Le Monde Et La Révolution Libyenne En 2011
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THÈSE Pour obtenir le diplôme de doctorat Spécialité HISTOIRE, HISTOIRE DE L'ART ET ARCHEOLOGIE Préparée au sein de l'Université de Caen Normandie Le Μοnde et la Révοlutiοn libyenne en 2011 Présentée et soutenue par Mohamed AHMED Thèse soutenue publiquement le 12/10/2020 devant le jury composé de Professeur des universités, Université de M. KAMEL ALMARACHE Rapporteur du jury Benghazi Maître de conférences, UFR LANGUES LIT CIV M. MALIK BOUMEDIENE Rapporteur du jury ETRANGERES ATTACHE D'ADMINISTR. RECH.ET FORMATION, Mme HELENE BRANDO Membre du jury Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne M. EDMOND JOUVE Professeur émérite, Université Paris 5 Descartes Président du jury Professeur des universités, Université Caen M. MICHEL BOIVIN Directeur de thèse Normandie Thèse dirigée par MICHEL BOIVIN, Histoire, Territoires, Mémoires Remerciements Ce travail n’aurait sans doute jamais vu le jour sans la confiance que nous a accordée par M. Michel Boivin, lorsqu’il reprit la direction de notre thèse. Sonaide ne concernepas seulementla thèse, mais aussi ma vie personnelle, quand j’ai été arrêté par la police à l’aéroport de Deauville. Je tiens à lui exprimer ma gratitude pour m’avoirfait l’honneur d’accepter la responsabilité de diriger mon travail, j’ai trouvé auprèsde luides encouragements très précieux et de judicieux conseils, me permettant de mener à bien cette thèse qu’il a guidée et orientée jusque sa réalisation. Je tiens également à remercier vivement, MonsieurBoumediene Malik, Monsieur AlmaracheKamel, Monsieur Edmond Jouve, Madame Brando Hélène, qui m’ont fait l’honneur d’accepter de faire partie de mon jury. J’invite tous ceux concernés de près ou de loinpar mon parcours à se reconnaître et je tiens à leur signifier toute ma gratitude et ma reconnaissance. Je souhaiterais adresser des remerciements plus particuliers à toute ma famille. À mon père pour m’avoir poussé à faire des études et avoir fait naître en moi l’envie de réussir. À ma mère qui a toujours cru en moi et qui a supporté la douleur de me voir éloigné d’elle pendant des années.À mon épouse pour son soutien moral et sa grande patience pendant toute la durée de mes études. Je n’oublie pas mes amis, qui ont su me donner des conseils, et bien évidemment les journalistes qui m’ont accordé du temps pour répondre à mes questions.Merci à tous mes amis, docteurs et doctorants, professeurs de l’Université de Caen. 1 Table des abréviations et sigles ONU : Organisation des Nations unies GICL : Groupe Islamique combattant Libyen Katiba : Caserne militaire CNT : Conseil national de Transition AQMI : Al-Qaïda au Maghreb Islamique BBC :British Broadcasting Corporation CGP :Congrès Général de la population CPI :Cours Pénale Internationale de la Haye OTAN : Organisation du traité de l’Atlantique nord, appelée Alliance atlantique HRW: Human Rights Watch UE: Union Européenne URSS : Union des Républiques Socialistes Soviétiques Chabbab : Jeunes âgés de 15 à 35 ans FIDH :Fédération internationale (des ligues) des droits de l'homme AFP : Agence France-Presse ENI : Entreprise Italienne). BP : Entreprise Britannique OPEP : Organisation des pays exportateurs de pétrole UA : Union Africaine DCA : Défense contre l’aviation SAM : FRS : Fondation pour la recherche stratégique CNRS : Centre national de la recherche Scientifique 2 UNICEF : Fonds des Nations unies pour l'enfance CSU : Union Chrétienne Sociale (en Bavière partie politique Allemande) DCA : G8 : Sommet du G8 (G8 groupe des huit pays les plus industrialisés) HCR : Haut-commissariat aux réfugiés OIM : Office internationale des migrations VIH :Virus de l'immunodéficience humaine GNA : Gouvernement d’union nationale BHL : Bernard Henri Lévy 3 Introduction Les médias français ont consacré en 2011 de nombreux articles à la Libye, un pays arabe qui avait, pendant des décennies, défrayé la chronique en raison de la personnalité du chef de l’État de ce pays depuis 1969, Mouammar Kadhafi. 2011, c’est l’année des « printemps arabes », c’est en particulier l’année du renversement du Guide de la Révolution libyenne, titre que l’on associait à Kadhafi. Les évènements du début 2011 constituent à proprement parler le « printemps arabe ». Ils concernent l’ensemble de la région arabe tout en prenant des caractères spécifiques pour chaque pays concerné. La Tunisie a donné le signal pour tous les autres. Le premier message émis par les Tunisiens est de ne pas plus avoir peur ou plus précisément d’affirmer la capacité àaffronter le pouvoir1.« La communauté internationale a été unanime à saluer le courage du peuple tunisien d’avoir évincé un « tyran », au pouvoir depuis 24 ans. Personne n’avait prédit la chute duprésident Ben Ali, comme c’était le cas de la chute du mur de Berlin2. La Tunisie a été le symbole des révolutions arabes ». Ces « printemps arabes »ont été perçus en France comme s’ils étaient à mêmede donner des réponses à la hauteur des défis auxquelsles divers pays arabes sont confrontés, tant dans le domaine économique que dans le domaine politique. Tous ces événements ont été couverts par la presse internationale. En France tout particulièrement par le journal Le Monde.Nous nous proposons d’analyser, dans cette thèse, les différentes procédures avec lesquelles le journal Le Monde a appréhendé les événements en Libye à compter du 17 février 2011 qui a vu des émeutes à Benghazi jusqu’à la disparition brutale de Kadhafi à Syrte, sa ville natale, le 20 octobre 2011. Nous avons retenu ce journal parce qu’il est attentif aux pays de la rive sud de la Méditerranée, qu’il a accordé une grande place aux « printemps arabes ».Une confrontation avec d’autres journaux, par exemple Le Figaro, L’Humanité, La Croix, aurait enrichi la réflexion. Nous avons renoncé à une telle confrontation en raison de la masse documentaire représentée par les seuls articles publiés dans Le Monde sur la Libye. 1 Henry Laurens, L’Orient dans tous ses états, Orientales IV, Éditions, CNRS, Paris, 2017, p. 723. 2 OlfaBouallegue, Analyse économique des révolutions : le cas de la révolution tunisienne, Thèse pour obtenir le garde de docteur de l’Université de Montpellier, 2017, p.32. 4 Comment dans ce journal quotidien a-t-on présenté ces événements à l’adresse d’un lectorat français ? Comment les journalistes ont-ils travaillé sur le terrain ? Quelles orientations les journalistes ont-ils retenues ? Au-delà de la dimension proprement factuelle des événements (au vu des informations disponibles), ce journal a-t-il proposé une lecture particulière des événements ? Le Monde est susceptible d’avoir un lectorat bien au-delà de la France, il est lu dans l’espace francophone, en particulier en Afrique. Les rédacteurs de ce journal ont-ils partagé le souci, en consacrant des articles à la Libye du Guide de la Révolution, d’orienter les lecteurs du Monde dans tel ou tel sens ? Editoriaux et articles ne sauraient se confondre avec de simples dépêches d’une agence de presse. Si Le Monde avait des visées, quelles étaient celles-ci ?Nous allons donc analyser la façon dont le journal Le Monde a transcrits les événements qui ont précédé la chute du régime de Kadhafi et même après. Pour l’étude conduite sur Le Monde et la Libye en 2011, nous proposons le plansuivant. Deux parties sont consacrées à la présentation des événements de 2011 par divers journalistes du Monde, la coupure entre celles-ci correspond à un moment de tension tel que la Libye voit le régime de Mouammar Kadhafi s’effriter avant de s’effondrer.La première partie couvre la période qui court du 17 février au 17 mars 2011. Dans cette partie, nous proposons deux chapitres, le premier aborde le travail des journalistes face aux événements survenus en Libye, le deuxième apporte des compléments. Les journalistes qui évoquent la rébellionà l’est de la Libye,dans les premiers tempsde celle-ci, ne sont pas sur place. Ils suivent la révolte de l’extérieur. Cela nous explique que la vision de ces journalistes n’a pasalors été claire. Un appel a été lancé par le porte-parole de régime de Mouammar Kadhafià l’adresse des journalistes étrangers,cet appelLe Mondel’ignore,Le Monde ne disposed’un correspondant sur place. Ensuite il y a une prise conscience des enjeux, des envoyés spéciaux seront présents dans les zones loyalistes et dansles zones conquises par l’insurrection. Dans la mesure où Le Monde ne rend pas compte précisément du positionnement des acteurs de la rébellion et de celui des acteurs fidèles au régime libyen d’alors, dans la mesure où il centre très largement son propos sur les rebelles de Benghazi et les membres de la coalition internationale, des compléments d’information sont apparus utiles afin de cerner comment Le Monde privilégie le camp hostile à Kadhafi, gomme les réserves voire 5 lesoppositions de certains acteurs politiques à l’intervention militaire en Libye, caricature certaines figures des forces loyalistes. La seconde partie embrasse une accélération des évènements du 17 mars au 20 octobre jusqu’à la chute politique de Kadhafi. Dans cette seconde partie, nous proposons aussi deux chapitres, reprenant la disposition présente dans la première partie, le premier chapitre aborde le travail journalistique, le deuxième aborde des compléments. En février 2011, Le Monde ne s’intéresse pas spécifiquement à la Libye, ce pays est associé à un pays du Golfe, bien loin du Maghreb parce qu’ici et là il y a des tensions.L’accent est mis globalement sur le « printemps arabe ». Le 15 février Le Mondepublie une évaluation générale sur l’État de la colère dans différents pays arabes.En Libye la situation est tendue, on apprend que 73% des Libyens sont en colère contre le régime3. On ne songe pas encore à une révolution, on découvre une insurrection à l’est de la Libye.