15ème Rencontre d’Eté de l’amicale du Canton de Fournels (page 22)

Chaque année, nous avons à cœur de nous retrouver au pays en compagnie de nos familles et amis, afin de perpétuer notre affection lozérienne…

Le 5 août 2019, nos randonneurs avaient pour destination : « La Fage-Montivernoux » où nous attendait M. Marcel DALLE, ancien maire et notre guide pour la matinée. Une quarantaine de personnes se sont retrouvées, sous un beau soleil et ont parcouru six kilomètres dans les bois de fayard de la commune, jusqu’au Puy de Montivernoux dont l’altitude à 1289m en fait le plus haut point de vue de l’ancien Canton de Fournels .

Après avoir quitté les horizons de la Margeride, nous avons découvert l’ lozérien. Marcel Dalle commente... à l’Est les montagnes de basalte et au Sud-Ouest le plateau de l’Aubrac et ses tors granitiques.

Durant la randonnée, Joël David avait organisé un en-cas pour redonner énergie et tonus à chacun. Merci ! En fin de matinée, nous avons rejoint la salle des fêtes prêtée généreusement par la commune pour notre convivial pique- nique. Marcel Dalle nous a présenté avec pédagogie le blason de la Fage répertorié par le Ministère de la culture depuis 1986. Ce blason résume l’histoire et l’environnement du village : - le pourpre de la bruyère, - le fayard (le fau en occitan), - le Montivernoux, « les monts d’hiver », - la légendaire salamandre qui aurait empoisonné la fontaine du premier site du village à trois kilomètres au Nord-Est, au lieu-dit « Font Clauso » (fontaine enfermée, souterraine…). Contaminés les habitants périssaient et les survivants venaient s’‘installer au village actuel. - La croix de Malte et la coquille Saint Jacques rappellent le rattachement de la paroisse à la domerie du village d’Aubrac.

- La devise « Fau Fioc Fau » (le fayard fait feu, brule, chauffe…) est inscrite au bas du blason.

Après le repas, nous avons découvert l’église du XIIème siècle rénovée dans les années 1980 avec la participation des habitants, de M. Teissandier, curé de l’époque, et du savoir-faire des artisans locaux. L’église Saint-Jean Baptiste comprend un clocher-mur à quatre baies et se trouve accolée à la cure. En fin d’après-midi, nous nous sommes séparés pour quelques moments de fraîcheur dans nos maisons bien souvent enterrées sur deux façades…

Puis nous avons rejoint la salle des fêtes de Fournels pour la soirée avec un apéritif suivi d’un repas convivial qui a réuni une belle assistance. Le menu a été servi par le traiteur M. Bouquet du « Lion d’Or ». Le bureau a mis à l’honneur Françoise Rouvière, pour son dévouement, ses compétences au poste de secrétaire. Un diaporama a illustré sa présence pendant dix années au sein de l‘amicale, elle nous suivra désormais pour nos journées au pays. Marcel Dalle a été remercié pour son aide à la préparation de la randonnée et pour ses connaissances qu’il a généreusement partagées avec nous. La nouveauté était une animation pendant le repas par deux acrobates Méluzine et Hanno, ainsi que Johann, humoriste, manipulateur d’objets ; tous présents dans le spectacle de l’été 2019 de Diego N’Co à Ruynes en Margeride. Merci à Xavier, voltigeur équestre dans la compagnie, de nous les avoir fait connaître.

Place à la danse ensuite, avec nos musiciens qui nous rappellent nos origines…

Nous vous remercions de votre fidélité et vous donnons rendez-vous le lundi 3 août 2020 pour de nouveaux partages d’amitiés.

Françoise DAVID, Présidente de l'amicale du canton de Fournels

et Andrée GAILLARD

Historiettes (Pages 26 et 27) L’entorso Touèno de Pijoulas abió fach un meschant pas e sa chabilho èro uflado. La Pijoulasso faguèt mounta lou medeci que paupejèt un brieu lou pé magaute, pièi damandèt de beire l’antre pé.

- Outre ! çou faguèt la Pijoulasso, mès n’abem pas que labat aquel. X L'entorse (page 26) Antoine Pijoulas avait fait un mauvais pas et sa cheville avait enflé. « La Pijoulasse », sa femme, fit monter le médecin qui le palpa un moment, puis demanda à voir l'autre pied.

- Outre ! dit Mme Pijoulas, mais nous n'avons lavé que celui-là ! X

Lou magaute sort d’un coma de tres jours e, coumo perdut, marmoutejo : - Es-que sarió deja al Paradis ? Sa femno, clinchado a soun coustat, li respond : - Mès noun, mès noun..., beses be que soui encaro aquí ! » X (Page 27) Le malade sort d’un coma de trois jours et, comme égaré, murmure : Serais-je déjà au Paradis ? Sa femme, penchée à son chevet, lui répond : - Mais non, mais non…, tu vois bien que je suis encore là ! X

A lire… par Paul ASTRUC (Page 39)

« Sur les chemins de mes souvenirs »

C’est, « guidé par un sentiment de franchise », comme l’indique Pierre ABRIAL lui-même, que ce fils d’agriculteur né en 1937 à , retrace « quelques souvenirs », même s’ils « contiennent des vérités qui pourront déplaire à certains ». Bien entendu, il a « dû effectuer un tri entre souvenirs heureux et malheureux », et lui aussi partira « sans avoir tout dit » !

Une prime jeunesse aux détours contrastés (Pierre était orphelin de père…). Un début de scolarité à l’école des Frères des Ecoles Chrétiennes à Auroux où, il le dit « sans hésitation », il n’a « pas été heureux », même s’il porte en haute estime les trois Frères en charge de l’établissement. C’est ensuite le « Collège libre du Sacré-Cœur à », dont il a conservé « l’empreinte indélébile », un établissement qu’il a apprécié tant pour la qualité de l’enseignement et les résultats, que pour « sa discipline intelligente ». Un encadrement et des enseignants qu’il a appréciés aussi, pour la plupart, même si «la scolarité au collège était assez austère », admet-il aujourd’hui. C’est ensuite l’option pour des études supérieures, plutôt que « maître d’école » (sa mère en aurait été fière…). Et « c’est parti » sur les chemins d’une vie, qui peut être qualifiée de « bien remplie », avec ses réussites (le plus souvent), ses déceptions, égratignures aussi… Depuis attaché de préfecture, puis attaché d’administration au Secrétariat Général du Gouvernement, jusqu’à sous-préfet à Yssingeaux, la Cour Régionale des Comptes, le Tribunal administratif, sans oublier la mairie de son village natal… Le parcours exemplaire d’un « petit Lozérien » de nos campagnes d’autrefois, livre que j’ai dévoré, avec pourtant quelques nuances sur certains points de vue exprimés (un parcours parallèle au sien, à un moment donné…). En toute franchise !...

p.a. Le CARNET – (Page 34)

- Joseph TICHIT (Jausé de Sauço), Mèstre d’Obro du Félibrige, s’est éteint paisiblement le 28 février 2020.

Originaire de Saint-Privat-du-Fau, issu d’une famille de petits paysans, son enfance s’est partagée entre des études en pension et les travaux saisonniers ou la garde des bestiaux dans la Margeride, comme il le disait lui- même. Après une solide carrière de cadre supérieur au service de l’État, la retraite lui a permis de revenir au pays natal et de se consacrer à sa passion première, la langue d’Oc et le dialecte gévaudanais. En 1996, il devient « baile » (secrétaire) de l’Escolo Gabalo, puis, en 2003, il a bien voulu prendre la succession de Rémy CHASTEL, Directeur Gérant de la revue « Lou Païs », et de Emile TICHET, Capiscol de l’Escolo Gabalo, deux associations regroupées alors en une seule Ecole Félibréenne dont il est tout naturellement devenu président : « Les Amis du Païs et l’Escolo Gabalo. » Coauteur du Dictionnaire Français-Occitan, dont il a assuré l’édition en 2000, Joseph TICHIT a aussi été correspondant du journal hebdomadaire « la Lozère Nouvelle », pour la publication régulière de billets en langue d’Oc. Il a rassemblé une partie de ses écrits dans les 2 tomes de : « En Margeride, contes et recontes » (bilingue : occitan-gévaudanais/français), avant que notre association, à laquelle il avait « abandonné » ses droits d’auteur, ne publie en 2015 un dernier recueil de récits, contes et poésies, « En Gévaudan », bilingue lui aussi.

A son épouse Renée ainsi qu’à toute sa famille aujourd’hui dans une profonde peine, nous adressons nos condoléances émues, ainsi que, il va de soi, un immense remerciement à Jausé de Sauço.

Bien entendu, nous serons amenés à revenir bien plus longuement sur le parcours de ce membre particulièrement connu, actif et impliqué de notre association, jusqu’à son dernier souffle…

Paul ASTRUC