INTERACTIF a Les écoutes standardisées a Petites histoires numériques Demandez notre supplément www.lemonde.fr 57e ANNÉE – Nº 17631 – 7,90 F - 1,20 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINE -- MERCREDI 3 OCTOBRE 2001 FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI L’homme Afghanistan : le drame humanitaire a bouleversé b A quelques semaines de l’hiver, les Nations unies s’efforcent d’éviter une catastrophe alimentaire l’équilibre et sanitaire b Le président pakistanais annonce la fin prochaine du régime des des climats pour b L’opposition afghane tente de s’organiser, avec le roi Zaher Chah, pour prendre le pouvoir à Kaboul SOMMAIRE b En France, un débat tardif : Lio- des milliers d’années nel Jospin à l’Assemblée, mardi b La crise internationale après le 3 octobre. Des partis discrets. p. 10 MÊME si l’on parvient, au cours 11 septembre : A l’approche de l’hi- du XXIe siècle, à réduire les émis- ver, l’ONU veut éviter une catastro- b La communication et la crise : AP sions de gaz à effet de serre, le cli- phe humanitaire en Afghanistan. Comment la propagande fait rage mat portera la marque des activi- Elle recommence à distribuer l’aide dans les médias américains. p. 23 TRANSPORT AÉRIEN tés humaines pendant des millénai- alimentaire à Kaboul. A Rome, la res. C’est l’une des conclusions du création d’un « Conseil suprême b Horizons-Enquête : Trois semai- rapport rendu public le 1er octobre d’unité nationale » avec le roi nes après l’assassinat du comman- Swissair, par le groupe intergouvernemen- Zaher Chah. Quand la CIA voulait dant Massoud, Le Monde remonte tal d’experts sur l’évolution du cli- assassiner Ben Laden. p. 4 et 5 la piste des tueurs. Tout aurait dû mat (GIEC). Le niveau des océans alerter la sécurité du chef de l’op- la déroute pourrait continuer à s’élever b L’enquête policière : L’audition position aux talibans. A moins au-delà de l’an 2100 mais les de Djamel Beghal à , après son qu’une trahison... p. 15 La compagnie aérienne suisse va être auteurs du rapport ne se pronon- extradition des Emirats. Les trans- démantelée, seule solution pour éviter cent pas sur l’ampleur de cette ferts financiers des pirates vers b Horizons-Débats : « Le prix à une faillite totale. Une partie de ses acti- hausse. L’observation des change- Dubaï. Des prolongements de l’en- payer » par Edward Luttwak ; « La vités sera reprise par sa filiale Crossair e quête en Mauritanie. p. 6 paix chaude » par Jean-Christophe ments intervenus au XX siècle a qui passe sous le giron de deux ban- convaincu la grande majorité des Cambadélis ; « Condamner et résis- experts que le réchauffement est b La situation économique mon- ter ensemble » par Tariq Rama- ques helvétiques. Le reste des activités en marche, et que les politiques diale : Négociations serrées autour dan ; « Une nouvelle “grammaire devrait être liquidé dans quelques doivent agir au plus vite pour que du vaste plan de relance améri- des civilisations”» par Olivier Mon- semaines. 2 560 emplois seront suppri- l’homme ait une chance d’en limi- cain. La situation en Europe. p. 7 gin. p. 16 et 17 més. Le groupe suisse, très endetté, a ter les conséquences. annoncé, lundi 1er octobre, qu’il ne ver- b La situation diplomatique : L’em- b Horizons-Analyses : Notre édito- serait pas les sommes dues à son Lire page 27 barras du Soudan et des monar- rial : « Sauver les Afghans ». p. 20 chies du Golfe. Hubert Védrine au ancienne filiale française Air Lib et à sa f www.lemonde.fr/climat Maghreb. Le débat à l’ONU. p. 8 et 9 f www.lemonde.fr/11septembre2001 filiale belge, la Sabena. p. 21 Ecoles : le français Les pacifistes israéliens font reculer l’armée qui voulait chasser des Palestiniens JÉRUSALEM, colons israéliens et de l’armée dans cette zone l’une de ces organisations, le Centre d’informa- en priorité de notre correspondant contiguë à la Ligne verte et que certains ver- tion alternative. Des militants de l’organisation Obscurcie par le bilan sanglant de l’anniver- raient volontiers annexée à Israël. Au cours de Ta’ayouch, composée d’Israéliens et d’Arabes, LA CONSULTATION des ensei- saire de la première Intifada, le 28 septembre, l’été, l’armée n’avait pas hésité à mettre les se sont relayés sur place sans relâche pour faire a gnants sur les nouveaux pro- la petite lueur d’espoir est passée pratique- nerfs des Palestiniens à rude épreuve en obstacle aux militaires. « Nous avons passé la grammes des écoles maternelle et pri- ment inaperçue. Pourtant, ce jour-là, des Israé- menant diverses opérations d’arrachage d’ar- nuit avec eux pour prévenir toute nouvelle tentati- AFP maire, qui s’appliqueront à la rentrée liens et des Palestiniens ont bien remporté une bres et de destruction de terres agricoles dans ve de l’armée », raconte l’une des militantes qui 2002, s’achève cette semaine. La maî- victoire commune contre l’adversité et acces- cette zone convoitée depuis une décennie par tient ordinairement une librairie à Tel-Aviv. APRÈS LE DRAME DE TOULOUSE trise de la langue, orale et écrite, est soirement contre l’armée. Comme de coutu- l’administration civile israélienne, en dépit de L’opération a payé. Une nouvelle fois saisie, la l’objectif prioritaire des nouveaux me, une terre contestée, piquetée de troglody- l’antériorité de la présence des familles palesti- Cour suprême a mis en demeure les autorités textes, qui prévoient l’introduction tes, était l’enjeu de la bataille. niennes. israéliennes de s’expliquer. Prudent, le minis- Usines de la « littérature » dès le CE2. L’ac- Située en Cisjordanie, dans les collines du Le 25 septembre, l’armée revenait discrète- tre de la défense, Benyamin Ben Eliezer, a jeté cent est aussi mis sur les langues sud d’Hébron, coincée entre la ville palestinien- ment à la charge, profitant du calme de Yom l’éponge en décidant la fin de ces opérations en ville étrangères, dès la dernière année de ne autonome de Yatta et la colonie israélienne Kippour, en tentant de chasser les habitants qualifiées par les militants pacifistes de « net- L’application peu rigoureuse de la direc- maternelle. Philippe Joutard, prési- de Sussia, cette terre abrite cent vingt familles des grottes et en décrétant la zone territoire toyage ethnique ». Peu regardante sur la maniè- tive Seveso et les vagues d’urbanisation dent du groupe d’experts sur les pro- palestiniennes qui, faute de nouveau redéploie- militaire fermé aux civils pour une période de re de se tirer de ce mauvais pas, l’armée a fait grammes du primaire, estime qu’il ne ment israélien, en sont réduites à attendre trois mois. Epuisés par des semaines et des savoir que les initiatives de l’armée avaient été récentes ont empêché une bonne protec- faut pas se contenter de donner aux d’improbables négociations sur le statut final semaines de résistance, les Palestiniens troglo- décidées unilatéralement par le responsable tion des habitations, des commerces et élèves « un savoir de base élémentai- des territoires palestiniens pour savoir quel dytes auraient peut-être fini par lâcher prise militaire qui était sur place. d’un groupe scolaire, lors de l’explosion re » : « Nous assumons le fait de leur sera leur sort. s’ils n’avaient reçu le renfort des rares pacifis- de l’usine AZF à Toulouse. A Bordeaux, offrir une première forme de culture. » L’an passé, la Cour suprême israélienne, qui tes israéliens que l’Intifada et son cortège d’hor- Gilles Paris avait été saisie de leur cas, avait estimé qu’il n’y reurs n’ont pas détournés de leurs principes. le préfet a décidé la fermeture provisoire Lire page 12 avait pas lieu de remettre en cause la présence « Ils étaient à bout, l’avocat israélien qui défen- Lire nos informations page 2 de l’usine Soferti. p. 14 et 38 de ces familles en l’absence d’accords défini- dait leur dossier avait de plus en plus de mal à les f www.lemonde.fr/education tifs. C’était sans compter sur les pressions des motiver », raconte l’un des responsables de f www.lemonde.fr/israel-palestiniens f www.lemonde.fr/toulouse Le statut pénal Le vieux couple du président Londres-Washington TONY BLAIR a connu son heu- Ben Laden et leurs protecteurs re de gloire avant même qu’un talibans. seul coup de feu soit tiré en Afgha- Sans doute a-t-il aussi, malgré nistan. C’était le 20 septembre à les démentis de Londres, joué de Washington dans les tribunes du son influence pour inciter George Congrès. « L’Amérique n’a pas W. Bush à la retenue, à l’efficacité d’ami plus véritable que la Grande- et à la « justice patiente » que E. DE LA HOSSERAYE Bretagne. Merci d’être venu, ami », requiert la lutte contre le terroris- lança George W. Bush à l’inten- me, de préférence à des frappes CINÉMA tion du premier ministre britanni- aveugles, revanchardes et inutile- RÉGIS DE GOUTTES que. Assis, dans la « galerie des ment sanglantes pour les popula- héros », au côté de la femme du tions civiles. La rage de DANS LES CONCLUSIONS qu’il président, Tony Blair approuva Voilà donc ressoudée, à la présentera à la Cour de cassation, d’un petit signe de tête et faveur d’une tragédie, la vieille Catherine Frot vendredi 5 octobre, lors du débat sur accueillit, visiblement ému, l’ova- « relation spéciale » entre l’Angle- L’actrice délaisse le registre de la comé- le statut pénal du chef de l’Etat, l’avo- tion des parlementaires améri- terre et sa fille aînée. La presse bri- cat général défendra le « privilège de cains. tannique, parfois aussi changean- die pour incarner une mère de famille juridiction » protégeant le président. Cet hommage appuyé du chef te qu’un ciel d’outre-Manche, a au bord de la dépression dans le formi- de la Maison Blanche, Tony Blair découvert les vertus d’homme dable Chaos, de Coline Serreau. Parmi Lire page 13 ne l’a pas volé. Dès le 11 septem- d’Etat de George W. Bush, les autres sorties de la semaine, Le Por- bre, le leader travailliste s’est ran- oubliant les reproches acerbes f www.lemonde.fr/chirac-affaires gé résolument au côté de l’Améri- qu’elle lui avait décochés dans les nographe, réflexion subtile de Bertrand que meurtrie. Il a multiplié les jours ayant suivi les attentats. Il y Bonello sur l’obscénité. p. 32 à 34 Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 10 F ; Autriche, 25 ATS ; Belgique, 49 FB ; Canada, 2,50 $ CAN ; Côte d'Ivoi- déclarations, les coups de télépho- a pourtant longtemps que le re, 900 F CFA ; Danemark, 15 KRD ; Espagne, 250 PTA ; ne, les voyages, même s’il s’est « lien privilégié » glorifié avec f www.lemonde.fr/cinema Gabon, 900 F CFA ; Grande-Bretagne, 1 £ ; Grèce, 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 3000 L ; Luxembourg, 46 FL ; Maroc, fait « griller » aux Etats-Unis par insistance par tous les premiers 10 DH ; Norvège, 14 KRN ; Pays-Bas, 3,30 FL ; Portugal un Jacques Chirac plus rapide, ce ministres britanniques relevait CON., 300 PTE ; Réunion, 10 F ; Sénégal, 900 F CFA ; France...... 10 Météorologie ...... 30 qui a légèrement agacé à Dow- d’une rhétorique un peu désuète, Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,20 FS ; Tunisie, 1,4 Din ; USA Société...... 12 Jeux ...... 30 (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $. ning Street. Il est le seul dirigeant accompagnant une posture unila- Régions ...... 14 Culture ...... 32 étranger à avoir déclaré son pays térale, à laquelle Washington ne Horizons ...... 15 Guide culturel ...... 34 E « en guerre » contre les terroris- faisait guère écho. M 0147 - 1003 - 7,90 F - 1,20 Entreprises...... 21 Carnet...... 35 tes. Il est devenu la cheville Communication...... 23 Kiosque ...... 36 ouvrière de la coalition internatio- Jean-Pierre Langellier Tableau de bord ...... 24 Abonnements ...... 36 nale rassemblée en vue de 3:HJKLOH=UU\^U\:?l@k@a@d@a; Aujourd’hui ...... 27 Radio-Télévision ...... 37 combattre les réseaux d’Oussama Lire la suite page 20 2 INTERNATIONAL LE MONDE / MERCREDI 3 OCTOBRE 2001

PROCHE-ORIENT Alors que les dent palestinien, Yasser Arafat, et le et politiques, à commencer par une premier ministre, Ariel Sharon, ne droite de son gouvernement. affrontements violents se sont pour- ministre israélien des affaires étran- levée effective du blocus décrété à paraît nullement décidé à s’engager b L’ARMÉE ISRAÉLIENNE, mise en cau- suivis en Israël et dans les territoires gères, Shimon Pérès, se retrouvent l’encontre des zones autonomes. dans un processus politique qui se par Shimon Pérès, a beaucoup évo- palestiniens, malgré le cessez-le-feu en délicate posture. b M. ARAFAT b M. PÉRÈS est, pour sa part, bien risque de le conduire à reconsidérer lué et les officiers religieux sont de décrété le 18 septembre, le prési- doit obtenir des résultats pratiques seul en première ligne, alors que le la colonisation soutenue par l’aile plus en plus nombreux en son sein. Yasser Arafat et Shimon Pérès unis face à l’engrenage de la violence Le chef de l’Autorité palestinienne et le ministre israélien des affaires étrangères dénoncent une agressivité accrue de l’armée, qui a fait une vingtaine de morts dans les rangs palestiniens depuis le 18 septembre. Les deux hommes se plaignent l’un et l’autre de l’attitude du premier ministre Ariel Sharon

JÉRUSALEM l’armée israélienne a assuré avoir le-feu à une population radicali- pellation avait déjà tourné court et de notre correspondant engagé un retrait progressif des sée, le président de l’Autorité des faits similaires ont été observés Une partie difficile se joue positions occupées en zone autono- palestinienne doit obtenir des à de nombreuses reprises par le pas- depuis une semaine en Israël com- me depuis les derniers mois et assu- résultats pratiques et politiques. sé à Gaza et en Cisjordanie, notam- me dans les territoires palestiniens ré avoir levé certains bouclages, D’abord une levée effective du blo- ment dans les camps de réfugiés. autonomes et occupés. L’enjeu est comme à Jéricho. A Washington, le cus décrété à l’encontre des zones de taille puisqu’il s’agit, ni plus ni porte-parole du département autonomes, puis des assurances SEULE ALTERNATIVE moins, de casser l’engrenage qui a d’Etat, Richard Boucher, a estimé sur le volet politique du plan de la Mohammed Dahlan, le chef de la provoqué en un an la mort de plus « essentiel que les Palestiniens com- commission internationale prési- Sécurité préventive, a indiqué, le de huit cents personnes, un chiffre me les Israéliens évitent toute action dée par l’ancien sénateur améri- 27 septembre au Monde, qu’il bien supérieur à celui de la premiè- qui mette en péril la reprise des dis- cain George Mitchell et, notam- n’entendait pas pour l’instant don- re année de la première Intifada et cussions » (lire ci-dessous). ment, le gel de la colonisation. ner suite aux demandes d’arresta- Mais le desserrement du disposi- tion israéliennes. Cette position tif militaire peut difficilement être sera-t-elle tenable longtemps, alors Les Etats-Unis « profondément troublés » obtenu contre l’avis d’une armée que les Etats-Unis se montrent pres- dont le comportement a été vive- sants et que, dans le passé, la prati- Les Etats-Unis « sont profondément troublés par la poursuite de la vio- ment mis en cause par M. Pérès que de la « porte à tambour », qui lence » au Proche-Orient, a déclaré, lundi 1er octobre, le porte-parole dans la presse israélienne, où il l’a permet d’arrêter provisoirement du département d’Etat, Richard Boucher. Il a demandé aux deux par- accusée de vouloir saboter les des suspects et de les relâcher dis- ties de tout faire pour maintenir l’accord de consolidation de la trêve efforts de paix engagés de part et crètement au fur et à mesure de conclue le 26 septembre entre le président palestinien, Yasser Arafat, d’autre. Le ministre des affaires nouvelles rafles, a souvent permis et le chef de la diplomatie israélienne, Shimon Pérès. « Il est essentiel étrangères est bien seul en premiè- aux deux camps de sauver la face ? que les Palestiniens comme les Israéliens évitent toute action qui mette re ligne. Le premier ministre israé- Malgré les troubles, les rencon- en péril la reprise des discussions », a-t-il déclaré. Le porte-parole a éga- lien, Ariel Sharon, ne paraît en tres se poursuivent, notamment lement insisté sur le fait que l’Autorité palestinienne de Yasser Ara- effet nullement décidé à s’engager au niveau régional. Lundi, l’armée fat devait « prendre des mesures continues et effectives pour prévenir les dans un processus politique qui ris- israélienne a fait état de sa volonté actes de violence ». Il a demandé aux responsables palestiniens « d’ar- que de le conduire à reconsidérer lui toutes les fautes et sacrifient à aussi radicalisée. L’efficacité des d’appliquer de nouvelles règles rêter ceux qui sont responsables de la préparation et de la réalisation de la colonisation que soutient l’aile la théorie du complot pour expli- services de sécurité palestiniens est d’engagement visant à protéger tels actes de terreur. Les deux bords doivent s’engager dans des discus- droite de son gouvernement. Cet- quer l’explosion de l’Intifada, également sujette à caution, même les populations civiles, ce qui mon- sions les plus larges possibles en matière de sécurité afin que cessent la te dernière s’est déjà indignée des M. Pérès n’hésite pas à prendre si, comme le résument les diploma- tre a contrario que ce n’était pas le terreur et la violence », a-t-il affirmé. – (AFP.) critiques de M. Pérès et de son obs- publiquement sa défense, comme tes européens depuis le début de cas avant. Mais ce cessez-le-feu de tination à vouloir renouer le dialo- au cours d’un long entretien publié l’Intifada, « Yasser Arafat contrôle « basse intensité » doit encore gue alors qu’un calme complet lundi dans le grand quotidien israé- plus la situation qu’il veut bien nous tenir de longs jours avant de pou- que l’on ne doit pas omettre de Engagés dans cette épreuve n’est pas revenu. lien Yédioth Aharonot, en assurant le dire, mais certainement moins que voir enclencher un processus politi- rapporter à la taille des popula- sous la pression des Etats-Unis qui qu’il vaut sans doute mieux traiter les Israéliens veulent le croire ».A que. Il reste l’otage du premier tions concernées (7 millions pour ne souhaitent pas qu’une nouvelle LA « PORTE À TAMBOUR » avec le chef de l’Autorité palesti- Rafah, dimanche, la colère des habi- dérapage, d’un côté comme de les Israéliens, 3 millions pour les flambée de violence au Proche- Le ministre des affaires étrangè- nienne qu’avec des membres du tants, à la suite de la mort de trois l’autre, mais il est la seule alternati- Palestiniens) pour mieux en com- Orient contrarie leurs projets de res s’est cependant totalement Jihad islamique ou du Hamas. Palestiniens dont les causes restent ve à la reprise d’une manière de prendre la portée. riposte après les attentats du engagé dans cette affaire. Alors M. Arafat n’a rien à envier à encore imprécises, s’est retournée guerre d’attrition qui modifierait Depuis la proclamation du ces- 11 septembre, Yasser Arafat et le que l’opinion publique israélienne M. Pérès. Il ne dispose pas d’autre contre des bâtiments de la Sécurité en profondeur les rapports de for- sez-le-feu du chef de l’Autorité ministre israélien Shimon Pérès se voue à nouveau M. Arafat aux choix que de coller aux desiderata préventive palestinienne. ces dans les deux camps. palestinienne, plus de vingt person- retrouvent en délicate posture. gémonies, que les anciens partenai- américains au risque de prendre à Quelques jours auparavant, au nes ont péri, essentiellement pales- Pour pouvoir « vendre » ce cessez- res des négociations rejettent sur froid une opinion publique toute même endroit, une tentative d’inter- Gilles Paris tiniennes. Par ailleurs, les armes ne se sont pas tues. Des tirs de mortiers ont été à nouveau signa- lés dans les colonies de la bande « On ne fonde pas une démocratie sur des cadavres d’enfants » de Gaza ainsi qu’en Cisjordanie, une première. Une voiture piégée OUM AL-FAHM en signe de solidarité avec les Arabes israé- Salah est convaincu qu’il ne se passera rien minorité n’ont guère produit, il est vrai, de a également explosé sans faire de de notre envoyé spécial liens. Sur les grillages avoisinants, ils ont de grave aujourd’hui et se félicite du sou- résultats concrets. Les auditions qu’effectue blessés dans la proche banlieue de Les trois Jeep foncent, suivies de soldats apposé des banderoles qui rappellent les trei- tien apporté par les Israéliens venus de Tel- la commission Or, chargée d’établir les faits Jérusalem, lundi matin 1er octobre. lourdement équipés. En face, les chebabs ze morts des émeutes d’octobre 2000, dont Aviv ou de Jérusalem. sur les émeutes d’octobre 2000, donnent Cet attentat a été revendiqué par (jeunes) se débandent et refluent vers les trois étaient tombés ici, à Oum Al-Fahm, pourtant une signification nouvelle à la pro- le Jihad islamique, qui s’est déclaré hauteurs de la ville. Le torse nu, le visage sous les balles des forces de l’ordre. LA CASSURE fonde discrimination dont sont victimes les dès le 18 septembre opposé à une masqué, ils se regroupent bien vite et Les pacifistes israéliens brandissent des Pourtant, le reste d’Israël a la tête ailleurs Arabes israéliens depuis la création de l’Etat trêve perçue comme une reddition défient de la voix et du geste, mais à bonne drapeaux noirs en signe de deuil. « Je suis tra- en ce 1er octobre, date choisie par les Arabes juif. sans condition, suivi en cela par le distance, les forces de l’ordre, qui ont vailliste et je suis venu de Jérusalem pour exi- israéliens pour célébrer leurs victimes. Car, Mais la solidarité avec les Palestiniens des Mouvement de la résistance islami- stoppé après une centaine de mètres. ger une égalité totale des droits entre les juifs pour les juifs, ce jour est aussi la veille de territoires occupés exprimée jusqu’à l’absur- que (Hamas). Les armes ne se sont Les jets de pierres reprennent, trop et les Arabes », s’écrie David. A ses côtés un Soukkot, la fête des Cabanes, et la quête des de cet été par le premier kamikaze arabe pas tues non plus côté israélien. La approximatifs pour être véritablement dan- groupe de militants reprend à pleins pou- palmes qui doivent recouvrir les édifices israélien ne va pas contribuer à resserrer reprise des affrontements entre de gereux pour les militaires massés à l’entrée mons un autre slogan : « On ne fonde pas dressés sur les terrasses et sur les pelouses des liens distendus par l’épreuve de l’Intifa- jeunes Palestiniens et l’armée israé- de la ville, à l’intersection de la route 65, qui une démocratie sur des cadavres d’enfants ! » semble bien éloignée du recueillement da. Dans son édition du 1er octobre, le quoti- lienne, surtout dans la bande de file vers Tibériade et qui conserve à cet Sur les collines environnantes, des grap- observé au même instant dans les villes ara- dien Ha’aretz remarquait ainsi qu’à un mois Gaza, a été meurtrière et les jour- endroit les auréoles des pneus brûlés un an pes de villageois observent le ballet convenu bes de Galilée, décrétées villes mortes. de la rentrée les étudiants arabes israéliens nées de vendredi, samedi et diman- auparavant. des jeunes lanceurs de pierres et des militai- La cassure de l’an dernier ne s’est pas ne parviennent plus à trouver un logement che ont rappelé les premiers jours A l’arrière du dispositif de sécurité, un cor- res. Les autorités locales se sont entendues réduite. Les discours officiels sur la nécessi- à Tel-Aviv. de l’Intifada, il y a un an. don de policiers enserre un groupe d’une cen- la veille avec le responsable de la police du té d’une réconciliation et les promesses Des progrès, pourtant, ont été taine de manifestants venus de tout le pays district nord pour éviter tout dérapage. d’une meilleure prise en cause de cette G. P. enregistrés au cours des dernières heures. L’attentat de lundi matin a mis en effet un terme à une période d’accalmie sans précédent depuis Depuis 1967, la mentalité et le profil des cadres de l’armée israélienne ont beaucoup évolué de longues semaines. Après un éniè- me incident dans la nuit de samedi C’ÉTAIT le 19 octobre 2000. L’In- ques fait, depuis, l’objet de nom- Yaalon, de mener contre lui une major, quatorze ont été politique- les jeunes kibboutzniks ont formé l’os- à dimanche, le point chaud de tifada avait trois semaines et l’ar- breux commentaires en Israël. Elle campagne de dénigrement – «on ment travaillistes ou « neutres ». Le sature des unités d’élite. Cette situa- Rafah, au sud de la bande de Gaza, mée israélienne avait dû évacuer la s’accompagne d’un questionne- me couvre d’acide », dit-il –, sabo- premier catalogué très à droite, tion s’est radicalement modifiée. Les est provisoirement retourné à un yeshiva (école rabbinique) du « tom- ment plus grave quant à l’« autono- tant tout effort vers un cessez-le- Rafaël Eytan, nommé par le chef du kibboutzs, hormis le nom, n’ont plus calme relatif. Dans le même temps, beau de Joseph », au cœur de la vil- misation » de Tsahal (l’armée de feu. « Pérès est convaincu que Yaa- Likoud, Menahem Bégin, lança en rien à voir avec ce qu’ils furent. Leur défense d’Israël). Lorsque, le lon a décidé de liquider Arafat », 1982 avec Ariel Sharon la guerre au jeunesse s’est amplement détournée ANALYSE 16 avril 2001, Israël bombarda une quelles que soient les négociations, Liban. Le second est l’actuel titulaire, de la carrière militaire. En revanche, station radar syrienne au Liban, écrit le commentateur. Plus généra- Shaoul Mofaz, désigné en 1998 par le nombre d’officiers issus des yeshi- Le nombre d’officiers Zéev Shiff écrivit que le raid avait lement, Shimon Pérès laisse enten- Benyamin Nétanyahou, autre pre- vot hesder, ces écoles rabbiniques qui issus des écoles eu lieu « au moment même » de la dre que les communiqués de l’ar- mier ministre ultranationaliste. mêlent études bibliques et formation rabbiniques décision politique. Manière de dire mée ne sont pas fiables. Que, lors- militaire, s’accroît sans cesse. Sur les s’accroît sans cesse que l’état-major avait imposé une qu’elle annonce « un retrait » de cer- SYMBIOSE AVEC LES COLONS onze écoles de ce type, dix sont instal- opération que le gouvernement taines positions, ou un « allége- Au début de l’Intifada, Ehoud lées dans les territoires occupés. Tou- n’avait plus qu’à avaliser. ment » de son dispositif dans les ter- Barak n’avait pas caché combien l’in- tes sont dirigées par des rabbins ultra- le palestinienne de Naplouse. Le ritoires, sur le terrain, rien ne chan- disposait la pression que le général nationalistes. général commandant la Cisjordanie COMMUNIQUÉS LITIGIEUX ge. En réponse à une question, il ne Mofaz exerçait sur l’échelon politi- Ce sont désormais ces « étu- avait alors interdit toute excursion A l’époque, Shimon Pérès fit nie pas que des militaires puissent que. Le chef d’état-major se multi- diants » dont la plus grande fierté en territoires occupés. Partisans du savoir qu’il s’opposait à ces bombar- se livrer à des « provocations ». pliait dans les médias comme aucun est de commander des unités d’éli- Grand Israël, le Gouch Emounim dements. Aujourd’hui, l’analyste L’armée israélienne n’a aucune tra- militaire d’active israélien ne l’avait te, passage obligé vers les hauts (Bloc de la foi) ne l’entendait pas politique Nahum Barnéa le décrit dition « putschiste ». Mais, depuis jamais fait. Et la répression attei- postes de commandement. Sur les ainsi. Ses colons demandèrent au dans le quotidien Yediot Aharonot 1967, elle a beaucoup évolué, dans la gnait un niveau inconcevable lors de 2 000 jeunes ultranationalistes qui capitaine d’une unité proche un (1er octobre) comme le politicien le mentalité et le profil de ses cadres. la première Intifada. (De 1987 à sortent chaque année des yeshivot convoi de protection pour monter, plus « isolé » d’Israël, face au pre- Comme le répète l’historien militaire 1993, Israël n’a jamais utilisé des tirs hesder, 70 % deviennent officiers. en famille, sur une colline, afin de mier ministre, Ariel Sharon, et au israélien Martin van Creveld, plus d’obus ou de missiles sur des agglo- Une étude publiée en 1997 mon- « s’imprégner une dernière fois » du ministre (travailliste) de la défense, une population civile résiste, plus la mérations civiles). Des commenta- trait qu’ils formaient déjà 25 % des saint tombeau. Le capitaine s’em- le général faucon Benyamin Ben force d’occupation est tentée, pour teurs israéliens ont alors rappelé officiers intermédiaires (lieutenant pressa d’accepter. Les colons, Eliezer. Et isolé, surtout, face à l’état- « gagner », d’employer les moyens que, pour de nombreux généraux, à commandant) dans beaucoup armés, descendirent alors vers un major. M. Pérès se plaint que, les moins avouables : tortures, arres- Israël avait fait l’« erreur » de ne pas d’unités combattantes. La propor- camp de réfugiés. Leur rabbin fut « désormais, pour la moindre discus- tations d’enfants, « meurtres réprimer assez durement la premiè- tion n’a pu, depuis, que croître. tué, un Palestinien aussi. On dénom- sion, Tsahal arrive avec un bataillon ciblés », communiqués mensongers, re Intifada – laquelle s’était soldée, Eux sont en symbiose totale avec bra plusieurs blessés. d’officiers d’état-major (…), tous deve- etc. « Tsahal se retrouve comme l’ar- de leur point de vue, par une défaite les colons les plus extrémistes. Lors- Le lendemain, le commentateur nus experts en politique. Eux savent mée française en Algérie », disait-il politique : la reconnaissance de l’Or- que les ordres sur le terrain ne cor- militaire israélien Zéev Shiff ce qu’Israël doit faire au Congrès dès 1998. De fait, l’état-major semble ganisation de libération de la Palesti- respondent plus aux décisions poli- demandait « qui, des colons ou des américain, ou comment gérer sa com- être désormais sous l’influence des ne (OLP). Il ne fallait pas qu’il en soit tiques, « n’importe quel tireur d’éli- militaires, donne les ordres à qui ? » munication ! » milieux droitiers en Israël, dont il ali- de même cette fois. te, se plaint Shimon Pérès, peut dans certains lieux des territoires Le ministre des affaires étrangè- mente en retour les conceptions Cette conception rejoint, à l’éviden- détruire toute une stratégie. » occupés. Cette connivence entre res accuse implicitement le chef « sécuritaires ». Depuis la création ce, celle des officiers religieux, de officiers et colons israéliens fanati- d’état-major adjoint, Moshé de l’Etat, sur seize chefs d’état- plus en plus nombreux. Longtemps, Sylvain Cypel INTERNATIONAL LE MONDE / MERCREDI 3 OCTOBRE 2001 / 3 La Russie livrera Le Kremlin récuse la médiation des armes à l’Iran MOSCOU. « La Russie a l’intention d’accroître sa coopération mili- taire avec l’Iran », a déclaré le ministre russe de la défense, Ser- de M. Chevardnadze dans le conflit tchétchène er guei Ivanov, qui a reçu, lundi 1 octobre, à Moscou, le ministre iranien de la défense, Ali Shamkhani. Ce plan, dont la durée n’a La guerre dans la République indépendantiste est entrée dans sa troisième année pas été précisée, serait de l’ordre de 330 millions d’euros. Banissant toute livraison d’armes dites de destruction massive, Le Kremlin a récusé, lundi 1er octobre, une offre cours depuis deux ans dans la République indé- re ». Alors que les bombardements ont repris sur la Russie accepte de vendre des missiles de défense antiaérienne de médiation du président géorgien, Edouard pendantiste de Tchétchénie, que la Russie consi- des villages tchétchènes, le président Poutine a et antimissile, comme les systèmes S-300, Tor M1 et Buk M1, qui Chevardnadze, pour mettre fin au conflit en dère comme une « affaire strictement intérieu- quitté Moscou, lundi pour se rendre à Bruxelles. permettrait notamment de protéger des sites sensibles. Le plan prévoit aussi la fourniture d’avions de combat Su-27, des missi- MOSCOU juillet, du côté des forces fédéra- seulement avec Ahmed Zakaev, hauer dans le quotidien anglopho- les antinavires et 550 véhicules de combat d’infanterie. – (AP, correspondance les. Pour les défenseurs des droits son vice-premier ministre. Ce der- ne Moscow Times. AFP.) Alors que la deuxième guerre de de l’homme, il serait trois fois plus nier est intervenu en direct, par Le président américain, George Tchétchénie vient d’entrer dans sa important. Les indépendantistes téléphone, en annonçant avoir eu Bush, a certes abondé dans le sens troisième année – elle avait officiel- estiment pour leur part que plu- un contact quelques heures plus de son homologue russe en décla- Menaces sur l’accord de paix lement commencé le 1er octobre sieurs dizaines de milliers de civils tôt avec le général Viktor Kazant- rant, il y a quelques jours, que 1999 -, de timides perspectives de ont été tués. sev, chargé par Vladimir Poutine « dans la mesure où il y a des terro- pourparlers se sont profilées, mais de superviser l’opération (avortée) ristes en Tchétchénie, des terroristes en Macédoine le scepticisme prédomine quant à TROIS JOURS de « restitution des armes ». arabes associés à l’organisation leurs chances d’aboutir. La presse Edouard Chevardnadze, l’ancien L’intervention du président qui, Al-Qaida, ils devraient être traduits SKOPJE. Le président du Parlement macédonien, Stojan Andov, russe, qui avait abondamment évo- ministre soviétique des affaires le 24 septembre, avait explicité en en justice ». Mais M. Bush a égale- a accusé, lundi 1er octobre, la guérilla albanaise de ne pas avoir qué le premier anniversaire de la étrangères, devenu président de la quoi consisterait l’aide russe aux ment affirmé qu’« il est très impor- complètement déposé les armes et de détenir encore quatorze guerre l’an dernier, a complète- Géorgie, avait accepté, à la deman- Etats-Unis, avant de fixer un délai tant que le président Poutine traite civils. S’ils ne sont pas libérés, il menace de bloquer les travaux ment passé sous silence le second, de des Tchétchènes, de faire office de trois jours, au cours duquel les la minorité tchétchène avec respect, des députés sur l’accord politique d’Ohrid destiné à mettre fin à lundi 1er et mardi 2 octobre. de médiateur. Le Kremlin a récusé indépendantistes étaient invités à respect pour les droits de l’homme la guérilla albanaise et signé en août par les représentants alba- Le délai de trois jours accordé le cette offre lundi 1er octobre, déposer les armes, fait l’objet de et respect pour les différences de nais et slaves de Macédoine. 24 septembre par Vladimir Pouti- arguant qu’il n’avait « pas besoin » deux interprétations à Moscou. conceptions religieuses ». Lundi, le ministère de l’intérieur a accusé les rebelles d’avoir ne aux combattants pour qu’ils d’une médiation étrangère pour Pour tous, le Kremlin est pressé En Russie même, les événe- ouvert le feu sur des positions de la police, la nuit précédente à déposent les armes est passé, sans trouver une solution à la crise. Cet- d’en finir avec la guerre en Tchét- ments de septembre semblent Tetovo (nord-ouest). Les émissaires européen, François Léo- que la situation n’ait évolué. te proposition avait d’autant chénie. Les uns prétendent que avoir conforté l’idée que la guerre tard, et américain, James Pardew, devaient rencontrer, mardi, le Moins d’une dizaine d’armes ont moins de chances d’aboutir que les Vladimir Poutine est prêt à négo- en Tchétchénie est une « guerre président de la Macédoine, Boris Trajkovski, pour tenter de le été remises aux forces fédérales, relations entre la Russie et la Géor- cier, l’usage de la force ayant déjà juste ». La proportion de Russes convaincre d’accélérer un processus de paix qui a pris du retard les bombardements de villages gie sont très détériorées, la premiè- montré ses limites. Les autres affir- qui veulent que l’opération militai- par rapport à l’agenda initial. – (AP, AFP.) tchétchènes ont continué, selon re accusant la seconde d’abriter ment que la poigne de fer restera re en Tchétchénie continue est de les indépendantistes, et des atta- des « terroristes tchétchènes ». de mise, l’Occident étant prêt à clo- 41 %, alors qu’elle était de 36 % en DÉPÊCHES ques rebelles ont encore eu lieu au Des tentatives de discussions ont re un peu plus les yeux en échange juillet, selon le dernier sondage a AZERBAÏDJAN/GÉORGIE : les Etats-Unis ont salué, lundi cours du dernier week-end, notam- néanmoins eu lieu en fin de semai- du soutien russe à la coalition anti- réalisé par l’institut VTsIOM, le 1er octobre, l’accord, signé samedi, entre l’Azerbaïdjan et la Géor- ment à Chali et à Kourt-Chaloï, ne dernière. Au cours de l’émission terroriste. « Au cours des deux der- 24 septembre. Dans le même gie sur le transport et la vente du gaz naturel azerbaïdjanais via deux villages à une vingtaine de « Svoboda Slovo », sur la chaîne nières années, les troupes russes ont temps, la proportion de personnes le futur gazoduc Bakou-Tbilissi-Erzurum (Turquie). Le projet kilomètres de Grozny, d’après les de télévision NTV, le 28 septem- commis des crimes de guerre mas- favorables à des négociations a prévoit la construction d’un gazoduc de 900 kilomètres, du gise- forces fédérales. bre, le porte-parole du Kremlin, sifs et ont tué des milliers de civils. baissé, passant de 53 % à 44 %. ment de Chardeniz dans la mer Caspienne, exploité par un con- Selon les dernières données offi- Sergueï Iastrjembski, a affirmé que Maintenant elles se préparent à fai- sortium international dirigé par le groupe pétrolier britannique cielles disponibles, le nombre de des contacts étaient noués avec re beaucoup plus, mais cette fois, Marie-Pierre Subtil BP, à Erzurum (nord-est de la Turquie) via Tbilissi. Le coût de la morts depuis le début du conflit l’entourage du président indépen- avec l’aval des Etats-Uunis », note conduite est d’environ 1 milliard de dollars. – (AFP.) s’élevait à 3 433 à la fin du mois de dantiste, Aslan Maskhadov, et pas l’expert militaire Pavel Felguen- f www.lemonde.fr/russie a CAMEROUN : trois militants sessionnistes anglophones ont été tués, lundi 1er octobre, et cinq autres blessés, lors de la répression d’une manifestation à Kumbo, dans la province anglophone du nord-ouest du pays, selon des sources hospitaliè- En Espagne, nouvel attentat de l’ETA après des mois d’inaction res. Selon le ministre de la communication, Jacques Fame Ndon- go, « c’est à l’attaque des manifestants armés de fusils que les for- MADRID monde entier contre lui ». Depuis au pouvoir, dont le chef de gouver- s’interposer entre le peuple basque ces de l’ordre ont répliqué ». – (AFP.) de notre correspondante les élections autonomes qui, au nement, le lehendakari Juan Jose et la paix, ni le totalitarisme des a BURUNDI : le sommet régional destiné à mettre un terme à Quarante kilos de dynamite dans printemps, ont vu au Pays basque Ibarrexte a prononcé un discours armes, ni l’obstination de ceux qui huit années de guerre civile au Burundi s’est achevé, lundi une voiture piégée placée devant un net recul et désaveu des forma- très dur, dans lequel il renvoie pra- ne veulent pas dialoguer ». Un dis- 1er octobre sans résultat. Une nouvelle rencontre est prévue le le palais de justice de Vitoria, lundi tions politiques qui soutiennent tiquement dos à dos ce qu’il appel- cours qui n’a pas fini de créer des 11 octobre en Afrique du Sud. Le contentieux porte sur la com- 1er octobre à l’aube : un spectacle l’ETA, mais avec plus d’insistance le « l’immobilisme aveugle du gou- remous. position de la force de protection qui, avant début novembre, de désolation, au cœur de la capita- à partir du 11 septembre, les vernement espagnol », qui refuse doit assurer la sécurité des réfugiés qui souhaitent rentrer au le de la région autonome basque. demandes venues du gouverne- d’envisager toute discussion politi- Marie-Claude Decamps Burundi. – (AFP.) Une vingtaine de véhicules en ment basque nationaliste modéré que sur le Pays basque, et « les flammes ont brûlé une partie de la pour que l’ETA envisage une nou- assassinats et le refus de dialogue de matinée, il n’y a eu aucun blessé velle trêve se sont accumulées. l’ETA », devenus un des principaux mais les dégâts dépassent les 8 mil- Des voix se sont même élevées obstacles à toute solution. lions de francs (1,2 million en ce sens au sein de la gauche Expliquant que, quoi qu’il arrive, d’euros). indépendantiste radicale. Tout un il fera « entendre et respecter la Et plus que tout, cet attentat, le secteur critique de cette gauche volonté de la société basque » qui premier d’une telle envergure indépendantiste a fini par faire scis- est de vouloir « davantage et depuis des mois, est venu montrer sion et créé un nouveau mouve- davantage encore d’autogouverne- avec force aux Basques, dont l’at- ment, Aralar, qui estime que la vio- ment », M. Ibarretxe est allé jus- tention s’était provisoirement lence n’a plus de justification et qu’à proclamer qu’il « aurait détournée vers les événements sur- que l’ETA, à tout le moins, devrait recours, sans hésiter, à un référen- venus aux Etats-Unis, que l’organi- reconsidérer ses méthodes et ses dum pour que la société basque s’ex- sation séparatiste basque armée stratégies. prime clairement sur son avenir, si ETA est déterminée à poursuivre ni l’ETA ni Madrid ne voulaient ses actions terroristes. Même si, UN RÉFÉRENDUM ? écouter ». comme le lui promet, sûr de l’ap- La réponse de l’ETA est arrivée Et, ajoutant que « tous les instru- pui des Américains et de ses parte- lundi à Vitoria avec un éclat qui ments juridiques, démocratiques et naires européens contre le terroris- laisse présager peu de change- politiques seraient mis en œuvre », me, le ministre des affaires étrangè- ments. Elle survient surtout au len- il a conclu : « Nous sommes une res espagnol, Josep Piqué, le mou- demain de la grande fête annuelle nation, nous n’avons pas à en avoir vement séparatiste a « désormais le du Parti nationaliste basque (PNV) honte. (...) Rien ni personne ne va Le président colombien contraint de reconsidérer le processus de paix après l’assassinat d’une ancienne ministre BOGOTA l’ancienne ministre de deux balles prononcé en faveur d’une proroga- de notre correspondante dans la tête alors qu’elle était tom- tion de la zone de détente, considé- Un assassinat attribué aux For- bée d’épuisement. Surnommée rée comme le « cadre d’un vérita- ces armées révolutionnaires de « La Cacica », Consuelo Araujo ble dialogue de paix qui, en tant que Colombie (FARC) et une manifes- était célèbre pour sa passion du tel et seulement en tant que tel, doit tation interdite par les guérilleros : vallenato, cette musique folklori- exister ». ces deux événements sont deux que qu’elle avait contribué à faire La zone de détente arrive en nouveaux coups durs portés au apprécier du public. effet à expiration le 8 octobre. Il processus de paix engagé depuis La veille, les hommes des FARC appartient au chef de l’Etat de déci- bientôt trois ans par le gouverne- avaient interdit dans cette zone der du maintien de cette enclave ment d’Andres Pastrana. Depuis le une manifestation organisée par grande comme la Suisse que la gué- 11 septembre, nombre de Colom- Horacio Serpa, figure de l’opposi- rilla est accusée d’utiliser à des fins biens se prenaient pourtant à espé- tion et candidat libéral a l’élection militaires. rer que la guerre déclarée au terro- présidentielle de 2002. Plus d’une Plusieurs otages, enlevés par les risme par les Etats-Unis et leurs centaine de bus et quelque 5 000 FARC contre rançon, y seraient alliés pousserait les FARC à la pru- serpistes, en provenance de toutes détenus et le négoce de la coca y dence, voire à la conciliation. Les les grandes villes du pays, furent serait directement contrôlé par les faits survenus au cours du week- arrêtés samedi matin, sur la piste guérilleros. C’est dire si les détrac- end sont venus démentir les fra- étroite qui, de la ville de Neiva, teurs du processus de paix ont giles espoirs de voir avancer les mène à San Vicente, et contraints beau jeu de demander qu’il soit négociations avec la principale de faire demi-tour. mis fin à cette « république indé- guérilla du pays, laquelle est inscri- pendante ». te sur la liste des vingt-huit organi- DES ENGAGEMENTS CONCRETS Dimanche soir, M. Pastrana a sations terroristes du département En organisant cette marche sur annoncé sa décision de reconsidé- d’Etat. le Caguan, Horacio Serpa, connu rer « l’ensemble du processus de Le corps de Consuelo Araujo pour ses positions en faveur d’une paix et chacune de ses composan- Noguera, ancienne ministre de la solution négociée au conflit armé, tes ». La prorogration de la zone culture et épouse de l’actuel procu- cherchait à faire savoir qu’il n’en- de détente, annoncée par M. Pas- reur de la République, a été retrou- tendait pas laisser la guérilla trana avant le 11 septembre, serait- vé dans la région de Valledupar, à mener le jeu. Pour lui, l’heure est elle remise en question ? Les parti- 850 kilomètres au nord de la capi- venue d’exiger des engagements sans d’une négociation politique tale. Mme Araujo avait été enlevée concrets. Confirmant l’analyse de n’osent imaginer les conséquences le 24 septembre, non loin de là, à ses militants, il a déclaré : « En refu- d’une telle décision. Ils se désolent un barrage routier établi par un sant de laisser passer une manifesta- aujourd’hui que les FARC se mon- commando armé. tion populaire et pacifique, en refu- trent décidement si peu sensibles Selon ses compagnons d’infortu- sant que le peuple s’exprime, les aux bouleversements du monde. ne libérés par l’armée, les guérille- FARC ont commis une grande ros, en retraite, auraient abattu erreur politique. » M. Serpa s’est Marie Delcas 4 LA CRISE INTERNATIONALE APRÉS LE 11 SEPTEMBRE LE MONDE / MERCREDI 3 OCTOBRE 2001 Les convois d’aide alimentaire reprennent la route de l’Afghanistan A quelques semaines de l’arrivée de l’hiver, les Nations unies s’efforcent d’éviter la catastrophe. Elles ont de nouveau commencé, lundi 1er octobre, à distribuer de la farine et de la nourriture à Kaboul, en veillant à ce que ces vivres ne soient pas détournés par le régime

ISLAMABAD Le PAM, qui aide à survivre les raison de l’arrêt de nombreux pro- Pakistan, le mollah Abdul Salam nes qui en ont le plus besoin »,a a rappelé Jean-Michel Monod, res- de notre envoyée spéciale deux tiers de la population de grammes d’aide depuis le départ Zaeef, qui représente le régime tali- indiqué le responsable des affaires ponsable des opérations du CICR A six semaines environ du début Kaboul, grâce notamment à des équipes expatriées. ban. L’ONU avait évacué tout son humanitaires. en Asie. Non sans souligner que de l’hiver, le temps presse pour les 150 boulangeries subventionnées, Devant les défis humanitaires à personnel expatrié d’Afghanistan La nécessité du retour des per- c’est la première fois, depuis organisations humanitaires soucieu- a toutefois décidé de distribuer en surmonter, le sous-secrétaire géné- quarante-huit heures après les sonnels expatriés a aussi été souli- l’ouverture d’un bureau en Afgha- ses d’envoyer en Afghanistan le une fois à chaque famille 50 kg de ral des Nations unies pour les affai- attentats de New York et Washing- gnée par le Comité international nistan, en 1987, que le CICR est maximum d’aide possible. Après farine, pour des raisons de sécurité res humanitaires, Kenzo Oshima, ton. « Si les personnels expatriés de de la Croix-Rouge (CICR), auquel absent du pays. Le Comité interna- une interruption de près de trois et de commodité, en l’absence est arrivé lundi à Islamabad (Pakis- tional, qui poursuit certains de ses semaines et le départ de tous ses d’employés internationaux. Cette tan), où il a été reçu par le président programmes grâce à ses mille agents expatriés, le Programme ali- ration de farine, suffisante jusqu’à Pervez Moucharraf et par son minis- Une délégation de Kaboul invitée en Iran employés locaux, a fait parvenir mentaire mondial (PAM) de l’ONU la fin octobre, a été préférée à la tre des affaires étrangères, Abdul cependant du matériel médical en a repris, lundi 1er octobre, ses livrai- distribution quotidienne de pain. Sattar. Si M. Oshima n’a pas obtenu Mardi 2 octobre, une délégation talibane de haut niveau a quitté Afghanistan. sons de blé à l’intérieur du pays. Un « Le convoi de lundi a été immédia- du président pakistanais l’ouverture Kaboul pour l’Iran, sur l’invitation de l’ayatollah Ali Khamenei, ont Comme le PAM, l’Unicef a aussi premier convoi est arrivé sans pro- tement distribué à ceux qui en ont des frontières aux réfugiés afghans, annoncé des sources officielles dans la capitale afghane. La déléga- envoyé un premier convoi d’aide à blème à Kaboul et les craintes de besoin », s’est satisfait Michael il a reconnu « les légitimes inquiétu- tion est conduite par le ministre pour les réfugiés, Mawlawi Abdul Kaboul, qui a transporté des cou- détournements de nourriture – bien Higgins, un porte-parole du PAM. des du Pakistan », qui abrite déjà Raqib, et comprend notamment le vice-ministre des affaires étrangè- vertures, des matériaux de protec- « stratégique » en temps de deux millions de réfugiés afghans res, Abdul Rahman Zahid, selon les déclarations d’un responsable de tion pour faire face à l’hiver, des guerre – ne se sont pas concrétisées. « LÉGITIMES INQUIÉTUDES » environ. Le responsable onusien a ce ministère à l’AFP. « La visite répond à l’invitation de l’ayatollah Kha- générateurs, des pompes et des Devant ce premier succès, le Depuis les attentats du 11 sep- plaidé pour un accroissement de menei », a ajouté ce responsable, sans préciser les thèmes de discus- tuyaux pour l’approvisionnement PAM a décidé de réapprovisionner tembre, les prix des produits ali- l’aide internationale, notamment sion proposés. d’eau. Chaque organisation tente petit à petit, pour se donner le mentaires sur les marchés afghans au niveau de l’accueil. A cet égard, L’Iran, qui a reçu environ un million et demi de réfugiés afghans au de s’adapter au mieux à la situa- temps de surveiller les choses, ont augmenté de 20 % à 40 %, ren- M. Oshima a évoqué la prochaine cours des dernières années, redoute que plusieurs centaines de mil- tion, que les conflits armés et la tous ses entrepôts à travers dant l’envoi de nourriture plus convocation à Genève d’une réu- liers d’Afghans supplémentaires tentent de gagner son territoire en sécheresse ont tendue depuis des l’Afghanistan. Des convois sont nécessaire que jamais. « Le travail nion qui, sous l’égide du Haut-Com- cas de frappes américaines sur l’Afghanistan. années, tout en redoutant les ainsi partis du Pakistan vers Kanda- du PAM à l’intérieur de l’Afgha- missariat pour les réfugiés (HCR) et conséquences d’une éventuelle har et Hérat, où le PAM subvient nistan est vital », a affirmé Khaled du département humanitaire de attaque américaine. C’est notam- aux besoins alimentaires de plus Mansour, son porte-parole, en sou- l’ONU, en présence du groupe des l’ONU étaient de nouveau bienve- les talibans avaient demandé de ment dans cette perspective que le de 200 000 personnes déplacées lignant que le PAM envisageait des pays donateurs et des pays voisins nus en Afghanistan, ils y retourne- partir parce qu’ils ne pouvaient HCR continue à se préparer, tout dans l’ouest du pays. D’autres stocks pour environ 7,5 millions de de l’Afghanistan, visera à étudier la raient, à condition d’obtenir des plus assurer la sécurité. « Des dis- en reconnaissant que, pour l’ins- transports ont quitté le Tadjikistan personnes vulnérables. Avant la cri- situation des réfugiés, des déplacés assurances pour leur sécurité, le cussions sont en cours avec les tali- tant, il n’y a pas de vraie crise des et le Turkménistan en direction se, le PAM avait lancé un appel et des migrants. rétablissement des moyens de com- bans et la première question est tou- réfugiés. des 350 000 personnes déplacées pour 5,5 millions de personnes, M. Oshima s’est aussi entretenu munication et des garanties que l’as- jours de savoir quand nous serons des régions nord de l’Afghanistan. mais il a accru ses estimations en avec l’ambassadeur afghan au sistance délivrée le soit aux person- autorisés à retourner dans le pays », Françoise Chipaux Dans les zones tenues par l’Alliance du Nord, un sentiment d’enfermement et d’inquiétude GULBAHAR (Afghanistan) Des régions difficiles d'accès véhicules d’aide humanitaire de voici un an. En septembre 2000, Le nord-est de l’Afghanistan de notre envoyée spéciale franchir la ligne de front qui les les troupes des talibans avaient souffre de problèmes d’alimenta- KAZAKHSTAN Des représentants d’organisa- TURKMÉNISTAN OUZBÉKISTAN oppose aux troupes de l’Alliance réussi à s’emparer d’un verrou tion et d’approvisionnement en tions humanitaires actives dans du Nord. A Sherket, un village stratégique dans le nord, la locali- eau qui sont liés à la sécheresse DOUCHANBÉ les territoires du nord-est de TADJIKISTAN CHINE situé à 60 kilomètres de la capitale té de Taloqan, alors utilisée par le mais aussi à la destruction, pen- l’Afghanistan, contrôlés par l’op- afghane, le directeur d’un centre commandant Massoud comme dant la guerre, d’une partie des Mazar BADAKSHAN position aux talibans, commen- e-Charif Taloqan FFaizabadaizabad orthopédique pour victimes de quartier général. Cette avancée traditionnels canaux d’irrigation cent à s’inquiéter, à un mois du mines antipersonnel, le docteur avait privé l’opposition d’une permettant de cultiver ces terres début de l’hiver, de la situation de Feroz, explique que son hôpital base pour l’approvisionnement arides. L’afflux de réfugiés en pro- IRAN S H Hérat K U blocus dans laquelle se trouvent D U est obligé de se fournir en prothè- aérien (Taloqan est dotée d’une venance des zones conquises par H I N de facto ces régions retirées et Vallée du Panchir ses acheminées de la lointaine piste d’atterrissage) et d’une artè- les talibans a alourdi la charge Gulbahar montagneuses. Ils craignent que KABOUL bourgade de Faizabad, au nord du re routière importante reliant les pour cette agriculture de subsis- la coupure des routes en altitude Bagram Jalalabad pays, où se trouve le seul aéroport vallées du Badakshan aux plaines tance, qui manque d’engrais et de par les neiges hivernales, à partir AFGHANISTAFGHANISTANAN en activité contrôlé par l’opposi- de l’Asie centrale. semences de qualité. Peshawar du mois de novembre, ainsi que le tion afghane (l’autre, Bagram, est Le bouclage de la ligne de front risque de nouveaux affronte- Khost ISLAMABAD inutilisable car à portée de tirs de POINTS DE PASSAGE par les talibans, ainsi que leur ments entre l’opposition et les tali- Kandahar INDE l’artillerie des talibans). «Ily a Le CICR a entrepris de diversi- refus d’autoriser des habitants de bans en cas de frappes aériennes encore un mois, nous recevions tout fier ses points de passage poten- Kaboul fuyant vers le nord à américaines, puissent entraîner de PAKISTAN notre matériel via Kaboul, dit le tiels vers le nord de l’Afghanistan emporter avec eux de la nourritu- Quetta lourds problèmes d’approvision- 100 km docteur Feroz, maintenant, les tali- en entamant des négociations re, ont accentué le sentiment d’en- nements en médicaments, ali- bans nous font subir des sanctions. avec les autorités de tous les pays fermement. « S’il le faut, cet hiver, ments et vêtements pour ces TERRITOIRES CONTRÔLÉS PAR L'ALLIANCE DU NORD Ils cherchent aussi à maintenir la frontaliers. Il est prévu de posi- nous acheminerons de l’aide à dos populations. ET POCHES DE RÉSISTANCE DU FRONT ANTITALIBANS population de Kaboul sur place, en tionner des stocks de médica- de mulet, avec des jours et des jours L’Alliance du Nord contrôle une empêchant que de l’aide parvienne ments non seulement au Tadjikis- de marche dans la montagne, dit petite portion du territoire à d’autres régions. » tan, mais aussi en Ouzbékistan, un représentant d’ONG, mais afghan, essentiellement la région barrière de pierre, s’élèvent à près L’isolement des régions du nord- Mais la situation de blocus est au Turkménistan et en Iran, afin nous sommes inquiets, tant la situa- du Badakshan, la vallée du Pan- de 7 000 mètres d’altitude. Les rou- est est aggravé par d’autres fac- aussi le résultat des importants de pouvoir profiter, le cas tion est imprévisible. » chir (environ 100 000 habitants) et tes empruntées par des camions teurs. Au nord de Kaboul, les tali- revers militaires enregistrés par échéant, de la moindre opportuni- quelques poches tenues, dans le franchissent des cols à bans ont cessé de permettre à des les forces de l’Alliance du Nord té d’ouverture. Natalie Nougayrède centre-nord du pays, par des chefs 4 000 mètres d’altitude, notam- de guerre ralliés à l’opposition. Le ment celui d’Anjoman. seul accès direct à ces régions à « Dans un mois, ces passages partir de l’extérieur du pays passe seront bloqués par la neige. Nous L’opposition forme un « Conseil suprême d’unité nationale » par le Tadjikistan, où l’Alliance du avons commencé à prendre des dis- Nord utilise un aérodrome pour positions pour faire face à cette ses huit hélicoptères. La frontière situation, en préparant des Cette instance, soutenue par l’ancien roi Mohammed Zaher Shah, se prépare à la chute des talibans avec l’Ouzbékistan n’offre en stocks », note Pierre-André Junod, revanche aucune possibilité de le représentant du CICR (Comité ROME même ce chef d’Etat et ce gouver- Kaboul, des miliciens talibans ont rence de presse, pour des raisons communication car elle est contrô- international de la Croix-Rouge) à de notre correspondante nement. Un conseil militaire est accepté de partager le pouvoir de sécurité, a indiqué son entoura- lée par les forces des talibans. Gulbahar, au nord de Kaboul. A l’initiative de l’ancien roi par ailleurs prévu. avec des conseils d’anciens et des ge. Ces derniers jours, il avait reçu M. Junod fait partie de la poignée Mohammed Zaher Shah, l’opposi- Unanimes, les délégations ont commandants de trois provinces successivement dans sa villa l’en- DES COLS À 4 000 MÈTRES d’expatriés travaillant pour des tion afghane, formée de représen- refusé une intervention militaire frontalières du Pakistan, Paktika, voyé spécial des Nations unies, le Dans toutes les régions de l’Al- ONG à être restés en Afghanistan. tants des tribus, de personnalités extérieure dans leur pays. « Le gou- Paktia et Khost, dont la popula- Catalan Francesco Vandrell, et liance du Nord, le terrain est escar- Au lendemain des attaques terro- en exil et de commandants militai- vernement américain a le droit de tion est très majoritairement pach- onze parlementaires du Congrès pé et les routes difficilement prati- ristes aux Etats-Unis, les talibans res de l’Alliance du Nord – ancien- poursuivre et de punir les auteurs toune. américain. cables, même à la belle saison. Les avaient ordonné le départ de tous nement dirigée par le comman- des actions terroristes, mais le peu- Par ailleurs, l’ancien président monts de l’Hindu Kush, véritable les Occidentaux. dant Massoud, assassiné le 9 sep- ple afghan n’est pas responsable de de la République, écarté par les UN FRÈRE MASSOUD tembre (lire page 15) – a décidé de la tragédie du 11 septembre »,a talibans en 1996, Burhanuddin Sur les canapés du salon où se créer un « Conseil suprême d’unité affirmé Abdoul Sattar Syrat, con- Rabbani, « a donné son accord à tenait la conférence de presse, nationale de l’Afghanistan ». Cette d’autres membres des délégations décision intervient après plusieurs de l’opposition afghane acceptent jours de discussions dans un hôtel Pervez Moucharraf envisage la fin du régime volontiers de confirmer leur romain proche de la villa où vit espoir de voir « enfin la paix et la l’ex-souverain depuis 1973. Ainsi « Il semble que les Etats-unis vont intervenir en Afghanistan » a décla- stabilité revenir » dans leur pays. l’opposition se prépare-t-elle à la ré, lundi 1er octobre à la BBC, le président pakistanais, Pervez Mou- Parmi eux, le plus jeune des frères chute du régime des talibans charraf, en soulignant que son pays avait fait son possible pour l’évi- du commandant Massoud, – une émanation « étrangère » au ter mais que le régime afghan était de plus en plus isolé. « Il semble Ahmed Zia Massoud, âgé de qua- pays, selon elle –, a-t-on appris au qu’en raison de l’attitude adoptée par les talibans, il y aura un affronte- rante-six ans, qui vivait aux côtés cours d’une conférence de presse ment », a-t-il ajouté. du chef charismatique de l’Allian- à Rome, lundi 1er octobre. Alors que le journaliste de la BBC lui demandait si les jours du régi- ce du Nord. « Il aimait sa nation, Ce conseil, qui sera composé de me taliban étaient comptés, le président pakistanais a répondu : «il son peuple. Son assassinat, le 9 sep- 120 personnes, est ouvert à tou- le semble ». tembre, me paraît avoir un lien tes les composantes, y compris à A Washington, le porte-parole du département d’Etat a déclaré que avec les attentats du 11 qui ont sui- ceux parmi les talibans qui com- l’Afghanistan « a besoin d’un gouvernement ayant une large assise, qui vi », nous explique-t-il. Le visage mencent déjà à se démarquer du soit représentatif du peuple afghan ». La Maison Blanche a fait savoir ressemble étonnamment à celui pouvoir de Kaboul. Les déléga- que les Etats-Unis aidaient ceux qui cherchent à établir un tel gouver- du disparu ; son anglais est par- tions pourraient revenir à Rome nement à Kaboul, tout en affirmant ne pas vouloir désigner ceux qui fait. « Il n’y a aucune divergence dans deux semaines pour la dési- doivent succéder aux talibans. entre nous et nos frères restés sur gnation des membres de ce place, contrairement à l’informa- conseil. tion donnée hier par une agence », Le communiqué commun publié seiller de l’ancien roi. Et « person- la formation du Conseil suprême », rectifie Ahmed Zia Massoud. A par l’opposition précise que le Con- ne n’acceptera une attaque sur a précisé devant la presse le pro- ses côtés, le commandant Sayed seil suprême d’unité nationale doit notre territoire », a ajouté Younous fesseur Abdoul Sattar Syrat. Mustafa Kazemi, autre figure de convoquer d’urgence au pays une Qanouni, à la tête de la délégation Quant à l’ancien roi Zaher Shah, il la résistance, acquiesce. Tous assemblée des chefs traditionnels, de l’Alliance du Nord, devenue est un « symbole national », mais rentraient dès lundi soir en Afgha- la Loja Jirga, chargée « d’élire un « le Front Uni pour l’Afghanistan ». « le leadership appartient au Con- nistan, par un long périple via la chef d’Etat et un gouvernement de L’opposition veut rallier le plus seil suprême », a insisté son con- Turquie, l’Ouzbékistan et le transition ». S’il s’avère impossible grand nombre possible d’Afghans. seiller, excluant ainsi une restaura- Tadjikistan. de la convoquer, le Conseil suprê- Selon l’agence Afghan Islamic tion de la monarchie. Le souve- me aura autorité pour désigner lui- Press (AIP), proche du régime de rain n’a pas participé à la confé- Danielle Rouard LA CRISE INTERNATIONALE APRÈS LE 11 SEPTEMBRE LE MONDE / MERCREDI 3 OCTOBRE 2001 / 5

Un groupe islamiste basé au Pakistan attaque le Parlement du Cachemire indien Un attentat-suicide à la voiture piégée a fait au moins 34 morts

ISLAMABAD battent depuis les années 1990 Harakat al-Moudjahidin. En fait, de notre envoyée spéciale pour le rattachement de cette par- de nombreux militants de Jaish Devenu, en moins de deux ans, tie du Cachemire au Pakistan, ou i-Mohammad sont issus du Hara- le groupe de guérilla le plus actif pour l’indépendance – à se faire kat al-Moudjahidin, qui avait chan- au Cachemire sous contrôle entendre au moment où les Etats- gé de nom en 1996 après que indien, Jaish i-Mohammad (l’ar- Unis mènent une campagne sans Washington eut inscrit le mouve- mée de Mohammad) a revendi- précédent contre le terrorisme. ment (qui s’appelait alors Harakat qué, lundi 1er octobre, le sanglant C’est du Pakistan que Jaish ul-Ansar) sur la liste des organisa- attentat-suicide à la voiture piégée i-Mohammad est dirigé par Mas- tions terroristes. Jaish i-Moham- qui a fait au moins 34 morts et une mad et Harakat al-Moudjahidin quarantaine de blessés au cœur de sont tous les deux très proches des Srinagar, la capitale d’été du L’attentat contre talibans et beaucoup de leurs Cachemire indien. L’explosion a membres se battent, en Afghanis- eu lieu vers 14 heures, heure loca- tan, dans les rangs des étudiants SAYED SALAHUDDIN/REUTERS le Parlement le, devant un lieu particulièrement en religion. a KABOUL. Un char taliban patrouille dans la capitale afghane. Mais les véhicules qui ont le plus attiré symbolique, le Parlement pro- est l’un des plus Le Pakistan a condamné l’atten- l’attention des Kaboulis, lundi 1er octobre, ont été les six camions de l’ONU, chargés de 200 tonnes de blé, vincial. Le chauffeur de la voiture tat contre le Parlement provincial. qui composaient le premier convoi humanitaire à atteindre la ville depuis le 11 septembre. a été tué, mais trois autres mili- graves jamais « Cet acte de terrorisme à Srinagar tants armés, qui portaient des uni- est spécialement répréhensible car formes de la police, sont entrés commis à Srinagar il semble viser à pervertir la légitime avant l’explosion dans le bâtiment lutte du peuple cachemiri pour Des projets d’assassinat de Ben Laden où ils ont affronté les forces de l’autodétermination », a réagi le sécurité pendant plusieurs heures. soud Azhar, un religieux libéré par porte-parole du ministère des Après quelques jours de trêve, l’Inde le 31 décembre 1999 en affaires étrangères. Depuis les ont été lancés, dès 1998, par Washington au lendemain des attentats du échange des passagers d’un avion attentats aux Etats-Unis et la 11 septembre aux Etats-Unis, la indien détourné sur Kandahar demande américaine de coopéra- WASHINGTON un décret présidentiel, pris par les missiles l’ont manqué de très violence redouble au Cachemire, (Afghanistan). Le groupe est consi- tion avec Islamabad, une certaine de notre correspondant Gerald Ford à la suite de la mise en peu : une heure, peut-être moins. où près de 50 personnes ont été déré comme très proche des servi- inquiétude se fait jour au Pakistan Les services chargés de la sécuri- cause de la CIA dans des opéra- C’est après cette tentative que le tuées au cours du dernier week- ces secrets pakistanais. L’attentat, sur le sort qui pourrait être réservé té des Américains et les dirigeants tions politiques en Amérique cen- chef terroriste a cessé de communi- end. L’attentat contre le Parle- aussitôt revendiqué, intervient par Washington aux combattants politiques ont-ils une part de res- trale, interdit aux services améri- quer par téléphone cellulaire et ment est l’un des plus graves deux jours après la fermeture offi- cachemiris, appelés « terroristes » ponsabilité dans les quelque six cains de programmer des assassi- que les Américains ont cherché le jamais commis à Srinagar. Il souli- cielle par Islamabad des bureaux par l’Inde, et « combattants de la mille morts provoquées par les nats. Dans le cas de Ben Laden, les moyen de le frapper autrement. gne la volonté des groupes sépara- d’une autre organisation de lutte liberté » par le Pakistan. attaques terroristes du 11 septem- juristes consultés par M. Clinton tistes armés – qui ont tous leurs armée, déclarée comme mouve- bre ? La question n’est jamais avaient estimé que toute opéra- Patrick Jarreau bases du côté pakistanais et qui se ment terroriste par les Etats-Unis, F. C. posée de cette façon, mais elle est tion dirigée contre lui relevait de la présente dans certains articles de légitime défense, autorisée par le journaux, elle apparaît dans cer- droit international et par les lois tains débats télévisés, elle est sous- américaines. entendue par certains discours. Dans son édition du 30 septem- Techniquement, elle met en cause bre, le New York Times a apporté l’Agence centrale de renseigne- quelques éléments supplémentai- ment (la CIA), l’Agence nationale res sur les tentatives de la CIA de sécurité (la NSA) et le Bureau pour détruire le réseau Ben Laden fédéral d’investigation (le FBI). et son chef. Citant des sources ano- Politiquement, elle s’adresse à Bill nymes, mais officielles, au sein de Clinton, à ses collaborateurs et à l’agence, le quotidien a précisé que ses ministres : avaient-ils pris la la CIA avait envoyé plusieurs équi- pes auprès du commandant Mas- soud « pour le persuader de captu- Alain Richard : il est rer et, peut-être, de tuer Oussama Ben Laden ». D’autres dirigeants « légitime » de détruire afghans avaient été sollicités, préci- se le New York Times, en ajoutant le régime de Kaboul que les Etats Unis avaient reçu « un rapport secret d’un groupe Le ministre français de la afghan, l’an dernier, concernant défense, Alain Richard, a jugé, une tentative avortée d’assassiner lundi 1er octobre, « profondément M. Ben Laden ». légitime » l’objectif politique de « détruire le régime des talibans » RATÉ DE PEU en Afghanistan. « Il y avait déjà Dans un entretien au Monde du de bonnes raisons de souhaiter 2 octobre, Anthony Cordesman, que le régime des talibans soit rem- ancien haut fonctionnaire du Pen- placé par un régime plus accepta- tagone, a déclaré que « les forces ble dans sa gestion de la popula- spéciales travaillent en Afghanis- tion afghane et dans ses rapports tan » depuis 1998. Selon avec le monde extérieur. Ces rai- Newsweek, la CIA et le FBI avaient sons se sont évidemment ampli- commencé à concentrer leur atten- fiées depuis les attentats de masse tion sur le réseau Al-Qaida lorsque du 11 septembre, qui sont imputa- Ben Laden avait proclamé une bles au groupe Ben Laden qui a le fatwa, le 22 février 1998, appelant soutien et la coopération du régi- « chaque musulman qui croit en me taliban », a-t-il dit. Dieu à tuer les Américains ». Leurs M. Richard a indiqué qu’«ily a efforts avaient été mis en échec plusieurs façons de détruire le régi- par les attentats de Nairobi et de me des talibans, autrement Dar es Salam. De plus, aux rivali- qu’avec une espèce de déferlement tés habituelles entre services de de forces militaires. Il faut trouver renseignement et de police s’était des partenaires politiques qui ajoutée l’hostilité entre M. Clinton aient une représentativité de et le directeur du FBI, Louis Freeh. manière à constituer un pouvoir Cette année-là, un camion char- politique acceptable pour la vie gé d’explosifs avait détruit les des afghans et qui ne soit pas un tours Khobar, où étaient installées germe d’infection terroriste ». des troupes américains en Arabie saoudite. M. Freeh voulait que le gouvernement fasse pression sur mesure de la menace que représen- l’Arabie saoudite pour l’obliger à taient Oussama Ben Laden et son coopérer dans l’enquête, mais le réseau Al-Qaida et avaient-ils enga- département d’Etat, dirigé par gé les moyens nécessaires pour y Warren Christopher, avait fait traî- faire face ? ner l’affaire. « On dirait qu’il y Après son retour d’Australie, le avait toujours quelque chose qui 13 septembre, l’ancien président a empêchait l’administration Clinton raconté comment il avait demandé de passer à l’action », écrit, dans aux opposants aux talibans d’es- une enquête publiée par le New sayer de localiser et de tuer le diri- Yorker en même temps que celle geant terroriste. Cette demande, de Newsweek, le journaliste Joe dont la contrepartie était un sou- Klein. Il raconte notamment que tien politique et financier, était res- les secrétaires au trésor de l’épo- tée vaine, les opposants étant inca- que, Robert Rubin, puis Lawrence pables d’accéder jusqu’à Ben Summers, s’étaient opposés à Laden. l’idée de bloquer informatique- ment les transactions financières ORDRE DE RECHERCHE MORTELLE liées au réseau Ben Laden et à L’hebdomadaire Newsweek a d’autres groupes terroristes, au publié, dans son numéro daté motif que cela « pouvait mettre en 1er octobre, paru le 24 septembre, péril la stabilité du système finan- une grande enquête sur la lutte cier international ». entre les services américains et Après les attentats africains Ben Laden. Elle précisait que d’août 1998, M. Clinton avait c’était en 1998, après les attentats décidé d’abord de tenter de frap- du mois d’août contre deux ambas- per Ben Laden en utilisant des mis- sades américaines en Afrique, que siles de croisière. Selon Samuel M. Clinton avait signé un ordre de Berger, qui était son conseiller « recherche mortelle » mettant la pour la sécurité nationale, la CIA CIA à l’abri de toute poursuite si le avait eu une excellente informa- richissime terroriste d’origine saou- tion sur la localisation de Ben dienne était tué dans une opéra- Laden, le 20 août, à côté de Khost tion secrète. Depuis 1976, en effet, (Afghanistan). M. Berger jure que 6 / LE MONDE / MERCREDI 3 OCTOBRE 2001 LA CRISE INTERNATIONALE APRÈS LE 11 SEPTEMBRE

Extradé de Dubaï, Djamel Beghal a été mis en examen et écroué à Paris Présenté comme le chef d’un réseau islamiste en Europe, proche de Oussama Ben Laden, il a été interrogé, lundi 1er octobre, pendant onze heures par les juges antiterroristes. Ses déclarations ont été à l’origine de l’arrestation de plusieurs personnes

DJAMEL BEGHAL a été mis en convention d’extradition entre ce guière s’était rendu à Dubaï, le de l’action était venue, qu’il fallait gique et les Pays-Bas. C’est à par- la logistique en vue d’éventuels examen, lundi 1er octobre dans la pays et la France. Son retour a été 21 septembre, cette fois dans le faire sauter l’ambassade américai- tir de ces informations qu’aux len- attentats. Plusieurs d’entre eux soirée à Paris, par le juge d’instruc- rendu possible en vertu de disposi- cadre d’une commission rogatoire ne à Paris. Il m’a offert trois demains des attentats du 11 sep- ont cependant contesté au cours tion antiterroriste Jean-Louis Bru- tions contenues dans la loi du internationale pour interroger une cadeaux, il m’a dit que c’était de la tembre à New York et à Washing- de leurs gardes à vue toute partici- guière pour « association de malfai- 10 mars 1927 qui autorise l’extradi- première fois le Franco-Algérien. part d’Oussama Ben Laden ».Les ton, un vaste coup de filet policier pation à une activité terroriste et teurs en relation avec une entreprise tion d’une personne en l’absence Dimanche 30 septembre dans la avait été opéré. La Belgique et les ont déclaré qu’ils étaient « contre terroriste », et écroué, près de vingt- d’accords bilatéraux. soirée, Djamel Beghal atterrissait Pays-Bas avaient pris l’initiative la violence » (Le Monde du 28 sep- quatre heures après son extradi- Mercredi 26 septembre, les juges à Paris et était remis à la justice Soupçon d’« association en interpellant dès les 13 et 14 sep- tembre). tion des Emirats arabes unis. Bruguière et Ricard avaient délivré française. Le ministre de l’inté- tembre, plusieurs personnes dont, Un huitième homme, qui avait Né en 1965 et présenté comme un mandat d’arrêt international rieur, Daniel Vaillant, s’est de malfaiteurs à Bruxelles, Nizar Trabelsi, un réussi à échapper aux policiers le responsable d’un réseau islamis- accompagné d’une demande d’ex- « réjoui », lundi, de ce résultat ancien footballeur professionnel français, et s’était enfui à Leices- te proche d’Oussama Ben Laden, il tradition. Ces pièces avaient été obtenu, selon lui, « grâce à une coo- en relation avec ayant exercé au Fortuna Düssel- ter, en Grande-Bretagne, était tou- a été entendu pendant onze heu- transmises au ministère de la jus- pération et des contacts de tous les dorf en Allemagne. Celui-ci est jours en garde à vue à la direction res, lundi. Le magistrat cherchait tice, qui les avaient alors adressées instants menés entre Paris et une entreprise soupçonné d’avoir reçu pour mis- de la surveillance du territoire notamment à obtenir confirma- au ministère des affaires étrangè- Dubaï ». sion de précipiter un véhicule (DST), mardi 2 octobre en début tion des déclarations qu’avait fai- res. Le Quai d’Orsay les avaient Lors de son audition effectuée terroriste » bourré d’explosifs sur l’ambassade de matinée. Kamel Daoudi, 27 ans, tes Djamel Beghal à la police des dépêchées à l’ambassadeur de Fran- cet été par les policiers à Dubaï américaine à Paris. En France, les avait été expulsé par les autorités Emirats qui le retenait depuis la fin ce à Dubaï, qui en avaient saisi les dans des conditions juridiques enquêteurs, qui souhaitaient ras- britanniques dans la nuit du ven- juillet à Dubaï. Les propos qu’il autorités locales. Au terme d’un incertaines, Djamel Beghal se déclarations de Djamel Beghal sembler des éléments supplémen- dredi 28 au samedi 29 septembre, avait alors tenus étaient à l’origine court délai de réflexion, un haut- serait montré particulièrement avaient permis aux enquêteurs taires, ont attendu le 21 septem- pour être entré illégalement sur le de l’ouverture d’une information représentant de l’Emirat avait fait loquace (Le Monde du 21 septem- français de confirmer l’existence bre pour procéder à sept interpella- territoire anglais. Cet informati- judiciaire confiée aux juges Bru- savoir que son pays donnait suite à bre). Selon Europe 1, il aurait d’un réseau implanté en France, tions en région parisienne. Mis en cien est soupçonné par les enquê- guière et Jean-François Ricard, le la requête française. Il aurait mis notamment déclaré : « A Kanda- dont la plupart des membres examen pour « association de mal- teurs d’avoir occupé la fonction de 10 septembre, sur des menaces pour condition que la France s’en- har [au sud de l’Afghanistan], j’ai avaient été placés sous surveillan- faiteurs en relation avec une entre- représentant d’Oussama Ben visant les intérêts américains en gage à la réciprocité en cas de été convoqué au foyer Ben Laden ce pendant l’été. Elles avaient éga- prise terroristes » et écroués le Laden en Europe. France. demande des Emirats. par Abou Zoubeïda [un proche de lement contribué à préciser le rôle 25 septembre, les membres du Djamel Beghal a été extradé des Parallèlement à ce processus de Ben Laden chargé de la de chacun des membres du grou- réseau dirigé par Djamel Beghal Pascal Ceaux Emirats en dépit de l’absence de nature diplomatique, le juge Bru- formation]. Il m’a dit que l’heure pe dispersés entre la France, la Bel- sont soupçonnés d’avoir préparé et Fabrice Lhomme Les pirates de l’air avaient renvoyé 15 000 dollars à Dubaï quelques jours avant les attentats LES AUTORITÉS américaines 23 septembre. Le secrétaire d’Etat dentialité de ces informations. « Nous avons rassemblé un nombre reçu en Floride un virement – d’un kamikazes avaient ainsi renvoyé, affirment « accumuler » les « preu- Colin Powell avait alors annoncé L’Agence France Presse assure tou- considérable d’informations qui mon- montant que l’agence de presse AP juste avant de passer à l’action, ves » et les « informations » dési- que les Etats-Unis rendraient public tefois que les Etats-Unis ont com- trent clairement la responsabilité de estime à 100 000 dollars, soit près environ 120 000 francs non utilisés. gnant Al-Qaida, l’organisation du un « document ». Mais le lende- mencé, lundi, à envoyer à leurs Ben Laden et d’Al-Qaida et nous de 800 000 francs – en provenance Selon le quotidien new-yorkais, les milliardaire saoudien Oussama main, le président George Bush ambassades, pour diffusion auprès transmettons ces informations, clas- d’un compte ouvert dans une ban- trois virements, d’un montant de Ben Laden, comme l’instigatrice avait corrigé le tir, en soulignant des gouvernements alliés, des télé- sées confidentielles, à nos amis et que de Dubaï au nom d’un certain 5 000 dollars chacun, venaient de des attentats du 11 septembre. qu’il convenait de préserver la confi- grammes répertoriant ces preuves. alliés », a déclaré à l’AFP un « res- Moustapha Mohammed Ahmad. Mohammed Atta et de deux de ces Le porte-parole du département ponsable du département d’Etat » Or ce dernier, également connu complices, en l’occurrence Walid d’Etat, Richard Boucher, l’a répété, interrogé sous couvert d’anonymat. sous le nom de Cheik Saïd, passe Al-Shehri et Marouan Al-Shehhi, lundi 1er octobre : « Il n’y a certaine- Le 10 septembre, Ben Laden a téléphoné à sa mère Faut-il chercher certains de ces pour être le « directeur financier » un homme de vingt-trois ans origi- ment aucun doute à ce stade qu’Al- éléments en Grande-Bretagne et de Ben Laden, qu’il aurait côtoyé à naire des Emirats. Qaida est responsable de ces Plusieurs médias américains ont fait état lundi 1er octobre d’un coup de en Allemagne, où l’enquête s’est l’époque où ce dernier vivait au Le ministre de l’information des actions. » M. Boucher a assuré que téléphone qu’aurait passé Oussama Ben Laden à sa mère, à Damas, la concentrée à la suite d’interpella- Soudan (1991-1996). M. Ahmad Emirats, Cheik Abdullah Ben Zaid d’autres pays avaient acquis cette veille du 11 septembre. Le cerveau présumé des attentats anti-américains tions dans les milieux islamistes figure sur la liste des vingt-sept per- Al-Nahayan, a précisé que le desti- conviction, en particulier la Gran- lui aurait dit qu’il ne pouvait venir la rejoindre en Syrie et il aurait ajouté (Le Monde du 2 octobre) ? Proba- sonnes et organismes dont les auto- nataire de cet argent aurait quitté de-Bretagne. qu’il ne lui donnerait probablement plus de nouvelles « pendant long- blement. Mais les investigations rités américaines ont gelé les le pays le 11 septembre pour se ren- La veille, le premier ministre bri- temps ». L’information a d’abord été diffusée par la chaîne NBC puis repri- effectuées aux Emirats arabes unis avoirs financiers aux Etats-Unis (Le dre à Karachi, au Pakistan. Cet tannique Tony Blair avait effective- se par le New York Times. La source citée est « un haut responsable de servi- semblent également porter leurs Monde du 26 septembre). homme, détenteur d’un passeport ment affirmé disposer de « preuves ces secrets étrangers ». La presse américaine n’a pas obtenu de confirma- fruits. Les enquêteurs s’intéressent saoudien, serait Moustafa Ahmad, incontestables ». M. Boucher est tion à Washington, ni auprès de la Maison Blanche ni auprès de la CIA, ainsi à des mouvements financiers « PLUS QU’UNE COÏNCIDENCE » le « financier » de Ben Laden. toutefois resté évasif sur l’éventuel- mais elle souligne que si elle était avérée, cette conversation permettrait suspects entre Dubaï et les Etats- Trois virements en sens inverse, « C’est plus qu’une coïncidence » a le publication de ces éléments. d’apporter un élément non négligeable sur la responsabilité de M. Ben Unis, peu avant les attentats. Des c’est-à-dire des comptes d’Atta et déclaré le ministre de l’information « Dès que nous aurons des informa- Laden dans les attentats. mouvements qui semblent être les de ses complices vers celui de des Emirats à propos de ces trans- tions que nous pourrons rendre dis- Par ailleurs, interrogé sur CNN par Larry King, l’ambassadeur éléments les plus solides réunis à Cheik Saïd à Dubaï, auraient été ferts d’argent, sans toutefois préci- ponibles, nous tenterons de le fai- d’Arabie saoudite à Washington, le prince Bandar Ben Sultan, a indi- ce jour contre Ben Laden. effectués dans les jours suivants. ser quelles banques les avaient re », a-t-il déclaré. qué que vingt-quatre membres de la famille Ben Laden, principale- Les 8 et 9 septembre, le chef pré- Le Wall Street Journal du 1er octo- effectués. La question de la diffusion de ces ment des étudiants suivant des cours aux Etats-Unis, avaient quitté le sumé des dix-neuf pirates de l’air, bre, citant des sources « officiel- « preuves » s’était déjà posée le pays sur injonction du roi Fahd après les attentats. l’Egyptien Mohammed Atta, aurait les » aux Emirats, affirmait que les Philippe Broussard

Bercy doit annoncer la création d’un comité Une éventuelle ramification en Mauritanie de lutte contre le terrorisme DAKAR n’avait pu être établi avec les Laden, Mahfoud Ould Walid serait Nouakchott. Il ne devrait en princi- de notre correspondante réseaux de Ben Laden. basé en Afghanistan, où plusieurs pe pas y avoir d’obstacle à une Le ministre français de l’économie et des finances, Laurent Fabius, Après avoir exprimé leur « com- Depuis, ce Mauritanien qui rési- de ses compatriotes étaient allés telle collaboration au sommet tant devrait annoncer, mercredi 3 octobre, la mise en place d’un comité de passion » aux Etats-Unis au lende- dait auparavant au Canada n’a se battre aux côtés des talibans. les relations entre Nouakchott et lutte contre le terrorisme, sis à Bercy. Présidée par le directeur du Tré- main des attentats du 11 septem- plus quitté son pays et travaillait Washington sont désormais cordia- sor, Jean-Pierre Jouyet, cette instance, dont le secrétariat général bre, les autorités mauritanien- dans une société d’informatique, à COOPÉRATION AVEC WASHINGTON les. Après avoir soutenu l’Irak pen- sera assuré par le directeur général des douanes, aura pour objectif nes sont passées à l’action : elles Nouakchott. Si aujourd’hui la poli- Pour faire progresser l’enquête dant la guerre du Golfe, la Républi- de favoriser la lutte contre les grands trafics, et notamment de tra- ont interpellé, vendredi 28 septem- ce s’intéresse de nouveau à lui, sur les attentats et mettre au jour que islamique de Mauritanie a opé- quer les fonds du terrorisme. Elle comprendra des représentants du bre, Mouhamedou Ould Slahi. c’est en raison des liens qu’il aurait une éventuelle ramification mauri- ré un rapprochement spectaculai- Trésor, des douanes, de Tracfin – la cellule antiblanchiment du minis- Cet ingénieur en télécommunica- avec l’un des lieutenants présumés tanienne, les autorités américaines re avec les Etats-Unis. tère des finances – ou encore du service de la législation fiscale, et tions âgé de trente et un ans est de Ben Laden, Mahfouz Ould opèrent sur plusieurs registres. Le En interpellant la semaine der- pourra faire appel à des personnalités qualifiées. Alors que l’informa- soupçonné de liens avec le réseau Walid, alias Abou Hafs Al Mauri- FBI a interpellé, lundi 24 septem- nière M. Ould Slahi à Nouakchott, tion sur les grands trafics frauduleux est disséminée entre différents Ben Laden. Soupçonné d’avoir par- tani, qui figure sur la liste des vingt- bre, au moins trois ressortissants les autorités mauritaniennes vien- pôles au sein même de son ministère, Laurent Fabius entend rationa- ticipé à un projet d’attentat pro- sept cibles de la « guerre antiterro- mauritaniens qui résidaient, sem- nent de montrer qu’elles tenaient liser le dispositif. grammé pour décembre 1999 sur riste » lancée par Washington. ble-t-il, de manière irrégulière aux à rester aux côtés des Américains. Par ailleurs, le gouverneur de la Banque de France, Jean-Claude Tri- le territoire américain, il avait été En fait, ce Mauritanien est Etats-Unis. Et le président Bush Les Mauritaniens ont appris la nou- chet, a écrit le 26 septembre au président de l’Association française déjà été arrêté à l’aéroport de recherché depuis les attentats com- vient d’exhorter le chef de l’Etat, le velle de cette arrestation par des des établissements de crédit et des entreprises d’investissement (Afe- Dakar, en janvier 2000, puis extra- mis contre les ambassades améri- colonel Ould Taya, à la coopéra- médias étrangers francophones ou cei), Jean Laurent, pour attirer l’attention des établissements dé vers la Mauritanie. Mais l’en- caines au Kenya et en Tanzanie, en tion. « Les Etats-Unis souhaitent arabophone comme la chaîne de bancaires sur « la vigilance toute particulière qu’ils doivent exercer pour quête n’ayant rien donné, M. Ould 1998. Présenté par la presse mauri- ardemment travailler avec la Mauri- télévision Al-Jazira. éviter d’être utilisés par des personnes physiques ou morales, des réseaux Slahi avait finalement été relâché tanienne comme l’un des finan- tanie pour relever le défi du terroris- ou des institutions qui apporteraient leur concours » à des actes de au bout d’un mois. Aucun lien ciers et logisticiens du réseau Ben me », a-t-il écrit aux autorités de Brigitte Breuillac blanchiment. Le bilan des victimes du World Trade Center a été revu à la baisse : plus de quatre cents noms figuraient en double sur les listes de disparus NEW YORK à la baisse le nombre de disparus. nes disparues. Plus de quatre cents rendus dans un centre où les atten- de notre correspondant Il est dorénavant de 5 219, dont noms figuraient en double et ont daient des équipes d’avocats et Trois semaines après les atten- 344 pompiers de la ville et 30 poli- été rayés. des psychologues. Six cents tats du 11 septembre, le nombre de ciers. Sur ce total, seulement demandes de certificats ont déjà victimes a été revu à la baisse. Alors 344 corps ont été retrouvés et VISITE DES LIEUX été effectuées. Pour obtenir ce que les secouristes avaient fait état 255 identifiés. Le maire de New La vérification des listes d’étran- document, les familles doivent la semaine dernière d’un bilan York, Rudolph Giuliani, a ôté tout gers fournies par les différents fournir deux déclarations exami- approchant les 6 800 morts, le total espoir de trouver des survivants consulats a également permis de nées par la justice. Dans la premiè- des personnes tuées ou disparues dans les décombres. « La réalité est réduire le nombre de victimes, au re, les proches attestent de leur s’établit désormais à environ 5 700. que nous ne nous attendons plus à fur et à mesure que des personnes parenté et du fait que la personne Le département de la défense a trouver des gens vivants. » Il a préci- portées manquantes donnaient a disparu dans les attentats. Dans confirmé que 189 personnes sé que ces opérations étaient tou- signe de vie. Les corps de la grande la seconde, l’employeur doit indi- avaient péri au Pentagone. Ce jours menées avec précaution, de majorité des disparus ne seront quer que la personne manquante bilan comprend 125 personnes qui façon à s’assurer que le plus grand sans doute jamais récupérés selon travaillait bien au World Trade travaillaient sur place et 64 passa- nombre possible de restes la municipalité de New York. Les Center. Si la victime était dans un gers du Boeing 757 d’American Air- humains soient récupérés dans les restes humains retrouvés feront des avions qui ont heurté les tours, lines qui s’est écrasé contre le bâti- 6 hectares de décombres fouillés l’objet de tests ADN pour des iden- la déclaration doit émaner de la ment abritant le ministère de la et nettoyés par des centaines de tifications ultérieures. compagnie aérienne. défense. Les restes de 118 corps sauveteurs. Seuls cinq survivants Afin d’aider les familles des victi- Pour faciliter le travail de deuil ont été récupérés, dont 74 identi- ont été retirés des centaines de mil- mes, la mairie a organisé depuis des familles, des visites des lieux du fiés. Quarante-quatre autres per- liers de tonnes des débris des une semaine l’accueil des person- drame, qui resteront interdits au sonnes ont également été tuées en tours, au lendemain des attentats. nes désireuses de mettre un point public pendant encore des semai- Pennsylvanie, quand un quatrième Les variations dans les chiffres final à leur attente par l’obtention nes ou des mois, sont organisées. avion s’est abattu dans un champ. annoncés de victimes tiennent au d’un certificat de décès. Des dizai- A New York, la municipalité a revu fait qu’il s’agit de listes de person- nes de parents de victimes se sont Eric Leser LA CRISE INTERNATIONALE APRÈS LE 11 SEPTEMBRE LE MONDE / MERCREDI 3 OCTOBRE 2001 / 7

L’Europe prépare quelques accommodements avec la rigueur budgétaire Les menaces de récession se multiplient dans la zone euro

LES UNS APRÈS LES AUTRES, « dangereusement » et qu’elle « n’a vers les Etats-Unis) que la France ou et de façon plus ou moins voyante, aucun moyen d’échapper au choc l’Espagne ». On comprend l’insis- les gouvernements des Quinze pré- actuel ». L’économie de la zone tance des gouvernements qui parent de petits accomodements euro devrait entrer en récession en maintiennent contre toute vrai- avec la rigueur budgétaire pour même temps que les Etats-Unis, en semblance des prévisions de crois- donner du tonus à une croissance raison de l’impact quasi immédiat sance supérieure à 2 % pour doper qui flageole dans la foulée du ralen- des attentats sur le moral des inves- la confiance des ménages et assu- tissement américain. tisseurs et des consommateurs, rer ainsi la stabilité de la consom- Devant le Congrès travailliste, le allié au renforcement de l’euro face mation interne, principal moteur chancelier de l’Echiquier, Gordon au dollar sur les marchés des chan- de la croissance européenne. Une Brown, a confirmé lundi 1er octobre ges, explique une note de conjonc- récession entamerait gravement le caractère expansionniste du bud- ture de Merryll Lynch : « ce pessi- les marges de manœuvre de nom- get britannique. Le conseil des misme supplémentaire dû aux atten- breux gouvernements européens. ministres italien a adopté, jeudi, tats terroristes aux Etats-Unis inter- Engagés par le Pacte de stabilité à son projet de loi de finances vient à un mauvais moment pour les maîtriser leurs déficits budgétaires,il AFP, STAN HONDA 2002 qualifié de véritable « budget consommateurs de la zone euro », leur est de plus en plus difficile a NEW YORK. « Boîtes noires portées disparues » : cette affiche du FBI est placardée depuis le lundi de guerre ». Le gouvernement fran- alors que les chiffres du chômage d’ouvrir les cordons de la bourse. La 1er octobre non loin des débris des Twin Towers, à l’angle de Greenwich et de Rector Street. Les boîtes noires çais ne fait pas mystère qu’une révi- ont recommencé à augmenter. question du respect du Pacte de stabi- des deux avions qui ont frappé le World Trade Center, le 11 septembre, n’ont toujours pas été retrouvées. sion du budget est à l’ordre du jour. Gehrard Schröder a beau répéter lité a donc été pudiquement laissée Seul le chancelier allemand affirme que « La récession ne menace pas dans le flou lors de la réunion des haut et fort que son gouvernement chez nous » et il n’y a aucune raison ministres des finances européens il y n’étudie pas de plan de relance tout pour que « les politiques ou les entre- a dix jours à Liège mais ouvre des L’unanimisme a vécu : le plan de relance en montrant qu’il n’est pas insensi- prises paniquent », la banque lui horizons à certains. « Le Pacte offre ble aux revendications salariales. inflige un démenti en soulignant une part de marge de manœuvre », a L’optimisme affiché par les minis- que sa « prévision de récession dans ainsi indiqué, lundi, le ministre belge tres des finances européens résiste la zone euro résulte des prévisions de des finances et président de l’Euro- de l’économie américaine fait débat en effet de moins en moins aux pré- récession pour l’Allemagne et l’Ita- groupe, Didier Reynders. Mais « il NEW YORK auront pour conséquence de nuire à tions. Il ne s’agit pas encore d’un visions des économistes indépen- lie ». Ces économies « ne disposent permet de tenir compte des corrections de notre correspondant une économie déjà affaiblie », écrit « New Deal », mais l’ambition est dants. Alors que le vice-président pas » d’une croissance suffisante conjoncturelles. Il ne faut donc pas con- L’unité nationale sans faille des Richard Curtin, le directeur du la même : « remettre l’économie de la Banque centrale européenne pour amortir le choc des attentats fondre des variations que l’on doit inté- lendemains du 11 septembre a département des enquêtes de con- debout et la refaire démarrer », (BCE), Christian Noyer, affirme « au contraire du Royaume-uni et de grer dans l’analyse de la mise en œuvre vécu. L’administration Bush doit sommation. L’indice de confiance comme l’a dit le sénateur démocra- qu’il « n’y a pas de raisons sérieuses l’Espagne. De même, l’Italie et l’Alle- du Pacte et ce qui serait un abandon aujourd’hui négocier pied à pied du consommateur de l’université te Joe Lieberman. d’envisager une récession », les ana- magne ont une exposition commer- du Pacte lui-même ». avec le Congrès un vaste plan de ressort à 81,8 points en septembre lystes de Morgan Stanley répli- ciale aux Etats-Unis plus forte (3 % relance de l’économie qui pourrait contre 91,5 en août et 106,8 douze Eric Leser quent que l’Europe s’en approche de leur PIB provient des exportations Babette Stern atteindre plus de 100 milliards de mois plus tôt. Une baisse aussi rapi- dollars. Les démocrates et les répu- de n’a été observée que deux fois : blicains ont fait taire leurs diver- lors de la crise pétrolière de 1973 gences pendant trois semaines, le et de l’invasion du Koweït par débat économique les fait resurgir. l’Irak en août 1990. Richard Curtin Les premiers, majoritaires au s’attend à ce que la consommation Sénat, souhaitent soutenir la con- se contracte au début de l’année sommation et augmenter le pou- 2002 et à ce que l’épargne augmen- voir d’achat des ménages modes- te. « Il y aura une récession, à n’en tes et des chômeurs. Les seconds pas douter. La question est de savoir veulent plutôt encourager l’inves- pendant combien de temps ». tissement et aider les entreprises. Dans ce contexte, les analystes La négociation est d’autant plus estiment que la Réserve fédérale serrée que l’attente est forte : con- américaine (Fed) va baisser à nou- sommateurs, investisseurs et entre- veau et pour la neuvième fois de prises comptent sur Washington l’année, son principal taux direc- pour relancer la croissance et res- teur, mardi 2 octobre, à l’issue de taurer la confiance. Même pour son comité de politique monétai- Wall Street, les mesures gouverne- re. Ils prévoient en général une mentales sont considérées comme réduction de 50 points de base, ce une bouée de sauvetage. qui ramènerait le taux interbancai- Le président George Bush et les re au jour le jour à 2,5 %, son principaux responsables parlemen- taires devaient se rencontrer mardi 2 octobre pour trouver un compro- Démocrates mis. Mais il sera difficile de tran- cher, car chacun a sa recette et ses et républicains modes de calculs. Dick Cheney, le vice-président, a rencontré la s’opposent semaine dernière des analystes d’entreprise qui ont chiffré les sur l’utilisation besoins nécessaires pour relancer l’économie à 200 milliards de dol- d’une enveloppe lars ! Le Congrès a déjà voté au len- demain du 11 septembre une enve- qui pourrait dépasser loppe de 40 milliards pour la reconstruction de New York et la les 100 milliards lutte antiterroriste puis une aide d’urgence de 15 milliards aux com- de dollars pagnies aériennes, dont 5 milliards en liquide et 10 milliards de garan- ties de crédits. niveau le plus bas depuis plus de Robert Rubin, l’ancien secrétaire dix ans. au Trésor, consulté par les parlemen- Mais l’arme monétaire a déjà taires, préconise dans l’immédiat 25 montré ses limites. « C’est pourquoi à 50 milliards de dollars de baisses nous préparons une augmentation d’impôts supplémentaires. des dépenses qui pourrait approcher M. Rubin estime que la façon la plus les 100 milliards de dollars », expli- efficace de soutenir l’activité serait que Bill Hoagland, le responsable de réduire la fiscalité sur les revenus républicain de la commission bud- moyens et faibles et d’augmenter gétaire du Sénat. Elles viendront les pensions versées aux chômeurs. s’ajouter aux 70 milliards de baisse Il propose aussi de diminuer les d’impôts programmée en 2002 par taxes sur les ordinateurs et les logi- la loi votée au printemps. ciels. Toujours dans le camp démo- En tout cas, démocrates et répu- crate, le leader de ce parti à la Cham- blicains ne semblent pas vraiment bre des représentants, Richard se soucier de l’équilibre budgétaire. Gephardt, a proposé plus de 4 mil- L’excédent de 236 milliards de dol- liards de dollars en pensions et aides lars en 2000 devrait être ramené à à la reconversion pour les environ 110 milliards cette année 100 000 personnes licenciées en sep- et se transformer en déficit en tembrepar les compagnies aérien- 2002. La banque Goldman Sachs le nes. Le sénateur démocrate Edward chiffre à 25 milliards de dollars. Kennedy va plus loin et demande « L’orthodoxie budgétaire n’est pas 31 milliards pour les chômeurs et une priorité quand vous êtes à la fois une augmentation horaire de en guerre et en récession », affirme 1,5 dollar du salaire minimum. le sénateur Chuck Grassley, le Les Républicains insistent plutôt numéro un républicain de la Com- sur la nécessité d’alléger l’impôt sur mission des finances. les sociétés pour soutenir l’investis- Pour autant, la Maison Blanche sement. Ils ont renoncé à obtenir ne satisfera pas toutes les deman- une baisse de la taxe sur les plus- des. Elle serait favorable à des bais- values devant l’opposition des ses d’impôts en faveur des sociétés démocrates et le scepticisme des et pour plaire aux démocrates, elle économistes. Ces derniers considè- serait disposée à aider les chô- rent qu’une telle mesure pourrait meurs et les revenus modestes en accélérer les ventes de titres et la augmentant le salaire minimum. Il baisse de la Bourse. faudra y ajouter une progression En attendant, l’économie conti- sensible, de plusieurs dizaines de nue à s’enfoncer. Selon la dernière milliards de dollars, des dépenses enquête, publiée lundi par l’univer- militaires et d’infrastructures, afin sité du Michigan, « la première de renforcer la sécurité des trans- réaction du consommateur a été de ports, des réseaux énergétiques, réaffirmer sa confiance, mais il s’est de l’approvisionnement en eau et vite rendu compte que les attaques des systèmes de télécommunica- 8 / LE MONDE / MERCREDI 3 OCTOBRE 2001 LA CRISE INTERNATIONALE APRÈS LE 11 SEPTEMBRE

Les monarchies du Golfe entre le marteau islamiste et l’enclume américaine Un compromis aurait été trouvé pour permettre aux forces américaines d’utiliser le nouveau centre de commandement aérien saoudien de la base d’Al-Kharj sans que des appareils de l’US Air Force basés sur le territoire de Riyad participent à des actions contre des cibles ennemies

ABOU DHABI (EAU), DOHA CCG exprimait son refus de refaire ricains, cités par les médias, affir- cain ». Ben Laden peut donc se sen- pas partager leurs informations sur te que son père, vieil homme pieux (Qatar), MANAMA (Bahrein) les erreurs de 1990, quand ses mem- maient aussitôt que « les Saoudiens tir libre de continuer à menacer les les comptes bancaires « terroris- et fortuné, avait l’habitude de ver- de notre envoyée spéciale bres se laissèrent entraîner dans vont faire tout ce qu’on leur deman- monarchies du Golfe, surtout après tes » qu’ils auraient débusqués… ser sa zakat (dîme musulmane) cha- Le report, voire l’abandon des une alliance militaire contre l’Irak dera à deux conditions : que cela ne la rupture des relations diplomati- Cette méfiance n’est pas nouvel- que semaine à des islamistes projets américains d’offensives mili- par les fausses promesses américai- soit pas dit tout haut et qu’on les aide ques avec les talibans décidée, sous le. Les Saoudiens avaient déjà écar- locaux. Il y a près de deux ans, cet taires massives contre « le terroris- nes de régler dans la foulée le con- à minimiser les menaces que font pla- pression américaine, par les Emi- té les Américains des enquêtes sur homme cessa ses versements, se me et les pays qui le soutiennent » flit israélo-palestinien. Aujourd’hui, ner les extrémistes ». rats arabes unis, puis par l’Arabie les attentats contre les forces améri- conformant à une demande des a soulagé les riches monarchies du affirme-t-on dans le Golfe, le CCG Une telle assurance aurait cepen- saoudite. Laquelle a publié un com- caines commis à Riyad en novem- autorités – son problème étant Golfe, inquiètes de voir leur dépen- refuse de participer à une nouvelle dant moins de raison d’être aujour- muniqué particulièrement dur, bre 1995 et à Dhahran en juin 1996. devenu de trouver de nouveaux dance envers le « parapluie militai- alliance avec les Etats-Unis qui d’hui qu’en 1990. Le prince Abdal- accusant les talibans d’aider des Quant à la mystérieuse éviction, fin bénéficiaires capables de redistri- re américain » placée à nouveau « menacerait un pays arabe », qui se lah, souverain de fait depuis trois buer l’impôt qu’il s’imposait… Mais sous les feux de la rampe. Ces ferait « avec Israël » ou en dehors ans, plus proche des pays arabes la question est plus complexe monarchies, cibles potentielles des d’une « approbation par l’ONU ». que de l’Occident, a initié un rappro- Les pays du Golfe refusent de refaire quand cette zakat est versée com- émules de Ben Laden en raison de Le ministre de la défense saou- chement avec l’Iran qui pourrait me forme d’assurance pour dissua- cette « soumission » à une puissan- dien, Sultan Ben Abdelaziz, a pu l’aider à faire monter les enchères les erreurs de 1990, quand ils se laissèrent der les terroristes de s’en prendre ce honnie de leurs populations, se ensuite faire de la surenchère en avec Washington. Au sujet d’Al- aux intérêts de donateurs. réfugient dans l’ambiguïté pour ten- affirmant, dimanche 30 septembre Kharj, le compromis atteint, selon entraîner dans une alliance militaire contre Cette logique perverse était déjà ter d’échapper à cet étau. dans le quotidien Okaz, qu’aucun des diplomates occidentaux, serait à l’œuvre quand les monarchies du Ainsi en va-t-il du communiqué « soldat en guerre contre un pays ara- que le Pentagone puisse user de l’Irak par les fausses promesses américaines Golfe soutenaient divers groupes publié par leurs ministres des affai- be ou musulman ne sera autorisé à son nouveau centre de commande- radicaux, du Maghreb à l’Afghanis- res étrangères, réunis la semaine opérer à partir de l’Arabie saoudi- ment pour ses opérations aérien- de régler le conflit israélo-palestinien tan, avant de se trouver otages de dernière, texte qui fut interprété à te ». Ce qui indiquerait qu’un com- nes, mais sans que des appareils leurs menaces. Celles-ci pèsent- l’inverse aux Etats-Unis et dans le promis a été atteint sur un sujet qui américains basés en Arabie saoudi- elles plus lourd aujourd’hui que les monde arabe. Pour Washington, il a agité les médias depuis dix jours. te y participent directement. Ce qui « terroristes coupables de crimes ter- août, du prince Turki, le chef des frustrations des Arabes du Golfe confirmait que les membres du Con- Le Washington Post avait alors correspond à la lettre des proclama- rifiants qui ont nui à la réputation services de renseignements, qui qui ne se sentent nullement mena- seil de coopération du Golfe (CCG : annoncé que les Saoudiens refu- tions saoudiennes, comme au plan des musulmans dans le monde ».Ce n’aurait pas totalement rompu tous cés par les talibans ? Ces Arabes, le Arabie saoudite, Koweït, Bahrein, saient aux Américains l’usage de militaire plus limité que dressent qui n’a pas empêché de hauts res- ses vieux liens avec Ben Laden, elle plus souvent privilégiés, ne sem- Qatar, Emirats arabes unis [EAU] et leur nouveau centre de commande- désormais les Etats-Unis. ponsables américains, cités par le ne semble pas avoir suffi à tout blent guère prêts à la révolte, dispo- Oman) soutenaient sa guerre « con- ment des forces aériennes, situé sur Mais un tel compromis reste loin New York Times, d’accuser Riyad de régler entre Riyad et Washington. sant comme exutoire de médias qui tre le terrorisme », y compris sur le la base d’Al-Kharj, au sud de Riyad, des aspirations de la « rue » arabe, cacher des informations sur ces ter- Car s’il est exclu que des liens cultivent l’anti-américanisme et se plan militaire en mettant à sa dispo- d’où le Pentagone voulait diriger dans le Golfe comme ailleurs, qui roristes des réseaux Ben Laden aux directs subsistent entre responsa- trouvant, de plus, minoritaires au sition leurs territoires où l’armée ses attaques contre l’Afghanistan. assimile avant tout le terrorisme à agents des services américains qui bles du Golfe et chefs de réseaux sein d’une immigration strictement américaine a renforcé ses bases Un tel refus signifierait un report la politique américaine – son sou- les pourchassent. Le ministre saou- terroristes, il reste une zone grise, sous contrôle. depuis la guerre du Golfe de 1990. des opérations de plusieurs semai- tien à Israël et son acharnement dien des affaires étrangères a ren- faite d’individus, voire de membres Toutes ces contradictions grè- Les médias locaux, par contre, ont nes, selon les sources du Washing- contre l’Irak – et reste hostile à tou- voyé le compliment en accusant de familles régnantes, qui conti- vent l’hypothèse d’une « guerre souligné que le communiqué du ton Post. Mais d’autres experts amé- te assistance au « terrorisme améri- implicitement les Américains de ne nuent à leur envoyer de l’argent, antiterroriste » qui se passerait sans éventuellement par le canal d’orga- surprise dans cette région stratégi- nisations caritatives islamiques. Un que pour les intérêts de Washing- message net des autorités pourrait ton, même si sa stabilité reste un réduire ces versements, en tout cas, de ses grands impératifs. ceux qui résultent de la piété. Ainsi, à Bahrein, un jeune industriel racon- Sophie Shihab Le Soudan s’efforce de faire oublier sa réputation d’Etat terroriste NOUVEAU signe de détente entre Car si le régime abandonne les pour- Washington et le Soudan, un Etat suites judiciaires contre Tourabi, ce longtemps accusé de soutenir le ter- dernier n’a pas été libéré. « Pour des rorisme, le président soudanais raisons de sécurité » et « en vertu de Omar Hassan El-Béchir a ordonné, la loi de sécurité nationale », a expli- lundi 1er octobre, dans un discours qué lundi le porte-parole du gouver- au Parlement, la suspension des nement, l’ancien mentor du général poursuites engagées contre huit El-Béchir restera « en résidence sur- opposants de l’Alliance nationale veillée ». démocratique (AND) accusés de Le cas des responsables de l’AND complot avec les Etats-Unis. Le chef est différent. Ils avaient été arrêtés de l’Etat a également suspendu le en mai sous l’accusation d’espionna- procès de responsables du Congrès ge et de complot contre le régime national populaire (CNP), un parti avec l’aide des Etats-Unis, simple- islamique dirigé par son ancien allié ment pour avoir rencontré un diplo- Hassan El-Tourabi. mate américain – expulsé par la suite Au cours de son intervention, dif- du Soudan. En les libérant, Khar- fusée par la télévision, le président toum fait un geste supplémentaire à El-Béchir n’a pas expliqué les raisons l’égart de Washington. Ce n’est pas de son brusque revirement. En le premier. Depuis qu’il s’est émanci- revanche, il s’est engagé à œuvrer en pé de Hassan El-Tourabi, le régime faveur d’une réconciliation nationa- d’Omar El-Béchir s’est efforcé de fai- le au Soudan, un pays affaibli par re oublier peu à peu la réputation sul- près de vingt ans de guerre civile et fureuse du Soudan, où Oussama Ben qui vit depuis 1999 sous le régime de Laden avait trouvé refuge entre 1990 l’état d’urgence. Le chef de l’Etat a et 1996 avec plusieurs centaines de également appelé à une améliora- ses fidèles. Au lendemain des atten- tion des relations entre le Soudan et tats du 11 septembre à New York et les Etats-Unis. Washington, Khartoum s’était ainsi très rapidement déclaré prêt à coopé- GESTE SYMBOLIQUE rer à la lutte antiterroriste. Des mesures annoncées lundi, la Le geste n’a pas été vain. Il y a quel- plus spectaculaire concerne Hassan ques jours, le Conseil de sécurité de El-Tourabi. Longtemps éminence gri- l’ONU a voté la levée des sanctions – se du régime, ce septuagénaire, théo- essentiellement symboliques – impo- ricien fondamentaliste dont la répu- sées au Soudan en 1996 pour avoir tation déborde largement les frontiè- refusé d’extrader des islamistes sus- res du Soudan, avait été arrêté en pectés dans une tentative d’attentat février, quelques jours après la signa- contre le président égyptien Hosni ture d’un accord entre son parti et le Moubarak. Jusqu’ici cependant, les principal groupe rebelle qui réclame, Etats-Unis ont maintenu leurs pro- les armes à la main, l’autodétermina- pres sanctions contre le Soudan, pla- tion du sud, animiste et chrétien – cé il y a huit ans sur la liste des Etats alors que le nord est musulman. soutenant le terrorisme. Le geste du président El-Béchir n’en reste pas moins symbolique. Jean-Pierre Tuquoi La défense intérieure et la sécurité en Asie LE PENTAGONE a soumis, lun- sur les rives de l’Amérique par les di 1er octobre, au Congrès, ses nou- forces du mal et de la terreur » con- velles orientations stratégiques : il firme, selon le ministre, les orienta- met l’accent sur la défense du terri- tions stratégiques depuis sa nomi- toire, après les attentats du 11 sep- nation au Pentagone, « notam- tembre, et sur l’importance de ment l’insistance sur la défense du l’Asie. Le secrétaire à la défense, territoire, la préparation aux mena- Donald Rumsfeld, souligne, dans ces asymétriques et le besoin de nou- son « Rapport quadriennal de révi- veaux concepts de dissuasion ». sion de la défense » (QDR), que les attentats rendent encore plus « UNE TÂCHE COMPLEXE » nécessaire la protection contre les La défense intérieure – confiée menaces « asymétriques » éma- aux armées et à plusieurs autres nant d’Etats « voyous » ou de grou- polices et agences civiles par le pré- pes terroristes, dotés ou voulant sident George W. Bush – doit, se doter d’armes de destruction selon le rapport QDR, mieux « pro- massive (chimiques, biologiques, téger les infrastructures critiques, en nucléaires, cyber-guerre) et de mis- particulier le transport et le stocka- siles balistiques. ge des hydrocarbures, les communi- « La guerre importée brutalement cations, les banques, les réseaux LA CRISE INTERNATIONALE APRÈS LE 11 SEPTEMBRE LE MONDE / MERCREDI 3 OCTOBRE 2001 / 9 Hubert Védrine effectue une tournée éclair au Maghreb Alger et Tunis acquiescent prudemment au plan de représailles américain

ALGER lors d’un point de presse tenu avec nes et victimes algériennes (quel- de notre envoyée spéciale le chef de la diplomatie algérienne, que 150 000 morts depuis 1992), Hubert Védrine a quitté Alger, Abdelaziz Belkhadem, à Alger, à Abdelaziz Belkhadem s’est dit lundi 1er octobre en fin d’après- l’issue de ses entretiens avec son favorable à un renforcement de la midi, pour Marrakech, troisième homologue ainsi qu’avec le prési- coopération antiterroriste. Cette et dernière étape d’un voyage de dent Bouteflika. dernière devrait inclure tous les vingt-quatre heures au Maghreb. domaines, en particulier, a-t-il sou- Dans la capitale algérienne, « ÉVITER TOUT AMALGAME » haité, le démantèlement des comme dans la capitale tunisienne « Chacun s’engage souveraine- réseaux transnationaux, le tarisse- un peu plus tôt dans la journée, le ment, il ne s’agit pas d’un troc, il le ment des sources de financement, ministre français des affaires étran- fait parce qu’il y va de son intérêt », et l’échange d’informations sur la gères a pu constater que, en a poursuivi le ministre français, prévention des crimes terroristes. matière de coopération contre le insistant sur le fait qu’une action Hubert Védrine a-t-il trouvé ses terrorisme, l’analyse de ses interlo- efficace contre le terrorisme ne interlocuteurs rassurés ou alarmés cuteurs convergeait avec la sienne. pourrait se limiter à une opération par la tournure actuelle des événe- DOUG KANTER/AFP Chacun admet que les attentats du américaine, mais qu’il faudrait ments ? « Je les ai trouvés un peu a NEW YORK. Le maire républicain de New York, Rudolph Giuliani, s’est exprimé devant 11 septembre ont placé les Etats- l’inscrire dans le temps et à plu- plus inquiets que nous quant aux ris- les Nations unies, lundi 1er octobre, en ouverture de la semaine de réunions de l’ONU sur le terrorisme. Unis en état de légitime défense, sieurs niveaux, en visant notam- ques d’une possible dérive des Etats- M. Giuliani a affirmé que les Etats membres devaient clairement « faire la différence » entre ceux que le projet américain de repré- ment l’asphyxie financière. Unis » en matière d’action mili- qui soutiennent le terrorisme et ceux qui le combattent. « Il n’y a pas de place pour la neutralité », a-t-il ajouté. sailles, tel qu’il est présenté aujour- Comme il l’avait fait à Tunis, taire, a déclaré au Monde le minis- d’hui par Washington à ses alliés, M. Védrine a rappelé l’absolue tre français juste avant de quitter se justifie et que les pays du nécessité d’esquiver « le piège le territoire algérien à destination Maghreb peuvent y adhérer sans tendu par les terroristes et éviter du Maroc, ajoutant toutefois que Le maire de New York appelle les Nations unies craindre de se mettre dangereuse- tout amalgame entre ce terrorisme ses hôtes qualifiaient jusqu’à pré- ment en porte-à-faux avec leurs et le monde arabo-musulman » sent l’attitude de George Bush et opinions publiques respectives ou ainsi que toute idée de conflit de Colin Powell de « très responsa- à des actions concrètes contre le terrorisme le reste du monde arabe. civilisations. ble ». « Quand les Etats-Unis parlent de De son côté, après avoir déco- Après un dîner lundi soir à Mar- NEW YORK (Nations unies) tiennent les terroristes à l’égard de la Lors de la deuxième journée du coalition, ils visent une coalition poli- ché une petite flèche à l’Occident rakech avec son homologue maro- de notre correspondante vie et du concept de paix gît sous les débat, mardi, les représentants du tique pour lutter à moyen et long en soulignant que l’Algérie était cain, Mohamed Benaïssa, Hubert « Qu’est ce qui pourrait unir les débris du World Trade Center ; à Pakistan, de l’Iran ainsi que celui terme contre le terrorisme et une particulièrement éprouvée par le Védrine devait être reçu, mardi nations ? », avait-on demandé en moins de 3 kilomètres de l’endroit où des Palestiniens devaient prendre manière intelligente de le contrer, terrorisme depuis une décennie et matin, par le roi Mohammed VI, 1950 à Sir Brian Urquhart. « Une nous sommes réunis aujourd’hui. » la parole. de le bloquer et de tarir ses sources. qu’il était douloureux pour elle de puis regagner Paris. attaque de Mars ! », avait lancé le C’est la première fois depuis la créa- On n’est pas du tout dans un débat constater que l’on établissait une diplomate britannique qui fut le tion de l’ONU que le maire de New Afsané Bassir Pour militaire », a souligné M. Védrine distinction entre victimes américai- Florence Beaugé premier fonctionnaire de l’ONU. York prend la parole devant l’As- Les attentats du 11 septembre aux semblée générale. Etats-Unis ont rassemblé, comme « Cette attaque a blessé le monde jamais auparavant, les Etats mem- entier, mais l’adversité commune a bres des Nations unies. Le premier rapproché comme jamais aupara- débat général sur le terrorisme vant la ville de New York et les international, commencé lundi Nations unies », a dit pour sa part le 1er octobre par l’Assemblée généra- secrétaire général Kofi Annan en le de l’ONU, pourrait cependant saluant M. Giuliani. M. Annan aus- être l’occasion pour certains pays si a appelé la communauté interna- de briser cette unanimité précaire tionale à « rester unie » pour empê- qui s’est maintenue depuis près de cher d’autres attentats, car, a-t-il trois semaines. dit, « dans ce combat, il n’y a simple- C’est dans ce contexte et en pré- ment pas d’autres choix que la coo- sence du maire de New York, pération internationale ; le terroris- Rudolph Giuliani, du chef des pom- me sera défait si la communauté internationale s’unit, faute de quoi il ne le sera pas ». Exhortant les Etats « Dans ce combat, membres à signer, ratifier et met- tre en œuvre les douze conven- il n’y a simplement tions déjà existantes contre le terro- risme, le secrétaire général a affir- pas d’autre choix mé que « le plus grand danger immédiat provient d’un groupe que la coopération acquérant et utilisant une arme nucléaire, biologique ou chimique internationale ; pouvant faire des millions de morts ». le terrorisme Premier représentant d’un gou- vernement à prendre la parole, le sera défait ministre nicaraguayen des affaires étrangères, Francisco Aguirre Saca- si la communauté sa, a profité de l’occasion pour pousser la candidature à l’ONU de internationale Taïwan, dont les 23 millions de citoyens « subissent les effets du ter- s’unit » rorisme ». Dans sa première intervention Kofi Annan aux Nations unies, le nouvel ambassadeur américain, John Negroponte, a voulu assurer les piers de New York, Tom von Essen, pays membres que la guerre qu’a et du chef de la police, Bernard lancée son pays n’est pas dirigée Kerik, que l’Assemblée générale a contre l’islam. « Les terroristes ne commencé le débat. peuvent nous tromper en se drapant Chaleureusement et longuement dans le manteau glorieux de l’is- applaudi par les délégués, M. Giu- lam », a-t-il dit, en rappelant que liani a exhorté tous les pays du Washington avait pris la défense monde à sanctionner ceux qui sou- de musulmans au Koweït, en Bos- tiennent le terrorisme : « Vous êtes nie et au Kosovo et demeure le soit avec la civilisation soit avec le principal pays fournisseur d’aide terrorisme », a déclaré M. Giuliani, humanitaire à l’Afghanistan. car, selon lui, les attentats du L’ambassadeur d’Egypte, Ahmed 11 septembre « ne laissent plus Aboul Gheit, a pour sa part dénon- aucune place à la neutralité ». «Ce cé le fait que « certains en Israël n’est pas le moment pour de nouvel- pensent que c’est le moment d’écra- les études ou de vagues directives, ser la résistance palestinienne »,en a-t-il poursuivi devant les délégués avertissant que cela « serait une gra- de 189 pays membres de l’Organisa- ve erreur aux conséquences incalcu- tion. La preuve du mépris qu’entre- lables ». sont les nouvelles priorités du Pentagone électriques, l’approvisionnement en Si la dissuasion ne fonctionne eau et en énergie, les services d’ur- pas, il s’agira en dernier recours de gence et publics ». pouvoir « battre de façon décisive La protection du pays et de ses tout adversaire ». Dans ce but, les frontières va de pair avec une for- forces américaines – dont les effec- te présence militaire à l’étranger et tifs sont maintenus à 1,4 million une coopération avec les amis et de personnes – doivent pouvoir alliés, notamment de l’OTAN. Cet- écraser et occuper le territoire te présence sera maintenue en d’un ennemi, ou gagner la guerre Europe. Mais, en l’absence de dan- antiterroriste globale tout en con- gers majeurs sur le vieux continent trant simultanément un agresseur. sauf dans les Balkans, un redéploie- Les armées doivent aussi savoir pri- ment se fera vers l’Asie, où le main- ver l’adversaire de tout « sanctuai- tien « d’un équilibre stable sera une re » et mener des actions d’urgen- tâche complexe » avec la montée ce ponctuelles. en puissance de la Chine. Le Pro- Le rapport met enfin l’accent sur che-Orient reste essentiel à cause le besoin de maintenir la supériori- de ses ressources énergétiques et té technologique américaine, parce que plusieurs Etats sont notamment dans l’espace, et le ren- « menaçants ». seignement humain. – (AFP.) 10 FRANCE LE MONDE / MERCREDI 3 OCTOBRE 2001

POLITIQUE Le débat sur la situa- au Palais-Bourbon. b LES PARTIS Etats-Unis, exprimée par Robert expliquer la gêne actuelle des partis leurs positions respectives. b À tion internationale au lendemain POLITIQUES restent discrets sur Hue, a été critiquée. b ALAIN MADE- politiques. b À STRASBOURG, les PARIS, des jeunes ont créé le collec- des attentats du 11 septembre leurs positions, souvent pour mas- LIN, dans un entretien au Monde, députés européens se sont réunis tif Faut réagir pour ouvrir le débat devait s’ouvrir, faute de session quer des divergences internes. Com- évoque une longue compromission deux fois depuis le début de la crise et mobiliser contre « un engrenage extraordinaire, mercredi 3 octobre me au PCF, où la solidarité avec les avec des régimes corrompus pour et les groupes ont fait entendre militaire ». Les partis sont restés discrets sur les conséquences du 11 septembre Trois semaines après les attentats qui ont frappé les Etats-Unis, un débat sur la situation internationale devait avoir lieu, mercredi 3 octobre, à l’Assemblée nationale. Les partis politiques se sont peu exprimés, jusqu’à maintenant. Alain Madelin dénonce un soutien ancien à des « régimes oppresseurs »

À MATIGNON et à l’Assemblée des affaires étrangères de l’Assem- du président de la République (arti- sentation nationale serait régulière- voqué en session extraordinaire ».Au ques Chirac. M. Balladur s’est cepen- nationale, on appelle cela un blée. cle 30). « Il ne s’agissait pas d’offrir ment informée de la conduite des opé- PCF, la solidarité exprimée avec les dant entretenu avec le chef de l’Etat « débat ». Ailleurs, l’expression fait Alors que les commentateurs mul- une tribune au premier ministre en rations. » Du 11 septembre au Américains, le 13 septembre, par sur les principaux éléments de son sourire tant elle semble éloignée de tiplient les analyses sur le « nouvel lui permettant de venir parler de poli- 3 octobre, cela ne fait jamais que Robert Hue a suscité de vives criti- discours. la réalité. Mercredi 3 octobre, un ordre mondial » issu des événe- tique étrangère à l’assemblée », expli- trois semaines, note-t-on à Mati- ques quelques jours plus tard, à la Au PS, le président du groupe débat sur la situation internationale ments du 11 septembre, les politi- que sans détour un proche de Jac- gnon. Fête de l’Humanité (Le Monde du socialiste, Jean-Marc Ayrault – qui a devait avoir lieu dans l’hémicycle de ques sont très discrets sur le sujet. ques Chirac. Ce dernier ne cesse de Pendant ce temps, qu’ont fait les 18 septembre). Le 4 octobre, les con- présenté Lionel Jospin comme «le l’Assemblée, après les attentats ter- Certes, dès le 14 septembre, les se féliciter, auprès de ses amis, de ce partis ? Souvent, les débats ont eu testataires de la « mutation » du candidat de [son] cœur » à la prési- roristes du 11 septembre à New deux commissions de la défense et que la crise lui redonne la préémi- lieu à huis clos. Non pour protéger PCF organisent une conférence de dentielle – qui montera à la tribune. York et à Washington. Après une des affaires étrangères se sont réu- nence institutionnelle… le « secret défense », mais sans dou- presse pour s’opposer à « l’escalade Quant au groupe Radical, Citoyen déclaration du premier ministre, à nies à l’Assemblée, puis au Sénat, te pour masquer les divergences. guerrière » du gouvernement Bush. et Vert, où la prise de parole est tour- la tribune, un temps de parole de en présence des trois ministres DÉBATS À HUIS CLOS Lors de la réunion du bureau natio- Au RPR, où une bonne partie des nante, le tourniquet est tombé sur vingt minutes a été attribué aux Hubert Védrine (affaires étrangè- Le président de l’Assemblée natio- nal de l’UDF, le 19 septembre, con- élus ont toujours cultivé une tradi- le Mouvement des citoyens. Aussi représentants de chacun des six res), Daniel Vaillant (intérieur) et nale n’en démord pas. Le Parlement sacrée à la situation internationale, tion non-atlantiste, on s’est longue- est-ce son chef de file, Jean-Pierre groupes, avant la « réponse » de Lio- Alain Richard (défense). Mais a été « associé à la réflexion du gou- tout le monde n’était pas d’accord ment interrogé sur le nom du dépu- Chevènement, lui aussi candidat à nel Jospin. Durée programmée pour l’échange resta convenu et de cour- vernement », assure M. Forni. «À sur le degré de solidarité vis-à-vis té qui s’exprimerait, le 3 octobre, à l’Elysée, qui s’exprimera. L’ancien l’ensemble : environ trois heures. te durée. « Il est difficile pour les quoi aurait servi une session extraordi- des Etats-Unis. En levant la séance, l’Assemblée. L’Elysée a d’abord pen- ministre de la défense, qui avait « Quelle caricature ! Ce sera une ministres de livrer en public des infor- naire ?, observe-t-il. Il n’y a pas d’en- le président de l’UDF et candidat à sé à Alain Juppé. Mais l’ancien pre- démissionné en 1991, au moment succession de monologues », déplore mations stratégiques », explique un gagement de la France au côté des la présidentielle, François Bayrou, a mier ministre devait se rendre au de la Guerre du Golfe, devait inter- Paul Quilès (PS). Pour le président conseiller du premier ministre. Etats-Unis. » Après avoir garanti à tenté une synthèse en concluant Québec. Finalement, c’est encore venir sur la « ligne mesurée » qu’ex- de la commission de la défense de Cohabitation oblige, l’hypothèse M. Forni que le Parlement serait que l’UDF s’était déclarée « 100 % Edouard Balladur qui prendra la primait le long article qu’il avait l’Assemblée, le « vrai débat » aura d’une convocation du Parlement en « pleinement associé » si les événe- alliée » des Etats-Unis, mais « 100 % parole – comme il l’avait fait, en publié dans Le Figaro du 20 septem- lieu au sein de la mission d’informa- session extraordinaire a vite été ments s’accéléraient, Lionel Jospin les yeux ouverts ». Autre parti, autre commission, le 14 septembre. Le bre, indique l’un de ses porte-paro- tion parlementaire sur les « consé- écartée. L’article 29 de la Constitu- l’a répété le 24 septembre, devant synthèse : à l’issue du bureau natio- président du groupe RPR, Jean- le. M. Chevènement y plaidait pour quences des attentats du 11 septem- tion dispose que la demande doit l’Institut des hautes études de la nal du PS, le 11 septembre, son pre- Louis Debré, a préféré s’abstenir, une « fermeté sans faille contre le ter- bre », qu’il mène avec son homolo- être présentée par le premier minis- défense nationale (IHEDN) : «Si mier secrétaire, François Hollande, sous peine d’apparaître comme le rorisme » qui ne nuise pas à « la mul- gue des affaires étrangères, le dépu- tre ou « la majorité des membres des moyens militaires français devai- a affirmé que « si des décisions mili- porte-parole du chef de l’Etat. tipolarité du monde ». té (PS) de l’Eure François Loncle composant l’Assemblée nationale », ent concourir à une intervention, le taires devaient être prises, il « Cela peut être dangereux pour (PS), président de la commission avant d’être validée par un décret Parlement serait consulté et la repré- [faudrait] que le Parlement soit con- vous », a-t-il fait valoir auprès de Jac- Service France Alain Madelin, président de Démocratie libérale Des jeunes créent un collectif sur le Net « Ces régimes oppresseurs étaient de bons clients pour nos ventes d’armes » contre « un engrenage militaire » « Comment interprétez-vous qué, il serait intéressant de savoir, l’action diplomatique de la le relatif silence des politiques de l’Irak au Pakistan en passant France sous le septennat de C’EST une histoire de « potes » très trash », expliquent-ils. « Vous au sujet de la nouvelle donne par l’Angola, quelle est la part des Jacques Chirac ? qui n’en reviennent toujours pas. les faites mourir de faim, bombardez- internationale ? commissions générées par ces – Nous ne sommes pas à l’heure Après les attentats aux Etats-Unis, les maintenant », dit leur pancarte. – Pour beaucoup, cette nouvelle douteux marchés. des bilans mais à celle des remises Olivier, Thierry, Arno et Vali, une Aucun d’entre eux n’est militant donne constitue une remise en cau- – Les regrets tardifs exprimés en cause. Il nous faut remettre de vingtaine d’années chacun, étu- politique. Seul Arno est passé par se. Ils n’ont pas vu, ou pas voulu, sur la dépouille du comman- la morale et des valeurs dans notre diants pour les uns, investis dans les Scalp-Reflex, l’organisation antifas- voir la menace de ce fanatisme isla- dant Massoud ne sont-ils pas le politique étrangère, et avoir des milieux techno pour les autres, lan- ciste libertaire. Bousculant syndi- mique qui défigure l’islam. Ils sont fruit de la Realpolitik que vous comportements conformes à ces cent le collectif « Faut réagir » sur le cats, partis de gauche et d’extrême restés passifs devant l’odieux régi- dénoncez ? valeurs. On peut certes recevoir les Net. « Parce que personne ne disait gauche traditionnels, qui discutent me des talibans en Afghanistan et – J’y vois une prise de dirigeants communistes chinois, non à un engrenage militaire. » Sur d’un appel à l’initiative du Mouve- l’installation dans ce pays de conscience, mais qui peut tourner mais il est des signes de conniven- les sites Indymedia et Samizdat, ils ment de la paix, ils préparent, pour foyers de terrorisme. Ils n’ont pas ALAIN MADELIN court si la réponse aux crimes de ce dont on peut se dispenser. De bricolent un appel à manifester le 6 octobre, une nouvelle manifes- eu le courage de remettre en cause New York devait se limiter à la libé- même, j’aurais souhaité que Jac- pour le 22 septembre. Le jour dit, tation à Paris. Elle doit être « musi- notre politique étrangère au lende- universelles et sur la légitimation, ration du peuple afghan du joug ques Chirac ne déroule pas le tapis quatre cents personnes se rassem- cale » et « festive », sous le mot d’or- main de la chute du mur de Berlin. certes délicate, du droit d’ingéren- taliban, et à une grande coalition rouge devant les dirigeants syriens blent sur le parvis du Trocadéro. dre : « Contre un monde en guerre, Je me suis trouvé bien seul quand ce. Ce nouvel ordre est encore bal- de lutte contre le terrorisme et qu’il reçoive le commandant « Ce qui nous énervait, c’est qu’on un autre monde est possible. » j’ai essayé de relayer, en France et butiant : si l’on sait protéger les incluant une série d’Etats qualifiés Massoud lorsqu’il était à Paris. savait qu’il y avait comme nous beau- Du coup, toutes les organisations au Parlement européen, les cris riches Koweïtiens, on ne sait pas il y a encore quelques semaines – Vous souhaitez une coup de gens qui s’interrogeaient. libertaires se sont rangées derrière d’alarme du commandant Mas- agir pour les Tibétains opprimés. d’“Etats voyous”. En rester là “solidarité sans faille” avec les Mais ce débat, ni les experts ni les poli- eux, tout comme AC !, Act-Up et soud, que j’étais allé soutenir dans On réagit devant l’horreur des cri- reviendrait à dire au monde que Etats-Unis. Ne craignez-vous pas tiques ne l’engageaient », raconte Droits devants ! !. Une multitude de la vallée du Panchir. Aujourd’hui, mes de New York, mais on reste notre réaction est celle de la ven- que l’opinion publique ainsi que Arno, 21 ans, étudiant en histoire. réseaux et d’associations, les jeunes- il n’est pas facile d’expliquer pour- encore indifférent devant le geance des Américains morts à les responsables politiques fran- Le groupe s’est connu à Gênes. ses communistes de Seine-Saint- quoi on a vendu des armes à l’An- génocide perpétré au Soudan. Manhattan et à Washington, et çais ne soient plus réservés ? Après le raid policier sur l’école Denis, entre autres, les ont rejoints. gola ou au Pakistan, et refusé L’après-11 septembre porte l’exi- non pas un combat pour des – Les Français, qui se souvien- Diaz, au volant de la voiture d’Act- Les « artivistes » du squatt parisien d’aider l’Alliance du commandant gence d’une nouvelle approche de valeurs universelles. nent que les Américains sont Up, Arno ramasse les personnes qui de la Miroiterie, le Front musical Massoud. la politique étrangère. » C’est pourquoi je suis convain- venus deux fois se battre et mourir se cachent, choquées. Il rencontre d’intervention, fanfare politique, le – Ce débat va-t-il faire apparaî- – Quel a été le moteur de cette cu que, derrière la coalition contre pour nous, font preuve d’une Olivier, 23 ans, qui fait de la préven- groupe de reggæ Saï Saï, une trou- tre de nouveaux clivages ? politique que vous dénoncez ? le terrorisme, il va nous falloir solidarité instinctive. Quant aux tion dans les raves. pe de cirque, ont déjà annoncé leur – Il y a d’un côté l’ancienne poli- – Le conflit Est-Ouest et la mena- construire un nouveau pacte hommes politiques français, ils De retour à Paris, ils se désespè- présence. Tout comme plusieurs tique héritée de la guerre froide, ce soviétique qui pesait sur nous démocratique entre les pays dont adorent donner des conseils aux rent de ne pas voir surgir en France sound system techno. « C’est la pre- assise sur le principe de non-ingé- nous ont conduits à soutenir des les systèmes politiques garantis- Américains… car c’est la preuve de de groupes affinitaires, ces collectifs mière fois que le milieu techno rence et de souveraineté absolue, régimes oppresseurs, contraires à sent les libertés fondamentales. leur existence ! En revanche, il est informels apparus à Seattle qui fédè- s’engage sur un truc politique », souli- et qui faisait bon marché des nos valeurs, ennemi principal obli- C’est sur cette base que nous pour- navrant de lire ou d’entendre, ici rent des initiatives individuelles. Ain- gnent-ils. A côté d’un flash block, droits de l’homme. C’est la politi- ge. Mais on a pris de bien rons construire un nouvel ordre et là, que ce qui arrive aux Améri- si naît Faut réagir. « J’aurais préféré groupe de manifestants en couleurs que africaine ou la politique arabe mauvaises habitudes et nous international. Nous devons ouvrir cains est au fond… la faute des collectif Esperanza pour le clin d’œil criardes, ils apparaîtront en combi- de la France, faite d’amitiés dou- n’avons pas su rompre à temps les yeux sur tous les massacres per- Américains. Il faut récuser ferme- à Manu Chao, mais on l’a fait dans naisons blanches. « Le concept d’in- teuses qui ont perdu toute justifica- avec cette politique. Il est vrai que pétrés dans le monde, de l’Algérie ment cette culture qui conduit à l’urgence », s’excuse Arno. Le 29 sep- visibles, on y tient. Les invisibles, c’est tion depuis la chute du mur de Ber- ces régimes nous offraient de au Soudan, et en finir avec les com- excuser le terrorisme. » tembre, lors de la manifestation de toi, moi, la façon dont les politiques lin. De l’autre côté, il y a un nouvel juteux marchés et étaient de bons plaisances vis-à-vis de ceux des solidarité avec les femmes afgha- nous voient », affirme Arno. ordre international en gestation, clients pour nos ventes d’armes. Etats qui oppriment les peuples. Propos recueillis par nes, ils apparaissent en combinai- fondé sur le respect des valeurs Derrière l’intérêt national invo- – Quel bilan dressez-vous de Jean-Baptiste de Montvalon sons blanches « avec un message Caroline Monnot Les députés européens se sont réunis à deux reprises, après les attentats Les présidents de groupe du Parlement ont affirmé leur opposition à toute « croisade » contre l’islam

BRUXELLES extraordinaire », ouverte à l’ensem- Hans-Gert Pottering, lui-même que pour riposter aux attentats. de notre bureau européen ble des députés, qu’elle a présidée, membre de la CDU (Démocratie Pourtant la perspective d’une telle La plupart des députés euro- tout de noir vêtue (Le Monde du chrétienne), avait mis en garde con- action collective avait suscité une péens estiment qu’au lendemain 14 septembre). Les présidents ont tre un « amalgame entre terrorisme inquiétude particulière chez les des attentats qui ont visé les Etats- proclamé leur solidarité à l’égard et islam », ce qui lui avait valu des Verts. Ils l’ont exprimée les 24 et Unis le 11 septembre, les ministres du peuple américain, l’Irlandais libé- applaudissements unanimes. Les 25 septembre à Bruxelles, à l’occa- en charge de la justice, de l’intérieur ral Pat Cox martelant : « Nous som- propos tenus, le 26 septembre à Ber- sion d’une réunion initialement des- mais aussi de la défense des Quinze mes tous des Américains. » lin, par Silvio Berlusconi, président tinée à l’examen de l’avenir institu- doivent donner un coup d’accéléra- La semaine suivante, les prési- du conseil italien et ancien membre tionnel européen. teur à la construction de l’Europe. dents de groupe ont affirmé que le du PPE, ont jeté le trouble dans les Les Allemands ont évoqué la crain- Pour faire échec aux terroristes, qui combat contre le terrorisme ne rangs de ce groupe et donné lieu à te d’une rupture de la coalition gou- peuvent se jouer de l’absence de devait pas devenir une « croisade » de vifs échanges entre droite et gau- vernementale, au cas où leur minis- législation commune aux Etats contre l’islam (Le Monde du 21 sep- che, à l’occasion de l’ouverture de la tre des affaires étrangères, Joschka membres, mais aussi pour affirmer tembre). Ils ont ainsi condamné cer- session plénière du Parlement, lundi Fischer, accepterait une interven- le rôle de l’Union européenne dans tains propos du président améri- 1er octobre à Strasbourg. Les socialis- tion militaire. Les Belges ont fait le monde, face aux Etats-Unis. cain, George Bush, qui évoquait les tes ont reproché à Nicole Fontaine savoir qu’ils n’étaient pas d’accord A la différence des parlementai- expéditions des chrétiens contre les (membre du PPE) de ne pas avoir avec leurs partenaires gouvernemen- res français, les députés européens musulmans. Les Verts ont demandé condamné les propos de M. Berlus- taux pour faire usage de la force sur se sont réunis deux fois, en dehors « la justice, et non la guerre », tandis coni. la base de l’article 5 de la charte de des sessions, pour évoquer la situa- que la Gauche unie européenne La question de la participation à l’Alliance, mais qu’ils voulaient un tion internationale. Au lendemain (GUE, communiste) critiquait «la une intervention militaire n’a pas, mandat des Nations unies. Le des attentats contre les Etats-Unis, logique de guerre » de M. Bush. pour l’instant, donné lieu à de longs « cavalier seul » des Américains a la présidente du Parlement euro- Dès le 12 septembre, le président débats, les Etats-Unis ayant fait fait taire ces tensions naissantes. péen, Nicole Fontaine, a convoqué du groupe du Parti populaire euro- savoir, le 26 septembre, qu’ils ne fai- une « conférence des présidents péen (PPE, droite, majoritaire), saient pas appel à l’Alliance atlanti- Rafaële Rivais FRANCE LE MONDE / MERCREDI 3 OCTOBRE 2001 / 11

Le gouvernement ramène de 2,5 % à 2,25 % M. Chevènement et M. Bayrou ses prévisions de croissance pour 2002 souhaitent de « meilleurs Le moral des ménages s’est encore fortement dégradé au mois de septembre, selon l’Insee capitaines » pour la France Dans le rapport économique et financier annexé 2,25 %, contre les 2,5 % envisagés jusqu’ici. Mati- sommation. Le moral des ménages a enregistré au projet de loi de finances pour 2002, le gouver- gnon et Bercy continuent de réfléchir à des mesu- une nouvelle dégradation en septembre, selon nement table désormais sur une croissance de res de soutien à l’emploi et de relance de la con- l’enquête de l’Insee publiée mardi 2 octobre. Ils se veulent une alternative au duel Chirac-Jospin

POLITIQUE de relance ? C’est depuis cet été, et encore plus de cette politique, même si elle est entreprises, la réflexion est moins « VOIX de l’Europe » contre nostalgie du général de Gaulle et un débat sémantique qui a actuelle- depuis le 11 septembre (Le Monde d’abord un moyen d’assurer la avancée. Si elles venaient à geler « voix de la France ». Tous deux de François Mitterrand – « Quand ment lieu entre Bercy et Matignon. du 13 septembre). A quelques paix sociale au moment où les leurs investissements, ce serait sont lancés dans la course à l’Elysée ils parlaient, ça s’entendait. Et ça Au ministère de l’économie, on mois des élections, il n’est pas ques- 35 heures doivent être mises en catastrophique pour la croissance. et se disputent la place de « troisiè- avait de la gueule ! » – et de « regar- refuse d’employer une telle expres- tion de se priver d’un bilan écono- place dans la fonction publique Des mesures, comme un allége- me homme ». Mais François Bay- der la route qui est devant nous per- sion. La situation conjoncturelle mique qui, jusqu’à récemment, sans création d’emplois. ment de la taxe professionnelle ou rou et Jean-Pierre Chevènement pétuellement dans le rétroviseur ». ne mérite pas que l’on parle de s’annonçait excellent. En matière de soutien à la con- une modification des règles sont au moins d’accord sur un Et, qui plus est, en « appuyant sur relance et il ne faut pas alimenter Face à la remontée du chômage sommation, le gouvernement son- d’amortissement, les encourage- point : la France, a déclaré l’ancien les peurs ». la panique. D’une certaine maniè- depuis mai, le gouvernement a ge à avancer le versement de la pri- raient-elles à investir ? Si les entre- ministre de l’intérieur, lundi 1er octo- A l’unisson sur la nécessaire lutte re, ajoute-t-on à Bercy, les mesu- réactivé sa politique de l’emploi. me pour l’emploi (PPE) 2002, dont prises investissent peu, c’est parce bre, au cours du « Grand Débat contre le terrorisme, ils ont livré res à prendre contre le ralentisse- Cet été, M. Jospin a décidé de le projet de loi de finances prévoit qu’il y a un risque politique et qu’el- RTL - Le Monde » « mérite de leur approche de la situation inter- ment ont déjà été prises sous la for- créer 50 000 contrats emploi solida- qu’elle sera doublée. Celui-ci doit les constatent un affaiblissement meilleurs capitaines » que ceux nationale, notamment du rôle et de me de baisses d’impôts. Dans l’en- rité (CES) supplémentaires. Le pre- intervenir en septembre 2202, mais de la demande, souligne Bercy, et dont elle dispose aujourd’hui. «Je la responsabilité des Etats-Unis. tourage du premier ministre, en mier ministre vient de décider une M. Jospin souhaiterait que ses de telles mesures ne changeraient suis prêt à signer cette phrase »,a Reprochant vivement à M. Chevè- revanche, on veut donner l’image nouvelle rallonge de 30 000 CES, 8,5 millions de bénéficiaires la tou- rien à cette donnée. Pour autant, ajouté le président de l’UDF. « Sauf nement d’avoir affirmé que « les d’un gouvernement réactif, qui auxquels s’ajouteront 20 000 sta- chent avant les élections (Le Mon- elles ont peut-être besoin d’un que vous avez le même cap que Lio- réseaux Ben Laden sont le produit de s’adapte à la situation et prépare ges d’insertion et de formation à de du 22 septembre). Rien n’est signe qui leur redonnerait confian- nel Jospin et Jacques Chirac », a con- la politique américaine », M. Bay- une riposte. l’emploi (Le Monde du 27 septem- décidé, mais il semble acquis que ce… Le débat n’est pas tranché. clu M. Chevènement. rou l’a invité à « ne pas faire le Mais au-delà de cette guerre des bre). La décision de créer ceux qui ont touché un chèque de Tout dépendra de l’évolution de Les deux hommes ont longue- cadeau de cette pernicieuse justifica- mots, ce qui est certain, c’est que 16 000 postes dans la fonction l’Etat en septembre en recevront la conjoncture. L’enquête de ment opposé leur vision de la cons- tion aux terroristes et aux assassins ». Laurent Fabius et de Lionel Jospin publique d’Etat en 2002 et un autre du même montant au l’Insee auprès des ménages pour le truction européenne. « La nation Leur désaccord sur l’euro était réfléchissent à d’éventuelles mesu- 45 000 emplois dans les hôpitaux cours du premier trimestre. mois de septembre, publiée mardi est la brique de base », a fait valoir plus manifeste. Il va être « très diffi- res de soutien à la croissance d’ici trois ans participe également Sur un éventuel soutien aux 2 octobre, fait apparaître une M. Chevènement au terme de ce cile de faire des divisions par « dégradation très marquée » de la débat. « Une brique qui reste seule 6,559 57 », a ironisé M. Chevène- confiance des ménages. Le gouver- ne construit pas une maison », a ment, qui a indiqué qu’il s’était fait nement, qui jusqu’ici n’a pas modi- rétorqué M. Bayrou. Ils se sont « sérieusement carotter » lorsqu’il Les documents certifiés conformes sont supprimés fié sa prévision de croissance de retrouvés, une nouvelle fois, sur avait touché son premier chèque 2,5 % pour 2002, s’est attaché dans une phrase prononcée par M. Che- en euro. Pour lui, l’introduction de QUI N’A PAS PESTÉ d’être contraint de perdre son d’avoir un effet de substitution », relève Michel Yahiel, le rapport économique et financier vènement : « Il faut donner une la monnaie unique va « saper la con- temps à aller faire certifier conforme la photocopie de rapporteur général de la Commission pour les simplifi- (REF), remis aux parlementaires volonté politique à l’Europe. » Avec fiance ». « Il est quand même diffici- tel diplôme ou de tel document administratif pour pou- cations administratives (COSA). Privées de fiche d’état lundi, à mesurer l’impact des atten- un sérieux bémol apporté, cette le de faire confiance pour la suite à voir s’inscrire à un concours ou bénéficier d’une presta- civil et de justificatif de domicile, les administrations tats. Les experts de Bercy considè- fois, par M. Bayrou : « Je suis prêt à ceux qui nous auront précipités sur tion sociale ? Cette formalité, plus dévoreuse de temps pouvaient, en effet, être tentées d’exiger une certifica- rent qu’un ralentissement de la signer. Mais votre conception d’une ces récifs, car ils nous conduiraient à pour le citoyen que véritablement utile à l’administra- tion conforme pour « compenser », alors même que cel- croissance serait partiellement Europe découpée en autant de un naufrage définitif », a noté l’an- tion, est supprimée – sauf pour les photocopies desti- le-ci était souvent vaine. Pour l’essentiel, ce sont les ser- compensé par la désinflation et la nations qu’elle comprend de pays cien président du MDC, affirmant nées à des administrations étrangères. Un décret publié vices de l’état civil des mairies ou les commissariats qui poursuite de la baisse des taux. l’empêche d’exister.» que les « partisans de l’euro veulent mardi 2 octobre au Journal officiel interdit dorénavant effectuaient ces certifications. Or ils ne pouvaient pas « Au total, si elle devait se produire, M. Chevènement a évoqué à plu- gommer quelque chose de l’identité aux administrations de l’Etat, aux collectivités locales et toujours déterminer si le document présenté était une perte brutale et durable de la sieurs reprises son passage place de la France en supprimant le aux organismes de Sécurité sociale d’exiger de leurs usa- authentique. Cette démarche, fastidieuse pour ces servi- confiance des ménages américains Beauvau, ses conversations pas- franc ». A l’inverse, M. Bayrou s’est gers une telle démarche. ces, pouvait aussi se révéler contre-productive en substi- réduirait d’un quart de point la crois- sées avec l’actuel vice-président dit persuadé que le passage à Désormais, il suffira de produire l’original ou même tuant à un original douteux une copie certifiée. sance en France en 2002 », peut-on américain, Dick Cheney, et la « bon- l’euro, qui « va nous faire rentrer tout simplement une photocopie lisible du document. En rétablissant une relation de confiance entre les lire. Ce qui ferait redescendre la ne vingtaine de sommets franco-alle- dans le nouveau siècle », allait aussi Chaque année, dix-sept millions de certifications confor- citoyens et l’administration, cette simplification soulage prévision gouvernementale de mands » auxquels il a participé. «Il « donner le moyen de soutenir l’acti- mes étaient demandées. En décembre 2000, le gouverne- les deux parties. A charge pour chaque service concerné croissance pour 2002 à 2,25 %, y a l’univers du verbe et l’univers des vité économique ». ment avait déjà supprimé les fiches d’état civil et les jus- d’effectuer lui-même, le cas échéant, les contrôles c’est-à-dire le bas de sa fourchette réalités », a-t-il assené. M. Bayrou a tificatifs de domicile. « La suppression de l’obligation de appropriés. actuelle. joué la carte de la modernité. Il a Jean-Baptiste de Montvalon certification conforme s’inscrit dans le prolongement natu- reproché au fondateur du Mouve- rel de ces deux premières mesures. Sans quoi, on risquait Laetitia Van Eeckhout Virginie Malingre ment des citoyens (MDC) d’avoir la f www.lemonde.fr/presidentielle2002 12 SOCIÉTÉ LE MONDE / MERCREDI 3 OCTOBRE 2001

ÉDUCATION Les enseignants du rentrée 2002. b LA MAÎTRISE DE LA langues, dès la dernière année de fisants », commente l’un des ensei- me qu’il ne faut pas se contenter de premier degré sont appelés, ces jours- LANGUE, orale et écrite, est l’objectif maternelle, ainsi que sur les nouvel- gnants consultés à l’école Carolus de donner aux élèves un « savoir de ci, à donner leur avis sur les nou- prioritaire des nouveaux textes, qui les technologies. b « ON NOUS Bourges (Cher). b PHILIPPE JOUTARD, base élémentaire ». « Nous assumons veaux programmes de maternelle et introduisent la « littérature » dès le PROPOSE de faire des choses passion- président du groupe d’experts sur les complètement le fait de leur offrir du primaire, qui seront introduits à la CE2. b L’ACCENT EST MIS sur les nantes, mais les moyens seront insuf- programmes de l’école primaire, esti- une première forme de culture. » Les programmes du primaire sont recentrés sur la maîtrise du français Tous les enseignants sont appelés, ces jours-ci, à se prononcer sur le projet du ministère, qui sera appliqué à la rentrée 2002. L’apprentissage de la langue, orale ou écrite, n’a plus d’horaire spécifique, mais sera abordé à travers la littérature, l’histoire, la musique ou les sciences

À LA RENTRÉE 2002, les élèves pé : le projet mentionne « la néces- sent deux « domaines transver- plus individualisée, d’un résumé. » des écoles maternelles et primaires saire coéducation qu’école et famille saux », sans horaires propres mais Celui-ci est consigné dans un disposeront de nouveaux program- ne doivent cesser de construire ». abordés à travers toutes les autres « cahier unique » (le même pendant mes scolaires. Conformément au b Ecole maternelle (cycle 1) disciplines : la maîtrise du langage les trois ans), destiné au professeur nouveau mode d’élaboration des Elle est « d’abord l’école de la paro- oral et écrit, « priorité des priorités », d’histoire-géographie de sixième. programmes mis en place par Jack le ». Le langage devient le premier et l’instruction civique. Pour guider Les mathématiques (5 heures à Lang (Le Monde du 30 novembre des domaines d’activité, avant l’enseignant, une fiche indique pour 5 h 30) sont centrées sur « la résolu- 2000), tous les enseignants du « vivre ensemble » (c’était l’inverse chaque discipline les moyens de fai- tion de problèmes ». Côté calcul premier degré sont appelés ces depuis 1995). L’objectif est donc que re « parler », « lire » et « écrire ». posé, la division ne devra être effec- jours-ci à se prononcer sur le pro- « chaque enfant puisse être sollicité La « littérature » est introduite afin tuée qu’avec des nombres entiers. jet que le groupe d’experts présidé personnellement à de nombreuses de constituer une « culture commu- Les « sciences expérimentales et tech- par l’historien Philippe Joutard a reprises dans la journée ». A ce titre, ne ». Il est recommandé aux ensei- nologie » (2 h 30 à 3 heures) com- finalisé fin août. le texte préconise un « mélange des gnants de faire lire, pendant les trois prennent désormais des matières Plus clairs et plus précis que les âges » dans les classes, qui favorise ans du cycle, un ouvrage par mois (au nouvelles : l’informatique (avec précédents, qui datent de 1995, ces « l’interactivité entre les petits et les total, chaque année, deux classiques notamment le Brevet d’informati- programmes conservent l’organisa- grands ».Sila« découverte du code et huit romans de littérature de jeu- que et d’Internet dit « B2i ») et l’en- tion par cycle de trois ans, instaurée écrit » reste un objectif important, nesse) choisi parmi une liste établie vironnement. Elles doivent se fon- par la loi d’orientation de juillet 1989 l’apprentissage de l’alphabet ou les par le ministère. L’étude de la gram- der essentiellement sur « l’observa- – la grande section de maternelle, exercices d’épellation sont proscrits. maire, de l’orthographe et de la conju- tion » et le questionnement. année charnière, est incluse à la fin Le clavier d’ordinateur peut être utili- gaison intervient lors de « l’observa- Enfin, chaque semaine, trois heu- du cycle 1 et en début de cycle 2. sé. La place du jeu et des activités tion réfléchie de la langue ». Evitant les res sont réservées à l’éducation phy- Après une introduction générale, centrées sur du vécu sont plus affir- « exercices répétitifs », elle se fonde sur sique et sportive, et autant à l’éduca- chaque domaine est détaillé : objec- mées qu’en 1995. L’éveil de l’enfant « l’examen de productions écrites » et tion artistique, qui s’enrichit d’un tifs, programme et « compétences n’est plus structuré autour des seules doit être un « moment de découver- chapitre « arts visuels » (cinéma, devant être acquises en fin de cycle ». activités pédagogiques : « L’accueil, te ». L’apprentissage d’une langue vidéo, design, architecture, paysage). Pour la première fois, une fourchet- les récréations, les temps de repos et étrangère (2 heures à 2 h 30 par semai- Sur tous ces points, les consulta- te horaire hebdomadaire est préci- de sieste, de goûter (…) sont des temps b Grande section, CP, CE1 ble » : une heure par quinzaine doit ne) doit permettre, en fin de CM2, à tions des enseignants devraient être sée, laissant cependant « une plage d’éducation ». Enfin, le « besoin de (cycle 2) être réservée à un débat (idem au chaque enfant de savoir notamment achevées dans les jours qui vien- de liberté » : on pourra faire beau- mouvement » est affirmé et une acti- La pédagogie reste proche de celle cycle suivant), mais l’apprentissage « décrire son lieu d’habitation et les nent. Les synthèses départementales coup de sciences pendant une classe vité motrice doit « impérativement » de l’école maternelle. L’élève doit de la vie collective s’effectue à travers gens qu’il connaît »,de« poser des devaient être adressées au ministère verte et moins le reste de l’année. être proposée tous les jours. apprendre par le plaisir et par le jeu. toutes les autres activités. Il est questions simples sur des sujets fami- avant la fin octobre mais le SIEN- D’une manière générale, la maîtri- L’« apprentissage » d’une langue « Les enseignements sont encore orga- « encore prématuré de parler d’ins- liers » et d’« écrire une courte carte pos- UNSA, syndicat majoritaire des ins- se de la langue, orale ou écrite, « étrangère ou régionale » en grande nisés en grands domaines d’activités truction civique ». Les règles de sécuri- tale ou de remplir un questionnaire pecteurs de l’éducation nationale, demeure l’objectif numéro un. L’in- section fait son apparition. plutôt qu’en champs disciplinaires. » té routière et de respect de l’environ- d’identité extrêmement simple ». appelle à ne pas les rédiger pour pro- novation principale se situe dans la Le « dépistage des difficultés » est Comme pour le cycle 1, on trouve nement sont évoquées. Le rôle de Le programme d’histoire (entre tester contre une « revalorisation manière d’approfondir le français : évoqué. L’identification de problè- donc évoquée en premier la « maîtri- l’enseignant lors de ces années clés 3 heures et 3 h 30 hebdomadaires) financière non conforme aux engage- il n’a plus de volume horaire « spéci- mes spécifiques comme la dyslexie se du langage » (9 à 10 heures par est plus fortement souligné : «Le est découpé en six périodes, de la Pré- ments » du ministère. Faute d’accord fique », mais il est abordé à travers doit être abordée avec circonspec- semaine). Vocabulaire, orthographe regard positif sur l’enfant en voie d’ap- histoire au « monde actuel ». Les indi- avant le 23 octobre, les « documents toutes les disciplines. Les nouvelles tion : « A cet âge, il ne peut s’agir et grammaire ne sont plus des domai- prentissage est la règle impérative. » cations concernant la méthode sont bruts » émanant de chaque école technologies ont par ailleurs une d’un diagnostic, qui ne peut être por- nes d’activités spécifiques. La prati- b CE2, CM1 et CM2 (cycle 3) fortes : « Chaque séance [d’histoire seront déposés Rue de Grenelle. place bien affirmée. Enfin, le lien té qu’après la phase d’apprentissage que orale est plus développée. Vient C’est le cycle où les changements ou de géographie] se termine par avec les parents est plus dévelop- de la lecture (à la fin du CE1). » ensuite le chapitre « vivre ensem- sont les plus importants. Apparais- l’écriture collective, et progressivement M.-L. P.

La réforme du statut des directeurs d’école « On nous propose de faire des choses passionnantes, mais les moyens seront insuffisants » BOURGES de renvoyer, le soir même si possible, une syn- « Depuis combien de temps la personne qui va faut aujourd’hui être qualifié en langues, en Un projet de réforme du statut de notre envoyé spécial thèse des remarques. Pour y parvenir, les choisir les livres n’est plus sur le terrain ? », s’in- informatique, en arts. « Cela appelle au mini- de directeur d’école primaire sera Un vif intérêt et un profond scepticisme : enseignants, qui exercent en CE2, CM1 et terroge une des enseignantes. En mathéma- mum un effort de formation continue », plaide officiellement transmis aux syndi- tels sont les deux sentiments suscités, ce ven- CM2, se sont séparés en trois groupes chargés tiques également, l’abandon d’une partie des Georges Lassous. cats enseignants avant la fin de la dredi matin, dans la salle des professeurs de d’explorer chacun une partie du programme. opérations de division est critiqué. « Alors que Alors que l’école est souvent accusée semaine, a-t-on appris, de source L’intérêt vis-à-vis des programmes est intel- l’euro se met en place, on va arrêter de traiter d’immobilisme, eux se plaignent plutôt de syndicale, à l’issue de la dernière REPORTAGE lectuel ou pédagogique, le scepticisme est les divisions où le résultat présente une déci- l’accumulation des réformes. « On avait été séance de négociation, lundi d’ordre matériel ou pratique. Beaucoup de male. C’est étrange », souligne Jacques Motré, consultés de la même manière pour les pro- 1er octobre, au ministère de l’éduca- Une douzaine d’enseignants propositions contenues dans le document professeur dans une classe de CM1-CM2. grammes du primaire de 1995. On a parfois le tion nationale. Confronté à une sont réunis pour étudier trouvent un écho immédiat. Déterminer préci- sentiment qu’on a à peine le temps de mettre désaffection pour la fonction de et commenter le projet sément quelles sont les compétences atten- TOUJOURS PLUS DE POLYVALENCE en œuvre de nouveaux textes qu’il faut déjà en direction (Le Monde daté 9-10 sep- de nouveaux programmes dues pour chaque élève ? Oui. Insister, de Mais les difficultés viennent surtout de la changer. Sans avoir évalué les précédents », tembre), le ministère devrait propo- manière permanente et pas seulement dans mise en œuvre. « Ils font sans cesse référence à note un des anciens. ser de généraliser, d’ici à trois ans, une seule discipline, sur la maîtrise du lan- Internet. Mais nous ne sommes même pas connec- Les professeurs s’interrogent aussi sur les « décharges horaires » pour les l’école Carolus à Bourges (Cher) par le pro- gage ? Oui. Accorder une place accrue à l’ex- tés ! », s’insurge un professeur de CM2 devant l’absence des parents dans ce processus de écoles comprenant cinq classes. Il jet des « nouveaux programmes de l’école pri- pression orale ? Positif. Multiplier les lectures les six postes de la salle informatique. Idem consultation. Comme de celle des professeurs devrait proposer d’expérimenter la maire ». « On nous propose de faire des cho- « à haute voix » ? Très bien. Donner sa place à pour la partie artistique du programme. « Ils de collège, alors que l’amélioration de la transi- mise en place de groupements ses passionnantes, mais on devine à l’avance l’éducation civique tout au long de l’année ? défendent une approche sensible, et non plus tech- tion entre le CM2 et la 6e est devenue un objec- d’écoles et la création de postes de que les moyens pour y parvenir seront insuffi- Favorable. Faire lire une dizaine de livres par nique. C’est très bien. Mais, dans le même temps, tif officiel. Et ils doutent de l’utilité immédiate coordonnateurs. Estimant que les sants », dit un instituteur. « Beaucoup an à chacun des élèves ? Volontiers. Propo- ils nous demandent de travailler avec des logiciels de la consultation. L’inspectrice de la circons- propositions de décharges sont d’idées, de pistes nouvelles, mais personne ne ser, parmi ceux-ci, deux « classiques » au de création visuelle, avec la vidéo ou des appa- cription, chargée de résumer les avis donnés insuffisantes, les principaux syndi- sait comment on pourra les mettre en œuvre », moins ? Plus compliqué mais intéressant. «Le reils numériques. Il y a une contradiction entre la par la soixantaine d’écoles sous sa responsabi- cats (SNUipp-FSU, SGEN-CFDT, ajoute une institutrice. plus important est de donner le goût de la lec- modernité de ce qu’on nous demande d’ensei- lité, leur a certes promis qu’ils seraient enten- SE-UNSA) doivent consulter leurs Une douzaine de maîtres et de maîtresses ture, de les faire entrer dans le monde du livre. gner et l’environnement vieillot dans lequel nous dus. Mais leurs commentaires servent-ils vrai- adhérents avant de décider s’ils sont réunis pour étudier le document. Les auteurs classiques viendront après », expli- travaillons », tranche une enseignante. ment à quelque chose ? « On va faire la synthè- maintiennent leur mot d’ordre de Comme dans le reste du territoire, le minis- que Liliane Ménager, enseignante en CE2. L’autre obstacle tient à la formation des se de la synthèse de la synthèse. Que restera-t-il « grève administrative », suivi par tère a accordé une journée complète – sans Quant à l’idée de devoir choisir les textes dans maîtres. Et à une polyvalence toujours autant à la fin ? », interroge, dubitatif, un professeur. une majorité de directeurs depuis les élèves, dispensés de cours – pour per- une liste proposée par le ministère, la proposi- désirée, mais de plus en plus difficile à mainte- plus d’un an. mettre la consultation. Il a donné la consigne tion fait frémir une partie des enseignants. nir. En plus des disciplines traditionnelles, il Luc Bronner Philippe Joutard, président du groupe d’experts sur les programmes de l’école primaire « Il s’agit de ne jamais séparer l’apprentissage de la langue de l’acquisition d’une culture » « Quelle est la philosophie du pas assumée à travers une seule mais très bien identifiée. Si vous leur sont pas données par la tout jargon et tout langage techni- projet de programmes soumis à discipline, le français. Le program- mettez bout à bout les horaires de famille et qu’ils manquent de voca- que. Les enseignants sont en pre- la consultation des enseignants ? me prévoit de faire de la lecture et la grammaire, de la littérature et le bulaire acquis par la lecture et la mière ligne. Mais l’éducation sco- – La première idée est de mieux de l’écriture dans toutes les discipli- temps consacré dans chaque disci- conversation. Si l’école ne compen- laire est une affaire suffisamment établir le lien avec le collège. Les nes : à titre d’exemple, citons la pline à parler, lire et écrire, vous se pas ces handicaps, les inégalités importante pour que les parents enfants qui vont entrer en mater- tenue d’un carnet d’expériences en constatez que la lecture et l’écriture demeureront. Les écoles de ZEP puissent y participer en compre- nelle en 2002 auront, pour les trois sciences expérimentales. occupent une plus grande place bénéficient de moyens supplémen- nant ce qu’on demande à leurs quarts d’entre eux, une très longue – La transversalité ne ris- qu’auparavant. Nous avons voulu taires. Quant aux écoles rurales, enfants. Je vais le rappeler dans le scolarité. Il ne faut donc pas se con- que-t-elle pas d’entraîner une réagir fortement contre ce que l’on les technologies de la communica- projet d’introduction générale. tenter de leur donner un savoir de dilution des savoirs ? pourrait appeler la culture à trous : tion peuvent être une chance. Les – Va-t-on revoir les program- base élémentaire : on est obligé – Pour l’éviter, le programme les exercices où les élèves doivent conseils généraux, dans les dépar- mes du collège ? d’être plus exigeant. Nous assu- indique clairement, pour chaque cocher la bonne case ; dans certains tements concernés, sont très sensi- – Mon sentiment personnel est mons complètement le fait de leur domaine, ce que les enseignants cahiers, l’abondance de la photoco- PHILIPPE JOUTARD bilisés à la question des inégalités qu’à terme on sera obligé d’ouvrir offrir une première forme de doivent exiger en matière d’expres- pie remplaçait le travail d’écriture. de la distance et de l’équipement. à nouveau ce dossier, ne serait-ce culture. D’où le renforcement signi- sion orale, de lecture et d’écriture. – L’objectif de faire lire dix que cet objectif est trop ambi- Le principe d’un programme natio- qu’à cause de l’apprentissage systé- ficatif de l’éducation artistique et Les documents d’application, com- romans par an paraît pour beau- tieux. Tous n’atteindront peut- nal, c’est d’abord d’être unique. matique d’une langue vivante à la volonté de bien articuler les exer- me l’a demandé l’Observatoire coup irréaliste, notamment dans être pas celui-ci. Mais si on ne met Les objectifs sont clairs et peuvent l’école primaire. Dans l’immédiat, cices et l’apprentissage de la lan- national de la lecture, vont propo- les zones d’éducation prioritai- pas la barre très haut, on ne pro- être partagés avec les collectivités il faut dégager dans les program- gue française avec un contenu ser la mise en place d’ateliers de lec- res (ZEP). gresse pas. Il faut fixer le cap. territoriales. Cela peut même faire mes actuels des diverses discipli- culturel. Par ailleurs, il fallait trou- ture, mais liés à un domaine précis, – En littérature au cycle 3, effec- – Ne risque-t-on pas d’accroî- évoluer les moyens, notamment nes des points communs pour don- ver le moyen d’introduire une lan- littéraire, historique ou scientifi- tivement, nos programmes sont tre les inégalités entre écoles ? au point de vue des bibliothèques ner un contenu aux itinéraires de gue vivante sans alourdir l’ensei- que. Il s’agit de ne jamais séparer exigeants. De ce point de vue, on – Je ne le pense pas, au contrai- et de la diffusion des livres. découverte. C’est un des buts du gnement primaire. Une des pistes l’apprentissage de la langue de l’ac- ne peut pas nous accuser de vou- re. Pourquoi des enfants issus de – Vos programmes sont clairs cahier d’exigences [attendu pour consiste à développer la transversa- quisition d’une culture. En outre, loir diluer les savoirs. Nous milieux socioculturels défavorisés et précis. Avez-vous aussi décembre] que prépare le Conseil lité. C’est là qu’intervient la plus n’oublions pas ce que nous appe- n’avons pas le choix. On ne peut prennent-ils du retard ? Non parce cherché à les rendre accessibles national des programmes. » forte rupture avec les programmes lons l’observation réfléchie de la pas à la fois constater que des élè- qu’ils sont plus idiots que les aux parents d’élèves ? de 1995 : la maîtrise du langage au langue française – la grammaire – ves arrivent en sixième sans savoir autres. Mais parce que les référen- – Oui, même si certains nous Propos recueillis par cycle 3 [en CE2, CM1 et CM2] n’est et la littérature, qui est aussi désor- lire des textes complexes, et dire ces culturelles et artistiques ne l’ont reproché. Nous avons refusé Marie-Laure Phélippeau SOCIÉTÉ LE MONDE / MERCREDI 3 OCTOBRE 2001 / 13

L’avocat général de la Cour de cassation soutient Une opération immobilière le principe d’une protection pénale du chef de l’Etat au centre de la première La haute juridiction doit examiner, vendredi 5 octobre, la question de la responsabilité du président journée du procès de la MNEF Le premier avocat général de la Cour de cassa- l’audience consacrée au statut pénal du prési- mande la validation de l’arrêt du Conseil constitu- tion, Régis de Gouttes, préconise, dans les conclu- dent de la République, la confirmation d’un « pri- tionnel de 1999, mais suggère la suspension de la sions qu’il présentera, vendredi 5 octobre, lors de vilège de juridiction » du chef de l’Etat. Il recom- prescription durant le mandat du président. M. Strauss-Kahn n’a fait qu’une courte apparition

Quatre jours avant l’audience de opposés à l’audition de Jacques Le haut magistrat considère donc de conflit entre les hautes juridic- DOMINIQUE STRAUSS-KAHN cien président du conseil général la Cour de cassation, qui doit exa- Chirac en qualité de témoin ainsi qu’une telle audition n’est pas tions – constitutionnelle et judiciai- s’est présenté, lundi 1er octobre, (PS) des Bouches-du-Rhône Fran- miner, vendredi 5 octobre en qu’à d’éventuelles poursuites à son impossible, à condition qu’elle soit re – aboutirait à une « insécurité devant la onzième chambre correc- çois Bernardini. assemblée plénière, le statut pénal encontre. Mais l’« arrêt de princi- entourée de garanties particulières juridique », M. de Gouttes préconi- tionnelle du tribunal de Paris pour y Si M. Bihi Zenou, poursuivi com- du président de la République, la pe » qu’elle rendra à cette occasion conformes au statut du président se à la Cour de cassation « de faire répondre de « faux et usage de faux » me M. Obadia pour « complicité », teneur des conclusions du premier – attendu pour le 12 octobre – fixe- et qu’elle n’entraîne aucune con- sienne » la décision du Conseil dans l’affaire ne nie pas « avoir fait une bonne affai- avocat général, Régis de Gouttes, ra le régime applicable aux affaires trainte. En l’espèce, l’avocat géné- constitutionnel. de la Mutuelle re », Olivier Spithakis, lui, proteste a été rendue publique par l’Agence actuellement suspendues parce ral écarte cependant cette hypothè- L’avocat général n’envisage tou- nationale des que cet achat ait pu se faire au détri- France-Presse (AFP) et l’agence qu’elles visent directement le prési- se en relevant que la demande de tefois cette solution qu’avec son étudiants de ment des comptes de la mutuelle. Il Reuters, laissant entrevoir le cadre dent de la République : l’instruc- la partie civile, qui invoquait des « corollaire nécessaire » : que la France (MNEF) cite d’autres expertises, insiste sur la juridique de la décision à venir. tion sur le financement du RPR du indices contre M. Chirac, s’appa- prescription ne courre pas pen- (Le Monde du flambée, à cette date, des prix de l’im- La position du représentant du juge de Nanterre (Hauts-de-Seine) rentait à une mise en cause de sa dant l’exercice du mandat. M. de 2 octobre). mobilier. Et indique qu’il espérait un parquet général – qui ne soutient Patrick Desmure, qui s’était décla- responsabilité pénale. Gouttes estime ainsi que la protec- Mais l’ancien retour de TVA qui n’a pas eu lieu. pas l’accusation mais livre un avis ré « incompétent » le 15 avril 1999 ; La Cour de cassation devra en tion accordée au chef de l’Etat PROCÈS ministre des « A l’époque, plaide-t-il, je n’étais pas de droit –, valide, pour l’essentiel, la celle portant sur les lycées d’Ile-de- conséquence trancher la question peut s’apparenter à un « obstacle finances, qui avait dû quitter Bercy un homme d’affaires, ni un spécialiste décision du Conseil constitutionnel France et les voyages de M. Chirac, d’éventuelles poursuites pénales de droit », condition juridique en novembre 1999 à cause du soup- de l’immobilier ! J’étais un jeune direc- du 22 janvier 1999, qui accordait au conduite par les juges Armand visant le chef de l’Etat en exercice pour que la prescription soit sus- çon, s’en est vite retourné par un che- teur fédéral [alors âgé de trente-qua- chef de l’Etat un « privilège de juri- Riberolles, Marc Brisset-Foucault – fut-ce pour des faits antérieurs à pendue. Afin d’éviter que les min dérobé, après que la présidente, tre ans] qui passait son temps à négo- diction » pendant l’exercice de ses et Renaud Van Ruymbeke, qui son élection ou détachables de ses infractions qui pourraient être Sophie Portier, lui eut indiqué que sa cier avec le gouvernement un plan san- fonctions, sa responsabilité pénale s’étaient eux aussi déclaré « incom- fonctions. Le Conseil constitution- reprochées au chef de l’Etat ne présence « ne serait pas nécessaire » té pour tous les jeunes, et une vraie poli- ne pouvant être mise en cause que pétents » pour interroger le chef de nel avait réservé, dans son arrêt du soit prescrites pendant la durée de ce premier jour d’audience. tique de logement étudiant ! » devant la Haute Cour de justice. Le l’Etat en qualité de « témoin assis- 22 janvier 1999, le monopole de tel- ses fonctions – ce qui reviendrait à Exit, donc, le prévenu vedette. haut magistrat suggère cependant té », le 17 juillet, suscitant une con- les poursuites à la Haute Cour de une « impunité de fait » –, M. de Et avec lui une bonne part de la ACHAT PRÉCIPITÉ de compléter la position du Conseil troverse entre le procureur et le justice. La Cour de cassation devra Gouttes suggère à la Cour de cassa- masse médiatique, abandonnant La présidente aligne des procès- constitutionnel, en suspendant la procureur général de Paris (Le Mon- dire si cette décision s’impose à tion de suspendre les règles de le prétoire à moins passionnant : verbaux mentionnant les interroga- prescription de l’action publique de du 12 juillet). toutes les juridictions de l’ordre prescription tant que le chef de les circonstances de l’achat par la tions de plusieurs cadres de la pendant la durée du mandat. Répondant au pourvoi de la par- judiciaire ou si les juges peuvent l’Etat exerce ses fonctions. De sor- mutuelle, en 1990, d’un immeuble MNEF, à l’époque, à propos de cette La Cour de cassation n’est offi- tie civile dans l’affaire de la Sem- au contraire, s’en écarter. Le pre- te que si la Haute cour n’était pas parisien situé rue Tiphaine, dans le opération : l’achat aurait été précipi- ciellement saisie que du pourvoi pap, qui avait sollicité l’audition mier avocat général estime que la saisie par les parlementaires, les 15e arrondissement. Décortiquée té, la localisation de l’immeuble peu d’un militant écologiste relatif à de Jacques Chirac comme simple décision du Conseil constitution- enquêtes en cours pourraient être par la justice, cette opération vaut propice aux activités de la mutuelle, l’enquête sur la gestion de la Socié- témoin, M. de Gouttes rappelle nel ne dispose pas de « l’autorité relancées par les juges à l’expira- à l’ancien directeur général de la la gestion des trois appartements té d’économie mixte parisienne de qu’aucun texte ne tranche cette de la chose jugée », mais qu’on tion du mandat présidentiel. MNEF, Olivier Spithakis, de com- peu adaptée à son savoir-faire. prestations (Sempap), dans laquel- question à propos du chef de l’Etat peut lui reconnaître « une autorité paraître pour « détournement de « Quand ils disent cela [en 1999], s’in- le les juges d’instruction puis la – contrairement aux membres du persuasive », qui vaudrait jurispru- Hervé Gattegno fonds publics ou privés ». surge Olivier Spithakis, ils ont huit cour d’appel de Paris s’étaient gouvernement ou aux diplomates. dence. Relevant qu’une situation et Cécile Prieur En novembre 1990, la MNEF a mois de campagne de presse derrière acquis l’immeuble appartenant à eux ! » Son ancienne responsable de un directeur de société en difficul- la communication, Marie-Belle Oba- té, Alain Obadia, pour 14,3 mil- dia, estime, comme lui, qu’au sein Le PS girondin conteste le non-lieu rendu dans l’affaire de la caméra-espion lions de francs : l’achat a porté sur des cadres de la MNEF « il y avait un le rez-de-chaussée à usage com- consensus » sur l’opération. BORDEAUX Tout a commencé en mai 1999, Au printemps 1999, les responsa- avaient bien été espionnés par les mercial et trois appartements. Un Et la défense de semer le trou- de notre correspondante quand un voisin a affirmé à un bles socialistes restaient sceptiques RG, et ce durant plusieurs mois. duplex, situé aux quatrième et cin- ble. L’accusation, pour preuve de Le juge d’instruction Jean-Louis militant socialiste qu’une caméra devant les révélations de ce témoin. Même les poubelles auraient été quième étages, a par ailleurs été ce que l’ancien directeur général a Croizier a pris une décision délicate était braquée sur l’entrée des « Vous n’êtes pas concernés par cette fouillées. La « fuite » provenait du vendu le même jour pour 2 mil- agi sans concertation, considère dans un dossier qui ne l’est pas locaux du PS (Le Monde du opération », les avait rassurés Jean- cabinet du conseil général de la lions de francs à la SCI Entre nous, que le procès-verbal de la réunion moins. Le magistrat, qui n’a pas ins- 3 février 2000). Un rapport d’en- Yves Faure, directeur régional des Gironde, présidé par le sénateur derrière laquelle se trouvait Wil- du conseil d’administration de la truit le dossier, a rendu une ordon- quête, rendu en février 2000 par RG. Selon ce dernier, la caméra socialiste Philippe Madrelle. Or les son Bihi Zenou, ami d’Alain Oba- mutuelle concernant l’achat de nance de non-lieu, sur la base des l’inspection générale de la police n’aurait fonctionné qu’une jour- relations entre la collectivité et la dia et homme de confiance d’Oli- l’immeuble a été antidaté. Mais les réquisitions du procureur de la nationale (IGPN), a confirmé née, le 24 janvier 1998, à l’occasion préfecture, à l’époque dirigée par vier Spithakis. En somme, l’inter- avocats présentent un autre pro- République, pour « insuffisance de qu’une femme avait installé son d’une manifestation d’Agir contre Georges Peyronne, un homme de médiaire dans cette opération. cès-verbal, de l’assemblée généra- charges » dans l’affaire de la camé- propre caméscope, en concerta- le chômage (AC !) Gironde. Malgré gauche que l’on dit proche de Selon l’accusation, après expertise le cette fois, tenue le même jour, ra-espion placée en face du siège tion avec un voisin, par ailleurs ses lacunes, le rapport de l’IGPN a M. Chevènement, étaient tendues. menée en 1998, le duplex aurait été faisant état de votes « contre ». Un du PS, à Bordeaux. Cette ordonnan- fonctionnaire des RG. Elle était confirmé cette thèse, l’enquête judi- Cette affaire dérangeait donc la pré- sous-estimé d’au moins 2 millions de ancien administrateur, Emmanuel ce, rendue publique par le quoti- sympathisante RPR, lui était encar- ciaire également. fecture et ennuyait la Place Beau- francs, quand le reste de l’immeuble de Poncins, se souvient même que dien Sud-Ouest du 20 septembre, té à la section RPR du Bouscat, vau : si les faits étaient avérés, ils a dû être surestimé de 3 millions : le sujet a fait débat. Peu à peu, fait suite à une plainte déposée par dans la banlieue de Bordeaux. Les POUBELLES FOUILLÉES mettraient au jour les tensions par ce montage, la MNEF aurait ain- l’audience se perd dans la mémoi- le bureau fédéral du PS pour « viola- cassettes ont disparu. « On n’a pas En décembre 1999, des « policiers internes aux RG de Bordeaux. si frauduleusement financé le duplex re de cette affaire vieille de dix ans. tion de l’intimité de la vie privée » et voulu les trouver », affirme une sympathisants » ont pourtant affir- Le rapport de l’IGPN affirme qui, début 1991, après une nouvelle « atteinte à la liberté individuelle ». source proche du dossier. mé aux dirigeants du PS qu’ils quant à lui qu’il s’agissait d’un acte vente, a fini dans les mains de l’an- Jean-Michel Dumay isolé et ponctuel. Il reproche seule- ment au fonctionnaire des RG d’avoir prévenu sa hiérarchie a pos- La région Ile-de-France réduit les dotations des lycées « riches » teriori. Ce responsable du GOP, un Attentats : M. Jospin salue groupe chargé de surveiller les ON NE S’ATTAQUE PAS impuné- s’opérera « après concertation » par la mesure, soutenue par l’oppo- « contestations violentes », est tou- ment au tout petit monde des dans le cadre de conventions trien- sition régionale de droite. jours en poste à Bordeaux et n’a « la maturité » des quartiers populaires grands lycées parisiens. Yannick nales signées avec chaque lycée. Les 49 nouveaux lycées totalisent fait l’objet d’aucune sanction. Bodin, vice-président de la région Au total, pour ses 466 lycées, la 11 millions de francs de réserves, Le 1er octobre, Alain Anziani, pre- LIONEL JOSPIN s’est « réjoui », lundi 1er octobre, à Trappes (Yvelines), Ile-de-France chargé des lycées, a région recense 250 millions de soit 5 % du total francilien. Janson- mier secrétaire de la fédération que les valeurs « d’intégration, de solidarité et de fraternité se [soient] pu le constater. Lundi 1er octobre, francs de « fonds de réserve », alors de-Sailly, dans le 16e arrondissement socialiste, a dit « ne pas croire un manifestées » dans les banlieues après les attentats du 11 septembre l’exécutif régional a fait voter une qu’elle verse une dotation de fonc- de Paris, décroche la timbale avec mot de cette version officielle des aux Etats-Unis. Le premier ministre, qui présentait les mesures prises réduction des dotations de fonction- tionnement de 622 millions de 4 millions de francs. Parmi les faits » : « Le témoignage direct à lors d’un comité interministériel des villes (Le Monde du 2 octobre) en nement de 49 lycées – dont 22 dans francs. Les fonds de réserve, alimen- 22 lycées parisiens figurent en majo- l’origine de la découverte de cette présence de plusieurs ministres, dont Marie-Noëlle Lienemann, secré- la capitale – disposant de conforta- tés par les crédits non dépensés ou rité des lycées généraux, et les plus affaire n’a pas été jugé convaincant. taire d’Etat au logement, a salué « la maturité et la compassion » des bles réserves financières. La disposi- des recettes non immédiatement prestigieux (Carnot, Chaptal, Charle- On n’a pas entendu deux autres mem- habitants dans les quartiers populaires. Il a rendu « hommage aux élus tion, présentée comme une mesure affectées en dépenses, représentent magne, Henri-IV, Janson-de-Sailly, bres des RG pourtant désignés nom- locaux, aux partenaires associatifs et aux responsables associatifs qui ont de bonne gestion des deniers la trésorerie des lycées. Certains Jean-Baptiste-Say, Racine, Lavoi- mément dans la plainte et aucune redoublé d’efforts pour faire prévaloir la réflexion et la mesure ». publics, avait déjà recueilli l’aval du n’en ont pas. D’autres atteignent sier). Se défendant d’être mal gérés, enquête approfondie ni perquisition Quelques minutes plus tard, alors qu’il rencontrait à La Verrière des jeu- comité interacadémique de l’éduca- des sommes importantes : jusqu’à ils font valoir qu’ils disposent de res- n’ont été conduites au sein des RG. » nes issus de l’immigration, le premier ministre a insisté sur le refus de tion nationale et de la commission deux ans de budget d’avance. L’Etat sources propres : panneaux publici- D’un autre côté, aucune demande tout « amalgame » entre islam et terrorisme, et affirmé la nécessité de des lycées de la région. impose à ses établissements publics taires sur les murs, location de salles, d’actes n’a été formulée par le PS « combattre chaque jour » toute « confusion ». Il y a une « rupture totale Mais huit proviseurs de la capitale que les fonds de réserve ne dépas- intérêts de placements financiers, girondin. « Ne saura-t-on jamais la entre le terrorisme fanatique du 11 septembre et l’islam, grande religion ont protesté. Communiqué de pres- sent pas deux mois de leur budget. taxe d’apprentissage. La région a esti- fin ? », s’interroge M. Anziani. Avec monothéiste », a déclaré M. Jospin, en exprimant son « respect ». se indigné, intervention du ministre La région Ile-de-France va désor- mé qu’en pareil cas il doit être possi- son avocat, Michel Touzet, il a déci- Jack Lang… L’exécutif régional a mais appliquer cette règle. Dès ble d’allouer une partie des subven- dé de faire appel car, dit-il, «jene finalement amendé sa proposition. 2000, huit premiers lycées affichant tions à des lycées moins bien lotis. veux pas accréditer une fiction ». Un militant breton mis en examen Au lieu d’être appliquée immédiate- des réserves au moins égales à six ment, la baisse des subventions mois de budget ont été concernés Nathalie Guibert Claudia Courtois dans l’enquête sur l’attentat de Quévert me UN MILITANT breton, interpellé le 25 septembre à Guipry (Ille-et-Vilai- M Guigou face à la précarité d’un centre parisien d’accueil pour demandeurs d’asile ne), a été mis en examen et écroué, lundi 1er octobre, à Paris, dans le cadre de l’enquête sur l’attentat meurtrier du McDonald’s de Quévert (Côtes- LA MINISTRE a eu un moment d’hésitation. sonnes qui passent ici et qu’il faut loger », remarque tre, qui s’est efforcée de rassurer ses interlocu- d’Armor) en avril 2000. Jérôme Bouthier, vingt-sept ans, a été mis en exa- Pour sa première visite dans un centre d’accueil Nicole Leguy, directrice du Centre d’action sociale teurs. Mme Guigou a ainsi annoncé qu’elle avait men pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terro- de demandeurs d’asile, Elisabeth Guigou ne s’at- protestant (CASP), qui gère la Cafda. missionné un préfet, Yves Henri, afin qu’il « identi- riste » et « destruction de biens appartenant à autrui par l’effet de substan- tendait pas à trouver une telle précarité. Lundi Quelque 2 700 personnes – dont 50 % d’en- fie les lieux d’accueil d’urgence pour désengorger ces explosives ayant entraîné la mort ». Six militants indépendantistes bre- 1er octobre, la ministre de l’emploi et de la solidari- fants – sont actuellement prises en charge et Paris ». Les autres ministères et les préfets ont été tons sont déjà mis en examen dans cette enquête. Le juge d’instruction té s’est rendue à la Coordination de l’accueil des logées en urgence dans des hôtels. Faute de priés de mettre les locaux libres à disposition. Des Gilbert Thiel a en outre notifié à Jérôme Bouthier sa mise en examen pour familles demandeuses d’asile (Cafda), à Paris, qui places disponibles dans les structures d’héber- négociations sont en passe d’aboutir avec le minis- « tentative de destruction de biens appartenant à autrui par l’effet de subs- occupe depuis juillet une aile de l’ancien hôpital gement, les responsables de la Cafda rament tère de la défense au sujet d’anciennes casernes. tances explosives » concernant la tentative d’attentat de Rennes, où un Laennec, dans le 7e arrondissement. Là, une cen- chaque jour pour trouver des chambres. «Onavu Mais la ministre veut aussi agir sur « le renforce- engin explosif avait été désamorcé devant un bureau de poste quelques taine de jeunes femmes, d’enfants de tous âges plusieurs fois des jeunes femmes avec un bébé sans ment structurel de l’accueil ». Son objectif, a-t-elle heures avant l’explosion de Quévert. Ce sont notamment les expertises et d’hommes las et inquiets, attendaient qu’on couche à la rue », témoigne le directeur, Eric Des- précisé, est de créer cinquante nouveaux centres techniques réalisées sur cette bombe qui ont conduit à son interpellation. leur trouve un hébergement pour la nuit. manges. Trois cents personnes ont afflué dans les d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA) et de Une grande salle d’attente avec quelques chai- locaux de l’hôpital Laennec en septembre. mieux « répartir l’offre sur le territoire ». Les dépar- DÉPÊCHES ses, un guichet derrière une vitre en plexiglas, des tements de la Seine-Maritime, de la Mayenne et a CORSE : une deuxième personne a été mise en examen, lundi enfants jouant dans une cour improvisée de CRÉER 50 NOUVEAUX CENTRES de Saône-et-Loire pourraient voir la construction 1er octobre, dans l’enquête sur le double assassinat, le 21 août, de 30 mètres carrés… les locaux demeurent spartiates. Visiblement touchée, Elisabeth Guigou s’éton- des prochains CADA. Mais, pour ce faire, Moriani-Plage (Haute-Corse). René Agostini, vingt-trois ans, a été mis C’est ici que sont envoyées par le Samu social les ne qu’une mère nourrisse son bébé debout, s’in- Mme Guigou a besoin de nouveaux crédits : «Il en examen pour « complicité d’assassinat et séquestration ». familles demandeuses d’asile venues en majorité quiète de la scolarité des enfants, se penche sur le faudrait une centaine de millions de francs supplé- a POLICE : une nouvelle structure de lutte contre la cybercrimina- des pays d’Europe de l’Est ou d’Afrique noire. Pour berceau d’un petit Pakistanais logé à l’hôtel avec mentaires », susurre-t-on à son cabinet. La visite lité a été inaugurée, lundi 1er octobre, par le ministre de l’intérieur, trouver un hébergement, mais aussi un repas sa famille depuis six mois. « Je voulais me rendre tombait à point nommé pour rappeler cette réali- Daniel Vaillant. L’Office central de lutte contre la criminalité liée aux chaud, des vêtements et une aide juridique pour compte des conditions dans lesquelles vous tra- té, en pleine discussion sur le collectif budgétaire. technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC) est l’ouverture des droits sociaux. « Aujourd’hui, il n’y a vaillez… Heureusement qu’il y a des engagements dirigé depuis le 1er septembre par le commissaire Catherine Chambon. pas grand monde. Nous avons en moyenne 250 per- associatifs comme le vôtre ! », remarque la minis- Sylvia Zappi 14 RÉGIONS LE MONDE / MERCREDI 3 OCTOBRE 2001 La croissance urbaine de Toulouse a négligé la protection industrielle Les textes, qui, depuis 1976, sont destinés à assurer la protection des habitants, n’ont pas été intégrés dans les plans d’occupation des sols (POS) avec assez de rigueur. Des commerces, des routes et même un groupe scolaire ont été construits près de l’usine AZF

TOULOUSE oublient les effets d’une déflagra- donc été de prohiber les nouvelles de notre envoyé spécial Plusieurs vagues d'urbanisation récentes tion, alors que plusieurs des pro- habitations. « 98 % de l’urbanisation Sur la photo aérienne qui repré- duits utilisés dans les trois usines y est antérieure à 1985 », assure sente l’ensemble de l’agglomération FAOURETTE sont répertoriés comme explosifs M. Moudenc. De nouveaux pro- Institut toulousaine, deux ensembles ont du génie EMPALOT dans les documents internes. Ainsi grammes de maisons neuves ont été dessinés. Le premier a la forme LEP chimique du nitrate d’ammonium. pourtant vu le jour, notamment de d’une « patate » et correspond au Av. d La délimitation de la zone Seveso part et d’autre de la rue du Chapitre, 'Em périmètre de protection, dit Seveso, MIRAIL pa à Toulouse procède donc d’une autrefois dévolue aux activités arti- lo délimité autour des trois installa- t interprétation minimaliste de la sanales. On a surtout laissé s’instal- tions chimiques de la ville : il couvre directive du même nom. Malgré ler des entreprises et des commer- 550 hectares du territoire de la com- cela, des dérogations ont encore été ces, qui induisent une augmenta- REYNERIE mune et mord sur une cinquantaine SNPE apportées au principe d’inconstructi- tion du nombre de personnes circu- d’hectares de Portet-sur-Garonne, (poudrerie) bilité de la directive. Elles sont lant dans la zone. De même pour la ville voisine. Le second est un lar- jugées, par la même Drire, « impli- l’extension du Stadium, situé à ge cercle et figure la zone touchée L cites » dans la loi de 1987. 700 mètres à peine du site chimique USINE a

par l’explosion de l’usine Grande G Même interprétation pour les rou- dont la capacité à été portée à

Paroisse-AZF, le 21 septembre : il AZF a tes, la Drire suggérant « d’autoriser 38 500 spectateurs avant la Coupe Hôpital r englobe environ 3 000 hectares, o des modifications d’infrastructures du monde de 1998. psychiatrique n près de six fois plus. « Et encore, n […] dans la mesure où […] elles per- La réglementation était de toute n’est représenté là que le secteur où e A 68 mettent une fluidification du trafic façon inapplicable puisqu’une bon- les dégâts ont été particulièrement TTerrainserrains appartenant Toulouse- qui diminue de fait le temps moyen ne partie de cette zone était déjà Blagnac importants : je ne vous parle pas des ààAZFetAZF et TOULOUSE de présence des automobilistes dans recouverte de lotissements ou de simples carreaux cassés », commen- actuellement Gare Matabiau la zone de protection ». C’est sur ce cités. Le POS du secteur, remanié à en jachèrejachère te Jean-Luc Moudenc (UDF), A64 Place critère « jésuitique » qu’a pu être plusieurs reprises, la dernière fois du Capitole adjoint au maire chargé de l’urbanis- construit, en 1996, le pont à quatre en décembre 2000, ressemble donc me, qui a installé le cliché de deux Supermarché voies, jouxtant l’usine AZF dont à un inextricable puzzle, aux parcel- Le Mirail

mètres sur deux dans son bureau. e l’élargissement à six voies vient les biscornues. Il s’est clairement agi n

Pour mémoire. n d’être achevé… d’adapter la loi au terrain plutôt que o A r LES LOTISSEMENTS 64 64 En deux coups de crayon, est résu- a Le POS prévoit, à l’extérieur de la l’inverse. avant 1965 de 1965 à 1985 depuis 1985 A CONSTRUITS : G mée l’insuffisance, voire la vacuité, a zone Seveso, dont l’aménagement Municipalité et Etat se rejoignent Périmètre Seveso L des mesures de protection impo- La zone Seveso, surnommée la "patate" à Toulouse, couvre 550 hectares Usine est géré par l’Etat, un deuxième péri- pour affirmer que les constructions sées autour des sites à risques. Pour- pétrochimique mètre dit zone d’alerte. Il couvre se sont taries après 1989. Ariane sur cette commune. De 1965 à aujourd'hui, les constructions 3km tant, pendant dix années, les autori- l'ont progressivement encerclée. environ 3 000 hectares qui ne corres- Vennin, avocate spécialisée dans les tés se sont contentées de cette Source : Mairie de Toulouse pondent que partiellement à la questions d’environnement, s’inter- « patate », aux formes et aux dimen- zone de destruction ; le souffle de roge sur la période antérieure. sions ridicules. Son contour procè- Les proportions bizarroïdes pro- me, de 894 mètres autour de cylin- et de la Faourette et aux portes du l’explosion a largement débordé sur Avant même la directive Seveso, la de d’un arrêté préfectoral de 1989, viennent de la superposition de plu- dres d’ammoniac liquéfié de Gran- groupe scolaire des Oustalous. des quartiers périphériques en prin- loi sur les installations classées pris en application d’une loi de sieurs tours de compas, expliquée de Paroisse et de 600 mètres autour Ces distances ont été établies sur cipe protégés. La responsabilité des contraignait, dès 1976, à la création 1987, elle-même issue de la directi- dans une étude de la direction régio- de la zone d’utilisation de gaz toxi- la base d’études de danger réalisées constructions dans cette zone d’un cordon de cinq cents mètres. ve Seveso de 1982, qui impose des nale de l’industrie et de la recherche que de la Société nationale des pou- par les établissements eux-mêmes. échoit pour partie à l’Etat, pour par- Or de multiples permis de construi- périmètres de protection inconstruc- et de l’environnement (Drire). Un dres et explosifs (SNPE). Par quel- Ces simulations ne prennent en tie à la mairie. Selon la directive re ont été délivrés entre cette date tibles. Il a été intégré dans le plan rayon de protection de 900 mètres a que coïncidence, le périmètre ainsi compte que certains risques d’émis- Seveso, tout accroissement de popu- et 1989. Respectaient-ils ce d’occupation des sols (POS) de la été défini autour du plus gros réac- circonscrit s’arrête aux premières sions toxiques, parmi les innombra- lation y est interdit. L’interprétation zonage ? commune. teur de phosgénation de Tolochi- habitations des quartiers d’Empalot bles produits manipulés. Elles de cette consigne sur le terrain a « Qu’importe de savoir si on a mor- du le trait : le problème, c’est que le trait était mal tracé, par méconnais- sance ou par mauvaise foi, estime Les habitants ont été insuffisamment informés lors de l’extension de l’usine AZF Jean-Pierre Hegoburu, responsable de l’Association des professionnels « SOUS pli confidentiel. » L’enquête publi- informations pourtant importantes. L’étu- nium, je sais maintenant qu’on ne m’a pas dit me de sécurité. Après l’explosion de l’usine de l’urbanisme de Midi-Pyrénées que pour l’extension de l’usine Grande de a été remise dans sa version incomplète toute la vérité. » toulousaine, des riverains de sites à risques (Apump). La réglementation moder- Paroisse-AZF de Toulouse, réalisée du aux membres du secrétariat pour la préven- Le contenu avait de quoi rassurer les plus s’interrogent sur la qualité de l’information ne est une régression par rapport à la 3 avril au 4 mai 2000, laisse un goût amer à tion des problèmes industriels (SPPPI), où anxieux. Les risques d’accident par chute qui leur a été fournie. réglementation napoléonienne ou ceux qui y ont participé. Dans les deux volu- siègent des fonctionnaires, des élus et des d’avion étaient estimés à un par million d’an- Un Comité de défense des victimes des même à la coutume de Paris qui pré- mineux dossiers réalisés par l’établissement citoyens. nées. Avec d’autres passages étonnants, pollutions, créé par l’association Ecologie voyait un éloignement des sites dange- à destination de la population, plusieurs cha- Sur la foi de ce document et du rapport celui-ci notamment : « La ventilation du local sans frontière, a annoncé son intention de reux de cinq lieues [20 kilomètres] », pitres étaient tout bonnement vides. Ainsi tout aussi apaisant de la commission d’en- de stockage en vrac [celui qui a explosé ven- porter l’affaire devant la justice européenne. explique Me Vennin. Prévalait alors du tableau d’analyse des risques, de celui quête, la plupart des représentants écologis- dredi 21 septembre, NDLR] doit être établie Il estime que la France ne respecte pas la le « gros bon sens », selon l’expres- des produits, du recensement des dangers, tes ont accepté l’extension. Ces derniers gar- pour l’évacuation du gaz provenant de la directive de 1990 sur la liberté de l’informa- sion de M. Moudenc, le même qui des émissions atmosphériques, de l’impact dent le sentiment de s’être fait embobiner. décomposition du nitrate d’ammonium. Neuf tion dans le domaine de l’environnement. inspirait une crainte permanente sur le sol, des déchets. « J’ai cru l’industriel quand il a déclaré avec capteurs permettent de détecter l’apparition « Soit l’information est partielle et se veut léni- aux Toulousains, malgré les propos A chaque fois, la même mention sur la l’aval de la Drire que la modification proposée du gaz. Un signal est envoyé à la salle de con- fiante, soit elle est plus complète mais totale- rassurants des autorités. Ce bon page blanche : « sous pli confidentiel ». Seuls améliorerait la sécurité et la prise en compte trôle expédition et au service sécurité. » ment absconse ! », s’insurge Franck Laval, sens qui a trouvé une cruelle vérifi- la Direction régionale de l’industrie, de la environnementale, explique Josée Cambou, Selon les premiers éléments fournis par le président du mouvement. cation, vendredi 21 septembre. recherche et de l’environnement (Drire) et de l’Union Midi-Pyrénées nature et environ- procureur de la République, Michel Bréard, quelques heureux élus ont eu accès à ces nement (Unimate). Sur le nitrate d’ammo- le hangar était en fait dépourvu de tout systè- B. H. Benoît Hopquin Une salariée d’une usine de Grenoble : « Ce qui est étonnant, c’est que les accidents ne se produisent pas plus souvent » LYON, GRENOBLE, MARSEILLE l’entreprise qui a changé. Avant, le nous n’avons pas eu d’exercice sur le ouvriers morts dans l’explosion de imprudence mortelle. L’affaire est CFDT d’Atochimie, dont le maire de nos correspondants salarié connaissait sa machine, sa site, dénonce-t-elle. A l’époque de leur unité, en novembre 1992. d’autant plus grave qu’en 1996 un de Marseille a demandé la délocali- « Nous voulons faire prendre hiérarchie et son patron. Mainte- Rhône-Poulenc, la direction avait Après l’accident, selon lui, la sécuri- incendie dans une tour de raffina- sation, est sur la même longueur conscience aux dirigeants que les nant, on ne sait plus qui pilote l’intelligence d’associer le CHSCT à té s’est considérablement amélio- ge avait tué deux autres ouvriers : à d’onde : « La chimie fait partie de la diminutions des effectifs, l’augmenta- l’avion. » la prise en compte du risque ; aujour- rée, mais le CHSCT note « une la suite de ce drame, des procédu- vie », souligne-t-il avant d’expli- tion de la charge de travail, la cour- A Grenoble, l’inquiétude est aus- d’hui, nous sommes tenus à l’écart. » recrudescence de petits incidents ». res nouvelles étaient censées empê- quer que la déclaration du maire se aux économies sont facteurs d’inci- si palpable. « Ce qui est étonnant, Elu CGT sur la plate-forme chimi- Il constate que, « de plus en plus, cher tout nouvel accident. Il expli- de Marseille, Jean-Claude Gaudin dents », explique Pierrette Bai, c’est que des accidents ne se produi- que de Pont-de-Claix, Jean-Paul c’est la direction régionale de l’indus- que que, lorsque les actionnaires (DL), a été très mal prise par les membre du comité d’hygiène et de sent pas plus souvent », dit Catheri- Poncet dénonce la même « opaci- trie, de la recherche et de l’environ- exigent « 20 % à 24 % de diminu- 350 salariés – et 300 salariés de sécurité (CHSCT) de Rhodia ne Anagni. Elue CFDT au CHSCT té » dans cette société naguère pro- nement (Drire) qui, en contrôlant les tion des coûts fixes », cela finit forcé- sous-traitance – de cette usine de Recherche, basé à Saint-Fons, un d’Enichem Elastomères, filiale de priété de Rhône-Poulenc et désor- rejets et en vérifiant les matériels, ment par peser sur la sécurité. Soit Rilsan, classée Seveso. D’abord par- des treize sites Seveso de la « val- l’italien Eni, un des douze sites clas- mais morcelée en sept sociétés, où garantit les directives gouvernemen- que les personnels ne soient pas ce que le site « n’a rien de compara- lée de la chimie », située au sud de sés dangereux de l’agglomération, chacune a ses structures représen- tales en matière de sécurité ». assez nombreux, soit que le ble avec celui de Toulouse car les Lyon (Le Monde du 26 septembre). elle affiche son scepticisme. «La tatives. Il milite – en vain jusqu’à S’il estime qu’il est possible, en recours systématique à la sous- explosions, dans un scénario catas- Paul Roche, de la CFTC chimie transparence, je n’y crois pas », lan- présent – pour un CHSCT commun concertation avec les élus et la traitance affecte le niveau de quali- trophe, se cantonneraient au périmè- de Rhône-Alpes, fait le même cons- ce-t-elle, évoquant des « incidents à la plate-forme. Drire, de trouver des compromis, il fication. tre du site ». Ensuite, parce qu’il tat : compression du personnel, réguliers » dans cette usine implan- Jean-Pierre Walter, secrétaire Membre du CHSCT de l’usine est, selon lui, possible de trouver recours à la sous-traitance, automa- tée depuis 1965 à Champagnier CGT d’Atofina à Jarrie (750 sala- pétrochimique de Shell Berre, au un équilibre « entre sécurité, envi- tisation, course à la rentabilité. (230 salariés), où sont stockés riés), filiale de TotalFinaElf, fustige Les personnels cœur d’un complexe de 1 700 sala- ronnement et emploi », d’autant « Les entreprises jouent sur la sécu- 500 m3 de butadiène. « Pendant un lui aussi « la recherche systématique riés du nord de l’étang de Berre, plus nécessaire que la responsabili- rité, conclut-il. C’est une culture de an et demi, de juillet 1997 à fin 1998, d’une réduction des coûts » qui pas- ne sont pas assez Jean-Pierre Maisonniel confie : té de l’urbanisation ne revient pas se par le recours massif au person- « La Drire contrôle le matériel, mais aux industriels. Depuis l’explosion nel intérimaire « insuffisamment for- nombreux, le recours pas le personnel », qui relève de de Toulouse, des réunions se sont mé et pas toujours très motivé, comp- l’inspection du travail, « toujours tenues dans plusieurs sites à ris- te tenu des salaires qui leur sont à la sous-traitance débordée ». Pour ce qui concerne ques pour tenter de rassurer des offerts ». Mais il prend garde à ne les populations avoisinantes, il évo- salariés inquiets. pas apporter des arguments à ceux affecte la qualification que une photo de 1929 où la raffi- qui mènent aujourd’hui « une cam- nerie, toute neuve, semblait cons- Sophie Landrin, pagne de dénigrement de l’industrie truite dans un désert : « Aujour- Nicole Cabret chimique ». Et il s’indigne de voir plaide pour une sorte de « droit d’hui, il n’est pas question de mettre et Michel Samson que « ce sont les mêmes responsa- d’antériorité » des sites industriels. les usines au milieu du Sahara. » Il bles politiques que l’on entend Le sien, installé en 1936, était à faut donc ouvrir des concertations aujourd’hui demander le transfert deux pas du minuscule hameau de comprenant les représentants des des installations en dehors des agglo- la Mède : il est désormais à côté salariés et des habitants pour évi- mérations qui ont été les premiers à d’une autoroute, d’une nationale ter ces rapprochements trop dange- ne pas respecter les normes en et au centre d’un véritable ensem- reux. Son camarade Serge Gau- vigueur ». ble urbain, car les habitations se thier, responsable de la branche A Marseille, dans les 46 sites à sont rapprochées en même temps chimie CFDT PACA-Corse, refuse hauts risques des Bouches-du-Rhô- que le site s’est agrandi. de « traiter à chaud ces problèmes ne, la première chose qui est venue Luc Gimenez, secrétaire du de localisation : on ne peut pas dans les discussions, c’est le souve- CHSCT de la raffinerie BP de Lavé- tailler à la hache dans les bassins nir d’un accident dans sa propre ra (500 salariés), construite en industriels. D’autant que cela ne usine. Daniel Blanc, délégué CGT 1922, se souvient d’un accident ferait probablement que déplacer le de la raffinerie de Provence (Le mortel qui s’est produit le 5 mars problème : les zones d’urbanisation Monde du 27 septembre), sur 2001. Il en ressortirait que les suivent toujours les sites indus- la rive sud de l’étang de Berre, changements d’horaires d’équipe triels ». évoque immédiatement les six auraient conduit au moins à une Gérard Staës, délégué syndical LE MONDE / MERCREDI 3 OCTOBRE 2001 / 15 HORIZONS ENQUÊTE

UE font-ils encore Ci-contre : le commandant ici, ces deux-là ? » Massoud (au centre), Ahmad Shah Mas- en juillet, priant à Kwaja soud, chef militaire Bahauddine. Ci-dessous : de la résistance aux la lettre de recommandation talibans, sort de de l’Islamic Observation son QG, à Kawja Center trouvée Bahauddine, au sur un des meurtriers, Q nord de la zone Karim Touzani, « journaliste qu’il contrôle en arabe » non identifié, Afghanistan. Ce 9 septembre, il détenteur d’un « vrai faux » s’apprête à prendre l’hélicoptère passeport belge. pour une base arrière au Tadjikis- tan. « Ce sont, lui rétorque l’attaché de presse Ashim Souheil, les journa- listes arabes qui attendent depuis land Yard » ?, etc. Pour toute neuf jours une interview. Que fait-on réponse, M. al-Siri nous a fait par- d’eux ? » Massoud regarde sa mon- venir la copie d’une lettre envoyée tre : « Bon, d’accord, mais dix minu- au Times londonien par son avocat, tes. » Le « Lion du Panchir » a pro- du cabinet Glazer Delmar, « spécia- noncé son arrêt de mort. lisé, indique son site Internet, sur les Les témoins racontent. Les deux questions de droit d’asile ». Cette let- hommes entrent dans une pièce. tre ne répond à aucune de nos ques- Le « cameraman » place bizarre- tions. Yasser al-Siri est aujourd’hui ment son appareil sur une table en liberté, sous contrôle judiciaire. basse, face à Massoud, qui conver- Un étudiant français, Dominique se au téléphone. Ahmad Djam- Thomas, l’a cependant interrogé chin, son secrétaire particulier, et longuement en mai 2001, pour son Aref Sarwary, responsable des ren- mémoire de DEA intitulé « Genèse seignements, quittent la pièce. Ne et structure du Londonistan ». Yas- restent qu’un interprète, Moha- ser al-Siri, note le thésard, s’est spé- med Asem, Ashim Souheil, Mas- cialisé « dans la cyberpropagande soud Khalili, ambassadeur en Inde en utilisant à merveille les nouvelles du gouvernement afghan interna- technologies ». Son centre est «un tionalement reconnu, et Fahim institut virtuel qui fonctionne exclusi- Dasty, journaliste proche de Mas- vement à partir d’Internet ». Le site soud. Le « cameraman » se livre à de l’IOC (www.ummah.org) dénon- d’étranges manipulations. Mas- ce les arrestations arbitraires de soud s’impatiente. Enfin l’inter- musulmans, les détentions sans view commence. Bientôt, le « jour- procès et les tortures. L’IOC lui per- naliste » demande : « Comman- met de « légitimer les bulletins appe- NATHAN BECK/LOOKAT DISTRIBUTION dant, que ferez-vous de Ben Laden lant au Djihad et aux sanctions si vous revenez au pouvoir ? » Mas- contre le gouvernement égyptien », soud éclate de rire. La bombe ajoute-t-il. L’IOC a publié quelques explose. Elle était placée, selon cer- ouvrages, dont Ben Laden, Al Jazira tains témoins, dans la caméra, et moi, du journaliste de la chaîne selon un autre, dans la ceinture qatariote Al Jazira Jamal A. Ismaïl, que portait le faux journaliste et et une compilation d’entretiens qui semblait contenir des batteries entre Oussama Ben Laden et de caméra. Massoud gît en sang, le Sur la piste des tueurs Ayman el-Zahwari (parfois consi- visage troué d’éclats. Le « journa- déré comme son bras droit et diri- liste » est déchiqueté, Asem et geant du Jihad égyptien). Une visite Souheil tués sur le coup. Blessés, du site – multiples articles sou- Khalili et Dasty sont évacués et lignés d’un trait sanguinolent ! – témoigneront. Le second tueur, montre que l’IOC est surtout gravement blessé, sera tué par des préoccupée par l’Egypte. Surnom- gardes de Massoud. Celui-ci meurt mé « Abu Ammar », al-Siri est quelques heures plus tard, sans du commandant Massoud surveillé par la police britannique avoir repris connaissance. depuis que les services égyptiens le Comment les faux journalistes soupçonnent d’avoir co-organisé sont-ils parvenus jusqu’à Massoud avaient obtenu leurs visas à l’ambas- l’attentat de Louxor (58 touristes sans entraves ? Ont-ils bénéficié Vrais-faux passeports, sade talibane d’Islamabad et il était tués en 1997). Les Egyptiens assu- de complicités ? Le Monde est en impossible de vérifier leur identité. rent qu’il aurait fait partie du Jihad mesure de retracer, partiellement, visas périmés Ils ont fini par tamponner leurs passe- de Mohammed al-Zahwari. leur itinéraire. Détenteurs d’un ports, disant qu’ils le faisaient par passeport belge, ils se sont ou très rares gentillesse ». UR simple vérification, les présentés le 25 juillet à l’am- Par gentillesse ! On entre là dans noms de Yasser al-Siri et de bassade d’Afghanistan (détenue pour le Pakistan, le domaine de l’impondérable Sl’IOC sur la lettre de recom- par les talibans) à Islamabad, capi- culturel. Merhabuddine Mastan, mandation auraient donc dû aler- tale du Pakistan. Un passeport, lettre d’introduction chargé d’affaires afghan à Paris, ter l’entourage de Massoud. D’où n˚ EB616967, a été émis à Dilbeek n’exclut pas que les deux tueurs l’hypothèse, émise par certains de au nom de Karim Touzani, né le suspecte : tout aurait aient, sans autre connivence, béné- ses proches : cette lettre était desti- 12 septembre 1963 à Oujda, ficié de la « traditionnelle hospitalité née à passer le sas des talibans, Maroc. C’est le « journaliste ». dû alerter les hommes afghane ». On peut pourtant dou- mais ce n’est pas elle qui a été mon- Celui du « cameraman », numé- ter d’une explication aussi simple, trée aux gens de l’Alliance du roté EB880773, a été émis à Ixelles, de la sécurité tant les nombreuses invraisem- Nord, une fois franchie la ligne de au nom de Kacem Bakkali, né à blances auraient dû éveiller le soup- front. Les deux tueurs auraient été Tanger, Maroc, le 22 octobre 1973. du commandant çon des services de Massoud. A en possession d’une bien meilleure Tous deux disposent de curieux commencer par la lettre d’introduc- « introduction », afin de convain- visas. Touzani est entré au Pakis- Massoud avant tion : il est stupéfiant que per- cre l’entourage de Sayyaf, l’allié de tan la veille ou l’avant-veille, muni sonne, autour de Massoud, n’ait Massoud. Selon cette version, d’un visa accordé par le consulat de mettre leur chef cherché à prendre contact avec son Karim Touzani aurait bénéficié de pakistanais à Londres, valable auteur, ni avec l’IOC, ni avec ANI- la « recommandation » d’anciens trois mois, mais pour la période… en présence de TV, pour vérification. Ce, malgré le hauts responsables du régime en du 20 avril au 19 juillet 2000 ! Il téléphone, le fax, le nom du site et place à Kaboul avant les talibans. passe pourtant sans encombre la ses assassins. A moins l’adresse e-mail ! Des opposants, donc, réfugiés police pakistanaise. Bakkali, lui, Si l’IOC a pu berner les gens de politiques en Grande-Bretagne et détient un visa délivré le 16 juillet qu’une trahison… Massoud, elle n’a sûrement pas considérés comme fiables par leurs 2001 à Londres, valable un an, échappé à la sagacité de l’ISI ni des interlocuteurs de l’opposition. Fon- avec entrées « illimitées » (mul- talibans. Son directeur est une figu- damentalistes, ce sont eux qui tiples). Un visa que le Pakistan Les deux passeports sont des trois reprises, ils essaieront d’ap- tée jusqu’à la veille de l’assassinat. re des milieux islamistes londo- auraient frayé avec l’IOC et fourni n’accorde que très rarement. « vrais-faux », volés dans les consu- procher Massoud. Une fois, ils veu- Le photographe américano-suisse niens : Yasser al-Siri, ancien mem- à Sayyaf une recommandation A Islamabad, le 27 juillet, les lats belges de Strasbourg et lent filmer une rencontre entre lui, Eddie Girardet les a également bre du Jihad égyptien, condamné à jugée « convaincante ». Berné, deux tueurs se présentent aux ser- La Haye (Pays-Bas). De sorte qu’à son second, le général Fahim, aperçus. Les témoignages concor- mort dans son pays pour avoir celui-ci aurait alors permis aux vices consulaires de l’Emirat islami- ce jour, on ne connaît pas l’identité Sayyaf et l’ex-président afghan dent. Seul Karim Touzani s’expri- conçu, en 1993, d’assassiner un pre- tueurs d’accéder à Massoud. que d’Afghanistan, nom officiel de réelle des meurtriers. L’« émirat » Burhanuddine Rabbani. Trois jours mait, son acolyte se murant dans le mier ministre d’Egypte, Atef Sidqi. Cette version n’est encore l’Etat taliban. Là, ils obtiennent taliban fournit derechef à chacun plus tard, ils veulent monter dans silence. Et les « comportements Il s’est installé à Londres en 1994, qu’une hypothèse, mais elle se fon- des visas afghans, eux aussi éton- d’eux un visa (en anglais) d’un un hélicoptère que prend Rabbani bizarres » des deux « journalistes » où il a demandé le statut de réfugié de sur quelques indices tangibles. nants (en anglais, sans aucun mois, accompagné d’une « autori- pour rejoindre Massoud au nord. ont éveillé leurs soupçons, mais politique. Selon des proches des Elle donne une cohérence à ce qui, élément en pachtou). Ils sont sation de travail de journaliste » Puis, Massoud étant présent, ils pas au point d’en faire part à leurs Afghans qui enquêtent sur son sinon, constitue une incroyable détenteurs d’une « lettre d’introduc- rédigée en pachtou, avec photo. Le veulent l’accompagner en hélicop- hôtes. « Ils n’avaient guère l’allure compte, il aurait fait un séjour au incurie de membres de la sécurité tion », émise sur papier à en-tête et tampon signant leur arrivée à Soudan, en 1995-1996, lorsque de Massoud. Elle a le désavantage, avec tampon par le Centre d’ob- Kaboul est du 28 juillet. Ils passent Oussama Ben Laden y était l’invité pour le Front Uni de l’opposition, servation islamique (Islamic Obser- la ligne de front qui sépare les tali- Le « journaliste » demande : du cheikh Tourabi, mentor du régi- d’avoir à reconnaître qu’une trahi- vation Center) de Londres, agré- bans du territoire contrôlé par me islamiste de l’époque à son a eu lieu en son sein. L’objectif mentée d’un tampon IOC ANI-TV. Massoud, au nord, vers le 22 août. « Commandant, que ferez-vous Khartoum. Yasser Toufiq Ali al-Siri des deux assassins était Massoud, Signée Yasser al-Siri, la lettre est Ils sont donc restés du côté taliban nous l’a confirmé au téléphone : il et uniquement lui. Ils ont ren- datée 23 juillet 2001, soit deux trois semaines. Qu’y ont-ils fait ? de Ben Laden si vous revenez au pouvoir ? » dirige bien l’IOC, une « organisa- contré Sayyaf et l’ex-président jours avant leur apparition à Isla- Vraisemblablement, c’est là que tion des droits de l’Homme ». Le cen- Rabbani sans attenter à leur vie. mabad. Adressée « à qui de droit », leur a été fournie la caméra ou la Massoud éclate de rire. La bombe explose tre n’a pas de siège ni de local. Quand, le 3 septembre, le journa- elle dit, en substance : « L’IOC, ceinture piégée. Par qui : les tali- Al-Siri reçoit dans une librairie du liste Arkady Doubnov quittera organisation mondiale traitant des bans eux-mêmes ? Le réseau Ben quartier d’Edgware Road. Il anime Bahaudinne, Karim Touzani lui problèmes de droits de l’homme Laden ? Ou l’ISI, les services spé- tère. Chaque fois, ils essuient un de journalistes », dit Doubnov. Tou- l’IOC avec un fax et un ordinateur. dira : « Nous sommes obligés de res- pour les musulmans du monde ciaux pakistanais, très présents à refus. Le 31 août, enfin, les deux zani n’interrogeait personne. Bak- Joint plusieurs fois, il a refusé de ter, si nous ne voyons pas Massoud, entier, est heureuse de vous in- Kaboul ? tueurs parviennent à convaincre kali ne filmait rien. Ils ne voulaient répondre plus précisément à nos notre visite n’aura pas de sens. » former de la création de sa filiale leurs interlocuteurs de les laisser que rencontrer Massoud. Lors d’un questions. Les tueurs ont attendu trois semai- télévision Arabic News International OUR passer la ligne de front, rejoindre Kawja Bahaudinne, où déplacement, racontera un chauf- Il nous a seulement fait savoir nes l’occasion de commettre leur (ANI-TV). Nous avons aussi le plaisir les deux hommes ont, sem- Massoud a sa base de repli. feur, ils « demandaient de rouler que la « lettre de recommanda- crime. Deux jours après, des terro- de vous informer que M. Karim Tou- Pble-t-il, utilisé la voie la plus A partir de là, on dispose de trois doucement pour ne pas casser la tion » était un « faux », avec «un ristes détruisaient les Twin Towers zani, citoyen belge, passeport longue mais la plus sûre : de témoignages de personnes les caméra ». Les tueurs, dit Shoukria faux tampon de (son) organi- et une aile du Pentagone. Nom- EB616967, est journaliste pour ANI- Kaboul à l’est vers Jalalabad (déte- ayant côtoyés dans la « Guest Hou- Haidar, « parlaient très bien fran- sation ». « Je ne connais pas les breux, dans l’opposition afghane, TV. (…) Nous apprécierions grande- nue par les talibans) avant de bifur- se » où Massoud place ses invités : çais. Ils m’ont dit travailler pour une assassins de Massoud », a-t-il sont convaincus que l’attentat ment toute coopération, soutien ou quer, à Saroubi, vers la plaine de Françoise Causse, journaliste fran- association culturelle de jeunes clamé. Le Monde lui a présenté une contre Massoud était le « signal » aide qui lui serait apporté. (…) Que Chamali, qui donne sur la vallée du çaise, Arkady Doubnov, reporter musulmans à Londres, mais par- série de questions auxquelles il qu’attendaient les terroristes, aux Dieu vous bénisse. » En bas, figu- Panchir. Le nord de cette plaine est russe, restés à Bahauddine jus- laient un mauvais anglais. Je ne s’était dit disposé à répondre. Etats-Unis, pour mettre leur rent une boîte postale à Londres, détenu par les forces d’Abdurrab qu’au 3 septembre, et Shoukria Hai- comprenais pas qu’une « associa- « Connaissiez-vous M. Touzani ? incroyable projet à exécution. des numéros de téléphone et de Massoul Sayyaf, chef du Ittihadi dar, une Française d’origine afgha- tion » leur paye un tel voyage ». Les Qu’est-ce qu’Arabic News Internatio- fax, une adresse e-mail et un site : islami, la branche pachtoune du ne, présidente de l’Association de responsables de l’Alliance, eux, nal ? », dont on ne retrouve nulle Sylvain Cypel www.ummah.org.uk/loc/. Front uni de l’opposition. Là, à soutien aux femmes afghanes, res- « étaient énervés : les deux hommes trace. « Qu’avez-vous déclaré à Scot- et Erich Inciyan 16 / LE MONDE / MERCREDI 3 OCTOBRE 2001 HORIZONS-DÉBATS

Le prix à payer par Edward Luttwak La paix chaude

ANS procéder à la moin- d’Afghanistan, une alliance est d’hui de base aux mouvements ter- atteindre seuls. Il y a certes un prix par Jean-Christophe Cambadélis dre analyse méthodique, née, qui n’attendait que cela. L’In- roristes qui agissent en Russie, en à cela. Pour obtenir une aide con- sans passer par le proces- de était fin prête, évidemment. La Chine et en Inde. Une stratégie tre les terroristes anti-américains, OMMENT caractériser le Mais l’Occident ne peut durable- Ssus habituel de consulta- menace implicite qu’elle représen- s’impose, qui est de s’appuyer sur les Etats-Unis doivent s’opposer moment historique dans ment laisser plusieurs milliards tion et d’examen d’un départe- tait a rendu impératif pour le Pakis- la coopération – certes réticente – de la même façon aux ennemis ter- lequel nous venons d’en- d’individus s’agglutiner aux vitri- ment ministériel à l’autre, les tan d’éviter l’isolement sur le plan du Pakistan pour empêcher l’ap- roristes de la Chine, de l’Inde et de Ctrer ? Assurément, ce nes de son opulence, spectateurs Etats-Unis ont adopté une politi- international. provisionnement en munitions la Russie. Si le Hamas palestinien n’est plus la paix telle que nous la impuissants des délices offerts que étrangère entièrement nou- La réaction de la Russie n’a pas des talibans. Ils en ont besoin pour et ses kamikazes meurtriers en pensions jusqu’au 11 septembre. par un marché qui leur demeure velle. En élevant au rang de priori- été de protester contre les intimi- continuer de se battre, n’ayant pas sont exclus, la première liste des Ce n’est pas non plus la guerre tel- totalement inaccessible. C’est ici té absolue la lutte contre le terro- dations américaines, mais d’offrir de production sur place ni d’autres organisations proscrites dressée le que nous l’avons vécue au siècle que continue le combat contre la risme – et non pas simplement immédiatement sa coopération fournisseurs. par le gouvernement américain dernier. C’est bien désormais mondialisation. contre les terroristes qui ont com- qui s’est concrétisée au fur et à Parallèlement, les Etats-Unis et inclut déjà les groupes armés en d’autre chose qu’il s’agit, de ce C’est bien là que réside le noyau mis les attentats du 11 septem- mesure que les jours passaient, les la Russie coopéreront pour accroî- lutte au Cachemire, qui seront con- que nous pourrions appeler la rationnel du possible bascule- bre –, on a changé les principes forces armées américaines ayant à tre les livraisons de matériel mili- sidérés par d’autres comme des paix chaude. ment d’une fraction croissante du de base de la politique étrangère présent accès aux bases de l’an- taire à l’Alliance du Nord qui reste combattants de la liberté. La paix parce que la planète est monde musulman dans le fonda- américaine. cienne Union soviétique en Asie le gouvernement d’Afghanistan Les Etats-Unis ne peuvent pas plutôt en paix, particulièrement mentalisme. C’est aussi, c’est sur- Surtout, ce changement impli- centrale, avec le plein accord de reconnu par la communauté inter- non plus continuer d’émettre des entre les puissances du monde ; tout, à ce noyau-là qu’il va falloir que la formation d’une alliance Moscou. nationale, même s’il ne contrôle réserves sur la Tchétchénie, où les mais chaude parce ce que les s’attaquer si l’on veut remporter avec la Russie, la Chine et l’Inde, La Chine, seule alliée du Pakis- qu’une fraction du territoire. L’ar- Russes se battent contre une mena- conflits locaux existent partout et contre le terrorisme bien plus ainsi que les pays de l’OTAN, le tan, aurait pu intervenir pour sou- gent jouera aussi un rôle. Les tali- ce islamiste en même temps que que le terrorisme a frappé par un qu’une bataille et sortir vainqueur Japon et autres participants. Une tenir ce pays face aux pressions bans ont conquis une grande par- contre un mouvement d’indépen- acte de guérilla épouvantable, de la paix chaude. telle alliance des grandes puis- des Etats-Unis. Elle ne l’a pas fait. tie de l’Afghanistan non par la lut- dance national. médiatisé mais non signé. Le choc du 11 septembre a déjà sances pour l’ordre international En dépit des graves tensions sino- te mais grâce aux fonds reçus de Après le 11 septembre, il a fallu La paix parce que l’on ne peut ni fait sentir un effet majeur en res- ne s’était pas vue depuis le milieu américaines qui semblaient annon- donateurs arabes, par l’intermé- prendre en nombre des décisions ne veut déclarer la guerre au mon- taurant le primat du politique sur du XIXe siècle, où la menace trans- cer une confrontation directe au diaire des renseignements militai- délicates. Face à des fanatiques de arabo-musulman, qui ne la sou- l’économique. C’en est bel et bien nationale venait de la révolution début de cette année, le facteur res pakistanais, et qui ont servi à sans pitié, ayant la capacité d’ex- haite pas. Une croisade de civilisa- fini de son assujettissement à la libérale et non d’un terrorisme décisif pour la Chine, comme pour acheter la fidélité des chefs tribaux ploiter les failles du monde moder- tion n’a aucun sens, ni même cultu- tyrannie du marché et de l’hégé- fanatique. la Russie et pour l’Inde, s’est révé- et des seigneurs de la guerre. ne, les Etats-Unis ont constitué rel ou religieux. Quant à la profon- monie idéologique du libéralisme. Inévitablement, cette politique lé être la menace islamiste – il y a Désormais, l’argent pourrait une alliance internationale qui a deur stratégique de la légion fon- C’est bien le politique qui fixe nouvelle se heurte aux anciennes eu des bombes dans des bus à changer l’équilibre du pouvoir. pour objectif l’ordre plutôt que la damentaliste, c’est précisément le règles morales et sens, intérêt priorités, que ce soit du point de Pékin et de nombreux attentats Car même si les Saoudiens et les liberté, si tant est qu’il y ait choix. monde arabo-musulman. Alors il général et recours, pas le marché. vue des droits de l’homme, pour dans le Hsin-chiang. Pakistanais ne suppriment pas Ce fait n’a pas à être déploré, il serait fou de créer une solidarité là La barbarie nous rappelle à la rai- ce qui concerne la Chine, ou de la A moins qu’ils ne livrent très leur soutien financier aux talibans, doit au contraire être reconnu. où il faut continuer à isoler. son. Par un drame imprévu, le défense antimissiles qu’il n’est vite Oussama Ben Laden, comme l’Alliance du Nord pourrait renché- Mais temps chaud, parce qu’uti- monde réapprend que le marché plus possible d’imposer à la Rus- certains l’espèrent encore à Wash- rir sur eux avec les fonds améri- lisant l’amertume géopolitique, la pour indispensable, nécessaire, sie. Ce bouleversement dans la ington, la première cible de cette cains. Qu’Oussama Ben Laden soit Edward Luttwak est cher- pauvreté, l’effondrement de la indépassable qu’il soit, ne peut politique étrangère américaine politique et de cette alliance nou- ou non tué ou fait prisonnier à cet- cheur au Center for Strategic guerre froide, le fondamentalisme donner sens à l’humanité, dire le s’est opéré spontanément aussitôt velles doit être les talibans qui te occasion, le peuple afghan et le & International Studies (Washing- religieux tente par le terrorisme, bien commun et garantir l’intérêt après le 11 septembre. Lorsque les règnent sur une grande partie de monde entier tireraient grand pro- ton). par la stratégie de la tension, d’af- général. Etats-Unis ont exigé du Pakistan l’Afghanistan. Non content d’abri- fit de la défaite des talibans, un Traduit de l’anglais (Etats-Unis) faiblir ce qu’il appelle le monde l’arrêt brutal de son soutien en ter le réseau d’Oussama Ben objectif qui en vaut la peine et que par Sylvette Gleize. occidental, de provoquer et cons- sous-main au régime taliban Laden, l’Afghanistan sert aujour- les Etats-Unis n’auraient pas pu © Edward Luttwak truire une guerre de religions. L’in- Le choc ternationale intégriste a un modè- le : les talibans ; un objectif : le du 11 septembre monde occidental marchand ; un moyen : la terreur terroriste par a déjà fait sentir kamikazes interposés ; un lien idéologique : l’ordre monastique. un effet majeur Ils sont en guerre, nous sommes en paix. en restaurant Et si les Etats-Unis évoquent, de façon compréhensible, la guerre, le primat c’est qu’il s’agit d’un acte de gen- darmerie internationale, d’une du politique réplique légitime, d’un acte de guerre en temps de paix. C’est là sur l’économique tout le paradoxe du temps des paix chaudes. Raymond Aron avait en son temps caractérisé la Ce retour du politique a déjà guerre froide par la formule : commencé de s’incarner sous la « Paix impossible, guerre improba- forme d’une formidable restaura- ble. » C’est à présent la formule tion de l’Etat stratège. C’est à lui exactement inverse qui peut le qu’incombe naturellement la mieux définir le temps de la paix tache de lutter contre le terroris- chaude : « Guerre impossible, paix me. Ce sont les banques centrales improbable. » qui interviennent pour ramener Alors, nous allons vivre une la raison dans le temple de l’ar- période faite de paix globale, gent roi. d’exactions locales. Parce que per- C’est George W. Bush, élu pour sonne ne peut croire qu’après la baisser les impôts et désengager riposte légitime le combat de la un peu plus l’Etat de l’économie, démocratie contre le terrorisme, qui fait voter une rallonge budgé- ou inversement, s’arrêtera. taire de 40 milliards de dollars et Il s’agira d’arracher la torche se dit prêt à faire du déficit bud- brandie depuis le 11 septembre gétaire pour combattre le terro- des mains de Ben Laden et de ses risme et rebâtir Manhattan, com- incendiaires. On pourrait légitime- me aux plus belles heures du ment redouter que les Etats-Unis, New Deal ; tout en déclarant qui conduiront cette offensive, ne devant le Congrès : « Il n’y a pas l’envisagent qu’en termes militai- que le profit dans la vie », ce qui res et massifs. Tout indique au en dit beaucoup sur l’évolution contraire que l’assaut qui va être des esprits – le héros américain donné au terrorisme internatio- n’est plus le trader mais le pom- nal sera également policier, juridi- pier de New York ; c’est lui, le que, financier, donc politique et républicain, qui mobilise l’Etat géostratégique. fédéral pour sauver les compa- S’il est nécessaire de prévenir gnies aériennes que Ronald Rea- ainsi la menace d’un embrase- gan avait hier dérégulées, tandis ment généralisé, c’est que la possi- qu’en France c’est Denis Kessler, ble sympathie muette ou active vice-président du Medef, qui sup- dont dispose le fondamentalisme plie l’Etat de voler au secours du islamique est importante, à la monde de l’assurance. mesure de la misère sociale et de La perspective d’un âge post- l’impuissance politique dans les- idéologique, post-politique et quels s’abîme le Sud en général et post-historique, qui verrait le villa- le monde arabo-musulman en par- ge planétaire communier unani- ticulier, après que les illusions mement dans la religion des liées à l’émancipation post-colo- droits de l’homme et le culte du niale se sont évanouies ; après que marché, s’est bien définitivement la perspective un temps offerte refermée. par le socialisme de type soviéti- que s’est effondrée ; alors que les droits de l’homme demeurent Jean-Christophe Camba- encore dans cette partie du mon- délis est député de Paris et mem- de une notion purement abstraite bre du bureau national du Parti et désincarnée. socialiste.

AU COURRIER DU « MONDE » pas, alors qu’entre sa naissance et son officialisation au IVe siècle il a CROYANCES été lui aussi persécuté, et l’est enco- MORTELLES re dans certains pays actuellement. Prix Nobel de littérature, soit, Quant aux « humanismes » mais certainement pas prix d’his- athées du XXe siècle, n’ont-ils pas toire : je n’ai jamais lu un point de produit à eux seuls des millions vue aussi unilatéral que ce texte de morts (…) : comptez le nombre de José Saramago (Le Monde du de victimes du nazisme, ajoutez 22 septembre). celles du communisme stalinien, A croire que, pour lui, les juifs de la dictature chinoise depuis ont toujours été des persécuteurs 1949, et n’oubliez pas l’Etat (il se focalise trop sur la situation khmer rouge… actuelle au Moyen-Orient, sans Quand on veut employer un doute), alors qu’ils ont presque superlatif tel que « la plus criminelle toujours été dans le camp des des inventions », on veille à compa- persécutés. rer toutes les croyances. A croire que le christianisme a Etienne Got, été « criminel » dès ses premiers Rouen HORIZONS-DÉBATS LE MONDE / MERCREDI 3 OCTOBRE 2001 / 17

Condamner et résister ensemble par Tariq Ramadan OTALE doit être la Afghans et les Palestiniens vont va jusqu’à traiter Arafat de « Ben d’être gouverné par le régime ment stratégique que d’une sim- nous annonce, nous entrons tous, condamnation des atten- payer et les musulmans vont être Laden ». Il peut aujourd’hui simu- rétrograde des talibans, qui ple guerre. tous les citoyens, dans une logi- tats aux Etats-Unis, et il stigmatisés. On ne pouvait espé- ler la reprise des pourparlers : il furent un temps soutenus par les On nous annonce par ailleurs que de guerre et de surveillance Tfaut en trouver les coupa- rer pire… George W. Bush pour- annoncera bientôt leur échec et Américains eux-mêmes. Com- une gigantesque offensive contre généralisée des individus à une bles. Les indices s’accumulent, les rait bien devenir un nouveau recommencera ses exactions. ment pourrions-nous accepter le terrorisme et une surveillance échelle jamais atteinte jusqu’à ce réseaux sont démantelés, la preu- héros, avec tous les Etats du Grossier cynisme. que ce peuple paye au nom d’un de tous « les suspects ». On pour- jour. A travers ce drame, jamais la ve est faite : c’est Ben Laden. monde derrière lui, combattant Les musulmans doivent être patriotisme américain sans rait s’en réjouir, encore faut-il politique américaine n’a fait l’ob- Tristes et touchés dans leur un nouvel ennemi et offrant aux clairs tout en refusant d’être sus- mémoire ? savoir qui seront ces suspects : les jet d’une autocritique. Rien n’est amour-propre, 85 % des Améri- industries de l’armement un pectés : on ne peut donner aucu- Sur un plan plus global, cette « faciès d’Arabes », les musul- dit outre-Atlantique sur la supré- cains soutiennent leur président, nouveau souffle, et à la surveillan- ne caution islamique à ces atten- mémoire est nécessaire si nous mans, voire tous les militants matie américaine, qui dicte unila- qui va frapper fort, très fort, et ce généralisée une nouvelle légiti- tats, et il faut en chercher les voulons prendre la juste mesure antimondialisation emportés par téralement ses décisions politi- longtemps. Le monde entier der- mité. auteurs en évitant les conclusions des conséquences de ces atten- une logique de la suspicion géné- ques, sa logique économique, ses rière eux semble trouver normal Cynique lecture des événe- hâtives. En effet, les services tats. La guerre du Golfe avait per- ralisée parce que « potentielle- aspirations de guerre ou ses une action exemplaire qui fasse ments, certes, mais l’histoire ment violents » ? embargos de la mort. payer les coupables et leurs récente regorge d’un cynisme poli- Surveillera-t-on ceux qui, dans « Dieu bénisse l’Amérique » : complices. tique odieux. Faire faire par Une vision du monde bien dangereuse : les bureaux des banques, des élus aucun doute ne vient troubler la Quels coupables ? Est-il possi- d’autres, ou laisser faire, des hor- ou des avocats de New York, belle assurance patriotique. La ble, sous cette avalanche de certi- reurs, est une pratique connue en quoi que l’on dise, l’islam semble Paris ou Londres, collaborent en « paix américaine » protège sur- tudes, d’émettre un petit doute ? matière de terrorisme ou de géno- amont avec les « très démocrati- tout les intérêts de l’hyper-puis- Car enfin, il y a de quoi être ébran- cide. Courrier international nous a se profiler comme « le nouvel ennemi ». ques et très modernistes » pétro- sance : pour le Sud, elle a les allu- lé lorsque l’on compare l’incroya- appris en août que Washington monarchies et leur permettent, res d’une guerre qui ne dit pas ble sophistication des moyens savait l’horreur qui se préparait La fracture paraît consommée au prix de substantielles commis- son nom et qui tue des milliers mis en œuvre pour préparer et au Rwanda et, qu’au nom de ses sions, d’investir en Occident ? d’êtres par jour. Une paix d’une réaliser un tel acte et la nature intérêts, on a décidé de ne pas Saura-t-on un jour où va cet violence inouïe. des maladresses accumulées intervenir ; résultat : 850 000 secrets d’un Etat aux objectifs per- mis à Washington d’installer dura- argent et quel groupement en Les grands groupes financiers, après coup et qui permettent morts. On nous avait aussi menti vers, ou tout autre groupe politi- blement des bases militaires au bénéficie en aval ? les multinationales et les mar- d’identifier si facilement la filière sur la puissance militaire irakien- que « antiaméricain », pourraient Moyen Orient. Il se pourrait que Reste enfin la naissance d’une chands d’armes restent protégés de Ben Laden. ne en 1992 et l’on a tué près d’un avoir commis de tels actes en lais- nous assistions au même phéno- vision du monde bien dangereu- par le mythe du libéralisme écono- Au demeurant, on devrait se million d’innocents ; 5 000 meu- sant des indices d’une filiation mène dans cette région cruciale se : quoi que l’on dise, l’islam sem- mique, alors que les citoyens sont poser la vraie question : à qui ces rent encore chaque mois. Celui très évidente avec les réseaux de du point de vue économique et ble se profiler comme « le nouvel réduits aux rôles de victimes attentats vont-ils profiter ? Aucu- qui se présente comme le dénon- Ben Laden. Si c’est bien ce der- géostratégique : entre l’Afghanis- ennemi ». La fracture paraît potentielles ou de spectateurs pas- ne des causes « arabes » ou « isla- ciateur du terrorisme, le très paci- nier, alors il doit être jugé, mais il tan, l’Iran et le Pakistan, près des consommée. sifs de ces dérives terroristes ou miques » ne saurait en tirer avan- fiste Ariel Sharon, a laissé massa- faut éviter les simplifications qui ressources pétrolières d’Asie cen- La responsabilité des musul- des seules logiques économiques. tage. Au contraire : partout les crer des innocents à Sabra et Cha- éclaboussent tous les musulmans. trale, on voit bien quel profit les mans est immense désormais, par- Trois minutes de silence pour dictatures ont désormais le feu tila et continue de répandre la ter- Ce qui, a contrario, ne fait Etats-Unis pourraient tirer de ticulièrement en Occident. Le les victimes des attentats, c’est vert pour se radicaliser davanta- reur dans les territoires palesti- aucun doute, est l’innocence du leurs expéditions punitives. Il réflexe naturel serait de se recro- bien, mais combien offrirons- ge, les peuples vont souffrir, les niens. Profitant de la situation, il peuple afghan. Il n’a pas choisi s’agirait alors plus d’un déploie- queviller : il faut faire le contrai- nous d’énergie aux morts d’Afri- re. Les discours sur la tolérance que, d’Irak et de Palestine pour mutuelle ne suffisent plus. Il faut montrer que nous refusons les désormais discuter, expliquer, se logiques de guerres qui sont des faire connaître et promouvoir des meurtres et pour faire entendre Une nouvelle « grammaire des civilisations » partenariats sur la base des droits qu’un innocent afghan vaut un fondamentaux, des principes du innocent américain ? Il faut que pluralisme, pour la justice sociale les citoyens de toutes confessions par Olivier Mongin et la citoyenneté égalitaire en ou appartenances refusent les Occident comme dans le monde. faux clivages, cherchent à mieux PRÈS le carnage du En dépit des films qu’elle a susci- les et communes, même quand cel- tains, l’Europe doit valoriser les exi- Si un attentat, aussi médiatique se connaître et s’engagent ensem- 11 septembre et la des- tés (Coppola, Kubrick, Cimino, De les-ci sont à leur désavantage gences de la démocratie dans un soit-il, ébranle autant la confian- ble : notre honneur est de nous truction de bâtiments Palma…), la guerre du Vietnam n’a (Kyoto, banques offshore) ? monde dont le paysage a changé ce de tant de millions de musul- opposer à une nouvelle horreur Ahautement symboliques pas favorisé une telle prise de Il ne faut pas se leurrer, les attitu- brutalement. L’embellie de mans en Europe ou aux Etats- après l’horreur, de résister à toute de la nation américaine, George conscience. Le Vietnam se situait des respectives de l’Europe et des l’après-1989 est derrière nous, la Unis, c’est que la nature de leur lecture manichéenne du monde W. Bush a rappelé que la destruc- géographiquement très loin pour Etats-Unis devront désormais se doctrine zéro mort et le risque présence et de leur inter-activité et de créer un front pluriel des tion d’une architecture ne devait les Américains, mais ils ont vite fonder sur un respect réciproque, zéro sont mis à mal, l’histoire avec leur société doit être ques- consciences critiques et libres. pas affaiblir « l’esprit de la fonda- projeté leur malaise sur le territoi- mais aussi sur le constat que les recommence. tionnée. Une évaluation et une tion », celui des « pères fonda- re américain lui-même : le uns et les autres sont partie prenan- autocritique sont urgentes. teurs » qui ont présidé à la naissan- meilleur exemple en est Les Visi- te d’une mondialisation (culturel- Les citoyens d’Europe Tariq Ramadan est profes- ce de la communauté politique teurs (1971), d’Elia Kazan, un règle- le, économique, territoriale, tech- Olivier Mongin est directeur devraient se réveiller : au-delà du seur de philosophie et d’islamologie américaine. Après la crise économi- ment de comptes entre anciens du nologique…) à laquelle le multilaté- de la revue Esprit. conflit des civilisations que l’on à Fribourg et à Genève. que de 1929, après l’assassinat du Vietnam se présentant comme ralisme classique n’est pas une président Kennedy en 1963, le peu- une suite tragique d’America, Ame- réponse plus adaptée que l’hégé- ple américain est à nouveau invité rica (1963), ce magnifique homma- monie passée de l’hyperpuissance à retrouver l’architecture mentale ge à l’immigrant. meurtrie. de la nation. L’imaginaire des Américains ne Dans le vigoureux retour de l’his- Pourtant, l’historien Fernand s’est pas nourri uniquement d’ex- toire qui aura lieu dans les années Braudel doutait déjà, dans sa Gram- traterrestres venus d’ailleurs à venir, l’erreur sera d’opposer maire des civilisations, que le peu- durant les deux dernières décen- deux états d’esprit antagonistes ple américain puisse indéfiniment nies ; il a dévoré à l’excès des alors que les Etats-Unis sont entrés se réclamer de l’esprit de la fonda- images exhibant une violence ter- dans une histoire où l’Europe n’est tion, cet « âge d’or » de leur histoi- roriste. A se tourner vers leurs plus derrière eux, et que l’Europe re. Depuis le 11 septembre, les écrans, on voit des bombes et des doit simultanément tenir compte Américains peuvent-ils encore croi- actions terroristes qui ébranlent d’un monde posteuropéen dont re qu’ils vivent innocemment dans les « fondations » de l’intérieur en l’Amérique n’est pas l’unique com- une île, à l’abri du monde dans leur faisant sauter les villes et les posante. Pour les uns comme pour terre promise ? Les Etats-Unis sont immeubles, hors de tout champ de les autres, il y a une leçon du l’un des « enfants de l’Europe » bataille. 11 septembre : la mondialisation – titre d’un livre du politologue est désormais incontournable. L’île américain Louis Hartz –, c’est une américaine n’est plus à l’abri des nation issue de l’Europe dont elle a Dans le vigoureux tempêtes de l’histoire, et l’Europe voulu s’émanciper. doit cultiver les valeurs démocrati- D’où le « récit américain », ryth- retour de l’histoire ques dans un contexte qui est mé d’Est en Ouest, qui scrute le posteuropéen. monde dans un prisme qui n’est qui aura lieu Au moment où les Etats-Unis plus européen et met en scène une entrent douloureusement dans terre promise rassemblant des dans les années l’histoire du monde (77 nations immigrants du monde entier. Par- représentées parmi les victimes), il tis d’Europe, les premiers immi- à venir, l’erreur reste à l’Europe, qui a pressenti les grants créent un monde qui a vite maux de la mondialisation écono- fait d’oublier l’Europe et d’inven- sera d’opposer mique, à prendre acte des boulever- ter un extrême Occident qui sements d’une histoire qui n’est rejoint l’Orient extrême. deux états d’esprit plus celle de sa grandeur passée ou Mais, loin de la caricature d’un de ses échecs répétés du XXe siècle. « impérialisme provincial » domi- antagonistes Croire que l’Europe va récolter nant la planète, la mondialisation spontanément les gains spirituels culturelle a aujourd’hui un double alors que et historiques de l’acte terroriste visage : si elle renvoie de fait à l’hé- perpétré le 11 septembre, c’est ne gémonie des industries culturelles les Etats-Unis pas comprendre que le monde issu américaines, elle accompagne aus- de la mondialisation est posteuro- si l’émergence d’aires culturelles sont rentrés péen, post-colonial, et qu’il s’ac- nouvelles : indienne, chinoise, compagne de l’émergence histori- musulmane, etc. Or cette posture dans une histoire que d’aires culturelles inéluctable- intermédiaire de l’Amérique entre ment vouées à prendre leur auto- une Europe déclinée au passé et où l’Europe n’est plus nomie. Si les valeurs démocrati- des mondes émergents, ou réémer- ques, nécessairement universelles, gents, dans un contexte postcolo- derrière eux ne sont pas des abstractions, elles nial, est aujourd’hui mise à mal. doivent irriguer d’autres cultures Jérôme Charyn et Benjamin Bar- que l’Europe, qui en a été l’accou- ber ont parlé l’un et l’autre à juste Voilà donc l’Amérique devenue cheuse, procéder d’un esprit archi- titre de la « perte d’innocence » de un pays comme un autre, un es- tectural et assurer des fondations la nation américaine. A la différen- pace national qui ne peut plus se inédites à l’échelle planétaire. ce du continent européen, qui a nourrir de l’illusion d’être totale- La « grammaire des civilisa- perdu la sienne au cours du XXe siè- ment protégé de l’extérieur alors tions » n’est plus la même qu’en cle, les Etats-Unis n’ont connu en même qu’il est une plaque tournan- 1989 : hier, on s’imaginait que les leur sein ni les tranchées de te de la mondialisation. Voilà, valeurs démocratiques allaient se 1914-1918 ni le nazisme. Ils ne peu- nous disent les économistes, un répandre comme de la poudre ; vent plus masquer leur vulnérabili- pays qui doit reconnaître sa dette aujourd’hui, le monde a pris feu à té, depuis la date fatidique du financière et ne peut plus se tar- Manhattan, des civilisations autres 11 septembre, derrière un bouclier guer de sa position de recours. que celles que symbolisent l’Euro- antimissile ou un contrôle antiter- « Enfant de l’Europe », île à la pe et les Etats-Unis sont l’avenir roriste absolu. L’attentat contre le fois ouverte et fermée au reste du commun. Les valeurs démocrati- World Trade Center en 1993 monde, l’Amérique va-t-elle mieux ques ne sont pas défuntes pour n’était pas une malencontreuse s’accorder à celui-ci, reconnaître autant, pas plus que les Etats-Unis parenthèse, les Etats-Unis éprou- ses dettes de toute nature ? ne sont sur le déclin. vent désormais la fragilité de tou- Va-t-elle se courber devant les Si ces derniers doivent retrouver te société démocratique ouverte leçons de morale d’une Europe qui l’esprit d’une fondation qui n’est comme les pays européens des n’aura de cesse de lui rappeler son plus celui des premiers immigrants années 1970 et 1980. refus de se plier à des règles globa- et de la terre d’élection des puri- 20 / LE MONDE / MERCREDI 3 OCTOBRE 2001 HORIZONS-ANALYSES 0 123 21 bis, RUE CLAUDE-BERNARD – 75242 PARIS CEDEX 05 Pourquoi pas « fragrance » ou « lagon » ? Tél. : 01-42-17-20-00. Télécopieur : 01-42-17-21-21. Télex : 202 806 F Tél. relations clientèle abonnés : 01-42-17-32-90 Changement d’adresse et suspension : 0-803-022-021 (0,99 F la minute). Internet : http: // www.lemonde.fr par Bertrand Poirot-Delpech de l’Académie française

ÉDITORIAL POURQUOI PAS fragrance, lagon, lon- nous tombe sur la tête – ou du moins la skyline chanceux, à la romancière naguère fêtée, les gueurs-et-pointes ou n’importe quel gadget qui en tient lieu –, nous serions en manque échotiers ne se gênent pas pour poser, sur publicitaire, comme nom de code pour la d’idée platonicienne, de non-jetable, de trans- leurs dépenses ou leurs imprudences fiscales, riposte aux attentats de Manhattan ? cendantal. Contagion des mots-drogues : au des questions qu’en valets stylés ils se gardent Sauver les Afghans On voit bien les risques de malentendu que fondamentalisme des assaillants devait répon- de poser aux hommes d’affaires ; de peur, comportait le slogan « Justice sans limite », dre une perfusion massive de fixisme ! dirait-on, que ces derniers ne deviennent un N 1990-1991, le Pentago- perspective de nouveaux com- aux yeux de croyants « modérés ». Mais que Par « bon peuple », il ne faut pas entendre jour, d’un coup de Bourse, leur employeur. ne a pu avoir comme bats met à nouveau des dizaines dire de l’« Enduring freedom » trouvé trois les foules réputées crédules parce que sans le Ne voit-on pas nos PDG, empire fait, se objectif de bombarde- de milliers d’Afghans sur les rou- semaines plus tard, et qu’on dirait sorti d’un sou. « Les pauvres ne savent pas leur chance », payer, en guise de danseuses, des images de Ement de « ramener l’Irak tes. Ils fuient les talibans et brain-storming de dir’com’ ! a-t-on entendu dire, à l’antenne, par une communicant chef, de patron de presse, de à l’âge de pierre » ; avec l’Afgha- d’éventuels bombardements Passe encore l’expression en américain : la tablée d’experts boursiers, aussi vrai que « qui mécène expert en richesses immatérielles, en nistan, c’est irréalisable, «le américains. Ils viennent s’agglu- liberté peut se révéler endurante, patiente au n’a rien ne perd pas grand-chose ». Fatale- beautés exquises, en crépuscules ? pays est déjà à l’âge de pierre ». tiner le long de frontières qui ne mal, capable de vengeance à froid. Mais la ver- ment, ce sont les gros porteurs mal couverts A ce dévergondage du sens, qui rend l’actua- On colporte volontiers cette s’ouvrent plus. Et pour cause. A sion française apparemment officielle – liberté en or, pierre ou comptes à Guernesey qui ont lité plus insaisissable que nature, un remède mauvaise blague ici et là, chez l’Ouest, l’Iran accueille déjà, immuable – est rigoureusement absurde, tant souffert le plus ; des milliards volatilisés en idéal est offert chaque soir à Paris, 45, rue les experts en stratégie. Elle a au depuis près de 20 ans, un million ses termes sont contradictoires et exclusifs quelques séances, à ce qu’il paraît. Pitié pour d’Ulm, à 19 heures, par un des comédiens les moins le mérite d’attirer l’atten- et demi de réfugiés afghans ; à l’un de l’autre. les naufragés du CAC, ces pauvres chéris, qui plus profonds de ce temps, Sami Frey. Sa lec- tion sur l’état du pays qui doit l’est, le Pakistan en héberge plus Gage de perpétuel mouvement, la liberté ont besoin d’immuabiline en dose d’attaque ! ture de La Cérémonie des adieux (pour de trop être le théâtre de la réponse mili- de deux millions. Les uns et les contient toutes les promesses… sauf celle d’un Bien instructif, le bricolage des formes rares privilégiés, hélas, et jusqu’au 6 octobre taire américaine aux attentats autres, qui ont fui les guerres absolu permanent et inaltérable tel que le sug- autour des… fonds, quand les mouvements de seulement) met le public dans la confidence du 11 septembre : l’Afghanistan afghanes de ce dernier quart de gère l’adjectif immuable. Même Fustel de Cou- ces derniers visent l’épargne et s’affolent ! des vérités qu’essayaient de jeter sur leurs est un pays sinistré, et depuis siècle, croupissent dans des langes, qui n’était pas un foudre de change- « C’est beaucoup d’argent ! », observent volon- rêves de jeunesse, avant de mourir, les écri- trop longtemps. Ce n’est pas seu- camps de fortune. Cette fois, ment, posait en principe que, contrairement tiers les milliardaires à propos de sommes vains les plus honnis de leur vivant, et encore lement une nation-paria, marty- l’ONU s’attend que les combats aux préceptes divins, « aucune des formes socia- modiques pour eux, espérant faire accroire aujourd’hui, par les gens d’argent et leur pres- risée par un régime, celui des annoncés grossissent d’un mil- les imaginées par l’homme n’est immuable » ainsi qu’ils ne sont pas si à l’aise que ça, et se : Simone de Beauvoir et Sartre. talibans, qui se confond large- lion de personnes cette popula- (La Cité antique). Tout se passe comme si les qu’ils s’y connaissent en économies de bouts Somptueux cadeau ! D’une voix sourde, ment avec la structure militaire tion de réfugiés. Elle observe traducteurs des stratèges occidentaux de chandelles. chaude et fraternelle, Sami Frey apporte la de l’organisation d’Oussama que 7 millions d’Afghans, à l’inté- jugeaient le bon peuple français moins sou- Cette fable de la fourmi récompensée de preuve éclatante que si les artistes, les vrais, Ben Laden. C’est aussi, surtout, rieur du pays cette fois, sont cieux d’exactitude pour adultes que d’apaise- ses durs efforts trouve des relais empressés se trompent souvent, à force de jouer avec les une nation, de 22 millions menacés de famine. Elle rappel- ment pour enfants, et appelant la mise en chez les cigales présumées des feuilles people, choses, ils savent ne pas tricher avec les mots. d’âmes, victime de vingt- le que les talibans ont chassé à condition. A l’heure où tout bouge, où le ciel voire des revues intellectuelles. Au chanteur Comme personne. deux ans de guerre et de séche- peu près toutes les ONG du pays. resse, aujourd’hui l’une des plus Les Afghans sont seuls. pauvres du monde. L’espérance Au Kosovo, les Occidentaux moyenne de vie y est de 43 ans, avaient doublé leurs opérations la malnutrition endémique, la militaires contre les forces ser- Evolution par Ronald Searle mortalité infantile effarante, le bes d’une formidable opération système hospitalier inexistant. humanitaire. Elle a notamment Et, au tournant d’une rue, à permis que pas un seul parmi les Kaboul ou Kandahar, on peut dizaines de milliers de réfugiés trop souvent apercevoir, clopi- qui regagnèrent la province à nant sur des béquilles de fortu- l’automne 1999 ne soit, bientôt, ne, un gosse amputé d’une victime du froid. L’hiver afghan jambe, victime d’une des centai- sera là dans quelques semaines, nes de milliers de mines antiper- en novembre, semant la mort sonnel disséminées au cours des dans les camps de toile. guerres de ces dernières années. Les Afghans ne sont responsa- C’est dire que si le démantèle- bles ni des talibans ni de Ben ment du système Ben Laden-tali- Laden et encore moins des fou- bans peut relever d’une opéra- dres que ceux-là risquent d’atti- tion militaire, l’Afghanistan, lui, rer sur leur pays. Cela impose requiert une gigantesque opéra- qu’ils bénéficient d’un sauveta- tion humanitaire. Elle est ge humanitaire à la mesure de d’autant plus impérieuse que la leur malheur. Urgemment.

0123 est édité par la SA LE MONDE Président du directoire, directeur de la publication : Jean-Marie Colombani Directoire : Jean-Marie Colombani ; Dominique Alduy, directeur général ; Noël-Jean Bergeroux. Directeurs généraux adjoints : Edwy Plenel, René Gabriel Secrétaire général du directoire : Pierre-Yves Romain

Directeur de la rédaction : Edwy Plenel Directeurs adjoints : Thomas Ferenczi, Pierre Georges, Jean-Yves Lhomeau Directeur artistique : Dominique Roynette ; adjoint : François Lolichon Secrétaire général : Olivier Biffaud ; déléguée générale : Claire Blandin Chef d’édition : Christian Massol ; chef de production : Jean-Marc Houssard Rédacteur en chef technique : Eric Azan ; directeur informatique : José Bolufer Rédaction en chef centrale : Alain Frachon, Eric Fottorino, Laurent Greilsamer, Michel Kajman, Eric Le Boucher, Bertrand Le Gendre Rédaction en chef : Alain Debove (International) ; Anne-Line Roccati (France) ; Anne Chemin (Société) ; Jean-Louis Andréani (Régions) ; Laurent Mauduit (Entreprises) ; Jacques Buob (Aujourd’hui) ; Josyane Savigneau (Culture) ; Serge Marti (Le Monde Economie)

Médiateur : Robert Solé

Directeur exécutif : Eric Pialloux ; directeur délégué : Anne Chaussebourg Directeur des relations internationales : Daniel Vernet

Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Michel Noblecourt, vice-président

Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994)

Le Monde est édité par la SA LE MONDE Depuis quelques années, la « rela- présence dans la région, voire jouer a-t-on glissé aux journalistes –, ni Durée de la société : cinquante ans à compter du 10 décembre 1994. tion transatlantique », vue de Wash- à l’intermédiaire ou au messager surtout de distinguer soigneuse- Capital social : 166 859 ¤. Actionnaires : Société civile Les Rédacteurs du Monde, Le vieux couple Fonds commun de placement des personnels du Monde, ington, est étroitement liée à la pla- entre les Etats-Unis et certains pays ment entre islam et terrorisme, Association Hubert-Beuve-Méry, Société anonyme des lecteurs du Monde, Le Monde Entreprises, Le Monde Europe, Le Monde Investisseurs, Le Monde Presse, Le Monde Prévoyance, Claude-Bernard Participations. ce de la GrandeBretagne en Euro- avec lesquels ils n’ont pas de rela- entre régimes et populations, ce qui Londres- pe, à l’influence qu’elle y exerce. tion officielle, comme on l’a vu la l’a conduit à prôner une « coalition Plus Londres se marginalise en Euro- semaine dernière lorsque Jack humanitaire » en faveur des réfu- ILYA50 ANS, DANS 0123 pe, moins ce lien historique a de Straw fut le premier secrétaire au giés afghans. Washington valeur pour les Etats-Unis. Ceux-ci Foreign Office à se rendre à Téhé- Les crises internationales ont le sont plus intéressés par un partena- ran depuis la révolution iranienne don de métamorphoser Tony Blair. La rentrée des noctambules Suite de la première page riat avec les Quinze qu’à un resserre- de 1979. Ambigu, souvent hésitant, voire ment des seuls liens avec Londres. velléitaire dans les jeux politiques GILLES A ROUVERT son caba- La voix est chaude, bien timbrée, Bien sûr, Churchill plaisantait lors- Sachant cela, les premiers ministres SANG-FROID ET FERMETÉ ordinaires, il sait se montrer à la ret de l’avenue de l’Opéra. A son ses gestes font partir hardiment les qu’il disait que la Grande-Bretagne britanniques aiment comparer le En retour, Londres gagne, dans hauteur des situations exceptionnel- nouveau spectacle, tout le monde couplets, et l’extrême jeunesse et les Etats-Unis étaient « divisés Royaume-Uni à « un pont entre l’Eu- ce rôle de « pivot », une influence, les, imposant un accord de paix s’amuse, autant dans la salle en for- émanant de son visage de petit par une langue commune ». Mais, à rope et les Etats-Unis » et refusent un prestige renouvelés, aux yeux de – aujourd’hui bien malmené – en me de carré de caravelle que sur la dur, de son torse d’athlète moulé l’inverse, l’un de ses successeurs de choisir entre « leur sœur », l’Eu- Washington et de ses partenaires Irlande du Nord en 1998 ou empor- petite scène où chaque acteur dans un pull-over noir, contraste conservateurs, Harold Macmillan, rope, et « leur fille », l’Amérique. européens. La GrandeBretagne tant la conviction de Bill Clinton à vient planter son portant. avec la tristesse discrète qui parfois rêvait tout haut quand il disait atten- Ce refus, revendiqué par Londres, prend aussi le risque de devenir une propos du Kosovo. Rassembleur Germaine Montero, avec son imprègne ses chansons. dre de son pays qu’il se comportât de choisir entre deux amitiés, deux cible de choix pour les terroristes. par nature, il préfère les conflits qui beau masque expressif et sa voix Il suffit d’entendre Mouloudji envers les Etats-Unis en « Athènes loyautés, la France le déplore et le Ceux-ci l’avaient épargnée jusqu’à le haussent au-dessus des partis. Il prenante, sait comme personne interpréter la fameuse ritournelle de la nouvelle Rome ». tient de longue date pour un élé- maintenant par souci de conserver lui faut tout de même sacrifier aux passer du plaisant au sévère, voire de Raymond Queneau et Joseph En réalité, les relations Londres- ment essentiel de l’identité nationa- un « sanctuaire » dans le seul grand cérémonies partisanes, comme à à l’âpreté du folklore espagnol, et Kosma Si tu t’imagines, fillette, fillet- Washington sont devenues, au fil le britannique, qui s’exprime, selon pays d’Europe qui offrait aux isla- Brighton mardi, où il devait pronon- tenir son public en haleine. Odette te, avec mille intentions subtiles et des décennies, plus ordinaires et elle, par un alignement trop fré- mistes radicaux une précieuse liber- cer un discours largement consacré Laure, l’œillade complice, la bou- ruptures de ton, pour établir un sans doute plus saines. Il y eut la cri- quent sur les positions américaines. té de parole, de mouvement et d’ac- au terrorisme lors du congrès che mutine, cultive le genre trottin parallèle écrasant avec Mlle Gréco. se de Suez, en 1956, qui vit Eisen- Dans la crise actuelle, où les tion, qu’ils ont amplement exploi- annuel d’une formation travailliste que Mistinguett lança jadis dans Juliette Gréco, qui fait de nou- hower mettre brutalement fin à démocraties occidentales se serrent tée. encore traversée d’un courant tradi- certains de ses sketches des Folies- veau les beaux soirs de la Rose rou- l’équipée franco-britannique ; puis les coudes, ces bisbilles s’estom- Tony Blair, soutenu par la majori- tionnel antiaméricain. Sans doute Bergère. ge et de Carrère, et qui tout de le refus du travailliste Harold Wil- pent. L’Amérique et la Grande-Bre- té des Britanniques, assume ce ris- entendra-t-il, sur sa gauche, émet- Mais le meilleur moment de la même, dans sa robe couleur de son de se joindre à la croisade viet- tagne s’épaulent, parce que chacu- que, avec un sang-froid et une fer- tre des réserves et des critiques soirée c’est à Mouloudji qu’on le suie, reste aux heures ambiguës l’in- namienne de Lyndon Johnson. ne y trouve avantage, et l’Europe meté salués par la plupart des com- envers Washington. Mais elles ne doit. Quels progrès accomplis dans carnation même du mystère noc- L’amitié personnelle entre Marga- avec elles. Washington apprécie mentateurs. Selon son entourage, troubleront guère l’atmosphère le tour de chant, après quelques turne. ret Thatcher et Ronald Reagan et l’aide militaire de Londres et l’assis- le premier ministre consacre à la cri- d’union sacrée avec l’Amérique mois d’expérience, par cet artiste- celle qui liait – et lie encore – Bill tance de ses services de renseigne- se 70 % de son temps. S’il a su pro- qu’il a su maintenir dans son pays Protée, tour à tour acteur de ciné- Olivier Merlin Clinton et Tony Blair ont redonné ment. Les commandos SAS sont à noncer d’emblée les bonnes paro- depuis le 11 septembre. ma, poète, romancier, peintre ! (3 octobre 1951.) un certain lustre à l’alliance entre l’œuvre en Afghanistan aux côtés les, sur un ton juste – grave mais « cousins » anglo-saxons. En des forces spéciales américaines ; pas grandiloquent –, et prendre les Jean-Pierre Langellier pointe pendant la guerre du Golfe, l’île britannique Diego Garcia, au bonnes décisions, c’est d’abord par- 0123 SUR TOUS LES SUPPORTS la Grande-Bretagne, dix ans après, cœur de l’océan Indien, est une ce que, dans cette épreuve, de for- continue, seule aux côtés des Etats- base vitale pour l’US Navy ; plus de tes convictions l’habitent. Il est inti- PRÉCISION Adresse Internet : http: // www.lemonde.fr Unis, à bombarder l’Irak pour obli- 20 000 soldats britanniques sont en mement persuadé que la lutte con- ger Saddam Hussein à respecter la manœuvre dans le sultanat tre le terrorisme est un combat ELECTIONS SÉNATORIALES Télématique : 3615 code LEMONDE Documentation sur Minitel : 3617 code LMDOC (5,57 F/mn) zone d’exclusion aérienne imposée d’Oman, prêts à fournir des ren- moralement légitime exigeant des Pierre Lise, candidat aux élec- ou 08-36-29-04-56 (9,21 F/mn) par la communauté internationale. forts en cas de besoin. paroles et des actes clairs et résolus. tions sénatoriales du 23 septem- Et Tony Blair a apporté son soutien Londres peut aussi apporter à Ce qui ne l’empêche pas d’essayer bre dans le Lot, nous prie de préci- Le Monde sur CD-ROM : 01-44–88-46-60 au projet américain de bouclier anti- Washington une aide diplomatique de comprendre les racines culturel- ser qu’il se présentait sans étiquet- Index du Monde : 01-42-17-29-89. Le Monde sur microfilms : 03-88-71-42-30 missile, au risque de s’isoler de ses précieuse, mettre à son service sa les ou le contexte religieux de l’évé- te et qu’il ne pouvait donc être clas- Films à Paris et en province : 08-36-68-03-78 partenaires européens et de bra- vieille expérience et ses amitiés pro- nement – il a profité de ses récents sé div. d., comme indiqué dans Le quer la gauche de son parti. che-orientales, legs d’une longue voyages aériens pour lire le Coran, Monde du 25 septembre. 21 ENTREPRISES LE MONDE / MERCREDI 3 OCTOBRE 2001

TRANSPORT AERIEN Swis- 11,48 milliards d’euros. b ÀLA de Swissair vont être fortement sait la fierté de la Suisse ne faisait payer 250 millions de francs français sair, jadis fleuron de l’économie suis- DEMANDE DU GOUVERNEMENT, réduits. La plupart des activités déjà plus l’unanimité à Genève. à Air Lib. b EN BELGIQUE, Swissair se, est sur le point de disparaître. deux banques, UBS et le Crédit suis- seront reprises par Crossair, une filia- b CES DIFFICULTÉS vont avoir des détenait 49,5 % de Sabena. Contrai- b LA COMPAGNIE AÉRIENNE souffre se, réorganisent l’ensemble du pôle le de Swissair qui passe sous la tutel- conséquences en France et en rement à ses engagements, elle ne d’un endettement record de aérien. b LE RÉSEAU ET LA FLOTTE le des banques. b SWISSAIR qui fai- Belgique. b SWISSAIR devait encore renflouera pas la compagnie belge. Démantelé, le groupe Swissair n’échappera pas à la faillite Les activités aériennes de la compagnie suisse sont en partie reprises par sa filiale Crossair. Celle-ci passe sous le giron de deux banques helvétiques. Plus de 2 500 emplois sont supprimés. Les engagements pris à l’égard de la Sabena et d’Air Lib ne pourront pas être tenus

« MON INTENTION de sortir le Dosé, directeur de Crosair et direc- Un déficit record stratégie du groupe : « SAirGroup A partir d’aujourd’hui, le groupe groupe de la crise sans aide du gou- teur général de Swissair va quitter et Philippe Bruggisser se séparent va expédier les affaires courantes, vernement et sans injection de capi- ce dernier poste. Mario Corti, lui, CHIFFRE D'AFFAIRES EN 2000 RÉSULTAT NET d’un commun accord avec effet en attendant sa liquidation, d’ici tal supplémentaire n’était plus possi- abandonnera ses fonctions au con- en millions d'euros en millions d'euros immédiat ». Quinze jours plus fin octobre. « Notre but est de main- ble après les événements du 11 sep- seil d’administration de Crossair tard, le 3 février, Paul Reutlinger, tenir les activités en état de marche, er tembre », a reconnu, lundi 1 octo- avec effet immédiat. SWISSAIR 11 025 –1882 alors président du directoire du pour retrouver plus facilement des bre, Mario Corti lors de la confé- D’autres entités du groupe, SAir- pôle français de Swissair – AOM, repreneurs », a déclaré un porte- rence de presse qui présentait le Group, SAirLines (les activités Air Liberté et Air Littoral –, quittait parole. Le groupe dispose aujour- plan de sauvetage de Swissair éla- aériennes), et la filiale de finance- AIR FRANCE 12 280 354 également ses fonctions. Le d’hui d’environ 510 millions de boré au cours du week-end. ment d’avions Flightlease vont « regroupement stratégique » francs suisses (340 millions euros) Aux termes de ce plan, le groupe être placées sous sursis concorda- BRITISH AIRWAYS 14 683 –34 d’AOM, d’Air Liberté et d’Air Litto- pour « tenir », soit un crédit-relais Swissair qui compte 72 000 sala- taire. Cette disposition du droit ral qui devait donner naissance au des banques suisses de 250 mil- riés va être démantelé. Tout va suisse est, en fait, une sorte de « deuxième pôle aérien français » lions de francs et 260 millions de LUFTHANSA 15 200 689 être articulé autour de Crossair, faillite adoucie. Un sursis concor- n’aura vécu que huit mois. Puis ce francs obtenus grâce à la vente de filiale régionale de la compagnie dataire est un délai accordé par la fut le tour de Moritz Suter, au sa participation de 70 % dans Cros- aérienne suisse qui en détient justice à un débiteur en difficulté KLM 6 960 77 mois de mars qui n’a tenu que qua- sair. Le groupe compte également 70,4 %. La fusion prévue il y a une pour élaborer un plan susceptible rante-quatre jours à la tête de SAir- sur la vente de six sociétés : Gate semaine va être réalisée : Crossair d’être accepté par les créanciers, Source : Compagnies Lines. Gourmet (restauration), les bouti- va prendre sous son aile la compa- d’où l’expression de concordat. La ques Nuance (duty-free), la main- Lourdement déficitaire en 2000, la compagnie aérienne Swissair affiche gnie aérienne Swissair et devient société peut ainsi poursuivre son aujourd'hui une dette de 11,4 milliards d'euros. SIX SOCIÉTÉS EN VENTE tenance (SR Technics), Swissport indépendante du groupe Swissair, activité et le sursis accordé peut Bien sûr, le départ de Philippe (enregistrement au sol des passa- la participation de celui-ci (70,4 %) aller jusqu’à douze mois, voire Bruggisser a mis un frein sérieux à gers et des bagages), Atraxis (infor- étant rachetée par un consortium deux ans dans des cas particulière- suisse se trouve dans l’incapacité de l’argent – on évoque alors la la politique expansionniste du matique) et Cargo (fret). de banques réunissant le Crédit ment complexes. Cette étape pré- d’honorer ses engagements pris somme de 3 millions de francs suis- groupe. Quinze jours après son Peu de choses si on l’oppose aux suisse et UBS. Selon la direction de cède souvent la liquidation. envers Air Lib et la Sabena. ses par jours, soit 12,6 millions de départ, SAirGroup renonçait à 17 milliards de francs suisses d’en- Crossair, celle-ci conservera son Le démantèlement du groupe francs français – mais Philippe prendre 34 % du capital de TAP- dettement. Quant aux actionnai- nom et aura une option pour DERNIER ACTE Swissair est le dernier acte d’une Bruggisser reste confiant. Est-il le Air Portugal comme il s’y était res du groupe, il semble que l’ave- « acquérir le droit d’utiliser le nom Le reste des participations déte- pièce qui a débuté voilà plus d’un seul ? En tous cas, le directeur engagé, refusait de participer à la nir de leur portefeuille soit aussi de Swissair ». Crossair ne repren- nues dans des entreprises étrangè- an avec dans le rôle principal, Phi- général, l’américain Jeffrey Katz privatisation de Turkish Airlines. assombri que celui du groupe : dra que les deux-tiers de l’activité res comme celle de 49,9 % dans la lippe Bruggisser, ex-PDG de SAir préfère pour sa part démissionner. Mais il était déjà trop tard : cette selon un professeur de droit inter- aérienne de Swissair d’ici à la fin compagnie charter allemande LTU, Group, un homme qui, srelon un Mais les départs n’allaient pas s’ar- politique de développement à tous rogé lundi soir par la télévision du mois. Le tiers restant va être celle de 49,79 % dans la compagnie observateur, « avait trop d’ambi- rêter là : Philippe Bruggisser allait crins avait déjà fait le malheur de suisse, ils ont sans doute tout per- supprimé, ainsi qu’environ 30 % italienne Volare et celle de 37,6 % tion pour les moyens de sa compa- lui-même quitter l’entreprise, le la compagnie. L’arrivée de Mario du. L’action Swissair a été suspen- des effectifs de la compagnie suis- dans la compagnie polonaise LOT gnie ». Les premiers craquements 23 janvier 2001. Sans fleurs, ni cou- Corti, ancien directeur financier de due lundi et ne devrait pas être se, soit 2 560 emplois, dont devraient être abandonnées. Le seront ressentis au mois de ronnes : son départ fut annoncé Nestlé, ne permettra pas, en dépit recotée. 1 750 en Suisse. En outre, pour évi- démantèlement du groupe va avoir juillet 2000 : à cette date, depuis en une ligne et demie, au milieu de toute la bonne volonté affi- ter des conflits d’intérêt, André d’autres conséquences : le groupe déjà six mois, la compagnie perd d’un communiqué portant sur la chée, de redresser la barre. François Bostnavaron

Les billets d’avion plus chers en Europe La Suisse perd son porte-drapeau AVEC LA DÉBÂCLE de Swissair son pays, a réussi à se doter d’entre- de nationale que le nom et que la multiples avec des compagnies transport se brouilla définitive- Plusieurs grandes compagnies disparaît ce qui a longtemps comp- prises de dimension internationale. part de l’actionnariat public dans étrangères, dont l’entrée en 1999 ment avec le drame du 2 septem- européennes ont commencé à té comme l’un des symboles les La compagnie avait aussi pour elle son capital se révélait si minoritaire dans le capital de la future AOM- bre 1999, où les deux cent vingt- augmenter de quelques dizaines plus forts de la Suisse. Dans un l’avantage de faire coïncider des que les pouvoirs publics, de toute Air Liberté, ont contribué à gom- neuf passagers à bord du vol de francs le prix de leurs billets pays où le consensus érigé en valeurs typiquement helvétiques, façon peu interventionnistes dans mer la spécificité suisse dans l’es- SR111 au départ de Genève, à desti- en réaction à la hausse de leurs comme le sens de l’accueil ou le les affaires économiques, ne pou- prit du public. L’entreprise, nation de New York, périrent dans primes d’assurance et au renfor- ANALYSE goût du travail bien fait, avec les vaient pas se permettre d’invoquer d’ailleurs, ne faisait plus rien pour un accident dont les causes n’ont cement de la sécurité lié aux préoccupations premières des utili- une quelconque mission de service cultiver ses racines et tentait, au pas à ce jour été élucidées. Même attentats aux Etats-Unis. Après Le groupe Swissair sateurs des transports aériens. Cet- public. contraire, de s’ouvrir une porte sur si les enquêtes n’ont pas démontré British Airways et l’italienne Ali- apparaissait comme te combinaison a longtemps fait de L’entreprise, qui avait initié beau- l’Europe par sa politique de rachats de fautes mettant en cause la res- talia, l’allemande Lufthansa, l’es- l’un des seuls symboles la compagnie un véritable élément coup de ses clients à l’anglais et de concurrents belges, français ou ponsabilité de Swissair, la réputa- pagnole Iberia et la néerlandaise « nationaux » d’identité nationale qui dépassait introduit comme langue de travail portugais, alors que le peuple suis- tion du groupe, basée en grande KLM ont décidé de procéder à de loin le cercle de ses utilisateurs. un idiome qui n’allait pas tarder à se avait refusé d’entrer dans partie sur sa fiabilité, s’en trouva des hausses de tarifs. Reste que tout le pays ne se ran- devenir la cinquième langue du l’Union européenne en 1992. durablement affectée. Bientôt ce Pour le moment, les tarifs valeur cardinale a permis de faire geait pas comme un seul homme pays, avait par ailleurs beaucoup sera sa santé financière qui chancel- d’Air France n’ont pas subi de émerger une nation, la compagnie derrière son drapeau. En 1996, la perdu de son caractère suisse POLITIQUE DE DIVERSIFICATION lera à cause d’un plan de dévelop- hausse. « Il n’y a pas d’augmenta- aérienne qui avait peint la croix décision de l’entreprise de fermer durant la dernière décennie. Les Par ailleurs, le lien des Suisses pement trop ambitieux et de l’incu- tion à la date d’aujourd’hui, mais fédérale sur la queue de ses appa- la plupart des lignes intercontinen- règles de management à l’anglo- avec Swissair s’est en partie altéré rie d’un conseil d’administration les choses pourraient évoluer »,a reils apparaissait comme l’un des tales au départ de Genève pour pri- saxonne qui caractérisaient jus- ces dernières années à cause de la où se côtoyaient pourtant de gran- indiqué une porte-parole. La seuls symboles « nationaux » dans vilégier l’émergence de la plate-for- qu’ici les grandes banques de la transformation du groupe en une des figures du capitalisme suisse. compagnie nationale s’en tient lequel la plupart des Confédérés se me de Zurich avait donné l’impres- place s’étaient aussi imposées chez vaste société de services. La compa- Celle qu’on a longtemps appelée aux augmentations légales de reconnaissaient. Swissair renvoyait sion d’un « lâchage » de la mino- Swissair, rebaptisée SAirGroup. gnie aérienne qui autrefois enchan- la « banque volante », tant elle billets prévues pour le début du aux Suisses l’image qu’ils aiment rité francophone. Tout à coup, de L’arrivée d’un Américain aux com- tait les cours de géographie des était capitalisée, s’apprête aujour- programme d’hiver fin octobre, donner : celle d’un peuple ingé- nombreux Suisses se rendaient mandes, en la personne de Jeffrey écoles primaires avec l’annonce de d’hui à faire le désespoir de dizai- a-t-elle précisé. – (AFP.) nieux qui, malgré la petitesse de compte que leur compagnie n’avait Katz, en 1998, et les partenariats l’ouverture de nouvelles destina- nes de milliers de petits actionnai- tions lointaines s’illustrait doréna- res. L’action du groupe a perdu vant avec sa politique de diversifi- 80 % de sa valeur cette année, pen- cation. En quelques années, l’entre- dant laquelle les Suisses se sont Filiale de la compagnie helvétique, la Sabena est dans le coma prise s’est muée en holding où le préparés à faire le deuil de leur transport aérien ne constituait compagnie. Cela faisait longtemps BRUXELLES s’exposerait à des objections de la en attente désormais d’un finance- filiales. Or l’accroissement du capi- plus que le squelette d’une entité que Swissair n’était plus que le de notre correspondant Commission européenne et des ment pour un plan stratégique aux tal est en péril, et la revente des devenue plus floue avec la part des porte-drapeau de la Suisse. Cette Des syndicats assommés, un gou- concurrents de la Sabena s’il procé- résultats très incertains, la Sabena « beaux morceaux » de la compa- activités de restauration, d’assistan- dernière devra se trouver un autre vernement en colère, 12 000 sala- dait à une injection de capital assi- survivra-t-elle ? Toute la presse gnie semble très douteuse dans le ce au sol, d’hôtels et de boutiques symbole pour porter ses couleurs. riés inquiets : le plan annoncé par milable à une aide d’Etat. Il semble belge en doutait, mardi 2 octobre contexte actuel. hors taxes qui augmentait chaque les dirigeants de Swissair a glacé la d’ailleurs que seul un lobbying très au matin. En réalité, cette question Faillite, concordat (une mise année un peu plus. Stéphane Benoit-Godet Sabena détenue par l’Etat belge appuyé ait permis aux autorités est posée depuis longtemps pour sous protection judiciaire qui L’image de la compagnie de (« Le Temps ») (50,5 %) et la compagnie suisse belges d’obtenir le report d’une une compagnie qui n’a été bénéfi- entraînerait le gel des dettes) ? Les (49,5 %). Le verdict tant attendu en enquête de la Commission sur le ciaire qu’à deux reprises depuis deux scénarios sont envisagés. Belgique est limpide : Swissair ne plan de recapitalisation adopté 1945. Bien avant le krach financier Mercredi 3 octobre, l’assemblée versera pas les 125 millions d’euros voilà quelques semaines. de Swissair et la crise du transport des actionnaires devait examiner qui représentaient sa contribution aérien consécutive aux attentats, la « nouvelle situation créée ». Il est à une première recapitalisation de BESOIN DE 1,5 MILLIARD D’EUROS certains ont affirmé qu’on ne pou- vrai que, jusqu’à la dernière minu- la société aérienne. Les deux Elle aussi surendettée – 2 mil- vait plus sauver une compagnie te, les dirigeants belges ont cru que actionnaires ont pourtant conclu, lions d’euros à la fin 2000 –, plon- qui a besoin de 1,5 milliard d’euros leurs partenaires acquitteraient les en juillet, un accord qui prévoyait gée dans un interminable conflit et ne doit recevoir, dans l’hypothè- montants prévus. « Je pars du prin- le renflouement de la Sabena : social – les pilotes ont fait grève à se la plus optimiste, que 1 mil- cipe qu’ils vont payer », a expliqué, 430 millions d’euros au total nouveau pendant plusieurs jours liard : 430 millions d’euros grâce à lundi matin, dans La Libre Belgi- devaient y être injectés (60 % par et réclament la tête de Christoph l’augmentation de capital, 570 mil- que, Ferdinand Shaffard, le prési- les Suisses, 40 % par les Belges). Müller, l’administrateur délégué –, lions par la revente de plusieurs dent du conseil de la Sabena, qui a Il est certain aujourd’hui que les été, a-t-il dit, « rassuré » par Mario dirigeants helvétiques ne respecte- Corti, le PDG de Swissair. ront pas des engagements pris, à Air Lib doublement fragilisée Les pilotes sont-ils de meilleurs l’époque, pour éviter un procès pronostiqueurs ? Ils continuent en avec l’Etat belge. Ils tenteront de Air Lib (nouveau nom de l’ensemble AOM-Air Liberté) est fragilisée tout cas d’affirmer que le plan de céder rapidement les parts qu’ils par les difficultés de Swissair. La compagnie suisse était, aux côtés restructuration élaboré par détiennent depuis 1995. Lundi d’Ernest-Antoine Seillière, le principal actionnaire de la compagnie M. Müller signifie la « fin de la com- 1er octobre dans la soirée, le pre- aérienne jusqu’à cet été. Lors de leur désengagement, les action- pagnie ». On saura ce qu’en pense, mier ministre belge, Guy Verhof- naires avaient promis de verser 1,3 milliard de francs français. Jus- mardi, l’ensemble du personnel stadt, a réuni dans l’urgence tous qu’à présent, 1,05 milliard a été versé. Swissair ayant annoncé son consulté sur un projet d’accord les ministres concernés. Ils ont exa- intention de ne pas verser le reste, les dirigeants d’Air Lib espèrent social. Mais c’est bien Swissair qui miné l’hypothèse de recours judi- que M. Seillière acceptera de le faire. semble avoir indiqué de manière ciaires contre Swissair et d’un mon- Par ailleurs, le plan social prévoyait 1 405 départs. Air France devait évidente que l’avenir de la société tage financier qui permettrait de en particulier reprendre 570 personnes. Mais, en raison de la conjonc- belge sera tout sauf radieux. soulager temporairement la com- ture économique, Air France a décidé de suspendre toutes les embau- « Sans état d’âme, sans remords, pagnie nationale. Poussé par les ches. Seules les personnes qui ont commencé leur formation – sans la moindre décence », comme syndicats à « honorer ses engage- environ 200 – seraient intégrées. Du coup, la CGT d’Air Lib en appelle l’écrivait un éditorialiste. ments » et à « acquitter sa part »,le à Jean-Claude Gayssot, ministre des transports, souhaitant qu’«il gouvernement sait toutefois qu’il troque le monopole de la parole pour celui de l’action ». Jean-Pierre Stroobants 22 / LE MONDE / MERCREDI 3 OCTOBRE 2001 ENTREPRISES

Le marché automobile Vivendi Universal renonce à son coup de force français résiste en septembre et s’acquitte de sa licence de téléphonie mobile Les immatriculations de véhicules ont progressé Jean-Marie Messier a finalement adressé un premier chèque de 619 millions d’euros au Trésor de 2 %, au profit quasi exclusif du français PSA, Filiale de Vivendi Universal, SFR a finalement sé sur un compte bloqué à la Caisse des dépôts. mobile (UMTS), Jean-Marie Messier a donc recu- choisi de verser au Trésor public le chèque de Après avoir envisagé l’affrontement avec le gou- lé. Le gouvernement se dit ouvert à la négocia- mais les ventes aux particuliers sont restées stables 619 millions d’euros qu’il avait initialement dépo- vernement sur les prix des licences de téléphonie tion mais ne donne aucun engagement.

ALORS QUE le climat économi- Reste que, depuis le début de JEAN-MARIE MESSIER a capi- tion est très positive. « Nous pre- sions avec SFR et ne s’attendait opérateurs. » En fait, juridique- que s’assombrit, les constructeurs l’année, la hausse s’élève quand tulé. Après avoir engagé un affron- nons acte qu’ils ont payé, nous pas à cette volte-face, elle a égale- ment, il paraît bien peu probable automobiles pourraient avoir de même à 5,7 %. Pourtant, même les tement avec le gouvernement, il a nous en réjouissons et nous restons ment été plutôt mal accueillie. Sur de changer les termes de l’appel quoi se réjouir en constatant que professionnels sont sceptiques : dû s’avouer vaincu au prix d’une partisans du dialogue », décla- les marchés financiers tout d’offres auquel ont répondu SFR le marché français est resté orienté « Qu’on ne raconte pas d’histoire, nouvelle volte-face. Lundi 1er octo- re-t-on dans l’entourage du pre- d’abord, le titre Vivendi Universal et Orange (France Télécom) et à à la hausse en septembre. Les dire que le marché français est en bre à 22 heures, soit deux heures mier ministre. a terminé la séance boursière du l’issue duquel les deux opérateurs immatriculations de véhicules hausse ne correspond pas à la réali- avant l’expiration du délai accordé Il est vrai que la réaction du gou- 1er octobre à 49,55 euros, en baisse se sont vu octroyer les deux pre- neufs ont en effet augmenté de té », s’emporte le patron de la filia- par Bercy, l’opérateur SFR, filiale vernement avait été ferme, après de 2,56 %. Pis ! Le PDG du groupe mières licences de téléphonie 2 % par rapport à septembre 2000, le française d’un groupe étranger, de Vivendi Universal, a adressé la tentative de coup de force de de communication a été confronté mobile UMTS. Toute modifica- a annoncé, lundi 1er octobre, le qui souligne que, depuis plusieurs son chèque de 619 millions d’euros à une fronde de quelques grands tion, liée en particulier au prix de Comité des constructeurs français mois, les ventes aux particuliers res- au Trésor, au titre du versement de administrateurs de Vivendi, qui la licence, pourrait entraîner d’automobiles (CCFA). tent quasi étales. Volkswagen la première échéance de paiement Les discussions du n’ont pas été associés à la déci- l’ouverture de procédures judiciai- Pourtant, la hausse est en trompe- dénonce aussi le phénomène : «Ce de sa licence de téléphonie mobile sion. « Jean-Marie Messier a fait res par les opérateurs qui n’ont l’œil. Pour deux raisons. D’abord, la qui monte, c’est le créneau des ven- UMTS. Or, la veille, le groupe diri- prix seront liées au une erreur d’appréciation », souli- pas participé au premier tour, bonne santé du secteur s’est résu- tes aux loueurs, qui est artificielle- gé par M. Messier avait créé la sur- gne-t-on au cabinet de M. Fabius. jugeant le prix de 32,5 milliards de mée en septembre à la croissance ment soutenu », affirmait début sep- prise en annonçant qu’il plaçait cet- nouvel appel d’offres On murmure que Serge Tchuruk, francs excessif. Les discussions sur insolente d’un seul constructeur. Le tembre Steve Norman, le patron te somme sur un compte bloqué PDG d’Alcatel et administrateur un réaménagement du prix et des groupe PSA, avec ses deux marques de la filiale française du construc- de la Caisse des dépôts et consigna- pour l’attribution des de Vivendi se serait ému de ce non- modalités de paiement sont intime- Peugeot (+ 17,2 %) et Citroën teur allemand, accusant certaines tion, et engageait un véritable respect des règles de droit. ment liées au lancement du nouvel (+ 41,9 %), réalise à lui seul 99 % de marques en difficulté de « prati- chantage avec le gouvernement. deux autres licences Reste à connaître l’issue des appel d’offres pour l’attribution la hausse de ce mois. Seuls BMW et quer des méthodes commerciales Dans un communiqué publié négociations qui ne vont pas man- des deux licences orphelines. DaimlerChrysler ont enregistré une presque inconnues jusqu’alors » en mardi 2 octobre, l’opérateur justi- quer de suivre ce nouvel épisode A priori, le gouvernement ne croissance de leurs ventes, mais gonflant leurs immatriculations fe ce retournement de situation en Jean-Marie Messier. Bercy avait du feuilleton à rebondissement de souhaitait pas ouvrir le dossier dans des volumes très restreints, qui auprès des sociétés de location. soulignant sa « volonté de poursui- brandi des menaces de sanction la téléphonie mobile. Comme le avant les élections présidentielles. ne pèsent pas véritablement sur la Dans ces conditions, le marché vre ses discussions avec le gouverne- juridique si Vivendi Universal per- précise SFR : « Les discussions Cette position pourrait évoluer, tendance globale du marché. Tous se trouve dans un contexte fragile. ment et l’ART, dans le but de définir sistait dans la voie du mauvais approfondies doivent porter sur une même si l’on précise à Matignon les autres groupes affichent des bais- Car en cas de ralentissement éco- les nouvelles conditions économi- payeur. De plus, si la décision de nouvelle définition du prix et des qu’« il ne soit pas sûr qu’il y ait des ses plus ou moins marquées : nomique sérieux, bien avant les ques des licences UMTS, qui permet- « geler » le montant de la premiè- modalités en ne se limitant pas à candidats dans le contexte actuel ». Renault (– 1,6 %), Ford (– 20 %), ménages, les entreprises seront les tront d’assurer le succès de cette re échéance a surpris le ministère envisager de simples ajustements de Fiat (– 31,9 %), Volkswagen premières à couper dans leurs technologie en France. ». des finances, qui menait des discus- trésorerie pour les deux principaux Laurence Girard (– 8,2 %)… Ensuite, il paraît délicat dépenses en biens d’équipement. Mais l’opérateur formule une d’interpréter cette nouvelle hausse Pourtant le CCFA refuse de mise en garde, en précisant que comme un indice de confiance des céder au pessimisme, affirmant « SFR se réserve tous les moyens de COMMENTAIRE Internet, Bercy avait très impru- d’honorer les engagements écrits consommateurs, car le marché reste qu’il n’y aura « pas d’inflexion bru- droit au cas où les discussions en demment escompté 130 milliards qu’il avait pris ? C’est sans doute tiré par les flottes d’entreprise. Les tale » du marché cette année par cours n’aboutiraient pas à une solu- LE PATRON ET LA LOI de francs de recettes du fait de le calcul qu’il a fait, refusant de ventes aux particuliers, elles, ne bou- rapport aux 2,13 millions de voitu- tion adaptée au nouveau contexte l’attribution de ces licences de signer le chèque qu’il s’était pour- gent pas. res vendues en 2000. économique, d’ici la fin de l’an- La politique économique téléphonie mobile de troisième tant engagé à verser. Mauvais cal- Certains constructeurs ont pour- née ». S’agit-il d’une nouvelle conduite par Laurent Fabius et génération. Sans doute la politi- cul, pourtant, car dans le cas pré- « CE N’EST PAS LA RÉALITÉ » tant pris les devants. Comme Le menace pour le paiement de la Lionel Jospin prête sûrement le que du gouvernement en matière sent il faut admettre que le gou- Aussi, le CCFA se veut prudent. Monde le révélait lundi, Renault a deuxième échéance, qui est fixée flanc à la critique. Sans doute la de retraites est-elle assez peu cou- vernement a bien réagi. Alors que « Les immatriculations de septem- décidé de fermer partiellement ses au 31 décembre 2001 ? politique fiscale est-elle parfois rageuse, puisque la seule vraie l’on pouvait spéculer sur ses hési- bre reflètent les commandes passées usines pour éviter de se retrouver A Bercy, où l’on soulignait lundi chaotique et assez peu lisible. réforme envisagée en ce domaine tations et donc sur sa faiblesse, il avant les attentats, qui étaient soute- avec des stocks trop importants. soir que Vivendi Universal avait Sans doute la politique budgétai- avait été d’affecter une bonne s’est montré intransigeant et a exi- nues notamment par les nouveau- Volkswagen et Fiat ont annoncé jusqu’à minuit pour revenir à la rai- re est-elle fréquemment opaque, partie de ces 130 milliards de gé le respect des règles de droit. tés », a indiqué à l’AFP le président des mesures similaires. Tandis son, on se félicite bien évidem- recourant à de nombreux tours francs à un fonds de réserve – ces Pour dire clairement les choses, du CCFA, Yves de Belabre. « L’évo- qu’Opel, la filiale européenne de ment de cette décision. Mais on de passe-passe. Sans doute la poli- 130 milliards qui sont aujourd’hui le patron de Vivendi Universal, lution du marché dans les trois mois l’américain General Motors, doit souligne que « le gouvernement n’a tique industrielle peut-elle être largement partis en fumée. réputé si adroit, s’est cru un ins- à venir va dépendre de la situation annoncer cette semaine le détail pris aucun engagement, qu’il n’y a attaquée, en certains cas, pour Mais Jean-Marie Messier pou- tant au-dessus des lois. Et l’Etat, si internationale », a-t-il ajouté, sans d’un plan de restructuration visant eu aucune négociation. Les discus- son manque de clairvoyance : le vait-il en conclure que le gouver- souvent décrié, n’a cette fois, heu- pouvoir confirmer la prévision fai- à réduire ses capacités de sions auxquelles fait référence SFR dossier de l’UMTS est là pour en nement était dans une position reusement, pas fléchi. te avant les attentats d’un marché 300 000 unités. ont été engagées depuis longtemps témoigner, puisque, ne prévoyant de faiblesse et qu’il pouvait ten- français de 2,2 millions de voitures et se poursuivront ». pas l’éclatement de la bulle ter un coup de force en évitant Laurent Mauduit en 2001. Stéphane Lauer A Matignon également, la réac- Bayer CropScience devient le numéro deux mondial de l’agrochimie À PEINE l’allemand Bayer a-t-il taille de son activité agrochimique, vente de CropScience, qui « consti- maceutique », a précisé le groupe réorganisé ses sciences de la vie en en absorbant CropScience qui est tue une étape décisive du reposition- qui a son siège à Strasbourg. La ces- deux entités indépendantes, l’une deux fois plus important que ses nement stratégique d’Aventis comme sion permettra aussi à l’allemand dédiée à la pharmacie, l’autre aux propres activités. L’allemand groupe purement pharmaceuti- Schering de se constituer un trésor produits pour l’agriculture (Le Mon- attend de ce regroupement 500 mil- que ». « La réduction attendue de de guerre de 1,5 milliard d’euros en de du 15 septembre), qu’il renforce lions d’euros de synergies par an son endettement net (grâce aux recet- vue d’acquisitions ou de partena- sa division la plus solide par l’acqui- d’ici à 2005, ce qui entraînera des tes issues de la cession et de la décon- riats, notamment avec des sociétés sition de la société Aventis CropS- charges de restruturation estimées solidation de la dette associée) procu- de biotechnologies. cience. Bayer a officialisé, dans un à 500 millions d’euros. rera davantage de flexibilité au futur communiqué du mardi 2 octobre, Bayer n’a pas précisé les effectifs développement de son activité phar- Véronique Lorelle le rachat du dernier fleuron de qu’il compte conserver dans le mon- l’agrochimie française, issu notam- de. Des rumeurs font état de la sup- ment de l’histoire industrielle de pression de plus de 3 000 emplois. Rhône-Poulenc Agro. Les deux « Il faut partir du principe qu’il y Les banques japonaises font les frais actionnaires actuels de CropScien- aura une réduction de personnel », ce – le groupe franco-allemand avait déclaré Klemens Minn, vice- Aventis, qui en détient 76 %, et le président du comité d’entreprise des nouvelles règles comptables berlinois Schering (24 %) – ont d’Aventis CropScience en Allema- finalement cédé leur branche agro- gne, au Financial Times du 4 sep- UN VENT mauvais souffle sur le secteur bancaire japonais. United chimique pour un montant de tembre. Selon M. Minn, qui se base Financial of Japan (UFJ), un des principaux groupes bancaires du 7,25 milliards d’euros, dettes inclu- sur d’autres fusions du même type, pays, a annoncé, mardi 2 octobre, qu’il s’attendait à une perte nette ses. La transaction devrait être jusqu’à 15 % du personnel pourrait de 65 milliards de yens (590 millions d’euros) au terme du premier conclue au premier trimestre 2002, être concerné, sur un total de semestre (avril-septembre) de l’exercice 2001-2002, au lieu d’un béné- après l’obtention des autorisations 15 300 pour CropScience et de fice escompté de 120 milliards de yens. Né en avril 2001 de la fusion nécessaires. 7 800 pour la division phytosanitai- entre Sanwa Bank, Toka Bank et Tokyo Trust & Banking, l’établisse- Le nouvel géant de l’agrochimie re de Bayer. ment a subi de plein fouet la chute des cours à la Bourse de Tokyo, fonctionnera alors comme une enti- dont l’indice de référence, le Nikkei, a connu ses niveaux les plus bas té indépendante sous le nom de UN CONTEXTE MOROSE depuis dix-huit ans. Son portefeuille financier devrait enregistrer une Bayer CropScience, avec son siège En rachetant la division d’Aven- perte de 175 milliards de yens sur le semestre. à Monnheim, en Allemagne. Il sera tis, Bayer semble faire le choix, Mais la mauvaise tenue des marchés n’explique pas tout. La perte dirigé par Jochen Wulff, actuel comme l’américain DuPont de d’UFJ est due aussi à l’entrée en vigueur de nouvelles règles compta- directeur général des activités Nemours ou l’allemand BASF, de bles, qui prennent en compte les portefeuilles boursiers, comme l’en- phytosanitaires de Bayer. Bertrand l’agrochimie sur la pharmacie. L’al- semble des investissements, à leur valeur de marché et non plus au Meheut, actuellement président lemand conserve encore toutefois coût d’achat. Cette réforme s’applique pour la première fois aux comp- du directoire d’Aventis CropScien- des activités pharmaceutiques. tes du premier semestre de l’exercice 2001-2002. ce, « s’associera au Dr Wulff dans Les nouvelles du secteur agrochi- le processus d’intégration des équi- miques ne sont pourtant pas très pes », indique Bayer dans son bonnes, dans un contexte agricole Baisse surprise du bénéfice communiqué. morose. Le numéro un mondial Le groupe de Leverkusen réalise Syngenta a annoncé, début septem- là la plus grosse opération de son bre, une stagnation au premier de la Générale de santé histoire, qu’il entend financer « grâ- semestre 2001 de son résultat net ce au recours à des capitaux emprun- et un recul de 9 % de son chiffre INTRODUITE en Bourse en juin, la Générale de santé a enregistré un tés, sans qu’une augmentation de d’affaires, le groupe ayant souffert résultat semestriel inférieur aux attentes. Le résultat net du premier capital ne soit prévue ». Elle lui per- des conditions de marché « plus dif- réseau hospitalier privé européen s’est établi à 14,6 millions d’euros met de se hisser du sixième au ficiles que prévu », a souligné au premier semestre 2001 (contre 23,8 millions d’euros en 2000). A deuxième rang de l’agrochimie Michael Pragnell, son directeur périmètre comparable, le résultat net recule de 14,8 millions d’euros à mondiale, au coude à coude avec le général. Le groupe DuPont de 13,3 millions d’euros. L’explication réside dans la mise en place des leader actuel, le suisse Syngenta, lui- Nemours, qui éprouve des difficul- 35 heures, qui a permis la création de 758 équivalents-temps plein même issu du rapprochement en tés dans son activité, étudie la ces- (plus de 6 % de l’effectif). novembre 2000 des activités agrico- sion de son site de Loon Plage, créé Les salaires du personnel soignant ont aussi été revalorisés de plus de les de Novartis et de Zeneca. Bayer au début des années 1990 près de 5%.« Pour les infirmières, nous avons rattrapé l’hôpital public. Je ne pen- CropScience devrait réaliser des Dunkerque pour la fabrication sais pas qu’on ferait un effort aussi important, mais l’accélération des ventes cumulées de 6,5 à 7 milliards d’une ligne d’herbicides. 35 heures dans le public nous a décidés », explique Daniel Bour, le PDG d’euros en 2001 et « une rentabilité A l’inverse, Aventis et Schering de la Générale de santé. La hausse des tarifs d’hospitalisation, en mai, sur chiffre d’affaires de 20 % d’ici à ont fait le choix de la pharmacie. Le devrait néanmoins permettre une progression des bénéfices sur l’en- 2005 », a déjà promis M. Wulff. premier, s’est félicité, mardi 2 octo- semble de l’année, à périmètre comparable. Bayer pour sa part triplera la bre, de la signature du contrat de 23 COMMUNICATION LE MONDE / MERCREDI 3 OCTOBRE 2001 La propagande fait rage dans les médias américains Critiquer l’effort de guerre aux Etats-Unis est mal venu : le ton dissident de l’émission « Politically Incorrect » sur ABC est dénoncé par la Maison Blanche, un article du quotidien « USA Today » annonçant la présence des forces spéciales américaines en Afghanistan est qualifié d’« antipatriotique »

« QUELQUE chose est en train de pour avoir dit à l’antenne que Quand le quotidien USA Today sitôt élevées pour dénoncer ce ont accusé les journalistes du quoti- navales publiques n’ont pas été brûler cette semaine, mais ce n’est « nous [les Américains] avons été les publia, vendredi 28 septembre, un reportage « totalement irresponsa- dien d’avoir un comportement anti- mises à jour depuis le 10 septem- pas le site de l’ancien World Trade lâches en envoyant des missiles de article annonçant que des Forces ble » (à la radio WTKK, par exem- patriotique parce qu’ils divulguaient bre, et, contrairement à la guerre Center. C’est ce qui reste du premier croisières à deux mille miles [trois spéciales américaines étaient déjà ple). La publication de cette infor- des informations militaires confiden- du Golfe en 1991, « aucun amendement [celui qui protège la mille trois cents kilomètres] ».En en Afghanistan depuis deux semai- mation, pourtant sortie dans la tielles », rapporte Mark Jukowitz embarquement de reporters n’a été liberté d’expression] ». Dans son revanche, « rester dans un avion nes – donnant comme source ano- presse pakistanaise quelques jours du Boston Globe. Au Texas et dans envisagé », affirme-t-on au Penta- éditorial du 26 septembre, le jour- quand il heurte un bâtiment, dites ce nyme des officiels américains et auparavant, provoqua un tollé. l’Oregon, deux journalistes du gone. Malgré la lettre de protesta- nal new-yorkais The Village Voice que vous voulez, ce n’est pas de la pakistanais –, des voix se sont aus- « De multiples réactions publiques Texas City Sun et du Daily Courier tion envoyée par une quinzaine s’alarme du retour de la censure lâcheté », a dit Bill Maher. Sa voix auraient été licenciés pour avoir d’éditeurs à l’ancien secrétaire dans les médias américains. Un dissidente dans un contexte de pro- critiqué dans les colonnes de leurs d’Etat à la défense, Dick Cheney constat partagé par quelques orga- pagande pro-guerrière a fait tache Le mot « terroriste » est banni à l’agence Reuters journaux respectifs l’attitude du deux mois après le conflit avec nisations non-gouvernementales d’huile. Deux des principaux annon- président américain depuis les l’Irak, l’heure reste aux « lourdes (ONG) comme Fairness and accu- ceurs publicitaires de la chaîne, le L’agence britannique Reuters a demandé, via un message envoyé attentats du 11 septembre. restrictions » vis-à-vis de la pres- racy in reporting chargée de veiller distributeur Sears et Federal depuis la rédaction en chef de Washington, à ses 2 500 journalistes de se. Le président George W. Bush a à la liberté d’expression. En ces Express, ont retiré leurs campagnes bannir de leurs dépêches le mot « terroriste » pour qualifier les « LOURDES RESTRICTIONS » informé du silence à venir : « Nous temps qualifiés de guerre, les et douze chaînes locales du réseau attentats de New York et de Washington, a révélé le quotidien Herald Comment travailler de façon ne mettrons pas en danger de journalistes américains semblent ABC refusent désormais de diffu- Tribune du 24 septembre. Un communiqué officiel de Reuters, dispo- indépendante, se demandent cer- quelque manière que ce soit, les per- acculés à abandonner leur liberté ser l’émission satirique. Par deux nible sur son site, précise que l’agence a perdu six collaborateurs tains journalistes, quand d’un côté sonnes qui portent l’uniforme des de ton sous peine d’être rangés fois lors de conférences de presse dans les attentats mais que, « malgré ces difficultés, nous avons stricte- l’opinion appelle aux représailles Etats-Unis ». dans le camp des « informateurs organisées à la Maison Blanche, le ment adhéré à la politique qui est la nôtre depuis cent cinquante ans, fon- armées et que de l’autre l’adminis- Selon Robert Lichter, président subversifs ». responsable des relations avec la dée sur l’information factuelle (…) et la non-utilisation de termes émotifs, tration assimile toute révélation à du Center for media and public L’animateur Bill Maher en sait presse, Ari Fleischer, a déploré l’in- comme “terroristes” ou “combattants pour la liberté”. Nous ne quali- une trahison ? D’après CNN, la affairs interrogé par le Boston Glo- quelque chose. Depuis la diffusion tervention télévisée de l’humoriste. fions pas les sujets, mais nous décrivons les actions, nous les identifions et préparation militaire américaine a be du 29 septembre, « nous com- de son émission « Politically incor- Selon les autorités, la presse « doit nous les replaçons dans leur contexte ». L’auteur de la note interne, Ste- été « très compartimentée » de mençons à voir apparaître dans les rect » du 17 septembre sur la chaî- rappeler à tous les Américains qu’ils phen Jukes, a indiqué dans Libération que cette injonction avait susci- façon à ce que le moins de person- journaux des histoires que les militai- ne ABC, il est mis au banc des accu- doivent faire attention à ce qu’ils té « de nombreux malentendus », plusieurs personnes n’en ayant pas nes possibles aient accès aux res veulent voir dites mais qu’ils ne sés malgré des excuses publiques font », « à ce qu’ils disent ». compris les raisons. plans. Les informations militaires peuvent raconter officiellement ». Mais ce n’est pas la tonalité généra- le. Depuis le 11 septembre, les médias font plutôt dans la propa- Un entretien avec le mollah Omar sur Voice of America déclenche le courroux de l’administration Bush gande agressive. Dans le magazine Time, Lance Morrow déclarait : CE NE FUT qu’un contretemps, lah Mohammed Omar, chef suprê- qu’en 1999 directement du départe- devant le Congrès. En fait, ce pro- donc été tentés par une reprise en « Nous ne pouvons vivre cette infa- même s’il eut l’odeur sulfureuse de me des talibans. « Voice of America ment d’Etat (l’équivalent du Quai gramme fut d’abord bloqué, puis main. Le « travail des opinions » est mie, sans nourrir de la rage. Ayons la censure. La radio-télévision Voi- n’est pas la voix du mollah Omar et d’Orsay), a du mal à assurer son « légèrement modifié » avant d’être un élément-clé de la persuasion de la rage ». A la télévision Fox ce of America, dont le siège social n’est pas la voix des talibans,a indépendance éditoriale. En dépit diffusé, le 25 septembre, dans un diplomatique internationale. C’est News Channel, le journaliste Bill est installé au pied du Capitole, sur confié au Washington Post du d’un conseil d’administration cen- article radiophonique d’ambiance pourquoi les programmes lancés O’Reilly a appelé « nuit à après l’avenue Independence à Washing- 23 septembre un responsable du sé joué le rôle de cloison étanche qui reprenait une partie seulement depuis Washington et diffusés dans nuit », selon Norman Solomon ton, vient d’être brutalement département d’Etat. Il serait inap- entre les journalistes et l’adminis- des commentaires du chef des tali- cinquante-trois pays, notamment cité par l’association Fairness and rappelée à l’ordre alors que les proprié de dépenser l’argent des tration fédérale. bans. Il est délicat de porter sur des dans la région afghane, par radio, accuracy in reporting, à bombar- préparatifs militaires américains contribuables pour diffuser les com- L’entretien avec le mollah Omar, ondes vouées à la « présentation des télévision satellitaire et Internet, der les infrastructures afghanes s’intensifient pour répondre aux mentaires du chef d’un mouvement douze minutes de conversation télé- politiques américaines » les propos ont même été renforcés depuis le « l’aéroport, les centrales électri- attentats du 11 septembre. qui protège les terroristes responsa- phonique reçue par la responsable du mollah Omar clamant que «le 19 septembre, en langues arabe, ques, les stations d’épuration et les En fin de semaine dernière, le bles des attaques du 11 septembre. » des programmes en pachtou, mal ne disparaîtrait pas s’[il] mour- pachtou et dari (Afghanistan et routes ». Les civils ? « Nous ne secrétaire d’Etat adjoint, Richard Voice of America, qui bénéficie de Spozhmai Maiwandi, devait être rait et Oussama [Ben Laden] mour- Pakistan), farsi (Iran) et ourdou devrions pas les viser. Mais s’ils ne se Armitage, serait intervenu via financements publics fédéraux réduit à quatre minutes puis diffusé, rait ou d’autres mourraient… [et que] (Pakistan et Inde), avec neuf heures retournent pas contre leur gouverne- l’autorité de tutelle de la radio, le – environ 131 millions de dollars vendredi 21 septembre, dans un pro- les Etats-Unis devraient faire marche quotidiennes d’informations sup- ment criminel, ils mourront de faim. Broadcasting Board of Governors (145,5 millions d’euros) en 2000 gramme consacré aux réactions arrière et revoir leur politique. Qu’ils plémentaires diffusées au Moyen- Un point c’est tout ». (BBG), pour bloquer la diffusion pour la radio et la télévision par internationales faisant suite au dis- devraient arrêter d’essayer d’imposer Orient et en Asie centrale et du Certains journalistes améri- d’un entretien réalisé avec le mol- satellite – et qui dépendait jus- cours du président George Bush leur empire au reste du monde, spé- Sud. cains sont en proie au doute. Ils cialement aux pays musulmans ». Ces programmes reçus par se souviennent de ce jour 91 millions de personnes chaque d’août 1998 quand ils ont applau- REPRISE EN MAIN semaine – à l’exception des Etats- di le bombardement au Soudan Les salariés de Voice of America, Unis et de l’Europe de l’Ouest – ser- d’une soi-disant usine d’armes chi- qui se sont engagés en tant que vent historiquement la cause politi- miques en représailles aux atten- journalistes à traiter de façon hon- que et culturelle américaine. Ils tats des deux ambassades au nête la politique américaine et les accompagnaient déjà le plan Kenya et en Tanzanie. Il s’agissait, réactions qu’elle suscite, ont hésité Marshall en 1947. La première émis- en fait, d’une usine pharmaceuti- à servir de porte-voix à l’ennemi sion de Voice of America fut émise que mais les informations des ser- déclaré de leur employeur dans une de New York, le 24 février 1942, vices secrets n’étaient pas à jour. région qui lui est a priori défavora- « juste 79 jours après l’entrée des Les journalistes américains, con- ble. Les officiels du département Etats-unis dans la seconde guerre vaincus par l’administration, d’Etat, rapportent certains médias mondiale ». n’avaient pas enquêté. américains alertés par une centaine de journalistes de la radio, ont F. Am. Florence Amalou 24 / LE MONDE / MERCREDI 3 OCTOBRE 2001 FINANCES ET MARCHÉS

EUROPE TABLEAU DE BORD ÉCONOMIE FRANCFORT DAX 30 LONDRES FT100 PARIS CAC 40

4220,05 4791,10 3993 (939,45 milliards d’euros), enregis- périphériques. 6068 5648 5216 Le moral des ménages trant la plus forte baisse depuis AFFAIRES 5604 5405 4903 juillet 2000. a GENUITY : la société de 5140 5162 4590 au plus bas depuis a INDUSTRIES services informatiques 4676 4919 4278 JAPON : Tokyo va compenser détiendra environ 41,4 millions la réduction de couverture d’assu- 4212 4676 3965 1998 a NORTEL NETWORKS : des 45 millions d’actions Integra, rance imposée aux compagnies 3748 4433 3652 l’équipementier canadien de à l’issue de l’offre publique [[[ [[[ [[[LE MORAL des ménages en France aériennes à la suite des attentats du télécommunications étudie un d’échange sur les titres d’Integra. 2J. 16A. 2O. 2J. 16A. 2O. 2J. 16A. 2O. a chuté à quinze points en septem- 11 septembre, a indiqué un porte- projet de restructuration de bre, soit à son plus bas niveau parole du gouvernement. La cou- Indices cours Var. % Var. % Nortel Networks et Matra FINANCES Europe 9h57 f se´lection 02/10 01/10 31/12 depuis mai 1998, sous l’effet notam- verture pour dommages a été rédui- Networks en France avec la EUROPE EURO STOXX 50 3227,95 0,61 – 32,36 ment des attentats aux Etats-Unis, te par les assureurs la semaine der- a suppression de 500 à 550 postes ALLIANZ : le géant allemand EUROPE STOXX 50 3259,39 0,48 – 28,48 selon l’enquête de l’Insee publiée nière à 50 millions de dollars con- sur un effectif de 5 000 salariés. des assurances ne s’attend pas EUROPE EURO STOXX 324 267,41 0,41 – 31,75 mardi 2 octobre. Les Français sont tre 2 milliards précédemment. La Selon les syndicats, le plan à voir augmenter les charges lui EUROPE STOXX 653 260,83 0,36 – 27,50 plus pessimistes, particulièrement garantie du gouvernement pou- pourrait se traduire par la incombant dans le cadre des PARIS CAC 40 3993 – 0,29 – 32,62 sur leur niveau de vie passé et à vant aller jusqu’à 2 milliards de dol- fermeture des sites de attentats du 11 septembre aux PARIS MIDCAC ...... venir. Les perspectives d’évolution lars prend effet immédiatement et Marne-la-Vallée, Valbonne Etats-Unis. Allianz avait dû revoir PARIS SBF 120 2716,98 – 0,35 – 32,46 du chômage continuent à se dégra- doit durer six mois. (partiellement ou en totalité), une première fois ses estimations PARIS SBF 250 ...... der très fortement, l’indice attei- a Le ministre japonais des finan- Guyancourt ou Courbevoie et à la hausse, de 700 millions à un PARIS SECOND MARCHE´ ...... gnant 49 (38 en juillet), soit son ces, Masajuro Shiokawa, a indi- Rennes. milliard d’euros, et annoncer une AMSTERDAM AEX 436,08 – 0,31 – 31,61 plus mauvais niveau depuis qué mardi que le Japon était prêt à révision en baisse de ses résultats BRUXELLES BEL 20 2622,03 – 0,25 .... juillet 1998. intervenir à nouveau sur les mar- a MAJORETTE : un projet de pour l’année en cours. FRANCFORT DAX 30 4220,05 – 0,47 .... Quant à leur situation financière chés des changes en cas de nouvel- fermeture de l’usine historique LONDRES FTSE 100 4791,10 0,11 – 23 personnelle, les ménages la jugent le baisse du dollar. Le Japon a com- du fabricant de jeux, jouets et aDRESDNER BANK : la MADRID STOCK EXCHANGE 7249,60 0,79 – 20,42 stable pour l’instant. Leur opinion mencé à acheter dollars et euros voitures miniatures à troisième banque allemande, MILAN MIBTEL 30 28650 0,03 – 34,47 pour les prochains mois n’est qu’en sur les marchés des changes, Rillieux-la-Pape (Rhône) qui filiale d’Allianz, n’exclut pas de ZURICH SPI 5861,40 – 0,98 .... léger recul. Le solde des opinions depuis le 17 septembre, afin d’es- emploie 330 salariés sera soumis, supprimer davantage d’emplois sur l’opportunité d’acheter est en sayer de freiner l’appréciation du lundi 8 octobre, par la direction que les 7 800 déjà prévus, indique ´ repli, mais reste stable sur la néces- yen. au comité d’entreprise. son patron Bernd Farholz dans AMERIQUES sité d’épargner. Enfin, les ménages L’entreprise, créée par Emile une interview au magazine Focus estiment à nouveau que l’inflation a OCDE : le secrétaire général de Véron, avait été rachetée en 1996 de lundi. « Nos salariés sont NEW YORK Dow Jones NEW YORK Nasdaq EURO / DOLLAR a augmenté au cours des derniers l’Organisation de coopération et par la société allemande Triumph informés, nos coûts sont trop élevés 8836,83 1480,46 0,916 mois. Ils s’attendent à ce que cette de développement économiques Adler. et la banque a pris trop de gras ces 10610 2160 0,931 hausse se poursuive dans les mois à (OCDE), Donald Johnston, a appe- dernières années », a déclaré 10135 2013 0,912 venir. lé lundi les citoyens à reprendre Bernd Farholz. a CROISSANCE : les attentats une vie normale, trois semaines SERVICES 9660 1865 0,893 aux Etats-Unis « pourraient dépri- après les attentats aux Etats-Unis. a WORLCOM : le groupe a COMMERZBANK : la 9185 1718 0,874 mer la croissance française de l’or- « Les gens devraient être rassurés. américain de quatrième banque allemande 8710 1570 0,855 dre de 0,5 point » en 2002, estime le Les gouvernements ont pris des mesu- télécommunications envisage pourrait procéder à des 8235 1423 0,837 ministère de l’économie et des res nécessaires pour maintenir la sta- [[[ [[[ [[[ de supprimer 1 000 emplois en licenciements économiques dans 2J. 14A. 1er O. 2J. 15A. 1er O. 2J. 16A. 2O. finances dans un rapport remis lun- bilité », a-t-il déclaré. L’OCDE pré- Europe, soit environ 10 % de ses le cadre du plan de di 1er octobre au Parlement, ce qui voit un rebond de l’économie mon- effectifs sur ce continent, en restructuration qui sera présenté Indices cours Var. % Var. % ramènerait les prévisions de crois- diale pour la mi-2002. Ame´rique 9h57 f se´lection 01/10 28/09 31/12 raison d’une réorganisation le 15 octobre au conseil de sance pour 2002 à 2 %. E´TATS-UNIS DOW JONES 8836,83 – 0,12 .... de ses activités et de son réseau, surveillance. La presse allemande a AMÉRIQUE LATINE : les pers- E´TATS-UNIS S&P 500 1038,55 – 0,30 – 21,34 a indiqué lundi 1er octobre la croit savoir que 10 % des effectifs a ALLEMAGNE : « la récession ne pectives à court et à moyen ter- E´TATS-UNIS NASDAQ COMPOSITE 1480,46 – 1,22 – 40,07 société. totaux, soit 4 000 emplois, seront menace pas chez nous », en dépit me de la qualité des crédits des TORONTO TSE INDEX 6799,01 – 0,58 – 23,89 supprimés, conformément aux BOVESPA 10501,12 .... – 31,18 d’une année 2001 difficile, a estimé entreprises sud-américaines se a SAO PAULO BAYARD : le groupe de presse recommandations d’un rapport MEXICO BOLSA 301,95 – 0,10 – 4,45 le chancelier allemand Gerhard sont détériorées en raison des a ouvert lundi son portail d’expertise réalisé par la société BUENOS AIRES MERVAL 241,24 – 0,94 – 42,12 Schröder. Il s’attend à une « forte attentats du 11 septembre aux Internet payant, BayardWeb de conseil Allan & Hamilton. SANTIAGO IPSA GENERAL 98,36 – 0,43 2,46 reprise de la croissance » en 2002 en Etats-Unis et du ralentissement de (3 à 10 euros par mois), avec CARACAS CAPITAL GENERAL 7088,01 0,64 3,85 Allemagne. la croissance économique mondia- l’ambition de réunir toutes les aFIMATEX : la filiale de le, a affirmé lundi l’agence de nota- générations, depuis les jeunes courtage en ligne de la Société a ÉTATS-UNIS : les Etats-Unis tion Standard a & Poor’s. La crois- lecteurs de Pomme d’Api générale accuse une perte de ASIE - PACIFIQUE peuvent éviter une récession sance économique en Amérique (clicdapi.com) jusqu’aux seniors 24,3 millions d’euros au premier avec des mesures de relance adé- latine « ne devrait pas redémarrer (notretemps.com). Le groupe mise semestre 2001, et une baisse de TOKYO Nikkei HONGKONG Hang Seng EURO / YEN quates qui « pourraient être déci- complètement avant au moins le sur une rentabilité en 2006, avec 17,2 % du nombre d’ordres 10136,56 9950,70 110,76 dées dès cette semaine par la Maison second semestre 2002 », selon 300 000 abonnés. Les trois exécutés. Fimatex, qui a déjà Blanche et le Congrès », a indiqué l’agence. 12817 13201 110,7 actionnaires Bayard, Suez réduit ses effectifs de 15 % lundi 1er octobre le porte-parole du et Mérédic ont apporté et ses dépenses marketing de 12154 12350 109,6 Trésor, Michele Davis. « Le produit a OMC : le contexte mondial mar- 42 millions d’euros au projet. 47,5 % au cours des six derniers 11492 11498 108,5 intérieur brut (PIB) pourrait être qué par les attentats « rend plus mois, s’attend à une perte 10829 10646 107,4 négatif au troisième trimestre, nécessaire un “round” de négocia- a HAVAS ADVERTISING : le comprise entre 29 millions et 10167 9794 106,3 a-t-elle concédé, mais le quatrième tions » de l’Organisation mondiale groupe publicitaire a annoncé 35,6 millions d’euros sur l’année. 9504 8942 105,1 trimestre pourrait être positif si des du commerce (OMC), et pousse à mardi une perte nette, part du [[[ [[[ [[[mesures adéquates sont prises ». l’intégration des pays en voie de groupe et avant amortissement a JAPON : Tokyos va compenser 2J. 16A. 2O. 2J. 17A. 2O. 2J. 16A. 2O. a L’indice d’activité industrielle développement, a estimé le com- des survaleurs, de 7 millions la baisse de couverture Indices cours Var. % Var. % de l’Association nationale des missaire européen au commerce, d’euros au premier semestre 2001, d’assurance pour dommages Zone Asie 9h57 f se´lection 02/10 01/10 31/12 directeurs d’achats américains Pascal Lamy, lundi. contre un bénéfice de 45 millions causés à des tiers en cas de guerre TOKYO NIKKEI 225 10136,56 1,65 – 26,47 (NAPM) est ressorti à 47 en septem- d’euros au premier semestre 2000. ou de détournement, imposée aux HONGKONG HANG SENG 9950,70 3,64 – 34,08 bre contre 47,9 en août. Les écono- a PÉTROLE : les cours du pétrole Cette perte intègre des coûts de compagnies aériennes à la suite SINGAPOUR STRAITS TIMES 1344,97 0,95 – 30,20 mistes tablaient en moyenne sur un ont à nouveau baissé lundi. A Lon- restructuration de 37 millions des attentats du 11 septembre aux SE´OUL COMPOSITE INDEX 58,91 1,52 – 7,01 indice général plus faible, à 45,5. dres, le brent cotait 22,53 dollars le d’euros pour le départ de 1 200 Etats-Unis, sur le modèle de «ce SYDNEY ALL ORDINARIES 3074,20 1,30 – 2,55 a Les dépenses de construction baril contre 23,26 dollars vendredi. personnes, des résiliations de qui se fait actuellement partout BANGKOK SET 18,10 1,29 – 2,84 aux Etats-Unis ont baissé de 1,1 % A New York, le brut de référence contrats immobiliers et la dans le reste du monde », a précisé BOMBAY SENSITIVE INDEX 2795,30 – 0,58 – 29,63 en août par rapport à juillet, pour (light sweet crude) perdait 15 cents fermeture ou cession d’activités l’aviation civile japonaise. WELLINGTON NZSE-40 1867,94 1,67 – 1,77 atteindre 845,5 milliards de dollars pour atteindre 23,25 dollars.

VALEUR DU JOUR SUR LES MARCHÉS Taux de change fixe zone Euro Hors zone Euro Euro contre f Taux contre franc f Taux Euro contre f 01/10 FRANC ...... 6,55957 EURO ...... 0,15245 COURONNE DANOISE. 7,4362 Action Compaq PARIS NEW YORK DEUTSCHEMARK ...... 1,95583 DEUTSCHEMARK ...... 3,35385 COUR. NORVE´GIENNE 8,0855 Compaq prévoit LIRE ITALIENNE (1000) . 1,93627 LIRE ITAL. (1000) ...... 3,38774 COUR. SUE´DOISE ...... 9,7331 en dollars à New York LE CAC 40 affichait une hausse de LES MARCHÉS AMÉRICAINS PESETA ESPAG. (100) .... 1,66386 PESETA ESPAG. (100) .... 3,94238 COURONNE TCHE`QUE 33,8100 er ESCUDO PORT. (100).... 2,00482 ESCUDO PORT. (100) .... 3,27190 DOLLAR AUSTRALIEN . 1,8536 des pertes 22 0,77 %, mardi 2 octobre dans les ont perdu du terrain, lundi 1 octo- SCHILLING AUTR. (10) . 1,37603 SCHILLING AUTR. (10).. 4,76703 DOLLAR CANADIEN .... 1,4407 premiers échanges, s’inscrivant à bre, notamment en raison d’un PUNT IRLANDAISE...... 0,78756 PUNT IRLANDAISE...... 8,32894 DOLLAR HONGKONG . 7,1161 ´ ´ ´ ´ LE GROUPE informatique améri- 20 4 035,22 points. Le principal indica- repli des valeurs technologiques et FLORIN NEERLANDAIS 2,20371 FLORIN NEERLANDAIS 2,97660 DOLLAR NEO-ZELAND 2,2462 FRANC BELGE (10) ...... 4,03399 FRANC BELGE (10) ...... 1,62607 FORINT HONGROIS ....257,2700 cain Compaq, numéro deux mondial teur de la place de Paris avait recu- pétrolières, tandis que s’accumu- MARKKA FINLAND...... 5,94573 MARKKA FINLAND...... 1,10324 LEU ROUMAIN...... 27910 des PC, table sur une perte nette au 18 lé de 1,83 %, lundi, cotant lent indicateurs défavorables, aver- DRACHME GREC. (100). 3,40750 DRACHME CREC. (100). 1,92503 ZLOTY POLONAIS ...... 3,8535 e 8,33 3 trimestre, en raison des attentats le 1er oct. 4 004,57 points. tissements sur résultats et perspec- 16 du 11 septembre. La société anticipe tives incertaines avant d’éventuel- Coursdechangecroise´s une perte de 5 à 7 cents par action au FRANCFORT les représailles aux attentats du 3e trimestre, contre un bénéfice de 14 11 septembre. L’indice Dow Jones, Cours Cours Cours Cours Cours Cours 02/10 9h57 f DOLLAR YEN(100) EURO FRANC LIVRE FR. S. 5 cents attendu par les analystes. Le RÉFÉRENCE de la Bourse alleman- principal indicateur de Wall Street, 12 DOLLAR ...... 0,82795 0,91675 0,13977 1,47945 0,61891 chiffre d’affaires de Compaq, qui réa- de, l’indice DAX des trente premiè- a perdu 0,12 %, à 8 836,83 points. YEN ...... 120,78000 ..... 110,76500 16,88500 178,72000 74,76500 EURO...... 1,09081 0,90281 ..... 0,15245 1,61340 0,67510 lise la moitié de ses ventes trimestriel- 10 res valeurs s’appréciait de 0,85 %, L’indice élargi Standard & Poor’s les en septembre, devrait en outre mardi dans les premières transac- 500 a reculé de 0,23 %, à FRANC...... 7,15485 5,92250 6,55957 ..... 10,58415 4,42840 LIVRE ...... 0,67593 0,55955 0,61980 0,09445 ..... 0,41840 s’élever à 7,4 ou 7,5 milliards de dol- 8 tions, à 4 275,84 points. L’indice 1 038,55 points. L’indice du mar- FRANC SUISSE ...... 1,61575 1,33750 1,48140 0,22585 2,39005 ..... lars (8,22 ou 8,33 milliards d’euros), DAX avait cédé 1,58 %, lundi, clôtu- ché électronique Nasdaq, riche en contre les 8,2 milliards prévus. 6 rant à 4 239,97 points. valeurs de technologie, a reculé de Taux d’inte´reˆt(%) Matif Le titre, en chute de plus de 9 %, à A M J J A S 1,22 %, à 1 480,46 points. «Ilyaun 7,50 dollars après cette annonce, a 2001 sentiment général que le marché est Taux Taux Taux Taux Volume dernier premier LONDRES Taux 01/10 f j. j. 3 mois 10 ans 30 ans Cours 9h57 f 02/10 prix prix terminé en hausse de 0,24 %, à Source : Bloomberg survendu, mais très peu d’interve- FRANCE ...... 3,83 3,48 4,87 5,59 Notionnel 5,5 8,33 dollars par rapport à son cours COMPOSÉ des cent premières nants sont pressés de revenir pour ALLEMAGNE .. 3,79 3,64 4,76 5,50 DE´CEMBRE 2001 813 89,52 89,61 de vendredi. Mais l’action a perdu ex-concurrent Hewlett-Packard capitalisations boursières de la pla- l’instant », a déclaré George Rodri- GDE-BRETAG. 5,75 4,55 4,89 4,77 Euribor 3 mois près de 70 % de sa valeur depuis le (HP), annoncée début septembre et ce britannique, l’indice Footsie guez, analyste chez Guzman & Co, ITALIE...... 3,79 3,59 5,13 5,86 JANVIER 2001 .... NC NC NC JAPON ...... 0,03 0,01 1,40 2,39 début de l’année. accueillie avec scepticisme par les s’appréciait de 0,58 %, mardi peu à l’agence Reuters. E´TATS-UNIS... 3,28 2,39 4,57 .... Déjà frappé par le ralentissement de marchés. Depuis cette annonce, la après l’ouverture, à SUISSE ...... 2,12 2,27 3,19 3,86 Pe´trole la conjoncture aux Etats-Unis, le valeur du groupe est passée de 4 813,50 points. L’indice Footsie PAYS-BAS...... 3,75 3,59 4,92 5,57 TAUX Cours Var. % groupe avait revu ses prévisions de 25 milliards de dollars à moins de avait perdu 2,40 %, lundi, à En dollars f 01/10 28/09 résultats à la baisse sur les quatre der- 17 milliards de dollars. Compaq pré- 4 785,60 points. LE RENDEMENT des emprunts Matie`res premie`res BRENT (LONDRES) ...... 22,89 .... niers trimestres, même si en août, les voit en outre de provisionner une d’Etat se détendait, mardi 2 octo- WTI (NEW YORK) ...... 23,35 – 0,89 Cours Var. % LIGHT SWEET CRUDE.... 23,12 – 1,37 ventes étaient encore conformes aux charge de 500 millions de dollars liée TOKYO bre, dans les premiers échanges En dollars f 01/10 28/09 prévisions, Compaq ayant réussi à à la dévalorisation de sa participa- sur les marchés obligataires euro- ME´TAUX (LONDRES) $/TONNE réduire les stocks et programmé des tion dans la holding Internet CMGI. LES VALEURS JAPONAISES ont péens. Le taux de l’Obligation assi- CUIVRE 3 MOIS...... 1427,50 – 0,31 Or suppressions de postes. De son côté, Hewlett-Packard a terminé la séance de mardi en net- milable du Trésor (OAT) français à ALUMINIUM 3 MOIS...... 1336,50 – 0,11 PLOMB 3 MOIS ...... 457,50 – 0,76 Les attentats aux Etats-Unis, en para- déclaré ne pas exclure de nouvelles te hausse de 1,65 %, selon l’indice dix ans s’inscrivait à 4,86 %. Celui Cours Var % ETAIN 3 MOIS...... 3705 – 0,54 En euros f 01/10 28/09 lysant le fret aérien, ont provoqué suppressions de postes d’ici à la con- Nikkei, référence de la place finan- du Bund, son homologue alle- ZINC 3 MOIS...... 793 – 0,38 + NICKEL 3 MOIS...... 4903 – 0,95 OR FIN KILO BARRE ...... 10200 0,99 une chute de la demande correspon- clusion de l’accord de fusion, esti- cière nippone, qui s’est établi à mand, ressortait à 4,75 %. OR FIN LINGOT...... 10250 + 0,79 ME´TAUX (NEW YORK) $/ONCE dant à une semaine de ventes, soit mant qu’elles pourraient toucher 10 136,56 points, gagnant ONCE D’OR (LO) $ ...... 266,40 .... ARGENT A TERME ...... 4,68 + 0,97 ` 700 millions de dollars, aggravant la 10 % des effectifs dans les deux ans 164,28 points. L’indice Nikkei PIECE FRANCE 20 F ...... 59,80 + 0,50 MONNAIES PLATINE A TERME ...... 108823,50 .... PIE`CE SUISSE 20 F ...... 59,30 .... situation de Compaq. Un typhon au suivant la transaction, soit 15 000 passe ainsi au-dessus du seuil psy- GRAINES DENRE´ES $/BOISSEAU PIE`CE UNION LAT. 20 .... 59,30 + 0,51 large de Taïwan a, en outre, inter- personnes. Ces suppressions s’ajou- chologique des 10 000 points, pour L’EURO se stabilisait face au billet BLE´ (CHICAGO)...... 266 – 0,09 PIE`CE 10 DOLLARS US ... 185,50 + 0,27 MAIS (CHICAGO) ...... 205,75 .... PIE`CE 20 DOLLARS US ... 387 + 5,88 rompu l’approvisionnement en semi- tent aux 9 000 déjà annoncées chez la première fois depuis le 14 sep- vert, mardi 2 octobre dans les pre- SOJA TOURTEAU (CHG.) 161,30 .... PIE`CE 50 PESOS MEX. .... 378 – 0,53 conducteurs. HP. Compaq en avait pour sa part tembre. L’indice Topix, qui regrou- mières transactions, à 0,9168 dol- SOFTS $/TONNE Le groupe a aussi invoqué l’attentis- annoncé 8 500. pe toutes les valeurs cotées sur le lar. Le yen se repliait encore face à CACAO (NEW YORK) ...... 1096 + 1,76 Cotations, graphiques et indices en temps me de ses clients du fait de l’opéra- premier marché, a progressé de la devise américaine, cotant CAFE´ (LONDRES) ...... SUCRE BL. (LONDRES)...... re´elsurlesiteWebdu«Monde». tion de fusion en cours avec son Elsa Conesa 1,97 %, à 1 067,63 points. 120,43 yens pour un dollar. www.lemonde.fr/bourse FINANCES ET MARCHÉS LE MONDE / MERCREDI 3 OCTOBRE 2001 / 25

STOXX 653 sur 1 an sur 5 jours EURO STOXX50 sur 1an sur 5 jours VALEURS EUROPE´ENNES 260,83 3227,95 388 5106

357 259,77 4659

VALEURS EUROPÉENNES 265,91 3289,92 b A Londres, les titres des grandes due à Zurich, lundi et mardi, au 327 4213 3202,62 257,46 3192,39 compagnies pétrolières ont affiché moment où se négociait la restruc- 296 3766 un fort recul, lundi 1er octobre, dans turation de la compagnie. Vendredi 260,83

266 253,90 3319 3227,95 le sillage de la baisse des cours du 28 septembre, le titre était tombé à 3150,11 brut. L’action BP a perdu 5,96 %, à son plus bas niveau historique, à 235 2873 [[[[[[[[ [[[[[[[[ 528,5 pence, et le titre Shell s’est 38,50 francs suisses, avant de 2 OCT. 2 AVRIL 2 OCT. MJ VLM 2 OCT. 2 AVRIL 2 OCT. MJ VLM replié de 4,51 %, à 487 pence. clôturer à 41,05 francs suisses. b Le titre Cadbury Schweppes a Depuis janvier, le titre a perdu 80 % RICHEMONT UNITS CH 2118,39 + 0,48 SGL CARBON DE e 18,95 .... perdu 4,64 %, lundi, à 421 pence. Le de sa valeur (lire page 21). RYANAIR HLDGS IR e 8,86 .... ALIMENTATION ET BOISSON SHANKS GROUP GB 2,54 .... COMMERCE DISTRIBUTION groupe agroalimentaire a annoncé b Le titre Fiat a perdu 2,08 %, lundi SAIRGROUP N CH 27,74 .... ALLIED DOMECQ GB 5,85 .... SIDEL FR e 50 .... ALLIANCE UNICHE GB 8,52 .... SAS DANMARK A/S DK 9,82 .... ASSOCIAT BRIT F GB 7,18 .... SINGULUS TECHNO DE e 18,19 + 0,39 AVA ALLG HAND.G DE e 36,70 .... qu’il lançait des poursuites judiciai- à Milan, à 18,78 euros, affecté par SEB FR e 44,15 – 1,45 BBAG OE BRAU-BE AT e 42,10 .... SKF -B- SE 15,31 .... BOOTS CO PLC GB 10,14 .... res aux Etats-Unis contre l’améri- les perspectives de ralentissement SIX CONTINENTS GB 9,93 .... BRAU-UNION AT e 41,27 .... SMITHS GROUP GB 10,41 .... BUHRMANN NV NL e 6,68 + 1,67 cain PepsiCo pour infraction aux de la demande en Europe. Fiat a SODEXHO ALLIANC FR e 47,60 – 0,42 CADBURY SCHWEPP GB 6,82 .... SOPHUS BEREND - DK 23,40 .... CARREFOUR FR e 51,40 – 1,91 THE SWATCH GRP CH 78,89 – 0,85 CARLSBERG -B- DK 47,07 .... SPIRENT GB 1,39 .... CASTO.DUBOIS FR e 50 + 0,20 lois antitrust. Sa chute boursière a annoncé des mesures de chômage THE SWATCH GRP CH 16,89 + 0,60 CARLSBERG AS -A DK 43,03 .... STOLT NIELSEN LU e 116 .... CC CARREFOUR ES e 13,36 + 1,37 pesé sur le secteur. L’action technique pour une partie de ses TELE PIZZA ES e 1,32 + 1,54 COCA COLA HBC GR 13,68 .... TELE2 -B- SE 26,15 .... CHARLES VOEGELE CH 49,33 .... Diageo a chuté de 2,07 %, à ouvriers italiens, en octobre et THOMSON MULTIME PA 20,70 + 1,87 DANISCO DK 38,86 .... THALES FR e 41 .... D’IETEREN SA BE e 140 .... WILSON BOWDEN GB 12,03 .... DANONE FR e 141,30 – 0,14 TOMRA SYSTEMS NO 12 .... DEBENHAMS GB 6,03 .... 700 pence. Le titre Allied Domecq novembre. L’objectif est de réduire WM-DATA -B- SE 1,86 .... DELTA HOLDINGS GR 6,20 .... TPI ES e 3,33 + 1,83 DIXONS GROUP GB 3,01 .... a perdu 4,81 %, à 360,75 pence. de 30 000 unités la production WOLFORD AG AT e 13,85 .... DIAGEO GB 11,45 + 1 TRAFFICMASTER GB 0,50 .... GAL LAFAYETTE FR e 129,90 – 3,78 e b L’action Swissair était suspen- automobile du groupe. WW/WW UK UNITS IR 0,61 .... ELAIS OLEAGINOU GR 19,14 .... UNAXIS HLDG N CH 77,71 – 2,54 GEHE AG DE e 46,10 .... f DJ E STOXX CYC GO P 89,83 + 0,84 ERID.BEGH.SAY FR e 97 .... VA TECHNOLOGIE AT e 23,81 .... GUCCI GROUP NL e 89,70 .... HEINEKEN HOLDIN NL e 30,35 – 1,62 VEDIOR NV NL e 10,20 .... GUS GB 8,50 .... HELLENIC SUGAR GR 6,10 .... VESTAS WIND SYS DK 30,93 – 0,86 HENNES & MAURIT SE 19,26 .... LONZA GRP N CH 618,96 – 0,33 KAMPS DE e 6,20 .... VINCI FR e 64,90 + 0,62 KARSTADT QUELLE DE e 33,15 .... Code Cours % Var. NO 38,71 .... KERRY GRP-A- GB 22,68 – 1,06 VIVENDI ENVIRON FR e 42,50 – 0,54 KINGFISHER GB 5,94 .... 02/10 9h54 f NORSK HYDRO pays en euros 01/10 RHODIA FR e 6,91 + 0,14 PHARMACIE KINGFISHER GB 4,78 .... VOLVO -A- SE 13,61 .... MARKS & SPENCER GB 4,24 + 2,75 e e VOLVO -B- SE 14,02 .... SOLVAY BE 57,40 – 0,86 ACTELION N CH 30,04 .... KONINKLIJKE NUM NL 26,12 + 2,23 MATALAN GB 7,58 .... e WARTSILA CORP A FI e 18,90 .... e AUTOMOBILE SYNGENTA N CH 54,06 + 2,56 ALTANA AG DE e 51,51 – 1,89 MONTEDISON IT 2,54 .... METRO DE 36,50 + 1,39 e XANSA GB 3,66 .... AUTOLIV SDR SE 16,95 .... TESSENDERLO CHE BE 25,40 .... AMERSHAM GB 9,07 .... NORTHERN FOODS GB 2,33 .... MFI FURNITURE G GB 1,73 .... e ZARDOYA OTIS ES e 9,30 – 2 BASF AG BE e 37,90 + 0,80 f DJ E STOXX CHEM P 296,35 – 0,16 ASTRAZENECA GB 50,34 – 0,22 PARMALAT IT 2,95 .... NEXT PLC GB 14,89 .... e + f DJ E STOXX IND GO P 281,15 – 0,10 e + BMW DE e 28,05 – 0,71 AVENTIS FR e 82,10 + 0,24 PERNOD RICARD FR 79,10 0,06 PINAULT PRINT. FR 119,50 2,05 e + CONTINENTAL AG DE e 11,30 + 0,89 ´ BB BIOTECH CH 63,52 + 0,53 RAISIO GRP -V- FI 1,02 5,15 SIGNET GROUP GB 0,91 .... DAIMLERCHRYSLER DE e 34,15 + 0,74 CONGLOMERATS CELLTECH GROUP GB 10,87 + 2,44 SCOTT & NEWCAST GB 8,54 .... VALORA HLDG N CH 168,93 .... SOUTH AFRICAN B GB 6,69 .... VENDEX KBB NV NL e 8,15 + 1,24 FIAT IT e 18,78 .... D’IETEREN SA BE e 140 .... ELAN CORP IR e 53 + 1,15 TATE & LYLE GB 4,02 .... W.H SMITH GB 6,95 .... FIAT PRIV. IT e 12,74 .... AZEO FR e 71,95 .... ESSILOR INTL FR e 30,41 – 1,59 ASSURANCES + MICHELIN FR e 28,67 – 0,45 e FRESENIUS MED C DE e 82,60 + 1,35 TOMKINS GB 2,43 .... WOLSELEY PLC GB 7,13 2,56 GBL BE 300,10 .... AEGIS GROUP GB 1,23 – 1,30 e e UNILEVER GB 7,95 .... WOOLWORTHS GROU GB 0,53 + 3,13 PEUGEOT FR 41,46 – 0,58 GEVAERT BE 25,20 .... H. LUNDBECK DK 23,40 .... e + WHITBREAD PLC GB 7,66 .... AEGON NV NL 27,68 1,91 f 262,42 – 0,59 PIRELLI SPA IT e 1,60 .... INCHCAPE GB 6,92 .... GALEN HOLDINGS GB 10,45 .... DJ E STOXX RETL P + AGF FR e 49,45 + 0,06 DR ING PORSCHE DE e 272 + 2,68 GAMBRO -A- SE 6,32 .... f DJ E STOXX F & BV P 218,15 0,08 KVAERNER -A- NO 1,74 .... ALLEANZA ASS IT e 10,72 .... RENAULT FR e 32,35 .... GLAXOSMITHKLINE GB 30,61 + 1,07 MYTILINEOS GR 4,08 .... ALLIANZ N DE e 243,50 + 0,21 VALEO FR e 34,54 + 0,44 H. LUNDBECK DK 23,40 .... HAUTE TECHNOLOGIE UNAXIS HLDG N CH 77,71 – 2,54 ASR VERZEKERING NL e 81,10 .... VOLKSWAGEN DE e 38,20 + 1,06 NOVARTIS N CH 42,33 + 0,24 AIXTRON DE e 17,07 – 0,23 ORKLA NO 17,31 .... BIENS D’E´QUIPEMENT AXA FR e 20,78 – 0,24 f 161 + 0,48 e NOVO-NORDISK -B DK 45,18 – 0,30 FR e 12,40 + DJ E STOXX AUTO P SONAE SGPS PT 0,54 .... BALOISE HLDG N CH 79,74 .... ALCATEL-A- 1,22 NOVOZYMES -B- DK 24,74 .... ABB N CH 7,47 + 0,45 GR 2,15 f DJ E STOXX CONG P 329,98 .... BRITANNIC GB 12,05 .... ALTEC SA REG. .... ORION B FI e 18,20 .... ADECCO N CH 36,52 – 3,48 ARM HOLDINGS GB 3,64 .... CATTOLICA ASS IT e 22,89 .... BANQUES OXFORD GLYCOSCI GB 9,72 .... AGGREKO GB 6,51 .... ARC INTERNATION GB 0,44 – 3,57 CGNU GB 13,46 .... ´ ´ PHONAK HLDG N CH 2275,83 .... ALSTOM FR e 15,90 .... NL e 11,88 – BANK OF IRELAND GB 13,72 .... TELECOMMUNICATIONS CNP ASSURANCES FR e 34,50 – 3,23 ASML HOLDING 0,59 QIAGEN NV NL e 16,15 – 1,22 ALTRAN TECHNO FR e 43,08 + 0,21 BAAN COMPANY NL e 2,80 .... ABBEY NATIONAL GB 15,66 .... ATLANTIC TELECO GB 0,08 .... CODAN DK 16,94 – 0,79 ROCHE HLDG G CH 77,88 .... ALUSUISSE GRP N CH 851,41 .... BALTIMORE TECH GB 0,29 + 5,88 ALL & LEICS GB 11,79 .... BRITISH TELECOM GB 5,60 – 0,57 CORP MAPFRE R ES e 18,50 .... SANOFI SYNTHELA FR e 73,85 + 1,10 ARRIVA GB 5,39 .... BAE SYSTEMS GB 5,33 – 0,90 ALLIED IRISH BA GB 15,76 – 0,21 CABLE & WIRELES GB 4,45 – 0,36 ERGO VERSICHERU DE e 145 .... SCHERING AG DE e 54,55 + 0,09 ASSA ABLOY-B- SE 12,33 .... BROKAT TECHNOLO DE e 0,78 – 6,02 ALMANIJ BE e 37,34 + 2,02 COLT TELECOM NE GB 1,09 – 1,47 ETHNIKI GEN INS GR 8 .... SERONO -B- CH 844,65 + 0,97 ASSOC BR PORTS GB 6,49 .... BULL FR e 0,79 + 1,28 ALPHA BANK GR 18,84 .... DEUTSCHE TELEKO DE e 16,50 + 0,12 EULER FR e 40,90 + 3,54 SHIRE PHARMA GR GB 14,82 + 3,16 ATLAS COPCO -A- SE 19,16 .... BUSINESS OBJECT FR e 20,85 – 0,48 B.P.EMILIA ROMA IT e 30 .... E.BISCOM IT e 30 .... FONDIARIA ASS IT e 4,60 .... SMITH & NEPHEW GB 5,67 – 2,51 ATLAS COPCO -B- SE 17,98 .... CAP GEMINI FR e 55 – 0,90 B.P.LODI IT e 7,97 .... EIRCOM IR e 1,35 .... FORTIS (B) BE e 26,50 .... SSL INTL GB 8,34 .... ATTICA ENTR SA GR 3,98 .... COMPTEL FI e 1,90 + 6,74 B.P.NOVARA IT e 5,42 .... ELISA COMMUNICA FI e 10,50 – 2,33 FRIENDS PROVIDE GB 3,08 – 0,52 SULZER AG 100N CH 172,31 + 1,59 BAA GB 8,37 + 0,39 DASSAULT SYST. FR e 34,15 + 1,64 B.P.SONDRIO IT e 9,75 .... ENERGIS GB 0,57 + 6,06 GENERALI ASS IT e 29,21 .... SYNTHES-STRATEC CH 716,26 – 1,58 BBA GROUP PLC GB 3,63 .... ERICSSON -B- SE 3,75 .... B.P.VERONA E S. IT e 9,34 .... EUROPOLITAN HLD SE 6,37 .... GENERALI HLD VI AT e 157 .... UCB BE e 44,70 – 0,56 BODYCOTE INTL GB 3,09 + 3,24 F-SECURE FI e 0,65 + 3,17 BANCA ROMA IT e 2,35 .... FRANCE TELECOM FR e 32,20 + 0,31 INDEPENDENT INS GB 0,10 .... WILLIAM DEMANT DK 24,21 .... BRAMBLES INDUST GB 5,20 .... FILTRONIC GB 2,62 .... BANK OF PIRAEUS GR 7,70 .... HELLENIC TELE ( GR 17,72 .... INTERAM HELLEN GR 5,74 .... WS ATKINS GB 11,26 .... BUDERUS AG DE e 28,40 – 1,22 FINMATICA IT e 8,86 .... BANKINTER R ES e 31,50 + 2,44 KINGSTON COM GB 1 .... IRISH LIFE & PE GB 10,48 .... ZELTIA ES e 7,68 – 0,78 CAPITA GRP GB 5,99 .... GETRONICS NL e 2,51 – 1,95 BARCLAYS PLC GB 29,88 .... KONINKLIJKE KPN NL e 2,99 – 0,33 LEGAL & GENERAL GB 2,28 .... f DJ E STOXX HEAL 530,14 + 0,67 CDB WEB TECH IN IT e 2,68 .... GN GREAT NORDIC DK 4,91 + 0,55 BAYR.HYPO-U.VER DE e 30 + 0,33 KPNQWEST NV -C- NL e 4,48 + 2,99 MEDIOLANUM IT e 6,86 .... INFINEON TECHNO DE e 12,55 – 0,40 BBVA R ES e 11,12 + 0,63 LIBERTEL NV NL e 8,20 – 1,20 (Publicite´) MUENCH RUECKVER DE e 281 + 0,18 INFOGRAMES ENTE FR e 6,50 + 0,93 BCA AG.MANTOVAN IT e 8,30 .... VODAFONE N DE e 204,60 – 0,20 POHJOLA GRP.B FI e 18 .... INTRACOM R GR 11,80 .... BCA FIDEURAM IT e 6,24 .... MOBILCOM DE e 16 .... PRUDENTIAL GB 11,29 + 1,16 KEWILL SYSTEMS GB 0,49 .... BCA LOMBARDA IT e 8,88 .... PANAFON HELLENI GR 4,32 .... RAS IT e 12,81 .... LEICA GEOSYSTEM CH 189,88 + 0,36 BCA P.BERG.-C.V IT e 17,25 .... PT TELECOM SGPS PT e 7,98 .... ROYAL SUN ALLIA GB 5,51 + 0,89 LOGICA GB 10,12 .... BCA P.MILANO IT e 4,16 .... SONERA FI e 3,15 + 1,94 SAI IT e 12 .... Chaque jeudi avec LOGITECH INTL N CH 23,04 .... B.P.C.INDUSTRIA IT e 7,86 .... SONG NETWORKS SE 0,46 .... SAMPO-LEONIA -A FI e 8,90 + 0,23 MARCONI GB 0,23 + 7,69 BCO POPULAR ESP ES e 38,20 + 0,16 SWISSCOM N CH 309,14 – 0,22 SCHW NATL VERS CH 583,15 .... NOKIA FI e 16,70 + 0,42 BCP R PT e 4,18 .... T.I.M. IT e 5,25 .... SCOR FR e 34,50 – 0,17 OCE NL e 8,05 – 0,62 BIPOP CARIRE IT e 2,17 .... TDC DK 37,25 + 0,91 SKANDIA INSURAN SE 5,60 .... OLIVETTI IT e 1,04 .... BK OF SCOTLAND GB 13,39 .... TELE2 -B- SE 26,15 .... ST JAMES’S PLAC GB 4,70 .... PSION GB 0,62 .... BNL IT e 2,26 .... TELECEL PT e 6,40 .... STOREBRAND NO 5,17 .... SAGE GRP GB 2,51 .... BNP PARIBAS FR e 89,25 + 0,17 TELECOM ITALIA IT e 8,24 .... SWISS LIFE REG CH 456,79 – 0,88 SAGEM FR e 44,98 + 1,08 BSCH R ES e 8,14 .... TELECOM ITALIA IT e 4,63 .... SWISS RE N CH 106,76 + 0,32 0123 e + SAP AG DE 113,50 1,34 COMM.BANK OF GR GR 27,68 .... TELEFONICA ES e 12 + 0,42 TOPDANMARK DK 26,90 .... SAP VZ DE e 153,99 .... COMMERZBANK DE e 17,30 + 2,67 TELENOR NO 4,09 .... ZURICH FINL SVC CH 224,34 – 0,30 SEZ HLDG N CH 31,76 .... CREDIT LYONNAIS FR e 35 + 0,72 TELIA SE 4,66 .... DATÉ VENDREDI f DJ E STOXX INSU P 304,36 + 0,07 LA ROCHETTE DE e ...... CS GROUP N CH 36,56 .... TISCALI IT e 5 .... MB SOFTWARE DE e 0,23 + 15 DANSKE BANK DK 16,61 + 0,41 VERSATEL TELECO NL e 0,61 .... SPIRENT GB 1,39 .... DEUTSCHE BANK N DE e 57,02 + 0,21 VODAFONE GROUP GB 2,40 + 0,68 CH 15,88 + 2,17 DEXIA BE e 16,60 + 1,22 f DJ E STOXX TCOM P 383,32 + 0,16 THINK TOOLS retrouvez MEDIAS – DNB HOLDING NO 4,27 .... THUS GB 0,37 14,81 e + DRESDNER BANK N DE e 39 .... BSKYBGROUP GB 9,85 + 1,67 TIETOENATOR FI 20,98 0,87 f 308,59 + 0,33 EFG EUROBK ERGA GR 11,86 .... CONSTRUCTION CANAL PLUS FR e 3,46 .... DJ E STOXX TECH P ERSTE BANK AT e 54,33 .... CAPITAL RADIO GB 8,52 + 0,19 ACCIONA ES e 38,47 + 1,24 ESPIRITO SANTO PT e 12,90 .... CARLTON COMMUNI GB 2,38 + 3,52 ACS ES e 26,15 + 2,15 SERVICES COLLECTIFS FOERENINGSSB A SE 11,10 .... DLY MAIL & GEN GB 8,70 .... AGGREGATE IND GB 1,43 .... LE MONDE DES LIVRES e e HALIFAX GROUP GB 13,48 .... ELSEVIER NL 12,60 – 1,95 ACEA IT 6,74 .... AKTOR SA GR 6,46 .... IKB DE e 12,35 + 0,82 EMAP PLC GB 8,65 .... AEM IT e 1,84 .... AMEY GB 4,97 .... INTESABCI IT e 2,59 .... FOX KIDS EUROPE NL e 12,65 .... BRITISH ENERGY GB 4,32 .... UPONOR -A- FI e 15,40 .... JULIUS BAER HLD CH 310,83 .... FUTURE NETWORK GB 0,37 .... CENTRICA GB 3,51 + 0,93 AUREA R ES e 20,90 .... KBC BANCASSURAN BE e 34,67 + 1,23 GRANADA GB 1,62 + 4,17 EDISON IT e 9,86 .... ACESA R ES e 9,70 + 0,31 LLOYDS TSB GB 10,43 .... CGIP FR e 26,10 – 3,37 GRUPPO L’ESPRES IT e 2,27 .... ELECTRABEL BE e 232 + 0,87 BOUYGUES FR e 29 + 0,87 E´NERGIE MONTE PASCHI SI IT e 2,80 .... CHUBB GB 2,48 .... GWR GROUP GB 2,66 .... ELECTRIC PORTUG PT e 2,83 .... BPB GB 3,81 .... NAT BANK GREECE GR 23,56 .... CIR IT e 0,76 .... HAVAS ADVERTISI FR e 6 – 7,69 ENDESA ES e 16,94 + 0,71 BRISA AUTO-ESTR PT e 10,29 .... GB 4,10 – NATEXIS BQ POP. FR e 91 .... BG GROUP 0,39 COBHAM GB 16,08 .... INDP NEWS AND M IR e 1,52 .... ENEL IT e 6,37 .... BUZZI UNICEM IT e 7,04 .... ES e 10,56 – NORDEA SE 5,29 .... CEPSA 0,56 COOKSON GROUP P GB 0,62 – 7,32 INFORMA GROUP GB 2,59 .... EVN AT e 42,95 .... NOVAR GB 2,09 .... FR e 165,40 ROLO BANCA 1473 IT e 14,82 .... COFLEXIP .... COPENHAGEN AIRP DK 52,45 .... LAGARDERE SCA N FR e 34,58 + 1,50 FORTUM FI e 5 .... CRH PLC GB 26,72 .... e – ROYAL BK SCOTL GB 24,04 + 0,61 DORDTSCHE PETRO NL 2,23 0,89 DAMPSKIBS -A- DK 5648,05 .... LAMBRAKIS PRESS GR 3,86 .... GAS NATURAL SDG ES e 18,94 + 0,21 CIMPOR R PT e 18,50 .... BE e 52,55 – S-E-BANKEN -A- SE 7,60 .... GBL 1,78 DAMPSKIBS -B- DK 6185,96 + 1,10 M6 METROPOLE TV FR e 16,25 – 4,75 HIDRO CANTABRIC ES e 26 .... COLAS FR e 64,40 .... IT e 12,96 SAN PAOLO IMI IT e 11 .... ENI .... DAMSKIBS SVEND DK 8001,40 + 2,23 MEDIASET IT e 6,22 .... IBERDROLA ES e 14,91 + 0,74 GRUPO DRAGADOS ES e 14,47 + 1,90 GB 7,94 STANDARD CHARTE GB 10,40 .... ENTERPRISE OIL .... DE LA RUE GB 7,32 .... MODERN TIMES GR SE 18,90 .... INNOGY HOLDINGS GB 3,40 .... FCC ES e 22,97 + 3 GR 6 STE GENERAL-A- FR e 53,50 .... HELLENIC PETROL .... E.ON AG DE e 57,90 .... MONDADORI IT e 5,35 .... ITALGAS IT e 9,60 .... GRUPO FERROVIAL ES e 19,60 + 1,50 LATTICE GROUP GB 2,45 .... SVENSKA HANDELS SE 14,28 .... ELECTROCOMPONEN GB 6,53 .... NRJ GROUP FR e 12,99 + 1,48 KELDA GB 6,04 .... HANSON PLC GB 7,48 .... OMV AG AT e 89,80 .... SWEDISH MATCH SE 5,60 .... ENIRO SE 7,60 .... PEARSON GB 11,09 – 2,42 NATIONAL GRID G GB 6,75 .... HEIDELBERGER ZE DE e 41,20 .... PETROLEUM GEO-S NO 6,99 .... UBS N CH 50,07 – 0,40 EPCOS DE e 34,30 – 0,49 PRISA ES e 7,98 + 3,64 INTERNATIONAL P GB 3,43 .... HELL.TECHNODO.R GR 5,84 .... REPSOL YPF ES e 15,65 + 1,29 e UNICREDITO ITAL IT e 3,91 .... EUR AERO DEFENC FR e 11,10 + 0,45 PROSIEBEN SAT.1 DE 5 + 2,04 OESTERR ELEKTR AT e 96,10 .... HERACLES GENL R GR 12 .... ROYAL DUTCH CO NL e 53,41 + 0,68 BANCO SABADELL ES e 15,40 – 0,71 EUROTUNNEL FR e 0,82 + 1,23 PT MULTIMEDIA R PT e 5,75 .... PENNON GROUP GB 10,45 .... HOCHTIEF ESSEN DE e 11,65 + 2,19 e f DJ E STOXX BANK P 235,93 + 0,52 SAIPEM IT 4,80 .... PUBLICIS GROUPE FR e 16,80 – 3,45 POWERGEN GB 11,76 .... HOLCIM CH 198,66 + 0,17 EXEL GB 8,34 .... SHELL TRANSP GB 7,86 – 0,41 e + e FINMECCANICA IT 0,70 .... PUBLIGROUPE N CH 164,88 .... SCOTTISH POWER GB 6,35 1,29 IMERYS FR 100 + 1,01 STATOIL NO 6,93 .... FINNLINES FI e 20,10 .... REED INTERNATIO GB 8,79 – 3,04 SEVERN TRENT GB 11,76 .... ITALCEMENTI IT e 7,40 .... e + TOTAL FINA ELF FR 144,70 0,28 REUTERS GROUP GB 9,43 .... SUEZ FR e 36 + 0,22 PRODUITS DE BASE e + FKI GB 2,14 .... LAFARGE FR 88 0,69 IHC CALAND NL e 47,25 – 1,36 e e FLS IND.B DK 9,82 .... RTL GROUP LU 29 .... SYDKRAFT -A- SE 23,94 .... ACERALIA ES 8,90 + 1,95 MICHANIKI REG. GR 1,66 .... f 303,18 + 0,46 DJ E STOXX ENGY P e SMG GB 1,73 – 0,93 SYDKRAFT -C- SE 19,83 .... ACERINOX R ES e 27,90 + 1,31 PILKINGTON PLC GB 1,78 .... FLUGHAFEN WIEN AT 30,50 .... e SOGECABLE R ES e 22,89 + 1,55 FENOSA ES e 15,92 + 1,02 ALUMINIUM GREEC GR 28,80 .... RMC GROUP PLC GB 9,39 .... GAMESA ES 14,29 + 0,21 TAYLOR NELSON S GB 2,56 .... UNITED UTILITIE GB 10,20 .... ANGLO AMERICAN GB 13,05 .... SAINT GOBAIN FR e 150,30 + 0,20 GKN GB 4,18 .... TELEWEST COMM. GB 0,45 .... VIRIDIAN GROUP GB 9,28 .... ASSIDOMAEN AB SE 27,12 .... SKANSKA -B- SE 7,19 .... GROUP 4 FALCK DK 117 + 3,57 TF1 FR e 20,80 + 1,22 f DJ E STOXX PO SUP P 299,94 + 0,28 BEKAERT BE e 35,85 – 0,61 TAYLOR WOODROW GB 2,72 .... GROUP 4 FALCK DK 117 + 3,57 SERVICES FINANCIERS TRINITY MIRROR GB 5,86 .... BHP BILLITON GB 4,52 – 0,36 TECHNIP FR e 133 – 0,67 GUARDIAN IT GB 4,83 .... UNITED PAN-EURO NL e 0,44 + 4,76 BOEHLER-UDDEHOL AT e 47,47 .... TITAN CEMENT RE GR 33,42 .... HAGEMEYER NV NL e 13,60 + 1,04 3I GROUP GB 10,88 .... UTD BUSINESS ME GB 11,55 .... BUNZL PLC GB 6,87 .... VINCI FR e 64,90 + 0,62 HALKOR GR 3,72 .... ALPHA FINANCE GR 44,90 .... VIVENDI UNIVERS FR e 49,17 – 0,77 CORUS GROUP GB 0,71 .... WIENERBERGER AG AT e 16,30 .... HAYS GB 2,43 .... AMVESCAP GB 11,26 .... VNU NL e 29,75 + 0,27 ELVAL GR 3 .... f DJ E STOXX CNST P 202,55 + 0,54 HEIDELBERGER DR DE e 44,50 .... EURO BHW HOLDING AG DE e 32,10 + 0,94 WOLTERS KLUWER NL e 24,10 .... HOLMEN -B- SE 20,24 .... HUHTAMAKI FI e 34 .... ______BPI R PT e 2,17 .... WPP GROUP GB 7,68 – 1,86 ISPAT INTERNATI NL e 1,75 .... IFIL IT e 5,41 .... BRITISH LAND CO GB 6,80 .... f DJ E STOXX MEDIA P 256,85 – 0,53 GB 13,65 IMI PLC GB 3,68 .... NOUVEAU JOHNSON MATTHEY .... CONSOMMATION CYCLIQUE CALEDONIA INV.S GB 10,97 .... FI e 5,01 IND.VAERDEN -A- SE 13,15 .... M-REAL -B- .... ACCOR FR e 30,50 + 1,36 CANARY WHARF GR GB 7,29 .... AT e 55 INDRA SISTEMAS ES e 7,98 + 0,63 ´ MAYR-MELNHOF KA .... ADIDAS-SALOMON DE e 56,90 + 1,25 CATTLES ORD. GB 3,73 + 2,22 MARCHE FI e 9 INVENSYS GB 0,62 – 2,56 OUTOKUMPU .... AGFA-GEVAERT BE e 13,18 .... CLOSE BROS GRP GB 10,45 .... FR e 41,10 – INVESTOR -A- SE 10,33 .... PECHINEY-A- 0,84 AIR FRANCE FR e 12,09 – 0,90 COBEPA BE e 62,50 .... BIENS DE CONSOMMATION Cours % Var. FI e 3,93 INVESTOR -B- SE 10,33 .... 02/10 9h54 f en euros 01/10 RAUTARUUKKI K .... AIRTOURS PLC GB 2,54 .... CONSORS DISC-BR DE e 8,80 + 3,53 AHOLD NL e 30,19 + 1,17 GB 16,78 ISS DK 58,50 .... RIO TINTO .... ALITALIA IT e 0,80 .... CORIO NV NL e 24,40 .... ALTADIS ES e 18,09 + 0,50 GR 3,30 JOT AUTOMATION FI e 0,43 – 2,27 SIDENOR .... AUSTRIAN AIRLIN AT e 8,23 .... CORP FIN ALBA ES e 21,65 + 2,51 ATHENS MEDICAL GR 3,06 .... AMSTERDAM GR 5,38 SE 13,20 SILVER & BARYTE .... AUTOGRILL IT e 7,80 .... DAB BANK AG DE e 8 + 2,56 KINNEVIK -B- .... AUSTRIA TABAK A AT e 85,50 .... AIRSPRAY NV 15 .... GB 1,93 e SMURFIT JEFFERS .... BANG & OLUFSEN DK 16,68 .... DEPFA-BANK DE e 69,95 .... KONE B FI 77 .... AVIS EUROPE GB 1,86 .... ANTONOV 0,25 .... FI e 11,70 e – STORA ENSO -A- .... BENETTON IT e 10,09 .... DROTT -B- SE 9,14 .... LEGRAND FR 137 0,29 BEIERSDORF AG DE e 124,50 + 0,81 C/TAC 1,40 .... FI e 11,95 – e – STORA ENSO -R- 0,42 BERKELEY GROUP GB 9,52 .... EURAZEO FR e 52,50 + 5,06 LINDE AG DE 41,60 0,48 BIC FR e 35,30 + 0,86 CARDIO CONTROL 2,35 .... SE 23,73 e SVENSKA CELLULO .... BRITISH AIRWAYS GB 2,67 – 4,07 FINAXA FR e 75 – 2,22 MAN AG DE 18,10 – 0,55 BRIT AMER TOBAC GB 9,88 – 0,33 CSS 23,90 .... DE e 11,57 + THYSSENKRUPP 1,49 BULGARI IT e 8,01 .... FORTIS (B) BE e 26,50 .... MEGGITT GB 2,49 .... CASINO GP FR e 84 .... HITT NV 4,99 .... BE e 41 + e UMICORE 0,12 CHRISTIAN DIOR FR e 25,97 + 2,65 FORTIS (NL) NL e 26,63 + 0,49 METSO FI 8,92 .... CLARINS FR e 69 – 1,43 INNOCONCEPTS NV 18,20 .... FI e 31,10 + e UPM-KYMMENE COR 2,64 CLUB MED. FR e 33,20 + 2,12 GECINA FR e 84,40 + 1,81 MG TECHNOLOGIES DE 6,86 .... COLRUYT BE e 46,90 + 0,43 NEDGRAPHICS HOLD 4 .... FR e 8,46 + USINOR 1,08 COMPASS GROUP GB 7,64 + 0,43 GIMV BE e 31,90 + 3,74 MORGAN CRUCIBLE GB 3 .... DELHAIZE BE e 62,20 – 0,32 SOPHEON 0,50 .... GR 8 VIOHALCO .... DT.LUFTHANSA N DE e 10,50 .... GREAT PORTLAND GB 4,21 .... EXEL GB 8,34 .... FIRSTGROUP GB 5,64 .... PROLION HOLDING 94 .... AT e 30,65 VOEST-ALPINE AG .... ELECTROLUX -B- SE 11,25 .... HAMMERSON GB 6,96 .... PACE MICRO TECH GB 3,51 .... GALLAHER GRP GB 7,39 .... RING ROSA 0,03 .... FR e 15,13 – e WORMS N 2,83 EM.TV & MERCHAN DE e 1,59 – 0,63 ING GROEP NL e 28,40 + 1,39 PARTEK FI 9 .... GIB BE e 50 .... UCC GROEP NV 7 .... f 149,63 + 0,09 DJ E STOXX BASI P EMI GROUP GB 3,97 .... LAND SECURITIES GB 13,70 + 2,55 PENINS.ORIENT.S GB 2,92 .... GIVAUDAN N CH 331,10 .... EURO DISNEY FR e 0,79 + 1,28 LIBERTY INTL GB 7,76 .... PERLOS FI e 8,34 .... HENKEL KGAA VZ DE e 63,20 .... HDP IT e 3,93 .... MAN GROUP GB 14,20 .... PREMIER FARNELL GB 2,88 .... ICELAND GROUP GB 2,43 .... BRUXELLES CHIMIE e + e RAILTRACK GB 6,01 + 40 HERMES INTL FR 125,10 1,38 MARSCHOLLEK LAU DE 58,60 .... IMPERIAL TOBACC GB 13,49 .... ARTHUR 3 .... e + e RANDSTAD HOLDIN NL e 11,80 .... e AIR LIQUIDE FR 151,70 0,53 HILTON GROUP GB 2,98 .... MEDIOBANCA IT 10,67 .... JERONIMO MARTIN PT 6 .... ENVIPCO HLD CT 0,29 .... e + e e RENTOKIL INITIA GB 3,94 .... e AKZO NOBEL NV NL 43,70 0,37 HUGO BOSS AG VZ DE 19,20 .... METROVACESA ES 13,86 – 0,79 KESKO -B- FI 8,88 .... FARDIS B 14,62 .... e + e + e REXAM GB 5,70 .... e BASF AG DE 37,90 0,80 HUNTER DOUGLAS NL 23,20 0,87 MONTEDISON IT 2,54 .... L’OREAL FR 74,80 – 0,27 INTERNOC HLD 0,07 .... BAYER AG DE e 30,50 + 0,83 INDITEX R ES e 18,68 + 0,43 PROVIDENT FIN GB 9,99 .... REXEL FR e 53 – 3,55 LAURUS NV NL e 4,36 + 0,23 BOC GROUP PLC GB 14,69 .... J D WETHERSPOON GB 5,60 .... RODAMCO EUROPE NL e 39,80 .... RHI AG AT e 13,50 .... MORRISON SUPERM GB 3,19 .... CELANESE N DE e 16,85 + 1,20 KLM NL e 8,90 + 1,14 RODAMCO NORTH A NL e 42,50 .... RIETER HLDG N CH 249,34 .... RECKITT BENCKIS GB 16,20 + 0,10 e CODES PAYS ZONE EURO – e e ROLLS ROYCE GB 2,04 + 2,44 CIBA SPEC CHIMI CH 63,52 0,53 LVMH FR 34 .... ROLINCO NV NL 22,55 .... SAFEWAY GB 5,15 .... FR : France - DE : Allemagne - ES : Espagne CH 15,54 DE e 33 GB 10,41 SANDVIK SE 19,83 .... GB 5,83 CLARIANT N .... MEDION .... SCHRODERS .... SAINSBURY J. PL .... IT : Italie - PT : Portugal - IR : Irlande DK 72,35 .... FR e 0,81 – 4,71 FR e 75,90 .... SAURER N CH 19,26 .... GB 1,07 .... COLOPLAST -B- MOULINEX SIMCO N STAGECOACH GROU LU : Luxembourg - NL : Pays-Bas - AT : Autriche DEGUSSA (NEU) DE e 25,85 + 2,99 NH HOTELES ES e 9,80 + 3,16 SLOUGH ESTATES GB 5,46 .... SCHNEIDER ELECT FR e 40,95 + 0,94 TERRA NETWORKS ES e 5,78 + 0,17 FI : Finlande - BE : Belgique - GR : Gre`ce. DSM NL e 31,10 – 1,43 NXT GB 1,15 – 1,39 TECAN GRP N CH 68,59 + 1,65 SEAT PAGINE GIA IT e 0,75 .... TESCO PLC GB 4,18 + 0,39 EMS-CHEM HOLD A CH 4155,69 – 0,81 P & O PRINCESS GB 3,60 .... UNIBAIL FR e 54,85 + 0,46 SEAT PAGINE GIA IT e 0,75 .... TPG NL e 21,65 – 0,69 CODES PAYS HORS ZONE EURO ICI GB 4,70 .... PERSIMMON PLC GB 4,96 – 0,33 VALLEHERMOSO ES e 6,57 + 1,86 SECURICOR GB 1,94 .... WANADOO FR e 4,05 – 0,98 CH : Suisse - NO : Norve`ge - SE : Sue`de e e e e KEMIRA FI 8,35 + 0,85 PREUSSAG AG DE 24,50 + 1,45 WCM BETEILIGUNG DE 11,40 – 0,44 SECURITAS -B- SE 17,93 .... WELLA AG VZ DE 53,20 – 0,19 GB : Grande-Bretagne - DK : Danemark. KON. VOPAK NV NL e 17,50 – 0,28 RANK GROUP GB 2,95 .... f DJ E STOXX FINS P 227,88 + 0,67 SERCO GROUP GB 4,91 .... f DJ E STOXX N CY G P 361,83 + 0,32 26 / LE MONDE / MERCREDI 3 OCTOBRE 2001 FINANCES ET MARCHÉS

AIR LIQUIDE...... w 153,10 1004,27 +1,46 3,00 EULER...... w 41 268,94 +3,80 1,40 PERNOD-RICAR .... w 78,50 514,93 – 0,70 0,80 w w w Montant ALCATEL...... 12,15 79,70 – 0,82 0,48 EURAZEO...... 52,50 344,38 +5,06 0,48 PEUGEOT...... 41 268,94 – 1,68 5,00 Cours Cours % Var. coupon ALCATEL O ...... 5,50 36,08 +0,92 0,10 EURO DISNEY ...... w 0,80 5,25 +2,56 ... PINAULT-PRIN ...... w 117,70 772,06 +0,51 2,18 International f en euros en francs veille Une se´ lection (1) VALEURS FRANCE ALSTOM ...... w 15,76 103,38 – 0,88 0,55 EUROTUNNEL ...... w 0,82 5,38 +1,23 ... PLASTIC OMN...... w 62,95 412,92 +3,20 2,00 ALTRAN TECHN .... w 42,81 280,82 – 0,42 0,14 FAURECIA...... w 49 321,42 – 0,31 0,91 PROVIMI ...... w 11,80 77,40 +3,06 ... ADECCO ...... 36,51 239,49 – 3,67 4,21 ATOS ORIGIN...... w 73,50 482,13 – 0,68 ... FIMALAC...... w 40 262,38 +0,33 0,90 PSB INDUSTRI...... 75,85 497,54 – 0,07 3,50 AMERICAN EXP...... 32,15 210,89 +1,36 0,08 VALEURS FRANCE ARBEL...... 4,70 30,83 ... 0,53 FINAXA ...... 76,50 501,81 – 0,26 2,20 PUBLICIS GR...... w 17,09 112,10 – 1,78 0,20 AMVESCAP EXP...... 0,10 b L’action Aventis gagnait 0,67 %, mardi AREVA CIP ...... 130,10 853,40 +0,08 22,85 F.F.P. (NY)...... 1,80 REMY COINTRE..... aw 22,51 147,66 +4,21 0,90 ANGLOGOLD LT .... 34,99 229,52 +2,16 0,92 matin 2 octobre, à 82,45 euros. Le groupe AVENTIS ...... w 80,65 529,03 – 1,53 0,50 FONC.LYON.#...... 25,20 165,30 – 1,37 0,85 RENAULT ...... w 32,09 210,50 – 0,80 0,91 A.T.T. #...... 20,73 135,98 +1,12 0,03 AXA ...... w 20,52 134,60 – 1,49 2,20 FRANCE TELEC ..... w 31,46 206,36 – 1,99 1,00 REXEL...... w 54,20 355,53 – 1,36 1,61 BARRICK GOLD...... 19,12 125,42 +3,30 0,10 pharmaceutique a officialisé, avant l’ouver- BACOU DALLOZ .... 85,90 563,47 +0,29 0,90 FROMAGERIES...... 107,70 706,47 – 0,09 2,22 RHODIA ...... w 6,89 45,20 – 0,14 0,40 COLGATE PAL...... 62,45 409,65 – 0,08 0,17 ture du marché, la vente de ses activités BAIL INVESTI...... w 124 813,39 +0,98 7,16 GALERIES LAF ...... w 127,60 837 – 5,48 0,60 ROCHETTE (LA ...... 6,30 41,33 ... 0,18 CROWN CORK O...... 0,25 agrochimiques CropScience à Bayer pour BAZAR HOT. V...... 3,00 GAUMONT # ...... 31,50 206,63 ... 0,57 ROYAL CANIN...... w 131,90 865,21 ... 1,10 DIAGO PLC...... 0,21 BEGHIN SAY ...... w 37,70 247,30 – 0,13 ... GECINA...... w 84,10 551,66 +1,45 3,34 ROUGIER #...... 57,90 379,80 – 0,17 3,05 DOW CHEMICAL.... 36 236,14 – 0,39 0,31 7,25 milliards d’euros, dette incluse (lire BIC...... w 35 229,58 ... 0,29 GENERALE DE...... 16,60 108,89 – 5,14 ... RUE IMPERIAL...... 1547,50 10150,93 – 0,10 21,19 DU PONT NEMO ... 41 268,94 +3,64 0,34 page 22). BNPPARIBAS...... w 89,50 587,08 +0,45 2,25 GEOPHYSIQUE...... w 35,50 232,86 ... 1,22 SADE (NY) ...... 48 314,86 +2,67 2,15 ECHO BAY MIN ...... 0,02 b Le titre Carrefour cédait 1,72 %, à BOLLORE...... w 240 1574,30 +4,35 3,00 GFI INFORMAT ..... w 9,50 62,32 ... 0,15 SAGEM S.A...... w 44,85 294,20 +0,79 0,60 ELECTROLUX ...... 11 72,16 +1,38 ... BOLLORE INV...... 51 334,54 +9,37 0,20 GRANDVISION...... w 15,50 101,67 – 1,84 0,25 SAGEM ADP...... 33,60 220,40 +4,19 0,70 ELF GABON...... 148 970,82 +2,07 47,24 51,50 euros. Le distributeur a démenti l’in- BONGRAIN ...... 40 262,38 +1,29 1,40 GROUPE ANDRE... 118,10 774,69 – 0,76 1,98 SAINT-GOBAIN...... w 150,60 987,87 +0,40 4,30 ERICSSON #...... w 3,73 24,47 +0,81 0,04 formation, rapportée mardi par l’agence BOUYGUES ...... w 28,60 187,60 – 0,52 0,36 GROUPE GASCO ... 76,20 499,84 ... 3,00 SALVEPAR (NY ...... 54,10 354,87 – 11,17 3,05 FORD MOTOR #..... 18,80 123,32 ... 0,29 BOUYGUES OFF..... w 36,45 239,10 – 1,86 1,10 GR.ZANNIER ( ...... 68 446,05 +2,56 0,73 SANOFI SYNTH...... w 73,40 481,47 +0,48 0,44 GENERAL ELEC ...... 41,23 270,45 +1,13 0,15 Kyodo News, selon laquelle il serait intéres- BULL# ...... w 0,77 5,05 – 1,28 ... GROUPE PARTO.... 59,50 390,29 – 0,67 1,68 SCHNEIDER EL...... w 40,48 265,53 – 0,22 1,60 GENERAL MOTO.... 47,10 308,96 +2,73 0,47 sé par la reprise du japonais Mycal, qui a BUSINESS OBJ ...... w 20,80 136,44 – 0,72 ... GUYENNE GASC ... w 76,05 498,86 ... 1,50 SCOR ...... w 35 229,58 +1,27 1,70 GOLD FIELDS...... 5 32,80 +3,31 0,05 déposé son bilan en septembre. B T P (LA CI...... 0,46 HAVAS ADVERT ..... w 5,94 38,96 – 8,62 0,17 S.E.B...... w 43,99 288,56 – 1,81 1,90 HARMONY GOLD .. 6,15 40,34 +2,67 0,09 b BURELLE (LY) ...... 53,45 350,61 – 0,74 0,50 IMERYS ...... w 98 642,84 – 1,01 3,60 SEITA...... 44,30 290,59 – 2,38 1,25 HITACHI # ...... 7,30 47,88 ... 0,02 Le titre Fimatex perdait 2,80 %, mardi CANAL + ...... w 3,52 23,09 +1,73 0,15 IMMEUBLES DE ...... 0,30 SELECTIBAIL(...... 14,79 97,02 +2,71 1,56 HSBC HOLDING .... w 11,31 74,19 – 0,26 0,21 matin, à 2,08 euros. Le courtier en ligne, CAP GEMINI...... w 53,35 349,95 – 3,87 1,20 IMMOBANQUE ...... 10,67 SIDEL...... 50 327,98 ...... I.B.M...... w 101 662,52 +0,50 0,14 filiale de la Société générale, a annoncé une CARBONE-LORR.... w 29,39 192,79 +1,34 1,06 INFOGRAMES E .... w 6,58 43,16 +2,17 ... SILIC...... 159 1042,97 ... 6,68 I.C.I...... 0,32 CARREFOUR ...... w 51,40 337,16 – 1,91 0,50 IM.MARSEILLA ...... 2532 16608,83 – 4,45 22,26 SIMCO...... w 75,05 492,30 – 1,12 2,60 ITO YOKADO # ...... 50,35 330,27 +2,34 0,12 perte légèrement réduite au premier semes- CASINO GUICH...... w 84,60 554,94 +0,71 1,33 INGENICO ...... w 20,80 136,44 – 0,34 0,10 SKIS ROSSIGN ...... 12,90 84,62 – 1,53 0,28 I.T.T. INDUS ...... 47,50 311,58 – 2,06 0,14 tre, à 24,3 millions d’euros contre 28,9 mil- CASINO GUICH...... 59 387,01 – 3,20 1,37 ISIS OPE ...... 133 872,42 +1,06 ... SOCIETE GENE ...... w 53,75 352,58 +0,47 2,10 MATSUSHITA...... 0,03 w w w lions un an auparavant. CASTORAMA DU ... 50 327,98 +0,20 2,85 JC DECAUX ...... 8,60 56,41 – 4,44 ... SODEXHO ALLI ...... 47,95 314,53 +0,31 2,24 MC DONALD’S...... 29,98 196,66 +0,98 0,21 CEGID (LY) ...... 80,05 525,09 – 0,56 2,00 KAUFMAN ET B..... w 16,40 107,58 +1,74 0,82 SOGEPARC (FI ...... 92 603,48 +2,79 0,50 MERK AND CO...... 74,40 488,03 +1,50 0,33 b L’action Sagem progressait de 1,08 %, à CEREOL ...... w 23 150,87 +3,37 ... KLEPIERRE ...... w 98,90 648,74 +0,92 2,75 SOMMER-ALLIB ...... MITSUBISHI C...... 0,02 44,98 euros. Le groupe d’électronique a CERESTAR...... w 26,50 173,83 – 1,85 ... LAFARGE ...... w 88,25 578,88 +0,97 2,20 SOPHIA ...... w 29,89 196,07 – 0,37 1,52 NESTLE SA #...... w 228 1495,58 – 0,09 23,42 CFF.RECYCLIN ...... 38,99 255,76 – 0,03 1,30 LAGARDERE ...... w 34,09 223,62 +0,06 0,78 SOPRA GROUP ...... w 33,95 222,70 – 1,74 0,62 NORSK HYDRO...... 1,00 annoncé avoir reçu une commande de CGIP ...... w 26,90 176,45 – 0,41 1,00 LAPEYRE ...... w 38,50 252,54 – 1 1,08 SPIR COMMUNI .... w 62,15 407,68 – 0,08 3,00 PFIZER INC...... 44,99 295,12 +1,33 0,10 80 000 décodeurs de télévision cryptée par CHARGEURS...... 70 459,17 ... 2,13 LEBON (CIE) ...... 2,30 SR TELEPERFO ...... w 16,31 106,99 – 1,15 0,15 PHILIP MORRI ...... 53,85 353,23 +0,84 0,55 câble de la part de l’allemand Premiere CHRISTIAN DI...... w 25,30 165,96 ... 0,50 LEGRAND ORD. .... 137 898,66 – 0,29 ... STUDIOCANAL ...... 14,50 95,11 ... 0,54 PROCTER GAMB .... 79 518,21 – 0,19 0,38 CIC -ACTIONS ...... 119,90 786,49 – 0,17 2,29 LEGRAND ADP...... SUCR.PITHIVI ...... 350 2295,85 ... 12,00 RIO TINTO PL...... 0,23 World, sans préciser le montant du contrat. CIMENTS FRAN ..... w 41,48 272,09 +0,78 1,40 LEGRIS INDUS ...... w 18 118,07 ... 1,20 SUEZ...... w 35,65 233,85 – 0,75 3,30 SCHLUMBERGER... 48,19 316,11 +0,82 0,21 b L’action Usinor s’appréciait de 1,08 %, CLARINS...... w 71,20 467,04 +1,71 1,10 LIBERTY SURF...... 2,10 13,78 +2,44 ... TAITTINGER ...... 11,62 SEGA ENTERPR...... 15,99 104,89 +0,63 0,08 mardi matin, à 8,46 euros. La Commission CLUB MEDITER ..... w 33,40 219,09 +2,74 1,00 LOCINDUS...... 120 787,15 ... 10,18 THALES ...... w 41,26 270,65 +0,63 0,62 SHELL TRANSP ...... 7,85 51,49 – 0,63 0,09 CNP ASSURANC .... w 34,70 227,62 – 2,66 1,08 L’OREAL...... w 74,50 488,69 – 0,67 0,44 TF1...... w 20,62 135,26 +0,34 0,65 SONY CORP. # ...... w 36,01 236,21 +1,61 0,13 européenne examine le rapprochement COFACE...... w 48,59 318,73 – 0,21 1,75 LOUVRE #...... 51,10 335,19 +0,20 1,24 TECHNIP...... w 132 865,86 – 1,42 3,30 T.D.K. # ...... 0,13 d’Usinor avec ses concurrents sidérurgistes COFLEXIP OPE ...... 175 1147,92 – 4,89 ... LVMH MOET HE.... w 33,70 221,06 – 0,88 0,53 THOMSON MULT . w 20,19 132,44 – 0,64 ... TOSHIBA #...... 3,85 25,25 – 1,03 0,03 COLAS...... w 65,40 429 +1,55 2,13 MARINE WENDE... w 44,70 293,21 +1,59 2,00 TOTAL FINA E ...... w 145,30 953,11 +0,69 3,30 UNITED TECHO..... 51,50 337,82 +2,49 0,21 Arbed et Aceralia. Elle a jusqu’au 23 novem- CONTIN.ENTRE..... 39,80 261,07 ... 2,00 MATUSSIERE F...... 7,20 47,23 +10,77 0,10 TRANSICIEL # ...... w 25,40 166,61 +1,60 0,50 ZAMBIA COPPE...... 0,28 1,84 ...... bre pour mener ses investigations. CPR...... 58 380,46 ...... MAUREL ET PR...... 13,80 90,52 ... 0,91 UBI SOFT ENT ...... w 25,60 167,92 – 3,40 ...... CRED.FON.FRA...... 12,70 83,31 – 1,09 0,58 METALEUROP ...... 2,80 18,37 – 2,78 0,61 UNIBAIL ...... w 54,65 358,48 +0,09 5,00 ...... CREDIT LYONN ..... w 34,72 227,75 – 0,09 0,65 MICHELIN ...... w 28,37 186,10 – 1,49 0,80 UNILOG ...... w 54,10 354,87 +0,93 0,39 CS COM.ET SY...... 7,10 46,57 +1,28 ... MARIONNAUD P .. 45,75 300,10 +4,07 ... USINOR...... w 8,50 55,76 +1,55 0,56 ABRE´VIATIONS DAMART ...... 78 511,65 – 1,76 3,40 MONTUPET SA...... 10,05 65,92 +0,30 0,17 VALEO ...... w 34,48 226,17 +0,26 1,35 ´ B = Bordeaux ; Li = Lille ; Ly = Lyon ; M = Marseille ; Ny = Nancy ; Ns = Nantes. PREMIER MARCHE DANONE...... w 140,50 921,62 – 0,71 1,90 MOULINEX ...... 0,86 5,64 +1,18 0,61 VALLOUREC ...... w 46,50 305,02 – 1,69 1,30 ______+ w + DASSAULT-AVI...... 262,60 1722,54 0,46 6,20 NATEXIS BQ P ...... 91,25 598,56 0,27 2,50 VICAT...... 0,95 SYMBOLES DASSAULT SYS...... w 34,20 224,34 +1,79 0,31 NEOPOST ...... w 28,76 188,65 +1,63 ... VINCI...... w 64,70 424,40 +0,31 1,65 1 ou 2 = cate´gories de cotation - sans indication cate´gorie 3 ; MARDI 2 OCTOBRE Cours a` 9h57 DEVEAUX(LY)# ...... 55 360,78 – 0,90 4,20 NEXANS...... w 18 118,07 ...... VIVENDI ENVI...... w 42,55 279,11 – 0,42 0,55 a coupon de´tache´ ; b droit de´tache´ ; # contrat d’animation ; w DEV.R.N-P.CA...... 14,70 96,43 – 2 0,55 NORBERT DENT ... 16,90 110,86 +0,66 0,40 VIVENDI UNIV ...... 48,60 318,80 – 1,92 1,00 o = offert ; d = demande´ ; x offre re´duite ; y demande re´duite ; Dernier jour de ne´ gociation des OSRD : 25 octobre + w DMC (DOLLFUS..... 8,06 52,87 0,75 0,61 NORD-EST...... 0,94 WANADOO...... 4,07 26,70 – 0,49 ... d cours pre´ce´dent ; w_Valeur pouvant be´ne´ficier du service + w + + DYNACTION ...... 23 150,87 9,52 0,50 NRJ GROUP...... 12,99 85,21 1,48 0,15 WORMS (EX.SO...... 15,69 102,92 0,77 0,50 ` ´ ´ Montant w w w de reglement differe. Cours Cours % Var. EIFFAGE ...... 68,45 449 – 0,44 0,78 OBERTHUR CAR.... 4,47 29,32 – 0,67 ... ZODIAC...... 172,90 1134,15 +1,65 3,80 coupon France f en euros en francs veille ELIOR ...... w 6,88 45,13 +0,88 0,07 OLIPAR...... 6,35 41,65 +1,44 ...... DERNIE`RE COLONNE PREMIER MARCHE´ (1) : (1) ELECT.MADAGA .... 22,70 148,90 – 1,09 ... ORANGE ...... w 7,76 50,90 – 1,40 ...... Lundi date´ mardi : % variation 31/12 ; Mardi date´ mercredi : ACCOR ...... w 29,93 196,33 – 0,53 1,00 ENTENIAL(EX...... 27,50 180,39 ... 0,40 OXYG.EXT-ORI...... 326,10 2139,08 – 0,70 14,68 ...... montant du coupon en euros ; Mercredi date´ jeudi : paiement AGF ...... w 49,20 322,73 – 0,45 2,00 ERAMET ...... w 26 170,55 – 0,42 1,30 PECHINEY ACT...... w 41 268,94 – 1,09 1,00 ...... dernier coupon ; Jeudi date´ vendredi : compensation ; AFFINE...... 37,30 244,67 +1,08 2,82 ESSILOR INTL ...... w 30,80 202,03 – 0,32 3,90 PECHINEY B P ...... 39,60 259,76 +0,20 3,31 ...... Vendredi date´ samedi : nominal. AIR FRANCE G ...... w 11,93 78,26 – 2,21 0,22 ESSO ...... 79,50 521,49 – 3,05 4,00 PENAUILLE PO...... w 26,58 174,35 +3,22 0,28 ......

CMT MEDICAL ..... 13 85,27 +2,52 HF COMPANY ...... 43,94 288,23 – 0,02 NICOX #...... 43,50 285,34 – 1,14 GFI INDUSTRI...... 16 104,95 ... COALA # ...... 11,73 76,94 ... HIGH CO.#...... 91,10 597,58 +2,36 OLITEC...... 12,30 80,68 +3,71 GRAND MARNIE .. d 7800 51164,65 ... NOUVEAU COHERIS ATIX...... 9,20 60,35 – 0,54 HIGH BON DE ...... 2,90 19,02 +3,57 OPTIMS # ...... 1,65 10,82 – 5,17 SECOND GROUPE BOURB... d 45,50 298,46 ... COIL...... 15,90 104,30 ... HIGHWAVE OPT ... w 3,76 24,66 – 10,05 ORCHESTRA KA.... 0,66 4,33 – 22,35 ______GROUPE CRIT ...... 12,72 83,44 – 0,24 ´ CION ET SYS...... d 1,20 7,87 ... HIMALAYA ...... 0,96 6,30 +6,67 OXIS INTL RG ...... d 0,20 1,31 ... GROUPE FOCAL.... 50 327,98 ... MARCHE CONSODATA ...... 5,50 36,08 +17,02 HI MEDIA ...... 0,54 3,54 +3,85 PERFECT TECH .... 2,99 19,61 – 0,33 ´ GROUPE J.C.D...... 145 951,14 – 0,28 CONSODATA NV.. d 19,50 127,91 ... HOLOGRAM IND.. 5,25 34,44 – 0,94 PERF.TECHNO...... 0,10 0,66 – 47,37 MARCHE HERMES INTL...... w 124,50 816,67 +0,89 LUNDI 1er OCTOBRE CONSORS FRAN .. 1,59 10,43 +28,23 HUBWOO.COM ..... 1,75 11,48 ... PHARMAGEST I.... 13,50 88,55 +5,55 HYPARLO #(LY ...... 32 209,91 – 5,88 CROSS SYSTEM.... 0,92 6,03 – 5,15 IB GROUP.COM .... 2,18 14,30 +14,14 PHONE SYS.NE..... 1,60 10,50 +6,67 MARDI 2 OCTOBRE IMS(INT.META ...... 6,15 40,34 +0,82 Une se´ lection. Cours releve´sa` 18 h 16 CRYO # ...... 2,17 14,23 +1,40 IDP ...... 0,82 5,38 – 16,33 PICOGIGA...... 3,75 24,60 – 5,06 INTER PARFUM .... 55,40 363,40 +0,27 CRYONETWORKS. 0,95 6,23 – 3,06 IDP BON 98 (...... d 1,07 7,02 ... PROSODIE #...... 31,60 207,28 +5,33 Une se´ lection. Cours releve´ sa` 9h57 JET MULTIMED .... d 10,89 71,43 ... CYBERDECK # ...... 0,44 2,89 – 8,33 INTERACTIF B...... d 0,15 0,98 ... PROSODIE BS ...... d 8,46 55,49 ... LAURENT-PERR .... 24,19 158,68 ... Cours Cours % Var. CYBER PRES.P ...... 11,75 77,07 – 5,24 INTERACTIF B...... d 0,30 1,97 ... PROLOGUE SOF ... 3,12 20,47 – 8,24 Cours Cours % Var. LDC ...... 116 760,91 +3,39 Valeurs f en euros en francs veille Valeurs f en euros en francs veille CYBERSEARCH ..... 2,28 14,96 +1,79 IGE +XAO ...... 7,45 48,87 +4,20 QUALIFLOW ...... 2,53 16,60 +1,20 LECTRA (B) #...... 3,50 22,96 – 1,96 ABEL GUILLEM..... 7,92 51,95 – 2,58 CYRANO #...... 0,40 2,62 +8,11 ILOG #...... 6,95 45,59 +2,51 QUANTEL ...... 4 26,24 – 2,44 AB GROUPE ...... 20 131,19 ... LOUIS DREYFU ..... d 14 91,83 ... AB SOFT ...... 5,25 34,44 +9,83 DIREKT ANLAG .... 7,60 49,85 +2,01 IMECOM GROUP.. 1,19 7,81 +3,48 R2I SANTE...... 4,70 30,83 – 6 ACTIELEC TEC ...... 5,38 35,29 ... LVL MEDICAL...... 11,52 75,57 – 1,54 ACCESS COMME .. 2,61 17,12 +1,95 DIREKT ANLAG .... 6,58 43,16 – 0,30 INFOSOURCES...... 0,51 3,35 ... R2I SANTE BO ...... d 0,02 0,13 ... ALGECO #...... 73,90 484,75 – 0,14 M6-METR.TV A...... w 16,50 108,23 – 3,28 ADL PARTNER ...... 8,60 56,41 – 6,52 DALET # ...... 1,70 11,15 – 5,56 INFOSOURCE B .... d 1,45 9,51 ... RECIF # ...... 13,95 91,51 +3,33 ALTEDIA...... 27 177,11 – 4,93 MANITOU #...... 48,70 319,45 – 0,71 ALGORIEL #...... 3,17 20,79 +21,92 DATASQUARE #.... d 0,41 2,69 ... INFOTEL # ...... 19,20 125,94 +1,05 REPONSE # ...... 12 78,71 ... ALTEN (SVN) ...... w 12,15 79,70 – 1,14 MANUTAN INTE... 30,50 200,07 ... ALPHAMEDIA ...... d 0,52 3,41 ... DATATRONIC ...... 3,06 20,07 ... INFO VISTA ...... 2,39 15,68 – 8,08 REGINA RUBEN ... 0,55 3,61 – 1,79 APRIL S.A.#( ...... 14,86 97,48 ... PARC DES EXP ...... d 117 767,47 ... ALPHA MOS #...... 3,38 22,17 +0,60 DESK #...... d 0,89 5,84 ... INTEGRA ACT...... RIBER #...... 3,18 20,86 +6 ARKOPHARMA # .. 42,51 278,85 – 0,91 PCAS #...... 17,62 115,58 – 3,08 ALPHA MOS BO.... d 0,19 1,25 ... DEVOTEAM #...... w 15,16 99,44 – 3,56 INTERCALL #...... 1,04 6,82 – 0,95 RIGIFLEX INT...... 17,40 114,14 – 7,94 ASSYSTEM # ...... 31 203,35 ... PETIT FOREST...... 39,90 261,73 – 0,25 ALTAMIR & CI ...... 98,20 644,15 – 0,15 DMS #...... 10,96 71,89 +0,55 IPSOS # ...... w 57,70 378,49 – 0,43 RISC TECHNOL .... 7 45,92 +11,46 AUBAY ...... 4 26,24 +1,27 PIERRE VACAN...... 46 301,74 – 2,95 ALDETA ...... 2,74 17,97 – 26,74 D INTERACTIV ..... 1,05 6,89 – 11,76 IPSOS BS00...... d 1,39 9,12 ... SAVEURS DE F...... 8,50 55,76 +3,66 BENETEAU #...... 60 393,57 +2,04 PINGUELY HAU .... w 10,12 66,38 – 9,72 ALTI #...... 7,19 47,16 +5,74 DURAND ALLIZ.... 0,49 3,21 ... ITESOFT...... 1,90 12,46 +1,60 GUILLEMOT BS .... d 3 19,68 ... BOIRON (LY)#...... 69,10 453,27 – 1,29 POCHET...... d 100 655,96 ... A NOVO # ...... w 14,30 93,80 +0,99 DURAN DUBOI .... 9,70 63,63 – 11,82 IT LINK...... 2,20 14,43 +6,80 SELF TRADE...... 1,50 9,84 ... BONDUELLE...... 48 314,86 – 1,64 RADIALL # ...... 49 321,42 +1,03 ARTPRICE COM.... 2,34 15,35 – 9,30 DURAN BS 00 ...... d 0,15 0,98 ... IXO...... 0,45 2,95 ... SILICOMP #...... 17,60 115,45 – 0,56 BQUE TARNEAU... d 70 459,17 ... RALLYE (LY)...... w 48,35 317,16 +0,73 ASTRA ...... 0,47 3,08 – 6 EFFIK # ...... 13 85,27 ... JEAN CLAUDE ...... 0,76 4,99 +5,56 SITICOM GROU.... 3,25 21,32 – 1,52 BRICORAMA # ...... 50,50 331,26 +1 RODRIGUEZ GR ... w 40,84 267,89 – 0,39 AUFEMININ.CO.... 0,60 3,94 +15,38 EGIDE #...... 58,90 386,36 – 0,42 JOLIEZ REGOL...... 0,85 5,58 ... SODITECH ING .... 5,70 37,39 ... BRIOCHE PASQ .... 78,70 516,24 – 0,38 SABATE-DIOSO ..... 12,15 79,70 – 0,08 AUTOMA TECH .... 3,35 21,97 +4,69 EMME NV ...... 12,75 83,63 +7,78 KALISTO ENTE...... d 1,35 8,86 ... SOFT COMPUTI.... 2,91 19,09 ... BUFFALO GRIL..... 8,75 57,40 ... SECHE ENVIRO ..... 70 459,17 +0,57 AVENIR TELEC...... w 1,10 7,22 +10 ESI GROUP ...... 11 72,16 +1,38 KEYRUS PROGI ..... 0,82 5,38 – 4,65 SOI TEC SILI...... w 7,90 51,82 – 1,25 C.A. OISE CC ...... d 88 577,24 ... SINOP.ASSET...... d 18,80 123,32 ... AVENIR TELEC...... 0,12 0,79 +9,09 ESKER...... 4,20 27,55 – 6,67 LA COMPAGNIE.... 4,80 31,49 +1,05 SOI TEC BS 0...... d 2,30 15,09 ... C.A. PARIS I...... 65,50 429,65 – 0,08 SIPAREX CROI ...... 28,50 186,95 ... BAC MAJESTIC...... 1,80 11,81 – 2,17 EUROFINS SCI...... 12,90 84,62 +3,20 LEXIBOOK # S...... 16,80 110,20 +1,82 SOLUCOM ...... 27 177,11 – 5,59 C.A.PAS CAL...... 142 931,46 – 2,74 SOLERI ...... d 185 1213,52 ... BARBARA BUI ...... 12,80 83,96 +2,48 EURO.CARGO S.... 10,80 70,84 +2,76 LINEDATA SER...... 16,45 107,90 +2,81 SOLUCOM ACT..... d 47,76 313,29 ... CDA-CIE DES...... 43,50 285,34 – 3,33 SOLVING #...... 44,90 294,52 ... BCI NAVIGATI...... 4,03 26,44 – 7,14 FIMATEX # ...... w 2,14 14,04 ... LYCOS EUROPE..... 0,78 5,12 ... SQLI ...... 1,08 7,08 +2,86 CEGEDIM #...... 46,90 307,64 +1,52 STEF-TFE # ...... 53,10 348,31 ... BELVEDERE...... 17,35 113,81 – 3,61 FI SYSTEM # ...... w 1,23 8,07 +1,65 LYCOS FRANCE..... 2 13,12 – 9,09 STACI # ...... 1,95 12,79 – 4,41 CIE FIN.ST-H ...... d 117,10 768,13 ... STERIA GROUP ..... 26,46 173,57 +5,63 BOURSE DIREC .... 2,03 13,32 +2,01 FI SYSTEM BS...... d 0,03 0,20 ... MEDCOST #...... 1,30 8,53 +18,18 STELAX...... 0,21 1,38 ... CNIM #...... 46 301,74 ... SYLEA ...... 45,98 301,61 +4,50 BRIME TECHNO... 27,40 179,73 +3,01 FLOREANE MED .. 6,75 44,28 +3,85 MEDIDEP #...... 18,85 123,65 +8,02 SYNELEC # ...... 9,98 65,46 – 2,16 COFITEM-COFI..... d 55 360,78 ... SYLIS # ...... 18 118,07 – 2,49 BRIME TECHN...... d 0,20 1,31 ... GAMELOFT COM . 0,97 6,36 +18,29 MEMSCAP ...... 1,32 8,66 +8,20 SYSTAR # ...... 3,98 26,11 +0,51 DANE-ELEC ME.... 1,15 7,54 – 1,71 SYNERGIE (EX ...... d 23,15 151,85 ... BUSINESS ET ...... d 7 45,92 ... GAUDRIOT #...... 32,61 213,91 – 1,18 METROLOGIC G ... 39,99 262,32 – 0,03 SYSTRAN ...... 1,75 11,48 +14,38 ETAM DEVELOP ... d 8,85 58,05 ... TEAM PARTNER ... 4,60 30,17 +2,22 BUSINESS INT ...... 1,37 8,99 +9,60 GENERIX # ...... 13,97 91,64 – 0,14 MICROPOLE ...... 3,07 20,14 +2,33 TEL.RES.SERV...... 1,07 7,02 – 10,08 EUROPEENNE C... 41 268,94 +2,50 TRIGANO...... w 19,27 126,40 – 0,16 BVRP ACT.DIV...... w 6,08 39,88 – 17,05 GENESYS #...... 14,50 95,11 +3,20 MILLIMAGES...... 7 45,92 +0,72 TELECOM CITY..... 2,08 13,64 – 11,49 EXPAND S.A...... 55,50 364,06 ... UNION FIN.FR...... d 30,50 200,07 ... CAC SYSTEMES..... d 3 19,68 ... GENESYS BS00 ..... 1,11 7,28 +11 MONDIAL PECH ... 3,80 24,93 – 0,26 TETE DS LES ...... 1,60 10,50 +7,38 FINATIS(EX.L ...... d 110,30 723,52 ... VILMOR.CLAUS ..... 65 426,37 ... CALL CENTER...... 8,50 55,76 +8,28 GENSET...... w 2,85 18,69 – 6,56 NATUREX...... 14,50 95,11 +4,32 THERMATECH I.... 10,07 66,05 – 0,30 FININFO...... 31,50 206,63 +4,86 VIRBAC...... 93 610,04 – 3,02 CARRERE GROU... 15,55 102 – 0,13 GENUITY A-RE ..... 1,12 7,35 – 15,79 NET2S # ...... 4,05 26,57 – 1,70 TITUS INTERA ...... 1,95 12,79 ... FLEURY MICHO ... 22,05 144,64 +0,23 ...... CAST ...... 2,45 16,07 – 0,81 GL TRADE #...... 35,50 232,86 +1,43 NETGEM...... w 1,25 8,20 – 5,30 TITUS INTER...... d 0,42 2,76 ... GECI INTL...... 9,45 61,99 ...... CEREP...... 12,75 83,63 +3,74 GUILLEMOT # ...... 11,59 76,03 +7,31 NETVALUE #...... 0,93 6,10 +3,33 TRACING SERV..... 19,90 130,54 ... GENERALE LOC.... 9 59,04 – 2,39 ...... CHEMUNEX ...... 0,30 1,97 +15,38 GUYANOR ACTI ... 0,21 1,38 – 4,55 NEURONES # ...... 3,46 22,70 +0,58 TRANSGENE # ...... 6,85 44,93 – 2,14 GEODIS ...... d 31,80 208,59 ......

E´CUR. OBLIG. INTERNAT. D. 178,32 1169,70 01/10 CIC E´PARGNE DYNAM. C..... 2062,54 13529,38 01/10 CM MID. ACT. FRANCE ...... 27,41 179,80 01/10 OBLITYS D...... 111,60 732,05 01/10 E´CUR. TECHNOLOGIES C ..... 32,68 214,37 01/10 CIC E´PARGNE DYNAM. D .... 1626,83 10671,31 01/10 CM MONDE ACTIONS...... 286,77 1881,09 01/10 PLE´NITUDE D PEA ...... 39,88 261,60 01/10 SICAV et FCP E´CUR. TRIMESTRIEL D ...... 277,11 1817,72 01/10 CIC EUROLEADERS ...... 341,99 2243,31 01/10 CM OBLIG. LONG TERME .... 107,89 707,71 01/10 POSTE GESTION C...... 2608,50 17110,64 01/10 E´PARCOURT-SICAV D ...... 28,42 186,42 01/10 CIC FRANCE C ...... 31,74 208,20 01/10 CM OPTION DYNAM...... 28,65 187,93 01/10 POSTE GESTION D ...... 2312,39 15168,28 01/10 GE´OPTIM C ...... 2334,54 15313,58 01/10 CIC FRANCE D...... 31,74 208,20 01/10 CM OPTION E´QUIL...... 51,97 340,90 01/10 POSTE PREMIE`RE...... 7086,60 46485,05 01/10 er Une se´ lection. Cours de cloˆ ture le 1 octobre Fonds communs de placements CIC HORIZON C...... 66,88 438,70 01/10 CM OBLIG. COURT TERME .. 164,62 1079,84 01/10 POSTE PREMIE`RE 1 AN ...... 42330,99 277673,09 01/10 ` E´CUREUIL E´QUILIBRE C ...... 36,50 239,42 01/10 CIC HORIZON D ...... 64,50 423,09 01/10 CM OBLIG. MOYEN TERME.. 341,40 2239,44 01/10 POSTE PREMIERE 2-3 ...... 9189,97 60282,25 01/10 E´CUREUIL PRUDENCE C ...... 34,28 224,86 01/10 CIC MENSUEL...... 1433,82 9405,24 01/10 CM OBLIG. QUATRE...... 165,64 1086,53 01/10 PRIMIEL EUROPE C ...... 43,27 283,83 25/09 e ´ Valeurs unitaires Date E´CUREUIL VITALITE´ C ...... 38,01 249,33 01/10 CIC MONDE PEA...... 23,83 156,31 01/10 Fonds communs de placements REVENUS TRIMESTRIELS ..... 791,60 5192,56 01/10 Emetteurs f ee 363,60 Euros francs cours CIC OBLI COURT TERME C .. 24,62 161,50 01/10 CM OPTION MODE´RATION . 19,13 125,48 01/10 SOLSTICE D...... 2385,06 01/10 19,54 THE´SORA C ...... 188,46 1236,22 01/10 08 36 68 56 55 CIC OBLI COURT TEME D.... 128,17 01/10 AGIPI (2,21 F/mn) CIC OBLI LONG TERME C .... 15,38 100,89 01/10 ASSET MANAGEMENT THE´SORA D...... 157,32 1031,95 01/10 CIC OBLI LONG TERME D.... 15,19 99,64 01/10 TRE´SORYS C...... 47276,66 310114,56 01/10 AGIPI AMBITION (AXA) ...... 23,79 156,05 01/10 ATOUT CROISSANCE D...... 302,50 1984,27 01/10 CIC OBLI MONDE ...... 392,32 2573,45 28/09 AME´RIQUE 2000 ...... 115,28 756,19 01/10 AGIPI ACTIONS (AXA)...... 23,52 154,28 01/10 ATOUT EUROPE C ...... 476,64 3126,55 01/10 Fonds communs de placements ATOUT FRANCE C...... 178,74 1172,46 01/10 CIC ORIENT ...... 124,30 815,35 01/10 ASIE 2000...... 59,07 387,47 01/10 DE´DIALYS FINANCE ...... 75,53 495,44 01/10 3615 BNP ATOUT FRANCE D ...... 161,97 1062,45 01/10 CIC PIERRE ...... 32,42 212,66 01/10 NOUVELLE EUROPE ...... 196,07 1286,13 01/10 DE´DIALYS MULTI-SECTEURS 59,39 389,57 01/10 MONEYCIC DOLLAR ...... 1417,34 .... 01/10 ´ 3618,44 23735,41 01/10 08 36 68 17 17 (2,21 F/mn) ATOUT FRANCE ASIE D ...... 71,09 466,32 01/10 SAINT-HONORE CAPITAL C . DE´DIALYS SANTE´ ...... 94,53 620,08 01/10 ATOUTFRANCEEUROPED.. 162 1062,65 01/10 Fonds communs de placements SAINT-HONORE´ CAPITAL D . 3317,89 21763,93 01/10 DE´DIALYS TECHNOLOGIES .. 26,39 173,11 01/10 ´ BNP MONE´ COURT TERME.. 2488,01 16320,28 01/10 ATOUT FRANCE MONDE D .. 40,61 266,38 01/10 CIAL PEA SE´RE´NITE´ ...... 843,79 5534,90 28/09 ST-HONORE CONVERTIBLES 326,91 2144,39 01/10 DE´DIALYS TELECOM ...... 40,32 264,48 01/10 ´ BNP MONE´ PLACEMENT C .. 13646,80 89517,14 01/10 ATOUT MONDE C...... 47,89 314,14 01/10 CIC EUROPEA C ...... 9,55 62,64 01/10 ST-HONORE FRANCE...... 52,42 343,85 01/10 POSTE EUROPE C ...... 92,41 606,17 01/10 ´ BNP MONE´ PLACEMENT D.. 11914,97 78157,08 01/10 ATOUT SE´LECTION D ...... 95,71 627,82 01/10 CIC EUROPEA D...... 9,32 61,14 01/10 ST-HONORE PACIFIQUE...... 84,78 556,12 01/10 POSTE EUROPE D...... 88,14 578,16 01/10 ´ BNP MONE´ TRE´SORERIE ..... 77735,49 509911,39 01/10 CAPITOP EUROBLIG C...... 101,02 662,65 01/10 CIC EURO OPPORTUNITE´ .... 339,94 2229,86 24/09 ST-HONORE TECH. MEDIA .. 86,30 566,09 01/10 POSTE PREMIE`RE 8 ANS C ... 198,86 1304,44 01/10 ´ ´ BNP OBLI. CT...... 165,97 1088,69 01/10 CAPITOP EUROBLIG D...... 83,34 546,67 01/10 CIC GLOBAL C...... 221,38 1452,16 01/10 ST-HONORE VIE SANTE ...... 362,13 2375,42 01/10 POSTE PREMIE`RE 8 ANS D... 182,55 1197,45 01/10 ´ BNP OBLI. LT ...... 34,31 225,06 01/10 CAPITOP MONDOBLIG C...... 44,99 295,12 01/10 CIC GLOBAL D ...... 221,38 1452,16 01/10 ST-HONORE WORLD LEAD. . 83,90 550,35 01/10 REMUNYS PLUS ...... 102,74 673,93 01/10 BNP OBLI. MT C...... 153,92 1009,65 01/10 CAPITOP REVENUS D ...... 174,96 1147,66 01/10 CIC JAPON ...... 8,08 53 01/10 WEB INTERNATIONAL ...... 21,68 142,21 01/10 BNP OBLI. MT D ...... 141,26 926,60 01/10 DIE`ZE C...... 421,74 2766,43 01/10 CIC MARCHE´SE´MERGENTS 905,19 5937,66 28/09 SG ASSET MANAGEMENT BNP OBLI. SPREADS...... 186,46 1223,10 01/10 INDICIA EUROLAND D ...... 99,12 650,18 28/09 CIC NOUVEAU MARCHE´ ...... 3,79 24,86 24/09 LEGAL & GENERAL BANK Serveur vocal : BNP OBLI. TRE´SOR ...... 1965,93 12895,66 01/10 INDICIA FRANCE D ...... 333,67 2188,73 28/09 CIC PROFIL DYNAMIQUE..... 21,13 138,60 28/09 08 36 68 36 62 (2,21 F/mn) ´ Fonds communs de placements INDOCAM AMERIQUE C...... 35,97 235,95 01/10 CIC PROFIL E´QUILIBRE...... 17,40 114,14 28/09 STRATE´GIE IND. EUROPE .... 177,34 1163,27 28/09 CADENCE 1 D...... 157,72 1034,58 01/10 INDOCAM ASIE C ...... 16,27 106,72 01/10 ´ ´ BNP MONE´ ASSOCIATIONS.. 1823,39 11960,65 01/10 CIC PROFIL TEMPERE...... 131,75 864,22 28/09 Fonds communs de placements CADENCE 2 D...... 155,57 1020,47 01/10 INDOCAM FRANCE C ...... 306,44 2010,11 01/10 CIC TAUX VARIABLES...... 196,16 1286,73 28/09 CADENCE 3 D...... 153,95 1009,85 01/10 STRATE´GIE CAC ...... 5269,75 34567,29 28/09 INDOCAM FRANCE D...... 251,89 1652,29 01/10 CIC TECHNO. COM...... 59,21 388,39 24/09 CONVERTIS C ...... 218,26 1431,69 01/10 BANQUE POPULAIRE ASSET MANAGEMENT STRATE´GIE INDICE USA...... 8285,12 54346,82 28/09 INDOCAM MULTI OBLIG. C.. 183,12 1201,19 01/10 16,50 108,23 01/10 INTEROBLIG C ...... 59,19 388,26 01/10 www.bpam.fr 01 58 19 40 00 CIC USA ...... Fonds communs de placements CIC VAL. NOUVELLES...... 269,77 1769,58 01/10 www.lapostefinance.fr INTERSE´LECTION FR. D...... 67,73 444,28 01/10 BP OBLI HAUT REND...... 102,71 673,73 30/09 ATOUT VALEUR D...... 71,56 469,40 28/09 GTI PUNCH ...... 102,76 674,06 10/07 Sicav Info Poste : SE´LECT DE´FENSIF C...... 189,37 1242,19 01/10 BP MEDITERRANE´EDE´V...... 53,68 352,12 30/09 CAPITOP MONE´TAIRE C...... 191,57 1256,62 03/10 08 92 68 50 10 (2,21 F/mn) SE´LECT DYNAMIQUE C ...... 218,45 1432,94 01/10 BP NOUVELLE E´CONOMIE ... 71,05 466,06 30/09 CAPITOP MONE´TAIRE D...... 188,78 1238,32 03/10 www.clamdirect.com SE´LECT E´QUILIBRE 2...... 158,44 1039,30 01/10 BP OBLIG. EUROPE ...... 51,89 340,38 01/10 ADDILYS C ...... 106,72 700,04 01/10 INDOCAM FONCIER...... 87,83 576,13 01/10 SE´LECT PEA DYNAMIQUE .... 128,61 843,63 01/10 BP SE´CURITE´...... 102746,79 673974,76 01/10 ADDILYS D...... 105,87 694,46 01/10 INDOCAM VAL. RESTR. C ..... 243,73 1598,76 28/09 EURCO SOLIDARITE´...... 229,03 1502,34 01/10 SE´LECT PEA 1 ...... 189,17 1240,87 01/10 EUROACTION MIDCAP...... 105,69 693,28 28/09 AMPLITUDE AME´RIQUE C.... 23,09 151,46 01/10 MASTER ACTIONS C...... 36,76 241,13 27/09 LION 20000 C/3 11/06/99 ...... 489,23 3209,14 26/09 SG FRANCE OPPORT. C...... 372,37 2442,59 01/10 FRUCTI EURO 50 ...... 87,30 572,65 01/10 AMPLITUDE AME´RIQUE D ... 22,36 146,67 01/10 MASTER DUO C...... 13,32 87,37 27/09 LION 20000 D/3 11/06/99 ...... 427,10 2801,59 26/09 SG FRANCE OPPORT. D...... 348,66 2287,06 01/10 FRUCTIFRANCE C ...... 71,49 468,94 01/10 AMPLITUDE EUROPE C...... 30,03 196,98 01/10 MASTER OBLIGATIONS C ..... 30,15 197,77 27/09 SICAV 5000 ...... 142,95 937,69 01/10 SOGENFRANCE C ...... 410,72 2694,15 01/10 FRUCTIFONDS FRANCE NM 128,44 842,51 01/10 AMPLITUDE EUROPE D...... 28,77 188,72 01/10 SLIVAFRANCE ...... 245,02 1607,23 01/10 SOGENFRANCE D...... 370,13 2427,89 01/10 MASTER PEA D...... 11,12 72,94 27/09 AMPLITUDE FRANCE ...... 76,14 499,45 01/10 SLIVARENTE...... 39,18 257 01/10 SOGEOBLIG C...... 113,09 741,82 01/10 www.cdcixis-am.fr OPTALIS DYNAMIQ. C ...... 16,98 111,38 28/09 AMPLITUDE MONDE C ...... 205,34 1346,94 01/10 15,92 SLIVINTER ...... 139,13 912,63 01/10 SOGE´PARGNE D...... 46,40 304,36 01/10 OPTALIS DYNAMIQ. D...... 104,43 28/09 AMPLITUDE MONDE D...... 184,18 1208,14 01/10 ´ 17,77 TRILION...... 736,41 4830,53 26/09 SOGEPEA EUROPE...... 194,06 1272,95 01/10 OPTALIS EQUILIB. C ...... 116,56 28/09 AMPLITUDE PACIFIQUE C.... 14,51 95,18 01/10 ´ 16,17 106,07 SOGINTER C...... 46,12 302,53 01/10 OPTALIS EQUILIB. D...... 28/09 Fonds communs de placements AMPLITUDE PACIFIQUE D ... 13,86 90,92 01/10 MULTI-PROMOTEURS OPTALIS EXPANSION C ...... 13,30 87,24 28/09 ACTILION DYNAMIQUE C.... 164,22 1077,21 01/10 E´LANCIEL EURO D PEA ...... 88,22 578,69 01/10 Fonds communs de placements LIVRET BOURSE INVEST...... 160,21 1050,91 27/09 OPTALIS EXPANSION D...... 12,98 85,14 28/09 ´ ACTILION DYNAMIQUE D.... 154,69 1014,70 01/10 E´LANCIEL FRANCE D PEA .... 36,53 239,62 01/10 DE´CLIC ACTIONS EURO ...... 13,54 88,82 28/09 NORD SUD DEVELOP. C...... 516,39 3387,30 27/09 OPTALIS SE´RE´NITE´ C ...... 17,57 115,25 28/09 ´ ACTILION PEA DYNAMIQUE 60,23 395,08 01/10 E´MERGENCE E.POST.D PEA . 27,64 181,31 01/10 DE´CLIC ACTIONS FRANC ..... 45,01 295,25 28/09 NORD SUD DEVELOP. D ...... 398,52 2614,12 27/09 OPTALIS SE´RE´NITE´ D ...... 15,43 101,21 28/09 ACTILION E´QUILIBRE C ...... 163,48 1072,36 26/09 GE´OBILYS C ...... 121,79 798,89 01/10 DE´CLIC ACTIONS INTER...... 28,54 187,21 01/10 PACTE SOL. LOGEM...... 79,09 518,80 25/09 Sicav en ligne : ACTILION E´QUILIBRE D...... 152,85 1002,63 26/09 GE´OBILYS D...... 111,04 728,37 01/10 DE´CLIC BOURSE PEA...... 46,70 306,33 28/09 PACTE SOL.TIERS MONDE.... 84,11 551,73 25/09 08 36 68 09 00 (2,21 F/mn) ACTILION PEA E´QUILIBRE ... 156,56 1026,97 01/10 INTENSYS C ...... 20,65 135,46 01/10 DE´CLIC BOURSE E´QUILIBRE 15,43 101,21 28/09 E´CUR. 1,2,3... FUTUR D...... 45,88 300,95 01/10 ACTILION PRUDENCE C ...... 171,08 1122,21 01/10 INTENSYS D...... 17,55 115,12 01/10 DE´CLIC OBLIG. EUROPE...... 17,34 113,74 28/09 E´CUR. ACTIONS EUROP. C ... 16,15 105,94 01/10 www.cic-am.com ACTILION PRUDENCE D...... 159,42 1045,73 01/10 KALEIS DYNAMISME C...... 204,53 1341,63 01/10 DE´CLIC PEA EUROPE...... 20,32 133,29 28/09 E´CUR. ACTIONS FUTUR D.... 57,37 376,32 01/10 INTERLION ...... 230,45 1511,65 25/09 KALEIS DYNAMISME D ...... 198,92 1304,83 01/10 DE´CLIC SOGENFR. TEMPO... 51,98 340,97 28/09 E´CUR. CAPITALISATION C.... 44,38 291,11 01/10 CIC CAPIRENTE MT C...... 35,78 234,70 01/10 LION ACTION EURO ...... 80,86 530,41 01/10 KALEIS DYN. FRANCE C PEA 74,85 490,98 01/10 FAVOR ...... 272,15 1785,19 01/10 E´CUR. DYNAMIQUE+ DPEA. 38,57 253 01/10 CIC CAPIRENTE MT D ...... 26,86 176,19 01/10 LION PEA EURO...... 81,57 535,06 01/10 KALEIS E´QUILIBRE C...... 195,55 1282,72 01/10 SOGESTION C...... 44,74 293,48 28/09 E´CUR. E´NERGIE D PEA...... 40,07 262,84 01/10 CIC AME´RIQUE LATINE ...... 84,30 552,97 01/10 KALEIS E´QUILIBRE D...... 189,44 1242,64 01/10 SOGINDEX FRANCE C ...... 461,41 3026,65 28/09 E´CUR. EXPANSION C...... 14705,14 96459,40 01/10 CIC CONVERTIBLES...... 5,42 35,55 01/10 KALEIS SE´RE´NITE´ C...... 187,91 1232,61 01/10 ...... E´CUR. EXPANSIONPLUS C.... 42,06 275,90 30/09 CIC COURT TERME C ...... 34,08 223,55 01/10 KALEIS SE´RE´NITE´ D ...... 181,65 1191,55 01/10 ...... E´CUR. INVESTISSEMENTS D 47,16 309,35 01/10 CIC COURT TERME D...... 26,96 176,85 01/10 CM EURO PEA...... 19,73 129,42 01/10 KALEIS TONUS C PEA...... 63,51 416,60 01/10 ...... E´CUR. MONE´TAIRE C...... 223,09 1463,37 01/10 CIC ECOCIC ...... 345,63 2267,18 01/10 CM EUROPE TECHNOL...... 3,66 24,01 01/10 LIBERTE´ ET SOLIDARITE´ ...... 102,03 669,27 01/10 LE...... ´GENDE : e Hors frais. ee....A titre indicatif...... E´CUR. MONE´TAIRE D...... 192,39 1262 01/10 CIC ELITE EUROPE ...... 119,47 783,67 01/10 CM FRANCE ACTIONS ...... 31,46 206,36 01/10 OBLITYS C...... 113,38 743,72 01/10 ...... 27 AUJOURD’HUI LE MONDE / MERCREDI 3 OCTOBRE 2001

SCIENCES Le groupe intergou- destiné aux décideurs politiques. quences sur l’environnement et les nies, les températures continue- la prochaine conférence sur le cli- vernemental d’experts sur l’évolu- b CE DOCUMENT résume les connais- moyens d’en limiter l’impact. Il sug- raient à s’élever bien plus long- mat, liée à l’application du protocole tion du climat (GIEC) a rendu public, sances accumulées depuis 1995, date gère notamment que, même si l’on temps, et le niveau des océans à mon- de Kyoto sur la limitation des émis- lundi 1er octobre, un rapport de syn- du précédent rapport du GIEC, sur le parvenait à réduire les émissions de ter pendant plus d’un millénaire. sions de gaz à effet de serre, qui thèse sur le changement climatique réchauffement climatique, ses consé- gaz carbonique ces prochaines décen- b LE RAPPORT nourrira les débats de s’ouvrira fin octobre à Marrakech. Le dérèglement de la machine climatique pourrait durer des millénaires Le rapport de synthèse d’un groupe d’experts internationaux montre que le réchauffement de la Terre pourrait faire sentir ses effets pendant des siècles, voire des millénaires pour la montée du niveau des mers. Mais les scientifiques ne peuvent évaluer précisément les conséquences de cette évolution

MÊME si l’on réduit les émissions d’origine humaine à leur niveau de L'inéluctable montée du niveau de la mer ment climatique reste difficile à cer- de gaz carbonique (CO2) dans les 1990, la concentration du gaz carbo- ner. Et si l’on dispose de données prochaines décennies, les consé- nique continuerait à croître avant VARIATIONS DE TEMPÉRATURE Augmentation assez fiables sur le siècle écoulé, il L'INERTIE DES OCÉANS du niveau de la mer quences climatiques de la présence de se stabiliser à un niveau plus éle- À LA SURFACE DE LA TERRE faut, pour prévoir l’évolution du cli- Amplitude due à la fonte dans l’atmosphère de ce gaz à effet vé qu’aujourd’hui. La température DE L'AN 1000 JUSQU'EN 2100 de la réponse des glaciers mat, s’appuyer sur des modèles inté- (plusieurs millénaires) de serre pourraient se faire sentir poursuivrait elle aussi son élévation en °C grant à la fois des composantes éco- pendant plusieurs siècles, voire des avant de se stabiliser à une valeur nomiques et démographiques 6,0 Les différentes projections millénaires. C’est l’une des conclu- moyenne supérieure à celle que d'augmentation de température Augmentation du avant de s’attaquer aux variables sions les plus marquantes du rap- nous connaissons actuellement. 5,5 d'ici à 2100 niveau de la mer purement physiques. Ces pondéra- due à la dilatation port de synthèse destiné aux « déci- Mais c’est la réponse de l’océan, tions expliquent la grande disparité 5,0 (siècles, voire millénaires) deurs » et rendu public le 1er octo- dont beaucoup de climatologues des prévisions offertes par les modè- bre par le Groupe intergouverne- soulignent le rôle dans l’inertie de 4,5 Stabilisation les. Six scénarios socio-économi- mental sur l’évolution du climat la machine climatique, qui se ferait • D'après les experts, la de la température ques différents d’évolution des 4,0 (quelques siècles) (GIEC). sentir sur le plus long terme. hausse des températures émissions de gaz à effet de serre A quelques semaines de la pro- 3,5 qui s'est amorcée à la fin aboutissent à une élévation des tem- e Stabilisation du CO2 chaine conférence internationale EN PERPÉTUEL DÉSÉQUILIBRE du XX siècle devrait être atmosphérique pératures variant de 1,4 ºC à 5,8 ˚C 3,0 ° ° sur le climat, qui se tiendra à Marra- L’augmentation du niveau des de 1,4 Cà5,8 Cd'ici (50 à 300 ans) d’ici à 2100. Soit un réchauffement 2,5 à2100selon les différents kech du 29 octobre au 9 novembre, mers liée à la dilatation des eaux Emission de CO2 deux à dix fois supérieur à celui modèles d'évolution e ce document d’une trentaine de sous l’effet de la hausse des tempé- 2,0 d'origine humaine qu’a connu le XX siècle. Sur la desémissionsdeCO2. pages propose une sorte de vade ratures se poursuivrait bien au-delà Temps même période, le niveau des océans mecum du négociateur ès change- de 2100, l’horizon actuel des négo- 1,5 100 1000 ans devrait s’élever de 9 à 88 cm. ments climatiques. Il reprend les ciations sur le climat. De plus, l’élé- 1,0 Aujourd'hui « Globalement, le changement cli- principales conclusions tirées des vation du niveau des océans attri- matique devrait accroître les mena- 0,5 trois rapports présentés début buée à la fonte des glaces est présen- Même si l'on parvenait à réduire le niveau des émissions de gaz carbonique au ces sanitaires, particulièrement dans 2001 par le GIEC sur les « preuves » tée comme linéaire et susceptible 0 cours du siècle, le climat serait durablement affecté. Certains composants les populations à bas revenu, majori- comme le CO2 atmosphérique se stabiliseraient en quelques siècles. Mais la scientifiques étayant la thèse du de se prolonger au-delà du pro- –0,5 tairement dans les régions tropicales réchauffement climatique, son chain millénaire, avant que le climat hausse des températures communiquée aux océans se traduirait par une et subtropicales », indique le rap- impact sur l’environnement du glo- ne retrouve un nouvel « équilibre ». –1,0 2100 élévation du niveau des mers susceptible de durer des millénaires. L'inconnue port. Il exacerbera également le concerne l'ampleur de ces changements. be et les différents moyens permet- Ce terme risque de faire tiquer cer- 1000 1500 2000 manque d’eau dans les régions où tant de limiter les dommages cau- tains climatologues. Le propre du Source : IPCC/GIEC cette ressource est déjà rare. Les sés par ces changements. climat est en effet d’être en perpé- petites îles et les régions côtières de Graphiques et tableaux synthéti- tuel déséquilibre, les glaciations pas- temporelle est la même pour toutes ans et au-delà seront bien différen- tront peut-être qu’il est préférable faible altitude sont, elles aussi, ques résument les conclusions à sées, non attribuables aux activités les variables (taux de CO2, tempéra- tes si elle atteignent un millimètre de se préparer à en contrer les possi- menacées. côté des courbes désormais classi- humaines, en sont l’illustration. ture, élévation des océans), les par an ou bien un centimètre. Mal- bles conséquences. Les autres sou- En résumé, l’impact affectera de ques mettant en parallèle l’augmen- Mais dans le cas présent, avancent experts se contentent, en ordonnée, heureusement, ni le graphique ni sa tiendront qu’il n’est que plus urgent façon « disproportionnée » les pays tation dans l’atmosphère du taux les experts, « certains changements de la notion vague d’« amplitude de légende ne permettent de quanti- d’agir à la source – les émissions de en développement, les moins à de gaz carbonique (CO2) depuis le dans le système climatique, plausibles la réponse ». fier ces différentes grandeurs – et gaz à effet de serre par l’industrie, même de faire face aux conséquen- début de l’ère industrielle et la au-delà du XXIe siècle, pourraient Le tout donne l’impression d’un pour cause, « on sait très mal les cal- l’agriculture et le transport –, car ces du changement. Les Etats-Unis, récente croissance moyenne des être effectivement irréversibles ». curieux mélange des genres. culer », reconnaît Michel Petit, l’un comme le souligne le rapport, qui se sont mis en retrait des négo- températures. Le GIEC produit un Cette synthèse « fulgurante » de D’autant que, s’il est probable des experts français du GIEC. « plus tôt on réduira les émissions, ciations concernant l’application du graphique qui mérite une lecture l’impact des activités humaines sur qu’une certaine croissance de la Chacun pourra donc avoir une plus courts seront les temps de répon- protocole de Kyoto sur la lutte attentive (voir ci-contre). le climat a sans doute une visée plus température engendrera une fonte lecture contrastée de ce graphique. se, et moindre l’amplitude des chan- contre l’effet de serre, feront partie Le document montre en effet que politique que strictement scientifi- de la banquise continue et durable, Si les « à-quoi-bonistes » disent gements ». des moins touchés. même si, d’ici un siècle, on parve- que, même si les négociateurs du les conséquences de l’augmenta- qu’il ne sert à rien de s’échiner à A la décharge des rédacteurs du nait à ramener les émissions de CO2 GIEC s’en défendent. Si l’abscisse tion du niveau des mers dans mille réduire les émissions, ils admet- rapport, il est vrai que le change- Hervé Morin Le vingtième siècle a été fortement affecté L’incertitude mine les prévisions DE NOMBREUX changements atmosphéri- pératures minimales nocturnes ont crû deux fois verse périodiquement l’océan Pacifique, entraî- LA MACHINE climatique est (plus de 99 % de chances qu’un ques, climatiques et biophysiques ont affecté le plus vite que les températures maximales diur- nant à sa suite diverses calamités (sécheresses, formidablement complexe. L’exer- résultat soit vrai), à l’« exception- siècle écoulé. Les experts du GIEC en ont dressé nes », indique le rapport du GIEC. Les jours de inondations…), est « devenu plus fréquent, long cice consistant à mimer son fonc- nellement improbable » (1 % de une liste non exhaustive. La concentration de gel ont diminué sur toutes les régions terrestres et intense au cours des 20 à 30 dernières années, tionnement à l’aide de supercalcu- probabilité). gaz carbonique dans l’atmosphère constitue l’in- ces cent dernières années. Toujours sur les zones comparé aux cent années précédentes ». lateurs reste une entreprise Une série d’« incertitudes clés » dice le plus tangible de l’impact de l’ère industriel- continentales, les précipitations ont augmenté Les saisons n’ont pas échappé aux bouleverse- périlleuse, d’autant que les calculs sont liées à l’amplitude et au carac- le. Alors que, de l’an 1000 à 1750, elle est restée de 5 à 10 % dans l’hémisphère Nord, « bien qu’el- ments. Le printemps s’est allongé de un à quatre sont fondés sur des hypothèses tère de la variabilité du climat, aux stable, autour de 280 parties par million (ppm), les aient diminué dans des régions telles que le jours par décennie au cours des dernières qua- socio-économiques elles-mêmes effets des aérosols et aux poussiè- elle atteignait 368 ppm en 2000, soit une augmen- nord et l’ouest de l’Afrique et certaines parties de la rante années dans les hautes latitudes de l’hémis- incertaines. D’où certains grands res d’origine humaine pouvant tation de 31 %. Dans le même temps, le méthane Méditerranée ». phère Nord. Les zones d’habitat des animaux et écarts dans les prévisions. Ainsi, la refroidir l’atmosphère, à l’impact

(CH4) et le protoxyde d’azote (N2O) connais- des plantes se sont déplacées vers les pôles. De hausse des températures d’ici à des nuages et de la vapeur d’eau. saient des augmentations respectives de 150 % et LES LANGUES GLACIÈRES SE SONT ÉRODÉES même, la floraison des plantes, l’arrivée des 2100 varie entre 1,4 ºC à 5,8 ˚C. Ainsi, la modélisation actuelle du 17 %. L’ozone troposphérique, qui protège les Le niveau des océans s’est élevé en moyenne migrateurs, les dates d’accouplement des ani- Les données d’observation font cycle du carbone prend mal en êtres vivants des rayonnements ultraviolets, n’a de 1 à 2 millimètres par an. Dans l’hémisphère maux et l’émergence des insectes sont plus pré- aussi défaut. De larges pans du compte l’impact du changement lui cessé de diminuer depuis les années 1970. Nord, on a aussi constaté que la durée de la coces. Pacifique restent peu sondés et il climatique lui-même sur ce cycle Côté températures, le XXe siècle a été particuliè- période de prise par les glaces des lacs et rivières Concernant l’impact financier des catastro- est toujours impossible d’évaluer (« dopage » des végétaux par le rement chaud, puisque la température moyenne avait diminué de quinze jours. La banquise arcti- phes météorologiques, les pertes auraient été le volume des précipitations sur gaz carbonique). de la Terre a augmenté de 0,6 ˚C, les régions que, mesurée à la fin de l’été, s’est amincie de multipliées par 14 en quarante ans. Mais les les océans, alors que le cycle de L’incertitude concerne au pre- émergées se réchauffant « très probablement », 40 % au cours des dernières décennies, et son régions dévastées connaissent aussi de grands l’eau est fondamental pour com- mier chef le coût des remèdes au selon les termes du GIEC, plus que les océans. extension maximale, au printemps et en été, a chamboulements démographiques et agricoles. prendre l’évolution du climat. changement climatique (énergie, Dans l’hémisphère Nord, la température de sur- diminué de 10 à 15 %. De plus, les langues glaciè- Les experts notent qu’« il est difficile de quanti- Les experts ont appris à jongler technologies peu polluantes..) face a augmenté plus que durant les dix siècles res se sont érodées, la couverture neigeuse a fier l’impact relatif lié aux changements climati- avec ces incertitudes – certains Mais, sur ce chapitre, les réponses précédents, et les années 1990 ont vraisemblable- diminué de 10 % depuis les années 1960 et le per- ques (d’origine humaine ou naturelle) et aux fac- sceptiques les accusent même seront sans doute tout autant poli- ment été les plus chaudes du siècle. Mais il con- mafrost a perdu de sa consistance dans de nom- teurs socio-économiques ». d’en jouer avec partialité. Ils ont tiques que scientifiques. vient de préciser : c’est essentiellement la nuit breuses régions polaires. élaboré un vocabulaire codifié, que ces changements ont été marqués. « Les tem- El Niño, l’immense bulle d’eau chaude qui tra- H. M. allant du « virtuellement certain » H. M. Et si l’Atlantide était une île du détroit de Gibraltar engloutie par les eaux à la fin de la dernière glaciation ?

MAÎTRE du mystère, l’auteur de spécialiste de la géologie du quater- Un chapelet d'îles disparues marins a apporté une réponse sur- par on ne sait quelle catastrophe bandes dessinées Edgar P. Jacobs naire, ce qui implique une bonne prenante. Au cours de l’ultime sismique ou volcanique, mais par la croyait bien avoir résolu « l’énig- connaissance des importantes fluc- DÉTROIT DE GIBRALTAR Côtes période glaciaire, un véritable archi- remontée rapide des eaux – plus de ac EUROPE Ilya19000à21000ans tu me de l’Atlantide » – titre de l’un tuations qu’a subies le niveau des e pel parsemait le détroit de Gibral- 2 mètres par siècle. Le résultat obte- l de ses albums. Ses héros, Blake et océans au fil des glaciations. Ce le tar. Celui-ci ne ressemblait nu par le géologue colle également s Gibraltar Mortimer, découvraient, dans l’ar- chercheur a relu le passage du d’ailleurs pas du tout à la pointe avec celui du préhistorien. Le pays chipel des Açores, l’accès secret à Timée où Platon raconte que, neuf que nous connaissons aujourd’hui de cocagne qu’est l’Atlantide de Pla- – 50 m la mythique île engloutie. Depuis la mille ans auparavant (donc il y a mais plutôt à une mer intérieure, ton pourrait correspondre avec 30 m Tarifa description qu’en a faite Platon il y un peu plus de onze millénaires – 1 car les côtes marocaines et ibéri- l’apogée des chasseurs-cueilleurs 4 2 a près de deux millénaires et demi, pour nous), existait « une île, a n é e ques, distantes de 20 à 30 km, se fai- du paléolithique, lesquels, peu –100m –80m 3 d i t e r r l’Atlantide n’a cessé de fasciner, ins- devant ce passage que vous appelez, m r M é saient face sur près de 80 km. La nombreux et disposant de beau- 30 –87m M e pirant des milliers d’auteurs qui la dites-vous, les colonnes d’Hercule » – 1 –56m plus importante des îles de l’archi- coup de gibier, « vivaient certaine- Ceuta plaçaient là où leurs yeux voulaient et que nous nommons maintenant – 130 m 1 pel, correspondant de nos jours à ment dans une société d’abondance, la voir. Sites favoris : les atlanti- le détroit de Gibraltar. Jacques Col- 5 Ile Spartel un haut-fond appelé le banc de commente Jacques Collina-Girard. ques Açores, Madère et Canaries lina-Girard a été intrigué par cette –51m Spartel, mesurait 14 km de long sur Elle se termine avec le réchauffe- mais aussi la méditerranéenne San- date de neuf mille ans avant notre 5 km de large. Elle se situait à ment climatique qui suit la dernière OCÉAN ATLANTIQUE s Tanger torin, sans oublier l’Amérique, très ère : elle correspond en effet exac- mi-chemin entre l’Europe et l’Afri- glaciation et la submersion des terri- m elle 6 0 u en vogue chez les « atlantophiles » tement avec la remontée des eaux 3 que, à une dizaine de kilomètres de toires littoraux. Par ailleurs, la démo- 1 ct après les voyages de Christophe accompagnant la fin de la dernière – chacun des deux continents. Et cet- graphie augmentant, il n’a probable- Colomb (Le Monde du 16 août glaciation. 7 AFRIQUE te île a été engloutie… 9 000 ans ment plus été possible de se satisfaire

1999). Côtes a avant Platon. d’une vie en symbiose avec un envi- m 0 Une étude qui vient d’être 9 000 ANS AVANT PLATON 5 Pour Jacques Collina-Girard, ronnement favorable et passer à la – 10 km publiée dans les très sérieux Comp- La question s’est donc ainsi Asilah « dans le détroit de Gibraltar, les his- production de ressources alimen- tes rendus de l’Académie des scien- posée : pourquoi ne pas chercher toires géologiques de l’île du cap taires devenues insuffisantes : c’est ces pourrait bien balayer toutes l’Atlantide là où Platon l’a située ? 7 : île submergée Ilya19000ans 2-3-4-6 : îles submergées ilya14000ans Spartel et de son archipel s’ajustent sans doute une des contraintes qui a ces spéculations en réconciliant à Qu’y avait-il devant les colonnes 1-5 : îles submergées ilya11000ans ZONES ÉMERGÉES exactement à la tradition rapportée présidé à la révolution néolithique et la fois l’histoire, la géographie et le d’Hercule quand le niveau des Source : J.Collina-Girard / C.R. Acad. des sciences de Paris, sciences de la Terre et des planètes, p 233-240 9 000 ans après par Platon dans le peut-être aussi l’origine des mythes mythe. Son auteur, Jacques Collina- océans était de plusieurs dizaines Lors de la dernière glaciation, le détroit de Gibraltar était un goulet de 80 km Timée : lieu, date de submersion et de l’âge d’or. » Girard (CNRS-université de Pro- de mètres plus bas que le niveau de long, parsemé d'îles que la remontée des eaux a englouties. La plus impor- géographie coïncident ». L’Atlantide vence), est à la fois préhistorien et actuel ? L’étude des fonds sous- tante, l'île Spartel, a disparu il y a seulement 11 000 ans. serait donc là, non pas engloutie Pierre Barthélémy 28 / LE MONDE / MERCREDI 3 OCTOBRE 2001 AUJOURD’HUI-GOÛTS La pâtisserie est un art BOUTEILLE Pierre Hermé ouvre boutique à Paris et propose Côtes-du-rhône villages macarons et autres gâteaux aux saveurs raffinées Chusclan L’ART du pâtissier se distingue de pâtissier de Fauchon, où il resta celui du cuisinier par le petit nom- onze années, cet héritier de quatre LES MONTICAUTS ROUGE 1999 bre des ingrédients nécessaires à la générations de boulangers-pâtis- a En accueillant les bénédictins et, avec eux, la vigne, au début du confection d’autant de chefs-d’œu- siers alsaciens, déjà présent à second millénaire, Chusclan devenait la tête de pont des côtes- du-rhô- vre et aussi par l’extrême précision Tokyo, s’installe sous sa propre ban- ne en pays gardois. Deux dates : 1939, création de la cave, 1947, obten- de leur dosage et de leur cuisson. La nière dans deux boutiques pari- tion de l’AOC, marquent l’histoire récente du vignoble : les 13 et préparation de la pâte à lever ne siennes. Viennoiseries, glaces et sor- 14 octobre, les vignerons de Chusclan, fiers de leur passé, célèbrent les demande qu’un tour de main, mais bets, petits fours, entremets, choco- vendanges, avec dégustation, fifres et tambourins. Sur les pentes gra- la confiserie ou le travail du sucre lats, petits gâteaux et tartes, c’est veleuses, assainies par le mistral, les cépages traditionnels – syrah, gre- obéissent à des contraintes qu’au- toute une litanie gourmande qui nache, carignan, mourvèdre – donnent des vins de caractère. Ce sont cune recette n’a jamais imposées prend position rive gauche. les rosés qui ont fait la réputation de la cave. Aujourd’hui, la cuverie aux cuisiniers. Pourtant, les échan- Pierre Hermé nous annonce deux inox, le contrôle des températures, l’équipement en macération carbo- ges sont constants entre les deux dis- « collections » annuelles, au prin- nique et l’entrepôt climatisé permettent une bonne sélection des ter- ciplines : Michel Guérard et Guy temps et à l’automne, mais, comme roirs, suivie d’un élevage traditionnel en barriques. Deux nouvelles Savoy sont d’anciens mitrons ; pour la mode, c’est le client qui dé- cuvées, en rouge, sont proposées aux amateurs. Les Monticauts, millé- Pierre Hermé et Philippe Conticini, cide. Un mois après l’ouverture, le sime 1999, offrent une robe intense et un nez de fruits mûrs. C’est la deux des chefs de file de la pâtisserie macaron est en tête des ventes, avec splendeur de la syrah (90 %) et du grenache noir (10 %). Souple en bou- aujourd’hui, ont chacun porté la 30 % du chiffre d’affaires. Voilà qui che, ce vin aux tanins fondus présente la note de réglisse caractéristi- DESSINS DESCLOZEAUX toque. explique pourquoi le produit ve- que de l’encépagement. A boire sur les viandes rouges et sur le gibier L’origine de la pâtisserie se perd dette, avant le beurre, le chocolat, la arômes approximatifs et aux cou- Du nouveau dans la pâtisserie ? en sauce. dans la nuit des temps, celui des crème ou la farine, est l’amande, en leurs vives, ils étaient légers, mais L’histoire nous montre qu’il en a tou- e AOC villages Chusclan, « les Monticauts », 1999, rouge : 42,64 F (6,50 ¤) Contes de ma mère l’Oye. Il est cer- poudre, en pâte ou bien pilée. obtenus avec des mousses industriel- jours été ainsi. Paris au XIXe siècle a la bouteille départ cave. Cave des vignerons de Chusclan (30200). tain que, du jour où l’on fit du pain, les, lyophilisées, prêtes à l’emploi. connu la folie des galettes. La on mangea du gâteau également. Le LES CLASSIQUES Pierre Hermé signe aujourd’hui, meilleure était fabriquée chez la monde grec ne connaît guère que Le macaron, c’est l’héritage ita- sous le nom de « chuao », un biscuit mère Marie, à la barrière de Fontai- TOQUES EN POINTE les galettes de farine, d’eau et de lien, comme souvent dans la cuisine au chocolat sans farine, mélange de nebleau. Mais la mode insatiable miel distribuées dans les gradins au française. La corne d’abondance des ganache de chocolat de pure origi- emporta les Parisiens rue de la théâtre antique par les obalias.Au reines Médicis laissa choir devant ne, aromatisé au cassis et grains de Lune, au profit de la brioche. Sous Moyen Age, c’est dans le même four les gourmands ébahis les biscuits à cassis ! Ceux pour qui le chocolat l’Empire et après, ce fut Tronard, l’in- Bistrots que l’on fait cuire le pain et la la cuiller et les délicats macarons. Le doit rester pur – les « intégristes » – venteur du baba, qui devint le pre- galette des fêtes. La corporation des macarone vient de Venise, craquant apprécieront le « choc chocolat », mier pâtissier de la capitale. Beau- L’ÉCAILLER DU BISTROT « oblayers » – pâtissiers ou faiseurs à l’enveloppe, l’intérieur est tendre une nouvelle ganache au chocolat coup de pâtissiers ne virent jamais a Ils ne sont pas si nombreux les bistrots où l’on peut déguster des huî- d’oublies – ne se sépare de celle des et tout de finesse. Nancy est la capi- amer, nougatine et éclats de fèves leur nom retenu par la postérité. tres en toute confiance, hors les brasseries et les grandes institutions bou- « talmeliers » (qui tamisent la tale du macaron, grâce à deux de cacao, enrobée de chocolat noir. Grâce à Edmond Rostand, qui en levardières. La patronne ici est fille de Jacques Cadoret, famille d’ostréi- farine), c’est-à-dire les boulangers, sœurs converses des dames du Le travail du chocolat fait appel à donne la recette dans Cyrano, nous culteurs depuis cinq générations, installée à Riec-sur-Belon. Sélection qu’au XIIIe siècle. Saint-Sacrement, qui, en 1793, se des techniques exigeantes et à la savons que Ragueneau inventa les exemplaire : la belon ou plate de Bretagne, la spéciale du Belon, ou bien Jusqu’à l’ordonnance de Turgot virent sans emploi et tinrent fabri- technologie de pointe d’un décou- tartelettes amandines, mais nous ne la pousse en claire, une huître élevée à très faible densité pendant plu- supprimant les corporations, les que de ces merveilles. Pierre Hermé peur sous vide d’air. Pierre Hermé savons pas qui imagina le saint- sieurs mois. On trouve aussi la fine de Bretagne, une huître creuse affi- pâtissiers confectionnent oublies, a étendu le champ aromatique du estime que la technologie n’est honoré pour Madame de Pompa- née dans la rivière Belon, peu charnue et iodée, ou encore la spéciale gaufres, nielles, beignets, rissoles, macaron, dont les plus récents sont qu’un support de la créativité ; pour dour. Pierre Hermé y ajoute du cho- d’Utah Beach, nacrée, longue en bouche, une huître normande. Coquilla- gâteaux fins, et aussi pâtés de garnis de caramel à la fleur de sel, de lui, l’essentiel, c’est le goût qui tient colat et un peu de poire au sirop de ges, crustacés et poissons simplement apprêtés composent une carte allé- viande, de poissons ou de fromages. crème de pétales de rose ou bien à l’équilibre des saveurs et des tex- vanille. Toute grande pâtisserie fleu- chante, augmentée d’une cave bien fournie en vins de propriétaire à prix Au XIXe siècle, le grand Carême, qui d’un insolite et délicieux assemblage tures, au jeu nuancé des arômes. re le bon vieux temps, celui de l’en- raisonnables. A la carte, compter 180 F, 27,44 ¤. est tout à la fois pâtissier, traiteur, de ganache aux fruits de la passion C’est l’école de la sagesse, emprun- fance. e 22, rue Paul-Bert, 75011 Paris, tél. : 01-43-72-76-77. Fermé dimanche et cuisinier et, de surcroît, architecte, et chocolat au lait. tée par beaucoup de ses anciens lundi. s’autorise à considérer l’architecture Millefeuille, mont-blanc, paris- compagnons de route, Christophe Jean-Claude Ribaut comme une branche méconnue de brest, baba, flan, tous ces gâteaux à Felder (Hôtel de Crillon), Philippe L’ŒNOTHÈQUE la pâtisserie ! Cette distinction, artifi- la pâte légère et aérienne – que Chapon (restaurant Guy Savoy), Sté- e Pierre Hermé, 72, rue Bonaparte a La bonne aubaine, dans cet ancien marchand de vin transformé en bis- cielle, explique la situation d’aujour- Pierre Hermé appelle les classiques phane Vandermersch (pâtissier à 75006 Paris, tél. : 01-43-54-47-77 trot, c’est de tomber au hasard sur une tourte de gibier, en simple feuille- d’hui, où les boulangers-pâtissiers – sont modérément sucrés. L’accent Paris). Une cinquantaine de véri- (ouvert de 9 à 20 heures tous les tage à l’ancienne, suivie d’un pouillard (perdreau de l’année) en provenan- sont légion, le pâtissier souvent trai- est mis sur la concentration des tables artistes sur quatre continents, jours sauf le lundi). Seconde bou- ce d’une chasse où le repeuplement est interdit avant l’ouverture. Chair teur, et où le chef étoilé ne dédaigne saveurs et les contrastes de texture. la génération Hermé ! tique en décembre, 185, rue de serrée, parfumée, goûteuse, rôtie juste à point. Quelques bouchons (les pas de confectionner les desserts, On remarque sur presque tous la Vaugirard 75015 Paris, tél. : premiers cèpes) et pommes de terre fondantes, cuites au four dans un s’il n’emploie dans sa brigade un beauté minimaliste empreinte de 01-47-83-29-72. bouillon concentré, font garniture. Ce sont les plaisirs ordinaires que véritable pâtissier. japonisme de la présentation. Pierre Secrets gourmands, Pierre Hermé, Daniel Hallée, qui fut sommelier avant d’être restaurateur, fait partager à Voici que Pierre Hermé, précisé- Hermé justifie le dépouillement rela- Noésis, 2000, 236 pages, 179 F, sa clientèle d’habitués, amateurs de bonnes bouteilles. L’ardoise donne le ment, fait un retour aux sources, tif de ses produits comme une réac- 27,29 ¤. ton, moules brûle-doigts, assiette de jambon serrano, salade d’andouille après avoir porté la toque chez Ladu- tion à « l’esthétisme forcené qui s’est Pâtisserie Vandermersch, 278, ave- (poêlée, servie tiède, fameuse), puis côte de bœuf à la moelle, une viande rée. Engagé à quatorze ans par Gas- développé au détriment du goût dans nue Daumesnil 75012 Paris, tél. : soigneusement sélectionnée et affinée, rognons de veau aux épices à la ton Lenôtre, à vingt-quatre ans chef les années passées ». Gâteaux aux 01-43-47-21-66. broche, turbot grillé béarnaise. Saveurs nettes, cuissons précises et choix des vins assuré dans une ambiance bon enfant, plus agréable et détendue le soir. « Il y a des endroits où l’on mange bien, et ceux, plus rares, où l’on (italiens et espagnols basmati, qui plaît tant aux dîne », disait le président Herriot, éminent gourmet. Menu : 180 F, Le riz principalement) fut consommateurs. Au mas de Nans, à 27,44 ¤. A la carte, compter 280 F, 42,69 ¤. Ici les rizières lèchent presque les murs des fatal à la production quelques kilomètres d’Arles, la e 20, rue Saint-Lazare 75009 Paris, tél. : 01-48-78-08-76. Fermé samedi et mas, comme le font les vignes au pied des française. En vingt ans, famille Griotto a été la première à dimanche. châteaux du bordelais. Entre drailles et la surface des rizières chuta de 86 %. Fait produire un étonnant riz complet de couleur roubines (chemins et canaux), la Camargue exceptionnel, alors qu’en 1968 une variété de rouge. Sa texture particulière, sa saveur MA CUISINE est aujourd’hui synonyme de riz. Sur ses riz camarguais avait obtenu le label rouge, légèrement sucrée ont d’abord fait un a Pour fêter le premier anniversaire de son installation boulevard Saint- terres pousse 98 % de la production celui-ci lui fut retiré quatre ans plus tard : malheur dans les boutiques bio en Germain, Jean-Louis Huclin, cuisinier chevronné, casse les prix avec une nationale. Nous sommes sans doute au point plus suffisamment cultivé ! Allemagne, avant de débarquer dans la formule à 65 F, 9,91 ¤, qui donne à choisir entre l’entrée avec le plat, ou le plus haut, au nord du globe, pour la Tout cela pour dire si le riz de Camargue grande distribution. Pour tout ceux qui bien le plat et le dessert, soit les œufs en meurette ou la salade de bœuf culture de cette céréale tropicale. Millénaire revient de loin, et si l’IGP (Indication veulent s’initier à ces nouveaux riz aux poivrons confits pour les entrées, le chou farci ou le cabillaud aux épi- en Chine, le riz est encore un bambin dans géographique protégée), qu’il a obtenue le camarguais, la brasserie Flo, installée sous la ces comme plat principal, et les figues rôties pour dessert, avec un verre nos campagnes : la première grande rizière 6 juin 2000, est le signe d’une véritable coupole du Printemps à Paris, propose de vin. Son calcul est simple : tirant les leçons de la crise annoncée, il pré- camarguaise dont on trouve trace dans les renaissance. Depuis une vingtaine d’année, jusqu’au 7 octobre un choix de plats sur ce fère servir 40 couverts avec une marge réduite qu’une dizaine de menus archives fut installée en 1864 sur le domaine les petits grains camarguais ont repris du thème. De quoi augmenter la consommation qui ne couvriront pas même les frais de personnel. Depuis l’ouverture, de Paulet. Le delta du Rhône avait été poil de la bête. Nouvelles techniques de des Français qui n’est pour l’instant que de l’an passé, l’établissement s’est étoffé, et le service, un moment noyé, endigué depuis une dizaine d’années et le riz culture (nivellement des terres au laser), 4,5 kg par an et par habitant, loin des 198 kg s’est bien ressaisi. A la carte, des plats aux portions toujours généreuses, servait alors essentiellement à dessaler la amélioration de la productivité, nouvelles des Birmans… une salade de haricots verts (frais) au foie gras (maison), un beignet de terre pour y planter ensuite de la vigne. Ce variétés : aujourd’hui, on récolte ici chorizo et mozzarelle au basilic, de magnifiques rognons à la gousse d’ail, n’est qu’après la seconde guerre mondiale 110 000 tonnes de riz brut chaque année. «La Guillaume Crouzet une dorade au sel de Guérande ou une côte de veau aux girolles. Carte que la riziculture camarguaise prit son essor. majorité de ce riz est vendu sans identification, des vins raisonnable, quelques bouteilles à moins de 100 F, 15,24 ¤. For- Jusqu’au début des années 1960, la France mélangé à d’autres riz de la Méditerranée, e Riz naturellement parfumé « Santara » de Cap mule : 65 F, 9,91 ¤. Menu : 160 F, 24,39 ¤. A la carte, compter 180 F, produisait la quasi-totalité du riz qu’elle raconte Michel Durand-Roger, de la Camargue, 14 F, 2,13 ¤ environ les 500 g. Mélan- 27,44 ¤. consommait et en exportait même très chambre d’agriculture du Gard. Les ge riz rouge et riz semi-complet camarguais, e 26, boulevard Saint-Germain 75005 Paris, tél. : 01-40-51-08-27. Fermé légèrement. Las ! Le débarquement à cette riziculteurs locaux se sont lancés dans la « duo bio » de Carrefour, 10 F, 1,52 ¤ environ les le dimanche. époque des riz étrangers, bien moins coûteux production de riz parfumé, semblable au 500 g. Brasserie Flo Printemps 01-42-82-58-81. J.-C. Rt AUJOURD’HUI-SPORTS LE MONDE / MERCREDI 3 OCTOBRE 2001 / 29 Cyclisme : Les suppléments nutritionnels perturbent la lutte antidopage Laurent Jalabert Ces produits, absorbés par les sportifs pour remédier à une alimentation déséquilibrée et pour régénérer leurs organismes, se retrouvent au centre de plusieurs cas de dopage à la nandrolone. Or les scientifiques s’interrogent sur leur réelle utilité renonce Afin de se disculper, beaucoup de sportifs balayé par des spécialistes qui s’inquiètent pique (CIO), Patrick Schamasch. Le CIO a des sportifs, explique le nutritionniste Denis soupçonnés de dopage à la nandrolone (sté- de la forte consommation de ce type de pro- d’ailleurs publié un communiqué, le 27 sep- Riché, la supplémentation consiste à amener aux championnats roïde anabolisant) affirment avoir été « con- duits. « Il ne peut en aucun cas s’agir d’une tembre, pour « continuer de recommander quelque chose en plus de leur besoin, non taminés » par des suppléments nutrionnels à excuse », assure le responsable de la commis- aux athlètes et à leur entourage de ne pas pas dans une logique de santé mais plutôt la composition douteuse. Cet argument est sion médicale du Comité international olym- consommer de tels produits ». « Aux yeux dans une recherche de produits miracles. » du monde OÙ VA la lutte contre le dopage ? que d’autres : Edgar Davids, le production de nandrolone naturel- alimentation plus régulière ». Selon aux athlètes et à leur entourage de LAURENT JALABERT (CSC-Tisa- Dans tous les sens, et sans tenir le milieu de terrain de la Juventus lement excessive par certains orga- cette spécialiste, « acheter des sup- ne pas consommer de tels cli), le chef de file de l’équipe de moindre cap, si l’on en juge par le Turin et de la sélection des Pays- nismes (une suggestion avancée pléments alimentaires par l’intermé- produits ». France, champion du monde 1997 déroulement de plusieurs cas liés Bas, a bénéficié d’une suspension notamment par le judoka français diaire de l’Internet, c’est le début Pour le moment, les athlètes, de contre-la-montre, a été au problème du dopage survenus abrégée à quatre mois, après un Djamel Bouras). L’excuse de l’igno- d’une dérive ». tous sports confondus, se contrefi- contraint de déclarer forfait, lundi ces derniers mois. La descente de contrôle positif survenu en mars, rance et de la malchance a, elle aus- Devant la recrudescence des cas chent de ces mises en garde. Leurs 1er octobre, pour la course en ligne police opérée sur le Tour d’Italie alors que Christophe Cheval, sprin- si, fait long feu. « Il y a encore deux de positivité à la nandrolone ces motivations sont parfois ambi- des championnats du monde, le cycliste, en mai, avait souligné le teur français de faible renommée, ou trois ans, les sportifs étaient de dernières années, le CIO a entre- guës. « Je prends des compléments 14 octobre à Lisbonne (Portugal), retard bien connu des censeurs sur n’a guère de chance de voir la Fédé- bonne foi, mais, aujourd’hui, ce dis- pris une vaste étude portant sur alimentaires, de la créatine, depuis trahi par une tendinite au genou les contrevenants : les carabiniers ration française d’athlétisme (FFA) cours ne peut plus être tenu », assure 600 pots de suppléments nutrition- deux ans, explique Christophe Che- ressentie quelques jours avant le avaient trouvé dans les valises de lui accorder une remise de peine Michel Boyon, président du Comité nels, achetés un peu partout dans val. Et je n’ai jamais eu de problème. Grand Prix des nations. Le vain- certaines équipes des produits phar- sur les deux ans de suspension de prévention et de lutte contre le le monde et confiés au laboratoire Il ne faut pas se leurrer : on ne peut queur des étapes de Verdun et Col- maceutiques qui n’avaient pas enco- qu’elle lui a infligés à la suite de son dopage (CPLD). « Il ne peut en de Cologne (Allemagne). L’analyse pas faire de l’athlétisme à haut mar du Tour de France 2001 fai- re reçu d’autorisation de mise sur le contrôle positif subi à Edmonton, aucun cas s’agir d’une excuse, ajou- du premier tiers de ce stock a déjà niveau sans complément alimen- sait figure de favori sur un circuit marché. Plus tard, l’affaire Olga en août. taire. » Aux yeux du sprinteur fran- difficile semblant convenir à son Iegorova, suspendue « à titre provi- çais, ces produits présentent l’avan- style. « Mais, ma blessure m’aurait soire » par la Fédération internatio- L’EXCUSE DE L’IGNORANCE Le « J’accuse » de Bernard Kouchner tage de rééquilibrer son alimenta- empêché de tenir mon rang correc- nale d’athlétisme (IAAF) après Epinglés pour les mêmes raisons tion : grand amateur de frites et de tement, a expliqué le Mazamétain. avoir subi un contrôle positif à – la présence de précurseurs de la Dans un entretien publié par L’Equipe lundi 1er octobre, Bernard plats de pâtes, il n’aime pas les La décision n’a pas été facile à pren- l’EPO, à Paris, le 6 juillet, puis requa- nandrolone dans leurs urines –, Kouchner, ministre de la santé, se montre sévère à l’égard de la méde- fruits et légumes et se voit dans dre, dimanche, et à communiquer lifiée à temps, « pour des raisons deux athlètes de haut niveau, le cine du sport. « Je sais que des produits sont très souvent prescrits et déli- l’obligation de « compenser » ses aux membres de l’Equipe de Fran- juridiques », pour disputer et footballeur et le sprinteur, ont invo- vrés sciemment par des professionnels de la santé, déclare-t-il. On dit carences. ce. Ils doivent comprendre que je emporter le 5 000 m des champion- qué des excuses voisines. Edgar parfois que c’est la qualité de l’assistance médicale qui fait la différence L’utilité même des suppléments n’ai pas déclaré forfait par manque nats du monde d’Edmonton, a Davids aurait malencontreusement en termes de résultats. J’accuse cet entourage (…). Les pratiques de nutritionnels fait l’objet d’un débat de motivation. » Ce forfait compli- démontré la désorganisation et les absorbé le produit prohibé en ava- dopage touchent désormais tous les niveaux, les professionnels comme au sein de la communauté scientifi- que la tâche du sélectionneur failles de la lutte antidopage. lant une potion pour soigner un les occasionnels, et se banalisent même chez les jeunes. » que. « Les nutritionnistes qui tra- national, Charly Bérard, qui pour- Le cas d’Ato Boldon, le sprinteur rhume (d’autres footballeurs ita- vaillent avec le CIO pensent que ces rait également enregistrer, bien- trinidadien blâmé mais pas suspen- liens, Christian Bucchi et Salvatore produits n’ont pas grand intérêt », tôt, les forfaits de Patrice Halgand du par l’IAAF en dépit d’un contrô- Monaco, s’en sont tirés en assurant te Patrick Schamasch, responsable montré la présence de substances avance Patrick Schamasch. Marie- (Delatour), victime d’une tendini- le positif à l’éphédrine lors d’une que la viande de sanglier était à de la commission médicale du prohibées « dans 15 % à 20 % des France Oprendek recommande, te du genou droit, de Gilles Bou- réunion d’athlétisme de Walnut, en l’origine de leurs problèmes) ; Chris- Comité international olympique cas ». Selon le docteur Schamasch, elle, une utilisation contrôlée, maî- vard (Delatour), dont la forme Californie, a prouvé l’incohérence tophe Cheval aurait, lui, été victime (CIO). C’est trop facile de dire :“Je « une grande partie de ces produits trisée, « à bon escient, dans le cadre connaît de curieuses variations, et de ce combat. Le 28 septembre, la de suppléments nutritionnels conta- suis positif parce que j’ai pris ces pro- contaminés proviennent des Etats- d’un programme nutritionnel » : «Il de Nicolas Jalabert (CSC Tiscali), Ligue de football américain (NFL), minés à la nandrolone, sans que duits.” » Unis ou sont fabriqués sous licence faut les adapter, en fonction du sport qui souffre de l’estomac.(avec pourtant peu réputée pour son cela figure sur la notice. « Pas de américaine ». « Mais ce n’est pas le pratiqué et des carences présentées AFP) intransigeance en matière de bol », a-t-il assuré, après avoir fait LE DÉBUT D’UNE DÉRIVE seul pays en cause », dit-il. Depuis par les sportifs. Un tennisman ou une dopage, a ajouté l’éphédrine sur sa analyser un extrait de ce produit « En France, tous les produits sont 1998, le CIO a alerté les sportifs sur gymnaste n’a pas les mêmes besoins DÉPÊCHES liste des produits prohibés. Enfin, qu’il avait commandé par Internet répertoriés et visés par les services de ce problème. Forte des premiers qu’un adepte des sports d’enduran- a CYCLISME : l’Allemand Erik toute une série de cas positifs à la à un distributeur basé en Alsace. la répression des fraudes », précise résultats de l’étude du laboratoire ce. » « Surtout, insiste-t-elle, il ne Zabel (Telekom) est devenu pour nandrolone, un stéroïde anaboli- Ce manque de chance est brandi Marie-France Oprendek. Ce méde- de Cologne, la commission médica- faut pas les bannir : “En sport, plus la première fois n˚ 1 mondial au sant, a mis en exergue l’iniquité de par nombre d’athlètes depuis des cin nutritionniste travaille avec l’IN- le du CIO a publié un vous bannissez, plus vous incitez.” » classement de l’Union cycliste la lutte antidopage, face à laquelle années, depuis que des études ont SEP, où elle s’est fixé pour objectif communiqué, le 27 septembre, internationale (UCI), publié lundi certains sportifs sont plus égaux battu en brèche l’hypothèse d’une « d’aider les athlètes à revenir à une pour « continuer de recommander E. C. 1er octobre. Le quadruple lauréat de la classique de printemps Milan- sonne. Avant de conclure à une San Remo a profité de ses trois vic- TROIS QUESTIONS À… éventuelle carence, il faut procéder toires d’étape au Tour d’Espagne « Il y aura toujours des produits dopants dans le sport » à une enquête alimentaire, analy- pour dépasser l’Américain Lance DENIS RICHÉ ser les données chimiques et les élé- Armstrong (US Postal), qui avait LE DOCTEUR Rob Dawson, 38 ans, dirige la clinique tement accepté de recourir à des produits destinés à ments de biologie d’un individu. pris la tête du classement UCI Discus (Drugs in Sport Clinic and User’s Support). Installé améliorer ses performances ? Il faudrait alors établir Denis Riché, vous êtes nutrition- Aux yeux des sportifs, la supplé- après son troisième succès dans le à Chester-le-Street, cet établissement accompagne les une distinction entre les produits acceptables et ceux 1niste, membre de l’Institut euro- mentation consiste à amener quel- Tour de France, en juillet. sportifs utilisateurs de produits dopants. Il avait été créé qui ne le sont pas, entre le dopage et les suppléments. péen de diététique et de micronu- que chose en plus de leurs besoins, a FOOTBALL : Claude Simonet, après qu’une étude a démontré que 60 % des usagers de » On devrait toujours rappeler qu’il n’y a pas de place trition, comment interprétez-vous non pas dans une logique de santé, président de la Fédération françai- distributeurs de seringues dans le pour le dopage dans le sport. Mais on devrait aussi se la popularité des suppléments mais plutôt dans une recherche de se (FFF) estime, dans une inter- nord-est de l’Angleterre étaient des demander : “Comment allons-nous aborder ce problè- nutritionnels auprès des athlè- produit miracle. Prenez l’exemple view lundi au quotidien régional consommateurs de stéroïdes anabo- me, d’une façon cohérente et équilibrée ?” Or, s’il y a tes ? d’Ali Saïdi-Sief, le coureur de fond Sud-Ouest « qu’en 2004, il sera lisants. En six ans, il a reçu quelque chose de cohérent, c’est la façon dont les athlè- Les sportifs ont toujours été à la algérien. Après avoir été contrôlé temps de passer la main ». Le prési- 450 patients, dont l’immense majo- tes nient avoir eu recours à quelque produit que ce soit. recherche du produit miraculeux. positif à la nandrolone, à Edmon- dent de la FFF juge qu’à la fin de rité pratique le body-building. Les gens prendront toujours des produits dopants dans De nos jours, la professionnalisa- ton, il a incriminé un produit, le son mandat, prévu en décem- « Mais je reçois également des le sport. tion à outrance entraîne des atten- pyruvate, dont l’utilité dans la bre 2004, « tout dépendra de ma athlètes venant d’autres sports, » Il est très naïf de croire que les médecins connais- tes toujours plus élevées, et les recherche de performance n’a été santé, de ma vie familiale, aussi de VERBATIM certains sont des compétiteurs, sent mieux la question ou que nous savons ce qui se pas- échecs se traduisent par un senti- démontrée par aucune étude. la volonté de ceux qui sont autour de ou des ex-compétiteurs de haut niveau », a expliqué se, parce que beaucoup de personnes impliquées [dans ment d’injustice et d’incompréhen- moi de me changer ou de me gar- Rob Dawson dans un entretien avec le journal The Inde- le dopage] sont des scientifiques du sport, des gens très sion. La recherche de performance Faudra-t-il interdire le recours à der. En 2004, j’aurai passé dix ans pendent on Sunday du 12 août. bien informés. Ils lisent la même littérature que nous. et la médecine n’apportent pas 3ces produits ? aux commandes du football. Il sera « Sur le plan moral, comment justifier mon action ?, Ils ont accès aux mêmes articles sur la recherche scienti- toujours des réponses claires aux On peut considérer les sportifs temps de passer la main ». s’interroge le praticien. Parce que, au bout du compte, fique que nous. athlètes. Ils font appel à des « gou- comme une population à risques, a VOILE : les recherches se pour- ma responsabilité est de m’occuper de mes patients. Au » Le fait est que les programmes de lutte contre le rous », qui proposent des démar- et il est cohérent de penser qu’ils suivaient, lundi 1er octobre, pour Royaume-Uni, les gens qui prennent des anabolisants dopage sont condamnés à échouer, à cause des ressour- ches limites. C’est un domaine où doivent être accompagnés. Mais il tenter de retrouver le navigateur et d’autres produits dopants comme l’insuline ou les ces disponibles et à cause de la dimension internationa- la rumeur et la réputation tien- faut souligner la différence fonda- italien Roberto Varinelli, 49 ans, hormones de croissance ne commettent pas un acte illé- le du problème. Pour s’assurer que les meilleurs athlè- nent une grande place, où l’on con- mentale entre la complémenta- un des concurrents de la Transat gal. Ils se trouvent seulement dans l’illégalité vis-à-vis tes sont propres, il faudrait pouvoir les suivre en perma- fond souvent expertise scientifi- tion, indispensable, et la supplé- 6.50 à la voile La Rochelle-Salva- des règlements sportifs. Ce n’est pas un délit dans ce nence. Il faudrait pouvoir dire : “OK, les tren- que et témoignages d’athlètes. mentation, qui ouvre la porte à des dor de Bahia (Brésil), porté disparu pays. te meilleurs athlètes de chaque pays seront suivis cha- substances complètement aberran- depuis dimanche 30 septembre au » Si je peux faire en sorte qu’un usager de stéroïdes que mois et seuls ces trente athlètes seront autorisés à Quelles situations peuvent jus- tes. Ensuite, il faut toujours rappe- large du Portugal après que les anabolisants diminue sa consommation, c’est déjà une s’aligner dans les compétitions.” Cela coûterait une for- 2tifier un recours à ces complé- ler que c’est la façon de se reposer secours en mer portugais ont cons- victoire. Si je peux faire en sorte qu’un patient s’injecte tune. Par ailleurs, le programme de lutte contre le ments ? et de manger qui rend meilleur. taté qu’il n’était plus à bord de son ses produits de manière plus sûre, c’est une autre dopage n’est pas assez sensible pour attraper les tri- Un complément est quelque cho- Combien d’athlètes ont une alimen- bateau, Metallurgica Calvi. L’ins- victoire. cheurs, comme cela a été démontré par l’affaire Olga se qui doit venir pallier une carence tation saine ? Souvent, il est plus pection du bateau a par ailleurs » Lorsqu’un athlète décide de s’engager sur la voie Iegorova. Pour moi, les procédures actuelles ne mar- susceptible d’avoir une répercus- facile pour eux d’avaler un produit. montré que le navigateur n’avait des suppléments nutritionnels, n’a-t-il pas déjà implici- chent pas. Elles ne peuvent pas marcher. » sion sur l’état de santé d’une per- utilisé ni sa combinaison ni son Propos recueillis par radeau de survie, accentuant le pes- Dans la chasse à l’EPO, le CIO veut changer de méthode Eric Collier simisme des organisateurs. L’AFFAIRE Olga Iegorova, du majorité des fédérations, que la mois et demi a passé, et le CIO n’a l’EPO avec cinq laboratoires nom de la coureuse de fond russe méthode combinée des tests san- pas fait état de la moindre avancée [Châtenay-Malabry, Oslo, Barcelo- sacrée championne du monde de guin et urinaire. dans ce domaine. ne, Sydney, Lausanne]. Nous vou- 5 000 m, le 11 août, à Edmonton « J’avais dit cela parce que c’était lons qu’il soit défini avant les Jeux (Canada), un mois après avoir été DE NOMBREUSES DISCORDANCES le message que j’avais reçu du prési- d’hiver de Salt Lake City, en 2002. » contrôlée positive à l’érythropoïéti- Visiblement embarrassé par ce dent de la commission médicale du Là encore, des discordances ne (EPO) lors de la réunion d’athlé- retournement de situation, Arne CIO, le docteur Patrick Schamasch, apparaissent. « Cela va prendre des tisme de Saint-Denis, n’en finit Ljungqvist avait alors assuré que la assure Arne Ljungqvist. On m’a fait mois, affirme Arne Ljungqvist. Il pas de provoquer des remous. méthode de dépistage de l’EPO croire qu’un test de validation était reste encore à publier les résultats Début août, alors que les par le test urinaire seul pourrait en cours. » « Je n’ai jamais parlé dans une publication scientifique. » 8es championnats du monde débu- être validée par le Comité interna- d’un tel délai, rétorque Patrick Le contrôle positif d’Olga Iegoro- taient, la Fédération internationa- tional olympique (CIO) « une dizai- Schamasch. Pour le moment, nous va et sa réhabilitation par l’IAAF le d’athlétisme (IAAF) avait sanc- ne de jours » après les champion- continuons à travailler sur la défini- avaient provoqué le courroux des tionné Olga Iegorova, « à titre pro- nats du monde d’Edmonton. Un tion d’un critère de positivité à adversaires de la Russe (Le Monde visoire », sur la foi d’informations du 9 août) puis, après une enquête en provenance du laboratoire de du journal L’Equipe, soulevé quel- Châtenay-Malabry (Hauts-de-Sei- Le cyclisme donné en exemple ques questions quant à l’éventuali- ne), qui avait décelé des traces té du sabotage de l’échantillon d’EPO exogène dans un échan- Le président du Comité international olympique, le Belge Jacques d’urine analysé. tillon d’urine. Rogge, a salué, samedi 29 septembre, l’Union cycliste internationale Une enquête a été diligentée par Quelques jours plus tard, Arne (UCI) dont il a estimé qu’elle donnait l’exemple en matière de lutte le ministère de la jeunesse et des Ljungqvist, président de la commis- contre le dopage. Tandis qu’il assistait à Anvers (Belgique) aux sports mais, pour Arne Ljungqvist, sion médicale de l’IAAF, autorisait championnats du monde du cyclisme sur piste, Jacques Rogge a la mise au jour d’une éventuelle la Russe à concourir « pour des rai- déclaré que l’UCI « faisait un très bon travail en matière de dopage » manipulation de l’échantillon B sons strictement juridiques » : les et il a salué les « efforts entrepris par [le président] Hein Verbruggen des urines d’Olga Iegorova avocats de la Fédération russe et ses collègues ». « Ils sont sur la bonne voie », a-t-il assuré. « Ils don- n’aurait aucune incidence sur la avaient souligné le caractère illé- nent un exemple que tous devraient suivre », a-t-il conclu, estimant position de l’IAAF. « Le cas Iegoro- gal de la décision, basée sur une que les autres fédérations sportives devraient, elles aussi, imposer va n’existe plus », insiste-t-il. simple analyse d’urine, alors que des tests sanguins à leurs athlètes afin de détecter d’éventuelles l’IAAF ne reconnaît, comme la traces d’EPO. E. C. 30 / LE MONDE / MERCREDI 3 OCTOBRE 2001 AUJOURD’HUI ------Passage pluvieux 03 OCTOBRE 2001 Oslo Stockholm LE CARNET Prévisions Moscou Ensoleillé MERCREDI : Une bande plu- journée, les pluies se décalent len- vers 12h00 DU VOYAGEUR vieuse traverse l’ouest du pays tement vers l’est. Des températu- dans la nuit de mardi à mercredi. res entre 18 et 23 degrés. En journée, les pluies, parfois sou- Poitou-Charentes, Aquitaine, Peu a FRANCE. Le groupe Choice Ho- nuageux tenues, se décalent vers le centre Midi-Pyrénées. La matinée est gri- Belfast tels Europe propose des forfaits Liverpool puis vers l’est de la France. Après se et pluvieuse. Dans l’après-midi, Dublin « Découverte des grands crus fran- Varsovie Kiev le passage des pluies, les tempéra- les pluies cessent et des éclaircies Amsterdam çais » : vins d’Anjou à Angers tures baissent et redeviennent de reviennent. Les températures Berlin Brèves (3 jours / 2 nuits et petits déjeuners, éclaircies saison. varient entre 19 et 22 degrés. Londres 2 dîners, 1 600 F, 24 ¤ pour 2 per- o Bruxelles Bretagne, Pays de la Loire, Bas- Limousin, Auvergne, Rhône- 50 Prague sonnes) ; bourgognes à Beaune se-Normandie. Le ciel se partage Alpes. Sur le Limousin et l’Auver- Couvert (2 030 F, 309 ¤ par nuit pour 2) ou entre nuages et éclaircies. Quel- gne, des pluies parfois importan- Paris Strasbourg Vienne à Dijon (2 nuits en demi-pension, ques averses le long des côtes. Les tes et orageuses se produisent Budapest 1 100 F, 167 ¤ par personne) ; Bor- températures affichent de 18 à tout au long de la journée. Nantes Brume deaux (1 210 F, 184 ¤ pour 3 jours / Berne brouillard 21 degrés. Ailleurs, le ciel matinal se voile, il Bucarest 2 nuits et petits déjeuners) ; cham- Nord-Picardie, Ile-de-France, pleut dans l’après-midi. Il fait de Lyon Milan pagnes à Reims (à partir de 475 F, Centre, Haute-Normandie, 18 à 25 degrés. Belgrade Sofia Averses 72 ¤ par personne) ; vins d’Alsace à Ardennes. Des pluies parfois sou- Languedoc-Roussillon, Proven- Strasbourg (3 jours / 2 nuits, Toulouse Istanbul tenues en début de matinée. Elles ce-Alpes-Côte d’Azur, Corse. Le 1 460 F, 222 ¤ pour 2) ; touraines à sont suivies par un temps variable vent marin apportent de nom- Rome Pluie Tours (2 nuits et petits déjeuners, et plus frais. Les températures breux nuages qui parfois précipi- Barcelone Naples 1 064 F, 162 ¤ pour 2). Réservations maximales sont voisines de tent en petite pluie. Le soir, les 40 o Madrid au 0-800-12-12-12. 19 degrés. pluies s’intensifient. Les tempéra- Lisbonne Athènes Orages a ALLEMAGNE. La nouvelle bro- Champagne, Lorraine, Alsace, tures s’échelonnent entre 22 et chure « DBFrance 2002 » présente, Bourgogne, Franche-Comté. Au 25 degrés. Séville en 52 pages, séjours, circuits et petit matin, le vent souffle et le La grève de certains syndicats Neige voyages dans les différentes régions ciel est voilé sur l’Alsace et la Fran- de Météo-France nous empêche Alger Tunis d’Allemagne. Renseignements au che-Comté. Ailleurs, pluies et nua- de publier les prévisions météo- 4, rue Daunou, 75002 Paris (tél. : o o o ges sont déjà au programme. En rologiques habituelles. Rabat 0 10 20 Vent fort 01-44-58-95-50).

PRATIQUE Les réponses des voyagistes à la crise du tourisme APRÈS trois semaines de tour- Floréal Gavalda de Kuoni, fort d’une Selon l’International Herald Tribu- sur la pointe des pieds. Il y aura des tions sur New York et l’Ouzbékistan Depuis le 1er octobre, les condi- mente sur le monde du tourisme, belle programmation sur ses destina- ne des 29-30 septembre, les transpor- promotions ponctuelles. Comme celle ont été enregistrées sans frais. Tou- tions de vente s’appliquent de nou- conséquence des attentats du 11 sep- tions « Sables », Maldives, Maurice, teurs ont annulé, aux Etats-Unis, un que prépare l’association Visit USA jours pas de frais non plus pour les veau et de manière assez stricte, tembre aux Etats-Unis, la profession Seychelles, Polynésie. Avec des cen- vol sur cinq, et les avions circulent Committee [100 tour-opérateurs, pays « formellement déconseillés » frais d’annulation à la clé, pour qui s’organise pour répondre aux voya- taines d’annulations sur l’Egypte pour aux deux tiers vides. Sur l’Atlanti- compagnies aériennes, chaînes hôte- aux touristes par le Quai d’Orsay, renonce à partir, une fois engagé. geurs déboussolés et peu enclins au les vacances de la Toussaint, on adap- que, American Airlines supprime lières, Etats et villes, prestataires de dont le Turkménistan, le Pakistan et Conscients de la fragilité de la départ. Le flot d’annulations massi- te les capacités aériennes et le nombre deux liaisons quotidiennes sur huit service], pour redynamiser l’image de le Yémen. Certains voyagistes ont demande, plusieurs voyagistes ves (11 000 en une semaine, dont la de bateaux au volume des clients. et Air France affrète des avions de New York. » Il s’agit d’un forfait à accepté, tous azimuts et gracieuse- continuent à jouer l’ouverture. «On moitié vers les Etats-Unis et le Cana- Pour les fêtes de fin d’année, les réser- moindre capacité. Parade à la psy- prix coûtant, « 3 nuits au départ de ment, les annulations avec reports. a une position très commerciale et da, 4 400 vers le Maghreb et le Pro- vations accusent un recul de 30 % sur chose, le train : le cahier Travel du Paris » pour le Thanksgiving, fin Si l’achat d’un forfait inclut auto- très souple vis-à-vis de nos clients, che-Orient) s’est tari. Depuis le 2000. Pour février et au-delà, on a con- New York Times consacrait son novembre. Affaire à suivre. Vacan- matiquement un contrat « assistan- assure Jacques Maillot, il faut tout 27 septembre, la courbe s’est inver- servé toutes nos capacités. L’Egypte a numéro du 23 septembre aux par- ces Carrefour, qui a renoncé à sa pro- ce-rapatriement », il faut acquitter faire pour les garder », insiste le sée, « de nouveau le téléphone sonne, hélas subi d’autres coups durs cours panoramiques des réseaux motion prévue le 17 septembre sur en sus une assurance complémen- PDG de Nouvelles Frontières. les demandes de devis comme les [attentat de Louxor en 1997] et est Amtrack et Royal Canadian Pacific ! Manhattan, a maintenu ses 5 000 for- taire pour couvrir l’extension « annu- Même discours chez Voyageurs du réservations reprennent », précise toujours repartie avec force. » faits à 1 190 F, 181 ¤ (3 300 sont déjà lation de voyage » (3,9 % du prix du monde : « Le problème n’est pas le Jean-François Rial, PDG de Voya- Les clients se retournent vers les PARADE À LA PSYCHOSE vendus), offrant le choix d’un week- forfait chez Elvia, par exemple). Cel- prix, observe Jean-François Rial, geurs du monde, Terres d’aventure Caraïbes, l’océan Indien, l’Asie du « Les diminutions de tarifs commen- end à Istanbul, d’une semaine à le-ci, très restrictive (maladies anté- mais le fait de rassurer les gens. Le et Comptoirs. « La baisse d’activité Sud-Est, la Chine, l’Afrique (plus cent à arriver, commente Rémy Arca Hammamet ou à Marrakech, en rieures, licenciements, etc.), ne voyage doit rester un plaisir. On est ramenée à moins 20 % par rapport 20 % de demandes sur le Sénégal, de Vacances fabuleuses, mais jus- demi-pension. « Il serait dommage, prend pas en compte le simple fait demeure très souple, s’il y a report.» à l’an passé », souligne-t-il. Certains plus 100 % pour le Kenya, plus 15 % qu’où ira-t-on, moins 20 %, moins confie Philippe Cobessi, le directeur, d’être inquiété par la situation inter- Idem chez Orients, où Anne Derain clients prennent à contre-pied la pour les Canaries, chez Fram). 50 % ? Et jusqu’à quand ? On avance que l’on soit plus pessimiste que nos nationale. « Les gens fournissent des précise qu’elle conservera les som- tendance générale et s’inscrivent clients. Ces destinations ne présentent certificats médicaux de complaisance mes versées en acompte sur le voya- pour l’Egypte, « considérant que pas de risques. » Pour accompagner pour ne pas partir, cela se rapproche ge ultérieur. Quant à Jean-Pierre jamais la sécurité n’y serait aussi bon- A savoir de 2 jours du départ et la totalité le repli des voyageurs vers la vieille de la fraude, constate Nicole Rodri- Mas, président d’AFAT Voyages ne, ils saisissent l’occasion de visiter les du prix payé si l’on ne se présente Europe, il annonce un autre « prix guez-Besson, directrice d’Elvia. On (437 agences), il étudie le moyen de sites archéologiques sans la foule », b FRAIS D’ANNULATION. pas le jour dit. unique » sur cinq métropoles scandi- renforce nos moyens de contrôle, pré- raccourcir la période durant laquel- indique-t-il. Ces frais augmentent à mesure b MINISTÈRE DES AFFAIRES naves. Promotions encore chez vient-elle. Elvia a d’ailleurs lancé, le les frais d’annulation s’appli- Les tour-opérateurs, dont les cata- que la date du départ approche. ÉTRANGÈRES. Le site Internet Accor Tour en octobre, sur la Tuni- bien avant les événements, notam- quent « à quinze jours, avec possibi- logues 2001-2002 arrivent tout juste Sont généralement retenus 200 F de « Conseils aux voyageurs » sie, le Maroc, le Sénégal, l’Egypte. ment chez Havas Voyages, le lité de report. Il ne faut pas que dans les agences, font face à la (30,50 ¤) de frais de dossier tient à jour une liste des pays « L’onde de choc a été extrême- contrat « Volte face », prévoyant les l’achat d’un voyage apparaisse au demande frileuse et décalée des glo- jusqu’à 30 jours du départ, 25 % et régions « formellement ment importante, reconnaît Gilles « annulations toutes causes », plus client comme un piège qui se referme be-trotteurs qui boudent des pans du prix du forfait de 30 à 21 jours déconseillés », à laquelle se Gersant, directeur de Havas Voya- coûteux, facturé 4,5 % du prix du sur lui. Il faut voyager l’esprit libre ». entiers de la planète. « On a cette du départ, 50 % de 20 à 8 jours, réfèrent les voyagistes ges-Vacances, on n’en est pas sorti. » voyage avec une franchise de 20 %, chance d’être généraliste, se rassure 75 % de 7 à 2 jours, 90 % à moins (www.dfae.diplomatie.fr). Jusqu’au 30 septembre, les annula- ou de 1 000 F minimum, 152 ¤. Florence Evin

Retrouvez nos grilles MOTS CROISÉS PROBLÈME No 01 - 232 sur www.lemonde.fr SCRABBLE ® N˚ 245

123456789101112 7. Remis en mouvement. - 8. 12345678 9 101112131415 Presque rien. La moitié de rien. 600 % I Reste au fond du cours. - 9. Petits A BI ensembles. Bien située. - 10. Qui Le Parisien Franck Maniquant a B P A D INE SAKI E H II ne devraient pas vous lâcher battu le record de Michel Duguet, facilement. - 11. Sur la droite au qui, en 1983, avait gagné les quatre C M R III centre. Reconnaissance. Sur la manches consécutives d’un cham- droite. - 12. Pour ceux qui ne pionnat sans perdre un seul point : D O O IV veulent pas trop se mouiller. Franck a remporté les six premières E UD manches du championnat du mon- V Philippe Dupuis de francophone, joué à La Rochelle. F LEAU Voici un problème qu’il a com- VI SOLUTION DU N° 01 - 231 posé pour les Rochelais. G T U EGAU X Tirage : B C E I L R O. H HOT ELS VII Horizontalement a) Trouvez et placez un sept- I. Popote. Purée. - II. Ruinistes. lettres. I E T E T R A VIII PC. - III. Ob. DNA. Ria. - IV. Plaît. b) En trois endroits différents, pla- J O O Lot. Cr. - V. Oignons. Omet. - VI. cez trois huit-lettres différents. NIES IX Rée. Ridage. - VII. Tentée. Vénal. c) Placez un neuf-lettres, un dix- K A U - VIII. Cutter. Ame. - IX. Oter. lettres, et enfin un quinze-lettres. X Pincée. - X. Narcodollars. N.B. Dès que vous avez trouvé une L I C A R (I) E N S solution, effacez-la et continuez. M D Verticalement Préparation de la grille de la HORIZONTALEMENT ment autour de la Russie. Fait de 1. Proportion. - 2. Oubliée. Ta. - semaine prochaine. N I la musique avec des coquillages. 3. Pi. Agencer. - 4. Ondin. Turc. - d) A A C E I N S : trouvez deux I. Un peu décalé par rapport - X. Pièges sous-marins. Protec- 5. Tintoret. - 6. ESA. Niet. - 7. sept-lettres. A E I N S U X : trouvez O L I S E N T aux autres. A du mal à suivre les tions sous-marines. LSD. EPO. - 8. Peso. Avril. - 9. Us. trois sept-lettres, dont aucun n’est autres. - II. Avancée en façade. Toge. Nl. - 10. Menaça. - 11. Epi- courant. L’un est une hormone (au médical et le troisième un adjectif L 2, 80 – EVACUAIT, 13 D, 75 – Mettre en communication. - III. VERTICALEMENT ce. Amer. - 12. Ecartelées. pluriel), le deuxième un adjectif pluriel relatif à un cristal. CUVERAIT, L 8, 67, ou l’anagram- Cité antique. Espace sacré chez Solutions dans Le Monde du me ACTIVEUR – CUVELAIT, revê- les Grecs. - IV. Taquina la muse. 1. Monté, il fait illusion. - 2. 10 octobre. tait l’intérieur d’un puits de mine, Voyelles. La Thaïlande d’hier. - V. Aura beaucoup de mal à suivre. - 10 E, 67. Fidèle lecteur. Politesse peu 3. Eclat de rire. Possessif. En Solutions du problème paru c) RICAINE ou ICARIEN – CABI- encombrante. - VI. A moitié noir. tournée à la tombée de la nuit. - dans Le Monde du 26 septembre. NIER (d’une cabine à haute tension), Pas très grand mais malin. Pour 4. Ne fera pas le bonheur des a) VACUITE, G 3, 100, en collante INFARCIE, nécrosé, ou CARNIFIE, un meilleur coup au départ. - VII. conservateurs. Préposition. - 5. au-dessus de CAYENNE fait ressembler à un muscle, ECRI- Réduit le volume des volumes. Clameur dans l’arène. Préparée b) ENCUVAIT, O 1, 176 (l’ana- VAIN. Elévation. - VIII. Dans le doute. pour le métier. - 6. Depuis Télé- gramme CUVAIENT passe en 6 B) – Son de clochette. - IX. Regroupe- maque, ses conseils sont suivis. - DECUVAIT, ôter le vin de la cuve, Michel Charlemagne

Notre héritage Plus les Clés de l’info : Torture et mémoire L’Amérique française antique s uns, férence pour le attaquée nnées de silence Ré Après des a n pour rmée t de manipulatio s exactions de l’a obje sur le t antique rançais revisiten utres, le monde Chez votre Au sommaire en Algérie, les F les a atique rêt marchand tte partie dram us offre un inté enfin ce no de journaux du numéro d’octobre . ais démenti. de leur histoire qui ne s’est jam 18 F - 2,74 e 32 CULTURE LE MONDE / MERCREDI 3 OCTOBRE 2001 CINÉMA RENCONTRE « Petite » semaine, riche de sept sorties seulement. Mis à part un programme original de films Cap sur la planète Pollet Les images au ralenti de Florent Marcie d’animation iraniens à l’attention des plus petits, la faiblesse de la représentation sur le front afghan étrangère, dont le folklorique au Centre Pompidou Moulin rouge, de Baz Luhrmann, « Vous présentez Saïa, film très singulier tourné sur la ligne de front n’est pas le dernier à témoigner, SON CINÉMA est né de la huitième film de Jean-Daniel Pol- te une trajectoire personnelle qui en Afghanistan. Dans quelles conditions l’avez-vous réalisé ? favorise les couleurs nationales. lumière et de la nuit. Rien n’y pré- let, Ceux d’en face (Le Monde du passe du côté du Horla (1966) et – Reporter dans de nombreuses zones de conflits (Bosnie, Tchétchénie, Des trois films français en lice, disposait Jean-Daniel Pollet – 26 septembre). Des films de tou- de chez Francis Ponge (le sublime Soudan, Algérie…), j’ai éprouvé en Afghanistan le besoin de décrire ce Le Pornographe, deuxième long c’est lui qui le dit dans L’Entre- tes longueurs, de toutes natures, Dieu sait quoi, 1993), et par la télé- qu’éprouvaient les jeunes combattants sur cette ligne de front d’une métrage de Bertrand Bonello, vues, cosigné avec Gérard Leblanc de toutes origines qui composent vision au temps où elle cherche guerre qui semblait sans issue. Je voulais montrer la réalité de cet affronte- tire avec brio son épingle du jeu. (éd. l’Œil). Son cinéma est né de ensemble une œuvre sans équiva- encore à produire un langage (les ment sans grille de lecture préétablie. Au cours de l’hiver 2000, j’ai accom- Ce film, d’une extrême finesse la vision, quand il était adoles- lent dans l’histoire du cinéma. nombreuses réalisations pour pagné des patrouilles des forces de Massoud durant la nuit, le moment où de touche sous ses dehors cent, de Limelight et, peu après, Sans équivalent, mais pas sans Dim Dam Dom dans les années ont lieu les affrontements, ce qui posait évidemment des problèmes tech- hardcore, propose une réflexion du coma inexpliqué qui l’a frappé, écho. Bien au contraire : très rares 1960). niques. L’infrarouge me privait de la beauté si particulière des paysages, tout à la fois mélancolique et le laissant partiellement amnési- sont les cinéastes qui auront été à Cette invention créative, par- j’ai essayé le ralentissement de la vitesse d’obturation – l’équivalent d’un combative sur le destin et la que. Chaplin est là, très vite, dans ce point en « affinité réactive » fois touchée par une grâce surna- temps de pose lent en photographie. pérennité du cinéma moderne. les comédies qu’il tourne autour turelle mais menée dans de – Vous attendiez-vous à ce résultat “magique”, à ces images fantoma- A travers le prisme de la de Léon, ce personnage mélancoli- ZOOM grandes difficultés matérielles, a tiques, qui donnent une sensation inédite de la durée, du danger, des pornographie et du conflit entre que et burlesque interprété par également conduit Jean-Daniel rapports entre les combattants des deux camps ? générations, le film porte un Claude Melki dans cinq films, Des œuvres très Pollet à l’étonnant travail de – Non, la réponse technique s’est trouvée être aussi une réponse artisti- regard bouleversant sur un depuis le premier court métrage, déconstruction de son propre que. J’ai tourné “en aveugle”, surtout guidé par les sons, dans une des acteurs les plus inspirés Pourvu qu’on ait l’ivresse, en 1958. différentes forment cinéma réalisé avec Contretemps situation très semblable à celle des combattants de nuit. J’ai découvert au du cinéma français : Jean-Pierre Son œuvre est aussi le reflet (1988), à des tentatives expérimen- fur et à mesure les possibilités plastiques ouvertes par ce système. Léaud. Plus soucieux de faire d’une sensation du monde diffé- cette quasi-intégrale, tales en phase avec le théâtre (Le – Ces images poétiques ne sont pas les seules que vous ayez ramené. passer en force leur message, rente, décalée, à reconstruire, au Sang, film invisible depuis sa réali- – Non, d’ailleurs la séance du 3 octobre est complétée par un document Martha… Martha, de Sandrine moins depuis Méditerranée présentée à sation en 1971, présenté excep- plus classique, l’interview d’un officier taliban fait prisonnier par l’Allian- Veysset, et Chaos, de Coline (1965), bouleversante mise en tionnellement à Beaubourg) aussi ce du Nord (dont un extrait a été diffusé sur TF1 le 30 octobre). Serreau, arpentent à leur œuvre des puissances du cinéma l’occasion de la sortie bien que vers des compositions – Allez-vous retourner filmer en Afghanistan ? manière, sous les auspices à partir du texte d’un écrivain qui entièrement fondées sur l’enregis- – Je repars juste après la présentation de Saïa, non pour filmer mais pour respectifs de la fatalité la plus aime si bien l’art, et si peu le ciné- du vingt-huitième trement documentaire, comme faire avancer un projet qui me tient à cœur depuis longtemps : des réalisa- noire et du féminisme le plus ma, Philippe Sollers. Pour Mémoire (la forge), en 1979, teurs et des journalistes afghans font un travail remarquable mais n’ont exacerbé, le terrain poisseux Celui-ci viendra en parler, avant film du cinéaste et surtout le magistral L’Ordre aucun moyen de l’utiliser eux-mêmes, ils sont contraints de confier leurs des relations familiales. Enfin, d’autres complices, amis, alliés et (1973), à côté de films de facture images à des médias occidentaux au lieu de donner leur propre vision de quiconque voudrait découvrir collatéraux de Jean-Daniel Pollet plus classique comme L’Amour la situation. Nous allons créer un centre de presse afghan, basé dans le une des voix les plus originales (le musicien Antoine Duhamel, le avec les recherches esthétiques et c’est gai, l’amour c’est triste (1968) Panchir avec une base arrière à Douchambé, doté du matériel minimum et les plus méconnues du comédien Michael Lonsdale, l’his- politiques de leur temps. Synchro- et L’Acrobate (1975). pour produire des documents sur place. J’ai accueilli et formé un journa- cinéma français de ces quarante torien Jacques Lourcelles, le scéna- ne des débuts de la nouvelle liste et un cameraman à Paris cet été pour préparer cette action. » derniers années, devra courir riste Remo Forlani, le critique vague (au point que son Rue Saint- J.-M. F. au Centre Pompidou, où se Noël Simsolo…) au cours des Denis fait partie de Paris vu par…, Propos recueillis par Jean-Michel Frodon donne l’intégrale des œuvres « présentations » qui ponctuent film-manifeste de ce mouvement, e Centre Pompidou. Cinéma 1 et de Jean-Daniel Pollet. cette (quasi) intégrale présentée aux côtés de ceux de Jean-Luc Cinéma 2. Tél. : 01-44-78-12-33. Jus- e Tous les soirs à 19 h 30 à partir du 3 octobre, au MK2 Beaubourg, 50, par le Centre Pompidou à l’occa- Godard, Eric Rohmer, Claude Cha- qu’au 22 octobre. www.centre- rue Rambuteau, Paris-3e. Tél. : 01-40-30-30-31. Le 3 octobre, la séance sera f www.lemonde.fr/cinema sion de la sortie en salle du vingt- brol…), Jean-Daniel Pollet s’inven- pompidou.fr/evenements/ suivie d’un débat avec le réalisateur. De l’érection du cinéma moderne Le pornographe. A travers le prisme de la pornographie et du conflit entre générations, Bertrand Bonello pose la question de la transmission

par ce jeune réalisateur de trente- nographe, renvoie à cet égard au Film français de Bertrand Bonel- trois ans avec une intelligence et un film de Bergman qui porte son nom lo. Avec Jean-Pierre Léaud, Jéré- talent remarquables. Le Pornogra- en titre. Jugé licencieux lors de sa mie Rénier, Dominique Blanc, phe est un film qui se veut à la fois sortie en 1953, Monika apparaît Thibault de Montalembert, une réflexion sur l’histoire du ciné- quelques années plus tard comme André Marcon, Alice Houri, Ovi- ma et une tentative d’en renouve- une rupture épistémologique dans die, Catherine Mouchet, Laurent ler, pour son propre compte, les l’histoire du cinéma. Son impudeur, Lucas. (1 h 48.) puissances. Le premier volet de son naturel, son pessimisme et sa cette ambition, par lequel l’histoire profonde vérité revendiquent, avec Jacques Laurent (Jean-Pierre de Jacques et de Joseph dans le film le regard-caméra de son héroïne, le Léaud) a été, dans les années 1970, recoupe le rapport de Bonello à ses cinéma moderne comme une obscé- un réalisateur célèbre de films pères cinématographiques, relève nité. Monika devient à ce titre un porno, avant de disparaître, avec le d’un univers marqué par la citation film-matrice, aussi bien cité dans genre qu’il a servi, de la scène ciné- et la mélancolie, le maniérisme et le Les 400 coups de Truffaut que dans matographique. Au moment où désenchantement. A bout de souffle de Godard. Quaran- débute ce film, il prépare, pour des Soit une histoire de filiation ciné- te ans plus tard, Bertrand Bonello raisons financières, son retour, à philique, à travers laquelle pas un se demande en quelque sorte ce partir de ce qui va s’avérer un tragi- plan du film de Bonello ne semble qu’il est advenu de ce geste, dans que malentendu. Son désir de pro- pouvoir échapper à l’érotique funè- un monde où l’éjaculation faciale longer la mise en œuvre artisanale bre de la réminiscence, au service (l’industrie du sexe, la télévision, le et dionysiaque en vertu de laquelle d’un récit qui pourrait s’intituler : règne inhumain du profit…) serait le porno d’antan se mettait au « Il était une fois le cinéma moder- devenue sa réitération cynique, et diapason d’une certaine utopie ciné- ne ». Récits, personnages, cadres, pour le coup véritablement matographique va se heurter à la lumières, lieux et sons, tout ici sem- obscène. vulgarité de son jeune producteur ble conspirer, selon la configura- Sa réponse, si elle n’est pas parti- (Thibault de Montalembert) et au tion, à évoquer Bergman, Bresson, culièrement optimiste, parvient du cynisme d’une industrie vidéo du Truffaut, Godard, Garrel, jusqu’à moins à recréer du sens, du lien et plaisir mettant en coupe réglée les Claire Denis et les frères Dardenne. de la magie, à partir du champ de figures et les corps. ruines duquel elle s’élève. Elle se Parallèlement à la déconvenue et LE REGARD ET L’OBSCÉNITÉ résume peu ou prou à un nom, Jean- au sentiment d’inutilité qui le saisis- Il en va de même de la référence Pierre Léaud, et à l’enjeu que consti- sent au cours de cette expérience, à la pornographie. Loin de vouloir tue sa présence dans le film. La Jacques Laurent renoue avec son engranger les bénéfices sulfureux défaite et la solitude de son person- fils, Joseph (Jérémie Rénier). Jeune de la récente apparition de cette nage n’y ont d’égales que la dignité étudiant, ce dernier fomente avec figure dans le cinéma d’auteur, et, d’une certaine manière, l’héroïs- quelques amis un manifeste par Bertrand Bonello, de façon absolu- me avec lesquels ce revenant du lequel sa génération voudrait expri- ment convaincante, interroge plu- cinéma moderne les incarne. C’est mer tout à la fois sa révolte contre tôt ce retour sous les auspices à la fois très beau et très boulever- le monde dont elle a hérité et son d’une possible coïncidence entre sant. Bonello est évidemment l’insti- sentiment d’impuissance à le chan- l’une et l’autre, autour de la ques- gateur et le récipiendaire de cet ger. Aussi bien, la grande question tion du regard et de l’obscénité. acte de transmission, par lequel son qui traverse Le Pornographe – bien C’est à partir de cette question, film nous dit que la mélancolie peut au-delà de l’aura sulfureuse que lui notamment, que s’élabore le ciné- être une arme redoutable et que le confère son titre et la présence, en ma moderne, en faisant, après le combat, en tout état de cause, chair, en os et en action de quel- désastre des camps, de l’esthétique continue. ques acteurs du cinéma X – est-elle une question de morale. Monika, la celle de la transmission, abordée petite amie de Joseph dans Le Por- J. M.

TROIS QUESTIONS À… moyen métrage à Carole Scotta, de qu’on voit aujourd’hui. Très curieu- la société de distribution et de pro- sement, j’ai écrit le film avec le BERTRAND BONELLO duction Haut et court, qui l’a aimé, point de vue du fils, et je l’ai tour- et qui a produit mon premier long, né, puis monté, avec celui du père. Vous êtes cinéaste, réalisateur Quelque chose d’organique, puis Le 1du Pornographe, mais votre for- Pornographe. Venons-en à la pornographie. mation et votre pratique sont au 3A quelle nécessité correspond départ celles d’un musicien. Com- Comment vous êtes-vous situé, le choix de ce thème ? ment êtes-vous venu au cinéma ? 2vous qui êtes né en 1968, par Je crois que la crudité, voire J’y suis venu seul, après avoir rapport à ce récit ? l’obscénité, de ce sujet permet de longtemps eu le pressentiment que Je ne peux pas nier qu’il y a quel- dire des choses sur le cinéma en je m’y sentirais bien, mieux en tout que chose de très personnel général, sur la notion de pudeur et cas que dans le milieu de la musi- là-dedans. Notamment ce senti- d’impudeur, qui ne sont pas forcé- que. C’était un peu un désir sans rai- ment que les enfants de la ment là où on croit. Plus spécifique- son particulière, sinon celle, un peu génération qui a fait Mai se retrou- ment, j’ai trouvé intéressant de orgueilleuse sans doute, de maîtri- vent dans une situation très choisir ce milieu réputé pour son ser un art qui comprend par lui- particulière, puisqu’ils ont besoin, indignité, afin de situer un person- même tous les autres, y compris la comme tous les jeunes, de se révol- nage qui cherche essentiellement musique. J’ai d’ailleurs vraiment ter, et qu’ils ne le peuvent pas par- à rester droit. commencé à regarder les films au ce que leurs parents ont déjà tout moment où j’ai décidé d’en faire. essayé, sont allés au bout de pas Propos recueillis par J’ai montré ensuite mon premier mal de choses, avec le résultat Jacques Mandelbaum CULTURE-CINÉMA LE MONDE / MERCREDI 3 OCTOBRE 2001 / 33 HORS CHAMP Le Festival de Saint-Sébastien à la lisière entre réel et fiction a Les Américains reprennent goût au film d’action, comme le prouve le succès de Don’t Say a Quelques films novateurs, dont « En construccion », de José Luis Guerin, sont venus relever une sélection très conventionnelle. Word, de Gary Fleder, avec Michael Douglas, un thriller situé à Manhat- Samedi 29 septembre, la compétition a été remportée – sous les huées – par le chilien « Taxi para tres » tan qui se conclut par l’ensevelisse- ment d’un personnage sous des SAINT-SÉBASTIEN (Espagne) cinéaste – qui signe ici son troisiè- très nettement dans le camp de la limites entre réalité et fiction res- prévention routière mâtiné débris. Le film a pris la première pla- de notre envoyé spécial me long-métrage, le premier, Innis- fiction, Hotel, de Mike Figgis, pro- tait toutefois minoritaire. Pour ne d’éducation civique. Quant à Visi- ce du box-office du week-end du En remportant le premier prix du free, ayant été diffusé par Arte – a longe l’expérience de Time Code pas déroger à son rang de festival ble Secret, d’Ann Hui, on n’y voit 28 au 30 septembre, en hausse de Festival de Saint-Sébastien (la filmé les réactions des habitants du (film tourné en vidéo digitale et international « de classe A » (com- que le fantôme grotesquement 26 % par rapport à la semaine précé- Concha d’or), samedi 29 septem- quartier, devenus, pour le reste du montré sur un écran divisé en qua- me Cannes, Venise ou Berlin), déformé du talent de la cinéaste de dente. La deuxième place du classe- bre, le film chilien Taxi para tres (Un tournage, des personnages aussi tre) sur un mode plus ludique. Ras- Saint-Sébastien se fait un devoir de Hongkong. ment est occupée par la comédie taxi pour trois) s’est attiré une énor- importants que les maçons. semblant une distribution pléthori- montrer des films du monde Saint-Sébastien devrait aussi Zoolander, avec Ben Stiller, suivi de me bronca. Pourtant Orlando Lüb- Mêlant la captation du réel et les que (de Chiara Mastrioanni à entier. Mais les sélectionneurs doi- être la vitrine du cinéma espagnol. Hearts in Atlantis, de Scott Hicks, berts, documentariste qui signe là scènes dont la situation de départ David Schwimmer en passant par vent parfois se contenter des res- La présentation en sélection offi- avec Anthony Hopkins, adapté son premier film de fiction, ne méri- est provoquée (comme cette fausse John Malkovitch, Laura Morante et tes. Cette difficulté était particuliè- cielle d’En construccion montre que d’une nouvelle de Stephen King. te pas tant d’opprobre. Taxi para diffusion à la télévision de La Terre Rhys Ifans), le film est un extraordi- rement manifeste dans le domaine ce rôle peut être tenu. Mais les a Menacés de représailles par tres est une comédie noire qui explo- des pharaons, de Howard Hawks, le naire bric-à-brac, fait de préten- chinois. Butterfly Smile, de He Jian- autres films présentés en compéti- les Américains, mécontents de re les marges de la société chilienne film préféré du chef de chantier), tion, Juana la loca (Jeanne la Folle, l’exode des tournages vers le pays avec un humour aussi lucide qu’aci- Guerin pratique une sorte d’art de biographie de la fille d’Isabelle la voisin, où les coûts sont moindres, de. Mais c’est un petit film, dans la récupération pour mieux mettre Un palmarès controversé Catholique et mère de Charles les producteurs canadiens ont tous les sens du terme (budget en avant l’humanité des êtres qu’il Quint), de Vicente Aranda, et Visio- exploré de nouvelles alliances avec minuscule et talents en devenir). Et filme et la violence molle et impla- La Concha (coquillage) d’or au meilleur film a été attribuée à Taxi narios, de Manuel Guttierez Ara- leurs collègues européens au cours la presse espagnole a d’autant plus cable qui leur est faite. Le film se para tres, du Chilien Orlando Lübbert, film qui a déjà attiré gon (Les Visionnaires, relation d’une réunion, du 26 au 28 septem- mal reçu ce choix que l’on trouvait, conclut par la visite des apparte- 300 000 spectateurs dans son pays, mais s’est attiré les foudres de la d’une apparition de la Vierge dans bre, en marge du Festival de Van- dans la sélection officielle, un ments du nouvel immeuble par des presse espagnole. En construccion, de José Luis Guerin, a reçu le Prix un village basque à la veille de la couver. Des projets de coproduc- grand film espagnol : En construc- familles barcelonaises aisées, spécial du jury. Les deux films français en compétition ont reçu l’un guerre civile), avaient en commun tions avec les Allemands et les cion, du Catalan José Luis Guerin. inconscientes d’avoir chassé les le Prix de la meilleure réalisation (Jean-Pierre Ameris pour C’est la une componction étouffante et un Britanniques ont notamment été Cette œuvre étrange, qui se situe habitants du Barrio Chino. vie, avec Jacques Dutronc et Sandrine Bonnaire) et l’autre celui du souci décoratif du détail histori- envisagés, pour pallier la baisse à la lisière du documentaire et de la meilleur scénario (Olivier Dazat, Philippe Harel, également réalisa- que. Encore ces deux films instrui- d’activité qui pourrait résulter de fiction, tranchait vivement dans BROUILLAGE DES LIMITES teur, Benoît Poolevorde, interprète, pour Le Vélo de Ghislain Lambert). ront utilement sur l’histoire de l’Es- mesures protectionnistes des Etats- une sélection qui se distinguait par Cette recherche aux frontières Le Prix d’interprétation est allé à l’Espagnole Pilar Lopez de Ayala pagne. Unis. la présence de quelques films réso- du réel se retrouvait dans d’autres pour son rôle dans Juana la Loca, de Vicente Aranda, et à l’acteur kur- Buñuel y la mesa del rey Solomon a La première « communication lument ratés et de nombreux autres films montrés à Saint-Sébastien. de Düzgün Ayhan pour son rôle dans le film suisse Escape to Paradise, (Buñuel et la table du roi Salo- sur l’avenir de l’industrie cinémato- empesés par les conventions. Fina- Présenté dans la section Zabalte- de Nino Jacussa. mon), de Carlos Saura, ne peut graphique et audiovisuelle » de la lement, le jury lui a attribué un prix gui (zone ouverte), Autrement, même pas s’abriter derrière cet ali- Commission européenne a été spécial. En construccion a été tour- encore une première fiction de bi. Un enfant qui découvrirait le publiée le 26 septembre. Ce texte né pendant trois ans dans le Barrio documentariste, ici Christophe tions intellectuelles (une équipe jun, se présente comme un film réalisateur de Tristana, Salvador regroupe des propositions visant à Chino, quartier populaire de Barce- Otzenberger, qui avait suivi Didier hollywoodienne vient à Venise moderne ayant assimilé les techni- Dali et Federico Garcia Lorca sous garantir les systèmes d’aide à la pro- lone. Le projet initial de Guerin Schuller pour tourner La Conquête pour tourner une adaptation de La ques de narration (ellipses et longs les traits que leur prête Saura les duction mis en œuvre par les Etats était de suivre la démolition d’un de Clichy, précipite de jeunes Duchesse de Malfi, pièce élisabé- silences) et de prise de vues (paysa- prendrait pour une version espa- membres de l’Union européenne vieil immeuble et la construction de acteurs professionnels dans un vil- thaine de John Webster), de film ges nocturnes et vides, décors gnole du Club des Cinq d’Enid Bly- (système naguère remis en cause son remplaçant en concentrant son lage corrézien. La confrontation d’horreur et de satire. Le recours à urbains) de la nouvelle vague de ton, trois chics copains lancés dans par le commissaire à la attention sur les travailleurs du bâti- entre comédiens et acteurs de leur l’improvisation et le tournage dans Chine populaire. Mais l’histoire de des aventures que le cinéaste a concurrence) ainsi qu’à favoriser la ment. Mais alors que l’on creusait propre vie est à la fois moins violen- des lieux publics ramènent le film ce photographe qui surveille et sûrement voulues haletantes. circulation des œuvres audiovisuel- les fondations, une nécropole te et plus éclairante qu’on aurait vers la réalité. veille sur une femme coupable de les à l’intérieur de l’UE. romaine a été découverte, et le pu le craindre ou l’espérer. Situé Cette tendance au brouillage des délit de fuite n’est qu’un cours de T. S. La cause des femmes Le malheur Chaos. Coline Serreau signe un pamphlet d’une extrême violence pour dénoncer le pouvoir masculin au malheur ressemble numérique). En chemin, Paul et Hélène s’enfer- jusqu’au bout de sa démonstration, jusqu’au Film français de Coline Serreau. Avec ment dans leur voiture plutôt que de venir au bout de la dénonciation de la malignité du pou- Vincent Lindon, Catherine Frot, Rachida secours d’une jeune femme poursuivie par des voir masculin. C’est un discours qu’on n’a plus Martha… Martha. Cette sombre chronique Brakni. (1 h 49.) hommes qui la frappent jusqu’à lui faire perdre l’habitude d’entendre. Et si la cinéaste s’appuie connaissance. parfois sur des artifices romanesques, ou, plus de la vie d’une jeune femme autodestructrice De cette affiche on peut ne voir que le géné- A partir de là, Coline Serreau raconte beau- bizarrement encore, retrouve par instants le ton rique. Coline Serreau derrière la caméra, Vincent coup de choses : comment Hélène tente de se un peu lénifiant de Romuald et Juliette ou du peine à équilibrer naturalisme et composition Lindon et Catherine Frot devant. Une réalisatri- racheter en prenant en charge la guérison de Couffin, son film est propulsé de bout en bout ce qui a donné des films réconfortants, des Noémie (Rachida Brakni) ; comment Noémie est par la rage. Chaos n’est jamais aussi efficace (et, vérité des corps, des gestes et des modes d’emploi contre la déprime ambiante, des devenue la proie de ses poursuivants ; comment accessoirement, amusant) qu’aux moments où Film français de Sandrine Veys- mouvements trouvaient ce point acteurs avec qui le public entretient des relations les hommes de la famille d’Hélène – son mari, cette rage se dissimule derrière la comédie. set. Avec Valérie Donzelli, Yann d’intersection instable et trou- de sympathie. son fils – perpétuent une conspiration incons- Catherine Frot joue à merveille la petite dame Goven, Luce Régnier, Lydia blant. Devant ses deux réalisa- Mais il faut surtout lire le titre : Chaos. C’est de ciente pour l’empêcher de vivre sa vie… Le récit aux inépuisables ressources. Sur le versant som- Andrei, Severine Vincent. (1 h 37.) tions suivantes, Victor… pendant ça qu’il s’agit, du désordre absolu qui règne dans passe d’un coup de la chronique sociale réaliste bre du film, Vincent Lindon en salaud ordinaire, qu’il est trop tard (1998) et, à pré- les relations entre les êtres, un désordre qui s’ap- (l’asservissement de Noémie par les proxénètes) Rachida Brakni en Erinye féministe sont confron- Il pleut. Il fait gris, froid, mau- sent, Martha.. Martha, on voit puie sur une violence permanente, insupporta- à la comédie policière (Catherine Frot en Fantô- tés à une tâche plus compliquée, qui leur deman- vais. Tout le temps. C’est le pays bien qu’elle cherche à rééditer le ble. Dès les premières images, on voit bien que mette contre les maquereaux), au mélodrame de de donner chair à des arguments polémiques. de Martha, un pays triste et som- même exercice. ça ne va pas tout à fait chez Paul (Vincent Lin- familial (la triste vie de Mamie – Line Renaud –, Film bancal, qui assume son titre jusque dans bre. Pourquoi est-il ainsi ? Parce La sincérité est souvent palpa- don) et Hélène (Catherine Frot), couple bour- la mère de Paul), au roman-feuilleton à la Paul- le désordre de son récit, Chaos détonne violem- que la réalisatrice l’a voulu. Tou- ble dans la description des rap- geois pas bohème pour deux sous, qui se précipi- Loup Sulitzer (Noémie et le micheton banquier ment dans la production actuelle, venant, sans te stylisation est en principe légiti- ports, systématiquement destruc- te à un dîner en ville. Le rythme du montage est suisse). souci des convenances, rappeler que le cinéma me : plonger la totalité d’un film teurs, de Martha avec son mari, saccadé, la hâte des personnages n’est pas comi- A chaque virage en épingle à cheveux de son n’est pas seulement fait pour réconforter. dans une atmosphère humide et ses parents, sa sœur et sa fille. que, seulement ridicule, l’image prend des cou- récit, Coline Serreau manque de sortir de la glaciale est aussi admissible que Cette description de la difficulté leurs un peu sales (le film a été tourné en vidéo route, mais elle sait très bien où elle veut aller : Thomas Sotinel tout autre parti pris de réalisa- à vivre de gens qui paraissent tion. Mais ce choix induit, dans avoir à portée de main tout ce ce cas, une étrange réaction : qu’il faut pour être heureux susci- celle de plaindre assez vite des te bien des échos. De même, la Catherine Frot soigne sa double personnalité personnages traités, eux, non plupart des contributions, à com- avec stylisation mais avec natura- mencer par le jeu des acteurs, est IL EST DIFFICILE d’imaginer tais un personnage beaucoup plus lisme. de grande qualité. Catherine Frot dans un autre regis- noir. Dans La Dilettante, il y a la scè- Ces personnages semblent victi- L’agencement cinématographi- tre que celui qu’elle tient à l’écran. ne de la prison qui est en rupture tota- mes de ce piège hostile fomenté que de ces ingrédients réels et de Après les succès d’Un air de famille le avec le reste du film. Le personna- contre eux par leur réalisatrice. cette composition artistique ne et de La Dilettante, elle semblait ge de Yolande dans Un air de famille Pourquoi cette jeune femme ave- trouve pourtant presque jamais avait aussi un côté tragique. En tra- nante prénommée Martha, son son point d’équilibre. Il ne laisse PORTRAIT vaillant sur la fragilité et l’idiotie mari charmant, leur petite fille, place qu’à la perplexité attristée avec ce personnage, j’ai découvert sont-ils soumis non seulement à face à ceux qu’on voit ainsi souf- Habituée aux rôles quelque chose. » ce climat déprimant, mais à une frir à l’écran. de comédie, l’actrice Cette « double » personnalité est succession de pulsions calamiteu- joue dans « Chaos » un la grande originalité de Catherine ses, d’actes déplaisants et d’en- J.-M. F. personnage tragique Frot et se reflète dans une carrière nuis en tous genres ? qui alterne régulièrement théâtre et Ce mouvement de pitié est, cinéma. On l’a vue cette année à la bien sûr, une manière détournée vouée à des rôles de comédie aux- scène dans Trois Versions de la vie, du spectateur de prendre sa pro- quels son physique, sa présence et sous la direction de Patrick Kerbrat. pre défense devant la succession son phrasé la prédestinaient natu- « Le métier d’acteur est aléatoire : il d’avanies sinistres auquel il est rellement. Dans Chaos, le nouveau faut se mettre au service des gens. Il y convié à assister. Il existe pour- film de Coline Serreau, elle interprè- a une dizaine d’années, je me suis dit tant nombre de films magnifi- te Hélène, une mère de famille que je ne ferais plus de cinéma. Le ques mettant en scène des situa- malheureuse. Elle compose un per- théâtre m’intéressait davantage. Je tions peu désirables, exaspérant sonnage nouveau pour elle, vérita- suis quelqu’un de très instinctif, je ne les côtés sombres de l’existence blement tragique, au bord de la construisais pas vraiment. Etre en les concentrant sur un person- dépression, qui se découvre une acteur, c’est construire quelque cho- nage, ou un petit groupe. nouvelle raison de vivre en prenant se avec soi-même. » en charge une jeune prostituée hos- Jusqu’à Un air de famille, la carriè- UNE SINCÉRITÉ PALPABLE pitalisée après avoir été tabassée re cinématographique de Catherine Il n’empêche que ce cinéma de par son proxénète. BRUNO GARCIN-GASSER POUR « LE MONDE » Frot restait confidentielle. «J’aieu la crise, de la noirceur quotidien- Chaos est la synthèse de plusieurs Catherine Frot : « Je rêve d’une carrière à la Michel Serrault. » peur d’être identifiée au personnage ne, de l’élan suicidaire, est un des genres – drame social, comédie, de Yolande, mais les personnages de plus difficiles à pratiquer qui soit. film policier, film féministe – dont le sé à Gena Rowlands dans Gloria,de nir actrice, à condition que ce soit à naïfs continuent de m’intéresser. J’ai La moindre faiblesse de mise en seul point d’ancrage est le personna- John Cassavetes. C’est quelqu’un qui la Comédie-Française. Les choses malheureusement reçu une quantité scène rompt l’équilibre délicat ge incarné par Catherine Frot. passe brutalement dans une autre ont commencé plus simplement, de rôles qui ressemblaient à ce per- entre réalisme et construction. C’était déjà le cas dans Un Air de dimension sans l’analyser. C’est plus rue Blanche et au Conservatoire sonnage. En fait, je rêve d’une carriè- Cet équilibre est le prix à payer famille où son rôle de femme frus- fort qu’elle, il faut qu’elle sauve cet national d’art dramatique de Paris, re comparable à celle de Jacques pour que la fiction de ces réalités trée et mal aimée devenait, par la enfant. Dans Chaos, j’ai un fils de dix- puis au cinéma en 1980 dans Mon Villeret ou de Michel Serrault. » pas bonnes à dire, moins bonnes simplicité de son jeu, le centre de la huit ans. J’ai toujours été plus âgée oncle d’Amérique, d’Alain Resnais, Dans le prochain film de Lucas Bel- à vivre encore, devienne un film comédie de Cédric Klapisch. « J’ai la au cinéma que dans la vie. Je n’ai pas où elle tenait un petit rôle. «Jeme vaux, elle incarne un personnage qui, parfois, bouleverse. sensation de me retrouver tout le une image liée à la séduction fémini- suis toujours sentie très double. qui tranche drastiquement avec ses Avec son premier film, Y temps dans des univers atypiques. Cet- ne, cela me permet d’obtenir des rôles Quand j’ai passé le Conservatoire, prédécesseurs : une ancienne terro- aura-t-il de la neige à Noël ? te femme capable de rebondir sur tou- plus forts. » j’ai joué dans La Dispute, de Mari- riste qui appartenait à un mouve- (1996), Sandrine Veysset avait tes les situations était un personnage Catherine Frot est née dans une vaux, où j’incarnais un personnage ment cousin d’Action directe. assez miraculeusement réussi cet presque irréel. Finalement, Chaos est famille de scientifiques. Son père d’ingénue, et dans La Mégère appri- exercice difficile. L’artifice de la un travail intime. J’ai beaucoup pen- s’amusait beaucoup de la voir deve- voisée, de Shakespeare, où j’interpré- Samuel Blumenfeld composition dramatique et la 34 / LE MONDE / MERCREDI 3 OCTOBRE 2001 CULTURE-CINÉMA

Les meilleures entrées en France NOUVEAUX Evolution Nombre de par rapport TOTAL NOMBRE NOMBRE semaines à la semaine depuis Un délire trop orchestré FILMS FILMS d’exploitation D’ENTRÉES * D’ÉCRANS la sortie précédente

Moulin rouge. L’extravagance et la débauche, dans ce Paris de synthèse LES CONTES 1 Vidocq 2 406 462 676 – 45% 1 260 392 DE LA MÈRE POULE sur fond de karaoké géant, sont affadis par une romance fleur bleue a Sous ce titre sont réunis par le 2 Fast and Furious 1 332 024 397 - 332 024 distributeur français trois dessins Une hirondelle a fait vain qui a quitté son Angleterre lever de rideau, il est clair que Mou- animés iraniens destinés aux tout- 3 le printemps 4 248 990 502 – 13% 1 439 903 Film américain de Baz Luhr- natale pour venir s’encanailler lin rouge joue la carte de l’anachro- petits. Ils ont été réalisés séparé- mann. Avec Nicole Kidman, dans le gai Paris, utilise la chanson nisme. Ainsi, les filles du Moulin ment, mais tous dans le cadre du 4 La Chambre des officiers 1 165 580 248 - 165 580 Ewan McGregor, John Leguiza- d’Elton John, Your Song, pour dansent le french cancan au ryth- Kanoun, l’Institut pour le dévelop- mo, Jim Broadbent. (2 h 10.) gagner le cœur de Satine (Nicole me de Lady Marmalade… Paradoxa- pement intellectuel des enfants et 5 The Pledge 1 150 004 190 - 150 004 Kidman), somptueuse meneuse de lement étranger aux valeurs de la des adolescents, au sein duquel Présenté en ouverture du der- revue qui, comme il se doit, inter- comédie musicale, Moulin rouge ne Abbas Kiarostami a créé en 6 Dieu est grand, je suis 136 594 151 136 594 toute petite 1 - nier Festival de Cannes, Moulin prète Diamonds are a girl’s best laisse jamais un numéro s’installer. 1969 un département cinéma. Le rouge s’annonçait comme une friends sur un trapèze qui descend Son utilisation des morceaux musi- premier, Shangoul et Mangoul, est 7 Beautés empoisonnées 1 117 121 306 - 117 121 superproduction extravagante, des toits du théâtre. La jeune fem- caux se rapproche du pot-pourri, le plus réussi : utilisant comme une vision du Paris de la fin du me succombe rapidement à la poé- compilation pop des années 1980. matériau des figures tissées sur 8 La Planète des singes 6 89 198 376 – 41% 3 764 491 XIXe siècle corrigé par un émule de sie du jeune homme, même si elle L’amateur de karaoké y trouvera fond de tapis de laine aux ressour- Cecil B. De Mille, la transposition vient de s’engager auprès d’un duc son bonheur. Il lui est proposé d’in- ces scénographiques inattendues, 9 Opération Espadon 3 86 430 348 – 46% 647 729 de la culture MTV dans le réper- arrogant et insipide, devenu action- terpréter tour à tour Madonna, il reprend l’histoire de la chèvre toire de la comédie musicale gigan- naire majoritaire du Moulin rouge. David Bowie ou Elton John. ayant laissé ses petits à la maison, 10 Rush Hour 2 5 78 919 295 – 37% 1 587 215 tesque. Mais fallait-il réduire le Moulin où le loup veut s’introduire. La Le film commence sous les rouge à l’arrière-salle d’un restau- beauté et l’originalité des formes * Période du mercredi 26 septembre au dimanche 30 septembre inclus meilleurs auspices. Sa brillante Ewan McGregor rant chinois où, après leur repas, et des couleurs est exemplaire de C'est à nouveau un box-office exemplaire qui s'affiche cette semaine, avec séquence d’ouverture ressemble à les clients peuvent pousser la chan- la possibilité d’offrir aux enfants cette fois encore la présence d'un nombre important de films français un film muet 1900 revisité par la déploie des efforts sonnette ? Le Paris de Baz Luhr- d’autres codes visuels que ceux technologie numérique. Le rideau mann, même s’il se veut symbo- auxquels ils sont massivement et parmi les dix premiers, mais aussi un équilibre peu fréquent entre d’un vieux cinéma s’ouvre sous les prodigieux. Nicole lique, fait froid dans le dos. Il suffit uniformément soumis. nouveautés et films en continuation. La diversité des genres de films applaudissements du public et de regarder Toulouse-Lautrec Plus anonyme, Le Poisson arc-en- représentés en tête du tableau contribue également à construire cette d’un présentateur zélé. Le specta- Kidman mise au (John Leguizamo), affublé d’un ciel possède quelques jolies trou- image très favorable de l'état du marché. En y regardant de plus près, on teur découvre alors les toits et les faux nez et d’une voix nasillarde, vailles dans l’utilisation détournée constate tout de même la chute anormalement brutale dès la deuxième allées de Montmartre. Ce Paris arti- contraire sur une en histrion lubrique et voyeur. de papiers et bouts de tissus pour semaine de Vidocq malgré l'ajout de 21 nouvelles copies. Pour l'instant, le ficiel, entièrement reconstitué par S’agit-il du peintre, ou d’un homo- figurer le monde sous-marin. Utili- phénomène du moment continue de s'intituler Une hirondelle a fait le ordinateur, rappelle l’une des cités sobriété bienvenue nyme qui encombrerait les cou- sant le graphisme stylisé des tapis printemps. Dans la suite du classement, on trouve notamment Comment imaginaires de La Guerre des loirs du fameux théâtre ? gabeh pour narrer le sauvetage j'ai tué mon père, qui se maintient bien, l'increvable Amélie Poulain qui va étoiles. Un peu plus loin apparaît le A la différence de Dancer in The d’une poule, le répétitif Lili Hosak sur ses 8 millions d'entrées, Le Lait de la tendresse humaine pas encore célèbre Moulin rouge, lieu de perdi- Ewan McGregor déploie des Dark, de Lars Von Trier, dans est moins convaincant. On y périmé, et trois films européens en bonne position, La Pianiste tion où se retrouve le Tout-Paris efforts prodigieux pour s’accom- lequel l’utilisation calculée des devient du coup plus sensible aux branché, synthèse du palais des moder de sa tâche difficile d’acteur recettes du mélodrame pouvait stridences de la bande sonore – les (553 000 entrées en moins de 4 semaines), No Man's Land (88 000 entrées mille et une nuits, du Palace de et de chanteur. Une tendance très laisser perplexe, Moulin rouge ne trois films sont muets, mais intensi- en 12 jours) et Je rentre à la maison (120 000 entrées en 19 jours). Fabrice Emaer et du Studio 54. nette à la grimace en fait un clone suscitera ni enthousiasme ni rejet. vement bruités et dotés de musi- Source : Ecran total Cette promesse d’un brillant rajeuni de Jack Nicholson dans Shi- Il générera seulement une tenace ques regrettables. J.-M. F. Sodome et Gomorrhe est vite ning. Nicole Kidman mise au con- indifférence. Son délire orchestré « Shangoul et Mangoul », de gâchée par une romance insipide, traire sur une sobriété bienvenue est bien trop raisonnable pour sou- Farkhondeh Torabi et Marteza Sar- SORTIR inspirée de La Dame aux camélias, dans un film clinquant dont le lever l’une ou l’autre de nos pau- kani. (0 h 17.) « Le Poisson arc-en- entre un jeune écrivain talentueux délire visuel tourne vite la tête. pières. ciel », de Farkhondeh Torabi. et une courtisane perdue. Chris- Dès que résonnent les premières (0 h 13.) « Lili Hosak », de Vajiollah RHÔNE lundi. Tél. : 04-72-77-40-00. De 50 F tian (Ewan McGregor), jeune écri- mesures de The Summer of Love en S. Bd Fard-e-Moghadam. (0 h 16.) à 190 F. Le mal court Ensemble Elyma-Coro madrigalia POUR UNE POIGNÉE D’HERBE Le mal court, de Jacques Audiberti, Gabriel Garrido est l’un de ceux a Kendal est un jeune garçon kur- conte l’histoire, au XVIIIe siècle, qui continuent de chercher dans de que sa famille a confié à un du mariage contrarié d’Alarica. un domaine que beaucoup croient oncle installé en Allemagne, qui Cette pièce, jouée dans neuf connaître comme leur poche. l’oblige à vendre de la drogue dans théâtres depuis sa création en 1947, Or la pratique de la musique les rues. Un chauffeur de taxi, a eu trois fois (1947, 1955, 1961) ancienne, si elle veut échapper ancien policier poursuivi par le Suzanne Flon comme interprète au risque de l’académisme, remords après une bavure, va ten- principale. Aujourd’hui, doit constamment être interrogée, ter de sortir le jeune garçon des c’est à Françoise Gillard, revisitée par des sources et des griffes des trafiquants. Pour une de la Comédie-Française, expériences nouvelles. C’est ce que poignée d’herbe fait succéder à la que revient la tâche d’incarner font le flûtiste et chef Gabriel chronique sociale décrivant le déra- le personnage de la princesse Garrido et ses excellents solistes cinement du personnage principal dans une mise en scène et instrumentistes, au disque un suspense policier. La première d’Andrzej Seweryn. (K 617) et au concert, ce soir à partie du film n’évite pas les situa- Lyon (Rhône). Célestins, Théâtre Lyon, dans l’Orfeo de Monteverdi. tions un peu niaises (Kendal décou- de Lyon, 4, rue Charles-Dullin. Lyon (Rhône). Opéra Nouvel, vre l’aspirateur, Kendal va au jar- Du 3 au 21 octobre. 20 h 30, mardi, 1, place de la Comédie. 20 h 30, din zoologique, etc.). La seconde mercredi, vendredi, samedi ; 19 h 30, le 3. Tél. : 04-74-38-74-04. tourne rapidement à vide, faute jeudi ; 15 heures, dimanche ; relâche De 136 F à 325 F. d’une véritable mise en scène sus- ceptible de transcender les clichés du scénario. GUIDE Jean-François Rauger Film allemand de Roland Suso Rich- ter. Avec Oliver Koritke, Arman Inci, TROUVER SON FILM res, les 3, 4 et 5. Tél. : 01-40-28-28-40. Ercan Durmaz. (1 h 54.) De 55 F à 295 F. Tous les films Paris et régions sur le Tom Novembre Palais des Glaces, 37, rue du Faubourg- MONDAY Minitel, 3615 LEMONDE, ou tél. : e o 08-36-68-03-78 (2,23 F/min). du-Temple, Paris-10 .M République. A a Quatrième long métrage du réa- partir du 2. 20 h 30, du mardi au same- lisateur japonais Sabu, de son vrai ENTRÉES IMMÉDIATES di. Tél. : 01-42-02-27-17. De 120 F à nom Hiroyuki Tanaka, Monday est 170 F. Jusqu’au 30 décembre. une fable, en forme de thriller fan- Le Kiosque Théâtre : les places de cer- tastique, sur la schizophrénie socia- tains des spectacles vendues le jour RÉGIONS le japonaise. Koichi, un jeune même à moitié prix (+ 16 F de commis- 1003 Cœurs ou les Fragments cadre au-dessus de tout soupçon, sion par place). d’un catalogue de Don Juan s’y réveille dans une chambre d’hô- Place de la Madeleine et parvis de la (en hongrois stf) gare Montparnasse. De 12 h 30 à tel, totalement amnésique. Au fur de la Compagnie Mozgo Haz, mise en 20 heures, du mardi au samedi ; de scène de Laszlo Hudi. et à mesure qu’il recouvre la 12 h 30 à 16 heures, le dimanche. Mulhouse (Haut-Rhin). La Filature, 20, mémoire, des fragments de son Alvin Ailey American Dance Theater allée Nathan-Katz. 19 h 30, les 4 et 6 ; passé récent se révèlent, pour finir Théâtre musical de Paris, 1, place du 20 h 30, le 5. Tél. : 03-89-36-28-28. De par former un récit sanglant : sous Châtelet, Paris-1er.Mo Châtelet. 20 heu- 40 F à 130 F. l’empire de la boisson, Koichi s’est apparemment transformé en tueur sanguinaire, et l’hôtel où il s’est réfugié est cerné par la police. Sous couvert d’originalité narrati- ve et de fable grinçante, Monday ne s’en révèle pas moins décevant, dans son incapacité à, sinon déré- gler, du moins animer la mécani- que édifiante et convenue de son programme. J. M. Film japonais de Sabu. Avec Shini- chi Tsutsumi, Yasuko Matsuyuki, Masanobu Ando. (1 h 40.)

LE PORNOGRAPHE a Lire page 32. CHAOS ; MARTHA… MARTHA a Lire page 33. MOULIN ROUGE a Lire ci-dessus. CARNET LE MONDE / MERCREDI 3 OCTOBRE 2001 / 35

DISPARITIONS AU CARNET DU « MONDE » – « L'essentiel est invisible – M. Saunders et Mme, Anniversaires de décès pour les yeux. » née Icchaïkin, Myriam-Anne, – Premier anniversaire du décès de Adoptions Marie-Louise DHERS, sa fille, Carole et Jacques MOULIN, née SICRE, M. Julian Katz, Eduardo ALBERGARIA. Christophe et Matthieu, son petit-fils, ont la très grande joie de faire part de nous a quittés le 30 septembre 2001, à Les familles Absirte-Roux, Fuchs, Sa famille remercie tous ceux qui ont Nguyen Van Thieu quatre-vingt-dix ans, dans la paix. Gerber, Gruntfest, Vakser, Yakar, Yokor, l'arrivée de exprimé leur amitié lors de sa Et ses amis, disparition, ainsi que ceux qui Nicolas, Anne-Marie, ont la tristesse de faire part du décès de soutiennent sa démarche, la Ancien chef de l’Etat sud-vietnamien Bernadette, reconnaissance des lieux artistiques me né le 20 janvier 2000, à Varsovie. José, M Jeanne ICCHAïKIN, alternatifs. PRÉSIDENT de la République du impopulaire aux Etats-Unis, Marie-Odile, née ISMONT, Vietnam (Sud) de 1965 à 1975, le Richard Nixon est contraint de 101, rue de France, ses enfants, proviseur honoraire, général Nguyen Van Thieu est mort retirer progressivement le demi-mil- 77300 Fontainebleau. Sa famille, chevalier de la Légion d'honneur, Messes anniversaires Ses amis, commandeur des Palmes académiques, – En mémoire de à Boston (Etats-Unis), samedi lion de GI’s engagés. La « vietnami- vous invitent, le mercredi 3 octobre, à 29 septembre, à l’âge de soixante- sation » s’accompagne de négocia- Décès 14 heures, en l'église Saint-Joseph, rue survenu le 20 septembre 2001, à Paris. dix-huit ans. tions avec le Nord à Paris. Thieu se de la République, Montgeron (Essonne). Anne CELLIER, En 1955, au lendemain de Dien montre intraitable sur un point : il – Le 26 septembre 2001 est décédé, à L'inhumation a eu lieu au cimetière de Varèse (Italie), Elle rejoindra ainsi son époux, Chinon, dans le caveau familial. une messe sera célébrée le samedi Bien Phu et après le retrait français exige le repli des troupes régulières 6 octobre 2001, à 10 heures, en l'église d’Indochine, les Américains choi- nord-vietnamiennes au nord du Gustave CAMERINI, Alfred DHERS Notre-Dame-de-Consolation, 23, rue e – Le bureau, e sissent, pour assurer la relève à 17 parallèle. Quand Henry Kissin- dit « Clarence », († 1978), Jean-Goujon, Paris-8 . e Et les membres de la Société d'études Saïgon, un ancien mandarin catho- ger passe outre et signe un cessez- ancien officier à la 13 demi-brigade responsable syndical et social, lique exilé chez eux, Ngo Dinh le-feu avec Le Duc Tho en jan- de la Légion étrangère, victoriennes et édouardiennes, ont la tristesse d'annoncer la disparition, compagnon de la Libération. avec lequel elle a partagé la vie et les Conférences Diem. Quand cette expérience de vier 1973, Thieu dénonce cet accord le 28 septembre 2001, de leur collègue et engagements. A l'occasion de l'exposition régime civil dans le Sud sombre, comme « l’équivalent d’une capitula- amie, De la part de Helen Levitt, avec le renversement et l’assassinat tion ». Mais il n’a pas les moyens de Mme Gustave Camerini, Dons à adresser au CCFD. Anny SADRIN, actuellement présentée au CNP, de Diem en 1963, les généraux se s’y opposer : Kissinger s’intéresse née Pepita Paterno di Sessa, rencontre avec Françoise Gaillard, sur professeur à l'université de Bourgogne. précipitent dans la brèche. Celui qui d’abord à la Chine, Nixon s’est son épouse, Dhers, le thème : L'œil flâneur, finit par l’emporter n’est sûrement noyé dans le scandale du Watergate Mme Marguerite Camerini, 234, boulevard Voltaire, Elle rejoint ainsi la photographie et la rue, pas celui que l’on attend : personne et le Congrès s’apprête à refuser à sa sœur, 75011 Paris. le jeudi 4 octobre 2001, à 19 h 30. n’a entendu parler de Nguyen Van son successeur, Gerald Ford, des Et de toute la famille. Centre national de la photographie, Paul, e Thieu, né le 5 avril 1923 dans le sud crédits supplémentaires pour 11, rue Berryer, Paris-8 . Cette anonce s'adresse spécialement à – On nous prie d'annoncer le décès, son mari, disparu l'an dernier, Entrée libre. du pays, général de division effacé Saïgon. Ses compagnons, dans sa soixante-quatorzième année, de et circonspect, sorti d’une académie re Aux anciens de la 1 Division et ils reposent tous deux à Meursault, en militaire locale, qui est nommé chef VINGT-SIX ANS D’EXIL française libre, M. Louis DJIAN, Cours ancien professeur de mathématiques cette terre bourguignonne qu'ils ont tant de l’Etat en 1965. Mais c’est encore Après le retrait américain de Et à tous ses amis de France. aimée. (Lire ci-contre.) au lycée Janson-de-Sailly, COURS D'ARABE le flamboyant Nguyen Cao Ky, pre- 1973, Thieu prend la guerre en à Paris-16e. tous niveaux, jour, soir, samedi. mier ministre et vice-maréchal de main et, deux années plus tard, il – Claire et Jacques Roman, Inscriptions : AFAC, 01-42-72-20-88. l’air, qui gouverne sous tutelle amé- commet, selon les Nord-Vietna- – Son épouse, Les obsèques auront lieu le jeudi Olivier et Julien, ricaine pendant deux ans. En 1967, miens, une « erreur grave et straté- Jacqueline Dalimier, 4 octobre, à 11 h 30, au cimetière de Marianne et Thierry Gautron, toutefois, Thieu est élu président et gique », en ordonnant le repli de Ses enfants, Trivaux, avenue de Trivaux, à Meudon Florence et Arnaud, Stages Catherine, Elisabeth Dalimier, le sera de nouveau en 1971 au cours ses troupes des hauts-plateaux et (autobus 289). ses filles, gendres et petits-enfants, ATELIERS D'ECRITURE et leurs conjoints, ont la douleur de faire part du décès de de scrutins qui n’ont jamais fait du Vietnam central après la chute, Laurent et Laurence Dalimier, Elisabeth Bing – M. et Mme Eric Sermet, Stages de la Toussaint figure de modèles de démocratie. le 11 mars 1975, de la ville de Ban Romain SOULIER, Habile manœuvrier, retors à ses Me Thuot entre les mains des com- Ses petits-enfants, M. Jean-Marie Doublet, du 29 octobre au 2 novembre 2001. M. et Mme Yves-Marie Doublet, X 32, Atelier de 1re année heures, intelligent, brutal quand il munistes. La retraite provoque Julie, Louise et Violette Thermes, ingénieur général de l'armement, Laurent, Geneviève, ses enfants, Stage jeunes (14-17ans) commandeur de la Légion d'honneur, le faut, Thieu parvient à faire son une panique généralisée. Comme et Vincent Leboucher, Laurent et Nadine, Fabrice, Armelle, Ecriture de chansons grand officier de l'ordre national chemin avec une ambassade améri- Hanoï refuse toute négociation Caroline, Bertrand, Ariane, Jean-Baptiste, Augustin, Clément et Tél-Fax : 01-40-51-79-10. caine omnipotente mais qui ne sait tant qu’il sera en place, Thieu est et Eugénie Dalimier, Gabrielle, du Mérite, et leurs conjoints, ses petits-enfants, à quel général sud-vietnamien se contraint à la démission le 21 avril. survenu le 30 septembre 2001, dans sa vouer. Il n’est pas seigneur de Quatre jours plus tard, il s’envole Ses arrière-petits-enfants, Romain et Guillaume, Nominations Alexandre, Etienne, Arthur, Nicolas, ses arrière-petits-enfants, quatre-vingt-dixième année. guerre, comme le général Do Cao discrètement à destination de – Francis Rosenstiel, président du Anna et Charlotte, Les familles Doublet et Abelin, Forum pour l'Europe démocratique, a été Tri, tué au cours d’un mystérieux Taïwan. Saïgon se rend le 30 avril. Ses parents et amis, La cérémonie religieuse sera célébrée au temple, 58, rue Madame, Paris-6e, le nommé ambassadeur de bonne volonté accident d’hélicoptère. Mais c’est Exilé pendant de longues années Son frère, Claude, et Yvette Dalimier, ont la douleur de faire part du décès de du Conseil de l'Europe pour la recherche un calculateur, un « homme sans à Londres, Nguyen Van Thieu Françoise, Dominique, mercredi 3 octobre, à 10 heures. me politique par Walter Schwimmer, visage », disent ses adversaires. Il a avait fini par s’installer à Boston et leurs conjoints, M Jacques DOUBLET, secrétaire général du Conseil de sa belle-sœur, son neveu, ses nièces, Cet avis tient lieu de faire-part. épousé le catholicisme en se pour se rapprocher des siens, qui née Jacqueline ABELIN, l'Europe. mariant et a troqué l’uniforme avaient choisi le Nouveau Conti- ont la tristesse de faire part du décès de survenu le 29 septembre 2001, dans sa 33, rue Lacépède, contre le complet-veston en deve- nent. En vingt-six ans d’exil, il ne 75005 P aris. Palais de l'Europe, quatre-vingt-dixième année, munie des 67075 Strasbourg. nant président. Pour le reste, il sait s’est guère manifesté et, surtout, il Gilles DALIMIER, sacrements de l'Eglise. tenir à distance ses adversaires et n’a pas cherché à donner sa ver- – Jeanne et Anaïs, laisser les Américains faire leur sion de l’histoire. « Les gens le trai- survenu le 28 septembre 2001, à l'âge de La cérémonie religieuse aura lieu le ses filles, quatre-vingts ans. Communications diverses guerre. Tout en comptant des uni- taient de marionnette, mais, si ce fut mercredi 3 octobre, à 14 heures, en Sa famille, l'église Saint-Pierre de Neuilly-sur- Et ses amis, Au Cercle Bernard-Lazare, tés et des officiers d’élite, sa propre le cas, il tirait lui-même ses propres Ancien élève de l'ENA, il fut Seine. ont le grand chagrin d'annoncer la mort 10, rue Saint-Claude, Paris-3e, armée s’accommode de la corrup- ficelles », a estimé l’historien améri- administrateur civil au ministère des de jeudi 4 octobre, à 20 h 30, tion du pouvoir et du manque d’en- cain Stanley Karnow. On ne saura finances, directeur de la Banque Cet avis tient lieu de faire-part. Claude Askolovitch présente thousiasme d’engagés pris entre probablement jamais comment. Rothschild, et vice-président des Mao TO-LAï, un présidentiable : Editions Techniques. deux feux. 28, rue Pauline-Borghèse, artiste peintre, Lionel (éd. Grasset). Tél. : 01-42-71-68-19. La guerre étant devenue très Jean-Claude Pomonti 92200 Neuilly-sur-Seine. Un hommage lui sera rendu le le 19 septembre, à Riez. vendredi 5 octobre, à 10 heures, dans le – Le président délégué général de M. Jean Paul Samnick, salon d'accueil du Mont-Valérien, Jeanne Mongay et Anaïs Schwinn, chemin du Calvaire, à Nanterre. l'AFT-IFTIM, président de l'association Les Hougue, Les conseils d'administration de l'AFT Participation à l'intégration sociale 04860 Pierrevert. L'inhumation aura lieu à 11 h 45, au et de l'AFT formation continue, et au développement économique, Gustave Camerini cimetière nouveau de Neuilly, rue de ont la profonde tristesse de faire part du vous prie de bien vouloir assister Vimy, à Nanterre. décès, survenu le vendredi 28 septembre au débat : 2001, du président Pierre-Charles, Projet 2002 du Parti socialiste, Compagnon de la Libération 5, rue du Maréchal-de-Lattre-de- le 22 septembre 2001. par M. Henri Weber, Tassigny, Gérard DUPONT, sénateur de la Seine-Maritime, 92200 Neuilly-sur-Seine. fondateur de l'AFT. « Si je regarde très attentivement secrétaire national du Parti socialiste, GUSTAVE CAMERINI, compa- ce qu’il est « sur la brèche sans inter- le mouvement du fleuve pendant qui aura lieu le jeudi 11 octobre 2001, de gnon de la Libération, connu sous le ruption », écrit le général de Gaulle Une cérémonie religieuse sera un certain temps, il arrive un moment où 8 h 30 à 10 heures, surnom de « Clarence » durant la dans la citation qui lui vaut attribu- Tous les jours célébrée le mercredi 3 octobre, à je peux le voir remonter son cours. Mais au Fouquet's, salon Nimier, guerre, est mort mercredi 26 sep- tion de la croix de la Libération. dans le 11 heures, en l'église Saint-Thomas- je demeure incapable 99, avenue des Champs-Elysées, e e tembre à Varèse (Italie). Gustave Camerini participe ensui- « Carnet du Monde » d'Aquin, à Paris-7 . de le faire s'arrêter. » Paris-8 . Né le 1er septembre 1907 à Alexan- te à la campagne d’Italie, au cours Olivier Germain-Thomas, Renseignements : NAISSANCES, La Tentation des Indes. Tél. : 01-48-08-12-88, drie (Egypte), Gustave Camerini, de laquelle il sera blessé à deux – Les Pères jésuites de la Province ANNIVERSAIRES, Fax : 01-48-08-25-75. fils de banquier de nationalité ita- reprises, le 8 mai et le 2 juin 1944, de France Pascale, Samuel et Isaure lienne, est, après des études de droit devant Pontecorvo et Radicofani. A MARIAGES, font part du retour à Dieu du Charles-Aussendou, 26740 Marsanne. Sur les traces de Bartok pour devenir avocat, surpris à Paris Radicofani, précisément, il met en FIANÇAILLES, PACS Père Jacques GUILLET sj, Le Quatuor '44 _ deux violons par la déclaration de guerre de sep- fuite l’ennemi et, malgré ses blessu- 600 F TTC - 91,47 E FORFAIT 10 LIGNES (Corinne Chevauché et Anne Ledru), une tembre 1939. Il décide alors de s’en- res, il fait de nombreux prisonniers. TARIF ABONNÉS 491 F TTC - 74,85 E le 28 septembre 2001, dans sa quatre- vielle à roue (Andras Vingh, gager, pour la durée du conflit, dans Promu capitaine, il est détaché, en FORFAIT 10 LIGNES vingt-douzième année. SOUTENANCES DE THÈSE compositeur, interprète et comédien la Légion étrangère avec le grade de juillet 1944, auprès de l’ambassade La ligne suppl. : 60 F TTC - 9,15 E hongrois) et chant (Katalin Gyenis, e La cérémonie religieuse sera célébrée _ lieutenant. Au sein de la 13 demi- de France à Rome. Il est démobilisé m 01.42.17.39.80 + 01.42.17.38.42 85 F TTC - 12,96 E la ligne interprète hongroise) sera au Café Fax : 01.42.17.21.36 le mercredi 3 octobre, à 10 heures, en littéraire de la Maroquinerie, 23, rue brigade de Légion étrangère où il à son retour à Paris en octo- e o e-mail: [email protected] l'église Saint-Ignace, 33, rue de Sèvres, Boyer, Paris-20 (M Gambetta), du 2 au est affecté et où il servira durant plu- bre 1945. Paris-6e. Tarif étudiants année 2001 6 octobre, à partir de 18 heures. sieurs années, il participe aux opéra- Après la guerre, Gustave Cameri- tions de Norvège, en mai 1940, face ni revient en Italie et reprend sa pro- à l’occupant allemand. De retour en fession d’avocat, spécialisé en droit France, il choisit, avec le corps expé- international, à la cour d’appel de ditionnaire français, de gagner l’An- Milan, puis à la Cour suprême ita- gleterre où il s’engage, le 18 juin lienne de cassation. Il sera aussi avo- 1940, le jour de l’appel du général cat-conseil du consulat général de de Gaulle devant les micros de la France à Milan et conseiller de plu- BBC à Londres, dans les Forces fran- sieurs organisations françaises, pri- çaises libres (FFL). vées ou publiques, en Italie. Dès septembre 1940, le lieute- Titulaire de la croix de guerre

nant Camerini participe à tous les 1939-1945, de la médaille coloniale e grands combats de la Légion étran- et de plusieurs décorations étrangè- numéro d’octobre gère, à Dakar, en Erythrée (où il est res, Gustave Camerini était com- blessé devant Massaoua), en Syrie, mandeur de la Légion d’honneur et puis en Libye. Il se distingue lors du grand officier de l’ordre national du Actualité : 4,57 / F 30 La « guerre totale » siège de Bir-Hakeim, en mai 1942, Mérite. et en Tunisie, en mai 1943, où il e repousse une violente contre-atta- Jacques Isnard L’ uro à l’école : des Etats-Unis que ennemie et fait de nombreux prisonniers. Il est fait compagnon Les difficultés pédagogiques Par Ignacio Ramonet, Steven C. Clemons, de la Libération, le 3 juin 1943, par- a HENRI MICHEL, ancien député (PS) de la Drôme, est mort diman- La monnaie unique au programme des lycées Selig S. Harrisson, Hicham Ben Abdallah che 30 septembre à son domicile El Alaoui, Eric Klinenberg, Tariq Ali, de Suze-la-Rousse (Drôme). Né le Le franc résiste dans les manuels Marwan Bishara, Christian de Brie 18 novembre 1922 à L’Isle-sur-la- et Serge Halimi Sorgues (Vaucluse), ancien direc- teur de coopérative vinicole, Henri A Michel était une figure locale de la Egalement au sommaire : gauche. Ami de François Mit- nt changer qui doit vraime terrand, il avait été nommé mem- ● Université : ce Les ouvrières sacrifiées de Levi’s ; En Tunisie, course de vitesse i s’affirme. bre du comité des chasses présiden- ne discipline qu pour les libertés ; Menaces de nouvelle partition dans ● Géographie : u tielles en 1986. Henri Michel a été lèves ment aider vos é les Balkans ; A Durban, l’avenir du passé ; Gènes, la tentation maire de Suze de 1959 à 1995, ● ttentats : com A CHEZ autoritaire ; Barenboïm, Israël et le tabou Wagner conseiller général de la Drôme, élu es. crypter les imag VOTRE du canton de Saint-Paul-Trois-Châ- à dé MARCHAND teaux de 1958 à 1994, et député de DE e vancent NUMÉRO D’OCTOBRE 2001 ignants qui a JOURNAUX la 2 circonscription de la Drôme agazine des ense e de septembre 1971 à mars 1993. Le m En vente chez votre marchand de journaux 25 F - 3,81 36 KIOSQUE LE MONDE / MERCREDI 3 OCTOBRE 2001 EN VUE a Les réfugiés afghans La renaissance du « Monde Initiatives » approchent en masse des rives de l’Amou-Daria : les Ouzbeks ferment le pont de l’Amitié. S’inspirant des convictions qui ont nourri son supplément hebdomadaire, a Des agents du FBI qui « Le Monde » lance un nouveau mensuel consacré aux interactions entre l’économique et le social s’entraînent à camper dans un garage nauséabond de New York LE MONDE INITIATIVES renaît « réformes sans conviction et… com- décennie afin de mettre en valeur les acteurs du monde du travail (forma- et des experts de la CIA à dormir mais sous une autre forme. Le sup- promises ». « Hormis la couverture initiatives de la société civile. Ainsi le teurs, syndicalistes, militants du au quartier général de Langley en plément hebdomadaire du Monde maladie universelle, les 35 heures et programme Alizé (action locale inte- développement local, direction des Virginie sur des matelas, dans un de 1990 à 1998 devient un mensuel peut-être la Corse, dans un autre regis- rentreprises en zone d’emploi), peu ressources humaines…). C’est pour- sous-sol rebaptisé « Bin Laden autonome, servi dans un premier tre, le gouvernement de la gauche plu- connu du grand public, mais qui quoi ce journal leur consacre une lar- Lane » (le couloir de Ben Laden), temps aux abonnés du quotidien rielle ne laissera pas un grand souve- favorise l’émergence de PME-PMI, a ge place. Sous le titre « Contrat impressionnent George W. Bush : mais également en vente en kios- nir dans les domaines sociaux où il permis la création de 1500 emplois social », on lira un portrait de la tou- « L’Amérique doit savoir que des que, au prix de 25 francs (3,81 était pourtant attendu », déplore depuis 1997. De même, Le Monde Ini- te jeune (moins d’un an d’existence) hommes et des femmes couchent euros). Selon une déclaration de Alain Lebaube, qui dirigeait le sup- tiatives revient en détail sur les comi- mais redoutable Confédération fran- à même le sol pour la sécurité Jean-Marie Colombani, président plément Initiatives et se trouve tés de bassin d’emploi du nord des çaise des retraités, bien décidée à fai- de tous, mangent des pizzas froides du directoire du Monde et président aujourd’hui à la tête de la nouvelle Deux-Sèvres qui ont mis en place, re entendre la voix de ses deux mil- et téléphonent le soir à leurs du conseil de surveillance de cette publication. Que ce soit le plan avec succès, une gestion prévision- lions d’adhérents lors des prochai- enfants pour leur dire qu’ils nouvelle filiale, ce mensuel entend d’aide au retour à l’emploi (PARE) nelle des emplois et des compéten- nes échéances électorales. On ne rentreront pas. » « montrer comment les mutations que compromis par la hausse du chôma- ces dans une région où le chômage apprendra qu’à côté du Medef, de la connaissent nos sociétés sont les résul- ge ou l’épargne salariale – ces fonds reste particulièrement bas. CGPME et de l’UPA (artisans), les a Les Emmy Awards, tantes et les causes des interactions de pension qui ne disent pas leur employeurs du monde associatif, les « Oscars » de la télévision entre l’économique et le social ». nom – rendue moins attractive par UN LIEU DE DÉBATS coopératif et mutualiste ont décidé américaine, seront remis à « Nous savons bien, ajoute le direc- la baisse de la Bourse, les réformes Ce mensuel, détenu à 51 % par Le de se regrouper. Leur poids est loin domicile aux artistes new-yorkais teur du Monde, que, de la formation sont « dans la tourmente », constate Monde et 49 % par des représentants d’être marginal : l’économie sociale qui hésitent à prendre initiale – à travers la famille et le tra- parcellisée. Le Monde Initiatives se le journal. de l’économie sociale (groupe Cais- emploie pas moins de 1,8 million de l’avion pour Los Angeles. vail – jusqu’à l’âge de la retraite, c’est propose d’aborder, sur l’ensemble de Mais, comme son titre l’indique, la ses d’Epargne, Crédit mutuel, Chè- personnes. finalement la vie sociale de chacun ces sujets de vie quotidienne, les outils force de ce mensuel de 32 pages (au que-Déjeuner, Crédit coopératif, De même, les pages Débats remet- a Düzgün Ayahan, nominé au qui fait le cœur de l’économie. Peut- pour une réflexion globale. » format du Monde) est d’exploiter le Macif et Maif) ainsi que par Le Mon- tent en cause quelques idées reçues : Festival de Saint-Sébastien pour être cet aspect avait-il été trop négligé Le premier numéro, paru lundi réseau constitué par Alain Lebaube de diplomatique, entend être un lieu est-il normal que, pour la comptabili- son rôle d’immigré kurde dans jusqu’alors ou abordé de façon trop 1er octobre, consacre son dossier aux et son équipe pendant plus d’une de débats privilégiés entre tous les té publique, les accidents de la route le film Escape to Paradise, retenu contribuent à la richesse du pays « en raison de son aspect (par le biais de l’activité qu’ils génè- physique » pendant une heure, DANS LA PRESSE reconnaissance et la survie. Il ments. Ils s’opposent, en bref, à la Les fondamentalistes pensent rent) alors que le bénévolat l’appau- vendredi 28 septembre nous faudra à l’avenir faire preuve liberté de parole, au multipartisme, que nous ne croyons à rien. (…) vrit (puisqu’il se substitue au travail à l’aéroport de Bilbao, a repris THE WASHINGTON POST d’un meilleur jugement. S’il vous au suffrage universel, au gouverne- Nous devons leur prouver qu’ils salarié), se demande Patrick Viveret, l’avion pour la Suisse où il réside, (Etats-Unis) plaît, plus de bombardement ment démocratique, aux juifs, aux ont tort en nous mettant d’ac- conseiller référendaire à la Cour des sans attendre la remise Salman Rushdie d’une usine d’aspirine au Soudan. homosexuels, aux droits de la fem- cord sur ce qui compte : pouvoir comptes. Autre idée fertile : la fractu- de la Concha de Plata, a Nous devons contre-attaquer, Et maintenant que les Américains me, au pluralisme, à la laïcité, aux s’embrasser en public, les sandwi- re numérique n’est sans doute pas là le prix du meilleur acteur. envoyer nos guerriers de l’ombre avisés paraissent avoir compris jupes courtes, à la danse, aux hom- ches au jambon, le droit de ne où l’on croit. L’accès direct au contre les leurs et espérer qu’ils que ce serait une erreur de bom- mes qui se rasent, à la théorie de pas être d’accord, la mode, la litté- Réseau est sans doute moins discri- a Kamil Demir, ouvrier turc l’emporteront. Mais cette guerre barder un peuple afghan démuni l’évolution, au sexe. Ce sont des rature, la générosité, l’eau, une minant que les compétences néces- de Karabuk, père d’Irem qui, secrète seule ne peut nous donner et opprimé pour riposter aux tyrans, pas des musulmans. Tous distribution plus équitable des saires pour parcourir « le monde faute d’argent, ne pourra suivre la victoire. Nous avons aussi méfaits de ses tyrans, ils devraient les musulmans devraient s’interro- richesses mondiales, le cinéma, la sémantique tous azimuts de la Toile ». des cours d’informaticienne besoin d’une offensive publique, faire de même avec un peuple ira- ger pour comprendre pourquoi la musique, la liberté de pensée, la Comme le résume Alain Lebaube à l’université, demande pardon politique et diplomatique pour kien lui aussi appauvri et opprimé. foi qu’ils aiment a produit tant de beauté, l’amour. Telles doivent dans son éditorial : pour Le Monde à sa fille dans une petite annonce trouver une solution rapide aux Il est temps de cesser de se faire mutants. Si l’Occident a besoin de être nos armes. Ce n’est pas en Initiatives, « l’entrée dans la moderni- du journal local. problèmes les plus épineux de la des ennemis et de commencer à se comprendre ses McVeigh (exécuté faisant la guerre mais en mon- té de nos sociétés passera par le planète, et par-dessus tout à la faire des amis. (…) pour l’attentat sanglant d’Oklaho- trant que nous n’avons pas peur social ». a Le Haut Conseil de guerre entre Israël et les Palesti- Les fondamentalistes veulent ma City), l’Islam doit lui aussi faire de vivre comme nous le voulons l’audiovisuel turc, alerté par niens pour la terre, la dignité, la détruire bien plus que des bâti- face à ses Ben Laden. (…) que nous les vaincrons. Frédéric Lemaître le nombre des évanouis et des hallucinés en manque de sommeil, sanctionne la chaîne SUR LA TOILE privée Show TV pour « Touche www.tout-toulouse.com, www.ladepeche.com moi » et « Fais-moi voler », jeux FRANC-MAÇONNERIE télévisés très populaires en a Quatorze personnes apparte- période de crise, qui permettent Les internautes toulousains veulent à tout prix accréditer la thèse de l’attentat nant à différentes obédiences de la aux candidats de gagner franc-maçonnerie ont porté plain- une voiture en dansant jusqu’à TRÈS FRÉQUENTÉS depuis la porte : « Les gens – des centaines – te contre X après la publication sur l’épuisement ou en gardant catastrophe du 21 septembre, les qui ont clairement entendu une pre- Internet d’une liste de près de trois le plus longtemps possible forums de discussion de la presse mière explosion ont-ils rêvé ? (…) mille personnes présentées com- la main posée sur le capot. toulousaine reflètent l’incrédulité Une radio aurait annoncé que pour me étant des francs-maçons. Un grandissante des habitants face montrer le soutien de la France au texte d’accompagnement accusait a Etant donné les aléas du modèle aux explications officielles et la dispositif US, un relais-terrestre du la franc-maçonnerie de pratiques unique établis par l’OMS et montée inexorable des rumeurs. satellite américain positionné sur mafieuses et tentait de l’assimiler à l’Organisation internationale des Sur le site de l’hebdomadaire Tout l’Afghanistan était installé à Toulou- une secte. – (AFP.) standards, le ministère indien de la Toulouse, Lerouge remarque : «La se, dans le parc près de la SNPE. » santé ajustera sa fabrication de thèse du procureur est plus que sca- Ailleurs, un message affirme de DÉLATION EN LIGNE préservatifs en faisant appel à des breuse (…). Le nitrate d’ammonium façon péremptoire qu’un employé a L'association américaine des édi- volontaires pour mesurer à l’aide est l’explosif favori des terroristes – de l’usine serait en mesure de teurs (AAP) offre des récompenses de caméras numériques la taille davantage que le plastique. (…) En prouver qu’il y a eu attentat. J. C., en liquide à toute personne dénon- moyenne des pénis en érection. fait, il n’explose qu’à 600 degrés. qui veut savoir « pourquoi les Tou- çant un hacker ayant fait des copies Aucun spécialiste ingénieur des lousains n’ont pas de masques à illicites de livres ou de périodiques. a Les Gabonais qui se Ponts, ingénieur des Mines ne croit à gaz », a entendu un colonel des Les délateurs devront fournir des fournissaient chez l’épicier du la possibilité d’explosion sans détona- pompiers affirmer que la Garonne éléments à charge utilisables dans coin en préservatifs hasardeux, teur. » Plusieurs agriculteurs ren- était polluée à l’acide nitrique. Un le cadre d'une instruction judiciaire. pourront s’approvisionner chérissent. Dom 64 : « Comme tous intervenant anonyme est persua- www.publishers.org/home/itr/ dans les kiosques les paysans, j’ai eu un sac d’ammo- dé que le souffle de l’explosion a reward.htm du pari mutuel urbain. nitrate ouvert à l’air libre ambiant et dispersé l’amiante contenu dans humide. Je n’ai constaté aucun les fibrociments et les isolations. JEUNES CATHOLIQUES a Le « code de pudeur » en échauffement, encore moins d’in- tes analogues : « J’utilise des centai- se est à la croisée des chemins entre Il enjoint les habitants de ne plus a La Conférence des évêques de vigueur depuis le 26 septembre flammation spontanée ! Et encore nes de tonnes de nitrate d’ammo- le Pays basque, cher à l’ETA, l’Algé- boire l’eau du robinet et interpelle France a ouvert un site « d’informa- à Charjah, Etat membre de la moins d’explosion ! Même si le sac nium chaque année, comme engrais rie de nos amis du GIA et la Corse. » le maire de la ville : « Nous voulons tion et d’animation culturelle » bap- Fédération des Emirats arabes datait de l’année précédente. On pour le gazon, et je peux garantir Au fil des jours, la thèse de l’at- des réponses crédibles ! Non à un tisé inxl6 (prononcer « In excel- unis, interdit d’entrer dans nous cache tout, on nous dit rien. que c’est aussi dangereux qu’un bil- tentat semble l’emporter, et des autre mini Tchernobyl, non à un sis »), qui a pour ambition de deve- les mosquées « en pyjama ». Dormez braves gens ! » boquet pour un bébé. (…) Le problè- masses d’informations invérifia- autre Seveso ! » nir « le portail de référence pour les Sur le site de La Dépêche du Midi, me est que cela est arrivé dix jours bles circulent en tous sens. Sur jeunes catholiques ». Christian Colombani François, agronome, émet des dou- après le 11 septembre, et que Toulou- tout-toulouse, Frédéric s’em- Géraldine Faes www.inxl6.org

F par Abonnez-vous au pour seulement 173 mois Bulletin à compléter et renvoyer accompagné de votre relevé d’identité bancaire ou postal à : LE MONDE, Service Abonnements - 60646 Chantilly Cedex par Dominique Dhombres F Panique à l’hôpital Oui, je souhaite recevoir Le Monde pour 173 (26,37a) par mois par prélèvement automatique. ❑ M. ❑ Mme Prénom : Nom : CELA RESSEMBLE à la série chariot, que l’on veuille bien leur C’est décidément pas mal du Adresse : « Urgences » : en vrac, une tenta- trouver un lit quelque part dans tout, ce « Complément d’enquê- Code postal : Localité : tive de suicide, une pneumonie, le service spécialisé que leur état te » qui alterne désormais, un Offre valable jusqu’au 31/12/2001 en France métropolitaine pour un abonnement postal. 101MQPA1 une crise d’épilepsie. Des cas gra- requiert. Tout cela encore à por- lundi sur deux, avec les « Mots ves, qui réclament des soins tée d’oreilles de familles rési- croisés » d’Arlette Chabot. C’est Autorisation de prélèvements N° NATIONAL D'ÉMETTEUR ORGANISME CRÉANCIER : LE MONDE immédiats. Et puis le lot habituel gnées, effarées ou sidérées. Vous vif, c’est du vrai reportage télévi- N° 134031 21 bis, rue Claude-Bernard 75242 Paris Cedex 05 J'autorise l'établissement teneur de des badauds, qui ont mal aux n’êtes pas dans la célèbre série sé soigné, sans pathos, avec un mon compte à effectuer sur ce dernier TITULAIRE DU COMPTE A DÉBITER pieds, qui ont mal aux dents, qui télévisée américaine. Vous n’y commentaire en voix off qui tue: les prélèvements pour mon abonnement Nom ...... ont mal au dos, qui ont filé droit êtes pas du tout. Ce sont là scè- « A terme, dans les hôpitaux fran- au journal Le Monde. Prénom ...... à l’hôpital, parce que c’est plus nes de la vie ordinaires aux çais, l’abus d’économies pourrait N° ...... rue ...... près, parce que c’est moins cher, urgences de l’hôpital Avicenne, à nuire gravement à la santé. » Je resterai libre de suspendre provisoire- Code postal Ville ...... …...... parce c’est difficile de trouver, le Bobigny, dans le 93. Enlevez les Car la clé de tout, le nerf de la ment ou d’interrompre mon abonnement à week-end, un médecin ou un clochards, et vous avez, à un poil guerre, c’est l’argent, évidem- tout moment. NOM ET ADRESSE DE L’ÉTABLISSEMENT DU COMPTE A DÉBITER (votre banque, CCP ou Caisse d’épargne) dentiste de garde. Ils provo- près, le même capharnaüm au ment. L’absence de moyens, d’ef- Date :...... quent un embouteillage mons- CHU Henri-Mondor, à Créteil, fectifs, encore aggravée par les Signature : ...... tre. Ils s’en foutent royalement. dans le 94, ses bords de Marne 35 heures. Les infirmières ne N° ...... rue ...... Et récriminants, avec ça. bucoliques, son paysage social sont pas contentes. Les méde- Code postal Ville ...... Ajoutez deux ou trois clodos, moins dévasté. Bienvenue dans cins non plus. Les oreilles de Ber- version 2001, qui veulent l’univers impitoyablement hospi- nard Kouchner sifflent en perma- IMPORTANT : merci de joindre un relevé DÉSIGNATION DU COMPTE A DÉBITER Code Etablissement Code Guichet N°de compte Clé RIB « niquer » la police, et l’Assistan- talier de la banlieue parisienne! nence. Tout ira mieux demain (le d’identité bancaire ou postal, à votre autorisa- ce publique pendant qu’ils y Après les élégances glacées de 1er janvier 2002), quand les tion. Il y en a un dans votre chéquier. sont, et le font savoir bruyam- « Madame de », c’était un peu 35 heures seront appliquées, Pour tout renseignement concernant le portage à domicile, le prélèvement automatique, les tarifs d’abonnement, etc : ment à toutes les personnes ras- « Panique à l’hôpital » que nous après-demain (2003, 2004, 2005), Téléphonez au 01.42.17.32.90 de 8h30 à 18h du lundi au vendredi. semblées en ces lieux. Tout cela interprétait Benoît Duquesne, quand 45 000 postes seront Pour un changement d’adresse ou une suspension vacances, un numéro exclusif : 0 803 022 021 (0,99FTTC/min) sous les yeux écarquillés de ceux hier soir, sur . La princi- créés. C’est ce que dit le ministre “Le Monde” (USPS=0009729) is published daily for $ 892 per year “Le Monde” 21, bis, rue Claude-Bernard 75242 Paris Cedex 05, France, periodicals postage paid at qui attendent, depuis des heu- pale chaîne de service public délégué à la santé. En attendant, Champlain N.Y. US, and additionnal mailing offices, POSTMASTER : Send address changes to IMS of N.Y. Box 15-18, Champlain N.Y. 129191518 Pour les abonnements souscrits aux USA : INTERNATIONAL MEDIA SERVICE, Inc. 3330 Pacific Avenue Suite 404 Virginia Beach VA 23-451-2983 USA-Tél. : 800-428-30-03 res, dans un brancard ou sur un disait son fait à l’hôpital public. ça grogne. RADIO-TÉLÉVISION LE MONDE / MERCREDI 3 OCTOBRE 2001 / 37 MARDI 2 OCTOBRE GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

DÉBATS 20.35 Un siècle à la une. La Chaîne Histoire MUSIQUE 17.20 Les Noces de Dieu aa TÉLÉVISION ARTE 20.50 Globalement contre. Canal + Joao César Monteiro 18.30 Studio ouvert. 20.35 et 23.00 « Ouverture » (France - Portugal, 19.00 Archimède. 21.00 La Pologne en train. Voyage 1998, v.o., 150 min) %. CineCinemas 1 Transport de marchandises : de « Kätchen von Heilbronn ». TF 1 19.45 Arte info, Météo. route ou fer ? Public Sénat 21.00 Patrice Lumumba, 18.25 Betsy aa Œuvre de Hans Pfitzner. Mezzo 17.25 Beverly Hills. 20.15 Thema. Est-Ouest, 22.40 Thema. Est - Ouest, mort au Congo. Histoire Frank Borzage (Etats-Unis, le défi de l'Allemagne réunifiée. 21.00 Ravel par Martha Argerich. 1936, 80 min) &. CineClassics 18.15 et 1.20 Exclusif. le Défi de l'Allemagne réunifiée. Arte Par l'Orchestre symphonique 20.16 L'Est, c'est fini. 21.05 Thema. Les Rois de la glace. Arte aa 21.05 Les Rois de la glace. 23.00 Le Foot, roi d'Afrique. Forum de la Radio du NDR de Hanovre, 18.45 Le Guet-apens 18.55 Le Bigdil. 21.25 Les Mystères de la Bible. dir. Aldo Ceccato. Muzzik Sam Peckinpah (Etats-Unis, 1972, 20.00 Journal, Tiercé, Météo. 22.40 Le Défi de l'Allemagne réunifiée. Samson et Dalila. La Chaîne Histoire 120 min) ?. CineCinemas 3 23.00 Music Planet. Janis Joplin. MAGAZINES 21.30 « Qui habitat » 20.50 et 0.25 Star Academy. 21.40 L'Ecole de Paris. Odyssée 19.05 Qu'est-ce que maman Dans la collection « Pop Galerie ». de Josquin des Prés. 20.55 Tout doit disparaître 23.56 La nuit s'anime. Bob et Margaret, 19.00 Archimède. Voir : Jaillissement. 22.00 Jacques Le Goff. [1/5]. Histoire Avec David James (contre-ténor), comprend à l'amour ? aa Film. Philippe Muyl. ensemble pour le pire. Expérience : Le chant du canari. 22.00 Serengeti, paradis Roger Covey-Crump (ténor), Vincente Minnelli (Etats-Unis, 22.40 Tant qu'il y aura un homme. [1/13]. Bloqués à Toronto. Sciences animées : Geyser. John Potter (ténor), 1958, 100 min). TCM Portrait : Françoise Balibar. Histoire : des animaux. National Geographic Gordon Jones (baryton). Mezzo 0.30 Les Coulisses de l'économie. 0.25 Ayez donc des gosses ! 19.35 Le Marin de Gibraltar aa 0.55 Tintin, le voyageur du siècle. Einstein. Application : Mer Noire. 21.30 Maurice Ravel. Par l'Orchestre Observation : Antennes. Arte 22.10 Biographie. Marilyn Monroe, son Tony Richardson (Grande-Bretagne, dernier tournage. La Chaîne Histoire symphonique de la Radio du NDR 1967, 85 min) &. Cinétoile FRANCE 2 20.50 E=M6.Alerte envahisseurs ! M6 de Hanovre, dir. Aldo Ceccato. Muzzik M6 22.25 Un circuit dans la cité. Planète 20.45 Tokyo Eyes aa 20.55 Vie privée, vie publique. 21.40 Barenboim à la Staatsoper 17.20 Qui est qui ? 22.40 Basiques instincts. [1/3]. Jean-Pierre Limosin (Fr. - Jap., 1999, 17.55 Le Clown &. Dans l'ombre des célébrités. France 3 Unter den Linden de Berlin. Mezzo & 18.00 Le Groupe. L'instinct de reproduction. Odyssée 95 min) . Cinéfaz & 18.54 C Koa le mobile ? 21.00 Sida en Afrique : que faire ? Lors 18.30 Friends . Beethoven, 23.15 Pelléas et Mélisande. 20.45 Les Trois Lanciers 18.55 Charmed &. Invités : Boutros Boutros Ghali, 22.55 Biographie. du Festival d'opéra, en 1999. Mezzo 19.00 On a tout essayé. Calixte Beyala, le professeur William le son et la fureur. La Chaîne Histoire du Bengale aa 19.54 Le Six Minutes, Météo. 19.50 Un gars, une fille. & Rosenbaum, Michel Kazatchkine, 23.00 Music Planet. Janis Joplin. Arte TÉLÉFILMS Henry Hathaway (EU, 1934, 20.05 Madame est servie . le docteur Gilles Raguin. Forum 120 min) &. CineClassics 20.00 et 0.55 Journal, Météo. 20.39 Un jour à part. 23.00 Pilot Guides. La Californie. Voyage a 22.00 Rock Press Club. 21.00 Traffik, le sang du pavot. 20.50 Présumé innocent aa 20.50 U.S. Marshals 20.40 Caméra Café. e 23.00 Finlande - URSS. Film. Stuart Baird. Le hard rock (2 partie). Canal Jimmy A. Reid [5 et 6/6]. Paris Première Alan J. Pakula (Etats-Unis, 1990, 20.50 E=M6. Histoire d'une guerre. Histoire & 23.10 Fallait y penser. 22.15 Ça se discute. Comment vit-on 22.55 Menace sur le berceau. 120 min) . TF 6 22.55 Menace sur le berceau. l'éloignement de son conjoint ? TV 5 23.10 Une journée Paul Schneider %. M6 22.45 Indiscrétions aa Téléfilm. Paul Schneider %. 23.10 Fallait y penser. dans la vie d'un pneu. Canal + George Cukor (Etats-Unis, 1940, FRANCE 3 0.34 Météo. v.o., 110 min) &. CineClassics Invité : DanyBoon. France 2 23.50 Thomas Jefferson. [1/2]. Planète SÉRIES 0.35 Zone interdite. 22.45 Un cœur qui bat aa 17.50 C'est pas sorcier. 0.35 Zone interdite. 0.55 Tintin, le voyageur du siècle. Arte 21.00 The $treet. Pilote (v.o.). &. Téva 18.20 Questions pour un champion. Menace sur la France ? Enquête François Dupeyron (France, 21.10 That 70's Show. 1990, 100 min) &. Cinéstar 1 18.50 Le 19-20 de l'information, Météo. sur les soldats de l'islam. M6 & RADIO SPORTS EN DIRECT L'anniversaire d'Eric. . Canal Jimmy 20.10 Tout le sport. DOCUMENTAIRES 21.50 Sex and the City. 20.20 Tous égaux. 20.30 Boxe. Championnat de France. The Freak Show (v.o.). %. FRANCE-CULTURE Poids mi-lourds : Kamel Amrane - 20.55 Vie privée, vie publique. 20.15 Thema. L'Est, c'est fini. Arte On achève bien les célibataires, Jo Siluvangi. Eurosport n'est-ce-pas ? (v.o.). %. Téva 22.50 Météo, Soir 3. 20.30 Perspectives contemporaies. Chelsea Hotel, d'Yves Nilly. 20.30 Pierre Verger, photographe 20.30 Basket-ball. Supercoupe d'Europe. 0.55 Chapeau melon et bottes de cuir. 23.20 Las Vegas Parano a de l'âme noire. Planète Ljubljana - Vitoria. Pathé Sport La porte de la mort. Série Club Film. Terry Gilliam ?. 22.10 Multipistes. 22.30 Surpris par la nuit. 0.05 Du jour au lendemain. CANAL + Chloé Mary (Dix-sept ans). 16.45 Encore + de cinéma. 0.40 Chansons dans la nuit. 16.55 Deuxième quinzaine de juillet 1.00 Les Nuits (rediff.). & ont rencontré des militants anti- Film. Christophe Reichert . Arte Canal + f En clair jusqu'à 18.54 FRANCE-MUSIQUES mondialistes, et Une Journée dans & 18.30 Les Simpson . 20.00 Un mardi idéal. 20.15 Thema : Est-Ouest 20.50 Made in monde La Vie d’un pneu, fable politique de 18.55 + de cinéma. Comment les jeunes Allemands de A qui doit-on s’adresser en cas de Richard Puech et Alexis Mital 22.00 En attendant la nuit. f En clair jusqu'à 20.04 23.00 Jazz, suivez le thème. Do It Again. l’Est vivent-ils l’unification, onze réclamation sur la mondialisation ? (23 h 10), qui met en scène tous les 19.30 Le Journal. 0.00 Extérieur nuit. ans après la chute du mur de Ber- C’est à cette question légitime et personnages intervenant dans la vie 23.20 Las Vegas Parano a 19.50 Le Zapping. lin ? En ouverture de cette Thema, pertinente que tente de répondre d’un pneu. Ces deux documentaires Terry Gilliam. Avec Johnny Depp, 19.55 Les Guignols de l'info. RADIO CLASSIQUE Benicio Del Toro, Christina Ricci le documentaire de Pascale cette soirée proposée par l’agence sont complétés par deux films, The (Etats-Unis, 1998, 115 min) ?. France 3 20.05 La Grande Course. 20.10 Burger Quiz. 20.00 Les Rendez-vous du soir. Hugues et Michael Hammon intitu- Capa à l’occasion de la réunion à Big One, décapant road-movie du 0.00 Paris, Texas aa Œuvres de Donizetti, Chopin, 20.45 Encore + de cinéma. Bellini, Verdi. lé L’Est, c’est fini apporte des répon- Washington, les 29 et 30 septem- cinéaste-journaliste Michael Moore Wim Wenders (Fr. - GB - All., 1984, v.o., 140 min) &. Cinéfaz 20.50 Made in monde. 20.40 Concert. Par l'Orchestre royal ses contrastées. Les Rois de la glace bre, du Fonds monétaire internatio- (21 h 35) et Genèse d’un repas,de 0.25 Genèse d'un repas aa Globalement contre. du Concertgebouw d'Amsterdam, 21.35 The Big One a dir. Riccardo Chailly. dresse ensuite un tableau émou- nal (FMI) et de la Banque mondiale. Luc Moullet (0 h 25). Une soirée pas- Luc Moullet (France, 1978, & & Film. Michael Moore (v.o.) . Œuvres de Webern, Maderna, vant d’un club de Berlin est, soute- Au programme : deux documentai- sionnante en perspective, consa- 114 min) . Canal + 23.10 Une journée dans la vie Tchaïkovski. aa nu par des supporteurs fiers de res Globalement contre, de David crée aux multiples aspects de la 0.35 Koutousov d'un pneu. 22.20 Les Rendez-vous du soir (suite). Vladimir Petrov (Russie, 1944, 0.25 Genèse d'un repas aa Œuvres de Schubert, Mendelssohn, leurs particularismes. André et Alexis Mital (20 h 50), qui nébuleuse antimondialiste. 100 min) &. CineClassics Film. Luc Moullet &. Berwald, R. Schumann.

MERCREDI 3 OCTOBRE GUIDE TÉLÉVISION FILMS PROGRAMMES

DÉBATS 19.55 Les Mystères de l'Histoire. 0.15 Torso. Chorégraphie de Jiri Kylian. 13.30 Lacenaire aa TÉLÉVISION LA CINQUIÈME/ARTE Miracles. La Chaîne Histoire Musique de Takemitsu. Francis Girod (France, 1990, % 21.00 Abeilles, une société Le monde secret Par Le Nederlands Dans Theater. 120 min) . CineCinemas 2 13.45 Le Journal de la santé. 20.00 La Vie à l'envers. Avec Sabine Kupferberg. Mezzo des chauves-souris d'Europe. Odyssée 13.35 Indiscrétions aa TF 1 14.05 Cas d'école. bien structurée. Forum 0.35 Petite mort, de Mozart. 20.00 Les Nomades de Sibérie. Voyage George Cukor (Etats-Unis, 1940, 15.10 Laos, le Charme. 22.00 Un animal fossile, la tortue. Forum Chorégraphie de Jiri Kylian. v.o., 110 min) &. CineClassics 14.40 Mission sauvetages. 16.10 VLAM Vive la musique. 23.00 De la cage à la jungle. Forum 20.00 Emmanuel Le Roy Ladurie. Par Le Nederlands Dans Theater. 14.00 Lumière d'été aa 15.35 Sylvia. [4/4]. La vie de cour. Histoire L'English Chamber Orchestra, 16.35 Passions. 17.00 Va savoir. dir. Jeffrey Tate. Mezzo Jean Grémillon (France, 1943, MAGAZINES 20.15 360˚, le reportage GEO. 110 min) &. Cinétoile 17.25 Beverly Hills. 17.30 100 % question. Une mine de diamants. Arte 18.05 C dans l'air. 15.05 Beau Geste aa 18.15 et 1.05 Exclusif. 14.05 Cas d'école. MUSIQUE 18.58 Météo. 20.30 Semaine du singe. Singes William A. Wellman (Etats-Unis, 18.55 Le Bigdil. Le métier de prof. La Cinquième intrépides. National Geographic 1939, 110 min) &. Histoire 19.00 Connaissance. 19.00 Brahms, par Inbal et Accardo. 20.00 Journal, Tiercé, Météo. 14.15 Envoyé spécial. Esclaves à domicile. 20.30 Gao Rang, riz grillé. Planète Concerto pour violon op. 77. Par 16.20 Promenades d'été aa 19.45 Arte info, Météo. l'Orchestre symphonique de la Radio 20.50 et 0.25 Star Academy. Toulouse en état de choc. 20.35 Les Grandes Batailles. René Féret (France, 1991, 20.15 360˚, le reportage GEO. Voyage au cœur du Pakistan. P.-s.: de Francfort, dir. Eliahu Inbal. Muzzik 90 min) &. Cinéstar 2 20.55 Combien ça coûte ? Bhopal, un nuage dans la nuit. TV 5 Sedgemoor. La Chaîne Histoire 20.45 Les Mercredis de l'histoire. 20.35 Polonaise brillante n˚ 1, 17.30 Austerlitz aa Arnaques, magouilles et injustices. Boris Eltsine, l'enfance d'un chef. 20.45 Les Mercredis de l'histoire. 20.55 Sans frontières. Abel Gance (France - Italie, Invités : Sheila, Michel Boujenah. Chine secrète. [1/6]. Odyssée de Wieniawski. 21.45 Musica. Triptyk. Boris Eltsine, l'enfance d'un chef. Arte Avec Ingolf Turban (violon). Par 1960, 165 min) &. CineClassics 22.55 Ça peut vous arriver. aa 21.00 Les Palaces. 23.05 Romance 20.55 Des racines et des ailes. l'Orchestre symphonique de la Radio 17.30 Au-delà du Missouri aa 0.30 Voile. Film. Catherine Breillat !. La Mamounia de Marrakech. Voyage bavaroise, dir. Lorin Maazel. Mezzo « Cobra 13 ». France 3 William Wellman (Etats-Unis, 0.45 Les Tribulations 21.00 Dans la morsure 21.00 Classic Archive. 1951, 80 min). TCM 21.05 Faits divers. FRANCE 2 d'un Chinois en Chine a Dans les yeux de Déborah. TV 5 du blizzard. National Geographic Avec Sviatoslav Richter (piano), 18.35 La Fille seule aa Mstislav Rostropovitch (violoncelle). & Film. Philippe de Broca. 22.30 Ça se discute. Pédophilie, crime, Benoît Jacquot (France, 1995, 13.45 Derrick . 21.00 La Deuxième Révolution russe. Enregistré en 1964. Mezzo 85 min) &. TPS Star & maltraitance : comment vivre après [1/8]. L'arrivée au pouvoir 15.55 Mort suspecte . avoir été accusé à tort ? France 2 23.00 Corelli. Concerto grosso et sonate. 18.50 Le Roi du tabac aa M6 de Gorbatchev. Histoire Par I Solisti Veneti, 16.50 Premier rendez-vous. 23.20 Héros vinaigrette. Michael Curtiz (Etats-Unis, 17.25 Grosse pointe &. 13.30 M6 Kid &. 21.25 Lonely Planet. Moyen-Orient : dir. Claudio Scimone. Mezzo 1950, 105 min). TCM Le marin. France 3 Syrie, Jordanie et Liban. Planète 23.00 The Nat « King » Cole 17.55 Le Groupe. 16.55 Fan de. & 0.15 Les Dossiers de l'Histoire. 21.30 Civilisations perdues. Tibet, Show 19. Muzzik 18.30 Friends . 17.20 Le Pire du Morning. La fin du France. France 3 la fin des temps. La Chaîne Histoire 17.55 Le Clown &. 23.20 Donizetti. Sonate pour flûte et clavier. 19.00 On a tout essayé. 1.00 Des mots de minuit. France 2 21.55 Watergate. [5/5]. Histoire Avec Matti Helin (flûte), 19.50 Un gars, une fille. 18.54 C Koa le mobile ? & 1.00 Fréquenstar. Michèle Laroque. M6 22.10 De Gaulle ou l'éternel défi. [3/6]. Jussi Siirala (piano). Mezzo 19.55 et 20.45 Tirage du Loto. 18.55 Charmed . Entre les communistes et nous. Planète 23.30 Polonaise brillante n˚1 20.00 et 0.35 Journal, Météo. 19.54 Le Six Minutes, Météo. DOCUMENTAIRES 20.05 Madame est servie &. 22.20 Biographie. de Wieniawski. 20.50 Madame la proviseur. J.F. Kennedy, une histoire 20.40 Caméra Café. 17.15 Les Mystères de l'Histoire. Avec Ingolf Turban (violon). Par L'Œil du singe. personnelle [2/2]. La Chaîne Histoire l'Orchestre symphonique de la Radio 20.50 Le Lycée. Delirium Tremens &. Toutankhamon, bavaroise, dir. Lorin Maazel. Mezzo 22.30 Ça se discute. & l'éternel mystère. La Chaîne Histoire 22.25 La Guerre d'Algérie vue par 21.50 Fils de... profs . 1.00 Des mots de minuit. ? les actualités filmées. CineClassics 23.30 The Nat « King » Cole Show 20. 22.50 X-Files. Invocation . 17.15 Histoire des inventions. Le 22 octobre 1957. Muzzik 23.45 Combattre le passé %. [4/6]. Inventer pour inventer. Histoire 22.25 Samy intime. Canal + 0.55 Tricky. Au Festival des Eurockéennes, FRANCE 3 0.35 Drôle de scène. 18.00 Hollywood Stories. Jerry Seinfeld 23.00 Pilot Guides. à Belfort, en 1999. Paris Première et Mister T. Paris Première La Tunisie et la Libye. Voyage 15.00 Questions au gouvernement. 18.00 Une journée portée 23.15 Pierre Verger, photographe TÉLÉFILMS 16.05 MNK, A toi l'actu@. RADIO 17.50 C'est pas sorcier. disparue. La Chaîne Histoire de l'âme noire. Planète e 19.05 Zenon, la fille du XXI siècle. 18.20 Questions pour un champion. 18.05 La Rue de la solidarité. Planète FRANCE-CULTURE Kenneth Johnson. Disney Channel aa 18.50 Le 19-20 de l'information, Météo. SPORTS EN DIRECT ? 20.45 Paris, Texas 18.10 Histoire du jazz français. 20.45 Notre enfant. J. Anderson . RTL 9 20.10 Tout le sport. 19.30 Personne n'est parfait. [2/3]. 1940-1960. Histoire Wim Wenders. 17.00 Football. Tournoi de Meppen 20.50 La Cible témoin. J. Ersgard %. TF 6 Avec Nastassja Kinski, Aurore 20.20 Tous égaux. 20.30 Fiction 30. Motel Paradiso, d'Yves Nilly. 18.15 L'Europe musicale (Allemagne). Eurosport 21.00 Drôles de clowns. Clément, Sam Berry (Fr. - GB - All., 21.00 Mesures, démesures. 1984, v.o., 140 min) &. Cinéfaz 20.55 Des racines et des ailes. du temps de la Renaissance 18.00 Basket-ball. Supercoupe d'Europe. Thierry Binisti. &. Téva « Cobra 13 ». aa 22.10 Multipistes. et des réformes. [3/4]. Mezzo Kinder Bologne (It.) - Zagreb (Cro.) 22.15 Le Grand Batre. 20.45 Sommersby 22.50 Météo, Soir 3. 22.30 Surpris par la nuit. OU Panathinaïkos (Gré). Laurent Carcélès. [5/9]. TV 5 Jon Amiel (Etats-Unis, 1992, Flaubert part Sartre. [2/2]. 18.30 L'Ecole de Paris. Odyssée 110 min) &. CineCinemas 1 23.20 Héros vinaigrette. Le marin. 20.30 Maccabi Tel-Aviv - Ljubljana 22.15 Le Congrès gastronomique. 0.05 Du jour au lendemain. 18.30 Saveurs du monde. OU Vitoria (Esp). Pathé Sport 21.00 Sept ans de réflexion aaa 0.15 Les Dossiers de l'Histoire. Fernando Matos Silva. Festival La fin du France. Cesar Aira (Un épisode dans la vie [4/12]. Le Languedoc. Voyage Billy Wilder (Etats-Unis, du peintre voyageur). 18.30 Le Marché Noir DANSE 1955, 105 min) &. Cinétoile 1.15 La Loi de Los Angeles. SÉRIES Devine qui vient t'assassiner ? 0.40 Chansons dans la nuit. des oiseaux. National Geographic 22.45 Le cœur est un chasseur 1.00 Les Nuits (rediff.). 21.00 Journey, a Mythical Dance 18.30 Friends. aa 18.35 Histoires d'avions. & solitaire Fantasy, de Lander. Celui qui se dédouble . France 2 Robert Ellis Miller (Etats-Unis, CANAL + Les bombardiers russes. Planète Chorégraphie de Patti Caplette. FRANCE-MUSIQUES 20.45 Star Trek, Deep Space Nine. 1968, 130 min). TCM 13.30 La Grande Course. 19.00 Biographie. Conception de Barbara Willis Sweete. Chrysalide. &. Canal Jimmy aa Le capitaine Scott. La Chaîne Histoire Par le Royal Winnipeg ballet. 22.50 Cœurs brûlés 14.00 H &. 18.00 Le Jazz est un roman. 20.50 Le Lycée. Delirium Tremens &. Josef von Sternberg (EU, 1930, Avec Evelyn Hart (l'héroïne), 14.25 Titus &. 19.05 Le Tour d'écoute. 19.00 Connaissance. Louis Robitaille (le héros). Muzzik Fils de... profs. &. M6 85 min) &. Histoire Les Jeux à travers le monde. [1/3]. Arte 14.45 South Park ?. 20.00 Concert. Par le Chœur de chambre 21.55 The Big Top, de Davies. 22.50 X-Files. Invocation ?. de Saint-Pétersbourg, le Chœur % 19.05 Basiques instincts. [1/3]. Chorégraphie de Jacques Lemay. Combattre le passé . M6 15.10 Les Pirates de la Silicon Valley. et l'Orchestre du Théâtre Mariinski de L'instinct de reproduction. Odyssée Téléfilm. Martyn Burke. Par le Circus ballet 0.10 Homicide. Pardonnez-nous Saint-Pétersbourg, dir. Valery Gergiev. 19.10 Martin Luther King. et le Royal Winnipeg ballet. Muzzik nos faux pas. Série Club 16.45 Eddy Time. Œuvres de Goubaïdoulina. Mort à Memphis. Histoire f Natalia Kornieva, soprano, 23.45 La Nuit transfigurée, de Schönberg. 0.55 Chapeau melon et bottes de cuir. En clair jusqu'à 18.54 Viktor Lutsiuk, ténor, Fyodor Mojayev, 19.30 L'Armée suisse. Histoire Chorégraphie de Jiri Kylian. Par Un petit déjeuner 18.15 Divers et variés. baryton, Gennadi Bezzoubenkov, basse. des contingents mercenaires. Planète le Nerdelands Dans Theater. Mezzo trop lourd. Série Club 18.55 + de cinéma. 22.00 En attendant la nuit. f En clair jusqu'à 20.45 23.00 Jazz, suivez le thème. Epistrophy. 19.30 Le Journal. 0.00 Extérieur nuit. 19.45 Le Zapping. 19.55 Les Guignols de l'info. RADIO CLASSIQUE pour lui-même, dans ses rapports 20.05 Burger Quiz. 20.00 Les Rendez-vous du soir. Arte France-Culture à la politique comme à l’écriture. 20.45 Encore + de cinéma. Œuvres de Haydn, Beethoven. 21.00 Nuit Taxi. Taxi 20.40 Concert. Par le Concerto Köln, 20.45 Les Mercredis 22.30 Surpris par la nuit Redonner du corps à l’auteur de Film. Gérard Pirès &. dir. René Jacobs. Œuvres de Hasse, de l’histoire : Boris Eltsine Depuis le début du mois et jus- La Nausée, tel est le premier méri- 22.25 Samy intime. Vivica Genaux (Marc-Antoine), 23.20 Taxi 2 Isabel Bayrakdarian (Cléopâtre). Daniel Leconte et Alante Alfandari qu’au 12 octobre, la radio culturelle te de cette « semaine spéciale Jean- & 23.05 Romance aa Film. Gérard Krawczyk . 22.20 Les Rendez-vous du soir (suite). dressent le portrait de l’ex-président rend hommage à Jean-Paul Sartre, Paul Sartre ». Outre les dialogues Catherine Breillat. 0.50 Midnight +. Œuvres de Bach, Des Prés. du Parlement de Russie en affichant en diffusant des lectures et des avec Simone de Beauvoir, lus par Avec Caroline Ducey, Sagamore Stévenin (France, un vrai – et convaincant – parti pris. entretiens inédits. Penseur de la Sami Frey à l’occasion du Festival 1999, 100 min) !. Arte SIGNIFICATION DES SYMBOLES Ils décrivent à l’aide d’archives et de liberté, Jean-Paul Sartre passe d’automne, la station programme 23.35 Frankenstein aa Les codes du CSA Les cotes des films témoignages les ombres et les lumiè- encore trop souvent pour le théori- plusieurs documents exception- Kenneth Branagh (Etats-Unis, & aaa ? Tous publics On peut voir res de cet homme politique hors cien idéaliste d’un cogito transpa- nels. Jusqu’ici inédits à la radio, les 1994, 120 min) . CineCinemas 2 % Accord parental souhaitable a aa A ne pas manquer 0.10 La Fille seule aa ? Accord parental indispensable aaa Chef-d’œuvre ou classique norme, trop souvent réduit à l’ima- rent et sans entrailles. Pourtant, le entretiens réalisés par Michel Con- Benoît Jacquot (France, 1995, ? & ou interdit aux moins de 12 ans Les symboles spéciaux de Canal + ge facile d’un dictateur alcoolique et philosophe existentialiste n’a tat en 1971 et 1975 font entendre 90 min) . Cinéstar 2 ! Public adulte DD Dernière diffusion brutal. Il fut un meneur d’hommes, jamais cessé de poser la question des moments de complicité intel- 0.20 Monsieur Hire aa ? Interdit aux moins de 16 ans d Sous-titrage spécial pour Patrice Leconte (France, 1989, # Interdit aux moins de 18 ans les sourds et malentendants riche de projets pour sa région. du corps, aussi bien en théorie que lectuelle hors du commun. 80 min) &. TPS Star 38

MERCREDI 3 OCTOBRE 2001 Rue de la Conversion Les Verts vont consulter les militants sur par Pierre Georges le maintien d’Alain Lipietz comme candidat HEUREUX comme euro ! Cal- l’usurpateur, le sournois, le van- culette, nous voici ! Hier donc, dale, le funeste euro. A combien double surprise, double salto déjà ? 6,55957 francs ! Est-ce Dominique Voynet remet l’hypothèse Noël Mamère à l’ordre du jour monétaire. La première tint à bien franc et raisonnable, un cette annonce par l’autorité euro à pareille complication, sor- ARRÊTER les frais et vite. Les une fois tous d’accord (sauf ALV), senter. Surtout, elle a mis en piste, Le député de Gironde se tait tou- pédagogique et administrative te de mécanisme horloger et dirigeants du parti Vert, réunis, lun- étaient si pressés d’en finir qu’ils ont pour la première fois, la candidatu- jours, tant que les militants n’ont du lieu que le bulletin de salaire monétaire. Et s’imagine-t-on la di 1er octobre, en collège exécutif, inventé une nouvelle procédure, re de Noël Mamère. « Si la ques- pas fait connaître leur volonté. du mois de septembre, qui dévaluation du langage lorsque, ont eu ce souci à l’esprit, pour ten- non prévue par les statuts, afin de tion est de savoir si Noël Mamère est La campagne du candidat est, venait de nous être remis, serait pour signifier un achat providen- ter de mettre un terme à la campa- recueillir l’avis définitif des mili- un bon candidat, je dirais qu’il pour l’instant, officiellement suspen- le « dernier en francs ». tiel aux puces de Montreuil, on gne, mal partie, de leur candidat à tants. Elle n’a valeur que d’avis, mais appartient aux militants d’y répon- due. Mais M. Lipietz s’est attelé, le On a beau dire. Ce n’est pas en sera réduit à des vantardises l’élection présidentielle, Alain le candidat a fait clairement savoir dre. Mais en ce qui me concerne, la soir-même à une longue lettre qu’il sans une certaine émotion, et vocables incompréhensibles : Lipietz. Après une journée de dis- qu’il se plierait à la décision des réponse ne peut pas être floue : c’est entend envoyer aux militants avant même sans quelques larmes dis- « J’ai eu cela pour trois euros six cussions, auxquelles l’intéressé n’a Verts de la base, quelle qu’elle soit, oui », a-t-elle déclaré. qu’ils ne votent. Refusant de s’expri- crètement versées dans notre cents. » Outre que, dans cette pris que partiellement part, et en l’ayant lui-même demandée. «Ilne mer sur sa teneur qu’il « réserve » à casque phrygien, que nous conversion du vocabulaire, ce l’absence de l’aile gauche du parti perd pas son statut de candidat par la VERS UNE « PAIX ARMÉE » ces derniers, entre les mains des- avons encaissé cette nouvelle. sera nettement plus cher que (Autrement les Verts, ALV), le col- consultation. C’est sa démission, si le Mardi matin, sur RTL, elle a pré- quels il remet son sort, il a juste Le dernier des bulletins de paie quand c’était moins cher. lège exécutif a accédé à la deman- vote est négatif, qui l’entérinera », pré- cisé que si M. Mamère était dési- déclaré au Monde qu’il allait « tra- en francs ! Après tant d’années ! Donc, le mois prochain, bulle- de du candidat d’organiser une cise un membre du conseil statutai- gné pour remplacer Alain Lipietz, vailler toute la nuit ». La secrétaire Tant de francs anciens. De nou- tin de salaire en euros. Autre- nouvelle consultation des militants re des Verts. «il [serait] indispensable que des nationale des Verts, tout en lâchant, veaux francs. De peu de francs ment dit, un chiffre du bas, le (Le Monde du 2 octobre), sans dou- Dominique Voynet a donc défini- gages soient donnés de part et avec la quasi-totalité des dirigeants certes, mais de francs de chez seul bien net sur lui, le seul qui ter de son issue. tivement lâché un ami de longue d’autre pour assurer la stabilité du du parti, le candidat, a tout de nous, de francs français, mon- compte, l’ami de nos banquiers « Souhaitez-vous le maintien date, mais à la candidature duquel mouvement », et que soit garantie même pris la sage précaution de pré- sieur. De francs bruts, de francs et agents du Trésor, qui va subir d’Alain Lipietz comme candidat des elle s’était toujours opposée (Le « la sécurité et du candidat et de la ciser qu’il « serait déraisonnable nets, de francs républicains, de une sévère conversion. Bien Verts à l’élection présidentielle ? » : Monde daté 30 septembre-1er octo- tête du parti ». En clair, elle a d’anticiper sur le choix des mili- francs bleus, blancs, de francs dégagé derrière les oreilles, le telle est la question qui sera posée, à bre). Elle a aussi clairement réaffir- demandé, lundi, aux courants de tants ». Elle devrait néanmoins s’at- rouge bancaire ! pauvrinet, un chiffre en moins. partir de jeudi, aux militants, qui ont mé qu’elle ne serait pas candidate son mouvement de lui assurer une teler dès aujourd’hui, à la rédaction Et voilà, extinction des feux et D’un salaire net à cinq chiffres, quelques jours pour donner leur « pour ne pas changer d’avis tout le solide majorité pour le congrès du de la motion d’urgence annoncée du franc ! Le dernier bulletin. A un salaire net à quatre ! Et com- réponse, par courrier. « En cas de temps » et pour démontrer qu’elle mois de décembre. Tout en posant pour le conseil national, qui devrait encadrer, à empailler, c’était le me le sentiment d’une marche réponse négative », conclut le collège avait « la volonté de partager les les conditions de cette sorte de mettre sur les rails la candidature de bon temps. Mourir pour le franc arrière monétaire et chirurgica- exécutif, sans examiner une alterna- rôles et de restaurer la collégialité et « paix armée », l’ancienne minis- M. Mamère et le « pacte de stabili- était un sort si doux et travailler le. Juste le sentiment évidem- tive, il propose au conseil national la solidarité » au sein du parti. La tre a fait son mea culpa, regrettant té » qui va avec. pour lui, itou. On s’égare, mais ment, puisqu’à la conversion ce des 13 et 14 octobre d’« appeler à secrétaire nationale des Verts ne « de ne pas avoir été assez convain- voyez notre désarroi, change- sera du pareil au même. un référendum concernant la désigna- s’était pas exprimée sur ce sujet cante auprès de ses amis pour leur Béatrice Gurrey ment de monnaie ne réjouit pas Convertissons-nous donc. Et tion d’un nouveau candidat ». Les depuis qu’elle avait annoncé, en dire qu’il était temps d’accueillir les vieux ! Même jeunes ! pour nous y aider, ce fut la « chefs de tente » des Verts, pour février, qu’elle renonçait à se pré- mieux les amis de Noël Mamère ». f www.lemonde.fr/presidentielle2002 C’est qu’on s’y était fait au deuxième surprise, nous reçu- franc. A la zone franc. Au franc mes en dotation, dans notre français. Et même au franc bel- paquetage, un petit sachet de ge, suisse et au franc CFA, au plastique. Plein de merveilleux franc pacifique, monnaies de billets et pièces factices. De connaissance. A notre belle mon- l’euro et du cent enfin, sept naie née probablement, on tient billets, huit pièces en pure spéci- cela d’une immersion périscopi- men des îles. Ah, merci. Enfin ! que dans un dictionnaire, sous C’est donc cela ! Formidable ! le règne de Jean II le Bon, rex De la lilliputienne pièce d’1 euro- des Francorum, vous et moi . cent, providence future des Réveille-toi, Jean II, mon bon, machines à laver et de Mme Chi- ils sont devenus fous ! rac. Au méga et monopolytes- 1360-2001, la boucle est bou- que billet de 500 euros. Rue de clée. Pour trois francs six sous, la Conversion ? J’achète ! t’as plus rien. Même pas un Voyez, on retombe déjà en euro. Car le voici qui s’avance francs ! Le préfet suspend l’activité de l’usine Soferti à Bordeaux LE PRÉFET de la Gironde et de la région Aquitaine, Christian Frémont, a pris, lundi 1er octobre, un arrêté de suspension provisoire, à partir de mar- di, de l’usine Soferti, classée Seveso 2 et située à proximité du centre-ville de Bordeaux. L’entreprise de fabrication d’engrais phosphatés, filiale d’AZF, devait rendre mardi une étude de dangers, prévue initialement pour le 3 février. La préfecture a jugé insuffisants les documents remis et ne souhaite prendre aucun risque, après la catastrophe de Toulouse. Une réouverture progressive est envisagée en fonction des éléments apportés par la direction de l’entreprise. Les 80 salariés seront rémunérés, mais les syndicats contestent cette décision car, selon eux, « les garanties de sécuri- té existent déjà ». Par ailleurs, à propos de l’explosion de Toulouse, Mar- got Wallström, commissaire européenne à l’environnement, a estimé lun- di à Strasbourg qu’aucun manquement à la directive européenne Seveso ne pouvait être imputé à la France. – (Corresp.) Christian Poncelet (RPR) est réélu président du Sénat CHRISTIAN PONCELET (RPR), 73 ans, a été réélu, lundi 1er octobre, pré- sident du Sénat pour un deuxième mandat de trois ans. Le sénateur des Vosges l’a emporté dès le premier tour en réunissant 201 voix, contre 105 à Claude Estier (PS, Paris). Sur 318 votants, on a compté 12 bulletins blancs ou nuls. M. Poncelet, qui a bénéficié du soutien de la droite, a indi- qué qu’il prendra l’initiative de réformes destinées à mettre un terme aux procès en représentativité et en légitimité du Sénat. Après le renouvelle- ment triennal du Palais du Luxembourg, le 23 septembre, les effectifs des groupes sont les suivants : 96 RPR, 84 PS, 53 Union centriste, 40 Républi- cains et indépendants, 23 communistes, Républicains et citoyen, 18 Ras- semblement démocratique et social européen et 6 non-inscrits. Grève dans les transports urbains et à la SNCF le 16 octobre FO, LA CGT ET LA CGC sont tombées d’accord, lundi 1er octobre, sur une journée « de manifestations et de grèves » le 16 octobre. A l’issue d’une réunion à laquelle ne participaient pas la CFDT et la CFTC, les trois organisations ont appelé « salariés, actifs, chômeurs et retraités » àse mobiliser « pour l’augmentation des salaires, la revalorisation des retraites, des minima sociaux et des allocations ». La CFTC s’est finalement ralliée au mouvement. Les centrales souhaitent que le 16 octobre soit l’occasion d’exiger « de nouvelles garanties afin de s’opposer aux suppressions d’em- plois et à l’extension de la précarité ». Enfin, elles demandent la « consoli- dation » du système de protection sociale et la clarification de ses finance- ments. De leur côté, les syndicats de la SNCF, à l’exception de la CGC, ont décidé d’appeler, le même jour, à une grève de 24 heures pour les salaires et la protection sociale. Les fédérations des transports FO, CGT, FNCR et CFTC ont invité les traminots à déposer des préavis de grève, pour le 16 octobre, pour un système de cessation d’activité à 55 ans.

Tirage du Monde daté mardi 2 octobre 2001 : 562 969 exemplaires. 1-3 A ce numéro est joint un encart pour la publication « Le Monde Initiatives » destiné à l’ensemble des abonnés France Métropolitaine. MARDI 2 OCTOBRE 2001

EUROPE FOCUS OFFRES D’EMPLOI Alain Barrau, Croissance annuelle Le Vietnam b Banques, assurances p. XV et XVI du PIB en pourcentage b député PS de l’Hérault, regagne b SPÉCIAL BANQUES/ASSURANCES : Gestion et administration p. XVII à XIX préside la délégation 10 progressivement b Marketing p. XX 8 Sous le choc des attentats du 11 septembre, de l’Assemblée nationale la confiance b Industrie p. XXI et XXII 6 les deux secteurs tentent néanmoins b pour l’Union européenne. 4 des investisseurs de poursuivre leur mutation (page IX à XI) High-tech p. XXII 1995 1999 2001 b Les 36 députés étrangers. b Réformée, l’aide à domicile devra Carrières internationales p. XXIII et XXIV b qui la composent analysent Les performances économiques intensifier sa professionnalisation (page XII) Collectivités territoriales p. XXV et XXVI les textes adoptés sont bonnes mais le développement b Les « mesures d’âge » ont encore par les Quinze, et sont en contact avec profite surtout aux villes (page VI) un bel avenir (page XIV) les parlementaires des pays candidats (page IV)

L’aggravation de la crise et le manque de volonté politique L’Europe en panne de nouvelles poussent les Quinze à renoncer aux projets d’impôts citoyens recettes budgétaires situation exceptionnel- nu, a été reportée à des jours velle fiscalité devra répondre à L'Union sous des vents contraires le, remèdes exception- meilleurs au profit de nouvelles une préoccupation forte des habi- nels ? Lancé à l’été, le exigences en matière de défense tants de l’Union – qui pourrait A débat sur l’assouplisse- et de sécurité. être l’environnement – et ne pas PRODUIT INTÉRIEUR BRUT ment de la rigueur budgétaire en A l’inverse, la France qui a en s’ajouter aux impôts nationaux. Europe a laissé la place aux tra- ligne de mire l’élection présiden- Depuis quatre ans, Bruxelles Prévisions du FMI en % vaux pratiques dictés par l’urgen- tielle au printemps 2002, fait la essaye d’instaurer une taxe écolo- 2001 2002 2001 différence avec ce, notamment au regard d’une sourde oreille. Laurent Fabius a gique afin de diminuer les émis- estimations les prévisions d'avril remontée du chômage qui s’est décidé de ne pas modifier son pro- sions de gaz carbonique, en vain. TOTAL MONDE 2,6 3,5 –0,6 confirmée en France en août jet de budget pour 2002 – fondé Toute décision en la matière pour le quatrième mois consécu- sur une prévision de croissance requiert l’unanimité. Par ailleurs, ÉTATS-UNIS 1,3 2,2 –0,2 tif. Lionel Jospin n’hésite pas à en de 2,5 % – alors que le FMI table la décision française d’aban- JAPON -0,5 0,2 –1,1 appeler au « patriotisme économi- sur 2,1 %. Ce choix politique écor- donner l’écotaxe illustre les diffi- ALLEMAGNE 0,8 1,8 –1,1 que », dans un entretien accordé ne implicitement l’esprit du Pacte cultés d’instaurer un nouvel au journal Ouest-France, jeudi de stabilité. impôt en période de recul de la FRANCE 2,0 2,1 –0,6 27 septembre. « Face au terroris- A quatre-vingt-onze jours du croissance. er ITALIE 1,8 2,0 –0,2 me et aux désorganisations qu’il lancement de l’euro, le 1 janvier Réunis à Liège les 21 et 22 sep- cherche à provoquer, il y a une res- 2002, cette situation risque de se tembre, les Quinze ministres des ESPAGNE 2,7 2,8 –0,2 ponsabilité presque civique des révéler, à court terme, préjudicia- finances ont écarté le projet de ROYAUME-UNI 2,0 2,4 –0,6 chefs d’entreprise et des consom- ble pour la monnaie européenne taxe Tobin, sur les transactions CANADA 2,0 2,2 –0,3 mateurs ; ils doivent eux aussi résis- et, à plus long terme, pénalisante financières visant à endiguer la ter à l’intimidation et soutenir l’ac- pour l’Union. Dans l’immédiat, spéculation et dont le produit UNION EUROPÉENNE 1,8 2,2 –0,6 tivité économique », considère le une aggravation des déficits et serait reversé à l’aide au dévelop- premier ministre. des politiques économiques à géo- pement. Aucun des pays n’a vou- Alors que les risques qui pèsent métrie variable pourrait faire chu- lu défendre ce projet, persuadés sur la conjoncture mondiale sont ter l’euro. Par ailleurs, cette caco- qu’ils sont de son inefficacité et aggravés à la suite des attentats phonie risque de peser sur la inquiets du risque des délocalisa- perpétrés contre le World Trade cohésion européenne. Actuelle- tions des transations financières Center et le Pentagone, les Etats ment, le budget communautaire, hors d’Europe. Pourtant, tous européens mettent en place des plafonné à 1,27 % du produit sont conscients de la nécessité de stratégies divergentes laissant national brut de l’Union euro- créer des instruments de régula- libre cours à une interprétation péenne, ne permet pas de faire tion, pour stabiliser les marchés, dissonante du Pacte de stabilité et face à des événements exception- et de dégager de nouvelles recet- de croissance qui lie l’orthodoxie nels. « Si on veut à la fois dévelop- tes pour faire face à des situa- budgétaire des Douze. Avec, d’un per le budget et une citoyenneté tions exceptionnelles. La crise de côté, un pays comme l’Espagne européenne, il faut instaurer une la vache folle et la fièvre aphteuse qui maintient son cap d’un déficit imposition commune. Mais, com- ont révélé le manque de ressour- public zéro, de l’autre la France me chaque pays est jaloux de ses ces de Bruxelles. Il faudra atten- dont les prévisions apparaissent prérogatives en matière financière, dre le retour de la croissance et particulièrement optimistes. il faut instaurer une taxe qui n’exis- une fenêtre de tir sans élections Le président de la Banque cen- te pas encore », estime André Gau- pour relancer le débat. Difficile à trale, Wim Duisenberg, avait déjà ron, membre du Conseil d’analy- Quinze… désigné, au lendemain de l’atta- se économique auprès du pre- que du 11 septembre, les Etats mier ministre. Dominique Gallois et européens supposés les moins Pour être acceptée, cette nou- Martine Laronche vertueux face aux contraintes budgétaires : « Je peux vous dire que les pays que nous surveillons de près sont l’Allemagne, la Fran- ce, l’Italie et le Portugal. » Et d’ajouter : « Les pays qui ne sont pas parvenus pendant la période PACTE de boom économique à consolider leurs positions budgétaires ont à DE STABILITÉSTABILITÉ présent moins de marge de manœu- Professeurs de lycée ET DE CROISSANCE vre pour faire pleinement fonction- ner les stabilisateurs automati- ques. » En d’autres termes, la pos- ▲ Donnez à vos élèves la synthèse sibilité de laisser filer les déficits de l’économie ! en cas de ralentissement pour maintenir la demande publique. ▲ Pour compléter vos cours Cette mise en garde est plus ou et vos séances de TPE ou d’ECJS. moins entendue. Le gouverne- TAXE TOBIN ment italien a présenté la semai- ▲ Un nouveau service, IMPÔTIMPÔT ne dernière un budget pour TAXES SUR 2002 plus rigoureux que prévu. une offre exceptionnelle ! LES VENTES D'ARMES EUROPÉENEUROPÉEN « La crise américaine nous a con- traints à changer le budget »,a POUR TOUT RENSEIGNEMENT : expliqué Silvio Berlusconi, chef [email protected] ÉCOTAXEÉCOTAXE du gouvernement. La grande réforme fiscale, qui prévoyait une Tél. : 01 42 17 32 93 Infographie : Le Monde forte baisse des impôts sur le reve- II / LE MONDE / MARDI 2 OCTOBRE 2001 DOSSIER

̄ RESSOURCES L’Europe réfléchit aux instruments de relance

BRUXELLES cales et la hausse, elle aussi méca- privilégiée. D’autant qu’agir autre- de notre bureau européen Réunis à Liège les 21 nique, des dépenses sociales ? La ment serait s’exposer à une riposte Questions-réponses ue faire à la suite des BCE et la Commission estiment de la Banque centrale européenne. attentats du World Trade et 22 septembre, les que les pays encore en déficit doi- « Un assouplissement du pacte de Center pour éviter de voir vent compenser au moins partielle- consolidation placerait sans aucun Quels étaient les critères dépassement est exceptionnel, à Qplonger l’économie euro- ministres des finances ment la baisse des recettes par une doute la politique monétaire dans de convergence savoir en cas de récession entraî- péenne ? Les instituts réduction des dépenses. La France l’incapacité de contribuer à la crois- 1 économique prévus nant une baisse du PIB supé- revoient tous leurs prévisions à la des Quinze ont ne veut pas en entendre parler. sance parce que la stabilité ne serait par le traité de Maastricht ? rieure à 2 % en rythme annuel. baisse, à l’instar du Fonds monétai- Elle affirme vouloir seulement maî- plus garantie », a déclaré le minis- Pour entrer dans l’Union écono- re international (FMI) qui ne table réaffirmé leur volonté triser la croissance modérée de ses tre allemand. mique et monétaire le 1er janvier A combien s’élève plus que sur une croissance de 1,8 % dépenses. Mais elle n’entend pas Tous n’ont pas ce langage policé, 1999, les Etats européens de- le budget en Europe en 2001 (contre 2,4 % au de respecter le pacte faire des coupes budgétaires. Si le président du conseil italien Silvio vaient respecter des critères d’ad- 3 communautaire ? printemps) et 2,2 % pour 2002 (con- des dépenses supplémentaires Berlusconi ayant expliqué, selon le mission prévus par le traité de Le budget communautaire s’élè- tre 2,8 %). Pour y voir plus clair, il de croissance et de étaient nécessaires – par exemple Corriere della sera, que « les paramè- Maastricht. Les critères de conver- ve en 2001 à 96,24 milliards convient de surveiller les premiers à cause de la remontée du chôma- tres de Maastricht » sont pour lui gence étaient au nombre de d’euros de crédits d’engagement indicateurs économiques, alors que stabilité qui exige ge –, il conviendrait d’en suppri- « un vrai Moloch ». « S’il ne tenait quatre : et 92,6 milliards d’euros de crédits personne ne parle encore vraiment mer d’autres. qu’à moi, je desserrerais les liens du – un taux d’inflation n’excé- de paiement (soit 1,06 % du PNB de récession en Europe, c’est-à-dire d’avoir à moyen pacte de stabilité. Mais, en Europe, il dant pas de plus de 1,5 % la perfor- communautaire). Les grandes d’un recul de la production de PAS DE NOUVELLES DÉPENSES n’y a pas de consensus. » Résultat, mance des trois pays présentant lignes du budget sont, pour l’an- richesse durant deux trimestres terme des budgets Des petites astuces sont néan- l’Italie se voit contrainte de faire, au l’inflation la plus basse ; née 2001, en tête, les dépenses consécutifs. Les premiers signaux moins à l’étude pour aider la con- moins en apparence, des efforts de – un taux de change relative- agricoles, qui restent le principal sont mauvais : l’indice de confiance en équilibre sommation, comme l’avancement consolidation pour son budget ment stable, respectant les mar- poste (45 % en crédits d’engage- des consommateurs s’est effondré du versement de la prime à l’em- 2002 : les baisses d’impôts promises ges normales de fluctuation du ment), et les actions structurelles outre-Atlantique en septembre, il a de taux, décidées par la Banque cen- ploi 2002 – qui serait soit un dou- pendant la campagne électorale mécanisme de change du systè- (34 % des dépenses). L’Union ne baissé aux Pays-Bas, le commerce trale européenne (BCE), finiront blement rétroactif de la prime sont largement remises à plus tard. me monétaire européen (SME) ; prélève aucun impôt. Ses recettes de détail en Allemagne prévoit en par agir, via son financement, sur 2001, soit une anticipation sur celle Le gouvernement compte faire – un taux d’intérêt nominal à sont plafonnées à 1,27 % de son l’an 2001 un recul de 0,5 % de son l’édifice économique. de 2002 normalement distribuée à 4,9 milliards d’euros d’économies long terme ne dépassant pas, sur produit national brut (PNB). Le chiffre d’affaires. En France, le Cela n’empêche pas les Euro- l’automne – au mois de mars, juste sur le train de vie des ministères, lut- un an, de plus de 2 % la perfor- budget communautaire est finan- moral des industriels est tombé à péens de réfléchir déjà aux outils à avant les élections. De même, en ter contre le travail au noir et ven- mance des trois pays enregistrant cé sur les « ressources propres », son plus bas depuis cinq ans en sep- utiliser plus tard. Les marges de Allemagne, le gouvernement vient dre du patrimoine immobilier pour les meilleurs résultats en matière qui ont considérablement évolué tembre. L’inconnue est de savoir s’il manœuvre sont limitées : au-delà d’augmenter les impôts pour finan- atteindre un déficit budgétaire limi- de stabilité des prix ; ces dernières années : y aura un rebond en novembre- des obligations liées à l’euro, la cer des mesures contre le terroris- té à 0,5 % du produit intérieur brut – une situation budgétaire n’ac- – la « ressource PNB », contri- décembre. Enfin, il convient de France, l’Allemagne et l’Italie, me. La somme porte sur 1,5 mil- en 2002. cusant pas de déficit excessif, bution de chaque Etat membre savoir si les budgets dérapent. On y encore en déficit, ne regorgent pas liard d’euros seulement, mais le Mais toutes ces hypothèses res- c’est-à-dire à la fois un déficit assise sur sa richesse (calculée sur verra plus clair à la mi-novembre, d’excédents comparables à ceux message est clair : pas de nouvelles tent subordonnées à un scénario annuel de l’ensemble des adminis- sa part dans le PNB communautai- notamment en Allemagne, quand des Américains pour relancer la dépenses qui ne soient pas contre- de reprise en 2002. Apparemment, trations publiques inférieur à 3 % re), est le mode de financement aura lieu l’évaluation des rentrées machine. L’efficacité d’une relance financées. La remarque vaut aussi la France et l’Allemagne n’en sont du produit intérieur brut (PIB) et numéro un (46,7 % des recettes) ; budgétaires. budgétaire est incertaine, les ména- pour la prochaine étape de la réfor- pas complètement persuadées. Les un ratio d’endettement des admi- – la ressource TVA (sur la base En attendant, les Quinze tentent ges pouvant en période d’incertitu- me fiscale, dont l’opposition a deux pays font partie de ceux qui nistrations publiques inférieur au d’un taux uniforme de l’assiette de rassurer les agents économiques de augmenter leur taux d’épargne demandé – en vain – la mise en ont refusé de réaffirmer, à Liège, seuil de 60 % du PIB. TVA harmonisée de chaque Etat mais ils n’ont pas annoncé de mesu- – qui recule depuis cinq ans. œuvre anticipée pour soutenir la dans la déclaration finale leur enga- membre) apporte aujourd’hui res concrètes, hors la prise en char- Les Quinze ont donc réaffirmé croissance. Le gouvernement alle- gement d’arriver à l’équilibre bud- Quelles contraintes 36,2 % des recettes ; ge des assurances des compagnies leur volonté de respecter le pacte mand a donc « repris » 3 des 45 mil- gétaire en 2004 comme l’y invitait doivent respecter – le montant des droits de doua- aériennes, décidée lors de la rencon- de croissance et de stabilité qui exi- liards de marks (1,53 des 23 mil- le projet élaboré par la présidence 2 les pays de la zone euro ne (perçus sur les importations tre de Liège des ministres des finan- ge d’avoir à moyen terme des bud- liards d’euros) de baisses d’impôts belge. Un silence qui est déjà, de et en quoi consiste le pacte dans l’Union de produits en prove- ces les 21 et 22 septembre. Selon gets à l’équilibre. Le débat non décidées pour 2001, en augmen- facto, un assouplissement de l’or- de stabilité et de croissance? nance des pays tiers) : 13,3 % des ces derniers, l’Europe a déjà décidé tranché porte sur les marges de tant la fiscalité sur le tabac et l’assu- thodoxie budgétaire, alors que l’Ita- Ayant une monnaie commune recettes ; d’un plan de relance : les baisses manœuvre qu’offre ce fameux pac- rance, des secteurs peu suscepti- lie aimerait elle aussi obtenir un et des taux d’intérêt à long terme – les prélèvements sur les d’impôts arrêtées avant la crise doi- te, en particulier sur la manière bles de freiner la consommation. sursis pour atteindre l’équilibre pré- voisins, les douze pays de la zone importations agricoles représen- vent faire sentir leurs effets cet dont les Etats feront jouer les stabi- C’est donc actuellement la politi- vu en 2003. Car rien n’est sûr, euro doivent continuer à respec- tent 2,1 % du total des recettes. automne ; la maîtrise de l’inflation lisateurs économiques : faut-il lais- que de la « main tranquille », chè- depuis le 11 septembre. ter le quatrième critère de conver- va cesser de rogner le pouvoir ser filer les déficits en subissant la re au ministre des finances alle- gence, celui concernant le déficit En quoi consiste d’achat des ménages, et les baisses baisse mécanique des rentrées fis- mand Hans Eichel, qui semble être Arnaud Leparmentier budgétaire. Le traité de Maas- le différend né entre tricht stipule que « les Etats s’effor- 4 l’évocation de la taxe cent d’éviter les déficits publics Tobin et James Tobin ? excessifs », le traité confiant au Le Prix Nobel américain James conseil des ministres de l’écono- Tobin, 83 ans, est sorti en septem- Madrid mise sur le "déficit zéro" comme riposte à la crise mie et des finances (conseil Eco- bre de sa retraite pour qu’on n’uti- fin) la responsabilité d’examiner lise pas son nom à mauvais MADRID le taux de croissance, envisagé pour 2002 rame- convaincu l’opposition de gauche, ni les syndi- chaque année les déficits publics escient. Cet économiste keyné- de notre correspondante né à 2,9 %, au lieu des 3 % sur lesquels le gouver- cats, qui estiment, au mieux, ces prévisions des pays appartenant à la mon- sien a proposé, dans les années a crise, quelle crise pour l’Espagne ? nement compte finir l’année actuelle. De même, « volontaristes », au pire « irréalistes » et qu’elles naie unique au regard des critères 1970, de taxer les transactions à L’économie mondiale en pleine phase un léger ralentissement dans la création d’em- ne permettront que très difficilement, sans met- de convergence. En cas de déficit court terme sur les devises pour d’incertitude, après les attentats terro- plois est prévu et l’inflation serait maintenue à tre en danger la protection de l’emploi de « faire public excessif d’un Etat, une pro- ralentir les « allers-retours » des L ristes aux Etats-Unis, se demande com- 2 %, soit au niveau actuel. face à une crise mondiale ». Dans un communi- cédure spéciale, dite « procédure spéculateurs et stabiliser le systè- ment affronter l’avenir, les compagnies aérien- Madrid ne renonce pas pour autant à la baisse qué, le syndicat proche des communistes, CCOO des déficits publics excessifs me monétaire international. nes sont au bord du dépôt de bilan et les perspec- de l’impôt sur le revenu dont l’entrée en vigueur (Commissions ouvrières), estime que le modèle (DPE) », est prévue. Face à ces critiques, l’ Associa- tives touristiques plus que compromises, mais le est toujours prévue pour 2003 ni à tout un train budgétaire défendu par le gouvernement a été Ces dispositions ont été renfor- tion pour la taxation des transac- pays maintient son cap budgétaire, contre vents de mesures envisagées pour soulager la pression élaboré « dans une perspective dogmatique » qui cées et clarifiées, sous la forme tions financières pour l’aide aux et marées. Le ministre des finances espagnol, fiscale, dans le cas, par exemple, des petites et sous-estime la réalité, notamment dans le cas de d’un pacte de stabilité et de crois- citoyens (Attac) prend ses distan- Cristobal Montoro, qui intervenait mercredi moyennes entreprises ou des retraités. La seule l’inflation, prévue à 2 %, quand un « minimum sance par le conseil européen ces. Elle distingue l’objectif visé 26 septembre devant le Congrès, a été très clair, vraie concession à la “crise” consiste à renoncer de 2,5 % serait plus tenable ». De même, la crois- d’Amsterdam de juin 1997. Il pré- par le Prix Nobel avec sa taxe, expliquant que « se fixer comme objectif, pour la aux ambitions prévues d’avoir non seulement un sance prévue à 2,9 % est jugée elle aussi peu cré- voit que les pays participant à la « et que l’association partage », et deuxième année consécutive, l’équilibre budgétai- budget en équilibre, mais excédentaire pour s’en dible, plusieurs analystes l’estimant à 2,5 % ou monnaie unique doivent présen- les « deux objectifs qui [lui] appar- re et un déficit zéro est la meilleure réponse que le tenir à un déficit zéro. Le déficit public, qui est même plus basse encore. ter des programmes de stabilité. tiennent en propre ». Le premier gouvernement peut apporter à l’instabilité écono- de 0,5 % du PIB, sera compensé par l’excédent Quant aux socialistes, ils ne voient pas en quoi Examiné par la Commission et le consiste à dégager des ressources mique internationale ». réalisé par la Sécurité sociale et renforcé par le les comptes de l’Etat permettent « tant d’optimis- Conseil, il contient des objectifs pour le développement du Sud, le Le gouvernement a fondé tous ses calculs sur budget équilibré des Communautés autonomes. me » et craignent de voir se développer « des ten- budgétaires à moyen terme et second vise à permettre aux gou- le fait que l’économie espagnole continue à croî- Et le ministre de conclure : « Nous espérons une dances du gouvernement à ne pas être solidaire décrit les moyens pour y parvenir. vernements de reconquérir une tre à un bon rythme – au-dessus de la moyenne reprise de l’économie mondiale dans la seconde avec les chômeurs, car utiliser les excédents de la Si le déficit public d’un pays partie de l’espace démocratique européenne – avec une demande interne stable moitié de l’année qui vient et ce budget et ces prévi- Sécurité sociale pour réduire le déficit est une pen- dépasse 3 %, cet Etat peut échap- abandonnée au marché financier. et une certaine récupération des investisse- sions sont destinés à faire que l’Espagne puisse plei- te dangereuse, en ce sens ». per à la procédure des déficits L’association cherche un autre ments. De plus, en juillet dernier, les prévisions nement profiter de cette récupération. » publics excessifs, notamment si le nom pour cette taxe. avaient déjà été revues légèrement à la baisse et Tant d’optimisme n’a pas franchement Marie-Claude Decamps L’impossible consensus autour de l’écotaxe

nterrée officiellement par sociales (Forec), lié à la réduction du point qu’elles ne génèrent plus à ter- l’OCDE. L’industrie paye très peu et il tie les charges pesant sur le travail. Lionel Jospin, l’écotaxe Le projet français temps de travail. me de recettes… Enfin, pour être per- faudrait faire un toilettage de toutes Son but est à la fois d’abaisser les a-t-elle un avenir euro- En fait, certains experts estiment çue par les citoyens comme une inci- les exemptions dont elle bénéficie. distorsions de concurrence par un Epéen ? Alors que la fiscalité a été sacrifié sur que l’écotaxe à la française était mal tation et non pas comme un coût L’idée étant que les taxes telles qu’el- rapprochement de la taxation des écologique se développe dans plu- engagée. Non pas tant pour les rai- supplémentaire, la taxe doit être les existent dans les réglementations produits énergétiques et de dimi- sieurs pays de l’Union, la France, en l’autel de la baisse sons invoquées par le Conseil consti- compensée par une baisse d’impôt soient pleinement appliquées. » nuer les émissions de gaz carboni- dépit de ses engagements de princi- tutionnel à la fin décembre 2000 équivalente. Avec l’écotaxe, le gou- Face à ce problème de compétiti- que. Elle s’appliquerait à la quasi- pe, se retrouve en queue de pelo- des impôts, – inégalités entre entreprises et vernement pouvait invoquer «un vité, une action concertée au niveau totalité des produits (combustibles ton. Loin derrière des pays pion- refus d’appliquer à l’électricité une double dividende » – alliant à la fois européen en matière de fiscalité éco- et carburants) avec là encore une niers comme la Suède ou le Dane- et la proposition de taxe destinée à lutter contre l’effet un gain pour l’environnement et un logique pourrait permettre de limi- possibilité d’exonérations pour les mark, mais aussi derrière des Etats de serre –, qui avait conduit à l’éla- gain pour l’emploi –, mais il s’agis- ter les dégâts. Dans son projet inter- entreprises fortement consommatri- voisins comme la Grande-Bretagne directive européenne boration d’une nouvelle mouture à sait néanmoins de financer une nou- national, le Parti socialiste préconi- ces d’énergie. Cette initiative a susci- ou l’Allemagne, qui viennent de se l’été. Mais pour des raisons de lisibi- velle dépense de l’Etat. se la création d’un impôt européen té de l’hostilité de la part de l’Espa- doter d’une telle fiscalité. Soumis à patine, quant à elle, lité et de cohérence. Pour Guillau- directement affecté au budget, se gne ou de l’Irlande et une tiédeur de un lobbying intensif des grands me Sainteny, maître de conférences CONCURRENCE INTERNATIONALE subsituant aux impositions nationa- la part de la Grèce ou du Portugal. industriels (Pechiney, Usinor, Lafar- depuis quatre ans à l’Institut d’études politiques de Autre difficulté majeure sur les existantes, qui « pourrait être Tout récemment un Livre blanc ge, EDF…), Laurent Fabius, ministre Paris, il faut être clair sur le but laquelle bute toute écotaxe et sur l’écotaxe ». Mais les tentatives de la de la Commission, La Politique euro- de l’économie, a emporté l’adhé- L’extension de la taxe générale sur recherché : accroissement des recet- laquelle a trébuché le projet fran- Commission en matière de fiscalité péenne des transports à l’horizon sion du premier ministre, dès le les activités polluantes (TGAP) à la tes publiques ou diminution des çais, le handicap qu’elle confère aux écologique n’ont pas pour l’instant 2010 : l’heure des choix, est venu 28 août, alors que s’annonçaient consommation intermédiaire d’éner- atteintes à l’environnement. industriels concernés face à la con- abouti. Requérant l’unanimité, les relancer le débat en proposant de des échéances électorales majeures, gie des entreprises devait intervenir Dans le premier cas, on impose currence internationale. L’OCDE, décisions en la matière trouvent tou- mettre en place, d’une part, un taux liées à la présidentielle de 2002, en 2002 et générer, dans sa première une assiette large avec des taux bas qui vient de réaliser une étude sur jours un ou plusieurs récalcitrants d’accise élevé pour le gazole à usage avant même les perspectives de version, 12,5 milliards de francs et l’on ne se préoccupe pas de les taxes liées à l’environnement, dans les rangs de l’Union. privé proche de celui de l’essence, récession liées aux attentats à New (1,9 milliard d’euros). Sacrifiée sur l’existence de produits de substitu- souligne que la plupart des pays qui On est pourtant loin d’une éco- et, d’autre part, un taux harmonisé York. Même le plan de rattrapage l’autel de la baisse des impôts, elle tion. « Le problème de ce type de fisca- mettent en place ce type de fiscalité taxe qui alimenterait un budget sur le carburant professionnel, à par- du prix du gazole que défendait le devait servir à financer les allège- lité adoptée par la France, c’est qu’elle contournent cet écueil par des européen. La proposition de directi- tir d’un taux moyen pondéré com- ministre des finances ne reprendra ments de charges liés à l’application n’est pas douloureuse et n’entraîne exemptions pour les entreprises for- ve de mars 1997 visant à restructu- munautaire. La présidence belge pas en 2002. L’objectif de ce plan des 35 heures dans les PME en 2002. pas une modification des tement consommatrices d’énergie. rer le cadre communautaire de taxa- avait fait de la directive européenne pluriannuel lancé en 1999 et gelé en Cette perte de recettes n’a été que comportements », commente « Pour des raisons de compétitivité et tion des produits énergétiques pati- 97 une de ses priorités. Mais, étant 2001 consiste à augmenter de 7 cen- partiellement compensée par la déci- M. Sainteny. Dans le second cas, à faute d’harmonisation internationa- ne depuis quatre ans. Cette taxe n’a donné les circonstances économi- times par an et par litre la taxation sion du gouvernement d’augmenter savoir fiscalité avec des taux élevés le, les taxes liées à l’environnement pas pour objectif de créer un impôt ques, le dossier devra attendre des de ce carburant pour en ramener le de 9 % le prix du tabac pour abon- sur une cible étroite avec l’existence reposent à plus de 80 % sur les ména- nouveau mais d’augmenter les jours meilleurs. prix au niveau de l’écart moyen der en partie le Fonds de finance- de produits de substitution, les mesu- ges, déplore Jean-Philippe Barde, de taxes portant sur les ressources éner- européen avec l’essence. ment des allègements de charges res peuvent se révéler très utiles au la direction de l’environnement de gétiques en diminuant en contrepar- Martine Laronche LE MONDE / MARDI 2 OCTOBRE 2001 / III DOSSIER

André Gauron, économiste, membre du Conseil d’analyse économique ̄ CHRONIQUE « En créant un impôt, il faut savoir ce que l’on veut : par Serge Marti générer des recettes ou atteindre un objectif éthique » Idées fausses

« Taxation des capitaux, des est limitée. Dès lors, il vaudrait le risque. A ce titre, l’écotaxe serait » En revanche, je crois que nous anvier 1991 : c’est l’opération « Tempête du désert », destinée ventes d’armes : depuis quelque mieux taxer l’ensemble des tran- une bonne idée. Mais il ne faut pas avons raté une bonne occasion ces à bouter hors du Koweït les troupes de Saddam Hussein temps, le débat porte sur la créa- sactions boursières, sur les actions se leurrer ; ce serait avant tout une derniers mois, lors de l’attribution J entrées par effraction chez leur voisin pétrolier. Le président tion d’impôts dits citoyens. et les obligations, et en faire un recette fiscale, et non un outil pour des licences UMTS des téléphones George Bush père achève la présentation d’un « Nouvel ordre Qu’en pensez vous ? impôt de Bourse européen. lutter contre la pollution. Si cette mobiles de troisième génération. mondial » débarrassé de la guerre froide et, accessoirement, des – Tout d’abord, il faut être cohé- – Serait-il possible alors de taxe permet d’amoindrir les nui- C’était un enjeu européen avec régimes communistes entraînés par ailleurs dans la chute du mur rent et savoir pourquoi vous levez stopper la spéculation ? sances, tant mieux, mais ce n’est une dimension politique forte, où de Berlin. Septembre 2001, après la tragédie des attentats perpé- un impôt. En principe, il s’agit de – Non, mais ce type de taxe pas son objectif. Toutes les études il aurait fallu avoir une démarche trés au cœur de l’Amérique, place à l’offensive « Justice sans limi- se procurer des recettes pour peut introduire un grain de sable montrent, par exemple, que ce commune. Les Etats auraient pu se tes », devenue quelques jours plus tard « Liberté permanente », financer la dépense publique. Le dans le système. Keynes avait n’est pas en augmentant les prélè- mettre d’accord au niveau euro- destinée à traquer le terrorisme – et le « mal » – partout où il se prélèvement peut aussi obéir à noté qu’au moment de la crise de vements sur l’essence qu’on influe péen sur le niveau de la redevance trouve, ainsi que l’a promis George W. Bush. Péniblement élu en des considérations morales 1929 l’Angleterre avait mieux résis- sur la circulation automobile. Il que chaque opérateur aurait ver- novembre 2000 sur un programme qui accordait une large place à comme le reversement de fonds té que New York, car les transac- vaut mieux, dans ce cas, établir des sée. Nous sommes arrivés à une la « compassion », ce dernier a déjà consenti un important sou- aux pays du tiers-monde ou à des tions étaient davantage imposées. normes qui s’appliquent à tous. situation aberrante où chaque tien financier au Pakistan, finalement convaincu de lutter contre contraintes conjoncturelles Toutefois, il paraît impossible de – Quelles peuvent être les pays a voulu tirer le maximum d’ar- Oussama Ben Laden. Comme l’avait fait en son temps son père comme la utte contre la spécula- revenir en arrière dans le mouve- autres pistes d’impôt citoyen ? gent en attribuant les licences aux lorsque celui-ci avait piloté, au tout début de la guerre du Golfe, tion. Il s’agit de deux démarches ment de libéralisation financière. – La santé publique est un thè- enchères. Ces surenchères ont eu un allègement de dette de plusieurs milliards de dollars au bénéfi- totalement différentes qui peu- – Peut-on imaginer la création me européen fédérateur, et le des conséquences désastreuses ce de l’Egypte, grand pays musulman à avoir rejoint la coalition vent difficilement être menées de d’un impôt citoyen européen ? tabac pourrait être aussi une pour les groupes de télécommuni- militaire dirigée contre Bagdad. front. Vous ne pouvez à la fois – L’Europe a déjà trois sources bonne ressource pour financer cations, et finalement rapporte- Dans ce domaine au moins, il y a continuité, voire tradition fami- obtenir des recettes et réguler les communes de revenus que les des projets. Comme pour l’éco- ront moins que prévu aux Etats. liale. En revanche au chapitre idéologique, économique notam- mouvements des capitaux. Dans Européens connaissent peu. Près taxe, cela concerne peu d’indus- – Pourquoi pas un impôt sur le ment, la rupture semblerait a priori consommée. Lorsque George le premier cas, le niveau de taxa- de la moitié provient de la part cal- triels, l’impôt serait facile à collec- revenu ? Estimation des pertes des principales Bush était encore installé tion doit être faible pour être tolé- culée sur le produit intérieur brut ter et le système pourrait être ins- – Le problème est d’abord poli- compagnies dans le Bureau ovale de la ré par le plus grand nombre. de chacun des Quinze. A cela tauré rapidement. Il suffirait que tique. Il n’est évidemment pas en millions de dollars Maison Blanche, au tout » En revanche, si vous voulez s’ajoutait une partie du reverse- chaque Etat affecte une partie des question de priver les Etats 1500 début des années 1990, les lutter contre la spéculation, il faut ment de la TVA et les produits des taxes qu’il prélève déjà sur le membres d’une partie de leurs res- Etats-Unis s’engageaient mettre la barre très haut pour droits de douane avec le reste du tabac pour les reverser à Bruxel- sources fiscales, et aucun gouver- dans une crise économique enrayer le mouvement, ce qui monde. Si on veut développer à la les. Ce serait nettement plus diffi- nement n’acceptera d’alourdir au 1200 qui allait déboucher, en paraît infaisable au niveau mon- fois le budget et une citoyenneté cile pour les alcools, car, à la diffé- niveau européen un impôt qu’il 1991, sur une brève réces- dial. Les pays qui à un moment ou européenne, il faut instaurer une rence du tabac, il y a beaucoup de s’efforce de réduire au plan in- sion, laquelle allait conta- 900 un autre ont voulu enrayer les imposition commune. Mais, com- producteurs. terne. Mais il est aussi technique. miner beaucoup plus grave- mouvements spéculatifs ont fixé me chaque pays est jaloux de ses Les administrations fiscales étant ment l’Europe en 1993, cel- des niveaux de taxes très élevés prérogatives en matière financiè- nationales, il faudrait alors préle- 600 le-ci traversant alors la pire en cas de retrait prématurés des re, il faut instaurer une taxe qui ver une partie qui serait reversée à récession de son histoire capitaux ou pris des mesures pro- n’existe pas encore. Ce nouvel Bruxelles. Une telle démarche contemporaine. Ces neuf visoires de contrôle des changes. impôt doit obéir à deux critères : serait mal perçue et ne créerait pas 300 mois d’effondrement de Ainsi, le Chili avait imposé aux répondre à un besoin et pouvoir le sentiment d’impôt citoyen. Pre- l’activité allaient coûter à capitaux entrant dans son sys- être rapidement mis en œuvre. nez l’exemple de la taxe d’habita- l’Amérique quelque 80 mil- tème financier de placer sans inté- – L’écotaxe vous semble-t-elle tion. Je mets au défi quiconque de 0 liards de dollars sous forme rêt 30 % de leur montant auprès une bonne idée ? décrire la façon dont se décom- d’effet récessif. Et, on de la banque centrale pendant – Oui, car la pollution est un pose sa répartition entre la commu- GE aurait tort de l’oublier, une une durée d’un an. La Malaisie sujet qui touche particulièrement ne, le département et la région. Lloyd's Allianz Zurich Source : Merrill Lynch, Morgan Stanley série de violentes attaques Swiss Re PartnerRe avait, elle aussi, rétabli en 1998 le les Européens. Ce n’est pas un pro- Avec l’Europe, on aurait le même Munich ReXL Capital dirigées contre Alan ACE Limited contrôle des changes, supprimé blème strictement national. De problème. A moins de créer une Ame. int'lGroup Greenspan, le président de ultérieurement. plus, il serait très dangereux de administration fiscale propre. L'assurance dans le rouge la Réserve fédérale, accusé – La taxe Tobin ne vous paraît créer une taxe strictement locale, ̄ Nous sommes encore loin de cette de n’avoir pas agi par avan- pas judicieuse ? car elle serait jugée inégalitaire et éventualité. Mais comment créer ce assez énergiquement sur les taux d’intérêt afin d’éviter la débâ- – Il faut savoir ce que l’on veut : anticoncurrentielle par les quel- un sentiment de citoyenneté euro- cle de l’économie. Le patron de la Fed n’était pas encore le « Magic obtenir des recettes ou défendre ques entreprises qui y seraient sou- André Gauron péenne alors que le Parlement Greenspan » qu’il est aujourd’hui. Durant cette période, les Etats- des considérations éthiques. Or mises. Le risque serait alors que les b Agé de 57 ans, ingénieur européen est le seul au monde à ne Unis avaient certes resserré les écrous avant de rouvrir les vannes les promoteurs de cette taxe veu- firmes concernées, principalement de l’Ecole centrale des arts pas voter d’impôt ? Dans ces condi- qui ont conduit ultérieurement à neuf longues années de prospéri- lent à la fois collecter des fonds les raffineries, les unités chi- et manufactures de Paris, André tions, plutôt qu’un impôt direct, té ininterrompue mais jamais ils n’avaient véritablement donné le pour les reverser aux pays du tiers- miques, les cimenteries, déloca- Gauron a été conseiller technique compliqué à mettre en œuvre, il sentiment de vouloir rompre avec l’un des principes de l’économie monde et casser un mouvement lisent leurs usines de l’autre côté au cabinet de Pierre Bérégovoy vaut mieux tout d’abord instaurer libérale, à savoir la non-intervention de l’Etat. spéculatif. Ce n’est pas possible. Il de la frontière ou augmentent au ministère des finances des impôts indirects spécifiques, Aujourd’hui, c’est Hayek et Friedman que l’on assassine ! Pleine faut choisir. Personnellement, je leurs capacités de production dans de 1982-1986 et de 1988 à 1991. plus facile à lever rapidement. » de prévention pour son secteur aérien sinistré et pour des compa- trouve cette taxe trop restrictive. d’autres pays non concernés. En b Il est conseiller maître à la Cour gnies d’assurance qui, toutes, menacent de virer au rouge, la nou- L’euro a éliminé la spéculation sur instaurant une telle taxe avec un des comptes et membre du Conseil Propos recueillis par velle administration s’est engagée dans un vaste programme de les changes au sein de l’Union, et taux faible sur l’espace écono- d’analyse économique auprès Dominique Gallois et relance keynésienne, à l’échelle nationale, dont le coût est déjà éva- sur les grandes monnaies celle-ci mique des Quinze, cela atténuerait du premier ministre depuis 1997. Martine Laronche lué à l’équivalent de 1 % du PIB américain, soit quelque 100 mil- liards de dollars. Et ce n’est pas fini. Certains commencent à dire qu’il faut carrément doubler cette somme pour faire en sorte que redémarre effectivement la machine à produire des richesses. Face à cet engouement soudain pour la chose publique – et les subven- Taxe Tobin et prélèvement sur les ventes d’armes : tions –, les bastions traditionnels du libéralisme ont du mal à faire entendre leur voix. Il n’est que le Wall Street Journal pour faire remarquer – avec raison – que, par exemple, à propos du secteur de l’assurance, les dispositions que sont en train de prendre le Trésor, un système mondial, sinon rien d’une part, le Congrès, de l’autre, aboutiront à faire du gouverne- ment fédéral américain le réassureur en dernier ressort, en lieu et place du privé, pour toutes les activités qui à l’avenir auraient à ne des conséquences indi- ricaine, qui estiment que les moyens représenter chaque année jusqu’à souffrir des exactions terroristes. Un reproche régulièrement adres- rectes des attentats du La mise en place affectés aux organisations internatio- 5 milliards d’euros supplémentaires sé à la Maison blanche lorsqu’elle est conduite à demander au 11 septembre commis aux nales sont d’ores et déjà trop impor- affectés aux pays pauvres, permettant Fonds monétaire international (FMI) de monter en toute hâte des UEtats-Unis est la mise sous de ces deux tants », prévient le rapport. « 50 mil- par exemple la multiplication par programmes de sauvetage d’économie en péril – ce qui est actuelle- le boisseau de la taxe Tobin, lors du liards d’euros, cela représente plus cinq des fonds destinés à la lutte con- ment le cas pour l’Argentine, le Brésil et la Turquie –, transformant Conseil Ecofin qui, les 21 et 22 sep- prélèvements relève que les dépenses allant au tiers-mon- tre le sida. » Le ministère de l’écono- là aussi, de fait, les institutions financières internationales en prê- tembre, a réuni à Liège les ministres de des différentes institutions dépen- mie a été chargé de réaliser une étu- teur en dernier ressort, une mission bien éloignée de celles qui lui européens des finances. Doréna- d’une adhésion dant des Nations unies », reconnaît de de faisabilité sur cette taxe qui ont été confiées en 1944 par leurs fondateurs dans la petite ville de vant, ceux-ci sont davantage préoc- Bruno Jetin, maître de conférences serait prélevée sur le vendeur à l’ex- Bretton Woods. cupés par les perspectives de réces- internationale à Paris-Nord (Saint-Denis) et mem- portation, la hausse étant répercu- En réalité, la conversion n’est pas si exceptionnelle qu’on le pré- sion que par l’instauration d’un nou- bre du conseil scientifique d’Attac. Il tée dans le prix de vente aux clients. tend. Ainsi que le rappelle l’historien André Straus (voir page X), veau prélèvement, dût-il permettre annuelles de 360 000 milliards de préconise une taxation encore plus En théorie, le cas semble idéal mais aux Etats-Unis comme ailleurs, l’Etat est toujours intervenu face à de réguler les transactions financiè- dollars (390 773 milliards d’euros) à élevée, de 0,1 % à 0,25 %, pouvant en pratique il en va tout autrement. des sinistres de forte ampleur. Dans le secteur bancaire américain, res et aider les pays pauvres. Cette 288 000 milliards de dollars rapporter chaque année de 190 à Certes, les contrats sont répertoriés secteur-clé pour asseoir la confiance dans l’économie, le gouverne- mise à l’écart est d’autant plus rapi- (312 696 milliards d’euros). 490 milliards de dollars (206 à 532 par différentes instances, comme la ment fédéral a injecté quelques milliards de dollars dans la Conti- de que les Quinze doutent de l’effica- Sur ce montant, une taxe de milliards d’euros). « Nous envisa- Banque mondiale, l’ONU ou le Sipri nental Illinois, au milieu des années 1980, afin de sauver cette gran- cité d’un tel prélèvement défendu 0,01 % dégagerait 28,8 milliards de geons de partir d’un niveau très bas (Stockholm International Peace de banque de Chicago. Plus près de nous, la déconfiture du fonds par l’Association pour la taxation dollars (31,2 milliards d’euros). La pour le relever en quatre ans. Ce systè- Research Institute), mais cette pro- spéculatif (hedge fund) LTCM a été évitée grâce à de l’argent en des transactions financières pour rentabilité de l’opération Tobin pas- me progressif permettra d’éviter un cédure ne concerne que les arme- provenance directe de la Réserve fédérale, sous peine de voir le l’aide aux citoyens (Attac). Ce report serait à 72 milliards de dollars (78,17 choc sur le marché des changes et ments lourds. De plus, faute de sinistre allumer un incendie à Wall Street où il aurait été beau- en entraîne un autre, celui d’une milliards d’euros) pour un prélève- une réduction brutale du volume des contrôle, il sera difficile voire impos- coup plus coûteux à circonscrire. Le pompier-volant était alors taxation des exportations d’armes ment de 0,025 %. « Un niveau infime transactions », explique M. Jetin. sible de taxer le marché « de l’occa- « Magic Greenspan ». Déjà. dont le produit irait à l’aide au déve- permet de collecter des sommes très Reste ensuite à garantir la collecte sion », qui représenterait 10 % à loppement. Ce projet a été remis au importantes », souligne-t-il, mais le et surtout à définir le ou les organis- 20 % des échanges de matériels. goût du jour durant l’été par Lau- système ne peut fonctionner que s’il mes qui seront chargés de l’affecta- Enfin, cet impôt ne peut être que rent Fabius, le ministre de l’écono- est appliqué sur une base mondiale. tion de tels budgets vers les pays du mondial au risque de voir le pays ou Bibliographie mie jugeant plus aisée une imposi- Dans un rapport sur la taxation des tiers-monde. Si Attac propose des la zone qui l’instaure de manière uni- tion sur le commerce des armes que opérations de changes présenté en réponses, Bercy doute de la faisabili- latérale pénalisée sur ses ventes d’ar- b Finance internationale, 1999 », publié par l’Association sur les transactions financières. août 2000, le ministère de l’écono- té en raison des réticences interna- mes. par Henri Bourguinat, PUF, d’économie financière, 350 p., Dans les deux cas, les sommes col- mie et des finances avait choisi un tionales face à un tel mécanisme et Au lendemain du report par coll. « Thémis », 1999, 33,5 ¤ (220 F). lectées seraient pourtant considéra- critère plus élevé. « Dans le cas d’un préfère avancer une taxation sur les Bruxelles de la taxe Tobin, les inter- 784 p., 40,86 ¤ (268 F). b Les taxes liées à bles. « J’insiste sur la fragilité des esti- scénario central où la taxe serait fixée exportations d’armes. rogations se multiplient sur la survie b Retour sur la taxe Tobin : l’environnement dans les pays mations », prévient Henri Bourgui- à 0,05 %, et conduirait à une réduc- Le mécanisme serait apparem- de telles idées. Leurs promoteurs textes choisis, par James Tobin. de l’OCDE : problèmes et nat, professeur d’économie au Labo- tion de 67 % des échanges, ce qui est ment plus simple car, à la différence profiteront des échéances politi- Confluences Ed., coll. « Voix de la stratégies, publié par l’OCDE, en ratoire d’analyses et de recherches une borne inférieure, le produit de la du marché financier, le nombre d’in- ques en France et en Allemagne cité », 2000, 68 p., 8,23 ¤ (54 F). anglais, 2001, 136 p., 30 ¤ économiques de l’université Bor- taxe pourrait être de 2 milliards tervenants est plus limité. 85 % à pour raviver ce débat. Mais chacun b Tobin or not Tobin : intérêts (196,79 F). A paraître en français deaux-IV et spécialiste de la taxe d’euros si la France appliquait seule 90 % de la production et du commer- aura ses motivations, pris entre la et limites d’une taxe sur les dans les semaines à venir. Tobin. Ce prélèvement a pour objec- ce projet, de 22 milliards d’euros si ce officiel des armes provient du G8, simple préoccupation électorale, et transactions financières, par b Fiscalité de l’environnement, tif de diminuer la spéculation sur les c’était le cas de l’ensemble de l’Union les huit pays les plus industrialisés. la volonté de faire avancer ces ques- François Chesnais, rapport du Conseil d’analyse marchés de capitaux de 20 % à 50 % européenne et de 50 milliards d’euros La France, les Etats-Unis et la Gran- tions qui resurgissent au gré des évé- Ed. l’Esprit frappeur, 1999, 80 p., économique, La Documentation en limitant les allers-retours (achat si l’ensemble des pays industrialisés de-Bretagne représentent les deux nements. Les premières réflexions 1,52 ¤ (10 F). française, 1998, 197 p., 6,86 ¤ et vente d’un même titre) au cours parvenaient à un accord. » tiers de ce marché estimé à 50 mil- sur une taxation des ventes d’armes b La “taxe Tobin” : miroir aux (45 F). d’une séance. M. Bourguinat table L’ampleur des sommes collectées liards d’euros. Dans un entretien et des transactions financières ont alouettes ou réponse à la b L’imposition des revenus, du sur une réduction de 20 % des échan- pose problème : « Cette proposition aux Echos le 31 août, Laurent Fabius maintenant plus de trente ans. mondialisation financière ?, par Conseil des impôts. Direction des ges qui ramènerait le volume des se heurte à l’opposition de certaines affirmait : « Un prélèvement de 10 % Olivier Davanne, in « Rapport journaux officiels, 2000, 217 p., opérations financières mondiales opinions publiques, notamment amé- sur les exportations d’armes pourrait Dominique Gallois moral sur l’argent dans le monde, 3,08 ¤ (53 F). IV / LE MONDE / MARDI 2 OCTOBRE 2001 EUROPE ̄ Patrons et syndicats européens peinent à construire LIVRES le dialogue social à 28 pays par Laurence Caramel a Hongrie détient la palme négociation. Globalement, ils sont organisations patronales regrou- L’Est en panorama du nombre des confédéra- La représentativité plus libéraux que nous… » A l’en- pant les employeurs… et non les tions patronales : neuf au tendre, la seule chose qui pour- entrepreneurs. Or les premières Ltotal. En Pologne, deux des partenaires rait aider à mieux fédérer les éner- sont souvent les émanations des Europe centrale et orientale 2000-2001, organisations prédominent : le gies serait la constitution de lob- anciennes entreprises étatiques, Ed. La Documentation française, 241 p., 18 ¤ (118,07 F) KPP (créé en 1991), et le PKPP qui sociaux bies efficaces pour obtenir des tandis que les secondes le sont haque année, le Courrier des pays de l'Est, édité par la Docu- date de 1999. La première rassem- avantages fiscaux. beaucoup moins. Un tel paysage mentation française, consacre un de ses numéros à la situa- ble plutôt les entreprises étati- des Etats candidats augure-t-il mal du dialogue social tion économique et politique des Etats de l'Europe centrale ques et privatisées, tandis que la BAISSE DES SECTIONS à vingt-huit ? A l’Unice, Thérèse et orientale. Tant par la qualité des chercheurs qui s'y expri- seconde fédère davantage les ini- est aujourd’hui Côté syndical, les jeunes qui De Liedekerke rappelle d’abord ment,C les chronologies précisément établies pour chaque pays et tiatives privées. L’une et l’autre ne entrent sur le marché du travail que la vocation de son organisa- l'abondant travail de bibliographie, ce document est devenu une vivent pas en très bon voisinage… très faible. « se méfient des organisations syndi- tion est « évidemment de prendre référence pour ceux qui s'intéressent à cette partie du monde. Le paysage patronal dans les pays cales ». De plus, les restructura- en compte les besoins spécifiques La cuvée 2001 est, sans surprise, placée sous le signe de l'intégra- de l’Europe centrale et orientale Une difficulté tions des entreprises d’Etat contri- de chacun des pays candidats ». Le tion européenne et régionale puisque cette double dynamique com- (PECO) est très coloré. Il l’est un buent à la baisse des sections syn- problème de s’exprimer d’une seu- mande largement la politique menée par les gouvernements de ces peu moins du côté syndical. Mais de plus pour dicales. « Bref, les militants s’effa- le voix, lors de négociations euro- pays. Qu'ils soient à la porte ou encore à de nombreuses coudées de il est clair, néanmoins, que l’inté- cent depuis des années », convient péennes ne lui semble pas « insur- leur adhésion à l'Union européenne. Cette démarche se fait souvent gration de ces nouveaux partenai- les négociations Sranciszrek Draus, qui insiste aus- montable ». « Une voix… peut-être, face « à des opinions publiques de plus en plus sceptiques, mais les res au sein du dialogue social de si sur la manière dont les jeunes reprend Sranciszrek Draus, mais majorités gouvernementales, souvent dominées par le courant social- l’Union européenne (UE) ne va à venir entreprises privées se laquelle ? Sûrement le plus petit des démocrate, font preuve néanmoins d'une détermination inentamée pas être une partie de plaisir. Bref, débrouillent pour éviter la présen- dénominateurs communs. Ne ris- pour intégrer les structures euro-atlantiques », lit-on en préambule. l’élargissement n’est pas qu’un le (Pologne, République tchèque ce de syndicalistes dans leurs éta- que-t-on pas de privilégier le bavar- En République tchèque, le sentiment eurosceptique a progressé de casse-tête pour les institutions et Hongrie) publiée par l’Institut blissements. « Ils n’inventent rien, dage ? » 10 % en un an, selon un sondage réalisé au printemps 2001 par Sofres- européennes. syndical européen en vous savez. Les entreprises occiden- La CES, traditionnellement, pra- Factum. En Pologne, la perspective de l'intégration est jugée « de Les dates de l’entrée de treize février 2000, met, par exemple, tales ont, elles aussi, développé nom- tique le vote majoritaire. Sa posi- plus en plus brumeuse ». Hormis l'avenir du secteur agricole – qui nouveaux Etats membres se rap- en avant la question de la repré- bre de stratagèmes pour contrer les tion peut être plus tranchée, esti- demeure le dossier le plus délicat à gérer avec les Quinze –, les inquié- prochant, l’Unice – patronat euro- sentativité. Avec l’existence de organisations contestataires. Tech- me le chercheur. L’Unice dont les tudes concernent surtout la fermeture des frontières à l'est du pays, péen – et la Confédération euro- deux mouvements contraires : les nique utilisée, par exemple : propo- disparités à Quinze ont souvent conformément aux règles établies à Schengen, qui privera toute sa péenne des syndicats (CES) tra- syndicats – dont l’influence était ser des rémunérations plus élevées conduit à freiner le dialogue partie orientale d'une source de revenus considérables liés aux échan- vaillent de plus en plus sérieuse- très forte dans l’ex-bloc commu- à des salariés afin qu’ils renoncent social, deviendra-t-elle encore ges transfrontaliers, lit-on dans le chapitre consacré à la Pologne. ment sur le dossier. En liaison niste – ont une audience en bais- à toute forme de militantisme.» plus frileuse ? Une hypothèse à Parmi les cinq pays de la « première vague » (ceux qui bénéficie- avec la Commission, bien évidem- se en raison de la culture de l’éco- Disparité, faible représentativi- prendre en compte, sauf si l’orga- ront les premiers de l'élargissement), la Slovénie a également bascu- ment, selon un principe-clé : les nomie de marché qui se dévelop- té, sans oublier les questions de nisation patronale acceptait de lé dans l'euroscepticisme. Plus épargnée par ce sentiment de défian- fonds accordés et les program- pe désormais. Alors que la repré- reconnaissance juridique qui revoir ses règles de fonction- ce, la Hongrie poursuit à bon rythme sa mise à niveau. Elle a clos en mes lancés sont soumis à l’autori- sentativité patronale affiche une varient au sein des pays candi- nement. juin 22 chapitres sur 31 de négociations. sation des gouvernements qui en tendance à la hausse, même si dats. Certains accordent ainsi le Sur le plan économique, ce panorama complet dressé par le Courier bénéficient. Une règle de bon son développement « se fait très monopole des négociations aux Marie-Béatrice Baudet des pays de l'Est fait apparaître des situations très contrastées. A côté aloi, sauf quand elle permet à cer- doucement ». « Finalement, les de la Pologne, qui s'est enfoncée dans une crise financière d'une tains responsables politiques des deux partenaires souffrent d’un Une ouverture au marché très hétérogène ampleur la contraignant à faire appel au Fonds monétaire internatio- pays candidats de pénaliser telle même syndrome, explique Thérè- nal, la Roumanie affiche pour la première fois depuis longtemps un ou telle organisation. Mais la se De Liedekerke, directrice des SECTEUR PRIVÉ DANS LE PIB 1999 INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS retour de la croissance. Partout cependant, les processus de transi- règle est la règle, et ni l’Unice ni affaires sociales de l’Unice. Ils en pourcentage CUMULÉS/TÊTE 1989/2000 tion vers l'économie de marché continuent à alimenter des situations en dollars la CES ne songeraient à la remet- pâtissent de la réticence des gens sociales précaires. En Lituanie, où le chômage ne cesse d'augmenter, 80 80 tre en cause. En revanche, le et des entreprises à s’organiser à 75 2 102 « les manifestations se sont multipliées tant chez les agriculteurs qui 70 1 935 patronat européen regrette que nouveau collectivement. » 65 voient fondre les subventions… que chez les enseignants, dont les salaires les dispositifs budgétaires en Une attitude que confirme Sran- 60 sont versés avec des mois de retard, ou chez les transporteurs ». vigueur à Bruxelles favorisent ciszrek Draus : « Prenons le cas Enfin, au sein de cette zone, plusieurs pays demeurent marqués davantage le financement de des chefs d’entreprise des pays can- sinon par des conflits armés du moins par les séquelles de guerres conférences et de séminaires didats, dit-il. Ils n’ont pas intérêt à 751 669 achevées de plus ou moins fraîche date. Le bilan est peu encoura- ponctuels sans « pouvoir imaginer adhérer aujourd’hui à un mouve- 407 303 geant. « Six ans après les accords de Dayton, la Bosnie-Herzégovine

. des actions suivies ». ment patronal. L’économie privée E E E E apparaît de plus en plus comme un pays sous perfusion, et ceci pour P.

UE UIE Car, du travail, il y en a. Sran- est en train de se développer, l’Etat RÈP RÈ une période indéterminée. » Les nouveaux dirigeants de la Serbie- ARIE ANI GRIE ARIE ANI OGN ciszrek Draus, chercheur, auteur, se retire. Pourquoi les patrons ÈQUE AQUI Monténégro doivent faire face « à une économie détruite, désormais

OVAQ ULG ULG HONGRIE CHÈQ HON notamment, d’une étude sur les auraient-ils besoin de se mobili- POLOGNE B OUM POL B parmi les plus pauvres d'Europe ». Quant à la Macédoine, elle vient à T TCH organisations patronales dans les ser ? Chacun se débrouille indivi- SL R SLOV ROUM peine de refermer un douloureux épisode de guérilla avec sa minori- pays d’Europe centrale et orienta- duellement, va faire sa propre Source : Le Courrier des Pays de l'Est n°1016 juin-juillet 2001 té albanaise. Alain Barrau, VRP de l’Assemblée nationale PARUTIONS b EURO, EUROLAND, EUROPE. CHRONIQUES ÉCONOMIQUES 2001-2002, par le Cercle des économistes La parution de cet ouvrage est désormais un rendez-vous obligé. auprès de Bruxelles Depuis plusieurs années, le Cercle des économistes, composé d’une vingtaine d’universitaires, pour certains d’entre eux également pré- sents dans le monde de l’entreprise, intervient régulièrement dans le ’est un bout d’Europe qui a ce sens, il s’agit notamment que le rope, représentant du PS à l’Union débat public et notamment par le biais d’une question d’actualité migré sur les rives de la Sei- La délégation que rapporteur qui a instruit en amont des partis de la communauté. commentée chaque jour sur l’antenne de Radio-Classique. C’est le ne. Ici, les débats sont plu- la directive, lors de son élaboration, Depuis 1990, la délégation dispo- fruit de ces chroniques qui compose le cru 2001-2002 de ce recueil où Ctôt consensuels, ce qui préside le député de soit associé au moment de sa trans- se du pouvoir d’auditionner les l’on retrouve, au sommaire, des interventions diverses, notamment n’empêche pas des opinions tran- position, ce qui devrait réduire les membres du gouvernement ainsi sur les facteurs qui expliquent le ralentissement actuel de la croissan- chées. La délégation de l’Assemblée l’Hérault a un triple délais. que les représentants des institu- ce mondiale, sur les leçons à tirer de la politique fiscale mise en place nationale pour l’Union européenne tions communautaires. Elle a aussi par George W. Bush (naturellement avant les attentats du 11 septem- est composée à la proportionnelle rôle d’information, ANCRAGE LOCAL la possibilité de publier des rap- bre aux Etats-Unis qui ont sérieusement infléchi le discours sur le des groupes politiques. Sur ses tren- Agé de cinquante-quatre ans, l’ex- ports d’information sur tous les « laisser faire » cher à l’administration républicaine). te-six membres, il y a seize socialis- d’analyse et de maire de Béziers, battu en sujets de son choix. De « l’Europe Au moment où la France annonce une nouvelle hausse du chômage tes, neuf RPR, quatre UDF, 1995, avait accepté en mars de s’ef- du vin : une réforme à améliorer » à en août, les chroniques consacrées à l’emploi, aux moyens d’assouplir trois Démocratie libérale, deux com- contrôle des travaux facer devant Jean-Claude Gayssot, « des alliances pour une mondialisa- le régime des 35 heures et à la possibilité ou non de trouver un accord munistes, un Vert et un chevène- ministre (PCF) des transports, pour tion maîtrisée », le spectre des sur l’épineux dossier des retraites, sont aussi de quelque utilité. A mentiste. « Il y a même quelques sou- effectués au sein de conduire une liste de gauche pluriel- sujets traités est large. Dans le noter également des commentaires sur un autre dossier explosif, celui verainistes », admet Alain Barrau, le. En vain. Le travail en commun cadre de ses prérogatives, M. Bar- de l’UMTS, et, plus généralement, sur l’économie industrielle, trop qui préside cette délégation depuis l’Union. Elle est aussi sur une directive ferroviaire avait rau a décidé de lancer depuis juin souvent négligée par les macro-économistes. On y trouve aussi plu- les élections européennes de 1999, en revanche rendu le choix moins un programme d’auditions publi- sieurs contributions sur la politique de la Banque centrale européen- après en avoir été vice-président en contact avec douloureux. A côté de son ancrage ques, baptisé les « Mardis de l’Euro- ne (BCE) en matière de taux d’intérêt, sans oublier une impertinente pendant les deux années précéden- local, il partage un engagement pe ». Il s’agit chaque semaine d’invi- question sur la nécessité ou non de mettre en cause le président de la tes. Transversale, la délégation com- les parlementaires européen de longue date. Etudiant, ter une personnalité française ou BCE… prend des élus qui sont aussi mem- il avait rédigé un mémoire sur Aristi- européenne qui viendra exposer, Enfin, à quelques jours maintenant de l’« euro en poche », les Chroni- bres d’une des six commissions du des pays candidats de Briand et l’identité européenne, pendant une heure, sa conception ques économiques du cercle s’ouvrent sur plusieurs articles consacrés Palais-Bourbon, finances, affaires de 1926 à 1931. Lorsque François de l’Europe. A Jacques Delors qui a à la monnaie unique, notamment au rôle qu’elle peut espérer jouer étrangères, etc. Selon M. Barrau, cet- à l’élargissement Mitterrand était premier secrétaire inauguré les programmes en juin sur la scène financière internationale où, à défaut de détrôner le dol- te double appartenance est un gage du PS, il fut délégué national à l’Eu- devraient succéder pour la rentrée lar, il lui faudra sans doute naviguer de conserve avec le billet vert et de richesse. plénière. « Repérer les textes sensibles parlementaire Hubert Védrine, puis offrir ainsi à d’autres régions du monde la possibilité d’utiliser ces L’un des enjeux pourtant de est la première tâche du président de Jan Kavan, ministre des affaires deux monnaies-clés à la fois (Ed. Descartes et Cie, 2001, 237 p., 18,3 ¤, l’après-2002 est la transformation la délégation, s’il ne veut pas se faire étrangères de la République tchè- 120 F). S. M. de cette délégation en une septième taper sur les doigts », explique le que, Valéry Giscard d’Estaing… commission permanente. Une pro- député de l’Hérault, car tout député, A la tête de la délégation, Alain b LES EUROPÉENS ET LEUR ÉPARGNE, par André Babeau, préface position qui a ses partisans à droite membre ou non de la délégation, Barrau a noué des contacts avec ses de Jacques de Larosière comme à gauche. Pour l’heure, le peut, s’il le souhaite, déposer une homologues, au sein des Parle- Président du Comité d’orientation de l’Observatoire de l’épargne départ de deux de ses membres, proposition de résolution sur un tex- ments nationaux de l’Union des européen (OEE), André Babeau a rassemblé dans cet ouvrage une élus sénateurs dimanche 16 septem- te européen et demander son ins- Quinze, mais aussi avec ceux des somme d’informations statistiques qui confirment le constat d’«un bre, ne pose guère de problème à cription à l’ordre du jour d’une séan- treize pays d’Europe centrale et espace européen très hétérogène », en matière d’épargne, face à un Alain Barrau. Il assure avoir sur un ce publique. A ce travail en amont orientale (PECO) qui sont candidats espace américain beaucoup plus homogène, la différence pro- petit calepin le nom de huit ou neuf qui permet un contrôle du Parle- à l’élargissement. Ces contacts régu- venant de la plus grande diffusion aux Etats-Unis du recours au cré- collègues qui font antichambre. A la ment sur l’élaboration des directi- liers se font soit dans le cadre de la dit, de la retraite par capitalisation ou encore de l’accès au marché tête d’un service d’administrateurs, ves, M. Barrau aimerait ajouter un Conférence des organes spécialisés boursier. la délégation a un triple rôle d’infor- dispositif en aval, lorsque la directi- dans les affaires communautaires Conscient de la nécessité de renouveler le cadre d’analyse des com- mation, d’analyse et de contrôle des ve est sur le point d’être transposée. ̄ (COSAC), soit par des voyages dans portements des agents non financiers, l’auteur, par ailleurs profes- travaux qui sont effectués au sein de Juste avant la Grèce, la France est les différents pays. La COSAC, qui seur honoraire à l’université Paris IX-Dauphine, a construit une sor- l’UE. Depuis 1994, le gouvernement en effet souvent désignée comme le se réunit à chaque fois dans le pays te de tableau de financement qui permet de mieux cerner les com- doit notamment lui transmettre mauvais élève de l’Europe pour sa Alain Barrau qui préside l’Union, juste avant les portements financiers des ménages à travers une confrontation res- tout document de nature législative lenteur à transposer des normes b Député de l’Hérault pour le Parti sommets, est l’occasion pour les sources-emplois affinée. et l’avertir des négociations en européennes. En marge du débat socialiste, Alain Barrau, 54 ans, représentants des Parlements natio- Cinq ratios sont utilisés comme autant de variables : le taux d’épar- cours. Ses compétences sont explici- sur la ratification du traité de Nice, est président de la délégation naux d’interroger la présidence de gne, le taux de recours au crédit, le taux d’investissement physique, tées dans l’article 88.4 de la Constitu- en juin, Pierre Moscovici, ministre de l’Assemblée nationale l’Union sur ses travaux. Enfin, pour le taux de placements financiers et le taux de remboursement des tion de la Ve République. des affaires européennes, a pris l’en- pour l’Union européenne, assurer un meilleur suivi des PECO, emprunts. Parmi les exercices pratiques permis par ce tableau de Sur les 2 000 textes européens gagement d’associer plus étroite- depuis 1999. les trente-six parlementaires de la financement, figure l’examen de la situation de trois pays euro- reçus chaque année, environ deux ment, dès septembre, la délégation b Depuis le mois de juin, délégation pour l’UE ont décidé de péens – France, Allemagne, Pays-Bas – au regard de l’épargne et de cents relèvent du travail du législa- à l’élaboration des projets de loi de il a lancé les « Mardis de l’Europe », se répartir en trois sous-groupes, l’investissement. teur et une quarantaine sont ren- transposition des directives. Pour un programme d’auditions chargés chacun d’une liste de pays Avec une conclusion intéressante, à savoir que si la structure secto- voyés par la délégation en commis- M. Barrau, qui a déposé avec Jean- publiques, chaque semaine, en quête d’adhésion. rielle de l’épargne brute diffère sensiblement d’un pays à l’autre, il sion pour un examen approfondi. Marc Ayrault, président du groupe de hautes personnalités sur l’avenir n’en va pas de même de celle de l’investissement brut. (Ed. Une petite dizaine passe in fine en socialiste, une proposition de loi en de l’Europe. Alain Beuve-Méry OEE/Economica, 2001, 171 p., 25 ¤, 163,99 F). S. M. BOUSSOLE LE MONDE / MARDI 2 OCTOBRE 2001 / V

EUROPE Les indicateurs économiques internationaux « Le Monde » / Eurostat Des États membres moins endettés UE 15 EURO 11 ALLEMAGNE BELGIQUE ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY. UNI E. U. JAPON DETTE PUBLIQUE en % du PIB PRODUCTION INDUSTRIELLE (juin 2001, en %) 125,3

120,2 Sur un an ...... 0,9 1,4 2,0 - 0,5 - 0,7 0,9 0,6 0,7 2,7 ND ND 110,5 110,3 108,2 ND

102,7 Sur un mois ...... 0,7 0,6 0,8 1,8 - 0,3 0,3 0,1 4,4 0,1 ND

73,1 PRIX À LA CONSOMMATION (juillet 2001, en %) 71,1 69,9 66,7 65,1 64,7 64,1 63,1 61,2 60,7 61,0 60,3 59,3 57,6 56,1 55,7 53,7 54,1 51,1

46,1 Sur un an ...... 2,6* 2,8* 2,6 2,7 3,7 2,2* 2,8 5,2* 1,4 2,7 - 0,5 (06/01) 44,0 42,8 38,6 6,1 5,3 Sur un mois ...... - 0,2* - 0,1* 0,0 - 1,3 0,2 0,2* 0,1 - 0,1* - 0,7 - 0,3 - 0,3 (06/01) 58,9

E E E PIB EN VOLUME RG er ÈDE ARK NDE (1 trimestre 2001, en %) EU 15 S-BAS UGAL ITALIE GIQUE GRÈC SU RANCE Sur un an ...... 2,6 2,6 2,0 2,4 3,3 2,9 2,4 2,8 2,7 2,5 - 0,1 F ME-UNI EL IRLA EMAGNE PAY ESPAGN UTRICHE INLAND B A F PORT EMBOU Sur trois mois ...... 0,5 0,6 0,4 0,5 1,0 0,5 0,8 0,1 0,5 0,3 - 0,2 DANEM ALL

ROYAU LUX 1997 2000 DÉFICIT PUBLIC/PIB (en %) Source : Eurostat 2000...... 0,3 1,2 1,3 0,0 - 0,3 - 1,3 - 0,3 2,0 4,4 1,0 (1999) - 7,6 (1999) a AU COURS DE L’ANNÉE 2000, le solde des finances publiques de la DETTE PUBLIQUE/PIB (en %) zone euro et celui de l'Union européenne sont devenus excédentaires. Le ratio de la dette par rapport au produit intérieur brut (PIB) a continué de 2000 ...... 69,6 64,1 60,7 110,3 60,7 57,6 110,5 56,1 42,8 59,3 105,4 (1999) diminuer. Même en excluant les ventes de licences UMTS, la troisième SOLDE COMMERCIAL EXTRACOMMUNAUTAIRE génération de téléphonie mobile, la tendance à la baisse du déficit public (en milliards d'euros, juin 2001) se confirme. Neuf pays ont enregistré un excédent en 2000 : la Belgique, le Danemark, - 4,4* 5,0* 6,8 0,2 - 4,0 0,5 0,5 (mai) 2,5 - 6,4 - 40,5 (12/00) 10,1 (12/00) l'Allemagne, l'Irlande, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Finlande, la Suède INVESTISSEMENT (FBCF) et le Royaume-Uni. (1er trimestre 2001, en %) a SANS PRENDRE EN COMPTE ces cessions de licences de télécommu- Sur trois mois ...... - 0,6 - 0,4 - 2,4 1,1** 2,0 0,9 0,6 0,0 - 2,7 0,6 - 0,1 nications dont ont profité certains pays, les douze de la zone euro auraient enregistré en 2000 un déficit public de 0,8 % du PIB et les Quin- e ze de 0,1 %. Le ratio de la dette publique au PIB a diminué de 72,1 % en * provisoire ** 4 trimestre 2000 1999 à 69,6 % en 2000 dans la zone euro, et de 68 % à 64,1 % dans l’Union. Pour plus d'informations : http:/europa.eu.int/eurostat.html

PAYS ÉMERGENTS Les indicateurs français INNOVATION

Ralentissement marqué en Thaïlande DERNIER MOIS VARIATION La Bourse en ligne attire les internautes matures CONNU SUR UN AN RÉPARTITION PAR ÂGE 1997 1998 1999 2000 2001* 2,1 14 ANS ET MOINS CONSOMMATION DES MÉNAGES + 1,5 % (juin) + 2,7 % 6,0 CROISSANCE DU PIB - 1,4 - 10,8 + 4,2 + 4,4 + 2,0 (en pourcentage) 15-24 ANS 17,0 25,9 TAUX D'ÉPARGNE 16,9 % + 1,6 % 25-34 ANS 25,5 BALANCE COMMERCIALE 23,7 (en millions de dollars) +1572 +16238 +14013 +11757 +7900 POUVOIR D'ACHAT DES MÉNAGES + 0,3 % 4,3 % 35-49 ANS 34,8 28,5 BALANCE DES PAIEMENTS - 3 021 + 14 243 + 12 428 + 9 195 + 5 200 50-64 ANS 12,1 COURANTS (en millions de dollars) COMMERCE EXTÉRIEUR 11,9 (en milliards d'euros) 1,1 (juin 2001) + 0,6 % 8,4 CAPACITÉ (+) OU BESOIN (-) (solde cumulé sur 12 mois) 0,3 (janvier 2001) 65 ET PLUS - 9 205 + 6 423 + 2 840 + 327 - 6 000 - 11,4 % 4,0 DE FINANCEMENT % DES INTERNAUTES % DES INTERNAUTES DU SECTEUR BOURSE-FINANCE ENQUÊTE MENSUELLE SUR LE MORAL *prévisions Source : Nord-Sud Export-Groupe Le Monde - 9 (juillet) + 3** DES MÉNAGES* Source : Net Value a LE PREMIER MINISTRE, THAKSIN SHINAWATRA, bénéficie d'un a PLUS UN INTERNAUTE EST ÂGÉ, plus il fréquente les sites de Bour- ENQUÊTE MENSUELLE DANS L'INDUSTRIE* soutien assez large pour mettre en application le programme sur lequel il opinion des chefs d'entreprise se en ligne. Selon une enquête réalisée par NetValue en juillet 2001, a été élu début 2001. Il en a besoin pour redresser une économie qui est à sur les perspectives générales - 36 (juillet) + 40** auprès des internautes français, les plus de 65 ans représentent 8,4 % des bout de souffle. La croissance ne dépasserait pas 2 % cette année. La de production utilisateurs de services de Bourse en ligne, alors qu’ils ne forment que Bourse est atone et les attentats du 11 septembre risquent d'accentuer la 4 % de la population des branchés. contraction des recettes à l'exportation. CRÉATIONS D'ENTREPRISES 22 551 (août) - 2,5 % a L’ENCADREMENT moyen et supérieur, les professions libérales, les a LE BESOIN DE FINANCEMENT EXTÉRIEUR pourrait poser problè- employés, utilisent aussi davantage les sites de Bourse en ligne que leur me, cette année, du fait de la réduction de l'excédent commercial et de la présence moyenne sur le réseau ne pourrait le laisser supposer. En revan- charge de la dette extérieure. La Thaïlande poursuit en effet le rembour- DÉFAILLANCES D'ENTREPRISES*** 1 344 (mars) - 13,7 % che, les ouvriers, les agriculteurs et les sans-profession sont dans la pro- sement du « paquet financier » qui lui avait été accordé pour faire face à portion inverse. la crise de 1997, soit 17 milliards de dollars (18,4 milliards d’euros), dont * solde de réponses, cvs, en % ** solde net douze mois auparavant *** par date de jugement a LES HOMMES représentent 73,4 % des utilisateurs de sites boursiers 3,4 milliards de dollars par le Fonds monétaire international. Sources : Insee, Douanes alors qu’ils ne forment « que » 59,4 % des internautes. Pour asseoir son développement, la Roumanie a besoin de capitaux étrangers

BUCAREST Des prix très élevés de notre correspondant La France, un partenaire important Si le gouvernement ÉVOLUTION DE L'INFLATION EN ROUMANIE PRINCIPAUX PAYS INVESTISSEURS EN ROUMANIE es yeux d’Alain Kremeur, en pourcentage en pourcentage 151,4 investisseur français instal- de Ion Iliescu 150 lé en Roumanie depuis dix FRANCE 11,5 Lans, expriment l’enthou- essaie d’attirer siasme, la tendresse et un brin de 100 ALLEMAGNE 10,5 tristesse. « Nous ne sommes quand les investisseurs, même pas tous des imbéciles, lan- 56,9 54,8 PAYS-BAS 10 27,8 ce-t-il. Il y a beaucoup de Français il doit aussi régler 40,6 40 32 qui investissent en Roumanie 50 ÉTATS-UNIS 9,5 depuis la chute de Ceausescu. Nous le problème ROYAUME-UNI 8 en avons assez de voir les médias 0 français traiter ce pays comme si de la corruption GRÈCE 7 c’était le tiers-monde. Il n’y a pas 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 que des orphelinats, des enfants généralisée Source : Chambre de commerce et d'industrie française en Roumanie Source : Chambre de commerce et d'industrie Française en Roumanie abandonnés à la rue et 200 000 chiens errants à Bucarest. et de l’économie vase clos pendant des décennies. 56 % à 151 % et la croissance écono- cu est à nouveau élu président du croissance économique impor- Nous sommes là aussi… » Le résultat fut une longue agonie mique chute de 3,9 % à moins 6,1 %. pays. Un retour surprise d’un hom- tante : environ 4,5 % par rapport à La colère d’Alain Kremeur est souterraine, qui payée très cher par une popula- C’est l’heure de vérité de l’écono- me qui jure avoir changé. Ce qui res- 1,5 % l’année dernière. largement partagée par la majori- tion exsangue. mie roumaine. Les privatisations te à prouver, mais la Roumanie aus- Des chiffres qui n’ont pas convain- té des Roumains, qui ne cachent représente 45 % Le nouveau président, Ion Ilies- s’accélèrent tout comme la fermetu- si n’est plus la même. Les investisse- cu le Fonds monétaire international pas leur frustration face à une cu, sorti lui-même de l’appareil du re de quelques entreprises non ren- ments étrangers s’élèvent à environ (FMI), qui a repoussé à plusieurs Europe qui hésite encore à leur du produit intérieur Parti communiste, restera à la tête tables. Une vaste réforme du sec- 7 milliards d’euros (environ 46 mil- reprises la signature d’un nouvel ouvrir la porte. Agé de quarante- du pays de 1990 à 1996. Une pério- teur minier vise à alléger le budget liards de francs) dont 1 milliard accord. « L’avantage de la Rouma- huit ans, ce président-directeur brut du pays de trouble marquée par l’absence de l’Etat du fardeau des subven- d’origine française. Carrefour et nie réside dans sa main-d’œuvre rela- général a le goût de l’aventure. Il de réformes et par des crises politi- tions. Michelin viennent de s’installer en tivement qualifiée et pas chère, décla- arrive à Bucarest en 1991 et tombe dent de la chambre de commerce ques réglées souvent au bras de La Roumanie évite de faire des espérant conquérir un marché pro- re l’analyste Ilie Serbanescu. Mais le amoureux d’un pays ruiné par et d’industrie française à Bucarest fer. Pendant que les pays d’Euro- emprunts hasardeux et se concen- metteur. « C’est la seule chance de la pays n’a pas encore touché la masse cinq décennies de dictature com- et souhaite, dit-il, « mourir dans la pe centrale réformaient leurs éco- tre plutôt sur le paiement de sa det- Roumanie, affirme un expert fran- critique qui lui permettrait de relan- muniste. Au point de vendre sa vil- Roumanie que j’ai rêvée ». nomies pour attirer les investisse- te extérieure, même au prix d’une çais. Ce pays n’a pas les moyens pour cer son économie. Nous avons besoin la de La Rochelle et de quitter défi- Pourtant, le pays de ses rêves ments étrangers, la Roumanie s’en- chute dramatique du niveau de vie. s’en sortir sans le capital étranger. » d’un signal fort qui pourrait rassurer nitivement la France pour s’instal- est encore dans les limbes. A pei- dettait et consommait. Les privati- Les investisseurs étrangers commen- Une équation que le gouvernement les investisseurs, par exemple, l’inté- ler dans la capitale roumaine. Il ne sortie du cauchemar communis- sations ont pataugé et le flou du cent à s’y intéresser, les Français en semble avoir comprise puisqu’il gration dans l’OTAN, qui devrait se met en place une société de dérati- te, suite à une révolution cadre juridique a davantage privi- tête. France Télécom fait une « suc- essaie de séduire les investisseurs. décider l’année prochaine. Sinon, sation et de démoustication, et contestée, en décembre 1989, légié la clientèle politique que les cess story » dans la téléphonie mobi- Reste à régler l’épineux problème l’économie roumaine restera ce qu’el- obtient de la mairie de Bucarest l’économie roumaine fait tomber investisseurs occidentaux. Fin le (1,3 million d’abonnés en quatre d’une corruption généralisée et le est : une sorte de théâtre de l’absur- un contrat exclusif sur treize ans. le rideau et dévoile l’ampleur du 1996, gangrené par la corruption, ans), Renault rachète l’usine d’auto- d’une économie souterraine qui de, comme dans les pièces de notre En 1996, il crée l’antenne roumai- désastre : une industrialisation for- le régime d’Ion Iliescu cède la pla- mobiles Dacia et projette un modè- représenterait 45 % du produit inté- compatriote Eugène Ionesco. » ne de la société française Prohygie- cenée et aucun respect de l’envi- ce à une coalition de centre-droit le révolutionnaire pour les marchés rieur brut (PIB). Néanmoins, la Rou- na. « La Roumanie a été notre pre- ronnement, une agriculture obso- dirigée par le chrétien-démocrate émergents (sortie prévue en 2004 manie renoue cette année avec une Mirel Bran mière expérience internationale, lète et l’absence presque totale de Emil Constantinescu. pour un prix de 5 000 euros, 32 explique-t-il. Aujourd’hui, nous la notion de services. Le dictateur 797 francs), tandis que la Société sommes le numéro un dans une Nicolae Ceausescu avait réussi à LOGIQUE DE STABILISATION générale prend le contrôle de la Ban- dizaine de pays, de la Suisse jus- couper le pays des circuits écono- La Roumanie vit alors l’immense que roumaine de développement. qu’en Australie, en passant par la miques mondiaux. Il s’était entêté espoir d’un renouveau économi- Lafarge était déjà présente dans la Belgique et l’Italie. » Entre-temps, à payer les dettes extérieures du que. Premier marché en Europe cen- cimenterie roumaine et Alcatel fai- Alain Kremeur est devenu prési- pays au point de le maintenir en trale et orientale après la Pologne, sait des prouesses dans la haute avec 23 millions de consommateurs technologie. et un paysage économique où tout A la fin des années 1990, l’écono- était à refaire, doté d’une main- mie semble enfin décoller, mais ce Chaque mardi d’œuvre assez qualifiée et bon mar- n’est qu’une impression. Les querel- ché, ce pays promettait. Démarrée les politiques des quatre partis de la dans une logique de stabilisation coalition commencent à affaiblir un LE MONDE INTERACTIF macro-économique, la nouvelle pouvoir par ailleurs courageux. politique roumaine subit néan- L’amateurisme s’impose dans le 0123 moins l’effet pervers des erreurs pas- domaine économique, la corrup- avec sées. Les indicateurs macro-écono- tion reprend son cours et la Rouma- DATÉ MERCREDI miques parlent d’eux-mêmes : de nie s’enlise de nouveau dans son 1996 à 1997, l’inflation passe de passé. En décembre 2000, Ion Ilies- VI / LE MONDE / MARDI 2 OCTOBRE 2001 FOCUS ̄ PENSÉE ÉCONOMIQUE Le Vietnam regagne progressivement la confiance par Jean-Marc Daniel des investisseurs étrangers

HANOÏ Les dirigeants vietnamiens ne Cournot, ou les maths L'amorce d'une reprise de notre envoyé spécial Les performances cachent pas que leur objectif est l’in- a télévision vietnamienne CROISSANCE ANNUELLE DU PIB tégration de leur pays dans l’Organi- n’a pas caché les images de économiques ont en % sation mondiale du commerce pour modèle l’attentat contre le World 10 (OMC) en 2005. L’exemple de la Chi- Trade Center aux 80 millions de quoi étonner, mais ne, avec laquelle les relations diplo- L 9 d’habitants du pays, mais elle les a matiques sont revenues au beau ujourd’hui le 10 fructidor an IX est une date sans significa- assorties d’un commentaire à sa le développement 8 fixe, est à cet égard déterminant. tion. Elle ne disait rien non plus aux Cournot, une famille façon : « Voilà ce qui arrive aux pays Même si les performances économi- de notaires de Gray, en Haute-Saône. Pourtant, c’est la qui interviennent dans les affaires inté- – industriel – profite 7 ques du Vietnam ont de quoi éton- date de naissance officielle d’un des leurs, Antoine Augus- rieures des autres pays. » Traduc- ner – croissance de 6,7 % en 2000 tin.A Mais, pour ces catholiques actifs et ces monarchistes mili- tion : toute intervention occidentale surtout aux villes 6 (mais 5,5 % pour le FMI), inflation tants, il naquit le 28 août 1801 – il y a tout juste deux cents ans – dans le domaine des droits de l’hom- faible, déficit des paiements cou- en Franche-Comté. me ne peut engendrer que la violen- plus du double qui a été consenti. 5 rants réduits à 200 millions de dol- Garçon réservé, il vit une enfance repliée dans la lecture. Adul- ce. Une manière de réaffirmer que la Ces crédits, qui s’ajoutent à la pro- lars (217 millions d’euros)… –, la te, il continue à accumuler un savoir encyclopédique, et de ses politique de rénovation (do moï) mulgation d’une loi qui permet aux 4 marche reste longue sur le terrain réflexions solitaires naît une œuvre abondante portant à la fois amorcée en 1986 au Vietnam et fon- entreprises nouvelles de se passer 95 96 97 98 99 00 01* des réformes. Comme en Chine, le sur les mathématiques, la philosophie et l’économie. Considéré dée sur l’ouverture progressive à d’une autorisation administrative – Source : PEE Hanoï secteur public, qui représente enco- d’abord comme un mathématicien, il est désormais un économis- une économie de marché ne passe 30 000 commerces et ateliers sont re 42 % de la production industrielle te reconnu. Elève doué, il entre en 1821 à l’Ecole normale supérieu- pas par une libéralisation politique. alors sortis de la clandestinité – et la capacité à imposer règles et procé- (contre 62 % voilà dix ans), devra re. Mais l’établissement, politiquement très turbulent, est fermé Comme en Chine, convertie au signature en l’an 2000 d’un accord dures peut déterminer la signature être « dégraissé » et soumis à des en 1822. Cournot finit sa scolarité à la Sorbonne tout en lisant les « socialisme de marché », do moï a commercial bilatéral avec les Etats- des contrats ultérieurs. règles de productivité. Mais ce sont cours de Polytechnique, dont ceux de Poisson, un mathématicien pour but de conduire la population Unis, ont recréé un climat de con- Des aventures plus individuelles surtout les projets d’infrastructures spécialiste du calcul des probabilités. Il en devient le disciple, puis à un niveau de prospérité tel qu’il fiance autour du Vietnam. sont également possibles dans le – routes, ponts, ports, aéroports… – l’ami. De 1823 à 1833, il est secrétaire du maréchal Gouvion Saint- autorise le maintien au pouvoir de Vietnam d’aujourd’hui : Philippe financés par des capitaux extérieurs Cyr. Il enseigne ensuite pendant un an le calcul différentiel avant la nomenklatura actuelle. Un che- SÉRÉNITÉ Hogan, vietnamien d’origine issu qui demeurent la clé du développe- de mener une carrière plutôt d’administrateur que de professeur. min semé d’embûches depuis la cri- Les investisseurs, qui avaient d’une vieille famille de mandarins ment. Les investissements étrangers Il est un responsable écouté de l’éducation nationale, ce qui le se asiatique de 1997. appris entre-temps à digérer les ruinée par la prise du pouvoir par ont représenté 1,13 milliard de dol- mène aux fonctions de recteur à Grenoble puis de 1854 à 1862 à Ebranlé par la crise financière qui rugosités de la vie économique et les communistes, est revenu investir lars (1,22 milliard d’euros) sur les Dijon. lui a coûté trois points de croissance politique du Vietnam (corruption, au Vietnam une partie de la fortune huit premiers mois de 2001, soit une 1838 marque un tournant : il est chevalier de la Légion d’hon- et une chute vertigineuse des inves- opacité des circuits de décision…), que lui-même et ses fils ont rebâtie hausse de 35 % par rapport à 2000. neur, épouse Colombe-Antoinette Petitguyot, dont il aura un fils, tissements étrangers, le Vietnam a sont revenus. Les problèmes n’ont en France puis aux Etats-Unis. Le développement industriel et et s’affirme économiste en mené depuis une politique volonta- pas disparu, mais la sérénité règne. Aujourd’hui âgé de quatre-vingts l’urbanisation galopante contras- Catholique fervent, publiant des Recherches sur les riste d’intégration à l’économie inter- « L’économie ici, c’est un peu comme ans, il est vice-président fondateur tent toutefois avec la lenteur du principes mathématiques de la nationale qui a progressivement per- la conduite automobile à Hanoï », d’Alas, une société qui écoule développement des campagnes. La il vient théorie des richesses. Sa pensée mis un retour de la confiance. En fait remarquer le représentant d’une 100 000 bouteilles de vin et spiri- volonté du gouvernement de faire économique s’inscrit dans la avril, les représentants du Fonds importante société agroalimentaire tueux sur le marché vietnamien. du Vietnam un acteur de poids sur à l’économie cohérence d’une œuvre mar- monétaire international (FMI) ont française. Une métaphore qui indi- « Je leur apprends à dire le marché international des matiè- quée par son catholicisme, ses approuvé, après dix-huit mois de que que l’absence apparente de “Bourgogne” et pas “Burgundy” », res premières l’a conduit à confis- par Say et Ricardo, connaissances scientifiques, négociations, un accord financier règles n’empêche pas l’écoulement assure-t-il. Estimant qu’au Vietnam quer des terres sur les hauts pla- dont le calcul des probabilités, débouchant sur un crédit de 368 mil- quotidien et régulier d’imposants comme ailleurs, la femme est l’ave- teaux pour y implanter la culture du dont il transcrit et les idées de Leibniz et de lions de dollars (399 millions flux de véhicules à deux et quatre nir de l’homme (« c’est le ministre de café. Le succès a été tel que le pays Kant, ses philosophes de prédi- d’euros) déboursables en sept tran- roues. « L’absence de régulations l’intérieur et des finances au sein de est devenu le premier producteur en équations lection. ches liées à la réalisation de « critè- standards ne signifie pas le chaos la famille », dit-il), Philippe Hogan a mondial de robusta, ce qui n’a pas Il vient à l’économie par Say res de performance » (PIB de 7 %, pour autant », renchérit Jean- entrepris de réacclimater aussi les peu contribué à faire chuter les les raisonnements et Ricardo, dont il transcrit en inflation inférieure à 5 %, déficit des Claude Andreini, PDG de Burgeap, produits de beauté tricolores. cours sur le marché mondial. Sans équations les raisonnements par- comptes courants de la balance des une société d’ingénieurs conseils « Autrefois, les femmes se parler des paysans qui se sont révol- parfois fois laborieux. Cette lecture le paiements dans la limite de 2 %-3 %, qui tente de mener une action dans maquillaient avec des produits Bour- tés pour avoir été privés de leurs ter- convainc que les mathémati- le tout lié à la réduction du déficit du le traitement des déchets hospita- jois. Moi je les importe pour les ven- res et acculés à la misère. Mais, aux laborieux ques facilitent la compréhen- secteur public, à une amélioration liers au Vietnam. « Le Vietnam est un dre sur les marchés. J’ai acheté de yeux des investisseurs étrangers, ces sion de l’économie, si bien que de la productivité des banques, etc.). pays qui se construit et qui de ce fait vieux conditionnements que les mouvements n’ont qu’un impact fai- la première particularité de son livre est sa formulation mathéma- Dans la foulée, la Banque mondiale vit une période transitoire où la grands-mères reconnaissent avec ble, dans la mesure où le régime blo- tisée. La deuxième tient à son approche des actes économiques. Il a signé, le 12 avril, un « plan de bataille pour la norme est essentiel- émotion lorsqu’elles font leurs courses que l’émergence de toute forme de postule l’existence d’un comportement économique spécifique réduction de la pauvreté » lié à un le. » Anglo-Saxons et Européens et ce sont elles qui font ensuite l’arti- contestation politique organisée. que ne décrivent ni la philosophie ni la psychologie, mais des rela- crédit d’un quart de milliard de dol- arrivent avec des technologies plus cle à leurs petites-filles. Mes ventes tions mathématiques entre quelques variables significatives. Ain- lars. C’est, finalement, un prêt de ou moins équivalentes, mais leur augmentent de 40 % par an. » Yves Mamou si, la demande de biens ne dépend que des prix, selon une loi qui veut qu’elle diminue quand ils augmentent. Certes, les décisions individuelles de consommation ont des causes morales ou so- ciales comme le besoin de paraître, mais la loi des grands nombres efface ces aspects pour ne laisser qu’un lien simple entre les prix La baie d’Along : une des merveilles et la demande. Cournot appelle ce lien la « loi du débit », car il décrit comment s’écoulent les marchandises. La troisième est sa manière d’aborder la concurrence. Pour Cournot, le paramètre économique essentiel est le prix. Le but de l’économiste doit être du monde menacée par la pollution d’expliciter les règles qui président à sa fixation. Dans la pratique, c’est le vendeur qui le fixe, avec un objectif – un profit maximal – et une contrainte : la réduction des débouchés qui suit toute haus- ALONG re autour de Hanoï et jusqu’à la mentaires qui obligeront vraisem- se de prix. de notre envoyé spécial La multiplication baie d’Along est parsemé de peti- blablement, vu la topographie des Pour construire son analyse, Cournot part du cas le plus simple, deux mille îlots de tes briqueteries artisanales qui lieux, à une implantation sur une celui du vendeur unique – le monopole –, pour tendre vers le cas roche et de verdure, sou- des menaces pour exploitent des filons d’argile étroite bande viable située le long limite d’une infinité de vendeurs – la concurrence parfaite. Le pro- vent en forme de pains locaux. La multiplication des car- de la baie. Enfin, préserver la beau- fit du monopole est une fonction de la quantité vendue. Il est Dde sucre, émaillent cet- l’environnement rières autour de la baie – argile té des lieux obligerait aussi à les maximal quand la dérivée de cette fonction est nulle. Cette nullité te immense étendue d’eau verte mais aussi kaolin, sable, dolomie – doter de défenses contre les touris- se traduit par un résultat bien connu des économistes modernes, et silencieuse et en font l’une des a poussé plusieurs n’arrange pas les paysages et tes eux-mêmes. La baie, les îles qui l’énoncent en disant qu’à l’équilibre la production du monopo- merveilles du monde. La légende engendre un trafic important d’en- dotées de plages de sable doré, les le correspond au niveau où la recette marginale (c’est-à-dire l’aug- affirme qu’un dragon serait des- pays, dont la France gins de transport, camions et stations balnéaires situées près de mentation de chiffre d’affaires due à la vente d’une unité supplé- cendu à Along pour calmer les cou- bateaux qui perturbent l’esthéti- la frontière chinoise attirent mentaire) est égale au coût marginal (c’est-à-dire l’augmentation rants marins. Along signifie et le Japon, que du lieu. aujourd’hui près de 2 millions de de coût due à la production de cette unité supplémentaire). d’ailleurs en vietnamien « site de voyageurs en provenance de Hong- Cournot aborde ensuite le cas de deux entreprises. C’est le célè- la descente du Dragon ». Mais si à proposer leur aide ÉTUDE D’IMPACT kong, Taïwan, de Canton mais aus- bre « duopole de Cournot ». Par hypothèse, chaque entreprise ne aujourd’hui le pauvre animal a D’autres industries menacent si d’Europe et des Etats-Unis. Les tient compte, pour prendre ses décisions, que de la production de toujours la tête dans l’eau, les ris- de transbordement, est très éle- aujourd’hui un site dont l’impor- ravages qui en découlent sont clas- l’autre. Par un calcul de maximisation du profit des deux entrepri- ques sont désormais grands de le vée et génère une hausse de l’acidi- tance économique risque de lais- siques : urbanisation sauvage, ses, Cournot obtient une production et un prix d’équilibre, prix voir crever à petit feu tant la pollu- té marine sans parler des pol- ser au second plan sa valeur touris- architecture médiocre, arasement inférieur à celui qu’aurait affiché le monopole : CQFD…. Il en con- tion humaine et industrielle mena- luants qui se dissolvent progressi- tique. La centrale thermique au des collines environnantes aux fins clut que plus le nombre de producteurs s’accroît, plus les prix sont ce ce site pourtant classé au patri- vement dans l’eau. charbon installée à Pha Laï, à une d’extraction de matériaux de cons- bas, et montre ainsi la supériorité de la concurrence. moine mondial de l’humanité par Une pollution marine directe quarantaine de kilomètres de la truction, eaux usées non traitées Son modèle laisse pourtant des insatisfactions : ses adversaires l’Unesco en 1994. vient également du port de Caï baie, nécessiterait selon les spécia- rejetées dans la baie, etc. jugent irréaliste l’idée que chaque entreprise du duopole néglige Les sources de pollution sont Lan, très proche de la ville de listes de l’Ademe une étude d’im- Face à la multiplication des la politique tarifaire de son concurrent. Surtout, lui-même a des nombreuses. « La plus dangereuse Along. Caï Lan fait partie de ces pact sur la baie. Mais celle-ci n’a menaces, plusieurs pays, dont la doutes sur la concurrence et manifeste une certaine réserve d’entre elles est représentée par l’ex- ports de commerce appelés à un jamais été ni financée ni même France, ont fait des propositions vis-à-vis du dogmatisme de certains économistes libéraux. A la fin traction du charbon », explique développement rapide. Situé sur commandée. Des projets de réhabi- aux Vietnamiens. Le Japon sous la des Recherches, il les compare aux grammairiens : ceux-ci ne Dominique Campana, directrice une baie voisine, il communique litation de cette usine sont en férule de la Japan International créent pas les langues mais en identifient les règles de fonctionne- de l’action internationale à l’Agen- avec la baie d’Along par une étroi- cours d’étude, mais « les besoins Corporation Agency a entrepris ment ; or, pour en sauvegarder la pureté, ils empêchent leur évolu- ce de l’environnement et de la maî- te ouverture sur laquelle aucun croissants en énergie sur le site obli- d’élaborer une étude globale tion quand elles devraient s’adapter pour permettre l’expression trise de l’énergie (Ademe). Le litto- contrôle n’est exercé. Si bien que geront à installer de nouvelles cen- devant déboucher sur un plan la plus exacte possible de la pensée. La concurrence pure et parfai- ral de la baie possède les mines la pollution par le mazout est très trales non loin de la baie », écrit directeur. Cela avait lieu en 1999. te est un peu comme les règles de grammaire. Idéale en théorie, d’anthracite les plus importantes présente dans la baie, y compris Jean-Paul Oppeneau, directeur Mais au Vietnam les décisions se utile comme référence, elle est en fait inaccessible, et à trop s’y du Sud-Est asiatique : 3,5 milliards sur les plages fréquentées par les adjoint de l’action internationale à prennent lentement et les priorités référer on oublie certaines réalités, comme l’existence des Etats, de tonnes, soit une réserve capa- touristes. l’Ademe dans un rapport consacré en matière d’environnement ne dont l’objectif n’est pas uniquement économique, ou la tendance ble de durer trois siècles au ryth- La deuxième source de pollu- aux problèmes de pollution de passent pas par la baie d’Along. naturelle aux coalitions, telles que les ententes entre entreprises me actuel d’exploitation. Les tion est également d’origine indus- Along. Le plan de développement Dommage, car la pollution, elle, ou les syndicats ouvriers. mines sont à ciel ouvert et déga- trielle. Le Vietnam a un important de la province prévoit également n’attend pas. Politiquement, Cournot est discrètement antilibéral, modéré- gent une importante poussière besoin de matériaux de construc- la construction d’aciéries, de mino- ment protectionniste, farouchement antisocialiste, car fondamen- qui finit par atteindre la baie. Pire tion, principalement de ciment. teries, d’huileries, d’usines agroali- Y. M. talement catholique. Pendant sa retraite, prise en 1863, il réédite encore : le charbon est lavé dans Manque de chance, la région voisi- ses livres. Les Recherches connaissent deux nouvelles versions, à des usines proches de la côte, et le ne de Hoanh Bo dispose d’une la forme de plus en plus littéraire. La dernière, intitulée Revue som- rejet des effluents s’effectue direc- réserve de calcaire de 2,5 milliards Les mangroves se cachent pour mourir maire des doctrines économiques, paraît en 1877, l’année de son tement dans la baie. Même si, de tonnes, soit la moitié des réser- décès. La cécité qui l’a atteint rend ce lecteur boulimique encore dans un avenir proche, l’exploita- ves du pays. Trois cimenteries de La province de Quang Ninh, qui inclut la baie d’Ha Long, disposait plus solitaire et misanthrope. Si son siècle a ignoré ses écrits éco- tion remontait davantage vers l’in- faible tonnage fonctionnent autrefois de quelque 30 000 hectares de mangroves qui se sont rétré- nomiques, le XXe siècle, avec ses principes d’incertitude et sa géné- térieur, les rejets seraient effec- aujourd’hui, mais des unités plus cis jusqu’à une superficie actuelle de 13 000 hectares à cause de la des- ralisation de la statistique, a rendu justice à cette œuvre subtile, tués dans les rivières, lesquelles se importantes (1 million de tonnes) truction humaine. Les mangroves sont des plantes aquatiques qui faite de rigorisme mathématique et de relativisme probabiliste. déversent dans le golfe du Tonkin. sont en cours de construction. Si ont d’étonnantes propriétés de filtrage du sel et de la pollution. Mais Léon Walras, le fils d’un de ses amis, se réfère dès 1873 à ses A cela s’ajoute une pollution les procédés de filtrage et d’épura- l’implantation incontrôlée de fermes d’élevage de crevettes a grave- écrits. Puis, dans la foulée de Jevons, l’économie politique anglai- plus directe issue du transborde- tion de ces projets de cimenteries ment endommagé ce milieu naturel. Outre la destruction des mangro- se lui donne ses lettres de noblesse, Edgeworth, Marshall, Fischer ment : une part du charbon est ne sont pas renforcés pour préser- ves par les pêcheurs, les terres entraînées par les eaux de pluie ont un le citant comme un précurseur de la « scientifisation » de l’écono- évacuée sur des barges qui vont ver la beauté du site, ces unités de effet acidifiant sur l’eau des fermes aquatiques, ce qui met en danger mie. elles-mêmes décharger dans des production risquent d’exacerber la culture de la crevette et modifie la composition organique de l’eau bateaux plus importants ancrés le risque de pollution. de la baie. Les eaux acides et les sédiments provenant de l’exploita- Jean-Marc Daniel est professeur à l’ESCP-EAP en eau profonde. La perte de mine- Le même danger existe avec l’ex- tion des mines de charbon accélèrent encore la destruction de ce sys- rai, à l’occasion de ces opérations traction de l’argile : tout le territoi- tème de protection naturel. TRIBUNES LE MONDE / MARDI 2 OCTOBRE 2001 / VII ̄ La lutte contre le travail des enfants s’inscrit LIVRES au-delà de la contestation de la mondialisation par Serge Marti par François Beaujolin Jouer au mieux e travail des enfants est un point souvent des villages, sans que les donneurs d’ordre rémunération est à la pièce). Mais trois autres cri- mis en exergue dans la contestation contre veuillent savoir qui sont les producteurs ni que les tères nous paraissent essentiels. la mondialisation libérale, même si des thè- familles villageoises puissent identifier les entre- Tout d’abord, les actions doivent avoir pour LA THÉORIE DES JEUX. L mes comme la corruption, le statut des prises. De plus, la rémunération du travail à domi- objectif la construction de nouvelles solidarités Essai d’interprétation. De Christian Schmidt. zones franches et le travail des femmes en sont cile des enfants et de leur famille est grevée lour- locales et pour moyen la mobilisation et l’éduca- Ed. Presses universitaires de France, 2001, 435 p., 24,09 ¤, 158 F des conséquences encore plus significatives. L’ana- dement par les prélèvements effectués par ces tion des familles, sous la forme d’un syndicalisme e la tragédie new-yorkaise à l’hypothèse d’école, celle de la lyse des difficultés de la prévention du travail des « intermédiaires ». ou d’une coopération de l’ensemble des tra- théorie des jeux. Les terroristes qui ont perpétré les atten- enfants montre bien des obstacles que le débat Le revenu ridicule des enfants (souvent vailleurs dispersés au sein des banlieues et des vil- tats contre les tours jumelles de Manhattan savaient ce simplifié sur la taxe Tobin occulte. 60 francs par mois, correspondant à un pouvoir lages reculés. Ces pratiques pourraient permettre qu’ils voulaient faire. En face, les « autres » (les autorités La première question est de savoir d’où faire d’achat de 500 francs) est néanmoins essentiel au à ces villages de se construire en négociateurs col- sécuritaires,D l’Etat américain visé au cœur de ses symboles) non seule- venir les moyens financiers nécessaires à l’éduca- revenu de la famille et il ne peut être supprimé lectifs : une coordination des familles (souvent ment ne savaient pas quel type d’opération était en cours mais, tion des familles et des enfants, au développe- purement et simplement. La scolarité est non seu- par l’intermédiaire des femmes) pourrait alors même s’ils l’avaient subodoré, ils pouvaient parier sur le fait que ces ment rural, à l’évolution du statut de la femme, au lement lacunaire, mais en plus les pédagogies sont créer des conditions de négociation nouvelles fanatiques n’iraient pas jusqu’au bout de leur action criminelle. Un financement de nouveaux systèmes sociaux de conçues, là comme ailleurs, pour les couches avec l’« intermédiaire », voire directement le don- scénario que la théorie des jeux s’efforcera de décrypter, passant de prévoyance, etc., qui seront moyennes et pas pour les cou- neur d’ordre. Ensuite, ces actions de qualification la « pratique » à cette école de pensée. L’actualité du 11 septembre, nécessaires à la lutte contre le tra- Les actions de ches populaires ou les ruraux. doivent permettre de construire des pédagogies faite de milliers de victimes, elles bien réelles, offre à ces théoriciens vail des enfants. Deux modalités Enfin, comme le travail des adaptées aux milieux défavorisés des pays du Sud, un exemple inattendu de la grille d’analyse qu’il est possible de met- sont actuellement proposées qui qualification doivent enfants n’est pas avouable, la plu- pédagogies qui doivent essaimer par des réseaux tre en place pour prémodéliser ce type de situation, hautement tragi- toutes les deux ont une base part des sécurités sociales des inter-ONG, mais aussi dans les dispositifs éduca- que. Le parallèle est hardi mais Christian Schmidt, l’auteur de La Théo- morale : la taxe Tobin sur les flux permettre de construire pays du Sud ne reconnaissent pas tifs de chacun des pays. rie des jeux. Essai d’interprétation, ne craint pas de l’établir en marge financiers internationaux et la les travailleurs à domicile comme Il serait bon que le débat sur les politiques de de la présentation de son ouvrage consacré à ce qui est devenu, en un taxe Fabius sur les ventes d’ar- des pédagogies des salariés, ce qui les prive de développement et les conséquences néfastes de la demi-siècle, l’une des théories les plus importantes enseignées mes. La culpabilité (en l’occurren- couverture maladie, d’indemni- mondialisation sur les populations pauvres du aujourd’hui, d’abord à dominante mathématique, puis davantage ce, de l’Occident) est rarement un adaptées aux milieux tés de chômage et de retraite. Sud ne se limitent pas aux conditions de la mobili- tournée vers l’économie ou la stratégie depuis que les militaires s’en critère pertinent en matière socia- Cette situation est d’autant sation de nouveaux moyens ni aux conditions sont emparé pour essayer de l’adapter à la politique de dissuasion. le et économique. Le travail des défavorisés plus préjudiciable que les condi- macroéconomiques d’une nouvelle régulation Exercice critique sur ce qu’est la théorie des jeux – dont l’auteur, enfants, qui se retrouve dans les tions du travail à domicile sont mondiale (et notamment de la lutte contre la professeur à l’université Paris IX-Dauphine, prévient d’emblée qu’el- biens vendus dans les pays du des pays du Sud catastrophiques. A dix-huit ans, corruption). Ces deux dimensions sont essen- le ne relève d’aucune discipline instituée –, l’ouvrage s’attarde sur Nord, concerne quelques cré- la plupart des enfants travaillant tielles mais insuffisantes. Des programmes d’amé- les bonnes et mauvaises solutions qui constituent « la petite mytholo- neaux économiques connus et relativement identi- à domicile pour l’exportation ont des troubles lioration des conditions du travail (recherches gie des jeux », examine la question des équilibres et des déséquili- fiables (y compris dans leurs circuits de distribu- musculo-squelettiques graves, quand ils n’ont pas ergonomiques des situations professionnelles bres, notamment au regard de la rationalité des joueurs, s’interroge tion complexe). Ne serait-il pas normal que les perdu la vue : leur capacité de travail (et donc de types et diffusion de pratiques et d’outils simples), sur les modes de co-opération (ou de coopération) à instituer. Des acheteurs de tapis noués, qui ne sont fabriqués revenu) est alors largement handicapée. d’une part, et des programmes de développement thèmes qui ont pris progressivement forme, au fur et à mesure que que par des enfants dans des conditions muti- Une troisième série de questions concerne la de pédagogies adaptées puis d’appui aux formes se conceptualisait cette grille de lecture originale, née en 1944 des lantes, financent la transformation de ce pro- gestion des sommes réunies pour lutter contre le d’éducation populaire dans les quartiers et les vil- travaux du mathématicien John Von Neumann et de l’économiste cessus de production ? Il pourrait en être de travail des enfants. Qui va gérer le produit de telle lages, d’autre part, ne supprimeraient pas le tra- Oskar Morgenstern et publiés alors sous le titre Theory of Games and même des ballons en cuir qui continuent d’être ou telle taxe ? L’une ou l’autre des agences de vail des enfants, mais donneraient à ces derniers Economic Behaviour, première contribution à ce qui allait devenir la produits dans les villages pakistanais autour de l’ONU (Unicef, PNUD…), s’il s’agit d’une initiative et à leurs familles des espérances qui leur man- théorie des jeux. Une école de pensée qui a reçu ses lettres de nobles- Ciatko. internationale ? L’Union européenne, par l’inter- quent aujourd’hui. Cela étant, à travers l’exemple se en 1994 avec l’attribution du prix Nobel d’économie conjointe- Une deuxième question concerne la complexité médiaire de ses représentations locales, si l’initiati- de la complexité de la lutte contre le travail des ment à John Nash, John Harsanyi et Reinhardt Selten pour leurs con- de la prévention du travail des enfants. Ainsi la ve reste cantonnée aux Quinze ? Dans les deux enfants lié à la mondialisation, les enjeux majeurs tributions à l’analyse des équilibres dans la théorie des jeux et plus mondialisation est un facteur secondaire du tra- situations, comment les Etats accepteront cette qui apparaissent sont la liberté de créer les condi- précisément dans la théorie des jeux non coopératifs. vail des enfants dans le monde (environ 10 %) : les perte de souveraineté si les soutiens sont faits tions de nouvelles solidarités locales, la protection Son champ d’application est particulièrement éclectique (à preuve « petites bonnes » de toutes les bourgeoisies des massivement et directement à des ONG ou si les dans les faits du droit d’association et de revendi- les travaux du mathématicien italien Volterra, à la fin des années pays du Sud, la main-d’œuvre agricole familiale, conditions techniques ou politiques de cette nou- cation, le développement de nouvelles formes de 1920, sur le marché aux poissons de la ville de Trieste où il s’est inspi- les travaux de couture en flux tendus dans les velle aide sont refusées par les dirigeants des défense des travailleurs contre les formes de la ré de la théorie des jeux pour étudier l’inversion du nombre des espè- échoppes, l’exclusion des parias, le refus de la pays ? L’efficacité de la lutte contre le travail des sous-traitance, y compris domestique. Or, il est ces vendues à l’étalage entre 1914 et 1918 !), souligne Christian contraception… sont des pratiques culturelles enfants – et plus généralement le travail à domi- clair que, dans beaucoup de pays du monde, les Schmidt. L’intérêt de l’ouvrage, au-delà de quelques formules mathé- préexistantes aux effets de la mondialisation et cile – destiné à la production de biens exportés est militants syndicaux restent l’espèce sociale la plus matiques qui risquent de rebuter le néophyte, est d’évoquer nombre qui pèsent très lourdement sur la mise au travail liée à quelques conditions que la Fondation des bannie et la plus en danger. de cas-types et de s’efforcer de rapprocher l’abstraction du concret. très jeunes des enfants. De même, la légitime droits de l’homme au travail exige des ONG qu’el- Le plus célèbre est naturellement la parabole dite « du dilemme du dénonciation de l’embauche d’enfants dans les le finance. La plupart du temps, les ONG obtien- François Beaujolin (Fondation des droits prisonnier » où deux deux prévenus – par essence deux joueurs – jon- usines a abouti à une plus grande opacité des pro- nent des donneurs d’ordre la « libération » des de l’homme au travail) est responsable du glent entre la remise de peine et le bénéfice du doute, constamment cessus de production : les « middlemen » sont enfants deux heures par jour pour leur éducation DESS audit social et sociétal à la faculté de ballottés entre le comportement individuel et l’invocation du collec- devenus les pourvoyeurs de travaux à domicile (deux heures non payées, bien sûr, puisque la gestion Paris-XII tif. Un classique particulièrement illustratif... Pour une création monétaire PARUTIONS b LA BONNE AVENTURE. LE PLEIN EMPLOI, LE MARCHÉ, LA GAU- CHE, de Jean Pisani-Ferry. Le directeur du Conseil d’analyse économique n’a pas « digéré » la vive partagée par Paul Boccara polémique qu’avait suscitée, il y a moins d’un an, son rapport sur « les chemins du plein emploi ». Il avait alors été accusé par la gauche de la gauche de trahir son camp en se pliant aux exigences du marché. ux Etats-Unis comme dans l’Union euro- chés financiers pour effectuer de nouvelles emplois. Mieux vaudrait pratiquer une baisse Blessé, Jean Pisani-Ferry entend aujourd’hui poursuivre ce débat et péenne ou dans les pays émergents mon- dépenses et pour contrôler d’immenses ensem- très sélective des taux de la Banque centrale montrer « que si la gauche est suspectée de verser dans le libéralisme dès te l’exigence d’interventions et même, bles d’entreprises, avec la pression des exigences européenne pour les refinancements des crédits qu’elle emprunte, pour conduire son action, le canal des instruments de A dit-on, de mobilisation face à la probabi- exacerbées de rendements financiers sur les des banques ordinaires, y compris à moyen et marché, c’est en partie parce qu’elle ne s’est pas dotée de l’appareil lité accrue de récession mondiale. Mais les mesu- salaires et les emplois. long terme, d’autant plus que les investisse- conceptuel qui correspond à sa pratique ». Son objectif doit être de mon- res envisagées risquent d’être contre-producti- Dans ces conditions, la productivité du travail ments financés par ces crédits auraient des effets trer qu’il est possible de mettre les marchés au service de finalités collec- ves en ne considérant pas, par-delà le choc des et les économies de moyens, accentuées par la favorables sur l’emploi et la formation. Au tives. Sur le plan théorique, l’école de la régulation fondée par Michel attentats terroristes, les enjeux fondamentaux maturation des nouvelles technologies, sont des contraire, les taux d’intérêt seraient relevés pour Aglietta et Robert Boyer apporte, selon lui, un début de réponse à ce de la crise économique. En effet, on assiste à facteurs d’insuffisance de la demande globale. les crédits destinés à encourager les placements dilemme (Ed. La Découverte, 266 p., 15 ¤, 98,40 F). L. C. une exacerbation des antagonismes de la crise Aux pressions sur la demande des salariés et de financiers. Des bonifications d’intérêt sur fonds systémique mondiale mais aussi la population mondiale se com- publics nationaux pourraient permettre cette b SEATTLE, PORTO ALEGRE, GÊNES, MONDIALISATION CAPITA- à des potentialités sans précé- L’éclatement binent celles exercées sur leur orientation. LISTE ET DOMINATIONS IMPÉRIALES dent de codéveloppement. qualification insuffisante et le La création d’euros favoriserait alors une coo- Voici un florilège qui tombe à pic. Alors que depuis les attentats perpé- Au-delà des affrontements de la suraccumulation rejet de populations sous- pération interzonale des pays de l’Union euro- trés, le 11 septembre, aux Etats-Unis, les antimondialistes sont peu ou entre partisans et accusateurs employées. Dans l’immédiat, péenne avec ceux de la Méditerranée et d’Afri- prou sommés de s’expliquer sur leurs revendications, le recueil d’arti- de la mondialisation de mar- des capitaux cela rendrait compte d’un chô- que, d’Europe de l’Est, d’Amérique latine… Des cles sélectionnés par le philosophe Daniel Bensaïd, pour le deuxième chandisation exaspérée et d’hy- mage reparti à la hausse et du prêts sans intérêt et des dons en euros (du type numéro de sa revue Contre-temps, fait le point sur cette « Internationale per-libéralisme, des créativités et le ralentissement freinage de la croissance. du plan d’aide Marshall) accordés à leurs ban- des résistances à la mondialisation capitaliste » qui tente de se mettre en de dépassement des maux et des D’autant qu’une reprise ultérieu- ques centrales pour le refinancement de crédits place, depuis l’insurrection zapatiste du Chiapas, le 1er janvier 1994, jus- forces du système global actuel de la croissance re resterait plombée par le main- inciteraient à la coopération pour la croissance qu’aux manifestants du G7, à Gênes, en juillet 2001. seraient devenues possibles. tien d’un certain chômage mas- réelle, l’emploi, la formation, la recherche-déve- De l’aveu des auteurs, ce mouvement « se situe désormais à un tour- L’éclatement de la suraccumu- se sont généralisés sif et le retour proche de graves loppement. Ils permettraient d’acheter bien nant ». Dans la troisième partie de l’ouvrage, Peter Gowan, auteur de lation des capitaux et le ralentis- instabilités. D’où l’exigence d’un davantage aux pays de l’Union européenne en The Great Gamble, critique la notion de « gouvernance globale » et sement de la croissance, partis avant les attentats développement soutenu de tou- soutenant leurs emplois et d’accroître les réser- François Houtart, animateur d’Alternatives Sud, celle de « société civile des Etats-Unis, se sont aggravés tes les populations de la planète. ves en euros des banques centrales. Cela pour- globale ». Un entretien avec Rony Brauman aborde les conséquences et généralisés au monde entier du 11 septembre Par-delà les oppositions sur la rait déboucher sur la création d’une monnaie de la nouvelle donne sur l’action humanitaire (Ed. Textuel, 186 p, au milieu de 2001, bien avant les politique fiscale et les dépenses commune mondiale, à partir des droits de tira- 18,29 ¤, 120 F). A. B.-M. attentats de New York et de Washington du budgétaires, la création monétaire et le crédit ges spéciaux (DTS) du Fonds monétaire interna- 11 septembre. Cette fin de cycle intermédiaire, à seraient bien plus fondamentalement en cause. tional (FMI), à l’opposé de la domination du dol- b EXPATRIATION, LE GUIDE 2001, de Yannick Aubry l’intérieur de la longue phase de tendance aux On a mis en avant la taxe Tobin. Elle a été pro- lar et des énormes drainages de capitaux du Les douze chapitres de ce gros manuel font un état des lieux des prati- difficultés, avait pu être prévue assez précisé- posée dans la campagne présidentielle de 1995 monde entier par les Etats-Unis. ques et des réglementations de l’expatriation. Il traite aussi bien des for- ment par des économistes non médiatisés. Cer- par Robert Hue (secrétaire général du Parti com- A propos des marchés du travail, on pourrait malités et des visas que de la protection sociale (bien choisir son statut tains tentent aujourd’hui de déplacer la respon- muniste) avant d’être évoquée par Lionel Jospin. avancer vers un système de « Sécurité mobile entre expatriation et détachement) en passant par le déménagement ou sabilité principale de la suraccumulation, en la Conformément à ce que pense James Tobin sur d’emploi ou de formation ». Les mobilités du la rémunération et les impôts. mettant au compte du choc des attentats, tandis ce point, le principal avantage de cette disposi- non-emploi éventuel, favorisant le changement Le livre qui se veut l’annuaire de la mobilité internationale et qui con- qu’elle pourrait seulement amplifier la crise et tion est de permettre une politique d’abaisse- technologique, seraient conservées mais affec- tient un carnet d’adresses Internet répond concrètement à de multiples ses exigences d’intervention. Les difficultés pré- ment des taux d’intérêt. De façon plus radicale, il tées à la mise en formation, au lieu de favoriser questions : « Quels sont les points à vérifier sur le contrat d’assistance sentes, avec les nouvelles technologies touchées ne conviendrait pas seulement d’opérer des pré- indirectement le chômage, avec une continuité rapatriement ? » ; « Quel est le contexte sanitaire du pays d’accueil ? » ; de plein fouet, révéleraient la maturation des lèvements sur des mécanismes financiers inchan- de revenus et de droits, des rotations entre « Qu’est-ce que la prime de mobilité ? », etc. Un véritable outil de travail défis des révolutions informationnelle, monétai- gés, mais de substituer en bonne partie à la domi- emploi et formation. Pour les marchés de pro- (Ed. d’Organisation, 2e édition, 554 p., 42,69 ¤, 280 F). M.-B. B. re (de décrochement de la monnaie par rapport nation du marché financier un mode de finance- duction, il s’agirait de promouvoir des critères à l’or), écologique (pollutions et nouveaux espa- ment de l’économie par une nouvelle politique de gestion d’efficacité sociale des entreprises, b L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE, de Danièle Demoustier ces), démographique (réduction drastique de la de crédit, à moyen et long terme. Cela ne signifie- des modes de coopération entre elles et des dis- Avec ce livre, l’auteur, maître de conférences en économie à Sciences- fécondité et longévité). rait pas revenir aux politiques monétaires et de positions faisant reculer la privatisation et les cri- Po Grenoble, a souhaité « redonner du sens » à tous les militants de Avec la révolution informationnelle, que nous crédit instaurées après la deuxième guerre mon- tères de rentabilité financière. Enfin, le recours l’économie sociale et solidaire. Et on voit bien pourquoi. Alors que ce avons définie en 1983, le rôle et le traitement des diale, dans des cadres étatiques nationaux, mais accru à des pouvoirs d’intervention dans la ges- secteur représente près de 1,7 million d’emplois et concerne plus de informations deviennent prédominants. Or, à des créations monétaires partagées aux plan tion des salariés et des organisations sociales 30 millions de personnes, ils sont, en effet, en droit de s’interroger sur l’opposé d’une machine-outil, une même infor- international. contribuerait à favoriser l’emploi et la forma- la progression de la pauvreté et des inégalités au cours de la décennie mation, comme une recherche, peut être parta- Dans l’Union européenne, l’euro, monnaie tion. Il encouragerait aussi des concertations sur 1980-1990. Danièle Demoustier se demande donc si « l’économie sociale gée à l’échelle du monde ainsi que ses coûts. Ces commune zonale, ne devrait pas simplement per- les productions au regard de leurs implications n’aurait pas trahi sa philosophie initiale en ne s’occupant plus que des clas- coûts seraient d’autant plus partagés et réduits mettre des baisses des taux d’intérêt, en suivant écologiques et de santé ou encore culturelles. ses moyennes pouvant se payer une assurance-maladie ou une adhésion à par unité de production qu’il y aurait d’êtres celles de la Réserve fédérale des Etats-Unis. Ce Pour l’intercréativité de tous. un club sportif ?» humains formés, employés et équipés pour utili- qui fait problème, c’est la possibilité d’utiliser L’ouverture de ce débat n’est pas le seul intérêt du livre. L’ouvrage pré- ser ces recherches. Mais aujourd’hui, ils sont par- ces baisses de taux principalement pour rendre Paul Boccara est maître de conférences sente également historiquement les origines de l’économie sociale, ce tagés dans des entités monopolistiques mondiali- les placements financiers plus attractifs et non honoraire en sciences économiques à l’uni- qui fait son unité mais aussi sa diversité. (Syros, coll. « Alternatives éco- sées, cherchant à se supplanter, utilisant les mar- pour favoriser une croissance réelle riche en versité Jules-Verne de Picardie nomiques », 206 p., 14,5 ¤, 95,10 F). M.-B. B. BANQUES [ ASSURANCES MUTATIONS [ INITIATIVES

l André Straus, historien rappelle 1 053 000 50 ans Les syndicalistes Les politiques de rémunération C’est le nombre de personnes âgées que lors du tremblement de terre craignent que le ralentissement des banques et des assurances de plus de soixante ans dépendantes de San Francisco, en 1906, Des salaires plus sont parmi économique ne remette au goût du jour élevés qui doivent faire appel à une aide les compagnies d’assurance en milliers d'euros les plus personnalisée à domicile. Avec les les « mesures d’âge » pour diminuer les britanniques ont dû verser 29,0 27,6 généreuses nouvelles dispositions qui entreront en en une semaine dix millions de effectifs. Cette inquiétude ne se traduit vis-à-vis vigueur au début de l’année prochaine, livres sterling et leurs homologues Salaire moyen des jeunes pas pour le moment dans les chiffres. Privé Ensemble le secteur est appelé à se moderniser allemandes, 21 millions de marks. des secteurs diplômés et à se professionnaliser (page XII) Le taux de chômage des seniors Mais il n’y eut aucune faillite du système ! (page XI) de l’entreprisea diminué puis augmenté Ce chargé de recherches au CNRS affirme que l’Etat ne peut pas permettre la disparition d’un assureur au même rythme que celui des moins au cas où celui-ci n’arrive pas à couvrir de 50 ans (page XIV) un sinistre. C’est une question d’ordre public (page X)

Après les attentats du 11 septembre, les deux secteurs Banques et assurances tentent veulent se forger une nouvelle culture du risque. La conjoncture ne de garder le cap malgré le choc doit pas empêcher n frappant le World Tra- les se trouvent affectées, non seu- de fond, propres à la banque com- durant les dix ans qui viennent. rances (ENAss), et de tisser des les mutations de Center, le « centre- lement par le coût direct du plus me à l’assurance. Ces tendances Ensuite les mutations technologi- liens plus étroits avec les universi- mondial du commerce », sinistre des sinistres, mais aussi « lourdes », décrites par Charles ques, croisées avec une technici- tés en participant à la création de de long terme : E les attentats de New York par la soudaine prise de Normand, à la direction des affai- té de plus en plus affirmée de ces licences professionnelles. ont placé au premier rang des sec- conscience de risques inédits. Il res sociales de l’Association fran- métiers, imposent des efforts de Les nouveaux risques eux- effectifs à rajeunir, teurs touchés par les conséquen- est encore trop tôt pour consta- çaise des banques (AFB), pour- recrutement des jeunes qui les mêmes, dans la banque comme ces économiques de cet acte ter- ter l’ampleur des dégâts en matiè- raient, si les entreprises levaient maîtrisent, et des efforts de for- dans l’assurance, imposent des nouvelles roriste, les marchés financiers et re d’emploi – il y a pour l’instant le nez de leur guidon, compenser mation des personnels en place. stratégies différentes, des pro- les sociétés d’assurance. Les pre- plus d’annonces de gel des les effets du choc actuel. Les banques consacrent déjà duits attrayants, et donc de nou- compétences miers parce que ce choc vient embauches et des investisse- La pyramide des âges, tout 4,4 % de leur masse salariale, en veaux talents, qu’il faudra for- parachever une perte de confian- ments que de diminution des d’abord, contraint l’un comme moyenne, à la formation profes- mer, ou bien puiser dans des à former ce qui avait déjà entraîné la effectifs et des faillites. l’autre secteur à préparer le rem- sionnelle continue ; les assureurs viviers moins conditionnés par valeur des actifs dans un cycle de Mais l’ampleur de la crise ne placement des milliers de départs ont décidé de doubler les promo- une décennie d’analyses prédi- baisse ; les secondes parce qu’el- doit pas dissimuler des tendances en retraite qui vont intervenir tions de l’Ecole nationale d’assu- sant l’avènement radieux d’une « nouvelle économie » sans his- toire. L’histoire, justement, enseigne l’expérience de crises sinon simi- laires, en tout cas assez importan- tes pour réorienter la structure ou les pratiques de ces profes- sions, comme le montre André Straus, historien des marchés financiers et de l’assurance, au sujet de ce dernier secteur, dont la régulation s’est toujours faite à l’ombre de l’Etat, « réassureur en dernier ressort ». Traders et gestionnaires d’actifs ont égale- ment connu des cycles baissiers, courts, comme en 1997-1998 au moment des crises asiatique et russe, ou plus longs, par exemple il y a dix ans. Reste que, depuis plusieurs mois déjà – la crise n’a pas débu- té le 11 septembre –, les profes- sionnels des marchés financiers travaillent sur des marchés « bais- siers ». Nombre de réflexes, de pratiques, d’analyses, qui étaient il y a peu considérés comme des vérités intangibles ou des traits spécifiques du métier – alors qu’ils n’étaient que le résultat de la hausse antérieure, que chacun pensait éternelle –, ont tout sim- plement disparu. Certes, il ne manque pas de « sages » pour affirmer qu’il n’y a là rien de nouveau sous le soleil boursier, que la baisse fait partie de la « règle du jeu », que l’on ne peut pas toujours gagner, etc. Il faut pourtant, désormais, conci- lier les réalités imprévues du mar- ché avec les exigences de clients paniqués ; diriger patrimoine, épargne et trésorerie vers des pla- cements garantis, en tout cas moins risqués que les actions ; inventer de nouveaux produits – ou adapter des produits exis- tants – pour proposer des solu- tions adaptées à la nouvelle don- ne. Et surtout, se forger à nou- veau une « culture du risque », que plusieurs années d’euphorie avaient effacée de l’horizon des marchés.

Antoine Reverchon X / LE MONDE / MARDI 2 OCTOBRE 2001 DOSSIER ̄ JEUNES DIPLÔMÉS Ce n’est pas seulement le moral qui souffre, Questions-réponses mais aussi les rémunérations…

Comment a évolué le Quelles sont les filières épression financière pour établir leurs prévisions : «Au bonus supérieur dans une banque taux d’emploi de formation les plus chronique, fort avis de Le métier de trader fur et à mesure que les marchés concurrente qu’à sauver leur 1 des jeunes diplômés en 3 « porteuses » pour les coup de vent sur les grimpaient, ils ont pris un poids con- peau », remarque un fin connais- 2001 ? jeunes diplômés ? Dactions, mer boursière est plus difficile à sidérable, devenant de véritables seur du milieu. La diminution des Comme en 2000, année de tous Du fait de la reprise des agitée… « Travailler sur des mar- gourous rétribués par des salaires valeurs d’actifs et la baisse de l’ac- les records, près de neuf jeunes recrutements dans l’industrie chés en baisse équivaut, pour un exercer, avec en plus mirobolants, constate Alain Sueur. tivité ont amputé les commissions diplômés sur dix (88 %) ont un en 2001, les jeunes diplômés capitaine de bateau, à sortir par Or certains n’ont rien vu venir de la de gestion touchées par les ban- emploi, selon l’enquête de l’Agen- sont plus nombreux (32 % au gros temps, raconte Alain Sueur, la menace du siège crise actuelle et ont recommandé ques. Des recettes en chute qui ce pour l’emploi des cadres lieu de 29 % en 2000) à s’y être responsable de la stratégie au CIC des sociétés qui ont perdu parfois vont indéniablement peser sur le (APEC) réalisée en avril auprès insérés, au détriment des servi- Asset Management. Les principes éjectable… jusqu’à 70 % de leur valeur. Les recrutement. d’un échantillon de 4 000 person- ces (58 % contre 61 %). La part de navigation ne changent pas mais gérants de portefeuilles sont mainte- Déjà, au Crédit Lyonnais Securi- nes représentatif des jeunes diplô- de la fonction informatique le pilotage s’avère nettement plus nant moins suspendus à leurs ora- ties, un cadrage budgétaire plus més inscrits à l’APEC en 1999. diminue encore cette année, à délicat et stressant. » Dans les ban- une réactivité accrues. « Les cour- cles et diversifient davantage leur strict annonce un resserrement 81 % travaillent dans le secteur 16 %, au profit de études- ques d’affaires, les matelots de la tiers doivent renforcer leur présen- écoute auprès des spécialistes. On des équipes, sauf pour les commer- privé, 19 % dans le secteur public. recherche (19 %) et des fonc- finance rament désormais à con- ce auprès des clients, affûter leurs revient à une logique de travail ciaux. Les personnes sur le départ En progrès de 11 % entre 1997 et tions connexes à la production tre-courant. Et dans la soute des commentaires et être aux aguets d’équipe pour conforter les choix ne seront pas remplacées. La BNP- 1999, le taux d’emploi de cette (12 %). Comme l’an passé, le salles de marché, l’ambiance est pour saisir la moindre opportunité d’investissement. » Paribas réfute au contraire tout population diplômée à bac + 4 ou marketing-vente occupe 15 % pour le moins tendue. Depuis pres- d’achat », estime Daniel Haguet, Et comme un malheur n’arrive projet de suppression d’emploi. plus s’est stabilisée depuis deux des jeunes diplômés. que un an, les traders brûlent ce professeur au département écono- jamais seul, les acteurs des ban- « Les performances de l’entreprise ans à un niveau jugé élevé. En Parmi les filières porteuses, qu’ils ont adoré. Dans une fièvre mie de l’EDHEC à Nice. Une chose ques d’affaires doivent faire face et la gestion prudente des embau- 2001 comme en 2000, un jeune l’APEC note la percée des diplô- angoissée, les gestionnaires de plus facile à dire qu’à réaliser, sur- aux affres du bear market (marché ches permettent de maintenir les diplômé sur deux a trouvé un més des formations spécialisées portefeuilles misent sur les tout quand la Bourse tangue, com- baissier)… en étant moins payés ! effectifs dans les activités d’investis- emploi en moins de trois mois. du tertiaire (finances, tourisme, valeurs refuges, traquent les bon- me le vendredi 21 septembre : Chez BNP-Paribas, on admet que sement », affirme-t-on. Sous- 12 % des jeunes diplômés sont banque, assurance, logistique, nes vieilles actions résistantes aux ouverture en baisse de – 3 %, chu- la part variable du salaire, qui dis- entendu : nous ne pratiquons pas sans emploi, dont la moitié en administration publique, etc.), aléas de l’économie, se replient te jusqu’à – 7 % et clôture à – 2 % ! tingue la performance individuel- le stop and go, à l’inverse des ban- recherche de leur premier poste. dont le taux d’emploi s’élève à toutes voiles dehors sur les obliga- « Dans ces moments d’incertitude, le d’un trader par une commission ques d’affaires anglo-saxonnes, Parmi ceux-ci, 3 % cherchent 96 %, soit 7 points de plus que tions. Du haut de leur vigie, les les clients ne sont pas persuadés sur le montant des opérations où le « dégraissage » du mam- depuis plus d’un an, contre 5 % l’an passé. Elles talonnent donc analystes tentent difficilement de qu’écouter un conseiller ait un inté- effectuées, a pris du plomb dans mouth, nourri par l’exubérance en 2000. C’est le chiffre le plus désormais l’informatique, les repérer de vagues coins de ciel rêt quelconque, ironise Arnaud de l’aile. « Exercer son métier dans des boursière, a sérieusement com- bas depuis 1997. sciences et technologies et bleu dans un horizon barré de nua- Courson. Surtout, ils reportent une conditions difficiles, qui requièrent mencé… l’électronique, pour lesquelles ges menaçants. partie de leur énervement sur nous, plus d’efforts, tout en voyant sa Dur retour à la réalité. Si les Quelles sont les le taux d’emploi atteint 97 %. « Cette situation de krach larvé ce qui rend le travail encore plus rémunération écornée à la fin du vieux loups de la finance sont caractéristiques Mais l’amélioration est aussi qui dure depuis des mois finit par compliqué. » mois… voilà qui alimente un certain rodés aux retournements de con- 2 des emplois occupés significative pour des filières tel- peser sur le moral », soupire Lorsque les marchés dévalent la vague à l’âme dans les salles de joncture, les moussaillons qui ont dans le secteur privé ? les que la psychologie et la chi- Arnaud de Courson, responsable pente, les actuaires sont sur la brè- marché », reconnaît Arnaud de commencé leur carrière avec des En 2001, dans une très forte mie. En revanche, le taux d’em- des ventes au Crédit Lyonnais che pour concocter de nouveaux Courson. D’autant plus qu’une alizés porteurs passent leur épreu- proportion (85 %, contre 83 % en ploi a reculé chez les jeunes Securities. Un état d’esprit qui s’ac- produits financiers, alliant rende- autre menace plane : celle du siè- ve du feu. Ce n’est plus l’heure 2000), il s’agit d’un contrat à diplômés des formations en ges- commode mal avec la volatilité ment et sécurité du capital. Encen- ge éjectable ! « Depuis quelques d’avoir la grosse tête. durée indéterminée (CDI), géné- tion, physique, marketing, com- des marchés, ces derniers appe- sés hier, les analystes font par con- mois, les opérateurs financiers son- ralement obtenu dès l’embauche. munication, aménagement- lant au contraire à une vigilance et tre profil bas et sont à la peine gent moins à aller négocier un Nathalie Quéruel La part des contrats à durée déter- urbanisme. Toutefois, l’écart minée (12 %) ne cesse de baisser entre les taux d’emploi des filiè- depuis 1997, celle des autres for- res les plus porteuses et les mes de contrat (intérim, contrat moins porteuses se réduit. emploi solidarité, vacataire) s’éta- 19 points séparent la biologie « On ne sait pas sur quel pied danser... » blit à 3 %, comme en 2000. de l’informatique en 2001, con- La part du statut cadre était de tre 26 points en 1997. imiter les dégâts, c’est désormais le ligne, car « le premier souci est de rassurer les aux gestionnaires de patrimoine qu’aux purs bro- 65 % en 2001, contre 62 % l’an mot d’ordre des professionnels de la clients, d’expliquer que la baisse est provisoire, que kers, en particulier les brokers en ligne qui n’ont passé, après une pointe à 67 % en Quel est le profil finance.« Le 11 septembre, nos clients nos performances baissent moins que le marché, que des particuliers comme clients. 1999. 13 % sont agents de maîtri- des jeunes diplômés ont tout à coup réalisé que le marché que ce n’est donc pas la peine de partir chez les En revanche, les spécialistes des produits déri- L er se, 22 % employés. La progres- 4 travaillant était à la baisse… depuis janvier. Du 1 janvier au concurrents. Pas évident quand la Bourse perd 7 % vés, options et couvertures, bénéficient de l’extrê- sion du statut cadre profite en dans le secteur public ? 11 septembre, les places européennes ont chuté en une journée ». Quant aux gérants d’actifs, « ils me volatilité du marché. La clientèle cherche à se premier lieu aux universitai- Il diffère de celui des jeunes d’un tiers, mais les clients continuaient d’acheter tel- ne savent pas sur quel pied danser. Ils voudraient couvrir, et les options à la baisse rencontrent un res – ils sont cadres à 51 %, con- exerçant dans le privé. Ce sont le ou telle valeur “prometteuse”. Depuis le 11 sep- acheter – c’est leur métier –, mais l’exposition au ris- vif succès. « Mais ce n’est pas une fois sur l’iceberg tre 43 % en 2000 – et aux diplô- plus souvent des femmes, des tembre, la chute a été de 15 %, mais il n’y a presque que est telle qu’ils sont paralysés par les limites con- qu’il faut changer de cap, remarque Olivier. Seuls més d’école de commerce (73 % universitaires, qui ont déjà eu plus d’ordre d’achat », remarque Thomas Valier, tractuelles imposées dans la période faste. Alors ils ceux qui ont acheté ce type de produits – dits de contre 67 %). En revanche, il dimi- d’autres emplois auparavant. gérant d’actions chez Stratége Finance, une socié- adoptent des positions défensives ». “ gestion alternative ” – il y a longtemps en bénéfi- nue légèrement pour les ingé- Les formations les plus fréquen- té indépendante de gestion de portefeuilles et de La difficulté, lorsque la tendance est à la vente, cient. Maintenant, le prix d’entrée est trop élevé. » nieurs (94 % contre 95 %). tes de ces jeunes sont le droit patrimoine de particuliers (1 milliard de francs est de savoir quoi vendre. Les valeurs en baisse, La fin d’année risque d’être rude. Même si le Les salaires des jeunes diplô- (16 %), les sciences et technolo- d’encours). Il classe ses clients en trois catégo- « comme tout le monde » ? Avec l’avantage fiscal nombre d’opérations, et donc de courtages, n’a més sont en progression de 5 % gies, et massivement la psycholo- ries : ceux qui, « ne supportant plus le risque », ven- d’effacer d’éventuelles plus-values réalisées dans guère diminué (vendre, c’est toujours travailler…) en 2001 par rapport à 2000. La gie et l’aménagement-urbanis- dent tout, « bien que nous leur expliquions qu’ils des opérations du début d’année ? Des valeurs « la chute des valeurs diminue les encours gérés, et rémunération brute annuelle me. La position cadre est en perdent toute chance de récupérer leurs pertes » ; encore supérieures à leur prix d’achat… pour donc la rémunération des gérants », établie au pro- moyenne s’établissait à outre moins répandue que dans ceux qui veulent vendre pour générer du cash et ceux qui avaient acheté assez tôt ? Quant à ache- rata, constate Thomas Valier. L’entreprise d’Oli- 27 600 euros (181 000 F), celle le privé, les contrats sont plus revenir dans les prochains mois ; ceux qui restent ter, « il est encore un peu tôt pour faire son marché, vier a gelé son plan de recrutement et ses projets des cadres atteint 30 600 euros souvent précaires : seuls 45 % en faisant du « stock-picking », c’est-à-dire l’achat dit Thomas Valier. Nous pensons à quelques informatiques, mais c’est surtout la part variable (200 700 F), celle des agents de sont titulaires d’un CDI. et la revente de valeurs très volatiles, qui perdent valeurs, mais nous ne sommes pas pressés : la bais- des rémunérations qui va baisser. « C’est en maîtrise 23 400 euros (153 800 F) Les fonctions occupées sont ou gagnent 5 % à 10 % au jour le jour ! se n’est pas finie. Seuls les institutionnels, qui ont de décembre que les primes, qui allaient jusqu’à dou- et celle des employés 20 00 euros principalement médicales, socia- Pour Olivier, 28 ans, qui travaille dans la filiale la trésorerie, ont commencé à racheter ». L’essen- bler le salaire, sont distribuées : certains d’entre (131 300 F). Les salaires d’embau- les et culturelles (24 %), études- de gestion d’actifs d’une grande institution finan- tiel des achats concerne donc la réallocation des nous vont tomber de haut. » che ont également progressé, de recherche (18 %) et administra- cière française (plus de 1 500 milliards de francs placements vers les produits garantis, les obliga- 4 % en moyenne. tion (17 %). d’encours), les commerciaux sont en première tions, les sicav monétaires – ce qui bénéficie plus A. R.

André Straus, historien, chargé de recherches au CNRS « La première trace de réassurance remonte à Gênes, au XIVe siècle »

« La facture des attentats aux ge par une cascade de réassureurs. le début 2001, a fortement amoin- assureurs. C’est encore l’Etat qui et produits d’assurance contre les Unis. L’Etat ne peut pas permettre Etats-Unis pour les compagnies » Cela dit, certains sinistres ont dri cette capacité, et explique en crée un fonds d’indemnisation bombardements aériens et terres- de laisser une compagnie établie d’assurance et de réassurance influencé les mutations du secteur. partie leur inquiétude. Celle-ci pour les victimes du sang contami- tres. Depuis, la loi de 1946 a séparé faire faillite parce qu’elle ne peut s’élèverait à 33 milliards d’euros. Adam Smith raconte, dans son doit cependant être relativisée : né, que les assureurs se contentent soigneusement les “dommages de pas couvrir un sinistre. C’est une Des sinistres d’ampleur propor- Enquête sur la nature et les causes l’Etat a toujours contrôlé sévère- d’abonder. guerre”, pris en charge par l’Etat, question d’ordre public. tionnellement comparable ont- de la richesses de la nation (1776), ment les placements des assureurs » Bref, dans tous ces cas, ce ne des conséquences des “actes de – La nature totalement inédite ils conduit, dans l’histoire du sec- que l’incendie de Londres, en – ce sont les fameux investisseurs sont pas les assureurs seuls qui sabotage et de terrorisme”. C’est des récents attentats ne teur, à des faillites ? 1666, a rayé de la carte l’activité institutionnels, les “zinzins” –, en paient, mais l’impôt apporte sa cette frontière qui pourrait bientôt pose-t-elle pas un problème spé- – Lors du tremblement de terre individuelle d’assurance, au profit les dirigeant vers les obligations, contribution. La loi du 25 avril changer, ici comme aux Etats- cifique aux assureurs ? de San Francisco, en 1906, les com- de sociétés par actions (la premiè- les titres d’Etat. L’objectif est à la 1946, qui nationalise les grandes – La difficulté, c’est de fixer le pagnies britanniques ont dû verser re est née en 1720), seules capa- fois de financer ces marchés et de compagnies d’assurances, crée en montant de la prime. Celle-ci est en une semaine dix millions de bles à ses yeux de couvrir les dom- garantir la solvabilité des assu- même temps la Caisse centrale de toujours calculée en fonction de la livres sterling de l’époque, et les alle- mages. reurs. réassurance, auprès de laquelle les probabilité de réalisation du sinis- mandes 21 millions de marks. Mais » L’histoire de l’assurance est – Les Etats jouent justement sociétés privées doivent verser tre. Comment faire lorsque ledit il n’y eut aucune faillite du systè- jalonnée de faillites, mais celles-ci un rôle important dans la crise une part de leurs primes pour sinistre est sans précédent, ou très me ! Les mécanismes de réassuran- sont plus souvent liées à une mau- actuelle, en couvrant les risques bénéficier de sa couverture. L’Etat rare ? Comment assurer contre ce internationale s’étaient déjà mis vaise gestion de l’équilibre entre encourus des compagnies aérien- tirait les conclusions de l’incapaci- l’explosion d’une centrale nucléai- en place car le XIXe siècle avait con- revenus et coûts qu’à des sinistres nes, voire en apportant une aide té du marché à prendre en charge re ? L’Etat, là encore, a répondu en nu une augmentation gigantesque particulièrement graves. Dans les directe aux compagnies d’assu- l’ampleur des sinistres occasion- obligeant en 1957 les assureurs de la matière à assurer et du champ années 1930, une véritable guerre rances. Est-ce une nouveauté ? nés par la seconde guerre mon- français à se regrouper en un pool des risques assurables. des prix entre compagnies françai- – Absolument pas. L’Etat, res- diale. national chargé de couvrir le ris- » Pour faire face, les compa- ses a par exemple fragilisé le sec- ponsable de la sécurité intérieure » Cette intervention permanen- que nucléaire, et en abaissant gnies ont réparti les coûts des sinis- teur, qui s’est réorganisé pour et extérieure, est l’assureur en der- te a toujours été acceptée, voire d’autorité le seuil de la responsabi- tres au travers de la coassurance, aboutir à une sorte de cartellisa- nier ressort. Il intervient donc régu- souhaitée, par les sociétés d’assu- ̄ lité civile de l’opérateur ! puis de la réassurance. La premiè- tion, en coopération avec l’Etat. lièrement dans le domaine de l’as- rances. Aujourd’hui, leur grand – Le cas de l’explosion de l’usine re trace de réassurance date du – Les capacités de rembourse- surance. Réglementairement, lors- problème est de requalifier les AZF à Toulouse pose-t-il des ques- XIVe siècle, à Gênes, lorsque les ment des compagnies ne se trou- qu’il impose par exemple une sur- actes de terrorisme du World Tra- André Straus tions particulières aux assureurs ? assureurs maritimes ont été autori- vent-elles pas dépassées par des prime de 12 % sur les assurances- de Center en “actes de guerre”. La b André Straus, chargé – On est là dans un cas de figure sés à céder leurs contrats, “au cas montants aussi colossaux ? dommages pour couvrir le coût première police d’assurance de recherches au CNRS, collabore hélas plus classique, s’il s’agit bien où ils se repentent ou aient peur”. – Les montants des primes ont des catastrophes naturelles. Struc- “contre les bombardements au Comité pour l’histoire sûr d’un accident. Dès le début du Depuis, ces systèmes en cascade rarement permis aux assureurs de turellement aussi, lorsqu’il crée en aériens” a été proposée par la économique et financière XIXe siècle, les assureurs ont com- ont prospéré. En 1960, le paque- se couvrir complètement. C’est 1962 un fonds commun d’indemni- Lloyd’s en 1915. En 1914, en Fran- du ministère de l’économie mencé à couvrir les risques indus- bot France est assuré à hauteur de pourquoi ils les ont toujours pla- sation des attentats liés à la guerre ce, une société d’assurances a éla- et des finances. triels, à partir des polices contre 10 milliards de francs répartis cées, soit dans l’immobilier, soit d’Algérie géré directement par le boré une assurance contre les des- b Spécialiste de l’histoire l’incendie. Par la suite, il y a eu un entre 180 compagnies. Le montant sur les marchés financiers. Dès ministre des finances. Ou encore tructions d’immeubles urbains de l’assurance et des marchés gonflement régulier des primes de la perte du paquebot Andrea- lors, leur capacité de couverture avec le décret du 19 octobre 1939, pour fait de guerre. Elle n’a pas été financiers, il enseigne comme des risques. » Doria, en 1956, n’a été couvert dépend de l’inflation, des taux d’in- qui prend en charge la couverture suivie par ses homologues, et une à l’Ecole nationale de la statistique qu’à 10 % par les assureurs térêt, bref de la conjoncture. des risques de guerre, financée à loi du 31 mars 1918 a instauré un et de l’administration économique Propos recueillis par directs : le reste a été pris en char- » La chute de la Bourse, depuis 90 % par l’Etat et à 10 % par les contrôle de l’Etat sur tous les actes (Ensae). Antoine Reverchon LE MONDE / MARDI 2 OCTOBRE 2001 / XI DOSSIER

Charles Normand, direction des affaires sociales à l’Association française des banques (AFB) Plus de 400 000 salariés dans l'Hexagone RÉSEAUX BANCAIRES 1999 : TOUS ÉTABLISSEMENTS 1999 : 25 501 GUICHETS 412 961 SALARIÉS 1% 1% « En dépit des événements récents, les banques 7% 13 % 6%

39 % 53 % 17 % vont continuer à recruter » 23 %

« Les banques vont-elles conti- tant actuellement ? Les démis- – L’AFB a-t-elle réfléchi à ce et savent comment les nouvel- 9% nuer à recruter ? sions chez les moins de 35 ans. mettre en place des organisa- les technologies y tiennent une pla- 17 % 7% 7% – Oui, je n’en doute pas, même si Elles représentent plus du quart tions du travail qui prennent en ce importante. En revanche, nous les événements récents nous inci- des départs (26 %) alors qu’en compte le vieillissement de ses avons une image moins favorable tent à rester prudents. Les banques 1995 ce taux n’était que de 19 %. salariés ? auprès des bac + 1, bac + 2 qui, 1994 : 25 389 GUICHETS 1994 : 421 553 SALARIÉS avaient déjà pris en compte, dans Autre statistique significative : le – Oui, bien sûr. Les actions de avant leur embauche dans l’un de leur politique d’embauche, le ralen- taux des transferts à l’intérieur “monitorat ” se développent, par nos établissements, n’ont pas suivi BANQUES AFB CRÉDIT MUTUEL ET CRÉDIT tissement américain, puis européen. d’un groupe. En 1995, il était tout exemple. Nous travaillons aussi de formation directe à nos MUTUEL AGRICOLE ET RURAL BANQUES POPULAIRES Notre activité d’intermédiation est à fait négligeable, près de 0 %. L’an- beaucoup à la sélection des forma- métiers. Ils ont à l’esprit le travail AUTRES RÉSEAUX BANCAIRES très liée à la conjoncture économi- née dernière, il se chiffrait à 8 %. tions susceptibles d’assurer les du guichetier accablé de tâches CAISSES D'ÉPARGNE que et par conséquent soumise à ses – Pour autant, la pyramide des meilleures reconversions. Mais administratives et peu disponible ET DE PRÉVOYANCE SOCIÉTÉS FINANCIÈRES ET ISF soubresauts. âges dans les banques est loin nous n’avons pas les marges de pour les clients. CRÉDIT AGRICOLE (Institutions financières spécialisées) » Cela dit, la profession doit aussi d’être assainie… manœuvre nécessaires pour réflé- » Nous développons plusieurs réfléchir à plus long terme. Quelles – Nous sommes sur le bon che- chir uniquement ainsi : la courbe pistes. La première consiste à éta- Sources : Banque de France, CECEI. Champ : Métropole, Monaco, DOM. sont les données auxquelles nous min, mais il est vrai qu’aujourd’hui démographique des effectifs de blir de nombreux partenariats devons faire face ? Les métiers de la notre pyramide des âges présente nos établissements est telle que si avec les universités. Pour la ren- Banques et assurances, poids lourds de la filière banque se complexifient, la pyrami- encore un déséquilibre important. nous ne faisions rien en termes de trée 2001, nous avons ainsi mis en de des âges est déséquilibrée avec Elle est très « ventrue » au niveau préretraites, nous serions confron- place huit nouvelles licences pro- finance-comptabilité... SECTEUR D'ACTIVITÉ plus des 53 % des effectifs qui ont de deux tranches d’âge dominan- tés, à partir de 2006, à plus de fessionnelles où les jeunes peu- en pourcentage plus de quarante-cinq ans, le passa- tes : les 45-50 ans et les 50-55 ans 10 000 départs en retraite chaque vent rentrer après un DEUG. Nous INDUSTRIE ...... 10 ge aux 35 heures bouscule nos orga- qui représentent à elles deux 47 % année. C’est impossible à gérer. Il avons aussi toiletté notre brevet 32 nisations de travail, sans oublier les des effectifs. En revanche, les plus fallait les anticiper. professionnel qui a été transfor- BÂTIMENT TRAVAUX 3 mouvements de fusions qui boule- de 55 ans constituent seulement – Les métiers de la banque ne mé, en juillet dernier, en un BTS. PUBLICS...... 2,5 versent le paysage. Je mentionnerai 6,3 % de nos salariés. semblent pas forcément très atti- Nous sommes aussi très partisans COMMERCE/HÔTELLERIE..... 13 aussi le passage à l’euro, même si » Si nous maintenons un niveau rants pour un certain nombre de de la formation en alternance, en 7,5 TRANSPORTS/TÉLÉCOMS...... 4 cet événement est plus ciblé dans le d’embauche de 20 000 jeunes par jeunes. Comment s’organise contrats de qualification, ou en 5 temps. Il est clair que l’ensemble de an pendant plusieurs années, alors votre politique de recrutement ? contrats d’apprentissage. BANQUES/ASSURANCES ...... 36 ces éléments montre que nous nous commencerons à en voir les – Cette image vieillotte de la ban- » Et puis, il y a évidemment la 11 avons besoin d’engager de jeunes effets sur la pyramide des âges. que n’est pas celle qu’ont des diplô- formation continue. En 2000, elle a SERVICES INFORMATIQUES .. 4 collaborateurs afin de renouveler Surtout que nous avons signé més bac + 4 ou bac + 5. Ils postu- représenté 4,4 % de notre masse 14 AUTRES SERVICES AUX 26 nos équipes. Et ceci est une tendan- début 2000 un accord de préretrai- lent pour des emplois dans la finan- salariale alors que, je vous rappel- ENTREPRISES ...... ce de fond. te pour l’ensemble de la branche, le, l’obligation légale est de 1,5 %. 19 SERVICES AUX 4 – Le secteur continue à détrui- afin de faciliter les départs à 57 ans – Le marché du travail se tend PARTICULIERS ...... 9 re des emplois, néanmoins… en principe, même si certaines dis- à nouveau. Est-ce que cela va – C’est exact. Notre courbe d’em- positions permettent de descendre vous rendre, mécaniquement, bauches est toujours en dessous jusqu’à 56 ans. Ses effets se feront plus attirants pour les jeunes SECTEUR PRIVÉ ENSEMBLE DES SECTEURS de celle de nos départs. Les effec- sentir d’ici à deux ans. diplômés qui devraient être Source : Apec 2001 tifs des banques AFB étaient de – Les préretraites sont certes moins en position de force dans 222 300 salariés en 1999. En 2000, consensuelles, mais elles coû- le choix d’un poste, si les offres ils ont baissé autour de 216 000. tent cher et privent les entrepri- deviennent plus rares ? ... avec des salaires plus élevés qu'ailleurs Mais les deux courbes sont de plus ses de l’expérience des salariés – Est-ce que le ralentissement pour les jeunes diplomés... en plus proches. En 1995, le taux les plus âgés… actuel va jouer en notre faveur ? SALAIRES d’embauche était de 2,5 % alors – Ces critiques sont justes mais C’est possible mais la concurrence en milliers d'euros que celui des départs était de la situation démographique de devrait rester rude. Prenez le cas 29 4,3 %. En 2000, ils sont respective- notre secteur ne nous permettait des commerciaux que nous avons SALAIRE MOYEN ...... ment de 8 % et de 8,25 %. Cela pas d’agir différemment. La démar- ̄ du mal à recruter. Ceux qui ont un 27,6 signifie que, l’année dernière, nous che des préretraites repose sur le BTS action commerciale sont sou- 29 avons recruté plus de 20 000 jeu- volontariat. Et il est sûr qu’elle con- vent happés par d’autres secteurs SALAIRE MÉDIAN...... nes, contre à peine 5 000 en 1995. vient à un certain nombre de sala- Charles Normand comme la grande distribution. 27,4 – Comment expliquer cette riés qui ont commencé jeune à tra- b Ancien directeur de la formation » Nous devons encore améliorer 23,6 accélération des départs et des vailler ou qui savent que leur au Crédit du Nord, Charles notre image, car la banque, à de 1er QUARTILE ...... recrutements ? métier est condamné en raison du Normand est conseiller technique rares exceptions près, n’a jamais 22,9 – Le marché du travail dans les développement des nouvelles tech- à la direction des affaires sociales suscité de vocations d’adolescent. 33,5 banques est devenu fluide. On nologies et qu’une reconversion de l’Association française A nous de montrer que notre sec- 3e QUARTILE ...... avait coutume de dire dans le pas- leur serait difficile. Pour autant, des banques. teur est en pleine évolution et 32 sé que, lorsqu’on entrait dans l’un nous ne voulons absolument pas b Il est aussi directeur général mérite que l’on s’y intéresse de de nos établissements, c’était pour que ce dispositif soit interprété délégué de Banque-Alternance- près. » y faire carrière. Ce n’est plus le cas par les plus de 55 ans de manière Apprentissage, organisme qui gère SECTEUR PRIVÉ ENSEMBLE DES SECTEURS aujourd’hui. Savez-vous quel est négative, comme s’ils n’étaient les fonds de l’alternance et de la Propos recueillis par Source : Apec 2001 le motif de départ le plus impor- plus bons à rien. formation professionnelle. Marie-Béatrice Baudet ... et des statuts moins précaires

NATURE DU CONTRAT en pourcentage Les assureurs forment la relève grâce à des écoles 89 C.D.I...... 85 au plus près du métier 6 C.D.D...... 12 ’immeuble se trouve dans est une ouverture car l’assurance en plus marqué pour la formation e le 9 arrondissement pari- Une volonté regroupe des métiers à la fois juridi- en alternance : 1 700 jeunes pour- 5 sien, le quartier tradition- ques, sociaux, techniques, commer- suivent actuellement leurs études AUTRES (INTÉRIM) ...... Lnel des sociétés d’assuran- de spécialisation ciaux et financiers. » Les deux étu- dans le cadre de contrats d’ap- 3 ces. Sur la façade, les noms se diants, si les événements actuels prentissage, de qualification ou détachent en lettres dorées sur dans les techniques ne ferment pas totalement la por- d’adaptation. Les titulaires du des plaques de marbre fixées de te des recrutements, devraient BTS d’assurances, en particulier, SECTEUR PRIVÉ ENSEMBLE part et d’autre de la porte d’en- de l’assurance pousse débuter leur carrière à un poste de semblent prisés des entreprises. Source : Apec 2001 trée : Ecole nationale d’assuran- cadre dans une société d’assuran- Ceux du BTS d’assurances du cen- ces et Association pour l’enseigne- les étudiants ces. Car la formation, axée autour tre de formation d’apprentis de ment de l’assurance (ENAss- de trois pôles, le commercial, la l’AEA acquièrent, par exemple, Le temps partiel reste inférieur à 15 % AEA). Les locaux sont cossus, les à intégrer des écoles technique et le management, est les techniques spécifiques du en pourcentage équipements à la hauteur : deux recherchée par un secteur confron- domaine afin d’être, à terme, ASSURANCES BANQUES salles informatiques en libre accès té au vieillissement de sa popula- capables de vendre des contrats qui proposent RÉPARTITION SELON TEMPS PARTIEL matin et soir, une bibliothèque tion et à l’évolution de ses d’assurances ou encore de les LE TAUX D'ACTIVITÉ 15,0 renfermant 6 000 titres et des métiers. gérer, qu’il s’agisse de leur sous- des formations TEMPS PLEIN dizaines de magazines ou de jour- cription, de leur suivi, de leur rési- 12,5 naux, une vidéothèque ou plu- en alternance. LICENCE PROFESSIONNELLE liation ou encore du traitement sieurs cafétérias. La profession jugeait d’ailleurs le des sinistres. 10,0 Les étudiants des différentes for- Une démarche prisée nombre de diplômés insuffisant et, « Mon objectif est d’être embau- 88,2 mations dispensées par le groupe depuis un an, la promotion regrou- chée par l’entreprise où je passe 7,5 ENAss-AEA, un des piliers de la par les futurs pant les élèves en formation initiale aujourd’hui une semaine sur deux, formation du secteur des assuran- est passée de 28 à 40, 28 autres inté- explique Alexandra Bruneau, étu- e 5,0 ces, sont plongés dans le bain en employeurs grant l’école via la filière « forma- diante de 19 ans en 2 année de permanence. Une semaine avant tion continue » et 12 au travers de BTS. Je pense qu’au bout de deux 2,5 la rentrée, Clément Royer et Joan- la filière « étrangers ». ans en apprentissage je n’aurais 11,8 ny Bourdet, 21 ans, étudiants de préférais me spécialiser directement De même, pour répondre à ses pas encore fait le tour du poste que deuxième année à l’ENAss, pas- dans le secteur des assurances, avec besoins en matière d’encadre- j’occupe au sein de la direction 0 sent tous les soirs à l’école. Dans les atouts d’une grande école, plutôt ment, le secteur a participé à la construction d’Axa Courtage et que TEMPS PARTIEL 1994 1999 les locaux exigus du bureau des que de suivre des cours sur le sujet, création, l’an dernier, d’une licen- j’aurais encore des choses à y Source : Observatoire de l'évolution des métiers de l'assurance. rapport 2000 Source : AFB (enquête emploi) élèves, ils préparent l’accueil des pendant quatre ou cinq mois seule- ce professionnelle d’assurances apprendre. Ensuite, soit je change- nouveaux qui entament aujour- ment, en troisième année d’une éco- du Conservatoire national des rai de poste, soit je ferai la licence a DANS LES ASSURANCES, les salariés qui travaillent à temps partiel d’hui un cursus qui les conduira, le de commerce généraliste.» arts et métiers (Cnam) ou encore professionnelle d’assurances et, (11,8 % des effectifs, soit 13 800 personnes à la fin 1999) sont très majori- trois ans plus tard, à décrocher le Une volonté de spécialisation d’un MBA spécialisé en assuran- pourquoi pas, par la suite tairement des femmes (89,2 %). diplôme de niveau bac + 5. « J’ai partagée par Clément Royer. « Les ce. Ce besoin de cadres disposant l’ENAss. » Car après avoir passé Leur âge moyen est de 40 ans, et leur ancienneté dans la profession envi- fait une prépa HEC à Nantes et pas- autres écoles de commerce ne m’in- d’une bonne connaissance des son bac option administration, la ron une quinzaine d’années. 18,3 % d’entre eux sont des cadres adminis- sé les oraux d’une douzaine d’écoles téressaient pas car j’avais déjà fait techniques du secteur s’explique jeune femme a préféré s’orienter tratifs et 79,2 % des cadres non administratifs. de commerce, explique Joanny deux années de prépa où l’on avait par le fait que, sur les 135 000 sala- vers le secteur assurances plutôt a 42,8 % ONT UN TAUX D’ACTIVITÉ compris entre 71 % et 80 %. Pour Bourdet. J’ai envie de travailler une vision très globale des choses, riés employés dans les sociétés que vers le BTS « Assistante de 16,1 %, il est de 51 % à 70 %, tandis que 13,1 % ne travaillent qu’à dans le pôle banqu.-e assurance- explique-t-il. Or, les écoles de com- d’assurances proprement dites et direction ». « Je voulais pouvoir mi-temps ou moins. finances. Mes parents s’occupent de merce traditionnelles forment à les organismes professionnels, la évoluer dans ma carrière, poursuit- a LE POURCENTAGE DE SALARIÉS à temps partiel est plus élevé au produits financiers et j’ai toujours tous les métiers possibles dans le moitié exerce des fonctions requé- elle. L’assurance est un monde très sein des banques de l’AFB. Il est en progression depuis 1994. 50 % d’entre été passionné d’économie et de management, mais sans spécialisa- rant des connaissances spécifi- vaste où les portes ouvertes sont eux sont à temps partiel à 80 % et un sur trois à temps partiel à 50 %. finances. Intégrer l’ENAss était donc tion. A l’ENAss, le principe est identi- ques de l’assurance. nombreuses et cela a été détermi- a IL EST SURTOUT DÉVELOPPÉ dans les grandes banques, chez les le meilleur moyen d’atteindre mon que, mais avec une spécialisation Désormais, le secteur recrute nant dans mon choix.» femmes, les employés et dans le réseau commercial. Pour autant, il aug- objectif qui, à terme, est de conce- dans un secteur précis : l’assurance. d’ailleurs à un niveau bac + 2 mini- mente régulièrement dans l’ensemble des établissements, chez les hom- voir des produits d’assurance-vie. Je Or, je crois que cette spécialisation mum avec un penchant de plus Sylvie Mignard mes, les cadres et dans les services centraux. XII / LE MONDE / MARDI 2 OCTOBRE 2001 INITIATIVES

L’allocation personnalisée à l’autonomie, Réformée, l’aide à domicile devra destinée aux personnes âgées, remplacera en janvier intensifier sa professionnalisation restation d’aide sociale que certaines aides n’hésitaient Outre ce retour aux sources du 0,15 %. D’autre part, chez les man- coup de mal à recruter. «Onne la prestation votée par le Parlement pas à traîner devant les prud’hom- prestataire, l’APA a institué un dataires, la complexité du systè- peut d’ores et déjà pas financer les spécifique au printemps 2001, l’Allo- mes des personnes âgées deve- fonds pérenne de modernisation me constitue un réel frein. Les 35 heures, on ne voit pas comment Pcation personnalisée à nues employeurs sans en avoir de l’ordre de 500 millions de personnes âgées étant les on va financer le reste », indique l’autonomie (APA), deviendra réellement eu conscience et qui francs (76,22 millions d’euros), employeurs, ces derniers doivent Bernard Ennuyer, sociologue et dépendance. effective au début de l’année n’avaient pas, de ce fait, respecté qui sera utilisé essentiellement à rémunérer la remplaçante de directeur d’une association d’aide 2002 et remplacera la trop décriée le droit social. Cette politique la professionnalisation du sec- l’aide partie en formation et en à domicile. Ce nouveau dispositif Prestation spécifique dépendance « mandataire » conçue unique- teur, et particulier pour la forma- plus faire l’avance du salaire de Malgré ce pessimisme ambiant, qui ne bénéficie aujourd’hui qu’à ment au prisme des politiques de tion. cette dernière qui leur sera rem- un premier chantier social vient a pour vocation 130 000 personnes âgées, qu’elles l’emploi, a été freinée en 2000 Une étude de la direction de la boursée un mois ou deux plus d’ouvrir, celui de la réforme des soient restées à domicile ou bien lorsqu’un arrêt de la Cour de cas- recherche, des études économi- tard. Remonter le niveau de conventions collectives. Il en exis- de moderniser placées en établissement. Bien sation a interdit le recours à cette ques et sociales (Drees) du minis- compétence du secteur sera affai- te en effet plusieurs, dont celle de que l’APA ait engendré une certai- formule pour l’aide à domicile tère de l’emploi et de la solidarité re de longue haleine alors que l’Association d’aide à domicile en le secteur. Beaucoup ne déception dans la frange la des personnes très âgées et très publiée en octobre 2000 rappelle l’APA vise rapidement 800 000 milieu rural (ADMR), de l’aide et plus revendicative du secteur de handicapées. que sur les 220 000 intervenants à allocataires. du maintien à domicile de mai d’intervenants l’aide aux personnes âgées – cer- L’APA a pris en compte le mes- domicile en activité en 1999, 9 % 1983, des salariés du particulier tains réclamaient l’inscription sage en provenance du judiciaire seulement étaient titulaires du CONVENTIONS TRIPARTITES employeur, qui paraît la moins d’un nouveau risque « dépendan- et l’accent est mis désormais sur diplôme professionnel correspon- Le secrétariat d’Etat aux person- avantageuse, etc. Le gouverne- craignent que ce » sans limite d’âge à la sécurité un autre type de service : le pres- dant (certificat d’aptitude aux nes âgées souhaite également ment a fortement poussé pour sociale –, le texte gouvernemen- tataire. Désormais, l’APA sera fonctions d’aide à domicile, réformer le diplôme d’aide à domi- que s’ouvre une négociation en les financements tal amorce un virage en profon- attribuée à taux plein aux person- Cafad). L’étude précisait que les cile, créer des passerelles entre vue d’une convention collective deur sur nombre de points-clés : nes les plus handicapées à condi- titulaires du Cafad atteignaient l’aide à domicile et les maisons de unique, idée que l’ensemble des soient insuffisants la récupération de l’aide sur la suc- tion qu’elles utilisent ces associa- 13 % dans les associations presta- retraite, et promouvoir des expéri- syndicats et du patronat approu- cession du bénéficiaire a été sup- tions prestataires, qui sont les taires, 9 % dans les associations mentations par le biais de conven- ve. Ce qui permettrait aux diffé- pour revaloriser primée, la distribution de l’aide plus anciennes, ont une réelle qui cumulaient une offre presta- tions tripartites liant les associa- rents partenaires de s’adresser ne se fait plus sous conditions de expérience du terrain et demeu- taire et mandataire et 6 % dans tions aux mairies et aux conseils d’une voix unitaire aux pouvoirs les métiers ressources, et pour la première rent employeurs des aides profes- les associations uniquement man- généraux. Un tel projet est ainsi publics lorsqu’ils réclament par fois, la professionnalisation du sionnelles qu’elles mettent à dis- dataires. Cet écart a deux causes. en cours de négociation à Paris exemple un meilleur financement secteur de l’aide à domicile a com- position des personnes âgées. D’une part, les structures presta- pour, entre autres choses, créer des prestations pour pouvoir aug- mencé de recevoir un début de « Les bénéficiaires très âgés qui taires sont soumises à une obliga- un service d’urgence sept jours menter les salaires. Ce projet réponse. refuseraient un service prestataire tion de formation de 2,1 % de la sur sept, établir des liens avec exclut, du moins pour l’instant, les Sur ce dernier point, l’APA verraient leur allocation réduite », masse salariale, alors que pour les l’hospitalisation à domicile particuliers employeurs (et donc amorce un tournant à 180 degrés. fait-on remarquer au ministère. mandataires, elle est de (HAD), etc. les structures mandataires) repré- Jusqu’à présent, tous les gouver- Florence Leduc, directrice sentés par leur fédération patrona- nements avaient encouragé le adjointe de l’Unassad, la plus le, la FEPEM, qui ne participe pas développement d’associations Des dispositifs différents importante fédération d’associa- à ces réunions. « Un particulier n’a d’aide à domicile dites « manda- tions d’aide à domicile, admet que rien à voir avec une association, qui taires ». Ces structures montées b Gré à gré : l’usager recrute et emploie directement un sala- la volonté de « solvabiliser les per- est plus proche d’une entreprise », de bric et de broc, tout au long rié qui intervient à domicile qui a alors le statut d’employé de sonnes âgées au moyen d’une nou- estime Christiane Morellet, juriste des années 1980-1990, recyclaient maison. velle aide est tout à fait positive », à la FEPEM. Certes, mais pour les les chômeurs(ses) en fournissant b Association mandataire : un organisme agréé « service d’aide mais elle doute que les finance- salariés, il s’agit bien du même une main-d’œuvre bon marché aux personnes » est situé dans un cadre d’activité dit « mandataire » ments mis en place aujourd’hui métier, alors que les salaires, le sta- aux personnes âgées. Le mouve- lorsque le client demande à ce service de recruter, à sa place, le sala- soient suffisants pour l’avenir. Pro- tut, les avantages diffèrent. ment s’est amplifié avec l’entrée rié qui travaillera à son domicile. Le service prend en charge, en fessionnaliser le métier, créer de Les 15 à 17 milliards de francs en vigueur en 1991 de la réduc- contrepartie de frais de gestion, les formalités administratives d’em- véritables filières, réformer le (2,28 à 2,59 milliards d’euros) mobi- tion d’impôts pour les emplois à ploi et l’encadrement de l’intervenant. Celui-ci prend alors le statut droit social… toutes ces contrain- lisés pour financer l’APA en 2002 domicile et les exonérations de d’employé de maison, le client étant l’employeur. tes passent par un goulet d’étran- risquent d’être notoirement insuffi- charges sociales. L’inconvénient b Association prestataire : le client fait appel à une association qui glement unique : la revalorisation sants en 2003. Mais ce sera alors du système est qu’il mobilisait un recrute un intervenant en vue de fournir une aide à domicile. Dans ce rapide de salaires aujourd’hui par- l’affaire d’un autre gouvernement. personnel flottant, peu au fait des cas de figure, le client rémunère un service et ne devient pas ticulièrement misérables dans des besoins réels des personnes âgées employeur. C’est l’association qui a ce statut d’employeur et qui, à ce métiers très exigeants et pour les- Yves Mamou et et parfois même revendicatif puis- titre, règle les formalités administratives. quels les employeurs ont beau- Francine Aizicovici

Près de 12 % des 60 ans et plus sont « dépendants » Le statut des personnels suscite A domicile En établissements En établissements Ensemble pour personnes psychiatriques ou âgées pour adultes handicapés NIVEAU 1 de plus en plus de conflits (confiné au lit ou au fauteuil) 105 000 118 000 2000 225 000 NIVEAU 2 300 000 99 000 4000 403 000 (besoin d'aide pour la toilette et l'habillage) ide à domicile depuis plus Maryvonne Nicole, secrétaire de vingt-cinq ans, Flora, Les obligations ne nationale de la Fédération CFDT TOTAL DÉPENDANCE LOURDE 405 000 217 000 6000 628 000 la cinquantaine, n’a santé sociaux. « Mais, dans ce cas, NIVEAU 3 jamais rencontré de pro- sont pas les mêmes je ne suis pas sûre que les personnes 648 000 135 000 6000 789 000 A (besoin d'aide pour sortir) blèmes avec les différents âgées ont bien conscience qu’elles employeurs qu’elle a eus, des per- selon que l’association sont alors devenues employeurs. » TOTAL DÉPENDANCE 1 053 000 352 000 12 000 1 417 000 sonnes âgées. Tous ses salaires et Plus complexe encore est la situa- primes ont été régulièrement payés est prestataire tion des bénéficiaires qui cumu- NIVEAU 4 10 509 000 111 000 4000 10 624 000 et, lorsque l’une d’elles décédait, lent un service d’aide à domicile (non dépendant) « la famille était toujours là », dit- en prestataire et en mandataire, ou mandataire NIVEAU DE DÉPENDANCE INCONNU 24 000 17 000 2000 43 000 elle, pour lui verser ses indemnités généralement fourni par la même de préavis et de licenciement. L’an Quant aux héritiers, « bien sou- association et la même salariée. ENSEMBLE DES 60 ANS ET PLUS passé, pourtant, un conflit a surgi. vent, ils ignorent que leur parente De plus en plus d’affaires vien- 11 586 000 480 000 18 000 12 084 000 Lorsque la personne dont elle s’oc- décédée était employeur et refusent nent ainsi devant les conseils des Source : INSEE, enquêtes HID 1998 et 1999 cupait depuis quatre ans est décé- de payer le solde de tout compte », prud’hommes où certaines sala- dée, ses héritiers ont écrit à Flora déplore Sylviane Spique, responsa- riées plaident que leur véritable que le notaire se chargerait de son ble du secteur aide à domicile à la employeur n’est pas la personne dossier de licenciement. Les mois Fédération CGT des organismes âgée mais l’association mandatai- ont passé et Flora n’a rien reçu. Aus- sociaux. Les conflits surgissent aus- re. Et obtiennent parfois gain de Un métier de relations humaines si a-t-elle engagé une action si quand la personne est hospitali- cause. « A partir du moment où prud’homale en référé, où les héri- sée ou bien part en vacances dans l’aide à domicile est recrutée par tiers ont été condamnés en juillet sa famille, par exemple, et oublie l’association, que celle-ci fait les orsque Soraya Bounasri Françoise, 30 ans, aide-soignan- dernier. « Je revendiquais juste mes qu’elle emploie une salariée. «Il bulletins de paie, règle les salaires, apparaît le matin sur le pas De nombreuses heures te, a fait, elle, le choix de travailler droits : l’attestation de licenciement arrive également que la personne sou- organise les plannings, pour nous il de la porte de l’apparte- dans une maison de retraite. pour les Assedic, mon certificat de haite diminuer le nombre d’heures existe un lieu de subordination Lment de Paule et Simone, travaillées pour Employée depuis onze ans dans travail et mes indemnités, soit envi- de l’aide à domicile parce que sa san- entre la salariée et la structure, « c’est la vie qui arrive ! », lancent un établissement public de long ron 20 000 francs ». Depuis, rien… té s’est améliorée, mais les salariées même si un contrat de mandat a les deux sœurs, âgées respective- un salaire souvent séjour, où vivent des personnes Ce genre de difficulté ne survient refusent », car elles sont payées à été signé par la personne âgée », ment de 80 et 81 ans. Soraya, 23 dépendantes, elle estime qu’elle pas lorsque le service d’aide à domi- l’heure, observe Danièle Béquaert. précise Nadine Montagne. Certai- ans, salariée d’une association peu élevé, les aides peut ainsi « suivre les personnes cile est fourni par une association « En général, par le dialogue, on arri- nes associations ont ainsi été d’aide à domicile, est depuis pres- dans leur globalité. » Ce qui lui dite prestataire car celle-ci est l’em- ve à arranger les choses », indi- requalifiées comme prestataires. que une année auprès de ces deux sont en demande importait surtout, c’est « de tra- ployeur de la salariée et en principe que-t-on à l’Association d’aide à Ces décisions s’appuient notam- femmes, à raison d’une heure par vailler en équipe. Cela permet connaît le droit du travail. En revan- domicile en milieu rural (ADMR). ment sur un arrêt de la Cour de jour environ. « Elle fait le ménage, de reconnaissance d’avoir d’autres avis, et on n’est pas che, ces problèmes ne sont pas cassation du 20 janvier 2000. les commissions, la vaisselle, tout, et seule dans les moments difficiles ». rares quand c’est la personne âgée SITUATION COMPLEXE Malgré ces difficultés, le secteur elle le fait bien », se félicite Paule. jours à Soraya des relations aussi Ces moments, ce sont « les fins de qui est l’employeur, soit directe- Cependant, souvent, « en cas de mandataire se développe. «Ce Et en plus, elle est « discrète, agréables. « Certaines personnes vie, ou quand les personnes sont ment, soit via une association dite litige, la structure reste à l’écart, n’est pas nous qui choisissons la for- vaillante, gentille », ajoute Simone. me traitent comme une esclave. » agressives et refusent les soins ». mandataire qui sert d’intermédiaire invoquant le fait qu’elle n’est pas mule – prestataire ou mandataire –, Soraya, qui a obtenu le certificat D’autres, quand « elles perdent la Présente de 21 heures à 7 heu- pour recruter le personnel et l’employeur », regrette Sylviane justifie Danièle Béquaert. Nous d’aptitude aux fonctions d’aide à tête, nous traitent de voleuse. Ça fait res du matin, soit 35 heures en accomplir les formalités, dont la Spique. Ou bien « elle pousse la répondons à une demande. » Cette domicile (Cafad) en 1998 a choisi mal. » moyenne par semaine pour un rédaction de la fiche de paie. Cette salariée à démissionner pour ne demande ne reflète pas forcément cette profession « pour la relation Chaque jour, elle se rend chez salaire de 10 500 francs net, Fran- structure fait alors signer un « con- pas faire de vagues et continuer à la volonté des personnes âgées, humaine ». « Je fais mon travail quatre ou cinq personnes ; elle a à çoise a rarement le temps de se trat de mandat » au bénéficiaire, avoir des clients », s’insurge Nadi- qui désirent avant tout être aidées, tout en discutant avec Paule et Simo- peine le temps de grignoter un reposer. « La nuit, il faut gérer les précisant en principe que c’est bien ne Montagne, présidente CGT de mais la politique des financeurs, ne. J’ai du plaisir à les écouter racon- sandwich. Depuis peu, elle assure angoisses des personnes âgées. Les ce dernier qui est l’employeur. Mais la section activités diverses au con- comme certaines caisses de retrai- ter leur vie. » Paule a été, dans les aussi un service d’astreinte la nuit appels sont fréquents. » Ce métier, qu’est-ce que cela signifie vraiment seil des prud’hommes de Perpi- te, des mutuelles et « beaucoup de années 1950, gouvernante chez un pour arrondir ses fins de mois. Son qu’elle pense continuer à exercer pour ces personnes âgées ? Con- gnan. Mais, dans l’affaire, la sala- conseils généraux », soulignent les ambassadeur dans un pays nordi- salaire varie entre 5 000 et 6 000 longtemps, est de plus en plus dif- naissent-elles toutes les obligations riée aura perdu des droits. La associations. Un choix économi- que puis aide-enseignante en Fran- francs net par mois, selon le nom- ficile, car les personnes arrivent légales qu’implique ce statut ? situation est d’autant plus comple- que privilégiant le système manda- ce. Sa sœur était professeur de bre d’heures travaillées. Elle pense en maison de retraite « de plus en « C’est une situation anormale pour xe que certaines personnes, dont taire « parce qu’il est moins coûteux gymnastique. « J’aime bien son que son métier mériterait « un peu plus âgées et dépendantes ». Mais des personnes fragilisées par l’âge l’état nécessite beaucoup d’heu- que celui de prestataire », constate côté sportif ; elle a tout un savoir en plus de reconnaissance ». En jan- pour elle, le plus pénible, c’est «le car elles n’y comprennent rien, res d’aide à domicile, « basculent l’ADMR. Mais un choix qui risque autodéfense », souligne Soraya. Et vier, elle intégrera peut-être une manque de personnel. Il faut aller même si elles ont toute leur tête », du système prestataire, où le volu- de déstabiliser les personnes âgées Simone de montrer, en souplesse, école d’aide-soignante. « Mais je vite. On a l’impression de faire du reconnaît Danièle Béquaert, direc- me d’heures est limité par les finan- et celles qui les aident. ce qu’il faut faire « si quelqu’un garderai toujours le contact avec travail bâclé. ». trice de l’association Assad à Dun- ceurs, à celui de mandataire, où ce arrive par derrière et veut t’étran- Paule et Simone. On ne peut pas cas- kerque. n’est pas le cas », observe F. A. gler ». Son travail n’offre pas tou- ser une telle relation. » F. A. EMPLOI LE MONDE / MARDI 2 OCTOBRE 2001 / XIII

EUROPE Les indicateurs sociaux internationaux « Le Monde » / Eurostat Le chômage est au plus bas depuis 1992 Évolution du taux chômage par sexe, EU-15, 1992-2000 UE 15 EURO 11 ALLEMAGNE BELGIQUE ESPAGNE FRANCE ITALIE PAYS-BAS ROY. UNI E. U. JAPON en pourcentage 5 EVOLUTION DE L'EMPLOI AU 1er TRIMESTRE 2001 (en % sur un an)

1,7 2 0,6 1,9 3,0 3,4 2,8 2,3 0,3*** 1,5** - 0,6** 2 STRUCTURE DE L'EMPLOI 2000 part de l'emploi salarié...... 72 70 77 76 54 73 65 75 81 ND ND part de l'emploi à temps partiel..... 18 17 19 21 8 17 9 41 25 ND ND 9 TAUX D'EMPLOI 2000 (en % ) Hommes + femmes (15-64 ans )..... 63 61 65 61 55 62 53 73 71 74 69 6 Hommes + femmes (55-64 ans )..... 38 34 37 25 37 29 27 38 51 58 63

1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 DURÉE DU TRAVAIL SALARIÉ À TEMPS PLEIN 2000 (h / semaine) HOMMES FEMMES TOTAL Les indicateurs sociau Source : Eurostat-Enquête communautaire sur les forces de travail, 2001 40,3 39,6 40,1 38,5 40,6 38,9 38,6 39,0 43,6 ND ND a LE NOMBRE TOTAL DE CHÔMEURS RECENSÉS au sein des Quinze ÉVOLUTION DU COÛT DU TRAVAIL er est descendu en 1999 sous les 16 millions pour la première fois depuis (en % sur un an) 1 trim 2001 1992. En 2000, cette tendance s’est confirmée : le taux de chômage 3,6 3,1 2,7* 3 3,3 3,5 2,3 4,9 4,6* 4* ND annuel a atteint 8,2 %, contre 9,1 % en 1999, mais 4,0 % aux Etats-Unis et 4,7 % au Japon. Les chiffres de 2001 ne devraient pas être aussi favorables TAUX DE CHÔMAGE août 2001 suite au ralentissement économique et aux conséquences des attentats (en % ) du 11 septembre aux Etats-Unis. Hommes + femmes...... 7,6** 8,3** 7,9 6,8 13 8,5** 9,5 (avr. 01) 2,3 (juin 01) 5,1 (juin 01) 4,9 5** a DE 1999 À 2000, C’EST EN BELGIQUE, EN ESPAGNE et en France Moins de 25 ans...... 15,1** 16,4** 9,5 17,1 25,2 18,5** 28,3 4,1 12 11,3 9,8** que le taux de chômage a reculé le plus, mais l’Espagne est aussi le pays européen où le chômage reste le plus élevé (14,1 %). L’UE totalisait en PART DU CHÔMAGE DE PLUS D'UN AN 2000 (en % ) 2000, 14,2 millions de chômeurs, soit 8,2 % de sa force de travail. Cette diminution de 0,9 point par rapport à 1999 confirme le recul amorcé en 45 48 52 56 42 40 61 33 28 6 25 1996. Le taux de chômage a baissé dans tous les Etats membres. Les amé- / * 2e trim. 2001/** juillet 2001 liorations les plus nettes ont été observées en Espagne et en Irlande. N. D. : non disponible

FLASH APEC/«LEMONDE » Le marché du travail français FLASH SYNTEC RECRUTEMENT / « LE MONDE » Les employeurs veulent des salariés bilingues DERNIER MOIS VARIATION Près d'un quart des embauches sont européennes CONNU SUR UN AN LANGUES MENTIONNÉES DANS LES OFFRES D'EMPLOI NATIONALITÉ DE LA MAISON MÈRE en pourcentage TAUX DE CHÔMAGE DES JEUNES 16,8 % (juillet) 0* 64 ANGLAIS ...... 97 FRANÇAISE PART DU CHÔMAGE DE LONGUE DURÉE 30,9 % (juillet) - 4,1* 72 ALLEMAND ...... 13 22 EMPLOIS PRÉCAIRES (en milliers) : ESPAGNOL ...... 5 EUROPÉENNE 17 CDD...... 929* + 4,7 % ITALIEN ...... 2 INTÉRIM...... 260* - 8,7 % 13 AMÉRICAINE AUTRES LANGUES 1 APPRENTIS...... 605* + 10 % 9 EUROPÉENNES ..... CONTRATS AIDÉS...... 407* - 11,9 %* 1er trimestre 2001 2e trimestre 2001 Source : APEC. Pour plus d'informations : www.apec.fr Source : Syndicat du conseil en recrutement-Syntec SALAIRE NET MÉDIAN (en francs constants) a 38 % DES OFFRES D’EMPLOIS DE CADRES mentionnent la maîtrise Femmes...... 7 116* + 1,6 % a AU DEUXIÈME TRIMESTRE 2001, la majorité des missions de recru- d’une langue étrangère. Ce taux a fortement crû en quelques années. Il Hommes...... 9 000* + 3,8 % tement des cabinets membres du Syntec ont été réalisées pour le comp- n’était que de 28 % en 1993. te d'entreprises dont la maison mère est française : 399 missions sur un a L’ANGLAIS EST LA LANGUE EUROPÉENNE LA PLUS DEMANDÉE SMIC (en francs) total de 621, soit 64 %. par les entreprises (97 %), devant l’allemand, dont l’importance diminue Horaire...... 43,7 (juillet) + 3,8 % Ce pourcentage affiche un léger fléchissement par rapport au premier d’année en année, y compris dans les régions frontalières de l’Allemagne. Mensuel...... 7 388 (juillet) + 4 % trimestre, où il s'élevait à 72%. Les autres langues sont très minoritaires. a EN REVANCHE, LA PART DES MISSIONS menées pour des sociétés La mention de langues étrangères concerne essentiellement des offres NOMBRE D'ALLOCATAIRES dont la maison mère est européenne est en progression : 22%, contre d’emplois pour les fonctions liées à la production industrielle. Les sec- DU REVENU MINIMUM D'INSERTION (en millions) 1 072 258*** - 4,2 % 17%. Le constat est identique pour les entreprises d'origine américaine : teurs les plus demandeurs sont, entre autres, la chimie, l’automobile et, * en points ** chiffres mars 2001 *** (déc. 2000) leur proportion atteint 13%, alors qu'elle n'était que de 9% au premier hors industrie, les transports aériens. Sources : Insee, Dares, CNAF trimestre.

DÉPÊCHE La Haute-Alsace veut constituer a VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION : d’ici à 2030 le vieillisse- ment de la population affectera toute la France mais touchera plus par- ticulièrement la moitié nord du pays, hormis l'Ile-de-France, qui pour- rait devenir la région la plus jeune de l'Hexagone, indique une étude de sa « metrology valley » l'Insee, intitulée « Projections régionales de population pour 2030 : l'impact des migrations », parue mi-septembre. Si les tendances obser- vées au cours des périodes récentes se maintiennent, la population MULHOUSE et organismes qui ont manifesté leur gy valley » et prendre une mesure métropolitaine continuera d'augmenter, passant de 58,7 à 63,9 millions de notre correspondant Les industriels intérêt pour notre action », indique d’avance sur les autres villes alsa- d'habitants entre 2000 et 2030, projette l'institut statistique. a métrologie ne fait pas la Patrick Berdillon. Prism3 estime ciennes, Saint-Louis met en avant Toutefois cette hausse se concentrera dans les régions du sud et, dans pluie et le beau temps, c’est de la région pouvoir apporter des solutions aux son implantation à proximité des une moindre mesure, dans un croissant partant de l'Ile-de-France en la science de la mesure. Ou, problèmes métrologiques les plus sièges mondiaux des groupes phar- direction des Pays de la Loire et la région Centre. Lplus précisément, les scien- bénéficieront complexes grâce à ses experts et à maceutiques Novartis et Roche, de D'ici trente ans, cinq régions devraient accueillir un tiers de la popula- ces et les techniques liées aux mesu- un réseau de professionnels. Sur producteurs d’instruments de tion (33,6 %) : Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côte d'Azur, res, une discipline qui a pris du désormais d’un centre son site Internet www.prisma3. mesure pour l’industrie (Sappel, Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes et Aquitaine (contre 30,7 % en 2000). L'Ile- poids en se développant au-delà com l’association met trente disci- Endress-Hauser, Sart von Rohr) et de-France devrait maintenir son poids dans la population française (un des secteurs traditionnels de l’indus- de ressources plines technologiques en ligne, au de grands utilisateurs de la métro- habitant sur cinq), en gagnant 10 % de population. trie, dans les biotechnologies et la service de ses clients métrologues. logie (Peugeot-Mulhouse, Cla- protection de l’environnement en matériels « Nous cherchons à mutualiser les riant, Trench, Raymond, Aérial, notamment. Il n’y a pas de vie sans moyens de mesure existant au sein Sofimeca). Selon Prism3 les entre- AGENDA mesures : « Si les outils qui mettent et moyens de mesure des entreprises partenaires du prises fortement impliquées dans en œuvre les sciences de la mesure ne pôle. » Elle accompagne les créa- la « metrology valley » emploient b L’ENTREPRISE ÉCLATÉE ET SON MANAGER : le Centre de perfection- fonctionnent plus, tout s’arrête : de la terme, un bon nombre de micro- teurs d’entreprises dans leurs 25 000 personnes. nement aux affaires (CPA) organise le 9 octobre de 14 h 30 à 20 heures un balance du boucher aux feux de entreprises industrielles ou de ser- démarches, propose de les colloque intitulé « L’entreprise éclatée et son manager ». signalisation, des instruments de vices spécialisées dans les sciences accueillir au sein d’une pépinière TECHNIQUES D’ÉTALONNAGE La mondialisation, l’externalisation et Internet concourent au morcelle- bord de l’automobile au chauffage de la mesure. La « metrology val- d’entreprises, partenaire du pôle. La tenue, du 22 au 25 octobre, ment de l’entreprise. Dans ce contexte, l’entreprise éclatée est-elle l’organi- de l’appartement, en intégrant tous ley » va être dotée d’une plate-for- Et assure aussi une formation ini- du 10e Congrès international de sation de référence pour le siècle à venir ? les appareils domestiques, y compris me technologique, mise à la dispo- tiale ou continue. « Nous prépa- métrologie, organisé tous les deux Ce débat est organisé au CPA, 6-14, avenue de Champerret, à Paris 75017. le téléphone portable et le micro-ordi- sition des PME-PMI. Elle est inscri- rons la mise en place pour septem- ans par le collège métrologie du Renseignements : tél : 01-44-09-34-71 ; fax 01-44-09-34-99. nateur », souligne Jean Ueber- te au contrat de plan Etat-région bre 2003 d’une licence professionnel- Mouvement français pour la quali- schlag, député-maire RPR de Saint- 2000-2006. Il s’agit d’un centre de le en métrologie en partenariat avec té, consacre les efforts de Prism3 a CENTENAIRE DE LA LOI DE 1901 : un colloque « Associations et syndica- Louis (Haut-Rhin). ressources en matériels et moyens l’université de Haute-Alsace et le et légitime Saint-Louis à porter, au lisme, spécificités, complémentarités et/ou concurrence » est organisé au Con- Le sens de la mesure, le goût de de mesure pour répondre aux lycée Mermoz de Saint-Louis », indi- moins pour quatre jours, le titre de seil économique et social, le 11 octobre, de 9 h 30 à 17 h 30, palais d’Iéna, 9, la précision transmis par la Suisse besoins des industriels de la que Paul Smigielski, vice-président capitale de la métrologie. 800 cher- place d’Iéna, Paris 75116. Reconnus en 1884 pour les syndicats et en 1901 voisine et surtout le souci de doter région. En attendant de disposer de Prism3 chargé de la formation cheurs, scientifiques et praticiens pour les associations, ils ont en commun leur fonction de lien social et leur sa ville de 20 000 habitants d’un d’un pôle fixe, Prism3 est hébergée et du département optique. de 24 pays vont participer à un pro- caractère d’organisation militante collective, expliquent les organisateurs. « centre de compétences de haut à la mairie de Saint-Louis. Fondateur de Holo3, société spé- gramme de 170 conférences et à Renseignements : Regards international : 8, rue Fallempin, 75015 Paris, tél : niveau » l’ont poussé à initier le Créée en juillet 2000 par des cialisée dans l’holographie, Paul une session d’Euromet, l’organis- 01-45-78-36-00. Fax : 01-45-78-63-69. Pôle régional et international des industriels, des chercheurs et des Smigielski est conseiller scientifi- me fédérant les 26 instituts natio- sciences de la mesure (Prism3). institutionnels, cette association que à l’institut de recherche franco- naux de métrologie en Europe. a INTERNET : l’Ecole nationale supérieure des télécommunications de Bre- « La vocation de Prism3, explique compte 40 adhérents. « Nous som- allemand ISL de Saint-Louis. Pour Ce congrès a pour ambition de tagne (ENST) organise, dans le cadre des entretiens Sciences et éthique, une son président, Patrick Berdillon, mes en contact avec 120 entreprises devenir la capitale de la « metrolo- faire notamment le point sur les rencontre les 19 et 20 octobre à Brest, au Quartz, de 9 heures à 19 heures, directeur industriel du groupe Sofi- techniques d’étalonnage et de sur le thème : « Internet, la substantifique Toile : science en jeu, jeu de pou- meca, est de recenser et fédérer les mesure originales, ainsi que sur voirs ». En 2001, ces entretiens abordent trois thèmes : la démocratie, l’édu- besoins et les compétences en métro- Saint-Louis : une ville proche du plein emploi leurs implications dans l’industrie, cation et le développement des connaissances scientifiques logie, de les mettre à la disposition l’environnement, l’économie et la Renseignements : 3B conseils : 01-40-51-83-87, à Brest : 02-98-41-46-05. du tissu industriel, de promouvoir la Accolée à la Suisse et à l’Allemagne, Saint-Louis est sans doute la qualité. Paul Smigielski attend de métrologie dans tous les domaines et ville de 20 000 habitants qui affiche le plus faible taux de chômage en ce congrès « des avancées dans les de développer des partenariats avec France. Sur une population active de 10 000 personnes, on compte technologies optiques ». Michel Fau- l’ensemble des professions concer- 5 000 travailleurs frontaliers salariés à Bâle ou en Allemagne. pel, autre vice-président de Prism3 nées. » L’objectif étant de créer, à Pour l’ensemble de la zone d’emploi du pays de Saint-Louis, qui et chercheur chez Novartis à Bâle, travers un réseau d’échange d’in- comprend 42 communes et 67 000 habitants, le taux de chômage s’éle- suivra les progrès de la biométrie, formations, d’expertise et d’assis- vait à 2,9 % au premier trimestre contre 4,7 % pour l’ensemble du science de la mesure appliquée aux tance technique, les bases d’une Haut-Rhin. structures biologiques. Un domai- « metrology valley » dont Saint- Saint-Louis abrite sur son territoire l’aéroport de Bâle-Mulhouse, ne, souligne-t-il, dont les retom- Louis se veut la capitale. cinquième aéroport de province en France et troisième aéroport suis- bées sur l’étude des protéines Ce projet s’inspire du modèle de se, avec 3,8 millions de passagers en 2000. C’est le siège et la plate-for- issues de l’activation du génome la « Biovalley », le réseau fédérant me aéroportuaire de Crossair, la filiale régionale de Swissair, qui des- « constituent la science de les entreprises et les instituts de sert 42 villes européennes en vols réguliers directs depuis Bâle-Mul- demain ». recherche en biotechnologie en house. Alsace, au Pays de Bade (Allema- Saint-Louis dispose d’une zone industrielle de 20 hectares et d’une Adrien Dentz gne) et à Bâle (Suisse). Le maire de réserve de 90 hectares de terrains pour de nouvelles implantations à Saint-Louis espère attirer ainsi, à proximité de l’aéroport binational. e Contacts : www.prism3.com XIV / LE MONDE / MARDI 2 OCTOBRE 2001 MANAGEMENT ̄ LIVRES Les directeurs financiers se soucient davantage par Marie-Béatrice Baudet de la création de valeur Exception française a vague des fusions-acquisi- par combinaison croisée multicritè- tions n’ont pas perturbé cette évo- tions de ces dernières Véritables chefs re (produit, client) est encore une lution du rôle des directeurs finan- années bouleverse la fonc- pratique minoritaire. ciers vers des fonctions plus straté- LE DRESSAGE DES ÉLITES. DE LA MATERNELLE Ltion de directeur financier d’orchestre, ils ont La création de valeur est une pré- giques ? Plus précisément, les AUX GRANDES ÉCOLES, UN PARCOURS POUR INITIÉS dans les entreprises. Quand le pay- occupation de plus en plus forte. fusions ne leur ont-elles pas fait de Marie-Laure de Léotard, Plon, 242 p., 14,10 ¤, 92,49 F. sage économique était relative- aussi pour mission de Surveiller que le cours de l’action perdre leur autonomie en transpor- e titre donne le ton. Marie-Laure de Léotard ne s’intéresse pas ment stable, ce responsable des de l’entreprise n’est ni surévalué ni tant les centres de décision hors du à la formation des élites, mais à leur « dressage ». Et la journa- comptes et de la trésorerie pou- trouver des capitaux, sous-évalué, optimiser les dividen- pays d’origine, voire outre-Atlanti- liste, pour appuyer ce choix sémantique, multiplie chiffres, vait se contenter d’assurer la des et le faire savoir ne suffit pas. que ? « La réponse est double, décla- anecdotes et témoignages, dont l’assemblage lui permet d’af- comptabilité et de dire à la direc- d’assurer la Encore faut-il faire prendre re Philippe Bellavoine. Dans les firmerC clairement qu’« en France le destin scolaire se scelle avant sei- tion générale comment se portait conscience du haut en bas de l’en- grandes entreprises françaises, bel- ze ans ». Et pas le mieux du monde, argumente-t-elle, « puisque l’égalité l’entreprise grâce aux indicateurs transparence de treprise si celle-ci crée ou non de ges et luxembourgeoises, qui ont le des chances chère à Jules Ferry et à ses successeurs » est battue en brèche. dont il assurait la mise à jour et la valeur. La moitié des personnes plus souvent pris l’initiative de ces L’école est « devenue une impitoyable machine à trier les meilleurs élé- l’interprétation. l’entreprise et de interrogées envisagent donc d’éta- fusions, les directeurs financiers ont ments, et ce, depuis leur plus jeune âge, aussi bien dans les collèges privés Depuis que les croissances exter- blir dans les deux prochaines vu leurs fonctions s’enrichir et se com- que dans les grands lycées publics » au détriment des élèves les moins nes se sont multipliées, il est asso- motiver son personnel années un lien officiel entre les plexifier. En revanche, dans les entre- doués et les moins résistants au stress. cié dès le début à l’identification objectifs, la gestion de la perfor- prises rachetées et devenues filiales Le livre est destiné aux parents, évidemment soucieux de ne faire de l’entreprise à racheter, au mon- gent une réorganisation de leur mance, le processus budgétaire et ou unités de production, il est exact aucun faux pas dans l’éducation de leurs chérubins. Qu’ils s’accrochent ! tage juridique qui permet l’achat ; fonction, notamment pour y faire la rémunération des salariés. Les que les responsabilités financières ne Car dès la maternelle, à en croire l’auteur, le rouleau compresseur se il surveille la bonne fin de la une plus grande place à la formule voici chargés de missions pédago- sont pas aussi étendues, le plus sou- met en marche. Et les grands vainqueurs de cette course à l’excellence fusion, s’assure que les bienfaits du « centre de services partagés », giques : « Nous devons trouver les vent la gestion de la trésorerie leur ne sont pas forcément les enfants de cadres supérieurs ou des familles du rapprochement sont bien au qui suppose le regroupement des moyens de traduire le concept de échappe puisqu’elle est traitée au siè- les plus riches. Les heureux élus sont les fils et les filles de professeurs. rendez-vous et le fait savoir au comptabilités clients et fournis- création de valeur pour l’actionnai- ge. Pourtant, les Américains sont en Une statistique : alors que les enseignants ne représentent que 4 à 5 % marché, via la communication ins- seurs des unités et des filiales, par re en indicateurs opérationnels. » train de mettre au point des systèmes de la population active, leurs rejetons occupent 25 % des places de la titutionnelle. « Il ne peut plus se exemple. Cela peut aller jusqu’à Il leur faut aussi épauler l’innova- de gestion plus décentralisés qui don- promotion 2000 d’HEC et 42 % de celle de Centrale. Pourquoi cette sur- contenter de rester assis sur la ban- l’utilisation de sous-traitants pour tion, qui peut se révéler un outil ne un vrai rôle au directeur financier représentation ? Parce que, répond Marie-Laure de Léotard, « l’opacité quette arrière », résume Philippe assurer ces saisies afin d’affecter précieux de création de valeur. local, par exemple en matière de grandissante des voies de la réussite scolaire rend précieuse la connaissan- Bellavoine, associé Pricewaterhou- les collaborateurs à des tâches «à Malheureusement, très peu d’en- création de valeur et de contrôle des ce intime du système éducatif qu’ont les enseignants ». seCoopers, qui a piloté une étude plus forte valeur ajoutée » : gestion treprises ont mis en place des pro- performances. » L’ouvrage ne livre pas véritablement d’informations nouvelles sur des sur l’évolution de la fonction finan- de la performance, management cédures pour favoriser cette inno- Trouver des capitaux, assurer la sujets sur lesquels chercheurs (notamment Michel Bauer et Bénédicte cière de mars à juin 2001. de projet ou communication finan- vation : moins de 10 % des direc- transparence de l’entreprise, moti- Bertin-Mourot, du CNRS) et fins connaisseurs du système éducatif Cette étude a interrogé 165 direc- cière. Ce qui nécessite de renforcer teurs financiers disent avoir créé ver son personnel, surveiller les (François Dubet et Marie Duru-Bellat, par exemple) ont déjà beaucoup teurs financiers d’entreprises les compétences de ces collabora- des structures de type incubateur coûts et favoriser la création de planché : rythmes scolaires, établissements sacrifiés, ascenseur social, importantes puisque 68 % d’entre teurs. ou de capital-risque, alors que valeur : le directeur financier grandes écoles… Mais il a le mérite de proposer une synthèse tout à la elles réalisent un chiffre d’affaires cette proportion est de 25 % aux devient chef d’orchestre. fois sérieuse et facile de lecture. On relit ainsi avec plaisir certaines peti- supérieures à 1 milliard d’euros. DONNÉES SOCIALES Etats Unis. tes phrases assassines prononcées par tel ou tel acteur de la vie politi- 78 % des directeurs interrogés utili- Tous sont conscients de la néces- Est-ce que les fusions-acquisi- Alain Faujas que. « L’ENA, c’est un concours d’entrée et un concours de sortie. Entre les sent les services de plus de dix sala- sité de boucler de plus en plus vite deux, il n’y a rien », a déclaré Jean-Pierre Chevènement, de la promotion riés. Leurs entreprises sont situées les comptes de chaque mois pour Les Européens légèrement en retard Stendhal (1965), la même que celle de Lionel Jospin. en Belgique, en France et au accroître la visibilité de la direc- DURÉE DU PROCESSUS D'ARRÊT DES COMPTES MENSUEL Deux chiffres donnent un peu froid dans le dos : service militaire Luxembourg. tion. Neuf jours en moyenne pour en pourcentage inclus, la scolarité d’un polytechnicien revient à 229 000 euros Plus l’entreprise est grande, plus boucler les comptes, c’est trop 7 PLUS DE 15 JOURS (1 500 000 francs). Quant à un énarque, il coûte à la collectivité le directeur financier se sent investi long, surtout comparé aux Etats- 18 129 582 euros (850 000 francs) par élève et par an. Question : combien d’un rôle de « copilote ». Même Unis. 23 % seulement utilisent 16 DE 10 À 15 JOURS ces élites nous rapportent-elles ? L’auteur ne cherche pas franchement à dans les plus petites, il s’en trouve Internet pour ce faire, mais tous y 22 le savoir. Pourtant, on peut imaginer qu’un certain nombre d’énarques encore 60 % pour dire qu’au-delà voient une solution d’avenir. 28 DE 7 À 10 JOURS et de polytechniciens placés à la tête de grands groupes ont œuvré à leur du contrôle des coûts et du traite- Autre insatisfaction : « Nos infor- 14 valorisation. ment des opérations comptables mations sont trop financières », dit Si le livre ne tombe à aucun moment dans la caricature, on peut néan- de facturations et de paie, ils doi- l’une des personnes interrogées. moins regretter que les alternatives proposées au système éducatif fran- vent de plus en plus « fournir des Le directeur financier doit pouvoir 46 49 INFÉRIEUR À 7 JOURS çais, présenté comme une exception mondiale lors d’un panorama un informations appropriées et pertinen- intégrer dans ses analyses des don- peu succinct, soient réduites à un service minimum. Faut-il supprimer tes dans le but d’aider la prise de nées sociales ou techniques. les « prépas » ? Faut-il mettre l’ENA à la casse ? Et ensuite ? Immobilis- décision ». Mais ces tâches plus Tous sont conscients qu’ils ont FRANCE, BELGIQUE, ETATS-UNIS* me ou révolution ? Les réponses restent évasives, les propos prudents. nobles ne représentent pour l’ins- des progrès à faire dans le domai- LUXEMBOURG On retrouverait presque le ton des mille et un rapports sur l’éducation tant que 30 % de leur temps. ne de la comptabilité de gestion. *Étude : Consolidation and the Reporting Function in U.S. Multinational Enterprises, PricewaterhouseCoopers, 1999 nationale écrits en vue de sa réforme. Environ 40 % d’entre eux envisa- En effet, l’analyse de la rentabilité Source : CFO Survey PARUTIONS Les « mesures d’âge » ont encore un bel avenir b LE STRESS AU TRAVAIL, de Patrick Légeron. Que la personne qui n’est pas stressée lève le doigt… Dans sa conclu- sion, Patrick Légeron souligne en effet qu’« il existe un stress du non-tra- es mêmes causes vont-elles me de formation exclusivement coopération entre acteurs. L’âge vail dont il serait bien hasardeux de dire qu’il est moins éprouvant » que le produire les mêmes effets ? Les managers dédié aux cadres de 50 ans ». n’est alors plus un critère… « A for- stress au travail. Syndicalistes et observa- Mais les pessimistes observent ce de stigmatiser ses représentations A la fois psychiatre à l’hôpital Sainte-Anne et directeur d’un cabinet de Lteurs de la gestion de l’em- continuent d’associer que, loin de s’essayer à « lisser » à l’égard de ses salariés âgés, l’entre- conseil aux entreprises sur les problèmes du stress, l’auteur poursuit et ploi craignent aujourd’hui que le l’effet démographique sur leur pyra- prise les pousse à s’asseoir dans le amplifie les travaux qu’il avait menés dans un précédent ouvrage consa- ralentissement économique ne fas- « l’innovation » mide des âges, les entreprises ont seul rôle qu’elle a bien voulu leur cré à « La peur des autres : trac, timidité et phobie sociale », passant sim- se retrouver aux entreprises le goût continué, pendant les années d’ex- fournir, générant ainsi ses propres plement de le vie personnelle au monde professionnel. des « mesures d’âge » pour dimi- et la « compétence » pansion, à utiliser le CATS, les pré- effets de vieillissement. » Patrick Légeron vise surtout à faire prendre en compte le coût du stress. nuer leurs effectifs. retraites Unedic, mais aussi et de L’argument de la résistance au Le thème est décliné de manière ludique et synthétique. L’ouvrage com- Cette inquiétude ne se traduit à la jeunesse, plus en plus les « préretraites mai- changement ne tient guère plus porte en effet beaucoup d’encadrés, voire de tests. Il y a notamment pas, pour l’instant, dans les chif- son », utilisant les congés de fin de longtemps. Telle grande entreprise une savoureuse typologie des « personnalités difficiles à vivre au tra- fres : le taux de chômage des plus « l’expérience » carrière, les versements de rente publique devenue privée recrutait vail » : l’anxieuse, la paranoïaque, l’obsessionnelle, l’histrionique, la nar- de 50 ans a diminué puis augmenté par des tiers assureurs, et, bientôt, des « jeunes », espérant inoculer cissique, l’évitante et l’agressive. Chacun pourra y retrouver ses petits. au même rythme que celui des et la « résistance les comptes épargne-temps et ainsi le virus de l’innovation. L’étu- (éd. Odile Jacob, 2001, 380 p., 21,34 ¤, 140 F). A. B.-M. moins de 50 ans. Surtout, comme l’épargne salariale. de sociologique de terrain montre l’expliquait Charles-Henry Bessey- au changement » que les jeunes sont justement a LE CV POUR LES NULS, de Joyce Lain Kennedy et Alain Dumesnil. re des Horts, professeur à HEC, CROYANCE PARTAGÉE venus chercher dans l’entreprise… First Editions complète sa collection des « Nuls » en abordant cette fois dans l’introduction d’un colloque aux quinquas Entre la fin 1999 et le début 2001, les avantages hérités du « statut » tous les problèmes liés à la rédaction d’un curriculum vitae. Ce manuel sur « Les mutations du marché du des accords de branche prévoyant antérieur, alors que les plus âgés, traite de la question en six parties. Le CV est d’abord présenté comme travail » organisé par l’Anvie (scien- de le remplacer par un dispositif la suppression en quatre à cinq ans soucieux de maintenir la qualité du un argumentaire de vente. Ensuite, des conseils sont dispensés aux jeu- ces de l’homme & entreprises) en moins onéreux pour les caisses de de dizaines de milliers d’emplois de « service », étaient devenus des nes postulants pour élaborer un CV de qualité. La mise en ligne (tou- juin dernier, « dans le contexte l’Etat, la « cessation d’activité de travailleurs âgés ont été signés moteurs de l’innovation ! Dernier jours d’actualité ?) du CV sur Internet est abordée. De manière plus clas- démographique actuel, les stratégies certains travailleurs salariés » dans l’automobile (25 500), la chi- argument, celui de la compétence sique, la gestion des handicaps, une liste de conseils, mais aussi d’er- de gestion des compétences des entre- (CATS – décret du 9 février 2000). mie (4 000), les banques (20 000), le technique. La même enquête, reurs à éviter, ainsi que de nombreux exemples, complètent ce guide prises doivent intégrer la gestion des Le Medef ne clamait-il pas au prin- papier-carton, la presse… Un repré- menée dans le département infor- pratique, de facture somme toute assez classique. âges ». temps dernier la nécessité « d’inver- sentant de Saint-Gobain remar- matique de l’entreprise, montre L’ouvrage d’origine a été rédigé par un journaliste californien qui tient Il était encore admis, il y a quel- ser » la politique des mesures quait, lors du même colloque, que, effectivement que les « vieux » ne la rubrique « Careers » du Los Angeles Time et a été adapté pour la Fran- ques mois, que les entreprises d’âge ? dans une entreprise comme la sien- maîtrisent pas les « nouvelles tech- ce par Alain Dumesnil, expert en recrutement, salarié du cabinet de devaient anticiper les départs mas- Le thème de la « gestion des tra- ne, où les salariés rentrent jeunes nologies ». Mais ils connaissent en chasseurs de tête Arthur Hunt (First Editions, 278 p., 21,90 ¤, 143,65 F). sifs en retraite qui allaient interve- vailleurs âgés » semblait donc pro- et demeurent, « l’adaptabilité des revanche les utilisateurs, leurs nir dans les prochaines années en mis à un bel avenir. Au point que anciens aux chocs technologiques et attentes, leurs réactions, leurs prati- a DICTIONNAIRE DES SCIENCES ÉCONOMIQUES, d’Alain Beitone, « maintenant au travail » les sala- certains acteurs du marché du tra- organisationnels est extrêmement ques… Plutôt que de « gérer les Antoine Cazorla, Christine Dollo et Anne-Marie Drai. riés les plus âgés. Les gouverne- vail – recrutement, intérim, forma- limitée ». La recherche de gains de âges de la vie professionnelle » en Voilà un dictionnaire de plus pour les étudiants ! Les quatre auteurs, res- ments avaient d’ailleurs profité de tion – se sont proposés de faire du productivité par l’entreprise et l’ab- s’interrogeant sur les spécificités pectivement professeur en lettres supérieures au lycée Thiers de Mar- deux embellies précédentes du mar- « quinqua » un créneau, une niche sence de motivation des salariés supposées de chacun d’entre eux seille, directeur du département de langues étrangères appliquées à ché de l’emploi pour pénaliser le qui méritait d’être vendue aux direc- âgés pour la mobilité – surtout (innovation, expérience, transmis- l’université de Provence (Aix-en-Provence), responsable de la prépara- recours aux préretraites « classi- tions des ressources humaines. Le quand les conditions de départ en sion…), mieux vaudrait s’interro- tion au Capes à l’IUFM d’Aix-Marseille et professeur en classe prépara- ques » financées par le Fonds natio- groupe QuinCadres, spécialisé dans préretraite sont intéressantes – se ger, estime Thomas Troadec, sur le toire économique et commerciale au lycée Saint-Charles de Marseille, nal pour l’emploi (amendement le recrutement de cadres âgés, rencontrent pour favoriser le rem- moyen de brouiller les frontières s’adressent à un public de lycéens (première, terminale) mais surtout Delalande de 1986, durci à l’autom- vient ainsi de lancer Seniors Insti- placement des plus âgés par de jeu- entre les âges pour mettre en coo- aux étudiants qui sont en première ou en deuxième année d’économie. ne 1998 par Martine Aubry), avant tut, qui serait « le premier organis- nes recrues. « Au bout du compte, pération les compétences réelles. Les auteurs passent en revue 1 500 définitions courtes. Une vingtaine peu de personnes ont finalement été de thèmes plus généraux, comme la croissance, le marché, les prix, la concernées, ces dernières années, Antoine Reverchon politique économique, bénéficient de synthèses plus étoffées (Armand Les Suédois prêts à travailler plus, si… par la problématique de l’adapta- Colin, coll. « Dictionnaire économie », 448 p., 21,34 ¤, 140 F). tion de leurs compétences », obser- L’économie suédoise va perdre, dans les quinze ans à venir, vait-il. CQFD. a DICTIONNAIRE DE GESTION, d’Elie Cohen 500 000 actifs sur le 1,7 million qu’elle emploie aujourd’hui. Les sala- Mais, pour Thomas Troadec, Il s’agit de la troisième édition revue et augmentée du « Cohen », com- riés prennent leur retraite à 62 ans en moyenne, alors que l’âge légal chercheur au Laboratoire de socio- me les étudiants de faculté en économie et en gestion ont désormais est de 65 ans, et l’âge toléré de 67 ans ! logie du changement des institu- coutume de l’appeler. Clair et synthétique, cet usuel de la gestion con- Quatre grandes entreprises, dont Volvo, ont donc lancé en partena- tions (LSCI) et spécialiste des rela- serve les qualités de ces deux précédentes mises à jour (Ed. La Décou- riat avec des universités du pays une enquête sur les conditions tions intergénérationnelles dans les verte, 2001, 17,90 ¤, 117,42 F). posées par leurs salariés à un allongement de la durée du travail. Ce entreprises, la mise à l’écart des tra- programme, baptisé « Fenix », indique que la cessation anticipée est vailleurs âgés est surtout le résultat a STRATÉGIES D’EXTERNALISATION, de Jérôme Barthélemy considérée comme un acquis social, mais qu’un éventuel allonge- d’une « croyance partagée » par la Diplômé de l’Essec et tituliare d’un doctorat ès sciences de gestion d’HEC, ment de la vie professionnelle serait accepté par les salariés s’ils majorité des dirigeants et mana- l’auteur met, notamment, en garde contre les décisions d’externalisation avaient le sentiment que l’on a besoin d’eux (54 %) ou de leurs compé- gers. L’argument de la productivité prises à la hâte. Son livre propose une méthodologie aux dirigeants dési- tences et connaissances (43 %), si on les paie mieux (39 %) ; qu’ils tra- individuelle tient de moins en reux de s’inscrire dans un processus d’externalisation, en essayant de vaillent moins (35 %), et qu’on développe leurs compétences (29 %). moins dans des organisations dont répondre aux questions qu’ils peuvent (ou devraient) se poser au cours de Enfin, l’idée de travailler plus longtemps est mieux acceptée par les la performance est la résultante de la mise en place du dispositif (Dunod, 168 p., 25,15 ¤, 165 F). travailleurs qualifiés et bien rémunérés que par les autres. l’addition des compétences, de la