Document de travail nOl

Centre Orstom de Petit Bassam

LES DYNAMIQUES DU CHAMP DU POUVOIR EN PAYS KIEMBARA

ALLIANCES ET CONfLITS

ENTRE AUTORITES LOCALES ET APPAREIL D'ETAT.

Pascal LABAZEE Socio-Economiste ORS TOM Centre de Petit Bassam 04 RP 293 ABIDJAN 04 Côte d'Ivoire Juin 199" Les transformations du champ du pouvoirqu~a connues le canton Kiembara depuis les premiêres menêes expansionnistes des royaumes Mandê-Jula relèvent, sans nul doute, de l'interaction entre les logiques coercitives des différents appareils de do­ mination étatique qui ont assujetti la rêgion, et les straté­ gies d'investissement. d'acclimatation ou de contournement des dépendances engagées par les tenants de l'autorité locale.

Les premiêres ont conduit à l'émergence de champs mul­ tiples - économique, politique, confessionnel, éducatif - répu­ tés autonomes, dont le fonctionnement et le~ hiérarchies internes ont été modelés en raison des impératif~ de reproduc­ tion de la domination centrale. Ainsi. les mutations régionales des structures de production et d'échange, sur près d'un s~èc~~, apparaissent êtroitement corrélées aux 'choix de valorisation des espaces sociaux que contrôlent les autorités étatiques (1). Et l'inventaire des institutions représentatives du pouvoir économique l~cal contemporain - organismes d'enca­ drement rural et artisanal, industries de premiêre trans­ formation des produits du cru, syndicat des transporteurs et des commerçants, banques principalement - ainsi que de leurs rêgles apparentes de fonctionnement laissent penser à une soumission absolue de la région au mode d'accumulation à l'oeu­ vre dans la zone forestiêre (2). Il en va de mame des structures politiques locales: l'évolution des fonctions et des modes d'accès aux positions dominantes témoignent de la contrainte et du contrôle direct qu'ont exercé, depuis 1860, les pouvoirs centralisés qui se sont succédé en pays Senufo­ royaume du Kenedugu, empire du Wasulu. administration colonia­ le, Etat indépendant. Le p~r~9!gmg_9~_jQ~g" (3) s'impose pour peu qu'on en reste à la représentation que les institu­ tions donnent d'elles-marne: faites pour démontrer que l'ordre public, fonctionnel et universaliste pour lesquelles elles ont été conçues ne peut atre perverti par des logiques parti­ cularistes", ces institutions adoptent la fuite dès que leur implication dans les enjeux sociaux rêgionaux risque d'apparaître au jour (4), ou tendent à traiter comme autant d'exceptions les effets les plus visibles des interventions des pouvoirs locaux sur leur fonctionnement (5). ______I_Lj_e~t~_q~~_~'_Lnve_~t_~~s_e_~~_!:!-~~lc~_~orit~Ul'~_~~~~t__de~ __ institutions par les notables du Kiembara - en particulier par les descendants du" patriarche Gbon Coulibaly -. se révèle d'abord au travers de l'étude du peuplement du champ du pou­ voir: l'ensemble des postes politiques - chefferie de canton. ~éputation, Mairie, Secrétariat gén~ral de la Sous-Préfecture et de la ville la majorité des fonctions d'autorité cultuelle et des positions économiquement dominantes ont tou­ jours été détenues ou contrôlées par les descendants directs de Gbon. les lignées apparentées ou alliées. On prendra pour seul exemple la composition de la municipalité de installé en Janvier 1986. Parmi les 41 conseillers en exercice. 20 membres représentent les lignages issus du fondateur Nanguin SOl'O et de sa soeur Tiegolo, dont la sont fils ou petits-fils de Gbon Coulibaly; 7 membres représentent les communautés Dyeli et fodonon de la ville. ou les familles dominantes de villages alliés â Gbon: 6 membres occupent des positions économiques dominantes à Korhogo. notamment au sein de l'association ré­ gionale des transporteurs dirigé par Coulibaly Kassoum. petit­ fils du .. patriarche

La situation quasi monopolistique d'une fraction de notables â l'intéri~ur- des différentes régions du pouvoir suggèr~ l'efficacité des stratégies de _reproduction de la domination familiale, mise en oeuvre par Gbon Coulibaly dès le début du siècle à la division progressive du travail de domi­ nation, imposée par les appareils centraux. répond l'accu­ mulation par chacun de ses descendants d'un type de capital ajusté aux conditions d'accès â une position hégémonique. En outre, l'investissement coordonné de plusieurs variétés de capital, chacune détenue par différents membres du Jignage, est susceptible d'exclure de fait toute possibilité de concurrence extérieure en témoignent les compétitions politiques où --r'-emploldes ressources financières --po-s-sédéès par unm-embre de la famille confère un avantage important; récriproquement. la récupération d'un marché financé par la Mairie suppose, de la part d'un entrepreneur. la mobilisatio~ préalable d'un capital politique accumulé par les membres influents du Conseil municipal (6).

L'allégeance des autorités locales aux pouvoirs cen­ traux fut certes l'une des conditions de la sécularisation du pouvoir des notables Kiembara. Convaincu de la soumission de Gbon Coulibaly, l'autorité coloniale amorce même un essai d'administration indirecte en sa faveur; et l'alliance de 1945 entre le chef de canton et Félix Houphouët, exprimée sur le mode de la filiation - celui-ci est désigné par Gbon comme son .. E!:~!!!!~!:_f!l§ (9jê-_l~Q~) assure la famille du soutien po- litique du Président du Syndicat agricole africain. en contrepartie d'un recrutement massif de manoeuvres Senufo au profit de la couche des planteurs ivoiriens. Pour autant. la collaboration des notables locaux est ambivalente: elle n'est consentie que dans l'exacte mesure où elle renforce les instruments économiques, idéologiques ou politiques de leur hégémonie régionale, et conforte leurs stratégies d'accumula­ tion personnelle ou collective. Il serait donc vain de conce­ voir le rapport entre les pouvoirs centralisés et l'autorité régionale sur le registre de la capitulation des logiques sociales propres aux lignages dominants. La vitalité de ces / dernières s'exprime au travers des nombreux conflits et coups 3

.. _de_Lorce~a~aht_oppos.é.Les notables.. _aux_appar.eils..étatiques. ~. lors de successions, de désignations ou d'élections aux fonctions d'autorité. De plus, les formes de l'hégémonie familiale se sont adaptées à la fragmentation du champ du pouvoir: à l'autorité unique de Gbon Coulibaly, s'est progressivement substituée une pluralité d'autorités partielles certes détenues par ses descendants, mais qui ouvre la com­ pétition et alimente !~~_l~t!~~_Q~__ QQQg~~~~Qg~_l~~~l_~Q!~~ l~~ _Qg !~Q!g~~ ~ _Q_Q~ ~ ~1?~g~ ~ _Qg __ g~1?i !~L_ Qif fg~~Q.!g ( 7 ). Ains i , les dynamiques contemporaines du champ du pouvoir dans la région de Korhogo sont-elles largement déterminées d'une part par l'articulation conflictuelle entre les stratégies de domination étatique et locale. d'autre part par les luttes entre les détenteurs locaux d'un capital économique. coutumier. confessionnel ou politique. enfin par la combinaison de ces deux matrices d'opposition l'appareil central de domination intervenant dans les conflits internes entre membres du lignage dominant. les entretenant parfois. afin de conforter son empri­ se régionale.

La ville de Korhogo occupe une position centrale au sein de la savane ivoirienne. Capitale historique du pays . --- - ~ - . Kiembara. probablement fondée au XVlllo si~cle lors d'une migration négociée de captifs venus du royaume mande de Kong (8), la cité s'inscr~td'abo~d comme une étape supplémentaire sur la route colatière reliant, par une chaîne d'enclaves Jula (9). le Nord du Guro aux sites marchands de la boucle du Niger. Par les pistes convergeant depuis Sarhala. Tote et Kong en direction du marché de Boron, Korhogo est aussi relié aux deux grandes routes caravanières pénétrant le Woorodugu, ainsi qu'à l'axe de la Comoe (10). La pression expansionniste des masa du Kenedugu puis des arm~es samoriennes conduit. à la fin du XIX o siècle. vers une fédération des chefferies Kasembele. Gbatobele. Tangabele puis Nafambele sous l'autorité de la famille dominante du Kiembara; l'aire comprise entre Bandama et Solomougou. formellement subordonnée au pouvoir de l'Almami et à l'autorité diplomatique de Peleforo Gbon Coulibaly (11). capte dès lors les réfugiés Senufo venus de l'Est et du Sud et place Korhogo au coeur d'une zone à forte densité démographique. Des marchés locaux, établis à proximité des principaux villages. parfois à la jonction de quelques hameaux (12). y émergent et donnent aux ruraux l'occasion d'échanger les surplus agricole contre les produits du colportage Jula. Si spontanée et soumise aux seuls impératifs démographiques qu'apparaisse la création de ces marchés. l'ensemble des préalables rituels. diplomatiques et économiques à accomplir instaure cependant un contrôle strict de la hiérarchie politique régionale sur l'ordonnancement des cycles commerciaux · --~ de---la--région:- 1 • approvisionnement -- régul-i-er~- de- -Korhogo en dépend, ainsi que la reproduction élargie des lignages occupant le champ du pouvoir (13).

Au début du siécle, et â l'exception du Kiembara qui compte en 1908 prés de 22 000 adultes soumis â l'impôt, le cer­ cle de Kong est faiblement peuplé; il n' .. ~~:L!2~~_g~_rg~§rYQi!: Q~hQ~~~~_Q~~~_1~g~~l_Q~_!2Q~y~i1_gQ~~~_Q~_!~êY~!1_f~i1_j~~g~~ig! !2~i~~r_~êD~ __ çQ~!2i~r (14). De plus, Korhogo et son pourtour rural forme un espace politique dense et homogéne. environné d'une constellation de pouvoirs villageois au faible rayonne­ ment (15). Toutefois. l'image d'un Nord laborieux. capable de supporter" l~_!2l~~_gr~~Q~_!2~r1i§_Q~~_gh~rg~~__ Q~_1Q~1~_~~1~r~ de procurer des" r~ç~11~~_Q~Qgg1~ir~~~__ Q§~_~Q!Q~1~~_Q~~ ir~y~!l!~~r~-,-_Q~~_!2Qr!~~r~_~1_Q~~__ yiYr~~ ". et servant .. Q~_Q~= ~~_~_l~_!2~Dg1r~1iQ~_Q~_l~_[Qrg1 (16) est élaborée avec d'au­ tant plus d'aisance que la soumission de Gbon Coulibaly est acquise dés 1898 à l'autorité coloniale. En 1918. le chef du canton Kiembara, qui çQm~~~Q~_~_11g__ Yill~g~e_i~~-,-1~_jQ~i1 g~~~~__ grQ~~~__ i~fl~~~g~_~1__ Q~~~g__gr~~Qg__ rg!2~1~iiQ~__ lQ!~_~~ gghQr~_Q~_ggrglg Il vit de ses plantations, "~~Qgg~!2~_Q~ gQ@~g[g~_~i_1Q~ghg_Qge_[g~ie~e_i~!2Qr1~~1ge_i-,--,--,-1__ LIll_~_@Q~1r~ Qg!2~ie_l~__ Q~Q~1_Qg_l~_g~~rrg-,-__ g~~ile_e~~giee~__ Q~_gr~i~e_!2Q~r 1~_Qgf~De~_Q~_Q~_rgçr~1~@gD1_Q~e_1ir~ill~~r~_1~_@~illg~r~_QQ~~~ YQlQ~1g .. (17). Le choix de Korhogo comme centre administratif de la région Nord s'impose, en 1903, dés qu'est constaté l'é­ chec du repeuplement de Kong. L'ancienne cité marchande. dont les habitants furent évalués, en 1889, à 15000 habitants par le Capitaine Binger, ne compte plus guère, en 1900, que 1200 à 1500 habitants (18), et ne parvient pas â attirer ceux de ses anciens citoyens réfugiés à Bobo-Julaso. Lors d~une tournée dans le Baule et la région de Kong, J. Clozel confirme " 1~ .r~igg_i[[g~gQi~Ql~ __ Q~~_l~__ yill~_Qg~_KQgg qu'on ne saurait imputer d'ailleurs â la seule dévastation de 1897:

" L'activité commerciale signalée jadis s'est détournée et le fait même de notre occupation, ayant eu pour résultat d'assurer la sécurité sur nombre de routes nouvelles. il , n'y a pas de raison pour que Kong redevienne jamais le principal entrepôt commercial de la boucle du Niger. Les affaires ( ... ) se trai tent maintenant en nombre d'autres points tels de BondQukou. Korhogo. Maninian. etc.. (19).

Bien que confirmé dans ses fonctions d'étape marchande et de centre administratif, Ko~hogo connaîtra jusqu'â l'indé­ pendance une croissance démographique modérée (20). Très tôt en effet. le Nord contribue à alimenter en main d'oeuvre les régions à forte valorisation agricole. Dés 1896, la Compagnie française de Kong emploie sur sa plantation d'Elima .. ~D§ 1[g~1ê!.D~_Q~_Q!Q~1~~_~1_~~DQ~fQ~ __ [gf~gig~ ". L'essai est vi te signalé par l'administration aux colons européens, puis imité par différents planteurs dont .. M-,-_~~ff[~:y_g~!._~_r~~ee!_l-,--,--,-l_~ f~!r§ __ Q§§Ç§DQ[g_g_Q[~gQ_~~ee~~__ ~gg __ QQ~~~!.Dg__ Qg_![~y~!ll§~re ~gDQ~fQ§_g_Q~~_gQDQ!!iQDe__ gDgQ[g_mg!11g~rg§" (21). La résis­ tance du cercle du Baule aux prestations de travail pousse l'administration à un transfert massif des tâches vers les populations du Nord; une premlere compagnie de porteurs est levée en 1902, "e~~e_~ldg~~g_Q!ff!.çId11~_Q~ge_!~Lgg[çl~_Qg_KQDg (22), malgré un salaire journalier inférieur de 60% â celui des autres cercles. Ultérieurement, des contingents Senufo et _Jula _comp_lAt_er_ont_comp_lAt.er_ont__ la.la_ main d'oeuvre nécessaire à- la construction de la voie ferrée, et ce au rythme de l'effevescence en pays Abe ou dans le Nzi-Comoe.

La fin de la résistance armée du Baule amorce un retour de" gê2iif§_~g~Q~§_2ê~_lg§_~ê~Qg§__Qg __ ~ê~Q~~_ê~~__ gg~ê_Q~_lê fQ~gt __ gt __ 9~g_lê__2êçifiçêiiQ~__ L~g~Ql__ ~_lê __ libg~i~ (23). Toutefois. ce reflux ne compense que très partiellement les recrutements administratifs et militaires accomplis dans le Nord: ainsi. en Novembre et Décembre 1920, les cercles d'Odienné et de Kong fournissent seuls le contingent de 500 hommes imposés à la colonie (24). Les ponctions en ma1n d'oeuvre apparaissent. dans la région de Korhogo, en raison exacte de la mise en valeur de la zone forestiére. Le doublement des surfaces exploitées en concessions dans la colo­ nie entre 1925 et 1830 - de 11800 à 20100 hectares. consacrés pour l'essentiel au café et au cacao - accélère la demande pri­ vée de travailleurs du Nord. à laquelle les chefs de canton ré­ pondent sans avoir toujours à en référer à l'ad~inistration (25). La réorganisation de l'Office de main d'oeuvre. en 1933. institutionnalise les mouvements de migration et la fonction de recruteur remplie par la chefferie Senufo. En 1938, les cercles de Moyenne Côte d'Ivoire fourniront 38,7% des manoeuvres recrutés dans les plantations de Basse-Côte, contre 23.4% en 1935. Les ponctions représenteraient alors près de 6% de la population régionale. Elles s'accélèrent brusquement au cours de la seconde guerre mondiale. lorsque près d' ~~_hQ~~g_Y91!= Qg_§~~_9~ê!~g_g§t_Q~tQ~~~~_Q~_çi~ç~it_~çQ~Q~ig~g_lQçêl (26).

La situation coloniale. et singulièrement les prélèvements en travail. en grains et la perception de l'impôt. ~nt à l'origine des disettes régulièrement signalées dans les sùbdivisions de Kong et Boundiali. Mais, plus encore. elle '------.- --_..--- ..- - affeète durablement les formes de domination et le mode de reproduction des dépendances sociales en pays Senufo.

La faible densité de l'encadrement colonial conduit en effet l'administration à utiliser 1~_y!g!11g_9~~9!~~g_~Q~i~1~ de la zone soudanienne sans g§§ê~g~_Qg_§~b§!ii~g~_~Qt~g 21ê~__ Q~ __ Q~~glQ22g~g~i_ê~__ çêQ~~_i~g§__ §QliQ~__ Qê~§_1gg~gl_ç~§ 2Q2~lê!iQ~§_Q~i_çQ~~g~ç~_ê_~~Ql~~~ (27). Le passage du cercle de Kong à l'administration civile en Juin 1903. et la réforme de la perception de l'impôt à Korhogo - un arrêté de Mai 1901 intéressait les chefs de canton et de village à la perception de l'impôt de capitation à concurrence de 20 à 25% des sommes prélevées: la réforme associe désormais le chef de canton à l'organisation de la collecte à l'échelon villageois (28) renforcent l'autorité régionale de Gbon Coulibaly en lui con­ férant un rôle d'intermédiaire appointé entre villages et pou­ voir colonial. Par ailleurs, l'administration restera attentive à choisir les agents indigènes parmi les alliés et dépendants de Gbon. Pour les lignées dominantes. l'organisation des réquisitions et du travail forcé favorisent. du moins jus­ qu'en 1944, l'accumulation d'un capital de créances auprès des notables des villages Senufo dont la reproduction matériel­ le est. en diverses circonstances liée aux accommodements que Gbon. puis son fils Bêma (29). sont susceptibles de négocier auprès des représentants de l'administration (30)...... En_.c.ontr.eRactie. se. dessine un mouvem.en.t...d":"ac.çumu.lation de droits d'usage sur les terres qui bordent Korhogo au profit des notables du Kiembara. Aux vastes champs dont Gbon a hérité de son père Zwakognon, situés au Nord du marigot Tiologo­ actuel quartier Petit Paris - et à l'Est de Koko, s'ajoutent nombre de terres de culture plus éloignées, parfois extérieures au canton. Sur les terroirs de Kokaha, de Blabe. de Kohotieri­ Jula et de Kassirime, ainsi qu'entre Nangasseregue et Dih­ champ dit" Y§h§ee§D-" sont contraints de cultiver les jeu­ nes des villages alentour. La mise en valeur de ces terres par les notables est étroitement liée aux essais d'introduction des cultures commerciales. Les premleres graines de liane à caoutchouc y sont plantées en 1905. Un moniteur est mis à la disposition de Gbon Coulibaly " g~i_l~i __ ~QD-fig_~Q_glgyge_g~~il eg~§_~bêrg~_dg_fQ~mgr quatre ans plus tard. on dénombre 67 plantations pour 80000 plants dans la région de Korhogo (31). Les difficultés de commercialisation apparues dans le Nord puis la chute des cours mondiaux conduisent à remplacer les exportations de caoutchouc par le karité à partir de 1911 (32). mais surtout à développer la culture cotonnière (33). Le Gouverneur Angoulvant prévoit, dès 1908, d'implanter à Korhogo la variété cultivée à Bondoukou (34): c'est une fois encore sous l'autorité du chef de canton qu'une plantation de 10 hectares dans la ville et que neuf autres. situées au Sud du district, commencent à employer des semences sélectionnées; des égneneuses à main et des presses sont acheminées dans le cercle afin d'éviter le transport du coton brut vers l'usine de Bouaké (35). Une étude de l'Association cotonnière coloniale. menée au cours de la campagne 1912/1913 dans la région de Korhogo. analyse les conditions de production assurant la rentabilité de cette culture; et conclut à la nécessité d'une production .. iD-~iggD-g qui économise le paiement journalier de la main d-'-oe_uvre (36). L'intérêt éconollligue colonial et celui des autorités locales convergent dès lors: les formes précapitalistes de production, fo~dées sur le tribut en ~ravail livré par les villageois aui notables, assurent d'une production cotonnière qui approvisionne les tisserands Jula. encore faiblement concurrencés par les importations de vêtements, et d'un petit excédent évacué. En 1921. l'usine d'égrenage de pimbokro est transférée à Korhogo, afin d'amé­ liorer la qualité de la production exportable J37)

La culture arachidiére est testée à la veille de la première guerre mondiale: mais elle ne dépasse pas alors la sphère des transactions locales. eu égard aux difficultés d'é­ vacuation du produit (38). Sa production n'est rendue obliga­ toire qu'à partir de 1928, lorsque le rail désenclave le cercle (39). De même que pour le riz de bas-fonds. la contrainte administrative à la production arachidière est d'autant moins bien supportée qu'elle exige un investissement considérable en travail au moment même où sa mobilisation, dans le cadre des champs collectifs exploités par les matrilignages (eg~PQ) devient difficile. Aussi. la fragmentation des unités de production lignagères (40) s'effectue parallèlement à la con­ centration des capacités de production agricole par les chefs de canton.

Les premières décades de la colonisation favorisent ainsi l'accumulation de créances nobiliaires sur les villages. converties bientôt en droits d'usage des terroirs et en presta- tX()l1s__tRjJ:>ll1:-,'~_ix~~._j::J 1 e~l11od i fie_n 1: __ p~l' __~ ill€!lLS tes_c_Qnd i t i ons_ d'accumulation et les pratiques commerciales (j~Q) (41) des Jula installées à Korhogo, et par là même leur capacité à contrôler les hiérarchies confessionnelles chargées de gérer l'éthique et les règles de fonctionnement de la communauté.

L'implantation des Jula à Korhogo, au cours du XIXe siècle. paraît intimement liée au renforcement du tissu marchand local. La fermeture du pays Baule aux commerçants du Nord a amorcé au cours des années 1730-1750 le déclin des ac­ tivités de commerce à distance des communautés Jula situées entre Boron et Nielle quoique ces dernières continueront. occasionnellement. de s'approvisionner en cola sur les marchés bordant le pays Guro (42). La croissance de Korhogo et la for­ mation du réseau de marché qui l'enserre stimulent les opérations d'échange entre Senufo et Jula: ceux-ci cèqent le tabac (~~r9)' les produits du tissage artisanal (hQ[Q~i_h!§g). la cola (~QQ[Q) et les morceaux de sel (hQgQ_f9[9) en contre­ partie de grains. de condiments et de coton. Aux premiers mem­ bres des kabila des villages Jula de Kadioha et Boron, venus s'installer au quartier Koko. s'agrègent progressivement des familles maraboutiques de Kong qui dispensent un enseignement coranique et emploient une main d'oeuvre captive au courtage. et à la confection de bandes tissées (43).

Leur position marchande et confessionnelle dans le canton Kiembara n'est toutefois pas monopolistique: elle doit s'accommoder de l'arrivée de marabouts venus de Dia. de Nioro ou de Sikaso à la demande de Gbon (44). Celui-ci dispose de multiples moyens de contrôle sur la hiérarchie islamique. par exemple en assurant la subsistance et en organisant les allian­ ces matrimoniales des familles maraboutiques qui lui sont directement soumises, en s'attachant les services religieux des représentants de la-

De plus. alors que la fin des résistances armées en région forestière stimule les échanges inter-régionaux, l'abo­ lition de l'esclavage réduit la base de l'accumulation économi­ que marchande. et par là même les capacités d'investissement religieux des familles Jula de Korhogo. L'emploi de captifs par les Jula du Kiembara reste en effet élevé lorsqu'il est évalué au début du siècle 3 captifs pour un homme libre (48). utilisés aux travaux agricoles. à l'artisanat. à la manutention ou au transport des marchandises. Ils constituent aussi un instrument de paiement et une réserve de valeur qui, en tant que -te1,le.--étal-onne- le _ niveau. de réussite Q9_l!lm_e.I:'_çiale~,Or. l'utilisation des captifs domestiques lors 'd'expéditions cara­ vaniéres est réprimée dés le début du siécle (49): la libéra­ tion de la main d'oeuvre chargée de produire les biens de subsistance n'intervenant qu'à la fin de la première décennie (50). Elle précipite la paupérisation des petits négociants. mais aussi de quelques segments marchands et maraboutiques jusqu'alors aisés. Tel est le cas. entre autres, pour l'un des principaux karamoko de Sinematiali. Saganogoh Baba, qui disposait en 1904 de 34 captifs et ne reçoit plus en 1912 que g~§lg~g~_prQyi~iQ~~_g~__ ~~1~rg_1Qr~_gg~_r~gQ11g~_g§ __ ~il __ g1_gg ~~jé_g~_~~r~y~~_ghgf_gg_yill~gg~_!l_pQ~~ggg_~~~~i_g~glg~g~_prQ= yiéiQ~é yg~~~1__ gg_~g~ __ lQ~g~~~ __ 1~~g~gl?_é9Dj_ç~11iy~~_p~~_?g? fil~~ __ 9gé__ fg~~g? __ g1_éQD __ frgrg_i~~~1 (51) N'échappent au déclin économique que les commerçants à même de mobiliser en nombre des dépendants familiaux ou des clients. et de s'appuyer sur un réseau d'informateurs spatialement dispersés afin de participer au cycle cola-bétail qui s'affirme après 1910 (52). Pour ce pôle dominant de la sphère marchande. l'accumulation d'un cheptel remplace celle des captifs dans la fonction de valeur refuge aisément convertible. En 1924. la subdivision de Korhogo concentrera les 2/3 du capital bovin du Nord et fournira 1 550 boeufs de boucherie. auxquels il faudrait ajou­ ter les reventes non contrôlées_ d'animaux acquis à Bougouni, Bamako ou à Segu. Les clans Cisse. Ture. Sanogoh. Dembele de Korhogo parviennent ainsi à conforter leur position hiérarchi­ que dans le commerce trans-régional (53). et à investir une partie non négligeable de leurs ressources dans l'éducation religieuse des aînés de lignage (54). En leur sein. la division du travail marchand et confessionnel se perpétue, qui assure des avantages combinés d'une réelle efficacité commerciale et d'un prestige religieux reconnu dans l'espace d'échange parcou­ ru. Il reste que dans la fraction dominante de la sphère com­ mercial e -k~rh~g·ola i se, -s-s jin~~ren t de s logeurs et de s correspondants (j~_1igi) qui dépendents de chefs de réseaux (j~l~_p~) résidant dans les grands sites marchands du Nord: Bamako. Jene, Mopti. Sikaso. Ceux-ci deviendront d'actifs in­ termédiaires auprès des chefs Kiembara désireux de constituer un cheptel: tel est le cas de Traore Ousmane. originaire de Si­ kaso. auquel Gbon donnera deux épouses - dont l'une de ses filles et qui restera jusqu'à la fin de la deuxième guerre mondiale l'un des négociants privilégiés du ch~f Kiembara (55). A leur contact. quelques notables s'initient au commerce à distance. parmi lesquels deux fils aînés de Gbon, ainsi que Coulibaly Nanguin. l'un des proches conseillers du chef de canton.

Au delà, les familles Jula sont contraintes de partager leur temps entre l'acquisition d'un savoir religieux et le colportage (56) et. ne pouvant prétendre à une accumulation significative dans l'un et l'autre de ces champs. se trouvent confinées aux pôles subalternes et faiblement rémunérateurs des transactions matérielles et symboliques.

Les compagnies bordelaises et marseillaises de commerce s'installeront tardivement dans la région Nord. Jusqu'au milieu des années 1920, les principaux traitants signalés à Korhogo et Odienné, relèvent plus de la petite annexe commerciale ou de l'aventure marchande engagée depuis les grands centres septen­ trionaux, que du développement du réseau de comptoirs des 1

------compagl1ies_commerciales_côtières (57): encore ces. dernières ne s'implanteront dans le Cercle de Kong que ~Q~r_rg~Q~Qr~_~~~ Q~~Qi~~_i~@gQi~i~_Q~~__ ~l~~i~~r~__ ~~rQ~g~~§__ Q~ __ ~~§§~=çQt~_g~i QQiY~~!_~Q~rrir_l~~r~_~~~Q~~Yr~§ (58). Nombre de conflits opposent les traitants et l'administration; ils concernent d'une part le. rythme d'exploitation et la destination des pro­ duits du cru, et d'autre part l'accès â la main d'oeuvre pour le portage. Dès 1901. l'administration envisage de prendre des sanctions contre les maisons de commerce de Sikaso. dont les intermédiaires Jula. opérant dans le cercle de Kong. ~§= çrQg~~gi_l~§_~Q~~l~iiQD~ "; en 1903, l'administration du Cercle dénonce les commerçants européens 9§pQ~ry~~_g~_1Q~1_~~r~p~lg Lg~il_g~_§~_§QDi_~~~__ çQgtggig§_d~Qffrir_~g_~ri~__ Qgri~Qir~_Q~~ ~rQQ~ii~__du .~ays __g~~il~_~~iQrg~~i~~!_~r~~g~e~__ [~~i~_g~!l_~~ p~y~!~gt__ ~~s __ !~§ __ ~Qr~~~r~__ Q~ __ l~~ __ ~çç~Ql~~~gi__ Qg __ ~~~Y~i~ !r~~t~~~gt§ ". en 1911. elle proteste contre les pressions exercées par les négociants sur les producteurs. qui mènent à la" ç~~ill~!i~_~~ç~~~:iY~_~i_l~l_l~_Q~§ir~ç!:iQ~_Q~~__ ~l~~i~ ". Lorsque les recrutements administratifs et les réquisitions en grains s'intensifient. les protestations émanent alors des traitants qui perdent tant sur le volume de la collecte que sur la revente. étroitement aSSOClee. des produits européens aux intermédiaires Jula (59). Il paraît extrêmement difficile. sinon arbitraire. d'établir pour le Nord ivoirien une typologie des effets du commerce de traite sur les négociants locaux (60). Les intentions déclarées sont de confirmer le " ~~§~1~~~ Q:iQ~l~" dans ses fonctions de ~~i:ii__ ~g~~!__ Q~_çQ~~~rç~ §~:i~§:i~~~~i_~~riQ~!L__ rg~~~Q~g!_j~§g~~_Q~~§__ l~_~Q:igQr~~yill~g~ !~~_~~rçh~~Q!~~§_~~rQp'ggg~~~~__ pr~~yg_!agg:iQl~_Q~__gQ!r~_fQrç~~ Q~ __ gQir~ __ r!çhg§§~ (61). On envisage une réorganisation administrative du cercle de Kong, pour faire de Tafire un vaste centre commercial où seraient regroupés les principaux intermédiaires Mande-Ju!a (62). Il reste que la fraction domi­ nante du négoce Jula, jouant sur les sollicitations

contradictoires. de l'administration et . de la traite. est â même de trouver dans sa situation d'inteimédiaire des ressour~ ces qui lui permettent de vitaliser des cycles marchands locaux et inter-régionaux qui échappent au contrôle colonial. Le dispositif de surveillance commerciale est certes renforcé à partir de 1910\ mais il n'empêche ni la circulation clandestine de caravanes parties de Guinée. du Mali. de Haute-Volta qui transitent vers Korhogo. Boron ou Kadioha. ni l'intensifi­ cation de formes locales d'échange immédiat (63). Les arbitrages sont nombreux, lors de la revente des produits du cru. entre les marchés Guro et Baule et les établissements de traite. Ils sont étroitement corrélés aux marges respectives du cycle riz. cola et bétail d'une part (64). produits agricoles et biens d'importation d'autre part: et aux disponibilités régionales en numéraire. 11 faut attendre la densification du réseau de traite et la venue de quelques planteurs européens à Korhogo et Ferkessedougou. entre les deux guerres. pour qu'une articulation durable s'opère entre le négoce Jula et le commerce occidental. La collecte des produits du cru s'organise alors autour de la Compagnie française de la Côte d'lvoire. La compagnie avance le numéraire â quelques gros intermédiaires Jula appointés - Ousmane Traore, Seku Ture. Souleymane " "Qjê~ " Coulibaly - qui se chargent de recruter les acheteurs de mil et de riz. Elle rachète aussi les grains collectés par les traitants européens Serville. Olivier, Pascal. Trabucato et Es­ carré implantés â Korhogo. Encore doit-on remarquer que les ~_ ... .._principaux. _.Lés.eaux_afxicains __ du.__ commerce ..des_ mar.chandises générales émergeant à l'indépendance ont entretenu des relations plus intenses avec leurs fournisseurs de Bamako ou Bouaké qu'avec ces établissements. La capacité de la chefferie Kiembara à s'adapter aux transformations. d~s enjeux agricoles et commerciaux. politique et confessionnel locaux au cours des premières années de colo­ nisation n'est pas sans rapport avec l'imprécision des modali­ tés coloniales de valorisation du Nord. et avec la délégation permanente d'autorité administrative qui donna à Gbon Coulibaly le moyen de compenser son insuffisance originelle de sacralité et de légitimité coutumière (65)

Jusqu'à l'élaboration. en 1933. d'un programme de développement économique à l'échelle de la colonie par le gouverneur Reste, le Nord est en effet soumis à des formes multiples d'exploitation de sa main d'oeuvre: organisation d'un recrutement tournant qui. vers 1930, distrait 3 000 jeunes de la subdivision de Korhogo au profit de la Basse-Côte. réquisitions en grains afin d'approvisionner les manoeuvres des grands chantiers, alimentation des caravanes marchandes se dirigeant vers Bouaké. introduction de cultures d'exportation exigeantes en travail. réglementatiort des réserves familiales en semences en vue d'assurer la reproduction des unités agrico­ les de production (~~!iQ!Q). autant de sollicitations contra­ dictoires résultant de conceptions inachevées du rôle économique dévolu au Nord. mais qui laissent une marge d'inves­ tissement et de contournement des décisions administratives par les notables. Ainsi. qu'un excédent agricole apparaisse - c'est le cas en 1921 et ceux-ci revendent avec bénéfice leur production. ainsi que les grains qu'ils font collecter. aux colporteurs et caravanes en transit (66); qu'il yait pénurie. ou qu'une effervescence islamique se diffuse depuis les grands centres de commerce du Wasulu ou du-Kenedugu. et menace de perturber le contrôle politique sur les hiérarchies marabouti-:­ ques. et les autorités locàl~s réclament un contrôle administratif serré des négociants allochtones.

Par ailleurs. on ne saurait omettre que les représenta- t ions coloniales d'un Nord " lÇ!QQ!:i§~?; ", " ~!:Q~!:§ ", Q~YQ~g " !:QQI:!~t§ ", lQ;y~l ". et prompt à s'emparer des bienfaits du modernisme. incarnées toutes entières dans l'image idéal­ typique du patriarche Gbon Coulibaly, sont autant ajustées à la stratégie administrative de pacification puis de valorisa­ tion de la région forestière (67). qu'à celle du chef Kiembara qui vise à faire admettre une légitimité acquise §D yiQlÇ!tiQg_~§_l~_!!:Ç!~i!iQg_~~gQ~[Q (68). Le compte-rendu des fêtes de l'inauguration du rail à Bouaké. en 1913. révèle. à la faveur d'une rencontre entre chefs et notables de Korhogo. Kong. Bondoukou d'une part. et ceux du Baule. du Nzi-Comoe. de l'lndénié. d'Assinie et des Lagunes d'autre part. l'imagerie ethniciste et les finalités politiques que l'Administration entend lui donner

[ Le Gouverneur établit un parallèle entre la situation des populations laborieuses du Nord et du Centre. sachant tirer parti de leur sol, s'efforçant de développer leur production pour accroître leur bien-être. habitant dans des villages propres. bien alignés. et celle des indigènes des Lagunes et de la Côte qui. malgré de sérieux progrès, est loin d'être comparable: .et cela en raison de leur esprit·--d-'-indépendance qui a-obligé l'Administration locale à agir vigoureusement ( ... ) S'adressant aux gens de Bonoua. du Sanwi, de l' Indénié. dU pays Dida. il leur montra les inconvénients de leur paresse et de leur insouciance. et les incita à profiter de ce qu'ils avaient vu pour changer ( ... ) leur manière de faire, de vivre et d'agir. Il remercia par contre les chefs de Korhogo, de Dabakala et l'Almamy de Bondoukou du loyalisme qu'ils ont toujours témoigné. de l'aide qu'ils nous ont apporté, de leur bonne volonté à suivre nos avis et conseils de persé- verer dans cette voie (69J

Pour Gbon Coulibaly, les alliances conclues avec Ba­ Bemba. Samori. puis avec l'administration française permettent d'engranger un capital de notoriété et de forces (f~~g~g). captées au coeur des appareils de domination centrale. Ce capi­ tal compense, sinon occulte. son déficit originel de légitimité coutumière: l'avènement politique de Gbon. au détriment de Soro Tyobe. tel que Ba-Bemba l'imposa militairement au Kiembara en 1894. inaugure en effet une rupture dans la transmission utérine du pouvoir, dont la dynamique sur la répartition des postes d'hégémonie régionale ne sera d'ailleurs pleinement per­ ceptible qu'après la deuxième guerre mondiale. Toutefois. la rupture trouve sa propre lëgitimité dans la demande de protection qui émane. à la même période. des notables villa­ geois ou des aînés des lignages confrontés aux menaces extérieures. Gbon est le mieux à même de la satisfaire: élevé par Ba-Bemba. il a acquis auprès de l'Islam. puis au contact des puissances conquérantes leurs forces mêmes (70). Par ail­ leurs, le chef du Kiembara prend soin de déléguer une partie de son pouvoir à ceux de ses frères qui furent le plus intimement associés au règne de Zwakognon, et à désigner aux postes de conseillers les chefs de Nanguin Kaha et du lignage Karna, manifestant ainsi la continuité des alliances paternelles. Les liens .matrimoniaux qu'il noue avec les chefs Nangninimata de Napie, Namogo de Karakoro, Fondio Coulibaly de Sinematiali et avec le chef de Tiohoniehe. ainsi que l'inEtitutionnalisation des échanges cérémoniels, à l'occasion de funérailles. avec nombre de villages des cantons voisins. confirment par ·ailleurs l'intensité de l'activité diplomatique déployée par Gbon en vue de fédérer. sous son autorité. les chefferies Senufo. La centralisation politique d'une partie de la région s'appuie. au cours de cette période. sur la situation de gérance des forces militaires et religieuses appartenant en propre aux Etats domi­ nateurs. -La succession de-Gbon Coulibal;y. ------

Jusqu'en 1942. la centralisation du pouvoir local. et le rôle de supplêtifs de l'autoritê coloniale dêvolu aux notables du Kiembara favorise la pênétration ou la sujêtion des hiêrarchies êconomiques, religieuses, administratives, juridi­ ques et politiques alors en pleine mutation. A la fragmentation du champ du pouvoir répondent d'un côté l'investissement par Gbon et ses alliêes des institutions nouvellement creees. de l'autre la dissolution des rapports lignagers de dépendance économique au profit des prestations en travail. accomplies par les cadets des lignages roturiers sur les terres du chef de canton. Toutefois. si la séparation progressive des fonctions de domination n'affecte nullement l'unicité de l'autoritê lo­lo- cale. elle amène les notables à spécialiser leurs enfants dans l'acquisition de compétences partielles, ajustêes à la conquête d'un type spécifique d'hégêmonie.

Parmi les descendants du lignage dominant, un premier principe de segmentation apparaît qui oppose les dêtenteurs d'un capital d'autorité coutumière et de connaissances isla­ miques à ceux dont les compétences sont principalement scolai­ res (71). C'est à son retour de l'exposition coloniale organi­ sée à Marseille que Gbon Coulibaly accepte de retirer trois de ses fils, Tyeba, Adama et Dramane. des écoles coraniques afin del~s-confier à l'êcole primaire de Korhogo. Jusqu'alors. le chef de canton a rêsisté aux sollicitations des missionnaires ayant f6ndé leur êcole en 1904 (72). comme a rielles de l'admi­ nistration qui, quatre années plus tard, décide de réanimer l,'enseignement laïc à Korhogo. Gbon leur a... certes confié des êlèves, au nombre desquels son frère cadet Valy Pierre, mais aucun de ses descendants directs (73). A partir de 1923. le mouvement de scolarisation des enfants de notables se gênêra­ lise: .. ~g~.l~_g~g.lg~g~_~bgf§_9ggQ~fQ~_~y~igg:t_j!J~g!J.:.i~i_ggyQ;yg~glJ.l~_glJg.lglJg~_~bgf§_9ggQlJfQ~_~y~igg:t_j!J~g!J.:.i~i_ggyQ;yg .lg~r~_ggf9g:t~_~_.l~gçQlg_~!J~!J.l~~gg~_~g9~ÇQ!JP_.lg~_Qg:t_rg:tirg_pQ!Jr.lglJr~_ggf9g:t~_~_.l~gçQlg_~!J~!J.l~~gg~_~g9lJÇQ!JP_.lg~_Qg:t_rg:tirg_pQ!Jr 19~_gDyQ;ygr_ê_.l.:.g~Qlg_fr~Dç~i~g (74). Cette décision ne doit guère à l' gg:thQ~~i9~~g_gg_Q!J_~QD1~ç1_~ygç_l~_~~11~rg_fr~g=gg:thQlJ~i9~~g_gg_Q!J_~QD1~ç1_~ygç_l~_~lJ11lJrg_fr~g= ç~i~g ". comme les autoritês coloniales se plaisent à l'imagi­ ner. Plus probablement. l'augmentation des besoins en personnel administratif autochtone le tiers des agents indigènes en poste en 1923 a étê engagé au cours des quatre années prêcé­ dentes -, et les difficultés de recrutement rencontrées dans le cercle. valorisent les stratégies d'investissement scolaire. Par ailleurs, la soumission des hiérarchies islamiques à l'au­ toritê politique cantonale est tel qu'il ne paraît plus exiger d'investissements supplémentaires. Le Kiembara reste en effet. au cours de l'année 1922. à l'abri des mouvements d'opposition islamique qui naissent à l'Ouest comme au Nord: la fronde des marabouts de Sambatiguila. exigeant la destitution du chef Bakary Diaby imposé par l'administration coloniale, l'effervescence signalée à Boundiali et Sikaso ne se diffusent pas jusqu'à Korhogo. ------~ ------Ainsi, les trois premiers fils deGbon--"':-Ko-reh~: Bêma-·· et Amadou - ont suivi un enseignement coutumier et coranique (75), mais ne peuvent prétendre occuper des fonctions adminis­ tratives qui supposent une compétence scolaire. Ces aînés sont en revanche assoc~és à la sphère du pouvoir cantonal, sous le contrôle de l'administration française. Les quatre enfants suivants - Tyeba. Adama. Dramane et Siramane - ont suivi un enseignement islamique et coutumier, tôt interrompu par leur insertion dans le cycle primaire élémentaire de la ville. Loin de favoriser l'accès simultané aux positions de pouvoirs dans des champs d'autorité désormais fragmentés. les formes multiples de connaissance dont ils sont pourvus. mais dont aucune ne se révèle complète, les contraindront à privilégier au cours de leur trajectoire professionnelle et politique, l'une des sphères d'hégémonie. Ainsi Tyeba abandonne son poste d'infirmier pour se consacrer au commerce inter-ré­ gional: il jouera un rôle politique important dans l'actualisation des alliances entre le pays Kiembara et les régions alentour. A la demande de son frère aîné Bêma, Adama n'achève pas le cycle élémentaire. S'il n'occupe qu'une fonc­ tion subalterne dans la hiérarchie administrative locale, il devient en revanche le conseiller personnel du chef de canton. Siramane est d'abord interprète, puis commis expéditionnaire à Man, Seguela, Katiola, Ferkessedougou et Korhogo. Ses derniers postes lui donnent l'occasion d'animer les relations diplomati­ ques entre les villages du Kiembara et de s'intégrer, en accom­ plissant le pélerinage, dans la hiérarchie islamique de Korhogo. Enfin, Dramane suit une formation pratique à Abidjan, avant d'être employé à la régie des chemins de fer. Ses inves­ tissements professionnels, puis syndicaux et politiques dans la capitale l'éloignent de la sphère d'hégémonie régionale: ils s'effectuent en raison inverse de l'autorité et des compétences qui lüi sont reconnues en pays Kiembara. \ Desormais. la dynamique du champ âù pouvoir régional tient à une double contradiction, engendrée par la détention de compétences partielles dont l'efficace suppose des opérations de conversion préalablement négociées entre les descendants de Gbon. D'une part, le pouvoir d'Etat ne se montre disposé à octroyer des fonctions d'autorité centrale aux plus scolarisés des membres du lignage dominant. que dans la mesure où ces derniers sont susceptibles de conforter son emprise sur les notables du Kiembara, alors même que les conditions d'accumu­ lation et de valorisation du capital scolaire éloignent leurs détenteurs de la sphère d'autorité locale. D'autre part, le contrôle qu'exerce l'Etat sur l'accès aux fonctions d'autorité régionale parrainage des candidatures à la chefferie de canton. à la Mairie ou au Secrétariat général du parti depuis l'indépendance suppose l'assentiment des membres de la famille insérés dans la sphère d'autorité centrale. Ainsi. loin de se résumer en une succession d'oppositions personnel­ les. les conflits récurrents à l'intérieur du lignage dominant engagent des modes d'accès et de conservation des positions hégémoniques qui se révéleront, dès la période 1942-1950. à la fois interdépendants et contradictoires.

Au cours du premier trimestre 1942. Gbon Coulibaly est nommé au poste honorifique de chef de Province. tandis que Bâma lui succède à la chefferie de canton. L'administration coloniale entend a1nS1 prêparer la relêve du patriarche. Elle entérine lEi fin ~de-la---transmissionniatrilinêaire de ra fonction, mais exclut aussi le principe d'une succession en faveur des aînês d'une même gênêration. puisque Kasuna (76), Mamourou et Valy Pierre, frêres de Gbon. en sont êcartês. Les considêrations d'âge et de prêsence à Korhogo ont probablement jouê dans une décision qui pêrennise un mode de succession vertical au risque de compromettre les solidarités entre collatéraux, et par là même celles qui unissent Korhogo aux villages voisins. Toutefois, le consentement de Gbon suffit à légitimer la dêcision administrative. La chefferie de Napie refusera seule de reconnaître toute allégeance vis-a-vis de l'autoritê de Bêma, et quelques notables régionaux garderont leur distance.

La succession à la chefferie Kiembara est accomplie au moment oû l'effort de guerre imposé au pays Senufo compromet les bases de l'enrichissement des lignages dominants. L'inten­ sitê des recrutements de manoeuvres et de militaires est telle qu'elle réduit le volume des ponctions en travail. prélevées par les chefs de canton et de village sur les lignages roturiers. Les réquisitions en coton. en latex - pourtant abandonné depuis prês de trente ans - mais surtout en grains et en bêtail rémunérés à un cours nettement inférieur à celui du marché dêvalorisent leur capital, et limitent d'au­ tant les ressources consacrées aux prestations rêciproques entre notables - fondement de l'actualisation des solidarités politiques locales. L'effondrement des importations. la rêduction des marges de collecte ainsi que les difficultês de circulation entre les colonies affectent aussi l'activitê économique des négociants Jula de la région. Les contraintes économiques engendrées par la guerre rendent envisageable une entente entre chefs et négociants du Kiembara d'une part, et d'autre part les représentants des planteurs ivoiriens revendiquant le libre accês au marchê d, la main d'oeuvre (77). Dês la :"fin de la guerre, Félix Houphouët noue de solides relations. avec les responsables des communautés Jula de BQuakê, Yamoussoukro, Bobo-Dioulasso. Il fait halte à Korhogo en find'annêe 1944. et prend contact avec l'un des membres les plus influents de la communautê islamique. l'Imam Fofana Si­ riki. C'est par l'intermêdiaire de Dramane (78) que l'alliance avec Gbon Coulibaly sera scellée l'année suivante. Le président du Syndicat agricole africain obtient du chef Kiembara l'organision du recrutement de 1500 travailleurs volontaires. payês 2400 francs en fin de contrat annuel - soit un salaire cinq fois supérieur à celui que pratique le colonat europêen. Le recrutement est rapidement effectuê par Bêma. sur la base d'unerêpartition cantonale êtablie par Cissé Mory Kounandi (79), et les manoeuvres sont acheminés par le rail vers la Basse-Cat~. L'alliance avec Gbon Coulibaly. indispensable à la formation d'une classe de manoeuvres agricoles assujettie à la dem~nde des planteurs du Sud-Est ivoirien (80). constitue la premiêrevictoire du combat syndical, bien que les chefferies de Napi~, Sinematiali et M'Bengue y voient d'emblée une at­ teinte', à':leurs priviléges économiques. Lors des élections à l'As ~ ~~ bJ~~"~' Con s t i tuan t e deI 94 5. les r e p r ê sentant s de ces can ­ ton~,:,,";-p·c?.IÙ~eront leurs voix sur la candidature du représentant des 'irité'rêts" des bênéficiaires attitrés de la main d'oeuvre

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Par ailleurs, la nomination du Gouverneur Laurent Péchoux en 1947 brise l'alliance. conclue par son prédécesseur, entre les dirigeants du Syndicat agricole africain et l'admi­ nistration coloniale. Dès lors, les descendants et alliés de Gbon Coulibaly investis d'une autorité locale dont la recon­ duction dépend de l'administration - Bêma, chef de canton: Ama­ dou, responsable de la coordination des chefferies régionales et chargé des relations diplomatiques avec ; Adama, chargé des alliances entre Korhogo, Dokaha, et Tioro, et con­ seiller personnel de Bêma; Coulibaly Karna, principal ministre du Kiembara - se soumettent sans résistance aux injonctions du Gouverneur et démissionnent du Rassemblement démocratique africain.

L'opposition entre Dramane, proche de Félix Hou­ phou~t~Boighy~ et Bêma Coulibaly. relève de perceptions diver­ gentes des espaces sociaux et des hiérardhies dans lesquels chacun se trouve engagé. et il n'est guère surprenant que les formes locales d'exploitation de la main d'oeuvre Senufo, et par là même les modalités d'accumulation de ses notables. aient été au coeur des conflits. Ainsi est rapporté un incident survenu sur une terre de culture appartenant à Bêma. situé au Sud du canton Kiembara:

Bêma avait fait une grande culture. Quand Dramane s'en est aperçu. il est allé voir les paysans et il les a couvert d'injures. Il leur demandait pourquoi ils venaient travailler gratuitement dans le champ de Bêma. alors qu'ils pouvaient gagner ailleurs. Alors les manoeuvres lui ont répondu que Bêma leur avait fait du bien, et qu'il est gentil envers eux, raison pour lesquelles ils sont venus tra­ vailler pour lui (83)

Le conflit, en ce qu'il engage les conditions économiques de la reproduction du pouvoir local. apparaît total au point qu'on chercherait vainement tout ~~êgg 2[gêlêQlg~g~!_~gg!§_g!_çg~!!~~~1!gm~Q!_ê~Q!!~g_Qg_lê_~!Ql~Qç~.. (84). A plusieurs reprises. les forces détenues par les marabouts (~Q~i). les karamoko réputés puissants (~êli~g~). les initiés du Poro (hêfghQD~Qglg. ou" gjglggg ") sont mobilisés. en particulier dans la région de M'Bengue, Napie, Sinematiali, afin de disperser ou de protéger les missions militantes dirigées par Dramane Coulibaly. A Korhogo, nombre d'échanges ma t f iui.ohiauxsbnt--- a:t6urnés-~ voire· dénoncés entre kabi laet lignages Senufo" !~Qgp~~Q~~1§ et partisans du RDA au point que se dessine, au plus fort de la crise. une forme d'endogamie politique entre les familles les plus engagées dans le conflit. Les traitants européens limitent l'accés aux crédits de campagne et aux moyens de trànsport des inter­ médiaires Jula connus pour leur soutien au RDA: lorsque ceux-ci disposent de fonds propres et de véhicules, l·administration. en accord avec les autorités cantonales. multiplie les obstacles à la collecte sur les grands marchés de . Koni. Kawara. Napie. et M'Bengue.

N'ayant pas participé à son actualisation. Dramane Cou­ libaly ne peut g~ére s'appuyer sur le réseau de relations diplomatiques. matrimoniales. économiques et cérémonielles qui pourrait l'assurer du soutien des villages Senufo reconnaissant l'autorité politique de Korhogo. Sinematiali et Napie resteront ainsi. jusqu'au début des années 1960. hostiles à la venue des délégations militantes du RDA. Tout se passe comme si le déficit d'autorité locale de Dramane le prédisposait à obtenir le seul soutien de représentants des communautés minoritaires de la ville: les Dyeli (85). les Jula- en particulier les Kabila Cisse et Sanogoh de Koko, le segment Jane venu d'Odienné au début du siècle, les famille marchandes Jabate et Dagnogo venus du Mali ainsi qu'une fraction de la hiérarchie islamique se considérant négligée par les notables Kiembara depuis le début des années 1920. Ces derniers font du reste valoir un serment solennel de fidélité à Félix Houphouët. contracté sur le Coran en 1945 à la demande de Gbon Coulibaly, ainsi que les liens personnels qui unissent l'Imam Fofana Siri­ ki au Député de l'Assemblée constituante.

Le soutien que la majeure partie des négociants apporte à Dramane permet d'assurer le financem~nt des campagnes et de diffuser les consignes militantes dans la plupart des centres marchands du pays Senufo: mais en contrepartie, il rend pensa­ bJe un processus d'autonomisation de la communauté Jula par rapport à l'autorité que détiennent les membres du lignage dominant. La soumission de la sphère du pouvoir local à l'admi­ nistration Péchoux est certes contestée dans un première phase du conflit. mais non le caractère légitime de l'hégémonie du lignage Gbon. Mais, dès que Dramane Coulibaly dénie toute légi­ timité à la transmission verticale de la fonction de chef de canton. exigeant ainsi la destitution de Bêma au profit d'A­ dama. frère cadet de Gbon Coulibaly. il dévalorise l'ensemble des rentes d'autorité monopolisées par les fils directs du patriarche. y compris celle qui lui permettait de diriger. sans contestation possible. le combat politique à l'échelle régionale. La fonction de Secrétaire général de la sous­ section du parti peut dés lors être revendiquée. avec succés entre 1952 et 1962. par trois représentants successifs de la communauté Jula de Korhogo. A l'indépendance. les conditions nouvelles imposées par l'Etat à la conservation des postes d'hégémonie dans la sphère du pouvoir central contraindront le député Dramane à aménager les alliances sociales contractées au cours de la lutte. D'une part, il reconnaîtra officiellement la légitimité de la chefferie du canton Kiembara. renouant ainsi des liens. si ténus apparaîtront-ils. avec les dépositaires du pouvoir local. Il s'imposera d'autre part à la direction du Se­ crêTa ria: t ---g é~n éfal dU----paYtY-;--- -ma.r g'i na. li~s-a:n-t- - cl e- --- - la·· sor t e-l~' i h;":' fluence politique de la communauté Jula .

.. Le député Dramane a posé sa candidature contre moi au niveau de la sous-section ( ... ) Les Dramane voulaient que to~s les postes soient occupés par un membre de leur famille. la famille Gbon qui voulait influencer tout le monde. Lors des élections, j'ai eu 1335 voix contre 250. Cette élection a coincidé avec l'arrivée de Houphou~t ( ... ) Le président Houphou~t m'a demandé de lui céder la place pour être son adjoint (86).

L'accession de Dramane au Secrétariat général a pour effet de concentrer l'ensemble des fonctions d'autorité régio­ nale au sein du lignage dominant. et d'y instaurer simultané­ ment deux pales antagoniques qui. à maintes reprises. réclameront l'intervention du pouvoir d'Etat afin de régler leurs différends. La segmentation devient l'instrument par lequel le pouvoir de domination centrale peut intervenir, sous la forme euphémisée d'un arbitrage entre membres d'un même lignage. au coeur des dynamiques politiques régionales. Les années 1955-1975 reconduisent les fonctions de réserve de main d'oeuvre. et de fournisseur de produits vivriers à faible coOt. attribuées au Nord dans la division régionale du travail. A l'exception du coton. l'ensemble des productions d'exportation du Nord. dont le karité et le sisal. sont abandonnés. Les plantation de kapok de la région de Korhogo. dont celle du traitant Serville qui occupe 500 hec­ tares aux portes de la ville, cessent d'être valorisées dés 1960. La commercialisation de la production arachidière locale évolue entre 800 et 1500 tonnes pendant la période, et n'ali­ mente que le circuit de distribution local. La croissance de la demande mondiale d'arachide entre 1950 et 1972 stimule pourtant la production africaine: mais elle est satisfaite. pour plus de 50%. par le Sénégal. le Nigéria et l'Afrique du Sud (87): de même. la production régionale aurait pu approvisionner en arachide de bouche, pâte ou amandes. le marché national alors porté par l'explosion démographique urbaine et l'augmentation du nombre des villes ivoiriennes (88). Mais les prix d'achat pratiqués par les collecteurs régionaux dissuadent les agriculteurs Senufo d'étendre les surfaces arachidiéres: l'incitation par la demande ne se produira qu'à partir de 1975. après un substantiel relèvement des cours (89). La pQli.tig~!L9":'ê!?ê!}9Q!LQ~§_!:ggiQ!}§_9~__ §§!y§!!}g" (90) exclut ainsi la région de tout investissement et encadrement significatif du secteur agricole d'exportation. Seule exception: la production cotonnière, encadrée dès 1952 par la Compagnie française des textiles qui substitue la variété Mono, aisément associable à la rizicult~re. aux variétés introduites entre les deux guerres. Il faudra pourtant attendre l'exécution du Plan coton de 1963 dont la finalité est d'approvisionner en matière prem~ere les M<;!J.!]~Q!:!ihê" de l'industrie textile ivoirienne (91), pour que la production régionale prenne son essor: la production de coton-graine. pour la seule région de Korhoho. passe alors de 2300 tonnes en 1964 à 22000 tonnes en 1973 (92). Réciproquement. les filés et tissés de coton industriels commencent a approvisionner l'artisanat textile régional. provoquant la ruine et la migration de nombreux Jula. tisserands ou teinturiers à l'indigo. qui échangeaient jus­ qu'alors les bandes de coton sur les marchés Senufo (93) en contrepartie des produits alimentaires. Toutefois. l'agriculture régionale est principalement orientée vers la production et la commercialisation de quelques vivriers. La production de paddy oscille de 25000 à 34000 tonnes de 1960 à 1973. dont le dixième environ est collecté par les réseaux de trois grands traitants européens. notamment par les Etablisse­ ments Escarré qui disposent d'une usine de décorticage à Korho­ go. Les commerçants Jula participent activement à la commercia­ lisation. certes comme intermédiaires à qui le commerce européen avance fonds de roulement et moyens de transport. mais aussi comme intervenants directs: supportant de faibles charges de fonctionnement. le négoce autochtone peut surpayer lors de l_a_cClJl~cte avant d' évac~er_ le rJz __ ~ul'_ !es marchés de Bouaké _ou d'Abidjan. ou sur les marchés maliens et voltaïques, lorsque les profits s'élèvent par suite d'une mauvaise récolte dans ces pays. Les commerçants Jula s'imposent aussi dans les circuits locaux et internationaux du mil et de l'igname, dont les marges n'absorbent pas les frais de commercialisation des traitants européens.

Toutefois. à partir des années 1950. les transfor- mations des modes d'accumulation et des hiérarchies économiques à l'échelle régionale tiennent surtout au renversement des flux d'échange entre les pays de savane et la zone forestière. Jusqu'Ù l'essor des exportations de café et de cacao. ç~~i~ii_l~_~~y~~~_g~i_~Y~!!_~~~_2Q~!!!Q~_Q~@~~Q~~~~~_~11~_~y~!! ~QQ2i~__ 1~ __ ~Q~~ __ Q~ __ çQl~ __ ~! __ 1~ __ r~çl~m~!i __ ~~~ __ 2qR~l~!!Q~~ fQr~~!!~r~_i~~~1 __ M~!~!~~~~!_~~_çQ~!r~!r~~_ç~_~Q~1_1~~_g~Q~ __ Q~ 1~_fqrgt_g~!_Q!~2Q~e~i_Q~~rg~~!_1!g~!Q~~_~y~Ç_Q~~_r~Y~~~~ __ @Q~~= i~!r~~_@Q~~~~_2~r_i~i~_Q!~_Q~_Yi~gi_fQ!~_~~2~r!~~r~_~ __ ç~~~_g~~ g~~~_Q~_l~_~~x~~~ (94).

Le commerce colatier inter-régional est en effet forte­ ment perturbé au cours des premières années d'indépendante. en premier lieu par le quintuplement des taxes de passage prélevées à la frontière voltaïque (95). en second lieu par l'effondrement des importations bamakoises entre 1955 et 1970 (96). enfin par la desserte maritime du marché sénégalais. De plus. Bouaké impose son monopole d'arbitrage à l'exportation vers les marchés septentrionaux. au moment même où l'idéologie wahhabiya s'affirme parmi les grands commerçants de la capitale économique Baule (97). Les Jula de Korhogo. en majorité ratta­ chés à la qadiriya, plus rarement à la tidjaniya. et dont l'accumulation reposait sur le cycle marchand riz. cola. bé­ tail~ s6rit progres~ivement évincés dé~ réseaux de cbmmerce colatier, au profit de nouveaux intervenants qui y réalisent leurs premières-affaires avant de s'installer en pays Ki~mbara. Par ailleurs, le secteur des transports bénéficie dès 1951 de la fin du monopole d'acheminement des manoeuvres des pays de savane vers la Basse-Côte, exercé par le Syndicat interprofes­ sionnel d'acheminement de la main d'oeuvre (SIAMO): les transporteurs korhogolais disposent désormais d'un frêt voya­ geurs Nord-Sud qui rentabilise leurs opérations d'approvision­ nement à Abidjan et permet de financer l'augmentation. aux rythmes moyens de 8% l'an de 1962 à 1971. de 13% de 1971 à 1977. des capacités de transport de la ville. Enfin. la crois sance urbaine de Korhogo - la ville passe de 20900 habitants en 1963 à 45600 en 1975. et atteindra 109000 habitants en 1988. soit un taux d'accroissement net moyen de 6.L% l'an - stimule la demande locale des biens de consommation. notamment en direction des membres du secteur public et para-public (98). Si les sociétés européennes de commerce sont à même de la satis­ faire. quatre grands négociants locaux articulés à des fournisseurs bamakois. bouakéens ou abidjanais s'insèrent dans la distribution de marchandises générales pendant la première décennie d'indépendance. font progressivement sauter les ver­ rous qui assuraient à leurs concurrents européens la revente exclusive des produits industriels ivoiriens (99). puis déve­ loppent leur propre réseau de distributeurs. Dès 1964, 69% des 'Lu

boutiquiers et tabliers de la ville s'approvisionnent auprès ------de-s-commerçants africains de--la place-.-- ou- de--fournisseurs basés à Ferkessedougou. Bouaké ou Abidjan (100).

Les membres de la famille Gbon et des lignages alliés insérés dans la sphère du pouvoir local ne restent nullement en marge des mutations du champ économique régional. Elles s'y adaptent d'abord en faisant reconnaître puis en valorisant, sous forme de rente locative. les droits d'usage et de pro­ priété coutumière détenus sur les terres les plus soumises à la pression urbaine. Dès avant la convention foncière adoptée en 1971 (101). Bgma entreprend de bâtir des hangars sur une partie du quartier commercial. dont il revendique la propriété. afin de les louer aux grossistes et demi-grossistes de la place. La procédure de lotissement du quartier semi-résidentiel Petit­ Paris ne sera admise qu'en contrepartie d'un titre de propriété sur un terrain de 8 hectares mis en valeur ultérieurement. Après 1971. les descendants de Bêma feront valoir leurs droits sur un terrain placé au coeur du grand marché de Korhogo alors en cours de rénovation. ainsi que sur une terre située au Nord du marché. menacé par les aménagements prévus au Programme de développement urbain. Le quartier Tiegolodala est réservé aux besoins d'habitation des membres du lignage. La valorisation dans le temps des droits coutumiers détenus sur l'ensemble des terres (102) est stratégiquement ajustée aux besoins d'investissements financiers qui naissent dans d'autres champs d'intervention économique. et aux pressions exercées par les autorités administratives. Ainsi. le quartier Sonzoribougou ne pourra être loti aux conditions imposées par la convention qu'à partir de 1987. alors que la sous-préfecture et la muni­ cipalité en réclament la domanialisation depuis 1980. Les rentes dégagées dans le foncier urbain sont employées jusqu'à la fin des années 1960 à la transformation des rapports de production agricole: la mécanisation des travaux champêtres et la spécialisation dans la riziculture sont opérées sur les principales terres de culture du lignage - environ 150 hectares de terres sont ~xp16ités à l'aide de trois tract~urs.- au début des années 1970. principalement à" ~~I1!Ç!_YQgQ". au Sud du canton Kiembara. et sur les terres .. GQ~=lQ .. situés à l'Est de la ville de sorte que les gains de productivité diminuent sensiblement les besoins en prestations tributaires. Seules les opérations de récolte sont accomplies manuellement. en contrepartie d'un paiement en nature. Enfin. c'est sous l'impulsion de Coulibaly Kassoum. deuxiéme fils du chef de canton. que le secteur des transports à Korhogo se structure • d'une part autour de la Compagnie des Transports du Nord. creee en Août 1971 à partir du regroupement de quarante actionnaires (103). d'autre part autour d'un puissant Syndicat régional des transports qui à la fois verrouille l'accès à la profession (104). et impose. au mo~-en des relations privilégiées qu'il entretient avec les grands établissements fournisseurs de frêt. un quasi monopole dans le domaine de l'appairage (105).

Le lignage dominant dispose dés la deuxième décennie d'indépendance de puissants leviers d'accumulation économique. dans le foncier urbain. la production rizicole et le transport. qui peuvent être mobilisés afin de conforter des positions hégémoniques dans d'autres champs d'autorité - politique lors du financement de compétitions électorales. confessionnel à l'occasion des luttes d'influence engagées par les différents pr~tendants aux hiérarchies confrériques. coutumier au moyen ci-' -i~\Te~ti;;';;' ~~~rl-t s dèffions t ra tif s - â:-Y'-occ-as"i on -dé céfémon i es vi 1­ lageoises. La détention d'instruments économiques susceptibles d'assurer l'accès aux différentes hiérarchies constitutives du champ du pouvoir confère à la sphère d'autorité locale un de­ gré d'autonomie difficilement compatible avec les objectifs de contrôle régional du jeune Etat indépendant. Toutefois. loin d'intervenir directement. Félix Houphou~t-Boigny s'en tient à la manipulation des oppositions internes au lignage dominant qU1. gènérant une demande d'arbitrage, lui permet de segmenter les pôles d'hégémonie locale destinés à se renforcer mutuellement. Ainsi. jusqu'en 1976, l'Etat laisse s'exacerber les litiges relatifs à la valorisation du patrimoine foncier géré par Bgma (106). et aux modalités de structuratjon du sec­ teur des transports de la ville (107). A l'un des temps forts du conflit. l'Etat prendra l'initiative de suspendre pendant un an les appointements du chef de canton. avant de les lui rever­ ser à la demande personnelle du chef de l'Etat: le primat de l'autorité centrale sur le pouvoir local est ainsi rappelé. en mg me temps que sa mansuétude. Par ailleurs. le pôle familial bénéficiant de fonctions d'autorité dans les structures de domination étatique est stratégiquement renforcé par Houphou~t­ Boigny. qui prend en charge la formation universitaire et le devenir professionnel de plusieurs fils cadets de Gbon Coulibaly (108). mais prend soin d'y incorporer quelques descendants de notables en exercice. et singulièrement ceux qui lui furent un temps hostiles (109)

Au début des années 1970. le débat successoral ouvert par le décès de Bêma illustre la dynamique des oppositions po­ litiques locales et sa gestion par le pouvoir d'Etat. Les fils du chef de canton exigent en effet que le mode de dévolution ayant prévalu lors de l'avènement de Bêma et de Gbon soit reconduit: s'y 6~posent certes les membres du lignage insérés dans la fonction publique, mais aussi ceux des frères de Bêma qui ont partagé avec' lui la gestion des affaires cantonales. L'arbitrage est rendu par Houphou~t-Boigny au profit de Laji Coulibaly Siramane. le plus âgé des fils vivants de Gbon: -tou­ tefois, le patrimoine du défunt ainsi que les droits coutumiers sur les terres restent la seule propriété des descendants de Bêma. Dès lors se t~ouvent ventilés. entre des segments de lignage désormais opposés, le capital économique et le capital d'autorité cantonale (110).

On ne saurait pourtant réduire le fonctionnement de l'ensemble des champs du pouvoir régional à la gestion étatique des oppositions entre les différents pôles du lignage dominant. L'affirmation de la wahhabiya dans la capitale Kiembara reléve au contraire de dynamismes urbains qui s'enracinent dans une conjonction singulière de forces économiques. politiques et religieuses exclues ou négligées par la sphère de domination. Le réformisme religieux des marchands pénètre Marabadiassa et Bouaké vers la fin des années 1940. et trouve un écho parmi 19§_2l~§_~içhg~_çQ~~g~ç~~i§_t~._~1_q~Q~ig!~g_U~fi~g~__ M~li~~§_Q~ M~~~~~__ 11é_QgYi~~g~i __~~hh~Q!~g§__ t~~~1 __ gi__ §~Q22Q§§[g~i__ ~~~ gg~§_~Q!~é_[içhgé~_2giii§_çQ~mg[ç~~i§~_~mplQy§§~_~rii§~~~_i§§~~ gg§_gr.Q~2g§_~Q~!~~§~__ rg~1_Q~_MQ§§i~ (111). Il ne se diffuse à Korhogo. au début des années 1950. qu'auprès d'un nombre réduit de commerçants ayant suivi à Bouaké l'enseignement de Ladj Kamagate Tiekoro (112): mais l'opposition conjuguée des principaux kabila Jula du quartier Koko. des notables de la - .. -·-----.. viTre- inséres·dans . la hiérarchie-i-slamique _.- notamment La j i Coulibaly Nanguin et Laji Coulibaly Siriki (113) et de Dramane Coulibaly marginalise. jusqu'en 1960. leur audience. A l'indépendance. l'idéologie wahhabiya se développe parmi les marchands les plus récemment installés. ou parmi ceux dont l'appartenance communautaire constitue un obstacle à leur insertion dans les hiérarchies confessionnelles locales: les négociants maliens. Dyeli et Logon qui d'une part s'affirment dans le commerce des marchandises générales. d'autre part sont admis à participer au commerce bouakéen de la cola qu'ils achètent en contrepartie du riz collecté en pays Senufo. Tel est le cas de Coulibaly Bakary, issu d'une famille de tisse­ rands Logon de la région de M'Bengue. qui après avoir commercialisé le riz et la cola entre le pays Kouflo et Bouaké. ouvre une boutique de marchandises diverses ap­ provisionnée depuis Bamako .

.. Dernièrement. les enfants qui ont quitté dans les petits villages. abandonnant la culture pour faire le commerce ici. ce sont eux qui ont réussi dans les affaires. Ceux qui étaient en ville et qui ont fait le commerce n'ont pas su évoluer et ils ont fait faillite. Toutes les boutiques que vous voyez lCl en ville. les propriétaires viennent des petits villages autour de Korhogo. sinon ceux qui sont nés ici et qui ont grandi ici étaient inconscients. ils ne prenaient pas leur travail au sérieux. Chaque fois ils partaient aux funérailles et ils dépensaient follement. et ils sont tombé en faillite" (114) .

Le réformisme est d'abord l'instrument par lequel une fraction de la sphère marchande entend convertir une position économiquement dominante en un capital de prestige religieux. que les pouvoirs politiques et confessionnels refusent de lu~ octroyer. L'enjeu· proprement économique de la lutte menée jusqu'en 1973 pour imposer le wahhabisme dans le champ confessionnel de Korhogo. tient au fait que la plupart de ses représentants ont besoin, pour développer leurs affaires, de forger un réseau local d'approvisionnement et de distribution reconnaissant leur autorité symbolique. fondée sur la détention d'un" ~êp.!.1S\1_g~__ g~~~~_i!!-.§.1i1~1.!Q!!-!}~11~" (115). Ce réseau sera progressivement forgé par l'ouverture de trois écoles franco-arabes dont l'enseignement. empruntant à la fois aux matières de l'école laïque et aux exigences des écoles corani­ ques. répond à la demande de nombreux commerçants de la région. La diffusion de l'idéologie wahhabiya se révèle coûteuse­ outre l'apport en infrastructures scolaires. les négociants financent environ la moitié des charges de fonctionnement des écoles (116) mais. élargissant le nombre des prosélytes et des obligés. elle permet à terme de multiplier le nombre des partenaires commerciaux et de réduire les risques sur chaque opération marchande.

Le conflit entre les autorités locales et le réformisme marchand èc1ate en 1972. lors du projet d'édification d'une mosquée sunnite au quartier Delafosse. Jusqu'alors. les kabila Cisse. Sanogoh et Ture. les marabouts et karamoko de renom ain­ si que les membres de la famille Gbon liés aux Jula de Koko se contentent d'imposer aux musulmans wahhabiya l'observation du rTfe-reTigî-eux----de--la -qa:ârriya~-dans_-l-Lenceinte--de-la- mosquée-­ commune .

.. Dramane Coulibaly m'a reproché en me disant que si je ne faisais pas attention. il allait me rapatrier au Mali ( ... ). Et je lui ai posé la question s'il fallalt que je descende les bras pour prier. Il m'a dit de garder les bras croisés en priant mais d'arrêter de dire Amina" en priant. J'ai continué de dire" Amina .. en priant. Alors il a envoyé cinq policiers contre moi le jour de la prière et m'arrêter si je disais" Amina A partir de ce jour, je n'ai plus dit" Amina" et ceci a été fait en 1969 .. (117)

Bêma Coulibaly apporte son soutien au projet de cons­ truction de la mosquée wahhabiya. L'affirmation d'un pôle reli­ gieux comptant nombre de commerçants et de transporteurs influents au moment même où se fédère. à son initiative, le secteur des transports, et échappant à l'autorité des membres de la communauté Jula de Koko qui lui sont en majorité hostiles depuis 1947, lui paraît d'autant plus souhaitable que la sous­ préfecture a donné un accord de principe. Par ailleurs, les liens tissés par Félix Houphouët-Boigny avec les premiers responsables du mo~vement réformiste - Laji Jakite Kaba à Bobo------D i-olIlEi"S' 50---;- ---L-aj i---Jan-e--- K-abine-- à- -~--Bouaké·-- -; -ayant-exercé - une influence sur les membres de la communauté wahhabiya de Korhogo permettent d'espérer un arbitrage étatique favorable. Par con­ tre, la segmentation du champ religieux compromet les positions d'autorité acquises en ville par les kabila Cisse et Ture, cer­ tes au prix de coûteuses et" f!!!1Q~~2_!'!Yf!!i.!g2" (118). et par là même le contrôle des hiérarchies islamiques exercé par Dra­ mane. Les arguments théologiques déployés, entre 1972 et 1974. révèlent l'antagonisme entre deux éthiques marchandes répondant ------aux- exigences-cont radi c toires - d' un- champ--- économique_ en mu ta­ tion. La confection et la vente d'amulettes par les marabouts. ___ les r ituels:"~ dè'- protection ou d' agression, les ~ dépenses de pres-'" tige ~t le~ sa6~ific~s accomplis au cours des céré~onies reli­ gieuses sont dénoncés par les réformistes, alors que ces usages constituent encore le socle sur lequel s'édifient les relations sociales - et marchandes - entre Jula et Senufo (119). En re­ vanche, ils se révèlent inutiles. voire ruineux dans les domai­ nes où la gestion rigoureuse des fonds propres détermine le bénéfice. La rationalisation des pratiques charitables. en parti~ulier , la défiance vis-à-vis de la saraka.. et l'insertion de la zakat clans le calcul comptable expose cependant les com­ merçants wahhabiya aux accusations d'égoïsme et d'avarice­ Coulibaly Bakary est ainsi communément appelé .. ÇQ~~~ni ter­ me polysémique évoquant à la fois dureté, solidité, avarice.

Par les recommandations de l'Islam. à chaque fin d'année je fais le compte de tout ce que j'ai comme argent et je donne un pour quarante. c'est la part de Dieu aux p~uvres (~~k~1). Et il faut faire ça chaque fin d'année si on veut se soumettre à Dieu. Avant même de faire la zakat. je tiens compte aussi des clients dont je suis sûr qu'ils ne vont pas me rembourser. Quand le moment arrive. je fais appel à un intellectuel qui fait les calculs pour moi (120). Ainsi. le d~bat dogmatique ne parait pas dissociable de -----ta- f-o-rnrat-ron-de-deux-pôl-es-~archands---.-dont--1-es-moclal it~ s- d-'-ac--~---­ . cumulation reposent sur des pratiques commerciales distinctes: ---~~i~;-dans la mesure o~ la diffusion de l'id~olo~iewahhabiya s'est accomplie parmi les communaut~s exclues des hi~rarchies confessionnelles et commerciales officiellement admises - nou­ veaux venus. originaires de r~gions ou de pays voisins. arti-­ sans cast~s -. la lutte pour la l~gitimit~ repose sur la capa­ cit~ des r~formistes à valoriser les propri~t~s internes de la communa u té. "I.i! _ § g _ f. ê i :rg_ r gçQ!}!}Ç!!.1rg-'. _~ _ § g_ f êi r g __ ê!?g !:ç~YQ i!: _ ~ 1 I.i!_§~_:(~i!:~ _êgl.!}~11!:~" (121) dans l'ordre social et le système de repr~sentations collectives qui le porte. Cette 1~!!g_gg9 ç!~§§gl.!}g!}1§ culmine au cours d'une réunion tenue en Novembre 1972 devant le domicile du chef de canton. au cours de laquelle les frontières de l'autochtonie sont d~battues entre les seuls d~tenteurs d'un pouvoir local .

.. Siriki Fofana s'est adress~ au chef de canton Bêma en disant que la mosqu~e sunnite ne serait pas construite ici à Korhogo. parce que Korhogo appartient aux citoyens de cette ville, et que ce n'est pas pour les ~trangers. Mais qu'on pouvait construire une mosqu~e à Bouak~ parce que c'est une ville où les ~trangers se sont rencontr~s. ainsi que Abidjan. mais Korhogo n'est pas une ville de ce genre ------(-12 2) .-----.-- . -- ---

Ils ont dit à Bakary Gbereni d'aller construire la mosqu~e dans son village et que ce n'est pas un Logon qui va venir construire une mosqu~e wahhabiya ici chez eux" (123).

Bêma a dit qu'il allait r~pondre à l'Imam Siriki Fofana. Il a dit que Korhogo est une ville o~ les ~trangers --se--sont--crois~s.--et qu' eux-,-mêmes quL sont. les __ chefs ici viennent du Mali et qu'ils sont venus gouverner le peuple de Korhogo. Et lui Siriki Fofana. son père BamoryBa_ Fofana / vient ~ers Bobo~Dioulasso. Ton père est arrivé ici sans ~pouse et c'est mon père qui a donn~ ta mère en mariage à ton père. (124).

L'arbitrage ~tatique intervient au cours de l'ann~e suivante. qui rappelle une fois encore les limites respectives des pôles antagoniques du pouvoir familial: une mission condui­ te par un ~missaire du Pr~sident conforte la position de Bêma. et autorise la construction de l'édifice religieux. Le remanie­ ment des autorit~s de police se r~vèle indispensable afin d'assurer la s~curit~ du chantier et la protection des respon­ sables wahhabiya. L'~dification de la mosqu~e sera entreprise en Avril 1974 et inaugur~e au d~but de l'ann~e 1975. ... -

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Au cours des deux dernières decennies. les transformations du champ d'autorité locale tiennent, en premier lieu. à la for­ mation de circuits de financement destinés à réduire les dispa­ rités économiques entre savane et forêt (125); en second lieu à la multiplication des hiérarchies économiques, politiques et administratives régionales création de 11 sous-préfectures d'importance démographique extrêmement inégale (126) au sein du département, d'une commune administrant la capitale Kiembara et 11 villages limitrophes. et de deux Secrétariats généraux du parti -; enfin à l'émergence de nouveaux prétendants aux fonc­ tions d'hégémonie - fils cadets de Gbon Coulibaly, descendants de Bêma et des notables ayant géré les affaires cantonales de­ puis 1942. mais aussi hauts fonctionnaires ne faisant pas _pa,I'tJ_~ ciuJig!1~gedo~i_nEln1:,_reven(:Iiquap_t sur la ba~e. _de leurs compétences gestionnaires exercées dans l'administration cen­ trale un droit d'accès à la compétition.

Le relèvement du prix d'achat des principaux produits agricoles du Nord est décidé en 1974, et se donne pour but ex­ plicite d'élever la production commercialisée et le revenu mo­ nétaire des cultivateurs du Nord. Les ~ésultats sont particu­ lièrement sensibles sur la production rizicole régionale, d'au­ tant que la hausse des cours mondiaux des céréales contraint ------f' Etat-- a ma jor-erfortemeri-t les prix d 'achai: ~al.ix- produc t eurs (127), en con~repartie d'un subventionnement étatiq~e coûteux: 1

Pri~_Q~~9h~!_if~ÇfALkgl~_p~QQ~9!iQD_9~_p~Q9~_ilQQQ_!1_ Q~_1~7Q_~_1~~Q_l1g~1~

7Q=7~ 71=7~ ~Q=~~ ~§l~Q

Prix d'achat paddy 22 65 57 80 (l) Production nationale 339 479 405 557 ( 2 ) Production département 34 49 47 87

(2)/(1) 10.0% 10.2% 11.6% 15.6%

Le département de Korhogo confirme sa position de pre­ mier producteur de riz ivoirien. mais surtout de fournisseur du circuit commercial puisqu'en 1986. 21.4% seulement de la pro­ duction nette par habitant aurait été destinée à l'autoconsom­ mation (129). Le triplement du prix d'achat explique certes la brusque envolée des flux de commercialisation des deux premiè­ res années, mais l'insuffisance des moyens de collecte et de stockage de la Soderiz, puis l'érosion du prix réel payé au producteur laissent penser que l'essentiel des évolutions ulté­ rieures viennent des stratégies des agriculteurs pour qui l'association coton-riz p~rmet d'optimiser le revenu domesti­ que-.-,que-.-.--e-t'-cre-Ta:--hausse-cfes--taux----a..-encacrr-eInen.-rEitd' amellagemeriT --- des superficies rizicoles (130): selon le cours, le riz est em- '-~p:ioYé à la consommation des ruraux, ou livré aux circuits com­ merciaux (131).

Les notables du Kiëmbara répondent à l'essor du marché rizicole. soit en augmentant les superficies cultivées et les moyens mécaniques de la production - les fils de Bêma doublent ainsi les surfaces consacrées à la riziculture et complètent leur parc de motoculteurs et de tracteurs -. soit encore en ~étrocédant aux paysans, contre une redevance versée en fin de récolte. les surfaces aménagèes - les terres de Kohotieri, de Sielekaha anciennement exploitées par Adama sont cédées par ses descendants en contrepartie d'une dîme d'environ 100 kgs de paddy par hectare - soit enfin en s'insérant dans le circuit de commercialisation - cinq fils de Gbon Coulibaly s'installent en tant que grossistes en vivriers, développement leur réseau de collecte régionale et livrent les grains à l'usine Sopagri (132). Par ailleurs, les modalitès d'accumulation du secteur vivrier marchand se modifient sensiblement sous l'effet du con­ trôle par l'antenne régionale de la Caisse générale de péréqua­ tion des pri~. de la distribution du riz d'importation. Les conditions d'agrément (133) favorisent en effet les négociants '-----O'ütés'--~-do{és 'd'Un' forias-ôe l'clulemerit-pr-opre- TiIl pc> l'r tanttant :-poussant:- poussantainsainsii à la concentration: en 1986, 45 grossistes commercialisent ef­ fectivement le riz importé, 9 d'entre eux assurant la moitié de l'enlèvement total (134). De plus, les grands transporteurs lo­ caux bénéficient d'un avantage à la commercialisation du riz importé, en ce que le remboursement du frêt par la Caisse de péréquation assure d'emblée la rentabilité des opérations strictement marchandes (135). Ce mouvement, par lequel le sec­ 'teur des transports pènètre le commerce vivrier et y conquiert "'------:-des-'positions'dominantes.,··------:-des-'positions'dominantes. conduit les négociants Jula qui s'y ,trouvent encore insérés à se fédérer. Une première société c>·'[.::commerciale'est~:fondêeen 1979, à l'initiative de que'lques nè- -- 'C~g6cian t s orig!n'ai~eorig!n-ai~e s de Kong et Kadi oh~ (136). Ell e 'e s t rempla­ cée en 1985 par une société d' " Acheteurs de produits vivriers du Nord" (APVN) regroupant 63 associés, qui se transforme peu après en Groupement à vocation coopérative (137). Ne pouvant espérer s'imposer dans le circuit de distribution du riz im- porté déjà verrouillé, le groupement tente de contrôler l'évacuation de l'anacarde. du karité. du mil et de l'arachide. ainsi que l'approvisionnement régional en manioc, banane et taros. Au cours de l'année 1986. il parvient ainsi à élever le prix de gros des plantains distribuées à Korhogo, au prix d'un contingentement des volumes commercialisés sur le grand marché. La stratégie du groupement. visant à rèduire le frêt vivrier desservant la ville afin d'élever la marge gros­ sistesur les produits du Sud. et à s'assurer conjointement d'un monopole de distribution inter-régionale des produits du cru - le GVC souhaite imposer un connaissement obligatoire pour le frêt d'évacuation. qu'il serait seul habilité à délivrer - apparait vite incompatible avec les intérêts écono­ miques des membres du Syndicat des transporteurs. L'affronte­ ment conduit la municipalité à intervenir, en interdisant toute restriction locale à la commercialisation des vivriers. Cette mesure, si conforme soit-elle à la logique de l'économie mar­ chande. n'en contient pas moins le germe d'une marginalisation ~-----n-

irrémédiable d'une fraction de négociants Jula, et confirme la pos i t ion dominan-:re-au-secteur-aes transporrs-aail-s~-res-cü'cLrirs--~

- ---de- . --- - commercialisation.---

Par ailleurs. le relèvement du prix du coton donne au Nord, et singulièrement au département de Korhogo, l'occasion de s'affirmer entant que p~incipal producteur national:

~~i~_Q~~çh~1_if~ÇfALhgl~_E~QQ~giiQn_Q~_çQ1Qn_gr~in~__ i!QQQ_il_ Q§_!~7Q_~_!~~~_i!~~1~

7~=7~ BQ=-~~ 81=~7 dont ~§L~7

Prix d'achat coton 80 80 112 115 (1) Production nationale 98 142 189 213 ( 2 ) Production du Nord 41 68 87 96

(2)/(1) 42.1% 47.6% 46.2% 45.0% En 1987, le secteur de Korhogo assure 43% de la produc­ tion de coton-graine du Nord ivoirien. Si l'accroissement de la production régionale n'a guère d'incidence directe sur le sys­ tème~omm~rcial urbain (139), il renforce à nouveau la position ------du~-Syrlalcat ié-g-ionar-aes-Tr-arisporfeurs--qui récupère Urie partie du frêt de collecte du coton graine - environ 15000 tonnes par àn rétrocédé par la Compagnie ivoirienne pour le développement de~ textiles dans la seule région de Korhogo -, et l'intégrali- _té de l'évacuation des fibres vers Ferkessedougou - 10000 tonnes en moyenne. sur la période 1976-1987. Par ailleurs, la demande de frêt étant particulièrement élevée pendant la pério­ de;d~ collecte, les transporteurs négocient en début de campa- -gnê âes tarifs avantageux avec l'affrêteur, de même qu'ils - ----i1npose-fit--l'ex.-c-lusion--de- l'ensemble des-concurrents non affiliés à la: section locale. / Au cours de sa tournée effèctuée en 1974 et 1975 dans les départements de savane, le chef de l'Etat esquisse le cadre général d'une aide au développement économique des départements du Nord. Celui-ci sera ensuite chiffré à 21 milliards de francs CFA dans un Programme d'urgence vis~nt d'une part à réduire les écarts en dotations d'équipement, d'autre part à associer les cadres locaux. organisés en Comités de développement. aux pro­ jets retenus. Un Comité regroupant les départements de Korhogo. Ferkessedougou et Boundiali est constitué. gérant une enveloppe globale de 8.8 milliards. Toutefois, les dissensions entre les représentants des départements conduisent rapidement à l'écla­ tement de la structure et des ressources financières. et à leur recomposition à l'échelle départementale. Les cadres de Korhogo parviennent ainsi à récupérer 74% des financements réservés aux trois départements de la savane du Nord. qui permettront de ré­ nover et d'étendre les infrastructures et les équipements admi­ nistratifs de la région - parfois au prix d'importants dépasse­ ments de coûts.

Bgp~~11!iQn_g~_1~~ny~lQpp~_Q~_PrQgr~êê~_g~~~g~nç~ Dgp~~j~~gn1~_Q~_KQ~hQgQi_f~rk~~~~gQ~gQ~i_~Q~ngi~1!_111Ql~ (millions de F. CFA) Kgrhggg ~g~~gi91i f~rk~ E~egmQl~

Agriculture 1350 600 150 2100 Education nationale 880 137 82 1099 Extensions administration 60 70 60 1~0 Postes. télécommunications 315 122 120 557 Santé 219 128 186 533 Marchés 100 100 200 Travaux publics (3600) 250 280 4130

TOTAL: 6524 1407 878 8809

L'édification de quatre barrages dans le cadre de la convention SODERIZ. de 7 écoles primaires dans le département. du Lycée Houphouët-Boigny à Korhogo - malgré un coût final 2.4 fois plus élevé que les prévisions -: la construction de 4 for­ mations sanitaires complétes dans les principales sous-préfec­ tures et d'un Centre hospitalier régional: l'érection de 7 b&­ timents couverts au grand marché de Korhogo - une somme de 100 millions était affectée au projet. qui reviendra finalement à 659 millions enfin les extensions des différentes déléga­ tions régionales ministérielles et l'amélioration de l'équipe­ ment routier - 13.5 km de rues bitumées en ville. 15 ponts réa­ lisés. la réalisation du tronçon Katiola-Niakaramandougou-. sont autant de marchés qui attirent vers Korhogo nombre d'en­ treprises du b&timent et des Travaux publics. principaux vec­ teurs de l'emploi salarié jusqu'en 1979: en cinq ans. les industries de premiére transformation. les soc1etés commercia­ les. et les entreprises de construction doublent le volume des postes de travail 42% de l'augmentation des emplois urbains contractuels revenant au seul secteur du bâtiment et des Tra­ vaux publics. La structure de l'injection des revenus moné- / taires pendant cette période explique la nature des tensions sur le foncier et l'habitat qui apparaissent en ville dés la fin des années 1970: aux revenus élevés des cadres de la fonction publique. du secteur privé européen et d'une fraction d'entrepreneurs autochtones du commerce et des transports répond en premier lieu la densification du quartier Air France puis. dés 1977. le lotissement au Sud-Ouest de la ville d'un vaste quartier résidentiel. Mais la pression des demandeurs à revenus intermédiaires. pour la plupart ouvriers et employés du b&timent. du transport. du commerce et du secteur public (141). un instant contenue par le resserrement de l'habitat des quartiers populaires. contraint les autorités à lotir la périphérie urbaine (142) au moment rn~me oG celle-ci est soumise aux sollicitations contradictoires des agriculteurs des villages voisins. des urbains qui y installent des vergers (143). des sociétés de développement comptant effectuer des aménagements.

Au début des années 1980. les transformations sociales générées par les @il1i9rQe_~_1~Qg~~r_g~__ c9f~_~~_g~__ Ç9Ç9Q (144) coïncident avec un profond remaniement du champ du pouvoir politique local. lié au processus de décentralisation de la ges~ion des affaires. dont l'un des effet est de placer Korhogo sous le régime communal de plein exercice. L'émergence d'un pôle nouveau d'autorité donne au député CoulibalyGon. petit fils du patriarche Gbon. l'occasion de présenter sa candidature afin de conquérir une assise régionale que sa car­ riére politique au sein de l'Etat et du parti ne lui a pas per­ mis de construire 11451. L'alliance passée avec le président du Syndicat des transporteurs. ainsi qu'avec le Secrétaire gén~ral de la section sous-préfectorale du parti. respectivement cousin paternel et frére du candidat. lui permet de mobiliser simultanément un capital économique et un capital de relations politiques a l 'échelle du canton afin de participer a la compétition: sont ainsi recomposés des segments complémentaires du champ du pouvoir. que le président Houphou~t-Boigny avait su dissocier quelques années auparavant.

La stratégie d'insertion de Gon Coulibaly dans la sphè­ re d'autorité locale se heurte. pour trois raisons principales. aux objectifs alors poursuivis par l'Etat ivoirien. D'une part. la convergence de différentes variétés de capital détenues par les membres du lignage dominant reste porteuse d'une autonomisation des mécanismes d'accès aux positions hégémoni­ ques régionales. D'une part. la communalisation ouvre un nouvel espace de peuplement politique que l'autorité centrale entend réserver. au moins en partie. a différents hauts fonctionnaires en fin d'activité. Entendu comme une rente d'autorité. parti­ cipant pleinement a un mode de régulation socio-politique fondé sur la récompense et la cooptation 11461. le mandat de Maire est localement réservé au Général Coulibaly Ibrahima. dont les fonctions a l'Etat-major des forces armées ivoiriennes prennent fin. Enfin. on ne peut omettre que l'abandon des listes d'habilitation déS candidatures par le parti. inauguré au cours de l'ouverture politique de 1980. se donne pour finalité de créer un système semi-compétitif 00 les positions d'autorité centrale distribuées dès les premières années d'indépendance dont celles que cumule de député Gon Coulibaly - peuvent. a­ vec l'aval présidentiel. être contestées par les jeunes cadres régionaux frustrés par" 1~_r~r~1~_d~~_prQmQliQn§__ ~1_1~_~~ç~= l~gg_gr~n~i~~~ni_~nir~_l~§_~~pQir~_n~~_Q~ __ l~_p~r.iQQ~_d~_QrQ~Q~= ri!~_~!_l~~_çh~nç~~_r~~11~~_Q~_r~~li~~!iQn_~pr~~_1~7~ 11471. Dans la mesure 00 le Général Ibrahima ne peut représenter loca­ lement les aspirations de ces jeunes cadres. la stratégie pré­ sidentielle consiste a parrainer et a financer la candidature aux élections municipales et législatives de Coulibaly Lancine Gbon - dernier fils du patriarche et jeune avocat dont la for­ mation universitaire. puis la carrière professionnelle ont été étroitement suivies par Félix Houphouêt-Boigny -. a charge pour celui-ci de rétrocéder la fonction municipale a son frére aîné Ibrahima.

La compétition électorale entre le député Coulibaly Gon et l'avocat Lanciné Gon réanime en premier lieu les systèmes d'opposition familiale fondés sur l'indétermination. histori­ quement constituée. des principes de légitimité. L'un peut se prévaloir de son antériorité d'âge. de sa filiation directe au troisième fils de Cbon Coulibaly qui occupa jusqu'en 1960 d'importantes fonctions dans la chefferie Kiembara. et de l'a­ val des descendants de Bêma: l'autre des prééminences revenant aux descendants directs du patriarche. de la transmission col­ latèrale des pouvoirs. du soutien du" pr~mi~r_fil~ de Gbon Coulibaly: En deuxième lieu. en donnant une expression politi­ que aux tensions sociales qui s'affirment â Korhogo et dans sa 30

rêgion. Lancin~ Gan c6nstruit son assise regionale hors d~ tout contrôle institutionnel. Ainsi. les prises de position politi­ que et les plaidoiries qu'il prononce à l'occasion de litiges entre éleveurs et agriculteurs conduisent ces derniers à se re­ présenter le candidat comme leur seul defenseur face à l'indif­ férence des organismes d'encadrement de l'elevage et des auta­ rit~s administratives. au prix d'une résurgence des violences entre Peul et Senufo dans les sous-prefectures de Korhogo et Dikodougou 11481. De même. la promesse d'une forte réduction des frais de bornage sur les opérations de lotissement de la péripnGrle urbaine engagées par la sous-prêfecture. poussent â une occupation accêléree des terres. et au grippage de la procêdure administrative d'attribution des lots. Enfin. Lancine Gan assure les paysans dont les terres de culture et les habi-­ tations sant menacêes par la construction de barrages. du re­ port du projet en cas de victoire: et de l'asséchement du bar­ rage de Koko. conçu par la direction centrale de l'hydraulique. qui inonde un ancien cimetiére dont les corps ne furent pas prealablement transferés.

Disposant du parrainage du chef de l'Etat. ainsi que du soutien des populations urbaines et rurales les plus exposêes aux frustrations nées des transformations sociales et du re­ tournement de conjoncture des annêes 1970. Lancine Gan Couli­ baly conquiert la Mairie de Korhogo. maIgre la contestation des resultats par ses adversaires (149). En deux points essen­ tiens. l'élection municipale aura modifié le mode habituel d'articulation entre pouvoirs locaux et autorité centrale. D'une part. l'appareil d'Etat est à l'origine de la compétition entre les membres de la famille dominante. tandis qu'il se bor­ nait jusqu'alors à intervenir dans des systémes d'opposition préalablement constitues. D'autre part. loin d'avoir rêpondu à une demande d'arbitrage. l'autoritê centrale a mobilisé des ressources financières. administratives et partisanes (150) à l'echelle régionale afin de recomposer un espace d'hégemonie /' politique conforme ~ ses fins. Paradoxalement. l'ouverture politique se traduit à Korhogo par la premiére tentative d'as­ sujetissement direct de l'espace politique local à l'appareil de domination centrale. Toutefois. le mouvement même par lequel est accomplie cette modification se revèle vite contradictoire: le soutien de l'administration a permis au candidat de confor­ ter son assise en pays Kiembara. alors que celle-ci repose largement sur un bilan critique de l'action des autorites êta­ tiques et para-êtatiques locales. L'intervention directe du pouvoir central dans les mécanismes d'accès au pouvoir municipal confère à celui-ci une audience qu'il peut employer. en toute légitimitê. afin de rompre avec celui-là. Ainsi. dès le lendemain des êlections. Lancine Gan Coulibaly refuse-t-il de se démettre en faveur de son frére aine Ibrahima. et ce mal­ grê la demande pressante de Fêlix Houphou~t-Boigny. et conser­ ve-t-il son mandat électif jusqu'en 1983.

L'êchec de la sujétion reste toutefois limité: le con­ trôle sévére instauré par l'Etat sur la perception locale des impôts. et sur l'octroi de crédits à la municipalité. ainsi que les retards dans le reversement d'une partie des recettes fis­ cales revenant à la ville compriment les ressources communales. et contraignent l'équipe municipale à augmenter de 46% le re­ couvremertt total des droits de place sur le marché au cours de l'année 1982. et de 114% la levée de la taxe forfêtaire sur les commerçants et artispns. des l'année suivante (151). Faute de soutien dans la sphére d'autorité centrale. et de l'assistance des détenteurs locaux du pouvoir économique. le budget propre de la municipalité ne peut suffire â entretenir le réseau de clients construits au cours de la campagne électorale. le brusque relèvement des taxes locales suscitant pal' ailleurs nombre de mécontentements parmi les petits commerçants et arti­ sans de la ville.

En fin d'annèe 1983. l'éviction du Maire Lanciné Gon Coulibaly est menée dans des conditions telles qu'elles préparent uu retour à l'usage. un temps abandonné. de l'arbi­ trage présidentiel. Dans le cadre d'une vaste "Ç~~P~gD§_§Y[ l~~_R[Q~l~mg~_d§_~~ç~[ii~ engagée par la direction du PDCI. une mission d'information du parti conduite par le Docteur Balla heïta. Ministre de l'Education nationale et originûlre de Korhogo. est dép~chée dans le département. La venue de la mission est perçue par nombre des responsables locaux comme une déclaration de candidature du Ministre aux échéances électora­ les à venir. et conduit le Maire à refuser d~Qrg~Di§~r 1~~çç~gil_9g_1~_9§1~g?1iQD_d~__ p~ri!_9~D~_§~_lQç~lii~~ g1_9~Y prgQqr§_p~r1" (152). Dés le 13 Septembre. le Bureau politique du parti adresse un blâme solennel â Lancine Gon Coulibaly et rappelle dans son communiqué que .. g~g!§_g~g_§QigD1_1g§_prQ~!g= ~g§_lQç~~~_t~~~l __ l~_di§çipliDg_gi_!~_pr!@~~ig_Q~_pêrii_dQ!Y~Di ~1[~_QQ§grY~~~ tandis que la délégation dénonce. dans les sous-préfectures de Sirasso. M'Bengue. Niofoin " !g§_g~gr§!!g~ r!q!ç~l~§~ __ lg§_g~g[Qllg§_dg __ t~@illg_gt __ dg çl~D _gyi_d!y!~gDi ~Q[hQgQ (153). Le Maire et son premier adjoint Coulibaly Ka­ fana ne seront toutefois suspendus qu'en Novembre 1983. aprés un audit de la gestion du budget municipal. L'intérim de deux ans assuré par le troisiéme Adjoint. Yeo Tenenin Victor. rappelle par ailleurs qu'aucun mécanisme institutionnel n'assu­ re les descendants de Gbon Coulibaly d'un accès automatique aux fonctions d'autorité locale.

Aussi. le retour au principe d'habilitation des candi­ datures pour les scrutins de 1985 contraint la famille dominan­ te. malgré ses dissensions. â rechercher l'arbitrage du prési­ dent Houphouët-Boigny et à s'accorder sur le candidat unique que celui-ci propose: Coulibaly Daouda. fils de Gbon Coulibaly et préfet retraité. La vocation rentière de la fonction munici­ pale se trouve ainsi réalisée. Sont recomposés les formes antérieures d'articulation entre pouvoir central et pouvoirs locaux. fondées d'une part sur la reconnaissance par le pouvoir central du monopole d'autorité régionale revenant au lignage issu du patriarche. d'autre part sur l'entretien des opposi­ tions lignagères générées par la division croissante du travail de domination régionale. enfin sur la segmentation des pôles constitutifs du champ du pouvoir. opérée au cours des arbitra­ ges étatiques. * * *

Les dynamiques contemporaines du champ du pouvoir ré­ gional résultent de sa fragmentation en de multiples régions. désormais spécialisées dans une forme singulière de domination. Le mouvemènt. amorcé dès la seconde moitié du XDIXe siécle i.e. dés que les entreprises expansionnistes issues de la rgYQ!Y= 1iQD_diQ~1~ ont" englobé les peuples occupant la boucle du Bandama. s'approfondit au cours de la période coloniale. puis lors de la constitution d'un appareil d'Etat indépendant. La soumission formelle de l'autorité régionale aux pouvoirs cen­ tralisés. loin de signifier l'appauvrissement des logiques so­ ciales des lignages dirigeants face a l'emprise des ~YD§IDi= 9~~ê_d~_~~hQr~ s'entend comme l'élément-clé de leur straté­ gie visant a la préservation des rentes d'autorité. Toutefois. les modalités de reproduction du monopole de domination se sont transformées peu avant la deuxiéme guerre mondiale. Au monopole d'autorité multiforme détenu par Gbon Coulibaly et les lignages alliés et apparentés. et reconduit par investissement ou con­ traIe de régions du pouvoir progressivement cloisonnées cons­ titution de hiérarchies islamiques en ville. développement des activités marchandes inter-régionales. fonctions définies par l'administration coloniale succéde une constellation de pou­ voirs partiels accumulés par différents descendants des nota­ bles du Kiembara. et cdnservés par exclusion de tout préten­ dants extérieurs au lignage.

La sphère du pouvoir économique se concentre au cours des années 1960 autour du pale des transporteurs. qui réussit a s'imposer dans le commerce vivrier. l'immobilier urbain. l'ha­ tellerie et la restauration. Ce pale accumule des ressources économiques suffisantes pour entretenir. et par la même con­ traler la hiérarchie qadirite - celle-ci restant dominante dans le champ religieux. malgré l'émergence du pale wahhabiya. Cependant. chacune des tentatives de conversion du pouvoir économique en hégémonie politique succession a la chefferie de canton. élections municipales s'est heurtée â un front d'oppositions. composé d'une part de membres du lignage in­ quiets de la concentration des pouvoirs à l'intérieur du seg­ ment issu de Bêma. d'autre part de l'appareil d'Etat redoutant toute autonomisation de l'autorité locale. Aussi. les pales économique et politique du champ d'hégémonie régionale paralS­ sent durablement dissociés.

Dépourvu des ressources économiques susceptibles d'as­ surer sa reproduction. la sphére d'autorité politique est par ailleurs divisée en quatre régions principales. chacune soumlse à sa propre logique institutionnelle, indissociable du reste des propriétés sociologiques - type de formation. trajectoire professionnelle. position occupée dans la hiérarchie familiale - de son détenteur. En premier lieu, le champ du pouvoir canto­ nal tend sinon à disparaître. du moins à être ventilé entre les descendants les plus influents de Gbon Coulibaly: le Secrétaire général du parti. le Président du Syndicat des transporteurs. le Maire. les ainés du lignage traitent désormais des affaires cantonales. Les conflits ouverts à la succession de Bêma. puis de Siramane ont certes contribué à écarteler les fonctions can­ tonales. Mais l 'augmentation du nombre des diplamés parmi les plus jeunes des fils du patriarche. et parmi la génération des petits-fils. réduit d'autant le nombre des postulants â même de gérer les relations diplomatiques. matrimoniales. a arbitrer les litiges et â administrer les institutions d'initiation. Ainsi. la succession de Siramane oppose. depuis deux ans. deux candidats que leur formation et leur carrière ont èloigné des lieux o~ se transmettent les compétences coutumières. En second lieu. le"champ du pouvoir partisan est désormais segmenté en un secrétariat général de commune et de sous-préfecture. L'Etat a ainsi tenté de pondérer l'influence des descendants de Gbon en désignant. en 1985. un membre de l~ comm~riaut& Jula â la direc­ tion de la commune. L'objectif n'aura été que partiellement at­ teint. Nombre d'affaires relevant de la compétence du secréta­ riat de la ville sont traitées par le secrétariat de la sous­ pr~fecture. notamment lorsqu'elles concernent des litiges entre l'administration et les autorit~s gérontocratiques ou lignagè­ res. En outre. le premier Maire de la commune détient toujours de puissants relais dans la plupart des comités de quartier. En troisième lieu. le champ du pouvoir municipal est devenu un outil privilègiè d'ancrage régional. L'accès aux ressources budgétaires et l'étendue du domaine d'intervention - opérations de lotissement. attribution de places au grand marché. passa­ tion de commandes. distribution d'emplois. etc. favorisent en effet la crèation puis l'entretien d'une clientèle. Dès lors. la fonction municipale tend a susciter les oppositions entre les prétendants qui. occupant des postes d'autorité dans l'ap­ pareil d'Etat. souhaitent compenser leur déficit d'autoritè locale: et génère une demande d'arbitrage présidentiel où la fonction change de nature. En dernier lieu. les trois postes de député revenant â la région forment un système d'opposition maximale. en ce que le principe d'habilitation préalable des candidatures a permis de confectioner un espace de neutralisa­ tion réciproque: un siège revient â Gon Coulibaly. petit-fils dH patriarche. un autre â Lanciné Gon Coulibaly. dernier fils de Gbon. le dernier étant attribué à Koné Drarnane. korhogolais d'origine Dyeli. militant du RDA dès les premières heures. (II Cf. pour l'ère coloniale et post-coloniale. l'analyse de C. AUBEh T 1:-; . His toi r e etcréa t ion d' une r é g ion sou s - d é ve 1 0 p p '2 e ": 1 e Nor ivoi!'ien. Cahier~_<)r~.:tQ[!l-,_;;Ç_.JBJM-"-,-_!'-lXU,-l, 1983. pp. ~3--57.

(2) Sur les choix économiques fondamentaux des années 1~bO-1975 ~ leurs effets en termes de disparités régionales. voir A. DUBRESSüN. Yjll~~ __ g1_iD~~~.:tri~~_ ~D_ç~.:t§_~~lYQjr~-"- __ eQ~r_~Dg_g~Qg[~pblg_~~_l~~~ç~ @~191iQD_~r9~:!nt?" Paris. l\artha1a. 198'9.

(J( J 1 J. F. BAYAR1'. " 1 ~ E :1: ~lt g D __ Af r i 9 ~ g -"- _ L~L l? Q l i .1 i 9 ~ ~ __ 9 ~ _y ~ D ! r (Ç Paris Fayart. 1989, pp. 20-29.

(4) Cf. 1 . analyse des stratégies de" fui te " déve loppées par l' ae ministration, lors des conflits opposant agriculteurs et éleveurs dan la région de Korhogo. Cf. A. BONNAL, L'administration et le part face aux tensions. in rQliiig~g_Afrig9iDg_D~_21. 1986, pp.20-24.

(5) C'est ainsi que nombre d'analyses sur l'ampleur. l'organisation e la concentration du secteur des transports dans le Nord ivoirien s limitent aux" réserves d'usage" dans l'exploitation des statistique disponibles. alors même que l'ensemble des mécanismes de productio des données chiffrées ( délivrance et cession des autorisation d transport. propriété juridique des véhicules. patentes d'exploitatio etc .. ) est étroitement contrôlée par les membres les plus influents d Syndicat des transporteurs.

(61 Bien que la pratique des appels d'offre soit obligatoire pour le opérations supérieurs â 10 millions de FCfA. la plupart des marché municipaux sont traités de gré â gré aprés fragmentation des chantj.-€r en autant de micro opérations dont la valeur n'excède pas 10 millions le choix des services techniques municipaux est dés lors limité par 1 jeu des recommandations prèalables émanant de la Mairie. puis par 1 sélection définitive des candidats. effectuée au sein du Conseil muni cipal.

(7) P. Paris. Ed. de Minuit, 1~8~ p. 386.

(81 Sur la fondation de Korhogo. VOIr E. BERNUS. Notes sur l'histoir de Korhogo. ~~llgiiD_gg_l~lEA~-"-__ X~lIll~ll. 1961. pp. 284-290: SEDE~ tl~giQD_Q~_KQrhQgQ ". Abidjan, Ministère des finances. des affaire économiques et du plan. Vol.2 (" R9PpQ!:.:t_~QgiQIQgigk!~ " ). 1965, pr 7--13: ÜUATTARAr .. "1g~_Ii~m99r9_Q~_~QrbQgQ-,_g~~_QrigiD~~_~_~~1~fQr GgQ!LÇQ~ligÇ!l;y" Paris. Thése. 1977.

(9) Notamment Guiendana. Guiembe et un quartier de M'Bengue au Nora Kadioha et Boron au Sud: Waraniene - fondé par les Jula ayant accompê gné la migration de Nanguin -. Kapele et Katia au pourtour de Korhogc

(10) Sur le tracé des routes marchandes: Y. PERSON. " ~Ç!mQ!:;y-"-_~r; r~~Ql~iiQD.:..Q;y~lÇ! ". Vol. 1. Dakar. Mémoires de l' IfAN . 1968. pp. 10~ Ill: A. TOUNGARA. Ihg_prggQIQDi91_~gQDQm;Y__ Qf_~Qr.1b~~~.1grD_IYQr Ç9~~1_~~Q_!1~_lr~~~iQr~êliQ~ __ ~~Q§r_fr~~çh __ fQJQ~iêli~~~ __ 1~21=1~gQ " Los Angeles. PBD. 1980; J.C. ARNAUD. 1§_!?ê;y~ __ Mê.l!~h.lLQ§_ÇQj:· g~L~Qir~~ __ êi~§_§lh~ig~§ __ §i__ §~PêQéi9Q __ ~ig~êlQir§ Rouen. Thèse Vo1.J, pp. 586-588.

( 11 ) Sur l'extension de l'aire d'influence politique de GboJ Coulibaly, voir Y. PERSON. Q!?~_çil~, Vol.3. pp. 1569-1571:

(12) Le processus de constitution des marchès liés aux métropole Senufo est analysé par KIPRE P .. " 1§~_~ill§~_Q§_çQ!~_Q~lYQil'g~_1~1~ 1~4ü" Abidjan-Dakar. Nouvelles Editions Africaines, VùL.I. pp. 50-5

(131 Les migrations intra-régionales sont certes déterminantes dans 1 modification du semis marchand local. depuis la fin du XIXe sièc] jusqu a nos jours. Pour seul exemple. une comparaison de la carte de marchés établie en 1963 ( SEDES. 9P~_Ç:U.~. Vol.5. "t;i~g~_g~~_ç;~:ç~i.t g~_ÇQ~~~[Çiê~i~ê:t:iQI} " pp. 17-18: 77 marchés ruraux dénombrés) et e, 198Y ( Direction régionale CiDT. "t!}g~gj:lLQ~LQê~g_i!:'~Al horhoge 1989: 86 marchés ruraux dénombrés dans le département de Korhogo confirme l'ajustement des sites marchands au dépeuplement de la zon· dense. et à l'ouverture d'un front de colonisation des terres dans le. sous-préfectures de Dianra et Tienigboué. Toutefois. l' histoire d· leur création révéle qu'aucun marché n'a pu échapper â l'influenc· exercée par la chefferie Kiembara. tant dans le choix du lieu que de la date â laquelle il se tient. Depuis le début des années 1970. le fragmentation du champ d'autorité régional et la pluralité de pouvoir. concurrents ( création de sous-préfectures. investissements villageoi d'hommes d'affaires ayant réussi â Korhogo ou dans la capitale ivoi rienne ) explique la multiplication des confrontations. parfoi. violentes. entre localités exprimant une ambition marchande. De sort· que. depuis la fin du XIXo siècle. la seule nécessité dèmographiqu n'a jamais suffit â rendre compte de l'organisation des échanges 10 caux.

(14) Lieutenant Gouverneur de la Côte d'Ivoire à Gouvernement Génèra d'AOF. 3êppQ~t_!?Qli:t:ig~~_~~Q§~§1. Juillet 1904. Archives AOF. 2G4. L, cercle comptera environ 150 000 habitants en 1905. soit une densit~ d· 2,4 hab/kmL.

(15) Parmi les 28 chefferies recensées en 1908. LI disposent de moin de 5 000 adultes soumis â l·impôt.

(161 Chef du bureau militaire â Dakar. ". Aoüt 1Y08. Archives A01". 5G66.

(17) Administrateur F. Delmotte. tifh§_§ig!}êJglig~g sur Gbon Coulib6 ly. Juin 1Y18. Archives AOF. 5G64.

(18) Commandant du territoire de Kong, .. 3ê!?PQ[.:L2~!'_.lê_§i:t:\:Iê!iQ!}_!?~ li1ig\:l§_g\:l __ Pê~2 __ gt __ gg __ â§â_r§2§Q\:Ir秧 Mars 1900. ANSOM. Côt d·Ivoire. XIl!.l.

(19) Lieutenant Gouverneur de la Côte d'Ivoire â Gouvernement GénérE d'AüF. tl~!?!?Q!'1_g§_lQ~!,~g§_9ê~2_1§_~~Q~lg__ §1_1~_r~g!Q~__ g§_KQ~g Juillet 1907. Archives AOF. 5G66.

( 20 ) La subdivision passe de 110 000 habitants en 1915 à 150 000 ~ 1935. pour atteindre 180 000 en 1955. (211 Gouverneur Gênêral de la Côte d'Ivoire â Ministre des Colonies li~PPQrt_~gD~~§b. Dêcembre 1896 et Janvier 1897, Archives AOF. 2G1.

(221 Lieutenant Gouverneur de la Côte d'Ivoire â Gouvernement Gênêra d'AOF. fi~22Qrt__ œ§D~~§1.œ§D~~§l, Dêcembre 1902. Archives AOf. 2G2. Sur 1e~ fondements du transfert des ponctions en travail. voir J.P. CHAUVEAl La colonisation" appropriée ". Essai sur les transformations économi ques et sociales en paus Baule de 1891 au début des années 1920. in M PIAULT dil'..dil'. . ~~ __ çQ1QDi~~1iQD.:- __ r~!:>!~r§_Q~_I?~r§D!b~~~__ ~"·~" Paris L'Harmattan. 1987. pp. 86-92.

I~J) Lieutenant Gouverneur de la Côte d'Ivoire. 1913. Archives AOF. 2G13.

(241 Lieutenant Gouverneur de la Cate d'Ivoire â Gouvernement Généra d'AUF.d·AUF. H~2PQ1~·LI?Q~i!igI,lELi:ri~§~!ri§i.1920. Archives AUF. 2G20.

(2S) Cf. S.-P. cKANLA. La main d'oeuvre ivoirienne des entreprise privées pendant l'entre-deux-guerres. in ADD~1~§_~§_1~UDiY§r§i1~_~~A gi~i~D"__ lilXl. 1981. pp. 80-81.

(261 C. AUBERTIN.AUBERTIN, Qp~_gi1~. p.34.

(271 Chef du service des douanes M. LAMBERT. " NQ1ig§_§~I_19_gQJ,QDi; Q~_1~_ÇQ1§_Q~lYQir§_~~_Q~Q~1_Q~_XX~_~!~çl§.:-Q~_1~_ÇQ1§_Q~lYQir§_~~_Q~Q~1_Q~_XX~_é!~çl§.:- __ ÇiDg_~DD~§~_Q§_prQgr~~ÇiDg_~DD~§~_Q§_prQgr~é ,. Décembre 1905. doc. man .. p.3.

{LSI Cette réforme fait suite aux difficultês de perception de l'imp6­ apparues.apparues, l'année précêdente.précêdente, principalement â Nielle. M'Bengue. Kan golodougou { Lieutenant Gouverneur de la Côte d'Ivoire â Gouvernemen Général d'AOF. tl~22Qr1_~§D~~~1.tl~22Qr1_~§Dé~~1. Mars 1904. Avril 1904. Juin 1904. Ar chives AOF. 2G4. Elle concerne aussi le cercle de Dabakala.

{291 En 1942. l'administration nomme Gbon Coulibaly chef de Provinc· et son fils Bêma lui succéde â la chefferie de canton.

(301 Comme on le verra.verra, ce capital de crêdit est toujours mobilisa»l. en période de compétition politique. sous condition d'imposer la légi timitê de son droit â l 'hêritage.

( 311 Lieutenant Gouverneur de la Cate d'Ivoire. 1909. Archives AOf. 2G9.

{321 Pour l'ensemble de la colonie. les exportation de caoutchouc pas sent de 962 t. en 1913 à 136 t. en 1914 et à 32 t. en 1921: les rêgioJ de Korhogo et de Kong accroissent sensiblement leurs exportations d karité { de 8 t. exportêes en 1913 â 41 tonnes en 1914 1.

(331 Comme le note X. LE ROY. ce n'est qu'après l'indépendance ( ... que les production de rapport occupent une importance notable dan l'agriculture villageoise" [" b.~iDj:IQ~!Jg!!QD_Q§~Lç~11!JI~~_~g_I9PPQI Q~D~_1~~gIig~11~r§~YiYI!gr§_9§D~fQQ~Dé_l~~gIig~11~r§~YiYI!gr§_9§D~fQ ". Paris. T.D. Orstom (156). 1980 p. 33 ): toutefois. il apparaît que la conversion de l'autorité coutu mière détenue par Gbon - et par quelques notables villageois du canto Kiembara issus de lignages désignés par Zwakognon dés 1860 (Cf Sedes. Q2~_çi1~.Q2~_çi1~, Vol. 2. p.33 ) en un pouvoir êconomique reposant su, l'accumulation de droits d'usage et la mobilisation d'une main d'oeu vre gratuite. est intimement liée aux premiers essais d'exploitatio, coloniale .. (34) GouverneurANGOULVANT. lettre-circulaire" A.1J_~lJj~:LglLlê_~i.1lJ'" 1iQn~~~liiig~~~__ ê9illiDi§irêiiY~_~i_~çQnQIDig~~ __ gg_lê_Ç6i~gg_lê_Ç6t~ __ g~IYQir~ ,. Novembre 1911.

(35) En 1915. Korhogo dispose de 8 êgreneuses - et d'une presse encor sous-employêe - ce qui représente prês de la moitié du matêriel mobil disponible sur la colonie.

(36) Sur la base d 'un travail volontaire" payê à 0.75 francs pi:' jour. la production moyenne de 400 kgs de coton sur un hectare culti\ sans transformation des conditions techniques ( fumure. préparation c sol et mécanisation) et sociales ( organisation des ta.ches ) reVlel à 267 francs: de sorte que les charges sont loin d'~tre couvertes P& le prix d'achat du coton.

(37) En 19~4. et d'aprés les données du Service d'inspection des te~ tiles. les fibres brutes traitées par des moyens mécaniques dans l cercle de Kong passent de 5 tonnes en 1913 à 150 tonnes en 1918.

(39) Le" 3êppQr.1_êgriçQl~ " de la SEDES fait état d'une exportatio de la région korhogolaise de 73~4 tonnes en 1937 ( Qp~_çi.1~. Vol 3 p.86 J.

(40) Cf. COULIUALY Sinali. ~g_P9~~êD_?~DQ~fQ Abidjan-Dakar Nouvelles Editions Africaines. 1978. pp. 113-120.

(41) Sur les" pratiques et comportements solidement intériorisés par les commerçants Jula du Nord de la Côte d'Ivoire. voir KIPRE P. dir.. L~_illQD9~_9~§_êffêirg?_~D_AfriglJg_Qg_1~QIJ~?.1_ê~_XX~_?i§çlg" Abidjan. doc. mult .. 1989. pp. 6-7.

(42) Cf. R. LAUNAY. Transactional Spheres and Inter-~ocietal Exchang in . Ç9bigr?_g~§.1lJgg§_êfriçêing§~__ 1~~_X~11I=~. 1978. pp 561-573 et C. MEILLASSOUX. " AD.1brQpQ1Qgi~_~çQDQ~iglJ~_gg?_gQlJrQ_g~_çg i~_Q":.Jt~_Q":.J.. YQir~ ". Paris, Mouton. 1964. pp. 267-273.

(43) Cf. P. MARTY ... E.1lJg~?_§lJr_1':'1?191l1_gD_çQ.1lLg':'IYQirg~_h-9_§êYêD ?QIJ9êDêi?~" Vol. 3. Paris. E. Leroux. 1922. pp. 172-176. qui relé\" les liens familiaux et confessionnels unissant les karamoko de Kor hogo aux maitres de Kong. Kadioha et Boron.

(44) C'est le cas de Bakary Abdoulaye. Soumaré lbrahima - présenté pG MARTY [ Qp-,-_çit.:-'Qp-,-_çii.:-. p 174 ] comme" un arabisant des plus distinguês " mais aussi de Bamory Ba Fofana dont le fils Siriki deviendra imam 0 Korhogo. ainsi que des familles Sangoné. Niangadou venues de Niorc etc ..

(45) Administrateur du Cercle de Kong à Direction des affairE: musulmanes à Dakar. Mai 1912. Archives AOF. 5G63.

(4b) Lieutenant Gouverneur de la Côte d'Ivoire â Gouvernement Gènêrc d'AOF. gêPQQrt_pgli!i9IJg_1rimgêtrigl.gêPQQri_PQli1i9IJg_1rimgêiri§1. Mars 1921. Archives AUF. 2G21.

(47) Administrateur du Cercle de Korhogo M. Delafosse â Lieutenan Gouverneur de la Côte d'Ivoire. Décembre 1906. Archives AOf. 19G1. (48) Commandant. Schiffer. ~g~tig~~_~t_çQndi1iQD~~d~g~çl~y~gg_p~rm l g~ ._RQI?\'!l~t !QÙ~-_~ QDQ~fQ~ -'-- __ M~Uld~ ~ _I2iQ~ l~~_g t=.M~r!d~~ _ _ M~ ~.~.DB-§ ~ _h9gi 1 ~n 19_Çgrflg_dg_KQl}g ". 1904. p. 8. Archives AOF. K21. Il est cependan inférieur à ceux des régions de Kong. d'Odienné. et des évaluations d R. CAILLE pour Tengrela.

(49) Il faut attendre une dizaine d'années pour que le décret de lSg portant exécution de l'Acte de Bruxelles. imposant aux autorités ter ritoriales de soumettre les caravanes a un contrôle minutieux quall à la composition de leur personnel soit effectivement appliqué.

\50) La gestion de la ma1n d'oeuvre est au coeur des allianc0 sociales passées par les responsables territoriaux auprés des not6 bles, ~lors que l'utilisation de captifs dans le cadre d'activités d production concernait principalement. en pays kiembara. la communaut Jula ( soit 15% environ de la population totale ) et très marginal~ ment les agriculteurs Senufo ( 1 captif pour 10 hommes libres ). le richesses des lignages dominants du Baule étaient conditionnée pa l'accumulation de dépendants. au nombre desquels figure une majorit· de captifs Senufo [ Cf. j .P. CHAUVEAU ... !'!Qj:g~_~~r_l~b;!'~1Qirg_~fQ[l9!!.1.! g~g_g1_~Qç!~lg_d~_1~_!:~g!Ql}_dg_KQk~IDbQ_!__ ~~QY!~_~~~._.ǧ1~_d~lYQir§_ Paris. T.D. Orstom n° 104. 1979 J. Les conflits entre le Commandants du Cercle de Kong et du Baule. relatifs aux modalités d libération des esclaves. révèlent ainsi la difficulté de l'adminis tration à appliquer dans les deux régions les dispositions réglemen taires sur le rachat des captifs. dont les effets sur les formation~ locales riquent d'~tre opposés. Il faut attendre 1907 pour que 1 libération des captifs soit effective: encore J. Clozel note-t-il qu, cette mesure qui s'imposait au point de vue humanitaire es' évidemment plus médiocre Sl l'on s'en tient au seul point de vue de lé politique pratique

(51) fiçb§_~ig[l~1~1ig~§ des personnalités islamique du cercle de Kong Juin 1~13. Archives AOF. 5G64.

<52) Stimulé parI 'ouverture des' routes commerciales pénétrant les zo nes de production colatière. le commerce Jula convertit sur les mar chés du Nord ses bénéfices en cheptel, qu'il accumule dans la règio] de Korhogo et d'Odienné. La présence de troupes à Bouaké intensifie l, commerce de bétail venant de Bobo-Julaso. de Sikaso et du cercle d· Kong à partir de 1914. et les prix de la viande sur pied tripleron' entre 1913 et 1921. Cf. ( g~ppQr.:L~grifQlg_~[l[l\:l.§l, 1921, Archive: AOF. 2G21 ]

<53) Cf. R. LAUNAY. QP-=-_fi1-=-, pp. 60-75, qui fournit une excellent description des stratégies matrimoniales et de manipulation des lien. de parenté qui furent au fondement de l'insertion de ces familles dan le commerce à longue distance.

(54) Sur les stratégies familiales d'investissement cultuel dans 1 Nord de la Côte d'Ivoire. voir 1. Wilks. The transmission of lslami. learning in the Western Sudan. in J. Goody Ed., .. 1itgr~fY_i[l_1r~Qi tiQD~!_~QfÜ~1!§~ Cambridge U.P .. 1~68. pp. 170-171.

<55) Ayant financé la campagne électorale de Tidjane Dem aux élection pour l'Assemblée Constituante. Ousmane Traoré préférera. une fois lE défaite consommée. quitter Korhogo pour Abidjan.

(56) Cf. N'. LEVTZION, Rural and urban Islam in West Africa: an intro ductory essay. A~i~[l_~[ld_~frif~[l_~1\:l.dig~_D~_gQ.1986. p. 43. (57) Cf. R. De LARTIGUE. " 3~ppQ!:1_~_lê_~Q!!}rriie~iQD-_g§e_ÇQD-çgeeiQD~ 20 Mai 1900. p. 13. ANSOM. XII!(1-7) .

(58) P. KIPRE. Grandes sociétés et entreprises individuelles dans le ville coloniale en CSte d'Ivoire â la veille de la Seconde Guerre Mon­ diale" in" .~~1~e_g~:LçQl1Qg\:!-~_I;D-.1!:~prie~~_~.1_tD.1r~U:?!:~DQ~re_gD_Afr.:L g\:!-~~_X1X~=XX~_~i~çl~~ Vol. 2. Paris. L'Harmattan. 1983. p. 231.

(5~). Sur les conditions économique du commerce de traite avant 1945 E.E . AS S l DON. " 1, ~ _ç Q!Il@Q r.: ~ ~ _ç_ç a p ! i f -'- _1 g ~ _~ Qç i ~ t § ~ _ ç Ç>@!!} ~ r: ç i 91 ~ ~ _f !: ~ Dç 9i9i ~ '" g~_L:_.~tr.:ig~~J1Qir.:~ Paris. L'Harmattan. 1989. pp. Ib-5B.

(601 Comme celle que propose O. GOERG pour les négociants guinéen. 0 sont distinguées des situations d'affirmation des colporteurs d .. a d a p t a t ion a u x no u v eaux !' é s eau x d' ë chan ge .. e t desu b 0 r d i na t ion au commerce européen. çQ@@~!:ç~_~1_~Q1QDi§91iQD_~P_~~iD~~_1_1~§Q l~l;Ll Paris. L'Harmattan. 1986. p. 382 J.

1611 Lieutenant Gouverneur de la CSte d'Ivoire. .. ~Lt\:!-ê1iQQ_9ç.1\:!-§11'· g~_1~l§19!!}_~Q_ǧ1~_g~!YQir.:Q Mars 1911. p. 6. Archives AüF. 5G63.

(621 Lieutenant Gouverneur de la CSte d'Ivoire â Gouvernemellt Généra_ de l'AOF. Er.:Qjgl __ g~Ar.:!:~i~ portant réorganisation administrative d· cercle de Kong. Juillet 1~12. Juillet 1912. 5G64.

(63) Cette forme d'échange 00 l'article d'échange n'acquiert encore aucune forme valeur indépendante de sa propre valeur d'usage ou du be sion individuel des échangistes (K. MARX ... L,.~_~QP.i19l Lll!.2) Paris. La Pléiade ( Ed. 1969 ). p. 624 permet aux producteurs Senufr d'accéder aux produits de traite et aux biens symboliques confec tionnés par l'artisanat Jula. sans de dèpartir du numéraire réservé al paiement de l'impSt: réciproquement. les commerçants accédent au: grains. karité. condiments. volailles qui. cédés sur les marchés d Sud. amorcent le cycle cola-bétail précédemment décrit.

(64) Ces marges sont bien sOr variable en fonction des conditions sa ciales qui déterminent les volumes d'offre et de demande. et du tau: de change entre le franc et le cauris. équivalent monétaire local. l, admettant l'échange de 700 cauris contre 1 franc [ Rapport M. LAMBERT Q2-'.. __ çii-'... p. 38 J. et en supposant exactes les mercuriales d· 1904/1905 dans les cercles de Kong. de Segu et Bamako. le cycle Jul amorcé par l'acquisition de 200 kilogrammes de riz en pays Senufo puis sa cession sur les marchés colatiers 1 1 kg. de riz contre 4 no i x de co 1al. e Il es-même revendue s â Segu ou Bamako pe l'me d'acheter sur les marchés soudaniens un boeuf â un coOt monétair inférieur de moitié â celui pratiqué dans la zone pré-forestière.

(65) La singularité du fait politique Kiembara tient. pour reprendr la terminologie wëbèrienne. â la situation de gérance d'une domina tion de caractére institutionnel par une autorité pa t r la r cal e q L' tend à l'administrer en régie propre.

(66) Les routes de Siknso et Bobo-Julaso vers Bouak6 sont alors parcourues par des caravanes de plus en plus nombreuses. Ce mouvemer: est facilité par l'abondance des récoltes dans les cercles de Kon~ des Tagouana et du Baoul~ tl922Q~1__ 2Qlilig~g_.1!:im§~.1!:i~1. Janvie 1922. Archives AOF. 2G21 J. 1671 J.P. CHAUVEAU et J.P. DOZON. Au coeur des ethnies ivoiriennes. l'Etat in E. 'fERRAY dir .. "~~!;;!9!_çQQi~rgJ2Qr~i!:!_g!LAfrigld~ Pari~ L'Harmattan. 1987. pp. 239-245

1681 Y. PERSON. gp-,-_çi.:L.. Vol. 3. p. 1570.

1691 Lieutenant Gouverneur de la CSte d'Ivoire ~ Gouvernement Gènér~ d'AOf. li~PPQr!_pQli!igIdQ_!ri@Q~l[i~l.Avril 1913

(701 En faisant du successeur légitime de Zwakognon un être sa] personnalité" et dépourvu de forces incapable de mobiliser 1''-''1 semble des symboles sacrés reservés aux initiés du Poro l Cf. L HOLAS. 1~~_~g!:!Q!JfQ-'._;y_gQ!!Jpri~_1,~~_Mi!:!i~!:!k~ ". Puris. PUF. 1966. J 143 ) au cours de la compétition politique qui l'oppose a Kasuna Gbon: et en présentant ce dernier comme le détenteur d'une puissan r conférée par les techniques magiques de l'Islam dont l'efficacitc reconnue par les Senufo [Y. PERSON. QP-,-_çi!-'.. Vol 1. p. 143: et K.i GREEN. Dyula and Sonongui l'oIes in the islamization of the region c Kong. in N. LEVTZION Ed.. Qp-,- __ gi:L. pp. 10S-109 tient de 1 protection et de la captation des forces hostiles. la traditic Kiembara entérine d'une part le besoin de concentration du pouvoir pc litique devant les dangers extérieurs. d'autre part la nécessité c d'asseoir ce pouvoir sur la maitrise et la centralisation des prat: ques religieuses. De ce point de vue. le contenu politique et reli gieux de la rupture du mode coutumier de transmission du pouvoi répond une la demande de centralisation cultuelle ell pays Senufo qL se manifeste d'abord en ville. Elle s'exprimera à nouveau à partir c 1950. et cette fois dans les villages Kiembara et Nafara. au travel du " culte de la Corne d'inspiration islamique. - qui tend à " l'en, placer le fouillis des recettes de protection ou de riposte par ur puissance unique qui se chargerait de centraliser toutes les menaces (SEDES. QP-,- __ çi!-,-. Vol. 2. p.21 ]: ainsi qu'au travers du mouvemeL prophétique de SOl'O Yénitriguè - ou logho-ba - à Sinematiali. à part] de 1963.

(71) L'analyse repose sur la possession des différentes espéces c capital détenue par 27 fils de Gbon Coulibaly. La liste a été ét~ blie à l'aide des informations livrées par MM. Coulibaly Daoudf actuel chef du canton Kiembara. Coulibaly Seydou (Secrétaire génére de la section PDCr sous-préfecturel. et Coulibaly Tiemoko (Adjoint E Maire. fils de Coulibaly B@ma). Par ordre d'aînesse Koleh@. B@mc Amadou. Tyeba. Adama. Dramane. Siramane. Mamadou. Daouda. IbrahimE Yaya. Idrissa. Issouf. Mamadou dit" Tranquille Bafaho. Vamar, Adama. Siaka. Siriki. Lamine. Daouda. Sinadi. Seydou. Loufou. Yacoube Arouna. Moussa. Ismaïla. Sina. lssouf. Kalidou. Sibiri. Lacine.

(721 Ils relèvent de la Société des missions africaines de Lyol particuliérement bien implantée au Dahomey. au Togo et en Basse-Cô~ d'Ivoire [Cf. J, SURET-CANALE. Afr!gldg_!:!Qi!~~-,-__ trg __ gQ1Q!:!!êlç Paris. Editions sociales. 1977. p. 457 ]. L' intention initiale d· missionnaires était. en 1902. de s'installer à Douaké: la révol Baule les en dissuade. et les contraint à poursuivre en direction ( pays Senufo.

1731 Cf. Mission Catholique de Korhogo ... l~_ê!:!~_çt~_P[§~~Dg~_ghr~!i§': D~_~_~QrhQg9~_1~Q1~1~1~ Korhogo. doc. rouIt .. pp. 7-15.

(741 Lieutenant Gouverneur de la eSte d'Ivoire a Gouvernement Génér d'AOf. H~22Qr!__ pQl!tigldg_iri~~~!rig!. Juillet 1923. Archives AUi 2G23. (75) Selon le principe. déjà exposé. de mise en concurrence des aute ritês islamiques. Gbon confie ses fils aînês â différents maîtres notamment â Jane Bazoumana. Jula originaire d'une famille maraboutiqu de Kong: â Tama Boukary Abdoulaye. maître du Fouta Jalon: et â Souma! Mamadou. issu d'une famille de nêgociants et marabouts de Bakel.

1761 La version officielle de la famille règnante.rêgnante. recueillie en 1~~ par E. Bernus QE~_çi!~]. est en opposition avec l'ensemble des tr0 ditions orales expos~es par OUATTARAfiona Ui~!9ir~_~~_hQ[b9gQ Korhogo. Conseil municipal. Septembre 1989 J. ou collectêes par nou en Mai et Juin 1990. faisant de !\asuna l'aînê de Cbon: "Gbon E: Kasuna sont nès le mgme jour. Kasuna le matin et Gbon le soir mai Zwakognon apprit la naissance de Gbon avant celle de Kasuna. C'e~ ainsi que le pére dit que Cbon êtait le grand frère de Kasuna

(77) L'apparition d'un secteur autochtone de petite production cacao yêre date de la fin des annêes 1910 [ Cf. J.P. CHAUVEAU. J.P. DOZO~ Colonisation. économie de plantation et sociêtê civile en Côt d'Ivoire. Ç~hig!:~_Q!:~:t;QI!.1~__ ~ç~ __ tl~m~-,-_XXlill, 1985. J. Sa croissance des annêes 1930 â 1944. est 1iêe â la multiplication des petite unitês familiales de production associant cultures d'exportation L production vivrlere. notamment dans la" Boucle du cacao" [Cf. S BREDELOUP ... ~~gQçi~!}!â_~~_lQDg_çQ~!:~ ". Paris. L'Harmattan. 1989. pp 44-48 J. A la fin de la guerre. les africains fournissaient 95% d la production de cacao et 82.78% de la production de cafè"cafê" [GBAGB Laurent. ~ê_çQ!~__ Q~1~Qir§~ __ &çQ!}Qmi~_§1__ ~Qçi~1~_ê __ l~ __ y§ill§_~ 1~i!}Q~p~!}g~Dç§_1 __ 1~1Q=1~§Q __ l Paris. L'Harmattan. 1982. p. b6 Dès lors. le développement de la couche des planteurs ivoirien suppose l'abolition du systéme sélectif d'accèsd'accês â la main d'oeuvr Senufo et Mossi. qui favorise les seules plantations du colon6 européen.

(781 Il semble que Dramane Coulibaly. alors employê aux Chemins ~ fer d'Abidjan. ait êté mis en relation avec le Président du Syndica agricole africain par l'intermêdiaire du Gouverneur Latrille ( Entre tien avec M. Coulibaly Daouda. Chef de canton. 7 Juin 1990 J. La l'en contre entre Gbon et Félix Houphou~t fut précêdê par une mission. ae complie par Dramane auprés de son pére. au cours de laquelle le sou tien de Gbon â l'abolition du travail forcé fut obtenu. et ce malgr la crainte exprimée par Houphou~t que l'émancipation des travail leurs du Nord ne lui soit préjudiciable (OUATTARA Tiona. Qp~_~i!: Entretien avec Gon Coulibaly. Députè.Députê. p. 67 ].

1791 Membre influent du kabila Cisse de Koko. Mory Kounandi sera l'u des plus sOrs soutiens du RDA au sein de la communautê Jula de Korhc go. Il occupera. de 1952 â 1962. le poste de Secrétaire génêral de ' sous-section du Parti.

(80) Sur la formation d'un salariat agricole en Dasse-C6te. voir AFF'_ YAPI Simplice. La réalité du salariat dans les plantations villageoi ses du Sud-Est Ivoirien. in PQli.1ig~§_Afr~çêiD~_D~_2:i. 1.986. pp.41-51

181 ) L. COR l OU. "çQq;Ip!§_ !:§D9~_ Qg _lê_ ç~mpêg!}~_gl §ç.1 Q!:êl § __ ~!}_ çQ.1 §; _ 9 ~ J ~Q~rg ANCI. XXIX(16-3). Octobre 1945. p.5. (82) Le Rapport SEDES Qp~ __ çi1~. Vol. 3. p. 26 remarque que .. l~ 25 cas de disparition ( des champs collectifs ou sekpo signalé entre 1940 et 1950 se sont tous produits en 1945-46. au moment ou un loi met fin au travail obligatoire en Basse-Côte ..

(83) Informateur z.e .. Entretien àu 5 Mars 1990.

(84) J. BAZIN et E. TERRAY dir .. Avant-Propos in " ç\:l~rr~;?_g~_~ig!}êg-~ ~ i __ g ~ ~ r 1.: ~ ? __ d ~ E,: i él i __ ~ !} J1 f 1: j. g ~ E? Paris. Editions des Archive contemporaines. 1982. p. 12.

[85) Les Dyeli. communauté" proto-mandé" a l 'origine non lslamisEc. sont les premiers occupants du site de Korhogo. où Wangolo fonde l quartier Dycligue Leur migration depuis la boucle du ~ig'2r tien probablement aux premiers effets de la décomposition de l'Empire d Soundjata Keïta. (Y. PERSaN. Qp~ __ çLL. Vol 1 .. pp. 56-57 et PERSaN. En qu~te d'une chronologie ivoirienne in R. MAUNY et L.~ THOMAS ed.. Th~_tli~iQ!:iél!}__ i!}_IrQl?iççd_Afriç~ Londres. Oxfor U.P.. 1964. pp. 322-328 ]. Il paraît essentiel de souligner que 1· soutien de la communauté Dyeli de Korhogo au Rassemblement démocrati que africain n'est pas dO aux seules liens personnels unissant Féli Houphouët Boigny à Koné Dramane. l'un des descendants de Wangolo: mai qu'il est proche du processus décrit. au sujet des Kooroko. par J.L AMSELLE [" L~~_DggQfi~!}1~Lg~_1~_~~~~!}~ ". Paris. Anthropos. 1977. pp 261-268 ]: l'adhésion à l'Islam. puis à une" idéologie politique sont des moments essentiel d'un lent processus menant d'une positio subordonnée - les Dyeli sont des artisans du cuir. à qui le pouvoi cantonal dénie les droits revenant aux premiers occupants des lieux à une position qui leur permet de se reconnaître et d'apparaîtr comme distincts du reste de la société" La construction d'une iden tité socio-culturelle se manifeste pleinement dans les années 1960 lorsque les Dyeli voudront. malgré l'opposition de la famille Gbon lotir et vendre une partie des terres de Dyeligue: et. ultérieurement lors de la création de la Société Whorsa transport de Korhogo (SWTKI dont les 66 actionnaires sont en majorité Dyeli.

(86) OUATTARA Tiona. entretien avec Cisse Mory Kounand (1975). pp. 218-219.

(87) A partir de ~!}!}~~ir~_f~~~Q_g~_1~_prQg~f1iQD 1986. Rome F.A.O .. qui fait apparaître un doublement de la production mondial pendant cette période ( + 9.4 millions de tonnes d'arachides-coque don t le tiers est réalisé sur le continent africain.

(88) Le taux de population résidant dans les villes de plus de 500 habitants passe de 11.4% à 35% entre 1955 et 1975. Cf. F. DUREAU. Migr~tiQD_~i__ ~rQ~Di~~iiQD~ __ l~_ç~~ __ g§ __ l~ __ ÇQ!~ __ g~l~Qir~ Paris Orstom. 1987. p. 189.

( 8 9 ) Cf. CI Il. ES. " t: 1 ~ 9 ~L fi ~ _le- _fil i § r ~ _e- r e- f big ~ ". Ab i d j an. CID[- Min i s tère du développement rural. 1987. p. 21. qui lie l'envolée de 1. production arachidière des reglons de Korhogo et Boundiali à l demande urbaine au cours des années 1975-1985.

(90) C. AUBERTIN. Qp-,-çii~. pp. 41-44. Sur l'élasticité de l production arachidière régionale aux prix. VOlr X. LE ROY. pp. 3t;-37.

(91) Cf. A. DUBRESSON. Qp~_çi1~. pp 281-285. ( 9 2 ) D'ap rè s SEDES. Qp~ __ gi,L,-. Vol. 1. p. 175 et Banque Mondiale. Plan national de transport. Monographie coton" Vol 1-5 .. Abidjar, Ministère des Travaux publics et des transports. 1988.

1931 C'est le cas. entre autres. d'une partie de la famille Ture venu, de Kong à Korhogo au d~but du siècle pour y pratiquer la teinture l'indigo. L'introduction de fil~s industriels. â la fin des ann6c 1950. les contraignent â émigrer vers le Sud-Ouest de la Haute-Volt3 dans des cercles banmana o~ ils ne portent pas de bons pagnes. Ccc a attiré la famille pour rester au milieu de ces gens a nOlrClr le pagnes d'autres tentent l'aventure vers Anyama, espèrant aSSOC1( l'artisanat a la collecte de la cola. mais ,. on ne pouvait pas tisser parce que les pagnes tissés ne convenaient pas aux Attié et aux Ebrié ce n'est pas la m~me sorte de tissage que nous avons appris

1941 J. TRICART. Les échanges entre la zone forestière de la Côte d' voire et les savanes soudaniennes. ~ g é __ç ~ hihi ~ !' ~ _ g~ Qld i !' g -= M~ !: D ~ _ ~ :=, Juillet-Septembre 1956. pp. 210-211.

(95) Cf. M, VERNIERE. Anyama. étude de la population et du commerc kolatier. Ç~hig!:é_QréiQm~_~g~_tlldm~~~llll.1969. pp. 99-100.

1961 Selon J.L. AMSELLE. [ Qp-,-_çi:L.'-, p.L19 J, les importations bama koises passent de 16 500 tODnes à 5 500 tonnes entre 1955 et 1970.

(971 Sur la diffusion de l'idéologie wahhabiya de Sikaso â Bouaké voir la remarquable analyse de KABA Lansiné. .. Ihg_W~hhêQi;y~-,-_lél~flli tlgtQ!:m_~Dd_pQliiiçé_iD_E!:gDçh_Wg~i_At!:içê" Evanston. Northwestern l P .. 1974.

1981 Selon une enqu~te menée en 1975 par le BNETD-SCET Ivoire [ ., tQr hQgQ~ __ El~D_d~ld!:Q~Diémg_gi!:~çtgld!:,-_ADêl~~g_dg_lê_~iild~tiQn_~çildgllg" Abidjan. Ministére de la construction et de l'urbanisme, pp. 11-15 15% des actifs korhogolais sont employés dans la fonction publique c parapublique: et 46% d'entre eux ont un revenu net mensuel supérieur 65000 f. CfA.

(99) Il s'agit principalement de Zerbo Dimi, commerçant d'origin Samo. qui s'est inséré dans les réseaux du commerce colatier avant d devenir l'intermédiaire régional des Etablissements Azar et Salame puis de développer son propre réseau d'approvisionnement et a distribution de marchandises diverses: de Konè Narna. originaire c Sikaso accueilli par Gbon Coulibaly: commerçant de cola. de fils € bandes de coton jusqu'au début des années 1950. il devient le distri buteur exclusif des cycles Deschamps et fondo après l 'Indépendanc ses boutiques de marchandises générales: de Diaby Marikandiô Sarakohlé né à Kiba fortement lié au grand commerce bamakois: enrln a Coulibaly Bakary. aujourd'hui Président du Syndicat des commerçants c Korhogo. tôt associé au segment wahhabiya du négoce bouakéen. et qu sut jouer des oppositions internes entre les commerçants européens c Korhogo.

(1001 SEDES. QI?~_gii-,. Vol. 5. p. 79.

(lU11 A Korhogo. celle-ci attribue aux propriétaires coutumiers un le de 750 m2 par hectare cédé à l'Etat dans les quartiers d'habitatio populaire: et 1 200 m2 dans les quartiers résidentiels. (102) Une Bvaluation des superîicies sur lesquelles les descendants d dbon Coulibaly disposent d'un droit coutumier n'est pas r~alisablc D'une part. nombre de ces droits sont contest~s par les communauté ou les lignages dominants de la ville. et l'h~g~monie locale dêtenu par la famille n'est pas sans incidence sur les d~cisions de l'autori té administrative: rêciproquement. la reconnaissance officielle d'u droit d'usage consacre l'antériorité et par là mg~e l'autorité légiti me de la famille sur le territoire. D'autre part. la connaissance d0 droits coutumiers. instrument essentiel de la reproduction économiqL du pouvoir régional. ne se transmet pleinement qu'entre 10 fangue to_ Ichef de canton) et celui de ses enfants qu'il choisit pour gérer Ir terres. Seules les terres mises en valeur sont connues de l·cnsemb. des descendants: les autres

(l03) Principale compagnie régionale de transports de voyageurs. CTN accumule aujourd'hui 33 autorisations de transport 1 soit 10% a total des A.T. de plus de 9 places délivrées sur Korhogo ). ce qui rc prêsente l'êquivalent du parc cumulé des 8 sociétés concurrentes listing des A~.1Q!:i~91iQ!:),~_._Q.g__ II9!:)'~PQIj:, année 1989. Direction rc gionale des Transports ].

(l04) La sélection â l'entrêe est rendue possible par la structure d secteur local des transports. â la fois fortement concentrée au somme ( 24% du parc des camions et 31% du total des charges utiles revien nent â 13 transporteurs ) et extr~mement dispersée â sa base 1 70 des transporteurs disposent d'un seul véhicule. et 40% d'entre eu ont un véhicule de moins de 10 tonnes de charge [â partir de Pa i~~!~_Qg~_çQ~1IiQ~iiQ~~_Qi~~r~~~.registres des transports, année 198 ). Elle permet aux principaux transporteurs korhogolais de jouer li. l'Ble d'aval financier. voire d'intermédiaire obligé. des demandeur vis-à-vis des sociétés de cr~dit: et d'instaurer un contrBle serr~ su commissions chargées de d~livrer les autorisations de transport.

( 105 ) Cf. l.lanque Mondiale. Vol VI-l. pp. 24-27.

(lOG) Ceux-ci concernent. entre autres. le terrain actuellement occup par le bureau du Syndicat des transporteurs de Korhogo. un espac prélevée sur le domaine public lors de la mise en valeur du terraI situé â Petit-Paris: et. plus généralement. la construction sans auto risation préalable sur différents sites sur lesquels la famille revel, dique un droit coutumier.

(107) La constitution de la Compagnie des transports du Nord s'est 0 pérée sur la base d'un choix d'actionnaires proches de l'autorité can tonale. et de l'exclusion de fait des transporteurs Jula, Dyeli et Sc nufo les moins disposés à la reconnaître: ces derniers formeront ult~ rieurement leurs propres sociôt~s de transport. soit en fédérant leur forces ( cas de la Compagnie des transports de Korhogo créêe en 1984 et de l'Union des transporteurs de Korhogo fondée en 1986 ). soit en core par l'association de membres d'une même communauté cas de l Société Whorsa des transports de Korhogo crêée en 19B7 ). soit enfi par la mobilisation d'un capital familial ( cas de la Société de transports Vamara frères. fondée en 1989 ).

(lOB) En particulier de Coulibaly Lacine Gon. dernier fils du patriar che. futur députè et premier Maire de la ville: de Coulibaly Brahimô dont la formation et la carrière militaire furent parrainées par l Prêsident: de Coulibaly Daouda. ancien membre du corps préfectoral c Maire actuel àe Korhogo. (109) Not'amment le second fils de Béma. dont une partie de la carrièl' au sein de la police nationale a été accomplie auprès d'Houphouët-Boi gny: le second fils d'Adama, le député Coulibaly Gon. dont le mariag et les études universitaires accomplies en France furent financés pa: le Président. Il en est de même des grandes familles alliées au ligna ge dominant.

11101 Juridiquement. la chefferie de canton disparaît à la mort de B~ ma Coulibaly. pour de'-enir une chefferie de lignage. qui continue tou tefois d'accomplir les m€mes fonctions à l'échelle régionale. Il n'e~ pas inutile de noter que l'inaugura~ion ell 197b du mode collat6ral c succession. épuisant définitivement l'ensemble des possibles. l'en 16gitime toute revendication de la part de prétendants pouvant se pre valoir d'un prêcédent historique. L'accés â la chefferie de famill suppose d6sormais un arbitrage étatique.

1111) M. CAHDAIHE. " !:.':'l~lQ@_E::lj;_lg_j;§rl·Qir_~friç~iD " Etudes zoudc· niennes n02. IFAN. 1954. p. 133.

(112) Laji Tiekoro Kamagate. commerçant et lettré d'origine malienne a excercé une influence considérable â Sikaso. Bobo-Julaso et Bouake Selon Kaba Lansiné ( Qp-,- __ ~ij;.:... p. 34]." He was an example of th transient learned men who known how to associate business to religiou activities ": il initie au réformisme. probablement vers 1944-1945 Ladj Koné Kounadi. installé â Bouaké depuis le début des années 1920 ainsi que Coulibaly Seriba et Sanogoh Lamine qui viendront peu apre. travailler â Korhogo ( Entretien avec Laji Coulibaly Souleymane " Dja' Korhogo. la Avril 1990 J.

(113) Laji Coulibaly Nanguin devient en 1944 chef du quartier Nanguin dala. et succède â son pére en tant que conseiller de Gbon Coulibaly Laji Siriki est le premier des fils de Gbon Coulibaly â accomplir l pèlerinage â la Mecque.

1114) Entretien avec Laji Coulibaly Bakary.Korhogo. 2 Mai 1990.

(115) P. BOURDIEU. Genèse et structure du champ religieux. Bgyyg_fr~g ç~i~g_gg_~QçiQ!Qg!E::l.:..__ ~l!. 1971. p. 319. Le commerce des marchandise diverses repose en effet sur l'avance en produits qu'un fournisseu consent à son réseau de boutiquiers. En l'absence de toute garanti bancaire. de caution ou d'aval. l'octroi d'un crèdit â un détaillan est subordonné aux seules pressions qu'un collectif - communaut religieuse. association d'originaires - pourra exercer en cas de d€ faillance du distributeur. et ce â la demande du grossiste. Encore 1. garantie ne joue-t-elle que partiellement. puisqu'en Février 1990. le retards de paiement concernaient un tiers des boutiquiers s'approvi sionnant auprès des cinq principaux grossistes africains de la place.

(116) Ainsi. la" Nouvelle école islamique franco-arabe fondée c 1975 par Bakary Coulibaly. limite volontairement à 500 francs C~A me!1 suels les frais d'écolage pour chacun des 801 élèves inscrits en 198~ 1990. Le déficit mensuel d'exploitation s'élève. en moyenne. â 45 000 francs CFA pr6levés sur les marges commerciales du propriétaire.

(117) Entretien avec Laji Kane Baminin. Korhogo. 2 Mai 1990 .

(118) En 1972. two rival readings .. were organized. one by Dugut Toure and ~he other by Benkoro Cisse. Each side strove to attract th largest audience. to provide the most lavish refreshments the Ciss butchered an entire cow and purchase innumerable cases of soft drinks in addition to the usual coffee) and to hold their" readings" a the site of the Grand Mosque. The Cisse won this last battle" (ft Launay. Qp~ __ çit~. p. 129 ]. Il convient d'ajouter que cette victoir, doit certes aux mérites des orateurs et aux dépenses de prestiges en gagées. mais aussi au soutien de Coulibaly Dramane. ami personnel ct Cisse Bengoro. et de l'Imam Fofana dont le pére fut accueilli par 1 Kabilu Cisse dés son arrivée de Haute Côte d'Ivoire.

Vol.l. p. 132.

(l~O) ~ntretien avec Laji Coulibaly Bakary. Kornogo. ~b Avril 19~u.

1 121 ) P. BOUIW l EU . " ~~Lç:ii~iit;çiiQD~_Ç;[!.:t!.q~!L ~Qci~l,(:Lçiu .jug§'rn§?nt Paris. Ed. de Minuit. 197~. p. 560.

(122) Entretien avec Laji Kane Baminin. Korhogo. J Mai 1990.

(123) Entretien avec Laji Coulibab- Souleymane " Djan " Korhogo. 1- Avril 1990.

(124) Entretien avec Laji Kane Baminin. Korhogo. 3 Mai 1990.

(125) Sur l'impact régional des flux financiers issus du programm d'urgence. voir DDR-BARA. " l!IlP~~~LQbLPrQgr~!!1!!l~_Q-'-lJrg~Dç~_Q~D~_J~~_r~ giQ!}~_Q~_~~Y~!}~_~D_ǧl~_Q-'-J.YQir§ ". Vol 2 .. Abidjan. Ministère de l' É conomie. des finances et du plan. 1978: et DDR. "~il~D_9i~gDQ~li r§giQD~l ". Abidjan. Direction générale de l'Industrie. 1978.

(126) La seule sous-préfecture de Korhogo accueille en 1988 44.1% d la population du département: 68.6% des 387000 habitants d département étant par ailleurs concentrées dans quatre sous-préfectu l'es Korhogo. Sinematiali. Napie. Dikodougou ). Il faut enfin note que les plus petites unités sous-préfectorales sont celles dont lE taux d'accroissement sont les plus modestes. parfois nègatifs 1 Guiem be ou quasi-nuls ( ) entre 1975 et 1988.

(127) P. PHAELINAS. Le r81e du prix du riz dans la politique d'auto suffisance alimentaire de la CSte d'Ivoire. Ç~bi~r§_Qrê1Qm~_~ç~_U~ID~ g~.Ln. 198a. p. 349.

(128) Sources 1970-1983 DCGTX." J;:1~9~_Q"L1~_fili~r~_ri~.~_~!}D~;';§~" annexe A. 2 .10. Abidjan. RCI-DCGTx. 1988 et " ~I}!}~~irg_Q§~_~1~1i§1ig~c QgriçQl§~_§i_fQr~~ii~r§~ ". Abidjan. HCI-Ministére de l'agriculture c des eaux et forêts, 1984. Sources 1985/1986 DCGTx. op. cit., " n~F pQr1_priDçil?~1" p. 2--26.

(12~) A partir des données DCGTx. Qp~_çi1~. p. 2-26.

(130) Pour la région de savane dont l'encadrement revient a la CIDj les surfaces encadrées de riz pluvial passent de 26030 ha de 1982/19t à 57340 ha en 1987-1988: celles de riz irrigué de 6600 à 14700 aux me mes périodes.

(131) L'autoconsommation alimentaire en savane rurale représenteraI 39.7% de la valeur de la consommation des ménages [ Direction de l statistique ... t:!}g~~1~_p§r!!l~!}§!}.t§_~~P!:g~_9§~_[l~D~g§~~_~!}!}~~Ll.~~~". -' bidjan. RCl-Ministère du plan. 1986. p. 110. Il convient de remarque la part croissante du riz dans l'alimentation des ruraux. qui tend compléter l'igname dont la production départementale stagne depuis ~ début des années 1980 Croisement des données Banque Mondiale. QI' çi.L... "~\Q!}Qgr~Ehig_ri~ ". Vol. 1-7, p. 8 et "ADD\dç:Ü!:g_9g~_.â!.~!.i~1.i. g\c:!g~_Ç!g!:içQlg§_~1_fg!:g§!.i§!:g§g\c:!g~_Ç!g!:içQlg§_~1_fQ!:g§!.i§!:g§". Q~-,-_çiL... pp. 82-85 ). La part de 1 production commercialisée apparaît dès lors extrêmement sensible Be prix d'achat proposés par les différents intervenants. Ainsi. alOI que le circuit officiel aurait collecté 30% de la production en 197: il n'assure plus que 10% environ pour le département de Korhogo. ent] 1980 et 1988 [Données SOPAGRI J. tandis que les acheteurs privè: pratiquant le crédit au moment des semis et de la rentrée scolaire. surpayant en fin de campagne. assurent l'essentiel de la commercial sation régionale Cf. DCGTx. QP-,-_çi1-,-.gp-,-_çi1-,-. pp. 3-1 â 3-23 ].

(13~) Entretiens avec M. Coulibaly Tiemoko. Adjoint au Mai r e. j{ 0 r ho g '. 19 Juin 1990: avec M, Coulibaly Gon. Déput6. Korhogo. 25 Juin 1990: vec M. Coulibaly Daouda. Chef de canton. 14 Mai 1990.

(1331 Les conditions d'enlèvement auprès de la CGPP stipulent que l~ volumes hebdomadaires d'approvisionnement ne doivent pas atre inf· l'leUrS â 15 tonnes. payables au comptant.

{134J Dans la pratique. nombre d'accommodements permettent aux gro~ sistes agréas d'ajuster les achats a leurs disponibilités financière: ou â l'état du march~. La régIe exclut donc a priori les grossist, dotés de capacités de financement et de stockage modeste: et permet posteriori d'optimiser les marges des négociants sélectionnés.

(135) Les grossistes sont assurés du remboursement total des chargE de transport par la CGPP: toutefois. au moins jusqu'en 1986. le fr8t permis de dégager des marges occultes par surestimation des distal ces en particulier (DCGTx. Qp-,-_çi.t-,-. p. 5-4 ) qui ont considérabl·: ment renforcé la domination marchande du pôle des transporteurs.

113G) Il s'agit notamment de commerçants issus des familles Cisse Kadioha. Sanogoh. Diarrassouba. Ture et Sylla de Kong.

(137) La coopérative de produits agricoles de Korhogo (COPAVIKl a pOl. objet d'échanger les produits vivriers du Nord contre ceux de zone forestière [rrQç~§=~~!:bÇ!l du 29 Juillet 1986 J.

(139) La distribution de revenus monétaires aux agriculteurs a bii évidemment un effet d'entraînement sur les commerces de Korhogo. Men· en 1990. notre enquête sur 125 boutiquiers dont le fournisseur est CNCI laisse apparaître une augmentation de plus de 20% du montant leurs approvisionnements. et ce pendant les deux mois qui suivent d&but du paiement par la CIDf des récoltes cotonnières.

(140) A partir de: BARA. Q~-,-.:..çi1-,-. Vol. 2 .. pp. 50 et suiv.

(141) Revenus compris entre 15000 et 35000 francs CfA en 1976, sc 65% des employès du bâtiment et des Travaux Publics. 70% du personn· des transports. 37% du personnel administratif [ Cf. BNETU-SC: Ivoire. QP-,-_ç-i.!..:. pp. 11-14. ]

(142) Cinq quartiers sont concernës â la même période: Kapele et MOl Korhogo ordinaire a l'Ouest de la ville: M'Bengue au Nord: Petit Par. extension et Tcheklezo â la périphérie Est. '16

(143) D~s 1976. 32% des propriètaires de vergers de manguiers dans la ~6u~-pr~fecture de Korhogo sont des commerçants et des notables. 30% sont salari~s ou artisans [ Cf. P. RICHARD. " L~LçQ@l]grçiç;!i~ç;iiQ!LQg~ @ç;~g~~~_Q~_Q§~ç;ri~l]g~i_Qg __ KQrhQgQ ". Abidjan. Orstom - Ministère de l'économie. des finances et du plan. 1977. p. 42. On doit par ailleurs noter la congruence entre pression foncière urbaine et demande de ter­ res â vergers par les citadins: le nombre des nouveaux vergers s'él~ve règuliêrement de 1974 â 1980. pour diminuer d~s les premiers symptômes de la r~cession èconomique urbaine ( Cf. Sous-direction des statisti­ ques agricoles. .. Lg_ygrggr_Qg_~ç;Dg~igr~_Qç;D~_!g~_~Q~~=pr~fg~1~rg~_Q~ KQrtQgQ_~i __ ~iDg@ç;1iê!i Abidjan. Ministére de l'agriculture. doc. mult. 1989. p. 3.

( 144 ) fraternité-Matin. 1/1/1975. citè par C. AUBERTIN. Qp~_çi!~. p. 47.

(145) Fils du responsable de ln coordination des chefferies de canton Amadou Gbon Coulibaly. Gon Coulibaly fit ses études universitaires en France avant d'être nommé dèputé en 1959 puis d'accomplir l'essentiel de sa carri~re politique â Abidjan. aupr~s du président Yacé Grégoire.

(146) Cf. J.-f. MEDARD. La régulation socio-politique in Y.-A. fAU­ RE. J.-F. MEDAHD Ed .. " ~1ç;i_gi_gQ~!:ggQi~ig_g~_ÇQig_Q~IYQirg ". Paris. Karthala. 1982. pp. 71-81.

(147) Y.A. FAURE. Nouvelle donne en Côte d'Ivoire. Le VIlle Congr~s du PDCI-RDA .. in EQ!i1ig~g_ç;f!:içç;iDg_~~_gQ. 1985. p. 100.

(148) Cf. SODEPRA. " Q~g!:ç;iiQ~_g~ç~Q!:g@gD1_gQyiD_~Q!:Q-,-_Hê~~9!:! _Qg_~;y~= ih~~g-,-_l~~Q ". Korhogo. SODEPRA-Ministére de la production animale. et l'analyse de P. BERNARDET. Elevage et agriculture dans les savanes du Nord. Les mècanismes sociaux d'un conflit. in rQ!i1ig~g_ç;fri~ç;i~~_~~ g1. pp. 38-39.

(149) Prés de 6000 électeurs n'ont pu participer au scrutin faute d'a­ voir étè inscrit sur les listes électorales.

(150) Le Secrètariat gènéral de la ville de Korhogo. ainsi que nombre de comités de quartiers. sont remaniès â la faveur des èlections. Les seuls quartiers Dem et Soba. historiquement attachés â l'autoritè can­ tonale. et le village d'Ossiene. particuli~rement touché par le mouve­ ment de colonisation des terres sur l'un des quartiers en lotissement. restent dirig~s par des alliés du député Coulibaly Gon.

(151) Le total des recettes communales passe de 338.3 millions â 261.7 millions de 1982 à 1983: les taxes collectèes sur les marchés augmen­ tant de 39.4 millions à 57.5 millions de 1981 à 1982. avant de baisser légérement au cours de l'année 1983 (51.3 millions) [ Commune de Kor­ hogo ... çQ!!lP1g";[email protected]~1r9iif~_Q~_M9i[g". Korhogo. doc. mul t .". années 1981 à 1983.

(153) fr9igrDi1~=M91.iD. 16 Septembre 1983. p. 8.