Aquascop n°3971 Qualité écologique de la rivière – Rapport final Avril 2005

SOMMAIRE

1. PREAMBULE – OBJECTIF DE L’ETUDE...... 3

2. METHODOLOGIE...... 4 2.1. METHODOLOGIE ...... 4 2.1.1. Qualité du milieu physique...... 4 2.1.2. Qualité des eaux et des sédiments ...... 4 2.1.3. Qualité des communautés vivantes...... 6 2.2. CHOIX DES STATIONS D’ETUDE ET CONDITIONS HYDROCLIMATIQUES DU SUIVI ...... 8 2.2.1. Choix et caractéristiques stationnelles...... 8 2.2.2. Conditions hydroclimatiques du suivi ...... 11 3. CONTEXTE GENERAL...... 13 3.1. CADRE PHYSIQUE ET GEOGRAPHIQUE ...... 13 3.1.1. Géographie - Hydrographie...... 13 3.1.2. Géologie – Hydrogéologie - Hydrologie...... 13 3.1.3. Occupation des sols – Activités économiques ...... 14 3.2. CADRE ADMINISTRATIF ET INSTITUTIONNEL ...... 14 3.2.1. SDAGE du bassin Artois Picardie – SAGE de la Canche...... 14 3.2.2. SDVP du Pas de ...... 14 3.2.3. Contrat rural pour l’Eau...... 15 3.2.4. Réglementations particulières...... 16 3.3. GESTION ET ENTRETIEN DU BASSIN DE LA TERNOISE ...... 17 3.3.1. Structures en charge de l’entretien des cours d’eau ...... 17 3.3.2. Plan de gestion – Historique des actions ...... 17 3.4. ACTIVITE HALIEUTIQUE ET GESTION PISCICOLE...... 18 3.4.1. Activité halieutique...... 19 3.4.2. Gestion piscicole ...... 20 3.4.3. Cas des ruisseaux pépinières ...... 21 3.5. SENSIBILITES PARTICULIERES ...... 21 3.5.1. Aménagement hydraulique et hydroélectrique...... 21 3.5.2. Programme de restauration de la circulation des migrateurs ...... 23 3.5.3. Instabilité du lit et des berges...... 25 3.5.4. Pollution diffuse ...... 25 3.5.5. Pollution accidentelle et/ou chronique...... 26 3.5.6. Patrimoine naturel ...... 27 4. ETAT DES LIEUX...... 28 4.1. MILIEU PHYSIQUE...... 28 4.1.1. Typologie et sectorisation physique ...... 28 4.1.2. Etat des composantes du milieu ...... 30 4.1.3. Conclusion ...... 32 4.2. PHYSICOCHIMIE - EAU ET SEDIMENT...... 33 4.2.1. Qualité « Macropolluants » ...... 34 4.2.2. Qualité “Micropolluants”...... 42 4.2.3. Conclusion ...... 45 4.3. ALGUES DIATOMEES – INDICE IBD...... 49 4.3.1. Conditions d’intervention...... 49 4.3.2. Spectres écologiques de Van Dam et Hofmann...... 49 4.3.3. Variabilité longitudinale de l’indice IBD...... 50 4.3.4. Conclusion ...... 51 4.4. VEGETATION AQUATIQUE - INDICE IBMR ...... 54 4.4.1. Bilan floristique global...... 54

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4.4.2. Influence des berges...... 55 4.4.3. Bio-indication IBMR – Ecologie des espèces contributives...... 56 4.4.4. Aspects quantitatifs – Importance du recouvrement végétal...... 59 4.4.5. Conclusion ...... 60 4.5. APPROCHE PHYTOSOCIOLOGIQUE ...... 60 4.5.1. Relevés floristiques...... 60 4.5.2. Analyse synphytosociologique...... 64 4.5.3. Conclusion ...... 66 4.6. MACROINVERTEBRES ...... 67 4.6.1. Analyse stationnelle ...... 67 4.6.2. Variabilité longitudinale ...... 82 4.6.3. Evolution interannuelle...... 85 4.6.4. Conclusion – Comparaison au référentiel biotypologique...... 88 4.7. ICHTYOFAUNE ...... 89 4.7.1. Contexte piscicole général ...... 89 4.7.2. Statut des espèces migratrices...... 91 4.7.3. Qualité de l’ichtyofaune - Bio-indication IPR...... 92 4.7.4. Conclusion ...... 100 5. DIAGNOSTIC ECOLOGIQUE – PROPOSITIONS...... 101 5.1. QUALITE DU MILIEU PHYSIQUE ...... 101 5.1.1. Bilan actuel ...... 101 5.1.2. Evolution prévisionnelle...... 102 5.2. QUALITE DES EAUX ET DES SEDIMENTS...... 103 5.2.1. Etat physicochimique ...... 103 5.2.2. Evolution prévisionnelle...... 107 5.3. QUALITE BIOLOGIQUE...... 108 5.3.1. Bio-indication des différents paramètres biologiques...... 108 5.3.2. Qualification SEQ Bio...... 109 5.3.3. Evolution prévisionnelle...... 111 6. BILAN ECOLOGIQUE - PROPOSITION D’ACTIONS ...... 113

7. ANNEXES...... 117

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1. PREAMBULE – OBJECTIF DE L’ETUDE

Le Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux du bassin de la Canche est en cours d’élaboration depuis l’année 2000. L’élaboration de ce document, à portée réglementaire et faisant intervenir les différents acteurs du bassin hydrographique (collectivités, usagers et administrations), a vocation à permettre une gestion cohérente et équilibrée de cette ressource en eau et des milieux aquatiques.

La présente étude, décidée notamment en partenariat avec les industriels de la région de Saint- Pol / Ternoise, s’intègre dans cette démarche en contribuant à l’élaboration de l’état des lieux du sous-bassin de la Ternoise.

Son objectif est double :

- établir un diagnostic écologique de la rivière Ternoise prenant en compte la qualité du milieu physique, la qualité des eaux et des sédiments, ainsi que la qualité des communautés vivantes présentes. Ce diagnostic servira à l’établissement de l’état des lieux imposé par la Directive Cadre sur l’Eau de décembre 20001.

- identifier les facteurs limitants de cette qualité écologique et proposer les actions appropriées en vue de satisfaire à l’objectif de « bon état écologique » tel que prévu par la Directive Cadre à l’horizon 2015.

Le présent document constitue le raport final de cette étude.

1 Directive n°2000/60/CE – Cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l’eau (J.O. des Communautés Européennes du 22 décembre 2000)

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2. METHODOLOGIE

2.1. METHODOLOGIE

Ce diagnostic écologique s’appuie sur :

- des inventaires et expertises de terrain, réalisés au niveau de 9 sites sélectionnés depuis le secteur des sources jusqu’à la confluence avec la Canche, permettant une évaluation de la qualité du milieu physique, des eaux et des sédiments, ainsi que des communautés biologiques.

- Les données bibliographiques et les résultats d’enquêtes (volet piscicole notamment) réalisées auprès des personnes et organismes compétents (voir liste en annexe).

2.1.1. Qualité du milieu physique Le Système d’Evaluation de la Qualité du milieu physique (SEQ physique – Août 2002, version 0’) a été appliqué à la rivière Ternoise par les services de l’Agence de l’Eau Artois- Picardie au cours du printemps 2003. Les résultats de cette évaluation sont repris dans le cadre de cette étude et servent de base à la qualification de l’hydrosystème Ternoise.

Rappelons que cette évaluation passe par un découpage du cours de la rivière en tronçons homogènes sur la base d’un certain nombre de critères, dont :

- la géologie, - les changements de pente du lit, - les confluences, - les rejets.

La reconnaissance du cours d’eau permet ensuite d’affiner ce découpage, notamment en y intégrant d’autres variables constitutives du milieu physique, individualisées selon la fonctionnalité du système (lit mineur, berges, lit majeur).

2.1.2. Qualité des eaux et des sédiments Cette évaluation s’appuie notamment sur :

‰ les données physicochimiques acquises dans le cadre du Réseau National de Bassin au niveau de 2 stations (fréquence de mesure mensuelle), à Gauchin-Verloingt (point n° 96000) et à Auchy-les- (point n° 97000).

‰ les résultats d’études antérieures et notamment le suivi physicochimique mis en place entre les années 1990 et 1998 à Saint-Michel/Ternoise et , en plus des 2 sites précédents intégrés au RNB.

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On notera également l’existence d’une étude de la qualité des cours d’eau du bassin de la Canche réalisée en 1980 par le SRAE Artois-picardie (P. VERDEVOYE – DIREN Nord-Pas de Calais).

‰ les résultats d’échantillonnages physicochimiques entrepris dans le cadre de cette étude (voir données brutes en annexes) et notamment :

- un suivi mensuel des eaux de la Ternoise mis en œuvre sur une période d’un an (septembre 2003 à août 2004) au niveau de 9 stations échelonnées sur l’ensemble du cours de la rivière, depuis la zone des sources jusqu’à la confluence avec la Canche.

Une quinzaine de paramètres sont pris en compte : température de l’eau, oxygénation, pH, demande biochimique en oxygène (DBO5), demande chimique en oxygène (DCO), matières en suspension (MES), nitrates, nitrites, ammonium, phosphates, phosphore total, chlorures, sulfates et bicarbonates.

Les prélèvements d’eau, ainsi que les analyses physicochimiques, ont été confiés au Laboratoire Départemental d’Analyses du Pas de Calais (LDA 62).

Les niveaux d’eau ont été mesurés à chaque campagne mensuelle et à chaque station de façon à préciser le contexte hydrologique des prélèvements (mesure du niveau d’eau par rapport à un repère fixe).

- une recherche de micropolluants réalisée sur l’eau et le sédiment.

Dans les eaux, la présence de micropolluants est recherchée à l’aide d’analyses dites « multirésidus » mises en œuvre par le laboratoire de l’Institut Pasteur de Lille. Un prélèvement d’eau a été réalisé aux 9 stations au cours de la campagne du 3 novembre 2003.

De plus, 3 stations ont fait l’objet de prélèvement de sédiments le 4 juin 2004 :

ƒ Saint-Michel (A1 - aval sources), ƒ Saint-Pol (A2 – Aval step industrielle), ƒ Teneur (F3)

Quatre ensemble de micropolluants sont recherchés à ces stations :

ƒ Hydrocarbures Aromatiques polycycliques (HAP – 16 molécules distinctes), ƒ Pesticides Organochlorés, ƒ Métaux (Al, As, Cd, Cr, Cu, Hg, Pb, Zn), ƒ Polychlorobiphényles (PCB totaux) .

Ce bilan de contamination de la Ternoise par les micropolluants est complété par les résultats acquis aux 2 stations régulièrement suivies dans le cadre du RNB (Gauchin Verloingt – n°96000 – et Auchy-les-Hesdin – n° 97000).

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2.1.3. Qualité des communautés vivantes

L’évaluation de la qualité biologique de la Ternoise est établie à partir d’inventaires floro- faunistiques concernant :

‰ Les algues diatomées

Grâce à leur large répartition écologique, leur rapidité de multiplication, la facilité de leur échantillonnage, les diatomées sont des organismes très intéressants pour l’évaluation de la qualité des milieux aquatiques. La détermination et le comptage de ces microalgues permettent le calcul de plusieurs indices biologiques dont l’Indice Biologique Diatomées (IBD ; norme AFNOR, 2000 ; référence T90-354).

Seront pris en compte dans ce cadre :

- les données acquises au niveau de Gauchin-Verloingt (station RNB 96000) et Auchy-les-Hesdin (station RNB 97000). La bioindication associée à ces inventaires algaux interannuels permet de suivre l’évolution de ces 2 secteurs de la Ternoise (cours supérieur et inférieur) durant la dernière décennie, notamment sur le plan de l’eutrophisation. - les expertises IBD réalisées en juin 2004 par les services de l’Agence de l’Eau Artois-Picardie (prélèvements, déterminations et calculs indiciels) au niveau de 8 stations échelonnées le long de la Ternoise.

‰ Les macrophytes : chaque station a fait l’objet d’un inventaire de sa végétation aquatique conformément au modalités de la méthodologie dite de l’ Indice Biologique Macrophytique en Rivière (I.B.M.R. ; norme AFNOR, 2003 ; référence T90-395). Cet inventaire a eu lieu au cours de la période du 14 au 17 juin 2004.

La définition des différentes phytocoenoses présentes à chacune de ces stations, ainsi que l’évaluation de leur degré de rareté, ont également été établies (expertise réalisée par l’association AMBE, juillet 2004).

‰ Les macroinvertébrés

Ce diagnostic écologique intègre :

- les résultats d’études antérieures et notamment les inventaires de type « Indices Biotiques » réalisés à la fin des années 60 par les services du CTGREF. Ainsi, nous disposons de listes faunistiques établies les 23 – 25 mai 1967 au niveau de 6 stations s’échelonnant sur l’ensemble de la Ternoise : Saint-Michel, Gauchin, Monchy-Cayeux, Tilly, Auchy-les-Hesdin et Huby St-Leu. Les inventaires réalisés en 1972 et 1979 sur le bassin de la Canche (données CSP Pas de Calais et SRAE Nord-Pas de Calais) alimenteront également ce référentiel historique.

- les données acquises dans le cadre du RNB au niveau de Gauchin-Verloingt (station 96000) et Auchy-les-Hesdin (station 97000). La bioindication associée à ces inventaires faunistiques interannuels permet de suivre l’évolution de ces 2 secteurs de la Ternoise (cours supérieur et inférieur) durant la dernière décennie.

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- les inventaires faunistiques entrepris au printemps 2004 dans le cadre de ce diagnostic écologique. Chacune des stations suivies sur le plan physicochimique a également fait l’objet d’un échantillonnage de son peuplement invertébré au cours de la période du 1er au 3 juin 2004. La méthodologie mise en œuvre sur le terrain et au laboratoire est celle de l’Indice Biologique Global Normalisé (IBGN ; AFNOR, mars 2004 - norme NF T90-350 ; voir descriptif en annexe).

D’autre part, afin d’optimiser la bio-indication des inventaires IBGN réalisés en 2004, ceux-ci ont fait l’objet d’une exploitation spécifique à l’aide du “ Système Expert IBGN”, outil d’aide à l’interprétation développé par l’Université de Metz (sous l’égide des Agence de l’Eau et du Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable) et conçu dans le but d’optimiser l’interprétation des données recueillies avec le protocole IBGN.

Prenant en compte l’ensemble des organismes de la liste faunistique, et notamment la nature des traits biologiques (alimentation, reproduction …) et écologiques (polluosensibilité, trophie, saprobie …), cet outil permet une expertise de chaque peuplement en le comparant à un peuplement théorique de référence préalablement établi à partir des caractéristiques environnementales du site (zone biogéographique, altitude, type de cours d’eau).

Ce type d’expertise répond ainsi aux orientations définies par la Directive Cadre Européenne (« Ressources en Eau » - 22 décembre 2000), en intégrant le principe de « l’écart à la référence » (PRYGIEL, 2003). Le référenciel IBGN établi par WASSON et coll. (2003) est également pris en compte dans le cadre de ce diagnostic écologique.

‰ les poissons

La Ternoise ne faisant l’objet d’aucun suivi particulier dans le cadre du Réseau Hydrobiologique et Piscicole (RHP), son peuplement pisciaire est évalué à partir des résultats d’une pêche électrique. Celle-ci a été réalisée par AQUASCOP le 16 septembre 2004 et a concerné le secteur situé en limite des communes de Tilly-Capelle et Auchy-les-Hesdins, au lieu-dit « Les Grands Prés ».

Ce site a été choisi pour sa représentativité, ses potentialités piscicoles et l’existence de données antérieures. L’exploitation des résultats de cette pêche électrique inclut le calcul de l’ Indice Poisson en Rivière (IPR ; norme AFNOR, mai 2004 ; référence T90 – 344).

Une enquête piscicole a également été menée auprès des personnes et organismes compétents (brigade départementale du Conseil Supérieur de la Pêche, Fédération départementale des pêcheurs et AAPPMA). Elle constitue une démarche complémentaire à cet inventaire ponctuel en permettant une évaluation étendue à l’ensemble du linéaire de la rivière.

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2.2. CHOIX DES STATIONS D’ETUDE ET CONDITIONS HYDROCLIMATIQUES DU SUIVI

2.2.1. Choix et caractéristiques stationnelles Les 9 stations d’étude sélectionnées sont localisées sur la carte en page suivante ; y figurent également les 2 sites régulièrement suivis dans le cadre du RNB ainsi que les limites des tronçons considérés comme homogènes sur le plan de la qualité du milieu physique (voir § 4.1).

Le tableau ci-après précise les particularités de chacune d’elles ainsi que la nature des prélèvements qui y ont été réalisés dans le cadre de ce diagnostic écologique. Les fiches stationnelles présentées en annexe renseignent leurs localisations exactes et leurs caractéristiques mésologiques.

Bien que ces 9 stations n’intéressent que 7 des 15 tronçons homogènes identifiés sur le plan du milieu physique (voir § 4.1), on notera cependant que cette sélection représente une assez grande variété de niveaux de perturbation2 (milieu pris dans son ensemble) et autorise donc un diagnostic de l’état actuel de la rivière :

- situation totalement ou presque totalement non perturbée : 1 station (F3) - situation très légèrement perturbée : 5 stations (B3, D1, D3, I1, K1) - situation moyennement perturbée : 1 station (G1) - situation sévèrement à très sévèrement perturbée : 2 stations (A1 et A2).

2 Terminologie SEQ physique

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DESCRIPTIF DES STATIONS DU SUIVI DE LA TERNOISE ------LOCALISATION DES EXPERTISES HYDROBIOLOGIQUES

N° Tronçon Localisation Caractéristiques Intérêts / Expertises SEQ commentaires physique

A1 TR 01 Saint-Michel Petit cours d’eau, peu profond Station de référence Physicochimie Amont pont RD8 (40 cm) mais relativement amont ; épirhithron ; IBMR et milieu urbain large (4 m); eau limpide ; peu ou pas de IBGN développement végétal perturbation excepté un IBD important ; absence d’ombrage ancien recalibrage A2 TR 01 Saint-Pol Petit cours d’eau peu profond Station d’impact de la Physicochimie Environ 150 m à (40-50 cm) et peu large (3 m) step du pôle industriel IBMR l’aval du rejet de Anthropisation (protection de IBGN la step industrielle berge, artificialisation ripisylve) IBD liée à la proximité des habitations et jardins ; ombrage important B3 TR 03 Gauchin Petit cours d’eau sinueux ; aspect Station d’impact de la Physicochimie Verloingt naturel ; incision du lit marquée step de l’agglomération IBMR de Saint-Pol IBGN Station représentative IBD du tronçon TR 03 D1 TR 05 Monchy-Cailleux, Petit cours d’eau (8-9m) ; Habitat aquatique peu Physicochimie lieu-dit morphodynamique variée perturbé ; fort potentiel IBMR “Capendu » (alternance radier / mouille) ; biologique IBGN ombrage prédominant ; IBD 3 environnement forestier D3 TR 05 Monchy Cayeux Forte incision du lit sinueux ; Station d’impact de la Physicochimie (500 m aval profondeur générale importante ; pisciculture de Monchy IBMR pisciculture) fonds principalement argileux ; Cayeux IBGN conditions d’ombrage variées F3 TR 08 Teneur ; à l’aval Cours d’eau profond, sinueux et Station représentative Physicochimie de l’étang incisé ; conditions d’ombrage du tronçon TR 08 IBMR variées ; praticable localement IBGN IBD F3 TR 08 Limite Tilly- Cours d’eau profond, sinueux et Site ayant déjà fait inventaire Bis Capelle / Teneur incisé ; conditions d’ombrage l’objet d’une pêche il y piscicole IPR variées ; praticable localement a une dizaine d’années G1 TR 10 – Cours d’eau profond, sinueux et Station représentative Physicochimie proximité du incisé ; ombrage important ; du tronçon TR 10 IBMR Haras praticable localement IBGN IBD3 I1 TR 13 Aval passerelle de Cours d’eau assez profond et Station représentative Physicochimie Grigny large (8-9 m), sinueux et incisé ; du cours aval et du IBMR conditions d’ombrage variées tronçon TR 13 IBGN

K1 TR 15 Environ 300 m à Cours d’eau profond et large (10 Station représentative Physicochimie l’amont de la à 12 m), praticable à pied de la Ternoise en aval IBMR confluence uniquement sur un radier d’une de Hesdin et du bras de IBGN vingtaine de m décharge de la Canche IBD

3 pour les stations D1 et G1, l’échantillonnage IBD a été légèrement déplacé afin de prendre en compte les contraintes de la méthode. La localisation exacte du prélèvement IBD est précisé au paragraphe 43.

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Carte de localisation

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2.2.2. Conditions hydroclimatiques du suivi Ce suivi hydrobiologique de la Ternoise s’inscrit sur 2 années calendaires, 2003 et 2004, caractérisées par des conditions hydroclimatiques sensiblement différentes.

L’année 2003 a été caractérisée, au niveau national, par des conditions fortement déficitaires sur le plan des précipitations hydriques engendrant des étiages hydrologiques souvent très sévères et de longue durée. Les températures de type caniculaire enregistrées en période estivale ont aggravé cette situation.

A l’échelle régionale, les caractéristiques hydrologiques du bassin de la Canche, et en particulier la contribution hydraulique particulière de l’aquifère crayeux, ont limité les conséquences de ce déficit pluviométrique en assurant une certaine régularité du débit.

L’année 2004 a cependant débuté par un hiver relativement sec pérennisant l’occurrence de faibles valeurs de débit, notamment au niveau du chevelu hydrographique. Le déficit hydraulique s’est fait sentir jusqu’en juin, les températures estivales étant nettement moins chaudes.

Les débits contemporains du suivi physicochimique peuvent être appréciés à partir des données disponibles à la station hydrométrique de Hesdin (données DIREN Nord – Pas de Calais ; voir fiche de synthèse en annexe) :

9 8 période 1969-2004 7 2003 6 2004 5 4 3 Débit moyen (m3/s) 2 1 0 janv. févr. mars avril mai juin juil. août sept. oct. nov. déc.

Evolution des débits de la Ternoise à Hesdin (données DIREN Nord - Pas de Calais)

On constate que l’intégralité des échantillonnages réalisés dans le cadre de ce diagnostic écologique de la Ternoise s’est inscrite au sein d’une période de déficit hydrologique à la fois soutenu et particulièrement marqué (coefficient d’hydraulicité4 inférieur ou égal à 0,8 entre novembre 2003 et juin 2004).

4 coefficient d’hydraulicité : rapport du débit moyen mensuel sur le débit moyen inter-annuel du mois concerné.

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En particulier, on notera que les différentes campagnes de suivi de la qualité d’eau ont eu lieu dans des conditions hydrologiques de basses eaux, très comparables entre elles, comme l’attestent les valeurs de débit journaliers contemporains mesurés à la station de Hesdin :

Débit moyen journalier lors de chaque campagne du suivi 2003-2004 (station Hesdin – données DIREN Nord – Pas de Calais) Date 2 6 3 1 21 18 17 14 18 15 21 11 sept. oct. nov. déc. janv. févr. mars avril mai juin juillet août débit 3,32 3,55 3,26 3,14 4,21 3,82 3,76 3,71 3,40 3,35 3,25 3,26 (m3/s)

Les valeurs de débit les plus élevées caractérisent les 4 premières campagnes de l’année 2004 et notamment celle du 21 janvier (4,21 m3/s) qui a eu lieu seulement 8 jours après la seule véritable élévation du débit enregistrée au cours de la période d’étude. Soulignons cependant la briéveté de cet épisode de hautes eaux : en effet, après une valeur instantanée de 7,77 m3/s enregistrée le 13 janvier 2004, le débit journalier redevenait inférieur à 5 m3/s seulement 3 jours plus tard.

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3. CONTEXTE GENERAL

3.1. CADRE PHYSIQUE ET GEOGRAPHIQUE

3.1.1. Géographie - Hydrographie Le bassin de la Ternoise s’inscrit dans le département du Pas de Calais, à une trentaine de kilomètres à l’ouest de la ville d’. Sa superficie est de 342 km².

Avec un linéaire d’une quarantaine de kilomètres (39,7 km), il s’agit du principal affluent de la Canche, rejointe en rive droite en aval d’Hesdin, entre et Huby St Leu.

Bien que ses sources principales soient localisées sur la commune de Saint-Michel / Ternoise (lieu dit « Catherinette ») à une altitude de 97 m d’altitude, une branche secondaire de ce réseau hydrographique prend naissance légèrement plus en amont sur la commune de Roëllecourt à plus de 122 m d’altitude. D’abord orienté Ouest / Nord-Ouest, son cours s’infléchit à partir de Saint-Pol / Ternoise, puis décrivant une large boucle entre Monchy Cayeux et Tilly Capelle, il prend finalement une direction Sud-Ouest jusqu’à sa jonction avec la Canche (altitude de 22 m).

Le lit présente une pente moyenne de 2,02 ‰. Une forte rupture de pente est notée au niveau du cours supérieur, dans le secteur de Saint-Pol (pente de l’ordre de 7,5 ‰), puis à l’aval de Teneur (pente de 2,74 ‰). A partir de , le profil en long s’adoucit avec une pente de lit proche ou inférieure à 1 ‰.

Son cours reçoit 2 affluents principaux, le Faux et la rivière d’Eps, mais aussi plusieurs petits ruisseaux d’un linéaire n’excédant pas 1 km. De plus, à l’amont immédiat de Hesdin, la Ternoise est alimentée par un bras de décharge de la Canche.

3.1.2. Géologie – Hydrogéologie - Hydrologie La géologie du bassin est caractérisée par la prédominance des formations crayeuses, recouvertes généralement par des matériaux tertiaires et quaternaires. Ces formations superficielles, principalement constituées d’argiles à silex et de limons, limitent sensiblement la percolation des eaux de pluie en raison de leur relative imperméabilité. Les fonds de vallée sont tapissés d’alluvions fluviatiles limoneuses.

Le régime hydrologique est connu à partir des données acquises à la station hydrométrique de Hesdin, régulièrement suivie par les services de la DIREN depuis 1969 :

Débit janv. fév. mars avril mai juin juil. août sept. oct. nov. déc. année moyen* m3/s 5,02 5,22 5,34 5,31 4,92 4,45 4,06 3,65 3,43 3,53 3,94 4,42 4,43

* Valeurs des débits mensuels moyens enregistrés à Hesdin sur la période 1969-2004

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Les formations crayeuses constituent un aquifère important contribuant très sensiblement à l’alimentation de la Ternoise. Cet aquifère est en particulier responsable d’une bonne régularisation des débits au cours de l’année, les conditions d’étiage étant peu sévères comme en atteste le rapport entre la valeur du QMNA5 (2,57 m3/s) et celle du module interannuelle (4,43 m 3/s).

On notera cependant que cette régularité de l’alimentation hydraulique est principalement sensible sur le cours inférieur qui bénéficie des apports successifs des sources jalonnant le cours de la rivière. Par contre, le cours supérieur à l’amont de Wavrans peut connaitre des conditions d’étiage plus sévères lorsque les précipitations font durablement défaut.

3.1.3. Occupation des sols – Activités économiques Le bassin versant de la Ternoise est essentiellement rural, excepté dans sa partie supérieure, autour de Saint-Pol / Ternoise où se concentre l’activité industrielle, principalement de type agro-alimentaire (activité de transformation de produits animaux, laiterie et abattoirs).

D’une manière générale, les grandes cultures (céréales, betteraves, pommes de terre) sont dominantes sur les hauteurs et les versants ; quelques boisements subsistent sur le relief. Les surfaces toujours en herbes (STH ; prairies) sont par contre prédominantes en fond de vallée, en relation avec l’activité d’élevage qui y demeure bien représentée (bovins et porcins).

Enfin, on notera la présence d’une pisciculture installée sur la Ternoise à Monchy Cayeux.

3.2. CADRE ADMINISTRATIF ET INSTITUTIONNEL La DDAF du Pas de Calais est en charge de la Police de l’Eau et de la Pêche dans le cadre de la Mission Inter-Services de l’Eau. L’ensemble du bassin s’inscrit en domaine privé.

3.2.1. SDAGE du bassin Artois Picardie – SAGE de la Canche Le Schéma Directeur d’Aménagement Général des Eaux (SDAGE) du bassin Artois – Picardie a été approuvé par arrêté préfectoral en date du 1er décembre 1996. Il définit le bassin de la Canche comme l’une des grandes unités de référence devant faire l’objet d’un Schéma d’Aménagement Général des Eaux (SAGE).

Concernant la Ternoise et parmi les dispositions adoptées, on notera l’attribution aux cours d’eau de ce bassin d’un objectif de qualité en classe 1 (bonne à très bonne qualité).

Le SAGE de la Canche est en cours d’élaboration, la présente étude contribuant à la définition de l’état des lieux du sous bassin de la Ternoise.

3.2.2. SDVP du Pas de Calais Le Schéma Départemental de Vocation Piscicole et halieutique (SDVP) du Pas de Calais a été approuvé par arrêté préfectoral le 22 octobre 1991.

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Concernant le bassin de la Canche, le SDVP 62 définit :

- en première priorité : améliorer la qualité de l’eau en limitant l’érosion et le lessivage agricole. Le département du Pas de Calais a connu au cours des dernières décennies une profonde mutation de l’activité agricole. En particulier, celle-ci a provoqué une réduction de 19 % des surfaces herbagères au profit de cultures plus intensives (céréales, betteraves à sucre et cultures fouragères). Consécutivement à cette mutation agricole, il a été constaté un accroissement sensible des phénomènes d’érosion et de lessivage des sols, mécanisme aggravé par la taille des parcelles, par la nature limoneuse des sols et par l’absence de couverture végétale en hiver.

- en seconde priorité : améliorer la qualité de l’habitat aquatique et des peuplements par :

o ouverture et aménagement des barrages, o aménagement et restauration des frayères.

L’établissement du Plan Départemental de Protection du milieu aquatique et de Gestion des ressources piscicoles (PDPG) des milieux aquatiques a été lancé très récemment, début 2004. En raison de son faible état d’avancement concernant le bassin de la Ternoise, il n’a pas pu être pris en compte dans le cadre de cette étude. Néanmoins, les résultats de l’expertise PDPG, qui s’appuie sur les espèces piscicoles comme bioindicateur de la qualité du milieu aquatique, seront publiés en fin d’année 2005. Ces résultats permettront d’affiner les connaissances sur l’état écologique et le niveau de fonctionnalité du milieu aquatique, notamment de la Ternoise. Ce travail s’accompagnera également de préconisations d’actions cohérentes à mettre en œuvre par les divers usagers du milieu aquatique.

3.2.3. Contrat rural pour l’Eau Dans le cadre du Contrat de Développement Rural des Hauts du Ternois, la Communauté des communes du Pays d’ a commandité une étude préalable à l’établissement du Contrat Rural pour l’Eau (réalisation AMODIAG Environnement, 2000).

Cette étude établit une liste des facteurs de perturbation rencontrés sur le bassin de la Ternoise ; y figurent notamment :

- l’état de piétinement des berges résultant de l’absence localisée de clôture sur les secteurs pâturés, - l’extension des cultures jusqu’aux berges de la rivière, - l’insuffisance de ripisylve sur un linéaire de berges significatif, - le sur-dimensionnement localisé du lit de la rivière, - le ruissellement excessif sur le bassin versant (notamment lors des importants événements pluvieux survenus fin 2000), causant l’érosion des sols et à l’origine d’apports considérables aux cours d’eau, sous formes dissoute (nitrates notamment) et particulaire (matières en suspension). Six bassins versants sont cités comme étant particulièrement confrontés à ces problèmes.

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Il s’agit des bassins versants de (du) :

o l’Eps, o Font de Quévaussart o Font Druet, o Fossé d’Equirre, o Creuses de Teneur, o Creuses du Bois de Falimont à Monchy Cayeux. - l’érosion régressive affectant le ruisseau le Faux, consécutive à l’effacement d’un ancien barrage (commune d’Heuchin).

Les actions proposées dans le cadre de cette étude préalable au Contrat Rural de l’Eau sont pris en compte au sein du chapitre 6.

3.2.4. Réglementations particulières La Ternoise est régie par les réglementations suivantes :

- réglementation du domaine privé,

- classement en première catégorie piscicole, ainsi que ses affluents,

- classée rivière réservée au titre de la loi du 16 octobre 1919 (loi hydroélectricité) par décret n° 84-433 du 8 juin, paru au J.O du 10/06/84.

- classement au titre des poissons migrateurs Code de l’Environnement, Art L 432-6 :

o Canche et Ternoise : classement en 1986 ; application aux ouvrages préexistants depuis 1991. o affluents de la Canche et de la Ternoise : classement en 1997 ; application aux ouvrages préexistants depuis avril 2002.

La liste des espèces migratrices publiée pour le bassin de la Canche comporte 5 espèces : truite de mer, saumon atlantique, truite fario, truite arc-en-ciel et anguille.

Rappelons les termes de cette réglementation destinée à permettre la libre circulation du poisson :

« Dans les cours d’eau ou parties de cours d’eau et canaux dont la liste est fixée par décret, après avis des conseils généraux rendus dans un délai de six mois, tout ouvrage doit comporter des dispositifs assurant la libre circulation des poissons migrateurs.

L’exploitant de l’ouvrage est tenu d’assurer le fonctionnement et l’entretien de ces dispositifs. Les ouvrages existants doivent être mis en conformité, sans indemnité, avec les dispositions du présent article dans un délai de cinq ans à compter de la publication d’une liste d’espèces migratrices par bassin où sous bassin fixée par le ministre de la pêche en eau douce, et le cas échéant par le ministre de la Mer ».

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3.3. GESTION ET ENTRETIEN DU BASSIN DE LA TERNOISE

3.3.1. Structures en charge de l’entretien des cours d’eau La majorité des cours d’eau du bassin de la Ternoise fait l’objet d’un entretien régulier depuis la fin des années 1990.

Trois structures collectives se partagent ces actions d’entretien :

- la Communauté de Communes du Pays d’Heuchin et la Communauté de Communes du Pays Saint-Polois ; les milieux concernés sont notamment : le cours principal de la Ternoise (CCPSP : des sources à ; CCPH : de Monchy- Cayeux à Tilly-Capelle), le ruisseau le Faux, l’Eps, la Riviérette, le ruisseau de Béthonval, le ruisseau de , le ruisseau de Tilly, et le ruisseau de l’Eglise.

- Syndicat Intercommunal d’Aménagement de la Basse Vallée de la Canche (SIAVBC) : cours inférieur de la Ternoise à partir de Auchy-les-Hesdin.

Les actions entreprises privilégient les techniques du génie végétal ; elles sont généralement orientées vers les objectifs suivants :

- rétablissement du libre écoulement, - lutte contre l’érosion du cours d’eau, - gestion de la ripisylve, - gestion paysagère, - aménagements piscicoles.

Seul le secteur de Ternoise compris entre Blangy / Ternoise et Rollancourt a été exclu jusqu’à présent de ces programmes d’entretien ; une éude-diagnostic pour la mise en place d’un plan de gestion concernant ce secteur est en cours.

3.3.2. Plan de gestion – Historique des actions Le constat établi en 1995 par la Communauté des Communes du Pays d’Heuchin faisait apparaître un abandon complet, et depuis plusieurs décennies, de l’entretien de la Ternoise et de ses principaux affluents. Cette absence d’entretien se traduisait notamment par :

- l’accumulation de débris, d’origine naturelle ou anthropique (plastiques, verre, ferraille ...), sur les berges et dans le lit des cours d’eau, - des atterrissements perceptibles sur les profils en long et en travers et la présence de nombreux embâcles, - des berges embrousaillées et fréquemment soumises à l’érosion, - des protections de berges incohérentes et inesthétiques (béton, tôle,...), - des ouvrages d’art mis en péril.

Sur la base de ce constat il a été décidé la réalisation d’une étude diagnostic du réseau hydrographique. Cette étude a débouché sur l’établissement d’un programme d’actions, assorti d’un schéma d’organisation dans le cadre d’une convention de type « chantier école de réinsertion ».

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Au terme de ce chantier école, la pérennisation de plusieurs emplois au sein de la communauté intercommunale, dont un poste de technicien de rivière, a permis la réalisation de nouvelles actions en vue de finaliser ce rattrapage d’entretretien.

Les actions entreprises sont notamment :

- des interventions sur la ripisylve par abattage d’arbres malades, affouillés ou contournés, - un entretien des surlargeurs par développement de la ceinture végétale, - l’enlèvement des embâcles, - le renforcement ponctuel de berges et travaux de lutte contre l’érosion par mise en place de clayonnage.

L’objectif fixé à ce rattrapage d’entretien est considéré comme globalement atteint depuis 2002. A partir de cette date a été lancé une nouvelle gestion des milieux, orientée vers la pérennisation des résultats déjà acquis, mais aussi vers la renaturalisation et la reconquète des potentialités piscicoles des « ruisseaux pépinières » de la Ternoise en accord avec les projets du groupement associatif « Pêche Ternoise et Affluents » (PTA).

Le plan de gestion 2002-2004 (A. ROUSSELLE, 2002) a concerné 12 secteurs du cours de la Ternoise, répartis depuis l’amont de Monchy Cayeux jusqu’à l’aval de Tilly Capelle, ainsi que certains fossés et ruisseaux qui leurs sont connectés. Les actions sur la Ternoise ont concerné la gestion de la ripisylve et des atterrissements, ainsi que le maintien en état des ponts, ouvrages et autres aménagements. Dans le cas des affluents, les actions ont également souvent privilégié la restauration du milieu afin d’obtenir un potentiel d’accueil favorable à la reproduction des salmonidés (notamment le Faux, la Riviérette, le ruisseau du Maisnil, la Fontaine Saint-Germain, le ruisseau de l’Eglise, ruisseau de Tilly).

Le plan de gestion défini pour 2004-2006 (A. ROUSSELLE, 2004) pousuit les actions entreprises ; les postes suivants étant notamment pris en compte :

- surveillance de réseau : petits travaux d’entretien (faucardage ponctuel, débroussaillement), ramassage des débris flottants, programmation et organisation des chantiers ultérieurs, - faucardage en situation de développement excessif de la végétation aquatique (essentiellement des hydrophytes), - enlèvement des embâcles jugés indésirables, - décolmatage des frayères, - dévégétalisation des aterrissement susceptibles de perturber le transport solide de la rivière, - actions sur la ripisylve (dont gestion des cépées, abattage d’arbres morts, élagages de saules en têtard).

3.4. ACTIVITE HALIEUTIQUE ET GESTION PISCICOLE Un état des lieux de l’activité halieutique s’exerçant sur le bassin de la Canche a été réalisé dans le cadre de l’élaboration du SAGE de la Canche (Syndicat Mixte pour le SAGE de la Cnche – H. REGNIEZ, sept. 2002).

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Cet état des lieux est largement pris en compte dans l’analyse qui suit. S’y ajoutent également :

- les informations collectées auprès de la Fédération Départementale des Associations Aggréées pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique (FDAAPPMA), ainsi que des services du Conseil Supérieur de la Pêche ;

- les résultats d’enquètes menées auprès des différentes AAPPMA concernées. On notera cependant que seulement 3 d’entre elles ont répondu à cette démarche (AAPPMA de Saint-Pol, Rollancourt et Auchy les Hesdin) avec le groupement PTA.

3.4.1. Activité halieutique L’activité halieutique s’exerçant sur la Ternoise et ses affluents concerne 9 associations de pêcheurs (et groupement d’associations), dont 7 affiliées à la FDPPMA du Pas de Calais :

AAPPMA (548 adhérents en 2002) :

- Saint-Pol / Ternoise : « La Gaule populaire » - lot de pêche d’environ 20 km entre St Michel / Ternoise et Tilly Capelle, - La Truite du faux, - Rollancourt : « Les Amis de la Truite » - lot de pêche d’environ 750 m sur la commune de Rollancourt jusqu’à Auchy les Hesdin, - La Truite de Blangy / Ternoise, - Auchy les Hesdin : lots de pêche sur la Ternoise (6 km entre Rolancourt et Grigny) et sur le ruisseau des Trous sans fonds (environ 0,6 km). - L’Alciaquoise,

Le groupement des AAPPMA « Pêche Ternoise et Affluents » (PTA) regroupe ces associations.

Il existe également 2 associations de pêche privées (APP ; 98 adhérents en 2002) :

- APP de Monchy Cayeux, - Union des Amis de la Ternoise

En 2002, ces diverses associations regroupaient un total de 646 adhérents, la plupart issus du bassin versant. Cet effectif est en baisse constante depuis les 20 dernières années, évolution partagée avec l’ensemble du bassin de la Canche.

Les parcours de pêche sont morcelés et seulement 50 % d’entre eux font l’objet de baux. Ce morcellement pénalise l’efficacité de la gestion piscicole en ne permettant pas une prise en compte globale des milieux concernés.

La pression de pêche est considérée comme très faible sur l’ensemble du bassin de la Canche, et donc sur celui de la Ternoise, et n’aurait pas de réel impact de prédation sur les populations sauvages. La pratique halieutique la plus usitée est la pêche dite « au coup » (85 %) avec pour appâts, le vers de terre ou la pâte à poisson.

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Les espèces recherchées sont la truite (fario et arc-en-ciel) et l’anguille.

Enfin, notons qu’un suivi de la pression de pêche a été mis en place par Pêche Ternoise et Affluents, sous la forme d’un « carnet de captures », mais les AAPPMA concernées avouent généralement la faible efficacité de cette démarche en raison du manque de collaboration des pêcheurs.

3.4.2. Gestion piscicole Des opérations d’empoissonnement sont régulièrement réalisées par la fédération départementale et, localement, par les AAPPMA et groupement associatif (Pêche Ternoise et Affluents). Les poissons déversés proviennent en majorité des piscicultures situées sur le bassin versant.

Le bilan de l’activité pêche établi en 2002 (REGNIEZ, 2002) fait apparaitre un empoissonnement annuel moyen pour le secteur Ternoise – Faux atteignant un total de 4950 kg, réparti entre la truite fario (3025 kg) et la truite arc-en-ciel (1925 kg).

Les données collectées dans le cadre de la présente étude permettent d’évaluer les opérations d’empoissonnement des 3 dernières années (truite fario uniquement) :

unités par FDAAPPMA 62 Groupement « Pêche Ternoise et Affluents » type et par an alevins truitelles boites Vibert alevins truitelles couples reproducteurs 2002 42000 3250 - - 1000 - 2003 56000 3750 15 - 1000 20 2004 42500 7750 20 - 1000 30 Gestion piscicole de la Ternoise : empoissonnement en truite fario

Par ailleurs, des empoissonnements pourraient également être opérés annuellement par les associations de pêche locales comme l’attestent les enquètes effectuées auprès de celles-ci :

- AAPPMA d’Auchy les Hesdin : o truite arc-en-ciel : 800 kg – stade adulte o truite fario : 80 kg – stade adulte - AAPPMA de Rollancourt : o truite (sans précision d’espèce) : 560 kg

Le bassin de la Ternoise comporte 2 secteurs classés en réserves de pêche :

- sur le cours de la Ternoise, à (linéaire de 200 m en aval du terrain de football), - sur le cours du Faux, à Anvin (linéaire de 300 m précédant le confluent).

D’autre part, d’autres sites sont mis en réserves par les association de pêche locales. C’est notamment le cas de tous les petits affluents de la Ternoise, excepté l’Eps et le Faux.

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3.4.3. Cas des ruisseaux pépinières Un diagnostic de l’état hydrobiologique des affluents de la Ternoise, ayant potentiellement vocation de « ruisseaux pépinières », a été réalisé en 2002 par le groupement associatif PTA. Il concerne une dizaine de ruisseaux :

Riviérette Faux ruisseau de l’Eglise rau trous sans fond Béthonvalet ruisseau de Maisnil ruisseau de Tilly ruisseau de Blangy Eps Fontaine St-Germain Bien que tous ces milieux présentent un état qualifié de « perturbé », nécessitant une restauration de la qualité de l’eau et de la diversité de l’habitat, ils constituent cependant, selon REGNIEZ (2002) pour le bassin de la Ternoise « ... de véritables espoirs pour la reproduction, le développement des stades juvéniles et les opérations de repeuplements. Ils présentent de nombreux avantages :

- qualité d’eau acceptable, - peu de problèmes liés à l’érosion des sols, - aménagements piscicoles efficaces (caches à poissons, restauration de frayères, etc) pour les salmonidés ainsi que pour les espèces d’accompagnement (épinoche, épinochette, lamproie de Planer et chabot). ... »

Ce diagnostic hydrobiologique sert d’état initial au plan de gestion des ruisseaux pépinières établi par le groupement PTA pour la période 2002 – 2005.

Diverses actions, notamment de restauration d’habitats aquatiques et de zones de frayères, ont déjà été entreprises par les associations de pêche et les structures d’entretien de cours d’eau, en concertation avec les services du CSP.

Ainsi, en 2004, une opération de regénération des fonds par épandage de graviers a concerné plusieurs de ces milieux : la Riviérette, le Bethonvalet, le ruisseau de Maisnil, la Fontaine St Germain, ruisseau de l’Eglise, ruisseau de Blangy, ruisseau des Trous sans fonds.

Des opérations d’alevinage, de mises en place de boites Vibert (ruisseaux de Béthonval, la Riviérette, le Faux, ruisseaux de Tilly et des Trous sans fonds) et lachers de couples reproducteurs de truite fario (le Faux et l’Eps) sont également à noter.

3.5. SENSIBILITES PARTICULIERES

3.5.1. Aménagement hydraulique et hydroélectrique La Ternoise est un cours d’eau dont le profil en long est modifié et barré par de nombreux ouvrages hydrauliques, la distance moyenne entre 2 barrages étant seulement de l’ordre de 2,7 km.

Du fait de la pente naturelle relativement faible du cours d’eau et des modalités de gestion des ouvrages (barrages maintenus fermés – 2,20 m de dénivelé en moyenne par ouvrage), ces aménagements occasionnent une perte de pente de l’ordre de 45 % (CSP, 1994).

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Ouvrage Nature Vocation - Franchissabilité Commentaires Usage Huby St Leu radier en briques hydroélectricité temporairement vannes démantelées réhaussé Hors d’usage franchissable, mais hauteur de chute en sélectif selon les étiage : 1,2 m espèces (exclusion des anguilles et lamproies) Grigny radier en briques en usage présence d’une passe à hauteur de chute en maçonnées avec hydroélectricité poissons mais non étiage : 1,9 m à 2,55 m vannage asservi pour (alimentation fonctionnelle la régulation du d’une usine) niveau d’eau Auchy les barrage en pierres et en usage infranchissable passe à poissons Hesdin briques maçonnées hydroélectricité nécessaire, même en avec 7 vannes (alimentation cas d’ouverture des d’une usine) vannes hauteur de chute en étiage : 4,2 m Rollancourt barrage briques en usage infranchissable hauteur de chute en maçonnées avec 7 (hydroélectricité étiage : 2,6 m vannes entrainement mécanique minoterie) Blingel barrage briques hydroélectricité infranchissable hauteur de chute en maçonnées sur radier fonctionnel mais étiage : 3,2 m béton + 5 vannages mauvais état Blangy barrage pierres et hydroélectricité infranchissable hauteur de chute en briques maçonnées non utilisé étiage : 1,95 m avec 7 vannes actuellement Tilly Capelle barrage briques non fonctionnel temporairement vannages démanrelés maçonnées et béton franchissable, mais sélectif Teneur 2 ouvrages en aucun usage actuel infranchissable hauteur de chute en pierres ou briques ancienne passe à étiage : 2,5 m maçonnées poissons inadaptée Anvin barrage pierres et/ou mauvais état ouvrage aval aval : hauteur de chute amont et aval briques maçonnées ; aucun usage actuel temporairement en étiage de 1,0 m 5 et 10 vannes franchissable, mais amont : chute en sélectif selon les étiage de 1,95 m espèces (exclusion des anguilles et lamproies) ouvrage amont non franchissable Monchy barrage briques alimentation en présence d’une passe à hauteur de chute en Cayeux maçonnées et 4 eau de la poissons mais peu étiage : 2,7 m vannes pisciculture fonctionnelle Wavrans barrage briques aucun usage infranchissable hauteur de chute en maçonnées et 6 actuel ; ouvertures étiage : 1,05 m vannes périodiques Hernicourt 2 barrages briques et aucun usage actuel infranchissable hauteur de chute en amont et aval pierres maçonnées ; étiage : 1,20 m et 3 vannes chacun 1,55m Gauchin radier béton mauvais état temporairement hauteur de chute en Verloingt surmonté de 5 aucun usage actuel franchissable, mais étiage : 0,40 m vannes sélectif

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Parmi les 18 ouvrages recensés par les services administratifs en début 2004, seulement trois étaient considérés comme franchissables par les poissons migrateurs (communication S. COSNIER – DDAF 62 ; voir tableau page suivante).

Sept de ces 18 ouvrages fonctionnent avec des vannes fermées : Grigny, Auchy-les-Hesdin, Rollancourt, Blingel, Monchy Cayeux, Blangy / Ternoise et Hernicourt ; les 11 autres fonctionnent vannes ouvertes. Seul l’ouvrage de Grigny est équipé d’une passe à poissons mais celle-ci est non fonctionnelle.

Quatre ouvrages ont une vocation hydroélectrique (Grigny, Auchy-les-Hesdin, Rollancourt et Blingel), avec des puissances inférieures à 150 kWA. Seul l’ouvrage de Blingel produit de l’énergie revendue à EDF. L’ouvrage de Monchy Cayeux sert à l’alimentation hydraulique d’une pisciculture.

Cet aménagement hydraulique de la Ternoise est à l’origine d’un cloisonnement prononcé de l’axe hydrographique. En effet, la limite de remontée possible pour les poissons migrateurs est déterminée par le barrage d’Auchy-les-Hesdin située à seulement 8 km de la confluence avec la Canche. Près de 80 % du cours principal de la rivière leurs restent donc inaccessibles.

Des obstacles à la libre circulation sont également présents sur les ruisseaux d’Eps et le Faux. Leur existence est d’autant plus dommageable que les zones de frayères sont le plus souvent plus importantes sur les affluents que sur les cours d’eau principaux.

Notons qu’outre cet impact sur la libre circulation des poissons, ces ouvrages contribuent également de manière importante à la dégradation de l’habitat aquatique par :

- ralentissement des vitesses de courant et homogénéisation des caractéristiques morphodynamiques du cours d’eau, - piégeage de la charge solide en suspension dans l’eau, avec envasement concomittant des biefs, - destruction des zones de frayères ou de développement des stades juvéniles (ennoiement, colmatage et asphyxie), - atteinte à la capacité autoépuratoire du cours d’eau (moindre capacité d’aération mécanique notamment, réduction des interfaces eau / supports immergés).

A ce propos, il faut souligner que depuis 2003, un arrêté préfectoral impose aux propriétaires d’ouvrages sur la Ternoise, ou aux responsables concernés, de procéder à une ouverture hebdomadaire des vannages de manière à lutter contre les conséquences de cette aménagement hydraulique.

3.5.2. Programme de restauration de la circulation des migrateurs L’axe hydrographique de la Ternoise demeure inaccessible aux grands migrateurs de la Canche (anguille, saumon atlantique, truite de mer et lamproie fluviatile) en raison de la présence d’ouvrages infranchissables dès son cours inférieur (Auchy les Hesdin, Rollancourt).

Le cours moyen de la rivière est également barré par plusieurs ouvrages infranchissables (notamment à Blingel et Blangy) limitant les possibilités de déplacement des espèces holobiotiques (truite fario) vers les zones de reproduction (frayères), présentes principalement sur les petits ruisseaux affluents.

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En vue de l’application du Code de l’Environnement, un programme de restauration de la libre circulation des espèces migratrices est en cours d’élaboration, sous l’impulsion notamment de la DDAF 62, du Syndicat pour le SAGE de la Canche et de la FDAAPPMA 62. Une étude-diagnostic des différents ouvrages hydrauliques jalonnant le cours de la Ternoise est en cours de réalisation, sous maitrise d’ouvrage de la FDAAPPMA 62. Son objectif essentiel est la reconquête des habitats aquatiques (ouverture des vannes et aménagements des seuils résiduels, dénoiement des biefs ; communication S. COSNIER – DDAF 62).

Quatre des ouvrages de la Ternoise ont déjà fait l’objet d’Avant Projet Détaillé en vue de l’application de la réglementation. Les travaux d’équipement de 3 de ces ouvrages ont été réalisés au printemps 2004 :

- Huby St leu – seuil 1: installation d’une rampe macroplots sur le radier et d’un muret de prolongement des culées pour augmenter la hauteur d’eau sur le parement du seuil, - Huby St-Leu – seuil du Moulin brulé : installation d’une passe à poissons à ralentisseurs suractifs de fond (RSF), - Blangy / Ternoise : démantèlement de la vantellerie du barrage du marais ; l’échancrure prévue initialement n’a pas été réalisée car le seuil a été considéré franchissable.

Les travaux suivants sont également programmés :

En 2005 : - Teneur : démantèlement de la vantellerie et installation d’une passe à RSF sur le seuil, - Anvin : démantèlement partiel du portique et des vannes et installation d’une passe à RSF sur le seuil aval, - Anvin : démantèlement du portique et des vannes et installation d’une passe à RSF sur le seuil aval.

En 2006 : - Monchy Cayeux : installation d’une passe à RSF sur le seuil de la pisciculture (vannes maintenues fermées), - Wavrans : ouverture et aménagement d’une marche (pré-barrage aval) sur le seuil, - Hernicourt : réalisation d’une échancrure équipée de dalles macroplots sur le seuil.

Remarquons qu’à l’exception de Monchy Cayeux, ces aménagements prévoient l’ouverture des barrages considérés ; l’installation des passes reste cependant nécessaire en raison de la présence des seuils résiduels.

Enfin, on notera que l’association « Pêche Ternoise et affluents » promeut un projet d’échelles à poisson sur le ruisseau le Faux et sur l’Eps qui permettrait l’accès aux principales frayères de ces affluents.

En ce qui concerne les ouvrages du cours aval (Auchy les Hesdins, Grigny, Rollancourt et Blingel), la nature des actions et leur programmation ne sont pas encore définies à ce jour. Leur aménagement pourrait s’effectuer avec maintien des vannes fermées. Les cas échéant, soulignons que si de tels équipements en passe à poisson répondent aux obligations de la Loi

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Pêche en permettant a priori l’accès aux zones de frayères situées sur le cours supérieur, ils ne solutionnent cependant pas les problèmes engendrés par le maintien en eau des biefs.

Ainsi, l’ouverture des ouvrages concernés est souvent considérée comme la solution la plus adéquate car présentant le triple avantage d’améliorer les écoulements, de libérer de l’habitat aquatique « productif » (frayères à salmonidés), mais aussi d’être moins couteux (CSP, 1994 ; REGNIEZ, 2002).

3.5.3. Instabilité du lit et des berges Le cours de la Ternoise présente fréquemment un caractère très incisé, le lit étant souvent encadré par des berges élevées et très pentues ; son aménagement hydraulique aux cours des derniers siècles étant vraisemblablement à l’origine de cet enfoncement.

De nombreuses actions de protection de berge ont été réalisées dans le cadre des programmes successifs d’entretien de la rivière, pilotés par les Communautés des Communes des Pays d’Heuchin et du Saint-Polois. Les techniques du génie végétal ont généralement été privilégiées.

Le secteur du cours compris entre Blangy / Ternoise et Rollancourt est considéré actuellement comme le plus exposé à l’érosion du lit mineur, en raison de son manque d’entretien au cours de la période récente.

L’impact lié à l’activité d’élevage doit également être souligné. Nous avons pu en effet observer à plusieurs reprises d’importantes encoches d’érosion en berge résultant d’un libre accès des bovins au cours d’eau.

Selon REGNIEZ (2002), cette érosion bovine constitue un problème sérieux sur le bassin versant. L’impact le plus pénalisant concerne les ruisseaux du chevelu hydrographique, mais aussi les zones de radiers du cours principal.

L’érosion régressive est également un facteur à prendre en compte. En effet, elle peut engendrer une importante modification du profil en long d’un cours d’eau comme cela a pu être constater dans le cas du ruisseau du Faux.

Enfin, l’expertise du milieu physique entreprise dans le cadre de ce diagnostic a également fait apparaitre localement l’existence d’effondrements de berges, tels qu’à l’aval de Grigny. Ils sont vraisemblablement consécutifs aux opérations d’ouverture hebdomadaire des vannages, imposée depuis peu aux propriétaires riverains par arrêté préfectoral. Une restructuration du lit et des berges est attendue de cette nouvelle dynamique fluviale.

3.5.4. Pollution diffuse

3.5.4.1. Erosion des sols sur le bassin versant Bien que de relief modéré, le bassin de la Ternoise connaît de graves problèmes d’érosion des sols avec entraînement de matières en supension dans le cours d’eau.

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La topographie, la structure limoneuse des sols, l’aménagement du parcellaire agricole (suppression des haies), le faible taux de boisement et les modifications des pratiques culturales (abandon du pâturage au profit de cultures plus intensives) sont autant de causes mises en avant pour expliquer ce phénomène.

Les conséquences directes sur les habitats aquatiques et les organismes sont importantes, notamment sur le peuplement salmonicole : colmatage des frayères, perturbations respiratoires, baisse de la productivité biologique...

La Communauté des Communes du Pays Saint-Polois a fait réaliser une étude pilote concernant cette problématique sur la commune de Saint-Michel / Ternoise.

Sur le territoire de la Communauté des Communes du Pays d’Heuchin, plusieurs bassins versants sont concernés par ce problème de ruissellement et d’éroson à l’origine de véritables « coulées de boues ». L’étude préalable au Contrat Rural pour l’Eau désigne tout particulièrement certains petits sous-bassins et préconise une étude-diagnostic les concernant :

- le vallon de Monchy Cayeux, - les vallons aboutissant à Teneur, - le Font de Quévaussart et les bassins de Quévaussart, la vallée de l’Eps (bassin supérieur, vallons et creuses annexes).

3.5.4.2. Apports en éléments minéraux liés aux pratiques agricoles Les activitées agricoles s’exerçant sur le bassin versant (élevage et grandes cultures) sont à l’origine d’apports diffus au réseau hydrographique.

C’est tout particulièrement le cas des nitrates dont les teneurs sont régulièrement élevées sur tout le linéaire du cours d’eau, y compris à proximité immédiate de sa source (station A1 : teneurs toujours comprises entre 34 mg NO3/l à près de 40 mg NO3/l), ce qui révèle l’état de contamination important de la nappe souterraine qui l’alimente.

3.5.5. Pollution accidentelle et/ou chronique

3.5.5.1. Pollution de type agricole L’activité d’élevage s’exerçant sur le bassin versant constitue une cause de pollution chronique (rejets diffus de lisiers notamment).

La pisciculture de Monchy Cayeux représente également une source de pollution ponctuelle, notamment de par les rejets généralement associés à ce type d’installation (azote ammoniacal, phosphore et matières en suspension).

3.5.5.2. Pollution de type industriel En dépit d’un fonctionnement considéré comme correct (information SATESE, année 2003), la station d’épuration de la zone industrielle de Saint-Pol / Ternoise (capacité de 92600 Equivalent-Habitant) constitue la principale source de pollution physicochimique affectant le bassin de la Ternoise (composés phosphorés et azotés principalement). Cet impact

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est d’autant plus important qu’il affecte la rivière dès son cours supérieur et de manière chronique.

Par ailleurs, une pollution aigüe de nature accidentelle, survenue en 1997-98 à la suite du débordement d’un bassin de décantation, serait également imputable à cette zone industrielle. L’impact s’est ressenti sur plus d’une dizaine de kilomètres à l’aval et a engendré une forte mortalité piscicole (communication AAPPMA « Gaule Populaire »).

On notera que des modifications importantes devraient être apportées à cette station d’épuration dans un avenir proche. En effet, des travaux programmés pour le second semestre 2005 devraient permettre de doter cette installation d’un clarificateur et surtout d’un dispositif de déphosphatation (communication du Service Environnement Sté HERTA). 3.5.5.3. Pollution de type domestique La station d’épuration de l’agglomération Saint-Poloise (à laquelle est également raccordée la commune de Gauchin Verloingt) participe à la pollution de la Ternoise. L’ancienne station, très vétuste, fournissait un rendement épuratoire médiocre. Elle a été remplacée au cours du printemps 2003 par un nouvel ouvrage d’une capacité de 10 000 E-H (filière à boues activées avec aération prolongée et déphosphatation).

Le fonctionnement de cette nouvelle installation est considéré comme satisfaisant. Précisons cependant que nous ne disposons d’aucune information sur le taux d’habitations effectivement raccordées au réseau d’assainissement de cette communauté urbaine.

Enfin, on notera qu’à l’exception de Hesdin (et des communes périphériques raccordées au même réseau d’assainissement dont Guisy, Huby St Leu, Marconne et ; station d’épuration d’une capacité de 10 600 E-H) et de (capacité de 400 E-H), aucune des autres communes riveraines du cours de la Ternoise ne dispose d’un ouvrage d’assainissement collectif.

Ce déficit en dispositifs d’assainissement collectif, dans un contexte d’habitat de type aggloméré, est source d’une pollution chronique dès le cours supérieur de la rivière comme l’attestent certains résultats obtenus à l’amont de Saint-Michel / Ternoise (voir § 42), et contribue ensuite à entretenir la charge polluante le long de l’axe hydrographique.

3.5.6. Patrimoine naturel Une grande part de la vallée de la Ternoise est intégrée à l’inventaire des Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique de type 2 (grand ensemble naturel). Cet inventaire concerne notamment la totalité du cours s’inscrivant entre Saint-Pol / Ternoise et Grigny.

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4. ETAT DES LIEUX

4.1. MILIEU PHYSIQUE Une évaluation de la qualité du milieu physique de la Ternoise a été entreprise dans le cadre de cette étude par les services de l’Agence de l’Eau Artois-Picardie. La méthodologie adoptée est celle du Système d’Evaluation de la Qualité Physique (ou SEQ physique, version 0’). Les éléments présentés dans ce chapitre sont extraits du document d’expertise établi à partir de cette évaluation (Agence de l’Eau Artois-Picardie, juin 2003).

4.1.1. Typologie et sectorisation physique La Ternoise appartient au type de cours d’eau défini au niveau national dans la catégorie des rivières (type n° 235 ; typologie simplifiée SEQ Physique) : - à énergie moyenne à faible, - autochtones sur terrains sédimentaires, - dans plateau crayeux avec lit majeur, - subissant une forte influence phréatique. Après reconnaissance intégrale du linéaire et traitement des observations réalisées à l’aide du SEQ physique (voir méthodologie en annexe), le cours principal de la Ternoise a fait l’objet d’un découpage en 15 tronçons homogènes suivant des critères physiques tels que la géologie, la pente du lit, les confluences avec changement de rang hydrographique, et des aménagements anthropiques majeurs (urbanisation de Saint-Pol).

La succession des différents tronçons homogènes est précisée ci-après et illustrée par la carte de la page suivante ; les principaux critères physiques à l’origine de cette sectorisation sont présentés en annexe.

Tronçon Délimitation Linéaire Pente TR 1 Sources à St Michel / ternoise 2905 m 2,07 % TR 2 1er passage souterrain jusqu’au ru de Ramecourt 928 m 7,54 % TR 3 Confluence du ru de Ramecourt à Gauchin Verloingt 2428 m 2,47 % TR 4 Gauchin Verloingt à la Riviérette 3072 m 2,28 % TR 5 Confluence de la Riviérette à l’amont de l’Eps 4662 m 2,15 % TR 6 Confluence de l’Eps à celle du Faux 832 m 1,20 % TR 7 Confluence du Faux à l’ancien moulin de Teneur 3740 m 1,34 % TR 8 du seuil du moulin de Teneur au rau de l’Eglise 1460 m 2,74 % TR 9 du ruisseau de l’Eglise au ruisseau de Blangy 3540 m 1,69 % TR 10 du ruisseau de Blangy jusqu’au ru de Pinchon 5702 m 1,93 % TR 11 Confluence du ru de Pinchon à la confluence du ru 1714 m 0,58 % St Martin TR 12 du ruisseau St Martin à l’aval du CD 123 786 m 1,27 % TR 13 Aval CD 123 jusqu’à Marconne 4636 m 1,08 % TR 14 Marconne jusqu’au début du secteur rectiligne 2390 m 0,84 % (reprofilage) TR 15 Secteur rectiligne jusqu’à la confluence avec la 942 m 1,06 % Canche

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Carte de sectorisation de la Ternoise – Qualité SEQ Physique

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4.1.2. Etat des composantes du milieu La qualité physique de chaque tronçon reconnu le long du cours de la Ternoise s’exprime par l’affectation pour les paramètres « lit majeur », « lit mineur », « berges » et « hydrologie », d’une note sous forme de scores de 0 à 100 et de classe de qualité de 1 à 5.

Chaque score est attribué par le logiciel de calcul SEQ Physique à partir des données collectées sur le tronçon concerné, en fonction de la typologie du cours d’eau mais aussi de l’écart observé par rapport à une situation non anthropisée (et donc à l’état naturel).

La signification des scores obtenus est la suivante :

Score Classe 81 à 100 : totalement ou presque totalement non perturbé 1 61 à 80 : très légèrement perturbé 2 41 à 60 : moyennement perturbé 3 21 à 40 : significativement perturbé 4 0 à 20 : sévèrement à très sévèrement perturbé 5

4.1.2.1. Paramètre « Hydrologie » Les critères pris en compte concernent essentiellement le cycle hydrologique annuel et journalier, ainsi que l’influence que peuvent avoir les différents ouvrages existants sur ceux- ci. Ils prennent en compte les aménagements du lit tels que endiguement, remblais, recalibrages et incisions (enfoncement) du lit mineur, et l’imperméabilisation du lit majeur.

Sur le plan de ce paramètre, l’expertise des services de l’Agence de l’Eau classe l’ensemble du cours de la rivière, sans discrimination possible des différents tronçons, en catégorie « totalement ou presque totalement non perturbé ». Les ouvrages présents n’ont pas d’influence sur le régime hydrologique. En particulier, ils ne permettent pas de réguler les crues (capacité de stockage limitée, cf étude SIEE).

Qualité de la Ternoise - Evaluation SEQ Physique / paramètre « Hydrologie » Tronçon 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 Score 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 100 Qualité 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1

4.1.2.2. Paramètre « Lit majeur » L’évaluation concerne essentiellement l’occupation des sols et par voie de conséquence les modifications du champ d’inondation.

Qualité de la Ternoise - Evaluation SEQ Physique / paramètre « Lit majeur » Tronçon 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 Score 23 21 91 86 91 90 91 98 76 91 72 70 96 62 98 Qualité 4 4 1 1 1 1 1 1 2 1 2 2 1 2 1

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Ce paramètre discrimine nettement le cours supérieur de la Ternoise, et notamment les tronçons TR 1 et TR 2 qui se particularisent par l’anthropisation du lit majeur (présence de Saint-Pol notamment).

Sur les autres tronçons et malgré la présence de la voie ferrée en lit majeur, les indices (scores) restent élevés. Dans la plupart des cas, la voie ferrée demeure éloignée du lit mineur et ne pénalise donc pas l’évaluation globale, pas plus que les axes de communication en travers du lit majeur.

Le champ d’inondation potentiel de la Ternoise n’apparaît modifié par aucune structure significative. La légère incision du lit mineur ou les quelques recalibrages affectant certains secteurs conduisent cependant localement à une diminution de ce champ d’inondation.

Dans la plupart des cas, le type d’occupation des sols est diversifié. Les formations végétales de type prairie (pâturée ou naturelle) occupant cependant globalement l’essentiel du fond de vallée. Cette situation permet donc d’envisager de laisser un espace de liberté au cours d’eau.

4.1.2.3. Paramètre « Berges » Les principaux critères retenus dans l’évaluation des berges sont la structure et la nature des matériaux, leur stabilité, la pente, et les origines des modifications de l’état naturel. la végétalisation des berges dans sa composition, son importance et sa structure verticale est également prise en compte.

Qualité de la Ternoise - Evaluation SEQ Physique / paramètre « Berges » Tronçon 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 Score 24 17 67 65 83 83 88 84 79 74 80 85 75 86 76 Qualité 4 5 2 2 1 1 1 1 2 2 1 1 2 1 2

Globalement, la nature des matériaux constituant la berge est d’origine naturelle (terre, racines, végétalisations diverses).

L’artificialisation des berges dans l’agglomération de Saint-Pol conduit à une discrimination nette des tronçons TR 1 et TR 2. Si les matériaux naturels dominent en très grande majorité dans la structure des berges, on note cependant localement des aménagements en matériaux rapportés, parfois anciens (bois, béton ...).

Soulignons également que les travaux de restauration déjà menés influent sensiblement l’évaluation dans certains cas.

Enfin, si l’état de la ripisylve peut être considéré comme tout à fait satisfaisant, l’analyse fait cependant apparaître que des améliorations sont possibles en accroissant localement son épaisseur. 4.1.2.4. Paramètre « Lit mineur » L’évaluation de la qualité du lit mineur s’appuie sur l’analyse des critères suivants : - la continuité longitudinale, - le coefficient de sinuosité,

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- la variabilité et la diversité des écoulements, - la granulométrie des fonds, - la présence ou non d’une végétation aquatique servant de support.

Qualité de la Ternoise - Evaluation SEQ Physique / paramètre « Lit mineur » Tronçon 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 Score 14 32 59 29 38 32 38 69 41 10 37 20 41 11 39 Qualité 5 4 3 4 4 4 4 2 3 5 4 4 3 5 4

Bien que les ouvrages apportent une modification avérée du débit solide, celle-ci peut néanmoins être considérée comme limitée. Par contre, cette situation d’interruption de la continuité longitudinale est beaucoup plus préjudiciable à la variété des faciès morphodynamiques, notamment en terme de profondeur de la lame d’eau et de diversité des écoulements.

Les fonds sont de granulométrie peu variée, dominée le plus fréquemment par les graviers fins, limons ou vases.

Cette monotonie environnementale est particulièrement sensible au niveau des tronçons TR 3, TR 8, TR 9 et TR 13. Elle est d’autant plus préjudiciable au fonctionnement écologique de la Ternoise qu’elle pénalise à la fois la biodiversité (faible diversité des conditions d’habitat) mais aussi le processus d’auto-épuration du cours d’eau.

Les actions concertées d’ouverture hebdomadaire des vannages, imposées récemment par arrêté préfectoral aux propriétaires riverains, permettent temporairement la restauration de conditions d’écoulement libre au niveau de certains secteurs. Les effets de ces ouvertures sont progressifs et il faudra attendre quelque temps pour retrouver des critères d’hétérogénéité favorables aux habitats aquatiques. Cependant, les coefficients de sinuosité caractérisant le cours de la Ternoise laissent entrevoir des possibilité de réversibilité grâce au gain d’un espace de liberté qui favorisera à terme une diversité des écoulements.

Le cas échéant, dans un cours d’eau qui retrouve une dynamique d’écoulement plus naturel, la présence à interface lit / berge d’éléments ligneux grossiers (souches, branches fixées ...) joue un rôle essentiel dans la diversité des écoulements et des habitats. Maintenus dans des valeurs acceptables, ces éléments grossiers favorisent la variabilité des largeurs.

4.1.3. Conclusion L’expertise SEQ physique permet une prise en compte globale du milieu physique, synthétisant les évaluations fournies dans les 4 domaines élémentaires : hydrologie, lit majeur, lit mineur et berges.

Qualité de la Ternoise - Evaluation SEQ Physique / Ensemble du milieu Tronçon 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 Score 20 24 71 57 67 65 69 82 63 54 60 55 68 49 68 Qualité 5 4 2 3 2 2 2 1 2 3 3 3 2 3 2

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Ces résultats font apparaître un état moyennement à sévèrement perturbé pour 7 tronçons sur 15. Les plus dégradés sont les tronçons amont, TR 1 et TR 2 (cours supérieur jusqu’à l’aval de Saint-Pol), où l’urbanisation impacte de manière importante la note générale en déterminant respectivement des classes de niveau 5 (« milieu sévèrement à très sévèrement perturbé ») à 4 (« milieu significativement perturbé »).

A l’inverse, le tronçon 8 (secteur compris entre le moulin de Teneur et le ruisseau de l’Eglise) peut être considéré comme le tronçon de référence (classe 1 : « milieu totalement ou presque totalement non perturbé ».

Il bénéficie d’une pente importante qui lui confère des écoulements variés, situation renforcée par le maintien dans le lit d’éléments ligneux (ancienne souche ...). Les berges, et la végétation présente sur celles-ci, sont également de bonne qualité.

Les tronçons TR 10 et TR 12 (secteurs de Blangy et de Auchy les Hesdin) sont principalement affectés par la présence de barrages importants, alors que le tronçon TR 11 est surtout pénalisé par l’homogénéité des fonds. Ces 3 secteurs, avec les tronçons TR 4 et TR 14, sont « moyennement perturbés » (classe 3).

Soulignons que sur de nombreux secteurs la Ternoise est affectée par des dégradations de berge par glissement. Ce phénomène est consécutif aux actions concertées d’ouverture de vannages mise en oeuvre par décision administrative.

Il s’intègre donc dans un processus de restructuration naturelle du lit et des berges dont l’aboutissement à terme est susceptible de faire gagner une classe de qualité aux secteurs concernés.

4.2. PHYSICOCHIMIE - EAU ET SEDIMENT Les données acquises dans le cadre de ce suivi physicochimique sont traitées à l’aide du Système d’Evaluation de la Qualité de l’Eau des cours d’eau (SEQ Eau - version V2) et, plus spécifiquement, sont confrontées aux valeurs seuils associées à la fonction « Potentialités biologiques ».

Telle qu’elle est définie dans le SEQ-Eau, cette « fonction « potentialités biologiques » exprime l’aptitude de l’eau à permettre les équilibres biologiques ou, plus simplement, l’aptitude de l’eau à la biologie, lorsque les conditions hydrologiques et morphologiques conditionnant l’habitat des êtres vivants sont par ailleurs réunies. ».

Cinq classes d’aptitude à la biologie sont définies. Elles traduisent une simplification progressive de l’édifice biologique, incluant la disparition des taxons polluo-sensibles.

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Chaque classe d’aptitude est définie par deux critères, la présence ou non de taxons polluo- sensibles et la diversité des peuplements :

Code Aptitude Code couleur et signification couleur biologique bleu très bonne Potentialité de l’eau à héberger un grand nombre de taxons polluo- sensibles, avec une diversité satisfaisante, vert bonne Potentialité de l’eau à provoquer la disparition de certains taxons polluo-sensibles avec une diversité satisfaisante, jaune moyenne Potentialité de l’eau à réduire de manière importante le nombre de taxons polluo-sensibles, avec une diversité satisfaisante, orange médiocre Potentialité de l’eau à réduire de manière importante le nombre de taxons polluo-sensibles, avec une réduction de la diversité, rouge mauvaise Potentialité de l’eau à réduire de manière importante le nombre de taxons polluo-sensibles ou à les supprimer, avec une diversité très faible.

Rappelons également que l’aptitude de l’eau à la biologie correspond à ce qui est appelé « état physico-chimique » dans la directive-cadre européenne. C’est l’une des deux composantes de l’état écologique qui y est définie ; l’autre composante est la qualité biologique que le SEQ- Bio a vocation à évaluer.

Les tableaux présentés en annexe compilent l’ensemble des résultats analytiques obtenus au cours de ce suivi physicochimique et dont certains sont résumés par les graphiques de la page suivante.

4.2.1. Qualité « Macropolluants » Le tableau de la page suivante illustre les niveaux d’aptitude à la biologie présentés à chacunes des stations d’étude au cours de ce suivi mensuel. Précisons que le code couleur utilisé ne constitue pas une réelle qualification des différents prélèvements physicochimiques mais seulement une évaluation ponctuelle par rapport aux seuils pris en compte dans le cadre du SEQ Eau. 4.2.1.1. Station A1 – Aval secteur des sources Les résultats analytiques acquis à cette station entre septembre 2003 et août 2004 révèlent les caractéristiques physicochimiques suivantes :

- neutralité à faible alcalinité (pH variant généralement entre 7,0 et 8,0), - forte conductivité électrique (valeurs de 680 µS/cm à 930 µS/cm) traduisant une minéralisation très élevée, - teneurs en chlorures relativement élevées (25,2 à 30 mg Cl/l), - faible charge en matières oxydables, dont matières organiques, - bonnes à très bonnes conditions d’oxygénation.

Ces caractéristiques respectent très généralement les seuils qualitatifs associés à une bonne aptitude biologique, quelque soit le type d’altération considéré. On notera seulement

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l’atteinte par l’altération « Matières Organiques et Oxydables » (abréviation MOOX) d’un niveau seulement moyen en août 2004 en raison d’une valeur de saturation en oxygène particulièrement faible (69 %).

Le cours supérieur de la Ternoise n’apparaît donc affecté d’aucune perturbation réellement sensible sur le plan des macropolluants.

L’existence de rejets diffus émanants des nombreuses habitations riveraines de son cours supérieur (hameaux de Epainchen et de Roëllecourt notamment) est cependant vraisemblable. Elle expliquerait en particulier l’occurrence de certaines concentrations suspectes observées pour les composés phosphorés (0,25 mg PO4/l et 0,26 mg PO4/l en octobre 2003 et août 2004) et l’azote ammoniacal (0,25 mg NH4/l en décembre 2003).

De même, bien que les teneurs en nitrates demeurent conformes avec un état de bonne aptitude biologique, il est cependant indéniable qu’elles expriment un niveau de contamination élevé (concentrations régulièrement supérieures à 35 mg NO3/l).

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Graphiques des caractéristiques physicochimiques (intercampagnes et interstations)

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Diagramme des altérations les plus pénalisantes – Evaluation indicative ne respectant pas les règles de qualification du SEQ Eau

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D’autre part, les valeurs de sursaturation en oxygène observées en périodes printanière (près de 170 % en mai 2004) et estivale (145 % en septembre 2003) traduisent une forte activité photosynthétique, et donc un développement relativement suspecte des communautés autotrophes (algales notamment) au regard de la typologie écologique locale (épirhithron).

4.2.1.2. Station A2 – Aval step du pôle industriel Le suivi de ce site fait apparaître une modification très sensible des caractéristiques physicochimiques des eaux de la Ternoise par rapport à la station amont.

L’état de minéralisation des eaux s’élève considérablement comme l’attestent les très fortes valeurs de conductivité électrique mesurées durant toute la durée de ce suivi physicochimique (conductivité variant généralement entre 1250 µS/cm et près de 2000 µS/cm). Une augmentation considérable des teneurs en chlorures est notamment mise en évidence (jusqu’à 380 mg Cl/l en août 2004).

Les charges en phosphore total et en phosphates sont très élevées. Ainsi, les concentrations minimales enregistrées au cours de ce suivi demeurent toujours supérieures à 1,8 mg P/l pour le phosphore total, et à 4,38 mg PO4/l pour les phosphates.

Le suivi annuel révèle également épisodiquement un niveau d’altération sensiblement élevé sur le plan des matières organiques et oxydables (MOOX) en raison de fortes valeurs des demandes chimiques (DCO) ou biochimiques (DBO) en oxygène.

Les nitrates sont relativement abondants (52 mg NO3/l le 2 septembre 2003, par exemple) mais leur concentration demeure cependant toujours conforme avec une bonne aptitude biologique (telle que définie par le SEQ Eau V2).

Ce secteur du cours de la Ternoise est affecté d’une mauvaise aptitude sur le plan de la fonction « potentialités biologiques ». Les altérations « matières phosphorées » (100% des résultats obtenus) et « matières azotées hors nitrates » (25 % des résultats ; jusqu’à 8,95 mg NO2/l le 6 octobre 2003) concourent à ce diagnostic.

Cet état de pollution organique et minérale n’affecte cependant qu’assez peu les conditions d’oxygénation, excepté ponctuellement en situation d’étiage hydrologique (seulement 6,4 mg O2/l le 11 août 2004, soit seulement 69 % de la valeur de saturation).

4.2.1.3. Station B3 – Aval step de Saint-Pol /Ternoise Une très nette diminution des charges minérales et organiques est constatée à cette station par rapport au site précédent et ce en dépit des vraisemblables apports de la station d’épuration de l’agglomération de Saint-Pol / Ternoise.

Cette baisse est particulièrement importante pour les composés phosphorés : on note ainsi que, selon la campagne considérée, la charge en phosphates est divisée par un facteur variant entre 2,4 fois (juin et juillet 2004) et jusqu’à 4,8 fois (décembre 2003).

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Si l’efficacité des mécanismes autoépuratoire et le piégeage vraisemblable d’une fraction de cette charge au sein de la végétation et des sédiments expliquent en grande partie cette évolution, on peut également suggérer la contribution hypothétique des apports hydrauliques du ruisseau de Ramecourt (effet de dilution).

Malgré cette évolution, le niveau atteint régulièrement par l’altération « matières phophorées » au cours de l’année 2004 détermine encore à cette station une mauvaise aptitude à la fonction « potentialités biologiques » (75% des analyses concernant cette altération).

La situation est légèrement meilleure sur le plan des altérations « matières organiques et oxydables » et « matières azotées » puisque généralement conformes avec une aptitude biogène moyenne, voire meilleure. Les demandes chimique et biochimique en oxygène (DCO et DBO) présentent néanmoins épisodiquement des valeurs assez élevées, de même que les teneurs en nitrites ou en azote ammoniacal (1,18 mg NH4/l et 1,73 mg NO2/l en octobre 2003 ; 1 mg NH4/l en mars 2004).

Comme à la station précédente, et malgré cet état de pollution chronique, on notera que les conditions d’oxygénation demeurent généralement satisfaisantes, conformes avec une bonne à très bonne aptitude biologique, excepté cependant en octobre 2003 en raison d’une assez faible valeur de la saturation en oxygène.

Notons que ce bilan physicochimique est en parfait accord avec les résultats acquis légèrement en amont dans le cadre du Réseau Nationnal de Bassin. Ainsi, les potentialités biologiques évaluées à cette station au cours de la période 2001 – 2004 sont apparues limitées par les altérations suivantes :

Année Aptitude biologique Altérations et paramètres responsables 2001 médiocre Matières phosphorées (phosphore total et orthophosphates 2002 médiocre Matières phosphorées (phosphore total et orthophosphates 2003 mauvaise Matières phosphorées (orthophosphates) 2004 mauvaise Matières phosphorées (phosphore total (janvier à juillet) et orthophosphates

4.2.1.4. Station D1 – Monchy Cayeux La situation physicochimique s’améliore encore sensiblement à l’amont de Monchy Cayeux puisque le niveau de l’altération « matières phosphorées » s’élève d’une classe, déterminant cependant une aptitude biologique médiocre. Cette appréciation est induite essentiellement par les teneurs excessives en phosphates (valeurs dépassant 1 mg PO4/l dans 58 % des prélèvements mensuels).

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Les autres types d’altérations présentent généralement un niveau conforme avec une bonne voire très bonne aptitude biologique, excepté ponctuellement pour les matières azotées (0,38 mg NO2/l en octobre 2003) ou les matières organiques et oxydables (DBO5 atteignant 8 mg O2/l en juillet 2004).

Les niveaux pris par ces différentes altérations physicochimiques n’ont que peu d’influence sur les conditions d’oxygénation qui s’améliorent même (bonne à très bonne aptitude biologique) comparativement aux stations A2 (Saint-Pol) et B3 (Gauchin Verloingt). La diversification des conditions d’écoulement et la meilleure représentation du faciès lotique concourent vraisemblablement à cette situation.

4.2.1.5. Station D3 – Aval pisciculture de Monchy Cayeux La capacité biogène des eaux évolue très peu par rapport à la station précédente, demeurant toujours essentiellement limitée par le niveau de l’altération « matières phosphorées » (médiocre aptitude biologique) en raison de concentrations souvent excessives des phosphates, et plus généralement du phosphore total.

Les rejets de la pisciculture de Monchy Cayeux participent vraisemblabement à cette charge en composés phosphorés, et vraisemblablement également de l’augmentation des concentrations de l’azote ammoniacal.

4.2.1.6. Station F3 – Teneur On assiste à une réduction sensible de la charge en phosphates et en phosphore total comparativement à la station précédente, induisant par conséquent un abaissement sensible du niveau de l’altération « matières phosphorées » qui peut être alors associé à une aptitude biologique moyenne (100% des résultats mensuels). Une amélioration similaire concerne également l’azote ammoniacal dont les concentrations sont régulièrement en sensible baisse comparativement à la station précédente (D3 - aval de la pisciculture de Monchy Cayeux).

Cette évolution traduit vraisemblablement l’efficacité des mécanismes autoépuratoire de la rivière mais également aussi l’effet de dilution offert par les apports hydrauliques des ruisseaux le faux et de l’Eps.

Il est intéressant de comparer ces résultats physicochimiques 2003-2004 à ceux obtenus dans le même secteur au cours de la décennie 90 dans le cadre d’un suivi mis en place par la DIREN Nord – Pas de Calais. Les résultats antérieurs à 1998 font en effet apparaître assez régulièrement des charges élevées en phosphates, et en particulier très supérieures aux teneurs actuelles (< 0,74 mg PO4/l), comme l’attestent le tableau suivant :

Station Teneur*

20/06/90 26/09/90 28/11/90 06/11/91 18/11/92 20/10/93 09/11/94 29/11/95 22/05/96 13/11/96 05/11/97 29/10/98 PO4 (mg/l) 1,40 1,85 1,75 2,01 1,60 1,43 1,20 1,50 1,65 1,57 2,20 0,69 * d’après données DIREN Nord - Pas de Calais

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Aquascop n°3971 Qualité écologique de la rivière Ternoise – Rapport final Avril 2005

4.2.1.7. Station G1 – Blingel L’amélioration qualitative des eaux de la Ternoise se poursuit, notamment par la régression des chlorures, des nitrates, des phosphates et du phosphore total.

Les potentialités biologiques demeurent limitées par le niveau atteint par l’altération « matières phosphorées » (teneurs en phosphates essentiellement) qui détermine une aptitude biologique seulement moyenne dans 50 % des relevés mensuels.

4.2.1.8. Station RNB de Auchy-les-Hesdin Les potentialités biologiques des eaux de la Ternoise au niveau de Auchy-les-Hesdin au cours de la période 2001 – 2004 sont synthétisées dans le tableau suivant :

Potentialités biologiques des eaux de la Ternoise à Auchy-les-Hesdin (station RNB n° 97000 – d’apprès données Agence Eau Artois Picardie) Année Aptitude biologique Altérations et paramètres responsables 2001 médiocre Particules en ssupension (MES) et Matières Organiques et Oxydables (DCO et saturation en O2) 2002 médiocre Matières Organiques et Oxydables (DCO) 2003 moyenne Matières phosphorées (phosphore total et orthophosphates) 2004 moyenne Matières phosphorées (phosphore total (janvier à juillet) et orthophosphates) et matières azotées hors nitrates (nitrites)

Bien que ce bilan soit peu différent de celui établi à Blingel dans le cadre de ce diagnostic écologique, il fait ressortir que les matières en suspension, dont la charge est excessive certaines années (année 2001 notamment), affectent les potentialités biologiques de la rivière. Ces excès répétitifs de MES induisent en effet un colmatage du fond (dépôt et sédimentation des particules fines) qui persiste même les années où l’eau est peu chargée de MES (par exemple en 2003 / 2004 pendant la durée de notre étude).

4.2.1.9. Station I1 – Grigny Les eaux de la Ternoise conservent l’essentiel des caractéristiques physicochimiques observées depuis Blingel. Les niveaux atteints par les différents types d’altération sont généralement conformes avec une bonne à très bonne aptitude biologique excepté cependant pour les matières azotées (hors nitrates) et phosphorées qui seules limitent la capacité biogène locale (aptitude biologique moyenne) dans 25 % des relevés mensuels.

La légère élévation de la concentration en azote ammoniacal peut être imputée aux rejets domestiques diffus du bourg de Grigny qui contribuent également vraisemblablement à la recharge des eaux de la rivière en composés phosphorés.

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4.2.1.10. Station K1 – amont confluence (Huby St Leu) A l’amont immédiat du confluent avec la Canche, les eaux de la Ternoise peuvent être considérées comme présentant une bonne aptitude biologique et ce quelque soit le type d’altération considéré.

4.2.2. Qualité “Micropolluants”

4.2.2.1. Eau

‰ RESULTATS DE LA CAMPAGNE DE NOVEMBRE 2003

La campagne d’échantillonnage a eu lieu le 3 novembre 2003. Faisant suite à un épisode pluvieux (pluies de 8 mm et 7,8 mm enregistrées à Saint-Pol / Ternoise respectivement les 31 octobre et 2 novembre 2003 – Données Météo-, station de ), on peut donc considérer qu’elle a été réalisée dans des conditions propices à la mise en évidence des substances recherchées (pesticides issus du lessivage du bassin versant).

Un total de 41 molécules de pesticides a été recherché : alachlore, aldicarbe, ametryne, atrazine, carbofuran, carbendazime, Cyprodynil, chlortoluron, cyanazine, cyproconazole, desethylatrazine, desisopropylatrazine, diuron, desmethylisoproturon, epoxyconazole, fenpropidine, fenpropimorphe, flurilazole, hexaconazole, imidachlopride, isoproturon, linuron, metazachlore, methabenzothiazuron, metolachlore, metamitrone, neburon, oxymedetonmethyl, hydroxyatrazine, hydroxysimazine, hydroxyterbuthylazine, prochloraze, prometryne, propiconazole, prosulfocarbe, propyzamide, secbumeton, simazine, terbuthylazine, terbumeton, tebutam.

Les résultats bruts de cette campagne d’échantillonnage sont présentés en annexe. L’examen de ces résultats fait apparaître que seules 5 molécules sont présentes de manière significative dans les eaux de la Ternoise, la plupart des substances recherchées étant en effet soit absentes soit présentes en quantité non détectable (concentrations inférieures aux seuils de quantification des méthodes analytiques).

On notera que la sensibilité de l’analyse « multirésidus » ne peut pas être mise en cause, les seuils de quantification adoptés correspondant à l’optimum analytique envisageable à l’heure actuelle (communication Institut Pasteur de Lille).

Les 5 molécules décelées dans les eaux de la Ternoise sont :

• Atrazine : il s’agit d’un herbicide de la famille des Triazines à usage agricole uniquement. La bonne stabilité de la molécule et sa solubilité dans l’eau déterminent un risque d’exposition élevée des eaux superficielles. Cette substance est très toxique pour les organismes aquatiques et peut entraîner des effets néfastes à long terme pour l’environnement aquatique. Sa teneur dans les eaux de la Ternoise varie entre 0,02 µg/l à 0,07 µg/l. Comparés aux seuils qualitatifs appliqués par le SEQ Eau (version V2) pour la fonction « Potentialités biologiques », les teneurs en atrazine s’accordent avec une classe d’aptitude « très bonne » (Ternoise à Huby – St Leu ; station K1) à « bonne » (toutes les autres stations). Précisons que les taux de contamination mesurés tendent à décroître de l’amont vers l’aval du réseau hydrographique.

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• Atrazine déséthyl : ce dérivé de l’atrazine est retrouvé à chacune des stations d’étude à des teneurs comprises entre 0,03 µg/l (Ternoise à Grigny ; station I1) et 0,08 µg/l (Ternoise à l’amont de Saint-Michel ; station A1), respectant donc le seuil de la classe d’aptitude « bonne » reconnue pour la fonction « Potentialités biologiques » dans le cadre du SEQ eau (version V2).

• Atrazine déisopropyl : cet autre produit de dégradation de l’atrazine n’est détecté qu’à la station F3 (Teneur) où sa concentration atteint juste le seuil de quantification de la méthode analytique (0,02 µg/l).

• Diuron : herbicide de la famille des urées substituées servant au désherbage des cultures mais également aussi à des usages non agricoles. Il est très toxique pour les organismes aquatiques et peut entraîner des effets néfastes à long terme pour l’environnement aquatique. Sa présence dans les eaux de la Ternoise est constatée au niveau de 6 stations. Cependant, la contamination demeure toujours faible à très faible, en accord avec une bonne (Ternoise à l’aval de Monchy-Cayeux et à Teneur) à très bonne aptitude sur le plan des potentialités biologiques.

• Isoproturon : la présence de cet autre herbicide de la famille des urées substituées est détectée au niveau de 5 stations. Sa teneur s’avère généralement très faible, s’accordant avec la classe « bonne » définie pour la fonction « potentialités biologiques » : c’est notamment le cas au niveau du cours supérieur (station A1 : Saint-Michel) ou plus en aval (Monchy-Cayeux à Teneur). Cependant, on notera que le niveau de contamination est plus sensible à l’aval du réseau hydrographique (Huby – St Leu ; teneur de 0,31 µg/l) où il pénalise la fonction « Potentialités biologiques » en ne déterminant qu’une aptitude biologique moyenne.

‰ RESULTATS ACQUIS DANS LE CADRE DU RNB

Au cours de la période récente (période 2001 à 2004), la recherche de pesticides entrepris aux stations RNB de Gauchin Verloingt et de Auchy-les-Hesdin fait apparaître la présence significative d’au moins 6 molécules à des teneurs susceptibles de limiter l’aptitude biologique des eaux :

Potentialités biologiques de la Ternoise – Altération « Pesticides » (d’après données Agence Eau Artois Picardie) Station / année Aptitude biologique Molécules responsables Gauchin Verloingt – RNB 96000 2001 moyenne Prosulfocarbe - Glyphosate 2002 bonne Ioxynil - Pendiméthaline 2003 médiocre Prosulfocarbe Auchy-les-Hesdin – RNB 97000 2001 moyenne Glyphosate - Isoproturon 2002 bonne Ioxynil - Pendiméthaline 2003 bonne Ioxynil - Pendiméthaline

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4.2.2.2. Sédiment Trois stations ont fait l’objet de prélèvements et d’analyses de sédiments au cours de la campagne du 4 juin 2004 : - St Michel (A1 - aval sources), - Saint-Pol (A2 – Aval step du pôle industriel), - Teneur (F3)

Quatre ensembles de micropolluants ont été recherchés à ces stations : - Hydrocarbures Aromatiques polycycliques (HAP – 16 molécules distinctes), - Pesticides Organochlorés, - Métaux (Al, As, Cd, Cr, Cu, Hg, Pb, Zn), - Polychlorobiphényles (PCB totaux) .

Compte tenu du support sur lequel a porté cette recherche de micropolluants (sédiment), seule l’altération HAP (Hydrocarbures Aromatiques Polycyclique) servira à qualifier la fonction « potentialités biologiques » sur le plan des micropolluants synthétiques.

Par contre, les valeurs obtenues pour les autres paramètres analysés (métaux, PCB et pesticides Organochlorés) seront appréciées à partir des seuils qualitatifs définis par la grille de qualité multi-usages du SEQ-Eau (V2).

‰ HYDROCARBURES AROMATIQUES POLYCYCLIQUES

Différentes molécules de ce groupe de micropolluants ont été décelés à chacune des 3 stations prospectées, et ce dès le cours supérieur de la rivière (station A1 ; Saint-Michel / Ternoise).

La plupart d’entre elles sont présentes en teneurs relativement élevées, susceptibles d’affecter l’aptitude biologique locale :

Potentialités biologiques de la Ternoise - Altération HAP Analyses sur sédiment station Aptitude molécules responsables biologique A1 moyenne Dibenzo (ah) Anthracène Benzo (ghi) Pérylène Benzo (k) Fluoranthène Pyrène Indéno (123cd) Pyrène Benzo (b) Fluoranthène Fluoranthène Benzo (a) Anthracène Benzo (a) Pyrène HAP somme (2) Anthracène HAP somme (14) A2 médiocre Benzo (a) Pyrène HAP somme (2) F3 moyenne Dibenzo (ah) Anthracène Phénanthrène Anthracène Benzo (b) Fluoranthène Benzo (ghi) Pérylène Benzo (k) Fluoranthène Pyrène Indéno (123cd) Pyrène Chrysène Fluoranthène Benzo (a) Anthracène Benzo (a) Pyrène HAP somme (2) HAP somme (14)

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‰ METAUX

Les sédiments prélevés aux stations A1 (Saint-Michel / Ternoise), A2 (aval step pôle industriel) et F3 (Teneur) révèlent la présence de certains métaux en concentrations significatives :

Potentialités biologiques de la Ternoise - Altération « micropolluants minéraux » Analyses sur sédiment station Classe de qualité Elément(s) métallique(s) « biologie et multiusages » déclassant(s) A1 moyenne Mercure A2 moyenne Zinc F3 bonne Chrome total Mercure Cadmium Plomb Zinc Nickel Arsenic Cuivre

‰ PESTICIDES ORGANOCHLORES

Aucune des 20 molécules recherchées n’a été mesurée en quantité significative (absence ou teneur inférieure au seuil de détection) au sein des sédiments des 3 stations prospectées.

‰ POLYCHLOROBIPHENYLES (PCB)

Ces micropolluants n’ont été détectés en teneurs mesurables qu’à la station A1 (présence de Pentachlorobiphényle 101). La teneur globale des PCB mesurée à cette station demeure conforme au seuil de bonne qualité retenu par la grille de qualité multiusages du SEQ-Eau.

4.2.3. Conclusion Les 2 cartes présentées pages suivantes résument les évaluations SEQ-Eau (V2) établies aux différentes stations d’étude dans le cadre de ce diagnostic écologique.

Sur le plan des macropolluants, ce bilan fait apparaître une dégradation très sensible de l’aptitude biologique des eaux de la Ternoise dès son cours supérieur, à partir de l’agglomération de Saint-Pol/Ternoise.

En effet, encore dotée d’une bonne aptitude biologique à l’amont du bourg de Saint-Michel, la qualité des eaux se dégrade ensuite fortement à l’aval du point de rejet des effluents de la step du pôle industriel saint-polois. Une mauvaise aptitude à la fonction biologique caractérise alors la rivière de manière chronique, en raison principalement du niveau atteint par les altérations « matières phosphorées » (100 % des relevés mensuels) et « matières azotées hors nitrates » (25 % des analyses).

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Bien que la charge polluante s’affaiblisse très significativement à l’aval, et ce malgré les apports dûs aux effluents de la station communale de Saint-Pol, les eaux de la rivière conservent cette mauvaise aptitude biologique au delà de Gauchin Verloingt.

Une amélioration des potentialités biologique s’instaure ensuite progressivement le long de l’axe hydrographique. Elle ne permet cependant pas de recouvrer l’état de « bonne aptitude biologique » avant Huby Saint Leu. L’effet de dilution offert par les apports hydrauliques de la Canche (bras de dérivation désservant la Ternoise à l’amont de Hesdin) contribue vraisemblablement à cette restauration qualitative.

La plus grande partie du cours de la Ternoise, et plus précisément depuis l’aval de Anvin (et des affluences de l’Eps et du faux) et l’amont de Hesdin, présente une aptitude biologique seulement moyenne essentiellement limitée par les altérations « matières phosphorées » et « matières azotées hors nitrates ».

Sur le plan des micropolluants, soulignons principalement le caractère déclassant (aptitude biologique moyenne à médiocre) pris par les altérations « HAP » et/ou « pesticides » en plusieurs points de l’axe hydrographique (Saint Michel, Saint-Pol, Gauchin Verloingt, Teneur, Auchy-les-Hesdin et Huby St Leu).

D’autre part, une contamination métallique des sédiments est constatée localement pour le zinc (aval step ZI de Saint-Pol) et le mercure (A1, cours supérieur).

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Carte : Aptitude à la fonction biologique – Elément « Macropolluants »

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Carte : Aptitude à la fonction biologique – Elément « Micropolluants synthétiques »

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4.3. ALGUES DIATOMEES – INDICE IBD Ce diagnostic reprend intégralement les résultats de l’expertise réalisée par les services de l’Agence de l’Eau Artois-Picardie (campagne d’étude de juin 2004). Il s’appuie également sur les données acquises au cours des années antérieures au niveau de Gauchin-Verloingt et Auchy-les-Hesdin (stations RNB n° 96000 et n° 97000).

4.3.1. Conditions d’intervention Les prélèvements de diatomées ont été réalisés le 9 juin 2004 ; ils ont concernés la plupart des stations suivies dans le cadre de ce diagnostic écologique ou des secteurs proches (voir carte de localisation en annexe) :

Sites Stations de suivi IBD associées 1 A1 aval zone de sources, Saint-Michel sur Ternoise 2 A2 aval immédiat STEP industrielle, Saint-Michel sur Ternoise 3 B3 aval Saint-Pol sur Ternoise, Gauchin-Verloing 4 D1 aval confluence Bethonval et Rivièrette, Saint-Martin 5 F3 aval du Faux, Anvin 6 - aval Tilly-Cappelle 7 - aval Auchy les Hesdin 8 K1 amont confluence avec la Canche, Huby-Saint-Leu

4.3.2. Spectres écologiques de Van Dam et Hofmann Les appétences pour les différents paramètres physico-chimiques de l'eau ne sont pas identiques d'une espèce à une autre. Ainsi, chacune des espèces a été rangée au sein de classes pour certains de ces paramètres (voir tableau page suivante). Les spectres écologiques de Van Dam et Hofmann en sont des exemples.

Le spectre écologique de Van Dam montre des différences –comparativement aux 7 autres sites- au site 3 (B3) de Gauchin-Verloing pour les paramètres N-Hétérotrophie, oxygénation et saprobie. Celles-ci sont dues par la dominance d'Eolimnia minima relevés dans l'inventaire. Cette espèce met en évidence la présence élevée de matières organiques dans l'eau à cet endroit (également mise en évidence par le spectre écologique de Hofmann). Des rejets directs dans le cours d'eau provenant d'habitations proches pourraient en être la cause.

Seul le spectre écologique de Hofmann souligne des statuts différents –comparativement aux 7 autres sites- à Anvin (site 5 = station F3) pour les paramètres Trophie et Saprobie. Ceux-ci sont dus à l'abondance de Navicula lanceolata présents dans l'inventaire. Cette espèce a une appétence pour les eaux alpha-mésosaprobes et eutrophes, ce qui signifie qu'un désordre du point de vue de la qualité chimique de l'eau a lieu à cet endroit du cours d'eau (présence plus abondante de matières organiques, élévation de la concentration en azote et/ou phosphore). Le site est pourtant éloigné des habitations et se situe en zone légèrement boisée. Aucune explication ne peut donc être apportée ici en raison du décalage existant entre le site de prélèvement des diatomées (aval Anvin) et la station suivie sur le plan physicochimique (F3, au niveau de Teneur).

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Van Dam Hofmann Sites pH Salinité N- Oxygéna Saprobie Statut Aérophilie Trophie Saprobie IBD hétérotrophie tion trophique Douces à N-autotrophe Bêta- B-alpha- 1 neutrophile légèrement tolérant élevée mésosaprobe indifférent subaériens tolérant mésosaprobe (A1) saumâtres Douces à N-autotrophe Bêta- B-alpha- 2 alcaliphile légèrement tolérant modérée mésosaprobe eutrophe subaériens tolérant mésosaprobe (A2) saumâtres Douces à N- Alpha-méso- Alphaméso 3 alcaliphile légèrement hétérotrophe basse polysaprobe eutrophe subaériens tolérant polysaprobe (B3) saumâtres facultatif Douces à N-autotrophe Bêta- B-alpha- 4 neutrophile légèrement tolérant élevée mésosaprobe indifférent subaériens tolérant mésosaprobe (D1) saumâtres Douces à N-autotrophe Bêta- Alpha-méso- 5 alcaliphile légèrement tolérant Plutôt mésosaprobe eutrophe subaériens eutrophe saprobe (F3) saumâtres forte Douces à N-autotrophe Bêta- B-alpha- 6 alcaliphile légèrement tolérant Plutôt mésosaprobe eutrophe subaériens tolérant mésosaprobe saumâtres forte Douces à N-autotrophe Bêta- B-alpha- 7 alcaliphile légèrement tolérant Plutôt mésosaprobe eutrophe subaériens tolérant mésosaprobe saumâtres forte Douces à N-autotrophe Bêta- B-alpha- 8 alcaliphile légèrement tolérant Plutôt mésosaprobe eutrophe subaériens tolérant mésosaprobe (K1) saumâtres forte

4.3.3. Variabilité longitudinale de l’indice IBD Les résultats obtenus en 2004 sont synthétisés dans le tableau ci-dessous ; on se reportera en annexe pour la consultation des listes floristiques correspondantes.

Sites IBD 1 (A1) 2 (A2) 3 (B3) 4 (D1) 5 (F3) 6 7 8 (K1) Nombre espèces 35 35 22 26 30 24 35 36 Diversité 3.23 3.57 2.20 2.64 3.46 3.43 4.00 3.56 Note IBD/20 14.7 12.7 13.7 15.3 11.9 13.1 13.0 12.6 Espèces ADMI ADMI EOMI ADMI NLAN ADMI ADMI APED dominantes PTLA APED ADMI NLAN NTPT NLAN APED ADMI NDIS CPLA ESBM APED APED APED NTPT NTPT NPAL PTLA APED NTPT GMIN GMIN CPED NCTE NTPT ACON PTLA PTLA ADMI NCTE NLAN PTLA NMEN EOMI GPAR GPAR RABB CPLA NAMP NCTE Statut trophique indiff. eutrophe eutrophe indiff. eutrophe eutrophe eutrophe eutrophe (Van Dam, 1994)

Signification des codes : ADMI : Achnanthidium minutissimum var. NAMP : Nitzschia amphibia f. amphibia minutissimum NCTE : Navicula cryptotenella ACON : Achnanthes conspicua NDIS : Nitzschia dissipata var. dissipata APED : Amphora pediculus NLAN : Navicula lanceolata CPED : Cocconeis pediculus NMEN : Navicula menisculus var. menisculus CPLA : Cocconeis placentula var. placentula NPAL : Nitzschia palea EOMI : Eolimnia minima NTPT : Navicula tripunctata ESBM : Eolimnia subminuscula PTLA : Planothidium lanceolatum GMIN : Gomphonema minutum f. minutum RABB : Rhoicosphenia abbreviata GPAR : Gomphonema parvulum var. parvulum f. parvulum

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Achnanthidium minutissimum étant toujours parmi les plus présents dans chacun des 8 inventaires, une comparaison entre son abondance et la note IBD a été tentée sur chacune des stations.

Le graphique ci-dessous met en évidence l'influence de l'abondance du taxon ADMI sur la note IBD : plus il est présent dans un inventaire, plus la note IBD est élevée :

600 20 19 500 18 17 400 16 15 Abondance ADMI Note IBD 300 14 13 notes IBD 200 12 11 abondance en pour mille 100 10 9 0 8 12345678 sites

4.3.4. Conclusion La qualité hydrobiologique de la Ternoise, évaluée par l'Indice Biologique Diatomées, est globalement satisfaisante (plus basse note = 11,9/20 ; voir carte page suivante). Sur les 8 sites étudiés, 5 sont classés en bonne qualité. Parmi les 3 autres, rangés en qualité moyenne, 2 sont proches du seuil de bonne qualité (sites 2 (A2) et 8 (K1) dont les notes respectives sont 12,7 et 12,6).

La note de 14,7/20 obtenue au niveau de la site 1 (A1) est due à la dominance des deux espèces Achnanthidium minutissimum et Planothidium lanceolatum présentes dans l'inventaire.

Il faut noter que si Achnanthidium minutissimum est une espèce considérée comme polluosensible, elle est susceptible cependant de se maintenir voire même de proliférer en faciès courant bien oxygéné, et ce en dépit d’une charge organique parfois importante.

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Souvent prédominante parmi les communautés algales de la Ternoise, cette espèce bénéficie vraisemblablement des bonnes conditions d’oxygénation des eaux de la rivière, constatées notamment au niveau des stations d’étude. Sa prise en compte dans le calcul de l’IBD induit une possible sur-évaluation de la qualité des eaux en minimisant l’état de contamination organique de la rivière.

Le site 2 (A2) perd 2 points comparativement au site précédent (A1), principalement à cause de la présence non négligeable d'Achnanthes conspicua et de Nitzschia amphibia : ces 2 espèces ont chacune un profil écologique caractéristique d'eau de mauvaise qualité. Il ne fait aucun doute que les rejets dans le milieu de la station d'épuration industrielle, située immédiatement à l'amont de la site 2 (A2), sont la cause de cette diminution de la qualité biologique.

Le regain de la valeur IBD au niveau des sites 3 (B3) et 4 (D1) est essentiellement dû à la forte présence d' Achnanthidium minutissimum, néanmoins atténuée par celle d'Eolimna minima au niveau du site 3.

La proportion d' Achnanthidium minutissimum chute considérablement dans l'inventaire du site 5 (F3) au profit d'autres espèces dont le profil écologique est caractéristique d'eau de moyenne qualité : Navicula lanceolata, Navicula tripunctata, Amphora pediculus, Gomphonema minutum.

Les trois derniers sites ont des notes IBD très proches et caractéristiques d'eau de bonne qualité biologique.

Le tableau suivant synthétise les valeurs IBD (note sur 20) obtenues entre 1990 et 2002 au niveau de Gauchin-Verloingt et Auchy-les-Hesdin dans le cadre du réseau National de Bassin (stations 96000 et 97000). Ces 2 stations RNB correspondent aux sites 3 (aval Saint-Pol) et 7 (aval Auchy les Hesdin) prospectées en 2004.

Indice Biologique Diatomées Réseau Cours Codes x d'eau Communes Années 199 199 199 199 199 199 199 200 200 200 0 4 5 6 7 8 9 0 1 2 09600 Gauchin- 0 R.N.B. Ternoise Verloing 10.5 10.7 11.7 9.4 9.0 12.3 13.4 14,7 15,8 12,9 09700 Auchy les 0 R.N.B. Ternoise Hesdin 11.8 11.8 11.8 12.7 14.6 14.0 12.6 13,5 12,7 13,1

Les résultats obtenus en 2004 dans le cadre de cette étude, aux mêmes stations que le RNB (sites 3 et 7) sont sensiblement identiques à ceux des dernières années (en 2004 : 13,7 au site 3 et 13,0 au site 7).

L'historique des notes IBD montre une amélioration de la qualité hydrobiologique de cette rivière depuis 1990. Néanmoins, 3 des 8 stations suivies dans le cadre de cette étude présentent une qualité d’eau préjudiciable à cette qualité hydrobiologique. Cela montre bien la nécessité de poursuivre les actions qui visent à améliorer la qualité de l’eau (traitement des rejets domestiques qui contribuent à entretenir une charge polluante le long de l’axe hydrographique).

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4.4. VEGETATION AQUATIQUE - INDICE IBMR Un inventaire de la végétation aquatique de la Ternoise a été réalisé par AQUASCOP en juin 2004 selon de la méthode de l’Indice Biologique Macrophytique en Rivière (IBMR - norme NF T 90-395, octobre 2003). Cet inventaire a concerné l’ensemble des 9 stations d’étude suivies dans le cadre de ce diagnostic écologique. La démarche complète a été mise en oeuvre : recueil de données mésologiques, relevés floristiques, échantillonnage de la végétation macrophytique, calcul et interprétation des indices. Les conditions d’intervention et la méthodologie des relevés floristiques sont explicités en annexe.

4.4.1. Bilan floristique global Les données floristiques sont présentées en annexe sous forme d’un tableau croisé espèces/relevés par faciès ; y sont renseignés les pourcentages de recouvrement de chaque taxon.

Les investigations pratiquées aux 9 stations nous ont permis d’échantillonner 62 taxons dont 43 contribuent au calcul des IBMR. Le peuplement total se décompose comme suit :

- 17 genres d’algues (dont 15 taxons contributifs), - 6 espèces de bryophytes (dont 4 taxons contributifs), - 1 espèce de ptéridophyte (taxon contributif), - 13 espèces d’hydrophytes (tous contributifs), - 12 espèces d’hélophytes (dont 10 taxons contributifs), - 13 espèces d’hygrophytes non contributives à l’IBMR.

Ces résultats montrent que la quasi totalité des taxons strictement aquatiques interviennent comme taxons indicateurs de l’IBMR.

La majorité des taxons non pris en compte pour l’IBMR appartient au groupe des hélophytes ou plus largement aux plantes hygrophytes.

Ces plantes sont souvent volontairement exclues de la liste des espèces contributives en raison de leur moindre dépendance à la trophie des eaux que les taxons aquatiques stricts. En effet, les hélophytes et plantes de berges utilisent prioritairement leur support comme substrat nourricier (sédiment du lit ou terre en berge).

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Le tableau ci-dessous présente la répartition taxonomique par type biologique, des différents peuplements macrophytiques échantillonnés (en % de la variété totale contributive à l’IBMR) :

Stations Algues Ptéridophytes Bryophytes Hydrophytes Hélophytes (%) (%) (%) (%) (%) A1 45 5 5 18 27 A2 33 0 0 11 56 B3 22 0 6 39 33 D1 18 0 12 29 41 D3 18 0 0 27 55 F3 21 0 16 26 37 G1 25 0 19 25 31 I1 14 0 9 41 36 K1 17 0 11 33 39

Ce tableau donne une image de la distribution taxonomique en fonction des grands types de végétation. En moyenne, les proportions ci-dessous sont observées :

- algues : 15 % à 45 % des taxons recensés. Les stations à forte proportion algale sont situées en amont de Saint-Pol / Ternoise (A1 et A2) ; - bryophytes : 0 % à 20 % des taxons. Les stations où la proportion de bryophytes est plus élevée sont situées sur la partie médiane et inférieure du cours de la Ternoise (D1, F3, G1 et K1) ; - hydrophytes : 10 % à 40 % des taxons. Les stations où la proportion en hydrophytes est la plus élevée sont principalement B3, I1 et K1 ; - hélophytes : entre le quart et la moitié des taxons. Les stations où la proportion en hélophytes est la plus élevée sont A2 et D3 c’est à dire les stations à faciès unique et calme.

4.4.2. Influence des berges

Ce tableau présente la répartition entre taxons aquatiques et taxons traduisant l’effet berge (% de la richesse totale) :

richesse richesse non taxons taxons Station floristique totale contributive aquatiques transgressifs (effectif N) (% effectif N) (% effectif N) (effet berge) (% effectif N) A1 27 19 % 56 % 44 % A2 14 36 % 36 % 64 % B3 25 28 % 48 % 52 % D1 20 15 % 50 % 50 % D3 15 27 % 33 % 67 % F3 21 10 % 57 % 43 % G1 20 20 % 55 % 45 % I1 26 15 % 54 % 46 % K1 27 33 % 44 % 56 %

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La proportion des taxons inventoriés n’entrant pas dans le calcul de l’IBMR représente de 10 à 36 % de la variété taxonomique totale. Pour l’ensemble des stations, près du tiers de la variété totale (soit 19 taxons) ne participe pas au calcul des IBMR. La proportion de ces taxons, essentiellement hygrophytiques, est plus importante au niveau des stations amont (de A1 à B3) et à l’aval de la Ternoise (K1 ; I1).

Cette répartition s’explique notamment :

- à l’amont, par la présence d’une faible lame d’eau favorable à ces taxons ; - à l’aval, par la présence d’une banquette de sédiment meuble.

La proportion d’espèces aquatiques par rapport aux espèces transgressives est assez bien partagée entre les stations (respectivement 48 % et 52 % en moyenne). On note une sensible prédominance (en nombre) des taxons typiquement aquatiques sur le cours inférieur (de F3 à I3).

Inversement les stations où la proportion de taxons liés aux berges est élevée sont surtout les stations homogènes et lentiques comme A2 et D3 (respectivement 64 et 67 % d’espèces transgressives).

Notons que ce diagnostic est basé sur la présence/absence des espèces et ne tient pas compte des recouvrements donc de la structure du peuplement végétal en place. D’ailleurs, ces espèces d’hygrophytes, et plus généralement d’hélophytes, ne présentent pas de recouvrements importants (toujours < 6 %).

4.4.3. Bio-indication IBMR – Ecologie des espèces contributives

4.4.3.1. Variabilité indicielle – Niveau trophique Le tableau ci-dessous présente les valeurs indicielles accompagnées, pour chaque station, de l’évaluation du niveau trophique correspondant (5 niveaux).

Station Note IBMR (/20) Niveau trophique A1 11,2 moyen A2 10,3 moyen B3 9,3 fort D1 9,9 fort D3 8,8 fort F3 10,1 moyen G1 9,6 fort I1 8,9 fort K1 8,9 fort

Avec des indices compris entre 8,8 et 11,2, les notes IBMR révèlent un niveau trophique moyen à fort. Malgré une faible amplitude de variation, l’évolution de ces valeurs indicielles exprime une dégradation de l’état de la rivière le long de son profil longitudinal.

On notera que cette évolution longitudinale serait très progressive en l’absence des deux stations centrales de la Ternoise (D3 et F3) qui présentent des résultats contrastés.

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La station D3 (aval pisciculture) présente le plus bas indice IBMR (8,8/20). Si ce résultat peut être largement imputé aux conditions physiques particulières de cette station (un seul faciès lent et profond (lit incisé) ; fonds très homogènes et peu biogènes - argiles), il traduit également vraisemblablement l’influence des rejets de la pisciculture située à l’amont immédiat comme l’atteste l’abondance particulière des algues filamenteuses des genres Cladophora et Vaucheria (recouvrement spatial de l’ordre de 30 %).

Inversement l’amélioration constatée à la station F3 (Teneur) témoigne d’un peuplement plus polluosensible qui peut s’exprimer grâce à la présence d’une belle mosaïque d’habitats : écoulements, granulométrie et éclairement variés.

Globalement les notes obtenues sont assez faibles dès le cours supérieur (station A1 – Saint- Michel). Cette situation résulte de l’état de contamination de la nappe alimentant les sources de la Ternoise, mais également vraisemblablment aussi par l’existence de rejets domestiques diffus (secteur compris entre Roëllecourt et Saint-Michel notamment).

Bien que bénéficiant en général d’un environnement immédiat de type prairial, le cours de la Ternoise est cependant jalonné de petites villes et villages participant chacun, plus ou moins, à l’enrichissement en éléments minéraux et organiques du cours d’eau.

Cet impact est très net au niveau de Saint-Pol où l’indice chute de près de 1 point à l’aval du rejet de la zone industrielle (station A2), puis à nouveau de 1 point à l’aval de la commune (station B3 - aval rejets de la station d’épuration).

Soulignons que cette évolution, entre Saint-Pol et Gauchin Verloingt, ne traduit vraisemblablement pas une dégradation progressive de la qualité d’eau. En effet les caractéristiques environnementales particulières de la station A2, peu propices au développement végétal (ombrage excessif, berges et chenal artificialisés), interfèrent sur la bio-indication susceptible d’être associée à la végétation locale. Cela n’est plus le cas à la station B3 où des conditions d’ombrage moins limitantes et une mosaique d’habitats plus variée permettent une expression pleine et entière de cette bioindication.

4.4.3.2. Nature et écologie des espèces contributives L’étude des taxons contributifs (indicateurs) à l’IBMR, par le biais des cotes spécifiques et de leurs écarts, permet de mesurer le niveau de polluosensibilité du peuplement ainsi que la stabilité des phytocénoses.

Nombre de Cotes spécifiques taxons IBMR Stations contributifs moyenne écart-type mini maxi A1 22 10,48 3,52 4 18 A2 9 10,56 2,41 6 16 B3 18 9,50 2,87 4 16 D1 17 10,18 2,36 4 14 D3 11 8,75 3,63 4 14 F3 19 10,11 2,83 4 16 G1 16 9,81 3,13 4 16 I1 22 9,36 2,87 4 16 K1 18 8,47 3,2 4 14

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Le peuplement végétal comprend de 9 à 22 taxons IBMR contributifs. Avec 16 à 22 taxons, pour les stations présentant 2 faciès d’écoulement, la variété est peu contrastée et peut être considérée comme moyennement diversifiée. Ces résultats indiquent également la stabilité des phytocénoses de la Ternoise.

Notons les très faibles variétés obtenues dans les stations homogènes, comme A2 et D3, qui ne présentaient qu’un faciès d’écoulement lentique (respectivement 9 et 11 taxons). Ces faibles valeurs fragilisent le diagnostic IBMR comme le montre le mauvais indice obtenu à la station D3.

Les valeurs des cotes spécifiques varient en moyenne stationnelle de 8,5 à 10,6/20. La cote spécifique minimum obtenue est généralement 4 lorsque l’algue Vaucheria sp. est présente et atteint 16/20 avec l’algue Batrachospermum sp. qui sont assez fréquentes sur le cours de la Ternoise.

Notons la présence isolée de l’algue Drapanaldia sp., espèce très polluosensible (cote 18/20), qui n’a été recensée qu’à la station amont (A1).

Ce tableau précise la répartition des taxons indicateurs en fonction de leur amplitude écologique.

coefficients de sténoécie Stations moyenne Ecart mini maxi Nbre taxons Nbre taxons Nbre taxons -type euryèces intermédiaires sténoèces A1 1,43 0,65 1 3 12 9 1 A2 1,22 0,42 1 2 7 2 0 B3 1,50 0,50 1 2 9 9 0 D1 1,29 0,46 1 2 12 5 0 D3 1,08 0,49 1 2 9 2 0 F3 1,32 0,46 1 2 13 6 0 G1 1,38 0,48 1 2 10 6 0 I1 1,36 0,48 1 2 14 8 0 K1 1,21 0,52 1 2 13 5 0

Le nombre de taxons euryèces (à large spectre écologique) est compris entre 7 et 14. Les stations les plus riches en végétaux euryèces (10 à 13 taxons) sont situées sur le cours aval de la Ternoise, de F3 (Teneur) à la confluence avec la Canche.

Les espèces sténoèces strictes sont extrêmement rares, puisque seule l’algue Drapanaldia sp. appartient à ce groupe et a été recensée à la station amont A1. Il s’agit d’une algue inféodée aux eaux propres et froides des zones de sources. Les autres taxons à tendance sténoèce (coefficient 2) sont globalement deux fois moins nombreux que les euryèces.

Le rapport du nombre d’euryèces sur les sténoèces (niveau 2) permet de révéler les stations à phytocénose banalisée ou plus spécialisée :

- la station B3 (Gauchin Verloingt) présente un peuplement bien équilibré entre les taxons euryèces et sténoèces. Les taxons spécialisés abondent grâce à la belle diversité d’habitats offerte par cette station (substrats et écoulements très variés) ;

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- la station amont (A1) est également assez équilibrée, présentant à la fois des espèces banales et spécialisées ;

- les stations A2 et D3, en revanche, présentent des peuplements banalisés en rapport avec l’homogénéité du milieu (substrat et écoulement) ; ce sont effectivement les seules stations à faciès lentique unique ;

- les autres stations ont un peuplement dominé par les espèces banales (2/3 des espèces) contre 1/3 de taxons à tendance sténoèce.

On peut penser que les stations qui présentent le plus d’instabilité sur le plan mésologique (dont physico-chimie) hébergent une flore plutôt euryèce.

Ainsi, la fiabilité des résultats IBMR est bonne pour la grande majorité des stations prospectées, seul le diagnostic des stations à un seul faciès d’écoulement peut sembler moins fiable par manque d’espèces contributives et surtout d’espèces sténoèces (seulement 2 taxons sténoèces pour les station A2 et D3).

4.4.4. Aspects quantitatifs – Importance du recouvrement végétal

Les recouvrements taxonomiques estimés à l’échelle des faciès sont pondérés à l’échelle stationnelle et répartis par grand type de végétation (en % de recouvrement) :

Stations Algues Bryophytes Hydrophytes Hélophytes (%) (%) (%) (%) A1 <1 <1 <1 4 A2 5 0 2 <1 B3 15 <1 27 4 D1 21 <1 14 5 D3 30 0 10 6 F3 16 <1 2 <1 G1 27 6 2 <1 I1 24 10 52 4 K1 2 13 42 5

Ce tableau donne une image de la structure des peuplements végétaux à partir des recouvrements observés. Pour chaque type de végétation et pour l’ensemble des échantillons, les recouvrements moyens calculés sont les suivants :

- algues : en moyenne 16 % de recouvrement. La Ternoise ne présente pas de prolifération algale importante. Néanmoins quelques stations présentent des couvertures algales dépassant 25 % de recouvrement : il s’agit de D3, G1 et I1 ;

- bryophytes : en moyenne 3 % de recouvrement. Les stations où les bryophytes sont significativement présents sont situées sur le cours inférieur de la Ternoise (de G1 à K1) où leur taux de recouvrement atteint 13 %. Cette répartition est essentiellement liée au développement d’un bryophyte polluorésistant Amblystegium riparium dont l’abondance traduit l’enrichissement organique de la Ternoise ;

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- hydrophytes : en moyenne 17 % de recouvrement. Les hydrophytes sont abondants (plus de 25 % de recouvrement) à l’aval de Saint-Pol (B3) et surtout dans les deux stations les plus aval (I1 et K1) où ils couvrent environ la moitié du lit en eau. On peut alors parler de prolifération végétale essentiellement due à Callitriche obtusangula ;

- hélophytes : 3 % de recouvrement en moyenne. Les hélophytes sont assez peu abondants sur le cours de la Ternoise atteignant au maximum 6 % de recouvrement. Néanmoins, ils sont également répartis sur l’ensemble du cours mis à part les stations ombragées (A2, F3 et G1).

4.4.5. Conclusion

Le diagnostic IBMR réalisé le long de la Ternoise en juin 2004 a permis de situer le niveau trophique de ce cours d’eau ainsi que son évolution longitudinale.

Les notes IBMR sont assez homogènes et médiocres (de 8,8 à 11,2/20) révélant un niveau trophique moyen à fort. De plus, l’évolution de ces valeurs indicielles exprime une dégradation de l’état de la rivière le long de son profil longitudinal.

Une dégradation sensible du niveau trophique est constatée dès la station A2 (aval du rejet de la zone industrielle de Saint-Pol) ; cette dégradation des conditions trophiques s’exprime encore plus nettement à la station B3 en raison essentiellement d’un contexte environnemental plus propice (conditions d’éclairement non limitantes).

Les valeurs prises plus à l’aval par l’IBMR ne révèlent pas de restauration significative de ces conditions trophiques qui perdurent jusqu’à la confluence, certaines baisses indicielles observées en quelques stations (D3 - aval pisciculture de Monchy Cayeux – et I1 – aval Grigny) pouvant même traduire une recrudescence localisée de cette perturbation d’ordre trophique.

Soulignons que si aucune véritable prolifération algale n’est constatée, on doit cependant noter que les hydrophytes (Callitriches) tendent à proliférer à l’approche de la confluence avec la Canche, les fortes biomasses observées témoignant de l’augmentation des apports de nutriments.

4.5. APPROCHE PHYTOSOCIOLOGIQUE Cette partie reprend les résultats de l’expertise phytosociologique réalisée au cours du mois de juillet 2004 par l’association AMBE (J.L. MERIAUX et D. CRESPEL ).

4.5.1. Relevés floristiques Chaque station a fait l’objet de relevés floristiques effectués en distinguant végétation aquatique et végétation subaquatique. Pour la végétation aquatique, les relevés ont pris en compte les radiers, les faciès lotiques et les faciès lentiques.

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La méthode utilisée est celle de BRAUN-BLANQUET (1938) modifiée par TUXEN (1955, 1975), en employant essentiellement le coefficient d’abondance-dominance. Ainsi, 8 états d’abondance – dominance sont reconnus :

5 : recouvrement de 75 à 100 % 2 : recouvrement de 5 à 25 % r : espèce rare 4 : recouvrement de 50 à 75 % 1 : recouvrement de 1 à 5 % i : individu unique 3 : recouvrement de 25 à 50 % + : espèce présente mais d’une manière non significative

Pour chaque espèce est évalué le degré de rareté en regard des données du Bulletin de la Société de Botanique du Nord de la France (vol. 52, fascicule 1, 1999) et également des données personnelles de J.-L.MERIAUX.

L’ensemble des relevés floristiques est présenté en annexe sous forme de fiche stationnelle avec pour chacune d’entre-elles :

- les relevés de végétation effectués avec mention des coefficients d’abondance-dominance des espèces observées - la définition des phytocoenoses aquatiques et subaquatiques en place, en référence au synsystème élaboré pour le Nord-Ouest de la France par J.-L.MERIAUX (1984, 1998, 2002) et en tenant compte des synsystème de TUXEN et OBERDORFER - la liste globale des espèces aquatiques et subaquatiques présentes sur la station avec leur degré de rareté5.

Un total de 30 espèces aquatiques et subaquatiques a été identifié sur l’ensemble des 9 stations étudiées. Ces espèces figurent dans le tableau page suivante.

On notera qu’une espèce protégée en région Nord – Pas-de-Calais, la Renoncule en pinceau des eaux calcaires (Ranunculus penicillatus var. calcareus), a été relevée dans les stations A1, B1, D1 et F3.

5 Echelle de rareté : RR : très rare AC : assez commun R : rare C : commun AR : assez rare CC : très commun

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LISTE DES ESPECES AQUATIQUES ET SUBAQUATIQUES RELEVEES SUR LES 9 STATIONS PROSPECTEES

Degré de rareté Degré de rareté Nom vernaculaire Nom scientifique (source : Bulletin de la Société de (source : J.-L.MERIAUX) Botanique du Nord de la France) Agrostis stolonifera Agrostide stolonifère CC C Agrostis stolonifera fo. submersa Phalaris arundinacea Baldingère C C Phalaris arundinacea fo. submersa Berula erecta Berle dressée AR AR Berula erecta fo. submersa Callitriche obtusangula Callitriche à angles obtus PC AR Callitriche obtusangula fo.submersa Callitriche platycarpa Callitriche à fruits plats AC AC Callitriche platycarpa fo. submersa Callitriche des eaux stagnantes Callitriche stagnalis AC R Cladophore aggloméré Cladophora glomerata - AC Nasturtium officinale Cresson de fontaine AC AC Nasturtium officinale fo. submersum Elodée du Canada Elodea canadensis PC AR Epilobe à petites fleurs Epilobium parviflorum CC AC Epilobe des marais Epilobium palustre AR AR Epilobe hérissé Epilobium hirsutum CC C Fontinale incombustible Fontinalis antipyretica - AR Hypne des ruisseaux Amblystegium riparium - AC Morelle douce-amère Solanum dulcamara C C Myosotis scorpioides Myosotis des marais AC AC Myosotis scorpioides fo. submersum Ortie dioïque Urtica dioica CC C Petite Lentille d’eau Lemna minor C C

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Degré de rareté Degré de rareté Nom vernaculaire (suite) Nom scientifique (source : Bulletin de la Société de (source : J.-L.MERIAUX) Botanique du Nord de la France) Prêle des marais submergée Equisetum palustre fo. submersum AC AC Renoncule à feuilles capillaires Ranunculus trichophyllus PC AR Renoncule en pinceau des eaux R Ranunculus penicillatus var. calcareus R calcaires protégée en région N-PdC Renoncule scélérate Ranunculus sceleratus PC AC Renouée amphibie Polygonum amphibium AC AR Rorippe amphibie Rorippa amphibia PC AR Rubanier simple à longues Sparganium emersum var. longissimum AR AR feuilles Scrophulaire aquatique Scrophularia auriculata AC AR Vauchérie Vaucheria sp - C Véronique des ruisseaux Veronica beccabunga PC AR Veronica anagallis-aquatica Véronique mouron d’eau PC AR Veronica anagallis-aquatica fo. submersa Zannichellie des marais Zannichellia palustris subsp. palustris PC AR

Echelle de rareté : RR : très rare AC : assez commun R : rare C : commun AR : assez rare CC : très commun

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4.5.2. Analyse synphytosociologique Pour chaque station a été effectuée une brève analyse synphytosociologique selon la méthodologie mise au point par J.-M. GEHU et en référence aux travaux de J.-M. GEHU et J.-L. MERIAUX (1978). Une synthèse finale donne l’image synphytosociologique de la rivière Ternoise.

Î BILAN SYNPHYTOSOCIOLOGIQUE STATIONNEL

‰ STATION A1 3 Nasturtietum officinalis 1 Callitrichetum obtusangulae 1 Roselière à Phalaris arundinacea, faciès du Scirpo-Phragmitetum + Fontinalidetum antipyreticae + Groupement à Myosotis scorpioides ‰ STATION A2 1 Callitrichetum obtusangulae + Nasturtietum officinalis ‰ Station B3 3 Nasturtietum officinalis 3 Callitrichetum obtusangulae 2 Vaucherio-Cladophoretum glomeratae 2 Ranunculo calcarei – Sietum erecti-submersi 1 Roselière à Phalaris arundinacea, faciès du Scirpo-Phragmitetum ‰ STATION D1 4 Callitrichetum obtusangulae 1 Vaucherio-Cladophoretum glomeratae + Ranunculo calcarei – Sietum erecti-submersi + Roselière à Phalaris arundinacea, faciès du Scirpo-Phragmitetum ‰ STATION D3 4 Callitrichetum obtusangulae 3 Nasturtietum officinalis 1 Roselière à Phalaris arundinacea, faciès du Scirpo-Phragmitetum + Vaucherio-Cladophoretum glomeratae ‰ STATION F3 4 Vaucherio-Cladophoretum glomeratae 2 Callitrichetum obtusangulae 1 Roselière à Phalaris arundinacea, faciès du Scirpo-Phragmitetum + Groupement à Myosotis scorpioides et Veronica angallis-aquatica

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‰ STATION G1 2 Callitrichetum obtusangulae + Groupement à Myosotis scorpioides

‰ STATION I1 3 Callitrichetum obtusangulae 2 Vaucherio-Cladophoretum glomeratae + Roselière à Phalaris arundinacea, faciès du Scirpo-Phragmitetum

‰ STATION K1 5 Callitrichetum obtusangulae 1 Fontinalidetum antipyreticae + Rorippo-Oenanthetum amphibiae + Roselière à Phalaris arundinacea, faciès du Scirpo-Phragmitetum

Î PROFIL SYNPHYTOSOCIOLOGIQUE LONGITUDINAL Le profil synphytosociologique de la Ternoise se présente de la manière suivante :

4 Callitrichetum obtusangulae 3 Vaucherio-Cladophoretum glomeratae 2 Nasturtietum officinalis 2 roselière à Phalaris arundinacea, faciès du Scirpo-Phragmitetum 1 Fontinalidetum antipyreticae 1 Ranunculo calcarei – Sietum erecti-submersi 1 groupement à Myosotis scorpioides + Rorippo-Oenanthetum amphibiae

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4.5.3. Conclusion

Au terme de cette analyse on notera l’inventaire d’une espèce protégée en région Nord – Pas- de-Calais : la Renoncule en pinceau des eaux calcaires (Ranunculus penicillatus var. calcareus). D’autre part, plusieurs espèces rares ou assez rares ont également été observées. C’est le cas en particulier de :

- le Callitriche des eaux stagnantes (Callitriche stagnalis), - la Véronique mouron d’eau et des ruisseaux (Veronica anagallis-aquatica), - la Véronique des ruisseaux (Veronica beccabunga), - la Zannichellie des marais (Zannichellia palutris subsp. palustris).

Un ensemble de 8 phytocoenoses a été inventorié, dont quatre phytocoenoses aquatiques :

- le Vaucherio-Cladophoretum glomeratae ; - le Fontinalidetum antipyreticae ; - le Callitrichetum obtusangulae ; - le Ranunculo calcarei – Sietum erecti-submersi, et quatre phytocoenoses subaquatiques :

- le Nasturtietum officinalis ; - le Rorippo-Oenanthetum amphibiae ; - le groupement à Myosotis scorpioides ; - la roselière à Phalaris arundinacea, faciès du Scirpo-Phragmitetum.

Certaines de ces phytocoenoses peuvent dans certaines conditions présenter un caractère envahissant. C’est notamment le cas des herbiers à Callitriches du Callitrichetum obtusangulae, de la végétation algale du Vaucherio-Cladophoretum glomeratae, et ponctuellement, des herbiers à Renoncule en pinceau des eaux calcaires (Ranunculus penicillatus var. calcareus).

Comparativement aux études phytosociologiques réalisées dans les années 70 (communication J-L MERIAUX), cette expertise fait apparaître une régression sensible de la diversité des associations végétales caractérisant autrefois la Ternoise. Cette appauvrissement floristique s’est également accompagné de la raréfaction de certaines phytocoenoses dont celle du Ranunculo calcarei - Sietum erecti-submersi.

Plusieurs espèces n’ont plus qu’une répartition très ponctuelle ; c’est le cas notamment de la Renoncule en pinceau des eaux calcaires (Ranunculus penicillatus var. calcareus), mais aussi du Potamot à feuilles opposées (Potamogeton densus) ou de la Véronique d’eau (Veronica beccabunga).

Les causes de cet appauvrissement végétal sont multiples, mais au premier rang de celles-ci on peut citer la dégradation de la qualité des eaux et l’enfouissement des supports sous les dépôts de limons.

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4.6. MACROINVERTEBRES

Le descriptif des modalités d’échantillonnage et de traitement des échantillons benthiques (compte-rendu de prélèvement, cartographies stationnelles, méthodologie de tri et de détermination) ainsi que l’ensemble des résultats bruts (listes faunistiques, fiches-diagnostic du système expert) sont présentés en annexe.

4.6.1. Analyse stationnelle

4.6.1.1. Station A1 – Aval secteur des sources

ˆ BILAN ENVIRONNEMENTAL Cette station est représentative du cours supérieur de la rivière dont la biotypologie écologique apparente peut être associée au type épirhithron tel que défini par la zonation longitudinale proposée par ILLIES et BOTOSANEANU (1963).

Précisons également que se site appartient au tronçon homogène TR01 (défini par l’expertise SEQ-physique) et que celui-ci est considéré comme globalement très perturbé sur le plan du milieu physique (classe de qualité 5 - artificialisation du lit et des berges, élimination de la ripisylve) en raison vraisemblablement d’anciennes actions de recalibrage et reprofilage.

Présentant des combinaisons habitationnelles modérément biogènes (coefficient morphodynamique m = 12 / 20), résultant notamment de la prédominance du faciès lentique, cette station a sa capacité d’accueil potentiellement limitée par la faible complexité et la fragilité de la mosaïque d’habitat. En particulier, on note que la végétation aquatique, de même que la composante organique détritique, sont peu représentées.

En conséquence, si ce contexte environnemental détermine a priori une mauvaise aptitude à l’accueil d’une faune invertébrée diversifiée, il s’avère également très peu apte à héberger les taxons les plus polluosensibles reconnus par l’indice IBGN (faible représentation des supports minéraux grossiers en faciès lotique, rareté des bryophytes et autres herbiers immergés).

ˆ CARACTERISTIQUES FAUNISTIQUES GENERALES Le peuplement invertébré global présente une variété taxonomique moyenne avec seulement 25 taxons IBGN inventoriés. En particulier, on note la faible représentation de plusieurs groupes faunistiques (seulement 2 familles de trichoptères et une seule d’éphéméroptères) et même l’absence complète de certains autres (plécoptères et hétéroptères notamment).

A l’inverse, l’abondance numérique de ce peuplement peut être considérée comme très élevée (plus de 14 000 individus récoltés, soit une densité théorique de l’ordre de 35 000 organismes par m²).

Les insectes contribuent le plus fortement à ce peuplement (53 % des captures), loin devant les vers oligochètes (33 %), les crustacés (près de 12 %) ou les mollusques (moins de 1 %).

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L’examen de la composition relative fait apparaître une structure biocoenotique très déséquilibrée car fortement dominée par 3 taxons seulement dont les effectifs représentent à eux seuls plus de 96 % du peuplement global.

A1- Structure biocenotique : composition relative du peuplement Total Taxons dominants Chironomidae (51,8 %) 96,3 % (abondance relative supérieure ou égale à 5 % Oligochètes (33,2 %) des effectifs totaux) Gammaridae (11,3 %) Taxons subdominants - 0 % (abondance relative entre 5 % et 2 %) Taxons résidants Nématodes (1,0 %) 1,0 % (abondance relative entre 2 % et 1 %) Taxons subrésidants 21 taxons 2,7 % (abondance relative inférieure à 1 %)

Les faibles valeurs prises par les indices de diversité taxonomique (H’=1,67) et d’équitabilité (J’ = 0,36) expriment nettement ce déséquilibre structural.

Selon le Système Expert IBGN, cette composition faunistique peut être considérée comme atypique car sensiblement différente du biocénotype théorique de référence susceptible d’être associé au contexte environnemental de cette station (écorégion océanique, altitude inférieure à 1000 m, type « épirhithron »).

Les divergences les plus grandes résultent notamment de l’absence de plusieurs taxons dont :

- plécoptères Nemouridés ou Leuctridés, - éphéméroptères Ephémérellidés, Heptagéniidés ou Ephéméridés, - trichoptères Glossosomatidae, Hydropsychidés ou Séricostomatidés

On notera également la médiocre diversité des traits biologiques et écologiques représentés au sein de ce peuplement, ce qui constitue une conséquence directe de la faible diversité taxonomique.

Soulignons que le caractère atypique du peuplement s’observe également à l’échelle du microhabitat puisque toutes les communautés récoltées présentent également des compositions sensiblement différentes des listes faunistiques théoriques susceptibles d’être attendues.

L’analyse des traits biologiques et écologiques représentés précise la structure fonctionnelle de ce peuplement . Ainsi, on note la prédominance des traits suivants :

- des cycles de développement court (inférieur à 1 an) autorisant plusieurs générations annuelles, la reproduction s’effectuant le plus souvent par pontes libres ou fixées, - une affinité générale pour les substrats minéraux grossiers (blocs, pierres, cailloux) ou les végétaux (macrophytes) ; les vitesses de courant affectionnées demeurant généralement peu élevées (vitesses moyennes à lentes, voire stagnantes),

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- des régimes alimentaires intégrant principalement les débris organiques plus ou moins grossiers (saprophagie), ainsi que les microphytes, - un statut trophique hétérogène, intégrant principalement des formes de type mésotrophes mais également aussi oligotrophes ou eutrophes, - une affinité générale pour les milieux peu ou modérément enrichis en matière organique (types b-mésosaprobe à oligosaprobe), - une faible à très faible polluosensibilité globale (au sens du système expert).

ˆ QUALITE BIOLOGIQUE GLOBALE - POLLUOSENSIBILITE L’indice IBGN atteint une valeur de 11/20, exprimant ainsi une qualité biologique globale seulement passable.

Le niveau moyen de la variété taxonomique (seulement 25 taxons IBGN inventoriés) et le caractère peu polluosensible du peuplement (GFI4 repéré par les trichoptères Rhyacophilidés) contribuent ensemble à l’obtention de cette note indicielle.

D’autre part, on remarque que la non prise en compte du taxon indicateur repère de polluosensibilité (trichoptères Rhyacophilidae en l’occurrence) conduirait à une chute indicielle de 3 points en raison de la faible polluosensibilité du taxon repère suivant (GFI 2 – Baetidés, Gamaridés et Mollusques). Ce diagnostic biologique peut donc être considéré comme relativement fragile et optimiste.

La bioindication fournie par le peuplement invertébré conduit à suspecter l’existence d’une double limitation de la capacité biogène : d’une part en terme d’habitat, en raison de la médiocrité de la mosaïque d’habitat existante, mais également aussi vraisemblablement sur le plan de la qualité des eaux.

L’abondance relativement suspecte de l’échantillon récolté, son déséquilibre structural et la prolifération de certains taxons peu exigeants et opportunistes (diptères Chironomidés, gammares et vers oligochètes) renforcent ce diagnostic.

4.6.1.2. Station A2 – Aval step du pôle industriel

ˆ BILAN ENVIRONNEMENTAL Cette station se situe à l’extrémité inférieure du tronçon TR 01 et à l’aval du rejet de la station d’épuration du pôle industriel de Saint-pol / Ternoise.

Outre le rejet des effluents de cette installation, la capacité biogène locale de la Ternoise est pénalisée par une dégradation sensible de son milieu physique : reprofilage et recalibrage du lit, anthropisation des abords et notamment de la ripisylve, artificialisation des berges. Cette limitation potentielle de la capacité d’accueil du site apparaît clairement dans le bilan environnemental établi par le Système Expert IBGN.

On note en particulier : - le caractère non optimal des habitats colonisables (nature et importance spatiale des couples supports / faciès de courant), - l’état de colmatage généralisé des substrats,

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- l’absence de bryophytes et la rareté des herbiers immergés, - l’insuffisante complexité de la mosaïque d’habitats et sa fragilité.

Du fait de ses caractéristiques mésologiques, cette station peut être considérée a priori comme peu apte à accueillir un peuplement invertébré diversifié. Cette limitation d’ordre habitationnelle concerne tout particulièrement les formes polluosensibles.

ˆ CARACTERISTIQUES FAUNISTIQUES GENERALES Un total de 27620 organismes a été récolté à cette station au sein desquels ont été identifiés 28 taxons IBGN.

Bien que les insectes constituent une part importante des effectifs récoltés (près de 45 %, diptères Chironomidés essentiellement), ils ne présentent cependant qu’une faible variété taxonomique (11 taxons, soit moins de 40 % de la variété taxonomique totale du peuplement). Le peuplement restant est composé essentiellement de vers oligochètes (46 %), associé à quelques crustacés (gammares et aselles) et mollusques (gastéropodes Hydrobiidés et Ancylidés uniquement).

L’absence complète ou la rareté de certains ordres d’insectes doit être notée : plécoptères, éphéméroptères (1 seule larve du genre Ephemerella), trichoptères (seulement 2 familles présentes et en très faibles effectifs - 2 larves de Rhyacophilidés et 1 seule larve d’Hydroptilidé),coléoptères (seulement 4 individus appartenant à 2 familles - Dytiscidés et Elmidés).

L’analyse de la composition relative fait apparaître une structure très déséquilibrée, comme à la station précédente ; cependant, la contribution relative des vers oligochètes s’accroît ici aux dépens de celle des Chironomides :

Structure biocenotique : composition relative du peuplement Total Taxons dominants Oligochètes (46,2 %) 95,6 % (abondance relative supérieure ou égale à 5 % Chironomidae (44,4 %) des effectifs totaux) Gammaridae (5,0 %) Taxons subdominants - 0 % (abondance relative entre 5 % et 2 %) Taxons résidants Hydrobiidae (1,2 %) 1,2 % (abondance relative entre 2 % et 1 %) Taxons subrésidants 24 taxons 3,2 % (abondance relative inférieure à 1 %)

Le développement important des populations de Chironomides (plus de 12 000 larves récoltées), de vers oligochètes (densité théorique de l’ordre de 32 000 vers / m²) et de gastéropodes Hydrobiidés (850 individus / m²) peut être considéré comme l’expression biologique d’un état d’enrichissement nutritif du milieu (organismes racleurs ou mangeurs de substrats, à régime alimentaire de type détritivore et/ou algivore).

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Là encore, cette composition faunistique peut être considérée comme atypique car sensiblement différente du biocénotype théorique de référence susceptible d’être associé au contexte environnemental (écorégion océanique, altitude inférieure à 1000 m, type épirhithron). Il apparaît également que cette différenciation biocénotique concerne l’ensemble des communautés invertébrées associées aux différents microhabitats.

On notera que ce peuplement se particularise également par son abondance. Ainsi, l’effectif récolté à cette station peut être associé à une densité théorique de l’ordre de 70 000 individus par m².

L’examen des traits biologiques et écologiques révèle de grandes similitudes avec le peuplement du site précédent (A1 – aval secteur des sources), notamment sur le plan du statut trophique (dominance mésotrophe mais avec une forte représentation des formes oligotrophes ou eutrophes), de la valeur saprobiale (dominance b-mésosaprobe à oligosaprobe) ou de la polluosensibilité globale (polluotolérance généralisée).

ˆ QUALITE BIOLOGIQUE GLOBALE - POLLUOSENSIBILITE L’indice IBGN calculé à cette station est de 9/20, et donc en baisse de 2 points par rapport à la station précédente. Le niveau de polluosensibilité retenu par l’indice est très bas puisque seulement repéré par le Groupe Faunistique Indicateur GFI2 (Gammaridés et Mollusques).

Cette très faible polluosensibilité désigne la qualité des eaux comme le principal paramètre limitant de la capacité biogène locale de la Ternoise, l’état de dégradation de l’habitat aquatique concourant vraisemblablement aussi à cette situation.

Ce constat biologique peut être considéré comme fiable en raison de la robustesse de l’indice qui demeure inchangé si l’un des 2 taxons indicateurs présents n’était pas pris en compte dans le calcul indiciel.

4.6.1.3. Station B3 – Aval step de Saint-Pol /Ternoise

ˆ BILAN ENVIRONNEMENTAL Cette station se situe à l’aval de la station d’épuration de Saint-Pol s/Ternoise ; elle s’intègre au tronçon TR 03 dont le milieu physique est considéré globalement comme seulement très légèrement perturbé (expertise SEQ-physique).

L’échantillonnage du benthos a concerné 8 types de supports répartis dans 3 classes de vitesse de courant distinctes. Il peut être considéré comme très représentatif de la mosaïque d’habitat offerte à la colonisation benthique puisque seulement 2 supports (algues filamenteuses et vases), de représentation spatiale très accessoire, n’ont pas fait l’objet de prélèvement.

Bien que présentant des combinaisons habitationnelles assez biogènes (valeur élevée du coefficient morphodynamique : 14,7 / 20), notamment en comparaison des 2 stations d’étude précédentes, la mosaïque d’habitats apparaît non optimale, à la fois dotée d’une complexité seulement moyenne et d’une grande fragilité (nombreux habitats à représentation très ponctuelle). D’autre part, certains supports à forte aptitude biogène font totalement défaut (mousses aquatiques et litière).

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Ce contexte mésologique défavorable peut avoir une influence négative sur la qualité du peuplement invertébré, tant au niveau de sa richesse en taxons (variété taxonomique) que sur le plan de sa capacité à accueillir les formes les plus polluosensibles reconnus par le protocole IBGN, et ce en l’absence de toute perturbation strictement liée à la qualité de l’eau.

ˆ CARACTERISTIQUES FAUNISTIQUES GENERALES Bien que présentant une variété taxonomique comparable à celles des 2 sites précédents (26 taxons IBGN), ce peuplement s’en différencie cependant par sa composition relative et notamment par la plus forte contribution des crustacés (9344 gammares, soit près de 53 % des captures) au détriment de celle des diptères Chironomidés (environ 6 %). Les vers forment le second grand groupe d’invertébrés en terme d’abondance (essentiellement Oligochètes : 26 %), devant les insectes (13 %), puis les Mollusques (un peu plus de 4 %).

La densité théorique susceptible d’être calculée à partir de l’échantillon récolté (17748 organismes récoltés) demeure relativement élevée (44 000 individus / m²). Par ailleurs, la dominance marquée de quelques taxons seulement détermine un très sensible déséquilibre structural parfaitement perceptible au travers des valeurs prises par les indices de diversité (H’ = 2,05) et d’équitabilité (J’ = 0,44).

B3 - Structure biocenotique : composition relative du peuplement Total Taxons dominants Gammaridae (52,6 %) 90,4 % (abondance relative supérieure ou égale à 5 % Oligochètes (26,1 %) des effectifs totaux) Chironomidae (6,2 %) Simuliidae (5,5 %) Taxons subdominants Asellidae (2,8 %) 5,6 % (abondance relative entre 5 % et 2 %) Ancylidae (2,8 %) Taxons résidants Hydrobiidae (1,4 %) 1,4 % (abondance relative entre 2 % et 1 %) Taxons subrésidants 19 taxons 2,6 % (abondance relative inférieure à 1 %)

Théoriquement apparenté au biocoenotype épirhithron, ce peuplement en diffère cependant (comme les communautés des 2 stations précédentes) par sa faible richesse en insectes et notamment par l’absence de plécoptères et la faible représentation des trichoptères (Hydroptilidés, Limnéphilidés et Rhyacophilidés) et des éphémèroptères (Baétidés et Ephémérellidés).

Ce constat est également établi par le Système Expert IBGN : un écart sensible étant constaté entre cette composition taxonomique et la liste faunistique théorique de référence associée au contexte environnemental de la station (écorégion océanique, altitude inférieure à 1000 m, type « épirhithron »). On note également que cette différenciation biocénotique concerne chacune des communautés des différents microhabitats prospectés.

Le développement significatif de la population d’aselles (près de 500 individus récoltés) doit être également notée en raison de sa bioindication relative à l’état d’enrichissement organique du milieu.

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Cette influence potentielle du rejet de la station d’épuration de Saint-Pol) transparaît également au travers de l’évolution de la population des diptères Simuliidés (970 individus récoltés) dont les larves filtreuses se nourrissent des particules organiques présentes en suspension dans l’eau.

Sur le plan des traits biologiques et écologiques, on remarque surtout une augmentation sensible du mode d’alimentation de type « broyeur », vraisemblablement induit par la meilleure représentation de la végétation macrophytique, mais aussi une évolution du profil trophique du peuplement résultant d’une régression des formes à forte affinité pour les milieux eutrophes. D’autre part, la polluosensibilité globale du peuplement est en légère amélioration comparée à celles observées aux stations précédentes.

ˆ QUALITE BIOLOGIQUE GLOBALE - POLLUOSENSIBILITE L’indice IBGN croit de 2 points par rapport à la station A2 (aval step industrielle) et retrouve donc la valeur caractérisant le cours supérieur de la Ternoise (IBGN = 11/20).

Cette élévation de la note indicielle exprime cependant une amélioration assez peu significative puisqu’elle repose essentiellement sur un léger accroissement des captures de trichoptères Rhyacophilidés permettant de repérer la polluosensibilité du peuplement au niveau GFI4. Ainsi, à titre indicatif, on notera que la non prise en compte de ce taxon suffirait à abaisser de 2 points la note IBGN ce qui traduit bien la « fragilité » du diagnostic.

Cependant, cette valeur indicielle, et ses métriques constitutives (GFI et variété taxonomique), sont parfaitement conformes aux résultats acquis récemment dans ce secteur de la Ternoise dans le cadre du RNB (station Gauchin Verloingt ; n° 96000).

En particulier, ce suivi interannuel confirme la constance d’un niveau de polluosensibilité relativement plus élevé que celui constaté à la station A2 (aval step pôle industriel), puisque repéré alternativement par les groupes faunistiques indicateurs GFI 4 et GFI 5.

RNB - 96000 2001 2002 2003 juillet juillet juillet Groupe 5 4 5 Faunistique Indicateur (GFI) Hydroptilidae Rhyacophilidae Hydroptilidae Variété taxonomique 26 27 26 Note IBGN 12 / 20 11 / 20 12 / 20

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Bien que la qualité des eaux soit indubitablement le principal paramètre limitant (responsable notamment de la variabilité inter-annuelle du GFI), situation induite en particulier par les rejets successifs de la station d’épuration du pôle industriel puis de celle de l’agglomération de Saint-Pol, une tendance à l’amélioration de la qualité biologique globale de la Ternoise s’initie grâce à l’amélioration de l’habitat aquatique (meilleure représentation de la végétation aquatique, aptitude biogène accrue des combinaisons habitationnelles représentées) et de sa capacité à assimiler la charge polluante (amélioration de la représentation du faciès lotique propice à l’autoépuration naturelle du milieu).

4.6.1.4. Station D1 – Monchy Cayeux

ˆ BILAN ENVIRONNEMENTAL Cette station est représentative du tronçon TR 05 dont le milieu physique peut être considéré globalement comme seulement très légèrement perturbé (expertise SEQ physique). La mosaïque d’habitats présente une complexité moyenne (14 types de support et 4 classes de vitesse de courant représentés), affectée cependant d’une certaine fragilité (caractère accessoire de plusieurs habitats).

D’autre part, une bonne aptitude biogène peut être associée aux combinaisons habitationnelles les plus fréquentes comme l’atteste le calcul du coefficient morphodynamique dont la valeur est en hausse comparativement aux 3 stations précédentes (m = 15,6 / 20).

Soulignons que ces caractéristiques mésologiques octroie à ce secteur de la Ternoise une plus grande aptitude à héberger une faune variée, incluant notamment les taxons polluosensibles reconnus par le protocole IBGN.

L’échantillonnage du benthos a concerné 8 des 14 types de supports présents et ce dans 3 classes distinctes de vitesse de courant.

Bien que cet échantillonnage soit représentatif de la station, en prenant en compte les habitats dominants de la mosaïque d’habitat, il n’intègre cependant pas certains supports peu fréquents (bryophytes, litière, fonds argileux ou blocs), représentés notamment dans les rares faciès très courants (classe de vitesse 75 – 150 cm/s).

ˆ CARACTERISTIQUES FAUNISTIQUES GENERALES L’échantillon benthique récolté à l’amont de Monchy Cayeux intègre 12 537 organismes répartis en 29 taxons distincts. La densité benthique théorique susceptible de lui être associée est de l’ordre de 31 000 individus / m².

La structure biocenotique est toujours très déséquilibrée. La prédominance des crustacés (gammares essentiellement ; près de 68 % de l’effectif total) s’accroît encore par rapport à la station précédente où ce groupe devient majoritaire.

Les insectes ont une contribution plus secondaire (seulement 24 %), de même que les vers (seulement 3 % de vers oligochètes) et les mollusques (moins de 1,5 %).

Les faibles valeurs prises par les indices de diversité (H’ = 1,68) et d’équitabilité (J’ = 0,35) reflètent parfaitement ce déséquilibre structural.

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Structure biocenotique : composition relative du peuplement Total Taxons dominants Gammaridae (67,8 %) 86,5 % (abondance relative supérieure ou égale à 5 % Chironomidae (18,7 %) des effectifs totaux) Taxons subdominants Oligochètes (3,0 %) 5,4 % (abondance relative entre 5 % et 2 %) Simuliidae (2,4 %) Taxons résidants Hydrozoaires (1,9 %) 4,6 % (abondance relative entre 2 % et 1 %) Baetidae (1,7 %) Ancylidae (1,0 %) Taxons subrésidants 22 taxons 3,5 % (abondance relative inférieure à 1 %)

Mis à part les variations d’effectifs, cet inventaire faunistique diffère très peu de ceux caractérisant les 3 sites précédents, la plupart des taxons étant communs aux différents sites.

Les particularités suivantes sont néanmoins à signaler : - maintien d’une faible diversité d’insectes trichoptères et éphéméroptères mais renforcement démographique de leurs représentants (plus grande abondance des trichoptères Limnéphilidés et Rhyacophilidés, mais aussi des éphémères Ephémérellidés), - raréfaction des vers oligochètes, des diptères Simuliidés, de l’aselle et des gastéropodes Hydrobiidés, comparativement à leurs effectifs respectifs dénombrés à la station B3 (aval step de Saint-Pol / Ternoise), - apparition d’une population significative de petits bivalves fouisseurs (Sphaériidés), indice possible d’une évolution des conditions de vie au sein du milieu interstitiel.

D’autre part, si la composition de ce peuplement s’écarte sensiblement de la liste faunistique théorique de référence associée au contexte environnemental de la station (écorégion océanique, altitude inférieure à 1000 m, type « métarhithron »), on notera cependant que cet écart tend à s’atténuer comparativement aux diagnostics établis par le Système Expert IBGN à chacun des sites amont (stations A1, A2 et B3) suggérant peut-être ainsi une amélioration de la capacité biogène de la Ternoise.

ˆ QUALITE BIOLOGIQUE GLOBALE - POLLUOSENSIBILITE Le renforcement de la population de trichoptères Hydroptilidés permet de retenir le groupe faunistique indicateur GFI5 comme repère de polluosensibilité, engendrant une amélioration d’un point de ce paramètre par rapport à la station précédente.

Associée à la variété taxonomique, également en légère hausse, cette polluosensibilité accrue détermine un indice IBGN de 13 / 20, valeur indicielle modeste caractérisant cependant une assez bonne qualité biologique globale.

Précisons que ce diagnostic biologique est fragilisé par la faible robustesse de la note IBGN. Ainsi, il faut noter que la population des trichoptères Hydroptilidés, taxon retenu comme repère de polluosensibilité de niveau GFI5, est peu abondante (seulement 4 larves récoltées) et que la non prise en compte de ce taxon induirait une ré-évaluation sensible de l’indice à la baisse (- 2 points).

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Les caractéristiques mésologiques de la station ne permettant pas d’expliquer l’absence de taxons à forte polluosensibilité (représentants des groupes indicateurs GFI 6 et supérieurs), il semble donc que la qualité des eaux soit le principal facteur limitant.

4.6.1.5. Station D3 – Aval pisciculture de Monchy Cayeux

ˆ BILAN ENVIRONNEMENTAL La mosaïque des habitats est en nette simplification par rapport à la station précédente : seulement 10 types de support y sont représentés, répartis dans 3 classes de vitesse de courant. L’absence de bryophytes ou de supports minéraux grossiers (pierres, galets, blocs) doit notamment être soulignée en raison de l’aptitude biogène généralement accordée à ces supports. Par ailleurs, plusieurs des couples support / vitesse inventoriés sont rares, ce qui fragilise la capacité d’accueil du site.

Enfin, on notera que cette station est située à l’aval immédiat de la pisciculture de Monchy Cayeux et de son aménagement hydraulique (vannage). Cette proximité se traduit par une instabilité sensible du lit de la Ternoise constitué localement par des affleurements argileux assez fortement érodés (incision).

La plupart des microhabitats représentés au sein de cette mosaïque habitationnelle à fait l’objet d’une prospection. L’échantillon benthique récolté dans le cadre de cette procédure IBGN peut donc être considéré comme parfaitement représentatif de ce secteur de la Ternoise.

ˆ CARACTERISTIQUES FAUNISTIQUES GENERALES Si ce peuplement n’est que moyennement varié (27 taxons IBGN), il s’avère en contre partie particulièrement abondant : une densité benthique théorique de 82 000 individus / m² peut en effet être associée à l’échantillon récolté.

Comme aux stations précédentes, la composition faunistique est caractérisée par l’absence ou la rareté de plusieurs groupes faunistiques habituellement associés à cette typologie écologique (métarhithron).

La structure biocoenotique se révèle également très fortement déséquilibrée puisque 3 taxons seulement constituent l’essentiel de l’échantillon récolté ; une contribution sensiblement plus importante des diptères Chironomides et des vers Oligochètes étant même notée comparativement au site précédent.

D3 - Structure biocenotique : composition relative du peuplement Total Taxons dominants Chironomidae (45,2 %) 99,3 % (abondance relative supérieure ou égale à 5 % Gammaridae (30,7 %) des effectifs totaux) Oligochètes (23,4 %) Taxons subdominants - 0 % (abondance relative entre 5 % et 2 %) Taxons résidants - 0 % (abondance relative entre 2 % et 1 %) Taxons subrésidants 24 autres taxons 0,7 % (abondance relative inférieure à 1 %)

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A ce déséquilibre biocoenotique accru peut également être associé une structure fonctionnelle très simplifiée (faible diversité des traits biologiques et écologiques). Ce peuplement peut donc être considéré comme très atypique et en net décalage par rapport au biocénotype théorique de référence reconnu par le Système Expert IBGN pour ce contexte écologique (métarhithron).

ˆ QUALITE BIOLOGIQUE GLOBALE - POLLUOSENSIBILITE L’indice IBGN chute de 2 points par rapport à la station D1 (amont Monchy Cayeux) et retrouve donc la valeur de 11 / 20 caractérisant la Ternoise à Gauchin Verloingt (aval step de Saint-Pol ).

Cette baisse indicielle traduit la limitation de la qualité biologique globale de la rivière, comme le montre les notes IBGN et surtout leur fragilité. Rappelons en effet que le diagnostic qualitatif établi au site précédent est affecté d’une certaine fragilité.

Le déséquilibre structural caractérisant ce peuplement, sa densité anormalement élevée (plus de 80 000 individus /m²), mais aussi les affinités écologiques des taxons proliférants constituent également autant d’éléments permettant de diagnostiquer un état d’enrichissement du milieu dont pourrait être responsable la pisciculture de Monchy Cayeux.

4.6.1.6. Station F3 – Teneur

ˆ BILAN ENVIRONNEMENTAL On constate une amélioration sensible de la mosaïque d’habitats, à la fois en terme de supports disponibles (13 types recensés), mais aussi également sur le plan des conditions d’écoulement (présence de faciès stagnants, lents, rapides et même très rapides). Tous les substrats à forte aptitude biogène sont représentés : mousses aquatiques et autres macrophytes immergés ou amphibies, litières et racinaires, pierres et graviers.

Le caractère biogène des combinaisons habitationnelles s’exprime notamment par l’obtention d’une valeur de coefficient morphodynamique relativement élevée par (m = 16,4 / 20). Cette capacité d’accueil n’est cependant pas optimale, fragilisée notamment par le caractère très accessoire de certains des habitats présents (faible extension spatiale et répartition très disséminée des hélophytes, de la litière ou des bryophytes notamment).

Affectée d’une certaine sélectivité susceptible d’influer sur la richesse faunistique du peuplement, cette mosaïque d’habitat peut également être considérée comme dotée d’une habitabilité seulement moyenne pour les formes les plus polluosensibles reconnus par le protocole IBGN.

ˆ CARACTERISTIQUES FAUNISTIQUES GENERALES L’échantillon benthique récolté intègre 13 491 organismes répartis entre 28 taxons IBGN. Bien que doté d’une composition taxonomique globalement conforme à celles des autres stations d’étude (absence de plécoptères et faible variété en trichoptères et éphéméroptères notamment), ce peuplement se différencie cependant par le développement numérique de certaines familles d’insectes telles que les éphémères Ephémérellidés (plus de 1600 larves récoltées) ou les coléoptères Elmidés (au moins 3 genres présents).

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La structure biocoenotique demeure peu équilibrée (J’= 0,48), ; l’essentiel des effectifs n’étant répartis qu’entre quelques taxons dominants :

F3 - Structure biocenotique : composition relative du peuplement Total Taxons dominants Gammaridae (38,6 %) 93,2 % (abondance relative supérieure ou égale à 5 % Oligochètes (28,4 %) des effectifs totaux) Chironomidae (14,0 %) Ephemerellidae (12 ,2 %) Taxons subdominants - 0 % (abondance relative entre 5 % et 2 %) Taxons résidants Ancylidae (1,1 %) 2,1 % (abondance relative entre 2 % et 1 %) Simuliidae (1,0 %) Taxons subrésidants 22 autres taxons 4,7 % (abondance relative inférieure à 1 %)

ˆ QUALITE BIOLOGIQUE GLOBALE – POLLUOSENSIBILITE Aucune évolution de l’indice IBGN (11 / 20) n’est constatée par rapport au site précédent, la variété taxonomique, ainsi que le niveau de polluosensibilité, étant inchangés.

Cette persistance d’un niveau de polluosensibilité médiocre, malgré une qualité d’habitat relativement satisfaisante et une diversification des conditions morphodynamiques propice à de bonnes conditions d’oxygénation, permet de suspecter l’existence de rejets polluants se succédant le long du cours de la Ternoise et pérennisant un état de pollution modérée mais chronique.

4.6.1.7. Station G1 – Blingel

ˆ BILAN ENVIRONNEMENTAL Avec 13 types de supports inventoriés, répartis dans 4 classes de vitesse de courant, la mosaïque d’habitat de cette station peut être considérée comme assez satisfaisante malgré sa complexité moyenne et sa grande fragilité (caractère accessoire de plusieurs habitats).

En particulier, les combinaisons support / vitesse dominantes sur la station présentent une bonne aptitude biogène (coefficient morphodynamique m = 16,4 / 20), autorisant notamment l’accueil des formes les plus polluosensibles reconnues par le protocole IBGN.

ˆ CARACTERISTIQUES FAUNISTIQUES GENERALES L’échantillon benthique récolté intègre 9465 organismes répartis entre 30 taxons IBGN dont 3 nouvellement inventoriés au sein de la faune invertébrée de la Ternoise : les trichoptères Hydropsychidés (8 larves), Goéridés et Séricostomatidés (1 larve dans les 2 cas). L’inventaire de 3 sous familles ou tribus de trichoptères Limnéphilidés est également à noter (Drusinae, Stenaphylicini et Limniphilini).

Par ailleurs, la population des coléoptères Elmidés se renforce (368 larves et adultes récoltés) et se diversifie (intégrant au moins 3 genres distincts).

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La structure biocoenotique demeure cependant très peu équilibrée (J’= 0,44) ; l’essentiel des effectifs n’étant toujours répartis qu’entre quelques taxons proliférants :

G1 - Structure biocenotique : composition relative du peuplement Total Taxons dominants Gammaridae (40,5 %) 91,3 % (abondance relative supérieure ou égale à 5 % Oligochètes (36,7 %) des effectifs totaux) Chironomidae (7,3 %) Ephemerellidae (6,8 %) Taxons subdominants Elmidae (3,9 %) 3,9 % (abondance relative entre 5 % et 2 %) Taxons résidants Baetidae (1,1 %) 1,1 % (abondance relative entre 2 % et 1 %) Taxons subrésidants 24 autres taxons 3,7 % (abondance relative inférieure à 1 %)

Cette composition faunistique diffère donc du biocoenotype théorique associé au contexte écologique de cette station (hyporhithron), sans qu’une évolution notable ne soit cependant constatée par rapport à la station précédente.

L’analyse réalisée par le Système Expert IBGN révèle que cette différenciation concerne a priori principalement les communautés associées aux habitats à fort potentiel biogène tels que les hydrophytes, les débris organiques grossiers ou les pierres et graviers.

ˆ QUALITE BIOLOGIQUE GLOBALE - POLLUOSENSIBILITE L’indice IBGN croit d’un point par rapport au site précédent (= 12 / 20). Ce gain n’est imputable qu’à une très légère élévation de la variété taxonomique (+ 2 taxons) et apparaît donc peu significatif en terme de qualité biologique globale.

Bien que les captures de trichoptères Séricostomatidés et Goéridés soient trop faibles pour être considérées comme significatives, on notera cependant que cette présence de taxons dotés d’une polluosensibilité relativement élevée (appartenance aux groupes faunistiques indicateurs GFI6 et GFI 7) peut être l’indice d’une amélioration de la qualité générale des eaux.

4.6.1.8. Station I1 – Grigny

ˆ BILAN ENVIRONNEMENTAL Une douzaine de types de substrats, répartis dans 4 classes de vitesse de courant, constitue la mosaïque d’habitats de cette station à laquelle on peut donc accorder une assez bonne capacité d’accueil pour la faune invertébrée notamment en raison de la représentation des faciès les plus biogènes (bryophytes, herbiers immergés ou amphibies, pierres et graviers). La valeur relativement élevée prise par le coefficient morphodynamique (m = 16,5) exprime d’ailleurs cette aptitude biogène seulement pénalisée par la relative fragilité de cette mosaïque.

Cette station présente donc les caractéristiques mésologiques suffisantes lui permettant potentiellement d’accueillir un peuplement invertébré varié et, en particulier, les taxons bioindicateurs pris en compte par l’échelle de polluosensibilité de l’indice IBGN.

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ˆ CARACTERISTIQUES FAUNISTIQUES GENERALES L’échantillon faunistique récolté est composé de 9881 organismes répartis en 29 taxons distincts. La densité benthique théorique correspondante est d’environ 25 000 individus / m².

Avec 5 familles présentes, ce peuplement stationnel figure au second rang en terme de richesse en insectes trichoptères après celui de Blingel, unique site de capture de Goéridés. Cette diversification s’accompagne également du renforcement démographique de certaines familles dont les Hydropsychidés, Séricostomatidés et Limnéphilidés.

Soulignons également la capture d’une larve de plécoptère Leuctridé dont il s’agit de la première observation faite dans le cadre de cet inventaire du benthos de la Ternoise.

Malgré cette relative diversification des insectes, la composition de ce peuplement diffère encore sensiblement du biocoenotype théorique de référence établi par le Système Expert IBGN pour ce contexte écologique (hyporhithron). Plusieurs éléments habituels de ce biocoenotype font en effet complètement défaut tels que les éphéméroptères Ephéméridés, Heptagéniidés et Leptophlébiidés, ou les trichoptères Psychomyidés, Leptocéridés et Glossosomatidés.

Le déséquilibre structurel caractérisant les communautés stationnelles déjà analysées est également perceptible au niveau de Grigny (indice H’ = 2,05, indice J’ = 0,42). Les mêmes taxons dominants constituent l’essentiel des effectifs :

I1 - Structure biocenotique : composition relative du peuplement Total Taxons dominants Gammaridae (54,8 %) 93,3 % (abondance relative supérieure ou égale à 5 % Chironomidae (21,1 %) des effectifs totaux) Oligochètes (10,2 %) Ephemerellidae (7,2 %) Taxons subdominants - - (abondance relative entre 5 % et 2 %) Taxons résidants Baetidae (1,6 %) 2,6 % (abondance relative entre 2 % et 1 %) Limnephilidae (1,0 %) Taxons subrésidants 23 autres taxons 4,1 % (abondance relative inférieure à 1 %)

Cette prédominance d’une minorité de taxons se traduit naturellement par une faible diversité de traits biologique et écologiques.

ˆ QUALITE BIOLOGIQUE GLOBALE - POLLUOSENSIBILITE La présence significative de trichoptères Séricostomatidés permet de retenir pour la première fois le groupe faunistique indicateur GFI 6 comme repère de polluosensibilité. D’autre part, la capture d’un plécoptère Leuctridé, représentant du groupe GFI 7, suggère des potentialités encore plus élevées.

Associée à une variété taxonomique assez importante (29 taxons IBGN), cette bioindication conduit à l’obtention d’un indice IBGN de 14 / 20. Cette valeur indicielle exprime la meilleure qualité biologique globale observée dans le cadre de cette étude écologique de la Ternoise.

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Bien qu’une certaine fragilité soit associée à ce diagnostic qualitatif (faible robustesse de la note indicielle : retrait potentiel de 2 points induit par la seule non prise en compte des trichoptères Séricostomatidés), il demeure cependant que les diverses bioindications de ce peuplement (diversification des trichoptères, apparition de plécoptère, régression quantitative des vers Oligochètes) expriment la présence, relictuelle sur l’ensemble de la Ternoise, de quelques zones d’habitats favorables à une bonne qualité biologique.

Soulignons que cette valeur indicielle, et celle de ses métriques constitutives, sont également sensiblement supérieures à celles observées au cours des dernières années à la station de Auchy-les-Hesdin, site régulièrement suivi dans le cadre du RNB (n° 97000) et située approximativement entre Blingel et Grigny :

Auchy-les-H. 2000 2001 2002 2003 RNB - 97000 Groupe 5 3 5 4 Faunistique Hydroptilidae Ephemerellidae Hydroptilidae Rhyacophilidae Indicateur (GFI) Variété 22 22 23 26 taxonomique Note IBGN 11 / 20 9 / 20 11 / 20 11 / 20

4.6.1.9. Station K1 – amont confluent (Huby St Leu)

ˆ BILAN ENVIRONNEMENTAL La mosaïque d’habitats présente une complexité moyenne, associant 11 types de substrats et 4 classes de vitesse d’écoulement. Bien que très fragile, cette mosaïque d’habitat offre une bonne capacité d’accueil générale, notamment en raison de la nature des combinaisons substrat / vitesse de courant représentées (valeur particulièrement élevée du coefficient morphodynamique m = 17,2 / 20).

En particulier, si cette station peut être considérée comme dotée d’une aptitude moyenne à héberger une faune variée (multiplicité des niches habitationnelles offertes), elle présente également une bonne capacité à accueillir les formes polluosensibles prises en compte par l’indice IBGN.

ˆ CARACTERISTIQUES FAUNISTIQUES GENERALES Un total de 33 taxons IBGN distincts a été recensé ce qui représente la plus forte valeur de variété taxonomique enregistrée dans le cadre de cette étude. La richesse faunistique du site peut donc être considérée comme bonne, voire très bonne. Cependant, cette élévation de la variété taxonomique ne s’accompagne pas de modification sensible de la composition faunistique qui demeure parfaitement comparable à celles caractérisant les sites précédents et relativement atypique en comparaison du biocoenotype théorique associé à ce contexte écologique (hyporhithron).

Les variations d’effectifs observées sont généralement d’amplitude limitée et sans signification particulière. Le peuplement conserve un important déséquilibre structural, induit notamment comme à la station précédente (Grigny) par la prolifération des gammares.

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K1 - Structure biocenotique : composition relative du peuplement Total Taxons dominants Gammaridae (64,2 %) 89,8 % (abondance relative supérieure ou égale à 5 % Ephemerellidae (17,6 %) des effectifs totaux) Chironomidae (8,0 %) Taxons subdominants Oligochètes (3,0 %) 5,4 % (abondance relative entre 5 % et 2 %) Baetidae (2,4 %) Taxons résidants - 0 % (abondance relative entre 2 % et 1 %) Taxons subrésidants 28 autres taxons 4,8 % (abondance relative inférieure à 1 %)

ˆ QUALITE BIOLOGIQUE GLOBALE - POLLUOSENSIBILITE L’indice IBGN conserve la même valeur qu’au site précédent (14 / 20) exprimant par conséquent une bonne qualité biologique globale.

Cette stabilité indicielle masque en fait une légère baisse du niveau de polluosensibilité, évolution compensée par l’accroissement de la variété taxonomique. En effet, la raréfaction relative des trichoptères Séricostomatidés ne permet plus leur prise en compte en qualité de taxon indicateur. Le niveau de polluosensibilité de ce peuplement devient repéré par les trichoptères Hydroptilidés appartenant au groupe faunistique indicateur GFI 5.

Si cette baisse n’exprime aucune évolution significative de la qualité des eaux, elle peut cependant être considérée comme un indicateur d’instabilité écologique et notamment d’une certaine précarité sur le plan physicochimique.

4.6.2. Variabilité longitudinale Les graphiques de la page suivante illustrent l’évolution des notes IBGN obtenues en 2004 le long de l’axe hydrographique de la Ternoise ainsi que celles des métriques constitutives, GFI et variété taxonomique. Le profil longitudinal obtenu pour l’indice IBGN apparaît irrégulier, marqué de 2 discontinuité successives également perceptibles sur plan de la composition relative du peuplement (abondance relative particulière des diptères Chironomides6).

La première de ces discontinuités se situe dès le cours supérieur de la Ternoise, à la station A2, et traduit vraisemblablement l’influence des rejets de la step du pôle industriel de Saint- Pol aggravée par les conséquences d’un habitat aquatique fortement perturbé (anthropisation des berges et du lit, homogénéisation des conditions d’écoulement).

Une restauration relative de la valeur indicielle est constatée dès Gauchin Verloingt et ce en dépit des rejets de la step de l’agglomération de Saint-Pol. Cela s’explique vraisemblablement par la diversification des conditions d’écoulement (meilleure représentation du faciès lotique), bénéfique à l’expression du pouvoir auto-épurateur de la rivière mais aussi favorable à l’accueil des taxons indicateurs pris en compte par l’IBGN.

6 organismes polluotolérants se nourrissant le plus souvent de microphytes et de débris organiques fins et dont les populations sont fortement favorisées par un enrichissement nutritif du milieu.

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Cette amélioration se prolonge jusqu’à l’amont de Monchy Cayeux, secteur doté d’un environnement physique peu perturbé et bénéficiant des apports hydrauliques du ruisseau de Bethonval, et en conséquence propice à l’accueil d’une faune invertébrée relativement variée et de polluosensibilité en hausse sensible.

La seconde discontinuité qualitative prend place à l’aval de la pisciculture de Monchy Cayeux, intégrant simultanément une légère baisse de la variété taxonomique et surtout une chute d’un point du niveau de polluosensibilité. Les rejets potentiels émanant de cette installation ainsi que l’influence de l’aménagement hydraulique qui lui est associé (instabilité des fonds et des berges) concourent vraisemblablement à cette baisse locale de la qualité biologique.

Une amélioration modérée mais régulière est ensuite constatée vers l’aval, jusqu’au confluent avec la Canche.

Si cette évolution traduit l’absence de perturbation majeure, elle ne permet cependant pas d’exclure l’influence de rejets mineurs se succédant le long de l’axe hydrographique comme le suggère le maintien d’un niveau de polluosensibilité relativement modéré.

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Aquascop n°3971 Qualité écologique de la rivière Ternoise – Rapport final Avril 2005

Graphique : Evolution des caractéristiques des peuplements invertébrés de la Ternoise entre le cours supérieur et le confluent avec la Canche

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4.6.3. Evolution interannuelle L’analyse bibliographique entreprise dans le cadre de ce diagnostic écologique a permis d’identifier plusieurs études anciennes permettant de préciser les caractéristiques du peuplement invertébré de la Ternoise au cours des dernières décennies :

- prélèvements CTGREF (indices biotiques) réalisés en mai 1967 (6 stations),

- prélèvements du CSP du Pas de Calais (indices biotiques - septembre 1972 – 4 stations)

- prélèvements (indices biotiques) réalisés par le SRAE Nord-Pas de calais dans le cadre le l’étude qualitative du bassin de la Canche : campagnes de mai et septembre 1979 ; 5 stations réparties entre St Michel et Auchy-les-Hesdin.

En raison de la spécificité du protocole de prélèvement mis en oeuvre pour ces études (indices biotiques), nous limiterons l’exploitation de ces inventaires faunistiques à certaines de leurs caractéristiques telles que la nature des taxons inventoriés et leur polluosensibilité telle qu’elle est actuellement reconnue dans le cadre de l’IBGN (GFI).

Le tableau de la page suivante récapitule les niveaux de polluosensibilité les plus élevés observés dans le cadre de ces 3 inventaires ; les taxons n’ayant pas été recapturés en 2004 sont également précisés.

Cette analyse fait apparaitre que des plécoptères Perlidae, organismes dotés d’une polluosensibilité apicale (GFI 9), ont été inventoriés à 2 reprises au sein du peuplement de la Ternoise : à Tilly Capelle, en 1967, et à Mesnil-Teneur, en 1972. Cependant, si on excepte ces 2 inventaires, le niveau de polluosensibilité le plus élevé généralement observé est repéré par le groupe indicateur GFI 7 (trichoptères Glossosomatidae ou Goeridae).

De même, on notera la présence historique de 3 autres taxons, actuellement disparus du benthos de la Ternoise7 :

- trichoptères Leptoceridae, - éphémères Heptageniidae, - éphémères Ephemeridae,

Précisons cependant que ces inventaires ne peuvent être considérés en aucun cas comme susceptibles de refléter le peuplement invertébré de référence de la Ternoise, l’agglomération de Saint-Pol / Ternoise (et sa zone industrielle) représentant déjà à cette époque une importante source de perturbation physicochimique.

7 non capturés dans le cadre de ce diagnostic écologique et absents des inventaires RNB de la période 1997 – 2003 (stations gauchin Verloingt - n° 96000 – et Auchy les Hesdin – n° 97000).

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Particularités historiques du peuplement invertébré de la Ternoise

Stations de St Gauchin Monchy Mesnil Tilly Blangy Auchy- Huby prélèvement Michel Verloingt Cayeux Teneur Capelle les- St Leu Hesdin Inventaire CTGREF 1967 GFI 6 3 6 - 9 6 - 6 taxons repères ae ae ae dae

i d d d i i i i at at at at dae i dae l om om - om - om hi p dae i cost cost cost cost hemeri mne Seri Li Seri Perl Seri Seri Ep autres taxons

ae d

remarquables i dae dae at i i i i n n

- om - e e g g a a cost Seri Hepr Hepr Inventaire CSP 1972 GFI 7 2 7 9 - - - -

taxons repères e e tida tida ) ) dae ma ma - - - - ae so so ari etus etus d dae p p m so so i s s a a m o o l l G (Ag Goeri Ga G (Ag Perl autres taxons remarquables

ae ae dae d d i i - - - - r r ae d oce oce hemeri Lept Polycentropodidae Polycentropodidae Ep Lept Goeri Inventaire SRAE 1979 GFI 7 2 7 6 - - 7 - taxons repères ) e e e o l ae d Si i tida tida tida at s ) ) & dae e ma ma ma u om

us - - - so so so ari et etus etus sq p p p m so so so cost s s s a a a llu m o o o l l l G (Ag Mo Ga G (Ag Seri G (Ag autres taxons

remarquables ae ae d d i i at at - - - om om cost cost Seri Polycentropodidae Seri Polycentropodidae

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L’évolution récente du peuplement de la Ternoise peut être appréciée à partir des résultats IBGN acquis depuis 1997 aux 2 stations régulièrement suivies dans le cadre du RNB et situées respectivement à Gauchin Verloingt et à Auchy-les Hesdin. Ces résultats sont synthétisés dans le tableau suivant :

Années 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 juillet juillet juin juin juillet juillet juillet Gauchin Verloingt – Station RNB n° 96000* Groupe 1 1 2 2 5 4 5 Faunistique

e Indicateur e

(GFI) s

e a d i t e a Asellidae Chironomidae Achètes Oligochètes Asellidae Achètes Oligochètes Baetidae Gammarida B Gammarida Mollusque Hydroptilidae Rhyacophilidae Hydroptilidae Variété 12 10 18 16 26 27 26 taxonomique Note IBGN 4 / 20 4 / 20 7 / 20 6 / 20 12 / 20 11 / 20 12 / 20 Auchy-les-Hesdin – Station RNB n° 97000* Groupe 3 5 5 5 3 5 4 Faunistique

Indicateur ae (GFI) Limnephilid Ephemerellidae Hydroptilidae Hydroptilidae Hydroptilidae Ephemerellidae Hydroptilidae Rhyacophilidae Variété 23 23 22 22 22 23 26 taxonomique Note IBGN 9 / 20 11 / 20 11 / 20 11 / 20 9 / 20 11 / 20 11 / 20 * données DIREN Nord-Pas de Calais

Ce bilan inter-annuel fait apparaître l’existence d’une très nette amélioration de la qualité biologique globale du cours supérieur de la Ternoise à partir de l’année 2001 (indice IBGN en hausse de 6 points). Imputable notamment à une élévation significative du niveau de polluosensibilité du peuplement local (gain de 3 points), cette évolution biologique traduit une amélioration concomittante de la qualité des eaux de ce secteur de la Ternoise.

Cette amélioration qualitative constatée à l’aval immédiat de l’agglomération de Saint-Pol n’a cependant aucune influence sensible sur la qualité biologique du peuplement invertébré du cours inférieur dont le niveau de polluosensibilité reste globalement inchangé au cours de la même période.

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4.6.4. Conclusion – Comparaison au référentiel biotypologique La carte de la page suivante illustre les résultats IBGN obtenus dans le cadre de ce diagnostic de la Ternoise.

) e l GN ltur e icu latif des sc i St-Pôl Teneur Grigny Blingel St-Mich (Capendu) Huby-St Leu résultats IB Monchy Cayeux Monchy Cayeux Récapitu (aval p Gauchin Verloingt

Stations A1 A2 B3 D1 D3 F3 G1 I1 K1

Variété 25 28 26 29 27 28 30 29 33 taxonomique GFI 4 2 4 5 4 4 4 6 5

IBGN 11 9 11 13 11 11 12 14 14

Ces résultats peuvent être confrontés au référenciel IBGN établi par WASSON et coll. (octobre 2003) dans le cadre de l’application de la Directive Cadre Européenne.

Ainsi, l’analyse des données de référence disponibles8 pour l’hydroécorégion à laquelle appartient le bassin de la Canche (« Tables calcaires – Haute Normandie Picardie » - code HER 2 n° 57) révèle les valeurs caractéristiques9 suivantes pour la note indicielle et ses métriques constitutives, GFI et variété taxonomique :

Données Valeurs médianes Percentile 25 % CEMAGREF GFI Richesse IBGN GFI Richesse IBGN Valeur globale 7 32 15 6 26 14 Rang 2 7 31 15,5 7 26,75 14 Rang 3 6 32 15 6 26 14 Rang 4 6 30 14,5 5,75 23,5 12

L’influence du rang hydrographique étant considérée comme peu significative, nous ne retiendrons que la valeur globale attribuée à chaque paramètre.

Selon ces auteurs, il est possible de considérer la valeur médiane de la distribution des notes IBGN obtenues dans un contexte non perturbé comme la valeur de référence suceptible d’être obtenue dans tout cours d’eau de l’hydroécorégion considérée.

8 Prélèvements de peuplements invertébrés caractéristiques de cours d’eau considérés comme non perturbés 9 Distribution des valeurs en fonction du rang hydrographique dans la base des données de référence DIREN

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Dans le cas de la Ternoise, la note indicielle de référence attendue (et caractérisant un très bon état écologique) est donc égale à 15 / 20. Le groupe faunistique indicateur optimal est GFI-7, alors que la variété taxonomique de référence est fixée à 32 taxons IBGN.

A partir de cet optimum et en intégrant un réajustement récent de ces valeurs de référence (communication Monsieur P. VERDEVOYE, DIREN Nord – Pas de Calais), les délimitations qualitatives suivantes peuvent être associées à l’hydroécorégion « Tables calcaires – Haute Normandie Picardie » :

IBGN Qualité écologique = ou > à 13 / 20 Très bon état 11 à 12 / 20 Bon état

Projetés sur cette échelle d’appréciation, les résultats obtenus dans le cadre de ce diagnostic écologique traduisent pour la plupart une situation de « bon état écologique » (stations A1, B3, D3, F3, G1), et même pour certains une situation de « très bon état écologique » (stations D1, I1 et K1).

Seul le peuplement invertébré de la station A2 (IBGN = 9/20), localisée à l’aval immédiat du rejet de la step du pôle industriel, traduit une situation ne répondant pas aux critères de bon état écologique.

Néanmoins, il faut garder à l’esprit que ces notions de « bon état écologique » et de « très bon état écologique » sont à l’heure actuelle relativement fragiles.

En effet, comme nous l’avons vue les différentes notes IBGN obtenues dans cette étude sont fragiles et ne révèlent pas directement les écarts aux bicoenotypes de référence, ni les déséquilibres des structures de peuplement qui sont observés à la majorité des stations.

Il est donc primordial de rester vigilants et de poursuivre les efforts pour améliorer la qualité écologique du milieu aquatique, à la fois au niveau de sa composante physique (conditionne la qualité des habitats faunistiques) et de sa composition chimique (conditionne les possibilité de colonisation et de survie d’une faune d’invertébré de bonne qualité).

4.7. ICHTYOFAUNE

4.7.1. Contexte piscicole général

4.7.1.1. Typologie et peuplement pisciaire L’essentiel du cours de la Ternoise, jusqu’à Blingel, est considéré comme appartenant à la zone à truite telle que définie par la zonation de HUET (révisée en fonction de la température ; d’après étude CSP, 1972) : type supérieur en amont de Warans, puis type inférieur en aval. A partir de Blingel et jusqu’au confluent, le cours inférieur est apparenté à la zone à Ombre (type inférieur).

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La Ternoise présente ainsi une vocation salmonicole sur l’ensemble de son cours, notamment en raison des apports d’eaux froides successifs (nombreuses sources, ruisseau de Warans, l’Eps, le Faux).

Les inventaires piscicoles présentés au sein du Schéma Départemental de Vocation Piscicole (SDVP, octobre 1991) font apparaître la présence de 5 espèces :

- Chabot (Cottus gobio), - Truite fario (Salmo trutta fario), - Anguille (Anguilla anguilla), - Lamproie de Planer (Lampetra planeri), - Epinoche (Gasterosteus aculeatus),

On notera également la fréquentation occasionnel et périodique de la truite de mer (Salmo trutta trutta ) et du saumon atlantique (Salmo salar), limitée cependant au cours inférieur de la rivière en raison de l’infranchissabilité de l’ouvrage de Auchy-les-Hesdin, et la présence de la truite arc-en-ciel, résultant d’opérations d’empoissonnement (pas de reproduction dans le milieu naturel). 4.7.1.2. Potentiel piscicole Lors de l’établissement du SDVP, la Ternoise était classée parmi les cours d’eau hébergeant des populations de truite fario abondantes à très abondantes.

Concernant les salmonidés migrateurs, l’étude Migrateurs Canche et Authie (MCA) réalisée par le CSP considère le cours de la Ternoise situé entre Teneur et Auchy-les-Hesdin comme l’un des secteurs présentant les plus fortes potentialités piscicoles du bassin de la Canche.

Plusieurs petits affluents apparaissent comme de bons ruisseaux pépinières potentiels, même s’ils demandent des opérations de restauration préalables (opérations en cours ; voir § 353) :

- le ruisseau des « trous sans fond » à Le Parcq, - le ruisseaux de Tilly et de la source de l’église à Tilly Capelle, - le Faux à Heuchin, - la rivièrette à Wavrans / Ternoise, - le ruisseau de Maisnil à Teneur - le ruisseau du Grand marais à Blangy / Ternoise

Dans l’état actuel, la reproduction de la truite fario est considérée comme exceptionnelle (= rare) dans le cours principal de la Ternoise, même si des tentatives de fraie ont pu être observées occasionnellement et dans des conditions particulièrement favorables (par exemple, en 1995-96 dans le secteur de Blangy – Tilly Capelle ; communication personnelle de Monsieur ROSAN, CSP Béthune). De même, cette reproduction demeurait jusqu’à présent très accessoire et aléatoire dans les petits affluents de la rivière.

Les causes le plus souvent évoquées pour expliquer ce défaut de reproduction naturelle font intervenir l’état de pollution chronique de la rivière mais également, et surtout, la charge excessive des matières en suspension survenant dès la moindre élévation du débit, et dont l’origine se situe vraisemblablement au niveau des conditions de ruissellement particulières affectant le bassin versant (érosion).

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L’impact de cette charge excessive des matières en suspension est particulièrement sensible sur la reproduction de la truite en raison du colmatage préférentiel qui affecte le dôme d’inculation des frayères (asphyxie des pontes).

D’une manière générale, les interlocuteurs interrogés (garderie CSP, membres des AAPPMA) s’accordent sur l’existence d’un affaiblissement quantitatif sensible du peuplement piscicole survenu à partir du milieu des années 90.

Outre les chantiers de « revitalisation » de frayères (nettoyage à la motopompe) mis en oeuvre par la garderie du CSP, des opérations de soutien de population sont également régulièrement assurées par la Fédération de pêche du Pas-de-Calais et par les associations de pêches locales (voir § 352). Une partie de ces actions sont portées par Pêche Ternoise et Affluents (PTA), groupement des associations de pêche du bassin de la Ternoise :

- dépose de boites Viber sur les affluents (émergence constatée) - alevinage en avril - déversement de truitelles en octobre - une vingtaine de couples de géniteurs sur les affluents (frayères constatées).

Ainsi, les empoissonnement opérés par la Fédération et PTA pour la saison 2003-2004 ont concernés 4.750 truitelles (automne 2003) et 42.500 alevins (printemps 2004). D’autre part, en juin 2004, 20.500 alevins ont été déversés par les associations de pêche locales dont 3.500 alevins au niveau du site d’inventaire piscicole retenu dans le cadre de notre étude (limite Tilly Capelle – Teneur).

Toutes ces actions de soutien de populations font partie d’un programme de restauration de la truite fario avec notamment des interventions sur les affluents pour remettre en état les zones de frayères (voir § 353).

4.7.2. Statut des espèces migratrices Le bassin de la Canche est fréquenté par 4 espèces de « grands migrateurs » : saumon atlantique, truite de mer, lamproie fluviatile et anguille ; s’y ajoutent 2 espèces migratrices holobiotiques, c’est à dire dont les déplacements sont limités aux eaux continentales : la truite fario et la lamproie de Planer.

Ce bassin figure parmi les principaux cours d’eau du nord-ouest de la France actuellement fréquentés par la truite de mer et le saumon atlantique (étude MCA ; CSP, 1994) avec une large prédominance de la truite de mer.

Malgré ces fortes potentialités, l’aire de répartition des poissons grands migrateurs y est sévèrement limitée par les barrages qui interdisent l’accès aux zones de reproduction des cours moyen et supérieur (zones peu profondes, à courant soutenu et à fond de cailloux- graviers).

En plus de limiter la libre circulation des poissons, les barrages génèrent des plans d’eau dont l’emprise limite la qualité des habitats. Selon les travaux du CSP (in REGNIEZ, 2002), la capacité de production piscicole existante sur le bassin de la Canche dans les conditions actuelles s’élève à 4000 unités de production (UP) de 100 m². Elle ne représenterait que 45 % de la capacité qui existait avant l’édification des différents ouvrages hydrauliques.

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La Ternoise cumule près de 30 % de la surface actuelle de production de l’ensemble du bassin de la Canche. L’ouverture de tous les ouvrages présents sur son cours permettrait à elle seule de retrouver la moitié de la surface de production perdue sur l’ensemble du bassin de la Canche au cours de la période historique. Les secteurs les plus favorables correspondent aux sections où la distance inter-barrages est la plus importante : amont Hesdin, amont Blangy et amont Monchy Cayeux ; ces 3 secteurs totalisant 70 % des surfaces de production offerte par la Ternoise (CSP, 1994).

L’état actuel des différentes populations d’espèces migratrices dans la Ternoise peut être établi comme suit (d’après REGNIEZ, 2002) :

- truite fario : population en très forte baisse jusqu’à ces dernières années, dans la Ternoise, mais également dans le Faux. Très récemment (2004), les associations notent cependant une progression nette des captures de truite fario dans la Ternoise et ses affluents ; cette amélioration pourrait résulter des actions de soutien des populations et de restauration des ruisseaux pépinières ;

- truite de mer : population dont le potentiel d’accueil et de renouvellement dans la Ternoise est fortement perturbé par l’infranchissabilité d’ouvrages hydrauliques, en particulier dès la partie aval au niveau du barrage d’Auchy-les-Hesdin ;

- saumon atlantique : statut non connu pour la Ternoise, des opérations de réintroduction de l’espèce ont été réalisées en 2002 à Auchy-les-Hesdin (lâchers de 600 tacons juvéniles) ; espèce non présente dans le Faux ;

- anguille : population en très forte baisse dans la Ternoise et le Faux ; les associations notent toutefois, depuis 2003, une légère progression des captures pour ce poisson qu’il serait néanmoins nécessaire de vérifier par la mise en place d’un suivi rigoureux (carnets de captures).

- lamproie fluviatile : pas de références quant à l’état de cette population ;

- lamproie de Planer : présence certaine mais état des populations inconnu.

Il faut souligner cependant qu’en l’absence de donnée chiffrée (une seule pêche électrique, carnets de captures généralement non renseignés), ce bilan ne repose que sur des estimations non validées ; il n’est présenté ici qu’à titre indicatif.

Cette absence de données fiables exprime parfaitement la nécessité de mettre en place un suivi rigoureux des populations de poissons, notamment dans le cas de la truite fario.

4.7.3. Qualité de l’ichtyofaune - Bio-indication IPR La Ternoise ne fait l’objet d’aucun suivi particulier dans le cadre du Réseau Hydrobiologique et Piscicole (RHP). Afin d’évaluer l’état de l’ichtyofaune, il a donc été nécessaire de réaliser une pêche électrique d’inventaire. Cette pêche scientifique a été réalisée par AQUASCOP dans un secteur considéré comme représentatif d’un état peu pertubé de la Ternoise, en limite des communes de Tilly Capelle et Teneur (lieu-dit « Les Grands Prés »).

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4.7.3.1. Conditions de pêche La pêche électrique a eu lieu le 16 septembre 2004 dans la matinée. Le protocole appliqué est celui de la pêche dite « par épuisement ». Il a fait intervenir une équipe de 7 opérateurs et deux électrodes afin d’obtenir un effort de pêche satisfaisant.

Caractéristiques de la station :

surface échantillonnée 970 m² BV drainé 240 km² distance à la source 20 km² largeur moyenne 10.00 m pente 2.00 p.1000 profondeur moyenne 0.20 m altitude 53 m température moy. Juillet 16 °c température moy. Janvier 1 °c bassin (secteurs IPR) MANCHE

Le temps effectif de pêche est de 50 minutes. Les conditions hydrologiques n’ont pas permis de sectoriser la limite amont de la station avec un filet droit. A défaut, cette limite amont de la station de pêche a été matérialisée par un radier. Un filet a été implanté avec succès sur la limite aval. La décroissance des effectifs d’anguille notée lors du deuxième passage étant insuffisante, il a été décidé de réaliser un troisième passage.

4.7.3.2. Bilan des captures Cinq espèces ont pu été inventoriées au niveau de la station de pêche. Il s’agit de l’anguille, du chabot, de l’épinoche, de la truite fario et de la lamproie de Planer. Parmi les lamproies, une partie de la population était constituée d’adultes mâtures.

résistance Nom mode de Famille Nom latin origine mode de nutrition position aux rhéophilie français reproduction pollutions Anguillidae Anguille Anguilla migrateur invertivore marin benthique euryhèce anguilla amphyhalin Cotidae Chabot Cottus gobio autochtone invertivore speleophile benthique 3 rhéophile

Gasterosteidae Epinoche Gasterosteus autochtone omnivore/ ariadnophile pélagique lénitophile aculeatus zooplanctonophage Petromyzontidae Lamproie Lampetra autochtone planctonophage lithophile benthique de Planer planeri Salmonidae Truite Salmo trutta autochtone piscivore lithophile pélagique 5.5 rhéophile commune

A l’exception de l’épinoche, toutes ces espèces sont typiques des cours d’eau salmonicoles et de la zone à truite inférieure. La présence d’épinoche témoigne d’une banalisation des habitats aquatiques, de la présence de secteurs lentiques importants (plans d’eau) et d’une baisse de la qualité des milieux.

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Il est étonnant de ne pas voir apparaître le vairon qui, au côté de la truite, est généralement l’espèce dominante de ce type de cours d’eau. La loche franche devrait également faire partie de cet inventaire. Les habitats pour ces deux espèces sont pourtant bien présents au niveau de la station d’étude. Cette absence d’espèces d’accompagnements de la Truite fario traduit la faible qualité écologique du milieu aquatique : déficit d’habitats propices sur l’ensemble du linéaire de la Ternoise (résultats du SEQ-Physique, compartiment « lit mineur »), perturbations des possibilités de migration / colonisation (ouvrages hydrauliques ; idem résultats du SEQ-Physique, compartiment « lit mineur »), qualité de l’eau chroniquement préjudiciable (qualité chimique de l’eau, les notes et la fragilité des différents indices biologiques).

La présence d’une espèce particulièrement sensible à la pollution telle que le chabot montre que la qualité de l’eau ne constitue pas localement un facteur limitant pour cette espèce.

De même, la présence d’une espèce aussi polluosensible que la truite fario pourrait conduire au même constat. Néanmoins, les truite fario capturées lors de cette pêche électrique résulte de pratiques d’empoissonnement qui sont le seul moyen de pallier aux déficits écologiques du milieu aquatique en terme de capacités d’accueil et de production naturelles à l’échelle de la Ternoise dans son ensemble et plus largement au niveau du contexte piscicole de la Canche.

La présence de ces poissons dans l’inventaire traduit simplement leurs possibilités de survie « locale » dans un secteur peu pollué. Comme nous le verrons ensuite, cette présence ne traduit en aucun cas un « fonctionnement autonome » d’une population naturelle de truite fario à l’échelle du contexte piscicole.

4.7.3.3. Densités et biomasse Les densités ont été estimées selon la technique de Carle et Strub, à partir des données d’inventaire des trois passages successifs.

Station Ternoise Surface prospectée (en m²) 970 Lamproie truite Espèces Anguille Chabot Epinoche de planer fario Total N estimé 139 5332 1 41 271 Limite sup. de N 267 9256 83 280 Limite inf. de N 11 1408 -1 262 Probabilité de capture 0.139 0.070 1.000 0.143 0.664 Nombre de passages 3 3 3 3 3 Somme des captures 51 1042 1 16 261 Biomasse capturées (g) 12785 5000 0.4 102 15851 Nombre d'individus/100m de cours d'eau 695 26660 5 205 1355 Densité/100m² 14 550 0 4 28 Densité/ha 1433 54969 10 423 2794 Biomasse par hectare (kg/ha) 359.2 263.8 0.0 2.7 169.7 795.4

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Les probabilités de capture pour le chabot, l’anguille et la lamproie de planer sont trop faibles pour valider statistiquement leurs densités estimées. Cela vient des difficultés de capture rencontrées : un très fort courant limitait les possibilités de manœuvre de l’équipe et favorisait l’échappement des individus. La granulométrie grossière a également gêné la capture des chabots.

Inversement, la probabilité de capture de la truite fario est satisfaisante et ses effectifs sont validés. Toutefois, ces effectifs reflètent la pratique d’empoissonnement du secteur d’étude et non un fonctionnement autonome de la population. Le pourcentage de la biomasse totale représenté par les truites fario (21%) renforce le constat de ce déficit de fonctionnement biologique. En effet, ce pourcentage de biomasse devrait être de l’ordre de 40% à 60% (communication FDAAPPMA, estimation établie dans le cadre du PDPG).

De même, les densités en truite fario apparaissent fortes : avec des valeurs proches de 3.000 individus par hectare, on se rapproche des plus fortes capacités de production des cours d’eau salmonicoles français. Cependant, là encore et bien que ce niveau de densité soit encourageant, il ne traduit dans les conditions actuelles - d’empoissonnements palliatifs au déficit de fonctionnement - que les potentialités du milieu aquatique et non ces capacités effectives.

Les densités d’anguille sont également élevées malgré la forte sectorisation du bassin versant. Ceci est un signe encourageant pour cette espèce qui présente, à l’échelle internationale, un déclin marqué.

Le chabot montre des capacités de développement très favorables avec des densités très élevées. Enfin, la lamproie de planer est également bien développée.

L’épinoche n’est présente qu’à titre anecdotique.

Répartition de la biomasse par espèce

truite fario Lamproie de planer 21% 0%

Epinoche Anguille 0% 46%

Chabot 33%

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C’est l’anguille qui présente la plus forte part de la biomasse pisciaire de cette portion de cours d’eau. Cette biomasse est constituée quasi-exclusivement d’espèces invertivores et piscivores. Ce mode d’alimentation est classiquement dominant pour les cours d’eau à truite.

On note également que 54 % de la biomasse est constituée d’espèces polluosensibles et nécessitant une bonne qualité du lit du cours d’eau pour leur reproduction (espèces lithophiles et spéléophiles).

Néanmoins, si la granulométrie grossière du secteur d’étude est localement favorable au chabot et à la lamproie de planer, il n’en est pas de même pour la truite fario qui exige une granulométrie plus variée et non colmatée.

Cette observation d’une moindre qualité du substrat pour la reproduction de la truite fario est confirmée par l’absence d’individus 0+ (cf. 4.7.3.4) dans la population échantillonnée. Ce résultat renforce le diagnostic d’un déficit de fonctionnement autonome de la population de truite fario dans la Ternoise.

Ce peuplement témoigne de l’existence d’un réel potentiel du milieu aquatique à atteindre une bonne qualité écologique. Néanmoins, les déficits que nous avons observés, en particulier concernant la truite fario, montrent la nécessité de mener des actions d’amélioration de la qualité du milieu aquatique qui permettent à ce potentiel de s’exprimer pleinement.

4.7.3.4. Structure des populations

La population d’anguille est majoritairement constituée d’individus de grande taille. La moyenne des tailles est d’environ 430 mm et le quartile 25 est à 278 mm. On constate donc un déficit des cohortes les plus jeunes. Il semble qu’il y ait eu peu d’arrivées de jeunes anguilles au cours des dernières années.

Des informations sur les conditions de franchissement des barrages en aval et sur d’éventuelles modifications au cours des 2 ou 3 dernières années permettraient de mieux comprendre ce déficit.

anguille

12

10

8 s u d i

v 6 i d in 4

2

0

0 0 0 0 0 0 0 30 40 5 7 9 1 3 50 70 90 20 60 00 40 80 50 1 1 1 1 1 2 2 3 3 3 4 55 70 mm

Répartition des anguilles en fonction de leur taille

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Concernant le chabot, on note que la population est équilibrée et présente une bonne succession des différentes cohortes. On constate des signes de reproduction locale avec la présence de juvéniles de l’année (0+).

chabot

30

25

20 s u d i

v 15 i d in 10

5

0

0 30 40 50 70 90 50 110 130 1 170 190 220 260 300 340 380 45 550 700 mm

Répartition des chabots en fonction de leur taille

De nombreuses lamproies matures ont été capturées (taille supérieure à 150 mm). Malgré un bon effort de prospection au niveau de leurs habitats préférentiels (accumulation de sables et vases), les juvéniles sont plus rares et généralement de grande taille : supérieur à 130 mm.

Ce site est donc probablement un secteur de grossissement et de maturation pour cette espèce. L’absence de juvéniles de petites tailles laisse penser que les zones de croissance des juvéniles se situent sur d’autres secteurs du cours d’eau.

Lamproie de planer

8 7 6

s 5 u d i

v 4 i d

in 3 2 1 0

0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 3 4 5 7 9 90 20 60 0 40 80 50 50 11 13 15 17 1 2 2 3 3 3 4 5 70 mm

Répartition des lamproies en fonction de leur taille

Il n’a pas été possible de visualiser de signes de reproduction naturelle de la truite fario : pas de 0+, absence de frayère. Ce constat laisse penser que les truites observées au niveau de la station de pêche scientifique sont très majoritairement des truites de rempoissonnement déversées dans la rivière à un stade jeune, vraisemblablement au stade truitelle.

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La population de truite fario montre un très fort déséquilibre des différentes cohortes :

- une absence de 0+ (taille < 50-60 mm) - une quasi-absence de 1+ (taille <90-100 mm) - une nette dominance de truitelles de 110 à 140 mm - une absence étonnante d’individus entre 160 et 190 mm - une forte présence de grandes truites de 200 à 390 mm

Truite fario

40 35 30

s 25 u d i

v 20 i d

in 15 10 5 0

30 40 50 70 90 110 130 150 170 190 220 260 300 340 380 450 550 700 mm

Répartition des truites fario en fonction de leur taille Ces déséquilibres traduisent parfaitement le déficit de fonctionnement autonome de la population de truite fario, qui ne rencontre pas les conditions nécessaires à la réalisation complète des trois phases de son cycle de vie (reproduction, éclosion, croissance). Cette structure de la population de truite fario traduit également les opérations de soutien de population réalisées par les associations de pêche pour pallier aux déficits du fonctionnement autonome. .

Si on retrouve bien les truitelles déversées en automne (dominantes), on constate une disparition totale des alevins déversés en début d’été. En conséquence, soit ces alevins ont disparus, soit ils ont rejoint d’autres secteurs du cours d’eau. En l’absence de rempoissonnement local, les truitelles n’auraient certainement pas été observées en si grand nombre et les truites adultes auraient très probablement présenté une densité beaucoup plus faible ce qui traduit le déficit de fonctionnement autonome de la population de truite fario dans la Ternoise.

4.7.3.5. Bio-indication IPR Le calcul de l’Indice Poisson en Rivière est basé sur la norme NF T90-344, publiée en mai 2004. Cette norme comporte néanmoins des erreurs qui ont été corrigées dans le calcul fourni ici.

Précisons que l’IPR correspond à la somme des scores de différentes métriques. Plus il est élevé, plus le peuplement est de mauvaise qualité.

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En fonction de la note IPR, il est possible de définir des classes de qualité du peuplement (voir tableau ci-dessous).

Note Signification

< 7 Très bonne ]7-16] Bonne ]16-25] Moyenne ]25-36] Mauvaise > 36 Très mauvaise

Les probabilités des métriques correspondent à la probabilité que le peuplement observé corresponde aux caractéristiques d’un peuplement théorique de référence. Plus la probabilité est élevée, plus le peuplement observé se rapproche du peuplement de référence.

Valeur d’indice IPR = 7,8 Classe de qualité du peuplement : Bonne

métrique score probabilité espèces rhéophiles 2,01 36,6% Occurrences espèces lithophiles 1,29 52,4% richesse spécifique 3,06 21,7% individus tolérants 0,04 98,2% individus omnivores 0,30 86,3% Abondances individus invertivores 0,27 87,6% densité totale 0,85 65,3%

Eu égard à toutes les observations faites précédemment au calcul de l’IPR, on peut conclure que la note de cet indice traduit l’existence d’un réel potentiel du milieu aquatique à accueillir un peuplement piscicole de bonne qualité.

Cependant, la richesse taxonomique (nombre d’espèces) est anormalement faible. En particulier, l’absence de la loche franche et du vairon révèle la faible qualité écologique du milieu aquatique à l’échelle de la Ternoise : le déficit d’habitats propices sur l’ensemble du linéaire de la rivière, la perturbation des possibilités de migration / colonisation, la qualité de l’eau préjudiciable en permanence ou de manière épisodique suivant les secteurs, etc.

Ce dysfonctionnement à l’échelle du réseau hydrographique de la Ternoise explique l’absence de ces espèces d’accompagnement de la truite fario dans le peuplement inventorié à l’échelle réduite du secteur d’étude.

D’autre part, les espèces rhéophiles devraient être plus dominantes. La répartition du peuplement en terme de nombre d’espèces, entre les espèces lénitophiles (anguille, épinoche et lamproie) et les espèces rhéophiles (truite et chabot) est un signe de perturbation, directement lié au déficit du nombre d’espèces, notamment d’espèces rhéophiles.

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4.7.4. Conclusion Selon l’indice IPR, le peuplement de la Ternoise au niveau de Tilly Capelle est de bonne qualité. Il correspond à la typologie de la rivière. Cependant, un certain nombre de signes de perturbation méritent d’être notés.

Ainsi, l’absence d’espèces d’accompagnement de la truite fario, telles que le vairon et la loche franche, traduit des perturbations qui se manifestent à l’échelle du bassin de la Ternoise (déficit d’habitats favorables, qualité d’eau dégradée, etc.).

La population de truite fario n’est maintenue que de manière artificielle par les rempoissonnements. Il en résulte, un déséquilibre de la structure des classes d’âges qui la composent, puisque seuls des individus âgés sont introduits dans le milieu. Le rempoissonnement est actuellement le seul moyen de maintenir « l’espèce repère » dans le contexte salmonicole de la Canche auquel appartient la Ternoise. En effet, la qualité du milieu aquatique de ce contexte piscicole n’est pas optimale pour que la Truite fario puisse y réaliser complètement les trois phases de son cycle de vie (reproduction, éclosion, croissance). Ce fonctionnement autonome permettrait de retrouver un équilibre au niveau de la population et de ses structures d’âges.

Les biomasses et surtout les effectifs ne correspondent pas aux conditions de référence. Il semble qu’il y ait une mauvaise répartition des densités de truite dans la rivière avec, au niveau des sites de déversement, des sur-densités notables.

Enfin, les opérations d’alevinage semblent n’avoir qu’un intérêt limité sur le site d’inventaire IPR, puisque seulement 5 % de l’effectif récolté pourrait résulter de celles-ci (individus de taille 70-80 mm) malgré l’effort d’alevinage consenti sur ce même site, seulement 3 mois auparavant.

Les opérations de rempoissonnement sont actuellement indispensables pour maintenir la truite fario dans le bassin de la Ternoise. Néanmoins, en parallèle des actions concrètes que va engager la « collectivité » pour améliorer la qualité écologique de la Ternoise, les opérations de rempoissonnement seront revues. En effet, la Fédération Départementale des AAPPMA veillera à ce qu’une « gestion patrimoniale » soit mise en place par les associations adhérentes, pour adapter les rempoissonnements aux capacités d’accueil et de production piscicole du milieu aquatique. Ces démarches cohérentes et concertées entre les divers usagers du milieu aquatique contribueront à augmenter la qualité du peuplement piscicole de la Ternoise.

Notons qu’une amélioration sensible des conditions de développement de cette espèce migratrice peut être espérée dans les années à venir en raison, d’une part, des opérations en cours de restauration des ruisseaux pépinières, et d’autre part, de l’ouverture ou l’équipement en dispositifs de franchissement piscicole de la plupart des ouvrages présents le long du cours moyen de la rivière et ouvrant ainsi l’accès aux frayères situées sur les petits affluents (ruisseau le Faux et ruisseau d’Eps notamment).

Evidemment, cette évolution future restera sous la dépendance d’autres facteurs, et notamment ceux liés à la qualité des eaux et des habitats aquatiques (fonctionnalité des frayères).

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5. DIAGNOSTIC ECOLOGIQUE – PROPOSITIONS

5.1. QUALITE DU MILIEU PHYSIQUE

5.1.1. Bilan actuel La Ternoise présente une qualité de milieu physique en deçà de ce qu’on peut en attendre au regard de la qualité du lit majeur dont l’environnement proche est essentiellement de type prairial. Ainsi, si globalement environ 50 % et 4 % du cours de la Ternoise se classent respectivement dans les catégories « milieu très légèrement perturbé » (sans toutefois aller au- delà d’un score de 70) et « milieu totalement ou presque totalement non perturbé », par contre, jusqu’à 36 % du linéaire se classe en « milieu moyennement perturbé » et 10 % en « milieu sévèrement à très sévèrement perturbé ».

Le lit mineur est le compartiment physique le plus affecté comme l’illustre le tableau suivant récapitulant les classes de qualité obtenues par tronçons homogènes et par paramètres :

Tronçon Lit Berges Lit Hydrologie Ensemble majeur mineur du milieu TR 1 des sources à St Michel 4 4 5 1 5 TR 2 du passage souterrain au ru de 4 5 4 1 4 Ramecourt TR 3 du ru de Ramecourt à Gauchin 1 2 3 1 2 Verloingt TR 4 Gauchin Verloingt à la Riviérette 1 2 4 1 3 TR 5 de la Riviérette à l’amont de l’Eps 1 1 4 1 2 TR 6 de l’Eps au Faux 1 1 4 1 2 TR 7 Faux à l’ancien moulin de Teneur 1 1 4 1 2 TR 8 moulin de Teneur - rau de l’Eglise 1 1 2 1 1 TR 9 du rau de l’Eglise au rau de Blangy 2 2 3 1 2 TR 10 rau de Blangy au rau de Pinchon 1 2 5 1 3 TR 11 du rau de Pinchon au ru St Martin 2 1 4 1 3 TR 12 du ru St Martin au CD 123 2 1 4 1 3 TR 13 du CD 123 à Marconne 1 2 3 1 2 TR 14 de Marconne au secteur rectiligne 2 1 5 1 3 TR 15 jusqu’à la confluence de la Canche 1 2 4 1 2

Légende : niveau de perturbation Classe Totalement ou presque totalement non perturbé 1 Très légèrement perturbé 2 Moyennement perturbé 3 Significativement perturbé 4 Sévèrement à très sévèrement perturbé 5

Critères déclassants Classes de qualité par tronçons homogènes et par paramètres physiques

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5.1.2. Evolution prévisionnelle Certaines actions entreprises et/ou programmées sont susceptibles d’améliorer significativement cette situation à court ou moyen termes.

En premier lieu, les aménagements d’ouvrages hydrauliques entrepris en 2004 et programmés jusqu’en 2006, dans le cadre de la restauration de la libre circulation des poissons migrateurs, devraient permettre une amélioration des conditions d’écoulement, propice à la diversifications des faciès morphodynamiques.

Cette amélioration potentielle concerne tout particulièrement l’ensemble du cours moyen de la Ternoise, d’une part depuis Blangy jusqu’à l’aval de Monchy Cayeux (tronçons TR 6 à TR 9, et une partie de TR 10), et d’autre part les secteurs de Wavrans et de Hernicourt (tronçons TR 4 et TR 5).

Une incertitude demeure à ce jour quant aux ouvrages situés sur le cours inférieur de la Ternoise (Grigny, Auchy les Hesdin, Rollancourt et Blingel). Ces ouvrages étant responsables pour une grande part de la mauvaise qualité du milieu physique caractérisant le secteur compris entre l’amont de Blingel et Auchy les Hesdin (tronçons TR 10 à TR 12), l’évolution future du milieu va fortement dépendre du type d’aménagement dont ils feront l’objet.

Soulignons que leur seul équipement par des dispositifs assurant le passage des poissons, sans ouverture effective des vannes, ne modifiera aucunement la situation actuelle et pérennisera par conséquent les critères déclassants affectant notamment les tronçons TR 10 et TR 12.

En second lieu, l’obligation d’ouverture hebdomadaire des vannages, imposée par décision préfectorale, constitue un second facteur potentiel d’amélioration de la qualité physique de la Ternoise.

Cette ouverture périodique des ouvrages devrait en effet induire une restructuration du lit et des berges avec réactivation du processus de migration latérale du lit et remise en charge des dépôts limoneux accumulés au sein des biefs. Le cas échéant, cette régénération de la dynamique fluviale engendrera une diversification des fonds et des faciès d’écoulement.

Remarquons que cela est d’autant plus souhaitable que la faible anthropisation générale du lit majeur, notamment sur le plan de l’urbanisation ou des infrastructures routières et ferrovières, autorise a priori de concéder un plus grand espace de liberté à la rivière.

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5.2. QUALITE DES EAUX ET DES SEDIMENTS

5.2.1. Etat physicochimique

5.2.1.1. Elément « Macropolluants » L’application du SEQ-Eau aux résultats physicochimiques obtenus à chacune des stations d’étude au cours de la période 2003-2004 permet d’établir l’état physicochimique des eaux de la Ternoise, et plus particulièrement leur aptitude biologique.

APTITUDE A LA BIOLOGIE (indices et classes) A1 A2 RNB B3 D1 D3 F3 G1 RNB I1 K1 SEQ-Eau V2 l 10

t re

1 e n n l t y

g

y e g h n ur ux ----- ltu hi hi n y le g e ich g oin h nc uby Altérations oin Aval H St-Pol St Leu Gri Tene Blin Cay scicu Mo Gauc Gauc Hesdi Auc i Verl St-M p Verl Macropolluants 61 1 11 8 34 39 53 58 56 59 60 (= paramètres généraux) Température 100 94 - 100 100 100 100 100 - 100 100 Acidification 76 92 - 97 96 93 91 90 - 90 90 Matières azotées (hors 74 5 45 46 59 59 64 61 58 59 63 nitrates) Eutrophisation et 87 82 89 87 87 84 81 80 81 80 80 prolifération végétale Matières Organiques et 63 32 56 56 66 70 71 73 77 72 69 oxydables Nitrates 61 61 61 61 61 61 61 61 61 61 61 Particules en suspension 86 74 78 63 72 82 78 86 76 84 86 Matières phosphorées 72 1 8 8 34 34 47 56 51 55 60

Niveaux d’aptitude à la biologie Indices Classe Aptitude très bonne : potentialité de l’eau à héberger un grand nombre de 0 à 19 1 taxons polluo-sensibles , avec une diversité satisfaisante Aptitude bonne : potentialité de l’eau à provoquer la disparition de certains 20 à 39 2 taxons polluo-sensibles avec une diversité satisfaisante Aptitude moyenne : potentialité de l’eau à réduire de manière importante le 40 à 59 3 nombre de taxons polluo-sensibles, avec une diversité satisfaisante Aptitude médiocre : potentialité de l’eau à réduire de manière importante le 60 à 79 4 nombre de taxons polluo-sensibles, avec une réduction de la diversité Aptitude mauvaise : potentialité de l’eau à réduire de manière importante le 80 à 100 5 nombre de taxons polluo-sensibles ou à les supprimer, avec une diversité très faible

10 pour les stations RNB de Gauchin Verloingt (96000) et de Auchy les Hesdin (97000), les prélèvements mensuels pris en compte couvrent la période janvier 2003 - juillet 2004

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Sur le plan des macropolluants, ce bilan fait apparaitre une situation très dégradée dès le cours supérieur de la rivière (mauvaise aptitude biologique), mais aussi très contrastée entre l’amont et l’aval de la rivière.

Ainsi, en appliquant le diagnostic ponctuel établi pour chaque station à l’ensemble du linéaire de la rivière, on constate que la Ternoise est affectée :

- d’une aptitude biologique seulement moyenne sur plus de la moitié de son linéaire,

- d’une aptitude biologique médiocre à mauvaise sur près du tiers de celui-ci, depuis Saint-Pol jusqu’à l’amont de Teneur.

En fait, l’état de bonne aptitude biologique ne peut être attribué qu’aux 2 extrémités de l’axe hydrographique (tronçons homogènes T1 et T15), c’est à dire à moins de 15 % du cours de la Ternoise.

Essentiellement 3 types d’altérations pénalisent l’aptitude biologique de la Ternoise :

- Matières phosphorées (phosphates notamment) : il s’agit de l’altération la plus déclassante puisqu’elle est principalement responsable de l’aptitude biologique médiocre à mauvaise affectant le secteur s’étendant depuis Saint-Pol / Ternoise jusqu’à l’aval de la pisciculture de Monchy Cayeux.

Les rejets de la zone industrielle saint-poloise sont, pour l’essentiel, responsables de cette situation. En effet, l’impact des rejets domestiques de cette agglomération a fortement régressé depuis la rénovation récente du dispositif d’assainissement (nouvelle station d’épuration avec adjonction d’une unité de traitement du phosphore).

Soulignons que près de 75 % des résultats déclassants11 obtenus dans le cadre de cette étude appartiennent à ce type d’altération. D’autre part, cette limitation de l’aptitude biologique engendrée par l’altération « Matières phosphorées » est particulièrement sensible jusqu’à l’aval de Monchy Cayeux (cumul de près de 80 % des résultats déclassants attribuables à cette altération). L’occurence de valeurs déclassantes décroit ensuite sensiblement jusqu’à Huby St Leu.

- Matières azotées hors nitrates (essentiellement nitrites) : cette altération revêt généralement un niveau de dégradation moins élevé que la précédente, excepté localement à l’aval immédiat des rejets de la zone industrielle de Saint-Pol (jusqu’à 8,95 mg NO2/l le 6 octobre 2003). D’ailleurs, globalement, à peine 14 % des résultats déclassants obtenus dans le cadre de ce suivi physicochimique (indicateurs d’une aptitude biologique seulement moyenne ou inférieure), sont associés à ce type d’altération.

Comme pour les matières phosphorées, la zone industrielle saint-poloise apparaît comme étant la principale source de pollution de la Ternoise pour ce type d’altération ; la composition des effluents s’expliquant notamment par la nature des industries implantées sur le site.

11 résultats non conformes aux seuils qualitatifs d’une bonne aptitude biologique, tous paramètres et stations confondus

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Notons également qu’une très légère recrudescence de cette altération (teneurs en azote ammoniacal et en nitrites) est observée à l’aval de Monchy Cayeux et au niveau du cours inférieur (Auchy les Hesdin, Blingel). Elle pourrait résulter de l’existence d’autres sources de contamination plus mineures (pisciculture, rejets domestiques) ou être la conséquence de l’évolution de la masse d’eau (perturbation du cycle de l’azote) au sein des biefs jalonnant la rivière (ouvrages de Monchy Cayeux , Auchy les Hesdin ou Grigny).

La somme de tous les rejets domestiques des habitats non raccordés à un réseau d’assainissement collectif contribue en effet à entretenir une charge polluante le long de l’axe hydrographique.

- Matières organiques et oxydables : cette altération n’est associée qu’à moins de 10 % des résultats déclassants. Elle demeure modérément pénalisante puisque n’excédant jamais les seuils définissant une aptitude biologique moyenne.

Les résultats déclassants associés à ce type d’altération concernent un secteur assez localisé, compris entre l’aval de la zone industrielle saint-poloise et Monchy Cayeux.

5.2.1.2. Elément « Micropolluants » Compte tenu des conditions hydroclimatiques particulières contemporaines de ce diagnostic écologique de la Ternoise (déficit hydraulique), certains micropolluants à forte affinité pour la phase solide (métaux notamment) ont préférentiellement été recherchés dans les sédiments plutôt que dans les eaux12.

Les capacités de piégeage associées aux sédiments permettent de leur attribuer une bonne qualité intégratrice. L’existence de possibilités de relargage des substances qui s’y sont accumulées au cours du temps motive également le choix de ce compartiment écologique.

Les résultats obtenus dans le cadre de ce diagnostic écologique (ou aux stations de suivi RNB) révèlent la présence, au moins localement, de teneurs en micropolluants excédant les seuils associés à une bonne aptitude (biologique et/ou usages « santé humaine ») :

- Micropolluants organiques : aptitude biologique moyenne ou médiocre associée aux teneurs en pesticides et en Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP),

- Micropolluants minéraux : aptitude aux usages « santé humaine » seulement moyenne

12 En situation d’inapplicabilité de la grille d’évaluation SEQ Eau relative à la fonction « Potentialités biologiques », nous adopterons alors les seuils qualitatifs de la grille de qualité « Multi-usages » (aptitude à la biologie et aux usages liés à la santé humaine – production d’eau potable + loisirs et sports aquatiques). Les tableaux de la page suivante définissent l’état physicochimique de la Ternoise concernant les éléments « Micropolluants minéraux » et « Micropolluants organiques ».

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Contamination en micropolluants Classes d’aptitude à la biologie et qualité « Multi-usages »

A1 A2 RNB B3 D1 D3 F3 G1 RNB I1 K1 1 l

SEQ-Eau V2 t re

1 t e n n l y

g

y g e h n ur ux ltu hi hi n

----- y le g e ich g oin h nc uby oin

Altérations Aval H St-Pol St Leu Gri Tene Blin Cay scicu Mo Gauc Gauc Hesdi Auc i Verl St-M Verl p APTITUDE A LA BIOLOGIE (indices et classes) Micropolluants minéraux (métaux - sur eau brute) ------Micropolluants organiques synthétiques (sur eau brute ou sédiments) Pesticides 13 73 76 39 77 77 71 70 77 60 79 59 (eau brute) Hydrocarbures 55 32 - - - - 53 - - - - Aromatiques Polycycliques HAP (sédiments) Polychlorobiphényles ------PCB (eau brute) Micropolluants ------organiques - autres (eau brute) APTITUDE MULTI-USAGES (Usages « Santé humaine » - Indices et classes) A1 A2 RNB B3 D1 D3 F3 G1 RNB I1 K1 SEQ Eau Altération 1 l

t re

1 t e n n l y

g y g e h n ur ux ltu hi hi n y le g e ich g oin h nc oin - St Leu Aval St-Pol Gri Tene Blin Cay scicu Mo Gauc Gauc Hesdi Auc i Verl St-M uby Verl p H Micropolluants 59 58 - - - 61 - - - minéraux (métaux - sur sédiments) Micropolluants synthétiques (sur eau brute et/ou sédiments) HAP - - 51 - - - - - 51 - - (eau brute) PCB (sédiments) 76 ------Micropolluants ------organiques - autres (sédiments)

13 évaluation ne reposant que sur un seul prélèvement annuel et ne respectant donc pas les règles de qualification préconisant un minimum de 4 prélèvements annuels. 1 pour les stations RNB de Gauchin Verloingt (96000) et de Auchy-les-Hesdin (97000), les prélèvements pris en compte couvrent la période janvier 2003 - juillet 2004

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5.2.1.3. Représentativité de l’état physicochimique – Cas particulier de l’altération « Particules en suspension »

Comme il est précisé au §222, les conditions hydroclimatiques lors du suivi physicochimique mis en oeuvre pour ce diagnostic écologique sont caractérisées par une hydraulicité déficitaire (coefficient d’hydraulicité inférieur ou égal à 0,8 entre novembre 2003 et juin 2004).

Les principales altérations physicochimiques affectant la Ternoise étant de type ponctuel, et surtout indépendantes des conditions de lessivage du bassin versant, on peut donc considérer que ce contexte de basses eaux constitue un facteur défavorable (moindre capacité de dilution du milieu récepteur) et donc susceptible d’affecter légèrement la représentativité de cet état physicochimique.

Cependant, on doit également souligner que ce contexte hydrologique inhabituel a eu une incidence inverse sur le niveau de l’altération « Particules en suspension ».

En effet, bien que cette altération soit généralement considérée comme pénalisant particulièrement le fonctionnement écologique de la Ternoise, l’absence de toute augmentation significative du débit lors des campagnes de prélèvement n’a conduit à l’obtention que de faibles valeurs de charge en suspension.

Les plus fortes teneurs en MES mesurées durant ce suivi (55 mg/l à Saint-Pol le 3 novembre 2003 ; 79 mg/l à Gauchin Verloingt le 18 mai 2004) se sont avérées peu fréquentes et très inférieures à celles observées dans les conditions hydrologiques habituelles.

En effet, les valeurs prises par ce paramètre peuvent traduire le niveau d’altération le plus élevé retenu pour qualifier la Ternoise sur la période annuelle comme cela fut notamment le cas en 2001 à la station RNB de Auchy les Hesdin qui s’est vue attribuer une médiocre aptitude à la fonction biologique (charges en MES excédant 100 mg/l).

Il faut néanmoins retenir que la majeure partie de ces MES induit un colmatage du fond de la rivière (dépôt et sédimentation des particules fines) qui persiste dans le temps. Ce colmatage perturbe l’état écologique de la rivière, même les années où l’eau est peu chargée de MES (par exemple en 2003/2004, pendant la durée de notre étude).

5.2.2. Evolution prévisionnelle La station d’épuration de la zone industrielle saint-poloise constitue la principale source de pollution physicochimique (composés phosphorés et azotés notamment) affectant le bassin de la Ternoise. Cet impact est d’autant plus important qu’il affecte la rivière dès son cours supérieur et de manière chronique.

Dans ces conditions, il est indéniable que les travaux de mise à niveau dont devrait faire l’objet cette installation au cours du second semestre 2005 (installation d’un clarificateur et surtout d’un dispositif de déphosphatation ; communication de Monsieur R. MEHL, Sté HERTA), devraient permettre une amélioration sensible de l’état physicochimique de la Ternoise.

Cette amélioration des rejets de la zone industrielle de St-Pol ne doit pas être la seule. Elle doit impérativement s’accompagner de la mise en place de solutions techniques et financières, par les autres acteurs / usagers du milieu que les industriels, pour résoudre les perturbations liées aux rejets

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domestiques non-traités des habitats dispersés et aux apports agricoles diffus, qui entretiennent une charge polluante tout le long de l’axe hydrographique. Seules ces actions complémentaires permettront d’améliorer sensiblement la qualité de l’eau de la Ternoise sur l’ensemble de son linéaire. Le cas échéant, c’est un gain de plusieurs classes de qualité qui peut être envisagé. La reconquète d’un niveau de bonne aptitude biologique sur la plus grande part du linéaire de la Ternoise est conditionnée à l’efficacité de ces travaux de mise à niveau.

5.3. QUALITE BIOLOGIQUE

5.3.1. Bio-indication des différents paramètres biologiques Quatre paramètres biologiques sont mis en œuvre dans le cadre de cette étude afin d’évaluer la qualité biologique de la Ternoise ; les bio-indications obtenues sont synthétisées dans le tableau suivant :

A1 A2 B3 D1 D3 F3 G1 RNB I1 K1 Paramètres Nature l

t re

e n l y g n biologiques de la bio- y e h ur ux ltu hi n g y les e ich g oin nc (indices) indication h Organismes - St Leu Aval St-Pol Hesdi Gri Tene Blin Cay scicu Mo Gauc i Verl St-M Auc uby p H Diatomées IBD qualité 14,7 12,7 13,7 15,3 11,9 13,1 - 13 - 12,6 (sur 20) eau

Macrophytes IBMR niveau 11,2 10,3 9,3 9,9 8,8 10,1 9,6 - 8,9 8,9 (sur 20) trophique

Invertébrés IBGN qualité 11 9 11 13 11 11 12 - 14 13 benthiques (sur 20) globale

Poissons IPR qualité - - - - - 7,8 - - - - (non globale borné)

IBD IBMR IBGN IPR Codification Qualité Niveau Qualité Qualité du couleur biologique de trophique biologique peuplement l’eau globale Très bonne Très faible Très bonne Très bonne Bonne Faible Bonne Bonne Moyenne Moyen Moyenne Moyenne Mauvaise Fort Mauvaise Mauvaise Très mauvaise Très élevé Très mauvaise Très mauvaise

Précisons que les qualifications associées ci-dessus aux notes IBGN font appel à une évaluation absolue d’usage courant et qui ne prend pas en compte le référenciel biologique correspondant.

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5.3.2. Qualification SEQ Bio Les données acquises dans le cadre de ce suivi biologique sont traitées à l’aide du Système d’Evaluation de la Qualité Biologique des cours d’eau (SEQ Bio - version V1, 1998).

Ce système d’évaluation prend en compte la biocoenose du cours d’eau (animale et végétale) au travers de plusieurs paramètres biologiques. Selon le type de bio-indication qui leur est associée, ces paramètres biologiques sont regroupés en plusieurs indicateurs, renseignant sur l’état des biocoenoses des différents compartiments écologiques du cours d’eau (lit mineur, berges, lit majeur, sous- écoulement) ou informant des différents aspects ou phénomènes biologiques qui les caractérisent.

Précisons que dans la version disponible actuelle (version V1, 1998), le logiciel de calcul automatique du SEQ Bio n’intègre que 3 indicateurs :

- Intégrité biologique : il s’agit d’un indicateur global qui décrit l’état général des biocénoses et évalue la qualité biologique du cours d’eau ; cet indice évalue l’aptitude du cours d’eau à assurer l’équilibre de la biocénose.

Cet indicateur global s’appuie sur 7 paramètres biologiques dont 2 ont été mis en œuvre dans le cadre de cet étude : l’un concerne les algues diatomées, l’indice IBD, l’autre est basé sur les invertébrés benthiques, l’indice IBGN. Chaque fois que cela est possible, l’évaluation biologique est établie à partir d’un état de référence préalablement défini : ainsi, dans le cas de l’indice IBGN, les notes obtenues sont appréciées sur la base du référenciel établi par WASSON (2003) qui fixe à 15 / 20 la valeur de référence pour cet indice dans l’hydroécorégion à laquelle appartient la Ternoise.

- Organismes polluosensibles : cet indicateur s’appuie actuellement uniquement sur la valeur du groupe faunistique indicateur (GFI) retenu dans le cadre de l’indice IBGN ;

- Proliférations biologiques : cet indicateur est basé sur le fait que la prolifération d’une espèce est souvent l’expression d’une perturbation de la biocénose ; les paramètres suivants sont notamment pris en compte : taux de recouvrement des algues filamenteuses et du potamot pectiné, explosions démographiques de certaines espèces d’invertébrés (espèces généralement exotiques), présence de poissons susceptibles de proliférer (poisson-chat et perche-soleil).

Dans la version actuelle du SEQ Bio, ces 3 indicateurs permettent de définir uniquement la qualité de la biocénose du lit mineur. Ce n’est que par extension, et donc sur des bases très partielle, que la qualité biologique du cours d’eau est établie. Notons qu’à terme, les 3 autres compartiments physiques constitutifs du cours d’eau (berges, lit majeur, sous-écoulement) seront également qualifiés à partir des indicateurs pris en compte.

Deux autres paramètres biologiques, indice IBMR et indice IPR, ont été mis en œuvre sur la Ternoise.

L’indice IBMR, basé sur la végétation aquatique (macrophytes) a été calculé à chacune des stations de ce diagnostic écologique, alors que l’indice IPR, basé sur le peuplement pisciaire, n’a été évalué qu’au site de Teneur (station F3).

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Trop récemment développés, ces indices ne sont pas pris en compte par le logiciel de calcul automatique du SEQ Bio. Cependant, l’architecture du SEQ Bio permettant l’intégration manuelle de ces paramètres biologiques nouvellement élaborés, celle-ci a été réalisée.

Le tableau ci-dessous présente les qualifications résultant de la prise en compte de ces différents indices :

Intégrité biologique globale de la Ternoise A1 A2 B3 D1 D3 F3 G1 I1 K1 Score 55,5 48,2 50,7 57,2 49,5 52,7 54,0 57,2 54,7 hors IPR

Score 55,5 48,2 50,7 57,2 49,5 65,8 54,0 57,2 54,7 avec IBMR et IPR

Score 70,9 59,3 68,4 79,1 63,9 66,9 * * 72,3 hors IBMR et IPR

* l’intégrité biologique ne peut pas être évaluée à ces 2 stations en raison de l’absence de valeurs d’IBD. En effet, la disponibilité de valeurs concernant au moins un groupe biologique animal et un groupe biologique végétal constitue l’une des règle de qualification nécessaire à cette évaluation.

Compte tenu des valeurs de référence disponibles pour le paramètre IBGN, il faut souligner que l’évaluation associée aux invertébrés aquatiques satisfait pleinement aux critères d’une bonne voire très bonne intégrité biologique.

C’est également le cas pour le peuplement pisciaire. Cependant cette bio-indication est affectée par le caractère très ponctuel de l’expertise (une seule station de pêche) et, surtout, par l’incertitude résultant de l’interférence évidente de la gestion halieutique sur la composition du peuplement (maintien artificiel de la truite fario).

En conséquence, nous préconisons de ne pas prendre en compte cette bio-indication, jugée insuffisamment fiable, dans la suite de cette analyse.

L’appréciation de l’intégralité biologique globale de la Ternoise dépend en fait fortement du paramètre végétal pris en compte. En effet, si les indices IBD et IBMR sont co-descripteurs du groupe biologique « Végétal »), les évaluations qu’ils fournissent divergent sensiblement.

La règle de qualification du SEQ Bio impliquant qu’en cas de disponibilité de 2 paramètres descripteurs d’un même groupe biologique, il y a lieu alors de retenir le paramètre le plus pénalisant, c’est donc la bio-indication IBMR qui sera retenue ici.

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Finalement, l’intégrité biologique globale de la Ternoise peut donc être qualifiée de passable sur la totalité de son cours, avec 2 secteurs d’altération particulière : d’une part, à l’aval de la zone industrielle de Saint-Pol , et d’autre part à l’aval de la pisciculture de Monchy Cayeux

A1 A2 B3 D1 D3 F3 G1 I1 K1 l

t re

e n l y g y e h ur ux ltu hi n g e ich g oin nc

SEQ Bio - St Leu Aval St-Pol Tene Gri Blin Cay scicu Mo Gauc i Verl St-M uby p H Intégrité biologique 55,5 48,2 50,7 57,2 49,5 52,7 54,0 57,2 54,7 globale (score)14

Indicateur « Faune et flore polluo-sensibles) Indicateur « Proliférations »

Niveau d’intégrité très bon bon passable mauvais très mauvais

5.3.3. Evolution prévisionnelle Au moins 3 facteurs devraient interférer, indépendamment ou en synergie et à court ou moyen terme, sur la qualité des communautés floro-faunistiques de la Ternoise :

- mise en oeuvre d’une unité de déphosphatation au sein de la station d’épuration de la zone industrielle saint-poloise, - traitement des perturbations liées aux rejets domestiques non-traités des habitats dispersés et aux apports agricoles diffus, - ouverture permanente à l’horizon 2006 des vannages équipant la plupart des ouvrages présents entre Gauchin Verloingt et l’amont de Blangy / Ternoise, - ouverture hebdomadaire des vannages dont ceux présents sur le cours inférieur, à Auchy-les- Hesdin, Grigny, Rollancourt et Blangy.

Dans la situation actuelle, les végétaux macrophytiques constituent le paramètre biologique le plus déclassant. La bio-indication de l’IBMR exprimant essentiellement l’état trophique du cours d’eau (niveau moyen à fort dans le cas de la Ternoise), on peut donc considérer qu’un abattement important de la charge nutritive apportée à celui-ci peut améliorer cette bio-indication à condition cependant que l’élément phosphore devienne effectivement limitant pour la végétation aquatique (la disponibilité de l’élément azote étant par contre assurée par la contamination nitratée de la nappe

14 appréciation hors IBD et IPR

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phréatique). Soulignons que cette évolution est fortement conditionnée à un état de « rejet zéro » (ou proche de celui-ci) de matières phosphorées et non pas à une simple réduction, même significative.

Le cas échéant, cette limitation nutritionnelle pourrait induire un recul du niveau trophique de la rivière et de son enrichissement organique aux conséquences bénéfiques sur les indicateurs « intégrité biologique », « faune et flore polluo-sensibles » et « proliférations ».

L’ouverture de plusieurs vannages le long d’un linéaire de cours d’eau relativement important devrait permettre l’instauration d’une nouvelle dynamique fluviale susceptible de générer une restructuration hydromorphologique. Le cas échéant, celle-ci devrait s’accompagner d’une diversification des fonds et des conditions d’écoulement propices à l’ensemble des communautés vivantes. Les opérations d’ouverture hebdomadaire des vannages mises en oeuvre dès à présent contribuent à initialiser cette restructuration du lit et des berges.

Soulignons que ces travaux d’ouverture d’ouvrages devraient bénéficier tout particulièrement au peuplement pisciaire et notamment aux espèces migratrices (truite fario en particulier) qui, en fonction des nouvelles possibilités de déplacement le long de l’axe hydrographique (cours moyen notamment), devraient voir leurs statuts nettement améliorés notamment si les actions de reconquète du chevelu hydrographique sont poursuivies (restauration des ruisseaux pépinières, diminution des flux de MES par des pratiques agricoles raisonnées et une gestion adaptée des surfaces urbaines imperméabilisées).

Précisons cependant qu’en cas de maintien en eau des biefs de Auchy-les-Hesdin, Rollancourt, Grigny, Blangy et Monchy Cayeux, c’est une proportion significative de la surface de production originelle (frayères à migrateurs) du bassin de la Canche qui est maintenue improductive.

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6. BILAN ECOLOGIQUE - PROPOSITION D’ACTIONS

Ce diagnostic qualitatif de l’hydrosystème de la Ternoise conduit à un bilan écologique globalement assez moyen et ne répondant pas, sur une proportion majoritaire de son linéaire, aux critères biotiques et abiotiques d’un bon état écologique.

Les facteurs à l’origine de cette situation sont divers ; le tableau ci-dessous liste les causes essentielles identifiées en y associant des propositions d’actions. n En premier lieu, intervient dans ce bilan le niveau particulièrement déclassant de l’état physicochimique des eaux de la rivière. Deux causes essentielles sont responsables de cet état :

- une surcharge nutritive chronique : parfaitement identifiée dans le cadre de cette étude, elle résulte essentiellement des rejets insuffisamment épurés de la zone industrielle de Saint- Pol / Ternoise. Son impact s’exerce dès le cours supérieur de la rivière, au niveau duquel elle détermine une mauvaise aptitude biologique, et se fait ressentir ensuite sur la quasi totalité du cours aval en ne maintenant, pour le mieux, qu’une aptitude biologique seulement moyenne (au moins 50 % du linéaire).

Ces rejets déterminent un état de pollution chronique s’exprimant par une surcharge phosphorée (et secondairement azotée), modifiant l’état trophique du milieu et consécutivement, les communautés vivantes dont notamment le cortège floristique macrophytique.

Si d’autres sources de pollution (pisciculture de Monchy Cayeux, rejets domestiques et agricoles) contribuent également à cet accroissement du niveau trophique de la rivière, celles- ci demeurent plus secondaires. En conséquence, il apparaît indéniable que l’action prioritaire d’un programme de reconquète du bon état écologique de la Ternoise doit concerner le dispositif d’assainissement de la zone industrielle saint-poloise de manière à tendre vers un objectif de « rejet zéro » concernant notamment les matières phosphorées.

L’origine domestique ou agricole d’une partie de ces apports nutritifs, minéraux et organiques, ne doit cependant pas être occultée. En effet, un gain qualitatif peut également être obtenu au travers d’actions ciblant notamment la mise à niveau de l’assainissement domestique en habitat aggloméré.

- une surcharge particulaire en suspension épisodique : les conditions hydroclimatiques contemporaines de cette étude (déficit hydraulique) n’ont pas permis la mise en évidence du niveau réel de ce type d’altération physicochimique. Cependant, les données collectées dans le cadre du RNB ainsi que l’omniprésence et l’importance des dépôts limoneux observés le long du cours de la Ternoise conduisent à considérer cette altération comme le second facteur limitant de l’état physicochimique de la Ternoise (hors micropolluants).

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Son impact est aggravé par l’aménagement hydraulique du cours d’eau qui, en induisant des conditions d’écoulement propices à la sédimentation de particules en suspension, induit une dégradation consécutive du milieu physique (banalisation des fonds, colmatage des supports). Si l’origine essentielle de cette surcharge particulaire épisodique est connue (sensibilité particulière du bassin versant au ruissellement et érosion consécutive), il ne nous est pas possible dans le cadre de cette étude de définir précisément les actions à entreprendre. Les études-diagnostiques, déjà réalisées ou en cours, devraient fournir une perception plus précise de cette problématique intéressant une grande part du bassin versant et permettre la définition d’actions adaptées.

L’instabilité localisée du lit et des berges, générée par des facteurs locaux (cultures en berge, érosion bovine, manque d’entretien de la ripisylve) peut être considérée comme une origine secondaire, qui ne doit cependant pas être occultée en raison de ses autres conséquences sur la qualité du milieu physique (et son aptitude biogène). o En second lieu , intervient dans ce bilan l’état de dégradation du milieu physique : 45 % du linéaire de la Ternoise se classe en effet en situation moyennement perturbée ou pire. L’aménagement hyraulique du cours d’eau, réalisé à l’époque historique, constitue la cause essentielle de cet état, affectant tout particulièrement le lit mineur. Elle engendre à la fois une discontinuité longitudinale, une uniformisation des faciès morphodynamiques et une banalisation des supports immergés.

L’ouverture hebdomadaire des vannages, imposée par arrêté péfectoral, constitue une première réponse susceptible de réduire les conséquences de cet aménagement hydraulique. Cependant, l’efficacité de ces ouvertures hebdomadaires reste incertaine ; la mise en oeuvre d’un suivi des secteurs concernés est donc souhaitable afin de vérifier la pertinence de cette mesure.

L’ouverture définitive des vannages constitue sans aucun doute l’action à privilégier. Sur ce plan, les travaux initialisés en 2004 et programmés jusqu’en 2006 sont de nature à apporter un gain de qualité important puisqu’ils concernent la plupart des ouvrages présents entre Gauchin Verloingt et l’amont de Blangy / Ternoise, excepté le vannage de Monchy Cayeux qui sera conservé mais équipé d’une passe à poissons adaptée.

Ces actions, ouvertures hebdomadaires ou définitives, sont de nature à induire une nouvelle dynamique fluviale aux conséquences bénéfiques très probables sur l’état du milieu physique, notamment localement par une restructuration du lit et des berges.

A ce propos, soulignons que cette restructuration hydromorphologique s’effectuera vraisemblablement de manière progressive jusqu’à l’obtention d’un nouvel état d’équilibre dynamique. Les programmes de gestion et d’entretien du cours d’eau devront être adaptés à ce nouveau contexte hydraulique et intégrer cette inévitable phase d’instabilité transitoire. En particulier, chaque fois que cela sera possible, il y a aura lieu d’octroyer au cours d’eau l’espace de liberté nécessaire à la migration latérale de son lit.

En fait, la probabilité d’atteindre l’objectif d’un état de bonne intégrité biologique globale (groupes végétaux et animaux) à partir des actions envisagées dépend fortement du paramètre végétal (macrophytes – indice IBMR – ou diatomées – indice IBD) effectivement retenu pour l’évaluation SEQ Bio.

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SOURCES DE PERTURBATION PERTURBATION IMPACT ACTIONS PRECONISEES

BASSIN VERSANT Activité industrielle de la région saint-poloise - apport chronique de matières - aptitude biologique de l’eau moyenne à - mise à niveau de la station d’épuration de la zone industrielle de Saint- (activité de transformation de produits animaux, phosphorées et azotées, mauvaise sur plus de 80 % du cours de la Pol de manière à tendre vers un objectif « zéro rejet » concernant le laiterie et abattoirs) - apport chronique de matières Ternoise – secteur Saint-Pol à Hesdin phosphore organiques et oxydables - eutrophisation : prolifération végétale - mise en place d’un suivi physicochimique encadrant la mise en service de la nouvelle station d’épuration de la zone industrielle saint-poloise Assainissement domestique en habitat urbain collecté - apport chronique ou épisodique de eutrophisation : prolifération végétale - diagnostic du réseau d’assainissement Saint-Polois et des matières minérales et organiques agglomérations connectées (Gauchin Verloingt, Saint-Michel) - raccordement des habitations non encore collectées Assainissement domestique en habitat aggloméré - apport chronique de matières minérales eutrophisation : prolifération végétale - définition d’un schéma d’assainissement (Blangy et Auchy-les-Hesdin notamment) et organiques - mise en place d’un assainissement collectif Assainissement domestique en habitat dispersé (tout le - apport chronique de matières minérales eutrophisation : prolifération végétale - diagnostic de l’assainissement autonome linéaire) et organiques - mise aux normes Pisciculture de Monchy Cayeux - apport chronique de matières - participation au déséquilibre trophique, - suppression des rejets directs en rivière : traitement préalable par mini- phosphorées et azotées (NH4), - eutrophisation : prolifération végétale station ou lagunage - apport chronique de matières organiques et oxydables, - risque sanitaire potentiel : propagation épizooties et parasites Inadéquation et intensification des pratiques culturales - érosion des sols et apports de limons : - dégradation de l’aptitude biologique de l’eau, - prise en compte d’études « pilote » menées localement (C. C. du Saint- sur le bassin versant : suppression des haies, réduction coulées boueuses eutrophisation : prolifération végétale Polois) ou dans le cadre de contrat rural pour l’Eau (C.C. d’Heuchin) STH, végétalisation insuffisante des sols en hiver, - apports de pesticides et de fertilisants - envasement et banalisation des fonds, - sensibilisation des acteurs locaux : riverains, exploitants agricoles ... usage accru d’engrais et pesticides ... (nitrates) - colmatage des frayères, - éviter la concentration des eaux de ruissellement dès l’amont de

- atteinte à la productivité biologique dont l’impluvium, piscicole - régulation éventuelle du ruissellement et piégeage de la charge solide : - réduction de la biodiversité bassins de rétention optimisés, bandes enherbées, haies, levées de terre plantées ... ENVIRONNEMENT IMMEDIAT Cultures en berge - apports de pesticides et de fertilisants - dégradation du milieu physique (habitat - préserver ou créer des espaces « tampons » en berge (bandes ( notamment, secteur Tilly Capelle à Monchy Cayeux) (nitrates) aquatique), enherbées), - instabilité des berges, - obstacle à la régénération et au développement - préserver ou restaurer la ripisylve (aspects qualitatif et quantitatif), de la ripisylve Libre accès du bétail au lit du cours d’eau - piétinement du lit et des berges, - dégradation du milieu physique (habitat - mise en place d’abreuvoirs, - encoche d’érosion, aquatique), - pose de clôtures préservant une bande végétalisée (ripisylve) en berge, - apports de limons, - obstacle à la régénération et au développement de la ripisylve

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SOURCES DE PERTURBATION PERTURBATION IMPACT ACTIONS PRECONISEES

COURS D’EAU – BERGES & LIT Aménagement hydraulique - augmentation de la lame d’eau, -dégradation de l’habitat aquatique : uniformité - les seuils résiduels des vannages dont l’ouverture a été décidée doivent (tout le linéaire ; très évident dans le cours inférieur, - cloisonnement de l’axe hydrographique morphodynamique pénalisant la biodiversité, faire impérativement l’objet d’un suivi et d’entretiens réguliers afin de entre Grigny et Blangy) - ralentissement des écoulements - atteinte à la capacité autoépuratoire du cours s’assurer à terme de la stabilité des profils en long, - modification de la dynamique fluviale d’eau, - optimiser les procédures d’ouvertures hebdomadaires des vannages non - piégeage de la charge solide avec colmatage et effacés (arrêté préfectoral) de manière améliorer leurs effets : coordination et progressivité des manoeuvres, banalisation des fonds, - modification des biocénoses aquatiques, - mise en place d’un suivi de l’évolution du lit et des berges, - incision du lit à l’aval des ouvrages, - adapter la gestion des berges et de la ripisylve à la nouvelle dynamique - perturbation des échanges biotiques et abio- fluviale générée par les ouvertures d’ouvrages ; chaque fois que cela est tiques entre l’amont et l’aval, possible, favoriser un gain de sinuosité en libérant l’espace de liberté - perte de surface de frayères, nécessaire, - poursuivre les actions de soutien des populations de truite fario par : Î amélioration de la qualité du poisson introduit (souche locale, qualité sanitaire), Î adéquation des apports à la capacité des sites d’empoissonement, Î création de parcours en réserve de pêche sur les lieux de reproduction, Î améliorer la collaboration des pêcheurs en vue d’une meilleure connaissance de la pression de pêche (carnets de captures), Î mise en oeuvre d’un suivi scientifique par pêche électrique, permettant l’évaluation des actions entreprises et l’état des peuplements

Urbanisation - rectification du lit (sur-largeur), -dégradation du milieu physique : - diversification morphodynamique par aménagement de banquettes (notamment secteurs Saint-Pol et Saint-Michel) - implantation d’espèces végétales uniformisation morphodynamique préjudiciable latérales végétalisées (hélophytes), avec réduction de la section en eau, indésirables à la biodiversité - gestion sélective de la ripisylve avec élimination des espèces exotiques - protections de berges disparates et inadaptées, anarchiques - remplacement des protections de berge inadaptées (bois, béton) par des aménagements plus écologiques (techniques du génie végétal),

Ripisylve vestigiale ou absente (cultures en berge, - instabilité des berges, - atteinte à la productivité biologique dont - préserver ou restaurer la ripisylve (aspects qualitatif et quantitatif), piétinement par le bétail, entretien inadapté) - éclairement excessif piscicole, - gestion optimisée de la ripisylve lui permettant de se développer en Secteurs : Saint-Pol à la confluence de la Riviérette, - prolifération végétale favorisée épaisseur, entre confluences rau de l’Eglise et rau Pinchon, amont Marconne, amont confluence Canche

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7. ANNEXES

• ORGANISMES ET PERSONNES CONTACTES

• DOCUMENTS CONSULTES

• HYDROLOGIE DE LA TERNOISE EN 2003-2004

• FICHES DE LOCALISATION ET DE DESCRIPTION DES STATIONS D’ETUDE

• RESULTATS DU SUIVI PHYSICOCHIMIQUE – DONNEES BRUTES

• CAMPAGNE DE RECHERCHE DES PESTICIDES – BULLETIN D’ANALYSES DE L’INSTITUT PASTEUR DE LILLE

• EXTRAIT DU RAPPORT D’EXPERTISE SEQ–PHYSIQUE DE L’AGENCE DE L’EAU ARTOIS-PICARDIE (MONSIEUR LEFEBVRE, JUIN 2004)

• EXTRAIT DU RAPPORT D’EXPERTISE IBD DE L’AGENCE DE L’EAU ARTOIS-PICARDIE (MONSIEUR LESNIAK, JUIN 2004) – LOCALISATION DES STATIONS DE PRELEVEMENTS DE DIATOMEES

• ETUDE DE LA VEGETATION AQUATIQUE – EXPERTISE IBMR – METHODOLOGIE ET TABLEAUX D’INVENTAIRE FLORISTIQUE

• EXTRAIT DU RAPPORT D’EXPERTISE PHYTOSOCIOLOGIQUE DE L’ASSOCIATION AMBE (MONSIEUR MERIAUX, JUILLET 2004)

• EXPERTISES IBGN : COMPTE-RENDU DE PRELEVEMENT, CARTOGRAPHIE STATIONNELLE (COMMUNE AVEC IBMR), LISTES FAUNISTIQUES ET FICHES DE SYNTHESE SYSTEME-EXPERT

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ANNEXES

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ORGANISMES ET PERSONNES CONTACTES

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Organismes et personnes contactés

Organisme Nom AAPPMA Auchy-les-Hesdin WAROT Jean Paul AAPPMA Blangy / Ternoise BOULET Thierry AAPPMA Heuchin CHEVALIER Jean Pierre AAPPMA La Gaule populaire (St-Pol / Ternoise) DUQUENOY Marc ROUSSELLE Arnaud ESTIENNE Eugène AAPPMA Les Amis de la Truite (Rollancourt) BULOT André Agence de l’Eau Artois-Picardie PRYGIEL Jean LEFEVRE Jean-Pierre LESNIAK Christophe Association AMBE MERIAUX J-L Communauté de Communes du St-Polois – Communauté ROUSSELLE Arnaud de Communes d’Heuchin CSP – Délégation Régionale de Compiègne SENIES-SOUVANNANG Simala CSP – Station locale de Eu EUZENAT Gilles CSP Brigade Pas de Calais (Béthune) LECOQ Dominique - Chef de brigade ROSAN Philippe – Responsable secteur Ternoise DDAF Pas de Calais COSNIER Sébastien Service des Equipements Ruraux et des Industries Agro- (Programme de rétablissement de la libre Alimentaires circulation des poissons migrateurs) DIREN Nord-Pas de Calais – SEMA VERDEVOYE patrick DRIRE Nord Pas de Calais DEGONVILLE Jean-Marc DU HAYS Charles Propriétaire riverain de la Ternoise à Erin Fédération du Pas de Calais des Associations Aggréées Président pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique Groupement AAPPMA « Pêche Ternoise et Affluents » REGNIEZ Hervé S. 3P I de l’Artois DELRUE Andrée SATESE Pas de Calais MOREAU Christophe Syndicat Intercommunal d’Aménagement de la Basse Président Vallée de la Canche

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DOCUMENTS CONSULTES

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Documents consultés

Auteur (date de publication) Référence du document

AFNOR, mai 2004 Qualité de l’eau – Détermination de l’Indice Poisson en Rivière (IPR). Norme NF T90-344, ? pages. AFNOR, mars 2004 Qualité de l’eau – Détermination de l’Indice Biologique Global Normalisé (IBGN). Norme NF T90-350, 16 pages. AFNOR, octobre 2003 Qualité de l’eau – Détermination de l’Indice Biologique Macrophytique en Rivière (IBMR). Norme NF T90-395, 28 pages Agence de l’Eau Artois Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux du Bassin Picardie, 1995 Artois - Picardie Agences de l’Eau & Système d’évaluation de la qualité de l’eau des cours d’eau – SEQ- MEDD, mars 2003 Eau (version V2) CEMAGREF-Lyon, juin Les hydroécorégions de France métropolitaine – Approche régionale 2002 de la typologie des eaux courantes et éléments pour la définition des peuplements de référence d’invertébrés. 190 pages WASSON J.-G. et coll. CEMAGREF-Lyon, octobre Détermination des valeurs de référence de l’IBGN et propositions de 2003 valeurs limites du « Bon Etat ». Document de travail – version 2 Communauté de Communes Plan pluriannuel de gestion des cours d’eau – Période 2002/2005 du Pays d’Heuchin, 2002 ROUSSELLE Arnaud Communauté de Communes Plan pluriannuel de gestion des cours d’eau – Période 2004/2006 du Pays d’Heuchin, 2004 ROUSSELLE Arnaud CSP, 1972 Etude de la Ternoise – campagne de mars et septembre 1972. CSP, juin 1994 Migrateurs en Canche et Authie – Etude de faisabilité et programmation de la restauration et du développement des (EUZENAT G. Salmonidés migrateurs, 52 pages & F. FOURNEL) FDPPMA Pas de Calais, Schéma de Vocation Piscicole et Halieutique du Pas de Calais octobre 1991 Les vertes collines – Lys & Rapport d’activité d’entretien des cours d’eau. Période 1996-2002 Ternois Pêche Ternoise & Affluents Plan de gestion des ruisseaux pépinières – Période 2002 / 2005 REGNIEZ Hervé, 2002

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(suite) Auteur Référence du document

REGNIEZ H., sept. 2002 Etat des lieux et perspectives – Activité pêche de loisirs – Bassin versant de la Canche. Elaboration de l’état des lieux SAGE de la Canche. Rapport au Syndicat Mixte pour le SAGE de la Canche, 74 pages. SATESE Pas de Calais, Rapport sur le fonctionnement des stations d’épuration du Pas de 2002 Calais – Année 2002 SIEE, 2000 Etude diagnostic des ouvrages hydrauliques de la Ternoise SRAE Nord-Pas de Calais, Etude qualitative de la Canche. Rapport d’étude au Comité 1980 d’Aménagement Rural des Vallées de la Canche et de l’Authie. 66 pages (P. VERDEVOYE & J.-L. PELLETIER) USSEGLIO-POLATERA Système expert d’analyse et d’aide à l’interprétation de données Ph. & J.-N. BEISEL, mai recueillies avec le protocole IBGN - Version 1.0. Rapport d’étude à 2002 l’Inter – Bassins. Livret-Guide, 81 pages + annexes Rapport final, 105 pages

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HYDROLOGIE DE LA TERNOISE AU COURS DE LA PERIODE D’ETUDE

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HYDROLOGIE 2003 ET 2004

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FICHES DE LOCALISATION ET DE DESCRIPTION DES STATIONS D’ETUDE

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9 Fiches stationnelles

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RESULTATS DU SUIVI PHYSICOCHIMIQUE ---- DONNEES BRUTES

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9 tableaux stationnels

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CAMPAGNE DE RECHERCHE DES PESTICIDES --- BULLETIN D’ANALYSES DE L’INSTITUT PASTEUR DE LILLE

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Bulletins d’analyses IPL

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QUALITE DU MILIEU PHYSIQUE --- EXTRAIT DU RAPPORT D’EXPERTISE DE L’AGENCE DE L’EAU ARTOIS-PICARDIE

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Objectifs et principes du SEQ physique

Le Système d’Evaluation de la Qualité du Milieu Physique est un outil destiné à évaluer l’état des composantes physiques des cours d’eau (lit mineur, berges et lit majeur ) dont on sait qu’elles influencent de manière importante le fonctionnement et l’état écologique des hydrosystèmes.

La qualité physique est évaluée par référence au fonctionnement non influencé par les aménagements anthropiques. Ce fonctionnement est considéré comme spécifique pour chaque type de cours d’eau. Au niveau national 30 types de cours d’eau ont été définis. Cette classification typologique est fondée sur les caractéristiques et la diversité fonctionnelle des cours d’eau. Pour cela, les secteurs connus comme encore non ou très peu antrophisés ont servi d’exemple. Les critères de classification typologique sont : l’énergie, le transport solide, la présence ou non d’un lit majeur, la mobilité du lit mineur, le régime hydrologique, le fond de vallée, le substratum géologique.

Rappel méthodologique

L'évaluation de la qualité du milieu physique des cours d'eau (SEQ Physique) se déroule en trois phases : 1. un découpage en tronçons homogènes permettant en parallèle de valider l'appartenance typologique de la rivière . Les critères retenus sont : la pente, les confluences (ordination de Strahler ), la géologie, les facteurs d’antrophisation majeurs.

2. description des tronçons au moyen d'une fiche de collecte de données (annexe 1) ;

3. la saisie des données et le calcul d'indices et de classes de qualité par un programme informatique spécifique.

La qualité physique du cours d'eau s'exprime par affectation pour les paramètres lit majeur,lit mineur, berges et hydrologie d'une note sous forme d'indices de 0 à 100 et de classes de qualité de 1 à 5.

Pour calculer un indice chiffré, il est nécessaire de pondérer chaque paramètre. Ainsi, pour chaque type de cours d'eau, chaque paramètre ou groupe de paramètres, a été affecté d’ une pondération traduisant son importance dans le fonctionnement global de la Ternoise. Ces pondérations sont le fruit d'une réflexion "d'expert" améliorée et validée par les expérimentations menées sur les territoires des agences de l'eau. Un score est attribué par le logiciel de calcul à partir de la typologie du cours d'eau et en fonction de l'écart observé par rapport à une situation non antrophisée et donc à l'état naturel.

La logique générale de cotation est la suivante

Indice classe 81 à 100 : totalement ou presque totalement non perturbé 1 61 à 80 : très légèrement perturbé 2 41 à 60 : moyennement perturbé 3 21 à 40 : significativement perturbé 4 0 à 20 : sévèrement à très sévèrement perturbé 5

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Critères de découpage

Composantes naturelles Activités anthropiques

Bassin versant Evolution longitudinale Perturbation affectant la Perturbation affectant Tronçons qualité de l'eau les caractéristiques Principaux affluents Région naturelle Géologie Pente ( ) Ordination °/00 physiques Strahler

Source + arrivée Craie 2,7 1 1 Rejet STEP ZI

écoulements divers (ru de Passage en souterrain Roëllecourt) Crayeux marneux 7,54 2 2 Rejet STEP urbaine urbanisation

2,47 3

Affluent Ruisseau de → 2,28 4 Vannage Romecourt Pisciculture ?

Confluence ruisseau Turonien marneux 2,15 5 Table calcaire "pépinières" → (craie plastique)

1,20 6 Affluent rivière →

d'Eps

Craie Turonienne + 1,34 3 7

Affluent le Faux → limons

2,74 8 Vannages de 1,69 9 Rollencourt et

Craie Turonienne + 1,93 10 d'Auchy les Hesdin

marnes

0,58 11

Craie + limons 1,27 12 plateau Secteur rectiligne 1,08 13

0,84 14 Confluence Canche 1,06 15

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Données physiques générales

Linéaire coefficient Tronçons PK entrée PK sortie (m) alti entrée alti sortie Pente °/00 linéaire réel linéaire droit sinuosité TR 1 960263 963168 2905 95 89 2,07 2905 2659 1,09 TR 2 963168 964096 928 89 82 7,54 928 797 1,16 TR 3 964096 966524 2428 82 76 2,47 2428 2018 1,20 TR 4 966524 969596 3072 76 69 2,28 3072 2451 1,25 TR 5 969596 974258 4662 69 59 2,15 4662 3643 1,28 TR 6 974258 975090 832 59 58 1,20 832 700 1,19 TR 7 975090 978830 3740 58 53 1,34 3740 2768 1,35 TR 8 978830 980290 1460 53 49 2,74 1460 1402 1,04 TR 9 980290 983830 3540 49 43 1,69 3540 2731 1,30 TR 10 983830 989532 5702 43 32 1,93 5702 4574 1,25 TR 11 989532 991246 1714 32 31 0,58 1714 1491 1,15 TR 12 991246 992032 786 31 30 1,27 786 766 1,03 TR 13 992032 996668 4636 30 25 1,08 4636 3419 1,36 TR 14 996668 999058 2390 25 23 0,84 2390 1920 1,24 TR 15 999058 1000000 942 23 22 1,06 942 933 1,01

Pente moyenne : 2,02 °/°° Linéaire total : 39,737 k

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Résultats

Les résultats pour l'ensemble du milieu dans le tableau ci dessous représentent la synthèse des éléments évalués dans les domaines hydrologie, lit majeur, lit mineur et berges. Ils ne peuvent être représentés que par tronçons homogènes. Les pages suivantes décrivent la situation de la Ternoise au travers des différents paramètres évalués.

Sur le tronçon 2 (St Pol intra-muro), si la situation apparaît comme irréversible, il peut en être différemment sur le tronçon 1. Des améliorations peuvent être apportées ENSEMBLE DU MILIEU (ripisylve, état des berges, …). V 0' Le tronçon 8 peut être considéré comme le tronçon référence. Il bénéficie d'une pente importante qui lui confère des écoulements Tronçon Indice Classe de variés renforcés par le maintien dans le lit qualité (/5) * d’éléments ligneux (ancienne souche…). Tr 1 20 5 Les berges et les végétaux présents sur Tr 2 24 4 celui ci sont également de bonne qualité. Tr 3 71 2 Les tronçons 10 et 12 sont affectés par la Tr 4 57 3 présence de barrages importants. Tr 5 67 2 Pour le tronçon 11, c'est l'homogénéité des Tr 6 65 2 fonds d'écoulement qui semble être l'élément pénalisant. Tr 7 69 2 Tr 8 82 1 Tr 9 63 2 La Ternoise sur de nombreux secteurs est affectée par des dégradations de berge par Tr 10 54 3 glissement. Ce phénomène consécutif aux Tr 11 60 3 ouvertures de vannages entre dans la Tr 12 55 3 restructuration naturelle des berges . Cette évolution est susceptible de faire gagner Tr 13 68 2 une classe de qualité à l’avenir. Tr 14 49 3 Tr 15 68 2 Globalement, environ 55 % du linéaire se classe dans la catégorie très légèrement * 1 à 5 dans le sens des qualités perturbée sans toutefois aller au-delà d'un décroissantes indice de 70.

Les résultats pour l'ensemble du milieu 35 % du linéaire se classe en font apparaître une certaine homogénéité moyennement perturbé et 10 % en pour la plupart des tronçons à l'exception sévèrement à très sévèrement perturbé. des deux premiers concernant le secteur de St Pol où l'urbanisation impacte de L'ouverture constatée des barrages lors de manière importante la note générale la période de relevés doit permettre la restructuration du lit et des berges et permettre à certains tronçons de gagner une classe de qualité.

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HYDROLOGIE V 0' Rappel des principaux critères retenus

Ils concernent le cycle hydrologique Tronçon Indice Classe de annuel et journalier et l'influence que qualité (/5) * peuvent avoir les différents barrages, Tr 1 100 1 écluses, pompages, dérivations sur ceux-ci. Tr 2 100 1 Tr 3 100 1 Sont pris également en compte les endiguements, remblais, recalibrages et Tr 4 100 1 incisions ( enfoncement ) de lit mineur et Tr 5 100 1 l'imperméabilisation du lit majeur. Tr 6 100 1 Les ouvrages présents ne peuvent être Tr 7 100 1 rangés dans la catégorie des barrages Tr 8 100 1 réservoirs et n'ont donc pas d'influence Tr 9 100 1 notable sur le régime des crues.

Tr 10 100 1 C'est donc essentiellement dans le domaine Tr 11 100 1 du lit mineur que ces ouvrages auront un Tr 12 100 1 impact. Tr 13 100 1 Tr 14 100 1 Tr 15 100 1

* 1 à 5 dans le sens des qualités décroissantes

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LIT MAJEUR V 0'

L'évaluation concerne essentiellement l'occupation des sols et par voie de Tronçon Indice Classe de conséquence les modifications du champ qualité (/5) * d'inondations. Tr 1 23 4 Tr 2 21 4 Globalement, la prairie pâturée occupe Tr 3 91 1 l'essentiel du fond de vallée. Prairies naturelles (mégaphorbiaies), et prairies Tr 4 86 1 pâturées ont été classées dans la même Tr 5 91 1 catégorie. Tr 6 90 1 Les tronçons 1 et 2 restent mal classés en Tr 7 91 1 raison de l'urbanisation et de la très forte Tr 8 98 1 antrophisation du lit majeur par la présence Tr 9 76 2 de St Pol sur Ternoise.

Tr 10 91 1 Sur les autres tronçons et malgré la Tr 11 72 2 présence de la voie ferrée en lit majeur, les Tr 12 70 2 indices restent élevés. Celle-ci, éloignée du lit mineur dans la plupart des cas, ne Tr 13 96 1 pénalise pas la note globale, pas plus que Tr 14 62 2 les axes de communication en travers du lit Tr 15 98 1 majeur.

Il n'existe pas de structure significative modifiant le champ d'inondation potentiel. * 1 à 5 dans le sens des qualités Celui-ci peut être sur certains secteurs décroissantes diminué en raison d'une légère incision du lit ou de quelques recalibrages.

Dans la plupart des cas, le type d'occupation des sols est diversifié. Cette situation permet d'envisager un espace de liberté pour le cours d'eau.

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BERGES V 0'

Les principaux critères retenus dans Tronçon Indice Classe de l'évaluation sont la structure et les qualité (/5) * matériaux des berges, leur stabilité, la Tr 1 24 4 pente, et les origines des modifications de Tr 2 17 5 l'état naturel. Tr 3 67 2 La végétation des berges dans sa Tr 4 65 2 composition, son importance et sa structure Tr 5 83 1 verticale sont également prises en compte. Tr 6 83 1 Globalement, la nature des matériaux Tr 7 88 1 constituant la berge est d'origine naturelle Tr 8 84 1 (terre, racines, végétations diverses). Tr 9 79 2 L'artificialisation des berges dans Tr 10 74 2 l'agglomération de St Pol est à l'origine des Tr 11 80 1 classes 4 et 5. Tr 12 85 1 Si, en très grande majorité les matériaux Tr 13 75 2 naturels dominent dans la structure des Tr 14 86 1 berges, secondairement apparaissent des Tr 15 76 2 traitements des berges en matériaux rapportés parfois anciens (bois, béton…).

Les techniques végétales impactent * 1 à 5 dans le sens des qualités sensiblement l'évaluation dans certains cas. décroissantes

L'état de la ripisylve est tout à fait satisfaisant. Des gains d'indices peuvent s'opérer en gagnant sur les critères d'épaisseur, les tronçons en classe 2 souffrant souvent d'une ripisylve très mince (une seule rangée d’arbres).

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LIT MINEUR V 0'

La continuité longitudinale est interrompue Tronçon Indice Classe de une vingtaine de fois sur l'ensemble du qualité (/5) * linéaire dont à plusieurs reprises de manière Tr 1 14 5 conséquente par des anciens moulins et Tr 2 32 4 petites centrales hydroélectriques. Tr 3 59 3 Les principaux ouvrages apportent une Tr 4 29 4 modification avérée mais limitée du débit Tr 5 38 4 solide. Cette situation d'interruption de la Tr 6 32 4 continuité longitudinale affecte d'une part la variabilité de profondeur et d'autre part la Tr 7 38 4 diversité des écoulements. Tr 8 69 2 Tr 9 41 3 Sur les secteurs rendus à écoulement libre par l'ouverture des vannes, il faudra attendre Tr 10 10 5 quelque temps pour retrouver ces critères Tr 11 37 4 d'hétérogénéité favorables aux habitats Tr 12 20 4 aquatiques.

Tr 13 41 3 La variabilité de la granulométrie des fonds Tr 14 11 5 est peu élevée, on rencontre très couramment Tr 15 39 4 des graviers fins, limons et vases.

Les coefficients de sinuosité laissent * 1 à 5 dans le sens des qualités entrevoir des possibilités de réversibilité décroissantes grâce au gain d'un espace de liberté qui favorisera à terme une diversité des L'évaluation de la qualité du lit mineur écoulements. s'appuie sur l'analyse des critères suivants : Dans un cours d’eau qui retrouve une - la continuité longitudinale ; dynamique d’écoulement plus naturel, la présence à l’interface lit berge d’éléments - le coefficient de sinuosité ; ligneux grossiers ( souches, branches - la variabilité et la diversité des fixées..) joue un rôle essentiel dans la écoulements ; diversité des écoulements et des habitats. - la granulométrie des fonds ; Maintenus dans des valeurs acceptables, ces éléments grossiers favorisent la variabilité - la présence ou non d'une végétation des largeurs. aquatique servant de support.

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Conclusion

La Ternoise présente une qualité de milieu physique en deçà de ce qu'on peut en attendre en raison de la qualité du lit majeur dans lequel elle s'écoule (essentiellement prairial).

C'est assurément sur le lit mineur que des gains d'indices doivent s'opérer et dans une moindre mesure sur des opérations plus ciblées au niveau des berges.

Les opérations d'entretien (ou de non entretien volontaire) doivent tenir compte de cette renaturation du lit mineur.

Les seuils résiduels des ouvrages doivent impérativement faire l’objet d’un suivi et d’entretiens réguliers afin de s’assurer à terme de la stabilité des profils en long.

L’ouverture des vannes des anciens moulins permet une redynamisation des écoulements favorables à la diversité des habitats. Il faudra patienter quelques années pour évaluer la pertinence d’une intervention sur le paramètre habitat. Le nouveau couple vitesse / substrat résultant de l’ouverture des vannes devrait à lui seul générer un habitat plus diversifié et répondant plus aux critères d’un cours d’eau de 1ére catégorie piscicole.

Critères déclassants par tronçons

Tronçon Lit majeur Berges Lit mineur Hydrologie Ensemble du Classe Classe Classe Classe milieu Classe Tr 1 4 4 5 1 5 Tr 2 4 5 4 1 4 Tr 3 1 2 3 1 2 Tr 4 1 2 4 1 3 Tr 5 1 1 4 1 2 Tr 6 1 1 4 1 2 Tr 7 1 1 4 1 2 Tr 8 1 1 2 1 1 Tr 9 2 2 3 1 2 Tr 10 1 2 5 1 3 Tr 11 2 1 4 1 3 Tr 12 2 1 4 1 3 Tr 13 1 2 3 1 2 Tr 14 2 1 5 1 3 Tr 15 1 2 4 1 2

Critères déclassants

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DIATOMEES – INDICE IBD --- EXTRAIT DU RAPPORT D’EXPERTISE DE L’AGENCE DE L’EAU ARTOIS-PICARDIE (JUIN 2004)

LOCALISATION DES STATIONS D’ETUDE PHOTOS DES ESPECES DOMINANTES INVENTAIRES FLORISTIQUES

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APPLICATION DE L'INDICE BIOLOGIQUE DIATOMEES SUR LA TERNOISE

L'Indice Biologique Diatomées ou IBD repose sur l'étude des algues du groupe des diatomées. Les diatomées sont des algues brunes microscopiques (quelques µm à plusieurs centaines de µm) qui ont la particularité de posséder un squelette siliceux (le frustule composé de 2 valves) dont la forme, la taille et l'ornementation permettent l'identification. Elles peuvent vivre isolées ou en colonies, soit à l'état planctonique soit à l'état benthique c'est à dire fixées sur différents types de supports.

L'IBD s'appuie sur des inventaires diatomiques acquis sur l'ensemble des réseaux de surveillance de la qualité des eaux français entre 1975 et 1994 soit 1332 inventaires (1028 espèces et variétés différentes) auxquels a été associée la chimie des eaux soit 14 paramètres. Il permet l'évaluation de la qualité générale de l'eau (matières organiques, nutriments, minéralisation). Il est applicable à l'ensemble des cours d'eau à l'exclusion des eaux douces naturellement salées. L'IBD a été normalisé en 2000 (NF T 90-354).

La mise en œuvre de l'IBD débute par l'échantillonnage, sur une station donnée, de diatomées fixées au substrat naturel dur de préférence. Au laboratoire, un traitement chimique de l'échantillon permet la destruction de la matière organique et de ne conserver ainsi que les frustules. Sous microscope et à l'objectif x 100 à immersion, le comptage de 400 valves et la détermination simultanée des espèces susceptibles d'être retenues dans le calcul de l'IBD permet la réalisation d'un inventaire. Celui-ci est finalement saisi sous un logiciel de calcul de l'IBD. Une note sur 20 est ainsi attribuée au cours d'eau.

Localisation des stations de prélèvement (cf. 3 cartes) :

1 - aval zone de sources, Saint-Michel sur Ternoise 2 - aval immédiat STEP industrielle, Saint-Michel sur Ternoise 3 - aval Saint-Pol sur Ternoise, Gauchin-Verloing 4 - aval confluence Bethonval et Rivièrette, Saint-Martin 5 - aval du Faux, Anvin 6 - aval Tilly-Cappelle 7 - aval Auchy les Hesdin 8 - amont confluence avec la Canche, Huby-Saint-Leu.

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PHOTOS DES ESPECES DOMINANTES

AVAL ZONE DE SOURCES, SAINT-MICHEL SUR TERNOISE

Planothidium lanceolatum Achnanthidium minutissimum var. minutissimum

AVAL STATION D’EPURATION INDUSTRIELLE , SAINT-MICHEL SUR TERNOISE

Amphora pediculus Cocconeis placentula var. placentula

AVAL SAINT-POL SUR TERNOISE, GAUCHIN-VERLOING

Eolimnia minima Eolimnia subminuscula

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AVAL CONFLUENCE BETHONVAL ET RIVIERETTE, SAINT-MARTIN

Navicula tripunctata Navicula lanceolata

AVAL DU FAUX, ANVIN

Gomphonema minutum f. minutum Gomphonema parvulum var. parvulum f. parvulum

AVAL TILLY-CAPPELLE

Navicula cryptotenella Rhoicosphenia abbreviata

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AVAL AUCHY LES HESDIN

Cocconeis pediculus

AMONT CONFLUENCE CANCHE, HUBY SAINT-LEU

Planothidium lanceolatum et Navicula tripunctata

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ANALYSE DE LA VEGETATION AQUATIQUE --- EXPERTISE IBMR

Aquascop n°3971 Qualité écologique de la rivière Ternoise – Rapport final Janvier 2005

Conditions de réalisation de l’échantillonnage IBMR

Cet inventaire IBMR a été réalisé lors d’une seule campagne, au cours de la période du 21 au 23 juin 2004, dans un contexte hydrologique satisfaisant (basses eaux).

Les conditions météorologiques ont cependant été plus défavorables en raison d’un épisode pluvieux survenu en cours de campagne. Toutefois, les stations ont toutes pu être prospectées avant que les débits n’augmentent ou que les eaux ne se troublent.

Seule la station la plus aval ( K1 – Huby St Leu) a présenté un débit et une turbidité pénalisants, rendant difficiles la prospection à pied ou le relevé visuel. L’origine de cette situation n’est pas connue mais pourrait résulter de manœuvres d’ouvrage(s) hydraulique(s). Une méthodologie adaptée a donc été mise en œuvre à cette station (sondage au râteau)

La prospection des différentes stations s’est effectuée selon les modalités suivantes :

Station Localisation Mode de Dates prospection d’intervention A1 St Michel – aval complète à pied 23 juin 2004 sources A2 Aval step pôle complète à pied 23 juin 2004 industriel B3 Aval step Saint-Pol complète à pied 23 juin 2004 D1 Amont Monchy complète à pied 23 juin 2004 Cayeux D3 Aval pisciculture complète à pied 23 juin 2004 F3 Teneur complète à pied 22 juin 2004 G1 Blingel complète à pied 22 juin 2004 I1 Grigny complète à pied 22 juin 2004 K1 Huby – St Leu complète à pied + 21 juin 2004 sondage au râteau

Chaque station a fait l’objet d’une cartographie (schémas présentés en annexe) après délimitation de ses limites amont et aval par des repères visuels. Différentes mesures mésologiques ont été réalisées pour caractériser le lit mineur. Les principales caractéristiques sont présentées ci-après. Toutes les stations ont été prospectées sur une longueur au moins égale à 50 mètres conformément à la norme technique. Les paramètres suivants sont mesurés à l’échelle des différents faciès d’écoulement : - profondeurs (barre graduée), largeurs (double décamètre), - vitesses de courant, état des surfaces en eau, turbidité, - éclairement du lit, recouvrement de la ripisylve, - proportion des différentes fractions granulométriques du lit, - caractéristiques des berges, type de végétation, - obstacles transversaux, turbidité, présence de rejets, …

148 Aquascop n°3971 Qualité écologique de la rivière Ternoise – Rapport final Janvier 2005

Caractéristiques morphodynamiques des stations d’étude : Stations largeur profondeur vitesse éclairement substrat moyenne moyenne moyenne (%) dominant (m) (cm) (cm/s) A1 4 2.5 10 20 25-75 5-25 > 80 > 80 cailloux-galets limons-argiles A2 - 4 - 30 - 5-25 - 40-60 - limons-argiles B3 6 6 25 50 50-75 25 > 80 > 80 cailloux-galets cailloux-galets D1 7,5 10 35 60 50-75 25-50 > 80 > 80 graviers graviers D3 7,5 - 80 - 25-50 - 60-80 - limons-argiles - F3 7 11 25 70 50-75 25-50 60-80 40-60 cailloux-galets cailloux-galets G1 11 11 45 60 75-100 < 50 < 20 60-80 cailloux-galets cailloux-galets I1 6 5 30 80 75 < 25 60-80 60-80 cailloux-galets cailloux-galets (limons) K1 17 17 60 115 75-100 50-75 60-80 60-80 cailloux-galets cailloux-galets (limons)

Faciès d’écoulement prospectés par station d’étude :

Cours radier ou plat chenal Plat profond mouille d’eau seuil courant lotique A1 X X A2 X B3 X X D1 X X D3 X F3 X X G1 X X I1 X K1 X (X)

Les stations prospectées sont essentiellement lotiques. Seuls l’amont de la Ternoise et les secteurs profonds du cours inférieur présentent de faibles vitesses de courant. Ainsi, les stations A2, D3 et I1 ne présentaient pas d’hétérogénéité des écoulements (faciès calme homogène, fonds banalisés).

Seule une station n’a pu être visitée à pied sur l’ensemble du lit (profondeur et courant excessifs), il s’agit de K1, où la prospection a donc été faite : - à pieds le long des berges ; - par sondage du chenal (100 points contacts).

149 Aquascop n°3971 Qualité écologique de la rivière Ternoise – Rapport final Janvier 2005

Au total, 15 faciès ont été échantillonnés sur l’ensemble des stations, regroupés en 6 types d’écoulement : 6 radiers, 4 plats, 2 profonds, 1 plat courant, 1 chenal lotique, ainsi qu’une mouille.

Les stations étudiées sont globalement éclairées à très éclairées (secteurs amont). Seules les stations G1, A2 et F3 sont localement un peu plus ombragées (ripisylve plus régulière).

Sur le plan granulométrique, on note : - une majorité de stations à fonds durs dominants (cailloux-galets), notamment en faciès lotique, avec une granulométrie secondaire plus ou moins diversifiée (sables, graviers, limons). - une station à fonds totalement argileux (roche mêre), il s’agit de D3 ; - une station à fonds mobiles (graviers) : station D1 ; Toutefois, un colmatage généralisé des faciès calmes a été constaté sur l’ensemble du linéaire prospecté avec localement d’importantes épaisseurs de sédiment meuble (A2, I1).

Méthodologie des relevés floristiques IBMR

Chaque faciès d’écoulement (lent/courant) a fait l’objet d’un relevé spécifique, dans la mesure où la station présente au moins une zone lotique et une zone lentique.

Seuls les végétaux présents dans le lit en eau ont été inventoriés. Dans la mesure du possible, l’ensemble des stations a été parcouru à pied afin de prospecter tous les milieux et les substrats présents (blocs, bords des atterrissements, profonds, ...). Les espèces de petite taille comme certaines algues ou bryophytes ont été recherchées plus activement (usage de boite à fond vitré).

Pour la station K1, trop profonde pour être inventoriée à pied, nous avons effectué un sondage de la végétation aquatique au râteau télescopique. Une centaine de points de sondage y a été pratiquée. Ces points-échantillons ont été répartis régulièrement le long des 2 rives et à des distances de 0,5 m, 2m et 5 m de chaque berge permettant la prospection la plus complète possible du lit en eau.

Tous les végétaux observés ont été pris en compte et identifiés parmi les algues (environ 30 genres), filamenteuses, coloniales et cyanobactéries, les bryophytes (environ 50 espèces), les lichens aquatiques (2 espèces), les ptéridophytes (3 à 5 espèces), et les spermaphytes (environ 150 espèces). Les colonies bactériennes et les champignons (2 genres) sont également pris en compte.

150 Aquascop n°3971 Qualité écologique de la rivière Ternoise – Rapport final Janvier 2005

RESULTATS FLORISTIQUES PAR STATION : % de recouvrement par faciès lotique (Lot) et lentique (Len) pour chaque taxon

Station A1 A2 B3 D1 D3 F3 G1 I1 K1 Faciès Lot Len Len Lot Len Lot Len Len Lot Len Lot Len Lot Len Lot* Len Nom scientifique Algues Audouinella sp < 0,1 Batrachospermum sp < 0,1 < 0,1 < 0,1 < 0,1 < 0,1 5 3 4 6 < 0,1 Cladophora sp 5 < 1 < 0,1 10 20 2 12 40 32 < 1 < 0,1 Cylindrospermum cf. < 0,1 < 0,1 catenatum Diatoma vulgare < 0,1 Drapanaldia sp < 0,1 < 0,1 Fragilaria ulna < 0,1 Melosira varians < 0,1 < 0,1 Microspora sp < 0,1 < 0,1 < 0,1 Nostoc sp. < 0,1 Oedogonium sp < 0,1 < 0,1 Oscillatoria sp < 0,1 < 0,1 < 0,1 Phormidium sp < 0,1 Spirogyra sp < 0,1 Tetraspora cf. gelatinosa < 0,1 Tribonema sp < 0,1 Vaucheria sp 1 < 0,1 18 10 25 20 20 8 < 1 1 35 3 5 2 < 1

Bryophytes Amblystegium riparium < 1 < 0,1 < 0,1 6 1 13 < 1 14 < 0,1 Conocephalum conicum < 0,1 Fissidens cf. viridulus 1 < 1 Fontinalis antipyretica < 0,1 < 1 < 0,1 < 1 < 1 2 < 1 2 < 1 2 1

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(suite) Station A1 A2 B3 D1 D3 F3 G1 I1 K1 Faciès Lot Len Len Lot Len Lot Len Len Lot Len Lot Len Lot Len Lot* Len Pellia cf. endiviifolia < 0,1 Platyhypnidium rusciforme < 0,1 < 0,1 Ptéridophytes Equisetum palustre 1 < 0,1 Phanérogames Angelica sylvestris < 0,1 Agrostis stolonifera < 0,1 < 0,1 2 < 1 < 0,1 < 0,1 < 0,1 < 1 < 1 < 1 Apium nodiflorum < 0,1 < 1 < 1 < 0,1 < 0,1 < 0,1 < 0,1 < 1 Berula erecta < 0,1 < 1 < 0,1 < 0,1 < 0,1 < 0,1 < 1 1 4 2 Callitriche obtusangula 8 13 17 4 3 1 2 2 3 30 70 30 38 Callitriche platycarpa < 0,1 < 1 1 7 12 13 6 7 < 1 < 1 < 1 1 1 5 3 2 Callitriche stagnalis < 0,1 Elodea canadensis < 0,1 < 0,1 2 2 8 1 Elodea nuttallii < 0,1 Epilobium hirsutum < 0,1 < 0,1 < 0,1 < 0,1 < 0,1 < 0,1 < 0,1 < 0,1 < 1 < 0,1 < 1 < 1 Epilobium palustre < 0,1 < 0,1 < 1 < 1 Epilobium parviflorum < 0,1 < 0,1 Impatiens glandulifera < 0,1 < 0,1 Lemna minor < 0,1 < 0,1 < 0,1 < 0,1 < 0,1 < 0,1 < 1 Lysimachia vulgaris < 0,1 Mentha aquatica < 0,1 Mimulus guttatus < 0,1 Myosotis scorpioides < 0,1 < 1 < 1 < 0,1 1 1 < 0,1 < 0,1 < 0,1 < 1 < 1 Myriophyllum spicatum < 0,1 < 0,1 Nasturtium officinale 5 4 < 1 3 2 < 1 < 0,1 < 1 < 0,1 < 0,1 5 1 Phalaris arundinacea < 0,1 2 1 < 1 4 4 < 0,1 < 1 < 0,1 < 1 1 1 Poa sp < 0,1 < 1 < 1 Polygonum amphibium < 0,1 Potamogeton crispus < 0,1 Ranunculus penicillatus var. < 0,1 10 3 < 0,1 < 0,1 < 0,1 calcareus

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(suite) Station A1 A2 B3 D1 D3 F3 G1 I1 K1 Faciès Lot Len Len Lot Len Lot Len Len Lot Len Lot Len Lot Len Lot* Len Ranunculus repens < 0,1 Ranunculus sceleratus < 0,1 < 0,1 < 0,1 < 0,1 Ranunculus trichophyllus < 0,1 Rorippa amphibia 1 Rumex hydrolapathum < 0,1 Scrophularia auriculata < 0,1 < 0,1 < 0,1 < 0,1 < 0,1 < 0,1 Solanum dulcamara < 0,1 1 < 0,1 < 0,1 < 0,1 Sparganium emersum var. < 0,1 < 1 < 0,1 < 0,1 longissimum Symphytum officinale < 0,1 < 0,1 Urtica dioica < 0,1 < 0,1 < 0,1 Veronica anagallis-aquatica < 0,1 < 0,1 < 1 < 1 < 0,1 < 0,1 < 0,1 < 0,1 < 1 < 0,1 Veronica beccabunga < 0,1 < 0,1 < 1 < 1 < 0,1 < 0,1 < 0,1 < 0,1 < 0,1 Zannichellia palustris 3 2 1 < 1 subsp. palustris * pour ce faciès profond , il s’agit de fréquence d’apparition (sondage au râteau) et non de % de recouvrements en rouge : taxons recensés par AMBE (JL MERIAUX)

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ANALYSE PHYTOSOCIOLOGIQUE --- EXTRAIT DU RAPPORT D’EXPERTISE DE L’ASSOCIATION AMBE

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Relevés floristiques stationnels

Les résultats sont présentés sous forme de fiche stationnelle avec pour chacune d’entre-elles :

- les relevés de végétation effectués avec mention des coefficients d’abondance- dominance des espèces observées ; - la définition des phytocoenoses aquatiques et subaquatiques en place ; - la liste globale des espèces aquatiques et subaquatiques présentes sur la station avec leur degré de rareté15.

Station A1 – Aval secteur des sources

‰ RELEVES FLORISTIQUES A. Radier, profondeur 10 cm, courant assez fort, recouvrement < 10 – 15 % :

1 Callitriche à fruits plats (Callitriche platycarpa) 1 Prêle des marais submergée (Equisetum palustre fo. submersum) 1 Fontinale incombustible (Fontinalis antipyretica) + Agrostide stolonifère submergé (Agrostis stolonifera fo. submersa) + Callitriche des eaux stagnantes (Callitriche stagnalis) + Véronique mouron d’eau submergée (Veronica anagallis-aquatica fo. submersa) + Renoncule en pinceau des eaux calcaires (Ranunculus penicillatus var. calcareus) + Cresson de fontaine submergé (Nasturtium officinale fo. submersum)

B. Banquette en contact, linéaire, 30 cm de large, recouvrement environ 100 % : 5 Cresson de fontaine (Nasturtium officinale) 1 Véronique mouron d’eau (Veronica anagallis-aquatica) + Epilobe hérissé (Epilobium hirsutum) + Epilobe à petites fleurs (Epilobium parviflorum) + Myosotis des marais (Myosotis scorpioides) + Renouée amphibie (Polygonum amphibium)

C. Bord de rive, recouvrement environ 40 % : 3 Myosotis des marais (Myosotis scorpioides) 1 Epilobe à petites fleurs (Epilobium parviflorum) 1 Renoncule scélérate (Ranunculus sceleratus) 1 Véronique des ruisseaux (Veronica beccabunga)

D. Fond vaseux, profondeur 15 cm, 10 cm de vase, recouvrement 15 % 2 Callitriche à fruits plats (Callitriche platycarpa) 1 Prêle des marais submergée (Equisetum palustre fo. submersum) + Fontinale incombustible (Fontinalis antipyretica)

15 Echelle de rareté : RR : très rare AC : assez commun R : rare C : commun AR : assez rare CC : très commun

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+ Myosotis des marais submergé (Myosotis scorpioides fo. submersum) + Agrostide stolonifère submergé (Agrostis stolonifera fo. submersa)

E. Banquette 30 cm de large, recouvrement 100 % : 5 Cresson de fontaine (Nasturtium officinale) 2 Epilobe à petites fleurs (Epilobium parviflorum) 1 Véronique mouron d’eau (Veronica anagallis-aquatica) 1 Callitriche à fruits plats (Callitriche platycarpa) + Agrostide stolonifère submergé (Agrostis stolonifera fo. submersa)

F. Bord de rive, recouvrement 100 % : 5 Baldingère (Phalaris arundinacea) 1 Myosotis des marais (Myosotis scorpioides) 1 Epilobe à petites fleurs (Epilobium parviflorum)

‰ INVENTAIRES DES PHYTOCOENOSES A. Groupements aquatiques : Végétation bryophytique à Fontinale incombustible (Fontinalis antipyretica), Fontinalidetum antipyreticae -R1(2)- Herbier à Callitriche à fruits plats (Callitriche platycarpa), Callitrichetum obtusangulae - R4-

B. Groupements subaquatiques : Parvo-roselière à Cresson de fontaine (Nasturtium officinale), Nasturtietum officinalis - R2 et R5- Roselière à Baldingère (Phalaris arundinacea), faciès du Scirpo-Phragmitetum -R6- Groupement à Myosotis des marais (Myosotis scorpioides) -R3-

Station A2 – Aval step du pôle industriel

‰ RELEVES DE VEGETATION A. Courant lent, profondeur 30 cm, fond légèrement vaseux sur substrat caillouteux, recouvrement 20 % : 3 Callitriche à fruits plats (Callitriche platycarpa) + Agrostide stolonifère submergé (Agrostis stolonifera fo. submersa)

B. Banquette alluviale : 3 Cresson de fontaine (Nasturtium officinale) 1 Epilobe hérissé (Epilobium hirsutum) 1 Epilobe à petites fleurs (Epilobium parviflorum) 1 Véronique des ruisseaux (Veronica beccabunga) + Epilobe des marais (Epilobium palustre) + Renoncule scélérate (Ranunculus sceleratus) + Véronique mouron d’eau (Veronica anagallis-aquatica)

(2) R : relevé de végétation de référence.

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‰ INVENTAIRES DES PHYTOCOENOSES A. Groupements aquatiques : Herbier à Callitriche à fruits plats (Callitriche platycarpa), faciès du Callitrichetum obtusangulae -R1-

B. Groupements subaquatiques : Parvo-roselière à Cresson de fontaine (Nasturtium officinale), Nasturtietum officinalis -R2-

Station B3 – Aval step de Saint-Pol /Ternoise

‰ RELEVES DE VEGETATION A. Profondeur 70 cm, fond vaseux 10-15 cm d’épaisseur, recouvrement 70 % : 4 Renoncule en pinceau des eaux calcaires (Ranunculus penicillatus var. calcareus) 1 Renoncule à feuilles capillaires (Ranunculus trichophyllus) 1 Callitriche à fruits plats (Callitriche platycarpa) 1 Callitriche à angles obtus (Callitriche obtusangula)

B. Banquette, recouvrement 100 % : 5 Cresson de fontaine (Nasturtium officinale) 2 Baldingère (Phalaris arundinacea) 1 Ortie dioïque (Urtica dioica)

Haut de rive à Phalaris arundinacea puis saulaie à Symphorine et Sureau.

C. Radier, profondeur 15 cm, largeur 6 m, fond caillouteux avec silex, recouvrement 50 % : 4 Renoncule en pinceau des eaux calcaires (Ranunculus penicillatus var. calcareus) 3 Callitriche à angles obtus (Callitriche obtusangula) 2 Callitriche à fruits plats (Callitriche platycarpa) 2 Vauchérie (Vaucheria sp.) 1 Cladophore aggloméré (Cladophora glomerata) 1 Agrostide stolonifère submergé (Agrostis stolonifera fo. submersa) 1 Cresson de fontaine submergé (Nasturtium officinale fo. submersum) 1 Baldingère submergée (Phalaris arundinacea fo. submersa) + Véronique mouron d’eau submergée (Veronica anagallis-aquatica fo. submersa)

D. Banquette, recouvrement 100 % : 5 Cresson de fontaine (Nasturtium officinale) 1 Myosotis des marais (Myosotis scorpioides) + Epilobe hérissé (Epilobium hirsutum) + Epilobe des marais (Epilobium palustre)

Haut de rive à Baldingère (Phalaris arundinacea) en contact avec prairie du Lolio- Cynosurion surpâturée.

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E. Profondeur 60 cm à 1 m, courant plus faible, recouvrement 80 %, nombreux embâcles : 4 Callitriche à angles obtus (Callitriche obtusangula) 4 Callitriche à fruits plats (Callitriche platycarpa) 1 Vauchérie (Vaucheria sp.) 1 Renoncule en pinceau des eaux calcaires (Ranunculus penicillatus var. calcareus) 1 Cladophore aggloméré (Cladophora glomerata) 1 Agrostide stolonifère submergé (Agrostis stolonifera fo. submersa) + Cresson de fontaine submergé (Nasturtium officinale fo. submersum) + Véronique mouron d’eau submergée (Veronica anagallis-aquatica fo. submersa)

‰ INVENTAIRES DES PHYTOCOENOSES A. Groupements aquatiques : Végétation algale pionnière à Vauchérie (Vaucheria sp.) et Cladophore aggloméré (Cladophora glomerata), Vaucherio-Cladophoretum glomeratae Herbier à Callitriche à angles obtus (Callitriche obtusangula) et Callitriche à fruits plats (Callitriche platycarpa), Callitrichetum obtusangulae -R5- Herbier à Renoncule en pinceau des eaux calcaires (Ranunculus penicillatus var. calcareus), faciès du Ranunculo calcarei – Sietum erecti submersi -R1 et R3-

B. Groupements subaquatiques : Parvo-roselière à Cresson de fontaine (Nasturtium officinale), Nasturtietum officinalis -R2 et R4- Roselière à Baldingère (Phalaris arundinacea), faciès du Scirpo-Phragmitetum

Station D1 – Monchy Cayeux

‰ RELEVES DE VEGETATION A. Courant assez fort, fond graveleux avec plages de vase, eau claire 60 cm de profondeur, 10 m de large, recouvrement 10 % : 3 Callitriche à angles obtus (Callitriche obtusangula) 3 Berle dressée submergée (Berula erecta fo. submersa) 2 Callitriche à fruits plats (Callitriche platycarpa) 2 Vauchérie (Vaucheria sp.) 1 Baldingère submergée (Phalaris arundinacea fo. submersa) + Renoncule en pinceau des eaux calcaires (Ranunculus penicillatus var. calcareus)

B. Hauts fonds 10 cm d’eau et 5 cm de vase, recouvrement 80 % : 4 Vauchérie (Vaucheria sp.) 2 Callitriche à angles obtus (Callitriche obtusangula) 2 Callitriche à fruits plats (Callitriche platycarpa) + Cresson de fontaine submergé (Nasturtium officinale fo. submersum)

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C. Zone à 70 % recouvrement, 30 cm de vase, herbiers broutés par les rats musqués : 3 Vauchérie (Vaucheria sp.) 3 Callitriche à angles obtus (Callitriche obtusangula) 2 Callitriche à fruits plats (Callitriche platycarpa) 1 Renoncule en pinceau des eaux calcaires (Ranunculus penicillatus var. calcareus) Algue brune plaquée sur les rochers

Remarque : les 2 callitriches, en mélange, présentent toutes les formes possibles.

D. Banquette, 100 % recouvrement : 4 Baldingère (Phalaris arundinacea) 4 Callitriche à fruits plats (Callitriche platycarpa) 2 Myosotis des marais (Myosotis scorpioides) 1 Morelle douce-amère (Solanum dulcamara) + Berle dressée (Berula erecta) + Véronique des ruisseaux (Veronica beccabunga) + Epilobe hérissé (Epilobium hirsutum)

‰ INVENTAIRES DES PHYTOCOENOSES A. Groupements aquatiques : Végétation algale pionnière à Vauchérie (Vaucheria sp.) et Cladophore aggloméré (Cladophora glomerata), Vaucherio-Cladophoretum glomeratae -R2- Herbier à Callitriche à angles obtus (Callitriche obtusangula) et Callitriche à fruits plats (Callitriche platycarpa), Callitrichetum obtusangulae -R3- Herbier à Renoncule en pinceau des eaux calcaires (Ranunculus penicillatus var. calcareus) et Berle dressée (Berula erecta), Ranunculo calcarei – Sietum erecti submersi -R1-

B. Groupements subaquatiques : Roselière à Baldingère (Phalaris arundinacea), faciès du Scirpo-Phragmitetum -R4-

Station D3 – Aval pisciculture de Monchy Cayeux

‰ RELEVES DE VEGETATION A. Profondeur importante (1 m), beaucoup de vase et embâcles, recouvrement 70 % : 4 Callitriche à fruits plats (Callitriche platycarpa) 1 Callitriche à angles obtus (Callitriche obtusangula) 1 Véronique mouron d’eau (Veronica anagallis-aquatica) 1 Baldingère (Phalaris arundinacea)

B. Banquette en contact, recouvrement 100 % : 4 Cresson de fontaine (Nasturtium officinale) 2 Baldingère (Phalaris arundinacea).

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C. Courant lent, substrat caillouteux, profondeur 70 cm, 40 % recouvrement : 3 Callitriche à fruits plats (Callitriche platycarpa) 1 Vauchérie (Vaucheria sp.) 1 Callitriche à angles obtus (Callitriche obtusangula) + Agrostide stolonifère (Agrostis stolonifera)

D. Banquette, 100 % recouvrement : 5 Baldingère (Phalaris arundinacea) 1 à 4 -selon les secteurs- Cresson de fontaine (Nasturtium officinale) 2 Myosotis des marais (Myosotis scorpioides) + Véronique des ruisseaux (Veronica beccabunga)

En contact : prairie de l’Agropyro-Rumicion.

‰ INVENTAIRE DES PHYTOCOENOSES A. Groupements aquatiques : Herbier à Callitriche à fruits plats (Callitriche platycarpa), faciès du Callitrichetum obtusangulae -R1 et R3-

B. Groupements subaquatiques : Roselière à Baldingère (Phalaris arundinacea), faciès du Scirpo-Phragmitetum -R4- Parvo-roselière à Cresson de fontaine (Nasturtium officinale), Nasturtietum officinalis –R2- Groupement à Myosotis des marais (Myosotis scorpioides)

Station F3 – Teneur

‰ RELEVES DE VEGETATION A. Faciès lotique, courant assez fort, profondeur 60 cm, recouvrement 30 % : 2 Callitriche à angles obtus (Callitriche obtusangula) 3 Fontinale incombustible (Fontinalis antipyretica)

B. Faciès lentique sur les marges, recouvrement 100 % : 5 Callitriche à angles obtus (Callitriche obtusangula) 2 Callitriche à fruits plats (Callitriche platycarpa)

Colonisation par Myosotis des marais (Myosotis scorpioides) Cresson de fontaine (Nasturtium officinale) Véronique mouron d’eau (Veronica anagallis-aquatica) Scrophulaire aquatique (Scrophularia auriculata)

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C. Banquette, recouvrement 100 % : 4 Baldingère (Phalaris arundinacea) 1 Epilobe hérissé (Epilobium hirsutum) 1 Myosotis des marais (Myosotis scorpioides) 1 Véronique mouron-d’eau (Veronica anagallis-aquatica)

D. Radier, recouvrement 40 % : 3 Cladophora aggloméré (Cladophora glomerata) 2 Fontinale incombustible (Fontinalis antipyretica) 2 Callitriche à angles obtus submergé (Callitriche obtusangula fo. submersa) 1 Callitriche à fruits plats submergé (Callitriche platycarpa fo. submersa) + Berle dressée submergée (Berula erecta fo. submersa) 2 Vauchérie (Vaucheria sp.) + Agrostide stolonifère (Agrostis stolonifera fo. submersa) + Renoncule en pinceau des eaux calcaires (Ranunculus penicillatus var. calcareus) + Hypne des ruisseaux (Amblystegium riparium)

‰ INVENTAIRE DES PHYTOCOENOSES A. Groupements aquatiques : Végétation algale pionnière à Vauchérie (Vaucheria sp.) et Cladophore aggloméré (Cladophora glomerata), Vaucherio-Cladophoretum glomeratae -R4- Végétation bryophytique à Fontinale incombustible (Fontinalis antipyretica), Fontinalidetum antipyreticae -R1- Herbier à Callitriche à angles obtus (Callitriche obtusangula) et Callitriche à fruits plats (Callitriche platycarpa), Callitrichetum obtusangulae -R2-

B. Groupements subaquatiques : Roselière à Baldingère (Phalaris arundinacea), faciès du Scirpo-Phragmitetum -R3- Groupement à Myosotis des marais (Myosotis scorpioides) et Véronique mouron- d’eau (Veronica anagallis-aquatica) -R3-

Station G1 – Blingel

‰ RELEVES DE VEGETATION Recouvrement 30 % : 2 Callitriche à angles obtus (Callitriche obtusangula) 1 Callitriche à fruits plats (Callitriche platycarpa) + Hypne des ruisseaux (Amblystegium riparium) + Myosotis des marais (Myosotis scorpioides) + Véronique des ruisseaux (Veronica beccabunga) + Baldingère (Phalaris arundinacea)

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‰ INVENTAIRE DES PHYTOCOENOSES A. Groupements aquatiques : Herbier à Callitriche à angles obtus (Callitriche obtusangula) et Callitriche à fruits plats (Callitriche platycarpa) ou Callitrichetum obtusangulae -R1-

B. Groupements subaquatiques : Groupement à Myosotis des marais (Myosotis scorpioides).

Station I1 – Grigny

‰ RELEVES DE VEGETATION Profondeur 1 m à 1 m10, recouvrement 20 % : 4 Callitriche à angles obtus (Callitriche obtusangula) 2 Hypne des ruisseaux (Amblystegium riparium) 1 Elodée du Canada (Elodea canadensis) 1 Berle dressée submergée (Berula erecta fo. submersa) 1 Callitriche à fruits plats submergé (Callitriche platycarpa fo. submersa) 1 Vauchérie (Vaucheria sp.) + Rubanier simple à longues feuilles (Sparganium emersum var. longissimum)

‰ INVENTAIRE DES PHYTOCOENOSES A. Groupements aquatiques : Végétation algale pionnière à Vauchérie (Vaucheria sp.) et Cladophore aggloméré (Cladophora glomerata), Vaucherio-Cladophoretum glomeratae Herbier à Callitriche à angles obtus (Callitriche obtusangula), Callitrichetum obtusangulae -R1-

B. Groupements subaquatiques : Roselière à Baldingère (Phalaris arundinacea), faciès du Scirpo-Phragmitetum

Station K1 – amont confluent (Huby St Leu)

‰ RELEVES DE VEGETATION A. Profondeur 70 cm, largeur 12 m, recouvrement 90 % : 5 Callitriche à angles obtus (Callitriche obtusangula) 2 Berle dressée submergée (Berula erecta fo. submersa) 1 Callitriche à fruits plats (Callitriche platycarpa) 1 Zannichellie des marais (Zannichellia palustris subsp. palustris) 1 Hypne des ruisseaux (Amblystegium riparium) + Rubanier simple à longues feuilles (Sparganium emersum var. longissimum) + Fontinale incombustible (Fontinalis antipyretica) + Elodée du Canada (Elodea canadensis)

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B. Banquette, recouvrement 100 % : 3 Rorippe amphibie (Rorippa amphibia) 1 Baldingère (Phalaris arundinacea) 1 Petite Lentille d’eau (Lemna minor)

Belle aulnaie ripuaire à Balsamine

‰ INVENTAIRE DES PHYTOCOENOSES A. Groupements aquatiques : Végétation bryophytique à Fontinale incombustible (Fontinalis antipyretica), Fontinalidetum antipyreticae Herbier à Callitriche à angles obtus (Callitriche obtusangula), Callitrichetum obtusangulae (en phase envahissante) -R1-

B. Groupements subaquatiques : Formation à Rorippe amphibie (Rorippa amphibia), faciès à Rorippa du Rorippo- Oenanthetum -R2- Roselière à Baldingère (Phalaris arundinacea), faciès du Scirpo-Phragmitetum

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LISTE DES ESPECES AQUATIQUES ET SUBAQUATIQUES RELEVEES SUR LA STATION A1

Degré de rareté Degré de rareté Nom vernaculaire Nom scientifique (source : Bulletin de la Société de (source : J.-L.MERIAUX) Botanique du Nord de la France) Agrostide stolonifère submergé Agrostis stolonifera fo. submersa CC C Callitriche à fruits plats Callitriche platycarpa AC AC Callitriche des eaux stagnantes Callitriche stagnalis AC R Nasturtium officinale Cresson de fontaine AC AC Nasturtium officinale fo. submersum Epilobe à petites fleurs Epilobium parviflorum CC AC Epilobe hérissé Epilobium hirsutum CC C Fontinale incombustible Fontinalis antipyretica - AR Myosotis scorpioides Myosotis des marais AC AC Myosotis scorpioides fo. submersum Prêle des marais submergée Equisetum palustre fo. submersum AC AC Renoncule en pinceau des eaux R Ranunculus penicillatus var. calcareus R calcaires protégée en région N-PdC Renoncule scélérate Ranunculus sceleratus PC AC Renouée amphibie Polygonum amphibium AC AR Véronique des ruisseaux Veronica beccabunga PC AR Véronique mouron d’eau Veronica anagallis-aquatica PC AR

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LISTE DES ESPECES AQUATIQUES ET SUBAQUATIQUES RELEVEES SUR LA STATION A2

Degré de rareté Degré de rareté Nom vernaculaire Nom scientifique (source : Bulletin de la Société de (source : J.-L.MERIAUX) Botanique du Nord de la France) Agrostide stolonifère submergé Agrostis stolonifera fo. submersa CC C Callitriche à fruits plats Callitriche platycarpa AC AC Cresson de fontaine Nasturtium officinale AC AC Epilobe à petites fleurs Epilobium parviflorum CC AC Epilobe des marais Epilobium palustre AR AR Epilobe hérissé Epilobium hirsutum CC C Renoncule scélérate Ranunculus sceleratus PC AC Véronique des ruisseaux Veronica beccabunga PC AR Véronique mouron d’eau Veronica anagallis-aquatica PC AR

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LISTE DES ESPECES AQUATIQUES ET SUBAQUATIQUES RELEVEES SUR LA STATION B3

Degré de rareté Degré de rareté Nom vernaculaire Nom scientifique (source : Bulletin de la Société de (source : J.-L.MERIAUX) Botanique du Nord de la France) Agrostide stolonifère submergé Agrostis stolonifera fo. submersa CC C Phalaris arundinacea Baldingère C C Phalaris arundinacea fo. submersa Callitriche à angles obtus Callitriche obtusangula PC AR Callitriche à fruits plats Callitriche platycarpa AC AC Cladophore aggloméré Cladophora glomerata - AC Nasturtium officinale Cresson de fontaine AC AC Nasturtium officinale fo. submersum Epilobe des marais Epilobium palustre AR AR Epilobe hérissé Epilobium hirsutum CC C Myosotis des marais Myosotis scorpioides AC AC Ortie dioïque Urtica dioica CC C Renoncule à feuilles capillaires Ranunculus trichophyllus PC AR Renoncule en pinceau des eaux R Ranunculus penicillatus var. calcareus R calcaires protégée en région N-PdC Vauchérie Vaucheria sp - C Véronique mouron d’eau Veronica anagallis-aquatica fo. submersa PC AR submergée

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LISTE DES ESPECES AQUATIQUES ET SUBAQUATIQUES RELEVEES SUR LA STATION D1

Degré de rareté Degré de rareté Nom vernaculaire Nom scientifique (source : Bulletin de la Société de (source : J.-L.MERIAUX) Botanique du Nord de la France) Phalaris arundinacea Baldingère C C Phalaris arundinacea fo. submersa Berula erecta Berle dressée AR AR Berula erecta fo. submersa Callitriche à angles obtus Callitriche obtusangula PC AR Callitriche à fruits plats Callitriche platycarpa AC AC Cresson de fontaine submergé Nasturtium officinale fo. submersum AC AC Epilobe hérissé Epilobium hirsutum CC C Morelle douce-amère Solanum dulcamara C C Myosotis des marais Myosotis scorpioides AC AC Ortie dioïque Urtica dioica CC C Renoncule en pinceau des eaux R Ranunculus penicillatus var. calcareus R calcaires protégée en région N-PdC Vauchérie Vaucheria sp - C Véronique des ruisseaux Veronica beccabunga PC AR

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LISTE DES ESPECES AQUATIQUES ET SUBAQUATIQUES RELEVEES SUR LA STATION D3

Degré de rareté Degré de rareté Nom vernaculaire Nom scientifique (source : Bulletin de la Société de (source : J.-L.MERIAUX) Botanique du Nord de la France) Agrostide stolonifère Agrostis stolonifera CC C Baldingère Phalaris arundinacea C C Callitriche à angles obtus Callitriche obtusangula PC AR Callitriche à fruits plats Callitriche platycarpa AC AC Cresson de fontaine Nasturtium officinale AC AC Myosotis des marais Myosotis scorpioides AC AC Vauchérie Vaucheria sp - C Véronique des ruisseaux Veronica beccabunga PC AR Véronique mouron d’eau Veronica anagallis-aquatica PC AR

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LISTE DES ESPECES AQUATIQUES ET SUBAQUATIQUES RELEVEES SUR LA STATION F3

Degré de rareté Degré de rareté Nom vernaculaire Nom scientifique (source : Bulletin de la Société de (source : J.-L.MERIAUX) Botanique du Nord de la France) Agrostide stolonifère submergé Agrostis stolonifera fo. submersa CC C Baldingère Phalaris arundinacea C C Berle dressée Berula erecta fo. submersa AR AR Callitriche obtusangula Callitriche à angles obtus PC AR Callitriche obtusangula fo. submersa Callitriche platycarpa Callitriche à fruits plats AC AC Callitriche platycarpa fo. submersa Cladophore aggloméré Cladophora glomerata - AC Cresson de fontaine Nasturtium officinale AC AC Epilobe hérissé Epilobium hirsutum CC C Fontinale incombustible Fontinalis antipyretica - AR Hypne des ruisseaux Amblystegium riparium - AC Myosotis des marais Myosotis scorpioides AC AC Renoncule en pinceau des eaux R Ranunculus penicillatus var. calcareus R calcaires protégée en région N-PdC Scrophulaire aquatique Scrophularia auriculata AC AR Vauchérie Vaucheria sp - C Véronique mouron d’eau Veronica anagallis-aquatica PC AR

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LISTE DES ESPECES AQUATIQUES ET SUBAQUATIQUES RELEVEES SUR LA STATION G1

Degré de rareté Degré de rareté Nom vernaculaire Nom scientifique (source : Bulletin de la Société de (source : J.-L.MERIAUX) Botanique du Nord de la France) Baldingère Phalaris arundinacea C C Callitriche à angles obtus Callitriche obtusangula PC AR Callitriche à fruits plats Callitriche platycarpa AC AC Hypne des ruisseaux Amblystegium riparium - AC Myosotis des marais Myosotis scorpioides AC AC Véronique des ruisseaux Veronica beccabunga PC AR

LISTE DES ESPECES AQUATIQUES ET SUBAQUATIQUES RELEVEES SUR LA STATION I1

Degré de rareté Degré de rareté Nom vernaculaire Nom scientifique (source : Bulletin de la Société de (source : J.-L.MERIAUX) Botanique du Nord de la France) Berle dressée submergée Berula erecta fo. submersa AR AR Callitriche à angles obtus Callitriche obtusangula PC AR Callitriche à fruits plats Callitriche platycarpa fo. submersa AC AC submergé Elodée du Canada Elodea canadensis PC AR Hypne des ruisseaux Amblystegium riparium - AC Rubanier simple à longues Sparganium emersum var. longissimum AR AR feuilles Vauchérie Vaucheria sp - C

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LISTE DES ESPECES AQUATIQUES ET SUBAQUATIQUES RELEVEES SUR LA STATION K1

Degré de rareté Degré de rareté Nom vernaculaire Nom scientifique (source : Bulletin de la Société de (source : J.-L.MERIAUX) Botanique du Nord de la France) Baldingère Phalaris arundinacea C C Berle dressée Berula erecta AR AR Callitriche à angles obtus Callitriche obtusangula PC AR Callitriche à fruits plats Callitriche platycarpa AC AC Elodée du Canada Elodea canadensis PC AR Fontinale incombustible Fontinalis antipyretica - AR Hypne des ruisseaux Amblystegium riparium - AC Petite Lentille d’eau Lemna minor C C Rorippe amphibie Rorippa amphibia PC AR Rubanier simple à longues Sparganium emersum var. longissimum AR AR feuilles Zannichellie des marais Zannichellia palustris subsp. palustris PC AR

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INVERTEBRES BENTHIQUES – INDICE IBGN --- COMPTE-RENDU DE PRELEVEMENT LISTES FAUNISTIQUES FICHES DE SYNTHESE DU SYSTEME-EXPERT

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Méthodologie d’étude du peuplement invertébré benthique

‰ Techniques de prélèvement adoptées sur le terrain

Parmi les principes d’échantillonnage adoptés figurent notamment :

Î l'application stricte du protocole d'échantillonnage standardisé décrit par la norme de l'Indice Biologique Global Normalisé ou I.B.G.N. (AFNOR NF T 90-350, décembre 1992). Les prescriptions du cahier technique de cette méthodologie (Cabinet GAY Environnement, 1994) sont également prises en compte.

Soulignons que chacun des 8 échantillons de microhabitats est réalisé séparément et "mis en boite" isolément. Bien que cette façon d'opérer ne soit pas exigée par le protocole standard, elle offre néanmoins la possibilité d'une interprétation plus fine des résultats obtenus. On notera que le filet préleveur utilisé est conforme aux prescriptions de la norme AFNOR.

Î une sélection rigoureuse des microhabitats échantillonnés.

On notera à ce propos qu'au début de chaque échantillonnage, la phase de prélèvement est précédée invariablement d'une reconnaissance systématique de l'ensemble de la station de façon à localiser les microhabitats jugés a priori les plus intéressants. Cette procédure contribue à améliorer l'exhaustivité relative de l'échantillonnage, facilite la sélection des microhabitats, et évite leur détérioration accidentelle lors des fréquents déplacements à travers la station.

Soulignons qu'il est parfois difficile d'échantillonner les "microhabitats-types" tels qu'ils sont définis dans la norme AFNOR ; les échantillons récoltés correspondent en effet quelquefois à un mélange de différents microhabitats associés (vases - débris organiques, algues - bryophytes, ...).

Les prélèvements sont rapidement fixés (solution de formol à 4 %) sur le site même de la station, de façon à conserver les caractéristiques biocoenotiques des échantillons faunistiques récoltés (risques de décomposition et/ou de prédation).

‰ Travaux en laboratoire

Les échantillons benthiques sont colorés au rose de Bengale dès leur arrivée au laboratoire, puis stockés avant traitement. La durée de ce stockage n'excède généralement pas quelques semaines de façon à limiter l'altération des coquilles de mollusques par le formol (dissolution du calcaire).

Le tri des organismes s'effectue essentiellement sous loupe binoculaire, après un tamisage préalable (3 fractions : > 2 mm ; 2 - 1 mm ; 1 - 0,5 mm), excepté la fraction particulaire grossière qui est triée à l'oeil nu. Les composantes minérale et organique de chacune de ces 3 fractions sont traitées séparément.

Le sous-échantillonnage des fractions moyenne et fine est rendu indispensable par l'abondance numérique de certains groupes taxonomiques (gammares, simulies ou chironomides notamment) : la totalité des organismes présents dans les fractions moyenne (diamètre compris entre 1 et 2 mm) et fine (diamètre compris entre 0,5 et 1 mm) est prélevée, excepté les individus appartenant à certains taxons dont ceux cités précédemment. Pour ceux-ci, l'importance du sous échantillon analysé, obtenu de façon aléatoire, est proportionnelle à l'abondance évaluée a priori des taxons considérés. Ce sous-échantillon demeure généralement supérieur ou égal au 1/16 du volume global de la fraction triée.

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La détermination des organismes, conforme aux directives de la norme AFNOR T 90-350, est réalisée principalement à l'aide de «Invertébrés d'eau douce – Systématique, biologie, écologie" de TACHET et coll. (édition 2000).

Parmi les ouvrages également utilisés figurent :

Î les différents fascicules de la collection "Introduction à la systématique des organismes des eaux continentales françaises", publiée sous l'égide de l'Association Française de Limnologie (AFL) et notamment les tomes consacrés aux Turbellariés Triclades paludicoles (PATTEE E., GOURBAULT N, 1981), aux Coléoptères aquatiques (RICHOUX P., 1982), aux insectes Hétéroptères aquatiques et ripicoles (DETHIER M., 1985) ;

Î "Les Mollusques dulcicoles - Données biologiques et écologiques - Clés de détermination des principaux genres de Bivalves et de Gastéropodes de France" (MOUTHON J., 1981) ; Î " Les Trichoptères - Données biologiques, éthologiques et écologiques. Clés de détermination larvaire des familles et des principaux genres de France" (FAESSEL B., 1985 ; in Bulletin français de la pêche et de la pisciculture, n° 299, vol. 4) ; Î "Les larves de Brachycentridae (Trichoptera) de la faune de France. Taxonomie et écologie." (DECAMPS H., 1970 ; in Annales de Limnologie, tome 6, fascicule 1) ; Î "Les Odonates de l'Europe occidentale, du nord de l'Afrique et des îles atlantiques" (AGUESSE P., 1968) ; Î enfin, certains ouvrages de détermination de faunes étrangères européennes, notamment pour les Plécoptères (HYNES H.B., 1967 ; CONSIGLIO C., 1980 ; AUBERT J., 1959), Ephéméroptères (MACAN T.T., 1961 ; BEFIORE C., 1983), Trichoptères (WALLACE et al, 1990 ; MORETTI G., 1983).

On notera, qu'en raison des ouvrages de détermination utilisés, certaines modifications relativement récentes de la nomenclature systématique ne sont pas prises en compte dans les listes d'inventaires faunistiques présentées dans cette étude.

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