Sport / Dossiers sportifs

Dossiers sportifs

Voilà comment les Verts se préparaient avant

La préparation au Mondial espagnol de 1982 s’est faite d’une manière totalement différente de celles de 2010 et 2014. Les camarades de Belloumi, qui se sont qualifiés pour la première fois dans l’histoire du football algérien à une phase finale de Coupe du monde en 1982, avaient réalisé un parcours époustouflant, se permettant le luxe de donner une véritable leçon aux coriaces Nigérians, champions d’Afrique de 1980, qu’ils avaient battus en aller et retour pour se qualifier au Mondial d’une manière très remarquée, avec les Assad, Madjer, Cerbah, Guendouz, Mansouri, Zidane, Merzekane, Kaci Saïd et autres Bensaoula. Pour se préparer à cette compétition planétaire, la direction technique nationale, présidée à l’époque par Fodhil Tikanouine, avait arrêté conjointement avec les entraîneurs des Verts, , Mahiedine Khalef et le défunt Guennadi Rogov, un programme riche basé sur des stages réguliers organisés ici en Algérie et à l’étranger, dont le dernier a eu lieu dans la ville de Farge, en Suisse, le tout, ponctué de matchs amicaux face à des sélections nationales et des clubs huppés. Ainsi, entre le 4 janvier 1982 et le 10 juin de la même année, les Verts ont disputé pas moins de 25 matchs au total, entre amicaux et officiels – 17 matchs amicaux contre des clubs et 3 contre des équipes nationales (Tunisie, Pérou et Eire), ainsi que 5 matchs officiels (CAN Libye 1982). A l’époque, les dates FIFA n’existaient pas, en plus les joueurs qui formaient l’ossature de l’équipe étaient pour la majorité des locaux, le problème de leur disponibilité ne se posait donc pas. C’est la raison principale du nombre très élevé de matchs amicaux que les Verts avaient joués avant le début du Mondial espagnol en été 1982. Les Verts ont donc ouvert le bal le 4 janvier 1982 au complexe sportif Tlemcen, qui venait d’être inauguré, par le premier match amical face au club français, le FC Brest, qui s’est soldé par la victoire nette des Verts sur le score de 3 à 0. Quatre jours après, au stade mythique du 5-Juillet, soit le 8 janvier, les Verts ont rencontré les Girondins de Bordeaux. Ils se sont inclinés sur le score de 2 à 1, avec Belaïd Lacarne comme arbitre du match. Le 13 du même mois, toujours au stade du 5-Juillet, Assad et cie ont donné la réplique au club brésilien de l’Athlético Mineiro qui a eu gain de cause par 1 à 0 devant 60 000 supporters. A Constantine, au stade de l’ex-17-Juin, le 26 janvier, les Verts avaient battu le FC Nîmes par 2 à 1, soit quatre matchs en un mois. Le 7 février, les camarades de Madjer ont fait le déplacement à , où ils ont rencontré les Tunisiens au stade El-Minzah, qu’ils avaient battus par 1 à 0 sur un but de Salah Assad.

Mondial 82 : 20 matchs amicaux et une CAN ! Quatre jours après, soit le 11 février, ils ont rencontré, à Oviedo (Espagne), la sélection nationale universitaire espagnole qu’ils avaient battue par 2 à 0. Dans le même stade, cinq jours après, ils avaient donné la réplique à une sélection des Asturies, battue par les camarades de Mansouri par 2 à 0. Avant de rejoindre la Libye pour la CAN 1982, ils ont rencontré à Alger, le 24 février, le club belge FC Courtrai, où évoluait , score final en faveur des Belges (0-1). A leur retour de Libye, où ils se sont fait éliminer le 16 mars en demi-finale face au Ghana aux tirs au but, ils ont rencontré le 14 avril à Alger le SC Benfica, qui a vu les Portugais l’emporter par 1 à 0 dans un match âprement disputé par les deux équipes. Trois jours plus tard, les Verts se sont envolés vers la France où ils ont rencontré, le 17 avril, dans la métropole de Lille, le club local avec lequel ils n’ont pu se départager (1-1). Le 25 avril, au stade du 5-Juillet, ils ont donné la réplique à la grande équipe du Pérou, menée par Larosa, Duarté, Rojas et Cueto, auteur d’un but splendide. Il a fallu un but de Madjer à la 89’ de jeu pour sauver le match qui s’est soldé par un nul (1-1). Trois jours après, c’est au tour de l’Irlande de donner la réplique aux Verts au stade du 5-Juillet, les deux fers de lance, Madjer et Assad, avaient soldé la rencontre (2-0). Le 1er mai 1982, il y avait plus de 100 000 supporters au stade du 5-Juillet, venus voir le grand Real de Madrid avec toutes ses stars. Ce jour-là, les Verts avaient sorti le grand jeu et ont fini par l’emporter sur le score de 2 à 1, inscrits par Madjer et Nasser Bouiche (MCA). Le 18 du même mois, à Genève (Suisse), ils sont rencontré durant leur stage de préparation l’équipe du RSC de Bastia, qu’ils avaient atomisée par un score sans appel de 4 à 2. Quatre jours après à Lyon, ils ont joué face aux Lyonnais qu’ils ont battus par 2 à 1. A Thenon, en France, ils ont donné la réplique à un petit club, le FC Thenon, avec lequel ils ont fait match nul (2-2). A Lausanne, en Suisse, le 27 mai, les coéquipiers de Dahleb ont rencontré le FC Lausanne qu’ils ont battu largement par 4 à 0. Deux jours après, les Verts ont rencontré à Annemasse, toujours en Suisse, le club du Servette de Genève : score final 2-2. Le 31 mai, à Tours, en France, l’avant-dernier match avant de rallier l’Espagne, les Algériens ont rencontré le FC Tours, qu’ils ont corrigé par 5 à 4. En Espagne, le 10 juin, les camarades de Cerbah ont joué contre le club de la Real Oviédo, qu’ils ont battu par 1 à 0 avant d’entamer le Mondial 1982.

Mondial 1986 : 9 rencontres amicales Pour sa seconde qualification consécutive à la phase finale du Mondial mexicain de 1986, remporté haut la main par l’Argentine de Diégo Maradona, notre équipe nationale, sous la conduite de , qui était déjà dans le staff technique de 1982, avait disputé un nombre de matchs relativement élevé par rapport à 1982 pour préparer le Mondial du pays des Aztèques. Au total, ce sont 9 matchs disputés, toutes compétitions et adversaires confondus. Deux clubs internationaux avaient donné la réplique aux Verts, il y a eu par la suite une double confrontation avec l’Arabie Saoudite et deux autres nations auxquelles il faut ajouter les trois rencontres de la phase finale de la CAN 1986 qui s’est jouée en Egypte. Ainsi, les Verts avaient rencontré au complexe sportif du 1er-Novembre de Batna, qui venait d’être inauguré, le 7 janvier 1986, une rencontre internationale amicale, où le club français de Lille a réussi à s’imposer sur le score de 1 à 0. Le 22 du même mois, les camarades de Mohamed Kaci Saïd avaient inauguré l’autre complexe sportif du 24-Février de Sidi Bel-Abbès, en recevant le club hollandais, le légendaire PSV Eindhoven. Les deux équipes n’ont pu se départager (0-0). Le 17 février 1986, l’équipe nationale s’est rendue en Arabie Saoudite. Les supporters algériens découvrent pour la première fois le football de ce pays. A Dammam, les deux équipes ont fait match nul (0-0). Deux jours après, les deux équipes se retrouvent et font un autre match nul (2-2). Dès leur retour au pays, le 25 du même mois, ils rencontrent au stade du 5-Juillet l’équipe nationale du Mozambique qu’ils atomisent par un score fleuve de 4 à 1. Ils rejoignent par la suite l’Egypte pour disputer la CAN 1986 qu’ils quittent dès le premier tour, après avoir fait deux matchs nuls vierges face respectivement au Maroc et à la Zambie, avant de s’incliner face au Cameroun par 3 à 2 le 13 mars 1986. Curieusement, ils sont restés presque deux mois sans disputer la moindre rencontre amicale pour rester compétitifs. Ce n’est que le 6 mai qu’ils ont pu disputer un match amical face à la Suisse chez elle et ont vu les Suisses l’emporter aisément sur le score de 2 à 0. Ce fut là le dernier match joué avant de rejoindre le Mexique pour participer à la phase finale du Mondial 1986 qu’ils ont entamé le 3 juin face à l’Irlande (1-1), puis le 6 juin face au Brésil (1-0) et enfin le 16 juin contre l’Espagne où ils ont lourdement chuté par 3 à 0. Il faut dire que le fait de jouer 9 rencontres seulement avant le Mondial a été fatal aux Verts, surtout qu’après la débâcle de la CAN 1986, les Verts sont restés deux mois sans jouer la moindre rencontre. Ils l’ont payé cash au Mondial. A partir de cette année, le football a commencé sa descente aux enfers, où les Verts sont restés 24 ans sans pouvoir se qualifier à une phase finale du Mondial, qu’ils n’avaient retrouvé qu’en 2010 en Afrique du Sud, avec les mêmes résultats, à savoir sortir dès le premier tour.

Mondial 2010 : 3 rencontres amicales Avec l’avènement des “dates FIFA”, instaurées depuis quelques années par l’instance internationale du football mondial, les équipes nationales des différents pays de la planète affiliées à la FIFA n’ont plus cette liberté de programmer les matchs amicaux à leur guise. Elles doivent désormais se référer à ces dates-là pour pouvoir jouer les matchs de préparation et disposer de leurs joueurs évoluant à l’extérieur de leur pays d’origine. C’est la raison pour laquelle le sélectionneur national Rabah Saâdane n’a pu disputer plus de trois matchs lors des préparatifs du mondial sud-africain de 2010 et 5 lors de la CAN 2010 en Angola. Les Verts, qui ont effectué une très bonne CAN 2010 en Angola, parvenant en demi-finale, en jouant 5 rencontres, ont rencontré le 3 mars 2010, dans un stade du 5-Juillet plein à craquer, la sélection nationale de Serbie, qui n’a trouvé aucune peine pour remporter cette rencontre internationale amicale sur le score de 3 à 0. Le score aurait pu être plus lourd, si les Serbes ne s’étaient pas contentés de faire tourner la balle, privant les Algériens de ballon tout au long de la 2e mi-temps. Cette rencontre a laissé un goût d’inachevé chez les nombreux supporters dont certains avaient payé 4000 DA pour s’offrir un billet d’entrée au stade. Ce fut d’ailleurs le premier match de Medhi Lacen sous les couleurs de l’Algérie. Trois mois après, les camarades de Bougherra ont effectué un stage bloqué en Suisse et ont saisi cette opportunité pour rencontrer, dans la petite ville allemande de Furth, la sélection des Emirats arabes unis battue par 3 à 0, histoire de soigner le moral après le cuisant revers subi face aux Serbes. Quelques jours avant de rejoindre l’Afrique du Sud, afin de participer pour la 3e fois au Mondial, les Verts s’étaient déplacés à Dublin, où ils ont croisé le fer avec la sélection nationale irlandaise. Là aussi, les Verts ont lourdement chuté sur le score de 3 à 0, sur un hat-treak de l’emblématique irlandais Roby Kean. Le sélectionneur national avait tiré les enseignements utiles de cette rencontre pour aborder le Mondial avec un autre état d’esprit qu’il a quitté comme en 1982 et 1986 dès le premier tour, en réalisant une défaite face à la Slovénie (1-0), un nul face aux Anglais (0-0) et une défaite contre les USA (1-0).

R. A.