Lauréats 2003
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LES LAURÉATS 2003 LES LAURÉATS 2003 MICHEL 8 VAN SCHENDEL LOUIS 12 TAILLEFER ANDRÉE 16 LAJOIE RAYMONDE 20 APRIL ROBERT 24 LEPAGE ANDRÉ 28 FORCIER MARCEL 32 JUNIUS CHARLES E. 36 BEAULIEU FREDERICK 40 ANDERMANN ANDRÉ 44 GAULIN LORNE 48 TROTTIER LES LAURÉATS 2003 Cette brochure a été réalisée conjointement par le ministère de la Culture et des Communications et le ministère du Développement économique et régional Recherche et rédaction Janette Biondi pour les prix Denise-Pelletier, Paul-Émile-Borduas et Albert-Tessier Gaëtan Lemay pour les prix Georges-Émile-Lapalme et Athanase-David Valérie Borde pour les prix Léon-Gérin, Marie-Victorin, Wilder-Penfield, Armand-Frappier et Lionel-Boulet Révision linguistique France Galarneau Hélène Dumais Photographie Marc-André Grenier Conception et réalisation Barrette Communication Graphique Pré-impression et impression Litho Chic ISBN 2-550-41676-7 Dépôt légal : 2003 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada © Gouvernement du Québec, 2003 Site Internet des Prix du Québec http://www.prixduquebec.gouv.qc.ca MOT DES MINISTRES 2003 Le Québec, société moderne et ouverte, se bâtit grâce à des visionnaires, à des hommes et des femmes dont les réalisations remarquables con- tribuent à son essor économique, social et culturel. Les lauréates et les lauréats des Prix du Québec 2003 font partie de ces êtres d’exception qui ont su façonner le monde de la science et celui de la culture et repousser plus loin encore les limites de la connaissance et de la performance. Avec les Prix du Québec, le gouvernement honore des gens de passion, des gens animés par le désir de créer et d’innover, qui laisseront un héritage important dans leur domaine d’excellence. L’exceptionnelle valeur de leurs réalisations est pour nous tous une source d’inspiration et un témoignage de la richesse et de la vigueur de la science et de la culture au sein de notre société. Frederick Andermann, Raymonde April, Charles E. Beaulieu, André Forcier, André Gaulin, Marcel Junius, Andrée Lajoie, Robert Lepage, Michel van Schendel, Louis Taillefer, Lorne Trottier, vous incarnez la persévérance et le dépassement de soi. Vous êtes aussi des modèles pour l’ensemble de la population québécoise, principalement pour les jeunes à qui vous donnez le goût d’aller jusqu’au bout de leurs rêves et de leurs ambitions. Chères lauréates, chers lauréats, nous tenons à vous exprimer notre fierté et notre gratitude pour tout ce que vous avez déjà accompli et pour tout ce que vous accomplirez encore. Le Québec vous est redevable de son rayonnement artistique, scientifique et intellectuel. Merci. Le ministre du Développement économique et régional, Michel Audet La ministre de la Culture et des Communications, Line Beauchamp 5 LES PRIX DU QUÉBEC Depuis longtemps, le gouvernement du Québec honore des hommes et des femmes qui, par leurs réalisations exceptionnelles, ont su marquer leur temps tout en contribuant à l’essor de la société québécoise. Les Prix du Québec sont l’hommage qu’il rend à leur mérite dans les domaines de la culture et de la science ; ils sont non seulement le plus haut témoignage de reconnaissance d’une carrière remarquable, mais aussi une récompense qui érige les lauréates et lauréats en modèles pour l’ensemble de la population. L’origine des Prix du Québec remonte à 1922. Athanase David, secrétaire de la province de Québec, crée alors les Concours littéraires et scien- tifiques pour soutenir le travail d’écrivains et de chercheurs chevronnés. Jusqu’en 1967, les prix littéraires, et parmi ceux-ci le prix David, seront décernés pour une œuvre littéraire en particulier et les prix scien- tifiques, pour un ouvrage de recherche. À partir de 1968, le prix David est accordé pour l’ensemble de l’œuvre d’une écrivaine ou d’un écrivain, tandis que les prix scientifiques continuent annuellement de reconnaître les travaux d’une ou deux personnalités du monde des sciences. En 1977, pour refléter la diversité de la vie culturelle, sociale et scien- tifique, le gouvernement du Québec crée les Prix du Québec. En plus du prix Athanase-David qui, déjà, couronne une carrière littéraire, le prix Léon-Gérin pour les sciences humaines et le prix Marie-Victorin pour les sciences de la nature et le génie sont institués en remplacement des prix scientifiques ; s’y ajoutent le prix Paul-Émile-Borduas pour les arts visuels et le prix Denise-Pelletier pour les arts de la scène. En 1980 est créé le prix Albert-Tessier pour le cinéma et, en 1992, le prix Gérard-Morisset pour le patrimoine. En 1993, deux autres prix scien- tifiques s’ajoutent : le prix Armand-Frappier souligne une contribution exceptionnelle au développement d’institutions de recherche ou à la promotion des sciences et de la technologie, tandis que le prix Wilder- Penfield couronne une carrière de recherche dans le domaine biomédical. En 1997, un autre prix est institué, le prix Georges-Émile-Lapalme, qui reconnaît la contribution exceptionnelle d’une personne à la qualité de la langue française parlée ou écrite au Québec. Enfin, le prix Lionel- Boulet, décerné pour la première fois en 1999, reconnaît la contribution exceptionnelle d’une personne qui s’est illustrée par ses activités de recherche et développement en milieu industriel. Les lauréates et lauréats reçoivent du ministère de la Culture et des Communications ou du ministère du Développement économique et régional une bourse non imposable de 30 000 $, une médaille en argent réalisée par un artiste du Québec, un parchemin calligraphié et un bouton de revers portant le symbole des Prix du Québec, une pièce de joaillerie exclusive aux lauréates et aux lauréats. 7 En 1922, Athanase David (1882-1953) crée les concours littéraires et scientifiques à l’origine des actuels Prix du Québec. Au prix qui porte son nom sont admissibles les auteurs dont l’œuvre correspond aux genres littéraires suivants : le conte, la nouvelle, la poésie, le récit, le roman, l’essai, l’écriture dramatique et toutes les formes de littérature pour la jeunesse. MICHEL VAN SCHENDEL PRIX ATHANASE-DAVID 2003 La chronique dit de l’écrivain qu’il est né en 1929 à Asnières, en France, de parents belges, qu’il vit en Belgique au moment de la Seconde Guerre mondiale et qu’il revient à son lieu de naissance à la fin de celle-ci, pour ensuite émigrer au Québec en 1952. Ce qu’elle ne dit pas cependant, c’est que cette guerre sonne le glas d’une enfance plutôt heureuse, que Michel van Schendel retourne à Paris à l’âge de 17 ans comme on remonte à une source et que là, s’opère l’étonnante renaissance qui fera de lui l’homme, l’essayiste et le poète engagé qu’il est depuis, l’un des auteurs les plus singuliers de la littérature québécoise contemporaine. Il en résultera une œuvre poétique aussi riche qu’exigeante marquée par un constant défi aux règles des genres. « L’écriture de Michel van Schendel, écrit Louise Dupré, en est une de recherche formelle qui sonde les limites entre le poétique, le narratif et le réflexif, recherche où la vision du fragmentaire remet sans cesse en cause la totalité. » Avec Un temps éventuel, histoire d’un homme et de plusieurs, paru en 2002 en même temps que son reflet poétique Quand demeure, Michel van Schendel compose à plusieurs voix une autofiction qui remonte d’un pas erratique le parcours de sa mise au monde en tant qu’homme, essayiste et poète. « Il n’est pas possible, j’en ai l’intime conviction, écrit-il dans l’introduction, de conter les faits saillants ou anodins d’une vie, surtout la sienne, sans recourir aux procédés de la fiction. Celle-ci est le plus court chemin de la vérité. » De son enfance, l’auteur ne retiendra, pour le moment du moins, que quelques souvenirs : la mer et le jardin qu’il imagine à partir d’un prunier du Japon enserré de murs sous les cheminées d’usine, les fesses et les seins de sa tante dont il partage la chambre et surtout la maladie du printemps 1942 qui l’éveillera à l’iné- galité que la guerre exacerbe entre riches et pauvres. À l’Université de Paris, il étudie le droit et les sciences économiques. Contrairement aux confrères qui regardent de haut le personnel d’entretien, il sympathise vite avec une femme de ménage de la cité universitaire. Bien qu’équivo- que en ce qui le concerne, cette relation se développera en une amitié profonde empreinte d’une grande tendresse pour elle, mais aussi pour le couple d’ouvriers qu’ils forment, elle et son mari, et dont il dira qu’ils lui ont appris à vivre. « Et apprendre à vivre, c’est apprendre la solidarité. J’ai appris à vivre dans ce sens-là au contact d’ouvriers comme les Dohy et ensuite dans le combat politique. » Tout ce temps, il milite au sein du Parti communiste français où il dit avoir fait, quoiqu’on en dise, l’apprentissage d’une très grande liberté. C’est auprès d’amis peintres comme Louis Tournay et surtout Émile Hecq qu’il trouvera sa voie dans l’écriture. C’est avec eux, écrit-il, qu’il deviendra poète. « Et avec eux, parce qu’ils me montraient comment une forme apprend à résister, je prenais plaisir à oser parler d’une main qui s’émerveille à dresser les mots sur la page, de l’exercice auquel je commençais de livrer une lumière sur le monde. » Michel van Schendel reçoit de cette expérience fondatrice l’impulsion nécessaire au combat de toute une vie : démontrer le lien essentiel entre le travail intellectuel et le travail artistique.