtout des membres de notre jeune Société. Peut-être voudront-ils m'aider à mener à bien la tâche que j'ai entreprise sans trop calculer mes forces, à rendre mon œuvre moins im- parfaite en me signalant les objets intéressant mon travail qui leur pourraient tomber sous les yeux et qui auraient chance, sans ce secours, d'échapper à mes recherches consciencieuses, mais forcément limitées'. i. Je dois dès à présent exprimer toute ma reconnaissance à M. Léon Dumuys, qui m'a ouvert de la plus gracieuse façon les collections du musée historique de l'Orléanais,dont il est le directeur-adjoint; au Père Guill. van Hooff, bollandiste, qui a bien voulu me signaler plusieurs ma- nuscrits à MM. les bibliothécairesde Chartres, de Douai et de Toulouse, et en général à toutes les personnes qui m'ont honoré de leurs communi- cations enfin à notre secrétaire, M. H. Stein, qui a mis à mon service. avec une excessive complaisance, les ressources de son érudition. I. LÉGENDE. « La tradition nous a transmis de siècle en siècle la légende historique de saint Mathurin, qui a été reçue depuis le moyen âge jusqu'à nos jours par des historiens recommandables, des auteurs estimés et de graves théologiens. De plus, elle a été en quelque sorte consacrée par les évêques diocésains chargés de prononcer sur les traditions religieuses de leur diocèse. A la vérité, nous ne connaissons point de textes authentiqueset contemporains de l'origine de cette légende, mais nous n'en connaissons pas non plus qui lui soient contraires, et rien n'autorise par conséquent à la rejeter. » Ces lignes, placées par Stanislas Prioux' en tête d'un travail sur Notre-Dame de Liesse, s'appliquent d'une façon tellement exacte à la légende de saint Mathurin, que nous n'avons eu, pour nous les ap- proprier, qu'un nom à changer. Aucun texte, en effet, n'a encore été trouvé datant avec certitude du iv* ou du Ve siècle et fournissant quelques renseignements sur saint Mathurin. Il nous faut descendre jusqu'au ix- siècle, jusqu'au Martyro- loge d'Usuard pour lire, au i" novembre, cette brève mention' In pago Vuastinensi sancti Maturini confessoris. i. Revue archéologique(i86o), t. II, p. 53. 3. Biblioth. nationale, manuscrits, fonds latin, no 13745. Notons en Et pourtant l'existence de saint Mathurin nous paraît historiquement démontrée et nous croyons même que l'on peut accepter comme vrais, au moins comme vraisemblables, certains détails de sa vie. C'est qu'à partir de cette mention, nous suivons, si nous pouvons ainsi parler, la trace de saint Ma- thurin jusqu'à nos jours.