journal des Débats

Le vendredi 6 avril 1973

Vol. 13 - N° 13 TABLE DES MATIÈRES

Questions orales des députés Revision de la loi no 63 477 Paiement des rétroactivités de salaires 477 Les accords du GATT 477 Maison du Québec à Londres 478 Obligations d'épargne du Québec 478 Publicité des ministères 480 Vente d'une biscuiterie 481 Industrie de la chaussure 481 Projets fédéraux-provinciaux 481 Traversiers entre Québec et Lévis 482 Gendarmerie du Canada 482 Fédération des associations indépendantes 482 Rétroactivité payée par des CEGEP 483 Papeterie de Témiscamingue 483 Reprise du débat sur le discours du budget M. André Harvey 484 M. Philippe Demers 489 M. Ronald Tétrault 494 M. Guy Bacon 499 M. William Tetley 502 Ajournement 504 477

(Dix heures huit minutes) Paiement des rétroactivités de salaires M. LAVOIE (président): A l'ordre, mes- M. SAMSON: M. le Président, j'adresse ma sieurs! question à l'honorable vice-premier ministre. C'est une question que j'adressais, il y a déjà Affaires courantes. une couple de semaines, au premier ministre en Dépôt de rapports de commissions élues. votre présence, relativement au paiement des Dépôt de rapports du greffier en loi sur les effets rétroactifs depuis la signature de la projets de loi privés. dernière convention, qui est dû à plusieurs Présentation de motions non annoncées. employés du gouvernement et notamment aux Présentation de projets de loi au nom du employés manoeuvres des Travaux publics. gouvernement. Le premier ministre, dans sa réponse, nous Présentation de projets de loi au nom des disait qu'il consulterait les responsables, qu'il députés. donnerait une réponse plus complète à la Déclarations ministérielles. Chambre. Je demande donc au vice-premier Dépôt de documents. ministre s'il peut nous dire ce matin, peut-être Questions orales des députés. en collaboration avec le ministre des Finances, si les employés peuvent s'attendre à ce que ces L'honorable député de Chicoutimi. paiements de rétroactivité leur soient payés sous peu. M. TREMBLAY (Chicoutimi): Je voudrais, M. GARNEAU: M. le Président, la question M. le Président, avant de poser une question, m'a déjà été posée antérieurement ainsi qu'au m'assurer que nous avons quorum». premier ministre. Je ne sais pas s'il y a des cas qui n'auraient pas été portés à mon attention. M. GAGNON: S'assurer que le gouverne- Mais pour autant que j'ai pu être informé, tous ment est présent. ceux dont la convention collective avait été signée avaient reçu l'arrérage. Il y avait encore M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... le quorum certains groupes, comme les professionnels, ministériel. A défaut de la présence... dont le statut n'était pas encore réglé parce que la convention n'est pas signée. Evidemment, ils M. GAGNON: A défaut de la présence du n'ont pas eu leur rétroactivité. Mais pour autant gouvernement. que je suis informé, tout le monde a reçu sa rétroactivité. Il y a peut-être eu des cas isolés ou M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... du minis- des erreurs à certains endroits. Je vais vérifier tre responsable, je vais devoir poser ma question avec le ministre de la Fonction publique. Je lui au leader du gouvernement en déplorant qu'il y demanderai peut-être d'apporter des précisions ait si peu de ministres. mardi. A ma connaissance, tous ceux dont les conventions collectives sont signées ont été Révision de la loi no 63 payés. M. TREMBLAY (Chicoutimi): Le ministre de l'Education ou le ministre qui, ce matin, en M. SAMSON: Est-ce que le ministre accepte- tient lieu a-t-il pris connaissance de la déclara- rait de faire les vérifications sur les indications tion du commissaire Edouard McWhinney, à suivantes? Les employés des corps de métier l'effet que le gouvernement pourrait devancer aux Travaux publics, nous disent avoir été l'échéancier proposé par l'organisme d'enquête informés qu'ils recevraient apparemment ces pour la révision de la loi no 63 sans contredire montants de rétroactivité vers le mois de juin. pour autant l'esprit du rapport Gendron? A la On les aurait informés dernièrement de cela. lumière de la déclaration de M. McWhinney, Est-ce que le ministre accepterait de faire toutes est-ce que le premier ministre a l'intention de les vérifications qui s'imposent et regarder ce révéler sa politique linguistique et l'échéancier qui se passe? Il est peut-être possible que le qu'il entend respecter? tout ne soit pas encore tout à fait réglé. Est-ce que le ministre, leader du gouverne- Peut-être que le ministre pourrait prendre des ment, peut répondre ou prendre avis de la dispositions pour régler plus vite. question? M. GARNEAU: Je vais m'informer, surtout, peut-être, pour les agents de la paix. Je vais M. LEVESQUE: Evidemment, j'ai pris con- vérifier. naissance, comme le député de Chicoutimi, de cette nouvelle, ce matin. Je ferai part au LE PRESIDENT: L'honorable député de ministre de l'Education de la question du Bourget. député de Chicoutimi. Les accords du GATT LE PRESIDENT: L'honorable député de Rouyn-Noranda. M. LAURIN: Ma question s'adresse à la fois 478 au leader parlementaire, au ministre des Finan- des développements à cette réunion, vous pour- ces et au ministre de l'Industrie et du Commer- rez les voir. ce. Est-ce que des dispositions ont été prises pour que le Québec soit représenté au sein de la LE PRESIDENT: L'honorable député de délégation canadienne qui négociera les pro- Maskinongé. chains accords du GATT, les accords du Kenne- dy Round? Si oui, lesquelles? Maison du Québec à Londres M. LEVESQUE: M. le Président, le Québec M. PAUL : En l'absence de l'honorable pre- est très conscient de l'importance, sur le plan mier ministre, puis-je poser une question à mon économique, des pourparlers du GATT ou de la bon ami le leader du gouvernement? Dans cette ronde de négociations qui peut s'y poursuivre. cause de Guy Morin contre Jean Larin et le D'ailleurs, avec mes collègues le ministre de premier ministre du Québec mis en cause, est-ce l'Industrie et du Commerce et le ministre des que l'honorable vice-premier ministre est en Finances, j'ai encore tout récemment discuté de mesure de nous dire quelles auraient été les l'importance de la consultation préalable. Nous pressions exercées par M. Morin à l'endroit du avons déjà, dans le passé, indiqué au gouverne- premier ministre, de M. Yves Michaud et de ment fédéral l'importance que nous attachions, certains ministres pour ne pas reconnaître la pour l'économie du Québec, au fait d'être au compétence de M. Jean Larin, de Radio-Cana- moins consultés avant que des ententes ne da, comme correspondant ou représentant ou soient négociées quant à la politique tarifaire du directeur de l'information à la maison du gouvernement fédéral. Québec à Londres? Je ne sais pas si le ministre de l'Industrie et Deuxièmement, est-ce que l'honorable vice- du Commerce veut ajouter quelque chose à ces premier ministre pourrait demander au premier commentaires, libre à lui, mais je sais qu'il a ses ministre de rendre publique la lettre que lui propres intentions quant à cela et que cela adressait M. Morin en date du 19 novembre devrait se traduire dans un avenir pas trop 1970? éloigné. Troisièmement, est-ce que le vice-premier ministre reconnaît que la commission politique M. LAURIN: Pourrais-je lui demander si la de son parti, par la voie du tout-puissant Guy représentation québécoise sera effective, c'est- Morin, a paralysé, arrêté la nomination de M. à-dire s'il y aura véritablement des représentants Larin et qu'elle a pistonné la candidature de M. du gouvernement québécois dans la délégation, Ben Payeur? ou si l'on se contentera, encore une fois, de Et quatrièmement, une petite question toute consultations préalables auprès des hommes anodine, est-ce que l'honorable vice-premier d'affaires ou auprès des représentants de l'in- ministre, en même temps leader du gouverne- dustrie et du commerce québécois ou auprès ment, accepterait de convoquer pour le tout des ministres québécois? Quelle forme, en début de la semaine prochaine la commission de somme, prendra cette participation? la liberté de la presse pour faire la lumière sur cette cause très intéressante de Guy Morin M. LEVESQUE: M. le Président, il ne faut contre Jean Larin? pas oublier que, dans la constitution actuelle, cette question est de juridiction fédérale. L'inté- M. LEVESQUE: M. le Président, je dois dire rêt que le Québec en particulier porte à ces qu'il y a plusieurs éléments de tout cela qui me négociations, intérêt qui est justifié par les sont inconnus pour le moment. Comme minis- conséquences économiques qui peuvent en dé- tre des Affaires intergouvernementales et non couler, nous incite à faire certaines représenta- pas comme leader du gouvernement à l'Assem- tions comme nous l'avons fait dans le passé, blée nationale, je voudrais prendre avis de la mais avec encore plus d'insistance, sur la procé- question. dure non seulement de consultation mais de concertation qui devrait avoir lieu quant à cette LE PRESIDENT: L'honorable député de question. Beauce. Quant à la formation d'une délégation parti- culière, je crois qu'il est encore trop tôt pour Obligations d'épargne du Québec apporter des précisions. M. ROY (Beauce): M. le Président, ma ques- M. LAURIN: Est-ce que le ministre peut tion s'adresse à l'honorable ministre des Finan- nous dire où en sont rendues les négociations ces. Comme la vente des obligations d'épargne actuellement à cet égard? du Québec bat son plein, est-ce que l'honorable ministre des Finances pourrait nous dire où en M. SAINT-PIERRE : Comme je l'ai mention- est rendue la vente des obligations d'épargne du né hier, nous avons, lundi prochain, à Ottawa, Québec, quels sont les montants souscrits à ce la réunion annuelle des ministres de l'Industrie jour, combien de temps reste-t-il encore pour et du Commerce. Ce sujet-là est à l'ordre du que les personnes puissent y souscrire? Est-ce jour de la réunion, et je pense bien que s'il y a que le ministre des Finances pourrait nous dire 479

également où en sont rendus les pourparlers C'est donc dire que, compte tenu de la qu'il a entrepris avec des maisons de courtage liquidité que ces titres représentent, nous som- américaines en vue de négocier un emprunt aux mes quand même très bien placés, nous du Etats-Unis? Québec comparativement au gouvernement fé- déral, si on compare la situation de notre dette M. GARNEAU: M. le Président, le député de très liquide par rapport à l'ensemble de la dette Beauce m'a demandé où en était rendue la obligataire. campagne d'obligations d'épargne du Québec; elle est rendue à mi-chemin et elle va très bien. M. AUDET: Une question supplémentaire, On a la moitié du temps de fait, quinze jours M. le Président. sur trente jours, et ça va très bien. Je n'ai pas eu les rapports d'hier et d'avant-hier et je ne LE PRESIDENT: Une question addition- voudrais pas lancer un chiffre qui remonte déjà nelle? à trois ou quatre jours parce que ça varie de $4 millions ou $5 millions par jour. Pour ce qui est M. AUDET: Oui. Est-ce que le ministre des des Etats-Unis, nous ne sommes pas seulement Finances pourrait nous dire si les $125 millions en négociations; nous avons conclu un emprunt d'obligations vendues aux Etats-Unis à une sur le marché américain pour le montant de échéance de 30 ans seront rachetées pendant les $125 millions. Nous négociions, au départ, un 30 années ou si le début du rachat de ces montant de $100 millions et, comme la valeur obligations sera dans 30 ans? des titres du Québec est suffisamment reconnue aux Etats-Unis, on nous a proposé de faire $125 M. GARNEAU: M. le Président, comme millions à un taux extrêmement compétitif de d'habitude il y a un fonds d'amortissement de 7.90 p.c. au pair, sur une période de trente ans, 1 p.c. par année qui est constitué jusqu'en l'an ce qui constitue, je pense, un emprunt fort 2002 parce que l'an 2003 c'est le moment du valable, compte tenu que les taux d'intérêt à remboursement. Il y a donc un fonds d'amortis- court terme sont assez élevés et dépassent sement qui est constitué chaque année pour le même 7 p.c. Le Québec a pu contracter un terme de l'émission, dont évidemment la totali- emprunt de 7.90 p.c. sur une période de trente té sert au remboursement de l'émission lors- ans. qu'elle arrive à échéance. M. ROY (Beauce): M. le Président, comme le M. ROY (Beauce): Une question supplémen- ministre avait des chiffres d'il y a deux ou trois taire, M. le Président. Devant la masse d'obliga- jours, il est évident que nous apprécierions, tions d'épargne du Québec en circulation à quand même, qu'il nous donne en quelque sorte l'heure actuelle, est-ce que le ministre des les chiffres les plus récents qu'il a afin que nous Finances dispose de chiffres qui nous permet- sachions à quoi nous en tenir et jusqu'où ces traient de savoir quel est le montant de ces obligations d'épargne du Québec connaissent la obligations qui sont encore détenues par les faveur des Québécois. Québécois, par le public en général et quels sont M. GARNEAU: M. le Président, j'ai dit que les montants qui sont détenus dans les institu- ça allait très bien et que, si ça continue comme tions financières? Est-ce que le ministère des cela, nous allons dépasser l'objectif que je Finances dispose de chiffres à ce sujet-là? De m'étais fixé. plus, est-ce que le ministère des Finances disposerait de chiffres à savoir s'il a fait une M. GAGNON: Une question supplémentaire, distinction entre les institutions financières qui M. le Président. administrent de l'épargne et, d'un autre côté, Le gouvernement pourrait-il nous dire le les banques à charte? montant global des obligations d'épargne ven- dues, qui sont en vigueur et les montants qui ont été remboursés puisque ce sont des épar- M. GARNEAU: M. le Président, il me semble gnes qui sont toujours payables sur demande, que le député de Beauce devrait le savoir. Je l'ai pour savoir quelle est la différence entre les annoncé chaque fois, depuis qu'on fait des emprunts contractés et ceux remboursés? émission d'obligations d'épargne. Il y a unique- ment les Québécois, d'abord, qui peuvent en M. GARNEAU: M. le Président, j'ai les acheter; donc, il n'est pas question qu'il y ait renseignements au 31 janvier, parce que cette d'étrangers. Deuxièmement, les seules institu- question-là avait déjà été soulevée. Au 31 tions financières qui peuvent en acheter sont les janvier, le montant des obligations d'épargne du caisses populaires, avec un montant limite de Québec en circulation était de $349 millions. $30,000, de même que les sociétés de fiducie Sur les $349 millions, $54 millions arrivaient à qui administrent des comptes pour des particu- échéance le 1er avril dernier, donc il restait liers. Les banques à charte ne peuvent pas en $300 millions à peu près en circulation. Cela acheter. représente à peu près 10 p.c. de la dette obligatoire du gouvernement, alors qu'au niveau LE PRESIDENT: Dernière question. fédéral les mêmes obligations d'épargne repré- sentent tout près de 40 p.c. de la dette obliga- M. ROY (Beauce): M. le Président, question taire du gouvernement fédéral. additionnelle parce que l'honorable ministre des 480

Finances a tenté d'interpréter mes propos. Publicité des ministères Est-ce que l'honorable ministre des Finances sait qu'il y a des gens qui vont emprunter dans M. LAURIN: Est-ce que le ministre peut les banques et qui, à un moment donné, nous donner les raisons qui ont amené son donnent en garantie ces obligations d'épargne ministère à changer la politique établie du du Québec? Par voie de conséquences, à un temps de l'Office d'information et de publicité moment donné les banques pourront en déte- et qui consistait à donner, par rotation, à nir. diverses agences les contrats de publicité des divers ministères gouvernementaux et en parti- M. GARNEAU: Les banques ne détiennent culier celui du ministère de la Fonction publi- pas les titres, elles les détiennent en garantie, que, pour les concentrer dans quelques entrepri- c'est complètement différent. Je n'ai pas essayé ses? d'interpréter les propos du député de Beauce, je les ai entendus et je les ai tout simplement M. L'ALLIER: M. le Président, après vérifi- répétés. cation au sein de mon ministère, je peux assurer le chef parlementaire du Parti québécois que le ministère des Communications n'a d'aucune M. AUDET: Question additionnelle, M. le façon changé la procédure établie par l'Office Président, une courte question. d'information et de publicité au moment où l'office a été intégré au ministère des Communi- LE PRESIDENT: Une dernière, oui. cations. La procédure de rotation est toujours en M. AUDET: M. le Président... vigueur et cette procédure, pour ce qui est des appels d'offres et pour ce qui est aussi de la LE PRESIDENT: A l'ordre! publicité dont le ministère a la responsabilité, M. AUDET: ... quant aux obligations ven- est une procédure de rotation qui se fait sur six dues aux Etats-Unis sur une période de 30 ans, ou neuf mois suivant la nature du travail qui est tenant compte du 1 p.c. dont vous avez parlé confié. tout à l'heure, j'ai fait un court calcul. Est-ce Je serai en mesure, au moment de la défense que je suis près des chiffres lorsqu'on pourrait des crédits, d'expliquer en détail toute cette penser que cela coûtera $262 millions d'intérêts opération et de fournir à ce moment tous les pour cet emprunt? renseignements que l'on voudra sur ces ques- tions. M. GARNEAU: II est évident que si on emprunte $100 à 7 p.c, cela coûte $7 d'intérêt M. LAURIN: Question additionnelle, M. le par année; si on en emprunte $125 millions, Président. Est-ce que le ministre a étudié la c'est $125 millions multipliés par 7 p.c, ce possibilité de créer, au sein de son ministère ou n'est pas un miracle. Ce que je ne comprends en dehors de son ministère, une agence qui se pas, pour revenir à la question des obligations chargerait de la répartition de tous ces contrats d'épargne, c'est qu'il semble exister une méfian- afin d'épargner les 15 p.c. qui sont habituelle- ce terrible du côté du Ralliement créditiste ment consentis aux agents qui s'occupent de ces envers les obligations d'épargne du Québec. Je contrats? trouve que c'est la façon... LE PRESIDENT: A l'ordre! Si je me M. ROY (Beauce): Un instant, M. le Prési- rappelle bien, cette question a été posée hier et dent. Question de privilège, M. le Président. le premier ministre a répondu, je crois. D a donné la politique de son gouvernement. LE PRESIDENT: A l'ordre! M. LAURIN: C'est pour vous éclairer sur la réponse qu'il a donnée. C'est la raison pour M. GARNEAU: ... la plus saine de financer laquelle je reviens à la charge. des activités. M. LEVESQUE: Je ne voudrais pas repren- M. ROY (Beauce): II n'a été aucunement dre le débat. question de méfiance, nous avons posé des questions objectives. La question posée par UNE VOIX: La politique du gouvernement l'honorable député d'Abitibi-Ouest concerne n'a pas changé depuis hier. tout simplement l'emprunt aux Etats-Unis... LE PRESIDENT: L'honorable député de LE PRESIDENT: A l'ordre! A l'ordre, s'il Nicolet. vous plait! L'honorable député de Bourget. M. LAURIN: C'est une question embêtante, M. LAURIN: Ma question s'adresse au minis- si je comprends bien. tre des Communications. M. VINCENT: M. le Président, je voudrais LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! céder ma place à mon collègue, le député de L'honorable député de Bourget. Saint-Maurice. 481

LE PRESIDENT: L'honorable député de canadien, vu la grande importation de produits Saint-Maurice. de cuir qui se fait dans le Canada et qui est au détriment particulièrement des Québécois, Vente d'une biscuiterie pourrait s'informer s'il n'y aurait pas de raison d'implanter un certain contrôle pour favoriser M. DEMERS: Je remercie mon collègue de l'industrie québécoise? Nicolet de me faire crédit. Ma question s'adres- se de nouveau au ministre de l'Industrie et du M. SAINT-PIERRE: II n'est pas impossible Commerce. La semaine dernière, je l'avais ques- que, dans la chaussure, on reprenne un peu la tionné au sujet de l'avenir de la maison Harnois même chose qu'on a eu dans le textile, c'est-à- Biscuiterie Harnois de Joliette. Il m'avait dit dire qu'augmenter la barrière tarifaire ne chan- qu'il prendrait les informations voulues et qu'il gerait rien au problème. me les transmettrait en Chambre. J'attends Il se peut qu'on doive en venir à un certain toujours la réponse de cet homme. quota d'importations assignées à certains pays pour diminuer la pression que les importations M. CROISETIERE: Avec anxiété. de ces pays peuvent causer sur notre industrie locale. M. DEMERS: Vous êtes encore en "stand by". LE PRESIDENT: L'honorable député de Saint-Jacques. M. SAINT-PIERRE: Non, mais écoutez, j'ai eu cela la semaine dernière. J'étais à Toronto, Projets fédéraux provinciaux lundi; à Sherbrooke, mardi; et les crédits de mon ministère, hier et mercredi. Je m'occupe M. CHARRON: M. le Président, j'adresse ma des choses de la province. question au ministre responsable des empiéte- ments fédéraux, le député de Joliette. D a déjà M. DEMERS: N'oubliez pas de passer à dit, à un moment donné, en Chambre, qu'il Joliette en revenant. déposerait dans un avenir rapproché, et cela fait déjà un certain temps, le plan d'entente entre le LE PRESIDENT: L'honorable député de gouvernement fédéral et le gouvernement qué- Portneuf. bécois sur les projets Perspectives-Jeunesse et Initiatives locales. Est-ce que le ministre est Industrie de la chaussure prêt, ce matin, à faire connaître cette réponse et à la déposer à la Chambre? M. DROLET: M. le Président, j'aurais égale- ment une question à poser à l'honorable minis- M. QUENNEVILLE: M. le Président, je dé- tre de l'Industrie et du Commerce. Est-ce que le poserai les protocoles d'entente intervenus en- ministre, dans ses voyages, a pris connaissance tre le gouvernement fédéral et le gouvernement du fait que, cette semaine, des organisations provincial, en ce qui a trait aux programmes patronales et une centrale syndicale ont de- d'Initiatives locales et de Perspectives-Jeunesse, mandé une intervention urgente des gouverne- dès qu'ils seront terminés. E y a des négocia- ments du Canada et du Québec pour essayer de tions qui ne sont pas terminées. sauver l'industrie de la chaussure? Puisque le ministre a dit, tout à l'heure, qu'il se rendrait à M. CHARRON: Quand envisage-t-il... Ottawa la semaine prochaine, est-ce qu'il a l'intention d'en discuter avec son collègue du M. QUENNEVILLE: Quand elles seront ter- fédéral pour essayer de trouver des solutions minées, et j'espère que ce sera le plus tôt pour sauver cette industrie de la chaussure au possible. Québec? M. SAINT-PIERRE: Nous avons déjà des M. CHARRON: C'est qu'il y a déjà trois programmes conjoints avec le gouvernement semaines, si vous vous rappelez bien, vous fédéral en ce qui touche l'industrie de la l'annonciez pour les 48 heures. chaussure, tant dans des programmes de fusion, de "design", de modernisation d'entreprises. M. QUENNEVILLE: Pardon. Je regrette in- Nous sommes sensibilisés aux difficultés de finiment mais j'avais dit que nous entrepren- celles-ci. Un des articles à l'ordre du jour de drions les négociations dans les 48 heures. Or, cette réunion touche justement la politique ce n'est pas terminé. Je n'ai jamais dit que je les tarifaire du gouvernement canadien dans les déposerais en dedans de 48 heures. secteurs les plus traditionnels et particulière- ment celui de la chaussure. M. CHARRON: Vous annonciez la fin. M. TETRAULT: Question additionnelle, M. M. QUENNEVILLE: Que les négociations le Président. Est-ce que le ministre, dans sa commenceraient dans les 48 heures. Les négo- rencontre, pourrait demander au gouvernement ciations se poursuivent pour le moment. 482

M. CHARRON: Est-ce que l'on peut espérer M. LAURIN: Ma question s'adresse au leader quand même que cela finira avant la fin des parlementaire. programmes Perspectives-Jeunesse? LE PRESIDENT: A l'ordre ! M. QUENNEVILLE: Nous l'espérons nous aussi, M. le Président. Gendarmerie du Canada LE PRESIDENT: L'honorable député de M. LAURIN: Est-ce que je peux lui deman- Lévis. der quand il a l'intention de répondre aux questions que nous lui avons posées deux fois Traversier entre Québec et Lévis sur la Gendarmerie royale du Canada, le bilan et les dépenses fédérales au Québec? M. ROY (Lévis): M. le Président, ma ques- tion s'adresse à l'honorable ministre des Trans- M. LEVESQUE: M. le Président, j'ai juste- ports. On me dit, ce matin, qu'il n'y a plus de ment ces réponses qui devraient être communi- ministère de la Voirie, que c'est le ministère des quées au début de la semaine prochaine. Je ne Transports qui même tout. veux pas m'y engager mais je crois que ce sera Est-ce que c'est vrai ou faux, c'est-à-dire prêt pour mardi ou mercredi. est-ce que le ministre peut nous dire si le service qui existe entre les deux rives sera, le 1er mai, LE PRESIDENT: L'honorable ministre des interrompu temporairement? Le ministre pour- Institutions financières, Compagnies et Coopé- rait-il nous dire si un autre service va remplacer ratives aimerait apporter une réponse. le service actuel puisqu'on dit qu'on va inter- rompre le service par bateaux? Fédération des associations indépendantes M. PINARD: M. le Président, je pense que le M. TETLEY: Merci, M. le Président. La député de Lévis est un peu malin ce matin. Il semaine dernière, le député de Lotbinière m'a m'a posé la même question la semaine dernière, posé une question au sujet de la Fédération je crois. Je lui ai dit qu'un communiqué avait canadienne des associations indépendantes été émis par le président de la société de la (FCAI), du Placement syndical (FCAI) et de M. Traverse Lévis-Québec annonçant quel serait Lucien Tremblay. l'horaire des traversiers, compte tenu du fait Je dois noter, M. le Président, que, le 28 que nous devons procéder à des travaux urgents mars 1973, quatre enquêteurs du service d'ins- de réparation des quais des deux côtés du pection du ministère, accompagnés de deux Saint-Laurent. Alors, il a bien compris, à ce agents de la Sûreté du Québec, ont effectué une moment-là, qu'il fallait changer un peu le perquisition à deux endroits: au bureau de la service des traversées fleuviales et qu'il faudrait fédération et au domicile d'un M. Lucien remplacer les gros bateaux par des bateaux plus Tremblay, le président. Les documents et les petits de façon à permettre aux entrepreneurs livres saisis seront examinés afin de faire un d'exécuter les travaux demandés et considérés rapport plus approfondi. comme très urgents. Par une ordonnance, la Commission des Il n'est pas question d'interrompre le service valeurs mobilières a interdit à Placement syndi- de la traverse pour le moment, sauf qu'il y a des cal (FCAI) et à M. Tremblay de vendre des modifications dans les horaires et dans la façon certificats. Cette ordonnance a été signifiée le de faire le service parce que les bateaux-passeurs 29 mars 1973. actuels devront être remplacés par des bateaux En même temps, M. le Président, par son plus petits. ordonnance 888, la commission ordonnait à la Banque Canadienne Nationale de garder en M. ROY (Lévis): Question supplémentaire, fidéicommis les fonds en valeurs mobilières, M. le Président. Je regrette que l'honorable documents et autres objets de Placement syndi- ministre me trouve malin. C'est que je reçois cal (FCAI), compte no 64,720. des appels téléphoniques. Puisque je suis un Je peux ajouter, M. le Président, qu'il semble type qui rend des services dans son comté, je que la compagnie en question vendait illégale- reçois des appels téléphoniques à tous les jours , ment des valeurs mobilières, sans permis de la même plusieurs fois par jour, pour savoir si le commission. service va être interrompu. C'est pour cela que je voulais avoir des renseignements précis. Le ministre vient de me les donner et je vais LE PRESIDENT : Une question additionnel- pouvoir dire à la population qu'elle va être le? assurée d'un service, même si ce n'est pas avec les bateaux actuels. Ce seront d'autres ba- M. TETRAULT:Non. teaux... LE PRESIDENT: Dernières très courtes LE PRESIDENT: A l'ordre! A l'ordre! questions, le député de Chicoutimi et le député L'honorable député de Bourget. d'Abitibi-Est. 483

Rétroactivité payée par des CEGEP LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a consente- ment de la Chambre? M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Prési- dent, je désirais poser une question au ministre DES VOIX: Oui. de l'Education, mais je vais la poser au leader du gouvernement. M. SAMSON: Je voudrais faire motion pour Le ministre de l'Education sait-il que les vous féliciter de l'heureuse initiative que vous CEGEP Lionel-Groulx, Vanier, Dawson, Limoi- avez eue en faisant préparer le magnifique lou, Jonquière et Rimouski ont décidé d'imiter dépliant qu'on nous a remis ce matin, dépliant l'attitude du conseil d'administration de Saint- complété par des photos et des explications. Laurent et de payer immédiatement à leurs J'oserais dire que c'est le premier du genre et enseignants la rétroactivité qui leur est due nous vous remercions infiniment pour ce que depuis le 15 mars? Le ministère a-t-il reçu du vous avez fait. conseil d'administration du CEGEP Maisonneu- ve la recommandation de modifier son attitude M. PAUL: M. le Président, puis-je vous faire et d'autoriser les institutions à payer la rétroac- une humble suggestion? tivité en fonction des anciens classements? Le ministre de l'Education entend-il donner suite à LE PRESIDENT: Allez! Allez! cette recommandation? Comme le ministre est absent, je prierais le M. PAUL: Je constate que les sièges des leader de prendre note de cette question afin cabinets des ministres sont encerclés en blanc. que nous puissions avoir des réponses dans les Vu la grande pureté administrative de cette délais les plus brefs. équipe, pourrais-je suggérer de placer des halos à la place de carrés? M. LEVESQUE: En effet, M. le Président, j'ajouterai cette question à celle posée antécé- LE PRESIDENT: Je crois que l'honorable demment par le député de Chicoutimi. ministre des Finances voulait revenir également aux motions non annoncées. M. PAUL: Une question additionnelle, M. le Président. Le vice-premier ministre pourrait-il M. GARNEAU: J'ai changé d'idée. demander au ministre de l'Education s'il a l'intention de tenir à l'endroit des CEGEP dont M. LEVESQUE: La commission parlemen- vient de donner la liste le député de Chicoutimi taire des Transports poursuivra à la salle 81-A la même conduite que celle qu'il a tenue à l'étude des crédits du ministère des Transports. l'endroit du CEGEP Saint-Laurent, en donnant des ordres d'arrêt de paiement des chèques qui LE PRESIDENT: Cette motion est-elle avaient été remis aux professeurs et aux ensei- adoptée? gnants? M.TREMBLAY (Chicoutimi): Débattable? LE PRESIDENT: Dernière question, l'hono- rable député d'Abitibi-Est. LE PRESIDENT: Non. Papeterie de Témiscamingue M. LEVESQUE: J'ai présumé qu'elle le se- M. TETRAULT: Ma question s'adresse au rait. ministre des Terres et Forêts. A la suite d'une Il faudrait se rappeler que mardi prochain la déclaration qui fut faite hier par le gouverne- commission parlementaire permanente des ri- ment fédéral en ce qui concerne la papeterie de chesses naturelles et des terres et forêts siégera à Témiscamingue, le ministre pourrait-il nous dire compter de dix heures au salon rouge aux fins s'il va collaborer avec le gouvernement fédéral d'entendre les représentants de l'Hydro-Québec. pour l'ouverture? A la salle 81-A, nous poursuivrons l'étude Selon la déclaration il est douteux qu'il y ait des crédits du ministère des Transports si ces telle collaboration entre les deux gouverne- crédits n'ont pas été adoptés entre-temps. A la ments? salle 91-A, nous commencerons l'étude des crédits du ministère des Institutions financières, M. DRUMMOND: Je suis très heureux de la Compagnies et Coopératives. Tout ça mardi à déclaration d'acceptation de principe du gou- dix heures. vernement fédéral hier, et nous allons le rencon- Nous avons vérifié si cela pouvait présenter trer la semaine prochaine pour essayer de mener certaines difficultés quant aux partis d'Opposi- à bonne fin ce dossier. tion, mais ça n'en présente pas d'après mes conseillers. LE PRESIDENT: Affaires du jour. M. LAURIN: M. le Président, ça va en M.SAMSON: M. le Président, est-ce qu'il présenter de notre côté parce que celui de nos serait permis que l'on revienne aux motions non députés qui ira siéger à la commission des annoncées? richesses naturelles est le même que celui qui 484 est chargé de l'étude des crédits des Institutions M. PAUL : M. le Président, est-ce qu'on peut financières. faire une motion... M.TREMBLAY (Chicoutimi): Nous autres M. LEVESQUE: On pourrait vous donner aussi. une liste de ceux à qui, de votre côté, vous pourriez faire la même chose. M. LEVESQUE: Alors, j'annoncerai un peu plus tard dans la journée ce que nous ferons M. PAUL: ... dès maintenant... mardi. Je vais aller vérifier avec les leaders parlementaires et au moment de l'ajourne- M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... de patro- ment... nage... M. DEMERS: Vous pourriez sortir l'agricul- M.PAUL: ... pour que le point d'interroga- ture, nous sommes prêts. tion disparaisse? M. LEVESQUE: L'agriculture c'est prêt. M. LEVESQUE: Vous pouvez faire toutes les motions que vous voulez. C'est l'intention M.TREMBLAY (Chicoutimi): Pour aider le bien objective du gouvernement de suggérer 18 leader du gouvernement j'aurais une suggestion heures, mais il faut toujours garder un certain à lui faire, à moins qu'il veuille nous prêter des sens des responsabilités, et si on est en plein spécialistes qu'on ne voit jamais en Chambre. milieu de quelque chose d'absolument impor- tant on pourra continuer. D'ailleurs, c'est sujet M. PAUL: Je voudrais présenter mes excuses à changement. Alors, si vous voulez enlever le au ministre des Transports si je n'assiste pas à point d'interrogation, enlevez-le. l'étude de ses crédits; ce n'est pas le manque d'envie, mais le manque de temps. M. PAUL: C'est la commission des comptes publics qui va siéger jeudi soir. M. PINARD: Je vous ferai remarquer que vous êtes très bien représenté, que ça va très M. SAMSON: M. le Président, c'est la compta- bien, ne venez pas. bilité du gouvernement qui nous amène à poser un point d'interrogation. M. TREMBLAY (Chicoutimi): Merci. M. ROY (Beauce): Cela ferait deux points M. LEVESQUE: Alors, M. le Président, arti- d'interrogation. cle no 2... M. LEVESQUE: Deux. M. ROY (Beauce): Je remarque ici, peut-être que je suis hors du sujet, M. le Président, que le LE PRESIDENT: L'honorable député de jeudi, 12 avril, les heures des séances de Chauveau. l'Assemblée sont: de 10 heures à 13 heures, de 15 heures à 18 heures, et il y a un point Reprise du débat sur le discours du budget d'interrogation au bout, M. le Président, et c'est ce qui m'inquiète. J'aimerais justement que M. André Harvey nous sachions à quoi nous en tenir dès mainte- nant de façon à planifier nos travaux et aviser M. HARVEY (Chauveau): M. le Président, nos députés. hier soir je n'ai eu que quelques secondes mais le plaisir quand même de demander l'ajourne- M. SAMSON: Mettez un point d'exclama- ment, histoire de pouvoir, au cours de la soirée tion. et une partie de la nuit, coucher sur papier certaines idées qui me paraissent indispensables M. LEVESQUE: Voici, M. le Président, j'ai de reprendre aujourd'hui comme s'inscrivant demandé à mon adjoint de consulter les partis directement dans l'intérêt des gens du comté d'Opposition et je pense bien que cela a été fait. que je représente, en se référant nécessairement La seule chose, je voulais qu'on essaie de au budget présenté par mon collègue, l'honora- terminer nos travaux le plus tôt possible jeudi ble Garneau. soir en commençant plus tôt jeudi matin. Il est Le budget 73/74 est, une fois de plus, probable qu'à 18 heures, on aura terminé, mais comme nous l'avons dit en 1970, le budget de je mets le point d'interrogation simplement au la région de Québec. Ce budget 73/74 s'inscrit cas où quelque chose se produirait qui nous certainement dans un comté comme le mien qui empêcherait de terminer, c'est tout. a des vocations multiples, si je ne m'abuse, puisque le comté de Chauveau s'identifie M. TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce que le d'abord du côté constructions unifamiliales, du leader pourra acheter des réveille-matin pour ses côté développement domiciliaire, par consé- députés? quent petites industries et surtout, ce qui n'est pas à dédaigner, avec un réseau routier, mainte- M. LEVESQUE: Pour qui, ça? nant et depuis 1971, adéquat pour mieux servir 485 cette région du Québec métropolitain. Or, le Québec et dans la région de Québec particuliè- comté de Chauveau étant étendu de l'est à rement une jeunesse qui, par une formation l'ouest de l'aéroport de l'Ancienne-Lorette jus- scolaire accrue et par un défoulement dans les qu'à la côte de Beaupré, incluant Giffard, installations de loisirs que l'on aura érigées, comprend plus de 23 municipalités. Toutes ces saura, à travers un milieu qui est sans cesse municipalités sont aussi importantes les unes bourré de concurrence et où aussi, chaque jour, que les autres mais se divisent peut-être en deux nous rencontrons des embûches, des obstacles, parties, c'est-à-dire des municipalités rurales et les franchir, sans pour autant vouloir tout faire des municipalités urbaines. sauter pour changer quelque chose à l'intérieur Il y a plus de 70,000 électeurs dans le comté de ce milieu. de Chauveau. C'est, je pense, le comté le plus Je pense que, si un gouvernement n'avait pas populeux de l'Est du Québec et peut-être celui eu justement cette responsabilité d'instaurer des qui a apporté un accroissement de population à installations aussi avant-gardistes pour notre un rythme rapide depuis les quatre dernières jeunesse, elle aurait le droit et elle aurait années. certainement le privilège de contester. Je pense Cela se comprend facilement pour la bonne que, maintenant, elle peut contester encore, et simple raison que l'expropriation nécessaire mais positivement, changer son champ d'action dans le centre de la ville de Québec apporte un et bonifier, par conséquent, la société d'aujour- élargissement et aussi un épanouissement des d'hui. constructions domiciliaires dans le secteur que J'ai écouté les commentaires qui ont été faits je représente. Or, le comté de Chauveau est de l'autre côté de la Chambre, à votre gauche, aussi un comté très jeune par sa population. Au M. le Président. Franchement, sauf les commen- niveau secondaire seulement, plus de 15,000 taires du député de Montmagny, qui a foncière- étudiants sont actuellement dispersés dans les ment travaillé sur le budget et a essayé d'en différentes écoles régionales de la commission trouver les lacunes — il a essayé, j'ai bien dit — scolaire régionale Jean-Talon et de la commis- j'ai trouvé vraiment une faiblesse épouvantable, sion scolaire régionale Chauveau, sans mettre une faiblesse marquée chez les opinants des également dans ce même nombre d'élèves ceux deux autres Oppositions. qui, occupant la ville de Giffard, fréquentent la Du côté du Parti québécois, la seule chose commission scolaire Orléans. qu'on a pu trouver en ce qui regarde le budget Il y a également une autre commission dans son ensemble et particulièrement le comté scolaire qui est touchée de très près par la de Chauveau, cela a été un cas de patronage en commission scolaire régionale Chauveau, de se basant sur le budget qui était destiné au sorte que quatre commissions scolaires régiona- président des élections. Un scandale a été les viennent puiser leur clientèle dans le comté énoncé en Chambre cette semaine, et ce scanda- de Chauveau. Il est clair que le secteur de le le voici: la nomination du nouveau président l'éducation, avec l'élément jeunesse, d'abord, des élections dans le comté de Chauveau. Après qui en est quand même la base, représente pour vous avoir dit antérieurement que le comté de un gouvernement responsable une importance Chauveau comptait plus de 70,000 électeurs capitale dans des investissements au chapitre — il y en a peut-être 75,000 aujourd'hui, à scolaire et surtout dans l'ensemble du complexe cause du rythme de progression — la seule chose scolaire éducationnel et sportif. qu'on a pu trouver à nous reprocher, c'est la Je pense que la réalisation ARPI, (aréna et nomination d'un président. piscine érigés au coût de près de $2 millions Il aurait fallu savoir qu'il s'agit d'un nouveau dans la municipalité de Charlesbourg) est un président puisque le comté de Chauveau com- exemple concret de l'effort du gouvernement prendra maintenant deux circonscriptions élec- du Québec au chapitre de l'éducation, seule- torales, lors du prochain scrutin, en plus d'ali- ment pour donner à ce bassin de population, menter trois autres circonscriptions: la circons- des services maximums et peut-être pour le cription de Limoilou, de mon collègue M. choyer, car c'est sûrement avant-gardiste dans Houde, la circonscription de Montmorency, de toute la province. Le protocole d'entente, qui mon collègue M. Vézina, et la circonscription est né de la mise sur pied du projet aréna-pisci- de Laviolette, représentée par M. Carpentier. ne, date du lancement de cette politique d'ave- Je pense que, lorsqu'on veut faire planer nir énoncée par l'honorable Guy Saint-Pierre, toutes sortes de scandales ou critiquer, c'est alors qu'il dirigeait le ministère de l'Education. relativement facile. Mais si, au moins, on avait Ce n'est pas moins vrai aujourd'hui et c'est regardé en profondeur, on se serait rapidement fortement respecté par ceux qui ont suivi cette aperçu qu'il ne s'agissait pas là d'un cas de idéologie. Je cite, en particulier, le ministre patronage mais plutôt d'un poste nouveau, responsable du Haut-Commissariat à la jeunesse, d'une circonscription nouvelle et qu'il fallait un sports et loisirs, le député Paul Phaneuf, ainsi nouveau président. N'allez pas croire que j'étais que le ministre de l'Education actuel, l'honora- assez imbécile pour aller recommander un ble François Cloutier. séparatiste; n'allez pas croire non plus que mon Si nous avons une éducation qui est saine au intervention a été si grande qu'elle a dépassé point de vue intellectuel et au point de vue les limites de mes pouvoirs personnels! Vous physique, je pense que nous allons faire au savez mieux que moi, M. le Président, qu'il 486

n'appartient pas aux députés de nommer un 1970, avait promis que le comté de Portneuf président mais il appartient plutôt au Conseil serait décrété "comté touristique". exécutif de nommer les présidents des élections. Il l'a promis et il aurait réussi avec la formule On a choisi un homme compétent, un homme qu'il préconisait dans ce temps-là, en 1970. Il honnête, un homme intègre dans la personne de aurait fait en sorte que le comté devienne un M. Roland Durand, le nouveau président du comté à vocation touristique; ce serait peut-être nouveau comté de Chauveau, secteur ouest de réalisé aujourd'hui. Une chose qu'on ne peut la circonscription actuelle. enlever au comté de Chauveau, c'est qu'on n'a Ces accusations de patronage sont donc pas promis qu'il deviendrait un comté touristi- fausses, gratuites, éhontées et gênantes parfois, que puisqu'il est déjà un comté à vocation lorsqu'elles sont désamorcées. La preuve, on la touristique. voit depuis les derniers jours, on sent vraiment un recul du côté de l'Opposition. On s'aperçoit M. DROLET: Cela a plutôt l'air d'un comté que chacune de ces petites bombes ou de ces antique en regardant le député. prétendus scandales tournent bien souvent con- tre eux. Voici une preuve, uniquement dans le M. HARVEY (Chauveau): Je pense, M. le petit scandale qu'on a cru pouvoir trouver dans Président, pour clore rapidement les critiques mon comté. Dans mon comté de Chauveau il y sur le budget faites par le Ralliement créditis- avait un président — le comté de Chauveau que te, que lorsqu'on compare par exemple l'épais- dorénavant on appellera le comté Charles- seur d'un volume au budget de l'an passé, alors bourg — M. Adrien Cloutier, qui était président que le volume était plus épais et que les avant mon arrivée comme député du comté de comptes publics étaient moins grands, je pense, Chauveau. Il a été nommé par le gouvernement dis-je, que l'épaisseur ne se mesure pas au précédent. C'était un homme compétent, niveau d'un volume. Vous savez me compren- qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? Il dre, M. le Président. est resté en poste et il a été réintégré dans ses Je pense que les critiques du Ralliement fonctions. Il ne s'agissait que de chiures de créditiste sur le budget sont vraiment faibles, mouches, pour autant que je suis concerné. Le surtout que nous n'avons pas entendu ces gens député du Parti québécois, le député de Lafon- se réjouir du fait que 125,000 citoyens au taine, a voulu tout bonnement, la veille du jour Québec ne paient absolument plus un cent où je devais adresser un message en regard de d'impôt provincial depuis le 1er avril. mon comté, essayer de faire planer des doutes de patronage sur mon compte. M. DROLET: Est-ce que le député de Chau- Du côté des créditistes, c'est difficile de veau me permettrait de lui souligner le fait pouvoir critiquer ces gens-là. Pardonnez-leur, M. qu'on a félicité... le Président... M. HARVEY (Chauveau): Je regrette. On M. VEILLEUX: Car ils ne savent ce qu'ils n'a entendu non plus aucun député du Rallie- font. ment créditiste mentionner et se réjouir... M. HARVEY (Chauveau): Je voudrais vous LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): A dire, M. le Président, que ce sont des critiques l'ordre, s'il vous plait! très faibles présentées par le parti créditiste. Le député de Portneuf, qui reprend son siège au M.HARVEY (Chauveau): ... également du moment où je m'adresse à lui... fait que nous avons, au niveau de l'impôt personnel payé au ministère du Revenu, haussé UNE VOIX: A lui? de $4,000 à $5,000 pour les gens mariés le dégrèvement des impôts payés au Québec. On M. HARVEY (Chauveau): ...par vous, M. le ne s'est pas réjoui de cela. On n'a pas mention- Président — découvrira sûrement qu'il a charrié né cela. On a cherché surtout à trouver des un peu hier, en se relisant ce matin. Je voudrais petites peccadilles, à mentionner le fait que les me permettre de lui faire une suggestion. Il n'y municipalités rurales touchaient moins que les a aucune disposition dans les lois du Québec, municipalités à fort bassin de population. Mais aucune, qui permette de décréter un comté ou c'est normal! C'est normal que les populations une circonscription électorale "circonscription qui sont déjà regroupées, qui sont déjà unies touristique"; ce n'est pas possible. C'est possi- pour se donner des services communautaires... ble qu'un comté devienne une circonscription à vocation touristique mais il s'agit là d'une initia- M. DROLET: Et la défaite de Lamontagne tive des gens du milieu qui se donnent cette dans Charlesbourg-Ouest? vocation en établissant les bases d'un mécanis- me permettant le lancement de ce système M. HARVEY (Chauveau): ... adéquats et des touristique. Il s'agit là d'un programme de services beaucoup plus grands, c'est normal que "marketing" dont le député de Portneuf pour- ces bassins de population soient favorisés et rait peut-être se servir, plutôt que d'attaquer le mieux servis par l'ensemble d'un budget puis- Parti libéral en disant que le canditat libéral, en qu'ils sont eux-mêmes contributoires jusqu'à un 487 certain point pour une part beaucoup plus M. le Président, seulement dans le comté de grande que des populations beaucoup moins Chauveau, je suis peut-être un des choyés. Mais nombreuses. si on compare nos chiffres à ceux d'autres Mais, quand même, le ministre des Finances régions — je pense, du moins, être choyé — je n'a pas négligé les bassins de population moins pense que ce n'est pas trop dire que le comté de élevés. C'est pour ça qu'un budget de plus de $3 Chauveau s'inscrit vraiment dans la politique du millions a été ajouté seulement au chapitre des gouvernement du Québec. Depuis 1970, c'est petites municipalités. Six millions de dollars de vraiment l'étape de la région de Québec puis- plus pour faire face aux dépenses dépassant les que, dans Chauveau seulement, en 73/74, plus ressources possibles au budget de 1973, et $9 de $10 millions sont votés et seront dépensés millions, près de $10 millions en tout cas, cette uniquement pour le réseau routier de la région année, pour les petites municipalités afin de les métropolitaine. Uniquement dans le comté de aider â découvrir de nouvelles formules. Je Chauveau. Une somme de $10 millions, cela m'adresse en particulier à tous les députés qui représente pas mal d'entailles au budget de la représentent des circonscriptions à vocation Voirie. touristique ou encore des bassins de population Je représente maintenant une circonscription moins nombreux, pour leur demander de cher- qui sera, dorénavant, rétrécie de plus de 60 p.c. cher des formules, de découvrir des formules. du nombre d'électeurs actuels. Mais peu impor- C'est le rôle du député. C'est le rôle d'un te, la politique du gouvernement du Québec est animateur social dans son milieu... la même que celle que j'ai adoptée, c'est une justice distributive à la grandeur du comté, dans M. DROLET: On travaille seulement à cela. toutes les municipalités composantes du comté de Chauveau. Je n'aurai pas de reproche à me M. HARVEY (Chauveau): Essayer un peu de faire au moment où on me suggérera de choisir se forcer... un secteur du comté où je devrai me porter candidat, par exemple, aux prochaines élec- M. DROLET: On force. On force. tions. Je n'aurai aucun reproche à me faire, ni antérieurement, ni pour le temps qui va suivre M. HARVEY (Chauveau): ... les méninges et puisque la justice-diatribution, non seulement trouver des formules. Vous forcer, c'est bien, j'en ai fait ma devise mais le gouvernement du c'est un bon effort, mais il n'est pas suffisant de Québec aussi en a fait sa devise en distribuant forcer. Encore faut-il accompagner ses efforts équitablement, je pense, les deniers publics, de désirs vraiment sincères et aussi d'une tant au secteur de la jeunesse: installations recherche sérieuse pour en arriver à des résultats d'école de haut savoir, installations d'écoles concrets. élémentaires dans notre milieu, qu'au dévelop- pement du réseau routier et, finalement, voici M. DROLET: On désire à longueur de jour- une injection accrue au chapitre des municipali- née. tés. Là, je voudrais mentionner, entre autres, que M. HARVEY (Chauveau): M. le Président, je la ville de Charlesbourg, ne touchant absolu- pense que pour le comté de Chauveau, en ment aucune subvention au cours des années particulier, le budget 73/74 ne peut être plus dernières, en regard du budget, recevra, cette favorable. Seulement au chapitre des habita- année, en surplus et sans condition, un montant tions unifamiliales, on a annoncé un autre qui lui permettra d'avoir toutes les initiatives projet de plus de 44 unités familiales au cours voulues, des initiatives locales à volonté, un de la dernière semaine, et seulement dans une montant de $135,572 pour la ville de Charles- petite municipalité du comté. bourg seulement qui représente un bassin de Nous annoncerons la semaine prochaine population de plus de 33,000 âmes. Je pense d'autres projets permettant à la Société d'habi- qu'à ce titre l'aménagement du nouveau budget tation du Québec de jouer un rôle beaucoup du gouvernement du Québec, l'aménagement plus grand, un rôle accru dans la construction du budget Garneau, si vous me permettez, de maisons unifamiliales et permettant aussi favorise une municipalité qui était dans le aux petits propriétaires éventuels de bénéficier besoin, peut-être une municipalité qui a criti- automatiquement d'un rabais pouvant atteindre qué, peut-être une municipalité qui a contesté, $3,000 ou représentant 3 p.c. du montant total jusqu'à un certain titre, certaines mesures du de l'emprunt effectué à la Société d'habitation gouvernement du Québec en regard, par exem- du Québec. ple, de la cession des chemins provinciaux aux Je pense que toutes ces incitations au niveau municipalités, la route nationale, la 1ère avenue de la construction domiciliaire, au niveau du entre autres. La municipalité avait peut-être développement touristique, au niveau du réseau raison à ce moment-là d'accuser le gouverne- routier de la capitale provinciale, sont des ment de lui céder certains entretiens et sans lui exemples concrets d'un comté qui est dans laisser, pour autant, du budget. l'arrondissement de la capitale provinciale, qui Je pense que le gouvernement du Québec a s'inscrit, je pense, à 90 p.c. à l'intérieur des non seulement corrigé cette lacune mais il a, en mesures générales qui sont annoncées dans le plus, ajouté directement au trésor de la munici- budget 73/74. palité un montant d'argent imprévu, ce qui 488 pourra permettre à la ville de Charlesbourg de ment, au 31 décembre 1972, à 35,710 résiden- démontrer, à la fin de son année fiscale, soit un ces en construction dans la province de Québec. surplus d'opération ou encore de réaliser des Je pense que tout cela repose sur la confian- projets dont elle ne pouvait, financièrement, se ce des investisseurs. Toute cette réponse s'expli- payer le luxe. A cet égard, je m'en voudrais de que par la confiance que les gens ont dans un ne pas mentionner, entre autres, puisque j'ai milieu qui est maintenant davantage assaini. ouvert une parenthèse tout à l'heure, le projet M. le Président, le déficit du gouvernement d'aréna-piscine à Charlesbourg. Ce projet de $2 du Québec est encore assez élevé. Les efforts, millions, je le dis et je le répète, ne se serait par le ministre des Finances et selon les jamais réalisé financièrement. La ville de Char- possibilités de payer du gouvernement du Qué- lesbourg ne pouvait pas le réaliser. Si on avait bec, ont été faits. Je pense que la tangente, pu réussir à aider financièrement cette munici- depuis 1971, tend à diminuer â un rythme palité, on n'aurait pas réussi à réaliser un projet vraiement encourageant. de $2 millions parce que cela aurait été, En 1971, par exemple, les dépenses en financièrement, vraiment corsé. immobilisations atteignaient $380 millions. Mais, heureusement, l'initiative du ministère Aujourd'hui, en immobilisations, on atteint de l'Education, les initiatives locales, acceptées $415 millions. Le seul reproche qu'on a eu du par voie de programme fédéral-provincial, a critique financier de l', cela a permis de concrétiser, pour une part d'environ été peut-être de ne pas les hausser à $515 $300,000, par une participation des gouverne- millions. Peut-être qu'on aurait pu placer ces ments fédéral et provincial, et une subvention $515 millions, selon le critique de l'Union directe de $600,000 du gouvernement du Qué- Nationale, au niveau des dépenses en immobili- bec, une subvention globale de $1 million sur sation. Mais, de ce fait, je pense que le un projet de $2 millions. pourcentage des déficits aurait sûrement dimi- M. le Président, on n'a pas besoin d'applau- nué, mais pas le montant de déficit. Le déficit dir, mais je remercie ceux qui manifestent leur est de $278 millions. joie de ce succès que nous avons réalisé à Sur l'autre tableau, on voit l'évolution de Charlesbourg. l'aide consacrée au secteur municipal. C'est une Mais cela ne s'est pas fait en critiquant, M. le échelle qui est également croissante. Alors Président. Cela ne s'est pas fait en déblatérant. qu'en 70/71 elle était de $254 millions, elle a Cela s'est fait en discutant, en dialoguant et en été haussé fi $396 millions; près de $400 participant. Je pense que la formule de partici- millions, seulement aux municipalités du Qué- pation, quand on s'assoit autour d'une table et bec. Je pense que cette évolution de l'accroisse- qu'on épouse certains projets, cela va, mais, ment de l'aide aux municipalités est en quelque quand on cherche uniquement, à l'intérieur des sorte le voeu du gouvernement du Québec discussions, à trouver des raisons pour éviter d'une décentralisation régionale de ses services qu'un projet ne soit mené à bon port, je pense et aussi un accent mis sur la régionalisation et la que c'est critiquer en créditiste et essayer de ne personnalité de chacune de ces régions. pas trouver de solutions à des problèmes. Le budget Garneau, M. le Président, est le Grâce à la façon positive dont nous en avons quatrième budget sans augmentation de taxes. discuté, le projet aréna-piscine, qui était assez Je pense que le premier ministre... "touched", pour employer une expression que vous me pardonnerez, M. le Président, a été M. PAUL: C'est du réchauffé pas mal! C'est réussi. C'est aussi grâce â la bonne volonté des du réchauffé! gens de tous les milieux, scolaire, municipal, provincial. Je pense que leur député, là-dedans, M. HARVEY (Chauveau): ... a de bonnes sans lui en donner tout le crédit, a été tout au raisons d'employer les mots de son ministre des moins l'animateur de ces réunions ou de ces Affaires municipales pour dire que c'est un tables rondes. Je pense que je n'ai pas fait, non budget formidable. plus, de miracle, mais j'ai fait mon devoir. C'est Je pense qu'on pourrait peut-être essayer de le devoir du représentant d'une population trouver des défauts dans l'appareil gouverne- d'endosser avec conviction les projets qui sont mental. C'est facile de trouver les défauts, mis de l'avant par les municipalités et, ensuite, généralement ça saute aux yeux, c'est peut-être de tenter de trouver des ressources financières la première chose qu'on voit chez une personne pour en arriver à une juste distribution des lorsqu'on la regarde. Lorsqu'on discute avec elle richesses du gouvernement ou d'une municipali- on cherche également à trouver des défauts. té. Mais si on se dit qu'il y a chez d'autres M. le Président, je pense que nous reconnais- personnes sûrement plus de qualités que de sons un peu la santé financière d'une province défauts et qu'on tente surtout de les exploiter, lorsque nous voyons, par exemple, les tableaux je pense qu'on réussit à présenter un beau qui sont illustrés aux pages 37 et 38 du budget visage. C'est ce que le gouvernement du Québec provincial. Nous voyons, par exemple, M. le a fait depuis quatre ans. Il a pris un visage qui Président, au niveau des constructions domici- était un petit peu mal fait, il a commencé par liaires qu'en 1970 16,000 résidences unifamilia- faire un maquillage — si vous voulez me prêter les étaient construites au Québec comparative- l'expression — on a refait un peu le visage et on 489

a trouvé qu'il y avait quelque chose de bon. des Finances et à toute l'équipe libérale. Et ç'a Ce qui a été fait par les gouvernements été unanime du côté des oppositions. A ce titre, antérieurs ce n'est pas seulement de la foutaise, le seul voeu que je voudrais émettre c'est que le seulement des choses qu'il faut critiquer et gouvernement du Québec puisse, avec ce bud- condamner comme le font nos critiques finan- get, sans cesse et constamment, créer un climat ciers — ou nos critiques tout court — d'autres de confiance et continuer. partis politiques moins respectables que celui Je souhaite également qu'il puisse respecter auquel je fais allusion, soit l'Union Nationale. son calendrier en 1973 et qu'il arrive, en 1974, Lorsqu'on discute de budget c'est la même avec un autre budget que je souhaiterais égale- chose. Le gouvernement du Québec a pris l'état ment sans augmentation de taxes. Je le souhai- financier avec certaines lacunes. Il l'a amélioré, terais, remarquez, et j'ai confiance, M. le à l'intérieur de cette formule, en nommant Président, parce que j'ai confiance aux gens qui d'abord au trésor provincial des gens qui sa- ont la responsabilité d'administrer le Québec. vaient compter. Et, comme nous avons un M. le Président, je voudrais, en terminant, premier ministre qui sait compter, il a choisi un puisque je suis résident du comté de Chauveau autre économiste qui sait compter, imaginez- et qu'actuellement il y a une partie du comté vous. qui est fortement discutée, soit celle de la Et à travers ces deux hommes jaillit égale- Jacques-Cartier, en dire quelques mots, si vous ment une équipe qui a, je pense, une responsa- me le permettez. Est-ce que mon temps est bilité administrative très lourde puisque ce n'est écoulé? pas facile d'administrer lorsqu'on est constam- ment contraint d'une façon quotidienne dans LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): l'opération budgétaire. Avouons-le. Mais nous Oui, votre temps est écoulé. réussissons quand même à investir davantage au chapitre des municipalités, de l'éducation et à M. HARVEY (Chauveau): M. le Président, je garder une équivalence. Egalement nous réussis- termine dans trente secondes. sons à rendre plus sophistiquées peut-être ou plus originales nos actions au ministère de M. PAUL: Vous parlez si peu souvent; vous l'Industrie et du Commerce. pouvez continuer, quant à moi. On a accusé le ministre de l'Industrie et du Commerce de ne pas s'être défendu suffisam- M. HARVEY (Chauveau): Merci, M. le Prési- ment alors qu'on diminuait son budget de $4 dent. millions. On n'a pas diminué du tout le budget du ministre de l'Industrie et du Commerce. On M. TETRAULT: La Jacques-Cartier, on est a tout simplement, après avoir choisi un titulai- très intéressé. re d'un seul ministère à la fois, essayé de donner à ceux qui ont la gestion de ce ministère la M. DROLET: Surtout sur la Jacques-Cartier, responsabilité de faire plus avec ce qu'ils on va vous accorder quelques minutes. avaient. Et je pense qu'il y a moyen à l'Industrie et M. TETRAULT: Surtout sur cela. au Commerce de créer de nouveaux emplois, de faciliter également l'incitation à l'investisse- M. HARVEY (Chauveau): M. le Président, si ment, d'apporter un assainissement aussi dans l'Opposition est aussi sereine et aussi gentille l'exploitation des entreprises, de développer le pour me permettre de parler de la Jacques-Car- marché québécois à l'étranger. tier, c'est parce qu'on veut tout simplement, Les critiques venant de cette Chambre, mais par ce grand esprit de collaboration, me tendre d'autres partis politiques, ont été vraiment le piège. Je ne tomberai pas dedans. On a trop faibles. C'est surtout sur ce point que je dit de belles choses sur le budget, on a trop dit voudrais vous laisser, M. le Président, en insis- de choses favorables à l'administration du Qué- tant sur le fait que la confiance dans le milieu bec, M. le Président, que, si je parlais de la social actuel permet au gouvernement du Qué- Jacques-Cartier, je risquerais peut-être de provo- bec, avec difficulté, certes, d'administrer, mais quer certaines questions. Le plus curieux là- cependant sans pour autant pénaliser l'individu dedans, c'est encore le député de Maskinongé et et la collectivité québécoise. je pourrai lui en parler de la Jacques-Cartier. J'émets ici un voeu avant de conclure. Merci, M. le Président, de votre bonne L'Opposition, unanimement, a dit que le dernier attention, merci, MM. les députés, mes collè- budget Garneau était un budget préélectoral; je gues. Aux gens de Chauveau-Charlesbourg, j'es- souhaite qu'ils se soient trompés. Mais c'est bon père qu'on aura l'occasion de vous revenir très signe quand même, c'est peut-être ce qu'il y a de bientôt. plus positif dans leurs critiques. LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): M. PAUL: Vous avez peur des élections. L'honorable député de Saint-Maurice. M. HARVEY (Chauveau): Le fait de dire M. Philippe Demers que le budget 73/74 est préélectoral, est le plus beau compliment qu'on peut faire au ministre M. DEMERS: M. le Président, le député de 490

Chauveau a tenté de nous prouver que le budget embarqué pêle-mêle des étudiants qui sont n'était pas un budget préélectoral, avec un dépersonnalisés par un système qui numérote discours électoral. Je ne voudrais pas m'embar- plus qu'il n'individualise. Je me demande si on quer sur un sujet qui risquerait de faire perdre est plus heureux. On a augmenté la dette du le temps de la Chambre, mais il y aurait certains Québécois, et avec les $990 millions d'emprunt points sur lesquels je voudrais attirer votre que prévoit le ministre des Finances cette année attention. C'est une tradition parmi les mem- — il s'est retenu, il n'a pas voulu se rendre au bres du gouvernement — j'ai connu ces jours, M. milliard, ça fait gros à emprunter, mais $990 le Président — lorsque nous parlons sur le millions c'est pas mal moins — on arrive à créer discours inaugural et sur le discours du budget un endettement du citoyen du Québec de que nous fassions l'éloge du gouvernement au $4,000 par individu. pouvoir et que, dans l'Opposition, nous es- On aura ça ou tout près lorsqu'on aura sayions de trouver ses faiblesses. C'est bien resté additionné les emprunts de 72/73 avec les $990 tel que c'était; nihil novo sub sole, M. le millions que le gouvernement se propose d'em- Président. Je pourrai vous traduire cela en vous prunter ou permettra d'emprunter $550 mil- disant qu'il n'y a rien de neuf sous le soleil. J'ai lions à l'Hydro-Québec. Nous avons, au gouver- compris que tout le monde avait saisi. nement du Québec, la dette per capita la plus élevée de toute la Confédération. M. PILOTE: C'est novi, ce n'est pas nihil novo. M. GARNEAU: Ce n'est pas vrai. M. DEMERS: C'est novo, monsieur. M. DEMERS: Actuellement ce n'est pas vrai parce que le ministre des Finances n'a pas M. PILOTE: Novi. additionné ses derniers emprunts. Qu'il les additionne et je lui dis... M. DEMERS: Ce n'est pas un génitif, c'est un ablatif. Je n'ai pas été professeur, mais je M. GARNEAU: Ce n'est pas vrai. suis allé à l'école et j'ai retenu ces choses. M. DEMERS: ...que la province de Québec... M. PILOTE: Vous avez oublié votre gram- maire latine. M. GARNEAU: ...peut-être plus que nous et plus régulièrement. M. DEMERS: Je voudrais, M. le Président, revenant à des propos plus sérieux, sortant du M. DEMERS: ...a une dette de $1,034,56... latin, faire quelques remarques sur ce budget qui est de $5 milliards et quelques cents M. GARNEAU: Ce n'est pas vrai. millions. On admettra que ce n'est pas du "p'tit change", comme on dit par chez nous. Depuis M. DEMERS: ...puis ça c'est en 1972. Le le dernier budget de l'Union Nationale, avant Canada a une dette per capita de $1,782.31 ; les que l'équipe du tonnerre ne s'emparât du municipalités, $387 per capita; les universités, pouvoir — cette équipe, aujourd'hui, est tombée $29.54; les CEGEP, qui viennent à peine de quelque part, on ne la voit plus; le tonnerre est naître, sont déjà endettés pour $9.59; les tombé et l'équipe aussi — le budget avait été, si commissions scolaires qu'on veut dégrever, on je ne me trompe, M. le Président, de $600 veut tout leur ôter, ont une dette per capita de millions pour toute la province, de 1960 à $130.80. Les hôpitaux, l'assurance-hospitalisa- 1973, pendant treize années. Aujourd'hui, c'est tion, l'assurance-santé, ça vous donne une dette $5 milliards, quasi $6 milliards, ça viendra. L'an per capita de $68.03, et en 1972, ça donnait prochain, ils seront obligés de mettre des taxes une dette per capita de $3,441.98. J'ajoute à ça pour payer les emprunts qu'ils ont faits; alors, des emprunts de 71/72, je remets les $990 ce sera $6 milliards. millions que cet honorable ministre va emprun- Il s'agit de se demander, M. le Président, si ter — pas de problème, l'argent du Vietnam, avec cet état financier, ces budgets multipliés maintenant qu'on ne tue plus, il va y avoir de par sept ou huit, la population actuellement est l'argent à emprunter pour les provinces, tant beaucoup plus heureuse dans tous les secteurs qu'on veut —... qu'elle ne l'était à cette époque où, peut-être, on administrait avec une politique qui sentait M. GARNEAU: ...des remboursements. un peu le bas de laine, mais où on administrait tout de même avec sécurité et où les structures M. DEMERS: II y a du "slack". Remettons qui étaient mises au service des populations tout ça ensemble et ça vous fait une dette de répondaient aux besoins de l'époque de cette $4,000 par individu. Si ce n'est pas un record, population. c'est une excellente moyenne. Et on se deman- On a tout donné. On a tout jeté au hasard. de après, M. le Président, pourquoi la natalité On a mis sur pied l'Opération 55. On a créé des diminue dans la province de Québec, pourquoi polyvalentes que je ne qualifierai pas de mons- on fait usage de la pilule dans la province de trueuses, mais à structures gigantesques où on a Québec, c'est parce qu'avant de naître, un 491

enfant doit $4,000. Imaginez, il n'a pas pu M. GARNEAU: Oui, pour savoir s'ils ont des passer à la compagnie de finance pour s'acheter perruques, mais, lui, il n'en a pas. un "char", puis du ménage et ces affaires-là. Avant de naître, $4,000. M. DEMERS: Je vais vous en montrer qui ne Ah! cela fait rire. Ne riez pas, ça fait sont pas dépeignés, le député de Notre-Dame- brailler. On en est là et on va dire que la finance de-Grâce, entre autres. Je reviens, M. le Prési- de la province va bien, on est confortable, on dent, à la commission Bélanger qui avait recom- est bien assis, on est riche, on est millionnaire. mandé de réévaluer tout le système de taxation On a une capacité d'emprunter encore, heureu- au Québec, de faire disparaître les taxes scolai- sement. Mais s'il avait fallu que ce fussent res. C'était, à moins que je ne me trompe, en toujours ces gens d'en face qui continuent à l'année de grâce 1964, fin 1964 commencement administrer la province, avec leur capacité et 1965. Est-ce que vous voulez préciser l'année? leur soif d'emprunt! Avec ce sophisme qui veut qu'on s'enrichit M. GARNEAU: Non, ce n'est pas cela. Je en empruntant et en s'endettant, la dette per demanderais au député de Saint-Maurice s'il capita serait rendue à $6,000 par individu dans aurait objection à fermer les fenêtres en arrière la province de Québec. Le ministre des Finances de lui, je ne le vois pas quand il parle. pourra dire que ce n'est pas vrai. C'est vrai. Il détruira les arguments que je viens d'avancer, il M. DEMERS: II n'est pas nécessaire que vous changera la dette per capita de $1,034.56 par me voyiez, M. le Président, pour autant que le individu dans la province. C'est Statistique ministre m'entendra. Canada qui nous donne cela, et je pense qu'ils ne le savent même pas dans la province. M. GARNEAU: Je veux voir quand vous Pourtant, il y avait eu une étude sur la parlez sérieusement ou pas. fiscalité, une étude qui avait été faite dans le temps par la commission Bélanger. Qui était le M. DEMERS: Est-ce que vous prétendez secrétaire de cette commission? Un économis- qu'un si beau visage doit se voir? Moi, je vous te, un jeune homme sortant de l'université, vois très bien, je vous vois en gros plan et je breveté sur tous les bords, capable, monsieur! vous vois comme un gros "taxeux"... Dans ce temps, il n'était pas peigné, c'est avant qu'on lui fasse une image, c'est avant qu'on le M. GARNEAU: Oui, $330 millions, l'Union crêpe comme il faut, qu'on lui fasse une belle Nationale; on n'a pas eu zéro, nous autres. coupe de cheveux et qu'on l'organise beau comme aujourd'hui. M. DEMERS: ... comme un taxeur indirect, le meilleur qu'on a eu depuis la Confédération. M. GARNEAU: Avez-vous essayé de faire la Sans taxes, mais avec un paquet de taxes voilées même chose? partout. Allez parler aux petites municipalités — les petites — allez consulter la municipalité M. DEM ERS: Pardon? où réside le député de Laviolette, avec votre patente d'empêcher les municipalités qui n'ont M. GARNEAU: II vous en manquerait un pas 25,000 âmes... afin de faciliter un regrou- peu. pement avec d'autres municipalités... On voudrait, pour que la ville de Grand'Mère M.DEMERS: Pas moi, j'en n'ai pas assez puisse bénéficier de ce montant de la taxe de pour cela et je ne m'en ferai pas poser des vente, qu'elle s'unisse à d'autres villes, qu'elle artificiels comme il y en a, à part cela. aille rejoindre la ville de La Tuque, à 96 milles plus haut. C'est logique, cela? C'est-y fort, un M. GARNEAU: Y en a-t-il qui en ont des peu? La municipalité de Grand'Mère ne bénéfi- artificiels? ciera pas des grandes largesses de ce gouverne- ment, la municipalité de La Tuque n'en bénéfi- M. DEMERS : II y en a, je vous les nommerai ciera pas, ni Saint-Georges-de-Champlain, en temps et lieu. Saint-Tite, -Sud... M. GARNEAU : Les miens, non? M. GARNEAU: Louiseville? M. DEMERS: II ne s'en est pas aperçu. Il y M. DEMERS : Pardon? Je ne comprends pas. avait, à cette commission, à la commission Bélanger, un secrétaire qui avait fait des recom- M. GARNEAU: Le député de Maskinongé mandations. Brillant tant qu'on veut, il prê- comprend. chait la vertu dans le temps qu'il n'était pas au pouvoir. Pardon? M. DEMERS: Louiseville n'en bénéficiera pas non plus. Il va vous en parler, faites-moi M. GARNEAU: Oui... confiance. Je disais donc que le budget de ce gouvernement est d'abord entouré de voiles, il M. DEMERS: Vous faites allusion à d'autres, est enrobé. Ils sont à réussir cette opération qui vous? veut qu'on cache toutes les intentions. On a pris 492 le PPBS. Cela, monsieur, c'est fort! Avertissez M. GARNEAU: En 1972 aussi. vos ministres qu'à chaque crédit ils devront nous expliquer eux-mêmes ce qu'est le PPBS. M. DEMERS: Les populations dans les villes Vous allez voir si on va avoir des réponses. Je de moins de 25,000, pas beaucoup de voteurs. mets au défi les 4/5 des ministres de nous dire En haut de 25,000, beaucoup de voteurs. A ce qu'est le PPBS, le Planning, pum, pum, part ça, discours électoral. Tantôt, le député de pum... Une patente pour tout cacher, pour Chauveau a fait un vrai bon discours. On aurait compliquer la vie. juré qu'on était en campagne dans les fonds de Prenez maintenant le rapport des comptes rangs. C'est ça. Mon gouvernement a fait ci, a publics qui nous est arrivé. Le député de Beauce fait ça. Ce sont des enfantillages! Qu'on chante a dit l'autre jour qu'il était rapetissé. Ce n'est donc d'autres chansons. On a jeté un oeil sur pas parce que c'est moins épais, mais c'est plus l'endettement des Québécois. C'est vrai. Ce que c'était et c'est plus voilé. Un officier des n'est pas vrai, mais c'est vrai pareil. C'est vrai et, comptes publics que je ne peux nommer, m'a plus cela va aller, plus ce sera vrai. Cela va téléphoné pour me dire que tout était assez arrêter d'être vrai quand vous ne serez plus là. tortillé là-dedans, qu'eux-mêmes ne savaient Les Affaires sociales, je voudrais dire un plus où aller. petit mot là-dessus. C'est peut-être le domaine où il y a le plus de mécontentement dans la DES VOIX: C'est vrai. province de Québec. On n'a pas pu cacher cela encore, mais ça va venir. On va prendre un autre M. DEMERS: Cela s'en vient comme ça. volume qui s'appellera le PP je ne sais pas quoi, C'est tellement ça que j'ai posé une question sur et cela va s'envelopper dans autre chose. On ne les "flying ministers" qui se promènent, ceux peut pas cacher qu'il y a tant de milliers qui volent. Combien cela avait coûté? On m'a d'assistés sociaux dans la province de Québec. donné une réponse et l'officier m'a dit: Prenez Les assistés sociaux ne sont pas heureux. les crédits du ministère des Transports, fouillez Pourquoi? et prenez les crédits du ministère des Affaires Pourtant, un actuaire est à la tête du intergouvernementales; détaillez cela et vous ministère. Mais ce n'est pas un sociologue, je allez voir que cela se multiplie par 6. vous avertis. C'est un bon garçon, un gros nom. Il a été avec toute l'équipe du gouvernement M. TETLEY: Ah! libéral quand ils ont fait la campagne électorale, mais, M. le Président, je supplie le gouverne- M. DEMERS: Mais qu'est-ce que le ministre ment de jeter un oeil sérieux sur la situation des des Institutions financières en sait? Qu'est-ce assistés sociaux. Non pas que je veuille que tout qu'il connaît là-dedans? le monde soit assisté socialement, non pas que je veuille que les gens qui n'ont pas besoin de M. TETLEY: Je sais que c'est faux! C'est bien-être social et d'assistance en bénéficient, faux! en profitent, loin de là. S'il y en a un qui est contre ça, c'est moi. Mais il y a ceux et celles M. DEMERS: Qu'est-ce qu'il connait là- qui ont un pressant besoin d'être aidés; il dedans? Je vous le demande, M. le Président. Il faudrait de toute nécessité qu'on mette de est ministre des Institutions financières. C'est l'ordre là-dedans. un accident de croisière. Voyons donc! qu'est- Je vais vous surprendre, M. le Président, vous ce qu'il connait là-dedans, dans le PPBS et ces qui n'êtes pas un homme facile à surprendre. choses-là? Voyons donc! Shawinigan était une ville lumière. Elle l'était avant qu'elle ne fût éteinte par le ministre des M. TETLEY: Je connais le PPBS et les Richesses naturelles de 1962, qui est venu voyages. nationaliser l'électricité. Il nous a mis à la lampe à l'huile. Avant, la ville de Shawinigan... M. DEMERS: Moi, je ne connais rien là- dedans. Je le confesse. Mais, s'il vous plait, M. PAUL: Est-ce que le député de Saint- envoyez-nous des économistes, des gars qui ont Maurice peut me répondre? Pourrait-il me dire appris à compter. Mais, une minute, ne jouez si cet homme dont il parle est encore dans la vie pas aux spécialistes. Moi, je n'en suis pas un et publique? Est-ce qu'il est député? Que fait-il? vous non plus. Il y a d'autres domaines dans le budget sur M. DEMERS: C'est le même homme — j'in- lesquels je voudrais attirer votre attention. On a formerai mon collègue de Maskinongé — qui parlé du dégrèvement des commissions scolai- veut nationaliser, aujourd'hui, d'autres choses, res, de baisser les montants qu'elles devraient qui veut nationaliser les forêts, qui veut natio- payer. En quelle année? En 1974? Pourquoi? naliser Bell Canada, qui veut se nationaliser Pour les élections. Alouette! c'est ça. Ce n'est lui-même. J'ai même vu, dans un journal, qu'il pas ça? avait fait passer une annonce à l'effet qu'il demandait $200 par conférence. Je me deman- M. GARNEAU: En 1972, en 1973, en 1974. de pourquoi on n'enverrait pas ça dans le "harness horse"; cela coûte $1,000 pour d'au- M. DEMERS: En 1974. tres choses! 493

Je reviens aux Affaires sociales. Le ministre le, comme le député d'Huntingdon. Je vous des Affaires sociales pourrait jeter un oeil sur ce expliquerai ce qu'était le Pic de la Mirandole. qui se passe dans la ville de Shawinigan. C'est Peut-être le député est-il en cause, mais notre juste si l'honorable ministre des Institutions grand malheur, notre grande misère fut la financières n'est pas né là; ses parents sont nationalisation de l'électricité. Je m'explique. demeurés là. C'est dommage qu'on ne l'ait pas Antérieurement à cet événement, qui a été gardé parce qu'on l'aurait orienté dans le droit transporté chez nous et dans la province pour chemin. Nous avons à Shawinigan cinq bureaux devenir "maitres chez nous", la Shawinigan pour les assistés sociaux; excusez, c'est quatre Water and Power accordait des tarifs préféren- bureaux. Il y en a deux de fermés, un la moitié tiels à toute industrie qui venait s'implanter ouvert et l'autre grand ouvert. Nous avons un chez nous. bureau qui a été loué, le bail n'est pas fini; ils On a nationalisé l'électricité, on a nivelé les l'ont changé de place. Nous avons le bien-être taux dans toute la province, et je crois même social du diocèse sur la rue Tamarac. Nous que Shawinigan a eu un tarif plus élevé, à cause avons un bureau, à l'hôtel de ville de Shawini- de certaines distances, que la région de Mont- gan. Nous en avons un dans la haute ville où le réal. bail a été signé. Les téléphones sont posés. Vous Qu'est-ce qui s'est produit? Les compagnies sonnez et il n'y a personne là. Il y a huit ont fait leurs valises et elles s'en sont allées bureaux d'aménagés et cela depuis le mois de graduellement. Elles s'en sont allées où il y avait novembre. Imaginez dans quelle situation sont moins de frais de transport et il n'a pas fallu les placés nos assistés sociaux. Je pense qu'on me blâmer. C'est ainsi que nous avons vu disparaî- dispensera de donner les noms des propriétaires tre Shawinigan Chemicals, qui employait 1,500 de la bâtisse. Les assistés sociaux ne savent pas ouvriers. Cela nous a fait mal. CIL va s'en aller où aller. Ils se véhiculent d'un endroit à l'autre. grâce aux bons soins de ce gouvernement. De Il va venir un temps où ces gens vont en avoir l'autre côté de la rive, ce gouvernement donne assez. Ventre affamé n'a pas d'oreilles! J'aver- $2 millions pour venir chercher CIL à Shawini- tis le gouvernement. C'est sérieux. C'est très gan. On me dira: Ce n'est pas pour tout de sérieux. suite. Non, c'est dans trois ans. Ils sont à faire On ne veut prêcher rien qui pourrait amener leurs valises. CIL s'en ira à Bécancour, une ville des événement malheureux, mais le gouverne- qui n'est pas née, une ville qui a eu sa raison ment est avisé que cette situation est extrême- d'être à la suite de l'avortement d'une sidérurgie ment sérieuse. On avait une politique qui qui avait été bâtie sur papier par le directeur accordait du ménage et des frais de transport, actuel de Marine Industries, Gérard Filion. On a des frais de loyer. A compter du 1er avril, "foul créé un désert à Bécancour. Pour boucher ce ball", c'est fini, cela. On va remplacer cela par trou, on envoie CIL de Shawinigan dans le quelques dollars. Les assistés sociaux ne savent champ. On veut détruire une ville pour en créer plus où aller, ne savent plus que faire. C'est une. Sottise! Politique d'autruche, M. le Prési- capital. Il y avait l'affaire des meubles qui dent. Politique non acceptable! Comprenez- étaient fournis. Le ministre a peut-être réagi vous? J'espère que, de l'autre côté, on va dans un sens que je ne peux condamner quand prendre cette histoire en note. Pourquoi venir il a appris, par exemple, que les meubles des défaire ce qui marche pour bâtir ce qui ne assistés sociaux de la Mauricie étaient fournis à marche pas? C'est aussi ridicule que cela. 67 p.c. par le président de la fédération libérale. La même chose se produit avec l'aménage- Cela l'a inquiété. Il a dit: On va arrêter cela. ment du Bas-Saint-Maurice, où il y a des C'est peut-être la raison. De toute façon, il n'y a possibilités hydroélectriques qui dorment. On plus de meubles. Si vous voulez avoir le nom, je part et on s'en va dans le bois, dans le champ, à peux vous le donner. Cela fait rire mes collè- la baie James et on fait une chicane sur la gues. Ils le connaissent. Ils l'ont porté par le Jacques-Cartier, parce qu'on ne veut pas. Scin- bras parce que c'est un homme qui souffre de dunt austor es, c'est comme les auteurs, le cécité. C'est à l'image du gouvernement. gouvernement est fendu là-dessus. Il y a deux classes, il y a deux écoles. Il y a l'école du M. BACON: Cela prendrait quasiment son tourisme qui a dit: N'y touchez pas! Les nom. ressources naturelles, il dit que cela ne dérange pas. Le premier ministre dit: On ne le sait pas. M. DEMERS: Voilà, M. le Président, quel- Cela fait trois écoles qui ne mènent nulle part. ques petits détails sur lesquels je voulais attirer Qu'on laisse donc la Jacques-Cartier tranquille! votre attention. Je pourrais parler de la situa- La population ne veut pas, d'abord. Qu'on tion économique de la Mauricie, de Shawinigan vienne donc ramasser le bas du Saint-Maurice. Il en particulier. Vous avez su que cette ville était y a une possibilité, là. On peut installer six la plus prospère du Québec, qu'il s'y payait les turbines. J'ai donné des chiffres exacts. S'il le plus hauts salaires horaires du Québec. N'y faut, si c'est une condition primordiale, qu'on revenez pas, M. le Président. On est descendu au me le dise donc, je vais démissionner comme 32ème rang. Pourquoi? C'est peut-être à cause député. Mais qu'on vienne faire manger le du député. Je ne nie pas mes faiblesses. J'ai monde ! conscience de ne pas être un Pic de la Mirando- Est-ce que le ministre des Finances s'engage 494

à défendre au cabinet l'aménagement du Bas- Nous avons l'Alcan, la Consolidated Paper Saint-Maurice? Qu'il mette comme condition — français, langue de travail — et nous avons en mon retour à ma profession et je suis prêt à plus la DuPont du Canada. Nous avions tout ce prendre sa parole. qu'il fallait pour devenir une ville extraordinai- re. Nous avons eu cet accident de croisière qui M. GARNEAU: M. le Président, je ne vou- nous a été imposé par ce gouvernement dans le drais jamais être privé du plaisir d'entendre le temps, en 1962, lors de la nationalisation de député de Saint-Maurice, du moins jusqu'aux l'électricité. prochaines élections. Nous voudrions qu'aujourd'hui, par un juste retour des choses, ce même gouvernement M. PAUL: Même là, on n'accepterait pas! compensât en nous laissant au moins ce que nous avons et en ne détruisant pas ce que nos M. DEMERS: Même là! Aux élections? gens ont bâti de peine et de misère. Je vous Vous viendrez? Vous êtes venus en gang ! Vous remercie. êtes venus. Nous avons eu l'honorable ministre, au dernier voyage. Nous les avons tous eus. Cela LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Brisson): a commencé par la convention, où cet honora- L'honorable député d'Abitibi-Est. ble monsieur était. Nous avons eu après cela le ministre actuel de la Justice. Nous avions eu, M. GARNEAU: Cela ne tape pas fort quand antérieurement, un beau gros gars, qui était le Ralliement créditiste commence à parler. venu en 1966. II avait une brosse dans ce Avant et après le traitement. temps-là. Il était ministre de la Justice. M. ROY (Beauce): M. le Président, habituel- M. GARNEAU: ... vous avez aussi eu la visite lement la présidence nomme le député qui de... prend la parole. Je vous demanderais de procé- der de la même façon à l'endroit de mon M. DEMERS: Nous les avons tous eus, en collègue, l'honorable député d'Abitibi-Est. 1966. En 1962, on est venu mettre le courant chez nous pour la campagne électorale. LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Brisson): J'ai mentionné l'honorable député d'Abitibi- M. GARNEAU: Ouais! Est. M. DEMERS: Oui, oui. On s'était fait mettre M. Ronald Tétrault au courant! La clé, la petite clé rouge. Vous rappelez-vous? M. TETRAULT: Comme l'a si bien souligné le ministre des Finances, la galerie se vide mais M. GARNEAU : II y avait du monde, n'est-ce ce n'est pas parce que c'est le député d'Abitibi- pas? Est qui va prendre la parole. C'est qu'après avoir écouté le discours du député de Saint- M. DEMERS: La clé, j'en reparlerai à la Maurice ils s'aperçoivent qu'ils n'ont rien à commission des richesses naturelles, mardi. gagner à regarder le gouvernement, spéciale- M. le Président, avant que je ne fusse dérangé ment sa grande incompétence. par cet honorable monsieur, j'allais vous dire et j'allais conclure, à part de cela, j'étais pour vous M. GARNEAU: Je ne l'ai pas comprise soulager de tout. Oui, je vais conclure et lui, il celle-là, malheureusement. Je n'ai pas entendu. va parler après. Vous allez voir la différence, avant et après le traitement. Vous allez voir M. TETRAULT: Le ministre des Finances cela! nous annonce un budget extraordinaire, sans M. le Président, j'allais conclure en deman- augmentation de taxes. dant au gouvernement d'envisager sérieusement Un ministre fédéral de la même couleur la situation économique de la Mauricie, de qu'au provincial a annoncé il n'y a pas très très Shawinigan en particulier, de voir à l'affaire de longtemps un budget aussi sans augmentation la CIL. C'est capital. Nous avons des routes, de taxes, budget que les partis d'opposition ont chez nous, tant qu'on veut. Il n'y a pas de qualifié d'électoral. Et la même rengaine se problème. La transquébécoise, qui n'a pas été produit devant nous ici. On nous dit que ça construite par ce gouvernement mais par l'autre n'en est pas un et chaque opinant qui parle fait gouvernement et complétée par l'aide du gou- un discours strictement politique. vernement fédéral. Statistique Canada et Gallup Poll ont fait On a les routes pour amener tout le monde un recensement à travers le Canada. On a dit que et pour sortir tout le monde aussi. Nous avions ce n'était pas un budget avec augmentation de des industries. Nous voudrions qu'elles demeu- taxes; mais les gens sont obligés de payer sous rent avec nous. Nous avons un personnel d'autres formes l'augmentation de taxes que compétent et qualifié, Shawinigan a le premier l'on dit ne pas exister. institut de technologie qui a été construit au La même chose va se produire avec le Québec. C'est une tradition la technique chez gouvernement provincial. Et je comprends le nous. député de Chauveau qui insiste pour l'appeler le 495 budget Garneau, parce qu'un gouvernement qui M. TETRAULT: M. le Président, comme je présente un budget comme ça ne veut pas y être le disais, le ministre des Affaires municipales est relié. Il ne l'appelle pas le budget libéral mais le un des bons ministres de ce gouvernement budget Gameau; c'est lui qui va en porter libéral. Applaudissez, c'est le temps, vous avez l'odieux. applaudi assez de niaiseries hier, applaudissez M. le Président, $500 millions d'augmenta- sur quelque chose de beau aujourd'hui. tion dans le budget. Le ministre va nous faire M. le Président, lorsqu'on parle de l'aide accroire que les $500 millions il ne les prend à apportée à l'habitation par la Société d'habita- nulle part, que ce sont seulement des chiffres tion du Québec, j'aimerais lui souligner quel- comptables. Je crois que le gouvernement, ques problèmes, pas ceux que l'on retrouve à lorsqu'il augmente un budget, est obligé d'aller travers la province de Québec, mais ceux qui percevoir ses taxes quelque part. existent chez moi, en particulier un problème Quand on dit à la population que 125,000 où le gouvernement provincial marche avec le personnes ne paieront pas de taxes, je suis fédéral mais où les gens, pour toutes sortes de d'accord, les chiffres sont là. Mais en même réglementations, toutes sortes de lois qu'ils ne temps on aurait dû se servir de Statistique connaissent pas avant d'acheter leur maison, Canada, qui dit que les 125,000 personnes qui perdent leur droit à cette ristourne, soit; parce ne paieront pas de taxes sont au seuil de la qu'ils ont dépassé le paiement de leur maison de pauvreté et que ce n'est pas l'augmentation ou $20, soit parce que la personne préposée au la baisse de taxes qui va les sortir de là. programme d'habitation du fédéral ne leur a pas On lance dans un bel emballage — comme l'a expliqué — conjointement avec celle du provin- si bien dit le député de Saint-Maurice — à la cial — les lois telles qu'elles sont. population que des taxes il n'y en a pas, alors La même chose existe dans l'habitation où qu'on les prend de tous les côtés. On a même les maisons construites ne sont pas de qualité. dit que les repas ne seront pas taxables jusqu'à On a vu le maire Lamontagne, ici, dans la région $1.49. C'est quelque chose de bien. Connaissant de Québec, aller examiner des maisons où le la guerre des prix qui existe présentement en grenier n'avait pas d'isolation, où les murs Amérique du Nord, j'aimerais demander au étaient faits de papier au lieu des matériaux ministre à quel café du parlement il va manger exigés par les différents ministères. M. le Prési- pour payer seulement $1.49 du repas. dent, j'aimerais que le ministre prenne en Toute la population qui mange dans les considération ces quelques remarques et fasse restaurants à travers la province de Québec sait des lois avec un peu de dents — comme on le lui que les repas à $1.49 sont très rares. Il y a des a d'ailleurs demandé pour l'environnement — "bineries"... pour protéger l'acheteur québécois qui pour une fois ne se fera pas organiser avec des UNE VOIX: La soupe aux pois. sanctions gouvernementales, se croyant à l'abri de tout vol de la part des entrepreneurs. M. TETRAULT: ... la soupe aux pois que M. le Président, notre ministre est allé à une peut-être on peut payer $1.49 mais, à part ça, conférence tenue au Château Frontenac où il ça n'existe pas. C'est d'un tel budget que notre nous a parlé de l'épanouissement des Québé- grand ministre, enfant sage de Jean Lesage, cois. Il a souligné dans son intervention, devant vient nous dire, M. le Président, que ce n'est pas 250 congressistes, que 80 p.c. de la population un budget électoral, que c'est un budget d'ad- du Québec est urbanisée et que cette popula- ministration saine et efficace. C'est tellement tion est concentrée à 16 p.c. dans les grandes efficace qu'il se base sur un nouveau système municipalités de la province. Le budget qu'il qu'il a implanté, le PPBS, et il n'a même pas su a fait favorise en partie les grandes mu- s'adresser à l'Office de la langue française du nicipalités, et je l'en félicite. La ville de Québec pour lui trouver au moins un nom Montréal devrait être félicitée, la ville de français. Montréal est le coeur de la province de Québec. M. le Président, le ministre des Affaires Lorsqu'on a siégé à la commission des bills municipales nous a parlé. Je dois le féliciter de privés en ce qui concerne la ville de Montréal, le son discours parce que c'en est un qui ne fait maire Drapeau nous a expliqué clairement que pas de partisanerie. C'était un discours très bien si l'état financier de Montréal était favorable, la fait, et je l'en félicite. Mais, M. le Président, province de Québec en profitait. Donc, qu'on j'aimerais souligner quelques petits points dans donne un surplus à la ville de Montréal, je suis son ministère. Applaudissez, il le mérite, c'est d'accord parce que si Montréal s'épanouit, le un des bons ministres que vous avez. reste de la province est obligé de suivre. Mais, M. le Président, j'aimerais que le ministre M. ROY (Beauce): M. le Président, je dois prenne en sérieuse considération les demandes vous faire remarquer, en vertu de notre règle- des petites municipalités. On nous dit que ment, que nous n'avons pas quorum. c'était les grands centres qui avaient besoin d'argent. LE PRESIDENT SUPPLEANT (M. Brisson): C'est vrai, mais il ne faut pas oublier un Vingt. Nous avons quorum. autre fait, c'est que les grands centres ont le L'honorable député d'Abitibi-Est. pouvoir de taxation envers les propriétaires, 496 alors que les petites municipalités, qui ont besoin d'une augmentation de crédits pour besoin soit d'aqueduc, d'égouts ou de quelque pouvoir donner au Québec une participation autre service, que ce soit celui des pompiers ou globale aux Jeux olympiques tant panaméri- celui de la police, n'ont pas la possibilité de cains qu'internationaux. taxation. Elles sont prises avec un budget Donc, félicitations à un ministre. Je ne sais restreint et sont obligées de donner ou d'essayer pas de quelle manière il a réussi à obtenir $5.1 de donner les mêmes services. millions supplémentaires du gouvernement ou Le ministre nous annonce qu'il y a aux du ministre des Finances. J'aimerais qu'il donne environs de $9 millions d'augmentation de peut-être sa recette aux autres ministres, parce l'aide aux petites municipalités. Je crois que, si qu'il y en a qui font énormément pitié dans le un budget est augmenté pour 16 p.c. des gouvernement libéral. municipalités de la province de Québec, les M. le Président, il y a un autre ministère que petites municipalités doivent avoir une place de l'Opposition critique alors que les députés choix au sein des Affaires municipales. J'espère libéraux disent qu'on ne devrait pas le critiquer. sincèrement que le changement que le gouver- Je crois que la fonction d'un député de l'Oppo- nement a fait en nommant le ministre actuel sition, ce n'est pas de lancer des fleurs. Je crois aux Affaires municipales va être une améliora- sincèrement que, si les députés libéraux avaient tion considérable par rapport à l'ancien minis- la liberté d'exprimer leurs idées et les revendica- tre, parce que son incompétence était soulignée tions de leur comté, ils n'auraient pas seulement dans tous les secteurs. des félicitations à faire au ministre des Finances Si j'ai vanté le ministre des Affaires munici- ou au gouvernement libéral. pales, ce n'est pas parce que je veux avoir des On parle des Affaires sociales, c'est un subventions, parce qu'il y a un très bon conseil problème dans la province de Québec. En se municipal dans la ville de Val-d'Or. Dans le fiant aux chiffres dont le ministre des Finances Nord-Ouest québécois et surtout dans le comté et le ministre de l'Industrie et du Commerce d'Abitibi-Est, les gens sont habitués à se dépan- aiment à se servir, ceux de Statistique Canada, ner, à ne pas recourir au gouvernement. En 50 p.c. des assistés sociaux demeurent dans la effet, même lorsqu'il y avait des ministres province de Québec, et on nous parle d'une libéraux élus dans le comté d'Abitibi-Est, ou relance économique dans cette province. On des ministres qui appartenaient à l'Union Natio- nous dit que les industries et commerces con- nale dans le temps, leurs réponses ont toujours naissent un regain de vie extraordinaire et on a été négatives à leur endroit. Donc, on a appris le encore 50 p.c. Cette augmentation au budget fameux système "D" dans le Nord-Ouest québé- des Affaires sociales, c'est pour régler quoi? cois et on n'a pas l'habitude d'achaler les Est-ce qu'on va régler le problème des assistés ministères. sociaux en donnant une augmentation ou en Il y a un autre ministère, M. le Président, que accroissant le nombre de fonctionnaires qui je dois féliciter. C'est un ministère, aujourd'hui, travaillent dans ces mêmes ministères, dans les qu'on appelle le Haut-Commissariat à la jeunes- bureaux de la région et le bureau local? se, aux loisirs et aux sports. On a eu sous le Je crois qu'il y a un aménagement global à gouvernement libéral, au début des années faire dans les Affaires sociales. Il y a beaucoup soixante-dix, des adjoints parlementaires qui de gens qui travaillent dans ce ministère qui relevaient encore de l'Education — le ministère sont complètement incompétents. Ils ont été relève encore de là — mais finalement le gouver- choisis je ne sais selon quels critères mais nement a pu reconnaître que, dans l'Assemblée j'espère que, dans toutes les autres villes de la nationale, il y avait une compétence. Je vois province de Québec, ce n'est pas selon les que le député de Vaudreuil-Soulanges me regar- critères qui existent dans la ville de Val-d'Or de; qu'il ne soit pas gêné, c'est vrai. D est une qu'ils sont choisis. Un des critères fondamen- compétence dans le domaine. taux pour travailler aux Affaires sociales dans la Il a été nommé à ce ministère et même après ville de Val-d'Or — cela peut surprendre les toutes les critiques qui avaient existé depuis députés du gouvernement — ce n'est pas d'être 1970, depuis qu'il est devenu responsable de ce libéral, c'est d'être péquiste, c'est un des critè- ministère, le budget a été augmenté de $5.1 res nécessaires. millions. M. le Président, on devrait le féliciter, Ces gens-là administrent la loi, une loi qui ne mais je demanderais au ministre des Finances peut pas satisfaire les demandes d'une popula- d'accorder un budget supplémentaire au Haut- tion. Ils créent encore plus de problèmes pour Commissariat à la jeunesse, aux loisirs et aux engendrer des manifestations dans les rues et Sports, l'an prochain. Cette année, il a été tout désorganiser. Ce sont eux-mêmes qui, dans augmenté de $5.1 millions. Nous sommes cons- tout ce qu'ils donnent, choisissent le minimum cients que la population du Québec s'oriente et disent aux gens qu'il n'y a aucune possibilité. vers les Olympiques '76. Nous sommes cons- C'est après les interventions que je dois faire cients qu'à la suite de l'aménagement que le dans mon comté qu'on peut donner le maxi- ministre a fait dans l'organisation ou parmi ses mum à ces personnes. Ce n'est certainement pas fonctionnaires au haut-commissariat, dans tous avec un critère de compétence comme celui-là, les centres de la province de Québec, une être membre du Parti québécois, qu'on va réorganisation s'effectue et qu'ils vont avoir pouvoir donner un regain économique à la 497 province de Québec. On s'en va vers une de la pêche encore une augmentation, de déchéance globable; on n'a qu'à regarder leur $407,600. Une augmentation non en favoritis- parti politique pour le savoir. me mais une augmentation pour favoriser l'ac- En éducation, encore une augmentation de cès dans les territoires, l'accès dans la province $200 millions de crédits. Est-ce que le gouver- de Québec. Je voudrais souligner que je ne parle nement va continuer à s'orienter sur la même pas de clubs de chasse et de pêche, je parle du ligne, en construisant des polyvalentes n'importe territoire libre de la province de Québec. C'est où dans la province de Québec? On sait bien encore une augmentation de personnel très que nos petits frères du sud ont complètement minime. L'ancien ministre du Tourisme, de la aboli le système des polyvalentes et qu'ils Chasse et de la Pêche nous a dit que cela retournent à une école plus spécialisée. Dans prendrait aux environs de 15,000 à 20,000 nos écoles, de 2,500 à 3,000 élèves s'entassent, gardes-chasse dans la province de Québec pour courent dans des corridors de un à deux milles donner aux citoyens toute la protection néces- de long, ne se comprennent pas. Lorsqu'ils saire et protéger notre faune, développer nos arrivent à la fin de l'année, ils sont promus endroits de chasse et rendre accessible tout le peut-être par sympathie et certainement pas par territoire aux Québécois. compétence. Les problèmes que les polyvalen- C'est encore une goutte d'eau dans une mer. tes occasionnent aux différents principaux d'é- J'espère qu'une fois pour toutes, lorsqu'on cole ou directeurs de personnel sont affreux parle de relations fédérales-provinciales, du fé- parce que contrôler de 200 à 250 professeurs déralisme rentable, les gens vont pouvoir s'enten- dans un mille et demi de corridor, ce n'est pas dre. chose facile. On voit encore le gouvernement, On a eu une déclaration, hier, du ministère alors que la polyvalente est un fiasco total, des Terres et Forêts, à laquelle le ministre a s'orienter dans le même sens. répondu ce matin. Mais je voudrais lui souligner Lorsqu'on parle de donner de l'éducation que le ministre responsable à Ottawa nous a dit aux citoyens du Québec, à nos jeunes, à l'avenir qu'il va falloir encore demander à la province de de cette province, pourquoi ne pas s'orienter Québec s'il y aurait possibilité de s'entendre autrement que vers les polyvalentes? Les en- parce que leur coopération était très limitée. fants des ministres, les enfants des personnes Le parc du Témiscamingue, c'est encore un qui ont de l'argent dans la province de Québec autre point que le gouvernement de la province ne vont pas dans les polyvalentes, ils ne vont de Québec semble ignorer ou sur lequel il ne pas dans les institutions publiques du gouverne- veut pas collaborer avec le fédéral. Le ministre ment. Ils s'en vont dans l'éducation privée parce Jean Chrétien a annoncé à plusieurs reprises à la qu'ils savent que les cours donnés sont meilleurs Chambre des communes que, selon lui, il est et que leurs enfants auront une meilleure prêt à négocier toute entente pour le parc chance lorsqu'ils atteindront l'âge de travailler Témiscamingue et qu'il attendait strictement le et de gagner leur vie. gouvernement provincial. Par cette déclaration, Est-ce que le ministre des Finances a quelque cela prouve encore qu'on a un gouvernement chose à dire? sans efficacité, un gouvernement incompétent. J'espère que c'est un budget électoral et qu'on M. GARNEAU: Cela ne frappe pas fort. va pouvoir faire des élections le plus rapidement possible pour pouvoir le remplacer. M. TETRAULT : Cela va avec le budget, ce Dans les terres et forêts, là encore on a des n'est pas fort. problèmes. Nous avons demandé de faire siéger la commission des comptes publics pour pou- M. GARNEAU: Cela va avec votre nombre. voir se comprendre. On nous rapporte qu'il faut attendre l'étude des crédits de chaque ministè- M. TETRAULT: Si, dans le ministère de re, poser des questions au ministre et que le l'Education, on s'orientait vers un système ministre va y répondre. Je devrais souligner que différent de celui qu'on a, on pourrait donner certains membres du Parti libéral ont déjà siégé de meilleures compétences à notre belle provin- dans l'Opposition. Ils devraient savoir eux- ce. C'est vrai que nous formons des ingénieurs, mêmes que lorsqu'on pose des questions au des avocats, des notaires et toute la gamme. Le ministre, 80 p.c. du temps, il n'y répond pas, ministère des Affaires sociales nous a dit qu'il y détourne la question et c'est le poste suivant aurait une accélération des diplômés en médeci- qui est annoncé. Ainsi, on ne peut plus conti- ne, que cette année il y aurait peut-être 700 nuer le débat sur la question. nouveaux médecins qui vont sortir des facultés Pourquoi ce gouvernement, qui dit n'avoir pour satisfaire à la demande de la population. rien à cacher, ne veut-il pas faire siéger la Est-ce que ces 700 personnes auront la compé- commission des comptes publics? Pourquoi tence? Si on se fie à d'autres secteurs, il faut refuser cette commission? Quand on est dire qu'ils n'auront pas la compétence nécessai- exempt de tout blâme, on n'a rien à cacher et re. Dans les cours d'art et de génie, cela laisse à on fait siéger les comptes publics. Lorsqu'une désirer, les compétences qui sortent de certaines personne passe à l'enquête sur le crime organisé universités. de la ville de Montréal et qu'elle n'a rien â Dans le domaine du tourisme, de la chasse et cacher, elle se présente et cela ne lui fait 498

absolument rien d'y aller, parce qu'elle est libre de sel des Iles-de-la-Madeleine — c'est très com- et qu'elle ne peut être accusée de rien. pétent— d'un gite d'ilménite et de rutile à Mais de la façon que les comptes publics ont Saint-Urbain dans le comté de Charlevoix et été rédigés, on ne peut absolument rien com- éventuellement d'un gîte de magnetite stannifè- prendre là-dedans. Avant que le ministre répon- re à Magpie, sur la Côte-Nord. Il ne faut rien de que les créditistes ne comprennent absolu- connaître dans le secteur minier pour commen- ment rien, je dois lui dire que même les cer à dire que Soquem fait des recherches comptables agréés ne s'y comprennent pas non extraordinaires dans les trois gisements que je plus. Ils nous répondent que si l'entreprise viens d'énumérer. privée était dirigée de la même façon et aurait Soquem a été constituée par ce Parlement un système comptable similaire à celui du pour faire de l'exploration et de l'exploitation. gouvernement provincial, tout le monde serait Elle devrait s'en tenir strictement à l'explora- mis â l'amende et tout le monde ferait banque- tion et non à l'exploitation. Le gouvernement route dans la province de Québec. va nous demander bientôt une augmentation de Dans les terres et forêts, il y a un problème crédits pour Soquem. Il n'aurait qu'à prendre la qui existe et c'est un problème énorme. Il y a mine Louvem dans le canton de Louvicourt, un problème dans le Nord-Ouest québécois et près de Val d'Or, pour ne pas demander une encore là je fais une intervention, non contre augmentation de crédits. On a une mine qui a certaines villes, mais en faveur du Nord-Ouest été achetée à la suite d'un procès entre Soquem québécois. On parle d'épanouissement des ré- et le détenteur du bail ou des terrains jalonnés, gions et on voit, dans la province de Québec et un M. Brassard. Le gouvernement du Québec a spécialement dans le Nord-Ouest québécois, la été obligé de lui payer la somme de $2,200,000 "pitoune", comme on pourrait l'appeler, notre pour ne pas s'être mêlé de ses affaires. bois à pâte, s'en aller dans la région de Hull et Soquem exploite ce gisement: 500,000 ton- dans la région de Gatineau, au détriment des nes. Il en coûte présentement aux citoyens de la gens du Nord-Ouest québécois. province de Québec $30 la tonne pour exploiter Pourquoi le gouvernement provincial, pour Louvem. Le minerai extrait se vend $15 la une fois, ne fait-il pas une loi qui va favoriser les tonne sur le marché courant. Donc, il y a un régions qui ont au moins une richesse naturel- difficit global de $15 la tonne pour l'exploita- le? Qu'elle serve à cette région et non encore à tion de Louvem. une agglomération électorale pour les satisfai- re? Pourquoi cette province n'imite-t-elle pas M. GARNEAU: Louvem est rentable. Elle certaines lois qui existent en Ontario?. Elles fait des profits. C'est la seule mine qui est en disent que lorsqu'on fait l'exploitation, dans les exploitation et qui est profitable. terres et forêts, d'un moulin à papier ou d'un moulin à scie, le traitement devrait se faire dans M. TETRAULT: M. le Président, le ministre la région même où ce bois est puisé. pourra répondre plus tard. Je ne veux rien Pourquoi, au Québec, dans le domaine des savoir de lui. terres et forêts, a-t-on toutes sortes de lois qui ne corrigent aucune situation? Il y a des M. GARNEAU: Je vais vous répondre, ne problèmes qui existent à Trois-Rivières dans le vous inquiétez pas. Mais laisser passer des domaine du bois, dans la région de Shawinigan, sottises semblables, c'est complètement ridicu- dans la région de Gatineau, dans la région du le. Nord-Ouest québécois et plus spécialement dans la région du Témiscamingue, et toujours dans ce M. TETRAULT: Soquem, qui est encore... fameux secteur des terres et forêts parce qu'il n'y a aucune loi cohérente, aucune loi qui peut M. GARNEAU : C'est ridicule. protéger les citoyens et qui pourrait favoriser une région du Nord-Ouest québécois où il y a M. TETRAULT: Le ministre nous annonce d'immenses richesses naturelles. Que le gouver- que c'est la seule mine qui fait des profits dans nement cesse de créer des superrégions telles l'organisation de Soquem. Je lui demanderais que Hull et Gatineau aux dépens d'autres où il va prendre la somme de $2,200,000 pour régions, en nous donnant toutes sortes d'excu- payer l'action de Brassard, à quel endroit il va ses. vendre son minerai qui coûte $30 la tonne pour On aperçoit dans les crédits un autre domai- l'exploitation. C'est peut-être encore comme ne qui est Soquem, grande compagnie du dans les comptes publics, c'est un trucage gouvernement, grande compagnie qui relève du comptable et qui ne donne pas la réalité aux ministère des Richesses naturelles, grande com- citoyens de la province de Québec. pagnie qui fait toutes sortes de recherches, si je Lorsqu'on parle de l'exploitation d'un gite lis le rapport. Je dirais au ministre des Finances de sel aux Iles-de-la-Madeleine, cela est ridicule. qu'il aurait dû s'informer un peu avant de On n'a qu'à lire les journaux qui concernent le l'écrire parce que je vous dis que c'est pas mal domaine minier pour trouver que c'est encore ridicule. une aventure ridicule de la part de Soquem. On nous souligne que la compagnie d'Etat On parle de gisements à Saint-Urbain, dans le Soquem nous parle encore de la valeur, du gite comté de Charlevoix. On parle de magnetite 499

stannifère à Magpie, sur la Côte-Nord. C'est M. GARNEAU: Non, mais je dis que votre encore ridicule de parler de gisements de cette temps est écoulé. nature dans la province de Québec lorsqu'il y a des compagnies qui demandent que le gouverne- M. TETRAULT: S'il ne l'est pas, il n'a pas ment change certaines lois dans la province de commentaires à faire. pour pouvoir faire l'exploitation de certains gisements. Le gouvernement ne veut pas chan- M. GARNEAU: Votre temps est écoulé. Cela ger ses lois. prend le consentement unanime si vous voulez Il y a des dépôts de fer à travers le Québec. Il continuer. y en a dans la région de Chibougamau, dans la région de Cadillac. Ils sont prêts à se faire M. SAMSON: M. le Président, une question exploiter. Le gouvernement ne veut pas changer de règlement. Je vous demande de faire obser- certaines lois qui ont été adoptées par un ver le règlement et de demander au ministre des certain René Lévesque lorsqu'il était ministre Finances de ne pas intervenir. Ce n'est pas au pour favoriser l'Iron Ore qu'il critique aujour- ministre des Finances de dire à l'opinant que d'hui. son temps est écoulé. M. le Président, c'est à La participation de Soquem, je la reconnais. vous de le faire. Nous n'accepterons d'autres Elle a fait du bien, même dans le Nord-Ouest directives que les vôtres, M. le Président. québécois, parce que c'est là qu'elle dépense la presque totalité de son budget. Tant et aussi M. GARNEAU: M. le Président, sur le point longtemps que Soquem veut demeurer stricte- de règlement, je soumets que tout député a non ment dans l'exploration, je n'ai absolument rien seulement la permission, mais le devoir de contre. Tant qu'elle veut demeurer dans ce soumettre à votre attention le fait que le secteur. Je sais que le ministre peut me répon- règlement est violé. C'est ce que le député dre que dans la région de la Molybdenite, à d'Abitibi-Est est en train de faire. Lacorne, le gouvernement a été obligé de s'imposer, de se rendre aux désirs de la popula- M. SAMSON: M. le Président, une question tion pour pouvoir rouvrir cette mine. Cela, je le de privilège. J'invoque mon privilège de député, sais. Participer à une aventure, comme pour une M. le Président. L'honorable ministre des Finan- période d'un an pour tant de pieds de "dia- ces vient d'interpréter ce que je vous ai dit. mond drilling" ou de forage au diamant est une Il est du devoir — je reviens sur la question affaire. Mais se lancer dans l'exploitation globa- de règlement— de tout député de vous faire le et totale, comme pour Louvem, cela est une part, M. le Président, de toute violation du autre paire de manches et c'est un déficit total. règlement. Ce n'est pas ce que le ministre des Dans la région de la baie James où des Finances a fait. Il ne vous en a pas fait part; il gisements — pas des gisements reconnus, prou- en a fait part directement à l'opinant, ce que vés — des anomalies existent et où de la nous contestons. Nous vous demandons de le prospection devrait se faire pour concréti- rappeler à l'ordre, M. le Président. ser si c'est rentable, oui ou non, Soquem devrait se lancer dans ce domaine parce que c'est une LE PRESIDENT (M. Lamontagne): Je pour- entreprise gouvernementale strictement contrô- rais peut-être rappeler à l'attention des députés lée par le gouvernement et qui travaille dans un que le temps des allocutions est tenu par les territoire ou une municipalité. Qu'elle aille officiers de la Chambre. On m'a informé, il y a au-delà du 49e parallèle. Ce serait son domaine environ une minute et demie, qu'il restait deux d'y aller, de pouvoir sortir les richesses naturel- minutes. Il reste donc environ trente secondes les qu'il y a là. Mais non, M. le Président, on au député. aime autant aller chercher des dépôts de sel, des M. TETRAULT: M. le Président, pour termi- prétendus dépôts de magnétite titanifère, dans ner, parce qu'il me reste trente secondes — il la région de Magpie et de la Côte-Nord, dépôts nous a fallu écouter un discours non sensé du qui ne rapportent absolument rien. En effet, si ministre des Finances — je dois dire que c'est un le ministre était informé de ce que sont ces budget électoral, un budget d'incompétent. dépôts, il se serait aperçu que l'exploitation de D'ailleurs, M. le Président, il prouve pourquoi ces gisements se fait à un coût extrêmement l'ancien premier ministre de la province de dispendieux et même que, dans un domaine, M. Québec n'a pas osé se présenter devant la le Président, il n'y a encore aucun procédé population pour un autre mandat; c'est parce connu pour extraire le minerai. qu'il était incompétent. Or, le ministre des M. le Président, Soquem existe, mais il y a Finances est un de ses élèves et il a la même un autre problème qu'il faudrait régler. Lors du incompétence. Merci. grand souper banquet... LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): M. GARNEAU: Votre temps est écoulé. L'honorable député de Trois-Rivières.

M. TETRAULT: Cela ne me dérange pas. M. Guy Bacon Est-ce que le ministre des Finances est président de l'Assemblée nationale? M. BACON: J'aurais aimé, M. le Président, 500 au cours de ces quelques minutes, discuter un beaucoup trop large et vous devriez peut-être peu plus en profondeur du présent budget, penser à restreindre un peu vos dépenses d'im- élaborer un peu sur ce que doit être un budget mobilisation et faire moins d'emprunts. dans une administration gouvernementale, par- C'est inévitable que dans un champ aussi ler un peu de ce nouveau système du PPBS, qui vaste on retrouve des opinions comme celles se dit en français Rationalisation des choix que j'ai mentionnées. Je pense que de toute budgétaires, mais certains opinants qui m'ont façon l'équipe du ministère des Finances mérite précédé ont parlé d'une situation dans une des félicitations. Elle en mérite aussi pour avoir région qui m'intéresse et dont j'ai le succès à mis en pratique le système de PPBS, qui coeur, la région de la Mauricie. Je devrai limiter assurera certainement un meilleur contrôle des un peu mon intervention pour y aller plus dépenses du gouvernement du Québec et des largement dans la description de la situation qui sommes qui sont administrées. prévaut dans la Mauricie, qui n'est pas si La situation en Mauricie — vous me permet- ombrageuse qu'ont semblé le laisser croire trez d'aborder ce sujet — je ne voudrais pas certains de mes prédécesseurs. cacher qu'il y a là comme dans n'importe quelle Je pense, M. le Président, que le budget région, tant de la province que du pays, des présenté par le ministre des Finances est la problèmes. Il y a une évolution, des change- résultante de nombreuses mesures qui font que ments, des réaménagements. Mais je pense qu'il nous pouvons, cette année, pour un troisième ne faut quand même pas tout dramatiser. budget consécutif, ne pas augmenter les taxes et Je parlais tantôt des bureaux du ministère de amorcer dans plus d'un domaine la solution à l'Industrie et du Commerce. J'ai été surpris certains problèmes, tel le problème des budgets d'entendre le député de Saint-Maurice parler à des municipalités. un moment donné de la fuite des industries Dans certains domaines, certains mécanismes dans la ville de Shawinigan. Mais, alors qu'il ont été mis en place au cours des dernières était député ministériel, la période de 1967 à années. 1970, une région de l'importance de la Mauricie Je voudrais par exemple parler du ministère n'a pas eu de délégué régional en titre au de l'Industrie et du Commerce, qui a procédé ministère de l'Industrie et du Commerce au par certaines politiques et certains programmes bureau de Trois-Rivières. à la réorganisation des bureaux régionaux du Il y avait un sous-délégué, mais il n'y avait ministère. Il a agi dans certains secteurs de pas un délégué en titre. Il y avait aussi dans la promotion industrielle, dans l'ouverture et la région un problème de communications avec le consolidation de maisons du Québec à l'exté- réseau routier. rieur. Et c'est la chose à laquelle je me suis surtout Je pense que nous pouvons sentir déjà un attardé et attaqué. Là-dessus — et je le dis renouveau dans le climat industriel du Québec. devant mes collègues qui sont des autres par- Je suis fier personnellement de dire qu'après 20 tis — on va admettre que c'est à l'enseigne de la ans d'absence d'investissements industriels ma- collaboration que tous les gens de la région se jeurs dans le comté de Trois-Rivières nous avons sont donné la main et ont demandé d'une façon eu l'an dernier — édifice qui est actuellement en très pacifique d'avoir un réseau routier adéquat construction — un investissement de $4.5 mil- de façon à relier la région de la Mauricie à la lions à $5 millions de la compagnie Westing- métropole du Canada pour faciliter une pros- house. C'est la deuxième usine qui est construi- pection industrielle et nous permettre d'espérer te à Trois-Rivières. beaucoup plus que nous l'avions fait jusqu'à Nous avons annoncé qu'il y aura construc- cette époque. tion d'ici quelques semaines de l'usine Fuji C'est peut-être une des raisons pour laquelle Dying and Printing, qui investira environ $5 il y a une certaine dégradation. millions dans le parc industriel de Trois- De toute façon, M. le Président, il y a en Rivières. D'après mes rencontres avec les indus- chantier l'autoroute 40 de Trois-Rivières à triels, je pense que le ministre des Finances, le Berthier qui, normalement, devrait se terminer ministre de l'Industrie et du Commerce et le l'automne prochain. Il y a eu la construction ou gouvernement ont assaini le climat au Québec l'accélération de la construction de la Transqué- et qu'on sent déjà des points réellement vivants bécoise, M. le Président, de façon à pouvoir de relance économique. faciliter le système de communication à l'inté- J'écoutais au cours des derniers jours les rieur de la région. Cette route va permettre différents orateurs qui m'ont précédé. Quand justement aux municipalités ou aux différents on aborde un sujet aussi vaste que le budget de secteurs de la région qui sont en difficulté de la province de Québec, je pense que ça donne s'ouvrir et déborder un peu de la région. lieu à toutes sortes d'opinions. J'ai remarqué Cela revigorera notre industrie touristique. que dans le même parti politique on a dit à Par exemple, dans ce domaine, depuis 1970, on certains moments: Vous devriez avoir une a eu une entente avec le gouvernement fédéral politique d'emprunt plus élargie, plus grande et pour l'établissement d'un parc national en peut-être baisser les taxes davantage. Et dans le Mauricie. Je pense, encore là, M. le Président même parti on a entendu un autre opinant dire: — je dis sans aucune arrière-pensée — que tous C'est effrayant votre politique d'emprunt, c'est encore ont fait l'unanimité sur ce parc. Cela a 501

été encore sous l'enseigne de la collaboration même dans la région économique no 4. CIL sera que l'opération s'est faite et la Mauricie sera à 20 ou 25 minutes de Shawinigan et pourra quand même dotée d'une ressource touristique, embaucher de la main-d'oeuvre de Shawinigan. je pense, extrêmement importante. Si le même phénomène s'était produit sur une Il y a d'autres événements touristiques, M. le même distance dans une ville comme Montréal, Président, comme le festival western de Saint- personne n'en aurait parlé, mais, parce qu'il y a Tite qui a pris une expansion extraordinaire. un pont, parce qu'il y a un fleuve, parce qu'il y Alors, ce réseau routier ou ce système de a quinze minutes sur une route qui s'appelle la communication pourra permettre aux gens de Transquébécoise, les gens ont fait certaines l'extérieur de venir visiter la Mauricie., d'assister protestations. Cependant, je dois dire, M. le à des événements comme le festival western de Président, comme habitant de la Mauricie, Saint-Tite, le grand prix automobile de Trois- comme Québécois, que je me suis réjoui que Rivières ou de la course de canots qui est déjà CIL ait décidé de rester dans la région, d'inves- rendue à sa 38e ou 39e édition. Il reste quand tir et de permettre à la main-d'oeuvre de la même, M. le Président — je ne veux pas faire région de la Mauricie, qui est excellente, de d'accusation — qu'on est un peu en retard et bénéficier quand même de ses largesses. qu'on fait actuellement du rattrapage. On est Cela aurait été tragique, M. le Président — et peut-être une coche en arrière de ce qu'on on n'en a pas parlé — si CIL avait décidé d'aller devrait être. en Ontario ou en Nouvelle-Angleterre ou aux Ce qui se produit, c'est qu'il y a une Etats-Unis. Mais, grâce à ce climat qu'on a créé, dégradation à un moment donné, un climat on a réussi à garder CIL dans la région. Je s'installe chez les citoyens, on sent une espèce comprends la première réaction des citoyens de de pessimisme. Vous admettrez, M. le Président, la ville de Shawinigan. Je comprends la réaction que, quand ça fait vingt ans qu'il n'y a pas un du député de Saint-Maurice, mais on devrait industriel important qui est venu vous visiter, ça peut-être aussi souligner, quand même, que, si fait quand même quelque chose aux citoyens. un bonhomme a 15, 20 ou 25 minutes à faire Je me suis attaqué à cette tâche, comme je le en automobile pour se rendre à un travail, la disais tantôt, d'abord de réorganiser le réseau situation est un peu moins tragique. routier à travers la région et je me suis attardé à Elle est un peu moins tragique si on l'exami- cette autre tâche d'intéresser des investisseurs à ne comme il faut et si on la regarde comme il venir à Trois-Rivières. Nous avons, avec la faut; c'est un peu moins tragique qu'on l'a collaboration du ministre de l'Industrie et du décrit. Je pense quand même, M. le Président, Commerce, réorganisé le bureau régional du que ce sont des nouvelles dont on doit se ministère de l'Industrie et du Commerce. Le réjouir. travail qui se fait actuellement — je pense que Quant au parc industriel de Bécancour, on a les députés de la région seront tous d'accord peut-être des difficultés, mais il reste quand parce qu'ils en profitent tous un peu — par une même que j'ai confiance. Ce ne sont pas des excellente équipe est, selon moi, excellent. Mais investissements qui arrivent du jour au lende- il reste quand même — je tiens à le souligner — main. Il est extrêmement long de travailler sur qu'il y avait trois ans que ce bureau était des dossiers industriels. Bien souvent, celui qui totalement ou à peu près inactif; je ne blâme vous arrive, à un moment donné, pour s'instal- pas le personnel de ce bureau qui ne pouvait ler est celui auquel vous ne pensiez peut-être assurément pas suffire à la tâche. pas. Alors, M. le Président, nous avons travaillé à Et comme je le disais tantôt, nous en la réorganisation du commissariat industriel de sommes rendus à notre deuxième investisse- la ville de Trois-Rivières. Le ministère de ment majeur à Trois-Rivières au cours des deux l'Industrie et du Commerce a octroyé un mon- dernières années. Je pense que l'année en cours tant à la ville de Trois-Rivières de façon à lui s'annonce extrêmement bonne et qu'il y aura faciliter la tâche dans son travail de promotion sûrement de bonnes nouvelles pour les citoyens industrielle et à nous permettre d'aller offrir tant de Trois-Rivières que de la région de la Trois-Rivières et le Trois-Rivières métropolitain Mauricie. Alors, j'ai demandé d'essayer de faire aux industriels tant des Etats-Unis que des un décompte des investissements qu'il aurait pu autres provinces du Canada et des autres pays. y avoir dans les régions ou dans certains comtés, Je pense que la situation n'est pas aussi dramati- et on me dit que dans le comté de Saint-Mauri- que qu'on l'a mentionné. Quand on pense, par ce, soit de programmes d'expansion ou d'inves- exemple —je parlais de réaménagement, d'évo- tissement, il y a eu seize compagnies qui ont lution, de changement — que B.F. Goodrich est investi pour $11,615,460, et création de 529 établie dans la ville de Shawinigan, dans le nouveaux emplois. comté de Saint-Maurice, c'est quand même un Je pense qu'on devrait regarder la situation investissement dans ce comté, M. le Président. telle qu'elle est. Je ne veux pas cacher de Je comprends qu'il y a eu des difficultés dans problème, nous avons des problèmes d'expan- d'autres domaines. sion, nous connaissons des difficultés au point Dans le cas de CIL, je partage jusqu'à un de vue municipal, si vous voulez, avec l'expan- certain point l'opinion du député de Saint-Mau- sion de la ville, mais je me réjouis d'apprendre rice, mais je me réjouis que CIL reste quand que la ville de Trois-Rivières, qui recevait 502

$102,000, en recevra $335,000 avec le nouveau M. TETLEY: Apparemment, mon discours budget. est tellement intéressant qu'ils veulent l'écou- Comme je le mentionnais tantôt, il y a eu ter. une amorce de ce côté-là. Ce n'est peut-être pas la situation finale, ce n'est peut-être pas la M. PAUL: De toute façon, ça ne finira pas meilleure situation, mais quand il y a une aujourd'hui, qu'il soit sans inquiétude. C'est augmentation d'au-delà de $225,000 ou peut-être la bonne façon pour que ça ne finisse $230,000, il y a quand même lieu de se réjouir. pas mardi non plus. Je comprends encore là, comme je le disais tantôt, la réaction de mon cher collègue de M. GARNEAU: Cela finira mercredi ou jeu- Saint-Maurice, mais il reste quand même qu'il di. ne faut pas dramatiser la situation. De plus en plus, depuis quelques années, les gens de ma M. DEMERS: Jeudi, vendredi. région, de la Mauricie ont compris qu'il fallait se serrer les coudes, qu'il fallait se donner la M. PAUL: Jeudi, on n'est pas pressé. main et que, ensemble, les citoyens de la Mauricie, réussiraient eux-mêmes à revigorer M. DEMERS: On est payé pour cela. leur région, qu'ils réussiraient eux-mêmes à redonner peut-être la place que certaines villes M. PAUL: On ne se promène pas aux frais de la région occupaient dans l'économie québé- des avions du gouvernement, nous. coise. La Mauricie, je pense, pourra reprendre son rythme et son coeur battra au rythme des M. DEMERS: Non, certain! années 73, 74, 75 et les autres, je l'espère, et que ce sera la relance pour les années 70. LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): A M. le Président, il m'a été agréable de l'ordre, s'il vous plaît! participer à ce discours du budget et je pense L'honorable ministre des Institutions finan- que dans les dernières années que nous avons cières. vécues, dans notre région il y a assurément une amorce de reprise. Je pense qu'il y a lieu de se M. TETLEY: Merci, M. le Président. L'éco- réjouir des différents investissements qu'on y nomie canadienne a connu depuis le début des trouve, tant du point de vue public que du années soixante, un regain spectaculaire et point de vue privé. Je vous en remercie, M. le probablement l'une des périodes les plus lon- Président. gues de développement continu de son histoire. Cependant, la fin de cette décennie a été LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Le marquée par certaines perturbations majeures ministre des Institutions financières, Compa- et retentissantes telles la faillite de certaines gnies et Coopératives. entreprises financées à même l'épargne du public. Toutefois, cette expansion, même avec M. William Tetley ses difficultés, s'est reflétée d'une façon toute particulière dans le marché des valeurs mobiliè- M. TETLEY : M. le Président, je voudrais ce res, aussi bien au Canada qu'aux Etats-Unis. matin parler du marché des capitaux des bourses Durant cette même période, l'industrie des à Montréal, sujet qui m'est très cher, la question valeurs mobilières a fait l'objet de diverses des ordinateurs, la restructuration des commis- études en Amérique du Nord. Au Canada, sions de courtage, le marché des capitaux à mentionnons particulièrement le rapport Por- Montréal et d'autres sujets corollaires. ter, en 1964, le rapport Kimber, en 1965, le rapport du Comité canadien sur les fonds M. PAUL : En entendant les grands thèmes mutuels, en 1969, le rapport Moore, en 1970, le que le ministre a l'intention de nous dévelop- Merger Study de l'Ontario, en 1971, le rapport per, je me demande s'il ne s'embarque pas dans préliminaire Bouchard et le rapport de l'an un discours d'une semaine. Alors peut-être que, dernier de même que l'Industry Ownership pour que ce soit global... Study, en 1972. Ces études ont déjà entraîné certains changements dans la loi et la réglemen- M. TETLEY : Avec le consentement unani- tation du commerce des valeurs mobilières dans me. diverses provinces canadiennes. Il est cependant à prévoir que l'effet des rapports récents, M. PAUL : Non. Pour que ce soit global, je publiés particulièrement en Ontario et au Qué- me demande s'il n'y aurait pas lieu de considé- bec, entraînera des changements allant même rer déjà qu'il est une heure et que nous jusqu'à une refonte de la loi. Nous avons en vue ajournions notre débat à la semaine prochaine. une telle refonte ici au Québec. On se souvient, d'ailleurs, que lors de leur M. GARNEAU: Non. publication, certains rapports ont fait l'objet de nombreux commentaires et que l'étude sur M. PAUL: Alors, comme le ministre des l'industrie des valeurs mobilières au Québec Finances ne veut pas, nous allons entendre le suscite encore beaucoup d'intérêt à tous les ministre. niveaux. 503

Y a-t-il lieu de prévoir qu'après ces change- répercussion de ces pressions se fait présente- ments importants l'on assistera à une période ment sentir et que l'ensemble de la structure d'accalmie et de consolidation? Que réserve la des commissions des courtiers pourrait éven- décennie des années soixante-dix? Que sera le tuellement faire l'objet d'une révision. commerce des valeurs mobilières en 1980? L'un des éléments importants de l'étude Rien ne laisse prévoir une accalmie quelcon- actuellement est la possibilité que les commis- que dans le secteur du marché des capitaux. Au sions puissent être négociées lorsque les transac- contraire, tout indique que des modifications tions sont faites par des institutions financières d'importance sont à venir et déjà ces change- et/ou pour des sommes très élevées. ments font l'objet d'études par les divers Comme les commissions représentent le prin- organismes de valeurs mobilières de l'Amérique cipal revenu des maisons de courtage, il est du Nord. évident que les mesures préconisées à ce sujet L'arrivée des ordinateurs. Nous avons des auront un effet considérable sur ces maisons ordinateurs au ministère du Revenu et je crois dont la survie est essentielle pour le plus grand que nous aurons bientôt des ordinateurs aux intérêt des investisseurs. Bourses de Montréal, du Canada ainsi qu'à D'autre part, il faut des commissions qui Toronto et à Vancouver. protègent le public. En face de ce dilemme, je Les transactions de valeurs mobilières se font crois que nous aurons bientôt une solution qui traditionnellement sur un parquet de Bourse: pourrait protéger le public et qui pourrait les achats ou ventes sont transmis par téléphone favoriser, en partie, les grandes institutions. depuis les bureaux de maisons de courtage aux Mr. President, I would like to refer to a représentants qui effectuent les transactions. question that has been raised often in this Cette mécanique traditionnelle d'échanges est House and in the Province. That is the question en voie de disparition et il est fort probable, du of a world-wide securities market. I have moins en Amérique du Nord, que ce système mentioned how the traditional floor of the n'existera plus en 1980. Les représentants des various exchanges will eventually disappear; maisons de courtage, les divers intermédiaires there is another phenomenon gradually taking qui acheminent jusqu'au parquet l'offre d'achat shape. I refer to transactions of Canadian ou de vente et qui entourent l'information securities taking place no longer on the North concernant la transaction conclue pourraient American market but on the broad market of être remplacés par des ordinateurs. Ceci permet- the Western world. In view of the importance trait non seulement de faire face au volume of the continuing increase in the volume and accru de la demande dans le secteur des valeurs value of the money involved in these mobilières, mais assurerait à l'investisseur le transactions, the European and Canadian meilleur prix à l'acquisition comme à la vente, regulatory agencies felt the need to examine indépendamment de la région ou de la localité this question. It seems certain that the field of où il se trouve et du centre avec lequel il activities covered by the coordination policies transige. existing between the North American agencies Le problème est qu'on ne veut pas perdre will be insufficient in a few years and notre marché des capitaux et nos Bourses à cooperation will undoubtedly have to be Montréal pour une seule Bourse, à Toronto ou organized at the intercontinental level. ailleurs. Je voudrais noter que notre Commis- If we have an international exchange, sion des valeurs mobilières, le ministère et le however, we must still protect, for Montreal gouvernement sont vigilants à ce sujet. and for , our capital market because it is Un autre problème d'importance, un problè- the only place where our graduates from our me aigu, c'est la question de la commission de colleges, from our universities, from our courtage. Vous savez qu'il y a eu des votes à CEGEP, our graduates in administration can Toronto, Vancouver et Montréal et les courtiers possibly work in their own language. Il faut ne s'entendent pas. Je voudrais parler de la garder un marché des capitaux au Québec à tout position du Québec à ce sujet. Encore récem- prix — je dis presque à tout prix — parce que ment les maisons de courtage servaient principa- c'est un endroit où nos Canadiens français lement d'intermédiaires aux individus transi- peuvent, en sortant des universités du Québec, geant en Bourse. La situation s'est progressive- des CEGEP du Québec et des collèges du ment renversée et aujourd'hui les institutions Québec, travailler dans leur langue. financières sont devenues les principaux clients Je pense à un autre sujet... Ah! un message des maisons de courtage, tant en volume qu'en du patron. valeurs. Ces institutions, qui représentent des milliers d'investisseurs, mettent en doute l'utilité des UNE VOIX: Du lieutenant-gouverneur! maisons de courtage comme intermédiaires et le paiement élevé de commissions à celles-ci. Aussi M. TETLEY: II me trouve tellement intéres- des pressions très fortes sont-elles faites de la sant qu'il veut que je demande l'ajournement! part de ces institutions financières pour tenter d'obtenir des sièges en Bourse ou une révision des M. PAUL : M. le Président, je regrette, mais il taux de commissions. Il est bien évident que la n'est pas une heure. 504

M. TETLEY: Je remercie le député de Mas- M. LEVESQUE: M. le Président, mardi ma- kinongé de son appui. tin, à dix heures, il y aura, comme déjà annoncé, la commission parlementaire des ri- M. ROY (Beauce): Si on continuait à enten- chesses naturelles, alors que nous entendrons les dre l'honorable ministre des Institutions finan- représentants de l'Hydro-Québec, au salon rou- cières, Compagnies et Coopératives dans son ge. A la salle 81-A, se poursuivra sans doute discours, puisqu'il y a encore au moins sept l'étude des crédits du ministère des Transports. minutes. Je comprends mal l'attitude du leader Quant à une troisième commission parlementai- du gouvernement. re, ce sera impossible mardi matin, cela afin de rendre service à nos bons amis d'en face, dans M. TETLEY: Je préfère présenter mon dis- un grand geste de collaboration. cours que... M. PAUL: Nous ne l'oublierons pas. Nous LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): A vous remercions. l'ordre, messieurs! M. le Président, je ne peux pas laisser passer L'honorable ministre des Institutions finan- cières, Compagnies et Coopératives. cela. M. TETLEY: Je note, M. le Président, qu'il y M. LEVESQUE: Bon. en a qui sont pour mon discours et que quelques-uns sont contre. Récemment, le minis- M. PAUL: Voici, c'est beau de dire: Un tre Marchand, du fédéral, a noté que le Canada grand geste de coopération, et je remercie le est divisé en deux groupes; pas les groupes leader. Vous me demandez: Etes-vous prêt pour linguistiques, qui veulent une langue ou une les crédits de la Justice mardi? J'ai dit: Oui. Il autre, mais ceux qui veulent un grand aéroport s'est adressé à l'avocat populaire du crédit et ceux qui ne veulent pas d'un grand aéroport. social, le brillant député de Portneuf, qui a dit: Je vois qu'en Chambre, ici, vous êtes divisés. Prêt. Nous comprenons que le ministre peut Vous êtes pour et contre mon discours mais avoir des raisons. peut-être serez-vous intéressés à la question Mais disons que, nous aussi, dans un grand d'un code des valeurs mobilières. esprit de collaboration, nous comprenons la Je crois qu'il est essentiel que nous chan- situation du gouvernement. gions nos lois, qu'il y ait un assainissement de notre marché de capital. C'est une vague qui M. LEVESQUE: Il n'y a pas que deux existe partout, en Amérique du Nord et en oppositions en cette Chambre. Il y en a une Europe. troisième. Quand je dis dans un grand geste de collaboration... M. PAUL: M. le Président, le ministre me permet-il une question? M. PAUL: C'est de compréhension à ce moment-là. M. TETLEY: Oui, oui. M. LEVESQUE: ... il faut bien comprendre M. PAUL: Je crois que le ministre vient que nous essayons de faire la coordination entre d'entrer dans le coeur d'un autre sujet. Il y les besoins et les possibilités physiques ou aurait peut-être lieu, dans les circonstances, de autres des quatre partis en Chambre. considérer qu'il est une heure. Je propose l'ajournement de la Chambre à mardi, quinze heures. M. TETLEY: Je suis déçu, M. le Président. J'ai perdu mon seul... J'accepte, apparemment, le voeu unanime de la Chambre de terminer LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): mon discours. L'Assemblée ajourne ses travaux à mardi pro- chain, quinze heures. LE VICE-PRESIDENT (M. Lamontagne): Cette motion est-elle adoptée? (Fin de la séance à 12 h 56) Adopté.